Le réveil des combattants - Mai 2019

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INDEXATION DES RETRAITES : COMMENT MACRON TRAVESTIT LA RÉALITÉ À SON AVANTAGE

POURQUOI LE 11 NOVEMBRE 1918, YÉMEN LE REICH ALLEMAND CAPITULA PARIS COMPLICE MAIS PUT GARDER SON ARMÉE VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL DES MASSACRES EN ORDRE DE MARCHE

Mai 2019 - N° 854 - 5 €

Agir pour la paix et la souveraineté des peuples,

seul moyen de garantir l'avenir de la planète

n io t u l o s a l s a p t s 'e n e r r e La gu

Courrier International

Ensemble, défendons les valeurs de la République


LE RÉVEIL ACTUALITÉS

Communiqué de l’ARAC sur le 27 mai 2019 Pour que l’Histoire ne serve pas qu’à célébrer le passé mais bien à construire l’avenir, il est bon de rappeler dans les temps actuels, que : Le Conseil National de la Résistance, présidé par Jean Moulin et créé en 1943, unifiait les différents mouvements de la Résistance à l’occupation nazie et à ses collaborateurs du gouvernement de Vichy. Le programme politique, adopté le 15 mars 1944 définissait les grandes mesures à prendre dès la Libération pour redresser le pays, exsangue et jeter les bases du progrès humain. Le 3 novembre 1943, Charles de Gaulle a déclaré : « La France est résolue à des profondes transformations, elle veut faire en sorte que demain, la souveraineté nationale puisse s’exercer entièrement sans les pressions corruptrices d’aucune coalition d’intérêt privé » Il comprenait deux parties : une première « à appliquer dès la libération du territoire » et une deuxième avec des mesures à plus long terme touchant à l’organisation sociale, économique et politique de la France. Immédiatement, il a permis la mise en place de la Sécurité Sociale, de larges nationalisations de l’industrie (comme Renault), du secteur bancaire, des transports (SNCF), des ressources énergétiques (EDG-GDF), donné des droits nouveaux aux salariés par la création des comités d’entreprise. Accepté, à l’unanimité des forces politiques composant la Résistance (gaullistes, communistes, socialistes…) la grande majorité de ses propositions ont vu le jour dès le premier mois du gouvernement provisoire. Plus que jamais d’actualité(1), il constitue un socle social de principes étayés, éprouvés qui, doit inspirer toutes celles et tous ceux qui agissent, dans leur diversité républicaine, pour une société basée sur la solidarité, l’égalité, la liberté, la fraternité, la prospérité et non l’austérité, qui agissent pour reconstituer les bases économiques de notre indépendance nationale et de la souveraineté nationale. L’Etat français, dès 1986, s’est alors progressivement séparé de toutes les banques et de toutes les compagnies d’assurances publiques. Depuis les privatisations ne cessent de s’étendre. En 2007, Denis Kessler (ancien vice-président du MEDEF) applaudissait les réformes engagées par le président Sarkozy dans les termes suivants « Le modèle social français est le pur produit du Conseil National de la Résistance. Un compromis entre gaullistes et communistes. Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s'y emploie. Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d'importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique régimes spéciaux de retraite refonte de la Sécurité sociale, paritarisme… A y regarder de plus près, on constate qu'il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C'est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s'agit aujourd'hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ! ». L’ARAC invite le peuple de France, tous les Républicains, à s’inspirer de l’unité de la Résistance et du programme du CNR, à se rassembler, pour résister et sortir des politiques libérales qui nous sont imposées. Nous avons la responsabilité de faire vivre une république sociale correspondant aux besoins de notre époque. La modernité n’est pas d’aller chercher des recettes d’avant 1936 mais plutôt de préserver et construire de nouveaux rapports, de nouvelles solidarités comme ont su le faire nos aînés avec le CNR pour les générations à venir. Villejuif, 12 avril 2019 (1) Le journal de l’ARAC, Le Réveil des Combattants, en partenariat avec La Mutuelle Familiale vient de rééditer le fac-similé du programme du CNR

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ÉDITO LE RÉVEIL POUR UN MONDE PACIFIQUE, SOLIDAIRE ET FRATERNEL

SOMMAIRE Actualités Saint-Gobain PAM, un fleuron industriel Français bientôt étranger ?i............ 4 Indexation des retraites : comment Macron travestit la réalité à son avantage ................................................................................................ 5 Autoroutes : la Cour des comptes dénonce les “surcompensations” à plusieurs milliards payées par les usagers.................................................... 6 Les réserves d’or de la banque de france sont-elles sous la tutelle de la bce ? ...................................................................................................... 6 Référendum sur la privatisation d’Aéroports de Paris : le Conseil constitutionnel valide le processuss .............................................................. 7

International Qui s’assemble se ressemble Trump et Orbán s'affichent ensemble à la Maison-Blanche ............................................................................................... 8 L’Allemagne reprend ses ventes d’armes à l’Arabie saoudite… ...................... 8 Extraits… Trump relance sa croisade antisocialiste en Amérique latine… ...... 9 Yémen Paris complice des massacres … ....................................................... 10 Les entreprises françaises vont-elles devoir quitter l'Iran ? … ....................... 11 Exécutions massives en Arabie Saoudite : Les barbares ? …........................ 11 Usa/Iran La poudrière … ............................................................................... 12

Vos Droits G7 « lutte contre les inégalités » : quelle imposture ! ................................... 21 Compte-rendu de la réunion Groupe 1 - 7 mai 2019................................... 22 Groupe 3 - Séance du 9 avril 2019 .............................................................. 23 Le droit à réparation a cent ans ................................................................... 24

Vie de l’ARAC Vie de l’ARAC .......................................................................................... 25-31

P. 13 . D O S S I E R Pourquoi le 11 novembre 1918, le Reich allemand capitula mais put garder son armée en ordre de marche e www.le-reveil-des-combattants.fr LE RÉVEIL DES COMBATTANTS Fondé en 1931 par Henri-Barbusse Mensuel de l’Association républicaine des anciens combattants et victimes de guerre. Commission paritaire n° 0723-A06545 ISSN N° 0751-6215 • Édité par les Éditions du Réveil des Combattants • SARL au capital de 45 734,41 € - Siret : 572 052 991 000 39 2, place du Méridien - 94807 Villejuif cedex Tél. 01 42 11 11 11 Fax. 01 42 11 11 10 reveil-des-combattants@wanadoo.fr • Tirage : 60 000 exemplaires

• Gérant : Raphaël Vahé • Rédacteur en chef : Patrick Staat • Rédactrice en chef adjointe : Brigitte Canévêt • Comité de Rédaction : Hervé Corzani, JeanPierre Delahaye, Laurence Gorain • Régie Publiciatire : HSP - Tél. 01 55 69 31 00 contact@hsp-publicité.fr • Administratrice : Annick Chevalier • Conception graphique - Impression : RIVET

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e combat pour la paix dans le monde est indispensable pour l’avenir de l’humanité. Il passe par le respect de la souveraineté des nations et des peuples, par l’établissement de coopérations entre pays, par la prise en compte des aspirations de chacun, par une plus juste répartition des richesses de la planète, par l’engagement d’une réduction universelle des armements notamment nucléaires. Mettre ce contenu dans la lutte pour la paix peut surprendre, mais la paix passe qu’on le veuille ou non par le respect de chaque individu, de chaque pays. Oui la tâche est immense mais s’y attaquer est décisif pour l’avenir des générations futures. Avec la course permanente aux profits, le capitalisme a, comme aux siècles passés, au temps des colonies, besoin de se répartir les richesses de la planète. Comment parler de paix quand des pays puissants s’arrogent le droit d’intervenir par la force, par des sanctions économiques, par des blocus, de faire taire et courber l’échine à des peuples. Quand ces mêmes pays puissants imposent leur conception de la « démocratie », quand 1 % de la population mondiale possède autant que les 99 % autres. Que chacun réfléchisse à sa place, à son engagement, au regard de ce qu’ont déjà coûté les deux derniers conflits mondiaux. Faisons nôtre la Charte des Nations Unies : « Nous, peuples des Nations Unies, résolus à préserver les ggénérations futures du fléau de la guerre, qui par ddeux fois en l’espace d’une vie humaine a infligé à l’humanité tant de souffrances ». « Proclamer nnotre foi dans les droits fondamentaux de l’homme, ddans la dignité et la valeur de la personne humaine, ddans l’égalité de droits des hommes et des femmes, aainsi que des nations grandes ou petites ». Comme lors de sa création, en 1917, l’ARAC a la C cconviction qu’un monde pacifique, solidaire et fratternel est possible. Créée dans ce but, l’ARAC n’a jamais cessé de C dénoncer les causes des guerres et leurs conséquences. Pour cela, elle lie l’histoire et le travail de la mémoire à la réflexion sur le monde actuel où la crise économique et financière du capital mondialisé et la mise en concurrence des peuples, des nations et des régions conduisent à des tensions, des conflits, au risque d’une guerre mondiale. Voilà pourquoi l’ARAC tiendra avec tous ceux qui le souhaitent, l’acte 2 des Etats Généraux de la Paix, le 21 septembre 2019 (matin) à Créteil.

PRESSE EDITION - 24, rue Claude-Henri-Gorceix, 87022 Limoges cedex 9

Patrick STAAT LE RÉVEIL - N° 854 - MAI 2019

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Saint-Gobain PAM, un fleuron industriel Français bientôt étranger ? Saint-Gobain PAM fait figure de poids lourd. Cette structure dispose d’un portefeuille conséquent d’actifs stratégiques ainsi qu’un savoir-faire centenaire qu’il est impératif de conserver en France afin que l’Hexagone conserve sur son territoire l’un des leaders mondiaux dans le domaine de l’eau. Cela alors que Saint-Gobain PAM pourrait être racheté par un concurrent étranger. Les élus de tous bords interpellent le ministre de l’Economie sur le rachat de Saint-Gobain PAM par un concurrent étranger. Ce rachat pose en effet une série de questions. Voulons-nous que le savoir-faire de ce fleuron industriel français quitte le territoire ? Rappelons que PAM détient un portefeuille conséquent d’actifs stratégiques dans le domaine de l’eau avec pas moins de 1 500 brevets, grâce notamment à l’excellence de son centre de recherche et développement et à un savoir-faire centenaire. Basée dans l’est de la France, Saint-Gobain PAM est aujourd’hui reconnue dans le monde entier grâce à ses innovations autour des techniques de centrifugation, fonte ductile, revêtements. Chaque année, ce sont en moyenne 50 inventions qui sont déposées à l’INPI sur les produits et les procédés. Sur la base de ses 50 000 références, l’entreprise livre tous les ans 40,000 km de canalisations dans 136 pays. L’actualité nous a déjà montré qu’un tel portefeuille d’innovations, dans un secteur sensible comme celui de nos réseaux d’eau potable, peut susciter la convoitise de concurrents étrangers. Voulons-nous abandonner l’opportunité de faire construire nos canalisations fonte en France ? Longs d’1,5 million de km, les réseaux 4-

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d’eau et d’assainissement représentent un actif stratégique pour notre pays et pour nos concitoyens.

Un savoir-faire unique qui risque de partir à l’étranger Depuis mars 2018, les Assises de l’Eau, voulues par le Président de la République, ont clairement souligné la nécessité de renouveler ce patrimoine de l’eau et de l’assainissement dont la valeur à neuf est estimée à plus de 300 milliards d’euros, et qui souffre d’un déficit chronique d’investissement. Chaque année, le taux de renouvellement des canalisations atteint 0,6 %, soit 167 ans pour les renouveler complètement ! À l’heure où le taux de fuite dans nos réseaux dépasse les 20 %, à l’heure où la part des travaux de canalisations représente 60 % des investissements en eau et assainissement des collectivités, les entreprises françaises, dont Saint-Gobain PAM, sont prêtes pour le renouvellement de nos canalisations. Soulignons l’importance pour l’économie locale des chantiers de renouvellement, de modernisation et d’entretien de nos infrastructures d’eau et d’assainissement : Saint-Gobain PAM fait partie intégrante de ce soutien économique aux territoires, tant par l’implantation de ses usines en France, que par la participation à tous ces chantiers. Dans ce contexte, n’est-il pas paradoxal de devoir importer des canalisations d’un ancien fleuron français passé sous contrôle étranger ? Enfin, troisième question, notre pays veut-il garder son excellence dans le domaine de l’eau ? Cette excellence fait la renommée de la France à l’international, tout en ayant un impact très positif sur la balance commer-

ciale de notre pays. Saint-Gobain PAM y contribue largement par son savoir-faire, par sa R&D, par ses innovations, mais aussi par sa capacité à associer TPE/PME et start-up autour de projets d’envergure. Cette entreprise génère ainsi un formidable effet d’entraînement sur l’écosystème français des acteurs de l’eau. Cet écosystème, nous sommes dès maintenant conviés à le préserver, à le cultiver et à le faire croître : c’est tout le sens de la loi Pacte ; c’est aussi tout l’objet du Conseil national de l’Industrie que pilote son vice-président, Philippe Varin. Dans le cadre du CNI a ainsi été créé le Comité stratégique de Filière Eau dont le contrat de filière a été signé le 31 janvier dernier à Rennes en présence d’Agnès Pannier-Runacher. Au moment où l’on cherche à réindustrialiser la France, il est impératif de conserver un fleuron de l’industrie française ! Fédérations professionnelles des travaux publics, de l’eau et de l’assainissement, nous appelons tous les acteurs concernés à agir pour que sur le long terme, nous puissions conserver sur le territoire national des leaders mondiaux dans notre secteur. Source : La Tribune – B. Cavagné - J.-L. Ventura - A. Grizaud.

Saint Gobain pont à Mousson.


ACTUALITÉS LE RÉVEIL

Indexation des retraites : comment Macron travestit la réalité à son avantage

En promettant que les petites pensions seront réindexées sur l’inflation au 1er janvier et que toutes le seront à partir de 2021, le chef de l’Etat ne dit pas toute la vérité aux Français et fait surtout preuve de communication. Mais attention au retour de boomerang qui pourrait être violent. La politique, on le sait, c’est de la communication et E. Macron ne manque pas de talent en la matière. Un peu trop même pourrait-on dire sur le sujet des retraites après sa prestation télévisée en sortie du grand débat national. Car à trop vouloir faire de la « com », le président risque de se prendre les pieds dans le tapis et son art oratoire pourrait bien au final se retourner contre lui. La preuve avec les deux vraies-fausses annonces qu’il a faites concernant la pseudo réindexation des petites retraites sur l’inflation pour le 1er janvier prochain. Du grand art que d’aucuns pourraient toutefois comparer à de la manipulation, pour ne pas dire de la désinformation… Qu’a dit précisément le président de la République lors de sa conférence de presse? «Au 1er janvier prochain, je souhaite que nous réindexions les retraites de moins de 2 000 euros et

qu’il n’y ait plus de sous indexation de quelque retraite que ce soit à partir de l’année 2021 » «Je pense qu’il faut rebâtir cette clarté, cette lisibilité pour nos retraités» a-t-il précisé. Dont acte, soyons-le et c’est là que le bat blesse. Pour deux raisons. Primo, il n’y aura aucune réindexation des petites retraites l’année prochaine, contrairement à ce qu’a dit le président de la République. La raison ? Simple. Pour réindexer les pensions, encore eut-il fallu qu’elles aient été au préalable sous-indexées. Or il n’en est rien. Si le gouvernement Philippe avait en effet prévu dans son projet de loi de financement de la Sécu pour 2019 de sous-indexer l’ensemble des pensions de retraite (c’est-à-dire en réalité de ne les revaloriser que de 0,3 % par rapport à l’inflation) pour les années 2019 et 2020, le conseil constitutionnel l’en a empêché en décembre dernier, après la saisine des parlementaires socialistes, en censurant la mesure pour l’année prochaine. Non que les sages de la rue Montpensier aient été contre le principe d’une sous-indexation des pensions (ils l’ont au contraire validé sur le fond) mais ils

ont considéré, à juste titre, que la mesure concernant 2020 représentait un “cavalier budgétaire3 et n’avait donc rien à faire dans le projet de budget de la Sécu 2019. Dit autrement, ils ont cassé la disposition pour 2020, rendant donc caduque toute désindexation pour l’année prochaine. Pour être encore plus clair, il est donc techniquement impossible de défaire une mesure qui, en réalité, n’a jamais été promulguée par le chef de l’Etat lui-même. Dans la pratique, le gouvernement Philippe ne va donc pas réindexer les petites pensions sur l’inflation au 1er janvier dans le PLFSS2020, comme le sous-entend le chef de l’Etat, mais sous-indexer à nouveau, en réalité, uniquement les retraites supérieures à 2 000 euros par mois. Ce qui n’est pas tout à fait pareil, à commencer par politiquement… Secundo, Emmanuel Macron joue encore les grands seigneurs en jurant qu’aucune retraite ne sera plus sous-indexée “à partir de 2021”. La belle affaire ! Il se trouve que la mesure initiale incriminée (la sous-indexation de toutes les pensions de retraite dans le PLFSS 2019) avait été prise pour… deux années seulement, 2019 et 2020, et n’avait donc pas vocation -c’est en tout cas ce qui avait été dit par le gouvernement Philippe à l’époque- à porter au-delà. Source : Le Figaro – Marc Landré – 26/04/2019.

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Autoroutes : la Cour des comptes dénonce les “surcompensations” à plusieurs milliards payées par les usagers

La cour des Comptes a dénoncé les accords passés par l’Etat pour allonger les concessions des sociétés exploitant le réseau d’autoroutes en échange de la réalisation de certains travaux, qualifiant ces décisions de “solution de facilité”. Selon les calculs de la Cour, les sociétés concessionnaires d’autoroutes (SCA) devraient tirer quelque 15 milliards d’euros de la prolongation de leur concession qui leur a été accordée en 2015, tandis que le montant des travaux réalisés en échange ne représente que 3,2 milliards d’euros. Dans son rapport, la Cour regrette que

le montant des compensations accordées aux SCA - fixé selon des calculs prenant en compte coût des travaux, inflation, trafic routier, risque et taux de rentabilité des investissements privés - fasse l’objet de négociations souvent favorables aux concessionnaires. L’institution recommande un encadrement plus strict des compensations par un organisme indépendant. Pour éviter les “surcompensations”, elle propose de préciser les dispositifs de modération des péages et de réduction des concessions. L’Etat a décidé à trois reprises ces dix dernières années d’allonger les concessions des SCA, moyennant compensation, afin de réaliser des travaux sur des segments autoroutiers qui n’étaient pas prévus dans la convention de concession. Cet allongement des concessions présente certains avantages pour l’État à court terme, car il permet de ne pas mobiliser de nouvelles ressources publiques ou d’augmenter les péages im-

médiatement pour financer les travaux. Mais le revers de la médaille, c’est que cet allongement repousse le remboursement et représente un surcoût pour l’usager. Il repousse également le bénéfice de la remise en concurrence des concessions. Enfin, observe la Cour des comptes, certains travaux ont fait l’objet de compensations alors qu’ils étaient déjà prévus dans les cahiers des charges des sociétés et pris en charge par les péages. « Que le financement (des travaux) soit assuré par l’usager présent ou futur, ces plans d’investissement sont l’objet de négociations difficiles dans lesquelles les pouvoirs publics sont souvent apparus en position de faiblesse », a regretté la Cour. Un sujet d’autant plus sensible que les tarifs des péages autoroutiers ont augmenté de 1,8 % à 1,9 % en février dernier, conformément aux contrats liant des sociétés comme Vinci et l’Etat. Source : LCI.fr – 19/04/2019

Les réserves d’or de la Banque de France sont-elles sous la tutelle de la BCE ? La BCE a confirmé dernièrement sa souveraineté sur la gestion des réserves d’or des pays de la zone euro, à l’exception de l’Allemagne qui a déjà rapatrié une partie de son or en 2017.

Cave de la banque d’Angleterre où est stokée l’or Belge.

L’Etat français dispose d’importantes réserves d’or. Au pointage d’avril, 6-

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celles de la Banque de France ressortaient à 2.436 tonnes (un pactole de 89 milliards d’euros, au cours actuel de l’once de métal jaune, soit 1.285 dollars !), pointant ainsi au cinquième rang mondial après les Etats-Unis (8.134 tonnes), l’Allemagne (3.370 tonnes), le Fonds monétaire international (2.814 tonnes) et l’Italie (2.452 tonnes), mais devant la Russie (qui a massivement acheté ces 12 dernières

années) et la Chine (désormais le principal acheteur). On peut néanmoins se demander si l’Hexagone a - à l’instar des autres Etats membres de la zone euro - bien la main sur ses réserves d’or colossales, étant donné que les différentes banques centrales nationales de l’Union monétaire sont inféodées à la Banque centrale européenne (BCE), créée en 1998. Marco Valli et Marco Zanni,


ACTUALITÉS LE RÉVEIL

Les Italiens tentent de retirer leurs réserves d’or de la bce.

deux députés européens italiens, ont à cet égard récemment interrogé le président de la BCE Mario Draghi sur le statut juridique des réserves d’or des pays membres de la zone euro. “Celles-ci dépassent 10.000 tonnes, soit environ 360 milliards d’euros, et sont officiellement détenues par les banques centrales nationales, qui font elle-mêmes parties de l’Eurosystème chapeauté par la BCE. La question de la propriété est donc pertinente”, juge Laurent Schwartz, directeur du Comptoir National de l’Or, société française spécialisée dans l’or investissement et l’expertise de bijoux.

“La BCE doit approuver toute opération concernant les réserves restant au sein des banques centrales nationales (…) ainsi que les transactions des Etats membres avec leurs soldes de réserves de change au-dessus d’un certain montant” a indiqué Mario Draghi. Sans trancher sur la question de la propriété de l’or, ce dernier a ainsi réaffirmé l’autorité de la BCE sur la gestion des réserves. “La réponse de la BCE porte sur la gestion des réserves. L’institution indique que cette gestion est exclusivement de son ressort. Ainsi, l’Italie resterait propriétaire de son or… mais ne peut en disposer librement”, souligne Laurent Schwartz. Or, en France, la propriété est définie par l’article 544 du Code civil comme “le droit de jouir et disposer des choses de la manière la plus absolue, pourvu qu’on n’en fasse pas un usage prohibé par les lois ou par les règlements”. La réponse de la BCE permet donc de conclure que l’Italie, comme l’ensemble des pays membres de la zone

Non, le scandale du travail détaché n’est pas réglé Contrairement à ce que répètent en boucle les eurobéats, la question des travailleurs détachés n’est en rien réglée. Certes, le Parlement européen a voté le 29 mai 2018 une révision de la directive de 1996 afin de permettre à toute entreprise de l’Union Européenne d’envoyer temporairement ses salariés dans un autre pays membre en respectant certaines des conditions du pays d’accueil, à l’exception des cotisations sociales qui demeurent celles du pays d’origine. Il en résulte une concurrence sociale complètement faussée pour les salariés français, d’autant que la fraude explose, et que les inspecteurs du travail ont peu de moyens pour s’y opposer. Dans la nouvelle mouture, il est prévu d’obliger les pays à accorder un certain nombre de droits sociaux aux travailleurs détachés (salaire minimum, heures supplémentaires payées…). Mais les cotisations demeurent au niveau du pays d’origine – ce qui est la négation même du principe « à travail égal, salaire égal ». Quant aux routiers, concernés au premier chef, ils sont exclus des nouveaux aménagements. Ainsi reste en fonction un dumping social particulièrement dévastateur en France, deuxième pays d’accueil des travailleurs détachés, derrière l’Allemagne. Ces derniers sont passés de 354 000 en 2016 à 516 000 en 2017 (+ 46 % en un an). En toute logique, ils devraient bénéficier des mêmes droits que les autres salariés. Source : Marianne – J. Dion -

euro, “n’est pas véritablement propriétaire de son or”, indique l’expert, pour qui cela n’a rien de surprenant : “d’un point de vue économique, c’est tout à fait logique. Dès lors qu’elle gère l’euro, la BCE contrôle les réserves de change et d’or des banques centrales nationales”. La demande des deux eurodéputés italiens sur le statut juridique de l’or n’est pas anodine. Elle intervient dans un contexte de défiance vis-à-vis des institutions européennes, notamment envers la BCE. Et ce, à quelques semaines des élections européennes... Cette défiance est en réalité plus globale et fait suite aux craintes de nombreux pays de perdre le contrôle de leurs réserves d’or dans un environnement international plus incertain. “L’Allemagne a pour sa part déjà rapatrié une partie de son or en 2017, pour en avoir le contrôle physique cette fois”, rapporte Laurent Schwartz. Source : Capital – 13/05/2019

Référendum sur la privatisation d’Aéroports de Paris : le Conseil constitutionnel valide le processus Les Sages donnent leur feu vert sur le processus de référendum d’initiative partagée sur la privatisation d’Aéroports de Paris, soutenu par 248 parlementaires. Une première. La première condition de réunir un cinquième des parlementaires étant validée, le recueil des signatures d’un dixième des électeurs inscrits sur les listes électorales, soit 4,7 millions de personnes, va pouvoir commencer. Il est très officiel puisque c’est le ministère de l’Intérieur qui s’en charge. Ce recueil se fait de manière électronique via un site web dédié (www.referendum.interieur.gouv.fr). Il va durer 9 mois.

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LE RÉVEIL INTERNATIONAL

Qui s’assemble se ressemble

Trump et Orbán s'affichent ensemble à la Maison-Blanche

A moins de deux semaines des élections européennes, le premier ministre hongrois, Victor Orbán, connu pour ses positions extrémistes proches des néo-fascistes, a vécu un moment solennel en étant reçu, à la Maison-Blanche, par celui qu’il considère comme une « icône », le président américain Donald Trump. Les deux hommes ont des positions similaires sur de nombreux sujets, même si les relations entre la Hongrie et la Russie font un peu grincer des dents à Washington.

Trump n’en a pas moins salué le bilan en matière d'immigration du premier ministre hongrois, assurant qu'il avait « garanti la sécurité » de la Hongrie. « Nous sommes fiers de nous afficher ensemble avec les Etats-Unis, dans notre lutte contre l'immigration illégale et pour protéger les communautés chrétiennes du monde entier », s’est félicité Orbán… « Le peuple a beaucoup de respect pour son premier ministre, C'est un homme très respecté, dur, mais c'est un homme respecté. Il a fait de bonnes choses sur l'immigration, d'après beaucoup de gens », a pour sa part déclaré Trump. « Quand vous regardez le reste de l'Europe, ils ont des problèmes immenses, parce qu'ils ont fait d'autres choix ». C’est un véritable retour gagnant pour Orbán qui n’avait pas remis les pieds

à la Maison-Blanche depuis sa rencontre avec G W Bush, il y a 18 ans. Aucun rendez-vous n’avait été accepté par l’administration Obama. Ce têteà-tête avec le président américain, qui multiplie les piques contre l'Union européenne, offre une tribune de choix aux néo-fascistes à moins de deux semaines d'élections européennes lors desquelles le camp souverainiste et populiste pourrait réaliser une poussée. Un petit coup de main Washington ? Plusieurs députés démocrates avaient appelé, dans une lettre, le locataire de la Maison-Blanche à renoncer à accueillir Viktor Orbán, tant qu'il n'aurait pas « remis son pays sur le chemin de la démocratie et des droits humains ». Le genre d’appel qui reste sourd aux oreilles de Trump. JPD

Au Venezuela, l’ex-chef des services de renseignement accusé d’être une taupe de la CIA… Au Venezuela, le président Nicolas Maduro accuse son ancien chef du renseignement d’avoir coordonné la tentative de sédition en tant que taupe de la CIA, dit-il. Depuis le général Figuera, l’ex-chef des services de renseignement, a fait défection, comme l’a annoncé le vice-président Mike Pence. Source : Radio Vatican – 11/05/2019

L’Allemagne reprend ses ventes d’armes à l’Arabie saoudite… L’Allemagne a décidé de reprendre la vente d’armes à l’Arabie saoudite, suspendue jusqu’à ce jour en raison du meurtre du journaliste Jamal Khashoggi. D’après la presse allemande, le Conseil de sécurité national allemand a approuvé l’exportation de matériels et technologiques d’armes vers les pays du Golfe. Les équipements et logiciels fabriqués en Allemagne par le constructeur allemand Kamag seront livrés à une so-

ciété française, qui les réexportera ensuite à l’Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis. Le Conseil a également des équipements et logiciels du système de radar Kobra coproduit par la France et l’Allemagne avait décidé de suspendre la vente d’armes vers l’Arabie saoudite jusqu’en septembre, une décision critiquée par la France et l’Angleterre. (La voix de la Turquie, le 15-04-2019)

Les Etats-Unis annoncent avoir déployé deux escadrons d’avions de combat F-35 au Moyen-Orient… La force aérienne des Etats-Unis a déployé deux escadrons composés d’avions F-35 au Moyen-Orient, alors que de sérieuses questions se soulèvent sur ses défaillances techniques. L’aviation américaine a annoncé, le lundi 15 avril, avoir installé deux escadrons composés d’avions F-35 dans la base aérienne d’Al-Dhafra, située à 30 kilomètres au sud d’Abou Dhabi, aux Emirats arabes unis. « Les effectifs de la force aérienne des Etats-Unis sont prêts à accomplir cette mission. 8-

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Etant furtifs, les avions de chasse F-35 sont dotés de technologies de pointe qui les rende plus efficaces que les autres avions, indique le communiqué de l’aviation américaine. Il ne s'agit pas des premiers F-35 à être déployés au Moyen-Orient. Les Etats-Unis en ont déjà livré à Israël. En plus, nombre de F-35 américains ont été déployés, depuis 2017, au RoyaumeUni et au Japon. (Presse TV, le 16-04-2019)


INTERNATIONAL LE RÉVEIL Lu dans les ECHOS

Extraits…

Trump relance sa croisade antisocialiste en Amérique latine Au nom de « la défense de la démocratie et des droits humains » en Amérique latine, la Maison-Blanche a renforcé ses sanctions contre le Venezuela. Washington a aussi durci les sanctions à l'encontre de Cuba et les entreprises étrangères présentes sur l'île. Le 18 février à Miami, le président Trump a déclaré qu'il considérait l'action de Juan Guaido contre le régime de Nicolás Maduro comme la première étape d'une guerre à l'échelle de l'Amérique latine. « Un nouveau jour s'annonce pour l'Amérique latine », avait promis Donald Trump, le 18 février en Floride. Dans ce discours aux accents maccarthystes, le président américain avait clairement désigné les cibles de sa croisade antisocialiste : le Venezuela, Cuba et le Nicaragua. Chose promise, chose due. C'est au nom de « la défense de la démocratie et des droits humains » en Amérique latine, que Donald Trump a pris de nouvelles sanctions contre le Venezuela et Cuba. C’est la banque centrale vénézuélienne et sa directrice, Iliana Josefa Ruzza Teran, qui ont ainsi été visées. Les nouvelles sanctions visent à empêcher que l'institut d'émission soit « utilisé par le régime illégitime de Maduro, qui continue à piller les biens vénézuéliens et à exploiter les institutions gouvernementales pour enrichir des initiés corrom-

pus », a déclaré le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin. Tournant résolument le dos au rapprochement entamé par le président démocrate Barack Obama, Donald Trump accroît aussi les sanctions contre Cuba, fidèle soutien du régime chaviste de Nicolás Maduro. Dans sa violente diatribe contre le socialisme prononcé en février à la Florida International University, Donald Trump avait clairement dit qu'il considérait le coup d'Etat contre le gouvernement de Nicolás Maduro comme la première étape d'une guerre à l'échelle de l'hémisphère. Une guerre qui vise à renverser les gouvernements du Nicaragua et de Cuba et à éradiquer l'influence croissante des rivaux géopolitiques des Etats-Unis - la Chine et la Russie - en Amérique latine. Surtout, Washington a réactivé début mai le chapitre III de la loi Helms-Burton. Votée en 1996 mais jamais appliquée jusqu'ici, cette loi permet aux exilés cubains de poursuivre devant les tribunaux fédéraux américains les entreprises qui ont réalisé des gains grâce à des sociétés nationalisées après la révolution de 1959. Selon le Conseil économique et commercial des Etats-Unis et de Cuba, les plaintes pourraient viser les compagnies aériennes américaines Delta, American Airlines et United, des

chaînes hôtelières comme Marriott et Accor, ou encore les groupes Pernod Ricard et Huawei. Un coup dur pour l'Union européenne, premier investisseur étranger sur l'île, et pour le Canada. Tous deux ont qualifié la décision américaine de « regrettable ». La commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, la chef de la diplomatie de l'UE, Federica Mogherini, ont évoqué un « impact important » sur les entreprises européennes. « Il est temps que nous sortions de cette menace permanente de sanctions de la part de l'administration américaine et que nous retrouvions une relation constructive qui est dans l'intérêt économique et l'intérêt politique des Etats-Unis comme de l'Europe », a déclaré jeudi matin le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire. Et de prévenir : « L'Europe se tient prête à imposer des sanctions ». Des sanctions qui pourraient faire l'objet d'une plainte devant l'Organisation mondiale du commerce. Il y a peu de chances que cette réaction suffise à détourner Donald Trump de sa croisade pour éradiquer le socialisme en Amérique latine et dans les Caraïbes. Le 45e président des EtatsUnis compte en effet se représenter à la présidentielle de 2020 sur une ligne très à droite. LE RÉVEIL - N° 854 - MAI 2019

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LE RÉVEIL INTERNATIONAL

Yémen

Paris complice des massacres Emmanuel Macron a déclaré « assumer » la vente d'armes françaises à l'Arabie saoudite, assurant avoir la « garantie » qu'elles n'étaient pas utilisées contre des civils. Ryad a pris la tête en 2015 d'une coalition militaire comprenant les Emirats arabes unis pour soutenir le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi contre les rebelles Houthis, qui ont pris le contrôle de vastes territoires. Ce conflit a entraîné la mort de dizaines de milliers de personnes, dont de nombreux civils, selon diverses organisations humanitaires. Les armes afflux et la France est au premier rang des exportateurs. Récemment, l'Acat (Action des chrétiens pour l'abolition de la torture) et l'ONG Action Sécurité Ethique Républicaines (ASER) ont déposé des recours en urgence au tribunal administratif de Paris, qui devraient être examinés rapidement, pour empêcher le départ du Havre d’un cargo chargé d'armes. « L'Etat français ne peut ignorer que ces armes peuvent servir à commettre des crimes de guerre au Yémen, où plus de 400 000 civils sont potentiellement sous le feu » a déclaré à l'AFP l'avocat de l'Acat, Joseph Breham. Plusieurs autres organisations comme Human Rights Watch, Amnesty International ou l'Observatoire des armements sont également vent debout contre ces ventes. Interrogé à son arrivée à Sibiu en Roumanie pour un sommet européen, Macron a précisé sans vergogne et a été très clair : « L'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis sont des alliés de la France. Et ce sont des alliés dans la lutte contre le terrorisme. Nous l'assumons totalement », a-t-il affirmé. « Il y a un comité qui gère ces exports, sous l'autorité du Premier ministre, dans lequel les choses d'ailleurs ont été durcies ces dernières années, et où nous demandons la garantie que ces armes ne puissent pas être utilisées 10 - LE RÉVEIL - N° 854 - MAI 2019

contre des civils. Elle a été obtenue », a-t-il ajouté se satisfaisant des garanties des maîtres de Ryad. Selon le locataire de l’Elysée, l’essentiel des armes vendues serait utilisé à l'intérieur du territoire ou à la frontière ».

Mensonge d’Etat « Quelles garanties ? Quand on vend des armes à un pays, il en fait ce qu'il veut », a contesté le député communiste Jean-Paul Lecoq, au cours d'un rassemblement qui a réuni une centaine de personnes sur le port du Havre pour dénoncer ces ventes d'armes. « Les canons ne sont pas faits pour décorer le palais du cheikh », a ironisé le parlementaire, parlant d'un « mensonge d'Etat ». Depuis des mois, Paris a invariablement affirmé que ces armements ne sont utilisés que de manière défensive et pas sur la ligne de front. Mais, selon une note de la Direction du renseignement militaire (DRM), révélée par Disclose mi-avril, 48 canons Caesar

produits par l'industriel français Nexter « appuient les troupes loyalistes, épaulées par les forces armées saoudiennes, dans leur progression en territoire yéménite ». Une carte de la DRM estime que 436 370 personnes sont potentiellement concernées par de possibles frappes d'artillerie, dont celles des canons français. « Il ne suffit pas de dire j'ai des garanties, il faut nous les montrer. De même, nous aimerions qu'on nous explique clairement, nettement, comment l'Arabie Saoudite lutte contre le terrorisme au Yémen », exige Aymeric Elluin, d'Amnesty international France. Depuis le début du conflit, Environ 3,3 millions de personnes ont été déplacées et 24,1 millions, soit plus des deux tiers de la population, ont besoin d'assistance, selon l'ONU. C’est d’une aide humanitaire d’urgence dont les yéménites ont besoin et non d’armes en tout genre. JP Delahaye

La France doit cesser de contribuer aux massacres au Yemen en vendant des armes à l'Arabie Saoudite


INTERNATIONAL LE RÉVEIL

Les entreprises françaises vont-elles devoir quitter l'Iran ? Signé en 2015, l'accord sur le nucléaire iranien permettait aux entreprises françaises de s'implanter dans ce pays en pleine croissance. L'annonce de Donald Trump pourrait donc remettre leurs contrats en cause. En annonçant son retrait, le président américain a en effet menacé de sanctionner toutes les entreprises déjà présentes en Iran, y compris les entreprises étrangères. Il leur a donné trois à six mois pour quitter le pays. Celles qui étaient en négociations pour de nouveaux contrats doivent y renoncer « immédiatement ». En cas de désobéissance, la sanction serait lourde : l'accès au marché américain leur serait interdit. De fait, de nombreuses entreprises françaises, qui se sont implantées en masse dès la fin des sanctions en 2015, seraient obligées de quitter le territoire iranien. Parmi les grands perdants, figurerait l'avionneur Airbus, qui a enregistré pour 20,8 milliards de dollars de commandes au prix catalogue, Téhéran cherchant à remplacer sa flotte vieillissante. L'entreprise européenne, dont le siège est situé à Toulouse, a aussi des usines aux États-Unis, ce qui la soumet automatiquement aux sanctions américaines. Le groupe pétrolier Total a, lui, signé un accord portant sur un investissement de 5 milliards de dollars pour exploiter le gisement offshore de South Pars, situé dans les eaux du Golfe Persique. Le projet pourrait être remis en cause. Le constructeur automobile Renault, qui a vendu plus de 160 000 voitures en Iran en 2017, est aussi affecté. JPD

Exécutions massives en Arabie Saoudite

Les barbares Pluie de critiques contre l'Arabie saoudite, au lendemain de l'exécution de 37 Saoudiens condamnés pour « terrorisme ». Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, l'Union européenne, l'Iran, Amnesty international et Human Rights Watch (HRW) ont dénoncé la mise à mort de 37 hommes en une seule journée, ce qui porte à 107 le nombre d'exécutions depuis le début de l'année. Au moins 33 des suppliciés appartenaient à la minorité chiite du royaume dirigé par une dynastie sunnite, a indiqué HRW. Les personnes exécutées ont été reconnues coupables d'avoir « adopté la pensée terroriste extrémiste » et d'avoir « formé des cellules terroristes », a affirmé le ministère saoudien de l'Intérieur. Les 33 chiites exécutés ont été condamnés à l'issue de procès « injustes » et les autorités ont obtenu des aveux de « nombre d'entre eux » par la torture, a répondu HRW. Il s'agit des premières exécutions de masse depuis janvier 2016 lorsque 47 condamnés avaient été mis à mort, dont un haut dignitaire chiite, un évènement qui avait provoqué des tensions et la rupture des relations diplomatiques entre Ryad et Téhéran. « L'exécution

massive des prisonniers montre que les dirigeants saoudiens n'ont que peu d'intérêt à améliorer le triste bilan du pays en matière de droits humains », a déclaré Michael Page, directeur adjoint de HRW pour le Moyen-Orient. Pour Amnesty International « C'est une autre indication de la façon dont la peine de mort est utilisée comme un outil politique pour écraser la dissidence au sein de la minorité chiite du pays « Après avoir fermé les yeux sur le démembrement d'un journaliste (Jamal Khashoggi), pas un mot du gouvernement Trump quand l'Arabie saoudite décapite 37 hommes en une journée, allant jusqu'à crucifier un homme deux jours après Pâques », a écrit le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif sur Twitter. « Etre membre du groupe des B. Bolton, Ben Salmane, Ben Zayed et « Bibi » assure l'impunité pour tout crime », a ajouté M. Zarif. John Bolton est le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Mohammed ben Salmane, le prince

En 2015 en Arabie Saoudite

héritier saoudien, Mohammed ben Zayed, son homologue et allié émirati, et « Bibi » est le surnom du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. « Je condamne fermement ces exécutions de masse choquantes (...) en dépit des inquiétudes soulevées au sujet de ces cas par de nombreux Rapporteurs spéciaux de l'ONU, par le Comité de l'ONU sur les droits de l'enfant et d'autres », a déploré la Haut-Commissaire, Michelle Bachelet. Elle a en particulier jugé « odieux » le fait qu'au moins trois des suppliciés étaient mineurs au moment de leur procès. Un porte-parole de l'Union européenne beaucoup moins tranchant avec le régime de Ryad s'est contenté de s’inquiété d'une « tendance négative » concernant les exécutions en Arabie saoudite, qui « contraste fortement avec le mouvement abolitionniste croissant dans le monde entier ». LE RÉVEIL - N° 854 - MAI 2019 - 11


LE RÉVEIL INTERNATIONAL

Usa/Iran

La poudrière La tension est à son comble dans le Golfe Persique. Les décisions de Trump déstabilisent toute la région. La diplomatie doit reprendre ses droits. La décision Trump, une promesse de campagne, de sortir de l'accord sur le nucléaire iranien fait craindre une déstabilisation au Moyen-Orient. Cette folie, actée mardi 8 mai, est lourde de conséquences. L'accord, signé en 2015 sous Barack Obama, prévoyait un ralentissement de l'enrichissement de matière nucléaire par l'Iran en échange de la levée des sanctions économiques contre la République islamique. Le président iranien Rohani, un religieux modéré, a annoncé, dans ces conditions, ne plus respecter certains engagements pris en 2015, espérant obtenir des Européens, des Chinois et des Russes qu’ils compensent les sanctions économiques imposées par Washington. Pour l’heure l’Europe rejette cette solution estimant qu’il s’agit d’un « ultimatum ». Cette décision de la Maison-Blanche est sans aucun fondement. A maintes reprises, l’AIEA (Agence Internationale se l’Energie Atomique) a affirmé que l’Iran respectait les accords de non-enrichissement de l’atome. Téhéran s’est soumis aux diverses visites de ces installations. Un rapport récent d’un organisme militaire Us a

confirmé récemment ces informations (voir nos récents numéros) … La sortie des États-Unis de l'accord donne des ailes aux responsables politiques hostiles à l'Iran. Les faucons de Washington Pompéo et Bolton partisans de la politique de la canonnière se frottent les mains. De son côté Netanyahou, s'est félicité. « Israël soutient pleinement la décision courageuse de rejeter l'accord nucléaire désastreux avec le régime terroriste de Téhéran », a-t-il déclaré quelques minutes après l'annonce de Donald Trump. Selon Frank Genauzeau, correspondant de France 2 à Jérusalem, « la déclaration de Donald Trump a rajouté un cran » dans la tension qui règne dans la région entre Israël et la République islamique. Le gouvernement israélien adopte un ton martial, se déclarant « déterminé à arrêter l’agression de l’Iran tant qu’elle est à ses premiers stades, même si cela implique un conflit », selon Libération. Tel-Aviv souffle sur les braises. Un peu avant l'annonce, plusieurs médias israéliens ont affirmé que des miliciens chiites,

Déploiement de forces américaines dans le golfe Persique – 14 mai 2019

basés en Syrie, « étaient sur le point de tirer des missiles » sur Israël, rapporte Le Figaro. L'armée israélienne a mené des frappes « préventives » à Al-Kiswah, au sud de la capitale syrienne, rapporte le quotidien israélien Haaretz. Un porte-avions américain et des navires de guerre croisent dans le détroit d’Ormuz. L’Arabie Saoudite jamais en reste accuse à demi-mot l’Iran du sabotage de terminaux pétroliers… Pour Hasni Abidi, directeur du Centre d'études de recherche sur le monde arabe et méditerranéen (Cermam), « l'antagonisme déjà présent sur place risque de devenir un affrontement militaire ». Tous les clignotants sont rouges et il est grand temps d’engager la désescalade d’autant que les répercussions sur le gouvernement iranien peuvent être catastrophiques. Qu’adviendra-t-il si le modéré Rohani, mis en difficulté par les mollhas et les gardiens de la révolution, tombe ? Un face-à-face entre les extrêmes n’est pas à exclure.

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12 - LE RÉVEIL - N° 854 - MAI 2019

JP Delahaye


LE CAHIER MÉMOIRE N° 854 MAI 2019

Pourquoi le 11 novembre 1918, le Reich allemand capitula mais put garder son armée en ordre de marche Par Bruno Drweski À la veille de la Première Guerre mondiale, le Reich allemand était un Etat inégalement développé fait de monarchies placées sous l’hégémonie du royaume prussien s’appuyant sur la bourgeoisie industrielle et expansionniste de l’Allemagne rhénane et sur l’aristocratie foncière de l’Allemagne de l’Est. Au niveau de l’État fédéral cependant, le parlement, le Reichstag, était élu selon les critères du suffrage universel, mais, comme ailleurs sans droit de vote pour les femmes (sauf en Finlande alors russe et en Nouvelle-Zélande). Aux élections de 1912, le Parti social-démocrate allemand (SPD), appuyé par de puissants syndicats et mouvements coopératifs et associatifs, devint le premier parti du pays face au bloc des partis gouvernementaux conservateurs et monarchistes. En dépit de son marxisme et de son pacifisme proclamé, la lourde machine du SPD visait désormais avant tout à prendre légalement le contrôle de l’État et ne comptait, pour se faire, pas s’opposer frontalement à l’impérialisme allemand, ce qui allait expliquer pourquoi, comme d’ailleurs

la plupart des autres partis sociaux-démocrates européens, ses députés allaient voter les crédits militaires en 1914. Toute la stratégie du SPD visait coûte que coûte à ne pas être éjecté du “jeu” politique officiel, ce qu’on a appelé “le crétinisme parlementaire”, et même si cela devait se faire aux dépens de ses principes fondateurs les plus sacrés. Seuls quelques militants minoritaires, dont le député Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg, se sont alors opposés à cette évolution guerrière, entrant en dissidence et subissant répressions et emprisonnement. La gauche socialiste allait d’abord s’organiser au cours de la guerre au sein du Parti social-démocrate indépendant (USPD), les plus radicaux organisant peu à peu en son sein la fraction spartakiste. Au cours des trois premières années de guerre, les activités politiques révolutionnaires d’opposition à la guerre se heurtèrent à la lourde machine répressive de l’Etat et à la désorganisation de la vie politique et syndicale en raison de la guerre et des difficultés de la vie quotidienne pour la masse de la population.

Édité par le Réveil des combattants - 2 place du Méridien - 94807 Villejuif - Tél. 01 42 11 11 11

C’est au cours de l’année 1917 que, en raison de la fatigue grandissante due à la guerre interminable, des pertes humaines sur le front, d’un rationnement drastique, de la révolution russe, des fraternisations sur le front de l’Est, de l’entrée en guerre des Etats-Unis, des effets du blocus sur l’économie allemande, de l’inflation et des erreurs militaires commises par les généraux que des fractions grandissantes de la social-démocratie mais aussi des libéraux de gauche et des milieux catholiques commencèrent à s’opposer à la poursuite de la guerre.


LE RÉVEIL DOSSIER

La Révolution de Novembre 1918 et la chute du régime impérial

1918 Allemagne.

L’intelligence manœuvrière des élites conservatrices allemandes, tant aristocratiques que bourgeoises, a été, dans la foulée de leur alliance de classe remontant en fait à la fin du Printemps des peuples de 1848, de réagir au défi révolutionnaire en anticipant l’évolution de la situation et en sachant accorder graduellement certaines concessions sur le plan économique, social, voire politique. Cette stratégie fut mise de l’avant graduellement au fur et à mesure de

l’augmentation de la ten- mocrates craignaient désormais d’emsion, en même temps que le ployer le mot “révolution”. pouvoir renforçait l’appareil répressif devenu de plus en À la fin de septembre 1918, l’effondreplus brutal et efficace. Avec ment du moral des troupes, la multiplication des mutineries, la chute des États l’affaiblissement de la puisalliés de l’Allemagne et la situation sur sance militaire allemande le front lui-même, en particulier desur le front, les dirigeants puis l’arrivée des troupes américaines, envisagèrent assez tôt de poussa le commandement militaire alprendre des contacts avec lemand à considérer que la capitulation les puissances ennemies en ou l’armistice était devenue inévitable. sachant qu’elles seraient Ne serait-ce que pour éviter la Révoluencore plus effrayées par tion dans leur pays. Leur objectif sur une révolution allemande le plan intérieur était d’associer à cette qu’elles ne l’étaient déjà armistice les sociaux-démocrates dans par la révolution russe. Pour réaliser cette stratégie de concessions tactiques envers les masses allemandes, le Secrétaire d’État aux affaires étrangères, Paul Von Hintze, allait même employer l’expression de “révolution par le haut” qui démontrait l’habileté manœuvrière des classes dirigeantes, à l’heure où les sociaux-dé- Révolution allemande 1918.

Les grandes grèves de janvier 1918 Le 28 janvier 1918, une première grève éclata quand des ouvriers réclamèrent, reprenant le slogan de Lénine, “la conclusion rapide d’une paix sans annexion”, la levée de l’état de siège imposé depuis le début du conflit, la libération des prisonniers politiques et la démocratisation des institutions politiques régionales et nationales. 180 000 travailleurs arrêtèrent alors le travail à Berlin à l’instigation de certains militants syndicaux de base qui n’avaient pas reçu d’appuis de la part des centrales syndicales. La grève s’étendit en quelques jours à de nombreuses villes du nord et de l’ouest de l’Allemagne. Les dirigeants du SPD réussirent toutefois à maîtriser rapidement les comités de grève en se faisant élire représentant et en parvenant à obtenir des concessions d’ordre matériel répondant aux besoins urgents des familles ouvrières. Au même moment, les grévistes les plus radicaux et les plus décidés étaient arrêtés ou incorporés dans l’armée. Ce type de situation, qui allait se répéter, permit aux forces conservatrices de diviser les rangs ouvriers et socialistes. L’objectif de la direction du SPD à partir de 1917 était d’éviter à tout prix la répétition d’une situation de type russe. La social-démocratie avait cessé d’être un parti révolutionnaire. Elle prônait la constitution d’un gouvernement de collaboration des représentants officiels de la classe ouvrière avec la bourgeoisie libérale représentée par les partis plus ou moins libéraux du centre et de gauche. Sans même hésiter à développer des relations avec des forces encore plus nationalistes.

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DOSSIER LE RÉVEIL

Scène de rue pendant la Révolution de novembre 1918.

le cadre d’un nouveau gouvernement afin de pouvoir leur faire porter ensuite la responsabilité de la défaite tout en les utilisant simultanément pour s’opposer à la montée des forces révolutionnaires. Pour ce faire, le principe d’une démocratisation des institutions étatiques fut accepté et les premières législations allant en ce sens furent adoptées dans le courant du mois d’octobre. L’armée, pour ne pas apparaître responsable de la défaite qu’elle avait déjà en fait acceptée, déclara par le biais de son état-major qu’elle ne participerait pas aux négociations avec les pays ennemis. Le 3 octobre 1918, l’empereur Guillaume II nomma un nouveau gouvernement sous l’égide du prince Max de Bade avec, pour la première fois dans l’histoire allemande, l’entrée en son sein de ministres sociaux-démocrates. Cette mesure qui aurait été révolutionnaire dix ans plus tôt n’était plus qu’une manœuvre de division de la classe ouvrière grâce à un parti social-démocrate corrompu par la guerre. C’est l’extrême droite nationaliste allemande qui put protester avec fureur et visibilité médiatique contre la formation de ce gouvernement qu’elle accusait de trahison, préparant ainsi le terrain à la thèse du “couteau dans le dos” qui allait permettre aux forces ultra-nationalistes qui avaient été le

fer de lance de la guerre de ne pas répondre de leurs actions. C’est cette légende élaborée en haut lieu à la fin de la Première Guerre mondiale qui allait plus tard constituer l’élément légitimateur des nazis. Les États de l’Entente, américain, britannique et français, firent toutefois monter la pression en exigeant l’abdication de l’empereur d’Allemagne Guillaume II. Mais, comme on le verra, leur objectif n’était pas d’assurer une véritable démocratisation de l’Allemagne mais d’en faire un outil dans leurs propres rivalités renaissantes et un instrument de combat contre-révolutionnaire. La question que l’on doit donc poser est celle de la place que les vainqueurs comptaient accorder à l’impérialisme allemand au sortir de la guerre et donc, s’il allait être question d’occuper le Reich allemand ou de le laisser aux mains de ses anciennes élites co-responsables avec les puissances de l’Entente de la guerre qui se terminait. Le Général Ludendorff lorsqu’il lu la note diplomatique formulée par le camp adverse la considéra comme une demande de capitulation militaire qui signifiait une humiliation de l’armée et de l’État allemand aux yeux de son propre peuple, ce qu’il ne voulut pas accepter. Il tenta alors une dernière manœuvre militaire. Au lendemain de

la réponse sèche faite par le président Wilson aux demandes allemandes de négociation, il ordonna aux armées allemandes de reprendre le combat avec force. Et le 29 octobre, l’amirauté allemande donna l’ordre à la flotte basée à Kiel, de prendre la mer afin d’aller affronter la Royal Navy. Le lendemain, les matelots de plusieurs cuirassés, épuisés et conscients que la guerre était perdue, refusèrent le sacrifice demandé et se mutinèrent. Ils hissèrent le drapeau rouge sur leurs navires. Le pouvoir réagit en multipliant les arrestations et en faisant tirer sur les manifestants, ce qui eut pour conséquence d’étendre le mouvement de contestation à d’autres ports puis à toute l’Allemagne, en particulier aux milieux ouvriers. Des conseils de soldats et d’ouvriers furent créés à l’image de ce qui s’était passé en Russie mais ils furent vite pris en main par la direction du SPD qui put promettre de mettre fin à la guerre et d’amnistier les révoltés. Dans plusieurs villes de l’intérieur de

Friedrich Ebert dirigeant du SPD Bundesarchiv .

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LE RÉVEIL DOSSIER

1918 insurgés à Berlin.

l’Allemagne d’autres conseils ouvriers virent le jour avec cette fois la participation du Parti social-démocrate indépendant USPD. Ce fut en particulier le cas en Bavière où fut proclamée le 8 novembre la “République socialiste de Bavière”. D’autres soulèvements s’étendirent ensuite à chacune des monarchies du Reich allemand. Dans la plupart des cas, le SPD parvint cependant, grâce à son appareil et à ses capacités à trouver des compromis avec le patronat et les militaires allemands, à les prendre en main. Le pouvoir et l’armée envisageaient cependant de passer à l’action pour réprimer partout le mouvement de révolte. Mais à Berlin le 9 novembre 1918, des membres de l’USPD avec participation de spartakistes créaient un “Comité d’action” représentant plusieurs usines, avec

comme objectif de lancer une insurrection, alors qu’une partie de l’armée fraternisait avec les insurgés ce qui rendit toute répression immédiate du mouvement impossible. Partout dans le pays comme sur le front, l’armée était entrée en état d’ébullition et l’empereur comprit dès lors qu’il n’avait plus d’autre solution pour sauver le régime que d’abdiquer si l’on devait préserver l’ordre social existant. Friedrich Ebert, dirigeant du SPD, promit aux autorités que son parti allait s’opposer à la révolution. Il accepta le poste de chancelier tout en constatant qu’il était trop tard pour envisager le

maintien de la monarchie. Un autre dirigeant du SPD, Philipp Scheidemann, le prit d’ailleurs de vitesse afin d’éviter la radicalisation accélérée de la révolution en cours et proclama à la fenêtre du Reichstag en début d’après-midi la “République allemande” alors que Karl Liebknecht ne put arriver qu’à 16 heures pour proclamer de la fenêtre du château royal la “République socialiste libre d’Allemagne”. Aux yeux d’une partie de la population, la monarchie avait déjà été abolie par le SPD et l’empereur et ses six fils signaient l’acte d’abdication ou de renoncement au trône.

Conseil des commissaires du peuple fin novembre 1918. de gauche à droite Landsberg-Scheideman-Noske-Ebert-wissell. (Bundesarchiv)ske,_Ebert,_Wissell

Les divisions de la gauche allemande La force de la poussée révolutionnaire à la fin de la guerre était cependant telle que le SPD s’était cassé en trois fractions consistantes, SPD, USPD et spartakistes, ces derniers constituant encore pour un temps une fraction au sein de l’USPD. Mais l’appareil du SPD qui contrôlait les syndicats et les réseaux associatifs et coopératifs d’aide à la population, restait majoritaire et savait monnayer politiquement ses services sociaux. Le SPD était favorable à l’élection d’une Assemblée

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constituante selon les règles de la démocratie représentative tandis que les spartakistes et, de façon plus ambiguë, l’USPD, soutenaient le principe de l’instauration d’un pouvoir de démocratie directe axé sur les Conseils d’ouvriers et de soldats, où ils peinaient toutefois à devenir majoritaires. Les spartakistes prônaient aussi le soutien à la Russie soviétique malgré les critiques que Rosa Luxemburg faisait sur les méthodes répressives utilisées par les bolcheviks au cours de la guerre

civile russe. Le nouveau gouvernement de coalition SPD-partis bourgeois prit le titre ronflant de Conseil des commissaires du peuple tout en veillant à préserver l’essentiel de l’ordre institutionnel dominant. Le 10 novembre 1918, l’assemblée des Conseils d’ouvriers et soldats accepta d’entériner le choix de participer au gouvernement fait par le SPD mais aussi par l’USPD. Ce gouvernement, pour faire face à la pression populaire et avec l’accord des représentants des élites allemandes, patro-


DOSSIER LE RÉVEIL l’exemple de la Russie, ni les concessions politiques démocratiques, ni les droits des femmes, ni les concessions sociales n’auraient pu être obtenues. Malgré cela, le Congrès national des Conseils d’ouvriers et de soldats qui se réunit en décembre 1918 n’accepta pas la proposition des spartakistes de prendre directement le pouvoir et accepta que la question du régime politique du pays serait décidée, comme le souhaitait le SPD, par une Assemblée constituante devant être élue en janvier 1919.

Décembre 1918 meeting de Karl Tiergarten à Berlin.

nat, propriétaires terriens, commandement militaire, prit plusieurs mesures populaires : abolition de l’état de siège, liberté d’association et de réunion, amnistie pour les prisonniers politiques, suffrage universel à tous les échelons de l’État fédéral allemand, annonce de l’élection d’une Assemblée constituante élue sur la base du suffrage universel avec droit de vote pour les femmes. Ebert qui refusait les offres de blé faites par la Russie soviétique demanda en revanche des vivres aux États-Unis. Il donna aux gouvernements des puissances de l’Entente l’assurance que son gouvernement était capable, sous condition de lui faire des concessions, d’empêcher tout bouleversement révolutionnaire en Allemagne. Ce qui allait expliquer pourquoi l’armistice fut signé dans un wagon, si rapidement, et que les alliés, en particulier les Britanniques, décidèrent de ne pas occuper le Reich allemand et de ne pas casser le système institutionnel allemand, ni son appareil militaire et impérialiste. Le chancelier social-démocrate Ebert a, dès la formation de son gouvernement, reçu l’appui du maréchal Hindenburg qui lui promit l’engagement de l’armée contre les spartakistes. C’est dans ce contexte que fut signé l’armistice du

11 novembre 1918 entre le Reich allemand et les puissances de l’Entente. Et le patronat allemand, devant la crainte de la révolution, consentit quelques jours plus tard à un certain nombre de nouvelles mesures sociales, comme la reconnaissance partout des droits syndicaux, l’instauration des conventions collectives, la journée de travail de huit heures, etc. Sans les spartakistes et la crainte d’une révolution suivant

Devant la menace de révolution allemande, les alliés avaient laissé l’armée allemande en l’état au moment de l’armistice pour qu’elle puisse constituer la base d’une force contre-révolutionnaire. Les Occidentaux souhaitaient également que la puissance allemande puisse rester assez forte pour constituer une barrière face à la Révolution russe et aux autres mouvements révolutionnaires qui se développaient alors en Hongrie, en Pologne, en Autriche et ailleurs. L’impérialisme britannique était par ailleurs également favorable au maintien de la puissance impérialiste allemande afin de contrebalancer après la guerre la puissance de la

Insurrection du 5 janvier 1919 suite à la destitution du chef de la police Emil Eichhorn.

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LE RÉVEIL DOSSIER

Révolution de Novembre 1918 à Berlin soldats brandissant un drapeau rouge le 9 novembre 1918 porte de brandebourg (Bundesarchiv).

France qui aurait pu, sans cela, sortir trop renforcée de la guerre. Mais l’armée allemande restait travaillée par de puissants courants révolutionnaires, ce qui poussa l’état-major allemand avec l’appui actif du gouvernement ayant à sa tête des sociaux-démocrates, à recruter des formations para-militaires de Corps francs composés d’officiers et de soldats aux conceptions contre-révolutionnaires et ultra-nationalistes affirmées. Le but de ces formations était d’affronter directement le mouvement révolutionnaire allemand et de maintenir autant que faire se pouvait l’hégémonie allemande aux frontières orientales du Reich, en particulier dans l’ancienne Pologne prussienne ou dans les pays baltes. Dès

cette époque, nous pouvons constater que, en dépit des proclamations de sympathies de Paris ou de Londres envers les nations renaissantes de l’Est, on tolérait une présence militaire allemande aux confins orientaux du Reich qu’on ne tolérait pas à l’Ouest. L’idée de diriger l’expansionnisme allemand vers l’Est commençait à germer dans la tête des milieux conservateurs et impérialistes occidentaux.

L’empereur Guillaume II contrait d’abdiquer devant le soulevement populaire.

Barricade des spartakistes à Berlin 1918-1919.

Le 23 décembre 1918 une unité de quelques milliers de marins présents à Berlin se souleva, ce qui renforça le rapprochement entre les sociaux-démocrates et l’armée. L’USPD démissionna alors du gouvernement et, à partir de ce moment, le SPD s’afficha de plus en plus ouvertement avec les forces revanchardes d’extrême droite tandis que, devant les tergiversations de l’USPD, les spartakistes décidaient de rompre avec lui et de fonder le Parti communiste d’Allemagne (KPD) avec comme programme la création d’une République des conseils fonctionnant selon le système de la démocratie directe. En finale, les communistes allemands décidèrent même de refuser de participer aux élections à l’Assemblée constituante dont la logique strictement représentative les rebutaient.

L’écrasement de la révolution spartakiste Face au raidissement du gouvernement et à son alliance visible avec l’armée et les corps francs d’extrême droite, le 5 janvier 1919, une foule nombreuse et en partie armée rejoignit à Berlin la manifestation organisée par l’USPD et les communistes. Les manifestants occupèrent la rédaction de plusieurs journaux, dont celui de Vorwärtz, l’organe du SPD. Mais cette insurrection assez spontanée avait commencé trop tôt et les rédactions des journaux furent réoccupées par l’armée tandis que les corps francs réprimaient toute tenta18 - LE RÉVEIL - N° 854 - MAI 2019

tive de rébellion hors de la capitale. Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg furent capturés et exécutés ainsi que de nombreuses personnes, spartakistes ou pas. Les Corps francs firent montre à cette occasion dans toute l’Allemagne d’une brutalité dans la répression qui allait constituer la base des méthodes à venir des chemises brunes nazies puis de la SS. Les puissances victorieuses qui prétendaient appuyer la démocratie laissaient faire. Simultanément, l’extrême droite allemande et les militaires haut gradés répandaient la lé-

gende selon laquelle la capitulation allemande n’était pas due à la responsabilité des gouvernements militaristes dans l’épuisement du pays ni à l’effondrement de l’armée sur les fronts mais qu’il avait pour cause l’action des révolutionnaires allemands qui auraient, à l’instigation des “traîtres” marxistes et juifs, souhaité amener l’Allemagne à la défaite et à la décomposition. En oubliant de mentionner que si révolution il y a eu, c’est à cause de la poursuite d’une guerre atroce et sans légitimité, et que, si la Révolution a pu être


DOSSIER LE RÉVEIL Les élections qui se déroulèrent dans ces conditions en janvier 1919 ouvrirent la voie à une coalition des partis du centre et de centre-gauche. Dans la nouvelle constitution adoptée à Weimar, le Reich allemand était maintenu bien qu’avec un système baptisé républicain, mais toutes les institutions de la vieille monarchie, à commencer par Corps-Franc dirige par un officier d'extrême droite Franz Von l’armée et son corps d’offiEpp pendant la révolution Bavaroise (Bundesarchiv) Panze- ciers aristocratiques, étaient rauto. préservées, alors que les corps francs, une fois leur noyée dans le sang, c’est parce que les besogne accomplie, allaient constituer, puissances victorieuses laissèrent l’aravec la masse des anciens combatmée allemande en état de se battre et tants souvent au chômage, la base du ses chefs en état de mettre sur pied les recrutement des SA et des futurs SS. corps francs qui ne rencontrèrent pas Sociaux-démocrates, militaires et alde veto de leur part. liés occidentaux eurent donc tous leur Pour les Corps francs, et malgré l’appui part de responsabilité dans la préserqu’ils avaient reçus de la part des gou- vation de l’impérialisme allemand en vernements sociaux-démocrates, l’en- 1918, car, même s’il pouvait parfois nemi n’était pas que communiste mais être un concurrent redoutable, il n’en il s’étendait à l’ensemble des forces restait pas moins utile pour combattre démocratiques de gauche et du centre. les mouvements révolutionnaires ou C’est dans le sang de la répression émancipateurs en Allemagne et parsoutenue par les sociaux-démocrates tout à l’Est. qu’il faut voir les prémices directes du nazisme, ce qui explique pourquoi, dès Dès Février 1919, des grèves d’occula formation du mouvement fasciste en pation reprirent et s’étendirent à toute Italie par l’ex-socialiste Mussolini, les l’Allemagne occidentale et centrale et, communistes allemands allaient ap- cette fois encore, après quelques tergipeler les sociaux-démocrates des “so- versations de la part des sociaux-déciaux-fascistes”. Entre leurs compa- mocrates, la répression systématique triotes révolutionnaires et les ennemis fut engagée et les affrontements de étrangers, les classes dominantes al- mars 1919 firent environ un millier de lemandes avaient choisi de combattre morts à Berlin. Le gouvernement avait “l’ennemi intérieur”, ce qui n’allait cependant dû accepter entre-temps pas les empêcher de soutenir un dis- la création des comités d’entreprise cours nationaliste exacerbé. Les puis- élus qui allaient jouer un certain rôle sances démocratiques victorieuses de dans la démocratisation des rapports leur côté avaient laissé le 11 novembre sociaux dans les entreprises. On peut 1918 l’armée allemande en ordre de donc affirmer que les classes possémarche et sa hiérarchie en état d’orga- dantes allemandes avaient su adminiser les corps francs car, pour elles, nistrer avec savoir-faire et au comptecomme pour les élites allemandes, gouttes concessions sociales et parfois l’ennemi, c’était avant tout celui qui se politiques et mesures de répression, soulevait contre les conséquences de avec l’appui indirect mais bien réel l’exploitation et de la guerre qu’elles des puissances victorieuses. La tentaavaient menées. tive de créer à partir d’avril 1919, dans

l’effervescence, une République des conseils en Bavière, d’abord anarchisante avant d’être reprise en main tardivement par les communistes, allait mobiliser contre elle une vaste coalition de militaires et de corps francs qui réussirent à reprendre le contrôle du territoire au début de mai et à transformer désormais Munich en foyer de la réaction allemande, à partir duquel allait pouvoir se développer le mouvement nazi. Contre « Berlin la rouge », « Munich la brune » était en train de devenir le foyer de la réaction. Ce n’est qu’à partir du moment où le mouvement révolutionnaire allemand fut définitivement écrasé, à Berlin, en Allemagne centrale et occidentale puis en Bavière, que les puissances occidentales montèrent publiquement les négociations de Versailles visant à imposer un traité de paix qui limita la puissance allemande, humilia son peuple, en particulier par une politique de réparations puis de contrôle et d’occupation de la Rhénanie, mais conserva toutefois en vie les rouages essentiels de l’impérialisme allemand

Karl Liebknecht dirigeant de la ligue spartakiste assassiné.

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LE RÉVEIL DOSSIER jusque-là inimaginables pour un pays qui se voulait civilisé. Les dirigeants de la Russie soviétique des années 1920, de leur côté, crurent un temps que l’Allemagne défaite et humiliée allait basculer inéluctablement dans la révolution, d’où leur attitude un temps ambivalente envers la puissance militaire allemande. Mais on doit surtout poser la question pourquoi, et dans quelle mesure, les trois principales puissances victorieuses de la Première Guerre mondiale, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, acceptèrent de ne rien faire pour enrayer la renaissance d’une puissance allemande et d’une extrême droite revancharde, réactionnaire et violemment antidémocratique qu’ils connaissaient très bien. Aveuglement ou cynisme ?

Rosa Luxembourg dirigeante de la ligue spartakiste assassine le Bundesarchiv.

et la structure fédérale d’une Allemagne avec, en son centre, le maintien de l’appareil d’État prussien. La vieille aristocratie militariste allemande gardait donc son influence à partir des provinces de l’est du pays et de son rôle au sein de la caste militaire. L’armée du Reich étant en principe limitée dans sa taille par les décisions du traité de Versailles, les militaires laissaient se développer sous leur égide toute une série d’associations para-militaires ou sportives, mais surtout les formations armées des principaux partis de la droite nationaliste, en particulier celles du parti nazi. On peut donc affirmer que, loin d’être démilitarisé, l’appareil militaire allemand se reconstituait de manière en partie informelle mais sans doute en finale plus efficace. Il était désormais débarrassé de tout scrupule envers ses concitoyens les plus démocrates et s’était habitué à tolérer des méthodes d’une brutalité 20 - LE RÉVEIL - N° 854 - MAI 2019

La gauche allemande, désormais divisée entre sociaux-démocrates et communistes par l’attitude observée pendant quatre ans envers les responsables de rivière de sang de la guerre puis envers la révolution, n’était de son côté plus en état de lancer un front uni en faveur d’une refondation de l’Allemagne sur des bases authentiquement démocratiques. Le Reich allemand était resté l’État du compromis de classe conclu après le printemps des peuples de 1848 entre une bourgeoisie impérialiste dynamique et une aristocratie foncière militariste. La “République de Weimar” constitua dès le début, et

avec l’accord des puissances démocratiques occidentales, un compromis bancal et fragile entre une gauche opportuniste et des poussées de droite de plus en plus virulentes, dans une situation économique catastrophique qui peina à s’améliorer après 1918, avant le retour de la grande crise de 1929. Cette crise mondiale du capitalisme allait constituer la voie “royale” allant permettre aux anciens combattants nazifiés d’origine largement petite-bourgeoise de prendre la totalité des postes politiques pour verrouiller le système social foncièrement inégalitaire du Reich allemand et le lancer dans une nouvelle guerre qui allait procurer aux possédants des deux camps des profits encore plus faramineux que ceux de la Première Guerre mondiale. La Seconde Guerre mondiale n’allait d’ailleurs pas aboutir, elle non plus et grâce à l’intervention des États-Unis, à la destruction de la puissante bourgeoisie expansionniste allemande qui a su préserver, par une politique d’alliance et de concessions momentanées efficaces, l’essentiel de ses positions jusqu’à aujourd’hui… sur la masse des cadavres des innocents, des réprimés, des sacrifiés et des exterminés des deux guerres mondiales. Au point où, si l’on sait qui a gagné la guerre, on doit aussi poser la question de savoir qui a gagné la paix...des cimetières et des fosses communes ?

Berlin 15 janvier 1919. Il ont assassiné Karl et Rosa SNPA.


ARAC ASSOCIATION RÉPUBLICAINE DES ANCIENS COMBATTANTS, DES COMBATTANTS POUR L'AMITIÉ, LA SOLIDARITÉ, LA MÉMOIRE, L'ANTIFASCISME ET LA PAIX

G7 « lutte contre les inégalités » : quelle imposture ! Le prochain sommet du G7 aura lieu à Biarritz à la fin du mois d’août avec pour thème : « La lutte contre les inégalités ». Il regroupe la France, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne, le Japon, l’Italie, le Canada. L’Union Européenne est représentée par le Président de la Commission Européenne et par le Président du Conseil Européen Les pays du G7 représentent 10 % de la population mondiale et près de 40 % du PIB mondial. Un comble pour les 7 plus grands pays capitalistes responsables de tant de misère, de souffrance dans leur pays mais également dans le monde. Rappelons que la fortune des milliardaires dans le monde a augmenté de 900 milliards de dollars rien que l’an dernier soit l’équivalent de 2,5 milliards de dollars par jour. On dénombre un nouveau milliardaire tous les 2 jours. On le voit, de l’argent il y en a pour combattre les inégalités et défendre la planète. D’autant que les multinationales et les milliardaires dissimulent des sommes considérables dans les paradis fiscaux « offshore » estimées à plusieurs milliers de milliards de dollars. La pauvreté, l’extension de la précarité et des inégalités dans le monde sont des fléaux inacceptables alors que la planète dispose de toutes les ressources et de tous les moyens pour éradiquer l’extrême pauvreté. Des milliards d’enfants, de femmes et d’hommes continuent de vivre dans la misère et sont privés de leurs droits fondamentaux. Les inégalités ne sont pas une fatalité mais une question de choix politique. Sauf à vouloir se partager le monde et ses ressources, les moyens existent pour que chaque être humain puisse vivre dignement. La composition du G7 ne laisse aucune ambiguïté sur la volonté de réorganiser le monde pour préserver leur domination, leurs privilèges. Il n’y a aucune ambiguïté sur leur vision géopolitique du monde. Ils font planer les risques de guerre. C’est leur politique au service d’une poignée qui conduit aux inégalités sociales, à la misère, à la faim dans le monde, à l’angoisse du lendemain. C’est ce qu’ils appellent le libre-échange, la mondialisation, mais qui derrière ces mots se cachent la déréglementation, l’austérité budgétaire. La paix est un engagement permanent, l’ARAC, depuis sa création en 1917, en a toujours fait son principal combat et cela suppose de s’attaquer aux inégalités, à la misère, à la faim dans le monde qui sont les causes des guerres. Ce n’est pas la restriction des libertés qui peut être le socle de la Paix mais la satisfaction des besoins des peuples. Voilà pourquoi, l’ARAC est tout particulièrement attachée aux respects de la souveraineté des peuples, à la souveraineté des nations. Voilà pourquoi l’ARAC rappelle les principes de la Charte des Nations Unies de 1945 qui met au cœur des rapports entre les peuples ce principe de respect de la souveraineté de chacun. Il est bon de s’en souvenir aujourd’hui, d’en faire une question de principe quand « le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage ». Bureau National – 28 mars 2019 LE RÉVEIL - N° 854 - MAI 2019 - 21


LE RÉVEIL VOS DROITS

Compte-rendu de la réunion Groupe 1 7 mai 2019 Sous la présidence de Monsieur Lucas, directeur de Cabinet de Mme la Secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants.

Programme • Etude de la jurisprudence • Brugnot • Etude de la valeur du point PMI • Problèmes SNCF • Informations sur les cérémonies concernant l’Indochine • Cérémonies du 8 Juin 2019 vers 14 h-14 h 30 à Paris • Cérémonies en province le jeudi 13 juin 2019. Les Préfets devront informer des horaires et des lieux de rassemblement. • Informations concernant les commémorations du Débarquement du 6 juin 1944 en Normandie • 6 juin en matinée : commémorations étrangères • Présence du Président de la République vers 8 h 30 à Ver-sur-mer (14) • Présence de la Première Ministre britannique et du Prince Charles d’Angleterre au Mémorial britannique : environ 300 personnes invitées. La délégation britannique se rendra ensuite à l’église de Bayeux pour un service religieux puis ira ensuite au cimetière de Bayeux. • Le Président de la République recevra le Président de la République des Etats-Unis, Monsieur Trump, avec une délégation américaine. 1 200 invités environ. • Cérémonies hollandaises, norvégienne et canadienne avec le Premier Ministre français à 12 h. Environ 3 000 invités. • A 16 h-16 h 30 en présence du Président de la République Française, cérémonie à Colleville en l’honneur du 22 - LE RÉVEIL - N° 854 - MAI 2019

« Commando Kiefer » et hommage aux résistants locaux.

souffrance), préjudice d’établissement, préjudice familial…

• A 18 h cérémonie internationale à « Juno-Beach », présidée par le Premier Ministre Français.

Quand il existe une faute de l’Etat, s’y ajoute l’indemnisation d’un préjudice économique et d’incidence professionnelle. L’évaluation du dommage se fera au moment de la consolidation. Un portail unique pour les PMI avec un complément pour l’application de la jurisprudence Brugnot.

• Problèmes des tarifs spéciaux pour les anciens combattants, pensionnés PMI et militaires en service accordés par la SNCF Les tarifs spéciaux sont entièrement maintenus. Par contre les dispositifs devront être mis à égalité à partir de 2020, car des organismes privés vont venir en concurrence avec la SNCF. Remarque de la représentante de l’ARAC : nécessité absolue de conserver ces accords qui constituent également « le droit à réparation ».

Ce portail tiendra l’intéressé informé du déroulement de sa demande en accélérant les délais. Les indemnités supplémentaires versées au titre de la jurisprudence Brugnot ne seront pas imposables. • Evolution du point PMI

• Jurisprudence BRUGNOT

En discussion lors de la prochaine réunion du 21 mai 2019.

Indemnisation complémentaire, même en absence de faute de l’Etat. Préjudice esthétique d’agrément, préjudice sexuel, quantum doloris (prix de la

Fin de la réunion à 15 h 45

14 juin 1944 le Général De Gaulle sur les plages du débarquement.


VOS DROITS LE RÉVEIL

Groupe 3 - Séance du 9 avril 2019 Présidence de M. Lucas, Directeur de Cabinet Prochaines dates 24.04.2019 – 14 h 30 16.05.2019 – 14 h 30 28.05.2019 – 14 h 30

3 sujets : • Centre de traitement des grands brûlés à l’hôpital Percy • PMI et leur traitement • Les blessés : stationnement des grands invalides • Centre de traitement des grands brûlés à l’hôpital Percy : médecin général chef de l’hôpital. Transfert de 10 lits de l’hôpital Percy sur le centre des brûlés (provisoirement), ensuite 22 lits puis jusqu’à 30 lits. Les bâtiments ont été construits par l’entreprise Bouygues : nécessité de modification des portes. Bouygues a refusé. Nécessité d’un nouvel appel aux marchés publics. La solution sera peutêtre réglée en septembre 2019. Le projet se poursuit dans un climat apaisé. Les militaires seront toujours pris en charge en priorité mais le « turn over » du personnel est très important car le travail est très dur et très éprouvant dans les centres des grands brûlés. • Pensions militaires d’invalidité (PMI) et leur traitement Problème évoqué et documenté par Mme Notte. Un plan d’action pour l’apurement des stocks de dossier très importants (20102011). Centraliser à La Rochelle avec suppression des centres de Réforme. En 2014, réduction importante des effectifs, au moins un quart, et nouvelles méthodes mises en place. En 2016 : 12 500 dossiers en stock – plan d’action sur 3 ans pour assainir la situation à sous-direction des pensions. Redéploiement et renforcement des agents formés en 4 ans (16) sont opé-

rationnels et donnent leur plein effet depuis 2018 : 94 000 dossiers ont été traités en 2017. Réorganisation de la sous-direction des pensions en 2017 en spécialisant de plus en plus les agents. Procédure pour le traitement des blessés en OPEX. Fluidifier en traitant les situations les plus graves. Construction d’un bâtiment unique à La Rochelle qui sera livré fin 2020.

Hôpital Percy à Clamart.

Refonte du système d’information. Etude de la relation avec l’usager et avec l’agent. Le stock antérieur à 2016 sera traité d’abord, environ 35 %, puis 70 % puis totalité en 2019. A ce jour 8 700 dossiers fin 2018. Il y a environ 7 000 à 8 000 dossiers par an : nouvelles demandes environ 2000, les restes sont des demandes d’aggravation. Il existe 45 agents pour l’administration et 9 médecins experts, bientôt 11. La responsabilité de la totalité d’un dossier est confiée à un seul agent. Mesure de revalorisation des expertises : l’expert percevra 138 € Demandes pour tierce personne en priorité, soit dans les 6 mois. Les archives (25 km) quasi-totalité à La Rochelle, également à Rochefort. Projet de numérisation des dossiers, numérisation du flux des nouvelles demandes. Portail PMI : faire sa demande en ligne. Plusieurs pistes de travail avec les experts. Lettre d’information aux experts, renforcement des liens avec les experts. 1 300 demandes sur le portail PMI en une année. 50 jours pours les traiter au lieu

de 100 jours si demande faite sur papier. Besoin de l’action de l’ONAC. La situation géographique des experts est ciblée : proche de celle de l’intéressé. But de fidélisation des experts : environ 500 sur toute la France.

Accompagnement des blessés en service Rédaction d’un guide pour les militaires blessés et leur famille. Ce guide est disponible sur Internet (102 pages). En 2020 sur Internet sera créé un portail pour faire une demande d’indemnisation complémentaire (arrêt Brugnot). Travailler avec les Fonds de Prévoyance. Les blessés en service bénéficient de la carte de circulation SNCF. Loi de programmation militaire : droit à la présomption d’imputabilité au service, congé du blessé OPEX et en métropole, congé de reconversion. Emplois réservés aux blessés, aux enfants de harkis et aux pupilles de la Nation. Le conjoint survivant pourra entrer dans l’Administration en catégorie A. Nécessité de 4 années après la consolidation. • Stationnement des grands Invalides Le service départemental a été prévenu, mais à ce jour aucune réponse. LE RÉVEIL - N° 854 - MAI 2019 - 23


LE RÉVEIL VOS DROITS

Le droit à réparation a cent ans Le 31 mars 1919, le Parlement unanime adoptait la loi reconnaissant un droit à réparation pour les anciens combattants et les victimes de guerre, une dette imprescriptible et inaliénable de la Nation envers eux. • Ce droit à réparation a pour origine l’impossibilité de rendre justice aux victimes de la Première guerre mondiale avec les institutions de 1914 et la loi très limitée de 1831 votée en temps de paix pour une armée de métier. Avant 1914, il y avait 400 invalides. Le conflit de 1914-1918 a fait 3 millions de blessés et 1,1 million d’invalides… • Le Mouvement Anciens combattants est né pour l’essentiel en 1915 du sentiment d’abandon et de la colère des soldats entassés dans les hôpitaux et centres de réforme à Paris. Les premières associations agirent pour le droit à pension des blessés, veuves, orphelins, ascendants, lesquels n’avait aucun droit ou presque et pour la réinsertion professionnelle des mutilés dans une société qui refusait l’embauche des invalides ou les acceptait à des salaires de misère. Ce fut en 1915 l’Association Générale des Mutilés de Guerre, puis l’Association Ouvrière des Mutilés soutenue par la CGT et devenue la Fédération Ouvrière et Paysanne Anciens Combattants, l’Association Républicaine des Anciens Combattants et Victimes de guerre qui, avec l’Union Nationale des Mutilés Réformés (UNMR), organisèrent l’action autour de leur congrès du 11 novembre 1917 à Paris, puis du 24 au 26 février à Lyon dont est issue l’Union Fédérale des Associations de Mutilés. Sous pression, le Parlement adopta la loi du 31 mars 1919 créant le Droit à réparation et à pensions. • La France, seul pays au monde où le Droit à réparation est codifié et garanti par la loi ! Ces cent ans sont marqués de succès et de reculs. De 1930 à 1934, les droits furent restreints, avant que le Front Populaire de 1936 les rétablissent. La Deuxième guerre mondiale les enterra et le programme du Conseil National de la Résistance permit leur résurrection. Les luttes se poursuivirent pour adapter les textes aux nouvelles catégories de ressortissants du Code des Pensions Militaires d’Invalidité (PMI) et de l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre (ONAC) : guerre d’Indochine, d’Afrique du Nord, OPEX (Opérations Extérieures), victimes d’attentats.

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Les Rentes Mutualistes En 1923, les Sociétés d’Entraide Mutualistes des Anciens Combattants et Victimes de Guerre obtinrent, avec l’appui de l’ensemble du mouvement Anciens Combattants, la naissance officielle du droit à se constituer une rente subventionnée par l’Etat. La loi du 4 août 1923 précisait : « Il est hautement équitable que l’Etat intervienne pour mettre à l’abri des fluctuations et des incertitudes du marché les économies des anciens combattants destinées à assurer la tranquillité et la dignité de leur vieillesse (…) car à l’âge ou d’ordinaire (…) les hommes ont la possibilité d’économiser pour assurer leurs vieux jours, ceux-ci ont été arrachés à leurs occupations et à leur famille pour défendre le pays. A leur retour, les conditions de vie avaient changées. Leur situation s’était trouvée modifiée, et souvent à leur détriment. L’espérance qu’ils pouvaient avoir d’assurer eux-mêmes la sécurité de leurs vieux jours, ils ne l’ont plus à cette heure. » La Seconde guerre mondiale laissa ensuite des millions de personnes dans des situations précaires, voire dans le dénuement. Certes les temps ont changé, mais rien ne permet d’affirmer qu’en 2019, les Anciens Combattants soient aujourd’hui « garantis » contre les aléas de la maladie et d’une vieillesse digne et sereine. Les OPEX le savent bien, dont la situation est souvent précaire. Nous sommes les héritiers de ce passé. La Mutuelle Familiale et son groupe Mutuelle ARAC, l’ARAC sont fiers d’être les héritiers de ces luttes et de les poursuivre, sous des formes plus modernes, pour la défense et l’amélioration des droits à la santé et à réparation de toutes les catégories, victimes d’attentats compris. Les luttes de nos anciens pour le droit à réparation demeurent l’une de nos missions essentielles, afin de perpétuer la reconnaissance de la nation et la démocratie républicaine.

Espoir Mutualiste Janv/Fev/Mars 2019 André Fillère


VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

Le Havre (76) « Je la savais cruelle et inutile » Témoignage de Roland Ricouard qui a fait l’Algérie et raconte aujourd’hui cette guerre qu’il a toujours combattue. A la veille du 19 mars, ce militant pacifiste revient sur son engagement. Il est de la classe 58/2. Son séjour en Algérie aura duré du 3 septembre 1958 au 30 novembre 1960. « Dis… tu en as tué des Algériens ? » « Je reconduisais l’aîné de mes petits-enfants chez ses parents à Gainneville. Je m’en souviendrai toujours. On arrivait à Rouelles lorsqu’il m’a demandé d’une petite voix : « Dis Dadou… Tu en as tué des Algériens ? » se rappelle Roland. « Je lui ai répondu que non, la stricte vérité. Sa question a réveillé ces vingt-sept mois de ma vie et j’ai fait le choix de témoigner, de raconter ce que nous avons vu et vécu là-bas. » Roland rassemble ses souvenirs et puise dans la correspondance fournie qu’il a entretenue avec son frère. « En tant

que communiste et en tant qu’homme, j’étais révulsé par la politique de colonisation et par la guerre, la violence et la répression que faisait subir l’armée française à la population algérienne. J’admirais Alban Liechti qui a écrit au président de la République, lui expliquant qu’il ne refusait pas d’effectuer son service militaire, mais refusait de prendre les armes contre les Algériens. Je me sentais proche de ce premier soldat du refus. J’admirais son courage. » Le PCF demande aux jeunes communistes appelés sous les drapeaux « de lutter au sein de l’armée ». « J’étais partagé et sur le plan personnel, mon père était malade. Je craignais qu’il prenne très mal mon emprisonnement si, comme Liechti et d’autres, je refusais de prendre les armes contre le peuple algérien ». En une centaine de pages, pour certaines illustrées de dessins réalisés par ses soins, Roland raconte jusqu’à l’indi-

cible. « J’ai vu l’horreur des prisonniers lynchés, frappés à coup de poings et de cannes en bois, menacés de couteaux, jetés à terre et piétinés pour les faire parler. J’ai vu la dignité de ces femmes, la terreur dans les yeux des enfants (…) », écrit-il. « Cette guerre contre le peuple algérien, je la combattais car je la savais injuste, cruelle et inutile et sans issue », son engagement pacifiste a eu pour socle son rejet des conflits coloniaux. « Je me suis senti coupable. Soixante ans plus tard, j’y pense encore. » Il se félicite que le 19 mars « ait été reconnu comme journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie », Roland préside l’ARAC, il poursuit son combat pour que ne soient pas oubliés les soldats du refus et toutes les victimes civiles et militaires de cette guerre qui ne disait pas son nom, dont quarante-sept jeunes Havrais ne sont pas revenus.

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LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

Vaucluse (84) Mémoire et hommage entre Ventoux et Lubéron C’est sur invitation de Mme Magalie Lafon, petite-fille et son fils Olivier Lafon, responsable du Musée de la Résistance de Pernes-les-Fontaines, de l’ANACR, que la délégation du secrétariat de l’ARAC du Vaucluse a été reçue. Composée de Mireille et René Berbezier, Jacques et Andrée Goutorbe, Fernand Pagnon et son épouse. C’est dans le cadre de la commémoration du 74e anniversaire de la Libération, que nous avons rendu hommage à toutes les résistantes et résistants, sacrifiés, martyrisés, assassinés pour la France Libre à la stèle du Maquis de Barbarenque. Cinq de nos camarades fusillés le 2 août 1944 à la ferme des Père-Pons : Laurent Pons 30 ans, son frère Marcel Pons 21 ans et ses amis, Paul Arnaud 23, Jean Flandrin 23 ans, René Fouque

24 ans ; tous victimes de la barbarie fasciste et nazie. M. Oliver Lafon et sa maman, membres de l’ARAC, nous ont commenté la visite de la belle réalisation bénévole au Musée de la Résistance de Pernes-les-Fontaines et des communes voisines. Musée comblé d’archives authentiques, de témoignages de bravoure, dont nous avons le devoir en tant qu’héritiers et passeurs de mémoire de transmettre aux futures générations. Dans le livre d’honneur, Jacques Goutorbe, au nom de l’ARAC, a remercié la famille Lafon et tous les bénévoles de leur dévouement. Ils agissent pour l’histoire de notre peuple et ils peuvent compter sur l’ARAC, sur sa volonté d’unité et d’actions plus que jamais nécessaires au vu de la situation eu-

Corrèze (19) L’Etoile d’Argent de l’Ordre Républicain des Mérites Civiles et Militaires (ORMCM) a été remise, le 9 mai à Tulle, par Régis Saphores – Secrétaire National – à Marcel PEJOINE et Jean-Pierre PEYRAT. Comme l’a souligné Régis Saphores : « c’est toujours une émotion de remettre une décoration de l’ORMCM car c’est toujours la reconnaissance d’un parcours, d’un engagement militant au service de tous, au service des valeurs de la République. Comment ne pas se rappeler que c’est un engagement pour la souveraineté de la France, dans le souffle de la Révolution de 1789, de Valmy, de Jemmapes ? » « Je suis fier de vous remettre aujourd’hui l’étoile d’argent de l’ORMCM, au nom des idéaux qui nous sont communs et en raison des services rendus à la Patrie, à la République, à la cause de la paix et de l’émancipation humaine ». Etaient présents pour cette cérémonie : Monsieur Bernard Combes, Maire de Tulle, Conseiller Départemental, Monsieur Jean-Paul Comby, Maire de Vigeois, ainsi que de nombreuses personnalités. La cérémonie s’est terminée, comme le veut B Combes maire de Tulle - R. Saphores secrétaire la tradition, par un repas national de l'ARAC - M. J Cappoen présidente ARAC 19 fraternel - M. Pejoine et JP Peyrat les récipiendaires 26 - LE RÉVEIL - N° 854 - MAI 2019

La stèle en hommage aux fusillés

ropéenne et internationale. L’urgence d’agir pour une souveraineté nationale et des Nations, pour l’amitié, la solidarité, la mémoire, l’antifascisme et la paix. J. Goutorbe Président ARAC 84

Bollène (84) La rue du 19 mars 1962 débaptisée La « rue du 19 mars 1962 » a été rebaptisée rue « Hélie de Saint Marc ». Ce changement de nom a été décidé par Madame la Maire, Marie-Hélène Bompard, apparentée au parti politique Rassemblement de protestation à Bollene Photo Le Dauphine Ligue du Sud (extrême-droite) et voté en conseil municipal. Condamné à dix ans de réclusion criminelle, puis gracié, Hélie Denoix de Saint-Marc, de son nom complet, est devenu une figure centrale des nostalgiques de l’Algérie française et de l’extrême droite. Les élus socialistes et divers gauche se sont abstenus. Seul Serge Fiori, élu PCF et ancien professeur d’histoire, s’y est opposé. L’Arac avait envoyé un courrier à la maire de Bollène s’élevant contre la décision de débaptiser la rue du 19-Mars-1962 : « Tous ceux qui sont morts, ceux qui sont revenus traumatisés à vie, ceux dont la vie a été bouleversée par la perte d’un parent, d’un ami, sont offensés par cette décision, y compris ceux qui ont été victimes après cette date de cessez-le-feu. » Lettre restée sans réponse de la Maire Mme Bompard.


VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

Hommage Henri Curiel

Alain Grech, son fils et C Vieu-Charier adj à la maire de Paris à l'inauguration de la plaque honorant Henri Curiel le 25 avril 2019 à Paris dans le 5e arrondissement rue Rollin

« Si je ne brûle pas, si tu ne brûles pas, si nous ne brûlons pas, comment les ténèbres deviendront-elles clarté ? » C’est par ces vers, du poète turc Nazim Hikmet, qu’Alain Gresh, son fils, directeur d’Orient XXI, a rendu hommage à l’engagement total de son père. Récemment rouverte par le parquet, l’enquête sur l’assassinat bute aujourd’hui sur le secret-défense. « Nous savons, grâce au travail des journalistes, qu’il y a des implications du général Aussaresses (tortionnaire pen-

dant la guerre d’Algérie) et des plus hautes autorités de l’Etat. « Nous ne perdons pas espoir » a déclaré Alain Gresh. Cette plaque constitue un « appel à poursuivre l’enquête ». Un appel, aussi à « briser cette tradition française du secret-défense qui fait qu’une partie de l’Etat pense être au-dessus des règles, au nom de la raison d’Etat ». Car il y a des « dizaines d’affaires qui relèvent du secret-défense, comme l’affaire Ben Barka (…) » Cette plaque rend aussi hommage à un « engagement communiste, humaniste, anticolonialiste » selon Catherine Vieu-Charier, adjointe à la mairie de Paris (PCF). Après avoir soutenu la France libre, Henri Curiel, provenant d’une riche famille juive du Caire, crée le Mouvement égyptien de libération nationale, premier parti communiste du pays, qui va jouer un grand rôle dans les grèves déclenchées sous domination britannique.

Drôme (26) L’assemblée générale annuelle de la section drômoise (ARAC) s’est déroulée à La Saleine, à Crest, sous la présidence de Serge Taborcia de la section de Donzère, accompagné par Michel Ughetto, secrétaire-trésorier. Il a été rappelé que l’association a été créée en 1919 par Henri Barbusse et Paul Vaillant-Couturier.

Après 1962, il crée le réseau Solidarité, qui va soutenir, former, des dizaines de militants anticolonialistes du tiersmonde. Mandela, Ben Barka, militants anti-impérialistes d’Amérique du Sud, il les a tous aidés… « Beaucoup de personnes en France se sont levées contre l’entreprise coloniale, ont pris des risques – Henri Curiel l’a même payé de sa vie (…) » a réagi hier Bertrand Badie, professeur des universités. « L’histoire de France doit réintégrer tous ces militants et les considérer comme un plan de sa Résistance, comme une partie intégrante des valeurs humanistes de notre pays. » Un homme comme Henri Curiel était un passeur entre le Nord et le Sud.

Gennevilliers 92 Les sections de Crest, Saillans, ServesSur-Rhône, Grignan et Taulignan étaient représentées. Le diplôme d’honneur pour dix années de service en tant que porte-drapeau de la section de Crest a été remis à Joseph Torrès, titulaire de la croix du combattant, de la reconnaissance de la nation. Réunion du comité des militants de Gennevilliers

Loto du Village de l’Amitié à Van Canh organisé par le Comité de Villejuif

Après le repas tenu au moment de la Fête du Têt, 130 personnes ont participé au loto organisé par le Comité de Villejuif du Village de l’Amitié à Van Canh. L’argent collecté au cours de ces 2 initiatives participera au financement des travaux d’isolation thermique de

3 classes de formation professionnelle (broderie-couture-fleurs artificielles) afin de permettre aux jeunes apprentis de travailler dans de bien meilleures conditions. Pour rappel, le Comité Français a financé dans sa totalité la réalisation du terrain de jeux détruit par les inondations dont avait été victime le Vietnam. Cette aire de jeux, inaugurée en mars 2018 porte le nom de Georges Doussin,

cofondateur du Village de l’Amitié qui accueille, soigne et éduque les enfants, tous victimes des défoliants (agent orange fabriqués entre autre par Mosanto) utilisés pendant la guerre américaine. Les initiatives du Comité de Villejuif sont précieuses pour permettre ces réalisations et nous sommes particulièrement sensibles à l’accueil que lui réservent les Villejuifois. LE RÉVEIL - N° 854 - MAI 2019 - 27


LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

Callonges (47) 50 présents à l'AG de l'Arac-47, en présence de la directrice de l'Onac 47, du président de l'Udac 47, du Président du Souvenir Français (un Général Anglais !), les élus de la commune. Et de plus le repas républicain de l'Arac a réuni 85 convives. Un plan de travail et de reconquête a été mis en place.

Le printemps de l’ARAC Depuis notre dernier Congrès (novembre 2017) et les Etats Généraux de la Paix (Avril 2018), adhérent(e)s et militant(e)s de l'ARAC avec leurs Comités Départementaux et leurs sections labourent les territoires pour faire vivre et partager les valeurs républicaines de Progrès et de Paix. L'Arac a marqué notre Histoire et investit toujours pour l'avenir. Nombreuses et nombreux sont celles et ceux qui ne se sont pas fait prier pour exprimer colère et exigences dans les rassemblements, initiatives diverses et manifestations, rencontres citoyennes et mémorielles : exigences de PAIX, de Droits et Libertés, justice sociale et souveraineté, abolition des privilèges, combat sans faille contre l'extrême droite... Dans les Assemblées Générales et Conseil Départementaux, dans les sections, dans les territoires donc, avec notre feuille de route et nos plans de travail, c'est-à-dire notre "boite à outils" mise en place par le Bureau National et adapté au terrain, nous avons interpellé élus et citoyens sur les alternatives possibles pour construire l'avenir en France, en Europe comme dans le monde, et ce souvent prenant en réfé-

Trélissac (24) Plus de 100 personnes à l'issue de l'AG Arac-24 lors du pot fraternel, de Paix et d'Amitié organisé par l'ARAC-24 et la Mairie, à cette occasion un l'hommage rendu au Président LACHAUX, en présence des élus dont le maire de Trélissac Neuf adhésions réalisées en 6 mois, et plus de 100 personnes également à la cérémonie mémorielle de camp d'internement du Sablou, commune de Fanlac, dont une adhésion réalisée à cette occasion. 28 - LE RÉVEIL - N° 854 - MAI 2019

Sainte-Eulalie (33)

rence le programme du Conseil National de la Résistance. Notre indispensable journal "Le Réveil du Combattant", partout où il est présenté à celles et ceux que nous rencontrons fait la démonstration de son utilité notamment avec les" cahiers mémoires" sur l'Europe. Et souvent ce fut la stupéfaction à la découverte pourquoi, pour qui et surtout PAR QUI la CEE fut imaginée et construite !... Partout sur le terrain nous avons rencontré sympathie, soutien attention et nous avons fait grandir la dynamique de notre activité ARAC et les exigences du mieux vivre. Des dizaines, des centaines, des milliers d'adhérent(e)s et militant(e)s en actions dans des initiatives dans les territoire, cela produit des effets : plus d'adhésions, plus de cartes remises, payées et réglées, plus de dynamisme et de moral !.... Cela ouvre des perspectives et nous invite à redoubler d’efforts. Preuve qu’il n’y a pas d’âge ou de conditions pour « Agir, rassembler, résister ». Régis SAPHORES Secrétaire National

Rencontre avec le Conseil Départemental, la section de Bassens et les Gilets Jaunes :une adhésion faites et d’autres sont en cours

Réunion Interdépartementale Sud-Ouest

à Chaniers (17) 3 départements présents et 22 adhérent(e)s, avec en plus la municipalité (qui a offert le pot fraternel avec du produit local, le pineau !!).Les camarades nous ont fait goûter leur production excellente ! Plan de travail en route sur la base, comme l'indiquait le Président Bessière, d'une liste établie de citoyens à aller leur proposer l'adhésion.


VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

Dijon (21) Invitée, l’ARAC tenait un stand à Dijon, dans le village « Partenaires », au 52e Congrès Confédéral de la CGT. Nous remercions les camarades de la Côte d’Or et de la Région Parisienne qui pendant ces 5 jours ont permis que notre association soit représentée. Des Fédérations, des Unions Départementales de la CGT ont été coorganisatrices des Etats Généraux de la Paix que nous avons initiés en avril 2018 et que nous déclinons aujourd’hui dans les départements. Les congressistes ont pu découvrir notre journal « Le Réveil des Combattants » et ses cahiers mémoire. Les discussions, les échanges ont été nombreux et enrichissants. Une adhésion a été faite.

Rennes (35) La mémoire et l’avenir au cœur d’un quartier Le 30 mars, avec les associations et organisations invitées et présentes à la Fête de l’Avenir, l’ARAC avait choisi « l’Algérie nous y étions ». Des panneaux de notre exposition sur l’Algérie, une miniprojection en boucle de l’ARAC 35 rappelaient les faits historiques, documents, photos mémoires nationales et locales de la guerre ses causes et conséquences, les années d’exigence de la paix, les premières années de l’indépendance algérienne, les espoirs de nos deux peuples. Sujet d’actualité : la première réunion en 2019 des ministres du G7, qui allait se dérouler la semaine suivante sur notre Côte d’Emeraude. Distribution de la déclaration de notre Bureau national qui a suscité un vif intérêt Au cours de cette journée, une bonne partie des visiteurs de toute génération ont ainsi pu s’informer, échanger autour de notre emplacement et découvrir ou redécouvrir l’ARAC.

Finistère (29) Un message vers la jeunesse pour un monde de paix L’AG s’est tenue samedi 30 mars en présence de Mme Jacqueline Héré maire-adjointe. Une minute de silence en mémoire des camarades disparus et des OPEX morts lors d’opérations extérieures a été observée. Un échange sur la situation actuelle a fait le constat que la misère et la pauvreté, ne font qu'opposer les peuples entre eux, les menant dans les bras de l'extrême droite, et poussant les populations les unes contre les autres à se faire la guerre. Il a été décidé d'axer l’engagement du CD autour des questions suivantes : travail de contact auprès des OPEX pour la défense et la reconnaissance de leurs droits, aller en priorité au contact des jeunes en lançant une campagne "faire la guerre n'est pas un métier comme un autre" pour promouvoir la paix et un désarmement nucléaire universel. L’ARAC n’est pas réservée seulement aux anciens combattants, mais surtout aux pacifistes. C’est pourquoi notre association est ouverte aux combattants de la paix, et ainsi à rajeunir et renforcer notre association. Après avoir renouvelé le bureau, Romaric LEDUC étant reconduit à la présidence et rédigé, à la demande des camarades de Concarneau, un communiqué concernant la défense de l’Hôpital de cette ville, l’assemblée s’est terminée par le pot de l’amitié suivi d’un repas fraternel.

Villenave d’Ornon (33) L’ARAC de la Gironde tenait pour la première fois depuis longtemps, un stand à la Fête de l’Humanité 33. Notre journal « Le Réveil des Combattants » et ses cahiers mémoires ont fait un tabac. Beaucoup de découvertes pour les visiteurs du stand dans le village Associations et des très bon contacts réalisés, et malgré un jour de temps très maussade, une adhésion réalisée et d'autres suivront. Ian BROSSAT, venu pour un meeting sur la fête, a visité le stand Arac 33. LE RÉVEIL - N° 854 - MAI 2019 - 29


LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

Bourbon-l’Archambault (03) Arsène Virmoux succède au regretté Marc Juge Marc Juge, président de la section de Bourbon l’Archambault s’est éteint à l’âge de 85 ans, le jour même où devait se tenir l’assemblée générale de la section Depuis son hospitalisation, il a constamment fait preuve de résistance et d’optimisme. Il s’est investi au sein de l’ARAC dont il intégra le comité local en 1973 avant de le présider depuis 1998 et jusqu’à son dernier souffle. Son combat : « faire la guerre à la guerre » et que le cessez-le-feu en Algérie du 19 mars 1962 soit commémoré officiellement. Militant très actif au sein du syndicat

agricole et au parti communiste. Marc s’est investi dans la vie municipale au côté du maire PC Robert Chaput en 1977. Jusqu’en 2007. Il devint maire-adjoint fin 1995. A ses obsèques le 15 Février au cours desquelles, Christian Bertrand au nom de l’ARAC lui a rendu un vibrant hommage. Le 14 mars dernier, l’assemblée générale s’est tenue au domicile de Marc. En présence de son épouse Denise très émue, des camarades de la section et de Christian Bertrand, secrétaire départemental un nouveau bureau fut formé. Pour continuer, la voie tracée par Marc, le camarade Arsène Virmoux a accepté la présidence.

Alfortville (94) Mise à l'honneur de Jean Villeret Le vendredi 29 mars la municipalité a remis la médaille de commandeur dans l'ordre des palmes académiques à Jean Villeret résistant, déporté des camps de la mort, notamment le Struthof, président national délégué de la FNDIRP. Jean Villeret est une figure emblématique du Val de Marne qui poursuit inlassable- La salle du conseil municipal était ment des interventions dans les établis- comble, les responsables départementaux sements scolaires afin de faire vivre la de l'ARAC emmené par Jacques Verrier, connaissance de cette période marquante président de l’ARAC 94 et secrétaire Nade notre histoire. tional.

Gannat (03) Nouveau porte drapeau à la section A l’occasion de la cérémonie du 19 Mars célébrée par la municipalité de Gannat, la section locale de l’ARAC a mis à l’honneur son nouveau porte-drapeau.

Il appartenait à Christian BERTRAND, secrétaire départemental de l’ARAC de remettre l’insigne à Michel Souveton qui, dorénavant portera l’emblème de l’ARAC dans toutes les cérémonies.

Dons à l’ARAC

Tous nos remerciements à notre camarade Robert Vizet, militant de l’ARAC, élu et dirigeant communiste, ancien maire de Palaiseau. Remerciements parce que fidèle à ses engagements, il avait décidé de faire des dons aux associations dans lesquelles il était engagé. C’est ainsi que l’ARAC et la Mutuelle de l’ARAC ont reçu de sa part, après son décès, une contribution permettant à l’ARAC de poursuivre son action au service des hommes et des femmes de ce pays, son action pour la paix, pour la défense des droits, de tous les droits construits au fil du temps par les luttes des jeunes, des travailleurs et travailleuses, des retraités de notre Nation. Cette fidélité est à l’image de ses combats et engagements au service des femmes et des hommes de ce pays.

Loiret (45) Les 3 et 4 avril, nous avons fait le déplacement à Beaune La Rolande connue pour sa concentration de milliers d'enfants juifs. Les plus jeunes avaient 2 ans) et d'adultes. Ils ont été ensuite transférés au Vel d'hiv à Paris pour le dernier voyage que l'on connaît. Les stèles sont couvertes RECTO VERSO de milliers de noms. Une boîte contenant des cendres des enfants martyrs a été ramenée des camps.

✂ Vous partagez les valeurs, les luttes de l’ARAC pour l’amitié, la solidarité, la mémoire, l’antifascisme et la paix, vous voulez les faire connaître :

ABONNEZ-VOUS ou abonnez un de vos proches À NOTRE MENSUEL LE RÉVEIL DES COMBATTANTS 28 EUROS – 10 numéros Donnez les coordonnées de la personne qui doit recevoir le journal Nom : ....................................................................................................................................................................................... Prénom : ..................................................................................................................................................................................................... Adresse : ..................................................................................................................................................................................................... A renvoyer accompagné de votre chèque à l’ordre du : REVEIL DES COMBATTANTS - 2, place du Méridien – 94807 Villejuif Cedex

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VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

Inauguration du monument des fusillés pour l’exemple à Chauny (Aisne)

Le 6 avril 2019, l’ARAC a participé nombreuse à l’inauguration du monument en hommage aux Fusillés pour l’Exemple, de la guerre 14-18. Le monument a été financé par une souscription nationale de citoyens, lancée par la Libre Pensée. 1 400 donateurs ont permis de récolter 100 000 euros. L’ARAC Nationale était représentée par Liliane Rehby, secrétaire nationale et Jean-Noël Grébert membre du Bureau National et président départemental de l’Aisne. Venus de toute la France, du Nord, de

l’Aisne, de la Sarthe, de l’Essonne, de la Côte d’Or, de la Région Parisienne, du Puy-de-Dôme, de l’Ile et Vilaine, les militants et porte-drapeau de l’ARAC ont répondu présents. Extraits de l’intervention de Liliane Rehby : « Les fusillés pour l’exemple ont été défendu par l’ARAC, la ligue des droits de l’homme, la libre pensée… Ce sont les travaux du général André Bach, chef du service historique de l’armée de terre, qui ont révélé l’ampleur de la question. Ce sont les paroles effrayées et révoltés des anciens combattants qui se rappellent ce qui s’est passé autour d’eux sur le champ de bataille et qui relatent ces événements. Ces témoins sont les vecteurs de cette mémoire rapportée par Henri Barbusse dans « le Feu » qui a obtenu le prix Goncourt en décembre 1916. Ce sont les familles de ces malheureux qui ne peuvent rester muettes devant ces sentences injustes.

Souin, Vingré, Flirey et d’autres lieux résonnent à nos oreilles. Paul Markidès, Vice-président à la mémoire de l’ARAC et de l’UFAC, dans son ouvrage : « 14-18 les sacrifiés, massacrés par l’armée française », évoque de nombreux cas dont celui de son père qui aurait pu être un fusillé pour l’exemple. Ce fut le combat de sa vie. « Reconnaître les fusillés pour l’exemple comme des soldats à part entière, de façon à permettre que leurs noms puissent être légitiment inscrits sur les monuments aux morts… ». Leur réhabilitation n’a pas été entendue. Nous continuerons notre combat pour son obtention, pour la Paix, pour que ces poilus fusillés pour l’exemple soient reconnus « morts pour la France ».

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