Magazine Le Clap #194

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JANVIER JANVIER ETET FÉVRIER FÉVRIER 2016 2015

N° 194

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LE CINÉMA VU PAR

SERGE PALLASCIO

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nouveautés à l’affiche

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CINÉ-PSY

DHEEPAN

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ARTS DE LA SCÈNE

CHOIX DE SORTIES

CINÉ-BIÈRES

NOUVELLE CHRONIQUE

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VALEUR SÛRE

THE LADY IN THE VAN

LES 8 ENRAGÉS � LE REVENANT DHEEPAN � ENDORPHINE



À VOS MARQUES, VOTEZ!

Pour les cinéphiles que nous sommes, la saison qui s’amorce est la plus excitante de l’année : la période des récompenses décernées aux meilleures productions américaines et internationales. Nous vous offrons la chance de vous faire votre propre idée puisque la plupart des œuvres en lice, que ce soit pour les Golden Globes ou pour les Oscars, sont à l’affiche dans nos salles. BROOKLYN de John Crowley, qui devrait certainement remporter prochainement plusieurs récompenses, vous séduira par son charme et son romantisme. Cette belle reconstitution d’époque nous plonge dans le New York des années 50 où une jeune immigrante découvre la vie bourgeoise à l’américaine qui contraste grandement avec le milieu modeste de son Irlande natale. D’une grande beauté classique. Notre valeur sûre, THE LADY IN THE VAN de Nicholas Hytner, met en scène la remarquable Maggie Smith, nominée aux Golden Globes, qui incarne une vieille dame qui a élu domicile dans sa camionnette et squatte le terrain d’un écrivain pendant quatorze ans. C’est sans hésiter que nous vous recommandons cette réalisation au charme tout britannique. QUENTIN VOUS SOUHAITE LA BONNE ANNÉE! Dès le 31 décembre, à 19 h, LES 8 ENRAGÉS de Quentin Tarantino arrive enfin sur nos écrans comme un cadeau du Nouvel An. Les nombreux fans de ce réalisateur au style pour le moins percutant qui nous a donné le chef-d’œuvre Django Unchained remet ça cette année avec un western « hivernal ». Samuel L. Jackson, Channing Tatum et Kurt Russell se donnent la réplique de façon musclée. Trahison et vengeance sont au menu. Nous vous présentons également LE REVENANT d’Alejandro González Iñárritu, ce réalisateur de génie qui nous a offert le très oscarisé Birdman, mais aussi Biutiful, Babel, 21 grammes et Amores Perros. De quoi susciter une immense hâte de voir sa dernière réalisation qui met en vedette Leonardo DiCaprio, en nomination comme meilleur acteur aux Golden Globes. Cette adaptation ambitieuse du roman de Michael Punke relate l’histoire d’une difficile expédition en terre hostile au XIXe siècle. Frissons garantis. DHEEPAN de Jacques Audiard, qui a reçu l’hommage suprême au dernier Festival de Cannes, la fameuse Palme d’or, fait l’objet du Ciné-psy de Marcel Gaumond. Un film empreint d’une grande humanité à voir absolument.

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MAGAZINE LE CLAP N° 194 · JANVIER ET FÉVRIER · 2016

MOT DE LA RÉDACTION MUSTANG de Deniz Gamze Ergüven, représentant la France aux Oscars 2016, met en lumière la privation des libertés à laquelle sont soumises des jeunes filles en Turquie. Avec son nouveau documentaire, WHERE TO INVADE NEXT, l’iconoclaste Michael Moore poursuit sa réflexion sur la démocratie en nous présentant des idées inspirantes mises en place par des gouvernements soucieux du peuple qui les ont élus. JEUNES CINÉPHILES Vous connaissez notre souci de bien servir les jeunes cinéphiles, notamment en accueillant le FESTIVAL DU CINÉMA EN FAMILLE DE QUÉBEC, présenté cette année dès le 26 février. En prélude à cet événement, nous avons le plaisir de vous proposer quatre petits chefs-d’œuvre d’animation qui devraient charmer petits et grands : PHANTOM BOY, AVRIL ET LE MONDE TRUQUÉ et LE PETIT PRINCE, d’après l’œuvre d’Antoine de Saint-Exupéry. Et du Brésil, LE GARÇON ET LE MONDE. SORTIES QUÉBÉCOISES L’année 2016 commence de belle façon avec plusieurs sorties attendues, parmi lesquelles ENDORPHINE d’André Turpin, LÀ OÙ ATILLA PASSE… d’Onu Karaman et CHASSE-GALERIE : LA LÉGENDE de Jean-Philippe Duval. LE CINÉMA VU PAR… SERGE PALLASCIO Après avoir créé et animé brillamment cette chronique pendant plus de dix ans, Serge Pallascio tire sa révérence en se prêtant au jeu à sa façon, toujours pertinente. Merci Serge pour toutes ces années riches en rencontres lumineuses! ROYAL HOUSE OPERA DE LONDRES Connaissant maintenant votre passion pour l’opéra, nous avons conclu une entente avec cette célèbre institution de Londres. Nous sommes ainsi en mesure de vous présenter les opéras et les œuvres théâtrales de Shakespeare captés dans ce prestigieux théâtre britannique. OPÉRA NATIONAL DE PARIS Et nous poursuivons, pour votre plus grand plaisir, la diffusion de la saison 2015-2016. Des opéras et des ballets de grande qualité! Bonne année de cinéma dans nos salles! (M.A.)

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VALEUR SÛRE

SOMMAIRE MAGAZINE N° 194

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THE LADY IN THE VAN

VERSION FRANÇAISE ET VERSION ORIGINALE ANGLAISE

Entre émotion et humour, THE LADY IN THE VAN relate la relation improbable et pourtant véridique entre le romancier Alan Bennet et une pauvre vieille femme excentrique. C’est surtout un bijou de comédie britannique porté par un message de tolérance et de solidarité d’une grande nécessité par les temps qui courent. (Le Clap)

DANS CE NUMÉRO 5 10 16 18 30 32

En couverture Brooklyn

Films pour la famille Info-ciné Documentaires Index Opéra au cinéma

8 14 20 22 24 25

CINÉ-PSY

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LIVRES

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EN COUVERTURE

PRÉSENTÉ EN

BANDE-ANNONCE

V.O.A. ET V.F.

BROOKLYN

Un film de John Crowley Du même réalisateur : Is Anybody There?

CANADA · IRLANDE · ROYAUME-UNI GÉNÉRIQUE : Canada · Irlande · Royaume-Uni. 2015. 112 min (V.O.A. et V.F. de Brooklyn). Drame réalisé par John Crowley. Scén. : Nick Hornby, d’après l’œuvre de Colm Tóibín. Mus. orig. : Michael Brook. Int. : Saoirse Ronan, Emory Cohen, Domhnall Gleeson. SYNOPSIS : En 1952, à l’image de bien des Irlandais fuyant la pauvreté et rêvant d’un ailleurs plus profitable, la jeune Eilis Lacey fait ses adieux à son village natal pour s’embarquer sur un navire à destination de l’Amérique. Arrivée à New York, c’est dans un grand magasin de Brooklyn qu’Eilis trouvera un emploi où elle se familiarisera avec le mode de vie américain. Elle découvrira aussi les soirées de danse dans les salles communautaires et la bourgeoisie hautaine, fort éloignée du modeste milieu prolétaire dont elle est issue. S’amourachant petit à petit d’un jeune Italien qu’elle finira par épouser discrètement, elle sera ensuite appelée à retourner dans son pays d’origine pour les funérailles de sa sœur. Ce voyage la mettra face à deux possibles destinées : refaire sa vie en Irlande ou poursuivre ses ambitions dans son pays d’adoption.

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« À la fois drame historique et romantique, BROOKLYN raconte la belle détermination d’une jeune immigrante au milieu du siècle dernier. » (Le Clap)

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NOTES : Tourné en partie à Montréal, BROOKLYN profite d’une belle reconstitution d’époque et surtout du talent indéniable de son interprète principale, l’attachante Saoirse Ronan, remarquée par le passé pour son rôle dans Expiation, pour lequel elle a été nommée aux Oscars en 2008, et qu’on a aussi vue dans Lovely Bones de Peter Jackson et dans The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson. Ici, la New-Yorkaise de 21 ans d’origine irlandaise, dont le nom circule depuis plusieurs années comme étant l’un des plus prometteurs chez les jeunes actrices montantes, se fait offrir un rôle à la mesure de son talent, dégageant avec une candeur naturelle la détermination dont fait preuve Eilis tout au long du récit. Autour d’elle, on reconnaîtra quelques comédiens québécois dont Jessica Paré, la Megan Draper de la série Mad Men, et on constatera le travail soigné du côté de la direction artistique, qui a su recréer l’ambiance des années 50 grâce aux décors, aux costumes et aux voitures d’époque. L’esprit traditionnel de l’Irlande catholique est aussi au rendez-vous, imprégnant ce long métrage qui aborde avec une belle finesse l’exode de milliers d’hommes et de femmes au milieu du siècle dernier ainsi que le mal du pays qui s’ensuit. De facture classique et sans être une production de grande envergure, BROOKLYN parvient à émouvoir et, aussi, à nous faire sourire. Preuve que le soleil se lève des deux côtés de l’Atlantique. (P.B.)

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« François Papineau incarne avec un malin plaisir un personnage manipulateur et bien sûr méphistophélique. » (Le Clap)

CHASSE-GALERIE : LA LÉGENDE

Un film de Jean-Philippe Duval Du même réalisateur : Dédé, à travers les brumes QUÉBEC

GÉNÉRIQUE : Québec. 2015. (V.O.F.). Conte historique réalisé par Jean-Philippe Duval. Scén. : Mario Bolduc, Guillaume Vigneault. Int. : Caroline Dhavernas, Francis Ducharme, François Papineau. SYNOPSIS : À la fin du XIXe siècle, à Lavaltrie, Joe Lebel vit une belle idylle avec son amoureuse, Liza. Mais lorsque Jack Murphy débarque dans la région, Liza apprend qu’une lourde dette paternelle pèse sur elle. De plus, l’arrivée de Murphy coïncide avec un incendie étrange qui force Joe à retourner bosser en forêt alors qu’un hiver rude se pointe. Joe doit alors trouver un moyen lui permettant de revoir au plus tôt sa bien-aimée et d’en finir avec la malédiction qui menace le village. NOTES : Bien qu’apparenté aux adaptations filmiques des contes de Fred Pellerin, CHASSE-GALERIE, réalisé par Jean-Philippe Duval, navigue dans des eaux plus troubles que Babine et Ésimésac. En s’attaquant à la légende la plus terrifiante du terroir québécois, le cinéaste démontre un certain culot, sachant que les récits historiques demandent beaucoup de minutie dans leur mise en scène. (P.B.)

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« Une proposition radicale, cérébrale, glacée et fascinante, d’une grande beauté formelle… » (O. Tremblay, Le Devoir)

ENDORPHINE

Un film de André Turpin Du même réalisateur : Un crabe dans la tête QUÉBEC

GÉNÉRIQUE : Québec. 2015. 84 min (V.O.F.). Drame psychologique écrit et réalisé par André Turpin. Int. : Sophie Nélisse, Mylène Mackay, Lise Roy, Monia Chokri. SYNOPSIS : Jeune adolescente, Simone doit réapprendre à ressentir des émotions à la suite du meurtre de sa mère. Simone, dans la vingtaine, transformée par sa culpabilité obsessive, doit confronter le meurtrier. Enfin, Simone, physicienne de 60 ans, donne une conférence sur la nature du temps… Trois histoires comme trois rêves, articulées autour des thèmes de la culpabilité et de la peur, qui s’entrelacent dans un puzzle spatio-temporel vertigineux. NOTES : Après des collaborations très remarquées avec Xavier Dolan (Mommy) et Denis Villeneuve (Incendies), le directeur photo André Turpin revient à la réalisation. Il signe ici son œuvre la plus ambitieuse à ce jour. Projet hors norme sur le temps, la matière des rêves et la logique de l’inconscience, ENDORPHINE fait vivre au spectateur un voyage tortueux. Une proposition cinématographique des plus stimulantes, riche en lectures et en interprétations… (S.G.)

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PAR MARCEL GAUMOND

CINÉ-PSY

COMMENTAIRE SUR LE FILM

DHEEPAN

DE JACQUES AUDIARD

DANS LA PEAU DES RÉFUGIÉS

Dans un scénario imaginaire, je présume qu’au lieu d’être accueillis en France, c’est au Canada que Dheepan, Yalini et Illayaal ont été admis comme réfugiés. Je les vois à l’aéroport de Québec, lors de leur descente d’un avion spécialement affrété pour ces « familles et orphelins » de pays en guerre que le maire Labeaume de Québec a cru sage de privilégier comme sujets bienvenus. Les familles – avait-il dit, interrogé sur ce dossier de l’immigration, le 21 septembre dernier – « étaient plus enclines à rester ». Et avec des familles, « il y avait moins de chances que des individus mal intentionnés puissent s’infiltrer. »

DHEEPAN HUMAN

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VS

RIEN DE CE QUI EST HUMAIN NE M’EST ÉTRANGER

Terence, poète et dramaturge d’origine berbère, mort en 159 av. J.-C.

ON DEVRAIT METTRE NOTRE HUMANITÉ AU-DESSUS DE NOS CRAINTES ET DE NOS PEURS INVITATION

Yann Arthus-Bertrand, réalisateur du film Human

Vous êtes cordialement invités à une rencontre du Ciné-psy sur le film DHEEPAN avec Stéphanie Arsenault, professeure à l’École de service social de l’Université Laval. Le mardi 23 février 2016, de 18 h à 19 h (buffet) et de 19 h à 21 h 30 au Studio P, situé au 280, rue Saint-Joseph E., Québec. (http://www.librairiepantoute.com/lestudiop). Réservations : de préférence par courriel (cinepsy1@gmail.com) ou par téléphone 418 683-0711. Coût d’entrée : 20 $ (incluant l’admission et le buffet). La rencontre sera encadrée par Marcel Gaumond, psychanalyste. WWW.CINE-PSY.COM

N.B. : La rencontre du Ciné-psy qui devait avoir lieu le 8 décembre dernier sur le film LES ÊTRES CHERS d’Anne Émond a été reportée au 12 janvier de façon à permettre, en même temps que celle-ci, le lancement du livre Le Cinéma du XXIe siècle. Des hommes et des femmes à la recherche de leur âme perdue (Éd. de L’instant même). Vous êtes donc invités également à cette rencontre du 12 janvier!

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Si c’eût été le cas, M. Labeaume aurait bientôt appris que Dheepan et Yalini n’étaient pas vraiment mari et femme, et qu’Illayaal n’était pas vraiment leur fille. Informés de ce critère « famille » qui pouvait leur valoir la chance d’une porte ouverte, ces trois grands éprouvés du Sri Lanka avaient eu le cran de s’associer pour en former une, de façade. Dheepan, donc, réussit à être admis en France. Dheepan l’étranger dont on ne sait pas grand-chose, sinon que, tout comme l’a vécu Antonythasan Jesuthasan, l’acteur qui joue son rôle, il a pris la décision de quitter le Sri Lanka dans l’espoir d’une vie meilleure, ailleurs, à la suite des massacres dont il a été témoin lors de ses années d’engagement au sein du mouvement des Tigres de libération de l’Îlam tamoul. En réalité, pas moins de 100 000 personnes furent tuées pendant ces presque trois décennies de guerre (1983- 2009) qui opposèrent les Tigres tamouls au gouvernement central du Sri Lanka. Or, au cours des quatre dernières années seulement (2011- 2015), la multi-guerre en Syrie a généré pas moins de 300 000 victimes. Les réfugiés que nous allons accueillir font partie des six millions de Syriens qui ont fui leur pays pour des raisons similaires à celles qui ont prévalu à la fuite de Dheepan, Yalini et Illayaal de leur propre pays. En regardant DHEEPAN sur le grand écran, nous sera-t-il possible d’éprouver suffisamment d’empathie pour nous mettre dans leur peau? Dans la peau de Dheepan qui, pour subvenir à ses besoins, doit accepter d’accomplir les tâches les plus ingrates. Et cela, sous le regard souvent méprisant et moqueur des membres de ces gangs de banlieue qui lui rappellent tristement ce climat de violence dont il a tenté de s’extirper. Dans la peau de Yalini qui comme femme issue d’une culture où les viols commis massivement ne sont qu’exceptionnellement l’objet de représailles. Une Yalini propulsée malgré elle dans un espace d’intimité où sexualité et colère ne peuvent qu’apparaître. Dans la peau aussi de la jeune Illayaal qui, confrontée au rejet de ses camarades d’école, aurait tant besoin d’être enveloppée de la tendresse et de la sécurité de parents affectueux. Illayaal qui a tout perdu! Face à ce que chacun d’eux MAGAZINE LE CLAP N° 194 · JANVIER ET FÉVRIER · 2016

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Chronique

Ciné-psy

représente, parviendrons-nous à « mettre notre humanité au-dessus de nos craintes et de nos peurs »?

À L’ORÉE D’UNE QUATRIÈME GRANDE HUMILIATION?

Qui d’entre nous n’est pas devenu familier avec la « troisième grande humiliation » dont les êtres humains allaient devoir faire l’expérience comme résultante de la découverte de l’inconscient? En effet, après avoir dû admettre (1) que la planète Terre n’était pas au centre de l’univers (Copernic / 1473-1543) et (2) que l’homme était un descendant du singe (Darwin / 1809-1882), il allait falloir dorénavant accepter l’idée que « nous ne sommes pas maîtres dans notre maison »! Dans l’optique de Freud, ce grand maître de la désillusion, tout ce que l’être civilisé a dû refouler pour s’adapter aux codes sociaux – la pulsion sexuelle et la pulsion d’agressivité en premier lieu – est générateur de ces forces inconscientes qui, lorsque la coupe est pleine, font faire à l’être humain ce qu’il ne veut pas et l’empêchent de faire ce qu’il voudrait. Exit, alors, la naïve prétention de pouvoir contrôler ce qui se passe dans notre vie! Nul besoin de fournir des exemples pour illustrer cette accablante évidence : vous qui me lisez, vous pouvez aisément en trouver de multiples qui, même à tête reposée, vous feront rougir! Dans l’esprit de Jung, par ailleurs, si l’inconscient est en partie le dépositaire de tout ce refoulé à potentiel explosif ou ravageur, il est également synonyme d’une totalité – le soi! – d’où le moi de l’individu puise son origine. L’inconscient, non plus seulement alors équivalent de la chambre secrète de Barbe bleue ou le lieu d’élaboration du démoniaque plan des attentats de Paris par des extrémistes, mais aussi et principalement ce sidéral espace inconnu qu’il importe d’explorer et d’apprivoiser peu à peu. L’inconscient non pas seulement source de crainte, mais aussi source d’émerveillement. Non plus seulement un monde qu’il s’agit de mâter après l’avoir débusqué, mais aussi, fort heureusement, un monde dont les ressources innombrables peuvent être mises à contribution dans une stimulante démarche de création. Afin de se maintenir dans un parcours évolutif, encore faudra-t-il que l’être humain puisse survivre aux guerres et aux catastrophes climatiques qui sont en constante augmentation et que les récents événements de Paris (attentats et conférence sur le climat) auront forcé le monde entier à prendre en considération. Suivant l’expression de Teilhard de Chardin dans son essai sur Le Phénomène humain, le processus d’hominisation en cours depuis 200 000 ans doit en ce moment de son histoire céder résolument la place à un processus d’humanisation. Un processus qui exige que la loi du plus fort soit localement et globalement remplacée par la loi du plus humain. Sans quoi, même les plus optimistes parmi nous devront se ranger derrière Cassandre et se résigner à vivre une quatrième grande humiliation, soit celle qui consisterait à perdre tous les acquis de la civilisation laborieusement atteints au cours des siècles passés.

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Festival de Cannes. 2015 – Palme d’or

« Une fois encore, Jacques Audiard porte le cinéma français à des hauteurs où il est un des rares à pouvoir le hisser. » (A. Spira, Paris Match)

DHEEPAN

Un film de Jacques Audiard Du même réalisateur : De rouille et d’os

PRÉSENTÉ EN

V.O.S.-T.F.

FRANCE

GÉNÉRIQUE : France. 2015. 109. min (V.O.F. et tamoul avec S.-T.F.). Drame réalisé par Jacques Audiard. Scén. : Jacques Audiard, Thomas Bidegain, Noé Debré. Mus. orig. : Nicolas Jaar. Int. : Antonythasan Jesuthasan, Kalieaswari Srinivasan, Claudine Vinasithamby. SYNOPSIS : Dheepan est un Sri Lankais qui, fuyant la guerre, a réussi à être admis en France en compagnie de celles qui se feront passer pour son épouse et sa fille. Pendant que ces dernières s’intègrent lentement, il déniche un petit boulot de concierge dans une cité où la violence et le trafic de drogues règnent. Face à ce milieu rude, il prendra les moyens qui s’imposent pour sauvegarder l’équilibre de sa nouvelle famille. NOTES : Ayant signé plusieurs œuvres remarquables comme Sur mes lèvres et Un prophète, Jacques Audiard s’immisce avec ce nouveau film dans l’univers des migrants, dépeignant la difficile intégration de ceux-ci, envoyés dans des quartiers de banlieue pauvres et brutaux. Le cinéaste mise ici sur des comédiens peu expérimentés, mais au talent inné, qui donnent à ce récit humaniste une véracité poignante. (P.B.)

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LES NOUVELLES AVENTURES D’ALADIN Un film de Arthur Benzaquen FRANCE GÉNÉRIQUE : France. 2015. 107 min (V.O.F.). Comédie réalisée par Arthur Benzaquen. Scén. : Daive Cohen. Mus. orig. : Maxime Desprez, Michael Tordjman. Int. : Kev Adams, Jean-Paul Rouve, Vanessa Guide. SYNOPSIS : Coincés aux Galeries Lafayette la veille de Noël, Sam et Khalid se voient forcés de raconter un conte aux enfants qui sont sur place. Ainsi, ils revisiteront à leur façon l’histoire d’Aladin et la lampe merveilleuse dans un Bagdad sous le joug d’un méchant vizir. Le héros devra s’allier au génie de la lampe, surfer sur un tapis volant et charmer une princesse afin de contrer la folie démentielle du despote perse.

« LES NOUVELLES AVENTURES D’ALADIN devrait permettre à Kev Adams de devenir le calife de la comédie française. » (A. Spira, Paris Match)

NOTES : Avec ses effets spéciaux burlesques, son humour absurde et référencé, cette relecture des aventures d’Aladin veut nous séduire dans un registre où la folie n’a plus de limite. Pour ce faire, on a misé sur l’humoriste Kev Adams (vu dans Les Profs), véritable star montante de la variété française, pour incarner la nouvelle mouture du célèbre héros des Mille et Une Nuits, accompagné pour l’occasion par le truculent Jean-Paul Rouve dans la peau du méchant vizir. (P.B.)

PHANTOM BOY

Un film de Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli FRANCE · BELGIQUE

GÉNÉRIQUE : France · Belgique. 2015. 84 min (V.O.F.). Film d’animation réalisé par Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli. Scén. : Alain Gagnol. Voix. : Édouard Baer, Jean-Pierre Marielle, Audrey Tautou. SYNOPSIS : Léo, alias Phantom Boy, est un garçon de onze ans hospitalisé, qui possède la capacité de pouvoir sortir de son corps et de se mettre à voler tel un super-héros. Son pouvoir le rend invisible et lui permet de traverser les murs aisément. Aidé d’un policier en fauteuil roulant et d’une journaliste curieuse, il aura pour mission de neutraliser, et ce, en une seule journée, un bandit qui veut mettre New York à ses pieds grâce à un virus informatique.

« Ludique et brillant, c’est un formidable conte sur le pouvoir du rêve : plus fort que la pesanteur et la maladie. » (C. Mury, Télérama)

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NOTES : Avec humour, les créateurs d’Une vie de chat nous transportent dans un New York vertigineux et vu du ciel à travers les yeux de leur jeune super-héros. Les dessins de PHANTOM BOY, réalisés avec des craies à la cire, façonnent une Grosse Pomme idéalisée, celle des années 40-50, et confèrent au long métrage une touche distinctive qui s’ajoute à un récit trépidant peuplé de personnages hauts en couleur. (P.B.)

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Festival du film d’animation d’Annecy 2015 – Cristal du meilleur long métrage

« Le film entier est un hommage riche, drôle et intelligent à l’œuvre du maître de la bande dessinée, Jacques Tardi. » (C. Mury, Télérama)

AVRIL ET LE MONDE TRUQUÉ

Un film de Franck Ekinci et Christian Desmares FRANCE · BELGIQUE · QUÉBEC

« Un deuxième film où l’aventure prédomine plus que jamais. » (Le Clap)

BELLE ET SÉBASTIEN 2 :

L’AVENTURE CONTINUE

Un film de Christian Duguay · Du même réalisateur : Jappeloup FRANCE

GÉNÉRIQUE : France · Belgique · Québec. 2015. 103 min (V.O.F.). Film d’animation réalisé par Franck Ekinci et Christian Desmares. Scén. : Franck Ekinci, Benjamin Legrand, d’après l’œuvre de Jacques Tardi. Voix. : Marion Cotillard, Jean Rochefort, Marc-André Grondin.

GÉNÉRIQUE : France. 2016. 98 min (V.O.F.). Drame d’aventures réalisé par Christian Duguay. Scén. : Fabien Suarez, Juliette Sales, Cécile Aubry. Mus. orig. : Armand Amar. Int. : Félix Bossuet, Tchéky Karyo, Margaux Chatelier.

SYNOPSIS : Paris, 1941. La France semble encore ancrée dans le XIXe siècle. À cette époque où la vapeur est la principale source d’énergie, Avril, une jeune femme délurée, tentera de retrouver ses parents, des scientifiques mystérieusement disparus au même titre que des milliers d’autres chercheurs dans le monde. Assistée de son chat Darwin et de Julius, un bum au cœur tendre, Avril fera tout pour élucider ce mystère qui empêche le monde d’évoluer.

SYNOPSIS : Automne 45, la guerre est enfin terminée. Maintenant âgé de dix ans, Sébastien apprend que sa jeune cousine Angelina est disparue à la suite d’un accident d’avion survenu au-dessus d’une forêt. Accompagné de son inséparable chienne Belle, Sébastien partira à l’aventure en compagnie de Pierre, un aviateur bourru, afin de retrouver, au péril de sa vie, celle que son grand-père César croit toujours vivante.

NOTES : Réalisé par deux artistes ayant travaillé sur la série télé Tintin et

sur Persépolis, le film est porté par les voix de Marion Cotillard (Avril), Marc-André Grondin (Julius) et du chanteur Philippe Katerine (Darwin le chat). AVRIL ET LE MONDE TRUQUÉ est un voyage anachronique dans la ville de Paris, magnifiée par la signature graphique remarquable du bédéiste français Jacques Tardi (Adèle Blanc-Sec). (P.B.)

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NOTES : Pour ce deuxième volet des aventures cinématographiques de BELLE ET SÉBASTIEN, tirées des romans de Cécile Aubry, c’est le Québécois Christian Duguay qui se retrouve aux commandes. Le cinéaste, à l’aise tant dans le film d’action (Extreme Ops) que dans celui mettant en scène des animaux (Jappeloup), parvient à donner de l’élan à cette histoire touchante, aux images alpines grandioses, qui saura une fois de plus rallier petits et grands. (P.B.)

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« Ce récit initiatique, d’une poésie inouïe, sublime l’âme du Petit Prince – ode à la différence et exhortation au rêve – sans une once de mièvrerie. » (T. Chèze, L’Express)

LE PETIT PRINCE

Un film de Mark Osborne Du même réalisateur : Kung Fu Panda FRANCE

GÉNÉRIQUE : France. 2015. 106 min (V.O.F.). Film d’animation

réalisé par Mark Osborne. Scén. : Irena Brignull, Bob Persichetti, d’après l’œuvre d’Antoine de Saint-Exupéry. Mus. orig. : Hans Zimmer, Camille Dalmais. Voix : Clara Poincaré, Andrea Santamaría, André Dussollier. SYNOPSIS : C’est l’histoire d’une jeune fille qui, venant d’emménager avec sa mère dans une nouvelle demeure, se lie d’amitié avec son voisin, un vieil homme, aviateur de métier. Ce dernier lui racontera son étrange et lointaine rencontre avec un charmant Petit Prince depuis disparu. Cherchant à savoir ce que ce dernier est devenu, la jeune fille devra, pour ce faire, s’aventurer dans le monde des adultes afin d’espérer retrouver ce fascinant personnage. NOTES : Mêlant la technologie numérique à celle du stop motion, cette

adaptation du conte de Saint-Exupéry aura été longue à réaliser. Le film, conçu dans un studio d’animation montréalais, opte pour un point de vue tout à fait original, celui de l’histoire dans l’histoire, revisitant le récit d’origine, allant même jusqu’à le prolonger, tout en respectant avec bonheur les valeurs humanistes mises de l’avant à l’époque par son auteur. (P.B.)

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Amusant, presque naïf, ce film d’animation démontre la grande sensibilité artistique d’un réalisateur brésilien dont il faudra suivre attentivement le travail. (Le Clap)

LE GARÇON ET LE MONDE

Un film de Alê Abreu Du même réalisateur : Garoto Cósmico BRÉSIL

GÉNÉRIQUE : Brésil. 2013. 80. min (Muet de O Menino e o Mundo). Film d’animation écrit et réalisé par Alê Abreu. Mus. : Gustavo Kurlat, Ruben Feffer. SYNOPSIS : Vivant à la campagne, Cuca est un petit garçon fasciné par tout ce qui l’entoure. Son quotidien paisible et réconfortant est perturbé le jour où son père part pour la grande ville. Souffrant de cette absence, il décide de partir à sa recherche et d’ainsi découvrir un monde qui lui est totalement inconnu. Mais c’est sans se douter qu’il aura à faire face à des animaux-machines et autres étrangetés urbaines. NOTES : Avec ce nouveau film, le cinéaste Alê Abreu réussit à illustrer, à travers les yeux d’un enfant, autant les sentiments d’émerveillement que de terreur. En opposant la tranquillité de la campagne à la démesure de la ville, il apporte une réflexion sur nos modes de vie. Fable originale aux dessins en apparence minimalistes, LE GARÇON ET LE MONDE est une œuvre d’art aux couleurs chatoyantes extrêmement touchante. (P.B.) MAGAZINE LE CLAP N° 194 · JANVIER ET FÉVRIER · 2016

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PAR PIERRE BLAIS

LE CINÉMA

VU P R…

SERGE

PALLASCIO

CRÉDIT PHOTO : LISE BOUCHER

Serge Pallascio signait cet automne sa toute dernière chronique intitulée Le cinéma vu par. Professeur de cinéma au Département de communications du Cégep Limoilou durant 35 ans, animateur et chroniqueur à Radio-Canada pendant 11 ans, Serge aura aussi œuvré au Magazine Le Clap de 1989 à 2015, interviewant, au fil de ses écrits, Dany Laferrière, Wajdi Mouawad, Nelly Arcan, Sami Frey, Gianmaria Testa, Denys Arcand, Claude Lelouch et bien d’autres. Pour lui rendre hommage, nous l’avons « forcé » à répondre à ses propres questions, celles qui ont coloré cette chronique, parue à 65 reprises entre 2002 et 2015.

« L’ÊTRE HUMAIN A DÉSESPÉRÉMENT BESOIN D’UN MIROIR »

LE MUSÉE IMAGINAIRE DE SERGE PALLASCIO

UN AUTEUR : L’écrivain Albert Camus, je l’aime vraiment beaucoup. UNE ŒUVRE LITTÉRAIRE : Prochain Épisode, écrit par Hubert Aquin. Selon moi, le plus grand roman québécois. UN MUSICIEN : Le pianiste de jazz Bill Evans. UNE ŒUVRE MUSICALE : Kind of Blue, l’album en entier signé Miles Davis. UN ARTISTE VISUEL : L’Américain Edward Hooper. UNE ŒUVRE VISUELLE : Le tableau Nu descendant un escalier, de Marcel Duchamp. UN LIEU GÉOGRAPHIQUE : L’île Saint-Honorat en face de Cannes, une petite île où il y a une abbaye. J’en garde un très beau souvenir. Une fois, pendant le Festival de Cannes, je me suis rendu sur cette île, je me suis assis sur une roche, et tout en contemplant la Méditerranée, j’ai relu L’Étranger de Camus.

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ÉDITIONS LE CLAP : Serge Pallascio, quel est votre premier souvenir cinématographique? SERGE PALLASCIO : Mon premier souvenir, c’est quand je vivais à Chicoutimi. J’avais environ six ans et, avec mon père, nous étions allés voir Les Dix Commandements. J’avais été très impressionné par l’écartèlement des eaux de la mer Rouge, mais je m’étais aussi endormi durant le film. Puis à quinze ans, j’ai vu Paris Blues de Martin Ritt, avec Paul Newman et Sydney Poitier. Un film cucul mais qui, à l’époque de mes quinze ans, m’avait marqué, car c’est avec lui que j’ai découvert le jazz et la problématique raciale aux États-Unis. É.L.C. : Quelle est l’importance du cinéma dans votre vie? S.P. : C’est devenu important au début des années 60. À cette

époque, à Radio-Canada, il y avait une émission le samedi aprèsmidi, Images en tête, animée par le réalisateur Pierre Patry. Il nous offrait un atelier de cinéma, puis nous présentait des films de Godard, Chabrol, Antonioni, Fellini. C’était incroyable! É.L.C. : Quel film a changé votre relation avec le cinéma? S.P. : Le Chat dans le sac de Gilles Groulx. J’ai beaucoup

d’affection pour ce film, ç’a été pour moi un point tournant. C’est un film charnière, j’y ai découvert le vrai jazz avec la musique de Coltrane, du jazz torturé, à contre-courant. J’y ai aussi découvert la politique; ce qui était à l’intérieur de moi s’est alors éveillé encore plus.

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Chronique

Le cinéma vu par...

É.L.C. : Que demandez-vous au cinéma? S.P. : D’être intelligent, de faire confiance aux spectateurs dans la salle, de

tenir pour acquis qu’on est capables d’en prendre et surtout, d’éviter les stéréotypes et les idées reçues. Je me demande si je vais pouvoir demander ça encore longtemps au cinéma, car il ne mise que sur l’imaginaire et est de moins en moins une source de réflexion sur le monde concret. É.L.C. : Y a-t-il justement un film québécois que vous considérez comme intelligent? S.P. : Évidemment Le Chat dans le sac, mais aussi la trilogie de Denys Arcand : Le Déclin de l’empire américain, Jésus de Montréal et Les Invasions barbares. Le Déclin, c’est une grande œuvre, un portrait de l’époque bassement libidinale, situé dans un contexte de profs d’université. Ses personnages avaient une culture générale forte qui englobait leur mal de vivre, leur questionnement identitaire. É.L.C. : Quels sont les trois films que l’on devrait regarder en priorité pour mieux vous connaître? S.P. : Le Chat dans le sac, on ne peut passer à côté, mais aussi Un Homme et une femme de Claude Lelouch et L’Insoutenable Légèreté de l’être de Philip Kaufman! É.L.C. : Quel est votre film qui relève du « plaisir coupable »? S.P. : Les Parapluies de Cherbourg et Les Demoiselles de Rochefort. Il

y a une légèreté dans les films de Jacques Demy. Ce sont des contes qui viennent me chercher. É.L.C. : Toutes époques confondues, dans quel film auriez-vous aimé jouer? S.P. : Casablanca, pour l’habileté du réalisateur à incarner dans un microcosme toute la planète au complet. Le film a été fait en 1942 et annonçait l’entrée en guerre des Américains. J’aurais aimé y jouer Sam, le pianiste. É.L.C. : Avec quel cinéaste auriez-vous aimé travailler? S.P. : Claude Lelouch pour l’aventure ou bien François Truffaut pour plus

de sécurité.

É.L.C. : Selon vous, quelle est la force du cinéma québécois? S.P. : Le cinéma québécois ne semble plus être en symbiose avec la société

québécoise. Nous sommes devenus une collectivité moins socialement préoccupée. La force de notre cinéma québécois se voit donc moins. On peut quand même dire que notre force, c’est d’avoir permis à Girard, Villeneuve, Vallée, Dolan de s’épanouir chez nous. Et notre faiblesse, c’est de ne pas avoir pu les garder ici. É.L.C. : Complétez la phrase : Et si le cinéma n’existait pas… S.P. : Je dirais qu’il ne pourrait pas ne pas exister. Quand on pense à l’allé-

gorie de la caverne de Platon, c’est le mythe fondateur du cinéma qui y est décrit. La caverne, c’est la salle de cinéma. Et Narcisse, c’est le principe du comédien. Le cinéma est inscrit dans la mythologie depuis des millénaires. Il avait un rendez-vous obligé. C’est le mythe de recréer, parallèlement à la réalité, une autre réalité aussi réelle. L’être humain a désespérément besoin d’un miroir. Et le cinéma, lui, aura toujours besoin de gens passionnés comme Serge Pallascio pour demeurer un art vivant. Serge, tous ceux qui t’ont côtoyé au Clap et tous ceux qui t’ont lu te saluent et te disent MERCI pour toutes ces belles années d’écriture!

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INFO-CINÉ

CARTE ABONNE-CLAP TAXES INCLUSES Adulte 65 ans et plus Étudiant

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Adulte lundi au vendredi avant 17 h (sauf les jours fériés) lundi au jeudi dès 17 h (sauf les jours fériés)

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Âge d’or (65 ans et plus)

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DERNIÈRE CHANCE à , Pour un temps limité, le mercredi et le jeudi, le prix d’entrée pour les films qui quittent nos écrans au cours de la semaine est de 6,75 $*. *Certaines conditions s’appliquent. Détails au guichet du cinéma.

RÉDUCTION ÉTUDIANTS

Sur présentation de la carte de leur établissement d’enseignement, toutes les représentations dès 21 h sont au tarif de 6,75 $ pour les étudiants.

CINÉMA POUR GROUPE

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CINÉMA PARENTS-BÉBÉS PRÉSENTÉ PAR

Parents, prenez l’air ! Évadez-vous avec vos petits sans avoir à vous inquiéter. Lors de ces représentations adaptées, nous vous offrons un environnement tolérant. (Gratuit pour les 0-18 mois)

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Tous les lundis et jeudis, sauf les jours fériés, vous verrez votre invité admis au tarif privilège à la projection pour laquelle vous vous procurerez un billet.

LÉGENDES

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Plus de 500 points de distribution · Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec, 3 trimestre 1987 ISSN : 1209-7012 Le Magazine Le Clap est publié 6 fois par année par les Éditions Le Clap. Distribution · Affiche-tout

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Peut être vu par des personnes de tous âges. Ne peut être vu que par des personnes âgées de 13 ans et plus ou accompagnées d’une personne majeure. Ne peut être vu que par des personnes âgées de 16 ans et plus. Ne peut être vu que par des personnes âgées de 18 ans et plus.

Éditeurs : Michel Aubé, Robin Plamondon · Coordonnateur du contenu : Simon Leclerc · Directrice artistique : Martine Lapointe Infographistes : Catherine Ducharme, Elena Jacome · Responsable de la programmation : Michel Aubé · Réviseure : Marie Chabot Chroniqueurs : Pierre Blais, David Cantin, André Caron, Marcel Gaumond, Sami Gnaba, Éléna Laliberté, Patrick Lonergan, Simon Rioux, Vincent Roussy. e

En attente de classement.

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AUSSI SUR NOS ÉCRANS

Festival international du film policier de Beaune 2015 – Prix du jury - Susanne Bier

CAROL

Un film de Todd Haynes États-Unis · Royaume-Uni · France. 2015. 118 min (V.O.A. et V.F. de Carol). SYNOPSIS : Mère de famille, Carol subit un mariage de convenance dénué d’amour, caractérisant bien des unions ancrées dans l’Amérique pudique des années 50. Sa rencontre avec Thérèse, jeune vendeuse dans un grand magasin new-yorkais, réveillera en elle des pulsions enfouies qui devront demeurer secrètes sous peine de subir l’opprobre de son conjoint méfiant et de ses proches.

COMME UN AVION Un film de Bruno Podalydès

France. 2015. 105 min (V.O.F.).

« Le film est porté par la puissante performance de Nikolaj CosterWaldau, vedette de la série télé Game of Thrones. » (K. Muir, Times)

UNE SECONDE CHANCE DANEMARK GÉNÉRIQUE : Danemark. 2015. 105 min (V.F. de En Chance Til). Thriller réalisé par Susanne Bier. Scén. : Anders Thomas Jensen. Mus. orig. : Johan Söderqvist. Int. : Nikolaj Coster-Waldau, Ulrich Thomsen, Maria Bonnevie. SYNOPSIS : Bons amis, Andreas et Simon travaillent ensemble au sein du même corps de police. Si le premier mène une vie familiale des plus tranquilles auprès de sa femme et de leur jeune enfant, Simon, divorcé, est davantage attiré par les sorties nocturnes. Mais leur relation est bouleversée lorsqu’Andreas commet l’irréparable après une intervention délicate survenue auprès d’un couple en crise, jeunes junkies parents d’un nouveau-né. NOTES : Bien connue pour ses drames sentimentaux tourmentés,

Susanne Bier poursuit dans cette veine en explorant l’abysse dans lequel on peut se retrouver après la perte d’un être cher, ajoutant au passage un parfum de suspense à son film. Dans la peau des partenaires étourdis par ce tourbillon anxiogène sur le bien et le mal, Nikolaj Coster-Waldau (Jaime Lannister dans Game of Thrones) et Ulrich Thomsen (Festen) jouent leurs partitions avec beaucoup d’intensité. (P.B.) CLAP.CA

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SYNOPSIS : Prisonnier d’un quotidien qui laisse peu de place aux sensations fortes, Michel achète un kayak qu’il monte lui-même, rêvant de grandes traversées solitaires. Un jour, il met son désir à exécution et descend une rivière le long de laquelle il découvre une auberge habitée par des personnages aussi accueillants que loufoques. Il s’y installe pour une nuit. Finalement, il aura beaucoup de mal à s’en aller.

JOY

Un film de David O. Russell

États-Unis. 2015. 124 min (V.O.A. et V.F. de Joy). SYNOPSIS : Mère célibataire avec trois jeunes enfants, Joy Mangano erre d’un petit boulot à l’autre après des études en administration jusqu’à ce qu’elle invente, au début des années 90, un prototype de balai à vapeur nommé Miracle Mop. Au départ, si le succès de vente de l’appareil se fait attendre, il deviendra phénoménal dès l’apparition de Joy à la télé, alimentant l’American dream et faisant de cette femme une icône nationale de l’entrepreneuriat.

YOUTH

Un film de Paolo Sorrentino

Italie · France · Suisse · Grande-Bretagne. 2015. 118 min (V.O.A. et V.F.). SYNOPSIS : Fred et Mick, deux vieux amis approchant les 80 ans, profitent de leurs vacances dans un bel hôtel au pied des Alpes. Fred, compositeur et chef d’orchestre désormais à la retraite, n’a aucune intention de revenir à la carrière musicale qu’il a abandonnée depuis longtemps, tandis que Mick, réalisateur, travaille toujours, s’empressant de terminer le scénario de son dernier film. Les deux amis savent que le temps leur est compté et décident de faire face à leur avenir ensemble. Mais contrairement à eux, personne ne semble se soucier du temps qui passe...

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NOS DOCUMENTAIRES Les Percéides - Festival international de cinéma et d’art de Percé – Meilleur documentaire canadien

EN QUÊTE DE SENS

Un film de Nathanaël Coste et Marc de la Ménardière FRANCE GÉNÉRIQUE : France. 2015. 87 min (V.O.F.). Documentaire écrit et réalisé par Nathanaël Coste et Marc de la Ménardière. Int. : Nathanaël Coste, Marc de la Ménardière. SYNOPSIS : Nathanaël et Marc, deux amis d’enfance, se retrouvent à New York. Leurs chemins se sont éloignés. Nathanaël vient de terminer le tournage d’un film environnemental et Marc, lui, exporte de l’eau en bouteille pour une multinationale. À la suite d’un accident le clouant au lit, Marc visionne une série de documentaires laissés par son ami sur la « marchandisation du monde ». Bouleversé, il laisse tomber ses plans de carrière et va rejoindre Nathanaël en Inde. Ensemble, ils entreprennent une épopée improvisée. Ils voyageront de l’Inde jusqu’au Guatemala pour comprendre les crises actuelles que vit l’humanité.

« Très silencieux, souvent contemplatif, NALLUA n’a pas peur d’exposer les éléments qui menacent la survie des Inuits. » (A. Duchesne, La Presse)

DOCUMENTAIRE PRÉSENTÉ EN

V.O.S.-T.F.

NOTES : EN QUÊTE DE SENS est un documentaire par sa forme, mais il est aussi et avant tout un road movie initiatique dans lequel deux jeunes cherchent à comprendre le monde. Un film porteur d’espoir avec le souffle de la jeunesse. Un véritable hymne à la nature! (P.L.)

NALLUA

Un film de Christian Mathieu Fournier Du même réalisateur : L’Ange des Grondines QUÉBEC GÉNÉRIQUE : Québec. 2015. 76 min (V.O. en inuktitut avec S.-T.F.). Documentaire réalisé par Christian Mathieu Fournier. Mus. orig. : Bertrand Chénier. Int. : Ruth, Elisapie. SYNOPSIS : Ruth Sangoya est la toute dernière survivante du village de Qarmaarjuit qui, en 1943, a vu 24 personnes, soit plus de la moitié de sa communauté, trouver la mort dans d’étranges circonstances. Plus d’un demi-siècle plus tard, Ruth, accompagnée d’Elisapie, une membre de la famille qui l’a recueillie à l’époque, retourne sur les lieux de la tragédie, en plein cœur de l’île de Baffin, dans le Grand Nord canadien. NOTES : Ce documentaire aux images aussi belles que porteuses de sens poursuit le devoir de mémoire de ses protagonistes, témoins privilégiés de ce drame mystérieux qui serait dû à un empoisonnement collectif. En racontant les circonstances de cet événement funeste et historiquement méconnu, le film relie le passé au présent et permet surtout de mieux comprendre à quel point la survie de la culture inuite semble fragilisée et que les problématiques sociales sont lourdes à porter pour les peuples nordiques. (P.B.)

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L’ADN DU CEVICHE

Un film de Orlando Arriagada

DOCUMENTAIRE

QUÉBEC

V.O.S.-T.F.

PRÉSENTÉ EN

GÉNÉRIQUE : Québec. 2015. 86 min (V.O. espagnole avec S.-T.F de L’ADN du Ceviche). Documentaire réalisé par Orlando Arriagada. Scén. : Louis-François Grenier. Avec Javier Wong, Pedro Miguel Schiaffino, Gaston Acúrio. SYNOPSIS : Le ceviche est encore trop méconnu au Québec, mais au Pérou, ce plat national est devenu un véritable joyau de l’art culinaire local. Marinade de fruits de mer servie froide, le ceviche met en valeur des crustacés et des poissons du littoral sud-américain. Le documentaire nous invite à découvrir ses origines millénaires. NOTES : Au Pérou, le ceviche est préparé et consommé depuis l’époque précolombienne. Pour mieux comprendre son importance historique et ses différentes déclinaisons, le réalisateur recueille les témoignages de pêcheurs, de grands chefs et de gastronomes afin de nous initier à un plat traditionnel mythique des plus savoureux. (P.B.) MAGAZINE LE CLAP N° 194 · JANVIER ET FÉVRIER · 2016

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WHERE TO INVADE NEXT

Un film de Michael Moore Du même réalisateur : Bowling for Columbine ÉTATS-UNIS

GÉNÉRIQUE : États-Unis. 2015. 110 min (V.O.A.S.-T.F.). Documentaire écrit et réalisé par Michael Moore. Int. : Michael Moore, Krista Kiuru, Tim Walker. SYNOPSIS : Michael Moore profite de sa nouvelle réalisation pour faire le tour du monde. Avide de dénicher ce qui manque à l’Amérique, curieux de ce qui pourrait améliorer sa propre démocratie, le cinéaste explore surtout le continent européen, s’invitant chez les Finlandais, les Slovènes et les Italiens. C’est en discutant avec eux qu’il constatera que dans plusieurs de ces pays, l’éducation et les soins de santé sont gratuits et que les huit semaines de vacances annuelles sont devenues une tradition.

« La méthode Moore, malgré son manichéisme, se révèle d’une redoutable efficacité. » (M.-A. Lussier, La Presse)

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DOCUMENTAIRE PRÉSENTÉ EN

V.O.A.S.-T.F.

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NOTES : Après plus de six ans d’absence, Michael Moore est de retour au cinéma avec ce neuvième long métrage que personne n’attendait puisqu’il l’a tourné de façon quasi secrète. Dans WHERE TO INVADE NEXT, le documentariste iconoclaste s’amuse encore à se mettre en scène, en « envahissant », à titre de citoyen lambda, différentes contrées afin de mettre en lumière les bons coups politiques et les mesures sociales mises en place démocratiquement. (P.B.)

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KARIM OUELLET

PAR DAVID CANTIN

RTS DE

LA SCÈNE

En plus d’un nouvel album à paraître en 2016, Karim Ouellet amorce l’année avec un concept qui lui permet de se réinventer quelque peu. L’auteur-compositeur-interprète de Québec s’associe à l’Orchestre symphonique pour un spectacle où pop contemporaine et arrangement classique ne feront qu’un. Celui qu’on connaît pour des titres aussi accrocheurs que L’Amour ou Marie-Jo revisite son matériel dans des orchestrations du compositeur Nicolas Gilbert (sous la direction du chef d’orchestre Alain Trudel). Est-ce que de fidèles complices tels que Claude Bégin, Marième ou Saramée viendront se joindre à lui sur la scène du Grand Théâtre? Une chose demeure toutefois certaine, les pièces entraînantes de ce natif de Dakar risquent de prendre une toute autre dimension lors de ce concert-événement. Un rendez-vous festif, ainsi qu’une forme de consécration locale pour ce lauréat du meilleur album francophone aux prix Juno, en 2014.

SARAH

BERNHARDT EN VISITE À QUÉBEC

La Divine Illusion de Michel Marc Bouchard. Mise en scène : Serge Denoncourt À la Salle Albert-Rousseau, le 18 janvier.

Karim Ouellet et l’Orchestre symphonique de Québec. À la salle Louis-Fréchette du Grand Théâtre de Québec, le 9 février.

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On se souvient du succès de Christine, la reine-garçon, avec Céline Bonnier, en 2013. Cette fois, Bouchard et Denoncourt font appel à une autre grande interprète, AnneMarie Cadieux, pour incarner la « divine Sarah ». L’auteur de Tom à la ferme nous propose ici un bouleversant portrait du Québec au début du XXe siècle. Malgré la condamnation du clergé qui la voyait comme une ennemie de la morale chrétienne, la plus célèbre comédienne au monde sème l’émoi chez un séminariste que le théâtre attire davantage que la prêtrise. Prétexte plutôt intéressant afin de mieux saisir le contraste entre la flamboyance d’une vedette sulfureuse et tout un peuple, aussi pauvre que sans culture, sous l’emprise d’une religion omniprésente. Une pièce qui nous parle de foi et de pouvoir, en tournée à travers la province et de passage à Québec pour un soir seulement.

TANYA TAGAQ CRÉDIT PHOTO : IVAN OTIS

CRÉDIT PHOTO :JEAN-FRANÇOIS GRATTON

Après un accueil des plus enthousiastes au Festival Shaw en Ontario, l’été dernier, et lors de sa création en version originale au TNM à Montréal, La Divine Illusion du tandem Michel Marc Bouchard et Serge Denoncourt s’arrête à la Salle Albert-Rousseau en ouverture de mi-saison théâtrale. Une fiction historique qui s’inspire de la visite de Sarah Bernhardt à Québec, en décembre 1905, afin de mieux réfléchir à la fonction de l’art dans notre société.

Qui est cette mystérieuse Tanya Tagaq? Celle qui a battu Drake et Arcade Fire au prestigieux prix Polaris, pour son excellent opus Animism, s’avère d’abord et avant tout une chanteuse d’exception, native de Cambridge Bay dans le Nunavut. Improvisatrice vertigineuse, celle qu’on compare parfois à Björk situe son chant de gorge envoûtant quelque part entre la pop, le jazz et l’électronique, sans toutefois se limiter à une de ces trois catégories. Sur scène, elle forme un trio absolument redoutable avec Jesse Zubot et Jean Martin. Elle réussit à faire le pont entre l’ancien et le moderne, mais évite aussi de tomber dans un folklore racoleur face à ses racines autochtones. Partout où elle passe, les critiques sont dithyrambiques. Pour sa venue au Palais Montcalm, Tagaq accompagne en direct la projection du film Nanook of the North. Sans contredit, la plus fascinante des expériences musicales à faire en plein mois de février.

Tanya Tagaq. Nanook of the North

À la salle Raoul-Jobin du Palais Montcalm, le 18 février. MAGAZINE LE CLAP N° 194 · JANVIER ET FÉVRIER · 2016

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ANGE & GABRIELLE

Un film de Anne Giafferi De la même réalisatrice : Qui a envie d’être aimé? FRANCE

GÉNÉRIQUE : France. 2015. 91 min (V.O.F.). Comédie romantique réalisée par Anne Giafferi. Scén. : Anne Giafferi, Anne Le Ny, d’après l’œuvre de Murielle Magellan. Mus. orig. : Jean-Michel Bernard. Int. : Patrick Bruel, Isabelle Carré, Alice de Lencquesaing. SYNOPSIS : Séduisant célibataire, Ange a toujours refusé de s’engager en amour. Quand Gabrielle débarque dans sa vie pour lui apprendre qu’il est le père de Simon, un jeune adulte qu’il n’a jamais connu, la surprise est de taille. D’autant plus qu’elle le charge d’une mission : convaincre Simon de reconnaître sa paternité, lui qui serait le géniteur de l’enfant que Claire, la fille de Gabrielle, porte.

« Ce film est un petit joyau, le tout servi joliment par la belle alchimie du tandem Patrick Bruel et Isabelle Carré, plus vrai que nature. » (A. Grasset, Le Parisien)

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NOTES : C’est avec beaucoup de délicatesse que cette comédie aborde une situation troublante, désamorçant avec légèreté les tensions qui en découlent pour mieux nous faire sourire devant les enjeux parentaux caricaturés dans le récit. Le tandem formé d’Isabelle Carré et de Patrick Bruel démontre une complicité évidente, rendant fort amusante cette nécessaire réflexion, à la fois douce et amère, sur la paternité. (P.B.)

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PAR ÉLÉNA LALIBERTÉ, LIBRAIRE

LIVRES ANNE-MARIE BILODEAU, LIBRAIRE

BOO,, NEIL SMITH Boo, premier roman du prometteur Neil Smith, est de prime abord le témoignage original d’un jeune garçon à ses parents. Oliver Dalrymple, surnommé Boo en raison de son teint blafard, se propose de raconter à sa chère mère et à son cher père de quoi est fait son quotidien maintenant que, mort des suites d’une malformation cardiaque, il commence une nouvelle vie au paradis. Loin de se prélasser sur de cotonneux nuages à longueur de journée, Oliver explore son monde avec le regard scientifique qui le caractérise et le rendait particulièrement impopulaire sur terre. Ce « paradis » dans lequel il aboutit, village emmuré de plusieurs bâtiments bétonnés, n’accueille que les défunts originaires des États-Unis et âgés de treize ans qui, bien qu’ils puissent y vieillir d’une cinquante d’années, seront toujours prisonniers de leur corps d’enfant. Lorsqu’un des anciens camarades d’école de Boo débarque au paradis et lui expose le mystère entourant leurs décès liés, son récit évolue rapidement en une quête à la fois digne du polar et du roman d’apprentissage. Avec simplicité et humour, Boo va au-delà des questionnements sur la vie après la mort et sur l’existence d’un Dieu quelconque pour raconter une belle histoire d’amitié.

PAR JOËL VALLIÈRES, LIBRAIRE

PAR CHRISTIAN LALIBERTÉ, LIBRAIRE

À L’AFFICHE DÈS LE 8 JANVIER

BROOKLYN, COLM TÓIBÍN Brooklyn est un livre d’une rare intensité. On y aborde l’exil, avec tout ce que cela peut impliquer pour une jeune femme irlandaise des années 1950. Eilis vit avec sa mère et sa sœur dans la demeure familiale, depuis la mort de son père et le départ de ses frères pour l’Angleterre. Toutes trois mènent une existence sobre et sans excès, dans un petit village où personne n’a de secrets et où les commérages se répandent comme une traînée de poudre. Malgré son amour pour sa famille, la jeune femme étouffe, aspire à une autre vie où tout serait différent. Une opportunité se présente : on lui propose de s’embarquer pour New York, comme des milliers d’Irlandais l’ont fait avant elle. Malgré les sacrifices que cela représente, Eilis ferme les yeux et fonce. Une histoire en apparence banale, mais où l’auteur Colm Tóibín a su explorer avec virtuosité la quête identitaire et la renonciation. Le roman a d’ailleurs été merveilleusement adapté au cinéma par le réalisateur John Crowley et le scénariste Nick Hornby. On retrouve au grand écran la même intensité, la même force tranquille que dégage le personnage d’Eilis. Il ne fait aucun doute que l’œuvre romanesque et sa version cinématographique sont des incontournables.

MIRACLE À SANTA ANNA, JAMES MCBRIDE En 2008, le réalisateur Spike Lee mettait en film cette histoire incroyable, d’après le roman du même nom, Miracle à Santa Anna. Publié en anglais en 2002, traduit une première fois en français en 2003 sous le titre Buffalo Soldiers, ce roman de James McBride s’attarde au contexte de la Deuxième Guerre mondiale sous un angle très particulier. S’il s’agit de l’histoire d’un régiment de soldats américains noirs dans la campagne d’Italie et de la réussite inattendue de quelquesuns d’entre eux face à l’incrédulité de leur état-major blanc, c’est surtout sur le plan du traitement du récit que ce roman atteint à la grandeur. En effet, aucun des personnages principaux, soldats noirs, blancs, allemands, partisans italiens, fascistes convaincus, n’est manichéen; il n’y a pas d’affrontement entre le bien, nous, et le mal, eux. Au contraire, chaque personnage est assailli dans son humanité, ses convictions et son habitus par une vie morale intense, où les zones de clair-obscur sont mouvantes. Un roman puissant, déroutant, qui transformera votre vision de la Deuxième Guerre mondiale. Des personnages attachants qui n’ont pas l’étoffe des héros, mais celle des hommes. Plus qu’un roman sur la condition noire, un roman sur la condition humaine!

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HÔTEL MAHRAJANE,, ROBERT SOLÉ Hôtel Mahrajane, le dernier roman de Robert Solé, est issu d’un manuscrit dormant qui a reconquis son auteur. À ses dires, ce dernier roman est son premier. Un livre meublé de souvenirs de l’enfance, passé aux mains de l’écrivain adulte. L’hôtel Mahrajane se trouve à Nari, une ville portuaire imaginaire qui pourrait bien être Alexandrie. À cet endroit, une communauté composée de catholiques, de musulmans et de juifs se construit un milieu de vie dans un bonheur tranquille. Au gré du temps marqué par l’histoire, les personnages verront leur vie changer. Avec la création de l’État d’Israël à la fin des années 40, avec l’expulsion des juifs n’ayant pas la citoyenneté, avec l’avènement des Frères musulmans et la peur des mouvements communistes, ce lieu paisible vivra jusque dans la contemporanéité de nombreux bouleversements. Une écriture qui rend bien le caractère attachant des personnages, sème l’humour et décrit dans le détail ces lieux imaginaires. Le lecteur sentira les odeurs du pays et se retrouvera sur la plage. Voilà ce qui fait d’un livre un bonheur de lecture. Robert Solé a été journaliste au Monde. Né en Égypte, il consacre plusieurs livres à son pays d’origine.

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LÀ OÙ ATILLA PASSE…

Un film de Onur Karaman QUÉBEC

GÉNÉRIQUE : Québec. 2015. 89 min (V.O.F.). Drame écrit et réalisé par Onur Karaman. Mus. orig. : Vincent Chourot. Int. : Émile Schneider, Roy Dupuis, Julie Deslauriers. SYNOPSIS : Atilla, d’origine turque, a été adopté tout jeune par Julie et Michel. Quinze ans plus tard, alors qu’il s’interroge plus que jamais sur son identité, il se lie d’amitié avec un immigrant turc qui l’intègre à sa petite communauté d’expatriés. À travers eux, Atilla rencontre Asya, une étudiante appelée à retourner vivre dans son pays. Amoureux d’elle, le jeune homme devra alors faire de douloureux choix quant à son avenir. NOTES : Si le titre du film renvoie à la citation « là où mon cheval passe, l’herbe ne repousse pas » attribuée à Attila, roi des Huns, le récit, lui, s’emploie à explorer l’âme d’un garçon qui peine à entrevoir son futur. Avec finesse et sans se faire moralisateur, le cinéaste Onur Karaman met en scène le dilemme auquel fera face son personnage, solitaire et isolé. Dans le rôle-titre, le jeune Michel Schneider épate et rappelle, par sa prestance, les débuts de Guillaume Canet au grand écran. (P.B.)

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BABYSITTING 2

Un film de Nicolas Benamou et Philippe Lacheau FRANCE GÉNÉRIQUE : France. 2015. 93 min (V.O.F.). Comédie réalisée par Nicolas Benamou et Philippe Lacheau. Scén. : Nicolas Benamou, Philippe Lacheau, Julien Arruti, Pierre Lacheau. Int. : Philippe Lachau, Alice David, Vincent Desagnat. SYNOPSIS : Franck s’envole pour le Brésil, pas pour y faire du babysitting, mais pour demander la main de Sonia à son père, propriétaire d’un hôtel écologique local. Mais, contre toute attente, Franck et ses copains se retrouveront dans la jungle amazonienne, s’y perdant en compagnie de Yolande, la grand-mère bougonne de sa fiancée, laissant une caméra abandonnée comme seul témoin de leur malencontreux périple. NOTES : Cette suite qui, comme l’original, a cartonné dans l’Hexagone, multiplie les scènes burlesques avec un humour rappelant celui des films des Charlots des années 70. Pour l’apprécier, il faut se laisser prendre au jeu et constater la mécanique bien rodée d’une comédie loufoque où tout semble permis et où les clins d’œil cinématographiques renvoyant aux classiques d’aventures abondent. (P.B.)

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PAR VINCENT ROUSSY & SIMON RIOUX

CINÉBIÈRES

UNE BIÈRE BELGE QUÉBÉCOISE, COMMENT EST-CE POSSIBLE?

La classification et la terminologie du domaine brassicole sont d’une complexité comparable à celle du vin. En utilisant le nom du pays ayant développé le style, on arrive à englober un certain nombre de particularités sous un même terme. Une bière dite « américaine » fait référence aux houblons américains que nous y trouverons, apportant une amertume rafraîchissante. Une bière de type belge nous ramène aux méthodes utilisées par les moines. On y ajoute souvent le terme double, triple ou quadruple, ce qui nous informe de la teneur en alcool du produit. Un vocabulaire qui nous vient de partout dans le monde, mais surtout une multitude de styles et de saveurs à découvrir! Santé! (V.R.)

EN VENTE AU CLAP POUR UN TEMPS LIMITÉ!

BOCK 7 % · 473 ML

LA VALKYRIE, ARCHIBALD La Valkyrie est une bière de type bock, un style originaire de la Bavière, en Allemagne. Archibald nous en concocte une chaque année. Celle-ci est de couleur ambrée avec des reflets rouge clair une fois exposée à la lumière. C’est une bière qui présente principalement des arômes et des saveurs de céréales fraîches légèrement caramélisées. Des notes bien marquées de fruits (rappelant la pêche, la prune, le raisin…) qui donnent une touche légèrement acidulée sont également présentes. Il y a aussi, plus subtilement, des saveurs terreuses qui font penser aux noix. Vers la finale, un côté minéral ressort, rendant la bière plutôt rafraîchissante! NOTRE APPRÉCIATION : C’est une bière accessible, très facile d’approche, qui constitue une interprétation intéressante d’un style peu commun au Québec. Elle se boit facilement malgré ses notes fruitées et sucrées saisissantes. Pour le prix, cela vaut la peine de l’essayer. Elle est disponible en cannette pendant tout l’hiver, jusqu’à épuisement des stocks! (S.R.)

EN VENTE AU CLAP POUR UN TEMPS LIMITÉ!

IPA 6,2 % · 341 ML

WEE HEAVY BOURBON, CASTOR Le Castor est une microbrasserie située à Rigaud, très appréciée par les amateurs de bières. La Wee Heavy Bourbon est leur scotch ale, une bière très sucrée et forte en alcool. Elle a le privilège d’avoir vieilli en fût de bourbon, ce qui lui procure un profil bien particulier, teinté des notes de cet alcool. Une fois en bouche, la Wee Heavy Bourbon est effectivement puissante et très sucrée : des saveurs qui rappellent le caramel, la cassonade ou le sucre d’orge s’allient à un aspect qui fait plutôt penser aux fruits secs (prunes, dattes, raisins secs). Le côté malté se traduit par des saveurs de pain rôti, de miel et de pâtisserie. Vers la finale ressortent des notes boisées et vanillées qui évoquent le fût de bourbon. L’amertume est présente, mais cet aspect ne ressort pas beaucoup puisqu’il est rapidement rééquilibré par le sucre. Une chaleur d’alcool se forme dans la gorge après quelques lampées. SCOTCH ALE 11 % · 660 ML

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NOTRE APPRÉCIATION : C’est un pur délice hivernal! Sa texture liquoreuse, son haut niveau d’alcool et ses saveurs puissantes en font pratiquement un digestif. Une excellente bière de fin de soirée! (S.R.)

LEO’S EARLY BREAKFAST IPA, DUNHAM Cette India Pale Ale (IPA) dans laquelle on a ajouté, au brassage, de la purée de goyave et du thé Earl Grey est sans doute l’une de mes favorites dans ce style de bière au Québec. C’est une boisson à l’amertume soutenue, mais qui reste tout de même très fruitée. En effet, chaque gorgée rappelle les fruits tropicaux comme le pamplemousse, la mangue, le fruit de la passion ou la goyave… Les houblons ajoutent à la Leo’s des notes herbacées très puissantes qui sont doublées par le caractère amer du thé utilisé. On goûte aussi la bergamote, l’aspect fruité caractéristique du thé Earl Grey. NOTRE APPRÉCIATION : La Leo’s Early Breakfast, avec ses saveurs prédominantes de fruits tropicaux et de houblons, est délicieuse en plus d’être originale. Elle est peut-être un peu moins populaire que certaines autres IPA en ce moment, mais elle mérite vraiment qu’on s’y attarde. C’est une belle bière à découvrir! (S.R.)

PORTER BALTIQUE, TROIS MOUSQUETAIRES Le Porter Baltique est l’une des bières les plus appréciées des Trois Mousquetaires. De plus, elle est disponible toute l’année. Il s’agit d’une bière à la robe noire qui affiche 10 % d’alcool. Le bouquet, très complexe, présente des arômes de chocolat, de café alcoolisé, de céréales rôties, de vanille… Une fois en bouche, la texture crémeuse rappelle le café latté. C’est même un peu liquoreux tellement la boisson est sucrée et le taux d’alcool élevé. Des saveurs de chocolat noir et de café amer sont également très présentes. Une pointe de vanille et de légères notes de cerise apparaissent en fin de bouche. À d’autres moments de la dégustation, ce sont plutôt les saveurs de noix, de caramel et de prune qui ressortent. C’est une bière à siroter pour découvrir toutes ses subtilités.

PORTER BALTIQUE 10 % · 750 ML

NOTRE APPRÉCIATION : Ce Porter Baltique est une grande bière de dégustation. Il faut laisser sa température s’élever un peu pour faire ressortir ses arômes et ses saveurs. C’est une bière très complexe et son profil évolue au fil des gorgées. Essayez-la avec un chocolat noir ou un dessert sucré! (S.R.)

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Nos versions

ORIGIN LES

« Iñárritu plonge dans l’univers du western sauvage avec un savoirfaire majestueux, offrant du coup un autre rôle magistral au toujours étonnant Leonardo DiCaprio. » (Le Clap)

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V.O.A. ET V.F.

LE REVENANT

Un film de Alejandro González Iñárritu Du même réalisateur : Birdman ÉTATS-UNIS

GÉNÉRIQUE : États-Unis. 2015. (V.O.A. et V.F. de The Revenant). Western réalisé par Alejandro González Iñárritu. Scén. : Alejandro González Iñárritu, Mark L. Smith, d’après l’œuvre de Michael Punke. Mus. orig. : Ryûichi Sakamoto. Int. : Leonardo DiCaprio, Tom Hardy, Will Poulter SYNOPSIS : Au début du XIXe siècle, une expédition formée de

trappeurs traverse le territoire sauvage du Dakota malgré la menace guerrière amérindienne. L’un d’eux, Hugh Glass, est attaqué par un grizzli. Laissé pour mort et abandonné sur place par des compagnons qui ont aussi pris soin d’assassiner son fils, Glass devra lutter pour sa survie et exercer sa vengeance. NOTES : Adaptation du roman du même nom, THE REVENANT

est l’œuvre la plus ambitieuse d’Iñárritu, autant du point de vue des conditions de tournage, fort difficiles, que du budget estimé à près de 135 millions. Le long métrage marque aussi les retrouvailles de Leonardo DiCaprio et de Tom Hardy, eux qui s’étaient donné la réplique dans Inception de Christopher Nolan. Enfin, soulignons qu’Emmanuel Bilodeau fait une courte apparition dans le film à titre de trappeur canadien-français. (P.B.) CLAP.CA

MAGAZINE LE CLAP N° 194 · JANVIER ET FÉVRIER · 2016

« Après Django Unchained, Quentin Tarantino poursuit son épopée dans le Far West avec un huis clos des plus carabinés. » (Le Clap)

PRÉSENTÉ EN

V.O.A. ET V.F.

LES 8 ENRAGÉS

Un film de Quentin Tarantino Du même réalisateur : Django Unchained ÉTATS-UNIS

GÉNÉRIQUE : États-Unis. 2015. (V.O.A. et V.F. de The Hateful Eight). Western écrit et réalisé par Quentin Tarantino. Mus. orig. : Ennio Morricone. Int. : Samuel L. Jackson, Channing Tatum, Kurt Russell. SYNOPSIS : Quelques années après la guerre de Sécession, en plein cœur du Wyoming, une diligence transporte deux chasseurs de primes, un shérif et une prisonnière destinée à être jugée. Alors qu’une violente tempête de neige s’abat sur la région, ils trouvent tous refuge dans un relais où se terrent déjà quatre hommes. Une joute funeste s’ensuit, le pire ennemi de chacun n’étant pas le blizzard qui fait rage à l’extérieur. NOTES : Tourné en 70 mm, cette histoire de trahison, thème récurrent chez Tarantino, se déploie comme un hommage aux classiques d’antan, rappelant par sa distribution Les 7 Mercenaires et par sa thématique vengeresse Il était une fois dans l’Ouest en version hivernale. Conçu comme un huis clos cruel à la Reservoir Dogs, le film démontre tout le savoir-faire du cinéaste pour le western, lui qui s’était déjà brillamment fait la main avec l’excellent Django Unchained. (P.B.)

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SPANISH AFFAIR

Un film de Emilio Martínez-Lázaro · Du même réalisateur : La Montaña rusa

PRÉSENTÉ EN

V.O.S.-T.F.

ESPAGNE GÉNÉRIQUE : Espagne. 2014. 98 min (V.O. espagnole et basque avec S.-T.F. de Ocho apellidos vascos). Comédie réalisée par Emilio Martínez-Lázaro. Scén. : Borja Cobeaga, Diego San José. Mus. orig. : Fernando Velázquez. Int. : Dani Rovira, Clara Lago, Karra Elejalde. SYNOPSIS : Rafa est un Andalou pure laine et casanier, qui n’a jamais quitté sa ville d’origine, Séville. Sa routine est dérangée lorsqu’il rencontre Amaia, une jeune Basque dont il s’amourache. Rafa décide même de la raccompagner jusque dans ses terres, là où une série de quiproquos le mènera à devoir se faire passer pour un Basque, l’enlisant de plus en plus dans un bourbier de mensonges inévitables. NOTES : Véritable phénomène en Espagne où il est devenu le deuxième plus grand succès de tous les temps au box-office espagnol, derrière Avatar, SPANISH AFFAIR est une comédie qui décoiffe. Le film, magnifié par la beauté des paysages basques cantonnés entre l’Atlantique et les Pyrénées, mise avec humour sur des situations délicates découlant d’un choc culturel qui fait des étincelles et qui n’est pas sans rappeler la mécanique efficace de Bienvenue chez les Ch’tis. (P.B.)

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V.O.A. ET V.F.

NORMAND DU NORD

Un film de Trevor Wall

ÉTATS-UNIS · INDE

SOLEIL DE PLOMB

Un film de Dalibor Matanić · Du même réalisateur : Papa CROATIE · SERBIE · SLOVÉNIE

GÉNÉRIQUE : États-Unis · Inde. 2016. 86 min (V.O.A. et V.F. de Norm of the North). Film d’animation réalisé par Trevor Wall. Scén. : Jack Donaldson, Derek Elliott. Mus. orig. : Stephen McKeon. Voix originales. : Rob Schneider, Heather Graham, Bill Nighy.

PRÉSENTÉ EN

V.O.S.-T.F.

GÉNÉRIQUE : Croatie · Serbie · Slovénie. 2015. 123 min (V.O. croate avec S.-T.F. de Zvizdan). Drame écrit et réalisé par Dalibor Matanić. Int. : Tihana Lazović, Goran Marković. SYNOPSIS : Trois histoires d’amour différentes qui ont lieu dans deux villages voisins des Balkans à travers trois décennies consécutives : 1991, 2001 et 2011. À la suite des guerres de Yougoslavie, la haine interethnique s’est installée. NOTES : Le cinéaste Dalibor Matanić a tourné SOLEIL DE PLOMB en 2014 dans l’arrière-

pays dalmatien, là où il constate que les conséquences des guerres de Yougoslavie restent encore visibles. Par souci d’authenticité, il choisit des acteurs peu expérimentés qui interprètent des rôles différents dans chacune des décennies. Puisant dans ses propres expériences, Matanić tend un miroir sans complaisance des conséquences de la xénophobie sur la vie des gens au quotidien. Il ose poser la question, comment la haine peut-elle venir d’un cœur heureux? SOLEIL DE PLOMB se veut également le premier volet de ce que le cinéaste appelle sa « Trilogie du Soleil ». Il tourne présentement son prochain projet intitulé L’Aurore. (P.L.)

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SYNOPSIS : En plein cœur de l’Arctique, l’ours polaire Normand voit son habitat menacé par le réchauffement climatique et une affluence grandissante de croisiéristes avides d’exotisme. En compagnie de ses amis lemmings, il décide de partir à l’aventure et, contre toute attente, devient une star adulée du show-business newyorkais. Son aventure prendra une autre tournure quand il découvrira la vraie nature de ceux qui gèrent sa nouvelle carrière. NOTES : Cette comédie animée en 3D à saveur écologique possède tous les éléments pour à la fois divertir et faire réfléchir, avec son ours candide et enjoué dont l’exubérance n’a d’égal que son côté très « kid Kodak ». Offrant une réflexion sur l’ambition et le vedettariat, le film milite également pour l’écoresponsabilité et propose en bonus une histoire pleine de folie où l’amitié prend aussi une large place. (P.B.)

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VALEUR SÛRE

Festival de Cannes 2015 – Grand Prix - László Nemes

« LE FILS DE SAUL est un torrent de pleurs et d’émotions qui baigne dans un bonheur de cinéma. Il faut le voir pour le croire. Il faut le voir. Le voir. Le voir. » (É. Libiot, L’Express)

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V.O.S.-T.F.

LE FILS DE SAUL

Un film de László Nemes HONGRIE

GÉNÉRIQUE : Hongrie. 2016. 107 min (V.O. hongroise avec S.T.F.). Drame réalisé par László Nemes. Scén. : László Nemes, Clara Royer. Mus. orig. : László Melis. Int. : Géza Röhrig, Levente Molnar, Urs Rechn. SYNOPSIS : En 1944, dans le camp de concentration d’AuschwitzBirkenau, Saul est l’un des milliers de Juifs gardés en captivité. Membre du Sonderkommando, il travaille au crématorium où il est chargé d’incinérer les victimes des chambres à gaz. Un jour, Saul reconnaît parmi les corps celui de son fils. À partir de ce moment, il tentera par tous les moyens d’inhumer son enfant dans le respect de la tradition juive et de ses rituels. NOTES : En mai dernier, à Cannes, LE FILS DE SAUL a causé tout un émoi. Unanimement, les critiques ont salué la beauté de ce film réussissant à aborder la question de l’extermination des Juifs dans les camps nazis d’une façon totalement originale et bouleversante. Autant la morbidité du sujet de ce long métrage hongrois peut rebuter, autant il faut savoir qu’elle porte en elle une trace d’espérance lumineuse laissée par le désir de survivre aux pires atrocités de la vie. (P.B.)

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MAGAZINE LE CLAP N° 194 · JANVIER ET FÉVRIER · 2016

« Une comédie délicieusement britannique, attachante et pleine de charme. » (Le Clap)

THE LADY IN THE VAN

VERSION FRANÇAISE ET VERSION ORIGINALE ANGLAISE

Un film de Nicholas Hytner Du même réalisateur : The Crucible GRANDE-BRETAGNE

GÉNÉRIQUE : Grande-Bretagne. 2015. 103 min (V.F. et V.O.A). Drame biographique réalisé par Nicholas Hytner. Scén. : Alan Bennett, d’après son roman. Int. : Maggie Smith, Alex Jennings, James Corden, Jim Broadbent. SYNOPSIS : Fraîchement installé dans sa nouvelle maison, l’acteur et dramaturge anglais Alan Bennett découvre l’existence d’une vieille dame habitant dans une camionnette garée dans la rue. Peu sympathique et pauvre, elle éveille chez lui un sentiment protecteur. Une improbable relation s’installe entre les deux. Un jour, Alan lui propose de garer sa camionnette dans l’allée de sa maison… Elle y restera quatorze ans. NOTES : Inspiré d’une histoire vraie, ce long métrage est l’adaptation cinématographique d’un ouvrage écrit par Alan Bennett, dans lequel il rend hommage à une femme qui a bouleversé sa vie dans les années 70… Porté par la grande Maggie Smith, qui y livre une composition admirable et réalisé par Nicholas Hytner (qui par le passé a mis en scène The History Boys, également adapté d’une œuvre de Bennett), THE LADY IN THE VAN est une comédie délicieusement britannique, attachante et pleine de charme. (S.G.)

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FATIMA

Un film de Philippe Faucon QUÉBEC · FRANCE

PRÉSENTÉ EN

V.O.S.-T.F.

GÉNÉRIQUE : Québec · France. 2015. 79 min (V.O.S.-T.F.). Drame réalisé par Philippe Faucon. Scén. : Philippe Faucon, d’après l’œuvre de Fatima Elayoubi. Mus. orig. : Robert Marcel Lepage. Int. : Soria Zeroual, Zita Hanrot, Kenza Noah Aïche. SYNOPSIS : Séparée de son mari, Fatima voit sa vie centrée autour de ses deux filles de quinze et dix-huit ans, l’une rebelle, l’autre étudiante studieuse en médecine. Dans la France actuelle, les origines maghrébines de Fatima ne lui portent pas toujours bonheur, surtout qu’elle maîtrise mal le français et s’intègre plus difficilement que ses filles. Forcée à un arrêt de travail après une chute accidentelle, Fatima se plonge à la fois dans des cours d’alphabétisation et dans l’écriture d’un journal intime relatant son arrivée au pays. NOTES : Le cinéaste Philippe Faucon démontre beaucoup de finesse en abordant dans son film, sans jugement de valeur, la problématique de l’intégration des immigrants et les conflits générationnels qui souvent s’ensuivent. Coproduit avec le Québec, FATIMA est doté d’une mise en scène sobre et réaliste dans laquelle évolue des actrices méconnues, mais au jeu d’un naturel désarmant. (P.B.)

PRÉSENTÉ EN

V.O.A. ET V.F.

10 SECONDES DE LIBERTÉ Un film de Stephen Hopkins Du même réalisateur : The Life and Death of

Peter Sellers

FRANCE · ALLEMAGNE · CANADA

TRIPLE 9

Un film de John Hillcoat Du même réalisateur : Sans loi

GÉNÉRIQUE : France · Allemagne · Canada. 2016. (V.O.A. et V.F. de Race). Drame sportif biographique réalisé par Stephen Hopkins. Scén. : Joe Shrapnel, Anna Waterhouse. Int. : Stephen James, William Hurt, Jeremy Irons.

PRÉSENTÉ EN

V.O.A. ET V.F.

ÉTATS-UNIS GÉNÉRIQUE : États-Unis. 2015. (V.O.A. et V.F. de Triple 9). Drame policier réalisé par John Hillcoat. Scén. : Matt Cook. Int. : Casey Affleck, Woody Harrelson, Kate Winslet, Chiwetel Ejiofor, Norman Reedus, Aaron Paul, Teresa Palmer, Gal Gadot. SYNOPSIS : Contrôlée par la mafia russe, une bande de policiers américains corrompus se voit

forcée d’accomplir un braquage de banque très audacieux. Pour y parvenir, les malfrats veulent tuer un des leurs à l’autre bout de la ville pour créer une diversion efficace à l’aide du code 999, qui appelle toutes les voitures de police à la rescousse d’un officier en danger de mort. NOTES : L’Australien John Hillcoat s’est fait la main sur des projets difficiles qui montrent l’impact d’une violence incisive et pernicieuse dans un contexte historique précis (La Proposition, Sans loi) ou dans un futur proche (La Route). TRIPLE 9 situe cette violence dans un milieu policier contemporain, mais son impact se révèle tout aussi saisissant. Le cinéaste donne de l’ampleur à son propos grâce à une distribution exceptionnelle. (A.C.)

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SYNOPSIS : À l’été de 1936, Hitler dirige un pays où la pureté de la race est prônée par les fascistes. C’est aussi le moment où Berlin se transforme en ville hôtesse des Jeux olympiques. Jesse Owens, athlète et sprinteur afro-américain, marquera l’histoire de ces Jeux en remportant quatre médailles d’or pour les États-Unis, un pays également aux prises avec la ségrégation raciale.

Notes : Stephen Hopkins qui nous avait offert voilà quelques années la magnifique biographie filmée du comédien Peter Sellers revient au genre avec RACE, une œuvre dont le titre porte brillamment deux significations. Cette histoire véridique, qui renvoie l’Amérique face à ses propres démons, relate une aventure sportive inspirante, mettant de l’avant toute la détermination de Jesse Owens à une époque où le racisme se déployait « différemment » des deux côtés de l’Atlantique. (P.B.)

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Festival de Cannes – Quinzaine des réalisateurs – Label Europa Cinemas Deniz Gamze Ergüven

Mostra de Venise 2015 – Prix du jury Venice Days

« Deniz Gamze Ergüven réalise un film d’une grande fraîcheur et d’une vivacité de ton qui enchante. » (J.-A. Gilli, Positif)

PRÉSENTÉ EN

V.O.S.-T.F.

MUSTANG

Un film de Deniz Gamze Ergüven

FRANCE · TURQUIE · ALLEMAGNE GÉNÉRIQUE : France · Turquie · Allemagne. 2015. 97 min (V.O.

« Paul Doucet et Suzanne Clément, magnifiques de retenue, livrent de remarquables performances. »(M.-A. Lussier, La Presse)

PRÉSENTÉ EN

V.F. ET V.O.A.S.-T-.F

PREMIÈRES NEIGES

Un film de Michael Rowe Du même réalisateur : Année bissextile QUÉBEC · AUSTRALIE

turque avec S.-T.F.). Drame réalisé par Deniz Gamze Ergüven. Scén. : Deniz Gamze Ergüven, Alice Winocour. Mus. orig. : Warren Ellis. Int. : Günes Nezihe Sensoy, Doga Zeynep Doguslu, Tugba Sunguroglu.

GÉNÉRIQUE : Québec · Australie. 2016. 96. min (V.F. et V.O.A.S.-T.F. de Early Winter). Drame écrit et réalisé par Michael Rowe. Mus. orig. : Amy Bastow. Int. : Paul Doucet, Suzanne Clément, Micheline Lanctôt.

SYNOPSIS : Dans le nord de la Turquie, cinq sœurs orphelines âgées de onze à dix-sept ans fêtent la fin de l’année scolaire en batifolant dans un lac avec des garçons. Mise au courant, la grand-mère des jeunes filles y voit un comportement déplacé qui aura de lourdes conséquences. Les sœurs seront confinées à domicile par l’aïeule, fortement réprimées par leur oncle autoritaire, pour finalement être entraînées dans un processus de noces forcées.

SYNOPSIS : David travaille comme un forcené en tant que concierge d’une maison de retraite. Marié depuis de longues années à une immigrante russe, il consacre sa vie à assurer le bonheur matériel de sa famille, croyant dur comme fer à la solidité de son couple jusqu’au jour où il constate que Maya le trompe. Dès lors, l’univers de David s’écroule. Il n’a alors plus d’emprise sur son entourage et craint de sombrer peu à peu dans la folie.

NOTES : MUSTANG est une œuvre vivante, porteuse de liberté, dénonciatrice des doctrines et des traditions misogynes à travers le destin de cinq adolescentes unies face à l’adversité rappelant The Virgin Suicides. La réalisatrice franco-turque démontre un bel élan dans la mise en scène de ce film essentiel dénonçant les abus encore trop nombreux envers des femmes privées de leurs libertés individuelles. (P.B.)

NOTES : Se servant habilement de l’isolement provoqué par les longs mois de l’hiver canadien pour nourrir l’atmosphère de son film, le cinéaste Michael Rowe nous plonge dans une relation conjugale au bord du gouffre, illustrée de façon réaliste et suffocante dans des scènes où se déploie tout le talent dramatique de Paul Doucet et de Suzanne Clément. Malgré une approche sans compromis, EARLY WINTER est un drame poignant, bercé par de fort belles images nocturnes et nordiques. (P.B.)

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INDEX

FILMS À L’AFFICHE N° 194

8 enragés, Les Un film de Quentin Tarantino ............................à partir du 1er janvier ........ p. 25 10 secondes de liberté Un film de Stephen Hopkins .............................à partir du 19 février......... p. 28 ADN du ceviche, L’ Un film de Orlando Arriagada ........................... à partir du 29 janvier ........ p. 18 Ange & Gabrielle Un film de Anne Giafferi ....................................à partir du 19 février......... p. 21 Avril et le monde truqué Un film de Franck Ekinci et Christian Desmares ... à partir du 19 février......... p. 11 Babysitting 2 Un film de Nicolas Benamou et Patrice Lacheau .... à partir du 29 janvier ........ p. 23 Belle et Sébastien 2 : l’aventure continue Un film de Christian Duguay .............................à partir du 19 février......... p. 11 Brooklyn Un film de John Crowley ...................................à partir du 8 janvier ............. p. 5 Carol Un film de Todd Haynes....................................à partir du 25 décembre .... p. 17 Chasse-galerie : la légende Un film de Jean-Philippe Duval ........................ à partir du 26 février............ p. 6 Comme un avion Un film de Bruno Podalydès .............................à partir du 25 décembre .... p. 17 Dheepan Un film de Jacques Audiard ..............................à partir du 12 février............ p. 9 En quête de sens Un film de Nathanaël Coste et Marc De La Ménardière ..... à partir du 15 janvier ........ p. 18 Endorphine Un film de André Turpin ....................................à partir du 22 janvier ........... p. 6 Fatima Un film de Philippe Faucon ...............................à partir du 5 février........... p. 28 Fils de Saul, Le Un film de László Nemes ..................................à partir du 15 janvier ........ p. 27 Garçon et le monde, Le Un film de Alê Abreu..........................................à partir du 22 janvier ........ p. 12 Joy Un film de David O. Russell..............................à partir du 25 décembre .... p. 17 Là où Atilla passe... Un film de Onur Karaman .................................à partir du 29 janvier ........ p. 23 Mustang Un film de Deniz Gamze Ergüven .................... à partir du 29 janvier ........ p. 29 Nallua Un film de Christian M. Fournier.......................à partir du 5 février........... p. 18 Normand du Nord Un film de Trevor Wall .......................................à partir du 15 janvier ........ p. 26 Nouvelles Aventures d’Aladin, Les Un film de Arthur Benzaquen............................à partir du 25 décembre .... p. 10 Petit Prince, Le Un film de Mark Osborne ..................................à partir du 26 février......... p. 12 Phantom Boy Un film de Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli .....à partir du 26 février.......... p. 10 Premières neiges Un film de Aida Begic ........................................à partir du 29 janvier ......... p. 29 Revenant, Le Un film de Alejandro González Iñárritu............. à partir du 8 janvier ........... p. 25 Soleil de plomb Un film de Dalibor Matanić................................ à partir du 22 janvier ......... p. 26 Spanish Affair Un film de Emilio Martínez Lázaro ................... à partir du 15 janvier ......... p. 26 The Lady in the Van (version française et version originale anglaise) Un film de Nicholas Hytner ...............................à partir du 19 février.......... p. 27 Triple 9 Un film de John Hillcoat ....................................à partir du 19 février.......... p. 28 Une seconde chance Un film de Susanne Bier ...................................à partir du 29 janvier ......... p. 17 Un + une Un film de Claude Lelouch................................à partir du 12 février....... CLAP.ca Where to Invade Next Un film de Michael Moore .................................à partir du 12 février.......... p. 19 Youth Un film de Paolo Sorrentino ..............................à partir du 25 décembre ....... p. 17

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PROGRAMMATION ALTERNATIVE

MERCREDI · 19 H

JEUDI · 15 H

6 janvier 2016

7 janvier 2016

27 janvier 2016

28 janvier 2016

17 février 2016

18 février 2016

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