Magazine MonCiné Volume 4 | Numéro 2

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VOTRE RÉFÉRENCE CINÉMA 100 % QUÉBÉCOISE !

VOLUME 4 | NUMÉRO 2

LE CINÉMA VU PAR

PORTRAIT

ENTREVUE

Antoine Bertrand

Pour la sortie du film Mlle Bottine

Plus de bientôt sur grand écran !

RÉTROSPECTIVE

Wimoweh ! Retour sur les 30 ans du Roi Lion

LA MUSIQUE AU CINÉMA

Laura Karpman

Captain America: Brave New World

LE CINÉMA ET SES MÉTIERS

Sophie Longpré

Les animaux de plateau

Bruno Pelletier
Nicole Kidman
Babygirl

EN COUVERTURE

Antoine Bertrand nous a marqués avec plusieurs rôles dont celui de Junior dans la série télé

Les Bougon : c’est aussi ça la vie ! et Louis Cyr, film pour lequel il a gagné le prix Jutra (maintenant connu sous le nom de prix Iris) du meilleur acteur. Maîtrisant tant l’humour que le drame, il a su nous faire rire aux larmes dans Menteur ou Les Maîtres du suspense et nous émouvoir dans Demain tout commence et La Femme cachée. Il sera de retour au grand écran cet hiver avec le film Mlle Bottine

UN DÉBUT D’ANNÉE REMPLI DE PROMESSES POUR LES CINÉPHILES !

LES FILMS LES PLUS ATTENDUS CET HIVER

Capitaine America : Le meilleur des mondes, mettant en vedette Anthony Mackie et Harrison Ford.

Monsieur Aznavour, un film de Mehdi Idir et Grand Corps Malade, mettant en vedette Tahar Rahim.

Babygirl, un thriller érotique mettant en vedette Nicole Kidman, gagnante du prix de la meilleure actrice aux festivals de Venise et Palm Springs 2024.

Nosferatu, drame d’horreur écrit et réalisé par Robert Eggers, réalisateur de The Northman (L’Homme du Nord, 2022) et The Lighthouse (Le Phare, 2019).

L’Amour ouf, drame romantique adapté du roman Jackie Loves Johnser OK? de Neville Thompson, co-écrit et réalisé par Gilles Lellouche. Le film dépasse déjà les 4 millions de spectateurs en France et a été présenté en compétition au Festival de Cannes 2024.

Dans la peau de Cyrano (connu sous le titre Le Panache en France), mettant en vedette José Garcia, qui est aussi de la distribution du film Nous, les Leroy sur les écrans du Québec depuis novembre.

Le Singe, drame d’horreur basé sur le livre de Stephen King, réalisé par Osgood Perkins, qui avait fait sensation l’an dernier avec Longlegs.

Vil & Misérable, une adaptation du roman graphique éponyme de Samuel Cantin, mettant en vedette Fabien Cloutier et Pier-Luc Funk.

À VOIR EN FAMILLE

Flow, film d’animation racontant la quête d’un chat faisant équipe avec divers animaux afin échapper à une inondation. Sélectionné à Cannes et Annecy 2024, co-écrit et réalisé par Gints Zilbalodis.

Mufasa : Le Roi Lion, film annoncé depuis 2020 à la suite de la sortie du film Le Roi Lion de 2019 et réalisé en animation réaliste racontant les origines de Mufasa.

Paddington au Pérou, troisième film basé sur l’œuvre littéraire de l’écrivain britannique Michael Bond, où Paddington part à la recherche de sa tante disparue au Pérou.

Sonic le hérisson 3, le retour de Sonic, Tails et Knuckles, maintenant opérant sous l’équipe Sonic qui doit demander l’aide du Dr. Robotnik (Jim Carrey) contre un ennemi prêt à détruire le monde !

Super chien, deuxième collaboration entre le studio DreamWorks et l’auteur et illustrateur Dav Pilkey. Leur dernière collaboration nous avait donné Les Aventures du Capitaine Bobette : Le film en 2017.

Elli et l’équipe des monstres, coproduction Québec-Allemagne par le studio Dreamin’ Dolphin Film, Zooper Film et CarpeDiem Film & TV, ce dernier ayant entre autres produit les films d’animation La Guerre des tuques 3D et La Course des tuques

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VOLUME 4 | NUMÉRO 2 DE DÉCEMBRE 2024 À FÉVRIER

La musique au cinéma Laura Karpman

Du livre à l’écran Choix de lectures pour le cocooning hivernal ! BIENTÔT À L’AFFICHE De décembre à février

Le cinéma et ses métiers Les animaux de plateau

PATRICK MARLEAU ENTREVUE

Après ses études en théâtre au Cégep de SaintHyacinthe en 2002, Antoine Bertrand décroche rapidement un rôle dans la populaire quotidienne Virginie. Il se distingue aussi avec son rôle de Junior Bougon dans la série Les Bougon : C’est aussi ça la vie ! (2003-2006). Il connaît également du succès à la télévision avec C.A., Boomerang et Les Pays d’en haut Au cinéma, il participe à plusieurs des films les plus populaires des quinze dernières années avec, entre autres, Starbuck (2011), Louis Cyr (2013), pour lequel il remportera le Jutra (maintenant connu sous le nom de prix Iris) du meilleur acteur, et Menteur (2019).

Lors d’un entretien, vous avez déjà révélé qu’enfant, vous désiriez devenir comédien à Hollywood. Qu’est-ce qui vous avait donné la piqûre d’être acteur à un si jeune âge ?

Comédien à un si jeune âge, je ne suis pas certain (rire). On possède un instinct, des talents innés. Certains sont bons pour faire des Lego, mais ça ne veut pas dire qu’ils deviendront tous ingénieurs (rire). Dans mon cas, à partir du moment où ma mère a allumé la télé, tout ce que je faisais c’était de reproduire ce que je voyais. Je retenais tout ce que j’entendais. J’avais une bonne mémoire. Les dimanches matins, je faisais aussi des spectacles devant mon frère et mes parents. Un des premiers besoins que j’ai eus, c’est d’avoir de l’attention (rire). Après ça, Hollywood, c’est juste parce que je consommais des films de Rocky et Rambo, et que dans ma tête, c’est là que ça se passait. C’était le point de vue d’un petit gars qui ne voyait pas de frontières, ni de limites. Et tu veux travailler avec tes héros, comme Sylvester Stallone et Arnold Schwarzenegger. Plus vieux, j’ai réalisé que tu es mieux de commencer localement (rire).

Avez-vous déjà reçu des offres pour jouer aux États-Unis ?

Non ! Jamais, jamais (rire). Mais, je me suis calmé le pompon par rapport à ça. Jouer dans une autre langue, ce n’est pas simple. Je pense que je peux me débrouiller, mais je ne serai pas transcendant. Et le but de la job, c’est d’être quand même le meilleur que tu peux. Je pense que c’est plus simple pour un réalisateur dont les films sont vus à l’étranger. Ils travaillent derrière la caméra. Je pense que la trail vers l’Est, vers la France, est plus accessible que celle vers le Sud.

Au moment de tourner votre premier film, Ce qu’il faut pour vivre (2008), vous aviez déjà une bonne expérience à la télévision. Quels souvenirs gardez-vous de ce tournage ?

Je voyais ça comme la même job. Je me souviens d’être débarqué dans la salle d’un sanatorium rempli de tuberculeux. Nous tournions à Québec. À la première prise, le réalisateur Benoît Pilon a crié « action » et on s’est tous mis à tousser en même temps (rire). Une vingtaine d’acteurs (rire) ! Benoît est venu nous voir et il nous a dit de jouer comme un orchestre. Si tous les instruments jouent fort en même temps, ce sera inécoutable. Il a donc fallu qu’on trouve notre dosage dans la tuberculose ! Ç’a été vraiment très drôle à faire comme scène.

La même année, vous tourniez également dans Borderline (2008), un film assez audacieux pour l’époque. Comment était-ce de travailler avec Isabelle Blais et la réalisatrice Lyne Charlebois ?

Avec l’autrice Marie-Sissi Labrèche, elles formaient vraiment un beau trio. Je me voyais comme un satellite autour d’eux. Je parle pour Isabelle, mais je ne pense pas que tu puisses faire un film comme ça sans avoir totalement confiance en ta réalisatrice. Je sentais que Lyne était complètement en maîtrise de la manière qu’elle voulait raconter cette histoire. Et elle n’était pas simple. On recule d’une quinzaine d’années où on parle de santé mentale et de dépendance, deux sujets aujourd’hui qu’on tient pour acquis. Dans le temps, ça défonçait effectivement bien des portes. Avec Isabelle, on tournait déjà dans la série C.A., donc je la connaissais bien. On était en confiance, parce qu’il avait quand même des scènes pas évidentes à jouer entre nous. Isabelle est vraiment une actrice fabuleuse, complètement investie dans ce qu’elle fait. Elle est aussi très rigoureuse, donc tu sais que tu t’en vas à la guerre avec un bon soldat à tes côtés. Pour prendre une métaphore sportive, j’essayais juste d’être un bon joueur de deuxième trio et de faire de bonnes passes quand c’était le temps (rire). Je trouve que c’est un film qui vieillit bien et qui est toujours utile aujourd’hui.

En 2011, Starbuck a connu un énorme succès. Pour garder votre métaphore, vous aviez un rôle de soutien, mais très marquant. Est-ce que c’est ce film qui vous a ouvert les portes du cinéma français ?

Oui, le film m’a ouvert les portes, mais sept ans plus tard (rire). Comme quoi tu ne récoltes pas tout de suite ce que tu as semé. Je me rappelle de m’être présenté à l’audition du film costumé, ce qui est très rare. Vu que le rôle était celui d’un père monoparental de quatre enfants avec la broue dans le toupet, je me suis levé le matin, j’ai enfilé ma robe de chambre et je me suis présenté comme ça, avec un café en main. Je ne me suis pas peigné, ni brossé les dents (rire). J’avais une barbe un peu longue de plusieurs mois pas taillée. Je suis rentré dans le lobby des bureaux et je me suis assis là. On m’a pris pour un itinérant (rire). J’étais vraiment content de mon audition et c’est un rôle que je voulais. Ken Scott a une façon d’écrire, un ton bien à lui. Je me plais bien là-dedans. Ses mots sortent bien de ma bouche (rire). Et pour avoir retesté l’expérience plus tard avec Au revoir le bonheur (2021), ç’a confirmé que j’aime bien travailler avec Ken. C’est quelqu’un de très respectueux et calme. Quand il dirige, il vient nous parler à part. Tu as l’impression de ne pas recevoir ses notes devant toute l’équipe. Tu ne sais pas ce qu’il dit aux autres, juste à toi. Je trouve que c’est vraiment une belle méthode qui nous enlève de la pression et qui démontre du respect.

« Je me suis dit : “Si on le refait, il faut qu’on amène de quoi de différent. Il faut que ce soit aussi bien sinon mieux que l’original.” Mais déjà à la base, j’étais bouleversé à la lecture du scénario. J’ai tout de suite eu envie de le faire. »

Avec Louis Cyr (2013), vous avez joué dans un gros film d’époque. Comment est-ce pour un comédien de se retrouver sur une production historique de cette ampleur ?

Je te dirais que c’est là que je me suis senti un peu comme à Hollywood, même si aux États-Unis on aurait ajouté un zéro de plus à notre budget de 8 millions (rire). Mais, pour ici, c’était un gros montant. Je pense que ce qu’a accompli l’équipe technique avec ce budget relève de la prouesse. Pour moi, cette expérience n’est pas banale, parce que l’histoire m’a accompagné pendant huit ans. À la base, j’avais auditionné pour une série télé qui n’a pas vu le jour. Puis, le réalisateur Daniel Roby a relancé le projet sous forme de film après avoir lu la biographie de Louis Cyr. J’ai aussi passé beaucoup de temps avant le tournage à m’entraîner. C’est vraiment le projet d’une vie.

Vous jouez autant dans des films commerciaux que d’auteur. Comment choisissez-vous vos projets ? Que regardez-vous dans un scénario ?

L’histoire. Toujours l’histoire. À la lecture d’un bon scénario, il ne faut pas que tu sois capable de le laisser. Il ne faut pas que tu ressentes un effort pour le traverser. Après ça, c’est la partition que tu dois jouer. J’aime mieux être une plante verte dans une bonne histoire que le premier rôle dans une qui ne m’intéresse pas (rire). Il y a aussi les gens avec qui j’ai envie de travailler.

Pour Mlle Bottine, comment avez-vous reçu cette proposition et aviez-vous une appréhension de participer à la reprise d’un grand classique du cinéma québécois ?

J’ai d’abord reçu le scénario sans savoir ce que c’était. Dès la lecture du titre, Mlle Bottine, je me suis dit : « Tiens, c’est drôle. Ça me fait penser à Bach et bottine. » Et, en lisant le scénario au fur et à mesure, ça a fait : « Attends. OK. C’est une relecture. » Très rapidement, j’ai plongé dans l’histoire. C’est vraiment une réinterprétation. Le scénario garde les mêmes grandes lignes, mais on n’est pas dans les mêmes situations. Donc, à partir du moment où j’ai réalisé ça, je n’ai pas eu peur. Mais je me suis dit : « Si on le refait, il faut qu’on amène de quoi de différent. Il faut que ce soit aussi bien sinon mieux que l’original. » Mais déjà à la base, j’étais bouleversé à la lecture du scénario. J’ai tout de suite eu envie de le faire. Pendant deux ans, ç’a été le projet et le rôle qui ont occupé le plus de place dans ma tête. Ce rôle est tellement loin de moi qu’il a fallu que je me donne du temps pour le laisser vivre et grandir. Tu ne peux pas arriver à la première journée de tournage et juste le faire. Tout ça n’a pas été facile parce qu’il est un personnage pas trop super agréable (rire).

Comment s’est développée la relation avec votre jeune partenaire de jeu, Marguerite Laurence ?

Elle est vraiment écœurante ! C’est le niveau de performance de Charlotte Laurier dans Les bons débarras (1980). Je nous ai trouvé chanceux de l’avoir. Dans ta question, tu me demandes comment était notre relation de jeu. C’était exactement ça. Une relation de jeu. Parfois, tu tournes avec des enfants et ça se peut que tu sois là pour les guider. Mais avec Marguerite, j’avais juste à faire mes affaires. On jouait vraiment ensemble. Je savais que je pouvais m’appuyer sur elle. C’était une partenaire de jeu en qui j’avais complètement confiance et avec qui je pouvais aussi m’amuser. Elle est une force de la nature ! Je me suis trouvé non seulement chanceux de l’avoir comme partenaire de jeu, mais aussi de la connaître dans la vie. Elle est juste formidable.

Comment était-ce de jouer avec une mouffette ?

Si tu demandes à Marguerite, ça ne sera sûrement pas la même affaire que moi (rire). Pendant une grosse partie du film, elle doit cacher la mouffette à mon personnage de Philippe. Donc, je n’ai pas trop eu d’interactions avec elle (rire). Mais j’étais là quand ils tournaient ces scènes. Ce n’est pas évident (rire) ! Ce n’est pas un chien ni même un chat. Il y avait deux jeunes mouffettes et, ça a l’air niaiseux ce que je vais dire, mais il y a réellement une odeur qui vient avec elles (rire).

La comédie familiale Mlle Bottine est présentement à l’affiche.

Nicole Kidman

CRÉDIT PHOTO : ANDREA RAFFIN DANIEL

Grâce à son personnage de Satine dans la comédie musicale Moulin Rouge ! de son compatriote Baz Luhrmann, elle décroche sa toute première nomination pour l’Oscar de la meilleure actrice en 2001.

Se mettre à réfléchir à la carrière de l’actrice australo-américaine Nicole Kidman, c’est se rendre compte à quel point elle a su perfectionner son art depuis plus de quarante ans. À partir de sa première apparition au grand écran dans le drame australien Bush Christmas réalisé par Henri Safran, celle qui est née à Honolulu aux États-Unis a toujours réussi à se faire remarquer pour la bonne raison, soit son indéniable talent. Si Nicole Kidman est davantage présente dans les séries depuis quelques années, elle continue d’explorer des personnages complexes au cinéma, comme le prouve son étincelante performance dans le drame de mœurs Babygirl, de la réalisatrice néerlandaise Halina Reijn.

Pour plusieurs cinéphiles, le premier souvenir de Nicole Kidman, c’est celui d’une adolescente dans le film initiatique Le gang des BMX (BMX Bandits) mis en scène par Brian Trenchard-Smith en 1983. Mais c’est surtout dans le thriller psychologique Calme blanc (Dead Calm) du réputé cinéaste australien Phillip Noyce qu’elle attire l’attention en 1989. Aux côtés de Sam Neill et face au menaçant Billy Zane, elle montre toute sa force de caractère à travers son personnage de Rae. Tom Cruise la remarque dans ce film, et il la recrute pour interpréter la docteure Claire Lewicki dans son prochain long métrage fort en adrénaline, Jours de tonnerre (Days of Thunder) réalisé par Tony Scott. Ce drame sportif nous plonge dans le monde des courses NASCAR, et c’est la portée d’entrée de Nicole Kidman à Hollywood, en plus d’ouvrir celle du cœur de Tom Cruise. Le couple se marie au réveillon de Noël à la fin de l’année 1990, et rapidement le duo devient la sensation des magazines et des tapis rouges.

Durant la décennie suivante, celle qui se fait surnommer malgré elle Madame Cruise tourne en moyenne un film par année. Trois longs métrages marqueront son ascension comme actrice, passant des rôles de soutien à ceux de tête d’affiche. En premier, le drame de mœurs Prête à tout (To Die For) de Gus Van Sant sorti en 1995, dans lequel elle campe une Miss Météo assoiffée de célébrité, rêvant de devenir grande reporter peu importe les obstacles devant elle. Pour ce rôle, elle remporte son premier Golden Globe. En 1996, elle tourne devant la caméra de la Néo-Zélandaise Jane Campion dans Portrait de femme (The Portrait of a Lady), basé sur un roman de l’Américain Henry James. Dans ce film d’époque, Nicole Kidman montre de nouvelles couleurs dans sa palette de jeu, et elle tient tête à des acteurs de haut calibre comme Richard E. Grant, Viggo Mortensen et John Malkovich. En 1999, elle partage la vedette avec son mari Tom Cruise pour la dernière fois dans le drame de mœurs Les yeux grand fermés (Eyes Wide Shut), l’ultime film du grand cinéaste Stanley Kubrick. Le très long tournage, qui a duré plus de quinze mois, a laissé des séquelles sur le couple, qui se séparera en 2001.

Nicole Kidman ne vit désormais plus dans l’ombre de son célèbre ex-mari, et elle amorce le nouveau siècle en force. Grâce à son personnage de Satine dans la comédie musicale Moulin Rouge ! de son compatriote Baz Luhrmann, elle décroche sa toute première nomination pour l’Oscar de la meilleure actrice en 2001. Dans ce succès autant commercial que critique, elle crève l’écran auprès de son partenaire de jeu, l’Écossais Ewan McGregor. Tout le monde veut tourner avec Nicole Kidman et elle a l’embarras du choix. Elle enchaîne rapidement les projets, tournant avec le réalisateur hispano-chilien Alejandro Amenábar pour le drame fantastique Les Autres (The Others) et rejoignant Meryl Streep et Julianne Moore dans Les Heures (The Hours) réalisé par l’Anglais Stephen Daldry. Elle épate dans la peau de la légendaire autrice Virginia Woolf, remportant en 2003 l’Oscar de la meilleure actrice, en plus de son troisième Golden Globe, et de partager l’Ours d’argent de la meilleure actrice avec ses deux collègues au prestigieux Festival de Berlin. C’est la consécration !

Continuant sur sa lancée, Nicole Kidman ne craindra pas de prendre des risques, et d’aller à la rencontre de cinéastes plus audacieux, comme le Danois Lars Von Trier pour son dépouillé Dogville (2003), et le

Britannique Jonathan Glazer pour son controversé Birth (2004). Mais elle ne délaisse pas pour autant le cinéma grand public, se retrouvant au haut des affiches pour les films Retour à Cold Mountain (Cold Mountain, 2003) d’Anthony Minghella, le suspense L’Interprète (The Interpreter, 2005) de Sydney Pollack et le blockbuster À la croisée des mondes : La Boussole d’or (His Dark Materials: The Golden Compass, 2007) de Chris Weitz. Elle termine cette décennie avec deux films ambitieux : le drame historique Australie, sa deuxième collaboration avec Baz Luhrmann, avec son compatriote Hugh Jackman ; et la comédie musicale Neuf (Nine) de Rob Marshall entourée de Daniel Day-Lewis, Marion Cotillard et Penélope Cruz.

Après avoir pris les traits de Virginia Woolf dans Les Heures, et de la photographe Diane Arbus dans Fur : Un portrait imaginaire de Diane Arbus (Fur: An Imaginary Portrait of Diane Arbus, 2007) réalisé par Steven Shainberg, Nicole Kidman prend goût à interpréter des femmes marquantes de l’histoire. Elle sera l’actrice Grace Kelly dans Grace de Monaco (2014) du cinéaste français Olivier Dahan, l’exploratrice Gertrude Bell dans Reine du désert (Queen of the Desert, 2015) de l’Allemand Werner Herzog, et la comédienne Lucille Ball dans Being the Ricardos (2021) de l’Américain Aaron Sorkin. Elle trouve son équilibre entre les films divertissants comme Paddington (2014) de Paul King, deux volets d’Aquaman réalisé par James Wan (2018 et 2023) et des œuvres plus exigeantes comme Trou noir (Rabbit Hole, 2010) de John Cameron Mitchell, Stoker (2013) du coréen Park Chanwook, Mise à mort du cerf sacré (The Killing of a Sacred Deer, 2017) du grec Yórgos Lánthimos et Destruction (2018) de l’Américaine Karyn Kusama.

C’est avec la populaire série Petits secrets, grands mensonges (Big Little Lies, 2017), chapeautée par le Québécois Jean-Marc Vallée, que Nicole Kidman fait le saut dans l’univers télévisuel; depuis, elle tourne une série ou deux par année. Comme en témoignera son interprétation dans le nouveau film Babygirl, elle prend encore du plaisir à se mettre en danger comme actrice et à faire confiance aux réalisateurs et aux réalisatrices qui la dirigent. Sans l’ombre d’un doute, Nicole Kidman est l’une des plus scintillantes étoiles d’Hollywood. |

Le film Babygirl prendra l’affiche en salle en décembre.

IMAGE TIRÉE DU FILM BABYGIRL (2024)

ROSE-LINE BRASSET

LA MUSIQUE AU CINÉMA

LAURA KARPMAN

Que le nom de Laura Karpman vous soit inconnu, malgré une carrière incroyablement prolifique, n’a rien d’étonnant étant donné que celle à qui l’on doit la musique du dernier film de la franchise Marvel, Captain America: Brave New World (Capitaine America : Le meilleur des mondes), s’est longtemps trouvée confinée à des créations pour la télévision (téléfilms et séries). Ce n’est plus le cas désormais. L’éventail des possibilités s’offrant à la compositrice s’est en effet considérablement élargi depuis qu’elle a joint les rangs de la prestigieuse liste des collaborateurs du MCU (le Marvel Cinematic Universe ou Univers Marvel).

Dans les salles de concert, on la connaissait déjà bien, notamment pour son album récipiendaire d’un Grammy Ask Your Mama, un opéra multimédia basé sur l’œuvre du célèbre poète, librettiste et dramaturge afro-américain Langston Hughes, également militant pour la défense des droits civiques. Pour cette commande, venue du Carnegie Hall, la compositrice a collaboré avec la soprano Jessye Norman, avec le groupe de hip-hop The Roots ainsi qu’avec la chanteuse de jazz Nnenna Freelon. Éclectique, dites-vous ?

Personnellement, je suis fan depuis que j’ai entendu la musique délicieusement jazzée du remarqué American Fiction (Fiction américaine), que j’avais beaucoup aimé, et pour laquelle Karpman a mérité une nomination aux Oscars, en 2024, pour la meilleure musique de film. La consécration ! Rappelons qu’à cette occasion elle affrontait une belle brochette d’adversaires, dont Ludwig Göransson (Oppenheimer), John Williams (Indiana Jones and the Dial of Destiny, ou Indiana Jones et le cadran de la destinée), Robbie Robertson (Killers of the Flower Moon, ou La Note américaine), et Jerskin Fendrix (Poor Things, ou Pauvres créatures).

Née en 1959 à Los Angeles, la compositrice californienne, titulaire d’une maîtrise et d’un doctorat de la fameuse Julliard School, a signé sa première trame musicale en 1989 pour un téléfilm intitulé My Brother’s Wife (La Femme de mon frère). Une cinquantaine de films plus tard, et après de nombreuses nominations aux Emmys, elle se faisait remarquer pour de bon en signant la musique du film The Marvels (Les Marvels), sorti en 2023.

Parce qu’au-delà de son amour du jazz, la compositrice a toujours éprouvé un penchant particulier pour la musique symphonique ou pour grand orchestre, un genre omniprésent dans les films de la célèbre franchise. Elle ne cache d’ailleurs pas son enthousiasme face à cette palpitante aventure que constitue le fait de travailler pour Marvel Sudios : « Tout le monde ici adore la musique. Elle y est appréciée, elle y est mise de l’avant, elle y est célébrée et c’est pourquoi j’adore vraiment travailler pour MCU. J’ai commencé à composer dès l’âge de sept ans et je fais des musiques de film depuis un bon moment déjà. Mais c’est en travaillant sur la musique de The Marvels que j’ai réalisé que, d’une certaine manière, même si je ne le savais pas, c’était mon rêve depuis le début », raconte-t-elle.

Captain America: Brave New World est donc sa deuxième contribution pour grand écran sous l’égide des célèbres studios hébergés à Burbank. Elle a aussi collaboré à la saison 2 de What if…?, une série d’animation anthologique disponible sur Disney +, et obtenu, en 2023, deux nominations aux Emmys (Outstanding Music Composition For A Limited Or Anthology Series, Movie Or Special/Original Dramatic Score et Outstanding Original Main Title Theme Music), grâce au thème et à la musique de Ms. Marvel, une minisérie télévisée produite en 2022 et également disponible sur Disney +.

« Avec Marvel et compte tenu de l’étendue de la palette musicale pour grand orchestre qui s’offre à moi, j’ai l’impression d’avoir remporté le gros lot ! » On comprend tout à fait ! « La musique est ce que je suis », a-t-elle exprimé.

« LA MUSIQUE EST CE QUE JE SUIS. »

LAURA

LA MUSIQUE AU CINÉMA LAURA KARPMAN

Dotée d’une personnalité haute en couleur, l’artiste qui a enseigné au Berklee College of Music attire également l’attention par sa passion pour les lunettes à monture excentrique qu’elle affectionne tout particulièrement, remettant au goût du jour le look du Elton John des années 1970-80. Son style vestimentaire est tout aussi fantaisiste, en particulier lors de ses apparitions à des événements prestigieux comme la dernière soirée des Oscars. Trêve de bavardage, ce qui m’a intéressée, pour vrai, c’est d’apprendre que la compositrice se révélait une fervente défenseure non seulement de la DEI (diversité, équité et inclusion) à Hollywood, mais aussi de l’avancement du statut des femmes dans la société américaine, et en particulier dans l’industrie musicale. Une mission qu’elle a brillamment illustrée à travers une œuvre intitulée All American, commandée pour le Los Angeles Philharmonic, et faisant la lumière sur la contribution des compositrices dont le nom a été oublié par l’histoire. On lui doit aussi And Still We Dream, une œuvre commandée par le Lyric Opera de Kansas City, en l’honneur du centième anniversaire du droit de vote des femmes là-bas.

Témoignant de son propre long purgatoire en tant qu’artiste de sexe féminin dans un monde où les hommes ont traditionnellement dominé, Karpman dit : « J’ai mis longtemps à réaliser que le fait de ne pas obtenir le contrat de mes rêves n’était pas ma faute. C’était juste du sexisme institutionnalisé, il était partout. » Tiens, tiens… Pas étonnant qu’elle ait fondé l’Alliance for Women Film Composers et qu’elle ait été élue première femme gouverneure de la branche musicale de l’Academy of Motion Picture Arts and Sciences, où elle a mené de front deux mandats consécutifs de trois ans. On dit qu’elle a effectué de radicaux changements au sein de l’institution, facilitant l’admission de dizaines de voix jusque-là sous-représentées et contribuant à la création d’un tout nouveau code de conduite. Chapeau !

En attendant que ce genre de luttes ne soit plus nécessaire (on peut toujours rêver), on lui souhaite la meilleure des chances pour la suite.

Laura Karpman fêtera ses 66 ans le 1er mars prochain. Elle réside toujours à Los Angeles avec sa femme, la compositrice Nora Kroll-Rosenbaum, leurs fils et leurs deux chiens.

Que la force soit avec toi, Laura, et qu’elle te garde toujours aussi puissante que généreuse face aux défis auxquels l’industrie du film doit continuer de faire face. |

Captain America: Brave New World prendra l’affiche en février prochain.
PATRICK MARLEAU

Br uno

Originaire de Charlesbourg à Québec, Bruno Pelletier a fait partie des groupes musicaux Amanite, Sneak Preview et Pëll. Dans la vingtaine, il déménage à Montréal où il roule sa bosse comme chanteur dans les bars. Après des participations remarquées aux opéras rock La Légende de Jimmy et Starmania, c’est la consécration pour le chanteur alors qu’il hérite du rôle de Gringoire dans le phénomène musical que deviendra Notre-Dame de Paris dès sa sortie en 1998. En plus d’avoir participé à plusieurs comédies musicales sur scène, Bruno Pelletier connaît également une carrière solo exceptionnelle, ayant vendu plus de 2 000 000 albums et remporté 3 Félix comme interprète masculin.

Êtes-vous un grand cinéphile ?

Oui, pas mal. J’essaie aussi de regarder ce qui se fait au Québec. J’aime beaucoup le jeu. C’est quelque chose que j’observe des comédiens. Je trouve qu’on a des machines d’acteurs ici, surtout quand on se compare aux moyens d’Hollywood.

Comment avez-vous découvert les comédies musicales ?

À l’âge adulte, suite à mes débuts dans des comédies musicales sur scène. J’ai débuté en 1990, en ne sachant pas du tout ce que je faisais (rire). J’ai plongé là-dedans en me disant : « C’est donc bien le fun ! » Puis, j’ai participé à ma deuxième production, La Légende de Jimmy. Après ça, j’ai fait Starmania et Notre-Dame de Paris, qui étaient des coches de plus. À un moment donné, j’ai constaté à quel point il existe tellement de comédies musicales et qu’il serait intéressant de mieux connaître le monde dans lequel je gravitais. J’ai acheté des DVD de films. J’ai lu sur le sujet.

Quelle période aimez-vous le plus ?

Celle qui me parle le plus, c’est l’époque des vieilles comédies musicales de Gene Kelly et Fred Astaire. Quand je regarde ces vieux films où tous ces numéros étaient pratiquement tournés en un long plan séquence qui alliait jeu, chorégraphie, danse et chant, avec l’orchestre big band qui accompagnait les artistes dans une partie du studio ou du décor, les niveaux de précision et de perfection que ça exigeait, c’est juste fabuleux à observer. Encore aujourd’hui, je reste fasciné par ces films qui font école. Ça prenait des artistes hors norme.

«  »

Quelle comédie musicale préférez-vous ?

Je dirais West Wide Story (1961). Je ne sais pas si c’est parce que ç’a été tourné presque la même année que celle où je suis né (rire) ! J’aime que ce soit comme un Shakespeare moderne, et les thèmes culturels et sociaux que le film aborde. Ensuite, il y a la qualité du jeu et de la danse des interprètes. Les chorégraphies sont incroyables. Je dois aussi mentionner que la captation du spectacle Hamilton m’a mis sur le cul (rire) ! Si j’avais acheté un billet pour le voir sur scène, je pense que je n’aurais rien compris. Ça roule trop avec les paroles hip-hop. C’est juste hallucinant !

Quel serait votre rôle de rêve ?

Je ne sais pas si j’ai encore le goût d’en faire. C’est tellement exigeant ! Ça m’oblige à un rythme de vie tellement rigoureux. C’est tough faire de la comédie musicale. J’ai 62 ans et j’ai envie de vivre (rire). Mais, à choisir, possiblement le rôle de Billy Flynn, l’avocat dans Chicago. Jouer Jean Valjean dans Les Misérables pourrait aussi être cool ! Mais j’aurais aimé jouer le rôle d’Ewan McGregor dans Moulin Rouge !, qui a d’abord été un film avant d’être adapté pour la scène. Disons que j’ai un faible pour Nicole Kidman (rire). Retourner dans le temps et que ce soit moi qui décroche le rôle, j’aurais été bien content (rire).

Aimeriez-vous interpréter un personnage dans une comédie musicale familiale animée du type Disney ?

En fait, j’ai participé à la version française du film d’animation The Road to El Dorado (La Route d’Eldorado, 2000). Dans la version originale, Elton John chante les chansons en anglais. Et c’est moi qui les fais en français. On me l’a offert pendant que je jouais Notre-Dame de Paris en France. Mais cette version n’est disponible qu’en Europe. Donc ici, ç’a presque passé sous le radar. Peu de gens le savent (rire). Ç’a été une belle expérience, mais j’ai juste été déçu que cette version ne sorte pas au Québec. Pour répondre à ta question, je suis ouvert à tout. Si on me propose des choses différentes, why not ? Je pense qu’il faut être curieux et aventurier.

Quel air musical pourriez-vous toujours chanter ?

Ah, Bring Him Home en version anglaise des Misérables. À l’origine, la comédie musicale a été créée en français, mais elle a connu un succès mondial grâce à la version anglaise. Pour moi, c’est un peu l’équivalent ici du S.O.S. d’un terrien en détresse de Starmania. C’est des espèces de prouesses vocales hallucinantes qui demandent une grande maîtrise de ta voix, un registre incroyable et une émotion. D’ailleurs, je l’ai déjà repris dans des spectacles. Pour moi, S.O.S. d’un terrien en détresse est la chanson la plus difficile pour un chanteur masculin dans la francophonie. Avoir l’entièreté de tout ce que ça prend, pas juste des notes, mais aussi le jeu et l’émotion. Et avec Bring Him Home, ce sont les deux chansons qui me parlent le plus des comédies musicales. |

Bruno Pelletier est présentement en spectacle pour MISERERE 25e anniversaire La tournée.

NICOLE KIDMAN DANS LE FILM MOULIN ROUGE ! (2001)

LIVRE

VIL ET MISÉRABLE

SAMUEL CANTIN

FILM

VIL & MISÉRABLE

JEAN-FRANÇOIS LEBLANC

Publiée en 2013 aux Éditions Pow Pow, la bande dessinée Vil et misérable de Samuel Cantin s’est rapidement distinguée en obtenant des nominations comme finaliste aux Bédéis Causa pour le Grand prix de la Ville de Québec, aux Bédélys de Montréal et au Prix Marc-Olivier Lavertu, remis par les étudiants inscrits en bande dessinée à l’École multidisciplinaire de l’image. Vil et misérable raconte l’histoire de Lucien Vil, un démon frustré qui a été parachuté sur Terre il y a 400 ans. Cantin offre une œuvre absurde et caustique qui rappelle les Monty Python et Ricky Gervais. Le dessin peut paraître simpliste, mais ce sont les dialogues percutants qui sont la véritable force de la bande dessinée. L’auteur réussit à créer des moments malaisants et humoristiques. Attention : pour lecteurs avertis ! Pour l’adaptation cinématographique, le réalisateur Jean-François Leblanc cosigne le scénario avec Samuel Cantin. |

Pour l’intrigue de son premier roman percutant, Nightbitch (La Nuit chienne en français aux Éditions Flammarion), l’autrice Rachel Yoder s’est inspirée de sa nouvelle vie de maman. Frustrée, elle éprouvait de la difficulté à jongler avec sa maternité et son ancienne vie. Elle a donc jeté sur papier une satire sur les attentes placées de la société envers une nouvelle mère. Sans se censurer, elle aborde un sujet tabou d’un ton incisif qui peut déranger. Mais c’est aussi ce qui distingue le roman des autres. De plus, elle insuffle à son histoire un élément de réalisme magique déroutant. Lors de sa publication par l’éditeur américain Doubleday en 2021, le roman a reçu d’excellentes critiques. Les droits cinématographiques avaient même été achetés par la compagnie Searchlight avant la sortie du livre. En plus de réaliser le film, la cinéaste Marielle Heller a fait l’adaptation du roman. |

LIVRE LE SINGE (BRUME)

THE MONKEY (SKELETON CREW)

STEPHEN KING

FILM

LE SINGE

THE MONKEY

OSGOOD PERKINS

Dans son livre Bob Dylan électrique, l’auteur (et également musicien) Elijah Wald relate l’infâme concert du légendaire artiste au Newport Folk Festival le 25 juillet 1965. Dylan avait fait scandale alors qu’il avait décidé de troquer sa guitare acoustique pour une électrique. Pour plusieurs de ses admirateurs et collègues de la musique folk, ce geste avait été reçu comme une trahison. Wald explore non seulement les premières années professionnelles de Dylan dans le monde de la musique, mais il situe aussi l’œuvre du musicien dans les temps troubles du milieu des années 1960. Publié en 2015 par Harper Collins, le livre offre un regard sur un événement-choc méconnu de la culture musicale américaine et qui, pour certains observateurs, marque le début du rock mature. Inspiré par le bouquin de Wald, le film A Complete Unknown (Un parfait inconnu) de James Mangold met en vedette Timothée Chalamet dans la peau de Bob Dylan. |

LIVRE

LA NUIT CHIENNE

NIGHTBITCH

RACHEL YODER FILM

NIGHTBITCH

MARIELLE HELLER

The Monkey (Le Singe) est une nouvelle de Stephen King originalement publiée en 1980 dans le magazine porno Gallery pour lequel il écrira trois autres nouvelles (The Man Who Loved Flowers, The Crate et The Raft). L’idée de l’histoire est venue à King, alors en voyage à New York, lorsqu’il a aperçu des jouets en forme de singe mécanique qu’il jugeait terrifiants. L’auteur a rédigé sa nouvelle en l’espace de quelques jours dans un hôtel new-yorkais. Par la suite, il a retravaillé son œuvre pour sa publication en 1985 dans le livre Skeleton Crew (Brume) qui avait remporté le prix Locus du meilleur recueil de nouvelles. Curieusement, l’écrivain s’est aussi largement inspiré de The Monkey pour un épisode de la série The X-Files qu’il scénarise en 1998. L’édition française du recueil est disponible en format poche chez l’éditeur Le Livre de Poche. C’est le cinéaste Osgood Perkins, qui vient de connaître un énorme succès avec son film Longlegs, qui signe l’adaptation cinématographique. |

LIVRE

BOB DYLAN

ÉLECTRIQUE

DYLAN GOES ELECTRIC ! ELIJAH WALD FILM UN PARFAIT INCONNU

A COMPLETE UNKNOWN

JAMES MANGOLD

CLASSEMENT DES FILMS

En attente de classement.

Peut être vu par des personnes de tous âges.

Ne peut être vu que par des personnes âgées de 13 ans et plus ou accompagnées d’une personne majeure.

Ne peut être vu que par des personnes âgées de 16 ans et plus.

5 septembre   22

À armes égales 2 : opération Pantera   28

Amour fait mal, L’

Amour ouf, L’

28

22

Babygirl   23

Better Man   28

Capitaine America : Le Meilleur des mondes

Chambre d’à côté, La

Comme le feu

27

23

28

Compagnon   28

Dans la peau de Cyrano   24

Elli et l’équipe des monstres

En fanfare

Fantômes, Les

20

27

20

Flow   24

Foyers   20

Graines du figuier sauvage, Les

Hennedricks, Les

Histoire de Souleymane, L’

Ne peut être vu que par des personnes âgées de 18 ans et plus.

24

20

Je suis toujours là   24

Mémoires d’un escargot

Mlle Bottine

Nosferatu

Loup-garou   20 Marcello Mio

Mufasa : Le Roi Lion

Paddington au Pérou

Parthenope

LES FANTÔMES

Un film de Jonathan Millet 2024 | 105 min

FRANCE • BELGIQUE • ALLEMAGNE

Suspense dramatique réalisé par Jonathan Millet. Scén. : Florence Rochat, Jonathan Millet. Int. : Adam Bessa, Tawfeek Barhom, Julia Franz Richter, Hala Rajab.

Hamid est membre d’une organisation secrète qui traque les criminels de guerre syriens cachés en Europe. Sa quête le mène à Strasbourg sur la piste de son ancien bourreau. |.

MARCELLO MIO

Un film de Christophe Honoré 2024 | 121 min

FRANCE • ITALIE

Comédie écrite et réalisée par Christophe Honoré. Mus. orig. : Alex Beaupain. Int. : Chiara Mastroianni, Catherine Deneuve, Benjamin Biolay.

C’est l’histoire d’une femme qui s’appelle Chiara. Elle est actrice, elle est la fille de Marcello Mastroianni et Catherine Deneuve et le temps d’un été, chahutée dans sa propre vie, elle se raconte qu’elle devrait plutôt vivre la vie de son père. Elle s’habille désormais comme lui, parle comme lui, respire comme lui et elle le fait avec une telle force qu’autour d’elle, les autres finissent par y croire et se mettent à l’appeler « Marcello ». |

LOUP-GAROU

WOLF MAN

Un film de Leigh Whannell 2025 | 154 min

ÉTATS-UNIS

Suspense d’horreur fantastique réalisé par Leigh Whannell. Scén. : Leigh Whannell, Corbett Tuck. Int. : Christopher Abbott, Julia Garner, Sam Jaeger, Matilda Firth, Benedict Hardie.

Un mari et père de famille de San Francisco hérite de sa maison d’enfance isolée dans l’Oregon rural après la disparition de son propre père, présumé mort. Alors que son mariage s’effrite, Blake persuade sa femme Charlotte, une haute responsable, de quitter la grande ville et de visiter la propriété avec leur jeune fille, Ginger. Mais alors que la famille s’approche de la ferme au beau milieu de la nuit, elle est attaquée par un animal invisible et, dans une fuite désespérée, se barricade à l’intérieur de la maison tandis que la créature rôde à l’extérieur. Cependant, au fil de la nuit, Blake commence à se comporter étrangement, se transformant en quelque chose de méconnaissable et Charlotte devra décider si la terreur à l’intérieur de leur maison est plus létale que le danger à l’extérieur. |

FOYERS

Un film de Zachary Ayotte

2025 | 76 min

QUÉBEC • CANADA

Drame écrit et réalisé par Zachary Ayotte. Mus. orig. : Zachary Ayotte, Louis Esposto. Int. : Aude Mathieu, William Coallier.

À l’aube de la trentaine, Mathilde croise Arnaud, un adolescent en quête de sa mère biologique. Ensemble, ils parcourent le Saguenay pour la retrouver, tissant ainsi une amitié profonde. Entre maisons désertes, motels et routes de campagne, leurs réalités s’entremêlent, révélant des émotions enfouies qui remettent en question le véritable objectif de leur quête. |

ELLI ET L’ÉQUIPE DES MONSTRES

Un film de Jesper Møller et Piet de Rycker 2025 | 82 min

CANADA • ALLEMAGNE

Aventure fantastique animée réalisée par Jesper Møller, Piet de Rycker. Scén. : Piet De Rycker, Jesper Møller, Paul Risacher. Mus. orig. : Amaury Laurent Bernier, Helge Forler. Int. : Sophie Nélisse, Caroline Dhavernas.

Quand Elli, un petit fantôme sans abri, frappe à la porte des résidents excentriques d’un manège hanté à la recherche d’un toit, elle attire accidentellement l’attention du « monde extérieur » et doit faire équipe avec un groupe hétéroclite de monstres dans une quête folle pour sauver non seulement tous les monstres, mais aussi sa seule chance d’avoir enfin une famille à elle. |

LES HENNEDRICKS

Un film de Laurence Arné 2024 | 158 min FRANCE

Comédie réalisée par Laurence Arné. Scén. : Laurence Arné, Cécilia Rouaud. Int. : Laurence Arné, Dany Boon, Ferdinand Redouloux, Jehan Renard.

Quand son fils Henri menace de partir vivre chez son père, Justine l’embarque de force dans un road trip sur la côte Atlantique avec son nouveau compagnon Ludo et son beau-fils Joseph. Au programme des vacances : unir sa famille recomposée, coûte que coûte ! Mais très vite l’aventure déraille et Justine déchante. Pourtant, de ce chaos naît progressivement un groupe de musique, Les Hennedricks, dans lequel chacun libère sa folie. Cette nouvelle complicité permettra-t-elle à la famille atypique de trouver enfin son harmonie ? |

IMAGE TIRÉE DE L’AFFICHE DU FILM

PADDINGTON AU PÉROU (2024) Paddington au Pérou : une nouvelle aventure pleine de inspiréecouleurs, par les classiques de Herzog.

film de Dougal Wilson

Comédie d’aventure familiale réalisée par Dougal Wilson. Scén. : James Lamont, Jon Foster, Mark Burton. Mus. orig. : Dario Marianelli. Int. : Ben Whishaw, Hugh Bonneville, Emily Mortimer, Antonio Banderas, Olivia Colman.

Lorsque Paddington découvre que sa bien-aimée tante Lucy a disparu de la Maison des Ours Retraités, lui et la famille Brown partent à sa recherche dans les étendues sauvages du Pérou, le seul indice permettant de savoir où elle se trouve étant un point marqué sur une carte énigmatique. Déterminé à résoudre le mystère, Paddington se lance dans une quête palpitante à travers les forêts tropicales de l’Amazonie pour retrouver sa tante... et peut-être aussi pour découvrir l’un des trésors les plus légendaires du monde.

Dès la sortie du deuxième film de Paddington en 2017, les producteurs avaient démontré une volonté de tourner une autre suite. Paul King, qui avait scénarisé et réalisé les deux premiers volets, a seulement servi d’idéateur pour cette nouvelle aventure, laissant sa place afin de tourner Wonka. C’est donc Dougal Wilson, un vétéran du monde du clip et des publicités, qui le remplace derrière la caméra. Puisque l’histoire se déroule au Pérou, la production s’est inspirée des classiques de Werner Herzog, Aguirre, la colère de Dieu (Aguirre, der Zorn Gottes, 1972) et Fitzcarraldo (1982), qui se déroulent dans la jungle péruvienne. Pour la version originale anglaise, le comédien Ben Whishaw prête toujours sa voix à l’adorable ours. Les vétérans Olivia Colman et Antonio Banderas se joignent la distribution. On peut également s’attendre à un quatrième film qui devrait voir le jour en 2028 pour les célébrations du 70e anniversaire du personnage, créé en 1958 par l’auteur britannique Michael Bond. À l’instar des deux premiers films, Paddington au Pérou promet une aventure haute en couleur qui réjouira toute la famille. |

LE SEIGNEUR DES ANNEAUX : LA GUERRE DES ROHIRRIM

THE LORS OF THE RINGS: THE WAR OF THE ROHIRRIM

Un film de Kenji Kamiyama 2024 | 134 min

JAPON • NOUVELLE-ZÉLANDE • ÉTATS-UNIS

Aventure fantastique animée réalisée par Kenji Kamiyama. Scén. : Arty Papageorgiou, Phoebe Gittins, Jeffrey Addiss, Will Matthews, d’après l’œuvre de J.R.R. Tolkien. Mus. orig. : Steve Gallagher. Int. : Brian Cox, Gaia Wise, Luke Pasqualino.

Campé 183 ans avant les événements dépeints dans la trilogie cinématographique originale, Le Seigneur des Anneaux : La Guerre des Rohirrim raconte le destin de la maison de Helm Mainmarteau, le légendaire roi du Rohan. Une attaque sournoise menée par Wulf, un seigneur dunlending rusé et implacable qui cherche à venger la mort de son père, force Helm et son peuple à monter une dernière défense dans l’ancienne place forte de Hornburg, une forteresse qui sera rebaptisée plus tard le Gouffre de Helm. Face à une situation de plus en plus désespérée, Héra, la fille de Helm, doit puiser en elle la force de mener la résistance face à un ennemi mortel qui ne rêve que de les anéantir. |

L’AMOUR OUF

Un film de Gilles Lellouche

2024 | 166 min

BELGIQUE • FRANCE

Drame romantique criminel réalisé par Gilles Lellouche. Scén. : Audrey Diwan, Ahmed Hamidi, Julien Lambroschini, Gilles Lellouche, d’après l’œuvre de Neville Thompson. Mus. orig. : Jon Brion. Int. : Adèle Exarchopoulos, François Civil, Mallory Wanecque, Malik Frikah.

Les années 80, dans le nord de la France. Jackie et Clotaire grandissent entre les bancs du lycée et les docks du port. Elle étudie, il traîne. Et puis leurs destins se croisent et c’est l’amour fou. La vie s’efforcera de les séparer, mais rien n’y fait, ces deux-là sont comme les deux ventricules du même cœur. |

SAINT-EXUPÉRY

Un film de Pablo Agüero 2024 | 98 min

FRANCE • BELGIQUE

Drame d’aventure écrit et réalisé par Pablo Agüero. Int. : Vincent Cassel, Louis Garrel, Diane Kruger, Sergej Onopko.

En 1930, Antoine de SaintExupéry est pilote de l’Aéropostale en Argentine. Quand Henri Guillaumet, son meilleur ami et le meilleur pilote de l’Aéropostale, disparaît dans la cordillère des Andes, Saint-Exupéry décide de partir à sa recherche. Cette quête impossible l’oblige à se dépasser, en faisant de sa capacité à rêver sa plus grande force… |

MARIA

Un film de Jessica Palud 2024 | 100 min

FRANCE

Drame biographique réalisé par Jessica Palud. Scén. : Jessica Palud, Laurette Polmanss, d’après l’œuvre de Vanessa Schneider. Mus. orig. : Benjamin Biolay. Int. : Anamaria Vartolomei, Céleste Brunnquell, Giuseppe Maggio, Yvan Attal, Marie Gillain, Matt Dillon. Maria n’est plus une enfant et pas encore une adulte lorsqu’elle enflamme la pellicule d’un film sulfureux devenu culte : Le Dernier tango à Paris. Elle accède rapidement à la célébrité et devient une actrice iconique sans être préparée ni à la gloire ni au scandale… |

NOSFERATU

Un film de Robert Eggers 2024 | 132 min ÉTATS-UNIS • RÉPUBLIQUE TCHÈQUE

Suspense d’horreur fantastique écrit et réalisé par Robert Eggers. Scén. : Robert Eggers, d’après l’œuvre de F. M. Murnau, Henrik Galeen. Mus. orig. : Robin Carolan. Int. : Bill Skarsgård, Nicholas Hoult, Lily-Rose Depp, Emma Corrin, Willem Dafoe.

Un conte gothique d’obsession entre une jeune femme hantée et le vampire terrifiant qui s’est entiché d’elle, provoquant des horreurs sans nom dans son sillage. |

5 SEPTEMBRE

SEPTEMBER 5

Un film de Tim Fehlbaum 2024 | 95 min

ALLEMAGNE • ÉTATS-UNIS

Drame historique réalisé par Tim Fehlbaum. Scén. : Moritz Binder, Alex David, Tim Fehlbaum. Mus. orig. : Lorenz Dangel. Int. : Peter Sarsgaard, John Magaro, Ben Chaplin, Leonie Benesch.

Une équipe américaine de radiodiffusion sportive couvre la prise d’otage d’athlètes israéliens pendant les Jeux olympiques d’été de 1972. Geoff, un jeune producteur ambitieux, doit prouver sa valeur à son patron, Roone Arledge, tout en naviguant dans cette situation critique avec l’aide de Marianne, une interprète allemande, et de son mentor, Marvin Bader. |

B IENTÔT À L’AFFICHE

LA CHAMBRE D’À CÔTÉ

THE ROOM NEXT DOOR

Un film de Pedro Almodóvar

2024 | 106 min

ESPAGNE • ÉTATS-UNIS

Drame réalisé par Pedro Almodóvar. Scén. : Pedro Almodóvar, d’après l’œuvre de Sigrid Nunez. Mus. orig. : Alberto Iglesias. Int. : Julianne Moore, Tilda Swinton, John Turturro, Alex Høgh Andersen.

Ingrid et Martha étaient des amies proches dans leur jeunesse, lorsqu’elles travaillaient ensemble pour le même magazine. Ingrid est devenue romancière autofictionnelle tandis que Martha est devenue correspondante de guerre, et elles ont été séparées par les circonstances de la vie. Après des années d’absence, elles se retrouvent lors d’une situation extrême, mais étrangement touchante. |

Nicole Kidman livre une prestation audacieuse dans un suspense érotique explorant la libération du désir féminin.

BABYGIRL

Un film de Halina Reijn

2024 | 114 min

ÉTATS-UNIS

Suspense érotique écrit et réalisé par Halina Reijn. Mus. orig. : Cristobal Tapia de Veer. Int. : Nicole Kidman, Harris Dickinson, Antonio Banderas, Sophie Wilde.

Une PDG met sa carrière et sa famille en péril lorsqu’elle entame une liaison torride et audacieuse avec son stagiaire beaucoup plus jeune qu’elle. Cette relation complexe, teintée d’une dynamique de pouvoir déroutante, remet en question ses priorités et son autorité. |

Babygirl

MUFASA : LE ROI LION

MUFASA: THE LION KING

Un film de Barry Jenkins 2024 | 118 min

ÉTATS-UNIS

Drame d’aventure musical réalisé par Barry Jenkins. Scén. : Jeff Nathanson. Mus. orig. : Nicholas Britell, Dave Metzger. Int. : Aaron Pierre, Kelvin Harrison Jr., Mads Mikkelsen, Thandiwe Newton, Blue Ivy Carter.

Rafiki cherche à transmettre la légende de Mufasa à la jeune lionne Kiara, fille de Simba et Nala, avec l’aide de Timon et Pumbaa. Racontée sous forme de retours en arrière, l’histoire de Mufasa est celle d’un lionceau orphelin, seul et désemparé, qui un jour fait la connaissance du sympathique Taka, héritier d’une lignée royale. Cette rencontre fortuite marquera le point de départ du voyage riche en péripéties d’un groupe d’indésirables à la recherche de leur destin et dont les liens d’amitié seront mis à rude épreuve lorsqu’il leur faudra faire équipe pour échapper à un ennemi aussi menaçant que mortel… |

JE SUIS TOUJOURS LÀ

AINDA ESTOU AQUI

LES GRAINES DU FIGUIER SAUVAGE

THE SEED OF THE SACRED FIG

Un film de Mohammad Rasoulof 2024 | 168 min

IRAN • ALLEMAGNE • FRANCE

Un film de Walter Salles 2024 | 136 min BRÉSIL

Drame réalisé par Walter Salles. Scén. : Murilo Hauser, Heitor Lorega d’après l’œuvre de Marcelo Rubens Paiva. Mus. orig. : Warren Ellis. Int. : Fernanda Torres, Fernanda Montenegro, Selton Mello. Brésil, 1971. Le pays est confronté à la dictature militaire qui se resserre. Eunice Paiva, mère de cinq enfants, est obligée de se réinventer après que sa famille a été victime d’un acte violent et arbitraire de la part du gouvernement. |

Drame politique écrit et réalisé par Mohammad Rasoulof. Mus. orig. : Karzan Mahmood. Int. : Mahsa Rostami, Setareh Maleki, Niousha Akhshi.

Le juge d’instruction Iman est aux prises avec la paranoïa au milieu des troubles politiques à Téhéran. Lorsque son arme disparaît, il soupçonne sa femme et ses filles, imposant des mesures draconiennes qui mettent à rude épreuve

DANS LA PEAU DE CYRANO

Un film de Jennifer Devoldere 2024 | 93 min

FRANCE

FLOW

Un film de Gints Zilbalodis

BELGIQUE • FRANCE • LETTONIE

Aventure animée réalisée par Gints Zilbalodis. Scén. : Matīss Kaža, Gints Zilbalodis. Mus. orig. : Gints Zilbalodis,

Un chat se réveille dans un univers envahi par l’eau où toute vie humaine semble avoir disparu. Il trouve refuge sur un bateau avec un groupe d’autres animaux. Mais s’entendre avec eux s’avère un défi encore plus grand que de surmonter sa peur de l’eau ! Tous devront désormais apprendre à accepter leurs différences et à s’adapter au nouveau monde qui s’impose à eux. |

Comédie dramatique réalisée par Jennifer Devoldere. Scén. : Nicolas Devort, d’après son œuvre. Int. : José Garcia, Joachim Arseguel.

Colin, un jeune bègue, fait sa rentrée dans un nouveau collège. Pas facile de passer du monde de l’enfance à celui des grands, surtout quand on est « différent ». La route est semée d’embûches. Mais une rencontre déterminante avec son professeur de théâtre, figure paternelle et bienveillante, guidera ses pas vers un nouvel essor, comme une nouvelle naissance. |

UNE LANGUE UNIVERSELLE

UNIVERSAL LANGUAGE

Un film de Matthew Rankin 2024 | 89 min CANADA

Comédie dramatique réalisée par Matthew Rankin. Scén. : Matthew Rankin, Pirouz Nemati, Ila Firouzabadi. Mus. orig. : Amir Amiri, Christophe Lamarche-Ledoux. Int. : Rojina Esmaeili, Saba Vahedyousefi, Pirouz Nemati, Mani Soleymanlou, Matthew Rankin, Ila Firouzabadi.

Un triptyque absurde d’histoires apparemment sans lien entre elles trouve un mystérieux point d’intersection dans le rêve autobiographique de Matthew Rankin, qui se déroule quelque part entre Winnipeg et Téhéran. |

LE SINGE

THE MONKEY

Un film d’Osgood Perkins 2025 ÉTATS-UNIS

Film d’horreur surnaturel écrit et réalisé par Osgood Perkins. Scén. : Osgood Perkins, d’après l’œuvre de Stephen King. Int. : Theo James, Tatiana Maslany, Elijah Wood, Colin O’Brien.

Lorsque les jumeaux Bill et Hal trouvent le vieux jouet de singe de leur père, une série de morts effroyables commence. Les deux frères décident de jeter le jouet et de poursuivre leur vie, tout en s’éloignant l’un de l’autre. Cependant, lorsque les morts inexplicables refont surface, les frères sont contraints de se réconcilier et se lancent dans une mission visant à éliminer définitivement le jouet maudit. |

Comédie fantastique réalisée par JeanFrançois Leblanc. Scén. : Jean-François Leblanc, Samuel Cantin, d’après son œuvre.

Int. : Fabien Cloutier, Pier-Luc Funk, AnneÉlisabeth Bossé, Chantal Fontaine, Alexis Martin, Éric Robidoux.

La vie de Lucien, libraire de livres usagés mais surtout démon misanthrope descendu sur Terre il y a plus de 350 ans, est complètement chamboulée le jour où, dans le but d’agrandir la librairie, sa patronne l’oblige à travailler avec un assistant-libraire. Malgré son aversion pour le genre humain, Lucien s’ouvrira peu à peu au monde au contact de ce nouveau collègue, et trouvera même en lui un allié inusité.

Issu du milieu du court-métrage, le cinéaste

Jean-François Leblanc est immédiatement tombé en amour à la lecture de la bande dessinée de Samuel Cantin, Vil et misérable (2013). En 2016, il approche donc le bédéiste afin d’adapter son œuvre pour le grand écran. C’est un coup de foudre amical instantané entre Leblanc et Cantin, qui uniront leurs forces afin de coécrire le scénario. Huit ans plus tard, leur rêve aboutit enfin ! Attaché au projet depuis le début, l’espiègle comédien Fabien Cloutier était tout désigné pour incarner Lucien Vil, ce démon antisocial réfugié sur Terre depuis près de 400 ans et aujourd’hui libraire de livres usagés. Pier-Luc Funk excelle dans le rôle de Daniel Lamontagne, le nouvel assistant-libraire de Lucien, qui se trouve mêlé à une aventure rocambolesque de trafic illégal de livres usagés. D’ailleurs, toute la distribution brille dans cet univers déjanté peuplé de démons et d’anges qui cohabitent avec les humains. Jean-François Leblanc signe un premier long métrage à l’humour bon enfant qui se veut beaucoup moins cru et graphique que la bande dessinée d’origine. |

Un coup de foudre créatif entre cinéma, BD, humour déjanté et personnages hauts en couleur !

IMAGE TIRÉE DU FILM

VIL & MISÉRABLE (2025)

Un film de Jean-François Leblanc QUÉBEC • CANADA. 2024 | 114 MIN

L’HISTOIRE DE SOULEYMANE

Un film de Boris Lojkine 2024 | 93 min

FRANCE

Drame réalisé par Boris Lojkine. Scén. : Boris Lojkine, Delphine Agut. Int. : Abou Sangare, Nina Meurisse, Alpha Oumar Sow, Emmanuel Yovanie, Younoussa Diallo.

Tandis qu’il pédale dans les rues de Paris pour livrer des repas, Souleymane répète son histoire. Dans deux jours, il doit passer son entretien de demande d’asile, le sésame pour obtenir des papiers. Mais Souleymane n’est pas prêt. |

SUPER CHIEN

DOG MAN

Un film de Peter Hastings 2025

UN OURS DANS LE JURA

Un film de Franck Dubosc 2024 | 90 min

FRANCE

Comédie écrite et réalisée par Franck Dubosc. Int. : Franck Dubosc, Laure Calamy, Benoît Poelvoorde, Joséphine de Meaux.

UN PARFAIT INCONNU

A COMPLETE UNKNOWN

Un film de James Mangold 2024

ÉTATS-UNIS

Drame musical biographique réalisé par James Mangold. Scén. : James Mangold, Jay Cocks, d’après l’œuvre d’Elijah Wald. Int. : Timothée Chalamet, Edward Norton, Elle Fanning, Monica Barbaro.

En 1965, au Newport Folk Festival, un jeune Bob Dylan bouleverse la scène folk en passant à la guitare électrique et en faisant du rock la voix d’une génération, définissant ainsi l’un des moments les plus transformateurs de la musique du XXe siècle. |

ÉTATS-UNIS

Comédie d’aventure animée réalisée par Peter Hastings. Scén. : Dav Pilkey, d’après son œuvre. Mus. orig. : Tom Howe. Int. : Pete Davidson, Lil Rel Howery, Isla Fisher, Poppy Liu, Ricky Gervais, Billy Boyd.

Lorsqu’un chien de police fidèle et son maître humain sont blessés ensemble au travail, une opération chirurgicale farfelue mais salvatrice fusionne les deux et Super Chien naît. Super Chien a juré de protéger et de servir, mais aussi de rapporter, de s’asseoir et de se rouler par terre. |

THE BRUTALIST

Un film de Brady Corbet 2024 | 215 min ÉTATS-UNIS • GRANDE-BRETAGNE • HONGRIE

Drame historique réalisé par Brady Corbet. Scén. : Mona Fastvold, Brady Corbet. Mus. orig. : Daniel Blumberg. Int. : Adrien Brody, Felicity Jones, Guy Pearce, Joe Alwyn, Raffey Cassidy.

Michel et Cathy, un couple usé par le temps et les difficultés financières, ne se parlent plus vraiment. Jusqu’au jour où Michel, pour éviter un ours sur la route, heurte une voiture et tue les deux occupants. Deux morts et deux millions en billets usagés dans le coffre, forcément, ça donne envie de se reparler. Et surtout de se taire. |

Lorsque l’architecte visionnaire László Toth et sa femme Erzsébet fuient l’Europe de l’après-guerre en 1947 pour reconstruire leur héritage et assister à la naissance de l’Amérique moderne, leur vie est changée à jamais par un mystérieux et riche client. |

MLLE BOTTINE

Un film de Yan Lanouette Turgeon 2024

QUÉBEC • CANADA

Comédie réalisée par Yan Lanouette Turgeon. Scén. : Dominic James. Mus. orig. : Ramachandra Borcar. Int. : Antoine Bertrand, Marguerite Laurence, Mateo Laurence, Membreno Daigle, Mani Soleymanlou, Marilyn Castonguay.

Philippe, un compositeur d’opéra en panne d’inspiration, se voit forcé d’héberger sa nièce Simone, une orpheline rebelle et excentrique dont la meilleure amie est une moufette. Malgré leurs personnalités diamétralement opposées, Philippe et Simone découvrent rapidement qu’ils pourraient avoir besoin l’un de l’autre plus qu’ils ne l’auraient initialement cru. |

B

À L’AFFICHE

EN FANFARE

Un film d’Emmanuel Courcol 2023 | 103 min

FRANCE

Comédie dramatique réalisée par Emmanuel Courcol. Scén. : Irène Muscari, Emmanuel Courcol. Int. : Benjamin Lavernhe, Pierre Lottin, Sarah Suco, Jacques Bonnaffé, Clémence Massart.

Thibaut est un chef d’orchestre de renommée internationale qui parcourt le monde. Lorsqu’il apprend qu’il a été adopté, il découvre l’existence d’un frère, Jimmy, employé de cantine scolaire et qui joue du trombone dans une fanfare du nord de la France. En apparence tout les sépare, sauf l’amour de la musique. Détectant les capacités musicales exceptionnelles de son frère, Thibaut se donne pour mission de réparer l’injustice du destin. Jimmy se prend alors à rêver d’une autre vie… |

En Fanfare, la nouvelle comédie dramatique d’Emmanuel Courcol qui a charmé Cannes, explore le pouvoir réparateur de la musique et comment elle peut nous unir collectivement.

En fanfare

CAPITAINE AMERICA : LE MEILLEUR DES MONDES

CAPTAIN AMERICA: BRAVE NEW WORLD

Un film de Julius Onah 2025 | 124 min

ÉTATS-UNIS

Film d’action de science-fiction réalisé par Julius Onah. Scén. : Malcom Spellman, Dalan Musson, Matthew Orton. Mus. orig. : Laura Karpman. Int. : Anthony Mackie, Danny Ramirez, Giancarlo Esposito, Liv Tyler, Harrison Ford.

Après l’élection de Thaddeus Ross à la présidence des États-Unis, Sam Wilson se retrouve au cœur d’un incident international et doit s’efforcer d’arrêter les véritables responsables. |

SONIC LE HÉRISSON 3

SONIC THE HEDGEHOG 3

Un film de Jeff Fowler 2024 | 109 min

ÉTATS-UNIS • JAPON

Comédie d’action-aventure réalisée par Jeff Fowler. Scén. : Pat Cset, Josh Miller, John Whittington. Mus. orig. : Tom Holkenborg. Int. : Ben Schwartz, Colleen O’Shaughnessey, Idris Elba, Keanu Reeves, Jim Carrey.

Sonic, Knuckles et Tails se réunissent pour affronter un nouvel adversaire puissant et mystérieux, Shadow, doté de pouvoirs inconnus jusqu’à présent. Face à cette menace surpassant toutes ses capacités, l’équipe Sonic doit former une alliance improbable dans l’espoir d’arrêter Shadow et de protéger la planète. |

À VENIR SUR GRAND ÉCRAN

À ARMES ÉGALES 2 : OPÉRATION PANTERA

DEN OF THIEVES 2: PANTERA

Un film de 2025 120 min

ÉTATS-UNIS

L’AMOUR FAIT MAL

LOVE HURTS

Un film de 2025

ÉTATS-UNIS

Comédie d’action réalisée par Jonathan Eusebio. Scén. : Matthew Murray, Josh Stoddard, Luke Passmore. Mus. orig. : Dominic Lewis. Int. : Ke Huy Quan, Ariana DeBose, Daniel Wu, Sean Astin, Mustafa Shakir.

BETTER MAN

Un film de Michael Gracey

2024 | 134 min

ÉTATS-UNIS • AUSTRALIE • ROYAUME-UNI • CHINE

Comédie dramatique biographique réalisée par Michael Gracey. Scén. : Simon Gleeson, Oliver Cole, Michael Gracey. Mus. orig. : Batu Sener. Int. : Robbie Williams, Jonno Davies, Steve Pemberton, Alison Steadman.

LA PLUS PRÉCIEUSE DES MARCHANDISES

LA PLUS PRÉCIEUSE DES MARCHANDISES

Un film de Michel Hazanavicius 2024 | 101 min

FRANCE • BELGIQUE

Drame animé réalisé par Michel Hazanavicius. Scén. : Michel Hazanavicius, Jean-Claude Grumberg. Mus. orig. : Alexandre Desplat. Int. : Dominique Blanc, Grégory Gadebois, Denis Podalydès, Jean-Louis Trintignant.

PRESENCE

Un film de Steven Soderbergh 2024 | 85 min

ÉTATS-UNIS

COMME LE FEU

Un film de Philippe Lesage

2024 | 162 min CANADA • FRANCE

Drame écrit et réalisé par Philippe Lesage. Int. : Noah Parker, Aurélia Arandi-Longpré, Arieh Worthalter, Paul Ahmarani, Sophie Desmarais, Irène Jacob.

COMPAGNON

COMPANION

Un film de 2025

ÉTATS-UNIS

Suspense psychologique écrit et réalisé par Drew Hancock. Mus. orig. : Hrishikesh Hirway. Int. : Sophie Thatcher, Jack Quaid, Lukas Gage, Megan Suri.

MÉMOIRES D’UN ESCARGOT

MEMOIR OF A SNAIL

Un film de 2024 | 94 min

AUSTRALIE

Drame animé écrit et réalisé par Adam Elliot. Mus. orig. : Elena Kats-Chernin. Int. : Sarah Snook, Kodi Smit-McPhee, Jacki Weaver, Eric Bana.

PARTHENOPE

Un film de 2023 | 136 min

ITALIE • FRANCE

Drame écrit et réalisé par Paolo Sorrentino. Mus. orig. : Lele Marchitelli. Int. : Celeste Dalla Porta, Stefania Sandrelli, Gary Oldman, Silvio Orlando, Luisa Ranieri.

Suspense d’horreur réalisé par Steven Soderbergh. Scén. : David Koepp. Mus. orig. : Zack Ryan. Int. : Lucy Liu, Julia Fox, Chris Sullivan, Callina Liang.

VOL À HAUT RISQUE

FLIGHT RISK

Un film de Mel Gibson

2024

ÉTATS-UNIS

Suspense d’action réalisé par Mel Gibson. Scén. : Jared Rosenberg. Int. : Mark Wahlberg, Michelle Dockery, Topher Grace.

MÉMOIRES D’UN ESCARGOT

LE CINÉMA ET SES MÉTIERS

Les animaux de plateau

avec Sophie Longpré

Si les acteurs peuvent marquer un film, on peut dire que certains animaux le font tout autant, que l’on pense à la chienne Cléo dans La Guerre des tuques, à l’orque de Sauvez Willy (Free Willy), aux chevaux dans Ben-Hur et plus encore. Juste cet été, la chienne du film Deadpool et Wolverine a eu un succès fou, et à temps pour le congé des fêtes, la moufette apprivoisée de Mlle Bottine, inspiré du classique Bach et bottine, en charmera sûrement plus d’un ! S’il y a eu quelques scandales par le passé, aujourd’hui, plusieurs producteurs, réalisateurs et, surtout, les propriétaires et éleveurs d’animaux de plateau ont heureusement le bien-être de ces derniers à cœur.

MARIE LEFEBVRE

« Pour les longues journées, avec des chiens par exemple, j’en possède quelques-uns qui sont habitués. J’apporte avec moi des ventilateurs, des lits pour que les chiens fassent des siestes entre les prises, je joue avec entre les scènes, etc. Il faut en prendre soin et il faut qu’ils soient heureux, c’est la règle numéro un ! Ils doivent se sentir importants, ils doivent avoir du plaisir à travailler. Avec moi, il n’y a pas un animal qui n’est pas content d’être sur un plateau », nous mentionne Sophie Longpré, dont plusieurs de ses animaux sont à l’écran depuis de multiples années, et qui s’entoure également de collègues et autres éleveurs pour avoir une variété d’animaux qui peuvent travailler sur des plateaux, autant québécois qu’internationaux.

Si les chiens sont parmi les animaux les plus demandés au cinéma, il y a quand même toutes sortes de demandes pour les spécialistes animaliers de plateau. Selon Sophie Longpré, il n’y a pas d’animaux plus difficiles que d’autres. Il faut être constant et patient. « J’ai des demandes pour des rats, des tarentules, des serpents, etc. Pour ce type d’animal, j’ai une autre collègue qui s’en occupe et qui connaît bien leurs signaux de bien-être. Chaque animal est différent et c’est pour ça

que je travaille avec une variété d’éleveurs qui savent ce dont j’ai besoin sur un plateau. »

En France, l’ARA, un syndicat français de réalisateurs, a fait une étude récemment sur le bien-être animal au cinéma. Malheureusement, le portrait n’était pas des plus reluisants, disant que pour plusieurs tournages, l’animal aurait été placé en situation de peur ou détresse. Point positif : plusieurs réalisateurs et artisans du cinéma sont de plus en plus conscients de cet enjeu et n’hésitent pas à mettre le bienêtre de l’animal au centre de la production. À Hollywood, plus d’une société s’occupe de protéger les animaux pendant les tournages.

La Movie Animals Protected travaille avec les professionnels aux États-Unis, mais aussi au Canada et à l’international pour s’assurer du bien-être des animaux sur les plateaux. L’American Humane s’assure également de cette tâche. C’est d’ailleurs cette association qui permet à une production d’indiquer la fameuse phrase « Aucun animal n’a été maltraité sur ce tournage ». Malheureusement, la réputation a été entachée par le positif : plusieurs réalisateurs et artisans de cet enjeu et n’hésitent pas à mettre le bien-

Les animaux, véritables vedettes du cinéma, laissent une empreinte indélébile, captivant les cœurs au même titre que les acteurs.
IMAGE
SOPHIE LONGPRÉ

scandale du film Life of Pi (L’Histoire de Pi), alors que le tigre a failli se noyer sur le plateau.

Au Québec, on se fie aux bons soins des éleveurs. « Je suis un peu la “shérif” du plateau ! J’ai déjà arrêté un tournage, car je voyais que des chevaux avaient froid, qu’ils grelottaient, par exemple. Pour moi, c’est l’animal en premier, toujours. Parfois, je vais aussi mettre des conditions. Pour les chevaux encore une fois, je peux dire qu’on doit faire du galop, ensuite une scène et après, l’animal doit se reposer. L’animal doit être en parfaite condition pour le travail qu’il a à faire et aussi, les conditions doivent être optimales pour lui. Mais si je trouve que c’est trop long, j’avise. Un autre exemple est mon chien pour le film Jules au pays d’Asha. Le chien était de toutes les scènes, donc le travail durait toute la journée, avec 28 jours de tournage. Sauf que mon chien a de l’expérience et c’était une bête exceptionnelle pour les tournages ! Dès qu’elle avait une pause, je la retirais du plateau et je la faisais dormir », nous dit Sophie Longpré.

Comme pour les humains, les animaux aussi passent des auditions auprès des spécialistes. Pour le film Witchboard de Chuck Russell, Sophie Longpré a dû trouver le chat Main Coon parfait ! « La production avait besoin d’un gros chat et je n’en avais pas. Donc j’ai fait des auditions pour adopter un Main Coon et celui que j’ai trouvé, c’est mon chat que j’ai toujours. J’ai eu un mois et une semaine pour l’entraîner, ce qui est court, et j’ai beaucoup travaillé avec cette chatte. J’ai bien choisi, elle a bien voulu me faire plaisir ! Au final, elle a fait toutes les scènes du film. J’avais vraiment trouvé le bon candidat. »

Chaque année, les artisans du 7e art ont leurs compétitions et soirées de remise de prix… Saviez-vous que les animaux du cinéma ont aussi leurs reconnaissances ? À Hollywood, il y a les prix Pawscars ! Cette année, ces prix ont, entre autres, couronné la chienne Sophie, qui a joué Reggie dans le film Strays (Vagabonds). Du côté de Cannes, on retrouve la Palm Dog depuis 2001. Cette année, la Palm Dog a été décernée à Kodi, qui joue Cosmos dans le film Le Procès du chien et l’an dernier, c’est sans surprise Messi, qui jouait le chien Snoop dans le film Anatomie d’une chute, qui a remporté les honneurs !

Si en 2019, le remake du Roi Lion avait été fait avec des images par ordinateur et des animations très réalistes, Sophie Longpré ne croit pas que les animaux seront remplacés par l’intelligence artificielle. « C’est difficile pour un acteur de jouer avec rien à côté de lui. Je crois aussi que ça coûterait plus cher à la production, et en plus, ça ne donnerait pas le même résultat. C’est fou, mais quand j’arrive sur un plateau, je vous jure, ça met de la joie ! On me dit souvent que mes animaux font du bien aux gens sur les plateaux. » |

IMAGE TIRÉE DE L’AFFICHE DU FILM STRAYS (2023)
IMAGE TIRÉE DU FILM LA GUERRE DES TUQUES (1984)
PATRICK MARLEAU

Après une décennie moribonde pour le studio d’animation Disney, celui-ci retrouve de son prestige en 1989 avec le succès commercial et critique de The Little Mermaid (La Petite sirène) qui amorce une période de renaissance pour la légendaire compagnie. En 1991, Beauty and the Beast (La Belle et la bête) devient même le premier film d’animation à recevoir une nomination aux Oscars dans la catégorie du meilleur film. En 1992, le succès se poursuit avec Aladdin qui termine au premier rang des recettes cumulées au box-office pour l’année. Au tournant des années 1990, Disney est non seulement redevenu à la mode, mais ses productions ont retrouvé le gage de qualité des meilleurs films de son âge d’or. Mais rien ne pouvait préparer la compagnie à ce qui s’en venait !

La paternité de l’idée du film The Lion King (Le Roi Lion) est contestée par ses différents acteurs. Charlie Fink, alors vice-président du studio d’animation, prétend être celui qui a proposé au président Jeffrey Katzenberg la prémisse d’une histoire du type Bambi qui pourrait se dérouler en Afrique. Roy E. Disney, neveu de Walt et cadre haut placé au sein de l’entreprise, affirme plutôt que c’est Katzenberg et lui qui, lors d’un vol d’avion en 1988, avaient évoqué l’idée d’un film se déroulant dans la savane. Peu importe les origines de la production, le concept obtient rapidement l’aval des hautes instances du studio qui partent à la recherche de scénaristes.

Au total, une dizaine d’écrivains plancheront sur différentes versions du scénario. Dans une ébauche datée du 2 mars 1989, le nom de Simba apparaît pour la première fois. Un jet du 19 janvier 1990 porte le titre officiel The Lion King, mais sera changé quelques mois plus tard pour King of the Beasts. Ce nouveau titre est de Ron Bass, lauréat d’un Oscar pour le scénario de Rain Man. Ce dernier supervise les réécritures de l’histoire qui passe par de nombreux changements. Katzenberg veut être certain d’avoir LA bonne histoire avant de se commettre à la mise en chantier de la production. Finalement, en 1991, Linda Woolverton, qui a travaillé sur Beauty and the Beast, est embauchée afin de remanier le scénario. Sa version, maintenant intitulée King of the Jungle, met en scène Simba au cœur d’une guerre entre les lions et les babouins, qui sont menés par Scar.

George Scribner, le cinéaste d’Oliver & Company (1988), doit d’abord réaliser le film. À l’origine, The Lion King n’est pas conçu pour être une comédie musicale, mais plus une fiction du type documentaire animalier. Son partenaire assigné par Disney est Roger Allers, qui avait impressionné les dirigeants par son travail comme responsable de l’animation pour Beauty and the Beast. Mais les deux ne sont pas au même diapason. Avec les succès de cette dernière production et d’Aladdin, sur lequel Allers a également travaillé, celui-ci convainc Disney de transformer The Lion King en comédie musicale, ce qui n’enchante pas Scribner. Il décide donc de quitter le projet. Il est remplacé par Rob Minkoff, un jeune animateur pour le studio qui a pris beaucoup de galon dans les dernières années. Minkoff et Allers trouvent que le scénario n’est pas complètement à point. Ils le retravaillent avec les producteurs du film et la version finale de l’histoire prend définitivement place alors qu’ils décident de rendre l’intrigue plus shakespearienne, s’inspirant de la pièce Hamlet du célèbre dramaturge anglais. Mufasa et Scar sont désormais frères et ce dernier usurpe le trône en assassinant le premier. Simba doit donc exposer la traîtrise de

RÉTROSPECTIVE LES 30 ANS DU ROI LION

son oncle. On change également le titre une dernière fois alors qu’on retourne à The Lion King. Après tout, Minkoff et Allers font valoir le point judicieux que l’histoire se déroule dans la savane et non la jungle. Il aura donc fallu plusieurs années afin d’en arriver à un scénario satisfaisant pour tous. Il faut également souligner qu’il s’agit d’une première histoire originale depuis Fantasia en 1940 (après, tous les autres longs métrages d’animation de Disney étaient inspirés d’œuvres connues).

AU TOURNANT DES ANNÉES

1990, DISNEY EST NON SEULEMENT REDEVENU

À

LA MODE, MAIS SES PRODUCTIONS ONT RETROUVÉ LE GAGE DE QUALITÉ DES MEILLEURS FILMS DE SON ÂGE D’OR.

Pour les chansons du film, Disney invite le parolier Tim Rice à collaborer de nouveau avec le compositeur Alan Menken. Le duo venait de travailler ensemble sur le film Aladdin, Rice terminant le travail du fidèle collaborateur de Menken, Howard Ashman, décédé prématurément d’une maladie. Par contre, le musicien doit renoncer à sa participation alors qu’il s’est déjà commis auprès d’un autre projet. Rice, qui désire de la musique plus pop, suggère alors le groupe ABBA, qui passe également son tour alors que ses membres ont déjà des engagements professionnels ailleurs. Il se rabat donc sur Elton John, qui accepte l’invitation avec empressement. John s’inspire de la musique du film de 1967 The Jungle Book (Le Livre de la jungle), dont il aime bien les chansons. Ensemble, ils écrivent cinq chansons, dont trois d’entre elles seront éventuellement en nomination aux Oscars. C’est finalement Can You Feel the Love Tonight qui l’emportera !

Pour la trame musicale originale, la production fait appel à un jeune compositeur qui commence à se faire remarquer à Hollywood : Hans Zimmer. Celui-ci est principalement embauché en raison de sa musique composée pour deux films se déroulant en Afrique : A World Apart (Un monde à part, 1988) et The Power of One (La Puissance de l’ange, 1992). La trame sonore du film The Lion King connaîtra un immense succès. L’album termine l’année non seulement au quatrième rang des meilleures ventes d’albums du Billboard 200, mais il trônera en première place des trames sonores. D’ailleurs, celle-ci sera certifiée diamant, signifiant la vente de 10 millions d’albums, une première pour un film d’animation.

Lorsque la production arrive à l’étape du casting, un choix s’impose rapidement pour le rôle de Mufasa : James Earl Jones. Selon les réalisateurs, le comédien, qui prêtait sa

voix à Darth Vader, possède une voix puissante qui évoque le rugissement d’un lion. Pour incarner son frère ennemi Scar, plusieurs acteurs sont considérés, tels Alan Rickman, Patrick Stewart et Ian McKellen, avant que Jeremy Irons l’obtienne. Par contre, l’acteur refuse d’abord le rôle, le jugeant trop comique. Les scénaristes retravaillent donc les dialogues de Scar pour les rendre plus dramatiques et les animateurs se collent un peu plus sur les expressions faciales d’Irons pour les traits du personnage. À l’origine, les comédiens Nathan Lane et Ernie Sabella, qui jouaient ensemble dans une comédie musicale à Broadway, avaient auditionné pour les rôles des hyènes. Vu qu’ils partagent une chimie comique évidente, on leur offre plutôt les rôles respectifs de Timon et Pumbaa. Pour les hyènes, la production désire fortement le duo célèbre Cheech & Chong. Malheureusement, seul Cheech Marin est disponible. On choisit finalement Whoopi Goldberg, qui tenait absolument à jouer dans le film, pour le rôle transformé au féminin du chef des hyènes.

Malheureusement, le film subit d’autres changements en cours de production qui lui font rater sa date de sortie initiale de Thanksgiving de 1993. Repoussé à l’été 1994, c’est The Nightmare Before Christmas (L’Étrange Noël de Monsieur Jack) qui prend sa place. Ce retard amène une part d’anxiété chez Disney alors qu’il est plutôt rare à cette époque qu’un film d’animation de cette envergure soit lancé en pleine période estivale.

Sorti le 15 juin 1994, The Lion King termine sa vie sur les écrans avec une récolte impressionnante de 763 millions de dollars au box-office mondial. Pour cette époque, il s’agit non seulement du meilleur résultat pour un film d’animation, mais ses recettes le placent en deuxième position, tous genres confondus, derrière Jurassic Park (Le Parc jurassique) (sans tenir compte de l’inflation bien sûr). Avec les sorties subséquentes au fil des années, ce montant s’élève maintenant à 979 millions. Le film détient aussi le record mondial des plus grandes ventes de VHS, soit 55 millions d’exemplaires, jusqu’à son retrait temporaire du marché à la fin de 1997. C’est sans compter les ventes de produits dérivés, sa populaire comédie musicale à Broadway (qui a célébré ses 27 ans en 2024 !) et la diffusion de séries télé connexes, faisant du Roi Lion une marque très importante pour l’empire Disney. Simba (et Mufasa ce Noël) continuera à vivre des aventures pendant plusieurs années encore. |

Le film d’animation

Mufasa : Le Roi Lion sera sur les écrans le 20 décembre.

PATRICK MARLEAU ENTREVUE

Originaire de Sainte-Marie, en Beauce, Fabien Cloutier est diplômé du Conservatoire de musique et d’art dramatique du Québec. Ses pièces de théâtre ont reçu plusieurs distinctions, dont le prix littéraire du Gouverneur général en 2015 pour son œuvre Pour réussir un poulet. À la télévision, il a enchaîné des rôles dans des séries populaires telles Watatatow, Les beaux malaises, Boomerang et Les pays d’en haut. En 2018, il crée la série Léo pour laquelle il remporte un prix Gémeaux pour le premier rôle masculin. Il compte également trois spectacles à titre d’humoriste.

Connaissiez-vous la bande dessinée Vil et misérable ?

Oui, oui. C’est pour ça que je n’ai pas été difficile à convaincre pour associer mon nom au projet. J’avais été approché pour le rôle de Lucien Vil dès le départ de la mise en chantier de l’adaptation auprès des institutions. J’aime beaucoup le travail du bédéiste Samuel Cantin. Vous avez moins touché au cinéma dans votre carrière. Était-ce excitant d’avoir un premier rôle au grand écran ?

Oui, j’étais très content. Mais en même temps, je n’aborde pas mes projets en mettant des numéros aux rôles. J’ai juste envie de me mettre au service du projet, peu importe le rôle qu’on m’on offre.

Qu’est-ce que vous aimez du rôle de Lucien Vil ?

J’aime son je-m’en-foutisme ! C’est un personnage moins antisocial qu’il ne veut le paraître. Il a besoin quand même d’affection. Aussi, ce n’est pas tous les jours qu’on peut jouer un démon de 350 ans qui a connu Balzac (rire) !

ENTREVUE

Vous partagez l’écran avec Pier-Luc Funk et Anne-Élisabeth Bossé. Comment s’est déroulé le tournage en leur compagnie ?

J’étais vraiment content de travailler avec Pier-Luc, avec qui je partage plus de temps à l’écran. Je voulais former un bon duo avec lui. La relation de nos personnages débute par une absence de liens qui change tranquillement au fil de l’histoire. Il fallait donc chercher ce bon dosage tous les jours. C’est certain que Pier-Luc et Anne-Élisabeth sont des machines. Ils sont vraiment drôles. Mais une fois qu’on dit « action », la concentration vient facilement. La folie vient plus dans les pauses pendant lesquelles on a eu beaucoup de plaisir ensemble.

« Ce n’est pas tous les jours qu’on peut jouer un démon de 350 ans qui a connu Balzac (rire) ! »

Est-ce que le réalisateur Jean-François Leblanc vous laissait parfois improviser ?

De temps en temps, pour nous permettre de pousser parfois une scène un peu plus loin. Par contre, on s’en tenait majoritairement au scénario qui était déjà très bien écrit. Toutefois, Jean-François était très ouvert à nos questionnements et il n’hésitait pas à nous donner le feu vert pour changer une réplique ici et là, juste pour qu’on sente qu’elle venait plus de notre bouche. C’était donc un petit mot par-ci par-là ou encore une petite blague qu’on ajoutait à l’occasion. On ne voulait pas dénaturer le scénario non plus.

Quelle scène a été la plus marquante à tourner ?

Il y a une nuit où nous avons tourné une scène de camion un peu absurde où plusieurs véhicules sont imbriqués dans un gros. J’ai vraiment aimé ça conduire un dix-roues tout comme le dernier petit véhicule. J’aime ça des scènes avec de l’action concrète. C’était très drôle !

La comédie Vil et misérable prend l’affiche en février.

PATRICK MARLEAU

DOSSIER SPÉCIAL

En septembre dernier, j’ai eu le privilège de couvrir le Festival du film international de Toronto. Le TIFF est aujourd’hui le deuxième festival de cinéma au monde en termes d’importance et de rayonnement après celui de Cannes. MonCiné y était présent pour la première fois. Je partais donc en mode découverte, ne sachant pas trop à quoi m’attendre. Le festival dure 16 jours sur deux fins de semaine. J’y étais du vendredi 6 au mardi 10 septembre.

Le festival se déroule en plein centre-ville de Toronto, principalement sur la rue King. Cette rue est comparable à Sainte-Catherine à Montréal. Les fins de semaine de l’événement, elle est piétonnière, fermée aux voitures entre les avenues University et Spadina. Nous y trouvons des camions de rue pour la nourriture et des kiosques des partenaires commerciaux du festival. Les lieux sont extrêmement sécuritaires alors que beaucoup de policiers et d’agents de sécurité sont présents. Il y a aussi plusieurs bénévoles afin de guider les festivaliers.

La majorité des endroits pour voir les films se retrouvent à quelques minutes à pied dans ce quadrilatère, avec cinq lieux au total. Trois d’entre eux accueillent les premières avec tapis rouge. Quelques salles périphériques présentent les films d’art et d’essai et des documentaires plus nichés. Deux lieux sont de véritables cinémas : le Scotiabank Theatre et le TIFF Bell Lightbox. C’est à ces mégacomplexes que sont présentés les films tant pour le public que pour la presse accréditée.

La salle la plus prestigieuse est le Royal Thomson Hall. Salle de concert, elle est la maison de l’Orchestre symphonique de Toronto. Elle peut accueillir jusqu’à 2 600 spectateurs. C’est ici que sont présentés les films les plus glamour du festival comme Eden de Ron Howard ou Megalopolis de Francis Ford Coppola. C’est à proximité de celle-ci que l’on retrouve le tapis rouge principal qui doit faire un bon cent mètres.

Les talents et artisans qui le foulent sont un peu à l’abri des fans. J’ai quand même eu la chance de voir passer au loin Coppola et quelques acteurs de Megalopolis, dont Adam Driver qui a suscité plusieurs cris parmi la foule entassée tout près.

Les autres endroits avec des tapis rouges sont le Princess of Wales Theatre et le Royal Alexandra Theatre. En fait, ces deux salles sont dédiées aux comédies musicales, mais transformées en cinémas le temps du festival. Elles sont plus petites que le Royal Thomson Hall. Devant chaque lieu, on trouve des barrières érigées sur le trottoir de l’autre côté de la rue. Ces enclos sont des fans zones où les festivaliers peuvent se planter dans l’espoir de voir les vedettes lors de leur arrivée. Le public y a accès une heure avant la première du film. C’est d’ailleurs ce que j’ai le plus aimé du festival. Couvrir les tapis rouges procure une bonne dose d’adrénaline !

D’abord, il est vraiment fascinant d’observer l’écosystème qui gravite autour d’eux. On y trouve des bénévoles, des agents de sécurité, des coordonnateurs du festival, des relationnistes de presse, des assistants et du personnel des studios et des distributeurs. Étant accrédité comme journaliste, j’ai été quand même surpris de constater que j’ai eu accès à la plupart des tapis rouges. Nous devions nous présenter 30 minutes avant l’arrivée des talents qui, eux, se pointaient également une trentaine de minutes avant l’heure de la projection du film. On nous plaçait en file le long du tapis qui se situait vers l’intérieur du cinéma. À l’extérieur, on retrouvait en premier les photographes, avec ensuite les journalistes et caméramans des grands réseaux de télé comme CBC, Global, CTV News. Il y avait aussi de populaires émissions comme Entertainment Tonight y trouvait les autres médias selon l’ordre d’importance. Je me situais donc le plus souvent vers la fin de la queue ! On nous pré-

venait aussi qu’il n’était pas certain que nous puissions avoir la chance d’interviewer les talents et artisans. Évidemment, plus ils prenaient de temps au début, moins nous avions l’occasion de les voir devant nous. L’heure de la projection n’est pas repoussée. Ç’a été le cas pour mon premier tapis…

Quand je suis arrivé pour le film On Swift Horses, on m’a indiqué de me rendre devant la pastille 34. Devant le tapis rouge, il y a 40 pastilles identifiées par un numéro devant lesquelles les journalistes se placent. Cette partie est intéressante alors qu’on peut échanger avec les plus jasants. J’ai donc côtoyé au fil des tapis des gens de l’Angleterre, de l’Australie, des Tunisiennes de Dubaï, des Français de Los Angeles et, bien sûr, des Torontois.

sement, faute de temps, ils n’ont pu faire toute la file et ils sont passés gentiment devant moi. Je n’ai même pas eu le temps de les prendre en photo !

Par la suite, j’ai été plus chanceux. Le lendemain, j’ai eu le privilège de me présenter au tapis d’Anora, le plus récent gagnant de la Palme d’or de Cannes. Heureusement, j’avais eu la chance de voir le film la veille. J’ai eu le bonheur d’interviewer la plupart des comédiens, dont l’actrice principale Mikey Madison (Scream 5). Très sympathique, elle prenait le de temps de bien répondre à toutes les questions des journalistes. Par contre, Sean Barker, le réalisateur du film, m’a glissé entre les doigts ! Cette comédie dramatique noire se retrouvera assurément parmi les listes des meilleurs films des critiques et sera vraisemblablement nommée aux Oscars dans plusieurs catégories.

Le soir même, j’étais sur le tapis pour le thriller

Heretic (Hérétique), mettant en vedette Hugh Grant, film que je n’avais malheureusement pas vu. Dans ce cas-là, on doit trouver des questions un peu plus générales ! Dans un premier temps, j’ai posé une question à la comédienne Sophie Thatcher de la série télé Yellowjackets. Du coin de l’œil, je

pouvais apercevoir Grant s’approcher tranquillement. Il était incontestablement la plus grande vedette que j’allais interviewer. Je n’étais pas du tout nerveux, mais je connaissais sa réputation d’être parfois insolent envers les médias. Heureusement, il semblait être bien disposé et il a bien répondu à ma question.

Le lendemain, j’assistais au tapis de la comédie Les Barbares de Julie Delpy. Puisqu’elle est française, nous ne nous sommes retrouvés que quatre journalistes pour l’événement ! J’avoue que c’est cette rencontre qui me rendait le plus fébrile, étant un grand fan de son travail dans la trilogie Before de Richard Linklater. J’ai donc pu lui poser quelques questions sans trop m’inquiéter du temps qui nous était alloué.

En soirée, je suis allé couvrir la première du film Rumours (Rumeurs). Cette satire politique met en scène les membres du G7, alors que le premier ministre canadien est incarné par Roy Dupuis. Mais la majorité des journalistes et influenceurs attendait l’actrice Cate Blanchett. Les rumeurs circulaient qu’elle ne foulerait pas le tapis rouge. Mon voisin australien était là pour elle et il avait vécu déjà une première déception alors qu’elle avait également évité la presse lors de la première d’un autre film pendant ce même festival. Finalement, on a eu la confirmation qu’elle rentrerait directement dans le cinéma après seulement quelques photos officielles. Pour ce qui est de Roy Dupuis, faute de temps, il est passé tout droit devant moi !

Mon seul regret, c’est de ne pas avoir eu assez de temps pour voir plus de films. Les projections de presse sont généralement en matinée. Il faut donc faire des choix ! Mise à part Anora, mon film coup de cœur, j’ai quand même eu le plaisir de visionner Nightbitch, une comédie grinçante teintée de réalisme magique sur la maternité. Mettant en vedette Amy Adams, le film, qui sortira en début décembre, fera assurément jaser. Enfin, j’ai également regardé The Return, un drame psychologique historique avec Ralph Fiennes et Juliette Binoche qui se veut une relecture minimaliste de L’Odyssée d’Homère.

Le TIFF est un festival dont l’organisation est bien rodée et qu’il est agréable de fréquenter. Les bénévoles et coordonnateurs sont très avenants. La programmation de films internationaux est riche et variée. D’ailleurs, plusieurs d’entre eux sortiront sur les écrans au cours des prochaines semaines. Le TIFF est vraiment un incontournable pour les amoureux du septième art. |

JULIE DELPY LES BARBARES (2024)
MIKEY MADISON ANORA (2024)
HUGH GRANT HERETIC (2024)

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