LE SOFT INTERNATIONAL 1358

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L’affaire Moïse Katumbi ce que recherche la justice

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N°1358 | lundi 16 mai 2016 | 20 PAGES €6 $7 CDF 4500 | FONDÉ à kinshasa PAR TRYPHON KIN-KIEY MULUMBA

L’audit de la Banque Centrale du Congo en exclusivité

Comment avec l’aide de Michel Losembe les Blattner ont siphoné la troisième banque du Congo

De g. à dr., la DG a.i. Anne Mbuguje Marengo, le DG limogé Michel Losembe, le grand patron de jadis, le Français Charles Sanlaville, l’Américain Elwyn Blattner, le propriétaire. dr.


L’affaire Moïse Katumbi ce que recherche la justice la une |

D

ans l’affaire Moïse Katumbi Chapwe dont l’instruction a été suspendue à Lubumbashi à la suite d’un problème de santé de l’ex-gouverneur milliardaire, qui a fait fortune dans les mines de la société publique Gécamines, la police est sur les dents. Si elle a mis la main sur le point focal du groupe d’ex-US Marines ayant constitué pendant des mois la ceinture rapprochée de Moïse Katumbi Chapwe, elle s’est lancée sur la piste d’une opération dénommée «OP Congo» dont les objectifs, les moyens humains, la logistique, le financement et le modus operandi, ne paraissent être connus aujourd’hui que par «Cow Boy», le nom de code qui désigne Moïse Katumbi Chapwe, a établi la police.

Tout commence dimanche 24 avril 2016 lorsque l’exgouverneur alors en voie de se déclarer - c’est un secret de polichinelle - candidat Président de la République, tient meeting à Lubumbashi, commune de la Kenya mais un meeting non autorisé par la mairie. Donc illégal pour la police. Au croisement des avenues Bukama et Manono, non loin du stade Kibassa Maliba, des manifestants forcent une barrière de police, se rendent coupables de voies de fait sur des agents de l’ordre en faction. Ils veulent faire passer le convoi de véhicule de l’ex-gouverneur du Katanga. Mais la détermination des agents de l’ordre est trop forte. Ceux-ci intiment l’ordre à l’ex-gouverneur de faire demi-tour sous peine d’être immédiatement mis en état d’arrestation. Moïse Katumbi Chapwe obtempère et rebrousse chemin. Les véhicules d’escorte l’imitent mais dans la manœuvre, la police parvient à procéder à des arrestations. Six gros bras sont embarqués... Dans le groupe, un homme intrigue la police. Il ne parle ni le Swahili, ni le Lingala, ni le Français. Un Noir aux muscles surdimensionnés qui dit être Américain et s’appeler Lewis Darryl L. Né le 8 août 1967, à Mississipi, aux étatsUnis d’Amérique. Porteur d’un passeport américain n°531033509, délivré le 16 octobre 2015, aux ÉtatsUnis. Dans un document interne dont un vent favorable a fait atterrir une copie dans les rédactions du Soft International, l’afro-américain reconnaît avoir été interpellé dimanche 24 avril 2016, au croisement des avenues Bubama et Manono, à Lubumbashi, à la Kenya. Là où

Adames Christopher Andre, ancien US Air Force. Droits réservés.

Easterling Euguene Reuben. Dréservés.

se déroulait le meeting non autorisé de Moïse Katumbi Chapwe... Qu’est-ce qu’il y faisait? à Lubumbashi, une belle prise... à l’audition qui se déroule le jour même sur procèsverbal, l’homme déclare à la police être ouvrier agricole arrivé au Congo à l’invitation de Moïse Katumbi pour développer la culture du maïs. Il déclare avoir prélevé des échantillons du sol à la concession privée de Moïse Katumbi à Kashobwe, 350 kms de Lubumbashi, à Kasenga, qu’il a amenés, pour analyse, au Laboratoire Georgia State University of Agriculture, surnommé Stars Lab. Il assure avoir remis les résultats de laboratoire à l’ancien gouverneur. La police qui soupçonnait la présence du personnel étranger illégal dans l’entourage de l’ancien gouverneur, ne souhaite pas lâcher cette prise. Si l’homme continue de s’en tenir à sa ligne de défense, la logistique est mise pour un transfèrement, dès le lendemain lundi 25 avril, à Kinshasa. Mais voici qu’à peine a-t-il mis pied au bas de l’avion que l’afro-américain sème ses gardes, court, à la vitesse d’un éclair, en direction du desk tout proche de la Monusco, la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation du Congo. S’ensuit un début de panique sur la piste où, surpris par l’incroyable scène, policiers et agents de la RVA (la Régie des Voies Aériennes) se jettent à ses trousses, sans se faire prier. à voir comment il se défend contre la meute de ses poursuivants et comment il distribue des coups, des témoins avouent qu’il s’agit d’un professionnel aguerri en arts martiaux, qui ne saurait être un commun des mortels. Ses accompagnateurs lushois lancés aussi à sa chasse, craignant perdre leur proie, comprennent qu’ils sont face à un homme qui dissimule son identité et la vraie raison de sa présence au Congo. Il est tout sauf «un ouvrier agricole américain invité par Moïse Katumbi Chapwe pour développer la culture du maïs dans la concession privée de Kashobwe». Au

Lewis Darryl L., le point focal muscles d’Appolon. Ancien de Kosovo. Sur son compte Linkedin, il s’affiche une arme d’assaut aux poings. Dréservés.

Coleman Alan Glen, filature, Opérations spéciales, protection rapprochée. Droits réservés. fond, pourquoi a-t-il voulu fuir aussitôt au bas de la passerelle? Pourquoi a-t-il pris la direction de la Monusco? Voulait-il s’y rendre, mettre la police devant un fait accompli en s’assurant la protection internationale? Comment a-t-il su, dès au pied de l’avion, la direction du desk onusien? Avait-il été entraîné ou briéfé? Par qui? Mystère... Par voie diplomatique, l’ambassadeur américain à Kinshasa James Swan est informé de l’arrestation de son compatriote. Invité à à l’audition qui a lieu le lendemain mardi 26 avril 2016 à Kinshasa, le diplomate en route pour l’étranger, désigne pour le remplacer le diplomate le plus haut en grade qui fait office de chargé d’affaires. Il sera accompagné du consul et de deux autres membres de la mission américaine. Devant ses compatriotes diplomates, Lewis Darryl L. confirme son identité et sa nationalité. Devant eux, il reconnaît avoir tenté de fuir sur la piste de l’aéroport. Il maintient sa ligne de défense mais «l’ouvrier agricole américain invité par Moïse Katumbi Chapwe pour développer la culture du maïs dans dans la concession de Kashobwe», craque et passe aux aveux quand l’audition pousse plus loin et que la police brandit des éléments d’identité. Oui, il est un ex-

US Marines - ancien militaire de l’armée américaine, formé à Mississipi. Oui, il a servi sous le drapeau américain de 1985 à 1989, a quitté l’armée en 1989 au grade de caporal (E-3). Oui, il avoue avoir été sous contrat militaire dit «DOS-DOD» (US Department of StatesUS Department of Defence) au Kosovo de 2009 à 2010, au Burundi ensuite, de 2011 à 2012. Devant ses compatriotes diplomates, il se reconnaît sur une photo que la police lui brandit. Sur celle-ci, l’ex-US Marines s’affiche, une arme d’assaut aux poings. Une photo prise en 2010 sur la base militaire de Bosnie, au Kosovo, à Bondesteele. Devant les quatre diplomates, il dit avoir posté lui-même sur Linkedin, réseau d’offre d’emplois, présentant ses compétences, domaines de savoir-faire (top competences): opérations spéciales, protection rapprochée, formation et entraînements, renseignement, anti-terrorisme, maniement d’armes, surveillance. Sur cette base de Bosnie, l’ex-US Marines s’y était trouvé en mission de protection de la base militaire dans le cadre d’un contrat de la compagnie américaine ITT. Or, c’est cette société est mondialement connue. C’est elle qui avait organisé le coup d’état au Chili qui renversa, le 11 septembre 1973, les institutions

chiliennes et le président Salvador Allende, déstabilisant plusieurs autres pays d’Amérique du Sud. Devant ses compatriotes, Lewis Darryl L. affirme avoir travaillé, en 2005, pour le compte du groupe Blackwater Security, connue pour sa réputation dans le recrutement et l’utilisation des mercenaires dans le monde. Blackwater Security dont le nom fut cité lors de la rencontre de l’île de Gorée qui réunit des opposants congolais et où l’ex-gouverneur était annoncé mais se fut représenté par l’actuel gouverneur de la province de l’équateur José Makila Sumanda, contraint par un autre engagement: accompagner son club de foot, le TP-Mazembe à une rencontre sportive internationale... Lors de cette audition, l’homme déclare avoir effectué, comme militaire, diverses missions à travers le monde. Kosovo certes mais Afghanistan, Irak, Burundi, Dubaï aux émirats Arabes Unis, etc. qui brouille les pistes et pourquoi? L’ex-US Marines, poursuit le document dont Le Soft International a pris connaissance, déclare que l’ancien gouvernuer du Katanga, déclaré depuis candidat Président de la République, avait pris contact avec la société Jones Group International, dont le patron est le général de l’armée américaine à la retraite Jones Logan James en vue du recrutement d’anciens soldtas américains, après avoir donné le profil recherché. Le 27 janvier 2016, Jones Group International, par Mme Barbara Murnane, assistante principale du général Jones Logan James, adresse un courrier à l’ambassade du Congo à Washington. Dans ce texte de «demande de visas d’entrée au Congo en faveur de MM. Adames Christopher Andre, Easterling Euguene Reuben et Lewis Darryl L.», Jones Group International s’engage à prendre en charge voyage et séjour de ses agents. La société se reporte à l’invitation d’une société lushoise Pomba One Security. Société sur papier de son président Franck Fo-

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reman (en réalité une fausse identité de Corneille Franck Mwashila, un homme qui serait agent de la police nationale congolaise, se convainc la police), Pomba One Security a ses bureaux, route du Golf, quartier Golf, à Lubumbashi. L’invitation date du 20 janvier 2016. Dans son courrier à l’ambassade du Congo, Jones Group International donne la raison du voyage au Congo de ces Américains: rencontrer des clients de la société Pomba One Security en vue d’étudier des opportunités d’affaires... Des éléments de renseignement établis sur l’ex-US Marines ou révélés par lui-même mardi et mercredi 26 et 27 avril en présence de la délégation de la mission américaine et, devant ses avocats, Mes Azarias Ruberwa Manywa et Françoise Kena wa Tshimanga également avocats de Moïse Katumbi Chapwe, mardi 3 mai. éléments de renseignement consignés dans un procès-verbal en présence du consul américain le 27 avril et en présence des avocats de l’ex-US Marines le 3 mai 2016. à en croire la direction de Migration DGM, entre le 1er octobre 2015 et le 24 avril 2016, 658 Américains sont entrés au Congo par l’ex-province du Katanga et par Lubumbashi, dont 254 femmes et 404 hommes. Parmi les 404 hommes, entrés sur le territoire sous diverses étiquettes (touriste, agriculteur, fermier, logisticien, médecin MSF, professeur, homme d’affaires, missionnaire d’église, membre d’ONG, etc.), nombre dissimulent la vraie raison de leur présence au Congo et, au moins, une dizaine - des ex-Marines - ont été vus, lors d’activités apparentes, dans la ceinture de sécurité de l’ex-gouverneur du Katanga. Les rapports journaliers de ces ex-US Marines sont systématiquement adressés à Lewis Darryl L., leur point focal, et dont le savoir-faire éprouvé va, affirme-t-il lui-même, sur son compte Linkedin, à des opérations spéciales, protection rapprochée, formation et entraînements, renseignement, anti-terrorisme, maniement d’armes, surveillance, etc. Ces rapports sont destinés à Moïse Katumbi Chapwe dont le nom de code est Cow Boy et au QG américain de l’ex-général à la retraite, Jones Logan James. Ces rapports sont soit de la collecte de renseignements, soit des évaluations sécuritaires au quotidien sur des sujets secrets, soit de l’évaluation sécuritaire au jour le jour parfois avec la participation de l’un des proches de Moïse Katumbi, Salomon Idi. Il est souvent question de dispositions à prendre en (suite en page 4).


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Au moins une dizaine d’ex-US Marines ont formé la ceinture de Moïse Katumbi

(suite de la page 2).

cas d’action militaire ou de la police comme lors de la manifestation projetée du 24 avril 2016. Tout comme de l’élaboration des plans de défense en prévision d’assaut des FARDC ou de la PNC sur une propriété du déclaré candidat Président. Ou de la surveillance, à l’aide d’un réseau de vidéosurveillance, de toute voie publique menant vers les différentes propriétés du déclaré candidat avec la collaboration de certains Congolais dans l’identification de ce qui est appelé «suspects», nom de code des agents des Services de l’état. On comprend mieux pourquoi dans cette affaire, il faut agir dans la clandestini-

té. Et, l’enquête se poursuit sans désemparer... La police cherche à établir les objectifs exacts de ces ex-Us-Marines soupçonnés de conduire une opération criminelle. Elle veut en connaître les moyens humains, la logistique, le financement, le modus operandi. Si le richissime exgouverneur a été cité publiquement par le ministre de la Justice Alexis Thambwe Mwamba, signe que c’est sérieux. Il a fait injonction au PGR pour l’ouverture d’un dossier judiciaire et l’interpellation de Moïse Katumbi, de ses complices. Il a ordonné l’émission des mandats d’arrêt internationaux, la fermeture de la Société Pomba One Security, l’interpellation des fonctionnaires congolais

impliqués dans les consulats et dans les ambassades. Voire à la DGM...

Il faut le prendre très au sérieux. Moïse Katumbi aurait choisi de maquiller un projet d’entreprise criminelle, en recourant à la couverture d’un service de gardiennage, propriété de Corneille Franck Mwashila et qui, pour les besoins de la cause, a caché son identité sous le nom de Franck Foreman. Mais est-ce pure coïncidence? Pomba One Security est chargé de la sécurité - sans aucun contrat - du stade Kamalondo à Lubumbashi, propriété du club de foot TP Mazembe, qui a fait la réputation de l’ex-gouverneur katangais. Du coup, après les enquêtes à Lubumbashi

et à Kinshasa, la police s’est faite une conviction: Pomba One Security - qui offre un service de gardiennage au stade Kamalondo, propriété du club de foot TP Mazembe - a été utilisé pour lancer des invitations à des mercenaires américains. Par qui? Par Corneille Franck Mwashila alias Franck Foreman - qui rend sexy son nom aux fins d’appâter des missions consulaires portées à croire qu’un Américain invite des Américains - ou par le puissant ex-gouverneur richissime, qui a fait fortune dans les mines du Katanga, sous Joseph Kabila Kabange depuis qu’il fut gouverneur de la riche province minière, rachetées à l’entreprise publique Gécamines en faillite contre une once de dollars, se charge de

retourner à prix d’or médias (presse écrite, radio-télévision, réseaux sociaux) en interne comme en externe et politiciens congolais de la majorité comme de l’opposition dure, parcourt le monde de part en part, se fait des selfies avec des dirigeants du monde - signe, à ses yeux, d’adoubement et, a contrario, de rejet de Kabila -, ne cache plus jour après jour sa fureur d’être Chef de l’état même avant l’heure, après avoir assisté il y a quelques années à la descente aux enfers du projet présidentiel de son demifrère bienfaiteur Raphaël Soriano Katebe Katoto exilé dans le nord de la Belgique, à Bruges, endetté et démuni après des folles dépenses politiques lors du Dialogue inter-congolais d’Afrique

Le Parti Pour l’Action (P.A). Le parti du Crabe.

DéCLARATION POLITIQUE DU PARTI POUR L’ACTION (P.A) Nous, cadres et militants du Parti pour l’Action P.A en sigle, et l’Association Kabila Désir, membres et certainement le fer de lance de la Majorité présidentielle, réunis ce jour au siège de notre alma mater situé sur Boulevard Lumumba, Commune de Limete à Kinshasa, en vue d’examiner la température politique de l’heure dans le pays. Après échanges et délibérations, déclarons: 1. Renouvelons notre attachement sans faille au Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Joseph KABILA KABANGE, Autorité Morale de la Majorité Présidentielle ;

2. Saluons la nomination du facilitateur du Dialogue national politique inclusif, Monsieur EDEM KODJO ; 3. Manifestons toute notre indignation face aux acteurs politiques internes et externes qui complotent contre le Président de la République, Chef de l’Etat Joseph KABILA KABANGE ; 4. Invitons le peuple congolais à la vigilance tous azimuts, un G7 pouvant en cacher un autre plus dévastateur car agissant de l’intérieur ; 5. Nous sommes des femmes et des hommes de conviction. Qu’il pleuve, qu’il neige, qu’il vente, il ne faut pas compter avec nous pour hésiter, faillir et trahir ;

6. Notons que seules une vision partagée et la force de conviction font déplacer les montagnes et non l’abandon et la peur;

7. Au sujet du débat sur l’article 70 alinéa 2 de la Constitution, le Parti pour l’Action et l’Association Kabila Désir notent que cet article et chacun des mots qu’il contient, sont clairs comme l’eau de roche mais face à la confusion savamment entretenue, appuient la démarche des Députés de s’en référer au juge constitutionnel.

Fait à Kinshasa, le 28 avril 2016

Pour le Parti pour l’Action Les Secrétaires Généraux Adjoints TOTOKANI MATABISI Constant LUNKO Paul

Parti Politique agréé par Arrêté n°047/2008 du 30 septembre 2008 du Ministre d’état chargé de l’Intérieur, Décentralisation et Sécurité site mondial http//www.lepartipourlaction emal: lepartipourlaction@yahoo.net LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1358 | PAGE 4.

du Sud, à Sun City? C’est dans cette cité touristique du nord de la Nation Arc-en-Ciel que Moïse Katumbi Chapwe, tout frais débarqué de la Zambie (recherché par la justice zambienne au titre de citoyen zambien pour des indélicatesses) fit, pour la première fois, connaissance de l’éclectique classe politique congolaise, connue plus pour sa chaleur que pour sa lumière, selon l’expression de l’ambassadeure américaine à Kinshasa des années Mobutu, Melissa Wells. Le jeune homme affable meuble l’ombre de Raphaël Soriano Katebe Katoto quand le demi-frère millionnaire, qui fit fortune dans le poisson du lac Moero dans les eaux congolo-zambiennes vendu aux agents de la Gécamines, entreprend d’épuiser ses comptes en banque à Gaborone au Botswana, à Addis-Abeba en éthiopie, à Sun City ou à Pretoria en Afrique du Sud, etc., pour racheter l’âme des politiciens conduits par feu Gérard Kamanda wa Kamanda, l’ancien ministre des Affaires étrangères de Mobutu, naguère n°2 de l’ex-Union Africaine, le seul Congolais à ce jour à avoir occupé une position en international à ce niveau. Aux côtés de Kamanda: Justine, la fille aînée de Joseph Kasavubu et Joseph Olengha Nkoy (le même!) des FONUS. Si cet indécrottable opposant, spécialiste des villes mortes sous Mobutu, qui prit part en septembre 2013 aux Concertations nationales, n’a pas rejoint à ce jour Lubumbashi aux côtés des Franck Diongo, Jean-Claude Vuemba, Delly Sessanga, etc., qui ont rallié le candidat milliardaire du G-7 - groupe de personnalités politiques frondeuses évincées de la majorité pour avoir pris la tangente en direction de l’opposition - c’est mûri de la débâcle politique du demi-frère millionnaire bienfaiteur de l’ex-gouverneur du Katanga qu’il brocarda publiquement dans un hall de motel sud-africain à Pretoria, le traitant d’«analphabète politique» quand l’ASD (Alliance pour la Sauvegarde du Dialogue inter-congolais RCD-Goma et UDPS contre le MLC) s’est constituée. Aux yeux de Joseph Olengha Nkoy, Katebe Katoto Soriano n’a rien compris à la dynamique politique congolaise... Si, à 51 ans, celui qui est avant tout un homme d’affaires avisé qui s’est constitué une fortune dans le rachat à vil prix et la revente à prix d’or des mines katangaises en usant de la menace et autres voies de fait sur des investisseurs expatriés, si désormais cet homme dépense sans compter et autant de millions de dollars américains déversés et qui ne sauraient être (suite en page 6).


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L’ex-Katanga était le lieu où allait être lancée une action d’insurrection (suite de la page 4).

inépuisables pour retourner et adouber médias, politiciens soucieux de légitimité électorale (ce qui nécessite d’importants moyens financiers) et foule (notamment en ces temps-ci lors de ses auditions par le procureur général à Lubumbashi) , il s’est laissé convaincre qu’il est peu probable qu’il perde ce match, avec, avait-il annoncé, on se souvient, «un troisième faux pénalty»... Si ses millions de dollars américains circulent aussi impunément par ces temps de crise mondiale et aussi librement par ces temps de retraçage des réseaux criminels et où sévissent des lanceurs d’alerte, c’est que Katumbi a entrepris de préparer son coup de longue date, qu’il a développé de savantes stratégies de planque, s’est adjoint des services d’agences sophistiquées à l’étranger.

incroyable rebondissement. En début de week-end, des médias publics britanniques et allemands (la très sérieuse BBC et la DW) ont révélé que l’ex-gouverneur a payé rubis sur l’ongle USD 100 millions au cabinet Akin Gump Strauss Hauer & Feld LLP dans un contrat de lobbying valant six mois aux états-Unis... Un homme qui dépense tant plus que le régime pour son image internationale - est à prendre très au sérieux. Reste la loi congolaise. Mais comment faire entendre raison dans l’omerta généralisée congolaise où ce qui est politiquement incorrect n’est jamais entendu et où le complot anti-Régime est à chaque coin de rue voire en plein cœur de l’état? Ainsi, par exemple, comment comprendre des dysfonctionnements qui ont lieu dans nos ambassades? Sont-elles infiltrées et noyautées? En violation flagrante d’une instruction du ministre des Affaires étrangères relative à la procédure en matière d’octroi des visas et des dispositions du vade mecum portant traitement des dossiers de demande des visas, d’anciens US Marines obtiennent, le 8 février 2016, des visas de voyage à la mission diplomatique congolaise à Washington. Aucun dossier n’a été envoyé à Kinshasa. Le dossier de demande de visa (formulaire de demande de visa de voyage rempli par le requérant, photocopie de son passeport, invitation légalisée et/ou attestation de prise en charge de la DGM) n’a jamais été envoyé à Kinshasa par la mission diplomatique et l’avis favorable préalable de Kinshasa n’a jamais été adressé à la mission diplomatique. Dans un autre cas, le président de Pomba One Security, Corneille Franck Mwashila alias Franck Foreman nie l’existence de sa signature mais le premier

Moïse Katumbi Chapwe sécurisé par des ex-US Marines. droits réservés.

conseiller d’ambassade à Washington Thomas Siosi Mbimba, n’en a cure. Il octroie des visas autorisant des ex-US Marines à se rendre au Congo! Débarquent au Katanga Coleman Alan Clen, le général à la retraite Jones Logan James et Mercier David John.... à la mission à Pretoria, l’ancien militaire américain, Toon Jr III Leonard O’Neal, alias LT, est en transit à Johannesburg, qu’importe! Il obtient son visa d’entrée au Congo le 26 décembre 2015. Bien que non-résident en Afrique du Sud... Là non plus, le dossier n’a jamais été transmis à Kinshasa pour examen et avis préalable. L’ambassadeur Ben Bene Mpoko assure que le visa délivré est un faux mais fait une courbe rentrante. Il imputant toute responsabilité à un collaborateur qui n’a jamais aussi bien porté son nom, Innocent Kiyoko, chancelier et premier secrétaire d’ambassade. à la DGM Haut-Katanga, à Lubumbashi, cela ne va pas beaucoup mieux. Trop d’irrégularités constatées dans la prorogation des visas de voyage. D’anciens US Marines arrivés à Lubumbashi dans des conditions illégales, sont directement employés comme gardes du corps ou agents de sécurité par l’ancien gouverneur. Ils ne disposent que de visas de voyage d’une validité d’un mois. Quand tous les services de sécurité sont en alerte, à la recherche de l’ex-US Marines Toon Jr III Leonard O’Neal, alias LT, repéré en décembre 2015 dans l’entourage immédiat de l’ex-gouverneur, sur base d’un acte d’engagement de prise en charge signé par l’ex-US Marines Lewis Darryl L., contenant de fausses déclarations, à Lubumbashi, la DGM Haut-Katanga proroge pour trois mois les visas de voyage de trois anciens militaires américains. En tête le fameux Lewis Darryl L. mais aussi Adames Christopher Andre et Easterling Euguene Reuben. Les trois passeports en quête

de prorogation de visas, transmis à la DGM HautKatanga par le directeur provincial adjoint Delphin Munga, le sont via un agent féminin Véronique Mayele Musungi qui déclare les avoir reçus du pasteur pentecôtiste Gédéon Butandu expliquant qu’il s’agit de missionnaires de son église... Interpellé le 1er mai 2016 à Kolwezi, Lualaba, où il dit s’être rendu à des fins d’évangélisation, le pentecôtiste affirme avoir reçu les trois passeports d’un étudiant à l’UNILU Fiston Malanga Itedjo. Ces ex-US Marines présents à Lubumbashi s’y trouvent pourtant sur base d’une recommandation d’un autre pentecôtiste, Godefroid Mumbenga, alias Godé Chaud, résident à Londres, Grande-Bretagne. Le pasteur Gédéon Butandu déclare avoir reçu de Washington via MoneyGram les frais de chancellerie, USD 1.200, remis à l’agent féminin de la DGM qui auraient été expédiés par un certain Ben Paulin résident aux étatsUnis d’Amérique, tandis que le code 94603674 de réception de fonds est arrivé de Londres communiqué par le pasteur Godefroid Mumbenga alias Godé Chaud. Le 2 mai 2016, l’étudiant de l’UNILU assure avoir reçu les trois passeports au restaurant Lattelicious, propriété de Moïse Katumbi, attenant à la résidence de l’avenue Lofoi et des mains de l’ex-US Marines Matt (Nicholson Matthew Azor Hendrix), sur recommandation d’un cousin du nom de Serge, résidant au Swaziland. Comme s’il n’y avait pas assez de bordel, voilà que l’acte d’engagement de prise en charge qui sert à la prorogation de visas, signé le 27 février 2016 par l’ex-US Marines Lewis Darryl L., ne contient aucun renseignement sur la prise en charge quand il donne de fausses indications: profession (médicale), motif de séjour (médical), adresse (Kolwezi)! Alors, que dit la loi congolaise? Interdiction formelle de la présence

dans une société de gardiennage de personnes de nationalité étrangère; interdiction de recourir à une personne ne justifiant pas d’un séjour de cinq ans au pays sans interruption; interdiction d’embauche d’anciens soldats, d’anciens policiers, d’anciens agents des services de sécurité, de toute personne ayant appartenu à un groupe armé ou à une rébellion. Le recrutement d’anciens militaires américains aux états-Unis d’Amérique et leur mise au service d’un individu au Congo, foulent aux pieds l’esprit et la lettre de la Convention Internationale des NationsUnies du 4 décembre 1989 contre le recrutement, l’utilisation, le financement et l’instruction des mercenaires. Il reste que pour les enquêteurs, la sentence est tombée: Pomba One Security est une firme hors-la-loi. Elle a invité d’anciens militaires étrangers employés aussitôt arrivés sur le territoire congolais, à des travaux de gardiennage. Pomba One Security est une société créée et dirigée par un agent de la police nationale congolaise, une société qui ne serait en règle ni avec l’administration (pas de permis d’exploitation, pas d’identification préalable de son personnel), ni avec le fisc (pas de paiement des frais), etc. Plus grave, si Corneille Franck Mwashila recrute d’anciens US Marines sous le faux nom de Franck Foreman, il est l’un des gardes du corps congolais les plus rapprochés de l’ex-gouverneur du Katanga. Or, l’agent Corneille Franck Mwashila alias Franck Foreman déclare à l’enquête, sur procès-verbal, n’avoir jamais eu, ni de loin, ni de près, un contact quelconque avec la société américaine Jones Group International, la firme du général Jones Logan James, qui a recruté d’anciens militaires américains. Il déclare n’avoir ni signé de contrat avec cette société, ni eu un jour le moindre contact avec un membres de Jones Group

International. Or, sur nombre de bulletins de service établis par l’état-Major de l’UPI/HP (l’Unité de Protection des Institutions et de Hautes Personnalités) du Commissariat Provincial de l’ancienne province du Katanga dont un vent favorable a amené une copie aux rédactions du Soft International, Corneille Franck Mwashila dit Franck Foreman est identifié comme agent de la PNC (la Police Nationale Congolaise) au grade d’agent de police. Lors d’une audition sur procès-verbal, il déclare avoir personnellement travaillé en 2016, pendant quatre mois (janvier-avril 2016), à la résidence de l’avenue Lofoi, la résidence officielle lushoise de l’ex-gouverneur Moïse Katumbi Chapwe. Le (faux) agent de police déclare avoir travaillé avec «six mercenaires américains» agissant comme gardes du corps de l’exgouverneur. Ces six agents américains: Lewis Darryl L., Toon Jr III Leonard O) Neal alias LT, Nicholson Maurice Alan, Adames Christopher Andre, Nicholson Mattew Azor Hendrix alias Matt et Coleman Alan Glen. Or, selon des proches du dossier, l’ancien gouverneur ne reconnaîtrait qu’un seul «mercenaire américain», Lewis Darryl L., l’homme arrêté dimanche 24 avril 2016 dans l’un des véhicules de sa suite, coincé par la police en faction, au croisement des avenues Bukama et Manono, près du Stade Kibassa Maliba où le déclaré candidat Président de la République projeta de tenir un meeting non autorisé, donc illégal. DES pistes de diversion... Or, la police accable le faux policier Corneille Franck Mwashila dit Franck Foreman sur elle a trouvé d’irréfutables éléments de preuve liés à ses communications... Ce que confirment, sur procès verbal, nombre d’agents de sécurité congolais commis à la résidence de l’avenue Lofoi. D’après un protocole bien rodé, à leur arrivée dans la capitale cuprifère, ces exUS Marines sont accueillis, non par un service d’accueil de Pomba One Security qui, sur papier; les a invités, mais par des proches de la résidence du déclaré candidat Président de la République, à la résidence de l’avenue Lofoi, par Patrick Kabwe Mwamba, le chef de protocole. Ces agents sont ensuite dirigés non à leur lieu d’hébergement déclaré à l’obtention du visa et dans la fiche de passager arrivant de la DGM (la direction de migration) qui est l’Hôtel Grand Karavia, mais dans les différentes résidences, fermes et propriétés de Moïse Katumbi Chapwe (résidence de l’avenue Lofoi au n°22, ferme Fu-

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tuka, Hakuna Matata voire Gouvernorat à l’époque où il n’avait pas encore démissionné, restaurant Lateulicius, propriété du gouverneur attenante à sa résidence, au 245 chaussée de Kasenga, commune Kampemba, à l’avenue Mahenge, commune Kampemba) avant d’être déployés dans des dispositifs de sécurité et de protection. Né le 8 août 1967, l’afroaméricain arrêté le 24 avril 2016 dans l’un des véhicules d’escorte de Moïse Katumbi, était porteur d’un visa congolais d’un mois. Arrivé à Lubumbashi le 27 février 2016, il s’identifie sous le nom de Bernard Kasongo Tembwa auprès de l’entreprise cellulaire Vodacom pour l’obtention d’une carte SIM. Bernard Kasongo Tembwa réside sur avenue Upemba, au n°18, quartier Kalebuka, commune annexe, à Lubumbashi. L’homme déclare, sur procès-verbal, avoir accompagné, depuis son arrivée au Congo, Moïse Katumbi partout dans ses déplacements, dans le pays comme à l’étranger. Tout comme le faux agent de la police national Corneille Franck Mwashila dit Franck Foreman. Les enquêteurs disent détenir des éléments matériels irréfutables selon lesquels Lewis Darryl L. alias Bernard Kasongo Tembwa est resté continuellement en contact avec les six autres américains ex-US Marines présents au Katanga et, peut-être, ailleurs au Congo. Que ceux-ci sont au service personnel de Moïse Katumbi avec qui ils ont effectué moult voyages à l’étranger... Certains de ces ex-Marines ont des visas au titre d’œuvres sociales congolaises parfois chrétiennes - dont l’une basée à Kinshasa, avenue Rwakadingi, commune de Barumbu appartient à Moïse Katumbi. D’autres se font passer pour des agronomes ou des ouvriers agricoles. D’autres encore sont venus au Congo en «visite familiale et amicale». Soit clairement de la diversion... Ces ex-US Marines dont nombre de témoignages affirment avoir identifié «au moins une dizaine» dans la ceinture de protection ainsi qu’à la résidence du déclaré candidat Président de la République, se trouvent-ils encore sur le sol congolais, tapis dans des résidences privées ultra protégées ou ont-ils déjà quitté le pays? Selon des proches du dossier, le recrutement d’exMarines a pour finalité l’exécution d’une Opération dénommée «Op Congo», dont la mission, les objectifs précis, les moyens humains, la logistique, le financement et le modus operandi (dont l’utilisation des codes) n’étaient connus que du Cow Boy, nom de code de l’ex-gouverneur.

T. Matotu n


Il s’appelait Baudouin Banza Mukalay Nsungu l’actu |

I

la rendu l’âme. Samedi 14 mai 2016, Baudouin Banza Mukalay Nsungu a quitté la terre des hommes. Il était environ 21h00’ à Kinshasa, jour et heure où l’artiste de théâtre regagne la maison, où l’artiste de musique s’apprête à aller donner un concert. C’est le jour et l’heure que le ministre de la Culure et des Arts choisit pour s’en aller. Il venait d’être conduit en urgence à Ngaliema Center, un centre médical kinois suite à un malaise auquel il n’a pas survécu. Il avait dit son ultime discours, avec élégance et puissance, il y a un mois, aux obsèques d’un artiste, un grand, Papa Wemba né Jules Shungu Wembadio Pene Kikumba. Au Palais du Peuple. Devant le Chef de l’état. Devant le Premier ministre. Devant les notabilités du pays. Devant certainement le pays et le monde... Ignorait-il que le prochain à être pleuré en cet endroit serait lui Baudouin Banza Mukalay Nsungu et que cela viendrait plus vite? Certainement pas, lui qui profondément croit au destin, s’est remis ces derniers mois à l’écriture - «il nous faut écrire; il nous faut témoigner, tant qu’il est encore temps», ne cessait-il de confier à celui qu’il n’avait eu de cesse d’appeler son «complice de toujours», le professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba. L’une de ses dernières écritures furent consacrées à Bengalore, cette ville indienne lointaine où il se rendait tant, sans doute pour se guérir du mal qui l’a emporté. Dans ce livre «Entre Kinshasa et Bengalor» -, il raconte ce mal. Avant qu’il ne

parte, il s’était replongé dans une autre écriture. Mais ses camarades de l’UDCO lui seront redevables pour leur avoir laissé l’histoire de ce parti - qu’il a créé avec Tryphon Kin-kiey Mulumba - ou, mieux, et comme il l’écrit - ce parti UDCO qui a vu le jour grâce aussi à Tryphon Kin-kiey Mulumba, «Professeur», comme il aimait l’appeler. Comme il écrit dans son histoire de l’UDCO. Extraits. Baudouin Banza Mukalay Nsungu vient de réunir dans son fief électoral de Lubumbashi - qui ne lui a jamais fait défaut - un congrès réussi de son parti UDCO. Occasion pour ce licencié en langue et littérature française de l’Université de Lubumbashi (actuellement ministre de la Culture et des Arts) de publier un énième fascicule (éd. Mabiki (Bruxelles, Wavre, Kinshasa, 86 pages) sur son parti UDCO, Union pour le Développement du Congo, à la création duquel nombre de ses amis prirent part dont «son complice de toujours», comme il l’appelle amicalement et avec qui il devise généralement, le professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba: «Voici déjà 7 ans depuis l’existence légale de l’UDCO, et 6 ans depuis sa sortie officielle, au bâtiment du 30 juin à Lubumbashi, République Démocratique du Congo. J’ai estimé impérieux d’en retracer l’itinéraire, d’en évoquer les succès, les embûches et les obstacles. Impérieux aussi de souligner les efforts, le courage, l’abnégation et la détermination de ses membres. (...) Au-delà des réunions qui se sont succédées, nous avons entamé des tournées à travers la République. Nous avons commencé par le Katanga dont nous avons sillonné toute la partie Nord. Au commencement, était la parole, disent les écritures. Au

Baudouin Banza Mukalay Nsungu,

(Mbandaka 2 janvier 1953-Kinshasa 14 mai 2016).

départ l’idée m’était venue de lancer un Parti politique. Tout est parti des élections pluralistes de 2006. J’y ai participé comme candidat indépendant à la députation nationale (...). J’ai été élu député national de la circonscription électorale de la Ville de Lubumbashi. En effet, j’avais installé depuis longtemps une structure des jeunes dénommée Forum des jeunes en sigle «Forjeunes», un regroupement, un rassemblement des jeunes de différentes tendances. (...) J’ai observé que de nouvelles forces politiques qui n’avaient pas autant d’atouts que moi, avaient placé ça et là, leurs partisans. Or, à notre âge, on ne se pérennise qu’en semant ça et là, en servant ses disciples. Ma propre position compte peu. Si je ne réussis pas à ouvrir des voies à d’autres, je m’efface moi-même. Je ne siège pas au Bureau Politique, organe de l’AMP qui oriente, inspire et décide. D’où l’idée de lancer un Parti politique. J’en parle à quelques amis, au Katanga, notamment à l’ancien Directeur Général de la SNCC, Ilunga Luanza, à l’Honorable Kabongo

Ngoy, à Me Kabulu dit Pasteur et à mon entourage immédiat. à savoir, feu Tshikuej a Kazumb, Jean Marie Mukombo, Me Nkulu Emmanuel. Avec l’Honorable Kabongo Ngoy, qui est mon beau-fils, mari de feu ma nièce, Célestine. On a des rencontres presque quotidiennes, chaque fois que je suis à Lubumbashi. Je maintiens le rythme d’une fois par semaine. Tous les week-ends. Au-delà de simples réflexions, nous passons à l’acte: rédaction des Statuts, du Règlement Intérieur et du Projet de Société. Nous convoquons la première réunion constitutive dans la salle de réunion de l’immeuble du commerçant Mukalay Sonkwe qui nous la prête gracieusement. Les textes sont adoptés à l’unanimité. Des démarches auprès du Notaire sont menées par les deux Avocats cités ci-haut. J’ai ensuite pris contact avec Monsieur Mwamba Yelumba, Ministre honoraire de la Santé sous la transition du Maréchal Mobutu et aussi avec Me Joseph Mudumbi qui me présente à son tour Monsieur Shamba Balthazar du N ord- Kivu, ancien du Cabinet du Président

L.D. Kabila et actuellement Inspecteur à la Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA). Pour l’ex-Province du Bandundu, je devise avec mon complice de toujours le prof. Kin-kiey Mulumba, député indépendant, et Vice-Président du GPI. Je compte aussi sur Monsieur Firmin Muzungu, le jeune frère de Venant Muzungu, qui avait quelques activités commerciales à Bulungu. Le caractère national étant ainsi établi, nous nous lançons sur l’orbite. Mais comme le siège du Parti, c’est à Lubumbashi et que tous les documents administratifs nécessaires s’obtiennent là-bas, la plupart de ceux que j’ai cités plus haut n’ont pas eu l’occasion de signer sur ces documents. C’est avec le Prof. Kin-kiey Mulumba que nous avons introduit notre demande d’agrément au Ministère de l’Intérieur, dirigé alors par le Général Kalume Denis. Une anecdote, les services du Secrétariat Général me font venir pour me dire que le sigle UDC, qui était notre sigle au départ était déjà utilisé par un autre Parti. Que faire? Reprendre à zéro? C’est alors que me vient l’idée d’ajouter un «O», à UDC, qui deviendra UDCO. Les services du Secrétariat Général agréent le changement du sigle que nous ferons ensuite authentifier à l’Office du Notaire de Lubumbashi. Quelques jours après, nous obtiendrons notre Arrêté d’agrément, et une note de notification. L’UDCO est ainsi juridiquement né comme Parti Politique. Le premier obstacle fut d’ordre matériel. Le Parti est certes là. Il faudra trouver des matériels, des drapeaux, des teeshirts, des chapeaux et

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un siège. En attendant de trouver un siège, les premières réunions se tenaient à la résidence de l’Honorable Kabongo Ngoie, sur l’avenue Kabalo à Lubumbashi. Dans l’entre-temps, je me suis battu pour trouver un peu d’argent, que je confierai à une commerçante pour nous acheter des drapeaux, des pagnes, et des casquettes (en Chine). Elle a gracieusement ajouté des foulards, et des stylos portant la marque «UDCO». Dès que nous avons reçu ces matériels, nous étions alors prêts à faire notre première sortie au Bâtiment du 30 Juin, salle mythique, symbole de la démocratie au Katanga. Avant cette sortie, nous avions reçu des menaces de tout genre, au motif que le Président ne serait pas content que nous ayons créé

ce Parti qui risquait de concurrencer le PPRD, considéré comme le Parti présidentiel. Beaucoup de nos cadres sont ainsi intimidés, Mudumbi, Kin-kiey, Vano, pour ne citer que ceux-ci. Il a fallu le courage du Prof. Kin-kiey Mulumba qui, profitant d’une audience lui accordée par le Chef de l’état, lui posera clairement la question de savoir s’il était vraiment mécontent du fait que lui (Kin-kiey) et moi avons créé un Parti politique pour le soutenir. Le Président lui a dit clairement non, c’est faux! De l’éperon du Palais de la Nation où il était, le Prof. Kin-kiey Mulumba m’a appelé pour me rassurer. C’était donc l’ œuvre des concurrents qui avaient peur de nous voir sur le même terrain politique. Le Soft International n°1352, 25 mars 2016.

Ce qu’il fut

I

l est né le 2 janvier 1953 à Mbandaka de parents originaires de Malemba Nkulu (ex-Katanga) et est décédé samedi 14 mai 2016 (à 63 ans) à Kinshasa. Il donne des cours de français de 1975 à 1980 et est encadreur de colonies de vacances de 1977 à 1980. Il obtient son diplôme en langues et littérature française à l’UNAZA campus de Lubumbashi en 1979. Il travaille comme journaliste au journal Mjumbe et est élu commissaire du peuple en 1982 et réélu en 1987. Baudouin Banza Mukalay Nsungu a été vice-président du Mouvement populaire de la révolution (MPR, parti-état) et participe à la transition

démocratique dans les années 1990. Premier dans l’histoire du Congo à être ministre des Relations avec le Parlement, il devient ministre de l’Information et de la Presse, puis ministre des Mines dans le gouvernement Kengo en 1996 et 1997, puis ministre des Mines et de l’Énergie du gouvernement Likulia en 1997. En 2005, au lendemain du Dialogue inter-congolais, il est nommé viceministre des Travaux publics et Infrastructure en juin 2003 puis, puis vice-ministre de la Coopération internationale. En 2012, il devient ministre de la Jeunesse, des Sports, de la Culture et des Arts du gouvernement Matata I et conserve la Culture et les Arts dans le gouvernement Matata II en 2014.


BIAC faillite frauduleuse |

L’audit de la Banque Centrale du Congo en exclusivité

Comment avec l’aide de Michel Losembe les Blattner ont siphoné la troisième banque du Congo L

a BIAC n’a plus personne aux commandes. La troisième banque commerciale du pays - Banque Internationale pour l’Afrique au Congo n’est pas loin d’être une banque folle. Elle n’a plus aucun cadre de direction. Le président du Conseil d’administration, patron tout puissant avant l’arrivée du Congolais Michel Losembe limogé le 28 mars, le Français Charles Sanlaville a quitté la banque et a quitté le pays.

Le Belge Keuren Falesse, directeur commercial, l’homme qui aimait à se présenter comme le troisième fils Blattner, avait le visage hagard quand les bâtiments de la banque à travers le pays furent ceinturés par des petits épargnants ne pouvant retirer un seul dollar de leurs comptes, a quitté la BIAC et le pays. L’actionnaire majoritaire, l’Américain Elwyn Blattner vole désormais entre les états-Unis et Israël sans faire signe de vie à la BIAC. Au Congo, la famille liquide avoirs et biens. Ce qui fut leur vaisseau amiral, la firme Cobra (fabrication des pneus), route des Poids Lourds à Kinshasa, a été vendu. La somptueuse villa familiale, avenue du Haut Commandement, quartier huppé de la Gombe, dans la Capitale aussi. Michel Losembe a préféré partir lui aussi loin du

à g., Anne Mbuguje Marengo Mobutu, la DG a.i. à dr., Michel Losembe, DG limogé. dr. pays, aux états-Unis. Comme l’ancien directeur des opérations, Robert Melotte, qui détient une action des 500.000 actions de la BIAC ne valant moins que rien, et a planqué USD 7 millions! Ce Français dont la fuite avait été médiatisée par Michel Losembe expliquant que la BIAC était assez forte pour ne pas succomber après cet «épisode» - pourtant un énième - n’a jamais été inquiété paradoxalement. Aucun action judiciaire n’a été intentée contre lui. Aucune commission rogatoire. Au contraire, du temps de Michel Losembe, Robert Melotte avait conservé tous ses contacts avec la banque. «Avec M. Losembe, tout comme avec M. Blattner, ils se parlaient régulièrement. Ils se rencontraient à chacun des passages de l’un d’eux en Europe»,

affirme un cadre de la BIAC au fait du dossier et au point de quitter la banque. La thèse de collusion mafieuse prend forme... à sa nomination, il y a trois ans, Losembe avait reçu mission de restructurer la banque. «Mais dès le lendemain de sa venue, il a pris l’option d’engager à prix d’or du nouveau personnel», explique le même cadre. S’il passe de USD 10.000 à USD 120.000 de salaire mensuel sans compter les rétro-commissions en passant de la Citibanque à la BIAC, il écarte à tous les postes clés, engage ses hommes à lui et qui lui doivent tout dont des avocats et distribue des salaires mensuels de USD 30.000 à USD 40.000 en réclamant une part en retour, accuse-t-on. «Des tels niveaux de rétribution face à des produits inférieurs, font grimper

L’Américain Elwyn Blattner. dréservés.. les charges de plusieurs viennent d’Afrique de étages. C’est jouer avec l’Ouest dont trois ont l’épargne publique», se remis leur démission au scandalise un observalendemain de la bourteur sur la place finanrasque et ont quitté le cière. pays. Parmi les nouveaux en- Nommée Directeure gagés, quatre directeurs générale a.i, l’ancienne

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Le Français Charles Sanlaville. dréservés. que la BIAC est en Directeure Kinshasa faillite. (un marché de 73% de La solution? La vente. la BIAC) et Directeure Et les repreneurs ne Secteur public, Anne manquent pas. Le proMbuguje Marengo Giala Mobutu passe blème est l’offre de plus de temps à négoprix. Pour l’heure, la cier à la BCC (Banque plus intéressante serait Centrale du Congo) celle d’Orion Oil... qu’à travailler à son En passe de boucler la bureau du boulevard boucle en rendant les du 30 juin. Elle ne sait clés au repreneur, Anne plus payer les salaires Mbuguje Marengo de plus de 1.000 agents Giala Mobutu n’est pas que compte la BIAC. mécontente de l’exQuant aux 400.000 périence vécue. à 40 épargnants, leur sort ans, cette jeune femme paraît incertain Sauf volontariste ajoute des à entrevoir la solution lignes à sa carte de viqui vaille pour la BIAC site. Celles d’avoir acdont le premier minisquis plus de légitimité tre Augustin Matata dans la gestion. Celles Ponyo Mapon disait, d’avoir été la première devant la plénière de femme sur le marché à l’Assemblée nationale, être DG d’une banque. en direct sur la chaîne Celles d’être une fempublique nationale me symbole de cette Rtnc, qu’«elle n’est pas nouvelle jeunesse que totalement en faillite». Kabila veut créer. Cel(suite en page 9). Une façon d’affirmer


faillite frauduleuse |

Un rapport de la Banque Centrale accable la famille Blattner et son DG

(suite de la page 8).

les d’être une personne qui a donné sa pleine capacité de gestion de crise et de stress. Si le personnel avait fêté le limogeage de Losembe en déployant les feuilles de palmier à la prise de fonctions de Mbuguje Giala Mobutu, la Directeure générale a.i paraît à ce jour avoir effectué un parcours sans faute. Avec le gouvernement et la Banque Centrale, elle a su stabiliser la situation de la BIAC et rassurer un personnel pris de panique au lendemain de l’annonce de la faillite. Elle a respecté les recommandations de la BCC et du gouvernement. Elle a réduit de 30 % les salaires et les charges. Elle a révisé tous les contrats des sous-traitants. Cette banque où les clients lâchent auprès du personnel de guichet 20 à 30% du montant d’un chèque pour espérer toucher une infime somme d’argent - entre USD 500 et USD 1000 - n’attendrait désormais plus que la décision du

La BIAC est sur papier à Elwyn Blattner

H

ormis les fonds injectés par l’état (USD 80 millions), l’actionnariat de la BIAC est réparti comme suit: u 1. Sofia S.a, Sociéte Luxembourgeoise: 499.994 actions. u 2. Chantelle Enterprises Limited Société des Iles Vierges Britanniques dans laquelle Elwyn Blattner est administrateur: 1 action. u 3. Charles Sanalaville: 1 action. u 4. Robert Melotte: 1 action. u 5. Alphonse Ngandu Bujitu Kalonda: 1 action. u 6. André Larzilière: 1 action. u 7. Robert Kifumbi: 1 action. Soit un total de 500.00 actions.

La BIAC a été poussée à la faillite par son actionnaire familial et son D-G, accuse la BCC. DR.

Gouvernement (devenu actionnaire majoritaire de fait pour avoir injecté USD 80 millions depuis le début de la crise) pour passer des mains des Blattner à ces autres qui l’attendent.

des actions judiciaires. L’affaire BIAC rappelle une autre affaire des années Mobutu. Celle de la BK qui fit couler beaucoup d’encre et coula son initiateur, un talentueux self made man zaïrois Augustin Dokolo Sanu, qui créa en 1969 la BK (Banque de Kinshasa). Devant le des membres du Gouvernement, le viceprésident du patronat congolais Kiwakana a eu ces mots: «Une BIAC peut en cacher une autre », avant de poursuivre, s’adressant directement au gouverneur de la Banque Centrale, Déogratias Mutombo: «On ne peut être banquier et, en même temps, importateur, distributeur, grossiste». à lire en exclusivité les extraits pertinents du rapport d’audit de la Banque Centrale du Congo sur la BIAC, on sent que la famille Blattner a reproduit le modèle BK, en conduisant à la faillite la troisième banque commerciale du pays. Avec la complicité de la direction générale qui y a trouvé son compte. Il faut, semble-t-il et sans attendre lancer des poursuites judiciaires. Ce rapport daté de février 2016 a été rédigé par une équipe de mission composée de Bhedy Lubanda Kabambi, Donat Kayeye Katumba, Bénjamin Tshinene Kabengele, Michel Bafiba Kukabu,

Constant Mwepu Lulu. Signé par le superviseur Bénjamin Tshinene Kabengele et le chef de mission Bhedy Lubanda Kabambi, il s’agit d’un «rapport provisoire sur la revue générale des activités de la Banque Internationale pour l’Afrique au Congo» BIAC SA, exercice 2012, 2013, 2014 et juillet 2015. Il accable littéralement aussi bien la direction générale que le groupe des actionnaires indifférent aux injonctions de l’Autorité de Régulation et de Contrôle, à savoir la BCC et dont les réunions sont marquée par l’absence d’un débat de fond mais qui ne font qu’approuver des points soumis par l’organe délibérant. Au contraire, «les actionnaires s’emploient à des ponctions des ressources de la banque sous des formes diverses et leurs créances demeurent longtemps non remboursées». Bref, la BIAC était à ce point engluée dans d’inextricables difficultés internes liées à son fonctionnement qu’elles «peuvent à tout instant empêcher la continuité des activités» de la banque, alertait la mission d’audit. Puis, d’accabler: «Le conseil d’administration est resté muet devant les investissements décidés par les propriétaires dans la province du Katanga et ailleurs sans ressources y afférentes en dehors des dépôts de la clientèle et du refinancement dont dépend l’exploitation de la banque». Quant à l’organe délibérant, il «est resté sans interventions rigoureuses et appropriées face à la situation inquiétante de la banque. Il n’a pas été

retracé des analyses en profondeur afférentes à la situation de l’institution ainsi que des recommandations de nature à contribuer au redressement de ladite situation. Il est resté indifférent devant les prélèvements opérés sans contrepartie par l’actionnaire majoritaire admettant passivement le niveau élevé du taux des jetons de présence et indemnité payés aux administrateurs». Puis: «Le portefeuille-crédits demeure caractérisé par une frange importante des créances à risque dépassant les limites généralement tolérées soit plus de 51% contre 3% admis par les saines pratiques». «La banque a décidé de céder l’activité de Messagerie Financière à une société du groupe de l’actionnaire majoritaire sans accomplir les formalités y afférentes jusqu’à la date de fin des travaux». Comment expliquer cet état de choses de la part de la direction générale. Sans doute, dans la confusion généralisée, a-t-elle trouvé son compte. Ci-après. D’abord ses conclusions et recommandations. «Les travaux d’évaluation d’activités de la BIAC sur la période avaient l’avantage de mettre en exergue les efforts éventuellement consentis par les dirigeants. Les efforts susindiqués sont jugés au regard de sa situation qualifiée sans cesse de préoccupante par l’Autorité de Régulation et de Contrôle qui n’a aménagé ses énergies pour le rappeler aux dirigeants chaque fois que cela était nécessaire. La dernière revue de

la Banque Centrale du Congo en 2012 avait requis un plan de redressement assorti d’injonctions essentielles portant sur la recapitalisation de la banque d’un minimum d’USD 20 millions vu l’effritement prononcé de ses fonds propres à l’époque et de l’existence d’importantes créances non-performantes. L’évaluation à ce jour a permis d’apprécier le niveau réel des évolutions enregistrées sur la période encourue conformément au plan de redressement ainsi qu’à la situation intrinsèque de la banque. Dans l’ensemble et de manière générale, il y a lieu de noter que la banque connaît des sérieuses difficultés internes liées à son fonctionnement. Ces dernières peuvent à tout instant empêcher la continuité de ses activités. En dépit des prétentions soutenues dans le cadre de son redressement, sa situation financière et comptable reste négative après examen de ses livres et reclassification de ses actifs. De manière résumée et par volet revu, la banque est marquée par l’état ci-après: Au plan de la gouvernance. Des insuffisances détaillant les limites de l’actionnariat ont été identifiées et développées. Elles sont relatives à son incapacité à apporter des solutions aux besoins financiers et techniques éprouvés par la banque d’une part, et n’assume pas ses responsabilités tel que requis à l’actionnaire majoritaire par les dispositions réglementaires du fait de l’absence d’un actionnaire

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de référence, d’autre part. L’absence de débat de fond caractérise les réunions des actionnaires qui n’ont que des approbations à donner aux points soumis par l’organe délibérant. Le groupe des actionnaires continue à marquer une indifférence face à l’injonction de l’Autorité de Régulation et de Contrôle relative à l’ouverture du capital, rappelée à différentes occasions par la Banque Centrale du Congo. Les actionnaires s’emploient à des ponctions des ressources de la banque sur des formes diverses et leurs créances demeurent longtemps non remboursées. Les engagements pris pour la recapitalisation de la banque suivant le calendrier établi par les soins des actionnaires depuis 2013 n’ont pas rencontré les échéances fixées. Seulement un apport timide d’USD 5 millions a été déboursé une année après les échéances fixées. Cet apport a été transféré entièrement à la Direction provinciale du Katanga dans son projet de construction de cette entité. Ce qui n’aura apporté aucun impact dans le soutien de l’exploitation de la banque et dénote une indifférence à honorer leurs engagements pour le redressement. L’organe délibérant est resté sans interventions rigoureuses et appropriées face à la situation inquiétante de la banque. Il n’a pas été retracé des analyses en profondeur afférentes à la situation de l’institution ainsi que des recommandations de nature à contribuer au redressement de ladite situation. Il est resté indifférent devant les prélèvements opérés sans contrepartie par l’actionnaire majoritaire admettant passivement le niveau élevé du taux des jetons de présence et indemnité payés aux administrateurs. Le conseil d’administration est resté muet devant les investissements décidés par les propriétaires dans la province du Katanga et ailleurs sans ressources y afférentes en dehors des dépôts de la clientèle et du refinancement dont dépend l’exploitation de la banque. Au plan de la gestion des activités principales. La banque affiche une forte concentration d’activités à Kinshasa en dépit de son déploie-

ment à travers le pays. La collecte des dépôts accuse du recul et n’a de l’impact significatif que dans trois provinces à savoir Kinshasa, Katanga et Bas-Congo. La distribution des crédits reste affectée des insuffisances nonobstant les politiques et procédures récemment publiées, du reste à réajuster, au risque de maintenir l’inefficacité de son système de contrôle. Le portefeuille-crédits demeure caractérisé par une frange importante des créances à risque dépassant les limites généralement tolérées soit plus de 51 % contre 3% admis par les saines pratiques. La division des risques demeure non observée par la banque qui présente une concentration des risques de plus de 50% pour les créances aux apparentés contre 20% recommandés par les dispositions réglementaires en tenant compte des fonds propres réajustés. La concentration des risques sur l’état demeurant aussi élevée, la banque se contente de la dérogation lui accordée à cette fin par l’Autorité de Régulation et de Contrôle. Cela ne constituant pas un allégement des risques. La banque a décidé de céder l’activité de Messagerie Financière à une société du groupe de l’actionnaire majoritaire sans accomplir les formalités y afférentes jusqu’à la date de fin des travaux. Au plan des aspects comptables et financiers. L’absence de conformité au GCEC, des politiques et des procédures opératoires soumettent la banque à une situation complexe pour l’enregistrement, le traitement et la production de ses états financiers. Ces diligences sont effectuées dans un environnement dépourvu des pistes d’audit fiables. Les données examinées par volet et rubrique présentent des insuffisances d’encadrement en même d’améliorer le niveau de confiance. Les écarts retracés, le défaut des documents comptables pour certaines opérations de grandes valeurs, les mauvaises imputations n’ont eu qu’à renforcer le degré de défaut de fiabilité de la comptabilité et le risque de non-conformité. L’activation de provisionnement de CDF 65.379.193.554,

(suite en page 10).


faillite frauduleuse |

«La direction de la BIAC a laissé la banque s’effondrer sans donner l’alerte» (suite de la page 9).

soit contre-valeur d’USD 70,680.209 en application des dispositions réglementaires de l’Instruction n°16 en vigueur sur les crédits en souffrance et les dossiers en contentieux de CDF 8.861.500.000, soit contre-valeur d’USD 9.588.000 ainsi que l’assainissement des augmentations indues du capital de CDF 7.268.828.305 entraîne une perte de CDF 75.375.486.529, soit contre-valeur d’USD 81.487.012,46. Ce qui conduit à une situation nette comptable négative de - CDF 116.704.676.792, soit contre-valeur d’USD 126.167.218,15 confirmant ainsi l’absence des fonds propres et l’inexistence des mises des actionnaires risquant d’entrainer la banque à une la discontinuité d’activités. La cession de l’activité de la Messagerie Financière demeure caractérisée par des déficiences inadmissibles. Les dirigeants ont gratuitement mis une frange des ressources et des biens du patrimoine de la banque à la disposition de la société de l’actionnaire à titre de cession jamais accomplie juridiquement et comptablement. La situation comptable et financière de la banque a évolué progressivement sans dénonciation par le Commissaire aux comptes qui l’a accompagné sans émission d’une quelconque réserve. Ce qui est invraisemblable au vu de l’ampleur de la détérioration du portefeuille, des imputations erronées retracées dans la comptabilité, du résultat d’examen des pistes d’audit et des chiffres produits par la banque. Et bien plus, il a été retracé un rapport d’audit sur le système de contrôle interne produit par le Commissaire aux comptes focalisé sur la cartographie des risques de la banque en 2012. Ce rapport non transmis à l’Autorité de Régulation et de Contrôle tel que requis par les dispositions réglementaires, mettait en évidence le niveau d’exposition très élevé de tous les risques résiduels au regard de la cartographie des risques élaborée par le même Commissaire aux comptes. Ce constat peut pousser à penser à un défaut de sens d’alerte et d’indépendance requis dans le chef du Commissaire

aux comptes. Ce dernier a même fait usage d’une double production de rapport d’audit des états financiers de la banque. En effet, l’un portant le logo de «KPMG», Cabinet non agréé par l’Autorité de Régulation et de Contrôle portant la signature de Yves Parent, et l’autre sous logo d’un Collège des Commissaires avec «Nico Mabata et Samuelson». Au vu de ce qui précède, il est établi que la banque ne s’était pas investie efficacement dans le sens du redressement attendu. Elle n’a pas observé les injonctions de l’Autorité de Régulation et de contrôle. Hormis quelques aspects de gouvernance produits peu avant les travaux d’évaluation et demeurant perfectibles, la problématique fondamentale de la banque reste intégrale et même aggravée. La banque présente une situation de crise car ne justifiant plus de gage pour assurer la continuité de ses activités avec sérénité. Pour assurer la continuité de ses activités la banque est tenue d’accomplir les diligences ci-après: 1. la convocation d’une Assemblée Générale extraordinaire devant statuer sur la situation de la banque et de sa recapitalisation par l’ouverture du capital à d’autres repreneurs et à un actionnaire de référence répondant aux critères d’éligibilité retenus par les dispositions réglementaires; 2. la définition des critères de recrutement des administrateurs et réexaminer la composition actuelle; 3. la définition des critères objectifs de recrutement des membres du Comité de Direction et revisiter la composition actuelle; 4. l’arrêt immédiat des paiements au titre des frais en faveur de l’actionnaire majoritaire et de procéder à la récupération des tous les frais antérieurement versés en sa faveur; 5. le remboursement des créances en retard détenues par les actionnaires et des prélèvements opérés sur les ressources de la banque à plus d’USD 5 millions sur la période revue; 6. la constitution et comptabilisation de la provision complémentaire de CDF d’USD 70.680.209 pour créances en souffrance; 7. la constitution et comptabilisation d’une

provision en vue de paiement des dossiers contentieux pour un montant d’USD 9.588.000; 8. l’assainissement du compte capital par l’annulation des nonvaleurs à provisionner d’une somme d’USD 7.268.828.305; 9. la cession à une institution ou repreneur à même d’assurer le suivi et le recouvrement des créances en souffrance comprenant les pré douteuses, les douteuses et les compromises affichant une valeur globale d’USD 100,7 millions afin de soutenir la pression aux guichets et quitter la zone de refinancement permanent; 10. la recapitalisation globale attendue étant d’USD 151,7 millions en même d’absorber les fonds propres négatifs de -USD 132 millions et assurer une solvabilité équivalente aux 10% des risques bancaires pondérés des créances saines et créances à surveiller chiffrés à USD 194,4 millions. L’apport devra se faire sur base d’un échéancier responsable à observer dont le montant de la première tranche à payer intégralement ne peut être inférieur à USD 70 millions; 11. la révision à la baisse du taux de frais de jeton de présence versés aux administrateurs et l’annulation de paiement des indemnités spéciales à ces derniers; 12. la reconsidération du contrat avec le Commissaires aux comptes; 13.la révision des conditions contractuelles des cadres supérieurs ainsi que le gel de la politique des avantages sociaux liés à cette catégorie du personnel; 14. la révision des contrats relatifs aux services reçus par la banque; 15. le réajustement immédiat des politiques et procédures relatives aux activités principales de la banque; 16. la redynamisation de l’organe d’audit interne en y affectant au poste de responsable un cadre justifiant de l’expertise suffisante et la capacité de conduire les ressources humaines avec maîtrise; 17. la classification et affectation adéquate du personnel de la banque en tenant compte des compétences et de l’ancienneté avec privilège accordé aux nationaux; 18.la finalisation de la cartographie des ris-

ques de la banque». CONTEXTE DE La mission. En intégralité. «En exécution des ordres de mission 032 et 054 respectivement des 08 juin et 24 septembre 2015 émis par la Direction Générale en charge de la Politique Monétaire et des Opérations Bancaires, il a été effectué conformément au planning de la Direction de la Surveillance des Intermédiaires Financiers, une mission d’évaluation d’activités auprès de la Banque Internationale pour l’Afrique au Congo, BIAC S.A en sigle. Initialement prévus pour 55 jours au regard des ordres de mission sus-indiqués, l’importance et le volume des diligences à accomplir à titre des travaux à effectuer ainsi que les contraintes d’ordre technique et l’indisponibilité momentanée de certains responsables des entités et de la Direction Générale ont obligé l’équipe à boucler les investigations et harmonisations de vues avec les diverses entités de la banque qu’à mi-décembre 2015, soit 43 jours ouvrables de plus. Cette évaluation d’activités est intervenue après celle effectuée à la fin de l’exercice 2012 qui avait jugé de préoccupante la situation de la BIAC. Pour rappel, la dernière revue avait mis en exergue des déficiences ayant suscité des injonctions qualifiées de haute importance formulées à l’endroit de la BIAC par l’Autorité de Régulation et de Contrôle en vue du redressement de la banque au plan financier, de gouvernance et de son organisation. En son temps, il a été relevé et indiqué aux dirigeants que la banque était sérieusement exposée aux risques divers pouvant affecter la vie continuité de ses activités. Les déficiences identifiées jadis à cet effet pourraient se résumer à titre indicatif à travers les points ci-dessous: u une situation financière marquée par l’amenuisement continue des ressources de la banque, la dépréciation de la qualité du portefeuille crédit dont le taux était supérieur au maximum acceptable de 5% et approchait 8% de l’encours et par les pertes récurrentes enregistrées sur les exercices antérieurs, le

non-respect des principaux ratios prudentiels de gestion, le recours permanent au refinancement afin de répondre à certains besoins de liquidité, l’augmentation du capital social d’USD 7 millions jugée de fictive par la mission du fait de l’usage des procédés irréguliers; laquelle avait été récusée par l’Autorité de Régulation et de Contrôle suivant sa lettre Réf. : D03/no00221 du 17 février 2012 ainsi que la conclusion du rapport de mission antérieure produit en décembre 2012, la nécessité de constituer une provision complémentaire d’USD 9 millions pour dépréciation des créances; u la situation de l’époque nécessitait une recapitalisation de la banque moyennant apport des capitaux frais d’un minimum d’USD 20,57 millions; u une incapacité de l’actionnaire majoritaire à apporter spontanément les ressources nécessaires au fonctionnement de la banque en dépit des engagements; u un défaut de présence de l’actionnaire de référence conformément aux critères définis par les dispositions réglementaires y relatives; u une gouvernance caractérisée par des immixtions de l’administrateur non exécutif représentant l’actionnaire majoritaire dans la gestion courante de la banque, des conflits entre dirigeants et des frustrations dans la gestion du personnel, de l’emploi des agents sous-payés à des postes de responsabilité et à risques élevés sur base des contrats à durée déterminée présentés par le prestataire CMS, l’inexistence des dispositifs de contrôle interne efficace, l’incompatibilité et l’inefficacité de gestion de l’audit et de contrôle interne sous la supervision d’un seul dirigeant, la tendance croissante et continue des valeurs des comptes de régularisation. La mise en œuvre de l’injonction relative au provisionnement complémentaire pour dépréciation des créances aurait ramené le résultat de fin 2012 d’USD 0,4 millions à - USD 9,9 millions, résultat traduisant plus ou moins la situation fidèle de la banque. Afin d’assurer un accompagnement au redressement des faiblesses relevées,

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l’Autorité de Régulation et de Contrôle avait requis des dirigeants de la BIAC, un plan de redressement crédible mettant en évidence essentiellement la redynamisation du management, la recapitalisation immédiate de la banque et l’assainissement de la comptabilité et de son environnement. Faisant suite à l’évaluation de la mise en œuvre des injonctions formulées à la banque, à travers ses états financiers périodiques et reporting relatifs au plan de redressement, il ressort que la banque est restée caractérisée par la non-observance des actions essentielles retenues dans te cadre des recommandations de la revue antérieure ayant fait l’objet de la mise en place du plan susmentionné. Il s’agit notamment de: u l’indifférence de la banque au sujet de l’opposition marquée jadis par l’Autorité de Régulation et de Contrôle relative à la non-conformité de l’opération d’augmentation en 2012, du capital social pour USD 7 millions; u l’indifférence à la constitution de provision requise d’USD 9 millions recommandée par l’Autorité de Régulation et de Contrôle pour dépréciation des créances litigieuses de 2012; u le défaut d’assainissement comptable focalisé sur tes comptes d’attente ou des régularisions regorgeant des valeurs importantes et croissantes depuis des années; u l’indifférence à l’arrêt d’expansion de la banque requis par l’Autorité de Régulation et de Contrôle; u la lenteur manifeste observée dans l’exécution d’actions de recapitalisation requise de la banque en même de garantir le redressement souhaité. S’agissant des états financiers, la BIAC demeure dans une situation financière n’offrant pas d’assurance de solidité et de stabilité au vu d’examens périodiques issus du contrôle permanent de la Direction de la Surveillance des Intermédiaires Financiers. L’analyse de ses états renseigne les faits ci-après: u des pertes récurrentes depuis 2012; u un non respect de ratio de liquidité; u un taux des créances en souffrance de plus ou moins 6% des FPR;

u un défaut de couverture des immobilisations par les fonds propres; u une dépendance permanente au refinancement caractérisé par un encours CDF 40 milliards au 16 juillet 2015 (avant les travaux de la présente évaluation). Le suivi du Plan initial de Redressement par l’Autorité de Régulation et de Contrôle a permis de relever que, hormis le changement opéré au niveau du management, ledit plan ne fait pas mention des avancées dans la mise en œuvre des actions essentielles sur le plan financier, centre de gravité du redressement attendu. Ce constat vérifié par la BCC était communiqué aux dirigeants de la BIAC lors des réunions d’évaluation conjointe entre la DSIF et la Direction Générale de la BIAC statuant sur le reporting du mois de mai 2015. La même communication était faite au management de la BIAC par les soins du Comité Restreint Interne de Stabilité de la BCC au cours d’une de ses assises. Les actions ciblées du plan ainsi que le niveau de son exécution ont été rappelés aux dirigeants de la BIAC à travers les termes des lettres V.Gouv.D.03/n° 00010 et Gouv.lD.03/n° 0754 respectivement des 01/04/2015 et 13 juillet 2015. La réunion tenue par la Haute-Direction de la Banque Centrale du Congo avec le représentant de l’actionnaire majoritaire et dirigeants de la BIAC en date du 17 septembre 2015 était justifiée par les faits préoccupants sus-indiqués. En ce qui concerne les actions relatives à la restauration de l’équilibre de la banque, l’Autorité de Régulation et de Contrôle les avait regroupées par nature en dix items et ont fait l’objet de l’état ci-après d’après les termes de la première lettre sus-évoquée: Au plan de la gouvernance. u séparation du contrôle interne permanent et audit interne conformément aux dispositions de l’Instruction n°17 aux banques; u mise en œuvre des manuels et procédures de la banque; u mise en œuvre de la cartographie des risques de la banque. Au plan financier u recapitalisation de

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SOFIA SA, société mère de la BIAC, est une fiction juridique des Blattner

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la BIAC moyennant apport minimal initial d’USD 10 millions avant fin mars 2015; u restauration de conformité aux normes de liquidité; u plan de désengagement des personnes apparentées bénéficiaires des concours auprès de la banque; u réduction des charges de structure de la banque au regard du coefficient d’exploitation situé à 93% au travers du redimensionnement du réseau bancaire, la limitation des dépenses liées aux dépenses des services consommés. Autres injonctions. u présentation des états financiers certifiés SOFIA s.a 2012 à 2014; u présentation du plan d’affaires de la messagerie financière Compagnie Financière du Congo, CFC en sigle; u respect du plan de redressement de la BIAC dont il faut privilégier la mise en œuvre des actions. Il importe de relever que les travaux de la présente revue se sont déroulés au lendemain de l’entrée en fonction de la nouvelle équipe constituant le management de la banque recruté essentiellement en 2013. Ainsi, au regard des éléments ci haut exposés, les travaux de la mission ont eu à se focaliser sur l’évaluation de l’ensemble d’activités majeures de la banque et l’appréciation du niveau résiduel de leur exposition aux risques conformément aux dispositions légales et réglementaires d’une part, et à l’appréciation du niveau de suivi des injonctions antérieures, d’autre part. Les travaux de la présente revue ont l’avantage de dresser un diagnostic en même d’orienter des résolutions idoines en faveur du redressement effectif de la banque. à cet effet, le présent rapport est structuré en parties essentielles ci-après: u les aspects de la gouvernance de la banque; u la gestion d’activités principales de la banque; u les aspects comptables et financiers u la conclusion et les recommandations 1. De la GOUVERNANCE. à la faveur de l’adhésion par la RDC au droit OHADA, la BIAC a eu à se convertir en Société Anonyme avec Conseil d’Administration. Elle dispose bien

BIAC: Classification portefeuille des créances CLASSIFICATION

TYPE DES CREANCES AVANCES

SAINES

LIGNES CREDITS

DECOUVERTS CREDITS DE SIGNATURE TOTAL

AVANCES

SURVEILLER

LIGNES CREDITS DECOUVERTS CREDITS DE SIGNATURE

TOTAL

AVANCES 627421,84 PREDOUTEUSES

LIGNES CREDITS

DECOUVERTS CREDITS DE SIGNATURE TOTAL

AVANCES

DOUTEUSES

LIGNES CREDITS DECOUVERTS CREDITS DE SIGNATURE TOTAL

AVANCES 2500584,99 COMPROMISES

TOTAL CREANCES

des organes statutaires dont l’Assemblée Générale, le Conseil d’Administration et l’organe exécutif qu’est la direction générale. Les statuts afférents à cette conversion portent le sceau de l’office notarial sans indication de date et non assortie de l’extrait notarial. La situation ci haut tient compte de 50.000 parts sociales mises en cause lors de la revue antérieure et restée sans justification de la banque. Cette dernière comptait 450.000 parts sociales jusqu’à la date des Assemblées Générales du 31 mars 2012 contre 500.000 parts sociales sus-indiquées. Car l’augmentation du capital annoncée à cette période l’a été sans création des parts nouvelles selon les termes du PV y afférent. L’examen du registre des actionnaires présenté indique que ce dernier a fait l’objet des corrections requises au sujet des signatures des actionnaires qui faisaient défaut lors de la dernière revue

LIGNES CREDITS DECOUVERTS CREDITS DE SIGNATURE TOTAL

MONTANTS 114959128,93

65 573 573,43 37238 067,11 32320210,30 250090979,79 22 099 335,30

78%

-

2443 311,86 1 590109,92 26132757,08

8%

.

2440655,71 . 3 068 077,55 1 489224,03

1%

4837503,96 265 545,67 6 592273,66

2%

32 786 471,05 0 35 287056,04

11%

321 171 144,10 100%

Source: rapport d’audit BCC. pour attester leur quationnaire majoritaire lité de propriétaires des SOFIA s.a a racheté la parts sociales de la ban- part de M. Alphonse que. Sans évidence de Ngandu Bujitu folio mandat, M. Blattner a 005 et celle de Robert signé le folio 002 pour Melotte folio 008 et compte de Chantelle de ce fait, il totalise Enterprises Limited. 499.996 parts sociales Néanmoins, les folios au 19 juin 2014. 003 et 004 appartenant Les nouveaux statuts respectivement à Jeansont modifiés sans éviMichel Aragno et Andences des résolutions dré Larzilière sont depar les organes habilimeurés sans validation tés statuant sur l’appropar les propriétaires. bation de vente d’acL’examen des moutions pour le départ des vements y retracés actionnaires concernés indique l’entrée dans et l’adoption de rachat l’actionnariat de deux par les actionnaires enfils Blattner en date trant. du 29 mars 2013 dont Il importe de relever Michael et Jonathan que tous les actes de moyennant le rachat cession ou de rachat des parts sociales des des parts sociales reautres actionnaires. tracés demeurent sans Il s’agit des parts de aucune signature de Jean-Michel Turlot foleur validation par lio 007 qui ne figurait les concernés et par plus dans l’actionnariat le management de la au regard de la situabanque d’une part, et tion présentée dans le sans soubassement des tableau ci-haut et de résolutions prises par André Larzilière. M. les organes délibérants, Robert Kifumbi repris d’autre part. L’absence dans les anciens statuts des éléments sus indiavec une part sociale a qués dont l’importance disparu de l’actionnareste majeure ne peut riat sans aucune menpermettre de considérer tion à son sujet. la validité des actes Pour son compte, l’acsus-indiqués. Les muta-

tions opérées restent de nature à entretenir une opacité sur la structure réelle de l’actionnariat de la banque L’examen effectué sur la période fait mention d’un fonctionnement régulier de cette structure. Néanmoins, il est relevé que sa composition majoritairement familiale n’observe pas les règles de représentation des autres actionnaires aux assemblées avec mandat formalisé. Le représentant de l’actionnaire SOFIA sa ne justifie point de sa qualité au moyen des évidences requises en dépit des requêtes formulées par les missions de l’Autorité de Régulation et de Contrôle. L’actionnaire majoritaire Société Financière Internationale pour l’Afrique, en sigle Sofia SA, est une fiction juridique dont le propriétaire et acteur principal demeure M. Elwyn Blattner. D’après les termes de ses statuts, la société a pour objet principal, la prise des participations dans les entreprises commerciales, industrielles, financières ou autres, luxembourgeoises ou étrangères. Elle contracte pour l’accomplissement et développement de son objet, des emprunts par voie d’émission et des obligations et prête aux types d’entreprises ci-haut citées. Elle soutient assurer aussi le développement ainsi que l’acquisition des brevets et licences, la gestion, la location, la promotion et la mise en valeur d’immeubles. Les statuts de cette société ont connu des modifications importantes faisant disparaître les noms des personnes créatrices de la société. Deux modifications le 31 décembre 2001 et 20 mars 2002 puis une modification le 26 novembre 2010. Lesdites modifications restent non soutenues par les résolutions des Assemblées et du Conseil d’Administration. Curieusement, les statuts ne portent aucune signature des actionnaires après les différentes modifications des 2001 et 2002. Il apparaît seulement celle du notaire en date du 10 janvier 2011 longtemps après les changements opérés aux statuts. Ce qui suscite tout de même des interrogations pour la gestion d’une institution pendant neuf (9) ans sans base juridique inattaquable. Sofia SA dispose d’un capital fixé à USD 1

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million et celui autorisé est fixé à seulement USD 500.000 représentés par 500 actions d’une valeur nominale de USD 1.000 chacune et les actionnaires restent dans l’anonymat. L’étendue financière reste non déclarée officiellement et ce, contrairement aux pratiques de bonne gouvernance et de transparence ainsi que les prescrits réglementaires des Instructions n°s 14 et 18. Les informations retracées par la Mission et celles remises par la banque indiquent que les sociétés ciaprès (Ital Motors, NRJ, SMS, SODEXMINES, SODEP, GTM, ORIONCOM, BUSIRA LOMAMI, COBEGA, SOCIETE DES CULTURES, SCAM, TFCE, CCP, CM, CMM, SOCAM) constituent des propriétés composantes de la surface financière non déclarée officiellement jusqu’à ce jour par l’actionnaire majoritaire et ce, en violation des dispositions réglementaires régissant les établissements de crédit assujettis. à l’instar des statuts de SOFIA SA, il importe de relever par ailleurs, que l’actionnaire majoritaire en la personne de la famille Blattner a procédé à une série des modifications statutaires de certaines de ses sociétés par la cession de ses actions dans lesdites sociétés aux fins de réduire mécaniquement les créances BIAC sur les personnes apparentées. Toutefois, l’examen des procès-verbaux des assemblées générales des sociétés concernées relève des incohérences qui ne garantissent pas de transparence dans lesdites opérations de cession d’actions sociales. Il y a lieu de noter à titre indicatif les faits ci-après: u la tenue des assemblées générales de toutes les cinq sociétés au cours des années 20122013; u le rachat d’actions est réalisé, selon les PV retracés, par la société SALAMANDER et SENTINEL dont les actionnaires demeurent non publiés par la banque. Les actionnaires desdites sociétés sont cependant représentés par M. Mabiala Landu pour NRJ, SODEP, et ORIONCOM. Mme Sylvie représente les actionnaires concernés dans la société GTM. Le premier représentant aurait l’avantage d’assurer la gestion et le suivi des affaires du

groupe d’entreprises de la famille Blattner. Pour la banque, eUe soutient ne pas disposer d’autres informations car les sociétés ayant racheté les actions appartiennent aux Iles Vierges Britanniques. Dans la mesure où les termes des PV seraient exacts, il s’agirait en simple, d’une dissimulation des capitaux de la RDC dans les paradis fiscaux. u les cédants des actions sociales de la SODEP dont M. Elwyn Blattner ont eu à décider de la désignation du gérant de ladite société alors qu’ils n’avaient curieusement plus qualité d’accomplir l’acte concerné après la cession de leurs actions. à la lumière de ce qui précède, il y a lieu de noter que la pratique opérée dans la mutation des actionnaires des différentes sociétés revient simplement à contourner l’étendue visible de son contrôle économique en vue de réduire la surface de ses engagements pris avec la banque et retracés à travers le champ des apparentés. La configuration actuelle de l’Assemblée Générale de la BIAC, basée sur la simple solidarité familiale et dont l’essentiel des membres siège au Conseil d’administration, constitue un frein énorme pour l’émission par cet organe, des jugements objectifs et responsables ainsi que la prise des décisions éclairées après avis du Conseil d’Administration. En clair, cette configuration présente des limites avérées. D’entre les déficiences à charge de l’actuelle configuration de l’Assemblée Générale, il y a lieu de recenser notamment: u l’absence, lors de la tenue des assises, de débat de fond et l’implication sérieuse des actionnaires aux problèmes de la banque exposés par le Conseil d’Administration d’une part, et le défaut d’engagement allant au-delà des avis du Conseil d’Administration dans les résolutions en faveur de la banque, d’autre part. Les PV de l’Assemblée ne font état que des lectures des points inscrits à l’ordre du jour et de leur adoption; u l’absence sur la période revue, de débat sur l’incorporation d’un actionnaire de référence requis par les dispositions réglementaires régissant le secteur bancaire en RDC. Ce

(suite en page 12 ).


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Elwyn Blattner et Michel Losembe ont ignoré les injonctions de la BCC (suite de la page 11).

qui témoignerait d’une simple indifférence à relever dans le chef de l’actionnariat qui prônerait le maintien de la configuration en place en dépit de l’injonction de l’Autorité de Régulation et de Contrôle; u l’actionnariat a tendance à personnaliser et à convertir la banque dans une institution à forme juridique unipersonnelle comme il a été résolu lors du Conseil d’Administration du 28 mars 2014 resté sans avis contraire à ce sujet; u la timide participation de ses membres dont le quorum effectif et généralement présent ne dépasse pas deux personnes pour la tenue des assises alors que l’actionnariat en compte cinq de manière formelle tout en relevant que SOFIA reste l’identique de Monsieur Elwyn Blattner. u le défaut d’échange et réflexions approfondis sur les questions relatives au plan de redressement requis en 2013 par l’Autorité de Régulation et de Contrôle. L’organe aurait pu focaliser ses énergies sur l’évaluation, le repérage des sources de financement, la définition des politiques et stratégies pour engager les réformes sur le plan administratif, opérationnel et technique avec efficience; u l’incapacité des actionnaires à financer de manière particulière les réformes administratives requises par la situation de la banque notamment, la rémunération du nouveau management et les réformes administratives y afférentes; u le timide engagement non tenu au terme de l’AG du 25 octobre 2014, pour la recapitalisation avec un montant d’U5D 10 millions, sans tenir compte de l’évolution aggravée des pertes enregistrées connue dans l’entretemps par la banque. Cet engagement était pris quasiment plus d’une année après l’injonction formulée par l’Autorité de Régulation et de Contrôle qui exigeait en 2012 un minimum d’USD 20,57 millions pour la recapitalisation de la banque. Demeurant insuffisant au regard du profil des risques et du niveau des fonds propres réels de la banque, cet engagement n’a été exécuté que de moitié en mai 2015.

dépôts sociétés apparentées n’atteignent que USD 1,5 million MATRICULES «010033 «007008 «002146 «010131 «010969 «006830 .’010085 «012133 «007415 «013661 «006658 «006391 «036677 «008205

SOCIETE

CDF BUSIRA LOMAMI 67416,26 COBEGA COBRA 1 946,58 SOCIETE DES 1 357364,00 CULTURES SCAM 430250,10 SODEXMINES TFCE 8 405 504,62 CCP GERSHON NOGA SMS 25935,03 CAA CMM INDIGO 1 812 578,92 LOGIN 3 094331,66 15195327,17

DU CAPITAL SOCIAL. La BIAC présente à travers ses livres un montant de CDF 19.634.269.884,39 soit la contrevaleur d’USD 21.341.597,70 à fin juillet 2015 comme capital social. Ce montant regorge des éléments nécessitant une reconsidération du fait d’avoir été récusés par l’Autorité de Régulation et de Contrôle lors de la revue 2012 conformément à la lettre Réf: D03/n°00221 du 17 février 2012 pour non-respect des procédures et dispositions réglementaires en matière d’augmentation du capital. Il s’agit des incorporations relatives aux comptes courants associés en CDF et USD pour un total de CDF 7.005.001.877 correspondant à USD 7.697.804,26. Néanmoins, la banque a soutenu sans preuve documentaire que l’Autorité de Régulation et de Contrôle avait approuvé ladite augmentation dont la Mission antérieure a récusé sur base des évidences de nonconformité des opérations y relatives effectuées par les soins de M. Melotte (actionnaire et ancien responsable des opérations) et Cie d’une part, et les opérations en OD pour différents virements sans ordres initiés de la part de l’actionnaire concerné, d’autre part. Pour la mission, nonobstant la présence d’un courrier éventuel de la BCC mais non encore présentée à la mission qui attesterait son approbation de l’augmentation du capital susmentionnée, l’absence d’éléments probants sur la traçabilité de ladite augmentation

met en cause la validité de celle-ci et oblige la banque à l’assainissement du compte capital qui devra être ramené à USD 13.643.793,44. En outre, contrairement aux dispositions réglementaires, il a été retracé dans l’historique du compte capital social des éléments non qualifiés d’un montant global d’USD 289.919,15 dont l’incorporation de la plusvalue de réévaluation pour un total de CDF 100.489.991,01 soit C/V USD 110.428,56 et un montant relatif à la facture Delta de CDF 163.336.437 soit C/V USD 179.490,59. Ces éléments nécessitent une comptabilisation précise en dehors des composantes du capital social. L’évolution du capital social de la banque reste caractérisée par des rares interventions d’apport en capital de la part des actionnaires et d’absence d’incorporation très significative issue des résultats en vue du renforcement des fonds propres. Considérant l’âge et l’étendue de la banque, la surface financière apparente de l’actionnariat et ses prises des risques, il y a lieu de noter que le défaut de croissance significative du capital et de ses fonds propres relèverait d’une absence de volonté manifeste de l’actionnariat qui priorise autre chose que les besoins exprimés par la banque. DU CONSEIL D’ADMINISTRATION. En réponse aux recommandations de la revue antérieure, la BlAC a procédé à quelques aménagements dans la composition de son

EURO 106,54 11,84

USD 310191,32 1 128,66

589,42

1 307,05

20617,19 82,96 295195,58 14901,41 122437,43 4 698,94 73459,18 6110,43 24297,66 27435,42 847700,19 Source: rapport d’audit BCC.

organe délibérant. Elle a désigné Monsieur Charles Sanlaville, ancien Président Délégué Général et Président du Comité de Direction comme Président du Conseil d’Administration en lieu et place de M. Elwyn Blattner, d’une part, et avait désigné M. Michel Losembe comme Administrateur Directeur Général et Président du comité de Direction, d’autre part. La composition détaillée du Conseil d’Administration est faite de manière ciaprès: u Monsieur Charles Sanlaville, Président. u Monsieur Elwyn Blattner, membre représentant SOFIA SA. u Monsieur Michel Losembe, Président du Comité de Direction. u Monsieur Michael Blattner. u Monsieur Jonathan Blattner. u Monsieur Alphonse Ngandu Bujitu. u Monsieur Edouard Mambu Mankenzo. Au nombre des PV de l’organe délibérant, il y a lieu de noter que ce dernier a fait montre d’un fonctionnement régulier sur la période revue et les résolutions y retracées demeurent de bonne facture pour la plupart d’entre elles mais sans définition des moyens d’accompagnement. Au regard de la situation de la banque jugée de préoccupante par l’Autorité de Régulation et de Contrôle ainsi qu’aux injonctions de cette dernière en 2012, Le Conseil d’Administration a admis au changement de l’Exécutif qui a ouvert des actions de réforme sur le plan administratif de la banque mettant un accent fort sur la sécu-

rité des opérations et du fonctionnement du système dans l’ensemble dont le développement est réservé au volet du management. L’examen des PV du Conseil d’Administration fait noter des déficiences sur la période revue dont notamment ce qui suit: u l’absence de mandat pour les administrateurs absents et représentés. En effet, il n’a pas été retracé les évidences des mandats formalisés accordés aux représentants aux assises. Le conseil se contente de signifier simplement qu’il peut valablement siéger «au vu du quorum des administrateurs présents et représentés ». Cette pratique fait couvrir des absences, d’une part, et crée l’opacité dans la responsabilité attendue de chacun des membres de manière individuelle surtout dans l’engagement relatif à l’approbation des résolutions prises par cet organe, d’autre part; u la représentation de SOFIA SA au Conseil d’Administration demeure toujours une difficulté à l’instar de constats faits lors des revues antérieures. Son mandat de représentation reste sans aucune évidence. SOFIA SA s’identifie au fait à la personne de Monsieur Elwyn Blattner qui désigne verbalement qui il veut si ce n’est pas lui-même à cet effet; les résolutions prises demeurent sans preuve de détails pour certaines et les résolutions sont prises sans mention de tenue de débat éventuel en même de justifier de leur fondement et de leur pertinence; u le Conseil d’Ad-

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ministration s’octroie d’importantes rétributions au titre des jetons de présence et indemnités spéciales tout en relevant à travers ses réunions que la situation financière de la banque est déficitaire au fil des mois et des années. Le Président du Conseil a droit à Euros 15.000 alors que les autres membres ont Euros 12.000 par trimestre. Le taux appliqué pour les jetons de présence par la BIAC reste supérieur et incomparable à celui de la concurrence de même taille et témoignant de situation financière plus confortable. Les indemnités spéciales sont de même hauteur que les jetons de présence. Elles sont régulièrement versées aux membres du Conseil sans justification de leur mise en place; u le versement aux administrateurs des avantages ci-haut indiqués met en conflit la mission régalienne dévolue à l’organe délibérant pour la sauvegarde du patrimoine et des intérêts de l’institution. Les administrateurs sont sans ignorer que dans une situation déficitaire et d’insuffisance des fonds propres, les avantages perçus continuellement payés sont en réalité la consommation des dépôts de la clientèle sensés d’être protégés par leurs soins Cette situation ne peut en réalité être admise dans le cadre d’une gestion avertie. Une attitude alerte serait recommandée à cet effet par l’organe délibérant assortie des mesures d’austérité à leur propre endroit pour servir d’exemple depuis fin 2012. Le régime de réduction des dépenses initié récemment par le management est plus ressenti au bas niveau des employés de la banque qu’ailleurs. Ainsi, il a été noté, qu’en dépit de ses recommandations au management requérant la diminution des charges, l’examen des PV de l’organe délibérant renseigne un défaut d’analyse détaillée et approfondie des comptes de la banque par les membres de l’organe sus-indiqué. Ce qui pouvait permettre à ce dernier d’identifier clairement les comptes à problèmes c’est-àdire ceux caractérisés par des charges exagérées et mêmes injustifiées puis recommander les mesures idoines et claires dans l’intérêt de tous.

De la situation financière de 2012, il sied de relever que la banque a connu une sérieuse dégradation entre 2013 et mi-2015 sans réaction notable du Conseil d’Administration. En liminaire elle est justifiée par notamment le défaut de recapitalisation, la mauvaise gestion du risque opérationnel ayant entrainé des fraudes importantes, le faible taux de recouvrement des crédits aux apparentés, la détérioration de la qualité du portefeuille crédit, le déboursement par la banque de plusieurs grosses dépenses de gestion et d’investissement ainsi qu’aux charges et avantages sociaux à certains cadres supérieurs de la banque. . Aussi, faut-il souligner que l’actionnaire majoritaire ainsi que quelques sociétés apparentées font partie des grands bénéficiaires des grosses dépenses déboursées par la banque dont éléments d’analyse à travers le volet des comptes de gestion. En sus, il a été retenu que le Conseil d’Administration a fait montre de tolérance dans le traitement de certains dossiers et faits mettant en mal le respect des dispositions de conformité. Il y a lieu de relever notamment à cet effet: u la mandature des Administrateurs Indépendants. Arrivés à la fin de leur mandat, le CA du 30/04/2015 a décidé de proroger temporairement le mandant des Administrateurs indépendants et a renvoyé l’examen de cette question à la prochaine AGO à convoquer dans un bref délai dès qu’une interprétation plus certaine du dispositif OHADA avec la Loi bancaire sera faite. Dans l’absence des textes consacrant les mandats temporaires au Conseil d’Administration, la pratique employée par la BIAC constitue simplement une situation de nonconformité entretenue par cet organe. Le mandat provisoire serait admissible lorsqu’il est confié aux administrateurs des assignations précises et déterminées dans le temps au terme duquel le mandat susmentionné leur sera retiré formellement. u l’indifférence au regard des provisions pour dépréciation des créances recommandées à fin 2012 ainsi

(suite en page 13).


faillite frauduleuse |

Blattner et Losembe ont confondu les patrimoines de la BIAC et de la CFC

(suite de la page 12).

qu’à l’augmentation irrégulière du capital social d’USD 7 millions. Attitude de nature à ne pas observer les injonctions de l’Autorité de Régulation et de Contrôle ramenant la situation réelle au bas niveau que celui présenté par les états financiers périodiques. Cette non-conformité d’actes et des faits ne peut contribuer à la prise des résolutions idoines garantissant une évaluation réelle des moyens à apporter pour le redressement durable de la banque. u l’approbation des projets d’expansion de la banque allant jusqu’à plus d’USD 9 millions sans ressources de financement appropriés en dépit de la mesure de redimensionnement formulée par la BCC Des constructions sont enregistrées à travers la République et particulièrement à Lubumbashi et à Kisangani où la banque a procédé à des acquisitions des terrains et des constructions dont le coût du budget voté par le Conseil d’Administration n’a pas des ressources particulières propres à la banque. Il s’agit des investissements qui s’appuient sur la consommation des dépôts de la clientèle et mettant en péril l’épargne du public. Bien plus, la société apparentée SMS demeure au centre d’exécution des travaux de construction et ceux d’agencement. Ce qui traduit un désinvestissement de la banque et une récupération des mises de l’actionnaire u l’indifférence vis-àvis d’un contrat d’assistance technique sans contrepartie Contrat d’assistance technique signé entre la banque et l’actionnaire majoritaire en date du 15 janvier 2013. Contrairement à ce qui est connu de ce dernier, les termes de la convention prétendent que l’actionnaire témoigne des capacités techniques avérées pour accompagner la banque dans les réformes à engager, lui assurer l’appui nécessaire de gestion et de contrôle permettant un meilleur développement et rendement de la banque. Par ailleurs, les termes soutiennent que l’actionnaire interviendra dans l’élaboration du plan stratégique de la banque projeté sur 15 ans, le choix du matériel à utiliser par la banque et la Sécurité

Les dépôts de la clientèle par provinces

PROVINCES KINSHASA BAS-CONGO KATANGA NORD KIVU SUD KIVU PRO ORIENT BANDUNDU EQUATEUR TOTAL

informatique, l’orientation vers les fournisseurs de la banque, etc. La durée du contrat était fixée à une année renouvelable de manière tacite. La BIAC est tenue de verser une redevance trimestrielle d’Euro 250.000 alors qu’en contrepartie, l’actionnaire a simplement une obligation des moyens. Ce contrat ne témoigne pas des évidences de son approbation par le Conseil d’Administration au vu de l’importance de son objet dans la vie de la banque. En contrepartie des paiements effectués par la banque, il n’a été retracé aucun avantage ou réalisation obtenu par la banque dans le cadre de l’objet évoqué par la convention. Il sied de rappeler que l’observance par la banque jusqu’en décembre 2015 de ce contrat récusé en mai 2015 avec effet immédiat par l’Autorité de Régulation et de Contrôle, n’était qu’une faveur offerte à l’actionnaire pour enrichissement sans cause d’une part, et demeure une attitude à ne pas souscrire au régime de réduction des charges ainsi que d’indifférence aux injonctions de l’Autorité de Régulation et de Contrôle, d’autre part. Les paiements effectués à ce sujet font montre des dépassements importants du niveau contractuel requis sur la période revue dont détails dans le volet d’examen du résultat. u la cession d’activité de messagerie et sa surséance sans suivi approprié. À travers ses résolutions de mai 2013, le Conseil de la Banque a laissé croire que

MONTANT EN CDF 243 352697514,60 18039642448.62 59769052444,72 7800341 506,30 4386 114 585,68 1 099 812 024,88 3 580 270 295,70 2278215427,58 340306 146 248,08

EN% 71,5 5.3 17,6 2,3 1,3 0,3 1,1 0,7 100,0

Source: rapport d’audit BCC.

l’activité de messagerie financière connaît une baisse sensible en RDC. De ce fait, les dirigeants ont pris la résolution de céder l’activité sous le label de Western Union à la société Compagnie Financière du Congo, CFC en sigle. La société susmentionnée demeure une entreprise apparentée créée à l’initiative pure et simple de l’actionnaire majoritaire de la banque. Il sied de rappeler que le même actionnaire est incapable de recapitaliser la banque et trouve des ressources pour créer une nouvelle entité au sein du groupe sans doute en puisant dans les dépôts de la clientèle. En outre CFC n’a toujours pas présenté le plan d’affaires à l’Autorité de Régulation et de contrôle en dépit de requêtes formulées par elle et par la Mission. En effet, le Conseil de janvier 2014 a consacré la cession de cette activité pourtant génératrice des revenus significatifs pour la BIAC à la CFC. Cette position était confirmée par le rapport de Monsieur l’ADG lors du Conseil de 19 juin 2014. De par l’agrément obtenu de l’Autorité de Régulation et de Contrôle, la CFC est une institution indépendante avec personnalité juridique distincte de la BIAC. Ce qui requiert une séparation nette de leurs patrimoines. La décision de cession de l’activité impliquerait naturellement en gros sur le plan comptable et financier, l’évaluation du matériel dédié, des contrats de bail en force échus et ceux payés d’avance par la BlAC et qui devront éventuellement

servir à CFC, le paiement à la BIAC du prix de l’activité par CFC suivant des modalités clairement définies. Ce prix aurait pu contribuer tant que faire c’est peu au renforcement des fonds propres de la banque. Par conséquent, sa participation au Comité de Direction comme dirigeant de la BIAC pose un problème d’éthique et ne peut pas être admise par l’Autorité de Régulation et de Contrôle qui, en sus de la mise en demeure lui adressée en vue de la régularisation de sa situation endéans 60 jours par la lettre Réf.D.03/no02373 du 31 août 2015 enjoint votre institution à reconsidérer la relation contractuelle avec l’intéressé. L’Autorité de Régulation et de Contrôle exhorte les organes délibérants de la BIAC à observer les saines pratiques et les directives réglementaires relatives à l’agrément des dirigeants d’un établissement de crédit. u l’indifférence à la politique trop ambitieuse relative à la gestion des cadres de la banque La banque a mis en place et de manière régulière, une politique relative aux avantages pour cadres supérieurs en ligne avec les réalités du marché ainsi que les bonnes pratiques en matière de Gestion des Ressources Humaines. Les dispositions de la politique susmentionnée sont applicables en sus des dispositions contractuelles spécifiques. Les Fondés de pouvoirs principaux et Fondé de Pouvoirs nationaux ne sont pas admis à ce régime spécifique. En effet, cette politique ac-

corde selon les grades l’avantage des véhicules de fonction pour Directeurs et Sous-Directeurs dans la tranche d’USD 120.000 et USD 42.500 amortissable en 4 ans, de dotation en carburant des Directeurs et SousDirecteurs pour 350 et 200 litres par mois, dotation en gardiens de sécurité, billet d’avion pour chaque membre de famille limitée à 4 mineurs, frais scolaires limités à 4 enfants par famille des Directeurs et Sous-Directeurs dans la tranche d’USD 2.500 à USD 500 par an et par enfant, frais de logement pour Directeurs et FP/FPP dans la tranche d’USD 6.000 et USD 2.500 par mois, frais de communication pour Directeurs et sous-Directeurs dans la tranche d’USD 1.000 et USD 250 par mois. La situation de la banque ne permet nullement la mise en place d’une politique aussi attrayante de ses cadres supérieurs uniquement. Elle a l’avantage de mettre suffisamment à l’aise ses cadres supérieurs sans évaluer à juste titre le retour en investissement y afférent. Elle porte en sus, des germes d’une certaine discrimination des catégories du personnel, source de frustration et de risques dans la gestion de l’ensemble du personnel. L’organe délibérant est resté sans observation relative à cette directive disproportionnelle avec la situation financière de l’institution. u le maintien de quelques divergences relatives aux dispositions statutaires et de la charte du Conseil d’Administration L’examen des statuts de la banque rapproché à celui de la charte du Conseil d’Administration a fait relever quelques contradictions dans le contenu de certaines dispositions relatives à la convocation des réunions, la tenue du Conseil et de la signature des PV du conseil. (...). ORGANES DE CONTRôLE. 1. Du Comité d’audit. Le Conseil d’Administration est sensé

Les dépôts de la clientèle par secteurs et provinces TOTAL DEPOTS TOTAL DEPOTS PAR PROVINCE TOTAL DEPOTS PAR SECTEUR TOTAL DEPOTS CLIENTELE BSA

MONTANTS CDF 364 266535491,47 340306146248,08 314252747691,25 389661 886859,00

DIFFERENCE AVEC BSA -25395351 367,53 -49355740610,92 -75409139167,75

Source: rapport d’audit BCC. LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1358 | PAGE 13.

assurer sa mission de surveillance, de l’évolution d’affaires et du fonctionnement de la banque avec le soutien du comité d’audit émanant de cet organe. Ce comité est constitué de trois administrateurs. La présidence est assurée par l’administrateur représentant l’actionnaire majoritaire en l’occurrence Monsieur Elwyn Blattner. S’agissant de son fonctionnement, il n’a pas été retracé l’existence des PV attestant les séances des travaux réalisés par le comité sus indiqué. Ce qui ne peut permettre de confirmer l’effectivité de son existence. Les interventions des membres du comité ne sont retracées qu’à travers les assises du Conseil d’Administration. Ce qui revient à traiter de manière simpliste les questions qui s’opposent à la banque. L’inexistence opérationnelle dudit comité présidé par l’actionnaire majoritaire peut être justifiée de par la position inconfortable du président vis-à-vis des engagements pris par les sociétés apparentées et sans respect des échéances ainsi que les différents avantages dont il bénéficie sur base ou non des quelques contrats sujets à caution. à l’instar de l’organe délibérant, le comité d’audit émanant de ce dernier est resté muet devant l’état médiocre de score réalisé par les organes de contrôle de la banque sur la période revue. Au regard des prévisions d’activités à couvrir et planifiées, l’organe d’audit et de contrôle interne n’a réalisé que 16% en 2012 et 2013 puis 8% en 2014. Ce comité n’a pas mis en exergue les conclusions du rapport de mission BCC de 2012. Ce qui dénoterait une attitude peu alerte au regard d’une situation jugée préoccupante par l’Autorité de Régulation et de Contrôle. Il importe pour la banque et au mieux des intérêts communs de garantir un fonctionnement régulier de cette structure et une indépendance de ses membres. Sans attendre les informations provenant des organes d’audit et de contrôle interne ou externe, les membres de ce comité peuvent initier des travaux spécifiques pour apprécier l’efficacité ou non du système de contrôle interne et de l’audit interne, la qualité de gestion et celle des informations publiées.

2. De l’audit interne. L’Autorité de Régulation et de Contrôle avait stigmatisé le fonctionnement de deux organes de contrôle sous la coupe d’un seul responsable, à savoir l’audit et le contrôle interne. Cette configuration qui présentait déjà un état de conflit d’intérêt et d’incompatibilité, était en plus caractérisée par. des faiblesses dans la couverture des zones d’activités de la banque. L’examen des états documentaires reçus de la banque révèle ce qui suit pour la période sous revue au titre de la politique, des procédures et activités réalisées: La Politique et les Procédures de contrôle interne mises en place ainsi que les documents présentant la structure et les activités de contrôle interne de la BIAC ne reflètent pas sa réalité organisationnelle. Ainsi, la compréhension des certaines dispositions de ce référentiel réglementaire interne devient de fois ambigüe et non conforme aux dispositifs règlementaires. La Politique de contrôle interne de la BIAC est contenue dans un document de cinq pages. Cependant, l’essentiel de cette Politique n’est repris que sur plus au moins deux pages. Cela marque le niveau moins significatif d’implication des membres de l’organe délibérant et de son appréhension du contrôle interne. De l’analyse des «plannings annuels d’audit» de 2012 à 2014, ces derniers demeurent non approuvés par le Comité d’audit/Conseil d’Administration. Ils sont élaborés isolement d’une année à l’autre. C’est ainsi que, à quelques exceptions près, le planning 2014 ressemble à celui de 2013. Une telle approche d’élaboration de planning traduit une approche d’accoutumance et non celle basée sur les risques. Les réalisations n’ont pas connu des performances au regard des prévisions. L’analyse des rapports d’audit et d’enquête mis à la disposition de la mission portant sur la période 2012 - 2014 révèle ce qui suit: u les rapports présentés demeurent non signés par les Auditeurs ayant assuré les enquêtes et ne portent pas le visa du Responsable de l’entité d’Audit interne. (suite en page 14).


faillite frauduleuse |

Michel Losembe embauche qui il veut à l’audit interne, ce qui émeut la BCC

(suite de la page 13).

En outre, ces rapports sont destinés à l’Administrateur Directeur Général en lieu et place du Président du Comité d’audit d’autant plus qu’il est fait mention, par la BIAC, de l’existence d’un Comité d’audit. Ce comité n’est même pas mis en copie des différents rapports d’audit. Les Contrôleurs internes signent anormalement en qualité d’Auditeurs internes sur les rapports; u les rapports d’audit ne s’étaient limités qu’à relever les faits ou anomalies constatés et de formuler des recommandations. Les causes à l’origine de la survenance des anomalies n’étaient pas identifiées et remontées les risques auxquels la banque est exposée à chaque fait ou incident n’étaient pas évalués et stigmatisés. Cette approche ne demeure point satisfaisante d’autant plus que les recommandations à valeur ajoutée doivent, par leur conception et mise en application, concourir à mettre fin au disfonctionnement constaté. Il va de soi qu’il faille identifier préalablement les causes de dysfonctionnement en suite, envisager des actions correctrices; u à certaines missions d’audit étaient couplées celles de suivi de mise en application, par les audités, des recommandations des missions précédentes. Cependant, dans les rapports d’audit rien ne filtre sur les taux d’observance des recommandations et des cas de répétition. Ce travail de suivi est d’autant plus important qu’il permet d’apprécier la pertinence des recommandations formulées par l’Audit, et donc sa valeur ajoutée, et le niveau d’adhésion des audités aux recommandations de l’organe de contrôle. u l’approche COSO dont il était fait mention dans le rapport annuel d’audit 2014 de la BIAC doit être un choix effectif en matière de contrôle interne. Faire mention de COSO reconnu sur le plan international comme référentiel en matière de contrôle interne est une bonne option. Mais, il est préférable qu’il soit effectif dans les différents niveaux de contrôle organisé par la banque et qu’il soit reflété dans les différents rapports d’audit publiés. à partir de mai 2015, les choses ont évolué sur le plan environne-

mental et organisationnel desdits organes de contrôle. La banque a marqué sous l’égide du nouveau mangement et l’injonction de l’Autorité de Régulation et de Contrôle, la séparation de contrôle interne et de l’Audit interne. Elle a été consacrée par la note de Direction n° 001/05/2015 du 27 mai 2015. Il y a, cependant, lieu de veiller à une adéquation des Politique et Procédures relatives au système de contrôle interne en rapport avec les activités de chacune des fonctions de contrôle sus. évoqués. De l’analyse des CV des membres constituant la nouvelle structure d’audit interne, il y a lieu de relever théoriquement que seul le responsable justifierait d’une expérience en la matière. Pour tous les autres membres, l’expérience et le cursus restent préoccupants et des formations spécifiques demeurent nécessaires en leur faveur. Néanmoins, au terme d’échange de vues avec l’animateur actuel de l’entité autour de la gestion de la nouvelle structure et de ses perspectives, d’une part, et après examen du pLan d’actions pour L’avenir bien que non encore vaLidé par Les instances habilitées, d’autre part, il se dégage que Le profil de l’intéressé nécessiterait quelques actions d’amélioration. La Mission est inquiète quant à ses capacités appelées à garantir dans l’immédiat la conduite de cette entité avec maîtrise et responsabilité. Les rapports des travaux depuis son entrée en fonction et la séparation de deux entités n’avaient pas été produits bien que requis par la mission. L’intéressé a fait suspendre depuis une bonne période, les actions de contrôle permanent des opérations et estime-t-il que ces actions peuvent s’effectuer périodiquement. Il y a lieu de s’interroger sur la pertinence d’une telle décision dans une institution systémique qui s’appuie sur un système de contrôle interne perfectible dont les politiques et procédures ne sont qu’en phase de sensibilisation. Le staff constitutif de l’équipe de contrôle de cet organe repose sur une base peu rassurante. En effet, les auditeurs juniors les plus anciens ont été engagés en décembre

2014 et sont en majorité à leur première expérience professionnelle. Ils sont sous la supervision directe d’un auditeur senior et un superviseur. La qualité de «Senior» et du «Superviseur», dans le domaine d’auditeur, requiert une expérience avérée dans le métier pour la conduite et l’encadrement des autres membres du staff. Ce qui n’est le cas pour les précités désignés par l’Auditeur Général. Le staff est composé uniquement des nouveaux agents qui n’ont jamais été dans l’environnement de ce métier et n’assurant pas une maîtrise correcte de fonctionnement des entités de la banque, des directives internes et des dispositions légales et réglementaires du domaine. Le positionnement en grades inférieurs des membres de cet organe paraît aussi comme facteur limitatif des zones de contrôle d’audit et de leur indépendance sous prétexte des contraintes budgétaires de la banque. En effet, leur indépendance demeurera hypothétique et sans lendemain devant les responsables justifiant des grades supérieurs et de l’ancienneté dans la banque. En outre, un état de complaisance risque de s’établir avec l’organe de contrôle interne du fait que l’auditeur interne soutient allègrement avoir pesé de tout son poids pour le recrutement du Responsable du Contrôle Interne sur base de leurs liens d’amitiés. Il sied d’ajouter que la cartographie des risques élaborée avec le concours du Cabinet d’Audit KPMG en septembre 2012, a stigmatisé que, pour plusieurs processus d’activités de la BIAC, les risques résiduels très élevés. Et depuis, les dispositifs d’atténuation correspondant aux risques identifiés sont soit faibles ou quasi inexistants. En dépit du niveau des risques établi sur base de cette cartographie bien non actualisée, les plannings d’audit sont élaborés sans s’y référer. Par ailleurs, la banque a soutenu en août 2015 à travers ses reporting que l’actualisation de la cartographie était réalisée à plus de 98% et elle sera produite à fin juin 2015. Car, il été resté pour ce faire que la couverture d’une agence dans le Bas-Congo et trois de Mbandaka alors que le comité de pilotage

renseignait la livraison de cet outil à fin juin 2015. Ainsi, il ne restait pour ce faire que la couverture d’une agence dans le Bas-Congo et une autre dans le Katanga. Jusqu’à la fin des travaux de la Mission BCC, aucun résultat n’était perceptible à cet effet. L’évaluation des organes de contrôle a permis de révéler que la cartographie susmentionnée demeure un défi pour la banque. Mettant en exergue les faiblesses présentées par l’environnement de cet organe, il y a lieu donc de craindre un défaut de qualité pour le travail attendu de ce dernier. La Mission se trouve dans l’obligation de ne pas permettre la validation de la structure dans son état actuel et suggère une révision d’option pour l’établissement rassurant et durable de cet environnement. Hormis les ressources humaines capables, l’environnement s’appuiera sur une charte d’audit et la révision des Politiques et Procédures d’audit interne. Le défaut de la cartographie des risques constitue à ce jour un énorme handicap pour les actions à mener par cette structure de contrôle qui doit aussi remettre en place le dispositif de suivi des recommandations. 3. Du commissaire aux comptes. En sus de la nonconformité du statut du Commissaire aux comptes tantôt personne morale KPMG, tantôt un collège constitué de deux personnes physiques issues de la personne morale tel décrit supra, l’auxiliaire de l’Autorité de Régulation et de Contrôle auprès de la BlAC n’a pas fait preuve du sens d’indépendance, du professionnalisme et d’alerte recommandés par les dispositions réglementaires. Aucune réserve n’a été émise sur des états financiers présentant la situation patrimoniale et les comptes de résultat de la période sous revue en dépit des enregistrements irréguliers d’une part, et parfois sans pièces comptables justificatives avec des valeurs plus que significatives, d’autre part. Le niveau très élevé des risques résiduels d’exploitation décelé à travers la cartographie élaborée par ses soins était demeuré sans déclaration à l’Autorité de Régulation et de Contrôle.

Les différents points et volets développés dans les rubriques du présent rapport soutiennent fortement ce jugement. Les dépenses susmentionnées ont été opérées pour la plupart sur la période revue sans respect des normes de décaissement notamment les contrats de service, le soubassement comptable, leur couverture par des recettes et les autorisations habilitées à l’engagement des dépenses.

L’EXéCUTIF ET la STRUCTURE ORGANIQUE. De l’Exécutif de la banque. Au regard des déficiences identifiées au terme de la revue BCC en 2012, le Conseil d’Administration du 16 août 2012 a approuvé les termes de référence devant permettre au nouvel exécutif de relever le défi. Le Conseil d’Administration du 23 octobre 2012 a confirmé le choix porté sur M. Michel Losembe pour la conduite du nouveau management avec effet au 1er janvier 2013. L’Administrateur Directeur Général a procédé, avec l’accord du Conseil d’Administration, au recrutement des quelques Cadres Supérieurs et le personnel d’exécution après le départ des anciens à des postes clés. Afin d’éviter le débauchage des cadres auprès de la concurrence et assurer le respect du code d’éthique qui serait établi au niveau de l’ACB, la direction générale de la BlAC a engagé des cadres expatriés provenant pour la majorité des pays étrangers d’Afrique et de l’Europe et d’ailleurs à des coûts somme toute élevés par rapport à la situation de la banque. La durée initiale est de deux ans pour les cadres supérieurs. Le recrutement opéré a permis à l’ADG de constituer son Comité de Direction composé hormis lui-même, des responsables de la Direction commerciale, la Direction des risques et recouvrement, la Direction financière et la Direction des opérations. Pour fonctionner, ce comité bénéficie de l’appui inconditionnel des quelques comités spécialisés à l’instar des comités de crédits, ALM, trésorerie, ressources humaines, etc. Le comité de Direction se réunit régulièrement une fois par semaine. Il s’élargit aux autres responsables des fonctions et services une

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fois par mois. Il y a lieu d’encourager la pratique actuelle de fonctionnement de cette structure qui met en exergue la circulation de l’information aux divers responsables de la banque d’une part, et permet de considérer les talents des proches collaborateurs, d’autre part contrairement à la gestion antérieure. Hormis le volet principal de redressement, concernant la recapitalisation de la banque qui est du ressort exclusif des actionnaires, le Directeur Général a mis l’accent sur la réforme de quatre piliers principaux ci-dessous, à savoir; l’axe des opérations de la banque, l’axe gestion de l’activité des crédits, l’axe. commercial et l’axe de contrôle. Le recrutement a fait entrer au Comité de Direction au moins 90% des nouveaux cadres supérieurs. Il existe aussi une structure dénommée Secrétariat Général dont les attributions sont à définir de manière claire. Au moment de la réalisation de la mission, le responsable de cette structure assumait depuis plus de six mois à titre intérimaire sans être confirmé. Ce qui ne répond pas aux saines pratiques. Par ailleurs aux dispositions de l’article de la loi bancaire, le comité de gestion ou direction générale doit être composé d’au moins deux personnes en l’occurrence le Directeur Général et le Directeur Adjoint. Ce dernier poste n’existe pas encore laissant tous les pouvoirs entre les mains du seul Directeur Général. Cet état de chose nécessite d’être corrigé rapidement afin de garantir le principe de quatre yeux avec le même degré de responsabilité. Dans le cadre des reformes, le management a doté la banque d’un arsenal réglementaire relatif aux politiques et procédures régissant différentes activités et fonctions de la banque dont la mise en place officielle avait eu lieu à fin juin 2015 après qu’il soit relevé une certaine léthargie dans la mise en œuvre par la banque des actions du plan de redressement. Après plus de deux ans de fonction, le management continue à chercher à mettre en place une structure organique qui puisse répondre aux besoins de fonctionnement harmonieux des organes et en fonction de la capacité d’hom-

mes disponibles à animer lesdits organes. Ce qui revient à noter qu’elle ne disposait pas jusqu’à la fin des travaux de la revue, d’un organigramme formalisé justifiant de l’approbation du Conseil d’Administration. L’absence de cet organigramme fonctionnel donne lieu à l’incertitude des rapports hiérarchiques et à l’exercice de pouvoirs et limites incontrôlés dans certaines entités de la banque. Dans un environnement du genre, même les meilleures procédures mises en place ne peuvent garantir l’amenuisement escompté des risques. Les procédures seront dans ce cas opposables qu’à des intervenants de faible positionnement ou appliquées que de façon aléatoire. Ce qui constitue une exposition aux risques de non-conformité. Considérant l’expérience de la gestion antérieure, le management s’est employé à réduire notablement la présence des actionnaires au niveau de la gestion courante. Il a obtenu que tout contact relatif à la gestion de la banque puisse se faire formellement au travers des organes en place. Cette disposition retracée au titre de rappel de recommandation de la Mission antérieure de la BCC connaît encore quelques difficultés pour son application. Car, l’influence des actionnaires continue à se faire sentir dans certaines structures de la banque. De l’effectif de la banque. La banque a mis en place une politique alléchante d’avantages sociaux en dépit de la situation déficitaire de la banque et sans moyens de couverture propre. Elle a recruté des hauts cadres du métier dont la majorité est venue de l’étranger en ce compris certains des compatriotes portant le statut d’expatrié. Il a été prévu dans l’option de sa réforme, une courte durée de deux ans pour réorienter les affaires et assurer l’encadrement des agents nationaux en même d’assurer la relève à coût réduit dans divers secteurs notamment la ligne métier des crédits, des opérations, des finances et de l’informatique. De manière globale, la banque a procédé à des recrutements aux différents postes de travail. Ce qui a conduit à une

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faillite frauduleuse |

Contre l’avis de la BCC, l’actionnaire a placé son fils à la direction du Crédit

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évolution exponentielle de l’effectif du personnel que la banque n’a jamais connu. L’impact desdits recrutements en termes de retour à gagner par la banque reste encore attendu. Le recrutement du personnel s’est opéré sans respect des référentiels existants en la matière créant ainsi quelques frustrations dans les différentes catégories du personnel. Les nouveaux engagés au titre des cadres dont les plus bas étaient recrutés au grade de chef de service ont eu l’avantage de bénéficier de grade et de rémunération supérieurs par rapport aux agents occupant les mêmes postes. Certains engagés n’ont pas fait preuve d’apport d’une valeur ajoutée au service. Ce qui remet en cause l’investissement engagé à cet effet. En dépit des engagements sus évoqués, la banque continue à faire usage de la pratique des soustraitances désapprouvée jadis par l’Autorité de Régulation et de Contrôle compte tenu des risques que présentait cette option. Le personnel des soustraitances est placé à certains postes de responsabilité dans le réseau de la banque avec une rémunération plus que modeste, totalement en rupture avec le niveau des responsabilités lui confié. Cette option reste maintenue par la banque en dépit des cas d’incidents malheureux connus par l’institution du fait d’employer un personnel en régime de frustration permanente. Parmi les entreprises de sous-traitance, il a été compté le personnel provenant du contrat avec SESOMO qui est mis sous la responsabilité particulière de Michaël Blattner selon les termes du contrat et le personnel identifié sur base du contrat avec Congo Management Service (CMS) utilisé dans le réseau bancaire et WU. Il y a lieu de s’interroger en sus sur la particularité que l’effectif SESOMO échappe à la gestion commune du personnel de la banque. Conscient de la situation des disparités de grade, de rémunération et de l’usage des soustraitances avec des contrats à durée déterminée, le responsable des Ressources humaines a convenu que cela comportait des risques et ne pourrait demeurer indéfiniment. Il importe bien de résoudre la si-

tuation par une certaine harmonisation de fonction et de grade d’une part, et de convertir les contrats à durée déterminée en durée indéterminée par l’examen de chaque cas et ce, au regard des possibilités qu’offriront les comptes d’exploitation de la banque, d’autre part.

Du système de contrôle interne. S’agissant des dispositifs de contrôle interne, la banque s’est employée à répondre à l’exigence de l’Autorité de Régulation et de Contrôle afin de combler le vide qu’il y avait dans l’encadrement des fonctions et des opérations de la banque. En effet, depuis le mois de juin 2015, la banque compte près de 180 politiques et procédures. Elles ont été élaborées avec le concours du cabinet Ernst and Young. Le responsable de l’organe semble justifier des compétences y correspondantes. Le staff constitutif de contrôle regorge des membres avérés et en même de renforcer l’équipe d’audit interne. S’agissant des politiques et procédures, l’examen de certaines d’entre elles dénote quelques faiblesses et contradictions notables nécessitant des réajustements au risque de générer des conflits ou des situations de contentieux. Il a été relevé des cas de contradiction entre certaines dispositions des politiques et des procédures et des divergences entre dispositions des procédures relatives au même objet. Aussi, des procédures de non application et pouvant rester sans objet dans l’environnement actuel de la BIAC. En dépit de leur état, la banque soutient qu’elle procède à la sensibilisation du personnel qui doit tenir compte désormais de l’apport positif des politiques et procédures dans la banque. La mission note cependant que la recommandation de relecture des politiques et procédures formulée aux entités respectives de la banque pour réajustement nécessaire est en cours d’exécution. Aussi, certaines opérations d’impact énorme sur le plan financier continuent-elles à échapper au champ de contrôle par lesdites procédures. Il s’agit des opérations initiées ou intéressant l’actionnaire. Ce qui crée de ce fait, les zones sanctuaires.

De même, les politiques et procédures sont lancées sans que la banque ne soit dotée d’une structure organique en même de garantir et d’observer les relations hiérarchiques de manière formalisée. Car elles devront aussi tenir compte de la ligne hiérarchique. à ce stade, il y a lieu de noter la bonne volonté du management à produire les procédures mais aussi faudra-t-il relever que les risques résiduels afférents à l’exploitation demeurent entiers. L’organe de contrôle interne quoique doté des éléments avertis pour certains d’entre eux, il mérite un renforcement de plus ou moins huit unités supplémentaires afin d’assurer ses assignations. Aussi doit-il restaurer le contrôle permanent des fonctions et des opérations au lieu de prôner les actions de contrôle périodique comme il a été relevé à travers le planning. Par ailleurs, la cartographie des risques ainsi que les procédures adéquates demeurent nécessaires pour le fonctionnement efficace de cet organe (...). DE LA GESTION DES ACTIVITéS PRINCIPALES. Des dépôts de la clientèle. Comme toutes les banques de la place, la BIAC dispose de quelques produits financiers qui lui assurent la collecte des dépôts auprès de sa clientèle. Il s’agit de la gamme des divers produits d’épargne d’une part, et des cartes bancaires en sus des dépôts à vue, d’autre part. Le volume de dépôts à fin juillet 2015 selon les inventaires du fichier reçu de la BIAC indique un total des valeurs non concordantes par type des dépôts et même au regard de l’état global de dépôts. L’inventaire total affiche CDF 364 266 535 491,47 alors que l’état par province renseigne CDF 340306 146248,08 et l’état par secteur indique CDF 314 252 747 691,25 dans les livres de la banque contre une valeur supérieure de CDF 389 661 886 859,00 déclarée via le système BSA. Ces écarts s’observent également lorsqu’on rapproche le total de dépôts à ceux par secteurs et provinces. Les valeurs des dépôts présentées par La BIAC demeurent préoccupantes. Dans sa réunion du 5 septembre 2013, le Conseil d’administration avait

relevé que le portefeuille présentait une situation irréaliste. Car au 31.12.2012, les engagements d’USD 284 millions étaient couverts par des ressources d’USD 393 millions. Au mois d’août 2013, les engagements étaient d’USD 444 millions contre les ressources d’USD 269 millions. L’irréalisme des chiffres tel que présenté et dénoncé par le Conseil ainsi que les divergences relevées par la Mission ne peuvent permettre d’apprécier à juste titre les données portées au bilan. Cela laisse penser à une manipulation à souhait, des chiffres de la banque. La situation traduit une nécessité urgente pour la banque à améliorer des capacités en faveur d’une grande fiabilité dans le traitement et production des données comptables et financières. Toutefois, il importe de noter que la valeur des dépôts déclarés représente 67% du bilan tandis que les crédits distribués représentent 75% des dépôts. Ce qui ne constitue pas une attitude de prudence requérant l’emploie des dépôts en faveur des crédits pour une équivalence de 50%. Les dépôts à terme ne représentent que 8% de l’ensemble des dépôts soit 5% du bilan. Le top 20 représente CDF 70.080 759 083,68 soit 19% de l’encours global avec comme seuil inférieur l’équivalent de USD 1.200.000. Dans cette catégorie, le secteur public a 35% suivi des entreprises privées avec 31 %. Les particuliers ne sont pas significatifs. Cette tendance présente une exposition aux risques de concentration dans la collecte des dépôts sur le même opérateur économique, à savoir l’état. La répartition des dépôts par monnaie et secteur d’activités n’a pas été produite par la banque en dépit de la requête établie à ce sujet. Avec 79 points de service tel que indiqué par le document en annexe détaillant le réseau de la banque, l’impact d’activités au titre des dépôts demeure très peu significatif sur l’étendue du territoire. En effet, la répartition des dépôts par province fait mention d’une mobilisation des dépôts concentrée sur la seule ville de Kinshasa avec 72%. Une très faible mobilisation est relevée dans les autres provinces. Pour celles qui présentent des

chiffres significatifs, il y a la province du Katanga avec 17% en dépit de leurs démembrements, la province du Bas-Congo avec 5% tandis que les provinces du Nord et Sud Kivu ensemble 3,6%. Les autres provinces présentent des chiffres en-dessous de 1,3%. La faible mobilisation dans les provinces dénoterait une mauvaise étude de faisabilité lors de l’ouverture des sites d’exploitation. Une Comptabilité analytique serait idéale afin d’évaluer le coût et la contribution de chaque point d’exploitation ouvert par la banque en vue de décision de gestion idoine en conformité avec la situation actuelle de la banque. à défaut de la comptabilité analytique il conviendrait de s’appuyer sur les résultats produits par chaque site d’exploitation sur une période de trois ans. DE LA DISTRIBUTION DES CRéDITS De l’administration. L’activité de crédit à la BIAC est assurée par le biais de la Direction des risques supervisé par un responsable justifiant d’une expérience dans le métier après plusieurs années des pratiques à travers quelques banques d’Afrique. Il fait partie des Cadres Supérieurs recrutés par l’Exécutif en 2013 en vue d’accompagner la réforme initiée par le Management dans le secteur des crédits. D’entre ses tâches, le Responsable de Direction partage son expérience avec les cadres et agents de la direction d’une part, et programme des actions de formation pour la maîtrise du métier, d’autre part. Le personnel de cette direction est constitué de plusieurs éléments formés sur place et justifiant d’une ancienneté suffisante à la BlAC.Sur le plan technique, ils assurent correctement les diligences du métier. Cependant, l’assistanat du Directeur servant de doublure de ce dernier et dédié à assurer son remplacement dans l’avenir présente des limites des capacités techniques dans le métier. Retenue dans la vague des cadres recrutés à l’étranger, l’intéressée dispose des talents qui peuvent être mieux utilisés dans une autre ligne de la banque. Pour l’intérêt des tous, le poste de back up du directeur devra être confié à une personne qualifiée techniquement et justifiant de

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la mémoire historique dans la distribution des crédits de la banque. Ce qui ne fait pas défaut dans la direction et serait un choix rationnel de gestion des ressources. La structure en charge des crédits porte le nom de «Direction des Risques et de Recouvrement». Ce nom est à même de semer la confusion avec l’entité appelée à assurer la gestion de «l’ensemble des risques de la banque» alors que la structure ne s’occupe que de l’aspect crédit bien que ce dernier fasse partie aussi des risques. Il y a lieu de penser à une nouvelle dénomination claire et distinctive afin d’éviter la confusion sus-évoquée. Il sied de relever par ailleurs, qu’un des fils de l’actionnaire majoritaire, aujourd’hui copté comme actionnaire en la personne de Monsieur Michaël Blattner, se trouve placé dans la structure de la Direction des Crédits et Recouvrement. Selon la banque, ce dernier est en formation pour le métier et il a en charge l’aspect de recouvrement. Tout en admettant que l’idée de formation est à encourager, il faut noter que la décision établit clairement un état de conflit d’intérêt. Alors qu’elle a besoin d’un recouvrement rapide de ses ressources longtemps bloquées par les débiteurs en délinquance et les actionnaires, elle a confié à un débiteur en situation précitée, la charge de recouvrer ce dernier n’a jamais payé pour son compte suivant les conditions contractuelles. En sus, la position d’un actionnaire de la banque dans un service de la Direction n’est pas de nature à faciliter le bon fonctionnement de cette entité. Surtout qu’il a un personnel venant de la sous-traitance et qu’il doit superviser directement. Sa dépendance hiérarchique du Directeur des Risques et Recouvrement demeure hypothétique. Cette situation présenterait tout mais pas la bonne gouvernance et le respect des saines pratiques. Il importe de rappeler que l’intéressé était récusé jadis par l’Autorité de Régulation et de Contrôle au titre d’Administrateur Directeur Général faisant état d’immixtion des actionnaires dans la gestion courante de la banque. De la politique et procédures.

Avec la mise en place de la politique et des procédures des crédits, la BIAC ouvre une nouvelle page de comportement dans l’accomplissement de ses opérations afin de réduire le niveau des risques opérationnels et de non-conformité qui ont fait légion dans la distribution des crédits. L’évaluation des référentiels servant de gouvernance dans la distribution des crédits fait état de contradiction entre certaines dispositions des politiques et celles des procédures d’une part, et l’existence de quelques déficiences nécessitant un réajustement rapide, d’autre part. Le contradictoire entre la BIAC et la Mission BCC autour des lacunes relevées par cette dernière a débouché sur la nécessité de mettre en œuvre les diligences (dont certaines ci-après, ndlr) dans la gouvernance de l’activité des crédits: 1. l’insertion dans la politique des informations principales de gestion des crédits à l’instar des zones d’intervention, des statuts et qualités des prétendants bénéficiaires des concours, des types des concours à l’économie, des durées ainsi que des conditions basiques pour bénéficier le concours de la banque. Prévoir les limites du portefeuille par secteur d’activités. Rendre clairs, précis et moins laborieux les référentiels de gestion des crédits en évitant l’usage des annexes portant des informations capitales; 2. la refonte de la Politique et procédures de crédits qui privilégie la classification des créances/ crédits suivant l’instruction n° 16 -modification 2 entrée en vigueur en janvier 2015. Car, la politique de la banque publiée en juin 2015 devrait s’y conformer même si le gros du travail était fait en 2014 et validé en 2015. Ne pas considérer les dispositions de l’Instruction constituerait un manquement inadmissible de nonconformité. La politique devra éviter des interventions manuelles de manière systématique dans le processus de classification des créances; 3. l’harmonisation des dispositions de la Politique de crédits des procédures y afférentes. Le défaut d’harmonisation risque de compromettre les dispositifs du contrôle interne (...)..


La Ferrari California prestige de l’auto |

G

rondant, rageur et poussant de plus en plus fort au fil de la montée en régime, le V8 de la California T fait honneur à l’écusson Ferrari. Pour un bloc équipé de deux turbos, chasse au CO2 oblige, c’est impressionnant. Voilà un compagnon idéal pour apprécier ce séduisant coupécabriolet, qui a sérieusement évolué depuis ses débuts en 2009. Se rendre chez Ferrari, à l’usine de Maranello, est toujours un grand moment. Même si je ne viens pas chercher celle que je rêverais d’installer dans mon garage - une 458 Speciale pour ne rien vous cacher, impossible de faire la fine bouche. Débouler dès 9 h du matin à l’accueil, apercevoir d’emblée la California T qui m’attend sur le parking et entendre: «voilà les clés, elle est à vous pour la journée», c’est ce que j’appelle une matinée parfaite. Le temps que l’on m’explique ce qui a changé dans l’habitacle, de ranger soigneusement le matériel photo dans le coffre et de replier le toit - une quinzaine de secondes suffit -, et je réveille le V8. Non sans une pointe d’inquiétude, car l’ancien et mélodieux 4.3 a cédé la place à un 3.9 équipé de deux petits turbos. Tous les amateurs vous le diront, spectateurs de la Formule 1 à V6 suralimenté en tête: le turbocompresseur étouffe la sonorité des moteurs. Une pression sur le bouton rouge Engine Start, situé sur le volant, dissipe les doutes en un éclair. Grand Tourisme, 560 chevaux. Les borborygmes caverneux en provenance de l’échappement sont dignes d’un «atmo», tandis que la vivacité du V8 à prendre ses tours surprend. De bon augure. L’autre surprise, c’est le bon confort délivré par les suspensions malgré les roues de 20 pouces présentes (option). Si le centre-ville de cette «mecque» automobile d’à peine dix-sept mille habitants n’est pas spécialement mal revêtu, le sud de l’Émilie-Romagne est, en revanche, coutumier des routes très abimées. Une

si le ciel se charge en ce début d’aprèsmidi, une découvrable reste appropriée pour savourer l’ÉmilieRomagne.

télématique moderniséer. Comme sur tous les cabriolets à couvrechef en dur, le parebrise est un peu trop reculé à mon goût. Mais, comme la rigidité est de bonne facture, on accepte ce léger désagrément avec le sourire. Difficile, d’ailleurs, de ne pas tomber sous le charme de cette Ferrari qui chouchoute ses occupants. Les beaux baquets en cuir ne sont pas qu’élégants, ils sont très confortables, même si davantage de maintien latéral n’aurait pas été pour me déplaire. L’arche horizontale

Fille «facile», cette California T se montre aussi très confortable pour cruiser cheveux au vent. Sur la pression d’un bouton, le toit rigide s’escamote ou se referme. Deux ouïes dans le capot et des phares acérés façon FF ou F12 distinguent la California T de sa devancière. dréservés. topographie qui met chiffres bruts, le plus montée sinueuse qui les ardeurs en conduite fourni de série. Puissant qui prolonge la console apporte un en exergue l’excellent important, pour Ferrari, jouxte un parc régional sportive. Alors, non et très endurant, il amortissement piloté qui a déjà utilisé la au nom imprononçable, sans prudence eu égard répond toujours présent réel raffinement à cet habitacle peaufiné (option) de l’italienne. suralimentation dans c’est un vrai aux 560 ch disponibles, pour ralentir ce lourd pour l’occasion. Surtout qu’elle dispose, le passé, est la manière plaisir d’exploiter j’ai débranché les coupé-cabriolet (1.730 Entre les aérateurs désormais, d’un réglage dont ce 3.9 délivre sa ce V8.Sur les six béquilles électroniques. kg). Pour la petite centraux, un afficheur «routes bosselées», puissance. premières vitesses La bonne nouvelle, sur histoire, Ferrari est rond -peu lisible, accessible depuis Faut-il privilégier la 7e fait exception le sec, est que la belle si confiant dans ses malheureusementle volant, qui fait l’efficacité ou les - la mécanique, très n’en a pas besoin! En freins qu’il les garantit indique maintenant merveille pour lisser sensations? réactive, accentue sa sortie d’épingle, il est à vie si la voiture ne la pression de l’asphalte. Un moteur turbo poussée au fil des tours. possible d’accélérer met jamais une roue suralimentation ou Aucun doute, la dernier cri, celui d’une Dans un grondement franchement sans se sur un circuit. Bref, encore la température California T est l’une Porsche 911 Turbo sourd, ce huit-cylindres retrouver en fâcheuse on s’amuse beaucoup extérieure. Le des Ferrari les plus (520 ch) par exemple, se rue à l’assaut de posture. Voilà qui aux commandes de constructeur en a aussi agréables à vivre du est capable de fournir la zone rouge fixée à inspire confiance, la California T, et profité pour moderniser moment. Ajoutez une son couple maxi très 7.500 tr/mn, avec une d’autant que la boîte, même si elle n’offre la télématique, ce qui boîte automatique à tôt, en le maintenant hargne jouissive. À ma toujours aussi rapide ni l’efficacité ni la n’a pas empêché le double embrayage sur une grande partie de connaissance, jamais et bien gérée, opte sportivité d’une 458, GPS de se signaler par très douce en mode la plage d’utilisation. un moteur turbo n’avait presque toujours pour elle est parfaite pour sa lenteur. Pas de quoi Confort, ainsi qu’une À la clé, des reprises présenté autant de le rapport adéquat. s’offrir un petit quart gâcher le bonheur de superprotection au redoutables mais une tempérament. Cela dit, à beaucoup d’heure d’allégresse baguenauder à bord de vent filet en place et poussée constante, pas solliciter le V8, quand les conditions vitres remontées, et forcément enivrante Confort, l’italienne finit par s’y prêtent. Le temps de cette California T qui, grâce à un excellent ce coupé-cabriolet (tout est relatif!). Sport ou ESC montrer quelques retrouver mon souffle, rayon de braquage, ferait presque oublier Prenant le contre-pied, off. faiblesses, notamment j’en profite pour me n’est pas maladroite qu’il est capable le Cheval Cabré s’est En outre, il y a un autre quand la route devient désaltérer. pour se faufiler dans de performances attaché à procurer un avantage à limiter le trop sinueuse pour elle. La Ferrari elle, n’en a les ruelles des petits d’exception. Certes, caractère bien trempé à couple sur les rapports En cause, la direction pas besoin. Même si, il ne prétend pas à la son V8 Turbo. inférieurs: la boîte et qui impose à la fois de en 160 km, le réservoir villages italiens malgré ses 1,91 m de large sportivité exacerbée La solution retenue? les roues arrière de grands angles volant et de 78 l s’est quasiment sans les rétroviseurs. Et d’une 458. Faire en sorte qu’il cette propulsion pur jus se révèle trop incisive vidé de moitié. C’est s’il fallait pinailler, on Mais cette Grand délivre un couple sont moins maltraitées. lorsque l’on aborde assez éloigné des 10,5 soulignerait l’exiguïté Tourisme, qui affiche différent en fonction Positionné au volant, rapidement une voie l/100 km promis par la des strapontins arrière désormais 560 ch - 70 du rapport engagé et le manettino, qui bosselée. Le train avant fiche technique. Après qui permettent juste ch de plus qu’avant du régime. Alors qu’un agit sur le moteur, se met alors à suivre le notre déjeuner sur le d’emmener deux annonce des chronos bloc normal présente la transmission et profil de la chaussée. pouce, la California adultes sur quelques à faire saliver: le 0 à une seule courbe l’amortissement, Se concentrer sur la T dévoile, cependant, kilomètres. Mais c’est 100 km/h abattu en de couple, le 3.9 de n’offre que trois trajectoire devient, de un appétit bien plus le lot de toutes ses 3,6 s et les 200 km/h Maranello en affiche réglages: Confort, fait, primordial. En raisonnable alors que rivales, de la Porsche atteint 7,6 s plus tard. cinq ! Ça a l’air un peu Sport ou ESC off cas de souci, on peut nous adoptons une 911 Turbo Cabriolet à Peu de supersportives compliqué dit comme (antidérapage coupé). néanmoins toujours allure touristique l’Aston Martin DB9 en sont capables. ça, mais le résultat est Mais les deux premiers compter sur le freinage adaptée à l’endroit. Volante. Toutefois, au-delà des épatant. Dans cette jolie brident franchement carbone-céramique Pardi, il fait 28°C et, LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1358 | PAGE 16.


En Côte d’Ivoire, «big is beautiful» vie |

E

n Côte d’Ivoire, plus les fesses sont grosses mieux c’est. Une course en avant qui menace la santé de pas mal de femmes.

Elles prennent du «grossifesse», onguent miracle au nom révélateur ou se couvrent le derrière de gaines «push-ups»: en Côte d’Ivoire, où «big is beautiful», les femmes rivalisent d’ingéniosité pour élargir leurs formes. La filiforme Kate Moss et ses égéries n’ont jamais eu la cote à Abidjan. «En Côte d’Ivoire, pour être belle, il faut avoir un beau bassin», observe Sarah, une commerçante de 34 ans. «Les hommes préfèrent les femmes un peu fessues». Car les rondeurs sont signe d’opulence et de «bonne santé», explique le politologue Jean Alabro. Elles sont aussi gages de «maternités glorieuses», dont «les fesses sont le siège», poursuit-il. Tous les artifices semblent donc permis pour épanouir son séant. Evelyne est vendeuse de «grossifesse», autrement appelé «botcho crème» dans le marché de Treichville, le plus important de la capitale économique ivoirienne. En nouchi, la langue de la rue, «botcho» signifie «vaste arrière-train». Cet onguent, produit à base d’«huile de foie de morue», de miel ou encore de beurre de karité, selon sa notice, connaît un succès inégalé. «C’est ma meilleure vente», affirme Evelyne, devant la crème «jolis seins» et la pommade «bazooka», qui sert à «affermir et grossir les membres»

Recette miracle: du «grossifesse» ou gaines «push-ups. dréservés.

des hommes. Des dizaines de pots s’arrachent chaque jour, à 15.000 ou 25.000 francs CFA (23 ou 38 euros) l’unité, poursuit-elle. Une fortune en Côte d’Ivoire. Dans son petit kiosque, deux gros cartons destinés au marché ghanéen voisin attendent d’être emportés. «Ce que Dieu donne, il faut garder». Les résultats sont «garantis au bout de 30 jours» et durent, lance Evelyne, «il n’y a pas une seule cliente qui s’est plainte». «C’est pas comme les comprimés, qui te font gonfler, et ensuite tu perds», ajoute-t-elle. Des médicaments «élargissants» vendus dans un packaging plus professionnel - la plupart venant de pays anglophones, notamment du Nigeria - sont également proposés aux clientes à Treichville. Souvent à base de corticoïdes, ils génèrent diabète, hypertension ou infections,

Une raciste?

Une juge sudafricaine a fait scandale en affirmant que «le viol fait partie de la culture noire». Ses propos ont soulevé un tollé général en Afrique du Sud. La ligne rouge très très foncée qu’a franchi Mabel Jansen, de la haute cour de Pretoria. Dans un débat sur Facebook avec l’activiste Gillian Schutte, elle a écrit ces propos racistes. «Dans leur culture (celle les Noirs), une

femme est là pour satisfaire leurs désirs. Cela est vu comme un droit absolu et le consentement des femmes n’est pas requis. Vous pouvez trouver cela difficile à accepter et dérangeant, comme je l’ai ressenti. Mais je n’ai jamais rencontré jusqu’ici femme qui n’avait pas été violée à l’âge de 12 ans», écrit notamment Mabel Jansen, parmi d’autres propos ignobles.

pouvant aller jusqu’au coma, met en garde le Pr Fatima Ly, dermatologue-vénérologue à Dakar. Dans la capitale sénégalaise, ces médicaments, souvent faux, créent un «énorme»

problème de santé publique qui affecte des milliers de personnes chaque année, s’alarme-t-elle. Moins lourdes de conséquences: les «fausses fesses», sortes de culottes

rembourrées, que tâte Christine à Abidjan. «C’est pour ma fille», explique cette retraitée de 56 ans. «Moi, j’ai déjà beaucoup de derrière, c’est lourd à porter», plaisante cette dame en robe jaune, qui refuse de communiquer son nom de famille mais assure préférer le «naturel» à l’«artificiel». «Ce que Dieu donne, il faut garder», dit-il. Apparus il y a cinq ans, ces compléments fessiers se vendent comme des petits pains, à 9.000 FCFA (13,7 euros) l’unité, se réjouit Kader Camara, le propriétaire du magasin. «Avant, on n’avait pas ce genre d’articles. C’était un secret de femmes qui, pour aller danser, se cousaient plusieurs pagnes» afin de gonfler leur derrière, racontet-il. Les insatisfaites de leurs cuisses se voient aussi proposer des rembourrages grossissant

le haut des jambes, appelés «pistolets», poursuit le commerçant qui, pour expliquer ce terme, mime le geste d’un cow-boy, les bras le long du corps et rangeant ses révolvers. lipo-injections dans les fesses. Autre technique d’élargissement, le bouillon cube Maggi, omniprésent dans la cuisine africaine, se verrait détourné de son usage alimentaire... «J’ai une amie d’amie qui en prenait sous forme de suppositoire pour faire grossir ses fesses», assure Francine, jeune trentenaire. Cette pratique, apparue en R-dCongo, a même donné lieu à une chanson. Les femmes «pensent que comme c’est gras, ça va leur faire prendre du volume», observe-t-elle. «Le bouillon doit être utilisé pour la cuisine», commente sobrement

Peggy Diby, communicante pour Nestlé/ Maggi en Afrique de l’ouest, qui s’interroge sur la «véracité» de cette pratique. Pour les plus argentées, reste la solution bistouri, qui passe par une opération hors de Côte d’Ivoire. Le chirurgien plastique parisien Robin Mookherjee, qui vient chaque mois à Dakar, indique avoir vu passer «des centaines de patientes» ouestafricaines, notamment ivoiriennes, influencées selon lui par la culture négro-latino-américaine. Il cite aussi le cas de Maliennes venues le consulter depuis Tombouctou à la première occasion, dès que les combats ont cessé dans leur pays. Autant de femmes prêtes à payer 3 à 4.000 euros pour se faire «lipo-injecter» dans les fesses leur propre graisse, prélevée dans leur ventre ou leurs bras.

quitté précipitamment leur petit appartement du Bronx. Celle qui accusait DSK d’agression sexuelle avait été placée sous protection policière dans un lieu tenu secret. Des mois durant, la vie de cette émigrée, arrivée de Guinée aux ÉtatsUnis en 2004, avait été décortiquée. Rien de notable dans ses états de service comme femme de chambre au Sofitel proche de Times Square. La routine du ménage dans les chambres de cet hôtel de luxe en plein Manhattan, dont sa désormais célèbre suite 28.06. Rien d’extraordinaire dans sa vie privée non plus. Les Guinéens de New York ne connaissaient guère cette ressortissante qui ne fréquentait pas les lieux habituels de leur communauté. Opprobe et rumeurs s’étaient vite répandus. D’autant qu’un enregistrement d’une conversation téléphonique entre la femme de chambre et un homme emprisonné dans l’Arizona, présenté comme son petit ami, apparaissait

dans la procédure. «T’inquiète pas, ce type a beaucoup d’argent. Je sais ce que je fais», aurait dit l’accusatrice de DSK, selon une traduction aussitôt contestée par sa défense. Le sort de la Guinéenne commençait de lui échapper. En juillet 2011, le procureur de New York renonçait aux poursuites pénales. Mais, déjà, nombreux étaient ceux qui voulaient transformer la jeune femme en étendard. «Le symbole des femmes violentées», pour ses avocats, le percutant Douglas Wigdor et le tempétueux Kenneth Thompson alors que des employées féminines brandissaient des pancartes «Shame on you («Honte sur vous») devant DSK à la sortie du tribunal «La cause des femmes, des Noirs, des pauvres», ajoutait le sénateur démocrate de Harlem, Bill Perkins, qui tentait de mobiliser son électorat. Selon un de ses proches, Nafissatou Diallo avait, elle, une ambition: «Celle d’apprendre à lire et à écrire».

«La femme de DSK» a acquis un immeuble de trois étages à Dakar

L

e 14 mai 2011, une femme de chambre de l’hôtel Sofitel de New York accuse Dominique StraussKahn de tentative de viol, faisant basculer le destin politique du directeur général du FMI. Cinq ans plus tard, la jeune femme est restée discrète. «On peut espére que Mlle Diallo puisse désormais ouvrir un nouveau chapitre de sa vie», confiait le juge Douglas McKeon le lendemain de l’accord financier intervenu entre Dominique StraussKahn et la femme de chambre du Sofitel le 10 décembre 2012. Trois ans et demi plus tard, le souhait du magistrat à la courtoisie aussi constante que son port de bretelles estil réalisé? La jeune femme est restée discrète. Un silence imposé par le «deal» intervenu avec l’ancien patron du FMI et qui a mis fin à la procédure aux États-Unis. Le chiffre de 1,5 million

La Guinéenne du Sofitel Nafissatou Diallo. dR. de dollars a été avanemployée du Sofitel cé par le Journal du avait ouvert à New Dimanche. Ni confirYork, dans le Bronx, mée, ni démentie, la un restaurant «afrisomme a en tout cas cain, américain et espermis à Nafissatou pagnol». Diallo de changer de «Chez Amina», on mode de vie. servait du riz-poisson Selon le site Africacomme des hamburguinee.com, repregers, de 5 heures du nant des médias afrimatin à trois heures cains, c’est à Dakar du matin. Les jourque la jeune femme nalistes qui avaient guinéenne aurait poussé la porte décourécemment investi. vraient une patronne «Elle a acheté un imsouriante derrière le meuble de trois étages comptoir mais vite réavec des appartefractaire à toute quesments luxueux» dans tion. En mars 2015, la capitale sénégalaiun incendie avait se, assure le site, qui endommagé l’établisprécise également: sement. «Elle fait désormais la navette entre les Opprobe et ruÉtats-Unis où vit sa meurs fille et le Sénégal, sa Au lendemain du nouvelle «destination scandale du Sofitel, le d’affaires»». 14 mai 2011, NafissaAvant ce capital dans tou Diallo et sa fille, la pierre, l’ancienne adolescente, avaient

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Mettre les gaz en période d’incertitude

C’est ce qui s’appelle une salle noire de monde, que nul n’avait jamais remplie avant où, en pleine période d’incertitude et de reniement, sur le thème «Tous ensemble derrière Kabila», le Parti pour l’Action refuse du monde sur une terre passant pour hostile, laisssant des grappes humaines traîner dans les dépendances de cette Fikin. lesoft numérique.

Sur les bords de la Luye, sur nos terres bénies de Bandundu, dans Masimanimba, des villages entiers se vident et entrent en transe à l’apparition de Ya Khala (le Grand Crabe).Une histoire vient de commencer qui passera par la matinée politique de rentrée organisée dans la mythique salle de la Fikin sur le thème «Tous ensemble derrière Kabila». lesoftNumérique.

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côté rose |

Les cinq causes principales des divorces chez les séniors

S

i vous avez récemment divorcé après vingt ans de mariage ou plus, ou si vous connaissez quelqu’un dans ce cas, vous n’êtes pas seul.

Les séparations tardives, appelées parfois «divorce gris» sont en hausse. En 2010, un divorce sur quatre concernait des quinquagénaires, une tranche d’âge deux fois plus exposée qu’en 1990, selon le National Center for Family and Marriage Research de l’université Bowling Green (Ohio). Pourquoi donc les couples se séparent-ils après une si longue vie commune. Que faut-il faire pour ne pas les imiter? Les cinq causes principales de divorce chez les couples mariés depuis des décennies: 1. Ils s’éloignent. Le divorce sur le tard survient rarement à cause d’un événement soudain, explique Stan Tatkin, auteur de Wired for Love. Il s’agit plutôt d’un processus lent. «Un peu comme une assiette incassable que l’on fait tomber à répétition», dit-il. «Des micro-fêlures apparaissent, jusqu’à atteindre un seuil critique qui fait que l’assiette vole en éclats». C’est pourquoi, de nombreux couples qui se séparent sur le tard disent qu’ils se sont tout simplement éloignés. C’est souvent un choc pour les amis et la famille, comme lorsque Al et Tipper Gore se sont séparés en 2010, après quarante ans de mariage. Plusieurs raisons peuvent alimenter cette frustration souterraine, mais on retrouve souvent les mêmes thèmes. «L’un des partenaires, la femme le plus souvent, a le sentiment qu’elle s’est trop sacrifiée», poursuit Stan Tatkin. «Elle a parfois mis sa carrière de côté pour élever les enfants. Elle ressent l’usure de la relation qui était souvent à sens unique». 2. Leur âge. L’âge a son importance. Une grande différence d’âge qui ne posait pas de problème au début de la relation peut devenir pesante plus tard, explique-t-il. Les partenaires, arrivant en milieu de vie, ont parfois soudain envie de repartir à zéro. Selon lui, une «mise

Comment les couples engagés sur une pente glissante peuvent-ils se ressaisir? Il faut notamment parler librement de votre sexualité... dréservés. à jour [physiologimonaux qui survienensemble ou dévelopvotre sexualité… «La communication est tout le reste! que et biologique] du nent avec l’âge peuvent per une nouvelle comLes couples qui disessentielle. Votre corps Enfin, n’oubliez pas de cerveau» survient à provoquer d’imporpétence… Autant d’ac- cutent de leurs envies se transformant, vous discuter de tout le reste, certains moments de tantes fluctuations de tivités qui suscitent de sexuelles, des variaavez besoin de ce qui insiste Stan Tatkin. l’existence, notamment la libido. Même si les nouvelles conversations tions de leur désir et vous fait du bien phyC’est la seule manière autour de 15 ans, puis différences de désir se et peuvent rallumer la de leurs vulnérabilités siquement et affectide résoudre vos problèà la quarantaine. «Cha- ressentent à tout âge, passion. peuvent surmonter vement pour entretenir mes. que fois que cela surcelles-ci s’aggravent leurs différences, expli- votre sexualité». linda melone n vient, on veut revenir parfois avec le temps». 4. Parlez librement de que Jessica O’Reilly. Le Huffington Post. 5. … mais aussi de en arrière». Entamer Les couples engagés une relation avec une sur une pente glispersonne plus jeune sante peuvent se respermet à certains de saisir grâce à ces cinq satisfaire cette envie. conseils: 3. Ils s’ennuient. Selon Steve Siebold, coach psychologique spécialisé dans le renforcement mental et auteur de 177 Mental Toughness Secrets of The World Class, l’ennui est un autre facteur. «Vivre 24 heures sur 24, sept jours sur sept avec la même personne peut, selon la relation, conduire à l’ennui», dit-il. Dans certains cas, les gens ne font plus d’efforts. «Vous prenez votre travail et vos loisirs au sérieux, vous assurez, mais vous n’êtes plus ce partenaire attentif et attrayant. Vous vous reposez sur vos lauriers». 4. L’argent. Un rapport différent à l’argent et des difficultés financières peuvent avoir raison de votre couple. L’un des partenaires peut être cigale et l’autre, fourmi, ajoute Steve Siebold. «Les activités des enfants, les dépenses ordinaires et le coût des études supérieures peuvent finir par vous endetter», constate-t-il. 5. Le sexe. L’incompatibilité sexuelle peut s’aggraver, estime Jessica O’Reilly, auteur de The New Sex Bible et sexologue à Astroglide. «Les changements hor-

1. Faites de votre couple la priorité. Vous êtes censés pouvoir compter l’un sur l’autre dans les circonstances difficiles, note Stan Tatkin. «Vous devez connaître l’autre sur le bout des doigts et vous protéger mutuellement, tant en public qu’en privé, sans jamais mettre votre couple en danger». De plus, les couples doivent se poser la question de savoir pourquoi ils sont ensemble: «Sachez ce qui vous unit», ajoute-t-il. 2. Prenez soin de vous. La prise de poids, le manque d’exercice, et une tenue négligée suggère à votre partenaire que vous ne vous souciez plus d’elle ou de lui, indique Steve Siebold. Son conseil: «Faites un régime et remettez-vous au sport». 3. Assumez votre part de responsabilité. Avant de renoncer à votre mariage, regardez-vous dans la glace. «Si vous vous trouvez quelconque, le problème vient peut-être de là», indique-t-il. Si c’est le cas, il suggère de remettre un peu de piment dans votre vie. Préparer un voyage ensemble, créer une nouvelle entreprise, apprendre une langue

Une assistante au grand âge

L

a sexualité, passée un certain âge, reste tabou en France. Considérée comme nécessaire au bien-être, elle est prise en compte dans un certain nombre de pays qui autorisent l’intervention des assistants sexuels. Notamment en Suisse. Ex-prostituée, elle prodigue désormais du plaisir dans les maisons médicalisées en Suisse. Une activité sexuelle à destination des personnes âgées interdite en France que Judith Aregger a défendu à Belfort. Tout est parti d’une petite annonce. Nous sommes en 2008 et la profession d’assistant sexuel, qui avait émergé cinq ans auparavant en Suisse alémanique, apparaît en Suisse romande. Judith Aregger a alors cessé de vendre ses charmes depuis un certain temps déjà, mais ainsi qu’elle résume aujourd’hui son choix, «j’ai pensé être utile». Car elle en est persuadée, plus encore aujourd’hui avec le recul de l’expérience: le sexe, élément de bien-être scientifiquement établi, est une thérapie. Notamment en faveur des personnes âgées. «Pour les personnes souffrant de

troubles du comportement, crise de démence, violence, déprime liée à la solitude…, ça cesse dès la première rencontre, c’en est même hallucinant». En Suisse, au sein des établissements médicaux sociaux, l’équivalent des Ehpad français, le sexe s’avère en effet une prescription médicale. Et l’accompagnant sexuel, un aidant, certes, particulier. «Définir ce qu’on va faire ou pas». «On ne peut pas s’oublier, il faut être présent constamment, à l’écoute de l’autre de sorte à ce que la personne retrouve la connexion avec son corps». «Il est vrai que pour ceux qui ne viennent pas du travail du sexe, c’est une limite pas évidente à franchir. Je sais que je le peux, tout en restant moi-même et en gardant ma dignité». L’heure, à la charge du malade, est facturée 150 €. Et, selon les assistants, l’aide, ainsi qu’on la nomme pudiquement, va des caresses jusqu’au rapport sexuel, en passant par la masturbation. «Ça s’apparente à un travail du sexe», reconnaît Judith, «mais hautement spécialisé car il faut un

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plus. On ne peut pas s’oublier, il faut être présent constamment, à l’écoute de l’autre de sorte à ce que la personne retrouve la connexion avec son corps». Une telle pratique, en France, est interdite car tombant sous le sceau du proxénétisme. Ainsi, c’est depuis l’Alsace que la lutte a été engagée. Avec l’Association pour la promotion et l’accompagnement sexuel qui réclame une «exception à la loi» sur la prostitution en faveur des structures spécialisées dans l’assistance sexuelle. L’idée étant de défendre l’accès à la vie affective et sexuelle, notamment en ce qui concerne les handicapés. Selon un cadre juridique qui existe en Allemagne, aux Pays-Bas, au Danemark, en Autriche, en Italie, en Espagne et donc en Suisse, où l’accompagnant sexuel, qui se doit d’être âgé d’au moins 25 ans, n’est pas encore un métier, mais tend à le devenir. Tant la profession, qui se structure, répond à une logique médicale. «Les demandes parviennent aux associations, qui gèrent les formations, et c’est elles qui organisent et distribuent le travail auprès de nous», explique Judith Arre-

ger. Des sollicitations émanant donc des établissements et bénéficiant essentiellement à des hommes. «Il est socialement convenu que c’est l’homme qui achète des prestations sexuelles». Judith, basée à Genève, suit une vingtaine de personnes par an. À raison d’une visite mensuelle maximum «pour éviter l’attachement et l’habitude». À chaque nouveau bénéficiaire, c’est ainsi que sont nommées les personnes âgées optant pour ce service, un rendez-vous préalable, avec l’équipe médicale et l’intéressé, vise à définir «ce qu’on va faire ou ne pas faire», en fonction des besoins et de l’aptitude des uns et des autres. Judith, désormais formatrice, notamment après avoir suivi des études en sexologie clinique, ne nie pas les freins au développement d’une telle pratique. Pour autant, insiste-t-elle avec justesse en ce qui concerne la vieillesse, «cela concernera tout le monde». Un enjeu au sein d’une société marquée par le vieillissement de sa population. Avec, comme corollaire, la fin de vie. «L’Ehpad est censé être un lieu de vie, or le sexe est un aspect de la vie».


interna t i o n a l

Elles étaient ministres et disent haut leur colère

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C

inq ans jour pour jour après le début de la tonitruante affaire du Sofitel impliquant Dominique Strauss-Kahn, cet appel raisonne comme un rappel à l’histoire. Dix-sept anciennes ministres de droite et de gauche ont lancé dimanche 15 mai un appel, dans le Journal du Dimanche, contre le sexisme qu’elles dénonceront désormais «systématiquement». «Nous ne nous tairons plus». Dans cet appel, les 17 anciennes ministres annoncent que «l’omerta et la loi du silence ne sont plus possibles»: elles dénonceront désormais «systématiquement toutes les remarques sexistes, les gestes déplacés, les comportements inappropriés». Quelques jours après les accusations de harcèlement sexuel visant le député écologiste Denis Baupin, également vice-président de l’Assenblée nationale, ces anciennes membres de gouvernement (Roselyne Bachelot, Cécile Duflot, Aurélie Filippetti, Nathalie Kosciusko-Morizet, Christine Lagarde, etc.) écrivent: «Nous nous sommes engagées en politique pour des raisons diverses, nous défendons des idées différentes, mais nous partageons la volonté que le sexisme n’ait pas sa place dans notre société. Ce fléau n’est pas propre à notre univers, loin de là, mais le monde politique a un devoir d’exemplarité». Citant l’exemple de l’affaire DSK (Dominique Strauss-Khan), et revenant sur les témoignages «sidérants» de quatre femmes politiques contre Denis Baupin, elles rappellent: «Comme toutes les femmes qui ont accédé à des milieux auparavant exclusivement masculins, nous avons eu à subir et à lutter contre le sexisme. Ce n’est pas aux femmes à s’adapter à ces milieux, ce sont les comportements de certains hommes qui doivent changer». Et de citer certaines situations auxquelles elles-mêmes ou certaines de leurs collègues ont été confrontées: «On ne peut pas dire à une femme, quel que soit son statut, qu’elle

«L’immunité, c’est fini», disent en France d’anciennes femmes ministres qui révèlent ce qu’elles ont subi de sexisme. dr. soit salariée, étudiante, Nous encourageons qu’«aujourd’hui, rendue publique en sexuelle, la possibilité chômeuse, mère au toutes les victimes de l’arsenal judiciaire 2014, selon laquelle pour les associations foyer ou élue, à propos harcèlement sexuel et existe mais les lois ne une femme sur cinq compétentes de porter d’une collègue: «À part d’agressions sexuelles à sont pas suffisamment est confrontée à une plainte en lieu et place ses seins magnifiques, parler et à porter plainappliquées. Le Code situation de harcèledes victimes, la fin de elle est comment?». On te.» «Nous demandons du travail protège la ment sexuel au cours la correctionnalisation ne peut lui dire d’un air à nos partis et à nos salariée mais il n’est de sa vie professiondes viols», ou bien graveleux: «Ta jupe est groupes politiques de pas respecté. Peu de nelle, elles affirment encore l’«instruction trop longue, il faut la vérifier si de tels actes femmes portent plainte que «plusieurs pistes donnée aux parquets de raccourcir» ou «Estont été commis et, si tel et très peu de plaindoivent être étudiées» poursuivre systématice que tu portes un a été le cas, d’aider les tes débouchent sur en citant notamment quement en cas de harstring?». «Cela suffit. victimes à faire éclater des condamnations». l’«allongement des cèlement». Cet appel L’impunité, c’est fini, la vérité». Évoquant une enquête délais de prescription est signé par Roselyne poursuivent-elles. (...) Elles rappellent du défenseur des droits en matière d’agression Bachelot, Michelle

Macron candidat Président?

S

elon des informations du très sérieux journal français en ligne Mediapart, le ministre français de l’économie, de l’Industrie et du Numérique Emmanuel Macron s’apprête à déclarer sa candidature à l’élection présidentielle de 2017. Cela pourrait intervenir vers le 10 juin. Le président François Hollande serait dans la confidence, mais ne s’inquiéterait pas de cette annonce qui risquerait pourtant de l’affaiblir. Lors d’une récente interview radio-télévisée, il avait prévenu le jeune ministre de 39 ans, ancien et brillant banquier d’affaires chez Rothschild &Cie qu’il «sait ce qu’il lui

était candidat, il serait difficile à Macron de l’être contre lui.

Le ministre de l’économie, de l’Industrie et du Numérique Emmanuel Macron. dr.

(me) doit», laissant entendre que dans sa liberté de parole, Macron savait jusqu’où il pouvait aller trop loin. Depuis plusieurs semaines, le jeune

ministre entretient une ambiguïté sur ses intentions présidentielles, ne disant pas clairement s’il prépare 2017 ou 2022. Mais si François Hollande

Entre les deux, l’ambiance est électrique. C’est pourquoi, une déclaration du jeune ministre semble prématurée et ne ferait que renforcer la colère de ses détracteurs au PS. Reste que la presse à scandale et people en fait ses choux gras. Hollande ne semble plus vraiment porter son ministre de l’économie dans son cœur, écrit Challenge. Le Chef de l’état le trouverait même «ringard». Entre les deux, l’ambiance est électrique, et ils ne s’en cachent plus! Le Canard Enchaîné a révélé que le président de la République avait commenté la

visite d’ Emmanuel Macron à Orléans. «Décidément, Emmanuel a la grosse tête! Il a rendu hommage à Jeanne d’Arc pour parler de lui-même mais son discours ne m’a pas posé de problème particulier. Il faut éviter de le martyriser, éviter de l’enfermer dans une logique de «seul contre tous»». Hollande a fait un nouveau commentaire à propos de Macron devant des visiteurs. D’après Challenges, le Chef de l’état a lancé, «Emmanuel est ringard avec sa marche. Ça résonne très années 80. Qu’il fasse attention à ne pas franchir la ligne jaune. Car il pourrait connaître le funeste sort d’Arnaud qui, une fois sorti du gouvernement, a disparu corps et biens».

Le soft international est un Journal de droit étranger | AUTORISATION DE DIFFUSION en R-dCongo M-CM/LMO/0321/MIN/08 daté 13 janvier 2008.

Demessine, Cécile Duflot, Elisabeth Guigou, Aurélie Filippetti, Chantal Jouanno, Nathalie Kosciusko-Morizet, Christine Lagarde, Marylise Lebranchu, Corinne Lepage, Monique Pelletier, Fleur Pellerin, Valérie Pécresse, Yvette Roudy, Catherine Trautmann, Dominique Voynet, Rama Yade. Après les accusations lancées par des élues et responsables d’Europe Ecologie-Les Verts contre Denis Baupin, l’époux de la ministre du Logement Emmanuelle Cosse, qui dément les faits, a démissionné de son poste de vice-président de l’Assemblée nationale. La justice française a annoncé l’ouverture d’une enquête préliminaire sur ces accusations «susceptibles d’être qualifiées d’agressions sexuelles, harcèlements sexuels, appels téléphoniques malveillants». L’avocat du député écologiste a de son côté annoncé de son côté que Denis Baupin déposait plainte pour «diffamation» contre Mediapart et France Inter, qui ont dévoilé cette affaire. FINANCE PRESS GROUP. RCCM KIN/RCCM/15-A-27926 Id. Nat. 01-93-N00932M Le Soft International Global site www. lesoftonline.net/www.lesoft. be LeSoftConcept LeWebSoftConstruct InterCongoPrinters Radio Télé Action kkmtry@lesoft.be info@lesoft.be Phone 0898936344 SIP-AFRiMAGES B-1410 Belgique. Tél 00-32-488205666. Fax 00-322-3548978. eFax 00-1-707-313-3691 Fondateur Tryphon Kin-kiey Mulumba. Directeur général Gasha Kin-kiey Mulumba. Directeur Administratif & commercial Alain Bubu. Tél. 0993057455. Directeur associé Yves Soda. Assistante: Claudine Ngingi. Tél. 0898936344. Directeur de la publication. Munyonga Mubalu. AMP Agences et Messageries de la Presse belges. Accords spéciaux. Belgique. Trends. Trends, Tendances. Le Vif/ L’Express. Knack. © Copyright 2015 FINPRESS. Imprimé à Kinshasa InterCongoPrinters THE NEWSPAPER LE SOFT INTERNATIONAL IS PUBLISHED BY FINPRESS GROUP | DIFFUSION MONDE PRESSHOP.

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