Magazine MonCiné Volume 4 | Numéro 1

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VOTRE RÉFÉRENCE CINÉMA 100 % QUÉBÉCOISE !

VOLUME 4 | NUMÉRO 1

45 films Plus de bientôt sur grand écran !

LE CINÉMA VU PAR

Daniel Vézina

ENTREVUE

Manon Briand

Tous toqués !

PORTRAIT

Joaquin Phoenix Joker : Folie à deux

RÉTROSPECTIVE

Beetlejuice, Beetlejuice, Beetle... CHUT !

ENTREVUE

LA MUSIQUE AU CINÉMA

Danny Elfman

Gildor Roy

Pour la sortie du film La Petite et le vieux

Beetlejuice

Beetlejuice

LE CINÉMA ET SES MÉTIERS

John D’Ambrosio et Steve Michelson

Traiteur

ENTRE BERGER ET LIVREUR DE PIZZA!

EN COUVERTURE

Gildor Roy est présent dans notre univers cinématographique et télévisuel depuis quarante ans avec plus de vingt films et vingt séries télé à son actif. Il nous a marqués avec ses rôles de Germain dans Km/h et du commandant Chiasson dans District 31 Nous avons eu l’occasion de le voir au cinéma, entre autres, dans les comédies La Florida et les Karmina, dans les contes Babine et Ésimésac et dans les drames Le Party et Requiem pour un beau sans-cœur. Il est de retour au grand écran cet automne dans le rôle de monsieur Roger, un vieil homme bourru qui cache un cœur tendre dans le film La Petite et le vieux qui sera présenté en ouverture du Festival de cinéma de la ville de Québec en septembre. Il s’est confié à notre chroniqueur dans le cadre de la sortie du film (à lire en page 6).

LES FILMS QUÉBÉCOIS QUI CONTINUENT DE SE DÉMARQUER !

L’été 2024 s’inscrit dans la continuité des résultats du cinéma québécois des dernières années. Deux films ayant pris l’affiche cet été ont été millionnaires au box-office québécois, Nos belles-sœurs avec plus de 3 millions et 1995 qui a dépassé les 2 millions. On se doit aussi de souligner le film Dis-moi pourquoi ces choses sont si belles qui a quant à lui dépassé 800 000 $ au cinéma.

Cet automne, plusieurs films québécois se succéderont dans les salles de cinéma du Québec, et toujours dans une pluralité de genres, voici ceux qui retiennent le plus notre attention.

Mlle Bottine, nouveau titre pour Les Productions La Fête, qui produit les Contes pour tous depuis maintenant quarante ans. Le film est scénarisé par Dominic James, qui revisite le Conte pour tous Bach et Bottine de 1986.

Basé sur la série télé à succès L’Œil du cyclone, le film Le Cyclone de Noël arrive juste à temps pour la période des Fêtes. Voyez Isabelle Gagnon (Christine Beaulieu) se démener pour maintenir l’esprit de Noël et tout faire pour avoir ses proches avec elle pour les Fêtes.

Bergers, adaptation libre du roman autobiographique D’où viens-tu, berger ? de l’auteur québécois Mathyas Lefebure. Sixième film de Sophie Desraspe, qui avait remporté le prix du meilleur film canadien, avec son précédent film Antigone en 2019. Bergers sera présenté en première mondiale au Festival international du film de Toronto (TIFF) en septembre et prendra l’affiche au cinéma quelques semaines plus tard.

La Bataille de Saint-Léonard, de Félix Rose, qui avait réalisé le documentaire à succès Les Rose en 2020. Il revient cette fois-ci avec un documentaire sur la crise linguistique qui se déroule dans le secteur Saint-Léonard à Montréal en 1968 et 1969. Cette crise sans précédent mènera le Québec à l’adoption de la Charte de la langue française en 1977.

Vous n’êtes pas seuls met en vedette Pier-Luc Funk en livreur de pizza solitaire et François Papineau dans le rôle d’un mystérieux chauffeur de taxi. Le film est en sélection officielle au TIFF 2024. Le film est réalisé par Marie-Hélène Viens et Philippe Lupien, dont les courts métrages ont participé à plus de quatre-vingts festivals à travers le monde.

Tous toqués ! est le dernier film de Manon Briand, réalisatrice de La Turbulence des fluides et de Liverpool. Il met en vedette Julie Le Breton qui incarne une douanière dont la fille doit participer à un concours culinaire.

La cuisine est régulièrement une source d’inspiration pour les films. Nous avons profité de la sortie du film Tous toqués ! pour consulter un cinéphile et spécialiste de la restauration, Daniel Vézina. Voyez en page 18 les films qui l’ont fait vibrer et même certains qui ont inspiré sa cuisine !

LES FILMS HORS QUÉBEC LES PLUS ATTENDUS SUR UN GRAND ÉCRAN PRÈS DE CHEZ VOUS !

Beetlejuice Beetlejuice réalisé par Tim Burton, la suite du grand classique de 1988. Gladiator II de Ridley Scott qui a promis une scène d’ouverture à ne pas manquer au cinéma Joker : Folie à deux avec Joaquin Phoenix et Lady Gaga Megalopolis qui marque le retour sur grand écran de Francis Ford Coppola. Wicked, inspiré de la comédie musicale et du livre Wicked, la véritable histoire de la méchante sorcière de l’Ouest avec Cynthia Erivo et Ariana Grande.

LES FILMS D’ANIMATION À NE PAS MANQUER CET AUTOMNE

Robot sauvage du réalisateur Chris Sanders qui avait coréalisé Lilo et Stitch et Dragons Moana 2 qui réunit à nouveau Moana et Maui dans une aventure se déroulant trois ans après la fin du premier film. Transformers Un du réalisateur du film Histoire de jouets 4, Josh Cooley.

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Bonne lecture et bon cinéma ! | R.P.

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EN COUVERTURE

Entrevue avec Gildor Roy

21

Entrevue Manon Briand

Le cinéma et ses métiers

VOLUME 4 | NUMÉRO 1 DE SEPTEMBRE À NOVEMBRE 2024

27

BIENTÔT À L’AFFICHE

De septembre à novembre

PATRICK MARLEAU

ENTREVUE

GILDORROY

POUR LA SORTIE DU FILM LA PETITE ET LE VIEUX

Né en 1960 à Cadillac en Abitibi-Témiscamingue, Gildor Roy grandit toutefois à Rigaud dans une famille amoureuse de la musique country. Si, à l’adolescence, il se consacre d’abord à la musique, il se tourne ensuite vers le jeu. Diplômé de l’École nationale de théâtre en 1983, il enchaîne les rôles sur les planches comme à la télévision, où il connaît un immense succès avec Km/h (1998-2006) aux côtés de Michel Barrette. Au cinéma, il se démarque en 1992 dans le film de Robert Morin Requiem pour un beau sans-cœur. Il joue également dans plusieurs productions populaires comme les deux Karmina, La Mystérieuse mademoiselle C. et Les Boys 4. Plus récemment, il a marqué la télévision avec son rôle du commandant Chiasson dans la quotidienne District 31 (2016-2022).

C’est un grand retour pour vous au cinéma, 12 ans après Ésimésac. Vous en étiez-vous ennuyé ?

Oui, mais en même temps, je n’ai pas à me plaindre, car j’ai tourné dans plein de choses. Donc, je n’ai pas eu à m’ennuyer du jeu. Mais ce que j’aime au cinéma, c’est que tu sais comment l’histoire va finir. Tu sais dans quoi tu embarques, ce qui n’est pas le cas des séries (rire) !

Que pouvez-vous nous dire à propos de votre personnage dans La Petite et le vieux ?

Mon personnage, monsieur Roger, est un pas propre qui fume, boit et sacre (rire). Il s’assoit sur une chaise et commente ce qui se passe dans le quartier. Il souffre de solitude. Puis, il en vient à développer une relation amicale avec une fillette de 12 ans avec qui il s’obstine. Il survit grâce à ce contact humain.

Qu’est-ce qui vous attirait dans cette histoire ?

Ça parle d’une époque différente où les gens prenaient le temps de se parler. Quand tu allais au dépanneur, tu devais calculer plus de temps (rire) ! Je suis un peu nostalgique de

cette période, des soirs quand les gens jasaient ensemble parce qu’ils n’avaient rien d’autre à faire. Aujourd’hui, ça existe presque plus.

Comment se sont passées les retrouvailles avec Vincent-Guillaume Otis, avec qui vous aviez tourné dans Babine et, évidemment, District 31 ?

Dans Babine, nous ne partagions qu’une scène ensemble et je lui donnais une réplique (rire). J’ai vraiment appris à le connaître pendant le tournage de District 31 et Vincent, c’est un peu comme mon petit gars. C’est toujours agréable de jouer avec lui. Il est une personne formidable. En plus, on tournait dans le quartier où il a grandi. C’était spécial. Quand on se promenait, les gens nous apercevaient et ils devaient se dire : « Vincent se ressemble encore, mais Gildor a donc bien vieilli » (rire) !

Justement, est-ce que cette allure aux cheveux plus longs avec une barbe imposante était dans le roman ou bien était-ce une proposition qui venait de vous ?

C’était dans le roman, mais j’ai eu de la chance que ce soit mes vrais cheveux et ma barbe et non pas une perruque et un postiche. À l’origine, le film devait se tourner au

« Je suis un peu nostalgique de cette période, des soirs quand les gens jasaient ensemble parce qu’ils n’avaient rien d’autre à faire. Aujourd’hui, ça existe presque plus. »
IMAGE TIRÉE DU FILM LA PETITE ET LE VIEUX (2024)

printemps, mais il a été finalement reporté à l’automne. J’ai eu le temps de terminer le dernier épisode de La Tour, puis je ne me suis pas coupé les cheveux ni rasé la barbe pendant six mois (rire).

Comment était-ce de tourner avec Juliette Bharucha, une enfant qui en est à ses débuts ?

Ç’a été bien agréable. Je ne veux pas paraître négatif sur la jeunesse, mais elle n’était pas distraite par les réseaux sociaux. Elle venait travailler. Elle prenait ça comme un job et elle était bien préparée. Elle était complètement là et très investie.

Avez-vous fait une audition ensemble ?

Oui. Patrice Sauvé, le réalisateur, avait réduit la liste de casting à six ou sept fillettes. J’ai donc auditionné avec elles. Le soir, on s’en parlait et nous étions unanimes que c’était Juliette le bon choix. Elle avait de quoi de particulier qui nous plaisait.

Comment est Patrice Sauvé comme réalisateur ?

Il est une des raisons pour lesquelles j’ai accepté le projet. Ça faisait longtemps que je voulais tourner avec lui. J’avais entendu de bonnes choses à son sujet et je n’ai pas été déçu (rire). Puisque le scénario est une adaptation du roman, on se voulait respectueux du texte. Mais il est très préparé. Il a une vision claire et il sait ce qu’il veut. On ne perd pas trop de temps sur le plateau, donc ça laisse plus de place à la répétition. Il est très calme aussi, ce qui est bien le fun. On peut quand même trouver le moyen de rire. Par contre, c’est certain qu’il y a toujours une place pour l’improvisation au cinéma, surtout quand on tourne dans de vrais lieux comme ici. Parfois, un mur est plus proche ou il y a moins de place pour mettre les meubles comme le réalisateur le voudrait (rire).

Justement, le film a été entièrement tourné dans de vrais décors. Est-ce plus plaisant pour un comédien ?

Le film se déroule au début des années 1980. Quand on entre dans le dépanneur, on trouve plein de produits qui n’existent plus (rire). C’était vraiment super !

Quelle scène représentait pour vous le plus grand défi à tourner ?

C’était de réussir à créer cette grande relation amicale avec la petite sans que ça paraisse déplacé, sans que ça provoque de malaises (rire). Je crois qu’on y est parvenus.

Qu’espérez-vous que le public retire du film ?

J’espère que les gens vont se souvenir de cette époque bien différente où le monde prenait le temps de jaser entre eux et que les adultes vont raconter aux plus jeunes qu’il y a aussi de bonnes choses en dehors des réseaux sociaux (rire). |

La comédie familiale La Petite et le vieux prend l’affiche le 4 octobre.

PATRICK MARLEAU

En 1985, le premier long métrage de Tim Burton, Pee-Wee’s Big Adventure (La Grande aventure de Pee-wee), connaît un joli succès commercial. Surtout, le film surprend Hollywood par la façon unique qu’a ce jeune cinéaste excentrique de filmer l’étrange. Le studio Warner Brothers s’engage à développer un film de Batman avec Burton, mais le projet s’avère plus complexe que prévu. Le réalisateur doit se faire à l’idée qu’il n’ira pas en production avant un certain temps. Il est donc à la recherche d’un film pas trop compliqué qu’il pourrait tourner pendant que le travail sur le scénario de Batman se poursuit.

Les scénaristes Michael McDowell et Larry Wilson connaissent bien Tim Burton, puisqu’ils ont écrit le scénario de l’épisode qu’il a réalisé pour la série d’anthologie Alfred Hitchcock Presents. Le duo lui présente son scénario de Beetlejuice (Bételgeuse), à propos d’un démon ailé qui prend l’allure d’une petite personne moyenorientale, dont le nom évoque l’étoile de la constellation d’Orion. En plus de vouloir tuer un couple, les Deetz, le démon veut désespérément coucher avec leur fille qui meurt finalement dans un incendie et rejoint dans l’audelà un couple récemment décédé. On est plutôt loin du film de Burton !

Bien qu’il perçoive dans l’histoire un certain potentiel, le cinéaste trouve le ton un peu trop sombre à son goût. McDowell et Wilson retravaillent donc leur histoire : exit la mort de Lydia (Winona Ryder), qui finira plutôt par cohabiter avec Barbara (Geena Davis) et Adam Maitland (Alec Baldwin). Elle profitera même de leurs pouvoirs en lévitant à la fin du film en récompense d’un bon résultat d’examen. On change aussi les origines du personnage de Bételgeuse pour un « bio-exorciste » dont on ne connaît pas le passé. Le titre est également modifié pour Beetlejuice afin d’en simplifier la prononciation. Warner Brothers, qui a accepté de financer le film, n’est toujours pas convaincu par ce titre et propose plutôt House Ghost, que Burton déteste. On devine qui a gagné…

Si le réalisateur se consacre au projet, il désire davantage en faire une comédie d’épouvante qu’un film d’horreur aux accents humoristiques. Il demande à Warren Skaaren, qui collabore à Batman, de retravailler le scénario de Beetlejuice afin de le rendre plus léger. C’est à Skaaren qu’on doit donc l’aspect caricatural de la bureaucratie de la vie après la mort ainsi que les personnages de Barbara et Adam prisonniers dans leur propre maison et tentant de faire fuir les Deetz. Skaaren est

aussi derrière l’idée qu’il faut prononcer trois fois le nom de Beetlejuice pour qu’il apparaisse dans le monde des vivants.

Satisfait par les changements, Burton obtient un budget de 15 millions de dollars pour son film, dont 1 million sera alloué aux effets visuels. Le cinéaste veut rendre hommage aux films de série B : il désire que les maquillages et les trucages paraissent un peu cheap et qu’ils soient pratiques, donc faits sur le plateau. Pour certaines séquences, Burton, qui provient du monde de l’animation, utilise une technique qu’il affectionne particulièrement : celle de la stop-motion ou image par image. Pour son travail sur les maquillages, l’équipe composée de Steve La Porte, Ve Neill et Robert Short remportera un Oscar.

Le personnage de Beetlejuice aurait pu être très différent. Burton souhaite avoir Sammy Davis Jr. pour le rôle, ce qui ne convient pas du tout à la Warner. Le magnat de la musique David Geffen, l’un des coproducteurs du film, suggère Michael Keaton, mais l’acteur décline le rôle, ne pigeant pas trop le concept du film. Le réalisateur organise donc une rencontre avec le comédien qui finit par accepter, séduit par la folie de l’univers que le cinéaste veut mettre en place. Keaton participe activement à la création de son personnage. Il suggère aux maquilleurs de lui mettre de la moisissure au visage et que sa chevelure ait l’air d’avoir été électrocutée. Encouragé par Burton, le comédien improvise également une majorité de ses répliques, contribuant à rendre Beetlejuice encore plus loufoque et farfelu. Malgré une présence d’à peine 18 minutes de temps d’écran, Keaton laisse une forte impression de son personnage et Beetlejuice s’intègre rapidement à la culture populaire. Encore aujourd’hui, on peut retrouver le personnage sur plusieurs produits dérivés de toutes sortes.

Sur le plateau de tournage, Tim Burton encourage Michael Keaton à improviser afin de rendre le personnage de Beetlejuice encore plus loufoque et farfelu.

Plusieurs actrices auditionnent pour le rôle de Lydia Deetz, l’adolescente fascinée par le macabre. Parmi celles-ci, on retrouve Sarah Jessica Parker, Brooke Shields, Diane Lane, Justine Bateman, Molly Ringwald, Juliette Lewis et Jennifer Connelly. Finalement, Alyssa Milano, de la populaire série télévisée Who’s the Boss (Cœur à tout), est finaliste en compagnie de Winona Ryder. Âgée de 15 ans, cette dernière hérite du rôle après que Burton l’ait vue dans le film Lucas. Le rôle de sa mère, Delia, est d’abord offert à Angelica Huston, qui doit finalement se retirer pour des raisons de santé. Catherine O’Hara s’empresse aussitôt de la remplacer.

Le tournage a lieu de mars à juin 1987 avec les scènes extérieures filmées dans le petit village de Corinth, au Vermont. Sur le plateau, Burton pousse ses acteurs à improviser et à aller encore plus loin dans leurs excentricités. Le réalisateur soutient qu’il recevait peu de commentaires du studio, car les exécutifs ne comprenaient rien au film ! L’une des séquences les plus emblématiques du film, la scène de possession sur la chanson Day-O d’Harry Belafonte, a donné du fil à retordre à Burton. Il ne trouvait pas cette scène nécessairement drôle et il pensait que le public la détesterait, ce qui a été finalement tout le contraire.

Beetlejuice arrive sur les écrans le 30 mars 1988, remportant un succès tant commercial que critique. Avec des recettes cumulées de près de 75 millions de dollars, la comédie finira en dixième position au box-office. Une suite semble inévitable. Après avoir mijoté le concept d’un deuxième film, dont l’intrigue se déroulerait à Hawaï, alors que les Deetz y déménagent afin d’ouvrir un hôtel, Tim Burton enchaîne les projets, tout comme Michael Keaton et Winona Ryder. L’idée est donc abandonnée. Puis, après toutes ces années, les éléments se mettent enfin en place afin que tout le monde revienne pour cette suite tant attendue. Ce sera l’occasion de faire la connaissance de l’ex-femme de Beetlejuice, incarnée par Monica Bellucci. À noter aussi que Jenna Ortega, qui fait sensation dans la série Wednesday produite par Burton, interprète Astrid, la fille de Lydia. Gageons que Beetlejuice lui fera vivre des sensations fortes ! |

Beetlejuice Beetlejuice prend l’affiche le 6 septembre.

Du livre à l’écran

LIVRE

WICKED : LA VÉRITABLE HISTOIRE DE LA MÉCHANTE SORCIÈRE DE L’OUEST

GREGORY MAGUIRE

FILM

WICKED JON M. CHU

Publié aux Éditions Bragelonne pour la version française, Wicked : la véritable histoire de la méchante sorcière de l’Ouest est le premier tome d’une série de romans qui se déroule dans le monde d’Oz. Paru en 1995, le récit de l’auteur américain Gregory Maguire raconte la jeunesse du personnage de la méchante sorcière qui apparaît dans Le Magicien d’Oz et de son amitié avec Glinda, la bonne sorcière du Sud. Maguire fait une relecture révisionniste et subversive de l’œuvre de L. Frank Baum en présentant la sorcière, qu’il prénomme Elphaba, sous un jour plus sympathique. L’histoire porte sur son enfance jusqu’à sa mort éventuelle causée par Dorothy Gale. Au travers de son récit, l’auteur explore et dissèque la nature du mal. Une adaptation du roman en comédie musicale, Wicked, a été créée en 2003, et connaît depuis un énorme succès à Broadway. L’adaptation cinématographique se fera en deux parties. Le premier film sortira en novembre et la suite, un an plus tard, en 2025. |

LIVRE ICI

RICHARD MCGUIRE

FILM ICI (HERE)

ROBERT ZEMECKIS

Ici est une bande dessinée conceptuelle de l’artiste Richard McGuire dans laquelle le récit offre un point de vue statique d’un lieu, principalement un salon d’une maison, et de ses événements au fil du temps. D’abord publiée en 1989 dans le magazine illustré Raw, édité par Art Spiegelman (Maus), la BD ne contient que 6 pages et 35 cases. La narration se déroule de 3 500 000 000 av. J.-C. jusqu’à l’année 22 175, et ce, pas nécessairement en ordre chronologique. En 2014, McGuire revisite son œuvre sous la forme d’un roman graphique de 300 pages en couleurs publié par Pantheon Books et Gallimard, pour la version française. En 2016, l’œuvre reçoit le Fauve d’or, qui récompense le meilleur album de BD lors du Festival d’Angoulême. Pour le film, le réalisateur Robert Zemeckis a réuni une partie de l’équipe de son Forrest Gump alors que le scénariste oscarisé Eric Roth en signe l’adaptation et que Tom Hanks et Robin Wright se retrouvent au générique. |

LIVRE

LA PETITE ET LE VIEUX

MARIE-RENÉE LAVOIE

FILM

LA PETITE ET LE VIEUX

PATRICE SAUVÉ

Détentrice d’une maîtrise en littérature québécoise de l’Université Laval, Marie-Renée Lavoie fait une entrée fracassante dans le monde littéraire avec son premier roman : La petite et le vieux. Elle remporte plusieurs prix, dont le Grand Prix de la relève littéraire Archambault en 2011 et le Combat des livres de Radio-Canada en 2012. Publiée aux Éditions XYZ dans la collection « Romanichels », l’histoire raconte l’amitié entre Hélène, une enfant de huit ans, et Roger, un retraité solitaire, dans le quartier populaire de Limoilou dans les années 1980 où a grandi l’autrice. Empreint d’une grande tendresse, le film nous transporte dans l’univers de ces personnages attachants. C’est le cinéaste Patrice Sauvé (La Vie, la vie, Grande Ourse) qui en réalise l’adaptation avec une distribution étoilée. |

LIVRE

NOUS SOMMES VENOM

COLLECTIF

FILM

VENOM : LA DERNIÈRE DANSE

(VENOM: THE LAST DANCE)

KELLY MARCEL

Bien que le symbiote fasse sa première apparition en 1984 dans le numéro 252 de la bande dessinée The Amazing Spider-Man, l’entité Venom, née de la fusion entre une créature extraterrestre et le journaliste Eddie Brock, voit véritablement le jour dans le numéro 300 de la série en 1988. Rapidement, ce nouvel antagoniste, conçu par le scénariste David Michelinie et l’illustrateur canadien Todd McFarlane (Spawn), devient très populaire auprès des lecteurs. Michelinie désirait depuis longtemps créer un adversaire redoutable pour Spider-Man contre lequel le superhéros ne pourrait pas utiliser son fameux sens de l’araignée. Quant à McFarlane, il utilise le récent costume noir et blanc de Spider-Man, conçu par l’artiste Mike Zeck, et lui donne la carrure d’Arnold Schwarzenegger ! Au fil des années, le personnage passe graduellement d’ennemi de Spider-Man à antihéros alors qu’il vient à posséder ses propres aventures. Publié aux éditions Panini, l’album d’anthologie Nous sommes Venom offre plusieurs de ces histoires phares dans un énorme pavé de 320 pages. |

LE CINÉMA gourmand VU PAR

Originaire de Québec, Daniel Vézina œuvre en cuisine depuis plus de 30 ans où il a su se tailler une place de choix dans le secteur de la restauration au Québec. Il est copropriétaire des restaurants Laurie Raphaël de la Vieille Capitale depuis 25 ans et de celui de Montréal depuis 8 ans. Depuis 1996, il multiplie les projets télévisuels, dont la coanimation de l’émission Les Chefs !, de 2010 à 2021. Il est aussi l’auteur de plusieurs livres sur la cuisine.

Est-ce que le cinéma occupe une place importante dans votre vie ?

Oui, j’aime écouter des films au cinéma. De voir un film sur grand écran, ce n’est pas la même expérience que de le regarder sur une télévision à la maison. Ça n’a pas le même impact. Avec la famille, on emmenait souvent les enfants au cinéma quand ils étaient plus petits. Je dois dire que parfois, j’aime mieux écouter un film que d’aller m’entraîner au gym (rire). Je pratique un métier pour lequel je travaille beaucoup et le cinéma est l’une des façons qui me permettent de décrocher, de me changer les idées. Quand j’écoute un film, ça m’empêche de cuisiner ou de parler de bouffe. Ça fait du bien parfois (rire) !

Quel est votre film préféré qui porte sur la cuisine ?

Je dirais Le Festin de Babette. J’adore l’histoire de cette cuisinière de France qui part du côté du Danemark pour fuir la guerre. Elle débarque dans un petit village où elle devient servante pour une famille. Puis, elle gagne un montant d’argent assez imposant pour l’époque et elle décide de prendre cette somme pour faire un repas. Déjà, ça me parle (rire) ! C’est extraordinaire et je me dis : je veux la connaître, cette femme-là (rire). Ça pourrait être moi, ça, ou même mes amis-chefs. C’est le genre de chose que l’on pourrait faire (rire). On s’éclaterait sur un superrepas ! Dans le film, toute la gestuelle cuisine est assez parfaite, mais ce qui m’impressionne le plus, c’est l’approvisionnement. Tu la vois arriver avec tous les animaux vivants : les tortues et les cailles. L’apothéose du film, c’est évidemment le repas à la fin où l’on voit plein de personnages de classes sociales différentes mettre la nourriture dans leur bouche et tu vois leurs émotions. Quand ils goûtent au vin, tu vois leurs yeux changer (rire). Pendant tout ce temps, Babette travaille dans la cuisine. Elle n’est pas avec eux. Tout ça m’avait beaucoup interpellé, de voir comment les gens se sentent après le repas. Ils sont dehors par une soirée d’hiver et ils regardent les étoiles. C’est ça que c’est censé faire quand on mange quelque chose d’extraordinaire (rire) ! Ce film gardera toujours une place importante dans mon cœur. Mais, il y en a deux autres que je ne me tanne jamais aussi de regarder : Chocolat et Tampopo

Qu’est-ce que vous appréciez du film Chocolat ?

Je suis un amateur de chocolat (rire) ! Il y a aussi toute notre culpabilité par rapport à la nourriture. On sent bien que le personnage de Juliette Binoche veut être écarté parce que manger du chocolat, c’est comme commettre un péché. Finalement, tout le monde finit par succomber. Même ceux qui veulent interdire le chocolat vont finir par en manger (rire). J’aime que l’on voie des personnages qui n’ont plus de sexualité recommencer à baiser, d’autres tomber en amour. Dès que quelqu’un goûte à ce qu’elle a fait, ça change sa vie. Tu vois aussi toute la volupté du chocolat. Il ne faut pas oublier qu’à une certaine époque, la gourmandise était un péché capital. J’ai trouvé que tout cet aspect était bien amené et joué. En plus, Juliette Binoche est juste magnifique (rire). J’aime beaucoup toutes les scènes de bouffe, particulièrement celle où elle parle de son chocolat chaud avec le piment. D’ailleurs, c’est quelque chose que j’ai commencé à faire après avoir vu le film (rire).

Et pourquoi le choix de Tampopo ?

C’est une ode aux ramens (rire). C’est une comédie, un genre de western japonais, qui se passe à Tokyo. C’est quand même un peu weird comme film (rire). C’est l’histoire d’une veuve qui a perdu son mari et qui se lance dans la bouffe pour se décharger de la peine. Elle veut apprendre

à faire les meilleurs ramens du Japon. Elle va étudier auprès des meilleurs chefs qui vont lui montrer tout l’aspect cérémonial entourant les ramens : comment les fabriquer, comment préparer les bouillons et même comment les manger. Là-bas, c’est vraiment sérieux (rire) ! C’est la beauté des gestes, la précision des Japonais. Tout a un sens, une raison d’être. Le film m’a vraiment appris comment faire un bon ramen (rire).

Quel film de cuisine considères-tu comme un plaisir coupable ?

L’Aile ou la cuisse (1976) avec Louis de Funès et Coluche. En plus, c’est un des premiers films que j’ai vus au cinéma. Ce film est encore aussi drôle. Il y a aussi Le Grand restaurant (1966) que j’aime bien. J’adore de Funès ! J’aime le feeling d’être dans les cuisines. D’ailleurs, c’est quelque chose qui m’a toujours fasciné et qui m’intrigue dans le cinéma gourmand : qui est derrière les plats que l’on voit à l’écran ? Ce sont des chefs professionnels qui montent non seulement les plats, mais qui montrent aussi la technique de cuisine aux acteurs. Ce côté m’intéresse énormément.

Quel acteur ou quelle actrice vous a le plus impressionné en chef à l’écran ?

Catherine Zeta-Jones dans No Reservations (Table pour trois, 2007). Tu vois comment elle travaille bien, avec précision et finesse.

Quel personnage engageriez-vous dans votre brigade ?

Il ne vient pas d’un film, mais plus d’une série : celui du chef dans The Bear. Il se comporte vraiment comme un chef trois macarons, mais en plus, avec une intelligence émotionnelle. Il a le respect du travail bien fait et aussi de ses employés. Il a le sens de la discipline. C’est un bon chef comme on les veut (rire). Je l’engagerais demain matin pour mon restaurant Laurie Raphaël (rire) ! Même aussi sa sous-cheffe !

Quel film vous a séduit par la présentation de ses plats ?

The Menu (Le Menu). Quand tu vois les plats, c’est de la haute voltige. Tu sais que ça provient de chefs étoilés Michelin. C’est la gomme de la gomme (rire) !

Est-ce qu’un film vous a déjà influencé dans la création d’une recette ?

Celle de la caille en sarcophage tirée du Festin de Babette. Je l’ai même faite à l’émission Les Chefs ! où elle était le thème d’un épisode. C’est une recette complètement hallucinante où le personnage de Babette flambe sa caille au cognac en enlevant le dessus du rond et elle penche sa casserole de cuivre au-dessus des flammes du four à bois. Il y a quelque chose dans ce geste qui m’a profondément séduit.

« Le Festin de Babette m’avait beaucoup interpellé, de voir comment les gens se sentent après le repas. Ils sont dehors

par une soirée d’hiver

et ils regardent

les étoiles. C’est ça que c’est censé faire quand on mange quelque chose d’extraordinaire (rire) ! »

Est-ce que créer des plats pour un film est quelque chose qui pourrait vous intéresser ?

J’adorerais ça ! Avec toutes les émissions de télé que j’ai faites et les livres que j’ai écrits, j’ai travaillé et appris beaucoup des stylistes. Présenter la bouffe dans les films, c’est comme faire de la photo. C’est drôle parce que j’ai croisé l’acteur Roy Dupuis à une soirée récemment et je lui ai dit : « C’est pas mal un des rôles que tu n’as pas fait ça, cuisinier. Si un jour on te propose ce genre de rôle, je suis ton homme pour te coacher (rire) ! » |

IMAGE TIRÉE DU FILM L’AILE OU LA CUISSE (1976)
IMAGE TIRÉE DU FILM LE FESTIN DE BABETTE (1987)

ENTREVUE AVEC LA RÉALISATRICE

Manon Briand est titulaire d’un diplôme de l’Université Concordia en production cinématographique. En 1988, elle fonde en compagnie de Jeanne Crépeau et de Benoît Pilon le centre d’artistes Les Films de l’autre, un organisme culturel à but non lucratif, afin de soutenir la production de films indépendants. Après sa collaboration au long métrage collectif Cosmos (1996), elle scénarise et réalise son premier film : 2 Secondes (1998). En 2003, La Turbulence des fluides, son deuxième long métrage, reçoit quatre nominations, dont celui de meilleur scénario, aux prix Jutra (maintenant prix Iris). Pour son film Liverpool  (2012), elle remporte le prix Women in Film and Television Artistic Merit Award au Festival international du film de Vancouver. Après une dizaine d’années d’absence, elle nous revient avec la comédie culinaire Tous toqués !.

On vous connaît pour des films plus dramatiques. Qu’est-ce qui vous a inspiré cette histoire plus drôle ?

J’ai poussé plusieurs projets dans les dernières années et c’est finalement celui-là qui a passé (rire). Il y a plusieurs tiroirs dans le cerveau d’une personne, et quand on se met à écrire, on se laisse aller. Mais, j’ai toujours caressé la comédie, même si j’étais dans le drame. J’aime insuffler de la comédie dans ce que je fais. Là, j’avais vraiment un désir de me divertir en écrivant un scénario (rire). J’ai fait un film pour

IMAGE TIRÉE DU FILM TOUS TOQUÉS ! (2024)

me faire plaisir, en espérant qu’il plaise au plus grand nombre aussi. Je voulais donc jouer avec toutes sortes de thèmes qui me plaisent en essayant d’en faire quelque chose d’amusant et de divertissant qui laisse un sentiment positif, de feel-good à la fin.

Est-ce que la thématique de la gastronomie est quelque chose qui vous intéressait à la base ?

C’est un sujet qui me plaît, mais dont j’avais un peu l’envie de me moquer. Surtout cet engouement pour les compétitions culinaires, dont je suis moi-même une grande fan (rire).

Avez-vous eu à faire beaucoup de recherches pour l’écriture de votre scénario ?

Quand on aime quelque chose, c’est facile (rire) ! Mais oui, j’ai dû quand même faire pas mal de recherches, même si je me gave de ce sujet-là depuis plusieurs années. La recherche était donc pour pousser un peu plus dans les détails. Je touche quand même à quelque chose de plus pointu, soit la gastronomie française. En fait, l’histoire aborde deux extrêmes : les concours du type minichefs amusants et celui très sérieux du Meilleur ouvrier de France, qui est comme les Jeux olympiques de la gastronomie française. Aujourd’hui, ce concours est mondialement reconnu. Il possède des codes extrêmement rigoureux de type militaire. Mais ici, j’avais un peu de misère à me faire comprendre, à expliquer ma vision. On connaît moins ce type de compétition. Ce qui m’a sauvé la vie, c’est d’être tombée par miracle sur le concours le Bocuse d’Or. Cette compétition internationale tout aussi importante met en

ÉLODIE FONTAINE DANS SON PREMIER RÔLE AU CINÉMA INCARNE LILI-BETH LA FILLE DE SONIA (JULIE LE BRETON)

scène des chefs de différents pays. C’est comme ça que j’ai entendu parler du chef québécois Samuel Sirois, qui était l’un des finalistes. À tout hasard, je lui ai envoyé un courriel. Il revenait de la compétition et vivait encore plein d’émotions, comme s’il était tout seul sur son île après plusieurs années

« Le film porte le message que le collectif est toujours plus fort. Les vrais gagnants, ce sont ceux qui se mettent ensemble pour y arriver. »

à s’être entraîné pour ça. Et là, j’arrive avec mon personnage de chef qui avait passé des années de sa vie perdues à caresser ce rêve-là. Samuel avait un peu l’impression que c’était son histoire (rire). Tout d’un coup, j’avais un interlocuteur qui comprenait non seulement tout ce que je disais, mais en plus, il pouvait faire les plats (rire). Ceux que j’avais écrits dans le scénario existaient, sauf le dernier, qui est comme le punch du film (rire) que j’avais inventé. Moi, je suis une cinéaste. J’avais juste besoin que ça ait l’air vrai (rire) ! Le défi de Samuel est qu’il voulait réellement faire ce plat et que ce soit bon (rire). Malheureusement, personne ne va pouvoir l’expérimenter au cinéma, mais c’était vraiment délicieux (rire) ! Il a tellement été un allié précieux dans l’aventure.

Que voyais-tu en Julie Le Breton et Édouard Baer pour les personnages de Sonia et Victor ?

Il fallait trouver un couple crédible, mais à la fois mismatched, même si je voulais garder de la distance par rapport à la comédie romantique traditionnelle. Ce n’est pas d’emblée le sujet qui, lui, tourne plutôt autour de cette petite communauté qui va finalement fabriquer quelque chose ensemble à la fin. Au départ, j’ai fait mon casting au Québec et j’ai auditionné plusieurs comédiennes, et ce, de tous les âges. Julie est une « mécanique » extraordinaire. Elle a besoin de très peu d’indications. Elle bouge dans son corps. Elle peut aller autant dans le drame que la comédie. Après m’être cristallisée sur le choix de Julie, je me suis tournée vers la France, mais il n’y avait pas tant de comédiens avec qui j’avais le goût de travailler. J’ai lancé l’invitation à Édouard en me croisant les doigts, puis il a dit oui tout de suite. J’étais vraiment ravie ! En plus, il aime le Québec, ce qui aide énormément à simplifier

les rapports. Le défi avec Édouard est qu’il s’ennuie rapidement. Il n’aime pas dire deux fois la même chose. C’est un maître de l’improvisation. Il est hallucinant à voir ! Il veut non constamment improviser, mais varier aussi sa manière de faire, ce qui posait de bons défis pour la scripte, pour moi à la réalisation et pour le monteur, tellement il aime essayer de nouvelles affaires (rire).

Élodie Fontaine fait ses débuts au cinéma dans le rôle de Lili-Beth, la fille de Sonia (Julie Le Breton). Que peux-tu nous dire à son sujet ?

C’est le rôle qui a demandé le plus d’efforts pour le casting On a vu plusieurs enfants de huit à onze ans. Puis, Élodie a finalement obtenu le rôle en troisième audition. Avec les enfants, c’est toujours un coup de dés, mais elle avait fait quelques publicités. Elle s’est avérée la révélation pour toute l’équipe. Elle est devenue meilleure à chaque journée de tournage. Elle est un talent naturel. Elle vibre dès qu’elle arrive sur un plateau. Ç’a été une belle découverte.

Est-ce que le village où se déroule le film a été difficile à trouver ?

Assez, oui (rire) ! Il a fallu à mon directeur de location et moi près d’un an de recherche sur Google Maps afin de trouver un village à moins de 300 km de Montréal avec un cassecroûte sur une rue principale comme je le voulais. Celui que j’ai finalement trouvé était fermé depuis cinq ans, mais l’aspect extérieur du restaurant était intact. Par contre, l’intérieur était complètement vide et l’équipe de décorations est entrée là-dedans pour en refaire un resto. Mais, le village que l’on retrouve à l’écran est échevelé sur le territoire de plusieurs petites municipalités alors qu’on s’est promené pour les différents bâtiments. On a donné à l’ensemble des régions (rire) !

Quel a été le plus grand défi du film ?

Le plus grand défi, c’est toujours de se battre contre le temps (rire). Je ne vais pas me plaindre, parce qu’on a été bien financés, mais on a toujours des ambitions d’images grandioses. J’ai travaillé avec des gens hypertalentueux et compétents. C’est toujours une petite frustration autant pour eux que pour moi d’être bousculés par le temps qui vient toujours à nous manquer un peu. Mais, je me dis aussi que c’est peutêtre ce qui fait notre force au Québec, cette capacité à pédaler vite (rire). Heureusement, il y a aussi la météo qui a collaboré. L’histoire se déroule en quelques mois, de septembre à décembre. On a donc tourné tardivement à l’automne et ça aurait pu être un facteur. On a filmé de manière chronologique le scénario pour éviter tout problème de raccords. Enfin, je tiens aussi à dire merci au public qui se déplace pour voir du cinéma québécois en salle. C’est une autre expérience, surtout en ce qui concerne les comédies parce que le rire est contagieux !

La comédie Tous toqués ! prend l’affiche le 13 septembre.

ROSE-LINE BRASSET

LA MUSIQUE AU CINÉMA

Danny Elfman

Qu’ont en commun les films Pee-wee’s Big Adventure (La Grande aventure de Pee-wee), Batman (1989-1992), Edward Scissorhands (Edward aux mains d’argent), Mars Attacks! (Mars attaque!), Planet of the Apes (La Planète des singes, 2001), Charlie and the Chocolate Factory (Charlie et la chocolaterie), Corpse Bride (La Mariée cadavérique), Alice in Wonderland (Alice au pays des merveilles, 2010), Frankenweenie (2012), Dumbo, ainsi que la trilogie Fifty Shades… ?

IMAGE TIRÉE DE L’AFFICHE

en famille, vous n’avez peut-être pas bien lu les derniers titres, réservés à un public plus averti. Même chose si vous pensez à Tim Burton. Vous brûlez pourtant, puisque le réalisateur des 10 premiers titres en est à sa 17 Elfman, à qui l’on doit non seulement la trame musicale de tous les films précités, mais également celles de ( ) et de sa suite tant attendue.

Bien que la recette d’un blockbuster ne se limite pas aux qualités de sa musique, celle-ci en est un ingrédient incontournable.

Certains thèmes musicaux réussissent carrément l’exploit de

Certains thèmes devenir indissociables du héros d’une franchise, marquant au passage des générations de cinéphiles. Ce fut le cas de celui composé pour le film Batman, version 1989. Cette œuvre d’Elfman, sombre et grandiose, a carrément redéfini l’identité sonore du Chevalier Noir. Le charme gothique et mélancolique de la musique d’Edward Scissorhands résonne lui aussi dans nos mémoires, une création dont l’artiste n’a pas hésité à dire qu’il s’agissait de l’une de ses plus personnelles. Enfin, l’heureuse appropriation de la chanson thème du jouissif de 1988, interprétée par le regretté Harry Belafonte, n’était pas piquée des vers non plus.

On dit de la musique de Danny Elfman qu’elle se distingue de toutes les autres par sa sonorité particulière. On la qualifie de surprenante, excentrique, envoûtante, magique, des termes qui pourraient tout aussi bien décrire la personnalité de son créateur. Né aux États-Unis, le musicien à la chevelure de feu a grandi dans la municipalité de Baldwin Hills, dans la banlieue sud de Los Angeles. Fils d’un enseignant de la United States Air Force et d’une mère romancière, il est le frère cadet de Richard Elfman, fondateur du groupe de musique rock Oingo Boingo, qui fut tout d’abord une troupe de théâtre de rue. Danny en a été le guitariste, puis le leader, au départ de son aîné. Connu pour sa musique expérimentale, le groupe polymorphe mélangeait librement la new wave et le ska, les musiques du monde et le hard rock. Ils connaîtront un certain succès avant de donner leur concert d’adieu en 1995. Cette expérience, ajoutée à un séjour d’un an au sein d’une compagnie théâtrale française appelée Le Grand Magic Circus, a très certainement façonné l’approche unique de ce compositeur autodidacte qui n’a jamais cessé d’explorer et de mélanger une multitude de genres musicaux, avec une préférence marquée pour la fantaisie.

Air Force et d’une mère romancière, il est le frère cadet de de film. Réalisé par son frère, le film Forbidden

Dans les années 1980, il met son talent au service de séries télévisées, concevant notamment le célébrissime thème musical des Simpson C’est en 1982 qu’il crée sa première musique de film. Réalisé par son frère, le film Zone reçoit un accueil mitigé. Les critiques saluent cependant le côté créatif et amusant de sa dynamique trame musicale, qui mélange des numéros de jazz des années 1920 et des chansons originales.

Un maestro unique, capable de chaquerendre film inoubliable grâce à ses compositions surprenantes et envoûtantes.

DANNY ELFMAN

LA MUSIQUE AU CINÉMA DANNY ELFMAN

Les débuts de l’association Burton-Elfman datent de 1985, avec le film Pee-wee’s Big Adventure, premier film de Tim Burton. C’est l’acteur Paul Rubens, interprète du personnage de Pee-wee, qui présente le musicien au réalisateur. Cette espèce d’ovni cinématographique, que les critiques qualifient de charmant et de surprenant, connaît immédiatement le succès, mais c’est la comédie déjantée Beetlejuice qui révéla la perfection de ce duo de créateurs épris de liberté et de nouveauté.

Pour parler du plaisir qu’il a eu à faire ses premiers films avec Tim Burton, avec qui il entretient une amitié vieille de 40 ans, Elfman confiait l’année dernière au magazine GQ : « Nous étions comme deux enfants en liberté dans une classe de maternelle désertée par l’enseignant, expérimentant sans supervision. » Il ajoute qu’alors qu’il travaillait à la musique du premier Beetlejuice, il a averti Burton : « Si tu trouves que je vais trop loin, il faut me le dire ! » Mais le réalisateur, réputé pour son excentricité, ne lui en a jamais fait la remarque, « et c’est une des raisons pour lesquelles j’adore travailler avec lui », confie Elfman.

On ne peut qu’être impressionné par l’habileté avec laquelle le compositeur réussit à transposer en musique les images de son réalisateur fétiche, mêlant avec brio la folie douce, l’humour noir et une extravagante énergie. Faut-il s’étonner que la plupart des films nés de cette union soient devenus des classiques instantanés ?

La capacité d’un créateur de musique de film à comprendre et à amplifier le ton de l’œuvre est primordiale. Il est le maestro qui donne vie aux émotions, aux atmosphères et aux thèmes sous-jacents d’un film. Dans le cas présent, on peut parler d’un don remarquable, en particulier lorsqu’on accorde au compositeur une certaine liberté artistique et que l’alchimie créative avec le réalisateur est au rendez-vous. Parce que le succès de Danny Elfman ne se limite pas à sa collaboration avec Burton. Il a prêté son talent à d’autres réalisateurs prestigieux, dont Sam Raimi (Spider-Man, Doctor Strange in the Multiverse of Madness ou Docteur Strange dans le multivers de la folie), Brian de Palma (Mission : Impossible) et Gus Van Sant (To Die For ou Prête à tout, Good Will Hunting ou Le Destin de Will Hunting, Milk), montrant une polyvalence étonnante, tout en maintenant un standard d’excellence élevé, des critères importants lorsque l’on aspire à un mégasuccès au box-office.

Elfman a aujourd’hui rejoint les rangs des titans de l’industrie cinématographique et son succès est d’autant plus remarquable que les musiciens issus du monde du rock ayant réussi à se tailler une place aussi enviable se comptent sur les doigts de la main. Chacune de ses compositions est une invitation à un extraordinaire voyage musical. Au-delà de son travail pour le grand et le petit écran, il continue d’explorer de nouvelles avenues artistiques et sa curiosité reste insatiable, dit-on. Parions que le détenteur d’un Grammy, d’un Emmy et de six Saturn Awards ainsi que de nombreux autres prix et nominations (dont trois aux Golden Globes et deux aux Oscars) nous réserve encore bien des surprises. |

CLASSEMENT DES FILMS

En attente de classement.

Peut être vu par des personnes de tous âges.

Ne peut être vu que par des personnes âgées de 13 ans et plus ou accompagnées d’une personne majeure.

Ne peut être vu que par des personnes âgées de 16 ans et plus.

Ne peut être vu que par des personnes âgées de 18 ans et plus.

NOUVEAUX FILMS A L AFFICHE

LA BATAILLE DE SAINT-LÉONARD

Un film de Félix Rose 2024 | 108 min

QUÉBEC • CANADA

Documentaire écrit et réalisé par Félix Rose. Mus. orig. : Marc Gravel.

Une crise linguistique sans précédent se déroule au cœur de la ville de Saint-Léonard en 19681969. Des parents francophones revendiquent des écoles uniquement en français, alors que des membres de la communauté italienne souhaitent préserver des écoles bilingues. Le conflit s’étend à la grandeur du Québec et crée d’énormes tensions qui dégénèrent en violence et culminent par une émeute sanglante. La Bataille de Saint-Léonard raconte l’histoire de Raymond Lemieux et de Mario Barone, deux remarquables oubliés aux origines modestes, qui se sont opposés avec force et conviction, malgré les lourdes conséquences sur leur vie familiale et professionnelle. Leur combat changera la destinée du Québec et mènera à l’adoption de la Charte de la langue française (loi 101). |

A DIFFERENT MAN

Un film d’Aaron Schimberg 2024 | 112 min ÉTATS-UNIS

Comédie à suspense écrite et réalisée par Aaron Schimberg. Mus. orig. : Umberto Smerilli. Int. : Sebastian Stan, Renate Reinsve, Adam Pearson.

Après avoir subi une opération de reconstruction faciale, Edward fait une fixation sur un acteur dans une production théâtrale basée sur son ancienne vie. |

BÂTIMENT 5

Un film de Ladj Ly 2023 | 100 min

FRANCE

Drame réalisé par Ladj Ly. Scén. : Ladj Ly, Giordano Gederlini. Mus. orig. : Pink Noise. Int. : Anta Diaw, Alexis Manenti, Aristote Luyindula.

AMAL, UN ESPRIT LIBRE

Un film de Jawad Rhalib 2024 | 111 min

BELGIQUE

Drame réalisé par Jawad Rhalib. Scén. : David Lambert, Chloé Leonil, Jawad Rhalib. Int. : Lubna Azabal, Fabrizio Rongione, Catherine Salée, Kenza Benbouchta, Ethelle GonzalezLardued, Johan Heldenberg, Babetida Sadjo, Mehdy Khachachi.

Haby, jeune femme très impliquée dans la vie de sa commune, découvre le nouveau plan de réaménagement du quartier dans lequel elle a grandi. Ce projet est mené en catimini par Pierre Forges, un jeune pédiatre propulsé maire, qui prévoit la démolition de l’immeuble où Haby a grandi. Avec les siens, elle se lance dans un bras de fer contre la municipalité et ses grandes ambitions pour empêcher la destruction du bâtiment 5. |

Amal, enseignante dans une école bruxelloise, encourage ses élèves à cultiver l’amour de la lecture et à défendre la liberté d’expression, quitte à se mettre en danger. Grâce à ses méthodes pédagogiques audacieuses, elle bouleversera la vie de ses élèves. |

À L’AFFICHE

OISEAU BLANC

WHITE BIRD

Un film de Marc Forster

2023 | 122 min

ÉTATS-UNIS

Drame familial historique réalisé par Marc Forster. Scén. : Mark Bomback, d’après l’œuvre de R. J. Palacio. Mus. orig. : Thomas Newman. Int. : Helen Mirren, Gillian Anderson, Bryce Gheisar, Ariella Glaser.

Julian Albans, un garçonnet tyrannique de onze ans, reçoit la visite de sa grand-mère de Paris. Elle va lui raconter son histoire quand la France était occupée par les nazis. La grand-mère tâchera de lui montrer comment la gentillesse et la bienveillance sont des valeurs importantes et qu’elles l’ont sauvée durant la guerre. |

ANORA

Projet qu’il avait à cœur depuis

40 ans, Francis Ford Coppola a vendu son vignoble en 2021 afin de financer lui-même son film. Megalopolis

Un film de Sean Baker 2024

ÉTATS-UNIS

Comédie dramatique écrite et réalisée par Sean Baker. Int. : Mikey Madison, Mark Eydelshteyn, Yura Borisov.

Anora, jeune travailleuse du sexe de Brooklyn, se transforme en Cendrillon des temps modernes lorsqu’elle rencontre le fils d’un oligarque russe. Sans réfléchir, elle épouse avec enthousiasme son prince charmant. Mais lorsque la nouvelle parvient en Russie, le conte de fées est vite menacé : les parents du jeune homme partent pour New York avec la ferme intention de faire annuler le mariage… |

MEGALOPOLIS

Un film de Francis Ford Coppola 2024 | 138 min

ÉTATS-UNIS

Drame de science-fiction écrit et réalisé par Francis Ford Coppola. Mus. orig. : Osvaldo Golijov. Int. : Adam Driver, Nathalie Emmanuel, Giancarlo Esposito, Aubrey Plaza, Laurence Fishburne, Talia Shire.

Un accident détruit une métropole délabrée appelée New Rome. Cesar Catilina, un architecte idéaliste, cherche à reconstruire une utopie durable, tandis que le maire corrompu Franklyn Cicero reste attaché à un statu quo régressif. Entre les deux se trouve Julia, la fille mondaine de Franklyn, dont Cesar est amoureux et qui, fatiguée de l’influence dont elle a hérité, cherche le sens de sa vie. |

EN BONNE COMPAGNIE

LAS BUENAS COMPAÑÍAS

Un film de Sílvia Munt 2022 | 95 min

ESPAGNE • FRANCE

Drame historique réalisé par Sílvia Munt. Scén. : Sílvia Munt, Jorge Gil Munarriz. Mus. orig. : Paula Olaz. Int. : Alicia Falcó, Elena Tarrats, Itziar Ituño.

Été 1977. Bea a 16 ans et rejoint le vent de changement qui balaie le pays ; elle collabore avec un groupe de femmes pour rendre visible la cause féministe et obtenir l’approbation du droit à l’avortement. Tout au long de ces mois, Bea développera une amitié très particulière avec Miren, une jeune fille un peu plus âgée qu’elle, issue d’une famille aisée. Son engagement politique et sa relation avec Miren feront de cet été une étape qui marquera sa vie à jamais. |

PIÈCE PAR PIÈCE

PIECE BY PIECE

Un film de Morgan Neville 2024

ÉTATS-UNIS

Documentaire biographique animé réalisé par Morgan Neville. Mus. orig. : Pharrell Williams. Int. : Pharrell Williams, Gwen Stefani, Kendrick Lamar, Justin Timberlake, Snoop Dogg.

Une expérience cinématographique unique qui invite le public à un voyage vibrant à travers la vie de l’icône culturelle Pharrell Williams. Racontée par le biais de l’animation LEGO®, cette expérience vous permettra d’augmenter le volume de votre imagination et d’assister à l’évolution de l’un des esprits les plus novateurs du monde de la musique. |

HÉRÉSIE

HERETIC

Un film de Scott Beck et Bryan Woods 2024

ÉTATS-UNIS

Suspense d’horreur écrit et réalisé par Scott Beck et Bryan Woods. Mus. orig. : Chris Bacon. Int. : Hugh Grant, Sophie Tatcher, Chloe East.

Après avoir cogné à la mauvaise porte, deux jeunes missionnaires se voient forcées de prouver leur foi lorsqu’elles entrent chez M. Reed, un être diabolique qui les piège dans une partie mortelle de chat et de souris. |

CONCLAVE

Un film d’Edward Berger 2024

ROYAUME-UNI • ÉTATS-UNIS

FERMER LES YEUX

CERRAR LOS OJOS

Un film de Víctor Erice 2023 | 169 min

ESPAGNE • ARGENTINE

Drame réalisé par Víctor Erice. Scén. : Víctor Erice, Michel Gatztambide. Mus. orig. : Frederico Jusid. Int. : Manolo Solo, José Coronado, Ana Torrent.

Julio Arenas, un acteur célèbre, disparaît pendant le tournage d’un film. Son corps n’est jamais retrouvé, et la police conclut à un accident. Vingt-deux ans plus tard, une émission de télévision consacre une soirée à cette affaire mystérieuse et sollicite le témoignage du meilleur ami de Julio et réalisateur du film, Miguel Garay. En se rendant à Madrid, Miguel va replonger dans son passé… |

Suspense psychologique réalisé par Edward Berger. Scén. : Peter Straughan. Mus. orig. : Volker Bertelmann. Int. : Ralph Fiennes, Stanley Tucci, John Lithgow, Carlos Diehz, Lucian Msamati.

Un conclave est l’un des événements les plus secrets et les plus anciens du monde : la sélection d’un nouveau pape. Le cardinal Lawrence est chargé de gérer ce processus confidentiel après la mort inattendue du pape bien-aimé. Lorsque tous les dirigeants les plus puissants de l’Église catholique sont réunis et enfermés dans le Vatican, Lawrence se retrouve au centre d’une conspiration et découvre un secret qui pourrait changer à jamais l’institution religieuse. |

ÉTATS-UNIS. 2024 | 138 min

Suspense psychologique musical réalisé par Todd Phillips. Scén. : Scott Silver, Todd Phillips. Mus. orig. : Hildur Guðnadóttir. Int. : Joaquin Phoenix, Lady Gaga, Brendan Gleeson, Catherine Keener, Zazie Beetz.

Deux ans après avoir tué Murray Franklin en direct à la télévision, Arthur Fleck, désormais patient à l’hôpital d’État d’Arkham, tombe amoureux de la musicothérapeute Lee. Alors que le duo fait l’expérience de folie musicale à travers leurs délires communs, les disciples d’Arthur lancent un mouvement pour le libérer.

Dans Joker : Folie à deux , Arthur Fleck et Harleen Quinzel partagent une psychose musicale audacieuse.

En 2019, le réalisateur Todd Phillips proposait avec Joker une relecture audacieuse de l’ennemi de Batman qui se déroulait dans un univers plus proche de Martin Scorsese que de Tim Burton. La vision du cinéaste avait séduit le grand public alors que le film récoltait un peu plus d’un milliard au box-office international, record pour un film coté R (réservé aux adultes) aux États-Unis, et qui vient tout juste d’être surpassé par Deadpool & Wolverine. Dans cette suite, Joker : Folie à deux, Arthur Fleck (Joaquin Phoenix, qui s’était vu décerner un oscar pour son rôle) fait la rencontre d’Harleen Quinzel, une musicothérapeute qui travaille à l’institut d’Arkham où il est incarcéré. Obsédée par le Joker, Quinzel sombre dans une psychose partagée avec Fleck. Incarnée auparavant trois fois au grand écran par Margot Robbie, Harley Quinn est ici interprétée par la flamboyante Lady Gaga. Et la chanteuse sera très occupée alors que Phillips étonne encore en proposant une comédie musicale qui inclura une quinzaine de reprises de chansons. Même Phoenix laissera aller ses cordes vocales pour cette suite qui promet de nous surprendre. |

IMAGE TIRÉE DU FILM

JOKER : FOLIE À DEUX (2024)

Un film de Todd Phillips | Du même réalisateur : Joker

VOUS N’ÊTES PAS SEULS

Un film de Philippe Lupien et Marie-Hélène Viens

2024

QUÉBEC • CANADA

Comédie romantique écrite et réalisée par Philippe Lupien et Marie-Hélène Viens. Mus. orig. : Pierre-Philippe Côté. Int. : Pier-Luc Funk, Marianne Fortier, François Papineau, Sandrine Bisson, Blaise Tardif, Micheline Lanctôt.

Léo est loin de se douter qu’un extraterrestre aux allures de chauffeur de taxi mettra en péril l’éclosion de sa relation avec Rita, une jeune femme dont il tombe amoureux. |

NOM DE CODE : ROUGE

RED ONE

Un film de Jake Kasdan

2024

ÉTATS-UNIS

Comédie d’aventure réalisée par Jake Kasdan. Scén. : Chris Morgan, Hiram Garcia. Mus. orig. : Henry Jackman. Int. : Dwayne Johnson, Chris Evans, Lucy Liu, J. K. Simmons.

Après l’enlèvement du père Noël (nom de code : Rouge), le chef de la sécurité du pôle Nord doit s’associer avec le chasseur de primes le plus célèbre du monde dans une mission pleine d’action à travers le globe pour sauver Noël. |

FRÈRES

Un film d’Olivier Casas 2024 | 105 min FRANCE

Drame écrit et réalisé par Olivier Casas. Mus. orig. :  Olivier Casas, Cyril Maurin, Simon Casas. Int. : Yvan Attal, Mathieu Kassovitz, Alma Jodorowsky, Anaïs Parello.

L’histoire vraie de deux petits garçons de cinq et sept ans qui, abandonnés par leur mère en 1948, s’enfuient dans la forêt. Ils vont y survivre pendant sept années et tisser un lien qui les unira à jamais. Des décennies plus tard, les deux frères quittent tout pour se retrouver. Mais le passé et les secrets les rattrapent, même à l’autre bout du monde. |

NE JAMAIS LÂCHER

NEVER LET GO

Un film d’Alexandre Aja 2024

ÉTATS-UNIS

Film d’horreur de survie réalisé par Alexandre Aja. Scén. : Kevin Coughlin, Ryan Grassby. Int. : Halle Berry, Percy Daggs IV, Anthony B. Jenkins.

Une famille composée d’une mère et de ses fils jumeaux souffre depuis de nombreuses années des tourments d’un esprit malveillant. Cependant, lorsque l’un des garçons commence à douter de l’existence du mal, le lien sacré de la famille se brise, entraînant une dangereuse lutte pour la survie. |

GLADIATEUR II

GLADIATOR II

Un film de Ridley Scott

2024

ROYAUME-UNI • ÉTATS-UNIS

Drame historique réalisé par Ridley Scott. Scén. : Peter Craig, David Scarpa. Mus. orig. : Harry GregsonWilliams. Int. : Paul Mescal, Pedro Pascal, Joseph Quinn, Connie Nielsen, Denzel Washington.

Des années après avoir assisté à la mort du héros vénéré Maximus aux mains de son oncle, Lucius est forcé d’entrer dans le Colisée après que sa maison a été conquise par les empereurs tyranniques qui dirigent maintenant Rome. La rage au cœur et l’avenir de l’Empire en jeu, Lucius doit se tourner vers son passé et trouver force et honneur afin de rendre la gloire de Rome à son peuple. |

23 ans après avoir remporté 5 Oscars pour Gladiateur, Ridley Scott nous offre une suite qui s’annonce encore plus épique.

LE DERNIER REPAS

Un film de Maryse Legagneur 2024 | 111 min

QUÉBEC • CANADA

Drame réalisé par Maryse Legagneur. Scén. : Maryse Legagneur, Luis Molinié. Mus. orig. : Jenny Salgado. Int. : Gilbert Laumord, Marie-Évelyne Lessard, Fabrice Yvanoff Sénat, Mireille Metellus, Natalie Tannous.

Reynold se meurt d’un cancer de l’estomac. Il utilise le prétexte des derniers repas pour les partager avec sa fille Vanessa qu’il n’a pas vue depuis 20 ans. D’abord hésitante, Vanessa accepte de revoir son père. Au fil des repas, un rituel s’installe, les mets traditionnels agissent comme réminiscence du passé. Vanessa découvre qui est véritablement son père : un homme aimant dont la dictature avait durci le cœur. |

Gladiateur II

ICI

HERE

Un film de Robert Zemeckis 2024 | 104 min ÉTATS-UNIS

Drame réalisé par Robert Zemeckis. Scén. : Eric Roth, Robert Zemeckis, d’après l’œuvre de Richard McGuire. Mus. orig. : Alan Silvestri. Int. : Tom Hanks, Robin Wright, Paul Bettany, Kelly Reilly, Michelle Dockery.

Une épopée qui raconte les vies de plusieurs familles ayant vécu au même endroit. L’histoire navigue à travers les générations, capturant l’expérience humaine dans sa forme la plus pure. |

L’AMOUR AU PRÉSENT

WE LIVE IN TIME

Un film de John Crowley 2024 | 107 min

FRANCE • ROYAUME-UNI

Drame romantique réalisé par John Crowley. Scén. : Nick Payne. Mus. orig. : Bryce Dessner. Int. : Andrew Garfield, Florence Pugh.

Almut et Tobias sont réunis lors d’une rencontre surprise qui change leur vie. À travers des moments de leur vie commune –tomber amoureux l’un de l’autre, construire un foyer, devenir une famille – une vérité difficile est révélée, qui ébranle les fondations du couple. Alors qu’ils s’engagent sur un chemin défié par les limites du temps, ils apprennent à chérir chaque moment de la route non traditionnelle que leur histoire d’amour a empruntée. |

NE DIS RIEN

SPEAK NO EVIL

Un film de James Watkins 2024 | 110 min

ÉTATS-UNIS

Suspense psychologique écrit et réalisé par James Watkins, d’après l’œuvre de Christian Tafdrup. Mus. orig. : Danny Bensi, Saunder Jurriaans. Int. : James McAvoy, Mackenzie Davis, Aisling Franciosi, Scoot McNairy.

Lorsqu’une famille américaine est invitée à séjourner dans la charmante propriété de campagne d’une famille anglaise rencontrée en vacances, le séjour de rêve tourne rapidement au cauchemar psychologique. |

MOANA 2

Un film de David Derrick Jr. 2024

ÉTATS-UNIS

Film d’aventure fantastique animé réalisé par David Derrick Jr. Scén. : Jared Bush, David Derrick Jr. Mus. orig. : Mark Mancina, Opetaia Foa’i. Int. : Auli’i Cravalho, Dwayne Johnson, Temuera Morrison, Nicole Scherzinger, Alan Tudyk.

Après avoir reçu un appel inattendu de ses ancêtres, Moana doit se rendre dans les mers lointaines de l’Océanie et dans des eaux dangereuses. Elle y vivra une aventure comme elle n’en a jamais vécu, en affrontant les méchants dieux du monde souterrain et bien d’autres créatures difficiles. |

LEE

Un film d’Ellen Kuras 2023

ROYAUME-UNI

Drame biographique réalisé par Ellen Kuras. Scén. : Liz Hannah, John Collee, Marion Hume. Mus. orig. : Alexandre Desplat. Int. : Alexander Skarsgard, Kate Winslet, Marion Cotillard, Andrea Riseborough, Andy Samberg.

L’histoire de la photographe Elizabeth « Lee » Miller, mannequin de mode devenue correspondante de guerre acclamée pour le magazine Vogue pendant la Seconde Guerre mondiale. |

Comédie réalisée par Yan Lanouette Turgeon. Scén. : Dominic James. Mus. orig. : Ramachandra Borcar. Int. : Antoine Bertrand, Marguerite Laurence, Mateo Laurent, Membreno Daigle, Mani Soleymanlou, Marilyn Castonguay.

Philippe, un compositeur d’opéra en panne d’inspiration, se voit forcé d’héberger sa nièce Simone, une orpheline rebelle et excentrique dont la meilleure amie est une moufette. Malgré leurs personnalités diamétralement opposées, Philippe et Simone découvrent rapidement qu’ils pourraient avoir besoin l’un de l’autre plus qu’ils ne l’auraient initialement cru.

Mlle Bottine est inspiré du classique Bach et Bottine d’André Melançon. Sorti en 1986, le film était le troisième opus de la série des Contes pour tous produite par Rock Demers. Après avoir coécrit Coco ferme, Dominic James, le nouveau propriétaire de la société Les Productions La Fête, signe ce nouveau scénario qui reprend les grandes lignes de l’histoire originale en y intégrant plusieurs nouveaux éléments et personnages. C’est au réalisateur Yan Lanouette Turgeon (la minisérie IXE-13) qu’a été confiée la tâche de mettre au goût du jour cette histoire pour une nouvelle génération. Antoine Bertrand interprète l’oncle qui doit héberger sa nièce orpheline, ici appelée Simone au lieu de Fanny. Ayant grandi avec les Contes pour tous, le comédien a avoué avoir été très touché de s’être vu offrir ce rôle. Pour le personnage de la rebelle Simone, c’est la jeune Marguerite Laurence (la série 5e rang) qui tient son premier rôle au cinéma. Évidemment, comme le souligne le titre, elle aura comme meilleure amie Bottine, une moufette. Deux ont d’ailleurs été utilisées pour le tournage. Mlle Bottine est un film qui plaira à toute la famille à l’approche des Fêtes. |

Philippe, un compositeur, accueille sa nièce rebelle et sa moufette, découvrant des liens inattendus.
Un film de Yan Lanouette Turgeon QUÉBEC • CANADA. 2024

LA PETITE ET LE VIEUX

Un film de Patrice Sauvé 2024 | 105 min

QUÉBEC • CANADA

Comédie dramatique réalisée par Patrice Sauvé. Scén. : Sébastien Girard, d’après l’œuvre de Marie-Renée Lavoie. Int. : Juliette Bharucha, Gildor Roy, Vincent-Guillaume Otis, Marilyn Castonguay.

Années 80, Québec. Elle se nomme Hélène, mais se fait appeler Jo parce qu’elle veut être comme Joséphine La Petite Mousquetaire, son héroïne de dessins animés préférés. Jo n’a que dix ans, trois sœurs, un père très occupé à être malheureux et une mère compréhensive, mais stricte. Elle vit dans un quartier populaire peuplé de gens souvent colorés, dont le plus attachant est son nouveau voisin, monsieur Roger, un vieil homme bourru qui cache un cœur tendre. Avec son âme romantique et un imaginaire avide de grands drames, Jo aimerait aussi réaliser de grands exploits. Un jour, elle se donne la mission de sauver son père du travail et du malheur. |

LE DEUXIÈME ACTE

Un film de Quentin Dupieux

2024 | 80 min

FRANCE

Comédie écrite et réalisée par Quentin Dupieux. Int. : Léa Seydoux, Vincent Lindon, Louis Garrel, Raphaël Quénard, Manuel Guillot.

Florence veut présenter David, l’homme dont elle est follement amoureuse, à son père Guillaume. Mais David n’est pas attiré par Florence et souhaite s’en débarrasser en la jetant dans les bras de son ami Willy. Les quatre personnages se retrouvent dans un restaurant au milieu de nulle part. |

Gildor Roy incarne à merveille monsieur Roger, le vieil homme bourru au cœur tendre, du roman à succès de Marie-Renée Lavoie.

La Petite et le vieux

BÉTELGEUSE BÉTELGEUSE

BEETLEJUICE BEETLEJUICE

Un film de Tim Burton 2024

ÉTATS-UNIS

Comédie fantaisiste d’horreur réalisée par Tim Burton. Scén. : Alfred Gough, Miles Millar. Mus. orig. : Danny Elfman. Int. : Jenna Ortega, Michael Keaton, Winona Ryder, Catherine O’Hara, Monica Bellucci, Willem Dafoe.

Beetlejuice est de retour ! À la suite d’une tragédie familiale inattendue, trois générations de Deetz reviennent à la maison de Winter River. Toujours hantée par Beetlejuice, la vie de Lydia est bouleversée quand Astrid, sa fille adolescente et rebelle, fait la découverte de la mystérieuse maquette de la ville qui se trouve dans le grenier et que le portail menant à la vie après la mort s’ouvre accidentellement. Les problèmes commençant à s’enchaîner dans un monde comme dans l’autre, ce n’est qu’une question de temps avant que quelqu’un ne prononce trois fois le nom de Beetlejuice et que le malicieux démon ne revienne pour libérer tout le chaos qui le caractérise. |

RUMOURS

Un film de Guy Maddin, Evan Johnson et Galen Johnson 2024 | 118 min

ALLEMAGNE • CANADA

Comédie noire réalisée par Guy Maddin, Evan Johnson et Galen Johnson. Scén. : Evan Johnson. Mus. orig. : Kristian Eidnes Andersen. Int. : Roy Dupuis, Cate Blanchett, Alicia Vikander, Denis Ménochet, Charles Dance.

Lors de leur sommet annuel du G7, les sept dirigeants des démocraties les plus riches du monde se perdent dans les bois la nuit alors qu’ils tentent de rédiger leur déclaration provisoire. |

TRANSFORMERS UN

TRANSFORMERS ONE

Un film de Josh Cooley

2024

SATURDAY NIGHT

Un film de Jason Reitman 2024

ÉTATS-UNIS

Comédie dramatique biographique réalisée par Jason Reitman. Scén. : Gil Kenan, Jason Reitman. Mus. orig. : Jon Batiste. Int. : Gabriel LaBelle, Rachel Sennott, Cory Michael Smith, Ella Hunt, Dylan O’Brien.

Le 11 octobre 1975 à 23 h 30. Une troupe féroce de jeunes comédiens et d’écrivains changeront la face de la télévision à jamais. Les coulisses de ce qui s’est passé 90 minutes avant la première diffusion de Saturday Night Live sur NBC. |

ÉTATS-UNIS

Film d’action de science-fiction réalisé par Josh Cooley. Scén. : Eric Pearson, Andrew Barrer, Gabriel Ferrari. Mus. orig. : Bryan Tyler. Int. : Chris Hemsworth, Brian Tyree Henry, Scarlett Johansson, KeeganMichael Key.

L’histoire inédite d’Optimus Prime et de Mégatron, mieux connus comme des ennemis jurés, mais qui étaient autrefois des amis liés comme des frères qui ont changé le destin de Cybertron pour toujours. |

SOURIRE 2

SMILE 2

Un film de Parker Finn 2024

ÉTATS-UNIS

Suspense d’horreur surnaturel écrit et réalisé par Parker Finn. Int. : Naomi Scott, Rosemarie DeWitt, Kyle Gallner, Lukas Cage, Miles Gutierrez-Riley, Peter Jacobson, Raúl Castillo, Dylan Gelula, Ray Nicholson.

Sur le point d’entamer une nouvelle tournée mondiale, la sensation pop Skye Riley commence à vivre des événements inexplicables de plus en plus terrifiants. Accablée par la fréquence de ces horreurs et la pression d’être une célébrité, Skye est forcée d’affronter son passé pour reprendre le contrôle de sa vie avant qu’elle ne sombre dans la folie. |

LE ROMAN DE JIM

Un film d’Arnaud et Jean-Marie Larrieu 2024 | 101 min

FRANCE

Comédie dramatique écrite et réalisée par Arnaud et Jean-Marie Larrieu, d’après l’œuvre de Pierric Bailly. Mus. orig. : Bertrand Belin, Shane Copin. Int. : Karim Leklou, Laetitia Dosch, Bertrand Belin, Noée Abita, Andranic Manet.

Aymeric retrouve Florence, une ancienne collègue de travail, au hasard d’une soirée à Saint-Claude dans le Haut-Jura. Elle est enceinte de six mois et célibataire. Quand Jim naît, Aymeric est là. Ils passent de belles années ensemble, jusqu’au jour où Christophe, le père naturel de Jim, débarque... Ça pourrait être le début d’un mélo, c’est aussi le début d’une odyssée de la paternité. |

Un film d’Alain Chicoine

Du même réalisateur : L’Œil du cyclone (série) QUÉBEC • CANADA. 2024. 111 MIN.

IMAGE TIRÉE DU FILM

LE CYCLONE DE NOËL (2024)

Comédie réalisée par Alain Chicoine. Scén. : Dominic Anctil, Marie-Élène Grégoire, Louis-Philippe Rivard. Int. : Christine Beaulieu, Véronique Cloutier, Patrick Hivon, Catherine Souffront, Danielle Proulx.

Isabelle Gagnon croit dur comme fer à la magie de Noël : les recettes, les échanges de cadeaux, les lutins coquins et les traditionnelles photos de famille… Ses préparatifs commencent dès le lendemain de l’Halloween ! Mais cette année, tout semble se liguer contre elle. Les uns et les autres ont d’autres projets et, en ces temps de familles recomposées, Isabelle devra pédaler très fort pour garder sa gang autour d’elle à Noël.

Isabelle Gagnon se prépare à passer un Noël rempli de défis dans l’adaptation cinématographique de la série L’Œil du cyclone.

Diffusée à ICI Télé de Radio-Canada depuis 2022, la série humoristique L’Œil du cyclone est l’une des émissions préférées des familles québécoises récoltant des cotes d’écoute de plus d’un million de téléspectateurs par épisode. Un film sur la famille Gagnon était donc un incontournable, même si la mise en place du projet s’est déroulée rapidement, à peine une année entre le début de l’écriture et la fin du tournage. Afin de s’assurer que le tout était mené rondement, le réalisateur de la série Alain Chicoine est revenu derrière la caméra tout comme une partie de l’équipe des scénaristes qui a signé le scénario du film. Pour eux, il était important que le film fonctionne aussi pour les gens qui ne connaissent pas la série. Un autre défi de taille s’est imposé pour la production alors que le tournage a eu lieu au printemps. On a donc dû créer l’hiver grâce à la magie du cinéma dans les studios Grandé dans l’arrondissement de LaSalle à Montréal. Si Christine Beaulieu est une habituée du cinéma, pour Véronique Cloutier, il s’agira de son premier rôle dans un film depuis son fameux Les Dangereux, sorti en 2002. |

À L’AFFICHE

MONSIEUR AZNAVOUR

Un film de Grand Corps Malade et Mehdi Idir

2024

FRANCE

Drame musical biographique écrit et réalisé par Grand Corps Malade et Mehdi Idir. Mus. orig.  Varda Kakon. Int. : Tahar Rahim, Bastien Bouillon, Marie-Julie Baup, Victor Meutelet, Hovnatan Avédikian.

On disait de lui qu’il n’avait rien pour réussir : fils de réfugiés, petit, pauvre, à la voix voilée. À force de travail, de persévérance et d’une volonté hors norme, Charles Aznavour est devenu un monument de la chanson, et un symbole de la culture française. Avec près de 1 200 titres interprétés dans le monde entier et dans toutes les langues, il a inspiré des générations entières. Découvrez le parcours exceptionnel et intemporel de monsieur Aznavour. |

THE FRONT ROOM

Un film de Max et Sam Eggers 2024

ÉTATS-UNIS

Suspense d’horreur psychologique écrit et réalisé par Max et Sam Eggers, d’après l’œuvre de Susan Hill. Mus. orig. : Marcelo Zarvos. Int. : Kathryn Hunter, Brandy Norwood, Neal Huff.

C’est Charles Aznavour lui-même qui avait choisi le duo Grand Corps Malade et Mehdi Idir (Patients) afin de porter son histoire au grand écran. Monsieur Aznavour

Belinda, nouvellement enceinte, voit sa vie basculer lorsque sa belle-mère emménage chez elle. Alors que l’invitée diabolique tente de mettre la main sur l’enfant, Belinda doit protéger ses arrières… |

TOUS TOQUÉS !

Un film de Manon Briand 2024

QUÉBEC • CANADA

Comédie écrite et réalisée par Manon Briand. Int. : Édouard Baer, Julie Le Breton, Sylvain Marcel, Élodie Fontaine, Oussama Farès, Douaa Kachache.

Victor, un chef français en mal de renommée, tente d’aider une enfant, Lili-Beth, à remporter un concours culinaire, mais doit pour cela affronter l’hostilité de tout un village à l’égard de sa mère, Sonia, l’intransigeante douanière locale. |

LA SUBSTANCE

THE SUBSTANCE

UN FESTIN POUR LE CŒUR

NON MORIRÒ DI FAME

Un film d’Umberto Spinazzola 2023 | 109 min

ITALIE • CANADA

Un film de Coralie Fargeat 2024 | 140 min

ÉTATS-UNIS • ROYAUME-UNI • FRANCE

Drame d’horreur écrit et réalisé par Coralie Fargeat. Mus. orig. : Raffertie. Int. : Demi Moore, Margaret Qualley, Dennis Quaid.

Elisabeth Sparkle, vedette d’une émission d’aérobique, est virée le jour de ses 50 ans par son patron à cause de son âge jugé trop élevé pour la suite de sa carrière. Le moral au plus bas, elle reçoit une proposition inattendue, celle d’un mystérieux laboratoire lui proposant une « substance » miraculeuse : si elle se l’injecte, elle deviendra « la meilleure version » d’elle-même, « plus jeune, plus belle, plus parfaite » grâce à une modification cellulaire de son ADN. |

A REAL PAIN

Un film de Jesse Eisenberg 2024 | 90 min ÉTATS-UNIS • POLOGNE

Comédie dramatique écrite et réalisée par Jesse Eisenberg. Int. : Jesse Eisenberg, Kieran Culkin, Will Sharpe, Jennifer Grey.

David et Benji, deux cousins désunis, se retrouvent pour un voyage en Pologne en l’honneur de leur grand-mère bien-aimée. L’aventure prend un tournant lorsque les vieilles tensions de cette drôle de paire refont surface sur fond d’histoire familiale. |

Drame réalisé par Umberto Spinazzola. Scén. : Alessia Rotondo, Umberto Spinazzola. Int. : Michele Di Mauro, Jerzy Stuhr, Chiara Merulla, Claudia Ferri et France Castel.

Un chef déchu, anciennement étoilé du guide Michelin, revient à Turin à la suite du décès de son ex-femme et après plusieurs années d’absence. Alors qu’il tente de réparer le lien brisé avec sa fille adolescente, il fait la rencontre d’un clochard qui lui fait découvrir une nouvelle façon de vivre, en toute liberté et profitant du gaspillage alimentaire des épiceries pour se nourrir. Ensemble, ils transformeront les aliments mal aimés en réels chefsd’œuvre. |

ROBOT SAUVAGE

THE WILD ROBOT

Un film de Chris Sanders 2024

ÉTATS-UNIS

Film d’aventure animé réalisé par Chris Sanders. Scén. : Chris Sanders, d’après l’œuvre de Peter Brown. Mus. orig. : Kris Bowers. Int. : Lupita Nyong’o, Pedro Pascal, Catherine O’Hara, Bill Nighy, Kit Connor, Stephanie Hsu.

Un robot surnommé « Roz », l’unité ROZZUM 7134, fait naufrage sur une île inhabitée et doit apprendre à s’adapter à son environnement hostile. Petit à petit, il crée des relations avec les animaux de l’île et devient le parent adoptif d’un oison orphelin. |

Bergers

WICKED

Un film de Jon M. Chu

2024

ÉTATS-UNIS

Comédie musicale fantastique réalisée par Jon M. Chu. Scén. : Winnie Holzman, d’après les œuvres de Stephen Schwartz et Gregory Maguire. Mus. orig. : John Powell. Int. : Cynthia Erivo, Ariana Grande, Michelle Yeoh, Jeff Goldblum.

Incomprise à cause de sa peau verte, une jeune femme nommée Elphaba noue une amitié improbable, mais profonde avec Glinda, une étudiante dont le désir de popularité est inébranlable. À la suite d’une rencontre avec le magicien d’Oz, leur relation atteint bientôt un tournant alors que leurs vies commencent à prendre des chemins très différents. |

VENOM : LA DERNIÈRE DANSE

VENOM: THE LAST DANCE

Un film de Kelly Marcel

2024

ÉTATS-UNIS

Film d’action fantastique écrit et réalisé par Kelly Marcel. Int. : Tom Hardy, Chiwetel Ejiofor, Juno Temple, Rhys Ifans, Peggy Lu, Alanna Ubach, Stephen Graham.

Eddie et Venom sont en fuite. Pourchassé par les deux mondes et alors que l’étau se resserre, le duo est contraint de prendre une décision dévastatrice qui fera tomber le rideau sur la dernière danse de Venom et Eddie. |

La cinéaste Sophie Deraspe nous offre un récit initiatique touchant avec des panoramas époustouflants des Alpes en France.

BERGERS

Un film de Sophie Deraspe 2024

CANADA • FRANCE

Drame réalisé par Sophie Deraspe. Scén. : Sophie Deraspe, Mathyas Lefebure, d’après son œuvre. Mus. orig. : Philippe Brault. Int. : FélixAntoine Duval, Solène Rigot, Guilaine Londez, Michel Benizri.

Aspirant écrivain, Mathyas troque sa vie montréalaise de jeune publicitaire pour celle de berger en Provence. Le chemin vers la quiétude pastorale tant désirée est toutefois jonché de durs labeurs. La visite d’Élise, une fonctionnaire ayant cavalièrement quitté son boulot, donne une nouvelle direction à la quête de Mathyas. Ensemble, ils s’engagent dans une transhumance. Traversés par les épreuves de la montagne, avec un troupeau à leur charge, ils se façonneront une vie nouvelle. |

À VENIR SUR GRAND ÉCRAN

LES ROIS DE LA PISTE

Un film de Thierry Klifa 2024 | 116 min FRANCE

Comédie dramatique réalisée par Thierry Klifa. Scén. : Thierry Klifa, Benoît Graffin. Mus. orig. : Alex Beaupain. Int. : Fanny Ardant, Mathieu Kassovitz, Laetitia Dosch.

WOMAN OF THE HOUR

Un film d’Anna Kendrick 2023 | 89 min ÉTATS-UNIS

Drame criminel réalisé par Anna Kendrick. Scén. : Ian MacAllister McDonald. Mus. orig. : Dan Romer, Mike Tuccillo. Int. : Anna Kendrick, Tony

LES ROIS DE LA PISTE
WOMAN OF THE HOUR
SI SEULEMENTJE POUVAIS HIBERNER
CHARLES-HENRI RAMOND PORTRAIT
IMAGE TIRÉE DE L’AFFICHE DU FILM JOKER : FOLIE À DEUX (2024)

En octobre, quelques jours après la sortie mondiale de Joker : Folie à deux, l’acteur américain Joaquin Phoenix soufflera ses 50 bougies. Passer en revue la filmographie impressionnante – pas tant par la quantité, mais plutôt par la qualité – de ce comédien polyvalent, c’est prendre la mesure de sa capacité unique à s’immerger corps et âme dans des personnages complexes et souvent déstabilisants, quels que soient le style, le genre et la tonalité du film. Joaquin Phoenix sait plus que quiconque se les approprier jusqu’à ne plus faire qu’un avec eux. Il n’interprète pas un personnage, il est le personnage.

La frontière ténue qui sépare l’homme et l’acteur trouve des racines évidentes dans sa plus tendre enfance. Car c’est sous une autre identité, Joaquin Rafael Bottom, qu’il naît le 28 octobre 1974 à Porto Rico. Ses parents sont des missionnaires chrétiens appartenant à la congrégation des Enfants de Dieu. Obligés de les suivre partout où ils se rendent prêcher la bonne parole, Joaquin, ses frères et ses sœurs connaissent une vie non conventionnelle, faite d’errance et d’incertitude. Lorsqu’il a quatre ans, ses parents quittent le culte, déçus, et retournent s’installer à Los Angeles. Comme pour mieux marquer ce changement radical, ils adoptent le nom de Phoenix, en référence au mythique oiseau renaissant de ses cendres. En Californie, les enfants développent des qualités artistiques multiples et ne tardent pas à tenter leur chance dans des concours de jeunes talents. Dès l’âge de huit ans, Joaquin, qui avait pris « Leaf » comme prénom de scène, et son frère aîné, River, font leurs premiers pas dans la publicité, avant d’apparaître dans un épisode de la série Seven Brides for Seven Brothers. En 1986, il décroche son premier rôle au cinéma dans SpaceCamp (Cap sur les étoiles), comédie relatant les mésaventures de quatre adolescents envoyés par erreur dans l’espace. Les regards commencent à se tourner vers lui trois ans plus tard avec Parenthood (Portrait craché d’une famille modèle) de Ron Howard, dans lequel il livre une incarnation convaincante d’un jeune rebelle refusant le mode de vie bourgeois de sa famille.

Joaquin reprend son prénom d’état civil et s’éloigne des plateaux pour parcourir l’Amérique du Sud. À son retour, alors qu’il est dans une boîte de nuit avec son grand frère River, il assiste, impuissant, à la mort de celui-ci d’une surdose. Cette épreuve qui le marquera à tout jamais a déjà des impacts visibles deux ans plus tard, lorsqu’il retrouve le grand écran. C’est en effet dans la peau d’un jeune adulte sombre et mystérieux, séduit par une journaliste avide de succès incarnée par Nicole Kidman, qu’il apparaît dans le satirique To Die For (Prête à tout) de Gus Van Sant (1995). Sa performance remarquée lui ouvre les portes de productions importantes, dont U-Turn (Ici commence l’enfer) d’Oliver Stone, 8MM (8 millimètres) de Joel Schumacher ou The Yards (Trahison) de James Gray. Il faut attendre Gladiator (Gladiateur) de Ridley Scott (2000) pour qu’il obtienne son premier rôle véritablement déterminant. Pour son incarnation de Commodus, empereur romain froid, sombre et rongé par la jalousie, il est mis en nomination pour l’Oscar du meilleur acteur de soutien. Par la suite, on le verra dans le drame Quills (Quills, la plume et le sang) de Philip Kaufman (2000), la comédie noire Buffalo Soldiers (Soldats sans bataille, 2001) et dans les drames fantastiques Signs (Signes) et The Village (Le Village) de M. Night Shyamalan (2002 et 2004).

Joaquin Phoenix, acteur polyvalent, se fond corps et âme dans des rôles complexes, transformant chaque personnage en une incarnation unique et inoubliable.

Après ses débuts tonitruants, Phoenix devient l’un des acteurs les plus demandés d’Hollywood. Il enchaîne les projets (une vingtaine de films en une décennie), offrant toujours des compositions intenses et souvent confondantes de réalisme, à l’image du patron de boîte de nuit véreux qu’il campe dans We Own The Night (La Nuit nous appartient) de James Gray (2007), ou son portrait de Johnny Cash dans le biopic Walk the Line (2005). Pour les besoins de ce rôle exigeant physiquement et psychologiquement, Phoenix passe près de six mois à apprendre les mimiques et la voix – pourtant si particulière –de son personnage. Bluffante, la représentation qu’il donne de la star du country lui permet à nouveau d’être finaliste aux Oscars, en plus de lui offrir son premier Golden Globe.

En 2008, à la surprise générale, Joaquin Phoenix annonce qu’il désire quitter le cinéma pour se lancer dans la musique hip-hop. Ses sorties publiques déroutantes et son comportement erratique laissent en outre planer de sérieux doutes quant à sa santé mentale. Ce que semble confirmer I’m Still Here, un soi-disant documentaire réalisé par Casey Affleck qui s’avérera plus tard être une supercherie montée de toutes pièces. Après cet épisode peu glorieux qu’il regrettera sincèrement, Phoenix parvient toutefois à rebondir grâce à The Master (Le Maître, 2012). Dans ce drame prenant réalisé par Paul Thomas Anderson, il campe un vétéran alcoolique et tourmenté, fasciné par un charismatique gourou religieux. Un rôle proche de sa vie personnelle qui lui vaut une nomination aux Oscars ainsi qu’un prix d’interprétation au festival de Venise.

Depuis lors, les succès critiques et publics se succèdent. Il émeut en écrivain public amoureux d’une entité dotée de l’intelligence artificielle (Her ou Elle, Spike Jonze, 2013) et il impressionne par sa retenue dans la peau d’un vétéran suicidaire, rôle délicat qui lui permet de remporter la palme du meilleur acteur à Cannes (You Were Never Really Here ou Tu n’as jamais été vraiment là, Lynne Ramsay, 2018). Tout aussi touchante sera son incarnation mélancolique d’un quadragénaire solitaire rempli d’attention pour son neveu dans C’mon C’mon (L’Instant même, Mike Mills, 2021). La consécration, il l’acquiert avec son incarnation stupéfiante d’Arthur Fleck, acteur aigri se transformant quand bon lui semble en super-vilain machiavélique, connu de tous sous le nom de Joker. Un autre rôle difficile – pour lequel il avait suivi une cure d’amaigrissement drastique – qui lui vaut son deuxième Golden Globe et l’Oscar du meilleur acteur. Cinq ans plus tard, le voici donc de retour dans Joker : Folie à deux, mis en scène par Todd Phillips. Et comme si un méchant ne suffisait pas, l’ennemi juré de Batman sera affublé d’une alliée aussi dérangée que lui en la personne d’une chanteuse retorse, incarnée par Lady Gaga. Nul doute que cette suite attendue donnera l’occasion d’admirer une fois de plus ce comédien sans pareil, que beaucoup considèrent comme l’un des plus talentueux de sa génération. |

Joaquin phoenix partage la vedette avec lady gaga dans le film Joker : Folie à deux qui prendra l’affiche le 4 octobre en salle seulement.

LE CINÉMA ET SES MÉTIERS

Traiteur

avec John D’Ambrosio et Steve Michelson

MARIE LEFEBVRE

Manger, c’est la vie ! La cuisine est tellement un thème populaire que même le 7e art s’y intéresse. Pensez à Ratatouille, Julie & Julia, The Menu ou même, au Québec, Le Plongeur. Si la bouffe passionne, elle est aussi un élément important sur les plateaux de tournage !

Au Québec, Traiteur Bon Appétit, mené par John D’Ambrosio, fait partie des traiteurs choisis pour les films québécois et internationaux qui sont tournés ici. « Au Québec, il n’y a pas de traiteur officiel. On reçoit des devis et on postule. Mais ça fonctionne vraiment avec la réputation : bonne nourriture, bon service, ponctualité, etc., et tu te fais un nom dans le domaine. Je suis en affaires depuis 1991 et mes premiers tournages ont été en 1993-1994, pour les films Snake Eyes et Battlefield Earth, et ensuite, ça s’est enchaîné. » À Hollywood, Limelight Catering, dirigé par Steve Michelson, est un des services traiteurs prisés par les studios : « On devient traiteur officiel en étant engagé par un producteur ou le directeur de production. De mon côté, ça fait 50 ans que je fais ce métier. Mon premier film fut Paint Your Wagon en 1968. » Si, pour faire un film, vous avez besoin d’une grosse équipe, le service traiteur doit aussi avoir beaucoup de personnel pour être capable de bien nourrir tout le monde. « Les plateaux internationaux, c’est environ 200 personnes à nourrir ! Comme elles ont un temps limité pour manger, nous avons deux emplacements de service. On est donc environ 8 à 10 personnes pour faire le service et dans la cuisine, on a une autre équipe de 6 à 7 personnes pour tout préparer », mentionne John D’Ambrosio. Pour les plateaux québécois, les groupes sont plus petits, soit entre 50 et 60 personnes et l’ambiance y est plus détendue, plus familière que sur un énorme plateau hollywoodien.

À Hollywood, on offre le déjeuner et le dîner, donc les journées commencent tôt et finissent tard : « L’équipe débute dans nos locaux à 3 h du matin pour servir les équipes sur le plateau à 6 h. Le dîner est servi 6 h heures après le début du travail des équipes, vers 13 h. Une fois les repas terminés, l’équipe doit revenir pour préparer les services du lendemain. Une journée dans notre métier, c’est facilement 16 h ou plus de travail », explique Steve Michelson.

S’il vous arrive parfois de vous demander ce que vous allez manger, imaginez le chef qui doit préparer des plats différents pendant une ou deux semaines ! « On doit avoir des menus différents chaque jour. Ça veut dire, par exemple, trois choix de repas chaud, cinq choix de salades, fromages, desserts, etc., tous les jours. Donc, c’est environ 60 types de salades à imaginer, 40 repas chauds différents à trouver ! C’est la complexité des plateaux de tournage et il faut avoir une expérience culinaire dans l’assiette. C’est pour ça que nous collaborons avec des chefs de différentes nationalités pour avoir des plats extrêmement différents », détaille John D’Ambrosio.

Les modes culinaires et les différentes diètes sont aussi des défis à relever. John D’Ambrosio a eu à composer avec toutes les demandes possibles : « Sans sel, sans gluten, sans lactose, végane, cuisson vapeur, bouilli… bref, c’est beaucoup d’exigences à combler et on doit se préparer à tout et s’informer sur tout pour être certain de savoir quoi faire si une nouvelle demande arrive. On essaie de faire très attention à ça. Parfois, ça peut être un défi. Nous avons déjà eu des demandes, par exemple, d’un repas chaud sans beaucoup de sauce. Mais avec le style buffet, avec des réchauds, la sauce sert à garder la viande ou la nourriture humide, pour ne pas qu’elle soit sèche. C’est pour ça que parfois, on arrive avec des BBQ et la finition se fait directement sur le plateau. » « Parfois, on fait des tournages à 1 h 30 de route de Montréal et on doit servir des repas chauds quand même. On a des unités à température contrôlée et on amène souvent des BBQ pour faire des grillades sur place, des poêles pour sauter des légumes ou des pâtes devant le client, des stations de coupe de viande. On veut donner aux gens une expérience culinaire, on veut que les clients mangent le plus frais possible », ajoute le traiteur.

LA

CUISINE, STAR DU CINÉMA : ENTRE PLATS SAVOUREUX ET EXIGENCES DES PLATEAUX, LE DÉFI DES TRAITEURS EST SANS FIN ET

CAPTIVANT.

On en entend souvent parler : de nombreuses célébrités ont des demandes alimentaires spécifiques lorsqu’elles travaillent sur des plateaux de tournage. Ça peut parfois laisser place à certaines surprises et John D’Ambrosio en a vécu quelques-unes ! « Une fois, on a eu une crise pour une assiette ultra spécifique et on a dû courir comme des fous, à se demander si on était passés à côté d’une diète spéciale, pour se rendre compte que… c’était pour ses chiens ! »

John D’Ambrosio ne délaisserait jamais le service traiteur pour aller travailler dans un restaurant : « Chaque journée est différente et amène un nouveau défi, c’est ce que j’aime. Un resto, c’est le même menu tous les jours, mais pas avec un traiteur. » De plus, il aime le cinéma et ses acteurs, dont plusieurs lui ont laissé un beau souvenir : « Les acteurs ne se présentent pas vraiment au buffet, c’est généralement leur assistant qui vient prendre l’assiette pour eux. Mais je garde de beaux souvenirs de Sylvester Stallone, George Clooney, Bo Derek, Patrick Huard, Colm Feore et plusieurs autres. » À Hollywood, Steve Michelson en a croisé plusieurs avec le temps et a apprécié travailler avec Jon Hamm et Harrison Ford. Tout comme John D’Ambrosio, il adore le rythme du service traiteur : « Les plateaux de tournage, c’est tous les jours pour plusieurs mois ! J’adore mon équipe et j’ai toujours du plaisir à côtoyer les équipes de tournage. »

Une suggestion de film culinaire de John D’Ambrosio ? Big Night (À table, 1996) avec Tony Shalhoub et Stanley Tucci, qu’il a trouvé très drôle. Du côté de Steve Michelson à Hollywood, s’il avoue qu’au cinéma, ce ne sont pas les films culinaires qui l’attirent le plus, le film Chef avec Jon Favreau et Robert Downey Jr. est dans sa liste de recommandations. |

SUGGESTION DE STEVE MICHELSON IMAGE TIRÉE DU FILM CHEF (2014)

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