Magazine Le Clap #195

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JANVIER MARS ET ET FÉVRIER AVRIL 20162015

N° 195

LE CINÉMA VU PAR

FABIEN CLOUTIER

nouveautés à l’affiche

CINÉ-PSY

THE LOBSTER

ARTS DE LA SCÈNE

CHOIX DE SORTIES

VALEUR SÛRE

LES MAUVAISES HERBES

BORIS SANS BÉATRICE � THE LOBSTER DÉMOLITION � MADE IN FRANCE

MOT DE LA RÉDACTION

À VOUS DE JUGER

Notre proposition printanière comporte plusieurs œuvres qui susciteront votre questionnement quant aux valeurs morales et à l’intégrité. Vous aurez du plaisir à prendre position en exerçant votre jugement, que nous devinons excellent! Gagnant du Grand Prix d’interprétation à la Mostra de Venise pour son rôle dans L’HERMINE de Christian Vincent, Fabrice Luchini joue de façon « magistrale » un juge blasé qui retrouve son humanité lors de la rencontre inopinée d’une jurée qu’il a jadis aimée éperdument. D’une impressionnante justesse. LES MAUVAISES HERBES de Louis Bélanger, dans lequel Alexis Martin et Gilles Renaud se donnent la réplique séduit à coup sûr par ses élans comiques aux odeurs de cannabis. Vous serez comme nous assurément charmés. Jean-Marc Vallée poursuit sa carrière en sol américain avec DÉMOLITION, dans lequel Jake Gyllenhaal tente de refaire surface après l’effondrement de ses repères affectifs. Naomi Watts, dans le rôle d’une relationniste désorientée, y est aussi extrêmement touchante. Puis la rencontre de ces deux êtres écorchés par la vie donne lieu à une lente et belle reconstruction. Avec son approche unique, Denis Côté nous propose BORIS SANS BÉATRICE, une œuvre déroutante et captivante bien servie par le très intense James Hyndman et l’énigmatique Denis Lavant. THE LOBSTER du réalisateur grec Yorgos Lanthimos avec Colin Farrell, Rachel Weisz et Léa Seydoux, sorte d’allégorie sur le couple dans une société futuriste, se révèle une réflexion sur la condition humaine. Original et profond. Marcel Gaumond en fait une analyse passionnante et vous convie à une rencontre le 19 avril lors de laquelle on y analysera davantage ce film singulier. LE CLAN, du réalisateur Pablo Trapero et produit par Pedro Almodóvar, relate brillamment l’histoire d’un ex-collaborateur du régime militaire argentin qui manigance un plan machiavélique visant à kidnapper des sportifs de haut niveau pour toucher des rançons. Un suspense haletant. Du réalisateur espagnol Cesc Gay, TRUMAN met en scène, entre autres, le comédien argentin Ricardo Darín, que l’on a pu apprécier dans le génial Nine Queens. Il nous impressionne à nouveau dans ce film touchant et drôle à la fois qui a conquis le public espagnol et qui s’est vu couronné à la dernière cérémonie des Goya (oscars espagnols), où il a reçu pas moins de cinq récompenses, dont le Goya du meilleur film.

MADE IN FRANCE de Nicolas Boukhrief nous plonge au cœur d’une cellule terroriste et nous permet de mieux comprendre les techniques d’embrigadement utilisées auprès de jeunes musulmans désœuvrés de la banlieue parisienne. D’un réalisme troublant. Robert Morin, avec UN PARADIS POUR TOUS, nous sert un brûlot cinglant sur les manipulations comptables qui sont à l’origine de l’évasion ﬁscale. Tous les personnages sont admirablement joués par Stéphane Crête qui n’est pas sans nous rappeler Michel Côté dans Crusing Bar. Une pinte de bon sang instructive! LA DÉMOLITION FAMILIALE de Patrick Damien nous emmène dans l’univers exotique de la course de démolition. Créateurs de bolides monstrueux, ces fous du volant et de la mécanique rivalisent d’ingéniosité et d’endurance dans une arène survoltée. Ces Mad Max villageois impressionnent et nous touchent avec cette complicité ﬁliale inébranlable. THE MESSENGER de Su Rynard nous sensibilise sur les impacts que nos mœurs non-écoresponsables peuvent avoir sur les oiseaux chanteurs. On y découvre à quel point nos plus petits agissements peuvent avoir de grandes conséquences sur l’équilibre de notre planète. D’une grande beauté sonore et visuelle. OPÉRA NATIONAL DE PARIS Les amateurs d’opéra seront servis avec deux œuvres grandioses : LE TROUVÈRE, de Giuseppe Verdi et IOLANTA / CASSE-NOISETTE de Tchaïkovski. Hâtez-vous car les places sont limitées. ROYAL OPERA HOUSE La prestigieuse maison d’opéra londonienne nous propose quant à elle des grands classiques : CAVALLERIA RUSTICANA, de Pietro Mascagni, suivi de PAGLIACCI de Ruggero Leoncavallo. Puis, ce sera au tour de LA TRAVIATA de Giuseppe Verdi de vous charmer. SHAKESPEARE’S GLOBE Le théâtre de Shakespeare revient ce printemps avec trois pièces fortes : DUCHESS OF MALFI, TITUS ANDRONICUS et COMEDY OF ERRORS. VOTRE MAGAZINE ÉLECTRONIQUE Vous êtes nombreux à vous amuser avec notre récente application électronique disponible pour tablette et téléphone portable. Pour ceux qui ne connaissent pas encore ce plaisir intime, nous ne saurions trop vous encourager à vous y adonner.

Joyeux printemps dans nos salles! (M.A.)

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MAGAZINE LE CLAP N° 195 · MARS ET AVRIL · 2016

VALEUR SÛRE

SOMMAIRE MAGAZINE N° 195

LES MAUVAISES HERBES

Dans son nouveau ﬁlm, Louis Bélanger nous raconte une histoire d’amitié à la fois improbable et savoureuse dans laquelle Alexis Martin et Gilles Renaud déploient tout leur talent comique. (Le Clap)

DANS CE NUMÉRO 5 16 17 24 26 27 30

En couverture · L’HERMINE Info-ciné Abonne-Clap Programmation alternative

Page pour enfants / Opéras Documentaires Index CONSULTEZ NOTRE HORAIRE :

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LE CINÉMA VU PAR...

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MAGAZINE LE CLAP N° 195 · MARS ET AVRIL · 2016

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BANDE-ANNONCE

Mostra de Venise 2015 – Meilleur scénario - Christian Vincent Mostra de Venise 2015 – Prix de la meilleure interprétation masculine - Fabrice Luchini

L’HERMINE

« … la manière dont Fabrice Luchini se transforme ici en amoureux maladroit, mélancolique et timide touche au bel art. » (J. Garcin, Le Nouvel Observateur)

Un film de Christian Vincent Du même réalisateur : La Discrète FRANCE

GÉNÉRIQUE : France. 2015. 98 min (V.F.). Comédie dramatique écrite et réalisée par Christian Vincent. Mus. orig. : Claire Denamur. Int. : Fabrice Luchini, Sidse Babett Knudsen, Éva Lallier. SYNOPSIS : À Saint-Omer, dans le nord de la France, Michel Racine exerce la profession de président de la cour d’assises. Grippé, grognon et en processus de divorce, il siège dans un nouveau procès pour une triste histoire d’infanticide. Un père, accusé du meurtre de son poupon, est appelé à témoigner devant un jury, tout comme la mère, les voisins immédiats et les différents spécialistes qui déﬁleront dans la salle d’audience. Parmi les jurés, Racine reconnaît Ditte, une médecin d’origine danoise qui l’avait soigné six ans plus tôt et de laquelle il était tombé éperdument amoureux. L’homme de loi blasé qu’il est devenu se sent alors renaître et repart à la conquête de cette femme, espérant cette fois-ci réussir à la séduire.

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EN COUVERTURE

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NOTES : En 1990, malgré sa présence au générique d’une vingtaine de productions, Fabrice Luchini n’était qu’un acteur rohmérien peu connu qui se vit offrir un rôle qui allait changer sa carrière, celui d’Antoine, personnage principal du magnifique film intitulé La Discrète. Il s’agissait du tout premier long métrage de Christian Vincent que Luchini retrouve ici, pour une seconde fois et pour notre plus grand bonheur, dans une nouvelle aventure douce-amère où la passion amoureuse s’inscrit toujours en filigrane. Dans L’HERMINE, Vincent esquisse sobrement une charmante histoire d’amour, nous rendant aussi témoin du microcosme si particulier d’une salle de tribunal, comparée à juste titre, dans le film, à une scène de théâtre. Avec doigté, il nous invite à être témoin de deux histoires simultanément. Tout d’abord, celle d’un père de famille totalement démuni, faisant face à l’adversité provoquée par une machine judiciaire qui grince. Puis celle de la renaissance du personnage principal, Racine, un être désenchanté et misanthrope, qui semble agacé à l’idée d’échanger toute civilité avec ses pairs. Pour mener à bien ce double mandat, le cinéaste a pu miser sur le talent de son comédien principal, un Fabrice Luchini toujours aussi charismatique même dans un rôle où la grisaille prédomine. À ses côtés, Sidse Babett Knudsen (vue dans After The Wedding de Susanne Bier) se révèle aussi secrète qu’attachante, elle que l’on prendra plaisir à revoir au grand écran plus tard cette année, toujours dans la peau d’une médecin, dans Inferno, troisième volet des aventures de Robert Langdon (Da Vinci Code). (P.B.)

PRÉSENTÉ EN

V.O.A.S.-T.F. « LE JEUNE MESSIE est un conte biblique adoptant le point de vue d’un enfant appelé malgré lui à jouer un rôle déterminant auprès de son peuple. » (P.B.)

LE JEUNE MESSIE

Un film de Cyrus Nowrasteh Du même réalisateur : The Stoning of Soraya M. ÉTATS-UNIS

GÉNÉRIQUE : États-Unis. 2016. (V.F. de The Young Messiah ). Drame

biblique réalisé par Cyrus Nowrasteh. Scén. : Betsy Giffen Nowrasteh, Cyrus Nowrasteh, d’après l’œuvre d’Anne Rice. Mus. orig. : John Debney. Int. : Adam Greaves-Neal, Sean Bean, Isabelle Adriani.

SYNOPSIS : Après un séjour en Égypte avec ses parents, Jésus, âgé

d’à peine sept ans, est de retour en Palestine. Dès lors, le jeune Juif découvrira peu à peu sa réelle mission auprès de son peuple asservi par les Romains. Mis au courant de la prophétie concernant l’arrivée d’un messie libérateur, un centurion se met à la recherche de cet enfant dont la destinée pourrait changer la face du monde.

NOTES : On peut presque parler de « sainte vague », car dans les prochains

mois, quatre productions hollywoodiennes offrant des récits bibliques seront appelées à prendre l’affiche, dont celle-ci basée sur le premier tome d’une trilogie signée Anne Rice, auteure réputée pour ses romans vampiriques. Tourné à Matera dans le sud de l’Italie, le long métrage profite d’images majestueuses et fait preuve d’une certaine audace en adoptant un nouveau point de vue fictionnel centré sur l’enfance du Christ. (P.B.)

« Il existe désormais une véritable filière québécoise à Hollywood. Reese Witherspoon et Naomi Watts ont toutes deux joué pour Jean-Marc Vallée et Philippe Falardeau, alors qu’Emily Blunt a travaillé avec Vallée et Denis Villeneuve. Quant à Jake Gyllenhaal, il a fait deux films avec Villeneuve et est présentement à l’affiche du dernier long métrage de Vallée en sol américain. » (A.C.)

DÉMOLITION

Un film de Jean-Marc Vallée Du même réalisateur : Dallas Buyers Club ÉTATS-UNIS

GÉNÉRIQUE : États-Unis. 2016. 100 min (V.O.A.S.-T.F. de Demolition). Drame réalisé par Jean-Marc Vallée. Scén. : Bryan Sipe. Int. : Jake Gyllenhaal, Naomi Watts, Heather Lind, Chris Cooper, Polly Draper, Brendan Dooling. SYNOPSIS : Depuis la mort de sa femme dans un terrible accident de voiture, le banquier Davis Mitchell a perdu ses repères. Il exprime ouvertement ses états d’âme dans plusieurs lettres de plaintes adressées à une compagnie de distributeurs automatiques qui attirent l’attention de Karen, une relationniste aussi émotivement désorientée que lui. Leur rencontre est alors inévitable. NOTES : Depuis C.R.A.Z.Y. et Café de Flore, Jean-Marc Vallée se concentre sur des personnages dont la vie tumultueuse retrouve un point d’ancrage grâce à un événement imprévu ou provoqué par leur entourage. À l’instar de ses deux autres succès américains, Dallas Buyers Club et Wild, DÉMOLITION offre à ses deux vedettes, Jake Gyllenhaal et Naomi Watts, la chance d’explorer des personnages torturés et d’exceller dans des performances étincelantes. (A.C.)

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VALEUR SÛRE

LES MAUVAISES HERBES

Un film de Louis Bélanger · Du même réalisateur : Gaz Bar Blues QUÉBEC GÉNÉRIQUE : Québec. 2016. 108 min (V.O.F.). Comédie dramatique réalisée par Louis Bélanger. Scén. : Louis Bélanger, Alexis Martin. Mus. orig. : Guy Bélanger. Int. : Alexis Martin, Gilles Renaud, Emmanuelle Lussier-Martinez. SYNOPSIS : Jacques est un acteur de théâtre qui craint pour sa vie, car il peine à rembourser ses dettes à un dangereux shylock. Il s’exile alors à la campagne et est hébergé par un agriculteur, aussi cultivateur de cannabis, qui le fera chanter aﬁn d’obtenir l’aide essentielle pour sa récolte illicite. Mais la visite inopinée d’une employée chargée de relever le compteur d’électricité de la ferme viendra compliquer leur plan.

« Alexis Martin et Gilles Renaud se complètent à merveille dans cette comédie rurale à la fois caustique et touchante. » (P.B.)

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NOTES : Il aura fallu attendre six ans pour que Louis Bélanger accouche enfin de son sixième long métrage, une comédie noire soutenue par le talent comique du tandem formé d’Alexis Martin et de Gilles Renaud, appuyé par un Luc Picard inspiré par le contre-emploi qui lui est offert, soit celui d’un usurier retors. Au final, Bélanger nous livre un film aux élans comiques, aussi agrémenté d’un regard tendre sur l’amitié. (P.B.)

PAR PIERRE BLAIS

LE CINÉMA

VU PAR…

FABIEN

CLOUTIER Originaire de la Beauce, l’auteur et comédien Fabien Cloutier a fait ses premières armes dans les différents théâtres de Québec avant de populariser son personnage du chum à Chabot avec ses spectacles solo Scotstown et Cranbourne. Fortement sollicité par les médias montréalais, il a récemment déménagé ses pénates à l’autre bout de la 20, multipliant les apparitions à la radio, avec l’équipe de Plus on est de fous, plus on lit! (Radio-Canada), ainsi qu’à la télé, à l’émission Esprit critique (ARTV), aux côtés de Marc Cassivi et, comme comédien, dans Les Beaux Malaises (TVA) de Martin Matte. Malgré un horaire chargé, il s’est amusé à nous divulguer ses coups de cœur cinématographiques.

CRÉDIT PHOTO : MAUDE CHAUVIN

É.L.C. : Fabien Cloutier, quel est votre premier souvenir lié au cinéma?

DES GOÛTS ET DES COULEURS DE FABIEN CLOUTIER

UN AUTEUR : Le dramaturge Jean Marc Dalpé. Quand j’ai lu du Dalpé, c’est là que je me suis dit que je pouvais peut-être écrire du théâtre moi aussi. Une œuvre littéraire : La série de BD Léonard. Je suis retombé là-dedans récemment avec mes enfants. UN MUSICIEN : Tom Araya, le chanteur du groupe metal Slayer. Pour sa liberté totale, sa force de frappe. UNE ŒUVRE MUSICALE : Mesmerize, de System of a Down. UNE ŒUVRE D’ART : Tout le travail du peintre Marc Séguin. UN LIEU GÉOGRAPHIQUE : Parce que je pourrais me passer de l’hiver, je dirais la Guadeloupe – l’île, pas celle en Beauce! UN METS GASTRONOMIQUE : Le boudin créole comme celui que j’avais mangé en Guadeloupe, mais que je suis incapable de trouver ici… UNE ÉMISSION DE TÉLÉ : La série américaine Breaking Bad. Le premier épisode aurait pu être un film à lui seul.

FABIEN CLOUTIER : Écoute, je pense que ça remonte au début des années 80. J’avais vu E.T. au centre communautaire de SainteMarie. C’est mon premier souvenir relié à une salle de cinéma à sept ou huit ans. Et j’avais été assez troublé quand E.T. tombait malade. É.L.C. : De tous les films vus, lequel serait le plus important à vos yeux? F.C. : C’est Léolo de Jean-Claude Lauzon. Ce film est arrivé au bon moment dans ma vie, au moment où j’étais adolescent en Beauce. C’est un beau film, qui me touche beaucoup à cause de sa poésie, son ancrage dans la réalité. Il y avait chez Lauzon une capacité à nous rentrer dedans, comme dans Un Zoo la nuit, que j’ai vu par la suite. Il nous ramassait avec ses films. É.L.C. : Quelle comédie vous a vraiment fait rire? F.C. : Définitivement la version télé des Voisins de Claude Meunier et Louis Saïa. Sinon je dirais Borat, mais Les Voisins, c’est quelque chose qui est encore très drôle aujourd’hui. Même s’il n’y a pas de lien direct à faire entre l’univers de Meunier-Saïa et le mien, ça m’a sûrement influencé dans ma façon d’écrire, de poser un MAGAZINE LE CLAP N° 195 · MARS ET AVRIL · 2016

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Chronique

Le cinéma vu par...

regard sur nos voisins, sur la banlieue, de regarder autrement ce qui se passe autour de nous. É.L.C. : Quel film, tel un plaisir coupable, regardez-vous régulièrement? F.C. : Rambo! Et pas seulement le premier, mais les trois films mettant en vedette le personnage créé et joué par Stallone. Quand ça repasse à la télé, je ne les rate pas. J’ai vu ça jeune et j’avais eu envie d’avoir le couteau de Rambo. Le premier est très bon. Dans le deuxième, il tue tout le monde. Et dans le troisième, Rambo vient aider les guerriers religieux afghans qui prient Allah à combattre les méchants Russes. Faut le faire! É.L.C. : Pour quel réalisateur éprouvez-vous le plus d’admiration? F.C. : Robert Morin. Son univers est entré dans ma vie avec Requiem pour un beau sans-cœur, et ensuite avec Le Nèg’. À l’époque, je n’ai pas tout saisi, mais quand on revoit ses films, on s’aperçoit de son grand talent pour raconter des histoires. J’aime la radicalité de Robert Morin. É.L.C. : Quelle actrice vous fait frémir? F.C. : Katey Sagal, qui incarne Gemma dans la série télé Sons of Anarchy. Cette actrice réussit à faire virer cette série-là de tous les côtés. C’est mon plus récent coup de cœur du côté féminin! É.L.C. : Quel acteur auriez-vous aimé être? F.C. : Woody Harrelson! (Rire) Pour ses nombreux rôles de « crinqués ». Il est toujours très bon. J’aurais aimé jouer dans The People vs. Larry Flynt ou encore être son personnage dans le film Natural Born Killers d’Oliver Stone. É.L.C. : Dans quelle scène de film auriez-vous voulu jouer? F.C. : Bien justement, j’aurais aimé être Mickey Knox dans Natural Born Killers. De jouer un personnage aussi intense dans ce long métrage-là, dont plusieurs scènes sont à prendre au second degré, c’était sûrement très stimulant pour un comédien. É.L.C. : Quel est votre film québécois préféré? F.C. : Je reviens à Robert Morin et Requiem pour un beau sans-cœur, mais Léolo n’est pas loin, c’est sûr. Ces deux films m’ont stimulé, m’ont fait me poser des questions. Je les ai aimés comme spectateur et aujourd’hui, j’aime ces films comme auteur. É.L.C. : Récemment, avez-vous eu un coup de cœur au cinéma? F.C. : Amy, car j’aime beaucoup les documentaires, dont ceux de Pierre Perrault entre autres. J’ai été très troublé par la descente aux enfers d’Amy Winehouse. Le film nous montre qu’on a voulu la protéger des autres, mais jamais d’elle-même.

Fabien Cloutier ne chôme pas. Celui qu’on peut voir depuis quelques semaines au grand écran dans Chasse-galerie : la légende vient de lancer le livre Trouve-toi une vie, illustré par Samuel Cantin, et a repris la tournée de son nouveau spectacle solo intitulé Assume. On le reverra du côté de Québec, au Théâtre Petit Champlain, les 21 avril et 21 mai prochains.

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« LA BELLE SAISON est avant tout un ﬁlm d’amour, vibrant et courageux. » (A. Allard, Positif)

LA BELLE SAISON

Un film de Catherine Corsini De la même réalisatrice : La Répétition FRANCE

GÉNÉRIQUE : France. 2015. 105 min (V.O.F.). Drame réalisé par Catherine Corsini. Scén. : Catherine Corsini, Laurette Polmanss. Mus. orig. : Grégoire Hetzel. Int. : Cécile de France, Izïa Higelin, Noémie Lvovsky. SYNOPSIS : En 1971, Delphine, fille de cultivateur, débarque à Paris et se fait prendre dans le tourbillon des manifestations contestataires de la jeunesse française. Elle embrasse aussitôt ce mouvement social qui la grise, tombant amoureuse du même coup de Carole, une féministe parisienne engagée. Bien que désirant vivre cet amour au quotidien, Delphine verra ses plans modifiés par un retour, obligé et douloureux, dans sa campagne natale. NOTES : Catherine Corsini s‘attarde à nouveau au destin de personnages féminins forts, ici associés à l’émancipation de la femme en France, opposant à travers ces bouleversements sociaux, les visions parisienne et rurale. Loin de faire de son film un pamphlet historique, la réalisatrice aborde plutôt avec finesse cette époque par l’entremise d’une histoire d’amour aussi belle que triste, portée par deux formidables comédiennes. (P.B.)

PRÉSENTÉ EN

V.O.A.S. -T.F. « Une fois de plus, Denis Côté signe un ﬁlm que personne d’autre ne pouvait tourner et en proﬁte pour ramener au grand écran la belle prestance de James Hyndman. » (P.B.)

« Grâce à la solide réalisation de Fernando León de Aranoa et au travail méticuleux des interprètes, le ﬁlm devient une illustration raisonnablement sensible et passionnée des difﬁcultés rencontrées par ceux qui essaient de bien faire dans une situation intraitable. »

(J. Chang, Variety)

BORIS SANS BÉATRICE UN JOUR COMME UN AUTRE

Un film de Denis Côté Du même réalisateur : Vic et Flo ont vu un ours QUÉBEC

GÉNÉRIQUE : Québec. 2016. 93 min (V.O.F.). Drame écrit et réalisé

par Denis Côté. Mus. orig. : Ghislain Poirier. Int. : James Hyndman, Simone-Élise Girard, Denis Lavant.

SYNOPSIS : Boris Malinowski est un homme fier et prospère. Cet orgueilleux bourgeois, volage et parfois arrogant, voit sa vie prendre une drôle de tournure lorsque son épouse Béatrice, qui occupe un haut poste au gouvernement du Canada, se voit clouée au lit par un mal mystérieux qui la mine de l’intérieur. Déstabilisé dans son confort au quotidien, Boris reçoit alors la visite d’un étrange inconnu qui affirme pouvoir l’aider à guérir Béatrice. NOTES : Projeté en compétition à la plus récente Berlinale, BORIS SANS BÉATRICE est déjà le neuvième long métrage de Denis Côté. Le cinéaste formaliste nous invite encore à sauter à pieds joints, et sans trop réfléchir, dans un monde où se côtoient des personnages énigmatiques, évoluant dans des lieux propices autant au drame qu’aux étrangetés. Démontrant une belle habileté pour diriger des comédiens aux intensités opposées comme James Hyndman et Denis Lavant, Côté ne déroge pas à ses habitudes et pond un film qui ne ressemble à aucun autre. (P.B.)

Un film de Fernando León de Aranoa Du même réalisateur : Amador ESPAGNE

GÉNÉRIQUE : Espagne. 2015. 105 min (V.O.A.S.-T.F. de A Perfect Day). Drame de guerre réalisé par Fernando León de Aranoa. Scén. : Fernando León de Aranoa, Diego Farias, d’après le roman de Paula Farias. Int. : Benicio Del Toro, Mélanie Thierry, Tim Robbins, Olga Kurylenko. SYNOPSIS : En 1995, dans les Balkans, en plein conflit guerrier, un groupe d’humanitaires découvre un cadavre au fond du seul puits d’eau potable d’un village montagneux. On tente de le sortir de là, mais la corde casse. Le groupe demande alors assistance à un organisme international, mais cette aide tarde à venir et le cadavre commence à se décomposer. NOTES : Pour son premier film en langue anglaise, le réalisateur espagnol Fernando León de Aranoa s’aventure sur le terrain glissant de la satire politique durant la guerre en Bosnie-Herzégovine, comme l’avaient fait M·A·S·H. pour la guerre de Corée et Catch 22 pour la Deuxième Guerre mondiale. « La première victime de tout conflit armé est la raison », affirme le cinéaste, et le personnage de Tim Robbins n’existe dans le film que pour prouver cet adage… (A.C.) MAGAZINE LE CLAP N° 195 · MARS ET AVRIL · 2016

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PAR MARCEL GAUMOND

CINÉ-PSY

COMMENTAIRE SUR LE FILM

THE LOBSTER

DE YÓRGOS LÁNTHIMOS

MORTS VIVANTS DE

L’INTÉRIEUR/

VIVANTS DE

L’EXTÉRIEUR

« « «

Je suis si las des polémiques, des exclusives, des fanatismes! Je puis entrer chez toi sans m’habiller d’un uniforme, sans me soumettre à la récitation d’un Coran, sans renoncer à quoi que ce soit de ma patrie intérieure. [….] Tu honores en moi l’ambassadeur de croyances, de coutumes, d’amours particulières. Si je diffère de toi, loin de te léser, je t’augmente. Tu m’interroges comme l’on interroge le voyageur. Antoine de Saint-Exupéry (Lettre à un otage)

« « «

Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas l’amour (charité), je suis un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit. Et quand j’aurais le don de prophétie, la science de tous les mystères et toute la connaissance, quand j’aurais même toute la foi jusqu’à transporter des montagnes, si je n’ai pas l’amour, je ne suis rien. I Corinthiens, XIII, 1-3 (Bible de Jérusalem) …lorsqu’on suit la voie de l’individuation, lorsqu’on vit sa vie, il faut aussi prendre l’erreur à son compte, sans laquelle la vie ne serait pas complète. Rien ne nous garantit – à aucun instant – que nous ne tombons pas dans une erreur ou dans un danger mortel. On pense peut-être qu’il y a une voie sûre; or, celle-ci serait la voie des morts. Carl Gustav Jung (Ma vie, p. 350)

UN MONDE IMAGINAIRE RÉVÉLATEUR DES DOMINANTES DE LA COMÉDIE / TRAGÉDIE HUMAINE À ceux et celles que la psychologie des profondeurs interpelle ou, de façon plus générale, à tous ceux-là qui s’inquiètent du type de rapport qui tend à s’établir de nos jours entre les humains, THE LOBSTER offre une allégorie singulièrement intelligente et percutante de la réalité d’un monde moderne voué à l’autodestruction. On n’y parle pas, comme dans le film documentaire En quête de sens récemment présenté au Clap, de l’impact ravageur des multinationales sur les plans social, écologique et économique. Il n’y est pas question non plus des guerres de plus en plus barbares et absurdes qui font rage sur la planète, ni, directement, des régimes autoritaires connus qui privent les individus de toute liberté de pensée, d’expression et d’action. Comme dans les contes, les mythes et les légendes, THE LOBSTER nous introduit plutôt dans un monde imaginaire qui n’en révèle pas moins de par son contenu fantastique ces dominantes de la comédie/tragédie humaine qui dans les brumes familières de notre vie quotidienne nous échappent. Brumes qui se sont enracinées dans notre univers mental à la manière de ces nuages de pollution qui chapeautent maintenant de façon quasi permanente les mégapoles de notre astre bleu. Brumes qui menacent de faire de nous les membres irréfléchis d’un troupeau qui court à sa perte. Brumes aveuglantes et, à la longue, étouffantes.

UN DAVID ÉNIGMATIQUE, REPRÉSENTANT DE CHACUN D’ENTRE NOUS David se retrouve seul après que la femme avec qui il a vécu onze ans et huit mois l’a laissé. Voué à être transformé en animal s’il ne parvient pas dans les 45 jours à se trouver une nouvelle partenaire, il doit dès le début de sa démarche – où quête et chasse sont confondues – décider de l’animal qu’il deviendra, en cas d’échec. Bien que triste à en mourir, David réussit toutefois à se faire une idée : il choisit le MAGAZINE LE CLAP N° 195 · MARS ET AVRIL · 2016

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Chronique

Ciné-psy

homard. Prié d’expliquer son choix – car tout est rationnel, détaillé et contrôlé dans cette « cité des couples »! – il fournira trois raisons : (1) la longévité du homard, (2) son sang bleu, couleur du sang royal et (3) son amour de cette mer dans lequel vit le crustacé. J’ajouterai pour ma part une quatrième raison qui pourrait accompagner le choix de tous ses compagnons et compagnes d’infortune : la carapace du homard! Car dans l’obligation de se soumettre au diktat du « sois en couple ou meurt! », surgit l’impérieuse nécessité de se créer une cloison la plus imperméable possible au regard de ceux qui ont un pouvoir de vie ou de mort sur lui! Bien que secret et énigmatique – il a tout du profil de l’introverti –, David n’est-il pas le représentant de chacun d’entre nous? Ne voulonsnous pas vivre le plus longtemps possible, obtenir la reconnaissance de ce qui chez nous est princier et puis pouvoir nous mouvoir et nous fondre dans la Vie à la façon des habitants de la mer? Mais cette transformation appréhendée dans une forme « inférieure » de l’échelle évolutive ne lui sourit guère, pas plus d’ailleurs que cette obligation de faire couple à tout prix. Aussi, au terme de bien des péripéties qui ne manqueront pas de tenir les cinéphiles (et les cinépsyles) en haleine, il choisira de s’enfuir pour alors se retrouver dans la « forêt des solitaires » où, pouvait-il l’espérer, il trouvera enfin sa liberté. Or, et je vous laisserai le découvrir, ce n’est pas tout à fait ce qui va se passer!

LES QUESTIONS EXISTENTIELLES AUXQUELLES NOUS CONFRONTE THE LOBSTER Le génie du film THE LOBSTER réside dans sa capacité de nous surprendre en nous confrontant à toutes ces questions existentielles qu’on aimerait bien pouvoir esquiver, parce qu’associées à des tâches apparemment impossibles à réaliser. Comment concilier notre besoin de fonder notre vie sur une vérité unique alors que cette vie est enveloppée de mystère et fait l’objet d’interprétations multiples? Puisque l’amour semble être le principe moteur de l’accomplissement humain, peut-on concevoir que la fusion qu’un tel amour commande aille de pair avec la réalisation des destins individuels? Jusqu’à une époque récente dans l’histoire de l’humanité, ce sont les mythes véhiculés par les diverses religions qui ont procuré aux Terriens le levier d’un devenir plus humain. Privés de tels mythes, dans une société omninumérique, pharmaceutique, surtechnocrate, prisonnière de son paraître et trop souvent bêtement partisane, où trouver la voie d’une réintégration de la vie intérieure? Mais ce ne sont là que mes questions. Plongés comme vous le serez vous-mêmes dans le monde complexe du LOBSTER, il vous en viendra d’autres, ne craignez rien. Ou plutôt, oui, craignez-le!

INVITATION

Vous êtes cordialement invités à une rencontre du Ciné-psy sur le film THE LOBSTER avec Anne Peyrouse, chargée d’enseignement en création littéraire à l’Université Laval et Yasmina Sévigny-Côté, étudiante à la maîtrise en études littéraires à l’Université Laval. Le mardi 19 avril 2016, de 18 h à 19 h (buffet) et de 19 h à 21 h 30 (conférence et échange), au Studio P, situé au 280, rue Saint-Joseph E., Québec (http://www.librairiepantoute.com/lestudiop). Réservations : de préférence par courriel (cinepsy1@gmail.com) ou par téléphone 418 683-0711. Coût d’entrée : 20 $ · Étudiant 15 $ (incluant l’admission et le buffet).

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MAGAZINE LE CLAP N° 195 · MARS ET AVRIL · 2016

Festival de Cannes 2015 – Prix du jury - Yorgos Lanthimos Prix du cinéma européen 2015 – Meilleur scénario - Yorgos Lanthimos et Efthimis Filippou PRÉSENTÉ EN

V.O.A.S. -T.F. « D’une drôlerie irrésistible, avant d’inspirer une tristesse inconsolable, THE LOBSTER, si on se laisse aller à l’expérience, n’est pas un ﬁlm de tout repos. » (T. Sotinel, Le Monde)

THE LOBSTER

Un film de Yórgos Lánthimos Du même réalisateur : Alps

IRLANDE · ROYAUME-UNI · FRANCE · GRÈCE · PAYS-BAS GÉNÉRIQUE : Irlande · Royaume-Uni · France · Grèce · Pays-Bas. 2015. 118 min (V.O.A.S.-T.F.). Comédie de science-fiction réalisée par Yórgos Lánthimos. Scén. : Yórgos Lánthimos, Efthimis Filippou. Int. : Colin Farrell, Rachel Weisz, John C. Reilly. SYNOPSIS : Sortant d’une relation de douze ans, David se retrouve hélas célibataire. Et dans cette société futuriste qui est la sienne, les personnes seules sont toutes confinées dans un hôtel et doivent obligatoirement, dans un délai de 45 jours, trouver l’âme sœur, sinon elles seront transformées en animal de leur choix. Peu chaud devant cette dernière perspective, David s’échappe et gagne les boisés, où il se joint à un clan appelé les Solitaires. Ces résistants y vivent en célibataires et sans aucun rapport sexuel. NOTES : Le Grec Yórgos Lánthimos prend un malin plaisir à mettre en scène cette comédie futuriste et absurde, tout en abordant par son récit une nécessaire réflexion, plutôt acerbe, sur les rapports amoureux dans la société actuelle. Le cinéaste en profite aussi pour diriger une bande hétéroclite d’acteurs formée de Colin Farrell dans le rôle principal, Rachel Weisz, John C. Reilly et Léa Seydoux, cette dernière incarnant la cheftaine des rebelles. (P.B.)

Festival international du film policier de Beaune 2015 – Prix du jury - Susanne Bier

Mostra de Venise 2015 – Lion d’argent du meilleur réalisateur Pablo Trapero

PRÉSENTÉ EN

V.O.S.-T.F. « Le ﬁlm est porté par la puissante performance de Nikolaj CosterWaldau, vedette de la série télé Game of Thrones. » (K. Muir, Times)

UNE SECONDE CHANCE

Un film de Susanne Bier DANEMARK

GÉNÉRIQUE : Danemark. 2015. 105 min (V.F. de En Chance Til).

Thriller réalisé par Susanne Bier. Scén. : Anders Thomas Jensen. Int. : Nikolaj Coster-Waldau, Ulrich Thomsen, Maria Bonnevie.

SYNOPSIS : Bons amis, Andreas et Simon travaillent ensemble au sein du même corps de police. Si le premier mène une vie familiale des plus tranquilles auprès de sa femme et de leur jeune enfant, Simon, divorcé, est davantage attiré par les sorties nocturnes. Mais leur relation est bouleversée lorsqu’Andreas commet l’irréparable après une intervention délicate survenue auprès d’un couple en crise, jeunes junkies parents d’un nouveau-né. NOTES : Bien connue pour ses drames sentimentaux tourmentés, Susanne Bier poursuit dans cette veine en explorant l’abysse dans lequel on peut se retrouver après la perte d’un être cher, ajoutant au passage un parfum de suspense à son ﬁlm. Dans la peau des partenaires étourdis par ce tourbillon anxiogène sur le bien et le mal, Nikolaj Coster-Waldau (Jaime Lannister dans Game of Thrones) et Ulrich Thomsen (Festen) jouent leurs partitions avec beaucoup d’intensité. (P.B.)

« De ce fait divers qui a marqué l’Argentine, Pablo Trapero tire une tragicomédie à la mise en scène ﬂamboyante. » (V. Arrighi de Casanova, Première)

LE CLAN

Un film de Pablo Trapero Du même réalisateur : Carancho ARGENTINE · ESPAGNE GÉNÉRIQUE : Argentine · Espagne. 2016. 109 min (V.O. espagnole avec S.-T.F. de El Clan). Thriller réalisé par Pablo Trapero. Scén. : Pablo Trapero, Julian Loyola, Esteban Student. Mus. orig. : Sebastian Escofett. Int. : Guillermo Francella, Peter Lanzani, Lili Popovich. SYNOPSIS : Début des années 80, la démocratie réapparaît en Argentine, au grand désespoir d’Arquimedes Puccio, collabo de l’ancien régime militaire, qui veut maintenir le train de vie familial. Pour ce faire, il convainc son ﬁls aîné, vedette du club local de rugby, de cibler des joueurs qu’il pourra kidnapper pour ensuite demander de fortes rançons. Le patriarche, habitué à la corruption et aux méfaits, met son plan en action, convaincu que sa famille restera au-dessus de tout soupçon. NOTES : Pas de remords, pas de regrets dans l’univers sinistre de cette famille inconsciente, affreuse, sale et méchante, menée par un petit monarque vil et cruel qui est au cœur d’un drame tourné comme un suspense auquel on ne veut pas croire. Ce ﬁlm, produit par Pedro Almodóvar, revient sur un fait divers historique lugubre qui est ancré dans une société aveuglée par son désir d’oublier l’ancienne dictature. (P.B.) MAGAZINE LE CLAP N° 195 · MARS ET AVRIL · 2016

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PRÉSENTÉ EN

V.O.S.-T.F. « AVANT LES RUES est un drame surprenant qui nous projette avec beaucoup de réalisme au cœur du quotidien des Atikamekw de Manawan. » (P.B.)

AVANT LES RUES

Un film de Chloé Leriche QUÉBEC

GÉNÉRIQUE : Québec. 2016. 97 min (V.O. atikamekw avec S.-T.F.). Drame écrit et réalisé par Chloé Leriche. Mus. orig. : Robert Marcel Lepage. Int. : Rykko Bellemare, Kwena Bellamare Boivin, Martin Dubreuil. SYNOPSIS : Dans une réserve atikamekw située dans Lanaudière, Shawnouk ne semble pas avoir d’autre but que de flâner avec ses copains et de « bummer » une fois la nuit tombée. Une escapade nocturne avec un Blanc de passage, bien décidé à voler les chalets environnants, tournera cependant au drame. Shawnouk devra prendre la fuite et faire face à son destin. Inexorablement, le cours des choses le fera se rapprocher des valeurs et des traditions ancestrales de son peuple. NOTES : Pour son premier long métrage, Chloé Leriche a obtenu la participation essentielle des trois communautés atikamekw et du Wapikoni, le studio itinérant de formation et de création audiovisuelles des Premières Nations. Ces collaborations lui ont permis au final d’accoucher d’un film sincère, nullement misérabiliste, dont émane un profond respect pour les traditions ancestrales amérindiennes et une observation fine de la dure réalité de la vie sur les réserves. (P.B.) CLAP.CA

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INFO-CINÉ

CARTE ABONNE-CLAP TAXES INCLUSES Adulte 65 ans et plus Étudiant

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ADMISSION TAXES INCLUSES RÉGULIER

Adulte lundi au vendredi avant 17 h (sauf les jours fériés) lundi au jeudi dès 17 h (sauf les jours fériés)

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DERNIÈRE CHANCE à , Pour un temps limité, le mercredi et le jeudi, le prix d’entrée pour les films qui quittent nos écrans au cours de la semaine est de 6,75 $*. *Certaines conditions s’appliquent. Détails au guichet du cinéma.

RÉDUCTION ÉTUDIANTS

Sur présentation de la carte de leur établissement d’enseignement, toutes les représentations dès 21 h sont au tarif de 6,75 $ pour les étudiants.

CINÉMA POUR GROUPE

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CINÉMA PARENTS-BÉBÉS PRÉSENTÉ PAR

Parents, prenez l’air ! Évadez-vous avec vos petits sans avoir à vous inquiéter. Lors de ces représentations adaptées, nous vous offrons un environnement tolérant. (Gratuit pour les 0-18 mois)

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Tous les lundis et jeudis, sauf les jours fériés, vous verrez votre invité admis au tarif privilège à la projection pour laquelle vous vous procurerez un billet.

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Ne peut être vu que par des personnes âgées de 18 ans et plus.

Éditeurs : Michel Aubé, Robin Plamondon · Coordonnateur du contenu : Simon Leclerc · Directrice artistique : Martine Lapointe Infographistes : Catherine Ducharme, Elena Jacome · Responsable de la programmation : Michel Aubé · Réviseure : Marie Chabot Chroniqueurs : Pierre Blais, David Cantin, André Caron, Marcel Gaumond, Sami Gnaba, Éléna Laliberté, Patrick Lonergan, Simon Rioux, Vincent Roussy. Plus de 500 points de distribution · Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec, 3e trimestre 1987 ISSN : 1209-7012 Le Magazine Le Clap est publié 6 fois par année par les Éditions Le Clap. Distribution · Affiche-tout

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LE CARREFOUR INTERNATIONAL DE THÉÂTRE DE QUÉBEC

ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE QUÉBEC 401, Grande Allée Ouest, Québec

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PALAIS MONTCALM MAISON DE LA MUSIQUE

CLUB MUSICAL DE QUÉBEC

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5 $ à l'achat de billets à l'unité, deux billets par spectacle par personne.

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PAR VINCENT ROUSSY & SIMON RIOUX

CINÉBIÈRES

LA BIÈRE, À L’ORIGINE DE LA SÉDENTARITÉ DE L’HOMME?

La découverte de la bière remonte à la période néolithique, qui a vu l’homme cesser d’être nomade et opter pour l’agriculture. Des grains laissés sous la pluie auraient germé. Une fois séchés au soleil et broyés, on s’aperçoit que notre soupe est plus sucrée qu’à l’habitude. Quelques jours suffisent alors pour constater que notre vieille soupe s’améliore drôlement avec le temps. Bonne raison pour délaisser la chasse? Semblerait que oui. Santé! (V.R.)

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HEFEWEIZEN 5,2 % · 473 ML

SAISON 6 % · 660 ML

12, FARNHAM ALE & LAGER Une Hefeweizen est une bière de blé (une bière blanche autrement dit) d’inspiration allemande. Farnham nous propose donc ici son interprétation de ce style, la 12, nombre qui représente aussi le degré d’amertume (plus connu sous le nom d’IBU ou International Bitterness Units). Un IBU de 12 est d’une amertume très faible. Au service, elle a un aspect trouble et opaque comme la plupart des bières de blé. Puis, à la première gorgée, la 12 propose des notes doucement citronnées et poivrées. La levure de type allemand développe aussi ses notes caractéristiques de banane et de girofle. La trame de fond rappelle le pain de blé ou encore les céréales fraîches. L’effervescence de cette bière est juste assez prononcée en bouche pour procurer un effet rafraîchissant. NOTRE APPRÉCIATION : Nous aimons cette bière parce qu’elle est passe-partout et facile à apprécier. Ses saveurs délicates de fruits et d’épices sont agréables. Le côté « banane », caractéristique des blanches allemandes, est différent de celui des blanches belges qui misent sur les notes de poivre, d’agrumes frais et de coriandre auxquelles on est plus habitué au Québec. Disponible en paquet de quatre ou à l’unité en tout temps. (S.R.) SAISON DU TRACTEUR, TROU DU DIABLE La Saison du Tracteur est une bière de style saison, d’inspiration belge. En effet, les agriculteurs belges buvaient traditionnellement ce type de bière pour se rafraîchir pendant les journées de dur labeur dans les champs. La levure de type saison donne souvent des notes poivrées et rustiques. De plus, le Trou du Diable s’est réapproprié le style en houblonnant leur Saison du Tracteur plus que demandé. La bière couleur paille propose donc des saveurs de fruits tropicaux tels que l’ananas, la mangue, le citron et le pamplemousse grâce aux houblons. Ceux-ci donnent également une certaine amertume, mais rien de trop tranchant. La levure de saison apporte sa touche épicée habituelle en plus des saveurs céréalières rustiques des malts. NOTRE APPRÉCIATION : La Saison du Tracteur, disponible à longueur d’année, est définitivement l’une de nos favorites dans ce style. Son caractère houblonné et fruité se démarque. (S.R.)

ALE À L’ÉRABLE 6 %· 500 ML

PORTER ROBUSTE 6,2 % · 500 ML

SUZANNE MARCEAU, MICROBRASSERIE DE L’ÎLE D’ORLÉANS Bière phare de cette microbrasserie, la Suzanne Marceau est une ale de couleur ambrée assez foncée, brassée avec du sirop d’érable de l’île d’Orléans. Le bouquet propose des arômes de sucre d’érable, de cassonade et de sucres foncés en tous genres. En bouche toutefois, on retrouve d’amblée son aspect plutôt fruité et très légèrement acidulé qui peut rappeler la pomme, la fraise ou encore le raisin rouge bien juteux. C’est par la suite que les saveurs plus sucrées s’ajoutent, évoquant les accents du sirop d’érable, du sucre cuit ou encore du caramel au beurre. Le tout se termine sur des notes de levure poivrée. Le corps de la bière est rond et la texture, un peu onctueuse. L’effervescence est de force moyenne en bouche. NOTRE APPRÉCIATION : C’est probablement la bière québécoise qui goûte le plus l’érable, sans contenir de saveurs artificielles. Elle reste malgré tout très accessible, jamais trop sucrée. Elle est disponible à longueur d’année, mais une dégustation s’impose au printemps : c’est la bière parfaite pour le temps des sucres! (S.R.)

LA GASPÉSIENNE NO. 13, PIT CARIBOU Un porter robuste est une bière aux saveurs un peu plus prononcées et riches qu’un porter standard, proposant également un degré d’alcool légèrement plus élevé. Ce type de bière se rapproche donc des stouts qui, en règle générale, mettent encore plus l’accent sur les saveurs de torréfaction, de pain grillé et de cacao que le porter standard. La bière est donc de couleur noire. À chaque gorgée, on découvre des notes profondes de moka et de chocolat. Le tout est balancé par une amertume de céréales torréfiées qui rappellent le café noir ainsi que le pain brûlé. La bière possède une texture légèrement onctueuse. NOTRE APPRÉCIATION : C’est une bière très agréable à déguster en fin de soirée. Ses saveurs bien rondes et riches en font certainement l’une des meilleures au Québec dans sa catégorie. La Gaspésienne no. 13 se retrouve sur nos tablettes peu importe le moment de l’année. (S.R.)

MAGAZINE LE CLAP N° 195 · MARS ET AVRIL · 2016

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« L’hiver québécois et les rues de Montréal n’ont jamais paru aussi exotiques que dans MONTRÉAL LA BLANCHE. » (P.B.)

MONTRÉAL LA BLANCHE

Un film de Bachir Bensaddek QUÉBEC

GÉNÉRIQUE : Québec. 2016. 87 min (V.O.F.). Drame écrit et réalisé par Bachir Bensaddek. Mus. orig. : Nedjim Bouizzoul. Int. : Karina Aktouf, Rabah Aït Ouyahia, Pierre Lebeau. SYNOPSIS : La veille de Noël, dans les rues enneigées de Montréal,

Amokrane conduit son taxi, cueillant de nuit des clients souvent éméchés. Ce soir-là, il fait la rencontre de Kahina, comme lui d’origine algérienne, et en laquelle il reconnaît son idole d’enfance, une chanteuse populaire aujourd’hui troublée par sa récente rupture conjugale. Sur la route, l’instant d’une nuit, ils partageront leurs souvenirs d’une Algérie qu’ils chérissent, mais qu’ils ont aussi dû fuir. NOTES : MONTRÉAL LA BLANCHE donne la parole à deux

personnages issus de la diaspora algérienne, solidement interprétés par Karina Aktouf et Rabah Aït Ouyahia. Leur rencontre se déploie dans un contexte de solitude urbaine et hivernale : la femme tentant de refaire sa vie et l’homme voulant oublier la violence qui sévissait dans son pays d’origine. Le tout, au son d’une musique exotique et envoûtante qui réchauffe le cœur. (P.B.) CLAP.CA

MAGAZINE LE CLAP N° 195 · MARS ET AVRIL · 2016

« LE RANG DU LION, c’est une virée dans la belle campagne qui tourne au cauchemar. » (P.B.)

LE RANG DU LION

Un film de Stéphan Beaudoin QUÉBEC

GÉNÉRIQUE : Québec. 2016. 78 min (V.O.F.). Drame réalisé par Stéphan Beaudoin. Scén. : Sophie-Anne Beaudry, Stéphan Beaudoin. Mus. orig. : Luc Sicard, Martin Roy. Int. : Sébastien Delorme, Geneviève Bédard, Frédéric Lemay. SYNOPSIS : Follement amoureux de Jade, Alex suit cette dernière à la campagne aﬁn de joindre les rangs d’un clan formé de jeunes adultes, vivant en autarcie et se nourrissant de la doctrine de Gabriel, leur gourou spirituel, ex-prof de cégep passionné de philosophie. Dans la grande maison surnommée le « laboratoire du vrai », tous vivent en communauté et se prêtent à d’étranges séances de thérapie qui viendront inévitablement ébranler Alex. NOTES : LE RANG DU LION s’inspire du mouvement de contestation à l’origine de certaines communes des années 70. Son récit, lui, tire sa force du contraste qui oppose l’apaisante et verdoyante campagne, où se déroule l’action, au jeu inquiétant et cruel de l’endoctrinement dans lequel plongent des personnages en manque de repères. Pour son premier long métrage, Stéphan Beaudoin dirige habilement ses acteurs et fabrique une œuvre intelligente, aux contours perﬁdes. (P.B.)

PAR DAVID CANTIN

RTS DE

LA SCÈNE

CRÉDIT PHOTO : CHRIS RANDLE

RASSEMBLEUR

THE HOLY BODY TATTOO

The Holy Body Tattoo monumental avec Godspeed You! Black Emperor Le 15 avril au Grand Théâtre de Québec (en coprésentation avec La Rotonde).

MOLLY BLOOM D’APRÈS ULYSSE

CRÉDIT PHOTO : CAROLINE LABERGE

CRÉDIT PHOTO :JOHN LONDONO

Dead Obies – lancement de l’album Gesamtkunstwerk Le 18 mars au Cercle.

En 2016, vous allez sans doute beaucoup entendre parler de hip-hop local fait au Québec. Des artistes comme Koriass, avec son plus récent Love Suprême, Loud Lary Ajust ou encore Alaclair Ensemble se font connaître d’un public de plus en plus large grâce à des sonorités aussi accessibles qu’actuelles. Dans cette même catégorie, le sextuor frangloquébécois Dead Obies risque de se démarquer du lot avec le lancement, début mars, du très attendu deuxième album Gesamtkunstwerk. Enregistré en partie en studio et en partie devant public lors d’une série de trois prestations affichant complet au Centre Phi, à l’automne dernier, le collectif montréalais, avec l’aide des musiciens de Kalmunity, explore de nouvelles avenues et mise plus que jamais sur des chansons taillées sur mesure pour le live. Tout le concept du successeur de Montréal $ud tourne autour de la métaphore du spectacle, le vrai comme le faux, sans pour autant mettre de côté l’aspect rassembleur, de même que l’énergie contagieuse de ces jeunes surdoués. À découvrir assurément sur scène, le 18 mars au Cercle.

Sans contredit, l’événement en danse contemporaine cette saison aura lieu le 15 avril prochain, au Grand Théâtre de Québec, alors que La Rotonde (en coprésentation) reçoit une fois de plus la compagnie The Holy Body Tattoo de Vancouver. Accompagnés des huit musiciens de la formation culte Godspeed You! Black Emperor, les neufs interprètes de monumental proposent des séquences chorégraphiques fragmentées, illustrant la force de résilience de l’humain dans un climat social où règnent convoitise et ambition. Le duo de chorégraphes, Noam Gagnon et Dana Gingras, s’intéresse à nouveau aux thèmes de l’endurance et de la fragilité humaine, à travers une performance qui met en valeur la grande force physique de même que la précision des danseurs. Une représentation unique qui prendra, sans doute, des allures de concert rock dans un environnement urbain sculpté par des éclairages et des socles de diverses tailles. Également présenté à la Place des Arts, les 11 et 12 avril, il faut s’attendre à un rendez-vous exceptionnel entre la musique percutante de GY!BE et l’énergie d’une troupe d’avant-garde saluée partout à travers le monde.

Lors de sa création à l’Espace GO, en 2014, la pièce Molly Bloom a reçu un formidable accueil critique, tant pour l’interprétation subtile de la comédienne Anne-Marie Cadieux que pour la mise en scène fort inspirée de Brigitte Haentjens. Il n’est donc pas surprenant de voir ce solo s’insérer entre deux spectacles de la saison officielle de La Bordée pour quelques soirs à Québec. Dans une traduction particulièrement musicale de Jean-Marc Dalpé, ce long monologue intérieur imaginé par James Joyce, dans la dernière partie de son célèbre roman Ulysse, s’y écoule telle une suite ininterrompue et incontrôlée de mots au service d’une pensée libre, universelle et essentiellement féminine. Seule sur scène, Cadieux se veut impudique et crue. Elle saute du coq à l’âne, alors que tout y passe; des irritants de la vie aux préoccupations les plus quotidiennes. Une femme qui dit oui à l’existence, à l’amour, de même qu’à la sexualité. À savourer comme une véritable leçon de théâtre. Molly Bloom d’après Ulysse de James Joyce. Mise en scène de Brigitte Haentjens. Au Théâtre de la Bordée, du 29 au 31 mars. MAGAZINE LE CLAP N° 195 · MARS ET AVRIL · 2016

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Festival de San Sebastian 2015 - Prix d’interprétation masculine Ricardo Darín et Javier Cámara PRÉSENTÉ EN

V.O.S.-T.F. « Mis en scène avec sensibilité et magniﬁquement interprété. » (J. Hollande, The Hollywood Reporter)

TRUMAN

Un film de Cesc Gay Du même réalisateur : Les Hommes! De quoi parlent-ils? ESPAGNE · ARGENTINE GÉNÉRIQUE : Espagne · Argentine. 2015. 108 min (V.O.S.-T.F.).

Comédie dramatique réalisée par Cesc Gay. Scén. : Cesc Gay, Tomàs Aragay. Mus. orig. : Nico Cota, Toti Soler. Int. : Ricardo Darín, Javier Cámara, Dolores Fonzi. SYNOPSIS : Julian et Tomas sont des amis de longue date. Le premier, gravement malade, est un acteur installé à Madrid, tandis que le second travaille au Canada, en y enseignant les mathématiques. Après de longues années passées sans se voir, ils se retrouvent. Ces retrouvailles de quelques jours sont l’occasion pour eux de rattraper le temps perdu, de se rappeler leur passé, de partager des moments intenses de bonheur et aussi de tristesse. NOTES : Porté jusqu’au bout par deux acteurs d’une impressionnante justesse, TRUMAN explore des thèmes avec lesquels chaque spectateur s’identiﬁera sans peine : l’amitié, l’amour, la paternité, la mort… Refusant de jouer la carte du pathos, le dernier opus de Cesc Gay touche droit au cœur et témoigne de la force des amitiés et de la douloureuse acceptation de la mort avec sincérité, sensibilité, mais également beaucoup d’humour. (S.G.) CLAP.CA

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« Robert Guédiguian réussit à nous passionner pour l’histoire de la lutte des Arméniens pour la reconnaissance de leur génocide. » (J.-B. Morain, Les Inrockuptibles)

UNE HISTOIRE DE FOU

Un film de Robert Guédiguian Du même réalisateur : Le Promeneur du Champ de Mars FRANCE

GÉNÉRIQUE : France. 2015. 134 min. (V.O.F.). Drame réalisé par Robert Guédiguian. Scén. : Robert Guédiguian, Gilles Taurand, d’après l’œuvre de José Antonio Gurriaran. Int. : Simon Abkarian, Ariane Ascaride, Grégoire Leprince-Ringuet. SYNOPSIS : Au début des années 80, Aram, un jeune Marseillais d’origine arménienne, prend part à un attentat visant à assassiner l’ambassadeur turc, en France, pour attirer l’attention sur un génocide démenti par les autorités. Hélas, l’explosion de la bombe placée fait perdre l’usage de ses jambes à un jeune cycliste et amène Aram à fuir au Liban. Dès lors, sa mère, empreinte d’un sentiment de culpabilité, se lie d’amitié avec le jeune estropié. NOTES : Robert Guédiguian renoue avec ses racines arméniennes en abordant avec beaucoup d’humanisme un génocide honni, s’inspirant d’un fait divers survenu en 1980 pour tisser sa trame narrative ancrée dans la diaspora de son peuple. Son ﬁlm, aux allures de tragédie grecque, pose des questions essentielles sur le devoir de mémoire et l’obsession de la vengeance. (P.B.)

PAR ÉLÉNA LALIBERTÉ, LIBRAIRE

LIVRES PAR CHRISTIAN LALIBERTÉ, LIBRAIRE

LE CINÉMA DU XXIE SIÈCLE : DES HOMMES ET DES FEMMES À LA RECHERCHE DE LEUR ÂME PERDUE,

SOUS LA DIRECTION DE MARCEL GAUMOND, L’INSTANT MÊME

Marcel Gaumond est psychanalyste, mais il est également l’homme derrière les Rencontres du ciné-psy, qui viennent tout juste de fêter leur vingtième anniversaire en 2015. En janvier dernier paraissait l’essai Le Cinéma du XXIe siècle : des hommes et des femmes à la recherche de leur âme perdue (L’instant même), réunissant quelques-unes des analyses marquantes de ces dernières années, sous la direction de M. Gaumond. Réflexions sur le cinéma comme reflet d’une société et de la vie humaine, les films explorés sont des œuvres ayant connu un certain succès, tant de la part des critiques que du public. Représentants de plus d’une vingtaine de disciplines, les cinéphiles qui se sont prêtés au jeu de l’analyse et de l’interprétation apportent grâce à leurs compétences et à leur bagage une variété de regards qui contribue à la richesse de cet ouvrage collectif. Parmi eux se retrouvent Thomas De Koninck, Sylvie Nicolas et Gilles Carignan, pour ne nommer que ceux-là. Un livre qui s’adresse aux passionnés du cinéma et de l’humain, mais également aux curieux qui auront plaisir à découvrir ou à redécouvrir certaines œuvres marquantes du 7e art à travers un regard nouveau. PAR ANABEL CYR-BÉRUBÉ, LIBRAIRE

PEURS BLEUES ET HUMOUR NOIR, FRAN KRAUSE Nos peurs sont parfois absurdes et sans fondement… Fran Krause a su mettre en images celles de plusieurs, comme les siennes, de manière humoristique et rafraîchissante. Peurs bleues et humour noir est une bande dessinée qui se lit comme un charme. Du bonbon pour les yeux avec un dessin simple, communicateur et des pages épurées. Quand on en ﬁnit la lecture, on se dit : « C’est déjà tout? » Le bédéiste a su interpréter chacune des peurs présentées d’une façon plutôt cocasse, ce qui ne peut faire autrement que vous décrocher un sourire la plupart du temps. Vous aurez autant de plaisir à en faire une lecture seul qu’en bonne compagnie. Vous vous surprendrez à entamer avec vos proches des discussions inattendues sur vos propres peurs et à en faire la comparaison avec ce qu’illustre le dessinateur. En raison du sujet et de la nature de certaines peurs, vous trouverez cette BD au rayon pour adultes ou adolescents, car il faut avoir un certain degré de maturité pour apprécier son contenu. Cet ouvrage est en tous points un plaisir garanti, un partage intrigant et un livre-objet magniﬁque!

COMÉDIE FRANÇAISE : ÇA A DÉBUTÉ COMME ÇA...,

FABRICE LUCHINI

Le livre de Fabrice Luchini, Comédie française : ça a débuté comme ça..., arrive tout juste en librairie. Coïncidence, le film L’Hermine, de Christian Vincent, prend l’affiche au Québec le 11 mars. Ce dernier aura valu à Luchini le Prix du meilleur acteur à la Mostra de Venise. Nous connaissons bien sur son grand talent… Rappelonsnous les personnages qu’il incarna dans Molière et Beaumarchais, l’insolent! Grand comédien au cinéma comme au théâtre, adulé pour ses performances scéniques de lecture de textes littéraires (présentées aussi au Québec), il n’en demeure pas moins une personnalité énigmatique. À la fois humble dans ses rencontres et ses entrevues, flamboyant dans les rôles joués qui lui ont collé à la peau, on découvre dans ce livre qui est cet homme, un homme sauvé par la littérature. À travers ses rencontres, le journal intime de ses journées de travail et sa recherche de la « note » parfaite, Fabrice Luchini se livre au lecteur. « Donc, j’ai 20 ans, je sors de la coiffure. Je suis apparu dans un film de Philippe Labro, Tout peut arriver. Mais je ne veux pas être acteur, la coiffure me va très bien. Je ne sais pas qui est Éric Rohmer, je m’en fous. » PAR ALEXANDRE LALIBERTÉ, LIBRAIRE

GILLIAMESQUE, TERRY GILLIAM Il y a quelques années, les éditions Sonatine nous avaient présenté les entretiens entre Tim Burton et Mark Salisbury dans un magnifique album illustré. Cette fois-ci, l’éditeur réitère la même formule en laissant la parole à Terry Gilliam. Ce réalisateur visionnaire, à qui l’on doit Brazil, Les Aventures du baron de Münchhausen et 12 singes, passe aux aveux et se livre à la rédaction de ses mémoires pré-posthumes, lesquelles ne sont pas sans prendre la forme d’une Grand Theft Biographie où le lecteur voit défiler sous ses yeux l’odyssée personnelle de Gilliam et ses aventures picaresques. Sans tomber dans les pièges de lanalyse psycho-biographique, le cofondateur des Monty Python lève le voile autant sur les différentes expériences de son enfance qui ont marqué l’univers fictionnel de ses films que sur ses projets irréalisables qui n’ont pas vu le jour. Gilliamesque dresse une véritable carte de l’imaginaire du cinéaste, non seulement par les différentes productions visuelles de l’auteur qui accompagnent le livre, mais aussi en exposant le mécanisme des rouages de son art par l’évocation d’anecdotes, de réflexions sur la création, d’événements déterminants de son existence, et d’influences historiques et culturelles.

MAGAZINE LE CLAP N° 195 · MARS ET AVRIL · 2016

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« Compact, haletant et fascinant, ce ﬁlm MADE IN FRANCE est un des meilleurs du moment. » (A. Spira, Paris Match)

MADE IN FRANCE

Un film de Nicolas Boukhrief Du même réalisateur : Le Convoyeur FRANCE

GÉNÉRIQUE : France. 2016. 89 min (V.O.F.). Drame réalisé par

Nicolas Boukhrief. Scén. : Nicolas Boukhrief, Éric Besnard. Mus. orig. : Rob. Int. : Malik Zidi. Dimitri Storoge, François Civil. SYNOPSIS : Dans le but d’écrire un article de fond sur les intégristes musulmans de la banlieue parisienne, Sam s’inﬁltre dans une cellule formée de quatre jeunes rêvant de devenir djihadistes. Au cours de leur endoctrinement, ils recevront un ordre en provenance d’Al-Qaïda, soit celui de perpétrer un attentat terroriste en plein cœur de Paris. Sam voit alors son enquête prendre une tournure dramatique inattendue. NOTES : S’éloignant des clichés habituels liés aux ﬁlms de terroristes, ce nouveau long métrage de Nicolas Boukhrief dresse un portrait cru et réaliste de l’embrigadement d’une jeunesse musulmane française désillusionnée. Ce récit saisissant, versant du côté du suspense, nous laisse présager le pire avec une étonnante habileté. Dans les rôles principaux, Malik Zidi (Gouttes d’eau sur pierres brûlantes) et Dimitri Storoge (qui jouait Patrick Esposito dans Dédé, à travers les brumes) sont renversants. (P.B.)

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MAGAZINE LE CLAP N° 195 · MARS ET AVRIL · 2016

« Fouiller un passé rempli d’énigmes et de personnages inquiétants, voilà ce à quoi nous convie L’ORIGINE DES ESPÈCES, un suspense efﬁcace et dérangeant. » (P.B.)

L’ORIGINE DES ESPÈCES

Un film de Dominic Goyer QUÉBEC

GÉNÉRIQUE : Québec. 2016. 92 min (V.O.F.). Thriller écrit et réalisé par Dominic Goyer. Mus. orig. : Antoine Bédard. Int. : Marc Paquet, Élise Guilbeault, Marc Béland. SYNOPSIS : Tout de suite après la mort de sa mère, David apprend que l’homme qui l’a élevé n’est pas son père biologique. À partir de ce moment, cet architecte reconnu, heureux auprès de son épouse et de son jeune enfant, n’aura d’autre but que de découvrir l’identité de son géniteur. La quête de ses origines lui révèlera des secrets familiaux inattendus, issus d’un passé trouble qui pourrait bien changer sa destinée. NOTES : Dans sa forme, ce premier long métrage de Dominic Goyer fait preuve d’une belle audace en mélangeant les prises de vue réelles aux séquences d’animation. Dans son contenu, il explore le mal qui gruge un homme hanté par le mystère entourant sa naissance. Entouré d’acteurs chevronnés (Élise Guilbeault, Marc Béland, Gilles Pelletier et David La Haye), Marc Paquet, intense dans la peau de David, démontre une assurance étonnante. (P.B.)

PROGRAMMATION ALTERNATIVE

MERCREDI · 19 H

JEUDI · 13 H

9 MARS 2016

10 MARS 2016

30 MARS 2016

31 MARS 2016

« Le ﬁlm de Lionel Baier […] est d’une poilante mélancolie. Avec trois acteurs hors pair, il impose, même sur un sujet grave, le droit de sourire dans la dignité. » (J. Garcin, Le Nouvel Observateur)

LA VANITÉ

Un film de Lionel Baier Du même réalisateur : Les Grandes Ondes (à l’ouest) SUISSE · FRANCE GÉNÉRIQUE : Suisse · France. 2015. 75 min (V.O.F.). Comédie dramatique réalisée par Lionel Baier. Scén. : Julien Bouissoux, Lionel Baier. Int. : Patrick Lapp, Carmen Maura, Ivan Georgiev. SYNOPSIS : David Miller, un vieil architecte malade, veut en ﬁnir avec la vie. Pour y arriver, il fait appel à une association d’aide au suicide. Espe, son accompagnatrice, ne semble pas être au courant des procédures. Puisque la loi suisse exige un autre témoin, David Miller contacte Tréplev, le prostitué russe qui est son voisin de chambre à l’hôtel. Le temps d’une nuit, ces trois individus apprendront que le goût des autres et l’amour sont des sentiments d’une ténacité insoupçonnée. NOTES : Il n’était pas question pour le cinéaste suisse Lionel Baier de réaliser un ﬁlm larmoyant sur l’euthanasie. LA VANITÉ est résolument une comédie de situation emportée par des élans dramatiques ayant comme trame de fond l’aide au suicide. Au casting, on retrouve la légendaire Carmen Maura, une des muses de Pedro Almodóvar, ainsi que Patrick Lapp, comédien suisse méconnu ici, mais au talent indéniable. (P.L.)

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« Avec un humour noir, Robert Morin nous sert une leçon pédagogique acide sur la fraude ﬁscale. » (Le Clap)

« On ne les attendait plus, mais Godefroy et Jacquouille sont bel et bien de retour, coincés dans une révolution qui n’a rien de tranquille. » (P.B.)

UN PARADIS POUR TOUS LES VISITEURS 3 :

Un film de Robert Morin Du même réalisateur : Le Nèg’ QUÉBEC

GÉNÉRIQUE : Québec. 2016. 76 min (V.O.F.). Comédie dramatique

écrite et réalisée par Robert Morin. Int. : Stéphane Crête, Nadja Marquette, Soraya Marchand Dieujuste.

SYNOPSIS : Jean-Guy Simard, surnommé Buster, occupe un poste d’importance au ministère du Revenu. Sur un coup de tête, il démissionne et décide de tourner une vidéo démontrant en trois leçons « pour les nuls » toutes les machinations entourant l’évasion ﬁscale. Ayant passé vingt ans à éplucher les dossiers des grandes entreprises, Buster a vu ses idéaux changer, ce qui l’a incité à nous expliquer comment la fraude s’est peu à peu institutionnalisée dans notre société.

Notes : Doté d’un petit budget de 100 000 $ et créé par une équipe de tournage réduite à quatre personnes, le plus récent ﬁlm de Robert Morin, UN PARADIS POUR TOUS, rappelle inévitablement par sa thématique Papa à la chasse aux lagopèdes du même réalisateur. Abordant à nouveau la corruption économique, le pouvoir de l’argent et le désenchantement d’un quarantenaire, Morin pond un autre ﬁlm malin qui met en évidence le talent d’acteur de Stéphane Crête, interprétant ici près de 30 rôles différents. (P.B.) CLAP.CA

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LA RÉVOLUTION

Un film de Jean-Marie Poiré Du même réalisateur : Les Visiteurs FRANCE · BELGIQUE

GÉNÉRIQUE : France · Belgique. 2016. 106 min (V.O.F.). Comédie réalisée par Jean-Marie Poiré. Scén. : Jean-Marie Poiré, Christian Clavier. Int. : Jean Reno, Christian Clavier, Marie-Anne Chazel. SYNOPSIS : Godefroy de Montmirail et son ﬁdèle écuyer Jacquouille se sont perdus dans les couloirs temporels, aboutissant en 1794, en pleine Révolution française. Ils y rencontrent leurs descendants, ceux de Godefroy qui, dépouillés de leur fortune, ont pris la fuite pour mieux échapper aux révolutionnaires, puis celui de Jacquouille, devenu accusateur public. Au cœur de cette tragicomédie, le tandem médiéval cherchera un ultime moyen pour retourner au Moyen-Âge. NOTES : C’est parce qu’ils trouvaient le scénario inspirant que Jean Reno et Christian Clavier ont réendossé avec plaisir leurs uniformes moyenâgeux aﬁn d’incarner à nouveau Godefroy et Jacquouille, duo burlesque et légendaire de la comédie française. Le réalisateur d’origine, Jean-Marie Poiré, qui n’avait pas tourné depuis quatorze ans, est quant à lui sorti de sa retraite pour mener à terme ce nouvel épisode totalement loufoque. (P.B.)

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DOCUMENTAIRES Festival de cinéma de la ville de Québec 2015 – Prix du meilleur premier long métrage et Prix du public

LA DÉMOLITION FAMILIALE

Un film de Patrick Damien QUÉBEC

GÉNÉRIQUE : Québec. 2015. 97 min (V.O.F.). Documentaire écrit et réalisé par Patrick Damien. Mus. orig. : Sébastien Langlois. Avec Christopher Roy, David Godbout, Marika Roy. SYNOPSIS : Christopher, David et Marika sont des passionnés de derby de démolition. Dès leur plus jeune âge, ils y ont été initiés par des membres de leur famille sur qui ce sport extrême exerçait une véritable fascination. Leur vie, ils la passent à transformer des bolides puis, au volant de ceux-ci, à se lancer dans l’arène pour vivre des émotions fortes. NOTES : Natif de la région de Bellechasse, Patrick Damien nous

présente les témoignages de ceux qu’il a côtoyés durant son enfance. De la grand-mère jusqu’à la petite-ﬁlle en passant par l’oncle et le cousin, le cinéaste dresse le portrait de gens issus de deux familles carburant à l’adrénaline et vouant presque un culte aux carrosseries, aux moteurs qui grondent et aux compétitions automobiles. Un terrain de jeu où le danger est fatalement au cœur de l’action. (P.B.)

PRÉSENTÉ EN

V.O.A.S. -T.F. « En prenant parti pour la survie des oiseaux chanteurs, la réalisatrice nous transmet un message persuasif sur une situation terriﬁante. » (A. Brady, The Village Voice)

PRÉSENTÉ EN

V.O.S. -T.F.

THE MESSENGER

Un film de Su Rynard Festival de Berlin 2015 – Ours d’argent du meilleur scénario Patricio Guzmán

LE BOUTON DE NACRE

Un film de Patricio Guzmán Du même réalisateur : Nostalgie de la lumière FRANCE · CHILI · ESPAGNE

GÉNÉRIQUE : France · Chili · Espagne. 2015. 82 min (V.O. espagnole avec S.-T.F. de El Botón de Nácar). Documentaire écrit et réalisé par Patricio Guzmán. Mus. orig. : Hughes Maréchal, Miguel Miranda, José Miguel Tobar. Avec Patricio Guzmán, Raul Zurita. NOTES : Patricio Guzmán nous transporte en Patagonie pour mieux nous raconter l’origine de l’eau, et ce, en la reliant au cosmos et à l’arrivée de la vie sur Terre. Mais en chemin, à travers ce voyage à travers les montagnes, les volcans et les glaciers, c’est la découverte de boutons de nacre qui attire l’attention du cinéaste chilien. Le récit bascule alors vers une histoire de génocide. De 8 000 autochtones vivants dans cette région au XVIIIe siècle, on ne dénombre aujourd’hui que 20 descendants. (P.B.) CLAP.CA

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CANADA · ÉTATS-UNIS · TURQUIE · ALLEMAGNE · FRANCE · COSTA RICA · PAYS-BAS GÉNÉRIQUE : Canada · États-Unis · Turquie · Allemagne · France · Costa Rica · Pays-Bas. 2016. 94 min (V.O.A.S.-T.F.). Documentaire réalisé par Su Rynard. Scén. : Su Rynard, Sally Blake. Mus. orig. : Philip Strong. Avec Dominik Eulberg, Bridget Stutchbury, Çagan Sekercioglu. SYNOPSIS : THE MESSENGER nous transporte sur tous les continents à la rencontre des passériformes, mieux connus sous le nom d’oiseaux chanteurs. Ces volatiles migrateurs, représentant la majorité des espèces d’oiseaux sur la planète, semblent être, au même titre que les abeilles, en danger d’extinction tellement leur nombre diminue chaque année, et ce, sans qu’on en connaisse vraiment la cause. L’espoir de renverser la vapeur s’oppose ici aux changements climatiques, aux pesticides, à la déforestation et même aux champs de sables bitumineux. NOTES : Des scientiﬁques, des ornithologues, des écologistes et un compositeur de musique témoignent dans ce documentaire de leurs inquiétudes face à l’avenir des oiseaux migrateurs dans le monde. Leurs enquêtes nous mènent sur des pistes tout en démontrant leur volonté d’assurer la survie à long terme de ces oiseaux chanteurs essentiels à l’écosystème de notre planète. (P.B.)

PRÉSENTÉ EN

V.F. ET V.O.A. « Marvel n’a qu’à bien se tenir, car les super-héros de DC arrivent enﬁn en ville. » (P.B.)

PRÉSENTÉ EN

V.F. ET V.O.A. « En déployant le roman Allégeance sur deux ﬁlms, les producteurs de la série et Lionsgate ont décidé de ne pas inclure les termes “ première et deuxième partie ” dans les titres. Si celui-ci porte le titre du roman, le second volet s’intitulera Ascendance. » (A.C.)

BATMAN VS SUPERMAN : LA SÉRIE DIVERGENCE : L’AUBE DE LA JUSTICE ALLÉGEANCE

Un film de Zack Snyder Du même réalisateur : 300 : la naissance d’un empire ÉTATS-UNIS

GÉNÉRIQUE : États-Unis. 2016. (V.F. de Batman v Superman : Dawn of Justice et V.O.A.). Drame d’action réalisé par Zack Snyder. Scén. : Chris Terrio, David S. Goyer. Int. : Ben Affleck, Henry Cavill, Jesse Eisenberg. SYNOPSIS : À peine remis de son face-à-face l’opposant au général kryptonien Zod, Superman doit combattre un nouvel ennemi inattendu, Batman. Il s’avère que le super-héros de Gotham City ne digère pas les nombreuses pertes de vie résultant de l’effondrement d’un immeuble lors du combat entre Superman et Zod. Et pendant que les deux superhéros s’affrontent, le jeune mégalomane Lex Luthor en profite pour s’inviter dans la danse. NOTES : Ce nouveau volet des aventures de Superman met la table pour une série de longs métrages qui seront développés autour de nombreux super-héros tirés de l’univers de DC Comics, géant de la BD américaine. Si Batman, sous les traits de Ben Affleck fait son apparition dans le film, il faut aussi souligner la présence de Wonder Woman, d’Aquaman et de Flash. Bref, avec ce nouveau film de Zack Snyder, c’est à un repas « cinq services de super-héros » que nous sommes conviés. (P.B.)

Un film de Robert Schwentke Du même réalisateur : La Série divergence : insurgés ÉTATS-UNIS

GÉNÉRIQUE : États-Unis. 2016. (V.F. de The Divergent Series: Allegiant et V.O.A.). Film de science-ﬁction réalisé par Robert Schwentke. Scén. : Noah Oppenheim, Adam Cooper, Bill Collage, Stephen Chbosky, d’après le roman de Veronica Roth. Int. : Shailene Woodley, Theo James, Miles Teller, Zoë Kravitz, Naomi Watts, Jeff Daniels. SYNOPSIS : Dans un futur pas si lointain, la jeune « divergente » Beatrice Prior (Tris) et son copain Tobias Eaton (Four) parviennent avec un groupe de rebelles à fuir leur monde rigide et compartimenté en traversant la zone protégée qui entoure les ruines de Chicago. Ils sont aussitôt confrontés à une autre civilisation contrôlée par le mystérieux Bureau de la protection génétique. NOTES : Comme pour les Hunger Games et les Twilight, le dernier roman pour jeunes adultes de la trilogie Divergent a été divisé en deux parties, dont celle-ci est la première. À l’instar de Jennifer Lawrence et de Kristen Stewart, la talentueuse Shailene Woodley devient la ﬁgure emblématique de cette saga. Elle déploie une énergie considérable en tenant tête aux formidables acteurs que sont Jeff Daniels et Naomi Watts. (A.C.) MAGAZINE LE CLAP N° 195 · MARS ET AVRIL · 2016

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INDEX

FILMS À L’AFFICHE N° 195

ADN du Ceviche, L’ Un film de Orlando Arriagada ..................................................... à partir du 4 mars ...............clap.ca

Avant les rues

Un film de Chloé Leriche............................................................. à partir du 1er avril ............... p. 15

Avril et le monde truqué

Un film de Franck Ekinci et Christian Desmares ............................. à partir du 19 février ........... p. 26

Batman vs Superman : l’aube de la justice

Un film de Zack Snyder............................................................... à partir du 25 mars ............. p. 28

Belle et Sébastien 2 : l’aventure continue

Un film de Christian Duguay ....................................................... à partir du 19 février .......... p. 26

Belle Saison, La

Un film de Catherine Corsini ....................................................... à partir du 4 mars ...................p. 9

Boris sans Béatrice

Un film de Denis Côté ................................................................. à partir du 4 mars ............... p. 10

Bouton de nacre, Le

Un film de Patricio Guzmán ........................................................ à partir du 15 avril ............... p. 27

Clan, Le

Un film de Pablo Trapero ............................................................ à partir du 1er avril ............... p. 14

Démolition

Un film de Jean-Marc Vallée ....................................................... à partir du 8 avril .....................p. 6

Démolition familiale, La

Un film de Patrick Damien .......................................................... à partir du 18 mars ............. p. 27

Hermine, L’

Un film de Christian Vincent........................................................ à partir du 11 mars..................p. 5

Jeune Messie, Le

Un film de Cyrus Nowrasteh ....................................................... à partir du 11 mars..................p. 6

Made in France

Un film de Nicolas Boukhrief ..................................................... à partir du 15 avril ............... p. 23

Mauvaises Herbes, Les

Un film de Louis Bélanger........................................................... à partir du 11 mars..................p. 7

Montréal la blanche

Un film de Bachir Bensaddek ..................................................... à partir du 18 mars ............. p. 19

Origine des espèces, L’

Un film de Dominic Goyer ........................................................... à partir du 22 avril ............... p. 23

Phantom Boy

Un film de Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli ................................ à partir du 26 février ........... p. 26

Rang du lion, Le

Un film de Stéphan Beaudoin ..................................................... à partir du 25 mars ............. p. 19

Série Divergence : allégeance - partie 1, La

Un film de Robert Schwentke ..................................................... à partir du 18 mars ............. p. 28

The Lobster

Un film de Yorgos Lanthimos ...................................................... à partir du 25 mars ............. p. 13

The Messenger

Un film de Su Rynard .................................................................. à partir du 15 avril ............... p. 27

Truman

Un film de Cesc Gay ................................................................... à partir du 1er avril ............... p. 21

Une histoire de fou

Un film de Robert Guédiguian .................................................... à partir du 1er avril ............... p. 21

Un jour comme un autre

Un film de Fernando León de Aranoa ........................................ à partir du 11 mars.............. p. 10

Un paradis pour tous

Un film de Robert Morin .............................................................. à partir du 1er avril ............... p. 25

Une seconde chance

Un film de Susanne Bier ............................................................. à partir du 25 mars ............. p. 14

Vanité, La

Un film de Lionel Baier ................................................................ à partir du 18 mars ............. p. 24

Visiteurs 3 : la révolution, Les

Un film de Jean-Marie Poiré ...................................................... à partir du 8 avril ................. p. 25

Where to Invade Next

Un film de Michael Moore ........................................................... à partir du 11 mars..............clap.ca

TOUJOURS À L’AFFICHE LE 1er MARS

LA DAME À LA CAMIONNETTE

CHASSE-GALERIE : LA LÉGENDE

TRIPLE 9

10 SECONDES DE LIBERTÉ

MAGAZINE LE CLAP N° 195 · MARS ET AVRIL · 2016

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