LES RICHES, GRANDS GAGNANTS DES PREMIÈRES MESURES DE MACRON
VÉRITABLE OUTIL D’INFLUENCE DANS LE MONDE ET EN EUROPE, LES FONDATIONS PORTENT LA POLITIQUE DU GOUVERNEMENT ALLEMAND
TRUMP ÉTRANGLE LA PALESTINE
Décembre 2017 - Janvier 2018 - N° 840 - 5 €
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Le combat pour la paix et la souveraineté des peuples, toujours d’une cruelle actualité
2018
ains m e d n e l s e d “Vers antent” PVC neuve ne idée u s r u uq i ch o st touj heur e Le bon
Tous ensemble, soyons acteurs et organisateurs le 21 avril 2018 à la Bourse du Travail de Paris des Etats Généraux de la Paix
LE RÉVEIL ACTUALITÉS
Faisons la paix ensemble • Imposer la paix est un combat • car il suppose de commencer par respecter la souveraineté des peuples et des Nations • Il suppose aussi de s’attaquer aux inégalités, à la misère, aux injustices, à la faim dans le monde • Comment parler de paix quand des pays puissants s’arrogent le droit d’intervenir par la force, par des sanctions économiques, par des blocus, de faire taire et courber l’échine à des peuples. Quand ces mêmes pays puissants s’accaparent les richesses et imposent leurs conceptions de la « démocratie ». • Le désarmement universel passe également par le respect de la souveraineté des peuples. • Œuvrer pour paix c’est donner toute sa place, tout son rôle à l’ONU qui dans son préambule proclame « Nous, peuples des Nations Unies, résolus à préserver les générations futures du fléau de la guerre, qui par deux fois en l’espace d’une vie humaine a infligé à l’humanité tant de souffrances ». • Dans sa charte fondatrice, elle émet des règles pour tous, elle proclame « l’égalité des nations, grandes et petites ». • 2018 est le centième anniversaire de la fin de la terrible guerre qui a ravagé une grande partie du monde. • Il est temps, nécessaire, de se lever et ensemble de s’engager dans la construction de la paix mondiale dont dépend l’avenir de la planète. • C’est la responsabilité de notre génération de préserver celles de demain. • C’est pour cela que nous vous invitons à être acteurs, organisateurs et à tenir ensemble des états généraux de la Paix, le 21 avril à Paris. Cela sera un moment décisif pour que nous puissions demain aller ensemble « vers des lendemains qui chantent » comme le disait Paul Vaillant-Couturier. Villejuif, le 18 janvier 2018
Tombola Le tirage de la tombola de noël du Réveil va cette année encore faire un heureux gagnant. C’est avec plaisir pour nous, que chaque année une militante ou un militant de l’ARAC reçoit une voiture. Cette année, le Réveil a le plaisir d’annoncer que la voiture, une Dacia Sandero a été gagnée par un ami de la région parisienne, pour être plus précis du 93. Il s’agit de Daniel GUILLOUET.
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ÉDITO LE RÉVEIL POUR EN 2018, ŒUVRER À UN MONDE PAIX
SOMMAIRE Actualités Pour en 2018, œuvrer à un monde paix ................................................................................. 3 Les prélèvements sur les ménages augmenteront de 4,5 milliards en 2018 ................... 4 PSA veut supprimer des postes grâce aux nouvelles ordonnances de la loi Travail .........4 Les riches, grands gagnants des premières mesures de Macron ........................................ 5 Les départements d’Ile-de-France mobilisent contre leur disparition ................................ 5 Journée d’action des Ehpad le 30 janvier .............................................................................. 7 Chimie : la cfdt valide un accord portant les salaires en-dessous du smic ........................ 7 Hôpitaux : 1 000 médecins et cadres de santé tirent la sonnette d’alarme...................... 8 Refusons la casse d’alstom ......................................................................................................... 8
International Israël-Palestine : Trump étrangle la Palestine .......................................................................... 9 Corée : Nouveau dialogue Nord-Sud .................................................................................... 10 54 pays africains réclament des excuses à Trump ............................................................... 11 Israël/Palestine : Les enfants dans le viseur de Tsahal ......................................................... 11 Les silences de Macron ........................................................................................................... 12
Mémoire 56e Congrès National du Centenaire ...................................................................................... 21 La Cour des Comptes “éclaireur de pointes” des politiques d’austérité gouvernementale ...................................................................................................................... 22
Vos Droits Budget des ACVG : Quand le Sénat entre rébellion… ....................................................... 23 L’ONAC recrute… ..................................................................................................................... 24 Pendant Noël, la braderie continue… .................................................................................. 24 Apposition de la mention “Mort en déportation” .............................................................. 25
Vie de l’ARAC Nos peines ................................................................................................................................. 26 La vie des comités .............................................................................................................. 26-31
P. 13 . D O S S I E R Véritable outil d’influence dans le monde et en Europe, les fondations portent la politique du gouvernement allemand ◗ Supplément 24 pages
www.le-reveil-des-combattants.fr LE RÉVEIL DES COMBATTANTS Fondé en 1931 par Henri-Barbusse Mensuel de l’Association républicaine des anciens combattants et victimes de guerre. Commission paritaire n° 0713-A 06545 ISSN N° 0751-6215 • Édité par les Éditions du Réveil des Combattants • SARL au capital de 45 734,41 € - Siret : 572 052 991 000 39 2, place du Méridien - 94807 Villejuif cedex Tél. 01 42 11 11 11 Fax. 01 42 11 11 10 reveil-des-combattants@wanadoo.fr • Tirage : 60 000 exemplaires
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L
a direction de l’ARAC, l’équipe du journal, vous présentent leurs meilleurs vœux pour vous, vos proches et tous ceux qui vous sont chers. En cette année du centenaire de la fin de la terrible guerre de 14/18, qui a ravagé la planète, nous voulons aussi faire des vœux pour que la terre retrouve la paix. C’est notre responsabilité à tous, c’est la responsabilité des générations d’aujourd’hui pour préserver celles de demain. La guerre ne naît que de la volonté des puissants de mettre sous leur joug les peuples pour les soumettre, s’accaparer leurs richesses. Jean Jaurès disait en 1895 : « Tant que, dans chaque nation, une classe restreinte d’hommes possédera les grands moyens de production et d’échange, tant qu’elle possédera ainsi et gouvernera les autres hommes, tant que cette classe pourra imposer aux sociétés qu’elle domine sa propre loi, qui est la concurrence illimitée… Elle suscitera les guerres armées entre les peuples. » De tout temps les guerres sont la négation des souverainetés des nations. Cette négation engendre inégalités, malheurs, misère, injustices, souffrances, famine à travers le monde. De plus en plus de voix s’élèvent à travers le monde, dans notre pays, pour exiger de redonner toute sa place à l’ONU pour que cesse cette pratique d’intervention et de guerre qui ne sert que les marchands d’armes et ceux qui prônent la mondialisation. La France est des premières puissances mondiales. Pays de la Révolution de 1789, pays des lumières, elle ne se démarque pas de ce comportement belliqueux à l’égard des peuples. M. Macron fort de son histoire, notre pays devrait donner l’exemple de la lutte contre les inégalités, les précarités, pour la justice sociale. Choisir la soumission du monde du travail comme vous le faites aux exigences de la finance tourne le dos aux valeurs de la République. La France s’honorerait de donner la parole aux peuples, aux nations pour établir de nouveaux rapports. Vous faites d’autres choix, vous en porterez la responsabilité, mais mépriser le peuple français a toujours un revers, l’histoire l’a prouvé à maintes reprises. Pour construire l’espoir, pour donner du sens à la vie de milliers de nos concitoyens, nous organisons à Paris le 21 avril des états généraux de la Paix avec tous ceux qui veulent faire vivre l’idée que Paix, bonheur, justice, démocratie sont des mots qui vont très bien ensemble car ils portent l’avenir de notre planète. Patrick Staat LE RÉVEIL - N° 840 - DECEMBRE 2017 - JANVIER 2018
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Les prélèvements sur les ménages augmenteront de 4,5 milliards en 2018
C’est une donnée qui ne fait pas les affaires du gouvernement. L’INSEE a calculé que les hausses et les baisses de taxes et impôts divers prévues dans le budget 2018 allaient coûter cher aux ménages. Les prélèvements obligatoires sur les ménages devraient augmenter « d’environ 4,5 milliards d’euros, ce qui ôterait - 0,3 point à l’évolution du pouvoir d’achat », écrivent les économistes de l’Institut statistique dans leurs prévisions. Ceci s’explique notamment par le fait
que certaines mesures n’entrent pas en vigueur au même moment. La hausse de la CSG et celle des taxes sur le tabac et l’énergie seront effectives au 1er janvier tandis qu’il faudra attendre le 1er octobre pour que la suppression des cotisations des salariés pour l’assurance-chômage soit pleinement effective. En matière de pouvoir d’achat, la politique fiscale du gouvernement sera globalement plus restrictive au premier semestre qu’au deuxième, puisque des baisses d’impôt (comme la première tranche de réduction de la taxe d’habitation) auront une traduction à l’automne.
Les entreprises, gagnantes du budget 2018 Pour les entreprises, en revanche, il en ira différemment. Elles bénéficieront notamment de la baisse de l’impôt sur les sociétés (IS) qui devrait représenter
pour elles environ 1 milliard d’euros sur un an. Et elles ne seront plus soumises à la taxe à 3 % sur les dividendes. Ainsi, le taux de prélèvements obligatoires devrait baisser, selon le gouvernement. Il devrait passer de 44,7 % du PIB en 2017 à 44,3 % en 2018. Reste que, globalement, les ménages seront plus imposés en 2018 alors que Gérald Darmanin, le ministre des Comptes publics, avait promis l’été dernier d’« augmenter le pouvoir d’achat, supprimer des impôts, protéger les plus faibles ». Le ministre semble être allé un peu vite en besogne. L’effet des baisses de cotisations se fera en revanche pleinement ressentir en 2019, ainsi que la deuxième tranche de baisse de la taxe d’habitation. Guillaume de Calignon -20/12/2017– LES ECHOS
PSA veut supprimer des postes grâce aux nouvelles ordonnances de la loi Travail PSA veut profiter du nouveau Code du travail pour réduire ses effectifs. Quelques jours avant Noël, le 19 décembre, le constructeur automobile français a proposé à ses syndicats un projet de suppressions de postes via la procédure dite de « rupture conventionnelle collective ». Toute fraîche, cette mesure inscrite dans les fameuses ordonnances réformant le Code du travail a fait l’objet d’un décret d’application paru au « Journal officiel » le 22 décembre. La rupture conventionnelle collective permet à l’employeur de se séparer de salariés mais sans passer par la case démission ou licenciement et en dehors du cadre contraint d’un plan social. Mais pour qu’elle soit possible, elle doit faire l’objet d’un accord majoritaire avec les syndicats. Raison pour laquelle la direc4-
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tion du groupe PAS a convoqué les organisations présentes dans l’entreprise à une réunion le 9 janvier. Avec, à l’ordre du jour, la « négociation sur les ruptures conventionnelles collectives ».
5 000 suppressions d’emplois depuis 2013 « Cet agenda social a bel et bien été envoyé à nos partenaires sociaux », confirme Bruno Bertin, le directeur des ressources humaines de PSA, qui refuse de donner de précisions sur les sites et le nombre de salariés que pourrait concerner ce dispositif. « Ce sujet va être abordé lors du comité central d’entreprise et s’inscrit dans le cadre de notre DAEC 2018 (dispositif d’adéquation des emplois et des compétences) mis en place ces dernières années », précise de son côté un porte-parole de l’entreprise.
Psa Peugeot et les ordonnances de licenciements.
L’idée de ce plan, établi peu après l’arrivée de Carlos Tavares aux commandes en 2013 ? Adapter les effectifs aux besoins du groupe en tentant d’anticiper sur les métiers amenés à se développer dans les années à venir, et les autres, amenés à disparaître. « Deux réunions sont prévues le même jour. La direction de PSA veut aller extrêmement vite »,
ACTUALITÉS LE RÉVEIL réagit Jean-Pierre Mercier, délégué syndical central CGT du groupe PSA Peugeot-Citroën. Selon lui, elle voudrait appliquer cette procédure à partir du 1er février. « Cela va lui permettre de faciliter les départs collectifs et ainsi poursuivre la fonte des effectifs en CDI dans les
usines. C’est un recul supplémentaire pour les droits des travailleurs », poursuit-il. D’après ses chiffres, 3 000 suppressions d’emplois dans le groupe ont été constatées en 2017 et 25 000 depuis 2013. Mais quel est l’intérêt pour un employeur d’avoir recours à ce nouveau mode de rupture de CDI ? « La
différence avec le plan social, c’est que l’entreprise n’a pas à démontrer devant l’Etat sa situation économique difficile, décrypte M. Eric Rocheblave, avocat en droit du travail. Un outil souple qui, pour être effectif, doit être validé par l’administration. » Le Parisien – 28/12/2017
Les riches, grands gagnants des premières mesures de Macron D’après l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), « les 5 % de ménages les plus aisés capteraient 42 % des gains » liés aux réformes. Centrée sur les réformes votées par la majorité et leur impact sur la croissance et le pouvoir d’achat des Français en début de quinquennat (2018-2019), l’analyse rappelle que la politique du gouvernement ne fera pas que des heureux.
« Les mesures nouvelles pour les ménages seront en 2018 largement au bénéfice des 2 % des ménages du haut de la distribution des revenus, détenant l’essentiel du capital mobilier, note le rapport. Pour les ménages du bas de la distribution, les revalorisations en fin d’année des minima sociaux ne compensent pas les hausses de la fiscalité indirecte. Cette année, les 5 % de Français les plus modestes devraient voir leur niveau de vie reculer de 0,6 % en moyenne, soit 60 euros pas ménage, tandis que les 5 % les plus aisés verront le leur augmenter de 1,6 % (1 730 euros par ménage).
« La clé pour notre pays, c’est de créer plus de richesses », a déclaré une source à Bercy. « A terme, parce que nous aurons créé plus de richesses nous pourrons redistribuer et continuer à maintenir des niveaux d’inégalité qui soient acceptables ». « Si notre politique crée plus de croissance, si elle crée plus d’emplois, nous aurons réduit les inégalités au bout du compte, mais différemment, pas en partant de la redistribution mais en partant de la création de richesses », a-t-elle encore ajouté.
Les départements d’Ile-de-France mobilisent contre leur disparition Les sept présidents des départements d’Ile-de-France ont appelé le 11 janvier, à la mobilisation de la société civile, pour s’opposer à la disparition des trois départements de petites couronnes.
Tous dénoncent un déni démocratique Christian Favier, président PCF du Valde-Marne dénonce « qu’aucune étude d’impact n’a été réalisée à ce jour sur le schéma qui est annoncé. Aucun argument n’est annoncé pour exprimer les bénéfices que l’on peut tirer d’une opération n’a été communiqué. Aucune concertation avec les élus. Aucune
concertation avec les populations, qui représente toute de même 6,5 millions d’habitants dans la métropole et entre 12 et 13 millions au niveau régional. Aucune concertation non plus avec les personnels », qui rappelle que ce sont environ 20 000 agents qui « ne savent pas, aujourd’hui, à quelle sauce ils vont être mangés ». Il craint qu’une suppression des départements n’entraîne une « désorganisation », de toutes les politiques menées aujourd’hui par les départements. Il cite un exemple : l’aide sociale à l’enfance. « Personne ne demande à exercer cette compétence. L’interlocuteur principal dans ces dossiers, souligne-t-il, ce sont les tribunaux. « Or, il y a un tribunal par
Conférence des Présidents des Départements le 11 janvier 2018.
département. On va créer des services dans chaque territoire », ce qui entraînerait une plus grande complexité. C’est une « absurdité », insiste-t-il, « parce que l’on va rentrer dans une déstabilisation d’institutions qui jouent un rôle pour la cohésion sociale », et ce, « pendant des années ». Un grand rassemblement sera organisé, pour faire monter la pression, le 31 janvier prochain, à la Seine musicale à Boulogne-Billancourt. LE RÉVEIL - N° 840 - DECEMBRE 2017 - JANVIER 2018
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160 000 travailleurs de l’industrie font grève en Allemagne Environ 160 000 employés des secteurs de l’automobile, de l’acier et de l’électronique ont entamé des grèves partielles, à l’appel du syndicat IG Metall, qui négocie actuellement un nouvel accord salarial pour 3,9 millions de travailleurs dans le plus grand secteur industriel allemand. Les débrayages impliquent les travailleurs de VW, Porsche, Daimler, Bosch et d’autres industriels de l’automobile, des équipements automobiles et de la métallurgie, comme le géant de l’acier ThyssenKrupp. Le syndicat affirme que les actions vont monter en puissance dans les pro-
chains jours et le leader d’IG Metall, Jörg Hofman, a menacé de déclencher des grèves d’un jour ou de consulter les membres sur une grève illimitée si l’association des employeurs de l’industrie métallurgique ne fait pas de concessions d’ici la fin janvier. L’explosion de colère contre l’inégalité sociale et la vague de suppressions d’emplois conduit les travailleurs chez Siemens et d’autres sociétés, à exprimer une détermination croissante et à lutter pour des hausses significatives de salaires et de meilleures conditions de travail.
Janvier 2018 manifestation de salariés Allemands.
Les dividendes versés aux actionnaires dans les secteurs métallurgiques et électroniques ont augmenté de 11 % par action en 2014, de 9 % en 2015 et de 12 % en 2016.
Nouvelle alerte sur l’hébergement d’urgence Le dernier baromètre du 115, qui porte sur novembre, montre que, dans les départements qui comptent le plus de sans-abri, seules 8 à 39 % des demandes aboutissent à un hébergement. Le constat est plus qu’inquiétant. En novembre, alors que les températures hivernales s’installaient, très peu de demandes au 115, le numéro où les sansabri peuvent appeler pour obtenir un hébergement d’urgence, ont obtenu une réponse positive, selon le dernier baromètre de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS). Dans le Nord, 87 % des 3 587 personnes ayant appelé le 115 en novembre ont reçu une réponse négative à tous leurs appels. À peu près comme dans le Rhône, où 83 % des appelants
L’avenir très incertain de l’hebergement d’urgence.
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n’ont eu aucun hébergement de tout le mois. Dans les Bouches-du-Rhône, c’était 53 %… « Le taux de refus est tel que beaucoup de personnes sont obligées de multiplier les demandes », commente Florent Gueguen, directeur de la FAS, qui regroupe les principaux gestionnaires du 115. Mais que l’on compte le nombre de personnes qui téléphonent ou le nombre de demandes recueillies, le verre reste plus qu’à moitié vide. Dans le Val-d’Oise, seules 39 % des demandes ont abouti à un hébergement pour une ou plusieurs nuits, dans les Bouches-du-Rhône, 34 %. À Paris, le chiffre tombe à 25 %. Et il dégringole à 17 % en Seine-Saint-Denis, 8 % dans le Rhône et 6 % dans le Nord ! Le baromètre ne porte que sur 6 départements, mais ceux-ci font partie des plus exposés au « sans-abrisme », selon la FAS. Les chiffres ne sont donc pas directement comparables à ceux de 2016, mais le constat est globalement le même, estime Florent Gueguen : « Les
chiffres sont bas car, comme chaque année, alors que le plan hivernal commence le 1er novembre, l’État n’ouvre les places hivernales qu’au comptegouttes en fonction des températures, pour des raisons budgétaires. » Le 21 novembre, Jacques Mézard, ministre de la cohésion des territoires, a annoncé que 9 000 places avaient été ouvertes dans le cadre du plan hivernal. Soit « à peu près le même étiage que l’an dernier, où 10 000 places avaient été ouvertes durant tout l’hiver », précise Florent Gueguen. Autrement dit, il n’y a pas eu pas d’effort significativement supérieur en dépit de l’engagement pris par le président de la République en juillet : « D’ici à la fin de l’année, je ne veux plus personne dans les rues. » De plus, estime Florent Gueguen, « On a de plus en plus de familles à la rue, mais plus de 80 % des places sont dédiées aux hommes seuls ou aux couples sans enfant. » La Croix – 28/12/2017
ACTUALITÉS LE RÉVEIL
Journée d’action des Ehpad le 30 janvier
Les conditions d’accueil et d’accompagnement des personnes âgées en perte d’autonomie sont alarmantes. Depuis de nombreuses années, les personnels des Ehpad et des services d’aide à domicile tirent la sonnette
d’alarme, un manque de personnel considérable reconnu et face auquel les réponses apportées par le gouvernement ne sont pas à la hauteur. En moins de 15 minutes, il faut lever un résident, lui faire une toilette sommaire (minutée et limitée à 8 minutes selon certains établissements), l’habiller, lui faire prendre son petit-déjeuner et ses médicaments, refaire le lit et, ensuite, passer à un autre résident… C’est une maltraitance institutionnelle et organisée qui s’installe dans les Ehpad publics comme privés et qui coûte des milliers d’euros aux résidents et à leur famille. On est bien loin de la bientraitance et de la bienveillance prônées par nos dirigeants… Les personnels des Ehpad ne sont pas en situation de faire un travail correct et dans le respect de la personne humaine ; ils en souffrent énormément et ne veulent plus se taire… Par ailleurs, la présence d’une infir-
mière est le plus souvent limitée à la journée. La nuit, seules des aides-soignantes assurent la prise en charge des résidents. Le personnel travaillant dans ce secteur est en grande souffrance. Ce sont des métiers pénibles tant physiquement que psychologiquement, mal reconnus, mal payés, avec des conditions de travail très dégradées et un personnel, la plupart du temps, sous-qualifié. C’est bien de personnel que l’on a besoin, de professionnels qualifiés, en nombre suffisant, reconnus et respectés. La réforme du financement qui s’est mise en place en 2017 impose de nouvelles contraintes budgétaires aux établissements. Elle va également conduire à une baisse des ressources estimée par la FHF (Fédération hospitalière de France) à 200 millions d’euros dans un secteur qui manque déjà cruellement de moyens.
Chimie : la CFDT valide un accord portant les salaires en-dessous du SMIC Les syndicats CGT, CFE-CGC et FO ont annoncé qu’ils faisaient opposition à un accord sur les salaires minima dans les industries chimiques, conclu en décembre par la CFDT et le patronat du secteur, qui fixe “en dessous du Smic” la rémunération au premier niveau de la grille La CGT, la CGC et FO, majoritaires à eux trois (66,81 % des voix), « refusent la mise en place d’un accord de régression sociale tant sur la forme que sur le fond », écrivent-ils dans un communiqué commun. L’accord a été signé le 21 décembre par la CFDT. Le texte, consulté par l’AFP, prévoit notamment une revalorisation de 1,1 % de la valeur du point mensuel de branche en deux fois, au 1er janvier
et au 1er avril. Mais la nouvelle grille salariale qui en découle fixe de fait en dessous du Smic la rémunération au coefficient minimum. A ce niveau, le taux horaire s’établit à 9,82 euros au 1er janvier et sera de 9,86 euros au 1er avril. Le Smic est fixé à 9,88 euros depuis le 1er janvier (+ 1,24 %), une revalorisation annoncée dès “le 15 décembre” par le gouvernement, soulignent les syndicats. Ils voient donc dans cet accord de revalorisation du point mensuel de branche “à un niveau inférieur” à celle du Smic “un signe politique clair de volonté d’abaisser les salaires de la branche”. Les trois syndicats jugent également “discriminatoire” que les employés d’entreprises de moins de 50 salariés soient exclus d’une disposition pré-
voyant une autorisation d’absence rémunérée pour l’hospitalisation d’un enfant de moins de 16 ans. “Serait-il plus facile” pour ces salariés de s’organiser « qu’à un salarié des autres PME ou grands groupes ? C’est ridicule ! », écrivent-ils. Enfin, ils déplorent que le patronat ait “refusé” de négocier sur l’intégration de différentes primes (ancienneté, de nuit, dimanche, férié, etc.) dans le salaire minimum conventionnel et craignent leur réduction, “voire (leur) suppression” par les entreprises. AFP – 05/01/2018 LE RÉVEIL - N° 840 - DECEMBRE 2017 - JANVIER 2018
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LE RÉVEIL ACTUALITÉS
Hôpitaux : 1 000 médecins et cadres de santé tirent la sonnette d’alarme
Après les prisons, c'est à l’hôpital que ça pourrait tourner mal !". "La tension croît, s'aggrave dans les établissements hospitaliers". Car le feu couve.
Pour preuve, s'il en fallait, la tribune publiée par le journal Libération, et signée par 1 000 médecins hospitaliers et cadres de santé visant à "alerter sur la crise de l'hôpital". C’est inédit dans l’histoire des hôpitaux. Il est rarissime que médecins et personnels soignants se retrouvent dans une même mobilisation, avec un même sentiment d’urgence et d’inquiétude. Le tableau noir correspond en tout point aux descriptions sombres que donnent les élus, souvent dirigeants ou parties prenantes des établissements hospitaliers : " dégradation des
conditions de travail, épuisement, démotivation des soignants et en conséquence une baisse de la qualité des soins". En cause "la nouvelle cure de rigueur budgétaire de 1,6 milliard imposée aux hôpitaux ; leur budget n'augmentant que de 2 % alors que les charges programmées augmenteront de plus de 4 %". Mais outre la question budgétaire, les difficultés de plus en plus insupportables sont dues à une logique et à des organisations inadéquates. Au point que le professeur Grimaldi dénonce sur RTL "un système devenu fou".
Refusons la casse d’ALSTOM Après avoir permis au groupe General Electric de s’emparer de la branche Energie du groupe Alstom, Emmanuel Macron et les pouvoirs publics s’apprêtent à laisser brader Alstom Transports au groupe Siemens. C’est une remise en cause de la souveraineté et de l’indépendance de la France. C’est un fleuron de l'industrie française, créateur du TGV, avec un réseau mondial, des brevets, le savoir-faire de 33 000 salariés et de nombreux sous-traitants.
M. Macron Brade notre industrie 8-
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Sa maîtrise est décisive. Elle est au cœur des modes de vie, des défis urbains et écologiques. Elle joue un rôle clé dans le tissu industriel français, avec les PME, les services publics de transport (SNCF, RATP,…), dans l’activité et l’emploi des territoires. Elle est au cœur de l’innovation technologique. Cette fusion est déséquilibrée. C'est Siemens qui est l'actionnaire principal et qui aura la main sur les décisions stratégiques sans débourser un seul euro. On peut redouter de cette fusion la disparition, en France, de pans décisifs de cette industrie d’avenir. Rien ne garantit que Siemens, qui ne s'est engagé que pour 4 ans et va supprimer 7 000 postes, maintiendra l’emploi et les sites de production Alstom en France. D'ailleurs, les promesses d’emploi faites naguère par GE sont aujourd’hui bafouées. D’autres choix sont possibles. Alstom n'a pas de difficultés financières, pas d’endettement et une trésorerie confortable. Son carnet de commandes est de 30 milliards d’euros sur 5 ans ! La concurrence,
notamment chinoise, est un mauvais prétexte. Les problèmes d'Alstom sont ailleurs : perte de savoir-faire, de qualifications, installations vieillissantes fautes d'investissement, fuite en avant dans l’externalisation, dépenses de recherches et de formation insuffisantes. Cette opération ne répond qu’aux exigences des capitaux financiers, en réduisant les « coûts du travail », en permettant aux actionnaires – notamment Bouygues – d’engranger près de 2 milliards d'euros de dividendes exceptionnels, après 3 milliards déjà perçus lors de l'absorption de la branche énergie par GE ; et en privant Alstom de moyens pour la recherche, l’innovation, la formation et l’emploi. Améliorer l'efficacité économique, répondre aux besoins sociaux et écologiques, développer des solutions pour mieux répondre aux besoins de services publics de transports en France et en Europe nécessite des coopérations entre acteurs européens. Mais l’opération envisagée n'identifie aucune piste de coopération concrète. C'est une pure absorption.
INTERNATIONAL LE RÉVEIL
Israël-Palestine
Trump étrangle la Palestine Washington coupe une partie de l’aide financière, versée à l’ONU, destinée aux palestiniens. L’éducation et les soins dans les territoires occupés par Israël sont gravement remis en cause. Début janvier, le locataire de la Maison-Blanche avait menacé de couper l’aide financière américaine aux palestiniens s’ils refusaient de discuter avec Washington d’une solution pacifique au conflit. C’est désormais chose faite ! Mardi 16 janvier le département d’Etat a annoncé le refus des Etats-Unis de verser une partie de leur contribution volontaire à l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Au total, c’est 65 millions de dollars qui vont être « retenus » L’an passé, Washington avait versé l’équivalent de 280 millions d’euros. « Il faut revoir en profondeur la manière dont l’UNRWA fonctionne et son financement », a estimé un responsable américain, demandant à d’autres pays de « contribuer davantage ». « Comme pour l’ONU en général, il ne faut pas demander aux Etats-Unis de contribuer de manière disproportionnée, » a-t-il insisté. Il est temps de changer. » Manière de renvoyer les responsabilités. Évidemment l’ambassadeur d’Israël à l’ONU, Danny Danon, a applaudit la décision américaine, estimant que l’UNRWA « fait un mauvais usage de l’aide humanitaire de la communauté internationale afin de soutenir la propagande anti-israélienne ». Cette décision intervient dans un moment de tensions extrêmes entre Américains et Palestiniens. En décembre, Trump a décidé le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem, ce qui équivaut à une reconnaissance de la ville comme capitale d’Israël. Il a provoqué la réprobation de la majorité de la communauté internationale
et la colère des Palestiniens. Adepte de la politique du pire, il tente aujourd’hui d’exercer une pression supplémentaire, par l’étranglement financier, sur les palestiniens et la communauté internationale.
L’ONU impuissant Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres avait fait part, avant l’annonce de la décision américaine, de sa « grande inquiétude », estimant que la fin des financements américains provoquerait « un problème très très important ». « L’UNRWA n’est pas une institution palestinienne mais une institution de l’ONU et elle fournit des services vitaux aux réfugiés », a-t-il insisté, exhortant Washington à confirmer sa contribution. Une fois de plus on peut mesurer l’autorité et l’efficacité des Nations-Unies ! L’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a été établi en 1949 après la guerre qui a abouti à la création de l’État d’Israël en 1948 et au départ forcé de 700 000 Palestiniens. Aujourd’hui, il fournit une aide – notamment éducative avec 20 000 enseignants – à plus de cinq millions de personnes vivant dans la bande de Gaza, en Cisjordanie, en Jordanie et au Liban. Le porte-parole de l’UNRWA a rappelé que le mandat de l’agence vient de l’Assemblée générale des Nations unies et que sa tâche est de « continuer à fournir ses services jusqu’à ce qu’une solution juste
et pérenne soit trouvée pour les réfugiés palestiniens ». L’an dernier, le déficit des comptes de l’Agence se chiffrait à plusieurs dizaines de millions de dollars. Les craintes portent désormais sur de possibles fermetures d’écoles ou d’hôpitaux. « Cette décision touche l’éducation et la santé des Palestiniens et vise à liquider la question des réfugiés », a déclaré, Ahmed Aboul Gheit, le secrétaire général de la Ligue arabe. Dans les prochains jours, le président palestinien doit se rendre à Bruxelles et pourrait à cette occasion demander une augmentation de l’aide européenne. Selon des diplomates européens, ses chances sont limitées ! Abbas serait contraint alors de se tourner vers… les pays du Golf. J.-P. Delahaye LE RÉVEIL - N° 840 - DECEMBRE 2017 - JANVIER 2018
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LE RÉVEIL INTERNATIONAL
Corée
Nouveau dialogue Nord-Sud Sur fond de Jeux Olympiques d’Hiver les deux Corées se reparlent sans intermédiaire. Un pas vers la détente ?
« Pyongyang multiplie les gestes d’apaisement et veut participer aux JO d’hiver, en février, en Corée du sud ». Cette constatation du « Monde » dans son édition du 10 janvier n’a pas vraiment fait le buzz, comme on dit aujourd’hui. Il est vrai que l’on est loin des invectives guerrières lancées à distance, sur fond de tir de missiles, par les présidents américain et nord-coréen. Mais les faits sont têtus et l’on ne peut que se réjouir d’une reprise des discussions. Alors entre les deux Corées un début de détente ? C’est en tous les cas, une décision symbolique du relatif dégel de leurs relations. Pyongyang a proposé d’envoyer une délégation aux Jeux olympiques d’hiver qui auront lieu du 9 au 25 février à Pyeongchang, au Sud. C’est Séoul qui l’a annoncé, mardi 9 janvier, alors que les deux pays étaient réunis pour leurs premiers pourparlers diplomatiques depuis 2015. La Corée du Sud a même suggéré que les athlètes des deux pays défilent ensemble lors des cérémonies d’ouverture et de clôture. Ils l’avaient fait à Sydney en 2000, à Athènes en 2004 et lors des jeux d’hiver de Turin en 2006. La taille de la délégation 10 - LE RÉVEIL - N° 840 - DECEMBRE 2017 - JANVIER 2018
nord-coréenne doit encore être établie. Seuls deux athlètes nord-coréens se sont qualifiés. Mais avec ses sportifs, Pyongyang propose une délégation de haut niveau, des supporters, des artistes et une équipe de démonstration de taekwondo. Les médias sud-coréens ont laissé entendre que la Corée du Nord pourrait également envoyer d’éminents représentants, dont la petite sœur de Kim Jong-un, YoJong, haute dirigeante du parti unique au pouvoir. Séoul s’efforce de présenter les JO, qui auront lieu à tout juste 80 kilomètres de la zone de démarcation, comme les « Olympiades de la paix », mais pour que l’expression prenne son sens, la participation du Nord est essentielle. Dans son discours du Nouvel An, Kim Jong-un avait saisi la main tendue du Sud et évoqué pour la première fois l’envoi d’une délégation aux JO d’Hiver à Pyeongchang. Le report des manœuvres militaires américano-sud-coréennes « Key Resolve » et « Foal eagle » qui devaient coïncider avec les Jeux, considéré par Pyongyang comme une répétition de l’invasion de son territoire, aurait considérablement aidée au dégel. Une décision, selon les observateurs, imposée à la Maison-Blanche par le président Sud-Coréen, Moon.
Trump marginalisé ? Séoul a profité de ces premiers pourparlers, en panne depuis plus de deux ans, pour demander l’organisation, parallèlement aux JO d’hiver, d’une réunion des familles séparées par la guerre (1950-1953), l’un des héritages les plus douloureux du conflit. Les discussions se sont déroulées dans une atmosphère détendue qui
tranche avec l’escalade rhétorique habituelle en période de tensions. « Offrons au peuple un cadeau précieux pour le Nouvel An. On dit qu’un voyage entrepris à deux dure plus longtemps qu’un voyage solitaire », a lancé le responsable de la délégation nord-coréenne. « Le peuple souhaite ardemment voir le Nord et le Sud aller vers la paix et la réconciliation », a répondu son homologue sud-coréen. Quand on se parle c’est toujours mieux ! Cette nouvelle situation, certes encore fragile, a pris de court Washington après des mois de rhétorique belliqueuse. Donald Trump a été contraint de changer de ton. Alors qu’il se vantait, le 2 janvier, de disposer d’un « bouton nucléaire plus gros et plus puissant » que celui du dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, Pyongyang et Séoul annonçaient le lendemain la réouverture du téléphone rouge entre les deux pays, coupé depuis plus d’un an. Ces initiatives des deux Corées viennent fortement à contre-pied de la stratégie d’isolement adoptée depuis des mois par Washington qui a été « marginalisé par la reprise du dialogue » selon la presse américaine. Trump a dû s’y résilié et prendre acte. Interrogé sur un échange téléphonique « possible » avec le dirigeant Nord-coréen il a répondu : « Je crois toujours aux discussions (…) Je le ferais bien sûr, je n’ai aucun problème avec ça », a-t-il ajouté, tout en soulignant que cela ne sera possible sans conditions préalables. Ce que, selon le correspondant du « Monde », l’ambassadrice des États-Unis à l’ONU, Nikki Haley, a promptement précisé. « Les Nord-Coréens doivent arrêter
INTERNATIONAL LE RÉVEIL leurs essais. Ils doivent être d’accord pour parler de l’interdiction de leurs armes nucléaires », avant toute discussion, a-t-elle expliqué sur ABC
News. Elle a ajouté que l’arrêt des essais nucléaires devrait durer pendant « une période suffisamment longue » avant que les négociations puissent
passer à « la phase suivante » Signe que Washington un instant dépassée entend bien garder la main ? J.-P. Delahaye
54 pays africains réclament des excuses à Trump
Les propos du président des États-Unis Donald Trump ont provoqué une vague d’indignation à travers le monde. C’est lors d’une réunion sur l’immigration avec des parlementaires à la Maison
Blanche que Donald Trump s’est emporté sur l’immigration en provenance de « pays de merde ». Des mots qu’il a partiellement contestés. Sollicitée sur ces propos, la Maison Blanche n’a pas contesté ou démenti. Elle s’est bornée à souligner que Trump se battrait « toujours pour le peuple américain » (?). Les ambassadeurs de 54 pays africains à l’ONU ont exigé du locataire de la Maison-Blanche, dans un communiqué au langage très fort, « rétractations » et « excuses »…
Les diplomates se disent « préoccupé par la tendance continue et grandissante de l’administration américaine vis-à-vis de l’Afrique et des personnes d’origine africaine à dénigrer le continent, et les gens de couleur ». Ils se sont déclarés « solidaire du peuple haïtien et des autres qui ont également été dénigrés » tout en remerciant « les Américains de toutes origines qui ont condamné ces remarques ». « Pour une fois on est unis », a souligné un ambassadeur à l’AFP, sous couvert d’anonymat.
Israël/Palestine
Les enfants dans le viseur de Tsahal Alors qu’une adolescente palestinienne, Ahed Tamimi a de nouveau été présentée devant un tribunal militaire le 15 janvier, des ONG dénoncent la recrudescence des incarcérations de mineurs menées par les forces israéliennes. C’est un constat, les arrestations d’enfants et d’adolescents palestiniens par l’armée israélienne sont en hausse. Depuis le début du mouvement de contestation palestinien contre la décision américaine de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël, les mineurs sont une cible de choix pour l’armée israélienne, dénoncent des organisations de défense des droits des enfants. La plus connue parmi ces jeunes, Ahed Tamimi, 16 ans, est en détention depuis le 19 décembre 2017 pour avoir bousculé un soldat israélien à Nabi Saleh en Cisjordanie… Le nombre d’incarcérations a doublé
le mois dernier : 77 mineurs palestiniens seraient ainsi passés par les geôles israéliennes ou y sont encore emprisonnés. Et c’est en raison de leur statut que ces adolescents sont les premières victimes de la répression, selon Ayed Abu Eqtaish de l’ONG Défense des enfants-international (DEI), car ils sont soumis au système judiciaire militaire. « Les enfants sont interrogés sans la présence d’un membre de leur famille ou de leur avocat », explique-t-il, insistant sur les risques « de différents mauvais traitements ou de torture » qu’ils encourent (…) « Le but est d’arracher aux enfants des aveux, qui constituent ensuite des preuves pour le système judiciaire militaire. » précise le responsable de l’ONG. Si les enfants de 12 et 13 ans ne peuvent pas être condamnés à plus de 6 mois de prison, les adolescents de 14 ans et plus sont eux traités comme
Arrestation d’enfants palestiniens.
des adultes. Ils encourent donc de lourdes peines. Les organisations de défense des droits des enfants dénoncent également l’usage abusif d’armes à feu par l’armée israélienne. Ces derniers jours, trois mineurs ont perdu la vie dans les territoires palestiniens occupés, au cours d’affrontements. J.-P. Delahaye LE RÉVEIL - N° 840 - DECEMBRE 2017 - JANVIER 2018 - 11
LE RÉVEIL INTERNATIONAL
La “claque du siècle” Le président palestinien a rejeté le vœu exprimé par Trump de présider à l'accord diplomatique « ultime » entre Israéliens et Palestiniens.
Mahmoud Abbas dénonce le comportement américain.
Mahmoud Abbas a qualifié, dimanche 14 janvier, l’offre de paix du locataire de la Maison-Blanche, Donald Trump, de « claque du siècle ». A l’ouverture d’une réunion des dirigeants de l’Or-
ganisation de libération de la Palestine (OLP) à Ramallah, le président palestinien a réitéré son rejet d’une médiation américaine dans le processus de paix entre Israël et la Palestine. La réunion de l’OLP avait pour but de réfléchir à une riposte à la reconnaissance, par Trump, de Jérusalem comme capitale d’Israël. Preuve de la gravité de la situation, la suspension de l’historique « reconnaissance d’Israël » remontant à 1988 a été l’une des options étudiées. L’éventualité d’une telle riposte palestinienne donne la mesure de la colère provoquée par la décision prise début décembre par la Maison Blanche. « Nous disons à Trump que nous n’accepterons pas
son plan, l’affaire du siècle s’est transformée en claque du siècle », a affirmé Mahmoud Abbas. Après son rejet de toute médiation américaine -un pilier historique du processus de paixMahmoud Abbas a assuré qu’Israël « avait mis fin » aux accords d’Oslo sur l’autonomie palestinienne signés en 1993, la référence des pourparlers de paix. « Je dis qu’il n’y a plus d’Oslo, Israël a mis fin à Oslo », a-t-il répété. Le 13 septembre 1993, après six mois de négociations secrètes à Oslo, Israël et l’OLP se reconnaissaient mutuellement et signaient une « Déclaration de principes » sur une autonomie palestinienne transitoire de cinq ans.
Les silences de Macron Au terme d’une première visite de 3 jours en Chine, en tant que chef de l’Etat, Emmanuel Macron est resté totalement muet sur la question des droits de l’homme. L’association Human Rights Watch lui avait pourtant demandé avant son départ de réclamer « publiquement » à son homologue chinois, Xi Jinping, des améliorations sur ce front, notamment sur le cas de la veuve du prix Nobel de la paix décédé Liu Xiaobo. Elle est assignée à résidence sans avoir jamais été poursuivie officiellement. Macron aurait également pu aborder, à cette occasion, les multiples cas de violation des droits fondamentaux des opposants, de la liberté de la presse, l’accès à internet etc., etc. Le chef de l’Etat s’est refusé à « donner des leçons »(…) publiquement. C’est « totalement inefficace », a-t-il assuré devant des journalistes, lors de la visite d’une galerie d’art à Pékin. Il aurait préféré « aborder la question en privé » avec le président chinois 12 - LE RÉVEIL - N° 840 - DECEMBRE 2017 - JANVIER 2018
Xi Jinping. « Je peux me faire plaisir en donnant des leçons à la Chine en parlant à la presse française. Ça s’est beaucoup fait, ça n’a aucun résultat », a-t-il lancé aux journalistes. « C’est totalement inefficace. Je crois à la diplomatie du respect réciproque, on doit travailler dans la durée. » Donc pas de questions qui fâchent. Les opposants chinois apprécieront… On a déjà, trop souvent, entendu ce discours dans la bouche de Macron. En octobre dernier à l’occasion de la visite de l’Égyptien Al Sissi il avait aussi « souhaité ne pas donner de leçons ». Même motif, même absolution, en voyage en Arabie-Saoudite, pays où l’on décapite les opposants. Idem avec Netanyahou récemment reçu à l’Elysée, -après l’annonce de Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël- alors qu’il commande la répression quotidienne dans les territoires palestiniens occupés. Attitude quasi identique avec le tyran turque Erdogan (certes timidement
admonesté sur la liberté de la presse) qui réduit l’opposition au silence par l’emprisonnement et les licenciements massifs, la terreur. Les droits de l’Homme, la défense des libertés individuelles et collectives ne peuvent être en options. On attend mieux d’un président de la république française, patrie des droits de l’Homme. Et cela ce n’est pas le « monde ancien » contre les « modernes ». C’est juste une question de principe. J.-P. Delahaye
Emmanuel et Brigitte Macron rencontrent XiJinping et Peng Liyuan à Pékin le 8 janvier 2018.
LE CAHIER MÉMOIRE N° 840 DECEMBRE 2017 JANVIER 2018
Véritable outil d’influence dans le monde et en Europe, les fondations portent la politique du gouvernement allemand Les fondations allemandes : Instrument d’un impérialisme particulier dans un monde globalisé Cet article est basé sur l’ouvrage de Dorota Dakowska « Le Pouvoir des fondations, des instruments de la politique étrangère allemande », paru en 2014 aux Presses Universitaires de Rennes. Polonaise d’origine, Dorota Dakowska a soutenu son DEA à l’Institut des Sciences Politiques de Paris en 1999. Son sujet était déjà les fondations en tant qu’instrument particulier des politiques de la France et de l’Allemagne à l’égard de la Pologne en transformation capitaliste. Elle a notamment travaillé sur les archives des ministères allemands des affaires étrangères et de la coopération, sur les archives des fondations elles-mêmes, mais aussi en réalisant de multiples entretiens avec les responsables politiques allemands, polonais, hongrois. L’article qui suit est un condensé de ce travail de recherche.
Les fondations politiques allemandes en tant que produit de l’histoire de la RFA Les fondations allemandes sont issues des programmes d’éducation politique imposés à l’Allemagne vaincue par les Alliés occidentaux en 1945. Mais
la structure politiques des fondations et le rôle social des fondations dans la société allemande est bien plus ancien : ses racines plongent dans l’organisation sociale du 19e siècle. En effet, à l’époque, ce sont des fondations en tant qu’organismes corporatistes intermédiaires entre le capital et le travail qui mettent en œuvre les politiques sociales de Bismarck. En 1925, est fondée la plus ancienne des fondations existantes, la Fondation Friedrich Ebert dont l’objectif était de perpétuer le souvenir du 1er chancelier de la République de Weimar. Elle était alors financée par des dons privés et dirigés par des militants socialistes. Un de ses axes de travail était le financement de bourses aux étudiants de la classe ouvrière. Interdite par les nazis, elle renaîtra en 1947 sous une toute autre forme. Le nazisme a détruit les structures sociales et politiques de l’ancienne Allemagne. Les Alliés de la coalition antinazie, par la conquête de l’Allemagne et leur politique de dénazification ont dissous les structures instaurées par les nazis. Les fondations politiques allemandes sont le fruit de la « Stunde
Édité par le Réveil des combattants - 2 place du Méridien - 94807 Villejuif - Tél. 01 42 11 11 11
Porte de brandebourg symbole de Berlin.
Null » (« Année zéro »), allemande, de la création des deux Allemagnes, de deux blocs antagonistes et de l’affrontement entre les deux Allemagnes. Les alliés occidentaux créent la RFA et décident de la teneur de la Loi Fondamentale allemande qui marque la démocratisation mais aussi l’occidentalisation de la nouvelle Allemagne, son arrimage au nouveau système politique occidental mis en place par les États-Unis en Europe. Ce sont également les USA et la Grande-Bretagne qui décident de la mise en place des structures étatiques de l’Allemagne
LE RÉVEIL DOSSIER institutions des pays occidentaux. La nouvelle fondation Ebert acquiert en 1954 sa personnalité juridique.
occidentale encore occupée. Le Ministère des Affaires étrangères de la RFA est créé en 1950 tout d’abord comme structure dépendante de la chancellerie, donc directement de Konrad Adenauer qui met en œuvre la politique d’hostilité vis-à-vis du bloc communiste et de la RDA. La RFA ne reconnaît pas la RDA et la combat sur la scène internationale conformément à la « doctrine Hallstein ». La RFA adhère ensuite à l’OTAN en 1955 suite au rejet par le peuple français de la Communauté européenne de Défense préconisée par les USA. En 1956, le Parti communiste d'Allemagne est interdit en RFA. C’est dans ce cadre de mise en place par les Occidentaux de structures sociales et politiques nouvelles en RFA que naissent les fondations politiques. L’objectif est de former de nouveaux responsables et militants politiques acquis à la politique et aux
Son objectif est alors de former de nouveaux cadres politiques du SPD (le parti social-démocrate d'Allemagne) et de former et influencer les chercheurs universitaires acquis aux idées socialistes. La Fondation Konrad Adenauer est créée en 1952 par les députés du CDU au Bundestag (le parti Chrétien-démocrate d’Adenauer). Elle est d’emblée financée par la CDU et dirigée par des politiciens professionnels de ce parti. Deux de ces dirigeants, Bruno Hech et Konrad Kraske, sont responsables des campagnes électorales de la CDU dans les années 1950 et 60 et on peut dire, les artisans de ses victoires. La Fondation Friedrich Naumann est créée en 1958 par le Parti Libéral FDP, allié des chrétiens-démocrates. Au début des années 1960, les USA préconisent pour les pays du bloc de l’Ouest la stratégie de « l’aide au développement » et réorientent la politique des fondations allemandes vers l’action à l’étranger. Le but est d’influencer les Etats nouvellement indépendants en Afrique et en Asie afin de les éloigner de toute tentation de communisme et surtout d’éviter qu’ils ne reconnaissent la RDA et collaborent avec elle. Le Ministère des Affaires étrangères allemand ne voulait cependant pas être concurrencé et il fut finalement décidé que les fondations des partis politiques allaient devenir un instrument de travail du nouveau Ministère de la Coopération de la RFA. C’est ainsi que les fondations des partis politiques de la RFA allaient devenir un outil important dans la politique anti-communiste de la « diplomatie des idées » mise en
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œuvre mondialement par les pays du bloc occidental. Dans cette lutte, les initiatives privées, entreprises, Églises, associations étaient chargées de propager dans le monde le modèle économique, social et politique occidental. En Allemagne, de très grandes entreprises comme Thyssen, Krupp, Volkswagen, créent leurs propres structures sur le modèle de la Fondation Ford. De même, les fondations des partis nouent des relations étroites avec les fondations des entreprises américaines. La Fondation Ebert collabore dès le début des années 60 avec les fondations Carnegie, Ford, Kellog, Gugenheim, Rockefeller, mais aussi avec le Council of Foreign Affairs (agence étatsunienne publique pour la politique étrangère), le Conseil Mondial des Églises et l’ONU. Elle manifeste ainsi son souci de défendre les priorités de la politique étrangère de la RFA et se définit comme un « canal complémentaire de la politique étrangère » allemande en Afrique et Amérique latine. A ce titre, la Fondation Friedrich Ebert (FES) non seulement soutient et propage la politique ouest-allemande visant à discréditer l’Allemagne de l’Est, mais aussi elle récolte des informations, forme et informe les agents du ministère des Affaires étrangères de la RFA sur les « agissements de la RDA en matière d’infiltration
DOSSIER LE RÉVEIL politico-culturelle dans les pays en développement ». C’est à cela que servent les imposantes représentations de la FES au Caire en Egypte et à Accra au Ghana au début des années 1960. Très vite, la Fondation Ebert devient un « centre d’expertise » sur le Tiers-Monde pour les diplomates ouest-allemands. Dès 1966, la FES dépasse en savoir-faire, capacités opérationnelles et notoriété son maître américain : elle devient un « centre d’expertise » sur le Tiers-Monde également pour les fondations américaines ! En 1981, Ronald Reagan crée le National Endownment for Democracy sur le modèle des fondations allemandes. La NED est aujourd’hui le principal centre de financement et centre de ressources pour la mise en œuvre des déstabilisations politiques et sociales menées par les USA dans les pays qu’ils veulent soumettre à une orientation pro-occidentale et libérale : c’est la politique du « regime change » et des « révolutions de couleurs », dont la « Révolution orange » et l’« euromaïdan » en Ukraine sont l’exemple le plus frappant. D’autres agences américaines publiques et privées, le National Democratic Institute, USAID, les fondations de George Soros (Open Society Institute) complètent ce redoutable dispositif.
Le financement et le fonctionnement des fondations politiques allemandes Le financement étatique des fondations politiques allemandes est ancré dans la Constitution (Loi Fondamentale) de l’Allemagne car il découle de son article 21 : « les partis politiques participent à la formation de la volonté politique du peuple ». Les partis sont donc chargés de « former » la vo-
lonté politique des citoyens en les « instruisant » politiquement via les fondations. C’est ainsi que les fondations obtiennent chaque année une « subvention globale » et le rapport de leurs activités n’est donc pas détaillé. La Commission budgétaire du Bundestag se réunit chaque année avec les dirigeants des fondations qui discutent avec le rapporteur de la Commission de leurs actions. Les Fondations reçoivent une somme correspondante au prorata du nombre de députés de leur parti respectif. En 2012, la somme globale que les fondations obtiennent est de 450 millions d’euros annuels. Aucun État ne peut prétendre à disposer d’un instrument de soft power en politique étrangère aussi riche, aussi structuré et aussi bien doté. A partir des années 1970, les fondations s’engagent à l’étranger grâce à des financements massifs : leur objectif est alors de « promouvoir la liberté » afin de contrer le régime soviétique partout dans le monde. Un des instruments les plus importants de cette stratégie est le financement de bourse d’études aux étudiants de pays extra-européens afin de les former en Occident. Même si de nombreux étudiants obtiennent des diplômes techniques, les jeunes diplômés gardent des liens idéologiques et amicaux avec leurs bienfaiteurs des fondations et constituent à tout moment un vivier important pour un recrutement politique. Les fondations allemandes organisent aussi massivement des séminaires « pour encourager l’intérêt citoyen pour la vie politique et approfondir l’engagement politique » ou elles propagent les idéologies occidentales – le libéralisme, les droits de l’homme, le modèle ouest-allemand de gestion économique, de fonctionnement social et politique. Elles
élaborent des stratégies électorales pour les partis que la RFA veut soutenir et parfois créent de toutes pièces des partis politiques pro-occidentaux. Cet interventionnisme dans le champ politique des pays du Sud n’est pas fortuit. Le BMZ, le Ministère de la Coopération allemande, a élaboré pour les fondations un programme stratégique qui reflète avant tout les intérêts de l’État ouest-allemand. « L’État octroie à certaines organisations privées allemandes dotées de différents profils politiques et idéologiques, des fonds pour qu’elles puissent mettre en œuvre des projets de formation et des mesures de conseils avec des partenaires dans les pays en développement qui présentent aussi différentes opinions politiques et idéologiques et qui poursuivent divers objectifs politiques dans leurs pays. Ces projets de formation ont pour but d’influencer le développement de ces pays à travers une orientation de leurs élites dans un sens sociopolitique déterminé » - le rapport du BMZ du 4 juin 1969, jamais publié, est on ne peut plus clair. Il est aisé de comprendre que l’ensemble des fondations allemandes couvre TOUT le spectre politique d’un pays en développement et de ce fait peut influencer et contrôler l’ENSEMBLE de l’élite politique de ce pays. C’est bien cette « unité dans la diversité » qui fait la puissance des fondations politiques allemandes en tant qu’instrument de politique étrangère de l’État allemand.
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LE RÉVEIL DOSSIER Chaque fondation utilise ses propres symboles et valeurs politiques – chrétiens, socialistes, libéraux, écologistes, communistes, et mobilise des images de leaders politiques et culturels pour promouvoir son image. Ce n’est pas pour rien que la fondation chrétienne-démocrate porte le nom de Adenauer, la socialiste celle d’Ebert, que les Verts ont pu utiliser la renommée d’un écrivain nobliste Heinrich Böll, que le parti PDS puis Die Linke annexe l’image mondialement connue de la leader communiste juive et polonaise Rosa Luxemburg pour en faire une icône du nouveau parti de la gauche anticapitaliste allemande. Chaque fondation doit aussi dans son action à l’étranger créer des partenariats avec des organisations et groupes qui sont capables de mobiliser des images de leaders locaux. Les fondations allemandes sont ainsi associées à des noms de personnalités respectables de la culture locale et, ainsi, elles vont attirer à elles la confiance des populations du pays ou elles agissent. Concrètement, les Conseils d’Administration des fondations sont composés d’anciens ministres, de députés, de dirigeants du parti en question. Ainsi Johannes Rau et Willy Brandt ont participé à la direction de la Fondation Ebert, et Oskar Lafontaine dans celle de
Rosa Luxemburg. La présence de ces hommes puissants dans les directions des fondations démontre s’il en est encore nécessaire que les fondations allemandes ne sont pas les « ONG » désintéressées qu’elles prétendent être. Lorsque les Verts entrent au Parlement allemand en 1983, ils ne disposent pas de fondation. Le parti porte alors plainte devant le Tribunal Constitutionnel de Karlsruhe et obtient satisfaction en 1986. La Fondation Regenbogen (Arc en Ciel) est créée cette année-là, puis, lorsque survient la réunification, les Verts absorbent le mouvement Alliance 90 issu de l’Allemagne de l’Est et la Fondation Regenbogen devient la Fondation Heinrich Böll. Elle se spécialise dans la création de partis écologistes partout où cela est possible, dans la promotion des structures féministes et LGBT. Par exemple, c’est la Fondation Böll qui encourage et finance la création du parti des Verts polonais en 2004, les premiers contacts ayant été noués avec les féministes polonaises au tournant des années 2000. De même, la Fondation Böll a cherché à se faire une place en Tunisie post-révolutionnaire en finançant la création d’un parti écologiste et en démarchant (sans succès d’ailleurs) certains leaders des soulèvements tunisiens de 2008 et 2011. L’histoire de la fondation Rosa Luxemburg est en tout point similaire. En 1990, la classe politique ouest-allemande s’attendait à voir le SED, l'ex-parti communiste de la RDA disparaître de la scène de l’histoire. Ce ne fut pas la moindre des surprises quand ce parti, transformé en PDS, non seulement survécut, mais se constitua rapidement en 2e force politique dans les Länder de l’Est en gagnant de nombreux sièges dans les élections locales,
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régionales et même nationales. Comme les Verts, le PDS déposa en 1992 plainte devant le Tribunal de Karlsruhe et gagna en 2005 son procès. Cette année-là, apparut la Fondation Rosa Luxemburg qui, de fait, devint la Fondation du nouveau parti Die Linke, justement créée alors par l’unification du PDS, des mouvements sociaux altermondialistes actifs dans les Länder de l’Ouest (WASG) et de la scission Lafontaine du SPD. C’est ainsi que les plus virulents critiques du système politique ouest-allemand non seulement intégrèrent le système dans son ensemble mais en tirèrent un grand profit financier et politique. Avec l’argent reçu, les deux fondations purent salarier de nombreux militants, ouvrir des bureaux à l’étranger et étendre leur pouvoir significativement. En 2012, la Fondation Rosa Luxemburg comptait 169 employés et 16 bureaux à l’étranger.
Le rôle des fondations dans la politique étrangère de l’Allemagne Le principe de subsidiarité est à la base de la construction de l’État ouest-allemand dès la fin des années 1940. Si l’État allemand délègue un maximum de ses tâches et responsabilités au niveau inférieur de sa structure, selon ce principe, la politique étrangère allemande peut et doit être déléguée à des structures comme des fondations, des Églises, des entreprises, des ONG et aussi des institutions publiques et semi-publiques autonomes. Ces entités deviennent alors des acteurs majeurs de la politique étrangère de leur pays. La loi allemande distingue les « agences de mise en œuvre » de la politique des « agences autonomes » dépendantes des ministères. Les fondations politiques des partis sont des « agences au-
DOSSIER LE RÉVEIL tonomes de mise en œuvre » de la politique étrangère allemande. L’organisation évangélique protestante « Brot für die Welt », deuxième grand bailleur de fonds du Forum Social Mondial de Tunis en 2013 et 2015, à côté de la Fondation Ebert, est ainsi une autre « agence autonome de mise en œuvre » des intérêts nationaux de l’Allemagne. Le mot « autonome » est cependant un peu trompeur : on peut parler d’autonomie juridique mais pas d’autonomie financière puisque ces organisations sont financées à 95 % par des fonds publics. Il n’est donc pas étonnant que le rapport du Ministère de la Coopération de juin 1969 déjà cité ait défini le rôle des fondations et autres agences comme des instruments de formation des élites politiques des pays visés dans le but de conformer les attitudes et décisions de ces élites aux intérêts nationaux de l’Allemagne. C’est bien pour cela que les fondations ont comme cibles des syndicats, des partis, des mouvements, des associations et toute sorte d’individus qui peuvent à un moment donné jouer un rôle dans leur communauté, leur culture, leur État. De fait, les fondations politiques jouent un rôle complémentaire à celui de la diplomatie allemande qui, sans elles, « ne disposerait pas de réseaux de contacts et d’éléments qui permettent de nouer des liens avec des groupes sociaux des autres pays ». On comprend ainsi que l’image de l’ONG non partisane, préoccupée par le bien commun, sert à masquer les vrais buts qui ne sont pas forcément ceux des partis politiques allemands, mais plutôt ceux des ministères des Affaires étrangères et de la Coopération de l’Allemagne. En 1973, face aux accusations d’ingérence de la part de pays étrangers, le Ministère de la
Coopération recommandait déjà dans un rapport interne que « le financement étatique de certains projets ne soit pas divulgué ». Les fondations servent un peu de sociétés écrans qui permettent à l’État allemand de se distancier des problèmes politiques qu’elles peuvent créer par leur ingérence et ainsi de sauvegarder une bonne image de l’Allemagne.
Comment ça marche ? Les actions politiques concrètes et l’intérêt de l’Allemagne Une fois la décision prise à la
Commission budgétaire du Bundestag consacrée à la politique des fondations, le Ministère de la Coopération verse l’argent aux fondations et informe le Ministère des Affaires étrangères allemand de toutes les mesures que les fondations vont entreprendre à l’étranger. Ce ministère a aussi en charge le contrôle de la conformité des actions des fondations avec les intérêts de l’Allemagne. Les directeurs de chaque fondation rendent des rapports réguliers sur l’activité de leur fondation dans chaque pays aux départements
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LE RÉVEIL DOSSIER Mais les fondations allemandes ont en réalité mené la même politique depuis le début, élargissant seulement le champ géographique de leurs actions. En Espagne, au Portugal et en Grèce après 1974 les contacts noués par la Fondation Ebert avec les partis socialistes ont fait que « Ebert » a largement influencé la conversion de ces partis à l’économie libérale et à l’adhésion à l’Union européenne.
Anke Fuchs à l'ouverture du centre de droit allemand à Hanoi.
concernés du ministère des Affaires étrangères – Afrique, Amérique latine, Asie et Europe de l’Est. Ainsi, la masse d’informations rassemblées par les fondations sur les organisations et acteurs politiques des pays visés est utilisée par les diplomates allemands. « Les bureaux des fondations à l’étranger envoient régulièrement des rapports à leurs centrales en Allemagne et à leurs ministères de tutelles. Ces rapports fournissent une description détaillée des partenaires à l’étranger, de leur rayonnement et de la nature des relations entretenues. Ils sont une source d’information prise en compte par les diplomates et recoupés par les avis envoyés par les ambassades ». Les directeurs des fondations sont aussi associés à l’élaboration de documents stratégiques du ministère des Affaires étrangères, surtout après 1990. Dans le monde actuel globalisé et surtout depuis 1989, la notion « d’ingérence étrangère » d’un pays dans la politique intérieure d’un autre pays a perdu sa connotation infamante qu’elle avait auparavant. Il semblait acquis qu’il est acceptable que certains pays possèdent des organisations puissantes servant à influencer les
élites des autres pays. Cependant, les changements en Amérique latine depuis 2002 ont amené les fondations allemandes à être accusées d’ingérence. La Chine a toujours critiqué les fondations allemandes pour leur soutien au Dalaï Lama. Depuis 2005, la Russie s’est dotée d’un arsenal juridique qui vise également les fondations allemandes, autant que les fondations américaines. La loi russe décidant que les associations et individus financés par des fondations étrangères doivent se déclarer « agent de l’étranger », ce qui revient à la définition traditionnelle de la souveraineté de l’État qui doit à tout moment contrôler ce que les pays étrangers font sur son territoire et teinte les bénéficiaires de cet argent « étranger » du goût ancien de l’infamie. La question est encore plus brûlante après les récents événements en Ukraine qui ont provoqué la plus grave crise internationale entre les puissances depuis 1989 puisqu’il est connu que les fondations américaines et allemandes ont largement financé et parfois créé les partis ukrainiens pro-occidentaux (la fondation Adenauer présentait le parti UDAR de Klitchko comme étant son œuvre).
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Dans les années 1960 et 80, la Fondation Adenauer a formé et soutenu financièrement et idéologiquement les leaders et militants des partis chrétiens démocrates d’Amérique latine et d’Europe du Sud. La Fondation Ebert agit aussi sur les syndicats, tandis que la Fondation Naumann s’occupe des milieux d’affaires. Le soutien de la Fondation Ebert aux socialistes dans la révolution des œillets faisait partie de la stratégie de l’Allemagne de l’Ouest d’éviter à tout prix que les communistes n’arrivent au pouvoir au Portugal. Dès novembre 2011, le ministère de la Coopération a alloué 5,4 millions d’euros supplémentaires aux fondations pour leur action d’influence sur les « révolutions » arabes. Cet argent était destiné en particulier aux nouvelles associations, structures et partis créés ou sortis de la clandestinité en Tunisie, Égypte, Algérie, Yémen, Bahreïn, Palestine et Jordanie. Cet argent a certainement aussi servi à financer les Forums Sociaux Mondiaux en Tunisie, de 2013 et 2015, et il semble peu probable que l’allocation de cette subvention spéciale et la décision prise de tenir un premier FSM en Tunisie soit une coïncidence. Il est plutôt certain que l’Allemagne a décidé de financer le Forum Social Mondial en Tunisie depuis 2011 parce que cela était conforme à ses intérêts et à ses ambitions dans cette ré-
DOSSIER LE RÉVEIL gion du monde : pousser les intérêts français pour faire de la place aux intérêts des milieux d’affaire allemands, contenir la révolution tunisienne entre le désert et la mer Méditerranée afin que l’agitation ne viennent pas contaminer l’Europe en crise, détourner syndicats et partis de gauche afin qu’ils abandonnent toute idée d’indépendance et de souverainisme, à l’image de Tsipras en Grèce. De plus, la formation massive en Tunisie de jeunes chômeurs, d’étudiants, de jeunes salariés, de travailleurs du secteur public au mode de fonctionnement et aux principes de l’État allemand (subsidiarité, décentralisation, régionalisation, « cogestion » dialogue entre patrons et salariés plutôt que grève et rapports de force, acceptation des structures religieuses comme acteurs de la vie politique plutôt que laïcité) met en œuvre une stratégie qui a déjà fait ses preuves en Pologne dans les années 1989- 1995, une stratégie qui a parfaitement profité aux intérêts de l’Allemagne et devrait donc logiquement permettre une plus grande expansion de ses intérêts en Afrique du Nord.
Le rôle des fondations allemandes dans la construction des fondations politiques européennes Les fondations allemandes de par leur énorme réseau politique jouent un rôle important dans le processus d’adhésion des pays de l’Est à l’Union européenne. Par la suite, forte de cette expérience des arcanes de la bureaucratie bruxelloise, elles organisent un lobbying intensif en vue de créer des fondations politiques au niveau européen, sur leur modèle. Elles y sont parvenues en 2007 : le règlement 1524/2007 de la Commission européenne* décide en effet que les fondations politiques européennes
ont pour mission de favoriser l’intégration européenne, qu’elles sont financées par la Commission et qu’elles doivent réaliser ainsi la politique de leur parti politique européen respectif. Dès 2006, les fondations allemandes organisent un Réseau européen des Fondations Politiques
dans lequel elles sont les plus riches et les plus fortes. D’ailleurs, c’est toujours un Allemand qui se trouve à la tête de chaque fondation politique européenne, à l’exception de la franco-autrichienne Elisabeth Gauthier qui était jusqu'à sa mort à la tête de la Fondation Transform ! qui fait
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LE RÉVEIL DOSSIER office de fondation officielle pour le Parti de la Gauche Européenne depuis 2007. La Fondation Ebert est à l’origine de la Fondation européenne des Etudes progressistes, créée en 2008, la Fondation Adenauer possède le Centre des Etudes européennes, la Fondation Böll a créé la Fondation verte européenne et la Fondation Naumann le Forum libéral européen. Les financements, salariés et bureaux, proviennent tous de la Commission européennes.
Conclusion En conclusion, il convient de reproduire quelques chiffres : en 2010, la Fondation Adenauer a obtenu 125 millions d’euros de budget, possède 80 filiales dans le monde, dirige des projets dans 120 pays et emploie 563 salariés. La Fondation Ebert a reçu 149 millions d’euros, emploie 620 salariés, possède 110 filiales et dirige des projets dans 110 pays. La Fondation Naumann reçoit 46 millions d’euros, sa-
PROJECTION DU NOUVEAU PARLEMENT ALLEMAND EN NOMBRE DE SIÈGES (ESTIMATION)
INFOGRAPHIE LE MONDE
SOURCE : PROJECTION ARD
larie 188 personnes, possède 44 filiales et dirige 100 projets dans le monde. La Fondation Heinrich Böll reçoit 50 millions d’euros, salarie 278 personnes dans le monde dans 52 filiales et dirige des projets dans 72 pays. La Fondation Rosa Luxemburg reçoit 30 millions d’euros, emploie 134 personnes dans 14 filiales dans le monde et dirige des actions dans 50 pays. Enfin, la Fondation Hans Seidel a reçu 46 millions d’euros, salarie 182 personnes dans 29 pays. Indéniablement, ce partage du spectre politique ressemble plus au fonctionnement d’une multinationale qu’à celui d’une association militant pour le bien commun. La question clé est donc : Qui, quelle organisation dans le monde peut rivaliser avec une pareille puissance financière et organisatrice ? Une réponse à cette question permettrait d’avoir enfin une stratégie de résistance. Sources : Dorota Dakowska, Le pouvoir des fondations, des acteurs de la politique étrangère allemande, Presses Universitaires de Rennes, 2014 Revue Internationale de politique comparée, 2006 * Journal Officiel de l’Union européenne du 27/12/2007 (eur-lex.europa.eu)
B. Canévêt
Les fondations politiques allemandes Friedrich-Ebert-Stiftung proche du Parti social-démocrate (SPD), créée en 1925, interdite en 1933 et réactivée dès 1945 Konrad-Adenauer-Stiftung proche de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), née en 1964 de la fusion de deux instituts crées en 1955 et en 1962 Friedrich-Naumann-Stiftung proche du Parti libéral démocrate (FDP), créée en 1958 Hanns-Seidel-Stiftung proche de l’Union chrétienne sociale (CSU), créée en 1967 Heinrich-Böll-Stiftung proche des Verts (Bündnis 90/Die Grünen), créée en 1997 à partir de trois organisations financées depuis 1989 Rosa-Luxemburg-Stiftung proche à l’origine du Parti du socialisme démocratique (PDS) et désormais du parti de gauche (Die Linke), officiellement reconnue en 1999
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MÉMOIRE LE RÉVEIL
Hommage aux porte-drapeaux de l’ARAC au 56e Congrès National du Centenaire Le 56e Congrès National de l’ARAC du Centenaire a tenu à rendre un vibrant hommage à tous ses porte-drapeaux, présents ou non. Extraits : « Vous êtes les ambassadeurs de notre association. Notre France, à l’ARAC, c’est celle qui, dans ses messages et dans ses actes, respecte la devise de notre République : « Liberté, égalité, fraternité » née de la Révolution française qui a éclairé tous les peuples du monde et nourri leurs espérances. Notre France à nous, c’est celle que chantait Jean Ferrat qui chante encore et encore dans nos cœurs et dans notre raison. Notre drapeau, vous le portez dans les combats d’aujourd’hui pour imposer aux Etats de revenir au respect des souverainetés nationales, à la solidarité des peuples et des nations et pour le transmettre aux jeunes générations d’aujourd’hui et de demain, pour qu’à leur tour elles fassent leurs, les combats pour faire vivre les idéaux républicains. Le drapeau tricolore porté par l’ARAC, c’est celui des droits de
l’homme proclamés en 1793, celui qui flottait au pied de la Bastille après la Victoire du Front Populaire, celui pour lequel se sont battus et sont morts : René Sahors, le colonel Fabien, Jean Moulin, Missak Manouchian, Guy Moquet, Danielle Casanova et tous les Résistants de France massacrés par les nazis et leurs complices. Et parce qu’il est de l’espérance dans un avenir heureux pour toute l’humanité, il doit être porté par la jeunesse qui n’a pas combattu dans les guerres dont les anciens combattants ont tous été victimes. C’est cette jeunesse-là, qui, aujourd‘hui et demain prendra, dans l’ARAC, le relais de nos combats pour la Paix, pour la victoire des idéaux de Liberté, d’égalité, de fraternité, de toutes les luttes citoyennes pour défendre les vraies valeurs humanistes exprimées dans la devise de la République.
Diplôme de porte-drapeaux.
Chers camarades porte-drapeaux de l’ARAC, vous portez le drapeau de la liberté, de l’égalité, et de la fraternité, vous portez le drapeau de l’espérance pour le peuple de France, pour tous les peuples de la terre, notre belle planète « bleue ». Soyez en remerciés ! Honneur à vous et toute notre reconnaissance !! Chaque porte-drapeau a reçu la médaille des 100 ans de l’ARAC.
L’Ami Jack Ralite nous a quitté à 89 ans De Chalons en Champagne dont il était originaire et d’Aubervilliers dont il fut un jeune militant communiste, élu conseiller municipal jusqu’au sénat, Jack Ralite fut un combattant incessant pour que la culture soit mise à la disposition du peuple. C’est ainsi qu’on lui doit entres autres, à lui et à ses concitoyens et concitoyennes d’Aubervilliers la création du théâtre de la commune dirigé au départ par Gabriel Garrau. C’est ainsi qu’il anima avec des militants de l’action culturelle de sa ville de St Ouen, d’Ivry, de Vitry, de Fontenay-sous-Bois, de l’union des arts plastiques, le collectif pour l’attribution de 1 % du budget de l’état au Ministère des affaires culturelles (nom précédent du ministère de la culture et de la communication). Collectif qui généralisa son action à l’ensemble de la vie artistique et culturelle et réalisa sous son impulsion, les états généraux de la culture, d’où ses nombreuses relations avec des hommes et des femmes de culture.
Sous le mandat de François Mitterrand, il fut un ministre de la santé apprécié, qui a défendu la sécurité sociale, sans pour autant se désintéresser de la vie culturelle et l’on continua à le voir participer au Fes- Jack Ralite et Louis Aragon au moulin d’Elsa et d’Aragon. tival d’Avignon auquel il resta très attaché, de même que la poursuite de son action pour assurer au plus grand nombre l’approche de la culture et du théâtre particulièrement. Devenu sénateur, avec toujours les mêmes objectifs, il poursuivit jusqu’au bout son combat pour la culture à tous et à chacun. Merci l’ami Jack. Paul Markidès LE RÉVEIL - N° 840 - DECEMBRE 2017 - JANVIER 2018 - 21
LE RÉVEIL MÉMOIRE
La Cour des Comptes “éclaireur de pointes” des politiques d’austérité gouvernementale La Cour des comptes est une juridiction administrative chargée de juger la régularité des comptes publics, du bon emploi et de la bonne gestion des fonds publics, de la régularité, la sincérité et la fidélité des comptes de l’Etat. Elle publie un rapport annuel quant à l’emploi des deniers publics et les errements administratifs dans l’utilisation de l’argent public. Ça, c’est le côté « soleil ». En réalité, les rapports de la Cour des Comptes servent aussi à « défricher le terrain » au service des mauvais coups politiques œuvrés par les gouvernements successifs. Rappelons-nous le démantèlement des ERP et Maisons de retraite de l’ONAC offert avec les deniers des ACVG à l’EPNAK, la mise en place et les contenu des COP (Contrats d’objectifs et de performances) imposé à l’ONAC, la « refonte » du Code PMI et du Code du travail dont les « sources » ont été concoctées dans les rapports de la Cour des Comptes, sans oublier la trop fameuse RGPP (Réforme générale des pouvoirs publics). Cette fois, dans un référé du 21 juillet dernier diffusé le 16 octobre aux ministres Bruno Le Maire et Gérard Darmanin (économie, finances et action des comptes publics), le premier Président de la dite Cour (Didier Migaud) recommande « de supprimer immédiatement la contribution budgétaire de l’Etat à la prise en charge des majorations des rentes… ou à défaut leur suppression dans les 5 à 10 ans à venir. Economies estimées entre 850 millions et 1,566 milliards d’euros dans les 20 ans à venir. Le Maire, Darmanin, Migaud… droite et PS… « En Marche » et en ordre de bataille contre les rentes via22 - LE RÉVEIL - N° 840 - DECEMBRE 2017 - JANVIER 2018
Cour des comptes.
gères ; car tout mérite d’être pressuré selon Bruxelles, l’Europe et le MEDEF.
➣ MAIS TROP C’EST TROP au royaume de MACRONIE
➣ Petit rappel Après 1945, en raison de la forte inflation monétaire, différentes lois ont été votées entre 1948 et 1951 pour mettre en place des dispositifs garantissant le pouvoir d’achat des rentes au moyen de « majorations légales » ; le coût a été financé sur crédits budgétaires et est remboursé par l’Etat. Au 1er janvier 2017, les bénéficiaires de ces « majorations légales » étaient 521 146 lesquels ont perçu 151 millions d’euros pour l’année écoulée, soit environ 29 euros par « tête ». On est loin de garantir le « pouvoir d’achat ».
Pourquoi attendre encore 20 ans alors que, en supprimant tout de suite les « majorations légales », l’Etat pourrait se mettre tout de suite 1,816 milliards d’économie dans la poche !
➣ De plus Ce dispositif de « majoration légale » est fermé depuis 1987, les taux de revalorisation sont gelés depuis 1995 et le droit à majoration est soumis à condition de ressources. C’est tout dire ! A un point tel que, d’ici à 20 ans, le dispositif s’éteindra de lui-même pour plus de 90 % des contrats et seuls 15 000 personnes environ (3 %) pourraient encore avoir vocation à majoration au-delà de 2050.
Et tant pis pour les souscripteurs de contrat d’assurance ! Qu’ils se débrouillent avec leur compagnie… laquelle sera sans doute toute de suite d’accord pour augmenter leurs primes afin de compenser la perte de participation de l’Etat. Au bout du compte, c’est encore le petit épargnant qui paiera et perdra, car ne vous faites pas d’illusions, les brigands financiers des banques et du CAC 40, ne sont pas contraints – pour assurer leurs vieux jours – à cotiser de modestes contrats d’assurance. La Cour des Comptes « éclaireur de pointe » au service des politiques d’austérité… « Debout les damnés de la terre, debout les forçats de la faim… » André Fillère
VOS DROITS LE RÉVEIL
Budget des ACVG Quand le Sénat entre rébellion… Le Sénat, dit la Haute Assemblée, celle des Sages, très « conservateur » par nature et son mode d’élection, a-t-il décidé « d’entrer en rébellion » ? Le 14 novembre dernier n’a-t-il pas voté à l’unanimité contre la hausse de 1,7 point de CSG sur les pensions de retraite et d’invalidité, suite à l’adoption de l’amendement Cohen – Watrin (sénateurs communistes) modifiant le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2018 ? Et le voilà qui récidive, le 6 décembre lors du vote du budget 2018 des ACVG, en adoptant 3 amendements aux crédits votés par l’Assemblée nationale, et ce contre l’avis du gouvernement ! • Certes, les deux rapporteurs (Marc Laménie pour la commission des finances et Alain Milon pour la Commission des affaires sociales) avaient bien invité les sénateurs à adopter tel quel le projet de budget. • Certes, la Secrétaire d’Etat Geneviève Darrieussecq avait bien affirmé que c’était un bon budget, qu’elle connaissait bien les revendications des ACVG, qu’elle ne pouvait toutes les régler en un seul budget, que sa feuille de route était pour les 4 ans à venir, qu’il convenait d’affiner les mesures à mettre en œuvre et qu’elle proposait un plan sur la durée du mandat pour évaluer très précisément les demandes et leur coût par tête d’ACVG et déterminer ce qui pourrait être fait dans les 4 ans et selon le contexte budgétaire… Mais rien n’y fit. ➣ Les huit intervenants au nom de leur groupe (dont notre amie Cécile Cukierman pour le groupe Communiste et Républicaine) insistaient tour à tour sur lesdites revendications, leur justesse et l’urgence de les satisfaire du fait de l’âge : carte du combattant en Algérie 1962-1964, campagne double, pupille de la Nation, demie-part fiscale avant 74 ans, veuves de grands invalides, rattrapage du retard de la valeur du point PMI et commission tripartite, psychotraumatismes de guerre, ONAC, OPEX, aucuns des points mis en exergue par l’ARAC ne fut oubliés, y compris la dénonciation de l’absence d’un Secrétaire d’Etat spécifique aux ACVG. ➣ Vint alors le temps des amendements Sur la dizaine présentée, trois furent adoptés à la quasi-unanimité, malgré les avis contraires des deux commissions et du gouvernement. 1/ - Attribution de la carte du combattant pour les appelés en Algérie entre 1962 et 1964.
2/ - Droit à l’indemnisation des orphelins dont les parents résistants sont morts les armes à la main et sont reconnus « Mort pour la France ». Cet amendement présenté par Cécile Cukierman au nom du groupe communiste, républicain (CRCE) fut l’occasion pour la Secrétaire d’Etat Geneviève Darrieussecq de lancer certaines détestables petites phrases dont elle semble avoir le secret. Exemple, indemniser les orphelins de résistants « dénaturerait » l’indemnisation des mesures de 2001 et 2004 concernant les orphelins de parents morts en déportation ou victimes de la barbarie. L’émotion fut si réelle à cette répartie que le sénateur Gérard Longuet se dressa pour dire « la réponse de la ministre me laisse perplexe… je voterai l’amendement ». Autre exemple : la Nation doit-elle être reconnaissance envers les OPEX participant en France à l’opération « sentinelle » ? Réponse de Mme Darrieussecq : « Ils iront en OPEX durant 120 jours et auront la carte du combattant » Quelle délicatesse ! Quel souci des OPEX, non ? 3/ - Reconnaissance de la Nation aux membres de forces supplétives de statut de droit commun pendant la guerre d’Algérie qui, en raison de leur nationalité et de différentes décisions juridiques, n’y ont pas eu droit. ■ Les amendements rejetés ou retirés portèrent sur : • L’allocation différentielle de solidarité de l’ONAC • Rapport sur le retard de l’évolution des points PMI, commission tripartite, rattrapage, rapport constant… • Rapport sur la demi-part fiscale
➣ La balle est repassée dans le camp de l’Assemblée nationale. Les députés sauront-ils prendre leurs responsabilités et suivre leurs collègues sénateurs ? Ils doivent être prioritaires quant à l’action permanente et individuelle de l’ARAC sur tous les sujets, en s’appuyant sur les engagements affirmés par le candidat Macron auprès de l’UFAC. ➣ La Constitution de 1958 bafoue la démocratie et la technique budgétaire confisque la liberté des parlementaires d’exercer leur mission de représentants des électeurs de la Nation. C’est ce qu’évoquera avec force la sénatrice Cécile Cukierman en soulignant combien le droit d’amendements des parlementaires est limité sur le budget : suppression d’amendements en commission, articles 40, 49-2, 49-3, primauté de l’Assemblée nationale sur le Sénat, primauté du gouvernement sur l’Assemblée nationale, obligation de « gagés » les amendements… sur quoi ? Seule possibilité « mémoire », ce qui sert de prétexte au gouvernement pour les rejeter. « Le gage ne convient pas ? ajoute Cécile Cukierman, la ministre peut le modifier ! » Il suffirait de la volonté politique du gouvernement d’ajouter au budget les crédits nécessaires aux amendements. Nous vous proposons d’y revenir en donnant la parole dans le Réveil aux élus qui défendent les ACVG. En attendant, Mmes et MM. les députés, allez-vous vous comporter en « godillots » comme disait de Gaulle de ses majorités ? André Fillère
■ EN CONCLUSION ➣ Le gouvernement a essuyé un revers avec l’adoption des amendements et ce grâce à l’action des ACVG – notamment de l’ARAC – et c’est significatif quant à la voie revendicative et aux possibilités pour l’avenir. LE RÉVEIL - N° 840 - DECEMBRE 2017 - JANVIER 2018 - 23
LE RÉVEIL VOS DROITS
L’ONAC recrute… Le décret n° 2017-1680 du 12 décembre 2017 (paru au JO n° 0291 du 14/12/2017) a décidé du transfert des attributions du service central des rapatriés à l’ONAC-VG. En clair, ce décret supprime le service central des rapatriés, organisme relevant du ministre de l’intérieur, et transfère ses attributions à l’ONAC. Ce service, installé depuis 1982 à Agen, devient donc avec « armes et bagages », personnels et archives, service à part entière de l’ONAC… tout en demeurant à Agen. L’ONAC aura donc désor-
mais à gérer les questions relatives à la reconnaissance de la qualité de rapatrié, l’admission au dispositif de désendettement aux rapatriés installés dans une profession non salariée, la prise en charge totale ou partielle du rachat par l’Etat des cotisations pour la retraite, l’attribution de subvention aux Associations de rapatriés (notamment pour l’insertion
des membres des formations supplétives et assimilées ou victimes de la captivité en Algérie), l’attribution de secours exceptionnels aux rapatriés, etc. « On demande toujours plus à l’ONAC » mettaient en garde nombre de députés et sénateurs lors du débat du budget 2018 des ACVG. La preuve…
Pendant Noël, la braderie continue… Le décret n° 2017-1708 (Ministère des Armées) du 19 décembre 2017 arrête que – en application de l’article 74 de la loi du 29 décembre 2015 – l’établissement public médico-social de Barbazan (maison de retraite jusqu’alors propriété de l’ONACVG) est transféré à la communauté de communes des Pyrénées-Haut-Garonnaises. A savoir les biens immobiliers et mobiliers appartenant à l’ONAC et ce à compter du 31 décembre 2017. La trésorerie de l’établissement transférée est ajustée pour que le fonds de roulement net global couvre 30 jours de fonctionnement (entendez : sur les fonds propres de l’ONAC offerts au repreneur). Et, lors de l’examen de l’exercice 2017, les éventuelles dépenses refusées par les autorités de tarifications compétentes sont prises en charge par l’ONAC.
24 - LE RÉVEIL - N° 840 - DECEMBRE 2017 - JANVIER 2018
Madame Rose Marie Antoine directrice de l'ONAC.
Quant au décret n° 2017-1654 du 30 novembre 2017 (paru au JO n° 0289 du 5 décembre 2017), il décide du transfert à titre gratuit et en pleine propriété des établissements de la Maison de retraite de Beaurecueil (13), appartenant jusqu’ici à l’ONAC-VG… à l’EPNAK. Et, par conséquent, le titre de « EPAD l’âge d’or de Roquevaire-Au-
riol (13) » est remplacé par celui d’Etablissement public autonome de Beaurecueil. Et comment donc ! D’où la résolution du congrès national de l’ARAC demandant l’abrogation des décrets de liquidation pris à l’occasion du… centenaire des établissements créés au cœur de la guerre 14-18 ».
VOS DROITS LE RÉVEIL
Apposition de la mention “Mort en déportation” Arrêté de l’ONAC du 13 octobre 2017 Par arrêté de la directrice générale de l’ONAC en date du 13 octobre 2017, 1/ - La mention « mort en déportation » est apposée sur les actes et jugements déclaratifs de décès de 189 victimes de la barbarie nazie dans le camp d’extermination de Auschwitz en Pologne, 1 à Theresinstardt (Tchécoslovaquie), 2 à Mauthausen (Autriche), 1 à Dora (Allemagne), 1 à Natzwiller-Struthof (Bas Rhin France) et 1 à Kaunas au Pravieniskes (Lituanie) ou Reval Estonie. 2/ - La mention « mort en déportation » ainsi que les rectifications des dates et lieux de décès sont portés sur les jugements déclaratifs de décès de 2 victimes d’Auschwitz et 3 de Kaumas ou Pravieniskes ou Reval. 3/ - L’apposition de cette mention en marge des actes et jugements sera effective à l’expiration d’un délai de un an (article L. 512-5 du Code PMI) après publication dudit arrêté (1er novembre 2017) et sous réserve qu’aucune oppo-
sition n’ait été formulée par un ayant cause devant un tribunal de grande instance. ➣ Pour consulter la liste de ces 205 noms, voir JO n° 0256 du 1er/11/2017. Texte n° 78 – Arrêté du 13 octobre 2017.
Mention “Mort en déportation” (suite) Un nouvel arrêté (22 novembre 2017) paru au Journal Officiel du 19 décembre 2017, confie à l’ONAC la mission d’apposer la mention « Mort pour la France » sur les actes et jugements déclaratifs de décès de 198 déportés assassinés par les nazis dans les camps de la mort (Auschwitz, Buchenwald, Lublin-Majdanek, Sobibor, Flossenburg, Kaunas, Pravieniskès, Reval, Ebensee, Ellrich, Nordhausen, Gross-Rosen, Hambourg Neuengamme, Mauthausen). Par ce même arrêté, les dates de trois décès sont rectifiées. L’apposition de cette mention « Mort en déportation » sera portée en marge des actes et jugements déclaratifs de décès dans un délai de un an après la publication de cet arrêté et sous réserve qu’aucune opposition n’ait été formulée par un ayantcause devant un tribunal de Grande Instance.
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LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC
Nos peines ■ AISNE (02) Soissons : Maurice DROUARD, 77 ans, AC ATM, ancien président d’Hirson. Paul GUILLAUME, 90 ans, AC Indochine. ■ ALLIER (03) Commentry Roland EYROLLES, 98 ans, Résistant. Jean JEDRASIAK, 80 ans, AC ATM. St Germain-des-Fossés : Claude ROUSSEAU, AC ATM. ■ BOUCHES-DU-RHONE (13) Le Canet : Denis DUCROS, AC ATM. André VITIELLO, AC ATM. Vellutini St-Just : Jacques ABENSOUR, 91 ans. ■ CHARENTE-MARITIME (17) Saintes : Armand BOUTEILLER, AC 39-45. ■ CHER (18) Bourges : Daniel PERIDON, 63 ans, OPEX. Vierzon : Mme Chantal DESVILETTES, 78 ans, trésorière de la section. ■ CORREZE (19) Clergoux : Serge BASSALER, AC ATM. ■ GIRONDE (33) Pessac : Jean ROY, AC ATM, secrétaire de la section. ■ LOIRE-ATLANTIQUE (44) Orvault : Jacky BRACHU, 78 ans, AC ATM. Maurice HUSSEAU, 84 ans, AC ATM. Raymond ROUX, 81 ans, AC ATM. ■ MOSELLE (57) Yutz : Augustin MARSAL, AC ATM. ■ NIEVRE (58) Nevers : Maurice AGNERAY, AC ATM. Parigny-les-Vaux : Max Ernest BOUCHEREAU, AC 39-45. ■ OISE (60) Thourotte : Mme BEJOT, 82 ans. Mme Jacqueline PATERNOTTE, 82 ans. André SOLIGNY, 85 ans. ■ PUY-DE-DOME (63) Messeix : Joaquim FERREIRA, AC ATM. ■ PYRENEES-ORIENTALES (66) Perpignan : Christobal ROBLES, AC 39-45.
■ RHONE (69) Lyon 7e : Valentin GOMEZ, 83 ans, porte-drapeau de la section. Venissieux : Marcel KUBIK, AC Indochine. Emile ORCEL. Villeurbanne : Gilbert CHABROUX, 83 ans, ancien Sénateur-Maire de Villeurbanne. ■ SAONE-ET-LOIRE (71) Chalon-sur-Saone : Mme Yvonne DESMIGNEUX, veuve. Gérard VALET, AC ATM. Montceau-les-Mines : Bouziane SIDI IKHLEF, AC ATM, porte-drapeau de la section. ■ SAVOIE (73) Chambéry : Emile SONNIER, AC 39-45. ■ SEINE-MARITIME (76) Le Havre : Marcel POURCHEZ, AC ATM. ■ SEINE-ET-MARNE (77) Mitry le Neuf : Henri LEVITTE, AC 39-45 ■ VAR (83) Gonfaron : Messaoud REHAB-BEKOUCHE, AC ATM. ■ VENDEE (85) Les Sables d’Olonne : Marcel TENAILLEAU, AC ATM ■ ESSONNE (91) Morsang-sur-Orge : Jacques AOUCHAR, 81 ans, AC ATM, porte-drapeau de la section et membre du comité départemental ■ CONSEIL NATIONAL Les Lilas : Alain MEURANT CHAMBERY (73) Notre ami Michel ANTOINAT, secrétaire départemental est décédé à l’âge de 77 ans. Michel a assumé avec beaucoup d’énergie, de compétence et de disponibilité sa tâche de secrétaire depuis 2001. Il laisse au comité départemental le souvenir d’un camarade chaleureux et ami sincère. A sa famille et à ses proches, nous présentons nos sincères condoléances et tout notre soutien.
Arac de Pessac (33) Stèle des époux REYRAUD Extraits de l’allocution d’Alain Ardiley, président de la section de l’ARAC de Pessac Notre cérémonie annuelle a rendu de la France, près de 300 de ses dirihommage aux patriotes résistants dont geants, héros, sont morts au Champ Gaston Reyraud, arrêté le 21 janvier d’Honneur, la Marseillaise aux lèvres 1940, par la police de Vichy et interné pour que vive la France ; d’autres sont au 24, quai de Bacalan à Bordeaux, morts dans les prisons et les camps de puis aux camps de Mérignac (Gi- concentration à la suite de tortures, des ronde). Fusillé, le 24 octobre 1941, à sévices de la Gestapo. 54 ans, comme les 255 autres victimes Nombreux sont nos adhérents qui ont des nazis au camp militaire de Souge. passé des mois et des années en capRenée Reyraud, arrêtée à son tour, le tivité ou déportés. Tous ont été des 23 juillet 1943, elle est internée au fort patriotes au service de la nation Frandu Hâ puis à Romainville et déportée çaise. politique à Ravensbrück dont elle ne Nous ne les oublions pas. Fiers de sort qu’au printemps 1945, rentrant en cette France des droits de l’Homme France, le 24 mai 1945. que nos aïeux nous ont légué avec couL’ARAC, ses militants, ont payé du- rage, souvenons-nous toujours de leur rement leur fidélité à la souveraineté sacrifice et veillons toujours à incarner 26 - LE RÉVEIL - N° 840 - DECEMBRE 2017 - JANVIER 2018
et à transmettre ce courage, ces valeurs à nos enfants et petits-enfants. Nous voulons être des gardiens et passeurs de mémoire, nous rendons un merveilleux hommage à Renée et Gaston dont nous racontons l’Histoire et que nous faisons revivre à notre manière dans nos cœurs. Tel est le fondement de l’action de notre association, fondement qui unifie, dans leurs différences, nos adhérents.
VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL
Velaux (13)
L’assemblée générale de la section de Velaux s’est réunie le samedi 09.12.2017, en présence de son président Pierre Balestrieri et de son bureau, de M. le maire de Velaux JeanPierre Maggi, de M. Gabriel Germain adjoint aux associations et du président départemental Patrick Saintenoy. 150 personnes ont pris part à cette assemblée. Patrick Saintenoy dans son intervention a retracé l’activité du département et les 100 ans de l’ARAC, ses valeurs et ses combats, de son Congrès départemental de Berre, de la feuille de route définie à notre 56e Congrès National, Congrès du Centenaire de Créteil des 17 18 et 19 novembre. Monsieur le maire a conclu cette assemblée générale en félicitant l’activité de la section, la remerciant du travail de mémoire effectué dans cette commune et qu’il serait toujours à nos côtés dans la défense des valeurs Républicaines. L’après-midi se termina par une activité festive organisée par Chérie FM, pendant que plus de 100 adhérents présents faisaient la queue pour renouveler leur adhésion 2018. Patrick Saintenoy
Oise (60) Les collégiens de l’Oise et la Mémoire Dans le département quatre collèges sont dépositaires de drapeaux d’Unité Militaire ou d’Associations d’Anciens Combattants dissoutes. Ils ont obligation de participer à au moins deux cérémonies commémoratives officielles par an. Le drapeau étant porté par un élève qui en sera responsable pendant l’année scolaire. Chaque année le 10 novembre, à la demande du collège de Nanteuil le Haudouin la section de l’ARAC organise une cérémonie officielle dont les élèves délégués assurent le déroulement : Un groupe d’élèves lit le message qui a été préparé en classe (sur la signification du 11 novembre), d’autres sont désignés pour le dépôt de gerbes pour l’appel des Morts pour la France de la ville. A cette commémoration officielle une soixantaine d’élèves délégués de classe participent ainsi que les Associations
locales d’Anciens Combattants, les représentants de la municipalité et des services publics. Dans bons nombre de collèges ou de lycées il est possible de réaliser des activités de mémoire comme celle-ci, d’apporter des témoignages, de présenter des expositions. Les responsables : Principal, Professeurs d’histoire ne demandent qu’à nous connaître, les portes de ces établissements nous sont ouvertes… Sachons être des passeurs de mémoire.
ARAC 88 “Mémoire et Souvenir” à GERARDMER Malgré l’enneigement, environ 150 personnes sont venues visiter l’expo 14/18 que nous avons monté à l’occasion du Centenaire de l’ARAC. Une expo devenue interactive au vu de la proximité du Front (le Linge, l’Hartmanwillerkopf) beaucoup ont apporté le souvenir de leurs Parents ! Sur les déserteurs de Cornimont, sur le Conseil de guerre siégeant à la mairie
de Gérardmer, où la remise de décoration par Foch au centre-ville.
Pyrénées Orientales (66) Découverte et propositions sur une très belle exposition 14-18
Tout le mois de novembre les visiteurs jeunes, les anciens, ont découvert à Thuir une remarquable exposition sur la
guerre 14-18. Nous avons visité et participé aux débats, apportant notre contribution notamment en faisant remarquer l'absence du personnage Henri Barbusse dans cette magnifique exposition, Henri Barbusse ayant participé 22 mois à la guerre des tranchées dénonçant l'absurdité, les atrocités des guerres ; nous avons offert à l'organisateur un cadre du portrait Henri Barbusse.
D'autre part avons rappelés l'appel de six organisations : Libre Pensée, IDH ; UD CGT, PCF, Parti de Gauche, ARAC ; la Réhabilitation collective des 639 Fusillés pour l'Exemple. Réhabilitation toujours refusée par les Présidents de la République et les plus hautes autorités de l'Etat. En fait une belle exposition qui nous a permis de nous exprimer. LE RÉVEIL - N° 840 - DECEMBRE 2017 - JANVIER 2018 - 27
LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC
Cécile Rol-Tanguy élevée à la dignité de Grand Croix dans l’Ordre National du Mérite Par décret du 18 novembre 2017 portant élévation aux dignités de Grand’Croix, notre chère amie Cécile Rol-Tanguy, (Résistante et veuve de notre camarade le Colonel Henri Rol-Tanguy) a été élevée à la dignité de Grand’Croix dans l’Ordre National du Mérite.
Cécile – qui fêtera ses 99 ans en avril 2018 prochain – est la fille de François Le Bihan (syndicaliste, cofondateur du PCF) déporté à Auschwitz par les nazis dans le convoi des 45 000. Sténodactylo au syndicat des métaux CGT d’Ile de France, elle
fera la connaissance d’Henri Tanguy alors qu’elle milite au Comité d’aide à l’Espagne républicaine. Elle sera la marraine de guerre d’Henri, engagé dans les Brigades internationales, et l’épousera à son retour le 19 avril 1939. Début juillet 1940, Cécile – qui a adhéré au PCF en 1938 – entre dans la clandestinité où Henri la rejoint en juillet 1940. Elle sera son agent de liaison jusqu’à la libération, sous les noms de code « Jeanne », « Yvette » et « Lucie ». Transportant consignes, messages, armes dans le landau de ses enfants, elle sera en permanence clandestine au côté d’Henri (devenu colonel FFI de la région parisienne) et c’est elle qui rédige à la machine (et sous la
dictée d’Henri) l’appel à l’insurrection parisienne d’août 1944. Militante infatigable de la transmission de la mémoire, président de l’association des « Amis des Combattants de l’Espagne Républicaine » (dont sa fille Claire est secrétaire générale), c’est l’une des dernières « Grandes Dames de la résistance ». Je joins mes chaleureuses félicitations personnelles à celles de l’ARAC, du Réveil et de la Mutuelle, celles de l’ARAC Essonne où elle vint d’inaugurer à Savigny l’Espace Rol-Tanguy. Félicitations Cécile pour cet honneur tellement mérité.
« sauveur de la France » qui allait se vautrer dans la collaboration. Vendredi 1er décembre, à la Boîte en zing, en dépit des routes enneigées et difficilement praticables, Assemblée Générale de l’Association de l’ARAC 19 a eu lieu. Au cours du débat, Georges Vergne remarque que les Anciens combattants ARAC aimeraient que soit mis en lumière leur vécu sur la terre d’Algérie. Balle au bond saisie par Jean-Pierre PEYRAT et Jeannot CHASTRE à la suite de la publication par Bachir EHABZJAD, auteur qu’ils connaissent bien, de 150 ans de la vie d’une famille algérienne. Roger Chastanet et JeanPierre Combe soulignent la nécessité d’une initiative ARAC pour évoquer cette guerre, soit en invitant l’écrivain soit en présentant le contenu du livre. Eventualité encouragée par Marie SEBERT, directrice de l’ONAC, toujours
aux côtés de Marie Josée Cappoen, présidente de l’ARAC 19, pour lui faciliter sa tâche. A l’issue des travaux, remise solennelle de l’Etoile de l’ORMCM à Pierre CERON, Ancien d’Algérie, porte drapeau ARAC. Félicitations de Jean MOUZAT, maire de Chanteix, au promu. Une assemblée générale dynamique, optimiste et déterminée...
André Fillère
Chanteix (19) Henri Barbusse, l’un des fondateurs de l’ARAC a su éclairer les causes de la guerre de 1914-1918 et par voie de conséquence les causes des autres guerres, nous lui devons notre conscience de ce danger renaissant, lui qui a pu écrire, au lendemain de l’effroyable conflit, dans son livre « Clarté » : la seule cause de la guerre, c’est l’esclavage de ceux qui la font avec leur chair et les calculs des rois de l’argent… » Il est légitime de rappeler que l’ARAC est l’unique association d’anciens combattants qui s’est opposée à la capitulation de Munich du 30 septembre 1938 donnant les mains libres à Hitler pour préparer notre défaite de 1940. Lucidité mal récompensée, un peu plus d’un an plus tard, en octobre 1939 par un des derniers gouvernements de la troisième république qui allait se saborder en confiant son pouvoir à un 28 - LE RÉVEIL - N° 840 - DECEMBRE 2017 - JANVIER 2018
VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL
Le 30 septembre 2017 à la Maison Internationale de Rennes 100 années marquées par les guerres, et par les combats pour la Paix, la Liberté, l’Egalité, la Fraternité
Le Chant des Partisans repris par l’assistance.
Des dizaines de personnes sont passées chaque jour voir nos deux expositions sur 1914/18 et sur l’Algérie. L’auditorium était rempli ce samedi 30 septembre après-midi. Sur invitation de la Maire de Rennes et de l’ARAC 35, avec le soutien et la présence du Directeur départemental de l’ONACVG représentant le Préfet de Région et de la vice-présidente du Conseil Départe-
mental d’Ille-et-Vilaine pour participer à cette initiative locale du Centenaire de l’ARAC. L’évocation de ces années parfois de souffrances, parfois d’espoirs ne pouvaient concerner seulement notre Association, s’adressait à celles et ceux dont la famille ou eux-mêmes vécurent ces années et que nous rencontrons aujourd’hui. Trois projections de vidéos locales venaient apporter des vues et témoignages sur 1914-1918, la création de l’Arac, sur l’entre-deux-guerres, 1939/1945, les Combattants de la France Libre les résistants, les déportés, puis ensuite les guerres coloniales et les actions aujourd’hui avec la participation d’anciens combattants, de témoins locaux originaires de Bretagne, d’Algérie ou de l’Afrique subsaha-
Allonnes (72) Cent ans au service de la paix Programme copieux en ce mois de novembre pour honorer les cent ans de l’Arac qui est la plus ancienne association d’anciens combattants. L’ARAC, la section d’Allonnes est présidée par Roger Leroy : « L’ARAC fête son centième anniversaire ». Cent ans d’actions au service des combats pour la dignité et l’émancipation humaine, la liberté, en France et dans le monde, pour défendre les droits de chaque être humain, qu’il soit d’ici ou d’ailleurs. Cent ans d’engagements, de lutte et d’espoir d’un monde meilleur. Nous allons tous le mois fêter dignement, joyeusement cet événement, avec de la musique, de la danse et du théâtre ». C’est un programme copieux qu’ont concocté les militants de l’arac, soutenus par la ville représentée par Mostafa Nafaa qui poursuit : « Le fil rouge de ce centenaire sera autour de la paix, partout soutenir les pacifistes, soute-
nir les peuples qui veulent se libérer, comme la Palestine et vivre en paix avec Israël. Un mois contre le racisme, la peine de mort, en rendant hommage à des hommes comme Munia Abu Jamal, Marwen Barghouti et Nelson Mandela ».
Roger Leroy et Mostafa Nafaa présentent les initiatives du centenaire de l'ARAC.
rienne. Toujours sincères, les paroles filmées par notre ami technicien Joël Lacire ont été vivement applaudies par l’assistance. Ces films orignaux vont contribuer à notre mémoire vivante.
Ardèche (07) Annonay - René Thorgue, l’ancien résistant a reçu, en mairie, l’insigne de chevalier de la Légion d’Honneur. Une distinction « méritée, attendue », disait le député Olivier Dussopt qui s’est battu pour que René Thorgue l’obtienne. « La vie ordinaire d’un homme à Annonay, aimé par ses concitoyens, apprécié par ses voisins, ses clients, ses amis ». Il revenait alors aux heures sombres de notre histoire, et à l’année 1942 où René Thorgue, alors qu’il avait à peine 18 ans, avait décidé de s’engager dans la résistance. Olivier Dussopt saluait sa « volonté de défendre notre pays, la liberté et les valeurs de la République ». Le député rappelait ainsi l’investissement de René Thorgue au sein de l’ARAC pour la défense et le souvenir des anciens combattants ; et ses nombreuses interventions auprès des écoles, collèges et des lycées pour transmettre le devoir de mémoire. Le préfet, Alain Triolle, saluait à son tour ces « héros ordinaire », ils ont eu le courage de s’engager pour leur pays avant de revenir à la vie civile en étant bardé de cette armure qui a constitué leur engagement dans la résistance. Président d’honneur de l’ARAC membres de l’ARAC depuis 50 ans, René Thorgue appelle à « rester vigilants » face aux résurgences et à la banalisation du fascisme ». « Réaffirmons le rôle du Conseil National de la Résistance et son programme aux avancées sociales considérables et sont violemment remises en cause ces dernières années. » LE RÉVEIL - N° 840 - DECEMBRE 2017 - JANVIER 2018 - 29
LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC
Saint-Etienne (42) Centenaire de la naissance de l’ARAC le 2 novembre 2017 à Saint-Etienne
Le 2 novembre dernier, à la mairie de St Etienne, l’ARAC, le comité départemental de la Loire et de la section de St Etienne ont commémoré le centenaire de l’association fondée par trois poilus, l’ouvrier Georges Bruyère, deux intellectuels amis d’enfance, Raymond
Lefebvre et Paul Vaillant Couturier qui ont sollicité Henri Barbusse comme président. Monsieur le Maire nous a réservé un accueil chaleureux et apporté à l’ARAC l’aide de ses services pour le bon déroulé de l’événement. Dans le hall de l’hôtel de ville une exposition (prêtée par l’ONAC) est consacrée «aux brigades internationales » illustrant la guerre d’Espagne qui a abattu la jeune République espagnole. Madame Carmen Montet conférencière, a commenté les panneaux en présence de nombreux élus dont la sénatrice Mme Cukierman,
Reims (51) Jean Relinger honoré pour son mérite civique Professeur de lettres et de cinéma à l’URCA, M. Relinger a été récompensé pour son engagement. Jean Relinger décoré par Paul Markidès.
C’est devant de nombreux amis que Jean Relinger, professeur émérite de l’université de Reims et co-président de l’association des amis d’Henri Barbusse, a reçu l’étoile d’or de l’office républicain du mérite civique, au musée du fort de la Pompelle. En remettant à Jean Relinger sa distinction, Paul Markidès, président de
l’association des amis d’Henri Barbusse et vice-président de l’Association Républicaine (ARAC), a rappelé l’engagement syndical et politique de Jean Relinger. « C’est grâce à sa thèse de doctorat, qu’il consacre à Henri Barbusse, remaniée en un ouvrage édité par les presses universitaires de France, que j’ai pu commencer à approfondir la vie de cet écrivain-combattant », a souligné Paul Markidès. L’émotion a été à son comble quand Mireille, l’épouse de Jean Relinger, a conclu par ces mots : « l’amour donne des ailes, mais l’amitié aussi. Elle se multiplie, elle déplace les montagnes et vous en êtes tous témoins ».
de représentants d’associations, d’organisations syndicales et politiques, des présidents du CEDMO, de l’IHS-CGT, en présence d’une assistance nombreuse. La cérémonie s’est poursuivie dans la grande salle où les 150 places assises installées ont été toutes occupées par un public à l’écoute. Monsieur le maire a prononcé une allocation rendant un hommage très élogieux envers l’ARAC, suivi par le Directeur de l’ONAC. Louis Montagne secrétaire départemental, Lucien Montagnon Président de la section de Saint Etienne et Liliane Rehby Secrétaire Nationale se sont succédé pour défendre de façon complémentaire pour évoquer cent ans de combats ; pour la Paix, l’antifascisme, la dignité humaine, pour une France républicaine, démocratique et souveraine. Ces valeurs aujourd’hui sont toujours terriblement d’actualité.
Bezons (95) Le 11 novembre 2017, le Comité de l’ARAC de Bezons a fêté le centenaire de l’ARAC et l’armistice de 1918 mettant fin à la guerre de 14/18. Un repas suivi d’une animation musicale et de chansons d’époque ont marqué l’événe- 100e anniversaire ment. de l’ARAC.
Dechy (59) Une fresque en hommage aux poilus, à l’ARAC et à l’esprit de résistance Cent ans après presque jour pour jour, une fresque réalisée par Michael Copin, à la demande du musée de l’his-
toire sociale de Dechy, a servi de support à la commémoration du centenaire de la naissance de l’Association ré-
publicaine des anciens combattants (ARAC).
H. Barbusse, P.V Couturier, G. Bruyère, R. Lefebvre, fondateurs de l’ARAC. Ainsi que Célestin Leduc (1er Pdt Arac Dechy jusqu’à 1939), Jean Bouin, M. Cordier.
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MÉMOIRE LE RÉVEIL
Jean Marson nous a quittés James Marson, ancien sénateur-maire de La Courneuve nous a quittés. Suppléant de notre vice-président de l’ARAC Jacques Duclos, James Marson était devenu sénateur après son décès. Dans sa ville, James Marson étant un élu proche de la population, des travailleurs et des associations. Soucieux des habitants de sa ville, son combat pour l’égalité des sexes et l’obtention des allocations familiales au premier enfant, James était particulièrement sensible aux soucis et aux intérêts des travailleurs des entreprises dont il avait été l’un d’eux. A l’âge de 20 ans, ajusteur puis dessinateur industriel. Il avait travaillé chez Rateau (devenu Alsthom) où il se syndiqua à la CGT et adhéra au PCF. Ses préoccupations n’étant pas seulement celles du moment présent. Il agissait aussi pour l’avenir par l’action en faveur de la jeunesse et de l’éducation populaire en soutenant les associations, telle la maison des jeunes et de la culture et notamment notre ARAC. Homme d’une grande gentillesse, James était toujours disponible, que sa famille, ses deux filles, ses petits-enfants reçoivent nos témoignages, de reconnaissance à son égard. La Direction de l’ARAC - Décembre 2017
Mérignac (33) Le 20 octobre 2017, un colloque public a eu lieu à Mérignac sur le thème : « De quelles entreprises, de quelles industries faut-il à la France pour avoir une défense nationale souveraine ? ». Autour de ce thème, un riche débat a eu lieu, où étaient présents l’UD-CGT 33, le Mouvement de la Paix, l’Appel des Cents du 33 et l’ARAC avec Patrick Staat Secrétaire Général et Alain Ardillet dirigeant départemental. On l’a vu tout au long de l’après-midi, le combat pour la Paix, la lutte pour le désarmement, l’action contre le com-
merce des armes passent par le respect de la souveraineté des peuples. Ce colloque a ouvert des pistes et des convergences à travailler et qui permettront de rentrer dans la préparation des Etats Généraux de la Paix que notre Congrès National a décidé d’organiser le 21 avril à Paris à la Bourse du travail.
L’Anti prêt à penser de Paul Markidès Il fallait connaître inlassablement, Henri Barbusse, où parfois les écrits relatés sont des affirmations constatées dans le Goncourt 2016. Paul Markidès s’est employé dans ce livre a expliqué l’œuvre qui ne se contente pas dans sa courte vie d’écrire son livre magistral « le Feu » mais combat le fascisme et les causes de cette organisation « le fascisme s’accaparant des pouvoirs de l’état et de l’économie par l’exploitation du travail ». Extraits du livre : « Aujourd’hui, les idoles que sont les prétendues fatalités de l’ordre établi, l’idolâtrie du marché et des dispositions gouvernementales qui s’ensuivent, rendent la vie misérable à des millions de personnes dans notre pays et sur la planète entière, qui appellent l’action des « briseurs d’idoles » « Liberté, Egalité, Fraternité ne peuvent se concevoir pour lui sans l’existence de citoyens et citoyennes conscients. » « Sépare toujours les hommes des idées… » « Il s’agit en fait d’un appel à devenir plus conscient et capable d’intervenir dans le débat de société… tout ce qui fait qu’un individu se ressent inexistant et, un beau jour, renverse la situation… restaurer le lien social, ré humaniser la société civile, redonner la place au débat dans notre société… livre à lire. Gérard Vallée 12 euros - prendre contact avec les Amis d’Henri Barbusse : 01 42 11 11 21
L’Algérie de 1959 à 1961 par André Dumas Appelé du contingent, comme beaucoup d’entre vous, j’ai passé 24 mois de ma vie dans le Haut Dahra. J’étais affecté au 18e RA à Paul Robert chez les Artilleurs Fantassins, situé au nord du Pays.
témoigner, mais de raconter ce que fut ma vie là-bas. Peut-être n’est-il pas trop tard pour mettre enfin un terme à ce silence si lourd à porter. Ce sont des épopées douloureuses et souvent difficiles à relater.
Le titre de mon livre : Mon vécu dans le Haut Dahra » comprenant 300 feuilles reflète parfaitement les deux années passées dans cette région. Plus de 55 ans après cet épisode douloureux, j’éprouve le besoin, non pas de
Livre de 270 pages dont de nombreuses photographies et cartes – A commander chez l’auteur – André Dumas – 3 Chemin du Touril – 30540 MILHAUD – 30 € frais d’envoi compris. Pierre Martres LE RÉVEIL - N° 840 - DECEMBRE 2017 - JANVIER 2018 - 31
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