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PODCAST « EN VENTE LIBRE »
ENTREVUE AVEC GABRIELLE CATAFORD & GABRIELLE FISET, PRÉSIDENTE ET TRÉSORIÈRE DU COMITÉ CÉPPUM
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PAR CATHERINE MARTIN (III)
Pour ceux et celles qui ne le connaissent pas, c’est quoi le comité CÉPPUM?
Gab C : Le comité CÉPPUM, c’est le Comité des Étudiant.e.s engagé.e.s envers la Pratique de la Pharmacie de l’Université de Montréal. Dans le fond, la grande mission du CÉPPUM c’est de promouvoir le rôle des pharmacien.ne.s, autant dans la communauté qu’auprès des étudiant.e.s en pharmacie. On fait donc plein d’activités pour montrer l’impact des pharmacien.ne.s et sensibiliser la population, d’où les vidéos du « Coach du médicament » qu’on avait faites l’an passé (et qu’on compte aussi refaire cette année avec d’autres sujets!) Vous pouvez d’ailleurs consulter toutes les vidéos créées par le CÉPPUM en inscrivant « Coach du médicament » dans la barre de recherche Youtube.
D’où est venue l’idée de créer un podcast?
Gab C : En fait, j’ai eu l’idée l’année passée, alors que je venais de finir les vidéos du « Coach du médicament ». J’ai vraiment eu du plaisir à les faire, de A à Z, autant créer les vidéos qu’être actrice ou derrière les caméras. Cela a vraiment concrétisé ma passion ! Je me suis donc demandée, « comment je fais pour aller encore plus loin? »
J’écoutais un podcast un soir, quand j’ai eu un déclic. C’est tellement le fun de s’informer de cette façon, et ça n’existe pas un podcast accessible à tous.tes où les pharmacien.ne.s ont le micro. J’ai toujours trouvé qu’il n’y avait pas assez de pharmacien.ne.s dans la sphère publique; on a Olivier Bernard qui vulgarise beaucoup, Diane Lamarre qui est passée à TVA durant toute la pandémie… mais c’est encore peu. Donc je me suis dit : voilà une idée! De montrer que les pharmacien.ne.s, ce ne sont pas juste des personnes qui distribuent des pilules. On a un rôle clinique, et on est aussi capable de parler de santé sans parler de médicaments. Mon but avec ce podcast? C’est que mes frères l’écoutent et qu’ils se disent : « j’ai tellement appris de choses », alors qu’ils ne sont pas dans le domaine de la santé.
D’où vient le nom du podcast « En vente libre » ?
Gab C : Drôle d’anecdote par rapport à ça; Plus rien n’avançait. Le projet stagnait parce qu’il nous manquait le nom! À ce moment-là, je me suis dit : « C’est terminé. Vendredi c’est la date limite pour choisir, peu importe ce qu’on a comme idée. Au pire c’est mauvais, mais on s’en fout, faut que ça avance. » On pense, on pense. Pas trop d’idées, celles qu’on a sont poches. Après le cours du jeudi, Étienne, Gab, Lau et moi on marche vers le métro. Là je leur dis : « C’est demain le deadline. On doit s’arrêter. On dit n’importe quoi, tout ce qui nous passe par la tête. » On commence à lancer des idées, que ce soit en lien avec la pharmacie ou non. Étienne, lui, est sur Internet, où il tape « les mots les plus populaires en pharmacie ». Je lui demande : « Étienne, t’as pas d’idée, toi? ». Et lui qui me répond : « ben franchement, tu ne vas pas nommer ton podcast “en vente libre”. » C’est à ce momentlà qu’on s’est dit que c’était vraiment une bonne idée en fait! On a tous trippé sur ce nom, on y a vu l’occasion de faire des liens avec l’accessibilité qu’on voulait intégrer pour le podcast... C’était parfait.
Quelles ont été les étapes pour créer votre podcast?
Les débuts Gab F : Je me rappelle quand tu nous avais lancé l’idée cet été Gab, j’avais commencé à regarder sur Internet comment faire un podcast. C’est quand même nébuleux ce que tu trouves en ligne, ça parle de flux RSS et d’autres choses du genre. J’étais devant l’ordi, en train de me dire « Quessé ça?! ». Gab C : Exact, au début on regardait comment faire sur Internet. Mais il n’y a pas de manuel d’instructions pour ça… il n’y a pas de bonne façon de faire, ou quelqu’un qui va le faire de la
même manière. C’est beaucoup d’essais et erreurs. En gros, tu te lances dans un projet que tu n’as aucune idée comment bâtir.
J’avais envoyé un courriel à Nicolas Dugré, créateur du podcast le Pharmascope, pour avoir des pistes d’idées et pour savoir comment il avait créé son podcast. J’étais prête avec ma liste de questions à notre rencontre. Il m’a expliqué comment faire, que mon podcast devait être host par une plateforme. Ça m’a permis d’avoir une meilleure idée sur comment s’enligner. Un de ses premiers points, c’était de faire attention à l’aspect légal - ce à quoi j’avais même pas pensé! On a commencé à faire une liste de priorités.
1. Ça nous prend un avocat On a rencontré un avocat de l’Université de Montréal pour nous aider à rendre tout ça légal. On n’est pas des professionnelles de la santé (encore), on a pas de licence, pas d’assurance. Les pharmacien.ne.s qui parlent dans les médias paient pour une assurance spéciale pour véhiculer l’information au grand public, et ce, pour éviter les recours - chose que je ne savais pas avant de faire le podcast! L’avocat nous a aussi bien éclairées par rapport au titre. Il ne fallait pas qu’il y ait autre chose qui ait le même nom, nulle part ailleurs. Puis, on a repensé notre podcast ; notre invité.e sera l’expert.e, nous on est là seulement pour guider les discussions, ce qui rend le tout légal.
2. Il nous faut de l’équipement L’équipement, la salle… ça coûte vraiment cher des micros! Tu ne peux pas juste faire ça avec tes airpods, ça prend des micros de bonne qualité. Je suis quelqu’un de très perfectionniste, je ne voulais pas que ça sonne comme dans une canne! C’était un grand défi. Comment on a trouvé la salle? J’écoutais le Sans Filtre Podcast. Au début, dans les commandites, ça dit quelque chose comme : « vous avez une idée de podcast en tête, mais vous n’avez pas de façon de le tourner? Le studio SF loue son studio pour faire des podcasts…» J’étais comme VOILÀ! Voilà comment je vais faire mon podcast. J’ai tout arrêté, je cherchais les prix. Je texte à Gab : « le studio SF, c’est là qu’on va faire notre podcast. C’est pas cher, c’est professionnel, pas besoin d’acheter de micro, le montage est fourni - on fait ça. » J’étais tellement contente, ça en valait la peine! On envoie un courriel au studio SF, puis on fait une réunion Zoom avec PH Cantin qui dirige le Sans Filtre Podcast. On lui parle de notre idée (et encore une fois, on arrive avec notre liste de questions). Il nous a beaucoup aidées en nous faisant penser à plein de détails, comme la musique et le logo.
3. La musique Première chose à laquelle je pense quand il me parle de musique, c’est Lau (Laurie-Anne Monton, étudiante en 3e année). Lau chante, et elle connait plusieurs personnes qui font de la musique. PH nous parle de banques de chansons libres de droits que tu peux acheter pour 15$, mais tant
« Au début on regardait comment faire sur Internet. Mais il n’y a pas de manuel d’instructions pour ça… En gros, tu te lances dans un projet que tu n’as aucune idée comment bâtir. »
qu’à payer 15$ pour quelqu’un que je ne connais pas… J’ai donc demandé à Lau si elle serait intéressée à faire la musique du podcast. Elle a dit oui! Elle a des amis qui venaient de commencer une compagnie de maison de disques qui ont aussi embarqué dans l’idée. La musique part de là.
4. Contacter les invités Trouver des invité.e.s, c’est un essai à chaque fois. Tu tombes dans la boîte de courriels de quelqu’un, il ou elle ne va peutêtre pas te répondre. Ma mentalité, c’est qu’au pire, je me fais dire non. Ça ne va pas me faire perdre confiance en mon idée pour autant. Donc j’ai essayé. Une chance! Tous ceux et celles qu’on a contacté.e.s jusqu’à maintenant ont accepté!
5. Au final, c’est un melting pot Il y a tellement d’étapes. C’est difficile de te donner des étapes 1, 2, 3 parce qu’en vrai, tout se fait en même temps. Tu ne peux pas dissocier une étape d’une autre. Depuis qu’on a commencé à travailler là-dessus cet été, le projet est omniprésent dans ma tête. Je suis dans un cours, le prof dit quelque chose qui m’accroche, ça me donne des idées. J’embarque dans l’auto, j’entends quelque chose à la radio, même chose. C’est toujours présent. Ce n’est pas devenu anxiogène, je veux juste que ce soit de très bonne qualité. J’ai donc pensé à tout en même temps : le logo, la musique, le nom, les invité.e.s. Tu essaies tant bien que mal de créer par toimême, et tu rencontres des gens qui t’aident, qui t’enlignent un peu plus.
Comment trouvez-vous vos invité.e.s?
Gab F : On les a choisis par sujet au début. Je me rappelle qu’on était chez toi, Gab, ta mère était là. On lançait des idées de sujet qui nous intéressaient, ta mère en donnait aussi. Après, on associait. Par exemple, on a considéré que Bertrand Bolduc, l’invité de notre premier épisode, était le meilleur pour parler des nouveaux rôles du pharmacien. On a fait ça pour tous les sujets. Cela a un peu changé en cours de route, mais au moins on avait une base.
Êtes-vous satisfaites du premier épisode avec Bertrand Bolduc, président de l’Ordre des Pharmaciens du Québec, sorti le mercredi 24 novembre passé?
Gab F : Honnêtement, j’ai vraiment été surprise! Ça dépasse mes attentes en termes de qualité et de professionnalisme. Je pense qu’au final on parle bien, et l’invité était super intéressant. On dirait pas que c’est notre premier podcast, mais ça l’est! Gab C : Je disais avant que ça sorte : « si j’ai 10 auditeurs, et que ces 10 là aiment mon podcast, je serai heureuse ». Cela a clairement dépassé mes attentes. En moins d’une semaine on est déjà rendu à environ 600 personnes qui ont écouté le podcast, toutes plateformes mises ensemble.
Quelle est votre vision pour ce projet? Pensezvous continuer après cette année?
Gab C : On compte diffuser un épisode chaque mercredi aux deux semaines. On en a déjà quatre d’enregistrés, et quatre
autres le seront en janvier. Il reste juste à trouver d’autres invité.e.s par la suite. Mais inquiète-toi pas, ce ne sont pas les idées qui me manquent! Gab F : On a parti le projet dans le comité. C’est sûr qu’il faut respecter le budget et que ça concorde avec tous les autres projets qu’on veut faire, mais en ce moment ça va bien de ce côté. Comme on a dit tantôt,les prix sont très abordables au studio, donc on n’aura pas de problème à filmer les épisodes qu’on avait prévus pour l’année. C’est sûr qu’on en fait jusqu’à la fin de notre mandat du CÉPPUM. Après, je pense que ça nous tente de continuer, mais il reste à voir avec le temps si nos chemins se séparent, et si on réussit à trouver des moments communs pour tourner le tout. On verra!
Gab C : Je pense que c’est un bel objectif de continuer après, Gab et moi on a pas mal la même vision là-dessus. À voir! Je veux y aller une étape à la fois, je ne peux pas atteindre le sommet si j’ai pas franchi chaque marche. On va commencer par faire l’année, puis on verra!
Qu’est-ce que le podcast vous a apporté?
Gab F : Premièrement, j’en retiens ce que Gab a dit plus tôt ; quand t’as une idée, n’aie pas peur de la faire. Je pense que c’est quelque chose qui est à retenir pour tout le monde. Deuxièmement, durant le tournage du podcast, on jase, on pose des questions à l’invité, c’est beaucoup de connaissances qui s’ajoutent. On rencontre aussi plusieurs pharmacien.ne.s, ça nous donne des exemples à suivre!
Gab C : Pour ma part, je pense que le podcast m’a beaucoup apporté. Oui, c’est vrai qu’il y a les connaissances, mais ça m’a aussi permis de voir que je suis capable de faire quelque chose de gros, et que ça marche. Ça m’a prouvé que quand t’as une idée, que tu l’aimes et que ça te tient à cœur, vas-y à fond.
J’ai toujours adoré parler de pharmacie et vulgariser ; j’aime vraiment la communication. Le podcast m’a encore confirmé que je me vois là-dedans plus tard. Ça m’intéresse de parler des nouveaux rôles des pharmacien.ne.s et de vulgariser la santé afin de rendre cela accessible à tous.tes.
Question la plus importante : où avez-vous trouvé le temps de le faire?
Gab C: Mettons que si tu m’avais montré tout ce que j’avais à faire jusqu’à aujourd’hui avant de commencer, je me serais dit : « je n’aurai jamais le temps de faire ça! » J’aurais eu peur. J’ai peutêtre été un peu « naïve » pour ce projet par rapport à combien de temps que ça allait me prendre, mais je me suis quand même lancée!
Gab F : Je pense qu’on n’a pas vraiment trouvé le temps, on a pris le temps. De mon côté, ça s’est bien passé. Gab m’appelle, j’arrête ce que je fais. J’ai aussi un horaire moins chargé qu’elle - je te le jure, t’aurais regardé son horaire au début, t’aurais pas pu rentrer le podcast là! Physiquement, dans l’application Calendar, t’aurais pas pu fit les petits carrés.
Avez-vous quelque chose que vous aimeriez dire à tous ceux et celles qui vont vous lire?
Gab C : Merci à tout le monde qui a écouté, mis un j’aime, partagé, et qui a parlé du podcast à quelqu’un! C’est grâce à vous que le projet fonctionne en ce moment et qu’on va pouvoir avoir un impact.
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