Le Fil 7 décembre 2017

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Vos yeux bien protégés ? p5

À travers votre lentille p8-9

Volume 53, numéro 13 7 décembre 2017

photo Pierre Coupel

Regards sur l’Arctique

Plus de 1 500 chercheurs, décideurs, industriels et représentants des communautés autochtones nordiques se réuniront au Centre des congrès de Québec lors de la Conférence internationale Arctic Change 2017. p3


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Pour donner une place centrale aux Inuit Par la nouvelle chaire, l’Université Laval entend jouer un rôle central dans le processus de réconciliation avec les Inuit

Des enfants Inuit s’amusent avec un petit garçon non Inuit sur son vélo dans le village d’Inukjuak. photo Caroline Hervé

Une nouvelle chaire de recherche vise à développer des relations sociales plus harmonieuses avec les sociétés Inuit par Yvon Larose Le recensement fédéral de 2016 révèle que plus de 65 000 Inuit vivent dans le Grand Nord canadien. Ces populations disséminées sur un immense territoire seront au cœur des travaux d’une nouvelle chaire de recherche lancée le mardi 5 décembre au Musée de la civilisation de Québec. Selon Caroline Hervé, pro­ fesseure au Département d’anthropologie et titulaire de la Chaire de recherche sur les relations avec les sociétés Inuit, les chercheurs produi­ ront de nouvelles connais­ sances sur la relation entre Inuit et non­Inuit et sur les transformations de cette relation au cours des der­ nières décennies. « En l’espace de 60 ans, explique­t­elle, la sédentari­ sation a amené des change­ ments très rapides dans le Grand Nord. Les popula­ tions ont vu arriver du Sud des administrateurs qui ont

pris en charge, avec leurs valeurs, des aspects impor­ tants de la vie collective, qu’il s’agisse de l’éducation, de la santé ou de l’administration publique. Or, ces transfor­ mations ont engendré chez les Inuit une certaine dépos­ session. Leur capacité à prendre des décisions par eux­mêmes a été affectée, de même que leur confiance en leurs aptitudes à se gouver­ ner, leur confiance en leur société et leur confiance en leurs propres savoirs. » La réconciliation entre la société canadienne et les peuples autochtones est aujourd’hui une priorité dans les plans d’action gou­ vernementaux et institution­ nels. Par la nouvelle chaire, l’Université Laval entend jouer un rôle central dans ce processus avec les Inuit. « Une partie des travaux sera consacrée aux Inuit du Nunavik, dans le Grand Nord québécois, indique

Caroline Hervé. Comme il est important de compa­ rer, nous serons ouverts à tous les Inuit vivant dans l’Arctique, en Alaska, au Canada et au Groenland. Il s’agit d’un même peuple qui s’inscrit dans un continuum linguistique et culturel. » La Chaire sera financée pour une période de cinq ans par Sentinelle Nord. Cette ambitieuse stratégie de recherche transdisciplinaire de l’Université Laval vise à comprendre l’environne­ ment nordique et ses réper­ cussions sur l’être humain et sa santé. Dans cette vaste entreprise, la Chaire relèvera les malentendus culturels qui ternissent les relations entre les Inuit et les non­Inuit qui œuvrent dans le Grand Nord. Elle visera aussi à renforcer les capacités d’agir des Inuit afin qu’ils jouent un rôle majeur dans les transforma­ tions à venir dans les milieux nordiques, qu’elles soient

physiques, politiques ou sociales. « En ce sens, sou­ ligne Caroline Hervé, il sera très important que les Inuit soient associés de près à nos activités de recherche, dans une position d’acteurs et non plus comme sujets de recher­ che. Les activités devront

Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 29 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

La cueillette des fruits sauvages est pratiquée par les femmes et les enfants. Cette activité est toujours un moment pour resserrer les liens sociaux. photo Caroline Hervé

Nous pourrions aussi conce­ voir des formations à dis­ tance sur la culture et l’his­ toire des Inuit pour les poli­ ciers qui arrivent en poste relativement démunis à ce chapitre. » La Chaire permettra d’éta­ blir de nombreuses collabo­ rations de recherche avec des institutions de recherche spécialisées sur le Nord, que ce soit à l’Université Laval, au Canada ou à l’étranger. Caroline Hervé mène de­ puis une dizaine d’années des recherches sur les dyna­ miques politiques des socié­ tés Inuit. Après l’obtention de son doctorat, elle a effec­ tué un stage postdoctoral à l’Université d’Alaska, à Fairbanks. En 2015, elle a publié, aux Presses de l’Uni­ versité Laval, le livre intitulé Le pouvoir vient d’ailleurs, sous­titré Leadership et coopération chez les Inuit du Nunavik.

Lors du lancement de la Chaire : Eugénie Brouillet, vice-rectrice à la recherche, à la création et à l’innnovation, François Gélineau, doyen de la Faculté des sciences sociales, Caroline Hervé, titulaire de la Chaire de recherche sur les relations avec les sociétés Inuit, et Martin Fortier, directeur général de Sentinelle Nord. photo Marc Robitaille

On peut le lire en ligne à lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique.

Le journal de la communauté universitaire

être choisies avec eux, discu­ tées et organisées de façon commune. Nous voulons les aider à reprendre confiance en qui ils sont et en leurs pro­ pres savoirs. » En plus de produire de nouvelles connaissances sur l’histoire et les dynamiques sociales des sociétés Inuit, notamment sur la gouver­ nance, la justice et la santé, la Chaire développera des for­ mations et des outils pédago­ giques destinés aux non­Inuit, qu’ils s’agisse de chercheurs universitaires, de profession­ nels ou de fonctionnaires. Ces formations et ces outils per­ mettront de mieux intervenir auprès des Inuit, ce qui favori­ sera le développement de relations plus harmonieuses. « L’Université Laval est bien outillée pour faire le pont entre les Inuit et les organisations non Inuit pré­ sentes dans le Grand Nord, soutient Caroline Hervé.

Vous désirez proposer un sujet d’article ? Écrivez-nous à l’adresse le-fil@dc.ulaval.ca au plus tard le mercredi midi précédant la prochaine parution. Les textes soumis doivent comporter le nom et le numéro de téléphone de leur auteur. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir. Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

Rédaction Éditeur : Jacques Villemure, directeur des communications Rédactrice en chef : Claudine Magny Journalistes : Matthieu Dessureault, Jean Hamann, Yvon Larose Collaborateurs : Jenny Aumais, Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Renée Larochelle, Mathieu Tanguay Collaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry Mellon Rédactrice-réviseure : Manon Plante Agente de secrétariat : Sophie Leroux

Production Infographie : Geneviève Bolduc, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : TC Imprimeries Transcontinental, Québec (Québec)

Placements publicitaires Claudine Trudel 418 656-2131 poste 6415 Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec, ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre 2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6 Téléphone : 418 656-2131 poste 4687


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Au cœur de la recherche arctique Quelque 1 500 participants se réuniront dans quelques jours à Québec pour faire le point sur la recherche relative aux enjeux entourant le dérèglement du climat, l’industrialisation et la modernisation en cours dans l’Arctique modernisation dans l’Arctique cana­ dien côtier, explique Louis Fortier. Le congrès réunit chercheurs et uti­ lisateurs de la recherche. Ils viennent de partout, se connaissent pour la plupart et ont déjà interagi entre eux. Pendant une semaine, les échanges scientifiques et ceux sur la mobilisation de la science seront intenses. » Louis Fortier est professeur au Département de biologie. Il est ­également le directeur scientifique du réseau ArcticNet et le directeur de la science et de l’innovation de l’Institut nordique du Québec (INQ). Il fait partie du comité orga­ nisateur in­­t ernational d’Arctic Change 2017. Près d’une vingtaine d’experts de l’Arctique composent ce comité. Plusieurs représentent des pays situés loin du Grand Nord, comme l’Allemagne, la Corée du Sud et même l’Australie. « Une telle représentation inter­ nationale, dit-il, s’explique par le fait que la transformation clima­ tique et économique de l’Arctique en cours modifie l’approche géopo­ litique de nombreux pays quant à cette région de plus en plus

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Pendant une semaine, les échanges scientifiques et ceux sur la mobilisation de la science seront intenses

par Yvon Larose De la fonte des glaces à la santé communautaire, des habitats fauni­ ques changeants aux disputes fron­ talières internationales, de la navi­ gation commerciale à l’exploitation des ressources ainsi qu’à la sécurité alimentaire et énergétique, les ­vastes régions arctiques font face à de nombreux enjeux résultant de l’effet conjugué des changements climatiques, de l’industrialisation et de la modernisation du territoire. Pour faire le point sur ces questions et bien d’autres, plus de 1 500 cher­ cheurs, décideurs, industriels et représentants des communautés autochtones nordiques se réuniront au Centre des congrès de Québec, du 11 au 15 décembre, lors de la Conférence internationale Arctic Change 2017. Des chercheurs de l’Université Laval, membres de regroupements de recherche actifs sur le Nord, seront présents. « Cette importante conférence sera la version internationale de la réunion annuelle scientifique ­d’ArcticNet, le réseau de centres d’excellence du Canada chargé d’étudier les répercussions des changements climatiques et de la

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Le célèbre brise-glace de recherche NGCC Amundsen contient de nombreux laboratoires et systèmes d’équipements scientifiques. photo Martin Fortier / ArcticNet

stratégique. On assiste à une explo­ sion de la recherche sur l’Arctique dans le monde. Les nations veulent améliorer leur compréhension de la réalité arctique actuelle pour cerner les défis et les possibilités en émer­ gence et établir des politiques qui s’appuient sur la meilleure informa­ tion possible. » La recherche nordique est une réalité familière à l’Université Laval depuis des décennies. Thierry Rodon, professeur au Département de science politique, s’intéresse au Nunavut, un immense territoire du Nord du Canada, depuis de nombreuses années. Durant Arctic Change 2017, il prononcera une conférence sur la région comprise entre la baie de Baffin et le détroit de Davis, entre l’est du Nunavut et la partie ouest du Groenland. Il ­présentera les moteurs du change­ ment dans ces régions, lesquels sont aussi influencés par le dévelop­ pement de nouvelles structures de gouvernance. Le contenu de l’ex­ posé, auquel deux autres cher­ cheurs ont contribué, doit paraître sous peu dans un rapport publié par l’Arctic Monitoring and Assessment Program, un des groupes de travail « On assiste à une explosion de la recherche sur l’Arctique dans le monde », du Conseil de l’Arctique. affirme Louis Fortier, directeur scientifique du réseau ArcticNet et directeur Thierry Rodon rappelle que les de la science et de l’innovation de l’INQ. photo Corinne Pomerleau / ArcticNet deux régions jouissent d’une forme d’autonomie politique, depuis 1979 pour le Groenland et depuis 1999 pour le Nunavut. « On sent de part et d’autre une tendance claire vers une augmentation de l’auto­ nomie, affirme-t-il. Ces gouverne­ ments régionaux deviennent de plus en plus des acteurs clés du développement. » L’inuktitut, la langue du Nunavut, et le kakaallisut, celle du Groenland, sont assez proches sur le plan lin­ guistique. « Si la langue du Groenland a évolué pour prendre en compte les réalités contemporaines, indique le professeur, celle du Nunavut reste plus traditionnelle, et on assiste à une érosion inquiétante de l’inukti­ La recherche nordique est une réalité familière à l’Université Laval depuis des décennies. photo Amélie Breton tut chez les jeunes du Nunavut. »

Dans ces régions où le climat se réchauffe rapidement, l’économie extractive, notamment le secteur minier, est vue par plusieurs comme un facteur favorisant le développe­ ment sociétal. Or, le maintien des activités de subsistance comme la chasse, la pêche et la cueillette de petits fruits demeure important. « L’économie de subsistance et celle basée sur le travail salarié sont com­ plémentaires et se soutiennent l’une l’autre, explique Thierry Rodon. Une partie importante de la popula­ tion arctique demeure attachée aux

activités traditionnelles en raison de l’accès à un immense territoire de ressources. Le maintien de ces acti­ vités contribue aussi à la vitalité de la culture. Cela dit, la tension entre les deux formes d’économie est ­susceptible d’augmenter au fur et à mesure que l’exploitation des res­ sources non renouvelables affectera les environnements locaux. » Pour plus d’information sur Arctic Change 2017 : www.arcticnetmeetings.ca/ ac2017/index-fr.php

David G. Barber, docteur honoris causa ès sciences Durant la Conférence internationale Arctic Change 2017, l’Université Laval décernera un doctorat honorifique ès sciences au scientifique et expert de l’Arctique, David G. Barber. Ce professeur du Département de l’environnement et de géographie à l’Université du Manitoba est étroitement associé à la banquise arctique depuis plus de 30 ans. « Durant un emploi d’été avec Pêches et Océans Canada, raconte-t-il, je me suis retrouvé dans le Haut-Arctique à travailler sur la pêche expérimentale du hareng du Pacifique. Ce fut une expérience mémorable. Je suis tombé en amour avec tout ce qui se rapporte à l’Arctique et j’ai décidé de faire carrière dans la recherche sur cette région. » David G. Barber a produit plus de 240 articles scientifiques et dirigé plus de 100 jeunes chercheurs. Il a mis sur pied et dirigé plusieurs projets de recherche sur l’Arctique, dont le projet CFL-IPY impliquant plus de 300 chercheurs de 25 pays. Il a aussi joué un rôle clé dans le développement et la mise en œuvre de grandes initiatives de recherche menées par l’Université Laval, notamment ArcticNet et le NGCC Amundsen. David G. Barber a été l’un des premiers scientifiques à comprendre que les changements observés dans les glaces marines arctiques étaient plus dramatiques et plus compliqués que ce que l’on croyait. Le fait de diriger le Centre for Earth Observation Science, l’un des plus importants groupes de recherche sur les glaces marines au monde, est pour lui un motif de fierté. « L’un des faits saillants de ma carrière, souligne-t-il, est d’avoir contribué à la formation d’un réseau multidisciplinaire qui a permis au Canada de retrouver son rôle de chef de file en recherche sur l’Arctique. La contribution de l’Université Laval dans ce dossier a été déterminante. »


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Au cours des cinq prochaines années, la Chaire contribuera à la formation d’au moins quatre étudiants à la maîtrise et au doctorat

Les travaux de Marie-Pierre Létourneau-Montminy et de son équipe aideront les producteurs de porcs et de volailles à développer de nouvelles stratégies d’alimentation animale au diapason des exigences du marché et de la société.

Dans l’assiette des porcs et des volailles Lancement d’une chaire de recherche pour étudier les stratégies alternatives d’alimentation des porcs et des volailles par Jean Hamann Quelle est la caractéristique commune du porc et du poulet qui les distingue du bœuf, du mouton et de la chèvre ? Contrairement à ces derniers qui sont dotés, comme les autres ruminants, d’un estomac ayant plusieurs compartiments, le porc et le poulet ont un estomac simple. Cette particularité anatomi­ que, qui rend ces animaux monogastriques moins efficaces pour digérer la nourriture et en retirer des éléments essentiels comme le phosphore, a de nombreuses répercussions sur l’alimentation de ces animaux, sur les coûts d’élevage et sur le développement durable de ces productions. C’est justement pour aider les producteurs de porcs et de volailles à développer de nouvelles stratégies d’alimentation animale au diapason des exi­ gences du marché et de la société qu’a été mise sur pied la Chaire de recherche sur les stratégies alternatives d’alimentation des porcs et des volailles. Lancée officiellement le 1er décembre sur le campus, cette chaire est dirigée par MariePierre Létourneau-Montminy, professeure au Département des sciences animales. Les travaux de sa chaire touchent à un sujet névralgique dans le monde agricole, comme le démontre la liste de ses partenaires : le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, les Éleveurs de porcs du Québec, les Éleveurs de volailles du Québec, le Centre de recherche en sciences animales de Descham­bault et le Centre de développement du porc du Québec (CDPQ). Au total, ces partenaires investiront 1 M $ sur cinq ans en plus de fournir l’équivalent de 300 000 $ en biens et services. « Cette chaire de recherche, grâce à son programme

l’alimentation est surtout composée de maïs et de tourteau de soya (ce qui reste de la graine une fois l’huile extraite) et les fluc­ tuations du prix de ces matières premières se répercutent directement sur les coûts de production. » La titulaire de la Chaire et son équipe étu­ dieront des solutions de remplacement aux­ quelles les producteurs pourront avoir recours lorsque les prix du maïs et du soya sont trop élevés. « On pense, entre autres, à des coproduits de boulangerie rejetés ou invendus, aux tourteaux de canola ou à des céréales comme l’avoine et le seigle qui pour­ raient être produites à un prix intéressant au Québec. Il reste à définir comment ces matières premières pourraient être utilisées de façon optimale dans l’alimentation du porc et de la volaille. »

L’équipe de la Chaire examinera aussi com­ ment l’alimentation des animaux peut aider les producteurs à composer avec les lois limi­ tant l’usage des antibiotiques dans les éleva­ ges. « L’Europe interdit l’usage préventif des antibiotiques depuis 2006 et des mesures similaires sont envisagées au Canada, rappelle innovant et interdisciplinaire, a su fédérer la professeure. L’amélioration du microbiote les acteurs de deux grandes productions ani­ intestinal des animaux peut aider à maintenir males, en plus de permettre la création d’un la productivité des élevages et le bien-être des effet de levier optimal », a souligné la viceanimaux. Nous allons évaluer le potentiel de rectrice à la recherche, à la création et à l’in­ différents composés tels des acides orga­ novation, Eugénie Brouillet. niques, des probiotiques, des prébiotiques Les stratégies d’alimentation des porcs et ­alimentaires comme l’avoine ainsi que des des volailles seront au cœur des travaux enzymes sur la santé digestive et l’incidence de la Chaire. « Les coûts d’alimentation de maladies chez les porcs et les volailles. » représentent plus de 60 % du coût total de Enfin, les chercheurs étudieront l’effet ces p ­ roductions, signale la professeure d’une diminution des apports en nutriments Létourneau-Montminy. Pour l’instant, sur la croissance des animaux. « Les besoins en nutriments ne sont pas uniformes pen­ dant la vie d’un animal, précise la profes­ seure Létourneau-Montminy. En ajustant la composition des aliments aux besoins réels des animaux, on s’assure d’une croissance optimale, d’une réduction des coûts d’ali­ mentation et d’une diminution des rejets en azote et en phosphore. » Une retombée importante des travaux de cette chaire sera la formation de spécia­ listes dans le domaine des productions por­ cine et avicole, signale la professeure. « Au cours des cinq prochaines années, au moins ­quatre étudiants à la maîtrise et au doctorat seront formés. » L’autre retombée im­­por­ tante est le partage de l’expertise qui sera développée. « Les résultats de nos travaux seront accessibles sur une plateforme Web (monogastriques.fsaa.ulaval.ca). On y De gauche à droite : Pierre Baril, directeur du Centre de recherche en sciences animales de Deschambault, André Beaudet, directeur des Éleveurs de volailles du Québec, Eugénie Brouillet, trouve déjà les résultats de travaux que nous avons menés grâce à une subvention RDC vice-rectrice à la recherche, à la création et à l’innovation, Raphaël Bertinotti, directeur du du CRSNG obtenue en 2014. Nous y ajou­ Service de santé, qualité et recherche et développement des Éleveurs de porcs du Québec, terons des communications scientifiques, Marie-Pierre Létourneau-Montminy, titulaire de la Chaire, Jacques Faucher, directeur du Centre mais aussi des textes vulgarisés à l’in­ de développement du porc du Québec, Bernard Verret, sous-ministre adjoint au ministère de tention des conseillers agricoles et des l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, et Jean-Claude Dufour, doyen de producteurs. » la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation. photo Marc Robitaille


médecine

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Sous l’œil des chercheurs Les lunettes de soleil vendues au Canada respectent les normes, mais on gagnerait à rendre celles-ci plus strictes par Jean Hamann La bonne nouvelle d’abord : la très grande majorité des lunettes de soleil vendues au Canada répondent aux ­n ormes en matière de filtration des rayons ultraviolets (UV). La mauvaise : au Canada, ces normes sont option­ nelles et elles autorisent le passage d’un certain pourcentage d’UV qui peuvent accroître le risque de pathologies ocu­ laires. « Dans un monde idéal, il fau­ drait que les lunettes de soleil tout usage filtrent la presque totalité des rayons UV. Je ne vois pas pourquoi le Canada n’en ferait pas une exigence », estime Patrick J. Rochette, professeur à la Faculté de médecine, chercheur au CHU de Québec – Université Laval et responsable d’une étude sur la question qui vient de paraître dans le Canadian Journal of Ophthalmology. Les chercheurs ont testé 207 modèles de lunettes avec verres fumés tout usage. « Il n’est pas possible de savoir combien de modèles différents existent sur le marché canadien, mais notre échantillon est tout de même appré­ ciable et il couvre toute la gamme des prix », précise le professeur Rochette. En laboratoire, chaque modèle a été exposé à une source de lumière dont la longueur d’onde était progressivement augmentée. Le spectre couvrait les rayons UVB (280-315 nanomètres), les UVA (315-400 nanomètres) et la lumière de haute énergie visible (400500 nanomètres), aussi appelée lumière bleue. « Les rayons de plus faible lon­ gueur d’onde ont une plus grande éner­ gie et peuvent causer plus de dom­ mages aux structures de l’œil, précise le chercheur. C’est pourquoi les verres

doivent bloquer prioritairement les UV et la lumière bleue. » L’exposition aux UV augmente notamment le risque de cataracte, de maladies de la cornée et de pathologies de la surface de l’œil. Quant à la lumière bleue, elle aug­ menterait le risque de dégénérescence maculaire liée à l’âge. Les chercheurs ont utilisé un spec­ trophotomètre afin de mesurer, pour chaque modèle et dans chaque partie du spectre, quel pourcentage de la lumière émise traversait les verres. Seulement 2 des 207 paires de lunettes de soleil ne respectaient pas les normes canadiennes relatives aux UV. Les lunettes fautives se retrouvaient dans la catégorie des modèles de moins de 21 $. « Le Canada profite du fait qu’il existe des normes obligatoires aux États-Unis, en Europe, en Australie et en Nouvelle-Zélande et que les fabri­ cants internationaux ajustent la qualité de leurs produits à ces normes, analyse le professeur Rochette. Il est tout de même rassurant de savoir que la presque totalité des lunettes vendues au Canada respectent les normes pour les UV, même dans la catégorie des modèles bon marché et même si ces normes sont optionnelles. Le Canada devrait rendre ces normes obligatoires et les resserrer. » Présentement, les lunettes vendues sur le marché cana­ dien transmettent entre 1 % et 5 % des UVB et entre 8 % et 40 % des UVA. Par ailleurs, les lunettes testées par les chercheurs laissaient passer en moyenne 10 % de la lumière bleue, avec des écarts appréciables allant de 4 % à 16 %. Il n’existe pas de norme

canadienne pour ce type de lumière. « Des études récentes suggèrent que la lumière bleue augmente le risque de dégénérescence maculaire liée à l’âge. Il y a lieu de se demander si une filtra­ tion de 90 % est suffisante pour bien protéger les yeux. L’Europe, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ont adopté des normes qui doivent être respectées par les modèles portant une assertion concernant le blocage de la lumière bleue. Le Canada pourrait s’en inspi­ rer », conclut le chercheur. L’étude parue dans le Canadian Journal of Ophthalmology est signée par Nataly Trang, Gilles Lalonde, Yolande Dubé, Serge Bourgault et Patrick J. Rochette.

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Dans un monde idéal, il faudrait que les lunettes de soleil tout usage filtrent la presque totalité des rayons UV. Je ne vois pas pourquoi le Canada n’en ferait pas une exigence.

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en bref

Planification stratégique : merci pour votre contribution ! Chers étudiantes et étudiants, chers ­collègues et partenaires de l’Université, Au nom de l’équipe de direction et des membres du Conseil d’administration, nous tenons à vous remercier chaleureusement pour votre participation à cette vaste consultation sur l’avenir de notre université. Cet automne, vous avez été nombreux à prendre part à cette importante démarche collaborative. En effet, plus de 600 d’entre vous ont participé aux quatre forums de consultation tenus sur le campus et plus de 230 personnes ont pris part aux discussions lors d’ateliers. Près de 300 personnes nous ont également transmis leurs propositions, leurs idées et leurs ambitions à propos du futur de notre établissement. Avec audace, vous avez exprimé la nécessité de travailler ensemble pour relever les défis qui se présentent à nous. Les commentaires et les propositions recueillis alimentent nos réflexions et permettent d’enrichir la rédaction du plan stratégique de l’Université Laval. Les résultats de cet exercice vous seront présentés en février 2018. Ce dialogue que nous avons amorcé ensemble nous rend très fières. Nous concrétiserons ensemble cette vision pour atteindre notre objectif : celui de faire mieux et différemment, de nous dépasser, de nous distinguer afin de construire l’avenir de notre université. Recevez à nouveau nos remerciements les plus sincères pour votre contribution à cette consultation.

La présidente du Conseil d’administration, Marie-France Poulin La rectrice, Sophie D’Amours La presque totalité des lunettes vendues au Canada respectent les normes pour les UV, même dans la catégorie des modèles bon marché et même si ces normes sont optionnelles. Le professeur Rochette estime toutefois que le Canada devrait rendre ces normes obligatoires et les resserrer.


psychologie Des animaux loin d’être bêtes 6

Avec son livre Dans la tête des animaux, François Y. Doré, spécialiste du comportement animal, démystifie de nombreux secrets sur une foule d’espèces par Matthieu Dessureault À quoi pense votre chien lorsqu’il lève la tête pour vous regarder alors qu’il ­marche à vos côtés ? Et les poussins qui suivent assidû­ ment leur mère ? Les ba­­ bouins qui font des voca­ lises ? L’auteur de ces lignes, propriétaire d’un chat un peu fou, peut témoigner : il est souvent difficile de savoir ce qui se trame dans la tête de nos amis à poils ou à plumes. Voilà ce qui a motivé François Y. Doré à publier un ouvrage aux Éditions MultiMondes. Professeur retraité de l’École de psycho­ logie et enseignant à l’Uni­ versité du 3e âge de Québec, il possède une solide exper­ tise sur le comportement animal. Son livre Dans la tête des animaux recense un nombre important d’études scientifi­ ques réalisées sur le sujet. Divisé en thèmes, comme les

déplacements, les relations sociales et la communication, il fourmille de faits permet­ tant de mieux comprendre l’intelligence animale. « Pour bien saisir ce qui se passe dans la tête des animaux, il faut d’abord prendre en compte le monde unique dans lequel ils vivent. D’une espèce à l’autre, ils ne per­ çoivent pas les mêmes choses et ne portent pas attention aux mêmes choses. Ils ont aussi chacun leur façon ­d’apprendre et de se souve­ nir. Leur intelligence dépend de leur capacité à avoir des comportements flexibles qui s’ajustent aux variations de l’environnement autour d’eux », explique l’auteur. Avec leur comportement sem­blable à celui de l’homme, il n’est pas étonnant de re­­ trouver les chimpanzés sur la liste des animaux les plus intelligents. À l’instar des

Résultat de deux ans de travail, Dans la tête des animaux plaira à quiconque est intrigué par l’univers des animaux.

corvidés et des perroquets, les primates ont des rapports sociaux développés et sont capables d’utiliser des outils. « Ces animaux ont en com­ mun d’avoir un cerveau ­r elativement volumineux par rapport à leur corps. Ils vivent sur une longue pé­­ riode dans des environne­ ments fluctuants en termes de nourriture et au sein de groupes où les relations sociales sont complexes », résume François Y. Doré. Mais attention : les corvi­ dés, les perroquets et les pri­ mates n’ont pas le monopole de l’intelligence. La science a démontré que plusieurs autres animaux ont déve­ loppé des habiletés éton­ nantes. Entre autres, les fourmis ont une sorte de podomètre interne qui leur permet d’enregistrer le nombre de pas effectués depuis leur départ de la four­ milière et donc d’y revenir après avoir cherché de la nourriture. Les abeilles, pour leur part, se déplacent en se basant sur le flux visuel, c’est-à-dire sur le rythm e avec lequel les images atteignent leurs yeux. Quant au saumon, il re­­trouve sa rivière d’origine grâce à son odorat très développé. Autre espèce digne d’inté­ rêt : le junco ardoisé, un oiseau dont François Y. Doré a étudié le comportement parental. Ses recherches ont démontré que les parents nourrissent leurs oisillons à un rythme très régulier. Dans les jours qui précèdent la sor­ tie du nid des oisillons, le mâle espace de plus en plus ses visites. Néanmoins, les oisillons sont nourris au même rythme qu’avant, à la minute près, car la femelle augmente la fréquence de ses visites au nid. Comment faitelle ? Grâce à une horloge interne qui lui permet de mesurer avec précision les intervalles de temps. Avec ces nombreux exem­ ples, François Y. Doré espère contribuer à détruire les mythes et les préjugés qui subsistent sur les animaux. Comme il le dit si bien en conclusion de son livre, « c’est en se débarrassant de notre sentiment de supério­ rité millénaire et en tentant de comprendre l’univers de chaque espèce que nous pourrons arriver à vraiment aimer et à respecter les ani­ maux qui nous entourent. »

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sur les déplacements des Canadiens Q Les citoyens de la région de Québec ont l’impression que le phénomène de congestion routière ne cesse de prendre de l’ampleur. Qu’en est-il réellement ?

Marie-Hélène Vandersmissen

Les difficultés de déplacement pour se rendre au travail occupent une place grandissante dans le discours public. Une bonne partie de la campagne électorale à Québec et à Montréal a d’ailleurs porté sur cet enjeu. À la lecture des résultats du dernier recensement de 2016, on apprend que le nombre d’utilisateurs des trans­ ports en commun a augmenté de près de 60 % en 20 ans. Le nombre d’automobi­ listes se rendant au travail a, quant à lui, augmenté de 28 %. Dans les deux cas, cette hausse est attribuable, en partie, à l’accroissement du nombre de travail­ leurs. Marie-Hélène Vandersmissen, pro­ fesseure au Département de géographie et spécialiste de la mobilité quotidienne, analyse ces statistiques.

Q Quels sont les facteurs qui ont contribué à une plus grande utilisation des transports en commun ?

R En moyenne, les trajets en voiture entre le domicile et le lieu de travail prennent 21 minutes à Québec, comparativement à 30 minutes à Toronto et à 26,8 minutes à Montréal. Cela montre qu’il reste assez facile de se déplacer en automobile dans la région, malgré ce qu’on entend à la radio au moment des périodes de congestion. Par conséquent, cela n’incite peut-être pas les automobilistes à opter pour les trans­ ports en commun. Québec figure d’ailleurs au dernier rang, derrière Edmonton, pour l’utilisation de ce mode de déplacement dans le classement des villes où près d’un tiers de la population vit à l’extérieur de la ville-centre. Il s’agit d’un classement parmi cinq villes de grandeur comparable au Canada qui disposent d’au moins une structure de transport collectif. Dans la région de Québec, les ménages ont encore tendance à aller s’établir en périphérie, car les maisons y sont moins chères. Ils font le choix de s’établir loin de leur lieu de travail pour dépenser moins pour leur logement. Pourtant, une étude récente de nos collè­ gues de l’Université Laval, François Des Rosiers et Marius Thériault, montre que les gens qui vivent à l’extérieur consa­ crent près de la moitié de cette prétendue économie à leurs frais de transport. Q Dans ces conditions, comment convaincre les citoyens de laisser leur voiture à la maison pour se rendre au travail ? R Il faut faire en sorte que le transport en commun devienne une solution concur­ rentielle en matière de durée de déplace­ ment et de dessertes possibles. Le choix devient véritablement évident dans les ­villes où la congestion bloque la circula­ tion, surtout si ces villes misent sur des autobus qui disposent de voies réservées ou sur des métros souterrains. À Québec, je pense qu’on devrait investir dans des infras­ tructures de transport collectif dès mainte­ nant. On pourrait augmenter la capacité d’accueil des autobus, surtout sur les axes de déplacement très utilisés, comme les tra­ jets Métrobus. Il pourrait aussi être intéres­ sant de fournir davantage d’autobus express dans les banlieues assez denses, car cela fonctionne très bien. Si l’on n’agit pas, la proportion du transport qui s’effectue en autobus risque de stagner, voire de dimi­ nuer, en particulier chez les personnes qui habitent loin du centre. Ce phénomène pourrait encore s’aggraver si l’on décidait d’investir encore davantage dans le réseau routier. En effet, cela rend le transport col­ lectif moins efficace et accroît finalement la congestion sur les routes. Or, les problèmes de circulation ont des coûts économiques directs. Si circuler devient trop difficile, les entreprises auront tendance à quitter la ville-centre pour s’établir à l’extérieur.

R Cette tendance peut être détectée depuis plusieurs années déjà, particulière­ ment dans les grandes villes. Il faut dire que Montréal, Toronto et Vancouver, entre autres, ont beaucoup investi dans le transport en commun. Elles offrent un réseau diversifié et multiple qui s’appuie non seulement sur le service d’autobus, mais aussi sur le métro – ou le SkyTrain à Vancouver, un métro aérien. Depuis 20 ans, des infrastructures comme des ­pistes cyclables ont aussi été implantées pour faciliter les déplacements en vélo. Ceci dit, il est assez difficile de mesurer le lien direct entre les investissements consentis par les pouvoirs publics et l’aug­ mentation du nombre d’usagers de ces équipements. Le document publié par Statistique Canada ne permet pas de telles comparaisons, sans compter que le terri­ toire étudié, les régions métropolitaines de recensement (RMR), évolue au fil des ans. En effet, de nouvelles villes s’ajoutent aux RMR lorsque la moitié de leur popu­ lation active va travailler dans le noyau central. Cela témoigne d’une tendance à l’étalement urbain, un phénomène qui a commencé dès les années 50. Propos recueillis par Pascale Guéricolas


archéologie ils ont dit... Opération Wampum le fil | le 7 décembre 2017

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Sur le vote en ligne

Des archéologues ont recours à des technologies de pointe pour déterminer les matériaux utilisés et les techniques de fabrication de deux ceintures cérémonielles amérindiennes datant du 17e siècle par Yvon Larose

Le wampum abénakis avant son passage à l’intérieur du tomodensitomètre. Les inscriptions latines signifient « la mère-vierge des Abénakis ». photo Projet INTROSPECT

« Ça m’a beaucoup émue et rendue très fière. J’en ai versé quelques larmes. J’ai eu l’impression pendant un court instant de faire un bond en arrière de quelque 300 ans et d’être si près de mes ancêtres et de notre histoire. » Florence Benedict est une élue du Conseil des Abénakis d’Odanak, près de Sorel. En novembre, elle accompagnait une petite équipe de chercheurs du Département des sciences historiques de l’Université Laval lors d’un voyage scientifique en France. Son émotion, elle l’a ressentie devant une ceinture de perles, ou wampum, confectionnée par ses ancêtres à la fin du 17 e siècle en Nouvelle-France. Cet objet cérémoniel exceptionnel avait été offert au chapitre de la cathédrale de Chartres, où il est conservé depuis ce temps. Le but du voyage consistait à analyser et à numériser, avec des partenaires fran­ çais, deux wampums, le second étant de confection huronne-wendat et remon­ tant, lui aussi, à la fin du 17e siècle. Les deux objets historiques avaient été fabri­ qués à la demande de missionnaires français afin de montrer la dévotion des peuples amérindiens christianisés à la Vierge Marie. Les deux wampums sont

constitués de perles de coquillages blanches et mauves, ainsi que de perles de verre blanches et noires. Elles sont enfilées dans des cordages et bordées par des piquants de porc-épic teints. L’un et l’autre montrent des inscrip­ tions en langue latine. Par exemple, « matri virgini abnaquaeidd » pour « la mère-vierge des Abénakis ». Les wam­ pums servaient notamment aux traités diplomatiques entre les nations autoch­ tones nord-américaines. L’analyse et la numérisation des wam­ pums ont été effectuées à Rennes, avec le concours du Musée des beaux-arts de l’endroit. Les équipements sophistiqués comprenaient un tomodensitomètre, ou scanner, et des technologies de cap­ ture 3D, soit un microscope 3D et des appareils d’acquisition par photogram­ métrie et lasergrammétrie. Basée sur les rayons X, la tomodensitométrie enre­ gistre les densités des matériaux qui composent les objets archéologiques. Cette technologie d’imagerie permet aussi la reconstruction, en 3D, de ces objets. Les images obtenues peuvent être combinées avec des techno­l ogies de visualisation 3D, comme la ­réalité vir­ tuelle et l’impression 3D.

Cette « opération Wampum » s’est dé­­ roulée dans le cadre du projet de re­­ cherche franco-québécois INTROSPECT. Ce projet est né de l’initiative de deux pro­ fesseurs, Réginald Auger, archéo­logue à l’Université Laval, et Valérie Gouranton, informaticienne à l’Uni­versité de Rennes. Au Québec, les ­parte­naires sont l’Univer­ sité Laval et l’Institut national de la recherche scien­tifique (INRS). Le soutien financier est assuré par le Fonds de recherche du Québec – société et culture et l’Agence nationale de la recherche, en France. D’une durée de trois ans, INTROSPECT permettra la réalisation d’une dizaine de projets. Les wampums sont l’un d’eux. « Notre projet, explique le professeur Auger, est d’abord et avant tout une expé­ rimentation qui porte sur la question “Comment la réalité virtuelle peut-elle servir au développement des connais­ sances en archéologie ?”. Au-delà de l’image en 3D que nous voyons de plus en plus souvent, nous voulons développer un environnement immersif par ce projet. Quant à l’application de la scanographie en archéologie au Québec, elle s’est beau­ coup développée avec les travaux de Geneviève Treyvaud. Je ne crois pas qu’il y ait d’autres programmes de recherche au Canada qui combinent archéologie et informatique dans le développement de la réalité virtuelle et de l’immersion. » Geneviève Treyvaud est professeure associée au Département des sciences his­ toriques et chercheuse au laboratoire de tomodensitométrie de l’INRS-ETE. Elle était du voyage en France. Selon elle, la tomodensitométrie est un super outil pour les archéologues. « Beaucoup d’analyses d’échantillons sont destructives, soulignet-elle, en particulier dans les cas d’ana­ lyses chimiques. Souvent les musées refusent de telles analyses de peur d’alté­ rer une œuvre. Le tomodensitomètre, lui, permet de pénétrer à travers l’artefact et d’étudier les matériaux, la fabrication, les usages et la provenance sans altérer l’ob­ jet. C’est pour cela que nous voulions faire une expérience de tomodensitométrie avec les wampums. Elle a notamment per­ mis d’aller voir la trame de fabrication des objets. » Les premiers résultats indiquent une différence dans les deux modes de fabri­ cation. On observe également une dif­ férence dans le symbolisme. Différentes espèces de coquillages ont été utilisées. Les trames sont tressées de différentes façons. La nature des cordages varie d’un wampum à l’autre, que ce soit de la corde végétale, des tendons d’animaux découpés ou des lanières de cuir. En ce qui concerne les couleurs, le rouge est bien présent de part et d’autre. Par contre, le wampum abénakis a une forte dominante de violet. Stéphane Picard, archiviste au Conseil de la nation huronne-wendat, accompagnait les chercheurs québécois. La beauté et l’état de préservation du wampum huronwendat l’ont épaté. « Nous communique­ rons les résultats de ces travaux à notre population pour commencer, indique-t-il, que ce soit pour faire con­naître les tech­ niques artisanales à nos artisans, pour effectuer une recherche comparative avec d’autres wampums ou pour soutenir notre musée dans la reconstitution 3D et la pré­ sentation du wampum au public. »

Le vote en ligne ne serait pas l’antidote ultime aux faibles taux de participa­ tion aux élections, estime Jérôme Couture. En Ontario, cette approche a permis une hausse pou­ vant atteindre 10 %, mais ailleurs dans le monde, les Jérôme Couture, taux grimpent de deux ou trois points seulement. Département « C’est sûr que du jour au de science lendemain, tout le monde ­politique ne décidera pas
 de voter par Internet, même chez Le Journal les plus jeunes qui n’ont de Québec, pas l’habitude de voter. 28 novembre Voter, ça fait partie d’une routine, d’un rituel. »

Sur les 150 ans du PLQ

Éric Montigny, Département de science politique Le Devoir, 29 novembre

Le Parti libéral du Québec a 150 ans. Selon Éric Montigny, l’actuel premier ministre libéral, Philippe Couillard, a marqué, du­­ rant son mandat, une rup­ ture certaine sur le plan idéologique avec l’esprit de la Révolution tranquille. « La primauté des libertés individuelles a pris le pas sur son identification au Québec. Contrairement aux autres chefs libéraux depuis la Révolution tran­ quille, il a fait de son appartenance canadienne le fil conducteur de son engagement politique. Jamais un premier ministre du Québec ne fut aussi résolument canadien depuis les années 1940. »

Sur les matchs du Canadien Le Canadien de Montréal affirme avoir disputé 553 matchs consécutifs à guichets fermés au Centre Bell. Pourtant, il restait plusieurs paires de billets à vendre lors du dernier match. « Laisser croire aux amateurs de hockey que l’équipe a fait salle Daniel Gardner, comble alors que ce n’est Faculté de droit pas le cas constitue, à mon avis, une pratique de La Presse Plus, commerce interdite, dit 29 novembre Daniel Gardner. Peu importe l’objectif qui est poursuivi, ce qui compte est l’existence d’une “représentation trom­ peuse”, sans que l’on ait à prouver que des gens ont acheté des billets en rai­ son de leur rareté présumée. »


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Souvenirs impérissables Les lauréats du concours À travers votre lentille : expérience étudiante à l’international donnent envie de partir à la découverte du monde par Matthieu Dessureault Les voyages forment la jeunesse, dit-on. Pour ceux qui en doutent encore, les photos lau­ réates du concours À travers votre lentille offrent un aperçu de la richesse des séjours d’études à l’étranger. Cette année, les organi­ sateurs ont reçu près de 400 photos, ce qui donne un taux de participation record. Le 1er décembre, ils ont remis neuf prix dans diverses catégories. Le Bureau international a supervisé le choix des photos des étudiants ayant séjourné à l’étranger. Le Bureau de la vie étudiante (BVE), de son côté, s’est occupé de celles des étudiants étrangers inscrits à l’Université. Les critères de sélection étaient le respect du thème, l’originalité, l’émotion dégagée par l’œuvre et la qualité de l’image et du cadrage. La photo gagnante de la catégorie « Carte postale », réalisée par Florence Côté, s’inti­ tule Nomade. L’étudiante au baccalauréat en architecture a effectué, l’an dernier, un séjour d’études en France. Ce fut l’occasion pour elle de passer une semaine au Maroc.

Digne d’une carte postale, c’est le cas de le dire, sa photo présente un paysage déser­ tique typique de ce pays. « Le jury a noté la qualité technique de la photo, les con­ trastes entre le bleu du ciel et l’ocre du sable. L’œuvre présente un exotisme qui est un appel certain au voyage », souligne MarcAntoine Désy, agent de recherche et de pla­ nification au Bureau international. Dans la catégorie « Rencontre », la palme est allée à Trésor, de Sarah-Maude Huneault. Lors de ses études en France, l’étudiante en psychologie a cohabité avec des gens de di­verses origines. C’est ainsi qu’elle a fait la rencontre de Julie, que l’on voit sur sa photo. « Le jury a été ému par ce portrait qui diffère de la majorité des photos reçues. La plupart du temps, le sujet est mis en scène dans un contexte défini, comme un paysage. Nous avons trouvé au­dacieux qu’elle nous propose un gros plan mettant l’accent sur le sujet. De plus, le regard de la jeune femme nous a tous transpercés », raconte Marc-Antoine Désy. Dépassement, de Sarah-Maude Huneault.

Cette année, les organisateurs ont reçu près de 400 photos, ce qui donne un taux de participation record

L’Université Laval, de Miguel Andrade.

Pif Boom Bam dans le ciel, de Christopher De Boisvilliers.

Marianne, de Iyad Kaghad.


À travers votre lentille Le doctorant en médecine Daniel NuncioNaud a reçu le prix « Paysage étudiant » pour sa photo mettant en scène des stagiaires dans une clinique de pédiatrie au Burkina Faso. Tout sourire, ils portent fièrement leur sarrau de l’Université Laval. « Cette photo présente bien l’esprit de nos programmes de mobilité, c’est-à-dire l’intégration de la différence dans le parcours des étudiants », dit Marc-Antoine Désy. Dans la catégorie « Mon échange en un clic ! », la photo gagnante est Marianne, d’Iyad Kaghad. L’étudiant en administration des affaires nous transporte à la place de la République de Paris, prise d’assaut par des manifestants durant la dernière élection prési­ dentielle. « Cette photo démontre toute la richesse des séjours d’études à l’étranger, qui ne se limite pas aux activités universitaires. Un séjour de longue durée à l’étranger, c’est aussi vivre l’actualité des milieux d’accueil », rappelle Marc-Antoine Désy. Un prix « coup de cœur du public » a égale­ ment été décerné par les internautes, invités à voter pour leur photo préférée sur Facebook. La lauréate, encore une fois, est Sarah-Maude Huneault pour sa photo Dépassement, prise du haut d’une montagne, en Norvège, après 12 heures de randonnée. Du côté des étudiants étrangers en échange à Québec, le prix « Carte postale » a été remis Nomade, de Florence Côté. à Christopher De Boisvilliers pour sa photo Pif Boom Bam dans le ciel. Étudiant français à la maîtrise en informatique, il a capté sur le vif des feux d’artifice lors des célébrations entourant le centième anniversaire du pont de Québec. Valérie Marier, conseillère aux étudiants étrangers au BVE, a apprécié « l’am­ biance festive et colorée de la photo, qui montre bien les richesses du paysage de Québec avec le fleuve et le pont. » Dans la catégorie « Rencontre », l’œuvre gagnante est Les phoques du Bic, de Marie Dzyga, étudiante française en médecine. On y voit des phoques, qui se prélassent sur des rochers avant la montée de la marée. « Le jury a été frappé par l’esthétisme et la technique de la photo. Quel exploit de réussir à capter le regard de ces animaux ! », lance Valérie Marier. C’est un tout autre décor que nous offre Miguel Andrade, lauréat du prix « Mon séjour à l’Université Laval ». Étudiant mexicain au doctorat en littérature, il a affronté une tem­ Souvenir inoubliable, de Thi Thuc Doan Tran. pête de neige pour croquer une scène du cam­ pus. « Une belle photo, qui décrit bien l’am­ biance hivernale qui règne à Québec et qui est marquante dans la vie d’un étudiant étran­ ger », ajoute l’employée du BVE. Le prix « coup de cœur du public », enfin, est allé à Souvenir inoubliable, une photo de Thi Thuc Doan Tran, étudiante vietnamienne au doctorat en didactique, qui montre aussi un paysage hivernal sur le campus. Outre Marc-Antoine Désy et Valérie Marier, le jury était composé de Lydia Desjardins, conseillère à la vie étudiante – volet commu­ nication au BVE, de Hoby Ratsimbazafy, ­p hotographe professionnelle, d’Asma Ben Hassine, étudiante en sciences infir­ mières, de Catherine Paradis, chargée de ­communication à la Direction des services aux étudiants, et de Carl Bélanger, chargé de communication au Bureau des services Web. Rendez-vous sur les pages Facebook du BVE et du Bureau international pour voir les photos finalistes : www.facebook.com/BVEetudiantsetrangers www.facebook.com/BureauInternational

Les phoques du Bic, de Marie Dzyga.

Une journée en pédiatrie, de Daniel Nuncio-Naud.

Trésor, de Sarah-Maude Huneault.

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sciences

en bref

le fil | le 7 décembre 2017

Au cœur des turbines L’équipe de Claire Deschênes étudie les turbines Francis pour les adapter aux nouvelles réalités de la production hydroélectrique

Plateforme en santé durable : une nouvelle étape PULSAR, le projet de plateforme collaborative de recherche et d’intervention en santé durable de l’Université Laval, poursuit son développe­ ment. PULSAR est une communauté de projets scientifiques menés par des équipes interdisci­ plinaires de chercheurs qui ont pour objectif de contribuer à la santé durable, c’est-à-dire en considérant de façon intégrée toutes les dimen­ sions de la santé, au-delà de l’approche unique­ ment curative ou de la médecine personnalisée. PULSAR vise ainsi à mieux répondre aux ­en­­jeux de la société en matière de santé. Cet automne, une soixantaine de chercheurs ont travaillé sur les meilleures pratiques à ap­pli­ quer dans la mise en œuvre de PULSAR en matière de gouvernance, d’éthique et de sécu­ rité, entre autres. La mise en place de l’infra­ structure technologique soutenant ce projet est en cours. Des technologies innovantes fe­ront la collecte, le traitement et la valorisation des données afin de suivre la santé de la population de la grande région de Québec. Au début de l’année 2018, des projets seront intégrés à PULSAR au cours d’une phase de démons­tra­ tion. Suivra le déploiement du projet.

De nouveaux espaces pour la médecine dentaire La Faculté de médecine dentaire a inauguré, mardi, ses nouveaux espaces d’enseignement préclinique. C’est dorénavant dans un envi­ ronnement hautement technologique et par­ ticulièrement convivial que les étudiants du doctorat en médecine dentaire amorceront leurs études pour devenir dentistes. Grâce à des simulateurs d’apparence humaine, ils pourront s’initier à des procédures couram­ ment utilisées en clinique. Le laboratoire pré­ clinique et le laboratoire de simulation, tous deux équipés de caméras, permettront à l’en­ seignant de diffuser sa démonstration sur les écrans HD des 120 postes de travail. Les travaux de 8,5 M $, financés par l’Université Laval et des donateurs, ont aussi permis d’aménager une salle multifonctionnelle pour une pédagogie plus active et collabo­ rative, qui servira autant pour les formations en classe et à distance que pour des confé­ rences et la formation continue. Le projet a finalement permis d’aménager des salles d’endodontie et de rénover celles de ­parodontie. photo Benoit Bruhmuller

par Jean Hamann Au milieu des années 1800, l’ingénieur britanno-américain James Bichens Francis mettait la dernière touche à un modèle de turbine qui est devenu, depuis, le plus répandu dans les bar­ rages hydroélectriques en Amérique du Nord et ailleurs dans le monde. Même si la turbine Francis a plus de 150 ans d’existence et que ses conditions opti­ males d’utilisation sont bien connues, il reste encore des choses à apprendre pour en améliorer la durabilité et le rendement. C’est justement à cette tâche que s’attaqueront, au cours des cinq prochaines années, Claire Deschênes et son équipe du Dépar­ tement de génie mécanique et du Laboratoire de machines hydrau­liques de l’Université Laval. Pour y arriver, la professeure Deschênes dispose d’un financement de 4 M $ provenant de deux sources. La première est une subvention RDC du Conseil de recherches en sciences natu­ relles et en génie du Canada ainsi que du Consortium en machines hydrau­ liques, qui regroupe Hydro-Québec, Andritz Hydro, GE Énergies renou­ velables Canada, Voith Hydro et Élec­ tricité de France. L’autre source de financement est InnovÉÉ, un regrou­ pement sectoriel de recherche indus­ trielle qui favorise le renforcement de l’écosystème d’innovation en énergie électrique au Québec. Les partenaires du projet ajouteront des contributions en biens et services totalisant 2,6 M $.

L’équipe de Claire Deschênes s’inté­ ressera à un problème qui est apparu au cours des deux dernières décennies avec l’ajout sur les réseaux électriques d’autres sources d’énergie renouvela­ ble, comme les éoliennes et les capteurs solaires, ou encore avec la vente d’élec­ tricité à l’étranger. Contrairement à l’eau que l’on peut accumuler derrière un barrage, le vent et le soleil ne peu­ vent être stockés pour une utilisation ultérieure, explique la professeure Deschênes. Pour maintenir l’équilibre entre la production et la demande d’électricité sur le réseau, il faut ralentir ou stopper les turbines des centrales hydroélectriques ou encore démarrer les turbines à l’arrêt. « Les ralentisse­ ments, les arrêts et les démarrages entraînent des contraintes mécaniques qui provoquent une usure prématurée des turbines, souligne la chercheuse. De plus, pendant ces périodes de tran­ sition, les turbines fonctionnent dans des conditions sous-optimales, ce qui en diminue le rendement. Ces change­ ments entraînent des pertes de produc­ tion et des coûts d’entretien accrus. »

Les travaux de l’équipe de Claire Deschênes visent à mieux comprendre comment les démarrages répétés créent des contraintes sur les éléments mobiles des turbines et exacerbent les problèmes structurels et l’apparition de fissures. Les chercheurs effectueront des tests sur un système reproduisant un barrage hydroélectrique à petite échelle installé dans leur laboratoire du pavillon Adrien-Pouliot. On y trouve un réser­ voir de 270 m3 d’eau, une pompe dont le débit peut atteindre 1 m3 à la seconde et un circuit sur lequel on installera un modèle réduit de turbine Francis. Ce modèle s’inspire des turbines installées au barrage Jean-Lesage, mais le dia­ mètre de sa roue équivaut à 2 / 15 de celui de la roue réelle de 5 mètres. « Il faudra deux ans pour réaliser le mon­ tage expérimental et pour mettre la tur­ bine modèle en eau. Si tout se déroule comme prévu, nous pourrons commen­ cer à prendre des mesures en 2020, sou­ ligne Claire Deschênes. Nos travaux feront avancer les connaissances et ils serviront à valider les modèles numéri­ ques qui permettront d’améliorer le design des turbines et d’optimiser leur utilisation pour des conditions d’arrêts et de démarrages fréquents. » Ce projet sur les turbines Francis per­ mettra l’embauche d’un nouveau pro­ fesseur au Département de génie méca­ nique et la formation de 10 étudiants à la maîtrise, de 5 étudiants au doctorat et de 3 stagiaires postdoctoraux.

Ce projet permettra l’embauche d’un nouveau professeur et la formation de 10 étudiants à la maîtrise, de 5 étudiants au doctorat et de 3 stagiaires postdoctoraux

Claire Deschênes et son équipe effectueront des tests sur un système reproduisant un barrage hydroélectrique à petite échelle installé dans leur laboratoire du pavillon Adrien-Pouliot. photo CRSNG


arts

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Hommage aux créateurs L’Université salue la créativité et la qualité des œuvres de trois enseignants en art et en musique par Renée Larochelle Le 6 décembre, à la salle HenriGagnon du pavillon Louis-JacquesCasault, l’Université a honoré trois enseignants lors de la 3e présenta­ tion de l’événement Hommage aux créateurs. Il s’agit de Jocelyn Robert, professeur à l’École d’art, de Pierre-Olivier Roy, chargé de cours à la Faculté de musique, et de Rafael Zaldivar, professeur à la Faculté de musique. Sous la res­ ponsabilité du Vice-rectorat à la recherche, à la création et à l’inno­ vation, cet hommage vise à faire reconnaître et à saluer le talent, l’audace et la créativité de ces per­ sonnes qui transmettent leur pas­ sion et leurs connaissances, tout en participant au rayonnement de leur faculté, de l’Université et de la société québécoise. « Je salue nos créateurs et les remercie pour leur audace et leur excellence artistique. En plus de contribuer de façon indéniable à la scène culturelle, leurs œuvres nous inspirent et procurent un rayon­ nement unique à l’Université Laval », a indiqué la rectrice Sophie D’Amours. Artiste interdisciplinaire, Jocelyn Robert travaille notamment dans les domaines de la musique, de l’art audio, de l’art informatique, de la performance, de l’installation, de la vidéo et de l’écriture. Ses installa­ tions et ses vidéos ont été exposées à l’international et ses œuvres sonores se retrouvent sur plus de

30 disques compacts. Lors de l’évé­ nement Hommage aux créateurs, ce professeur à l’École d’art a été honoré pour les œuvres Blue Empire New-York Babel Billboard, Moirés et Automoirés ainsi que Bélugas. Cette série d’œuvres com­ prend deux versions d’une vidéo (Blue Empire New-York Babel Billboard), une série d’œuvres imprimées de plus de 20 tableaux (Moirés et Automoirés) et une pro­ jection vidéo et son (Bélugas). L’ensemble s’inscrit dans une ré­­ flexion globale sur les conséquences de la multiplication des images sur Internet et sur notre façon de voir le monde et de se considérer les uns les autres. Ces œuvres ont été expo­ sées au Musée national des beauxarts du Québec, au Musée d’art contemporain de Montréal, lors de l’événement Le Voyage à Nantes en France, au festival d’arts média­ tiques Cinnamon Colom­boscope à Colombo au Sri Lanka, à la Galerie VU’ à Québec, etc. La vidéo Blue Empire New-York Babel Billboard a été acquise par la collection Hydro-Québec et par le Musée d’art contemporain de Montréal. Titulaire d’un baccalauréat et d’une maîtrise en composition de l’Université Laval, Pierre-Olivier Roy mène une carrière dans les domaines de la création de musi­ ques nouvelles et de la production audio. Ce chargé de cours à la Faculté de musique s’est distingué

Le chargé de cours à la Faculté de musique Pierre-Olivier Roy s’est distingué pour Sous un ciel qui grafigne, une œuvre de 55 minutes de musique mixte pour guitare électrique, deux percussions, bandes, projection vidéo et environnement sonore immersif. photos Marc Robitaille

Les installations et les vidéos de l’artiste interdisciplinaire et professeur à l’École d’art Jocelyn Robert ont été exposées à l’international et ses œuvres sonores se retrouvent sur plus de 30 disques compacts.

pour Sous un ciel qui grafigne, une œuvre de 55 minutes de musique mixte pour guitare électrique, deux percussions, bandes, projection vidéo et environnement sonore immersif. Présentée le 14 avril 2016 à la salle Multi de Méduse à l’occa­ sion des Nuits psychédéliques de Québec, l’œuvre présente un regard sur l’existence et sur la grandeur de l’esprit humain. De courtes lectures de textes à la fois poétiques, philo­ sophiques et scientifiques, inspirés du chanteur Patrice Desbiens et du philosophe et écrivain Cioran, ponctuent les différents moments musicaux. Depuis l’automne 2015, Pierre-Olivier Roy assure la direc­ tion générale et artistique d’Erreur de type 27 (E27), un organisme de création et de production de musi­ ques nouvelles fondé en 1999. Professeur à la Faculté de musi­ que, Rafael Zaldivar y a mis sur pied les cours sur l’improvisation et la composition jazz. Il a été honoré pour trois albums parus au cours des dernières années. Il s’agit de Oneness, où l’on retrouve un mé­l ange de musiques classique, jazz et afro-cubaine, de Drawing, nominé en 2013 à l’ADISQ et aux prix Juno dans la catégorie « Meilleur album de jazz contempo­ rain », et enfin de Life Directions, qui a notamment remporté un pres­ tigieux prix Opus et le Grand Prix de la relève musicale Archambault en 2011. Les disques de Rafael Zaldivar comportent autant des compositions originales que des grands classiques de la musique cubaine. Cet artiste d’origine cubaine a présenté ses créations dans de nombreux festivals de jazz internationaux, en plus de se pro­ duire avec de grands artistes comme Oliver Jones.

Professeur à la Faculté de musique, Rafael Zaldivar a mis sur pied les cours sur l’improvisation et la composition jazz. Il a été honoré pour trois albums parus au cours des dernières années.

Cet hommage vise à faire reconnaître et à saluer le talent, l’audace et la créativité de ces personnes qui transmettent leur passion et leurs connaissances


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actualités UL

en bref

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Vœux de la rectrice Bonjour à toutes et à tous,

Les solutions du numérique Comment relever les défis soulevés par le numérique dans les domaines de l’emploi et de la formation ? Comment s’assurer que la région de Québec tire profit de ces transformations ? Ces questions seront abordées le 31 janvier et le 1er février à l’occasion d’un symposium au Centre des congrès de Québec. L’événement, une initiative de la Coalition FORCE 4.0, réu­ nira plusieurs experts des milieux des affaires, des services publics, de la recherche et de la formation. Au programme figurent notamment des conférences et des ateliers de travail sur les effets du numérique dans différents secteurs comme le tourisme, la santé et les finances. « De grands bouleversements nous attendent, rien de moins qu’un “tsunami numérique” se profile à l’horizon : il importe de bien s’y pré­ parer. Ces changements peuvent se transfor­ mer en crise, mais ils peuvent aussi devenir une remarquable occasion à saisir pour notre région », a déclaré la rectrice Sophie D’Amours, qui coprésidera l’événement. La programmation complète est disponible à l’adresse www.force4-0.quebec.

C’est avec un très grand plaisir que j’invite tous les membres de la communauté universitaire au tradi­ tionnel échange de vœux du Nouvel An, le jeudi 11 janvier 2018, de 8 h 30 à 10 h 30, au Grand Salon du pavillon Maurice­Pollack. Des cafés et des viennoise­ ries seront offerts lors de ce rassemblement festif et convivial donnant le ton à la nouvelle année. Tous les membres de mon équipe et moi serons heureux d’échanger avec vous lors de cette rencontre. L’occasion sera idéale pour partager un agréable moment avant de reprendre tous ensemble le travail sur ce grand chantier qu’est celui de l’avenir de notre université. D’ici là, je vous souhaite, à votre famille et à vous, une très joyeuse période des Fêtes. Au plaisir de vous voir en 2018, Sophie D’Amours Rectrice

En souvenir des disparus Le choc a été énorme sur le campus lors de la fusillade qui a fait six morts et cinq blessés au Centre culturel isla­ mique de Québec. L’Université Laval se joint à la Ville de Québec pour souligner le premier anniversaire de ce triste événement. Un rassemble­ ment de recueillement sera organisé près des lieux du drame le lundi 29 janvier 2018 en soirée. Les ci ­ toyens pourront alors témoigner leur empathie aux familles des victimes et à l’ensemble de la communauté musulmane. Une marche commémo­ rative silencieuse suivra l’activité de recueillement et permettra à ceux qui le désirent de déposer fleurs et bou­ gies près de la Grande Mosquée de Québec. Rappelons que l’Université Laval a perdu l’un de ses brillants chercheurs et pédagogues lors de cette tragédie, Khaled Belkacemi.

Avis officiel Directeur ou directrice du service des activités sportives NOMINATION Avis est par la présente donné, conformément à l’article 11 des Statuts de l’Université Laval, de la vacance du poste de directeur ou directrice du Service des activités sportives. Le Conseil d’administration devra donc, sur présentation du vice-recteur à l’administration, nommer pour cinq ans un ou une titulaire. Le présent avis a pour objet de solliciter les candidatures externes de même que celles des membres de la communauté universitaire. Le vice-recteur à l’administration invite donc toute personne intéressée à consulter la description de fonctions et à transmettre sa candidature au plus tard le 14 décembre selon les modalités se trouvant à l’adresse suivante : https://www.rh.ulaval.ca/emploi/ HCM/1611/emplois-cadres-et-directeursde-service. Ceci est un avis de concours André Darveau Vice-recteur à l’administration Monique Richer Secrétaire générale

Salut Marc ! Photo Marc Robitaille. Cette signature familière, les lecteurs du Fil ne la verront plus désormais. En effet, notre valeureux collaborateur, après des années de bons et loyaux services, accrochera son appareil­photo pour de bon à la fin du mois. Engagé à l’Université comme technicien en microfilms en 1980, photographe de 1986 à 1999, puis photographe pigiste depuis ce temps, Marc Robitaille aura publié plus de 4 000 photos dans les pages du Fil. Tous ceux et celles qui apprécient l’art de la pho­ tographie garderont le souvenir d’un artisan sérieux et perfectionniste qui, avec talent et créativité, aura accompagné l’Université dans son évolution et son déve­ loppement au cours des dernières décennies. Merci Marc et au revoir ! L’équipe du Fil


actualités UL

le fil | le 7 décembre 2017

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Ces profs qui changent des vies Le Fil vous présente une série d’articles sur des enseignants inspirants qui ont influencé le parcours d’anciens étudiants. Cette semaine : Valérie Doran-Plante rend hommage à Danielle Riverin-Simard et à Alain Dubois, professeurs à la Faculté des sciences de l’éducation. par Matthieu Dessureault

exclusivement intellectuelle ; il est aussi profondément affectif, car on a plus de chances de se souvenir de ce qui nous a touchés. C’est pour­ quoi j’essaie de créer ce passage entre un contenu et une expérience personnelle très intense », dit-il. Pour Valérie Doran-Plante, ces deux professeurs auront laissé une empreinte indélébile. « Ils m’ont donné un apprentissage pour la vie. Clairement, c’est durant ma maîtrise que j’ai acquis le plus de structure. En tant que maman entrepreneure qui travaille plus de beaucoup de place au concret. Il 70 heures par semaine, de la struc­ faisait référence à toutes sortes ture, j’en ai besoin ! » d’éléments de la littérature et nous faisait expérimenter des choses Pour lire les autres articles de sur le comportement humain. la série « Ces profs qui changent Connaître l’être humain, ses réac­ des vies » : tions et ses capacités d’adaptation, • Michel Piché : c’est essentiel dans les tâches de www.lefil.ulaval.ca/ gestion et de marketing que j’oc­ profs-changent-vies-3/ cupe aujourd’hui. » À la fois « surpris et fier » d’avoir • Florian Sauvageau : www.lefil.ulaval.ca/ été ciblé comme professeur inspi­ profs-changent-vies-4/ rant, Alain Dubois admet que le concret prend une place prépondé­ • Fannie Lafontaine : rante dans son enseignement. « Il www.lefil.ulaval.ca/ est important pour moi d’avoir un profs-changent-vies-6/ pouvoir d’évocation, que ce soit par des études de cas, des docu­ • Catherine Lemay mentaires ou en parlant de mes Valérie Doran-Plante est la présidente-directrice générale de Bulle bijouterie et Rachel C. Vogel : propres expériences. L’ap­p ren­ pour mamans, une compagnie en plein essor. Récemment, elle a reçu le prix www.lefil.ulaval.ca/ tissage n’est pas une démarche Nouvelle entrepreneure 2017 du Réseau des femmes d’affaires du Québec. profs-changent-vies-7

Valérie Doran-Plante n’a pas le parcours typique d’une entre­ preneure. Après avoir étudié en sciences de l’orientation et avoir travaillé en ressources humaines, elle a choisi de se lancer en affaires en fondant Bulle bijouterie pour mamans. Cette compagnie fournit des bijoux fabriqués en silicone ali­ mentaire pouvant être mordillés sans risque par les tout-petits. Elle emploie cinq personnes autour desquelles gravitent une trentaine de collaborateurs et elle compte plusieurs points de vente à travers le Canada. Bien qu’elle ne travaille pas dans son domaine d’études, la femme d’affaires met en application une foule de connaissances apprises à l’Université. Parmi les professeurs qui l’ont inspirée, Danielle RiverinSimard a encadré la rédaction de son essai sur les transitions profes­ sionnelles. « Avec elle, j’ai énormé­ ment appris. Chercheuse prolifique, Danielle Riverin-Simard avait une très grande connaissance de son domaine d’enseignement et nous apportait une belle curiosité intel­ lectuelle. Elle était stricte, mais aussi très ouverte à nos idées. Par-dessus tout, elle m’a permis de structurer ma méthode de recherche, ce qui m’a aidé plus tard à trouver des par­ tenaires d’affaires et des fournis­ seurs pour lancer mon entreprise », relate Valérie Doran-Plante. Très active dans le milieu de la recherche, Danielle RiverinSimard reconnaît avoir été exi­ geante envers son ancienne étu­ diante. « J’avais noté chez elle une compétence remarquable pour relever les défis. Mes exigences Professeure émérite, Danielle Riverin-Simard est très active dans le milieu portaient sur la démarche scientifi­ de la recherche, notamment comme membre de comités éditoriaux de que, bien sûr, mais également sur la revues scientifiques. photo Marc Robitaille gestion d’un agenda très serré pour sa réalisation. Madame DoranPlante a tout de suite saisi les répercussions de mes propositions. Pour parvenir à répondre à mes Et vous, y a-t-il un enseignant exigences, elle a temporairement abandonné un travail rémunéra­ qui a changé votre vie ? teur. Elle a réussi la rédaction de Les meilleurs enseignants, ce sont ceux dont on se souvient toute son essai dans un temps record », sa vie durant. Dévoués, pédagogues, enthousiastes, ils nous ont se souvient-elle. Quant à Alain Dubois, un autre transmis leur passion, ont élargi nos horizons, nous ont donné envie professeur qui l’a marquée, Valérie d’être créatifs dans un domaine. Diplômé ou étudiant, vous avez une Doran-Plante a suivi avec lui un histoire qui implique un professeur ou un chargé de cours toujours cours de psychopathologie, en plus à l’emploi de l’Université ? N’hésitez pas à écrire au journaliste d’avoir été son auxiliaire d’ensei­ Matthieu Dessureault pour lui faire part de votre témoignage gnement. De ce ­p rofesseur, elle (Matthieu.dessureault@dc.ulaval.ca). Votre histoire pourrait faire retient un immense talent pour l’objet d’un article dans le journal ! concrétiser des concepts théori­ ques. « Sa façon d’enseigner laissait

En plus de ses tâches d’enseignement, Alain Dubois est chercheur régulier au Centre de recherche et d’intervention sur l’éducation et la vie au travail et chercheur associé dans le Groupe de recherche et d’intervention sur la présence attentive.

Bien qu’elle ne travaille pas dans son domaine d’études, Valérie Doran-Plante met en application une foule de connaissances apprises à l’Université


Marché de Noël Déjà Noël sur le campus !

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Le cinquième Marché de Noël responsable, qui s’est tenu mardi dans l’atrium du pavillon Charles-De Koninck, a réuni un nombre record d’exposants par Pascale Guéricolas partager. » Pour la tenue de ce marché, l’étudiante inscrite à deux certificats, l’un en lin­ guistique et l’autre en franco­ phonie nord-américaine, a réuni beaucoup d’associations du campus, mais aussi des étu­ diants qui ont développé un projet individuel. Le mot d’ordre pour disposer d’une table dans l’atrium du pavillon Charles-De Koninck ? Pro­ poser des objets responsables, idéalement faits de matériel recyclé ou durable, et utiliser les fonds recueillis pour la recherche étudiante ou des activités sur le campus. Les pots tricotés d’Anne Larcher répondent tout à fait à cette commande. Depuis plu­ sieurs semaines, cette étudiante à la maîtrise en littérature et arts de la scène et de l’écran accumule les cartons de lait chez elle. Adepte du tricot, la jeune femme les a transformés en colorés récipients carrés ­l aineux. Juste à côté, ses marionnettes au style enfantin cô­­toient tuques et ponchos. « Tricoter me procure beau­ coup de détente, raconte la jeune femme. J’ai l’habitude de fabriquer mes propres cadeaux de Noël pour mes proches, mais cette année, je les vends ! ». L’argent tiré de son artisa­ nat doit financer une partie de son séjour de recherche à l’Université Babes-Bolyai, à Cluj-Napoca, dans le sud de

Les exposants devaient pro­poser des objets idéalement faits de matériel recyclé ou durable et utiliser les fonds recueillis pour la recherche étudiante ou des activités sur le campus

la Roumanie. L’étudiante au ­deuxième cycle, qui a déjà vécu plus de deux ans dans ce pays, cherche à adapter pour le numé­ rique des propositions de théâtre interactif. Le but de cette re­­ cherche : aider des communautés différentes à vivre ensemble, comme dans les Carpates où habite une importante minorité hongroise. À quelques tables des articles en tricot, les étudiants du Service des résidences offrent, quant à eux, des décorations en bois. Les profits leur permettront de financer une activité de cuisine collective autour d’un dessert typiquement québécois. Ce sera une autre façon pour les étu­ diants étrangers qui logent sur le campus de se familiariser avec la culture québécoise. « Nous avons fabriqué des rondins à partir d’une branche d’érable trouvée sur mon terrain, précise Diane Samson, technicienne en loisirs

au Service des résidences. Une vingtaine d’étudiants ont parti­ cipé à un atelier pour produire ces décorations peintes, d’un à deux pouces de diamètre, qu’on peut facilement placer dans le sapin. » Les pièces usagées de vélo se sont aussi taillé une place de choix dans ce marché de Noël. La Coop Roue-Libre proposait en effet des ouvre-bouteilles fabriqués à partir de pignons, tandis que les cadres brisés de vélo ont été transformés en lampes très originales. « Cela correspond à la volonté de notre coopérative de miser sur le développement durable et le recyclage, indique Roxane Debruyker, étudiante au doc­ torat en informatique. Avec l’ar­gent recueilli, nous allons pouvoir faire encore davan­ tage la promotion de nos acti­ vités et recruter de nouveaux bénévoles. »

photos Marc Robitaille

Les membres de la commu­ nauté universitaire ont eu droit à une offre de cadeaux respon­ sables sans précédent pour ce marché organisé par le Vicerectorat exécutif. Douceurs sucrées en pots, marionnettes tricotées, décorations pour l’arbre de Noël : les acheteurs avaient l’embarras du choix pour con­s ommer local, tout en respectant l’environne­ ment. Sur place, pas moins de 36 exposants du campus offraient leurs produits. Était également organisé un échange de cadeaux sous un sapin de circonstance. Il suffisait de déposer sous l’arbre un objet emballé dont on ne voulait plus pour repartir avec une surprise qu’une autre personne avait laissée. Juste à côté, une table regorgeant de matériel de dé­­ coration permettait de fabri­ quer soi-même un petit renne en bouchon de liège ou une boule de neige, version pot Masson. « Je trouve que c’est impor­ tant de sensibiliser les gens à une commercialisation respon­ sable, particulièrement durant le temps des Fêtes, explique Joanie Roy, res­p onsable de cette cinquième présentation de l’événement. Personnelle­ ment, j’adore les échanges de cadeaux et les marchés que l’on retrouve un peu partout au Québec. C’est une autre façon de se rencontrer et de

le fil | le 7 décembre 2017


sports

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en bref

PEPS-Ô-FÊTES

Les capitaines des équipes masculine et féminine, Simon-Claude Toutant et Alice Stoll, entourent l’entraîneur-chef du club de ski alpin Rouge et Or, Sven Pouliot, qui caresse encore de grandes ambitions pour la saison 2017-2018. photo Rouge et Or

Le défi de reconquérir le titre masculin en ski alpin Le Rouge et Or a pour objectif de remporter une troisième bannière consécutive par Stéphane Jobin La saison universitaire de ski alpin se mettra en branle très bientôt et le Rouge et Or a l’objectif avoué de rempor­ ter une troisième bannière masculine consécutive du RSEQ. Le Rouge et Or a, en effet, été sacré champion qué­bécois en 2016 et en 2017. L’entraîneur-chef de l’équipe, Sven Pouliot, refuse cepen­ dant de parler de défense d’un titre. « On ne défend rien. On doit aller le chercher. Ce sera très difficile, puisque le niveau de compétition a considérablement augmenté ces der­n ières années », dé­­ clare l’entraîneur Pouliot, à la barre de l’équipe pour une troisième saison.

Le défi sera, par ailleurs, d’autant plus grand que la difficulté des courses pré­ vues au calendrier 2018 du RSEQ a été amplifiée. Les pentes seront plus abruptes et plus exigean­ tes. « C’était difficile par le passé, mais les erreurs étaient plus facilement pardonnées. Puisque nous nous entraînons sur des pistes qui r­ essemblent à celles sur lesquelles nous allons compétitionner, ça nous donne un certain avantage. La décision de mettre l’accent sur l’en­ traînement physique va aussi nous aider », pense Sven Pouliot.

Au cœur de la formation masculine, il y a les frères Adam et Samuel Lamhamedi ainsi que le vétéran et capi­ taine de la formation, SimonClaude Toutant, qui ont tous fini parmi les cinq premiers dans le classement indivi­ duel du RSEQ l’hiver der­ nier. Attention, avertit ce­­ pendant Pouliot, il serait imprudent de se fier unique­ ment à ce noyau. « Le ski étant un sport de risques, ça nous prend un groupe solide pour pouvoir mar­ quer des points, surtout si les favoris ne complètent pas une épreuve. C’est cette profondeur qui fait la force de notre équipe », lance-t-il.

Benoît Lachance

Le Rouge et Or a été sacré champion ­ qué­bécois en 2016 et en 2017

RECONSTRUCTION CHEZ LES FEMMES

Du côté féminin, la recons­ truction entamée l’an passé se poursuit. D’une équipe de trois en 2017, le Rouge et Or passe maintenant à six skieuses, dont fait partie la capitaine Alice Stoll. Gabrielle Bergeron est éga­ lement de retour cette sai­ son. Se joignent à la forma­ tion Jeanne Bellavance, Éliane Demers, Frédérique Brunet et Isabelle Grondin. Frédérique Brunet, qui a étudié au Cégep de SainteFoy, s’est classée au qua­ trième rang des skieuses du collégial au Québec en 2017. « Nous visons certaine­ ment la deuxième place chez les filles. L’Université de Montréal est probablement la favorite pour l’emporter. Nous espérons être en me­­ sure de marquer assez de points dans le circuit fémi­ nin pour être dans la course pour la bannière combinée. C’est l’objectif que nous nous fixons », souligne l’entraî­ neur Pouliot.

Campus dynamique

Pour une troisième année, le PEPS-Ô-FÊTES, présenté par Tim Hortons, transformera le PEPS en un terrain de jeu géant pour petits et grands. Plus d’une douzaine d’activités seront offertes aux fa­­milles de la région de Québec : piscine avec structure gonflable et jeux d’eau, escalade, jeux gonflables, trampo­ lines, etc. Les participants pourront aussi assister gratuitement aux matchs de basket­ ball du Rouge et Or, qui auront lieu à 15 h le jeudi et le vendredi. Des forfaits familiaux sont en prévente jusqu’au 10 décembre. Les 28 et 29 décembre, de 9 h à 16 h, au PEPS. Réservation de billets : reservatech.net, ­billetterie du Rouge et Or ou 418 656-PEPS. Pour plus d’info : peps.ulaval.ca

Programmation en ligne Le programme d’activités de la session ­d’hiver du PEPS est présentement en ligne et il comprend plus de 125 activités, comme le condition­nement physique, le cardio-vélo, le yoga, le Pilates, l’escalade, les arts martiaux, la danse et les activités aquatiques. Il y en a pour tous les goûts ! Partez l’année 2018 du bon pied et entraînez-vous dans le plus grand complexe sportif de l’Est du Canada. Les inscriptions ont débuté le mercredi 6 décembre, à 7 h. Vous pouvez vous inscrire sur le Web, à la réception du PEPS ou au 418 656-PEPS. Pour plus d’information : peps.ulaval.ca

Jeudi 28 décembre Basketball masculin | Cap-Breton c. Victoria (hors concours) PEPS | 16 h

Vendredi 29 décembre Basketball masculin | Victoria c. UQAM (hors concours) PEPS | 15 h Basketball masculin | Cap-Breton (hors concours) PEPS | 17 h

Samedi 30 décembre Basketball masculin | Cap-Breton c. UQAM (hors concours) PEPS | 14 h Basketball masculin | Victoria (hors concours) PEPS | 16 h

Vendredi 5 janvier

Il est temps de vous procurer votre forfait pour l’événement de l’hiver 2018 au PEPS, soit le Championnat canadien U SPORTS de volleyball féminin. Les huit meilleures équipes du pays, incluant le Rouge et Or, s’affronteront du 16 au 18 mars pour l’obtention du titre national. Pour plus de détails sur l’événement : www.rougeetor.ulaval.ca

Basketball féminin | Bishop’s PEPS | 18 h Basketball masculin | Bishop’s PEPS | 20 h


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au fil de la semaine

le fil | le 7 décembre 2017

Chants de Noël au marché Vous souhaitez vous plonger dans l’ambiance des Fêtes ? Pourquoi ne pas assister au concert du Chœur de l’Uni­ versité Laval au Marché de Noël allemand ? Depuis le Moyen Âge existe en Allemagne la coutume du marché de Noël tenu à l’extérieur sur une place publique. Cette année encore, pour la dixième fois, la Ville de Québec fait revivre la tradition. De charmants stands en bois, assemblés selon le style traditionnel et décorés de cen­ taines de petites lumières, sont présen­tement installés en plein cœur du centre-ville. Vous y trouverez une grande quantité de produits délicieux comme des macarons, des chocolats, des alcools aux petits fruits et des produits du terroir. On y propose également de l’artisanat de haute qualité ainsi que différentes idées-cadeaux. Plusieurs activités d’animation pour petits et grands sont au pro­ gramme. Parmi elles, deux prestations du Chœur de l’Université Laval promettent de contribuer à la féérie de l’événement. photo Marché de Noël allemand Le Marché de Noël allemand se tient dans les jardins et à la place de l’Hôtel-de-Ville, dans le Vieux-Québec. Les spectacles du Chœur de l’Université Laval auront lieu le dimanche 17 décembre, à 14 h et à 15 h 30. Entrée libre. Pour la programmation complète du Marché : noelallemandquebec.com

17/12 07/12

07/12

07/12

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11/12

19/12

L’info biaisée par Facebook ?

Réflexions sur le piéton

Une nouvelle route de la soie

Légalisation du cannabis

Le « moi » aux 18e et 19e siècles

Du Québec à la Californie

L’avènement de Facebook a-t-il changé la réception de l’information ? C’est la question à laquelle répon­ dra David Mathieu, pro­ fesseur de communication à l’Université de Roskilde, au Danemark, lors d’un Midi de science politique. Dans sa présentation, le conférencier examinera trois propositions, basées sur des travaux empi­ riques, pour l’étude de la réception sur Facebook. À partir d’une théorie de la relation entre médias et publics, ces trois propo­ sitions se veulent autant de tentatives pour com­ prendre la circulation du sens sur cette plateforme de réseautage qui est éga­ lement devenue, au fil du temps, un média polyvalent.

L’artiste Andrée-Anne Blacutt, qui poursuit des études doctorales à la Faculté de musique, sera l’animatrice d’une soirée Design Fiction organisée par La Chambre Blanche. Le principe d’une soirée Design Fiction est de pro­ poser des scénarios spé­ culatifs pour stimuler la réflexion autour de problé­ matiques émergentes. La doctorante a donc préparé deux mises en situation – l’une à la manière d’Alfred North Whitehead, l’autre de Michael Jackson – pour provoquer des émotions et des questionnements autour du statut du piéton. Les informations recueillies serviront à son projet de recherche qui vise à amé­ liorer la qualité de la mobi­ lité des personnes en tant que valeur pour favoriser un modèle d’interaction entre l’art et la science.

L’initiative chinoise « La ceinture et la route » – ou Belt and Road Initiative (BRI) – s’inspire de l’antique route de la soie empruntée par les caravaniers entre l’Extrême-Orient et l’Europe. Elle vise à réaménager des routes commerciales – ­terrestres et maritimes – entre la Chine et plus de 60 pays en Asie, en Afrique et en Europe. Lancée par le gouvernement chinois en 2013, cette initiative, qui vise à renforcer la posi­ tion de la Chine sur le plan mondial, a suscité beau­ coup de réactions dans le monde : des acclamations, des interrogations et des inquiétudes. Ces réactions sont-elles légitimes ? Pour le savoir, assistez aux con­ férences du minicolloque des étudiants inscrits au séminaire pluridisciplinaire sur l’Asie.

Une étape de plus vient tout juste d’être franchie vers la légalisation du ­cannabis au Canada. Le 27 novembre, la Chambre des communes a adopté le projet de loi C-45. En juillet 2018, le Canada de­vrait donc rejoindre le clan des quelques endroits dans le monde où le can­ nabis est légal. Les Rendezvous criminologiques vous offrent l’occasion d’en ap­­ prendre davantage sur les différents enjeux et dis­ cours entourant la léga­ lisation du cannabis au Québec et au Canada. Au programme de cette demi-journée de réflexion sont inscrites quatre con­ férences portant sur les défis, le marché de distri­ bution, la décriminalisa­ tion ainsi que les discours politiques, médiatiques et pseudoscientifiques sur la question.

Le centre interuniversitaire de recherche sur la première modernité (CIREM 16-18), en collaboration avec la Faculté de philosophie, or­­ ganise une journée d’étude sur le thème « Le sentiment de l’existence : connaissance de soi, solitude, souffrance ». Elle réunira plusieurs cher­ cheurs dans le domaine de la littérature et de la pen­ sée française du 18e et du 19e siècle. Les quatre con­ férences principales, pro­ noncées par des pro­fesseurs, porteront sur l’idée de trans­ mission dans les œuvres de Madame de Staël et de Chateaubriand, sur la ­question du souvenir chez Madame d’Arconville, sur l’amour-propre dans Les rêveries du promeneur solitaire de Rousseau et sur les idées de scepticisme et de matérialisme chez Diderot. Suivront quelques présenta­ tions d’étudiants. peinture

Vous êtes tenté par le cyclotourisme, mais vous ne savez pas comment ­planifier un voyage sur deux roues de plusieurs semaines ? Venez entendre Karl Hébert raconter son expérience. À l’été 2013, avec deux compagnons tout aussi inexpérimentés que lui en cyclotourisme, il a traversé le continent amé­ricain en 78 jours. Après avoir parcouru 9 100 km, traversé 14 États, visité 7 parcs nationaux, roulé dans plusieurs régions désertiques et franchi les montagnes Rocheuses, les trois cyclistes ont finale­ ment atteint San Francisco. Karl Hébert fera le récit de cette aventure comportant juste la bonne proportion de préparation et d’impré­ vus lors de la prochaine soirée cycliste de la Coop Roue-Libre.

Jeudi 7 décembre, de 11 h 45 à 13 h, au local 3244 du pavillon Charles-De Koninck. Entrée libre.

Jeudi 7 décembre, à 18 h 30, à La Chambre Blanche (185, rue ChristopheColomb Est). Pour plus d’info : bit.ly/2iWYnGT

Jeudi 7 décembre, de 12 h à 16 h, au local 1609 du pavillon Palasis-Prince. Entrée libre. Pour consulter le programme : bit.ly/2BO1xBn

Vendredi 8 décembre, de 12 h 30 à 17 h, au local 2245B du pavillon Ferdinand-Vandry. Entrée gratuite. Pour s’inscrire : bit.ly/2k9tO0Z

Caspar David Friedrich

Lundi 11 décembre, de 10 h à 18 h, au local 413 du pavillon Félix-AntoineSavard. Entrée libre. Pour consulter le programme : bit.ly/2jkmNH9

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

Mardi 19 décembre, à 19 h, au café Fou AELIÉS au pavillon Alphonse-­ Desjardins. Entrée libre.


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