Le Fil 14 juin 2018

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Des modèles inspirants p10-11

Défis numériques en vue ! p5

Volume 53, numéro 29 14 juin 2018

photo Jean Rodier

Bravo !

L’Université Laval aura décerné, en 2017-2018, 11 381 diplômes, tous cycles et attestations confondus. p2-3


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Tourbillon Plus de 22 000 personnes assistent cette année aux 8 cérémonies de la collation des grades par Manon Plante

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2 1. « Je ne réalisais pas l’ampleur du rôle jusqu’au moment où j’ai vu les 3 000 personnes présentes se lever pour l’entrée du défilé universitaire », a avoué Annabelle Lemire, à qui on avait confié la tâche de porter la masse. 2 et 5. Au cours de la première fin de semaine, 2 465 finissants ont reçu leur diplôme. 3. La rectrice Sophie D’Amours a souhaité aux finissants une vie enrichissante et remplie d’expériences stimulantes à la hauteur de leurs talents et de leurs ambitions. 4. Thibaud Geoffroy et Naamwin-So-Bâwfu Romaric Meda (deuxième et troisième à partir de la gauche) ont obtenu leur diplôme de doctorat en sciences du bois. Tous deux ont fait une thèse sur la valorisation d’un produit de l’érable autre que le sirop. 6. Les cérémonies du 9 et du 10 juin réunissaient les finissants et les professeurs des facultés de Médecine, de Médecine dentaire, de Pharmacie, des Sciences de l’agriculture et de l’alimentation, des Sciences infirmières, des Sciences de l’administration, des Sciences et de génie ainsi que de Foresterie, de géographie et de géomatique. photos Jean Rodier

Excitation, espoir, fierté, nostalgie… Toute une gamme de sentiments habitent les finissants – tantôt tout sourires, tantôt la larme à l’œil – lors des célébrations entourant la remise de leur diplôme. Cette année, ce sont 4 436 finissants qui défilent au PEPS lors des cérémonies de la collation des grades. Réparties sur deux fins de semaine, ces cérémonies présidées par la rectrice et empreintes de décorum sont bien sûr un moment de rare fébrilité et de fierté partagée. « Tous les membres de la direction se joignent à moi pour souhaiter à toutes les finissantes et à tous les finissants une vie enrichissante et remplie d’expériences stimulantes à la hauteur de leurs talents et de leurs ambitions. Le diplôme de l’Université Laval les mènera loin, là où leurs idées se concrétiseront. Là où leurs rêves se réaliseront », a lancé la rectrice Sophie D’Amours. Galvanisés par un tel discours et impatients de partir à la conquête de leurs rêves, les diplômés sont aussi, pour la plupart, un peu tristes de clore un chapitre de leur vie. « La symbolique de la collation des grades est très forte. Pour les gens qui, comme moi, s’en vont vers le marché du travail, c’est une page qui est tournée », affirme Annabelle Lemire, diplômée du baccalauréat en sciences et technologie des aliments. Très impliquée dans les associations étudiantes tout au long de son baccalauréat, la jeune femme a été membre de la BoULangerie du Comtois et du comité Le Carnivore, avant de devenir présidente de l’Association générale des étudiants en agriculture, alimentation et consommation, puis vice-présidente aux affaires institutionnelles de la CADEUL. C’est notamment pour honorer cet engagement étudiant qu’elle a été désignée pour porter la masse lors de la cérémonie du samedi 9 juin en après-midi. « C’est une très belle reconnaissance, avoue Annabelle Lemire. Toutefois, je ne réalisais pas l’ampleur du rôle jusqu’au moment où j’ai vu les 3 000 personnes

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Cette année, ce sont 4 436 finissants qui défilent au PEPS lors des cérémonies de la collation des grades

Le journal de la communauté universitaire Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 29 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

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présentes se lever pour l’entrée du défilé universitaire. » Avec ce privilège vient aussi celui de prononcer, au nom de tous les étudiants présents à la même cérémonie, un discours protocolaire, auquel la diplômée a tenu à ajouter une touche plus personnelle. « En guise de mot de la fin, a-t-elle déclaré, je souhaite féliciter particulièrement les étudiantes et les étudiants ayant vécu des épreuves moins communes. Que vous veniez d’un milieu moins privilégié, que vous soyez parent-étudiant, que vous ayez fait face à de l’intolérance, que vous ayez été ou que vous soyez atteint d’un trouble mental ou physique, peu importe la façon par laquelle votre réussite a été mise en péril, vous avez déjoué les statistiques, vous avez été résilientes et résilients. Et aujourd’hui, nous sommes ensemble pour souligner votre succès ! » Le lendemain 10 juin, c’était au tour de deux finissants du doctorat en sciences du bois de recevoir leur précieux diplôme. Le premier, Naamwin-So-Bâwfu Romaric Meda, est originaire du Burkina Faso, alors que le second, Thibaud Geoffroy, vient de la France. Tous deux ont travaillé à la valorisation de produits de l’érable à sucre et de l’érable rouge autres que le sirop. Le premier a fait une thèse sur les propriétés du bourgeon qui peuvent avoir un intérêt, entre autres, pour la santé humaine et la production pharmaceutique ; le deuxième a fait de même avec l’écorce. Comme eux, ce sont 10,7 % des diplômés en 20172018 qui sont des étudiants étrangers ou des résidents permanents. Pour eux, la cérémonie se révèle parfois d’autant plus émouvante qu’elle constitue une scène d’adieu au Québec. « J’avais vraiment envie de vivre une cérémonie de collation des grades dans le style nord-américain, comme on en voit à la télévision, remarque Romaric Meda. Je suis ouvert à toutes les possibilités, mais j’envisage présentement un retour en Afrique. Le Québec va me

Rédaction Éditeur : Jacques Villemure, directeur des communications Rédactrice en chef : Claudine Magny Journalistes : Matthieu Dessureault, Jean Hamann, Yvon Larose Collaborateurs : Jenny Aumais, Isabelle Doucet Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Renée Larochelle, Manon Plante, Mathieu Tanguay Collaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry Mellon Rédactrices-réviseures : Manon Plante et Mélanie Darveau Agente de secrétariat : Sophie Leroux

Production Infographie : Geneviève Bolduc, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : TC Imprimeries Transcontinental, Québec (Québec)

Placements publicitaires Claudine Trudel 418 656-2131 poste 6415 Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec, ISSN 022-1-1965

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collation des grades 2018

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d’émotions manquer, mais je me considère comme un citoyen du monde. » De son côté, Thibaud Geoffroy était content de partager ce moment avec deux de ses collègues – dont Romaric Meda – sans lesquels, selon ses dires, il n’en serait pas là. « La cérémonie a été pour nous un moyen de célébrer l’aboutissement d’un peu plus de trois ans de dur labeur », déclare-t-il. Les deux nouveaux docteurs étaient particulièrement touchés que leurs familles respectives se soient déplacées d’Afrique et d’Europe pour vivre ce moment avec eux. Les cérémonies se poursuivront la fin de semaine prochaine, notamment avec les finissants de la Faculté de philosophie. Parmi eux, il y aura Daphnée Savoie, l’une des trois ré­­ cipiendaires aux cycles supérieurs de la Médaille académique du gouverneur général. Cette distinction qu’elle recevra au cours de la cérémonie du 16 juin en matinée représente pour elle « une façon de célébrer les ef­­ forts ». Selon l’étudiante-chercheuse, « la collation des grades est un rite de passage qui touche l’imaginaire et qui inspire. » C’est également un moment de joie à partager avec ses proches. « Ma famille m’a vu progresser tout au long de ma maîtrise. Les recher­ ches que l’on effectue à la maîtrise et au doctorat représentent quelque chose de très personnel. » Après s’être intéressée à la question du fétichisme dans son mémoire, la jeune femme entreprendra à l’Université Laval, en cotutelle avec le Collège Birkbeck de l’Université de Londres, des études doctorales sur un tout autre sujet : la responsabilité des banques et de leurs hauts dirigeants dans le déclenchement des crises financières. Elle espère ainsi dé­­ montrer, entre autres, que la philo­ sophie est pertinente pour réfléchir au monde actuel. Si la philosophie s’inscrit profondément dans la tradition universitaire, ce n’est pas le cas de tous les domaines à l’honneur lors de la collation des grades. Le dimanche 17 juin, 46 étudiants, soit une première cohorte complète, recevront leur diplôme de baccalauréat en design de produits. « Nous étions en quelque sorte une cohorte cobaye, indique la finissante Gabrielle Roberge. Il y a une certaine fierté à être les pionniers d’un nouveau programme, surtout que notre cohorte a réussi au-delà des attentes de l’École de design. » Cette étudiante s’est récemment distinguée en remportant le Prix d’excellence du programme en design de produits, décerné par l’École de design à l’étudiant présentant le meilleur parcours universitaire, et le Prix de l’École de design, remis au projet « coup de cœur » des professeurs. Elle a mérité cette dernière distinction pour le projet « Jardin », une gamme de produits de ritualisation funéraire à tendance écologique. Lorsqu’elle réfléchit à ce que représente pour elle la collation des grades, la finissante souligne l’importance de se réunir une dernière fois entre collègues

d’études. Elle note aussi l’incidence du choix des récipiendaires des doctorats honoris causa. « Monsieur De Winter a beaucoup fait pour le design en sol canadien. Le design est de plus en plus intégré aux grandes entreprises. C’est un domaine émergent, mais qui prend de plus en plus de place dans la société. Voir qu’un doctorat honorifique est décerné dans ce programme universitaire non traditionnel est très prometteur pour les jeunes diplômés. C’est une porte qui s’ouvre ! Ça prouve que nous avons notre place à l’université et dans la société. » L’Université aura décerné, en 2017-2018, 11 381 diplômes, tous cycles et attestations confondus, à 10 972 diplômés. Pour en savoir plus sur la collation des grades : bit.ly/2MndIui

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Une 300 000e personne diplômée ! Le dimanche 10 juin, l’Université a diplômé la 300 000e personne de son histoire. Vanessa Tremblay, originaire de Clermont dans la région de Charlevoix, a réussi des études de 1er cycle en administration. Pour souligner l’événement, la rectrice Sophie D’Amours a rencontré la finissante, le vendredi 8 juin, dans son environnement d’études à la Faculté des sciences de l’administration. « Vanessa, déclare la rectrice, représente un modèle très inspirant de détermination, de dynamisme et d’engagement à bâtir un monde meilleur. Sa réussite rejaillit sur l’Université Laval tout entière et confirme sa raison d’être dans ce qu’il y a de plus noble, soit de former des citoyens compétents, responsables, engagés, ouverts sur le monde et sur l’avenir. »


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en bref

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Un partenariat stratégique

Voici pour vous, jeunes entrepreneurs ! L’Université Laval et le Babson College de Boston ont annoncé officiellement hier, à Montréal, une collaboration stratégique sous la forme d’un programme d’été pour jeunes entrepreneurs, le PROTO 10. Le programme, qui est en marche depuis le 21 mai à l’Université, se poursuivra jusqu’au 27 juillet. Il bénéficie du soutien financier de la Fondation Molson. Son contenu a été monté par Entrepreneuriat Laval avec la collaboration du Babson College, une école de commerce qui offre depuis 10 ans un programme estival à de jeunes entrepreneurs, sous forme d’accompagnement et de mentorat. Entrepreneuriat Laval s’est inspiré de ce modèle dans la mise sur pied de son programme. Le Babson College a partagé sa formule et son approche, ainsi que sa documentation. Les participants d’un établissement pourront avoir accès aux experts de l’autre. Dans cette collaboration virtuelle, il y aura notamment des ­présentations et du mentorat entre pairs, des conférences et des ateliers. À la fin juillet, les jeunes entrepreneurs inscrits au programme de l’Université Laval se rendront à Boston pour rencontrer leurs homologues du Babson College. Le programme PROTO 10 est conçu pour favoriser le démarrage d’entreprises et soutenir les entrepreneurs nouvellement diplômés ainsi que les étudiants entrepreneurs. Les participants ont accès à un encadrement par des conseillers chevronnés, à une série de conférences et à un ensemble de ressources personnalisées pour développer leur projet. Le principe derrière cette collaboration est de développer un esprit de partage à double sens entre les deux établissements. Le don de la Fondation Molson permettra aussi la création d’une nouvelle chaire de leadership en enseignement. Déjà, il a permis à l’Université d’intégrer un réseau sélect d’universités et de collèges voués à instaurer les meilleures pratiques en matière d’éducation entrepreneuriale, le Babson Collaborative for Entrepreneurship Education. L’Université Laval est la première université canadienne à se joindre à ce réseau.

Yves Bourget, président-directeur général de La Fondation de l’Université Laval, Maripier Tremblay, présidente du conseil d’administration d’Entrepreneuriat Laval et professeure au Département de management, Debi Kleiman, directrice générale du Arthur M. Blank Center for Entrepreneurship, et Geoff Molson, membre de la Fondation Molson. photo Jean Rodier

Lors de l’annonce du partenariat UL – FPInnovations : Denis Lebel, PDG du Conseil de l’industrie forestière du Québec, Beth MacNeil, sous-ministre adjointe à Ressources naturelles Canada, Sophie D’Amours, rectrice, Stéphane Renou, président et chef de la direction de FPInnovations, Jacynthe Leclerc, directrice générale du Centre de foresterie des Laurentides, et Line Drouin, sous-ministre au ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs. photo FPInnovations

L’Université et FPInnovations intensifient leur coopération en matière d’enseignement et de recherche par Yvon Larose FPInnovations est l’un des plus grands centres privés de recherche forestière au monde. Son mandat consiste à soutenir la compétitivité du secteur forestier canadien. Il possède des laboratoires de recherche dans trois villes, dont Québec. La Faculté de foresterie, de ­géographie et de géomatique (FFGG), pour sa part, abrite le Département des sciences du bois et de la forêt, un ac­­ teur clé du domaine re­­connu internationalement pour la qualité de son enseignement et de ses activités de recherche. Le lundi 11 juin, au pavillon Gene-H.-Kruger, la rectrice Sophie D’Amours et le président et chef de la direction de FPInnovations, Stéphane Renou, ont an­­ noncé la signature d’en­ tentes collaboratives entre les deux entités visant à maximiser le potentiel ­d ’innovation du secteur forestier. « Nous avons de grandes attentes, affirme le doyen de la FFGG, Guy Mercier. Les partenaires sont dans un esprit de concertation tel qu’on peut envisager une augmentation en nombre et en diversité des projets conjoints. Aussi, nous allons non seulement conforter notre place, mais voir nos capacités décuplées. Notre marche vers l’excellence s’accélère. » Le nouveau partenariat s’inscrit dans la continuité. Depuis plusieurs années, l’Université et FPInnovations collaborent à des projets de recherche dans les domaines

des sciences du bois et de la forêt. Par exemple, FPInnovations est membre du consortium de recherche FORAC, un centre d’expertise pour l’avancement de l’industrie des produits forestiers. Il est également un partenaire de choix des recherches menées à la Faculté en génomique forestière. Il a, en outre, contribué au démarrage de la Chaire industrielle de recherche du CRSNG sur la construction écorespon­ sable en bois et au démarrage de la Chaire de leadership en enseignement en foresterie autochtone. Avec la nouvelle entente, la collaboration entre les deux partenaires ira encore plus loin. Ce sera d’abord le cas sur le plan des infrastructures. « Les deux partenaires partageront un parc d’équipements optimisé, explique Guy Mercier. D’ailleurs, l’entente prévoit un don d’équipements d’une valeur de près de 150 000 $ par FPInnovations. Ces équipements sont en cours d’installation dans les laboratoires du pavillon Gene-H.-Kruger. Un partage plus poussé de l’expertise est aussi prévu puisque des chercheurs de FPInnovations obtiendront le statut de professeurs invités. Ils pourront dès lors collaborer plus étroitement aux enseignements de la Faculté dans le domaine des sciences du bois. » En plus d’assurer la poursuite des initiatives de re­­ cherche communes déjà amorcées, l’entente de par­ tenariat qui vient d’être an­­ noncée ouvrira de nouvelles

«

Cette entente nous permettra d’exceller encore davantage

perspectives quant à la durée et à la nature des collaborations futures entre FPInnovations et l’Université. « Le parte­nariat durera au minimum dix ans, souligne le doyen. Un tel horizon temporel permet de mieux planifier le déve­ loppement de la recherche, tout en offrant la possibilité d’explorer conjointement de nouveaux thèmes dont le

potentiel est indéniable, comme la scierie 4.0, la fo­rêt intelligente, la composition des panneaux et le bilan carbone forêt-produit forestier. » Autre élément d’importance : dans le cadre de l’entente, FPInnovations met sur pied un fonds d’un demi-­ million de dollars qui servira à l’octroi de bourses destinées aux étudiants en sciences du bois et de la forêt. Une tranche de 50 000 $ sera versée annuellement pendant dix ans. Le fonds sera géré par La Fondation de l’Université Laval. Selon Guy Mercier, cette nouvelle formule du par­ tenariat FPInnovationsUniversité Laval rendra le pôle d’excellence régional en foresterie encore plus performant et plus innovateur. « On peut dire sans l’ombre d’un doute que la Faculté confirme son haut rang en matière de recherche en sciences du bois et, bientôt, en sciences de la forêt, affirme-t-il. L’Université, en ce domaine, jouait déjà dans les ligues majeures à l’échelle internationale. Ce nouveau partenariat est un indéniable atout pour exceller encore davantage. » La rectrice Sophie D’Amours abonde dans le même sens. « Cette annonce, dit-elle, vient confirmer le leadership du Québec en recherche forestière et consolider le pôle francophone canadien en la ma­­ tière. Depuis quelques an­­ nées, on cherche de nou­ velles avenues pour l’usage du bois. Les chercheurs ont fait de grandes avancées dans la recherche plus fondamentale et on est en train de construire sur ces avancées. Le partenariat permettra d’aller plus loin, notamment en nanotechnologies et en cellulose du bois. On arrive maintenant à extraire du bois pas mal de valeur. »

Les activités de recherche du nouveau partenariat toucheront notamment à la génomique forestière, à la transformation du bois et aux panneaux, à la foresterie autochtone et à la fabrication intelligente.


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Cap sur la transition numérique Un investissement de 6 M $ du Conseil du trésor permet de poser le premier jalon de l’Académie des transformations numériques par Yvon Larose Un projet porteur et rassembleur, un projet unique et ambitieux. C’est en ces termes que la rectrice Sophie D’Amours a qualifié la future Académie des transformations numériques (ATN), dont la création a été annoncée, le lundi 11 juin au pavillon La Lauren­ tienne, par le président du Conseil du trésor, Pierre Arcand. Ce dernier était accompagné de son collègue Sébastien Proulx, ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport et ministre de la région de la Capitale-Nationale. Le gouvernement investira 6 M $ pour contribuer à la mise en place de l’ATN. Sur cinq ans, le projet nécessitera un investissement total anticipé de 17 M $. L’ATN aura pignon sur rue dans la cité universitaire. Son mandat consistera à développer la plus importante offre de formation continue axée sur la transition numérique au Québec. Cette formation permettra de répondre aux nouveaux besoins d’acquisition de connaissances et aux nouveaux besoins de développement de compétences induits par le numérique. « Ce projet permettra d’accompagner l’État québécois, les organisations et les entreprises du Québec dans l’acquisition des connaissances et des compétences requises pour sortir gagnants des grandes transformations qui s’annoncent », a précisé la rectrice. Selon elle, l’annonce est très significative. « Elle dit que le gouvernement reconnaît le leadership de l’Université Laval pour former sa fonction publique et la préparer aux grands défis de la transformation numérique. Des centaines de milliers de personnes seront concernées. » Le numérique, incarné dans les technologies émergentes, a déjà amorcé de grandes évolutions et de grandes révolutions qui ne pourront que s’intensifier dans les années à venir. Son incidence sera majeure. Il touchera tous les secteurs clés de l’économie. « Selon plusieurs études, a-t-elle poursuivi, 50 % à 60 % des emplois seront profondément transformés au cours des prochaines années par l’arrivée notamment de l’intelligence artificielle, du traitement des données massives, de l’impression 3D, de l’autonomie des véhicules et de la robotique avancée et collaborative. » L’hiver dernier, à Québec, Sophie D’Amours avait présidé un important sympos i u m sur l’effet qu’aura la prochaine vague technologique sur l’emploi dans la région de la

Capitale-Nationale. « Le projet d’Aca­d émie, a-t-elle souligné, répond de façon concrète et structurante à l’urgence d’agir constatée par les quelque 700 participants au symposium. » L’Académie recevra la contribution des 17 facultés de l’Université dans le développement de son offre de formation. Elle pourra compter sur les importants développements réalisés par l’Université en matière de technopédagogie numérique, sur une formation en ligne de plus de 900 cours à distance et sur l’expertise de la Direction générale de la formation continue. Elle s’appuiera également sur l’environnement numérique d’apprentissage, une plateforme avantgardiste de l’Université reconnue pour sa robustesse et sa convivialité. Cette plateforme peut diffuser des formations courtes et cumulables. Elle peut également proposer un dossier numérique de l’apprenant à vie. « Notre projet est inclusif, a indiqué la rectrice. Nous déploierons les activités de l’Académie au cours des prochains mois avec l’appui d’autres partenaires et établissements d’enseignement. Notre ambition est de mettre en commun les efforts et les ressources pour co-construire un espace de partage et d’accès à la plus importante offre de formation continue au Québec. »

L’offre d’apprentissage de l­ ’Académie sera à distance et hybride. Elle comprendra notamment un catalogue de formations connecté au réseau de l’enseignement supérieur et intégrant des formations inter-ordres. Elle offrira aussi des formations sur mesure permettant aux organisations et aux individus de bâtir leur propre parcours. L’offre d’apprentissage comprendra également des formations données par l’employeur. « La formation proposée par l’Académie aux employés de la fonction publique, aux organisations et aux entreprises partenaires inclura l’offre de formation des établissements d’enseignement qui se joindront au projet. Même le gouvernement a des contenus de formation qu’on pourra mettre sur la plateforme. Les meilleurs contenus de formation seront offerts. Les ap­­ prenants pourront marier des contenus de différents niveaux et enrichir leurs apprentissages par des expériences en groupe et dans leur milieu de travail », a expliqué Sophie D’Amours. Une chaire de recherche sera créée afin de soutenir l’avancement des connaissances dans le domaine du numérique. Les travaux porteront au premier chef sur les défis de la transformation numérique au sein de la fonction publique. La chaire mettra également sur pied un observatoire des transformations numériques. « L’Académie permettra de po­­ sitionner la région de Québec comme un accélérateur du développement des compétences tout au long de la vie », a conclu la rectrice.

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L’Académie s’appuiera sur l’environnement numérique d’apprentissage, une plateforme avant-gardiste, robuste et conviviale conçue à l’Université.

L’Académie permettra de positionner la région de Québec comme un accélérateur du développement des compétences tout au long de la vie

Lors de la conférence de presse du 11 juin : le ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, Sébastien Proulx, la rectrice, Sophie D’Amours, le président du Conseil du trésor, Pierre Arcand, et le député libéral de Vanier-Les Rivières, Patrick Huot. photo Direction des communications, ministère du Conseil exécutif


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société

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La trace durable de l’éphémère Cet été, plusieurs étudiants égayeront des lieux de la ville grâce à des œuvres d’architecture éphémère par Manon Plante Peut-on changer les mentalités en un été ? L’intervalle est court, mais il faut bien commencer quelque part. Les étudiants derrière le SPOT osent croire qu’ils peuvent, à l’aide d’un projet éphémère, entraîner des changements concrets à long terme. Depuis quatre ans, le projet SPOT (pour Sympathique place ouverte à tous) vise, par l’aménagement d’une place publique éphémère, la réappropriation et la valorisation d’un lieu délaissé. « Cette année, le comité souhaitait revitaliser un bâtiment patrimonial. Il a donc rapidement pensé à donner une seconde vie à une église abandonnée », explique Isabelle Jobin, étudiante au baccalauréat en architecture et co-coordonnatrice générale du SPOT. Mis au courant de ce projet, Espaces d’initiatives, un organisme qui travaille depuis 2015 à la requalification de l’église St-Charles de Limoilou, a proposé aux étudiants d’animer l’espace extérieur autour de cet ancien lieu de culte. Pour l’été 2018, le SPOT s’installe donc sur le parvis de cette église ainsi que dans le parc du Couvent des Capucins et il devient « le Sympathique parvis ouvert à tous ». « Notre projet, remarque Cynthia Gauthier, étudiante au 1er cycle en administration et coordonnatrice marketing du SPOT, se veut une initiative de développement durable (DD). Nous avons d’ailleurs gagné une bourse au concours Imagine que de la Fondation Knollenberg, qui permet d’implanter un projet qui contribue au DD. Nous avons bien sûr comme prétention d’être un événement écoresponsable, mais notre engagement ne s’arrête pas là. On œuvre surtout au recyclage d’espaces. » L’église, ce bâtiment autrefois témoin des grandes étapes de la vie (baptême, mariage, funérailles), a une forte symbolique sociale. Non seulement son parvis faisait-il office de lieu de rassemblement, mais elle était également géographiquement au centre d’une communauté (village ou quartier). Dans leur installation éphémère, les étudiants, qui souhaitent « rajeunir le concept d’église tout en le respectant », entendent donc réactualiser la sociabilité rattachée à ce lieu. « La thématique de l’église est reprise partout dans les installations, affirme Alexandre Major, étudiant à la maîtrise en architecture et coordonnateur opération du SPOT. Parfois le lien est plus poétique, parfois il est plus architectural, mais il sert toujours de fil conducteur à notre espace destiné à réunir les gens. L’église retrouve ainsi sa vocation sociale. » En effet, le SPOT n’est pas qu’un lieu accueillant une installation architecturale esthétique et amusante, il est véritablement une plateforme de diffusion culturelle et communautaire ayant pour but de stimuler la vie de quartier. Le SPOT offrira donc 40 jours d’activités gratuites et variées, comme des soirées dansantes, des rencontres d’improvisation, des séances de yoga, des prestations musicales, des circuits de vélo, des ateliers de jardinage et des conférences sur différents thèmes. Le samedi 16 juin se tiendra la soirée d’ouverture où seront présentés le spectacle « Destination Chanson Fleuve », produit par Petite-Vallée, et de l’animation musicale assurée par Funk Connection.

Le SPOT offrira 40 jours d’activités gratuites et variées, comme des soirées dansantes, des rencontres d’improvisation et des séances de yoga Reliant la scène et le resto-bar, une succession de kiosques, telles les perles d’un chapelet, accueillent les marchands et les promeneurs du quartier.

Quoique l’équipe derrière le SPOT puisse compter, pour l’épauler dans la réalisation de sa place éphémère, sur quelques partenaires (neuf firmes d’architecture ou de design, l’artiste Jean-Pierre Morin, la Ville de Québec, Première Ovation – Patrimoine, des commerçants du quartier Limoilou et Espaces d’initiatives, pour n’en nommer que quelques-uns), il n’en demeure pas moins que cette initiative est entièrement gérée par des étudiants de l’Université Laval. « Cette activité parascolaire exige énormément de temps, mais on en retire tellement de connaissances et d’expérience ! C’est vraiment enrichissant de travailler sur un aussi gros projet, qui acquiert de la notoriété d’année en année. À titre d’exemple, nous avons maintenant plus de 14 000 abonnés Facebook », déclare Isabelle Jobin avant d’ajouter que l’été dernier – pendant lequel elle s’était aussi consacrée au succès du SPOT – a été le plus beau de toute sa vie. En compagnie de Cynthia Gauthier et d’Alexandre Major, elle lance d’ailleurs ce message aux étudiants de l’Université : « La communauté étudiante peut faire de grandes choses et avoir une véritable influence sur la société. Osez ! » Deux autres groupes d’étudiants travail­ lent cet été à la réalisation d’installations éphémères, cette fois-ci dans le cadre de

Située dans les jardins de l’église, la scène éclatée et modulable permet une multitude d’emplois. Les murs en périphérie de la scène et ceux composant la toiture se décomposent en éléments offrant des degrés d’opacité variés, laissant place à des jeux d’ombre et de lumière.

l’événement Passages insolites. La première équipe est formée des étudiants à la maîtrise en architecture Francis Gaignard, Sandrine Gaulin et Gabriel Lemelin, alors que la seconde équipe comprend les étudiants au baccalauréat en architecture Léanne Bolduc,

Philippe Champagne, Francis Lavoie, Antoine Michel et Karine Taillon. Ce dernier groupe, qui peaufine une installation sur le thème « Futur conditionnel » invite la communauté universitaire à visiter son œuvre sur la terrasse du restaurant Laurie Raphaël. « Je ne peux rien révéler de notre installation, explique Antoine Michel, puisqu’elle doit rester secrète jusqu’au lancement des Passages insolites. Par contre, je peux dire que l’équipe a beaucoup de plaisir à produire une œuvre d’architecture éphémère. Cette forme d’architecture permet une plus grande liberté, car, n’étant pas destinée à s’ancrer longtemps dans un lieu, on peut se permettre de choquer ou de déplaire. L’important, c’est de marquer l’imaginaire. Ce n’est pas parce qu’une installation est éphémère qu’elle ne peut pas avoir de répercussion à long terme. » Entre le 16 juin et le 25 août, le SPOT sera ouvert tous les jours de 10 h à 22 h et animé du mercredi au dimanche. Pour en savoir plus sur le SPOT : spotqc.com et www.facebook.com/SPOTqc/ ?fref=ts. Pour consulter la programmation du SPOT : monlimoilou.com. Pour contribuer à la campagne de financement participatif qui se terminera le 4 juillet : bit.ly/2yexYvg

Les installations du resto-bar Y’a du monde à messe ! évoquent des espaces intérieurs de l’église, tels la nef, le chœur et le confessionnal. Recréés à l’extérieur pour côtoyer le parvis, ces espaces créent des ambiances propices à la socialisation. images SPOT

Les Passages insolites seront accessibles du 28 juin au 14 octobre. Pour en savoir plus sur l’événement : passagesinsolites.com


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Le son de Londres vu de Québec Des étudiants et un professeur de la Faculté de musique contribuent à rendre la musique britannique bien vivante à l’occasion de l’exposition Ici Londres, présentée actuellement au Musée de la civilisation par Pascale Guéricolas Rarement un pays et une ville n’ont concentré autant de courants musicaux que le Royaume-Uni et sa capitale depuis les années 50. Les Beatles, The Who, Phil Collins, les Sex Pistols et, plus récemment, Coldplay et Adele font partie des artistes dont la carrière a pris naissance ou son essor à Londres. Dès 2015, Serge Lacasse, professeur à la Faculté de musique et spécialiste de la musique populaire, a préparé une synthèse de cette effervescence musicale pour le Musée de la civilisation, qui travaillait sur l’exposition Ici Londres. « J’ai remis un rapport sur les courants musicaux, les bands et les différentes souscultures des jeunes, des années 50 jusqu’à nos jours, explique ce professeur en musicologie. L’équipe du Musée a utilisé ces informations dans plusieurs textes de l’exposition. J’ai aussi donné une formation aux guides qui vont faire des visites avec le public. » Par ailleurs, Serge Lacasse a mis cinq étudiants et diplômés de la Faculté de musique en relation avec le Musée afin de permettre au public d’entendre cette musique légendaire, avant ou après la visite de l’exposition. La cour extérieure du Musée de la civilisation va donc résonner des grands succès de Deep Purple, de Led Zeppelin et des Rolling Stones plusieurs fois par jour durant les fins de semaine de juillet et d’août. L’ensemble musical se compose d’un batteur, d’un guitariste, d’un claviériste, d’un bassiste et de deux chanteurs. « J’ai l’impression que les gens qui marcheront dans la rue derrière le Musée vont venir voir ce qui se passe, confie en souriant Gabriel Cyr, étudiant à la maîtrise en guitare jazz. J’ai vraiment hâte de commencer, car c’est très rare d’avoir l’occasion de jouer autant de morceaux qu’on aime. » Pas­ sionné par le rock progressif britannique, le guitariste, qui sort avec son groupe Prog Story un deuxième album, se réjouit également de jouer tout l’été, d’autant plus que les six musiciens vont disposer de plusieurs semaines pour faire évoluer leur spectacle, et ce, dans des conditions techniques bien supérieures à celles des bars où ils se produisent habituellement. Le batteur Nico Plouffe partage son enthousiasme, lui qui rêve depuis longtemps d’exécuter en public des pièces du répertoire des groupes Sex Pistols et The Who, qui l’ont initié à son instrument. « Ces morceaux-là font partie d’un

répertoire musical historique, mais on n’a jamais l’occasion de les exécuter en classe, avec de vrais musiciens, explique l’étudiant à la maîtrise en didactique instrumentale. Je suis très heureux, par exemple, de jouer du King Crimson, un groupe de musique progressive britannique des années 60 que j’adore. Les pièces musicales complexes du groupe m’attirent beaucoup. » Le grand public va d’ailleurs pouvoir en apprendre davantage sur la structure musicale qui caractérise ces grands succès de la musique populaire. Le professeur Serge Lacasse a, en effet, participé à la création d’une installation proposée par le nouveau laboratoire numérique du Musée de la civili­sation. À l’aide d’instruments virtuels, les visiteurs vont jouer des compo­sitions inspirées de morceaux des Beatles, des Spice Girls ou de Phil Collins. « Les utilisateurs pourront commencer un morceau, l’arrêter, suivre les instructions de celui ou celle qui sera désigné comme directeur

Dès 2015, Serge Lacasse, professeur à la Faculté de musique et spécialiste de la musique populaire, a préparé, pour le Musée de la civilisation qui travaillait sur l’exposition Ici Londres, une synthèse de l’effervescence musicale dans la capitale britannique.

musical, explique le professeur. Ce jeu permet de faire comprendre au public le concept de riff, c’est-à-dire la manière dont certains modèles mélodiques se répètent dans la musique populaire. » Cette activité à la fois ludique et pédagogique complétera à merveille la visite de l’exposition. Pour plus d’info : www.mcq.org/fr/ exposition ?id=483407

En 1964, les Beatles effectuent leurs deux premières tournées aux États-Unis et au Canada. Précédés par une importante campagne publicitaire orchestrée par Capital Records, ils attirent les foules et provoquent la Beatlemania en Amérique. The Beatles, blouson de tournée, 1964, collection privée.

En juillet et en août, cinq étudiants et diplômés de la Faculté de musique feront résonner les grands succès britanniques dans la cour extérieure du Musée

Les années 1970 sont marquées par une crise économique, un climat social difficile, des spectacles éblouissants de glam rock et la montée du mouvement punk. Le groupe Sex Pistols est parmi ceux qui s’illustrent durant cette période. T-shirt porté par Johnny Rotten, chanteur des Sex Pistols, Londres 1970, Victoria and Albert Museum. photos Stéphane Audet, Icône


recherche Les peurs du mal 8

Notre cerveau modifie à notre insu les messages qu’il achemine aux muscles lorsqu’il pressent qu’un mouvement sera douloureux par Jean Hamann Votre cerveau veut votre bien… ou du moins ce qu’il croit être votre bien. Ainsi, lorsqu’il anticipe que le mouvement que vous vous apprêtez à faire provoquera de la douleur, il adapte à votre insu les messages qu’il envoie aux muscles, pro­ bablement dans l’espoir de minimiser la douleur la­­ tente. C’est ce que démontre une équipe de chercheurs du Département de réadaptation et du Centre interdisciplinaire de recherche en réadaptation et intégration sociale (CIRRIS) dans une étude publiée dans The Journal of Physiology. Ce mécanisme de protection, qui semble une bénédiction à première vue, pourrait toutefois contribuer au développement de la douleur chronique, avance la responsable de l’étude, Catherine Mercier. La professeure Mercier, Cécilia Neige, Nicolas

Mavromatis, Martin Gagné, et Laurent J. Bouyer ont invité 30 personnes dans leur laboratoire pour participer à une expérience inusitée. Les sujets devaient placer un bras dans un exo­ squelette robotisé servant à étudier les mouvements. Devant leurs yeux, un écran leur fournissait deux consignes visuelles successives. La première – qui marque le début de la phase de préparation motrice – les avisait qu’ils allaient bientôt devoir effectuer un mouvement. La seconde leur indiquait la cible vers laquelle ils de­­vaient déplacer leur bras. Une de ces cibles les obligeait à effectuer une flexion du bras, alors que l’autre appelait une extension du bras. Après une période de familiarisation avec ce protocole, les participants devaient répéter l’exercice, sauf que, cette fois, la moitié d’entre eux recevait une impulsion

Ce mécanisme de protection, qui semble une bénédiction à première vue, pourrait contribuer au développement de la douleur chronique

Le protocole développé par les chercheurs pourrait servir à repérer les personnes qui modifient beaucoup leurs commandes motrices en réponse à une douleur anticipée. Ces personnes pourraient profiter d’un suivi plus étroit en réadaptation afin d’éviter que leurs douleurs deviennent chroniques.

laser au coude lorsqu’ils effectuaient une extension du bras et l’autre moitié la recevait au moment de la flexion du bras. Comme on le devine, le cerveau établit rapidement une association entre un mouvement donné et la douleur. « Cette situation correspond à ce qui se produit pendant la phase de douleur aiguë qui suit une blessure, explique la professeure Mercier. Dans des conditions normales, les gens évitent dans la mesure du possible de faire un mouvement qui provoque de la douleur ou ils compensent en utilisant diverses stra­ tégies. Notre expérience ne leur laissait pas le choix, ce qui nous a permis d’étudier comment le cerveau s’ a d a p t a i t e n p a r e i l l e s circonstances. » Les chercheurs ont mesuré la force du lien entre le cerveau et les muscles pendant la phase de préparation motrice en faisant appel à la stimulation magnétique transcrânienne. Leurs analyses montrent que, lorsque le cerveau anticipe une douleur, il réduit les messages vers le muscle dont la contraction est associée à cette douleur et il augmente les messages vers le muscle qui lui est opposé. De plus, les sujets prennent plus de temps à amorcer le mouvement douloureux et ils l’exé­ cutent plus rapidement. « Lorsque le cerveau anticipe une douleur, il semble retarder le moment où il déclenche le mouvement et il tente de terminer le travail le plus vite possible par la suite », résume la professeure Mercier. Cette étude revêt un intérêt sur le plan fondamental, mais elle pourrait aussi avoir des répercussions cliniques, estime la chercheuse. En effet, la stratégie de protection contre la douleur déployée par le cerveau procure des bienfaits à court terme, mais elle pourrait aussi favoriser la chronicisation de la douleur en altérant la biomécanique ou la physiologie de certaines parties du corps. « Notre hypothèse est que les personnes dont le cerveau modifie beaucoup ses commandes motrices en ré­­ ponse à une douleur anticipée sont plus à risque de développer des douleurs chroniques. Notre protocole expérimental pourrait permettre de repérer plus tôt ces personnes, ce qui permettrait de leur assurer un suivi plus étroit en réadaptation. »

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sur les élèves en difficulté d’apprentissage Q Comment certaines écoles au Québec s’y prennent-elles pour favoriser la ­réussite scolaire  ?

Égide Royer

Au Québec, 40 % des élèves handicapés ou avec des troubles d’apprentissage quittent l’école sans diplôme d’études secondaires. Un rapport de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, publié le 6 juin, analyse ce phénomène. On peut notamment y lire que le nombre d’élèves en difficulté d’apprentissage a augmenté de 72 % en 15 ans, alors que la population scolaire décroît. Une situation que dénonce Égide Royer, spécialiste en réussite scolaire et professeur associé à la Faculté des sciences de l’éducation.

Q Le ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, Sébastien Proulx, a déclaré que plusieurs mesures déjà prises améliorent la situation des 200 000 élèves en difficulté. Qu’en pensez-vous ?

R On cite souvent, dans le réseau francophone, l’exemple de la Commission scolaire de la Rivière-du-Nord, aux environs de Saint-Jérôme. Depuis 5 ans, elle a implanté un certain nombre de mesures qui ressemblent à celles en vigueur en Ontario. Le taux de diplomation au secondaire et, surtout, le taux de réussite à la fin du primaire ont considérablement augmenté dans les écoles de ce secteur. Ce sont 90 % des élèves qui ont réussi leur test de français l’an dernier. Les enseignants interviennent beaucoup plus tôt en lecture pour éviter que les jeunes ne prennent du retard et pour aider à ce qu’ils deviennent rapidement de bons lecteurs. Dès la maternelle, les élèves associent le nom des lettres avec leur son afin de développer la conscience phonémique et d’être prêts à apprendre à lire en première année. Cette commission scolaire a aussi choisi de suivre l’ensemble des ­élèves et d’intervenir dès qu’un enfant montre des signes de difficulté d’apprentissage de la lecture ou de l’écriture. Les professeurs et les professionnels aident donc tous les jeunes, pas seulement ceux qui ont eu un diagnostic, et ils le font très tôt dans le cheminement scolaire.

Q Selon vous, qu’apporte de particulier ce rapport si on le compare aux nombreuses publications qui soulignent déjà R Son plan d’action énonce plusieurs prin- les failles du système d’éducation au cipes, mais il faut aller plus loin. D’une Québec ? part, comme l’a constaté récemment le Conseil supérieur de l’éducation, le sys- R C’est la première fois qu’on dispose tème d’éducation québécois est devenu le d’un document aussi étoffé, qui donne un plus inégalitaire et le plus inéquitable au portrait extrêmement clair de la situation. Canada. Les écoles privées, tout comme les En 15 ans seulement, le nombre d’élèves projets particuliers de l’école publique en difficulté au Québec a doublé, passant orientés vers les sciences, les arts ou le de 100 000 à 200 000. Pour que les choses sport, accueillent les élèves les plus forts. changent, il faut que le gouvernement Les classes « ordinaires » se retrouvent agisse. En Ontario, le premier ministre avec une concentration très importante Dalton McGuinty a fait de l’éducation d’élèves en difficulté avec des besoins par- une priorité en 2003, en prenant des déciticuliers. Il faut que le ministre affirme que sions en fonction des données de re­­ toutes les écoles au Québec ont l’obliga- cherche. En 15 ans, le taux de diplomation tion d’offrir des services à tous les jeunes. au secondaire est passé de 68 % à 86 % D’autre part, sa politique ne se prononce dans cette province. Au Québec, au cours pas pour l’instant sur le fait que les services de la même période, ce taux a varié de aux élèves dépendent des diagnostics qu’ils 68 % à 72 %. J’espère que l’éducation va se ont reçus. Plutôt que de venir en aide à retrouver au cœur des débats de la camPierre ou Paul, le système traite l’élève pagne électorale qui démarre. Les partis selon un code correspondant à ses difficul- politiques ont beau débattre régulièretés. Il faut donc attendre un diagnostic ment de ce thème, ils hésitent à prendre donné par un professionnel pour recevoir des engagements précis dès que les élecde l’aide. La taille des groupes dépend tions approchent. Ils ont peur de perdre aussi de cette approche. Une classe ayant des votes. La CAQ, par exemple, se montre plusieurs élèves cotés en difficulté d’ap- moins ferme sur la création d’un ordre prentissage comptera moins de jeunes. professionnel des enseignants. Les libéPourtant, les méta-analyses ont montré raux, eux, sont moins en faveur de la qu’enlever une ou deux personnes dans maternelle à 4 ans, une proposition qui une classe ne change rien à la réussite sco- figurait pourtant dans leur programme. laire des élèves en difficulté. C’est l’un des Propos recueillis par Pascale Guéricolas mythes les plus tenaces en éducation.


médecine

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De l’or dans les yeux

présence dans les larmes, pour mesurer l’expression de gènes dans les tissus de l’œil, comme agent de contraste en imagerie médicale ou pour améliorer l’efficacité de la radiothérapie pour les cancers de l’œil. Elles pourraient aussi servir à livrer des médicaments dans des parties difficilement accessibles de l’œil ou encore à remplacer les virus comme vecteurs de transport de gènes. Leurs propriétés anti-inflammatoires et anti-angiogéniques – elles préviennent la formation de vaisseaux sanguins – pourraient être salutaires dans le traitement et la prévention de nombreuses maladies oculaires. « Les nanoparticules d’or ont donc un potentiel indéniable en ophtalmologie, mais il reste à définir et à optimiser les paramètres de leur utilisation pour des applications précises chez l’humain, résume la professeure Boisselier. Avec le vieillissement de la population, la prévalence des problèmes oculaires ­risque d’augmenter et les nanoparticules d’or pourraient nous aider à améliorer le diagnostic et le traitement de ces maladies. » Le recours à des nanoparticules d’or risque-t-il de faire exploser le coût des traitements en ophtalmologie ? « Je ne crois pas, répond la chercheuse. L’œil réagit promptement à la présence de corps étrangers à sa surface. Le résultat est qu’un très faible pourcentage des molécules actives d’un médicament administré D’abord, ces nanoparticules sont synthétisées à partir de sels d’or dont le sous forme de gouttes atteint sa cible. La professeure Élodie Boisselier a développé prix est très abordable. Ensuite, les une technologie faisant appel à des nanoparticules d’or qui pourrait faciliter l’entrée quantités d’or administrées sont extrêdes molécules actives dans l’œil. mement faibles. Enfin, comme ces nanoparticules augmentent l’entrée des molécules actives dans l’œil, la Les nanoparticules d’or promettent dose de médicaments qu’il faudra utilid’améliorer le diagnostic et le traitement ser sera moindre. Tout compte fait, ça ne risque donc pas de changer de des maladies oculaires manière draconienne le coût des par Jean Hamann traitements. » Quiconque a déjà eu un problème oculaire nécessitant la prise d’un médicament sous forme de gouttes sait comment le corps réagit à de tels traitements : l’œil pleure abondamment et la paupière bat frénétiquement pour chasser les larmes. « Cette réaction est une adaptation qui sert à prévenir l’entrée de corps étrangers dans l’œil, explique Élodie Boisselier, professeure à la Faculté de médecine. Le résultat est que le pourcentage des molécules ac­­ tives qui atteignent la cible est très bas, souvent moins de 1 %. » Les choses pourraient toutefois changer si les travaux que cette chercheuse mène au Centre de recherche du CHU de Québec – Université Laval livrent les résultats espérés. En effet, la professeure Boisselier a obtenu un brevet pour une technologie permettant à un médicament ophtalmique d’adhérer à la muqueuse de l’œil, ce qui faciliterait son entrée dans l’œil. Cette technologie repose sur des composés peu banals qui seraient présents dans les gouttes : les nanoparticules d’or. Apparues dans le paysage biomédical à la fin des années 1990, les nanoparticules d’or suscitent un grand intérêt en recherche depuis quelques années. À preuve, le nombre d’articles scientifiques consacrés au sujet a augmenté de façon exponentielle, souligne la chercheuse. La professeure Boisselier et ses collaborateurs Florence Masse, Mathieu

Ouellette et Guillaume Lamoureux ont jugé que le moment était venu de faire le point sur l’avenir des nanoparticules d’or en ophtalmologie. Cette équipe vient de publier dans la revue Medicinal Research Reviews une synthèse des connaissances sur le potentiel de ces nanoparticules dans le diagnostic et le traitement des maladies oculaires. Les nanoparticules d’or sont toujours composées d’un cœur d’or entouré de molécules – des ligands – qui servent à les stabiliser et qui leur confèrent des propriétés inédites, rappelle la professeure Boisselier. « Leur intérêt dans le domaine biomédical vient du fait que l’or est bio-inerte, c’est-à-dire qu’il n’interagit pas avec les composantes du corps, et que ces nanoparticules sont hautement modulables, ce qui en multiplie les usages potentiels », poursuitelle. Selon la méthode de synthèse adoptée, il est possible de fabriquer des nanoparticules de différentes tailles, charges, polarités ou formes – des bâtonnets, des cubes, des sphères ou des étoiles – et ainsi d’en moduler les propriétés. Jusqu’à présent, les tests menés in vitro et sur des modèles animaux suggèrent qu’on peut envisager leur utilisation à de multiples fins. Elles pourraient servir comme outil diagnostic, notamment pour amplifier les signaux émis par les molécules d’un micro­ organisme dont on tente de détecter la

dans les médias… Sur le renvoi de Léon Mugesera au Rwanda

Fannie Lafontaine, Faculté de droit Le Soleil, 7 juin

Dans une décision récente, le Comité des Nations unies contre la torture conclut que le Canada a commis une « violation » de la Con­ vention contre la torture en renvoyant Léon Mugesera au Rwanda en 2012. Celuici disait être considéré dans son pays d’origine comme un « oppo­sant politique » et un « en­­nemi de l’État ». Selon Fannie Lafontaine, une telle décision, en con­ firmant qu’il y a eu violation du droit international, met une pression morale sur le Canada pour qu’il change ses pratiques. « Des décisions comme ça, c’est dommageable pour la ­réputation du pays. »

Sur l’extrême droite et les partis politiques traditionnels

Aurélie Campana, Département de science politique The Gazette, 5 juin

Les nanoparticules d’or pourraient aider à relever les défis des problèmes oculaires générés par le vieillissement de la population

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Les groupes d’extrême droite comme La Meute ou Storm Alliance n’hé­ sitent plus à prendre la pa­­ role dans le débat public, qu’il s’agisse de manifester dans les rues de Québec ou sur des pages Facebook. Aurélie Campana, qui a mené des recherches pendant cinq ans sur les groupes d’extrême droite au Canada, croit que le but visé par ces prises de position publiques n’est pas d’infiltrer les partis politiques traditionnels, mais de les discréditer. « Pardessus tout, ces groupes sont anti-establishment, anti-pluralistes et antidémocratiques. »

Sur l’audace des nouveaux détaillants asiatiques

Yan Cimon, Département de management Le Soleil, 11 juin

Le détaillant chinois Miniso et les détaillants japonais Uniqlo et Muji ont des installations au Canada et ils voient grand. Miniso, par exemple, veut exploiter 500 magasins au pays d’ici 3 ans. L’entre­prise en dé­­ tient une trentaine pour le moment. Selon Yan Cimon, la stratégie du détaillant chinois pourrait s’avérer gagnante. « Les détaillants asiatiques ont les moyens de leurs ambitions. Ils ont aussi souvent des relations privilégiées avec certains fournisseurs dans leur chaîne d’approvisionnement. Et il y a beaucoup de pieds carrés de disponibles à des prix raisonnables. »


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Parcours inspirant l’admiration À l’occasion de la collation des grades, l’Université décerne cette année un doctorat honoris causa à 8 personnalités dont le rayonnement est jugé remarquable et exemplaire dans l’une des sphères d’activité de l’Université par Yvon Larose La collation des grades 2018 bat son plein. Les premières cérémonies ont eu lieu les 9 et 10 juin à l’amphithéâtre-­ gymnase Desjardins – Université Laval. Les autres se tiendront les 16 et 17 juin au même endroit. Cette année, un doctorat honorifique est remis à 8 personnalités provenant tant du monde universitaire que de la société civile du Québec et des États-Unis. Le doctorat honoris causa est la plus haute distinction décernée par l’Université Laval. Cette marque de reconnaissance exceptionnelle est octroyée à des personnes dont le rayonnement est jugé remarquable et exemplaire. Les récipiendaires de cette année se distinguent dans des domaines très variés qui vont de la communication à la nutrition, en passant par le design et la pharmacie, la médecine, le ­travail social et la philosophie. Les personnalités h ­ onorées ont pour nom Paule Beaugrand-Champagne, Brigitte Coutu, Koen De Winter, Robert Samuel Langer, Ricardo Larrivée, Peter Libby, Pauline Marois et Claude Panaccio. Pour plus d’information : ulaval.ca/dhc

Les récipiendaires de cette année se distinguent dans des domaines très variés qui vont de la communication à la nutrition, en passant par le design et la pharmacie, la médecine, le travail social et la philosophie. photo Jean Rodier

Les personnalités honorées ont pour nom Paule Beaugrand-Champagne, Brigitte Coutu, Koen De Winter, Robert Samuel Langer, Ricardo Larrivée, Peter Libby, Pauline Marois et Claude Panaccio PAULE BEAUGRAND-CHAMPAGNE DOCTEURE HONORIS CAUSA EN COMMUNICATION

BRIGITTE COUTU DOCTEURE HONORIS CAUSA EN NUTRITION

Paule Beaugrand-Champagne a joué un rôle de premier plan dans le monde médiatique québécois depuis les années 1970, alors qu’elle était chef de la rédaction du quotidien Le Jour, jusqu’à aujourd’hui, alors qu’elle préside le Conseil de presse du Québec. Sa passion pour le journalisme remonte à ses études classiques. « J’aimais écrire depuis longtemps, dit-elle. J’ai donc proposé mes services au journal étudiant et ce fut la révélation ! C’est ce que je voulais faire dans la vie. » La Presse, Le Devoir, L’Actualité, Le Journal de Montréal, puis RadioCanada, Télé-Québec et de nouveau L’Actualité, Paule Beaugrand-Champagne a évolué dans de nombreux milieux durant sa longue carrière. À La Presse, elle est la première femme à occuper une fonction de direction à l’information dans un quotidien. En partie grâce à elle, le journalisme et les métiers de l’information se sont féminisés dans les dernières décennies. Lors de la collation des grades, elle dira aux diplômés que le journalisme doit être une passion. « Quelle que soit la plateforme sur laquelle vous serez appelés à travailler, dites-vous bien que vous êtes condamnés à la qualité de l’information, à vérifier les faits, à fournir à vos lecteurs, vos auditeurs, vos téléspectateurs tout ce qui peut les aider à se faire une opinion et à agir comme citoyens. »

Nutritionniste, Brigitte Coutu se lance en affaires en 2002 avec son conjoint Ricardo Larrivée. Elle est aujourd’hui présidente et chef de la direction de Ricardo Média inc., une entreprise de plus de 150 employés qui prône l’importance de cuisiner et de manger en famille. Depuis les tout débuts, elle apporte à l’entreprise, maintenant connue internationalement, son sens des affaires et de la gestion, son professionnalisme, ses connaissances et sa rigueur de scientifique. Grâce à elle, les idées visionnaires de son conjoint se transforment en réalisations à succès, que ce soit des magazines, des livres, des accessoires de cuisine, des émissions de télévision, des boutiques ou des sites Web. « J’étais très émue lorsque j’ai reçu l’appel de madame D’Amours, la rectrice de l’Université Laval, souligne-t-elle. Nous avons tout construit à deux. C’est une très belle reconnaissance de couple. Lorsque j’ai choisi la nutrition, jamais je n’aurais pensé que ma vie professionnelle serait aussi riche et passionnante. Nous avons construit une marque aimée, qui véhicule des valeurs unificatrices et qui parle aux familles. Chaque jour, je me rends compte qu’on fait une différence dans le quotidien des gens. »


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doctorats d’honneur

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KOEN DE WINTER DOCTEUR HONORIS CAUSA EN DESIGN

ROBERT SAMUEL LANGER DOCTEUR HONORIS CAUSA EN PHARMACIE

RICARDO LARRIVÉE DOCTEUR HONORIS CAUSA EN NUTRITION

Fils d’un ébéniste, le designer d’origine belge Koen De Winter s’est d’abord formé comme artisan avant de devenir designer industriel. Son approche en design et en développement de produits est d’ailleurs restée artisanale à la base. « J’ai, dit-il, toujours voulu tout savoir sur les matériaux, la technologie qui les transforme, la façon dont le produit est mis sur le marché et le contexte dans lequel l’usager va se servir du produit. » Véritable référence dans son domaine, il a créé et développé au-delà de 400 produits durant sa longue carrière. Il a l’honneur d’être le seul Québécois à faire partie de la collection permanente du Musée d’art moderne de New York. « De recevoir cette distinction à 33 ans a été plutôt un choc », rappelle-t-il. Le fait saillant de la carrière de Koen De Winter est d’avoir accepté d’enseigner malgré une pratique professionnelle exigeante, ce qu’il a fait pendant plus de 18 ans, jusqu’à l’âge de 73 ans. Son doctorat honorifique, il l’accepte en grande partie au nom de ceux « qui font ce qui correspond à ce qu’ils croient être leur vocation et leur simple devoir professionnel. J’ai été éduqué avec cette phrase de Novalis : “Nous n’avons qu’une mission : celle de bâtir le monde.”»

Le 9 juin, l’Université a honoré un remarquable scientifique américain, Robert Samuel Langer. Ce professeur de carrière dirige, au MIT, l’un des plus grands laboratoires de biotechnologie au monde. Durant sa carrière, il a mis au point des technologies utilisées en médecine régénératrice et en sciences pharmaceutiques. Il est à l’origine de nombreux médicaments présentement commercialisés qui améliorent la qualité de vie de patients souffrant de cancer, de diabète ou de certaines maladies orphelines. Ses travaux de re­­ cherche ont mené à la publication de plus de 1 400 articles scientifiques ainsi qu’au dépôt de 1 300 brevets. Robert Samuel Langer est aussi un mentor d’exception ayant contribué à la formation de plus de 300 professeurs, dont deux à la Faculté de pharmacie de l’Université Laval. La réalisation dont il est le plus fier ? « C’est de voir à quel point mes anciens étudiants ont réussi, répond-il. Ils ont lancé des entreprises, ils sont devenus des directeurs généraux de compagnie ainsi que des doyens et des recteurs d’université. » Aux diplômés, il a dit : « Ayez de grands rêves qui ont le potentiel de changer le monde, soyez conscients que vous ferez face à de nombreux obstacles dans la poursuite de ces rêves, mais ne renoncez jamais. »

« Lorsque j’ai appris l’immense honneur que l’Université Laval me faisait, j’ai ressenti beaucoup de fierté. Mais lorsque j’ai compris que Brigitte et moi allions être honorés en même temps, j’ai eu la gorge nouée. Peu de choses m’ont rendu aussi fier professionnellement dans ma vie. En fait, c’est un peu notre parcours qui, en une fraction de seconde, défilait dans mon esprit. Les joies, les peines, les défis, les succès, mais surtout l’intime conviction que l’un sans l’autre rien n’aurait été possible. » C’est en ces mots que Ricardo Larrivée, le chef, l’auteur, la personnalité de la télévision et l’entrepreneur bien connu, s’est exprimé en marge de la cérémonie au cours de laquelle l’Université lui a décerné un doctorat honorifique, ainsi qu’à sa conjointe Brigitte Coutu. Excellent vulgarisateur, il rend la cuisine familiale facile et agréable. Aux diplômés, Ricardo Larrivée a déclaré que « c’est autour de la table que l’humanité prend son sens. » Selon lui, les diplômés en nutrition se distingueront par leur engagement et leur passion. « Soyez tenaces, a-t-il dit, travaillez votre réseau de relations, entraidez-vous, suivez votre instinct, soyez gourmands de tout. Soyez curieux. Votre vie vous appartient. »

PETER LIBBY DOCTEUR HONORIS CAUSA EN MÉDECINE

PAULINE MAROIS DOCTEURE HONORIS CAUSA EN SERVICE SOCIAL

CLAUDE PANACCIO DOCTEUR HONORIS CAUSA EN PHILOSOPHIE

Peter Libby est un cardiologue réputé. Professeur de médecine à la Harvard Medical School de Boston, il a eu une brillante carrière de chercheur couronnée par de nombreux prix. Ses travaux ont permis, entre autres, de faire la lumière sur les mécanismes impliqués dans l’infarctus du myocarde. Ils ont influencé de manière importante la prise en charge et la prévention des accidents cardiovasculaires. Il a aussi été un pionnier en démontrant l’implication importante de l’inflammation dans l’étiologie des maladies cardiovasculaires. Toutes disciplines confondues, il est l’un des chercheurs les plus cités au monde. En 2005, Peter Libby est devenu membre du comité directeur de la Chaire internationale sur le risque cardiométabolique de l’Université Laval. « C’est un grand honneur pour moi de recevoir un doctorat honoris causa de l’Université Laval, a-t-il déclaré devant les diplômés. Présentement, certains questionnent la valeur des rapports internationaux et la coopération entre pays. Cette reconnaissance, fruit d’années de collaboration avec mes collègues du Québec, illustre comment nous devrons franchir les frontières nationales pour travailler ensemble pour faire avancer la science et améliorer la santé. »

Pauline Marois devient, en septembre 2012, la première femme première ministre de l’histoire du Québec. Elle a été une figure du paysage politique québécois pendant plus de 30 ans. Après avoir occupé quelques postes dans des cabinets ministériels, cette diplômée en service social, puis en administration des affaires, est élue pour la première fois députée en 1981. À 33 ans, elle devient ministre dans le gouvernement de René Lévesque. Par la suite, elle servira sous les premiers ministres Parizeau, Bouchard et Landry. En tout, elle aura dirigé 9 ministères, entre autres ceux des Finances, de la Santé et des Services sociaux, et de l’Éducation. « Sur le plan professionnel, explique-t-elle, je crois que les réalisations dont je suis la plus fière sont les politiques familiales adoptées et mises de l’avant par le gouvernement de Lucien Bouchard, et dont j’ai assuré l’orientation et la mise en œuvre. Ma plus grande satisfaction est d’avoir fait reculer la pauvreté chez les enfants, les femmes chefs de famille monoparentales et les jeunes familles à revenu modeste. » Ce qui l’a amenée à étudier en service social et à débuter sa carrière en ce domaine ? « L’inégalité et la justice, répond-elle. Pour moi, cela signifiait de pouvoir lutter contre la pauvreté, pour l’égalité des chances, contre la détresse humaine. J’étais convaincue que je pouvais agir pour changer les choses. »

Claude Panaccio est professeur émérite au Département de philosophie de l’UQAM. Durant sa brillante et exemplaire carrière de plus de 40 ans, il s’est affirmé comme l’un des 10 philosophes médiévistes les plus influents au monde. Il est un spécialiste de l’approche nominaliste et de son représentant médiéval le plus illustre, Guillaume d’Ockham. « Dès l’adolescence, raconte-t-il, j’ai été attiré par la radicalité de la philosophie et son exigence intellectuelle. C’était le début des années 60. Nous étions nombreux alors à remettre en question le catholicisme qui nous était enseigné. Nous avions le sentiment qu’il fallait repenser avec rigueur et honnêteté non seulement la société et la politique, mais plus radicalement encore le fondement des valeurs et la place des humains dans l’univers. Je ne voyais pas de tâche plus importante et j’ai décidé de m’y consacrer. » Claude Panaccio se dit particulièrement fier d’avoir contribué avec d’autres à l’amorce d’un grand dialogue entre la philosophie contemporaine et celle de la fin du Moyen Âge. « Les deux formes de pensée, dit-il, se rejoignent par leurs exigences de clarté, de précision et de rigueur argumentative, et les problèmes qu’elles discutent se recoupent à bien des égards. »


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Le Conseil d’administration de Afin que la communauté universitaire se familiarise avec le fonctionnement du Conseil d’administration de notre établissement, nous vous présentons ses membres et un mot de sa présidente

Pour atteindre cet objectif, le Conseil d’administration compte sur la participation et l’engagement de 30 administratrices et administrateurs chevronnés, dont 12 sont des membres externes. Les vicerectrices et vice-recteurs ainsi que la secrétaire générale y siègent sans droit de vote, à l’exception du vicerecteur exécutif. Les membres internes sont r­ é­­partis de la façon suivante : la r­ ectrice, le vice-recteur exécutif, une doyenne ou un doyen, trois membres du corps professoral, une chargée de cours ou un chargé de cours, une personne étudiant au 2e ou 3e cycle, deux personnes étudiant au 1 er cycle, un directeur ou une directrice de ser- Le Conseil d’administration de vice, une personne membre du personnel administratif professionnel et l’Université Laval compte sur une autre membre du per­s onnel l’engagement de 30 administratrices administratif de soutien. Les membres externes comptent, et administrateurs chevronnés, pour leur part, sept personnes dont 12 sont des membres externes nommées par le Conseil d’admi­ nistration, trois nommées par le gouvernement du Québec, une nommée par La Fondation de l’Uni­versité Laval et une nommée Pour plus d’information concernant le Conseil d’administration par l’Association des diplômés de et sa composition, vous pouvez communiquer avec la présidente, l’Université Laval. Marie-France Poulin (ca-presidence@ulaval.ca) ou avec la secrétaire générale, Monique Richer (monique.richer@sg.ulaval.ca). Marie-France Poulin, présidente du Conseil d’administration, Voici les ­photos des personnes actuellement ­membres Université Laval du Conseil d’administration.

Partie prenante de la vie uni­ versitaire et instance essentielle dans l’élaboration et la gestion des politiques administratives, le Conseil d’administration exerce un rôle de premier plan dans la poursuite de la mission de l’Université Laval, tout comme le Conseil universitaire. Indépendant et composé de mem­ bres issus autant de l’externe que du monde universitaire, le Conseil d’administration veille à la gestion efficace et exemplaire de l’Université. Le Conseil d’administration adopte notamment les prévisions budgétaires et le budget et ap­­ prouve les conventions collectives. Il détermine également les conditions d’emploi des administratrices et administrateurs, en plus de voir à la création, à la fusion ou à la suppression des unités d’enseignement et des services. En partenariat avec l’équipe de di­­ rection, le Conseil approuve et soutient les orientations straté­giques

de l’Université et donne son aval à ses projets majeurs. Il revoit ­é galement sa gouvernance afin de la rendre plus efficiente et transparente. Au cours des prochaines an­­ nées, le Conseil d’administration sera également appelé à s’assurer de la mise en œuvre efficace des nombreux objectifs et ambitions de la plus récente planification straté­g ique, intitulée Oser. Inspirer. Entreprendre : Ensemble l’avenir. Le Conseil adopte régulièrement des orientations et prend des décisions ayant des répercussions autant sur le personnel que sur la communauté d’études et de recher­ che. Tout en exerçant son rôle fondamental en matière de reddition de comptes, il est un allié pour le renouvellement de l’Université Laval afin de répondre de façon audacieuse à l’évolution du monde, de l’enseignement, de la recherche et de la société.

Guillaume François Larouche (étudiant de 1er cycle), étudiant au baccalauréat à la Faculté des sciences sociales, I

Loubna Ghaouti (directrice de service), directrice de la Bibliothèque, I, IIRI

Najat Aattouri (personnel administratif professionnel), conseillère en valorisation de la recherche et en transfert technologique au Vice-rectorat à la recherche, à la création et à l’innovation, I

Luc Brouillette (personnel administratif de soutien), président du Syndicat des employés et employées de l’Université Laval, I

Jean Raby (diplômé), directeur général de Natixis Investment Managers, E

Marie Lamontagne (membre externe), conseillère stratégique au présidentdirecteur général de SSQ, Mutuelle de gestion et secrétaire-trésorière de la Fondation SSQ, E, IIRI, RH

Paule-Anne Morin (membre externe), consultante stratégique en affaires numériques et administratrice de sociétés, E, IIRI*

Sylvie Dillard (gouvernement), ex-présidente du Conseil de la science et de la technologie, E, A, RH*

Lise Verreault (gouvernement), administratrice de sociétés, E, RH

André Darveau (SDV), vice-recteur à l’administration, I


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l’Université Laval

Marie-France Poulin (membre externe), présidente du Conseil d’administration, ­vice-présidente du Groupe Camada inc., E, A, GE, IIRI, RH

Sophie D’Amours (rectrice), I

Robert Beauregard (vice-recteur), vice-recteur exécutif et vice-recteur aux études et aux affaires étudiantes, I

François Gélineau (doyen), doyen et professeur à la Faculté des sciences sociales, I, GE

Marc-André Sirard (professeur), professeur à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation, I

Robert Lagacé (professeur), professeur à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation, I

Thierry Ollevier (professeur), professeur à la Faculté des sciences et de génie, I

Christine Gauthier (chargée de cours), présidente du Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université Laval, I, GE

Philippe Dubois (étudiant de 2e ou 3e cycle), étudiant à la maîtrise à la Faculté des sciences sociales, I

Caroline Aubry-Abel (étudiante de 1er cycle), étudiante au baccalauréat à la Faculté des sciences sociales, I

Danielle G. Morin (La Fondation de l’Université Laval), administratrice de sociétés, E, A*

Barbara Poirier (membre externe), conseillère en optimisation des processus au Ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, E, A

Claude Tessier (membre externe), ambassadeur iA Groupe financier, E, IIRI, RH

Guy Lavallée (membre externe), secrétaire général de Retraite Québec, E, A, GE*

Stéphan La Roche (membre externe), directeur général du Musée de la civilisation, E, GE

LÉGENDE E : provenance externe I :

provenance interne

A : comité d’audit GE : comité de gouvernance et d’éthique IIRI : comité des investissements en immobilisations et ressources informationnelles RH : comité des ressources humaines Eugénie Brouillet (SDV), vice-rectrice à la recherche, à la création et à l’innovation, I

Rénald Bergeron (SDV), vice-recteur aux affaires externes, internationales et à la santé, I

Lyne Bouchard (SDV), vice-rectrice aux ressources humaines, I

Monique Richer (SDV), secrétaire générale, I

SDV : sans droit de vote * : présidente ou président du comité photos Marc Robitaille et Jean Rodier


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sciences

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en bref Les données amassées pendant 19 ans montrent que, grâce au tapis de lichens, la taïga est une redoutable génératrice de froid

Défi des villes intelligentes L’Université Laval et son initiative de recherche et d’innovation PULSAR sont les principaux partenaires du projet présenté par la Ville de Québec, le 1er juin, au Défi des villes intelligentes, un grand concours pancanadien organisé par Infrastructure Canada. Intitulé « Les inégalités sociales en santé : comprendre et intervenir autrement », l’ambitieux projet fait désormais partie des 20 finalistes qui passent au second tour du Défi. Chaque finaliste recevra 250 000 $ pour peaufiner son projet, et les collectivités gagnantes, qui seront connues au printemps 2019, recevront un prix en argent pour financer leurs propositions. « Avec l’Université Laval, on veut suivre des milliers de personnes à Québec, comprendre pourquoi elles sont moins en santé que d’autres et tenter de niveler ces iniquités sociales », a expliqué le maire de Québec, Régis Labeaume, lors de l’annonce. Visant à encourager les villes canadiennes à être innovantes en utilisant les données et les technologies connectées pour améliorer la qualité de vie de leurs résidants, le Défi des villes intelligentes rejoint en tous points les intérêts de l’Université Laval, de l’Alliance santé Québec, de l’équipe PULSAR et des autres partenaires. Par la mobilisation de nombreux acteurs de la région de Québec (chercheurs, décideurs, cli­niciens, citoyens, etc.), l’espace collaboratif PULSAR permettra, en effet, de partager des données et des connaissances dans le but d’améliorer la santé des gens de Québec, et ce, de façon équitable et durable. Curieux d’en savoir plus sur le projet PULSAR ou sur le Défi des villes intelligentes ? Consultez les sites www.pulsar.ulaval.ca et bit.ly/2t6urZU

Mon projet nordique ! Activité ayant lieu dans le cadre des Journées nordiques de l’Institut nordique du Québec (INQ), le concours Mon projet nordique s’est tenu le 5 juin. Durant cinq minutes chacun, 18 doctorants ont présenté les grandes lignes de leur projet de recherche portant sur les enjeux du Nord. Parmi eux, cinq provenaient de l’Université Laval. Au terme de la compétition, le jury a sélectionné six finalistes, dont Myriam Labbé (microbiologie) et Samuel Gagnon (sciences géographiques), pour représenter le Québec, en octobre prochain à Reykjavik en Islande, à l’assemblée annuelle de l’Arctic Circle. Créé conjointement par l’Université Laval, l’Institut national de la recherche scientifique et l’Université McGill, l’INQ vise à développer, en partenariat avec les secteurs public et privé, un Nord québécois et un Arctique canadien pour les générations à venir grâce à l’intégration de la connaissance scientifique et du savoir des communautés, incluant les savoirs autochtones, et ce, dans un esprit durable et éthique.

Le tapis de lichens de la forêt boréale ouverte réfléchit une grande partie de la lumière solaire, de sorte que le sol se réchauffe peu pendant la journée. Du haut des airs, ce tapis a parfois l’apparence d’un couvert neigeux.

Un tapis réfrigérant Des chercheurs démontrent l’effet refroidissant des lichens couvrant le sol des forêts boréales ouvertes par Jean Hamann Les lichens pâles qui tapissent le sol de certaines forêts boréales auraient un effet réfrigérant considérable dans ces milieux et peut-être même à plus grande échelle. C’est ce que suggè­ rent les travaux que Serge Payette, du Dépar­tement de biologie et du Centre d’études nordiques, et Ann Delwaide, du Département de géographie, ont publié récemment dans la revue Forest Ecology and Management. Les deux chercheurs ont analysé des données de température enregistrées entre 1997 et 2015 dans deux écosys­ tèmes forestiers du parc national des Grands-Jardins. Le premier, la forêt boréale fermée, est caractérisé par la présence d’un couvert forestier – essentiellement des épinettes et des sapins – sur 90 % ou plus du sol. Le second, la forêt boréale ouverte ou taïga, est caractérisé par un couvert arborescent clairsemé – entre 10 % et 40 % du sol – et par l’abondance de lichens du genre Cladonia, communément appelés mousse à caribou. Grâce à des thermomètres automatisés, les chercheurs ont enregistré toutes les deux heures, entre juin et août, la température de l’air à 1 mètre du sol dans les deux milieux. Les données amassées pendant 19 ans montrent que, grâce au tapis de lichens, la taïga est une redoutable génératrice de froid. La température moyenne y est 2 degrés Celsius plus basse, le pourcentage de jours avec gel pendant la saison de croissance y est presque quatre fois plus élevé (9,6 %) et le nombre de cycles gel-dégel y est de 6,2 contre 1,3 dans les forêts boréales fermées. De plus, lorsque le froid sévit pendant l’été, il frappe plus durement dans la taïga. L’écart moyen entre le maximum et le minimum quotidiens lors des jours avec gel est de 26 degrés dans ces milieux contre 15 degrés dans les forêts

fermées. « On retrouve même des dépressions couvertes de lichens, que nous appelons des gélivasques, où les conditions sont encore plus froides. La période de croissance sans gel y est tellement courte que les arbres ne parviennent pas à pousser ou ceux qui y arrivent ont une forme très particulière, souligne le professeur Payette. Les arbres ne sont pas adaptés pour résister au gel qui survient pendant la saison de croissance. » Deux éléments expliquent le profil énergétique particulier de la forêt boréale ouverte. D’abord, en raison de leur albédo, les lichens réfléchissent une grande partie de la lumière solaire, de sorte que le sol se réchauffe peu pendant la journée. « L’albédo des lichens de la taïga s’approche de celui de la neige. D’ailleurs, du haut des airs, on

peut parfois confondre le tapis de lichens avec un couvert neigeux, observe le chercheur. Ensuite, contrairement aux forêts fermées, la taïga ne profite pas de l’effet de serre créé localement par le couvert arborescent, ce qui favorise le refroidissement de l’air par radiation pendant la nuit. » Au Canada, la taïga couvre une superficie d’environ 2 millions de kilomètes carrés. Le vaste tapis réfrigérant qui la couvre a-t-il une incidence sur le climat ? « On ne connaît pas la réponse à cette question, répond Serge Payette. La plupart des modèles climatiques sont construits sur la prémisse que la forêt boréale est fermée et homogène et que le réchauffement climatique va favoriser son expansion et accélérer le réchauffement. En réalité, la forêt boréale ouverte représente près de 50 % de la forêt boréale et les feux et les épidémies d’insectes qui se produisent en forêt boréale fermée favorisent son expansion. Les modèles climatiques devraient tenir compte de l’effet refroidissant de la taïga pour raffiner leurs prédictions. »

Les gélivasques sont des dépressions couvertes de lichens qu’on trouve en zones boréales. Dans le parc national des Grands-Jardins, entre juin et août, la température descend sous le point de congélation un jour sur trois dans ces milieux. Très peu d’arbres parviennent à croître dans cet environnement et ceux qui y arrivent ont une forme rampante.


arts

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La musique symphonique, plus in que jamais !

En mars dernier, au Grand Théâtre de Québec, le chanteur Alex Nevsky a interprété ses plus grands succès avec l’Orchestre symphonique de Québec.

De plus en plus, les orchestres symphoniques intègrent à leur répertoire de la musique populaire, une tendance décryptée par Laura Trottier, étudiante à la maîtrise en musique par Matthieu Dessureault Alex Nevsky avec l’Orchestre symphonique de Québec (OSQ), improbable ? C’est pourtant ce qui était au menu des concerts du 13 et du 14 mars dernier. Pour l’occasion, le célèbre chanteur a livré des pièces de son cru, le tout accompagné des musiciens de l’ensemble. À l’image de ce spectacle, l’OSQ présente régulièrement des événements à saveur populaire. Pour sa programmation 2018-2019, les Brigitte Boisjoli, Roch Voisine et Pierre Lapointe côtoient les Tchaïkovski, Schubert et Beethoven. Du côté de l’Orchestre ­s ymphonique de Montréal (OSM), on observe la même tendance, avec des artistes comme Paul Piché, Betty B o n i f a s s i , l e s C ow b oys Fringants et Michel Pagliaro. « Ce type de con­­certs est assez fréquent de­­puis le tournant des an­­nées 2000, note Laura Trottier, étudiante en musicologie. L’OSM, par exemple, a fait une large place à la musique populaire avec une série de concerts intitulés OSM Pop. Il présente aussi la Virée classique, une programmation estivale qui touche à différents horizons musicaux, en plus de faire des spectacles de Noël en collaboration avec des artistes comme Fred Pellerin. Chez l’OSQ, c’est également une pratique très bien ancrée. Chaque année, l’ensemble fait appel à des vedettes, des “valeurs sûres” qui font souvent salle comble, telles que

Louis-Jean Cormier et Patrick Watson. » Sous la direction de la professeure Sophie Stévance, l’étudiante prépare un mé­­ moire sur cette pratique, le cross-over, qui consiste à croiser deux ou plusieurs styles de musique. Diplômée du Conservatoire de mu­­ sique de Québec en piano et elle-même amatrice de mu­­ sique populaire, elle s’intéresse plus particulièrement aux stratégies de l’OSQ et de l’OSM. Pour cela, elle analyse l’ensemble des con­ certs proposés depuis la ­saison 2000-2001, en plus de parcourir la littérature scientifique sur le sujet du crossover en musique classique. Pour l’étudiante, cette stratégie vise avant tout à re­­ joindre de nouveaux publics. « Selon moi, il s’agit d’une action de démocratisation culturelle qui permet une plus grande ouverture des institutions symphoniques au pu­­ blic. En plus d’offrir de belles possibilités créatives, ces concerts donnent davantage de visibilité aux ensembles. Plusieurs spectateurs peuvent se sentir intimidés par le dé­­ corum souvent associé aux institutions symphoniques et classiques. Ils seront plus à l’aise de faire leurs premiers pas avec un concert de mu­­ sique populaire. » La stratégie du cross-over, précise-t-elle, n’est pas propre au Québec. Partout à travers le monde, des ensembles en ont même fait leur marque distinctive. En plus de faire

appel à des artistes bien connus, ils n’hésitent pas à adapter les grandes œuvres à la sauce disco, rock ou rap. À tout cela s’ajoutent des con­certs de musiques de films ou de jeux vidéo ou encore des comédies musicales. Aux puristes qui s’insurgent

contre cette pratique, Laura Trottier rappelle que l’intégration de divers styles de musique au répertoire n’est pas nouvelle dans l’histoire des orchestres symphoni­ ques. « Au 19e siècle, ces institutions avaient intérêt et avantage à jouer des œuvres pour plaire au public. En consultant la littérature de l’époque, on voit une belle variété de concerts jusqu’au moment où de grands compositeurs classiques ont fait leur marque. Par la suite, les orchestres symphoniques sont devenus frileux à présenter de la musique populaire ou même des œuvres de compositeurs vivants. » L’étudiante insiste sur ­l ’importance de briser les frontières entre musique symphonique et culture populaire. « Il n’y a plus de dichotomie entre ces deux univers. Il n’aurait même jamais dû y en avoir ! Pour survivre dans le marché de la culture, qui est très prolifique, tout organisme doit être en mesure de s’adapter aux publics. Le temps est venu de comprendre que les musiques classique et populaire s’équivalent et peuvent être présentées et valorisées de la même façon. »

En plus de faire appel à des artistes bien connus, les orchestres symphoniques n’hésitent pas à adapter les grandes œuvres à la sauce disco, rock ou rap

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en bref

De la musique en pleine nature Amateurs de musique, avez-vous envie ­d’assister à un concert des plus originaux ? La Forêt Montmorency présente, cette année encore, sa série de concerts fauniques. Ces spectacles d’une durée de 90 minutes réunissent musiciens et spectateurs en pleine nature afin de célébrer les sons de la forêt boréale. L’orchestre, installé sur des canots sur le lac Bédard, met en valeur la mu­sique naturelle des loups, des orignaux et des plongeons huards, pour ne nommer que ces espèces. Prenez donc le chemin de la forêt et admirez ce beau mariage entre nature et culture ! photo Forêt Montmorency

Tous les samedis du 28 juillet au 1er septembre, à la Forêt Montmorency. Un service de navette est disponible depuis l’Université. Pour plus d’info : bit.ly/2t3C2rj

Conférence et ateliers au MNBAQ Anne-Marie Bouchard, conservatrice de l’art moderne au Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) et professeure associée au Département des sciences historiques, présentera cet été la conférence « Berthe Morisot et l’histoire de l’art des femmes ». De son côté, Monique Lortie, chargée de cours à la Faculté de philosophie, animera une série d’ateliers philosophiques sur l’art. Ces rencontres aborderont les grands thèmes de la culture, de ­l’humain, de l’art et du bonheur. Conférence : mercredi 4 juillet, à 19 h 30, au MNBAQ. Pour plus d’info : bit.ly/2t3w4b0. Ateliers : tous les dimanches jusqu’au 22 juillet (sauf les 24 juin et 1er juillet), à 10 h 30, au MNBAQ. Pour plus d’info : bit.ly/2MhwgMt

Sortie de pièces Neuf artistes de la relève, dont deux étudiantes de l’Université, organisent l’exposition collective Sortie de pièces, qui réunit des installations, des sculptures, des peintures, des photos et des projections vidéo. Julie Bellavance, finissante à la maîtrise en arts visuels, propose des corpus d’œuvres lithographiques aux dessins raffinés à la limite de l’abstraction. De son côté, Pascale LeBlanc Lavigne, étudiante à la maîtrise en arts visuels, présente des œuvres cinétiques et sonores imprécises qui, de ce fait, mettent à l’épreuve leur propre structure.

En 2016, l’OSQ a partagé la scène avec une compagnie de cirque pour offrir des acrobaties sur des airs de Dvořák, de Brahms et de Tchaïkovski. photos OSQ

Du 16 au 20 juin, dans l’ancien local de Champagne Chocolatier (783, rue St-Joseph). Les heures d’ouverture sont de 12 h à 17 h. Vernissage le vendredi 15 juin, à 17 h. Finissage et table ronde le mercredi 20 juin, à 18 h.


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actualités UL

en bref

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Une visite prestigieuse

Des mots honorés L’article « Des mots qui éclairent », paru dans Contact à l’automne 2017, vient de remporter la médaille d’argent du concours des Prix d’excellence du Conseil canadien pour l’avancement de l’éducation (CCAE) dans la catégorie « Meilleur article de fond en français ». Signé Louise Desautels, qui était alors rédactrice en chef du magazine, ce reportage expose l’utilité des explications, des analyses et des avis des professeurs d’université lors­ qu’ils s’expriment dans les médias et l’apport nécessaire de leurs propos à la vie en société. Un autre Prix d’excellence du CCAE a trouvé le chemin du campus, cette fois du côté de La Fondation de l’Université Laval – Relation avec les diplômés. Ainsi, la Fondation a remporté le prix argent dans la catégorie « Meil­ leure initiative de relations avec les donateurs » pour l’œuvre d’art 2 367, L’odyssée collective. Cette œuvre s’était également démarquée lors des Mérites d’architecture 2017. Pour lire l’article gagnant : bit.ly/2Mlz3Er. Pour consulter l’article du Fil sur le prix remporté aux Mérites d’architecture : bit.ly/2l6l8pr

La rectrice Sophie D’Amours a reçu le premier ministre de la République du Vietnam, H.E. Nguyen Xuan Phuc.

C’est avec honneur que la rectrice Sophie D’Amours, accompagnée des vice-recteurs de l’Université Laval, a reçu, le vendredi 8 juin, H.E. Nguyen Xuan Phuc, premier ministre de la République du Vietnam. Dans des discours de réciprocité, le gouvernement vietnamien et l’Université Laval se sont entendus pour encourager le développement de collaborations dans les domaines de la recherche et pour soutenir les échanges étudiants. Le premier ministre a pu découvrir le savoirfaire des étudiants de la Faculté des sciences et de génie en visitant des kiosques portant sur différentes technologies. Le premier ministre a, par ailleurs, pu rencontrer les étudiants Quelques étudiants de l’Université ont également eu le plaisir de rencontrer le premier vietnamiens de l’Université Laval. ministre vietnamien. photos Frédéric Lavoie

Assurer l’accessibilité aux études supérieures dans les régions Un nouvel aménagement paysager Les travaux de construction du Centre de ­données massives ont démarré en avril. Une grande quantité de terre a été excavée, déposée dans plusieurs camions et transportée un peu plus loin sur le campus, plus précisément près du chemin Sainte-Foy, à l’extrémité de l’avenue du Séminaire. Le Service des immeubles a lancé un appel d’offres pour la réalisation de travaux d’aménagement paysager à cet endroit. Il est prévu d’aménager 5 talus, des buttes d’une hauteur maximale de 1,5 à 2 mètres avec des pentes d’au plus 31 degrés. Ces dimensions respectent les normes de sécurité pour la tonte du gazon, sans masquer la vue sur le campus. Les deux chemins de traverse actuellement ­utilisés entre les vallons seront recouverts de poussière de pierre et on installera des plaques d’acier solide de couleur rouge pour servir de murets de soutènement. Enfin, on aménagera des plantations de graminées dorées sur le site. Des plantes à fleurs rappelleront les coquillages et les couleurs du blason de l’Université. image Stantec inc.

Le 8 juin, l’Université Laval a reçu Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation de la France. Pour cette première visite officielle au Canada dans le cadre du G7, la ministre a souhaité rencontrer différents établissements québécois pour échanger sur les modèles de formation décentralisée en

région et de formation à distance. La délégation ministérielle comprenait des conseillers de la ministre et les dirigeants de quatre universités : Khaled Bouabdallah, président de l’Université de Lyon et vice-président de la Conférence des présidents d’université, Patrick Lévy, président de l’Université Grenoble Alpes, Manuel Tunon de

Hélène David, ministre responsable de l’Enseignement supérieur et ministre responsable de la Condition féminine, Laurence Haguenauer, consule générale de France à Québec, Sophie D’Amours, rectrice, et Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation de la France. photo Frédéric Lavoie

Lara, président de l’Université de Bordeaux, et Stéphane Ngô Maï, viceprésident délégué à la stratégie et au développement de l’Université Côte d’Azur. Coordonnée par Nicole Lacasse, directrice des affaires internationales et de la francophonie, cette journée thématique inter-établissements s’est tenue sur le campus de l’Université Laval. Elle a permis de déterminer des enjeux communs au Québec et à la France pour assurer l’accessibilité aux études supérieures dans les régions, notamment par la délocalisation de centres universitaires et par la formation à distance. À l’invitation de la rectrice Sophie D’Amours, Hélène David, ministre responsable de l’Enseignement supérieur et ministre responsable de la Condition féminine, et Laurence Haguenauer, consule générale de France à Québec, se sont jointes à la délégation de la ministre Vidal pour un dîner pendant lequel l’importance des relations France-Québec en enseignement supérieur a été soulignée et la volonté mutuelle de poursuivre leur développement, clairement exprimée.


sur le campus

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Écoute, présence et assistance Le Comité de prévention du suicide reçoit le Prix méritas de l’organisation de l’année de l’Association québécoise de prévention du suicide par Yvon Larose Le lundi 11 juin, à l’Aquarium du Québec, l’Association québécoise de prévention du suicide a remis l’un de ses prix annuels, le Prix méritas de l’organisation 20172018, au Comité de prévention du suicide de l’Université Laval. La directrice du Centre d’aide aux étudiants (CAE), Louise Careau, a reçu le prix au nom du comité créé il y a 20 ans par le CAE et chapeauté depuis par celui-ci. Ce prix vise à reconnaître les organisations qui ont su se démarquer par leur engagement et leurs actions remarquables. Les actions du CAE en la matière consistent en l’implantation d’un réseau de sentinelles, en la création d’un cours, en la participation au mouvement Courir pour la vie, en la mise en place d’activités lors de la Semaine de prévention du suicide, en la création d’une procédure de « postvention » et, enfin, en l’implantation d’un futur programme de pairs aidants étudiants capables de détecter la détresse périphérique. « Avec les années, la recherche a démontré les répercussions d’un suicide sur les proches, explique Louise Careau. Les données probantes démontrent qu’il y a un risque de contagion. Notre procédure de “postvention” consiste à offrir aux personnes touchées les meilleures interventions possibles, au bon moment. » Le CAE a fait œuvre de pionnier en prévention du suicide en milieu universitaire au Québec. « Un suicide est toujours un suicide de trop, rappelle la directrice. Par exemple, aujourd’hui, nous recevions à nos bureaux des étudiants en difficulté. Nous avons senti le besoin d’avoir des yeux sur l’ensemble du campus. » Un moment clé est survenu en 2008 avec la création d’un réseau formel de sentinelles à la suite d’une demande de la haute direction. Aujourd’hui, le réseau compte plus de 160 membres adultes actifs et motivés, capables de détecter les étudiants à risque. Ces sentinelles sont présentes dans toutes les facultés du campus, ainsi que dans toutes les unités administratives fréquentées par les étudiants, en plus des résidences. « À ma connaissance, indique Louise Careau, nous sommes la première université québécoise à disposer d’un réseau aussi structuré. » Selon elle, les idéations suicidaires et les tentatives de suicide font partie de la réalité. « Au départ, dit-elle, la personne souffre, mais elle a différentes solutions. Puis, de fil en aiguille, les solutions s’éliminent l’une après l’autre. On compare le suicide à un tunnel avec de moins en moins de lumière, à un entonnoir. » Elle ajoute que les signaux de détresse sont souvent perceptibles par des changements de comportement. Par exemple, lorsque l’étudiant s’absente de ses cours ou lorsqu’il tient des propos inquiétants. Ou bien lorsque son apparence démontre un laisser-aller. « On enseigne aux sentinelles à être attentifs aux signaux verbaux

Le Centre d’aide aux étudiants a fait œuvre de pionnier en prévention du suicide en milieu universitaire au Québec.

et non verbaux, souligne la directrice. On leur enseigne aussi à poser des questions directes comme “As-tu des idées suicidaires ?” ou bien “Songes-tu au suicide ?” et “As-tu un plan ?”. Plus le plan est clair, plus l’urgence d’intervenir est élevée. La sentinelle peut s’adresser au CAE, ou au Centre de prévention du suicide de Québec, qui prendra alors le relais. » La psychologue Louise Careau travaille au CAE depuis 1990. Elle en est la directrice depuis 2014. « En 20 ans, dit-elle, nous avons l’impression d’avoir beaucoup défriché et d’avoir aboli des tabous. Ainsi, le Comité de prévention du suicide a suggéré à la haute direction de créer un cours de premier cycle sur la psychologie du suicide. Ce cours est destiné à tous les étudiants susceptibles d’être en lien avec des personnes suicidaires dans le cadre de leur travail. Chaque session, ce cours attire quelques centaines d’étudiants. » Qu’en est-il de la situation à l’Université en 2018 ? « Nous voyons de plus en plus de cas de stress, d’anxiété et de détresse, répond la directrice. L’anxiété de performance est davantage présente aujourd’hui que dans le passé. Ces troubles psychologiques créent des populations à risque. » La recherche universitaire révèle que les idéations suicidaires et les tentatives de suicide sont aussi élevées chez les femmes que chez les hommes. « Cela dit, poursuitelle, le réseau social d’une étudiante est plus grand que celui d’un étudiant. Les femmes ont tendance à davantage parler entre elles et à aller chercher de l’aide. » Louise Careau rappelle que le suicide est lié à plusieurs facteurs, à plusieurs causes. « Il faut, dit-elle, porter attention à des moments critiques qui serviront de catalyseurs, comme un échec scolaire ou une rupture amoureuse. Dans ce dernier cas, souvent, l’homme qui perd sa conjointe perd en même temps l’amie et la confidente. » Selon la directrice, il existe des facteurs de protection tels que l’estime et la confiance en soi, la résilience, un bon réseau social et la réussite dans d’autres domaines. Pour plus d’info : www.aide.ulaval.ca, sous l’onglet « Psychologie »

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S’unir pour mieux aider Un nouveau programme de formation permettra d’appuyer les gestionnaires d’organismes communautaires dans le développement de leurs compétences en gestion Dans le contexte où les or­­ ganismes communautaires font de plus en plus face à des défis de gestion importants, Centraide Québec et Chaudière-Appalaches et l’Université Laval, par l’entremise du Carré des affaires FSA ULaval-Banque Na­­ tionale, s’unissent pour les appuyer dans le développement de leurs compétences en gestion. Cette collaboration se con­crétise par la création d’un nouveau programme de formation en administration des­t iné aux gestionnaires d’organismes communautaires et par la mise sur pied de projets de re­­ cherche qui porteront sur des domaines liés au secteur communautaire. L’annonce a été faite le 4 juin dans les murs du SQUAT Basse-Ville, un des organismes partenaires de Centraide, dont la mission est d’accueillir, d’accompagner et de soutenir les jeunes vivant un ou plusieurs as­­ pects de l’itinérance. « Cette collaboration en en­­ seignement et en recherche est au diapason avec les enjeux et les défis propres à la gestion d’organismes communautaires, et un plus par rapport à ce qui existe déjà, affirme Bruno Marchand, président-directeur général de Centraide. C’est au cœur de la mission de Centraide d’offrir aux organismes associés des outils et des possibilités variées, dont de perfectionnement. Centraide est plus que fier de prendre part à ce projet stimulant, au bénéfice des organismes eux-­m êmes, mais aussi de toute la communauté. » « Ce partenariat, qui s’inscrit parfaitement dans la

mission du Carré des af­­ faires FSA ULaval-Banque Na­­tio­nale de rapprocher la communauté d’affaires et le mi­­lieu universitaire, se distingue d’une simple offre de formation ponctuelle, précise Frank Pons, directeur du Carré des affaires FSA ULaval-Banque Na­t ionale. Il se veut une collaboration pérenne – qui inclut à la fois le dévelop­ pement, l’éva­l uation et l’adaptation en continu des formations offertes aux gestionnaires des organismes communautaires, mais aussi des projets de collaboration en recherche et en organisation d’événements pour le secteur des organismes à but non lucratif et de la philanthropie – re­­groupant Cen­ traide, des organismes com­­ mu­n au­t aires et la Faculté des sciences de l’administration de l’Université. » Le Programme en gestion d’organismes communau­ taires et leadership philanthropique poursuit de multiples objectifs. Il vise à outiller et à mieux préparer les gestionnaires actuels et fu­­ turs d’organismes communautaires sur des sujets relatifs à leurs fonctions, notamment la gouvernance, la red­dition de comptes et la gestion de crise, mais également à leur permettre d’assurer un développement continu qui leur permettra d’évoluer dans leurs rôles. Il a aussi pour but de développer une relève qualifiée et préparée. Ce programme s’éche­lon­ nera sur 10 mois et ac­­cueil­ lera 2 cohortes de 30 gestionnaires chaque année. À compter d’octobre 2019, il sera d’abord offert aux organisations affiliées à

Frank Pons, directeur du Carré des affaires FSA ULavalBanque Nationale, Yves Bourget, président-directeur général de La Fondation de l’Université Laval, Véronique Girard, directrice du SQUAT Basse-Ville, et Bruno Marchand, président-directeur général de Centraide Québec et Chaudière-Appalaches. photo Francis Bouchard

Centraide Québec et Chaudière-Appalaches et, par la suite, il sera ouvert aux autres organisations. Parce que les organismes communautaires se démar­ quent avant tout par leur ca­­ pital humain, les partenaires mettront leurs expertises en commun pour réaliser des projets de recherche qui porteront sur deux volets : la gestion des ressources humaines ainsi que l’évaluation et la performance. Le volet sur la gestion des ressources humaines visera à déterminer les meilleures pratiques en termes d’attraction, de recrutement, de gestion et de fidélisation des employés et des bénévoles ; à déterminer les principaux leviers permettant aux organismes communautaires de favoriser et de maintenir une santé organisationnelle ; à développer des indicateurs, des techniques et des outils spécifiques aux besoins de développement des organismes communautaires ; et à dresser un profil des compétences clés des gestionnaires ainsi qu’à mesurer son évolution dans le temps en fonction des formations offertes. Le volet sur l’évaluation et la performance permettra de mesurer l’effet de pratiques innovantes de gestion spécifiques aux organismes communautaires sur la performance sociale et financière de ces derniers. À cet effet, ces pratiques doivent être accompagnées d’outils conviviaux pour leur utilisation quotidienne afin de guider le gestionnaire dans ses décisions. Ainsi, ce volet permettra de connaître les meilleures pratiques en évaluation ; de renforcer les compétences en évaluation ; de renforcer les compétences en gestion des évaluations ; et de déterminer les indicateurs les plus ap­­ propriés pour mesurer la performance des organismes communautaires. Le président-directeur général de La Fondation de l’Université Laval, Yves Bourget, a, pour sa part, salué l’initiative rendue possible en partie grâce à un don de l’Industrielle Alliance. « Nous sommes très fiers de contribuer à ce parte­nariat en en­­ seignement et en recherche réalisé grâce à la philanthropie. Cette collaboration porteuse permettra, entre autres, de mettre à profit à plus grande échelle l’expertise en philanthropie que nous avons développée au fil des années et de la rendre accessible à la communauté étudiante de FSA ULaval ainsi qu’au milieu communautaire. »


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actualités UL

Les défis de la recherche dans l’Arctique Selon Caroline Hervé, les chercheurs universitaires actifs dans le Nord doivent tenir compte des contextes historique, politique et social, en plus de s’ouvrir à d’autres façons de penser, d’observer et de comprendre par Yvon Larose « Les chercheurs qui arrivent dans l’Arctique ne sont pas en territoire vierge. Les communautés inuit qui y vivent ont toute une histoire derrière elles. Elles ont aussi une culture propre bien différente de celles du Sud. Les chercheurs ont intérêt à prendre connaissance de ce contexte particulier avant leur départ. S’ils sont mieux outillés sur ce plan, leur séjour se déroulera dans un cadre de relations plus harmonieuses avec les Inuit et leur étude sur le terrain n’en sera que meilleure. » La professeure Caroline Hervé enseigne au Dépar­ tement d’anthropologie. Elle est également titulaire de la Chaire de recherche Sen­ tinelle Nord sur les relations avec les sociétés inuit. Le mardi 5 juin, à l’École d’architecture, elle a prononcé une allocution sur les défis de la recherche dans l’Arctique. Son exposé a eu lieu lors des Journées nordiques. Cette activité était organisée par l’Institut nordique du Québec. Les Journées nordiques permettent de se familiariser avec les projets de recherche portant sur les enjeux du Nord. Selon la professeure Hervé, les Inuit sont l’un des peuples les plus étudiés au monde, ce qui n’est pas sans

conséquences. « Il existe une certaine fatigue chez les Inuit à l’égard des chercheurs universitaires, dit-elle. Typi­ quement, ces chercheurs arrivent et repartent sans tous tisser de véritables liens avec les populations locales. Également sans toujours partager les résultats de leurs travaux. » Dans la culture inuit, poser des questions n’est pas très bien vu. Encore aujourd’hui, beaucoup d’Inuit consi­ dèrent la recherche scienti­ fique comme une pratique étrange, sans sens véritable, voire impolie. D’autres voient les activités de re­­ cherche comme une pra­ tique coloniale. Dans ces milieux aux prises avec différents problèmes, il peut être difficile à la fois de trouver un interprète, de trouver des personnes qui acceptent de se confier à un chercheur et de convaincre du bien-fondé d’un projet de recherche. « Ce contexte, soutient Caroline Hervé, a des répercussions fortes sur le plan interpersonnel entre le chercheur et les Inuit, mais aussi sur notre capacité à mener à terme et dans de bonnes conditions des recherches sur le terrain. » La professeure mène de­­ puis une dizaine d’années

Le nouveau contexte de la recherche dans l’Arctique implique que les Inuit ne veulent plus être de simples objets de recherche. Ils veulent participer à la définition des priorités et des objectifs. Ils veulent aussi voir des recherches qui apportent des résultats concrets et des changements. photo Lkovac

des recherches sur les dynamiques politiques des communautés inuit. Elle a no­­ tamment effectué un stage postdoctoral à l’Université d’Alaska à Fairbanks. En 2017, l’Association des femmes inuit du Nunavik, un organisme qu’elle dirigeait, a organisé un atelier sur ­l’alcoolisme. Cette activité de deux jours a attiré une di-­ zaine de femmes venues de trois villages. « Mes perspec­ tives anthropologiques, explique-t-elle, m’avaient permis de comprendre que l’aide la plus importante chez les Inuit est recherchée auprès des gens qui ont eu les mêmes problèmes, qui ont de l’expérience et la capacité à prendre soin des autres. L’atelier a été un succès. » Qu’il s’agisse des troupeaux de caribous, de la glace, du climat ou de la gouvernance, en fait peu importe la discipline scientifique, un chercheur intéressé par le Nord se doit de prendre en compte l’histoire du peuple inuit. Ces communautés occupent leur vaste territoire depuis plusieurs siècles. Dans la seconde moitié du 20e siècle, la sédentarisation a obligé les Inuit à s’adapter à un nouveau mode de vie amené du sud. Au­­jourd’hui, ils sont engagés dans un processus de décolonisation. Ils revendiquent notamment le droit de prendre les décisions concernant leurs propres affaires. Cette attitude s’observe également dans ce que l’on pourrait appeler le nouveau con­ texte de la recherche dans l’Arctique. Selon la chercheuse, les Inuit ne veulent plus être de simples objets de recherche. Ils veulent participer à la définition des priorités et des objectifs. Ils veulent aussi voir des recherches qui apportent des résultats con­ crets et des changements. « Les Inuit veulent être des acteurs de premier plan de la recherche », affirme Caroline Hervé. Des défis attendent les chercheurs dans ce contexte de partenariat. « Les chercheurs, poursuit-elle, doi­vent aller moins vite, ils doivent prendre le temps de consulter leurs partenaires. Est-ce que les communautés inuit ont un droit de regard sur ce qu’écrit le chercheur ? Ce dernier a-til la capacité de remettre en cause sa conception de ce qu’est la recherche ? Sommesnous tous prêts à nous ouvrir à d’autres façons de penser, d’observer, d’évaluer ? »

le fil | le 14 juin 2018

Rêver un possible rêve Les finissants et finissantes au baccalauréat en art et science de l’animation ont le vent dans les voiles par Renée Larochelle À peine sortis de l’Université, et même avant d’obtenir leur précieux diplôme, les finissants et finissantes au baccalauréat en art et science de l’animation (BASA) n’auraient aucun mal à trouver un emploi dans leur domaine, que ce soit à Québec ou à Montréal. En témoignent les confidences recueillies chez quelques-uns de ces diplômés parmi lesquels figure William Côté, 23 ans. Il est illustrateur, designer et motion designer depuis un an chez Kabane, une agence de marques située sur le boulevard Charest. William Côté fait partie d’une équipe de huit étudiants ayant remporté le Grand Prix du jury du Gala BASA avec Panko, un courtmétrage en 2D racontant l’histoire d’une amitié entre une jeune fille et son oiseau, dont le rêve est de devenir facteur pour oiseaux dans l’archipel tropical où ils vivent. Mais le chemin pour y parvenir est semé d’embûches… « Panko parle d’enfance, d’accomplissement, de dépassement de soi et d’amitié, mais, surtout, c’est un film qui montre qu’il faut foncer et qu’il existe une solution à tous les problèmes quand on y met du cœur », explique William Côté. Nous voulions créer une atmosphère colorée et joviale, avec un brin de nostalgie. Sur le plan technique, le court-métrage compte 80 décors faits par peinture numérique. C’est un travail très long qui consiste à établir une cohérence dans le visuel du film tout en conservant un effet harmonieux avec les personnages. » Panko a, en fait, reçu plusieurs prix, dont celui coup de cœur du public, celui du meilleur scénario et celui de la meilleure animation 2D lors du Gala Basa. Au cours de cette soirée qui a eu lieu en mai à l’Impérial Bell, une cinquantaine de films ont été projetés dans les catégories « courtmétrage 2D », « court-métrage 3D », « conception 2D », « conception 3D » et « animation graphique ». Rappelons que cet événement annuel met en vedette les meilleures œuvres réalisées pendant l’année par les étudiants en art et science de l’animation. Le jury était composé de quatre professionnels du milieu. Coordonnatrice du Gala, Anne-Marie Robert compte parmi les huit membres de l’équipe ayant travaillé au projet de film Panko. Elle est actuellement animatrice 2D à Couleur.tv, à Montréal. « Oui, il faut être bon en dessin, mais le métier nécessite aussi beaucoup de rigueur et de patience. On ne doit pas compter les nombreuses heures de travail pour mener un projet à terme », répond Anne-Marie Robert quand on lui demande de nommer les qualités requises pour réussir dans le domaine. Même son de cloche chez Claudia Michaud, qui a travaillé à l’animation des personnages de La révolte, un court-métrage où des humains tentent de se libérer de l’univers oppressant des robots. Ce film a remporté les prix du meilleur court-métrage 3D, de la meilleure animation 3D et des meilleurs effets visuels 2D / 3D. « Les étapes pour faire un film sont nombreuses, explique Claudia Michaud. On doit d’abord s’entendre sur le scénario, puis commencer la modélisation et les décors, et enfin

Panko a remporté plusieurs récompenses, dont le Grand Prix du jury et les prix coup de cœur du public, du meilleur scénario et de la meilleure animation 2D lors du Gala Basa.

La révolte a remporté les prix du meilleur court-métrage 3D, de la meilleure animation 3D et des meilleurs effets visuels 2D / 3D.

travailler à l’animation, aux textes et à l’éclairage. C’est un travail de longue haleine qui s’étend sur trois sessions d’études. » Animatrice 3D, Mathilde FleuryDufour a également travaillé au film La révolte. Elle vient tout juste d’être engagée chez Squeeze Studio Animation, une entreprise en pleine expansion située dans le quartier St-Roch. « À la fin du Gala, des employeurs attendaient les finissants pour leur proposer des emplois », raconte avec enthousiasme la jeune femme. À l’instar de ses collègues, elle croit qu’il lui est permis de rêver d’un grand avenir. En effet, ces brillants diplômés visent haut et loin. « Au fil de mes études, j’ai compris que le métier d’animatrice n’existait pas qu’en rêve à Hollywood, que je pouvais, moi aussi, prétendre à gagner ma vie en faisant de l’animation. Cela a été une merveilleuse découverte », souligne Claudia Michaud, qui rêve d’être un jour à la direction d’une entreprise en développement dans le film d’animation. « Dans ses rêves les plus fous », tient-il à préciser, William Côté souhaiterait, de son côté, participer à un projet de grande envergure, comme un film d’animation de Disney. De manière plus modeste, il aimerait bien écrire ou publier des livres d’art, de bandes dessinées ou d’illustrations et avoir son propre atelier de création avec de hauts plafonds… Le mot de la fin appartient à Anne-Marie Robert. « J’aimerais juste trouver ma place dans ce milieu, dit-elle. Car juste espérer trouver sa place, c’est quand même quelque chose… »


sports

le fil | le 14 juin 2018

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en bref Jean-Noël Corriveau possède 27 ans d’expérience dans la gestion sportive 10 km RBC – Université Laval

Jean-Noël Corriveau est le nouveau directeur adjoint du Service des activités sportives de l’Université Laval. En charge du programme Rouge et Or, il vient épauler la directrice Julie Dionne. photo Rouge et Or

Nouveau directeur adjoint au SAS

Jean-Noël Corriveau est désormais en charge du programme Rouge et Or par Mathieu Tanguay Le Rouge et Or a un nouveau leader au sein de son équipe de gestion. Jean-Noël Corriveau est entré en fonction cette semaine à titre de directeur adjoint du Service des activités sportives (SAS) et de responsable du programme d’excellence sportive de l’Université Laval. Il prend ainsi la relève de Julie Dionne, qui, après deux ans à ce poste, vient d’être promue directrice du SAS. JeanNoël Corriveau possède 27 ans d’expérience dans la gestion sportive, dont les

16 dernières comme responsable des sports du Cégep Limoilou. Il y a d’ailleurs organisé de nombreux événements d’envergure, tels que le Championnat canadien de volleyball collégial AAA en 2006, le Bol d’or de football en 2011 et le Championnat canadien de hockey féminin des moins de 18 ans en novembre dernier. « C’est une belle chance, pour moi, sur le plan professionnel. Mes nombreuses années de travail dans le sport étudiant m’ont bien

préparé à ce moment. D’être en charge d’un des meilleurs programmes d’excellence sportive au pays, celui du Rouge et Or de l’Université Laval, est une source de grande fierté, mais aussi un défi qui me stimule énormément », affirme Jean-Noël Corriveau. « Je suis très heureuse de voir s’ajouter à notre merveilleuse équipe du SAS, au PEPS, un homme déterminé, travaillant, structuré et qui connaît bien la réalité de notre programme. Je n’ai

aucun doute que Jean-Noël saura prendre les com­ mandes du Rouge et Or en travaillant en équipe avec ses collègues, nos excellents entraîneurs, les différents bénévoles des 14 corpo­ rations du Rouge et Or, le RSEQ et U SPORTS pour le bien de nos étudiants-­ athlètes », indique, pour sa part, la directrice du SAS, Julie Dionne. Détenteur d’un baccalauréat en éducation physique de l’Université Laval, le nouveau directeur adjoint du SAS connaît également très bien le Réseau du sport étudiant du Québec puisqu’il a siégé à son conseil d’administration de 2012 à 2016, y occupant notamment le poste de vice-président. Auparavant, Jean-Noël Corriveau a agi comme président du conseil d’administration de l’Association régionale du sport étudiant de Québec et ChaudièreAppalaches de 2005 à 2010.

Campus dynamique

En solo, entre amis ou entre collègues, vivez ce bel événement qui se tiendra le dimanche 9 septembre sur le campus. Afin d’encourager la santé, le mieux-être et le plaisir sur le campus, le Service des activités sportives a mis sur pied une nouvelle promotion pour les étudiants et les employés. En tout temps, vous pourrez profiter du prix de la première prévente. Inscrivez donc cette superbe course à votre calendrier pour bien entamer la rentrée en septembre ! photo Tjerk Bartlema Pour pouvoir profiter de la promotion, consultez le courriel reçu d’INFO PEPS ou écrivez à infopeps@sas.ulaval.ca. Pour plus d’information sur la course, rendez-vous au www.peps.ulaval.ca/10kmul.

Soyez les premiers à vous inscrire ! Pendant l’été, il sera déjà temps de réfléchir aux activités sportives automnales que vous souhaitez pratiquer. La programmation du PEPS, comportant quelque 125 activités, sera en ligne dès le lundi 23 juillet. Vous pourrez alors découvrir tous les cours, intérieurs et extérieurs, qui vous permettront de bouger cet automne. L’inscription, quant à elle, débutera le mercredi 15 août. Entre-temps, les séances à la pièce demeurent un bon choix pour les gens actifs qui ne sont pas inscrits à un cours cet été. Quoi de mieux que de s’entraîner à deux pas de vos cours ou de votre travail ! Pour de plus amples informations : 418 656-PEPS ou www.peps.ulaval.ca

Une 2e session d’été commencera bientôt ! Plusieurs activités seront offertes lors de la 2e session de cours d’été du PEPS. Il est ­possible de vous y inscrire dès maintenant. Une 2e session de cardio-vélo, qui débutera le 2 juillet, vous propose des séances de 45 minutes. Du côté du conditionnement physique sur musique, vous pourrez essayer un des cours suivants : circuit abdos, Tabata, Zumba et cardio fit. Les cours sont d’une durée de 5 séances sur une période d’environ un mois. Les activités de golf, quant à elles, s’étirent sur une 2e et une 3e session de cours, d’une durée de 4 semaines, à compter de la fin juin et de la fin juillet. Des cours de formation aquatique, tels que les brevets Croix de bronze et Sauve­ teur national, sont également offerts pendant l’été. Finalement, plusieurs cours de yoga sont aussi proposés à compter du 25 juin.

La tradition estivale se poursuit ! Deux équipes de basketball rendront visite à la formation masculine du Rouge et Or cet été. L’équipe de l’Université du Maryland Eastern Shore sera à l’amphithéâtre Desjardins – Université Laval le 11 août, à 17 h, et celle du Farmingdale State College, le 25 août, à 15 h. Visitez le www.rougeetor.ulaval.ca pour tous les détails. photo Mathieu Bélanger

Pour plus de détails, consultez le www.peps.ulaval.ca.


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au fil de la semaine

08/07

le fil | le 14 juin 2018

De la forêt à l’assiette Vous avez envie de sortir de la ville cet été et d’explorer différentes facettes de la forêt boréale ? Inscrivez-vous à l’une ou l’autre des activités « De la forêt à l’assiette ». Dans la première, vous êtes invité à découvrir les plantes boréales. En compagnie de Stéphane Plante, chargé de cours en botanique forestière à l’Université Laval, vous ferez une courte randonnée en forêt et apprendrez à démystifier certaines plantes du terroir boréal. Puis, vous assisterez à un atelier de Bernard Riedl, professeur de chimie associé au Département des sciences du bois et de la forêt, pendant lequel vous observerez comment produire une huile essentielle et des bonbons de sapin. Dans la seconde activité, vous profiterez des conseils d’un pro de la pêche pour attraper des truites mouchetées à l’aide de nouvelles cannes Tenkara. Le midi, autour d’un feu, vous apprendrez différentes façons de conserver, d’apprêter et de consommer vos prises. photo Forêt Montmorency Plantes boréales : les dimanches 8 et 22 juillet, et 5 et 12 août, de 9 h à 14 h 30, à la Forêt Montmorency. Pour plus d’info : bit.ly/2uyVDzq. Truite mouchetée en rivière : les dimanches 15 et 29 juillet, et 19 et 26 août, de 7 h 45 jusqu’en fin d’après-midi, à la Forêt Montmorency. Pour plus d’info : bit.ly/2tcIAqo

14/06

15/06

22/06

03/07

La vulnérabilité et Relations sa représentation irlandaises

L’histoire de la philosophie

Les économies africaines

Pédalez pour Aquarelle votre université ! et dentelle au jardin

C’est sur le thème « “Répa­rer les vivants” : la vulnérabilité et ses régimes de représentation » que se tient le premier colloque international d’une nouvelle unité de recherche de l’Université, la Commu­ nauté de re­­cherche interdisciplinaire sur la vulnérabilité. Réu­nissant des chercheurs en droit, en philosophie, en médecine, en relations in­­ dustrielles, en sciences de l’éducation, en musique, en géomatique et en littérature ainsi que quelques artistes en cinéma, en photographie, en arts visuels et en poésie, ce colloque propose une réflexion très large sur la question de la vulnéra­bilité grâce à des conférences, mais aussi à des dé­­mons­ trations artistiques, comme une présentation de slam et une installation avec ­projection vidéo.

Le Laboratoire de philo­ sophie ancienne et médiévale profite du passage à l’Université du récipiendaire d’un doctorat honoris causa Claude Panaccio pour or­­ganiser deux acti­ vités auxquelles participera ce chercheur. Tout d’abord, le professeur émérite de phi­­ lo­sophie de l’UQAM pro­ noncera la conférence « Le nominalisme de Guillaume d’Ockham » dans laquelle il s’intéressera au statut ontologique de la chose. Par la suite, il sera l’un des trois invités de la table ronde « Vérité et méthode en histoire de la philosophie ». En compagnie des professeurs de philosophie Martin Pickavé, de l’Université de Toronto, et Claude Lafleur, de l’Université Laval, il discutera, entre autres, de l’intelligence du texte, de l’anachronisme et du discours indirect. Vitrail représentant

Au cours de la dernière dé­cennie, les économies africaines ont enregistré des records de croissance. Toutefois, les États africains sont à la croisée des chemins en r­ aison, entre au­tres, de la baisse des cours des ma­­tières premières. Pour discuter des solutions les plus appropriées à ce problème, l’Institut panafricain de la gouvernance économique et financière, en collaboration avec plusieurs partenaires, organise le colloque international « Gouver­nance et transformation structurelle des économies afri­caines ». Les conférenciers approfondiront notamment les adaptations structurelles nécessaires et l’encadrement juridique le plus approprié pour que ces économies deviennent plus inclusives et plus résilientes aux chocs internationaux.

Montrez votre attachement à votre alma mater en ­roulant pour elle ! Cet été, La Fondation de l’Université Laval organise la première Randonnée à vélo des di­­ plômés de l’Université Laval. Sur un parcours long de 61 km allant de Boischatel au mont Ste-Anne, les cy­clistes traverseront les paysages historiques et bucoliques du vieux chemin Royal. Quatre pelotons, divisés selon la vitesse des participants (22 km / h, 25 km / h, 28 km / h et 30 km / h), prendront le départ. Un invité spécial, David Veilleux (diplômé de génie mécanique de l’Université et premier Québécois à avoir terminé le Tour de France) sera ­présent. Les dons récoltés seront dirigés vers différents fonds destinés au développement de l’Université.

Vendredi 22 juin, de 9 h à 17 h 30, à la salle Power Corporation du Canada (local 3452) du pavillon La Laurentienne. Pour plus d’info : bit.ly/2JQS4jC

Mardi 3 juillet, au club de golf Royal Québec (65, rue Bédard) à Boischatel. ­Quatre départs auront lieu entre 12 h 45 et 13 h 45. Pour s’inscrire : bit.ly/2l6qXCZ

Jeudi 14 juin, de 9 h à 15 h, au local 3244 du pavillon Charles-De Koninck, puis de 15 h 30 à 16 h 30, au LANTISS (local 3655) du pavillon Louis-JacquesCasault. Entrée libre. Pour consulter le programme : bit.ly/2t04Lhp

14/06

Pendant plus d’un siècle, la Grosse Île, située juste en aval de Québec, a été le premier point de contact avec l’Amérique du Nord pour des centaines de milliers d’immigrants irlandais. Pour souligner ce fait, ­l’Association canadienne d’études irlandaises, qui tient son congrès annuel à l’Université, a choisi ­d’ex­­plorer les notions de connexions et de contacts. Les chercheurs présenteront donc des conférences sur les liens entre l’histoire irlandaise et d’autres histoires natio­nales ainsi que sur les in­­nombrables ré­­ seaux artistiques, sociaux, philosophiques, religieux et politiques auxquels les Irlandais ont appartenu. Ils établiront également des liens entre des personnes, des sociétés et des idées nés de de la diaspora irlandaise.

Gravure Emigrants leaving Ireland par Henry Doyle, 1868

Jusqu’au samedi 16 juin, entre 9 h et 17 h, dans les locaux 1334, 2415 et 2416 du pavillon La Laurentienne. Pour consulter le pro­ gramme : bit.ly/2JNAiOb

Guillaume d’Ockham par Lawrence Stanley Lee

Vendredi 15 juin, conférence à 11 h 30 et table ronde à 15 h, au local 413 du pavillon Félix-AntoineSavard.

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

15/07

Saviez-vous que le campus abrite un jardin botanique de 6 hectares qui possède près de 4 000 espèces et cul­ tivars ? Le Jardin universitaire Roger-Van den Hende constitue une collection ­unique de plantes indigènes du Québec et de plantes ornementales introduites d’Europe, d’Amérique et d’Asie. Il comprend un jardin d’eau, une collection de plantes herbacées et de rhododendrons, un arboretum et une roseraie. Il est l’endroit idéal pour l’étudiant, l’amateur d’horticulture ou le passant en quête de dé­­ tente. Chaque été, le Jardin organise, en collaboration avec les milieux horticole, agroalimentaire, social et artistique, des activités grand public. Le 15 juillet, venez rencontrer des peintres et des dentellières qui pratiqueront leur art au milieu des fleurs. Vous pourrez les observer dans leur travail et discuter avec eux des secrets de leur art. Dimanche 15 juillet, au J­ardin universitaire Roger-Van den Hende. Entrée libre.


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