Nespresso Magazine #27 Dublin - édition française

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DUBLIN

Automne-Hiver 2016-2017 € 5,90 SFR 7,00 £ 4.90 $ 8.00

JOSEPH O’CONNOR ÉCRIVAIN EN CAPITALE

CITY GUIDE LES ADRESSES DES MEMBRES DU CLUB

FERMES URBAINES L’AGRICULTURE DURABLE S’INSTALLE EN VILLE

CAFÉ GOURMAND DES RECETTES AUX SAVEURS DE L’IRLANDE



ÉDITO Jean-Marc Duvoisin

LES GENS DE DUBLIN CHERS MEMBRES DU CLUB,

Welcome to Dublin ! Cette nouvelle édition du magazine, qui vous est réservée, met à l’honneur la capitale de l’Irlande. La cité millénaire vibre aujourd’hui d’une énergie communicative qui invite à la (re)découverte. Métropole à taille humaine, Dublin se dévoile grâce à ses habitants, dont l’hospitalité n’est plus à démontrer. Huit Dubliners – Membres du Club, comme vous – offrent une vision intime de leur ville, avec leurs adresses favorites. Dans ces pages, vous rencontrerez également les talents de la capitale – danseurs-chorégraphes, artisans d’art, chefs de cuisine, sportives de haut niveau… Ils permettent de mieux comprendre l’élan créatif et l’esprit d’innovation qui animent la cité traversée par le fleuve Liffey. C’est aussi dans ces rues que la littérature irlandaise naît sous la plume d’auteurs dont les mots rayonnent à travers le monde. Joseph O’Connor, notre citoyen d’honneur, est un écrivain publié dans plus de quarante langues, pour qui Dublin est une véritable héroïne de fiction. Et si, depuis les quais face à la baie, les plants de café vert semblent au bout du monde, il faut se souvenir que l’Irlande est aussi la terre natale de l’irish-coffee ! Le célèbre cocktail, inventé un soir d’octobre 1943 sur la côte ouest de l’île, incarne la relation privilégiée que ce pays entretient avec le café. La culture de la tasse est en pleine expansion dans cette contrée où la consommation thé/café s’équilibre, grâce au désir de ses habitants de boire un espresso de qualité. Dans ces pages, Nespresso vous dévoile également le nouveau design de la mythique CitiZ, les coffrets-cadeaux prêts à offrir, ainsi que l’ouverture du Nespresso Café à Londres. À l’approche des fêtes, levée de rideau enfin sur les Éditions Limitées Variations 2016, inspirées, cette année, de la culture du café et des grandes recettes pâtissières autrichiennes. Bonne lecture, bon café, JEAN-MARC DUVOISIN

Directeur Général, Nestlé Nespresso S.A.

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TOGO création Michel Ducaroy, modèle culte depuis 1973. Banquettes, angle et pouf. Créé et fabriqué en France. Catalogue : www.ligneroset.fr


CONTRIBUTEURS

Avec nous, BORIS CORIDIAN Rédacteur en chef

Journaliste gastronomique pour «Vanity Fair», «Le Monde», «Les Échos»…, il parcourt la planète à la recherche de nouvelles sensations gustatives à faire découvrir au plus grand nombre, à travers son compte Instagram @boriscoridian. Son dernier grand moment café? «Une tasse de Livanto, avec des jeunes chefs de Dublin pleins d’ondes positives!»

MICKAËL A. BANDASSAK Photographe

Installé à Paris et Montréal, il photographie les plus grands restaurants pour de nombreuses publications («The New York Times», «Omnivore»). Il vient de finir la production du premier livre de cuisine du chef canadien Martin Juneau. «De Dublin, je garde le souvenir d’un moment café assez particulier, entouré de paysages tout en nuances de vert. J’ai été surpris de trouver une telle sérénité dans une ville aussi vivante.

Entre photo documentaire et expression artistique, son travail est exposé ou publié dans la presse internationale depuis une quinzaine d’années. Il place l’humain au cœur de son projet photographique et privilégie une écriture narrative, avec des lumières denses et cinématographiques. «J’aime les notes fruitées de Rosabaya de Colombia, pour déconnecter le temps d’une pause ensoleillée.»

GUILLAUME JAN Journaliste et écrivain

Grand voyageur, il a séjourné dans presque tous les pays où l’on produit du café, de l’Indonésie au Pérou, en passant par le Yémen, le Brésil ou Cuba. «J’ai redécouvert l’irish-coffee à Dublin. J’apprécie d’en préparer un pour les soirées d’hiver, avec un Livanto.»

CONCEPTION/RÉALISATION LAGARDÈRE CUSTOM PUBLISHING, 9, place Marie-Jeanne Bassot, 92300 Levallois-Perret, France. Tél.: +33 (0)1 41 34 93 63 DIRECTION GÉNÉRALE Pascal Laroche. RÉDACTION EN CHEF Boris Coridian. DIRECTION ARTISTIQUE Virginie Oudard. CHEF DE STUDIO Matthieu Carré. COORDINATION ÉDITORIALE Nadine Male Hershkovitch avec Lucie Lerat. SECRÉTARIAT DE RÉDACTION Marie-Françoise Dufief avec Lucie Meyrou. ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO Mickaël A. Bandassak, Jérôme Bilic, Juliette de Cadoudal, Stéphanie Durteste, Éric Flogny, Elysabeth François, Nadia Hamam Marty, Gaëtan Heuzé, Icinori, Guillaume Jan,Thierry Lepin, Marie Leteuré, Kim Levy, Lauren Mortimer,Anne O’Byrne, Stéphane Remael.

NADIA HAMAM MARTY Journaliste

VIRGINIE OUDARD Directrice artistique

Graphiste indépendante depuis quatre ans, après dix ans de presse féminine, elle signe la direction artistique de «Nespresso Magazine» pour la deuxième fois. «L’atmosphère de Dublin est assez exubérante. C’est idéal pour trouver l’inspiration! L’énergie, je la puise dans un Envivo Lungo au petit déjeuner et un Livanto après le déjeuner.»

STÉPHANE REMAEL Photographe

NESPRESSO MAGAZINE est une publication du groupe NESTLÉ NESPRESSO S.A. Avenue de Rhodanie 40 1007 Lausanne - Suisse DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Jean-Marc Duvoisin. ÉDITRICE EXÉCUTIVE Lise Peneveyre.

Pour cette tête chercheuse qui collabore à «Sport & Style», «L’Express Styles» et aux titres de «Maison & Objet», l’art de vivre est une matière à mutations et une affaire à suivre. Design, bien-être, hôtellerie, gastronomie, art… L’enjeu est de comprendre une société à l’instant T, pour y déceler les tendances du futur. «En veille constante, je reste fidèle à Linizio Lungo, servi nature, au petit déjeuner.»

TRADUCTION TagLine. PHOTOGRAVURE Lagardère Publicité. IMPRESSION Mohn media Mohndruck Gmbh.

Ce magazine est imprimé sur du papier certifié :

© Copyright 2016 Nestlé Nespresso S.A. Tous droits réservés. Nespresso, les noms des différentes variétés de café Nespresso et les logos Nespresso cités dans Nespresso Magazine sont des marques de la Société des Produits Nestlé S.A. qui peuvent être déposées dans certains pays.

DR.

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SOMMAIRE Automne-Hiver 2016-2017

P.14

P.30

P.58

P.68

P.82

P.88

P.48

P.72

P.90 3

ÉDITO

Mickaël A. Bandassak, Jérôme Bilic, Stéphane Remael, Éric Flogny.

NOW 8

AGENDA

13

L’INSTANT N

CULTURE TOUS AZIMUTS COFFEE TIME

DESTINATION DUBLIN 14

CITY GUIDE

LES MEILLEURES ADRESSES DE HUIT MEMBRES DU CLUB 28 TEMPS FORTS 10 BONNES RAISONS D’ALLER À DUBLIN 30

CITOYEN D’HONNEUR

JOSEPH O’CONNOR : UNE VILLE, UNE ŒUVRE 36 PLEIN AIR LA GRANDE ÉVASION 44 RUGBY FÉMININ DEUX SŒURS DANS LA MÊLÉE

48

CHEFS À SUIVRE

90

CINÉMA

92

COFFRETS

94

ACTU

L’ÎLE AUX TRÉSORS 56

OBJET CULTE

UNE PINTE SUR MESURE 58

CULTURE URBAINE

LES POTAGERS DE L’ASPHALTE 66

HISTOIRE EXTRAORDINAIRE

LE JOUR OÙ L’IRISH-COFFEE A DÉCOLLÉ

68

FIGURE LOCALE

BREANDÁN DE GALLAÍ, RÉVOLUTION DE BALLET

72

SAVOIR-FAIRE

LA BEAUTÉ DU GESTE 82

CAFÉ GOURMAND

HOME SWEET HOME

NESPRESSO & VOUS 88

LIFESTYLE

COUP D’ÉCLAT SUR LA CITIZ

96

NESPRESSO TALENTS 2016, ÇA TOURNE ! ESPRIT CADEAUX VARIATIONS VIENNOISES ; CAFÉ NESPRESSO DE LONDRES LA SÉLECTION

LES MACHINES & LES COLLECTIONS FICHES-RECETTES ACCORDS METS-CAFÉ

PRATIQUE

ADRESSES ET PLAN DU CITY GUIDE DE DUBLIN L’EMPREINTE CAFÉ DE JOSEPH

O’CONNOR

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NOW Europe

IRLANDE ÉLOGE DE LA LENTEUR

CRÉATIVES LATITUDES

À peine né… déjà un train de légende ! Extérieur vintage bleu nuit et argent, intérieur inspiré de l’architecture géorgienne de Dublin : bienvenue à bord du Belmond Grand Hibernian, premier train de luxe du pays. Ce drôle d’hôtelboutique vous transporte au cœur d’une Irlande mythique. Côté design, les vingt cabines avec salle de bains, les deux voitures-restaurants et la voiture observatoire cultivent de subtils accords

L’INSPIRATION IGNORE LES FUSEAUX HORAIRES. ART, DESIGN OU MODE, OÙ QUE VOUS SOYEZ DANS LE MONDE, DÉCOUVREZ NOTRE AGENDA CULTUREL TOUS AZIMUTS. Par Nadia Hamam

de couleurs et de matières, avec un hommage appuyé aux tartans des comtés du pays. Ses baies vitrées XXL révèlent un camaïeu de verts – des terres de landes, lacs et forêts –, en correspondance avec la décoration intérieure. Heures de rêverie et escales sont les deux visages d’une même expérience. Visite de villes et de châteaux historiques, observation d’animaux sauvages et dégustation de vieux whiskeys rythment les itinéraires de deux, quatre et six nuits, au départ de Dublin, en République d’Irlande ou vers l’Irlande du Nord. Jamais le temps du voyage n’a été aussi intense. > www.belmond.com

JPA Design London.

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NOW Europe ANGLETERRE HAPPY ANNIVERSARY, KELLY HOPPEN !

La designer britannique fête ses quarante ans de métier avec la collection Retrospective. En complicité avec le studio Resource Decor, elle a conçu une centaine de pièces – meubles, fauteuils, luminaires… – qui allient textures sensuelles, couleurs neutres et lignes de brillance. Leurs sources d’inspiration ? La vie, les voyages ou encore la demeure de la créatrice. > www.kellyhoppeninteriors.com

GALERIES NOUS FASCINE-T-IL ENCORE ? RÉPONSE À PARIS, AUX ESSINATEUR, SCÉNARISTE, GRAPHISTE D . ERGÉ H À ÉE CONSACR T PORTRAI ION EXPOSIT ’ L NATIONALES DU GRAND PALAIS, AVEC ES COMME COMPILE DONS ET PASSIONS. FÉRU DE CIVILISATIONS ANCIENN PUBLICITAIRE… LE PÈRE DU REPORTER À LA HOUPPETTE E R BELGE A SU IMPOSER SA « LIGNE CRÉATEU LE , ART ÔTÉ C . SIÈCLE XX DU AIRE VISIONN D’EXPLORATION SPATIALE, IL A ŒUVRÉ EN E. > Jusqu’au 15 janvier 2017. www.grandpalais.fr CLAIRE », CHÈRE AUX HISTORIENS DE LA BANDE DESSINÉ

FRANCE UN

TRAIT DE GÉNIE. POURQUOI TINTIN

Kelly Hoppen MBE ; Hergé/Moulinsart 2016 ; Nicolas Brodard.

SUISSE GÉNÉRATION VERBIER

Haut lieu de la musique classique, le Verbier Festival procède chaque année, à partir du mois de décembre, à une série d’auditions, parmi les plus exigeantes du monde. Sur le millier de jeunes virtuoses entendus à travers la planète, une trentaine rejoindra l’orchestre symphonique Verbier Festival Orchestra (VFO), qui renouvelle un tiers de son effectif par an. Révélateur de talents depuis sa création, en 1994, le rendez-vous des mélomanes partage cette vocation avec Nespresso, partenaire de l’événement. Deux entités au diapason. Avis aux amateurs : la vingt-quatrième édition du festival aura lieu en juillet 2017. > www.verbierfestival.com

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NOW Europe

SUISSE ULYSSE NARDIN

Pourtant lovée au cœur du continent, la Suisse connaît bien la mer et l’océan. Le plus célèbre chronomètre marin du monde y est né. Un outil indispensable aux grands navigateurs depuis le XIXe siècle. Son créateur, Ulysse Nardin (1823-1876), fonde son entreprise en 1846. Quand il remporte la Prize Medal à l’Exposition internationale de Londres en 1862, son nom devient la référence du chronomètre de poche. À sa mort, son fils Paul-David reprend le flambeau avec brio. Amirautés et gouvernements, grands chantiers navals et organisations scientifiques adoptent ces bases de temps miraculeuses, insensibles à la dilatation des métaux ou aux effets

du tangage et du roulis. Au fil des décennies, Ulysse Nardin a obtenu plus de 4 000 distinctions en horlogerie. Parmi ses modèles les plus remarquables, on peut citer la montre à calendrier perpétuel, réalisée en 1996, et le modèle Freak, lancé en 2001, qui donne l’heure grâce à son mouvement, et non via ses aiguilles. Il s’agit en effet de la première montre à intégrer un échappement en silicium, matériau plus léger et plus résistant que l’acier. Ce procédé révolutionnaire permet un fonctionnement sans lubrification. En outre, sa collection emblématique Marine a enraciné l’héritage maritime d’Ulysse Nardin, tout en mettant en évidence son savoir-faire. En investissant dans les technologies et les matières du futur, la marque a toujours tenu un rôle de pionnier. En témoignent le chronographe et Jade, deux modèles phares de la collection qui sera présentée lors du célèbre SIHH, à Genève, du 16 au 20 janvier 2017. En Suisse, capitale mondiale du temps. > www.ulysse-nardin.com

DR.

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NOW Amériques

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Jacqueline Harriet, Courtesy of Laolu Senbanjo ; Studio Tomp, Rotterdam ; 2016 Artists Rights Society (ARS), New York/ADAGP, Paris ; chaise Phillips Courtesy Sollos.

ÉTATS-UNIS ALCHIMIE TEXANE

La boutique Tienda X est le nouveau rendez-vous des esthètes de Houston. Conçu par les architectes Garrett Hunter et Michael Landrum, l’espace habillé de contreplaqué brut, marbre et béton rouge révèle une atmosphère savamment ésotérique. Pièces baroques sud-texanes, mobilier de designers cultes, antiquités orientalistes et candélabres du Michoacán dessinent les contours d’un style « Modern Texas ». > www.tiendaequis.com

ÉTATS-UNIS VIBRATION YORUBA

Pour ressentir l’énergie de l’Afrique au cœur de New York, on guette la ligne de vêtements et de chaussures de sport Nike griffée par Laolu Senbanjo. Installé à Lagos et Brooklyn, l’artiste visuel d’origine nigériane injecte sa culture yoruba dans un style ethnique et graphique baptisé « Afromysterics ». > www.laolu.nyc

ÉTATS-UNIS L’ART À TOUS VENTS. À L’OCCASION DU CENTENAIRE DU MOUVEMENT DADA , 200 ŒUVRES DE

FRANCIS SONT PRÉSENTÉES AU MOMA. DE L’IMPRESSIONNISM E À L’ABSTRACTION RADICALE, DE LA PROVOCATION DADAÏSTE AU PSEUDO-CLASSICISME, DU PHOTOR ÉALISME À L’ART INFORME KUNSTHAUS ZÜRICH, POINTE L’ÉCLECTISME ET LES CONTRADICTIONS ASSUMÉE L… LA RÉTROSPECTIVE, COORGANISÉE PAR LE « NOS TÊTES SONT RONDES DONC NOS PENSÉES PEUVENT CHANGER DE DIRECTIOS D’UN ARTISTE TRÈS CONTROVERSÉ. SON TITRE : N ». > Jusqu’au 19 mars 2017. www.moma.or PICABIA (1879-1953)

g

BRÉSIL BONNES NOUVELLES !

Calme, luxe et sobriété… Au Brésil, le style maîtrisé du designer Jader Almeida fait voler les clichés. Les créations de l’éditeur Sollos, dont il a pris la direction artistique en 2004, séduisent l’Europe depuis peu. En 2016, la collection Good News from Brazil a été présentée au Salon du design de Milan. En bois veiné et laiton, l’iconique chaise Phillips a aussi fait sensation. > www.sollos.ind.br


NOW Monde LIBAN L’ESSENCE DE BEYROUTH

Entre design et sculpture, les œuvres de Karen Chekerdjian synthétisent la beauté et la brutalité de Beyrouth, sa ville. La créatrice libanaise d’origine arménienne s’est offert une ambassade dans le quartier de Karantina : à la fois show-room et atelier, le loft minimaliste magnifie joaillerie épurée, mobilier abstrait et autres pièces uniques d’une artiste engagée. > www.karenchekerdjian.com

ARTISTIQUE HAN LE DESIGN SE PORTE BIEN ! MENÉ PAR LE DIRECTEUR ION EXPLORERA COLLECT HAQUE C ? HIE HILOSOP P . ABS L HYEON SU, LE JEUNE COLLECTIF ICONIC LANCE SA MARQUE, OBJECTS S DE BOIS, LA RIGUEUR DES VOLUMES NUANCE LES E CONSACR OOD W EST R , ÉDITÉE LIGNE UNE MATIÈRE, À 360 DEGRÉS. PREMIÈRE -STYLOS, APPLIQUES MURALES ET ARTS DE LA TABLE COMPOSENT UNE ET LA GÉOMÉTRIE DES FORMES. PRESSE-PAPIERS, PORTE TER LE QUOTIDIEN. > www.iconic-cp.com ENCHAN ) RÉ ( DE GRANDE FAMILLE DÉCORATIVE QUI PROMET

CORÉE

DU

SUD ODE

AU BOIS. À SÉOUL,

AUSTRALIE SON ET COULEURS

Attention, collector ! Couronnée en 2016 d’un iF Gold Award pour son design, l’enceinte portable UE Boom 2 hérite d’une version customisée, Lost Time, sous le crayon de l’Australien James Reka. L’artiste, inspiré par la culture pop, les cartoons et les illustrations, a forgé son esthétique dans les rues et les trains de Melbourne. > www.ultimateears.com. www.rekaone.com

INDONÉSIE MUSÉE MACAN

Derrière le premier musée d’art moderne et contemporain d’Indonésie se cache l’homme d’affaires Haryanto Adikoesoemo, dont la collection personnelle compte près de 800 œuvres. Situé à Jakarta, dans le quartier de Kebon Jeruk, le Macan réunira créations d’artistes indonésiens, comme Raden Saleh ou Lee Man Fong, et de figures internationales – Andy Warhol, Jeff Koons… –, dans un espace signé par le MET Studio Design de Londres. Ouverture début 2017. > www.museummacan.org

@ Nadim Asfar. MET Studio Design Ltd Preliminary rendering of Museum Macan’s education area; by MET Studio Design Ltd.

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NOW L’instant N

COFFEE TIME Par Guillaume Jan Illustration Gaëtan Heuzé

* « L’heure du café »

LE JOUR SE LÈVE SUR LA LIFFEY, SES EAUX SOMBRES FRISSONNENT AU VENT LÉGER. Les premiers employés se

rendent à leur travail en guettant les percées du soleil entre deux nuages de traîne. Lorsqu’ils passent devant une coffee house ou un salon de thé, on les voit inspirer amoureusement le parfum chaud et rond qui s’en dégage. Depuis quelques années, l’odeur entêtante du café se répand un peu partout dans Dublin au petit matin. Un phénomène nouveau, les Irlandais faisant partie des premiers consommateurs de thé au monde. Mais s’ils restent très attachés à leur tea time, la coffee revolution s’implante durablement sur l’île. Dans Capel Street, un panneau annonce « With enough coffee, anything is possible » (« Avec suffisamment de café, tout devient possible »).

Quelques mètres plus loin, une autre vitrine propose « le café de vos rêves ». Parquet, tables en bois, le décor est rustique et chic, la clientèle plutôt jeune en cette matinée de printemps. « Il y a dix ans, on ne pouvait pas boire autre chose que du café soluble à Dublin », assure Ann, ma voisine de comptoir, une jolie rousse aux yeux verts. « Aujourd’hui, les coffee houses proposent toutes sortes de cafés, des boutiques spécialisées ouvrent tous les mois. » Sans parler des machines et des Grands Crus Nespresso qui remportent un succès spectaculaire dans tout le pays, les Irlandais étant désormais en quête d’un café de haute qualité. La passion du grain est si forte que Dublin a été choisie par la Specialty Coffee Association of Europe pour accueillir son rendez-vous annuel, World of Coffee. En juin dernier, toute la planète café – où l’on retrouve des acteurs comme Nespresso – s’est réunie dans la capitale irlandaise, le temps d’un symposium, d’une exposition et du World Barista Championship. Mais comment expliquer ce boom de la culture café ? La gérante d’une autre coffee house explique comment elle a laissé tomber son job dans la finance pour ouvrir sa boutique en 2011. « C’est en voyageant dans les autres capitales européennes que j’ai découvert qu’il existait du bon café », raconte cette trentenaire native de Dublin. Pour elle, la cafémania est la conséquence de la transformation de la ville en Babylone 2.0. Devenue une Silicon Valley européenne à partir des années 2000, la cité accueille des entreprises et des employés du monde entier, chacun apportant sa culture et ses habitudes café. Pour les Américains, il faut savoir faire un bon americano. Les Australiens sont plutôt sensibles au flat white. Et les Méditerranéens demandent des espressos irréprochables. Tous réclament une belle qualité en tasse. En creusant, on découvre que l’Irlande a connu une précédente vogue du café aux XVIIe et XVIIIe siècles, avant que le thé ne l’emporte au XIXe siècle, jusqu’à devenir le breuvage quasi exclusif (sans oublier toutefois la bière et le whiskey). Près du célèbre Trinity College, Louisa Earls a adjoint un salon de thé et de café à l’étage de sa librairie Book Upstairs, en 2014. Quelle boisson l’emporte ? « Les clients consomment plutôt du café le matin, et du thé l’après-midi, répond la libraire. En fait, les deux boissons ne sont pas concurrentes mais complémentaires.» Pourquoi choisir, quand on peut savourer les deux? Thé ou café, telle n’est plus la question! n

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CITY Guide

LIKE A DUBLINER AMOUREUX DU GRAND AIR, DES PUBS, DU RUGBY… LES GENS DE DUBLIN SONT COMME ÇA ! PLUS ENCORE, C’EST UNE POPULATION ATTACHANTE QUI NE CÉDERAIT POUR RIEN SA CULTURE ET SA DÉCONTRACTION. HUIT MEMBRES DU CLUB NESPRESSO, DUBLINOIS D’ORIGINE OU D’ADOPTION, VOUS CONFIENT LEURS ADRESSES POUR SAVOURER LA VILLE ET VOUS SENTIR L’UN(E) DES LEURS. Par Boris Coridian Photos Mickaël A. Bandassak et Stéphane Remael (Ouverture)

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.

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Retrouvez toutes les adresses indiquées dans ce City Guide sur notre plan en fin de magazine.


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NICOLAS ET VIVIENNE, NÉGOCIANT EN VINS ET PSYCHANALYSTE, MEMBRES DEPUIS 2012 LE PLAISIR DES BONNES CHOSES LES RÉUNIT. Nicolas, Français installé

à Dublin depuis une dizaine d’années après avoir fait le tour du monde, est négociant en vins. Vivienne est devenue psychanalyste après avoir enseigné le français à Paris. C’est dans la Ville Lumière qu’elle découvre Nespresso en 2003. Elle garde un souvenir ému du croissant croustillant, accompagné d’un ARPEGGIO. Aujourd’hui, le couple parcourt les quartiers de la capitale irlandaise, accompagné de leur petit William, en quête des meilleurs restaurants et artisans de la ville. Nicolas parle du café avec la même passion que des grands crus de Bordeaux ou de Bourgogne qu’il importe. « J’ai un faible pour les arômes fleuris du Lungo BUKEELA KA ETHIOPIIA. » Vivienne, dans un éclat de rire aussi charmant que communicatif, évoque ses tasses Nespresso comme « un petit luxe accessible ».

TERRE/MER LAWLOR’S BUTCHERS RATHMINES 1 CONNOLLY’S FISH COMPANY 2

« Dublin compte d’excellentes boucheries et poissonneries. Ces deux enseignes, proches l’une de l’autre, proposent des produits de qualité et de grande fraîcheur. Côté viande, il faut goûter le gibier en saison et l’agneau de Wicklow. Côté mer, les langoustines, le cabillaud ou les couteaux sont fabuleux!»


17 CHIC IRISH THE WILD GOOSE GRILL 3

«Situé au-dessus d’un pub, ce restaurant classique, au service agréable, propose une très bonne cuisine irlandaise, avec un twist de modernité. Il permet de profiter de la diversité des produits locaux et de mesurer les efforts des chefs irlandais pour sublimer leur terroir. La belle carte des vins est un plus.»

PRESSIONS SANS PRESSION GROGANS 4

« Cet endroit conserve le charme des pubs traditionnels, avec une clientèle mêlant locaux, jeunes branchés et visiteurs de passage. Le Grogans est une institution pour les artistes et auteurs irlandais. Jetez un œil aux toiles accrochées aux murs. Et, pour les beaux jours, la terrasse est accueillante.»

CÔTÉ SCÈNE GATE THEATRE 6 THE OLYMPIA THEATRE 7

« La scène culturelle dublinoise est très vivante. Au Gate Theatre, les pièces d’auteurs irlandais ou américains sont toujours excellentes. À l’Olympia, nous avons des souvenirs émus de concerts de Björk, de Radiohead ou des Pixies.»

COMME À NAPLES MANIFESTO 5

«Cette pizzeria nous plaît pour son ambiance et la générosité de ses assiettes. Le chef Lucio Paduano, originaire du sud de l’Italie, apporte un soin tout particulier à la qualité des produits. Certains apprécieront aussi sa carte sans gluten.»

Le couple parcourt Dublin en quête des meilleurs restaurants et artisans.


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«Si je vis en ville, mon cœur est à la campagne», précise Dave, natif de Wicklow.

ESPRIT DE CLUB RDS 9

«Je suis membre du RDS (Royal Dublin Society), un club fondé en 1731. Je m’y rends pour regarder les matchs de l’équipe de Leinster. En janvier 2017, il ouvrira ses portes au Showcase Ireland’s Creative Expo®, pour la promotion des meilleurs artisans et savoir-faire du pays.»

LA NATURE À MA PORTE HERBERT PARK 8

«Il me suffit de descendre de chez moi pour profiter de ce parc public, l’un des plus anciens et des plus populaires de la ville. Une aubaine pour ma famille qui aime tant la nature. Au printemps, j’aime voir les cerisiers en fleurs sur ce fond de verdure.»

CENT ANS D’ÂGE M O’BRIENS qp

«Toujours près du stade, une véritable institution depuis près de cent ans. Le vendredi soir, lorsque la foule envahit le trottoir, l’atmosphère authentique de Dublin reprend ses droits. Je fréquente ce pub depuis que j’ai 21 ans, et je connais tout le monde ! Incontournable. »


19 DAVE, AGENT SPORTIF, MEMBRE DEPUIS 2011 TOUT VA TRÈS VITE AVEC DAVE.

Ce lève-tôt commence ses journées à 6 heures 30 avant d’avaler son premier ARPEGGIO vers 8 heures. Ce dimanche matin, il se prête volontiers au jeu de l’interview, mais nous quitte sans tarder pour assister à une compétition de « Mountain Bike » sur les hauteurs de Dublin. Bien plus qu’une passion, le sport fait partie intégrante de la vie de ce natif de Wicklow, une région que ses compatriotes appellent « le jardin de l’Irlande ». « Si je vis en ville, mon cœur est à la campagne », lance-t-il avec un sourire en coin. Ce père de deux jeunes enfants aime s’évader en pleine nature sauvage, aux portes de la capitale, pour pratiquer le VTT, le hockey sur gazon, la boxe, le surf et la voile. Avant de devenir agent et expert en marketing sportif, Dave a été team manager de l’équipe de rugby de Leinster (l’une des quatre provinces de l’Irlande), ainsi que membre de l’équipe olympique d’Irlande de voile. Lorsqu’il ne voyage pas pour son travail – qu’il adore –, il arpente les rues de Dublin, son port d’attache : « Cette ville est incroyable. Elle regorge d’activités, mais aussi de nationalités et de cultures à découvrir ! » Suivez le guide.

AU CŒUR DE LA MÊLÉE THE BRIDGE 1859 qs

«Non loin de l’Aviva Stadium, ce pub, ouvert par des rugbymen professionnels, vous fera ressentir la ferveur des supporters les soirs de matchs. Si la bière coule à flots, il ne faut pas passer à côté du menu. La carte orientée “gastropub” est gourmande et généreuse.»

LA PASSION DU BALLON AVIVA STADIUM qq

«Mon second bureau, je m’y rends pour mon travail. J’y suis attaché car il accueille les matchs des équipes de football et de rugby de l’équipe d’Irlande. Il a pris la place du stade historique, le Lansdowne Road, où j’ai assisté à un concert mythique de U2!»


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SI LOIN, SI PROCHE RED ISLAND qd

«Depuis mon village de Skerries, la balade le long de cette presqu’île est l’une de mes préférées. Vous êtes propulsé dans un environnement typique de la côte irlandaise. Le poisson servi dans le pub Stoop Your Head qf est délicieux et le vendeur de glaces qui fait face à la jetée est une institution locale. Idéal si vous voulez vous évader de Dublin.»

JULIE, SECRÉTAIRE MÉDICALE, MEMBRE DEPUIS 2004 LORSQU’ELLE SE PRÉSENTE, JULIE S’EXCUSERAIT PRESQUE DE NE PAS ÊTRE NATIVE DE DUBLIN. « Je suis

anglaise, mais je vis ici depuis vingt-neuf ans. Je me sens adoptée par la ville », nous confie cette secrétaire médicale, heureuse mère de trois grands garçons. Chaque matin, elle quitte sa petite ville de Skerries et longe la côte nord pour descendre jusqu’à Dublin. L’omniprésence de la nature, la qualité de vie et l’hospitalité des Irlandais lui font dire que cette capitale est « unique ». Un attachement qu’elle a su transmettre à ses fils. L’aîné est devenu pilote de ligne, mais elle sait qu’il ne sera jamais très loin de sa base. « Mon fils est très “Dublin” ! » s’amuse-t-elle. Sans jamais quitter son regard malicieux, elle raconte son rapport intime au café : « Mes préférés sont VIVALTO LUNGO et ROSABAYA DE COLOMBIA – je ne suis pas une grande fan des profils trop intenses. » Des Grands Crus légers et délicats qu’elle consomme quatre ou cinq fois par jour. Tout de même !


21 SHOPPING ET HISTOIRE AVOCA MALAHIDE STORE qh

«Ce café se trouve dans l’une des boutiques de la chaîne Avoca, qui propose des objets d’artisanat et des produits du terroir irlandais. Intérêt supplémentaire, ce lieu de shopping et de restauration se situe dans le château de Malahide, une bâtisse du XIIe siècle entouré d’un beau parc. C’est l’une de mes sorties favorites.»

PAUSE BISTRO PICHET qg

«Un bistro moderne et populaire situé en plein centre-ville. J’y retrouve mes amis autour de plats d’inspiration française, mais réalisés avec des produits irlandais. La lumière tamisée en fait un lieu très cosy et le service est très efficace.»

SPECTACLE DE RUE THE BAILEY qj

«Commandez un verre ou une pinte de bière, asseyez-vous en terrasse et goûtez au spectacle de la rue dublinoise dans toute sa splendeur. Vous trouverez même de quoi grignoter; les portions sont généreuses et gourmandes.»

MUSIQUE AU CŒUR VICAR STREET qk

«Une salle de concert qui accueille des stars internationales comme des musiciens irlandais, et dont la configuration varie en fonction de l’affiche. J’aime écouter les artistes locaux, assise autour d’une de ces petites tables rondes, dans une ambiance feutrée, tout en buvant un verre avec des amis. Les Irlandais aiment profondément la musique, vous savez !»

Chaque matin, Julie se rend à Dublin en longeant la côte nord…


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Charlotte vante le rythme endiablé de la capitale et sa qualité de vie.

ÉTAPE GOURMANDE THE PIGEON HOUSE sp

MADE IN IRELAND POWERSCOURT TOWNHOUSE CENTRE ql

«Cette bâtisse de style georgien était la “maison de ville” du troisième vicomte Powerscourt au XVIIIe siècle. Une sorte de pendant citadin et festif de sa demeure de Wicklow (ci-dessous). Elle accueille aujourd’hui une quarantaine de boutiques de créateurs. Au cœur du quartier des designers, c’est l’endroit idéal pour faire des achats “made in Ireland”.»

LUXE ET NATURE POWERSCOURT HOTEL sq

«Ce cinq-étoiles doté d’un spa et d’un golf est situé sur le domaine des Powerscourt à Wicklow. Comme notre maison de campagne est proche, nous y passons pour prendre un café et profiter de ses belles prestations.»

«Chaque fin de week-end, sur la route qui mène à Dublin, nous faisons une pause dans ce restaurant de village. On y déguste un délicieux sunday roast, le rôti dominical irlandais. Au rez-dechaussée se trouvent une boulangerie et un marché fermier de qualité.»


DYLAN ET CHARLOTTE, PROPRIÉTAIRES ET GÉRANTS D’UN SALON DE COIFFURE, MEMBRES DEPUIS 2007 «ATTENTION,VOUS RISQUEZ D’AVOIR LE COUP DE FOUDRE POUR DUBLIN ! »

lancent Dylan et Charlotte de concert. Le couple, très rock, vit ensemble depuis treize ans. Avec leurs trois fils, ils sont citadins pendant la semaine, et passent leurs week-ends à la campagne. Ils vantent le rythme endiablé de la cité et le contact facile de ses habitants : « Une ville à taille humaine, en somme. C’est une période formidable pour s’installer à Dublin et profiter de la qualité de vie. L’ouverture de nouveaux lieux crée un climat excitant. » Le couple contribue à ce mouvement. Son salon de coiffure est devenu une référence dans le milieu de la mode en Irlande. Mais chaque week-end, après le rythme soutenu de la semaine – Charlotte concède avec malice consommer entre huit et dix VOLLUTO par jour au salon ! –, la famille s’évade vers le sud, là où les plages s’allongent et la nature devient sauvage.

DU PETIT DÉJEUNER AU DÎNER BALFES ss

«Balfes est la brasserie du Westbury Hotel. J’y prends un petit déjeuner après ma séance de sport et avant d’aller travailler. Je vous conseille leur omelette au saumon, parfaite pour débuter la journée.»

BONNE COUPE DYLAN BRADSHAW SALON sd

«Nous avons débuté notre affaire avec cinq employés. Aujourd’hui, le salon compte 72 fauteuils! Dylan a travaillé pour la presse mode et accueille désormais une clientèle chic internationale. Comme une évidence, nous nous sommes installés ici plutôt qu’à New York ou à Londres. Dublin est notre ville de cœur.»


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NASREDDIN, RESTAURATEUR, MEMBRE DEPUIS 2007 IL EST COMME CHEZ LUI DANS LA BOUTIQUE NESPRESSO DE DUBLIN. L’ancien ingénieur

aéronautique devenu restaurateur connaît tout le monde dans l’établissement situé à Duke Street, une rue piétonne qu’il fréquente assidûment. Cet Irlandais, originaire de Libye, arrivé dans la capitale il y a trente-trois ans pour ses études, aime la vie urbaine et l’agitation joyeuse de Grafton Street, le quartier commerçant où il a ses habitudes. « Je ne suis pas un homme de la campagne ! Je ne peux pas me passer de faire un tour chaque jour dans les boutiques du centre-ville ! » assure-t-il de sa voix tonitruante. L’amoureux du café n’oublie jamais de déguster un VOLLUTO – son Grand Cru d’élection ! – lorsqu’il rend visite aux membres de l’équipe Nespresso dont il connaît le prénom de chacun.

FOOD TEMPLE FALLON & BYRNE sf

«Bar à vins au sous-sol, restaurant à l’étage, food hall au rez-de-chaussée : ce temple du bon goût fait la joie de la clientèle branchée de Dublin. Je recommande de prendre une boisson chaude et une pâtisserie au Deli, situé au fond du magasin, après les fruits et légumes. Irrésistible!»


25 COMME À LA MAISON NESPRESSO BOUTIQUE

«C’est simple, cette Boutique fait partie de ma vie! J’apprécie l’accueil et la gentillesse de l’équipe. Avec ses deux étages et ses grands volumes, je trouve le design très réussi et l’atmosphère agréable. J’ai acheté plus de cinquante machines dans ma vie : pour mes employés, ma famille, mes amis…»

LE GRAND MAGASIN BROWN THOMAS sg

Nasreddin ne se lasse pas de l’agitation des commerces de Grafton Street.

«Ce department store à l’ancienne est un incontournable du shopping dans la rue piétonne de Grafton Street. Toutes les grandes marques sont représentées (y compris Nespresso). Je conseille l’étage dédié à la mode homme. Et le toit-terrasse pour faire une pause.»

AU POIL ! THE GRAFTON BARBER sh

«Mon coiffeur barbier est le rendez-vous des gentlemen! Il suffit de s’asseoir dans l’un des fauteuils vintage et de profiter de ce moment de détente. J’y vais depuis si longtemps que je n’ai même plus besoin de parler! Vous y croiserez peut-être une personnalité irlandaise ou internationale.»

LES ALLÉES FOLLES SAINT ANNE’S PARK sj

«Parmi les nombreux parcs de la ville, je vous conseille le Saint Anne’s Park, au nord de Dublin, face à l’île baptisée “Bull Island”. Ses “folies” architecturales offrent de beaux parcours de balades, tout comme la rivière qui le traverse.»


26 UNE TEA PARTY TRÈS ARTY THE MERRION HOTEL sl

«Le plus bel hôtel de Dublin selon moi. Dans ce cinqétoiles à l’architecture georgienne typique de la fin du XVIIIe siècle, des œuvres d’art décorent les chambres ainsi que tous les espaces communs. Mon conseil, s’y rendre pour un “Art Tea Afternoon” : les pâtisseries sont inspirées de la collection de tableaux.»

PINTE TYPIQUE THE STAGS HEAD sk

«C’est l’adresse que je conseille à mes amis étrangers en visite à Dublin. Elle a tous les atouts du pub traditionnel : l’ambiance chaleureuse, le décor authentique, la qualité du service. Que demander de plus ?»

DANS L’ATELIER DU GÉNIE DUBLIN CITY GALLERY – THE HUGH LANE CHARLEMONT HOUSE dp

«Il faut visiter ce musée pour les impressionnistes français mais aussi pour l’atelier de Francis Bacon. L’espace de travail du peintre anglais, né à Dublin, a été fidèlement reproduit. Le chaos du lieu fait écho à son art torturé.»

MENTION TRÈS HONORABLE TRINITY COLLEGE dq

«Le Trinity College est le cœur battant de Dublin. Toute découverte de la ville devrait débuter par une visite de ses jardins. Sans oublier celle de la bibliothèque monumentale qui compte plus de six millions d’ouvrages, et celle des galeries ouvertes aux visiteurs. Mais si vous êtes étudiant, ne passez pas sous le campanile, sous peine de rater vos examens!»

D’ici, Natasha peut facilement voyager vers l’Amérique ou l’Europe.


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À LA MODE IRLANDAISE SCOUT ds

«Je vais souvent jeter un œil aux collections de cette boutique. On y trouve une sélection de vêtements et d’accessoires vintage de belle facture et le top de la création irlandaise. C’est pour moi la seule bonne raison de me rendre dans le quartier très touristique de Temple Bar!»

NATASHA, CRÉATRICE DE JOAILLERIE, MEMBRE DEPUIS 2009 LA JEUNE FEMME AU TEINT DE PORCELAINE EST NÉE DANS LA CAPITALE IRLANDAISE mais a grandi

aux Pays-Bas. Elle revient aux sources pour étudier le business et l’économie au Trinity College, avant de s’installer à New York. C’est dans la cité « qui ne dort jamais » que Natasha, devenue journaliste mode et beauté, entame une reconversion professionnelle et obtient son diplôme de gemmologue. Mais c’est à Dublin qu’elle ouvre son atelier de création de haute joaillerie et lance son entreprise. De son verbe rapide et précis, elle raconte comment elle travaille perles fines et pierres précieuses. Une tasse de ROSABAYA DE COLOMBIA à la main – dont elle aime le rose pâle métallisé de la capsule –, Natasha nous montre à son cou l’ingénieux bijou qu’elle a créé. D’un simple geste, il se transforme en une parure collier et bracelet. L’ex-globe-trotteuse et future mariée – nous la rencontrons deux semaines avant le D-Day – n’a jamais imaginé poser ses valises ailleurs qu’à Dublin. « D’ici, je peux voyager vers l’Amérique ou l’Europe très facilement. Dublin est un creuset de créativité. Elle possède une dynamique unique sans avoir perdu de sa décontraction. »


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Dix raisons d’aller à DUBLIN

LA CAPITALE DE LA RÉPUBLIQUE D’IRLANDE EST UNE FÊTE. SES RUES, SES PUBS ET SES LIEUX PUBLICS S'ANIMENT À CHAQUE MANIFESTATION CULTURELLE. DIX ÉVÉNEMENTS À NE PAS MANQUER D’ICI À L’ÉTÉ PROCHAIN. BONNES VIBRATIONS GARANTIES ! Par Kim Levy Photo Stéphane Remael


TEMPS Forts

12.2016

02.2017

05.2017

À CHEVAL SUR LES FÊTES

RESTAURATION À LA CARTE

LA RUE BOUGE

En fin d’année, les Dublinois aiment assister aux courses à l’hippodrome de Leopardstown. Quatre jours durant, ces rencontres sportives autant que mondaines se suivent sans se ressembler : ouverture en grande pompe le 26 décembre, impressionnantes courses d’obstacles le lendemain. Le 28, défilé de chapeaux colorés pour le «Ladies Day», puis «Lexus Chase», l’une des courses les plus prestigieuses. Le 29, un concert clôture le festival. Cette tradition perdure, intacte, depuis… 1888! > «Christmas Festival», du 26 au 29 décembre 2016, à l’hippodrome de Leopardstown. www.leopardstown.com

01.2017 DE LA MUSIQUE AU PARLEMENT

The Temple Bar Company, l’association culturelle et commerçante du quartier éponyme, voit large pour le plus grand festival de musique traditionnelle d’Irlande. Soutenu par la ville, le projet a pour habitude d’investir des lieux insolites, comme la cathédrale Saint-Patrick, la Hugh Lane Gallery, le Wax Museum et même l’ancienne Chambre des lords d’Irlande! Harpistes et chanteurs gaéliques, mais aussi groupes folk et rock, livrent des performances rares dans ces décors inattendus. > «Temple Bar TradFest», du 25 au 29 janvier 2017. www.templebartrad.com

L’événement «Dine in Dublin Restaurant Week» est un bon plan pour découvrir l’offre de restauration de la capitale. Chaque année, une soixantaine d’établissements proposent des prestations exceptionnelles ou des additions allégées. Au menu, certaines des meilleures adresses de la ville : Fallon & Byrne, Pichet, Ladurée où l’on peut déguster des Grands Crus Nespresso. > «Dine in Dublin Restaurant Week», du 20 au 26 février 2017, dans une sélection d’établissements.

La danse contemporaine a le vent en poupe dans la capitale irlandaise. En 2016, la programmation officielle du «Dublin Dance Festival» tournait autour de thèmes sociétaux forts, comme la migration, la féminité ou la situation politique grecque, explorés par des chorégraphes locaux et internationaux. Mais c’est également dans la rue que les Dublinois donnent vie à cette passion nationale, en assistant à des spectacles impromptus. > «Dublin Dance Festival», du 15 au 27 mai 2017 (dates non encore définitives). www.dublindancefestival.ie

LA 7E FIERTÉ DE L’ÎLE D’ÉMERAUDE

06.2017

Quinze ans que le «Dublin International Film Festival» décerne ses prix. Plusieurs salles de cinéma sont mises à contribution en ville pour diffuser et promouvoir les œuvres présentées au jury. Une manière agréable de se familiariser avec le meilleur du cinéma irlandais et les dernières nouveautés internationales. > «Dublin International Film Festival», du 16 au 26 février 2017. Programmation et réservation, dès début 2017, sur www.diff.ie

03.2017 LA VIE EN VERT

La Saint-Patrick met à l’honneur l’Irlande partout dans le monde. À Chicago, aux États-Unis, des litres de colorants verts sont déversés dans la Chicago River… Mais rien n’égale Dublin! La ville s’illumine alors entièrement de puissantes lumières vertes, offrant une atmosphère unique à ces nuits… blanches. > Célébrations officielles de la Saint-Patrick, du 16 au 19 mars 2017. www.stpatricksfestival.ie

UN JOUR FÉRIÉ À LA MER

Le premier lundi de juin est férié en Irlande ; le week-end qui le précède donne lieu à des régates auxquelles on peut assister depuis les docks dublinois. Un pur moment de poésie avec les vieux gréements qui voguent sur la Liffey. > «Dublin Port River Fest», les 3, 4 et 5 juin 2017, sur les quais du fleuve. www.dublinriverfest.com

DÉJEUNER DANS LA RUE

Un dimanche par an, partout en Irlande, on peut déguster un repas maison dans des lieux publics, entre amis ou avec des inconnus. Ce «Street Feast», qui revendique à ce jour 20000 adeptes, gagne de l’ampleur chaque année. Certains lieux, comme les marchés de produits du monde «Fusion Sundays», se sont même approprié le concept : les convives amènent un plat du monde à faire découvrir à leurs voisins de table. > «Street Feast», le 11 juin 2017. www.streetfeast.ie > «Fusion Sundays World Culture Market», chaque deuxième dimanche du mois, de 11 à 17 heures, à la Dublin Food Co-op. www.facebook.com /fusionsundaysmarket

HEUREUX QUI COMME ULYSSE…

Le «Bloomsday» tient son nom de Leopold Bloom, le personnage principal du chef-d’œuvre de James Joyce, «Ulysse». Tout est fait pour reproduire l’ambiance de la journée du 16 juin 1904, date à laquelle se déroule l’intrigue. On s’habille comme à l’époque édouardienne, on déclame des phrases dans les rues, on déguste les plats décrits dans le millier de pages du livre… Joyce lui-même déclarait vouloir, grâce à son œuvre, «donner une image de Dublin si complète que, si la ville disparaissait de la surface de la terre, elle pourrait être reconstruite brique par brique». > «Bloomsday Festival», le 16 juin 2017, à partir de 8 heures, au départ du James Joyce Centre. www.bloomsdayfestival.ie

08.2017 LES REINES DU BALLON OVALE

C’est à Dublin qu’a lieu la première partie de la Coupe du monde de rugby à XV féminin. Pendant ces phases de poules, les douze nations s’affrontent par groupes de quatre. Les meilleures se qualifient pour les matches de phase finale, à Belfast. Pour les joueuses de l’équipe au trèfle, il s’agit de défendre leurs couleurs sur leurs terres et de battre, peut-être, les Anglaises, championnes en titre! > Coupe du monde de rugby à XV féminin, à partir du 9 août 2017, à l’University College Dublin. www.rwcwomens.com

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Joseph O’Connor UNE VILLE UNE ŒUVRE

FIGURE DE LA LITTÉRATURE IRLANDAISE CONTEMPORAINE, JOSEPH O’CONNOR FAÇONNE UNE ŒUVRE SALUTAIRE. LE ROMANCIER MET EN SCÈNE SES COMPATRIOTES DANS UN MONDE EN PLEINE MUTATION ET TIENT PATIEMMENT LA CHRONIQUE DU DUBLIN D’HIER ET D’AUJOURD’HUI. Par Guillaume Jan Photos Stéphane Remael


CITOYEN d’honneur

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JOE O’CONNOR EN 5 DATES Naissance à Dublin. Décide de devenir écrivain après avoir lu «L’Attrape-cœurs» de J. D. Salinger. 1991 Parution de son premier roman, «Cowboys and Indians», suivi de son premier recueil de nouvelles, «True Believers». 1995 Rencontre avec la scénariste anglaise Anne-Marie Casey, avec qui il aura deux fils. 2014 Parution en Irlande et au Royaume-Uni de «The Thrill of it All». Il commence à donner des cours d’écriture à l’université de Limerick. 1963 1976

LA VILLE DE DUBLIN EST UNE HÉROÏNE LITTÉRAIRE. À CHAQUE NOUVELLE GÉNÉRATION, DES DIZAINES D’ÉCRIVAINS TALENTUEUX SURGISSENT DE CETTE CAPITALE DYNAMIQUE ET VIVANTE. Bien qu’elle compte moins de 600 000 ha-

bitants, la cité a hébergé quatre prix Nobel de littérature au cours du siècle dernier. Les auteurs de romans, de nouvelles, de pièces de théâtre ou de poèmes y sont respectés et reconnus. Il n’est pas rare d’y voir un patron de pub absorbé dans sa lecture d’« Ulysse », le chef-d’œuvre ardu de James Joyce, ou d’entendre un agent de police citer un poète national. Ou encore – c’est arrivé ! – de rencontrer un chauffeur de taxi qui lit le dernier roman de Joseph O’Connor, alors que nous partons justement l’interviewer ce matin-là. « Mes parents nous ont toujours ouverts à la culture et en particulier à la littérature, se souvient l’écrivain de 53 ans. À l’époque, dans les années 1970, l’Irlande était encore un pays pauvre. Dramaturges, romanciers et poètes étaient considérés comme la seule richesse du pays. Les seuls Irlandais qui réussissaient étaient des écrivains. » Considéré comme l’un des auteurs les plus importants de sa génération, Joseph O’Connor a publié une vingtaine d’ouvrages depuis 1991. Principalement des romans et des recueils de nouvelles, mais

aussi des pièces de théâtre, un récit de voyage et quelques chroniques de l’air du temps. Des histoires sensibles et finement menées, pleines d’entrain, truffées de bonnes idées, où l’humour et la mélancolie se tressent efficacement, créant une connivence avec le lecteur, le désarçonnant parfois. Car les personnages de cet explorateur de l’âme humaine ne sont jamais univoques, ils ont plusieurs facettes. Ils boivent, ils mentent, ils sont de mauvaise foi ou manquent de confiance en eux, ils sont fragiles, ils fanfaronnent alors qu’ils s’empêtrent dans leur quotidien, ils voudraient changer de vie, ils se font larguer, mais ils sont vivants. Magistralement vivants. Après cinq livres remarqués, dans lesquels ses protagonistes sont presque toujours des Dublinois, Joseph O’Connor publie en 2002 « Star of the Sea », une fiction riche et trépidante qui accompagne dans leur traversée de l’Atlantique un groupe d’Irlandais fuyant la terrible famine de 1847. Le roman devient un best-seller en quelques mois. Plus de 800 000 exemplaires sont vendus l’année de sa sortie, des traductions sont proposées sur tous les continents. Devenu mondialement connu, Joseph O’Connor publie d’autres livres tout aussi subtils et généreux, d’épais romans ou des nouvelles de quelques pages. En 2014 sort « The Thrill of it All », son dernier opus, qui


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UN CARNET, UN STYLO

L’auteur prend des notes chaque jour pour son prochain roman.

raconte l’ascension fulgurante et la chute vertigineuse d’un groupe de rock, Ships in the Night, dans les années 1980. Le groupe est fictif mais les artistes qu’ils croisent (David Bowie, Joe Strummer, Tom Waits, Nick Cave, Patti Smith…) ont bien existé et leur monde est décrit avec justesse. Pourtant, il s’agit moins d’un livre de rock que d’une histoire d’amitié, d’amour, de trahison, une histoire touchante d’humanité, avec une fin inattendue et grandiose. « The Thrill of it All », nouveau succès de Joseph O’Connor, est traduit en 44 langues à ce jour. FAN DE BOB DYLAN ET DE PATTI SMITH

« La musique occupe une place importante dans ma vie », glisse Joseph O’Connor avec sa voix grave de crooner. S’il dit s’intéresser autant à la harpe celtique qu’à l’électropop française, en passant par la soul américaine ou le punk des années 1970, l’écrivain reste avant tout un fan absolu de Bob Dylan et de Patti Smith, qu’il écoute tous les jours ou presque. Il possède lui-même une guitare et en joue de temps en temps avec ses deux fils, James et Marcus. « Mais on ne peut pas dire que je sois musicien, corrige-t-il aussitôt. Même si parfois j’en rêve la nuit. Oui, il y a quelques semaines, j’ai rêvé que j’allais monter sur scène avec les Beatles. Dans les •••

OÙ CROISER L’ÉCRIVAIN À DUBLIN? ULYSSES RARE BOOKS dd

«Une librairie spécialisée dans la littérature irlandaise du XXe siècle. Elle possède une très large sélection d’éditions rares de James Joyce, Oscar Wilde, W. B. Yeats, Samuel Beckett, Seamus Heaney…»

THE LITTLE MUSEUM OF DUBLIN dg

« À la fois excentrique et charmant, ce musée retrace l’histoire de Dublin, d’un point de vue social, culturel et politique, au cours du XXe siècle.» FISH SHACK CAFE dh

MULLIGAN’S df

«Ce pub a gardé son atmosphère authentique. C’est un lieu où l’on peut parler, lire, penser ou rester seul si on le souhaite. James Joyce le fréquentait.»

«Pour goûter un “fish’n’ chips” ou un plat de crustacés au bord de la mer, dans le joli village de Sandycove.» > Retrouvez ces adresses sur le plan en fin de magazine.


34 backstages, John Lennon me demandait de lui rappeler les accords de “She Loves You”, dont il n’arrivait plus à se souvenir.» Il en parle peu – jamais dans les médias – mais Joseph O’Connor est le grand frère de Sinéad O’Connor, turbulente icône de la pop music, devenue star en 1990 avec « Nothing Compares 2 U », reprise de Prince magnifiée par sa voix lyrique et passionnée. Deux artistes dans la famille, n’est-ce pas beaucoup ? « En fait, il y en a trois, précise l’écrivain. Mon autre sœur, Eimear, historienne de l’art à Dublin, écrit également des livres qui se vendent bien en Irlande. Et elle joue de la harpe. » Dans les années 1960, la famille de cinq enfants (trois garçons et deux filles) se serre dans une maison modeste du sud de Dublin. Père ingénieur dans le bâtiment, mère couturière. Le mariage est orageux, les parents divorcent en 1975. Quelques mois plus tard, Joseph découvre « L’Attrape-cœurs » de l’Américain J. D. Salinger, roman de l’adolescence, ou plutôt du désenchantement, qui accompagne la perte de l’innocence enfantine. « C’est en lisant ce livre que j’ai voulu devenir écrivain. Je trouvais que ce serait la manière la plus noble d’occuper mon existence. » Il rédige ses premières nouvelles, la littérature devient son refuge, le lieu où il peut se couper du monde, comme le sera la musique pour sa sœur Sinéad. « À l’adolescence, l’art est souvent perçu comme une oasis », remarque-t-il. « JE VOIS DES MILLIONS DE MOTS »

Joseph O’Connor ne cessera plus d’écrire. Il étudie la littérature à l’University College de Dublin et rédige ses premiers articles pour les journaux du campus, ou dans les quotidiens locaux. Il veut écrire, coûte que coûte, il a le sentiment que c’est la mission pour laquelle il est sur terre. Quand sa mère meurt dans un accident de voiture en 1985, il part quelques mois vagabonder au Nicaragua. De ce voyage, il fera un roman inspiré, « Desperados » (1993). Un souvenir plus ancien lui revient : « J’avais 15 ans, je me promenais dans Grafton Street, la rue commerçante. Une diseuse de bonne aventure m’a demandé d’ouvrir la main. Je n’avais pas d’argent pour la payer, mais elle m’a tout de même lu l’avenir. Elle m’a dit qu’elle voyait des millions de mots. » C’était en 1978, la ville de Dublin commençait à ressentir les premières secousses de la déflagration punk

«En Irlande, on n’apprécie ni la prétention ni l’académisme.»

enAngleterre. « Je garde un excellent souvenir de cette époque très créative, ajoute Joseph O’Connor. Tous les adolescents avaient un groupe de rock, jouaient dans une troupe de théâtre ou écrivaient un roman. Une énergie positive s’emparait de la ville. C’est à ce moment que s’est créé le groupe U2. Je me souviens d’un de leurs premiers concerts où les musiciens ont laissé progressivement leurs instruments au public, même Bono a donné son micro à un spectateur. Après de longues décennies austères et tristes, nous étions en train de changer d’époque. » UN MÉLANGE DE JOIE ET DE MÉLANCOLIE

Près de quarante ans plus tard, l’écrivain habite à Killiney, dans la banlieue sud de Dublin. La capitale irlandaise a pleinement accompli le changement amorcé, arrivant même à surmonter l’épreuve de la crise économique de 2008. Elle est devenue accueillante, chaleureuse, optimiste, tout en gardant son caractère, son authenticité – même si, dans certains quartiers, on y trouve les mêmes enseignes standardisées que dans les autres grandes villes européennes. « C’est la mondialisation, il est difficile d’y échapper, concède Joe. Quand j’étais adolescent, nous nous sentions isolés du reste du monde, nous avions l’impression de subir notre côté insulaire. Aujourd’hui, les étudiants vont passer le week-end à Barcelone ou à Londres en avion », soupire-t-il. « Plus je vieillis, plus je suis heureux de vivre ici », dit encore l’écrivain. Il reste attaché à la mer et aime plus que jamais la singularité de la culture irlandaise. « L’âme de ce pays, c’est un mélange de joie de vivre et de mélancolie, c’est quelque chose d’aussi intense que le fado portugais. On dit que les Irlandais sont les Méditerranéens du Nord, et c’est vrai que je me sens plus chez moi à Barcelone qu’à Glasgow. On ne se prend pas au sérieux en Irlande, on n’apprécie ni la prétention ni l’académisme. C’est très agréable à vivre au quotidien. » Cela se ressent aussi dans l’écriture, avec des plumes locales davantage inspirées par les auteurs américains comme Ernest Hemingway ou Raymond Carver que par les classiques de la littérature anglaise. Au fait, pourquoi Dublin est-elle une ville si littéraire ? « Nous avons cette tradition celte de raconter des histoires, avance Joseph O’Connor. Et puis l’île est restée longtemps pauvre et isolée. Nous n’avions pas d’autre moyen d’expression. » En s’appropriant la langue anglaise, les auteurs irlandais ont créé un style, une manière à la fois sensible et directe d’inventer des récits, pour une large audience. C’est cette exploitation de la langue qui rend la littérature irlandaise si attrayante – et Joseph O’Connor en est l’un des meilleurs exemples. n > Remerciements : The Dean Hotel, 33 Harcourt St, Dublin 2

QUATRE JEUNES AUTEURS IRLANDAIS À DÉCOUVRIR COLIN BARRETT

«Son premier recueil de nouvelles, “Young Skins” (Vintage, 2013), qui dresse le portrait d’une jeunesse irlandaise en plein doute, a été comparé aux “Gens de Dublin” de James Joyce.»

SARA BAUME

«Une jeune écrivain dont on entendra parler dans les prochaines années. Son premier roman, “Spill Simmer Falter Wither” (Tramp Press, 2015), a gagné de nombreux prix.»

LISA McINERNEY

«Un bijou de fantaisie! Son premier roman, “The Glorious Heresies” (John Murray, 2015), a remporté le Baileys Women’s Prize for Fiction, la récompense britannique la plus réputée pour les femmes écrivains.»

PAUL MURRAY

«“Skippy Dies” (Hamish Hamilton, 2010) est devenu un best-seller en Irlande et a été publié dans de nombreux pays, recueillant les éloges de figures littéraires comme Donna Tartt et Bret Easton Ellis.»


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ICONIQUES Des images emblématiques de Dublin, dont celle des deux cheminées de la centrale thermique de Poolbeg.


La grande ÉVASION

PRENDRE UN BAIN AVEC BONO (OU PRESQUE), FAIRE UN SAFARI (PHOTO) À PHOENIX PARK, SURFER ENTRE DEUX FISH & CHIPS… VOICI DOUZE OCCASIONS DE VIVRE L’IRLANDE À FOND, LOIN DES CLICHÉS. DUBLIN ET SES ALENTOURS OFFRENT LEUR LOT DE SURPRISES. Par Boris Coridian et Guillaume Jan Photos Mickaël A. Bandassak et Stéphane Remael


PLEIN Air

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ALLER PÊCHER EN FIN DE LIGNE

EN 30 MINUTES, LE TRAIN QUI DESSERT DUBLIN ET SA BANLIEUE (le « DART ») vous permet

de rejoindre le charmant petit port de Howth – avec ses chalutiers, ses mouettes, une longue promenade sur la digue, quelques phoques qui s’ébattent dans la baie et de nombreux pubs pour se réchauffer. Au début des années 1980, quand l’activité de la pêche a commencé à décliner, le village s’est peu à peu intégré à la banlieue de Dublin et les loyers ont augmenté. Mais il a su conserver son caractère. Aujourd’hui, ceux qui ont eu la chance de s’y installer disent ne plus vouloir vivre ailleurs. Son marché, le samedi et le dimanche, vaut aussi le détour.

> Le port de Howth, comté de Dublin

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FAIRE UN SAFARI (PHOTO) À PHOENIX PARK ILS GAMBADENT ENTRE LES FAMILLES QUI PIQUE-NIQUENT ET LES SPORTIFS qui s’entraînent au hurling, le sport national irlandais. Les daims de Phoenix Park profitent librement du poumon vert de Dublin, deux fois plus grand que Central Park à New York. Les cervidés ont été introduits dans les années 1660 par le duc d’Ormond pour permettre au roi Charles II de chasser sans s’éloigner de la ville. Aujourd’hui, ils se laissent approcher sans crainte. Le jeu consiste à les repérer sur les pelouses immenses du parc. Notre conseil, guettez-les près de la Papal Cross, ils ne devraient pas être loin…

> Phoenix Park à Dublin. Entrées sur Parkgate Street et Castlenock Gate. www.phoenixpark.ie

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FRISSONNER AU HELL FIRE CLUB IL FAUT S’ARRÊTER SUR UN PARKING ISOLÉ PUIS GRAVIR LES 383 MÈTRES DE MONTPELIER HILL, cette colline

située à une demi-heure de route au sud de Dublin. Après une vingtaine de minutes de marche en pente raide, la ruine du Hell Fire Club apparaît. Cet ancien pavillon de chasse, construit vers 1725, est associé à de nombreux événements paranormaux depuis que les membres d’un club secret – actif au milieu du XVIIIe siècle – l’utilisaient pour des réunions occultes. À l’intérieur, plus de spectres ni de fantômes, mais une ambiance inquiétante qui rend le panorama sur Dublin si particulier. Le coucher de soleil est sublime. Mais attention quand la nuit tombe…

> Hell Fire Club est membre de The Dublin Mountains Partnership. www.dublinmountains.ie

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PLONGER DANS UN LAC DE GUINNESS LE PAYSAGE EST À COUPER LE SOUFFLE. LE LOUGH TAY N’EST QU’À 45 MINUTES DU CENTRE DE DUBLIN, mais ce lac à l’eau aussi

sombre qu’une pinte de Guinness semble surgir d’une autre planète. Une voiture est nécessaire pour entrer dans le parc national des monts du Wicklow par le col de Sally Gap. La nature est sauvage, brute, immense. La rive du lac n’est pas accessible, elle appartient à la famille Guinness, bien inspirée d’y avoir construit une résidence. Hollywood ne s’y est pas trompé non plus en utilisant les paysages pour ses productions. La série « Vikings » se situe en partie dans ce décor grandiose. Du haut de la montagne, qui plonge à pic dans le lac, on peut apercevoir des équipes de tournage qui s’affairent.

> Lough Tay est situé près du village de Roundwood, comté de Wicklow. www.visitwicklow.ie


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MANGER UNE GLACE DANS LES EMBRUNS À 30 KILOMÈTRES AU NORD DE DUBLIN, L’ÉCHOPPE LA PLUS POPULAIRE DU PORT DE SKERRIES est à peine plus grande

qu’une cabane d’enfant. Le glacier Storm in a Teacup (« tempête dans une tasse de thé ») attire habitués et curieux presque tous les jours de l’année. Le secret de la sympathique famille McCormack, qui a ouvert ce lieu insolite en 2009 ? « Nous faisons tout nous-mêmes, et nous mettons beaucoup de crème. » L’échoppe propose aussi des crêpes, que l’on peut déguster au coucher du soleil, adossé contre cette maison de poupée, en observant les pêcheurs rentrer au port.

> Storm in a Teacup, Harbour Road, à Skerries, comté de Fingal


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BOIRE UNE BIÈRE SUR LES HAUTEURS DE DUBLIN LA CAPITALE COMPTE PLUS DE MILLE PUBS, ALORS POURQUOI CET ÉTABLISSEMENT

éloigné du centre-ville ? Parce que The Blue Light Pub est la quintessence du pub irlandais. Le bâtiment – facilement identifiable avec sa moto de collection sur le toit – offre plusieurs espaces intérieurs et extérieurs pour déguster une bonne pinte. Les rencontres se font plus facilement qu’ailleurs et l’ambiance est toujours friendly. Le point d’orgue de l’expérience : la terrasse qui domine Dublin offre une vue unique.

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NAGER AVEC BONO (OU PRESQUE) POUR ATTEINDRE CE LIEU ENTRE KILLINEY ET DÚN LAOGHAIRE, dans

la banlieue chic au sud de Dublin, il faut traverser la lande qui habille la côte, puis descendre un escalier à flanc de falaise. On arrive alors dans ce spot discret, réservé aux amoureux de la nature et des vagues. Si la mer est trop agitée, un petit bassin creusé dans la roche permet de faire trois brasses sans danger. Bono, le charismatique chanteur du groupe U2, possède une villa juste au-dessus.

> Vico Baths sur Vico Road, près de Hawk Cliff, à Killiney, comté de Dublin

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.

> The Blue Light Pub, sur les hauteurs de Sandyford, comté de Dublin


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41 SURFER ENTRE DEUX FISH & CHIPS OK, LA MER D’IRLANDE N’EST PAS CRISTALLINE COMME L’OCÉAN PACIFIQUE. Mais les vagues qui s’échouent sur ses longues plages

de sable fin n’ont rien à envier à celles des îles du bout du monde. La côte est irlandaise compte d’ailleurs plusieurs spots de surf pour les accros de la glisse. De drôles de bonshommes en combinaison épaisse et planche sous le bras ne se laissent pas intimider par la fraîcheur de l’eau et domptent les éléments. Enfants, adultes, femmes et hommes, visages rougis par les embruns, sortent du ressac et terminent leur surf session par un réconfortant fish & chips. Ça change des noix de coco.

> Les spots de surf les plus proches de Dublin : Brittas Bay (comté de Wicklow) et Tramore (comté de Waterford, en photo)


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MARCHER SUR L’EAU À DUBLIN, CETTE PROMENADE EST BIEN CONNUE DES IRLANDAIS, mais peu fréquentée par les visiteurs de passage. Elle débute au pied des deux cheminées industrielles, symboles de la ville. Il faut ensuite emprunter la jetée sur un kilomètre et demi pour arriver jusqu’au phare Poolbeg qui éclaire la baie. Attention aux pavés irréguliers qui peuvent provoquer des chutes ! Au bout de cette balade entre deux eaux, le panorama sur la ville est un vrai cadeau. Le cri des mouettes sert de bande-son. Magique !

> Poolbeg Lighthouse, au bout du Great South Wall Walk, à Dublin

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DÉGUSTER DE BONS PRODUITS DE LA FERME À 20 MINUTES DE LA CAPITALE, AIRFIELD vise à reconnecter les Dublinois

avec la nature et la terre nourricière. Sur les 15 hectares légués par la riche famille Overend en 1974, les visiteurs se promènent dans le potager ou les serres, caressent des chèvres, récoltent des œufs frais du matin ou assistent à la traite du bétail. Overends, le restaurant de cette ferme grand public, propose une cuisine savoureuse, préparée avec les produits cultivés ou élevés sur place.

> Airfield, à Dundrum, dans la banlieue sud de Dublin. www.airfield.ie


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GLISSER SUR LES DOCKS EN PLEIN CENTRE-VILLE, LE GRAND CANAL EST UN HAVRE DE TRANQUILLITÉ. Ce quartier récemment réhabilité accueille de

nombreux immeubles à l’architecture spectaculaire, comme le Bord Gáis Energy Theatre ou le Marker Hotel. Mais au bout du chenal, les esprits s’animent et les corps s’envolent. Un site de wakeboard permet de s’initier à ce sport de glisse dérivé du ski nautique. Tractés par un câble, les adeptes peuvent tenter le grand saut sur les rampes à leur disposition.

> Grand Canal Dock, à Dublin. www.wakedock.ie

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DÉVALER LES PENTES À VELO

LES DUBLINOIS SONT DES FOUS DE SPORT. Au sud de la ville, les

Dublin Mountains leur offrent un terrain de jeu incroyable. Les cyclistes de l’extrême se donnent rendez-vous sur les pentes de Ticknock. Entre arbres et rochers, ils zigzaguent à fond les guidons. Là encore, le site permet d’apprécier la vue plongeante sur la capitale.

> Ticknock est membre de The Dublin Mountains Partnership. www.dublinmountains.ie


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RUGBY Féminin

DEUX SŒURS DANS LA MÊLÉE


LA PELOUSE DES GÉANTS

L’Aviva Stadium, résidence des équipes nationales de rugby et de football, peut accueillir 50000 spectateurs.

KIM ET STACEY FLOOD PORTENT FIÈREMENT LE MAILLOT VERT DE L’ÉQUIPE D’IRLANDE DE RUGBY FÉMININ. CES DEUX SŒURS NOUS RACONTENT LEUR QUOTIDIEN D’ATHLÈTES DE HAUT NIVEAU, DANS UN PAYS QUI PLACE LE BALLON OVALE AU RANG DE CULTE. Par Guillaume Jan Photos Stéphane Remael


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DURANT LES ÉTIREMENTS, ELLES RESTENT CÔTE À CÔTE, ÉCHANGENT QUELQUES MOTS, POUFFENT DE RIRE. Elles portent le

«Il n’y a pas de rivalité entre nous, juste le plaisir de la compétition», précise Kim.

même maillot vert, elles ont les mêmes yeux bleus, l’une est brune, l’autre blonde. Kim et Stacey Flood sont sœurs et jouent toutes les deux dans l’équipe nationale de rugby féminin. La première pratique le rugby à VII et à XV. La seconde se concentre sur le VII. Les deux sports se jouent sur les mêmes terrains et les règles sont similaires, la particularité tient surtout au nombre d’athlètes sur l’aire de jeu : quinze pour le traditionnel rugby à XV, et seulement sept pour le rugby à VII, ce qui exige des efforts physiques intenses et une grande polyvalence technique. Plus courts, les matchs de rugby à VII sont souvent spectaculaires, ce qui attire de plus en plus de public. Quand nous les rencontrons au printemps 2016, Kim et Stacey s’entraînent pour les Jeux olympiques de Rio de Janeiro où elles espèrent représenter leur pays. « C’est la première fois que des sœurs jouent ensemble dans une équipe de rugby de haut niveau en Irlande », lance Kim, la brune, âgée de 26 ans. Elle travaille pour une compagnie d’assurances de la Bank of Ireland et transige avec son patron pour participer aux entraînements au moins quatre aprèsmidi par semaine. Stacey, cheveux clairs, 19 ans, suit des études d’informatique appliquée au commerce. Elle aussi s’arrange avec son école afin de concilier ses cours et son activité de sportive de haut niveau. Dans l’ensemble, employeurs et professeurs sont plutôt coulants : ils savent que ces espoirs du rugby ont de grands matchs à jouer aux couleurs de l’Irlande. Et ici, le rugby est plus qu’un sport, c’est un emblème national. DÉCOUVRIR LE MONDE

Les deux sœurs vivent toujours chez leurs parents, à Sandymount, un quartier tranquille de Dublin. Dans cette famille unie, tout le monde aime le sport : monsieur et madame Flood, respectivement accessoiriste au cinéma et «lollipop lady» (elle aide les enfants à la sortie de l’école), ont longtemps pratiqué l’aviron et continuent les parties de ping-pong endiablées avec leurs six enfants. Les quatre filles de la fratrie ont toutes joué au

LES SPORTS GAÉLIQUES

À CÔTÉ DU RUGBY ET DU FOOTBALL, LES SPORTS TRADITIONNELS IRLANDAIS SONT TOUJOURS LARGEMENT PRATIQUÉS DANS L’ENSEMBLE DU PAYS. LE FOOTBALL GAÉLIQUE

LE HANDBALL GAÉLIQUE

Sur des terrains similaires à ceux de rugby, deux équipes de quinze doivent marquer des essais ou des buts. Pieds et mains sont autorisés.

Apparenté au squash et à la pelote basque : les deux joueurs frappent la balle contre un mur à l’aide de leurs mains gantées.

LE HURLING

LE ROUNDERS

Mêlant base-ball et rugby, le hurling est un sport rapide (la balle atteint 110 km/h) et dangereux (la batte peut faire très mal). La camogie en est la variante féminine.

Ancêtre du base-ball, il se joue avec une batte et une balle, le but du jeu étant de marquer un point en faisant le tour d’un circuit composé de postes de défense.

football gaélique, l’un des sports les plus populaires en Irlande (voir encadré). Kim a d’abord été inscrite au football à 7 ans, puis à sa version gaélique à 11 ans. Pendant son adolescence, elle a pratiqué intensément ces deux sports. Stacey a commencé le football gaélique à 8 ans, avant de s’initier au rugby un peu plus tard. Modeste, elle ne dit pas qu’elle est la plus jeune joueuse de rugby semi-professionnelle en Irlande. «Aucune rugbywoman n’a remporté autant de coupes à son âge», glisse sa grande sœur. Stacey en compte fièrement huit : «Ma première, je l’ai gagnée à 18 ans, aux Rugby Europe Women’s Sevens Grand Prix Series, à Kazan, en Russie.» Quand on leur demande pourquoi elles ont choisi le rugby, Kim et Stacey répondent d’une même voix : «On voulait voyager !» Stacey précise : «Avec les sports gaéliques, nous sommes cantonnées à l’Irlande. Avec le rugby, on peut découvrir le monde.» Elles sont allées en Russie, aux États-Unis, dans plusieurs pays d’Europe et même en Australie. «Le sport pro implique de nombreuses contraintes, reconnaît Stacey. Nous devons entretenir notre corps quotidiennement, faire de la gym et de la course à pied. Nous devons aussi respecter un régime alimentaire strict. Notre entraîneur nous demande de dormir huit heures par nuit et nous devons faire attention à ne pas nous blesser. Nos amies ne comprennent pas cette discipline. Mais en échange de ces efforts, nous voyons du pays.» Et même si leur détermination n’a pas suffi à les envoyer au Brésil pour les JO, elles vont continuer à participer au circuit mondial avec l’équipe. MAQUILLAGE ET ECCHYMOSES

Sur le terrain du stade Donnybrook où a lieu l’entraînement aujourd’hui, une vingtaine de rugbywomen s’entrechoquent aux côtés de Kim et Stacey. Les visages sont soigneusement maquillés et les ongles joliment vernis. Leur peau blanche contraste avec de méchantes éraflures aux coudes et aux genoux. Au coup de sifflet de l’entraîneur, elles cessent de bavarder pour se concentrer sur la précision des passes, la vitesse, l’endurance ou la puissance, et pour travailler quelques plaquages spectaculaires. Kim et Stacey se disputent âprement le ballon, dures mais attentives l’une envers l’autre. « Il n’y a pas de rivalité entre nous, précise Kim à la fin de l’entraînement. Juste le plaisir de la compétition. D’autant que nous ne jouons pas au même poste, je suis talonneuse et Stacey est demi de mêlée. » Ce soir, les deux athlètes rentreront dîner dans la même cuisine : les virtuoses du rugby restent attachées à leur famille. De toute façon, elles n’auraient pas vraiment les moyens de vivre ailleurs : « Nous n’avons pas les revenus de l’équipe masculine », lâche Stacey avec une pointe d’amertume qu’elle balaie aussitôt en secouant ses cheveux. Mais elle ajoute aussitôt : « À notre niveau, si nous étions des garçons, nous aurions assez d’argent pour nous acheter une maison chacune. » n


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SPORTIVES

Séance d’entraînement au stade Donnybrook.

COMPLICES

Stacey et Kim en balade sur le front de mer.

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CHEFS À Suivre

L’ÎLE AUX TRÉSORS À L’IMAGE DE SON PEUPLE, LA GASTRONOMIE DE L’IRLANDE A VOYAGÉ ET S’EST OUVERTE AUX NOUVELLES INFLUENCES. PORTRAITS CROISÉS DE QUATRE JEUNES CHEFS CRÉATIFS ET SANS COMPLEXES QUI DÉPOUSSIÈRENT L’« IRISH CUISINE » ET METTENT LEUR TERROIR AU GOÛT DU JOUR. Par Boris Coridian Photos Mickaël A. Bandassak

LA VILLE DE DUBLIN EST PLEINE DE SURPRISES. DEPUIS LONGTEMPS, ELLE ATTIRE LES VISITEURS DU MONDE ENTIER GRÂCE À SON COCKTAIL UNIQUE DE CULTURE ET DE CONVIVIALITÉ, LE TOUT ACCOMMODÉ À LA SAUCE « PUB ». Il faut désormais ajouter à cette liste une cui-

sine inventive mettant en lumière des produits locaux à la fraîcheur incomparable et aux saveurs sauvages. Un argument que l’on n’attendait pas pour cette ville qui n’évoque, pour l’immense majorité des papilles, que la bière brune, la pomme de terre, le bacon et le fish & chips ! Mais il est temps d’effacer ces clichés gastronomiques, tant la nouvelle scène gourmande fait des étincelles. De jeunes cuisiniers locaux écrivent au présent cette modern Irish cuisine et promeuvent leur vision « terre et mer » de leur île. Les côtes foisonnent de crustacés sublimes – n’appelle-t-on pas les langoustines les Dublin bay prawns dans la langue de James Joyce ? La campagne aux mille nuances de vert fournit une viande exceptionnelle – bœuf et agneau en tête –, ainsi qu’un lait riche, qui constitue la base de fromages puissants. Dublin n’attendait donc qu’une nouvelle génération de talents pour s’emparer et sublimer ces produits authentiques. Nous avons réuni quatre de ces jeunes chefs audacieux : Ciaran Sweeney, Niall Sabongi, Mark Moriarty et Barry FitzGerald. Ils incarnent, chacun dans leur style, l’envie de faire bouger les lignes et d’écrire les nouvelles pages

d’un livre de cuisine qu’ils jugent trop poussiéreux. Ciaran et Mark ont travaillé ensemble dans des restaurants éphémères à Dublin. Des pop-up surprenants qui ont enthousiasmé les gourmets locaux, grâce à des assiettes spectaculaires servies dans des lieux insolites de la capitale. Depuis, Ciaran a pris les commandes de l’une des plus élégantes adresses de Dublin, Forest & Marcy. Mark parcourt le monde pour faire connaître son terroir et sa technique, le titre de San Pellegrino Young Chef 2015 accroché à la veste. Niall, qui a grandi au milieu des fourneaux de son père restaurateur, a lancé un bistro marin où les fruits de mer sont aussi frais que l’ambiance est décontractée. Enfin, Barry a fait le grand saut en ouvrant son premier restaurant, après avoir fait ses classes chez le voisin anglais. Lors de la séance de prise de vues, les quatre jeunes hommes discutent, échangent leurs impressions sur leur quotidien de restaurateur, de chef, de cuisinier… Sans avoir eu l’occasion de travailler tous ensemble, les connexions sont multiples entre ces professionnels issus de la même génération. Leurs restaurants partagent le même souci du travail bien fait, de menus courts renouvelés au fil des saisons, d’assiettes élégantes, le tout avec un rapport qualitéprix exceptionnel. Ils s’inscrivent dans une gamme d’établissements qui émaillent les rues animées de la capitale. La pretty old town est plus appétissante que jamais. À table !


LA RELÈVE

De gauche à droite, Ciaran Sweeney, Niall Sabongi, Barry FitzGerald et Mark Moriarty : quatre chefs sur la route du succès!


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«La cuisine irlandaise d’aujourd’hui ressemble aux Irlandais d’aujourd’hui.» Ciaran Sweeney EN AVANT TOUTE !

Ciaran Sweeney, déterminé à moderniser la cuisine de son île natale.

FUMÉ EN SALLE

Saumon, feuilles de livèche et radis.


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AUDACE SUCRÉE

Chocolat blanc, yaourt, amandes et sorbet… à l’aneth!

RETOUR DES INDES

Cabillaud irlandais et légumes de printemps, assaisonnés d’une crème à la noix de coco.

CIARAN SWEENEY, CHEF DU FOREST & MARCY « Lorsque l’on demande aux clients étrangers quels sont les produits du terroir irlandais, la Guinness, la pomme de terre et le bacon reviennent en boucle. Nous sommes quelques-uns à vouloir changer les choses et dépasser cette vision d’une cuisine ennuyeuse et renfermée sur elle-même. La cuisine irlandaise d’aujourd’hui ressemble aux Irlandais d’aujourd’hui : elle a voyagé, s’est ouverte aux autres, mais reste attachée à son terroir », raconte Ciaran Sweeney. En mai 2016, le cuisinier de 31 ans a pris possession des fourneaux du Forest & Marcy dj, deuxième adresse du délicieux Forest Avenue, situé à une centaine de mètres. Là, il crée ses mélanges d’épices maison , produit sa propre charcuterie – une rareté en Irlande – et réinvente les bases de cette modern Irish cuisine en pleine mue. Un immense challenge pour ce jeune papa qui a accueilli son premier enfant la semaine même de l’ouverture de l’établissement ! Mais Ciaran possède une énergie débordante : « Je veux faire bouger les lignes du restaurant et de l’Irish cuisine. Ici, les codes des tables de haute gastronomie sont très stricts. Et les pubs proposent trop souvent des recettes vieillissantes. » Dans son restaurant clair et lumineux, les assiettes, créatives, élégantes, savoureuses, se succèdent. Le classique saumon fumé est réinterprété : la chair est enfermée dans un nuage parfumé avant d’être légèrement brûlée à la flamme. « Thornton’s est le premier restaurant à avoir renouvelé notre traditionnel bacon and cabbage (plat de bacon, chou vert et pommes de terre, ndlr). Ici, je sers un pain de pommes de terre modernisé, préparé avec des patates fermentées auxquelles on ajoute du beurre et du yaourt. » Il faut absolument goûter à la cuisine de Ciaran pour percer les mystères de Dublin !

L’ARBRE QUI CACHE LA FOREST…

Le restaurant est situé sur la très chic Leeson Street.


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«Il y a un grand travail d’éducation à faire auprès des plus jeunes. » Niall Sabongi

LE REPAIRE DE LA SEA FOOD

Niall Sabongi a ouvert son bistro marin au cœur du quartier de Temple Bar.

FLAMBÉES

Au menu : huîtres Rockefeller (aux épinards gratinés) et Kilpatrick (au bacon et à la sauce Worcestershire).

NIALL SABONGI, PROPRIÉTAIRE DU KLAW ET FONDATEUR DE SUSTAINABLE SEAFOOD IRELAND

L’Irlande est une île. Cette évidence mérite d’être rappelée tant les produits de la mer semblent négligés lorsque l’on évoque le pays côté table… « Nous possédons des eaux exceptionnelles, mais le monde entier ne connaît que le bœuf irlandais. Le problème ? 90 % des poissons et fruits de mer pêchés sont exportés », explique le vigoureux chef-entrepreneur Niall Sabongi, qui a choisi de mettre à l’honneur ces grands oubliés. Dans son établissement de poche au cœur de Temple Bar, on avale des huîtres de Waterford ou du Connemara. On se régale d’une marmite de winter crab au piment. Les pinces de homard sont servies sans chichi. Le lobster roll – un sandwich moelleux où la chair du crustacé est liée à une mayonnaise relevée – a un goût de trop peu. Ici, pas de nappe blanche ni de service pompeux, mais une bande-son très rock et des voisins à touche-touche. « Je souhaite que la sea food soit accessible, décontractée, sans sacrifier la fraîcheur », précise Niall. Le père de deux jeunes enfants ne fait pas que vendre à la carte ces perles marines, il est aussi à la tête de la Sustainable Seafood Ireland, une entreprise de pêche responsable et locale : « Nous travaillons avec des petits bateaux qui fournissent les restaurants de la capitale – et le Klaw dk, bien sûr ! –, en maquereaux, saint-pierre, langoustines, crabes… » Niall va plus loin : « La cuisine irlandaise était déconsidérée. Il y a un grand travail d’éducation à faire auprès des plus jeunes. Je veux aller dans les écoles pour transmettre cet héritage maritime. C’est rare que les enfants aient déjà goûté une huître ici ! Je veux les accompagner pour cueillir des herbes sauvages, des algues, et déguster des coquillages sur la plage. »


53 MARK MORIARTY, CHEF ITINÉRANT ET VAINQUEUR DU CONCOURS SAN PELLEGRINO YOUNG CHEF 2015 Ne cherchez pas son restaurant à Dublin. Ou armez-vous de patience, car le vainqueur irlandais de la prestigieuse récompense internationale du San Pellegrino Young Chef 2015 n’est pas pressé de poser ses valises. « C’est un peu tôt pour ouvrir mon restaurant. J’ai encore beaucoup de choses à apprendre. Je vais continuer à voyager et à me nourrir de ces rencontres et cultures gastronomiques. J’espère installer mon bistro à Dublin d’ici quatre ou cinq ans », explique le jeune chef de 28 ans au talent gargantuesque. Mark Moriarty est aujourd’hui l’un des ambassadeurs de la nouvelle cuisine irlandaise hors de ses terres. Après avoir lancé avec son camarade Ciaran Sweeney des restaurants éphémères où tout Dublin se pressait, le jeune homme vagabonde – États-Unis, Singapour, Australie, Italie… –, afin de faire découvrir son terroir méconnu, loin des clichés associés à son île natale. « Les jeunes chefs irlandais ont enfin confiance en eux ! Ils sont fiers de porter le flambeau et de valoriser les beaux produits de cette terre si fertile », explique Mark en se baladant dans les rayons de l’épicerie Fallon & Byrne, où les denrées made in Ireland sont légion. Le plat qui lui a permis de remporter son titre en juin 2015 synthétise l’esprit de sa cuisine. « Tout part d’un produit très simple, le céleri-rave. Il est brûlé à la torche, puis placé dans un miso d’orge perlé et de foin, des odeurs qui me sont familières, entre les effluves de Guinness et celles de la ferme de mon oncle. J’ajoute des noisettes torréfiées et un crumble réalisé à partir des épluchures du céleri-rave, car je déteste gâcher. Le jus de céleri-rave est monté au beurre, une mayonnaise à l’huile de noisette lie le tout. Le plat est servi dans la vaisselle à thé de ma grand-mère. » So Irish ! > Pour suivre Mark Moriarty : www.twitter.com/markmoriarty1

«Les jeunes chefs irlandais ont enfin confiance en eux!» Mark Moriarty

MADE IN IRELAND

Le chef globe-trotteur s’inspire des rayons de Fallon & Byrne.


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TEAM BUILDING

Au centre : Barry, de Londres à Dublin.

C’EST LE PRINTEMPS !

Boulettes de ricotta, asperges vertes et crème d’oseille.

BARRY FITZGERALD, CHEF ET PROPRIÉTAIRE DU BASTIBLE

LES GOÛTS ET LES COULEURS

Spätzle, œuf de cane, petits pois, grenade marinée et ail sauvage.

« Voilà à quoi ressemble un bastible », précise d’emblée le chef de 34 ans en portant une cocotte en fonte traditionnelle, ustensile de base des Irlandais à la fin du XIXe siècle. Mais si Barry a choisi ce nom pour son restaurant, ne croyez pas faire un saut dans le passé chez Bastible dl ! Ici, la cuisine est moderne, vivante, électrique. Elle n’a rien à envier aux meilleures adresses bistronomiques de Londres ou Paris. Le cuisinier-entrepreneur au regard doux mais déterminé a puisé dans son parcours personnel et professionnel pour créer ce lieu qui attire les branchés de la capitale depuis novembre 2015. « Je suis né à Dublin mais, enfant, j’ai vécu aux États-Unis. De retour au pays, j’ai étudié le commerce, sans idée précise. J’ai beaucoup voyagé – Australie, États-Unis, Europe… –, surtout pour le plaisir. J’ai touché du doigt l’univers de la cuisine, ce qui m’a permis de déterminer mon projet professionnel : c’est ça que je voulais ! » Il découvre en accéléré et « sur le tas » le métier de cuisinier à Londres, auprès de cette nouvelle génération de chefs soucieuse du coût de ses menus et de la bonne gestion des produits locaux. « J’ai toujours eu l’envie de revenir à Dublin. Cette ville est pleine de promesses. Et plus cool pour fonder une famille… » raconte le jeune père. Il décrit modestement son style de modern Irish cuisine, « même s’il est difficile d’affirmer que nous possédons une vraie gastronomie, comme la France par exemple ». Il précise encore : « Récemment, la récession économique a fait flamber les prix. Les producteurs ont compris qu’ils gagneraient mieux leur vie en misant sur la qualité. Le fromage, le bœuf, l’agneau, les produits de la mer ont fait un bond qualitatif phénoménal ! C’est un cercle vertueux : les jeunes s’intéressent davantage à la cuisine et pas seulement à la bière ! »


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«J’ai toujours eu l’envie de revenir à Dublin. Cette ville est pleine de promesses.» Barry FitzGerald

« BASTIBLE DAY »

Barry FitzGerald fait la révolution dans son restaurant!

LE NOUVEAU GOÛT DE DUBLIN… ETTO fp Un bistro contemporain

au cœur de la ville, doté d’un rapport qualité-prix étonnant. L’ambiance est décontractée, les assiettes regorgent de surprises. À noter : la belle carte de vins de ce lieu… qui ne sert pas de bière! FOREST AVENUE fq À la tête de ce restaurant, John et Sandy Wyer, un couple irlando-américain. On slalome entre les influences bistronomiques de New York, Paris et Londres, sans oublier que nous sommes à Dublin. Le brunch est le plus couru de la capitale. LOCKS 1 WINDSOR TERRACE fs

Un service aux petits oignons, une carte variée toujours au plus près du produit, le tout dans un cadre bucolique, au bord du canal : que demander de plus? Ah oui, leur jolie sélection de cocktails! THE GREENHOUSE fd L’une des plus belles

cartes irlandaises contemporaines, qui mêle les trésors locaux (langoustines de la baie de Dublin, agneau du comté de Kerry…) et les mets d’exception de la très grande cuisine française.

THE PIG’S EAR ff Un seul établissement mais trois ambiances, en fonction de l’étage où l’on prend place dans cette demeure dublinoise décorée avec goût. On se sent comme à la maison dans ce restaurant qui incarne idéalement la nouvelle cuisine irlandaise.

… ACCOMPAGNÉ D’UN GRAND CRU NESPRESSO FISH SHACK CAFE Les trois adresses

de cette enseigne, à Temple Bar fg, Sandycove dh et Malahide fh, proposent des produits de la mer issus de la pêche locale. On grignote des fritures, des sandwichs au crabe en se désaltérant d’une bière fraîche. > Retrouvez toutes les adresses sur notre plan en fin de magazine.


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OBJET Culte

Une pinte

SUR MESURE C’EST LE MARIAGE ENTRE UN GRAND VERRE ET UNE BELLE BRUNE. COMPRENEZ UNE BIÈRE GUINNESS SERVIE À LA PRESSION DANS TOUT PUB QUI SE RESPECTE. MAIS QUELS SONT LES SECRETS D’UNE MOUSSE PARFAITE ? Par Boris Coridian Photo Mickaël A. Bandassak

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.

ELLE EST SI SOUVENT ACCROCHÉE AUX MAINS DES IRLANDAIS QU’ELLE SE FERAIT PRESQUE OUBLIER. La pinte

– ce verre dont le volume exact est de 568 ml – se remplit aussi vite qu’elle se vide, surtout after work et durant le weekend, dans les rues animées de Dublin. On en commande une (ou plusieurs) au bar, avant d’aller la boire en bonne compagnie, à l’intérieur ou à l’extérieur du pub. La pinte rassemble, fédère, unit le peuple irlandais (de plus de 18 ans, âge minimum autorisé au niveau national pour consommer de l’alcool). Mais pour que cette unité de mesure, héritée du voisin anglais, devienne un symbole national 100 % irish, il fallait lui associer une bière identitaire. La Guinness – une stout (bière brune) produite dans la brasserie originelle située au cœur de la capitale depuis 1759 – est devenue la meilleure alliée de ce grand demi-litre. Partout dans la ville, la harpe, le logotype de la marque depuis 1862, s’affiche sur les devantures de pubs et sur… les verres. Boire une Guinness tirée à la pression est l’un des rituels de la capitale. Chaque jour, 10 millions de pintes, dans plus de 100 pays, offrent une parenthèse irlandaise à ceux qui les boivent. La texture soyeuse, la robe d’un rubis profond qui tranche avec la blancheur de la mousse, et la saveur mêlant amertume et fraîcheur en font l’un des trésors nationaux. Mais avant de poser ses lèvres sur le « buvant » évasé et de déguster la pinte parfaite, il faudra faire preuve de patience… La taille élancée, les courbes voluptueuses et l’ouverture généreuse du verre Gravity (disponible depuis 2013) n’ont pas été dessinées par hasard. Ce cône renversé légèrement

bombé permet d’exalter la mousse épaisse et le bouquet d’orge et de houblon. La harpe dorée gravée dans la partie haute indique l’endroit où verser le liquide, afin d’incliner idéalement le verre à 45 °. Le barman tire la pompe vers lui, laissant s’écouler la bière à laquelle est ajouté l’azote gazeux nécessaire à la dégustation. Le logo sert également de jauge pour cesser de remplir le verre à cette étape. Car une pause s’impose (pour la bière, pas pour le barman qui poursuit son service !). Environ 90 secondes s’écoulent avant qu’il ne reprenne en main la pinte et achève de remplir le verre en poussant la pompe, laissant ainsi couler uniquement le liquide brun, sans adjonction gazeuse. Les fines bulles forment des volutes élégantes avant de s’accumuler en surface en une mousse épaisse dont le sommet surplombe le verre. La pinte est prête ! Sur le verre Gravity, une courbe en relief – qui rappelle encore le motif de la harpe – invite à empoigner sa base. « Cette forme a été imaginée pour que les consommateurs ne réchauffent pas trop vite la bière avec leur main. La température idéale est de 6 °C. Le verre Tulip, utilisé précédemment, ou des modèles encore plus anciens, de formes très variées, étaient plus simples. C’est pour cela que j’ai une préférence pour la nouvelle version. Elle permet de vivre la meilleure dégustation possible de la Guinness à la pression », explique Domhnall Marnell, l’expert de la marque, debout derrière son comptoir du bien nommé Gravity Bar (au dernier étage de la Guinness Storehouse fj ), qui domine superbement Dublin. n

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SERRE DU FUTUR

Le Grow Dome Project, une bulle de verdure dans la ville.


CULTURE Urbaine

LES POTAGERS DE L’ASPHALTE CULTIVER FRUITS, LÉGUMES, CHAMPIGNONS EN VILLE, C’EST AUJOURD’HUI POSSIBLE. PARTOUT DANS DUBLIN, DES INITIATIVES LUDIQUES ET INNOVANTES PENSENT LA FERME URBAINE DE DEMAIN, AUSSI ATTENTIVE AU LIEN SOCIAL QU’À LA QUALITÉ DES ALIMENTS PRODUITS. Par Guillaume Jan Photos Stéphane Remael

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60 UTOPIE CONCRÈTE

Andrew Douglas, dans sa serre du Belvedere College.

AU DERNIER ÉTAGE DU BELVEDERE COLLEGE, L’UNE DES ÉCOLES LES PLUS RÉPUTÉES DE LA CAPITALE IRLANDAISE,

Andrew Douglas enfile une blouse blanche sur son tee-shirt à tête de pirate, allume les lampes de la grande pièce en verre, et commence à inspecter les plantes qu’il y cultive – betteraves, pommes de terre, radis, salades, persil. « On pense souvent que l’agriculture doit se situer loin de la ville, lance-t-il. Or le milieu urbain peut également être propice à la production agricole. » Ce dynamique et enthousiaste quadragénaire a lancé la première ferme urbaine de Dublin en 2012, d’abord en occupant le toit d’une ancienne usine. Sur cet espace de 400 m2, il a fait pousser des légumes, élevé des poules et entretenu quelques ruches, avant de devoir déménager, en 2014, en raison de nouveaux projets d’urbanisme de la municipalité. Quelques mois plus tard, en janvier 2015, le Belvedere College l’accueillait dans cette serre, avec ses installations aussi high-tech qu’artisanales : « C’est un laboratoire, explique-t-il. Avec les élèves du lycée, nous expérimentons différentes manières de cultiver dans un espace restreint. Nous testons des alternatives à l’agriculture

La démarche revendiquée est à la fois scientifique, écologique et citoyenne. industrielle et chimique. Nous imaginons à quoi pourrait ressembler la ville de demain. » Sur un côté, des rangées de plantes cultivées hors-sol coiffent des bassins dans lesquels nagent des poissons gris – des tilapias. « C’est un circuit fermé. L’eau des bassins irrigue et nourrit les plantes, qui filtrent l’eau avant de la renvoyer, propre, dans le bassin. » À proximité, un alignement de seaux dans lesquels poussent des champignons : « Nous récupérons le marc de café auprès du voisinage et nous en servons comme compost. Avec dix kilos de marc, nous produisons trois kilos de champignons en un mois. Le potentiel est énorme. Pour vous donner une idée des quantités disponibles, les coffee shops de la rue jettent chacun environ 40 kilos de marc par semaine… » La démarche revendiquée par Andrew Douglas est à la fois scientifique, écologique et citoyenne : elle tend à montrer qu’une ferme urbaine peut être productive, durable et innovante,


61 RECYCLAGE

Le marc de café, un engrais naturel pour les champignons.

tout en renforçant les liens entre les habitants. « Ces nouvelles fermes ont vocation à s’intégrer dans leur environnement urbain, continue-t-il. Nous recyclons des objets de la consommation courante pour produire localement des aliments de qualité. » L’initiative de ce citadin aux pouces verts s’inscrit dans un mouvement qui fait de plus en plus d’adeptes à Dublin, mais aussi dans de nombreuses autres agglomérations d’Europe et du monde entier, alors que la population urbaine ne cesse d’augmenter. Passionné de vélo et preneur de son de profession, Andrew Douglas est en train de réaliser ce qui était encore considéré comme une utopie il y a quelques années : faire de la ville un espace de production alimentaire. « NOUVELLES CONTRAINTES »

« Nos gouvernements ont toujours tendance à promouvoir l’agriculture industrielle, les monocultures et les records de productivité, mais ils oublient que nous sommes dans une situation de crise climatique », rappelle l’artiste Zack Denfeld, fondateur de CoClimate, un think tank spécialisé dans les questions clima-

tiques. « Il faut donc revoir le modèle agricole basé sur la dépendance au pétrole, n’est-ce pas ? Nous devons réduire le gaspillage énergétique, penser aux énergies renouvelables, privilégier l’alimentation locale… » Au printemps 2016, ce touche-à-tout visionnaire était l’un des commissaires de l’exposition « Field Test », financée par le vénérable Trinity College, sur le thème des innovations qui feront les fermes du futur. Assis dans la cafétéria de la Science Gallery, sur le campus de cette université d’élite fondée au XVIe siècle, le jeune homme questionne encore : « Comment adapter la ferme à ces nouvelles contraintes, alors que plus de 60 % de la population irlandaise vit en ville et que seulement 1 % de notre production agricole est certifiée biologique ? C’est à ces interrogations que nous nous attaquons dans l’exposition. » Après la Seconde Guerre mondiale, comme presque tous les pays du monde, l’île est passée d’une agriculture paysanne, plutôt diversifiée et respectueuse des équilibres naturels, à une agriculture productiviste, sur de plus grands espaces. En 1973, l’entrée de la République d’Irlande dans l’Union européenne a encore accéléré la concentration des fermes : « Le lien que •••


62 ESPRIT D’ÉQUIPE

Jason Sheridan, jardinier des quartiers nord.

PIONNIERS

La Food Co-op propose des légumes bio depuis 1983.

les Irlandais avaient avec la terre a commencé à se distendre et, dans les années 1980, la culture du supermarché s’est imposée », raconte Nathan Jackson, l’un des premiers paysans de la périphérie de Dublin à proposer une Amap*, dans la commune de Celbridge. Quand le jeune homme de 29 ans a démarré son exploitation, voilà trois ans, il a découvert un engouement insoupçonné pour ses courgettes, ses carottes, son ail et ses pommes biologiques : « Les consommateurs font beaucoup plus attention à ce qu’ils mangent aujourd’hui. C’est bon signe ! » ROOFTOPS

Une myriade d’initiatives en faveur de l’agriculture urbaine est en train d’éclore dans la ville. La plus ancienne est peut-être la Dublin Food Co-op, un regroupement de consommateurs attachés à la nourriture végétarienne et bio. « La coopérative a commencé en 1983, se souvient Norman Rides, son président. Au départ, la plupart des denrées devaient être importées. Mais peu à peu, nous avons réussi à produire localement. Aujourd’hui, nous comptons 1 700 membres, dont certains cultivent eux-mêmes

Des curieux de tous âges veulent apprendre à faire fructifier leurs lopins. dans leur jardin. » Dans cette même mouvance, Michael Kelly a lancé le mouvement Grow It Yourself (GIY) en 2009. Objectif : « Accompagner les particuliers qui souhaitent faire pousser leurs fruits et légumes », résume l’ancien consultant en informatique qui a réussi à étendre GIY à quelque 80 villes d’Irlande. Les sessions de formations organisées tous les mois pour apprendre à faire fructifier son lopin de terre attirent des curieux de tous âges. « Le bouche-à-oreille fonctionne, ils viennent de plus en plus nombreux », assure Michael. Dans le quartier festif de Temple Bar, Pádraic Óg Gallagher dirige le restaurant Boxty House, où il cuisine des galettes irlandaises à base de pommes de terre. C’est aussi là que se trouve le repaire du collectif Thank Potato fk, que ce restaurateur réputé a créé en 2001 pour intégrer la culture de ce légume au milieu urbain : « Une bonne partie de celles que nous cuisinons viennent


63 INTÉGRATION URBAINE

Les pommes de terre de Thank Potato sont cultivées sur les toits.

de Dublin même. J’en fais pousser sur le devant de mes fenêtres et sur quelques toits de la ville, par exemple au Belvedere College avec Andrew Douglas. Nous produisons plus de 120 variétés différentes. Et ce n’est qu’un début, les possibilités sont tellement nombreuses. Prenez le temps de regarder Dublin sur Google Maps, vous verrez tous les toits plats qui pourraient être convertis en potagers ! » Ce mois de juin 2016, Pádraic se réjouit de la tenue de la deuxième édition du festival Bloom Fringe, qui vise à promouvoir les jardins partagés dans la ville et à informer les habitants sur les alternatives au supermarché. « Ce festival part d’une volonté citoyenne de se réapproprier l’espace public. Il promeut une forme de “guérilla” potagère, qui encourage les habitants à cultiver des légumes sur les terrains abandonnés. » VISION FUTURISTE

« Tout le monde peut s’y mettre », assure Jason Sheridan, qui fait pousser petits pois, brocolis, artichauts, carottes, poireaux, pommes de terre et oignons au pied du mur de briques rouges de son immeuble des quartiers nord de la ville. « C’est le prix

élevé des légumes bio qui m’a incité à mettre la main à la terre », explique ce solide trentenaire diplômé en sociologie. Il y a cinq ans, avec quelques voisins, il a fabriqué de grands bacs en bois sur les parties communes de la cité où il a toujours vécu afin d’y planter les premières graines. « On a tout fait nous-mêmes, sans rien demander à personne. Ce qu’on ne savait pas, c’est que ça créerait un tel esprit d’équipe, le plus jeune d’entre nous a 8 ans et le plus âgé, 80. » Plus au sud, dans le quartier des Liberties, de l’autre côté de la Liffey, un imposant dôme donne une vision futuriste de la ville. « Une charpente en bois recouverte de plastique », décrit Niall O’Brien, le trentenaire à l’origine du Grow Dome Project. Dans cette serre atypique en forme d’igloo translucide, les légumes sont cultivés en hydroponie, c’est-à-dire hors-sol. « Après la récession économique de 2008 qui a durement frappé Dublin, de nombreux terrains se sont retrouvés en friche, continue Niall. C’est sur l’une de ces parcelles que nous avons créé ce premier dôme en 2014. Son aspect étrange apporte un repère dans le quartier. Aujourd’hui, 150 personnes viennent s’occuper •••


64 JARDIN PARTAGÉ

Le graphiste Rian Coulter dans le potager du National College of Art and Design.

bénévolement des cultures dans le dôme ou dans le potager qui l’entoure. » Le modèle a fait ses preuves : cet hiver, un autre dôme sera construit sur le campus de la Dublin City University, dans le quartier de Glasnevin. « Et deux autres projets sont également en cours », s’enthousiasme Niall, qui rêve de construire des dômes dans tous les quartiers de Dublin. « Pourquoi pas ? Ce serait un premier pas vers l’autosuffisance alimentaire. » À seulement quelques pâtés de maisons, les étudiants du National College of Art and Design ont eux aussi créé leur propre potager. « Il y avait ce terrain vague adjacent à nos locaux, raconte Rian Coulter, ancien élève aujourd’hui graphiste. En 2013, nous en avons fait un jardin partagé avec les gens du quartier. » Sur cet espace d’un hectare, bordé de murs tagués, les jeunes gens cultivent désormais des rangées de salades, d’épinards ou encore de pommes de terre. Une partie du terrain sert à fabriquer du compost, indispensable pour nourrir la terre et la rendre plus fertile. « Tout part du compost, affirme Tony Lowth, un jardinier professionnel venu épauler les étudiants. C’est vraiment la base de l’agriculture naturelle. Pour le fabri-

Les étudiants cultivent des salades, des pommes de terre, des épinards… quer, nous nous servons des ordures végétales, du marc de café et aussi du crottin des chevaux qui promènent les touristes dans la ville, leur écurie est juste à côté. Aujourd’hui, nous avons suffisamment de compost pour en vendre. » L’homme indique la montagne de terreau haute de quatre mètres derrière lui, avant de conclure de façon catégorique : « C’est l’avenir des fermes urbaines de Dublin. Ce jardin, c’est mon coffre-fort. J’ai plus confiance en lui que dans une banque. » n * Amap : Association pour le maintien de l’agriculture paysanne. Il s’agit d’une entente passée entre un fermier et des habitants des environs. Ces derniers paient à l’avance leur consommation sur une période définie, ce qui permet d’offrir à l’agriculteur une meilleure visibilité financière sur son exploitation. Le concept est appelé «Community Supported Agriculture» (CSA) dans le monde anglo-saxon.


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À LA RENCONTRE DES NOUVEAUX PAYSANS URBAINS «Il existe désormais tellement d’initiatives citoyennes dans tous les domaines de l’agriculture urbaine à Dublin que nous avons monté des visites guidées.» Au printemps 2016, Andrew Douglas, le fermier expérimental du Belvedere College, proposait ainsi des promenades à vélo afin que les habitants (et les touristes) rencontrent les nouveaux paysans de la cité. L’occasion de découvrir l’association Brewtonic et son projet inédit de bière collective. L’idée : proposer à plusieurs Dublinois de cultiver du houblon dans leur jardin, puis de rassembler leur récolte pour élaborer une bière spéciale à l’automne 2016. «C’est une manière ludique d’intéresser les citadins aux initiatives locales et artisanales», considère Conor Dunne, le trentenaire à l’origine du projet, avant de retourner biner ses plants de houblon (photo ci-contre) et ses herbes aromatiques sur le toit du pub The Bernard Shaw fl, à proximité du parc St Stephen’s Green. À la terrasse du Grogans, un pub à la devanture rouge de South William Street, l’architecte Gearóid Carvill et le photographe Kieran Harnett reviennent sur une autre initiative originale : le Dublin Honey Project. «Dublin a tous les atouts pour produire son propre miel, expliquent-ils. Nous sommes en train d’implanter des ruches dans les 24 arrondissements de la ville.» Pour l’instant, une trentaine d’entre elles sont posées dans quatre quartiers : «La dernière récolte a permis de produire 500 kg de miel», précise Gearóid. Mais pourquoi la ville plutôt que la campagne? «En milieu citadin, on trouve en fait davantage de diversité qu’à la campagne, où de nombreuses zones sont dédiées à des monocultures. Et puis on utilise bien moins de pesticides sur les plantes, ce qui donne un miel de meilleure qualité.» > Retrouvez toutes les adresses

sur notre plan en fin de magazine.



HISTOIRE Extraordinaire

Le jour où L’IRISH-COFFEE a décollé DURANT LA SECONDE GUERRE MONDIALE, DANS LE RESTAURANT D’AÉROPORT D’UNE PETITE VILLE IRLANDAISE, UN CUISINIER IMPROVISE LA RECETTE D’UNE BOISSON POUR RÉCONFORTER LES PASSAGERS D’UN VOL TRANSATLANTIQUE. L’IRISH-COFFEE EST NÉ. Par Boris Coridian Illustration Icinori

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.

APRÈS SIX HEURES D’UN VOL CHAOTIQUE, L’IMMENSE HYDRAVION FAIT DEMI-TOUR ET REVIENT VERS FOYNES, SON POINT DE DÉPART. L’engin aux proportions extrava-

gantes – une cabine dont le ventre obèse jure avec l’envergure modeste de l’appareil – s’apprête à amerrir sur les eaux de l’estuaire du Shannon. Ce jour d’orage d’octobre 1943, le bourdonnement d’enfer des quatre moteurs de l’engin est presque masqué par le bruit assourdissant de la pluie. Le vol, parti de la petite ville de la façade ouest irlandaise, transportait ses chics passagers de l’autre côté de l’Atlantique. L’arrivée était prévue à New York après une escale technique dans la cité tranquille de Botwood, située sur l’île de Terre-Neuve, au Canada. Mais ils ne verront pas l’Amérique ce jour-là. Fatigués et éprouvés, les voyageurs reposent le pied sur la terre ferme, après un dernier tour en barque qui les mène de l’hydravion jusqu’au quai. Transis de froid, ils se dirigent vers le restaurant de l’aéroport, le refuge idéal pour se réchauffer. Une odeur de café qui s’échappe des cuisines revigore déjà les esprits. La salle agréable est réputée pour la qualité de ses mets préparés par le chef Joe Sheridan. Si Foynes ne possède aucun attrait particulier, elle voit pourtant passer depuis 1936, date de l’ouverture de cet aéroport pour hydravions, les personnalités les plus éminentes. Il faut avoir les moyens d’effectuer ce voyage transatlantique par les airs, rapprochant les deux continents comme jamais auparavant : une petite journée suffit pour franchir l’océan, alors qu’un paquebot demande cinq à six jours de traversée. Le livre d’or compte les signatures célèbres de John F. Kennedy, Yehudi Menuhin, Eleanor Roosevelt, Ernest Hemingway, Humphrey Bogart ou encore Marilyn Monroe… Mais ce jour-là, tandis que la Seconde Guerre mondiale fait rage en Europe, pas de célébrités à Foynes. Que des anonymes qui seront – sans le savoir – les premiers à goûter une recette qui fera le tour du monde.

Après avoir reçu un message en morse lui indiquant le retour des naufragés aériens, Joe, le cuisinier à la toque fameuse, a déjà concocté un café intense. Il ajoute une dose de whiskey irlandais pour corser la boisson chaude. Le sucre et la crème fouettée sont là pour tenir au corps. L’un des passagers retrouve des couleurs après quelques gorgées et s’interroge : « Est-ce du café brésilien ? » Joe lui répond sans réfléchir : « Non, monsieur, c’est un “irish-coffee” ! » Un mythe vient de naître. L’inventeur parachève son œuvre quelques jours plus tard en frappant à la porte du maître des lieux. Brendan O’Regan, fraîchement nommé à la direction de l’établissement par le gouvernement, a pour mission d’en faire une vitrine de l’art de vivre irlandais. Lorsque son chef de cuisine lui propose de servir sa nouvelle recette dans un verre transparent, il comprend qu’il tient là un possible emblème national. Le chef décrit sa préparation : « Après avoir ébouillanté un verre, versez-y une cuillerée à café de sucre roux et une belle mesure de whiskey irlandais. Puis remplissez-le jusqu’à un centimètre du bord avec un bon café. Versez enfin délicatement, sur le dos d’une cuillère, de la crème légèrement fouettée jusqu’à ras bord. Ne mélangez surtout pas ! Dégustez en vous assurant que le café pénètre la crème. » Le noir profond du liquide, la mousse crémeuse blanc cassé, l’odeur chaleureuse et gourmande : le cocktail est parfait. Sa réputation traverse les océans et trouve une nouvelle terre d’accueil à San Francisco. Joe Sheridan est invité en 1952 à travailler au café The Buena Vista où il perpétuera la recette jusqu’à son décès, en 1962. Mais une légende ne meurt jamais. Son irish-coffee continue de réchauffer les âmes engourdies. Il incarne même celle de son peuple : « Une crème riche comme un accent irlandais, un café fort comme une poignée de main amicale, du sucre doux comme les mots d’un beau parleur et du whiskey lisse comme cette terre. » Alors, « Sláinte ! » comme le disent en gaélique les locaux dans les pubs. n

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ÂME DE LEADER

Breandán de Gallaí s’est fait connaître du grand public en tant que «lead dancer» dans le spectacle «Riverdance».


FIGURE Locale

Breandán de Gallaí RÉVOLUTION DE BALLET LE CHORÉGRAPHE ET SA COMPAGNIE MARIENT L’INTENSITÉ DU « STEP DANCING » À L’ÉPURE DE LA DANSE CONTEMPORAINE. AVEC LA VOLONTÉ FAROUCHE D’ANCRER CE GENRE TRADITIONNEL DANS LA MODERNITÉ. Par Guillaume Jan Photos Mickaël A. Bandassak

AVANT MÊME D’ENTRER DANS LA SALLE, ON ENTEND CLIQUETER LES TALONS ET LES SEMELLES DES « HARD SHOES » À UN RYTHME ENLEVÉ. On pousse la porte : sur

un air de tango, deux hommes produisent des enchaînements inspirés de la danse traditionnelle irlandaise, en claquant des pieds sur le lino gris du sol. C’est Breandán de Gallaí qui répète avec Nick O’Connell, son complice de toutes les représentations. Corps athlétique, regard bleu ciel, sourire franc, à 47 ans Breandán de Gallaí est devenu une légende de cet art irlandais. Après avoir accompagné pendant dix ans le succès mondial du spectacle « Riverdance » (voir encadré), il s’est engagé dans une démarche plus personnelle avec sa compagnie Ériu. « J’explore les possibilités de la danse traditionnelle pour l’intégrer à la culture contemporaine, explique-t-il. Dans un spectacle de “Riverdance”, si on veut caricaturer, il s’agit de sourire et de maîtriser la technique afin d’évoluer le plus vite possible. Or, la danse, ce n’est pas de la compétition. C’est un moyen d’expression. Dans les spectacles que je crée, je veux que les danseurs fassent ressentir les émotions qu’ils portent, je veux qu’ils montrent ce qu’ils ont en eux. » Un défi, dans un pays qui privilégie le théâtre et la littérature à la chorégraphie, « éternelle Cendrillon des arts », dit-il joliment. « En voulant sortir la danse irlandaise de son étiquette trop souvent folklorique, j’ai parfois le sentiment de toucher un genre qui n’existe pas encore. » En quelques mots, Breandán de Gallaí est en train de le réinventer. •••

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DE « FAME » À « RIVERDANCE »

La précision du geste, l’énergie qui se dégage de leurs corps… tout est fascinant.

Il retourne sur la piste avec son compère Nick, cette fois sur une musique plus actuelle, des sons électroniques, un boum boum lancinant et quelques notes de violon irlandais. Les deux hommes ont ôté leurs chaussures de claquettes : leurs mouvements deviennent plus légers et encore plus rapides, avec des entrechats et d’autres pas de ballet. La précision et la fluidité du geste, l’énergie qui se dégage de leurs corps, le plaisir manifeste qu’ils ont à évoluer sur cette mélodie, tout est fascinant dans leur interprétation. Ils exécutent un extrait de « Linger », le dernier spectacle de la compagnie Ériu, joué pour la première fois à Dublin en janvier 2016 et encensé par la presse nationale. C’est une longue route qu’a parcourue Breandán de Gallaí pour arriver à ce niveau. Il grandit dans une famille de sept enfants dans un village du comté du Donegal, au nord-ouest de l’île. Premiers cours de danse à 8 ans, suivis sans

passion, mais il y prend goût peu à peu. En 1980, quand Alan Parker sort sa comédie musicale « Fame », Breandán se souvient d’avoir été « saisi » par toutes les potentialités qui s’offraient à la danse contemporaine. À 16 ans, il accompagne son père sur des chantiers d’été à Chicago, aux États-Unis, pour y peindre des maisons, et se fait repérer par quelques amateurs qui l’ont vu danser. Quand il y retourne l’année suivante, c’est cette fois la réputée Gus Giordano Dance Academy qui l’invite à suivre des cours pendant une année. Ses parents acceptent qu’il profite de cette opportunité à condition qu’il reprenne le chemin de l’université à son retour : « À l’époque, ce n’était pas imaginable de vivre de la danse en Irlande, ils voulaient que j’aie un métier normal. Alors j’ai fait des études de sciences physiques. » Mais tout change en 1994 grâce à l’incroyable succès de «Riverdance». Le jeune homme est recruté parmi les premiers danseurs de


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EN RÉPÉTITION

avec son partenaire Nick O’Connell.

la troupe et va ensuite assurer le show pendant près de dix ans, devenant mondialement célèbre, dansant pour les rois et les princesses du monde entier – il se produit par exemple devant l’empereur du Japon, la reine Elizabeth II ou la reine Sonja de Norvège. TRAGÉDIE GRECQUE

« Fondamentalement, je fais de la step dance irlandaise, avec le haut du corps plutôt fixe et des mouvements de jambes très rapides, précise-t-il encore. Mais je sais faire autre chose, j’ai étudié le ballet, la danse classique, le tap dance et le jazz. Je veux ouvrir la danse irlandaise à ces autres styles. » Toujours poussé par son désir d’élargir les frontières du genre, Breandán de Gallaí travaille à un prochain spectacle dans lequel il souhaite marier sa chorégraphie avec l’intensité de la tragédie grecque. « Mais je veille à toujours garder l’âme de la culture irlandaise dans mes créations », conclut-il. Cette même âme qui le fait rayonner quand il reprend sa place sur la piste de danse. n

«RIVERDANCE», UNE SUCCESSSTORY IRLANDAISE Souvent considérée comme la première grande production à avoir révélé la culture irlandaise au public mondial, «Riverdance» est une success-story inattendue. À l’origine, c’est un simple interlude de sept minutes conçu pour animer la soirée de l’Eurovision, organisée à Dublin en 1994. Mais le succès est tel que la productrice Moya Doherty monte un spectacle complet en s’appuyant sur la danse traditionnelle irlandaise. Depuis, «Riverdance» continue de tourner partout dans le monde, cumulant à ce jour plus de 18 millions de spectateurs. Breandán de Gallaí a participé à l’aventure dès la première représentation jusqu’en 2003. Pendant huit ans, il fut le «lead dancer» du spectacle.


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SAVOIR-Faire

La beauté DU GESTE

ILS TRAVAILLENT LA TERRE, LE BOIS, LA PIERRE OU LA LAINE, S’INSPIRANT DE LA RICHESSE DES RESSOURCES LOCALES POUR SUBLIMER LEUR ART TRADITIONNEL… CINQ ARTISANS EXCEPTIONNELS DES ENVIRONS DE DUBLIN NOUS FONT PART DE LEUR QUÊTE DE L’EXCELLENCE. Par Boris Coridian et Guillaume Jan Photos Stéphane Remael

LA POTERIE, UN ART DU RAFFINEMENT

LAURA MAGAHY, devant le marché aux fruits de Smithfield.

« L’artisanat traditionnel est bien développé en Irlande, et nous nous inscrivons dans ce courant. Mais nous voulons proposer des pièces plus contemporaines. » Laura Magahy a choisi de quitter son poste d’executive woman afin de se consacrer à son grand projet : la création, en mai 2016, d’Arran Street East gp, un atelier de poteries aux formes épurées dans le quartier de Smithfield, à Dublin. « Nous faisons tout à la main, précise l’élégante quinquagénaire. Même nos couleurs, que nous créons en nous inspirant des fruits et légumes vendus au marché en face de la boutique. » > www.arran-street-east.myshopify.com


73 LE DESIGN de chaque article

est mûrement réfléchi : la taille des tasses est compatible avec les machines Nespresso!


POUR TRAVAILLER LE MARBRE,

il a fallu adapter les machines afin de rendre la coupe plus précise.


75 CES PETITS CUBES, une fois glacés, permettent de garder sa boisson fraîche sans la diluer.

L’ORFÈVRE DE LA PIERRE IRLANDAISE

Le marbre du Connemara est rare et précieux.

Quand on les sort du congélateur, ces petits cubes de marbre vert restent glacés pendant vingt bonnes minutes. « Le temps de déguster tranquillement un whiskey, explique Eric Byrne. Cela permet de rafraîchir sa boisson sans la diluer. » L’artisan, qui a son atelier à Blessington, s’est spécialisé dans les articles de table composés avec des pierres locales, comme le granit de Wicklow, la pierre calcaire de Kilkenny et, surtout, un matériau rare et précieux : le marbre vert veiné de gris du Connemara. « Il a fallu que j’adapte mes machines pour travailler la coupe de ces pièces qui nécessite une grande précision », glisse Eric en nous faisant une démonstration. Le marbrier propose également des couverts, des planches à découper, des ronds de serviette, des bougeoirs… > www.hennessyandbyrne.com

ERIC BYRNE dans son

atelier de Blessington, au sud-ouest de Dublin.


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UNE LAINE TISSÉE DEPUIS PRÈS DE MILLE ANS Philip Cushen est un voyageur du temps. À 71 ans, il est l’héritier de six générations de fabricants de laine dans cette filature hors d’âge. Certaines de ses machines datent de la fin du XIXe siècle. Toutes les étapes sont réalisées sur place : la laine brute, issue de moutons irlandais, est lavée et passée au cardage, avant d’être teinte, filée puis tissée. Dans un labyrinthe de pelotes et de bobines, les mains de Philip effectuent des gestes précis et minutieux. D’un claquement de doigts, il noue les fils délicats aux couleurs éclatantes et d’une palette infinie. Ses yeux s’illuminent lorsqu’il montre les trames multicolores qui progressent lentement, dans une ambiance sonore rythmée par les mouvements réguliers des mécaniques bien huilées. Il précise que la tradition de la laine est bien antérieure à sa famille : « Ce sont les moines cisterciens qui ont initié cet artisanat dans la Duiske Abbey, en 1204 ! » Les religieux lavaient déjà la laine avec les eaux pures de la Duiske, qui traverse toujours le village de Graiguenamanagh. > www.cushendale.ie

PHILIP CUSHEN dans la filature de ses ancêtres, dont le plus ancien, Sylvester, est né en 1773.

Certaines de ses machines datent du XIXe siècle. LA LAINE BRUTE est teinte dans

une trentaine de couleurs, ce qui permet de nombreuses nuances.


DANS CETTE ROUE, haute

de deux mètres, la trame se prépare à être tissée.


SES COUTEAUX À FROMAGE,

tout en bois, évoquent d’anciens outils vikings, des accessoires de pêcheur ou encore de sportif.


79 HABILETÉ ET PRÉCISION :

aucun défaut, même minime, n’est toléré sur les pièces qui seront commercialisées.

DES ORGUES AUX COUTEAUX

Chaïm puise son inspiration dans les couleurs de la forêt. CHAÏM FACTOR a ouvert son studio de création en 2011 et travaille désormais en famille.

Avant de concentrer son savoir-faire sur les arts de la table – couteaux, assiettes à fromage, planches, le tout en bois –, les mains de Chaïm Factor restauraient les orgues des églises irlandaises, dont celui de la St Mary’s Church, à Dublin. « Mais la crise économique m’a obligé à me reconvertir vers des pièces plus petites. En 2011, j’ai commencé à vendre ma production sur les marchés. Aujourd’hui, mes objets sont commercialisés jusqu’à New York et Tokyo ! » s’amuse l’artisan. Ce perfectionniste est à l’heure actuelle le seul coutelier d’Irlande, et ses manches coniques peuvent mêler if, noyer et sycomore. « Je puise mon inspiration dans les variations de couleurs des forêts de Wicklow, où se trouve mon atelier », raconte Chaïm en regardant l’horizon aux mille nuances de vert. > www.chaimfactor.com


80 QUARANTE SECONDES

suffisent à tailler l’extérieur d’un plat avec le tour à bois.

LE BOIS À FAIRE TOURNER LA TÊTE Les copeaux de noisetier tournicotent et s’envolent dans tout l’atelier. En quelques minutes, Glenn Lucas transforme une pièce de bois brut, issue d’une souche de la région, en un grand bol au style intemporel. À 42 ans, il est une figure du woodturning irlandais, une technique qui consiste à tailler des pièces de bois massives à l’aide d’un tour à bois et de gouges – des ciseaux à bois dont l’extrémité est concave. Glenn a grandi dans la ferme familiale située à un kilomètre, au cœur du comté de Carlow, à une heure et demie de Dublin ; aujourd’hui, il parcourt le monde pour perpétuer et enseigner cet artisanat très ancien. « Il n’est pas spécifiquement irlandais, on retrouve des objets vikings au musée de Dublin qui ont été fabriqués ainsi il y a mille ans », précise-t-il. Glenn caresse les courbes sylvaines pour s’assurer de la douceur de la surface polie. Ses gestes en témoignent, la relève est assurée. > www.glennlucaswoodturning.com

Glenn parcourt le monde pour enseigner son art. GLENN LUCAS « LIT » LE BOIS

et évite ainsi les fissures, avant de débiter ses pièces dans la longueur.


LE FRÊNE ET LE HÊTRE

font partie des essences les plus utilisées dans l’atelier.


HOME SWEET HOME

L’AFTERNOON COFFEE EST TOUJOURS UNE BONNE IDÉE. ON DÉGUSTE DES CRÈMES, DES CRUMBLES ET AUTRES DOUCEURS IRLANDAISES ACCOMPAGNÉS DE GRANDS CRUS, À L’ABRI DE LA BRUINE ET DU VENT ! Par Marie Leteuré Photos Jérôme Bilic

Tasse Lungo Pure Collection (Nespresso).

CRUMBLE CAFÉ-AVOINE AUX POIRES & ENVIVO LUNGO POUR 6 PERSONNES PRÉPARATION : 20 min CUISSON : 55 min INGRÉDIENTS : 6 capsules de Envivo

Lungo (6 x 110 ml). Pour le crumble : 6 ou 8 poires - 180 g de beurre - 150 g de farine complète 100 g de sucre brun - 100 g de sucre de canne - 150 g de petits flocons d’avoine - 1 capsule de Envivo Lungo (110 ml) - 10 cl de whiskey.

Préchauffez le four à 200 °C (th. 6-7). ■ Pelez les poires, coupez-les en quartiers puis en morceaux. ■ Faites-les cuire dans une poêle avec 30 g de beurre et 50 g de sucre de canne sur feu assez vif, jusqu’à ce qu’ils commencent à caraméliser. ■ Ajoutez le café et le whiskey, laissez réduire, toujours sur feu vif, pendant 3 à 4 min. Réservez. ■ Placez la farine, le reste de

beurre coupé en morceaux, le sucre brun, le reste de sucre de canne et les flocons d’avoine dans le bol d’un robot. ■ Mixez par à-coups jusqu’à ce que vous obteniez un sable grossier. ■ Disposez les morceaux de poire caramélisés dans un plat. ■ Recouvrez avec ce sable et enfournez pendant environ 40 min. Servez tiède. ■ Accompagnez d’un Envivo Lungo (110 ml).

Bol (Fleux). Cuillère (La Trésorerie). Serviette (Alexandre Turpault). L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.

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Tasse et soucoupe (BHV Marais). Tasse (Caravane Emporium). Cuillères (La Trésorerie). L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.

CAFÉ Gourmand

Tasses Espresso Pure Collection (Nespresso).

CRÈME CARAMEL IRISH-COFFEE & VANILIO POUR 6 PERSONNES PRÉPARATION : 5 min CUISSON : 20 min INGRÉDIENTS : 6 capsules de Vanilio

(6 x 40 ml). Pour la crème : 30 cl de lait - 10 cl de crème liquide - 6 cuil. à soupe de whiskey - 4 œufs - 100 g de sucre de canne - 2 pincées de vanille. Pour le caramel : 100 g de sucre blanc - 4 cuil. à soupe d’eau - 4 cuil. à soupe de whiskey.

Préchauffez le four à 200°C (th.6-7). n Faites chauffer 1 litre d’eau qui servira pour la cuisson au bain-marie. n Placez le sucre blanc et l’eau dans une casserole, portez à ébullition et retirez du feu dès que vous obtenez un caramel ambré, ajoutez le whiskey. n Répartissez ce caramel dans 6 ramequins. n Battez les œufs

entiers et le sucre de canne sans faire mousser, ajoutez le lait, la crème, la vanille et le whiskey, puis versez dans les ramequins. n Placez-les dans un plat à four, versez l’eau bouillante autour, faites cuire pendant 20 à 30 min. Laissez refroidir avant de servir. n Accompagnez avec un Espresso Vanilio (40 ml).

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Verre à recettes et cuillère Pure Collection (Nespresso).

VICTORIA SPONGE CAKE À LA CRÈME DE CAFÉ & DHARKAN POUR 6 PERSONNES PRÉPARATION : 30 min CUISSON : 30 min AU FRAIS : 2 h INGRÉDIENTS : 6 capsules de Dharkan

(6 x 40 ml) - 110 ml de lait - 1 cuil. à soupe de caramel liquide. Pour le biscuit : 5 œufs - 160 g de sucre - 160 g de farine - 50 g de beurre fondu + 1 noix. Pour la crème : 60 g de noisettes - 50 g de sucre - 250 g de mascarpone - 50 g de sucre glace. Pour le sirop : 15 cl de sirop de canne - 3 capsules de Dharkan (3 x 40 ml) - 10 cl de whiskey.

Préchauffez le four à 180 °C (th. 6). n Fouettez les œufs et le sucre jusqu’à ce que le mélange blanchisse. n Ajoutez la farine et le beurre fondu, mélangez avec une spatule souple. n Versez dans un moule beurré et faites cuire pendant 30 min. n Grillez les noisettes dans une poêle avec le sucre et 2 cuillerées à soupe d’eau, faites caraméliser. Laissez tiédir, puis mixez. n Mélangez le mascarpone, le sucre glace et les noisettes mixées à l’aide d’un fouet. n Quand le biscuit est froid, coupez-le

en deux dans le sens de l’épaisseur, posez la base sur un plat. n Arrosez avec les ¾ du sirop réalisé avec le sirop de canne, le café et le whiskey. n Étalez la crème au mascarpone. n Imbibez l’intérieur de l’autre moitié de biscuit avec le reste du sirop et posez-la sur la crème. n Réservez au frais 2 heures minimum. n Accompagnez d’un Latte Macchiatto préparé avec un Espresso Dharkan en 40 ml. Dans un verre, versez

ld’abord e sirop de caramel liquide, le lait moussé puis le café.

Assiettes (BHV Marais). Serviette (Le Bon Marché). L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.

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Tasses Cappuccino View Collection (Nespresso).

OATMEAL COOKIES & CARAMELITO

Assiettes (Fleux).

POUR 6 PERSONNES - PRÉPARATION : 10 min CUISSON : 10 min AU FRAIS : 2 h INGRÉDIENTS : 6 capsules de Caramelito

(6 x 40 ml) - 6 x 50 ml de lait. Pour les cookies : 100 g de beurre mou - 100 g de sucre de canne - 1 œuf 100 g de farine complète - 80 g de farine d’avoine - 50 g de petits flocons d’avoine - 40 g de noix hachées - ½ cuil. à café de bicarbonate - 2 pincées de sel.

Dans le bol d’un robot, mixez le beurre avec le sucre, ajoutez l’œuf, mixez encore, puis ajoutez les farines, les flocons d’avoine, les noix, le bicarbonate et le sel. ■ Mixez par à-coups, jusqu’à ce que vous obteniez une pâte. ■ Enveloppez-la dans un film alimentaire en formant un boudin de 5 cm de diamètre, placez au frais 2 heures. ■ Préchauffez le

four à 180 °C (th. 6). ■ Coupez le boudin de pâte en tranches, posez les cookies sur la plaque du four couverte de papier cuisson et faites cuire pendant 10 min environ. ■ Accompagnez d’un Cappuccino préparé avec Caramelito (40 ml). Pour un

effet crème brûlée, on saupoudre de sucre de canne, puis on brûle au chalumeau.


LEMON POSSET AUX FRUITS ROUGES & LIVANTO POUR 6 PERSONNES PRÉPARATION : 15 min CUISSON : 7 min AU FRAIS : 1 nuit INGRÉDIENTS : 6 capsules de Livanto

(6 x 40 ml). Pour la crème au citron : 40 cl de crème liquide - 15 cl de jus de citron - 160 g de sucre - 4 feuilles de gélatine (8 g). Pour le jus : 250 g de fraises - 125 g de groseilles - 10 mûres 50 g de sucre - 2 feuilles de gélatine (4 g).

Trempez 4 feuilles de gélatine dans un récipient et 2 feuilles dans un autre. ■ Faites bouillir la crème puis, hors du feu, ajoutez les 4 feuilles de gélatine égouttées. ■ Mélangez le sucre et le jus de citron, versez la crème dessus, mélangez encore. ■ Répartissez la préparation dans 6 verrines, laissez refroidir et placez au frais pendant une nuit. ■ Faites

bouillir les fruits rouges avec 10 cl d’eau et le sucre pendant 5 min, ajoutez les 2 feuilles de gélatine égouttées. ■ Filtrez le jus au travers d’une passoire en appuyant bien avec le dos d’une cuillère. ■ Laissez refroidir avant de déposer délicatement le jus sur les crèmes, replacez au frais jusqu’au moment de servir. ■ Accompagnez d’un Espresso Livanto (40 ml).

Verres (Caravane Emporium). Cuillères (La Trésorerie).

Tasses et sous-tasses Espresso Pure Collection (Nespresso).


Petites assiettes (Fleux). Assiette « fleurs » (Maisons du Monde). L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.

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Tasse Espresso Pure Collection (Nespresso).

CAKE BANANE, NOIX ET WHISKEY & INDRIYA FROM INDIA POUR 6 PERSONNES PRÉPARATION : 10 min CUISSON : 40 min INGRÉDIENTS : 6 capsules de Indriya

from India (6 x 40 ml) - 3 cuil. à café de mousse de lait - 1 cuil. à café de sirop de gingembre. Pour le cake : 150 g de beurre mou + 1 noix - 180 g de sucre de canne - 3 œufs - 3 bananes mûres 100 g de crème fraîche ou de lait fermenté - 1 cuil. à café de bicarbonate de soude ½ cuil. à café de sel - 300 g de farine de blé semi-complète - 50 g de farine d’avoine

- 100 g de noix hachées. Pour le glaçage : 50 g de beurre - 50 g de sucre glace - 10 cl de whiskey.

Préchauffez le four à 180 °C (th. 6). n Beurrez un moule à cake et tapissezle de papier sulfurisé. n Mixez le beurre mou et le sucre de canne. n Ajoutez les œufs, tout en mixant, puis les bananes écrasées, les noix, la crème (ou le lait), le bicarbonate, le sel et, enfin, les farines. n Mixez encore

un peu et versez la pâte dans le moule. n Faites cuire le cake environ 40 min, la lame d’un couteau plantée au centre doit ressortir sèche. n Pour le glaçage, faites chauffer le beurre, le sucre glace et le whiskey 10 secondes au microondes, puis arrosez-en le cake à la sortie du four. n Laissez refroidir avant de servir. n Accompagnez d’un Espresso Macchiatto préparé avec Indriya from India (40 ml). Versez l’Espresso, le sirop puis

la mousse de lait.


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NESPRESSO Lifestyle

COUP D’ÉCLAT SUR

LA CITIZ

SEPT ANS : L’ÂGE DE PASSION POUR L’ICONIQUE MACHINE NESPRESSO CRÉÉE EN 2009. COULEURS,MATIÈRES ET FINITIONS ACTUALISÉES,SOLUTION LAIT REDESSINÉE DANS UN FORMAT AFFINÉ…CITIZ ET CITIZ&MILK SONT PLUS URBAINES QUE JAMAIS. Par Nadia Hamam Photos Éric Flogny Stylisme Juliette de Cadoudal

NOUVEL HABILLAGE Désormais, CitiZ&milk et CitiZ s’habillent soit d’une trame linéaire pour orner le bac à capsules, le suppor t de tasse et la grille d’égouttage, soit d’un décor au motif ajouré. Avis aux amateurs de lait, CitiZ&milk (photo ci- dessus) repose sur un socle redessiné et affiné pour accueillir un Aeroccino.

Vase et pot (Fleux), salière et poivrier (The Conran Shop), carrelage (Surface), plateau (Merci).


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CODES TENDANCE Tant sur CitiZ que sur CitiZ&milk, le « bec » s’affiche désormais en noir brillant, serti d’un anneau chromé, et les touches Espresso et Lungo s’activent à l’avant. Chaque modèle présente ses nouvelles couleurs – notamment rouge intense ou blanc laqué –, complétant une palette de six teintes. RETROUVEZ L’INTÉGRALITÉ DE LA GAMME CITIZ DANS LES PAGES MACHINES & COLLECTIONS. IL SE PEUT QUE CERTAINES VERSIONS NE SOIENT PAS DISPONIBLES DANS VOTRE PAYS.


Par Elysabeth François Photos Emmanuel Nguyen

Le jury, composé de jeunes réalisateurs et d’Alfonso Gonzalez Loeschen (Directeur Marketing International Nespresso), et présidé par la cinéaste franco-britannique Gaëlle Denis, a visionné les 380 films conçus et réalisés par des artistes du monde entier. Les participants devaient livrer, en trois minutes, leur interprétation du thème « Explore your extraordinary ». Face à la qualité des productions, le jury a récompensé trois œuvres (photos ci-contre). Tandis que l’Italien Italo Draperi et la Russe Lidia Sheinin ont filmé leur famille en transcendant le quotidien, l’Espagnol Franzo Nájera a exploité l’image des cicatrices pour symboliser les blessures de la vie.

plus prestigieuse rencontre internationale du 7 e art. La Plage Nespresso, rendez-vous des personnalités du cinéma durant la quinzaine, a accueilli la cérémonie de remise des prix de la première édition du concours Nespresso Talents. Cette récompense met à l’honneur les réalisateurs de courts-métrages tournés à la verticale. L’idée de ce cadrage s’est rapidement imposée pour Nespresso. D’un point de vue créatif, il repousse les limites de la narration sous une perspective inédite. Ce format reflète également la manière dont le public découvre les contenus sur leurs téléphones portables, qu’il s’agisse de photos ou de vidéos.

LA CROISETTE A BRILLÉ D’UN NOUVEL ÉCLAT LORS DU DERNIER FESTIVAL DE CANNES, la

UN THÈME IMPOSÉ,UN TEMPS IMPARTI ET SURTOUT UN CADRAGE AU FORMAT VERTICAL : LA PREMIÈRE ÉDITION DU CONCOURS DE COURTS-MÉTRAGES ORGANISÉ PAR NESPRESSO A LIVRÉ DES CRÉATIONS…À LA HAUTEUR !

ÇA TOURNE !

NESPRESSO TALENTS 2016

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« An Ordinary Life », de la Russe Lidia Sheinin.

« Scars », de l’Espagnol Franzo Nájera.

« Decollo Ver ticale », de l’Italien Italo Draperi.

Comment avez-vous tourné votre film ? Très vite ! C’est-à-dire en un seul jour avec mes parents. J’avais envie de filmer leur vie habituelle, avec les tracas du quotidien. Mon père et son élevage de poulets, ma mère qui rouspète souvent après lui… C’est une histoire fondée sur la vraie vie. Quelle est votre interprétation du thème « Explore your extraordinary » ? J’aime les petites choses. Pour moi l’extraordinaire, c’est l’amour qui lie mes parents et qui dure depuis des années, malgré leurs nombreuses chamailleries. Comment avez-vous travaillé le format vertical ? Quand j’ai commencé à tourner avec ce format, je me suis senti étrangement libre… Comme si cette contrainte m’avait donné des ailes. Je m’en suis tellement imprégné que j’ai continué à voir et à penser en vertical après le tournage !

3 QUESTIONS À ITALO DRAPERI, RÉALISATEUR DE « DECOLLO VERTICALE », L’UN DES TROIS LAURÉATS DU CONCOURS NESPRESSO TALENTS 2016.

Retrouvez plus d’informations sur www.nespresso.com/talents

Trois films forts en émotion, distingués, selon Gaëlle Denis, pour « leur dimension humaine. Le format vertical induit une forte proximité entre le public et les personnages ». Franzo Nájera confirme : « C’était le format parfait pour entrer dans les sentiments de cet homme qui “se met à nu”dans sa salle de bains.» Pour Lidia Sheinin, « ce fut surtout un beau défi technique qui oblige à penser la légitimité de chaque plan du film ». En remettant les prix aux trois lauréats, l’acteur français Tomer Sisley, parrain de cette première édition, allait même plus loin : « Le format vertical fait partie de ces petits changements qui vont révolutionner le cinéma ! » De quoi inspirer les participants de la prochaine édition. Après le succès de 2016, le concours Nespresso Talents 2017 sera lancé au début de l’année. Avis aux cinéastes de la verticalité !

NESPRESSO Talents 91


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ESPRIT

CADEAUX LUXE,EXCLUSIVITÉ,RAFFINEMENT… POUR LES FÊTES DE FIN D’ANNÉE,NESPRESSO HABILLE SES « PRÊTS-À-OFFRIR » D’UN ÉCRIN COULEUR ÉBÈNE REHAUSSÉ DE MOTIFS BLANC ET OR,SIGNÉ PAR L’ARTISTE GRAPHISTE ITALIEN LORENZO PETRANTONI. Par Nadia Hamam

1

DISPENSER DE SAVEURS

Le distributeur à capsules Touch, dessiné par le studio BIG- GAME, rejoint l’univers noir et sensuel de la collection. Il contient jusqu’à six étuis et entrera dans la gamme permanente dès 2017. Vendu sans capsules.

2

LUNGOLOGIE

À l’instar des modèles Intense et Mild, le nouveau verre en cristal Reveal Lungo promet de transformer la dégustation de votre Grand Cru en un moment d’exception. Vendu en coffret de deux, le verre de dégustation Reveal Lungo intégrera la gamme permanente dès 2017.


NESPRESSO Coffrets

3

PURE CONNECTION

La collection emblème du swiss design, imaginée par le studio BIG-GAME, se pare d’un élégant motif. Tasses Espresso, Lungo et Mug en porcelaine fine sont à la fête. Disponibles par coffrets de deux.

4

CONFORT NOMADE

En Inox double paroi, le Travel Mug Touch garde votre Crand Cru à bonne température (chaude ou froide). Il peut contenir 345 ml de café, soit trois Lungo ! Cette Édition Limitée arbore les couleurs et les motifs de l’habillage festif de 2016.

5

POP-UP CHOCOLAT

Le chocolat, matière à création. En version lait et croustillante, il contient des éclats de maïs grillé et des notes de céréales addictives. La version noire et fondante associe des nuances cacaotées à une touche de framboise et une pointe d’acidité. Les deux boîtes de 40 pièces cohabitent dans un coffret- cadeau.

Parmi ces références, il se peut que cer taines ne soient pas disponibles dans votre pays.

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NESPRESSO Actu

VARIATIONS

VIENNOISES POUR LES FÊTES,NESPRESSO S’EST INSPIRÉ DE LA PÂTISSERIE AUTRICHIENNE POUR CRÉER LES ÉDITIONS LIMITÉES VARIATIONS 2016. L’ESPRESSO LIVANTO, D’INTENSITÉ 6,ENTRE EN COMPOSITION AVEC LA QUINTESSENCE AROMATIQUE DE TROIS DÉLICES AUTRICHIENS. Par Nadia Hamam Illustration Lauren Mortimer

SACHERTORTE La recette originelle serait tenue secrète ! Elle a été élaborée en 1832, en l’honneur d’un prince. Le gâteau, rond et moelleux, cache une fine couche de confiture d’abricot entre deux génoises chocolatées. Nappé d’un glaçage de chocolat noir, il est servi, traditionnellement, avec une crème chantilly. Variations Sacher tor te signe le mariage délicat de Livanto, tout en rondeur et équilibre, avec la saveur d’un chocolat doux assor tie à des notes d’abricot.

APFELSTRUDEL Au cœur de sa pâte feuilletée, de gros morceaux de pommes, un souffle de cannelle et par fois même des raisins secs : l’Apfelstrudel est un trésor national. Il peut être accompagné de crème chantilly. Variations Apfelstrudel tisse des correspondances entre Livanto, rond et équilibré, et de riches notes de pâtisserie, de pommes cuites et de cannelle.

LINZER TORTE Pâte sablée, fruits rouges – habituellement des groseilles – et épices sont les ingrédients stars de la tar te de Linz. Reconnaissable à son treillage, elle est l’une des plus anciennes recettes de cette famille pâtissière. Variations Linzer Tor te joue l’harmonie entre la torréfaction subtile de Livanto, l’arôme de fruits rouges et les notes épicées de la tar te.


NESPRESSO Actu

CAFÉ NESPRESSO

GRANDS CRUS & GOURMANDISE

APRÈS VIENNE,LONDRES ACCUEILLE LE DEUXIÈME CAFÉ NESPRESSO.GRANDS CRUS ET CARTE GOURMET, SERVICE À EMPORTER ET VENTE DE CAPSULES… PLUS QU’UN LIEU DE DÉGUSTATION,UNE AMBASSADE. Par Nadia Hamam Photos Luke PD Freeman La nouvelle adresse Nespresso porte haut les emblèmes de la marque dans le quartier de la City sur Cheapside. Son intérieur design et apaisant invite à prendre son temps, sur le mode de la pause ou du rendez-vous pro. L’heure est à la dégustation d’un Grand Cru, nature ou préparé par un barista selon une vingtaine de recettes. En accompagnement, salades et pâtisseries se réinventent chaque jour pour proposer de nouveaux accords en phase avec les Grands Crus. À savourer sur place ou à emporter, puisqu’il est possible de s’approvisionner en capsules grâce au service automatisé du Nespresso Cube. De quoi joindre l’utile à l’agréable.

> Café Nespresso, 100 Cheapside, Londres

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LES MACHINES

& LES COLLECTIONS

CITIZ (White)

CITIZ (Black)

CITIZ (Chrome)

CITIZ (Cherry Red)

CITIZ (Silver)

CITIZ (Chrome)

RETROUVEZ EN INTÉGRALITÉ LES MACHINES & LES COLLECTIONS,ET PASSEZ COMMANDE EN TOUTE TRANQUILLITÉ SUR NOTRE SITE : WWW.NESPRESSO.COM PARMI CES RÉFÉRENCES,IL SE PEUT QUE CERTAINES NE SOIENT PAS DISPONIBLES DANS VOTRE PAYS.

Photos non contractuelles. Nespresso se réserve le droit de modifier ses produits sans préavis.

CITIZ ET CITIZ&MILK FONT PEAU NEUVE AVEC UN JEU INÉDIT DE MATIÈRES,DE COULEURS ET DE FINITIONS.L’OCCASION DE VOUS PRÉSENTER ICI LA GAMME CITIZ COMPLÈTE.


NESPRESSO La Sélection

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JAMAIS SANS MES CAPSULES NESPRESSO OPTIMISE LA QUALITÉ DE SON SERVICE DE LIVRAISON : ENCORE PLUS RAPIDE ET ATTRACTIF. Faire provision de capsules n’a jamais été aussi simple.Quelques heures suffisent désormais pour recevoir votre commande à domicile*.La livraison est offerte en fonction du nombre de capsules commandées : à adopter sans attendre ! Sauf addiction de votre part à l’achat en Boutique,pourquoi vous priver d’une prestation exclusive et personnalisée? Nespresso met en œuvre des services toujours plus adaptés et efficaces pour la satisfaction de ses Membres,de la commande à la dégustation. *Les délais de livraison varient d’un pays à l’autre.Plus d’informations sur www.nespresso.com

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LOBSTER SCONES & VIVALTO LUNGO DECAFFEINATO

GREEN BURGER & ROMA

POUR 6 PERSONNES PRÉPARATION : 30 min CUISSON : 30 min INGRÉDIENTS : 6 capsules de Vivalto Lungo Decaffeinato (6 x 110 ml).

POUR 6 PERSONNES PRÉPARATION : 30 min CUISSON : 30 min REPOS : 5 h INGRÉDIENTS : 6 capsules de Roma (6 x 25 ml).

Pour la recette : 1 homard de 800 g - 1 bouquet garni - 2 branches de céleri - 300 g de petits pois cuits - 1 oignon frais haché. Pour 6 scones : 450 g de farine + 30 g - 100 g de farine d’avoine - 2 sachets de levure chimique - 2 cuil. à soupe de sucre de canne - 1 cuil. à café de sel - 110 g de beurre - 30 cl de lait - 1 œuf battu. Pour la mayonnaise : 1 jaune d’œuf - 1 cuil. à café de moutarde - sel - poivre du moulin - piment de Cayenne - 10 cl d’huile.

Les pains : 500 g de farine, 10 g de levure de boulanger, 1 cuil. à café de levure chimique - 1 cuil. à café rase de sel - 2 cuil. à soupe d’huile d’olive - 125 g d’épinards frais lavés - 30 g de flocons d’avoine. Les steaks : 300 g de bifteck haché - 100 g de flocons d’avoine - 200 g de petits pois cuits - 1 oignon frais haché - sel - poivre du moulin 1 noix de beurre. La vinaigrette : 4 cuil. à soupe d’huile d’olive - 2 cuil. à soupe de vinaigre de cidre - 1 capsule de Roma (25 ml). Les crudités : ½ concombre - 2 tomates - des pousses d’épinards - 1 oignon frais émincé.

Faites cuire le homard 10 min dans de l’eau bouillante salée avec le bouquet garni. n Égouttez-le, laissez-le refroidir et décortiquez-le. n Préchauffez le four à 180°C (th. 6). n Placez les farines, la levure, le sucre, le sel et le beurre dans le bol d’un robot et mixez. n Quand le mélange est sableux, ajoutez le lait, puis mixez jusqu’à l’obtention d’une boule. n Étalez-la sur le plan de travail fariné sur 3 cm d’épaisseur, puis découpez 6 ronds de 5 cm de diamètre, posez-les au fur et à mesure sur

la plaque du four couverte de papier cuisson, badigeonnez-les d’œuf battu et faites-les cuire 15 à 20 min. n Pour la mayonnaise, placez le jaune d’œuf dans un bol avec la moutarde, du sel, du poivre et 1 pincée de piment, puis versez l’huile en mince filet tout en fouettant. n Mélangez la chair du homard avec le céleri coupé en petits dés, les petits pois, l’oignon et la mayonnaise. Servez avec les scones. n Accompagnez avec Vivalto Lungo Decaffeinato (110 ml).

Faites bouillir les épinards 5 min dans 20 cl d’eau puis mixez le tout. n Laissez tiédir et ajoutez la levure de boulanger. n Dans le bol d’un robot, mixez la farine, la levure chimique, le sel et l’huile. n Ajoutez le mélange eau-épinardslevure et mixez par à-coups. n Placez la pâte dans un saladier fariné. Laissez lever 4 heures. n Sur le plan de travail, formez 6 boules. n Sur la plaque du four couverte de papier cuisson, badigeonnez-les d’eau et parsemez de flocons d’avoine. Laissez lever encore 1 heure. n Préchauffez le

four à 200°C (th. 6-7). n Faites cuire les pains 15 à 20 min. n Mélangez les ingrédients de la vinaigrette avec du sel et du poivre. n Mixez le bifteck avec les petits pois, l’oignon et les flocons d’avoine. Salez, poivrez et formez des steaks. n Poêlez-les dans un peu de beurre, 2 à 3 min de chaque côté. n Coupez les pains en deux, étalez de la vinaigrette sur la mie. n Ajoutez le steak, des rondelles de concombre et de tomate, des pousses d’épinards et de l’oignon. n Servez avec un Ristretto Roma en 25 ml.

Tasse Lungo View Collection (Nespresso). Coupelle (Fleux).

Soucoupes (BHV Marais). Tasse (Caravane Emporium).

Réalisation Marie Leteuré Photo Jérôme Bilic

Réalisation Marie Leteuré Photo Jérôme Bilic

MASH DE POMMES DE TERRE, BACON GRILLÉ & FORTISSIO LUNGO POUR 6 PERSONNES PRÉPARATION : 15 min CUISSON : 45 min INGRÉDIENTS : 6 capsules de Fortissio Lungo (6 x 110 ml).

Pour la recette : 800 g de pommes de terre - 100 g de crème fraîche - 50 g de beurre + 6 x 10 g - 8 tranches de poitrine fumée - sel - poivre du moulin - 1 bouquet de ciboulette - chapelure de pain.

Pelez les pommes de terre et faites-les cuire dans de l’eau bouillante salée pendant 20 à 25 min. n Préchauffez le four à 180 °C (th. 6). n Faites griller les tranches de poitrine sur la plaque du four couverte de papier cuisson, pendant 5 min environ, puis brisez-les. n Écrasez les pommes de terre égouttées en

ajoutant la crème, le beurre, du sel, du poivre et, à la fin, la ciboulette ciselée. n Répartissez ce mélange dans 6 ramequins beurrés, saupoudrez de chapelure, ajoutez une noix de beurre. n Faites dorer au four 20 min environ. n Accompagnez avec Fortissio Lungo (110 ml).

CHEDDAR GUINNESS BREAD, SAUMON ET ŒUFS BROUILLÉS & ARPEGGIO DECAFFEINATO POUR 6 PERSONNES PRÉPARATION : 20 min CUISSON : 20 min REPOS : 5 h INGRÉDIENTS : 6 capsules d’Arpeggio Decaffeinato (6 x 25 ml)

+ 125 ml d’eau chaude. Pour la recette : 250 g de farine + 30 g - 250 g de farine complète 50 g de petits flocons d’avoine + 30 g - 50 g de graines mélangées pour pain - 3 cuil. à soupe de sucre brun - 2 sachets de levure de boulanger - 1 cuil. à café de sel - 50 g de beurre - 150 g de cheddar râpé - 1 oignon frais haché - 35 cl de bière Guinness - 4 tranches de saumon fumé irlandais - 3 brins d’aneth. Pour les œufs : 10 œufs 4 cuil. à soupe de crème fraîche - sel - poivre.

Placez les farines, les flocons d’avoine, les graines, le sucre, la levure, le sel et la moitié du beurre dans le bol d’un robot, mixez l’ensemble. n Ajoutez le cheddar et l’oignon, mixez par à-coups 2 secondes, puis versez la bière et mixez à nouveau. n Placez cette pâte dans un saladier fariné, couvrez et laissez lever 4 heures. n Formez un pain long, badigeonnez le dessus avec le reste de beurre fondu et saupoudrez de flocons d’avoine. Laissez lever encore 1 heure.

n Préchauffez

le four à 200 °C (th. 6-7) et posez un ramequin d’eau à côté du pain. n Faites cuire 20 min. n Battez les œufs avec la crème, salez, poivrez, et faites cuire sur feu doux jusqu’à ce qu’ils soient pris. n Présentez le saumon fumé parsemé d’aneth sur le pain en tranches, servez avec les œufs brouillés. n Accompagnez d’un Americano préparé avec Arpeggio Decaffeinato en 25 ml. Versez le café puis

l’eau chaude.

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.

Vaisselle (Jars).

Vaisselle (BHV Marais).

Réalisation Marie Leteuré Photo Jérôme Bilic

Réalisation Marie Leteuré Photo Jérôme Bilic


GREEN BURGER & ROMA

CHEDDAR GUINNESS BREAD, SAUMON ET ŒUFS BROUILLÉS & ARPEGGIO DECAFFEINATO

LOBSTER SCONES & VIVALTO LUNGO DECAFFEINATO

MASH DE POMMES DE TERRE, BACON GRILLÉ & FORTISSIO LUNGO


ADRESSES DU MAGAZINE RETROUVEZ TOUTES LES ADRESSES DE DUBLIN CITÉES DANS CETTE ÉDITION.

1 LAWLOR'S BUTCHERS

RATHMINES 143 Rathmines Road Upper, Dublin 6 ' +353 (0)1 497 3313 2 CONNOLLY'S FISH COMPANY 135 Rathmines Road Upper, Dublin 6 ' +353 (0)1 491 2863 stevieconnollyseafood.com 3 THE WILD GOOSE

GRILL 1 Sandford Road, Dublin 6 ' +353 (0)1 491 2377 thewildgoosegrill.ie 4 GROGANS

15 William Street South, Dublin 2 ' +353 (0)1 677 9320 groganspub.ie 5 MANIFESTO 208 Rathmines Road Lower, Dublin 6 ' +353 (0)1 629 8090 manifestorestaurant.ie 6 GATE THEATRE

Cavendish Row, Parnell Square, Dublin 1 ' +353 (0)1 874 4045 gatetheatre.ie 7 THE OLYMPIA THEATRE

72 Dame Street, Dublin 2

' 0818 719 330

olympia.ie

8 HERBERT PARK Ballsbridge, Dublin 4 ' +353 (0)1 668 4364 dublincity.ie 9 ROYAL DUBLIN

SOCIETY Merrion Road, Ballsbridge, Dublin 4 ' +353 (0)1 668 0866 rds.ie qp M O'BRIENS

8-9 Sussex Terrace, Dublin 2 ' +353 (0)1 676 2851 m-obriens.ie

qd RED ISLAND Skerries, Co. Fingal qf STOOP YOUR HEAD Harbour Road, Skerries, Co. Fingal ' +353 (0)1 849 2085 stoopyourhead.ie qg PICHET

15 Trinity Street, Dublin 2 ' +353 (0)1 677 1060 pichetrestaurant.ie qh AVOCA MALAHIDE

fh FISH SHACK CAFE

sh THE GRAFTON BARBER

dk KLAW 5A Crown Alley, Dublin 2 ' +353 (0)1 549 3443 klaw.ie

fj GUINNESS

51 Grafton Street, Dublin 2 ' +353 (0)1 679 6984 graftonbarbers.com sj SAINT ANNE'S PARK

Clontarf East, Dublin 5 ' +353 (0)1 833 1859 dublincity.ie

126 Leeson Street Upper, Dublin 4 ' +353 (0)1 660 2480 forestandmarcy.ie

dl BASTIBLE 111 South Circular Road, Dublin 8 ' +353 (0)1 473 7409 bastible.com

sk THE STAGS HEAD

louisfitzgerald.com/ stagshead

18 Merrion Row, Dublin 2 ' +353 (0)1 678 8872 etto.ie

qj THE BAILEY

sl THE MERRION HOTEL

fq FOREST AVENUE

1-4 Duke Street, Dublin 2 ' +353 (0)1 670 4939 baileybarcafe.com qk VICAR STREET

58-59 Thomas Street, Merchants Quay, Dublin 8 ' +353 (0)1 775 5800 vicarstreet.com ql POWERSCOURT TOWNHOUSE CENTRE 59 William Street South, Dublin 2 ' +353 (0)1 679 4144 powerscourtcentre.ie

1 Dame Court, Dublin 2

' +353 (0)1 679 3687

Merrion Street Upper, Dublin 2 ' +353 (0)1 603 0600 merrionhotel.com

dp DUBLIN CITY GALLERY

- THE HUGH LANE CHARLEMONT HOUSE Parnell Square North, Dublin 1 ' +353 (0)1 222 5550 hughlane.ie dq TRINITY COLLEGE

DUBLIN,THE UNIVERSITY OF DUBLIN College Green, Dublin 2 ' +353 (0)1 896 1000 tcd.ie

sp THE PIGEON HOUSE

The Delgany Inn, Delgany, Co. Wicklow ' +353 (0)1 287 7103 pigeonhouse.ie sq POWERSCOURT HOTEL

ds SCOUT

5 Smock Alley Court, Essex Street West, Dublin 8 ' +353 (0)1 677 8846 scoutdublin.com

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11-17 Exchequer Street, Dublin 2 ' +353 (0)1 472 1010 fallonandbyrne.com

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CARTE d’après www.mapscd.com ILLUSTRATIONS Matthieu Carré

DUBLIN


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L’EMPREINTE CAFÉ Joseph O’Connor



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TH E E TE RNAL MOVE ME NT Ulysse Nardin, du mouvement de la mer à l ’in n o v a ti o n p e r p é t u e ll e d e l a H a u te H o r l o g e r i e . Une quête singulière inspiré e depuis plus de 170 ans par la puissance du mouvement des océans. A u - d e l à d e s l i m i te s d e l ’h o r l o g e r i e m é c a n i q u e . Encore et encore.

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