BERLIN ARME SON ARMÉE
1914-1918 VERDUN
ETAT D’URGENCE DES VIES BASCULENT
Février 2016 - N° 821 - 5 €
La France, pays de Voltaire et de Rousseau voit la liberté s’éteindre en toute sécurité
Message de l’ARAC
19 mars 2016 54e Anniversaire du « 19 mars 1962 » Pour un 19 mars, plus que jamais, jour de mémoire, de Paix et d’Amitié Il y a 54 ans se terminait la dernière guerre coloniale menée par la France. Il y a 54 ans, après les accords d’Evian du 18 mars, signés par le gouvernement français et le Gouvernement Provisoire de la République Algérienne, le cessez-le-feu était proclamé, le 19 mars 1962, acté massivement par le peuple français lors du référendum du début avril. En cette journée commémorative, aujourd’hui reconnue officiellement comme « Journée Nationale du Souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc » fruit de 50 ans d’actions communes des associations d’Anciens Combattants et Victimes de Guerre, les plus clairvoyantes, nous n’oublierons jamais ces huit années de souffrance et de deuil subis par deux peuples dont les Histoires étaient, sont et seront toujours solidaires. Les peuples français et algériens jours cicatrisées de ce drame vécu Mais, à la mémoire, doit battre ceux qui entretiennent encore notre présent (raxénophobie, réhabilitation etc…) pour mieux aller d’amitié et de coopération entre la France et l’AlgéCar il est plus que temps, passé, qu’un traité de paix et la situation, les rapports entre majeur serve de socle à une noucoopération économique et cultumisère et son terreau, qui constituent lences ensanglantant le monde.
souffrent encore de blessures pas toupar nos deux pays. s’ajouter la volonté de comles séquelles empoisonnant cisme, haine, violence, des criminels de l’OAS de l’avant vers un avenir mutuellement avantageuse rie. que chacun assume son d’amitié vienne régulariser nos deux pays. Que cet acte velle politique de solidarité, de relle, seule capable de combattre la les racines des terrorismes et des vio-
Enfin, nous exigeons l’abrogation de la loi du 23 février 2005 justifiant le rôle colonialiste de la France au service des enjeux géopolitiques de la finance… Dans la foulée, il y a lieu d’obtenir l’abrogation, du décret fixant au 5 décembre de chaque année « une commémoration », sans rapport historique, avec le cessez-le-feu qui a permis la fin de la guerre d’Algérie et qui entretient encore la confusion dans l’opinion publique et la division dans le mouvement combattant. L’ARAC appelle au respect de l’autodétermination de chaque peuple dans la construction de son avenir. Villejuif, le 16 février 2016 Vous pouvez photocopier ce texte et le distribuer le 19 mars. 2-
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ÉDITO LE RÉVEIL
NE LAISSONS PAS S’ETEINDRE LA LIBERTE
SOMMAIRE Actualités Hollande-Valls-Macron, avec les patrons, contre Vallourec, ils cassent l’entreprise et liquident des milliers d’emplois ...............4 Berlin demande 130 milliards d’euros de plus pour l’armée ...........5 Syndicats des avocats de France : La réforme de la procédure pénale ouvre la voie à des dérives graves .........................................6 Lois anti-terroristes : le cri des hauts magistrats ...............................7 Espagne : Des milliers DE TRAVAILLEURS à Madrid manifestent contre le procès des syndicalistes..................................7
International Grèce : Il y a un an tout était possible, aujourd’hui c’est la capitulation de trop ...............................................................8 A quand des sanctions contre la Turquie ? .......................................8 L’Otan renforce ses moyens en Europe de l’Est ...............................9 Etat d’urgence : des vies qui basculent..............................................9 Selon le New York Times, la CIA et l’Arabie saoudite ont armé les djihadistes en Syrie .................................................... 10 Erdogan massacre, Paris tabasse .................................................... 11 Paris/La Havane : La France aux côtés de Cuba pour la levée de l’embargo américain .................................................................. 11 Elections américaines : Jusqu’où ira Bernie ? ................................ 12
Vos droits Impôts sur le revenu ....................................................................... 22 Indemnisations des victimes des essais nucléaires français .......... 22 ONAC, tension dans l’air ............................................................... 23 Mauvais Noël les Amie(e)s ! .......................................................... 24 Le budget 2016 des ACVG ............................................................ 25 Un drap tricolore sur un cercueil.................................................... 25
Vie de l’ARAC Il y a 55 ans Charonne : pour la paix en Algérie ....................... 21 Vie des comités .........................................................................26 à 29 Nos peines ....................................................................................... 30
Magazines P. 31 Pour que l’ARAC soit une Maison commune P. 32
P. 13 . D O S S I E R
1914-1918 : VERDUN Ce numéro contient un encart jeté + enveloppe T
www.le-reveil-des-combattants.fr LE RÉVEIL DES COMBATTANTS Fondé en 1931 par Henri-Barbusse Mensuel de l’Association républicaine des anciens combattants et victimes de guerre. Commission paritaire n° 0713-A 06545 ISSN N° 0751-6215 • Édité par les Éditions du Réveil des Combattants • SARL au capital de 45 734,41 € - Siret : 572 052 991 000 39 2, place du Méridien - 94807 Villejuif cedex Tél. 01 42 11 11 11 Fax. 01 42 11 11 10 reveil-des-combattants@wanadoo.fr
• Tirage : 60 000 exemplaires • Gérant Directeur de la publication : Raphaël Vahé • Directeur délégué - Rédacteur en chef : Patrick Staat • Comité de Rédaction : Brigitte Canévêt, Hervé Corzani, Jean-Pierre Delahaye, André Fillère, Laurence Gorain • Service photos : Jean- Claude Fèvre • Administratrice : Annick Chevalier • Conception graphique - Impression : RIVET PRESSE EDITION - 24 rue Claude-Henri-Gorceix, 87022 Limoges cedex 9
A
lors que les inégalités, les besoins sociaux, le chômage, la misère sont si grands, nous assistons à un coup d’état avec la prolongation de l’Etat d’urgence. C’est une attaque aux droits sociaux, démocratiques et politiques, ce sont les libertés individuelles, collectives, les droits des associations, celles qui font la richesse de la nation qui sont confisqués et qui jusque-là étaient garantis par la Constitution Française. Est-ce pour mieux détourner la colère, briser les luttes et condamner comme chez Goodyear, ceux qui résistent et combattent l’inacceptable ? N’est pas né celui qui fera taire le peuple Français. M. Valls, les Parlementaires vous devriez réfléchir à ce qu’a coûté à la démocratie, à la République, l’Etat d’urgence toutes les fois où il a été promulgué pour tenter d’étouffer le peuple. Comment ne pas faire le parallèle avec l’Histoire quand la crise a servi dans les années 1930 à museler les travailleurs, aider le fascisme à se structurer en Europe et conduit à la guerre. Comment ne pas se rappeler qu’en 1955 l’Etat d’urgence a permis aux colonialistes d’envoyer les jeunes français en Algérie. Comment ne pas faire le parallèle avec l’Allemagne des années 30 quand Merkel décide de voter 130 milliards d’euros supplémentaires pour constituer une armée allemande moderne. Comment ne pas faire le parallèle avec la décision de créer une armée européenne pour entre autres le maintien de l’ordre en Europe et que la France intensifie son intégration dans l’OTAN à la solde des intérêts américains*. Devant la montée du mécontentement, la seule répponse que vous proposez : un état d’exception permanent. m Le courage voudrait que l’on donne les moyens à L ll’école publique, que l’on réduise les inégalités, ddonne du pouvoir d’achat aux salariés, aux familles, aaux retraités, que l’on développe la démocratie. Le ccourage voudrait que l’on mette en place des messures aussi efficaces, égalitaires et démocratiques que celles décidées avec le programme du CNR (Sécurité sociale, nationalisation, droits des travailleurs). Des forces ont su se rassembler en 1934, en 1936, pendant la Résistance, en 1968 pour que la France continue d’être un pays qui avance en s’appuyant sur ses valeurs universelles de 1789. Nul doute qu’aujourd’hui encore des forces se rassembleront pour défendre la liberté, la démocratie, les valeurs de la République, pour le bien des générations de demain. Patrick STAAT *(Réveil 817-819)
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LE RÉVEIL ACTUALITÉS
Hollande-Valls-Macron, avec les patrons, contre Vallourec, ils cassent l’entreprise et liquident des milliers d’emplois
Le géant français du tube d’acier sans soudure a annoncé le 1er février un plan de restructuration en Europe prévoyant la fermeture en France, à Saint-Saulve (Nord) et à Déville-lès-Rouen (Seine Maritime), de deux laminoirs. Cela pour la France, et une ligne de filetage en Allemagne, à Müllheim, et d’une ligne de traitement thermique au RoyaumeUni, à Belleshill. Pour la France, cela va générer la suppression de 500 emplois qui s’ajoutent aux 900 suppressions de postes annoncées en avril 2015. Et voilà, pour une part, réglé le problème de la baisse du cours de l’action Vallourec. La solution, jeter des milliers de familles dans la misère, le chômage, l’angoisse du lendemain et cela accompagné du cynisme et des mensonges de Hollande, Valls, Macron : celui-ci, en visite sur le site de Saint-Saulve le
Fabien Thiemé, maire de Marly
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29 juin dernier, déclarait sans retenue aux salariés « qu’il n’y aurait aucun départ contraint, pas de fermeture de sites ». Macron, menteur, Valls, Hollande responsables et complices des patrons de Vallourec, responsables de la casse de sites industriels particulièrement modernes et d’avenir, complices de la suppression de milliers d’emplois. Coupables aussi de distribuer l’argent public sans compter, exclusivement pour le seul profit des actionnaires. Fabien Thiémé, maire communiste de Marly, pouvait dénoncer à juste titre, à l’occasion de la préparation de l’Assemblée générale qui s’est déroulée le 5 février à Saint-Saulve et à laquelle Raphaël Vahé, président national de l’ARAC, et des militants de notre association ont d’ailleurs participé : « Le groupe Vallourec a donc décidé de baisser sa production en France pour délocaliser au Brésil ». Or, cette société a reçu de nombreuses aides publiques : 1. En 2008, 100 millions d’euros furent investis à l’aciérie de Saint-Saulve et ce pour la réalisation d’un nouveau four et d’une nouvelle coulée. 2. L’Etat est intervenu à hauteur de 4,5 millions d’euros, auxquels s’ajoutent 3 millions en 2014. 3. Vallourec a également perçu 17,5 mil-
lions au titre de CICE (Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi) 4. A cela s’ajoutent des subventions des collectivités territoriales qui furent attribuées dans le cadre des infrastructures routières. Et Fabien Thiémé d’en appeler au contrôle des fonds publics. D’en appeler, avec d’autres élus, entre autres Alain Bocquet, député-maire de Saint-Amand-les-Eaux, Fabien Roussel, secrétaire de la fédération communiste du Nord, au rassemblement le plus large possible, dans le respect de la diversité de chacun, à répondre à l’appel des syndicats à la mobilisation générale contre ce mauvais coup contre une région, des populations déjà tellement éprouvées par le passé de politiques exclusivement tournées vers le profit capitaliste. L’ARAC répond et répondra de toutes ses forces, forte de ses centaines d’adhérents dans le Nord, présente pour la mobilisation, pour le combat, contre ce coup tordu des patrons, des actionnaires et du gouvernement. Car c’est unis et rassemblés que nous ferons reculer les mensonges des Macron et compagnie. Que nous sauverons les milliers d’emplois, la région, les villes de la férocité vorace des actionnaires du capital. Hervé Corzani
ACTUALITÉS LE RÉVEIL
Berlin demande 130 milliards d’euros de plus pour l’armée
Ursula Von der Leyen
Des hauts responsables allemands, la chancelière Angela Merkel et le ministre des finances Wolfgang Schäuble ont avancé un projet d’augmentation significatif du budget militaire du pays, Ursula von der Leyen, ministre de la défense vient d’apporter des détails, Berlin engagera au moins 130 milliards d’euros en dépenses militaires additionnelles jusqu’en 2030. Dans un communiqué affiché sur le site Web du ministère de la défense et intitulé « Investir des milliards dans les années à venir », Von der Leyen s’engage à augmenter « les dépenses sur l’équipement des forces armées d’environ 130 milliards d’euros sur les 15 prochaines années pour assurer une fonctionnalité flexible » Il n’est plus question « comme les années précédentes, de diminuer les dépenses militaires, mais de les augmenter » Elle a annoncé ses plans dans le journal télévisé de la chaîne ARD. Dorénavant, le budget de la défense augmenterait « graduellement » et « régulièrement ». Il ne s’agit pas d’une « grande rasade uniquement pour cette année » mais d’augmenter le budget militaire et de le maintenir à ce niveau sur une longue période. Les jours où « on se serrait la ceinture » sont terminés. D’après elle, l’armée
allemande a vécu bien trop longtemps avec « le strict minimum ». Avoir une armée « complètement équipée » deviendra à nouveau une priorité. Pour mettre cette somme en perspective : 130 milliards d’euros représentent le double de ce qui est alloué chaque année à la fois pour l’éducation et la recherche (16,4 milliards) ; les familles, les personnes âgées, les femmes et la jeunesse (9,1 milliards) ; la santé (14,5 milliards) ; l’alimentation et l’agriculture (5,6 milliards) ; l’économie et l’énergie (7,6 milliards) ; ainsi que les infrastructures routières et informatiques (24,5 milliards). La véritable raison de ce renforcement tient au « tournant » annoncé par le président Joachim Gauck, le ministre des affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier et Von der Leyen, lors de la Conférence de sécurité de Munich en 2014. Selon eux, l’Allemagne serait « trop grande pour commenter la politique étrangère depuis le banc de touche » et doit « se préparer à intervenir de manière plus précoce, plus décisive et plus substantielle en politique étrangère et de sécurité ». Von der Leyen fonde explicitement ses projets de renforcement militaire sur ces critères. Elle a expliqué que l’Allemagne « a une grande importance
économique et politique et doit en supporter la responsabilité ». Elle a ajouté, « si nous ne faisons pas attention à la Syrie et à l’Irak, ou à ce qu’il se passe en Afghanistan et en Afrique […] si nous ne faisons pas notre part là-bas, les problèmes viendront à nous et ce sera encore pire et c’est exactement ce que nous ne voulons pas. Nous voulons prendre notre part de responsabilité et, pour cela, les troupes doivent être bien équipées. » Bref, afin de prendre ses « responsabilités » au plan mondial, c’est-à-dire de faire respecter par la force les intérêts économiques et géopolitiques de l’impérialisme allemand sur toute la planète, l’élite allemande, comme par le passé, a besoin d’une grande armée bien équipée. D’après les médias, une augmentation des effectifs militaires devrait également être décidée en mars. Ce plan de réarmement massif et la propagande qui l’accompagne évoque des parallèles historiques. Avant que le Reich allemand n’entame son énorme plan de réarmement sous les nazis, le ministre de la défense Werner von Blomberg avait préparé un rapport sur l’état de l’armée, qu’il disait être « sans espoir ». Tout comme le rapport actuel, il déclarait que l’armée manquait de tout – personnel, matériel, munitions. La marine n’avait même pas le matériel garanti par le traité de Versailles. Les navires de combat commandés n’étaient pas livrés et l’armée de l’air était pratiquement inexistante. Les terribles conséquences sont bien connues. Aux années 1930, pratiquement toute l’économie allemande fut placée au service du militarisme et une vaste machine de guerre fut construite de toutes pièces pour réaliser les projets de Hitler. En 1939, l’armée allemande, armée jusqu’aux dents, a lancé la Seconde guerre mondiale et réduit de grandes parties de l’Europe en ruines. LE RÉVEIL - N° 821 - FÉVRIER 2016
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LE RÉVEIL ACTUALITÉS
SYNDICATS DES AVOCATS DE FRANCE La réforme de la procédure pénale ouvre la voie à des dérives graves Communiqué du 3 février 2016 Pour la troisième fois en quatre ans, l’exécutif envisage de modifier la procédure pénale en matière de criminalité organisée. Alors que la vocation originelle du projet de loi était d’accroître le caractère contradictoire de la procédure, celle-ci, sous le joug de l’actualité, est abandonnée au profit d’une réponse purement sécuritaire dont le texte aujourd’hui présenté par le Gouvernement porte les stigmates. Ainsi, le gouvernement envisage de confier au parquet certains pouvoirs d’investigation dévolus au juge d’instruction. Il est prévu, dans le cadre des enquêtes, préliminaires ou de flagrances, que le procureur de la République puisse ordonner des perquisitions de nuit, la captation de parole et la sonorisation de lieux d’habitation, après avoir obtenu l’autorisation du juge des libertés et de la détention. Si l’exécutif met en avant l’existence de ce contrôle juridictionnel, celui-ci restera toutefois purement théorique. Comment imaginer que le juge des libertés et de la détention pourra se prononcer sereinement alors qu’il prendra connaissance du dossier sur le moment ? Il fut un temps où la collégialité de l’instruction était considérée comme le garant d’une bonne marche de la justice. Aujourd’hui, il n’est plus question de collégialité et encore moins de débat contradictoire : au nom de l’efficacité le parquet sera seul décisionnaire, sans les contre-pouvoirs attachés à la procédure devant le juge d’instruction. Les pouvoirs d’une autorité, dont le statut, ainsi que l’indique paradoxalement le Gouvernement dans son exposé des motifs, a été « ébranlé » par la jurisprudence de la Cour vont paradoxalement être renforcés. 6-
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Plus grave encore, le préfet fait son retour dans le code de procédure pénale : il pourra autoriser les forces de l’ordre à procéder à une fouille des bagages et des véhicules pour une période de 12 heures en cas de menace terroriste aux abords des installations, établissements ou ouvrages sensibles. En confiant au préfet des pouvoirs mettant en jeu des libertés fondamentales, qui étaient jusque-là dévolus au procureur de la République, le gouvernement continue d’éroder le principe de séparation des pouvoirs au profit d’une expansion du pouvoir exécutif. Alors que le candidat Hollande s’était engagé à lutter contre les contrôles au faciès, pour finalement y renoncer, il est à craindre que ces fouilles visent au final les personnes qui font déjà l’objet de contrôles récurrents. En outre, les assignations administratives utilisées dans le cadre de l’état d’urgence vont être pérennisées sans recours effectif ni garantie contre ce pouvoir qui démontre jour après jour son caractère arbitraire. Enfin, le projet crée un cas d’irresponsabilité pénale des forces de l’ordre en matière d’usage des armes à feu en cas d’acte terroriste. L’absence de qualifi-
cation juridique précise des conditions et circonstances de l’utilisation des armes à feu ouvre la voie à des dérives graves dans un domaine où les condamnations des agents de police pour homicide ou blessures, hors des cas de légitime défense, sont rares. Le Conseil d’Etat a d’ailleurs dans son avis considéré cette disposition problématique. L’objectif du projet est clair : renforcer les pouvoirs de certains (parquet et préfet) pour éviter l’intervention d’autres (le juge du siège). Pour le Syndicat des avocats de France cette défiance à l’égard de l’autorité judiciaire ne saurait être présentée comme une réponse adaptée face à la menace terroriste. En effet aujourd’hui, et le gouvernement en est parfaitement conscient le juge a les outils juridiques d’investiguer, mais les moyens humains et financiers lui font défaut. En cette période troublée, la réforme de la procédure pénale ne saurait se réduire à la seule lutte contre le terrorisme mais doit être l’expression d’un état de droit démocratique et permettre, enfin, l’avènement d’une procédure contradictoire digne d’une justice garante des libertés individuelles.
ACTUALITÉS LE RÉVEIL
Lois anti-terroristes : le cri des hauts magistrats Les premiers présidents de cour d’appel signent une motion alarmante. Un geste rarissime. Il est rare que les hauts magistrats sortent de leur sacro-saint droit de réserve et de leur légendaire prudence. Leur initiative est donc suffisamment rare pour être soulignée. Dans un texte commun rédigé jeudi 14 janvier, la conférence des premiers présidents de cour d’appel s’alarme contre les dispositions anti-terroristes. “La France ne saurait sacrifier les valeurs fondamentales de sa justice, au motif qu’un manque cruel et ancien de moyens l’a affaiblie”, écrivent-ils dans ce texte. Selon ces hauts magistrats du siège, c’est toute l’autorité judiciaire qui est menacée par ces textes pris dans l’ur-
gence. Ils estiment “essentiel” que les juges judiciaires retrouvent “l’intégralité de [leurs] fonctions premières de garant des libertés individuelles, notamment de contrôle des mesures d’enquêtes et de privation des libertés”. Les hauts magistrats prennent l’exemple de l’assignation à résidence par l’autorité préfectorale “pour des motifs imprécis et sans autorisation ni contrôle du juge judiciaire”. Mais aussi une autre mesure emblématique : celle des retenues de quatre heures, à l’initiative de l’autorité préfectorale, créant une garde à vue administrative. Ce communiqué, rare de la part de ces
premiers présidents, intervient alors que lors de l’audience de rentrée de la cour de cassation, Bertrand Louvel, son premier président s’est interrogé solennellement : pourquoi l’Etat voudrait-il “éviter” l’autorité judiciaire pour son nouvel arsenal anti-terroriste ?
Espagne : Des milliers DE TRAVAILLEURS à Madrid manifestent contre le procès des syndicalistes Des atteintes au droit syndical n’ont pas lieu qu’en France : Les attaques contre le droit et les libertés syndicales ont lieu partout en Europe. Tout se passe comme si la peur des peuples, leur colère justifierait de la part de l’Europe l’aggravation généralisée des atteintes aux libertés.
8 travailleurs poursuivis pour participation à un piquet de grève sur un site d’Airbus, près de Madrid. On estime à 5 000 les personnes ont marché pendant trois heures à Madrid en bravant le vent et la pluie pour protester contre le procès intenté à huit syndicalistes qui font face à un total de 66 ans en prison pour avoir fait grève. Les huit travailleurs, qui appartiennent aux affiliés de IndustriALL Global Union, CC.OO de Industria et MCA-
UGT, sont accusés d’avoir rejoint un piquet de grève à l’entrée d’Airbus à Getafe, dans la banlieue de Madrid, dans le cadre d’une grève générale le 29 septembre 2010.
Huit ans et 3 mois de prison requis par le procureur ! La sévérité de la sanction demandée par le procureur, qui est de huit ans et trois mois de prison pour chaque travailleur, est jugée tout autant comme une attaque des autorités espagnoles sur les syndicats et le droit de grève. Les huit syndicalistes, Tomás García, Enrique Gil, Rodolfo Malo, José Alcazar, Raúl Fernández, Armando Barco, Jerónimo Martín et Edgar Martín, sont tous inculpés selon l’article 315.3 du code pénal espagnol, qui prévoit une peine de prison pour participation à un piquet syndical de grève. Plus de 300 syndicalistes font face actuellement à des peines de prison en Espagne en vertu de la même loi, qui n’avait servi jusque-là que du temps de la dictature du général Franco.
Le secrétaire général de IndustriALL, Jyrki Raina, a déclaré : “Il est incroyable que l’Espagne puisse avoir recours à une législation obsolète et oppressive pour emprisonner des travailleurs qui ne font qu’exercer leur droit de grève fondamental. Les tentatives des autorités espagnoles pour réduire au silence les syndicats et intimider les travailleurs et travailleuses sont un triste retour en arrière pour la démocratie.” Les huit accusés ont été rejoints par plusieurs centaines de travailleurs et travailleuses devant Airbus qui protestaient contre les mesures anti-austérité et les changements apportés au code du travail dans le cadre de la grève générale en Espagne. La protestation pacifique a pris fin dans la panique quand les forces de police anti-émeute ont tiré des coups de feu en l’air provoquant la fuite des gens pour se mettre à l’abri et que plusieurs personnes ont été blessées dans la cohue. Les huit hommes nient fermement les accusations portées contre eux “d’action violente” et “d’attaque au droit de travailler”. LE RÉVEIL - N° 821 - FÉVRIER 2016
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LE RÉVEIL INTERNATIONAL
Grèce
Il y a un an tout était possible, Aujourd’hui c’est la capitulation de trop Pour le gouvernement d’Aléxis Tsípras, l’état de grâce est légitimement terminé : il fait face à des manifestations hostiles à sa politique économique mais aussi, fait nouveau, à cause des exigences européennes, à l’accueil des migrants. est de 750 €. Le maximum peut paraître élevé par rapport aux retraites pratiquées dans d’autres pays européens, mais dans le contexte grec, les retraites restent vitales puisqu’environ la moitié des foyers du pays dépendent du versement mensuel d’une retraite pour subvenir aux besoins parfois plusieurs ménages (les retraités et leurs enfants devenus adultes).
Les affrontements avec les forces de l’ordre se sont multipliés. A commencer par Athènes où le quartier d’Exarchia a été le théâtre d’une véritable bataille de rue où les CRS locaux n’ont pas hésité à noyer le quartier sous un nuage de bombes lacrymogènes. Reste que cette fois-ci, la tension intervient dans un pays où la colère gronde contre le projet de loi sur la réforme des retraites et de la sécurité sociale. Des scènes de violences ont également eu lieu dans certaines villes de province où les militants de Syriza, le parti d’Aléxis Tsípras, ont été une fois de plus bousculés et insultés par des citoyens en colère, comme à Florina. Elu sur un programme anti-austérité il y a un an, Tsípras a cédé cet été dans la bataille contre les créanciers du pays (BCE, FMI, Commission Européenne) et fait subir à la Grèce une nouvelle cure de rigueur. Le gouvernement grec a présenté un projet où le plafond des pensions est abaissé de 2 700 à 2 300 euros par mois et un seuil minimum mensuel de 384 euros. La pension moyenne 8-
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Fer de lance du mouvement, les agriculteurs qui bloquent certains axes du pays ont refusé l’offre de dialogue du gouvernement et réclament toujours le retrait pur et simple du projet de loi. Bien plus, ils font monter la pression et ont annoncé qu’ils iront camper, avec leurs tracteurs, devant le Parlement au centre d’Athènes. Les salariés du public et du privé ne sont pas les seuls à descendre dans la rue, les commerçants baissent
leur rideau, les journalistes stoppent toute activité dans la plupart des médias, ainsi que les taxis, les avocats, les médecins,… les ports, aéroports, écoles, banques, tribunaux fermés…
Pour les Grecs c’est la réforme de trop. Cela fait maintenant plus de 6 ans que l’austérité est apparue dans la vie des Grecs, a fil des gouvernements successifs. Il y a un an, les Grecs croyaient que tout était possible. Qu’ils allaient avec leur vote changer l’Europe et mettre fin à l’austérité. Syriza, le parti de la gauche radicale, se préparait à gagner les élections et dans les rues, l’espoir, la joie étaient au rendez-vous. Aujourd’hui, deux scrutins et un référendum bafoué, le désespoir guette car le pire est à venir.
A quand des sanctions contre la Turquie ? Enfin ! Dimanche 14 février la France a appelé à la cessation immédiate des frappes aériennes turques dans les zones kurdes de Syrie. Dans un communiqué le Quai d'Orsay a demandé "la cessation immédiate des bombardements". Depuis des semaines le gouvernement Erdogan s'acharne sur les populations kurdes, pilonne les villages, tue, emprisonne, tandis que
les chancelleries, les institutions européennes et internationales détournent les yeux. Paris s'est enfin décidé… mais une fois que Washington eu donné le la. Eux si prompt à manier les sanctions qu'attendent-ils pour en prendre vis-àvis d'Ankara et de son chef de gouvernement pyromane ? JPD
INTERNATIONAL LE RÉVEIL
L’Otan renforce ses moyens en Europe de l’Est Les 28 Etats membres de l’Otan, réunis à Bruxelles à la mi-février, ont adopté de nouvelles dispositions, sans précédents, pour dissuader la Russie de toute initiative militaire dans les Pays baltes et en Europe de l’Est, près de deux ans après l’annexion de la Crimée. Ces mesures doivent permettre en cas de nécessité le déploiement rapide de forces terrestres, aériennes et navales dans les régions menacées. Il s’agit aussi de prépositionner des forces dans les Etats baltes et en Pologne, selon un principe de rotation, d’y installer des entrepôts et d’organiser régulièrement des manœuvres conjointes en s’appuyant sur la force de réaction rapide. Les ministres de la Défense de l’Otan ont décidé l’an dernier de renforcer la présence de l’Alliance en Europe de l’Est en y établissant un réseau de petits centres de commandement. Ils sont aussi convenus de porter les effectifs de la force de réaction rapide de 13 000 à
40 000 hommes et de créer une force d’intervention encore plus réactive, opérationnelle en quelques jours, forte de 5 000 hommes et dotée d’un appui aérien et naval. « La Russie est une menace. Ce sont les actes de Moscou en Crimée, son soutien aux séparatistes ukrainiens et ses manœuvres sans préavis qui nous inquiètent », a déclaré, comme pour se justifier, le ministre lituanien de la Défense, Juozas Olekas.
Washington est à la manœuvre ! Le Monde du 11 février dernier ne titrait-il pas : « OTAN, Washington envoie des moyens à l’Est ». Les Etats-Unis veulent allouer, en 2017, 3,4 milliards de dollars (trois milliards d’euros) à cette « initiative de réassurance européenne ». Cette somme permettra d’assurer la rotation d’effectifs plus importants dans la région, avec plus de chars et de véhicules blindés. « Cela ne ressemblera pas à ce qui se passait au temps de la guerre froide
mais constituera quand même une sérieuse dissuasion », a dit le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter, qui a souligné la nécessité pour tous les Etats membres de l’Otan de contribuer à ce financement. A terme, l’Otan aura un millier de soldats dans chacun des six pays qu’elle entend protéger : Lituanie, Lettonie, Estonie, Pologne, Bulgarie et Roumanie. Ces troupes seront appuyées par la force de réaction rapide interarmées qui réunit aviateurs, marins et membres des forces spéciales. J.-P. D.
Etat d’urgence :
Des vies qui basculent Alors que le gouvernement a prolongé ce régime d’exception pour trois mois après le 26 février et inscrit ce dispositif dans la Constitution, l’état d’urgence et son application soulèvent de nombreuses critiques, des associations de défense des droits de l’homme au Défenseur des droits, en passant par l’ONU et le Conseil de l’Europe. L’état d’urgence « a bouleversé des centaines de vies », c’est le constat de l’ONG Amnesty International France, qui a demandé aux parlementaires de ne pas prolonger les mesures prises après les attentats du 13 novembre. Ce régime d’exception renforce les pouvoirs de la police et permet les assignations à résidence et perquisitions administratives de jour comme de nuit, ou l’interdiction de rassemblements.
En deux mois, plus de 3 000 perquisitions ont été conduites, 400 personnes interpellées et 400 assignées à résidence, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur. Pour Amnesty, ces « mesures d’urgence brutales, notamment des perquisitions de nuit et des arrêtés d’assignation à résidence, bafouent les droits de centaines d’hommes, de femmes et d’enfants, qui en ressortent trau-
matisés et stigmatisés ». Pour étayer son rapport, l’ONG s’est entretenue avec 60 personnes dont « la majorité a déclaré que des mesures très sévères avaient été appliquées, avec très peu, voire aucune explication à la clé, et parfois un usage excessif de la force ». Certaines ont confié « que la stigmatisation liée aux perquisitions leur avait fait perdre leur travail ». « Des pouvoirs exécutifs étendus, assortis de très LE RÉVEIL - N° 821 - FÉVRIER 2016
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LE RÉVEIL INTERNATIONAL
peu de contrôles sur leur application, ont causé toute une série de violations des droits humains » en France, déplore dans le rapport John Dalhuisen, directeur du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International. Or, ces mesures « n’ont récolté que très peu de résultats concrets, ce qui pose la question de (leur) proportionnalité », souligne Amnesty International. L’ONG rapporte également que, selon les autorités, « les 3 242 descentes effectuées au cours des mois précédents n’ont donné lieu qu’à quatre enquêtes préliminaires pour des infractions liées au terrorisme et à 21 enquêtes pour le motif « d’apologie du terrorisme », aux contours flous ».
« Ces mesures d’urgence sont souvent mises en œuvre de manière arbitraire et discriminatoire », a résumé Marco Perolini, chercheur à Amnesty International, lors de la présentation du rapport. L’ONG Human Rights Watch, présente à la conférence de presse, a elle aussi dénoncé les « cibles » choisies : « Ces mesures ont touché en grande majorité des musulmans, et ce dans un contexte d’explosion des actes anti-musulmans en France », a estimé Izza Leghtas. Grandit alors le « sentiment d’une grande injustice, d’être des citoyens de seconde zone », poursuit-elle, alors que « dans cette lutte contre le terrorisme, il pourrait y avoir des alliés ». « En l’absence de garanties satis-
faisantes », Amnesty International a demandé aux autorités françaises de renoncer à la prolongation de l’état d’urgence. « Une constitution, ça ne se modifie pas dans l’émotion et dans la précipitation », avertit Geneviève Garrigos, présidente d’Amnesty International France. Alors que le gouvernement veut prolonger ce régime d’exception pour trois mois après le 26 février et inscrire ce dispositif dans la Constitution, l’état d’urgence et son application soulèvent de nombreuses critiques, des associations de défense des droits de l’homme au Défenseur des droits, en passant par l’ONU et le Conseil de l’Europe. J.-P. Delahaye
Selon le New York Times,
la CIA et l’Arabie saoudite ont armé les djihadistes en Syrie
Les rebelles syriens ont été financés par les États-Unis et l’Arabie saoudite. Cela n’est pas bien nouveau. Ce qui est vraiment nouveau s’appelle « Bois de Sycomore » (Timber Sycamore). C’est le nom de code utilisé par la CIA pour couvrir les opérations d’entraînement des rebelles syriens en collaboration avec l’Arabie saoudite à partir de 2013. Dès le mois d’octobre de cette même année, le Washington Post, citant des sources militaires, écrivait : 10 - LE RÉVEIL - N° 821 - FÉVRIER 2016
« La CIA est en train d’augmenter ses efforts pour entraîner les combattants appartenant à l’opposition en Syrie. » Trois ans après, le New York Times enfonce le clou. Alors en quoi consiste exactement l’opération Bois de Sycomore ? Dans son édition du 23 janvier 2016, le quotidien newyorkais donne cette explication : A partir de 2013, les USA auraient entraîné les rebelles syriens et leur auraient en particulier enseigné comment utiliser avec précision les AK47 et à manipuler les missiles antichars, tandis que les Saoudiens les auraient financés et leur auraient fourni des armes. Du reste, Bashar el-Assad est pour eux un ennemi commun, et la maison Saoud cherche avant tout à éradiquer l’axe chiite (Iran, Irak, Liban). Comme l’a expliqué Mike Rogers, ancien député républicain du Michigan : « Ils ont compris qu’ils avaient besoin de nous et vice-versa. » Il est impossible de dire avec précision
combien les Saoudiens ont dépensé pour armer les rebelles et tenter de renverser Assad. Le New York Times lance simplement le chiffre de « plusieurs milliards de dollars à partir de 2013 ». Quels sont les principaux protagonistes de ce projet ? Toujours selon le quotidien newyorkais, ce serait Bandar ben Sultan, qui s’est vanté d’avoir fourni des milliers d’AK47 et des millions de munitions aux rebelles. Il est fort probable que ces armes ont été expédiées depuis les pays d’Europe de l’Est, avec la complicité des USA, explique le New York Times. Du côté américain, il s’agit de John O. Brennan, qui dirige la CIA depuis 2013. Les deux sont amis depuis la fin des années 1990. A l’époque, Brennan était l’homme de l’Agence à Riad, et ils ne se sont jamais perdus de vue depuis. D’après la reconstitution fournie par le New York Times, ce sont eux qui ont organisé l’opération « Bois de Sycomore. »
INTERNATIONAL LE RÉVEIL
Erdogan massacre, Paris tabasse
Après la mort dans la localité de Cizre de 60 civils kurdes brûlés alors qu’ils étaient réfugiés dans les caves de deux immeubles, le leader du Parti de la démocratie des peuples (HDP), Selahattin Demittas, a accusé le pouvoir d’avoir sciemment perpétré un massacre. « Les autorités ont ensuite dispersé les corps des victimes dans
les rues et les maisons dévastées (par les combats) comme si les cadavres étaient déjà là », a dit le responsable de la troisième force politique du pays. L’armée et la police turques mènent depuis deux mois (voir notre dernier numéro) des opérations pour déloger des combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui y ont proclamé une « insurrection ». Le premier ministre islamo-conservateur, Ahmet Davutoglu, a nié toute opération visant des civils. Selon lui, « l’Etat turc lutte seulement contre les terroristes ». Pour protester contre les massacres perpétrés au Kurdistan par l’armée et la gendarmerie turques, le Conseil démocratique kurde en France (CDKF) multiplie les manifestations à Paris et dans tout le pays. Lundi 8 février, alors
qu’un rassemblement pacifique se tenait devant l’ambassade de Turquie en France, la police a violemment chargé, faisant de nombreux blessés. Trentetrois personnes se sont retrouvées en garde à vue. Interrogée, sur ces scandaleux agissements de la police française, Sylvie Jan, de l’association France-Kurdistan, a déclaré : « Cette intervention policière est aussi le résultat des accords sécuritaires entre la France et la Turquie. Le ministre français de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, était encore récemment à Ankara. Ce qui s’est passé à Paris n’est pas un fait divers. C’est une attaque contre les progressistes qui dénoncent la politique d’Erdogan. » J.-P. D.
Paris/La Havane
La France aux côtés de Cuba pour la levée de l’embargo américain Début février, le président cubain, Raul Castro, a effectué une visite officielle de 48 heures à Paris. Occasion pour François Hollande de réaffirmer la nécessité d’une levée rapide de l’embargo américain. « Cet embargo, ce blocus doivent être maintenant effacés pour que Cuba prenne pleinement sa place, et c’est la volonté de ce pays, c’est la volonté de la communauté internationale », a-t-il déclaré sous les ors de l’Elysée. « Aujourd’hui, ce que nous ouvrons, c’est une nouvelle page de l’histoire entre la France et Cuba, et au-delà entre l’Europe et Cuba et, demain, entre le monde et Cuba », a souligné ensuite, le président français devant la presse. Il a également annoncé un geste supplémentaire de la France à l’égard de Cuba après la conclusion, le 12 décembre, d’un accord sur la dette cubaine due aux
créanciers du Club de Paris, avec 8,5 milliards de dollars d’intérêts apurés. Paris devrait annuler également progressivement les intérêts de retard à mesure que Cuba remboursera les arriérés. Dans le cadre d’une conversion des créances françaises envers Cuba, un fonds franco-cubain doté de plus de 200 millions d’euros serait par ailleurs créé « pour accélérer les projets d’investissements de la France à Cuba ». La France entendait renforcer, à l’occasion de cette visite, la présence de ses entreprises dans un pays qui s’ouvre progressivement à l’économie de marché. Outre l’accord sur la dette et une feuille de route économique, des déclarations conjointes ont été signées sur le tourisme, le commerce équitable ou le transport ferroviaire. J.-P. D.
Une délégation de l’ARAC s’est rendue à Cuba en novembre 2015 dans le cadre du développement des coopérations et actions de solidarité avec le peuple cubain. Patrick Staat, secrétaire général et Brigitte Contant membre du Bureau National ont rencontré des Responsables Anciens Combattants à La Havane et à Cienfuegos.
Une rencontre a eu lieu fin octobre 2015, au siège de l’ARAC avec l’ambassadeur cubain, Raphaël Vahé et le Secrétariat National.
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Elections américaines
Jusqu’où ira Bernie ? Qui l’eut cru ? Encore inconnu il y a quelques mois, le sénateur indépendant du Vermont est devenu, selon Le Figaro, « l’idole des jeunes et des femmes »
Acclamé comme une rock star en meeting, Bernie Sanders galvanise les foules. Malgré sa silhouette chétive, ses rides et ses cheveux blancs, le doyen de la course à la présidentielle a raflé 84 % des suffrages chez les moins de 30 ans dans l’Iowa et devancé très largement (59,9 % contre 38,5 %) Hillary Clinton lors du second caucus dans le New Hampshire. « Aujourd’hui nous allons envoyer un message qui va résonner de Wall Street à Washington et du Maine à la Californie », a déclaré celui qui milite pour une « révolution politique ». « Pourquoi certaines personnes sont-elles plus riches que les rois les plus riches, et tant d’autres aussi pauvres que des esclaves ? Est-ce là l’avenir que propose le capitalisme ? », interroge Bernie Sanders à longueur de meeting. Dans un pays où 47 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, il a fait de la lutte contre les inégalités le cœur de son combat politique. « Les 0,1 % d’Américains les plus fortunés détiennent presque autant de richesse que les 90 % les moins aisés. Est-ce le genre de pays dans lequel nous avons envie de vivre ? », interpelle-t-il à chacune de ses apparitions. Pour enrayer ces inégalités « révoltantes », Sanders propose de taxer Wall Street, d’augmenter les impôts des plus riches et des grandes entreprises. Il veut réformer en profondeur l’admission à l’Université. Avec cette proposition, l'une des plus acclamées durant ses meetings, Bernie Sanders fait mouche auprès des classes moyennes et populaires. Alors que les dettes étudiantes plombent de plus en plus les perspectives d'avenir des jeunes Américains, il envisage de rendre l'université plus accessible, voire gratuite. De nombreux jeunes sont sensibles à ce projet, jugé irréalisable par sa rivale démocrate, Hillary Clinton, comme par ses rivaux Républicains. De même pour les programmes de santé qu’il veut rendre gratuits.
Des idées qui avancent Autre cheval de bataille pour celui qui se revendique du so12 - LE RÉVEIL - N° 821 - FÉVRIER 2016
cialisme, la lutte contre la corruption. Sanders dénonce un système politique gangréné par l’argent fustigeant les « milliardaires et les entreprises qui achètent les candidats ». Par opposition à Hillary Clinton, réputée proche des milieux financiers, lui finance sa campagne à l'aide de milliers de petits dons modestes. Cultivant son image d'homme politique incorruptible, Bernie Sanders a notamment exprimé son opposition à l'oléoduc géant Keystone ou au projet de partenariat trans-pacifique. Il est opposé aux guerres menées par Washington. Bernie Sanders est l'un des rares élus à s'être opposé à l'invasion de l'Irak en 2003. Un engagement pacifiste, apprécié par un pan de la jeunesse américaine. Le sénateur n’hésite pas à rappeler son soutien au mariage et à l’adoption pour les couples de même sexe, à l’avortement. Seul bémol, une position pour le moment encore ambigu vis-à-vis de la NRA, le puissant lobby des armes. Jusqu’où ira Bernie ? Si l’on en croit certains sondages sur l’ensemble du pays, il se retrouverait 15 points derrière l’ex-secrétaire d’État, Hillary Clinton, notamment en raison de la relative popularité de celle-ci auprès des minorités… Mais les jeux ne sont pas faits, et celui qu’Obama avait quelque peu « charrié » au début des primaires est devenu un personnage incontournable du paysage politique américain. Bernie Sanders fait son chemin et surtout ses idées dans un pays où il y a encore quelque temps le mot « socialiste » était une insulte. J.-P. Delahaye
LE CAHIER MÉMOIRE N° 821 FÉVRIER 2016
ÉDITO Par Paul Markidès
1914-1918 Verdun En matière de récit historique, s’il est une constatation d’Henri Barbusse qui ne peut être contestée s’appliquant à la bataille de Verdun, c’est celle-ci : « Deux armées aux prises, c’est une grande armée qui se suicide. » La bataille de Verdun causa 370 000 tués, blessés ou disparus côté français et 350 000 côté allemand, dans un secteur de 20 kilomètres carrés qui reçu plus de 50 millions d’obus durant la seule année 1916. Et cet affrontement inouï n’eut aucun résultat direct car, après avoir subi de très lourdes pertes, les Français n’ont fait que renvoyer les Allemands à leur point de départ, eux qui avaient lancé l’offensive. Tout cela par la volonté de la Caste du haut commandement allemand qui voulait écraser les soldats français jusqu’au dernier d’entre eux. A ce niveau d’ailleurs, le mépris des troupes de la part du haut comman-
Verdun, 1916 - les soldats francais passent à l’attaque
dement français fut aussi démontré par les exécutions sommaires et des « fusillés pour l’exemple » pour lesquels nous réclamons toujours aujourd’hui la réhabilitation collective. Ces « galonnés d’or », comme les appelait Henri Barbusse, n’avaient d’autre but que de servir, d’un côté comme de l’autre, la puissance impérialiste à laquelle ils appartenaient et qui s’était lancée dans la guerre pour conquérir de nouveaux territoires et de nouveaux marchés.
Édité par le Réveil des combattants - 2 place du Méridien - 94807 Villejuif - Tél. 01 42 11 11 11
L’échec de cette offensive terrestre allemande conduisit le gouvernement allemand à développer sa flotte de guerre qui provoqua l’engagement américain dans le conflit, et par la suite une victoire toute relative que l’on sait, puisqu’elle ouvrit la voie à la deuxième guerre mondiale par un traité dit « de Versailles » particulièrement insatisfaisant. Verdun fut donc un enfer qui ouvrit la porte à d’autres enfers pour les peuples.
LE RÉVEIL DOSSIER
Début de guerre 1914, mise au point « Août 1914 ! Le tableau qu’offrit Paris pendant les premiers jours de la mobilisation demeure un des plus beaux souvenirs que m’ait laissé la guerre. La tristesse qui était au fond de tous les cœurs ne s’étalait point. Les hommes pour la plupart n’étaient pas gais ; ils étaient résolus, ce qui vaut mieux. » Marc Bloch, Souvenirs de guerre, 1914-1915.
Entrer dans la guerre1 1916, l’année de Verdun et de la Somme Dès 1915, les Franco-Anglais tentent de percer en Artois et en Champagne, sans succès. L’année 1915 est surtout vouée chez les Français au « grignotage » (Joffre) des positions adverses, une tactique très coûteuse en hommes. L’année 1916 est celle qui s’est inscrite le plus profondément dans la mémoire collective, aussi bien en France qu’en Allemagne ou en Angleterre. C’est l’année de « l’enfer » de Verdun, la plus grande bataille de la guerre pour les Allemands et les Français. Entre le début de l’offensive, en février, et le mois de décembre, date à laquelle les Allemands sont finalement ramenés sur leurs positions de départ, ces derniers ne réussissent pas, malgré le sacrifice de 240 000 hommes, à « saigner à blanc » l’armée française, selon l’expression révélatrice de von Falkenhayn. En face, les 260 000 morts français témoignent de l’engagement de toute l’armée, grâce à la noria des régiments organisée par le général Pétain, qui a pris le commandement du secteur au moment le plus critique.
Nécropole de Douaumont
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Ainsi, les deux tiers des régiments français sont passés sur un champ de bataille devenu emblématique pour cette raison même et aussi parce que Verdun fut une bataille purement défensive, menée parfois, dans certains endroits, par de minuscules groupes d’hommes, accrochés au terrain, alors que tous les liens tactiques étaient rompus. Enfin, comme tous les survivants l’ont affirmé, Verdun a cumulé un cortège d’horreurs et de souffrances qu’aucun autre champ de bataille n’a pu égaler. L’année 1916 est aussi celle de l’offensive de la Somme. Engagée le 1er juillet 1916 par les Anglais avec un important soutien français, elle se heurta, là encore, à la puissance des défenses souterraines allemandes, appuyées par les pilonnages d’artillerie et les tirs de mitrailleuses. La Somme joua pour les Allemands le rôle de Verdun pour les Français : celui d’une bataille à forte légitimité défensive où les troupes ont eu le sentiment de défendre le Rhin sur la Somme (Wacht an der Somme, la « garde sur la Somme »). Pour l’armée anglaise, en revanche, la Somme est un désastre sans précédent historique. Celle-ci a perdu dès le premier jour de l’offensive près de 60 000 hommes, dont 20 000 tués, touchés surtout dans les premières heures. La plupart des soldats étaient des volontaires de « l’armée Kitche-
ner », levés depuis l’été 1914, d’où leur inexpérience, c’est ainsi que le commandement, qui ne voulait pas perdre le contrôle de ses hommes, donna l’ordre insensé d’avancer au pas vers les tranchées allemandes. Ces deux immenses engagements ont duré des mois. Ils ont davantage été d’interminables sièges en rase campagne que des « batailles » au sens classique du terme. Dès cette date, il devient donc évident que la tactique de l’attaque frontale ne peut conduire qu’à l’échec, quels que soient les moyens mis en œuvre – la puissance de la préparation d’artillerie franco-britannique sur la Somme, fin juin 1916, n’avait eu aucun précédent depuis le début de la guerre. Si l’on arrive parfois à enlever les premières lignes et à percer le front sur quelques kilomètres, il n’est jamais possible de se maintenir durablement sur les positions conquises. En effet, on ne peut faire avancer l’artillerie dans le paysage bouleversé du no man’s land, alors que celle-ci est indispensable à la progression de l’infanterie. D’autre part, les renforts adverses, acheminés par camions ou par trains, parviennent toujours plus vite que les fantassins ne progressent : toute offensive, même victorieuse, perd donc de sa vigueur au fur et à mesure et tend à s’enliser. 1. La grande guerre 1914-1918, Stéphane Adoin-Rouzeau, Annette Becker. Editions Découverte Gallimard
DOSSIER LE RÉVEIL
Verdun, Les raisons d’une hécatombe Verdun, carrefour de deux routes cardinales, celle de Namur à Chaumont et à Paris, celle de Reims à Metz, cet autre évêché occupé depuis 1871 par les Allemands. En 1916 Verdun, ancienne citadelle des rois de France, est un secteur avancé dans les lignes allemandes, comme si les officiers du Grand Etat-Major prussien avaient hésité avant d’investir une région garnie de forts, tapissée de nids de mitrailleuses, aussi redoutable, en apparence, que leur place de Metz. On a respecté Verdun. La bataille s’y allume au début de 1916 et se prolonge jusqu’à l’hiver. Plus encore que la Marne, Verdun symbolise la résistance d’un peuple à l’agression. C’est le rôle qu’il joue dans l’histoire entre les deux guerres mondiales et bien au-delà. Les républicains espagnols criaient à Guadalajara « no pasaran ! », « ils ne passeront pas »1… Comme à Verdun. Après Hiroshima, Verdun a pris une autre signification : par la densité des morts tombés sur un périmètre restreint, il est sans doute le premier lieu d’extermination de l’Europe moderne dans une guerre devenue industrielle et terroriste. De la sorte, il témoigne contre l’horreur. Il annonce les grandes tueries de la Seconde Guerre mondiale, même s’il reste un massacre presque exclusivement militaire. La « grande guerre » de 19141918, avant d’être mondiale, est une guerre civile européenne : sur soixante-cinq millions de mobilisés, soixante au moins sont des Russes, Allemands, Français, Belges, Serbes, Autrichiens, Roumains, Italiens, Turcs et Grecs, Bulgares, Polonais et même Portugais. Les neutres sont rares : Hollandais et Scandinaves, Espagnols et Suisses. Tous les peuples – ou presque – ont leur part du
Front de Verdun, 1916
massacre, y compris ceux des colonies ou anciennes colonies d’Amérique, d’Asie, d’Afrique et d’Océanie. Les armes modernes d’extermination, la dynamite inventée et exploitée par la firme Nobel, la poudre sans fumée, les canons de tout calibre à tir rapide fabriqués par l’entreprise allemande Krupp ou sa concurrente française Schneider, les mitrailleuses, les lance-flammes, les obus à gaz asphyxiants, ont fait merveille. Les « offensives » de 1914 et de 1915 sur les fronts de l’Ouest et de l’Est ont été autant d’hécatombes : les Français comptent déjà six cent mille morts depuis le début des opérations. Les dernières offensives de l’Artois et de Champagne ont coûté à elles seules deux cent cinquante mille hommes. Les centaines de milliers de victimes enterrées, enfouies sous les 25 km2 de bois, de landes, de labours et de marais de Verdun ne sont certes pas les premières à succomber en masse depuis le début de cette guerre meurtrière où les états-majors, d’un côté comme de l’autre,
semblent considérer les pertes très lourdes comme la conséquence normale de l’accroissement de la puissance de feu. La nouveauté, à Verdun, est que les hommes sont morts sur champ de bataille à l’ancienne, grand, à l’échelle du front, comme un mouchoir de poche. La bataille de la Marne, en septembre 1914, était plus ramassée dans le temps, mais courait de l’Ourcq aux marais de SaintGond, sur deux cents kilomètres. A Verdun on n’en compte pas plus de vingt-cinq du village de Malencourt à l’ouest jusqu’au fort de Tavannes vers l’est. La bataille est étroitement circonscrite au cours sinueux de la Meuse et des collines boisées qui l’entourent. Les avancées allemandes vers Verdun sont de quatre kilomètres au maximum vers l’ouest, du village de Forges jusqu’à la butte de Mort-Homme, de sept à huit kilomètres au centre, du bois d’Haumont à la Côte-du-Poivre, de cinq kilomètres à peine vers l’est, du bois d’Hardaumont au fort de Souville ; si l’on songe que la portée utile d’un canon de 75 français est de sept kilomètres, LE RÉVEIL - N° 821 - FÉVRIER 2016
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LE RÉVEIL DOSSIER on s’aperçoit que toutes les armes portent sur un espace aussi resserré, y compris les canons les plus légers, que tout est réuni sur cette terre maudite pour une bataille d’anéantissement qui accumulera sur un espace restreint tant de cadavres. Par l’exiguïté relative du champ de bataille et par la durée interminable des combats, du 21 février au 24 octobre 1916, la bataille de Verdun n’a pas d’équivalent dans la Première Guerre mondiale. On peut seulement comparer cet holocauste à Stalingrad, où s’affrontent furieusement. Allemands et Soviétiques, de l’été 1942 à janvier 1943. Dans les deux cas, une bataille d’anéantissement sur un périmètre précis et sans autre limite de temps que l’épuisement complet des adversaires. Le choix des lieux s’inspire-t-il de considérations stratégiques ? Hitler veut envelopper les armées soviétiques et remonter jusqu’à Moscou, qu’il n’a pu prendre en 1941. Il ne fait aucun doute que les Allemands recherchaient à Verdun une percée d’un nouveau genre, éliminant, grâce à l’emploi des armes modernes, la guerre de position et rendant la priorité à la guerre de mouvement, dont les Junkers du Grand Etat-Major prussien
Front ouest, 1916, verdun
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regrettaient vivement la disparition. Mais pourquoi la Wehrmacht a-t-elle engagé en 1942, si loin de ses bases, une opération d’anéantissement sur les bords de la Volga, pourquoi en 1916 von Falkenhayn, chef d’état-major général, a-t-il décidé, sous prétexte d’user l’adversaire, d’engloutir les forces vives de sa propre armée, division par division, dans la fournaise de Verdun ? La forme moderne de la bataille de Verdun est le défi industriel lancé par la nation la plus avancée d’Europe : puisqu’il suffit d’un nombre infini de petits postes de mitrailleuses pour arrêter la puissante armée allemande devant les tranchées des alliés, la concentration, sur un seul point, de moyens de guerre très puissants doit provoquer un tel saisissement chez l’adversaire qu’il admette l’inutilité de la lutte. C’est le raisonnement d’Hiroshima, à ceci près que la force allemande d’anéantissement vise un but militaire, et non civil. Ainsi Verdun n’a pas seulement un objectif stratégique : il ne s’agit plus, même si telle était à l’origine l’intention du chef d’état-major général, de percer le front, pour prendre Paris, ou encercler les armées alliées. Le défi
du Kaiser dépasse les ambitions classiques du plan Schlieffen. Les soldats allemands doivent avancer casqués, masqués, l’arme à la bretelle, dans un paysage totalement anéanti, où pas un souffle de vie ne subsiste. Les gros calibres de la maison Krupp raseront, par leur tir convergent, le « saillant » de Verdun. La sentinelle alliée dans les lignes allemandes aura vécu. L’inadmissible verrue indécemment plantée sur la ligne lisse du front sera brûlée au chlore, à l’acide. Les unités d’assaut seront précédées de lance-flammes, qui « nettoieront » les trous du terrain, les anfractuosités où quelque survivant aurait pu, par miracle, se dissimuler. Le choix de Verdun est la résultante programmée d’un défi industriel. Les obus de gros calibres, les nouveaux projectiles à gaz asphyxiants, les bombes incendiaires lancées d’avions doivent faire la preuve de la supériorité absolue des armes « made in Germany » et mettre un point final à la guerre des taupes qui se poursuivait sur la ligne des tranchées, de la mer du Nord aux Vosges, depuis l’automne de 1914. De la sorte, la bataille engagée à Verdun n’a d’autre finalité que la mort. On ne s’explique pas autrement que le haut-commandement allemand ait décidé de porter soudain l’effort sur cette partie du front français, particulièrement difficile d’accès, vallonnée, boisée, hérissée de forts. Pourquoi le Kronprinz, fils de l’empereur Guillaume II, et le chef d’état-major von Falkenhayn ont-ils choisi Verdun, et poursuivi si longtemps leur effort insensé ? Serviteurs inconscients de la formidable machine industrielle allemande, ils avaient sans doute des motivations particulières, propres à leur caste. 1. Extrait de Mourir à Verdun, de Pierre Miquel. Editions Taillandier
DOSSIER LE RÉVEIL
Verdun : la plus symbolique1
Le 21 février 1916, 2 millions d’obus s’écrasent sur le secteur restreint de Verdun. Les Allemands, qui y ont concentré des forces massives, ont choisi de briser les défenses françaises en faisant porter tous leurs efforts sur ce point précis. La bataille décisive commence. Pourquoi Verdun, comment et pour quoi faire ? Pourquoi Verdun ? Après-guerre, les auteurs affirmeront que la ville était à elle seule porteuse de symbole : on rappellera que c’est là, en 843, que Lothaire, Charles-leChauve et Louis-le-Germanique, petits-fils de Charlemagne, se sont partagé l’Empire carolingien, et on affirmera, comme Philippe Pétain, que Verdun était le « boulevard moral de la France ». C’est se tromper, car Verdun n’est devenu un symbole national qu’après la grande bataille de 1916 qui l’a élevé au rang des lieux de mémoire patriotique. Le choix de Verdun par les Allemands est beaucoup plus simple : à cet endroit, le front français forme un saillant et il est donc plus facile
aux assaillants de s’emparer des positions françaises en les prenant en tenaille. Qu’ambitionnent les Allemands en rassemblant leurs forces autour de la cité ? Rompre le front bien entendu. Mais au moyen d’une méthode radicalement différente. Von Falkenhayn, le commandant en chef, l’a affirmé : il veut « marcher sur des cadavres », c’est-à-dire écraser de façon si violente l’adversaire que celui-ci sera complètement annihilé et n’offrira plus aucune résistance. Au soir du 21 février, les lignes françaises seront un charnier et la citadelle de Verdun une ruine. Vaincre définitivement les Français est un objectif qu’il sait présomptueux mais, à défaut, il pense pouvoir briser complè-
tement leur moral. Un pays qui aura perdu l’espoir sera plus facile à convaincre de négocier une paix favorable aux intérêts de Berlin. L’empereur, lui, est tellement persuadé de la victoire qu’il a fait le déplacement le 21 février. Falkenhayn lui a promis que la ville tomberait en quelques jours et qu’une grande parade serait organisée dans les murs de la cité soumise. Comme en 1914, le pauvre Guillaume qui se voyait déjà défilant sur les Champs-Elysées en sera pour ses frais. Et pourtant, la surprise fut totale… ou presque. 1. Extrait de La Première Guerre mondiale pour les nuls, par Jean-Yves Le Naour. Docteur en Histoire. Editions France Loisirs.
L’enfer de Verdun1 D’effarantes négligences Commencée en février 1916, à l’initiative de l’état-major allemand, la bataille de Verdun se termine en une mêlée sanglante. Les forts français sont quasiment désarmés, les tranchées à peine dessinées, et les liaisons avec l’arrière défaillantes. Les poilus doivent fortifier le champ de bataille sous un déluge de feu. Bellevue, le 29 juillet 1916. - On a l’impression d’être la bête à tranchée, l’animal qu’on pousse à l’abattoir, peu importe comment. Il faudra la hurler sur les toits la vérité. Dans ce secteur de Verdun, où l’on n’a eu à subir aucune attaque pendant quinze mois, il n’y a rien, rien, rien. Pas de tranchées ! Pas de réserve de cartouches ! Rien ! Rien ! Ce qui s’appelle rien ! Et maintenant, creuser des boyaux sous les tirs de barrage ; amener des maté-
riaux et des approvisionnements, c’est bien « chanceux ». Charles Delvert 1er avril 1916. - Nous avons de si effarantes négligences : le ravitaillement de l’armée de Verdun en est un exemple saisissant. Les Boches avaient huit voies d’accès, ils en ont rajouté six. Nous avions une voie unique et étroite, nous avons vécu au jour le jour, attendu le choc sans rien préparer. Il a fallu improviser avec des
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LE RÉVEIL DOSSIER Lettre d’Emile Driant à Paul Deschanel, Président de la Chambre des députés
autos qui arrachent les routes ; on construit actuellement quand c’est trop tard. Toujours les mêmes fautes : provenant du manque de gouvernement, du manque de responsabilités, de l’absence de sanctions, de l’ignorance et de l’insouciance honteuse de nos vieux généraux qui passent leur temps à des revues de barbes et de cheveux. Adjudant Edouard Cœurdevey
Le dernier assaut Emile-Cyprien Driant a 59 ans en 1914. Militaire brillant, il avait été mis à l’index en 1905 lors de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat, comme nombre d’officiers catholiques. Après avoir quitté l’armée, il est élu député de Nancy et devient auteur à succès sous le nom de « Capitaine Danrit ». A l’annonce de la mobilisation, il reprend du service malgré son âge et dirige Verdun sous les ordres du général Herr. Dès 1915, il alarme le pouvoir politique et l’état-major de l’insuffisance des moyens de défense sur ce secteur, s’opposant ainsi à Joffre. Le 21 février 1916, ses 1 200 chasseurs affrontent 10 000 soldats allemands. Ils tiennent deux jours. Driant est tué au combat du bois des Caures, le 22 février 1916, à la tête de ses hommes. Les troupes qu’il a commandées seront décimées à 90 %. 18 - LE RÉVEIL - N° 821 - FÉVRIER 2016
22 août 1915, Nous pensons ici que le coup de bélier sera donné sur la ligne Verdun-Nancy. Quel effet moral produirait la prise d’une de ces deux villes ou des deux à la fois ! Or, s’ils y mettent le prix, et ils (les Allemands) ont prouvé qu’ils savaient sacrifier cinquante mille hommes pour emporter une place par une attaque massive, notre deuxième ligne est insuffisante et nous n’arriverons pas à la constituer : manque de travailleurs et j’ajoute : manque de fils de fer barbelés. Il y a l’intérieur des corps entiers inoccupés, se morfondant dans l’oisiveté ou dans une série d’exercices surannés. Qu’on nous en envoie avec des outils et du fil de fer qui manque dans notre place et qu’on nous promet pour le 10 septembre seulement.
Lettre d’Emile Driant à sa femme Marcelle, la veille de sa mort 20 février 1916, Je t’écris que quelques lignes hâtives, car je monte là-haut encourager tout mon monde, voir les derniers préparatifs ; l’ordre du général Bapst que je t’envoie, la visite de Joffre hier prouvent que l’heure est proche et, au fond, j’éprouve une satisfaction à voir que je ne me suis pas trompé en annonçant il y a un mois ce qui arrive, par l’ordre du bataillon que je t’ai envoyé. A la grâce de Dieu ! Vois-tu, je ferai de mon mieux et je me sens très calme. J’ai toujours eu une telle chance que j’y crois encore pour cette fois. Leur assaut peut avoir lieu cette nuit comme il peut encore reculer de plusieurs jours. Mais il est certain. Notre bois aura ses premières tranchées prises dès les premières minutes, car ils y em-
ploieront flammes et gaz. Nous le savons par un prisonnier de ce matin. Mes pauvres bataillons si épargnés jusqu’ici ! Enfin, eux aussi ont eu de la chance jusqu’à présent… Qui sait ! Mais comme on se sent peu de chose à ces heures-là !
Lettre de la baronne Schrotter à Marcelle Driant 16 mars 1916. A Marcelle Driant, veuve d’Emile Driant tué dans le bois des Caures, le 22 février 1916. Mon fils, lieutenant d’artillerie qui a combattu vis-à-vis de Monsieur votre mari, me dit de vous écrire et de vous assurer que Monsieur Driant a été enterré, avec tout respect, tous soins, et que ses camarades ennemis lui ont creusé et orné un beau tombeau […]. On va soigner le tombeau de sorte que vous le retrouverez aux jours de paix… 1. Jean-Pierre Guéno : Les Poilus (lettes et témoignages des Français dans la grande guerre 1914-1918). Editions : France bleu/France info/les
La fleur au fusil ? « Egarés par des témoignages littéraires et par des reportages photographiques habilement construits, les Français ont longtemps cru que les contemporains de 1914 étaient entrés en guerre joyeusement et pleins d’entrain, heureux à l’idée d’aller se faire tuer sur le front. La réalité est plus nuancée et surtout plus complexe. » Jean-Yves Le Naour, docteur en Histoire : La Première Guerre mondiale pour les nuls. Editions France-Loisirs.
DOSSIER LE RÉVEIL
Les grands cimetières sous la lune1
Des villages morts pour la France Neuf villages situés dans la zone de combats ont été complètement pulvérisés. Non reconstruits, ils ont obtenu le titre de « Morts pour la France » après 1918. Il s’agit de Beaumont, Bezonvaux, Douaumont, Fleury, Haumont-les-Samogneux, Louvemont, Ornes, Veux-devant-Damloup, Cumières. Le plus petit rassemblait 131 habitants, le plus grand 718. Malgré leur disparition totale, ils disposent toujours aujourd’hui d’un maire nommé par le préfet qui représente une sorte de gardien de la mémoire de ces lieux martyrs. Evidemment, Joffre est aussitôt averti de l’effroyable attaque… mais il n’envoie à la rescousse de la cité que des renforts d’infanterie. Son artillerie, qui économiserait pourtant le sang des hommes, il préfère la garder pour son offensive de la Somme. « Ce ne sont pas les munitions qu’il faut économiser, ce sont les hommes », tonne vainement Georges Clemenceau dans son journal L’Homme enchaîné. De fait, le commandant en chef ne prendra conscience que tardivement du massacre qui s’opère à Verdun.
combattre. Il n’y avait en tout et pour tout que quelques soldats pour tenir cette forteresse ! Deux officiers allemands, le capitaine Haupt et le lieutenant Brandis, qui exécutaient une mission de reconnaissance, n’en ont pas cru leurs yeux et se sont dépêchés d’occuper la position qui s’est rendue à eux sans résistance. Pendant les mois qui vont suivre et jusqu’à la reprise définitive du fort en octobre, des dizaines de milliers de soldats mourront pour reprendre cette forteresse qui n’était pas défendue en février ! La prise du fort de Vaux, le 7 juin, en revanche, fait suite à une résistance héroïque des Français. Pilonnés, encerclés, les derniers défenseurs vont combattre jusqu’à l’épuisement et s’enfermer dans les souterrains quand les Allemands entrent dans le fort. Assoiffés, asphyxiés par les gaz ou brûlés par les lance-flammes, ils finiront par se rendre avec les honneurs.
« On ne passe pas ! » L’assaut du 21 février, poursuivi les jours suivants, provoque la panique dans le commandement de Verdun. On songe un temps à la retraite tant la situation est intenable, mais Joffre, qui vient de comprendre l’enjeu de la bataille, interdit la manœuvre et menace de déférer en conseil de guerre
l’officier supérieur qui prendrait cette initiative. Il faut tenir, il n’y a pas d’autre choix : un recul serait une victoire morale de l’Allemagne, la reconnaissance de sa supériorité. Si elle échoue, en revanche, cela signifie qu’elle ne pourra jamais gagner la guerre puisque toute sa force concentrée ne lui aura pas même permis de prendre Verdun. En conséquence, le 25 février, Joffre charge Pétain, partisan depuis 1914 de la stratégie défensive, de tenir les positions françaises et lui concède quelques pièces d’artillerie qu’il conservait jalousement. Pétain réorganise la défense et, surtout, crée le système de la « noria », un relais constant de toutes les divisions françaises sur le champ de bataille. A Verdun, on ne reste donc pas longtemps, mais les pertes sont effroyables. Sur la petite départementale qui mène à la ville, rebaptisée « voie sacrée », des milliers de camions parechocs contre pare-chocs montent au front avec à bord des soldats angoissés, terrifiés par le bruit de la bataille qui se rapproche ; tandis que des milliers de camions vides ou remplis de blessés les croisent en sens inverse. On monte à Verdun comme on monte au calvaire. Voilà pourquoi le lieutenant Jacques d’Arnoux écrira plus tard que « celui
Le scandale de Douaumont Autre affaire à mettre au passif du commandement, celle du fort de Douaumont qui, le 25 février 1916, est tombé presque sans LE RÉVEIL - N° 821 - FÉVRIER 2016
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LE RÉVEIL DOSSIER
qui n’a pas fait Verdun n’a pas fait la guerre ».
La légende patriotique de la tranchée des baïonnettes Le premier monument inauguré en 1920 sur le champ de bataille de Verdun concerne un lieu étonnant connu sous le nom de « tranchée des fusils ». Des soldats vendéens du 137e régiment d’infanterie auraient été enterrés vivants sous la terre déplacée par le bombardement intensif de 1916, débout, la baïonnette au canon. Seulement les pointes de ces dernières émergent de la tranchée comblée, donnant à penser que les morts continuent de veiller sur la ligne de front. A ce titre, cette tombe collective est devenue un lieu de mémoire patriotique où l’on honore la résistance et le sacrifice des hommes qui, dans ce cas, demeurent figés pour l’éternité dans leur posture de combat. L’image est belle assurément, mais c’est une légende. En effet, jamais les soldats n’ont enduré un bombardement debout et la baïonnette au canon : ils ne sont pas fous et se tassent plutôt dans des abris de fortune. Enfin, un obus peut combler une partie d’une tranchée, mais jamais de façon rectiligne et soignée car l’impact crée évidemment un cratère. La vraisemblance amène donc à considérer qu’il s’agit d’une fosse commune que l’on a marquée par des fusils dressés. Le sacrifice paie. Verdun ne tombe pas et devient le symbole 20 - LE RÉVEIL - N° 821 - FÉVRIER 2016
de la résistance du pays. « On ne passe pas ! » est le mot d’ordre des soldats qui se font tuer sur place et, progressivement, l’espoir change de camp : « Courage, on les aura ! », conclut Pétain dans son ordre général du 10 avril à l’attention de ses troupes, inventant une formule promise à un bel avenir. Côté allemand, à cette date, en effet, on ne croit plus que Verdun tombera. Mais pourquoi continue-t-on l’offensive jusqu’en juin ?
« Saigner à blanc l’armée française » Verdun devait tomber en quelques jours. Au bout de deux semaines, Falkenhayn comprend qu’il faudra remettre la parade à plus tard et que la cité ne tombera pas. Cependant, il ne veut ni ne peut cesser le combat car ce serait reconnaître que l’armée allemande a échoué et, en quelque sorte, qu’elle est incapable de réaliser la percée, même en concentrant toutes ses forces. En d’autres termes, elle s’avouerait incapable de gagner la guerre. Pour camoufler cet aveu de la défaite, Falkenhayn change de discours à défaut de stratégie : il ne s’agit plus de percer le front ennemi, mais d’attirer à Verdun l’armée française et de la saigner à blanc, de l’épuiser petit à petit, de lui infliger des pertes telles que la France, à bout de souffle, sera bien forcée de crier grâce. Cette réorientation opportuniste des objectifs ne convainc pas : le 1er juillet 1916, quand Français et Britanniques lancent leur offensive sur la Somme, Falkenhayn doit bien cesser ses assauts sur Verdun sans avoir atteint son but. Pire encore, ce sont les Français qui contre-attaquent à partir de juillet. En décembre 1916, ils ont repris le terrain que les Allemands avaient péniblement gagné de février à juin. Le front
est revenu à peu de chose près sur ses lignes du 21 février. A quoi la bataille de Verdun a-t-elle servi ? L’armée allemande a-t-elle saigné l’armée française sous ses obus ? Même pas ! 163 000 Français sont tombés contre 143 000 Allemands. En quelque sorte, les Allemands se sont saignés presque autant que les Français.
De Gaulle, multirécidiviste de la tentative d’évasion Lieutenant en 1914, frais émoulu de Saint-Cyr, Charles de Gaulle est blessé une première fois en Belgique, le 15 août 1914. Rétabli, le voilà de nouveau blessé sur le front de Champagne en 1915. Devenu capitaine, il est atteint à la jambe le 2 mars 1916, en pleine bataille de Verdun, et perd connaissance devant Douaumont : quand il reprend ses esprits, il se trouve déjà en captivité. Ne se résignant pas au camp de prisonniers, il tente cinq fois de s’évader… sans succès. Au moins, on ne pourra pas dire qu’il n’a pas essayé ! 1. Extraits de Jean-Yves Le Naour, docteur en histoire, La Première Guerre mondiale pour les nuls. Editions France Loisirs.
Pascal Joly, Philippe Martinez, Henri Pouillot, Charly Bouhana et tant d’autres amis et camarades dont Raphaël Vahé, président de l’ARAC, à la station de métro Charonne.
VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL
Il y a 55 ans Charonne : pour la paix en Algérie Interdite, la manifestation du 8 février 1962, rassemble au métro Charonne, plusieurs dizaines de milliers de personnes. L’exigence de la paix en Algérie, du retour du contingent, de mettre fin aux menées fascistes de l’OAS qui grandissent en France. Des comités antifascistes se créent dans les quartiers, dans les entreprises. Fin 1961, une manifestation de 100 000 personnes a lieu à Paris, interdite, elle est réprimée. Les appels en faveur de la paix montent de toute la France, début 1961 se multiplient les attentats de l’OAS contre des personnalités, André Malraux ministre de la Culture, Wladimir Pozner écrivain et antifasciste, Raymond Guyot, sont également visés, des intellectuels, des journalistes, des enseignants, des dirigeants d’association. A tous l’OAS reproche leurs engagements pour la Paix en Algérie. Ce 8 février, 5 cortèges se forment dans Paris, un part de la gare de Lyon, rejoint par celui de la Bastille. A 19 h 45, au carrefour Voltaire-Charonne, alors qu’André Tollet pour la
CGT et Claude Bourret pour la CFTC appellent à la dispersion, les Brigades d’interventions venant de la Nation se mettent en marche et répriment dans le sang ces manifestants pacifiques et non armés. Bilan effroyable : 9 morts et des centaines de blessés, certains très gravement. Assassinés sur ordre du préfet Papon (ancien collaborateur de Vichy) et Roger Frey ministre de l’Intérieur de l’époque. Le 13 février entre 700 000 et 1 million de personne seront présentes aux obsèques. Parmi les 9, tous CGT, 8 membres du PCF et un membre de l’ARAC. Le plus jeune avait 15 ans. Honorer leur mémoire 55 ans après, c’est honorer le combat de ceux qui condamnent les guerres, le colonialisme. C’est continuer à réclamer la souveraineté de chaque peuple pour qu’il puisse décider, construire son avenir en toute indépendance. Commémorer le 8 février 1961, la mémoire de nos camarades, c’est se
rappeler qu’il y a toujours nécessité de réaliser entre la France et l’Algérie un traité de paix et d’amitié qui est toujours en suspens. Ce serait un signe de la France dans cette région du monde ravagée par la guerre. Comme on peut le voir aujourd’hui encore le combat pour la Paix est décisif pour l’avenir des peuples et de la planète. C’est un combat d’actualité même si c’est un combat officiel. La rédaction
Le drapeau de l’ARAC au Père Lachaise où sont enterrés les morts de Charonne.
ARAC 44 Le 18 décembre 2015 Christian FALIGAN était honoré, notre Comité départemental lui a remis la médaille de l'ORCM Étoile d'ARGENT. Christian un militant fidèle, engagé, actif, membre de l'ARAC depuis 37 ans a assumé de nombreuses responsabilités : Président de la section de Doulon. Délégué détaché comme Porte drapeau à l'UFAC 44 pendant 23 ans Secrétaire juridique départemental Représentant de l'ARAC à l'ONAC aux ''Commission de Secours'' Représentant de l'ARAC à l'ONAC Commission des porte-drapeaux
En dehors de son engagement à l'ARAC Christian a continué ses activités sociales : Médaille d'honneur des donneurs de sang bénévoles remise par la ville de Nantes 137 dons Diplôme de secouriste. Nous avons entouré notre camarade avec beaucoup de respect, d'émotion, une belle soirée, un grand moment de fraternité envers ce camarade qui a fait rayonné pendant de nombreuses années les valeurs de l'ARAC L’Amitié, la Solidarité, la Mémoire, l'Antifascisme et la Paix le Comité départemental ARAC 44 LE RÉVEIL - N° 821 - FÉVRIER 2016
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LE RÉVEIL VOS DROITS
Impôts sur le revenu La demi-part supplémentaire dès 74 ans pour les Anciens Combattants Une disposition de la loi de finances pour 2016, passée inaperçue, abaisse à 74 ans révolus (au lieu de 75 ans jusqu’ici) le bénéfice de la demi-part supplémentaire relative à l’impôt sur le revenu. Vous pouvez bénéficier d'une demi-part supplémentaire si vous êtes dans la situation suivante : ● Âgé de plus de 74 ans au 31 décembre 2015 ● Titulaire de la Carte du Combattant ou d'une pension servie en vertu des dispositions du code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de guerre ; cette disposition est également applicable aux veuves, âgées de plus de 74 ans, des personnes mentionnées ci-dessus. Il est toutefois rappelé que cette disposition implique que le défunt ait bénéficié, au moins au titre d'une année d'imposition, de la demi-part supplémentaire.
Par conséquent, les Anciens Combattants titulaires de la Carte du Combattant devraient pouvoir bénéficier de cette mesure en cochant, selon leur situation, la case W ou S sur leur déclaration de revenus. Rappelons qu'aucune limite d'âge n'est fixée pour cette démarche, mais que pour bénéficier de la Carte du Combattant, il faut en faire la demande et répondre aux critères fixés en fonction du conflit concerné (39/45 - Indochine - Algérie- Tunisie - Maroc - OPEX). Outre cette mesure concernant les impôts, rappelons que la Carte du Combattant donne droit au port de la Croix du Combattant, à percevoir la retraite
du combattant, à se constituer une rente mutualiste spécifique subventionnée par l'Etat dont les versements constitutifs sont déductibles du revenu, rente non imposable et selon la formule choisie un capital remboursable au décès aux personnes désignées par l'adhérent. Pour en savoir plus, constituer les dossiers, déposer les demandes, s'adresser à la Mutuelle de l’ARAC au 2 place du Méridien, 94807 VILLEJUIF Cedex Tél. : 01 42 11 11 00 Fax : 01 46 77 79 09 email : mutuarac@mutuarac.com Site info : www.mutuellearac.com
Indemnisations des victimes des essais nucléaires français Lors de la commission du 13 octobre 2015 présidée par la Ministre de la santé, l’Etat a enfin reconnu l’inefficacité de la « Loi Morin » du 5 janvier 2010, relative aux dispositions de reconnaissance et d’indemnisation des victimes des essais nucléaires français. En effet, depuis plus de trois ans, aucune amélioration n’est intervenue dans le traitement des demandes : faibles taux d’indemnisation des demandes (à peine 2 % seulement), rejets quasi systématiques des dossiers sur la base de l’article 4 de la « Loi Morin » de « risque négligeable ». Face à cette situation, les victimes ont contesté les décisions du Ministre de la Défense et une majorité des cours administratives d’appel ont jugé que ni le CIVEN (organisme chargé des dossiers) ni le ministre n’avaient démontré l’existence du « risque négligeable ». 22 - LE RÉVEIL - N° 821 - FÉVRIER 2016
Pour sa part, la Ministre de la santé a manifesté sa volonté de faire avancer réellement la situation en décidant de mesures nouvelles pour améliorer le système actuel, notamment des dossiers par le CIVEN. Par contre, elle ne prévoit pas de supprimer la notion préjudiciable de « risque négligeable », argument de la plupart des rejets. Face à cette situation, le député du Finistère Jean-Luc Bleunven a interpellé les ministres concernés quant à leurs interventions permettant une indemnisation légitime des victimes.
VOS DROITS LE RÉVEIL
ONAC, tension dans l’air… Dernier C.A. avant renouvellement Le Conseil d’Administration de l’ONAC a tenu sa dernière réunion de travail le 27 octobre dernier au siège de la Préfecture d’Ile de France à Paris. Séance « marathon », son mandat arrivant à échéance et ses futurs membres devant être désignés par le Ministre pour la session 2016-2020. Quatre heures de débat souvent sous tension, André Fillère y a participé. Comme d’habitude, le secrétaire d’Etat aux AC « n’a pas tenu la distance ». Selon une pratique désormais commune à chacun d’eux, il ouvrit la séance pour la quitter une heure plus tard. Non sans avoir, auparavant, bousculé l’ordre du jour faisant passer les points 11 et 13 après le 3, tant – pour lui – ces deux questions étaient au cœur des travaux et exigeaient sa présence. Une préparation agitée Quoiqu’en prétende la direction générale de l’ONAC, les choses ne sont pas aussi simples et faciles au plan du départ des Ecoles de Réinsertion Professionnelle (ERP) et des Maisons de retraite de l’ONAC. Le devenir de ces ERP, le sort des personnels semblent loin d’être réglés et, à la veille du CA, le syndicat CGT de l’ONAC – exclu du CA au profit de la CFDT et de FO – développa une intense activité pour alerter pouvoirs publics et administrateurs sur la situation et ses dangers : lettre aux députés, au Premier Ministre, à tous les administrateurs de l’ONAC, rencontre avec le SGA, etc., tout un forcing qui amena la directrice générale de l’ONAC à répondre par courrier à chaque membre du CA, etc. De quoi être un peu crispé, côté officiel… Ce qu’allait souligner et dénoncer André Fillère dans plusieurs interventions sur l’ordre du jour, épinglant la précipitation amenant l’ONAC à se tromper de décret de référence en s’appuyant sur un texte relatif à « l’eau minérale » au lieu de celui concernant l’EPNAK – établissement censé recevoir les ERP – mais méconnu du CA à
qui il n’a jamais été présenté et encore moins visité. PIRE ! Cet EPNAK n’ayant pas de fonds propres suffisants, l’ONAC est censé remettre aux normes à ses frais tous ses établissements, rétablir leur équilibre financier, puis en faire cadeau gracieusement au repreneur ! « Non seulement on brade les bijoux de famille, mais en plus on leur donne de l’argent de l’ONAC pour qu’ils les prennent ! ». Car le coût n’est pas mince : Il s’agit de se séparer des 773 personnels (la moitié des effectifs de l’ONAC !) et d’Etablissements d’une valeur de 77 millions d’euros offerts gratuitement avec, en prime, 30 millions de travaux de mises aux normes sur le fond de roulement de l’ONAC, sur les fonds des ACVG ! André Fillère argumenta largement sur les dangers d’une telle démarche alors même que les OPEX ont tant besoin de formation et de réinsertion professionnelle, domaine où les ERP de l’ONAC sont les 2e plus efficaces au plan national. Il demanda notamment que soit stoppé le processus et que – profitant de cette pause – la question soit remise à plat, réexaminée sur le fond dans l’intérêt de tous : ONAC-ERP-personnels-OPEX-stagiaires, etc. Il intervient également au plan de l’accompagnement des blessés psychiques, soulignant le peu de mesures concrètes de soins après le départ de l’armée et les surcharges financières et en personnels qu’allaient supporter les Services départementaux de l’ONAC. Rien n’y fit… le Secrétaire d’Etat n’en démordant pas, nous accusant
« d’immobilisme » au lieu d’aller de l’avant. Il faut hélas reconnaître qu’aucun administrateur (pourtant tous informés) ne s’engagea dans ce débat et que – côté syndicats, la CGT étant exclue – la CFDT se contenta de demander la date de la réunion interministérielle qui réglerait la question… Affaire à suivre car, d’ici fin 2016 – et même en dehors d’un arbitrage du Premier Ministre – bien des choses peuvent encore advenir. 100 000 euros pour les cyclistes de l’armée de terre Telle était la nouveauté à adopter en fin de CA, soit une subvention de 33 000 euros pendant 3 ans (20162017-2018) pour promouvoir le Bleuet sur les routes de France. Et l’on pouvait se séparer en attendant la désignation des membres du prochain CA par le gouvernement en décembre-janvier avec mise en place en février 2016. Les paris sont ouverts : « Y aura-t-il plus ou moins de généraux dans ce nouveau CA ? Et combien seront-ils ? » A SUIVRE…
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LE RÉVEIL VOS DROITS
Mauvais Noël les Amie(e)s ! Le monde combattant n’est pas oublié par les pouvoirs publics, à preuve : un nouveau code des pensions militaires d’invalidité et des victimes de guerre a été publié au Journal officiel du 28 décembre 2015, pour sa partie législative et l’ONAC est définitivement délesté de ses joyaux que constituaient les écoles de reconversion professionnelle. 3- Sous prétexte que la tuberculose a disparu, l’indemnité de soins aux tuberculeux disparaît du code des pensions militaires. 4 – Le terme « gratuits » disparaît de la réglementation sur les « soins médicaux gratuits » qui deviennent « soins médicaux », prélude à une assimilation totale avec le régime général de la sécurité sociale. Enfin, la loi de finances du 30 décembre 2015 prévoit la cession gratuite des écoles et des maisons de retraite à des organismes extérieurs. L’article 74 de la loi de finances est ainsi écrit : Carte de France des etablissements de l’ONAC
Il est certain que l’ancien code avait besoin de rafraîchissement car il était devenu un vrai fatras parfois incompréhensible ; mais les « experts » et les principales associations du monde combattant – sauf l’ARAC, Dieu merci – en ont profité pour supprimer certains « avantages » dans ce nouveau code : 1- Les femmes ayant perdu un fils à la guerre pouvaient prétendre à une pension d’ascendante à partir de 55 ans ; mais comme les hommes ne pouvaient en « bénéficier » qu’à 60 ans, il convenait d’égaliser « par le bas » (à 60 ans) sous prétexte de non-discrimination hommes-femmes, alors qu’il aurait été possible de mettre hommes et femmes à égalité à 55 ans (…) 2 – Les ultramarins avaient droit à la retraite du combattant à 60 ans ; mais comme les « continentaux » n’en bénéficient qu’à 65 ans, on met tout le monde sur le même niveau inférieur, donc 65 ans. 24 - LE RÉVEIL - N° 821 - FÉVRIER 2016
I- Les biens immobiliers et mobiliers appartenant aux écoles de reconversion professionnelle relevant de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre ou mis à sa disposition par l’Etat sont transférés en pleine propriété à l’établissement public national « Antoine Koenigswarter » à une date prévue par décret, et au plus tard le 31 décembre 2016.
ception de droits, impôts ou taxes de quelque nature que ce soit, ni au versement d’honoraires au profit des agents de l’Etat, ni à la contribution prévue à l’article 879 du code général des impôts (…) Pour terminer avec une nouvelle un peu plus réconfortante pour les retraités de la fonction publique et assimilés, citons quand même l’article 132 de la loi de finances qui précise, au sujet de la campagne double que : « les pensions de retraite liquidées en application du code des pensions civiles et militaires avant le 19 octobre 1999 peuvent être révisées à la demande des intéressés, déposée après le 1er janvier 2016, et à compter de cette demande, afin de prendre en compte le droit à campagne double prévu en application du c de l’article L 12 du même code, au titre de leur participation à la guerre d’Algérie ou aux combats en Tunisie et au Maroc, selon les modalités en vigueur à la date de promulgation de la présente loi ».
II- Les biens immobiliers et mobiliers appartenant à chacun des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes relevant de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre peuvent être transférés en pleine propriété aux établissements publics nationaux, de santé ou médico-sociaux identifiés conjointement par l’agence régionale de santé et le conseil départemental concernées à une date prévue par décret, et au plus tard le 31 décembre 2017.
(Encore que ! la notion et la durée de campagne double sont totalement faussées et ramenées aux critères initiaux d’attribution de la carte du combattant alors que c’est la totalité du temps de présence qui devrait valoir campagne double à l’intéressé. Note de la rédaction).
III- Les transferts prévus aux I et II se font à titre gratuit et ne donnent lieu à aucune indemnité ou per-
Michel DESRUES membre du Conseil National de l’ARAC
Nul doute qu’une lecture approfondie de ce nouveau code va receler d’autres surprises désagréables, surtout probablement dans sa partie réglementaire qui verra le jour en fin 2016.
VOS DROITS LE RÉVEIL
Le budget 2016 des ACVG Ne règle pas le problème de la campagne double due aux Anciens Combattants en Afrique du Nord (1952-1962) fonctionnaires travailleurs de l’Etat et assimilés et met en cause le devenir des OPEX Le Secrétaire d’Etat aux AC proclame hautement que le budget 2016 des ACVG attribue enfin la campagne double aux Anciens Combattants en Afrique du Nord concernés. C’EST FAUX ! Une fois de plus le gouvernement détourne la loi et bafoue le droit à réparation. Le gouvernement affirme que, désormais, les AC concernés vont pouvoir faire réviser leur retraite professionnelle même si ils ont pris celle-ci avant la reconnaissance officielle de la guerre en Afrique du Nord en 1999. Très bien, mais sur quelle base ? Celle du décompte des actions de feu ou de combat, c’est-à-dire des critères d’attribution de la carte du combattant. - Or, rappelons que ce sont deux législations différentes. La loi attribuant la campagne double (14 avril 1924) est antérieure à celle sur la carte du combattant (loi du 19 décembre 1926). - Le bénéfice de la campagne double est attribué au titre du territoire et
non des opérations ou de la carte du combattant. Ainsi, elle a été attribuée ● Du 15 avril 1925 au 31 décembre 1927 (guerre du Rif, opérations de police) ● Dans les oasis et territoires du sud algérien pour insalubrité (décrets du 26 janvier 1930 et 25 mai 1950) ● En Algérie, Tunisie et Maroc aux militaires européens envoyés en Afrique du Nord du 2 septembre 1939 au 25 juin 1940 ● La loi du 18 juillet, l’attribution aux militaires en Indochine et en Corée ● La loi du 23 juillet 1957 l’étend aux opérations du Suez (30 octobre au 31 décembre 1956) Dans tous ces cas, l’attribution de la campagne double repose uniquement sur le temps passé dans un territoire concerné, hors toute considération d’action de feu, de combat ou de carte du combattant. PAR CONSEQUENT, NOUS RECLAMONS - L’abrogation d’action de feu et de
combat et l’attribution de la campagne double pour tous les militaires en fonction de leur temps de séjour - en Tunisie (1er janvier 1952-30 juin 1964), - au Maroc (1er juin 1953- 30 juin 1964) - en Algérie (31 octobre 1954-30 juin 1964) Etant entendu que seuls ceux relevant des régimes de retraite professionnelle concernés en seront normalement consommateurs. C’est à ce prix, et à ce prix seulement, que l’égalité de droit à réparation sera effective entre les générations du Feu. Et ce n’est pas une question mineure, car elle engage aujourd’hui l’avenir de la retraite professionnelle des combattants des OPEX qui deviendront ou sont devenus fonctionnaires, travailleurs de l’Etat ou assimilés après avoir quitté l’armée. André Fillère
Un drap tricolore sur un cercueil Recouvrir le cercueil d’un(e) défunt(e) lors de ses obsèques est, selon la loi, un « privilège » codifié officiellement par les circulaires n° 0338 (17 septembre 1956), 0423 (10 octobre 1957), 77530 (3 août 1977). Cette disposition relève aussi des articles 45 et 48 du décret n° 89-655 du 13 septembre 1989 et de l’article 14 du décret n° 2004-1101 du 15 octobre 2004. De tout ce « maquis » de textes il ressort que seuls peuvent être recouverts de tricolore, les cercueils des Anciens Combattants titulaires : ● De la carte du combattant, ● ou de la carte du combattant volontaire de la Résistance
ou du titre de Reconnaissance de la Nation ● ou des réfractaires au Service du Travail obligatoire (STO) ayant obtenu la Médaille commémorative française de la guerre 1939-1945. Et aussi les civils, fonctionnaires de la police nationale et sapeurs-pompiers tués dans l’accomplissement de leur devoir et au cours de circonstances exceptionnelles. Nul autre cercueil (Légion d’Honneur, Ordre National du Mérite, Médaille Militaire) ne peut être drapé de tricolore si le défunt ne répond pas à l’un des critères ci-dessus. ●
Ce drap tricolore remplace le drap noir habituel sur demande de la famille, sans aucun frais supplémentaire. Si une Association d’ACVG intervient dans l’organisation des obsèques, elle doit obtenir l’autorisation de la famille pour la mise en place de ce drap tricolore. Lequel peut être fourni par l’Association elle-même, la mairie ou les Pompes funèbres.
LE RÉVEIL - N° 821 - FÉVRIER 2016
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LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC
Seine-St-Denis (93) La Courneuve – 21 novembre 2015 De quelle ARAC, le monde combattant a-t-il besoin aujourd’hui ? 21 novembre 2015. Hôtel de Ville de la Courneuve. M. Gilles Poux, maire, a ouvert un comité départemental ARAC 93, élargi aux directions des sections locales, pour une réflexion collective qui s’unissait dans la préparation du prochain Congrès Départemental qui s’inscrit dans la préparation du 56e Congrès National prévu pour 2017,
où l’on commémorera avec une dynamique renouvelée, le 100e Anniversaire de la création de l’ARAC. Sous la houlette respectée par les soixante-dix participants du Président de la section locale Jacques Sergent et du secrétaire Jean Muller, les thématiques qui ont fait l’objet de débats passionnants : l’ARAC, association républicaine et citoyenne dans la société 2016 ; l’ARAC, association ACVG, défendant le droit imprescriptible à réparation (y compris pour tous les OPEX) dans la politique gouvernementale actuelle d’austérité sous l’égide de l’Union Européenne ; l’ARAC dans la défense permanente des valeurs républicaines d’émancipation dans le combat pour l’antifascisme, pour l’amitié entre les peuples, pour faire progresser la « guerre à la guerre » c’est-à-dire le combat contre les causes des guerres dans l’opinion publique du 93.
Fut abordée, l’indispensable mobilisation du plus grand nombre d’adhérents pour remettre vite les cartes 2016 et le timbre, solder l’exercice 2015, activer les versements pour les dons pour la souscription nationale annuelle en cours, enfin s’adresser aux centaines de familles ressortissantes de l’ONAC pour obtenir, l’aide due de l’ONAC… Raphaël Vahé, Paul Markidès, membres de la Direction Nationale de l’ARAC ont apporté leur éclairage sur les enjeux internationaux et mémoriels. Roger Dandeville, Huguette Chaban, Pierre Gilbert, Jean-Pierre David, Jean Porta, Michel Debailly, ont tour à tour alimenté la discussion toujours à partir de leurs expériences. A cette occasion, nos camarades, Jacques Sergent et Jean Muller se sont vus honorés de la Médaille de l’ORMCM pour leur action inlassable à l’ARAC.
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VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL
Charente (16)
Nevers (58)
La section de Ruelle L’Isle d’Espagnac a tenu son Assemblée Générale le jeudi 21 janvier 2016 à la mairie de Ruelle sur Touvre. Après la minute de recueillement, le Président a annoncé deux adhésions pour 2016, il a présenté le rapport moral et d’activité après avoir donné les engagements de l’ARAC depuis 1917. Il a dénoncé les attentats de janvier et novembre, ces actes barbares que nous condamnons avec force. Un nouveau bureau a été élu avec une femme comme secrétaire. Nous avons terminé nos travaux par la galette des rois en présence de l’adjoint au maire chargé des anciens combattants.
Le samedi 23 janvier 2016, la section neversoise de l’Association Républicaine des Anciens Combattants s’est réunie en assemblée générale, salle des Eduens, en présence de la députée Martine Carillon-Couvreur et de Liliane Rehby, secrétaire nationale à la mémoire de l’ARAC. L’ARAC fut fondée en 1917, durant la Première Guerre mondiale. La section de Nevers compte cent soixante adhérents, on dénombre six cents adhérents dans le département. Le président Lionel Foulatière, a ouvert la séance. Il a ensuite présenté, avec regret, sa démission et celle du bureau de l’association, expliquant son départ pour des raisons de santé. C’est Geneviève Bequignat, présidente départementale de l’ARAC depuis huit ans, qui assurera l’intérim et expédiera les affaires courantes jusqu’à l’élection d’un nouveau bureau. Geneviève Bequignat qui fait également partie du bureau national de l’ARAC, est veuve d’ancien combattant.
Côte d’Or (21) Honneur à Antoine Cirillot Si on pouvait résumer par une phrase la biographie d’Antoine CIRILLOT, c’est l’engagement total de sa vie durant les 3/4 du XXe siècle. Antoine, né au pied du Vésuve, près de Naples le 10 novembre 1915, c’est à l’âge de 12 ans qu’il arrive à DIJON. Sa jeunesse côtoiera les grandes heures du Front Populaire et de ses avancées sociales. Puis viendront les années sombres qui dès 1933 voient la décomposition politique et économique en Allemagne qui porte les nazis au pouvoir. Juin 1940, Antoine est entraîné dans la débâcle. Antoine ne peut accepter l’idée que son pays d’adoption, le pays
des Droits de l’Homme et de la Liberté tombe ainsi sous la coupe nazie. Sa convocation comme STO le pousse dans la clandestinité. Le 1er janvier 1943, il intègre les brigades des FTPF. Antoine sera pris par la Gestapo le 12 mars 1943 et interné à Dijon. Condamné à la déportation il est interné en Allemagne, il renoue avec ses convictions et constitue avec des antifascistes allemands une cellule anti hitlérienne. Après deux tentatives, il réussit son évasion le 18 octobre 1943. Il devient le Commandant SERGE. L’arrivée des troupes de De Lattre va se conjuguer avec l’action déterminante du groupe Koenig pour la Libération de Dijon le 11 septembre 1944 dont Antoine sera partie prenante. Membre du Comité Local de Libération il intégrera le premier Conseil Municipal issu de la Libération. Il entrera dans la toute nouvelle institution issue du CNR : la Sécurité Sociale. Antoine y sera l’artisan de la
création du syndicat CGT et lui restera fidèle durant 70 ans ! Un camarade que nous qualifierons sans hésiter d’Homme véritable. Aujourd’hui 8 janvier 2016 dans cette salle des fêtes de Savigny-le-Sec, entouré du Maire, du Député de la circonscription, de Madame la Directrice Départementale de l’ONAC, le Président National de l’ARAC Raphaël VAHE accompagné de notre Secrétaire Nationale Liliane REHBY ont remis la prestigieuse distinction OMRCM BRONZE à Antoine CIRILLOT au titre de son parcours exemplaire, de ses engagements pleinement assumés en toutes circonstances. Un hommage chaleureux a été rendu par plus de 250 personnes au premier rang desquelles se trouvaient nos porte-drapeaux, les membres du Comité Départemental de l’ARAC Côte d’Or, sans oublier les représentants des associations amies, du syndicat CGT Santé, d’Isabelle de AMEDA pour le PCF 21, des représentants de l’Amicale des Vétérans du PCF 21. LE RÉVEIL - N° 821 - FÉVRIER 2016
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LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC
St-Martin-du-Var (06) L'Assemblée Générale annuelle de la section de St Martin du Var s'est déroulée le 10 janvier dans "la Salle des Loisirs" de la commune. Elle rassemblait près d'une quarantaine de personnes dont le Maire et vice-président de la Métropole Nice-Côte d'Azur, Mr Hervé PAUL. La réunion s'est clôturée par le remise de l'étoile d'Or de l'ORMCM au président Maurice BAILET par Marcel INNOCENTI, sous la direction du maitre de cérémonie Jean Pierre MAMBRINI. Nous étions accompagnés de nos amis de l'ARAC du Morvan, Gilbert et Josette. Notre camarade Maurice Bailet est adhérent de l’ARAC depuis 1957, membre du comité national de 1960 à 1964, Président de la section de Saint Martin du Var. Cette distinction honore un homme, qui voue depuis près de 60 ans, avec acharnement et conviction, la majeure partie de ses activités à la défense, la promotion et le rayonnement des valeurs de l’ARAC, au premier rang desquelles figure,
La-Fare-les-Oliviers (13)
Lors de l’Assemblée Générale de la Fare-les-Oliviers notre ami et camarade Jean Ferraud s’est vu remettre la Médaille Militaire par Michel Caciotti, ancien Résistant et président Honoraire de l’ARAC 13. En présence des membres de sa section, de ses amis, de sa famille, du Maire de la Fare-les-Oliviers, M. Olivier Guirou et de son Adjoint aux Anciens Combattants Yves Lombardo, du Député Maire de Velaux J-Pierre Maggi et des Porte-Drapeaux. Jean est un Ancien Combattant ATM, brigadier sur une Auto-Mitrailleuse. Fidèle à l’ARAC depuis 1979 et encore aujourd’hui responsable de sa section. Jean possède d’autres décorations, la Croix du Combattant, la Valeur Militaire, une Citation, le Titre de la Reconnaissance de le Nation, la Médaille commémorative de l’Algérie, la Médaille d’Honneur de l’ARAC. Un apéritif fraternel clôtura cette magnifique Assemblée Générale. Michel Jumelle Président de l’ARAC de la Fare. Patrick Saintenoy Président Délégué ARAC 13. 28 - LE RÉVEIL - N° 821 - FÉVRIER 2016
De gauche à droite : Gilbert Ducazeau, Chantal Pipart, José Grilli, Maurice Bailet, Marcel Innocentini et Hervé Paul, maire de Saint Martin du Var.
comme l’avait hurlé Henri Barbusse du fond de sa tranchée : « La Paix » ! Manifestation, empreinte de solennité, d’émotion, d’amitié, en présence des adhérents, de nombreux amis et des membres de la famille du récipiendaire. C’est notre camarade Marcel Innocentini, également titulaire de cette « Médaille d’Or » qui procéda à la remise de celle-ci, en présence de Chantal Pipart, Présidente départementale de l’ARAC-06, membre du bureau national, M. Hervé Paul, maire de Saint Martin du Var devait à son tour féliciter ce citoyen remarquable
Sud Finistère (29) Assemblée Générale, 16 janvier 2016 à Quimper. La section en 2015 a participé aux commémorations, exposition toiles guerre 14-18 à Quimper et St Evarzec avec la participation des scolaires, exposition réfugiés espagnols à St Evarzec. Lors de l’Assemblée ont été abordées les difficultés financières de l’ARAC au niveau national, demande d’aide pour l’achat des locaux actuels à Villejuif. En 2016, travail de mémoire poursuite de présentation de l’expo 14-18 dans les écoles et les mairies. Permanence à l’intention des OPEX. Aides apportées aux anciens combattants et veuves de guerre en difficultés financières et matérielles en particulier les veuves et les OPEX (jeunes anciens engagés des opérations extérieures Afrique et Moyen-Orient). La section de l’ARAC condamne les opérations extérieures de l’OTAN et notamment de la France en Afrique et au Moyen-Orient qui sont le terreau du terrorisme et la cause des attentats. Ces interventions devraient être du ressort de l’ONU. La situation actuelle en Cisjordanie et à Gaza a également été longuement évoqué. L’ARAC condamne la colonisation par Israël toujours aussi présente. Notre camarade Yannik Chouan nous a entretenus de la situation actuelle de son fils Nicolas.
VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL
Val de Marne (94)
Jeudi 11 février 2016 à Villejuif le département du Val de Marne, dirigé par Christian Favier, président communiste du Conseil Départemental a inauguré un nouvel espace des solidarités. Ces lieux marquent la volonté des élus au service de la population d’accueillir les Val de Marnais, les familles, les retraités de plus en plus nombreux en grande difficulté. Les inégalités grandissant et aujourd’hui des milliers de familles se retrouvent marginalisées, exclues de la société. Comme le rappelait Gilles St Gall, vice-président du Comité départemental chargé de l’action sociale : « les valeurs de solidarité que nous portons et que nous traduisons en actes. Ces valeurs de solidarité qui devraient être portées par notre République sont aujourd’hui souvent remises en question. Le travail social ce n’est pas exclure du champ de visions de nos concitoyens ceux qui sont maltraités par la loi du plus fort qui caractérise l’organisation sociale et économique dans laquelle on voudrait nous forcer à vivre. En Val de Marne, malgré les politiques d’austérité que l’on veut nous imposer, nous continuons à porter des politiques solidaires au service des Val de Marnais. Pour tenir toutes ses promesses de liberté, d’égalité et de fraternité, la République se doit d’être sociale, tant que les droits sociaux et économiques ne seront pas à la hauteur des droits politiques, il subsistera ce que Jean Jaurès considérait comme une « intolérable contraction entre l’ordre politique et l’ordre économique ». Une ville comme Villejuif aux portes de Paris doit rester une ville populaire. Pour cela, elle doit rester attentive à ceux que la crise exclut. Elle ne doit pas renoncer à l’égalité et la fraternité pour sa population. Dans les communes populaires, en périphérie de Paris, l’enjeu de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion, ce n’est pas de faire venir des riches, c’est d’offrir aux populations qui résident sur ce territoire les moyens de vivre dignement et d’y rester. Pour maintenir la justice et l’égalité sociale, l’enjeu est avant tout la solidarité redistributive, alors la mixité sociale peut prendre tout son sens.
La réponse aux problématiques de pauvreté et d’inégalité de nos territoires ne peut pas être de disperser la pauvreté dans les confins métropolitains pour la rendre moins visible. » Pierre Garzon – Vice-Président du Conseil Départemental, élu de Villejuif concluait : « Non il n’y a pas trop d’école, non il n’y a pas trop de commissariats, il n'y a pas trop d’hôpitaux. C’est pourtant ce que nous dit le Gouvernement quand il réduit de manière aussi drastique les ressources des collectivités. Concernant le Val-de-Marne, l’État a réduit sa dotation de 64 millions d'euros cette année. Est-ce qu'il y a trop de services publics dans le Val-de-Marne ? Je ne le pense pas, bien au contraire. C'est pourquoi je suis fier d'appartenir à une majorité de gauche réunie autour de Christian Favier qui, malgré l'austérité qui nous est imposée, continue d'investir dans l'avenir du Val-de-Marne et de Villejuif. La France créée chaque année plus de richesse ; la France compte chaque année de plus en plus de pauvres. La voilà l'injustice de notre pays : celle de l'accaparement des richesses par une infime minorité. » Etaient présents, entre autres, à cette initiative : Gilles St Gall, Pierre Garzon, Flore Munck, conseillère départementale de Villejuif. Patrick Staat, secrétaire général de l’ARAC Nationale, Brigitte Contant, membre du Bureau National et Jean-Louis Giraudou, Président de l’ARAC Villejuif, secrétaire départemental de l’ARAC 94 et membre du Conseil National.
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LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC
Le Réveil des Combattants adresse aux familles et aux amis de nos camarades décédés ses sincères condoléances.
Nos peines ■ ALLIER (03) Bourbon l’Archambault : Michel BOURDIER, AC ATM, porte-drapeau de la section. ■ CHARENTE (16) Ruelle : Serge LOUVEL. ■ CHARENTE-MARITIME (17) La Rochelle : Guy COUROUGE, 79 ans, AC ATM, membre du bureau départemental. ■ FINISTERE (29) Brest : Guy GOUBIN, AC 39-45. ■ HERAULT (34) Montpellier : Joseph CANO, 92 ans, AC 39-45, membre d’honneur du Conseil National, membre du conseil d’administration de la Mutuelle de Retraite, Vice-Président départemental, Chevalier de la Légion d’honneur, Médaille Militaire, Croix de guerre avec Palmes. Joseph OTALORA, AC ATM. ■ LOIRE (42) St Etienne : Claude GUILLOT, 80 ans, AC ATM. ■ LOIRET (45) Fleury les Aubrais : Claude LE LAN, 83 ans, combattant pour la Paix. ■ MOSELLE (57) Ottange-Villerupt : Angel PANTALLA, 85 ans.
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■ NIEVRE (58) Fourchambault : Jean-Louis GONIN, 92 ans. ■ NORD (59) Fenain : Bernard BRUNIAU, AC ATM. Henri LANTOINE, AC ATM. Charles SAUVAGE, AC ATM. Mme Ginette SCHUSTER, veuve. ■ SEINE ET MARNE (77) Esbly : Lucien ANDRIEUX, AC ATM. ■ VAR (83) Gonfaron : Paul PORTES, 103 ans, AC 39-45. ■ VAUCLUSE (84) Montfavet : Pierre GUERIN, AC ATM, président de la section, porte-drapeau départemental. ■ VOSGES (88) St Dié : Claude DEGOIS, AC ATM. ■ ESSONNE (91) Ste Geneviève des Bois : Antoine DELARBRE, 101 ans. ■ VAL D’OISE (95) Bezons : Jean-Claude CLEMENT, 66 ans. ■ Conseil National Frétigny (28) : Lucien PAVOINE, AC ATM. Aigues-Mortes : Mme Eliane PLASSON.
Toutes nos félicitations à notre ami Franck Berger, habitant le Puy de Dôme qui a gagné la voiture du Réveil 2015. Le lot, cette année une Dacia Sandero.
Nous organiserons fin avril une réception avec le comité départemental du Puy de Dôme et son président André Charrier pour remettre officiellement la voiture au gagnant de la tombola 2015.
Dès septembre vous recevrez avec votre journal le carnet pour la tombola du Réveil 2016 (voiture).
MAGAZINE LE RÉVEIL
Léon Landini
Réponse à Michel ONFRAY Et autres textes sur la Résistance et l’engagement
Les éditions Delga viennent de publier un ouvrage de Léon Landini répondant aux calomnies sans retenues de l’écrivain Michel Onfray qui, dans l’émission « Salut les terriens » du 2 mars 2013 s’est laissé aller à exprimer ses sentiments anticommunistes en avançant de pures inventions sur le rôle des communistes dans la Résistance. Selon Michel Onfray les Francs-Tireurs et partisans de la main-d’œuvre
immigrée (FTP-MOI) qui étaient l’un des bras armés de la Résistance communiste ne seraient entrés en résistance qu’après l’attaque allemande contre l’Union soviétique fin juin 1941 ajoutant même que pendant 2 ans ils auraient collaboré avec les nazis et seraient restés sans réagir sur les horreurs de la Shoah. Léon Landini, non seulement dénonce ces diffamations mais démontre par l’exposé des faits que les communistes après s’être engagés contre le fasciste Franco se sont lancés dans l’action résistante et ne s’en sont jamais départis dans les jours, les mois, les années qui ont suivi jusqu’à la libération. Merci Léon Landini pour ce livre militant qui en même temps, remet les choses en place de manière historique.
« 1954 : Algérie ma guerre » par le Catalan Daniel Baillette A la vue de ce nouveau livre de Daniel Baillette, on s’attend à encore découvrir des récits et faits de guerre
d’un ancien militaire ayant vécu les événements des années 1953/1962 en Algérie, tant le titre et les photos de couverture, reflètent le nombre d’ouvrages ayant déjà traité ces années de guerre là. Mais, dès les premières lectures des récits relatés, l’on est pris dans le déroulement des situations vécues par l’auteur, avec une exactitude sur les lieux, des rencontres avec la population locale, du simple artisan ou commerçant, au « gros colon », ce dernier imposant ( ?) sa propre loi sur son domaine. Et ceux qui ont vécu, en tant qu’appelés du contingent, la fin de ce conflit, devinent, à la lecture de ces pages que l’auteur connaît parfaitement le pays dont il parle, ses coutumes, son organisation sociale, sa population ainsi que l’origine du conflit. Le Perpignanais Daniel Baillette qui, avant son séjour en ces lieux, ignorait
tout du Maghreb, si ce n’est de s’y être retrouvé à la suite de son engagement dans l’armée à l’âge de 18 ans en 1953, parle et raconte « sa guerre dans son pays », comme si celui-ci avait été depuis toujours le sien. Pour l’éditeur : « Ce livre est une sorte de patchwork littéraire, dans lequel se mêlent des réflexions sur beaucoup de sujets, tant philosophiques, géographiques, historiques, sans oublier cette faculté de l’auteur de nous emmener en arrière, loin du lieu de son histoire, ainsi que de sa période, pour arriver à démontrer la similitude entre les événements qu’il relate. Et, après la lecture de cet ouvrage, mieux comprendre les comportements des hommes, quand ils sont plongés dans des situations révolutionnaires. » Livre disponible aux Editions Saint-Amand, Fnac, Amazone.
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Pour que l’ARAC soit une Maison commune Tous ensemble pour assurer l’avenir de l’ARAC et des associations qui, comme elles travaillent à la défense des valeurs républicaines, des droits et conquis du CNR, à la solidarité et l’amitié entre les peuples, à la préservation de la paix, et de la souveraineté des nations. Réussir la pérennité d’une maison commune, c’est permettre à l’ARAC, la Mutuelle, la FORR, la FSORR, l’ORMCM, le Village de l’Amitié Van Canh, l’IDRP, Arac Cuba-Solidarité, au Réveil, à la Maison Henri Barbusse, à la CNRAR et d’autres encore en instance de nous rejoindre pour préserver un lieu et des moyens communs. Alors merci à ceux qui ont commencé à nous envoyer des dons, des prélèvements. Nous avons collecté environ à 40 000 euros mais il nous faut trouver encore 200 000 euros. Nous savons que les militants de l’ARAC, les lecteurs du Réveil, les amis, tous ceux attachés à ces combats dans ces moments difficiles que traversent la France et le monde. Chacun en fonction de ses moyens, aura à cœur de contribuer à donner un véritable siège pérenne aux acteurs de ces combats d’aujourd’hui. Merci à tous. « Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sécurité et la résistance à l’oppression ». Article 2 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et du Citoyen. Utiliser le bon de retour, l’autorisation de prélèvement et la lettre T joint à notre journal 01 : ARAC AIN, MORTIER Raymond, COUTINE Jean, Mme PINELLI – 02 : VANSEVEREN Claude, CALLAY Gérard, AVOT Maurice – 03 : TABOUROT Michel, GOULFERT Alexandre - 04 : OROSZ LASZLO, FRANCOIS Claude – 06 : CENCAI ARMAND, DE ROEFF Emile, SALIX Alix – 07 : RIGAUD Jean Pierre, BOITELET Ginette, LAURENT Jean, BECAMEL André, 08 : JEUNESSE Daniel, VISSE René – 10 : RICHARD Jean, JARRET Pierre – 13 : BENASSI MARCEL, IBORRA MARIUS, CAPOBIANCO Robert, MINAUD Jean, MARTI André, DUMONT André, CHAIGNE Jean, FERNANDEZ Joseph, LEBLANC Pierre, STROZZI Pascal, FAYON Maurice, BROCHENIN Noel – 14 : BONY J LOUIS – 17 : VIGOUROUX Bernard – 18 : ARAC 18, RENAUDAT MAURICE, LAUBIER Jean – 19 : VACHER Alain, MAGNAUD Lucien – 21 : POIRAUDEAU Jackie, HARBELOT Marcel, IANELLI Luciano, ARAC DIJON, IANELLI JEAN, PORRINI Bernard – 22 : LE CALVEZ Yves, LE JEUNE Jean, HECQUET CAMPHIN Daniel – 24 : ROUFFINEAU ALBERT, MICHEL Irène, CHOUET René, MICHEL Irène – 26 : BAUME Guy – 27 : GAULTIER René - 28 : HARDY Jean René, GOUIN Gérard – 29 : JARDIN Yves, RYCKEBOER Edouard, KERVAREC Yves, ELIES Jean-Louis, GLEVER Marcel – 30 : CLEMENT JACQUES, FABREGUE Jean – 31 : DEBETTE Colette – 33 : JUILLERAT Guy, CAMBET-GABARRA Jean, FAVEREAU Jean Louis, BARRE Jean, ARAC Bordeaux, 34 : BEILLE Germaine, DONON André, MOURET Gilbert, MORENO Maurice, ARAC MONTPELLIER – 35 : JOUAN MARCEL, DOREAU Henri – 38 : ROLLAND Alfred, GIRODET Joël, JULLIEN Georges – 40 : MOUBECHE Guy – 42 : ARAC ST ETIENNE – 43 : MORIN Aimé – 44 : RADIGOIS Henri, DOUGUET André, BRANGEON André – 45 : LEMOINE GILBERT – 47 : JIMENEZ Jacques, DEFOIN Jean Marie, COEDELO Edmond, CHANTRE Jacques – 50 : ARAC 50, LANDRE Jacques – 51 : RAGOUILLIAUX Bernard, BOUGY Guy – 54 : BIJOU François – 56 : CAUDAN Marguerite – 57 : MARSAL Augustin – 58 : BACTEMAN Marcel, BEQUIGNAT Geneviève – 59 : CRETEUR Denis, DOUAY Henri – 60 : FAUVEL BERNARD - 61 : DEPIERRE Paul – 62 : DANEL Félix, DELANNOY Henri, DELANNOY Henri – 63 : JACQUESON Bernard – 64 : BASCOU Jacques – 65 : LAMON Laurent – 66 : BERTRAND André, PITAULT Raymond, VILERT Henri, EVRARD Robert, CANTAL Simone, BAILLETTE Daniel – 68 : MOYE Gérard – 69 : PILLON ROBERT – 71 : VALET GERARD, BOUVERET JEAN, JUPILLE Gisèle, MAZOYER Emile, GAUMET Jean, FOREY Bernard, AUBERGET Roger – 72 : PETIT Guy, LENOIR Michel, LETHIELLEUX Gaston, CUCY Claude, DELMOTTE Jean, SOULIER Michel, FOUCAULT Roger, REVERSAT Pierrette et Guy, VINCELOT Gérard – 73 : BAUDIN Robert, EVRARD Henri – 74 : NAIT BOUDA Boualem, CALMUS Janine, LAGNIER Gustave – 75 : ZAZZALI M. Catherine, TEPHANY-MEYRAND, VILLETTE M., KIENTZY Daniel, ARAC PARIS 19e, ERMOGENI Gérard – 76 : ARAC 76, CRAMOISAN Sophie, ARAC LE HAVRE, RIDEL Georges – 77 : MILHAS Jacques, MONCHAUSSE JP, WERNER André, RATEAU Philibert, POURCINE Georges, LEGUEUX Georgette – 78 : BOISSONNET CLAUDE, CHAMPIGNY Georges – 79 : AUVIN René – 82 : Roger PAYRASTRE – 83 : AMENDOLA Pierre, MORAND Henri, MARCANTONI Lucien, BRASSEUR Jean Claude – 84 : BERAUD Pierre, DOUSSIN Georges – 85 : DEROUCK Guy – 88 : BENINI Albert, BRETENOUX Francis – 91 : ARAC IGNY, BERDUCAT Claude, TROALEN Monique, PINEAU Pierre, BOUCHET MICHELINE, COUDERC Amaury, LAUNAY Bernard – 92 : OLLAT Danielle, ARAC MALAKOFF, MALTRET Josette, MEYNAC Eliane, PLANTAGENET, LE YAOUANC Yves, ESPI André, MILITON Alice – 93 : GROND Camille, TURPIN Albert, SINET Jackie, GILBERT Pierre, CERNY Ivan, GUICHE Gabriel, FNDIRP Bagnolet, ARAC BOIS ST DENIS – 94 : GOUTORBE JACQUES, FLAGEUL Ginette, DOZORTZ Serge, ARAC VILLEJUIF, BLANDIN CLAUDE, COUDANE Hubert, SIGG Bernard, BRETAGNE François, VILLERET Jean, FILLERE André, PIALOUX Marc, ARAC ARCUEIL, COMMARET Jocelyne, BONNET Alain, CHEVALIER-STAAT – 95 : BIERON Roger, GURRERA FOLCH A, BATTON Claude, FERET Monique, ROLLIN Rosette.