Pour tous, la santé durable ! p2
Expo à saveur de miel p8-9
Volume 53, numéro 28 31 mai 2018
photo Fairmont
Expertises UL pour le G7
Des chercheurs de l’Université Laval ont participé à une vaste mobilisation scientifi que qui permettra d’alimenter les réfl exions des leaders des pays membres du G7 lors du sommet prévu en juin à La Malbaie. p3
2
actualités UL
le fil | le 31 mai 2018
La santé durable en action ! Les Journées de la recherche en santé ont attiré plus de 600 professeurs et étudiants par Yvon Larose Les Journées de la recherche en santé ont eu lieu les mercredi 23 et jeudi 24 mai au pavillon Alphonse-Desjardins sur le thème « La santé durable en action ». Comme chaque année, ce grand carrefour d’échange de connaissances, organisé par l’Université Laval, l’Alliance santé Québec et des partenaires du milieu de la santé et des services sociaux, a réuni un grand nombre de professeurs et d’étudiants de l’Université. Sur les 660 personnes inscrites, plus de 400 provenaient de la Faculté de médecine. Quelque 350 étudiants ont présenté les résultats de leurs travaux de recherche, par des affiches ou par des présentations orales. Ces étudiants, tous cycles confondus, provenaient de différentes facultés et de divers regroupements de recherche affiliés à l’Université Laval. « Pour la première fois, les Journées de la recherche en santé étaient ouvertes à toutes les facultés, explique le porte-parole, Jean-Pierre Després, professeur au Département de kinésiologie et directeur de la science et de l’innovation à l’Alliance santé Québec. Les Journées sont vraiment sorties du créneau classique du médical. C’était la première année que la Faculté de médecine décloisonnait complètement la re cherche. C’est qu’il faut aujourd’hui aller au-delà du curatif et considérer toutes
les autres dimensions pertinentes à la santé. D’où le concept de santé durable. Celui-ci peut se résumer ainsi : des populations en santé dans des environnements en santé. Considérer le préventif implique d’avoir un regard multidisciplinaire. » L’événement a permis de montrer la diversité des facteurs qui influencent la santé et le bien-être des populations. Les 12 thèmes au programme étaient liés à des composantes de la santé durable, dont l’environnement, les inégalités sociales et les sciences biomédicales et cliniques. Sur 72 présentations orales, l’une portait sur la pollution de l’air au Québec. « Il s’agit du sujet de mon mémoire de maîtrise en sciences géographiques, ind i qu e l ’ é t u d i a n t J e a n Philippe Gilbert. L’étude est maintenant terminée. Je suis en cours de rédaction d’un article scientifique. » Le chercheur a analysé les tendances de dix polluants atmosphériques, entre 1974 et 2015, sur le territoire du Québec. Pour cela, il a exploité la majeure partie d’une énorme base de données ministérielle. Celle-ci contient 16 millions de données colligées au fil des décennies par quelques centaines de stations d’échantillonnage distribuées dans la partie sud du territoire québécois. Ces stations
Pour la première fois, les Journées de la recherche en santé étaient ouvertes à toutes les facultés Selon Jean-Philippe Gilbert, étudiant à la maîtrise en sciences géographiques, dans l’ensemble, la pollution atmosphérique au Québec a diminué au cours de la période étudiée et une partie de ce succès proviendrait des différentes mesures prises au fil du temps par le gouvernement.
mesurent les concentrations de divers polluants atmosphériques. Les polluants qui ont retenu l’attention de l’étudiant sont l’ozone troposphérique, les matières particulaires de toutes les tailles et les concentrations de celles-ci en nitrates et en sulfates. Pour comprendre les divers patrons de concentration des polluants, JeanPhilippe Gilbert a élaboré des tendances totales, an nuelles, mensuelles, hebdomadaires et journalières. « J’ai créé ma propre classification, dit-il. Cela m’a permis un niveau de détails plus fin et une meilleure compréhension de la dynamique des polluants. » Selon lui, dans l’ensemble, la pollution atmosphérique au Québec a diminué au cours de la période étudiée. Une partie de ce succès proviendrait des différentes mesures prises au fil du temps par le gouvernement, comme le Règlement sur la qualité de l’atmosphère adopté en 1979. « Sept des dix polluants étudiés montrent une diminution, précise Jean-Philippe Gilbert. Pour ce qui est de l’ozone troposphérique, il est en constante augmentation,
particulièrement après 1990. Tout compte fait, nous respirons du bon air au Québec. Sa qualité n’a rien à envier à celle de l’air des autres pays. » Le chercheur croit possible une amélioration de la qualité de l’air, en particulier sur le plan des particules fines, surtout
Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 29 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.
L’événement a permis de montrer la diversité des facteurs qui influencent la santé et le bien-être des populations. Les 12 thèmes au programme étaient liés à des composantes de la santé durable, dont l’environnement, les inégalités sociales et les sciences biomédicales et cliniques.
Québec et des partenaires. Sur le thème « Ma santé, mon pouvoir d’agir », l’activité comprenait des conférences sur le portrait de santé de la population de Québec, des présentations par affiche et des kiosques d’information. Elle a attiré 105 personnes.
En marge des Journées de la recherche en santé s’est tenue, à l’Université, une journée de rencontres réunissant les représentants officiels du Fonds de recherche du Québec – Santé (FRQS), dont le directeur scientifique du FRQS, Serge Marchand, que l’on aperçoit au centre de la photo, à droite de la vice-rectrice à la recherche, à la création et à l’innovation, Eugénie Brouillet. Serge Marchand a notamment présenté les prochains défis à venir pour la recherche au Québec, comme le vieillissement, les maladies chroniques et la dégradation de l’environnement. Tous les centres de recherche en santé des établissements de santé affiliés à l’Université Laval étaient également présents. Les directeurs et directeurs d’axe du Centre de recherche du CHU de Québec – Université Laval, du Centre de recherche CERVO, du CIRRIS et du Centre de recherche de l’IUCPQ ont placé, au cœur de leurs échanges, le développement de la recherche en santé à l’Université Laval. photo Jean Rodier
On peut le lire en ligne à lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique.
Le journal de la communauté universitaire
celles émises par le chauffage au bois résidentiel. Les Journées de la recherche en santé ont été suivies, le samedi d’après, au pavillon Maurice-Pollack, par une activité « grand public » également organisée par l’Université, l’Alliance santé
Vous désirez proposer un sujet d’article ? Écrivez-nous à l’adresse le-fil@dc.ulaval.ca au plus tard le mercredi midi précédant la prochaine parution. Les textes soumis doivent comporter le nom et le numéro de téléphone de leur auteur. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir. Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.
Rédaction Éditeur : Jacques Villemure, directeur des communications Rédactrice en chef : Claudine Magny Journalistes : Matthieu Dessureault, Jean Hamann, Yvon Larose Collaborateurs : Jenny Aumais, Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Mathieu Tanguay Collaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry Mellon Rédactrice-réviseure : Manon Plante Agente de secrétariat : Sophie Leroux
Production Infographie : Geneviève Bolduc, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : TC Imprimeries Transcontinental, Québec (Québec)
Placements publicitaires Claudine Trudel 418 656-2131 poste 6415 Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec, ISSN 022-1-1965
Pour nous joindre 2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6 Téléphone : 418 656-2131 poste 4687
actualités UL
le fil | le 31 mai 2018
3
Le G7 au diapason de la science Une vaste mobilisation scientifique orchestrée par l’Université Laval permettra d’alimenter les réflexions des leaders des pays membres du G7 par Matthieu Dessureault Le 8 et le 9 juin prochain, les dirigeants des sept pays les plus in dustrialisés seront au Fairmont Le Manoir Richelieu, à La Malbaie, pour le sommet du G7. Question de préparer le terrain pour cet événement fort attendu, une trentaine d’experts de haut niveau étaient réunis à l’Université Laval, du 21 au 23 mai, pour réfléchir aux défis de la gouvernance mondiale. Leurs conclusions et leurs recommandations ont fait l’objet d’un document, La Déclaration Idées7, qui a été présenté aux représentants officiels des pays du G7 lors d’une réunion spéciale à Baie-Saint-Paul. Organisé par l’Institut québécois des hautes études internationales (HEI), le Sommet Idées7 regroupait sur le campus divers établissements universitaires et laboratoires d’idées. Le Canada, l’Allemagne, les États-Unis, la France, l’Italie, le Japon, le Royaume-Uni et l’Union européenne étaient représentés. Des experts de l’Afrique du Sud, de la Chine et de l’Inde étaient aussi sur place. « Au cours des derniers mois, tous les participants ont été invités à proposer des sujets dont ils voulaient débattre. La discussion à Québec, qui s’est déroulée en groupe et en sous-groupes, a permis d’aborder plusieurs enjeux qui touchent à la complexité et à l’inclusion dans la gouvernance mondiale, qu’il s’agisse d’environnement, de travail ou d’égalité des genres », explique Louis Bélanger, directeur des HEI. Synthèse de ces séances de travail, La Déclaration Idées7 comprend 17 recommandations pour répondre aux défis de la gouvernance mondiale. Celles-ci concernent le développement humain, la sécurité des données et la sécurité numérique, le commerce progressiste, la croissance durable et l’équité fiscale. Entre autres, les chercheurs proposent de promouvoir une éducation qui favorise l’adaptabilité et une citoyenneté responsable en rapprochant les sciences, les technologies, l’ingénierie et les mathématiques des sciences sociales et humaines et des arts. Ils insistent aussi sur l’importance d’élaborer une stratégie en matière de sécurité et d’intégrité des données publiques, notamment en ce qui concerne la sécurité des systèmes électoraux et le partage des données entre gouvernements. D’autres recommandations portent sur la gestion du flux des réfugiés, les accords commerciaux ou encore la réduction des gaz à effet de serre. Le 23 mai, ce document a été présenté par Louis Bélanger et ses
collègues aux sherpas des pays du G7 et au représentant de l’Union européenne. Lors de cette rencontre à huis clos, ils ont abordé les défis posés par les ententes multilatérales et l’importance de la confiance qui doit exister entre les membres du G7 et les autres pays, de même qu’entre les citoyens et leurs gouvernements. « Pour des spécialistes de la gouvernance internationale, le fait de parler à des sherpas, et non pas à des ministres ou à d’autres dirigeants, était très intéressant. Les sherpas sont au cœur de la mécanique de prise de décision et s’intéressent à la manière dont les politiques sont conduites. La rencontre avec ces diplomates de haut niveau a permis d’échanger sur plusieurs enjeux que nous avions soulevés et sur les meilleures pratiques à adopter », dit le directeur des HEI. La réceptivité de ces représentants officiels a été au-delà de toute attente. « Malgré leur programme chargé, les sherpas étaient tous présents et ont pris le temps de nous écouter. Ils ont dit que certaines de nos propositions rejoignaient bien les discussions qu’ils avaient eues sur des questions précises. Ils ont aussi parlé du caractère très pragmatique de notre approche et ont souligné à quel point ils trouvaient cela inspirant pour leur propre démarche », se réjouit Louis Bélanger. Pour la rectrice Sophie D’Amours, présente au lancement du Sommet Idées7, cette rencontre était une formidable occasion de faire valoir l’apport de la communauté scientifique. « Avec le scepticisme actuel à l’égard du multilatérisme, il est clair que nous vivons présentement une crise de la gouvernance mondiale. Le mandat des chercheurs et des experts était de débattre de la gouvernance mondiale à l’heure du doute et de proposer des solutions
1. Le 23 mai, un comité scientifique a présenté ses recommandations aux sherpas des pays du G7 et au représentant de l’Union européenne. photo Stefano Maron
La Déclaration Idées7 comprend 17 recommandations pour répondre aux défi s de la gouvernance mondiale
2 2. Le Sommet Idées7 a eu lieu du 21 au 23 mai sur le campus de l’Université Laval. Des chercheurs et des experts issus de plusieurs pays ont discuté de commerce, de sécurité internationale, de travail, de migration, d’environnement et d’égalité des genres. photo Jean Rodier
aux défis de la complexité et de l’inclusion. Nous espérons que le mariage de leurs expertises alimente la réflexion des leaders des pays du G7 et apporte de la lumière dans le débat public. »
3
1
Silve (Faculté des sciences so ciales), Marie-Hélène Gagnon (Faculté des sciences de l’administration), Nathalie Gravel (Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique) et Pierre Guimond, diplomate en résidence aux HEI. Plusieurs partenaires étaient associés à l’événement, dont Affaires mondiales Canada, le ministère des Relations internationales et de la Franco phonie et la Ville de Québec. L’équipe organisatrice était composée notamment du Centre d’études et de recherches internationales de l’Université de Montréal, du Centre pour l’innovation dans la gouvernance internationale de l’Université de Waterloo, de la Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques de l’Université du Québec à Montréal et de l’École Munk des affaires internationales de l’Université de Toronto. Pour consulter La Déclaration Idées7 : bit.ly/2IMqN20 Pour plus d’information sur la démarche : ulaval.ca/i7
Pour visionner une vidéo dans laquelle le premier ministre Outre Louis Bélanger, les cherJustin Trudeau s’adresse aux cheurs de l’Université Laval qui ont participants du Sommet Idées7 : pris part au Sommet Idées7 étaient youtu.be/QNcb1m0qteA Abdoulaye Anne (Faculté des sciences de l’éducation), Caterina Pour consulter le site du sommet Carta, Jean-Frédéric Morin, Arthur du G7: https://g7.gc.ca/fr/
4
3. De gauche à droite, Robert Keating, sous-ministre du ministère des Relations internationales et de la Francophonie, Laurence Haguenauer, consule générale de France à Québec, Sophie D’Amours, rectrice de l’Université Laval, Louise Léger, directrice des programmes au Bureau des sommets d’Affaires mondiales Canada, et Régis Labeaume, maire de Québec. photo Jean Rodier 4. Le 8 et le 9 juin, le sommet du G7 se déroulera au Fairmont Le Manoir Richelieu, dans la région de Charlevoix. photo Werner Bayer
4
société
en bref
Une distinction prestigieuse Le vendredi 25 mai, une cérémonie de remise d’un doctorat honoris causa en théologie s’est déroulée au pavillon La Laurentienne à l’occasion de la 15e Assemblée générale de la Conférence des institutions catholiques de théologie. Le vice-recteur exécutif et vicerecteur aux études et aux affaires étudiantes, Robert Beauregard, a présidé la cérémonie. Celle-ci visait à honorer le recteur de l’Université Notre-Dame du Kasayi, de la République démocratique du Congo, André Kabesele Mukenge. Prêtre, le récipiendaire de la plus haute distinction de l’Université est reconnu comme un éminent représentant de la théologie africaine émergente. Bien que sa recherche demeure enracinée dans sa terre d’Afrique, il prône un dialogue fécond entre la tradition chrétienne et la culture africaine. Dans ses publications scientifiques, André Kabasele Mukenge se distingue par une pensée originale, par l’ampleur et la qualité de sa production et par la reconnaissance internationale dont il bénéficie. Très engagé en faveur de la formation universitaire, il a la conviction profonde que la formation est un levier important pour l’émancipation et la libération des communautés et des personnes. Cette conviction a une couleur particulière du fait que le récipiendaire vit dans une région ravagée par les violences. photo Jean Rodier Pour plus d’information : bit.ly/2LGSiIk
Chantiers d’avenir : phase 2 Les Chantiers d’avenir constituent l’une des initiatives les plus attendues du plan stratégique quinquennal de l’Université. À la suite d’ateliers ayant attiré plus d’une centaine de professeurs et de partenaires, 20 propositions visant la création de nouveaux programmes de formation originaux et avant-gardistes ont été reçues. Parmi elles, trois projets ont été retenus en vue de la phase d’idéation et de conception qui durera cinq semaines. L’un des projets est celui mené par les pro fesseurs Stephanie Lloyd et Pierre-Olivier Méthot (Environnements conjoints : sciences de la vie et société). Un autre est celui piloté par le professeur Sébastien Tremblay (Intelligence urbaine : innovation en par tenariat). Quant aux professeurs Jonathan Gaudreault (Relève 4.0 : laboratoire vivant d’innovation numérique et entrepreneuriale) et Serge Lacasse (Culture artistique et enjeux du numérique), ils combinent leurs efforts dans un projet commun, vu la convergence des projets placés sous leur responsabilité. Les espaces collaboratifs de la Bibliothèque accueilleront les équipes. Des conseillers à la recherche, à la pédagogie, à la structure de programme et aux partenariats les encadreront.
le fil | le 31 mai 2018
Vivre le vivre-ensemble ! à dépoussiérer certains mythes sur la prétendue homogénéité de Québec. « Les données fournies par les recensements montrent clairement la forte présence irlandaise au 19e siècle et l’importance de la communauté anglophone, note Richard Marcoux. Des familles syriennes avaient même choisi Québec comme terre d’accueil dès cette époque. » Les chercheurs promettent une expé rience très interactive avec le public puisque les réponses fournies par les spectateurs s’afficheront en temps réel sur grand écran. De son côté, Dominique Lachance, directrice du Centre multiethnique de Québec, présentera au public le point de vue des réfugiés quand ils arrivent à Québec, en l’invitant à se mettre à leur place lorsqu’ils découvrent leur société d’accueil. D’autres activités visent à plonger les spectateurs dans une réalité différente, le temps d’un débat sur la façon dont les autochtones se sentent perçus par les allochtones ou d’une rencontreLe Centre de recherche Cultures-Artsspectacle. Ainsi, la chorégraphe Chantal Bonneville bouscule les idées Sociétés invite la population, le 16 juin, reçues sur les handic apés avec sa à sa toute première université populaire, troupe de danse en fauteuil roulant, Gang de Roue. Mouloud Boukala, proqui réunira chercheurs, artistes, acteurs fesseur à l’École des médias à l’UQAM communautaires et grand public autour et membre du CELAT, présentera, pour sa part, deux courts-métrages qui té de la thématique du vivre-ensemble moignent du mode de vie d’étudiants en situation de handicap. par Pascale Guéricolas Événement rassembleur, l’université populaire s’adresse aussi aux jeunes Déjà très ouvert sur les communautés, et aux adolescents grâce à l’atelier de le Centre de recherche Cultures-Artfouilles archéologiques animé par les Sociétés (CELAT) propose, le 16 juin, professeurs en archéologie de l’Univerun événement festif, familial et gratuit sité Laval Allison Bain et Réginald sur le thème du vivre-ensemble. Tenue Auger, ou encore à celui sur le jeu offert à la place de l’Université-du-Québec, par l’anthropologue Célia Forget. cette rencontre entre chercheurs, pro- Des thèmes La construction de fausses nouvelles fesseurs, artistes et acteurs communau- comme l’histoire, devient également un thème incontaires a pour but de faire tomber les autochtones, tournable en ces temps de partage d’inbarrières et les préjugés qui isolent les les formations pas toujours fiables sur citoyens et les dressent les uns contre l’immigration et les réseaux sociaux. Ainsi, Katharina les autres. « Au CELAT, nous sentons Niemeyer, professeure à l’École des une montée des tensions et des craintes les réfugiés, la médias et chercheuse au CELAT, prodepuis quelque temps au Québec, que religion et la laïcité, pose aux jeunes de 12 à 16 ans d’invence soit par les manifestations contre ter une « fausse bonne nouvelle » du l’immigration illégale ou le débat public mais aussi un futur et de la proposer sur le site Web autour des commémorations de la pre- spectacle musical, de l’université populaire à partir du mière année de l’attentat contre la mos7 juin. À la clé, pour la création de cette quée, explique Madeleine Pastinelli, des installations nouvelle crédible, originale et bien sûr directrice du Centre et professeure au artistiques et utopique, des abonnements numéDépartement de sociologie. Voilà pourquoi nous proposons cette université des ateliers pour riques et des livres ! « Le public sur place populaire afin de renforcer le débat enfants sont pourra, lui aussi, proposer de “fausses public et de permettre de faire tomber bonnes nouvelles”, indique la cherau menu quelques fausses croyances. » cheuse. C’est une façon ludique de Au menu de cette rencontre figurent démonter la façon dont certains des thèmes comme l’histoire, les au construisent de fausses informations. tochtones, l’immigration et les réfugiés, Dans l’atelier, nous utiliserons aussi des la religion et la laïcité, mais aussi un outils mis au point par la Fédération prospectacle musical avec Karim Ouellet, de démonter quelques mythes ou fessionnelle des journalistes du Québec des installations artistiques et des ate- idées reçues en usant de créativité et et l’Agence Science-Presse, comme le liers pour enfants. Cette université d’imagination. mot-clic #30sec avant d’y croire. » populaire, qui se déroulera en partie Les sociologues de l’Université Laval sous un chapiteau et dans des kiosques Richard Marcoux et Charles Fleury, Samedi 16 juin, de 10 h à 21 h, au extérieurs, n’a donc rien d’une activité accompagnés de leur collègue géo- croisement du boulevard Charest Est universitaire classique avec grandes graphe Danièle Bélanger, ont, par et de la rue de la Couronne. conférences. Les chercheurs ont carte exemple, imaginé un jeu-questionnaire Pour plus d’information : blanche pour permettre aux citoyens sur l’immigration. Leurs questions visent universitepopulairequebec.ca
actualités UL
le fil | le 31 mai 2018
5
Vers de nouveaux sommets La campagne de financement annuelle de La Fondation de l’Université Laval a vu 3 300 personnes donner 2,35 M$ par Yvon Larose « Je suis très impressionnée et fière de ma communauté universitaire. Vous êtes généreux et engagés envers votre université. Cela me fait très chaud au cœur. » La rectrice Sophie D’Amours ne cachait pas sa satisfaction devant les résultats obtenus par la campagne de financement 2018 de La Fon dation de l’Université Laval. Ceux-ci ont été dévoilés le mardi 22 mai lors d’une cérémonie spéciale tenue à l’atrium du pavillon Charles-De Koninck. Rappelons que les objectifs de l’opération l ancée en février consistaient à amasser 2,3 millions de dollars en mobilisant 3 000 donateurs. Les résultats de la campagne s’élèvent à 2,35 millions de dollars pour 3 300 donateurs. La rectrice a d’abord remercié les bénévoles, au nombre d’environ 250, les membres du comité de campagne, les deux coprésidents, les étudiants et les membres de l’équipe de La Fondation. « Par votre soutien, a-t-elle dit, vous contribuez à propulser l’Université Laval vers de nouveaux sommets. Vous contribuez à ce qu’elle demeure un acteur de changement influent. Vous contribuez à faire avancer la recherche, à innover et à former une relève qualifiée, celle qui bâtira notre monde de demain. » L’analyse des données révèle notamment que 358 personnes ont donné pour la première fois, que 23 % des donateurs ont augmenté leur contribution et que le don moyen s’élève à 350 $. Parmi les quelque 800 fonds disponibles, les donateurs en ont privilégié trois, celui des bourses pour étudiants en précarité financière, celui relatif à la recherche et à l’enseignement dans les facultés de Médecine et de Pharmacie et celui concernant le développement de la Bibliothèque. Cathia Bergeron, doyenne de la Faculté de médecine dentaire, et André Raymond, directeur du Service de placement, ont agi comme coprésidents de la cam pagne, laquelle avait pour thème « Voir grand pour notre université ». Dans son allocution, Cathia Bergeron a souligné le « remarquable » travail de tous les bénévoles sur le terrain. « C’est grâce à des personnes comme vous, a-t-elle déclaré, qui croyez en l’éducation comme moteur du développement de notre société et qui passez à l’action, que La Fondation est en me sure de remettre, année après année, des millions de dollars en aide directe aux étudiants ! Merci d’avoir vu grand pour votre université ! » Pour sa part, André Raymond s’est dit « très impressionné » par
« la machine » derrière la campagne, soit l’équipe de La Fondation. L’intérêt des donateurs et des bénévoles l’a touché, ainsi que la façon particulière dont les membres du comité de campagne se sont in vestis. « J’ai trouvé cette campagne très stimulante pour notre uni versité, a-t-il affirmé. Un réel esprit d’équipe s’est fait sentir sur le campus. » Le président-directeur général de La Fondation, Yves Bourget, a qualifié de « grande réussite » les résul- La rectrice Sophie D’Amours et le président-directeur général de La Fondation de l’Université Laval, Yves Bourget, tats de la campagne. Une partie de lors du dévoilement des résultats de la campagne Communauté universitaire.
La Fondation a remis un certificat platine, or, argent ou bronze aux différentes unités administratives partenaires de la campagne. Ici, les représentants des partenaires platine.
Les représentants des partenaires argent.
son allocution a servi à remercier, par la remise d’un certificat, les partenaires associés à l’opération. Ces partenaires sont Jacques Villemure, directeur de la Direction des communications, Sonia Giroux, directrice communication-marketing et secteur informatique chez Coop Zone, Laurence Vaillancourt, de la CADEUL, Nicolas Pouliot, du café Fou AELIÉS, ainsi que Saveurs Campus. Mentionnons que la CADEUL a autorisé l’affichage gratuit des affi ches de la campagne sur les 67 ba billards du campus et que Saveurs Campus a commandité une partie des dîners de lancement et de
clôture. « Du 12 au 24 mars, au Pub universitaire, a précisé Yves Bourget, une redevance de 1 $ sur chaque repas facturé et de 50 ¢ sur chaque pinte de bière vendue a été prélevée et remise à la campagne. J’ai été très heureux d’apprendre que cette initiative a permis d’amasser 3 041 $ ! » Le lecteur notera qu’il est toujours temps de faire une contribution à la campagne, malgré que celle-ci soit officiellement close. On peut le faire en ligne à l’adresse ulaval.ca/fondation ou par téléphone au 418 656-3292.
Les représentants des partenaires or.
Les représentants des partenaires bronze. photos Louise Leblanc
La rectrice a d’abord remercié les bénévoles, au nombre d’environ 250, les membres du comité de campagne, les deux coprésidents, les étudiants et les membres de l’équipe de La Fondation de l’Université Laval
3Q
psychologie Votre enfant est-il insensible ? sur le prix du lait 6
L’insensibilité a une forte composante génétique pendant l’enfance, mais ce trait n’est pas immuable par Jean Hamann Votre enfant manque-t-il d’empathie ? Est-il indifférent au fait de s’être mal comporté ? Avez-vous du mal à décoder ses émotions ? Ces caractéristiques sontelles stables au point de faire partie de sa façon d’être ? Si oui, il se pourrait bien qu’il fasse partie de cette petite fraction de la population qui affiche un niveau préoccupant d’insensibilité. Des chercheurs de l’École de psychologie de l’Université Laval et leurs collaborateurs viennent de démontrer que l’expression de ce trait a une forte composante génétique entre 7 et 12 ans. « Il ne s’agit pas d’un trait immuable, précise toutefois le premier auteur de l’étude, Jeffrey Henry. L’insensibilité a aussi une composante environ nementale élevée, ce qui suggère qu’elle peut également répondre à certaines influences du milieu, notamment des comportements parentaux adéquats. » Les chercheurs, qui pu blient leur étude dans le Journal of Abnormal Psy chology, arrivent à ces con clusions après avoir étudié l’évolution du trait d’insensibilité chez 662 paires de jumeaux entre l’âge de 7 et de 12 ans. La présence de jumeaux monozygotes – de « vrais » jumeaux partageant 100 % de leurs gènes – et
de jumeaux dizygotes – qui partagent en moyenne 50 % de leur bagage génétique – a permis aux chercheurs d’estimer la part des gènes et celle de l’environnement dans l’expression de ce caractère. « L’insensibilité n’est pas un trait que l’on possède ou pas, mais plutôt un caractère qui s’exprime sur un continuum allant de très faible à très élevé, rappelle Jeffrey Henry. Ce degré d’expression peut changer dans le temps chez un enfant en fonction de l’influence des gènes et de l’environnement, notamment la socialisation et les apprentissages moraux. » Pour les besoins de l’étude, l’évaluation du trait d’in sensibilité a été faite à quatre reprises alors que les enfants avaient 7, 9, 10 et 12 ans. L’enseignant res ponsable de chaque enfant devait coter selon une échelle simple – jamais, parfois, souvent ou toujours – les affirmations suivantes : il ne semble pas ressentir de culpabilité après avoir mal agi, ses émotions semblent superficielles, il semble in sensible aux émotions des autres, il est manipulateur ou trompe les autres, il ne tient pas ses promesses. Les analyses des chercheurs montrent que le trait d’insensibilité a une forte
Le personnage du fils dans le film Il faut qu’on parle de Kevin exprime de façon exacerbée les principales composantes du trait d’insensibilité : absence d’empathie et de culpabilité, superficialité des émotions, fourberie et manipulation. photo Oscilloscope Laboratories
composante génétique – près de 50 % – aux quatre temps de l’étude. « Nos résultats suggèrent que la composante génétique exerce un effet dès la petite enfance dans l’expression de ce trait. Ils montrent aussi que les vulnérabilités génétiques à l’insensibilité qui apparaissent tôt continuent de façonner l’expression de ce trait au moins jusqu’à l’âge de 12 ans et que d’autres facteurs génétiques s’ajoutent en cours de route. Par ailleurs, nos analyses révèlent que l’environnement a un apport équivalent à celui de la génétique. Pour des caractères sociaux complexes comme l’insensibilité, les gènes n’opèrent jamais seuls », commente Jeffrey Henry. Un niveau élevé d’insensibilité chez l’enfant est préoccupant parce que cette caractéristique est associée au développement de comportements antisociaux et parce qu’elle constitue un élément central de plusieurs psychopathies chez l’adulte, notamment le trouble de la personnalité antisociale, poursuit le chercheur. « Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les psychopathes ne sont pas tous des criminels violents. La plupart ont des carrières et, en raison de leur absence de morale, de leur manque de respect pour les autres et de leur propension à la manipulation, ils peuvent rendre la vie de leurs collègues misérable. On les désigne parfois sous le nom de psychopathes à cravate. » Considérant les résultats de l’étude, Jeffrey Henry estime qu’il est important de dépister, idéalement avant l’entrée à l’école, les enfants affichant des niveaux élevés d’insensibilité afin d’intervenir précocement auprès d’eux. « En fait, les interventions touchent surtout les conduites parentales de ces enfants. Des études ont montré que le fait d’adopter des comportements particulièrement chaleureux avec les enfants à risque, de les féliciter et de les récompenser atténue l’influence des gènes sur le trait d’insensibilité. » L’étude parue dans le Journal of Abnormal Psy chology est signée par Jeffrey Henry, Ginette Dionne, Bei Feng et Michel Boivin, de l’École de psychologie, et par cinq autres chercheurs d’universités québécoise, américaine et britannique.
le fil | le 31 mai 2018
en chute pour les producteurs
Annie Royer
Q Est-ce que le système de gestion de l’offre protège encore les producteurs laitiers ? R Nous n’en serions pas là si les producteurs américains n’avaient pas profité des failles des règles en place depuis 1995 pour vendre leur lait diafiltré aux transformateurs canadiens. Il faut donc que le gouvernement fédéral fasse mieux respecter les règlements mis en place lors d’un accord sur l’agriculture devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Désormais, les technologies permettent de contourner les règles tarifaires. En effet, les nouveaux produits laitiers n’entrent dans aucune des catégories fixées à l’époque. C’est ainsi que le lait diafiltré, par exemple, parvient à entrer au Canada. En plus, il peut être utilisé pour la fabrication de produits laitiers préparés ici, malgré les restrictions concernant des ingrédients en provenance de l’étranger. Le bon fonctionnement du système de gestion de l’offre dépend donc d’un contrôle adéquat des frontières si l’on veut éviter que notre marché ne soit envahi. Il faut savoir que de nombreux pays font face à une surproduction de lait et que le prix du lait baisse un peu partout. À titre d’exemple, l’Union européenne achète et stocke d’énormes quantités de lait provenant des surplus des producteurs. Ces derniers ne dépendent plus du système des quotas laitiers depuis quelques années…
Le 23 mai, des agriculteurs en colère ont manifesté devant les locaux de l’Union des producteurs agricoles, à Longueuil. Selon eux, le prix qu’ils reçoivent actuellement pour leur lait ne leur permet plus de vivre. En théorie, le système de gestion de l’offre, dont bénéficie la production de lait, devrait pourtant les mettre à l’abri des fluctuations du marché dans ce secteur agricole. Les explications d’Annie Royer, professeure au Département d’économie Q Le Canada contrôle encore la agroalimentaire et des sciences de la quantité de lait produite ici, non ? consommation. R C’est vrai que les producteurs achètent un quota de production de lait, qui leur Q Comment expliquer la baisse garantit un certain prix de vente. Les constante du prix du lait payé aux probesoins du marché en matières grasses ducteurs par les transformateurs ? déterminent cette quantité de lait à proR Il faut distinguer le prix du lait à la duire. Depuis quelques années, le beurre consommation à l’épicerie, qui ne chute et la crème connaissent un véritable en pas, du prix payé aux producteurs. Ce der- gouement, car plusieurs études montrent nier atteint actuellement un seuil critique. qu’ils sont bénéfiques pour la santé. On a En mai 2017, les producteurs recevaient donc demandé aux producteurs de fournir environ 70 $ pour 100 litres de lait vendus. davantage de lait pour répondre aux Aujourd’hui, ils reçoivent plutôt 64 $, besoins du marché. Le problème, c’est que alors que les coûts de production s’élèvent le lait contient aussi d’autres éléments que à environ 74 $. Plusieurs vendent donc les matières grasses. Par conséquent, on se leur lait à perte. Cette situation s’aggrave retrouve avec des surplus de production de depuis la création d’une nouvelle catégo- matières non grasses, et l’industrie de la rie de produits laitiers vendus à l’industrie transformation ne veut pas payer pour ce de la transformation : la classe 7. Il s’agit type de produits. En plus, les producteurs d’une catégorie de produits laitiers créée font face au plafonnement des besoins en pour concurrencer l’importation de lait beurre et en crème depuis quelque temps. diafiltré américain (un produit venu des Ils doivent donc baisser leur production, et États-Unis qui contourne les barrières leurs revenus diminuent. À cette situation tarifaires protégeant le marché canadien, déjà difficile s’ajoute l’arrivée des fromages NDLR). Il y a un an, les producteurs d’ici européens, à la suite de l’entente commeront convenu de vendre ce produit aux ciale avec l’Union européenne. Par conséindustriels canadiens au même prix que quent, les transformateurs vont avoir les Américains. C’était une façon pour besoin de moins de lait local. Si la crise eux de ne plus subir la concurrence étran- perdure, les fermes moins efficaces, mais gère et de conserver leur marché. Le pro- aussi celles qui ont le plus investi et donc blème, c’est que ce type de lait est vendu les plus innovantes, risquent de dispaaux transformateurs au prix mondial, raître. Ce sont des problèmes extrêmement donc plus bas que le prix canadien. En difficiles à régler. voulant régler un problème, on en a donc créé un autre. Propos recueillis par Pascale Guéricolas
actualités UL
le fil | le 31 mai 2018
Les sciences sociales à l’ère des données massives
La Chaire de leadership en enseignement (CLE) des sciences sociales numériques formera des étudiants dans ce domaine en plein essor par Matthieu Dessureault Plus que jamais, les données massives révolutionnent le monde scientifique, toutes disciplines confondues. En sciences sociales, toutefois, on constate une lacune importante sur le plan de la formation des chercheurs et des praticiens. La CLE des sciences sociales nu mériques, qui a été lancée le 24 mai par l’Université Laval, vise à mettre en place un pôle d’expertise et de formation en études éthiques, théoriques et pratiques du traitement de données nu mériques à grande échelle en sciences sociales. Son titulaire est Yannick Dufresne, professeur au Dé partement de science politique. Spécialiste de l’analyse de données numériques en opinion publique et en politiques publiques, il s’intéresse plus particulièrement aux défis méthodologiques et à l’apport des nouveaux types de données à notre compréhension des phénomènes sociaux. « Grâce aux données massives, nous pouvons comme jamais au paravant étudier l’évolution des communautés, tracer des profils de population ou encore étudier les tendances politiques de l’heure. Ces nouvelles avenues des sciences sociales sont à nos portes. Se doter de méthodologies efficaces, de repères et de lignes directrices aidera la nouvelle génération à utiliser ces données massives de façon responsable et rigoureuse », affirme-t-il.
Sa chaire permettra de créer un programme interdisciplinaire de 2e cycle en sciences sociales numériques et de concevoir de nouveaux cours sur des thèmes associés au numérique et aux diverses disciplines en sciences sociales. Elle favorisera aussi la création d’initiatives de transfert de connaissances ainsi que la réalisation de projets de recherche appliquée dans ce domaine de pointe. Plus encore, le titulaire et son équipe organiseront des ateliers de formation et des colloques sur les particularités, le potentiel et les défis de l’ère des données numériques à grande échelle pour les décideurs publics. On prévoit aussi le développement d’une plateforme
«
Grâce aux données massives, nous pouvons étudier l’évolution des communautés, tracer des profils de population ou encore étudier les tendances politiques de l’heure
publique favorisant l’acces sibilité de ces données aux chercheurs et un site Web interactif destiné au grand public. « Cette initiative est d’autant plus pertinente en vertu de la récente Stratégie gouvernementale en TI du gouvernement du Québec, qui prévoit privilégier l’approche numérique par dé faut dans les relations du gouvernement avec les ci toyens et les entreprises ainsi que l’accès au public de données numériques ou vertes de qualité », souligne le titulaire. Pour le vice-recteur à l ’administration, André Darveau, toutes ces initia tives permettront de répondre à une demande croissante de la communauté étudiante et des milieux professionnels, gouvernementaux et sco laires. « En plus de répondre à la demande grandissante provenant de nombreux acteurs pour le développement d’une perspective adaptée aux particularités des sciences sociales quant à la question des données numériques, la Chaire engagera notre université sur la voie de l’innovation pédagogique dans un domaine en plein émergence. » La CLE compte comme partenaire Power Corpora tion du Canada, qui y investit un montant de 400 000 $ sur une période de cinq ans. Ce don, additionné au montant fourni par la Faculté des sciences sociales, contribuera à soutenir la Chaire pour les cinq prochaines années et à créer un poste de professeur à la Faculté. Par la suite, ce poste sera entièrement financé par l’Université.
ils ont dit... Sur les luttes qui ont changé le Québec
Diane Lamoureux, Département de science politique Relations, juin 2018
La mémoire collective a fait sienne l’idée que la modernisation du Québec et l’avancée des droits sociaux, civils et politiques ont commencé avec la Révolution tranquille grâce aux idées portées par l’équipe de Jean Lesage. La réalité est toutefois bien différente, estime Diane Lamoureux, et il est impor tant de le rappeler aux nouvelles générations militantes. « À l’heure où nos gains sont malmenés, il importe de remonter aux sources pour montrer que ce sont aux puissantes mobilisations que nous les devons, et non à la bienveillance de quelques élites politiques. »
Sur la violence sexuelle chez les athlètes
Sylvie Parent, Département d’éducation physique Le Devoir, 24 mai
Un jeune athlète sur quatre rapporte avoir été victime de violence à ca ractère sexuel en contexte sportif, révèle une étude de Sylvie Parent. « Chaque fois que je présentais des chiffres sur la violence sexuelle en milieu sportif, je devais me référer à des données belges ou allemandes, car il y a très peu d’études sur le sujet. Et on me répondait toujours : peut-être que ce n’est pas pareil au Québec. Eh bien, maintenant, on les a, ces chiffres pour le Québec. Et ceux-ci démontrent clairement qu’il y a urgence d’agir. »
Sur la vente des terres à bois
Luc Bouthillier, Département des sciences du bois et de la forêt Affaires Plus, été 2018
De gauche à droite : Yves Bourget, président-directeur général de La Fondation de l’Université Laval, François Gélineau, doyen de la Faculté des sciences sociales, Yannick Dufresne, titulaire de la Chaire, Eugénie Brouillet, vice-rectrice à la recherche, à la création et à l’innovation, André Darveau, vice-recteur à l’administration, et Michel De Waele, adjoint au vice-recteur aux études et aux affaires étudiantes. photo Jean Rodier
7
Selon une enquête récente de la Fédération des producteurs forestiers du Québec, près de 70 % des répondants souhaitent léguer leur terre à bois à leurs enfants et petitsenfants. La même enquête révèle que la moitié des lots vendus le sont à des membres de la même famille. Un autre 15 % est vendu à des amis ou à des connaissances. Selon Luc Bouthillier, les propriétaires accordent une grande valeur patrimoniale à leurs terres. « Ces terres ont été léguées de génération en génération. Ce n’est pas un réflexe de vendre ce bien immobilier à un étranger. »
8
le fil | le 31 mai 2018
Incursion dans le monde de l’ Une nouvelle exposition de la Bibliothèque propose un parcours digne d’intérêt consacré à un insecte pour le moins fascinant, l’abeille domestique par Yvon Larose « On associe toujours l’abeille au miel, une activité un peu artisanale, explique Pierre Giovenazzo, professeur au Département de biologie et titulaire de la Chaire de leadership en enseignement en sciences apicoles. Or, l’abeille domestique est un acteur essentiel pour la pollinisation de fruits et de légumes. Au Québec, le bleuet, la canneberge, la pomme, la courge, le concombre et le cantaloup, entre autres, doivent beaucoup à cet insecte. » L’action de l’abeille est responsable de près du tiers des aliments que l’on trouve dans notre assiette. En plus de transporter des grains de pollen durant ses déplacements de butinage, l’abeille domestique rapporte à la ruche le nectar des plantes visitées, une substance sucrée qui sert à l’élaboration du miel. Le professeur Giovenazzo est à l’origine de l’exposition Lune de miel – L’apiculture au Québec, dont il a supervisé la réalisation. Cette passionnante
incursion dans le monde des abeilles domestiques a été lancée il y a quelques semaines et se poursuivra jusqu’au 5 octobre. Elle comprend deux parties déployées à deux endroits du campus. Au pavillon Jean-Charles-Bonenfant, l’exposition met l’accent sur l’histoire de l’apiculture au Québec, de même que sur le métier d’apiculteur. Au pavillon Alexandre-Vachon, elle met en valeur la biologie de l’abeille et la recherche en sciences apicoles. L’exposition présente les outils de l’apiculteur, des ruches, une maquette d’abeille, des miels et des produits dérivés de la ruche comme la cire ou la gelée royale. Il y aussi des livres anciens et des vidéos de familles d’apiculteurs qui témoignent de leur passion, de leur parcours, de leurs défis. « L’abeille fait un peu partie de notre culture, souligne le professeur. Elle a été introduite d’Europe au Massachusetts au 17e siècle. La ville de Québec en signale en 1805.
2
3
1 1. Grande productrice de miel, l’abeille domestique est aussi l’un des plus importants pollinisateurs de la planète. photo Mélissa Girard 2. Les apiculteurs québécois gèrent quelques dizaines de milliers de colonies d’abeilles. Ici, l’apiculteur Réjean Côté. photo Mélissa Girard 3. Ces insectes vivent en colonie et coopèrent. Une colonie comprend une reine, quelques dizaines de milliers d’ouvrières et quelques milliers de faux bourdons. 4. On trouve, dans la ruche, plusieurs produits recherchés, comme le miel, la cire, le pollen, la propolis, la gelée royale et le venin. photo Pub Photo 5. L’exposition Lune de miel – L’apiculture au Québec présente notamment des ruches, des livres anciens et des vidéos de familles apicultrices. photo Pub Photo 6. Une maquette de bonne dimension permet de mieux comprendre l’anatomie de l’abeille domestique. photo Pub Photo
4
’Apis mellifera En 1844, les apiculteurs du Bas-Canada possédaient plus de 7 800 colonies d’abeilles. Il y aurait tellement de choses à en dire. Pensons seulement aux miels Labonté produits sur trois ou quatre générations. Cela mériterait un livre ! » L’abeille domestique mesure de 1 à 1,5 centimètre. Ses poils sont courts et noirs, avec des rayures jaune-brun. La tête de l’insecte comprend notamment le proboscis, qui permet la succion du nectar des fleurs. Trois paires de pattes et deux paires d’ailes sont rattachées au thorax. Au niveau de l’abdomen, le dard sert à éloigner les prédateurs. Ces insectes vivent en colonie et coopèrent. Une colonie comprend une reine, quelques dizaines de milliers de femelles infertiles, les ouvrières, et quelques milliers de mâles, les faux bourdons. Le développement de la reine, de l’ouvrière et du mâle prend respectivement 16, 21 et 24 jours. Une reine vit en moyenne de deux à trois ans. Chaque jour, en saison apicole estivale, elle peut pondre plus de 1 600 œufs. Durant cette période de l’année, une colonie peut atteindre plus de 60 000 individus. Au nombre de quelques centaines, les apiculteurs québécois gèrent quelques dizaines de milliers de colonies d’abeilles. Ceux-ci modifient leurs activités au gré des saisons. L’hiver, certains laissent leurs colonies dehors, en les isolant pour les protéger du froid. D’autres font hiverner leurs colonies à l’intérieur. Au printemps, la première miellée débute habituellement avec le pissenlit et les arbres fruitiers. Aux dix jours environ, l’apiculteur inspecte ses colonies. Ces dernières grossissent rapidement et peuvent manquer de place. En septembre, l’apiculteur retire le miel des ruches. Le sirop de sucre qu’il leur fournit est alors transformé en « miel » par les abeilles qui s’en nourriront pendant l’hiver. Les colonies d’abeilles ont de nombreux ennemis qui nuisent à leur développement, à leur productivité et à leur survie. Telle bactérie cause une maladie contagieuse, tel champignon est la cause d’une maladie fongique. Un petit acarien affaiblit la colonie en se nourrissant de l’hémolymphe des abeilles adultes. À ce jour, 18 virus font partie des ennemis potentiels des colonies.
exposition
9
En plus des organismes nuisibles et des maladies, les colonies d’abeilles subissent l’effet des pesticides employés sur les grandes cultures. Elles subissent aussi les conséquences du manque de biodiversité et d’abondance florales. La ponte défaillante de certaines reines constitue un autre problème. Aider les abeilles passe par la réduction de l’utilisation des pesticides et une augmentation de la culture de plantes mellifères. Sur le plan de la recherche, l’Université Laval mène des projets sur les besoins nutritionnels et sur la sélection génétique de l’abeille domestique. « La sélection génétique est au cœur de mon programme de recherche, explique Pierre Giovenazzo. Les abeilles sont très malléables sur le plan génétique. Certaines sont plus productives. D’autres sont plus douces. Certaines, plus rustiques, sont capables de survivre à l’hiver canadien. Au Centre de recherche en sciences animales de Deschambault (CRSAD), une unité de recherche affiliée à l’Université Laval, entre 120 et 150 colonies sont mises à contribution dans le programme de sélection génétique. » Fin août 2017, 10 ruches d’abeilles domestiques, fortes chacune d’environ 20 000 insectes, ont été installées dans le secteur nord-ouest du campus. Deux des colonies occupent un espace clôturé au Jardin universitaire RogerVan den Hende pour le volet pédagogique du projet. Les huit autres ruches, également dans un espace clôturé, jouent un rôle dans l’enseignement et la re cherche. « Les abeilles ont bien survécu à l’hiver avec une mortalité normale, dit-il. Elles ont repris leurs activités sous l’œil attentif de ma collègue Valérie Fournier, de moi-même et d’une équipe du CRSAD. Les reines pondent allègrement. » L’exposition Lune de miel – L’apiculture au Québec se tient jusqu’au 5 octobre dans deux espaces, soit la salle d’exposition du 4e étage du pavillon JeanCharles-Bonenfant et la salle Alcan du pavillon Alexandre-Vachon. Les heures d’ouverture sont de 8 h à 21 h, du lundi au vendredi, jusqu’au 24 juin. L’horaire d’été sera de 8 h à 19 h. L’exposition sera également présentée en septembre 2019 à Montréal à l’occasion du 46e Congrès international d’apiculture.
5
L’abeille domestique mesure de 1 à 1,5 centimètre. Elle possède trois paires de pattes et deux paires d’ailes rattachées au thorax.
6
10
sciences
en bref
le fil | le 31 mai 2018
Des sols mouvants
Jean-Marie De Koninck honoré par le CRSNG Le professeur Jean-Marie De Koninck, du Département de mathématiques et de statistique, est l’un des trois lauréats du Prix du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) pour la promotion des sciences. Ce prix lui a été décerné pour sa contribution remarquable à la vulga risation des mathématiques. Le professeur De Koninck a plusieurs réalisations à son actif dans ce domaine. En 2000, il a créé et animé l’émission de télévision C’est mathématique. En 2005, il a mis sur pied le projet « Sciences et mathématiques en action » (SMAC), d’où sont issus « Show Math », qui offre des conférencesspectacles ludiques et humoristiques pour les élèves du primaire et du secondaire et pour le grand public, ainsi que le jeu multimédia en accès libre Math en jeu. Il est aussi l’auteur de plusieurs ouvrages qui présen tent les mathématiques sous un jour amusant et accessible.
Les zones rouges sur cette carte correspondent aux sites présentant une vulnérabilité élevée aux affaissements de sol associés au dégel du pergélisol. Treize des quatorze villages du Nunavik sont construits partiellement ou totalement sur du pergélisol. photo Centre d’études nordiques / ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs
Des chercheurs ont produit des cartes détaillées du pergélisol et des zones à risque d’affaissements au Nunavik par Jean Hamann
Agir sur les préjugés Le vendredi 18 mai, plusieurs membres de la communauté universitaire ont assisté, sur le campus, à une assemblée de la mobilisation régionale Ensemble pour agir sur les préjugés. Ce regroupement de la région de Québec réunit des organismes tels Centraide, le CIUSSS de la Capitale-Nationale, la Ville de Québec et l’Université Laval. Ces organismes travaillent à combattre les préjugés portant sur la pauvreté et l’exclusion sociale, et ce, dans une perspective de relation égalitaire, respectueuse des droits et de la dignité des personnes concernées. À l’Université, les unités associées à cette démarche sont les facultés de Médecine, de Médecine dentaire, de Pharmacie et des Sciences infirmières ainsi que l’École de travail social et de criminologie et le Vice-rectorat aux études et aux affaires étudiantes. Michel De Waele, adjoint au vice-recteur aux études et aux affaires étudiantes, représente l’Université au comité de coordination de la mobilisation. Les actions auprès des étudiants de l’Université commenceront cet automne.
Pour doter le Nord d’in frastructures durables, qu’il s’agisse de bâtiments, de routes ou de pistes d’atterrissage, il faut les cons truire sur des assises solides. Or, en raison des changements climatiques, des sols qui étaient auparavant gelés en permanence dégèlent, perdent leur capacité de support, se tassent et s’affaissent. Quand vient le temps de faire des choix de développement, il est essentiel d’éviter ces zones vulnérables ou d’adapter la conception des infra structures en conséquence. Grâce à un projet mené par des chercheurs du Centre d’études nordiques (CEN) et du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP), les aménagistes et les décideurs disposent maintenant des cartes les plus complètes et les plus fiables jamais réalisées sur la distribution du pergélisol dans le nord du Québec et sur la vulnéra bilité aux affaissements de sol associés au dégel du pergélisol.
«
topographie et du type de couvert végétal. Pour réaliser la nouvelle carte de répartition du pergélisol, les chercheurs du CEN et du MFFP ont fait appel à des données de terrain, à des analyses d’images satelli taires et de photos aériennes, de même qu’à des données sur la température de l’air. Ce travail a conduit à la production de cartes éco logiques de haute définition – leur résolution est de 250 m – sur les groupements végétaux, les dépôts de surface et le pergélisol. « Nous connaissons non seulement la répartition spatiale des types de pergélisol sur ce territoire, mais également l’épaisseur de ce pergélisol, son contenu en glace et la température de sa partie supérieure », précise le professeur Allard. Une comparaison entre la nouvelle carte et celle de 1987 permet de constater le morcellement du pergélisol et sa disparition dans certaines régions méridionales du Nunavik. Ces informations ont servi à produire une quatrième carte qui présente la vulnérabilité aux affais sements de sol associés au dégel du pergélisol. On y voit que 13 des 14 vil lages du Nunavik sont construits partiellement ou totalement sur du perg éli sol. « Les populations de ces villages sont en forte croissance et il faut cons truire de nouveaux quartiers, de nouvelles routes et des infrastructures. Nos cartes peuvent aider les planificateurs à faire des choix avisés, fait valoir Michel Allard. Elles peuvent aussi servir aux entreprises minières qui doivent construire des liens routiers entre la côte et le lieu de leurs activités. »
« Ce travail a nécessité plusieurs années de travail, rappelle le responsable du projet du côté de l’Université Laval, Michel Allard, professeur au Département de géoNos cartes graphie et chercheur au CEN. L’idée de départ était peuvent de créer une carte des vul nérabilités au Nunavik en aider les fonction des composantes planificateurs environnementales et des processus physiques natu- du Nunavik Pour consulter les quatre rels liés au climat. Pour ce à faire des cartes, rendez-vous sur faire, il a fallu mettre à jour la page bit.ly/2GZ8EIB une carte du pergélisol que choix avisés j’avais produite à main levée en 1987. » Rappelons que le pergélisol est la couche de sol gelé en permanence dans les régions froides ; la couche supérieure du pergélisol est dite active parce qu’elle dégèle chaque été. Son épaisseur fluctue au fil du temps en fonction de plusieurs paramètres, notamment la température de l’air, le type de sol, son contenu en eau et sa conductivité thermique, ainsi que l’épaisseur de la couverture de neige. Cette L’écoulement d’eau dans un pergélisol riche en glace a dernière variable est elle- provoqué la formation de ravins dans un terrain situé à proximité même dépendante de la d’habitations dans le village de Salluit. photo Denis Sarrazin
arts
le fil | le 31 mai 2018
D’un univers créatif à l’autre
11
en bref
Le Carrefour international de théâtre récidive avec les Chantiers / constructions artistiques, une initiative qui permet de découvrir des œuvres en cours de création par Matthieu Dessureault
Souper surréaliste
Créer un espace propice à l’expérimentation et à l’échange entre les artistes et le public, tel est l’objectif des Chantiers. Lancée il y a dix ans, cette initiative permet aux créateurs dont les œu vres ne sont pas terminées de partager le fruit de leur travail. Pour le public, c’est une occasion unique de discuter avec les auteurs et de découvrir des pièces en devenir. Cette année, pas moins de quinze projets seront présentés. Le samedi 2 juin, dès 14 h, un programme sera consacré à la danse. On pourra assister notamment à une création de Karine Ledoyen, chorégraphe et étudiante à la maîtrise en littérature et arts de la scène et de l’écran. Recherche sur le corps glorieux traite d’une étape difficile pour les danseurs, celle des adieux à la scène. Pour les besoins de ce projet, elle a rencontré une vingtaine de danseurs qui ont tourné le dos à leur métier. « Ce qui m’intéresse, c’est ce moment où ils ont pris la décision de tout quitter. Les raisons sont multiples : la vieillesse, l’usure, le désir de fonder une famille, le contexte socio-économique. Tout le monde a son histoire, sa façon de quitter », dit-elle. Ces récits, très touchants, serviront de base pour créer un spectacle de danse avec deux interprètes, Jason Martin et Simon Renaud. Si plusieurs aspects de l’œuvre restent à définir, la choré graphe compte profiter de sa participation aux Chantiers pour faire avancer le processus de réflexion. « Je vais tester des idées et recueillir les commentaires du public. Plusieurs réponses surgissent quand vient le temps de la présentation. Les Chantiers, c’est parfait pour ça ! Je vais m’asseoir dans la salle et regarder comment l’œuvre rebondit. » Le lundi 4 juin, à 18 h, place au projet d’Émile Beauchemin ! Interface humaine est l’aboutissement de ses recherches à la maîtrise en littérature et arts de la scène et de l’écran. Dans les laboratoires du LANTISS, il a conçu un c ostume permettant aux
Huit personnages sont invités à prendre part à un repas au cours duquel ils se transformeront en animal. Bienvenue dans l’univers déjanté de Claude Gauvreau et de sa pièce Rose Enfer des animaux ! Avec l’aide de Robert Faguy, directeur du LANTISS, Arielle Cloutier et Thomas Langlois ont entrepris de transposer cette œuvre surréaliste en installation interactive. Ce projet sera présenté dans un laboratoire en marge du Carrefour international de théâtre. Robotique, caméras, projections vidéo et câbles motorisés permettront aux participants de vivre toute une expérience !
Lancés il y a dix ans, les Chantiers / constructions artistiques permettent aux créateurs dont les œuvres ne sont pas terminées de partager le fruit de leur travail
Des lectures, des laboratoires de création, un spécial nuit blanche, des artistes provenant de Québec, de Montréal et d’Ottawa : voilà ce que proposent les Chantiers en 2018. photo Stéphane Bourgeois
comédiens de contrôler à distance divers aspects de la scénographie, comme l’éclairage, le son et la projection vidéo. Ce dispositif fonctionne grâce à un système de captation de données en temps réel. Sur scène, la comédienne Laurie Carrier portera ce costume pour jouer Hamlet. Pour Émile Beauchemin, cette pièce de Shakespeare se prête à merveille à la technologie qu’il a conçue. « Dans cette œuvre, Hamlet perd peu à peu le contrôle de son univers de par sa fragilité, son incompréhension et sa paranoïa. Je trouvais intéressant de transposer ce personnage dans une pièce où un dispositif permet à la performeuse d’interagir avec
l’environnement scénique. Le plaisir sera de voir comment tout ça va exploser ! » La même soirée, à 21 h, sera présentée Creeps, une pièce alliant performance, musique et arts visuels. Fans de films d’épouvante, Maxime Daigle et Guillaume Pepin ont fait appel à quatre auteurs, Olivier Arteau, Jérémie Aubry, Éric LeBlanc et Érika Soucy, pour écrire des monologues mettant en scène des person nages lugubres. « Chaque au teur explore dans son texte le côté étrange, inquiétant, mais aussi fondamentalement humain de son protagoniste. Les soliloques sont ensuite interprétés par des comédiens professionnels. Mon texte s’incarnera en la merveilleuse personne
photo Ludovic Fouquet
Les 31 mai, 1er, 5, 6, 7 et 8 juin, à compter de 13 h, au Studio d’essai du complexe Méduse. Une présentation des étapes de travail aura lieu tous les jours à 16 h 30. L’entrée est libre. Pour plus d’information : www.facebook.com/ events/372155466522258/
qu’est Raymonde Gagnier », indique Éric LeBlanc, étudiant à la maîtrise en études littéraires. Son histoire est celle d’une dame âgée qui s’isole chez elle après le décès de sa sœur pour combler un vieux rêve : devenir mère. « Il sera question de vieillesse, de maternité et de solitude, mais aussi de maladie, d’appropriation corporelle et du chemin tordu que prend parfois le bonheur pour se creuser des tunnels sous notre peau. » Cette pièce sera présentée aux Ateliers du réacteur. Toutes les autres auront lieu dans le local de Premier Acte. Pour tout savoir sur les Chantiers : bit.ly/2xkMVLt
D’intrigantes œuvres éphémères Bonne nouvelle pour les amateurs d’art public : les Passages insolites reviendront cet été dans le Vieux-Québec ! En tout, neuf œuvres seront installées dans divers lieux publics. On pourra voir, entre autres, une installation de Francis Gaignard, de Sandrine Gaulin et de Gabriel Lemelin, tous trois étudiants à la maîtrise en architecture. Une autre œuvre sera conçue par cinq étudiants au baccalauréat en architecture, Léanne Bolduc, Philippe Champagne, Francis Lavoie, Antoine Michel et Karine Taillon. Initiative de l’organisme EXMURO, les Passages insolites sont réalisés avec la collaboration de la Ville de Québec. Du 28 juin au 14 octobre. Pour plus d’information : www.passagesinsolites.com
De l’art ancré dans la communauté Trois jours de réflexion sur la collaboration entre artistes et communautés, voilà ce que propose l’École d’art avec l’événement « Artiste et communauté : vers un plus-être », du 1er au 3 juin. Ouverte aux étudiants, aux professeurs, aux artistes, aux travailleurs communautaires et aux professionnels du milieu culturel, des services sociaux et de la santé, cette formation portera sur les processus permettant la réalisation de projets artistiques avec diverses communautés. Plusieurs projets concrets seront présentés, le tout sous la direction de la professeure Joëlle Tremblay.
L’équipe organisatrice des Chantiers en compagnie de certains artistes qui présenteront une œuvre. photo David Mendoza
Pour plus d’information : www.facebook.com/ events/1683740371708510
12
actualités UL
le fil | le 31 mai 2018
en bref
Dix bougies pour Première Ovation C’était jour de fête, le 16 mai, au Palais Montcalm. Artistes et amoureux de culture étaient réunis pour souligner le dixième anniversaire de Première Ovation. Implantée par la Ville de Québec, cette mesure donne un coup de pouce à la relève, qu’il s’agisse de bourses, de mentorat, de laboratoire de création ou de soutien à la diffusion. Musique, danse, théâtre, cirque, littérature, art visuel : à l’image de la variété des programmes offerts, plusieurs créateurs étaient sur place pour faire des prestations. L’événement a aussi été l’occasion de mettre en lumière les liens qui unissent Première Ovation à la communauté universitaire. À leur arrivée au Palais Montcalm, les invités ont pu apprécier les talents de slameur de Thomas Langlois, étudiant au doctorat en littérature et arts de la scène et de l’écran. Ils ont aussi pu admirer les œuvres visuelles de plusieurs artistes issus de l’Université, dont Luca Fortin et Carol-Ann Belzil-Normand. D’autres étudiants, comme la violoncelliste Marie-Loup Cottinet, ont présenté des numéros. Enfin, tout le visuel entourant le 10e anniversaire avait été conçu par un étudiant à la maîtrise en arts visuels, Charles-Étienne Brochu. photo Llamaryon Pour consulter l’article Web du Fil à ce sujet: bit.ly/2LcXzH0
Industrie 4.0 Intéressés par le virage numérique que connaît la société d’aujourd’hui ? Le service de formation continue de la Faculté des sciences et de génie, en collaboration avec le Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ) et le Consortium de recherche en ingénierie des systèmes industriels 4.0 de l’Université Laval, vient de lancer une toute nouvelle formation intitulée « Industrie 4.0 – La transformation des entreprises à l’ère de la quatrième révolution industrielle ». Cette formation, qui se donnait pour la toute première fois le 24 mai, a accueilli près d’une centaine de participants. La rectrice, Sophie D’Amours, était également présente. Au programme figuraient quatre ateliers : une réflexion sur comment saisir adéquatement les occasions d’affaires associées à la révolution numérique, une visite de l’usine intelligente CP Factory pendant qu’une production était en cours (pour découvrir les gains que les technologies présentées peuvent apporter à une entreprise manufacturière), une introduction à l’analyse des données industrielles et une présentation de l’optimisation des processus et de l’aide à la décision. Curieux d’en savoir plus sur la programmation de cette journée ? Consultez le bit.ly/2L5rRec
Cinq projets sur la réduction des GES Cinq projets soumis par des équipes de l’Université Laval ont été retenus au terme du premier concours du Programme de recherche en partenariat sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) piloté par le Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies, le Fonds de recherche du Québec – Société et culture et leur partenaire, le ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation. Ce programme, qui vise à soutenir des équipes multidisciplinaires qui mènent des projets pouvant aider le Québec à réduire ses émissions de GES, a attribué une enveloppe totalisant 4,1 M $ à 12 projets soumis par des équipes de six universités et d’un cégep du Québec. Jocelyn Bouchard, du Département de génie chimique, est le chercheur
principal d’un projet intitulé « Intégration de l’Industrie 4.0 pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre des usines minéralurgiques : innovation dans les pratiques, simulation, automatisation et autonomisation ». Ce projet de trois ans dispose d’un soutien financier totalisant 381 000 $. Frédéric-Georges Fontaine, du Département de chimie, et ses collaborateurs ont également obtenu 381 000 $ sur trois ans pour réaliser leur projet intitulé « Valorisation du CO2 émis par les grandes industries : source de richesse et d’indépendance face aux combustibles fossiles ». Louis Gosselin, du Département de génie mécanique, et ses collaborateurs disposent du même montant pour leur projet intitulé « Réduction
Trésors cachés INTERSECTION Cette sculpture de Karole Biron représente des outils et des instruments d’observation, d’analyse et de mesure ainsi que des meubles en cours de confection. « Œuvre de dialogue avec l’architecture, la sculpture prend naissance à la limite du geste architectural. De structure, des lignes tombantes et épurées deviennent sculpture. L’espace défini est celui d’une rencontre, d’une intersection entre l’outil et la matière, entre la réflexion et la production », peut-on notamment lire sur sa plaque descriptive. Située dans le hall de l’entrée 20 du pavillon Gene-H.-Kruger, l’œuvre est composé des matériaux suivants : tilleul, cèdre de l’Ouest, érable, cèdre espagnol, acajou, aluminium peint, acier peint, cuivre et fer forgé. photo Marc Robitaille
Curieux de découvrir d’autres œuvres de l’Université Laval ? Consultez le site de l’art public à l’Université : bit.ly/2kzTAIE
des émissions de GES liées à la production et à l’utilisation de l’énergie au Nunavik : monitoring, modélisation et analyse multidimensionnelle pour une transition vers des solutions durables ». Évelyne Thiffault, du Département des sciences du bois et de la forêt, est la chercheuse principale du projet « Mobilisation de la bioénergie forestière au cœur des municipalités ». La subvention de trois ans accordée à cette équipe est également de l’ordre de 381 000 $. Enfin, Owen Waygood, de l’École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional, et ses collaborateurs disposent d’un montant de 242 300 $ sur deux ans pour leur projet « Pour une communication efficace de l’information relative aux émissions de GES des véhicules du Québec ».
recherche
le fil | le 31 mai 2018
13
Pas de raccourci en courte piste
La prise de nitrates de betterave ne permet pas de compenser la sous-oxygénation des muscles de la jambe entraînée par la charge de travail intense et la position accroupie des patineurs de vitesse sur courte piste. photo Korea.net
Même à doses élevées, les nitrates de la betterave n’améliorent pas les performances des patineurs d’élite sur courte piste par Jean Hamann Il semble que les Kim Boutin et les Charles Hamelin de ce monde ne peuvent pas compter sur les vertus du jus de betterave pour améliorer leurs performances ou pour accélérer leur récupération. C’est du moins ce que suggère une étude dirigée par des chercheurs de l’Université Laval qui vient de paraître dans l’International Journal of Sports Physiology and Performance. Des études menées antérieurement montrent que les nitrates, que l’on trouve en abondance dans certains légumes dont la betterave, peuvent agir sur certains paramètres physiologiques liés à la performance sportive. Une fois ingérés, ces nitrates sont transformés en nitrites, puis en monoxyde d’azote, une molécule qui favorise la dila tation des vaisseaux et l’augmen tation du débit sanguin. Le mo noxyde d’azote agirait également sur l’efficience des mitochondries et sur la contractilité des fibres musculaires de type II. « Le résultat est une amélioration de la livraison de l’oxygène aux muscles et une réduction du coût énergétique de la locomotion », résume François Billaut, professeur au Département de kinésiologie. Jusqu’à présent, les effets positifs d’une supplémentation en nitrates ont surtout été observés chez les sportifs récréatifs qui s’adonnent à des activités de type aérobique telles que la course à pied et le cyclisme. L’augmentation de la capacité aérobique maximale peut
atteindre 5 % chez ces sportifs. Par contre, peu d’études se sont attardées aux athlètes d’élite, en particulier ceux qui pratiquent des disciplines à prédominance anaéro bique comme le patinage de vitesse sur courte piste. Pour jeter un peu de lumière sur la question, l’équipe dirigée par le professeur Billaut a demandé à neuf patineurs d’élite de consommer quotidiennement, pendant cinq jours, 115 ml de jus renfermant une
dose élevée (400 mg) ou une dose faible (55 mg) de nitrates provenant de la betterave. Le cinquième jour, deux heures avant de participer aux tests physiques, les sujets devaient ingurgiter une deuxième dose de jus « pour maximiser les chances d’avoir un effet et pour calquer ce que certains athlètes ont l’habitude de faire le jour d’une compétition », précise François Billaut. Tout ce protocole expérimental a été répété de façon à ce que chaque athlète se retrouve à
tour de rôle dans les groupes recevant une dose élevée et une dose faible de nitrates. Les tests physiques auxquels ont été soumis les participants consistaient à effectuer deux contre-lamontre individuels de 1 000 mètres séparés par une pause de 35 minutes. Cette situation reproduit ce qui se passe lors des compétitions importantes alors que plusieurs épreuves sont disputées en peu de temps. Les analyses des chercheurs montrent que les taux de nitrates et de nitrites mesurés dans la sal ive des participants avant chaque contre-la-montre étaient
respectivement 81 % et 71 % plus élevés dans le groupe qui recevait le jus à dose élevée en nitrates. Malgré cela, les performances des patineurs des deux groupes étaient identiques. « De plus, nous n’avons noté aucune différence au chapitre de la fréquence cardiaque pendant le test et de la concentration des lactates après coup, souligne le professeur Billaut. Les athlètes ont donc obtenu des résultats identiques au terme d’un stress métabo lique similaire. Par ailleurs, la supplémentation en nitrates n’a eu aucun effet sur la récupération entre les deux épreuves. » À la lumière de ces résultats, le chercheur estime que la prise de doses élevées de nitrates sur une brève période ne procure aucun avantage aux patineurs de vitesse sur courte piste. Et si on augmentait la dose et la durée du traitement ? « Les résultats pourraient être différents, mais je pense que, s’il y avait un effet dose-réponse, on aurait dû observer une tendance dans notre étude et ça n’a pas été le cas. » Le chercheur croit que la prise de nitrates risque d’avoir plus d’effets chez les athlètes d’élite qui pratiquent des disciplines ayant une composante aérobique plus forte. « Les effets seraient sans doute moindres que ce qu’on observe chez les sportifs récréatifs, mais, à leur niveau, une différence de 1 % à 2 % peut se traduire par une place sur le podium. » L’étude parue dans l’International Journal of Sports Physiology and Performance est signée par Philippe Richard et François Billaut, du Département de kinésiologie de l’Université Laval, Lymperis P. Koziris, de l’Université McGill, Mathieu Charbonneau et Catherine Naulleau, de l’Institut national du sport du Québec, et Jonathan Tremblay, de l’Université de Montréal.
La supplémentation en nitrates risque d’avoir plus d’effets chez les athlètes d’élite qui pratiquent des disciplines ayant une plus forte composante aérobique
Des études ont démontré que les nitrates, que l’on trouve en abondance dans certains légumes dont la betterave, peuvent agir sur certains paramètres physiologiques liés à la performance sportive.
14
sur le campus
le fil | le 31 mai 2018
Un niveau de satisfaction élevé et constant En 19 mois, le personnel du comptoir d’accueil et d’information Le Point a accueilli 65 000 visiteurs et répondu à 80 000 questions La plateforme GID gère les documents et les dossiers durant tout leur cycle de vie. Elle facilite la recherche et le partage des documents ainsi que le repérage de la bonne information.
Gestion documentaire 2.0 Peu à peu, une plateforme de gestion intégrée des documents administratifs numériques s’implante dans les unités du campus par Yvon Larose La Division de la gestion des documents administratifs et des archives (DGDAA), de concert avec la Direction des technologies de l’information, mène depuis quelques années un ambitieux projet axé sur la gestion intégrée des documents administratifs, en format papier et en format numérique, le projet GID. Cette plateforme fonctionne sur le logiciel libre Constellio. Elle est maintenant implantée dans trois unités administratives et dans deux facultés. Ce sont, d’une part, la DGDAA, le Bureau du secrétaire général et le Service de placement et, d’autre part, la Faculté de médecine, principalement pour le volet Résident de médecine, et la Faculté des études supérieures et post doctorales. Les résultats de ces projets-pilotes étant concluants, la DGDAA s’attaque maintenant aux vice-rectorats ainsi qu’à la Faculté des lettres et des sciences humaines. « Le projet GID est un très grand projet institutionnel d’infrastructure, affirme la directrice de la DGDAA, Carole Saulnier. La secrétaire générale, Monique Richer, en est la promotrice. La GID découle d’un constat alarmant : de plus en plus, les unités administratives font part de leurs craintes de perdre des documents
administratifs importants parce qu’il n’existe plus, en fait, de dossiers papier. Les gens ne savent plus quoi faire, par exemple, avec un numéro de série pour une garantie envoyée par courriel. Avant, on disait : “Im primez le courriel et mettezle dans le dossier”. Aujour d’hui, il n’y a plus de dossiers papier. » La plateforme GID gère les documents et les dossiers durant tout leur cycle de vie, de leur création ou leur ré ception jusqu’à leur élimination ou leur conservation. Elle facilite la recherche et le partage des documents ainsi que le repérage de la bonne information. Elle augmente l’efficacité en minimisant la masse de documents et leur manipulation. Enfin, elle protège d’une destruction malveillante ou accidentelle. La GID gère aussi les documents en format papier. Ceux-ci sont stockés comme documents semi-actifs dans un entrepôt au PEPS. On en compte plus de 18 000. « La masse documentaire numérique est conservée à l’intérieur d’une voûte v irtuelle, indique Carole Saulnier. Cette voûte est constituée de deux séries de serveurs miroirs situés à deux endroits différents du campus. Si un ordinateur tombe en panne, l’ordinateur miroir du sec ond s ystème
prend aussitôt la relève. » La voûte de documents dits « institutionnels » con tient actuellement plus de 75 000 dossiers numériques, dont près de 54 000 sont actifs. Elle contient également plus de 367 000 documents numériques individuels. Les utilisateurs ayant accès à des dossiers sont plus de 175. Les dossiers sont classés par grandes séries. Au nombre de 12, ces catégories comprennent notamment l’administration, les ressources humaines, les ressources financières, les ressources informationnelles et documentaires, et l’enseignement. Les dossiers sont classés dans l’une ou l’autre des quelque 250 sous-catégories. Parmi elles, mentionnons les évaluations administratives et audits, les conventions collectives et règlements de travail, le suivi budgétaire des unités, les prêts entre bibliothèques et les plans de cours. La voûte fonctionne à partir d’un plan de classification et d’un calendrier de conservation. « Le calendrier est basé sur la valeur administrative, légale ou historique d’un document, poursuit Carole Saulnier. Seuls 5 % à 10 % des documents numériques ont une valeur administrative pé renne, ou à très long terme. Les dossiers des professeurs sont pérennes. Ils ont un caractère spécial, car les professeurs, entre autres, ont façonné l’histoire de l’Université. Quant au dossier étudiant, toutes les pièces nécessaires à l’attestation d’une diplomation sont également conservées de manière pérenne. »
par Yvon Larose « Très bon service. » « Le Point a su répondre à toutes mes attentes. » « L’information est très bien transmise et le personnel est très gentil et agréa ble. » Des commentaires aussi positifs, il y en a eu beaucoup cet hiver lors d’un sondage mené auprès de la clientèle du comptoir d’accueil et d’information Le Point. Inauguré en septembre 2016, situé à l’entrée des pavillons AlphonseDesjardins et Maurice-Pollack, Le Point est vite devenu un incontournable de l’expérience étudiante à l’Université. Il offre des services d’accompagnement et d’information, notamment au point de vue des études et des finances. Il offre aussi des services transactionnels, comme le paiement des droits de scolarité et la remise de certains documents officiels. « Nous avons mené un sondage aux sessions d’été et d’automne 2017 ainsi qu’à l’hiver 2018, et les résultats sont toujours très bons », affirme Johanne Morneau, adjointe au vice-recteur aux affaires externes, internationales et à la santé et directrice Stratégie de recrutement international. Celle-ci a été responsable du dossier du Point, de sa conception à sa réalisation, jusqu’en 2017. Elle rappelle avoir commencé à travailler avec ses collaborateurs sur un sondage de satisfaction dès après l’ouverture du Point. « Plus de 1 100 personnes ont répondu aux trois sondages, poursuit Johanne Morneau. Ces en quêtes permettent de dire que le niveau de satisfaction est constant. Le Point répond très bien à sa mission ! » Les étudiants constituent la presque totalité des répondants. Cet hiver, plus de la moitié d’entre eux étaient inscrits au premier cycle. Le tiers provenait de l’étranger. Le tiers également était sur
Depuis l’ouverture du Point, le personnel a répondu à des questions touchant à quelque 350 sujets. Plus des trois quarts des questions concernent deux grandes catégories : les finances et les études. photo Marc Robitaille
le campus depuis moins de six mois. Presque les deux tiers des personnes sondées étaient déjà venues au Point. Environ 90 % des répondants se disaient très satisfaits du temps d’attente, du niveau de courtoisie, de la clarté des explications, du professionnalisme des employées et du respect de la confidentialité. Mentionnons, par ailleurs, que la moitié des répondants ont connu Le Point par hasard, en se déplaçant au pavillon Alphonse-Desjardins. Un autre 20 % en a entendu parler par le site Web de l’Université. D u 2 6 s e p t e m b r e 2 016 a u 30 avril 2018, les agentes du Point ont répondu à près de 65 000 étudiants, autres membres de la communauté universitaire et visiteurs externes, et à plus de 80 000 questions. Le mois de septembre 2017 a atteint un sommet dans la fréquentation avec 8 776 visiteurs. « On constate une progression dans l’achalandage du Point, souligne Johanne Morneau. Par exemple, oct obre 2016 avec 4 399 clients et octobre 2017 avec 5 984. » Depuis l’ouverture du Point, le personnel a répondu à des questions touchant à quelque 350 sujets. Plus des trois quarts des questions concernent deux grandes catégories : les finances et les études. Les questions les plus fréquentes portent, entre autres, sur la carte étudiante, le paiement des droits de scolarité et la localisation sur le campus. « Ces thématiques, dit-elle, concernent un ensemble d’informations à connaître ou de transactions à effectuer pour amorcer une session. » Le Point présente une vitrine de l’ensemble des services de l’Université. Cet espace de première ligne facilite l’accueil et l’intégration des étudiants. Il réduit le nombre de portes auxquelles l’étudiant doit frapper. Il assure une orientation efficace vers les services de deuxième ligne dans les unités. L’approche du personnel est centrée sur les besoins des étudiants en matière d’accueil, de soutien et d’accès aux ressources du campus. Plusieurs valeurs animent le personnel, comme l’engagement, la bienveillance, la collaboration et le respect. Le Point constitue un appui supplémentaire à la réussite du projet d’études de l’étudiant. Celui-ci a aussi à sa disposition l’espace de service virtuel personnalisé monPortail ainsi que l’espace d’information en ligne Étudiants actuels dans le site de l’Université. On peut visionner la vidéo de présentation du Point à l’adresse suivante : bit.ly/2J0hHe2
sports
le fil | le 31 mai 2018
15
en bref photo Hubert Gaudreau
De calibre amateur ou professionnel, les participants animent la façade du PEPS, les deux pieds dans le sable
Du volleyball de plage en ville ! Les adeptes de ce sport peuvent s’adonner à leur activité préférée tout l’été sur les terrains extérieurs du PEPS par Jenny Aumais Lorsque le soleil commence à nous réchauffer de ses rayons, il est signe que l’été est à nos portes ! Qui dit été dit volleyball de plage, et le PEPS accueille, cette année encore, les mordus de volleyball de plage sur ses magnifiques terrains faciles d’accès. De calibre amateur ou professionnel, les participants animent la façade du PEPS jour après jour, les deux pieds dans le sable. DEVENEZ MEMBRE MAINTENANT
Bénéficiez de nombreux privilèges en devenant membre du club de volleyball de plage : accès illimité aux six
terrains, possibilité de réserver en ligne un terrain jusqu’à 70 heures à l’avance ainsi que douches et vestiaires de qualité dans des installations exceptionnelles. La saison s’étire parfois jusqu’en octobre. Les heures d’opération du club sont de 9 h à 22 h, du lundi au vendredi, et de 11 h à 18 h, du samedi au dimanche. Toutefois, si vous préférez vous réunir parfois entre amis et profiter seulement à l’occasion de ces terrains, vous pouvez réserver en ligne un terrain le jour même, mais uniquement si l’un d’eux est encore disponible. La réservation s’effectue sur le site RTPEPS (le site de
réservation de terrains en ligne du PEPS) et le paiement se fait à la réception du PEPS. FORMULE 5 À 7 ET TOURNOIS
CAMPS SPORTS POUR LES JEUNES
Pour les parents qui souhaitent faire bouger leurs jeunes cet été, rappelez-vous que le PEPS offre des camps estivaux consacrés à plusieurs sports différents, dont l e vo l l e y b a l l d e p l a g e . Pendant toute la semaine, les jeunes inscrits au camp de volleyball de plage peuvent bénéficier des conseils des étudiants-athlètes du club de volleyball Rouge et Or pour parfaire leur technique et améliorer certaines facettes de leur jeu. Quelques places sont encore disponibles pour les semaines du 25 juin et du 9 juillet.
Vous souhaitez être original et proposer un lieu de rencontre amical et différent ? Faites de votre prochain 5 à 7 une réussite en invitant vos collègues à se mettre les deux pieds dans le sable. La formule « clé en main » saura vous plaire. Elle comprend l’animation, la musique, les boissons, la Pour en savoir plus : n ourriture, le matériel et la • peps.ulaval.ca location de terrains. Pour en savoir plus, contactez Andréa • secure.sas.ulaval.ca/ Labonté au 418 656-2131, rtpeps poste 4393.
Campus dynamique
Élie Anquetil vers de nouveaux défis ! Le Championnat des universités et collèges ca nadiens 2018, organisé par Golf Canada, revêt un caractère bien particulier pour l’entraîneurchef du club de golf Rouge et Or, Élie Anquetil. Le tournoi, qui s’est amorcé mardi à Chilliwack, en Colombie-Britannique, où l’équipe masculine du Rouge et Or tente de défendre son titre national, est le dernier que dirige Élie Anquetil. En poste depuis le printemps 2013, Élie Anquetil tire sa révérence puisque sa conjointe a accepté un poste important de chercheuse dans la région de Cambridge, tout près de Boston, au Massachusetts. Toute la famille y déménagera ses pénates. Sous sa gouverne, le Rouge et Or a remporté le titre masculin du RSEQ chaque année, ce qui a permis de porter à 16 titres consécutifs son impressionnante séquence victorieuse. L’équipe féminine, quant à elle, vient de gagner les deux plus récents championnats du RSEQ. Le Rouge et Or a remporté le troisième titre national masculin de son histoire en 2017 alors que, la même année, l’équipe féminine a obtenu son meilleur résultat à vie au tournoi national, soit une quatrième place. photo Yan Doublet
Heures d’ouverture du PEPS Il est toujours possible de s’entraîner et de s’activer au PEPS, même l’été ! Jusqu’au 23 juin, profitez d’installations exception nelles du lundi au dimanche, de 6 h à 21 h 30. Le PEPS sera fermé le 24 juin et le 1er juillet. Ensuite, du 25 juin au 2 septembre, le PEPS sera ouvert du lundi au vendredi, de 6 h à 21 h 30, et les samedi et dimanche, de 9 h à 16 h 30. Mentionnons que les vestiaires ferment 30 minutes après l’heure de fermeture annoncée. Le PEPS sera également fermé le 3 septembre (fête du Travail) et reprendra son horaire habituel, de 6 h à 23 h 30, à partir du 4 septembre. Pour tous les détails, consultez le www.peps.ulaval.ca.
Pensez à votre bien-être ! Ce printemps, profitez du yoga à la carte ! Au PEPS, il est, en effet, possible de participer à des séances à la pièce dans sept styles différents. Ces séances, qui couvrent 11 plages ho raires, sont avantageuses pour les personnes qui désirent s’entraîner selon un horaire flexible. Choisir le PEPS, c’est faire le choix d’une équipe de professeurs passionnés, dynamiques et dévoués qui possèdent une solide formation. Que vous soyez débutant ou avancé, la programmation diversifiée vous apportera de nombreux bienfaits physiques et mentaux. Quelque 21 anciens footballeurs du Rouge et Or participent aux différents camps d’entraînement des neuf équipes de la Ligue canadienne de football. Il s’agit d’une première expérience pour quatre d’entre eux. Pour sa part, Patrick Lavoie (photo) effectue un retour avec les Alouettes de Montréal, après quatre saisons à Ottawa. photo Alouettes de Montréal / Dominick Gravel
Visitez le peps.ulaval.ca pour tous les détails.
16
au fil de la semaine
01/06
le fil | le 31 mai 2018
1, 2, 3, acción ! Les vacances approchent et vous rêvez de plages ou de llanos, de cités incas ou de haciendas ? À défaut de pouvoir vous rendre en Amérique latine, vous pouvez tout de même « voyager » dans cette région du monde grâce au cycle de cinéma « Les images viennent du Sud ». Tous les vendredis jusqu’au 22 juin, des films d’origine latino-américaine sont présentés à la Biblio thèque. Ces projections sont précédées d’une introduction et d’une mise en contexte de l’œuvre et sont suivies d’un débat auquel tous peuvent participer. Cette semaine, vous êtes invité à visionner le long-métrage italo-brésilien Estômago, réalisé par Marcos Jorge en 2007. Ce film montre en parallèle deux périodes de la vie de Raimundo Nonato : une carrière de cuisinier et un passage en prison. Suivront au cours des prochaines semaines les longs-métrages Acné (Uruguay, 2008), Güeros (Mexique, 2014) et Una mujer fantástica (Chili, 2017). Tous les vendredis jusqu’au 22 juin, à 17 h 30 (exceptionnellement à 17 h le 22 juin), au local 4417 de la Bibliothèque du pavillon Jean-Charles-Bonenfant. Entrée libre. Les films sont projetés en version originale espagnole ou portugaise sous-titrée en français ou en anglais.
01/06
01/06
02/06
05/06
Innovations en e-santé
Hors des limites du tableau
Des plants à bas prix
Protéger les Histoires d’un plus vulnérables cyclotouriste
Les nouvelles technologies permettent de traiter de grandes quantités de données, mais la conversion de ces données massives en informations utiles dans les soins de santé et la re cherche médicale demeure encore un défi. Un spécialiste de ce domaine, le professeur Yuri Quintana, de la Harvard Medical School, donnera deux communications : « E-santé mondiale pour les collaborations en bio-informatique : de nouveaux modèles pour les soins médicaux par voie électronique et de nouvelles plateformes de collaboration pour la recherche biomédicale mondiale » et « E-santé : nouveaux mo dèles pour les services de santé et la collaboration entre les patients, les familles et les professionnels ». Ces deux conférences, prononcées en anglais, sont présentées par l’ITIS.
Dans l’exposition Il y a dans cet autour parfois la trace de ce milieu, Laurence Belzile, étudiante à la maîtrise en arts visuels, présente une vaste sélection de peintures abstraites dans lesquelles elle particularise des éléments du quotidien en les recomposant avec une sensibilité nouvelle. Vous êtes invité à venir découvrir son univers et à relier ses œuvres entre elles. En effet, en créant des regroupements de tableaux, l’artiste propose une multitude de connexions entre ses créations. Les composantes d’une toile s’associent aux éléments des peintures voisines, modifiant la lecture de chaque œuvre. Le spectateur est ainsi convié à interpréter chaque tableau hors de ses limites et à percevoir l’art sans cloisonnement.
Vous avez le pouce vert et n’avez pas encore acheté vos plants de légumes et de fines herbes cette année ? Ou encore vous souhaitez enjoliver votre balcon avec des jardinières ? Ne manquez pas la vente annuelle des surplus de végétaux du Jardin universitaire RogerVan den Hende. Plusieurs variétés de légumes, de fines herbes et de plantes annuelles – tous cultivés dans les serres de l’Université – seront en vente à des prix très avantageux. De plus, vous pourrez profiter de cette activité pour visiter les serres et demander conseil aux horticulteurs et experts présents. Ces derniers répondront avec plaisir à toutes vos questions concernant votre potager, vos plates-bandes ou vos boîtes à fleurs. Hotdogs, breuvages et jeux sont aussi au menu.
La Chaire de recherche Antoine-Turmel sur la protection juridique des aînés et la Chaire de rédaction juridique Louis-PhilippePigeon s’unissent pour vous convier à une table ronde sur le thème de la vulnérabilité. Lors de cette rencontre, qui réunira des inter venants allemand, japonais et québécois, la protection des personnes âgées et des autres personnes en situation de vulnérabilité sera étudiée du point de vue tant du droit privé que du droit public. Les participants seront amenés à ré fléchir, entre autres, aux notions de capacité, d’aptitude et de liberté et à proposer des pistes de solution juridiques, éthiques et so ciales pour limiter les abus envers les plus vulnérables.
Vendredi 1er juin, de 9 h 30 à 10 h 30 et de 11 h à 12 h, au local 1168 du pavillon d’Optique-photonique. Pour s’inscrire : bit.ly/2GKtjzQ
Vernissage : vendredi 1er juin, à 17 h, à la salle d’exposition (local 2470) du pavillon AlphonseDesjardins. Entrée libre. L’exposition se poursuivra jusqu’au 15 juin.
Samedi 2 juin, à partir de 8 h, au Jardin universitaire Roger-Van den Hende. Entrée libre.
Mardi 5 juin, de 13 h 30 à 17 h, au local 2151 du pa villon Charles-De Koninck. Entrée gratuite, mais inscription obligatoire à bit.ly/2si5Bqt. Pour consulter le programme : bit.ly/2xoyNRE
07/06
Pour sa dernière soirée cy cliste avant la relâche estivale, la Coop Roue-Libre reçoit Jonathan B. Roy, un homme qui a pédalé sur la moitié du globe. Parti d’Angleterre, ce cycliste a roulé jusqu’en Malaisie, un périple qui lui a appris à voir le monde de manière différente. De cette aventure est né un livre, Histoires à dormir dehors, publié aux éditions Vélo Québec. De passage à Québec, il présentera cet ouvrage et témoignera des principaux défis qu’un cyclotouriste doit être prêt à relever en terre étrangère. Collaborateur régulier pour le magazine Vélo Mag et pour l’émission radiophonique Gravel le matin, Jonathan B. Roy est bien connu dans l’univers du cyclotourisme au Québec. photo
Jonathan B. Roy
09/06
Atelier pour parents allophones Vous êtes un parent allophone et vous aimeriez initier vos enfants au plaisir de la lecture en français ? Pour quoi ne pas assister à un ate lier du projet « Lire ensemble » ? L’équipe derrière ce projet souhaite rencontrer des familles immigrantes comptant des enfants âgés entre 4 et 12 ans pour leur faire découvrir des trucs visant à développer le goût de la lecture. Les parents participants pourront, entre autres, bénéficier d’un ac compagnement personnalisé pour les aider dans cette démarche. « Lire ensemble » est un projet d’innovation sociale qui réunit des organismes communautaires, des organismes non gouvernementaux de promotion de la lecture ainsi que des étudiants et des professeurs de l’Université Laval et de l’INRS.
Jeudi 7 juin, à 19 h, au café Fou AELIÉS du pavillon Samedi 9 juin, de 10 h 30 Alphonse-Desjardins. à 12 h, à la Didacthèque Entrée libre. Pour confirmer (local 4283) de la Biblio sa présence : bit.ly/2IYb0xr thèque du pavillon JeanCharles-Bonenfant. Entrée libre. Pour plus d’info : http://lireensemble.org
Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca