Cette main noire qui tue au Bandundu
Les réseaux sociaux ont-ils inventé images et vidéos de fin du monde sur la route nationale n°1 ? Le week-end du 12 mai 2023, que des témoignages faisant état de corps ensanglantés le long de cette route nationale nourricière ! Que des personnes décapitées gisant à même le sol entre la cité de Kenge et la capitale Kinshasa aux environs des localités de Mbankana, Pont Kwango, Batshongo, Mongata, dans la province du Kwango! Que des groupes de jeunes marchant dans ces localités munis de fusils de chasse et d'armes blanches, le front couvert de bandeaux rouges. Et, pour finir, une cinquantaine de véhicules de marchandises et de privés bloqués de part et d'autre pendant plusieurs heures entre ces localités ou refaisant le chemin retour pour éviter tout risque d’être pris par des bandes armées avant d'être conduits sous escorte militaire. Et, plus tard, un semblant d’accalmie observée avec des images des forces de l’ordre qui venaient d'arrêter des jeunes mis en rangs et enlacés. Tout cela à moins de 100 kms de la capitale Kinshasa. Un dispositif militaire renforcé sur la Nationale 1 pour sécuriser la population quand la province du Kwango a décrété un couvre feu allant de 20:00' à 6:00' sur toute l'étendue de la province. Au début - cela remonte au deuxième semestre de
2022 - ces événements furent présentés comme un conflit de terre opposant deux communautés, les Téké et les Yaka qui avait surgi dans le territoire de Kwamouth, province de Maï-Ndombe.
Les Téké sont établis depuis plusieurs décennies sur ces plateaux de sabledit Plateaux des Batéké - qui s’étendent sur les deux rives du fleuve Congo. Ils ont réussi à mettre en place un système de gouvernance adopté par d’autres groupes ethniques. Les Yaka venus de la province du Kwango voisin sont arrivés sur les plateaux peu après les Tékés. Ce peuple d’agriculteurs cultive du manioc, de l’arachide, des ignames, etc. Il pratique aussi l’élevage de la volaille et du petit bétail. Pour pouvoir exploiter les terres appartenant aux Téké, les Yaka doivent payer une redevance aux chefs coutumiers Tékés. Un arrangement qui a permis aux deux communautés de cohabiter
pacifiquement pendant des décennies.
Mais, depuis peu, certains membres de la communauté Téké accusent les Yaka de refuser de payer la redevance coutumière depuis quelques temps.
70 MORTS ?
Des personnes armées se réclamant membres de ces tribus s’attaquent mutuellement à cause de ce conflit quand des jeunes barricadent certains axes routiers du territoire avec des checkpoints, à la recherche des membres de la tribu adverse.
« Ce n’est pas la première fois que cela arrive », à en croire un habitant de Kwamouth. «Ceci crée souvent des tensions que nous avons l’habitude de résoudre par des voies diplomatiques, la négociation, et non par les armes», explique-t-il.
Une délégation gouvernementale fut dépêchée dans la zone pour tenter de comprendre cette tragédie.
«Nous avons écouté
toutes les couches de la population », déclare Rita Bola, gouverneure de Maï-Ndombe. Qui explique que la situation a dégénéré à la suite de la crainte des Téké imaginant que les Yaka, qui vivent avec eux depuis plus de quarante ans, envisageaient de s’accaparer de leurs terres pour les occuper.
En 2018 déjà, plus de 530 personnes avaient été tuées dans le Maï-Ndombe lors des violences intercommunautaires à Yumbi, un peu plus au Nord de Kwamouth. Des maisons incendiées, la peur installée dans la contrée. Pas un habitant ne pouvait aller chercher de la nourriture dans la forêt par peur d’y croiser des hommes armés.
Plus tard, la présidence de la République a envoyé une équipe de chefs coutumiers originaires de la zone pour une tournée dans la région. Elle a appelé la population au calme. Une délégation contestée par d'autres chefs cou-
vendredi 12 mai par le premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, le Vice-premier ministre en charge de l'Intérieur et Sécurité, Peter Kazadi Kankonde a fait état d'une « situation (qui) reste marquée par les incursions répétitives des assaillants «Mobondo» (issus de l'ethnie Yaka, ndlr) dans la localité Menkao malgré les multiples appels à la paix lancés par la Commission de sensibilisation intercommunautaire TékéYaka».
Ajoutant : «la persistance de l’insécurité dans les environs de Kinshasa (Plateau des Batéké) (a conduit à) une action d’envergure en vue de rétablir l’autorité de l’État ».
tumiers expliquant qu'elle était présidée par un chef coutumier Suku, une tribu assimilée à celle des Yaka.
Du coup, plutôt que de se calmer, les attaques se sont poursuivies sinon multipliées avec des chefs coutumiers décapités jusqu’à atteindre les provinces voisines du Kwango et du Kwilu précisément les territoires de Bagata et de Bulungu voire la ville de Kinshasa. Pourtant, de moins en moins, on parle d’un conflit foncier Téké et Yaka. Selon plusieurs sources, ces attaques ont pris des proportions très inquiétantes au point de ne plus savoir qui en sont les vrais instigateurs. Tel le cas de ces « agresseurs passés par le village de Bukusu. Ils ont cherché le chef. Ils sont allés le capturer dans la forêt et ils l’ont tué dans son propre carré. Ils ont incendié toutes les maisons. Toute la population de ce rayon d’action, de Misia, de Fayala et consorts a pris fuite
Bilan macabre rien que pour ce début de week-end du 12 mai : 11 morts dont 7 militaires, 3 policiers et 1 civil, celui-ci tué par une balle perdue, selon diverses sources. Côté assaillants, à en croire le gouverneur de la province du Kwango Jean-Marie Peti-Peti, on compte une soixantaine de morts. Soit, plus de 70 morts en un deux jours.
Selon le ministre provincial de l'Intérieur, Sécurité et Affaires coutumières de la province du Kwango, Noël N'Lumbu Nteba, ces morts sont l'œuvre des miliciens « Mobondo » ayant combattu lors du conflit sanglant entre les communautés Teke et Yaka à Kwamouth. Ces hommes « se sont ensuite retranchés à Batshiongo au Kwango où ils se sont transformés en voleurs à main armée. La goutte d'eau qui a fait déborder le vase, c'est la tentative
a été «visité» par les assaillants Mobondo (de la tribu Yaka). DR. à Fatundu. On a vu une pirogue qui montait entre le village Kingalakiana et le port de Fatundu, la police est allée avec les éléments de bureau 2 des FARDC. Ils ont capturé six suspects. Ils avaient des machettes, des bandeaux et des banderoles qu'ils ont mis sur leurs corps, sur la tête et au bras. Ils montaient vers Fatundu », explique un témoin. Qui poursuit : «Le village est vraiment traumatisé. C'est tout le monde maintenant qui est en débandade. Ils fuient vers Kolokoso, vers Masi-Manimba. Fatundu avait reçu les gens de Bukusu, de Kimpana, les villages limitrophes qui fuyaient pour Fatundu. Maintenant Fatundu à son tour, c’est tout le monde qui vit dans la psychose. Nous avons lancé le message au gouvernement pour qu’il puisse assister la population et qu’il mette la paix et la quiétude sociale ». Lors du conseil des ministres (98ème réunion) présidé le (suite en page 3).
Le cardinal Ambongo parle de « manipulation politique » dans la tragédie du Grand Bandundu
d'arrestation du chef coutumier et notable de Mongata, un certain Mayala que ces miliciens voulaient décapiter. Ils l'ont poursuivi jusqu'au village Kinzwanga, après le pont Kwango en réquisitionnant un véhicule. Ne l'ayant pas trouvé, ces miliciens sont retournés à Batshiongo». Et c'est là qu'ils ont perpétré ce massacre.
L'une des premières personnalités à l'échelle nationale à avoir donné l'alerte sur cette tragédie fut le Cardinal Fridolin Ambongo Besungu dont une bonne partie du territoire de Kwamouth se trouve dans son archidiocèse. Le 27 septembre 2022, l'archevêque de Kinshasa avait appelé « à l’intervention du Chef de l’État» dans la résolution du conflit survenu dans le territoire de Kwamouth. Il le fit au retour de quatre jours d'une mission pastorale dans cette partie du pays au cours de laquelle il avait palpé la réalité du terrain en effectuant une visite sur les lieux où des massacres avaient été perpétrés. Il a demandé d’offrir à Dieu, dans la prière, la souffrance des uns et des autres.
«L’autorité du pays doit faire quelque chose pour que cette situation puisse se débloquer», avait-il déclaré redoutant que ce conflit ne s'étende dans la capitale compte tenu de sa proximité avec Kwamouth.
« N’oubliez pas que
Kwamouth, c’est la porte d’entrée de Kinshasa. Tout ce qui est comme navigation sur le fleuve, toutes les eaux du pays passent par Kwamouth, soit par le fleuve venant dedans, soit à la rivière qui ramasse toutes les eaux venant du Kasaï, du Kwilu, Kwango, etc. ou du MaïNdombe. Tout ça passe à Kwamouth. Et s’il y a insécurité à cet endroit aussi stratégique, ça peut avoir des lourdes conséquences sur Kinshasa».
Lors de sa mission pastorale, le cardinal dit avoir échangé avec des fidèles catholiques ainsi qu'avec des victimes sur des actes de barbarie perpétrées à Kwamouth.
Lors d'une émission le 21 août 2022 sur Radio Okapi, l'ancien Vice-premier ministre Daniel Asselo Okito avait notamment déclaré:
« Le gouvernement de la République a ses branches : il y a le gouvernement provincial, il y a tous les services de l’État. Il n’est pas dit que lorsqu’un problème se pose quelque part, il faut que ce soit nécessairement le Président de la République ou le Premier ministre qui agisse. Nous avons l’armée, la police, les services de renseignement et de sécurité. Mais qui vous fait croire qu’il y a silence ? Au niveau des institutions de la province et au niveau des autres services de l’État, le travail est en train de se faire pour que tout ce qui serait à la base
de ces affrontements cesse ».
FAUX KIAMVUS.
L’appel de l’archevêque de Kinshasa intervint au lendemain de l’arrestation des six suspects au village Fatundu, chef-lieu du secteur de Wamba, dans le territoire de Bagata (Kwilu), avec des armes blanches. Parti du territoire de Kwamouth dans le MaiNdombe, le conflit meurtrier affecte les provinces du Kwilu et du Kwango.
Six personnes «suspectes » avaient alors été arrêtées par la police au village Fatundu, chef-lieu du secteur de Wamba, dans le territoire de Bagata (Kwilu), avec des armes blanches. Pour le chef de secteur de Wamba, Martin Gabia, qui avait livré l'information, une panique générale avait été observée ce jour-là dans ce village qui venait d'accueillir des déplacés venus du village Bukusu.
Le cardinal Ambongo venait de présider une messe dans l’église paroissiale Saint-Yves à Kwa-
mouth. Il avait appelé les deux communautés à ne pas briser la paix. « Que recherchons-nous pour briser ainsi la paix?», s’était-il demandé. Pour le cardinal, « la crise entre les peuples Yaka et Teke est née non seulement de la soif des richesses, mais aussi du péché et de la soif du pouvoir. Les conflits communautaires naissent lorsqu’on est préoccupé par le souci exagéré des biens pour soi-même, pour sa famille. On ne mesure pas les conséquences des attitudes que l'on affiche par rapport aux biens matériels », avait-il fait observer. En visite pastorale cette fois dans le diocèse de Popokabaka, territoire de Kasongo-Lunda, dans le Kwango, le cardinal a dénoncé, vendredi 12 mai 2023, « une manipulation politique » dans le conflit opposant les communautés Teke et Yaka. Il insiste : «il n'y a pas de conflit entre les communautés Teke et Yaka » en territoire de Kwamouth.
Le cardinal parle de « manipulation
politique pour des intérêts égoïstes». «Je suis ici à Kasongo-Lunda, siège du chef traditionnel des Yaka qui est ici là devant moi. Je ne sais pas si vous vous sentez en guerre contre les Téké, en commençant par votre chef. Est-ce que vous êtes vraiment en guerre contre les Téké ? Non ! Faisons attention avec cette affaire. Après mes deux voyages à Kwamouth, j’ai fait un rapport que j’ai remis au Premier ministre en lui disant qu’il n’y a pas de conflit entre Téké et Yaka à Kwamouth. Parmi les communautés qui habitent le territoire de Kwamouth et qui font partie de ce conflit, il y a les Bangala, les Baluba, les Batetela, les Bayanzi, les Bambala et les Bayaka. Pourquoi dire conflit Téké-Yaka alors qu’il y a plusieurs communautés dans ce conflit? C’est tout simplement parce qu’il y a des faux Kiamvus qui sont venus de Kinshasa, qui vont parler avec les chefs des terres pour leurs intérêts
politiques, alors que le vrai chef traditionnel Yaka est ici à Kasongo-Lunda. Ces gens sont connus. À cause de leurs intérêts politiques, ces faux Kiamvus cherchent à mettre les Yaka sur la terre des Téké. Ce qui est inacceptable », a déclaré le cardinal dans son homélie. Le cardinal Ambongo qui doit se rendre dans le territoire de Popokaba avant de partir dans celui de Kenge, demande aux membres de la communauté Yaka de prendre les mesures nécessaires pour que « soit racontée la vraie version de ce conflit ». Lors de sa rencontre le 20 octobre 2022 avec le Premier ministre, le cardinal avait eu ces mots à la sortie de l'audience à l'hôtel du Conseil : « Je suis venu échanger avec le Premier ministre et en même temps, lui remettre la synthèse de mon rapport de visite dans le territoire de Kwamouth. Vous savez tout ce qui se passe actuellement dans ce territoire. J’avais fait une visite
pastorale la première fois le long du fleuve jusqu’à Kwamouth cité. Et, j’ai continué ma visite jusqu’à Masikwa sur la rivière Kwa. De retour ici, j’avais estimé que ma visite devrait être complétée par la partie terre et j’avais pris l’avion la semaine passée jusqu’à la ville de Bandundu. J’avais fait la route RN17 BandunduMasiambio jusqu’à Mongata sur la route principale. J’ai eu à rencontrer nos frères et sœurs qui sont dans cette partie et j’ai eu des observations qui me paraissaient importantes.
Avant de faire quoi que ce soit, j’avais estimé qu’il était tout à fait légitime que j’échange avec le Premier ministre là-dessus ». « Des observations importantes » devenues depuis de la «manipulation politique» ? Est-ce cela que d’aucuns ont appelé une main noire se cachant derrière ce conflit Téké-Yaka ? Il faut plus que jamais en dire plus, aller jusqu’à éventrer le boa…
ALUNGA MBUWA n
Face à la SADEC, le Congo n'a pas le choix
Il faut rappeler une vérité : pour vivre (aujourd’hui), pour vivre (demain), pour vivre (après demain), il faut commencer par savoir qui l’on est en réalité.
L’homme doit connaître son histoire ; il doit savoir ce qu’il a été hier pour savoir ce qu’il est aujourd’hui et ce qu’il sera demain et après-demain. Pour exister, pour vivre, il faut se connaître…
La connaissance de soi, la connaissance de son histoire est la fondation de la vie.
C’est la fondation de l’existence.
Ce M23, la suite du CNDP, la suite de… etc., savons-nous quand, comment, par qui et pourquoi il a été vaincu ?
Ce jour-là, le président Jacob Zuma venait de s’adresser au Congrès, députés et sénateurs réunis au Palais du peuple à Kinshasa. Jacob
Zuma effectuait sa première visite d’État dans notre pays.
Voici les mots qu’il prononça devant les élus congolais, devant le peuple congolais, devant le monde : « Enough is enough. Time for peace is now » (Trop c’est trop, le temps de la paix c’est maintenant). Puis, dans la même veine, il poursuivit : « La souffrance du peuple congolais est aussi notre souffrance.
Tout comme sa prospérité. La misère ne peut plus continuer et ne sera plus tolérée».
Ce fut le mardi 29 octobre 2013.
Le discours du président sud-africain fut un ultimatum adressé au M23 et à ses soutiens.
Le jour suivant cette prise de parole, le mercredi 30 octobre 2013, alors que l’avion de Zuma avait à peine décollé de l’aéroport de N’Djili, les événements s’accéléraient au front, dans le conflit qui opposait depuis deux ans le Congo aux rebelles du M23.
Les FARDC aidées par une Brigade
d’intervention de la SADEC, venaient de faire sauter le dernier verrou du M23 - la cité de Bunangana.
C’est quoi l’Afrique du Sud ? C’est une puissance régionale. Une puissance africaine.
UN PAYS AFRICAIN QUI PÈSE.
C’est un pays membre de BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). C’est un pays membre de la SADC. Autres pays de la SADC à avoir été hier aux côtés du Congo dans ces guerres mondiales africaines : le Zimbabwe et l’Angola. Afrique du Sud, Zimbabwe, Angola, Namibie. Trois pays membres de la Southern African Development Community (Communauté de développement de l’Afrique Australe). Il faut en citer un autre et non des moindres : le Botswana qui avait accueilli dans sa capitale Gaborone l’une des réunions clés du Dialogue inter-congolais et dont le président honoraire Ketumile Masire a accompagné les Congolais au Dialogue de Sun City, en Afrique du Sud ouvert le 25 février
par Tryphon Kin-kiey Mulumba.2002 qui mît fin à la première guerre mondiale africaine.
Est-ce un hasard ?
L’Afrique du Sud, membre de la SADC, membre de BRICS, respecté et craint dans le monde.
BRICS (3 milliards d’habitants, 45% de la population de la planète, à l’origine de plus de 50% de la croissance économique mondiale).
BRICS qui veut demain peser plus que l’OTAN (qui n’a que 992 millions d’habitants).
Que voit-on face à elle ? L’EAC, East African Community (Communauté d’Afrique de l’Est).
Des pays voisins du Congo certes, mais des pays liés entre eux et d’où nous sont venues ces guerres mondiales africaines.
L’Ouganda, le Burundi, le Kenya, le Rwanda, etc.
D’où est venu le régime actuel de Kampala ? De la Tanzanie, pays EAC certes quoiqu’également pays de la SADC.
Grâce à qui notamment ? Grâce à des militaires rwandais dont Paul Kagame se battant aux côtés de Yuweri Museveni contre Idi Amine et Milton Obote. Qui aide alors Kagame à prendre le pouvoir à
Kigali ? C’est Museveni. Même s’il peut exister quelques bisbilles entre eux, entre frères, voit-on un soldat ougandais tirer sur un soldat rwandais pour sauver un espace de terre au Congo ? Voit-on un soldat burundais ouvrir le feu sur un soldat rwandais pour sauver un espace de terre au Congo ? On peut poursuivre ce questionnement. Et le Kenya. Certes, nous avons aujourd’hui des relations spéciales avec le Kenya pour l’histoire récente. C’est à Nairobi que CACH, Cap pour le Changement, a vu le jour.
En janvier 2019, lors de la prestation de serment du président Félix Tshisekedi, Uhuru Kenyatta, l’alors président du Kenya y était. Mais quelle réputation a le Kenya dans le monde ? C’est son ouverture au monde qui fait sa puissance économique, sa puissance financière.
QUAND ON A DES INTÉRÊTS EN COMMUN. Qui verrait le Kenya s’engager dans une guerre ouverte aujourd’hui contre le Rwanda sur le sol congolais ? Certes, à la tête d’un
pays qui dispose de neuf pays à ses frontières - qui estiment à raison que leur existence, leur avenir dépend de leur voisin, le Congo - il faut féliciter l’excellente vision du président Félix Tshisekedi qui, à sa prise de fonction, tente une expérience : parcourir les pays de la sous-région, tendre sa main à tous, offrir la paix à ces pays en scellant des accords. Une autre vérité est celle-ci : ceux qui ont des intérêts en commun ne se font pas la guerre. C’est l’exemple de l’Allemagne et de la France. Dès le lendemain d’une élection en France ou en Allemagne, la tradition instaurée est que le nouveau chancelier effectue sa première visite à l’étranger à Paris et le nouveau président français effectue sa première visite à l’étranger à Berlin. Jamais l’Europe n’existerait sans cet axe Paris-Berlin. Pourtant, les deux guerres mondiales ont impliqué ces deux pays. L’Allemagne a occupé la France qu’elle a voulu vassaliser ; la France a été sauvée grâce au débarquement américain. Voilà la connaissance
de l’histoire qui permet l’existence. Ignorer son histoire ou ne pas connaître son histoire c’est prendre des risques avec la vie. Quelle issue a cette force annoncée de la SADC ? Je préférerais dire : la SADC, vu notre histoire récente commune, est l’excellente option pour le Congo.
FACE À L’ABSENCE DE LA VALEUR. Ceux qui t’ont détruit hier, te détruisent aujourd’hui, te détruiront demain. Ceux qui ont été hier avec toi, sont aujourd’hui avec toi, seront demain avec toi à condition certes d’être correct, d’être respectueux de tes engagements. C’est De Gaulle qui a dit : « il n’y a pas d’amitiés éternelles, il n’y a que les intérêts qui sont éternels ». Il faut donc en effet savoir quels accords nous lient avec l’EAC ou avec tel ou tel pays de l’EAC. Reste que ce qui compte aujourd’hui plus que jamais : c’est la sauvegarde de l’intégrité de notre territoire ; c’est la paix qui seule permet le développement ; c’est des relations de respect mutuel qui
ne peuvent s’instaurer que par la montée en puissance de nos forces armées. Faut-il dire ceci ? Au lendemain de la défaite du M23, il y eut à Goma le premier et l’unique conseil des ministres que je sache. Y étaient associés : les états-majors de la police et des Armées. Le président y célébrait la victoire face au M23 et il me donna la parole. Devant ses chefs militaires, je lui dis toute ma joie après cette victoire et j’ajoutais que nos jeunes soldats formés aux combats (que le président venait de vanter à raison) étaient nés pour vivre même si comme soldats, ils avaient juré de servir la Patrie jusqu’au sacrifice suprême. J’ai ensuite insisté que ce Congo qui a sauvé l’Occident par son uranium qui a permis de vaincre le Japon, dispose toujours de cet uranium et d’autres minerais clés dont le monde a besoin. En clair, le Congo n’est pas n’importe quel pays et que le temps était venu de passer des accords de partenariat stratégique avec tel ou tel pays membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies. Je pense que c’était la première fois qu’à ce niveau cette expression était utilisée : « partenariat stratégique ». Mais avec quel pays ? Personne ne m’avait associé à ce débat. Sauf que les exemples étaient légion. La Syrie, que serait-elle sans la Russie ? La Côte d’Ivoire d’après Gbagbo, que seraitelle sans la France ? Le président donna la parole au premier ministre, puis au ministre des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda N'Tungammulong. Tous me donnèrent raison. Certes, le Rwanda a pris de la valeur face à l’absence. Une absence dans la sous-région : celle du Congo, du Grand Congo. La nature, dit-on, a horreur du vide. Notre Congo doit vite s’organiser et reprendre sa place en Afrique, dans le monde.
poursuit la mobilisation des troupes dans l'arrière-pays
Il avait toujours été élu député provincial de la ville de Kinshasa, circonscription électorale de la Funa. Directeur de campagne adjoint en décembre 2018 du candidat CACH
Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, depuis Directeur Général de la DGDP, la Direction Générale de la Dette Publique (exOGEDEP, Office de Gestion de la Dette publique) Laurent Batumona Nkhandi Kham est aussi un homme politique.
Vice-ministre des Travaux Publics en 2005, vice-gouverneur de la ville province de Kinshasa, Laurent Batumona Nkhandi Kham fut l'un des compagnons de route du haut représentant et envoyé spécial du président de la République
Kitenge Yesu décédé le 31 mai 2021 à Kinshasa. Avec Kitenge
Yesu, Laurent Batumona avait noué des liens resserrés à la réunion de l'opposition à Genval, localité de la commune belge de Rixensart en Région wallonne, province du Brabant wallon.
Kitenge Yesu fut autorité morale de la plate-forme électorale FPAU, les Forces Politiques Alliées de l'UDPS quand Batumona, président de son parti politique MSC, le Mouvement Social pour le Changement, en assurait la coordination.
Après une visite dans le Kongo Central, voici Batumona qui replonge dans l’espace dont il est originaire, à savoir, le Grand Bandundu pour une tournée de sensibilisation de ses troupes en vue des élections du 20 décembre 2023.
Samedi 13 mai, il était à Kenge, province du Kwango, le lendemain 14 mai à Kikwit, la grande ville du Grand Bandundu, province du Kwilu avant de passer la nuit le 14 mai à Masimanimba, toujours sur la nationale n°1 pour s’adresser à la foule le 15 mai dans l’après-midi. Il faut rappeler que
la nouvelle loi électorale congolaise (n°22/029 du 29 juin 2022 modifiant et complétant la loi n°06/006 du 9 mars 2006 portant organisation des élections présidentielle, législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales telle que modifiée par la Loi n°11/003 du 25 juin 2011, la Loi n°15/001 du 12 février 2015 et la Loi n°17/013 du 24 décembre 2017) institue un seuil de recevabilité des listes électorales.
« Sont également irrecevables les listes du parti ou du regroupement politique qui n'auront pas atteint 60% des sièges en compétition. Cette disposition s'applique aux élections législatives, provinciales, municipales et locales directes » (art. 22, al. 2). Du coup, les partis politiques congolais qui désormais ont atteint sinon dépassé le nombre de 1000 dans le pays, n'ont qu'une option pour exister et peser lors des élections du 20
décembre 2023 : se constituer dans des regroupements politiques.
TOURNÉE DU CHEF DE L'ÉTAT.
Le regroupement politique est, aux termes de la loi susdite, «une association créée par les partis politiques légalement constitués en vue de conquérir et d'exercer le pouvoir par voie démocratique. Le ministère ayant les partis politiques dans ses attributions transmet
en toute diligence à la Commission Électorale Nationale Indépendante la liste des regroupements politiques légalement constitués» (art. 14, al. 1 et 2). Pour les élections à venir, les Forces Politiques Alliées de l’UDPS ont réussi à constituer, en fonction de divers liens, trois regroupements : l'Alliance pour le Mouvement de Solidarité pour le Changement, AMSC, l'Alliance des Acteurs Politiques pour le Changement
au Congo, AAPCCO et l’Alliance et Action pour un État de Droit.
Lors de ce premier retour qu’il effectue dans l'espace Grand Bandundu depuis les scrutins de décembre 2019, Laurent Batumona s'est fait accompagner de cadres des partis politiques membres de certains de ces regroupements.
La grande annonce dont il était porteur au cours d’une tournée animée par trois artistes originaires du Grand Bandundu dont Reddy Amisi, fut sans aucun doute l’arrivée « avant juillet » en cours du président de la République dans cette contrée. Lundi 18 février 2019, un peu moins d’un mois après sa prise de fonction au Palais de la Nation, le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo avait organisé un deuxième dîner solennel à la cité de l’Unité Africaine où il résidait alors. Ce fut à l’occasion de la réception de son équipe de campagne Grand Bandundu conduite par celui qui fut directeur de campagne Grand Bandundu, le professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba. Dans un discours, le président de la République nouvellement élu avait assuré, en réponse à un discours des jeunes prononcé par celui qui deviendra plus tard le président national du Parti pour l’Action, P.A, le Dr Pierre Steveen Massey Hombo, qu'il réserverait sa première visite en province à l'espace Grand Bandundu. Certes, avait poursuivi le président de la République, «cela ne sera possible qu’à condition que certains actes aient été posés sur le terrain ». Ce qui n'a pu l’être «suite à des questions liées à la coalition FCC-CACH, à la guerre en Ukraine qui a rendu la vie chère par manque d’acheminement de produits vivriers, à la guerre d’agression nous imposée par le Rwanda avec l’infiltration des Congolais», explique Lau-
rent Batumona dans la contrée.
«Deux ans perdus s'agissant de la coalition FCC-CACH, engloutis dans les manœuvres de FCC qui ne voulait pas que Félix Tshisekedi puisse réussir son mandat. C’est après la rupture que vous avez remarqué sa volonté de redresser notre pays », a ajouté Batumona. Mais, ça y est, à en croire Batumona. Le président « vous apporte des solutions à vos multiples problèmes en lien avec les infrastructures routières, l’adduction d’eau potable, la lutte contre les érosions, Kakobola (la mise en œuvre du projet de centrale hydto-électrique), Wamba, Bakadi, le plan agricole, l’amélioration de la vie sociale », a déclaré l'ancien directeur de campagne adjoint du candidat CACH lors de son premier meeting samedi 13 mai à Kenge. Même discours à Kikwit et à Masimanimba où il s’est adressé partout en langue Lingala. C'est à Kenge comme à Kikwit et à Masimnaimba que le président du MSC a lancé son appel à la convocation d’un dialogue pour la paix durable réunissant des notables des provinces du Kwango, du Mai-Ndombe et de la commune de la Nsele pour mettre fin à l’insécurité qui s'abat, avec des décapitations des centaines de villageois dont des chefs coutumiers Yaka et Téké sans qu'on n'en connaisse les raisons.
Une tragédie née dans la ville de Kwamouth dans le Maï-Ndombe et qui touche désormais le Kwango et le Kwilu et la banlieue de Kinshasa. Batumona a présenté Félix
Antoine Tshisekedi Tshilombo comme l’unique candidat des regroupements AMSC, AAPCCO et AÉ à la présidentielle de 2023. «Le 20 décembre 2023, nous irons aux élections et n’oubliez jamais le deuxième mandat à accorder à Fatshi Béton pour 2024 à 2028», a-t-il conclu. D. DADEI n
Devant des foules à Kenge, Kikwit et Masimanimba, Batumona annonce l'arrivée du Chef de l'État
Quatre jours de visite du 12 au 16 mai à Kenge, dans le Kwango, à Kikwit, dans le Kwilu, à la cité de Masimanimba, chef-lieu du territoire du même nom, sur la Nationale n°1. Le président du Mouvement Social pour le Changement et Coordonnateur des Forces Politiques Alliées à l'UDPS, avait un message à délivrer à chacune de ses prises de parole. Certes, il y a cinq ans, l'alors Candidat Président de la République de la plate-forme électorale CACH, Cap pour le Changement, n'avait pu se rendre et faire un meeting dans cette contrée. Certes, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo avait, en février 2019, fait la promesse de consacrer au Grand Bandundu sa première visite comme président de la République. Certes, cette promesse n'a pu être tenue. Mais plutôt tard que jamais, le Chef de l'État va enfin fouler l'espace Grand Bandundu... « avant juillet ». C'est l'annonce faite le week-end dernier par Laurent Batumona Nkhandi Kham à ses frères et sœurs qui avaient massivement répondu à son appel pour des concerts-meetings. Celui qui fut Directeur de campagne adjoint du Candidat du CACH y arrivait pour la première fois depuis la campagne de décembre 2018. Il a été accueilli par les militants de divers partis politiques présents dans ces villes, d’abord son propre parti - la charité bien ordonnée…, le P.A, mais aussi l'UDPS, le parti présidentiel. Une répétition générale de l'accueil qui sera réservé au Chef de l'État quand il se rendra dans le pays de Mungul Diaka, Henry Takizala, Baudouin Mavula, etc. DR.
Pétition au Secrétaire d'État américain Antony Blinken pour demander des sanctions contre le M23 et le Rwanda
by Perry Diyoka Mulonga, CEO of Mulenga Consulting LLCCher Secrétaire d’État Blinken :
Nous restons préoccupés par les nouveaux rapports faisant état de l'utilisation d'enfants soldats par le groupe M23 et des conséquences qui en découlent en vertu de la loi sur la prévention d’enfants soldats (P.L. 110-457).
Depuis 2021, le M23 a lancé des attaques sophistiquées et meurtrières contre le gouvernement congolais, la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO) et des civils.
Des rapports des Nations Unies et des organisations de défense des droits de l'homme indiquent que le M23 reçoit un approvisionnement régulier en armes et munitions modernes qui leur permettent d’atteindre des cibles sur de longues distances et d'exécuter des tirs de précision contre des avions.
Ces rapports ont révélé que les munitions et l'équipement provenaient en grande partie du gouvernement rwandais. Un rapport des Nations Unies de décembre 2022 a révélé que les combattants du M23 recrutaient non seulement sur le territoire congolais occupé, mais aussi au Rwanda et en Ouganda.
Le M23 a également utilisé des enfants comme combattants, les recrutant sous de faux prétextes d'emploi. Alors que le rapport annuel sur la traite des personnes, contenant la liste des pays qui soutiennent les entités utilisant des enfants soldats, est publié chaque année, nous pensons que cette exploitation d'enfants soldats nécessite une action plus rapide.
Depuis le début de la reprise des hostilités, plus de 500.000 personnes ont été contraintes de fuir leur foyer, faisant de nombreux morts parmi les civils.
Les informations faisant état de civils arbitrairement exécutés devant leurs familles, de torture, de service militaire forcé et de destruction de maisons ne sont que quelques-unes des horreurs que le M23 inflige au peuple de la RDC.
En décembre, des massacres dans les colonies de Kishishe et de Bambo ont entraîné la mort d'au moins 171 civils et plus de 20 enfants. De tels rapports surviennent alors que le M23 affiche des capacités offensives plus conformes à une armée conventionnelle qu'à un groupe d'insurgés désorganisé.
Ses capacités ont permis à ses membres d'envahir les positions tenues par les Congolais soutenus par la MONUSCO et de tenir du territoire. Le soutien direct de l'État rwandais au M23 lui permet de faire régner la terreur dans l'est de la RDC. Les États-Unis doivent agir pour demander des comptes à ceux qui soutiennent le M23.
Nous demandons l'imposition de nouvelles sanctions au M23 en vertu de la loi d'autorisation de la défense nationale pour l'exercice 2013 (P.L. 112-239), au Rwanda et à d'autres acteurs étatiques soutenant le M23 en vertu de la loi sur la prévention des enfants soldats. Merci d'avoir pris en compte notre demande. Nous appelons à une action rapide pour faire face à cette crise.
Le PPRD-FCC a-t-il (encore) une existence?
Les Congolais ont tout renié à Joseph Kabila. Son père n’est pas son père. Sa mère n’est pas sa mère. Ses enfants ne sont pas ses enfants. Horreur ! Jusqu’où ira le pays ? Jusqu’où ira cette escalade du reniement ? Last but not least, Kabila n’est pas congolais. Certes, par ces temps de la société de l’information, où, sur la planète Terre, l’information circule à la vitesse lumière, où tout le monde est devenu cameraman, cinéaste, écrivain, journaliste, le texte ou le visuel inventé, approche parfois la pertinence. Encore que Kabila lui-même n’a jamais fait montre d’un quelconque effort. Il n’a jamais été visiter les siens dans son (ses) village (s), ne s'est jamais mêlé à eux, communié avec eux. Ce qui aurait coupé court à tout. Aucune fois, il n’a fait l’effort de faire ou de laisser témoigner les médias sur sa vie.
Finalement, ce qui lui arrive n’est-il pas en lien avec ces doutes sur son existence ? D’où est-il ce président ? Comment être, exister, se maintenir comme leader quand ceux qui vous entourent ne se reconnaissent pas en vous, quand vous ne les incarnez nullement ? Tout ça ne peut pas ne pas avoir une incidence sur un avenir politique.
Au départ, c’est un proche de Mobutu, Honoré Ngbanda Nzambo ko Atumba. Ministre de la Défense, patron des services secrets, homme formé en Israël, Ngbanda tisse des liens, maîtrise des réseaux, se jette, à la chute de son mentor, dans la communication par sa chaîne YouTube. En 1996, à l’invasion de l’ex-Zaïre par les armées rwandaise, ougandaise, burundaise, etc., Ngbanda parcourt la sous-région : l’Ouganda, le Rwanda, le Kenya, la Tanzanie, la Zambie, l’Afrique du Sud, etc. En mai 1997, il est à l’ultime rencontre du navire de guerre sud-africain Outeniqua aux côtés de Mobutu avec le président Nelson Mandela et Laurent-Désiré Kabila.
À la chute de Mobutu, Ngbanda s'exile en Europe, crée un mouvement APARECO, l’Alliance des Patriotes pour la Refondation du Congo, organise des conférences, mobilise la diaspora, publie des livres dont « Crimes organisés en Afrique Centrale », mais, «pour des raisons de sécurité», cache son lieu de résidence.
Ses thèmes de prédilection : Tutsiland, Paul Kagame, James Kabarebe, Joseph Kabila qui en serait issu. Des propos à prendre avec prudence ?
Survient «le scandale Karel de Gucht». En février 2005, dans l’avion qui l’amène à Kinshasa en visite officielle, le ministre belge des Affaires étrangères fait circuler aux médias belges qui l’accompagnent une bio-
graphie tenue secrète par le gouvernement belge. Le texte indique que Joseph n’est pas le fils de Laurent-Désiré. Si Joseph n’est pas le fils de son père, ce document officiel belge accrédite la thèse de la fausse identité du jeune président.
KABILA ISOLÉ ?
Dire ça c’est vouer ce président aux gémonies. C'est exacerber les tensions dans le pays. Quel intérêt a Karel de Gucht à accabler de mépris le président ?
En octobre 2004, le même de Gucht, en atterrissant à Kigali, en provenance de Kinshasa, a ces mots à la bouche : « J’ai rencontré au Congo peu de responsables politiques qui m’ont laissé une impression convaincante ».
Puis : « En politique, il faut être diplomate mais il est également important qu’un homme politique dise ce qu’il pense. La diplomatie ne suffira pas pour faire avancer les af- faires au Congo». À son escale à Kinshasa, ce ministre avait rencontré Kabila. Le président n’aurait-il pas été, à ses yeux, à la hauteur de sa charge ?
Plus tard, apparaît une personnalité katangaise de tout premier plan. Ancien gouverneur du Katanga, député sous deux législatures, Aimé Ngoie Mukena diffuse un enregistrement vidéo sur une chaîne de télévision katangaise révélé le 22 mai 2022 et largement relayé sur les réseaux sociaux.
À sa nomination à la tête du Katanga, déclare haut et fort Ngoie Mukena, il avait « reçu mission de créer, avec tous les Katangais, une paternité à Joseph Kabila». Ce Katangais finit par être ministre six ans durant. Il voit défiler quatre premiers ministres. Il est ministre aux Hydrocarbures de 2015 à 2019 sous les premiers ministres Augustin Matata Ponyo, Samy Badibanga Ntita et Bruno Tshibala Nzeze ; à la Défense
nationale de 2014 à 2015 sous Matata Ponyo ; de 2019 à 2021, sous Sylvestre Ilunga Ilunkamba.
Cette exceptionnelle longévité gouvernementale est-elle en lien avec la compétence ou avec le rôle joué dans la reconnaissance identitaire du président ? (...) Vendredi 17 février 2006, à 08:00', à mon retour à Kinshasa, après une absence de plus d'une décennie, je rencontre Joseph Kabila pour la toute première fois de ma vie. Dans son bureau du Palais de la Nation, siège de la présidence, mille questions me taraudent l'esprit. En premier, celle-ci: pourquoi ses compatriotes lui refusent la reconnaissance identitaire ? Je me dis peut-être me dira-t-il la vérité et ne cherchera-t-il pas à m'enfumer. Réponse du Président : « Je ne comprends pas pourquoi on me conteste à moi d’être Congolais alors que personne n’a jamais rien contesté à ma sœur jumelle ! J’ai lu sur l’Internet - parce qu’il m’arrive de passer du temps sur l’Internet - que quelqu’un voulait que je fasse un test ADN. Non, un Chef d’État ne descend pas si bas ! À supposer que je passe ce test, que répondraient ceux qui m’y auraient poussé si ce test se révélait positif ? Ceux qui m’auraient lancé ce défi, il faut bien qu’ils aient à en répondre, non ? » Tel un assiégé dans un camp retranché, Kabila s’interroge, ne sachant pas où donner de la tête ! Il a botté en touche! Mensonge. Plus il est gros, plus il est crédible ?
J'ai le courage de lui proposer de m’ouvrir les portes de ses racines. Je serais prêt à parcourir l’arrière-pays afin de voir, écouter, retracer, témoigner sur son arbre généalogique. Que ceci pourrait donner lieu à une série d’articles de presse au national et à l'international voire à un livre. Il me dit qu'il ne voit aucun inconvénient et
que cela pourrait se faire dès le lendemain. Il ne m’en a plus jamais reparlé. Le doute toujours le doute. Il est réel. Il est profond. Hélas ! Comment, dans ces conditions, être et demeurer à la tête d’un pays qui ne vous reconnaît pas, un pays qui vous conteste ? Comment, dans ces conditions, mobiliser les foules, même en y déversant des fonds, si on n’incarne pas ces foules ? (...) S'il est vrai que le pays a tout contesté à Kabila, son entourage immédiat en a fait pire. Ne connaissant pas le pays, ne connaissant pas ses forces sociologiques, le président s'est laissé entourer par une caste dont chaque membre rendait compte à un mentor tapis dans l’ombre qui l’avait placé sur des listes de nomination comme parlementaire, comme ministre, comme mandataire public, etc., et qui le rétribuait en retour. Avec du cash mais aussi avec des contrats. Chacun de ces multiples mentors ne se souciait que d’une chose : amasser assez d’argent, se constituer un cercle de fidèles avec mission de détruire ce président à qui nul ne reconnaissait un seul mérite et, à terme, lui succéder puisque «chance eloko pamba». Le sort futur de Joseph Kabila tient de là.
Tout ce cercle formé de fondateurs du parti présidentiel PPRD, le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie - même les membres qui lui furent très proches, soit qu’ils furent premiers ministres, soit vice-premiers ministres, soit directeurs de cabinet, soit chefs des institutions - va l’abandonner sans autre forme de procès. Isolé, Kabila ne semblait plus avoir d’avenir politique dans ce pays. Une page semble s'être définitivement fermée.
Le premier à quitter la barque est Vital Kamerhe Lwa Kanyiginyi Nkingi. Tout premier secrétaire général de l'alors parti présidentiel PPRD, il est en 2006, directeur de campagne du candidat Président Kabila lors de l’élection présidentielle. Il publie, en février de la même année, un livre «Pourquoi j’ai choisi Kabila». Était-il si important pour cet homme, qui tient tant à son image publique, de justifier ce choix de cette manière ?
Kamerhe fut aussi le président de l’Assemblée nationale de la toute première législature dont les députés furent, pour la toute première fois dans l’histoire du pays, directement élus par le peuple. Sur la radio onusienne Radio Okapi, il critique l’entrée au Congo des troupes rwandaises venues à la demande du président de la République pour l'aider à combattre les groupes armés à l'Est sans requérir l’autorisation préalable du parlement.
Kamerhe invoque l'article 86 de la Constitution : « Le Pré-
sident de la République déclare la guerre par ordonnance délibérée en Conseil des ministres après avis du Conseil Supérieur de la Défense et autorisation de l’Assemblée nationale et du Sénat conformément à l’article 143 de la présente Constitution ». Pour Kabila, présenté aux Congolais comme Rwandais, la coupe est pleine. En contestant cette décision, le président de l'Assemblée nationale a franchi la ligne rouge. Mis des semaines durant sous forte pression - Kabila tenant des réunions sans arrêt, dans la capitale comme dans l'arrièrepays -, Kamerhe finit par lâcher. Dans un discours prononcé le 25 mars 2009 devant la plénière de la Chambre basse, il s’en explique : « Je ne voudrais pas inscrire mon nom dans l’histoire du blocage des institutions chèrement acquises par notre peuple au prix de son sang ». Mais très vite, l'ex-secrétaire général du PPRD crée son propre parti politique, l’UNC, l'Union pour la Nation Congolaise.
Le second à s'en aller est le tout puissant gouverneur du Grand Katanga. Moïse Katumbi Chapwe dont le mentor fut l’autre tout puissant du dernier carré de Kabila, l'ambassadeur itinérant Augustin Katumba Mwanke qui fut aussi le tout premier secrétaire général de la majorité présidentielle avant, à la plus grande surprise, d'abandonner cette fonction. Peu avant, à son domicile, sur l'avenue longeant l'ex-GB, Augustin Katumba Mwanke m'explique longuement la décision qu'il a prise et qu'il s'apprêtait à annoncer. Il déteste l'entourage politique de Kabila, n'accepte plus de continuer de regarder en face ces hommes et ces femmes qui composent le Bureau politique de la Majorité Présidentielle, MP, en qui il n'a aucunement confiance et qu'il préfère s'occuper de la sécurité de Kabila. La sécurité de Kabila alors qu'il n'en a aucune compétence ? Il n'est ni militaire, ni expert des questions sécuritaires ! Un discours qui me parut politiquement incompréhensible. S'il était si soucieux de la sécurité de son mentor, c'est, au contraire, au sein de cette structure où siégeaient toutes les personnalités fortes du régime qu'il allait être, rester, écouter, comprendre, parler, agir. Après la mort suspecte le 12 février 2012 de cet homme dans le crash d’un jet, propriété de Moïse Katumbi Chapwe à l'atterrissage à l'aéroport de Kavumu à Bukavu, le gouverneur du Katanga sent que ses liens avec le cercle de Kabila n'avaient jamais réellement existé. Devenu multi-millionnaire grâce à des opérations dans les mines au Katanga, Katumbi qui a pris la tête d’un
(suite en page 9).
Le PPRD-FCC a-t-il une existence?
(suite de la page 8).
puissant club de football, le FC Mazembe qui multiple des victoires à l’échelle continentale, s'est laissé convaincre que son heure a sonné de chercher à prendre, lui aussi, à son tour, la tête du pays. En stratège, il procède par se construire un groupe de fidèles autour de Kabila notamment au Bureau politique de la MP qui lui doivent tout dont des ministres influents qu’il convainc finalement le 25 septembre 2015 de quitter le navire avant, à son tour, de claquer la porte, quatre jours après, le 29 septembre 2015, à la fois du parti présidentiel dont il fut fondateur et celle de gouverneur. Moïse Katumbi réalise même l'incroyable exploit qui laisse le monde sans voix : il débauche le conseiller spécial du président de la République en matière de sécurité, Pierre Lumbi Okongo. Dans une déclaration publique, l'ex-gouverneur dénonce «les dérives anticonstitutionnelles du régime, le recul de l’État de droit et des libertés individuelles». Kabila dont il devient la proie lui en fera longtemps avaler des couleuvres.
KABILA RENAÎTRA-T-IL ?
La troisième vague de départs se déchaîne au lendemain des élections de décembre 2018. Empêché par la communauté internationale de briguer un troisième mandat, Kabila tarde à en prendre acte, ne parvient pas à se décider en présentant un dauphin. Il tente au contraire un forcing mais sent le risque trop grand d’être banni à l’étranger, à commencer par les pays de la sous-région.
Alors que chacun de ses proches se convainc d’être celui sur qui il a porté le choix en le désignant candidat à sa succession, et que chacun apprête, grâce aux moyens amassés, par le recrutement, une machine électorale, oubliant même de déposer la candidature aux législatives, Kabila surprend en nommant un homme sinon inconnu à l'échelle nationale et internationale, tout au moins celui à qui personne n'aurait jamais pensé. Un ancien vicepremier ministre en charge de l’Intérieur et Sécurité, Emmanuel Ramazani Shadari qui a pris, entre-temps, la direction du parti présidentiel.
Au départ, Kabila avait pensé à l'ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon, l'un des quatre rescapés du crash de Kavumu, mais des originaires de la province du Maniema dont il est issu, ont opposé un refus catégorique. Malgré des millions de $US engloutis dans la campagne électorale, le choix de Shadary marque le déclin de l'ex-parti présidentiel.
Si, à la veille des élections de décembre 2018, le PPRD a constitué une coalition électorale, le Front Commun pour le Congo, FCC, conduite par des personnalités sans véritable ancrage sociologique, si le parti présidentiel a fait proclamer ses hommes par la centrale électorale en s'octroyant une majorité de type stalinien dans presque toutes les assemblées, cette majorité ne résiste pas aux réalités sociologiques.
du PPRD, directeur de campagne de Kabila, président de l'Assemblée nationale. DR.
Ci-haut,
Ci-haut, Évariste Boshab Mabudj-ma-Bilenge. Il fut directeur de cabinet de Kabila, Secrétaire Général du PPRD, VPM de l'Intérieur et de la Sécurité, président de l'Assemblée nationale.
Ci-contre, Adolphe Lumanu Mulenda Mwana N'sefu. Il fut directeur de cabinet de Kabila, VPM de l'Intérieur et de la Sécurité, ministre des Relations avec le Parlement. DR.
Vice-premier ministre en charge de la Justice. Le second fut ministre des Affaires étrangères et ambassadeur en Chine. DR.
Au terme des consultations du Palais de la Nation initiées et conduites par le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, à qui l’ancien régime avait refusé des élus pour éviter toute perspective de coalition gouvernementale mais en installant une cohabitation qui lui permet de s'assurer la réalité du pouvoir, cette majorité de façade s'écroule comme un château de cartes. L'échafaudage se désintègre dans les mains du président qui en ramasse quelques miettes.
Le 13 avril 2021, un gouvernement est constitué avec ces transfuges.
L’un d’eux, Jean-Pierre Lihau Ebua Kalokala Monga Libana, est nommé ministre de la Fonction publique avec rang de Vice-premier ministre. Plusieurs autres se retrouvent ministres d'État ou ministres. Dans cette incroyable opération, quatre personnages clés paient cash les frais. Ils ont été défenestrés.
Le président de la Cour constitutionnelle Benoît Lwamba Bindu ouvre la série. Le 27 juin 2020, il remet sa lettre de démission au Président qui l'aide à obtenir un visa belge pour raison de maladie. Frappé par des sanctions européennes à la suite de l'organisation chaotique des élections, il ne pouvait se rendre autrement dans
l'espace Schengen.
Vient après, la présidente de l’Assemblée nationale Jeanine Mabunda Lioko Mudiayi. Le 10 décembre 2020, l'effondrement de la majorité dans le camp du président de la République conduit à la destitution du bureau de la chambre basse et, le 27 janvier 2021, la nouvelle majorité chasse le premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba.
Le dernier à clôturer cette série est le président du Sénat Alexis Thambwe Mwamba. Touché par plusieurs scandales, il comprend vite que son tour est le suivant. Plutôt que d'être humilié, il choisit de sauver la forme : le 5 février 2021, il dépose sa démission. Parmi ceux qui ont fait leurs adieux au PPRD-FCC, il y a Augustin Matata Ponyo Ma- pon, Évariste Boshab Mabudjma-Bilenge, Adolphe Lumanu Mulenda Mwana N'sefu, Léonard She Okitundu Lundula, Célestin Tunda Ya Kasende, Jean-Charles Okoto, etc. Ils ont été soit Premier ministre (Augustin Matata Ponyo Mapon), soit Vice-premiers ministres (Évariste Boshab Mabudj-maBilenge, Adolphe Lumanu Mulenda Mwana N'sefu, Léonard She Okitundu Lundula, Célestin Tunda Ya Kasende), soit à la tête des ministères souveraineté. L'un d'eux,
Évariste Boshab Mabudj-maBilenge, a aussi été président de l'Assemblée nationale et nombreux ont été directeur de cabinet du président de la République. Un autre proche de la famille Kabila est Théophile Mbemba Fundu. Gouverneur de la ville de Kinshasa à la chute de Mobutu en 1997 et à la prise du pouvoir par Kabila, directeur de cabinet de Joseph Kabila après l'assassinat en 2001 de Kabila père, ministre de l'Intérieur, de la Sécurité et de l'Ordre public (30 juin 2001-10 octobre 2006), ministre de l'Enseignement Supérieur et Universitaire en décembre 2014, mis au ban par le nouvel entourage de Kabila, ce docteur en Chimie spécialiste des questions agricoles, de recherche et de vulgarisation des aliments à fort potentiel nutritionnel pour lutter contre la faim, tel le «Kikalakasa», se réfugie longtemps dans le silence par précaution. Après le basculement des plaques tectoniques, Mbemba trouve le moment opportun de s'afficher en public. Le 30 décembre 2021, il annonce la création de son parti politique, l'Alliance pour l'Alternance et le Progrès, AAP. Tout en disant n'appartenir «ni à l’opposition ni au pouvoir», déclarant «militer depuis toujours pour le chan-
Ci-haut Léonard She Okitundu Lundula. Il fut directeur de cabinet de Kabila, ministre des Affaires étrangères. Ci-bas, Théophile Mbemba Fundu. Premier gouverneur de la ville de Kinshasa à la chute de Mobutu, directeur de cabinet de Kabila, ministre de l'Intérieur, Sécurité et Ordre publi et ministre de l'Enseignement Supérieur et Universitaire. DR.
gement dans l'intérêt de la population congolaise». (...). S’il y a eu une guerre au Congo-Zaïre appelée « la première guerre mondiale africaine », l'histoire retiendra une trahison intervenue dans ce pays qu'elle pourrait nommer «la première trahison politique mondiale africaine». Jamais, dans l’histoire démocratique du monde, une majorité parlementaire n’avait changé aussi totalement sans élection anticipée au cours d'une législature. Il faut aller chercher à une autre époque le cas d’un leader de premier plan, aussi abandonné, aussi isolé, aussi trahi par ceux dont il avait forgé l’existence politique (...). Kabila renaîtra-t-il sur scène? Rien n'est impossible ! Dans quel pays ira-t-il lever les équipes de combat, lui qui, en une décennie, n'avait su trouver 15 personnalités pour l'aider à reconstruire le Congo?
La nouvelle herbe ? « Il nous faut absolument nourrir la nouvelle herbe qui pousse, la gent féminine... sauf qu’on ne gagne qu’avec des hommes et des femmes qui incarnent la population, en qui la population se reconnaît », mercredi 8 février 2023 @kkmtry (...).
Extraits du livre, Une Histoire du Congo. KKM n
Les Églises font l'évaluation des opérations d'identification et d'enrôlement de la CÉNI
Plus que jamais, CÉNCO,lala Conférence Épiscopale Nationale du Congo et l’ÉCC, l’Église du Christ au Congo, sont engagées à travers leurs Commissions Justice et Paix et via la MOÉ, la Mission d’Observation Électorale constituée par les deux Églises, « à soutenir le processus électoral par leur contribution à travers l’éducation civique, l’observation électorale et la prévention des conflits électoraux afin de promouvoir un processus électoral crédible, transparent, inclusif et apaisé au terme des prochains scrutins ». C’est ce qu’écrit le rapport de leur Mission d’Observation Électorale daté de mai 2023. Si ce rapport distribue des « points forts », des « points faibles », des « points à améliorer », sa conclusion finale ne laisse aucun doute sur les convictions des évêques congolais. « Ce fichier en construction, il faut l’avouer, est un nouveau fichier électoral que nous aurions souhaité être le plus inclusif. Toutefois, au regard des faits observés sur le terrain, à la lumière des zones en proie à l’insécurité n’ayant pu avoir des Centres d’inscription ouverts ou encore au regard du boycott par certains acteurs politiques, surtout de l’opposition, il y a lieu d’avouer que ce processus n’a pas été mené avec transparence et précision, moins encore avec professionnalisme ». Puis : « Il est à noter des cas de pertes en vies humaines dans certains CI (Centres d’inscription), sans oublier plusieurs cas d’achat de service, des cas des matériels sensibles de la CÉNI entre les mains des individus n’en ayant pas qua-
lité, ou encore une inégalité dans la répartition des centres d’inscription... Et que dire des cas des CI non retrouvés à ce jour? Toutes ces faiblesses sont dues entre autres au fait que la R-dCongo ne dispose pas d’un fichier d’État civil. Quoi qu’il en soit, il y a lieu de mettre en place des mesures d’encadrement, d’abord par un Audit externe indépendant, ensuite par la publication des statistiques des enrôlés qui reflètent la réalité de chaque circonscription ». Les deux Églises (catholique et protestante) assurent quant au but qu’elles poursuivent par leurs Commissions Jus- tice et Paix et par la MOÉ, à savoir, « contribuer à la transparence du processus électoral en cours dans toutes ses étapes afin d’accroître la confiance du public audit processus et, par ricochet, contribuer à l’acceptation des résultats par tous, gage de la paix et de la stabilité en RdCongo ». Elles précisent que « cette Mission d’Observation Électorale est citoyenne, et ses
observations s’effectuent sur base des standards internationaux pour les élections démocratiques et le cadre légal congolais ». Extraits. Depuis 2022, la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CÉNCO) et l’Église du Christ au Congo (ÉCC), à travers les Commissions Justice et Paix, ont mis en place une Mis- sion d’Observation Électorale (MOÉ CÉNCO-ÉCC) dont le but est de contribuer à la transparence du processus électoral en cours dans toutes ses étapes afin d’accroître la confiance du
public audit processus et, par ricochet, contribuer à l’acceptation des résultats par tous, gage de la paix et de la stabilité en R-dCongo. Cette Mission d’Observation Électorale est citoyenne, et ses observations s’effectuent sur base des standards internationaux pour les élections démocratiques et le cadre légal congolais. Le rapport final d’observation électorale sur la révision du fichier électoral que la MOÉ CÉNCO-ÉCC publie en ce jour est la contribution de l’Église catholique et de l’Église du
Christ au Congo pour l’amélioration de l’intégrité, de la transparence et de l’efficacité du processus électoral dans notre pays. Les conclusions et les constatations de ce rapport sont exclusivement fondées sur des informations exactes et crédibles fournies par nos observateurs électoraux. Les recommandations constructives ainsi formulées dans ce rapport ne visent qu’un seul objectif, à savoir l’amélioration du processus électoral en R-dCongo. Ces recommandations sont donc une invitation à des actions concrètes et réalisables pour plus d’efficacité, de compétence et de capacité de toutes les parties prenantes aux futures élections. Les activités de la MOÉ CÉNCO-ÉCC sont réalisées dans le cadre du projet d’Appui à la paix et à la stabilité en RDC par l’observation de proximité des opérations électorales à l’horizon 2023 « Tobongisa Maponomi (Toma) », conformément à sa feuille de route intitulée «Agenda 2023, cap pour les élections transparentes, inclusives et apaisées» publié en mars 2021.
SYNTHÈSE DES FAITS OBSERVÉS.
Administration électorale. Points forts : w La Commission
(suite de la page 10).
Nationale Indépendante (CÉNI) a publié le calendrier électoral pour le cycle électoral en cours ;
w La CÉNI a accrédité la majorité des Observateurs électoraux de Long Terme (OLT) de la Mission d’Observation Électorale de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo et de l’Église du Christ au Congo (MOÉ CÉNCO-ÉCC) et de certaines autres organisations ayant fait la demande ;
w La CÉNI a prorogé, dans toutes les Aires opérationnelles, la période relative aux opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs, du fait notamment du retard enregistré dans le déploiement du matériel dans certains CI ;
w Les agents de la CÉNI étaient généralement ouverts envers les OLT de la MOÉ CÉNCO ÉCC ;
w La CÉNI affichait généralement des documents contenant des informations pour le public ;
w Les Bureaux des Antennes, les Centres d’Inscription et les entrepôts de la CENI étaient généralement sécurisés par les agents de l’ordre.
Points à améliorer :
w Faible information sur le rôle des Observateurs électoraux auprès des Agents des Secrétariats Exécutifs Provinciaux (SEP) et des Antennes de la CÉNI (ils exigeaient les ordres de missions outre que les cartes d’accréditation) ;
w Circulation des matériels électoraux sensibles entre les mains des individus n’en ayant pas qualité ;
w Les femmes, les jeunes et autres groupes marginalisés étaient faiblement représentés au niveau des SEP et des Antennes de la CÉNI ;
w Les OLT de la MOÉ CÉNCO-ÉCC ont rencontré peu d’observateurs d’autres MOÉ au niveau des bureaux des SEP et des Antennes ;
w La CÉNI n’a pas rendu public le budget alloué aux opérations d’identification et
d’enrôlement des électeurs ainsi que le plan de décaissement y afférent ; w La publication des statistiques des enrôlés, pour toutes les Aires opérationnelles, n’est pas faite par Centre d’Inscription.
ÉDUCATION CIVIQUE ET INFORMATIONS AUX ÉLECTEURS.
Points forts : w Les Partis politiques et les médias ont généralement mené des activités de sensibilisation des candidats électeurs; w La présence des agents de l’ordre lors des activités de sensibilisation des Partis politiques pour encadrer les participants ; w Les activités menées par les Partis politiques ont connu peu d’incidents ;
w La CÉNI a mené des activités de sensibilisation des candidats électeurs dans les villes et les chefs-lieux des territoires; w Généralement, les médias ont fonctionné sans entrave politique pendant la période d’identification et d’enrôlement des électeurs.
Points à améliorer : w Les Organisations de la Société Civile (OSC) ont mené peu d’activités de sensibilisation des candidats électeurs ;
w Peu d’activités d’éducation civique ont ciblé des groupes spécifiques tels que les jeunes, les personnes avec handicap et les peuples autochtones pygmées ; w Certaines parties prenantes n’ont pas eu accès au matériel de sensibilisation produit par la CÉNI.
INSCRIPTION DES ÉLECTEURS.
Points forts:
w Les Centres d’Inscription (CI) étaient généralement installés dans les lieux prévus par la loi; w Les matériels électoraux étaient généralement disponibles dans les CI trouvés opérationnels ; w Les OLT de la MOÉ CÉNCO-ÉCC ont généralement eu
accès aux CI trouvés opérationnels ; w Les personnes de troisième âge, les femmes enceintes, les malades ou les personnes vivant avec handicap, les analphabètes avaient généralement bénéficié des mesures exceptionnelles dans les CI ; w Les candidats électeurs s’enregistraient généralement sur base des documents prévus par la loi ; w Les CI trouvés opérationnels par les OLT de la MOÉ CÉN- CO-ÉCC étaient généralement sécurisés par les agents de l’ordre ;
w Les femmes et les jeunes étaient généralement bien représentés parmi les Membres de Centres d’Inscription (MCI).
Points à améliorer: w Les opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs n’ont pas eu lieu dans le territoire de Kwamouth (Province de Mai-Ndombe) et dans certains CI de Bagata (Province de Kwilu), de Maluku (Kinshasa), de Bolobo, de Mushie et de Kutu (Mai-Ndombe), dans certains CI de la province de l’Equateur ainsi que les territoires de Masisi, de Rusthuru ainsi que dans certains coins de la Province de Ituri ; w Les listes journalières n’étaient pas systématiquement affichées dans plusieurs CI. Les OLT ont aussi constaté que les listes journalières des inscrits ont été arrachées dans certains CI ; w Les électeurs interviewés n’étaient pas généralement
satisfaits de la qualité des services rendus par les MCI, notamment la mauvaise qualité de la photo ; w Les OLT de la MOÉ CÉNCOÉCC ont constaté une présence de moins en moins significative des témoins des Partis politiques dans les CI ; w Les OLT de la MOÉ CÉNCOÉCC ont rapporté une faible présence des autres observateurs électoraux dans les CI ; w Les OLT de la MOÉ CÉNCOÉCC ont rapporté plusieurs cas d’interruption des opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs, dû principalement au dysfonctionnement des kits d’enrôlement des électeurs, à la rupture de stock des imprimés, et au déficit des sources d’énergie ; w Les OLT de la MOÉ CÉNCOÉCC ont rapporté plusieurs cas des CI non existants, non ouverts et non opérationnels; w Les OLT de la MOÉ CÉNCOÉCC ont rapporté plusieurs cas d’enregistrement des mineurs non autorisés par la loi ; w Les OLT de la MOÉ CÉNCOÉCC ont rapporté un faible engouement des congolais vivant à l’étranger, spécialement en Belgique, France et Etats Unis, lors des opérations d’identification et enrôlement des électeurs ; w Généralement, les OLT de la MOÉ CÉNCO-ÉCC ont constaté une mauvaise gestion de la file d’attente suite notamment à l’achat des services.
RECOMMANDATIONS.
Au Gouvernement.
w De publier le plan de décaissement des fonds alloués aux opérations électorales afin de rassurer le public de la tenue
Source : CÉNI.
des élections à la date prévue;
w De prendre toutes ses responsabilités afin que les compatriotes qui sont affectés par l’insécurité, en particulier dans les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Maindombe (territoire de Kwamouth), aient la possibilité de voter leurs dirigeants lors des scrutins attendus. Ceci constitue l’une des obligations de tout État.
À la Céni.
w De convoquer, en toute urgence, un Cadre de concertation autour de des problèmes majeurs qui entourent le fichier électoral. C’est notamment la problématique des Centres d’Inscriptions qui n’ont pas été retrouvés sur terrain, de la question des machines qui ont été retrouvées entre les mains des individus, les cas des CI n’ayant pas ouvert et ceux ayant connus des dysfonctionnements, etc. Ceci aura le mérite de restaurer la confiance du public en la CÉNI et le processus électoral luimême.
w De renvoyer les réponses du formulaire lui soumis par la MOÉ CÉNCO-ÉCC lors de sa participation aux journées portes ouvertes organisées par elle avant le début de l’audit du fichier. Ces réponses permettront à la MOÉ de rassurer le public que le processus de centralisation, de nettoyage, d’adjudication, d’audit interne et d’exploitation du fichier électoral était mené avec honnêteté et précision. Et que les cas des inscriptions multiples,
(suite en page 12).
Pour les Églises, il n'y a eu « ni transparence, ni précision, et, plus encore, ni professionnalisme »
Plusieurs cas d'achat de service documentés et du matériel sensible dans des mains sans qualité
(suite de la page 11).
des mineurs non autorisés par la Loi et tant d’autres étaient réglés techniquement. En outre ces réponses devraient permettre au public de se rassurer que les données de toutes les personnes inscrites sur les machines étant tombées en panne eussent été récupérées et intégrées dans la base des données.
w De s’en tenir au principe de l’Audit externe du fichier électoral par un organisme international indépendant, avec obligation que ce dernier associe quelques experts nationaux, dans les délais convenables, en opérant des réaménagements à l’intérieur du calendrier électoral, comme il a été question avec les différentes périodes de rattrapage accordées aux candidats électeurs. Ceci pour favoriser le consensus autour dudit fichier électoral.
w De publier les statistiques des enrôlés par circonscription et par Centre d’Inscription pour permettre au public d’avoir la traçabilité sur toutes les personnes inscrites sur leurs listes électorales respectives.
Aux Organisations de la Société civile
w D’intensifier les activités d’éducation civique des électeurs ; w De mettre en place des Mis- sions d’Observation Électorale effectives et professionnelles afin de contribuer à la transparence des opérations électorales.
Aux Partis Politiques et aux Regroupements politiques
w De recruter, former, faire accréditer leurs témoins et les déployer partout où se déroulent les opérations électorales afin de contribuer à leur transparence ; w De continuer à sensibiliser leurs militants à s’approprier le processus électoral par l’éducation civique afin d’en garantir la légitimité.
Aux Partenaires techniques et financiers w D’accompagner les initiatives de paix afin de permettre à tous les Congolais de participer au processus électoral ; w De contribuer à faciliter le travail des Missions d’Observation Électorale dont la surveillance est capitale pour la crédibilité du processus.
MÉTHODOLOGIE (RECRUTEMENT, FORMA- TION, DÉPLOIEMENT DES OLT ET COLLECTE DE DONNÉES).
Recrutement, Formation, Accréditation et Déploiement des Observateurs.
La MOÉ CÉNCO-ÉCC a recruté, par l’entremise des directeurs des Commissions Dio-
césaines Justice et Paix (CDJP) d’une part et des Présidents Communautaires Justice, Paix et Sauvegarde de la Création de la CJPSC/ÉCC, sur base d’une directive, 500 Observateurs de Long Terme (OLT). La directive mentionnait entre autres : le niveau d’étude (être au moins diplômé d’État), la parité homme-femme, la disponibilité, la résidence dans le site d’observation, aussi une formation à suivre avant le début de ladite observation. La formation était basée sur une gamme variée des modules, notamment les modules Bridge (Administration électorale, Observation électorale, Inscription des électeurs, Genre et élections, Éducation Civique et Information des Électeurs etc.) ; les Nouvelles Technologies de l’Information et de Communication (NTIC) utilisées pour la transmission de données ainsi que les standards internationaux pour les élections démocratiques.
La facilitation de la formation des OLT est assurée par une équipe des Supers Formateurs CÉNCO-ÉCC ayant eux même été mis à niveau pendant trois jours. Ces Supers Formateurs, Facilitateurs d’atelier et semi accrédités Bridge, ont été déployés dans les chefs-lieux des provinces pour former, pendant cinq jours, les OLT dûment recrutés.
Comme l’exige la législation congolaise, les Observateurs recrutés ont été accrédités par la CÉNI avant leur déploiement. La Centrale électorale a accordé une accréditation de long terme pour une durée de six renouvelable aux Observateurs de la MOÉ CÉNCO-ÉCC ainsi qu’à leurs superviseurs au niveau national et au niveau provincial.
La mission assignée aux OLT était d’observer le déroulement des opérations électorales d’identification et enrôlement des électeurs dans les Centres d’Inscription (CI) de leurs Antennes respectives sur base des formulaires d’observation mis à leurs dispositions dans un cahier d’observateur.
Chaque OLT devrait observer les CI retenus dans l’échantillonnage de la MOÉ CÉNCO- ÉCC et qui lui sont affectés. Ce, par semaine et envoyer les rapports en temps réels.
Collecte, transmission, suivi et traitement des données.
La MOÉ CÉNCO-ÉCC a retenue 21 Obligations pour les élections démocratiques sur base desquelles elle a conçu les formulaires d’observation ou checklists devant servir aux OLT de récolter les données sur terrain.
En ce qui concerne les opérations d’identification et enrôlement des électeurs, ces formulaires ont été élaborés sur les quatre thématiques suivantes: Administration électorale et
Sécurité, Éducation civique et parties prenantes, Inscription des électeurs et Incidents. Les observateurs ont collecté des informations par rapport aux formulaires suivantes : w Administration électorale et sécurité ; w Éducation civique et parties prenantes ; w Inscription des électeurs : installation et ouverture journalière des CI ; w Inscription des électeurs : déroulement des activités et fermeture journalière des CI; w Inscription des électeurs : début effectif des activités des CI ; w Incident.
La collecte des données s’est effectuée en s’appuyant sur les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication à travers l’outil ÉLMO (Élection Monitoring. Outil, conçu par le Centre Carter). Par ailleurs, conformément au plan de communication de la Mission, pour s’assurer de la fiabilité et objectivité des données envoyées par ses OLT, au-delà du professionnalisme de ces derniers, la MOÉ CÉNCO-ÉCC a mis en place deux systèmes de suivi. Premièrement, les rapports reçus en temps réel par l’équipe cadre à travers l’outil ÉLMO étaient traités à travers un processus dit de micro-traitement qui consiste à examiner chaque formulaire et voir s’il y a des incohérences entre les réponses, des valeurs aberrantes, des données manquantes, etc. Le cas échéant nettoyer le formulaire en appliquant les mesures correctives pour chaque problème rencontré. Lors de la micro-vérification, l’OLT, qui a envoyé le formulaire, pouvait être contacté par téléphone pour échanger sur les problèmes rencontrés et enrichir ces données par d’autres éléments. Pour ce faire, une équipe des Agents du Call Center (ACC), maîtrisant les NTIC et formé dans le suivi des OLT sur terrain, détenait chacun un nombre d’OLT donnés. Ces ACC étaient chargés de vérifier chaque formulaire envoyé par les OLT et remplir ensuite un rapport de révision des données comportant les découvertes, les corrections faites lors du nettoyage et les éléments d’enrichissement collectés lors des échanges avec les OLT. Toutes ces informations ainsi compilées sont produites sous forme d’un premier draft du rapport d’observation lequel est transmis aux analystes. Ceux- ci à leur tour examinent, à la lumière des normes et standards universellement reconnus, la conformité des faits observés et produisent un rapport assortis des recommandations.
Durant la période d’observation des opérations d’identification et enrôlement des électeurs, du 27 décembre 2022
au 11 avril 2023, les OLT de la MOÉ ont atteint 5137CI sur les 6711 prévus à cause particulièrement des CI qui n’ont pas pu fonctionner dans les territoires de Kwamouth, Rutshuru, Masisi, et certains CI des territoires de Beni, Lubero, Walikale, Kabare, Kalehe, Shabunda, Uvira, Fizi, Watsa, Bagata et Kinshasa (Maluku) pour causes d’insécurité. Ce qui nous ramène à reconsidérer l’échantillon à 6322 et donc les 5137 CI atteints par les OLT de la MOÉ CÉNCO-ÉCC représentent 81,25% des CI prévus dans l’échantillon qui conforte sa validité et nous permet d’inférer les observations faites sur cet échantillon à tous les CI prévus par la CÉNI dans toute la RDC.
CONTEXTE. Après trois cycles électoraux, la R-dCongo est toujours confrontée au problème d’absence d’un registre général de la population, à partir duquel est généré le fichier électoral, conformément aux normes et aux bonnes pratiques en matière d’élections. Dans le cycle électoral en cours, le Gouvernement congolais a décidé de constituer ce registre général de la population. Cependant, il était confronté à trois défis majeurs : l’identification et l’enrôlement des électeurs, l’identification de la population et le recensement général de la population et l’habitat. En vue de réduire les coûts et rationaliser les délais opérationnels, le Gouvernement a décidé une mutualisation des activités opérationnelles. Cette mutualisation demande à la CÉNI de privilégier la collecte des données des électeurs afin de respecter la contrainte des délais constitutionnels.
C’est ainsi que la
N°044/CÉNI/AP/2022Décisiondu
26 novembre 2022 portant publication du calendrier du processus électoral 2021-2027 relatif aux élections présidentielle, législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales planifie la constitution du fichier électoral dans ses lignes 9 et de 11 jusque 40. Selon les lignes 22, 27 et 30 dudit calendrier électoral, la CÉNI répartie le territoire national de la R-dCongo en 3 zones opérationnelles (aires opérationnelles 1, 2 et 3).
S’agissant de la première (AO1), cette opération a été planifiée entre le 24 décembre 2022 et le 23 janvier 2023. Pour la deuxième, entre le 25 janvier et le 23 février 2023 ; et pour la dernière aire opérationnelle, elle a été prévue entre le 16 février et le 17 mars 2023. Cette durée, comme l’ensemble du calendrier, était jugée de constipée par la Mission d’Observation Électorale de la Conférence Épiscopale Natio- nale du Congo et de l’Église du Christ au Congo (MOÉ
CÉNCO-ÉCC) et par certains acteurs socio-politiques, compte tenu des défis logistiques liés à l’acquisition des matériels électoraux et surtout à leur déploiement jusqu’au niveau de 22271 Centres d’Inscription (CI) de toutes les 25 provinces et la Ville de Kinshasa concernées par cette étape. Il convient de souligner que certains territoires, notamment celui de Kwamouth, dans la province de Mai-Ndombe (AO1), et ceux de Rusthuru et Masisi dans le Nord Kivu ainsi que certains coins de la Province de l’Ituri (AO3) n’ont pas été concernés par ces opérations compte tenu de l’insécurité dû aux conflits communautaires (Kwamouth) et à la présence des groupes armés (Nord Kivu, Ituri) qui écument ces espaces géographiques. Il convient de souli- gner l’affirmation de la CÉNI sur « des mesures particulières qui seront prises en fonction de l’évolution de la situation sécuritaire ». Le Président de la République et la CÉNI alertent cependant que cette situation pourrait perturber les préparatifs des élections générales prévues pour le 20 décembre 2023. Il sied de rappeler que la CÉNI avait déjà évoqué l’insécurité comme l’une des contraintes de la mise en œuvre de sa feuille de route, qui pourrait avoir des incidences sur les opérations électorales. Par ailleurs, en réponse à l’appel de plusieurs parties prenantes au processus électoral dont la MOÉ CÉNCO-ÉCC, la CÉNI avait laissé fonctionner certains CI dont les requérants étaient encore présents sur les files d’attente après l’annonce officielle de la fermeture en accordant une période de rattrapage allant de 2 à 3 semaines afin de finaliser comme il faut l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs dans les trois aires opérationnelles. Officiellement, la clôture des opérations d’identification et enrôlement des électeurs a eu lieu le 24 avril 2023. Toutefois, lors de l’annonce de la fermeture des CI dans l’AO3, la CÉNI a affirmé que « des mesures particulières seront prises en fonction de l’évolution de la situation sécuritaire ». Le Président de la République et la CÉNI alertent que cette situation pourrait perturber les préparatifs des élections générales prévues pour le 20 décembre 2023. Il sied de rappeler que la CÉNI avait déjà évoqué l’insécurité comme l’une des contraintes de la mise en œuvre de sa feuille de route, qui pourrait avoir des incidences sur les opérations électorales.
La MOÉ CÉNO-ÉCC a noté qu’en dépit des efforts déployés par la CÉNI, beaucoup de CI étaient aux arrêts,
(suite en page 13).
Un audit externe indépendant» et des listes « reflétant la réalité de chaque circonscriptions »
notamment pour les cas des dysfonctionnements des kits d’enrôlement et des perturbations des opérations dues aux pannes, aux problèmes de recharge des batteries, au retard du déploiement des matériels dans certains CI, au retard en fournitures des consommables ayant entrainé le retard dans l’ouverture des certains CI et les arrêts intempestifs des opérations dans plusieurs CI pendant plusieurs jours voire semaines... Il faut également noter des cas des CI restés introuvables dans leurs lieux d’implantation telle qu’indiquée dans la cartographie. Les incidents du 10 et du 21 février 2023, correspondant respectivement aux aires opérationnelles 1 et 2, ont fait l’objet du communiqué N°002/MOÉ CÉNCO-ÉCC/ FEV/2023 du 24 février 2023. Ces incidents se rapportent à la circulation des matériels électoraux sensibles, destinés à l’opération d’identification et enrôlement des électeurs, entre les mains de certains individus n’en ayant pas qualité. S’appuyant à la fois sur les communiqués de presse de la CÉNI (N°007/CÉNI/2023 et N°010/CÉNI/2023) et les rapports d’incidents remontés par ses Observateurs, cette MOÉ citoyenne estime que les 2 incidents précités sont susceptibles d’entamer sensiblement la confiance du public en ce processus électoral et d’en compromettre aussi la crédibilité, y compris celle des résultats qui en résulteront.
La controverse constatée autour de l’Audit externe du fichier électoral n’est pas anodine. En effet, d’un côté, certaines Organisations de la Société civile de la R-dCongo récusent l’OIF, non pas sur base d’éléments techniques, mais plutôt sur fond des considérations visiblement politiques ; ainsi, elles en appellent même à un Audit interne ; de l’autre, l’OIF renonce à l’offre de la CÉNI en évoquant un délai étriqué imparti à cette activité.
La MOÉ CÉNCO-ÉCC rappelle à toutes les parties prenantes que l’Audit externe crédible du fichier électoral de la RD Congo en chantier reste un élément central qui va participer à la construction d’un consensus sur les listes électorales. De ce fait, cet Audit externe reste l’une des conditions sine qua non pour amplifier la confiance du public à l’Organisme de Gestion des Elections (OGE) de la RD Congo et au processus électoral lui-même.
Ainsi, la MOÉ CÉNCO-ÉCC recommande à la CÉNI de s’en tenir au principe de l’Audit externe du fichier électoral dans les délais convenables, en opérant des réaménagements à l’intérieur du calendrier électoral, comme il a été question
INCIDENTS SURVENUS PAR
avec les différentes périodes de rattrapage accordées aux candidats électeurs.
SÉCURISATION DES OPÉRATIONS ÉLECTORALES DE LA RFE 2022-2023. La sécurisation du processus électoral est une condition essentielle à la tenue des élections crédibles et apaisées. En République Démocratique
du Congo, il faut relever qu’il n’y a qu’un seul texte juridique qui traite explicitement de cette question. Il s’agit du Décret n°05/026 du 6 mai 2005 portant Plan Opérationnel de Sécurisation du Processus Électoral pour les élections de 2006.
Cependant, il appert de ce Décret, et ce, conformément à l’article 32 que : « Les struc-
tures faisant objet du présent Décret cessent de fonctionner dès l’adoption du rapport général des élections, du Groupe Technique pour la Sécurisa- tion du Processus Électoral, G.T.S.E, en sigle, par l’Assemblée Nationale ». Partant de cette disposition, il importe de relever que ledit rapport avait déjà été adopté par la Représentation Nationale, et toutes les conséquences liées à cette disposition devrait s’imposer.
Pourtant, en dépit du fait de la cessation du fonctionnement des structures du Décret susrappelé, il demeure évident que, au nom du principe de la continuité des services publics de l’État, le Gouvernement continue à sécuriser le processus électoral en cours. Cette charge revient spécialement au Ministère ayant l’Intérieur et la Sécurité dans ses attributions (Police Nationale Congolaise), à travers le G.T.S.E, comme structure opérationnelle, et le Comité de Pilotage de Sécurisation du Processus Electoral C.P.S.E en sigle, en tant que structure de politique générale de sécurisation des élections en R-dCongo. Dans tous les cas, le travail abattu par chacune de ces structures sous la responsabilité du Ministère ayant l’Intérieur et la Sécurité dans ses attributions, en collaboration avec la CÉNI et les autres parties prenantes, est nécessaire afin d’assurer la sécurisation
des Opérations de Révision de fichier électoral (RFE). Toutefois, en tenant compte de la situation sécuritaire qui prévaut actuellement dans notre pays, il n’est point secret de polichinelle que la RFE 2022-2023 se déroule dans un contexte sécuritaire marqué par l’agression de la R-dCongo dans sa partie Est (Provinces d’Ituri et du Nord-Kivu) d’une part, et par des conflits intercommunautaires dans la Province de Mai-Ndombe spécialement dans le territoire de Kwamouth, avec répercutions dans la ville de Kinshasa plus précisément dans la commune de Maluku d’autre part. Cette situation d’insécurité met en mal le bon déroulement du processus de la RFE 2022-2023 dans l’Est et Ouest de notre pays comme dit plus haut. C’est ainsi qu’on a noté la perturbation du calendrier de la RFE dans toutes les trois aires opérationnelles, la destruction et vol des kits électoraux, le déplacement massif des populations, et même de cas de mort d’hommes, ... ont été signalés. Tout cela prouve que la sécurisation du processus électoral demeure un épineux problème dans notre pays. Il doit donc être résolu rapidement par l’institution d’un nouveau cadre juridique et institutionnel. Il s’agira d’un décret du Premier Ministre portant création, organisation et fonctionnement d’un service public chargé de la sécurisation du processus électoral.
CADRE JURIDIQUE DE L’INSCRIPTION DES ÉLECTEURS.
Principes directeurs universels relatifs à l’inscription des électeurs.
Les élections honnêtes font appel à une opération d’inscription des électeurs inclusive et transparente, afin de protéger et respecter le droit de vote. Une opération d’inscription des électeurs juste contribue substantiellement aux scrutins crédibles. En effet, les listes électorales doivent être inclusives, protégeant les droits électoraux des citoyens et respecter les obligations internationales. Pour ce faire, notamment les observateurs électoraux et les témoins des partis politiques accrédités peuvent utilement observer ou surveiller cette opération d’inscription des électeurs pour l’évaluer. Ceci, au regard des principes directeurs universellement applicables à l’opération d’inscriptions des électeurs ci-après : w Équité : ce principe concerne notamment l’éducation des électeurs, l’accès au processus électoral et la minimisation du risque de détournement ; w Exactitude : elle implique la mise à jour des listes électorales et leur bonne tenue ;
« L'audit externe crédible du fichier électoral participe à la construction d'un consensus »
(suite de la page 13).
w Légalité : elle concerne la conformité des opérations électorales à la loi ;
w Respects des délais : les activités électorales doivent être calées dans un calendrier électoral ;
w Pérennité : elle implique la pérennité institutionnelle, financière et économique, des ressources humaines, technologique, politique ainsi que la pérennité environnementale.
Analyse du cadre juridique congolais de l’inscription des électeurs.
w Considération constitutionnelle de l’inscription des électeurs.
La Constitution de la République Démocratique du Congo du 18 février 2006 telle que révisée à ce jour reconnaît au peuple la souveraineté nationale de sorte que tout pouvoir émane de lui qui l’exerce directement par voie de référendum ou d’élections et indirectement par ses représentants. À cet effet, sont électeurs et éligibles, tous les Congolais de deux sexes, âgés de dix-huit ans révolus et jouissant de leurs droits civils et politiques. Cette Constitution laisse à la loi la possibilité de déterminer les conditions requises pour être électeurs.
w Problématique de la réforme du cadre légal congolais sur l’inscription des électeurs. Depuis la promulgation de la Loi n°04/028 du 24 décembre 2004 portant identification et enrôlement des électeurs en R-dCongo, celle-ci a connu deux modifications. La première est intervenue en 201614 avec six innovations notamment : l’exigence d’identifier et d’enrôler les congolais résidant à l’étranger. Cette innovation avait pour objectif de conformer la loi au principe de la participation de tous les congolais à l’élection tel que posé à l’article 5 de la Constitution précitée. Parmi ces innovations figurait celle qui donne la possibilité d’enrôler par anticipation des électeurs qui auront la majorité à la date de la tenue du dernier scrutin du cycle électoral. La deuxième modification est intervenue en juin 2018. À cette occasion, concernant les Congolais résidant à l’étranger, la loi n°18-007 du 27 juin 2018 modifiant et complétant la loi 04-028 du 24 décembre 2004 portant identification et enrôlement des électeurs telle que modifiée par la loi n°16007 du 29 juin 2016 dispose à son article 1 qu’il est inséré un article 55 ter excluant l’identification et l’enrôlement des congolais résidant à l’étranger pour le cycle électoral en cours. Sauf que concernant le présent cycle électoral, cette disposition de l’article 55 ter de la loi du 27 juin 2018 cihaut citée, quoi que se rappor-
tant au cycle électoral passé, n’est ni modifiée encore moins retirée de la loi portant identification et enrôlement des électeurs avant les opérations d’inscription et d’enrôlement des électeurs. Le législateur avait justifié cette exclusion d’une part par la pression du temps et d’autre part à cause du caractère contraignant du calendrier électoral publié le 5 novembre 2017 par la CÉNI prévoyant les élections en décembre 2018 notamment celle du Président de la République.
w Encadrement juridique de la mutualisation des activités opérationnelles dans le cadre l’identification et enrôlement des électeurs, identification de la population et le recensement général.
Après trois cycles électoraux en R-dCongo, les élections ont été organisées sur la base d’un fichier électoral constitué et révisé sans un registre général de la population.
Depuis le dernier recensement général de la population « dit recensement scientifique de 1984 », la R-dCongo ne dispose pas de données démographiques fiables pour planifier son développement. C’est ainsi qu’il a été institué, par un décret du premier ministre un mécanisme de mutualisation des activités opérationnelles entre la CÉNI, l’Institut National de la Statistique (INS) et l’Office National de l’Identification de la Population (ONIP). Cette mutualisation consiste en la mise en commun des ressources humaines, techniques, logistiques et matérielles dédiées à la réalisation des activités communes, en vue de contribuer à la production de la cartographie opérationnelle du fichier électoral et du fichier général de la population.
Par contre, le chronogramme qui reprend les opérations relatives à ladite mutualisation n’est jusque-là pas mis à la disposition du public.
w La Cour constitutionnelle
face à la question de l’inscription des Congolais résidant à l’étranger à la requête de la CÉNI.
Au sujet de l’inscription des Congolais résidants à l’étran- ger, la CÉNI a saisi la Cour constitutionnelle en interprétation d’une disposition constitutionnelle qui parle des conditions pour tous les congolais d’avoir le droit d’être électeurs et éligibles à savoir l’article 5 alinéa 5 de la constitution.
Alors que la Constitution de la R-dCongo telle que révisée à ce jour a limitativement cité les institutions ou les personnes qui peuvent saisir la Cour constitutionnelle en interprétations de la Constitution, car s’il est évident que le constituant a conféré à la Cour constitutionnelle la compétence d’interpréter les dispositions de la Constitution, il est important de se demander si cette demande est effectuée conformément à l’esprit et à la lettre de la Constitution.
C’est ainsi qu’il convient d’indiquer que l’alinéa 1er de l’article 161 de la Constitution dispose que « la Cour constitutionnelle connaît des recours en interprétation de la Constitution sur saisine du Président de la République, du Gouvernement, du Président de l’Assemblée nationale, du Président du Sénat, d’un dixième des membres de chacune des chambres parlementaires, des Gouverneurs de province et des présidents des Assemblées provinciales ». Le constituant a ainsi voulu limiter le cercle de ceux qui peuvent prendre l’initiative de saisir la Cour constitutionnelle dans cette matière.
Aucun alinéa n’amène à ajou- ter la CÉNI sur cette liste. Par conséquent, nous estimons que la CÉNI était en défaut de qualité sur cette demande en interprétation. Telle est également la position de la Cour constitutionnelle qui a confirmé dans son arrêt que la CÉNI n’avait pas qualité pour saisir la Cour en interprétation des dispositions de la Constitution. Cependant, la Cour relève que « la recevabilité de cette
requête n’est appréciée qu’à l’aune du rôle régulateur des pouvoirs publics que la Cour constitutionnelle est appelée à jouer au regard de sa jurisprudence constante en la matière en vue d’assurer la régularité du processus électoral et le bon fonctionnement des institutions de la République. Pour la Cour, l’article 5 alinéa 5 de la Constitution signifie, s’agissant du droit d‘être électeur, tous les congolais ont le droit d’être électeurs et de bénéficier, sauf cas de force majeur, des ser- vices de la CÉNI pour se faire identifier et enrôler. La Cour a constaté l’impossibilité pour la CÉNI d’organiser, durant le processus en cours, les opérations d’identification et d’enrôlement des Congolais résidant à l’étranger dans les 66 pays où la R-dCongo a des représentations diplomatiques. La Cour ordonne à la CÉNI d’organiser les opérations d’identification et d’enrôlement des congolais résidants à l’étranger uniquement dans les cinq pays pilotes sélectionnés à l’occurrence l’Afrique du Sud, la Belgique, le Canada, les États-Unis et la France ». Alors que cette notion de «pouvoir régulateur» évoquée par la Cour n’a pas pour effets d’étendre les compétences de la Cour constitutionnelle ou de déroger aux conditions que la constitution impose clairement à l’exercice de ses compétences. Une opinion scientifique estime que la notion du pouvoir régulateur n’est pas une porte ouverte à l’élargissement sans limites des compétences de la Cour constitutionnelle ni à l’expansion du champ des personnes ou des autorités ayant qualité pour la saisir. En réalité, la notion de « pouvoir régulateur » renvoi à la mission et au rôle de la Cour constitutionnelle, mission et rôle qu’elle réalise en exerçant les compétences constitutionnelles telles qu’elles lui ont été confiées par la Constitution. Car, le pouvoir régulateur partout où il est institué n’est pas un pouvoir nouveau ou une compétence particulière conférée à la Cour constitutionnelle, mais il s’agit plutôt de la mission à laquelle doit parvenir son action lorsqu’elle est menée conformément aux limites imposées par la Constitution.
w Quelques décisions de la CÉNI relatives à l’inscription des électeurs.
1. Nouvelles mesures d’application de la loi sur les opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs. En vue des opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs, l’article 25 de la décision n°042/CÉNI/AP/2022 du 04 novembre 2022 portant mesures d’application de la loi portant identification et enrôlement des électeurs précitée, fait application de l’article 8 de
ladite loi en spécifiant que sont appelés à l’inscription des électeurs : les anciens enrôlés de 2016- 2018, en vue d’une nouvelle carte d’électeur ; les nouveaux majeurs et les personnes non encore majeurs au moment de l’inscription mais nées au plus tard le 31 décembre 2006. Il est nécessaire de rappeler que ces mesures d’application ont été actualisées par la CÉNI au regard des impératifs de l’identification et de l’enrôlement des Congolais résidants à l’étranger et d’autre part par la nécessité de la mutualisation des activités opérationnelles pour l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs, l’identification de la population et du recensement général de la population et de l’Habitat.
w Inscription des électeurs calée dans le calendrier électoral. Différemment au processus passé, auquel la feuille de route du processus électoral n’était qu’un document interne de planification des activités de la CÉNI, cette fois-ci, elle rêvait un caractère juridique du fait qu’elle a été rendue publique par la Décision n°004/CÉNI/BUR/2022 portant publication de la feuille de route du processus électoral de la CÉNI. En dépit de sa publication en 2022, ladite décision calait les opérations relatives à l’identification et à l’enrôlement dans la période allant d’octobre 2021 à juin 2023. Dans sa décision N°044/ CÉNI/AP/2022, la CÉNI a publié le calendrier électoral le 26 novembre 2022 fixant ainsi une durée de 90 jours soit du 24 décembre 2022 au 17 mars 2023, à raison de 30 jours par Aire opérationnelle, pour les opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs, ces opérations sont réalisées séquentiellement par Aires opérationnelles 1, 2 et 318. Toutefois, la prorogation observée dans toutes ces Aires opérationnelles, ne peut avoir d’incidence sur d’autres activités prévues dans le calendrier électoral. Relativement à son communiqué de presse N°021/ CÉNI NI/2023, la CÉNI a clôturé définitivement les opérations d’indentifications et d’enrôlement des électeurs sur toute l’étendue du territoire national ainsi que dans les 5 pays sélectionnés pour la phase pilote.
Il est important d’indiquer que, conformément au calen- drier électoral, la CÉNI a organisé, par son communiqué de presse N°020/CÉNI/2023 du 22 avril 2023, la finalisation de la consolidation et du traitement des données collectées lors des opérations de l’actualisation du fichier électoral, notamment la détection des doublons au niveau national et de l’audit interne du Fichier Électoral (...).
En mission officielle à Bruxelles, Alingete se confie à la journaliste belge Colette Breackman du Soir
Fraude et corruption en RDC : les révélations accablantes du chef de l'Inspection Générale des Finances. C'est le titre de l'article-interview paru dans le quotidien belge Le Soir daté du 12 mai 2023. De passage en Belgique en mission officielle, le patron de l'Inspection Générale des Finances, Jules Alingete Key n'a pas échappé à l'intérêt de la journaliste belge Colette Breackman, une spécialiste Congo qui voulait, pour le quotidien belge Le Soir, en savoir plus sur cet homme présenté comme « l’un des hommes les plus redoutés du Congo, faisant trembler fraudeurs et corrompus et mettant en cause les contrats chinois qui ont grevé les finances du pays ». Qui estime que les Chinois se sont « accommodés du laxisme qu’ils ont trouvé au Congo». Ci-après.
Jules Alingete, né en 1963, est aujourd’hui l’un des hommes les plus redoutés de la RDC. Il a gravi tous les échelons d’une carrière consacrée au contrôle des finances publiques : après des études en sciences économiques , il devient expert comptable agréé, conseiller au ministère de l’Économie et spécialiste en fiscalité. Depuis trois ans, il est Inspecteur Général en chef des Fnances du Congo (IGF) avec qualité d’officier de police judiciaire, ce qui lui permet de déclencher les poursuites judiciaires en cas d’infractions. Ses rapports sont directement adressés au chef de l’État.
Quelles sont les missions de l’Inspection Générale des Finances ?
Examinant comment sont gérés les fonds publics, nous relevons les faits de détournement, de corruption. Nous menons des audits, contrôles et vérifi-
cations de tous les services publics, entreprises, provinces, entités locales, ministères afin de vérifier la bonne utilisation des biens et fonds publics. Nos contrôles peuvent se dérouler sur des faits passés, mais ils portent aussi sur des faits actuels.
Nous travaillons même a priori, avant que l’acte soit posé, dans un but de prévention et d’éducation.
Les inspecteurs des Finances, qui sont officiers de police judiciaire, lorsqu’ils découvrent des détournements, des faits de corruption, sont obligés de saisir le ministère public pour lui demander l’ouverture de dossiers judiciaires. La justice peut ensuite
ouvrir des enquêtes qui peuvent arriver devant les tribunaux.
Quelles sont les plus grosses affaires que vous ayez eu à traiter ?
J’en épinglerais cinq, liées à la corruption et au détournement des deniers publics.
Le contrôle de la Banque Centrale du Congo est le premier : nous avons découvert des cartes de crédit -Visa et autres Mastercard - détenues par des fonctionnaires, des politiciens. Directement connectées au Compte Général du Trésor via des
banques commerciales, ces cartes pouvaient être utilisées à tout moment. Le compte de l’État pouvait ainsi être débité pour des montants extrêmement élevés, s’élevant à 10.000 $US par jour et des achats pouvaient atteindre le même montant. Le Trésor congolais a ainsi perdu beaucoup d’argent.
L’audit du secteur forestier de la RDC - une démarche en rapport avec le moratoire auquel le Congo avait adhéré - est la deuxième affaire. Malgré les engagements pris auprès de la communauté internationale, des permis d’exploitation ont continué à être délivrés par des membres du gouvernement en charge du secteur forestier. À la suite de notre rapport, l’actuelle ministre de l’Environnement a annulé des concessions forestières.
L’audit du secteur minier a été la troisième affaire importante : l’examen de tous les contrats conclus entre 2010 et 2020 par la Gécamines a révélé des faits graves de bradage des actifs miniers.
Le mode opératoire de la fraude et du bradage dans ce secteur minier ayant été mieux compris, des dispositions ont pu être prises. Entre 2010 et 2020, la Gécamines a réalisé près de 2 milliards de $US et 97% de ce montant a été dilapidé dans des dépenses de fonctionnement et collations. Alors que la Gécamines devait renouveler son outil de production et relancer ses activités, aucun investisse-
ment n’a été réalisé et la société détient une dette sociale très salée. En outre, près de 612 millions de $US, payés par la Gecamines à l’État congolais au titre des impôts dus en 2010 et 2019 et versés au compte du Trésor, ont disparu au niveau de la Banque Centrale du Congo.
L’audit des contrats chinois est la quatrième mission marquante.
Ce contrat appelé « minerais contre infrastructures » a été conclu à la suite d’une convention fixée en 2008 entre la RDC et quelques entreprises chinoises : aux termes de ce contrat, la RDC devait donner des gisements riches en minerais à des sociétés chinoises. En retour, ces dernières devaient apporter des moyens financiers permettant l’exploitation de ces gisements. Il était convenu que les deux parties se partagent les gains résultant de cette exploitation. L’évaluation de ces contrats a révélé, au détriment de la RDC, des disparités dans la répartition des avantages générés par la convention. La répartition du capital dans l’exploitation commune en est un exemple : le Congo, qui avait apporté le gros des affairesc’est-à-dire ses mines les plus riches, dont la valeur était estimée à plus de 90 milliards de $US, a reçu 32% des parts lors de la constitution d’une société commune, la Sicomines. La partie chinoise qui n‘avait rien apporté a reçu, quant à elle, 68% des parts. La société ainsi
créée a fonctionné sur la base d’emprunts qui furent contractés auprès des banques chinoises à des taux trop élevés, de l’ordre de 12% d’intérêt, emprunts que Sicomines devait rembourser.
Les Chinois ont profité du laxisme de certains Congolais qui se sont enrichis insolemment.
L’apport réel des entreprises chinoises n’ayant pas été retracé, on n’a jamais compris comment la partie chinoise avait pu s’assurer 68% des parts.
La répartition des gains de la Sicomines a été déséquilibrée : selon les études menées par l’IGF, le total des gains, après quinze ans d’exploitation, était estimé à 10 milliards de $US.
Alors qu’en principe, Sicomines aurait dû donner à l’État congolais 32% des gains résultant de l’exploitation des sites miniers, l’État congolais n’a reçu que 822 millions de $US. Cette somme aurait dû servir au remboursement des emprunts que l’État avait contractés pour construire les infrastructures. La valeur des infrastructures prévues était estimée à 3 milliards 200 millions de $US, sous forme d’écoles, de routes, d’hôpitaux, d’universités. Certes, des emprunts ont été contractés, mais les fonds libérés par les contrats chinois ne furent pas affectés à la réalisation des travaux promis. Il s’agît désormais de rééquilibrer les avantages entre les parties.
Certains Congolais se sont enrichis inso(suite en page 16).
Qui que
nous, sans
on va s'intéresser à vous », déclare Jules Alingete au Soir
(suite de la page 15).
lemment grâce à ces contrats : si les fonds n’ont pas abouti dans les caisses de l’État, c’est qu’ils ont été utilisés à d’autres fins… Rappelons qu'au total, le Congo n’a bénéficié que de 822 millions de $US pour financer les infrastructures, alors que les emprunts contractés dans ce but par Sicomines s’élevaient à 2 milliards et demi de $US. D’autres emprunts avaient aussi été contractés pour faire fonctionner la Sicomines elle-même.
Ces divers montants sont restés entre les mains de Sicomines, une société qui échappe au contrôle de la partie congolaise. On a aussi découvert des infrastructures qui avaient été financées à la fois par Sicomines et par le Trésor public, à tel point qu’aujourd’hui, on ignore qui a financé quoi…
À cela s’ajoute le problème de la qualité et du prix de ces infrastructures : des contre expertises ont révélé des surfacturations allant du simple au double, la qualité de certaines routes s’est révélée en dessous de la moyenne.
La RDC a été pratiquement mise de côté lors du contrôle de la Sicomines : le président de la société était un Chinois de même que 70% des membres du Conseil d’administration.
Quant à la gestion quotidienne de la société, le directeur général était Chinois ainsi que les trois directions principales, production, finances et commercialisation.
Le directeur général adjoint, un Congolais, n’avait qu’un rôle protocolaire.
Le directeur général avait sa résidence en Chine et, en son absence, c’est le DG commercial ou technique qui assurait l’intérim. Comment, dans de telles circonstances, auraiton pu donner des informations fiables sur la politique commerciale ou sur le fonctionnement de Sicomines ?
Cette société se comportant comme un État dans l’État,
il était impossible d’accéder à ses données financières. Il a fallu attendre dix ans, pour qu’en 2021, cette société accepte de déposer ses états financiers auprès des autorités congolaises.
Qu’il s’agisse de la finance, de la production, de la politique commerciale, les Chinois géraient tout. C’est en chinois que leurs instruments étaient paramétrés. Les ingénieurs congolais ne maîtrisaient pas la situation…
En outre, la production de la Sicomines étant vendue aux entreprises chinoises, le prix de vente était estimé à la moitié du prix normal. J’en conclus que les dix milliards générés par Sicomines en quinze ans ne représentent en fait que la moitié de la réalité…Ces éléments expliquent pourquoi le Président de la République a décidé que ce contrat chinois devait être revisité afin de rééquilibrer les avantages entre les parties.
L’audit du fichier de la paie des fonctionnaires de l'État fut un autre dossier important : 1.426.000 fonctionnaires étaient concernés et leur salaire représentait
350 millions de $US par mois. L’audit a révélé de nombreux dysfonctionnements : des gens disposaient de plusieurs numéros matricules et se faisaient donc payer plusieurs fois.
D’autres disposaient des mêmes numéros que d’autres agents et ils étaient donc des fictifs.
D’aucuns se faisaient payer sur les listes de plusieurs services, par exemple le ministère de l’Enseignement ou celui du Plan. D’autres bénéficiaires n’étaient pas connus par le service censé les employer.
Un quart des noms figurant sur les fichiers étant sujet à caution. L’IGF a demandé le nettoyage général de ces fichiers. Les ministères des Finances, du Budget, du Travail se chargeront de cette tâche et ensuite le ministère des Finances fera rapport au gouvernement.
Avez-vous une idée de l’argent perdu dans toutes ces affaires et qui pourrait être récupéré ?
L’équivalent de 70 millions par mois ont été récupérés sur la paie des agents de l’État ! En quinze ans, les contrats chinois nous ont fait perdre 10 milliards
de $US à cause de la mauvaise gestion de notre convention. Plus de 50 autres contrats miniers importants contenant des irrégularités graves ont été examinés.
La Gécamines, chargée de gérer l’ensemble de ces contrats miniers a encaissé des redevances atteignant les 10 milliards de $US.
Mais 97% de ce montant a été dilapidé dans des dépenses de fonctionnement et placé en investissements. Et cela, alors que la société aurait dû renouveler son outil de production et financer sa relance…
Cela explique la « dette sociale » que représentent les arriérés à payer au personnel. Quant à l’affaire des cartes de crédit, elle nous a fait perdre entre 50 et 60 millions de $US.
En outre, près de 612 millions de $US payés sous forme d’impôts à la Banque Centrale du Congo n’ont pas été rétrocédés au compte central du Trésor public. Cet argent a disparu… Nous n’avons pas encore audité les frais de fonctionnement de l’armée, de la police nationale, des
services de renseignements, ces deux structures disposant de corps d’inspection interne. Quant aux enseignants, ils ont été payés car ils sont prioritaires.
Face à cette généralisation de la corruption, qui incriminez vous ?
Ces problèmes de corruption méritent une analyse dans le temps. La RDC a longtemps vécu dans un système où la corruption était considérée comme un fait normal. Les gens ne se rendaient pas compte que cette pratique hypothéquait le développement de toute une nation.
Le président actuel a voulu dynamiser tous les services de contrôle des Finances publiques. Depuis 2020, trois services luttent contre le détournement des deniers publics. La stratégie des organes de contrôle est de publier des rapports tout de suite, ce qui provoque un tollé général.
C’est alors à la justice qu’il revient d’examiner les dossiers et de trancher. La justice étant indépendante, nous devons nous abstenir de commenter ses décisions, entre autres lorsque de
grands dignitaires se retrouvent blanchis… De manière générale, il nous faut rééquilibrer les avantages entre les parties pour pouvoir nous lancer dans la reconstruction du pays. Les Chinois se sont accommodés du laxisme qu’ils ont trouvé au Congo. À nous de rendre les contrats avantageux pour toutes les parties. Il appartiendra à la justice d’établir les responsabilités des Congolais euxmêmes…
Comment avez-vous réagi à l’enquête Congo Hold Up, menée par un consortium de journalistes d’investigation dont ceux du Soir ? Cette affaire concernait le détournement de 43 millions de $US appartenant à la Banque Centrale du Congo mais logés dans ses comptes auprès de la BGFI Bank. Ce qui n’a pas été correctement souligné, c’est que l’IGF avait participé à l’enquête Congo Hold Up ! Sur plusieurs dossiers, nous avons partagé les mêmes conclusions. Cependant, pour l’IGF, les 43 millions de $US qui avaient disparu des comptes de la
L'enquête Congo Hold Up, menée par un consortium de journalistes, a connu la participation de l'Inspection Générale des Finances qui n'avait cependant aucune preuve de l'implication de la famille Kabila ou de l'ancien président dans la disparition d'une somme de 43 millions de $US sur des comptes de la Banque Centrale du Congo à la banque BGFI, déclare l'Inspecteur Général des Finances Jules Alingete Key. Sur la photo, deux lanceurs d'alerte, Jacques Lumumba et Guylain Luwere. AFP.
Banque Centrale du Congo auprès de la BGFI avaient été piqués par cette banque commerciale. Par contre, pour les médias impliqués dans l’enquête Congo Hold up, la BGFI avait pris cet argent pour servir le camp Kabila. L’IGF ne disposait d’aucune preuve permettant de soutenir cette affirmation. La différence entre les enquêtes de services tels que le nôtre et celles des ONG réside souvent dans la production des preuves matérielles des affirmations. À l’IGF, nous devons rester apolitiques et les résultats de nos enquêtes doivent être soutenus par des preuves matérielles probantes. À ce jour, la BGFI Bank a déjà reconnu les faits mis à sa charge par l’IGF et elle a même déjà remboursé près de 40 millions de $US à la Banque Centrale du Congo.
Notre seul élément de référence est le fait de toucher aux fonds publics : qui que vous soyez, nous, sans considération politique, on va s’intéresser à vous…
Propos recueillis à Bruxelles par C. BREACKMAN n Le Soir, 12 mai 2023.
«
vous soyez,
considération politique,
Un combat frontal entre Cadillac et Lincoln
On a parlé beaucoup, en 2022, de véhicules électriques, de véhicules hybrides, de véhicules peu énergivores. Un peu moins de gros véhicules, ceux qui consomment beaucoup d’essence et qui ont de gros, voire de très gros moteurs.
Pourtant, il existe tout un marché pour ce type de véhicule.
Il y a de nombreux consommateurs et familles qui préfèrent ces mastodontes sur roues. Là où, dans le passé, la berline trônait au sommet de la catégorie luxe, aujourd’hui, c’est le VUS qui lui fait de l’ombre.
Et quand il est question d’émettre de l’ombre, les Cadillac Escalade et Lincoln
Navigator sont imbattables ou presque.
D’entrée, sachez que ces deux VUS sont en fait des dérivés d’autres modèles grand public et bien connus. Le Lincoln
Navigator est la réplique luxueuse du Ford Expédition et l’Escalade de Cadillac est un proche plus fortuné du Chevrolet Tahoe. En conséquence, la familiarité est de mise.
Alors que le Navigator 2022 mesure 5,33 m de longueur, l’Escalade 2022 mesure 5,38 m. L'Escalade est également plus large avec 2,06 m contre 2,02 excluant les rétroviseurs, et plus haut avec 1,95 m contre 1,94 m. Une différence d’un cm peut paraître ridicule, mais pas lorsque la majorité des places de stationnements
souterrains sont limitées à 1,95 m. Les deux habitacles sont distincts, à part le fait que dans les deux cas, on peut aménager l’habitacle à notre goût. Il y a cependant plus de latitude avec l’Escalade qu’avec le Navigator qui n’est disponible qu’en une seule version. Les deux peuvent accueillir sept humains dans leurs versions les plus luxueuses, mais si on prend l’Escalade dans sa version la plus dépouillée, il est possible de sélectionner une banquette à la deuxième rangée plutôt que des sièges capitaines.
À l’avant, les deux véhicules sont diamétralement opposés.
Dans le Navigator, l’écran posé au-dessus de la console centrale, le sélecteur de vitesse de type piano et la sélection des commandes de la climatisation semblent moins bien intégrés.
Dans l’Escalade, l’écran et les différentes commandes semblent tous avoir été implantés à la console et non déposés là sans savoir où les mettre. Seuls le levier de vitesse et la molette ne sont pas être à leur emplacement naturel.
À l’arrière, le Cadillac fait un peu pauvre par rapport à Navigator, dont l’espace est très bien utilisé.
Dans ce dernier, les sièges ont été pensés pour offrir le luxe et tout le confort qu’il se doit dans ce type de véhicule. Les sièges offrent le massage, en plus d’être chauffants et ventilés alors qu’ils sont juste chauffants dans l’Escalade.
Cependant, si vous êtes un amoureux de
technologie, le Cadillac saura certainement vous satisfaire.
Une foule d’équipement techno équipe l’Escalade sans parler de la navigation semi-autonome que nous abordons plus loin. Enfin, pour le volume du coffre, il est impressionnant dans les deux mastodontes, l'Escalade offrant 700 litres derrière la troisième rangée par rapport aux 600 litres du Navigator. Avec les sièges des deuxième et troisième rangées rabattus, il y a 2 900 litres disponibles dans le Lincoln comparativement à plus de 3 400 litres dans le Cadillac.
En ce qui a trait à la capacité de remorquage des deux véhicules, on parle de 3629 kg avec l'Escalade et 3765 avec le Navigator. Ces deux véhicules sont capables de tirer leur propre poids. Ici, on est face à deux philosophies.
L’offre du Cadillac comprend le moteur V8 de 6,2 litres et l’option 6-cylindres en ligne turbodiesel.
Chez Lincoln, c’est plutôt un V6 biturbo de 3,5 litres qui reçoit le mandat de tirer cette masse. Lincoln qui utilisait jadis des V8 n’offre maintenant qu’un V6. Ce moteur biturbo génère 450 chevaux et un couple de 510 lb-pi et s’emballe dès qu’on le sollicite. Nous avions déjà eu l’occasion de tester ce moteur dans un Ford Expedition entre Montréal et Toronto et la puissance de ce moteur est tout simplement phénoménale.
Le V8 du Cadillac avec ses 420 chevaux
et 460 lb-pi de couple n'a aucun mal à propulser le camion de 2 600 kg à des vitesses supralégales. Seul petit bémol sur autoroute et à vitesse de croisière permise, le moteur tourne à 1500 tours/minute ce qui est très bien, mais le bruit sourd du V8 est omniprésent à l’intérieur de l’habitacle.
Même en jouant avec les différentes options pour baisser le plus possible le son de l’échappement, qui peut être ajusté au besoin, nous n’avons pas réussi à réduire suffisamment le grondement du V8.
L'Escalade et le Navigator utilisent tous deux un système à quatre roues motrices de série en tandem avec une boîte de vitesses automatique à 10 rapports qui a d’ailleurs été codéveloppée par les deux constructeurs.
Côté consommation, les véhicules sont à égalité. Officiellement, le Cadillac consomme 16,8 L/100 km en ville et 12,4 litres sur route pour un combiné de 14,8 litres. Le Lincoln, lui, consomme 15,0 L/100 km en ville, 11,5 litres sur route et 13,5 litres en combiné.
En réalité, et après 1 400 km parcourus avec l’Escalade, nous avons réussi à atteindre 11,4 L/100 km, ce qui est pas mal pour un véhicule accusant un poids de 2 600 kg. Le Ford à moteur V6, lors d’un précédent voyage, avait également fait 11,5 L/100 km sur le même parcours.
Cependant, là où ces deux mastodontes nous ont surpris, c’est en ville. Nous avons enregistré des
consommations avoisinant les 15 L/100 km dans les deux cas, alors que nous nous attendions à bien plus vu le poids et la cylindrée sous le capot. Ces deux véhicules valant plus de 100 000 $, on est en droit de s’attendre à pas mal de gadgets, notamment au chapitre des systèmes de sécurité. Et effectivement, ils sont nombreux. Les deux véhicules sont équipés d'une multitude de capteurs pour atténuer les collisions avec un freinage automatique avant et arrière, une assistance au maintien de voie et une myriade de caméras pour offrir toutes les vues possibles. L’Escalade va tout de même un peu plus loin en termes de sécurité active. Les ceintures de sécurité avant précollision de l'Escalade se resserreront automatiquement si le véhicule détecte une collision imminente, améliorant ainsi considérablement la protection contre les blessures. Un coussin gonflable central localisé entre les deux sièges avant afin de protéger le conducteur et son passager. Un système de vision nocturne infrarouge actif en option sur l'Escalade aide le conducteur à détecter plus facilement les personnes, les animaux ou d'autres objets devant le véhicule la nuit en les projetant sur l’écran central du groupe d’instruments. Et il y a plus. Le système de réalité augmenté permet d’afficher sur l’écran central ce qui se passe devant le véhicule.
Ainsi, lors de la prise en main, nous nous étions posé la question à quoi pouvait bien servir la retransmission vidéo de ce qui se passe devant nous. Pour en avoir la réponse, il aura fallu passer au travers de l’orage violent qui s’est abattu sur la rive nord de Montréal cette journée-là.
Une image valant mille mots, voyez ce que nous pouvions voir à travers notre pare-brise et ce que les caméras de réalité augmentée pouvaient voir. En gros, via le pare-brise, il était impossible de voir plus loin que 50 m et la caméra affichait une vue parfaitement dégagée jusqu’à 200 m. Un des passagers a même fait la remarque que de regarder la caméra plutôt que la route l’a réconforté vu la pluie diluvienne qui nous tombait dessus.
Enfin, un mot sur la conduite semi-autonome. Le système Super Cruise qui a été amélioré en 2022 avec la fonction de changement de voie automatisé permet au véhicule une prise totale ou partielle de la conduite du véhicule sur autoroute. S’apparentant à une conduite mains libres, le système fait appel à différentes technologies et permet effectivement de lâcher le volant pendant de longues périodes sur l’autoroute. Mais attention, cela ne veut pas dire que vous pouvez ronfler tranquillement pendant que le véhicule vous conduit! Bien au contraire, il vous garde à l’œil. Que nous portions des lunettes de soleil ou
non, le système finissait par savoir si on était concentré sur la route ou si on portait notre regard ailleurs. À moins de dormir les yeux ouverts en regardant droit devant soi, vous n’arriverez pas à déjouer son attention.
Petit bémol cependant concernant le changement de voie automatique, après quelques centaines de kilomètres, nous l’avions désactivé, car cela nous mettait mal à l’aise qu’il décide tout seul des changements de voie. Même s’il y a une alerte. Nous préférons choisir le moment opportun pour changer de voie. Pour ce faire, nous avions juste à actionner le clignotant à droite ou à gauche et le véhicule changer de direction à notre demande.
Autre bémol, sur autoroute à trois voies, si vous décidez de rester sur la voie de droite, en mode changement de voie automatique, le système aura tendance à vous ramener sur la voie du milieu – ce que nous ne voulions pas.
Le Cadillac en donne beaucoup à tous les points de vue et la facture est lourde à l’arrivée. Le prix de départ d’un Escalade complètement « dépouillé » est de 93 148 $. On a le choix entre deux motorisations, essence ou diesel, et pas moins de cinq niveaux de finitions. Notre version bien chargée se situait plutôt au-dessus des 130 000 $. Pour le Navigator, pas compliqué, il y a juste un seul prix (108 300 $), un seul moteur et une seule version au catalogue.
Mettre les gaz en période d’incertitude
CECI s’appelle certainement une salle noire de monde qu'aucun auparavant n’avait jamais remplie mais où, en pleine période d’incertitude, le Parti pour l’Action-le Parti du Crabe refuse du monde. DR.
Sur les bords de notre LuIe, sur nos terres bénies du Bandundu, dans le Masimanimba, des villages entiers se vident et entrent en transe à l’apparition de Ya Khala (le Grand Crabe). Une histoire vient de commencer. DR.
Savoir dire que le plaisir n’était pas au rendez-vous
Elle n’ose pas avouer à son nouveau petit ami que la façon dont il stimule son corps est loin de lui faire marquer des points. Céline Croizé, sexologue, donne les clés pour communiquer malin avec son/sa partenaire de jeux coquins.
La peur de blesser l’autre.
«Nous sommes ensemble depuis un mois et à chaque fois que nous couchons ensemble c’est la même chose. On s’embrasse, on se caresse un peu, et on passe très vite à la pénétration. Une fois que Romain a joui, le rapport s’arrête…».
Face à cette situation, Paula, 27 ans, est de plus en plus frustrée, voire inquiète.
«S’il ne se rend pas compte que j’ai besoin de plus, que j’ai envie qu’il s’occupe davantage de moi, je ne suis pas sûre que notre histoire va marcher». Son incapacité à dire clairement les choses à son partenaire est compréhensible et plutôt fréquente, nous explique la sexologue
Céline Croizé. Et si, dans son cabinet, elle reçoit davantage de femmes dans ce cas-là, on aurait tort de croire que les hommes ne sont pas concernés par le problème.
«Tout le monde a peur de blesser, détaille-t-elle, parce qu’en face il y a des personnes qui vont être en capacité d’entendre et auront envie de faire évoluer les choses, et d’autres pour qui ça va être douloureux, qui vont avoir une réaction assez vive sur le moment».
La sexualité n’est pas quelque chose d’inné.
Sidonie a 31 ans, elle est célibataire et se retrouve fréquemment face à des partenaires qui ne sont pas très à l’écoute.
Pour autant, elle reste muette. «Je ne leur dis pas parce que je trouve ça hyper gênant et, de manière générale, j’ai du mal à faire des remarques
En parler le plus tôt possible pour ne pas laisser s’installer de mauvaises habitudes DR. leur sexualité. «Dans ces cas-là, ils laissent s’installer des habitudes qui ne vont pas convenir et, sur le long terme, cela peut causer des troubles de la libido, des douleurs, une perte du désir…». Alors, pour éviter les non-dits et multiplier les «oh oui», voici les conseils de notre spécialiste:
désagréables aux gens, je suis du genre à encaisser pendant longtemps jusqu’à exploser». Selon elle, leur attitude est révélatrice d’un manque d’éducation: «Je me dis que si à nos âges ils ne sont pas capables de savoir qu’une relation sexuelle ce n’est pas prendre son sexe pour un marteaupiqueur, alors je n’ai même pas envie de leur expliquer ce qu’ils font mal, c’est à eux de se renseigner sur le fait que le porno ce n’est pas la vraie vie. Quand je me retrouve avec quelqu’un comme ça, je m’épargne de la gêne, et j’en conclus juste que je ne le reverrai pas».
Selon Céline Croizé, cette réaction est un peu radicale. «Beaucoup de gens partent du principe que la sexualité est quelque chose d’inné, et notamment qu’un homme qui a des orgasmes saura forcément faire jouir sa partenaire. Mais non, la sexualité se comprend, s’apprend, et se pratique. D’autant plus que l’orgasme masculin a été très étudié alors que l’orgasme féminin reste encore mystérieux. Pour que les deux partenaires prennent du plaisir, il faut avant tout communiquer!»
«Si tu veux, je t’explique ce qui me fait du bien». Communiquer, c’est ce qu’a toujours fait Julie, 30 ans. Dès sa
première relation sexuelle, elle a pris l’habitude de systématiquement dire ce qui lui plaisait ou ne lui plaisait pas, qu’elle soit en couple ou dans une relation plus ponctuelle avec un homme. «Je pars du principe que chacun a développé des goûts propres en matière de sexualité mais que certaines bases sont communes à tous, précise la jeune femme. Pour moi, «un bon coup» n’est pas forcément celui qui va avoir le plus d’expérience, mais celui qui va être le plus à l’écoute des réactions du corps de l’autre. Je me rappelle d’un plan d’un soir à qui j’ai sorti: «écoute, je ne sais pas si on t’a déjà dit ça, mais ce n’est pas en écrasant mon clitoris avec trois doigts que ça va marcher. Si tu veux, je t’explique ce qui me fait du bien». Et là, on s’est prêté à un cours... D’abord surpris et je pense, un peu vexé, il a fini par comprendre que ça allait dans les deux sens et qu’il pouvait aussi me dire ce qu’il aimait et comment je devais m’y prendre. Quand je reprends un homme qui n’est visiblement pas à l’écoute, je me dis toujours qu’avec un peu de chance, il aura entendu mes conseils pour la suivante! Plus facile de s’exprimer quand on est en couple? Pas sûr! Comme en témoigne Julie, il n’est pas plus difficile de s’expri-
mer avec un.e partenaire d’un soir. «Au contraire, je pense qu’on se confie davantage auprès d’un partenaire envers lequel/laquelle elles ne sont pas engagé. es, commente Céline Croizé, car avec un plan d’un soir, on a moins peur que l’autre le prenne mal». Le problème que la sexologue rencontre fréquemment, ce sont des couples qui n’ont pas eu de conversations dès le début de leur relation à propos de
Comment lui dire que je n’ai pas pris de plaisir: les conseils d’une sexologue. w En parler le plus
tôt possible. Pour ne pas laisser s’installer de mauvaises habitudes. w Ne pas simuler pour faire plaisir à son(sa) partenaire. «Si l’autre pense qu’il est en train de bien faire - parce qu’on simule - et qu’ensuite on lui dit qu’on n’a jamais pris de plaisir, ça devient compliqué ! Simuler crée une incompréhension et peut vraiment empêcher la sexualité d’évoluer». w Valoriser ce qu’on aime plutôt que dévaloriser ce qu’on n’aime pas. «Si l’on ne parle que du négatif, notre partenaire risque de se braquer». w Oser dire clairement la façon dont on aime être caressé(e). «Cela nécessite de le savoir, de s’être exploré(e).
Aussi, je conseille souvent d’utiliser les gémissements pour faire passer le message. Qu’on soit un homme ou une femme, je propose de ne rien dire, de ne pas faire de bruit si on est à 2/10 sur l’échelle du plaisir. Mais si l’on est à 6 ou 7, on peut en rajouter un peu - attention, il ne s’agit pas de simuler, mais de se
faire entendre. Si votre partenaire entend que ce qu’il/elle fait vous procure des sensations agréables, cela lui donnera envie de continuer dans cette direction».
w Poser des questions.
«Si l’on a des doutes sur ce qui fonctionne ou pas, on demande: est-ce que tu peux me dire si je m’y prends bien? Quand je fais ça, tu apprécies? Tu préfères quoi?».
w Ne pas rester bloquer sur ces ancien(ne)s partenaires.
«On a parfois tendance à penser que ce qui plaisait à notre ex plaira à la personne avec qui l’on est désormais. Mais il ne faut surtout pas généraliser ! Le fonctionnement d’un homme ou d’une femme n’est pas le fonctionnement de tous les hommes et de toutes les femmes. La compétence la plus précieuse en sexualité, c’est la curiosité! Il ne faut pas hésiter à explorer et réexplorer. Chacun est différent, chacun a des attentes et des souhaits qui lui sont propres».
CHLOÉ THIBAUD n
Elle déteste quand la lampe reste allumée ou lorsqu’il fait jour
Faire l’amour dans l’obscurité ou lumière allumée est une question qui se pose très souvent dans les couples. Interrogez-vous sur vos limites à vous.Commencez par vous demander pourquoi vous préférez vivre votre sexualité dans le noir. Vous sentezvous complexée?
Et si oui, par quoi? Par votre physique, vos seins, vos kilos, certaines zones de votre corps? Avezvous peur de le laisser voir l’excitation qui se lit sur votre visage? Craignezvous son regard sur votre corps? Ou’estce que vous n’aimez pas regarder le sien? Comprenez ses désirs à lui. Pourquoi
votre compagnon a-t-il envie de faire l’amour dans la lumière. Qu’est-ce que cela va lui apporter? Il est probable que la réponse sera, tout simplement, qu’il trouve votre corps très beau et désirable et que, pour lui, le regarder sera un plaisir supplémentaire.
LA VUE CHEMIN D’EXCITATION. Faites un pas l’un vers l’autre. Avant de lui répondre directement non et de clore la discussion, essayez de dialoguer… Efforcez-vous de mettre vos désirs et vos peurs respectives à la lumière. Parfois, cela rapproche encore plus que le simple fait de se trouver physiquement nus au grand jour tous les deux!
La vue est un chemin de l’excitation masculine. C’est pour cela qu’un homme a plus souvent envie de lumière, simplement pour que son excitation, et donc son érection, vienne facilement. Chez les femmes, plus auditives, cela passe plus souvent par les mots tendres ou qui disent le désir. Elles ressentent donc moins le besoin de voir leur partenaire lorsqu’elles font l’amour.
Mais vous pouvez trouvez un compromis. Après cet effort de compréhension mutuelle, recherchez des solutions concrètes. Peut-être pourriez-vous porter une chemise de nuit un peu transparente?
Ou bien accepter une lumière très douce, comme celle d’une
bougie, plus flatteuse pour la peau?
Ou accepter un peu de lumière dans certaines positions et pas dans d’autres?
Ou pourquoi ne pas commencer par lui bander les yeux? Ou encore bander vos yeux à vous!
En tout cas, souvenez-vous que l’esthétique du corps n’est pas ce qui compte le plus dans la sexualité.
Quand un homme désire une femme, il la voit différemment, avec un œil qui la rend belle, quels que soient ses petits défauts. Et qui n’en a pas? Ce qui est excitant, ce n’est pas la perfection, mais la présence de votre corps, sa sensualité, sa chaleur, sa douceur, son intimité…
CATHERINE SOLANO n
Les États-Unis face à un défaut de paiement
Faut-il craindre un défaut de paiement États-Unisaux qui serait une catastrophe pour la première puissance
planétaire et même pour le reste du monde ? Une nouvelle rencontre entre le président Joe Biden et l'opposition républicaine, mardi 16 mai à la Maison Blanche, n'a pas permis de trouver de compromis sur le relèvement du plafond de la dette. Il reste une quinzaine de jours pour éviter un défaut de paiement américain aux conséquences catastrophiques.
Joe Biden s'est dit néanmoins optimiste sur la possibilité d'éviter un défaut de paiement des États-Unis, qui pourrait survenir dans deux semaines, mais l'opposition républicaine s'est montrée plus prudente, à l'issue d'une réunion à la Maison Blanche.
«Il reste du travail sur plusieurs questions difficiles», mais Joe Biden est «optimiste» quant à la conclusion d'un «accord budgétaire raisonnable», a indiqué la Maison Blanche dans un communiqué. Le président américain a annoncé une nouvelle rencontre cette semaine par téléphone avec les principaux responsables du Congrès.
Le président américain les reverra en personne après son retour dimanche d'un voyage au Japon pour la réunion du G7, Groupe de discussion et de partenariat économique de sept pays réputés en 1975 pour être les plus grandes puissances avancées du monde qui détiennent environ les deux tiers de la richesse nette mondiale puis 45 % l'en 2019, à savoir, l'Allemagne, le Canada, les États-Unis, la France, l'Italie, le Japon et le RoyaumeUni..
Signe de l'urgence et de la difficulté des discussions, Joe Biden a annulé la tournée diplomatique majeure qu'il devait réaliser dans la foulée en Papouasie-Nouvelle-Guinée et en Australie, a annoncé la Maison Blanche.
Côté républicains en revanche, le ton était plus prudent.
Cette réunion était «un peu plus productive» que la précédente, le 9 mai, a souligné Kevin McCarthy, responsable républicain de la Chambre des représentants, tenue par une courte majorité conservatrice. De lui dépend, en grande partie, le destin financier à court terme des États-Unis.
«CATASTROPHIQUE».
«Nos positions sont encore éloignées, mais ce qui a changé au cours de cette réunion, c'est que le président a sélectionné deux personnes de son administration pour négocier directement avec nous», a-t-il indiqué à la presse, de retour au Congrès. «Cela ne signifie pas que nous allons arriver à un accord», mais que «le processus est amélioré», a-t-il déclaré. Pour autant, «je ne suis pas plus optimiste», a encore déclaré Kevin McCarthy, à deux semaines de la date fatidique d'un possible défaut de paiement de la première économie du monde, un scénario inédit et aux conséquences potentiellement dramatiques. Dans un contexte de campagne présidentielle, et généralement de grandes tensions politiques, ni le président américain, can-
didat à un second mandat, ni le ténor conservateur, ne veulent être celui qui cillera le premier. La Maison Blanche a multiplié les mises en garde sur un possible défaut de paiement, une situation dans laquelle l'État fédéral se verrait dans l'incapacité de débourser un seul centime, qu'il s'agisse de payer des salaires, verser des prestations sociales, rembourser ses créanciers. Ce serait «catastrophique» et «dévastateur pour l'Amérique et, pour le dire franchement, le monde entier», avait dit Joe Biden dans une vidéo diffusée sur Twitter avant la réunion. Ce scénario inédit d'un défaut de paiement américain menace dès le 1er juin si aucun accord n'est trouvé au Congrès pour relever le plafond d'endettement public autorisé. «Nous demandons instamment qu'un accord soit conclu rapidement afin que le pays puisse éviter ce scénario potentiellement dévastateur», exhortent plus de 140 PDG d'entreprises américaines, dont ceux des géants Pfizer, Morgan Stanley, ou encore Goldman Sachs, dans une lettre ouverte envoyée mardi à la Maison Blanche et aux responsables du
Congrès. Le calendrier parlementaire complique encore l'affaire. La Chambre des représentants et le Sénat, qui ensemble composent le Congrès, et qui doivent pareillement voter sur la dette, ne siègent au même moment, jusqu'au 1er juin, que pendant quatre jours.
Le Congrès américain doit régulièrement - c'est une spécificité du pays - relever le plafond maximal d'endettement public. Or, les républicains de Kevin McCarthy refusent de voter en ce sens tant que Joe Biden n'acceptera pas d'importantes coupes budgétaires. Officiellement, la Maison Blanche refuse de négocier sur le relèvement du plafond d'endettement, longtemps une procédure de routine et qui ne doit pas, selon Joe Biden, être politisée puisque la dette a été accumulée par des gouvernements des deux bords. Mais, en réalité, plusieurs options sont sur la table. Les républicains et les démocrates pourraient ainsi s'entendre pour que plusieurs dizaines de milliards de $US prévus pour répondre à la pandémie de Covid-19, mais jamais utilisés, soient annulés, de manière à
réduire la dépense publique. En discussion également, selon la presse américaine : les attributions de permis dans le domaine de l'énergie, et le durcissement des conditions d'attribution de certaines prestations sociales. Cette dernière option suscite l'indignation de certains élus démocrates les plus à gauche, par exemple la sénatrice Elizabeth Warren, qui a dénoncé mardi au Capitole «une tentative pure et simple de priver des gens de prestations dont ils dépendent pour survivre» avec AGENCES n
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janvier 2008
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