Réveil Le
vol.54
janvier 2014
no.05
Visite virtuelle du Musée des droits de la personne p. 7 à 9 Le service de besoins spéciaux p. 4
Chronique café p. 6
Parlement jeunesse pancanadien p. 11
Le rêve canadien Moustapha Ly presse@le-reveil.ca
ÉDITORIAL L’équipe
Je veux aller au Canada. Pourquoi ? Parce que le système éducatif canadien se classe parmi les meilleurs du monde, c’est un pays qui offre beaucoup d’opportunités aux internationaux. Une personne comme moi vous dira que le Canada est un beau pays avec des paysages pittoresques, des montagnes majestueuses et des lacs incroyablement beaux. C’est une société qui prône la protection des droits des personnes, l’égalité des sexes, une politique multiculturelle, ce qui facilite l’intégration des nouveaux arrivants dans ce pays. Il faut aussi noter que le gouvernement a mis en place un système qui nous permet de nous insérer dans le marché du travail au bout de 6 mois après notre arrivée. J’aurai du mal à dresser une liste exhaustive des avantages qui sont offerts aux étudiants internationaux. Et honnêtement je ne pense pas qu’il existe à l’heure actuelle un pays qui offre autant d’opportunités à un étranger que le Canada. En partant de ces constatations, je ne saurais empêcher quiconque désirant venir au Canada de rêver grand. Ainsi, ma première année
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dans ce pays a été très riche en expériences. Je venais de découvrir les réalités de la vie en Amérique du nord. Première chose qui me frappe, c’est le rythme de vie effréné : tout va très vite. Je me suis aussitôt rendu compte que la gestion du temps est la chose la plus importante pour s’adapter à cette nouvelle vie. Ensuite, il y a eu la découverte d’une société ou l’individualisme règne en maitre, jeunes ou personnes âgées, presque tout le monde développe sa capacité d’autonomie. J’ai vraiment été impressionné de voir des adolescents de 14 ans travailler dans des restaurants de manière éthique et responsable. Ayant eu la chance de visiter plusieurs provinces, le constat est le même : travail, travail et travail. Cependant, les choses ne sont pas si évidentes pour un étranger et surtout un étudiant. Hormis le fait de s’éloigner de sa famille et de sa culture, plusieurs facteurs doivent être pris en compte. D’abord, la majeure partie d’entre nous quittent son pays après la douzième année, soit à l’âge de 17 ou 18 ans. La liberté est une chose nouvelle, et les chances de se comporter en grande personne ne sont
pas très élevées. Pour certains, c’est une occasion de faire tout ce qu’ils désirent sans contrainte. Et malheureusement, bon nombre de jeunes commencent à avoir de mauvaises fréquentations malgré la bonne éducation qu’ils ont reçue. Puis, il y a aussi l’épuisement des ressources financières à long terme qui oblige beaucoup d’étudiants à se focaliser sur le travail au détriment des études. Le stress est quasi présent tout au long de l’année scolaire. Non seulement il y a une énorme pression pour réussir les examens, mais il faut également remplir les exigences du travail et braver le froid insupportable qui n’arrange guère les choses. Mais à mon avis, le plus difficile est le fait de perdre un être cher dans son pays. Une personne qui est confrontée à ce genre de situation est carrément impuissante et risque de faire une dépression passagère. Cependant, comme on le sait, la vie n’est pas facile et nous avons tous les capacités de surmonter quelque problème que ce soit. Fournissons plus d’efforts, gérons au mieux notre temps et rêvons Grand.
JOURNALISTES
Gilles-Herman Blay Kacou Moustapha Ly Laticia Dyer Lionel Aurélien Njeukam Cheick Oumar Traoré Safiatou Doumbia CHRONIQUEUSE
Agnès André RÉDACTRICE EN CHEF
Amber O’Reilly DIRECTEUR GÉNÉRAL
Ben Maréga CHEF DE LA PRODUCTION ET GRAPHISTE
Camille Legal DIRECTEUR DE LA PHOTOGRAPHIE
Wilfried M. Ehoussou
Le Réveil est le journal étudiant de l’Université de Saint-Boniface. Il est indépendant et est financé par les étudiantes et étudiants inscrits à l’Université. Le journal est soutenu par la communauté à travers les échanges promotionnels et les parrainages. Il est alimenté par le dynamisme de jeunes journalistes et contributeurs de la communauté universitaire de Saint-Boniface. Les journalistes du Réveil reçoivent une bourse de vie étudiante en guise d’encouragement pour récompenser leurs efforts. En accord avec sa charte éditoriale et sa politique publicitaire, le journal se réserve le droit de ne pas publier une contribution ou une promotion à caractère raciste, sexiste, homophobe ou diffamatoire. Les opinions exprimées dans les contributions de tout genre sont celles de leurs auteurs et ne reflètent pas forcément celle du journal ou de ses collaborateurs. Le Réveil est distribué gratuitement dans la communauté francophone du Manitoba en édition papier et dans un réseau international d’universités francophones et francophiles à travers le monde en version digitale. Le Réveil est membre de la Presse Universitaire Canadienne, un organisme national réunissant près de 65 journaux étudiants de Saint-John à Victoria. Le Réveil reçoit un appui très important de La Liberté à travers un programme de mentorat dispensé par ses journalistes à l’intention des journalistes étudiants. novembre 2013
ACTUALITÉ INTERNATIONALE
Ces nations que nous connaissons à peine
Boris Proulx (Impact Campus) @borisproulx
Nations Impact Crédit photo : impactcampus.qc.ca
Nous voyageons un peu partout autour du monde, sommes de plus en plus informés sur la misère des peuples de l’autre côté du globe, mais connaissons à peine ceux qui logent dans la cour arrière et partagent notre histoire. Le film Québékoisie, actuellement à l’affiche, scrute la relation entre Québécois dits « de souche » et les peuples des Premières nations du Québec. Qui a découvert le Canada? Combien y a-t-il de peuples fondateurs au pays ? Tant de questions enseignées dans les cours d’histoire, mais qui réfèrent beaucoup plus aux mythes fondateurs du Québec qu’à la réalité historique. Dans les faits, plus de la moitié des Québécois ont au moins un ancêtre amérindien, hérité de cette époque où le régime français distinguait
les Européens des « Canadiens français », ceux qui se sont métissés en occupant le vaste territoire. L’anthropologue Serge Bouchard, interviewé par les cinéastes Mélanie Carrier et Olivier Higgins, est catégorique : le « mythe des deux peuples fondateurs » a été créé de toutes pièces par l’Église catholique, soucieuse d’exclure notre passé autochtone dans une Amérique du Nord anglo-saxonne un brin raciste : « On nous enseigne que le Canada était une terrae nullius, qu’il n’y avait personne à l’arrivée de Jacques Cartier. C’est complètement faux, et on le sait! », explique Mélanie Carrier. « Pour moi, le pensionnat, ça a été comme un viol culturel ». Fernande St-Onge, une femme innue de 70 ans, est venue de Shefferville pour assister à la première du film Québékoisie, jeudi
dernier. À l’âge de 10 ans, elle a été arrachée à sa famille par le gouvernement du Québec, soucieux de lui fournir un enseignement en français. Malgré le traumatisme vécu, elle partage volontiers son expérience du pensionnat : « C’est comme si j’arrivais dans un monde étrange. Je me demandais : pourquoi mes parents m’ont envoyé ici ? Mais je ne savais pas qu’ils étaient obligés par [le ministère des] Affaires indiennes ». Si aujourd’hui Mme St-Onge enseigne la culture autochtone dans les écoles de sa région, elle se désole de son expérience scolaire qui a brouillé son identité : « je ne suis pas francophone. Je ne suis pas Innue. Je n’ai pas d’identité, comprends-tu ? Encore moins mes enfants… » L’éducation est loin d’être un enjeu dénué d’aspects politiques. Au sud, l’ensei-
gnement a contribué au renforcement de ces mythes fondateurs qui excluent la question des Premières nations ; au nord, les pensionnats ont durablement atteint l’identité collective de ces peuples à la tradition orale. Mais encore aujourd’hui, en 2014, l’éducation demeure un enjeu au centre de tiraillements politiques. Le gouvernement du Canada a présenté cet automne un avant-projet de loi destiné à « améliorer la qualité de l’éducation et les résultats scolaires des élèves des Premières Nations dans les réserves ». En somme, il s’agit d’imposer des critères fédéraux aux communautés dans la gestion des écoles dont ils ont l’autorité. Ghislain Picard, Chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, se dit insatisfait de la proposition : « c’est encore plus
paternaliste que la loi sur les indiens! ». Imposer une loi en éducation est effectivement contraire à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, selon laquelle les ces derniers détiennent le droit « d’établir et de contrôler leurs propres systèmes et établissements scolaires ». Pour Ghislain Picard, il n’est cependant pas question de se décourager : « il faut rester optimiste. Nos communautés sont encore très jeunes, avec beaucoup d’avenir ». Il est vrai que l’effervescence de l’identité autochtone ces dernières années, avec les mouvements comme Idle No More, remettent au-devant de la scène cette question si longtemps occultée.
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université-CAMPUS
Rencontre avec le service de besoins spéciaux Safiatou Doumbia presse@le-reveil.ca
Jocelyne Gagnon Crédit photo : Moustapha Ly
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Derrière les murs de l’Université de Saint Boniface, se trouve une infrastructure bien particulière : les service des besoins spéciaux. C’est dans le but d’en apprendre un peu plus sur les services offerts et les divers champs d’action de ce bureau que nous nous sommes présentés à ses portes. Nous y avons rencontré la coordonnatrice du service des besoins spéciaux, Jocelyne Gagnon, qui a bien voulu répondre à nos questions. Pouvez-vous nous en apprendre un peu plus sur le rôle que joue votre service? Le service des besoins spéciaux est là pour mettre en place des accommodements pour les étudiants souffrant d’incapacités temporaires ou définitives. Ces incapacités peuvent se traduire par des difficultés telles que la concentration ou encore la vue. Nous faisons notre possible afin de permettre aux étudiants ayant ce genre de problèmes de se sentir plus à l’aise dans un environnement mieux adapté ainsi que de maximiser leurs chances de réussites. Comment les étudiants en besoin peuvent-ils avoir recours à vos services? C’est toujours un plaisir pour nous de recevoir des étudiants et de les aider du mieux qu’on peut. Parfois
l’accès à nos services requiert la recommandation ou l’appui d’un professeur ou encore une documentation médicale d’un professionnel de la santé certifiant le besoin d’une aide particulière. Comment organisez-vous les services que vous offrez? Nous avons quatre salles que les élèves peuvent utiliser pour passer leurs examens. Lors du déroulement des examens, je me charge de surveiller les élèves et je veille à ce que tout se passe bien. Combien de personnes utilisent-elles vos services en ce moment? Actuellement, nous avons cinquante-sept étudiants qui bénéficient de nos services. Un message particulier à faire passer aux étudiants? Je souhaite dire aux étudiants que les portes de nos services sont toujours ouvertes pour ceux qui sont dans le besoin et qu’il n’y a aucune honte ou gêne à faire appel à notre aide, quel que soit le problème. En somme, le service de besoins spéciaux propose aux étudiants la possibilité d’obtenir un soutien et d’améliorer les résultats qu’ils peuvent obtenir, ainsi qu’un milieu de travail qui leur permettra d’ouvrer dans ce sens.
novembre 2013
Nouvelle année à l’USB
vie étudiante-CAMPUS
Cheick Oumar Traoré presse@le-reveil.ca La nouvelle année 2013 vient tout juste de faire la place à 2014.Voyons ce que les membres de l’Université de Saint-Boniface ont tirés comme expérience de 2013 et leurs nouvelles résolutions pour cette année toute fraîche. Véronique Thérèse Adié, étudiante à l’Université 1 : « Ce n’était pas l’une des meilleures années que j’ai vécu, il y a des points négatifs et positifs mais c’était quand même mémorable, d’autant plus que c’était ma première année universitaire, ce qui est un défi puisque j’ai changé d’environnement, j’ai quitté ma famille pour une toute nouvelle ville, cela comporte de nouveaux efforts d’intégration mais en somme c’est une bonne expérience. C’est une année qui a égale-
ment été marquante pour le monde entier puisqu’il a perdu un grand homme : Nelson Mandela. Je n’ai pas vraiment de résolution car je trouve qu’une nouvelle année n’est pas un motif pour prendre de nouvelles décisions. En principe, j’en prends quand j’en vois l’urgence ». Nicole Barnabé, professeur en administration des affaires : « En somme l’année 2013 s’est très bien passée, ça a été l’année où j’ai commencé à travailler à plein temps. Les enseignements à l’université sont très riches, j’en apprends moi-même énormément des étudiants. L’hiver était particulièrement dur en 2013, j’espère que ce sera la dernière fois qu’il sera aussi rude. En 2014, je compte continuer et à faire de mon
mieux pour améliorer la qualité de mes cours, à les rendre toujours plus intéressants et conviviaux. J’attends également avec hâte l’arrivée de l’été car j’y attends divers évènements comme le grand marathon du Manitoba organisée à l’occasion de la fête des pères, il sera d’une longueur de 42 km. J’envisage également un détour au nord pour assister au festival de musique folklorique. L’année 2014 s’annonce très bien et je suis très optimiste à propos de la manière dont elle se déroulera ». Beydi Traore :« Cette année a été l’une de mes meilleures années à Winnipeg, j’ai rencontré des gens très intéressants et tous aussi fous les uns que les autres. C’était également une année très riche en expérience, autant professionnelle
que sociale. J’ai également pris la décision de sérieusement commencer le sport. J’y ai commencé un travail que j’apprécie et où je compte rester pendant un bon moment. En gros, j’ai vraiment apprécié cette année. En 2014, à vrai dire, le seul changement que je vois c’est que 2013 s’est mué en 2014 dans mon calendrier, à part ça tout se passe normalement ». Ange Clarette Arakaza : « Durant l’année 2013, j’ai eu à quitter ma famille pour recommencer une nouvelle vie. Ça a été très dur au début puisque j’ai quitté ma famille : ce fut la première fois que nous ne nous voyons plus pour un si long terme, j’ai néanmoins rencontré de nouveaux amis qui sont devenus comme une famille
et ça compense un peu. Ce n’est pas ma première année universitaire puisque je l’avais déjà débuté dans mon pays d’origine mais c’est plutôt différent à cause de plus lourdes charges de travail dans le système universitaire canadien. C’était aussi difficile car j’étais confrontée à un tout nouvel environnement et à la forte chaleur d’été. J’étais psychologiquement prête pour l’arrivée de l’hiver car les gens ne manquaient jamais l’occasion de me parler de sa rudesse. Passer Noël à l’écart de ma famille demeure la plus dure expérience mais j’ai quand même pu le fêter avec mes amis. En 2014, je prends la résolution de me dévouer beaucoup plus à mes études, c’est la priorité, à part ça c’est une année comme les autres ».
Le harcèlement et le harcèlement sexuel Le harcèlement est un comportement offensant et inapproprié envers une personne en raison de son adhésion réelle ou présumée à un groupe de personnes. Le harcèlement sexuel comprend toute attention de nature sexuelle non sollicitée. Si vous avez des questions ou vous voulez loger une plainte, vous pouvez contacter une des personnes conseillères suivantes : Marjolaine Pelletier Conseillère Orientation et counseling Bureau 1118 Téléphone : 204-237-1818, poste 469 Télécopie : 204-235-4486 mpelleti@ustboniface.ca Lorraine Roch Directrice des ressources humaines Service des ressources humaines Bureau 2401 Téléphone : 204-237-1818, poste 401 Télécopie : 204-237-3099 loroch@ustboniface.ca
Roland Saurette Conseiller Orientation et counseling Bureau 1118 Téléphone : 204-237-1818, poste 419 Télécopie : 204-235-4486 rsaurette@ustboniface.ca
Renseignements : www.ustboniface.ca
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vie étudiante-CAMPUS
All you need is love et un café
La chronique aussi décadente qu’un turtle latte Agnès André presse@le-reveil.ca
À l’intérieur de Le Café d’amour Crédit photo : Agnès André
Perdus dans la masse de critiques 2013 des meilleurs cafés et restaurants de Winnipeg publiées dans chaque journal, quel café choisir pour la suite de notre fumante chronique? Après moult tergiversations, notre sens – à peu près inexistant – de l’orientation, nous guide, slalomant entre Tim Hortons et Starbucks, jusqu’aux accents familiers du « Café d’Amour ». Intriguant ces quelques mots français situés en plein bastion anglophone? À vrai dire, pas vraiment : la France possède – on ne sait toujours pourquoi – la réputation d’être pays de l’amour (et de la baguette évidemment. Tout lien entre les deux étant à libre choix de votre imagination) : entre French toast et French kiss, quelques mots français dans votre conversation de tous les jours en anglais vous rendent définitivement sexy (être bilingue ne l’est mal-
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heureusement pas). Situé ainsi en face du Park Theater sur la très intéressante rue Osborne, le Café d’Amour accueille caféophiles dans de larges fauteuils à rayures, tables basses et tables hautes, chaises d’osiers ou de (faux) cuir ; déversant « de l’amour dans chaque tasse de café ». Comme nous le pensions, rien à voir avec un quelconque amour pour la langue française, mais davantage avec l’amour du commerce et des slogans bien faits. En attendant de vérifier ledit slogan de toutes nos papilles, nous nous prenons à essayer des haltères posées entre deux étagères de livres, DVD et jeux de sociétés, laissées à disponibilité du client afin de tromper son impatience à avaler son philtre d’amour quotidien. Et là, entre deux levées d’haltères, notre œil s’aiguille soudain, attiré, sur le tableau indiquant le menu
(prix incluant taxes, chose fort rare en ces lieux) par un breuvage au nom inconnu : le mystérieux « Turtle latte ». Leur spécialité de la saison après lait de poule et latte citrouille, ce fameux Turtle latte se compose en réalité d’un expresso, lait, sirops de vanille, noisette, caramel, chocolat et crème au sommet -- « a decadent drink » tel que me le déclame la serveuse. Ne me demandez pas ce que ces ingrédients ont de particulièrement décadent (ni ce qu’ils viennent faire sous la carapace d’une tortue) – terme originellement utilisé pour désigner le déclin des civilisations et la dégradation des mœurs (pulsions mortifères, paradis artificiels fantasmes sexuels et autres pratiques subversives) caractérisant l’esprit régnant dans les arts dans la société de la fin du XIXème siècle. Devrions-nous nous
risquer par ce breuvage tortuesque à avilir pour toujours le peu de morale qui nous gouverne et sombrer dans la déchéance totale? Suivant les conseils de nos découvertes caféo-littéraires précédentes (voir chronique du mois de novembre), nous nous risquons à la chose. Il faut dire que ces ordinaires décoctions sont réellement dangereuses : souvent trop sucrées ou écœurantes tel le lait de poule de Baked Expectations pour ne pas le citer, mieux vaut parfois préférer la simplicité (le meilleur lait de poule jusqu’ici testé pouvant se boire dans les géantes tasses de céramique du Common Sense, à deux pas de l’Université Saint-Boniface). Bénéficiant probablement de la réputation du chocolat comme puissant aphrodisiaque – c’est qu’il n’est pas extrait de la divine cabosse du Theobroma ou « nourriture des dieux » pour rien; le
fameux breuvage ne possède peut-être tout simplement de décadent que les images qu’il fait naître… D’ailleurs, ce « Lait de tortue » -- pour la version franco-française -- révèle sous sa carapace de crème un liquide au taux de fructose-glucose plutôt agréablement dosé. Difficile d’y sentir quelque amour à l’intérieur, mais le goût, tout du moins, y est présent! Et à mesure que le soleil et le liquide de notre tasse descendent tous deux, le café, selon le principe des vases communicants, se remplit, pour se vider de nouveau vers 4 heures de l’après-midi, étrange rythme d’une ville un lundi d’hiver. Le Café d’amour, au 685 rue Osborne, est ouvert du lundi au samedi de 7h à 19h, et le dimanche de 10h à 16h.
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Photoreportage du MusĂŠe canadien des droits de la personne
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vie étudiante-CAMPUS Entre temps, sur la Colline Parlementaire Amber O’Reilly presse@le-reveil.ca
PJP Crédit photo : FJFC
Un intérêt commun pour la politique a amené une centaine de jeunes d’expression française âgés entre 16 et 25 ans à participer à la 7e édition du Parlement jeunesse pancanadien du 8 au 12 janvier dernier à Ottawa. Rares sont les occasions où les jeunes canadiens d’expression française en milieu minoritaire ont la chance d’échanger entre eux et découvrir que leurs réalités ont du terrain commun. Le Parlement jeunesse pancanadien coordonné par la Fédération de la jeunesse canadienne-française et majoritairement financé par Patrimoine Canada en est une. À chaque deux ans, en
janvier, des jeunes occupent la Chambre du Sénat de la Colline Parlementaire pour une fin de semaine riche en débats. La Chambre a adopté une loi concernant l’accès à l’eau potable et la consommation d’eau de la population canadienne proposée par l’Honorable Ministre de l’environnement, loi qui assurait un accès plus équitable à l’eau potable dans les communautés isolées du Canada. La réduction de la consommation d’eau des canadiens était le deuxième objectif de ce projet de loi et quoique les divers amendements ont affaibli les mesures proposées pour
atteindre le but, le Ministre a annoncé qu’il croyait quand même que le projet de loi représentait un pas dans la bonne direction. La loi concernant l’abolition de la discrimination positive mise de l’avant par l’Honorable Critique officielle du Patrimoine canadien et des langues officielles de l’opposition officielle a été rejetée en raison de l’opposition démontrée par le gouvernement et le tiers-parti. À cette édition du PJP, un nouvel exercice politique a vu le jour : l’étude de sections d’un projet de loi en comités composés de députés des trois partis politiques. Le projet de loi dit
« omnibus », proposé par le Ministre de la réforme sociétale, était divisé en six sections que les comités ont amendées avant que le projet de loi soit débattu en Chambre. Des réformes touchant à la défense nationale, le soutien alimentaire, le service communautaire, la protection des fermes, la nationalisation de l’éducation, le stimulus de l’industrie de chanvre ont su susciter l’appui de la Chambre et cette loi a ainsi été adoptée. Le volet médias de l’événement a produit trois éditions d’un journal nommé « Le Carillon » couvrant le déroulement des débats. Les journalistes ont pu contribuer à leur façon à la créativité des discours en proposant à chaque jour des défis et une liste de mots loufoques à utiliser. « Walkyrie », « saperlipopette » et « croupion » étaient des plus populaires. L’atmosphère était donc grandement enrichie par la couverture médiatique. Le Cabinet de l’édition 2016 compte deux étudiants de l’USB ainsi qu’un ancien : Gabriel Tougas sera le premier ministre, Jacques de Moissac jouera le rôle de leader du gouvernement et Chloé Freynet-Gagné sera la vicepremière ministre. Derrek Bentley, étudiant de l’Université de Winnipeg a été élu vice-président de la chambre. Ces quatre membres se joindront au reste du Cabinet pour organiser le prochain PJP. Diverses simulations parlementaires ont lieu à chaque année dans plusieurs régions du pays et sont d’après les participants de la fin de semaine des moments précieux et formateurs. Davantage d’informations sur cet événement et les autres événements nationaux de la FJCF sont disponibles au www.fjcf.ca et dans la page Facebook de la FJCF.
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vie étudiante-CAMPUS
La grippe, quand elle nous tient
Safiatou Doumbia presse@le-reveil.ca Lorsque la saison hivernale décide de pointer le bout de son nez, elle s’accompagne souvent de petits désagréments. Parmi eux, on peut citer la grippe saisonnière qui fait d’ailleurs actuellement ravage au Canada. La grippe saisonnière, aussi connue sous le nom de l’influenza ou encore de flu, est une infection des voies respiratoires qui affecte le nez, la gorge et les poumons. Elle est causée par le virus de l’influenza(H1N1) et se transmet très facilement. Le flu peut
se transmettre de diverses manières telles que : - le contact direct avec une personne infectée ; - par voie aérienne à travers les gouttelettes propulsées dans l’air par une personne infectée qui tousse ou éternue ; - le fait de porter la main au visage, aux yeux, sur le nez après avoir touché des objets contaminés. Les symptômes se traduisent par la fièvre, toux, fatigue, maux de tête et des courbatures. Il est important d’observer les mesures de
protection et d’hygiène telles que le lavage des mains, la vaccination, le nettoyage de l’environnement immédiat afin de prévenir la transmission de la grippe. Pour récapituler, l’hygiène est de mise pour anticiper le plus possible la transmission de la grippe et limiter les dégâts qu’elle peut causer. Malgré les divergences d’opinions à propos de l’efficacité du vaccin de la grippe, la meilleure façon de se protéger est de se faire vacciner, après tout mieux vaut prévenir que guérir!
Crédit photo : www.canadiensante.gc.ca
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ARTS ET CULTURE
Renouveau de la radio étudiante
Cheick Oumar Traoré presse@le-reveil.ca
Gilles à la radio Crédit photo : Wilfried M. Ehoussou
La radio CBAU est une radio qui est consacrée aux étudiantes et étudiants de l’Université Saint-Boniface. Son activité permet l’émission des libres pensées de ces derniers, de leurs opinions sur l’actualité, de la diffusion de la musique francophone, incluant ceux qui se déroulent dans l’enceinte de l’Université Saint-Boniface, sans oublier la formation professionnelle d’étudiantes et étudiants dans le journalisme et l’animation d’émissions à la radio. Nous sommes aller à la rencontre de Ben Marega, directeur des médias étudiants de l’université de Saint-Boniface afin d’en savoir un peu plus sur CBAU et les changements récents qui y ont été opérés. « La radio CBAU a été mise en pause pour réformer l’équipement, installer des logiciels efficaces et simples, mettre à jour le système de mise en ondes et adapter la radio à la technologie de diffusion en flux en direct comme en différé », nous apprend t-il d’emblée. « Le nouveau logo a été conçu afin de montrer une nouvelle image de la radio étudiante, une radio qui se veut dynamique
et très présente dans la vie étudiante, une radio qui écouterait ses auditeurs et qui serait écouté par ceuxlà même qu’elle sert », ambitionne le directeur des MEUSB. À cet effet, les médias étudiants de l’Université Saint-Boniface (MEUSB) ont lancé un concours à l’attention des étudiants ayant pour but de leur permettre de proposer et de choisir cette image. À la suite de ce concours, le logo actuel a été choisi par un jury composé de divers membres de la communauté universitaire. Par le passé, une entente avec Envol permettait de diffuser la radio via les ondes de cette dernière entre midi et 13h. L’entente n’a pas été renouvelée cette année. « C’était une façon de rejoindre la communauté au sens large, mais il y avait beaucoup de travail à faire à notre niveau pour d’abord rejoindre nos étudiants. De ce fait, nous avons décidé de mettre en suspens notre entente pour cette année. Toutefois, nous sommes toujours intéressés par cette collaboration et nous veillerons à la renouveler dès que nous serons fin prêt pour fournir les prérequis », rassure Ben Maréga. Pour attirer les étudiants, l’équipe de
la radio CBAU mise sur des sujets qui attireront leur intérêt. Un sondage a été entrepris en avril dernier et cela a permis à l’équipe d’avoir un aperçu des attentes étudiantes. Le directeur qui est aussi chef de station précise que son équipe est consciente des attentes des étudiants et va travailler fort pour les satisfaire et dépasser ces attentes. Dans ce sens, les étudiants animateurs ont reçu des formations en animation radiophonique et en technique d’expression orale. Il y a d’autres expériences qu’ils pensent offrir aux animateurs pour qu’ils se perfectionnent et s’enrichissent. Pour la promotion de la radio, l’équipe va jouer sur la visibilité à l’Université et dans la communauté. « Après ce grand ménage, la radio étudiante est disposée à être fantastique. Je sens qu’on aura l’appui de toute la communauté pour permettre à la radio de continuer à évoluer et enrichir l’expérience des étudiants à l’Université Saint-Boniface. Cependant, ce sera aux étudiants d’en faire ce qu’ils veulent. La balle est dans leur camp », conclut Ben Maréga.
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SPORTS
Prendre de l’altitude à Winnipeg, c’est possible
Agnès André presse@le-reveil.ca
Premiers grimpeurs lors de l’ouverture de la tour le 27 décembre 2013 Crédit photo : Agnès André
Monter les escaliers de votre immeuble? Faire du ballon gonflable? Que nenni, prendre de l’altitude à Winnipeg est beaucoup plus simple et fun que cela! Tous les ans depuis 1996, une tour de glace s’élève chaque hiver dans le ciel de Saint-Boniface, surplombant les plates surfaces de la Rouge où glissent patineurs et hockeyeurs. Winnipeg, capitale alpine On parle souvent, parmi les grimpeurs et randonneurs, du mal des montagnes. Dans la capitale des Prairies du Manitoba, ce serait davantage le manque de montagnes qui affecte ses habitants... Ironie du sort, la première réunion du club alpin canadien eut bien lieu à Winnipeg en 1906, sous l’initiative d’Elizabeth Parker, militante pour
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le développement d’un alpinisme canadien contre la domination américaine et anglo-saxonne dans la discipline. Depuis, on cherche toujours les montagnes… Mais les alpinistes, eux, sont bien présents! Saint-Boniface : naissance d’un chef-lieu pour l’escalade sur glace Assaillie de corps défiant l’apesanteur, aux abords de la Rouge et du Fort Gibraltar et à deux pas du centre-ville, la tour de glace du club d’escalade de Saint-Boniface (CESB) s’élevant à 20m dans le ciel sans horizon des Prairies fait prendre de l’altitude à ceux qui osent s’y frotter! « C’est une structure assez unique [au Canada] », souligne André Mahe, fondateur du club en 1993 avec Deny Ravel. Trois ans après la création de ce dernier – également sec-
tion du club alpin canadien, l’idée de construire un dispositif d’entraînement à l’escalade dans un lieu dépourvu de structures naturelles naît dans l’esprit d’un de ses fondateurs, inspiré par la photo dans un dépliant d’une tour de glace artificielle à Courchevel (France) : « s’ils avaient une tour de glace là-bas, pourquoi est-ce qu’on ne pourrait pas faire cela ici, dans les Prairies? », remarque André Mahe. « Ce n’était pas évident d’avoir une telle structure, explique-t-il : avant, les amateurs d’escalades se déplaçaient dans les Rocheuses pour pratiquer, il y avait peu de grimpeurs à Winnipeg ». Grimpeurs aguerris ou amateurs, francophones ou anglophones : un lieu idéal pour la pratique De 20 membres en 1993 à 125 aujourd’hui, la
tour s’est faite acceptée comme « endroit idéal pour s’entraîner, s’amuser, apprendre et enseigner l’escalade sur glace, avant, par exemple, de faire des choses de plus grande envergure dans les Rocheuses ». Loin d’être simplement réservée aux grimpeurs aguerris, la tour est en effet tout à fait accessible aux débutants : équipement complet est prêté, tout comme de précieux conseils d’initiation à l’escalade sur glace. Ainsi que pour n’importe quel sport, il s’agit d’acquérir la technique nécessaire afin d’apprivoiser un élément qui paraît peutêtre impressionnant au premier abord : « lorsqu’on a la technique, cela devient beaucoup plus facile, assure André. La tour est un lieu idéal pour la travailler… et la marche d’approche est très courte! », plaisante-t-il. Des ateliers ont également lieu régulièrement, organisés par un club « fier de pouvoir offrir des services en français », non seulement à ses membres réguliers – autant francophones qu’anglophones, mais également à des écoles du secondaire venant s’initier à cette pratique peu courante en pays plat : l’escalade s’y apprend dans les deux langues. Un rendez-vous obligé du mois de février Depuis 1996, l’ossature triangulaire est donc devenue, de décembre à mars, un rendez-vous régulier des amateurs de glace. Les conditions glaciaires de ce début d’hiver 2014 (des températures avoisinant joyeusement -30°C/-40°C pour deux semaines) ont permis une ouverture rapide de cette dernière, à présent disponible aux coups de piolets et crampons des grimpeurs de Winnipeg quatre jours par semaine. Il a fallu toutefois un arrosage continu pendant deux semaines et une armée de bénévoles (à raison de quatre vérifications quotidiennes) pour obtenir une couche de glace suffisante et suffisamment sécuritaire pour son ouverture au public : « le club de Saint-Boniface n’est pas une entreprise et doit
beaucoup à ses bénévoles », précise André. Permis également par la présence de ces bénévoles, « Festiglace », festival d’escalade sur glace et autres défis alpins fêtera en beauté la « saison » de la tour les 15 et 16 février prochains, en ouverture du renommé Festival des Voyageurs ; offrant à tout curieux – amateur ou non- la chance de se confronter aux éléments hivernaux dans une ambiance festive. Alors certes, Winnipeg possède peu de relief, mais y atteindre des sommets y est tout à fait possible! • La tour de glace du CESB est ouverte à tout public toutes les fins de semaine de 9h30 à 16h. Plus de renseignements sur son site : http://www.cesb.net/. • Festiglace : compétition d’escalade sur glace le 15 février et tournoi alpin le 16 février. Informations sur le site du CESB ou à la tour de glace. Et si la glace ne vous enchante pas…voici d’autres terrains de jeux avec dénivelé à proximité de Winnipeg: Winnipeg possède un complexe (ou plutôt un simplexe) de ski alpin, Springhill winter park… mais si vous souhaitez des sensations de glisse un peu plus durables, prenez plutôt la direction de Spruce Woods Provincial Park, qui présente peu de montagnes à proprement parler, mais assez de collines pour fournir un terrain de jeux à ski de fond en hiver ou en VTT l’été. Si vous préférez le rocher, passez par Kenora et ses falaises non pas vertigineuses, mais d’une hauteur tout à fait grimpable, et à la fameuse adhérence du « bouclier canadien » (granit) fort agréable sous le pied. Enfin, si la perspective du froid vous fait dresser les cheveux, prenez donc la direction de la Winnipeg Art Gallery pour y contempler « End-Rocky Mountains » de Ragnar Kartanjsonn, nouvelle exposition d’art canado-inuit-islandais portant un certain vent de fraîcheur tout droit venu du Nord! novembre 2013
Horizontalement
Verticalement
1. Appareil de refroidissement d’un moteur à explosion — Dévidoir qui sert à tirer la soie des cocons. 2. Roter — Pas large. 3. Unité de mesure de masse valant 0,2 gramme — Économiser. 4. Tenterai — Singe hurleur. 5. Moi — Bruit — Abominable hom me des neiges. 6. Flatulence — Succès de Roch Vois ine — Aire de vent. 7. Écimé — Seule — Éminence. 8. Courant marin (El) — Prudent — Se rend. 9. Il n'entend pas — Calmes. 10. Dans — Cri de charretier — As cètes musulmans. 11. Reptiles — Assez!. 12. Agence spatiale européenne — Pili er — 1,002. 13. Marche à suivre — Rayer. 14. Engrais azoté — Cheville — Ven tilé.
1. Prix — Touché. 2. Nivelée — Transformer en ions. 3. Rigoureuse — Fort mince — Pourri. 4. Fils de Dédale — Tortillé — Héli um. 5. Lié — Diapositive. 6. Tellure — Îlots — Électrode. 7. Époque — Risques — Saisons. 8. Nouille — Pois de senteur. 9. Prénom masculin — Nuancera — Enzyme. 10. De Troie — Partie du terrain de rugby située derrière la ligne des buts. 11. Conclut — Esquiva — Radium. 12. Pièce à trois ou quatre mouvements présentant une structure caractéris tique — Perte de l'odorat. 13. Ne progresse pas — Complet. 14. Exister — Envoyé.
places
La
médecine, un choix d’avenir
réservées au programme francophone demédecine
Étudier à l’Université d’Ottawa un programme francophone de médecine un environnement bilingue un programme innovateur où la technologie fait partie intégrante de la formation des places réservées pour les étudiants de l’Atlantique, de l’Ouest et des Territoires un appui financier pour retourner faire certains stages pratiques chez-vous
www.cnfs.ca
www.medecine.uOttawa.ca
Réponses novembre
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À l’Université d’Ottawa, le Consortium national de formation en santé (CNFS) contribue à offrir un accès accru à des programmes d’études dans le domaine de la santé, aux francophones issus des collectivités en situation minoritaire.
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