Le réveil des combattants - Octobre 2018 by Le réveil des combattants

HUIT RETRAITÉS SUR DIX VONT PERDRE DU POUVOIR D’ACHAT D'ICI À 2020

2E PARTIE : L’UNION EUROPÉENNE DE LA LÉGENDE AUX RÉALITÉS HISTORIQUES

ESPACE : VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL UNE AFFAIRE DE GROS SOUS

Octobre 2018 - N° 848 - 5 e

Les inégalités minent les fondements de la République française

LE RÉVEIL - N° 848 - OCTOBRE 2018

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LE RÉVEIL ACTUALITÉS

11 novembre 2018

100 ans de combats contre la guerre capitaliste En ce 100e anniversaire de l’armistice du 11 novembre, 1re guerre mondiale voulue par une volonté de découpage du monde par les puissances industrielles, l’ARAC tient tout d’abord à rendre hommage aux millions d’êtres humains sacrifiés dans ce conflit, aux millions de soldats de près de 100 nations, morts dans les différents champs de bataille. Notre association créée en 1917 par 4 hommes, 4 soldats marqués par l’injustice et l’inhumanité de cette guerre, H. Barbusse, P. Vaillant-Couturier, R. Lefebvre, G. Bruyère avaient compris que la guerre avait été engagée par les grandes puissances pour s’assurer de nouvelles terres à exploiter, ils décidèrent de créer une association qui puisse agir, « une société de mutilés et d’anciens combattants pour combattre la guerre capitaliste » comme le disait l’ouvrier Georges Bruyère qui avait en tête les 1 350 000 morts français, 3,5 millions de blessés dont près de 2 millions restés mutilés. Henri Barbusse tient à préciser que cette association ne pouvait s’en tenir seulement à défendre des anciens combattants et des autres victimes de la guerre car les satisfactions de leurs revendications ne seraient qu’apparentes et vite abandonnées, sans un ordre social démocratique qui protégerait ces conquêtes d’où la nécessité d’agir pour une organisation profondément démocratique de la vie nationale. Autrement dit défendre la République pour s’appuyer sur elle. Durant 100 ans, l’ARAC a mené le combat pour défendre l’ordre démocratique assuré par la République, les droits à réparation des anciens combattants et des victimes de guerre, droits qui constituent la dette de l’état à l’égard de tous les citoyens et citoyennes victimes des combats, reconnus par le Parlement unanime le 31 mars 1919, pour défendre tous les droits sociaux qui en sont la garantie, et obtenir la réhabilitation collective des fusillés pour l’exemple, preuve que cette guerre n’avait jamais été voulue par le peuple. Cette guerre a fait 9 millions de morts en Europe, 20 millions à l’échelle de la planète. En cette année du centenaire, rien n’est plus urgent que de s’appuyer sur notre histoire, sur nos valeurs républicaines pour empêcher que se renouvelle un tel cataclysme, rien n’est moins urgent que de respecter la démocratie, de respecter chaque nation face à ceux qui dans l’Union Européenne veulent les faire marcher au pas pour le plus grand malheur des peuples. Il est grand temps pour avancer vers la paix d’assurer la liberté de chaque nation à disposer d’elle-même, de garantir ainsi sa souveraineté. De cette façon se construiraient des rapports d’intérêts mutuels entre les peuples, ainsi serait garantie la condition fondamentale à réaliser pour garder une paix durable en Europe et dans le monde. L’actualité nous rappelle à chaque instant ces enseignements de l’histoire du monde et de notre continent. Rappelons-nous en ce jour anniversaire que la volonté des peuples à travers la Charte des Nations Unies au lendemain de la Seconde guerre mondiale était : Nous, peuples des Nations Unies, résolus à préserver les générations futures du fléau de la guerre qui deux fois en l’espace d’une vie humaine a infligé à l’humanité d’indicibles souffrances, à proclamer à nouveau notre foi dans les droits fondamentaux de l’homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l’égalité de droits des hommes et des femmes, ainsi que des nations, grandes et petites, à créer les conditions nécessaires au maintien de la justice et du respect des obligations nées des traités et autres sources du droit international, à favoriser le progrès social et instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande. Sachons, en ce jour de commémoration, tirer les leçons de l’histoire pour garantir l’avenir des générations futures. Villejuif, le 16 octobre 2018

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ÉDITO LE RÉVEIL LES INÉGALITÉS MINENT LES FONDEMENTS DE LA RÉPUBLIQUE

SOMMAIRE Actualités 11 novembre 2018 : 100 ans de combats contre la guerre capitaliste �� 2 Les niches fiscales battent des records �� 4 Huit retraités sur dix vont perdre du pouvoir d'achat d'ici à 2020, selon l’OFCE ��5-6 « Pour l’instant, la zone euro est un échec » �� 6 Plan pauvreté : les pauvres paieront pour les très pauvres �� 7

International Pourquoi l’élection brésilienne nous concerne tous �� 8 Arabie-Saoudite/Turquie : Le Prince “charmeur” et le dictateur �� 9 Espace : Une affaire de gros sous �� 10 Situation internationale ��11-12

Vos Droits Quelques avancées… mais si peu ! �� 22 Compte-rendu de la réunion au Ministère de la Défense du 8 octobre 2018 �� 23 Rectifications dans l’article sur la refonte du code des P.M.I. �� 24

Vie de l’ARAC Vie des Comités ��24-31 Résultats Tombola �� 27 Nos peines �� 27

Lecture La Parole à la Résistance avec Béatrice DÉTIVAUD et Pierre LOUTY �� 31

P. 13.. D O S S I E R 2e partie : L’Union européenne de la légende aux réalités historiques (suite du Réveil 843)

www.le-reveil-des-combattants.fr LE RÉVEIL DES COMBATTANTS Fondé en 1931 par Henri-Barbusse Mensuel de l’Association républicaine des anciens combattants et victimes de guerre. Commission paritaire n° 0723-A06545 ISSN N° 0751-6215 • Édité par les Éditions du Réveil des Combattants • SARL au capital de 45 734,41  € - Siret : 572 052 991 000 39 2, place du Méridien - 94807 Villejuif cedex Tél. 01 42 11 11 11 Fax. 01 42 11 11 10 reveil-des-combattants@wanadoo.fr • Tirage : 60 000 exemplaires

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e ne sont pas les récentes mesures du Président de la République qui vont démentir cette réalité. Avec arrogance et mépris, M. Macron croit que l’on peut vivre, se loger avec moins de 1 000 euros par mois et impose le gel des salaires, du smic, du point d’indice des fonc-

tionnaires. Alors que les salariés, les retraités n’arrivent pas à boucler leur fin de mois, que leur dire de la baisse du pouvoir d’achat, de toutes les hausses qui tombent chaque jour : électricité, gaz, gas-oil, essence, assurances, mutuelle santé… En un an de présidence Macron, le nombre de millionnaires en France a augmenté selon une enquête du 18 octobre (crédit Suisse). C’est la 2e plus forte progression dans le monde après les USA. Dans le même temps, l’observatoire des inégalités publie un constat accablant, le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté augmente (5 millions vivent avec moins de 855 euros par mois, 8,9 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté). Cette politique impacte la vie et le pouvoir d’achat des 20 % des Français les plus modestes. Président « des riches et de la finance », M. Macron, c’est ce que confirme le budget 2019 qui va encore accroître les attaques contre le pouvoir d’achat et faire de nouveaux cadeaux au MEDEF en exonérant les cotisations patronales de manière permanente pour 20 milliards d’euros. Quant à la baisse des cotisations des salariés, au nom du pouvoir d’achat, sensée être compensée par l’augmentation de la CSG de 2018, reste un leurre et surtout pour les retraités qui la supportent entièrement. Le comble est atteint avec le « zéro reste à charge » pour l’optique, le dentaire et l’appareillage, qui n’est que la voie royale ouverte au monde assurantiel, et maintient les inégalités d’accès à la santé. Nous sommes loin du 100 % Sécu ! Cerise sur le gâteau, le projet de réforme des retraites s’attaque au principe de la retraite par répartition, qui assure jusqu’à aujourd’hui la solidarité entre générations, actifs et retraités entre les femmes et les hommes, entre salariés du public et du privé. C’est notre histoire, celle construite au fil des décennies depuis 1789 qui est en train d’être détruite. Plus se multiplient les inégalités, plus la devise « Liberté, Egalité, Fraternité » est mise en cause et plus l’extrême droite allié du patronat trouve le terrain pour prospérer. L’enjeu est important. La riposte doit être au niveau avec courage et détermination. C’est le prix pour assurer l’avenir des générations futures. Patrick STAAT LE RÉVEIL - N° 848 - OCTOBRE 2018

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LE RÉVEIL ACTUALITÉS

Les niches fiscales battent des records et atteignent 100 milliards d’euros en 2018

Le montant des niches fiscales dépasse les 100 milliards d’euros cette année (100,4 milliards d’euros), en hausse de sept milliards par rapport à 2017, selon des informations divulguées par le ministère des Finances. Bercy prévoit toutefois une diminution dès l’année prochaine. Malgré des tentatives pour l’encadrer, le montant des niches fiscales en France ne cesse de grimper. C’est

la conclusion d’une note du ministère des Finances, divulguée dans les colonnes du quotidien économique Les Echos daté du lundi 1er octobre, qui révèle que le montant des niches fiscales a atteint 100,4 milliards d’euros cette année, soit une hausse de 7 milliards d’euros par rapport à l’année précédente.

à gagner significatif pour les finances publiques. Ces dernières affichent un déficit de 2,6 % du PIB cette année. Ces outils demeurent toutefois des instruments de politiques économiques utiles pour stimuler la croissance. La Cour des comptes recense actuellement quelque 457 avantages fiscaux différents en vigueurs.

Un montant qui représente 4,4  % du Produit intérieur brut (PIB) de la France. Cette augmentation spectaculaire s’explique d’abord par le passage de 6 % à 7 % du taux du Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (Cice) soit une hausse de 4,4 milliards d’euros, ainsi que l’augmentation de 1,1 milliards d’euros du crédit d’impôt pour l’emploi d’un salarié à domicile.

L’espoir est néanmoins permis. Bercy envisage une décrue l’année prochaine - ce qui serait une première depuis 2013 - et table sur 98,4 milliards d’euros d’avantages fiscaux l’an prochain, soit une baisse de 2 milliards d’euros. En cause, « l’effet de la baisse de 950 millions d’euros du coût du Crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE), de la baisse du CICE de 480 millions d’euros, ainsi que le passage au Prélèvement forfaitaire unique (PFU) ».

L’accroissement de ces avantages fiscaux accordés à certains contribuables par l’Etat n’est pas forcément bon signe car il constitue un manque

Source : latribune.fr- 01/10/2018

Des ex-GM&S de La Souterraine, licenciés ou repris, veulent porter plainte contre Renault et PSA C’est une prime à la casse un peu particulière que vont réclamer les ex-GM & S à Renault et PSA, qu’ils estiment responsables de leur situation : des indemnités pour rebondir, des indemnités pour compenser une casse « orchestrée depuis plusieurs années ». L’heure est à la négociation - c’est la procédure - mais ils ne se font guère d’illusion. D’ici une quinzaine de jours, si la tentative de conciliation avec les constructeurs automobiles n’a rien donné, 106 ex-GM & S, (74 licenciés et 32 repris par LSI) vont déposer plainte auprès du tribunal de Guéret contre PSA et Renault. L’indemnité demandée ? 80 000  € par licencié, 4 -

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20 000 € par salarié repris pour « abus de position dominante ». « On avait prévenu, a lancé Vincent Labrousse au cours d’une conférence de presse à la mairie de La Souterraine. Les salariés sont dans une situation de précarité et de souffrance parce que Renault et PSA ont orchestré la casse de notre usine. » Ce que les exGMS réclament au travers de cette action portée devant les tribunaux ? Rien d’autre que l’équivalent de cette prime supra-légale qu’ils ont tenté d’arracher aux constructeurs durant des mois et des mois de combat. « On ne demande pas plus que les autres mais que soit prise en compte

Les GM&S portent plainte pour abus de confiance.

la réalité du bassin d’emploi, poursuit le cégétiste. Ici, quand on traverse la rue, on se retrouve face à un désert, au mieux face à un champ. Il faut que le gouvernement et les constructeurs assument et mettent en place de réels moyens pour que les salariés rebon-

ACTUALITÉS LE RÉVEIL dissent. Bientôt, les salariés licenciés vont tomber à 57 % de leurs indemnités chômage : 54 % même pour être précis quand on enlève les charges. Ils vont rentrer dans une période encore plus difficile. Maintenant, il va y avoir en plus la pression du porte-monnaie. » Cette procédure, les ex-GM & S la lancent « pour que les victimes soient indemnisées à la hauteur du préjudice subi et des fautes commises. Ce que nous avons vécu et ce que nous vivons est intolérable et la responsabilité des constructeurs est patente. » Une responsabilité « délictuelle » selon leur avocat Maître Jean-Louis Borie qui, dossier à l’appui, a assuré avoir toutes les preuves nécessaires en sa possession : accords secrets entre PSA, Renault et l’ancien actionnaire de l’usine, échanges de mails… «  La responsabilité délictuelle des constructeurs est engagée, a-t-il dé-

claré. Peugeot en premier chef quand il a fait reprendre le site en 2014. Ce sont les donneurs d’ordre - et le terme veut dire quelque chose - qui ont suscité la reprise d’Altia par l’homme d’affaires italien Colla, qui a monté à l’époque une opaque société britannique. On sait que des accords confidentiels ont été passés entre ce repreneur et les deux constructeurs. »

avant qu’elle ne soit reprise par Colla sous le nom de GM & S), Peugeot contrôlait le site, la comptabilité : on a des mails qui en témoignent. La fermeture du site était programmée depuis longtemps et tout s’intègre d’ailleurs dans le plan de restructuration automobile : les petites sociétés isolées, on n’en veut plus. D’ailleurs, s’il n’y avait pas eu cette forte mobilisation l’an passé, l’usine de La Souterraine serait déjà fermée. » S’appuyant sur deux textes de lois l’article 1.240 du code civil et l’article 420/2 du code du commerce - Maître Borie a ainsi annoncé qu’il irait déposer plainte auprès du tribunal de Guéret au nom de l’association de soutien, du comité d’entreprise, du syndicat CGT et surtout des 106 salariés en question si, d’ici une quinzaine de jours, « aucun accord amiable n’est trouvé. L’obligation d’indemniser les victimes me paraît difficilement contestable. »

Et l’avocat des ex-GM & S de détailler notamment comment, alors qu’en 2014 le site de La Souterraine était le fabricant exclusif de certaines pièces, les constructeurs n’ont pas voulu courir le risque d’un blocage de certaines chaînes de production : « Ils ont alors mis des sous dans le PSE ». Et pendant deux ans ont aussi mis en place un doublage de ces productions… « avant de couper les robinets : depuis, il n’y a jamais eu de nouveaux marchés attribués à La Souterraine, poursuit l’avocat. Déjà sous Altia (le nom de l’usine

LA MONTAGNE – 26/09/2018

Selon une étude du centre de recherches, 79 % des retraités verront leur pouvoir d'achat amputé à l'horizon 2020 du fait des mesures du gouvernement, avec une perte moyenne de 400 euros par an au global par ménage. Les plus modestes devraient être épargnés. Une étude de l'OFCE confirme que les différentes mesures prises depuis un an par le gouvernement envers cette catégorie de la population vont ponctionner leur pouvoir d'achat : ainsi 80 % des ménages comptant au moins une personne retraitée seront perdants à l'horizon 2020. Au global, la perte moyenne sera de 400 euros par an dans deux ans pour l'ensemble des retraités. « La politique du gouvernement aura des effets massifs qui feront beaucoup de perdants, même si les plus fragiles semblent protégés », affirme Pierre Madec, économiste à l'OFCE et auteur de l'étude. Pour parvenir à ce résultat, l’OFCE a repris toutes les mesures égrenées par

l'équipe d'Edouard Philippe depuis un an. On retrouve ainsi la hausse de la CSG en 2018, le récent coup de pouce à 300 000 retraités pour les exempter, mais aussi la suppression de la taxe d'habitation pour 80 % des Français, la revalorisation du minimum vieillesse et surtout la revalorisation a minima (+ 0,3 %) des pensions pour 2019 et 2020. A cela, l'OFCE a également ajouté la moindre revalorisation des APL (aides personnelles au logement) qui concernera aussi les retraités. Comment cela se traduit-il pour le porte-monnaie des retraités ? On s'aperçoit que la part de perdants grandit chaque année entre 2018 et 2020 : ils représentent 62 % des ménages comptant au moins un retraité cette année, puis 73 % l'an prochain et enfin 79 % dans deux ans. Même évolution en montants sonnants et trébuchants : la perte moyenne par année n'est que de 20 euros en 2018, puis 200 euros en 2019 et 400 euros en 2020.

AFP

Huit retraités sur dix vont perdre du pouvoir d’achat d’ici à 2020, selon l’OFCE

Une manifestation pour la défense du pouvoir d'achat des retraités à Lille.

L'étude détaille ainsi le sort des 79 % de ménages perdants d'ici deux ans. Leur perte moyenne est estimée à 700 euros à cet horizon. Or cette perte s'explique quasi uniquement par la désindexation des pensions, puisque la suppression de la taxe d'habitation fait plus que compenser la hausse de la CSG, LE RÉVEIL - N° 848 - OCTOBRE 2018

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LE RÉVEIL ACTUALITÉS conformément à ce que promettait le gouvernement.

2019, ce qui devrait réduire la perte liée à la désindexation.

Toutefois, le niveau exact de perte pourra être discuté. L'OFCE se base en effet sur une inflation à 1,6 % les deux années, alors que l'exécutif estime qu'elle devrait se réduire à 1,3 % en

Du côté des gagnants - ils représenteront 21 % de cette population en 2020 -, le gain moyen serait de 700 euros en moyenne. Ces ménages bénéficieront à plein de la suppression de la taxe d'habitation mais aussi de la forte revalori-

sation du minimum vieillesse. Ceci explique que les 20 % de ménages les plus modestes ne pâtiront pas en moyenne des réformes du gouvernement. « En revanche, au-dessus de ce seuil, il y a au moins 8 % de perdants dans les ménages », souligne Pierre Madec. Extraits LES ECHOS – R. Honoré – 27/09/2018

« Pour l’instant, la zone euro est un échec » paraître un effet significatif de marché unique, explique l’étude. En conclusion, on peut dire que la zone euro est un échec, parce qu’on attend normalement que la constitution d’une Union Economique et Monétaire : • Accroisse la mobilité des capitaux entre les régions de cette Union, ce qui facilite le financement des investissements les plus efficaces ; • Accroisse les échanges commerciaux entre les régions de cette Union ; • Favorise l’apparition de grandes entreprises des Nouvelles Technologies qui se développent sur le marché intérieur de l’Union. Aucun de ces trois objectifs n’est aujourd’hui atteint dans la zone euro. Source : Natixis, Flash Economie, n° 955, 5/09/2018.

Dans un « Flash Economie » livré le 5 septembre pour Natixis (banque internationale de financement, d’investissement, de gestion d’actifs, d’assurance et de services financiers du Groupe BPCE), un économiste assure que « pour l’instant, la zone euro est un échec ». En cinq pages, Patrick Artus - directeur de la recherche et des études de la banque – considère que la zone euro est un échec puisqu’on n’y observe pas les caractéristiques attendues dans une Union Economique et Monétaire : • La mobilité des capitaux entre les pays de la zone euro a disparu de6 -

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puis la crise de la zone euro de 20102013 ; • Les échanges commerciaux entre les pays de la zone euro n’ont pas profité autant que ce qu’on pourrait attendre de l’intégration monétaire et économique ; • Les entreprises européennes des nouvelles technologies n’ont pas profité de la présence du marché unique pour se développer. La zone euro ne permet donc pas aujourd’hui que l’épargne soit investie là où c’est le plus efficace à l’intérieur de la zone euro, et elle n’a pas fait ap-

ACTUALITÉS LE RÉVEIL

Plan pauvreté : les pauvres paieront pour les très pauvres

Les vrais chiffres de la pauvreté en France.

Les bénéfices du CAC 40 ont explosé en 2017 avec 94 milliards d’euros. Les aides et exonérations aux entreprises sont de 230 milliards d’euros chaque année, sans aucun contrôle. Le déblocage annoncé de 2 milliards d’euros par an d’ici la fin du mandat pour la prévention de la pauvreté est largement insuffisant au regard des 714 milliards d’euros de prestations sociales versées en 2016 par notre système de sécurité sociale. Le plan pauvreté ne coûtera pas un centime au budget de l’État, la baisse des allocations sociales apportera 3 milliards d’euros par an, les emplois aidés supprimés 2 milliards, les APL ratiboisées 1,7 milliard et le coût de la fusion de l’ACS avec la CMU sera à la

charge de la Sécu. Les pauvres paieront pour les très pauvres ! N’oublions pas que 2,2 millions de personnes disposent d’un niveau de vie inférieur à 680 mensuels. 4 % de nos concitoyens disposent de moins de 20 euros par jour pour survivre. En France, 4 millions de personnes sont mal-logées ou sans logis. Plus de 30 000 enfants sont SDF. Parmi les 8,8 millions de pauvres, 1 million sont des retraités. Après des dizaines d’année d’austérité, de fermetures de lits et d’hôpitaux, de baisse des remboursements, ce sont plus de 5 millions de personnes qui sont exclues des soins. Les politiques de déréglementation libérale (casse du code du travail) ont fait basculer des millions de personnes dans la précarité et la pauvreté, y compris celles qui ont un emploi. Sur 16 ans, le recours aux CDD a plus que doublé, avec une durée d’emploi qui a diminué de 112 à 46 jours. La part des CDD d’une seule journée dépasse les 30 %. Une nouvelle opération de communication, alors que le gouvernement

continue à tailler dans les budgets sociaux, baisse les pensions de retraites (hausse de la CSG), gèlent la plupart des minima sociaux alors que l’inflation est à plus de 2 % ! Sans parler de la loi ELAN et la disparition programmée du logement social… Pour s’attaquer à la pauvreté il faut une autre répartition des richesses, pour financer la réduction du temps de travail, des embauches massives dans les services publics (éducation, santé, logement social…), l’augmentation des salaires, des pensions et des minima sociaux.

Pour aider l’ARAC à pérenniser son action pour la paix, pour le respect de la souveraineté des peuples et du droit international Pour contribuer à défendre les valeurs de la République, aujourd’hui menacées et les droits acquis par l’action des hommes et des femmes de notre pays tout au long de l’histoire de notre pays Pour donner les moyens à l’ARAC de poursuivre son combat antifasciste avec détermination.

Pensez aux legs (sous toutes ses formes y compris l’assurance-vie) et aux dons Pour tous renseignements, toutes documentations. Prendre contact avec Annick par téléphone le lundi, mercredi ou jeudi au 01 42 11 11 18 ou par mail arac.nationale@orange.fr ou encore par courrier à l’adresse de l’ARAC – 2 Place du Méridien – 94800 VILLEJUIF.

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LE RÉVEIL INTERNATIONAL

Pourquoi l’élection brésilienne nous concerne tous Tribune Libre : L’enjeu démocratique par Daniel Arlaud, Historien, Conseiller de Dominique de Villepin

Les résultats des élections brésiliennes sont désormais connus. Ils sont inquiétants à plus d’un titre. Cette tribune libre, publiée il y a quelques semaines par l’Humanité, revient sur des éléments clés de la situation au Brésil et dans l’ensemble dans l’Amérique latine. Il nous apparaît important de les porter à la connaissance de nos lecteurs. Extraits… « Anecdotique, l’élection brésilienne ? Après Rodrigo Duterte ou Donald Trump, on s’habitue aux outrances de Jair Bolsonaro, candidat d’extrême droite nostalgique de la dictature militaire au point de célébrer la mémoire du tortionnaire de Dilma Rousseff. Aujourd’hui favori du premier tour, il est en mesure de l’emporter au second, contre Fernando Haddad, le remplaçant de Lula, emprisonné. Or, il ne s’agit plus d’arbitrer entre gauche et droite, mais pour ou contre la démocratie. Cette élection nous concerne tous de près. Le Brésil expose les rouages d’une mécanique d’affaissement démocratique général, à rebours de la croyance en une loi de l’histoire en faveur de la démocratie. » « La désynchronisation des temporalités électorales, judiciaires et médiatiques crée impatiences et occasions de manipulation pour ceux qui savent orienter ces trois grandes masses inertes. La lutte légitime contre la corruption se retourne ainsi contre le régime même. Ecartelé 8 -

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entre le temps long des juges et le temps court des médias, tout le monde décide, sauf les peuples. La radicalisation des esprits appelle toujours plus de peurs et de haines, et vide toujours plus le débat démocratique, comme par une fission incontrôlée du cœur nucléaire politique. L’affaissement des institutions met à vif les plaies du passé. La violence politique fait son retour au Brésil, avec plus de soixante-dix assassinats politiques cette année, dans un pays d’instabilité chronique et d’inégalités territoriales et sociales enracinées. » « Le poids de l’histoire est-il vraiment plus léger chez nous à l’heure des replis identitaires ? Défendre le principe démocratique à travers une réponse organisée s’impose à tous les pays qui en jouissent encore, sans se réfugier dans les postures morales ou la confiance aveugle dans les règles abstraites de l’Etat de droit, mais en surmontant trois lacunes. D’abord, les pays démocratiques peinent à constituer un cadre multilatéral garantissant les institutions démocratiques nationales. En témoigne le peu de poids qu’ont eu les demandes de la Commission des droits de l’homme de l’ONU. Un organe collégial qui ré-

unirait les pays volontaires se reconnaissant comme démocratiques pourrait mieux assumer, par pression des pairs, un arbitrage contraignant et un contrôle des élections. » « Les démocrates, s’écharpant sur des détails, luttent à armes inégales contre ceux qui contestent le régime et qui attaquent l’essentiel. Face à cette asymétrie, on peut imposer par avance aux candidats la fidélité à l’ordre démocratique constitutionnel, écartant des candidats dangereux avant que leur popularité ne l’empêche, comme en Allemagne depuis 1949. » « Enfin, la mondialisation libérale estelle encore compatible avec la démocratie libérale ? Rebattant sans cesse les cartes, avec quelques gagnants et beaucoup de perdants, elle dissout les solidarités. Contre protectionnistes et libre-échangistes intégraux, des accords de juste échange peuvent, eux, préserver la cohésion. Occasion manquée pour l’accord UE-Mercosur mais encore possible pour la renégociation de l’accord de Cotonou avec l’Afrique. » Sans prise de conscience et réponse collective, comment espérer enrayer l’érosion de la démocratie ?

En Allemagne, démantèlement d’un groupe néo-nazi soupçonné de planifier des attentats… En Allemagne, la police annonce avoir démantelé hier un groupuscule néonazi aux visées terroristes. Ses membres sont soupçonnés d’avoir planifié plusieurs attentats contre des étrangers et des personnalités publiques. Sept personnes âgées de 20 à 31 ans ont été arrêtées hier. Selon le parquet antiterroriste, elles projetaient une action mercredi 3 octobre, jour de la célébration annuelle de la réunification de l’Allemagne en 1990. (Médi-1, le 02.10.2018)

INTERNATIONAL LE RÉVEIL

Arabie-Saoudite/Turquie

Le Prince “charmeur” et le dictateur Qu’est devenu Jamal Kashoggi ? L’éditorialiste et dissident saoudien, âgé de 59 ans, avait rendez-vous le 2 octobre au consulat de son pays, à Istanbul. Il n’en est jamais ressorti. La police turque parle d’un meurtre prémédité. L’histoire fait froid dans le dos.

Le journaliste saoudien vivait depuis un an en exil aux Etats-Unis. Il était venu en Turquie pour préparer son mariage avec sa fiancée. Il s’était rendu une première fois au consulat le 28 septembre pour récupérer des documents prouvant son divorce. Il y était retourné le 2 octobre pour compléter ses formalités. La police turque a révélé qu’un commando de 15 Saoudiens était arrivé tôt le matin au consulat pour en repartir dans l’après-midi en jet privé. La presse turque évoque un assassinat, un possible démembrement du corps par un médecin légiste au moyen d’une scie à os. Les restes auraient été emportés dans un fourgon Mercedes. Ce jour-là, le personnel du consulat avait été mis en congé. Scénario de l’horreur. Evidemment, l’Arabie Saoudite dément… sans convaincre. Au pays de la décapitation, difficile de croire les autorités qui pourtant font tout, depuis quelque temps, pour donner le change au reste du monde…

En juin 2017, lorsque Mohamed Ben Salman (MBS) est devenu le Prince héritier non sans avoir procédé préalablement à l’élimination de ses adversaires à la cour, le nouvel homme fort de Ryad nous avait été présenté par les champions de la démocratie à l’occidental comme un sympathique réformateur. Il parlait d’Islam « modéré », de modernité. Il voulait « libéraliser » l’économie, lutter contre la corruption. À l’époque, l’arrestation de 400 princes et hommes d’affaires accusés de malversations avait été reçue comme une purge salutaire. Il autorisait les femmes à conduire une voiture, à travailler. L’opération séduction s’était poursuivie par une visite dans les capitales européennes, avec pour point d’orgue la réception par Macron à l’Elysée sur le tapis rouge et la signature de contrats juteux… Changement de ton en mai dernier. Arrestation et emprisonnement de 13 femmes sur ordre de MBS. Elles militaient pour le droit des saoudiennes à voyager et à travailler sans requérir la permission d’un homme. « Stupéfaction » dans les chancelleries où l’on « découvre » sa brutalité, sa perversité et ses mensonges. Au plan intérieur, les transformations économiques ne sont que poudre aux yeux. Il mène une guerre sanguinaire au Yémen où des millions de personnes sont menacées de famine et d’exode. Il déstabilise la région avec le Qatar. Son train de vie luxueux cadre mal avec la « volonté de combattre la corruption ». En fait, tout démontre que le prince « charmeur » est un fourbe et un despote sanguinaire. Rien ne change au royaume saoudien, le journaliste Kashoggi qui l’avait compris… en est mort. Mais aux royaumes de la terreur, il

peut y avoir des situations cocasses et qui dépassent l’entendement. Car c’est le dictateur, assassin de kurdes et liberticide Erdogan qui dénonce aujourd’hui, avec un zèle inégalé, les agissements du gouvernement saoudien. Le même qui, dans son propre pays, a emprisonné plus de 3 000 journalistes, la quasi-totalité des députés élus de l’opposition, limogé plus de 10 000 fonctionnaires et s’est arrogé tous les pouvoirs. Erdogan a fait inscrire dans le Code Pénal un article qui érige en délit le dénigrement de l’Etat turc ou de ses institutions, obligeant des artistes et toute une élite à l’exil. Alors, Erdogan qui donne des leçons de morale aux Saoudiens, on préfère en rire alors qu’on devrait en pleurer. Qu’attendent les dirigeants occidentaux si prompts à brandir les grands principes des droits de l’homme ? Eux qui commercent, sans vergogne avec ces dictateurs patentés, vont-ils rompre leurs contrats ? Dans un éditorial sur Europe 1, Catherine Nay, ébauche une réponse qui nous paraît des plus cohérentes : « Emmanuel Macron dit que les faits sont très graves et compte s’entretenir dans les prochains jours avec ses homologues concernés. Ce matin, Christine Lagarde qui se dit horrifiée par l’affaire, a cependant confirmé son intention de participer au prochain sommet économique, « Davos du désert » à Ryad. Enfin, Donald Trump, grand soutien et ami de l’Arabie Saoudite, a fait part de son inquiétude, a même dit qu’il « n’aimait pas du tout cela », mais ne changera rien aux accords d’achat d’armes, pour 110 milliards de dollars… Business is business ! » J.-P. Delahaye LE RÉVEIL - N° 848 - OCTOBRE 2018

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LE RÉVEIL INTERNATIONAL

Espace : une affaire de gros sous Plonger la planète dans l’inconnu ne suffit pas à Trump. Le pyromane international tourne maintenant son regard vers la Lune et Mars. « Pour défendre l’Amérique, une simple présence dans l’espace ne suffit pas, nous devons dominer l’espace, estime le chef des armées US affirmant « L’Amérique sera toujours la première dans l’espace. Nous ne voulons pas que la Chine et la Russie et d’autres pays nous dominent, nous avons toujours dominé. » Depuis son arrivée au pouvoir, Donald Trump souhaite relancer l’industrie spatiale américaine privée. Il a cherché à augmenter le budget de la Nasa et veut privatiser la Station spatiale internationale à partir de 2025, une mesure qui fait débat au Congrès. Objectif : donner les moyens à l’agence spatiale américaine de retourner sur la Lune pour la première fois depuis 1972 afin d’« y établir une présence de long terme ». Avec pour but, dans

un second temps, de préparer des missions vers Mars. Le plan de la Nasa est de construire la fusée la plus puissante de son histoire, « SLS », pour emmener dans l’espace suffisamment d’astronautes et de matériels pour des missions vers la Lune et, un jour, la planète rouge. La Nasa a demandé au privé de concevoir des missions de livraison de matériel sur la surface lunaire. « Les riches adorent les fusées, s’est amusé Donald Trump. Du moment que c’est un riche Américain, ça va, ils peuvent nous battre. » Le président a aussi engagé une déréglementation pour accélérer le processus d’autorisation et de licence par lequel les compagnies privées doivent passer avant de lancer une fusée ou un satellite.

La création de cette sixième branche serait synonyme de nouveaux marchés pour des groupes comme Boeing, Lockheed Martin, Northrop Grumman et Raytheon, selon George Ferguson, analyste dans le secteur de la défense, interrogé par Bloomberg, la plus grande chaîne de télévision économique des USA. J.-P. Delahaye

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INTERNATIONAL LE RÉVEIL

Le président Andrzej Duda appelle au déploiement de plus de militaires américains en Pologne La Pologne est prête à débourser au moins deux milliards de dollars pour l’implantation d’une base militaire américaine sur son sol. Le président Donald Trump dit étudier très sérieusement cette proposition du président

polonais. Andrzej Duda a par ailleurs appelé à déployer plus de soldats américains en Pologne pour protéger son pays contre ce qu’il appelle le comportement agressif russe. (Deutsche Welle, le 19-09-2018)

Une intervention militaire au Venezuela n’est pas exclue, selon le secrétaire général de l’OEA… Le secrétaire général de l’Organisation des Etats d’Amérique n’exclut pas une intervention militaire au Venezuela pour renverser le gouvernement de

Nicolas Maduro. Selon Luis Almagro toutes les options sont sur la table face à un gouvernement qui viole les droits humains de son peuple. Il s’exprimait

depuis la Colombie où ont fui des dizaines de milliers de Vénézuéliens ces dernières semaines. (Radio Vatican, le 15-09-2018)

Le New York Times confirme l’existence de rencontres secrètes entre responsables américains et rebelles vénézuéliens Le ministre vénézuélien des Affaires étrangères a confirmé que des responsables américains avaient rencontré, en secret, des militaires vénézuéliens rebelles pour mener un coup d’Etat contre le gouvernement de Nicolas Maduro. Selon le journal américain The New York Times citant des sources US et vénézuéliennes, l’administration de Donald Trump avait participé à des discussions avec des officiers rebelles de l’armée du Venezuela afin de ren-

verser le gouvernement de Nicolas Maduro. Il indique que plusieurs échanges ont eu lieu entre l’administration Trump et eux au cours de l’année passée. En vertu de l’article pary dans The New York Times, au moins trois groupes séparés issus des forces armées vénézuéliennes sont impliqués dans le coup d’Etat contre Nicolas Maduro. Trois tentatives de coup d’Etat ont été menées en été 2017, en mars et mai 2018 contre son gouvernement, mais aucune n’a réussi. Donald Trump avait suscité la colère de Caracas et un

tollé en Amérique latine en évoquant, à l’été 2017, une « possible option militaire » au Venezuela. La question d’échanges secrets avec des militaires rebelles est particulièrement sensible étant donné la longue histoire d’interventions secrètes des Etats-Unis en Amérique latine. Le gouvernement vénézuélien affirme que l’attentat qui a visé Nicolas Maduro le 4 août à Caracas a été mené avec deux drones chargés d’explosif, et planifié et exécuté depuis le territoire des Etats-Unis. (Press TV, le 10-09-2018)

Le gouvernement américain approuve une importante vente d’armes à Taïwan Le palais présidentiel a exprimé sa gratitude aux Etats-Unis après que la vente d’armes a été autorisée le 24 septembre par le gouvernement américain. Le ministère des Affaires étrangères taïwanais a également réagi positivement et s’est félicité que par cette vente d’armes défensives, les Etats-Unis ho

norent leurs promesses inscrites dans le Taïwan Relations Act et dans les « six garanties ». Ce sont 330 millions de dollars américains de ventes qui ont ainsi été autorisées. La décision, qui devrait prendre effet dans un mois si le Congrès ne s’y oppose pas, comprend des pièces détachées et des pièces de

rechange pour les avions de chasse et de transport F-16, C-130, F-5 et IDF. Un plan de suivi de la commande et de planification des livraisons, ainsi qu’un détail du budget devraient bientôt être signés entre le ministère de la Défense taïwanais et la branche aérienne de l’armée américaine. (Radio Taïwan international, le 26-09-2018) LE RÉVEIL - N° 848 - OCTOBRE 2018 - 11

LE RÉVEIL INTERNATIONAL

L’Allemagne poursuit ses exportations d’armes vers l’Arabie Saoudite

De nouvelles livraisons d’armes à l’Arabie saoudite autorisées par le gouvernement allemand

En Allemagne, le gouvernement autorise de nouvelles livraisons d’armes à l’Arabie saoudite. D’après une lette du

gouvernement destinée à la commission parlementaire chargée de l’Economie et qui s’est retrouvée dans la presse, l’Allemagne devrait livrer quatre dispositifs de localisation d’artillerie à l’Arabie saoudite. Du matériel militaire devrait aussi être livré à d’autres pays de la région du Golfe et du Proche-Orient. Si cela fait débat c’est parce que dans

l’accord de coalition gouvernementale les sociaux-démocrates allemands s’étaient opposés à des livraisons d’armes à l’Arabie saoudite impliquée dans la guerre au Yémen. Mais il faut préciser que Riyad est un allier des Occidentaux dans la lutte contre l’organisation Etat islamique en Syrie. (Deutsche Welle, le 20-09-2018)

Des drônes de la CIA opéreraient à partir d’une base américaine située à Dirkou, dans le centre du Niger… Ce 10 septembre l’US AFRICOM affirme disposer d’une nouvelle base au Niger et les Français laissent entendre qu’ils n’en savaient rien. La nouvelle base US appartient visiblement à la CIA et elle se trouve à Dirkou, dans le nord du pays, près des frontières algériennes. Selon le New York Times qui a révélé cette information le 9 septembre, les drones utilisés par la CIA se limitent à effectuer des missions de surveillance et de renseignement notamment dans le

sud de la Libye. Quant à la base de Dirkou, à en croire les USA, elle a été agrandie pour permettre la mise en œuvre de ces appareils qui seraient des Predator. Ces drones décollent de Dirkou dans la nuit, généralement entre 22 heures et 4 heures du matin. Un journaliste du New York Times a vu un tel appareil voler au moins trois fois en six jours au début du mois d’août, rapporte le quotidien. A priori, selon le journal les missions de ces drones ne devraient plus être limi-

Manœuvres navales en mer de Chine méridionale pour les forces japonaises Sous marin japonnais le Kuroshio participant aux manœuvres navales.

Les forces maritimes japonaises d’autodéfense indiquent que, chose inhabituelle, l’un de leurs sous-marins a participé à un exercice en mer de Chine méridionale. Ces dernières ont déclaré lundi qu’un exercice de guerre anti sous-marin qui a eu lieu jeudi impliquait leur submersible Kuroshio et trois autres navires, dont le destroyer Kaga. Elles

précisent que le Kuroshio a rejoint le Kaga en haute mer. Le destroyer navigue actuellement entre la mer de Chine méridionale et l’océan Indien pour une mission de deux mois. L’exercice consistait à suivre la trace du Kuroshio sans être repéré. Des photos publiées par les Forces maritimes japonaises d’autodéfense montrent un hélicoptère décollant du destroyer, qui largue des équipements de recherche de sous-marin en mer. Les activités anti sous-marin sont considérées comme les plus importantes pour les Forces maritimes japonaises d’autodéfense. Ces dernières ont effectué des exercices similaires principalement dans les eaux entourant le Japon. (Radio Japon international, le 17-09-2018)

tées aux seuls vols de renseignement et d’observation puisque la CIA pourrait les utiliser prochainement pour effectuer des frappes ciblées. Le journal parle de la menace croissante dans le sud de la Libye. Le journal dit que la CIA n’a pas souhaité commenter les informations du New York Times. Cependant des responsables nigériens ont confirmé la présence de drones américains à Dirkou. (Press TV, le 11-09-2018)

Cap sur l’est de la Méditerranée pour la frégate de la marine allemande Oldenburg La marine allemande envoie une frégate en Méditerranée. La frégate Oldenburg navire de la marine allemande est entrée lundi en Méditerranée et s’est dirigée vers sa partie orientale où des bâtiments d’autres membres de l’OTAN sont déjà déployés, selon des sites de suivi des activités navales. (Press TV, le 19-09-2018)

Cinq frappes américaines ciblées en Libye depuis le début de l’année… Depuis le début de cette année l’US AFRICOM a indiqué avoir effectué cinq frappes ciblées contre de supposés djihadistes installés en Libye. La dernière a été réalisée le 28 août contre un chef de la branche libyenne de Daesh à Bani Walid. (Press TV, le 11-09-2018)

12 - LE RÉVEIL - N° 848 - OCTOBRE 2018

LE CAHIER MÉMOIRE N° 848 OCTOBRE 2018

2e partie : L’Union européenne de la légende aux réalités historiques (suite du Réveil 843) On a vu, dans la première partie de cet article, à quel point s’étaient mêlées dans le processus d’unification européenne de l’entre-deux-guerres les influences allemande et américaine. Elles avaient convergé dans les années 1920 de l’expansion-rationalisation industrielle et des règlements financiers de la Grande Guerre, qui avaient permis aux États-Unis d’avancer hardiment vers la mise en tutelle de l’Europe en général, de l’Allemagne en particulier, pivot de leur expansion financière et commerciale. La violence de la crise de la décennie 1930, durcissant les exigences commerciales et le protectionnisme américains, avait avivé la (vieille) propension du grand capital allemand à revendiquer une solution « continentale » sans partage : son contrôle sur l’ensemble de l’Europe, tant à l’Ouest qu’à l’Est. Les chefs de la synarchie financière et coloniale, naguère si « atlantiques », prônaient désormais une « union continentale » franco-allemande exclusive des influences délétères, non seulement de « la Russie » haïe, mais aussi des États-Unis. Ils surenchérirent publiquement pour rejeter « la civilisation purement matérielle des États-Unis [qui] n’a rien à proposer qui puisse soulager [l]a

détresse » de « l’Europe […, que] la foi en sa destinée paraît abandonner. […] Pour reconstruire l’Europe […,] il faudra courageusement faire face aux réalités » et tourner « un regard jeune et franc » vers « la nouvelle Allemagne et la nouvelle Italie [qui] demandent leur place au soleil », dimension coloniale incluse, avait écrit en février 1938 Paul Baudouin, directeur général de la banque d’Indochine, un des 46 « principaux affiliés » de la synarchie dont sa banque était cofondatrice. Un an plus tard, un de ses pairs, haut cadre de la Banque de France et son délégué, comme directeur général, à la Banque des règlements internationaux (BRIN), bébé né en 1930 du Plan (américain) Young (1929), le synarque Roger Auboin, émerveillé par la politique de casse des salaires et de hausse des profits du grand banquier et ministre des Finances d’Hitler Hjalmar Schacht, annonça que le Reich ne se contenterait pas « d’annexer (officiellement ou de fait) [l] es populations plus arriérées [d’Europe orientale] auxquelles on [il, plutôt] prendrait à bas prix des matières premières agricoles notamment » : la « puissance politique [ainsi acquise] permett[rait] au Reich d’exploiter,

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Les pleins pouvoirs à Pétain 11 juillet 1940.

non des régions à économie primitive, mais bien des pays riches comme les pays occidentaux, dont le capital accumulé pourrait être alors utilisé au profit de l’Allemagne ». N’osant le mot annexion que pour l’Est de l’Europe, il suggérait que « l’exploitation » de l’Ouest emprunterait des voies similaires. Mais les mêmes milieux perçurent dès l’été 1940 que les États-Unis ne laisseraient pas leur chère alliée-rivale allemande conquérir seule toute l’Europe, réalité qui s’imposa à eux quand le Blitzkrieg se fracassa dans les plaines russes. Dès lors se dessina l’avenir atlantique ou germano-atlan-

LE RÉVEIL DOSSIER tique qui rendrait l’impérialisme français à la double tutelle, établie avant même la signature du traité de Paris sur la Communauté européenne du charbon et de l’acier (1951), œuvre apparente des « pères [politiques] de l’Europe ».

Carte postale éditée sous le gouvernement Pétain expliquant la conception franco allemande de l’Union Européenne.

1 - Sur cette phase « continentale », Lacroix-Riz, Le Choix de la défaite : les élites françaises dans les années 1930, Paris, Armand Colin, 2010, De Munich à Vichy, l’assassinat de la 3e République, 1938-1940, Paris, Armand Colin, 2008, Aux origines du carcan européen, 1900-1960. La France sous influence allemande et américaine, Paris, Delga-Le temps des cerises, 2016. Dernière

citation, rapport sur la synarchie pour Pétain d’Henri Chavin secrétaire général à la police, chef de la Sûreté nationale et des Renseignements généraux Chavin, juin 1941, F7, 15343, AN. 2- « Erreurs françaises sur l’expérience économique allemande », 17 janvier 1939, 1069199211/30, Archives Banque de France, ABDF. Souligné par moi. Sur Auboin, Schacht et la BRI, index des deux noms dans tous mes op. cit. sur les années 1930 et 1940, et « La BRI et la Banque de France de l’apaisement à la guerre : de la collaboration des Banques centrales à “l’or allemand” », in Olivier Feiertag et Michel Margairaz, dir., Politiques et pratiques des banques d’émission en Europe (XVIIe-XXe siècles), Paris, Albin Michel, 200.

La Deuxième Guerre mondiale : d’un maître à l’autre

Il n’y eut jamais d’«  union européenne » plus franco-allemande que pendant les succès continus du Reich, et même au-delà, année 1942 incluse. Tout l’appareil d’État vichyste, militaire et civil, était au diapason du capital financier, de Weygand augurant le 13 juin 1940 qu’« en trois semaines, l’Angleterre aura[it] le cou tordu comme un poulet »1 au préfet régional de Nancy Jean Schmidt, déclarant le 30 septembre 1940 à un ancien maire républicain (qu’il chassa bientôt de son poste, selon la norme) « que “les Allemands [allaie]nt torcher les Anglais en moins de deux”, qu’il le souhaitait et qu’il fallait par conséquent s’incorporer dans leur économie. »2

De l’ère européenne franco-allemande… C’est de l’automne 1940 que datent les plus ambitieuses réalisations d’une « collaboration économique » accor14 - LE RÉVEIL - N° 848 - OCTOBRE 2018

dant au vainqueur la part du lion. Les cartels commerciaux d’avant-guerre déjà très favorables au Reich furent révisés dans un sens plus léonin dans tous les secteurs : chimie en tête (en 1940-1941), où le mastodonte IG Farben, déjà partenaire majeur du précédent « cartel international » (1927), fit de la France un joyau de son empire européen. D’autres furent créés, tel, en mars 1941, le « comité automobile européen » (CAE) officiellement tripartite (avec l’Italie) : Louis Renault avait dès 1935 demandé à Hitler de soutenir le principe d’un cartel franco-allemand, arguant qu’« une guerre économique entre la France et l’Allemagne n’aurait d’avantages que pour l’Angleterre et l’Amérique »3. L’affaire fut conclue au seul bénéfice du Reich, qui absorbait depuis 1941 100 % de la production automobile française, exclusivement destinée au front de l’Est – la part « française » se bornant aux véhicules indispensables à la répression. Quand le cartel, « gelé » par la guerre, fonctionnerait, au retour de la paix, la France serait, selon la norme d’avantguerre, réduite à une part exportatrice minime : son empire colonial, et des bribes de marché européen.

Renault avait confié cette mission « européenne » à François Lehideux, un des « 46 » synarques son neveu par alliance et directeur général de sa Société anonyme des Usines Renault. Il l’avait auparavant fait nommer, Vichy n’ayant rien à lui refuser, « directeur responsable » du comité d’organisation de l’automobile (COA), premier, en octobre 1940, des CO créés par décret du 16 août 1940 sur le modèle des Reichsgruppen allemands par Jacques Barnaud, directeur général de la banque Worms, et, depuis février-mars 1941, délégué général aux relations économiques franco-allemandes, autre phare des « 46 ». Le COA, avait clamé Lehideux à Berlin, en mars 1941, veillerait

1940 Conseil des Ministres de septembre 1940 avec R. Schuman et P. Bauduin.

DOSSIER LE RÉVEIL à ce qu’« aucune voiture américaine » ne pénétrât plus sur le continent européen. Toujours chef du COA (jusqu’à la Libération) et en sus ministre de la production industrielle (juillet 1941avril 1942), Lehideux, le répéta à ses interlocuteurs allemands à Berlin, en mars 1942. Il n’avait cependant pas négligé de gorger de « commandes allemandes » la filiale française de la très pronazie et collaborationniste société Ford, qui l’en récompenserait en août 1949 par la présidence de Ford-France. Les associations de capitaux, conclues également depuis l’automne 1940, se firent souvent sous forme de « sociétés mixtes », dont les plus célèbres furent, d’une part, Francolor, constitué par Kuhlmann (groupe auquel l’État français avait depuis la Première Guerre mondiale réservé toutes ses faveurs) et l’IG Farben ; et, d’autre part, France-Rayonne, par laquelle les Gillet de Rhône-Poulenc, maîtres du textile chimique et artificiel, s’unirent au groupe Zellwolle- und Kunstseiden-Ring GmbH, satellite de l’IG Farben. Ces opérations, étendues à toutes les branches de l’économie, grands magasins «  juifs  » compris, furent facilitées par l’éviction de capitaux « juifs ». « L’aryanisation franco-allemande » caractérisa aussi les cessions de titres français aux banques et Konzerne allemands, cessions qui leur remirent en 1940-1941, la succession du capital financier français dans des secteurs décisifs et dans l’Europe orientale que l’impérialisme français avait phagocytée après sa victoire de 1918. C’est dire la part que prit dans l’ensemble du processus la haute banque, engagée dans toutes les formes de collaboration économique – et politique, tout le haut personnel de Vichy lui étant organiquement lié. Le détail de ces gigantesques œuvres communes est exposé ailleurs4. On retiendra ici, comme un des symboles forts de la volonté française de « s’incorporer dans [l’]économie »  allemande, sur le mode « une alouette, un cheval », un événement typique des mondanités franco-allemandes

du temps. Le 10 septembre 1941, à une réception à l’ambassade d’Allemagne, devant les étoiles synarchiques de la collaboration politico-financière, le synarque Henri Ardant, président de la Société générale et du CO des Banques (primus inter pares de la corporation), «  exprim[a], d’accord avec Pierre Pucheu [alors ministre de l’intérieur] et Jean Bichelonne [alors secrétaire général à la Production industrielle – deux des « 46 »], l’espoir que les plans allemands seraient assez vastes pour décider la suppression des frontières douanières et créer une monnaie unique pour l’Europe. »5 Date de naissance de l’euro, dans son principe, mais à un moment où le rapport de forces général basculait. Le commun des mortels l’ignorait, mais pas le sommet de l’armée et des milieux financiers : la première césure militaire majeure de la Deuxième Guerre mondiale ne fut pas Stalingrad, mais les deux trois semaines suivant le lancement du Plan Barbarossa. Le 16 juillet, le général Doyen, successeur d’Huntziger à la délégation française à la Commission allemande d’armistice ou plutôt sa plume, Armand Bérard (à ma connaissance le diplomate qui annonça le plus tôt, non seulement l’issue de la guerre mais aussi les conséquences du renouvellement de l’alliance germano-américaine sur le destin de l’URSS6), reconnut l’arrêt du Blitzkrieg et ses contraintes. La résistance farouche immédiate du « soldat russe [et] de la population » déciderait du sort militaire de la guerre, la Wehrmacht, comme l’économie allemande, étant incapable de vaincre l’énorme Russie au-delà d’une résistance de deux ou trois mois de l’Armée rouge, ce qui, évidemment, allait rendre « moins sûre […] la carte allemande ». La force économique écrasante des États-Unis dicterait, elle, le cours d’une « nouvelle Europe ». « Nous ne devons surtout pas perdre de vue que l’Amérique reste le grand arbitre d’aujourd’hui et de demain et qu’il est pour nous d’un intérêt vital de ne pas nous aliéner ses sympathies.

Déjà les États-Unis sont sortis seuls vainqueurs de la guerre de 1918 : ils en sortiront plus encore du conflit actuel. Leur puissance économique, leur haute civilisation, le chiffre de leur population, leur influence croissante sur tous les continents, l’affaiblissement des États européens qui pouvaient rivaliser avec eux font que, quoi qu’il arrive, le monde devra, dans les prochaines décades, se soumettre à la volonté des États-Unis. »7 1 - Munich, p. 280, avec sources, dont lettre de Reynaud à Pétain, Vals, 5 avril 1941, SLT, Mornet, II, BDIC. 2 - Exposé des faits, joint à lettre du procureur général près la cour d’appel de Paris à de Menthon, 10 août 1948, BB 18 7143, 8 BL 1686/R, Jean Schmidt, ex-préfet régional Nancy, cour Nancy-Paris, AN. 3 - Patrick Fridenson, « Première rencontre entre Louis Renault et Hitler », Renault-Histoire, juin 1999, p. 13 (8-18). 4 - Détail, Lacroix-Riz, Industriels et banquiers français sous l’Occupation, Paris, Armand Colin, 2013, dont chap. 5-8, et index Lehideux (président de Ford-France, RGPP, Paris, 18 février 1950, GA, F 5, Ford France, APP). 5 - Rapport du Dr Gerstner, 10 septembre 1941, cité in Ministère public contre Ardant, 7 janvier 1948, F12, 9569, AN. Ardant synarque, index Choix, Industriels. 6- Voir son télégramme à Robert Schuman, 18 février 1952, in extenso, Carcan, p. 153156. 7 - Annexe au rapport 556 de Doyen à Koeltz, Wiesbaden, 16 juillet 1941, W3, 210, AN, souligné par moi. Conjoncture (et Bérard, index des op. cit.), Lacroix-Riz, Le Vatican, l’Europe et le Reich de la Première Guerre mondiale à la Guerre froide (1914-1955), Paris, Armand Colin, 2010, chap. 10 ; Industriels ; Carcan, et n. suiv. LE RÉVEIL - N° 848 - OCTOBRE 2018 - 15

LE RÉVEIL DOSSIER

… à l’ère américano-européenne

Le capital financier poursuivit la collaboration jusqu’au bout avec le Reich, collaboration que le grand capital américain de toutes branches, fort engagé sur le continent européen, pratiquait lui-même massivement avec son grand partenaire allemand : les « trusts » américains se jouèrent, au su et au vu de Roosevelt qui avait truffé l’administration de l’économie de guerre de leurs représentants, de l’Enemy Act de décembre 1941 prohibant les relations financières et commerciales avec un belligérant « ennemi »1. Mais il traita simultanément, grands synarques en tête, avec les États-Unis, non seulement en Afrique du Nord (où Robert Murphy, délégué de Roosevelt, préparait le débarquement à Alger même, depuis décembre 1940) mais en France métropolitaine et en bien d’autres lieux, dont l’Espagne franquiste, le Portugal salazariste et la Suisse « neutres ». Le glissement du grand capital français du Blitzkrieg à la Pax Americana s’accéléra après le débarquement en Afrique du Nord 16 - LE RÉVEIL - N° 848 - OCTOBRE 2018

(8 novembre 1942), en vue duquel s’étaient multipliés depuis 1941 les contacts franco-américains en tout domaine, y compris avec les chefs militaires, tous directement associés à la Débâcle. Ce processus multiforme devait aboutir à un statu quo général, excluant de tout droit politique sur l’avenir français non seulement la résistance intérieure, mais aussi de Gaulle, trop rétif aux appétits américains sur les métropoles et les colonies des « Européens » : en témoigna, en novembre-décembre 1942, la spectaculaire affaire Darlan. Dans la course contre la montre contre de Gaulle, conduite via ses amis financiers et militaires français, Washington délégua à Alger, à la veille de l’arrivée de De Gaulle (31 mai 1943), son vieil instrument, Jean Monnet, futur père de l’union européenne à la sauce américaine (son futur « co-père de l’Europe, Robert Schuman, évoqué plus loin, ne « bascula » qu’en 1942) : Monnet devait faire pencher la balance en faveur de Giraud, suc-

cesseur de Darlan, avec l’appui de grands financiers qui avaient depuis les années 1930 opté pour le Reich, tel le chef des huiles Lesieur, le synarque et chef cagoulard Lemaigre-Dubreuil (conseiller en chef et tuteur français de Giraud). L’avenir commercial et financier, tant métropolitain que colonial, fut soigneusement préparé, et le grand capital français s’en accommoda aussi aisément qu’il avait reconnu la légitimité de la revendication allemande d’«  égalité[-supériorité] des droits ». Baudouin, naguère fustigeur du manque d’âme des États-Unis, fut un partenaire précoce de tractations impliquant notamment que le capital américain prît en France la place que l’allemand occupait depuis 1940-1941 (une étape importante en eut lieu à Madrid en juillet 19442). Les « tractations » comptaient d’ailleurs moins, dans ce domaine et dans tous autres, que l’unilatéralisme américain. C’est dès avril 1943 qu’un des « 46 », Yves Bréart de Boisanger grand putschiste de 1940, collaborationniste flamboyant que Vichy avait en septembre 1940 nommé à la fois gouverneur de la Banque de France et président de la délégation économique française à la commission allemande d’armistice de Wiesbaden, artisan majeur, entre autres forfaits, de la remise à la Reichsbank des 200 tonnes d’or que la Banque nationale de Belgique avait confiées en 1939-1940 à sa consœur française) – alerta son conseil général sur « les projets élaborés actuellement en Angleterre et aux États-Unis et relatifs au statut monétaire dont ces deux pays envisage[aie]nt de doter le monde à l’issue de la guerre »3. Régulièrement informé depuis lors par Auboin, il dévoila à la mi-juillet à ses pairs les plans financiers internationaux des États-Unis qui feraient de l’Europe leur annexe financière, commerciale et monétaire et réduiraient à quasi-néant l’influence de

DOSSIER LE RÉVEIL Royaume-Uni sur son ancien pré carré, européen et mondial. Du combat entre « Plans “Keynes” [anglais] et “White” [américain] » le bilan fut officiellement connu à la conférence de Bretton-Woods de juillet 1944. Cette victoire américaine par KO signifiait abandon de toute souveraineté monétaire et commerciale, et hégémonie du dollar dans le commerce international. Qui ignore cette histoire s’interdit de comprendre les misères actuelles de l’Iran par écrasante pression sur tous les partenaires de ce pays. Étaient à (court) termes condamnés à mort 1° les protections douanières qui avaient, depuis la conférence d’Ottawa de juillet-août 1932, sauvé l’empire britannique de la ruine, mais que l’Angleterre emprunteuse avait expli-

citement accepté dès 1941 d’abandonner en signant avec Washington les accords de Prêt-Bail, dont la clause VII prescrivait la « liberté commerciale ») ; et 2° le clearing (commerce bilatéral par compensation) qui avait jusqu’alors préservé le commerce inter-européen. Le commerce international ne se ferait bientôt plus qu’en dollar. Les États-Unis, déchaînés contre le protectionnisme de leurs partenaires, baptisé « autarcie », avaient renforcé le leur depuis la crise et dressé un mur contre les produits fabriqués de leurs partenaires industrialisés. Les candidats «  européens  » au commerce international, pratiquement interdits d’exportation là-bas, corsetés par le « dollar gap » consécutif (comment payer en dollars sans en avoir aupara-

vant acquis ?) seraient entraînés dans une spirale permanente d’emprunts. Nul ne s’étonnera que Jean Monnet, qui haïssait de Gaulle et réciproquement, eût été choisi par le général pour « négocier » en 1944-1945 les emprunts dans lesquels la France, comme toute la sphère d’influence américaine en Europe, s’engagea alors durablement. 1 - Charles Higham, Trading with the Enemy, an exposé of the Nazi-American Money Plot, 1933-1949, New York, Delacorte Press, 1983 (et n. suiv.) 2 - Lacroix-Riz, Les élites françaises, 19401944. De la collaboration avec l’Allemagne à l’alliance américaine, Paris, Dunod-Armand Colin, 2016, Élites 1940-1944, chap. 6-9, dont p. 382-384 sur les entretiens politico-financiers de Madrid, et index Baudouin. 3- Séance Conseil général de la Banque de France, 15 avril 1943, ABDF.

L’engagement définitif dans l’Union Européo-Allemande 1945-1948 : L’ère Bidault L’Allemagne (pour l’heure occidentale seulement) demeurait en 1945 comme après 1918 le pivot de la présence américaine en Europe. L’emprunteur français, qui devait tant aux États-Unis dans le maintien du statu quo socio-économico-politique1, se rallia, plus vite encore après le départ du réticent de Gaulle, aux plans « européens » rendant à l’Allemagne prioritairement relevée joliment qualifiée de locomotive de la « reconstruction européenne ». Ces plans passaient par la liquidation de toutes les contraintes économico-militaires édictées par les accords de Yalta et Potsdam. Les dirigeants européens de l’Ouest n’avaient pourtant pas hâte de se frotter au grand vent de la concurrence internationale (américaine) et à la reconstruction prioritaire de l’Allemagne malgré des déclarations spectaculaires. En France, des progrès notables avaient été en

registrés depuis les accords BlumByrnes du 28 mai 1946, par lesquels la France avait promis son adhésion imminente au « commerce multilatéral » (en dollars), et accepté la mort du cinéma français. Laquelle ne se produisit pas en raison, exclusivement, de la farouche résistance nationale, animée par le PCF et la CGT de Frachon, qui suivit ce coup de tonnerre. Monnet, cautionné par le très blumiste Jean Lacouture, a présenté dans ses Mémoires systématiquement mensongers cet accord calamiteux comme une aide décisive au redémarrage français : La France apurait simplement sa dette de guerre envers Washington sans recevoir un dollar pour son « Plan de reconstruction »2. Dans les premiers mois de 1947, le tapage anticommuniste de « Guerre froide » officiellement née du fameux « discours au Congrès » de Truman (12 mars) cacha l’essentiel : les pays

« alliés » devaient se rallier au plan américain « d’union européenne » intégrant l’Allemagne occidentale. L’ambassadeur de France à Washington (depuis 1945), Henri Bonnet, devenu « américain » en diable, harcelait en ce sens Georges Bidault, ministre des Affaires étrangères MRP resté en poste après le départ de De Gaulle. Bidault consentit à l’indispensable rupture avec l’URSS à la conférence de Moscou de mars-avril, au motif que le vilain Staline aurait abandonné la France sur les réparations en charbon, à la différence des Américains et des Anglais3. Mais, alors que, à Moscou même, Marshall ne lui avait laissé aucune illusion sur la reconstruction prioritaire de l’Allemagne et son coût élevé pour la France, il fallut faire mieux, abdiquer enfin le veto contre la constitution d’une « Europe occidentale » à tête allemande : « le problème allemand » figurant en tête des « préoccupations LE RÉVEIL - N° 848 - OCTOBRE 2018 - 17

LE RÉVEIL DOSSIER de l’Administration » américaine, insista Bonnet, « des propositions françaises sur l’intégration de l’Allemagne dans l’économie européenne seraient les bienvenues […] Il est d’autant plus indiqué d’établir ce plan [européen], et d’autres plus larges qui pourraient suivre, qu’on a tendance au Capitole [siège du Congrès] aussi bien que dans l’Administration, à songer, en première ligne, aux pays où il paraît facile et urgent de dresser un barrage contre l’influence soviétique, Grèce, Turquie, Iran, Autriche, voire Hongrie et Italie, sans parler de la Corée et de la Chine. Il nous appartient de ne pas laisser oublier la France ni d’autres pays d’Europe. »4 Les aspects politiques de cette conjoncture étaient tout à fait séduisants, impliquant, dans le cadre de la « Non Communist Left Policy » (Politique de la gauche non communiste), l’éviction des communistes du gouvernement, qui eut lieu le 4 mai 1947. Elle avait été préparée avec Washington, comme celles du PCB (belge), le 11 mars, puis du PCI (italien), le 13 mai : la coalition MRP-SFIO avait besoin de l’appui américain pour « fiche les communistes à la porte du gouvernement » (« kick the Communists out of the Cabinet) », comme l’avait réclamé en 1946-1947 le poulain de Blum, André Philip, très américanisé depuis 1943 et son séjour à Alger. Socialiste naguère plutôt classé à « gauche », il serait bientôt, sous l’égide du très synarchique Comité des Forges, un des champions les plus tapageurs de l’Union européenne5. Tous les dirigeants ouest- « européens » comptaient également sur ce soutien pour arracher un autre succès majeur, casser le syndicalisme combatif, par scission ou éviction des « rouges » des syndicats non cassés6. En revanche, les « Européens » n’étaient guère tentés par le contenu économique de « l’offre » du secrétaire d’État Marshall, le 5 juin 1947 à Harvard, d’aide américaine à la « reconstruction » de l’Europe : accordée prétendument sans exclusive, elle serait subordonnée à la stricte condition amé18 - LE RÉVEIL - N° 848 - OCTOBRE 2018

ricaine de l’« unification » du continent autour des zones occidentales du Reich libérées de Yalta et Potsdam, faute de quoi Washington ne prêterait plus un dollar7. À la demande expresse des Américains, Bidault accepta d’exclure l’URSS des débats de la « reconstruction européenne » : il boucla l’opération via une réunion tripartite franco-anglo-soviétique tenue à Paris du 27 juin au 3 juillet avec ses homologues Bevin et Molotov, conclue, comme requis, sur le constat franco-anglais du mauvais vouloir « européen » des Soviets. Bidault avala ensuite l’amère pilule de la Conférence des Seize, convoquée aussi à Paris le 12 juillet, la très « européenne » Conférence des Seize liée à « l’offre Marshall », dite « conférence de coopération économique européenne ». Il avait été juste avant dûment averti de la décision américaine de liquidation immédiate des clauses économico-militaires de 1945, agréée par une Grande-Bretagne apparemment transformée en caniche. Le secrétaire américain au Commerce William Clayton, passant par Paris le 9 juillet, richissime chef du plus puissant trust cotonnier des États-Unis, fournisseur du monde en général et de l’Europe en particulier (et auquel le « Plan Marshall » permet-

Jean Monnet et Robert Schuman.

trait d’écouler ses énormes surplus, menacés d’exploser à partir de 1948), félicita Bidault de s’être débarrassé de l’obstacle soviétique de façon « très habile et rapide ». Mais il lui dressa un tableau sinistre des plans américains pour l’Allemagne : entre autres, la France ne toucherait pas un gramme de charbon de la Ruhr à titre de « réparations » (payables en dollars), et Washington, flanqué de Londres, allait rétablir la production houillère et sidérurgique de la Ruhr à son « niveau d’avant-guerre », ce qui serait excellent pour la France et l’Europe, refrain seriné publiquement depuis 1946, à l’ère du secrétaire d’État Byrnes. L’Allemagne occidentale ou la Bizone américano - (désormais si peu) britannique, n’était officiellement pas invitée aux festivités parisiennes, mais on ne parla que d’elle. Les Seize comptaient nombre de « neutres » qui avaient longtemps affiché leur soutien au IIIe Reich, et n’avaient été ni « appauvris » ni détruits par le Reich occupant, mais enrichis par leur commerce avec l’Allemagne, payé en or (notoirement) volé, de la Suède à la Suisse en passant par l’Espagne et le Portugal8. Chacun des Seize, qu’il appartînt ou non à la catégorie des victimes (occidentales) de la guerre, afficha un allant « européen »

DOSSIER LE RÉVEIL démenti par les faits : chaque pays avait présenté les demandes de crédits en dollars correspondant à son programme national de reconstruction et (ou, pour les « neutres ») de modernisation. Leur montant cumulé s’élevait, fin août, à 29,2 milliards de dollars (Allemagne toujours exclue). Washington renvoya Clayton à Paris pour lui faire récrire le « rapport général » de la Conférence9, qui « ne correspond[ait…] pas aux buts que l’on se proposait » et produirait « un très mauvais effet aux ÉtatsUnis ». Les 10 et 11 septembre 1947, il dicta donc aux « Européens » étourdis les « six points » permettant la mise en œuvre du plan américain : « 1 - Préciser et renforcer les termes du chapitre du rapport final consacré à la stabilisation financière et économique intérieure ; 2 - Préciser les engagements que prend chaque pays en ce qui concerne l’exécution de son propre programme de production ; 3 - Renforcer les engagements mutuels pris par les pays participants en ce qui concerne la coopération européenne, la stabilisation intérieure, etc. ; 4 - Préciser le chapitre contenant l’accroissement du commerce extérieur (diminution des restrictions quantitatives et unions douanières) ; 5- Séparer les besoins d’équipement des besoins de matières premières et de produits de consommation ; 6 - Prévoir plus nettement une organisation européenne permanente qui, au cas où l’aide américaine serait accordée, serait chargée d’examiner l’exécution du programme européen. »10 Ce point 6 esquissait l’Organisation européenne de coopération économique (OECE), officiellement fondée le 16 avril 1948, et que la Grande-Bretagne, moins docile sur ses intérêts économiques mondiaux qu’en matière militaro-politico-idéologique, fut accusée de saboter par les « Européens » les plus autoproclamés, dont les Français.

L’impuissance de l’OECE ne devait rien aux Anglais, alors de moins en moins « européens », mais tout à ses tuteurs américains. À commencer par celle exercée sur son chef présumé, la « potiche » Paul-Henri Spaak, ancien gauchiste du PSB droitisé depuis 1935 par ses fonctions ministérielles, et passé de la germanophilie à l’américanolâtrie, et par son secrétaire général, Robert Marjolin, synarque des années 1930 et obligé de Monnet, autrement dit de Washington, plus que jamais depuis la Deuxième Guerre mondiale. Sur ces points, la Direction des Affaires économiques et financières (DAEF) du Quai d’Orsay fut au moins aussi féroce que L’Humanité, décrivant cet ectoplasme comme soumis « à une véritable tutelle américaine » et privé de tous « pouvoirs de contrôle et d’initiative »11. Bidault avait tout accepté de 1947 au printemps 1948, non sans freiner les réalisations effectives d’« union européenne ». Il était toujours poussé en avant par Bonnet (et les « milieux économiques » évoqués plus loin), qui s’enflammait pour les « unions douanières » à tête allemande, et s’alignait sur les déclarations germano-européistes les plus échevelées des Américains. Lesquels se montraient aussi optimistes qu’à l’ère Dawes-Locarno sur la vanité des mesures de sécurité militaire prises en 1945 contre le « danger allemand » et certifiaient la paix garantie par les alliances sidérurgiques et charbonnières que « l’Europe » nouerait autour de la Ruhr. Bidault avait agréé, en février 1948, la capitulation française à la première session de la conférence tripartite de Londres (États-Unis-Royaume-UniFrance) qui officialisa le retour imminent de l’Allemagne (occidentale) à l’hégémonie économique en Europe, Ruhr en tête, sans garantie de sécurité militaire, et pour cause : le plan de remilitarisation des zones occidentales de l’Allemagne avait accompagné d’emblée, depuis la guerre même, celui de sa reconstruction économique prioritaire. Il était représenté à cette conférence

par l’ambassadeur à Londres René Massigli, « apaiseur » de premier plan qui avait aidé à crucifier la Tchécoslovaquie, mais avait en mémoire les couleuvres économico-militaires avalées avant-guerre au nom de la réconciliation franco-allemande, déjà sous la pression anglo-américaine12. En juin 1948, Bidault capitula encore sur la deuxième session, nette sur la récupération imminente par l’Allemagne occidentale de la complète égalité des droits, dimension militaire incluse, et annonçant la jonction de la zone d’occupation française à la Bizone13. Le 8 juin, il comptait se justifier ainsi devant l’Assemblée nationale de « l’accord intervenu [dont il] déplor[ait les] inconvénients » : « à sa place, personne n’aurait obtenu mieux […] Si la France n’avait pas accepté de participer à la nouvelle organisation de l’Allemagne en général et de la Ruhr en particulier, son refus n’aurait rien changé à la décision des Anglo-Américains, qui, dans leur zone, auraient poursuivi les objectifs de leur politique sans plus se soucier de nous. Bientôt la position de la zone française serait devenue insupportable. […] Un veto français aurait eu pour seule conséquence [de jeter] une ombre dans nos relations avec les États-Unis dont nous sommes éconoLE RÉVEIL - N° 848 - OCTOBRE 2018 - 19

LE RÉVEIL DOSSIER miquement tributaires. » Après que Paris eut, aussi vainement qu’à l’habitude, présenté le 9 une note « aux gouvernements anglais et américain pour leur exposer les difficultés qu’il éprouverait à faire ratifier par les Assemblées élues, les accords de Londres », fut annoncée le 14 le probable départ de Bidault, et son remplacement par un autre leader MRP, Robert Schuman14. 1 - Les élites et Le choix de Marianne : les relations franco-américaines de 1944 à 1948, Paris, Éditions Sociales, 1986, réédition à paraître chez Delga, 2018 ou 2019. 2 - Comparer Monnet, Mémoires, Paris, Fayard, 1976, p. 295-300, et Lacouture, Léon Blum, Paris, Le Seuil, 1977, p 533, à Marianne, chap. 2 et « Négociation et signature des accords Blum-Byrnes (octobre 1945-mai 1946) d’après les archives du Ministère des Affaires étrangères », revue d’histoire moderne et contemporaine, juillet-septembre 1984, p. 417-447. 3 - Marianne, p. 111-122, et « La transformation d’un ami en ennemi : l’URSS, le Quai d’Orsay, Washington et la presse entre l’alliance de guerre et la guerre froide, 1941-1948 », in Jean Sagnes, dir., Pratiques et cultures politiques dans la France contemporaine. Hommage à Raymond Huard, Montpellier, Université Paul Valéry, 1995, p. 126-128 (111-149). 4 - Tél. 1251 de Bonnet, Washington, 18 avril 1947, CE 44, A229, volume consulté avant classement définitif (VCCD), archives du ministère des Affaires étrangères (MAE).

Citation du Général de Gaulle.

20 - LE RÉVEIL - N° 848 - OCTOBRE 2018

5 - Citation, Tél. 851.00/4-347 de Caffery, Paris, 3 avril, Foreign Relations of the United States, 1947 vol. III, p. 696 ; Lacroix-Riz, Marianne, p. 116-122, et « Léon Blum et la pratique du pouvoir en 1936 et 1946 », http :// www.historiographie.info/actlblum.pdf ; Edward Rice-Maximin, “The United States and the French Left, 1945-1949 : the View from the State Department”, Journal of Contemporary History (JCH), vol. 19, 1984, p. 729774. Philip, index Élites et Carcan. 6 - Réf. de la n. 17 ; « Du bon usage de la “politique de la gauche non communiste” », chirm, n° 30, 1987, p. 75-104 ; « Autour d’Irving Brown : l’AFL, le Free Trade Union Committee, le Département d’État et la scission syndicale française (1944-1947) », le mouvement social, avril 1990, p. 79-118 ; « La scission de 1947 (1943-1947) », in Pierre Cours-Salies et René Mouriaux, éd., L’unité syndicale en France, 1895-1995, Paris, Syllepses, 1997, p. 31-50 ; Impérialismes dominants, réformisme et scissions syndicales, 1939-1949, Montreuil, Le Temps des cerises, 2015 et, essentiel, Anthony Carew, Labour under the Marshall Plan, Manchester, Manchester University Press, 1987, et bibliographie Carew, http ://www. historiographie.info/actlblum.pdf 7 - « Libération » confirmée par les consignes d’occupation américaines de juillet 1947 levant les limites de la production industrielle, notamment charbonnières et métallurgiques, de la Bizone. Plan Marshall et ses conditions, Marianne, chap. 3-5 ; Actes du Colloque Le Plan Marshall et le relèvement économique de l’Europe, Imprimerie nationale, Paris, 1993, et « Réflexion sur un ouvrage récent (1992) », articles Cahiers d’histoire de l’institut de recherches marxistes, n° 38-39,

1994 (critique de Gérard Bossuat, L’Europe occidentale à l’heure américaine. Le Plan Marshall et l’unité européenne 1945-1952, Complexe, Bruxelles, 1992), http ://www.historiographie.info/bossuat.pdf. 8-G unnar Adler-Karlsson, Western Economic Warfare 1947-1949. A Case Study in Foreign Economic Policy, Stockholm, 1968 ; Lacroix-Riz, L’économie suédoise entre l’Est et l’Ouest 1944-1949 : neutralité et embargo, de la guerre au Pacte Atlantique, Paris, L’Harmattan, 1991 ; « Plan Marshall et commerce Est-Ouest : continuités et ruptures (cas français et perspective comparative) 1945-1952 », I et II, Études et Documents, t. 4, 1992, p. 415-448 et 448-480 ; III, Actes du Colloque, Imprimerie nationale, Paris, 1993, p. 650-683 ; « Les États-Unis entre la Suisse et l’Allemagne pendant la IIe Guerre mondiale : antinazisme ou primat des affaires ? », in Guex Sébastien, éd., La Suisse et les Grandes puissances, 1914-1945, Genève, Droz, 1999, p. 141-184. 9 - New York Times, 26 et 28 août 1947. 10 - Tél. Bidault à Bonnet (Washington) et Massigli (Londres), Paris, 12 septembre 1947, MAE, A.22.9. 2 C II, VCCD, souligné par moi. 11 - Note DAEF pour Bidault, 28 mai 1948, MAE, A.22.9. 2 C IV, VCCD. Sur CharlesHenri Spaak, Choix, index. 12 - A spects militaires, Carcan, p. 102-104, dont n. 1 et 2, p. 104. 13 - Y 1944-1949, 300-309, conférence tripartite, Londres, février-juin 1948, MAE. 14 - RG de la Préfecture de police, 8, 9 et 14 juin 1948, GA, B 8, Georges Bidault, Archives de la PP.

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LE RÉVEIL VOS DROITS

Quelques avancées… mais si peu ! Après tous ces rendez-vous avec les représentants du Secrétariat d’Etat aux Anciens Combattants et Victimes de Guerre, Madame Darrieussecq (Secrétaire d’Etat auprès de Madame la Ministre des Armées) informe dans un communiqué récent et afin de respecter les engagements du Président de la République, que le 1er Ministre a décidé d’attribuer dans le projet de Loi de Finances pour 2019 la carte du combattant aux militaires présents en Algérie, après la fin de la guerre entre juillet 1962 et juillet 1964. Certes le monde ancien combattant a gagné une première bataille, mais n’a pas encore gagné la guerre. Ne crions pas victoire trop tôt, car il reste de nombreuses demandes non encore satisfaites dont voici une liste approximative. - Création d’une commission tripartite sur l’évolution du point de pension militaire d’invalidité (PMI) : la demande sera présentée… mais la date est régulièrement reculée. - Bénéfice de la campagne double à chaque jour de présence au titre de la guerre d’Algérie et des combats Tunisie-Maroc ! Avis réservé car ce dispositif ne concerne que les fonctionnaires et assimilés (est-ce une raison valable !!) - Attribution d’une demi-part fiscale pour les veuves (conjoints survivants !) d’anciens combattants décédés avant 74 ans : avis défavorable. - Indemnisation des orphelins de guerre et pupilles de la Nation : avis défavorable – coût budgétaire considérable (toujours le même motif !) - Attribution du titre de reconnaissance de la nation (TRN) aux réservistes participant à « sentinelle » : Avis réservé. Il existe encore bien d’autres de22 - LE RÉVEIL - N° 848 - OCTOBRE 2018

mandes mais peut-être moins prioritaires. Enfin une bonne nouvelle concernant la suppression des juridictions des pensions en faveur des juridictions administratives. Tout en regrettant et en continuant à condamner fortement cette transformation qui ne manquera pas de léser les droits des Anciens Combattants, les amendements retenus par le sénat concernant le vote de cette loi ont été retenus par l’Assemblée nationale à savoir : - Tribunal administratif composé de trois magistrats et non plus d’un juge unique - Possibilité d’appel des jugements rendus devant les cours administratives d’appel et non plus obligation d’aller immédiatement devant le Conseil d’Etat - Débat contradictoire oral devant les juges après avoir bien entendu déposé des mémoires écrits. - Les litiges faisant l’objet du présent transfert relèvent du tribunal administratif dans le ressort duquel est

situé le domicile du demandeur lors de l’introduction de sa requête. - S’agissant des dossiers actuellement perdants devant les anciennes juridictions des pensions, ils seront reversés aux tribunaux administratifs et le tribunal administratif compétent sera celui dont le ressort territorial est identique ou se rapproche le plus du ressort territorial ou du siège du tribunal des pensions concernées. - S’agissant du reversement des cours régionales des pensions aux cours administratives d’appel, il sera nécessaire d’établir une clé de répartition entre les 32 cours régionales des pensions et les 8 cours administratives d’appel. Malheureusement il n’y aura que l’avenir pour nous dire comment toutes ces transformations vont fonctionner… mais ne perdons pas courage les anciens combattants ont vécu des épreuves bien pires !!! L’ARAC sera toujours présente pour surveiller et informer… et se battre si besoin est. JTA

VOS DROITS LE RÉVEIL

Compte-rendu de la réunion au Ministère de la Défense du 8 octobre 2018 Cette réunion à laquelle étaient invitées les associations d’Anciens Combattants, dont l’ARAC, était prévue pour expliquer et discuter de cette nouvelle procédure le «  RAPO  » (recours administratif préalable obligatoire) devant la commission des recours des pensions militaires d’invalidité et des droits annexes. Observations de l’administration Deux décrets d’application ont déjà été pris et un très important concernant la collégialité du Tribunal administratif (3 juges) et la possibilité de faire appel de ces jugements de première instance devant les cours administratives d’appel. Les demandes des intéressés devront être faites et traitées par la sous-direction des pensions, puis examinées grâce au « RAPO » par la commission des recours des P.M.I. et des droits annexes, et enfin envoyées devant le Tribunal administratif en cas de rejet. L’instruction de la demande initiale sera plus rapide car il n’y a plus de constat provisoire. A la suite de cette demande existent deux possibilités : - notification au demandeur de la transmission de son dossier de pension au service désigné par le ministre chargé du budget pour liquider et concéder la pension ou - décision de rejet notifiée à l’intéressé avec tous les renseignements des délais de recours et du tribunal compétent ou - si le silence de l’Administration pendant 4 mois valant rejet de la

décision, saisine par le « RAPO » de la commission. Cette phase de la procédure est considérée comme une phase pré-contentieuse. Cette commission est unique et siégera à l’Institution nationale des Invalides à Paris. L’intéressé aura le droit d’être auditionné et accompagné, mais pas d’être représenté. Si la décision de la commission n’est pas favorable à l’intéressé, celui-ci devra alors se pourvoir devant le Tribunal administratif. L’Administration éditera une banque de jurisprudence, et les tarifs des experts ont été élevés à cent euros pour expertise. L’Administration, sur demande des associations a promis d’éditer un petit guide concernant cette nouvelle procédure. Enfin le secrétaire général a informé qu’une visite du Tribunal Administratif de Paris serait programmée pour le 29 novembre 2018. Remarques et questions des associations dont l’ARAC L’ARAC a fait remarquer que le silence de l’Administration pendant 4 mois valant rejet devrait être « inversé » : à savoir que le silence de l’administration pendant 4 mois vaudrait acceptation de la demande. La réponse a été « cinglante » : non il n’en est pas question. L’ARAC a fait remarquer que rien n’était mentionné quant au rejet par le silence de l’administration (délais de recours – tribunal territorialement compétent). La réponse de l’Administration a voulu être rassurante et a assuré que cette décision sera noti-

fiée aux intéressés avec tous les renseignements concernant les délais, la forme du recours et le Tribunal compétent. Ce détail sera à surveiller de près car pour le moment rien n’est écrit à ce sujet. Demeure un problème très important que la réunion du 8 octobre n’a pas résolu. Il s’agit de la communication du dossier de l’intéressé détenu par le centre de La Rochelle. Aucune réponse positive n’a été faite à ce sujet. Les demandeurs de pension pourront être auditionnés par vidéo-conférence si leur domicile est éloigné ou en dehors du territoire national. Les associations ont fait remarquer qu’il existe un pouvoir exorbitant du Président de la commission et du rapporteur général, lesquels sont seuls aptes à solliciter une expertise médicale. En effet la composition de cette commission fait place large aux militaires de carrière, aux hauts fonctionnaires du ministère de la Défense… et enfin un pensionné. En réalité aucune modification n’a été à ce jour apportée, malgré les observations et demandes des associations. « Cerise sur le gâteau » : la commission examinerait 40 à 50 dossiers par séance. Cette précision a provoqué un tollé général. Comment assurer dans ces conditions l’examen de chaque dossier !!! Attendons la publication du petit guide, mais il est certain que cette nouvelle procédure ne semble pas être en faveur des pensionnés. Le combat continue !!! JTA LE RÉVEIL - N° 848 - OCTOBRE 2018 - 23

LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

Ille et Vilaine (35) « Nous sommes toujours les enfants de 1918 ! » Après la vidéo locale sur ce terrible conflit et la création de l’ARAC, Georges Ploteau a rappelé quelques dramatiques chiffres mondiaux, nationaux et locaux pour rappeler l’ampleur de cette tragédie.

Avec notre ami historien et conférencier Bruno DWRESKI, l’ARAC d’Ille-et-Vilaine a lancé le débat sur le 100e anniversaire de l’Armistice de 1918 à l’Espace Ouest-France.

Dans son exposé passionnant et lors du débat Bruno DWRESKI, rappela que cet armistice n’amena malheureusement pas la Paix, mais une nouvelle reconstruction des grandes puissances mondiales d’où sources de conflits, de guerres meurtrières qui ensanglan-

tèrent le 20e siècle et demeurent toujours aujourd’hui, 100 ans après. Le journal Ouest-France a particulièrement retenu, qu’entre autres : « La guerre en Syrie, c’est l’enfant direct de la première guerre mondiale issu du charcutage du Moyen-Orient à travers les accords Sykes-Picot. » • Pour suivre le début de la conférence : https://www.ouest-france.fr/bretagne/ rennes-35000/rennes-en-1918-ily-avait-encore-23373-morts-parmois-6008470

Soissons (02) Quatre médailles pour les anciens combattants Dimanche 26  août, place FernandMarquigny, le 74e anniversaire de la Libération de Soissons a été célébré, en présence des anciens combattants et des élus. Une cérémonie au cours de laquelle le maire Alain Crémont a remis la médaille d’argent de la ville à deux bénévoles d’associations patriotiques : Claude Boulanger, 80 ans. En retraite, il se consacre à la cause des anciens combattants, au sein de la Fédération nationale des Anciens Combattants de l’Afrique du Nord. Electromécanicien de métier, Jean-Noël Grébert, 69 ans, a effectué son service militaire au Liban et en Afrique centrale, au Tchad. Il préside l’Association

républicaine des Anciens Combattants et Victimes de Guerre (ARAC) de Soissons. Dans la nuit du 27 au 28 août 1944, les troupes alliées appuyées par les Forces françaises de l’intérieur progressent en direction de Soissons, libérant sur leur passage les villages de l’Aisne. En coulisses, les résistants soissonnais préparent leur arrivée. Dans la fin d’après-midi du 28 août 1944, les premiers chars du 7e corps de la 1re armée américaine pénètrent dans Soissons. Le 19 août 1944, par le sacrifice et l’abnégation, la ville est délivrée. Ils sont nombreux, les résistants à s’être illus-

Les Anciens Combattants se sont réunis pour cet évènement patriotique.

trés par leurs actes à Soissons et dans le Soissonnais. Une pensée pour Raymonde Fiolet, figure incontournable de la Résistance. Une pensée aussi pour Messieurs Bak, Brossard, Malheurty, Obrier et bien sûr la comtesse de la Rochefoucauld. Le rôle capital des Soissonnaises dans la Résistance est salué.

Rectifications dans l’article sur la refonte du code des P.M.I. paru dans le Réveil des Combattants de juillet-août 2018 1 – La refonte du code des PMI 6e paragraphe – 4e ligne, il faut lire : « avant de recevoir une réponse » et non une personne. 8e paragraphe – 2e ligne et suivantes : … « si ce n’est encore pour faire croire que les PMI (pensions militaires d’invalidité) versées sont une des causes du déficit budgétaire du pays et continuent à l’être ». 2 – Maintien des droits acquis 24 - LE RÉVEIL - N° 848 - OCTOBRE 2018

5e paragraphe – 4e ligne « les juridictions administratives (et non administrations). 10e paragraphe – 4e ligne « dans les autres procédures pendantes devant les juridictions administratives (et non précédentes). 3 – Que de déceptions Avant dernier et dernier paragraphe « comment invoquer un tel motif » et non révoquer. « comment invoquer un tel motif » et non révoquer.

VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

Allier (03) Ille et Vilaine (35) pour la Paix à Rennes - Le Les camarades de l’ARAC ont marché pour Marche Blosne - Le 22 septembre 2018 la Paix

Dans le cadre de la Journée Internationale de la Paix, à l’appel du collectif national « En marche pour la Paix. Trois rendez-vous avaient lieu dans l’Allier le samedi 22 septembre. Claude Guillemin vice-président du comité départemental de l’Allier et Christian Bertrand secrétaire Départemental de l’ARAC ont assisté à celui

de Moulins aux côtes des camarades du PCF et de l’UL CGT. Les intervenants ont rappelé que la Paix c’est la convergence de nos aspirations et de nos luttes pour les droits humains « installer la Paix ne signifie pas seulement déposer les armes. La paix véritable passe en effet par la défense des droits de la personne pour toutes et tous. C’est pourquoi la Journée Internationale de la Paix est placée cette année sous le thème suivant : Le droit à la Paix, 70 ans après l’adoption de la déclaration universelle des droits de l’homme ».

Sarthe (72) 22 septembre – Lavernat - A l’initiative de Jean-Philippe Renaudin, adjoint de Lavernat, l’ARAC 72 a présenté l’expo 14/18 et participé à la Fête de la Paix, à la marche et la plantation de l’arbre pour la paix.

Saône et Loire (71) Deux journées à VERDUN pour les amis de l’ARAC (extraits) A l’initiative de la section de l’ARAC Saint Vallier de l’ARAC, 40 habitants du Bassin Minier se sont rendus sur le site de Verdun les 6 et 7 octobre. Au programme, le champ de bataille de la rive droite avec la visite du Fort de Douaumont poursuivie par celle de l’Ossuaire, qui abrite les restes de 130 000 soldats et qui domine la nécropole nationale avec ses milliers de tombes. La visite s’est continuée au Mémorial de Verdun, musée dédié aux combattants français et allemands et bénéficiant de toutes les techniques modernes muséographiques. Le lendemain, la visite de la Citadelle souterraine de Verdun. Tous les participants, ont été très émus par l’horreur de cette bataille de 300 jours et 300 nuits. Au-delà de la nécro-

pole nationale avec ses 16 000 croix, les arbres ont repoussé mais cet espace reste encore un immense cimetière avec des corps sans sépulture, broyés par les milliers d’obus qui s’abattaient chaque jour sur les combattants. Les responsables de l’ARAC ont tenu à rappeler les objectifs actuels de l’association. Reprenant les mots d’Henri Barbusse « Guerre à la Guerre, ils ont souligné la nécessité de s’engager dans la lutte pour la Paix. A Paris, le 21 avril dernier l’ARAC a organisé des Etats Généraux de la Paix qui sont à poursuivre localement. Une carte postale à envoyer au Président de la République a été proposée aux participants, carte qui se conclue notamment par cette exigence : « Que la France, conformément à ses valeurs républicaines, joue un rôle indépendant et efficace par le respect de la souveraineté des peuples et la construction de la Paix. » Un grand merci aux organisateurs, Raymond REY, président de la section de Saint Vallier de l’ARAC et à la Secrétaire Christine LAPRAY.

Velaux (13) Le dimanche 07 octobre la section ARAC de Velaux comme chaque année a rendu hommage à son père fondateur Henri Barbusse, après lecture de sa biographie, un dépôt de gerbes a été effectué par M. le Maire de Velaux Jean-Pierre Maggi et pour l’Arac par Pierre Ballestrieri et JeanClaude Carlo président et trésorier de la section et de Patrick Saintenoy Président Départemental. Signalons la présence des Porte-drapeaux, des sections ARAC avoisinantes, de la Gendarmerie, des Pompiers, du Comité feux et forêts et de la population. Cette cérémonie s’est achevée par le verre de l’amitié.

LE RÉVEIL - N° 848 - OCTOBRE 2018 - 25

LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

Pyrénées-Orientales (66) La paix, pour sauver la planète Aux quatre coins de la planète les conflits ouverts se multiplient. Au Moyen-Orient, Afghanistan, Irak, Syrie, Libye… Depuis 1990 les armées occidentales ont fait 4 millions de morts civils musulmans entraînant : Violations des droits de l’homme et catastrophes humanitaires poussant des peuples entiers à fuir leur pays. La souveraineté des peuples et des nations, leur droit à l’autodétermination sont constamment remis en cause. La course aux armements est relancée. La conception de la société fondée sur la domination de l’impérialisme de la finance, par sa domination et la re-

Debats spectacles expositions infos sur le site

www.ville-bonneuil.fr 26 - LE RÉVEIL - N° 848 - OCTOBRE 2018

cherche de faire toujours plus de profits sont les plus grands pollueurs de la planète, provoquant les inégalités, les servitudes des uns pour assurer aux plus riches le pouvoir. Des nations s’arrogent le droit d’imposer leur loi. Nous ne pouvons l’accepter. Le respect de notre terre, de la nature, passe par l’arrêt de toutes les guerres. Exigeons le retrait de la France de tous les foyers de guerre Exigeons de la France la signature de la résolution de l’ONU visant à interdire l’utilisation et la prolifération des armes nucléaires. Que la France se retire de l’OTAN et agisse pour sa dissolution. Que la France, conformément à ses valeurs républicaines, joue un rôle indépendant et efficace par le respect de la souveraineté des peuples et la construction de la paix. ARAC 66 Président Départemental : Daniel Baillette « Les Amis du Maquis Henri Barbusse » : Président Etienne Mas

Saint-Malo (35) Les marches pour la Paix - Porte Saint Vincent à Saint Malo. 40 personnes + distribution tracts aux passants + Pétition Mvt Paix sur les armes nucléaires vers les élus de Saint Malo. Georges Ploteau ARAC 35

Saint-Martin-du-Var (06) Quarante participants, anciens combattants, ATM, des membres de l'Arac, des amis invités, ont participé à la sortie annuelle dans le petit hameau de Rousillon sur Tinee, arrière-pays niçois. Une cérémonie au monument aux morts avec dépôt de gerbe en présence d'élus locaux, du président de la Section locale (ACPDG/CATM), un apéritif d’honneur et un banquet fraternel, très apprécié fut le programme de cette belle journée de fin d’été, située dans le cadre de la commémoration des cent ans de la grande guerre de 1914 1918. Merci à tous les participants Le Président de Section Alain Schiazza

VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

Allonnes (72) La section de l’ARAC d’Allonnes mise à l’honneur le 21 septembre Dans le cadre des festivités misent en place par la ville d’Allonnes, autour de la culture de Paix, le prix « culture de paix Yvon Luby » nom de l’ancien maire et camarade (disparu récemment) membre de l’ARAC, a été décernée à la section locale de l’ARAC. Ce prix culturel d’un montant de 1 500 euros a été remis, par le maire, notre camarade Gilles Leproust aux représentants de la section devant 300 personnes au cours d’une soirée festive sur la paix, qui a rassemblée pas moins de 500 personnes. C’est avec beaucoup d’honneur que

nous avons reçu ce prix, en rappelant toutes les actions que nous avons menées et menons sur le territoire, bien au-delà de la section : Nous avons rappelé, à cette occasion dans notre discours, l’action nationale de l’ARAC sur l’initiative des états généraux du 21 avril et avons donné lecture, de la carte pétition.

Tombola de l’ARAC 2018 Les numéros gagnants La voiture est gagnée par le département du Lot - N° 42045 ALLIER Senseo : 01007 Bon cadeau 50 € : 00595 ALPES-MARITIMES Bon cadeau 50 € : 01517 Appareil à raclette : 01543 ARDECHE Ordinateur portable (N° en attente) Jeu de couteaux (N° en attente) 3 Bons cadeau 50 € (N° en attente) AUDE Bon cadeau 50 € : 01959 BOUCHES-DU-RHONE Senseo : 02077 COTES-D’ARMOR Appareil à raclette : 7593 Bon cadeau 50 € : 7777 FINISTERE Jeu de couteaux : 8557 HAUTE-GARONNE Ordinateur : 3159 Appareil à raclette : 20888 Bon cadeau 50 € : 304 – 3453 – 3259

GIRONDE Ordinateur : 9829 Bon cadeau 50 € : 9593 ILLE-ET-VILAINE Bon cadeau 50 € : 5440 LOT-ET-GARONNE Jeu de couteaux : 3937 MOSELLE Appareil à raclette : 11855 Bon cadeau 50 € : 11723

Merci à tous NORD Bon cadeau 50 € : 7043 PUY-DE-DOME Senseo : (N° en attente) RHONE Bon cadeau 50 € : (N° en attente) SAONE-ET-LOIRE Senseo : 13850 Bon cadeau 50 € : 14299 PARIS Bon cadeau 50 € : 15115

VOSGES Bon cadeau 50 € : 106781 ESSONNE Senseo : 17380 Appareil à raclette : 17861 Bon cadeau 50 € : 18179 Bon cadeau 50 € : 17107 VAL D’OISE Bon cadeau 50 € : 19551 NATIONAL (99) Jeu de couteaux : 4240 ORMCM Ordinateur : 23136 (21) Jeu de couteaux : 22885 (63) Bon cadeau 50 € : 48139 (24) Bon cadeaux 50 € : 10676 (03) INDIVIDUELS Ordinateur : 31436 (94) Bon cadeau 50 € : 23613 (13) Bon cadeau 50 € : 34208 (99) Bon cadeau 50 € : 33695 (02) Bon cadeau 50€ : 40556 (68) Bon cadeau 50 € : 40853 (42)

Val de Marne (94) Samedi 29 septembre dans les jardins du siège départemental de l’ARAC 94 a eu lieu l’hommage annuel pour Henri Barbusse. Patrick Staat, secrétaire général national a rappelé l’actualité des écrits et de la pensée de Barbusse à un moment où l’humanité devrait tirer les leçons de l’histoire, tellement sont importants les risques de guerre. Ce combat pour la paix mérite l’attention de chacun et chacune, il y va de l’avenir des générations futures. Loïc Damiani, maire-adjoint et Claude Mallerin, conseiller municipal représentaient la municipalité de Fontenay-sous-Bois. Dans la matinée, les responsables de l’ARAC 94 ont échangé sur l’activité de notre association et les initiatives à venir et dressé un plan de travail. Val de Marne (94)

Nos peines n DORDOGNE (24) Bergerac : René DUVAL n LOIRE ATLANTIQUE (44) Rezé : Mme Marie-Henriette THIBAUD, combattante pour la Paix. n MARNE (51) Reims : André PETIT, AC ATM n NIEVRE (58) Fourchambault : Robert CERF n OISE (60) Nanteuil le Haudouin : Daniel BOURGOIS, AC ATM. n HAUTES-PYRENEES (65) Soues : Georges HANDAYE, 81 ans, AC ATM. n PARIS (75) Isolés : René GAUDEMER, AC 39-45 n ESSONNE (91) Igny : Mme Marcelle LENOIR

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LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

Aix-en-Provence (13)

Marseille (13)

La section de l’ARAC d’Aix en Provence en partenariat avec le groupe Gavroche Ferrer de la Libre Pensée d’AIX, présente en novembre une exposition : les “Fusilles pour l’exemple”. Nous organisons un débat sur le même thème le samedi 3 novembre. Exposition et débat au centre ADIS les Amandiers à Aix en Provence. Pour la section d’Aix Serge Lejeune

Jeudi 27 septembre 2018 gare St Charles à Marseille. Cérémonie en hommage aux 103 cheminots victimes de la répression lors de la 2° guerre mondiale. A l’occasion de la sortie du livre mémorial et de l’exposition les cheminots dans la résistance, organisé conjointement par le CE des cheminots, la direction de la SNCF, et l’institut d’histoire sociale des cheminots CGT. Le livre mémorial a été confectionné sous la maîtrise de l’historien Robert Mencherini qui redonne un visage à ces 103 cheminots victimes de la répression sur les 497 de la région morts pendant la dernière guerre, qui au travers de leurs sacrifices sont l’honneur de la SNCF et de la France. Un dépôt de gerbe a eu lieu au monument aux morts de la gare St Charles, après diverses interventions et en présence de l’ANCAC et de l’ARAC avec leurs drapeaux et représentés par Michel Caccioti ancien résistant, Patrick Saintenoy Président Départemental ainsi que Eve Schmit de l’ARAC 13. Patrick Saintenoy

Gironde (33) A l’appel du collectif national “ON MARCHE POUR LA PAIX” l’ARAC Gironde a participé à cette manifestation le samedi 22 septembre à 11 h à Bordeaux. Notre président départemental Régis Saphores a pris la parole pour l’ARAC 33. Le cortège s’est rendu devant le Grand Théâtre où les dernières interventions furent faites par les différentes associations présentes. Voici les points les plus importants qui furent dénoncés : - Scandalisés par l’augmentation incessante des dépenses militaires et dire non à l’OTAN, - Indignés de savoir que seulement 5 % des dépenses militaires mondiales pendant 10 ans permettraient de résoudre les principaux problèmes de l’humanité (alimentation en eau, faim, analphabétisme, maladies…), - Conscients que la guerre conduit au chaos et engendre des monstruosités dont sont victimes les populations civiles jetées sur le chemin de l’exil… - Scandalisés des décisions prises en France et dans le monde d’augmenter les dépenses consacrées à la production de nouvelles armes nucléaires inconciliables avec l’aspiration d’une culture de la Paix. Alain Ardiley

Marche pour la paix.

28 - LE RÉVEIL - N° 848 - OCTOBRE 2018

Saint-Marcel (13) Lundi 24.09.2018. Dans le cadre du centenaire de la fin de la 1re Guerre Mondiale, l’ARAC de St Marcel labellisée par le département des Bouches du Rhône, organisait dans le cadre du devoir de mémoire sa première visite de lieux de mémoire. C’est en car qu’une cinquantaine d’élèves du collège François Villon de Marseille, accompagné de leur proviseur M. Santini et de leurs professeurs d’histoire qu’a commencé la visite par une projection d’un petit film retraçant le pourquoi de la guerre et ses conséquences, visite ensuite de la crypte du cimetière St Pierre et divers monuments et endroits symboliques. Visite guidée et commentée par M. Chantal Champet, et en présence de M. Paul Roubin président de la section ARAC de St Marcel, Maurice Rey représentant le département des Bouches du Rhône, Alain Neymeth, conseiller municipal, Michel Caccioti président d’honneur ARAC 13, de Patrick Saintenoy président départemental et de Madame Eve Schmit de l’ARAC. Lundi 1er octobre ce sont 2 cars qui accompagneront 80 collégiens de la ville d’Aubagne pour une nouvelle visite. Encore bravo à tous. Patrick Saintenoy

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Sig

Édité par le Conseil départemental du Val-de-Marne - Direction de la communication/studio graphique - Juin 2018.

e n r a m e d l a v sur n o i t i t é p a l nez

LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

Alpes-Maritimes (06)

Vaucluse (84)

La 4e journée du monde combattant organisée par le Conseil Départemental 06 s’est déroulée comme chaque année au Fort de la Drète. Une délégation des adhérents de l’ARAC 06 était présente. Après les discours des autorités, le repas a réuni environ 300 membres des associations des anciens combattants à l’intérieur du fort

Le comité départemental de l’ARAC du Vaucluse, est heureux de son assemblée générale de rentrée. D’autant plus que l’ordre du jour consistait à remobiliser l’ensemble des camarades à l’activité à partir des décisions du 56e congrès national du centenaire de l’ARAC. Notre objectif : savoir amplifier plus que jamais notre combat pour la paix dans le monde et le respect des peuples dont notre action pour la souveraineté nationale, européenne, internationale. Ce qu’a rappelé notre président Jacques Goutorbe, dans le rapport d’ouverture et d’activité suivi d’un débat fructueux. Il a appelé à l’action collective avec souci de mobilisation, d’amélioration du fonctionnement de nos sections, du renforcement tant en quantité, qu’en qualité de nouveaux adhérents de toutes générations. Sans céder sur nos principes et nos valeurs, ainsi assurer notre présence sur tous les terrains, pour la défense de nos droits (ACVG), pour l’amitié, pour la mémoire et pour la paix. « N’oublions pas que la nature a horreur du vide. Qu’à nouveau le populisme, le racisme, le fascisme est à nos portes, sans oublier la politique destructive de Macron. Il nous revient l’honneur d’avoir la responsabilité d’être les héritiers de centaines d’actions, de luttes, souvent aux prix de sacrifices et de souffrances exemplaires. Alors, ensemble, continuons, comme eux, à agir pour une ARAC forte, pour la paix, pour une France républicaine, démocratique, souveraine », nous rappelle Jacques Goutorbe.

Loiret (45) Le comité départemental du Loiret de l'Arac a rendu hommage au cimetière Vieilles Maisons à Georges Seguy, décédé en 2016.

30 - LE RÉVEIL - N° 848 - OCTOBRE 2018

VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

La Parole à la Résistance avec Béatrice DÉTIVAUD et Pierre LOUTY

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Vaucluse (84) 22/09/2018 - Remise de 2 médailles à M. Mohamed Azzouz. 1 médaille du centenaire de l’ARAC et 1 médaille porte-drapeau de l’ARAC de Carpentras par Martin Joël en présence de René Berbezier, trésorier, Jacques Goutorbe, président, membre du Bureau National, Daniel Large, Vice-président et Lucien Larguier, président d’honneur.

et gratitude. Au moment où le Président de la République Française reconnaît les effets inhumains du colonialisme, en cherchant la voie de la réconciliation avec l’Algérie. »

« Chers Camaradées et ami(e)s, En saluant notre assemblée témoignant de la vitalité de l’ARAC, mais qui cependant a toujours besoin de forces nouvelles dans ses rangs, n’oublie pas celles et ceux qui par fidélité ont participé à pérenniser les valeurs humaines. C’est pourquoi en tant que dernier secrétaire de notre comité de Carpentras avec notre porte-drapeau, le camarade Mohamed Azzouz ici présent pour recevoir la médaille nationale de l’ARAC, notre association et la médaille de porte-drapeau. Permettez-moi de lui dire merci pour son dévouement en portant notre drapeau depuis plus d’une décennie. Tu as vécu ta jeunesse en Algérie, alors département français, dans une période dramatique pour le peuple. Tu as traversé cette guerre d’Algérie avec la vie et la mort comme chaque personne concernée face à la réalité historique, entraîné par le courant, pour vivre sur le sol de la France métropolitaine avec ton épouse en fondant une famille avec de beaux enfants. C’est l’une de tes filles Nadia qui nous a conduits à notre assemblée : merci pour ta gentillesse Nadia. Le temps est porteur de mémoire aussi. Que notre ami Azzouz soit de ceux que l’on se souviendra avec affection

LE RÉVEIL - N° 848 - OCTOBRE 2018 - 31

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