Les meilleures reprises de fi lms Dossier 3 de 4

NICOLAS LACROIX

LES 20 MEILLEURES

REPRISES DE FILMS

DOSSIER 3 DE 4

Voici le troisième texte d’une série sur les films que nous considérons comme les meilleures reprises de tous les temps. L’idée est de lancer la discussion, de vous donner l’envie de revoir les films ou même… de vous apprendre que tel ou tel film est une reprise! Dans ce numéro, deux westerns font partie de nos choix!

| LES MEILLEURES REPRISES DE FILMS

3:10 POUR YUMA

2007

3:10 pour Yuma

Film réalisé par James Mangold. Distribution : Christian Bale, Russell Crowe, Ben Foster.

3:10 pour Yuma

Film réalisé par Delmer Daves. Distribution : Glenn Ford, Van Heflin, Richard Jaeckel.

1957

UN TRAIN QU’ON N’A PAS MANQUÉ

Les œuvres d’Elmore Leonard ont donné quelques bijoux au cinéma et à la télé, notamment la série Justified, les films C’est le petit qu’il nous faut, Jackie Brown et Loin des regards. Sans compter deux excellents westerns tirés d’une de ses nouvelles.

Dans la version de 1957 de cette histoire, Glenn Ford, un habitué des rôles de héros, incarne Ben Wade, un bandit charismatique qui développera un grand respect pour le fermier Dan Evans. C’est Russell Crowe, dangereusement charmant, qui prend la relève dans la reprise.

Si le charisme est nécessaire pour incarner Ben Wade, le cœur des deux films est le personnage de Dan Evans, celui qui doit amener Wade au train de 3 h 10. Evans est un des personnages les plus émouvants vus dans un western, un pauvre type malchanceux qui cherche juste à faire la bonne chose, malgré les conséquences. Je donnerais cependant un petit avantage à la version de 2007, dont la trajectoire est plus tragique, les enjeux plus graves.

Deux superbes westerns qui plairont même à ceux qui n’aiment pas ce genre.

L’AUBE DES MORTS / LE CRÉPUSCULE DES MORTS-VIVANTS

2004

L’Aube des morts

Film réalisé par Zack Snyder. Distribution : Sarah Polley, Ving Rhames, Jake Weber. 1978

Le Crépuscule des morts-vivants

Film réalisé par George A. Romero. Distribution : David Emge, Ken Foree, Gaylen Ross.

L’AUDACE RÉCOMPENSÉE

Tant qu’à avoir des couilles, aussi bien en avoir comme Zack Snyder. Comme toute première réalisation, décider de s’attaquer au classique des classiques du cinéma de morts-vivants, non seulement une œuvrephare de l’horreur, mais un parfait pastiche de la société de consommation qui prenait son essor à la fin des années 70.

Le chenapan a poussé le culot jusqu’à… réussir. Si sa version n’a aucunement l’impact socioculturel de l’original de Romero, Snyder ne se déshonore pas et modernise bien le mythe du zombie. Son film est beaucoup plus sauvage, féroce, dangereux. Chapeau!

3:10 POUR YUMA (1957)

LE CRÉPUSCULE DES MORTS-VIVANTS (1978)

| LES MEILLEURES REPRISES DE FILMS

POUR UNE POIGNÉE DE DOLLARS / LE GARDE DU CORPS

1964

Pour une poignée de dollars

Film réalisé par Sergio Leone. Distribution : Clint Eastwood, Marianne Koch, Gian Maria Volontè. 1961

Le Garde du corps

Film réalisé par Akira Kurosawa. Distribution : Toshirô Mifune, Tatsuya Nakadai, Yoko Tsukasa.

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On se retrouve ici dans un scénario presque identique à un de nos choix précédents dans la liste, Les Sept Mercenaires, un western adapté d’une œuvre japonaise d’Akira Kurosawa. Sauf qu’ici, sacrilège! Le western, genre cinématographique américain par excellence, est poussé à son paroxysme par un Italien, Sergio Leone. Leone utilise les clichés du western jusqu’à la limite de la parodie et invente ainsi son propre genre cinématographique : le western spaghetti.

La trame narrative, elle, est carrément calquée sur Kurosawa : un samuraï errant (L’Homme sans nom d’Eastwood) qui se retrouve dans un village assiégé par deux clans rivaux. En s’alliant à l’un puis à l’autre clan, il provoque un affrontement déterminant entre les deux.

Kurosawa est possiblement le cinéaste qui a eu le plus d’influence sur le cinéma américain. Même les frères Coen ont utilisé Le Garde du corps comme inspiration pour Un cadavre sous le chapeau.

Intéressant aussi de savoir que Kurosawa s’est partiellement inspiré d’un film américain basé sur un roman de Dashiell Hammett, La Clef de verre, pour Le Garde du corps. Une reprise dans une reprise dans une reprise, quoi.

LE GARDE DU CORPS (1961)

POUR UNE POIGNÉE DE DOLLARS (1964)

(1983) LE BALAFRÉ

LE BALAFRÉ / SCARFACE

1983

Le Balafré

Film réalisé par Brian De Palma. Distribution : Al Pacino, Michelle Pfeiffer, Steven Bauer.

Scarface

Film réalisé par Howard Hawks. Distribution : Paul Muni, Ann Dvorak, George Raft.

1932

D’AL CAPONE À JOE MONTANA

En 1930, vers la fin de la prohibition, un roman inspiré de la vie du gangster Al Capone est publié. Le surnom de Capone était Scarface et le livre devient un film portant le même titre, réalisé par le grand Howard Hawks et produit par le richissime

Howard Hughes.

La reprise de 1983 est menée par Brian De Palma, qui vient tout juste de réaliser Blow out. Le scénario est cependant écrit par Oliver Stone, alors aux prises avec une dépendance à l’héroïne. Stone actualise l’intrigue du film en la glissant dans le contexte historique des réfugiés Cubains fuyant le régime de Castro. Il nomme aussi son protagoniste Tony Montana, car il est un grand fan de Joe Montana.

Outre la trame narrative racontant l’ascension criminelle d’un balafré, les rapprochements s’arrêtent là. Avec sa violence, la version moderne est encore plus excessive que celle de son précurseur, ce qui était probablement inévitable à cause de Stone et de Palma. Et les petits amis de Pacino.

SCARFACE (1932)

« Un guide fi lmique qui saisit avec humour l’insoutenable lourdeur de la vie familiale au XXIe siècle. » (P. Blais)

V.O.F. LE GUIDE DE LA FAMILLE PARFAITE

Un film de Ricardo Trogi | Du même réalisateur : Le Mirage

QUÉBEC | 2020

Comédie dramatique réalisée par Ricardo Trogi. Scén. : Louis Morissette, François Avard, Jean-François Léger. Mus. orig. : Frédéric Bégin. Int. : Louis Morissette, Catherine Chabot, Émilie Bierre.

SYNOPSIS : Martin est le père de deux enfants : Mathis, le plus jeune qu’il a eu avec Marie-Soleil, et Rose, née d’une première union, une adolescente en pleine crise identitaire. Dans le quotidien de cette cellule familiale reconstituée, tout doit être parfait, du moins en apparence. En découle une pression énorme, car Martin aimerait beaucoup que Rose réponde à ses propres aspirations. Et c’est dans cet environnement que le Presto s’apprête à sauter…

NOTES : En 2020, la tendance, c’est souvent d’imposer à nos enfants nos propres ambitions. Notre progéniture doit avoir les meilleurs résultats dans ses études, dans la pratique d’arts ou de sports. Voilà le topo de base sur lequel le réalisateur Ricardo Trogi et Louis Morissette, acteur et coscénariste, se penchent avec un humour grinçant et où plusieurs se reconnaîtront facilement. (P.B.)

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