Édition - Novembre 2017

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Novembre 2017, Volume XLI, numĂŠro 3

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Table des matières DOSSIER ENQUÊTE SUR LA SEXUALITÉ, LE CONSENTEMENT ET L’AMOUR..........................4

POLITIQUE (ÉLECTIONS MUNICIPALES).....................................................................................22 GASTRONOMIE..................................................................................................................................27 DIVERS................................................................................................................................................34 Sports............................................................................................................................................ 35 Culture...........................................................................................................................................36 JEUX....................................................................................................................................................38

Membres de l’équipe éditoriale 2017-2018 Rédactrice en chef : Anne Xuan-Lan Nguyen Directeur financier : Victor Vauclair Correctrice : Catherine Windisch Directrice de l’information : Julia Pag É Conseiller du Graffiti : Carl Perrault Mise en page: Antoine Godbout 2


Chers lecteurs, Nous tenons tout d’abord à vous remercier pour les commentaires positifs reçus suite à la publication de la deuxième parution. Ceux-ci furent très appréciés et nous encouragent à continuer sur cette même lancée fructueuse. Nous sommes très heureux de vous présenter la troisième parution du Graffiti. Nous tenons encore une fois à remercier tous les étudiants qui s’y sont impliqués et qui ont fait part de leur talent ainsi que de leurs convictions dans leurs écrits. Cette troisième parution s’avère particulière et se différencie des deux précédentes puisqu’elle contient une section entière sur le sexe. Celle-ci fait part de la sexualité florissante chez les jeunes étudiants ainsi que des enjeux qui y sont reliés. Nous espérons pouvoir vous offrir une lecture enrichissante et agréable. Bonne continuation à toutes et à tous Cordialement ,

Cath, Anne, Ju et Vic.

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Affiche par: Lucas Ouellet

LE SEXE LE SEXE LE SEXE

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Pourquoi un Spécial Sexe? Par Anne Xuan-Lan Nguyen

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urant l’été 2017 qui semble désormais malheureusement bien lointain, les trois autres membres de l’équipe éditoriale et moi avions profité de nos vacances pour nous ressourcer… au Graffiti! Oui, c’est bien au local G1-17 que nous avons commencé à dénicher les trésors cachés du journal étudiant dont les archives datent de 1978. C’est ainsi que nous sommes tombés sur des éditions ahurissantes parsemées d’anecdotes, de récits de débauche et d’horoscopes brisant nos rêves les plus chers, sans compter une édition ENTIÈRE consacrée au sexe. Bien évidemment, ce spécial sexe a tout de suite retenu notre attention et les questions du sondage concernant les pratiques des étudiants du Collège donnaient des statistiques étonnantes. En approfondissant nos recherches, nous avons réalisé que ce questionnaire remonte au mois de février 2004 et fait partie du numéro 5 du volume XXVII du Graffiti! Pourquoi pas faire une comparaison statist ique détaillée 13 ans plus tard? Nous avons ainsi repris certaines questions de ce sondage effectué par Laurence Bich-Carrière, Laurence Leduc-Primeau et Marie-Hélène Weech (gros «S/O» à vous, vous êtes vraiment les «reals») pour mener un sondage en ligne via la plateforme Google Forms.

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I

SPeCIAL SEXE! Les résultats du sondage Par Anne Xuan-Lan Nguyen (rédactrice en chef) et Kenz Zaghib (consultant statistique du Graffiti)

De février 2004 à aujourd’hui (septembre 2017) 2004

2017 Quel est votre sexe?

a) Gars : 70% b) Fille : 25% c) Un peu des deux : 5%

a) Gars : 31% b) Fille : 67% c) Un peu des deux : 2%

Quelle est votre orientation sexuelle? a)Hétérosexuelle b)Homosexuelle c) Bisexuelle d) Autosuffisant

a) Gars 81% 8% 4% 8%

b) Filles 95% 0% 5% 0%

a)Hétérosexuelle b)Homosexuelle c) Bisexuelle d) Autosuffisant

a) Gars 83% 7% 5% 5%

b) Filles 89% 2% 8% 1%

« Êtes-vous vierge? » a) Gars a) Oui 35% b) Non 46% c) Ma main est un partenaire fiable! 15%

b) Filles 36% 64% 0%

a) Gars a) Oui 29% b) Non 64% c) Ma main est un partenaire fiable! 7%

b) Filles 13% 69% 18%

« À quel âge avez-vous perdu votre virginité? » a) Gars 17,15 ans

b) Filles 17 ans

a) Gars 16,32 ans

b) Filles 16,30 ans

«Combien de partenaires/chum/blondes avez-vous eu?» a) Gars 2,22 pers.

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b) Filles 2,66 pers.

a) Gars 2,90 pers.

b) Filles 3,14 pers.


J’insiste pour avoir des relations protégées Oui

a) Gars 82%

b) Filles 91%

Oui Non

a) Gars 74% 26%

b) Filles 80% 20%

Coucheriez-vous avec un prof? a) Gars b) Filles Non (aaaark!!) Oui parce qu’il/elle est hot hot hot! Oui mais seulement après mon passage au collège Oui pour le/la poursuivre pour harcèlement

31% 46% 4% 19%

19% 48% 18% 3%

a) Gars b) Filles Non (aaaark!!) Oui parce qu’il/elle est hot hot hot! Oui mais seulement après mon passage au collège Oui pour le/la poursuivre pour harcèlement

25% 47% 22% 6%

50% 31% 19% 0%

Je coucherais avec le chum/blonde de mon ami(e). Oui

a) Gars 32%

b) Filles 33%

Oui Non

a) Gars 23% 77%

b) Filles 2% 98%

Quel est l’endroit le plus érotique du Collège? a) Gars Le bois des pères 31% Les douches des résidences 25% La bibliothèque de théologie 6% L’étage des profs 12% La chambre noire 25%

b) Filles 11% 33% 44% 0% 11%

a) Gars La bibliothèque des Jésuites 65% Le Graffiti 8% Le local informatique de Jean Allard 0% L’AGEB 0% Les résidences 27% La mezzanine de la bibli 0% La Socio 0%

b) Filles 46% 9% 0% 0% 42% 1% 2%

Résultats Septembre 2017 : Gars-Fille en rafale!

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Résultats Septemb Avez-vous déjà pratiqué le…

A. Sexe oral? B. Coït anal (sodomie)? C. Sexe de groupe?

Gars

Fille

Un peu des deux

20 1 1

63 0 0

0 1 0

J'ai (j'ai déjà eu) des fantasmes de viol

Oui Non

Gars

Fille

Un peu des deux

8 34

26 65

1 2

Quelle est votre relation avec la masturbation? (combien de fois par semaine pratiquez-vous la masturbation?)

a) Une fois, de préférence avant la messe b) Autant de fois qu’il y a de cours de philo d) Jamais f) Jusqu’à ce que ça saigne.

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Gars

Fille

Un peu des deux

9 26 1 6

20 34 33 4

0 1 0 2


bre 2017 : LES DEUX! Qu’est-ce qui est le plus affriolant (turn on)? 2 filles/2 gars qui s’embrassent Le consentement Des poils pubiens teints d’une couleur funky Tout ce qui comporte de la fourrure ou des plumes

Gars

Fille

Un peu des deux

13 18 1 1

7 56 3 1

0 1 0 2

Mon mode de relations sexuelles implique des déviances Oui Non

Gars

Fille

Un peu des deux

8 34

22 69

3 0

Quel animal seriez-vous au lit? Tigre Cochon d’Inde Kangourou Larve Baleine

Gars

Fille

Un peu des deux

21 3 12 1 5

47 11 20 2 11

0 2 0 0 1

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Interprétation DES RÉSULTATS

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n assiste à un revirement complet du sexe ayant répondu majoritairement au sondage : en 2004, les gars formaient 70% de l’échantillon interrogé alors que cette année, les filles forment 67% des répondants. Les proportions des différentes orientations sexuelles demeurent stables entre 2004 et 2017. En moyenne, la perte de virginité intervient plus tôt, en moyenne après 16 ans, alors que c’était un an plus tard en 2004 (17 ans). La tendance quant au nombre de partenaires est à la hausse passant de 2,22 à 2,90 partenaires chez les gars et de 2,66 à 3,14 partenaires chez les filles. Insister sur la protection dans le cadre de relations sexuelles demeure une priorité pour une majorité des répondants, que ce soit en 2004 ou en 2017. Notons aussi que la plupart des répondants, peu importe aujourd’hui qu’il y a 13 ans, ne trahiraient pas un ami en couchant avec son partenaire. Filles et gars accorde la palme de l’endroit le plus érotique au Collège en 2017 à la bibliothèque des Jésuites. Les résidences ne perdent pas de leur sex-appeal en arrivant en deuxième! Enfin, l’équipe éditoriale du Graffiti vous remercie pour votre intérêt. Un grand merci aux 136 étudiants qui ont répondu à notre sondage! Même si cela ne représente qu’environ 10% des étudiants du collégial, notre résultat est statistiquement valide 21 fois sur 10. Tout cela pour dire que dès qu’on retrouve le mot SEXE, ça vend! «N’oublions jamais que Brébeuf est comme une grande famille, mais avec beaucoup d’inceste...» - Le Graffiti 2004

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Le consentement sexuel Par le comité «Sans Oui, c’est Non!»

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ue ce soit le procès de Jian Ghomeshi, les agressions survenues à l’Université Laval ou encore l’affaire Bill Cosby, tout nous pousse à revoir notre perception de la sexualité au sein de la société. En effet, à la suite de ces actes répugnants, de nombreux débats sont remis à l’ordre du jour. C’est le cas de celui du consentement sexuel dans la perspective de prévenir la violence à caractère sexuel comme le harcèlement sexuel ou l’agression sexuelle. De plus en plus présentes dans les collèges et établissements universitaires, les violences à caractère sexuel ont toutes un point commun : l’absence de consentement sexuel. Mais quelle est LA VRAIE définition du consentement sexuel ? La campagne « Sans oui, c’est non ! », initialement conçue par l’Université de Montréal, le définit assez bien : « Le consentement sexuel est l’accord volontaire

qu’une personne donne à son ou sa partenaire au moment de participer à une activité sexuelle. Une personne doit clairement communiquer son accord à l’activité sexuelle pour que son consentement soit valide. Elle peut le faire par ses paroles, son comportement ou les deux. » Bien entendu, si la personne est intoxiquée sous l’effet de la drogue ou de l’alcool, cela ne signifie pas qu’elle consent à avoir une activité sexuelle. Par ailleurs, bien que cela puisse être fâchant, les humains sont des êtres imprévisibles et ont tendance à souvent changer d’avis. Ainsi, une personne peut consentir à avoir une activité sexuelle avec vous et changer d’idée par la suite. Prenons l’exemple de la tasse de thé qui est devenue virale au cours des derniers mois :

une tasse de thé. Par la suite, elle vous affirme clairement qu’elle ne veut plus de votre thé . Allez-vous vous fâcher ? Allez-vous lui faire boire de force le thé ? Je ne crois pas. Eh bien c’est la même chose pour le sexe ! Si une personne est inconsciente, elle ne consent pas à avoir une activité sexuelle, elle n’en veut pas. Par ailleurs, si elle vous a donné son consentement alors qu’elle était toujours consciente, mais qu’elle n’est plus consciente, son consentement ne tient plus. Finalement, rappelez-vous, ce n’est pas parce qu’elle a dit oui une fois qu’elle dira oui la prochaine fois.

Une personne décide qu’elle veut une tasse de thé, a l o r s vous lui préparez Illustration par: Antoine Godbout

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Sur la « condition » féminine Par Katherine Lacroix

L

e 20 octobre dernier, à la salle Jacques-Maurice, Hélène David, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Condition féminine du Québec, donna une conférence sur les violences à caractère sexuel dans le cadre du mouvement « Sans oui, c’est non » de notre collège. Je crois pouvoir me permettre d’écrire que nous avions tous et toutes de grandes attentes face à madame David, qui, malheureusement, entretint des propos superficiels qui furent loin d’en être à la hauteur. Après avoir pris 18 minutes avant d’expliciter l’enjeu qui était le sujet de la conférence, la ministre omit d’adresser l’éducation sur les violences sexuelles, montrant que le gouvernement n’attaque pas le problème à sa source. Madame David ne croit pas devoir encourager de réforme au curriculums scolaires primaire ou secondaire auprès de ses collègues, qui, en n’empêchant pas explicitement la culture du viol, l’autorisent. Même lorsque lui fut posée la question, Madame David ne put définir autrement que de façon très floue la violence à caractère sexuel. « J’imagine que vous en avez une bonne idée, à votre âge, » dit-elle. Clairement pas, c’est pour cela qu’un grand nombre d’agresseurs ne se considèrent pas l’être. De plus, la ministre admit ouvertement ne pas avoir su ce qu’était la drogue du viol au début de son mandat, avant qu’on l’en informe. Cela mène à la réflexion suiv-

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ante : une femme ne connaissant pas les enjeux et la réalité d’être jeune femme aujourd’hui est-elle digne de l’office de Ministre de la Condition féminine? En affirmant que ce sont aux femmes et aux filles de prévenir les violences à caractère sexuel, la ministre de la condition féminine laisse entendre qu’elles en sont les coupables, acquittant la culture du viol et les doubles standards, conséquences du patriarcat, qui, malheureusement, règne encore sur notre société. Madame David semble d’autant plus croire profondément à la généralisation de la personnalité de la femme qu’elle propage. Selon elle, les garçons sont élevés pour être plus affirmatifs que les filles, qui doivent donc apprendre à dire « non » et ne doivent pas avoir peur de déplaire, car elles aiment plaire. Cette généralisation abusive devrait plutôt mener à la conclusion qu’il faut élever nos enfants différemment, et non faire ce que l’on peut de la situation présente. Le problème n’est pas que les filles ne savent pas dire non. Le problème est qu’elles se font tout de même agresser, et cela depuis des milliers d’années. Apprenez plutôt aux hommes à respecter les affirmations des femmes en cette matière, peu importe le contexte, et alors le changement culturel sera possible. On inculque aux enfants des concepts de moralité propres à notre société et aux microsociétés auxquelles nous appartenons. Le

fait qu’on ne puisse leur enseigner le concept fondamental de la décence humaine me dépasse. La ministre discuta ensuite des enjeux auxquels font face les jeunes femmes victimes de violences à caractère sexuel en milieu scolaire. En suggérant toutes sortes de mesures d’intervention scolaires et psychologiques, madame David acquitte notre système de justice de tout crime. Elle ne parla aucunement de la dénonciation de l’agression, mais seulement du dévoilement de la part de victimes. La différence est la suivante : un dévoilement est une confidence à un proche alors qu’une dénonciation est une accusation portée à la police et/ou aux médias. Il faut encourager les jeunes femmes à dénoncer, et non seulement à dévoiler, car c’est comme cela que s’opérera le changement social. Sans sanctions, les agresseurs continueront d’adopter des conduites inacceptables, voire criminelles. Madame David souhaite implanter des systèmes d’action qui permettrait aux jeunes femmes victimes de violences sexuelles en milieu scolaire de mener un semblant de vie normale après un tel évènement. La ministre ne milite pas pour une interprétation plus stricte de la loi, mais suggère plutôt des attitudes à adopter pour les femmes qui avaient vécu de telles violences. Elle affirme qu’il ne faut pas banaliser ces actes violents, surtout en milieu scolaire, car


laire, car cela peut affecter la performance aux études et la cote R. Ce serait vraiment dommage de faire mal à la cote R, quand même. Selon madame David, il faut également faire attention à son équilibre psychologique, car le vécu peut mener à la dépression et à de mauvaises relations interpersonnelles. Si la victime a un cours avec son agresseur, elle devrait aller voir un spécialiste en aide pédagogique pour se faire changer de groupe. De sorte, elle n’aura pas à côtoyer la personne l’ayant violentée. Dois-je réellement commenter un tel discours? Cette idée, venant de la ministre de la Condition féminine, est insultante. La jeune femme ayant été victime de violence à caractère sexuel peut « changer de groupe »? Mais bien sûr, comme cela, le problème sera réglé! Et qu’en est-il de l’agresseur? Des responsabilités de l’établissement scolaire par rapport à l’expulsion? Du code criminel? De la justice? Il est toujours facile de tout glisser sous le tapis et de blâmer la victime, Madame la Ministre, mais ce n’est pas une raison pour le faire.

de travail à faire, car cette initiation n’est qu’une manifestation explicite de la culture du viol et de la misogynie de notre société, et, n’ayant pas encore éliminé le manifeste du problème, nous devons également résoudre ses ramifications latentes. Selon vous, parler ouvertement des violences à caractère sexuel est une marque de progrès. Selon moi, en faire quelque chose au niveau de la culture et de la structure des institutions le serait.

En conclusion, les propos entretenus au cours de cet article ne devraient être adressés à la ministre de la condition féminine. Ils devraient plutôt lui sortir de la bouche. Ils ne sont aucunement radicaux. Ce n’est pas de prendre une position politique que de les affirmer. La place de Madame David au sein de son parti ne devrait pas en être menacée et même si elle l’était, nous nous attendrions tout de même, femmes québécoises, à ce qu’elle soit risquée pour le bien-être de la population que madame DaJe concède bien, Madame Da- vid s’est engagée à représenter. vid, le Québec a effectivement fait beaucoup de progrès dans les dernières années par rapport aux violences à caractère sexuel. Vous affirmez que le seul et unique cas d’initiations universitaires dégradantes cette année est une grande manifestation de l’avancement de notre société. Vous préférez voir le verre à moitié plein, dites-vous. Il ne l’est toutefois pas. Ce cas est un cas de trop et en est un qui se répète d’année en année. Il reste encore une quantité incroyable

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De 0 à 6 Par Philippe Granger « Es-tu gay? »

C

« Quoi? »

ette question, je vous avouerais franche- « Que tu es homosexuel… ment que je ne l’ai Ça va… Non mais tu sais… pas tant reçue dans ma vie. C’est pas bien de cacher tout ça! » continue-t-il, semMais après tout, qu’est-ce blant davantage vouloir le que ça change? rendre inconfortable qu’autre chose. En secondaire 3, je suivais des cours de badmin- Je me sentais dans une ton récréatif. Il n’y avait scène de La Vie d’Adèle, rien de bien sérieux : on version garçons de 13 ans. était dix gamins, une seule fille, et dans les cinq qui se S’en sont suivis quelques pointaient aux cours, nous commentaires dignes d’enétions seulement deux à fants du seconvouloir jouer au badmin- daire. Des débuts ton. Bref, quelques gamins, d’argumentation grands, minces (si ce n’est très moyens. Mais pas maigres) et avec des surtout, une sitshorts courts qui s’échan- uation qui ne gent un volant… semblait pas J’étais avec un de mes bons amis. Une personne intelligente, engagée… et qui s’avérait avoir un trop grand maniérisme au goût de l’un des autres mômes. « Tu peux nous le dire », lui glisset-il, un sourire mesquin aux lèvres. 14

vraiment avoir de fin. Bref : un vrai gros malaise. Je suis intervenu à quelques rares reprises, laissant l’argumentation et le malaise se prolonger. Au final, je crois surtout avoir été content de ne pas être dans la ligne de mire de cette personne. J’aurais pourtant été la cible parfaite, en pleine conformité avec ses stéréotypes : j’ai un certain maniérisme, un goût particulier pour la musique populaire, une attention pour la manière à laquelle je m’habille, la majorité de mes amis du secondaire n’était que des filles, et, comble du comble, j’ai fait du théâtre durant l’intégralité de mon secondaire! Ma grande implication, mon assurance, mon respect envers les autres mais surtout la peur que je dénonce à un adulte la situation font sûrement partie des raisons pour lesquelles je n’ai jamais reçu de commentaire de la part de ce garçon.


Et pourtant, je vous parle de mes supposés « traits » homosexuels, et je n’ai aucune idée de ce que je dois en penser.

mophobie (eh oui, je vous jure, il y a encore de l’homophobie au Québec) (oui, oui, je vous dis que je vous le jure! Dites-moi tout ce que vous voulez, je sais qu’il Lorsque j’ai commencé à y a encore de l’homophobie révéler à mon entourage au Québec et à Montréal!) mon attirance qui tendait et l’hétéronormativité. plus vers les garçons, chose que j’ai toujours acceptée Je suis énormément chanmais jamais vraiment as- ceux. Je suis bien entouré, sumée, certains me glis- je vis dans l’un des meilsaient un « je savais ». leurs pays en ce qui a trait aux minorités sexuelles. Ah oui? Comment? Tu as ce fameux « Gay-dar », ce Mais ce n’est pas tout le fameux radar détectant les monde qui bénéficie de homosexuels? Comment cette chance. Et ce, pas as-tu pu connaître quelque juste à des milliers de kichose que moi-même je lomètres de chez vous. n’étais pas sûr de savoir? J’ose parler d’attirance avec Je n’ai pas de raison de me mon entourage. Je présente fâcher, me direz-vous. Vous souvent l’échelle de Kinsey avez raison. Surtout aux (et ses dérivations). C’est une nombres de sous-entendus échelle allant de 0 à 6, 0 étant de « style homosexuel » que « exclusivement hétérosexj’ai pu faire dans ma vie. Il uel » et 6 étant « exclusivereste que ce genre de com- ment homosexuel ». Pour mentaire m’agaçait, et que je les asexuels, une catégorie les associais d’abord et avant « X » a été développée. tout aux fameux « stéréotypes gays », me laissant À chaque fois que j’en parun petit arrière-goût amer. le, il y a toujours une personne ou deux qui décident Mais, bon, la sexualité est de dévoiler, selon eux, leur tellement quelque chose de propre classement. « -12 large, quelque chose d’en- for sure » m’a déjà dis un core très mystérieux. Une hétérosexuel apparemment situation de plus en plus ac- complètement assumé (ou ceptée (certes) mais qui est peut-être un homosexuel encore contrainte par l’ho- qui souhaite à tout prix se

cacher, me direz-vous, mais je ne crois pas que ce soit le cas…). « 0,5 », me glissent subtilement quelques hétérosexuels curieux. À les entendre réfléchir, partager et dévoiler sur leurs orientations sexuelles et amoureuses, je me sens moins niaiseux. Moins niaiseux de me poser des questions, de partager. Mais cune

je

n’ai auexpérience.

Je me dis que dans la vie, il n’y a pas que ça. Qu’une orientation sexuelle ne te définit pas complètement. C’est complètement vrai. Je me dis que je devrais arrêter de le voir comme un mal de vivre, un spleen insoutenable, de croire que je suis quelqu’un qui ne sera jamais aimé comme il faut, comme il le désire.

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Mais te dire à toi-même que tu dois franchir cette « étape de plus » qui est de te dévoiler aux autres et te faire accepter par eux, cette « étape de plus » qui n’est pas seulement de savoir si une personne est intéressée par toi, mais si, à la base, elle est intéressée par ton sexe; te dire que, non, dans la vie, tu pourras probablement pas toujours voyager où tu veux, avec qui tu veux (ouais, pas super pour quelqu’un qui s’intéresse au journalisme et à la diplomatie internationale…); ce sont des affaires lourdes à porter, surtout pour un adolescent. Je ne vais pas élaborer de long en large toutes les statistiques concernant l’homosexualité et la bisexualité, de peur de trop vous ennuyer, mais j’aimerais vous souligner quelques statistiques intéressantes tirées de Statistiques Canada. 1,7% des Canadiens âgés de 18 à 59 ans ont déclaré en 2014 qu’ils étaient homosexuels. 1,3% des Canadiens âgés de 18 à 59 ans ont déclaré en 2014 qu’ils étaient bisexuels. Puis, 33,4% des personnes homosexuelles et bisexuelles ont déclaré que la plupart de leurs journées étaient assez ou extrêmement stressantes. C’est une « proportion nettement 16

plus élevée que celles des comite.lgbt.brebeuf@gmail. personnes hétérosexuelles com. (26,7 %) ». À tous ceux qui prétendent En vue de ces statistiques, que ce genre d’association un lieu de refuge et de part- est inutile ou tout aussi perage semble évident et in- tinente qu’un groupe de évitable pour les personnes « fierté hétérosexuelle », je vivant difficilement leur vous prierais de bien vouorientation sexuelle. D’où loir (re)lire l’article ci-haut. vient l’idée de partir plu- Nous ne cherchons pas à sieurs associations de sou- nous marginaliser, nous tien et de sensibilisation, cherchons du soutien. comme la Fondation Jasmin Roy, Jeunesse Lambda À tout ceux qui cherche du ou Interligne (auparavant soutien, plusieurs lignes de Gai Écoute). soutien offrent des services adaptés et utiles : À Brébeuf, les étudiants issus d’une minorité sexuelle Interligne (auparavant Gai ou de genre (ou même les Écoute) : 1 888 505-1010 étudiants sympathisants (Appel ou texto) ou interaux causes LGBT+) peuvent ligne.ca assister hebdomadairement (selon leur envie!) aux Tel-jeunes : 514 600-1002 rencontres du club Poly- (Texto) ou 1 800 263-2266 chrome. Des discussions (Appel) ou teljeunes.com libres allant de « Pourquoi l’homosexualité n’est-elle Association québecoise de pas une maladie mentale prévention du suicide : 1 ?» à « Qu’est-ce que ça veut 866 277-3553 dire ‘queer’ »? » en passant par « Y a-t-il encore de l’ho- Le Collège a également une mophobie / transphobie infirmière sexologue, une à Brébeuf ? » s’ajoutent à intervenante psychosociale quelques projets dével- et un Réseau d’Entraide oppés au cours de l’an- des Étudiants de Brébeuf. née, comme des ateliers de Toutes les informations sensibilisation. Pour toute sont dans l’agenda. information supplémentaire, vous pouvez contacter l’adresse courriel suivante :


La contraception Par Erica Bitektine, Deborah Su et Jess Zhu GISB

L

a contraception est une méthode employée pour éviter une grossesse non voulue à la suite de rapports sexuels. Il existe des moyens de contraception permanents et temporaires. «Au Québec, 76% des jeunes âgés de 15 à 24 ans ont eu au moins une relation sexuelle au cours de leur vie comparativement à 63% de ceux du reste du Canada. En 2009-2010, environ les trois quarts des jeunes Québécois âgés de 15 à 24 ans (76 %) ont eu une relation sexuelle au moins une fois au cours de leur vie.»1

Ces statistiques montrent l’importance des moyens contraceptifs pour les individus du Québec, dont l’utilisation a pour but d’éviter une grossesse non désirée. De plus, 85% des grosses non planifiées proviennent de l’absence de méthode de contraception. Les moyens de contraception se différencient par leur mode d’action. Ils sont très souvent catégorisés en méthodes contraceptives hormonales, non hormonales et naturelles. Parmi les méthodes contraceptives hormonales, on connaît “l’anneau”, “la piqûre”, “la pilule”, “la mini-pilule”, “le stérilet” et “le timbre”. Les moyens contraceptifs non hormonaux sont le condom, le diaphragme, le DIU, les éponges et spermicides, et la stérilisation. Finalement, les méthodes plus naturelles sont “le retrait”, la méthode du calendrier et la méthode du sympto-thermique.

Les contraceptions barrières sont les plus répandues et comprennent notamment les condoms, le diaphragme et les éponges vaginales. Les condoms, aussi appelés préservatifs, peuvent être utilisés par l’homme et la femme. Ceuxci sont très accessibles et possèdent une double fonction, soit de protéger contre des grossesses, mais aussi de prévenir la transmission de maladies transmissibles sexuellement. Avant de les employer, il ne faut pas oublier de vérifier leur date d’expiration. Les préservatifs, bien que très efficaces, n’enlèvent pas totalement les risques de grossesse puisqu’ils peuvent se déchirer ou encore avoir un défaut de fabrication. Dans ces cas, d’autres moyens de contraceptions doivent être employés, tels que la pilule du lendemain. La pilule du lendemain est une pilule d’urgence qui peut être utilisée jusqu’à cinq jours après des rapports sexuels non protégés.

Illustration par: Antoine Godbout

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Celle-ci emploie l’hormone lévonorgestrel qui épaissit la glaire cervicale, empêchant ainsi le passage des spermatozoïdes vers l’utérus. Une autre pilule très fréquemment utilisée est la pilule contraceptive. Celle-ci empêche l’ovulation chez la femme et nuit à l’implantation d’un œuf dans l’endomètre de l’utérus. Cette pilule est, en pratique, effective à 91%1. Par conséquent celle-ci devrait être jumelée avec un autre moyen de contraception tel que le préservatif. Il existe également des contraceptifs qui agissent sur une longue période de temps, tel que les injections d’hormones, les patchs d’hormones, l’anneau vaginal, les implants, ainsi que

les dispositifs intra-utérins. La plupart de ces méthodes agissent sur les hormones féminines liées à l’ovulation ou la fécondation, alors que les méthodes plus mécaniques empêchent le passage des spermatozoïdes dans l’utérus. Finalement, il existe un moyen de contraception permanent, la ligature des trompes chez les femmes, et la vasectomie chez les hommes, qui empêchent le passage des ovules et des spermatozoïdes respectivement. Cependant, ces procédures ne doivent pas se faire à la légère, car ils empêchent toute grossesse future. Certaines recherches prouvent que c’est réversible, mais cela reste un processus coûteux et difficile1.

L’invention de la contraception et son utilisation a beaucoup influencé les pays sur les plans social et culturel. La contraception est symbolique du mouvement de libération des femmes, ayant le choix et le contrôle sur la grossesse à la suite d’une relation sexuelle. Cela affecte les statistiques de l’âge auquel les femmes ont leur première grossesse malgré les multiples rapports sexuels. La manière la plus efficace pour éviter les grossesses non planifiées reste la double protection, c’est-à-dire l’utilisation du condom avec toute autre méthode de contraception. Ainsi, il y a une protection contre les ITSS et une efficacité de la contraception. Source : 1. Joubert, K. Mays, D.D. (2014) Relations sexuelles et contraception : un portrait des jeunes au cours des années 2000 [En ligne]. Québec(QC) : Banque de données statistiques officielles du Québec : 2014 [cité le 9 novembre 2017]. 12p. Disponible : http://www.bdso.gouv.qc.ca/docsken/multimedia/PB01671_ZoomSante45_2014H00F00.pdf

Source de l’image : https://www.17h43.com/les-moyens-de-contraception.html

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Sex sans “yes”, c’est pas sexy Samantha Ponnampalam Mes lèvres rouge vin pétillent à ta vue. Mon nez sent le parfum de tes hormones. Je rougis, mais je demeure calme. Tu t’avances vers moi. Tu es en contrôle de la situation. Tu effleures ma courte jupe. Prise de surprise, je recule. Convaincu que je le veux, tu m’oublies. Tu oublies à cet instant, à ce moment… Que j’ai des sentiments Que j’ai des désirs Que j’ai des rêves Que je suis comme toi Mais tu préfères combler tes désirs plutôt que de me voir sourire. Tu préfères couper une rose pour ton plaisir plutôt que de la voir s’épanouir à la vue du soleil. Tu, toi, je, moi. À cet instant, à ce moment. À tout jamais cicatrisé par l’événement. Mon NON, ce sera ton cauchemar Le mien :

illustration par: Yasmin Awad

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Nigav et Sinép

Tbh:9/10<3 Jérémie Picard

Samantha Ponnampalam En biologie, Nigav et Sinép sont des dessins conventionnels. En médecine, Nigav et Sinép sont des pilules. En histoire, Nigav et Sinép sont des êtres évolutifs. En littérature, Nigav et Sinép sont dans l’imagination. En art, Nigav et Sinép ont une voix. En religion, Nigav et Sinép sont bannis. En physique, Nigav et Sinép n’ont pas rapport. En statistique, Sinép est plus fort que Nigav. En amitié, Sinép et Nigav n’ont pas d’importance. En amour, Sinép et Nigav tombent amoureux à l’idée de l’amour. En pornographie, Nigav et Sinép sont des images brutes. En sexologie, les hymens ne prouvent pas la virginité de Nigav. Ainsi, Nigav est libre de faire ce qu’elle veut avec sa vie tout comme Sinép. Mais, la sexologie est un sujet enfoui dans le silence et les énigmes…

C’est là, allongé près de son corps immobile, que j’ai eu envie de toi. Te sentir près de moi. Si forte et pourtant si fragile, si calme et pourtant si fébrile, tu cherches en vain des mots qui ne viendront pas, des mots pour apaiser mon deuil, des mots pour me faire oublier la mort. Tu ne peux pas savoir, qu’au contraire, c’est précisément de cette mort dont j’ai besoin, car je ne peux me résoudre à avancer sans avoir à nouveau senti sa présence, si triste et si belle... comme toi. J’aime te voir si maladroite, te sentir si vulnérable face à moi et savoir que c’est en ton être que réside mon entière volonté, mon unique désir. Me fondre en toi. Goûter sur tes lèvres ces mots brûlants que tu ne prononceras jamais et les sentir se consumer un à un. S’abandonner et perdre toute volonté face à cette saturation des sens. Retenir une dernière fois ces sentiments enfouis avant de les voir jaillir de leurs tombes, ramenés à la vie. Lire enfin au fond de tes yeux ces quelques mots, gravés comme une épitaphe: “Oublier le corps et l’esprit.” “Oublier le corps.” “Oublier.” Oublier...

Illustration par: Yasmine Awad

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Violence Noémi Knackstedt Mon amour, Je n’ai aucune idée par où commencer… Toi qui détestes autant les clichés, spécialement ceux qu’on a parfumés avec la douce et hypocrite eau de rose, ne t’inquiète pas pour ce qui suivra. J’ai pris la peine de ne pas trop m’emballer, mais si mes efforts ne suffisent pas… Alors, je demeurerai bouche bée. Les mots sortent déjà péniblement. Les mots qui blessent. Les mots qui réconfortent. Les mots qui exècrent. Les mots qui adorent. Les mots que l’on dissimule dans le silence. Ces mots-là séduisent. Et ils me rappellent les monarques qui se sont envolés loin des chaleurs hivernales de novembre. Te souviens-tu ? Main dans la main, nous nous promenions dans la jungle urbaine. Nous riions des chimpanzés, de véritables andromates lobotomisés par le dogmatisme imposé par la société. Te souviens-tu ? Deux cœurs qui battent, se battent et débattent sur des fréquences dignes des courbes des Appalaches. Je te rappelle tout ça même si je sais que si tu ne l’oublieras pas. Oublier quoi ou qui ? Je t’imagine parfaitement froncer les sourcils, puis détourner le regard. Là n’est pas le point, je te le promets. Parfois, j’ose imaginer que je pourrais aisément recréer nos passions avec d’autres. Or, l’autre ne sera jamais toi. Tant mieux. Tant pis. Je ne sais même pas pour quoi je te raconte tout ça. J’ose espérer que cela t’ira droit au cœur. Notre routine me manque terriblement, plus que je ne voudrais l’admettre. Nos jambes enlacées ne forment plus qu’un souvenir lointain. Et ton visage… Un de ces faciès intemporels que l’on ne peut oublier même si nous étions victimes d’un mauvais sort. Tes yeux perçants m’ont miroité ce j’avais toujours désiré : quelque chose de beau, une illumination scintillante qui incendie les douleurs d’antan. Et je ne te remercierai jamais assez pour ce magnifique cadeau. D’avoir cru en moi. Toujours… Tu sais, je peine encore à croire que j’ai eu cette occasion en or à errer sur une île déserte pour y ensuite découvrir le plus curieux des trésors : l’amour. En même temps, Bali, ce n’est pas exactement une île déserte… Je te l’avais bien dit que j’éviterai les clichés, n’est-ce pas ? La dernière fois, nous n’avons pas réellement pensé aux conséquences, pas vrai ? J’admets que c’était idiot de ma part de te reprocher quelques détails superflus. Sache que je ne désire rien de moins que ton bien-être et que je crois que tu commets une énorme bêtise en demeurant à tel poste aussi… Simple ? Tu gaspilles un talent incroyable en restant là-bas. De toute façon, tu t’en rendras compte bien assez vite, que je sois à tes côtés ou non. Reviens-moi vite. mon trésor. Sans toi, la vie me serait insupportable. Après avoir lu la lettre ci-dessus, quel portrait dressez-vous du/de la destinataire sachant qu’il n’y a eu aucune mention d’un genre particulier ? Même si les femmes composent la majorité des cas de violence conjugale, les hommes sont également touchés par cette situation. Effectivement, il est primordial de se rappeler que ce type de violence détient cinq bien précises : la violence psychologique, la violence physique, la violence sociale, la violence sexuelle et la violence économique. Source : http://violenceconjugale.gouv.qc.ca/

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LA POLITIQUE LA POLITIQUE LA POLITIQUE

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Valérie Plante Coderre Par Jérôme Coderre

E

lle n’aurait pas pu trouver meilleur slogan. Non seulement c’était un jeu d e mots très respectable, mais ce ne fut rien de moins que le résumé de cette soirée électorale municipale 2017. Bien sûr, certains diront qu’on ne se fait pas « planter » en récoltant 45% des appuis, mais cette fois, oui, c’est un score gênant pour Denis Coderre. Parce qu’au fond, Coderre avait tout pour gagner. Et s’il avait simplement pris Valérie Plante un peu au sérieux, il serait encore aujourd’hui, maire de Montréal. Par souci de transparence Valérie serait fière, elle qui en raffole -, je dois mettre cartes sur table et avouer que j’ai soutenu Denis tout au long de cette campagne et j’aurais beaucoup aimé que les Montréalais lui accordent un second mandat. De plus, je tiens à préciser que je ne possède qu’un nom de famille en commun avec Denis Coderre, aucun lien de parenté connu. Je disais donc que j’aurais souhaité que Denis soit réélu. D’abord parce que je prône beaucoup le statu quo et la réélection des maires et mairesses. Je considère qu’avec la lenteur de nos structures démocratiques, quatre années sont souvent bien courtes pour mettre en place des projets d’envergure, avec notons-le, un budget bien moindre que celui des autres paliers de gouvernement. Évidemment, l’arrivée d’un nouveau dirigeant amène un vent de

changement intéressant, mais cela implique également une période de transition et de repositionnement qui ralentit les choses encore davantage.

campagne - avec bien moins d’entrain qu’en 2013. Il la voyait comme une formalité dans le but de voir plusieurs projets avec lui comme maire dans quelques années, comme la Formule E, Pour en revenir à Denis Coderre, le train de la caisse de dépôt, je suis convaincu qu’il a fait de et même peut-être un stade de l’excellent boulot pour la ville baseball, qui sait… de Montréal, après une décennie de vache maigre pour les C’est justement l’arrogance de infrastructures montréalaises, Denis Coderre, un temps utile il a eu l’audace de refaire de pour avoir l’audace nécessaire, Montréal une grande métropole qui lui aura coûté la mairie. comme elle se doit de l’être. Autant Denis Coderre connaît Bien sûr il y a eu le très visible, la politique mieux que quicomme le magnifique boule- conque, autant il a fait preuve vard Robert-Bourassa, mais il d’amateurisme en prenant son y a eu aussi le très caché, com- adversaire à la légère. Cette sitme les nombreux égouts remis uation ressemble drôlement à la en état par son administration. dernière campagne fédérale, où Comme le disait si bien Vincent les conservateurs ne prenaient Gratton à l’émission d’Alain pas Justin Trudeau au sérieux. Gravel, Coderre a « réparé le Deux ans plus tard, l’homme drain français de la ville ». C’est qu’ils disaient Just not ready est seulement dommage que des maintenant premier ministre du dépenses dans de telles infra- Canada. S’il y a bien une chose structures ne donnent pas de à retenir ces temps-ci en polivotes. tique, c’est que tout le monde peut gagner, parlez-en à Hillary Denis Coderre voyait grand Clinton. Bien sûr, loin de moi pour sa ville, et pour lui-même, l’idée de comparer Valérie Plandisons-le. Il se croyait capable te à Donald Trump, ce n’est que de gagner des élections sans pour l’image. difficulté, et l’idée de rester maire aussi longtemps que Jean Drapeau (29 ans) lui a sûrement déjà effleuré l’esprit. Pour une rare fois, on peut dire chapeau à un politicien qui ne se limite à des projets pour la campagne à venir. Le moins bon côté de tout cela est évidemment qu’il a pris d’assaut cette campagne – si on peut vraiment parler de

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À quoi s’attendre de Valérie Plante ? Valérie Plante a fait une belle campagne. L’expérience de Coderre qu’elle n’avait pas était remplacée par sa fraîcheur et son sourire rayonnant. Elle a surtout été capable de mettre l’accent sur le thème de la mobilité et ne jamais lâcher le morceau. Elle martelait si souvent le message quant à son désir de voir Montréal être plus mobile que l’opinion publique en est venue à faire d’elle la championne à ce niveau. Pourtant, la métropole

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n’a jamais eu autant de chantiers visant l’améliorer le réseau routier et Denis Coderre était maire pendant l’annonce de la construction du réseau de transport métropolitain, plus important projet de transport collectif depuis belle lurette. Valérie promet une brigade des chantiers, mais cela ressemble plus à une bonne idée sur papier que sur le terrain. Elle lance aussi l’idée d’une nouvelle ligne rose, mais n’a aucun contrôle sur le budget pour un tel projet. Elle devra donc possiblement réduire ses ambitions et prio-

riser des projets plus faciles à mettre en œuvre, comme solidifier le lien avec la communauté d’affaires et les minorités visibles, ce dans quoi Coderre excellait. En terminant, Valérie Plante devient la première mairesse de Montréal, 375 ans après la fondation. Souhaitons de tout cœur qu’elle réussisse, non pas comme première femme, mais qu’elle ne réussisse point, pour que les femmes prennent leur place en politique une fois pour toutes.


Monsieur Coderre, MERCI! Par Wei Shu Wang, Ossama Albadri, Kenz Zagh et Alex Shevchenko

D

imanche passé, le 5 novembre 2017, les Montréalais et les Montréalaises se sont présenté(e)s aux urnes et ont voté, pour la première fois à Montréal, une mairesse à la tête de la Ville. Inespérée, inattendue, cette élection cause une onde de choc chez tous les partis que ce soit au niveau provincial ou au niveau fédéral. Denis Coderre, un vétéran de la politique, est battu par Valérie Plante, inconnue du public jusqu’à récemment, qui a remporté la chefferie de Projet Montréal contre Guillaume Lavoie par 79 votes.

Crédits photo : The Canadian Press

Cette élection était marquée par le résultat de la Formule E, la construction d’un stade de baseball, les nombreux cônes orange sur les rues de Montréal ainsi que la mort, récente, d’un cycliste. Malgré tout, on peut quand même se dire que Projet Montréal a fait une excellente campagne et qu’ils ont réussi à transformer une campagne, où l’Équipe Denis Coderre pour Montréal dominait en termes de bilan, en un référendum sur la personnalité du maire et chef du

parti, Denis Coderre. Même si certains disent qu’il est une figure autoritaire qui ne laisse pas la place aux autres, un « omnimaire » qui décidait tout et qui prenait tout le crédit, il reste quand même un maire sympathique qui voulait contribuer au bien-être de notre ville avant tout. Derrière son côté « tough », c’est un maire rassembleur, un maire qui a réussi à rallier plusieurs membres de l’opposition derrière lui dont Richard Bergeron, cofondateur de Projet Montréal. Capable d’assumer sa défaite et d’admettre certaines erreurs, il a encore montré son côté rassembleur en proposant son aide à la nouvelle mairesse, Valérie Plante, et en faisant un appel à son équipe « à faire partie de la solution ». D’autres le critiquent sur les énormes dépenses d’environ 1 milliard pour le 375e de Montréal, mais rappelons-nous que près de 90 % des dépenses sont allées dans des projets d’infrastructures. Personnellement, en tant que Montréalais, je pense qu’on peut l’applaudir pour avoir développé massivement les transports de la ville avec le Réseau électrique métropolitain (REM) et avoir réglé le dossier permettant de prolonger

la ligne bleue avec Aref Salem, son responsable des transports au comité exécutif. N’oublions pas qu’il a réussi à obtenir des pouvoirs supplémentaires pour Montréal avec le nouveau statut de métropole qu’il a ardemment défendu auprès de l’Assemblée nationale. C’est notamment grâce à lui que Montréal paraît beaucoup mieux qu’elle ne l’était il y a quelques années. Maintenant, les grues se multiplient à Montréal, signe d’un essor et une reprise économique graduelle de la métropole. Malgré tout, le bilan de son mandat de quatre ans à la tête de la mairie de Montréal est solide et on peut le remercier pour son travail qui a porté ses fruits.

De gauche à droite, la ministre Kathleen Weil, le Maire de Montréal Denis Coderre et le maire de Saint-Laurent, Alan DeSousa, à la parade de la Saint-Patrick à Montréal. Dimanche 16 mars 2014 VINCENZO D’ALTO / THE GAZETTE

Sans oublier Harout Chitilian et la ville intelligente, on peut se réjouir du fait qu’il y a 53 femmes qui siègent au conseil municipal avec une première mairesse

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après 375 années. Signe d’un renouvellement, plusieurs jeunes se sont fait élire aux nombreux postes de la mairie.

Denis Coderre. On aimerait également remercier Aref Salem, le responsable du transport au comité exécutif de Montréal, sans qui Montréal ne sera pas la même.

Merci d’avoir remis Montréal « sur la map »! Merci d’avoir fait que Montréal « reprenne sa place de leader »! Merci d’avoir redressé les finances de Montréal! Merci d’avoir créé le Bureau de En conclusion, on aimerait Merci, Monsieur Coderre, d’avoir l’inspecteur général! remerMerci à toute l’équipe d’avoir c i e r un « Le 44e maire sera là pour aider la 45e mairesse. Mon- fait l’énorme excellent contribu- tréal mérite qu’on puisse s’entraider » travail Denis Coderre, 44e maire de Montréal tion de pendant Francesles quaco Miele, leader de la majorité et remis Montréal sur les rails! tre années! conseiller de ville, qui a permis Merci d’avoir redonné de la vi- Félicitations à Valérie Plante, la la réussite de tous ces projets gueur et de l’audace à la Ville de première mairesse de Montréal! en collaboration avec le Maire Montréal!

Le maire de Montréal, Denis Coderre, et Ghislain Picard, chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador, assistent à l’inauguration du nouveau drapeau de la Ville de Montréal. Photo : Radio-Canada/Anne-Marie Yvon

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LA GASTRONOMIE LA GASTRONOMIE LA GASTRONOMIE

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Un petit voyage en asie Par Victoria Huynh

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ontréal possède mille et un restaurants qui méritent d’être visité, mais voici les « musts » dans le département culinaire asiatique parmi tous ceux en ville! J’y glisse aussi mes suggestions personnelles pour chaque destination!

Ramen Misoya, (2065 Rue Bishop)

Repas parfait pour un post-magasinage au centre-ville! Tantan Ramen Komemiso Cha-su Gyoza

JAPONAIS

Ne néglige pas les pancartes sur les murs et n’hésite pas à demander les spéciaux parce qu’il y a beaucoup de trésors cachés là! Ça vaut totalement la peine de faire la file si tu arrives et que les quinze places sont prises! Le bol de saumon et thon Le ramen

Saint Sushi Bar, (424 Avenue Duluth E)

Si tu cherches un merveilleux restaurant de sushis avec une petite ambiance sympathique et une belle équipe dans la cuisine, tu es tombé sur la parfaite place! Sapin de noël Le Maki Michael Jackson Le Maki Bob Marley @@@

Kazu, (1862 Rue Sainte-Catherine O.

@erik.kolbyoko

Yokato Yokobai Ramen House (4185 Rue Drolet)

Les ramen ici sont comparables à ceux du Japon alors tu pourrais faire un petit tour à Tokyo en moins d’une heure si tu le désirais! Les spécialités au mur @quinn.cao

@hanashin_ @limnk

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CORÉEN

Spécialités de fruits de mer

Ganadara, (1862 Boulevard Maisonneuve) Du coréen de qualité à prix abordables? CHECK! Ramyun épicé Dolsot Bibimbap Katsu kimbap Curry Katsu au poulet

@xandernotharris

CHINOIS

ASIE DU SUDEST Satay Brothers (3721 Rue Notre-Dame O)

Tu vas vouloir tout commander la première fois que tu y vas, alors tu as trois options : tu y retournes une autre fois, tu y @nicky_noy vas avec des amis ou encore tu décides de prendre Épicerie HÀo, (255 Rue tout ce que tu as le goût de manger et ensuite de rouler Rachel E) jusqu’à la maison… Quel sera ton choix? C’est la meilleure place Satay au poulet pour s’arrêter et prendre une petite grignotine entre Pork Belly Bun Laksa amis! Le menu est vraiment simple, alors tu auras la chance de goûter à tout si tu y vas à plusieurs reprises ou si tu y vas avec quelqu’un!

Mon Nan (43, Rue de la GauchetiÈre E) Ouvert jusqu’à 4h am tous les jours sauf le lundi (jusqu’à 3h am), le Mon Nan va pouvoir satisfaire tes « cravings » autant le jour que tard la nuit ou après une soirée bien arrosée! Soupe WonTon (la version qui est à la fin du menu) Riz frit Young Chow

@tastet.ca

@epiceriehao

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THAÏ

Dumplings au beurre d’arachide

Restaurant Maison Phayathai, (1235 rue Guy)

Pho Lien, (5703 Cote Des Neiges)

Phở Đặc Biệt (pour ceux qui sont prêts pour la vraie expérience culinaire vietnamienne) Bột chiên trứng gà (galettes de riz grillées avec œuf) Cà phê sữa đá (café filtre glacé avec lait condensé)

Une petite merveille cachée en plein cœur du centre-ville, ce restaurant est l’un des plus authentiques restaurants thaï à Montréal! Pad Thaï Curry vert au canard Curry rouge au poulet Salade de papaye verte

VIETNAMIEN

@tastemontreal

Sammi&Soup Dumplings, (1909 Rue Saint-Catherine O.

C’est simplement le meilleur spot pour des dumplings de soupe (Xiao Long Bao)!

@shoeyweisheitner

Porc et poireau Agneau et coriandre

DUMPLING Qing Hua, (1676 Avenue Lincoln et 1019 Boulevard Saint-Laurent C’est comptant seulement, mais ça ne te coûtera pas les yeux de la tête et en plus tu peux en rapporter des congelés! Porc et poireau Crevette avec porc et coriandre Poulet au cari 30

@jessica.365

@uni_to_ikura


DÉJ-LIFE Par Victoria Huynh

Olive et Gourmando

Arthur’s Nosh Bar

Planifie d’arriver tôt ou Des classiques de la cuisine d’attendre ou encore s’il juive avec un twist! fait beau, prends le tout pour emporter parce qu’il y a toujours plein de monde!

Que ce soit pour combattre un lendemain de veille ou pour profiter d’un beau dimanche matin entre amis et famille, ces places de brunch sont certains de te rendre heureux! Bonus : @ondejeune sur Instagram va être ton meilleur ami si tu veux être à l’affut des nouvelles ou juste des meilleures places de déjeuner/brunch, mais je te conseille de ne pas faire visite à leur page si t’as un petit creux parce que c’est sur que tu vas crave au max!

@mrnickthomas

Foiegwa

Un des meilleurs si ce n’est pas LE meilleur chicken & waffles! Sans oublier les pâtes à la truffe qui sont to-

die forrr

L’Avenue

Il y a littéralement tout ce dont tu pourrais rêver sur un menu, c’est magique!

@cqvhuynh

Beauty’s Luncheonette

Pour ceux et celles qui veulent participer au déj-life pour la bonne bouffe, mais qui ne veulent pas trop sortir de leur zone de confort : le Beauty’s c’est pour vous! Il y a les classiques (bagel, œufs, crêpes, smoothies, etc.) et les extras (macaroni au fromage, milkshakes, etc.) !

@ccindyle

@cqvhuynh

@ondejeune

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Barley

« De bons smoothie bowls, des toasts de blogueuses et un choix de céréales old school qui nous ramène un peu à l’enfance » - On Déjeune

Arts Café

Ça vaut la peine d’y aller autant pour le brunch que pour la déco de fou!

@cqvhuynh @cqvhuynh

Holf Kelsten

Voici LA place pour les amateurs de pains et de viennoiseries!

@ondejeune

Le bon vivant

Le menu classique est super bon, mais il y a aussi une partie qui est mise à jour quotidiennement alors tu ne sais jamais ce qui t’attend réellement!

Lawrence

Tu dois absolument prendre les scones et les beignets!

@ondejeune

Le passé composé

@nguyengela

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Un classique pour eux c’est ça: grilled-cheese avec proscuitto, compote de pomme, cheddar fort, caramel de xéres et amandes ! Tu n’es pas prêt du touttt

@ondejeune


EAT être avec toi

Une expérience culinaire dans un restaurant rempli d’œuvres d’art, que veux-tu de plus?

@ondejeune @cqvhuynh

Griffintown Cafe

Le macaroni au fromage [bacon, roquette et œuf mollet] du brunch est un must !

Péché Matinal

Les grilled-cheese sont malades et les matcha lattés aussi! Par contre, tu vas devoir faire un petit voyage si tu n’es pas du 450 vu que c’est dans le Vieux-Longueuil! #çavautlapeine

@cqvhuynh

Restaurant Mélisse

« Vivez l’expérience d’une cuisine saine, nourrissante et gourmande qui change au gré des saisons. » @ondejeune

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DIVERS DIVERS DIVERS D’où venons-nous? Que sommes-nous? Où allons-nous? Par Yuchen Ding

J

e la vois à tous les jours. Elle me répugne par ses gestes et les propos qu’elle me tient. Comment quelqu’un peutil se rabaisser à ce point? Admiration, honneur, loyauté, respect, elle n’en avait aucun. Elle était plutôt d’indifférence, de moquerie, d’arrogance, de tromperie. On se connaît depuis assez longtemps. Déjà jeunes, nous nous côtoyions régulièrement. Jamais je n’aurais imaginé que son comportement commencerait à dégénérer et sa voix à résonner dans ma tête. J’étais capable de me garder sous contrôle, mais plus maintenant. Partout où je vais, je l’ai dans ma tête. En classe, je scrute mes voisins et je la retrouve assise derrière moi. Dans les couloirs, je la passe à

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une intersection. Dans le bus, elle s’assoit loin de moi, mais clairement où je peux la voir. J’essaie de fermer mes yeux, mais son image apparaît dans ma tête, et sa voix continue de résonner. Je ne peux plus lui résister plus longtemps. Déjà elle m’a prise mes amis, mon honneur, mon avenir. Maintenant, elle veut prendre ma vie. Je ne peux que pleurer alors qu’elle se moque de moi. Je ne peux que regretter de lui avoir laissé contrôler ma vie. Je lève la tête, je la reconnais. Je songe dans un désespoir. Il s’agissait de ma propre silhouette, de mon ombre, que je n’ai pas su combattre lorsqu’il le fallait.


SPORTS

Le Saviez-Vous?

Découvre ce que tu ne savais pas au sujet des Dynamiques de Brébeuf Par Anne Xuan-Lan Nguyen «Let’s go Brébeuf!» «Brébeuf, Brébeuf, Basket-ball… Brébeuf, Basket-ball… Hé!» «Woof, woof, woof Béliers!» «Brébeuf, are you ready?» «One, Two… Team! One, Two… Brébeuf!» «Allez Brebs!» Saviez-vous que les sportifs de Brébeuf sont dynamiques? Oui, littéralement, le nom de nos équipes sportives est «Les Dynamiques de Brébeuf». Bref historique sur le nom : D’après le père jésuite Michel Lefebvre, le nom Les Dynamiques a été créé dans les années ‘70, entre 71 et 77. Voici son évolution (ou plutôt son déclin) : 1970 : Nom inconnu 1980 : Les Dynamiques de Brébeuf 1985 : Les Dynamiques de Brébeuf 1990 : Les Dynamique… de Brébeuf 1995 : Les Dynamiqu… de Brébeuf 2000 : Les Dynamiq... de Brébeuf 2001 : Les Dynami… de Brébeuf 2002 : Les Dyna… de Brébeuf 2003 : Les Dyn… de Brébeuf 2004 : Les Dy… de Brébeuf 2005 : Les D… de Brébeuf 2006 : Les … de Brébeuf 2007 : Les … Brébeuf 2008-2018 : … Brébeuf !!!

cette interpellation pour nous inscrire sur les sites officiels du réseau du sport étudiant du Québec autant au secondaire qu’au collégial. Ceci porte souvent à confusion lorsque les arbitres et l’équipe adverse tentent d’avoir notre attention en employant ce nom électrisant… mais bon! Bien qu’il soit peu apprécié chez la majorité des étudiants-athlètes, la désignation «les Dynamiques de Brébeuf» semble vaincre le temps. Même si nous ne portons pas fièrement cette étiquette, cela fait plus de cinquante ans qu’elle s’impose au sein de notre chère institution. Il semblerait que même les révolutions populaires ne puissent pas entrainer de réforme administrative pour un changement de nom!

Illustration par: Myriam Rouleau

Bien qu’il soit très peu utilisé, voire désuet, le Collège tient à

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CULTURE

Vu du pont – Théâtre du Nouveau Monde par Victor Vauclair Un texte d’Arthur Miller portant sur l’immigration, des duos de comédiens explosifs, un décor majestueux; le TNM et Lorraine Pintal sont de retour.

L

es projecteurs s’allu- américaine des années 1940. De ment donc sur un im- ce côté, la metteuse en scène fait mense décor, sous la un travail extraordinaire, car l’atvoix de Paul Doucet, narrateur mosphère est ressentie et palpaet personnage clé de la pièce. ble à la deuxième rangée du parL’époque est celle de l’après- terre comme à la dix-huitième guerre des années quarante et du balcon. La haine des immil’action se déroule dans le quart- grants qui se sont fait vendre ier de Brooklyn, New York. C’est un rêve qui n’existait nulle part chez une famille reconstituée, qu’on retrouve Eddie et Béatrice, incarnés par nul autre que François Papineau et Maude Guérin, les deux s’étant déjà retrouvés à jouer un couple vingt ans auparavant dans Motel Hélène et Catherine, la nièce d’Eddie, incarnée par Mylène © Photographie Yves Renaud St-Sauveur. C’est chez eux qu’arriveront deux immi- et qui doivent désormais vivre grants illégaux en provenance tels des criminels, des clandesde l’Italie, à la recherche de tins est visible. La brutalité du travail. C’est également chez quartier est perceptible, chaque eux que Catherine se liera d’un spectateur se sent à la place de amour fou pour l’un des deux ces gens qui, toute leur vie, ont immigrants, sans aucune no- donné pour ne rien recevoir. Ces tion du danger que cela pourrait gens impuissants, confrontés représenter, et qu’Eddie perdra au mensonge du rêve américla raison devant l’imminence de ain. Tous les lauriers vont ici, je la menace qui guette sa nièce. crois, à Danièle Lévesque qui accomplit un formidable travail Sur les quais de Brooklyn au décor. Cette mise en scène de Lorraine Pintal nous plonge di- Incertitude face à la proximité rectement dans l’univers de la émotionnelle vie quotidienne de travailleurs, Eddie est donc le père de d’immigrants et d’un père de famille, un homme possessif de famille qui nagent dans la pau- sa nièce, pour qui il a travaillé vreté et le dur labeur qu’est toute sa vie, pour qui il a tout le travail de la classe ouvrière donné. Un homme qui devient

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fou face au vol de sa nièce par un des immigrants duquel elle est amoureuse, certain du fait que celui-ci ne veut qu’épouser sa nièce pour accéder à la citoyenneté américaine. François Papineau et Maude Guérin, bien qu’aucun doute ne plane sur la justesse et le talent de ces comédiens, n’arrivent pas précisément à établir un lien émotionnel intime avec leur public. Dans un jeu théâtral extrêmement physique, on assiste d’ailleurs à plusieurs scènes de batailles, les personnages sont quelque peu limités par ces chorégraphies violentes. De plus, le dialogue d’Arthur Miller tourne parfois en rond lors des entretiens importants entre les protagonistes. Cependant, cette mise en scène théâtrale reste un intéressant portrait d’un contexte sociohistorique magnifiquement dépeint sous la narration de Paul Doucet, par l’équipe de Loraine Pintal. Au Théâtre du Nouveau Monde jusqu’au 9 décembre.


Lettre aux Brébeuviens et Brébeuviennes Par Jasmine Razavi Chers étudiants de Brébeuf, Cela fait déjà plusieurs mois que nous sommes ici, au Collège. Notre tendance à nous réinventer durant l’été semble déjà bien lointaine. Notre ressourcement en Indonésie ou notre session de bronzage sur la plage du Sablon nous a permis de revenir à l’école avec une sensation de neuf, de propre, une impression d’être passés à la machine à laver et d’en être ressortis tout frais. Les résolutions fusent de toutes parts : manger santé, aller au gym trois fois par semaine, dépenser moins d’argent au Cactus, faire monter sa cote R d’un point ou deux. Comme vous avez pu le vivre, ces décisions tombent souvent d’elles-mêmes quelques semaines après avoir été formulées. Leur caractère éphémère n’apporte aucun réel changement à nos vies, puisqu’elles sont dénuées d’importance. Les résolutions vides sont la solution de la facilité face au taureau qu’est notre désir de plénitude, que l’on ne sait pas par où attraper. Il est tentant de se laisser aller à une paresse égoïste et de se tenir entre amis pour discuter de choses vites oubliées. Cependant, le Cégep est probablement le moment de notre vie où l’introspection nous sera le plus accessible. Après avoir fait une réflexion sur notre identité, on se rend compte bien rapidement qu’à part des questions de recherche fondamentale philosophique, on n’arrive pas, à 18 ans, à percer des mystères entourant le sens de la vie humaine. On ne sait pas trop vers où on flotte mais on se laisse bercer au fil de l’eau. Aucun proverbe ne dit que la modération est la grande soeur de la sagesse mais c’est tout comme. À se répéter, peut être de manière inconsciente, que ça ne sert à rien de chercher des réponses à nos questions éternellement non résolues, on se laisse aller. Ce n’est pas dans le fond de nos verres à L’Appart’ que l’on trouvera notre raison de vivre. Non, faire la fête et faire de l’introspection ne sont pas des concepts mutuellement exclusifs, mais la superficialité de l’un empêche parfois l’autre. Peut-être que nous questionner ne nous a mené à rien dans l’immédiat, mais cela ne justifie pas une transformation en Narcisse durant l’été. C’est à travers cette dite introspection que l’on se rend compte que l’introspection n’est, au final, pas si importante que ça. C’est en se regardant dans le miroir que l’on se rend compte que c’est le miroir qui a toujours obstrué notre vue. Une nouvelle résolution à prendre pourrait être la suivante : accepter de ne pas tout savoir sur notre identité sans toutefois baisser les bras. Plutôt, décider de ce que nous voulons être au lieu d’attendre que quelqu’un décide à notre place. D’accord, sortir, devenir végétarien, mais aussi ne pas laisser l’apathie prendre le dessus. Débattre en classe sans avoir peur du jugement de ceux que l’on ne connait pas. Lire l’actualité par souci de profondeur d’esprit et non pas seulement pour se préparer aux entrevues de droit ou de médecine. Écrire pour le Graffiti. Voir plus loin que sa personne. En conclusion, chers Brébeuviens, chères Brébeuviennes, réinventez vous pour venir quelqu’un dont vous serez fiers, quelqu’un que vous n’aurez plus à venter et profitez de ces deux (ou trois, ou trois et demi) années merveilleuses.

deréin-

Illustration : Yasmin Awad

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Jeu

TESTEZ VOS CONNAISSANCES EN GÉOGRAPHIE Par Dilara Bhuiyan

1.Qu’est-ce qu’une ville méridionale? _________________________________

2.Dans quel pays se trouve le parc national d’Iguaçu?____________________ 3.Qu’est-ce qu’une ville septentrionale? _______________________________ 4.Dans quelle province canadienne est située la ville de Dawson? __________ 5.Quelle est la capitale de Madagascar?_______________________________ 6.Quelle langue parle-t-on au Brésil?__________________________________ 7.Quels sont les cinq Grands Lacs canadiens?__________________________ 8.Combien y a-t-il d’états aux États-Unis?______________________________ 9.Quelle est la plus haute chaîne de montagnes au monde? _______________ 10.Dans quel pays se trouve la ville d’Hambourg? _______________________ 11.Quels sont les trois pays les plus peuplés au monde?__________________ 12.Quelle est la capitale de la Colombie? ______________________________ 13.Sur quel continent se trouve l’Abkhazie? ____________________________ 14.Quel est le plus long fleuve français?_______________________________ 15.Quels sont les pays qui partagent l’Amazonie? _______________________

1. Une ville située au sud / 2. Au Brésil / 3. Une ville située au nord / 4. En Colombie-Britannique 5. C’est Antananarivo / 6. Le portugais / 7. Lacs Érié, Huron, Ontario, Michigan et Supérieur 8. 50 états / 9. L’Himalaya / 10. En Allemagne / 11. Chine, Inde et Etats-Unis / 12. Bogota 13. En Europe / 14. La Loire / 15. Brésil, Pérou, Équateur, Colombie, Venezuela, Bolivie

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ux

Concours de la Maisonnée !

Amenez-nous vos réponses au G1-17 et courez la chance de gagner :

1er prix : 30$ 2e prix : 15$

1. Quel écrivain français est né le 20 mai 1799?________________________________ 2. Quel est le titre de ce texte : “Anton Voyl n’arrivait pas à dormir. Il alluma. Son Jaz marquait minuit vingt. Il poussa un profond soupir, s’assit dans son lit, s’appuyant sur son polochon. Il prit un roman, il l’ouvrit, il lut; mais il n’y saisissait qu’un imbroglio confus, il butait à tout instant sur un mot dont il ignorait la signification.” _____________________________ 3. Dans quel contexte peut-on dire que l’aîné de la fratrie est le jumeau qui est né après son frère? ______________________________________________________________ 4. Quel est le plus gros os du corps humain?__________________________________ 5. Quelle est le nom de la présidente du Liberia?_______________________________ 6. Quel est le bilan du vote municipal Montréal pour le poste à la mairie? Veuillez nous fournir les % de votes obtenus pour Valérie Plante et Denis Coderre. __________________ 7. En 2017, quelle est l’oeuvre la plus chère ayant jamais été vendue? L’oeuvre a été achetée pour 450 312 500 millions de dollars! __________________________________ 8. Présentement, qui est le directeur musical de l’Orchestre symphonique de Montréal? En quelle année quittera-t-il l’OSM? _________________________________________ 9. Qui est la directrice générale et conservatrice en chef du Musée des Beaux-Arts de Montréal depuis 2007? _______________________________________ 10. Combien de machines à café retrouve-t-on dans le local du Graffiti? ____________

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MERCI À NOS PARTENAIRES ET COMMANDITAIRES

Le Graffiti est à la recherche de chroniqueurs artistiques! Venez-nous voir à notre bureau (G1-17) pour courir la chance de gagner des billets gratuits pour le Musée des Beaux-Arts de Montréal. 40


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