Reconnaître les droits des OPEX
Obama, commandant en chef
le réveil SEPTEMBRE 2012 - N°786 - 5 e
Che Guevara au Panthéon des mythes
des combattants
Pour l’amitié, la solidarité, la mémoire, l’antifascisme et la paix
Défendre la paix, une lutte qui porte l’avenir de l’humanité.
L’humanité est maudite si, pour faire preuve de courage, elle est condamnée à tuer éternellement (Jean Jaurès) Le journal des droits de tous les anciens combattants et victimes de guerre
LE RÉVEIL ACTUALITé
Souscription nationale
50 €, Monchausse Jean-Pierre 50 €, Monsonnec Christophe – 15 €.
4e liste de souscripteurs (17 août 2012) Arac départementale 38 : 500 € Arac section Vénissieux (69) : 50 € Arac section Balaruc (34) : 50 € Arac section Saulx-les-Chartreux (91) : 50 € Arac section Fléac-Linars (16) : 20 € Arac section Ottange/Villerupt (57) : 50 €
ABONNÉS RÉVEIL
Galland Roger – 100 €, Rosa Eugénie – 50 €, Soulu Emile – 50 €. ALLIER (03) Cretier André 50 €, Depresles Jean – 20 €, Francoual Guy – 30 €, Guyot Lucien – 100 €, Merle René – 50 €. ALPES-MARITIMES (06) Caseti Aldo – 15 €, Joullian Honoré – 50 €, Maiffredi Victoria – 20 €, Michelet Michel – 20 €, Rossi Charles – 10 €. ARDECHE (07) Duranton Michel – 30 €, Laurent Jean – 50 €, Le Bournault Jean – 25 €, Renoux Pierre – 100 €, Terrier Annie – 30 €. AUDE (11) Desguerre Roland – 50 €.
DORDOGNE (24) Rousseau Marius – 50 €.
PUY-DE-DÔME (63) Favard Georges – 50 €, Gardy JeanClaude – 100 €, Planeix Micheline – 50 €.
DRÔME (26) Faure Maurice – 30 €. FINISTÈRE (29) Bénard Virginie – 20 €, Carlier Marcel – 100 €, Prima Joseph – 200 €, Rolland Jean – 100 €.
HAUTE-GARONNE (31) Bergeaud Robert – 100 €, Danizan Eugène – 50 €, Pomarede André – 50 €.
HERAULT (34) Tali Michel – 100 €. ILLE-ET-VILAINE (35) Espinar Raymond – 50 €, Guidel Roger – 30 €, Verron Germaine – 500 €.
CHER (18) Lencou Pierre – 50 €.
LOT-ET-GARONNE (47) Barthe André – 50 €, Chantre Jacques – 50 €.
CÔTES-D’ARMOR (22) Jouny Joseph – 50 €.
Merci de préciser le mode de règlement :
HAUT-RHIN (68) Gerbeaux Guy – 100 €, Siffermann Jean-Pierre – 50 €. RHÔNE (69) Bonnaz Serge – 50 €, Sanlaville G 50 €.
GIRONDE (33) Ardilley Alain – 15 €.
ISÈRE (38) Bandet Marcel – 50 €, Cayla Jean – 50€, Gardette Jean – 30 €, Pastor Marcel – 50 €, Ugnon-Coussioz Aimé – 50 €.
CÔTE-D’OR (21) Gerbet Jeannine – 30 €.
HAUTES-PYRÉNÉES (65) Sarrelabout Renée – 50 €. PYRÉNÉES-ORIENTALES (66) Evrard Robert, Vilert Henri – 25 €, Serra Jean – 50 €.
GARD (30) Lauriol André – 50 €, Michel André – 50 €.
BOUCHES-DU-RHÔNE (13) Boyer Elie – 50 €, Caldora Brenier Raphaël – 10 €, Ciabattini Charles – 20 €, Deschamps Jacques – 20 €, Donai Raymonde – 50 €, Durand Jean – 100 €, Morin Aimé – 10 €, Renaudie Jean – 20 €, Simoncini Nicolas – 50 €, Wilmain Roger – 20 €.
CORREZE (19) Larue Marcel – 50€.
PYRÉNÉES-ALTLANTIQUES (64) Bourdin Georges – 50 €.
LOIRE-ATLANTIQUE (44) Antoine Régis – 80 €, Husseau-Fort Maurice – 100 €.
SAÔNE-ET-LOIRE (71) Boutavant Daniel – 50 €, Effernelli Séraphin – 100 €, Marquis André – 100 €. SARTHE (72) Petit Guy – 50 €, Reversat Guy – 50 €, Toussaint Michel – 100 €. SAVOIE (73) Jupin Gérard – 50 €, Rochaix Marcel – 50 €. HAUTE-SAVOIE (74) Lagnier Gustave – 50 €. PARIS (75) Rigaux Jack – 40 €, Thabeault-Alcandre Jacqueline – 100 €, Vukas Georges – 50 €.
NIÈVRE (58) Bondoux Bernard – 50 €, Humbert Raymond – 100 €, Tchang Roger – 50 €.
SEINE-MARITIME (76) Merrant Alain – 50 €. SEINE-ET-MARNE (77) Andrieux Lucien – 100 €, Audoux Maurice – 50 €, Lequeux Georgette –
PAS-DE-CALAIS (62) Danel Arthur – 70 €.
DEUX-SÈVRES (79) Marsac Marc – 25 €. SOMME (80) Desaimard Gérard – 20 €. TARN (81) Coutouly Claude – 22 €, Fiamazzo Bruno – 20 €. VAR (83) Bianco Michel – 25 €, Lagarde Félix – 100 €. VAUCLUSE (84) Bastaroli Gabriel – 50 €, Charnay Hélène – 50 €, Lebrun Claude – 200 €. ESSONNE (91) Buret Jacqui – 50 €, Couturier Henri – 100 €, Dauvergne André – 20 €, Martinez Richard – 200 €, Meghani Ahmed – 50 €. HAUTS-DE-SEINE (92) Figueres Léa – 50 €. SEINE-SAINT-DENIS (93) Daridan Raymond - 50 €, Frabboni Jean-Claude – 50 €, Hellio Francis – 100 €, Larrière René – 50 €, Reboulet Paul – 50 €, Seguy Claudette – 20 €. VAL-DE-MARNE (94) Coutant James – 30 €, Derbois Michel – 100 €, Gaton Simone – 30 €, Le Guellec Marie-H. – 50 €, Lebovic Germain – 50 €, Thomas Jacques – 50 €, Wolff Jean – 50 €. VAL-D’OISE (95) Landré Jacques – 50€, Lemoine Jean – 100 €.
CONSEIL NATIONAL (99)
Boitelet Christian – 50 €, Chamaillard Marcel – 50 €, Moubeche Guy - 20 €, Varin Christian – 100 €.
Je souhaite faire un don à l’ARAC et je coche le montant souhaité :
• par chèque à l’ordre de l’ARAC, en un ou plusieurs règlements, avec les dates d’encaissement souhaitées.
n 50 e
n 100 e
n 200 e
n Autre montant :
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• Dès réception de votre règlement, nous vous adresserons une attestation de contribution et un reçu fiscal.
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Code postal : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ville : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Tél. : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . E-mail : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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LE RÉVEIL - N°786 - septembre 2012 A retourner à : ARAC - 2 place du Méridien - 94800 Villejuif
AVRIL 2012 - N°782 - LE RÉVEIL
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ÉDITO LE RÉVEIL
Aujourd’hui, l’urgence d’être
SOMMAIRE
« soldat de la paix » (1)
Actualités p. 4 Reconnaître le droit des OPEX.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 Pour une Europe sociale : déclaration du BN.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 Indépendance économique et développement industriel. . . . . . . . . 5 Psychotraumatisés d’Afghanistan. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 La finance est-elle en train de tuer l’industrie ?.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 International p. 8 Élections aux USA.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 OTAN : un corset politico-militaire ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 Armée américaine : un suicide par jour.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 L’Argentine face à la crise?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 L’Estonie badigeonne son histoire en brun.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 Mémoire p. 21 Les conscrits algériens et la guerre d’Algérie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 Vie de l’ARAC p. 23 Tombola ARAC 2012 : les numéros gagnants.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 Vie des comités.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25 Vos droits p. 26 Point PMI : + 1 centime.... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Victimes des essais nucléaires français.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Soins médicaux gratuits et télétransmission.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27 Tableau des pensions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 Magazine p. 30
P. 13 D ossier
Che Guevara,
au Panthéon des mythes Quarante-cinq ans après sa mort, pourquoi le Che apparaît-il si moderne et provoque tant d’admiration ?
LE RÉVEIL DES COMBATTANTS Fondé en 1931 par Henri-Barbusse Mensuel de l’Association républicaine des anciens combattants et victimes de guerre. Commission paritaire n° 0713-A 06545 Édité par les Éditions du Réveil des Combattants SARL au capital de 45 734,41 - Siret : 572 052 991 000 39 2, place du Méridien, 94807 Villejuif cedex Téléphone : 01 42 11 11 12 Télécopie : 01 42 11 11 10 reveil-des-combattants@wanadoo.fr
Tirage : 60 000 exemplaires Gérant Directeur de la publication : Raphaël Vahé • Directeur délégué - Rédacteur en chef : Patrick Staat • Comité de Rédaction : Brigitte Canévêt, Hervé Corzani, Jean-Pierre Delahaye, André Fillère, Laurence Gorain• Service photos : Jean-Claude Fèvre • Administratrice : Annick Chevalier • Secrétariat de rédaction, conception graphique : Escalier D Communication • Impression : RIVET P.E. - 24 rue Claude-Henri-Gorceix, 87022 Limoges cedex 9
Les pays capitalistes poussés par la crise ont besoin, même concurrents, de se redistribuer les richesses de la planète. Le monde est en ébullition, mais il ne bouge pas dans l’intérêt des peuples. Il faut avoir un regard lucide sur l’état du monde. D’autres partagent notre inquiétude. Max Gallo, dans le Figaro du 17 août, tire la sonnette d’alarme dans un article « Cette guerre mondiale qui nous guette », en déclarant : « Le monde est au travail pour accoucher d’un nouveau rapport de forces. Il nous faut prendre comme une hypothèse raisonnée le risque de guerre ». Pour Hubert Védrine, « personne ne sait comment vont évoluer, dans la longue durée, les pouvoirs et les mouvements islamistes. Il faudra beaucoup plus de recul pour en juger. » Inquiétudes relayées également par Jean-Pierre Chevènement, par le président de l’Académie danoise de la paix qui avertissent sur le danger d’une 3e guerre mondiale. On nous fait croire que l’on va en guerre pour défendre les aspirations des peuples alors que, sur le fond, il s’agit de structurer un nouveau partage, un nouveau pillage des richesses du monde. L’histoire l’a toujours montré, c’est la recherche du profit qui construit la guerre, les inégalités, la misère qui en résulte pour les peuples. L’ARAC, dès 1917, a fait de son combat contre les causes de la guerre sa raison d’être et aujourd’hui, plus que jamais avec courage et détermination, il nous faut nous opposer à tout acte de guerre. Refuser la guerre, c’est construire l’humanité de demain. Nous pouvons surprendre avec une telle déclaration, j’invite chacun à tirer les leçons de l’histoire, d’hier comme d’aujourd’hui. A réfléchir, pourquoi quatre jours après l’assassinat de Jaurès, la guerre de 14-18 fut déclarée, comment le fascisme s’est renforcé en Europe en s’appuyant sur la misère, les inégalités, jusqu’à donner les pleins pouvoirs à Hitler en Allemagne. Jusqu’aux patrons français qui déclaraient « plutôt Hitler que le Front populaire ». Regardons plus près encore ce que deviennent le printemps arabe, la Libye, l’Afghanistan, le Mali… Il y a urgence à se rassembler contre les injustices, la misère, il y a urgence à s’affirmer des combattants de la paix, il y a urgence de répondre aux attentes des peuples, y compris en France, où tant d’inégalités, d’injustices se développent. Patrick Staat (1) Expression d’Henri Barbusse, président de l’ARAC, Prix Goncourt en novembre 1916. LE RÉVEIL - N°786 - septembre 2012
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LE RÉVEIL ACTUALITÉS
Reconnaître les droits des OPEX La campagne de soutien à Nicolas Chouan, OPEX du Finistère, continue. Le combat pour que l’État lui reconnaisse ses droits a soulevé l’indignation à travers le pays. Cette bataille est celle de nombreux OPEX en France. Il est nécessaire que le ministère des Armées, des Anciens Combattants, le gouvernement expriment par des actes la volonté de reconnaître à ces femmes et ces hommes leurs droits. Eux qui sont partis à l’appel du gouvernement français dans des opérations extérieures. A nouveau, un rendez-vous a lieu pour connaître enfin la décision du tribunal d’appel de Paris le 5 octobre. Cette bataille est juste et nous continuerons à soutenir Nicolas et sa famille.
L’ARAC appelle tous les comités à continuer à faire signer la pétition, à s’adresser aux élus, personnalités, res-
ponsables d’associations, de syndicats, pour que Nicolas et les OPEX dans une situation difficile soient entendus.
Pétition
Pour que Nicolas Chouan et tous ses camarades retrouvent leurs légitimes droits Nous avons été nombreux à exprimer notre indignation devant le refus opposé par le ministère des Armées de reconnaître que l’état de Nicolas Chouan est consécutif aux épreuves subies dans les OPEX de Côte d’Ivoire et d’Afghanistan. Nous saluons comme une première satisfaction que la Cour d’appel de Paris n’ait pas fait sienne la scandaleuse décision Dix jours de détente, de mémoire, de découverte ! d’abord rendue par le tribunal, et renvoyée à une audience au 5 octobre, pour qu’il puisse être répondu aux arguments soulevés par le commissaire du Gouvernement. Il est reconnu que les conditions des opérations en Afghanistan, comme dans toutes les opérations extérieures constituent en elles-mêmes des circonstances particulières contribuant à la multiplication dans des psychotraumatismes. L’importance de cette réalité est telle que, suite au rapatriement de Nicolas Chouan, il a été institué à Chypre un sas de décompression. Cette situation concerne des dizaines de milliers de soldats, de jeunes OPEX de notre pays sur les cinq dernières décennies. Il est temps que l’État en prenne toute la dimension et assume ses responsabilités pour venir en aide à ces jeunes laissés à l’abandon. Nous voulons espérer que le changement annoncé lors des élections présidentielles se manifestera dans ce domaine, qu’un revirement ministériel rendra le procès inutile et, qu’à défaut, la Cour d’appel rendra à Nicolas Chouan la justice qui lui est due. Nom, prénom
Profession
Adresse
A retourner à : ARAC, 2 place du Méridien, 94800 Villejuif cedex Ou par mail : reveil-des-combattants@wanadoo.fr 4-
LE RÉVEIL - N°786 - septembre 2012
Tél. / Mail
Signature
ACTUALITÉS LE RÉVEIL
Indépendance économique et
Déclaration développement industriel du Bureau national
de l’ARAC
Parce que nous voulons une Europe sociale L’ARAC est opposée à la ratification du Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l’Union européenne et monétaire (TSCG). Nous tenons à faire connaître notre opposition à cette ratification car elle enfermerait notre pays, comme les autres nations européennes, dans un carcan qui priverait notre peuple d’une grande part de sa souveraineté et imposerait la politique d’austérité comme seul moyen d’atteindre l’assainissement des finances publiques. Ce serait un pas de plus dans la domination des marchés financiers et de nouvelles atteintes aux acquis sociaux : accentuation du chômage, blocage ou réduction des salaires, gel des retraites, nouvelles restrictions en politique de santé, libération des prix des loyers ou encore mise en cause d’autres acquis sociaux dont ceux issus du programme du Conseil national de la Résistance. Le texte de ce traité, actuellement caché à la population, doit lui être soumis. Ses conséquences désastreuses pour la vie de chacun et de tous exigent la consultation de tous les citoyens et citoyennes. C’est pourquoi l’ARAC, avec d’autres organisations politiques et sociales, demande l’organisation d’un référendum, précédé par une grande consultation publique. Villejuif, le 11 septembre 2012.
Chez Peugeot Citroën, Sanofi , Air France, Bouygues, Arcelor, ainsi que dans des dizaines de PME ou très petites entreprises les annonces de destructions d’emplois s’accélèrent. Cette catastrophe sociale et économique doit être stoppée au plus vite. La programmation de la fermeture de l’usine PSA d’Aulnay-sous-Bois (93), révélée par la CGT de l’entreprise en juin 2011, est emblématique des choix du patronat : jeter les salariés à la rue pour augmenter les dividendes de ses actionnaires. En effet, ce plan de suppression d’emplois est motivé par une volonté de « rationaliser l’appareil de production » : en clair, supprimer 8 000 emplois, fermer l’usine d’Aulnay (une des plus modernes du groupe), faire tourner 24 heures sur 24 les autres usines, pour les faire monter à 130 ou 140 % de leurs capacités, afin de dégager encore plus de bénéfices. En 2011, PSA, en plus des 257 millions d’euros versés aux actionnaires, c’est offert le luxe de dépenser 250 autres millions en rachat d’actions. De plus, cette entreprise n’a cessé de bénéficier de baisse d’impôt et d’aides publiques.
Coût du travail : le mensonge du patronat ! Des dizaines de milliers de salariés sont pris en otages par le patronat qui exploite de manière éhontée cette situation et en profite pour avancer ses pions: lorsque Philippe Varin, PDG de PSA, déclare le lendemain même de l’annonce de la fermeture du site d’Aulnay que le coût du travail est trop élevé en France, il s’inscrit dans la stratégie du MEDEF qui cherche coûte que coûte à faire baisser les cotisations sociales, même s’il faut pour cela envoyer plusieurs milliers de personnes au chômage. Mettons les choses au point : dans l’industrie automobile en comparaison avec l’Allemagne, toujours citée en
référence, le coût horaire de la maind’œuvre était en 2010 de 27,1 euros en France contre 29,2 euros en Allemagne. De plus, entre 2000 et 2008 la durée hebdomadaire du travail a augmenté en France alors qu’elle a diminué en Allemagne.
Instaurer l’austérité par tous les moyens ! La stratégie visée par le grand patronat est dictée par les « experts » de la communauté européenne, ceux-là mêmes qui soumettent de plus en plus les peuples d’Europe à une austérité qui gèle ou réduit les salaires et crée les conditions d’un appauvrissement de la population au profit des logiques du capitalisme financier. Partout en Europe, ces politiques conduisent aux mêmes dégâts : baisse des salaires, casse des services publics, remise en cause des protections sociales ! C’est pour avaliser cette logique qu’a été imaginé le traité Sarkozy-Merkel.
Renverser ce système en passant à l’action ! L’exemple de PSA Aulnay est criant, mais bien d’autres entreprises souffrent des mêmes logiques. Il n’y a pas de fatalité à voir les usines fermer les unes après les autres ! Il faut changer de politique industrielle en France et particulièrement en Île-deFrance, première région industrielle française. Il faut avoir le courage de rompre avec les logiques libérales et imposer une nouvelle répartition des richesses créées par le travail enfin tournée vers le travail et non vers la finance : c’est une question de volonté politique !
LE RÉVEIL - N°786 - septembre 2012
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LE RÉVEIL actualités
Psychotraumatisés d’Afghanistan Selon le blog du journaliste Jean-Marie Tanguy, Le Mamouth , qui a assisté à un compte rendu des chefs du Serpa-Terre et de la Santé, l’étendue des psychotraumatismes de guerre (qu’il nomme « blessures morales ») dont souffrent les militaires français exposés en Afghanistan serait importante. Si 700 militaires blessés physiquement ont été pris en compte sur ce territoire, 400 soldats auraient été diagnostiqués victimes de PTSD (psychotraumatisme) et pris en charge minimale, dont une dizaine de membres du service santé : notamment des personnels chargés des toilettes funéraires ou ayant pour missions des soins sur le terrain. Des personnels naviguant en hélicoptères seraient aussi concernés, les équipages ayant eu à ramener de nombreux blessés, ainsi que des morts et devant nettoyer les carlingues après le déchargement des corps. Toujours selon ce même blog, le PTSD toucherait aussi bien les combattants (blessures, images choquantes...) que ceux qui en sont témoins, journalistes de terrain compris, la mort physique d’un proche pouvant blesser moralement son voisin. Théoriquement, le sas de débriefing installé à Chypre a pour mission d’informer les militaires quittant l’Afghanistan, voire même de détecter des cas, mais son efficacité semble loin d’être évidente, les cas de détresse extrême évoqués par le Réveil, tel Nicolas Chouan et bien d’autres, l’exposent. Le remède efficace ? Retirer tous les militaires français d’urgence d’Afghanistan où la guerre ne règlera rien, sinon de nouveaux drames. Le remède immédiat, c’est le respect et la mise en œuvre des engagements du candidat François Hollande qui déclarait : « Le devoir de la France est de continuer à prévenir la guerre et à construire la paix par le droit, la négociation, la coopération et l’action quand elle est nécessaire. » 6-
LE RÉVEIL - N°786 - septembre 2012
Aujourd’hui, la nécessité, c’est le désengagement complet de la France du bourbier Afghanistan, le retrait complet de tous les militaires de ce pays. Et pour demain, pour ces victimes de PTSD, c’est la mise en place que
nous réclamons depuis plus de trente ans (!) de centres de soins gratuits, de rééducation et de réinsertion, avec le concours des familles et des associations d’ACVG, auprès de chaque service départemental de l’ONAC là où c’est nécessaire. Assez de dégâts humains, militaires et civils, place à la paix et au droit à réparation !
68e anniversaire
Grève insurrectionnelle des cheminots, le 10 août 1944
Le 10 août 1944, le jour même où le nazi Von Choltitz prend le commandement de la place de Paris, le Comité central de grève de cheminots, répondant aux consignes de la Résistance parisienne dirigée par Henri Rol-Tanguy, appelle à la grève insurrectionnelle contre l’occupant allemand et le régime de Pétain. Le syndicat CGT relaie largement cet appel et, après une manifestation de près de 1 000 personnes à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), le mouvement s’étend : à Vitry, Ivry, Montrouge... les cheminots, protégés par la Résistance FTP et soutenus par la population, occupent les locaux aux cris de : « Plus un train pour les nazis ! » La Libération de Paris est sur les rails….
C’est ce qu’ont rappelé le 10 août dernier, les représentants des cheminots en ravivant la Flamme sur le tombeau du Soldat inconnu, sous l’Arc de Triomphe à Paris. L’Association nationale des cheminots anciens combattants et résistants (notre consœur l’ANCAC), le syndicat CGT des cheminots - même si le mot CGT n’a pas réussi à passer les lèvres de l’annonceur officiel au micro ! - et l’orphelinat de la SNCF ont, tour à tour, déposé des gerbes. Notre ARAC s’est naturellement associée à cette cérémonie de mémoire à travers la présence de Pierre Bussone, secrétaire national, et du drapeau, ainsi que la Mutuelle de l’ARAC avec son président André Fillère et son drapeau national porté par Jean-Pierre David.
actualités LE RÉVEIL
La finance est-elle en train de
Afghanistan tuer l’industrie ? Il faut rapatrier d’urgence tous les soldats français
Encore une fois, un soldat français a été tué et un autre blessé dans la région de Kapisa à l’est de l’Afghanistan. Cette nouvelle perte porte à 88 le nombre de tués français depuis le début de l’intervention menée par les forces de l’OTAN depuis 2001. L’ARAC s’incline devant la mémoire de l’adjudant-chef Franck Bouzet et présente ses sincères condoléances à sa famille. Elle exprime également sa solidarité à son camarade blessé dans cette douloureuse circonstance. L’ARAC rappelle à Monsieur le Président de la République, qui a été élu sur l’engagement d’un retrait immédiat de nos troupes d’Afghanistan, qu’il n’y aura plus de troupes françaises dans ce pays à la fin de l’année 2012. Face à ce bilan tragique dont l’aggravation souligne qu’aucun règlement ne sera obtenu par la force des armes, l’ARAC : - appelle le gouvernement français à un retrait total et immédiat de tous les militaires français engagés en Afghanistan, conformément aux engagements pris durant sa campagne présidentielle par François Hollande, élu depuis Président de la République, - appelle à la recherche et à la mise en œuvre immédiate, sous l’égide de l’ONU, de mesures politiques, économiques et culturelles seules capables de rétablir un climat de confiance et de paix permettant au peuple afghan de construire au présent son avenir et un développement répondant à ses attentes. Villejuif, le 8 août 2012
Selon Gabriel Colletis (1), certaines formes de financiarisation des stratégies des entreprises doivent être remises en cause car elles inversent le sens de la relation traditionnelle entre investissement et finance. Au lieu de sélectionner les financements possibles des investissements qu’elles souhaitent réaliser, elles choisissent les investissements en fonction d’une norme de rentabilité et d’un revenu promis aux actionnaires (surtout lorsque ceux-ci sont des fonds d’investissement). Ainsi des activités peuvent être délocalisées et des investissements abandonnés, non parce qu’ils ne sont pas rentables, mais parce qu’ils ne le sont pas assez. Les deux puissants moteurs de cette évolution sont la préférence accordée aux stratégies de croissance externe et l’alignement des intérêts des managers sur ceux des actionnaires (attribution de stock-options et/ou des rémunérations variables indexées sur la rentabilité). Les managers de grands groupes se sont d’autant plus adaptés à ce nouvel environnement actionnarial donnant la primauté à la rentabilité que les stockoptions ont constitué une part de plus en plus importante de leur rémunération. Il en va donc de leur intérêt personnel de mettre en œuvre tous les moyens à leur disposition pour faire croître la valeur du titre de leur entreprise. Il s’ensuit une stérilisation des richesses créées par les entreprises : nombre d’entreprises utilisent leurs profits pour procéder à des rachats de leurs propres actions (la réduction des titres en circulation provoque mécaniquement l’augmentation du bénéfice par action). D’autre part la croissance de la part des profits distribués aux actionnaires sous forme de dividendes : en 30 ans, le résultat brut des entreprises a été multiplié par un peu moins de trois, tandis que les dividendes l’ont été par plus de dix (2). La financiarisation a fait disparaître en France la majeure partie des entreprises grandes et moyennes véritablement indépendantes. Le groupe est devenu la
structure dominante. Gabriel Collettis pose la question : « La finance est-elle en train de tuer l’industrie ? » (3). Le groupe n’est rien d’autre, le plus souvent, qu’une structure orientée par des considérations actionnariales, financières et fiscales. L’analyse de la contribution de l’industrie à l’activité économique est désormais loin d’être évidente : si l’industrie française pèse environ la moitié de l’industrie allemande en termes de valeur ajoutée, ses investissements à l’étranger sont le double de sa consœur allemande. L’Allemagne favorise l’investissement et la production domestiques, alors que la France, marquée par le poids de grands groupes financiarisés et extravertis, produit et fait produire de plus en plus à l’étranger. Pour Gabriel Colletis, c’est sans doute là que réside l’une des raisons de l’asymétrie des balances commerciales, plus que le coût du travail. Remettre la finance à sa place réclame donc de nouvelles régulations financières. Il est aujourd’hui nécessaire que la finance soit au service de l’industrie et du développement des activités productives. (1) Professeur à l’Université de Toulouse, ancien conseiller scientifique au Commissariat général du plan et auteur de L’urgence industrielle, Le Bord de l’Eau, 2012. (2) Rapport présenté par Jean-Philippe Cotis, directeur général de l’INSEE au Président de la République, « Partage de la valeur ajoutée, partage des profits et écarts des rémunérations en France », INSEE, 2010. (3) Alternatives Economiques, n° hors série, 3e trimestre 2012.
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LE RÉVEIL INTERNATIONAL
Élections auX USA Obama, le commandant en chef
A quelques mois de la présidentielle américaine, retour sur les dossiers internationaux traités par Obama, le président, prix Nobel de la paix, qui prétendait instaurer de nouvelles relations entre le monde et son pays. Lorsqu’il y a 4 ans, le candidat Obama devenait, grâce au vote majoritaire des Américains, le locataire officiel de la Maison-Blanche, la planète entière ressentait comme un immense soulagement. Après presque une décennie de règne du texan agressif, de nouveaux espoirs naissaient. Songez, le premier président noir des États-Unis, première puissance mondiale ! Certains y voyaient le symbole d’une Amérique moins arrogante, plus tournée vers le reste du monde, plus soucieuse d’écouter plutôt que d’imposer. En matière de politique internationale les discours du candidat Obama, l’homme qui, aux yeux du monde, devait enterrer les exactions de l’ère Bush et fermer Guantanamo, allaient dans le sens de l’apaisement et du partage des rôles. Ceux du nouveau président également. A Prague, il se prononce pour le désarmement nucléaire, au Ghana il exhorte les Africains à l’émancipation, au Caire il tend la main aux musulmans, etc. Les « sages » de Stockolm lui octroi le prix Nobel de la paix. A cette occasion, il dépeint les contradictions d’un monde ou la guerre « est parfois nécessaire » alors qu’elle est « l’expression de la folie humaine ». C’est l’époque des rêves ! A l’époque, un peu à contre-courant de l’obamania planétaire, notre journal, le Réveil des Combattants, pose néanmoins cette question : « Politique internationale d’Obama : vrai changement ou simple relooking ? » A quatre mois d’une nouvelle élection, cette interrogation est plus que jamais d’actualité ! Pour de nombreux observateurs de la vie politique américaine et internationale, 8-
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journalistes, diplomates, hommes politiques, le temps des illusions est passé et, en cette fin de mandat, le bilan est plus qu’en demie teinte voire, pour certains, catastrophique.
Le retour des guerriers Dans un numéro de l’Express, publié mi-août, Ralpf Nader, quatre fois candidat à la Maison-Blanche, qui dès 2008 avait exprimé des réserves sur les intentions du nouveau président, juge sévèrement son action : « Il a dépassé mes prévisions les plus pessimistes. En particulier, en opérant une parfaite reconduction des politiques de George W. Bush en matière militaire et diplomatique. Une politique marquée par l’agression et, ce qui est surprenant venant d’un ancien prof de droit constitutionnel sorti de Havard, par le mépris de la Constitution et du droit international. En voulant jouer les durs, il est même allé plus loin que Bush, élargissant le conflit au Pakistan, à la Libye, à la Somalie, sans égard pour les prérogatives du pouvoir législatif en matière d’engagement militaire. Quant à sa guerre de drones, elle ne fait qu’accroître le ressentiment des populations civiles de ces pays et l’influence des extrémistes ». Examinons les faits et les actes. Héritier de Bush, le président « démocrate » a intensifié la lutte antiterroriste en installant des bases secrètes en Afrique et en développant les attaques de drones. Selon la presse d’outre-atlantique, c’est lui qui, chaque mardi, lors des réunions dans la « situation room » de la Maison-Blanche, donne l’ordre d’exécuter les ennemis de l’Amérique. 140 membres d’Al-Qaida, dont deux
Américains, ont été la cible des drones du Pentagone et de la CIA ou ont succombé aux assauts des forces spéciales, considérablement étoffées sous la présidence Obama. Depuis deux ans, il dirige une cyber guerre contre l’Iran, dans laquelle est également impliqué Israël. Soufflant le chaud et le froid sur Téhéran, il laisse planer la menace d’une intervention militaire. Les relations israélo-palestiniennes sont au point mort et, audelà des incompatibilités d’humeur entre Barack Obama et Nethanyaou, Washington soutient plus que jamais la politique de Tel-Aviv. Il a renforcé les liens avec Israël, maintenu l’engagement de son prédécesseur de verser une aide de 30 milliards de dollars sur dix ans, aidé au déploiement du bouclier antimissiles Iron Dome, protégé Israël au Conseil de sécurité de l’ONU (contre le rapport Goldstone et la reconnaissance de l’État palestinien). Devant le congrès de l’AIPAC, le plus puissant lobby juif américain, le président américain a déclaré : « Lorsqu’il s’agit d’Israël, je couvre... » Au plan intérieur, Obama a reconduit l’arsenal de lois sécuritaires du Patriot Act, y compris les mesures (un temps bloquées en 2004 par Bush) permettant l’écoute téléphonique de citoyens américains. Le 2 mai 2011, l’assassinat du criminel Ben Laden le consacrera « commandant en chef » incontesté y compris dans le camp républicain. « L’image du guerrier a progressivement pris le pas sur celle du récipiendaire du prix Nobel de la paix », écrit Le Monde dans son supplément géo-politique du
international LE RÉVEIL
3 septembre. Au sommet de l’OTAN, à Chicago en juin dernier, arguant d’une menace iranienne sur l’Europe, Obama a relancé le concept de guerre des étoiles si cher à Ronald Reagan, en imposant l’installation d’un bouclier nucléaire sur le Vieux Continent, désormais considéré par Moscou comme une menace. La liste des reniements est hélas non exhaustive.
de sécurité de l’ONU en passant par l’implantation de Pékin sur le continent africain (le volume des échanges entre la Chine et le continent africain est chiffré à 166 milliards pour l’an dernier, en progression de 83 % par rapport à 2009). Les États-Unis ont donc entrepris de réactiver leurs alliances régionales (Vietnam, le Japon, Birmanie, Austra-
Résister à la montée en puissance de la Chine
L’assassin assassiné
Le tournant le plus spectaculaire de l’ère Obama réside dans la réorientation de la stratégie américaine vers l’Asie-Pacifique. Ce que Gérard Chaliand du Monde qualifie de « changement d’épicentre », conséquence de deux phénomènes : la montée de la Chine au deuxième rang mondial (un rapport du FMI prédit que la puissance de Pékin sera supérieure à celle de Washington dans les cinq prochaines années) et le poids de la crise économique sur les USA. Selon les observateurs, dès le désengagement de l’Irak, l’administration a pivoté vers l’Asie et annoncé une série d’initiatives diplomatiques, commerciales, scientifiques pour rééquilibrer la présence américaine dans la région. Une orientation confirmée, par une tournée, en novembre dernier, du locataire de la Maison-Blanche dans plusieurs pays de la région et qui, pour bien se faire comprendre, a déclaré : « Qu’il n’y ait aucun doute, dans cette Asie-Pacifique du XXIe siècle, les États-Unis ont toute leur place (…), j’ai donné ordre à mon équipe de sécurité nationale d’en faire une priorité de notre présence et de nos missions». C’est le véritable axe majeur de la politique étrangère d’Obama : pour Washington, qui entend prolonger autant que possible sa prééminence, il s’agit, tout en ayant des relations commerciales avec la Chine, de limiter les ambitions qui, récemment, s’expriment à propos de problèmes de souveraineté sur des îles de la mer de Chine. Les désaccords et les rivalités sont légion, des soutiens au Conseil
lie…), et parallèlement de redéployer l’armée américaine vers l’océan Pacifique où, à terme, 60 % de la force navale devraient être opérationnels. Le bras de fer avec Pékin est engagé… Les faucons sont bien de retour à Washington. Jean-Pierre Delahaye
Flagrant délit de mensonge à la Maison-Blanche C’était le 2 mai 2011, Obama, décontracté en jean et col roulé, accompagné d’Hillary Clinton et des principaux chefs du renseignement américain sont installés dans la « situation room » à la Maison-Blanche. Les yeux rivés sur la télé, ils suivent la fin de l’opération scandaleusement intitulé « Géronimo ». Un commando de « Seals », unité d’élite des Marines américains, entré illégalement au Pakistan, au mépris du droit international, donne l’assaut au repère de Ben Laden. Le criminel, chef d’Al-Qaida, et tous les occupants de la maison sont abattus. Les images passeront en boucle sur les télés du monde entier. Obama peut triompher, les New Yorkais affluent à Times square et Ground Zero pour célébrer la victoire, laver l’affront. Les médias nous racontent l’histoire du terroriste piégé qui, jusqu’au bout, se bat les armes à la main avant de mourir sous les balles du commando. Jusqu’au bout, Ben Laden aurait résisté aux assaillants ! Pour le coup, il semble que cette version largement diffusé ne corresponde pas à l’exacte vérité. Dans un livre paru le 4 septembre aux États-Unis, intitulé No Easy Day, un ancien « SEAL », membre du commando d’élite de la Navy qui a participé à l’expédition pakistanaise, a révélé des détails de
l’expédition : « Nous étions à moins de cinq marches du haut de l’escalier quand j’ai entendu des tirs amortis », raconte le militaire, sous le pseudonyme de Mark Owen (son vrai nom a été révélé par certains médias américains, ce qui lui vaut déjà des menaces de mort). « De là où j’étais, je ne pouvais pas voir si les balles avaient touché la cible ou pas. L’homme a disparu dans la pièce sombre ». Parvenu à son tour dans la pièce, l’auteur raconte avoir vu « le sang et la cervelle s’écouler du crâne » de Ben Laden, qui se convulsait. Un autre membre du commando a encore tiré plusieurs coups : « Les balles l’ont déchiré, pilonnant son corps au sol jusqu’à ce qu’il ne bouge plus ». Une kalachnikov AK-47 et un pistolet Markarov ont bien été retrouvés dans la pièce où est mort le chef islamiste, écrit Mark Owen, mais leurs chargeurs étaient vides. « Il n’avait même pas préparé sa défense », souligne le SEAL. L’auteur assure n’avoir pas eu d’intention politique, tout en soulignant qu’aucun des membres du commando n’était un « grand fan d’Obama ». La Maison-Blanche en flagrant délit de mensonge ! Jean-Pierre Delahaye
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LE RÉVEIL INTERNATIONAL
Golfe
Démonstration de force entre Téhéran et Washington Début juillet, un cran supplémentaire a été franchi dans la confrontation entre l’Iran et les USA. En pleines négociations sur le programme nucléaire iranien, la République islamique a sorti ses muscles en simulant l’attaque d’une « base militaire ennemie », reproduite pour l’occasion dans le désert Dacht-e Kavir. L’opération baptisée « Grand Prophète 7 » avait-elle pour objectif de prouver « la détermination, la volonté et la capacité du peuple iranien à défendre ses intérêts nationaux » ? C’est en tout cas le message qui a été revendiqué par les « gardiens de la révolution », lesquels ont également prétendu « envoyer un message aux nations aventureuses » qui seraient tentées d’attaquer l’Iran. On pense immédiatement à Israël et aux États-Unis qui n’ont pas exclu de recourir à la force pour régler le problème nucléaire iranien. Tandis que se déroulaient ces manœuvres, selon le New-York Times, les États-Unis renforçait leur présence militaire dans le Golfe en redéployant des éléments de l’US Navy et de l’US Air Force. La marine américaine dispose désormais de huit dragueurs de mines. Des avions furtifs et des bombardiers F-15 ont par ailleurs été déployés dans les bases régionales. Manière de rassurer Israël sur l’engagement américain, de montrer la détermination de Washington à empêcher une éventuelle fermeture du détroit d’Ormuz et à frapper l’Iran en cas de crise majeure. J-P.D.
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OTAN
un corset politico-militaire
A quoi sert l’OTAN ? La question de l’utilité de l’Alliance, dernière rengaine à la mode au Pentagone. « On va se gargariser du grand succès de l’intervention en Libye », nous ont expliqué des experts militaires états-uniens, désirant préserver leur anonymat, mais, ajoutent-ils, « ce fut un fiasco de l’OTAN : sans les Etats-Unis, on n’aurait jamais pu réussir le coup ». « Les militaires européens sont incapables de conduire par leurs propres moyens des opérations militaires prolongées, même dans leur voisinage », indique une note confidentielle de l’OTAN évoquée le 18 avril dernier par le New York Times. Le puissant service de renseignement privé Stratfor renchérit et cite un général américain proclamant : « L’Europe est morte militairement. » A cela s’ajoute une vague de fond de « désaffection des opinions publiques en Europe comme aux États-Unis », quant à l’utilité de dépenses militaires faramineuses (700 milliards de dollars par an pour le Pentagone, soit 4,8 % du PIB des États-Unis, et environ 1,6 % pour les pays européens). Un récent sondage mené par le programme de consultation publique indique que plus de 75 % des Américains sont favorables à une sérieuse réduction du budget militaire. Le « cri d’alarme » de l’administration américaine a, en réalité, pour objet de garder la mainmise sur les vassaux européens. On nous a ainsi souligné que le rôle de l’OTAN demeure stratégique, « notamment en ces temps d’instabilité où des opinions publiques diverses s’agitent ». Il s’agit avant tout de préserver « la cohésion, sous l’autorité américaine » de l’Europe occidentale, politiquement et économiquement (d’où la conjonction des sommets du G8 et de l’OTAN). Une ambition confirmée par Stratfor, qui ajoute : « La géographie fixe toujours la règle (…) » L’OTAN demeure un mécanisme politique, diplomatique et militaire dirigé contre les ambitions russes, d’où le projet de bouclier antimissile en Europe de l’Est.
L’Alliance a aussi pour but d’empêcher l’Allemagne de « pivoter » vers une « alliance avec la Russie », en fait d’opérer un rééquilibrage. Autrement dit, on craint plus que tout à Washington la résurgence de l’idée gaullienne d’une Europe « de l’Atlantique à l’Oural » où, fait nouveau, les peuples européens pourraient imposer l’édification d’un ensemble se libérant de la camisole capitaliste. Plus largement, nous dit-on, sans l’OTAN, la puissance états-unienne apparaîtrait dans sa nudité. On souligne ainsi l’utilité de l’Alliance « comme boîte à outils et de formation, en tant que de besoin, de coalitions d’États volontaires » : le pilier militaire de l’ONU permettant d’assurer, sous cette double couverture, la pérennité des intérêts américains dans « ce monde dangereux ». Les nouvelles autorités françaises ne doivent pas se laisser prendre au piège de cette manipulation idéologique. Il est souhaitable de restaurer l’indépendance de la parole et de l’action de notre pays en Europe et dans le reste du monde, en proposant une autre voie que la militarisation des relations internationales, porteuse de guerre. La France s’honorerait donc en refusant le nouveau programme de l’OTAN exigeant l’intégration des budgets militaires nationaux et le contrôle centralisé - auxquels les États-Unis « pourraient aider » - de toute tentative de réduction des dépenses. La France doit refuser ce que, honteusement, on appelle un « projet de défense intelligente » qui n’est, en réalité, que le pendant militaire et politique états-unien du pacte des rapaces concocté par Mme Merkel et son ex-comparse français, destiné à anéantir les capacités populaires de décider des choix politiques économiques et sociaux de leur avenir. Michel Muller
international LE RÉVEIL
Armée américaine
Un suicide par jour, un viol toutes les trois heures En 155 jours, de janvier à juin, l’armée américaine a enregistré pas moins de 154 suicides dans ses rangs, a révélé un rapport mensuel du Pentagone relayé par Associated Press. Un suicide par jour en moyenne, le nombre de pertes américaines au combat en Afghanistan sur la même période, 127. Ce chiffre est en augmentation de 18 %. Il est même plus élevé qu’en 2009, année pourtant record en termes de mort par suicide parmi les soldats américains. Les années 2010 et 2011 ont connu une certaine stabilisation de ces chiffres, l’augmentation du nombre de suicides en 2012 est la plus forte que l’armée américaine ait jamais connue, depuis le début du conflit en Afghanistan. Le suicide est désormais la première cause de mortalité au sein de l’armée américaine après les morts au combat, dépassant celles liées à des accidents de la route.
Un problème urgent « C’est l’un des problèmes les plus urgents auxquels nous devons faire face », a reconnu une porte-parole du Pentagone, citée par la BBC. D’autant plus que les causes d’une telle augmentation sont encore mal connues, relève Associated Press qui évoque quelques raisons données par le Pentagone, telles que le stress post-traumatique, le mauvais usage de médicaments et des problèmes financiers personnels. Les soldats ayant pris part à de multiples missions de combat ont également plus de risques de se suicider, même si « un nombre important de suicides ont été commis par des soldats jamais déployés », précise-t-elle.
a mis en place des lignes téléphoniques anonymes telles « DStress line » pour les marines, et fait en sorte que plus de spécialistes de santé mentale se trouvent près des champs de bataille. « Demander de l’aide est un signe de force, » a assuré une porte-parole du Pentagone, interrogée par la BBC. « Malgré tout, certains soldats n’osent toujours pas demander de l’aide, de peur d’être considérés comme faibles au sein de l’armée ».
Dans le monde, l’armée américaine bat le record des viols Pendant longtemps, le problème de viols au sein de l’armée des États-Unis a été passé sous silence et continue d’ailleurs à l’être avec, à l’appui, la présence d’une culture de l’ignorance et de la confidentialité chez les militaires américains. On estime que 37 % des agressions sexuelles aux États-Unis sont commises sur des soldats. Selon Mac Hunter, auteur d’un essai, Honor betrayed : sexual abuse in América’s military, ce sont bien souvent des hétérosexuels qui commettent ce type d’agressions, non pas par pulsion sexuelle, mais pour « remettre les gens à leur place ». Dans ce cas, « l’agres-
sion sexuelle n’est pas une question de sexe, mais de violence ». En 2007, le département de la Défense avait signalé 2 200 cas de viols dans l’armée. Ce nombre a augmenté à 3 158 en 2010, soit un viol toutes les 3 heures. Et une femme sur 3 a déclaré avoir expérimenté une forme de violence sexuelle, allant du harcèlement au viol. Cette statistique ne tient pas compte de toutes les agressions sexuelles non signalées qui, selon l’administration américaine, sont estimées à près de 16 000. Pour autant, si les affaires se médiatisent depuis quelques années outre-atlantique, laissant apparaître ce qui commence à ressembler à une épidémie, les suites judiciaires données à des délits sont très rares. Selon le texte de la décision de rejet, la Cour fédérale se retranche derrière plusieurs arrêts de la Cour suprême, soulignant l’impossibilité pour la justice civile de s’immiscer dans les affaires militaires. Le Guardian, le 9 décembre 2011, revenait longuement, témoignages à l’appui, sur ce « sale petit secret » que l’armée américaine aimerait bien oublier, affirmant qu’une femme soldat engagée en Irak a plus de chance d’être agressée sexuellement par un de ses « frères d’armes » que d’être blessée sous le feu ennemi. C’est donc avant tout le sentiment d’impunité et le règne de l’omerta qui semblent justifier la survivance de ces pratiques. La crainte de perdre son travail, l’angoisse de représailles ou encore la perte de confiance dans l’institution qu’est l’armée s’ajoutant à cette culture du silence.
La prévention en question D’autres problèmes, en augmentation eux aussi, sont à noter au sein de l’armée américaine : l’augmentation des abus sexuels et violences domestiques, mais aussi de l’alcoolisme. Cela fait en effet quelque temps que l’armée américaine
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LE RÉVEIL INTERNATIONAL international
L’Argentine face à la crise
« Nous avons préféré sauver les gens plutôt que les banquiers » En avril 2002, lorsque Roberto Lavagna devient ministre argentin de l’Économie, il a 59 ans… et le pays est au fond du gouffre, plombé par la terrible crise économique qui sévit. Le peso vient d’être dévalué de 70 %, le pays est en cessation de paiement, la dette privée s’élève à plus de 72 milliards d’euros, l’inflation s’affiche à 125 %, le chômage explose, les petits épargnants sont ruinés, les retraites ne sont plus réglées, les banques courent à la faillite et les troubles sociaux ont déjà fait 30 morts dans le pays. Vous avez dit la Grèce 2012 ? Non l’Argentine 2002. Une autre manière de penser la crise C’est à quoi Roberto Lavagna s’attaque avec le gouvernement. Depuis 1998, l’Argentine était liée au Fonds monétaire international (FMI) et en avait reçu deux dotations d’un total de 51 milliards d’euros… se soldant par deux échecs flagrants : déficit fiscal, déficit des comptes courants, chute vertigineuse du Produit intérieur brut (PIB), endettement, chômage... la totale ! Et, parmi les banquiers, certains en redemandaient une troisième tournée… pour 17 milliards supplémentaires ! Roberto Lavagna et le gouvernement s’y opposent et le ministre rencontre le FMI à Washington pour l’informer que, désormais, l’Argentine ne voulait plus de prêt et se sortirait seule de la crise. Effarement du FMI, pour qui cette situation est tout simplement impensable ! Mais l’Argentine tient bon, demande un report partiel des échéances et s’engage seulement à payer les intérêts de la dette et une partie du capital… plus tard.
Les méfaits du FMI Cette institution suit des chemins tout tracés, proposant toujours le même type de contrat d’ajustement fiscal, consistant à diminuer l’argent donné aux gens : salaires, pensions, aides publiques en baisse, mais aussi atteinte aux grands travaux publics porteurs d’emplois. Et, en contrepartie, l’argent ainsi économisé sert… à payer les créanciers ! Ce que veut imposer le FMI, c’est de continuer
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à prélever l’argent sur les mêmes pour le donner aux banques. En fait, le FMI est une institution chargée de protéger les seuls intérêts financiers. C’est le secteur financier qui impose sa manière de gouverner : sauver les banques plutôt que les gens ayant des crédits immobiliers à financer.
Sortie de crise Alors l’Argentine arrête de soutenir financièrement les banques… Et les gens du FMI crient au viol des règles essentielles du capitalisme. Ils voulaient même que
soit privatisée la Banque de la Nation ! Et, au contraire, le gouvernement rallonge les échéances des propriétaires endettés. Car les gens ruinés ne consomment plus, ce qui empêche la croissance ; il faut donc investir dans l’éducation, les sciences et la technologie, financer des infrastructures et récupérer une certaine productivité. Le FMI, la BMI, les marchés financiers sont furieux, mais comme l’Argentine est sortie du système, ils n’ont plus de moyens de pression contre elle. Et, en 2014, la dette ne sera plus que de 30 % du PIB, c'est-à-dire la moitié des critères européens de Maastricht. Voilà qui devrait donner à réfléchir à bien des pays d’Europe face à la crise. Les banquiers poussent à la dette ; c’est normal, eux, ils vendent de l’argent. Aux peuples de réagir et d’agir… pour sauver les gens plutôt que les banques. (Avec la complicité de Gérard Thomas et du journal Libération)
L'Estonie officielle badigeonne son histoire en brun Depuis plusieurs années, nous assistons dans plusieurs ex-pays socialistes, en particulier dans les États baltes, à la multiplication de commémorations glorifiant les anciens collaborateurs de l'Allemagne nazie ayant combattu l'Armée Rouge, les partisans soviétiques et souvent participé à des crimes de génocide. Célébrations organisées avec l'accord, voire la participation de personnages officiels. Ces pays sont en même temps les lieux de procès visant les anciens résistants, alors que la justice refuse désormais de traduire devant les tribunaux les responsables des crimes nazis. On a ainsi vu en Lettonie, malgré son âge avancé, un ancien SS négocier l'adhésion du pays à l'OTAN et présider la commission des Affaires étrangères du Parlement. Dans les écoles, on enseigne une histoire biaisée glorifiant
les Waffen SS et les supplétifs nazis. Le 14 juillet dernier a eu lieu en Estonie le rassemblement de l'Union des combattants pour l'Estonie libre sur l'île de Saaremaa. Cette union regroupe des anciens combattants de la 20e division Waffen SS qui, au dire d'Urmas Reinsalu, ministre de la Défense estonien présent sur les lieux, aurait « sauvé la dignité du peuple estonien ». Tout cela se passe dans le silence assourdissant de l'Union. Ces célébrations sont organisées à un moment où la pauvreté et la précarité se généralisent en Estonie comme dans les pays voisins. Elles visent manifestement à falsifier l'histoire pour empêcher les peuples, en particulier les jeunes, de connaître l'héritage de ceux qui ont lutté pour la justice et le progrès social. Bruno Drweski
LE CAHIER MÉMOIRE
le réveil
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des combattants
Pour l’amitié, la solidarité, la mémoire, l’antifascisme et la paix
ÉDITO Par José Fort
Ernesto Che Guevara
Au panthéon des mythes Édité par le Réveil des combattants - 2 place du Méridien - 94807 Villejuif - Tél. 01 42 11 11 12
Quarante-cinq ans après sa mort, Ernesto Guevara est porté au panthéon des mythes de notre temps. Pourquoi les nouvelles générations choisissent-elles de porter des teeshirts à son effigie ? Pourquoi le Che apparaît-il si moderne et provoque tant d’admiration ? A chacun son Che. Mais n’est-ce pas les qualités de rebelle, de courage, de droiture, d’éthique qui emportent l’adhésion des jeunes du monde entier à ce personnage qui a préféré aux honneurs la lutte anti-impérialiste au socialisme sclérosé, l’action internationaliste aux sirènes des apparats et des passe-droits, la simplicité et l’engagement total ? Photo : Che Guevara, La Havane 1965 (Osvaldo Salas)
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LE RÉVEIL dossier
La place de la Révolution, en 1959 (photo Alberto Corda)
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dossier LE RÉVEIL
Ernesto Guevara,
le guérillero héroïque José Fort
Il y a quarante-cinq ans, le Che était assassiné en Bolivie sur ordre de la CIA. Il reste à jamais le symbole du courage, de l’intelligence, de la modestie. Un révolutionnaire du XXe siècle. « J’ai toujours été fier de mon fils et je sais qu’il restera dans les mémoires comme un homme droit, courageux, défendant de nobles causes, des valeurs de justice et de liberté. Un vrai révolutionnaire. » Ainsi me parlait M. Guevara Lynch, le père de Ernesto Rafael Guevara de la Serna dit le Che. Au quinzième étage de l’hôtel Habana Libre, dans la capitale cubaine, nous avions pris l’habitude de prendre le café. Enfin, moi le café et lui le maté, l’infusion stimulante et diurétique traditionnelle argentine lors de nos « matinales » où nous échangions nos opinions sur un film, un bouquin, l’actualité internationale, l’orage de la veille et… la vie du Che. Aujourd’hui disparu, Guevara Lynch, dont je conserve le souvenir d’un homme chaleureux, m’a permis de découvrir la vie de son fils qui restera une figure emblématique du XXe siècle. Ernesto Rafael Guevara de la Serna, né le jeudi 14 juin 1928 à Rosario, aurait pu vivre bourgeoisement dans son pays, l’Argentine. Fils de l’architecte Ernesto Guevara Lynch, de descendance espagnole et irlandaise, et de Celia de la Serna de la Llosa, fille de famille fortunée, le future Che, déjà asthmatique, a d’abord vécu dans les quartiers huppés de Buenos Aires puis dans la région de Cordoba, avant de s’installer à nou-
veau dans la capitale argentine. En 1947, il commence ses études et montre peu d’intérêt pour la politique, alors que ses parents affichent leur hostilité au régime péroniste. C’est une jeune communiste argentine, Berta Gilda Infante, connue sous le nom de Tita, qui lui propose ses premières lectures marxistes.
José Fort est journaliste qui collabore avec plusieurs publications. Il connaît bien les problématiques concernant Cuba et l’Amérique latine.
La découverte de l’Amérique latine Premier voyage au Chili, au Pérou, en Colombie en octobre 1950. A 23 ans, Il repart à la fin 1951 sillonner l’Amérique latine sur une Norton 500 cm3 baptisée « La Vigoureuse » avec son ami Alberto Granado qui vient de mourir à La Havane. La moto les lâche en cours de route et ils trouvent des petits boulots pour financer le voyage : marchands ambulants, dockers, plongeurs dans des restaurants et même entraîneurs de football. Ernesto rentre à Buenos Aires terminer ses études et devient docteur en médecine. Il reprend la route à la découverte du continent : Bolivie, Pérou, Equateur, Panama, Costa Rica, Honduras, Nicaragua, Salvador, pour finalement arriver au Guatemala. Il découvre la triste réalité du continent, la pauvreté, la surexploitation, la violence, l’arrogante colonisation nordaméricaine. Plus tard, il déclara :
1960 : meeting à Las Villas
« Les conditions dans lesquelles j’avais voyagé m’avaient fait entrer en contact avec la misère, la faim et la maladie. J’ai eu sous les yeux la dégradation provoquée par la sousalimentation et la répression. »
La rencontre avec Fidel Castro Plus tard au Mexique, il rencontre Fidel Castro et décide de s’engager totalement dans le mouvement révolutionnaire aux côtés des rebelles cubains, qui lui donnent le surnom « El Che », che étant une interjection dans le langage parlé argentin (comme hé) dont Guevara usait souvent. « Je passai toute la nuit à parler avec Fidel », écrira Che, poursuivant : « A l’aube, j’étais le médecin de sa future expédition. Il est vrai que, depuis la dernière expérience vécue au cours de mes voyages à travers l’Amérique latine, et finalement au Guatemala, il ne fallait pas beaucoup pour m’inciter à entrer dans n’importe quelle révolution contre un tyran. Fidel m’a impressionné. Je fus gagné par son optimisme. Il fallait passer à l’action, combattre et
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concrétiser. » Che sera de tous les coups : le débarquement à Cuba du « Granma » en 1956, la guérilla dans la Sierra Maestra, la bataille de Santa Clara, la victoire de la révolution cubaine, l’entrée dans La Havane en janvier 1959. Un mois plus tard, pour service rendu à la patrie, Ernesto Guevara est déclaré citoyen cubain. Alors commence le deuxième chapitre de l’histoire.
Le Ché économiste ? Guevara n’était pas un spécialiste de l’économie. Il effectue pourtant ses premiers déplacements à l’étranger pour traiter de ces questions puis occupe successivement les postes de président de la Banque nationale de Cuba et de ministre de l’Industrie. Etaitil le mieux placé pour occuper de telles fonctions ? A l’époque, les candidats ne se pressaient pas au portillon. Quoi qu’il en soit, l’attitude des gouvernants états-uniens allait radicaliser la révolution. C’est ainsi que le Che notait qu’à « chaque coup de l’impérialisme US nous devions riposter. Chaque fois que les Yankees prenaient une mesure contre Cuba, nous devions immédiatement prendre une contre-mesure, et la révolution se radicalisait ainsi progressivement. » La construction du socialisme « ce drame étrange et passionnant », selon le Che, était à l’ordre du jour pour la première fois en Amérique latine. Entre 1963 et 1965, Guevara effectue de nombreux voyages dans le tiersmonde, en Chine et en URSS. Au retour, il critique « la bureaucratie du socialisme réel », affirmant que « la recherche marxiste avance sur une route dangereuse. Au dogmatisme intransigeant de l’époque de Staline a succédé un pragmatisme inconsistant ». Au mois de février 1965, lors d’un discours prononcé à Alger, il critique les pays
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dits socialistes « complices dans une certaine mesure de l’exploitation impérialiste. » La goutte qui fait déborder le vase de la colère des dirigeants soviétiques contre celui qui déclare : « Il faut fuir comme la peste la pensée mécanique. Le marxisme est un processus d’évolution. Le sectarisme à l’intérieur du marxisme crée un malaise, un refus de l’expérience ». Le Che accepte aussi de reconnaître ses propres erreurs : l’excès de volontarisme, une politique souvent désastreuse en matière agricole, l’industrialisation à marche forcée ne prenant pas en compte les contraintes nationales et internationales fournissant une production de médiocre qualité à un prix élevé. Ernesto Guevara était médecin et révolutionnaire, pas économiste. Il en tirera les leçons. Une, particulièrement : il est impossible de construire le socialisme dans un seul pays, qui plus est dans une petite île dépourvue de matières premières et d’énergie et obligée de se soumettre aux lois du marché.
L’extension de la révolution La seule solution, selon lui, est dans l’extension de la révolution, permettant des échanges économiques justes, équitables et empêchant toute mainmise étrangère
Le Che, la veille de son exécution en octobre 1967
sur le pays et sur sa politique nationale et internationale. Le prélude à son célèbre mot d’ordre : « Il faut créer un, deux, trois, plusieurs Vietnam », alors que ce pays d’Asie mène un terrible combat pour son indépendance contre la première puissance économique et militaire mondiale. Pour le Che : « Nous ne pouvons rester indifférents devant ce qui se passe dans le monde. Une victoire dans n’importe quel pays contre l’impérialisme est notre victoire. Une défaite de n’importe quelle nation est notre défaite ». Le Che est toujours disponible. Il sillonne le pays, participe à la coupe de la canne à sucre, anime des débats là où on ne l’attend pas. On le voit dans les rues de la capitale jouer aux échecs. Pour lui, il s’agit d’un « jeu science » et s’inscrit fréquemment dans les tournois de classification. Il affirme à qui veut l’entendre que « le jeu d’échecs est un passe-temps, mais aussi un éducateur de raisonnement, et les pays qui ont des grandes équipes de joueurs d’échecs sont à la tête du monde dans d’autres domaines ». Le Che quitte les allées du pouvoir et Cuba en 1965. Le monde s’interroge : où est passé Guevara ? L’ancien ministre a repris son treillis vert-olive - et des costumes cravate pour franchir clandestinement
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les frontières - avec pour objectif l’élargissement du front anti-impérialiste, avec le total accord et soutien de Fidel Castro. Entre ces deux hommes aux qualités complémentaires, contrairement à une légende, l’entente était totale. Pour le père du Che « ils se partageaient les tâches ». Ernesto Guevara part pour le Congo « venger » Patrice Lumumba assassiné et soutenir le mouvement révolutionnaire dans sa lutte contre Moïse Tschombé. La guérilla composée de Cubains et de Congolais s’enlise au fil des mois. Au manque de moyens et des dissensions entre les différents groupes rebelles congolais s’ajoutent les pressions venues de Moscou et de Pékin. Le Che devra constater que « nous ne pouvons pas libérer tout seul un pays qui ne veut
pas se battre » et quittera l’Afrique, voyagera clandestinement, avant de lancer une guérilla en Bolivie. Son dernier combat à forte valeur symbolique et stratégique. Symbolique ? La Bolivie, dirigée à l’époque par le dictateur Barrientos, porte le nom de Simon Bolivar, leader des guerres d’indépendance contre la domination espagnole. Stratégique ? La Bolivie se trouve au cœur du continent et dispose de frontières avec le Brésil, l’Argentine, le Paraguay, le Chili et le Pérou. Après plusieurs mois, la guérilla s’enfonce dans l’échec. Pour plusieurs raisons : le manque d’un soutien populaire, une armée bolivienne bénéficiant d’une aide massive des États-Unis, la mobilisation de la CIA sur le terrain, le mauvais choix du lieu d’installation de la guérilla, l’absence de relais avec les
villes, le rejet par les organisations syndicales et progressistes et l’hostilité des communistes boliviens inspirés par Moscou. En ce début du mois d’octobre 1967, la plupart des compagnons du Che sont morts ou en fuite. Guevara tente d’échapper à la traque. En vain. Cerné, il est fait prisonnier au matin du 8 octobre à quelques kilomètres de La Higuera, une petite ville située dans la précordillère andine. Blessé, il est installé sous bonne garde dans une classe d’une petite école. Les responsables de la CIA et les hommes du dictateur Barrientos consultent La Paz et Washington. Et c’est au colonel Zentana que revient l’ordre de tuer Guevara. Le Che aura le temps d’écrire : « C’est la dernière fois que je vois le soleil se coucher. » Neuf ans plus tard, le colonel Zentana sera abattu dans une rue de Paris.
Raul Castro, efficacité et discrétion Portrait réalisé par Jean Ortiz Hors-Série Humanité, janvier 2009 Contrairement aux idées reçues, l’ascension de Raul Castro ne doit rien au népotisme. Certes moins médiatisé que les trois figures, Fidel, Che, Camilo, moins disert, Raul Castro a participé à toute l’épopée révolutionnaire dès le début, prenant sa part de risques et de courage. Son aspect sévère et son effacement derrière le charismatique Fidel dissimulent un pragmatique, un organisateur efficace. Sa réputation rebattue « d’homme de l’ombre » doit beaucoup aux tâches qui lui ont été confiées et à un caractère humble. Raul Castro, demi-frère de Fidel Castro, est né le 3 juin 1931 dans le village de Biran (Santiago). Le père de Fidel reconnaît l’enfant. Raul étudie chez les jésuites puis à l’université
de La Havane, où il prend part très tôt aux luttes étudiantes contre la dictature. La politisation marxiste de Raul est plus précoce que celle de Fidel. En 1953, il participe à la Conférence internationale de défense des droits de la jeunesse, à Vienne. Lors de l’attaque de la caserne Moncada, le 26 juillet 1953, Raul dirige le groupe de jeunes assaillants qui prend le palais de justice pour appuyer une opération principale qui tourne au massacre. Il est arrêté et condamné par la dictature à treize ans de prison. Amnistié vingt-deux mois plus tard, il part au Mexique pour préparer le débarquement guérillero sur l’île. Là, il rencontre Che Guevara et se lie d’amitié avec l’Argentin. Les deux hommes seront parmi les douze survivants du débarque-
ment du Granna. Promu « commandante » le 27 février 1958, il est chargé par Fidel de traverser la province de l’Oriente à la tête d’une colonne pour y ouvrir le second front oriental. Lorsqu’en octobre 1959, le ministère des Forces armées révolutionnaires est créé, Raul en est désigné ministre et dote Cuba d’une armée puissante. Il prend part au conflictuel processus d’unification des trois forces révolutionnaires qui se traduira par la création, en octobre 1965, du Parti communiste cubain ; il en sera second secrétaire. Le 3 décembre 1976, il est élu vice-président des Conseils d’État et des ministres, en position d’assumer, si besoin était, la relève de Fidel. La maladie du commandant en chef oblige Raul à assumer le pouvoir effectif à partir du 31 juillet 2006 ; le 24 février 2008, l’Assemblée nationale l’élit président.
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Fidel Castro « l’agglutinateur » Portrait réalisé par Jean Ortiz Hors-Série Humanité, janvier 2009 Fidel est l’un des plus grands hommes politiques contemporains. Haï ou admiré, nul ne conteste sa dimension historique exceptionnelle. Il a surdimensionné l’île des caraïbes. Fidel est le ciment, le libérateur, le fondateur, « l’agglutinateur », dira le Che. A Cuba, révolution, indépendance nationale, dignité et nation se confondent. Fidel est à la fois un stratège, un théoricien visionnaire, un chef militaire, un homme d’État volontariste qui gouverne parfois « comme un guérillero ». Ses rapports au peuple sont un mélange de complicité, de proximité, de démocratie pédagogique. Fidel Castro naît près de Santiago le 13 août 1926, dans le domaine de son père, propriétaire terrien galicien et conservateur. La scolarité chez les jésuites le dote d’une solide culture générale. Leader étudiant à l’université, Fidel est en 1952, lors du coup d’État de Batista, un révolutionnaire inspiré des penseurs latino-américains de l’indépendance. Très vite, il engage un processus révolutionnaire autochtone que Che Guevara qualifie, dans le Journal de Bolivie, de « rébellion contre les oligarchies et contre les dogmes révolutionnaires ». Le 26 juillet 1953, à la tête de 165 jeunes gens, il attaque la forteresse militaire Moncada à San-
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tiago. Un échec sanglant, mais d’une grande portée publique. Jugé, il se défend lui-même dans son célèbre plaidoyer l’Histoire m’acquittera : un programme national « vert comme les palmes » mais au fort contenu social et anti-impérialiste. Un puissant mouvement d’opinion arrache son amnistie (2 mai 1955). Il s’exile au Mexique et déclare : « De voyages comme celui-ci, on ne revient pas, ou l’on n’en revient pas, ou l’on en revient pour avoir la tête du tyran ». Le 2 décembre 1956, le vieux Granna s’échoue sur les côtes cubaines avec 82 guérilleros à bord ; 12 survivent aux premiers combats. Ils créent dans la Sierra Maestra une guérilla, fer de lance de l’insurrection nationale. Dès la première loi de réforme agraire (17 mai 1959), l’agression des États-Unis se met en marche, radicalisant la révolution et la plupart de ses leaders. Le 16 avril 1961, lors des obsèques des victimes des bombardements d’avions américains, Fidel Castro prononce pour la première fois le mot « socialisme ». Après de premières années exaltées, l’aide soviétique impose en 1972 le « modèle soviétique » (tropicalisé !) dont l’île ne commencera à se débarrasser qu’avec le « processus de rectification » en 1986.
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Camilo Cienfuegos, guérillero du peule Portrait réalisé par Jean Ortiz Hors-Série Humanité, janvier 2009 Camilo était l’incarnation du révolutionnaire à la cubaine : jovial, souriant chapeau à larges bords, séducteur, assez indiscipliné et téméraire en diable. Il était le seul à pouvoir taquiner son pince-sans-rire de copain le Che, qui le surnomma « le Maître de l’avant-garde ». Camilo est désormais l’objet d’un révisionnisme historique de mauvais aloi, reposant sur des ragots de personnages hostiles au régime, très anticommunistes, comme Hubert Matos, qui essaya de s’opposer militairement au cours socialiste de la révolution, et perdit la partie. Homme de peuple, Camilo naît dans un quartier populaire de La Havane, le 6 février 1932, d’une famille d’exilés espagnols, d’un père anarcho-communiste, fervent soutien de la République. Le jeune s’engage dans les luttes étudiantes. Il est blessé, arrêté et fiché par la police comme « communiste ». Contraint de s’exiler, il rejoint Fidel Castro au Mexique et fait partie de l’expédition sur le vieux rafiot Granna
Camilo Cienfuegos et Fidel Castro entrent dans La Havane, 1959 (photo Alberto Korda)
et du noyau fondateur de l’armée rebelle. Le 18 août 1958, il reçoit de Fidel l’ordre de conduire « la colonne 2 Antonio Maceo » (92 hommes mal armés) jusqu’à la province de Pinar del Rio. Il contribue à libérer le centre de l’île, la province de Las Villas, l’Escambray et Yaguajay. Le 2 janvier 1959, il rentre à La Havane et prend le quartier général de l’armée du dictateur (campement Columbia). Le 20 janvier, Fidel le désigne chef d’état major de l’armée rebelle. Le 21 octobre, il est envoyé reprendre en main la région militaire de Camaguey que tente de soulever son gouverneur militaire, Hubert Matos. Pressé de rentrer dans le climat instable et les avions peu sûrs de l’époque, son Cessna 310 disparaît en mer le 28 octobre. Pour le Che, « c’est son caractère qui l’a tué […]. Camilo jouait avec le danger, le tolérait, l’attirait et le manipulait. Dans sa mentalité de guérillero, aucun nuage ne devait le dévier du tracé de sa ligne ». (Ph. Dordelier, L’Etoile de Che, Editions Paroles d’aube, 1997). Sa correspondance avec Fidel et le Che, son dernier discours témoignent de sa fidélité et de ses options pleinement révolutionnaires (PSP, Mouvement du 26 juillet, Mouvement du 13 mars) s’opère dans un processus complexe.
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Ernesto Che Guevara,
lucide sur l’URSS Portrait réalisé par Jean Ortiz Hors-Série Humanité, janvier 2009 Sans la révolution cubaine, l’interjection « che » ne serait pas devenue une légende. Le Che n’est pas qu’une mitraillette, c’est d’abord un intellectuel, un théoricien, un communiste qui passe en quelques mois d’une admiration acritique envers l’Union soviétique à la recherche d’une alternative au soviétisme. Ernesto Guevara naît le 14 juin 1928 à Rosario, en Argentine. Étudiant brillant, il s’inscrit à la faculté de médecine de Buenos Aires. Ses périples en Amérique latine lui révèlent une réalité sociale qui le révolte. Il écrit à sa tante : « Pendant mes voyages dans les domaines de la UF Company, j’ai pu mesurer combien est terrible leur pouvoir. J’ai juré de ne jamais m’arrêter avant de voir ces poulpes capitalistes exterminés. Je me rends
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au Guatemala où je vais me perfectionner pour devenir un révolutionnaire authentique. » (J. Cormier, Che Guevara, Editions du Rocher, 1995). Au Guatemala, lors de l’invasion mercenaire, il soigne les victimes et fait part de sa volonté « tôt ou tard, d’entrer au Parti Communiste » (MC Ariet Garcia, Otra Vez, L, H, 2000). Le Che est déjà marxiste lorsqu’il rencontre Fidel au Mexique en 1955. Recruté comme médecin de l’expédition du Granna, il se révèle l’un des meilleurs guerilleros du groupe, le plus communisant. D’ailleurs ne considère-t-il pas Fidel comme « un authentique leader de la bourgeoisie de gauche » ? (R. Massari, Che Guevara, Editions Txalapart). Le 26 novembre 1959, le Che est nommé président de la banque nationale et, le 23 février
1961, ministre des Industries. Fort compétent, il met en place un style de direction collégial, critique, exigeant. « Ma source de connaissance, que j’utilise constamment, c’est la visite aux entreprises, les discussions avec les ouvriers. » (Escritos y discursos, t.8, Guevara, Editions Ciencias Sociales, L.H. 1977). La publication d’écrits inédits témoigne à partir de la fin de 1962 de sa lucidité sur le « modèle soviétique », de sa réflexion théorique sur l’humanisme marxiste, la place et le rôle de l’éthique, l’économie de la transition, le marché, etc. On se souvient de son : « Le socialisme économique sans la morale communiste, cela ne m’intéresse pas. » (l’Express, Paris, 25 juillet 1963). Dès le Mexique, il avait annoncé sa volonté de reprendre sa liberté après la victoire révolutionnaire à Cuba. En Afrique, en Bolivie, il portera la stratégie tricontinentale, anti-impérialiste, de la Révolution cubaine. Partenaire intellectuel de Fidel, les deux hommes vivaient une relation faite de confiance, d’admiration, de liberté d’échange.
mémoire LE RÉVEIL
Les conscrits algériens FNSA et la guerre d’Algérie Plus de 100 000 « Français de souche nord-africaine » (FSNA) comme on disait alors, ont fait leur service militaire dans l’Armée française durant la guerre d’Algérie. Conscrits, appelés (on ne peut les confondre avec les harkis ou autres supplétifs). Dans quelles conditions ? Dans quel état d’esprit ? Leur situation, légale, relève pourtant d’un véritable paradoxe. Un rapport destiné à l’ONU en mars 1962 estime que sur les 263 000 musulmans « pro-français » - terme plutôt discutable - 58 000 étaient des harkis, 20 000 des militaires de carrière et 40 000 des appelés du contingent. C’est que le recours aux Algériens musulmans dans l’armée française n’était pas une nouveauté. Depuis 1830, l’Armée d’Afrique, avec ses maghzens, ses goums, ses spahis et ses tirailleurs, a en effet participé à toutes les campagnes militaires françaises. De plus, l’Algérie étant « française », les jeunes Algériens musulmans étaient soumis à la conscription depuis 1912. Rappelons que 172 000 d’entre eux (appelés et engagés) ont participé à la guerre 1914-1918 et que 134 000 ont pris part à la campagne d’Italie et au débarquement en Provence en 1944. Si bien que les premiers contingents FSNA de 1947 à 1950, seront exemptés de service militaire, directement versés dans la disponibilité… et affectés dans leur foyer.
La guerre d’Algérie En 1954, 7 000 FSNA seulement étaient incorporés, un sentiment de méfiance à les employer dans cette guerre amenant même à transférer des unités de tirailleurs en Allemagne. En 1957, ils seront 14 000 et, en 1959, le chiffre plafond est atteint : 29 000. A partir de cette date, l’appel massif de ces conscrits est décidé et plus de 100 000 seront appelés sous les drapeaux de 1956 à 1961, bien que ce choix apparaisse dangereux à certains, ainsi que le souligne un rapport de 1957 faisant état de l’opposition de la majorité des chefs
de corps craignant « à la fois les trahisons (…) et les désertions avec emport d’armes ». Dans un tel contexte, c’est peu de dire que différents facteurs, méfiance, racisme ou simple incompréhension, créent un climat hostile à tout rapprochement entre appelés FSNA et conscrits métropolitains. D’autant que ces appelés « Français de souche nordafricaine » vivent un véritable paradoxe qui veut qu’ils se battent dans une armée d’un pays qui ne sera bientôt plus le leur… contre les partisans de l’indépendance de leur future patrie ! Pourtant, autre paradoxe, le déclenchement de la guerre d’Algérie n’entraîne pas une augmentation significative du nombre de refus de servir ; et il n’apparaît pas que des mouvements de protestations collectives aient existé comme ce fut le cas en 1914 dans les Aurès, où une partie de la population locale s’était insurgée contre le départ des conscrits à la guerre. En 1956, 30,74 % des convoqués sont incorporés. Pourcentage qui tombe à 19 % en 1957 et remonte à 31,63 % en 1958. A partir de mai 1958, avec l’arrivée du général de Gaulle au pouvoir, le recrutement et l’incorporation plus intensifs deviennent, pour les autorités françaises, l’un des enjeux de la sortie du conflit algérien. L’intégration du « personnel FSNA » dans l’armée devant même aboutir, selon le général Challe qui parle « d’impératif moral », « à réaliser l’union des deux communautés » ! Et le général Salan ira même jusqu’à inviter les médecins incorporateurs à abaisser les critères de sélections médicales pour les jeunes musulmans !
L’attitude du FLN Les campagnes du FLN en direction des FSNA incorporés, notamment au niveau des tracts qu’il leur destinait, semblent être restées très limitées et sans doute peu efficaces face aux moyens dont disposait le 5e Bureau, préposé à l’action psychologique : brochures, films, bandes magnétiques, « causeries » adaptées à un public analphabète... Ces tracts, destinés au FSNA… qui savent lire ( !) dénonçent le colonialisme, ses crimes et incitent les appelés à prendre conscience de leur erreur d’avoir répondu à la conscription. L’accent est mis sur le racisme et l’appel à la communauté nationale, religieuse et … raciale y est très présent. Sans oublier, pour faire bon poids, les menaces d’exécution et de représailles sur leurs familles. Paradoxalement, les centres métropolitains, où font leurs classes les appelés algériens, sont les plus touchés par cette propagande que diffuse la Fédération de France du FLN. Et ce, à un tel point d’efficacité qu’à partir de mai 1959 l’armée garde ses conscrits FSNA en Algérie pour les faire instruire. De 1961 à 1962, l’action du FLN devient plus radicale, des soldats algériens étant tués durant leur permission tandis que les avertissements deviennent catégoriques : « Si vous deviez persister dans votre comportement (…) le châtiment vous poursuivrait jusqu’au-delà de la Méditerranée ». En clair, le mot d’ordre principal du FLN est la désertion avec, si possible, l’emport d’armes et de munitions.
Les désertions limitées jusqu’en 1961... Si, en 1956, plus de 1 330 soldats désertaient en un an, ils ne seront que quelques centaines en 1957. Puis les désertions évolueront au rythme des
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LE RÉVEIL VOS DROITS
événements politiques. Ainsi, en 1958, la nouvelle vague correspond à un phénomène de peur face à la multiplication des représailles du FLN pendant la campagne de référendum. De 1958 à 1959, le taux de désertion sera 2,62 pour 1 000 ; et leur nombre chutera à 830 en 1961 pour totaliser en 4 ans (1958-19591960 et 1961) 3 340 cas. De janvier à octobre 1962, on comptera 6 000 désertions de FSNA, soit autant que celles recensées depuis le début du conflit. Et la signature des Accords d’Évian, le 19 mars 1962, va entraîner des conséquences diverses dans les deux camps. Le choc est d’autant plus rude pour les FSNA que leurs cadres ne peuvent leur donner aucune assurance pour leur protection. Côté français, l’appel des FSNA sous les drapeaux est suspendu. A cette date, 57 800 Algériens musulmans sont encore en service, dont 24 548 liés à l’armée par contrat d’engagement. Leur statut dans le nouvel État algérien n’a été évoqué que très épisodiquement lors des négociations entamées depuis mai 1961 entre le gouvernement français et le FLN. A cette époque, on envisage simplement de renvoyer les appelés dans leur foyer et de résilier progressivement les contrats des engagés. En mars 1962, une note est diffusée dans toutes les unités pour « les inciter à rechercher un recasement en Algérie, plutôt qu’à demander l’installation en métropole ». Seuls les tirailleurs, sous la pression d’officiers sur le Commandement, ont la possibilité de s’installer en France, un choix d’exil que feront 3 000 soldats et leurs familles. C’est l’abandon…
Quelle solution pour ces soldats appelés ? Pris dans une guerre de libération nationale qui pose la question du loyalisme - à l’armée française ? Au peuple algérien ? - utilisés jusqu’au bout alors même que l’issue du conflit était inéluctable, faute d’un statut de protection officielle et spécifique, les soldats FSNA (à qui est refusée la possibilité de partir
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en France) se trouvent, sauf à se « dédouaner » auprès du nouveau pouvoir, menacés comme les harkis par la fureur des vengeances à assouvir lors des premiers mois d’indépendance. Que leur offre le gouvernement ? Le transfert dans la Force locale, force encadrée par l’armée française, chargée de maintenir l’ordre après le cessez-le-feu sous l’autorité de l’exécutif provisoire… et soi-disant future base de l’armée nationale algérienne. Mais les 37 000 hommes qui s’y trouvent ainsi transférés découvrent vite qu’il s’agit d’une coquille vide. Quel choix reste-t-il ? Dès mars 1962, ils seront 762 (dont 645 FSNA) à rejoindre l’ALN. 2 155 (dont 1 971 FSNA) en avril, 1 510 (dont 1 339 FSNA avec 488 armes) en mai, 1 061 (dont 925 FSNA avec 91 armes) en juin. La plupart des unités désertent alors et, au moment de l’indépendance en juillet 1962, ce sont 113 unités de 200 hommes environ, soit les deux tiers de la Force locale, qui ont déserté, emportant avec eux plus de 25 000 armes.
Les FSNA, des victimes du colonialisme Ni tous mercenaires, ni tous martyrs, les Algériens musulmans qui se sont retrouvés dans l’armée régulière étaient souvent représentatifs d’une fraction de la population algérienne n’ayant pas pris conscience, en termes politiques, de l’oppression coloniale à un moment où d’autres hommes étaient capables de mener l’Algérie vers l’indépendance politique. Comme les appelés métropolitains, cette génération de conscrits algériens a été confrontée, marquée, voire sacrifiée, à l’entêtement criminel de la politique coloniale des gouvernements français et à leur aveuglement, à leur refus de prendre en compte l’évolution de l’histoire et le développement des mouvements d’indépendance nationale. En ce 50e anniversaire de la fin de la guerre, de leur guerre, d’Algérie, cet article n’a d’autre but que la mémoire et l’évocation de ces appelés que certains d’entre nous ont côtoyés dans leur unité sur le terrain. André Fillère
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ALPES-MARITIMES MP3-MP4 18 508 Bon cadeau 30 € 19 733 Bon cadeau 30 € 18 624 Bon cadeau 30 € 18 841 Carafe filtrante 18 962 Bon cadeau 30 € 19 084 Bon cadeau 30 € 19 690
DORDOGNE Senseo Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 €
1 203 1 865 1 934
ARDÈCHE MP3-MP4 Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 €
22 058 22 240 22 477 22 589 22 610
FINISTÈRE Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 € MP3-MP4 Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 €
132 701 132 833 132 950 133 167 133 755
ARDENNES Bon cadeau 30 €
107 621
AUBE Bon cadeau 30 €
109 673
AUDE Bon cadeau 30 €
24 850
GARD Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 € MP3-MP4 Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 €
39 546 112 422 110 094 112 477 106 525 106 713
HAUTE-GARONNE Bon cadeau 30 € 9 513 TV grand écran 9 666 Bon cadeau 30 € 9 002 Bon cadeau 30 € 10 044 Carafe filtrante 10 186 Bon cadeau 30 € 10 290 Bon cadeau 30 € 106 751 Bon cadeau 30 € 114 204 Bon cadeau 30 € 92 483 Bon cadeau 30 € 112 135 Bon cadeau 30 € 113 349
123 034 113 225 118 248 119 320
NORD MP3-MP4 Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 €
34 750 35 053
35 323 35 444 35 509 36 426 36 772
Carafe filtrante Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 €
GIRONDE Ordinateur portable 40 111 Bon cadeau 30 € 40 252 Bon cadeau 30 € 40 566 Bon cadeau 30 € 40 625 Bon cadeau 30 € 40 788 Carafe filtrante 40 930 Bon cadeau 30 € 41 093 Bon cadeau 30 € 41 116
CHER Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 €
CÔTES-D'ARMOR MP3-MP 4 Bon cadeau 30 € Carafe filtrante Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 €
BOUCHES-DU-RHÔNE Bon cadeau 30 € 29 302 Carafe filtrante 29 486 Bon cadeau 30 € 28 066 Bon cadeau 30 € 28 270 Bon cadeau 30 € 31 231 TV grand écran 31 365 Bon cadeau 30 € 31 529 Bon cadeau 30 € 31 867 Ordi. portable 31 918
GERS Bon cadeau 30 €
41 337
INDRE Carafe filtrante Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 €
44 559 44 745 44 976
ISÈRE Senseo Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 €
45 544 45 612 45 797
LANDES Bon cadeau 30 €
46 499
LOIRE Carafe filtrante Bon cadeau 30 €
46 827 46 968
LOIRET Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 €
117 131 117 435
LOT-ET-GARONNE Bon cadeau 30 € 136 625 Bon cadeau 30 € 139 073 MANCHE Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 €
117 467 120 734
MARNE Bon cadeau 30 €
80 877
MOSELLE Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 €
51 545 52 049
NIÈVRE Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 € Ordi. portable Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 €
122 033 122 111 123 240 122 890 122 951
HAUTES-PYRÉNÉES Bon cadeau 30 € 60 022 PYRÉNÉES-ORIENTALES Bon cadeau 30 € 49 111 Bon cadeau 30 € 49 630 HAUT-RHIN MP3-MP4 Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 €
60 604 60 723 60 855 60 980 61 072
RHÔNE Bon cadeau 30 € MP3-MP4 Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 €
627 733 890 999
SAÔNE-ET-LOIRE Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 € TV grand écran Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 € Carafe filtrante Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 €
5 517 5 633 7 167 7 022 7 288 5 920 6 037 6 223 6 366 6 574 6 741 6 860 6 989
SARTHE Carafe filtrante Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 €
130 115 130 756 130 989
SAVOIE Bon cadeau 30 € Carafe filtrante
62 091 63 114
LE RÉVEIL - N°786 - septembre 2012
- 23
LE RÉVEIL VOS DROITS
HAUTE-SAVOIE Bon cadeau 30 € Senseo Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 €
63 527 63 903 114 444 114 475
PARIS Senseo Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 €
65 166 65 320 65 333
VAR Bon cadeau 30 € Senseo Bon cadeau 30 €
117 786 118 513 121 006
SEINE-MARITIME Bon cadeau 30 € Senseo Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 €
66 509 107 053 107 460 108 322
VENDÉE Bon cadeau 30 €
74 088
VIENNE Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 €
113 815 116 961
SEINE-ET-MARNE Bon cadeau 30 € 16 778 YVELINES Bon cadeau 30 € MP3-MP4 Bon cadeau 30 €
101 111 105 166 105 014
DEUX-SÈVRES Bon cadeau 30 €
67 935
SOMME Carafe filtrante Bon cadeau 30 €
68 426 68 570
TARN Bon cadeau 30 € Ordi. portable
69 667 69 713
Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 €
69 830 70 025 70 123
TARN-ET-GARONNE Bon cadeau 30 € 98 466
VOSGES Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 €
75 230 75 367
ESSONNE Bon cadeau 30 € Carafe filtrante Bon cadeau 30 € Senseo Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 € TV grand écran Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 €
75 527 75 870 75 999 76 636 76 302 76 466 76 550 76 932 76 701 76 888 77 424
MP3-MP4 Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 € Ordi. portable Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 € Voyage au soleil Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 € Carafe filtrante Bon cadeau 30 € HAUTS-DE-SEINE Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 € TV grand écran Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 € Carafe filtrante Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 €
77 533 77 675 77 711 77 893 77 915 78 372 81 520 81 665 81 781 81 846 81 050 81 179 81 232 81 313 81 448 76 168 78 177 78 211 82 001 82 127 82 360 82 544 82 666 85 518 82 862 83 303
SEINE-SAINT-DENIS Bon cadeau 30 € 84 221 TV grand écran 84 456 Bon cadeau 30 € 118 753 Bon cadeau 30 € 119 766 Carafe filtrante 110 824
ALLIER (03) Saint-Germain-des-Fossés : Lucien BOULANGER, AC ATM. BOUCHES-DU-RHÔNE (13) Lambesc : Mme Huguette PELLEGRIN, veuve. Velaux : Mariano FRANCES, 87 ans, ami. CHARENTE (16) Ruelle : Armand BRICHE, 95 ans, AC 39-45.
24 -
FINISTÈRE (29) Brest : Jean-Pierre MORIN, ami. GIRONDE (33) Sain-Yzan-de-Soudiac : Pierre MARCHAIS, ami, président de la section. ISÈRE (38) Seyssinet-Pariset : Jean-Baptiste ALBERTINI, 89 ans, AC 39-45. Louis GARCIA, 97 ans, AC 3945. Raymond GILBERT, 88 ans, AC 3945. ILLE-ET-VILAINE (35) Rennes : Léon BRASSIER, AC 39-45.
DORDOGNE (24) Périgueux : Roger HASSAN, AC 39-45.
NORD (59) Fenain : Jean SOUFLET.
DRÔME (26) Valence : Edouard DUTRONC, AC 39-45.
SEINE-MARITIME (76) Le Havre : Claude FLEUTRY, AC ATM. Pierre TOUTAIN, AC ATM.
LE RÉVEIL - N°786 - septembre 2012
115 291 114 734 109 529 114 654
VAL-DE-MARNE Bon cadeau 30 € Carafe filtrante Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 € TV grand écran Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 €
91 930 120 185 120 533 116 176 101 343 103 078 101 012 121 516
VAL-D'OISE Bon cadeau 30 €
94 694
ABONNÉS Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 €
98 508 98 332 99 263 99 517 100 585 100 924 103 411 130 816
CONSEIL NATIONAL Bon cadeau 30 € 102 493 Bon cadeau 30 € 103 009 Bon cadeau 30 € 104 097 Bon cadeau 30 € 106 012 Bon cadeau 30 € 108 691
Jean Matifas nous a quittés
NOS PEINES SEPTEMBRE 2012 AIN (01) Génissiat : Jean MARGUERETTAZ, 74 ans, AC ATM.
Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 € Bon cadeau 30 €
SEINE-ET-MARNE (77) Compans : Albert LIBBRECHT, 80 ans. Esbly : Jean CHANTEPIE, AC ATM. VIENNE (86) Chatellerault : Louis GILBERT, AC 39-45. ESSONNE (91) Igny : Mme Yvonne DUMONT, 80 ans, amie. André DUMONT, 77 ans, AC ATM. Limours : Alain DUCHEZ, AC ATM. VAL DE MARNE (94) Arcueil : Roland GIRARD, AC 39-45. Villejuif : Henri LE ROUSES, AC 39-45. CONSEIL NATIONAL Mamers : Mme Louise PEREZ, veuve.
Notre camarade Jean vient de nous quitter à 87 ans. Ancien combattant de la Résistance, Commandeur de la Légion d’honneur, il a, toute sa vie, beaucoup donné pour ses camarades anciens combattants, résistants et déportés. Membre d’honneur du Conseil national de l’ARAC, dont il fut membre durant des décennies, il siégeait également à la FNDIRP (Charente-Maritime et Conseil national), à l’Amicale des résistants de la centrale d’Eysses où il adhère au Parti communiste français clandestin avant d’être déporté à Dachau (vice-président et président régional), ainsi qu’à l’ORMC et à notre Mutuelle de l’ARAC, au Mouvement de la paix. Artisan de la transmission de la mémoire, son talent, sa bonne humeur et son sens de l’action étaient permanents, bien connus et très appréciés non seulement à La Rochelle et dans toute la région Poitou-Charentes, mais aussi au plan national. C’est un grand ancien qui nous quitte. Salut Jean, et toutes nos condoléances à ta famille, enfants et petits-enfants.
LE RÉVEIL VIE de l’arac
20 juillet 2012 Ravivage de la flamme par l’ACVGI
Sur notre photo : Michel Bassot, président délégué de l'ACVGI, Paul Markidès, vice-président de l'ARAC, Pierre Bussone, secrétaire national de l'ARAC , Mme Gavelle, veuve de Georges Gavelle, ancien président de l'ACVGI.
Hommage à Casimir Lucibello
Évry (91) Mémorial de la guerre d’Algérie
Ici, le 29 septembre prochain, sera inauguré un mémorial, sans doute le plus grand de France, en souvenir des 136 jeunes Essonniens morts durant la guerre d’Algérie, les combats au Maroc et en Tunisie. Dédié à la paix et à l’amitié entre les peuples, il comportera notamment un « champ des communes » où 57 colonnes symboliseront les villes de l’Essonne où reposent ces jeunes fauchés à la fleur de l’âge. Édifié à l’initiative de la FNACA, l’ARAC, les ACPG/CATM, l’Union fédérale et l’UNC, avec le concours notamment du Conseil général, de l’ONAC, de son école de réinsertion professionnelle de Soisy-sur-Seine, de 75 municipalités et élus... il s’élèvera à Evry (parc des Coquibus) sur un vaste terrain offert par la municipalité. Le 11 juin dernier, une délégation de l’association créée pour cette initiative (l’AMDAMT) a assisté au coup d’envoi des travaux.
Plougastel-Daoulas (29)
Le 14 août dernier, au cimetière de Villefranche-sur-Mer, un hommage a été rendu à Casimir Lucibello, héros de la résistance anti-nazie, ancien président national de l’ARAC et membre de notre Mutuelle, pour le 25e anniversaire de sa mort. La cérémonie s’est tenue en présence de sa fille Alida.
L’ARAC et notre Mutuelle, avec leurs drapeaux, entouraient notre amie Chantal Pipart, dirigeante de l’ARAC des Alpes-Maritimes, qui donna lecture du message d’André Fillère, vice-président d’honneur de l’ARAC et président national de la Mutuelle, retenu à Paris.
Une rue Rol-Tanguy a été inaugurée le 29 août dernier à Plougastel-Daoulas dans le Finistère, en présence de (sur notre photo) : Pierre Martin, camarade de combat de Rol-Tanguy lors de la libération de Paris, Cécile Rol-Tanguy,sa veuve, et Charles Paperon, membre de l’ARAC et co-président de l’ANACR du Finistère. LE RÉVEIL - N°786 - septembre 2012
- 25
LE RÉVEIL VOS DROITS
Communiqué de l’ARAC Revalorisation du point PMI... 1 centime d’euro !
Un arrêté en date du 26 juillet 2012 a revalorisé la valeur du point d’indice servant au calcul du montant des pensions militaires d’invalidité, de la retraite du combattant et du plafond majorable des rentes mutualistes anciens combattants. Ce réajustement de 1 centime d’euro porte donc la valeur du point PMI à 13,87 euros à compter du 1er juillet 2011 (au lieu de 13,86). • Tout en prenant acte de ce geste, l’ARAC proteste et dénonce son insuffisance notoire, d’autant que la valeur du point PMI était gelée depuis 18 mois (1er janvier 2011). Qui peut sérieusement penser que, durant cette période, le niveau de vie des pensionnés et retraités, leur droit à réparation lui-même n’ont pas été amputés de plus d’un centime ? • Ainsi que la direction nationale de l’ARAC l’a rappelé le 23 juillet 2012 à Kader Arif, ministre délégué aux Anciens Combattants, la valeur du point PMI accuse aujourd’hui un retard de près de 43 % sur ce qu’elle devrait être, amenant en quelque sorte les pensionnés et les titulaires de la retraire du combattant a ne percevoir que la moitié de ce qui leur est dû. • Par conséquent, à quelques semaines de la rentrée parlementaire et des débats budgétaires, l’ARAC réaffirme avec force l’exigence de l’ensemble du mouvement ACVG que soit enfin ouverte une concertation sérieuse tripartite (gouvernement-parlementaires-mouvement ACVG) débouchant sur un recalage réel du système et le rattrapage du retard constaté. Villejuif, le 18 août 2012
26 -
LE RÉVEIL - N°786 - septembre 2012
Victimes des irradiations des essais nucléaires français Extension des conditions d'indemnisation Le décret n° 2012.604 du 30 avril 2012 a élargi les conditions d'indemnisation des victimes des essais nucléaires français réalisés de 1960 à 1996 au Sahara et en Polynésie française. Ce décret élargit la liste des maladies reconnues ouvrant droit à réparation à 21, ainsi qu'à trois nouvelles pathologies réclamées : les lymphomes, les myélomes et les myélodysplasies.
Les 21 maladies radio-induites reconnues Leucémie (sauf leucémie lymphoïde chronique), myélodysplasie, cancer du sein, cancer du corps thyroïde (exposition durant la croissance), cancer cutané (sauf mélanome malin), cancer du poumon, du colon, des glandes salivaires, de l'œsophage, de l'estomac, du foie, de la vessie, de l'ovaire, du cerveau et du système nerveux central, des os et du tissu conjonctif, de l'utérus, de l'intestin grêle, du rectum, les lymphomes non hodgkiniens, ainsi que les myélomes.
Si cet élargissement, réclamé depuis toujours par les victimes, est loin d'être négligeable, demeure aujourd'hui l'efficacité du système et la réalité du droit à réparation. Certes, le décret précise quelques données statistiques, tel le nombre de dossiers reçus et la qualité de ceux-ci (632 dossiers au 14 octobre 2011, dont 528 émanant de militaires, 6 d'ex-militaires devenus civils, 60 de civils, 18 de population algérienne et 17 de Polynésie), ce qui, au total, souligne la faiblesse générale du nombre et plus particulièrement des populations civiles locales... comme si les radiations ne les avaient pas touchées ! Et plus encore, combien de dossiers ont obtenu droit à réparation de la part du CIVEN, chargé depuis les arrêtés des 3 août 2010 et 21 mars 2011 d'instruire les dossiers et de leur accorder droit à réparation ? En août 2011, ils n'étaient que cinq ! Avec les victimes concernées, nous réclamons que la lumière soit faite sur ce point aussi.
Carte européenne d’assurance maladie La carte européenne d’assurance-maladie (CEAM) permet à l’assuré français tombant malade à l’étranger de bénéficier de ses droits hors de nos frontières. La demande de CEAM à la CPAM doit être faite 15 jours minimum avant le départ de l’intéressé. Elle est valable un an de date à date et est nominative, donc individuelle, y compris les enfants de moins de 16 ans. La demande peut être faite par Internet (sur votre compte ameli, rubrique « mes documents »), par téléphone (3646) ou sur place dans votre centre de Sécurité sociale. En cas de départ précipité, la CPAM délivre un certificat provisoire de remplacement valable 3 mois.
VOS DROITS LE RÉVEIL
Soins médicaux gratuits et télétransmission Dans le cadre de la « modernisation », la Caisse nationale militaire de sécurité sociale (CNMSS), à laquelle les pensionnés militaires d’invalidité sont désormais rattachés, nous a informés que la télétransmission de feuilles de soins électroniques, dans le cadre du système SESAM-Vitale, a été mise en œuvre. Ce dispositif a pour but essentiel de soulager le professionnel de santé recevant le pensionné. En effet, ce mode de facturation est sensé simplifier les procédures et permettre un gain de temps dans le remboursement du médecin, tandis que l’absence totale des retenues dues au titre des participations forfaitaires et des franchises applicables en assurance maladie devrait être favorable au pensionné. • Pour bénéficier de cette procédure Les pensionnés (article L.N5) auront sim-
plement à présenter à leur professionnel de santé leur carte vitale accompagnée de leur attestation au droit aux soins médicaux gratuits (SMG), pour identification au fichier de la CNMSS, de la fiche descriptive des infirmités pensionnées et, le cas échéant, les feuillets 2 ou 3 de leur carnet de soins gratuits si ceux-ci sont uniquement utilisés pour des prescriptions, par exemple pharmaceutiques à remettre au pharmacien. • Plus simple ? Plus facile ? C’est à voir !
En effet, il est impératif, pour ce faire, que le professionnel de santé soit équipé de la version logicielle adaptée aux soins médicaux gratuits. Or, actuellement, seuls 4 000 d’entre eux (essentiellement des médecins généralistes et des spécialistes) en sont correctement équipés. Quant aux pharmaciens et aux laboratoires d’analyses médicales, ils ne disposent d’aucun logiciel agréé pour la télétransmission des SMG. De ce fait, dans la majorité des cas, la procédure « papier » restera en vigueur, avec utilisation du carnet de soins gratuits ou de feuilles de soins de l’Assurance maladie adaptées à la prescription ou à la délivrance de soins ou titre de l’article L.115 du Code des pensions militaires d’invalidité.
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LE RÉVEIL VOS DROITS
PENSION D’INVALIDITE
Valeur du point 13,87 e à partir du 1er juillet 2011 Pourcentage
Indices
Montant mensuel
INVALIDITE de 10 à 80 % 10 %
48
55,48
15 %
72
83,22
20 %
96
110,96
25 %
120
138,70
30 %
144
166,44
35 %
168
194,18
40 %
192
221,92
45 %
216
249,66
50 %
240
277,40
55 %
264
305,14
60 %
288
332,88
65 %
312
360,62
70 %
336
388,36
75 %
360
416,10
80 %
384
443,84
INVALIDITE de 85 à 100 % avec all GI 1,2,3 et 4 selon taux 85 % ss all GM av all GM
489
565,20
625
722,40
90 % ss all GM av all GM
522
603,35
745
861,10
95 % ss all GM av all GM
574
663,45
872
1 007,89
100 % ss all GM av all GM
628
725,86
1000
1 155,83
INDEMNITE DE SOINS AUX TUBERCULEUX
Invalidité 100 % 1° sans all GM avec all GM 2° sans all GM avec all GM
928
1 072,61
1139
1 316,49
947
1 094,57
1180
1 363,88
2 124,42
2 189
2 530,12
1 138,50
1262
1 458,66
5° sans all GM avec all GM
1004
1 160,46
1303
1 506,05
6° sans all GM avec all GM
1023
1 182,42
1344
1 553,44
7° sans all GM avec all GM
1042
1 204,38
1385
1 600,83
1061
1 226,34
1426
1 648,22
9° sans all GM avec all GM
1080
1 248,30
1467
1 695,61
10° sans all GM avec all GM
1099
1 270,26
8° sans all GM avec all GM
1508
1 743,00
Par degré en plus de 10 sans all GM avec all GM
19
21,96
41
47,39
LES PENSIONS D’ASCENDANTS Ascendants âgés de moins de 65 ans Taux plein
213
246,19
Demi-taux
106,5
123,10
Ascendants de plus de 65 ans
458
529,37
Demi taux
121,5
140,13
LE RÉVEIL - N°786 - septembre 2012
1 838
985
4° sans all GM avec all GM
de ménagement
317,85
sans all GM avec all GM 1° sans all G.M. avec all G.M.
280,87
275
100 % + art L.18 + all GI n°5 bis (a)
1 411,27
243
au taux réduit
(1) invalidité à 100 % avec article l 18 + all gi 5 bis (a) + all gi n°6
1221
Taux plein
794,06
Montant mensuel
1 116,54
1 058,74
687
Indices
966
3° sans all GM avec all GM
916
au taux plein
Catégories
100 % + art l16 et l18 + all gi n°5bis (a) et gi 6
de soins
de reclassement et de ménagement
28 -
INVALIDITE à 100 % avec degrés de surpension (art l.16) et avec all. GI N°5
Majoration pour chaque enfant décédé en sus du premier
1908
2 205,33
2289
2 645,70
1978
2 286,24
2369
2 738,17
3° sans all G.M. avec all G.M.
2048
2 367,15
2449
2 830,64
4° sans all G.M. avec all G.M.
2118
2 448,06
2529
2 923,10
2188
2 528,96
2609
3 015,57
6° sans all G.M. avec all G.M.
2258
2 609,87
2689
3 108,04
7° sans all G.M. avec all G.M.
2328
2 690,78
2769
3 200,50
8° sans all G.M. avec all G.M.
2398
2 771,69
2849
3 292,97
9° sans all G.M. avec all G.M.
2468
2 852,60
2929
3 385,44
10° sans all G.M. avec all G.M.
2538
2 933,51
3009
3 477,90
2° sans all G.M. avec all G.M.
5° sans all G.M. avec all G.M.
Par degré en plus de 10 sans all G.M. avec all G.M.
70
80,91
80
92,47
(1) A ces totaux s’ajoute éventuellement l’une des all. G.I. N° 8 (de 368 à 800 points selon le taux ou la nature de l’infirmité). L’all.G.M servie est soit l’all. prévue selon le taux, soit certaines all. spécifiques (ex: 982 points pour aveugles) si cette all. est plus avantageuse.
RETRAITE DU COMBATTANT 45
52,01
Annuelle Semestrielle
48
665,76 332,88
VOS DROITS LE RÉVEIL
Catégories
Indices
Montant mensuel
INVALIDITE à 100 % (1) Aveugles, bi-amputés, paraplégiques 100 % + L18 + all. GI n°5 bis (b) sans all G.M. avec all G.M.
1929
2 229,60
2280
2 542,20
100 % + art L18 + art L16 + all G.I. n°5 bis (b) + all G.I. n°6
PENSIONS DE CONJOINTS SURVIVANTS AU TAUX DE SOLDAT A tous ces indices s’ajoutent depuis le 1er janvier 2004 (art.121 de la loi de finances 2004) 15 points uniformes pour tous.
Indices
Montant mensuel
Conjoints survivants de victimes militaires (de guerre ou hors guerre) et de victimes civiles de guerre, quel que soit leur âge, dont le droit à pension découle de l’imputabilité ou dont le conjoint était pensionné à 85 % avec all. G.M.
500
577,92
Conjoints survivants de victimes militaires (guerre ou hors guerre) et de victimes civiles de guerre, quel que soit leur âge, dont le conjoint était pensionné à 85 % sans allocation G.M.
489
565,20
333
371,30
… au taux de 70 %
336
374,64
… au taux de 75 %
360
401,40
… au taux de 80 %
384
428,16
… au taux de 60 %
288
332,88
… au taux de 65 %
312
360,62
Veuves de déportés morts en déportation, et de prisonniers du Viet-Minh morts en captivité, sans condition d’âge et de ressources
667
770,94
Conjoints survivants âgés d’au moins 50 ans ou infirmes remplissant la condition de ressources
667
770,94
Catégories AU TAUX normal
1999
2 310,51
2380
2 750,88
2° sans all G.M. avec all G.M.
2069
2 391,42
2460
2 843,35
3° sans all G.M. avec all G.M.
2139
2 472,33
AU TAUX DE REVERSION
2540
2 935,82
4° sans all G.M. avec all G.M.
2209
2 553,24
Conjoints survivants de victimes militaires (guerre ou hors guerre) de moins de 40 ans bénéficiant du taux de reversion
2620
3 028,28
5° sans all G.M. avec all G.M.
2279
2 634,14
2700
3 120,75
6° sans all G.M. avec all G.M.
2349
2 715,05
2780
3 213,22
7° sans all G.M. avec all G.M.
2419
2 795,96
2860
3 305,68
8° sans all G.M. avec all G.M.
2489
2 876,87
2940
3 398,15
9° sans all G.M. avec all G.M.
2559
2 957,78
3020
3 490,62
10° sans all G.M. avec all G.M.
2629
3 038,69
3100
3 583,08
1° sans all G.M. avec all G.M.
Par degré en plus de 10 sans all G.M. avec all G.M.
70
80,03
80
91,47
Conjoints survivants de victimes militaires (guerre ou hors guerre) de plus de 40 ans,bénéficiant du taux de reversion, dont le conjoint était pensionné au taux de 70% … Conjoints survivants de victimes militaires (guerre ou hors guerre) quel que soit leur âge,bénéficiant du taux de reversion, dont le conjoint était pensionné…
avec supplément exceptionnel
MAJORATION POUR LES TITULAIRES DE L’ARTICLE L18 (tierce personne) Conjoints survivants pensionnés justifiant de 15 ans de mariage et de soins, dont le conjoint était bénéficiaire de l’article L18 (tierce personne) avec l’allocation n° 5 bis (b) et était donc : aveugle, ou amputé de deux membres, ou paraplégique
350
404,54
Conjoints survivants (autres que ceux ci-dessus) pensionnés justifiant de 15 ans de mariage et de soins, dont le conjoint était bénéficiaire de l’article L 18 (tierce personne) avec l’all. n° 5 bis (a)
260
300,52
(1) A ces totaux s’ajoute éventuellement l’une des all. G.I. N° 8 (de 368 à 800 points selon le taux ou la nature de l’infirmité). L’all.G.M servie est soit l’all. prévue selon le taux, soit certaines all. spécifiques (ex: 982 points pour aveugles) si cette all. est plus avantageuse.
LES IMPLAçABLES L’Allocation aux grands invalides n°9, dite allocation aux implaçables, n’est pas d’un montant fixe. En effet, elle représente pour le bénéficiaire la différence entre ses revenus (pension et autres) et le montant produit par la multiplication de la valeur du point et de l’indice 1500 s’il est âgé de 65 ans ou de l’indice 1200 s’il a plus de 65 ans. Ainsi par exemple, un pensionné à 90 % sans allocation G.M. bénéficie d’une pension d’inva-
lidité calculée sur l’indice 522. S’il n’a pas d’autres ressources que sa pension, et s’il est âgé de moins de 65 ans, le montant mensuel de son allocation n°9 sera calculée comme suit : • 522 x 13,87 / 12 = 603,35 e • Les ressources globales autorisées sont fixées sur la base de l’indice 1500 multipliées par la valeur du point de pension en vigueur : Indice 1500 = 20 805,00 par an, soit 1 733,75 par mois.
• En retranchant de cette somme le montant mensuel de cette pension : 1 733,75 - 603,35 on obtient la valeur mensuelle de l’allocation n°9 : 1 130,40 • montant mensuel des ressources autorisées Indice 1500 = 1733,75 Indice 1200 = 1387,00
LE RÉVEIL - N°786 - septembre 2012
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dossier LE RÉVEIL magazine
Fusillés de l’Essonne au Mont Valérien 1941-1944 A l’initiative de Martine Garcin et des Amis essonniens du musée de la Résistance nationale, avec le concours du Conseil général de l’Essonne, un superbe ouvrage de mémoire vient de paraître, auquel se sont associées l’ANACR 91, l’ARAC 91, l’association Mémoire d’Aincourt, l’Association nationale des familles de fusillés et massacrés de la Résistance française et Mémoire Vive des 45 000 et 31 000. Préfacé par Jérôme Guedj, député, président du Conseil général de l’Essonne, avec un avant-propos de Guy Krivopissko, conservateur du Musée de la Résistance nationale, il rappelle l’engagement et la mémoire de 32 Résistants de l’Essonne fusillés au Mont Valérien, d’Honoré d’Estienne d’Orves, de Verrières-le-Buisson, fusillé le 29 août 1941), à Antoine Meghazi, de Saint-Michel-sur-Orge, fusillé le 2 juin 1944, l’un des plus jeunes (il avait 22 ans et avait rejoint l’ARAC clandestine). Tous étaient des hommes, français, immigrés ou étrangers, issus de
toutes les couches de la société et appartenaient à des familles de pensées diverses : confessionnelles, philosophiques, politiques (en grand nombre – dont 6 conseillers municipaux – sont communistes ou sympathisants et cégétistes). Ils avaient 18 à 56 ans et, si leur moyenne d’âge est de 35 ans, un tiers d’entre eux ont moins de 25 ans. Si les ouvriers, les petits commerçants et les artisans, les employés du public et du privé étaient les plus nombreux, ils comptaient à leurs côtés un paysan, un militaire, un juriste et un artiste peintre. Inconnus ou célèbres (Missak Manouchian, Joseph Epstein), ce livre les ramène en pleine lumière, en pleine mémoire, non sans rappeler que l’Essonne paya un lourd tribut à la barbarie nazie : 72 fusillés, 148 déportés raciaux et 243 par répression. Parmi ces 32 fusillés au Mont Valérien, trois le furent en 1941, quinze en 1942, trois en 1943, onze en 1944. Parmi eux, neuf étaient membres de l’ARAC et leur mémoire est indis-
sociable de celle de Robert Beck (fusillé à Balard en 1941) et du Docteur Louis Babin, (tous deux d’Arpajon) fusillé à Choisel en 1941, et de tous les autres camarades fusillés au Mont Valérien (six en 1941, seize en 1942, neuf en 1943, cinq en 1944), à la cascade du Bois de Boulogne, et des milliers tombés au combat ou assassinés en déportation. Honneur à eux, fidélité à leurs engagements, aux valeurs humanistes et républicaines pour lesquelles ils sacrifièrent leur vie. Et continuité de leur combat, car n’oublions pas que « nos libertés d’aujourd’hui sont redevables à ceux qui sacrifièrent un long soir vide pour mieux remplir leur matin », ainsi que le déclara Charles de Gaulle dans son hommage à Jean Moulin.
Les fusillés de l’Essonne au Mont Valérien. 1941-1944 Ouvrage collectif par Christian Drouillat, Georges DuffauEspstein, Lucien Duverger-Chatellet, Jacques Garaud, Martine Garcin, Roger Hommet, Guy Krivopissko, Roberto Lamplé, Jean-Pierre Morvan et Jacques Varin. Prix 5 euros (plus port 3 euros) à commander à ARAC Essonne, 4 avenue Charles-de-Gaulle, 91600 Savigny-sur-Orge.
LE RÉVEIL - N°786 - septembre 2012
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