projet de fin d'études
cycle home habiter le paysage comestible Bouille Leslie & Pellissier Eugénie
Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Lyon Architecture Ambiances et Cultures Constructives - juin 2013
Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Lyon
Architecture Ambiances et Cultures Constructives
projet de fin d'études - juin 2013
ruralité urbaine enjeu de la couronne périurbaine lyonnaise dans son lien entre ville et campagne Bouille Leslie & Pellissier Eugénie
Membres du jury : Directeur d'études : Olivier Balaÿ, Architecte, Professeur ENSA Lyon. Enseignant de la thématique de master : Jacques Scrittori, Architecte d'intérieur. Karine Lapray, Ingénieur environnement. Thomas Jusselme, Ingénieur thermique énergétique. Enseignant d'une autre thématique de master : Yannick Hoffert, Walter Piccoli, Architectes, Antonella Mastrorilli. Enseignant d'une autre école : Philippe Liveneau, Architecte, Maître assistant ENSA Grenoble. Xavier Guillot architecte, Professeur Ecole nationale supérieure d'architecture de Saint-Etienne. Personnalités extérieures : Bruno Dumétier, Architecte. Alain Vargas, Architecte. Isabelle Samaranch, Architecte, directrice adjointe de la mission Carré de Soie, Grand Lyon. Gérard Mai, adjoint à l’urbanisme, Ville d’Ambert. RURALITÉ URBAINE - Bouille Leslie & Pellissier Eugénie Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2013
equipe pédagogique ensa lyon, ensa grenoble Equipe pédagogique ENSA Lyon :
Equipe pédagogique Grenoble :
Master AA&CC (Architecture Ambiances et Cultures Constructives)
Master A&CC (Architecture et Cultures Constructives)
Enseignants porteurs : Olivier Balaÿ (Architecte, Prof. TPCAU, HDR), Rémy Mouterde (Ingénieur, Ma STA, Docteur en Mécanique des structures)
Enseignants porteurs : Pascal Rollet (Architecte, Prof. TPCAU), Nicolas Dubus (Architecte, Ma. TPCAU)
Olivier Baverel (Ingénieur, Mécanique des structures), Vincent Dubreuil (Economiste), Nicolas Dubus (Architecte), Thomas Jusselme (Ingénieur, Thermique), Karine Lapray (Ingénieur, Approche environnementale), Joël Latouche (Acousticien), Jacques Scrittori (Architecte d'intérieure).
ENSA
Anne-Monique Bardagot (Ethnologue, Ma. SHS), Stéphane Sadoux (Urbaniste, Ma. SHS), Thomas Juselme (Ingénieur, Thermique, Maa. STA), Jean-Christophe Grosso (Architecte, Mécanique des Structures, Ma. STA), Guillaume Pradelle (Architecte), Vincent Dubreuil (Economiste), Joël Latouche (Acousticien).
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remerciements Nous souhaitons remercier l'ensemble du corps enseignant pour leurs bons conseils et leur implication : Nicolas Dubus, Joël Latouche, Olivier Baverel, Rémy Mouterde, Thomas Jusselme, Vincent Dubreuil. Tout particulièrement, Olivier Balaÿ pour son soutien et pour nous avoir transmis le goût de développer de nouvelles thématiques; ainsi que Jacques Scrittori pour son regard critique et constructif qui nous permis a de pousser encore plus loin nos idées. Et enfin, Karine Lapray qui nous a aidé à consolider notre sujet et qui nous a accordé de son temps pour partager ses connaissances et valoriser notre projet. Nous tenons aussi à remercier sincèrement, notre famille pour leur soutien depuis cinq ans, tout spécialement Agnès et Catherine, pour leur patience. Nos amis qui nous ont appuyé et encouragé. Et spécifiquement Claire, Estelle, Margaux, Marion, Adélie, Ugo, Julien, Anthony, Alex et Yan, pour leur aide et leur bienveillance. Et Yuri pour ses exploits.
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résumé
Imaginons le monde de demain, où la ville ressemblerait à un paysage à la Carl Warner. Les voitures aurait laisser place au vélo, au roller, aux transports en commun. Où toutes les infrastructures routières ne seraient plus au premier plan de nos paysages. Où chacun mangerait des produits de qualités et aurait un impact carbone minimum. Des façades d'immeuble participant à créer l'espace public. Dont les logements modulables vivraient au fil des saisons.
Imagine the world of tomorrow, where the city look like a landscape of Carl Warner. Cars would leave room for cycling, skating, public transport. Where have all the road infrastructure would not be at the forefront of our landscapes. Where everyone eat quality products and have a minimum carbon footprint. Of Building Facades participating create public space. Whose modular housing live with the seasons.
C'est ce que nous expérimenterons au Carré de Soie en développant une problématique globale de l'alimentation à l'échelle de la métropole. Vivre en ayant la conscience et la sensation de l'environnement sera les principes que nous evoquerons dans notre concept d'habitat Cycle Home.
This is what we will experience in the Carré de Soie developing a global issue of food across the city. Living with awareness and feel of the environment will be the principles that we discuss in our living concept Round Home.
London Skyline _ Paul Warner _ Food Landscape
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préambule " La souveraineté alimentaire est le droit des peuples à une alimentation saine, dans le respect des cultures, produite à l’aide de méthodes durables et respectueuses de l’environnement, ainsi que leur droit à définir leurs propres systèmes alimentaires et agricoles. Elle place les producteurs, distributeurs et consommateurs des aliments au cœur des systèmes et politiques alimentaires en lieu et place des exigences des marchés et des transnationales. Elle défend les intérêts et l’intégration de la prochaine génération. Elle représente une stratégie de résistance et de démantèlement du commerce entrepreneurial et du régime alimentaire actuel. Elle donne des orientations pour que les systèmes alimentaires, agricoles, halieutiques et d’élevage soient définis par les producteurs locaux. La souveraineté alimentaire donne la priorité aux économies et aux marchés locaux et nationaux et fait primer une agriculture paysanne et familiale, une pêche traditionnelle, un élevage de pasteurs, ainsi qu’une production, distribution et consommation alimentaires basées sur la durabilité environnementale, sociale et économique. La souveraineté alimentaire promeut un commerce transparent qui garantisse un revenu juste à tous les peuples et les droits des consommateurs à contrôler leurs aliments et leur alimentation. Elle garantit que les droits d’utiliser et de gérer nos terres, territoires, eaux, semences, bétail et biodiversité soient aux mains de ceux et celles qui produisent les aliments. La souveraineté alimentaire implique de nouvelles relations sociales, sans oppres-
sion et inégalités entres les hommes et les femmes, les peuples, les groupes raciaux, les classes sociales et les générations. " Déclaration de Nyéléni, mouvement internationale pour la souveraineté alimentaire
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sommaire -
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sommaire introduction 1. projet de société
12 21
1.01. alimentation
22
1.01.1.
Définition de la problématique alimentaire
22
1.01.2.
Dépendance de la ville à la campagne
25
1.01.3.
Circuits courts et autosuffisance alimentaire
27
1.01.4.
Agriculture urbaine
34
1.01.5.
Une autosuffisance alimentaire au Carré de Soie
37
1.01.1.1. Crise alimentaire 1.01.1.2. Se nourrir en 2050 1.01.1.3. Détroit : situation d'urgence face à la pénurie alimentaire 1.01.2.1. 1.01.2.2. 1.01.2.3. 1.01.2.4.
22 23 24
De l'agriculture traditionnelle à l'agro-alimentaire Une agriculture mondialisée Union de la ville et de l'agriculture périphérique Une couronne agricole lyonnaise abondante et variée
25 26 27 27
1.01.3.1. Circuits courts 1.01.3.2. Autosuffisance alimentaire
30 32
1.01.4.1. Bienfait social 1.01.4.2. Sécurité alimentaire 1.01.4.3. Viabilité environnementale
34 35 36
1.01.5.1. Bilan carbone des ménages en termes d'alimentation 37 1.01.5.2. Rapport entre production et demande alimentaire dans le Rhône en produits maraîchers 38 1.01.5.3. L'Est lyonnais entre agriculture et industrie 39 1.01.5.4. Produire le 30% restant : ferme urbaine ou autoproduction ? 39 1.01.5.5. Programme : des instances qui cultivent, organisent, vendent, aident, sensibilisent et diffusent ce nouveau mode de production 40
1.02. transport
42
1.02.1.
Morphologie et formation de la ville
42
1.02.2.
L'enjeu de la couronne périurbaine
45
1.02.3.
Le transport de marchandises
1.02.1.1. Étalement urbain 1.02.1.2. Densité 1.02.1.3. Impact carbone
1.02.2.1. Prévenir l'étalement urbain par la densification 1.02.2.2. Qualités de la couronne périurbaine 1.02.3.1. 1.02.3.2. 1.02.3.3. 1.02.3.4.
42 43 43
Leviers d'action locale pour agir sur les flux de longues distances Marchandises et urbanité Le transport de biens par les ménages La problématique du dernier kilomètre
45 46
48
48 48 49 50
1.02.4. -TRANS' Maraîcher: une nouvelle distribution des produits rhodaniens 54 CYCLE HOME, HABITER UN PAYSAGE COMESTIBLE - Bouille Leslie & Pellissier Eugénie Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - Juin 2013
8
1.02.4.1. 1.02.4.2. 1.02.4.3. 1.02.4.4. 1.02.4.5.
Le réseau ferroviaire du Rhône Liaisons avec le réseau de Tramway lyonnais Des pôles de logistiques au sein de la couronne périurbaine Des gares de déchargement Les marchés de proximité
2. paysage comestible
54 54 54 55 55
62
2.01. nature et habitabilité urbaine à l’échelle du quartier
63
2.02.1.
Contexte
63
2.02.2.
Enjeux d'un projet durable
2.02.3.
Stratégie urbaine : habitabilité et nature
70
2.02.4. 2.02.5.
Trame végétale : le jardin habité Trame douce : cycle vélo
75 78
2.02.1.1. Carré de Soie, un site remarquable 63 2.02.1.2. Le secteur Villeurbanne-la-Soie, des potentialités aujourd’hui et demain à exploiter 66
2.02.2.1. Créer une ville des « courte distance » 2.02.2.2. Composer un consensus entre ville et nature 2.02.2.3. Assurer une sécurité alimentaire 2.02.3.1. Trame alimentaire : paysage comestible 2.02.3.2. Produire pour soi : la culture domestique
2.02.
2.02.5.1. Relier les polarités du quartier en moins de 3min 2.02.5.2. Bénéfices de l’utilisation quotidienne du vélo en milieu urbain 2.02.5.3. Organisation de « CYCLE CITY»
ilot du jardin habité
2.02.1.
Contexte environnemental
2.02.2. 2.02.3.
Objectif de densité Morphologie urbaine
2.02.1.1. 2.02.1.2. 2.02.1.3. 2.02.1.4.
2.02.3.1. 2.02.3.2. 2.02.3.3. 2.02.3.4. 2.02.3.5.
Le vent L'ensoleillement Ambiance (environnement sonore) Le patrimoine bâti de l'Amande
Orientation des bâtiments Implantation et forme urbaine Aménagement paysager Un fonctionnement en strates Conception d’un gabarit optimal
3. cycle home 3.01. cycle home : développement du concept d'habitat 3.01.1.
Annexes évolutives : un habitat changeant
3.01.1.1. Une allégorie de l’habitat rural
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104
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3.01.1.2. Composition d’un bâtiment évolutif 3.01.1.3. Application dans le projet d’habitat
104 106
3.01.2.
Habitat saisonnier : évolution du logement
107
3.01.3.
La grandeur du minuscule
111
3.01.2.1. 3.01.2.2. 3.01.2.3. 3.01.2.4.
3.02.
Une démarche bioclimatique Habiter les saisons Mutation spatiale selon les saisons Mutation maraichère selon les saisons
3.01.3.1. La réserve d’espace 3.01.3.2. La réversibilité 3.01.3.3. Les effets de profondeur
cycle home : application(s)
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113
3.02.1. Situation
113
3.02.2.
Invariants et variants
117
3.03.1.
Application 1 : Organisation de l'immeuble
121
3.03.2.
Application 1 : Le logement
131
3.04. application 2 : la pièce en plus
138
3.02.1.1. Plan masse 3.02.1.2. Plan de rdc 3.02.1.3. Ambiances
3.03.
application 1 : l'extension 3.03.1.1. 3.03.1.2. 3.03.1.3. 3.03.1.4. 3.03.1.5. 3.03.1.6. 3.03.1.7. 3.03.1.8.
Localisation des différentes entités Système constructif Stratégie énergétique Flux et Fluides Rez de Chaussée Jardin d'hiver Serre Ambiance des espaces collectifs
3.03.2.1. Organisation 3.03.2.2. Réserve d'espace 3.03.2.3. Réversibilité, un aménagement au fil des saisons 3.03.2.4. Réversibilité, un aménagement au fil des usages 3.03.2.5. Effet de profondeur, lien avec l'extérieur 3.03.2.6. Ambiances du logement 3.03.2.7. Économie : compromis ou véritable économie ?
3.04.1.
Application 2 : Organisation de l'immeuble
3.04.1.1. 3.04.1.2. 3.04.1.3. 3.04.1.4. 3.04.1.5. 3.04.1.6.
Localisation des différentes entités Système constructif et stratégie énergétique Flux et Fluides Rez de Chaussée Jardin d'hiver Serre
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10
3.04.2.
Application 2 : Le logement
3.04.2.1. 3.04.2.2. 3.04.2.3. 3.04.2.4. 3.04.2.5. 3.04.2.6.
Organisation technique Réserve d'espace Réversibilité, un aménagement au fil des saisons et des usages Effet de profondeur, lien avec l'extérieur Ambiances du logement Économie : compromis ou véritable économie ?
conclusion bibliographie annexes annexe 1. la pyramide de maslow, exposition des besoins fondamentaux de l'homme annexe 2. bilan carbone global des ménages annexe 3. bilan carbone des ménages du pôle alimentation annexe 4. histoire de l'est lyonnais : entre agriculture et industrie annexe 5. bilan carbone des ménages du pôle transport annexe 6. habitat ruralet alimentation annexe 7. notice de la culture saisonnière annexe 8. calcul et modéliastion du facteur jour annexe 9. Ctableaux calculs thermiques Aa1 annexe 10.Ctableaux calculs thermiques Aa2 annexe 11.Ctableaux économie Aa1 annexe 12. tableaux économie a2 annexe 13. tableaux acoustique Aa1 annexe 14. matériauthèque annexe 15. référence architecturale et urbaine
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introduction -
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Dans cette introduction, nous porterons l'accent sur les fondements de notre projet. Le département d'étude duquel nous faisons partie, nous confronte au problème du développement durable, soit un questionnement sur la ville de demain. Nous nous confrontons, dès le début de nos recherches, en tant qu'étudiant et citoyen, à l'inactivité des hommes face aux certitudes du réchauffement climatique. En effet, nous ne pouvons nier l'augmentation de la population et la dégradation progressive de l'environnement planétaire. C'est pourquoi aujourd'hui, l'ensemble des acteurs de la société prennent conscience qu'un changement est nécessaire. Pour cela, différents attitudes sont envisageables. De notre côté, nous opterons pour la ville sobre1, soit défaire le modèle actuel caractérisé par une création de richesses matérielles infinies qui appauvrit petit à petit les ressources énergétiques, minérales et biotiques. Nous exposons ainsi ci-dessous la problématique générale de notre projet urbain et architectural. Comment aujourd'hui, penser un basculement sans violence vers des modèles et des modes de vie plus sobres du vivre ensemble ? Quels leviers sont dès à présent à notre disposition ? À quoi pourrait ressembler le nouveau paysage d'un monde plus sobre ? 1 Ouvrage de Dominique Bourg, "La nature en politique ou l'enjeu philosophique de l'écologie", L'Harmattan, 2000.
La pyramide de Maslow : des besoins fondamentaux accessibles à tous Imaginer le basculement d'un mode de vie, voire d'une société, demande de s'appuyer sur des bases essentielles, notamment en termes de besoins fondamentaux. Pour être plus sobre nous devons acquérir ou revenir à l'essentiel. Pour ce faire, nous voulons dans notre projet créer un mode de vie modéré et frugal qui réponde aux besoins fondamentaux de l'Homme de manière juste et universelle (cf : Annexe 1 "La pyramide de Maslow, exposition des besoins fondamentaux de l'Homme"). Pour cela nous agissons dans un premier temps sur ses besoins physiologiques qui le maintiennent en vie : respiration, alimentation, activités physiques, la santé. Dans un second, nous espérons répondre aux besoins sécuritaires : avoir un toit, un emploi, et une maîtrise de l'environnement (pouvoir s'ouvrir ou se fermer, climat et intimité). Et enfin, les besoins sociaux : affectivité, appartenance, reconnaissance ; tout cela passe aujourd'hui par le réseau et la communication. Favoriser l'accession à l'ensemble de ces besoins peut théoriquement permettre à l'individu d'acquérir l'estime de soi et l'épanouissement en se sentant unique et utile. Il paraît ordinaire de vouloir répondre à ces objectifs lorsqu'on met en place un programme urbain et architectural mais rappelons qu'encore trop peu de personnes dans le monde accèdent à ces besoins primaires.
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Nous imaginerons donc un projet urbain et architectural lié à la santé et l'alimentation, l'environnement et l'habitat, le circuit court (transport) et la communication (réseau social), les coûts et le long terme. La part de l'empreinte énergétique des ménages : quelle marge de manoeuvre ? Dans le dossier Observation du bilan carbone des ménages réalisé par IPSOS pour GREEN INSIDE en Mars 2011 (cf : Annexe 2 "Bilan carbone global des ménages"), nous pouvons observer dans ce bilan une gradation des activités impactantes : le transport à 54%, le logement à 30% et l'alimentation à 16%. En recherchant une sobriété du mode de vie, nous espérons trouver les leviers qui nous permettront d'agir sur les trois pôles de l'empreinte énergétique des ménages et faire prendre conscience d'un basculement nécessaire, non violent et non réducteur de la qualité de vie. Alors que les recherches sur l'habitat sont aujourd'hui très poussées en termes de performance énergétique, les questions relatives à la ville, l'espace publique et l'alimentaire sont encore restreintes. Nous proposons ainsi un projet expérimental sur ce sujet. La mise en avant du bilan carbone des ménages nous permet d'introduire les différents leviers qui ont permis l'élaboration de notre dessein. Chaque pallier du projet s'organise autour de différents consensus :
- Le projet de société s'inscrit autour d'une analyse de l'alimentation et du transport à l'échelle urbaine, soit le consensus foncier entre l'étalement urbain et la compensation vis-à-vis des terres agricoles. - La morphologie urbaine s'inscrit dans une logique d'élaboration de circuits courts, soit le consensus entre densité et nature. - Les ressources naturelles dans l'élaboration d'une économie de proximité, soit un consensus entre mode de vie et ressources (volonté d'une ville sobre) - Le système constructif dans l'élaboration d'une conception d'un espace de vie sobre et évolutif, soit un consensus entre économie et extension.
fondement théorique Expérimenter, c'est aussi mettre en avant les courants de pensée qui fondent la recherche. Suite à nos lectures nous pouvons mettre en avant deux thèmes fondamentaux pour appréhender la transition énergétique. Dans un premier temps, ce serait la prise de conscience individuelle face à cette contingence, soit la capacité à appréhender le futur non d'une manière fataliste mais comme une opportunité de changement, une seconde chance vers un fonctionnement plus juste et raisonnable (sobriété). Dans un second temps, suivraient les postures et les leviers à la disposition de chacun, en tant que professionnel et individu. C'est ce que nous aborderons plus loin, où nous exprimerons la posture de notre projet face aux enjeux de demain.
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Une conscience collective " de la Vie et de la Terre " Ainsi pour débuter, dans son livre Biogée, Michel Serres fait l'éloge de la Vie et de la Terre, non comme deux entités bien distinctes mais comme un couple. Il parle dans un même temps des éléments et des vivants, des perceptions et des sentiments. En effet, il nous montre que face à un monde dont on ne maîtrise ni le présent et encore moins le futur, notre posture est tout d'abord de prendre conscience que la Terre est un nouveau locuteur dans les débats liés au fonctionnement de la société. Depuis trop longtemps, la Terre a été relayée au second plan, "la terre, jadis notre mère, est devenue notre fille". Par conséquent, pour reprendre sa place, cette dernière nous met à l'épreuve aujourd'hui. À force de puiser sans limites ses ressources, nous nous confrontons dès à présent à l'incontournable transition énergétique. Biogée nous montre bien le lien qu'il existe entre le monde et nous, la posture qu'il nous propose est la célébration de ce lien. C'est d'une manière positive que l'on doit appréhender le changement en prenant notamment l'exemple de la communication comme codage commun. Ainsi, la maîtrise de l'environnement passe par un échange entre Hommes et Terre sur les savoirs, les techniques, les philosophies qui émergent autour de ce renouvellement.
Somme toute, nous imaginons un projet autour de ce lien entre l'homme et son environnement pour appréhender dès lors une nouvelle forme de vie plus sobre, proportionnellement à l'innovation nécessaire de demain. Par un dessein qui se veut radical dans ses enjeux et ses grandes lignes, nous proposerons en contrepartie une démarche plus sensible de l'habiter. Le Changement, lutte ou assimilation : quel posture face à la transition ? C'est un fait que depuis quelques années, le monde s'ouvre. Bien que le monde soit un univers insaisissable 2, nous ne pouvons feindre son immutabilité. C'est pourquoi, face à la transition, nous avons deux postures possibles, la lutte ou l'assimilation. L'une et l'autre interviennent dans notre démarche. Tout d'abord, la lutte, exprimée dans sa capacité à engendrer un changement : bousculer les idées reçues, créer une conscience collective, inventer, imaginer. Le renouvellement écologique est difficile car il demande de rompre avec les fondements même de la modernité.
2 Extrait de Biogée de Michel Serres en parlant du monde qui s'ouvre (Mundus patet) : " Modèle : linéaire, oui, comme une avenue de cercles dans un écoulement laminaire ; cyclique, oui partiellement alimenté en retour ; chaotique, oui, arrosé en permanence d'aléas en très grand nombre, mais réglé en futur antérieur; stable et instable, oui, en somme tourbillonnant, car nourri, en pluie, par l'amont." (p.182)
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C'est ce que nous explique Dominique Bourg3 lorsqu'il compare la pensée moderne et écologique. En effet, alors que la première postulait que l'universel commandait le singulier, il s'avère que ce principe ne s'applique pas entre le planétaire et le local. L'écologie fonctionne en système, la biosphère et les biotopes sont dépendant l'un de l'autre. En admettant que la modernité tend à abolir toute particularité, le moteur de l'écologie est inversement porté par des initiatives locales. Ce paradoxe justifie à la fois le manque d'intérêt massif face à la transition, puis la lutte face au modèle actuel enraciné et inapte au changement. Mais le plus important pour nous, est sûrement l'assimilation dans sa capacité à appréhender les enjeux de manière plus sereine. En d'autres mots, l'écologie aujourd'hui s'exprime en termes d'architecture comme une lutte face à l'environnement. Le modèle architectural écologique actuel nous ramène à une hermétisation de l'habiter, soit un contraste très marqué entre l'intérieur et l'extérieur, contraste qui entraîne des usages des espaces très cadrés (on dort, on mange, on se protège dans le logement; et on se réunit, on travaille, on pratique des activités à l'extérieur). Ainsi, face à ce constat, notre posture se range du côté de l'assimilation. L'environnement, bien qu'il faille s'en protéger, est un acteur et une source de ce qui fait la Terre. Il s'agit de se protéger sans se fermer, de s'ou3 Philosophe français, professeur à la Faculté des géosciences et de l'environnement de l'Université de Lausanne. Auteur des livres : "La nature en politique, ou L'enjeu philosophique de l'écologie" et " Vers une démocratie écologique : le citoyen, le savant et le politique".
vrir selon les mouvements saisonniers et climatiques, si bien que nous imaginons un habitat qui accepte les aléas environnementaux pour une conscience et un mode de vie plus sobre et consensuel. Lutter contre les codes prédéfinis de notre culture moderniste et appréhender le développement durable en acceptant un mode de vie plus sobre, en lien avec les changements climatiques et environnementaux, c'est une interprétation que nous faisons de la Ville Frugale de Jean Haëntjens. Il défend une approche de la ville où l'on augmente la satisfaction des habitants tout en diminuant la consommation des ressources. Il admet que l'approche de la ville est globale entre mobilité et sobriété, polarité (attractivité) et répartition (vivabilité), compacité et désir d'espace. D'après lui, et nous en sommes convaincues aussi, la ville doit aujourd'hui faire place à de nouveaux imaginaires ("la boîte à dessein" > "le rêve de ville">"plaisir urbain", "l'intensité et le calme, la sécurité et l'étonnement" 4). MOBILITÉ SOBRIÉTÉ
COMPACITÉ
POLARITÉ
DÉSIR D'ESPACE
RÉPARTITION
4 "La ville frugale" de Jean HAËNTJENS, FYP Édition, Octobre 2011
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La ville durable apparaît sous de nombreux visages : ville numérique, ville fertile, ville technologique, ville hybride, ville courte distance, ville de proximité, etc. La ville frugale quant à elle recherche l'équilibre. Elle ne prétend pas trouver une solution ou un modèle, mais s'articule plutôt autour de compensations, de discussions et d'accords, soit un ensemble de consensus lié aux enjeux des différents échelles, polarités, centralités, urbanités, mobilités qui forment le maillage urbain. En définitive, l'épithète "frugal" résume assez bien de ce que nous imaginons de la ville sobre. Cela permet d'éviter la confrontation directe à la fois avec la croissance (modernité d'hier et d'aujourd'hui) et la décroissance en cherchant un équilibre ou du moins une anticipation relative du changement.
développement d'une transition urbaine et architecturale Depuis 2002, les communes de Villeurbanne et Vaulx-en-Velin ont décidé de requalifier le quartier de la Soie pour y mettre en place un grand projet urbain de 500 hectares, avec le soutien du Grand Lyon. Ce territoire possède de véritables atouts comme sa proximité avec la ville de Lyon, une situation favorable entre ville et nature, une accessibilité efficace grâce à un pôle multimodal de transport, ainsi
qu’un patrimoine industriel propice à la reconversion. Les enjeux définis par le Grand Lyon marquent l'importance du projet à l’échelle de l’agglomération: - unifier l’ensemble du site pour créer un véritable quartier - être porteur pour l’attractivité de l’Est lyonnais - créer de nouvelles offres de logements - favoriser l’implantation de nouvelles entreprises - assimiler un projet durable (énergie, transport, …) C’est dans ce cadre que nous proposons aujourd’hui de développer la dimension : qu’est-ce qu’habiter le Carré de Soie dans un contexte de transition énergétique ? D'autre part, aborder la question du logement, c'est aussi pour nous une manière d'aborder le territoire et la société qui l'induit. C'est d'ailleurs face à un territoire aussi complexe, que nous proposons aujourd'hui une réflexion sur le mode de vie et d'habiter de la couronne périurbaine lyonnaise. L'agglomération de Lyon, comme la plupart des métropoles, se distingue par sa morphologie urbaine. Toutes étant plus ou moins similaires, nous identifions facilement : - un centre dense avec comme base un centre historique au tissu urbain singulier,
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Carte révélant les différentes couronnes qui définissent spatialement la ville (référence SCOT)
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- une extension de centre souvent en marge des anciens remparts, - une couronne périurbaine compartimentée à l'extérieur, souvent séparée par de grandes infrastructures routières, et dont la composition fonctionnelle est sectorisée par des zones industrielles, commerciales et résidentielles denses, - pour enfin terminer par une couronne agricole ou "naturels" dont la lisière ressemble à un étalement pavillonnaire. Voilà à quoi ressemble schématiquement la métropole lyonnaise aujourd'hui, caractérisée par une tiare entre ville et nature. Cette morphologie de la ville entraîne donc dans un premier temps une sectorisation de celle-ci, rendant ainsi dépendantes toutes ces couronnes au dynamisme du centre, mais aussi un zoning fonctionnel entre résidence, travail et consommation, favorisant ainsi la multiplication des moyens de transport. L'enjeu pour nous ici est de trouver un catalyseur permettant d'approcher au mieux l'ensemble de ces problématiques. Nous sommes convaincues dès à présent que le développement durable, auquel nous prétendons aujourd'hui, relève d'une problématisation globale du fonctionnement urbain. Une des dimensions qui a récemment pris de l'importance dans les débats sur ce dernier, est celle de l'alimentation. Lorsque nous parlions plus haut de la dépen-
dance de la couronne périurbaine au centreville, c'était mettre de côté la corrélation la plus originelle : celle qui lie l'urbain à la campagne. En effet, nous élaborons un projet de société autour de la dépendance alimentaire de la ville par rapport à la campagne. Cette dimension nous permet d'aborder différentes échelles du projet, allant du territoire vers le logement. D'une part, à grande échelle, la question de l'alimentation nous permet d'aborder les thèmes de l'extension urbaine, qui empiète sur les terres agricoles et naturelles, la densification, qui se présente comme une des solutions aux phénomènes précédents, et le transport, qui est aujourd'hui avec la construction un facteur important en termes d'émissions de CO2, de nuisances urbaines et de dépenses pour l'ensemble des acteurs de la société. D'autre part, l'intégration d'une réflexion sur la problématique alimentaire permet d'aborder différents champs d'aménagement de la ville comme le transport, la santé, les déchets, l'économie, l'environnement, l'ambiance ... Dans un dernier temps, si nous admettons que l'habitat est le reflet de son territoire, alors en modifiant ce dernier nous induisons des changements dans le mode d'habiter. Ainsi, notre objectif global serait de repenser l'aménagement du territoire dans un rapport axé sur l'alimentation. Le lien entre la production et la consommation doit prendre
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part dans la réflexion à travers différents circuits courts : le transport, l'économie et le social. La relocalisation du circuit alimentaire induit une nouvelle manière d'habiter. L'intégration de l'agriculture en ville participe à créer un nouveau cadre de vie par de nouvelles ambiances paysagères ou sociales. En somme, nous imaginons que ce nouvel aménagement du territoire participera à la création d'un véritable paysage alimentaire, adossant ainsi l'homme et son espace, dans la conscience qu'il a du paysage qui l'entoure, qu'il soit alimentaire ou naturel. La dimension de l'habitat prend alors tout son sens dans la manière qu'il aura de s'adapter et d'évoluer dans ce paysage.
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1. projet de société -
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1.01. alimentation Comme nous avons pu le voir, notre démarche s'inscrit dans un projet global. Nous faisons appel à notre catalyseur, soit l'alimentation, pour relever les différents enjeux de la ville. En effet, elle permet d'aborder les questions de morphologie, de lien et de fonctionnement urbain. Par le biais de l'alimentaire nous toucherons ainsi l'enjeu de la proximité, qu'elle soit spatiale, économique, fonctionnelle ou encore politique. Alors que notre objectif premier est d'intervenir sur les trois pôles du bilan carbone des ménages, travailler sur l'alimentation nous permet d'aborder la ville, le transport et le logement. C'est dans cet ordre que s'est formé notre projet de société.
1.01.1. Définition de la problématique alimentaire L'alimentation est encore aujourd'hui un sujet peu médiatisé. Hors, de nombreuses actualités montrent qu'elle a toute son importance. La pénurie et la crise alimentaires touchent le monde entier. Leurs causes sont variées : le climat, la politique, l'économie, le contexte géopolitique, les épidémies bactériologiques, etc.
vue pour 2013. En effet, les réserves mondiales de céréales ont atteint des niveaux très bas ("Nous avons moins produit que ce que nous consommons. C'est pourquoi les stocks en cours diminuent"1). La sécheresse qui toucha les États-Unis l'été dernier a participé à la hausse des prix du maïs et du soja. De la même manière, le manque de précipitations en Russie et dans la région de la Mer Noire présage de nouvelles difficultés. Les craintes d'une pénurie alimentaire ne sont pas les seules. L'ONU avertit aussi que si ce scénario se prolonge, des troubles et des conflits armés vont éclore à plusieurs endroits dans le monde ("Les approvisionnements et les réserves à travers le monde sont à un niveau très bas, ce qui ne laissera aucune place pour les imprévus l'année prochaine"2). La production alimentaire mondiale est confrontée dès à présent au changement climatique (sécheresse, dérèglement des saisons, etc.) et à une demande en constante augmentation3. "Cette année, pour la sixième fois en 11 ans, le monde a consommé plus de nourriture qu'il n'en a produite, principalement en raison des
1.01.1.1. Crise alimentaire
1 "UN warns of looming worldwide food crisis in 2013", 13 Octobre 2012, The Guardian
Le 13 octobre dernier dans le journal britannique The Gardian, l'ONU met en garde la communauté internationale contre l'imminence d'une crise alimentaire mondiale pré-
2 Abdolreza Abbassian dans l'article "UN warns of looming worldwide food crisis in 2013", 13 Octobre 2012, The Guardian 3 « Les pénuries alimentaires ont détruit des civilisations antérieures. Nous sommes sur la même voie. Chaque pays devra maintenant se débrouiller par lui-même. Le monde vit chaque année comme s’il s’agissait de la dernière », cf Lester Brown dans « Full Planet, Empty Plates »
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conditions météorologiques"4. Les défis les plus urgents de notre siècle sont alors le changement climatique, la croissance démographique, la pénurie d'eau et la hausse constante des prix des denrées alimentaires.
1.01.1.2. Se nourrir en 2050
Source : division de la population des Nations Unis, 2009.
Comme nous venons de le voir, les principaux enjeux sont 5: - l'augmentation mondiale de la population qui devrait atteindre d'ici 2050, 9 milliards de personnes (un tiers de plus par rapport à aujourd'hui). - l'urbanisation se poursuivrait pour atteindre 70% de la population mondiale (49% aujourd'hui). L'étalement urbain sera-t-il proportionnel ? - la production alimentaire devra progresser 4 "UN warns of looming worldwide food crisis in 2013", 13 Octobre 2012, The Guardian 5 Rapport du FAO, "L'agriculture mondiale à l'horizon 2050" à Rome, le 12-13 octobre 2009.
de 70% d'ici 2050 pour satisfaire les besoins. Cependant, comme nous l'avons vu plus haut les stocks sont déjà à un niveau rarement aussi bas qu'aujourd'hui et le changement climatique entraîne de mauvaises récoltes (dérèglement des saisons, réchauffement climatique). - la demande de consommation de produits alimentaire augmente proportionnellement à la hausse démographique. Cependant, face à l'augmentation du prix de l'énergie, certaines politiques gouvernementales favorisent la production de céréales pour le biocarburant. Les États-Unis réservent 15% de leur production à cet effet (même en cas de pénurie alimentaire). - L'augmentation progressive du prix des denrées entraîne une diminution constante de l'accès à la nourriture, les populations les plus pauvres sont les plus touchées. Cela entraîne des conflits dans certaines régions du monde. - une intensification encore plus poussée de l'agriculture qui détruit les espaces encore naturels et diminue la qualité nutritionnelle des aliments. - disparition, cloisonnement et dérèglement de la biodiversité. La dépendance à l'importation de la majorité des pays (et principalement les pays développés) représente un réel risque pour la population. L'alimentation dépend aujourd'hui des aléas du climat mais aussi de l'attente avec les pays exportateurs. La sécurité alimentaire est aujourd'hui un sujet primordial.
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Il semblerait que la mondialisation de l'alimentation mette en faillite la sécurité alimentaire de chacun. Quelles possibilités s'ouvrent à nous pour anticiper ce phénomène ?
1.01.1.3. Détroit : situation d'urgence face à la pénurie alimentaire
Source : Architecture et Projet Urbain, cf : http://projets-architecteurbanisme.fr/detroit-reconvertion-verte-industrie-automobilefermes-urbaines/
Détroit s'inscrit depuis quelques années dans une démarche de survie. En effet, depuis plus de quinze ans, la ville connaît une grave crise économique causée par le déclin de l'industrie automobile, moteur économique essentiel de la ville. Elle est l'un des symboles de la "Rust Belt"6. La délocalisation des industries à conduit à un exode des populations riches vers l'extérieur de Détroit. L'absence de travail condamne une grande majorité de la po6 "La Rust Belt (en anglais « ceinture de la rouille ») était nommée jusque dans les années 1970 la Manufacturing Belt (« ceinture des usines »). Ce changement d'appellation en dit long sur l'évolution économique de la région. Celle-ci correspondait de longue date à une zone de développement des industries lourdes." cf : site de Wikipédia.
pulation à une grande pauvreté (un taux de chômage de 28,9%7). La municipalité a quitté peu à peu ses fonctions. Petit à petit la ville se vide de ses habitants, expulsions et saisies immobilières sont quotidiennes. Les maisons abandonnées sont détruites et participent à créer un paysage de cité apocalyptique. Alors qu'aujourd'hui la densification des centres urbains est la première ligne d'action des municipalités, du côté de Détroit on rase les bâtiments pour laisser apparaître un réinvestissement de la nature (friche). L'abandon de la ville, c'est aussi l'abandon de celle-ci par les grandes chaînes de supermarchés. L'appauvrissement de la population et l'accès difficile aux produits alimentaires ont engendré la création impérative d'une production de proximité. L'agriculture urbaine est une évidence8. Des mouvements autonomes d'autogestion voient le jour (inspirés du mouvement des Piqueteros en Argentine dans les années 90 à la suite de la crise économique) que l'on appelle le "Do It Ourselves" (traduction : "Faisons le nous-mêmes"), dérivé du "Do It Yourself" ("Fais le toi-même"). Le grand principe de ce mouvement est "la réappropriation de la production par des moyens simples, permettant de s'affranchir des industriels ayant délocalisé". 7 " A Detroit, le temps s’est arrêté", HEBDO N° 1003, Courrier Internationale. LA RECONVERTION VERTE DE DÉTROIT AVEC LES FERMES URBAINES 8 " La reconversion verte de Détroit avec les fermes urbaines", site internet Architecture et projet urbain.
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Si bien que dans l'urgence de la situation, on voit apparaître : - un mode de production et de consommation alimentaire collaboratif par des jardins communautaires improvisés (sur les terrains abandonnés). - l'entraide pour l'isolation des maisons - des Fab Lab9 sont créés pour aider les gens à construire toutes sortes de choses (mobilier, construction ...). La problématique alimentaire mondiale forge un questionnement aux plus petites échelles. Alors que les scénarios à l'échelle du globe sont alarmistes, nous proposons ici dans une logique de développement durable, un projet qui ne traite pas de l'urgence, mais plutôt de l'anticipation. En tant qu'architectes et constructeurs de l'espace de nos villes, nous avons un rôle à jouer sur ce que sera notre quotidien dans quelques années. Le monde change et nous devons changer avec.
1.01.2. Dépendance de la ville à la campagne Lorsque l'homme perd le contrôle sur son alimentation 1.01.2.1. De l'agriculture traditionnelle à l'agro-alimentaire 9 "La notion de Fab lab (contraction de l'anglais FABrication LABoratory, pouvant se traduire par laboratoire de fabrication) désigne un lieu ouvert à tous où il est mis à disposition du public des machinesoutils pilotées par ordinateur pouvant créer à peu près toute sorte de choses". Cf : site de Wikipédia (Article Détroit/ Michigan)
l'urbanisation bouleverse le rapport à l'espace et met à distance le paysage alimentaire L'agriculture est la culture du sol pour la production de denrées alimentaires pour l'homme et les animaux. Son histoire est principalement façonnée par les progrès techniques, l'économie et l'environnement. Depuis son apparition en Mésopotamie à l'époque néolithique, l'agriculture est une relation spirituelle entre l'Homme et la Terre. Ce rapport est devenu caduc suite à la révolution verte datant de l'après Seconde Guerre Mondiale. Cette révolution se caractérise par une mécanisation des moyens de production. On assiste alors dans un premier temps à une distanciation entre le producteur et l'aliment, puis dans un second temps au démarquage du consommateur et de l'aliment. Ce deuxième point est caractérisé spatialement par l'urbanisation, mettant ainsi progressivement le paysage alimentaire à l'écart. L'ère de l'agroalimentaire L'agroalimentaire s'inscrit dans le secteur industriel avec pour objet la transformation, l'exploitation et le conditionnement des produits agricoles en denrées alimentaires destinées à la consommation humaine et animale10. Ce nouveau principe multiplie les actions nécessaires entre la production et la consommation. L'ère agroalimentaire 10
Définition de Larousse.
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c'est aussi la mondialisation d'un aliment. Ce dernier peut faire le tour du monde entre sa production, sa transformation, son conditionnement, et sa vente. Les aires d'approvisionnement se font donc à l'échelle continentale, voir mondiale. À cause d'un marché d'une telle envergure et de la montée en technicité, en spécialisation et en développement des échanges à l'échelle mondiale, le système agricole a progressivement mis de côté la proximité pour des questions de prix, de rentabilité et de productivité. Se nourrir est devenu un marché international, géré par l'économie et la politique. La qualité n'a plus sa place. Ainsi, l'entrée dans l'agro-industriel amène de nouveaux acteurs comme ceux de la filière agro-alimentaire et de la grande distribution qui viennent tenir le rôle d'intermédiaire entre l'aliment et le consommateur. C'est bien le paradoxe des plats cuisinés en usine, où même le fait de cuisiner ne nous appartient plus. Le consommateur se retrouve alors dans cette situation opaque où il ne sait plus réellement ce qu'il mange11.
11 "Dans le système global agro-industriel alimentaire, les aliments sont devenus des marchandises comme toutes les autres, ni plus ni moins que le pétrole, le bois ou d'autres produits à échanger dont le prix est fixé dans le monde entier par les Bourses internationales. Blé, maïs, café, cacao sont des marchandises au même titre que les métaux où l'énergie, elles sont soumises aux lois de l'offre et de la demande, distribuées sur le marché sans distinctions qualitatives et sans que l'on accorde la moindre importance à ceux qui les produisent." Carlo Petrini, Terra Madre, renouer avec la chaîne vertueuse de l'alimentation, éditions Alternatives, 204 pages. Extrait page 97.
1.01.2.2. Une agriculture mondialisée Lyon entre régionalisme et mondialisme culinaire
Lyon est aujourd'hui une ville-région mondialisée et culturellement hétérogène. Elle s'inscrit dans des réseaux d'approvisionnement mondialisés et en devient ainsi un moteur de la mondialisation, où l'on peut accueillir des produits d'ici et d'ailleurs dans un même lieu. Le métropole lyonnaise, bien qu'elle soit reconnue pour ses productions régionales, sa culture gastronomique, est bien sûr tournée vers l'international. Ainsi, lorsque l'on prend l'exemple des Halles Paul Bocuse qui représentent la gastronomie lyonnaise et font la promotion de ses produits régionaux, elles constituent aussi un écrin de produits gastronomiques français et mondiaux. Une couronne agricole qui ne trouve pas sa place Dans ce contexte de la ville métropole, où la ville est le coeur d'une alimentation mondiale, la couronne agricole périphérique a du mal à être aussi attractive. "Les espaces métropolitains prennent la forme d’un patchwork alternant surfaces agricoles et surfaces urbanisées. La métropole habite donc une assiette, mais ce n’est pas forcément celle dans laquelle elle se nourrit étant donné son caractère cosmopolite et la domination du caractère mondialisé du système agroalimentaire."12 12
Caroline Brand et Serge Bonnefoy, « L’alimentation des sociétés
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1.01.2.3. Union de la ville et de l'agriculture périphérique
1.01.2.4. Une couronne agricole lyonnaise abondante et variée
On peut dès à présent imaginer que les systèmes alimentaires seraient un enclencheur idéal dans les problèmes liés à l'habitabilité de la ville, dans la constitution du territoire. C'est d'ailleurs ce qu'imagine l'architecte Carolyn Steel dans son livre Hungry City où la ville serait pensée dans ce qu'elle a de vital : la nourriture (concept de Sitopia). La ville et sa campagne sont alors appréhendées dans leur continuité spatiale et comme un tout. La dépendance qu'elles ont l'une pour l'autre, l'alimentation, doivent être prises en compte pour la cohérence du système métropolitain dans son ensemble.
Le département du Rhône offre autour de sa métropole des paysages naturels variés qui tendent à s'intégrer de plus en plus dans la ville selon le SCOT. Mais ce n'est pas sans compter sur une agriculture variée et abondante car elle représente 15% de la production brute de l'ensemble de la région.
ainsi, l'intégration d'une réflexion sur la problématique alimentaire permettrait d'aborder différents champs d'aménagement comme le transport, la santé, les déchets, l'économie, l'environnement. La préservation et le bon fonctionnement du système urbain de la métropole passeraient par une hybridation de la métropole entre urbain et rural. urbaines : une cure de jouvence pour l’agriculture des territoires métropolitains ? », VertigO - la revue électronique en sciences de l'environnement [En ligne], Volume 11 Numéro 2 | septembre 2011, mis en ligne le 05 octobre 2011, consulté le 03 mai 2013. URL : http:// vertigo.revues.org/11199 ; DOI : 10.4000/vertigo.11199
Source : Agreste, recensement agricole 2011
1.01.3. Circuits courts et autosuffisance alimentaire Face à la mondialisation de l'agriculture et à un marché mondial alimentaire qui s'essoufle, le circuit court et l'autosuffisance sont deux sujets à développer. Ces deux principes sont pour nous une réponse logique, ils révèleraient un système en vertu duquel la nourriture serait consommée dans un rayon restreint.
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Carte révélant les différents espaces naturels, agricoles et paysager autour de l'agglomération lyonnaise (référence SCOT) CYCLE HOME, HABITER UN PAYSAGE COMESTIBLE - Bouille Leslie & Pellissier Eugénie Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - Juin 2013
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Carte révélant la diversité de l'agriculture au sein de l'agglomération lyonnaise (référence SCOT)
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Il s'en suivra alors une importante réduction de la consommation d'énergie et des émissions de CO2. L'absence de longs transports et donc de stockage, permet l'économie d'espace, de temps et de la nature.
1.01.3.1. Circuits courts Définition Depuis avril 1999, le circuit court a une définition officielle. Selon le ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche, est considéré comme circuit court un mode de commercialisation des produits agricoles qui s’exerce soit par la vente directe du producteur au consommateur, soit par la vente indirecte, à condition qu’il n’y ait qu’un seul intermédiaire. Cependant dans cette définition, il est encore difficile de rendre compte de la distance que doit parcourir l'aliment ou encore quelle peut-être la nature de l'intermédiaire, voire même la nature de l'engagement de chaque partie. Nature de la consommateurs13
demande
des
Face à une population vieillissante et des situations de famille plus précaires, les grandes surfaces ne sont plus adaptées. Les budgets sont serrés et on préfère un magasin à taille humaine plus proche de chez nous. Car le 13 Agence Régionale de l'Environnement de Haute-Normandie (AREHN), cf: http://www.arehn.asso.fr/dossiers/circuit_court/
consommateur n'est pas dupe et remarque bien que le prix de ses pâtes ne cesse d'augmenter. Si on paye plus cher alors on voudrait avoir plus de choix sur ce que l'on mange : plus proche de chez nous, de meilleure qualité ... Comme un défi à la grande distribution et surtout au discount, le circuit subit un effet de mode. Accentué par les crises sanitaires, pharmaceutiques et climatiques, le circuit court semble être un engagement pour le consommateur. Ainsi, la demande en produits du terroir, d'aliments BIO et de produits locaux ne cesse d'augmenter. C'est donc de la fraîcheur, du goût, de la traçabilité et un prix raisonnable que cherche la population aujourd'hui. Mais c'est aussi un engagement que de soutenir une économie locale et un environnement mieux préservé. Des associations se mettent en place autour de cette nouvelle demande : les AMAP14. Enjeux environnementaux, sociaux et économiques Le circuit court de l'alimentation permet la relocalisation de l'économie alimentaire, permettant la réduction des dépenses et de l'impact énergétique. Le secteur agroalimentaire représentant 30% des émissions de gaz à effet 14 "C'est dans les optiques présentées précédemment que les AMAP (Associations pour le maintien d'une agriculture paysanne) connaissent un fort développement. On recense en France 1100 AMAP, dont le plus grand effectif est en Rhône-Alpes avec 175 associations en 2011. Soit 450 paysans en Rhône-Alpes pour 10000 foyers dont 64 paysans dans le Rhône pour 3000 foyers". Cf : Réseau des AMAP, Alliance RhôneAlpes, cf document : http://reseaucvaab.free.fr/fichiers/circuits_courts/ chiffres_amap_2011_a_berthollier_17oct2011.pdf
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de serre, le circuit court permet de diminuer considérablement cet impact ainsi que celui lié au transport, notamment l'avion. Le circuit court entraîne une agriculture plus équitable et respectueuse de l'environnement (pratiques souvent alternatives, biologiques ou du moins plus raisonnées), en comparaison à une agriculture intensive qui possède une grande part de responsabilité en matière de pollution. Ainsi, la production agricole est diversifiée contrairement à l'agriculture contemporaine qui se spécialise, créant un zoning au niveau du territoire et entraînant une modification des paysages et des écosystèmes. Par ailleurs, l’activité de ces exploitations, qui suit davantage les saisons, est plus diversifiée que celles des exploitations traditionnelles. Cela tend à les rendre moins vulnérables aux aléas économiques et climatiques. En ce qui concerne les enjeux sociaux des circuits, on remarque l'apparition de nouveaux liens sociaux entre producteurs et consommateurs (valorisation du produit), et entre consommateurs eux-mêmes (alliance et solidarité). Aujourd'hui, ce sont ces associations qui vont à la recherche de terres pour cultiver et qui mettent en place des lieux d'échange comme des fermes pédagogiques, des cours de cuisine, du jardinage ... L'alimentation gère des activités porteuses de lien social
En ce qui concerne l'enjeu économique, l'absence d'intermédiaire aboutit à un système
donnant-donnant. Car rappelons que la multiplication des intermédiaires a un impact sur l'environnement en termes de transport de marchandises mais aussi sur le prix.
Source : Farcy H. de. La part des transports dans le coît de commercialisation des produits agricoles. In : Économie rurale. N°51, 1962. Agriculture et transports.pp. 27-35.
On remarque par ce tableau que le prix payé au producteur représente seulement environ 30 % du prix de vente et que globalement 30% du prix est destiné au conditionnement et au transport du produit. Ainsi, le circuit court permet de réduire ces coûts en assurant au consommateur un tarif raisonnable pour des produits frais et dont la traçabilité est facile. Pour le producteur c'est l'assurance d'un revenu fixe et souvent immédiat, et la réduction du coût de transport lui permet dans la limite de l'équité de prendre une meilleure marge. Dans un même temps, les circuits courts favorisent le maintien des emplois en milieu rural voire sont créateurs d'emploi étant donné qu'en moyenne les AMAP permettent de
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créer un emploi pour 40 familles adhérentes. En conclusion, le développement du maraîchage dans les zones périurbaines, limitant l’étalement urbain, devient un enjeu majeur pour la protection des paysages, de la biodiversité, de l'alimentation, du lien social et de l'environnement. Politiques agricoles périurbaines et circuits courts15 Le réseau associatif Terre en Ville, regroupant 21 agglomérations membres (dont Lyon), propose une typologie des différentes politiques agricoles périurbaines de ces villes. Il s'agit donc d'une grande banque de données qui révèle cinq types d'interventions politiques possibles sur le sujet des circuits courts alimentaires en ville : - le foncier : chercher un consensus local entre extension urbaine et compensation pour les terres agricoles. - penser l'alimentation à l'échelle du territoire : mettre en place un regarde englobant en intégrant l'agriculture à la ville que ce soit dans l'organisation du territoire, offrir un cadre de vie différent en ville.
15 Caroline Brand et Serge Bonnefoy, « L’alimentation des sociétés urbaines : une cure de jouvence pour l’agriculture des territoires métropolitains ? », VertigO - la revue électronique en sciences de l'environnement [En ligne], Volume 11 Numéro 2 | septembre 2011, mis en ligne le 05 octobre 2011, consulté le 03 mai 2013. URL : http:// vertigo.revues.org/11199 ; DOI : 10.4000/vertigo.11199
- penser l'agriculture en ville : référencer les opportunités d'agriculture urbaine, rapprocher production et consommateur spatialement (opportunité locales). - penser l'agriculture périurbaine : mettre en valeur une économie de proximité. - filières territoriales : penser la filière alimentaire à l'échelle du territoire (question du transport alimentaire).
1.01.3.2. Autosuffisance taire
alimen-
Définitions : sécurité et autosuffisance alimentaire Les circuits courts au sein d'une ville amènent la question de l'autosuffisance alimentaire d'un pays, d'une ville, d'un quartier et même d'un individu. Outre la question de l'échelle, il est important de revenir sur quelques définitions qui vont venir cadrer l'enjeu d'un projet urbain alimentaire. Nous allons alors développer ici les définitions et contrastes qui distinguent les notions de sécurité, d'autosuffisance et d'autarcie liées à l'alimentation. D'après le Comité de la sécurité alimentaire mondiale "La sécurité alimentaire existe lorsque tous les êtres humains ont, à tout moment, un accès physique et économique à une nourriture suffisante, saine et nutritive, leur permettant de satisfaire leurs besoins énergétiques et leurs préférences alimen-
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taires pour mener une vie saine et active."16 On distingue alors 4 points fondamentaux : - La disponibilité physique des aliments - L’accès économique et physique des aliments - L’utilisation des aliments - La stabilité des trois autres dimensions dans le temps. De son côté, l'autosuffisance alimentaire est la capacité à satisfaire tous les besoins alimentaires d'une population par la seule production nationale. Ainsi les deux différences fondamentales de ces deux concepts sont : - D'une part, la sécurité alimentaire est un concept plus vaste que l'autosuffisance, dans la mesure où elle inclut l'importation de produits d'un autre pays et non la seule production nationale. - D'autre part, ces deux notions n'ont pas la même finalité. L'unique objectif de la sécurité alimentaire est de remplir son objectif dans les meilleurs conditions de production possibles pour l'ensemble de la population, tandis que de son côté, l'autosuffisance alimentaire, place dans le même niveau d'importance l'indépendance, ce qui tend à conférer à cette dernière une signification plus politique. Ce qui fonde ces deux concepts sont bien leur différence en terme d'échelle (situation de la production par rapport à son consommateur) et de politique (degré de dépendance 16
Site du FAO, cf : http://www.fao.org/cfs/fr/
par rapport aux marchés alimentaires internationaux). Ainsi, parler d'autosuffisance alimentaire c'est donc marquer une volonté d'indépendance pour une économie et une gérance plus localisées en ce qui concerne l'alimentation de la population. De l'autosuffisance à l'autonomie L'autosuffisance alimentaire peut-être reliée aux principes de circuit court. Les deux concepts permettent de diminuer, voire d'annuler la dépendance aux marchés alimentaires internationaux. Le principe d'autonomie, soit l'autoproduction de l'alimentation pourrait en être aussi l'extension. Nous ne sommes pas en train d'imaginer un monde en autarcie, mais seulement un marché alimentaire plus sobre. En effet, la mondialisation des cultures, la communication à l'échelle mondiale est une grande richesse de notre époque. A l'échelle locale, nous remarquons les inégalités en termes d'autosuffisance, c'est pourquoi l'autoconsommation peut être un palier. Aujourd'hui beaucoup d'initiatives locales, voire individuelles, se lancent dans ce nouveau mode de production. Les avantages sont nombreux notamment en termes de qualité du produit, de gérance de quantité, de la diminution considérable du gaspillage, etc. Cette nouvelle agriculture se développe de plus en plus au sein des villes, pas seulement en cas d'urgence comme
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on a pu le voir avec Détroit (cf : page 23), mais surtout dans une volonté d'avoir la mainmise sur ce que nous avalons.
1.01.4. Agriculture urbaine La FAO défini l’agriculture urbaine comme : « Toute agriculture localisée dans la ville et à sa périphérie, dont les produits sont destinés à la ville et, pour laquelle, il existe une alternative entre usage agricole et urbain non agricole des ressources ; l’alternative ouvrant sur des concurrences, mais également sur des
complémentarités entre ces usages. » L’agriculture urbaine n’est pas définie seulement par son emplacement mais bien comme une activité en interaction avec la ville, son économie, son environnement et sa société. Cette définition est cohérente dans le sens où elle permet de clairement dissocier une agriculture commerciale lié aux problématiques de la ville et une agriculture urbaine de plus petite échelle.
1.01.4.1. Bienfait social
Agriculture périurbaine lyonnaise
Agriculture urbaine Montréal
Ferme urbaine _ SOA Architectes
Réhabilitation de logement, investissement des toiture _ SOA Architectes
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De manière globale, l’agriculture urbaine est fortement marquée par des pratiques alternatives où l’on abandonne l’utilisation des produits chimiques pour développer une pratique du jardinage éco-responsable. Cet écojardinage semble développer davantage une conscience écologique dans les jardins collectifs. La mise en place de politiques locales et la conscience environnementale des acteurs de ces initiatives semblent aller dans cette même direction. Dès lors elle participe à la redécouverte de l'agriculture et à la sensibilisation à l'environnement. L'agriculture urbaine c'est aussi imaginer de nouvelles idées ingénieuses pour s'adapter à la ville. Ainsi, les interstices les plus étroits ont trouvé une fonction nourricière : sac, pneus, bouche d'évacuation, etc. Ces pratiques presque artistiques suscitent l'intérêt et les échanges.
Jardin Mazaran _ Proximité de l'ilôt d'Amaranthe _ Lyon 07
L’agriculture urbaine est une activité qui rassemble. Un grand nombre de ces initiatives vont au-delà du besoin de produire des aliments. De nombreuses organisations, associations ou regroupements de voisins autour d’un projet de jardinage collectif ont pour objectif de s’attaquer à des problématiques sociales telles que la pauvreté ou l’intolérance. Le jardin devient le lieu du partage et de la solidarité.
1.01.4.2. Sécurité alimentaire La mission première de l’agriculture est de nourrir les humains. Si la quantité de nourriture est généralement suffisante pour approvisionner les villes des pays du Nord, il n’en est pas de même pour les pays pauvres comme en témoigne les récentes crises alimentaires. La problématique est différente pour les pays riches, dont les marchés et supermarchés regorgent de fruits et légumes de toutes variétés provenant des quatre coins du monde, en toutes saisons. Il n’y a qu’à voir les quantités de nourriture produite jetées chaque jour pour se rendre compte qu’on est loin de la pénurie. Cependant, ces produits ne sont pas toujours frais et coûtent parfois chers, à cause du transport, de la conservation, de la manutention, des emballages qu’ils nécessitent. Ils ne sont donc pas à la portée de toutes les bourses et perdent beaucoup de leurs valeurs nutritionnelles et gustatives. L’aspiration à se nourrir avec des légumes frais produits localement est de plus en plus grande. Plus on cultive
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près du consommateur, plus il sera facile de répondre à sa demande. L'agriculture urbaine permet à la fois de répondre à cette dernière avec des délais et une qualité reconnaissable et gérable, mais entraîne aussi une certaine modification du mode alimentaire des consommateurs. Les initiatives urbaines participent à la sensibilisation de la population en prônant une agriculture biologique, respectueuse de l'environnement et de la santé. Prendre conscience de l'impact de la nourriture dans le monde d'aujourd'hui, c'est modifier sa façon de manger (manger moins de viande, des produits plus régionaux, etc.).
"Culture d'intérieur" _ Evénement culturel pour faire connaître le lieu _ Ilôt d'Amaranthe, " Espace artistique au code graphique fort qui s'impose comme le lieu de jardinage en pleine terre au sein du quartier de la Guillotière.", description du Grand Lyon _ Lyon 07
1.01.4.3. Viabilité environnementale Avec l’apparition des potagers, c’est un véri-
table réseau d’espaces naturels en milieu urbain qui voient le jour. Ce réseau contribue à construire une ville verte et ouverte sur la nature, tout en procurant une qualité de vie et un bien-être à ses habitants. Ces nouveaux espaces naturels renouvellent l’esthétisme de la ville tout en contribuant à l’harmonie du paysage et à améliorer la qualité de l’air en ville. En effet les espaces verts, les jardins, les potagers sur les toits ont un impact très positif sur la qualité de l’air en ville et sur les micros climats urbain. D'autre part, l'agriculture urbaine participe à la préservation de la biodiversité. Elle contribue à préserver la faune et la flore urbaines. Les espaces naturels urbains sont des lieux distincts des zones naturelles extérieures aux villes, mais qui méritent d’être conservés et améliorés. De plus, l'agriculture urbaine permet une diminution de la consommation énergétique de l'alimentation, principalement liée au transport. La consommation d’aliments produits près de chez soi et produits à des échelles plus humaines, réduiraient fortement les dépense en énergies lié à l’alimentation, qui a une part importante dans nos besoins énergétique globaux. Repenser un système de production et de distribution à l’échelle des villes serait un moyen de lutter contre les dépenses énergétiques mais aussi contre les changements climatiques. En effet comme on a pu le voir, l’apparition d’espaces agricoles dans nos ville permet de diminuer les
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phénomènes d’îlot de chaleur et par extension de réduire les consommations d’énergie en régularisant de manière bioclimatique les bâtiments et en diminuant les besoins en climatisation. Enfin, l'agriculture urbaine permet de gérer au mieux la demande du consommateur en termes de produits et de quantités. Le gaspillage lié à la surproduction devient nul, tout déchet est recyclé (compost), le conditionnement est limité et l'emballage est minimisé.
1.01.5. Une autosuffisance alimentaire au Carré de Soie 1.01.5.1. Bilan carbone des ménages en termes d'alimentation Le bilan carbone des ménages en termes d'alimentation est le 3ème pôle de l'empreinte globale, soit 16%. Nous proposons ainsi une stratégie spatiale de l'aménagement du territoire, du quartier et de l'habitat qui participe à diminuer ce pôle mais qui aura des répercussions sur les autres, encore plus énergivores. Mais nous le verrons dans les parties suivantes concernant le transport et le logement. L'agriculture urbaine et périurbaine que nous aménageons à l'échelle de notre projet est celle de la production de Fruits et Légumes. Cependant, la part la plus impactante est celle des produits d'origine animale, à hauteur de
78% du bilan carbone alimentaire17, soit les produits laitiers (48%) et la viande (30%) (Cf : Annexe 3 "Bilan carbone des ménages du pôle Alimentation"). Cependant, notre principal enjeu était d'influer, lorsque cela était possible en tant qu'architecte ou urbaniste, sur l'ensemble des pôles de l'impact carbone global. Bien que nous ne trouvions de solutions pour produire une agriculture d'élevage moins énergivore, nous admettrons que l'aménagement d'un quartier à échelle humaine, en préconisant une proximité des produits locaux, engendrerait une conscience collective, qui favoriserait un changement progressif du mode d'alimentation : - favoriser l'apport de fruits et légumes qui participent au bon fonctionnement du corps - manger des produits de saison, le principe même de l'agriculture originelle est de s'adapter à l'environnement et non l'inverse. Notre impact en devient moindre. - manger moins de viande, déjà parce que nous prenons conscience de son impact sur l'environnement et parce que nous pouvons la remplacer en partie par des aliments de substitution d'origine végétale, dont m'impact carbone est beaucoup moins élevé. La problématique des produits animaliers ne peut être réglée que par le transport (principale pôle énergivore des Fruits et Légumes). En effet, ce qui augmente la facture carbone de ces produits sont l'agriculture intensive pour produire leur alimentation, le transport, 17 Dossier "Observation du bilan carbone des ménages", IPSOS, GREEN INSIDE, Mars 2011.
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la pollution de l'eau, la dénaturalisation d'espaces naturelles (déforestation, prairie) et le rejet de gaz à effet de serre (50% des rejets des GES lié à l'agriculture en France sont liés aux flatulences bovines). De ce fait la production de viande et de produits laitiers sera toujours très consommatrice d'énergie. Nous pouvons ainsi agir seulement sur de la sensibilisation pour modifier les habitudes alimentaires. La production de légumes substituts protéinés serait déjà une piste. Les régimes végétariens prouvent que la viande peut être remplacée par une combinaison de produits végétaux : céréales, légumineuses (soja, lentilles), maïs, graines oléagineuses (sésame, noix, ...), légumes secs (pois cassés, flageolets, ...). L'alcool est aussi un facteur important de l'impact carbone alimentaire, mais encore une fois notre pouvoir d'action est limité. Il s'agit ici de la liberté et du plaisir de chacun.
400g/jour/personne (valeur nutritionnelle et idéale pour pallier à une alimentation riche en protéines animales). D'ici 2020, la population du Rhône atteindra 1 850 000 habitants18, ce qui fait que la demande effective en produits maraîchers sera de 230 000 Tonnes de Fruits & Légumes, pour nourrir chaque année les habitants du Rhône. A l'heure actuelle, la production en produits maraîchers dans le Rhône est de 160 750 Tonnes par an. Soit un taux d'autonomie alimentaire possible de 70%. Face à cette éventualité, la mise en place d'un nouveau moyen de distribution qui respecte l'environnement et qui permet la mise en place de ce circuit court est alors imaginée. C'est ce que nous verrons dans la partie transport avec le Trans'Maraîcher.
400 g/jour soit 142 kg/an
1.01.5.2. Rapport entre production et demande alimentaire dans le Rhône en produits maraîchers
1 850 000 habitants dans le Rhône en 2020
Notre projet interroge donc l'impact carbone des ménages par rapport à leur alimentation. Dans une perspective d'autosuffisance alimentaire à l'échelle de l'agglomération, nous proposons un calcul qui établirait une part d'autonomie possible si l'intégralité de la production rhodanienne en produits maraîchers est redistribuée dans le même département. Si l'on prend comme base, d'après l'OMC, la quantité idéale en Fruits & Légumes est de
230 000 tonnes en cultures maraîcheres sont necessaire pour nourrir chaque année les habitants du Rhône 160 750 tonnes en cultures maraîchères sont produites chaque année dans le Rhône
70% 18
d'autonomie alimentaire possible du Rhône
Source INSEE.
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1.01.5.3. L'Est lyonnais entre agriculture et industrie (Cf : Annexe 4 : "Histoire de l'Est Lyonnais, entre agriculture et industrie") L'idée d'intégrer une forme d'agriculture urbaine à Vaulx-en-Velin n'est pas anecdotique. Non seulement elle possède déjà une forme d'agriculture périurbaine, mais son Histoire nous montre que la commune possède un patrimoine agricole et industriel bien distinct. La reconversion du paysage industriel par un paysage alimentaire (comestible) est donc rationnelle. En effet, historiquement rural, ce village d'autrefois, appelé jusqu'au XIXème siècle le Marais, doit son essor à sa victoire sur les crues du Rhône en 1899, date d'achèvement de la construction du Canal de Jonage. C'est à cette même date que s'achève l'usine hydroélectrique de Cusset, enjambée importante dans l'expansion de l'Est Lyonnais. Elle participe au développement industriel du Sud de Vaulx-en-Velin. Aussi soutenue par l'apparition du chemin de fer (CFAL) entre Lyon et Meyzieu. À l'abri des inondations, le Nord de la commune développe une agriculture de subsistance qui, jusqu'au XXème siècle représente presque la totalité du Nord de la commune. Elle accueille une agriculture diversifiée qui alimente les marchés de Lyon. Cet équilibre entre agriculture et nature devient contrasté avec l'apparition dans les
années 70, des grands ensembles (le Mas du Taureau), qui prennent une place importante dans la modernisation de l'agglomération au détriment de l'agriculture et de son paysage. Malgré ce bouleversement, la production agricole vaudaise persiste dans ses pourtours mais semble être menacée. Vaulx-en-Velin est un site qui montre bien les enjeux de la couronne périurbaine aujourd'hui, dans son lien entre urbanité et espaces naturels. Le Carré de Soie prend ainsi une place fondamentale dans son rôle d'interface, d'intermédiaire et de partenaire dans le lien sur l'ensemble du territoire.
Construction des grands ensembles en plein coeur des champs de cardons. Source : http://www.gpvvaulxenvelin.org/Grand-Projet-de-Ville/ Histoire-de-la-ville
1.01.5.4. Produire le 30% restant : ferme urbaine ou autoproduction ? Le concept d'agriculture urbaine est récent. Pour cela, la plupart des moyens de productions sont encore expérimentaux, mais semblent porter leurs fruits.
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Dans le projet de société que nous mettons en place, nous arrivons à une autosuffisance alimentaire à l'échelle de la population de l'agglomération de 70%. L'apport alimentaire ainsi mis en place dépend essentiellement du bon vouloir des récoltes rhodaniennes. Nous nous posons alors deux questions : - comment pallier aux risques de mauvaises récoltes ? - comment produire les 30% que les agriculteurs rhodaniens ne peuvent pas produire ? La ferme urbaine semble être une des solutions, elle ne dépend pas des aléas climatiques par sa conception et peut produire dans une petite surface une quantité de nourriture importante (en hydroponie par exemple). Cependant, l'enjeu de notre projet est l'intégration avec l'habitat, le quotidien et le paysage. La seconde possibilité est donc d'offrir dans un même quartier une ferme urbaine et des habitations. Il s'agit là d'un très bon compromis mais peut-être pas assez en interaction avec notre pensée globale de la ville. En effet, nous essayons de pousser à son paroxysme la conscience de chacun de l'environnement (pas essentiellement écologique mais aussi de son "paysage de vie"). C'est pourquoi, la troisième possibilité nous semble la meilleure. Laissons la ferme urbaine de côté, tout en acceptant son utilité, et imaginons une production agricole individuelle et collective. En effet l'autoproduction est pour nous le meilleur moyen pour atteindre le maximum de personnes, chacun produisant ce qu'il veut dans les quantités
qu'il désire, les échanges sociaux et de marchandises deviennent le décor comestible du quartier de la Soie.
1.01.5.5. Programme : des instances qui cultivent, organisent, vendent, aident, sensibilisent et diffusent ce nouveau mode de production L'habitat
+ Centre de stockage et logistique marché
+ Marché de proximité
$
+
Un jardinier permanent qui soulage
+ +
Un espace pédagogique
Diffusion d'un nouveau mode de vie
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Vaulx-en-Velin historique (Village)
Grands ensembles Pavillionaires, originaire de l'immigration ouvrière
Cité industrielle TASE et sa cité jardin
Carte révélant les quartier industrielles et l'agriculture autour de la zone de projet, ainsi que ses différentes zones d'habitation CYCLE HOME, HABITER UN PAYSAGE COMESTIBLE - Bouille Leslie & Pellissier Eugénie Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - Juin 2013
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1.02. transport 1.02.1. Morphologie et formation de la ville Ville et agglomération La ville occidentale d'aujourd'hui se caractérise spatialement par un ensemble de couronnes. Une couronne englobante : celle du centre-ville, qui regroupe quartier historique, économique, touristique et résidentielle. Elle se remarque par son rayonnement à l'échelle de son agglomération, voire territorial, notamment pour la ville de Lyon. S'en suit chronologiquement, une couronne additionnelle : celle de la périphérie, soit la couronne périurbaine, qui se caractérise par des modes d'habiter hétéroclites, dépendante partiellement ou totalement du dynamisme du centre-ville. La somme de ces deux couronnes devient l'agglomération. Nous posons la question dès à présent du lien et de l'identité que cet ensemble soulève. Mais une troisième couronne fait son apparition et vient complexifier cette dualité : la couronne nourricière. Elle regroupe, et plus précisément dans le Rhône, une agriculture variée et abondante. C'est dans ce contexte, entre intermédiaire et complémentarité, que vient s'inscrire notre projet d'étude, celui du cas de Villeurbanne La Soie, situé dans cet entre-deux : la couronne périurbaine.
1.02.1.1. Étalement urbain
Définition La ville s'est transformée dans l'histoire en grignotant progressivement les terres agricoles. On appelle aujourd'hui ce phénomène l'étalement urbain. Il s'agit d'un phénomène se caractérisant par le développement des surfaces urbanisées en périphérie des villes. On imagine alors aisément la destruction progressive de la couronne nourricière lyonnaise. Impact de la périurbanisation sur les écosystèmes et les paysages L'étalement urbain participe à la destruction de milieux écologiques et donc au dèséquilibre de ces derniers. L'implantation de lotissements, d'espaces commerciaux et d'infrastructures aux lisières de zones naturelles ou protégées affecte l'intégrité de ces dernières. En effet, on assiste à une fragmentation de l'espace naturel (notamment par les routes), ce qui radicalise considérablement les migrations animales ou végétales, nécessaires pour se nourrir ou se reproduire. De plus, l'imperméabilisation des sols conduit à une réduction de l'approvisionnement des nappes phréatiques, d'où s'ajoute une pollution de ces dernières par ruissellement des pluies polluées. La gestion de l'eau est donc un sujet décisif non seulement pour éviter les inondations mais aussi gérer son écoulement pour limiter la contamination des sources.
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La pollution de l'air, des sols et des eaux sont les principales conséquences de l'étalement urbain mais elles ne sont pas sans compter les nuisances sonores qui tiennent à distance l'ensemble des mammifères.
1.02.1.2. Densité Définition Face à l'étalement urbain, la densification des terres déjà urbanisées semble être la meilleure solution, mais elle n'est pas sans risques. Alors que son concept est de faire vivre davantage de population sur un même espace urbain, il ne faut pas oublier ses limites. La densification ne doit pas être un but en soi mais une manière d'appréhender justement la proximité ; soit l'habitabilité des espaces. La densification périurbanisation
pour
contrer
la
La densification d'un quartier est réfléchie en vue d'un objectif, notamment celui de contrer l'étalement, mais tout en ayant conscience qu'elle ne règle pas tout. L'économie du foncier, la préservation des espaces naturels et agricoles et le maintien de l'équilibre démographique sont des objectifs encore consensuels lorsqu'on parle de développement durable. C'est peut-être en mettant en avant les économies liées aux déplacements et aux émissions de CO2 que l'on peut trouver cette force de position en défendant la densification urbaine.
1.02.1.3. Impact carbone L'étalement urbain et l'habitat de faible densité L'étalement urbain se caractérise dans sa lisière par la multiplication de lotissements de maisons individuelles, dont 30% sont construites en communes urbaines, d'après le Certu. Le coût énergétique de ce type de développement est élevé. Cela est dû à l'accroissement des déplacements qu'il induit, notamment liés au travail et à l'alimentation. En effet, l'étalement urbain s'accompagne d'une spatialisation fonctionnelle des espaces (logement, travail, service, alimentation). À cela s'ajoute les difficultés énergétiques et économiques lié au chauffage. La multiplication des constructions et de leurs réseaux, accroissant considérablement l'impact en CO2 et en énergie grise des constructions. L'ensemble de ces phénomènes augmente la mobilité, le mode de transport individuel efface les distances.
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Carte révélant la densité selon le modèle d'habitation, logements/hectare (référence du CERTU)
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1.02.2. L'enjeu de la couronne périurbaine Protéger et dynamiser On remarque dès à présent les différents enjeux de la couronne périurbaine. Préserver sa lisière avec la couronne nourricière et trouver une identité face à une centre-ville insatiable.
1.02.2.1. Prévenir l'étalement urbain par la densification Marier les aspirations individuelles et inquiétudes collectives Il est de notoriété publique que beaucoup de français aspirent à un modèle d'habiter qui ressemblerait à une maison avec un jardin, une proximité avec son lieu de travail, des commerces et des services de proximité, mais aussi une personnalisation de son mode d'habiter et de son logement. La proximité de toutes les commodités en centre-ville autorise la concession de la maison pour un appartement. Mais lorsqu'on applique ce modèle au péri-urbain, c'est la maison avec jardin qui prime. Le modèle recherché est alors d'habiter le péri-urbain comme un centre-ville. Recherche de nature ou de ville ? Il est clair qu'aujourd'hui les aspirations individuelles font face à un paradoxe. Le choix de
la maison avec jardin demande à ce que l'on fasse un choix. En effet, faire le choix de la maison en milieu naturel c'est aussi se détacher de la qualité de vie de la ville en termes de proximité. Être dépendant de sa voiture augmente considérablement notre empreinte écologique. Faire le choix de la maison en milieu périurbain, c'est faire le choix de s'y intégrer. C'est à dire en développant les qualités de la ville, de sa propre localité mais aussi de la campagne. On ne pourra donc que partiellement allier nos aspirations avec les possibilités éco-responsables de l'environnement où nous construisons. Allier Ville/Campagne/Périurbain Comme on a pu le voir, la ville se caractérise par sa propension à répondre à l'ensemble des besoins de la vie quotidienne. La couronne péri-urbaine renferme un patrimoine architectural, culturel et spatial qui a existé par lui-même. Et enfin une couronne agricole et naturelle ne demande qu'à retrouver une place et une relation avec la ville. Il s'agit donc ici de travailler ce lien. Le quartier du Carré de Soie se situe à la lisière entre le centre-ville de l'agglomération lyonnaise et la couronne périurbaine de Vaulx-en-Velin. L'enjeu de ce projet est donc de discerner les qualités spatiales, culturelles et historiques de cet espace en marge pour nous amener à requalifier et redynamiser le lien qui existe entre lui et l'ensemble du territoire.
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1.02.2.2. Qualités de la couronne périurbaine
Un patrimoine clairement identifiable et à mettre en valeur
En marge de la ville, la périphérie se singularise par son architecture, sa population et ses espaces hétéroclites. Bien que d'une ville à l'autre, elle semble facilement identifiable, leur histoire et leur population en restent toujours différentes.
Comme on a pu le dire, le patrimoine de la périphérie reste les industries, les grands ensembles, et des habitations de faible densité accueillant pour la plupart des jardins. C'est aujourd'hui avec ces paysages que composent les professionnels de l'aménagement urbain. La mise en oeuvre de ce patrimoine participe à la création d'identité et à une histoire du quartier. En s'appropriant le passé du lieu qu'on habite, on participe à unir une population autour d'un discours commun.
Un espace potentiellement densifiable La couronne périurbaine se situe dans une densité faible. L'ambiance n'est pas celle de la ville, elle laisse place au ciel et à des paysages plus lointains. Mais face à l'augmentation démographique constante dans les villes, on s'intéresse de plus en plus au délaissés. Les anciens sites industriels, les usines, font l'objet aujourd'hui d'un réinvestissement pour changer de fonction, d'image, voire de forme. La densification des quartiers pavillonnaires semblent être un terrain de recherche intéressant mais dont la mise en oeuvre reste encore hésitante. Un site en requalification urbaine Lieu de contestations et de mal être, la couronne périurbaine s'inscrit depuis quelques années dans de nouveaux projets et de nouvelles recherches. La réhabilitation urbaine a pour objectif de redonner vie et confiance en ces espaces souvent délaissés. Cette marge de manoeuvre mise en avant par l'état favorise les réflexions sur le sujet.
Des espaces verts encore identifiables La faible densité en périphérie participe à l'identification des espaces verts : le jardin derrière le muret de la voisine, ces grands arbres au loin, ces cris d'enfants qui m'annoncent un parc. Une population hétéroclite et multiculturelle porteuse de savoir-faire variés La couronne périurbaine regorge de cultures différentes, la vie en communauté ne manque souvent pas dans ces quartiers. C'est probablement la notion de lieu qui pose problème. Il s'agit de réunir une population autour d'une histoire et d'une identité commune pour participer à la rencontre des savoir-faire de chacun.
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Schéma de la ville aujourd'hui
Schéma de la ville densifiée par le bâti
Schéma de la ville densifiée par le végétal
Schéma de la ville densifiée
Schémas révélants la densification bâti et végétale possible dans la ville, du centre dense à la couronne agricole
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1.02.3. Le transport de marchandises Distribution de longues distances, revoir les modes de transport Les moyens de transport doux sont le ferroviaire et le maritime. À l'échelle de l'agglomération lyonnaise, les deux peuvent être pensés. Cependant, nous nous intéresserons dans notre projet essentiellement au ferroviaire car le Rhône, par ses barrages, ne permet pas de desservir le site (bien que la Saône le permettrait pour le centre-ville).
1.02.3.1. Leviers d'action locale pour agir sur les flux de longues distances En France, le transport de marchandises par affrètement est encore peu répandu. En effet, le maillage de chemin de fer est encore peu développé à l'échelle locale et l'infrastructure actuelle est vieillissante. L'endettement de la RFF (Réseau Ferré de France) conduit à un contrat de gestion d'infrastructure avec la SNCF qui met en place des travaux très coûteux pour l'entretien et la multiplication des trajets voyageurs. De ce fait, le transport de personnes possède le monopole du réseau mettant en difficulté l'organisation du FretSNCF, avec des délais et un temps d'acheminement souvent très long pour les transporteurs.
Il serait donc primordial d'agir à l'échelle de la région pour mettre en place un réseau de Fret possible et efficace par exemple en trouvant un nouvel opérateur qui gèrerait le réseau à la fois avec le transporteur et la SNCF. Pourquoi ne pas aménager des trains mixtes, alliant transports de personnes et de marchandises ?
1.02.3.2. Marchandises et urbanité Au sein des villes, la plupart du transport de marchandise se fait par la route. L'enjeu est donc de rendre les flux routiers les moins nuisibles possible. Dans certaines villes néerlandaises, les activités économiques sont classées en 3 catégories18 : - celles générant des flux de voyageurs importants mais peu de flux de marchandises - celles générant des flux importants, de voyageurs comme de marchandises - celles générant d'importants flux de marchandises Le document d'urbanisme dédie alors des zones bien précises à chacune de ces 3 trois activités : - les premières sont plutôt localisées en coeur des agglomérations, dans un site très acces18 BERTHET Thomas (rédacteur), Cédis (Coordinateur du projet), Transports et écologie, Neuvy-en-Champagne, Le passager clandestin, 2012, 143 pages page 130
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sible par les modes alternatifs (vélo, roulettes, etc.). - les deuxièmes sont prévues au croisement avec les lignes de transport en commun et des voies rapides. - les troisièmes à proximité des infrastructures de longue distance, y compris les routes, avec une desserte en transport en commun moins forte. Nous remarquons que ce modèle est déjà en train de se mettre en place notamment en centre-ville où la voiture est de plus en plus réglementée et où le réseau de transports en commun continue de se développer sur ses extrémités. Cependant la notion de classification spatiale des entreprises et le développement des modes de transports alternatifs restent très localisés et peu développés dans leur ensemble. Par exemple, certains quartiers de Villeurbanne ou de Vaulx-en-Velin sont encore trop peu desservis et mal reliés aux artères cyclables. Le Carré de Soie quant à lui semble être très bien relié au centre-ville (métro, piste cyclable, proximité du périphérique Laurent Bonnevay et des autoroutes) mais l'organisation se concentre essentiellement autour du pôle multimodal et se déroule encore timidement dans le reste du quartier (notamment les voies cyclables ou piétonnes, les transports en commun).
1.02.3.3. Le transport de biens par les ménages
(Cf : Annexe 5 : "Le bilan carbone des ménages du pôle transport") L'essentiel des flux de marchandises est assuré par les ménages, le plus souvent en voiture quand ils reviennent de leurs achats. Encore une fois ici, l'essentiel est d'agir sur la consommation elle-même (promouvoir une vie plus sobre, redévelopper de l'autoproduction, offrir des espaces de partage de matériels et de biens divers et favoriser les diverses formes de circuits courts), mais aussi sur l'urbanisme en mettant en place des magasins de moyenne taille et de proximité qui soient accessibles au maximum à pieds ou en vélo, plutôt que de vastes zones marchandes générant de longs et nombreux trajets. C'est ce qui caractérise notre projet urbain VéloCity. En ce qui concerne l'aménagement des espaces commerciaux, les places de parking sont nécessaires pour l'accès au magasin, mais ne doivent pas porter préjudice aux modes de déplacements alternatifs. Un créneau reste encore à développer fortement en France : celui des courses à vélo. Ce qu'un vélo est capable de transporter est spectaculaire. Des équipements doivent être mis à disposition : porte bagage allongés, caddie-remorque, grandes sacoches solides, remorques, tripoteur ... etc. Il est intéressant de constater qu'en milieu urbain, des artisans et des coursiers commencent à se doter de vélos capables de trans-
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porter d'importants volumes, ce qui permet d'échapper à la congestion.
Se faire livrer à Paris
1.02.3.4. La problématique du dernier kilomètre Les études de logistique montrent que le coût du dernier km en ville représente plus de 30 % du coût total de la chaîne. Il est donc primordial d'optimiser la logistique urbaine (ou logistique de proximité). Si dans le passé les avancées techniques et organisationnelles ont su rendre acceptables les gênes apportées par ces flux, aujourd'hui la multiplication des échanges et les nouvelles formes de commerce (livraison à domicile, e-commerce, etc) légitiment les exigences en matière de qualité de vie et demandent de nouvelles réponses aux nuisances. Ceci est d'autant plus nécessaire que les marchandises dans leur ensemble (livraisons, déchets, déménagements, véhicules de particuliers, etc.) représentent dans une agglomération environ le quart de l'occupation de la voirie et que leur contribution à la pollu-
tion est importante (1/3 du bilan carbone transport d'une ville est rattachée aux déplacements de produits). Ainsi, laisser faire le marché est certainement une mauvaise solution, puisqu'il en résulte mécaniquement un éloignement des bases logistiques (et donc un accroissement des coûts et des nuisances). Pour répondre à cette problématique, un guide méthodologique a été imaginé par PREDIT, où il préconise un espace logistique urbain, une interface apte à créer un lien entre production et consommation, entre espace public et privé, entre zones denses et diffuses. Les zones de logistique urbaine (ZLU) sont ramenées à l'entrée du centre dense, soit au niveau de la couronne périurbaine. Cette nouvelle structure permet la centralisation des opérateurs avec une délégation de la desserte à un seul opérateur (le centre de de distribution urbaine (CDU)). De là, on introduit de nouvelles techniques de distribution douce, ou des innovations ayant vu le jour en matière de motorisation (électrique, hybride, ergonomique, etc.), de type de véhicules (tripoteur et tramway FRET). Ces véhicules sont gérés eux-mêmes par une centralisation au sein du quartier et redistribués vers des points encore plus locaux (Voir les schémas suivants).
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MACON
Dir. SUISSE BOURG-EN-BRESSE
AMBÉRIEU-EN-BUGET
VILLEFRANCHE-SUR-SAONE
ANNECY
LYON
CHAMBÉRY
ST-ÉTIENNE
Dir. ITALIE
GRENOBLE
Carte révélant le réseau ferroviaire autour de Lyon
Espaces naturelles Agriculture périurbaine
Couronne périurbaine Extension du centre dense Centre dense Zones commerciales Flux logement vers alimentation et grandes distribution Flux logement vers lieu de travail et activités
Schéma révélant les trajets quotidiens des ménages : TRAVAIL, LOISIR, ALIMENTATION Flux de marchandises et de personnes à l'échelle régionale et de l'agglomération lyonnaise
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Production agricole
Transformation
Pôle logistique
Derniers kilométres
Engrais
Pesticides
Exportation
Commerce
Pollution des sols
Logement
Schéma d'organisation du système de production et de logistique de l'alimentation aujourd'hui
Pôle logistique urbain
Production agricole
Engrais
Producteur locaux
Commerce
> Réduction du prix de l’alimentation > Réduction des gazs à effet de serre > Incitée les modes de transports doux > Limiter au maximum le transport des denrées alimentaire pour réduire l’énergie nécessaire à la conservation et aux emballages > Rapprocher l’alimentation au plus près du consommateur : agriculture urbaine
Logement
Schéma d'organisation du système de production et de logistique de l'alimentation dans le projet Projet de transport de marchandises alimentaires Rhodanien
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AVANT
APRÈS
Couronne Périurbaine Extension CD Centre Dense Clients Carré de Soie Prestataires_ Entreprises logistiques
Zone de logistique urbaine (ZLU) au sein de la couronne périurbaine
AVANT
APRÈS
Centre de distribution urbaine (CDU) entre couronne périurbaine et centre dense Repenser la logistique de marchandises à l'échelle de l'urbain
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1.02.4. -TRANS' Maraîcher: une nouvelle distribution des produits rhodaniens Mise en place d'un tramway-fret à l'échelle de l'agglomération lyonnaise 1.02.4.1. Le réseau ferroviaire du Rhône Comme on peut le voir plus haut, Lyon est très bien reliée par voie ferrée aux grandes villes attenantes (Mâcon, Bourg-en-Bresse, Ambérieu-en-Bugey, Chambéry/Grenoble, Valence, Saint-Étienne, Villefranche-surSaône.), avec une grande artère d'affrètement Nord-Sud reliant Mâcon à Valence. La composition rayonnante de ce réseau permet d'attraper à différents endroits la couronne agricole. Des wagons de train voyageurs seront utilisés pour récupérer et transporter les marchandises agricoles rhodaniennes. On pourrait imaginer que chaque agriculteur investisse dans un moyen de transport doux (camionnette électrique par exemple) pour rejoindre le réseau ferré et qu'en contrepartie la collectivité lui offre le transport de sa marchandise vers la ville. Voici quelques exemples de communes intermédiaires dans la couronne agricole lyonnaise qui possèdent des gares : Sathonay-Rillieux, Lyon St-Éxupéry, Chasse-sur-Saône, Givors, Brignais, Ste-Foy l'Argentière, Lozanne, Ta-
rare, Belleville-sur-Saône, St-Niziers d'Azergues, Chamelet, Amplepuis.
1.02.4.2. Liaisons avec le réseau de Tramway lyonnais Lorsqu'on regarde le réseau ferré français et celui des tramways TCL on repère 6 liaisons possibles : - Ouest du Campus de la Doua (Liaison T1 et Ligne de train le Lyon du Boulevard Stalingrad) - Confluence (Liaison T1 et Ligne de train aux abords de l'Autoroute du Soleil) - Saint-Fons (Liaison T4 et Ligne de train qui longe l'Autoroute du Soleil au Sud, direction Perrache. - Vénissieux (Liaison T4 et Ligne de train qui rejoint le Sud Est, par Saint-Quentin Fallavier). - Saint-Priest (Liaison T2 et Ligne de train qui rejoint le Sud Est, par Saint-Quentin Fallavier). - Lyon Saint-Éxupéry (Liaison T3 et Ligne de train à grande vitesse)
1.02.4.3. Des pôles de logistiques au sein de la couronne périurbaine C'est sur ces sites que viennent se placer les pôles de logistique urbaine. Elles viennent gérer la redistribution des produits maraîchers pour atteindre l'objectif de 70% d'autonomie de la population lyonnaise. Centraliser les marchandises permet de limiter les flux au sein des villes et limite les coûts liés
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aux intermédiaires du transport.
1.02.4.4. Des gares de déchargement Le long des voies de Tramway, nous mettons en place des gares de déchargement. De cellesci, un réseau de camionnettes, dépendant de chaque marché de proximité, viendront s'approvisionner en produits maraîchers.
elec
Liaison Train - Tramway
1.02.4.5. Les marchés de proximité Chaque marché de proximité reprend le même fonctionnement et le même programme : - Des locaux de logistique qui organisent l'approvisionnement vers les gares Tramway, et qui stockent quotidiennement les produits maraîchers de la couronne agricole rhodanienne. - Un espace de vente sous forme de marché qui serait approvisionné par les locaux logistiques. La vente peut être organisée par une coopération entre les agriculteurs qui pourraient à tour de rôle s'en occuper. Cela participerait à retrouver le lien entre consommateur et producteur. - Un magasin permanent est à disposition dans chaque quartier. Pour limiter la taille et les infrastructures des pôles logistiques locaux et des marchés, nous avons estimé un marché de proximité pour un quartier d'environ 5000 habitants (c'est ce qui est prévu pour le quartier de Villeurbanne-la-Soie).
Gare de déchargement
elec
Logistique et stockage à proximité du marché
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70%
30%
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Couronne agricole lyonnaise
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Trans'Maraîcher : Récupération de la marchandise alimentaire au niveau de la couronne agricole par les trains
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Trans'Maraîcher : Liaisons train - Tramway, localisation des pôles de logistique urbaine
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Trans'Maraîcher : Redistribution par les Tramway, les PLU gère au plus près demande et offre de nourriture
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Trans'Maraîcher : Localisation des gares de déchargement des Tramway, logistique à l'échelle des quartiers
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Développement des marchés de proximité
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2. paysage comestible -
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2.01. nature et habitabilité urbaine à l’échelle du quartier 2.02.1. Contexte Villeurbanne la Soie, un site notable a requalifier, un quartier à réinterpréter Dans le cadre d’une étude du site, effectuée en groupe, pour comprendre l’histoire, le développement et les enjeux lié à ce territoire, nous avons produit un mémoire d’analyse indépendant qui accompagne nos mémoires individuels. Toutefois, nous revenons brièvement sur les principaux éléments d’analyse, qui ont été porteurs de notre stratégie urbaine et de nos choix architecturaux.
2.02.1.1. Carré de Soie, un site remarquable Notre projet s’inscrit dans la ZAC Villeurbanne La soie, site compris dans le vaste ensemble du Carré de Soie. A la lisière de la ville de Lyon, situé à la frontière des communes de Villeurbanne et de Vaulx-en-Velin, le Carré de Soie constitue un territoire de 500 hectares. Il est délimité et défini par des éléments importants à l’échelle de l’agglomération lyonnaise : Au nord, le canal de Jonage, une dérivation du Rhône alimentant l’usine hydroélectrique de Cusset ; et à l’Ouest le périphérique Laurent Bonnevay qui ceinture la ville de Lyon. Un patrimoine paysager Le site du projet se place à proximité d’un corridor écologique prenant source dans la zone nodale du Parc de Miribel Jonage et s’étendant jusqu’au parc de la Tête d’or, par
les berges du Rhône. Ces corridors assurent la conservation de la biodiversité et le bon fonctionnement des écosystèmes en favorisant le passage des différentes populations, et la migration d’espèces animales et végétales. Sans la connectivité des corridors, un grand nombre d’espèces ne disposerait pas des conditions nécessaires à leurs besoins vitaux, et serait susceptible de disparaitre. Le nord du Carré de Soie bénéficie donc, d’un environnement naturel assez exceptionnel, avec la présence du canal et des berges, ainsi que la vue lointaine sur la côtière de Miribel. Des atouts environnementaux notamment renforcés dans le cadre du travail mené sur l’Anneau Bleu jouxtant ce territoire. Un territoire stratégique l’agglomération lyonnaise
pour
Comme la plupart des territoires libérés par l’industrie dans les années 70, Carré de soie est aujourd’hui fortement sous exploité. Mais cette sous-utilisation constitue l’un de ces principaux atouts, malgré des nombreuses faiblesses qui caractérisant actuellement le territoire : un fonctionnement de transit, des investissements des municipalités limités, un site partiellement isolé du reste de la ville par de grande coupures (Le canal de Jonage, le périphérique) ou l’absence de véritable lieux urbains fortement constitués. Cependant, ces faiblesses et ces forces permettent d’envisager un aménagement de ce territoire marquant pour le développement de l’agglomération. En effet, proche du centre de Lyon, doté
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Contexte : Carré de Soie, un site remarquable
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Projet Dumetier : un territoire en cours de mutation
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de qualités environnementales évidentes, il dispose d’un potentiel d’urbanisation très important. Un territoire en cours de mutation Les potentialités évidentes du Carré de Soie, ont conduit la collectivité à engager une réflexion devant mener à une reconquête de ce territoire de l’agglomération lyonnaise. Cette dernière décennie a vu la création de projets majeurs à Carré de Soie : l’installation d’un pôle de commerce et de loisirs, le développement d’infrastructures de transport (la reconversion de l’ancienne voie de Chemin de Fer de l’Est Lyonnais en ligne de tramway, le prolongement de la ligne du métro A, la création du pôle multimodal Vaulx-la-Soie) et la requalification de certaines voiries. Ces différents projets s’inscrivent et se poursuivent dans la création d’un projet urbain global mené par l’atelier d’architectes Bruno Dumétier qui projette de créer un quartier chaleureux et animé où activités, logements, équipements privés et publics coexistent sur le même site. Actuellement en cours de transformations, les premiers projets voient le jour, au Nord de ce vaste territoire. Deux secteurs sont en mutation à court terme : le secteur Tase et le secteur Villeurbanne-la-Soie. C’est sur ce dernier secteur, que les collectivités et Bruno Dumétier, nous ont proposé de réfléchir dans le cadre de notre projet de fin d’étude.
2.02.1.2. Le secteur Villeurbanne-
la-Soie, des potentialités aujourd’hui et demain à exploiter Un secteur connecté au reste de l’agglomération Aujourd’hui le secteur est doté d’une bonne desserte automobile puisqu’il est cerné par des voies de grandes circulations : le périphérique Laurent Bonnevay et la rue Léon Blum. Toutefois le secteur reste assez préservé car il est relativement peu traversé. Le site bénéficie aussi d’une situation privilégiée par rapport aux transports en commun. Villeurbanne la soie se situe entre deux pôles multimodaux, deux centralités importantes en termes de transport, à l’échelle de l’agglomération, Laurent Bonnevay et Vaulx la Soie. Par conséquent, le secteur bénéficie d’une offre de transports en commun particulièrement importante et attractive : La ligne de métro A, La ligne de tramway T3, LESLYS (Rhône Express), 18 lignes de bus donc 5 lignes fortes. Le secteur jouit de connections accrues à l’agglomération : toutes les polarités de la ville de Lyon peuvent être rejointes, en moins de 20 minutes, en transport en commun. Les premières requalifications de voiries à proximité du secteur, ont amélioré le réseau de cheminement des modes doux : réalisation d’une piste cyclable le long du tramway, ou aménagement d’une piste cyclable distincte le long de la rue de la poudrette. Toutefois il est nécessaire d’envisager des améliorations
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au cœur du secteur pour favoriser des cheminements piétons et cyclables de qualité et sécurisé.
souhaitons porter à travers notre intervention, nous permet de dégager les enjeux essentiels à développer, à l’échelle du quartier.
Un secteur riche en service
2.02.2.1. Créer une ville des « courte distance »
Actuellement encore en mutation, le secteur ne peut pas encore répondre à toutes les nécessités de proximité des habitants. Mais le projet urbain, en cours de construction, permettra à Villeurbanne-la-soie de bénéficier de la proximité de nombreux services et activités. En effet, dans un rayon de moins de 500m, le secteur proposera tous les besoins nécessaires à la vie quotidienne de ses habitants en termes de consommation courante (une rue de la soie piétonne et commerçante), de culture (bibliothèque, cinéma dans le centre commercial), d’éducation (Création d’un groupe scolaire au cœur du secteur), et de loisirs (l’hippodrome, le centre commercial Carré de Soie, le centre nautique et les terrains de sport, et les berges). De plus, la proximité avec les deux grands pôles de transport en commun permet d’accéder facilement et rapidement à de nombreux équipements de plus grande envergure.
2.02.2. Enjeux d'un projet durable Notre stratégie vise à inscrire le secteur de Villeurbanne-la-soie dans une dynamique urbaine, engendrée par le projet dessiné par l’agence d’architectes Bruno Dumétier. L’analyse du site et le projet de société que nous
Un des objectifs majeurs de notre projet de société, est de montrer dans quelle mesure la conception urbaine et architecturale peut influer sur les modes de vie et l’environnement et notamment sur le bilan carbone d’un ménage. Nous avons pu constater, à travers ce bilan, que le transport est aujourd’hui le poste qui pèse le plus lourd, avec pour principal facteur, les déplacements en véhicule personnel. L’impact environnemental dévastateur, généré par l’utilisation de la voiture devient une problématique essentielle dans la conception des villes. L’objectif premier est donc de favoriser une ville courte distance, qui encouragerait les modes de déplacement doux, pour un développement urbain durable. La mixité fonctionnelle, levier de la ville de proximité La mixité des fonctions d’une ville crée un cadre de vie, de travail et de loisirs, riche et favorable à l’épanouissement humain, en favorisant la participation de tous aux échanges économiques, sociaux et culturels, qui sont une des qualités premières de la vie en milieu urbain. Le découpage du territoire en zones fonctionnelles différenciées a eu un impact dévasta-
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teur sur l’environnement et sur la ville, notamment sur les zones périurbaines, tel que Carré de soie, qui se sont retrouvées à jouer le rôle de secteur « dortoir », essentiellement support d’habitat ou d’activité industrielle, tandis que le centre de Lyon s’est développé avec de l’habitat, des infrastructures de transport, de loisirs et de travail. Sur le territoire de Carré de Soie, les équipements de proximité étant inexistants ou trop éloignés, les distances à parcourir quotidiennement augmentent et favorisent l’utilisation de la voiture. La mixité fonctionnelle devient alors un des leviers indispensable à la création de morceau de ville durable et ainsi un modérateur à l’automobile. Dans notre analyse du secteur, nous avons pu constater que Villeurbanne-la-soie allait être dans un avenir proche, un secteur riche en services et activités, capable d’être support de cette mixité fonctionnelle. Le quartier présente donc un fort potentiel pour devenir un quartier « courte distance », un exemple optimal de fonctionnement des territoires périurbains. En effet, nous pouvons constater que le secteur présente tous les équipements, les commerces et les services nécessaires, rassemblés dans différents pôles, localisé au cœur du quartier. Toutefois, certaines fonctions restent encore très isolées sur le secteur et leur accès n’est pas toujours facile et pratique : les berges du canal sont déconnectée du reste du quartier, l’amande constitue une barrière physique forte entre la rue Decomberousse et la rue de la Soie.
Encourager la mobilité dans le quartier en favorisant les modes de déplacement doux L’enjeu de notre quartier « courte distance » est donc de proposer une reconnexion de toutes les polarités fortes, par un projet de sol liant les fonctions les unes aux autres. L’objectif est de rapprocher les différentes fonctions de proximité, proposant un accès facile et agréable à pied ou à vélo. La hiérarchisation des voiries, la qualité des espaces publics (dont les places et les jardins) et l'organisation du stationnement sont les leviers essentiels à la qualité et à la valeur d'usage des aménagements de déplacement doux.
2.02.2.2. Composer un consensus entre ville et nature « Les grandes agglomérations apparaissent souvent comme des modèles de « sur-nature » qui effacent jusqu’à la nature vivante (Guéry, 1986). Cette dernière y est niée, ne laissant la place qu’à une pseudo nature désirée, domestiquée, maîtrisée, en somme : une nature non naturelle. En quelque sorte, c’est une « métanature urbaine » qui ne correspond plus aux aspirations écologistes et naturalistes des habitants, citadins et citoyens1.» Il existe de nos jours une forte demande de reconnexion à la nature, lié à l’amplification des préoccupations environnementales, concer1
Muriel Delabarre et Solène Marry, Habitabilité et nature urbaines : vers un outil d’évaluation des projets urbains
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nant les dégradations majeures des milieux naturels ou la raréfaction du végétale en milieu urbain. Habiter en zone périurbaine, c’est vivre en ville et campagne, entre un espace bétonné où la place du végétal est réduite et un territoire où le paysage est à dominante végétal mais la place de l’habiter réduite. Ce conflit paysager et les mobilisations environnementales mettent en scène une sensibilité croissante des habitant aux enjeux environnementaux dans l’espace public et, notamment, celui de la nature en milieu urbain.
L’enjeu à l’échelle du quartier est de concevoir un consensus entre ville et nature. On a d’ailleurs pu constater, que l’équipe d’architecte Bruno Dumétier, fait de ce lien un des principes fondateurs de leur projet en proposant sur le territoire de Carré de Soie, un projet de ville, « le parc habité ». Notre intervention sur le secteur Villeurbanne-la-Soie s’intègre ainsi dans une stratégie à plus grande échelle. Notre objectif est de concevoir un maillage vert structurel qui permet de recréer du lien entre la nature et la ville, en respectant l’environnement dans lequel il s’inscrit. Ce maillage, qui va structurer par la même occasion notre projet urbain, a pour but de rééquilibrer et de contrôler la fragmentation des écosystèmes, liés à l’extension du territoire urbain. La conception d’une trame paysagère naturelle et abondante sur notre secteur devient support de l’habitabilité urbaine.
2.02.2.3. Assurer une sécurité alimentaire Conception d'un parc habité, @Bruno Dumetier
La présence d’un corridor écologique, à proximité de notre secteur d’intervention, devient ainsi un élément fondamental pour notre projet prônant le retour à la nature et à la prise de conscience de l’impact de l’urbanisation. Il s’agit de préserver au mieux ce corridor écologique et de retranscrire, dans notre projet urbain, le rayonnement naturel conduit par ce corridor écologique, pour répondre aux besoins de nature des habitants.
A travers notre intervention sur le secteur de Villeurbanne-la Soie, il s’agit d’expérimenter et de concevoir un espace porteur de notre projet de société, dont un des éléments forts de notre réflexion est l’alimentation. Nous avons pu voir, dans la première partie, l’organisation d’un nouveau système d’affrètement, à l’échelle de l’agglomération. Notre intervention sur le site de Villeurbanne la soie nous permet d’expérimenter à l’échelle du quartier, le développement d’un tel réseau de fret alimentaire. Le secteur, par sa
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proximité avec la ligne de tramway T3, mais aussi avec le pôle multimodal Vaulx-la-Soie, est un site providentiel pour appliquer notre stratégie alimentaire et démontrer la faisabilité d’un tel projet. Un des enjeux majeurs est donc de concevoir une ville comestible où le thème de l’alimentation est au cœur de la conception du projet urbain et se décline de différentes manières : une nouvelle polarité alimentaire, des cultures d’agréments et des potagers nourriciers. Outre une fonction nourricière (produire soimême 30 % de sa consommation maraichère manquant dans la production régionale), la création d’un paysage alimentaire créé par des espaces de cultures sur le site, répond aux préoccupations des citadins, qui aspirent à un mode de vie sain, où ils maîtrisent leur environnement et leur alimentation, par des circuits courts et transparents.
2.02.3. Stratégie urbaine : habitabilité et nature Le projet urbain, élaboré dans le cadre de notre réflexion sur l’habitabilité de Villeurbanne-la-Soie, repose sur les trois enjeux présentés précédemment : la sécurité alimentaire, la ville courte distance et la nature urbaine. Dans la conception du projet urbain, ces enjeux se matérialisent par un aménagement urbain reposant sur trois trames qui se superposent et créent des connections entre elles : une trame alimentaire, une trame végétale et une trame douce. On a ainsi conçu un paysage, connecté par un maillage végétal, support des modes de déplacement doux.
LES LOGEMENTS FERTILES
les serres sur les toits
TRANS’MARAICHER
affrètement de produits locaux
PLACE DU MARCHÉ
revente directe journalière
JARDINS POTAGER
des parcelles cultivées au coeur des parcs
LES LOGEMENTS FERTILES
les serres associées
ESPACE PÉDAGOGIQUE
accompagnement, sensibilisation et diffusion
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2.02.3.1. Trame alimentaire : paysage comestible Le paysage alimentaire se décline de plusieurs manières répondant à différentes fonctions : l’organisation du circuit court alimentaire à l’échelle du quartier pour se nourrir ; le pôle alimentaire pour se sensibiliser à de nouveaux mode d’alimentation ; les potagers pour agrémenter la ville et produire pour soi. 2.1 L’affrètement maraicher dans le quartier La mise en place d’un nouveau système de distribution alimentaire au cœur de l’agglomération, le Trans/Maraicher, s’organise à l’échelle de la ville mais aussi à celle du quartier qui devient un acteur de ce nouveau dispositif. Acheminement du Tramway au marché Il est estimé que le quartier, au terme de sa construction, pourra accueillir 5 000 habitants. On peut donc évaluer à 690 tonnes, le besoin en production maraichère, par an, pour le quartier. Or la production de la couronne agricole de l’agglomération lyonnaise, ne permet d’assurer que 70 % de la marchandise. C’est donc 490 tonnes de marchandises par an qui seront livré au quartier de Villeurbanne la Soie. L’objectif, à l’échelle du quartier, est donc, de mettre en place une organisation simple et efficace pour amener cette quantité, du tramway au consommateur. Le fonctionnement du réseau maraicher repose en premier
lieu sur un flux tendu. Pour éviter le gaspillage et conserver la qualité nutritive des aliments, on a imaginé une récolte et une livraison journalière des produits, des champs aux consommateurs. On a pu estimer que la livraison journalière pour assouvir une partie des besoins des habitants serait de 1,3 tonne et pourrait être largement contenue dans une seule rame de tramway. L’affrètement par le tramway serait effectué essentiellement pendant les heures creuses d’utilisation des rails. Ainsi, ce serait 1,3 tonnes qui, chaque matin, seraient déchargées à « l’arrêt relais » du pôle multimodal Vaulx-en-Velin La Soie, et serait acheminer jusqu’au marché, situé au cœur du quartier. Le choix d’implanter le marché, au centre du projet, a pour objectif de limiter la distance de déplacement des habitants, lors de leur ravitaillement en produits maraichers. Dans un souci environnemental, l’acheminement du quai de déchargement au marché se fait par des camionnettes électriques, rechargées par des panneaux photovoltaïques posé sur la toiture du marché. En utilisant le tramway puis ces véhicules propres, l’impact sur l’environnement, notamment l’émission de gaz à effet de serre, du transport des marchandises est considérablement réduit. Dans un monde où les systèmes agricoles et agroalimentaires sont en pleine transition, ce circuit court et ces temps de marchés de proximité ont le double avantage d’être une opportunité commerciale pour de nombreux producteurs et une réponse à la demande des
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habitants de sécurité et de transparence des aliments. Création d’une polarité alimentaire L’implantation du marché sur l’îlot du parc habité permet de créer une nouvelle polarité dans le quartier, caractérisée par sa fonction alimentaire. Celui-ci est relié aux autres polarités fortes dans le quartier par un réseau végétal, support des déplacements de mode doux (piéton & vélo). Cela permet aux consommateurs de venir chercher leurs produits maraichers par des promenades agréable et facile et de supprimer l’utilisation de la voiture dans les derniers kilomètres du transport de la marchandise. Ce nouveau pôle alimentaire est constitué, d’un marché quotidien ouvert tous les matins, d’un quai de chargement / déchargement des marchandises associé à un espace de stockage et d’un magasin primeurs ouvert toute la journée pour permettre de faire des courses après la fermeture du marché. Il est ainsi possible de se fournir en produite maraichers tout au long de la journée, mais les temps de marché permettent de recréer des moments d’échange entre les producteurs et les consommateurs. La création d’un pôle majeur dans le quartier dédié au maraichage est une manière de favoriser, la sensibilisation des habitants à un nouveau mode d’alimentation et les responsabiliser aux problématiques du transport et de l’alimentation.
En lien avec ces infrastructures maraichères et toujours dans un objectif d’initiation des habitants, un restaurant a été imaginé en connexion avec la place du marché pour proposer de nouvelles manières de consommer et de valoriser les produits issus d’une production écologique et du circuit court. Ambiance du marché / Un lieu de socialisation Le marché s’implante au cœur du quartier, sur l’îlot du parc habité. Traversant, Est-Ouest, il est facile d’accès depuis les différentes parties du quartier. Cette transversalité, ainsi que la création de percées nord sud, offrent des vues proches et lointaines sur ce lieu de vie, effervescent aux heures de marché. En donnant une large place à cette activité, l’objectif est de favoriser le commerce de proximité qui s'inscrit à part entière dans le paysage économique et social. Pour faciliter une mise en place quotidienne du marché, et qualifier cet espace (« la place du marché »), nous avons fait le choix de concevoir des halles permanentes, implantées sur l’axe est-ouest porteur des cheminements et des perspectives visuelles. Chaque jour, un peu plus d’une vingtaine d’agriculteurs peut venir installer leurs produits sur les étals de la place du marché et rencontrer les consommateurs. D’autres corps de métier pourraient venir étoffer l’offre et proposer d’autres marchandises, issues de la production locale (Artisanat, produits du terroir, etc…).
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Perspective de l'ambiance de marché
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Au-delà de la simple transaction, le marché devient un lieu de rencontres intergénérationnelles et multiculturelles où les habitants aiment se retrouver, échanger, et rencontrer leur producteur. Chaque matin, ce marché s’anime et les habitants découvrent les couleurs, les odeurs et les saveurs des produits de leur région. Cette effervescence quotidienne, au cœur du quartier, favorise le dynamisme de la vie du quartier et procure ainsi un sentiment de bien-être et d’intégration à la vie locale.
2.02.3.2. Produire pour soi : la culture domestique Outre le programme du fret maraicher et du marché, le paysage alimentaire est constitué par un réseau de jardins potagers, implantés dans différents interstices et résidus urbaines : au cœur des parcs, sur les toits, le long des circulations… L’objectif est de donner une fonction alimentaire à des morceaux de ville, peu investis actuellement et de donner aux habitants l’opportunité de produire une partie de leur alimentation et de se rassembler autour d’un projet commun.
A l’échelle de la parcelle sur lequel nous avons choisi de travailler, l’îlot du parc habité, les toitures des bâtiments et le parc des saisons servent de support aux potagers urbains. Au sommet de chaque bâtiment, une serre permet aux habitants de cultiver, tout au long de l’année, une partie de leur consommation maraichère. La conception d’une serre en toiture protège les cultures des phénomènes météorologiques et permet une production optimale. L’été, les serres s’ouvrent, et les citadins profitent des joies du jardinage en plein air. Les serres se déclinent aussi en façades en long de la rue Legay, qui devient une rue maraichère pour adapter les immeubles d’habitation à leur environnement proche (Cf : Gabarit) et sert de signal à ce nouveau pôle alimentaire. Chaque habitant d’un immeuble possède ainsi, dans une serre ou dans les jardins à proximité de son logement, une parcelle de 6m ² pour jardiner et produire le complément manquant de sa consommation de fruits et légumes.
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Nous considérons l’îlot sur lequel nous intervenons, comme une « zone test ». Dans un second temps, nous imaginons que le reste du quartier proposera sur ses toits et dans les résidus organiques de la ville, des parcelles dédiées au jardinage pour les habitants à proximité, qui étendra ainsi le paysage comestible. Ambiance des potagers Ce jardinage urbain permet de répondre à notre préoccupation de mixité au cœur du quartier. En effet, l’agriculture urbaine est une activité qui rassemble. L’initiative va audelà du besoin de produire des aliments. Ce regroupement d’habitants d’un même quartier autour d’un projet de jardinage collectif, permet de s’attaquer à des problématiques sociales. Les potagers permettent de recréer des liens entre les habitants et de favoriser la mixité entre les cultures, les générations, les classes sociales… Le jardin devient le support de rencontres et d’échanges entre les jardiniers. Jardiner donne l’occasion d’échanger connaissance et apprentissage, graine et conseil de culture. Le renforcement des liens entre des personnes venant d’univers différents et l’embellissement de leurs espaces environnant sont un atout évident pour la qualité de voisinage des habitants. Les jardins collectifs, de par leur nature même, améliorent le « vivre ensemble ».
2.02.4. Trame végétale : le jardin habité Ces espaces de culture potagère, liés à la trame alimentaire du quartier, sont un des éléments constitutif d’un paysage végétal plus étendu dans le quartier. Nous avons pu voir, dans les enjeux exposés, précédemment, la place essentielle du végétal dans l’espace urbain. La conception du projet urbain laisse une place très importante à la nature et favorise les connexions et respirations par la création d’un tissage végétale à l’échelle du quartier. La création de ce maillage vert s’appuient sur les parcs urbains qui relient les espaces verts en cœur de ville et favorisent la création de continuités végétales, accompagnant ainsi le mouvement de la diversité. Ce réseau de promenade végétale repose sur les deux parcs urbains du quartier : le parc Jacquard, un espace vert de 5 000m ² conçu par l’atelier Bruno Dumétier sur la ZAC Yoplait et un jardin habité conçu sur l’îlot que nous avons choisi de traiter, « le parc des saisons ». Ces deux parcs sont reliés par un rhizome végétal qui lie divers lieux naturels et créer une trame paysagère : jardin privés, maille d’arbres, fossés drainants, noues urbaine, jardins partagés, etc… A une plus grande échelle, ce maillage végétal vient créer des liens entre le canal de Jonage, l’Hyppodrome, le corridor du tramway T3 et la petite cité jardin.
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TRAME VERTE : création et prolongement de continuités végétales
Trame paysagère existante
Berges du canal de Jonage / Corridor biologique
Parc Jacquard
Jardin des saisons
Jardin petite cité Tase
Parcs urbains
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MIXITÉ FONCTIONNELLE : Des polarité à proximité. N
Diamètre de 800m - de 3 minutes à vélo
Équipement: Gymnase
>
Centre commercial Carré de Soie
Activité artisanale
École
Rue de la soie: rue commercante
Nouvelle polarité alimentaire: (le marché, fret, restaurants)
>
Pôle multimodal Vaulx La soie Activité tertiaire: Bureaux
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2.02.5. Trame douce : cycle vélo Outre une fonction écologique le maillage végétal développé sur le site permet de relier les polarités importantes du projet : les espaces naturels (canal de Jonage, les parcs urbains), les activités (bureau au sud-est, artisanat au Nord-Ouest), les commerces (la rue de la Soie, le centre commercial, le marché), les équipements (l’école, le gymnase, le pôle multimodal). Il s’agit de relier tous les espaces publics ou d’agrément en tissant un réseau de voies vertes à vocation mode doux et d’ainsi limiter l’utilisation de l’automobile. Aujourd’hui à Villeurbanne la Soie, la voiture est encore largement utilisée. Mais les aménagements, en cours ou futurs, vont favoriser la création d’une ville courte distance où toutes les fonctions nécessaire sont à proximité de l’habitat, ou facilement accessible depuis le pôle multimodal. Toutefois le secteur de Villeurbanne la Soie est un territoire encore vaste et les temps de parcours pourraient être un frein à l’utilisation de la voiture. La question du temps de parcours acceptable est essentielle dans un projet qui prône des modes de déplacement doux.
2.02.5.1. Relier les polarités du quartier en moins de 3min Plusieurs études universitaires mettent en avant que sur une distance entre un et sept
kilomètres, le vélo est le mode de transport le plus rapide. La vitesse moyenne à vélo en ville est de 16 km/h. Toutes les polarités fortes de Villeurbanne la Soie s’inscrivent dans un diamètre de 600m de long. On peut ainsi estimer à moins de 3min le voyage en vélo de l’habitat à un des pôles, contre 8min pour un trajet à pied. La solution d’un quartier favorisant l’utilisation du vélo apparait alors la plus évidente pour répondre aux problématiques de développement durable que nous nous posons mais aussi une réponse efficace aux exigences des habitants.
2.02.5.2. Bénéfices de l’utilisation quotidienne du vélo en milieu urbain La pratique du vélo comme mode de transport au quotidien amène un certain nombre de bénéfices pour le cycliste comme pour la collectivité. Pour l’usager, l’utilisation du vélo au détriment de la voiture permet de faire des économies financières sur le poste de dépenses « transport », d’avoir une stabilité de temps de déplacement (ne pas perdre de temps en heure de pointe), mais aussi la pratique quotidienne a un impact très positif sur la santé. Pour les collectivités, la pratique élevée du vélo présente un fort impact sur l’habitabilité de la ville : elle réduit la pollution de l’air mais aussi la pollution visuelle et sonore engendrée par le trafic automobile, elle nécessite peu de place pour le stationnement et les déplacements et améliore les relations sociales
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dans la rue.
2.02.5.3. Organisation de « CYCLE CITY» Pour faciliter les déplacements à vélo et augmenter le transfert modal de l’automobile vers la bicyclette, nous avons mis en place une stratégie urbaine répondant aux besoins du cyclisme urbain. Aménagement des voiries cyclable Notre maillage paysager devient le support des modes de déplacement doux. Ces cheminements en cœur de quartier sont ainsi dépourvus de stationnement ou de trottoir : la voiture n’y possède plus sa place. La rue Decomberousse, la rue de la Soie et l’allée du parc sont essentiellement dédiées aux modes de cheminement doux. Le secteur Villeurbanne la soie devient alors un seul et même îlot ou l’accès est réservé aux promenades cyclable ou piétonne. L’accès en voiture est tout de même autorisé pour les habitants pour une durée limitée et à une vitesse de 20 km/h maximum mais le stationnement est interdit. Des bornes contrôlant l’accès des véhicules motorisés sont présentes à l’extrémité de chaque accès de ce quartier cyclable. L’absence de la voiture est capitale pour assurer le confort quotidien des cyclistes. Actuellement le quartier a principalement un fonctionnement nord-sud par l’orientation de ces grandes voiries structurantes. Pour assurer une meilleure desserte de toutes les
polarités du site, nous avons travaillé sur de nouvelles transversalités est-ouest par la création, sur notre îlot, de parc traversant et de nouvelles percées transversales dans le bâti de l’amande. Cette densification des cheminements permet des cheminements beaucoup plus aisés et rapides pour rejoindre les différents services et activités, et de dynamiser le quartier en augmentant l’offre en itinéraire. L’optimisation des distances par ces nouvelles percées et trouées dans le maillage actuel permet d’offrir un réseau cyclable hétérogène et évite les cheminements monotones. On peut distinguer ainsi différentes morphologies de cheminement cyclable : des cheminements en pleine nature ou au fil de l’eau, dans le parc des saisons ; des traversées directes, comme des traboules par les percées dans l’amande ; des accotements parallèles aux voiries voitures pour les circulations périphériques du quartier (rue Leguay, rue Jacquard). La qualité et la diversité des voies cyclables sont indispensables pour une utilisation optimale des cheminements cyclables. Un stationnement vélos assuré et sécurisé Le stationnement des vélos est une composante essentielle d’un projet cyclable. Si le cycliste peut stationner aisément son vélo sur l’espace public, son lieu de travail, à son domicile, etc…, il est plus enclin à faire le choix de ce mode de déplacement. En conséquent
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CYCLE CITY: Aménagement des voiries favorisant la pratique du vélo
A
X X
XX
X X
X
X X
C
X
B
X
X X
X X
Pistes cyclables Création de percées dans l’Amande X
Abris vélo
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Coupe A
Coupe B
Coupe C
Des aménagements diversifiés de la voirie cyclable
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il était essentiel de proposer une solution adéquate au stationnement dans le quartier. Notre stratégie a été de proposer un grand nombre de possibilités de stationner sur le site : chaque immeuble possède un local vélo accessible aisément et chaque pôle possède un grand nombre de stationnements pour répondre à la demande de se garer en période d’affluence. Par exemple, une cinquantaine de places sont situées à proximité du marché pour assurer le stationnement le weekend. A proximité de la station Vaulx-en-Velin la soie, la présence d’un grand parking à vélo, permet de favorise l’intermodalité des déplacements des habitants du quartier. Ergonomie Urbaine Le cyclisme en milieu urbain recherche l’efficacité au quotidien. Des aménagements sont essentiels à mettre en place pour favoriser cette efficience.
Le transport de marchandises peut être complexe lors d’un déplacement à vélo. Pour faciliter le transport des courses ou simplement l’accompagnement des enfants à l’école, un système de prêt de remorque à l’échelle du quartier est proposé dans les parkings à vélo et en bas de chaque immeuble. Le vélo se transforme ainsi facilement en triporteur pour optimiser la mobilité des cyclistes. La ville en vélo permet d’envisager de multiples nouveaux systèmes pour faciliter la vie quotidienne des usagers. A l’image du « driving » (Service aux volants), nous avons imaginé le « cycling », un service qui pourrait être proposé par certains commerçants, qui permettrait aux clients de passer commande et de faire leur provision sans avoir à garer leur vélo. La place de la voiture Notre stratégie urbaine est de mettre en avant les déplacements doux et de favoriser un quartier sans voiture pour notamment réduire l’empreinte carbone du transport et aller vers plus d’habitabilité urbaine.
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La circulation automobile est donc limitée en périphérie du quartier. De grandes voies de distributions (rue de la poudrette, l’avenue Léon Blum) permettent aux véhicules d’accéder aux parkings situés sur le pourtour de la zone cyclable, aux différentes entrées du quartier. Des dessertes locales permettent de faire le lien avec les quartiers environnant (rue Jacquard, rue Legay) et d’accéder aux voies résidents (voirie mixte voiture /vélo) limitées au chargement/déchargement de passagers ou marchandises. Chaque parking possède des services limitant l’utilisation de l’automobile et favorisant l’échange et les modes doux de transport : zone d’échange pour le co-voiturage, système autolib, station vélo’v, parking vélo relais. La stratégie globale n’est pas d’interdire l’utilisation de la voiture aux habitants mais d’en limiter son usage pour faire prendre conscience aux citadins des bienfaits et de la commodité des modes de déplacements doux.
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2.02. ilot du jardin habité Choix de l’ilot L’îlot sur lequel nous avons souhaité intervenir se situe au cœur du secteur de Villeurbanne-la-Soie, encadré par les rues Legay et Decomberousse. Initialement caractérisé de « parc habité », dans le projet urbain de Bruno Dumétier, cet îlot nous a semblé propice au développement de notre projet urbain, porteur du concept de « jardin habité ». Son tracé en forme de croissant, induit de la morphologie de l’amande qui lui fait front, lui donne un caractère atypique et intéressant à exploiter. Sa situation en cœur de quartier, fait de cet îlot un support idéal pour l’implantation de notre programme alimentaire issu de notre projet de société.
2.02.1. Contexte environnemental 2.02.1.1. Le vent Les vents dominants sur le site sont majoritairement en provenance du Nord ou du Sud. Le vent du Nord, qui intervient en moyenne trois jours sur dix, a la caractéristique d’être froid et desséchant et ne devient gênant que un jour sur dix. Le vent du Sud, plus fréquent, souffle un jour sur cinq et a la caractéristique d’être chaud et annonciateur de précipitations. La variation des vents, selon les saisons, est faible et donc on peut estimer qu’un jour sur deux le vent est Nord/Sud et la gêne faible tout au long de l’année. Un des
enjeux du projet sera d‘exploiter cette caractéristique du site, en favorisant l’orientation Nord Sud des bâtiments et les logements traversant.
2.02.1.2. L'ensoleillement Les estimations climatologiques de l’ensoleillement sont importantes pour la mise en œuvre de notre projet urbain pour offrir des logements agréables mais aussi assurer des conditions optimales pour la production maraichère dans nos potagers urbains. Le site offre des conditions d’ensoleillement intéressant mais variable selon les saisons : 1 956 heures d’insolation annuellement dont 789 heures pendant la saison chaude. Villeurbanne la Soie étant un territoire encore peu exploité, le masque solaire est faible sur notre îlot. Nous avons aussi expérimenté l’ensoleillement sur notre îlot en imaginant la présence des bâtiments prévus dans le projet de Bruno Dumétier et observé que les masques solaires restent faible. La situation d’ensoleillement du site est assez favorable.
2.02.1.3. Ambiance ment sonore)
(environne-
L’îlot est protégé, par sa situation géographique, de certaines nuisances (olfactives, acoustiques ou électromagnétiques) que l’on peut trouver sur le secteur du Carré de Soie. On peut tout de même noter, une potentielle gêne sonore, dans le futur, aux alentours de la rue Legay, qui sera dans le classement sonore
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CONTEXTE ENVIRONNEMENTAL Vent dominant Nord / Sud
N
Patrimoine bâti amande
Rue Legay Voie sonore (catégorie 4)
Intervention
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des infrastructures de transport en voie de catégorie 4, d’après le projet urbain de Bruno Dumétier. Le secteur maximal affecté par le bruit de part et d’autre de l’infrastructure peut être estimé à 30 m. (Source : Classement des voies bruyantes, CIDB, Centre d’information et de documentation sur le bruit). L’aménagement des espaces publics à proximité de cette voie doit donc être conçu de manière à limiter la gêne sonore.
2.02.1.4. Le patrimoine bâti de l'Amande L’îlot sur lequel nous intervenons se situe face à l’amande, un tissu résidentiel cerné par les rues Decomberousse et la soie. Cet îlot, qui doit son nom à sa morphologie urbaine, est composé d’immeubles et de maisons d’entre-deux-guerres et d’après-guerre, de hauteurs diversifiées. Ce tissu atypique, qualifié de faubourien et les libertés formelles sont l’exemple même d’un mitage parcellaire, trace de l’histoire du quartier. Cet élément du paysage est à valoriser et à préserver, non seulement pour ses qualités patrimoniales mais aussi pour ses habitants qui habitent ces lieux depuis fort longtemps et redoutent une baisse de leur qualité de vie avec les aménagements du secteur de Villeurbanne-la Soie.
Notre intervention doit donc être habile face à ce patrimoine bâti et doit favoriser l’intégration du cœur historique de ce quartier.
2.02.2. Objectif de densité La densification de la première couronne Est du Grand Lyon est un des enjeux majeurs de l’agglomération pour limiter l’étalement urbain. Outre la conservation des espaces naturels et agricoles périurbains, qui est fondateur de notre projet de société lié à l’alimentation, la densité promeut aussi une ville des courtes distances, objectif essentiel de notre projet urbain. Villeurbanne la Soie, par sa situation périurbaine et son histoire, possède un potentiel évident de densification, pour construire une agglomération durable et être porteur de nos enjeux urbains.
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Le projet urbain de l’agence d’architectes Bruno Dumétier envisage, sur le secteur de Villeurbanne la Soie, la construction de 2 500 logements sur 20 hectares, soit une densité de 125 logements à l’hectare, une densité élevé en zone périurbaine. L’analyse du projet initial de notre îlot par rapport aux bâtiments du secteur nous permet d’estimer une densité envisagée de 130 logements à l’hectare. L’objectif était de rester dans le schéma directeur proposé et d’établir une densité équivalente sur notre îlot, tout en apportant un programme complémentaire, lié à la création d’une nouvelle polarité alimentaire en cœur d’îlot. Pour parvenir à une compacité de 130 logements à l’hectare, la stratégie urbaine est de travailler sur une densité verticale élevée, en zone périurbaine (du R+3 au R+7), équilibrée par un jeu avec les espaces ouverts et végétalisés, afin de faire ressentir cette densité comme agréable par les habitants.
2.02.3. Morphologie urbaine 2.02.3.1. Orientation ments
des
bâtiments favorisent leur conception bioclimatique. L’objectif est de tirer parti des conditions idéales du site et de son environnement pour concevoir une architecture qui obtient des conditions de vie, de confort, d’ambiance (températures, taux d'humidité, insalubrité, luminosité, etc…) de manière la plus naturelle possible et permet ainsi d’importantes économies d’énergie. L’orientation de la parcelle Nord / Sud, l’ensoleillement optimal et les vents dominant Nord/ Sud font opter pour des bâtiments orientés Nord / Sud. En effet, l’exposition Sud valorise les apports solaires passifs, réduisant les besoins en chauffage et éclairage et la transversalité Nord / Sud du bâtiment favorise la ventilation naturelle et limite le recours à la climatisation. Nous avons donc fait le choix d’orienter, sur notre îlot, tous nos bâtiments sur cet axe Nord / Sud, s’intégrant ainsi naturellement dans la trame orthogonale, imaginée dans le projet urbain en cours d’élaboration à Villeurbanne-la-Soie.
bâti-
Villeurbanne la Soie bénéficie d’un cadre avantageux pour concevoir une architecture durable et en harmonie avec son environnement, dite bioclimatique. A l’échelle de l’îlot, l’objectif est de concevoir un projet urbain logique, où l’implantation et l’orientation des
2.02.3.2. Implantation et forme urbaine Morphologie en bande L’organisation des immeubles en bandes orthogonales s’explique à la fois par la problé-
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matique de l’orientation des bâtiments mais aussi par une volonté de créer une transversalité dans le quartier, permettant de s’intégrer au mieux aux îlots environnants. De plus, cette forme urbaine permet de répondre aux différents enjeux, développés dans notre stratégie urbaine, et aux contraintes environnementales suivantes :
- Une implantation douce face à l’amande La disposition des bâtiments en bande permet d’éviter la création d’un front bâti dense face à l’amande, qui aurait dévalorisé cette morphologie urbaine atypique et produit un masque solaire. L’augmentation progressive des hauteurs des bâtiments, du Sud au Nord, permet d’atteindre notre objectif de densité tout en limitant la prégnance sur l’amande. Ce travail sur la forme urbaine a un effet non négligeable sur la perception de la densité, en donnant au regard une profondeur de champ qui le fait plonger depuis l’amande et les îlots périphériques à l’Est dans les jardins intérieurs de notre îlot.
- Désenclaver et relier les fonctions L’implantation en bandes de ces nouveaux bâtiments permet d’amorcer une nouvelle dynamique Est/Ouest, en reliant spatialement les espaces à l’ouest du quartier, actuellement isolé par un îlot opaque et l’amande, et les polarités dynamiques situés à l’est du secteur : la rue de la soie, le centre commercial, ou le pôle multimodal.
- Créer des continuités douces et végétales L’organisation des immeubles en bandes, perpendiculaires aux voies environnantes, permet ainsi de ménager des passages et transparences intérieures en cœur d’îlot, visibles depuis l’espace public, alternant ainsi densité et nature. Ces passages transversaux deviennent support de la trame végétale mise en place sur le quartier et viennent se prolonger sur l’îlot situé à l’ouest pour créer une continuité végétale, support de déplacements doux jusqu’au cimetière. Ces promenades Est-Ouest favorisent ainsi la propagation de la biodiversité à l’échelle de notre îlot et favorisent une connexion entre l’amande et les îlots ouest du secteur, par le travail de promenades dans les passages, aménagés en jardin des saisons.
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MORPHOLOGIE URBAINE EN BANDE
N
Façade maraîchère
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Linéarité maraichère le long de la rue Legay L’aménagement en bandes du bâtiment ouvre l’îlot sur son environnement et favorise les continuités et les déplacements mais aussi la propagation des bruits. Les passages entre les bâtiments devenant les supports de jardins d’agrément, il est nécessaire de limiter les nuisances acoustiques dans ces espaces mais aussi dans les logements à proximité des sources sonores. A l’est de l’îlot, la rue Decomberousse devenant une voirie limitée aux passages occasionnels des riverains, le désagrément lié à l’automobile est faible et il n’est pas nécessaire de mettre en place des infrastructures faisant obstacle au bruit. Mais à l’ouest de la parcelle, nous avons pu constater la création de la rue Legay qui devient une liaison automobile interne au quartier et devient une gêne sonore potentielle dans nos jardins ou logements à proximité de cette infrastructure de transport. La création d’un front bâti linéaire, mais discontinu pour conserver les continuités dans le quartier, le long de la rue Legay, constitue un obstacle à la propagation du bruit dans notre cœur d’îlot et crée un environnement sonore plus agréable dans nos parcs. Ce front bâti se compose de serres maraichères, assurant la production locale des habitants et permettant de symboliser le caractère comestible du quartier. Les automobilistes bénéficient depuis leur véhicule d’une perspective visuelle atypique et végétale, la rue Legay pourrait à
terme devenir la rue du maraichage vertical.
2.02.3.3. Aménagement paysager La transversalité est-ouest est créé au travers de l’implantation du bâti, mais aussi par la conception de bande végétale support d’un aménagement paysagé, reprenant un des concepts centraux de notre projet, « les cycles ». Notre cœur d’îlot devient la base de création d’un parc paysager, reliant la place du marché au sud de l’îlot, aux espaces pédagogiques au nord, ayant pour thème les saisons. Le jardin au cours des saisons Les saisons sont un thème important dans notre réflexion, du projet d’habitat saisonnier au projet alimentaire, l’agriculture étant dépendante des saisons. Cet aménagement urbain est une traduction de ces enjeux, mais permet aussi d’offrir aux habitants du quartier un cadre paysager stimulant et diversifié, et permet de rendre la nature urbaine moins monotone. Chaque intervalle entre les bandes de logements devient l’espace d’expression d’une saison. Le cheminement dans ce parc permet ainsi de découvrir chronologiquement du Sud au Nord, le jardin de printemps, d’été, d’automne et pour finir celui d’hiver. L’aménagement des jardins émane d’une volonté de concevoir des ambiances diversifiées colorées par le thème de saisons, en utilisant des essences et des qualités d’espaces caractéristiques.
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JARDIN DES SAISONS
N
Printemps
Hiver
Automne
Été
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Mais ce parc urbain n’est pas qu’un lieu de promenade, il est aussi un élément fort de notre paysage comestible. De nombreuses parcelles potagères sont disséminées au cœur des parcs et permettent des espaces de cultures supplémentaires pour les habitants ou des espaces collectifs d’agrément. L’implantation aléatoire et dispersée de ces parcelles favorise une ambiance agréable et vivante, tout le long de la promenade saisonnière. Une promenade Nord Sud au fil de l’eau Nous avons favorisé dans la morphologie urbaine une transversalité Est/Ouest, inexistante aujourd’hui, par la création de nos parcs et l’implantation du bâti. Pour favoriser la
mobilité et le passage entre ces parcs, nous avons fait le choix de travailler sur un nouvel axe Nord/Sud en cœur d’îlot, créant une promenade urbaine ludique et reliant agréablement les polarités de l’îlot. Cette promenade urbaine est guidée par la création d’une noue paysagère, récupérant l’eau pluviale au niveau des cheminements et l’amenant jusqu’au bassin d’infiltration au nord de l’îlot. La gestion des eaux pluviales est un des enjeux majeurs, car le site étant anciennement une zone d’implantation industrielle, le sol reste encore très pollué. Cette balade au fil de l’eau permet d’accéder aux jardins saisonniers et offre, aux habitants et promeneurs, un cadre bucolique aux déplacements doux Nord/Sud.
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Perspective de la promenade au fil de l'eau
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2.02.3.4. Un fonctionnement en strates L’îlot d’intervention est composé d’une mixité de fonctions (logement, activité, agriculture urbaine), aménagé en trois strates différenciées dans la verticalité de nos bâtiments : une strate active au sol, des logements sur une strate intermédiaire et des toits cultivés sur la strate supérieure.
Un rez-de-chaussée actif Les rez-de-chaussée accueillent l’ensemble des activités liées aux échanges de biens, de marchandises et de rencontres. On peut différencier deux types d’occupation des rez-de-chaussée, selon les fonctions qu’ils contiennent : des espaces privés composés
par des logements conçus de plain-pied et des espaces publics occupés par des commerces, des services ou des locaux associatifs, mais tous favorisent l’échange et la création d’un dynamisme à l’échelle de l’îlot. Un rez-de-chaussée comestible Notre projet alimentaire se retrouve dans les activités qui composent notre projet de sol. Au sud de la parcelle, à proximité de l’emplacement du marché et au plus proche du pôle multimodal Vaulx-la Soie, où arrive la production maraichère journalière, les rez-de-chaussée accueillent les éléments du programme de cette nouvelle polarité alimentaire : des pôles de stockage afin de faire le lien entre le tramway et le marché ; un magasin ouvert pour prendre le relais de la vente maraichère
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en dehors des horaires d’ouverture du marché ; un restaurant composant avec les produits maraichers journaliers. Au nord de l’îlot, à proximité de l’école, un espace pédagogique permet d’accompagner la population locale, notamment les plus jeunes, dans leur éducation maraichère, mais aussi de permettre aux habitants de venir échanger et expérimenter de nouvelles technique de production, avec un personnel employé spécifiquement pour la maintenance et la sensibilisation. De nouvelles activités pour une ville courte distance Dans les bâtiments les plus à l’ouest de l’îlot, situés le plus proche de la rue de la soie, artère du quartier, le rez-de-chaussée comporte des locaux qui accueilleront principalement deux types d’activités favorisant une ville de proximité : - Des activités commerciales ou libérales, actuellement faiblement développées ou inexistantes sur le secteur de Villeurbanne la Soie, et essentielles pour le développement d’un quartier de 5000 habitants : des cabinets de médecins, des librairies, des commerces de proximité… - Des locaux dédiés à de nouvelles manières de travailler, comme le télétravail, qui permet d’exercer une activité en dehors des locaux de son employeur ou de son client. La mise en place de télécentre pour travailler permet de limiter les déplacements travail-domicile mais en proposant des environnements plus
adaptés au travail que le domicile. Favoriser l’échange en mutualisant des espaces du logement Pour les bâtiments n’accueillant pas d’activité commerciale ou alimentaire, le rez-de-chaussée permet de favoriser l’échange et le voisinage en proposant des locaux de services communs : une chambre d’amis, des garages à vélo, une buanderie. Ces espaces permettent à la fois de se rencontrer mais aussi de sortir du logement des activités, qui prennent trop d’espace dans l’habitat, pour une utilisation horaire réduite. Des étages de logements Les étages des bâtiments sont exclusivement réservés à l’habitat pour répondre aux enjeux de la densification et ainsi proposer une offre de logement abondante. Le secteur de Villeurbanne la Soie a été jusqu’à présent un territoire d’accueil pour les populations les plus modestes, dépourvues des moyens nécessaires pour se loger dans le centre de l’agglomération. Aujourd’hui l’augmentation des prix du foncier et la valorisation des prix et des loyers provoquent une tension sur le marché et écartent de l’accession au logement, les ménages moyens dans le centreville de Lyon et à Villeurbanne. Le quartier de « la Soie » est jusqu’à présent préservé de cette attractivité par son isolement lié au boulevard périphérique. Mais le projet du Carré de Soie devrait redynamiser
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Plan de Rez-de-Chaussée
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l’image de ce quartier et aboutir à un processus de montée en gamme des logements, pour une population plus aisée séduite par la bonne accessibilité et le cadre de vie entre ville et campagne. Le secteur est de Villeurbanne la Soie, nommé ZAC Yoplait, a déjà été acheté par des promoteurs qui développent des offres de logements pour des populations moyennes et aisées. Afin de conserver une mixité dans le quartier et de proposer une alternative au centre-ville pour des populations de niveau social intermédiaire voire modeste, nous avons fait le choix de développer sur notre îlot une offre de logements mixtes (location, accession) destinés à ces populations fragiles. L’objectif est de profiter d’une pression foncière moins importante qu’en centre-ville pour constituer des réserves foncière en faveur du logement social. Des toits fertiles L’ensemble des toits de l’îlot accueille des serres de culture destinées à produire les 30% manquant aux habitants pour une autonomie alimentaire. L’utilisation des toitures pour la culture est optimale car elle permet de limiter l’implantation d’espaces de culture dans les jardins mais aussi de bénéficier d’un ensoleillement permanent. Le recouvrement d’une partie des toits, par des serres amovibles permet de se protéger de conditions météorologiques défavorables, afin de garan-
tir une production conséquente toute l’année. Pour produire les 30% complémentaires, dans l’optique d’une autonomie alimentaire, nous offrons aux habitants 6m2 dans des bacs de culture sur les toits. Pour les immeubles les plus denses, il est nécessaire de travailler une structure potagère sur deux niveaux pour répondre aux objectifs que nous nous sommes fixés. Des espaces d’échange et de rencontre peuvent être associés à cet espace de jardinage, comme des cuisines extérieures, des espaces de jeux ou des terrasses, pour profiter de ces lieux atypiques et bénéficier d’une perspective visuelle sur le quartier.
2.02.3.5. Conception d’un gabarit optimal
Notre analyse du site a mis en avant les potentialités environnementales de notre site, exploité de manière optimale dans notre forme urbaine pour une conception bioclimatique de nos bâtiments. Les bâtiments sur notre îlot possèdent tous les caractéristiques suivantes : une orientation Sud/Nord, une potentialité de ventilation naturelle Nord/ Sud et une absence de masque solaire. Notre stratégie a été de développer sur notre îlot un gabarit optimal, tirant le meilleur parti des conditions primaires (vent, ensoleillement, orientation) du site et de son environnement, et de l’adapter en fonction de son implantation et des caractéristiques propres, à son environnement proche.
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cessaires au fonctionnement des logements. Il est considéré comme le volume d’habitat minimal. Le monolithe habitable a une morphologie en bande, permettant une transversalité des logements et ainsi favorisant la ventilation naturelle. -
Principe du gabarit architectural Le gabarit architectural peut se décomposer en trois éléments, agencés entre eux de manière à favoriser une conception bioclimatique du bâtiment : -
Un bloc habitable :
La base du gabarit est constituée d’un bloc d’habitation, enveloppe thermique et sonore de nos logements. Ce bloc possède la caractéristique d’avoir une inertie très lourde et une enveloppe thermique efficace pour absorber et conserver l’énergie produite par les rayonnements solaires. Ce bloc contient tous les aménagements né-
Des jardins d’hivers :
Des jardins d’hivers viennent se greffer à ce bloc habitable pour créer des extensions au volume habitable et plus précisément à chaque logement. Ils ont pour rôle de jouer un espace tampon entre l’extérieur et l’enveloppe thermique. Orienté au sud, ils limitent les déperditions d’énergie de la façade sud, poreuse pour recueillir un maximum d’énergie solaire, un élément fort de la conception architecturale bioclimatique. Cette extension du logement est un élément essentiel de notre conception architecturale de logement saisonnier, développée ultérieurement. Associées aux jardins d’hiver, des terrasses peuvent être greffées en sus, pour augmenter la surface d’extension du logement. - Une serre sur le toit : Comme nous avons pu le voir précédemment, une serre en toiture accueille des espaces potagers pour permettre une autoproduction alimentaire, aux habitants. L’implantation d’une serre sur le toit, permet aussi de limiter les déperditions par la toiture et favorise ainsi la qualité thermique du bloc habitable.
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Différentes configurations l'environnement
selon
La conception du gabarit architectural repose sur les caractéristiques générales du site, mais chaque bâtiment s’adapte aussi à son environnement proche. Ainsi, le gabarit se décline en deux typologies : - Un modèle avec des jardins d’hiver orientés, au Sud, conçu comme une extension de la façade : Cette configuration s’implante dans les lieux où une gêne acoustique peut être perceptible, pour permettre à ces occupants de choisir leur environnement sonore. Ce modèle est implanté le long de la rue Legay, infrastructure routière importante du quartier (catégorie 4), et dans les espaces où l’environnement sonore peut devenir gênant, lorsqu’ils sont porteur d’activité bruyantes (l’espace baignade).
- Un modèle avec des jardins d’hiver orientés, sur l’axe est-ouest, conçu comme un espace additionnel aux logements : Cette configuration propose une proximité plus forte avec l’environnement extérieur, et favorise l’apport de lumière. Ce modèle est implanté dans les espaces les plus calmes du site, le long de l’amande, ou bénéficiant d’une ambiance sonore riche et particulière (la place du marché). De plus, la connexion avec l’environnement et l’habitat, est amplifié par la présence de balcon, orienté au sud, pour permettre aux habitants de profiter de ce paysage sonore et visuel agréable.
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Perspective de la promenade au fil de l'eau
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3. cycle home -
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3.01. cycle home : développement du concept d'habitat Le principal enjeu de notre projet est de proposer des pistes de conception concrètes permettant de réduire le bilan carbone des ménages. Le bilan carbone se divise en trois grands postes : le transport, l’alimentation et le logement. Les deux premiers thèmes sont abordés et introduit dans la conception du projet urbain, à l’échelle du territoire, de la ville et du quartier. Le bilan carbone du logement est abordé dans cette dernière partie, à l’échelle de l’habitat, par une réflexion sur l’usage, les fonctions et la spatialité de l’espace habité.
Le logement, un bilan carbone considérable Dans le bilan carbone des ménages, le logement est un poste notable puisqu’il constitue 30% des résultats globaux. La très grande majorité de ces émissions au sein des foyers français sont générées par l’énergie et le chauffage (84%). L’impact des équipements n’est pas non plus négligeable, car il constitue les 16% restant, du bilan du poste logement. Alors que les foyers disposant d’un niveau de revenus les plus élevés, affichent des bilans carbones globaux plus mauvais, les ménages disposant des revenus les plus modestes, ont un impact sur la consommation énergétique plus important, car ils se trouvent, bien souvent, dans des situations de précarité énergétiques. Notre objectif est de trouver des solutions pour stopper cette tendance et favoriser une limitation des dépenses énergé-
tiques des populations les plus modestes, en expérimentant dans nos logements, à vocation social, des systèmes thermique et énergétique moins émissifs.
Un bâtiment passif mais perméable à son environnement L’habitat passif est un bâtiment, dont la conception assure un climat intérieur confortable en été, comme en hiver sans avoir recours à un système conventionnel de chauffage ou de refroidissement. Les principes de bases remontent à l’Antiquité (murs passifs et utilisation du solaire), mais depuis les années 90, la notion d’habitat passif est initiée par les ingénieurs, pour qualifier un bâtiment dont la consommation au m² est très basse, voire entièrement compensée par les apports solaires ou émises par les apports internes. Cette très faible consommation en chauffage est obtenue grâce à une isolation extrêmement poussée, des apports solaires passifs maximisés en hiver et une ventilation double flux qui permet de récupérer la chaleur de l'air intérieur. Même si divers leviers interviennent, la haute performance de l'isolation thermique conditionne une architecture stéréotypée de l'habitat durable : des façades lourdes et peu poreuses, des géometries strites et des matériaux peu différenciés. En effet, la notion Globalement, les constructions passives sont ressenties comme hermétique et dissocier de l'environnement extérieur. Bien souvent,
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elles sont comparées à des bouteilles @Thermos, efficace pour conserver une température intérieure agréable, mais complétement coupé du contexte environnant, limitant ainsi tous les bénéfices lié à des habitations plus poreuses : création de lien social, proximité avec les ambiances environnante, etc… « Au modèle d’habitation, dont la forme indéfiniment reproductible flatte encore autant les exigences du marché de la construction que les stéréotypes des usagers, se substitue donc en ce cas le principe d’habitabilité, dont la définition oblige non seulement le maître d’œuvre, mais aussi le maître d’ouvrage et l’habitant à réinventer de nouvelles formes, de nouveaux moyens ou de nouvelles manière d’habiter.»1
HOME. Ce concept repose sur l’association de trois thèmes forts : l’évolutivité du bâtiment, l’habitat saisonnier et la grandeur du minuscule.
cycle home, ou un habitat minimal support d’extensions, façonnant le logement selon les saisons.
Tout comme cette citation l’évoque, nous avons fait le choix d’essayer de développer une nouvelle manière d’habiter, pour répondre à notre préoccupation énergétique et ne pas sombrer dans la répétition d’un modèle architectural stéréotypé de l’immeuble d’habitation collectif passif. Notre projet de fin d’étude est ainsi devenu le support d’une recherche sur les enjeux de l’habitat de demain, selon les objectifs que nous avons défini dans le développement de ce mémoire. Le travail et l’expérimentation de différentes formes d’habiter, nous a permis d’aboutir au développement d’un concept d’habitat, CYCLE 1
L’échelle vive ou la grandeur du minuscule, Pascal Amphoux CYCLE HOME, HABITER UN PAYSAGE COMESTIBLE - Bouille Leslie & Pellissier Eugénie Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - Juin 2013
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3.01.1. Annexes évolutives : un habitat changeant 3.01.1.1. Une allégorie de l’habitat rural L’alimentation et l’agriculture sont les thèmes centraux dans notre processus de projet. Les recherches effectuées sur l’espace agricole, on permis de découvrir certaines particularité, lié à la culture rurale, et notamment aux logements, qui nourrisse notre projet dans son lien entre habiter et environnant.. Ces explorations (Cf : Annexe : "Habitat rural et alimentation"), mettent en avant certaines caractéristiques du logement rural, ré-exploiter dans notre concept d’habitat. Ce dernier est composé d’une partie habitable aux dimensions réduites et simples, auquel s’ajoute des annexes fonctionnelles, nécessaire à l’activité agricole (Bâtiment d’exploitation, granges, étables…). Nous exploiterons, dans notre conception du logement en milieu urbain, l’image d’une habitation centrale, qui par des espaces additionnels accueille profession, savoir-faire et extensions.
cette problématique expliquée plus haut (reprendre les codes de l'habitat passif tout en lui permettant une accessibilité de son environnement), notre stratégie est simple. Il s’agit de diminuer l’enveloppe thermique, hermétique et isolante de l’habitat, et de compenser la perte d’espace par la création d’extensions, en dehors de cette barrière thermodynamique, favorisant une proximité avec l’environnement extérieur. La diminution de la barrière thermique favorise l’abandon d’une enveloppe globale défensive : il ne s’agit plus de considéré les évènements climatiques extérieurs comme des agressions mais vivre en harmonie avec les aléas du temps. Le bâtiment se décompose en deux entités : le bloc habitable et les extensions.
Logement classique (enveloppe thermique globale)
Cycle Home 2015 (réduction de l'enveloppe thermique)
3.01.1.2. Composition d’un bâtiment évolutif Comme nous avons pu le voir précédemment, le bâtiment doit répondre à deux caractéristiques : être passif, et être en connexion avec son environnement. Pour répondre à
2050
2080
Principe d'évolution dans le temps
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Le bloc habitable
Des espaces additionnelles
Le bloc habitable est conçu comme l’espace minimum, pouvant contenir les fonctions essentielles de l’habitat, tout en conservant une surface optimum, définit par l’habitabilité minimale optimale d’un logement. Pour être autonome, et indépendant de tous autres espaces, il contient le noyau technique comprenant la cuisine, la salle de bain, la machinerie et les systèmes de connexion aux fluides, ainsi que l’espace nécessaire aux chambres. Ce bloc habitable est conçu comme la base, stable et permanente du bâtiment, soit comme un monolithe pérenne, ancré au sol, sur lequel les extensions viennent se connecter. Il est donc conçu avec des accroches fixent pour faciliter la mise en place de ces structures additionnelles.
Ces extensions additionnelles ont pour vocation d’améliorer les fonctionnalités et d’augmenter les surfaces habitables du bloc pérenne. Sous forme de plug, ces extensions permettent une évolution des espaces d'habitat, tout en recréant un lien, alors limité, avec l’extérieur. Ces espaces additionnelles peuvent prendre des formes variées en fonctions des usages envisagés, et permet une grande liberté de choix fonctionnels et architecturaux. Ces plugs sont imaginé comme des accessoires évolutifs en fonction des besoins et envies des habitants, mais aussi en fonction de l’évolution probable des espaces extérieurs environnants. Ces objets peuvent être ainsi remplacés, pour accueillir de nouvelles fonctions, dans de nouveaux espaces, permettant au bloc habitable fixe d’évoluer. La conception de ces extensions est donc imaginée dans des matériaux légers et recyclables, ayant peu d’impact carbone, car leur durée de vie sera plus faible que celle du bloc. L’objectif est de proposer des interventions sur le monolithe habitable sans avoir à toucher à sa structure. L’intervention se fait donc par l’extérieur, par des systèmes constructifs simple et légers, connecté au bâtiment par un système d’accroche, conçu en amont, dans le cadre du projet de bloc.
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Annexes et enjeu de la réhabilitation des bâtiments de demain On peut aisément comprendre que ce système possède un véritable atout pour la réhabilitation : le bloc reste, les espaces additionnelles changent. La réhabilitation possède aujourd’hui un coût n’ont négligeable dans l’entretien des bâtiments, la conception de la rénovation en amont est un des enjeux de la construction actuelle, limitant ainsi l’impact économique et le temps des travaux. C'est part cet enjeu que nous avons élaborer un principe constructif simple : - un bloc en voiles béton (épaisseur 18 cm, murs refends de 20 cm, dalles intermédiaires précontraintes de 25 cm) - isolation exterieur en fibre de bois de 25 à 30 cm (@pavatherm) - un revêtement mural de finition en enduit à la chaux (épaisseur 3 cm) - des goujons sont préparés au sein du bloc pour accueillir les préfabriqués en bois des extensions. - des corbeaux isolés acoustiquement sur aussi mis en façade pour accueillir la structure poteau-poutre des courssives et terrasses en bois.
3.01.1.3. Application dans le projet d’habitat Sur la base de notre gabarit d'immeuble mis en place dans le projet urbain, nous avons
fait le choix de developper deux aplications du projet. En effet, le gabarit est prédéfini mais permet une conception architecturale variée : nous en developperons donc deux. Un des invariants de nos deux propositions est la proposition de deux types d'extension : - Une serre sur le toit, espace additionelle à vocation alimentaire. Elle contient des espaces de cultures potagères (6 m2 par personne, surface nécessaire par personne pour produire les 30% restants, soit 102 kg de produits maraîchers), des infrastructures nécessaires à la production et aux échanges de produits ou idées (espaces détentes, sanitaires, locaux de rangements des outils, compost). Les serres participent à la création du paysage comestible. Elles sont principalement sur les toits mais viennent aussi retrouver le sol par des serres verticales le long de la rue Legay. Elles participent à l'absorption sonores de la voirie et préserver l'intimité des parcs et des jardins. Pour plus de détails; se référer à la partie "Gabarit Urbain". La serre participe aussi à créer un espace tampon en toiture et ainsi limité les dépertitions thermiques à ce niveau du bâtiment. - Un jardin d'hiver, module additionnel complémentaire de l'espace habitable. Il participe au prolongement de l'habitat soit comme extension (application 1), soit comme une pièce en plus (application 2). Peu importe la
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forme qu'ils prennent, ils participent à la connexion de l'environnement extérieur avec le bloc habitation. Deux types d’orientation de ces modules complémentaires sont envisagés sur notre îlot, soit en façade Sud, soit sur les côtés du logement : le choix de l’orientation s’adapte en fonction des caractéristiques de l’environnement proche de ces bâtiments, que nous abordons précédemment dans la conception du gabarit. Mais pas seulement, le jardin d'hiver possède des qualités thermiques non négligeables Ils permettent de limiter des dépertitions des murs.
ver, laisse une grande liberté dans la conception de l’habitat et assure un potentiel de mutation aux logements. Notre objectif est de lié étroitement les fonctionnalités spatiales de l’habitat et les qualités thermiques, thématique forte d’un développement durable. La conception bioclimatique de l’habitat, est donc une approche intéressante, pour la définition d’une nouvelle forme d’habiter, définit par le concept « Cycle home ».
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« L’architecture bioclimatique est une discipline de l’architecture, l'art et le savoir-faire de tirer le meilleur parti des conditions d’un site et de son environnement, pour une architecture naturellement la plus confortable pour ses utilisateurs. Dans la conception d'une architecture dite bioclimatique, les conditions du site et de l'environnement (le climat et le microclimat, la géographie et la morphologie) ont une place prépondérante dans l'étude et la réalisation du projet d'architecture qui y est prévus. Une étude approfondie du site et de son environnement permet d'adapter l'architecture aux caractéristiques et particularités propres au lieu d'implantation, et permet d'en tirer le bénéfice des avantages et se prémunir des désavantages et contraintes.» (Source : "Architecture bioclimatique, Wikipédia).
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3.01.2. Habitat saisonnier : évolution du logement La conception d’un bâtiment évolutif, composé d’un bloc thermique connecté avec des extensions, et notamment des jardins d’hi-
3.01.2.1. Une démarche bioclimatique
Plutôt que de considérer l’environnement hostile au confort de l’être humain, l’architecture bioclimatique le considère comme
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la source potentielle de son confort et recherchent la symbiose, de manière à le préserver pour les générations futures. Ainsi la conception bioclimatique, s’accompagne de réflexions et de démarches plus larges sur le respect de l’environnement et de la biosphère, s’inscrivant dans les principes du développement durable. Notre réflexion sur le sujet se porte sur l'essence même de l'environement : sa mutabilité au fil des saisons. La conception architecturale de notre stratégie énergétique doit donc répondre à ce principe évolutif. L'utilisation d'espaces tampon se justifie dans cette démarche.
3.01.2.2. Habiter les saisons Nous avons fait le choix de pousser cette réflexion plus loin, en adoptant une stratégie qui n’est plus seulement de construire en fonction de l’environnement, mais de concevoir un mode d’habiter en symbiose avec le contexte, évoluant avec les variations extérieures. Un des éléments les plus représentatifs de l’évolutivité d’un environnement, est le mécanisme des saisons : une alternance de périodes avec des caractéristiques climatiques et thermiques variées. Pour appliquer notre stratégie, il nous a semblé évident de concevoir un logement s’ajustant aux particularités des saisons. Il ne s’agit plus d’habiter de manière homogène toute l’année, mais d’établir un logement qui s’adapte et change au fil des saisons.
3.01.2.3. Mutation spatiale selon les saisons Cette prise en considération des saisons dès le processus de conception fait partie intégrante de notre recherche sur une forme de logement qui entretient une relation plus étroite avec le « dehors » en prolongeant notament l’espace à vivre du logement sur des espaces plus en lien avec l’extérieur. Outre une adaptabilité aux saisons, ces logements évolutifs prennent en compte les désirs et attentes de ces usagers et leur évolution dans le temps, qui se traduit par une organisation spatiale en fonction des saisons. Les extensions deviennent les leviers principaux de l’adaptabilité des logements selon les périodes de l’année : la manière de vivre avec les saisons, les usages se multiplient et le logement prend vie.
Se réchauffer l’hiver L’hiver, l’espace du logement est plus confiné, pour répondre à une préoccupation thermique et limiter les dépenses énergétiques pour se chauffer. Le jardin d'hiver par sa conception (très vitrée et formant une enveloppe) permet de créer un espace tampon qui récupère de la chaleur solaire et limite en même temps les déperditions thermiques du bloc isolé. La différence de thermique entre l’extérieur est le jardin d’hiver est notable, on estime à +5° c la température de la loggia. L’aménagement intérieur est conçu de ma-
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nière à optimiser toutes les fonctions de l’habitat dans un espace plus restreint, pendant la période hivernale. Toutefois le jardin d’hiver reste encore un endroit accessible du logement pendant la saison, les habitants devront juste adapter les usages de cet espace ou adopter une tenue vestimentaire convenable à des températures plus faible que celle de leur logement. Cet espace permet aussi durant cette période, de servir d’espace de stockage, commode dans un espace habitable diminué.
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connectent l’espace fonctionnel du logement avec l’extérieur informel. Les fonctions du bloc habitable s’étende et se déplace dans de nouveaux espace (cuisiner dehors, se reposer ou dormir dans le jardin d’hiver). En cas de forte chaleur, le jardin d’hiver reste un espace extérieur support d’activité mais la paroi intérieure peut se clore pour conserver la fraicheur dans les pièces de vies et notamment dans les chambres.
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Vivre dehors l’été Notre objectif est de proposer de vivre au plus près du dehors quand le climat le permet. L’été est favorable, à une proximité plus forte avec l’environnement extérieur. Le logement s’ouvre, et offre alors la possibilité aux habitants de vivre dehors. Les jardins d’hiver
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ÉTÉ
Optimiser les périodes de misaison Durant les périodes de mi- saison, le logement s’adapte rapidement en fonction des variations du climat, et évolue entre les configurations spatiales estivales et hivernales. Des aménagements intermédiaires apparaissent
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comme astucieux, pour ces périodes climatiques caractéristiques.
3.01.2.4. Mutation maraichère selon les saisons
Première configuration envisagée : Le jardin d’hiver s’ouvre sur l’intérieur, pour proposer une extension spatiale aux fonctions du bloc habitable mais se ferme sur l’extérieur pour être à l’abri de température légèrement basse et des intempéries. L’espace intérieur est donc composé de la surface du jardin d’hiver, et de la surface de l’habitat minimum, permettant d’étendre les fonctionnalités du logement. Seconde configuration envisagée : Le jardin d’hiver s’ouvre sur l’extérieur mais se ferme sur l’intérieur pour proposer deux espaces distincts, un dehors et un dedans, permettant d’avoir des espaces avec des qualités différentes dans un même temps afin de garder un espace à température confortable pour certaines activités, et être à l’extérieur pour d’autre fonction.
Comme pour l'habitat, les cultures s'adaptent aux saisons (Cf : Annexe : "Notice de la culture saisonnière). Le fonctionnement de l'immeuble imagine des espaces liés à l'évolution des plantes : semer, cultiver, conserver.
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Culture SERRE
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COURSIVE
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JARDIN D'HIVER
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3.01.3. La grandeur du minuscule La composition du bâtiment de deux entités, un espace habité petit et des extensions, aborde un troisième thème important du concept : l’habitabilité du minuscule. De nos jours, le confort de l’habitation rime souvent avec un logement de grande taille, mais on oublie que le minuscule offre des potentialités énormes, lorsqu’il est réfléchi en amont de la conception. Pascal Amphoux, architecte et chercheur au Laboratoire Cresson, a publier en 1990, une recherche intitulé L’échelle vive ou la grandeur du minuscule, tiré d’une étude sur l’unité d’habitation de Flamatt 3, réalisée par l’Atelier 5. Ce document expose le principe d’habitabilité, à travers une étude de cas de logement compact et dense. De cette recherche, nous en avons extrait trois grands principes support d’habitabilité, devenant des enjeux et atouts essentiels de « Cycle home » : la réserve d’espace, les effets de profondeur et la réversibilité.
temps, réserves d’usage. » La conception d’un habitat minimal pousse à la création d’un logement modulable, proposant d’innombrables configurations spatiales, et un grand nombre de combinaison d’utilisation. Dans nos applications architecturales, le jardin d’hiver joue le rôle de cette réserve d’espaces, de manières différentes selon l’application : la pièce en plus (A2), ou une extension de la pièce de vie (A1). Toutefois, ces deux configurations spatiales développent la même fonction, être un espace accueillant des fonctions temporaires. N A1
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3.01.3.1. La réserve d’espace « Habiter, ce n’est pas seulement, comme on peut le dire dans une perspective passive, s’abriter ou se protéger des agressions extérieures de l’environnement ; c’est aussi, de manière active, s’inventer un confort, une intimité, une culture domestique, c’est-à-dire, en plusieurs sens, émettre des réserves : réserves d’espace, réserves de
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3.01.3.2. La réversibilité La réserve d’espace, en tant que principe d’habitabilité, ne réside pas seulement dans la disponibilité d’espace additionnel vacant
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mais aussi dans la réversibilité potentielle de la plupart des espaces utilisés de l’habitat minimal. L’aménagement de l’espace de logement à l’intérieur du bloc habitable propose lui aussi des réserves d’espaces par la mutabilité de ces espaces fonctionnels, par exemple le salon devient chambre, la cuisine devient salle de bain... Même si l’on n’utilise pas au quotidien, on sait que l’on peut toujours y avoir recours et cette dimension imaginaire a des effets bien réels sur la qualité de l’habitat. La réversibilité est aussi un concept intéressant dans l’utilisation de notre jardin d’hiver, ce n’est plus la fonctionnalité qui change, mais la sensation de cet espace selon les saisons : il devient périodiquement un espace intérieur ou extérieur.
« La question du rapport à la fenêtre apparait déterminante, par les vues qu’elle autorise ou interdit comme par les subtils jeux d’ombre et de lumière qui sont proposés à l’intérieur des logements voire à l’intérieur des pièces, du fait de leur profondeurs. » L'espace du jardin d'hiver, dans son rôle d'extension du logement, porte la sensation de l'échappatoire. Elle donne à aller vers l'extérieur, et le logement nous semble plus grand, sans véritable limite entre le monde et moi. Par des jeux d'ouverture et de fermeture à la fois de l'espace et des baies, l'usager peut choisir le degré de profondeur de son logement, la profondeur devient précipe d'ouverture. N
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3.01.3.3. Les effets de profondeur
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L'architecture qui suit dépend principalement de la conception la plus juste du jardin. CYCLE HOME, HABITER UN PAYSAGE COMESTIBLE - Bouille Leslie & Pellissier Eugénie Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - Juin 2013
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3.02. cycle home : application(s) 3.02.1. Situation Comme on a put déjà le dire, nous allons développer deux applications de notre concept d'habitat Cycle Home. Nous avons mis en place une forme urbaine précédement. Pour que les projets soient pertinants l'un part rapport à l'autre, nous avins choisit de nous confronter à deux types d'ambiance : les parcs urbains maraîchers et la place du marché. Les applications répondent ainsi chacune à une relation sensible avec l'espace public : la limite privé/public se floute.
3.02.1.1. Plan masse La partie étudiée dans le détails reprend les ambiances qui entoure notre projet : le marché et les parcs. Mais de liaisons avec le reste du quartier sont porteuses de flux : - voies piétonnes et cyclables qui rejoingne notre projet avec l'école et la rue commerciale de la Soie. - Arrivée à l'Est des flux venant du pôle multimodale, dont camionnettes électriques qui viennent de la gare de déchargement de la Soie jusqu'à la zone de stockage, à proximité du marché et des espaces liés à l'alimentation (magasin permanent et restaurant). - Travailleurs qui alimentent le quartier artisanat à l'ouest et activités libérales sur le site. Nos bâtiments d'une hauteur plutôt remarquable ne vient pas écrasé l'espace public. Les barres d'habitation sont très fines (entre 9 et 11 mètres de profondeur) et
les façades participent à créer un paysage comestible qui efface presque le bloc d'habitation.
3.02.1.2. Plan de rdc Le RDC s'organise autour de différentes activités : - liées à l'alimentation : la marché, le restaurant et le magasin permanent (A2). - liées aux espaces communs de l'immeuble : une laverie commune qui peut s'ouvrir vers l'extérieur, un local vélo fermé, une chaufferie et un local poubelle. - des points vélo où l'on retrouve des triporteurs pour le transport des marchandises alimentaires. - des logements de RDC qui par sa conception mais à distance les nuisances visuelles de l'espace public. - le parc d'été avec son activité aquatique viens se loger entre les deux projets. - l'ensemble de la parcelle répond à un maillage de circulation : vélo, piétons, noues.
3.02.1.3. Ambiances Le marché : c'est l'espace du partage alimentaire, il participe au paysage comestible. On fait ses courses, on rencontre son voisin, on s'arrête au restaurant, on prend un vélo et on rentre par les parcs. Celui de l'été, c'est celui qui accueillent les enfants vers la piscine, les familles qui font un pic nic, des jardiniers du dimanche et des jeunes qui skoatent un banc.
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Plan masse : localisation des deux applications et de leur environnement
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Logement de RDC
Logistique, Trans'Maraicher au Sud et Cycle City au Nord
Locaux commerciales, profession libérale ou associatif
Programme lié à l'alimentation des produits locaux (restauration et pédagogie) Espaces communs de barres d'habitation
Plan de RDC : localisation des activités et des flux
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10 m
80 dB
60 dB
Contexte de l'environnement Jardin d'hiver Espace tampon, choix du degré d'ouverture
Menuiserie à double vitrage (38dB), soit un isolement de 42,5 dB
10 m
80 dB
60 dB
Stratégie acoustique
Coupe transversale révélant l'environnement des projets _ Schéma de la stratégie acoustique
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3.02.2. Invariants et variants Les deux applications ont des codes similaires et différents, ils resultent d'une conception distinct d'un environnement à l'autre. INVARIANTS
VARIANTS 1. Une disposition des jardins d'hiver différente
1. Une enveloppe climatique minimale
- Conception énergétique optimum - Un facteur jour limité
A1
N
A2
- Conception énergétique moins efficace - Un facteur jour élevé
S
2. Une stratégie énergétique liée aux saisons : optimisation des mi-saisons par des espaces au mécanique thermodynamique de l'effet de serre. Inertie Isolation
Compacité
Se protéger des nuisances du parc urbain
Confort d'hiver, stratégie du chaud 5
5
3 3
60 dB
S'ouvrir aux ambiances du marché
3. Un facteur jour aux tendances divergeantes
4
4 A1
4
A2
80 dB
Protection solaire
4
A1
Porosité
Sur-Ventilation
4
2. Une stratégie acoustique différente
A2
3
4 3
Confort d'été, stratégie du froid
Un effet de casquette du au jardin d'hiver
Une lumière direct dans le logement
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INVARIANTS
VARIANTS 4. Fonctionnement intérieur des logements
3. Des principes constructifs similaires Courssive/Terrasse : Structure poteau poutre en bois, système d'accroche en corbeau Habitation : Bloc béton isolée par l'extérieur en panneaux de fibre de bois
N
A1
Jardin d'hiver : Préfabriqués en bois (système léno ou panneaux avec ossature), système d'accroche par goujon à expension (@SPIT, Valence)
4. Des modules habitables qui s'additionnent N
A1
S
N
A2
A2
S
S
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RÉSEAU ÉNERGÉTIQUE
SERRE 1. Récupération des eaux pluviales
1
SERRE 2. Eclairage / Auxiliaires électriques 1. Recupération des eaux pluviales
2
2. Eclairage/ Auxiliaires electriques LOGEMENTS
4
Air soufflé réchauffé
2. Eclairage / Auxiliaires électriques LOGEMENTS
3
2
3
2
Air extrait des pièce
3. Eau chaude sanitaire
2. Eclairage/ Auxiliaires electriques 4. Ventilation 3. Eau chaude sanitairedouble Flux 4. Ventilation Double Flux
4
Air soufflé réchauffé
Air extrait des pièce
LOCAUX TECHNIQUES LOCAL TECHNIQUE
5.
5. Ventilation Ventilation doubledouble flux Flux avec avec échangeur deéchangeur chaleur de chaleur
6. Ballon Eau6. Chaude Sanitaire Ballon d'Eau Chaude 7. Chaudière granulés bois Sanitaire
Air vicié rejeté
Air neuf aspirer
5
6
7
7. Chaudière granulés bois centrale hydroélectrique de Cusset
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Perspective d'ensemble des deux application (A1 à gauche, A2 à droite)
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3.03. application 1 : l'extension 3.03.1. Application 1 : Organisation de l'immeuble 3.03.1.1. Localisation des différentes entités
HABITAT & EXTENSIONS Serre / Bacs de culture Coursive et circulation verticale Jardin d’hiver Bloc habitat minimum
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3.03.1.2. Système constructif Le système constructif de cette première application se compose d'une structure en mur refend et dalles béton qui forment le bloc habitable du projet. Les espaces additionnelles viennent s'accrocher au bâti, sur une trame régulière de 6 mètres, reprenant la structure du bloc béton. La construction est facilité par une régularité et une modularité, et des annexes préfabriqués.
6m
UNE TRAME REGULIERE
SYSTEME CONSTRUCTIF ETAPE 1 Un bloc béton isolé par l’extérieur avec des accroches en façades.
ETAPE 2 Ajout et assemblage des jardins d’hivers sur la facade sud / Préfabrication de ces éléments
ETAPE 3 Greffe d’une structure bois au bloc béton, support des circulations et de la serre en toiture
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3.03.1.3. Stratégie énergétique Le jardin d'hiver, constitue la continuité du logement, mais aussi un avantage évident dans la conception bioclimatique du bâtiment. Il constitue une seconde façade mutable en fonction des conditions climatique. L'hiver, il se clôt pour limiter les dépertidions et favoriser la production de chaleur via les apports solaires. CAPTER
Recueillir l’énergie solaire et la transformer en chaleure
ESPACE TAMPON POROSITE
ESPACE CHAUFFE MATERIAUX - INERTIE LOURDE
STOCKER
POROSITE FORTE
INERTIE
Absorber l’energie produite par les rayonnement solaire lorsqu’elle n’est pas neccesaire au sein de chaque matériaux. .
REDISTRIBUER
INERTIE
Redistribuer la chaleur accumulée dans un matériaux pendant la période d’ensoleillement dans l’air ambiant par rayonnement et convection.
CONSERVER
STRATEGIE HIVER
ISOLATION
Maintenir toute chaleur (ensoleillement ou chauffage) en limitant les deperditions thermiques du bâtiment par une enveloppe étanche.
ESPACE TAMPON
PROTEGER
ESPACE CHAUFFE MATERIAUX - INERTIE LOURDE
Protéger les ouvertures de l’ensoleillemnt direct afin de limiter les gains directs.
POROSITE FORTE PROTECTIONS SOLAIRES
SUR VENTILATION LOGEMENT TRAVERSANTS
-
DISSIPER
Dissiper les surchauffes grâce à la ventilation naturelle.
SUR VENTILATION
REFROIDIR
Redistribuer la fraicheur accumulé pendant la nuit dans les matériaux. INERTIE
PROTEGER
Empécher la chaleur de s’accumuler dans la masse en isolant pour éviter les apports de chaleur provenant des
STRATEGIE ETE ISOLATION
DES LOGEMENTS BIOCLIMATIQUES & PASSIFS BESOIN EN CHAUFFAGE : 13 kwh/m2.an CONSOMMATION GLOBALE EN ENERGIE PRIMAIRE 93 kwh/m2.an
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3.03.1.4. Flux et Fluides Le principe du bâtiment repose sur un module unique, qui se répète et s'assemble pour former des logements de différentes tailles. Les modules se superposent sur toute la hauteur du bâtiment et permet une gestion des fluides simple et fonctionnelle.
AIR / LUMIERE Des logements traversants favorisant la ventilation naturelle, et les apports de lumières
FLUIDES
Des points verticaux regroupant les descentes des fluides, des faux plafonds au dessus des pièces humides, regroupent les équipement technique (aération, chaleur, eau, éléctricité)
CIRCULATIONS Une circulation verticale et des coursives ouvertes desservent les logements
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3.03.1.5. Rez de Chaussée Au Rez-de-chaussez, le bâtiment contient une partie de son programme de logement, ainsi que des espaces communs (buanderie, terrasse). La question de l'intimité dans ces habitats est traité par une surélévation du sol, et une réflexion sur l'aménagement des espaces extérieurs environnant. Une surélévation du rez de chaussées et des aménagements préservant l’intimité
Filtre végétal
Habitat Minimum
Jardin d’hiver : Tampon entre intérieur et extérieur
BUANDERIE COMMUNE
ACCES BATIMENT
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Perspective d'arrivée du passage de l'Amande sur l'application 1
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3.03.1.6. Jardin d'hiver Le jardin d'hiver permet de jouer sur un habitat intérieur / extérieur. Ouvert, il permet à son occupant, une vie au grand air, en harmonie avec l'environnement. Fermé, il permet de s'isoler des gênes pouvant être occasionné par les activités estivales à proximité (baignade, jeux aquatiques...)
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3.03.1.7. Serre Outre sa fonction alimentaire, l'espace de la serre propose des espaces de rencontres et d'échanges entre les habitants. Afin de proposer une culture maraîchère toute l'année, la conception d'une serre était évidente. Toutefois, un système mécanique lui permet de s'ouvrir sur une grande partie de sa surface pour offrir la possibilité de cultiver en plein air en saison chaude.
ACCES
Potager : 6m2 / hab
Espace détente : terrasse, table de pique niques, bain de soleil...
Cabane logistique : rangement, récupération des eaux de pluies, sanitaire.
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3.03.1.8. Ambiance des espaces collectifs
DES TOITS CULTIVES
DES COURSIVES VEGETALISEES
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3.03.2. Application 1 : Le logement 3.03.2.1. Organisation Le logement est aménagé par des meubles transversaux, formant des espaces de vie différencié. des cloisons mobiles intégré permette de former de nouveaux espaces et d'accéder à de nouvelles fonctionnalité du logement.
1
1
2
1
3
1
1
1
1
1
1
DES ETAGES MODULAIRES
1
TRAVAILLER DORMIR SE DIVERTIR
1
SE LAVER RANGER
2 1
3
1
CUISINER MANGER
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3.03.2.2. Réserve d'espace La surface additionnelle du jardin d'hiver constitue un extension de la surface habitable. Conçu dans le prolongement de l'espace intérieur, ce module permet un agrandissement de l'espace intérieur, et des fonctions qui y sont associé.
MODULE HABITABLE 27 m2 SHON
JARDIN D'HIVER 15 m2 SHON
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3.03.2.3. Réversibilité, un aménagement au fil des saisons Au cours des saisons, l'habitat se transforme et se décline sous une multitude de configuration selon les moments de l'année, les temps de la journée et les conditions environnementales. L'espace habité n'est plus figé, mais amovible comme ils le souhaitent pour ces occupants.
AUTOMNE
ETE
HIVER
PRINTEMPS
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3.03.2.4. Réversibilité, un aménagement au fil des usages La salle de bain et la cuisine partage un sol en commun, permettant de limité l'impact spatial des pièces d'eau, quotidiennement moins utilisé que les espaces de vie. Une cloison sort du mur meuble, et se bute contre l'îlot de la cuisine pour former la salle de bain. Une fois refermé cet espace redevient un espace de vie et de passage de l'espace habitable.
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3.03.2.5. Effet de profondeur, lien avec l'extérieur Les perspectives visuelles sur l'extérieur favorise la sensation de grandeur du minuscule. Ainsi les meubles du logements deviennent des bandes traversantes nord -sud, offrant des vues sur les jardin d'hiver et les espaces extérieurs.
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3.03.2.6. Ambiances du logement
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3.03.2.7. Économie : compromis ou véritable économie ?
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3.04. application 2 : la pièce en plus 3.04.1. Application 2 : Organisation de l'immeuble 3.04.1.1. Localisation des différentes entités Capacité de 16 logements (4 T1, 4 T2, 4 T3, 2 T4, 2 T5) Plan d'étage courant 1 : R+1 & R+2 JH
COURSIVE BLOC
JH JH
JH
BLOC
JH
COURSIVE JH
SERRE
Coupe transversale
Coupe longitudinale SERRE
JH
BLOC
BLOC
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JH
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3.04.1.2. Système constructif et stratégie énergétique Le système constructif s'appuie sur une base d'un bloc béton en maçonnerie traditionnelle. Une structure poteau-poutre bois sur une trame de 3 m viens accrocher les coursives et les terrasses au bloc habitable à l'aide de corbeau acier. Puis, des boîtes de jardin d'hiver préfabriqués en panneaux près à fixation, sont accrochés à leur tour à l'habitation par des systèmes de goujon acier. Maçonnerie Béton 1
Structure circulation / Coursives / Poteau-Poutre Bois 2
Trame de la structure bois Fixation structure poteau-poutre bois : Corbeau Acier Fixation Préfabriqués bois : Goujons acier 3
Structure Terrasse / Poteau-Poutre Bois 3
Installation des Préfabriqués Bois sur socle béton 4
Installation des serres en toiture 5
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Le choix du matériaux béton viens à la fois de la thermique et de l'acoustique. Car notre stratégie d'hiver est de mettre en place une porosité importante compenser par une inertie des matériaux constantes aussi. La chaleur est alors stocker et répartie lorsque les températures baisses. Le sur-ventilation l'été et la forte isolation permet le maintien de la fraîcheur.
STRATÉGIE HIVER
Isolation par exterieur : Inertie très lourde
CAPTER
Porosité forte
Recueillir l’énergie solaire et la transformer en chaleure
Espace chauffé Espace tampon
Confort d’hiver, la stratégie du chaud POROSITE
Inertie
5
STOCKER Isolation
4
Porosité
4
INERTIE
REDISTRIBUER
Redistribuer la chaleur accumulée dans un matériaux pendant la période d’ensoleillement dans l’air ambiant par rayonnement et convection.
2 Sur-ventilation
Absorber l’energie produite par les rayonnement solaire lorsqu’elle n’est pas neccesaire au sein de chaque matériaux. .
4
Compacité
3
INERTIE
Protections solaires
CONSERVER
Maintenir toute chaleur (ensoleillement ou chauffage) en limitant les deperditions thermiques du bâtiment par une enveloppe étanche. ISOLATION
STRATÉGIE ÉTÉ
Isolation par exterieur
PROTEGER
Porosité forte Espace chauffé Espace tampon
Protéger les ouvertures de l’ensoleillemnt direct afin de limiter les gains directs.
Confort d’été, la stratégie du froid PROTECTIONS SOLAIRES
Inertie
5
Surventilation
DISSIPER Isolation
4
4
Dissiper les surchauffes grâce à la ventilation naturelle.
Porosité SUR VENTILATION
REFROIDIR
2 Sur-ventilation
4
Redistribuer la fraicheur accumulé pendant la nuit dans les matériaux.
Compacité
3
INERTIE
Protections solaires
PROTEGER
Empécher la chaleur de s’accumuler dans la masse en isolant pour éviter les apports de chaleur provenant des parois échauffées. ISOLATION
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3.04.1.3. Flux et Fluides Le bâtiment s'organise autour de 3 flux : l'eau, qui circule par les blocs techniques compacts au Nord ; les personnes, qui circule entre intérieur et extérieur du module habitable; puis le vent, qui permet la ventilation naturelle l'été, accompagné de protections solaires en façade Sud (garde corps végétalisé). Ce qui nous permet d'atteindre l'objectif passif précédemment évoqué.
Plan d'étage courant 1 : R+1 & R+2 Bloc technique accueillant les fluides (eau, électricité, VMC) Circulation / Accès Ventilation naturelle
Axonométrie Façade Nord
Coupe transversale
Performance thermique Ubat : 0,34 Besoin de chauffage :
12 kwh/m2.an
Consommation globale en énergie primaire:
99 kwh/m2.an Protections solaires
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3.04.1.4. Rez de Chaussée
Laverie commune
Chaufferie
Local Vélo
Passage
Entrée
Passage
Magasin
Passage
Cuisine
Entrée Restaurant
Entrée Laverie
Entrée immeuble
Entrée Magasin
Restaurant
Réserve
Le rez-de-chaussée s'organise autour d'un ensemble d'activités qui viennent faire le lien entre les halles de marché de la place au Sud et le parc potager d'été au Nord. Espaces communs de l'immeuble et programme commerciale lié à l'alimentation viennent organiser les flux de cette partie du projet urbain.
Local vélo privé
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3.04.1.5. Jardin d'hiver La préfabrication des jardins d'hiver nous permet de faire des économies sur le temps et le coût de travaux. Le module bois est décomposé en panneau contenant structure poteau-poutre, montants d'ossature, contreventements, revêtement platelage bois et les menuiseries en bois également.
Socle béton poteur
Structure poteau-poutre
Solive, support du plancher
Ossature, montants bois
Module de 17 ou 22 m2 10 342 € l'unité soit 510 €/m2
Principe de La pièce en plus, des usages différents : - bricoler - travailler - s'isoler - profiter de l'ambiance extérieure - se réunir - ranger - déplacer - créer Contreventements Menuiserie bois
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3.04.1.6. Serre
RANGEMENT
EAU COMPOST
RANGEMENT
SANITAIRE
La serre est concut à l'aide de portique métallique venant accueillir la structure de plaques de polycarbonate. Les préfabriqués sont montés jusqu'au dernier étage pour répondre au programme de rangements, outillage, sanitaires et compost. Des systèmes d'ouverture sont mis en place pour la ventilation l'été et éviter la surchauffe (système porte de garage et menuiseries coulissantes).
TERRASSA
TERRASSA
Étage serre, R+6
Serre, R+5
559 €/M2 (coût travaux)
soit 227 502 € pour 406,50 m2
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3.04.2. Application 2 : Le logement 3.04.2.1. Organisation technique Le logement répond à différents flux de part et d'autre de l'enveloppe thermique. La bande technique compact reprendre pour chaque module le même fonctionnement.
C
WC
SB
C WC
SB
Arriver / Entrée Intérieur du logement Ressortir
Vue de la coursive au Nord
Vue de la cuisine vers la coursive
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3.04.2.2. Réserve d'espace La réserve d'espace est ici une part importante de cette application. En effet le jardin d'hiver n'est pas conçut comme une extension mais comme une pièce en plus. L'intimité est donc plus grande et l'appropriation aussi. On y accède par la terrasse, par la coursive et par le logement. Ainsi, en hiver ce sont ces accès qui sont priviligiées pour limiter les dépertitions thermiques.
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3.04.2.3. Réversibilité, un aménagement au fil des saisons et des usages Au fil de l'année le logement s'agrandit mais c'est quotidiennement que les usages et l'espace changent. Le séjour devient chambre ou récréation pour les enfants, les jardins sont rangement en hiver, bibliothèque à l'automne, lieu de culture au printemps et activités d'extérieures pour l'été. Pourquoi ne pas faire de la confiture, ou acheter un lapin, etc. Autant d'usages que d'envies.
Hiver Mi-Saison Été
Cuisiner dedans en hiver et dehors en été
Espace Eau, prendre un bain
Le séjour la journée et devient chambre la nuit : les lits et les cloisons apparaissent (ci-contre).
Le jardin d'hiver s'ouvre ou se ferme, on y invente de nouveau usage ou une intimité.
En été, le logement est tout ouvert, on s'ouvre pleinement aux ambiances. CYCLE HOME, HABITER UN PAYSAGE COMESTIBLE - Bouille Leslie & Pellissier Eugénie Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - Juin 2013
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Un séjour tout ouvert, les espaces fonctionnels cachés
Les cloisons s'ouvrent et laisse apparaître une chambre, la salle de bain, les toilettes et la cuisine CYCLE HOME, HABITER UN PAYSAGE COMESTIBLE - Bouille Leslie & Pellissier Eugénie Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - Juin 2013
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3.04.2.4. Effet de profondeur, lien avec l'extérieur L'effet de profondeur au sein du logement est dut à la conception de ces deux espaces informels : - Un grand espace de séjour ouvert vers le Sud. Le cadrage de la vue par les gardes corps conduit le regard vers l'extérieur, et prolonge ainsi l'idée qu'on se fait du logement. - Un jardin d'hiver, dont on a toujours une vue du séjour permet de s'évader. La pièce en plus, en l'absence de fonction, cette espace devient imaginaire.
Flexibilité et mutabilité de des espaces
+
vue lointaine et traversante
=
effet de profondeur
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3.04.2.5. Ambiances du logement
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3.04.2.6. Économie : compromis ou véritable économie ? Cycle Home possède un prix au mètre carré élevé car la surface car la surface hors habitable représente 61% de la surface totale. Autrement dit, le prix d'un appartement est économique car il coûte moins cher qu'un appartement normal avec plus de surface accessible. Pour loger deux personnes (classiquement 45 m2_T2), Cycle Home offre un logement de 29 m2, un jardin d'hiver de 22 m2, une terrasse de 10 m2 et 20m2 de serre (dont 12 m2 de cultures), soit 81 m2 .
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Perspective d'une vue d'ensemble du jardin d'été
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conclusion -
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conclusion A travers ce projet de fin d’étude, dans lequel nous proposons un aménagement de Villeurbanne la Soie, il s’agit avant tout de proposer une réflexion sur la ville et l’habitat de demain. Le secteur du projet devient alors un terrain d’expérimentation pour le développement d’une problématique globale de l’alimentation. La question alimentaire devient un enjeu qui traité à différentes échelles, répond à une conception durable du territoire, de l’espace urbain mais devient aussi un projet de société, support de notre conception du logement de demain. À travers cette recherche, nous soulevons plus de questions que de réponses, ce qui nous permet de proposer des pistes de recherche à développer aux différentes échelles de la ville. A l’échelle du territoire, nous avons décidé de travailler sur la fracture entre l’espace urbain et l’espace rural. Communément, ville et campagne sont deux entités antonymes mais nous avons pu montrer qu’elles ne sont pas opposées pour autant. Notre parti pris était alors de proposer une ville ressemblant plus à la campagne, d’où la création d’un paysage alimentaire. Ces deux espaces ne faisant qu’un, il est nécessaire de réfléchir à des solutions globales pour les préserver dans une démarche durable. Nous nous sommes fixés plusieurs objectifs pour répondre à ces questionnements et trouver des solutions à un
système actuel qui appauvrit ces deux paysages : Densifier et requalifier l’espace périurbain, actuellement sous utilisé et clairsemé, pour prévenir l’expansion de la ville et l’étalement urbain, néfastes pour une conception stable du territoire. Recréer un lien fort et durable entre la ville et la campagne par une requalification du système alimentaire, favorisant les circuits courts et les échanges entre producteurs locaux et consommateurs : la création d’un réseau d’affrètement maraicher par tramway, la valorisation de l’espace agricole péri-urbain et la conception d’une nouvelle forme d’agriculture au cœur de la ville. A l'échelle de la ville, nous avons prolongé la réflexion sur le thème de l'alimentation, en faisant le choix de réimplanter des espaces agricoles en cœur de villes pour répondre aux objectifs suivants : - Une autosuffisance et une sécurité alimentaires pour les citadins, afin d'offrir une réponse à la précarité alimentaire (affaiblissement des valeurs nutritionnelles de nos repas à cause de nouveaux modes de consommation) et économique. L'autoproduction est une des pistes de recherches que nous exploitons pour répondre à cette faiblesse actuelle. Cette agriculture dite urbaine est un sujet aujourd'hui récurrent dans les recherches sur le développement des villes car il porte de nombreux avantages. Dans notre projet, cette activité devient porteuse d'un grand
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nombre de bienfaits, économiques (diminution des coûts liés à l'alimentation), environnementaux (conception d'une ville verte support d'espace de culture) et sociaux (des espaces de rencontres et d'échanges autour d'un projet commun). Cette démarche de valorisation de l'alimentation et de l'agriculture s'inscrit dans un objectif plus vaste : la création d’une ville plus sobre, répondant aux besoins essentiels de ses habitants : manger, dormir, travailler et se divertir. Cette ville plus sobre est une réponse à l'épuisement du modèle urbain actuel et au développement d’une ville durable. Dans notre projet, cela se traduit par différentes actions : - Le développement des moyens de transports doux en concevant équipements et aménagements efficaces pour solliciter leur utilisation. Une multi modalité des modes de transport doux constitue la meilleure option pour offrir mobilité, transport à bas coût et environnement plus sain. De plus, l'aménagement de voies de transport doit être pensé comme un atout paysager. Une piste cyclable, un arrêt de bus, une voie moins minérale ... Chaque aménagement doit être curiosité. C'est l'homogénéisation de la ville et de l'espace public qui le rend moins pratique. - La création d'une ville courte distance où un mode de vie plus localisé est mis en place pour limiter les déplacements des ménages et notamment réduire leur bilan carbone en terme de transport. Le mode de déplacement doux et la mixité des fonctions deviennent
les caractéristiques essentielles de la ville de proximité.
A l'échelle de l'habitat, nous avons choisi de poursuivre la recherche sur l'habitat saisonnier, développé dans le cadre de projet de fin d'étude des années précédentes, car il correspondait aux enjeux environnementaux que nous souhaitions soulever et était en connivence avec le thème d'une agriculture urbaine, dépendante elle aussi des saisons. Cette forme d'habitat propose de vivre avec les saisons et de travailler l'espace minimal en corrélation avec la ville plus sobre que nous imaginons. Permettant de réaliser des économies thermiques et financières, la diminution de l'espace de vie semble revenir à l'essence même d'habiter. Mais elle ne peut se souscrire au confort, qui lui est travaillé dans sa capacité à être changeant et pratique. L'habitat saisonnier varie ses usages dans la contrainte spatiale. Il en devient quelque part un exemple du compromie comme vrai richesse. Le projet que nous avons développé tout au long de cette année nous a permis d'expérimenter un nouveau mode de vie où les habitants vivront davantage en lien avec leur environnement et seront les acteurs essentiels de leur villes. Il ne s'agissait pas de trouver une solution optimale mais bien d'expérimenter de nouvelles manières de concevoir la ville
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de manière durable et ainsi de comprendre qu'elles en étaient les forces et les limites. Nous avons ainsi pu constater que de nouvelles thématiques devaient être absolument intégrées dans la conception de la ville de demain, comme celle de l'alimentation qui possède un potentiel de transformation de nos villes précieux. Ce thème, encore peu traité, aujourd'hui peut se décliner sous de nombreuses formes et permettre à l'espace urbain de gagner en habitabilité. Cette question est donc aujourd'hui devenue un enjeu majeur de nos villes et une piste de recherche à développer dans les années à venir dans la conception de l'espace urbain. La question de cette activité agricole en ville mais aussi de l’habitat saisonnier sont deux thèmes dont le développement pourrait être intéressant dans le cadre des projets de fin d’étude de l’année prochaine, en se confrontant par exemple à des problématiques plus larges et à une vision à plus long terme, afin de la faire évoluer selon des questions actuelles : l’adaptabilité de ces concepts au climat ou à des contextes différents, semble être des pistes intéressantes dans un monde instable et sans cesse en mutation. Il est ainsi essentiel, dans notre rôle d’architecte, d’imaginer de nouvelles manière de vivre dans ce monde qui change, de redéfinir des priorités face à notre environnement qui s’affaiblit. Nous disposons de beaucoup d'outils, à nous d'en faire bon usage.
"Dans la vie, il n'y a pas de solutions. Il y a des forces en marche. Il faut les créer et les solutions suivent." Antoine Saint-Exupéry
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bibliographie -
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bibliographie Livre : WEBER, Florence, L'honneur des Jardiniers, les potagers dans le France du XXème siècle, Paris, Belin, Socio-Histoire, 2000, 224 pages.
SEGANTINI, Maria Alesandra, " Petites espaces", Arles, Actes Sud, 400 architecture, 2004, 382 pages.
SCHUITEN, Luc, Vegetal City, Bruxelles, Mardaga, Art Contemporain, 2009, 142 pages.
CASANOVAS SOLEY, Mireia (dir.), La ville aujourd'hui, nouvelles tendances en urbanisme, Paris, Place des victoires, « archi/design/déco », 2008, 255 pages.
CLÉMENT, Gilles, Le jardin en mouvement, Paris, Sens & Tonka, 2006, 307 pages.
SERRES, Michel, " Biogée ", Paris, Édition Dialogues, 9 septembre 2010, 200 pages.
NOUVEL Jean, DUTHILLEUL Jean-Marie, CANTAL-DUPART Michel, Naissances et renaissances et mille bonheurs parisiens , Paris, Les éditions du Mont Boron, 2009, 638 pages.
Article périodique :
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MANDOUL, Thierry, « Paris XVIIème, boulevard Bois-le-Prêtre, renaissance d'un tour d'habitation », Archiscopie, n° 111, 2012, pp. 14-17. Mémoire, Mémoire de thèse : COLLAVET, Estelle, "Ville et alimentation, quelle place pour l'agriculture dans le projet urbain", Mémoire de formation continue, Vaulx-en-Velin, École Nationale Supérieure d'Architecture de Lyon, 2010, 101 pages.
GORGOLEWSKI mark, KOMISAR June, NASR Joe, Carrot City, creating place for urbain agriculture , New-York, The Monacelli Press, 2011, 242 pages. PARMENTIER, Bruno, "Nourrir l'humanité : Les grands problèmes de l'agriculture mondiale au XXIe siècle", Paris, La découverte, 2009, 293 pages.
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Référence électronique : CAVAILLÈS, Henry, "Comment définir l'habitat rural ?. In : Annales de Géographie, 1936, t.45, n°258. pp. 561-569. URL : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_00034010_1936_num_45_258_11424
URL : http://rp.urbanisme.equipement. gouv.fr/puca/edito/PPlan25_mixite.pdf Site du GRAND LYON URL : http://www.grandlyon.com/ Site de la Ville de Vaulx-en-Velin URL : http://www.vaulx-en-velin.net/
DELABRE Muriel, MARRY Solène, "Habitabilité et natures urbaines : vers un outil d’évaluation des projets urbains", VertigO, Volume 12 Numéro 2 | septembre 2012. URL : http://vertigo.revues.org/12683 ; DOI : 10.4000/vertigo.12683
Site du GRAND PROJET DE RÉNOVATION de Vaulx-en-Velin URL : http://www.gpvvaulxenvelin.org/
BRAND Caroline, BONNEFOY Serge, " L'alimentation des sociétés urbaines : une cure de jouvance pour l'agriculture des territoires métropolitains ?", VertigO, Volume 11 Numéro 2 | septembre 2011. URL : http://vertigo.revues.org/11199 ; DOI : 10.4000/vertigo.11199
Site de l'Agence d'Urbanisme de Lyon URL : http://www.urbalyon.org/site/Accueil
Agence d'urbanisme et de développement intercommunal de l'agglomération rennaise,"Les aménagements favorables aux modes modes doux de déplacement", 2008. URL : http://www.audiar.org/publications/ pdf/urba/obs_deplact_modesdoux.pdf Plan Urbanisme Construction Architecture (PUCA), "Mixité fonctionnelle, quelle place pour l'économie dans la ville du 21ème siècle ?", Le journal d'information du puca, n°25, janvier-mars 2012.
Site de la Ville de Villeurbanne URL : http://www.mairie-villeurbanne.fr/
Site de l'Institut Nationale de la Statistiques et des Etudes Economiques (INSEE) URL : http://www.insee.fr/fr/ Site du Centre Nationale de Ressources Textuelles et Lexicales (CNRTL) URL : http://www.cnrtl.fr/portail/ Portail du Gourvernement : Ministère de l'agriculture URL : http://agriculture.gouv.fr/ Ministère du développement durable URL : http://www.developpement-durable. gouv.fr/
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Abréviations : Si un document est sans date : s.d. Si un document est sans pagination : s.p. Sans lieu d’édition : s.l. Edition originale : ÉO Pour indiquer un ouvrage déjà cité (opere citato) : op. cit. Confer : cf. Idem (le même) : id. Ibidem (au même endroit) : ibid. Et suivantes : sq. Page : p. Page x à x : pp. x - x
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annexes -
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annexe 1. la pyramide de maslow, exposition des besoins fondamentaux de l'homme
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annexe 2. bilan carbone global des ménages Green Inside, IPSOS, Septembre 2010
RÉPARTITION PAR GRANDS PÔLES
BILAN CARBONE MOYEN en KgCO2/an
Par foyer
Par individu
Bilan Carbone Global
14 179
7 368
Bilan Carbone Poste Transport
7 765
3 872
Bilan Carbone Poste Logement
4 087
2 258
Bilan Carbone Poste Alimentation
2 327
1 159
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annexe 3. bilan carbone des ménages du pôle alimentation RÉPARTITION PAR PÔLES DE L'ALIMENTATION
BILAN CARBONE ALIMENTATION en KgCO2/an Par foyer
Par individu
Global
2 327
1 159
Viande
736
346
Poisson
59
33
Fruits et Légumes
78
42
Eau/Soda/Brière/Vin
1111
557
Eau/Soda/Brière/Vin
343
181
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annexe 4. histoire de l'est lyonnais : entre agriculture et industrie Un peu d'histoire1 L'Est lyonnais au cours de l'histoire lutte pour exister. Vaulx-en-Velin est historiquement une localité pauvre et insalubre jusqu'au développement industrielle et agricole. Ce qui met en lumière cette ville de l'entre-deux, qui se dessine déjà spatialement entre Nord et Sud.
Du marais à l'agriculture vaudaise
lopper les cultures de légumineuses vendues principalement à Lyon. On dénombre ainsi en 1873, 1000 paysans sur la commune. Puis au cours du 20ème siècle les cultures se diversifies : blé, seigle, avoine, trèfle, luzerne et ses célèbres cardon. On découvre alors quelques vaches, cheveaux et mulets qui paissent sur les îles. A cette époque, il s'agit surtout d'une culture de subsistance, dont la surface de 1784 ha au début du 20ème siècle représente presque la totalité de la commune.
Le Rhône et ses inondations Une longue et difficile histoire s'écrit entre l'Est lyonnais et Rhône. Plutôt principalement Vaulx-en-Velin Nord, qui géologiquement se situe en dessous de son niveau. De nombreuses crues viennent inonder les terres, comme par exemple en 1698 où 62 ha son rayer de la carte. C'est à la fin du 19ème siècle qu'est mis en oeuvre le premier projet de canal allant de Jonage à la Guillotière. Développement de l'agriculture Jusqu'au 19ème siècle, Vaulx-en-Velin est donc constitué de marais et de marécages où peu de cultures sont possibles. Le brouillard et l'odeur infecte des cultures de chanvre font de la localité un lieu d'habitatiobn au climat malsain et pauvre. C'est au cour du 19ème qu'on voit se déve1 Sources : Site de la Bibliothèque municipale de Lyon et celui de la Ville de Vaulx-en-Velin (Grand projet de Ville)
Le Canal et l'électricité Le canal est né entre 1894 et 1899, période de sa construction. Sa longueur est de 15,6 kilomètres et se déverse dans le Rhône après un passage par l'usine de Cusset. La mise en oeuvre de ce canal attire une main d'oeuvre venue de France et ailleurs. L'usine produit de l'électricité grâce au barrage mais elle régule aussi les fréquentes crues du Rhône. Spatialement, l'usine et la canal confirment la fracture entre le nord et le sud de la com-
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mune bien que des ponts est dans le même temps été mis en place : ponts métalliques de la Sucrerie, de Cusset et de Croix Luizet.
L'Usine Tase et l'essor industrielle A la fin 19ème et au début 20ème siècle, la ville de Lyon se modernise et s'agrandit considérablement. La ville s'étendue désormais vers l'Est lyonnais (Villeurbanne) et l'industrialisation atteint la commune de Vaulx-en-Velin. Apparition du Chemin de fer de l'Est lyonnais En 1881, la ligne de la Communauté des Chemins de Fer et de l'Est de Lyon (CFAL) est ouverte. Elle joins Lyon à Meyzieu, traversant ainsi Villeurbanne et le Sud de Vaulx-en-Velin. Elle assure ainsi la transport de marchandises et de voyageurs. Dans un même temps, l'électrification gagne les tramways lyonnais et deux lignes sont créées au début du 20ème siècle : - La première reliant Villleurbanne qui rejoins par la rue du 8 mai 1945 et le pont de Croix
Luizet, Vaulx-en-Velin Nord. - Puis, une ligne qui rejoins Bellecour à Meyzieu passant ainsi par le Sud de Vaulx-en-Velin et dons, le quatier de la Soie actuelle.
Implantation des industries Au début du 20ème siècle, l'ère industrielle prend place au Sud de Vaulx-en-Velin. L'usine hydroélectrique et l'implantation du chenmin de Fer sont des atouts considérable à l'essor de la commune. Ils assurent un nouveau confort et une certaine modernité au site. D'où l'apparition en 1925 de l'usine de soie artificielle au Sud qui deviendra en 1935 : l'usine Textiles Artificiels du Sud-Est (TASE). Les propriétaires d'usine font construire des écoles, une église, des jardins ouvriers, un centre médical mais surtout ces petites cités jardins (soit une centaine de pavillions), réservées aux cadres et chefs. Les grandes cités, composées de 20 immeubles d'habitats collectifs sont réservés à la main d'oeuvre de l'usine. En pleine croissance, l'usine emploie jusqu'à 3000 personnes. De nombreux immigrés ita-
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liens, polonais, russes, espagnols puis nordafricaines viennent agrandir l'effectif. On voit alors apparaître un morceau de ville devenue le quartier de la Soie, qui peu relié au reste de la commune, vivra en autonomie jusque dans les années 60.
Grands ensembles et maraîchâges
Conclusion Le quartier de Villeurbanne la Soie est gorgée d'histoire qui dresse aujourd'hui un patrimoine aux paysages bigarrés. Espace carastéristique de la couronne périurabine, ce site montre de nombreux potentiels, tout comme de nombreux enjeux. Le principale enjeu est de faire revivre ce quartier qui autrefois était porteur. Rétablir le lien avec la couronne lyonnaise, réinvestir un patrimoine historique singulier, amener un mode de vie propre aux enjeux d'un site périurbain, préserver l'environnement en retrouvant un lien avec les paysages agricoles, ... Autant de sujets qui font du Carré de Soie une interface, un intermédiaire et un partenaire du lien avec l'ensemble du territoire.
Dans les années 70, Vaulx-en-Velin est inscrit parmis les premières Zone à Urbaniser en Priorité de France. C'est à cette époque que se construit les grands ensembles au Nord. De chaque côté de la ZUP, deux zones industrielles sont créées. La commune devient un bassin d'emploi et d'habitation aux yeux de l'agglomération. A proximité du village au Nord-Est, une zone maraîchères est aménagé afin d'accueillir les agriculteurs et maraîchers expropriés par la construction des grands ensembles. Aujourd'hui encore, ces exploitations continuent à alimenter les marchés lyonnais et tente préserver l'activité agricole de l'Est lyonnais. CYCLE HOME, HABITER UN PAYSAGE COMESTIBLE - Bouille Leslie & Pellissier Eugénie Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - Juin 2013
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annexe 5. bilan carbone des ménages du pôle transport
RÉPARTITION PAR PÔLES DU TRANSPORT
BILAN CARBONE TRANSPORT en KgCO2/an Par foyer
Par individu
Global
7 765
3 972
Transport en commun
143
53
Transport de loisirs : Avion / Train
1518
777
Véhicules Personnels
6 104
3 142
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annexe 6. habitat ruralet alimentation 0.6.1. L'habitat rural d'antan : quelles distinctions Une architecture au service de l'agriculture et de l'artisanat1 "La ville, c’est l’habitat d’un groupe d’hommes qui, détenant de la surface du sol une portion plus au moins étendue, occupent la quasi-totalité de cette surface et s’organisent pour y vivre en grand nombre. La campagne, c’est l’habitat de ceux qui n’occupent, groupés ou dispersés, qu’une partie du territoire étant occupé par des bois, des champs ou des cultures."
réduites et de formes plus simples. L'habitat rural est calqué sur l'image de maisons isolés ancré dans le sol dont l'occupation est plutôt horizontale. Mais lorsqu'on regarde plus dans le détails, les maisons babitées par des travailleurs de la terre sont de "hautes constructions accolés à d'autres constructions, et s'intègrent dans une agglomération, au long d'une rue parfois étroite".
0.6.1.1. Habitat urbain et habitat rural : deux modes d'habiter 0.6.1.2. L'habitat rurale : une architecture fonctionnaliste
Symbole "L'habitat rural est généralement fixé au sol, stable, et l'homme qui l'occupe vit dans sa "demeure" également fixée au sol, faite de matériaux divers, bois ou pierre mais ayant un trait commun, qui est d'être lourds, difficiles à transporter." Architecture La forme de l'habitat présente de réels contrastes entre la campagne et la ville. L'habitat rural est d'ordinaire de dimensions plus
Lien avec l'agriculture La première chose que l'on repère dans l'habitat rural, c'est la fonction agricole qu'il remplit : "l'atelier du travailleur de la terre". Ce rend significative sont architecture car il n'est pas seulement la demeure du travailleur mais on y associe des bâtiments d'exploitations, de granges, d'étables ... Des annexes fonctionnelles qui font de ce type d'habitat un agglomérat.
1 D'après le document de Cavaillès Henri. Comment définir l'habitat rural ?. In: Annales de Géographie. 1936, t.45, n°258. pp. 561-569. CYCLE HOME, HABITER UN PAYSAGE COMESTIBLE - Bouille Leslie & Pellissier Eugénie Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - Juin 2013
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Lien avec l'artisanat On ne peut pas non plus écarter le fait que les habitants des campagnes ne sont pas tous des agriculteurs. Les effets de révolution industrielle montrent bien que les campagnes ne sont pas essentiellement productrice de denrée alimentaire et de matières premières. Les fonctions industrielles de transformation et commerces prennent par dans le milieu rural. Mais ce n'est pas sans oublier l'intérêt des différents savoir-faire de la population rurale."Le travail du bois, la vannerie, la tannerie, les industries alimentaires, celles du vêtement sont restés dans ces mêmes domaines, aux mains des villageois." Ce sont ces qualités de chacun des artisants ruraux qui font la singularité de la maison, de son architecture et de son intérieur.
nexes que l'on amène de nouvelles fonctions agricoles ou artisanales. On retiendra donc cette image centrale de l'habitation qui par des espaces additionnels accueille profession, savoir-faire, extensions. Hier, l'alimentation était en campagne
Adaptabilité de l'habitat-ferme L'habitation au sein du système agricole est souvent considérée comme la partie inerte. L'héritage que nous laisse cette architecture amène aujourd'hui des espaces annexes (appentis, garages, atelier) qui montrent bien les adaptations progressives à l'évolution des moyens de cultures et d'élevage (augmentation des effectifs animaliers, un matériel agricole plus volumineux). En conclusion, nous pourrons admettre la capacité de l'habitat rural a s'adapter à l'activité qui l'accompagne. C'est bien par des anCYCLE HOME, HABITER UN PAYSAGE COMESTIBLE - Bouille Leslie & Pellissier Eugénie Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - Juin 2013
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annexe 7. notice de la culture saisonnière
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annexe 8. calcul et modéliastion du facteur jour APPLICATION 1
Le deuxième vitrage de la véranda et la cloison séparatrice entre les deux chambres sont également modélisés.
APPLICATION 2
Les brises soleil horizontaux en facade Ouest modélisent le jardin d’hiver qui n’est pas entièrement vitré.
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annexe 9. Ctableaux calculs thermiques Aa1 Calcul des ponts thermiques
Ψ existants en W/m.K
linéaires en m 42,400 63,600 285,000 95,000 95,000 214,000 214,000 212,000
Pbas/ext Pint/ext refend/Pbas Phaut Pint/mur LNC sortant ext rentrant ext
appui rdc appui r+1 sortant r+1 rentrant r+1 autres ponts thermiques à saisir autres ponts thermiques à saisir autres ponts thermiques à saisir autres ponts thermiques à saisir autres ponts thermiques à saisir autres ponts thermiques à saisir
déperditions Totales S enveloppe
Ψ projet en W/m.K
depert existant 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
0,150 0,110 0,070 0,740 0,790 0,120 0,040 0,040
Formation « CoBBaC » : 0,000 « Conception de Bâtiments à Basse Consommation ou passifs »
Δ Ubat
1468,00
0,000
Les données des valeurs de Ψ sont données dans les règles de ThU de la RT et de la RT ex Formation « CoBBaC » :
« Conception de Bâtiments à Basse Consommation ou passifs »
Calcul du Ubat - Logement Projet
Ic
=
1,84
Sv/SDO Sv/Sf
= =
58,04 45,61
Calcul Umur moyen
SDO SHON VOL(SDO) HSP
= = = =
796,00 960,00 2109,400 2,65
Toitures terrasse Toitures combles Sol sur parking /VS Sol sur terre-plein Fenêtres et PF
m² m² m3 m
Portes (non vitrée)
*
0,12
=
*
0,12
=
+ 200,00 +
*
U (W/m².K)
= 0,12
=
*
55,00
= 0,56
*
=
0,90
=
66,12 + 24,00 + 0,00 + 24,00 + 0,00 + 258,72 + 49,50
= 1468,00
Ponts thermiques
0,08 ΔUbat
Déperditions Statiques
422,34
SE
SE
1468,00
Ubat
0,37
SDO
796,00
T3 90 6
27426,0 34,5
kWh/an kWh/m²SDO.an
W/K
+
Iisol
*
0,08 ∆Ubat
=
1468,00 SE
=
0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 #DIV/0!
Umur moyen
Formation « CoBB « Conception de Bâtiments à Basse C
Comment
Ventilation
Rendement échangeur
W/K
Débit d'Air Neuf
0,50
vol/h
W/K
Débit d'Infiltration
0,04
vol/h
*
2,65 HSP
=
0,13 DR
W/m²SDO.K
+
0,13 DR
=
0,80 DT
W/m²SDO.K
-
30,66 AREC
0,34
*
0,14 RA
0,37 Ubat
*
1468,00 SE
W/K
Déperditions
796,00 SDO
Ubat
b
Calcul des besoins de chauffage
W/K
DP
422,34
T2 65 3
Umur
W/K
W/m².K
DP
T1 50 0
Surface
0,00 Fenêtre 1 0,00 Fenêtre 2 Estimation des consommations d'eau chaude (60°C) 0,00 Fenêtre 3 T4 T5 0,00 Fenêtre 4 115 150 1380 l/j Fenêtre 5 3 0,00 2 #DIV/0!
W/K
=
Surface déperditive
LOG-Calcul des Besoins énergétiques pour la production d'ECS
Déperditions
*
*
b
Umur moyen
BECS
Commentaires : BECS
Surfaces (m²) 1013,00 551,00 + 200,00 +
+ 462,00 +
Umur
Murs 1 Murs 2 Murs 3 Type de logements Murs 4 Consomation d'ECS (l/jour) Murs 5 de logements Nombres
Calcul Projet
Façades Murs
Calcul Ufen moyen
Surface
0,368 Ubat
W/m².K
0,68 Iisol
W/m²SDO.K
80,00%
Apports récupérés kWh/m²SDO.an AREC = »: 30,66 Formation « CoBBaC « Conception de Bâtiments à Basse Consommation ou passifs » Besoins de chauffage BECH
=
0,80 DT
*
1,00 INT
*
54,00 DH
12,77 BESCH
=
Form kWh/m².an SDO« Conception de Bâtimen
NORD
Eclairage naturel et consommation
Sv Ubat
= =
462,00 0,37
m² W/m².K
Répartition des surfaces vitrées (surfaces de baies en tableau) m² Répartition Masques FS S 412 89,2% 0,9 0,5 SO 0,0% O 8 1,7% 0,9 0,5 NO 0,0% N 42 9,1% 0,9 0,5 NE 0,0% E 0,0% SE 0,0% Zénithal 0,0% = Coefficient SSE contrôle Sv 462 Classe d'inertie
très lourde
Plancher haut
Plancher bas
1
1
Outil BAO - Version 1.3
Intermittence
Apports récupérés AREC
SDO zone climatique
=
796,00 5 Aoccup
0,401 0,000 0,004 0,000 0,008 0,000 0,000 0,000 0,000 = 0,41
m²
=
Calcul pour un local type (par exemple, séjour en logement)
3
W/m²
Indice d'ouverture
=
17,40 SOUV 27,00 SLOC
=
0,64 IOUV
OUEST
%
le local dispose d'un éclairage de second jour le local dispose d'un éclairage zénithal Profondeur de confort
=
4,60
*
FTL
(inscrire 1 dans la case oncernée)
1 0
2,50
*
CEFEN
3,00
*
PROF
*
0,64
22,23 PCONF
AQUITAINE profondeur utile
3,00 PROFUT abondant
calcul des durées d'éclairage sur tout le bâtiment Durée d'éclairage Locaux avec EN
1,00 GESTN
*
600,00 NHEN
+
1,00 GESTJ
*
0,60 ACCNAT
*
1400,00 NHEJ
=
1440,00 DNAT
heures
1,00 GESTN
*
2000,00 NHET
=
2000,00 DAVG
heures
SUD
Calcul des consommations d'éclairage
0 parois légère 1 parois lourde
1,00
Consommation d'éclairage pour les locaux avec EN
Consommation d'éclairage pour les locaux sans EN
=
=
10,00 PNAT 1000 0,00 PAVG 1000
kWh/m²SDO.an
GRAND
*
0,00 SNAT
*
1440,00 DNAT
=
0,00 CNAT +
kWh/an
*
0,00 SAVG
*
2000,00 DAVG
=
0,00 CAVG = 0,00 CECL 0,00
kWh/an
Consommation totale d'éclairage
30,66
=
IOUV
Niveau d'éclairage naturel du local étudié =
Durée d'éclairage Locaux sans EN
Parois verticales 1
0,80 MSQ
=
kWh/an kWh/m²SDO.an
Commentaires :
CYCLE HOME, HABITER UN PAYSAGE COMESTIBLE - Bouille Leslie & Pellissier Eugénie Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - Juin 2013
173
Formation « CoBBaC » : « Conception de Bâtiments à Basse Consommation ou passifs »
FICHE RECAPITULATIVE Projet Attention report manuel dans les colonnes solution 2 et 3 pour comparaison
Commentaires Solution 1 Commentaires :
Calcul des consommations EF et EP Consommations EF (énergie finale) bois
autre combustible
électricité
chauffage ECS
1 1
0 0
0 0
label BBC visé
1
Rendement
0,90 émis/régul
x
12,77 BESCH
x
0,90 stockage
x
énergie pour
Solution 2
(inscrire 1 dans la case correspondante)
Solution 3
Consommation pour le chauffage en EF 0,90 x 0,75 = distribution génération 796,00 SDO
x
0,61 RDT
=
0,61 RDT kWh/an 16739 C CHAUD kWh/m²SDO.an 21 kWh/m²SHON.an 17
Consommation pour l'ECS en EF Rendement 33,85 x BES ECS 34,45 21,00
valeur calculée valeur forfaitaire
796,00 SDO
0,90 x 0,75 = distribution génération 0% couverture solaire
0,61 RDT
=
valeur calculée valeur forfaitaire
10,00 CECL 0,00 10,00
+
3,00 BVENT
+
0,50 BAUX
)x
796,00 SDO
=
Production d'électricité photovoltaïque
x
0,00 SPV
*
796,00 SDO
PRODPV
=
=
Solution 2 0,00 0,00 0,00
Solution 3 0,00 0,00 0,00
Murs Toitures
Solution 1 0,12 0,12
Solution 2 0,10 0,20
Solution 3 1,00 2,00
W/m².K W/m².K
Sol sur parking /VS
0,12
0,30
3,00
W/m².K
Fenêtres et PF
0,56
0,10
1,00
W/m².K
SDO SHON VOL(SDO)
kWh/m²SDO.an kWh/m²SHON.an
kWh/an
10746 C E+A 14 11
kWh/m²SDO.an kWh/m²SHON.an
kWh/an 9552 C AUTRES kWh/m²SDO.an 12 kWh/m²SHON.an 10
solu%on 1
Consommations EP (énergie primaire)
x
44353,25 C ECS
x
0,60 CEP
=
0,60 CEP
=
10043 C chauf 13 10
kWh/an
26612 C ECS 33 28
kWh/an
Ponts thermiques Δubat
0,08
0,05
2,00
W/m².K
Ubât
0,37
0,40
0,00
W/m².K
Isol
0,68
0,80
0,00
2,58 CEP
=
27725 C E+A 35 29
kWh/an
kWh/m²SDO.an kWh/m²SHON.an
BECH
2,58 CEP
=
2,58
=
Production d'électricité PV en EP 0,00
*
27724,68 C E+A
+
kWh/an 24644 C AUTRES kWh/m²SDO.an 31 kWh/m²SHON.an 26 0
kWh/an
89024 CEP TOT 112 93
kWh/an
Cep RT2005/Ex Estimation
26611,95 C ECS
+
24644,16 = C AUTRES
Consommation globale en EP avec déduction de la production d'électricité PV
+
26611,95 C ECS
+
11295,24 C E+A
CEP réglementaire RT 2005 avec déduction de la production d'électricité photovoltaïque
=
47950 CEP TOT 50
kWh/an
47950
kWh/an
Sol sur parking /VS
solu%on 3
7% 13% 13%
22%
27%
11% 22%
11%
40%
34%
Solution 3
kWh/m²SDO.an kWhEF/m²SDO.an
ECS solaire
0,00
prod PV en kWh/an
0
%
50
kWhEP/m²SDO.an
112
kWh/m²SDO.an kWh/m²SHON.an
Emissions de polluants
CEP réglementaire RT 2005 / Ex estimé 10043,11 C CHAUD
Solution 2
kWh/an kWh/m²SDO.an kWh/m²SHON.an
89024 112 93
Toitures
12%
kWhEP/m²SHON.an Shon Consommation globale en EP avec déduction de la production d'électricité PV
Consommation globale en EP 10043,11 + C CHAUD
13
Consommations chauffage Energie finale C Chaud 21
kWh/m²SDO.an kWh/m²SHON.an
Consommation pour les autres usages en EP 9552,00 * C AUTRES
12%
Consommations Besoins de chauffage Solution 1
Consommation pour l'éclairage et les auxiliaires en EF *
m² m² m3
Fenêtres et PF
W/m²SDO.K
kWh/m²SDO.an kWh/m²SHON.an
Consommation pour l'ECS en EP
10746,00 C E+A
Solution 3 0 0 0
Murs
8% 12%
solu%on 2
Consommation pour le chauffage en EP 16738,51 C CHAUD
Solution 2 0 0 0
56%
kWh/an
0
Solution 1 796 960 2109
Ubât
kWh/an
Consommation pour les autres usages en EF 12,00 BESAUT
Solution 1 1,84 58,04 45,61
0,61 RDT 44353 C ECS 56 46
Consommation pour l'éclairage et les auxiliaires en EF (
Ic Sv/SDO Sv/Sf
CO2 Chauffage ECS Elec. RT Autres usages TOTAL
Niveau BBC : - RT 2005, Cep < 50 kWep/m²SHON.an * (a+b) - RT Ex, Cep < 80 kWep/m²SHON.an * (a+b) avec : - a = 1,2 pour les départements : Rhône, Loire, Isère, Ain, Savoie, Haute Savoie (zone H1c) - a = 0,9 pour les départements : Drôme, Ardèche (zone H2-d) - b = 0 si l'altitude du projet est inférieur à 400m - b = 0,1 si l'altitude est comprise entre 400 et 800 m - b = 0,2 si l'altitude du projet est suppérieure à 800m
kWh/m²SHON.an
Déchets nucléaires Chauffage ECS Elec. RT Autres usages TOTAL
Solution 1 4,84 12,82 0,16 0,60
14658
Solution 2 5,00 2,00 0,50 0,20
Solution 3 1,00 2,00 3,00 4,00
18,41 15,27 0,00 0,00 0,68 0,72
répar%%on émissions CO2 kg/m²SDO.an kg/m²SDO.an kg/m²SDO.an kg/m²SDO.an
kg/an
kg/m²SDO.an kg/m²SHON.an 0,20 1,00 0,20
g/m²SDO.an g/m²SDO.an g/m²SDO.an g/m²SDO.an
g/an
1110 1,40 1,16
Formation « CoBBaC » : « Conception de Bâtiments à Basse Consommation ou passifs »
g/m²SDO.an g/m²SHON.an
Autres usages
20,00 15,00 10,00 5,00 0,00
Elec. RT
ECS
Chauffage
SoluBon 1
SoluBon 2
SoluBon 3
SoluBon 1
SoluBon 2
SoluBon 3
répar%%on émissions DN
1,50 1,00 0,50 0,00
Outil BAO - Version 1.3
Calcul de la production de CO2 et de Déchets nucléaires Afin d'obtenir les valeurs de production, il faut pondérer les facteurs d'émissions du tableau de donnée par la répartition des différentes énergies de votre projet. Emissions de CO2
Production de DN
Chauffage
Chauffage 16738,51 C CHAUD (EF)
0,23
44353,25 C ECS (EF)
0,23
3850
kg/an
4,84 4,01
kg/m²SDO.an kg/m²SHON.an
ECS
16738,51 C CHAUD (EF)
0,00
44353,25 C ECS (EF)
0,00
10746,00 C E+A (EF)
0,05
9552,00 C AUTRES (EF)
0,06
0 0,00 0,00
g/an g/m²SDO.an g/m²SHON.an
ECS 10201
kg/an
12,82 10,63
kg/m²SDO.an kg/m²SHON.an
Eclairage + Auxiliaires
0 0,00 0,00
g/an g/m²SDO.an g/m²SHON.an
Eclairage + Auxiliaires 10746,00 C E+A (EF)
0,01
9552,00 C AUTRES (EF)
0,05
129
kg/an
0,16 0,13
kg/m²SDO.an kg/m²SHON.an
478
kg/an
0,60 0,50
kg/m²SDO.an kg/m²SHON.an
Autres Usages
537,30
g/an
0,68 0,56
g/m²SDO.an g/m²SHON.an
573
g/an
0,72 0,60
g/m²SDO.an g/m²SHON.an
Autres Usages
TOTAL
TOTAL 14658
kg/an
1110
g/an
18,41 15,27
kg/m²SDO.an kg/m²SHON.an
1,40 1,16
g/m²SDO.an g/m²SHON.an
Commentaires :
CYCLE HOME, HABITER UN PAYSAGE COMESTIBLE - Bouille Leslie & Pellissier Eugénie Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - Juin 2013
174
annexe 10. Ctableaux calculs thermiques Aa2 Calcul des ponts thermiques linéaires en m 44,000 66,000 223,860 74,620 74,620 102,000 102,000 259,000
Pbas/ext Pint/ext refend/Pbas Phaut Pint/mur LNC sortant ext rentrant ext
appui rdc appui r+1 sortant r+1 rentrant r+1 autres ponts thermiques à saisir autres ponts thermiques à saisir autres ponts thermiques à saisir autres ponts thermiques à saisir autres ponts thermiques à saisir autres ponts thermiques à saisir
déperditions Totales S enveloppe
Ψ existants en W/m.K
Ψ projet en W/m.K
0,280 0,940 0,500 0,110 0,000 0,600 0,600 0,320
0,150 0,110 0,070 0,740 0,790 0,120 0,040 0,040
depert existant 12,32 62,04 111,93 8,21 0,00 61,20 61,20 82,88 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Formation « CoBBaC » : W/K 204,968 85,399 « Conception de Bâtiments à Basse Consommation ou passifs » W/m².K 0,173 0,072
Δ Ubat
1185,40
dépert projet 6,60 7,26 15,67 55,22 58,95 12,24 4,08 10,36 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Les données des valeurs de Ψ sont données dans les règles de ThU de la RT et de la RT ex Calcul du Ubat - Logement Projet
Ic
=
1,87
Sv/SDO Sv/Sf
= =
36,05 27,87
Calcul Umur moyen
SDO SHON VOL(SDO) HSP
= = = =
635,20 792,20 1746,800 2,75
Façades Murs Toitures terrasse Toitures combles Sol sur parking /VS Sol sur terre-plein Fenêtres et PF
m² m² m3 m
Portes (non vitrée)
*
0,14
=
*
0,12
=
+ 161,80 +
*
= 0,13
=
*
40,00
= 0,70
*
=
0,90
=
82,99 + 18,77 + 0,00 + 20,55 + 0,00 + 160,30 + 36,00
= 1185,40
Ponts thermiques
0,07 ΔUbat
Déperditions Statiques
318,61
SE
SE
1185,40
Ubat
0,34
SDO
635,20
kWh/an kWh/m²SDO.an
+
Iisol
*
Umur moyen
0,07 ∆Ubat
=
1185,40 SE
=
W/K
Comment
Calcul des besoins de chauffage
W/K
Ventilation
Rendement échangeur
W/K
Débit d'Air Neuf
0,50
vol/h
W/K
Débit d'Infiltration
0,04
vol/h
*
2,75 HSP
=
0,13 DR
W/m²SDO.K
+
0,13 DR
=
0,77 DT
W/m²SDO.K
-
29,23 AREC
0,34
*
0,14 RA
0,34 Ubat
*
1185,40 SE
W/K
Déperditions
0,341 Ubat
W/m².K
0,64 Iisol
W/m²SDO.K
80,00%
Apports récupérés kWh/m²SDO.an AREC = »: 29,23 Formation « CoBBaC « Conception de Bâtiments à Basse Consommation ou passifs » Besoins de chauffage BECH
=
0,77 DT
*
1,00 INT
*
54,00 DH
12,18 BESCH
=
Form kWh/m².an SDO« Conception de Bâtimen
NORD
Eclairage naturel et consommation
Sv Ubat
= =
229,00 0,34
m² W/m².K
Répartition des surfaces vitrées (surfaces de baies en tableau) m² Répartition Masques FS S 190 83,0% 0,9 0,6 SO 0 0,0% 0 0 O 0 0,0% 0,9 0,5 NO 0 0,0% 0 0 N 39 17,0% 0,9 0,5 NE 0 0,0% 0 0 E 0 0,0% 0,9 0,5 SE 0 0,0% 0 0 Zénithal 0 0,0% 0,9 0,5 = Coefficient SSE contrôle Sv 229 Classe d'inertie
très lourde
Plancher haut
Plancher bas
1
1
Outil BAO - Version 1.3
Intermittence
Apports récupérés AREC
SDO zone climatique
=
635,20 5 Aoccup
0,448 0,000 0,000 0,000 0,015 0,000 0,000 0,000 0,000 = 0,46
m²
=
Calcul pour un local type (par exemple, séjour en logement)
3
W/m²
Indice d'ouverture
=
10,00 SOUV 19,00 SLOC
=
0,53 IOUV
OUEST
%
le local dispose d'un éclairage de second jour le local dispose d'un éclairage zénithal Profondeur de confort
=
0,70
*
FTL
(inscrire 1 dans la case oncernée)
1 0
2,50
*
CEFEN
3,20
*
PROF
0,90
*
MSQ
0,53
3,32 PCONF
AQUITAINE profondeur utile
3,00 PROFUT abondant
calcul des durées d'éclairage sur tout le bâtiment Durée d'éclairage Locaux avec EN
0,90 GESTN
*
600,00 NHEN
+
0,54 GESTJ
*
0,80 ACCNAT
*
1400,00 NHEJ
=
1144,80 DNAT
heures
0,00 GESTN
*
2000,00 NHET
=
0,00 DAVG
heures
SUD
Calcul des consommations d'éclairage
0 parois légère 1 parois lourde
1,00
Consommation d'éclairage pour les locaux avec EN
Consommation d'éclairage pour les locaux sans EN
=
=
6,00 PNAT 1000 0,00 PAVG 1000
kWh/m²SDO.an
GRAND
*
19,00 SNAT
*
1144,80 DNAT
=
130,51 CNAT +
kWh/an
*
0,00 SAVG
*
0,00 DAVG
=
0,00 CAVG = 130,51 CECL 0,21
kWh/an
Consommation totale d'éclairage
29,23
=
IOUV
Niveau d'éclairage naturel du local étudié =
Durée d'éclairage Locaux sans EN
Parois verticales 1
0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 #DIV/0!
Formation « CoBB « Conception de Bâtiments à Basse C
635,20 SDO
Ubat
b 1 1 1 1 1
W/K
DP
318,61
26829,8 42,2
Umur
W/K
W/m².K
DP
T2 65 4
Umur moyen
BECS
=
Surface déperditive
T1 50 4
b Surface LOG-Calcul des Besoins énergétiques pour la production d'ECS 1 0,00 Fenêtre 1 0,00 1 0,00 Fenêtre 2 0,00 Estimation des consommations d'eau chaude (60°C) 1 0,00 Fenêtre 3 0,00 T3 T4 T5 1 0,00 Fenêtre 4 0,00 90 115 150 1350 l/j 14 0,00 Fenêtre 5 0,00 2 2 0,00
Déperditions
*
*
Umur
Commentaires : BECS
U (W/m².K)
+ 229,00 +
Calcul Ufen moyen
Surface Murs 1 10,00 Murs 2 10,00 Murs 3 10,00 Type de logements Murs 4 10,00 Consomation d'ECS (l/jour) Murs 5 10,00 Nombres de logements
Calcul Projet Surfaces (m²) 821,80 592,80 + 161,80 +
Formation « CoBBaC » : « Conception de Bâtiments à Basse Consommation ou passifs »
=
kWh/an kWh/m²SDO.an
Commentaires :
CYCLE HOME, HABITER UN PAYSAGE COMESTIBLE - Bouille Leslie & Pellissier Eugénie Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - Juin 2013
175
Formation « CoBBaC » : « Conception de Bâtiments à Basse Consommation ou passifs »
Calcul des consommations EF et EP Consommations EF (énergie finale) bois
autre combustible
électricité
chauffage ECS
1 1
0 0
0 0
label BBC visé
1
énergie pour
FICHE RECAPITULATIVE Projet Attention report manuel dans les colonnes solution 2 et 3 pour comparaison Commentaires :
Commentaires
(inscrire 1 dans la case correspondante)
Solution 1 Solution 2
Consommation pour le chauffage en EF Rendement
0,80 émis/régul
x
0,90 distribution
x
0,75 génération
=
0,54 RDT
12,18 BESCH
x
635,20 SDO
x
0,54 RDT
=
14328 C CHAUD 23 18
Solution 3 kWh/an kWh/m²SDO.an kWh/m²SHON.an
Consommation pour l'ECS en EF Rendement 42,20 BES ECS 42,24 21,00
valeur calculée valeur forfaitaire
0,90 stockage x
x
635,20 SDO
0,90 distribution
x
0,75 génération
=
0,61 RDT
0,61 RDT
=
44124 C ECS 69 56
0% couverture solaire
(
10,00 CECL 0,21 10,00
+
4,00 BVENT
+
0,50 BAUX
)x
635,20 SDO
=
9210 C E+A 15 12
Production d'électricité photovoltaïque
0,00 SPV
x
635,20 SDO
*
0,00 PRODPV
=
=
kWh/an kWh/m²SDO.an kWh/m²SHON.an
kWh/an 7622 C AUTRES kWh/m²SDO.an 12 kWh/m²SHON.an 10 0
Solution 2 0,00 0,00 0,00
Solution 3 0,00 0,00 0,00
Murs Toitures
Solution 1 0,14 0,12
Solution 2 0,10 0,20
Solution 3 1,00 2,00
W/m².K W/m².K
Sol sur parking /VS
0,13
0,30
3,00
W/m².K
Fenêtres et PF
0,70
0,10
1,00
W/m².K
SDO SHON VOL(SDO)
kWh/an
solu%on 1
Ponts thermiques Δubat
0,07
0,05
2,00
W/m².K
Ubât
0,34
0,40
0,00
W/m².K
Isol
0,64
0,80
0,00
x
0,60 CEP
x
=
8597 C chauf 14 11
kWh/an
26475 C ECS 42 33
kWh/an
23763 C E+A 37 30
kWh/an
BECH
kWh/m²SDO.an kWh/m²SHON.an
0,60 CEP
=
*
7622,40 C AUTRES
*
0,00
*
2,58 CEP
=
2,58 CEP
=
2,58
=
12
Solution 2
Solution 3
Cep RT2005/Ex Estimation
Production d'électricité PV en EP
kWh/m²SDO.an kWh/m²SHON.an
+
23762,83 C E+A
+
19665,79 = C AUTRES
Consommation globale en EP avec déduction de la production d'électricité PV
+
26474,51 C ECS
solu%on 3
7% 13% 13%
22%
27%
11% 22%
11%
40%
34%
0
78500 CEP TOT 124 99
10652,30 C E+A
=
CEP réglementaire RT 2005 avec déduction de la production d'électricité photovoltaïque
ECS solaire
0,00
prod PV en kWh/an
0
%
58
kWhEP/m²SDO.an
124
Emissions de polluants CO2 Chauffage ECS Elec. RT Autres usages TOTAL
kWh/an 19666 C AUTRES kWh/m²SDO.an 31 kWh/m²SHON.an 25
78500 124 99
+
Fenêtres et PF
solu%on 2
kWh/m²SDO.an kWh/m²SHON.an
kWh/an
kWh/an kWh/m²SDO.an kWh/m²SHON.an kWh/an kWh/m²SDO.an kWh/m²SHON.an
CEP réglementaire RT 2005 / Ex estimé 8596,80 C CHAUD
Sol sur parking /VS
kWhEP/m²SHON.an Shon Consommation globale en EP avec déduction de la production d'électricité PV
Consommation globale en EP 26474,51 C ECS
Toitures
61%
kWhEF/m²SDO.an
Consommation pour les autres usages en EP
8596,80 + C CHAUD
m² m² m3
Murs
6% 12% 11%
kWh/m²SDO.an
Consommations chauffage Energie finale C Chaud 23
Consommation pour l'éclairage et les auxiliaires en EF 9210,40 C E+A
Solution 3 0 0 0
Consommations Besoins de chauffage Solution 1
Consommation pour l'ECS en EP 44124,18 C ECS
Solution 2 0 0 0
10%
W/m²SDO.K
Consommations EP (énergie primaire) Consommation pour le chauffage en EP 14328,00 C CHAUD
Solution 1 635 792 1747
Ubât
kWh/m²SDO.an kWh/m²SHON.an
Consommation pour les autres usages en EF 12,00 BESAUT
Solution 1 1,87 36,05 27,87
kWh/an
Consommation pour l'éclairage et les auxiliaires en EF
valeur calculée valeur forfaitaire
Ic Sv/SDO Sv/Sf
45724 CEP TOT 58
kWh/an
45724
kWh/an
kWh/m²SHON.an
Déchets nucléaires Chauffage ECS Elec. RT Autres usages TOTAL Niveau BBC :
Solution 1 5,19 15,98 0,17 0,60
13936
Solution 2 5,00 2,00 0,50 0,20
répar%%on émissions CO2
Solution 3 1,00 2,00 3,00 4,00
kg/m²SDO.an kg/m²SDO.an kg/m²SDO.an kg/m²SDO.an
kg/an
21,94 17,59 0,00 0,00 0,73 0,72
kg/m²SDO.an kg/m²SHON.an 0,20 1,00 0,20
g/m²SDO.an g/m²SDO.an g/m²SDO.an g/m²SDO.an
918
- RT 2005, Cep < 50 kWep/m²SHON.an * (a+b) - RT Ex, Cep < 80 kWep/m²SHON.an 1,45 * (a+b) avec : 1,16Loire, Isère, Ain, Savoie, Haute Savoie (zone - a = 1,2 pour les départements : Rhône, H1c) - a = 0,9 pour les départements : Drôme, Ardèche (zone H2-d) - b = 0 si l'altitude du projet est inférieur à 400m - b = 0,1 si l'altitude est comprise entre 400 et 800 m - b = 0,2 si l'altitude du projet est suppérieure à 800m
Formation « CoBBaC » : « Conception de Bâtiments à Basse Consommation ou passifs »
g/an
g/m²SDO.an g/m²SHON.an
Autres usages
30,00
Elec. RT
ECS
Chauffage
20,00 10,00 0,00 Solu@on 1
Solu@on 2
Solu@on 3
Solu@on 1
Solu@on 2
Solu@on 3
répar%%on émissions DN
2,00 1,50 1,00 0,50 0,00
Calcul de la production de CO2 et de Déchets nucléaires Afin d'obtenir les valeurs de production, il faut pondérer les facteurs d'émissions du tableau de donnée par la répartition des différentes énergies de votre projet. Emissions de CO2
Production de DN
Chauffage
Chauffage 14328,00 C CHAUD (EF)
0,23
44124,18 C ECS (EF)
0,23
3295
kg/an
5,19 4,16
kg/m²SDO.an kg/m²SHON.an
ECS
14328,00 C CHAUD (EF)
0,00
44124,18 C ECS (EF)
0,00
9210,40 C E+A (EF)
0,05
7622,40 C AUTRES (EF)
0,06
0 0,00 0,00
g/an g/m²SDO.an g/m²SHON.an
ECS 10149
kg/an
15,98 12,81
kg/m²SDO.an kg/m²SHON.an
Eclairage + Auxiliaires
0 0,00 0,00
g/an g/m²SDO.an g/m²SHON.an
Eclairage + Auxiliaires 9210,40 C E+A (EF)
0,01
7622,40 C AUTRES (EF)
0,05
111
kg/an
0,17 0,14
kg/m²SDO.an kg/m²SHON.an
381
kg/an
0,60 0,48
kg/m²SDO.an kg/m²SHON.an
Autres Usages
460,52
g/an
0,73 0,58
g/m²SDO.an g/m²SHON.an
457
g/an
0,72 0,58
g/m²SDO.an g/m²SHON.an
Autres Usages
TOTAL
TOTAL 13936
kg/an
918
g/an
21,94 17,59
kg/m²SDO.an kg/m²SHON.an
1,45 1,16
g/m²SDO.an g/m²SHON.an
Commentaires :
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176
annexe 11. Ctableaux économie Aa1
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177
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178
annexe 12. tableaux économie a2
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179
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180
annexe 13. Ctableaux acoustique Aa1 CALCUL D'ISOLEMENT DE FACADE STANDARDISE Objet:
MODELE
Date:
Localisation: Appartement: Niveau: Pièce:
VOLUME=
20
m3
5,5
T0 =
0,5
s
Ao =
6,4
m2
MUR
Rw+Ctr (dB)= 55,0
S(m2)=
TOITURE
Rw+Ctr (dB)=
S(m2)=
X1(microW)=
PAROI OPAQUE 3
Rw+Ctr (dB)=
S(m2)=
X1(microW)=
PAROI OPAQUE 4
Rw+Ctr (dB)=
S(m2)=
X1(microW)=
CHASSIS VITRE 1
Rw+Ctr (dB)= 38,0
S(m2)=
CHASSIS VITRE 2
Rw+Ctr (dB)=
S(m2)=
X1(microW)=
COFFRE VOLET ROULANT
Rw+Ctr (dB)=
S(m2)=
X1(microW)=
FENETRE DE TOIT
Rw+Ctr (dB)=
S(m2)=
X1(microW)=
TRANSM. LATERALE
Rw+Ctr (dB)=
S(m2)=
X2(microW)=
2,0
X1(microW)=
X1(microW)=
ENTREE D'AIR
Dn,e,w+Ctr10 (dB)=
nombre=
X3(microW)=
EQUIPEMENT
Dn,e,w+Ctr10 (dB)=
nombre=
X3(microW)=
TOTAL
X4(microW)=
17
317
334
ISOLEMENT STANDARDISE PONDERE AUX BRUITS DE CIRCULATION ROUTIERE:
DnAT=
42,8
dB
Calcul isolement de façade.xls 31/05/13
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181
annexe 14. matériauthèque
Gros oeuvre Béton normalisé pour voiles verticales. Dalles intermédiaires en béton précontraintes. Entrepise : LaFarge, Chassier (69)
Isolation Toiture
PAVATHERM
FORTE, Le PAVATHERM-FORTE se distingue particulièrement par sa grande résistance à la compression. Il procure une excellente isolation thermique et phonique. Il est spécialement conçu pour l’isolation sur chevrons soumise à de fortes charges. Densité 175 kg/m3 et conductivité thermique 0,043 W/mK. Entrepise : Pavatex (Suisse, Allemagne, France, Autriche).
Isolation Sol et Façades
PAVATHERM, Le panneau isolant
en fibres de bois est un isolant universel pour la toiture, le mur, la façade et le plancher. Constructions testées pour la résistance au feu et l’isolation phonique. Densité 140 kg/m3 et conductivité thermique 0,038 W/mK. Entrepise : Pavatex (Suisse, Allemagne, France, Autriche).
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182
Enduit à la chaux Une roche calcaire pure conduit par cuisson à de la chaux vive et produira par extinction une chaux aérienne. Un calcaire contenant de la silice et de l’argile conduit à un mélange de chaux aérienne et de composés hydrauliques (silicates et aluminates de calcium) pour produire la chaux hydraulique naturelle. Plus le calcaire contient d’impuretés plus la chaux est hydraulique. Entrepise : Façon'Alpes
Charpente et Structure Bois
ÉPICIA, Aspect blanc jaunâtre, faible-
ment veiné, fil droit, grain fin Stabilité dimensionnelle = Moyenne Adaptation à l'humidité ambiante = Rapide. Retrait radial = 0,17 en % pour 1%d'humidité. Retrait tangenciel = 0,31 en % pour 1% d'humidité. Aptitude au séchage : Sans difficulté. Aptitude au façonnage : Facile Provenance : Europe
Système léno des jardins d'hiver
LENO@,
les panneaux structuraux Leno® sont des panneaux de grandes dimensions constituées de planches en bois massif d’épicéa de17 ou 27 mm d’épaisseur. Empilées en couches croisées à 90°, les planches sont ensuite collées entre elles sur toute leur surface. Entrepise : Metsä Wood (Allemagne).
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183
Béton métallisé Béton brut métallisé sur sa surface à l'aide de machine ponçeuse.
Paroi coulissante couverte de liège Propriété acoustisque et ludique d'appropriation de l'espace.
Garde corps
Filet X-TEND
Garde-corps toute hauteur, tendu sur câbles INOX Ø 10 mm Maille verticale de 60 x 104 / Ø 2 mm Entrepise : FONTBONNE & Fils, Décines Charpieu
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184
annexe 15. référence architecturale et urbaine Galaktik Magic Box David Benhamou
Vituel Architecture Bondy
Suppose Design Office Hiroshima 2011
Brickoponics Concours d'idée Centre d'architecture de Madrid
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185
Habitat 44 Stéphane Chalmeau
Stephano Boeri Bosco Verticale
La Tour Vivante SOA
Hérault Arnod Architectes Immeuble Vélo 24 appartements à Grenoble
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186
Bucker West Architeken
Roger Anger Les trois tours Grenoble
La ZAC de Bonne Grenoble
Japon Vincent Parreira
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