Le Réveil de Février 2014

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vol.54

février 2014

no.06

Revivez la soirée Pub p. 7 à 10 Parlons santé p. 3

Ce qui se passe à l’université p. 4 à 6

L’amour est dans l’air p.12


Une voix étudiante : l’immersion à l’USB

Laticia Dyer presse@le-reveil.ca

L’Université de Saint-Boniface est décrite comme étant une université francophone; mais même si la langue française est la langue principale de cette institution post-secondaire, ce n’est pas pour autant la langue principale de tous les étudiants. Il y a tout de même une population d’étudiants francophiles qui parlent français, mais pour lesquels ce n’est pas leur première langue, l’ayant appris dans un programme d’immersion. Pour ceux qui ne sont pas familiers avec l’immersion, c’est un programme écolier qui consiste en l’enseignement de la plupart des cours obligatoires en français, commençant d’habitude à la maternelle, parfois même à la petite école. Cet apprentissage en français continue jusqu’à la dernière année du secondaire, dans le but de rendre les étudiants du programme bilingues, et capables de fonctionner dans des milieux francophones. Pourtant, comme tout autre idéal, la réalité ne reflète pas toujours le résultat souhaité. Nombreux sont les étudiants d’immersion qui sont intimidés par les francophones, et qui ne se sentent pas à l’aise en parlant en français. Cependant, il y en a qui sont assez courageux pour venir et tenter de s’intégrer à l’USB, comme Eric

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Channer, originaire d’une école d’immersion à Thunder Bay en Ontario. Sa plus grande inquiétude était de venir à l’USB, puis donner son argent et ne pas être capable de réussir à cause de son niveau de français dont il doutait. Enfin arrivé, il était nerveux et surtout peu certain de ce qui l’attendait; mais comme ma propre expérience, cela s’est passé mieux qu’il n’aurait pu espérer, grâce à l’aide de quelques éléments-clés. Étudiants de première année...sortez vos surligneurs! Tout d’abord, côté académique, il a beaucoup eu recours au Service de perfectionnement linguistique, pour la correction de ses devoirs et pour l’aide à la rédaction. En plus, il a communiqué avec ses professeurs dès le début, pour déterminer ses soucis par rapport au français écrit ainsi que son niveau, afin qu’ils sachent que ses fautes n’étaient pas tout simplement l’effet de la paresse ou d’une manque d’intérêt. Ce qu’il a remarqué est que les professeurs et autres employés de l’Université étaient très sympathiques, et étaient même prêts parfois à l’accommoder. Par exemple, dans les examens où il fallait rédiger sur un sujet spécifique et qu’il était obligé d’inclure des mots en anglais à cause des trous dans son vocabulaire,

les profs ne le pénalisaient pas autant. En plus, quand il avait du mal à s’exprimer de temps en temps, ils lui répondaient toujours en français et l’aidaient à trouver les mots qu’il cherchait, au lieu de continuer la discussion en anglais. Deuxièmement, côté social, il a cherché à se faire des amis francophones. Une chose qu’il a constaté était que les étudiants internationaux étaient beaucoup plus ouverts et encourageants que les étudiants domestiques. Surtout en classe, s’il parlait, ou même dans les couloirs, ils l’aidaient à développer un meilleur vocabulaire et à bien utiliser de nouvelles expressions pour faciliter sa communication. Personne ne se moquait de lui, et il se sentait assez à l’aise pour pouvoir parler et répondre dans ses cours. Ceci, combiné avec sa motivation, a eu comme résultat une amélioration notable de son français, et ce après deux à trois mois seulement. Il se sent ainsi beaucoup plus à l’aise, et surtout maintenant très bilingue. Le résultat souhaité en immersion s’est enfin réalisé. La continuation du français a été profitable, et il sait qu’en quittant l’USB, les portes ouvertes sur le marché de travail en poursuivant ses études sont doublées. Il dit que, parfois, il a quand même l’impression d’être un étranger, de ne pas faire partie de la francophonie ici. Je m’identifie avec lui, car bien qu’on puisse tenter de parler aussi bien et aussi couramment que les francophones, les francophiles peuvent parfois être à l’écart du côté culturel de la francophonie, surtout dans un milieu minoritaire, où la communauté a l’habitude d’être plus exclusive.

ÉDITORIAL L’équipe

JOURNALISTES

Gilles-Herman Blay Kacou Moustapha Ly Laticia Dyer Lionel Aurélien Njeukam Cheick Oumar Traoré Safiatou Doumbia CHRONIQUEUSE

Agnès André RÉDACTRICE EN CHEF

Amber O’Reilly DIRECTEUR GÉNÉRAL

Ben Maréga CHEF DE LA PRODUCTION ET GRAPHISTE

Camille Legal DIRECTEUR DE LA PHOTOGRAPHIE

Wilfried M. Ehoussou

Le Réveil est le journal étudiant de l’Université de Saint-Boniface. Il est indépendant et est financé par les étudiantes et étudiants inscrits à l’Université. Le journal est soutenu par la communauté à travers les échanges promotionnels et les parrainages. Il est alimenté par le dynamisme de jeunes journalistes et contributeurs de la communauté universitaire de Saint-Boniface. Les journalistes du Réveil reçoivent une bourse de vie étudiante en guise d’encouragement pour récompenser leurs efforts. En accord avec sa charte éditoriale et sa politique publicitaire, le journal se réserve le droit de ne pas publier une contribution ou une promotion à caractère raciste, sexiste, homophobe ou diffamatoire. Les opinions exprimées dans les contributions de tout genre sont celles de leurs auteurs et ne reflètent pas forcément celle du journal ou de ses collaborateurs. Le Réveil est distribué gratuitement dans la communauté francophone du Manitoba en édition papier et dans un réseau international d’universités francophones et francophiles à travers le monde en version digitale. Le Réveil est membre de la Presse Universitaire Canadienne, un organisme national réunissant près de 65 journaux étudiants de Saint-John à Victoria. Le Réveil reçoit un appui très important de La Liberté à travers un programme de mentorat dispensé par ses journalistes à l’intention des journalistes étudiants. février 2014


L’alcoolisme, un problème à aborder Safiatou Doumbia presse@le-reveil.ca

Crédit photo : www.masante.tn

La consommation d’alcool chez les jeunes est en constante hausse et constitue de nos jours un fléau de plus en plus inquiétant. En effet, le problème ne réside pas en soi-même au niveau de la consommation car cela n’a rien d’illicite, mais plutôt dans le fait que les jeunes consomment de l’alcool de plus en plus tôt (dès l’âge de 12 ans pour le premier verre dans la plupart des cas). Au Canada, l’alcool semble être la substance la plus populaire consommée par les adolescents : l’âge légal pour la consommation des boissons alcoolisées est déterminé par le gouvernement afin de restreindre l’achat et la consommation d’alcool chez les mineurs. Cet âge varie en fonction des pays,

généralement entre 15 et 18 ans, quoique dans certains pays tels que la Mauritanie et l’Arabie Saoudite, l’achat d’alcool est complètement interdit. Au Manitoba, l’âge légal d’achat et de consommation d’alcool est 18 ans. Malheureusement, la modération de la consommation d’alcool n’est pas au rendez-vous chez les adolescents. Bien au contraire, elle se caractérise souvent par l’absorption de grandes quantités d’alcool en une même occasion. De plus, on constate l’apparition de nouvelles pratiques plus risquées chez les jeunes telles que l’alcoolisme festif (binge drinking), boire dans la position du poirier, l’inhalation d’alcool, etc. L’alcoolisme festif, populairement connu

aussi sous le nom de binge drinking est le fait de boire occasionnellement une quantité massive d’alcool, généralement en peu de temps. Pour les hommes, un minimum de 6 verres en 2 heures, pour les femmes au moins 5 verres. Le binge drinking peut se transformer progressivement en dépendance. Cette pratique peut donc être très nocive, surtout pour les jeunes, particulièrement lorsqu’il s’agit de «boire jusqu’au coma». La tendance à boire dans la position du poirier consiste à se tenir sur la paume des mains, la tête à l’envers au-dessus d’une barrique d’alcool avec une pompe dans la bouche qui permettra d’aspirer l’alcool dans la bouche. Cette pratique est elle aussi dangere-

Et si on parlait du cancer Moustapha Ly presse@le-reveil.ca

elle compte aujourd’hui près de 760 organismes membres dans 155 pays. Elle a pour objectif de lutter contre ce fléau et sensibiliser les gens aux différents types de cancer. L’UICC est une organisation-non gouvernementale à but non lucratif et est en collaboration avec la corporation américaine International Business Ma Depuis 1933, chines (IBM) pour mettre l’Union internationale en place la plus grande base contre le cancer (l’UICC) de données au monde pour organise tous les 4 février, les personnes atteintes de la Journée mondiale contre cancer dans les pays en le cancer. Basée à Genève, développement.

Selon Gary Cohen, président IBM d’Afrique, « cette initiative est très importante puisqu’elle permet d’aider ces pays à améliorer l’accès grâce à l’innovation et à l’information , afin de fournir aux patients des traitements plus efficaces et plus rapides quel que soit l’endroit où ils se trouvent. » En ce qui concerne la journée du 4 février 2014, quatre messages ont été lancés ; l’importance de parler du cancer, l’importance du dépistage et de la détection précoce, l’exis-

ACTUALITÉS use car il peut y avoir un reflux d’alcool par le nez, sans compter la forte incidence de vomissement (ce qui arrive dans la plupart des cas). Une nouvelle pratique séduit encore plus les jeunes, eh bien cette fois-ci il ne s’agit pas de boire de l’alcool mais bien de l’inhale. En effet, le Vaportini est un nouvel appareil qui s’invite peu à peu dans les soirées : ce dernier permet de chauffer l’alcool et d’en inhaler les vapeurs grâce à une paille. Avec l’inhalation, l’alcool est directement envoyé dans le sang via les poumons. Le taux d’alcool dans le sang augmente alors extrêmement vite, en particulier si les personnes en inhalent trop. • S e l o n MADD Canada (Mothers Against Drunk Driving), dans 55% des cas l’alcool et/ou la drogue est la principale cause de décès chez les jeunes âgés de 16-25 ans dans des accidents de la route; et 41.2% du taux de mortalité serait relié à l’alcool au volant sans compter les violences physiques, sexuelles, verbales, le suicide, etc.… La consommation d’alcool entraîne des effets nocifs sur plusieurs parties du corps. On distingue entre autres : • Effets à court terme : intoxications, blessures, agressions, accidents, violence conjugale, suicide, toxicité alcoolique (surdose) ou décès. . De plus, les femmes enceintes qui consomment de l’alcool courent le risque de don-

ner naissance à un enfant avec un problème congénital nommé «syndrome d’alcoolisme fœtal». • Effets à long terme : l’estomac (ulcères, gastrites), le foie (cirrhose, ictère), le pancréas (pancréatite), le système reproductif (dysfonctionnement érectile), le cerveau (problèmes de mémorisation, difficultés de concentration, affaiblissement du raisonnement) sont touchés. On peut ainsi voir que la consommation précoce et excessive chez les jeunes peut entraîner des difficultés d’apprentissage et de concentration. En somme, la consommation d’alcool ne constitue pas un problème en lui-même tant que cela est fait dans les normes et qu’il n’y a pas de dommages qui s’ensuivent. Il est donc important de connaitre les effets de l’alcool et les conséquences de sa consommation excessive pour être soi-même en sécurité et pouvoir aider les autres au besoin. Il faut s’assurer, lorsque une personne est en état d’ébriété, qu’elle ne conduise pas car cela peut être dangereux, voire fatal. De plus, si l’on voit quelqu’un qui a perdu connaissance, il est important que cette personne ne soit pas couchée sur le dos parce qu’elle pourrait s’étouffer sur son vomi, causant ainsi la mort. Enfin, l’on est soi-même saoul, appeler de l’aide d’un ami ou d’un parent pour nous raccompagner sain et sauf chez nous : après tout, cela vaut mieux que de risquer sa vie.

tence de nombreuses mesures pour lutter contre le cancer, au niveau individuel, communautaire et politique, la nécessité de lutter contre les disparités d’accès à des soins de qualité, afin de permettre à tous les patients de bénéficier de traitements efficaces et abordables. Il existe plus de 100 différents types de cancer divisés en 4 principaux groupes ; les carcinomes sont des tumeurs qui prennent naissance dans le revêtement extérieur ou intérieur des organes internes, les leucémies sont des éléments constituants du sang, les lymphomes et

les sarcomes. Cependant, si la cause principale de ce fléau est jusque-là inconnue, certains facteurs peuvent entraîner cette maladie comme l’hérédité, dans le cas du cancer de sein, le tabagisme, l’exposition prolongée au soleil, les substances chimiques peuvent causer une mutation génétique. Bref malgré les bonnes initiatives de l’UICC, le cancer continue à faire des ravages avec une moyenne de 8 millions de décès par année avec une mortalité mondiale supérieure à celle du sida, tuberculose et paludisme réunis.

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Campagne l’Éducation pour tous de l’AEUSB

Lionel Aurélien Njeukam presse@le-reveil.ca

Nicolas Audette, président de l’AEUSB

Une campagne pétitionnaire au niveau provincial circulait à travers les universités du Manitoba contre les taux d’intérêt imposés aux Canadiens et résidents qui optent pour le prêt et bourses ainsi que les frais de scolarité élevés que payent les étudiants étrangers. Il s’agissait d’un mouvement constitué de plusieurs acteurs, et l’USB en faisait partie. La dite pétition portant sur les frais de scolarité a récemment circulé au sein de l’Université, et décidemment le sujet sur les coûts liés à l’éducation post-secondaire reste d’actualité. Instauré par une campagne provinciale à travers les universités du Manitoba, à l’USB c’est

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l’Association étudiante de l’Université de Saint-Boniface (AEUSB) qui a animé le mouvement. « Le but de la campagne était de sensibiliser les étudiants sur les obstacles à l’accès à l’éducation. », nous a communiqué Nicolas Audette, président de l’AEUSB. En effet, le mouvement pétitionnaire portait sur deux volets principaux, notamment les frais élevés que doit payer chaque étudiant international pour avoir accès à l’éducation et les taux d’intérêts imposés aux Canadiens et résidents permanents lorsque ces derniers décident d’avoir recours au système de prêts et bourses pour financer leurs études. Le président Nicolas Audette nous rapporte que

l’AEUSB œuvre corps et âme tout comme les associations dans les autres universités pour que le slogan « L’éducation est un droit » soit effectivement en vigueur. Rendre l’éducation post-secondaire accessible à tous, diminuer le nombre de barrières, cela s’avère être l’essence même de la campagne. La pétition ayant donné d’excellents résultats, pour le président de l’AEUSB, la suite consistera à discuter lors de la prochaine rencontre du conseil d’administration des options possibles pour l’utilisation de la pétition et par ailleurs communiquer les résultats au grand public, car semblet-il, les étudiants intéressés de savoir ce qui peut être fait se comptent en grand nombre.

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université-CAMPUS Déterminants de la santé à Dakar, Sénégal

Laura Fedoruk, Joanne Sawatzky, Sara Scaletta presse@le-reveil.ca

La cérémonie d’acceuil à l’École nationale des travailleurs sociaux spécialisés Crédit photo : Florette Giasson

Nous sommes trois étudiantes de l’École de Service social, ici, à l’Université de Saint-Boniface qui ont fait un séjour en Afrique de l’Ouest au mois de décembre dans le cadre d’un projet pilote d’échange universitaire entre l’USB et l’École nationale des travailleurs sociaux spécialisés (l’ENTSS) à Dakar. L’initiative avait comme but de sensibiliser les étudiants internationaux sur les divers enjeux sociaux liés à la francophonie et sur l’importance de la langue française en situation minoritaire; promouvoir des valeurs universelles par l’expérience et l’apprentissage d’une autre culture; ainsi que de susciter la participation citoyenne des étudiants afin de développer leurs compétences interculturelles. Puisqu’il s’agissait d’un projet pilote, nous n’avons pas reçu de crédits universitaires. Ce projet a été planifié par l’une des professeurs de l’école de service social de l’USB, Léna Diamé Ndiaye, à l’aide de la Coordonnatrice du programme et des stages du même département, Florette Giasson. Ce projet a également nécessité la collaboration du directeur de l’ENTSS. Les élèves du projet ont reçu une subvention du gouvernement du Manitoba couvrant la quasi-totalité des frais de participation au voyage. Nous avons fait l’ex-

périence de la vie au Sénégal par l’entremise de quelques étudiantes de l’ENTSS et de leurs familles. Puisque les situations économiques et sociales de nos familles d’accueil variaient énormément, nos expériences étaient aussi très différentes. Malgré ceci, nous avons tous ressenti l’hospitalité africaine, la Teranga, au sein de nos familles et de nos communautés respectives. Vivre en communauté a été une expérience inoubliable, et on peut facilement voir que ce mode de vie est beaucoup plus enrichissant que celui au sein d’une société individualiste. La vie communautaire Cette vie en communauté est un aspect très important de la vie au Sénégal. Le bien-être d’une personne itinérante, malade ou vulnérable est la responsabilité de tous. Une mère en besoin, par exemple, se sent à l’aise de se présenter aux portes de ses voisins pour recueillir l’argent nécessaire pour soigner son enfant malade ou procurer de la nourriture pour sa famille. Les gens s’entraident. Mais malheureusement, on retrouve aussi, au sein de ces communautés généreuses et empathiques, la pauvreté, la malnutrition, le manque d’eau potable, un environnement physique difficile, un manque d’éducation, et un système de santé en développement.

Autant que possible, les familles vivent toutes sous un même toit ; non seulement la famille nucléaire, mais aussi la famille étendue, peu importe le nombre de parents. Au sein de ce foyer familial, les femmes adoptent un rôle assez traditionnel : elles s’occupent du ménage, de la cuisson et des enfants. Cependant, elles ne font pas la lessive. Elles embauchent plutôt une autre femme de la communauté pour la faire. Ceci aide à régénérer l’économie dans le quartier. Malgré la controverse qu’elle élève, la polygamie est une pratique assez commune auprès des Sénégalais. Pour ceux qui la pratiquent, la dynamique au sein de la famille peut différer énormément. Chez certains, elle pose des problèmes de jalousie entre les épouses; chez d’autres, les femmes développent une amitié et/ou un respect mutuel. Peu importe la situation matrimoniale : lorsqu’une femme se marie, elle est obligée de quitter sa famille et vivre avec celle de son mari. Les femmes n’élèvent pas les enfants toutes seules : par exemple, les autres mères vont aussi prendre soin des jeunes. Lors de l’arrivée d’un nouveau bébé, tous les résidents de la maison prêtent mainforte à la nouvelle mère. L’éducation des tout-petits est aussi un travail collectif. Au point de vue culturel, les Sénégalais se dis-

tinguent aussi par la façon qu’ils prennent leurs repas. Les plats sont préparés pour nourrir la grande famille et les amis, enfants et adultes. Tous les membres, invités ou inconnus, se rassemblent autour d’un grand bol et partagent la nourriture. Traditionnellement, les gens se lavent la main droite afin de manger uniquement avec celle-ci, mais cela n’est toujours pas le cas. Puisque l’eau courante n’est pas toujours accessible dans les maisons, cette pratique n’est pas toujours respectée. Les mets comme tels sont compris surtout d’aliments locaux qui sont souvent récoltés, pêchés, abattus et préparés le jour-même. Les familles sénégalaises élèvent aussi leur propre bétail. Les bêtes sont souvent laissées à roder dans les rues et à se nourrir tout simplement de ce qu’ils trouvent. Les éboueurs de Dakar étaient en grève tout au long du mois de décembre et les rues et les ruelles étaient donc recouvertes de déchets. Ces animaux qui se nourrissaient de ce qu’ils trouvaient dans les rues finissaient par être notre repas du soir. On peut voir comment ceci peut poser un problème pour la santé de la population. Pourriez-vous imaginer faire la cuisson pour une famille de 30 à 40 membres avec uniquement un réservoir de propane? Les femmes sénégalaises s’occupent du travail de cuisine ;

et avec une grande famille élargie, ce n’est pas une tâche facile. N’ayant que le plancher pour préparer les mets, et des cuisines mal équipées, les femmes ont du pain sur la planche. Bien que les mets de l’Afrique de l’Ouest se ressemblent d’un pays à l’autre, les plats sénégalais se démarquent par leurs influences françaises et portugaises. Les repas sont généralement composés d’un grand bol de riz ou de couscous, accompagné par un seul grand morceau de viande placé au centre du plat ainsi qu’un morceau de pain blanc pour chaque personne. Il y a parfois des légumes cuits. En raison de la grande quantité de glucides simples, les Sénégalais semblent être plus à risque de développer le diabète soit 400 000 personnes à Dakar, à peu près 16% de la population. Les repas sont infusés avec une variété d’épices pour démontrer la qualité de la cuisson, mais ceci cause des problèmes digestifs auprès des habitants. Dans toutes les régions du Sénégal que nous avons visitées, il est bien évident que les Sénégalais comprennent l’importance et les bénéfices de la vie communautaire. On peut tenir pour acquis que le niveau de stress des Sénégalaises est moins élevé grâce à leurs routines moins accélérées que les nôtres.

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université-CAMPUS

De bonnes manières pour la vie professionnelle

Gilles-Herman Blay Kacou presse@le-reveil.ca

us ez-n trouv trouvez-nous sur sur Quelques étudiants du programme d’administration des affaires et tourisme Crédit photo : Gilles-Herman Blay Kacou

Les professeurs de l’École technique et professionnelle ont invité les étudiants à participer à un gala dénommé « Business Étiquette » le vendredi 24 janvier 2014 dans le but d’acquérir de bonnes manières qui leur serviront aussi bien dans leur vie personnelle que professionnelle. Le gala qui s’est tenu dans la salle académique de l’USB avait pour but de réunir les finissants du programme d’Administration des affaires et de Gestion du tourisme afin de leur prodiguer quelques conseils quant aux comportements à adopter en présence de son employeur, lors d’une réunion professionnelle ou

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entre collègues. Essentiellement, les étudiants ont appris comment se servir d’une fourchette et d’un couteau, comment faire usage d’une serviette de table, et encore comment placer son couvert afin de faire passer un message aux serveurs. Evidemment ces techniques n’étaient pas enseignées par un ou des professeurs de l’USB : les étudiants ont eu le privilège d’accueillir Lewena Bayer. Pour ceux qui ne connaissent pas Lewena, celle-ci est une bénéficiaire de l’entrepreneur « Manitoba Femme de l’année » pour le commerce international. Elle a également été nominée pour l’entrepreneuriat féminin RBC canadien de l’année en 2009 et

en 2010. En mai 2010, Lew a été la première Canadienne à recevoir le prestigieux AICI International Star Award Civility. Selon les dires des étudiants qui ont participé au gala « Business Étiquette », ce fut une expérience très enrichissante. De plus, c’était une occasion de rencontrer les professeurs qui ont prodigué des conseils quant à la graduation qui est prévue pour le milieu du mois de juin 2014. Le gala « Business Étiquette » sera organisé à nouveau l’année prochaine pour le plus grand plaisir des étudiants qui n’ont pas pu participer cette année.

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Un mois positif

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L’Alliance Allosexuelle-Hétérosexuelle de l’USB

Laticia Dyer presse@le-reveil.ca

LGBTQ. Aux rencontres régulières, les membres dédiés de l’Alliance allosexuelle-hétérosexuelle de l’USB cherchent toujours des moyens d’enrichir les connaissances et la vie sociale de tous les étudiants, avec des activités et des initiatives diverses. Ce mois-ci sera un mois très actif, et l’Alliance invite tous à participer dans le but de rendre l’USB une espace encore plus positif! Des coeurs de toutes les couleurs Tout d’abord, il y Le mois de février qui sont célibataires. Les une soirée cinéma gratuite est déjà un mois caractérisé gens qui s’identifient comme mardi le 25 février 2014 à par l’amour, et les senti- étant lesbienne, gai, bisexuel 19 h 30 dans la salle 2322. ments doux, mais comme ou transgenre ne jouissent Le film C.R.A.Z.Y, d’origine on sait très bien, l’amour de pas encore d’une pleine ac- québécoise, sera visionné et certains groupes n’est pas ceptation dans certains mi- il y du maïs soufflé sera ofencore tout à fait accepté. lieux, surtout en public. De fert. Ce soir les T-shirts rosDans une période, voire nombreux groupes, comme es seront aussi vendus à $5, presque une saison, où c’est notre propre Alliance al- pour tous ceux qui voudront plus mignon et touchant losexuelle-hétérosexuelle, en acheter, en préparation que d’habitude de voir les ont comme mission de sen- pour la journée du T-shirt expressions amoureuses, il y sibiliser, d’informer, et d’être rose prévue mercredi le 26 en a qui ne se sentent pas à une source d’appui pour les février 2014. l’aise, et non pas juste ceux membres de la communauté

La journée du T-shirt rose est un simple geste de solidarité visant à démontrer aux personnes victimes d’intimidation qu’elles ne sont pas seules. Les T-shirts seront aussi vendus au centre étudiant le 26 février de 11 h à 13 h. Tous les profits des T-shirts seront utilisés pour faire encore plus d’activités de sensibilisation par l’alliance allosexuelle-hétérosexuelle. Le lendemain, le jeudi 27 février, il y aura une présentation sur les personnes transgenres de 11 h 30 à 13 h dans la salle 0617. Ce sera une occasion d’en savoir plus sur un groupe qui fait partie de la société, et avec qui on a surement tous eu contact, peut-être sans le savoir. Finalement, il y aura une présentation sur le taxage et l’intimidation par des représentants de Pluri-Elles Manitoba Inc., le vendredi 28 fevrier de 11 h

30 à 13 h dans la salle 1218. Encore une fois, ça sera une occasion de venir apprendre et aussi discuter d’un phénomène impactant la communauté universitaire, entre autres. Un repas sera servi lors des deux présentations. Cette semaine promet d’être une semaine qui brisera des barrières et qui changera des avis. Tous sont encouragés à en faire partie. Veillez aussi consulter le ba¬billard de santé en face du centre étudiant pour plus d’information sur les personnes transgenres. Pour de plus amples informations, surtout pour la Formation allié gra¬tuite qui se fera au mois de mars, se rendre sur la page du groupe Facebook « Communauté allosexuelle et al¬liés francophones » ou bien envoyer un message à allianceah@aeusb.ca.

Le harcèlement et le harcèlement sexuel Le harcèlement est un comportement offensant et inapproprié envers une personne en raison de son adhésion réelle ou présumée à un groupe de personnes. Le harcèlement sexuel comprend toute attention de nature sexuelle non sollicitée. Si vous avez des questions ou vous voulez loger une plainte, vous pouvez contacter une des personnes conseillères suivantes : Marjolaine Pelletier Conseillère Orientation et counseling Bureau 1118 Téléphone : 204-237-1818, poste 469 Télécopie : 204-235-4486 mpelleti@ustboniface.ca Lorraine Roch Directrice des ressources humaines Service des ressources humaines Bureau 2401 Téléphone : 204-237-1818, poste 401 Télécopie : 204-237-3099 loroch@ustboniface.ca

Roland Saurette Conseiller Orientation et counseling Bureau 1118 Téléphone : 204-237-1818, poste 419 Télécopie : 204-235-4486 rsaurette@ustboniface.ca

Renseignements : www.ustboniface.ca

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La Saint-Valentin

Marieme Diedhiou presse@le-reveil.ca

La Saint-Valentin, fameux 14 février, unique jour du calendrier où l’amour et l’amitié sont célébrés dans le monde. Certains disent que cela est juste commercial, d’autres que cela ne concerne que les couples amoureux, ou encore, que ce jour n’est pas nécessaire pour prouver son amour. Tout de même c’est une aubaine que d’exprimer ces sentiments envers les personnes qui nous sont chères. D’ailleurs, quelles sont les origines de la Saint-Valentin et ce jour est-il seulement dédié aux amoureux? Cet événement particulier est une fête très ancienne qui a débuté à Rome. Sous le règne de l’empereur Claude II – époque aux pratiques religieuses païennes,

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le peuple romain célébrait le 15 février les « Lupercales », rituels au cours desquels les jeunes hommes honoraient le dieu « Faunus », protecteur des troupeaux et donneur de fécondité. Cette tradition consistait à purifier les hommes puis, par la suite, à fouetter les jeunes femmes armés d’un fouet en bouc afin que ces dernières soient fécondes, le mariage étant interdit pour les jeunes hommes dans le but qu’ils puissent s’engager dans la légion militaire. Valentin, un moine qui jugeait cette loi contre nature mariait alors les couples chrétiens. La découverte de ces pratiques lui valut l’emprisonnement par Claude II « l’impitoyable », ainsi que son exécution le 14 février 269. Interdite en 494,

la cérémonie des « Lupercales » a été remplacée par la Saint-valentin, célébration de l’amour et de la fécondité. Ce n’est qu’avec le temps que les traditions ont évolué et ont laissé place à d’autres symboles tels que Cupidon, les fleurs et le chocolat. Le sens de la Saint-Valentin est plus large aujourd’hui : elle ne concerne pas que les couples, mais toutes les personnes qui nous sont spéciales. La perception de cette fête est différente chez chaque personne mais la définition est incontournable : il s’agit du jour du « partage d’attention ». Quelques étudiants de l’Université ont ainsi accepté de nous faire part de leurs perceptions de la Saint-Valentin et d’autres de leurs sentiments à travers

lettres ou poèmes. Les voici : « [C’est] un jour comme les autres, je pense qu’il n’est pas nécessaire d’avoir une date précise pour prouver son amour. De plus, la Saint-Valentin donne beaucoup de pression, on se sent presque obligé de faire quelque chose. Mais l’amour est tout de même très important et je trouve qu’on ne le montre pas assez. » Lyslie « La Saint-Valentin permet de réveiller les sens. Malgré que ce soit une fête commerciale, c’est l’attention qui compte pour la personne que l’on aime. » K.S. « C’est une fête commerciale mais chacun s’attend à quelque chose. C’est une bonne occasion de faire le point du couple. Tout le monde apprécie le point malgré tout. » C.T.

« Quand on est dans la routine, cette fête permet de la couper est de faire quelque chose de spécial. » B.A. « Je ne pensais pas rencontrer un jour des êtres aussi exceptionnels comme vous, je ne saurais vous remerciez pour votre gentillesse, fidélité et sincérité envers moi et aujourd’hui, il m’était important de vous écrire ces mots afin de vous prouver encore une fois combien je vous aime et combien vous êtes des personnes si spéciales qui comptent beaucoup dans ma vie. » (pour Moustapha Ly, Laticia Dyer et Nicole Vaillancourt) Mounia el Barkaoui.

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ARTS ET CULTURE

Hé Ho, y’a du bison au Manitoba Équipe Manitoba Jeux de la francophonie canadienne

Amber O’Reilly presse@le-reveil.ca

Équipe Mission JFC 2014 Crédit photo : Christel Lanthier

La sixième édition des Jeux de la francophonie canadienne (JFC) aura lieu du 23 au 27 juillet 2014 à Gatineau, au Québec. Cet événement national regroupe des jeunes d’expression française de 13 à 18 ans, ainsi que des entraîneurs et bénévoles de partout au pays pour une semaine de compétitions amicales en sports, arts et leadership. La délégation manitobaine est en plein processus de préparation et de recrutement. Les nombreuses personnes qui se sont portées volontaires pour entraîner et accompagner les participants des JFC 2014 sont la preuve de l’implication de la communauté franco-manitobaine auprès du Conseil jeunesse provincial (CJP), partenaire de recrutement officiel pour les JFC. En effet, depuis les premiers JFC à Memramcook (Nouveau-Brunswick) en 1999, jusqu’à mériter le Prix de la francophonie aux JFC 2011 au Grand-Sudbury (Ontar-

io), Équipe Manitoba n’a cessé de prendre de l’élan. Roxane Dupuis, chef de mission pour Équipe Manitoba 2014 et directrice générale du CJP, ainsi qu’un membre de son CA ont évalué les candidatures et ont annoncé en décembre les membres de leur équipe. Des étudiants et entraîneurs de l’USB y figurent, dont Stéphany Halikas, chef-adjointe en arts ; Guy Bourgeois, chef-adjoint en sports et entraîneur sportif à l’USB, ainsi que Chloé Freynet-Gagné, entraîneure d’improvisation. Lorsqu’elle a été informée de sa sélection, cette dernière a fait part de ses impressions : « WOOOHOOO! Faire de l’improvisation c’est quelque chose qui me passionne énormément depuis que je suis toute petite et je sais qu’il y a plein de jeunes dans la communauté qui partagent cette même passion ». Quant à elle, Stéphany Halikas a indiqué la complexité du processus de sélection des entraîneurs

: « Nous voulons que l’entraineur soit fort dans la discipline, mais qu’il ou elle ait un esprit d’équipe et une motivation sans pareil. Il faut évidemment qu’ils aient une histoire d’amour avec la langue française. » Une équipe diversifiée Les disciplines qui seront représentées à cette sixième édition sont, dans le volet artistique, les arts visuels, l’improvisation, la musique et l’art en démonstration, et le slam de poésie. Des équipes sportives masculines et féminines seront formées pour le basketball 3-contre-3, le badminton simple et double, le volleyball et l’athlétisme. Une équipe mixte sera formée pour le frisbee ultime, qui est le sport en démonstration cette année. Du côté du volet leadership, il y aura les médias, l’organisation d’événements et les chefs de mission jeunesse. Les camps de sélection des participants ont débuté en février. « En date

du 3 février, nous avions 69 inscriptions pour les camps de sélection. Le plus populaire, depuis le début, a été le volleyball », affirme Roxane Dupuis. Toutefois, le nombre de participation est limité et certains jeunes ne pourront participer dans le volet de leur choix. « Le message aux camps de sélection est clair : on n’apporte pas seulement les meilleurs athlètes, on apporte les gens qui ont l’enthousiasme et l’énergie pour bien représenter le Manitoba ». Améliorations par rapport aux éditions antérieures En effet, de nombreux jeunes présents aux camps de sélection démontraient une variété de talents qui sauront sans doute complimenter la diversité d’Équipe Manitoba. « J’ai été épatée. Ce sont des jeunes qui sont très polyvalents. On aura probablement une délégation de jeunes qui pourraient faire compétition dans plusieurs disciplines et bien réussir », a témoigné la

directrice générale suite au déroulement des premiers camps. La chef de mission a souligné quelques points sur lesquels Équipe Manitoba voudrait s’améliorer par rapport aux dernières éditions des JFC, notamment dans la discipline de l’athlétisme. « Ça a été une discipline où par le passé, on a un peu négligé le recrutement. Si on veut augmenter nos chances de remporter un plus grand nombre de médailles, il faut mettre l’emphase sur l’athlétisme. Mais ce n’est pas notre objectif numéro un ». Les activités d’Équipe Manitoba peuvent être suivies dans le site Web du CJP (www.conseil-jeunesse.mb.ca) ainsi que dans leur page Facebook (www. facebook.com/equipemanitoba). Le site Web des JFC contient de l’information générale sur l’événement (www.jeuxfc.ca).

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ARTS ET CULTURE

Winterpeg, ville fantôme?

Agnès André presse@le-reveil.ca

Winnipeg, mon amour : la glaciale capitale du Manitoba vue sous la caméra de Guy Maddin (2007), un film récompensé, dans divers festivals de Toronto à San Francisco. Crédit photo : Guy Maddin

Ah, doux printemps, saison de la renaissance, célébration de la vie, quand viendras-tu contrer l’hiver fatal mortel? Second hiver le plus froid en un siècle d’après les statistiques, Winnipeg semble durcir sa réputation de ville la plus glaciale du continent où il ferait mieux vivre confiné sous sa couette ! Un des derniers Uniter décrivait Winnipeg en hiver comme ville de rêves fantomatiques (« like a ghostdream city »), photos à l’appui montrant objets abandonnées sous des couches intemporelles de neige et rues désertes ; un espace-temps vide, hors du monde humain. Vision romantique et typique d’une ville dont la perception

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extérieure peine à se faire place autant à l’étranger et au Canada que pour ses habitants eux-mêmes : « To commit suicide in Winnipeg is redundant » (Se suicider à Winnipeg est pléonasme), annonce un proverbe canadien. Qui souhaiterait en effet, vivre dans « cette ville des Prairies » aux températures plus basses que la dernière ligne de mercure d’un thermomètre ? L’hiver, « il faut sortir » comme le déclare L., « sinon il paraît trop long ». Sortir? Par -30°C? Quelle idée! Sortir en tous les cas de cette image apocalyptique et stéréotypée d’une ville où l’hiver n’est pas si terrible que l’en annonce la légende… Je vous assure qu’avec quelques couches

de vêtements et un peu de mouvement, l’air ne vous paraîtra pas plus froid qu’un soir d’été. Abandonnez donc votre verre de lait enrichi en vitamine D et allez gouter aux véritables rayons du soleil : ce n’est pas dans le Nord de la France que l’on aurait des ciels aussi clairs, bleus profonds à la tombée de la nuit, violets et roses au matin, et toujours une éclaircie en journée. Ni à Berlin, ciel blanc mat et sans lumière ni nuances, pas même une ombre de gris, non, blanc mat pendant trois mois consécutifs. Alors oui, fantômes, souffles presque solides dans l’air, seuls signes de vies de silhouettes sans visages ; mais aussi fantômes d’ombres projetées sur les façades

baignées de soleil, fantômes glissants sur les rivières – transfert du mouvement de l’eau aux êtres – rendant vie soudain à la Fourche, et transformant ses chemins en immense terrain de jeu où habitants des deux côtés de la ville se rejoignent. Winnipeg en hiver est en réalité bien loin de ressembler à cette ville brumeusement fantomatique que décrivait il y a peu le Uniter : entre le Frostbite Riverrun, le Jackfrost Challenge, Actif Epica, le Congrès international de vélo d’hiver, le Festiglace ou le fameux Festival du Voyageur pour ne citer que quelques-uns des évènements de l’hiver, le programme y est plutôt mouvementé. Certes, tout le monde n’a pas forcément le goût du givre transperçant une peau exposée aux aiguilles du vent, ni de plaisir esthétique à la vue des fleurs de gel décorant surfaces vitrées, ou encore d’admiration pour les géométries toujours nouvelles d’amas de neige déplacés par le vent. Braver les bourrasques de l’hiver à vélo vous tente en effet autant que plonger votre main dans l’eau bouillante, skier par -40°C vous donne des cauchemars, et glisser sur 8km de rivière gelée vous semble une épreuve digne d’un sadomasochiste en phase terminale. Pensez cependant qu’on apprécie bien plus la

chaleur des corps et liquides après quelque aventure polaire – principe du plaisir par contraste : un chocolat chaud n’est jamais aussi bon que lorsqu’on vient de passer trois heures à braver les éléments! Enfin, si glissades et construction d’igloos ne vous redonnent pas, comme à certains, ce goût de l’enfance oubliée; pensez aux avantages purement pratiques de l’hiver au quotidien: oublier votre sac isotherme après 1h de courses aux rayons surgelé de Superstore ne sera jamais un problème à Winnipeg. Sans parler de l’effet du froid sur le taux de criminalité, qui, selon David Thorne chef de la police de la ville, serait fort bénéfique [source : Radio-Canada] : comme quoi, l’hiver possède des ressources insoupçonnées. Devant ces indéniables bénéfices, il est donc finalement à se demander si la capitale manitobaine souhaite réellement se débarrasser de cette vision qui lui colle à la peau; ville spectrale, « lac de douleur » [L’Enfer, XXXII, Dante] pour ses habitants condamnés à subir la morsure de l’hiver : la réalité d’une ville n’est-elle pas essentiellement celle que forment ses représentations imaginaires?

février 2014


Horizontalement

Verticalement

1. Avec agitation. 2. Canaux — Positionner. 3. Corpulentes — Taché. 4. Note — Onguent à base de cire et d’huile — Rebord plié. 5. Soûl — Enzymes — À lui. 6. Terre — Ficeler — Existe. 7. Annotation — Grande civière. 8. Chat — Analyse — Krypton. 9. Us — Rendre visuel. 10. Dans — Exposé pour la vente — Faire des vers. 11. Fleuve d’Afrique — Rouannette — Molybdène. 12. Empereur — Entrées en bois — Aluminium. 13. Qui a la couleur de l’ivoire — Pays d’Europe. 14. Manière d’écrire propre à une per sonne — Drôlement.

1. Distraitement. 2. Proue — Transformer en ions. 3. Rivière, en espagnol — Massicoté — Laboratoire. 4. Vesceron — Vante — Ruisselets. 5. Anneau en cordage — Quiche — Note. 6. Utiliserais — Il fait de la mousse. 7. Tamisée — Anciennes monnaies italiennes. 8. Erbium — À toi — Indifférent. 9. Pose — Matière grasse — Organe de la vue. 10. Traverse — Spécialiste du fonctionnement et de l’entretien des radars. 11. Masses de neige durcie — Gou verner — Avant-midi. 12. Support à trois pieds — Éminence — Blonde enivrante. 13. Pronom personnel — Résidence du président de la Russie. 14. Épuiser — Machine à filer.

places

La

médecine, un choix d’avenir

réservées au programme francophone demédecine

Étudier à l’Université d’Ottawa un programme francophone de médecine un environnement bilingue un programme innovateur où la technologie fait partie intégrante de la formation des places réservées pour les étudiants de l’Atlantique, de l’Ouest et des Territoires un appui financier pour retourner faire certains stages pratiques chez-vous

www.cnfs.ca

www.medecine.uOttawa.ca

Réponses janvier

Mots Croisés

DIVERTISSEMENTS

À l’Université d’Ottawa, le Consortium national de formation en santé (CNFS) contribue à offrir un accès accru à des programmes d’études dans le domaine de la santé, aux francophones issus des collectivités en situation minoritaire.

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