3 minute read

CAPSULE QEP

Next Article
MOT CROISÉ

MOT CROISÉ

AVEC EDMOND SEMANA (Q e P I)

Quel est ton parcours?

Advertisement

Je suis un étudiant de 1re année au QeP. Je viens du Rwanda, un pays de l’Afrique de l’Est. Je suis pharmacien depuis Mars 2008. J’ai travaillé moins d’une année en pharmacie communautaire. J’ai ensuite travaillé six ans pour le Rwanda FDA qui s’occupe entre autres de faire des inspections, l’étude des dossiers et des activités de collaboration avec les agences d’autres pays. Par la suite, j’ai fait une maîtrise en recherche sur la pharmacologie (PK/PD) en République Populaire de Chine durant trois ans. Au Canada, j’ai travaillé pendant deux ans dans l’industrie pharmaceutique et une année dans le CIUSSS de l’Ouestde-l’île-de-Montréal.

Dans quel pays as-tu pratiqué comme pharmacien?

J’ai été pharmacien au Rwanda, mais j’ai aussi participé à des activités collaboratives avec d’autres pays comme l’Ouganda, le Kenya, la Tanzanie, le Burundi et l’OMS.

En quelques mots, comment fonctionne la pharmacie au Rwanda ?

Nous n’avons pas d’espace commercial. Tous les médicaments ainsi que les MVL font partie d’un espace sous le contrôle d’un.e pharmacien.ne. Ce ne sont que les pharmacien.ne.s et les infirmiers. ères qui ont le droit de distribuer un médicament. Les licences sont à renouveler chaque année et doivent toujours être valides pour que l’on puisse pratiquer. Le/la pharmacien.ne offre des consultations pour les conditions mineures, et peut même prescrire des antibiotiques. La pharmacie ouvre si et seulement si le/la pharmacien.ne est présent.e. Les sanctions sont très sévères (suspension de pratique, mais pas des sanctions financières) si on ne respecte pas les règles.

Qu’aimes-tu de la pratique au Rwanda?

Nous utilisons des nouvelles technologies en pharmacie et dans les cliniques comme la téléconsultation par appel vidéo. Les médecins peuvent prescrire les tests de labo et les médicaments durant ces appels. Il y a aussi la présence régulière d’un.e infirmier.ère sur place, ce qui est bien. Ça aide beaucoup les patient.e.s qui viennent en pharmacie. Si vous êtes curieux.euses d’en apprendre plus sur l’utilisation des technologies, voir : https://babyl. rw/services.

Qu’est-ce que tu aimais moins?

Nous servions beaucoup d’antibiotiques sans prescription d’un.e médecin.

Quelles sont les différences avec la pratique au Québec?

La pharmacie au Québec a une grande composante clinique et de suivi des patient.e.s. C’est le service de santé le plus proche et le plus disponible selon l’organisation du système et des services de santé au Québec.

Qu’est-ce que tu aimes de la pharmacie au Québec? Qu’as-tu le plus hâte de pouvoir faire comme pharmacien?

J’aime cette composante clinique et ce contact régulier avec les patient.e.s. Au Québec, les pharmacien.ne.s jouent un rôle très important et irremplaçable dans le système de santé. Ils et elles permettent aussi la liaison entre les patient.e.s, les autres professionnel.le.s de la santé et la communauté. Avec la loi 4, les pharmacien.ne.s sont plus disponibles, accessibles et proches de la communauté, sans rendez-vous. Je pense que dans 10 ans, il y aura des pharmacien.ne.s qui feront uniquement des consultation MVL et autres services de la loi 4!

Quels éléments de ta pratique dans ton pays d’origine aimerais-tu amener au Québec?

J’aimerais voir plus d’utilisation des technologies pour faciliter la communication entre les patient.e.s, les pharmacien.ne.s, les médecins et les autres professionnel.le.s de la santé. C’est très difficile selon moi d’implanter ces nouvelles technologies. Puisque le/la pharmacien.ne est au centre de professions médicales au Québec, l’utilisation de technologies en pharmacie va nécessiter le changement des lois pour plusieurs autres professions. Je pense aussi que la présence régulière d’un.e IPS en pharmacie pourrait être utile pour donner des services de qualité et rapides!

Pourquoi as-tu décidé de venir t’installer au Québec?

Après mes études, je souhaitais travailler comme pharmacien communautaire, mais la recherche et l’industrie pharmaceutique m’ont rapidement attiré. Le Québec avait tout pour ma passion comme pharmacien.

Un mot de la fin pour les étudiant.e.s :

J’encourage mes collègues à bien se préparer et à étudier fort pour occuper le rôle de pharmacien. ne dans le système de santé québécois. C’est un privilège et un devoir pour la communauté, surtout avec les lois qui changent et la pandémie. La dernière année et demie nous a montré que les pharmacien.ne.s peuvent aider et offrir beaucoup de services de santé à la population.

This article is from: