La loyauté est la cuirasse qui ne faillit jamais
i n t e rna ti o na l Le plus fort tirage | la plus forte vente | la plus forte audience | de tous les temps
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N°1367 | mardi 2 aoÛT 2016 | 20 PAGES €6 $7 CDF 4500 | FONDÉ à kinshasa PAR TRYPHON KIN-KIEY MULUMBA
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e mémoire d’observateur, jamais la Majorité Présidentielle n’avait réussi une mobilisation populaire comme celle qu’elle a organisée vendredi 29 juillet au Stade du 20 mai. Jamais même sous Mobutu Sese Seko triomphant, on n’avait vu son arène drainer une telle marée: sur les gradins, dans l’aire des jeux. Kinshasa est tombée sous les charmes de la Majorité. Face au meeting de l’opposition deux jours plus tard, s’il ne s’agissait que de l’audience, disons-le: il n’y a aucun match. Premier enseignement: la Capitale a cessé d’être le bastion de l’op-
position. à la veille de ses 10 ans d’existence, la coalition au pouvoir a compris les enjeux de son maintien et de sa pérennisation: investir dans l’homme. Page 2. shisekedi, à près de 85 ans d’âge, est resté l’homme sphinx des années Mobutu. S’il continue de galvaniser des foules des bas quartiers, le vieil homme inflexible et imprévisible a interdit à quiconque de prendre la parole à son meeting du 31 juillet sur le Triomphal. C’est lui et nul autre qui avait le droit de s’adresser à «son» peuple et tous - Dynamique, G-7, etc., - ont fini sous le cou-
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peret. Les petites notes préparées ont été remisées dans les trous des poches. C’était ça ou rien. Message à peu de frais délivré à tous ceux qui se disputent son héritage. Plus que jamais, Tshisekedi reste l’homme seul. Page 2. idier Reynders est aux antipodes de l’opposition congolaise: l’alternance démocratique ne signifie pas prise du pouvoir par l’opposition, rappelle-t-il si besoin. Les sanctions ne veulent rien dire. Craignant le cas libyen, le gouvernement belge prend ses distances de toute politique de la terre brûlée. L’ancienne
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puissance coloniale à sa sixième réforme de l’état n’a jamais interdit à quiconque de réviser sa Constitution. En l’espèce, l’Europe serait très mauvaise conseillère. Page 6. omment expliquer le énième virage de Tshisekedi qui jouerait ces temps-ci à fond la carte Moïse Katumbi? Le tycoon ex-gouverneur a tout simplement doublé la mise reçue à Ibiza. Grand connaisseur de foot, il aurait driblé l’équipe des négociateurs de la Majorité. à JA, face à ses dribbleurs, il s’en vante: dans ce jeu, il est le plus fort de tous. Il devrait attendre le dernier coup de sifflet. Page 12.
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Jamais même sous Mobutu triomphant, on n’avait vu son arène se remplir comme elle le fut le 29 juillet: sur les gratins, dans l’aire des jeux. Kinshasa est tombée. DR.
Le soft international est une publication de droit étranger | AUTORISATION DE DIFFUSION en R-dCongo M-CM/LMO/0321/MIN/08 daté 13 janvier 2008
Jamais auparavant l’actu |
Depuis ce jour, la Capitale est tombée sous les charmes de la Majorité Présidentielle. Kinshasa hystérique a cessé d’être le bastion de l’opposition que la Capitale fut, à tort. dr.
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ul doute, de l’avis de tous, entre la fête du stade du 20-Mai où Mobutu triomphant se produisait et prenait ses décisions et la réunion du Boulevard Triomphal qui accueillait étienne Tshisekedi, il n’y a pas match: la Majorité Présidentielle a gagné la bataille qu’il lui appartient désormais de consolider. Jamais la coalition majoritaire n’avait réussi un spectacle populaire comme celui qu’elle a été amené à donner vendredi 29 juillet au Stade du 20 mai dans
la Capitale en vue de soutenir le dialogue politique, national, inclusif en péril et, du coup, soutenir le Président de la République Joseph Kabila Kabange dans sa vision de paix et de cohésion nationale. Mobutu Sese Seko triomphant dont ce fut l’arène politique drainait des foules sur des gradins lors de ses grands rassemblements populaires mais jamais les foules, pour des raisons de sécurité, n’occupaient l’aire des jeux réservée à sa parade et à son bain des foules, ni ne se massaient autant dans ses environs ou ne prenaient d’assaut ce mythique Matongé, faute de
place à l’intérieur de notre Colisée. foule bigarrée en ferveur. Et jamais la foule n’était aussi bigarrée, manifestant une telle ferveur, un tel délire, une telle exaltation. Même lors du fameux The Rumble in the Jungle, l’historique Ali-Foreman au retentissement planétaire, jamais les Kinois n’avaient vu ça! Historique est le mot, sans traduire ce déferlement des foules qui s’est produit ce jour-là dans la Capitale... en faveur de Joseph Kabila. Au 20- Mai, ce 29 juillet, ce fut la fête et le
message du Secrétaire général de la Majorité Présidentielle Aubin Minaku Ndjalandjoku clairement délivré, n’était pas autre: la foule compacte derrière Kabila, témoignait son attachement à un homme; tous pour le Dialogue en vue de sauver le Congo. Le P.A, Parti pour l’Action, l’un d’une centaine de partis de la Majorité Présidentielle, avait tenu à inscrire sur des banderoles bien visibles à l’approche du stade et aux pieds d’une tribune d’hon-
neur dressée nuitamment: «Rien au Congo ne se fera sans Kabila, ni contre Kabila; tout se fera avec Kabila». Son vaisseau amiral, Kabila Désir Asbl de transformer cet acte de foi par une affirmation et une interpellation: «La loyauté est la cuirasse qui ne faiblit jamais». Kabila Désir Asbl dont l’hymne chanté lors de la période de réchauffement par la Mammou Nationale, Tshala Mwana a électrisé le stade pour ses paroles et sa rythmique et l’a rendu hys-
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térique.Depuis ce vendredi, la Capitale est tombée sous les charmes de la Majorité Présidentielle. Kinshasa a cessé d’être le bastion de l’opposition que la Capitale fut, à tort. La Majorité a compris que l’opposition lui a livré une guerre. Peut-être la mère des guerres. Elle n’avait pas le choix sinon de la gagner en faisant la démonstration de sa force par ce «#MbataYaMukolo». Combien étaient-ils? Pas moins de 150.000 raisonnablement... Deux jours plus tard,
l’opposition menée par Tshisekedi s’est déployée sur le boulevard Triomphal. Raisonnablement, elle n’a pas réuni 20.000 personnes sur cet étroit passage même si le chef de l’UDPS malade et en grand âge, ne pouvant se déplacer sans être soutenu et parler sans être soufflé à l’oreille, était en soi le centre d’intérêt, même si Olenghankoy a annoncé pour rire le chiffre de 10 millions, plus ce que Kinshasa comte d’habitants!
T. Matotu n
communication rawbank |
En vue de contribuer à l’éducation de la jeunesse et au développement du football en RDC
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RAWBANK DANS LE MONDE SPORTIF
epuis le lancement de ses activités sur le sol congolais, Rawbank ne se préoccupe pas seulement de la bonne marche de ses différents compartiments, encore moins de la qualité de services à offrir à sa clientèle. Mais, elle a toujours tenu à lier l’utile à l’agréable, c’est-à-dire à participer dans la mesure de ses moyens à l’éducation et l’encadrement de la jeunesse. Cela se traduit par sa contribution au développement des activités sportives en République démocratique du Congo. C’est dans ce cadre précis que le directeur général Thierry Taeymans a conclu dernièrement un partenariat avec le Centre Ujana Sports Events.
a pour mission de recevoir et former à la pratique du football, 3.500 enfants et adolescents âgés de 6 à 18 ans. Actuellement, près de 2000 enfants y sont déjà inscrits, il s’agit d’une structure qui entend participer, aux côtés des autorités congolaises, à la promotion du football congolais dans le but de relever son niveau et de le rendre compétitif au niveau international. Ayant ainsi compris que le développement des activités sportives se fait avec le concours des entreprises commerciales, la direction générale de Rawbank a inscrit cette activité parmi ses préoccupations majeures. C’est justement pour consolider ledit partenariat que le directeur général accompagné d’une équipe d’agents de Rawbank a visité ce grand complexe sportif en construction aux environs du stade Tata Raphael, dans la commune de Kalamu. A cette occasion, le numéro un du comité de gestion de cette
banque a tenu à se rendre personnellement compte de l’état d’avancement des travaux qui y sont effectués. Il a mis cette visite à profit pour annoncer aux membres de la nouvelle école de football l’ouverture sur place d’un compte Rawbank. Il convient de signaler que ce centre qui a été inauguré en janvier 2016,
Orphélinat de Kimbondo
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À ce jour, l’orphélinat accueille 480 enfants abandonnés dont l’âge va de 0 à 20 ans dans sept maisons différentes dont l’une reçoit des enfants vivant avec handicap.
l convient de signaler que ce geste vient à la suite de bien d’autres actions d’assistance multiforme déjà menées par la banque en vue de permettre aux enfants en situation difficile de s’intégrer dans la société. Il est enfin le témoignage de la solidarité de Rawbank envers les déshérités et de son intérêt envers l’enfance malheureuse. Pour finir, le directeur général a salué comme il se doit l’ensemble du personnel de cet établissement pour ses efforts constants afin d’assurer avec efficacité l’encadrement des orphelins au quotidien. Il en a profité pour lancer un vibrant appel
à toutes les personnes de bonne volonté afin qu’elles viennent en aide à ces enfants qui sont soit des orphelins, soit encore des enfants abandonnés par un monde non équitable. Il sied d’indiquer qu’à ce jour, l’orphelinat accueille 480 enfants abandonnés dont, l’âge va de 0 à 20 ans dans sept maisons différentes dont l’une reçoit des enfants vivant avec handicap. Toujours dans sa vision d’améliorer le vécu quotidien de la population, Rawbank finance les travaux de lutte contre les têtes d’érosion qui menacent dangereusement le site de Kimbondo ainsi que la route Kinshasa-Matadi. Une fois réhabilité, ce tronçon routier aidera la population environnante à mieux assurer ses déplacements ainsi que
ceux de ses produits. Ce qui ajoutera à ce quartier une certaine valeur en attirant des hommes de bonne volonté à y installer des activités génératrices de revenus.
Dans le même domaine du football, il sied de rappeler que la direction générale de Rawbank avait signé un partenariat avec l’As V. Club, une des trois grandes équipes sportives de la ville province de Kinshasa axé sur l’encadrement de ses recettes. Dans cet ordre d’idées, une partie des frais d’ouverture d’un compte par chaque supporter auprès de cette banque permet à l’équipe d’acquérir un siège plus approprié et des matériels pour les joueurs. Dans la même optique, Rawbank a offert dernièrement des équipements flambant neufs à l’As V. Club. Ce geste qui a vivement été apprécié
par les deux parties, montre leur volonté de continuer à renforcer davantage le partenariat Rawbank - V. Club qui jusqu’à ce jour, donne des résultats fructueux. Enfin, grâce à son partenariat avec RAWBANK, la chaine nationale Congolaise (RTNC) retransmet plusieurs matchs de football. Ils sont agrémentés par les intervenants RAWBANK qui transmettent des informations sur les produits et services de la banque dans les quatre langues nationales.
LA SOLIDARITÉ DE RAWBANK ENVERS LES DÉSHÉRITÉS ET SON INTÉRÊT ENVERS L’ENFANCE MALHEUREUSE
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’amélioration des conditions de vie des couches vulnérables dans un pays comme la RDC encore en période post-conflit, n’est pas seulement l’affaire des autorités politiques. Elle concerne également également toutes les structures privées ainsi que des hommes de bonne volonté qui se préoccupent de l’avenir national. C’est dans cette optique qu’il convient de situer la cérémonie qui s’est déroulée la vendredi 24 juin à l’Orphelinat de Kimbondo-Mama Koko dans la commune de Mont-Ngafula. Prenant la parole à cette occasion, le Révérend Père Hugo Rios Diaza, CMF, directeur général de la Fondation de Kimbondo, a expliqué la mission de cette structure en laissant entendre que « la pédiatrie est engagée dans la protection de la vie et des droits des enfants en leur offrant la possibilité d’être nourris, soignés et instruits en vue d’assurer
leur développement intégral et leur réinsertion dans la société ». De ce fait, a-til poursuivi, la pédiatrie constitue une famille pour tous les orphelins et enfants abandonnés qui y habitent. Le Révérend Père Hugo s’est félicité du fait que Rawbank fait partie intégrante de cette famille qui n’est pas biologique, mais universelle, et qui repose uniquement sur un socle « L’amour pour les plus pauvres ». Par conséquent, la famille a le devoir de venir en aide à ces enfants abandonnés par leurs parents biologiques, comblant de la sorte leur irresponsabilité. Par ailleurs, le Révérend Père Hugo a indiqué que la pédiatrie accueille aussi des personnes vulnérables de tout âge qui ont besoin de ses services, étant entendu que son option préférentielle est celle des plus démunis. A cet effet, il a exprimé ses sincères remerciements à la direction générale de Rawbank qui l’accompagne depuis des années dans la réalisation de sa mission. Pour lui, la première institution bancaire congolaise contribue, autant que faire se peut, au bienêtre du peuple abandonné à son triste sort. Lancement de l’appel de secours aux démunis De son côté, Thierry Taeymans, directeur général de Rawbank a tenu, d’entrée de jeu, à rendre un hom mage mérité au Père Hugo Diaz et à la Sœur Laura Perna, deux fondateurs qui avaient pris depuis 1989 l’initiative de mettre cette structure en place. Il a reconnu que Kimbondo est l’une des rares structures existant en RDC qui met à la disposition des malades, un logement, des soins, de la nourriture et l’accès à l’éducation, de même qu’elle accueille des enfants
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de 0 à 18 ans ainsi que leurs parents malades. C’est donc pour aider l’orphelinat à mieux remplir sa mission, a dit le directeur général, que Rawbank s’est engagée à lui apporter son soutien dans son projet de renforcement et de la poursuite de sa croissance en lui faisant don d’un bus. Ce geste de bienfaisance, a expliqué Thierry Taeymans, s’inscrit dans la droite ligne de la volonté et de l’implication de la banque qu’il dirige dans la vie sociale des Congolais.
«Trop peu préparé ou trop âgé pour le job»
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oit ils sont «pas très préparés à diriger le pays, soit ils sont trop
vieux». à Jeune Afrique (éd. 2898, datée 24-30 juillet 2016), qui lui pose la question sur ce qu’il répond à l’opposition qui évoque une transition présidée par étienne Tshisekedi, Moïse Katumbi Chapwe est catégorique: «Il ne faut pas refléchir à une transition, mais à organiser la présidentielle». Du dialogue convoqué par le Chef de l’état, soutenu par la Communauté internationale qui a désigné un facilitateur reconnu, Edem Kodjo: «Le Rassemblement dont je fais partie, a refusé le dialogue convoqué par le président Kabila. S’il doit y avoir un dialogue, ce sera celui convoqué
par le président entrant. M. Kabila y sera aussi convié en tant qu’ancien président». Ce qu’il dirait au Président de la République s’il le rencontrait: «S’il aime son pays, il doit respecter la Constitution. Il ne faut pas qu’il sorte par la petite porte, il ne faut pas qu’il cherche à dribbler les Congolais et il ne faut pas qu’il oublie que, nous aussi, nous sommes de grands dribbleurs». Trop âgé pour le job. Au même J.A, un Congolais John Malala résidant aux états-Unis qui s’annonce à la présidentielle, est dur quand il parle de MKC. «C’est Moïse Katumbi qui est aujourd’hui considéré comme leader de l’opposition alors qu’il n’est pas un rival du président Joseph Kabila. D’ailleurs, l’ancien gouverneur dit
lui-même qu’il a quitté la Majorité présidentielle parce que Kabila ne veut pas organiser les élections. Si ce n’était pas le cas, il y serait encore. Il n’est donc pas opposé au système en place. Il a dirigé le Katanga pendant près de huit ans sans pouvoir construire des hôpitaux modernes. La preuve: il va se soigner en Afrique du Sud ou à Londres». Puis: «pour diriger le pays aujourd’hui, il ne suffit pas d’être un homme d’affaires, d’avoir été gouverneur de la province la plus riche du pays. Une formation universitaire devrait être requise pour se présenter». Sur étienne Tshisekedi, le professeur de 56 ans, spécialisé notamment dans la communication électronique à l’université de Floride centrale aux ÉtatsUnis, est explicite:
«Dans notre culture, nous avons souvent tendance à nous référer aux vieux lorsque se pose un problème dans la société. Et le rôle joué par Étienne Tshisekedi dans la lutte pour le pluralisme politique en RD Congo est incontestable. Je pense même qu’il aurait fait un très bon président de la République entre les années 1960 et 1990. Cela dit, en plein XXVe siècle, nous n’allons quand même pas donner le leadership de la RD Congo à une personne du troisième âge… Ce serait inacceptable! Sinon pourquoi envoyons-nous les enfants à l’école? Que faisons-nous de toute cette élite congolaise, surtout celle de la diaspora? À un certain âge, il conviendrait aussi que les politiques tirent leur révérence et aillent se reposer».
l’actu |
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’achat d’une voiture est un investissement conséquent, selon le montant engagé, il vous faudra peut-être envisager un crédit. Ainsi, pour rouler l’esprit tranquille et sans surprise budgétaire, Rawbank met à la disposition de sa clientèle le CREDIT OKAZ’AUTO qui est un crédit à la consommation permettant à celui qui en est bénéficiaire d’acquérir un véhicule d’occasion auprès de notre réseau de marchands agréés.
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l’actu |
Didier Reynders est explicite: «La Belgique n’a jamais interdit à personne de changer une Constitution»
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évisons constitutionnelles, sanctions, rythme des élections, etc., le chef de la diplomatie belge, retour de Kinshasa, est aux antipodes des antiKabila. Pourquoi au Congo parle-t-on au nom de la Belgique? Extrait: «Un pays comme la Belgique, qui sort de sa sixième réforme de l’état, a essentiellement une demande, c’est que les pays respectent leur Constitution. Maintenant, on n’a jamais interdit à personne de changer une Constitution; on serait mal vu venant d’Europe, en raison de nos nombreux traités».
L’ancienne puiissance coloniale - avec elle l’Europe - paraît avoir une perception plus réaliste du débat politique en cours au Congo en rapport avec les couacs du processus électoral. Dans une interview au magazine Notre Afrik» (n°68 daté juillet-août 2016), son ministre des Affaires Didier Reynders reconnaît qu’aucun scrutin ne pourrait se tenir au mois de novembre 2016. «Le mois de novembre sera difficilement, c’est ce que tous les responsables politiques disent, pas seulement le président Kabila», précisant que ces responsables sont des membres du gouvernement» «et à peu près tous les représentants de l’opposition sur place», expliquant que la priorité est de «démarrer le processus» sans attendre. Puis de préciser: «Ce sera difficile de tenir l’élection présidentielle en novembre, simplement parce que chacun souhaite que le fichier électoral soit revu. Il y a six à huit millions de nouveaux électeurs. Mon problème est surtout que l’on revoit cette liste et que l’on lance le processus électoral, et donc que la Commission électorale nationale indépendante (Céni) puisse convoquer les électeurs. S’il y avait un décalage de quelques mois par rapport à la date des élections initialement prévue, cela ne serait pas un problème tant que le calendrier est lancé» (...). J’attends
Le ministre belge Didier Reynders aux antipodes des anti-Kabila. dr. donc que dans les pro- constitutionnels qui individuelle de tout chaines semaines, il y ont été pris et comun chacun. Je crois ait une confirmation ment aider à ce que que rappeler ces prindu lancement du proces engagements cipes ne constitue pas cessus». soient réellement mis une menace, c’est Sur l’arret de la Cour en œuvre. Aider peut simplement un fait. constitutionnelle persignifier un soutien ne souhaite pas entrer mettant au Président logistique à l’organidans une logique de de la République de sation des élections menace. Je crois que rester au pouvoir auet éventuellement un chacun est conscient delà du 21 décembre soutien financier. La que lorsque l’on exer2016, l’avis du minis- Belgique a notamce des fonctions imtre belge: «L’article en ment prévu dans ses portantes, on assume cause de la Constitubudgets d’aide au déune responsabilité et tion, l’article 70, vise veloppement un souil faut éviter que cela en fait une situation tien aux élections loentraîne un rétrécisque l’on connaît par cales par exemple. On sement de l’espace exemple aussi aux peut mobiliser ce sou- public et n’entraîne états-Unis. Quand tien pour des élections des déviances, comme il y a des élections, qui, à mes yeux, doides arrestations arbile président sortant vent d’abord et avant traires ou des situareste en place jusqu’à tout être présidentielle tions qui empêchel’installation de son et législatives, probaraient des candidats successeur, mais cet blement aussi provinde l’opposition de se article n’est évidemciales puisque c’est présenter ou de parment pas prévu pour la seule façon de reticiper correctement situation sans élection. nouveler le Sénat. Si au débat politique» Donc, ce que nous es- on peut faire les élec(...). J’ai aussi salué pérons, c’est que des tions locales en même les évolutions posiélections seront réeltemps, tant mieux! tives. Je crois que, à lement programmées Si elles sont décalées Kinshasa notamment que l’on pourra instal- dans le temps, ce ne - et le gouverneur de ler un président élu. Il sera pas non plus dra- Kinshasa n’y est pas ne s’agit pas de dire matique. Elles n’ont étranger -, des maniqu’un président peut encore jamais eu lieu festations ont pu se rester en place penau Congo». tenir sans qu’il n’y ait dant des années parce Au sujet des sancd’incidents violents que l’on n’organise tions, le ministre importants et avec des pas de scrutin». belge est clair: il met forces de l’ordre qui à la question de sa«simplement l’accent ont pu maîtriser la sivoir si «le glissement sur un point. Il est tuation sans commetpourrait nous amener évident que dans cette tre d’excès. Cela est jusqu’en 2018», Dipériode, tout responaussi à saluer. La predier Reynders reste sable public a une mière responsabilité prudent: «Je lis beauattention particulière à est toujours, dans tous coup d’observations accorder à cet espace les États, entre les et de commentaires. public (ndlr, libertés mains des autorités. Mais ma préoccupapubliques). C’est vrai Ce sont celles-ci qui tion est de faire en de la part des memdoivent d’abord éviter sorte que l’on utilise bres d’un gouverneun recours excessif à tous les moyens à noment, d’une majorité, la violence, mais l’on tre disposition pour c’est vrai de la part de doit aussi lancer un que le processus élec- l’opposition, il faut appel à toute force toral se déclenche, également éviter de d’opposition pour que la Céni travaille recourir à la violence éviter la provocation concrètement à la réquand on est dans et l’utilisation de la vision du fichier élec- l’opposition. Mais violence. J’essaie toral, ce qui est dec’est surtout vrai pour toujours de le faire de mandé par la majorité tous les responsables manière équilibrée. présidentielle comme directs de la sécurité. L’appel concerne tous par l’opposition. Je Lors d’une rencontre les acteurs». crois que la commuavec le ministre de Puis: «Sanctionner ne nauté internationale l’Intérieur et l’ensem- veut pas dire granddoit se concentrer sur ble de ses services, chose. Ce qu’il faut cela: comment respec- j’ai attiré l’attention regarder à un moter les engagements sur la responsabilité ment donné, c’est si
des faits sont avérés. Si c’est le cas, nous devons prendre nous aussi nos responsabilités. (…) Lorsque des dérapages interviennent, il y a d’autres mesures à prendre. On en a pris à l’égard du Burundi, mais on n’est pas dans la même situation. Au Burundi, il y a des violences tous les jours, il y a maintenant plus de 250.000 réfugiés, peut-être même près de 300.000 qui sont partis vers le Congo, le Rwanda et la Tanzanie. Je crois qu’il faut d’abord rester dans une logique de dialogue, essayer de faire en sorte que l’on pousse à la mise en place des outils nécessaires pour respecter les engagements constitutionnels. Ce n’est qu’en cas de dérapage que l’on peut imaginer d’autres formules. Il ne faut pas précipiter les choses, nous sommes encore dans une période où l’on peut tenter de forcer la mise en œuvre du processus électoral avec révision de fichier électoral». Puis d’expliquer qu’au Congo, on est loin du scénario burundais. «Je crois qu’on ne doit pas comparer les deux situations. Ce qu’il faut surtout, c’est se focaliser sur ce que l’on peut réellement organiser. Par ailleurs, il faut également se préoccuper de la situation économique, Il est évident que la chute des prix des produits pétroliers, mais aussi de toute une série d’autres matières premières, a des conséquences budgétaires lourdes. On voit bien qu’il y a des difficultés majeures, qui se traduisent par des situations très compliquées à l’intérieur du pays en termes d’emplois, de perspectives de développement et notamment pour beaucoup de jeunes. (…) Vu d’Europe, on a des préoccupations souvent tournées vers la sécurité, l’afflux migratoire, mais il faut bien se rendre compté que la baisse des prix pétroliers, dont nous bénéficions, pose problème à de très nombreux pays à travers le monde, et particulièrement en Afrique. Notamment dans la région des Grands lacs. Cela peut voir un impact très lourd sur le budget de l’État et sur la vie économique et
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sociale dans le pays, et cela peut provoquer des tensions sociales fortes à plusieurs endroits à travers la région». Didier Reynders estime qu’en période électorale, il y a toujours de tensions et que cela ne doit pas surprendre. «On sait très bien que dans ces périodes, il y a des tensions et des risques de turbulences surtout dans des pays qui n’ont pas encore installé de manière définitive la logique de transition démocratique, d’élections démocratiques qui peuvent provoquer ou non des alternances. Je tiens d’ailleurs à préciser que beaucoup de personnes confondent souvent système démocratique et alternance. On demande toujours que des élections aient lieu dans des conditions prévues par les Constitutions, mais cela ne veut pas dire que l’on doit nécessairement observer une opposition gagner les élections. Comme si l’opposition devait automatiquement prendre la place de la majorité… Je l’ai beaucoup entendu au Congo. Mais lorsque l’on parle de l’Afrique centrale ou de l’Afrique des Grands lacs, ce que nous essayons de faire du point de vue belge, c’est d’avoir une analyse commune de la situation avec nos partenaires européens. Et la démarche est de voir comment l’Union européenne peut adopter une position proche en négociation, en partenariat avec l’Union africaine. Je constate que dans la plupart des dossiers récents concernant des pays, en particulier d’Afrique centrale, nous avons réussi à émettre un message fort proche de l’Union européenne, de l’Union africaine. Mais il faut aussi que les pays de la région concernée jouent leur rôle, l’Union européenne n’a pas de leçon à donner, l’Europe a connu des drames bien pires que l’on vit à travers le monde, notamment au cours du siècle passé. Mais ce qui a fait que l’Union européenne est devenue une zone de démocratie, de paix..., même si l’on
connaît pas mal de problèmes, c’est l’intégration régionale. On a trouvé des modes de réconciliation nationale et puis de réconciliation entre pays». Puis, «l’espoir c’est de faire en sorte que des pays se parlent et donc que des ensembles sousrégionaux puissent vraiment fonctionner. C’est l’enjeu majeur si l’on veut garantir une stabilité dans la région. Un pays comme la Belgique, qui sort de sa sixième réforme de l’état, a essentiellement une demande, c’est que les pays respectent leur Constitution. Maintenant, on n’a jamais interdit à personne de changer une Constitution; on serait mal vu venant d’Europe, en raison de nos nombreux traités».
Le faux départ de MCK
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nterviewé par Léa-Lisa Westerhoff de Rfi, Moïse Katumbi Chapwe: «Il n’y a pas de troisième mandat parce que, je crois, le calendrier est sorti. Le président n’a jamais déclaré qu’il serait candidat pour un troisième mandat. Je crois que le PPRD est un parti politique. Il aura bientôt son congrès. Le PPRD est là pour faire respecter la démocratie. Donc, si je suis dans ce parti c’est pour faire respecter la démocratie. (...) Quand on était à l’internat, le prêtre nous apprenait à être honnêtes et à être francs, à avoir un franc-parler. Et j’ai grandi comme ça. (...) Je suis membre de la majorité présidentielle et membre du PPRD. J’ai toujours dit (que) s’il y a quelque chose qui ne va pas, je le dirai dans mon parti et je resterai dans mon parti. C’est ça un parti politique. Ce n’est pas parce que je quitte la politique que j’oublie cette population. Cette population m’a beaucoup soutenu...».
Le Soft International n°1310, mardi 17 mars 2015.
Comment il s’est laissé piéger les grandes analyses du soft international |
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Comment les ex-Mobutistes et les ex-Kabilistes ont pris le contrôle de la maison Tshisekedi, multiplient des selfies avec «Le Sphinx de Limeté». Comment toujours à ses côtés, l’ex-tycoon Raphaël Soriano Katebe Katoto (ici de dos) est l’homme qui ne quitte plus Tshisekedi, a acquis le droit de lui souffler à l’oreille. dr.
l avait pris congé de la politique… à la veille de la présidentielle de 2011 à laquelle il avait pris part après qu’il eût boycotté celle de 2006, étienne Tshisekedi wa Mulumba avait été explicite: cette bataille était la dernière de sa vie qu’il livrait! Il l’avait engagée au terme d’un long séjour médical en Afrique du Sud et en Belgique et la campagne fut épuisante... Au lendemain de son échec que fermement il contesta après s’être autoproclamé Président de la République et a prêté serment dans sa modeste demeure de Limeté à Kinshasa, puis se fit appeler Président élu de la République Démocratique du Congo, le vieux combattant pro-démocratie des années Mobutu, qui participa à la purge de plusieurs lumumbistes, exprima toute sa joie à l’incarcération des «principaux lieutenants du crapaud» - à savoir
le Premier ministre évincé Patrice-Emery Lumumba depuis proclamé héros national -, expliqua qu’il restait «concentré sur le sort à réserver à ses anciens collaborateurs pour empêcher la pérennisation de son œuvre de destruction», extrada les lumumbistes «aux fins de leur faire subir un châtiment exemplaire», que «c’est de cette manière que nous serons utiles à la cause» que défend le Maréchal-Président Mobutu, puis, comme premier juriste du pays, fut en première ligne à la création du parti unique MPR, Tshisekedi s’était éloigné pour la énième fois du pays en partie pour des ennuis de santé avant de prendre ses distances de la politique. à près de nonagénaire (84 ans désormais sonnants, né le 14 décembre 1932), il prendra ses quartiers en Belgique, s’y cloîtra avec sa femme Marthe et sa famille biologique, s’interdisant (ou interdit) de voir personne. Ceux qui voulaient le rencontrer étaient dirigés vers l’un de ses
multiples porte-parole ou vers son fils Félix Tshisekedi Tshilombo, député sans avoir jamais siégé au Parlement, secrétaire national très actif aux Relations extérieures de son parti UDPS (Union pour la Démocratie et le Progrès social) qui n’avait cessé de s’émietter entre pro et anti-Institutions, entre pro et anti ligne dure.
PRIS EN OTAGE. Une autre fronde vînt voir le jour au cœur du centre névralgique, menée par l’un de ses plus proches lieutenants, François Tshipamba Mpuila, longtemps représentant combattant en Europe, qui avait rejoint l’ex-candidat à la présidence de la République, réfugié en Belgique, Raphaël Soriano Katebe Katoto, et l’autre par son ancien conseiller politique Valentin Mubake Numbi, partisan d’une virginité idéologique. Les deux hommes s’étaient retrouvés sur un fait: étienne Tshisekedi wa Mulumba était désormais l’otage en Belgique d’une aile familiale biologique
qui filtrait tout chemin conduisant vers «le Sphinx»… Directeur de cabinet et porte-parole de Tshisekedi, Albert Moleka avait fait les frais de cette prise d’otage. Reçu en audience par Tshisekedi qui lui dictait ses dernières volontés avant son dernier départ pour Bruxelles présenté comme sans retour, l’épouse Marthe fait irruption dans la pièce, prie l’imposteur de quitter la salle et que plus jamais il ne revienne… Elle confie les fonctions de directeur de cabinet à une autre personne de son choix! Le 23 mai 2014, le directeur de cabinet se fend d’une lettre à son Président jamais arrivée à destination. Petit florilège: «Respectueusement, je me permets de vous adresser cette lettre pour vous faire part de mon malaise à poursuivre mes activités dans le rôle de Directeur de Cabinet et Porte-Parole conformément à votre décision n° 007/ UDPS/PP/011 du 10 janvier 2011. En effet, j’ai pris connaissance
par voie de presse et divers réseaux sociaux du contenu de la circulaire n°042/UDPS/ PP/SG/2014 du 21 mai 2014 de Monsieur le Secrétaire Général du Parti annonçant (…) que je ne suis plus membre de votre Cabinet». Puis: «Si j’observe avec regret que la démarche de Monsieur le Secrétaire Général pêche contre le principe de l’acte contraire, il m’est difficile de ne pas prendre acte des conséquences de la publicité faite autour de ladite «note circulaire» qui contrarie effectivement la substance et la portée de mes responsabilités au sein de votre Cabinet» (…) Puis: «Je reste (…) à votre entière disposition et suspendu à vos instructions, sous réserve de la correction de la forme, pour pouvoir procéder à la remise-reprise avec mon successeur que vous désignerez». L’histoire est muette sur la suite réservée à Moleka. Qui avait fait face à une digue familiale biologique comme peu à peu Mubake et
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que le conseiller raconte à un journal en ligne de l’opposition congolaise. Florilège: «Je suis à Bruxelles depuis une semaine. Le but est de rencontrer le président (…). L’UDPS fait face à des problèmes internes. J’entendais évoquer non seulement ces questions mais aussi les enjeux électoraux. L’occasion de lui proposer des pistes de réflexion et obtenir des orientations. Je n’ai pas de fonctions statutaires au sein du parti. En tant que conseiller politique, je dépends directement de mon chef hiérarchique qui est le président national» (…). Au bout d’une semaine, le conseiller n’est pas reçu. «A partir de Kinshasa, j’ai tenté de renouer le contact. En vain. J’ai décidé de me rendre en Belgique. J’y ai mis trois jours pour savoir à quelle porte frapper. J’ai pu obtenir les coordonnées téléphoniques de son épouse, Mama Marthe. Je lui ai fait part de ma demande. Trois jours après, j’aurai au téléphone Me Tshim-
pangila (qui) me dira qu’il a un message de la part du président. Il me fixera rendez-vous à l’hôtel Sofitel». Le message? «M. Tshisekedi est offusqué par le fait que vous avez méconnu son autorité à travers trois décisions. à savoir, celles démettant M. Pierre-Adolphe Mbuyi et Claude Kiringa en qualité de représentant de l’UDPS au Benelux et au Canada et renommant M. Bruno Mavungu en qualité de secrétaire général du parti. Avant de vous recevoir, M. Tshisekedi vous demande de réparer cette offuscation». En faisant quoi? «M. Tshimpangila me dira: «Il ne m’a pas dit en quoi consiste cette réparation». «J’ai dit à mon interlocuteur deux choses. Premièrement: «c’est la première fois que je vois M. Tshisekedi transmettre à un de ses collaborateurs, via un messager, une «demande de réparation». Ce n’est pas le Tshisekedi que je connais». En second lieu, j’ai demandé au messager
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Pourquoi Moïse est son allié les grandes analyses du soft international |
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de transmettre à M. Tshisekedi l’objet de ma visite. «S’il y avait des problèmes de décisions méconnues, nous aurons l’occasion d’en parler», en soulignant que ce n’était pas le but de ma venue à Bruxelles.
TOUT MéLANGé. Puis: «Je suis le conseiller politique de M. Tshisekedi. Celui-ci signe en toute souveraineté ses décisions. A-t-il franchement besoin de ma «réparation» pour conférer la légitimité à sa signature? M. Tshisekedi ne peut pas me demander à travers un messager de «réparer», au préalable, «quelque chose» qui l’aurait offusqué. Connaissant M. Tshisekedi depuis 1991, j’ai la conviction qu’il y a des gens qui ont posé des actes en ses lieu et place, (... qui) cherchent une «blanchisserie». Puis: «C’est une grande désolation. Non pas pour moi dans la mesure où mon voyage ne procède pas d’une initiative personnelle mais pour tous les militants qui attendent mon retour pour savoir si j’avais rencontré le président Tshisekedi. Je ne vous dis pas les supputations que cette rencontre manquée pourrait générer au niveau de la base. Je me garde de me lancer dans des spéculations. Je ne peux m’empêcher de faire remarquer que notre parti est arrivé à un point où deux choses doivent être clarifiées. D’une part, la famille biologique. Celle-ci a le droit de s’occuper de sa santé. D’autre part, la famille politique M. Tshisekedi est comptable. (...) Le moment est venu de mettre fin au «mélange» entre les «ayant-droits biologiques» et les «ayantdroits politiques», peste Mubake. Puis: «Je me trouve en Belgique au nom des ayant-droits politiques». Puis: «Chacun de nous doit rester à sa place. Je suis le conseiller politique du président Tshisekedi. J’ai le droit de m’entretenir avec lui dans le cadre de mes fonctions. Si je ne peux pas le faire, c’est qu’il y a un problème. S’il s’avérait que je ne peux pas le rencontrer pour une raison ou une autre, la famille devrait comprendre qu’elle a, sur le plan politique, l’obligation de mettre cartes sur table en disant les raisons politiques pour lesquelles je ne peux pas rencontrer le Président du parti. C’est à ce niveau-là que nous sommes arrivés. C’est pourquoi,
je dis que la situation me semble grave! Si cet aspect de choses n’est pas clarifié, nous allons ouvrir la porte aux spéculations. Et les spéculations entraînent toujours des dérapages aux conséquences imprévisibles…». Tshisekedi est-il au centre de plusieurs courants antagonistes? «C’est possible …». Au dimanche 26 avril 2015, Valentin Mubake Numbi se considère-t-il toujours conseiller politique de Tshisekedi? Oui «jusqu’à preuve du contraire…». Depuis, Mubake a disparu des écrans radars. On ne l’a pas vu à Genval, en banlieue bruxelloise lors de la grande messe de l’opposition congolaise convoquée par... Tshisekedi qui avait lancé des invitations à tous les opposants! Avait-il oublié son conseiller politique? Ce fut, plus tard à François Tshipamba Mpuila, de donner la charge. En cause, la non-application par Tshisekedi des résolutions d’un congrès. Puis des actes de tripatouillage et de falsification des statuts de l’UDPS. Notamment la modification de l’article 10 des statuts, une disposition liée à la nature de l’UDPS. François Tshipamba Mpuila: «Médecin, je me pose la question de savoir si un certain entourage n’a pas abusé de la faiblesse découlant de l’état de santé du Président pour lui arracher des signatures. Le président est pris en otage. Je présume qu’il y a des personnes qui profitent de son état de santé pour abuser de lui». Puis d’expliquer: «Lorsque le président Tshisekedi est arrivé à Bruxelles en 2014, le représentant de l’UDPS en Belgique et moi-même qui suis en charge du Bureau d’expertises et stratégies avions écrit au fils aîné Jean-Claude Mulumba pour lui demander de voir le président. Nous voulions lui transmettre notre message de réconfort. Nous avons fini par lui adresser une lettre après avoir constaté qu’une sorte de mur avait été érigé autour du président. Un cas identique s’était produit en 2007». Puis le constat: «La famille biologique du président s’est érigée en une institution suprême du parti. C’est la famille qui décide, qui autorise toute entrevue avec le président. C’est encore elle qui décide qui n’a pas le droit de le voir. Le fils du président en charge du secrétariat national aux Relations extérieures
joue le rôle de congrès, et de président du parti. Il joue également le rôle de secrétaire national à l’Information et à la mobilisation. Quel désordre!» Puis Tshipamba de sonner l’hallali. «Le parti est géré en ce moment d’une manière empirique. à l’UDPS tout le monde chante et danse au rythme de la recherche de l’impérium chèrement défendu par le Président du parti (...), impérium qui devient un rêve auquel personne ne croit encore», charge un homme né UDPS (…). étienne Tshisekedi a fait son temps. Il a échoué! Le rôle de Tshisekedi appartient désormais à l’histoire. Il est temps qu’il passe la main. à nous de reprendre la main. Ne le mêlez pas à la démarche du Parti». Puis, ce retournement de situation, l’incroyable retour sur scène du vieux combattant. à près de 85 ans! Lui qui ne peut s’exprimer longtemps. Qui ne se déplace sans être soutenu… En août 2014, il avait quitté le pays par jet médicalisé affrété par Joseph Kabila. Il avait pu monter à bord par une civière. La télévision nationale avait diffusé un reportage ludique l’estimant en fin de vie… Dans une récente interview au MondeAfrique, au lendemain de la réunion de Genval, il était apparu très assommé par l’âge et la maladie. Sénile! S’il accepte de répondre aux questions de la journaliste, l’interview ne dure que moins de 10 minutes, les réponses limitées à un ou deux mots, complétées par un abbé qui fait office de secrétaire particulier, par son ami Raphaël Soriano Katebe Katoto, par Maman Marthe… Celle-ci explique que Tshisekedi est «mieux ici (à l’étranger). Il travaille mieux. Il reçoit…». Une polémique avait éclaté dans le clan. Des membres accusaient d’autres de chercher à sacrifier la santé du «Sphinx» sur l’autel de leurs intérêts. Il se raconte que Tshisekedi serait au centre d’importants intérêts financiers… Qu’il se (ou on le) négocierait très cher! Voire très cher! ANTI-KABILA. Le pouvoir verserait d’importantes sommes d’argent qui n’arrivaient pas (toujours) à destination. Un élu de l’opposition Franck Diongo fait l’état des sommes versées, démenti par le fils Félix… La réunion de Genval,
par le nombre de participants qu’elle a drainés, dépasse toutes les capacités budgétaires d’un parti historique avec un président qui gérait le parti seul, avec son cocon familial, comme un fonds de commerce, qui n’a jamais disposé d’un siège. Au lendemain de Genval qui fut un gros succès des anti-Kabila, Raphaël Soriano Katebe Katoto lui en offrit un, présenté comme un trophée de guerre par les militants! Qui est Katebe? Simple commerçant né d’une mère congolaise et d’un père italien, il fait fortune au Katanga (alors Shaba) quand Mobutu décide de faire émerger autour de la mastodonte Gécamimes une classe moyenne locale katangaise. Katebe gagne un contrat de fourniture de poisson aux travailleurs de la société minière, un état dans un état. Il lance des frigos industriels dans le lac Moero et pêche du fretin qu’il livre aux agents de la Gécamines. Par un jeu de fausses factures, il parvient à se faire une place dans ce Katanga où fleurissent des familles d’expatriés en or dont celle de George Forrest qui fait du génie civil mais lorgne vers les mines. Au Katanga, il y a surtout une bonne communauté de commerçants grecs bien implantés. Katebe y trouve une âme sœur qu’il épouse, une parente de l’homme d’affaires Stavros Papaionnou. Peu avant la chute de Mobutu, une affaire l’oppose à la communauté grecque. Katebe est cité dans le meurtre d’un Grec Dimitri. Il l’aurait abattu à bout portant à l’aide d’un pistolet et aurait tiré plusieurs coups de feu… L’homme explique que Dimitri s’est rendu à son domicile pour l’abattre. Une altercation s’en serait suivie au cours de laquelle l’assaillant a trouvé la mort! C’est loin d’être l’avis d’un juge qui le condamne: arrestation immédiate et prison ferme. Aidé par des complices, depuis le Katanga, Katebe se déguise et quitte le pays. Avec une nouvelle épouse flamande, il s’installe dans sa latifundiaire demeure flamande de Brugges d’où, au milieu de cerfs, il prépare son retour en fanfare… Car, entre-temps, Mobutu est tombé et les Kabila ont pris le pouvoir. Katangais par sa mère, Katebe aurait pu s’entendre avec le nouveau pouvoir. Mais la justice n’a rien oublié et lui, il déteste les Ka-
bila. Cela n’empêche pas le tycoon de faire un furtif retour à Kinshasa, après Sun City, protégé par l’homme fort du régime, Katangais, conseiller spécial en matière de sécurité du président, feu l’ambassadeur Guillaume Samba Kaputo qui recrute et projette un destin pour le fils du Mzee. Mais si Katebe aime la politique, le richissime katangais réclame les premiers rôles.
EX-MOBUTISTES. Financier de premier ordre de l’ex-rébellion alliée du Rwanda, le RCD-Goma, il s’était installé à Kigali, puis à Goma avant le dialogue inter-congolais. Il fait partie de la délégation du RCD-Goma à Gaborone au Botswana, à Addis-Abeba, en éthiopie, à Sun City et à Pretoria en Afrique du Sud. Il coache un groupe d’opposants internes et externes au nombre desquels feu l’ancien secrétaire général adjoint de l’Organisation de l’Union Africaine et ministre des Affaires étrangères et de la Justice Gérard Kamanda wa Kamanda, ministre de la Recherche Scientifique après le dialogue de Sun City et le spécialiste des «villes mortes» des années Mobutu, Joseph Olenghankoy, ministre des Transports et Communications. L’ex-éminence grise de l’UDPS Justine Kasavubu qui avait rejoint Kabila comme ministre, nommée plus tard ambassadeur à Bruxelles, fait partie de sa prise. à Gaborone, il occupe une résidence d’hôtes de marque et descend à Addis-Abeba au très luxueux Sheraton, gardé comme un roi par des gros bras sud-africains. à Sun City, quand les chefs de guerre prennent des chambres dans des établissements trois étoiles, crésus occupe une suite royale dans l’extravagance et la démesure du fameux Le Palace, qui domine la cité touristique, au cœur d’un million d’arbres et de plages artificielles où il reçoit et distribue des paquets de dollars. On voit pour la toute première fois dans son entourage l’ombre d’un jeune longiligne qui vient de la Zambie Moïse Katumbi Chapwe, qui l’accompagnait dans la pêche au fretin du lac Moero... Katebe se rêvait Président de la République au lendemain de l’assassinat du Mzee Kabila. Lâché par son groupe d’opposants dont l’un Joseph Olen-
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ghankoy le traite en public d’«analphabète politique», c’est Kabila fils qui rempile. Quand Jean-Pierre Bemba et la rébellion du MLC et la composante Gouvernement signent un accord de gouvernement excluant la rébellion du RCDGoma, Katebe fait partie de l’ASD, l’Alliance pour la Sauvegarde du Dialogue inter-Congolais mise en place par le Rwanda qui réclame et obtient la reprise du Dialogue. Pour ses bons et loyaux services, Kigali l’a imposé 2ème vice-président, ne pouvant faire plus. Quand Tshisekedi est président et Azarias Ruberwa 1er Vice-président... Comme tout pêcheur, celui du lac Moero attend patiemment sa proie. Il a largué les amarres et lancé le chalut. S’il se fâche avec son demi-frère qui s’est approché de Kabila, a pris la carte de son parti PPRD, s’est fait élire député à Lubumbashi, puis gouverneur du Katanga minier qu’il dirige de main de fer et dicte sa loi aux investisseurs qui accourent du monde entier avec le démantèlement et la vente en morceaux du patrimoine minier national, l’homme ruiné financièrement par le Dialogue de Sun City, démonétisé politiquement, voit l’intérêt à sauvegarder «l’esprit de famille» depuis que «le petit de la Zambie» est devenu roi du Katanga. Les millions de dollars de Moïse renflouent les caisses de Soriano ou transitent par lui avant d’atterrir chez les opposants. En premier lieu Tshisekedi... La prise est telle que «le Sphinx» n’a rien vu quand s’impose l’impossible réconciliation avec son ennemi tortionnaire anti-luba kasaïen Gabriel Kyungu wa Kumwanza qu’il destinait à la CPI pour des crimes imprescriptibles (nettoyage ethnique au Katanga) passé au G7 et qu’il accueille en Belgique pour fêter (trop vite!) le début de la fin de Kabila. Katebe ne le quitte plus, a acquis le droit de lui souffler à l’oreille… Le G7? Un mélange d’anciens mobutistes (l’ancien ministre de la Défense Charles Mwando Nsimba, l’ancien gouverneur du Katanga Kyungu wa Kumwanza, l’ancien P-dg et ministre de l’Environnement José Endundo Bononge, retoqué à chaque remaniement comme candidat ministre, convaincu qu’il n’a guère de salut sous Kabila) et d’anciens Kabilistes (l’ancien conseiller spécial
en matière de sécurité, Pierre Lumbi Okongo, un ancien du cabinet de Samba Kaputo, l’ancien ministre du Plan Olivier Kamitatu Etsu, l’ancien 1er Vice-président de l’Assemblée nationale Christophe Lutundula Pene Apala). Après avoir poussé l’argentier de Mobutu Pierre Pay-Pay wa Syakasighe, puis JeanClaude Masangu, deux anciens gouverneurs de la Banque Centrale, le G7 s’est choisi Moïse Katumbi qui a fait fortune au Katanga comme candidat Président de la République qu’il coache sur tous les théâtres. Katebe a lancé AR (Alternance pour la République) qui a remplacé le groupe de Kamanda-Olenghankoy, et a nommé coordonnateur un député kasaïen, Delly Sessanga Hipungu Dja Kaseng Kapitu, un ancien du RCD-Goma, du RCD-Kisangani, et du MLC. G7 et AR ont convaincu «le Sphinx» de son retour en politique par sa prise d’imperium qu’il n’a eu de cesse de révendiquer. G7 et AR le verraient Président d’une (énième) transition... Pris dans le filet, «le Sphinx» désormais accepte tout. Il peut quitter la Belgique et se rendre à Paris à une réunion au Quai d’Orsay où il salue non pas le ministre Jean-Marc Ayrault mais des fonctionnaires. Lui qui réussit le tour de force en octobre 2012 de se faire recevoir par le président François Hollande à Kinshasa en plein sommet de la Francophonie. Une rencontre certes qui se solda par des commentaires peu amènes… à la base du mouvement Le Rassemblement, exMobutistes et ex-Kabilistes alliés retrouvent la machine à laver de leurs devanciers Mobutistes pendant les années USORAL, Union sacrée de l’opposition radicale et alliés qui les ramena au pouvoir face à Mobutu en les relégitimant. Tshisekedi est-il victime d’un abus de faiblesse qui consiste à exploiter l’état d’ignorance ou de vulnérabilité psychique ou psychologique d’une personne pour l’amener à prendre des engagements dont elle est incapable de voir l’importance? La lessiveuse tourne à plein régime. Au moins pour l’heure... Voilà pourquoi il multiplie les conditions au démarrage du dialogue et réclame l’abandon des poursuites contre Katumbi.
T. MaTotu n
Et si c’était un complot top news |
Dans la législature passée, il fut le ténor anti-Kabila au sein du Parlement. Non élu en 2011, au nom de l’ouverture et comme acte de foi envers la cohésion nationale, le Chef de l’état a confié à François Mwamba Tshishimbi un poste clé dans le secteur diplomatique qu’il vient de quitter avec fracas, après en avoir tiré tout le profit. dr.
C
L’homme en charge de la diplomatie régionale rejoint Tshisekedi ’est à vous donner le tournis!
L’homme qui était en charge du fameux accord régional d’Addis-Abeba par lequel le Congo opérait le retour à la paix. L’homme qui était en charge du dossier éminemment sensible des ex-rebelles du M23. François Mwamba Tshishimbi jette l’éponge et, dès le lendemain, sans autre forme de procès, rejoint l’opposition, rejoint l’UDPS, rejoint étienne Tshi-
sekedi wa Mulumba. Logique au fond!
politicien d’ordonnance. élu par défaut en 2006 sur les terres où Tshisekedi est adulé quand «Le Sphinx» boycotte le scrutin, non élu naturellement en 2011 et séquestré (par des militants UDPS pour l’en punir pour un acte d’outrage) quand l’UDPS prend la course, Tshishimbi était voué à être un politicien d’ordonnance présidentielle aussi longtemps que Tshisekedi existerait. Or, voici que Tshisekedi revient au pays, que malgré
la maladie et le grand âge, le vieil opposant anti-régime continue de galvaniser des foules. Sauf à continuer à être le politicien d’ordonnance..., Tshishimbi se résoud à jeter l’éponge le 14 juillet 2016 et, sans attendre l’acceptation du Président de la République, l’ancien bras de l’ex-rébellion du MLC de JeanPierre Bemba en fait l’annonce planétaire. Nommé Coordonnateur du Mécanisme national de suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, il avait rang de quasi chef de corps, était de toutes les missions à l’étran-
ger, de tous les cénacles où on parlait diplomatie, rencontrait tous les dirigeants intercontinentaux, faisait rapport au nom du Chef de l’état jusqu’au Conseil de sécurité des Nations Unies. Ce fut l’homme clé, l’homme de confiance... On n’arrive pas à un tel poste autrement... Or, voici qu’il tourne casaque, rejoint Tshisekedi et l’UDPS au soir même de son départ, recrute des foules pour le retour en fanfare de l’opposant dont il fut jadis le représentant en France... Et, last but not least, s’annonce
sans transition au meeting du Rassemblement aux côtés de Tshisekedi! Et fait cette annonce en présence des cadres de son parti ADR, d’un des hommes forts de l’UDPS Bruno Tshibala, de Jean-Pierre Lisanga Bonganga, proche allié du Sphinx et de Laurent Batumona, membre du comité des sages du Rassemblement. Tshishimbi et Batumona sont des chefs de partis dont des membres siègent au Gouvernement! Dire si les événements se sont précipités, c’est rien dire! Tshishimbi enfonce le clou: «Le dialogue
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en l’air est un dialogue «de trop pour le Congo». Et de se vêtir de la feuille de route de Tshisekedi comme réponse au problème. Il avoue avoir rencontré Tshisekedi en 2014 pour lui faire part de ses convictions. Il semble l’avoir rencontré plusieurs fois. Ses sorties du pays soumises au protocole d’état, il attendait l’un de ses fréquents déplacements officiels à l’étranger (à Nairobi) pour se faufiler dans la foule et disparaître, le temps d’un aller-retour Nairobi-Bruxelles-Nairobi. Et là, il passait le message... Vendait les plans de
Kinshasa! Tshishimbi dit avoir résolu de s’en tenir au Pacte républicain conclu à Sun City. Cela ne l’a pas empêché d’accepter de faire partie d’un Exécutif à la couleur différente de son énième parti ADR... On peut s’interroger sur les mesures exceptionnelles prises en Turquie par le président Recep Tayyip Erdogan. On comprend que la purge sévère attendue opérée par le descendant de Mustafa Kemal Atatürk est un moyen de sauver son pays et son régime.
T. matotu n
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in te rnation al Le plus fort tirage | la plus forte vente | la plus forte audience | de tous les temps
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N°1284 | 1ère éd. mardi 17 juin 2014 | 20 PAGES €6 $7 CDF 4500 | FONDÉ à kinshasa PAR TRYPHON KIN-KIEY MULUMBA
L’appel à l’opposition témoigne d’un acte de foi du Chef de l’état pour la cohésion nationale qu’il prône
Que dit la loi? une analyse du prof. tryphon Kin-kiey Mulumba.
Le coordonnateur national du Mécanisme de suivi de l’accord-cadre, François Mwamba Tshishimbi. Ténor du temps de l’opposition.
Le soft international est une publication de droit étranger | AUTORISATION DE DIFFUSION en R-dCongo M-CM/LMO/0321/MIN/08 daté 13 janvier 2008
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on a tout écrit |
L’adoubement d’opposants est signe d’ouverture de Kabila autant qu’un acte de foi envers la cohésion nationale
A
lors que dans nombre de nos microcosmes politiques, on vit - ne nous racontons pas de blagues - une sorte d’hystérie collective montée singulièrement de plusieurs crans à la veille du week-end dernier avec l’annonce de deux rendez-vous - un conseil des ministres extraordinaire et un congrès de deux Chambres parlementaires - relisons la loi fondamentale du pays pour aider à ramener la sérénité et donc la lucidité dans les esprits. S’agissant particulièrement du Premier ministre - et, du coup, du Gouvernement de la République - que disent les textes? Faisons une plongée dans la loi fondamentale. S’il est nommé au terme d’une ordonnance signée par le Président de la République «au sein de la majorité parlementaire après consultation de celle-ci» (art. 78), le Premier ministre ne saurait être révoqué - sans enfreindre la loi fondamentale du Congo - par un acte unilatéral du Président de la République. En l’espèce, la théorie de l’acte contraire ne joue pas. Cela pourrait paraître paradoxal, telle est la volonté du législateur congolais qu’il faudra un jour revisiter pour la rendre plus cohérente. Aux termes des dispositions de la Constitution actuelle du pays, le poste de Premier ministre n’est en effet vacant que dans deux cas: w d’une part, à la suite d’une démission présentée et acceptée par le Président de la République (art. 78) qui «met fin à ses fonctions» (art. cit.), w de l’autre, lors de l’adoption par l’Assemblée nationale d’une motion de censure contre le Premier ministre, du coup, contre son Gouvernement (art. 146 et 147). «Dans ce cas, le Premier ministre remet la démission du Gouver-
Après avoir déclaré qu’il ferait appel à tout Congolais qui nourrit «la passion du Congo», le Chef de l’état a ouvert ses rangs à l’opposition parlementaire. à g., Rémy Musungayi Bampale (ministre de l’Industrie et Petites et Moyennes entreprises). à dr., Jean-Paul Nemoyato Bagepole (ministre de l’économie et du Commerce Extérieur). le soft numérique.
nement au Président de la République dans les vingt-quatre heures» (art. 147). Or, notre pays aujourd’hui n’est dans aucun de ces cas de figure prévus par la Constitution. En clair, w il n’y a pas eu de dépôt - et donc de vote à l’Assemblée nationale d’une motion de censure contre le Premier Ministre, donc contre le Gouvernement de la République dont il est le chef; et l’on sait que la Chambre basse du Parlement est en vacance depuis dimanche 15 juin sans promesse ferme de retour anticipé avant la rentrée ordinaire de septembre; w il n’y a pas eu - à ce jour - de démission du Premier ministre, chef du Gouvernement, donc acceptation de cet acte par le Président de la République, Chef de l’état. Sauf crise - ce qui n’est pas le cas aujourd’hui dans notre pays d’autant que les Institutions de la République fonctionnent tout à fait normalement - il est exclu que le Président de la République apprenne sur les ondes - comme tout commun des mortels - la démission de son Premier ministre. Celle-ci ne saurait faire l’objet d’une annonce publique - et donc, n’existe pas en soi aujourd’hui - aussi longtemps qu’elle n’a pas été préalablement présentée par le Pre-
mier ministre lui-même lors d’un colloque singulier au Président de la République, qui l’a acceptée. Très clairement - et il faut le dire haut et fort - dans notre pays, il n’y a stricto sensu présentement - sauf impossible aucune procédure dans ce sens. Puisque le Premier ministre n’a pas fait part de sa démission, que celle-ci n’existe pas, que, du coup, il n’y a pas de vacance au poste de Premier ministre, nul ne saurait envisager - sauf à enfreindre la loi - l’hypothèse de désignation par le Président de la République d’un nouveau Premier ministre. Le Premier ministre est en place, le Gouvernement de la République dont il est le chef mêmement et de plein exercice. Le Gouvernement agit et pose tout acte régalien. Tout à fait normalement... L’ANNONCE POLITIQUE MAJEURE. Dès le jour de sa prise de fonction le 20 décembre 2011 au lendemain de sa réélection, le 28 octobre 2011, dans son discours d’investiture sur l’esplanade de la Cité de l’Union Africaine, le Président de la République a fait une annonce politique majeure déclarant qu’il ferait appel à tout Congolais qui nourrit «la passion du
Congo». Il a nommé dans l’équipe gouvernementale formée des parlementaires issus des rangs des partis d’opposition, un ministre de l’économie et du Commerce extérieur, un autre s’est vu octroyer le portefeuille de l’Industrie et des Petites et Moyennes Entreprises. Il ne s’agit pas de portefeuilles ministériels pour inaugurer des chrysanthèmes. Il s’agit de postes clé de conception et de direction économique du pays. Celui en charge de l’économie par exemple prend part à la réunion de la troïka stratégique qui se tient chaque lundi à l’Hôtel du Conseil autour du Premier Ministre, en présence du gouverneur de la Banque Centrale une sorte de Kern en Belgique - le Conseil des ministres restreint qui réunit autour du Premier ministre tous les vice-Premiers ministres pouvant être étendu à d’autres ministres ou secrétaires d’État en fonction des affaires à traiter pour lever les options fondamentales de gestion économico-financière du Congo. Il lui arrive d’en donner le procès-verbal au pays et au monde! Il a désigné un ténor de l’opposition comme Secrétaire Exécutif du Mécanisme régional de suivi des accords de paix d’Addis-Abeba mis en place avec la
Communauté internationale en vue de mettre définitivement fin à la guerre du M23 et de pacifier le pays. Un poste hautement stratégique. Esprit d’ouverture autant qu’acte de foi du Président de la République envers la cohésion nationale. Dans cette quête de ceux de ses compatriotes ouverts au dialogue, le Chef de l’état a convoqué des Concertations nationales qui ont réuni en septembreoctobre 2013 un mois durant des membres de la majorité, une fraction significative de l’opposition et des représentants des organisations de la société civile à l’issue desquelles, il a annoncé la formation d’un gouvernement de cohésion nationale. Cette annonce politique qu’incarne et renforce sa vision conduit-elle le Chef de l’état à enfreindre les prescrits de la Constitution qui règlementent la vacance à la Primature tout comme ils organisent la nomination au poste de Premier ministre? Répondre par l’affirmative serait faire montre de déni de droit... Mais comment matérialiser cette volonté présidentielle publiquement exprimée en la conformant à la loi du pays? En clair, comment mettre en cohérence la politique et la loi? C’est cette équation que le dernier carré du sérail doit résoudre et qui explique la longue attente... Tel que compris, un gouvernement de cohésion nationale suppose un changement de cap dans les options mises en œuvre par le Gouvernement ou, à tout le moins, un recadrage de celles-ci. En l’espèce, ces options sont celles résultant des recommandations des Concertations nationales ayant regroupé aussi bien la majorité présidentielle que la fraction significative de l’opposition et des membres de la société civile. L’opposition qui accepterait l’appel de la cohésion
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nationale rejoindrait la Majorité parlementaire et perdrait du coup la qualité d’opposition. L’opposition qui souhaite rejoindre la majorité en vue de gouverner ensemble a-t-elle cette même compréhension de la loi et de son bon fonctionnement? En clair, est-elle prête à jouer pleinement le jeu de la cohésion nationale qui implique courage et responsabilité? Responsabilité politique et historique s’entend! Répondre par l’affirmative serait aller vite en besogne... Or précisément, c’est à ce niveau que se situe le couac qui trouble le projet de cohésion nationale et retarde sa mise en œuvre. Depuis l’annonce présidentielle, la démarche de l’opposition déroute - le moins que l’on puisse dire. Il n’y a pas que ses demandes abracadabrantes de quotas qui déjouent le jeu. Le pays retourné à l’âge du «partage équitable et équilibré» du régime honni du 1+4! De même l’incroyable flambée de demandes de postes. à entendre des sources, il y aurait jusqu’à deux cents candidats enregistrés pour des portefeuilles ministériels. On se bouscule au portillon. Le jeu est aux crocs-en-jambe. Le plus malheureux et le plus diabolisé de saison - à chacun sa part de diabolisation - est l’autorité morale de cette fraction de l’opposition «républicaine», le président du Sénat, Léon Kengo wa Dondo littéralement désacralisé. C’est à en pleurer à grosses gouttes pour sûr. Au fond, qui a gagné quelle élection pour réclamer quoi? à supposer que le Chef de l’état accède à certaines demandes, c’est pour répondre à quel service rendu ou, mieux, pour qu’il reçoive quoi en retour? Bref, quel est en définitive l’intérêt de l’opération? S’il s’agit d’enlever ceux qui siègent au sein de l’Exécutif pour qu’on en mette d’autres, il faut
bien pouvoir justifier comptant. En politique, jamais les raisons n’ont été toujours les mêmes pour tout le monde. Si le verbe haut ou la brillance intellectuelle peut être signe de compétence, il ne saurait être le sésame-ouvre-toi. En politique objectivement - ne nous racontons pas de blagues il n’y a que deux mots qui comptent: apport et intérêt… Qui impliquent fidélité et loyauté, les deux mots qui génèrent la confiance susceptible, si elle est éprouvée, de mettre des personnes ensemble. Il n’en existe pas d’autres. «La différence entre l’homme politique et l’homme d’état est la suivante: le premier pense à la prochaine élection, le second à la prochaine génération», pose l’écrivain anglais James Freeman Clarke, 18101880. Si l’homme politique est celui qui pense à sa réélection dès le lendemain de son élection, que l’homme d’état pense au contraire aux générations futures en réalisant des actions qui passent les âges quel qu’en soit le prix pour ses contemporains -, il faut savoir quelle recette fait un homme d’état qui n’a pas été un homme politique. Sans avoir reçu un mandat électif. à l’ère de la société de l’information - la communication nous inonde en devenant instantanée et interactive - que n’a pas connue l’écrivain anglais, peut-on poser un acte qui ne soit d’adéquation? L’œuvre n’a-t-elle pas de sens que dans la durée? Si jamais il n’existe aucune compréhension partagée de cette cohésion - aucune «âme commune» -, faut-il malgré tout y aller et risquer de faire chambouler l’édifice kabiliste savamment mis en œuvre qu’il faut sauvegarder en vue de rudes batailles à venir?
t. kin-kiey Mulumba n
Professeur d’Université.
Le Soft International n°1284, daté mardi 17 juin 2014.
Le pouvoir est un brin sacré; il inspire respect on a tout écrit |
Le mouvement de désacralisation est en marche. Tout se passe comme si Kabila n’a jamais posé d’acte susceptible d’attirer l’attention de ses congénères
L
e débat qui déchire
aujourd’hui la famille politique de la majorité présidentielle peut se résumer en cinq points. w 1. L’extrême cristallisation sur un passé enfoui. La majorité regarde trop souvent derrière quand elle doit regarder droit devant elle plus que jamais. Toutes les postures affichées aujourd’hui au sein de la majorité partent des résultats des Législatives de 2011. Si ces scrutins avaient été parfaits, le pays n’en serait pas au projet de loi de révision de la loi électorale dont il faut regretter le gâchis en janvier 2015. Nul n’ignore les résultats de ces Législatives - sortis trop souvent des bureaux de vote, trop souvent des centres de compilation des résultats, trop souvent des conciliabules avec des magistrats. Si des candidats malheureux de la CéNI ont été réhabilités à la Cour Suprême, nombre d’entre eux n’ont pu être proclamés n’ayant guère fait droit à la rançon qui était exigée… En 2011, les plus pathétiques confrontations électorales ont opposé jusqu’à épuisement des partis de la majorité entre eux, incapables de s’entendre…! Sur base de ces résultats s’en sont suivies des réclamations de portefeuilles. Puis des frustrations... On comprend que certains disposent de plus de marge de manœuvre et fassent montre de chantage avec plus ou moins de succès! Dans cette affaire, l’incroyable est que cinq ans plus tard, à la majorité, on invoque pieusement ces lauriers d’antan quand la famille fait face à des enjeux d’une autre nature qui se déclinent en termes d’existence comme famille menacée d’implosion et de reproduction du modèle de société présenté en 2011 par le candidat de la majorité, validé
par le pays.
w 2. Les nouveaux enjeux auxquels le pays et la majorité font face. La majorité engagera l’offensive de façon coordonnée ou elle périra. Dans la vie, jamais, on ne s’est sauvé seul. La loyauté à la famille, au Chef, vainc toujours. Elle est la cuirasse qui ne faillit pas… Les enjeux de 2016 pour la majorité c’est de jouer collectif. Or, la majorité peine à faire le jeu collectif. Elle serait ce conglomérat sans âme, qui, à intervalles réguliers, se porte des coups. Que reste-t-il d’un royaume divisé contre lui-même? Le tout récent cas qui ne saurait être le dernier est le courrier du 22 février et du 5 mars dont les médias ont fait large écho. Avec hallucination, on apprend que le projet politique de la majorité est à la phase d’«essoufflement». Que la majorité est en «rupture de contrat de confiance» passé d’une part avec le peuple et d’autre part avec la communauté internationale. Que la majorité «ne semble plus en mesure de faire une nouvelle offre politique crédible qui lui permette de se réconcilier avec la majorité sociologique du pays». Puis, comme un couperet, que la majorité a intérêt à «réévaluer sans complaisance son action à la tête de l’état, ses méthodes de travail, ses politiques publiques, ses stratégies, sa structuration interne et son fonctionnement». En clair, rien moins que la remise en cause (et la mise en cause) de Joseph Kabila Kabange à la tête de l’état. Si elle accepte que c’est Kabila et Kabila seul qui les réunit, il s’en trouve des membres qui passent du temps à tenter de lui porter le coup fatal. Quand il s’en trouve pour défendre et illustrer l’œuvre et l’action de Kabila, ils ne seraient que des lèche-culs pour qui il faut vite dresser une potence! Comme si
Kabila n’était jamais digne de rien et qu’il n’a jamais rien posé d’acte susceptible d’attirer l’attention de ses congénères! Vous dites être contre la pensée unique? En lançant trois ans avant son terme normal le début de la fin de mandat du Président de la République, en distribuant des exploits dans la presse et dans des chancelleries, que vise-t-on? Déstabiliser, décrédibiliser, désacraliser Kabila. Perpétrer un coup d’état interne (le parricide). Si elle veut vaincre, une famille doit serrer les rangs autour de son chef et tourner le dos aux complots sans fin! Si la presse interroge sur ce qui la passionne, elle fait son métier mais qui a dit que chaque question de journaliste mérite une réponse? Dans quel but, l’homme politique s’estime devoir faire droit à toutes les questions des journalistes ou des annonces sur Facebook, Twitter, etc.? Le Congo me paraît faire un usage disproportionné des médias. Au fond, c’est le Congo qui a outrancièrement légitimé l’audiovisuel étranger au point d’en faire un média local, avec plus d’audience dans toutes nos strates de la population que nos propres médias au point que les annonceurs locaux se tournent désormais massivement vers ces médias pour investir en publicité s’ils veulent toucher nos compatriotes! On en connaît qui s’arrachent les cheveux pour avoir raté les premières minutes d’un journal Afrique de tel audiovisuel «périphérique» toujours sinon généralement consacrées au Congo! Parfois on en a pour 10 minutes rien que pour le Congo! Comme ils peuvent être si attentionnés vis-à-vis de notre pays…! C’est un phénomène de société à traiter comme tel: quand tout un pays se choisit des médias étrangers porteurs d’une culture d’adversité sinon antagoniste pour s’informer... Du coup, des cher-
cheurs se préoccupent d’un phénomène où un pays échoue à informer sa population par ses propres médias!
w 3. Incontinence verbale et médias étrangers prisés... Petit florilège de propos entendues sur ces médias qui vous glacent le sang: - «Il n’y aura pas de troisième mandat pour Kabila». - «La CéNI a décidé, et publié son calendrier; donc pas de troisième mandat pour Kabila…». - «Nous devons aider le président Kabila à terminer son dernier mandat…». - «Nous devons soutenir le président Kabila à terminer son mandat légitime…». - «Je prends mon congé, je me plonge dans la réflexion, je fais le tour ou le safari du Congo. Après j’aviserai… ». - «Je suis membre du PPRD. Je suis dans ce parti pour veiller au respect de la démocratie…» (...). Des phrases prononcées par un membre (soi-disant) de la majorité, reprises en chœur par d’autres! Tout ça aujourd’hui? Tout ça pourquoi? Tout ça entendu dans le monde entier, à la radio et à la télé? Si la décision a été prise de pousser Kabila à la sortie, avant l’heure, on ne s’en serait pas pris autrement! Car «aider Kabila à terminer son dernier mandat…», cela ne rappelle-t-il pas le fameux Balai citoyen burkinabé ou Y’en a marre sénégalais? Au fond, sont-ce des Burkinabé et des Sénégalais qui ont inspiré Filimbi (sifflet…, cela ne vient-il pas du Swahili et de L’Shi?), Lucha ou «Ba jeunes Maboko na Maboko pona Congo»? à la vérité, ne nous cachons surtout rien: la majorité a déclenché la logique du dauphinat et s’en est à tort aveuglée. Depuis trois ans, Kabila est un has been car chacun a hâte à être dauphin, à se proclamer candidat, à lui succéder, sinon à hériter de son trône, du moins
à le prendre! La majorité veut se délester de Kabila pour se blanchir de ses péchés! Mais lesquels? La majorité ignore (ou feint d’ignorer) que Kabila dispose d’un bilan: sécuritaire, politique, économique (l’une des trois économies au monde qui connaissent la plus forte croissance, c’est un directeur - parmi les plus emblématiques du Fonds Monétaire International qui le dit, mais aussi le PNUD et la Monusco n’en disconvient pas) dont la majorité doit être fière. Cette œuvre qui se déploie est signe de vision. Elle est à illustrer et à défendre. Au fond, si on y regarde bien, quel Congolais pourrait demain gagner sans Kabila ou contre Kabila? En s’engageant dans la course au dauphin, la majorité a décrété la désacralisation du chef qui incarne la famille. Qu’est-ce qu’est le chef sans cette part de sacré que renferme son pouvoir, sans le respect et la loyauté qui lui sont dûs? Au fond, n’y voit-on pas là forme de mépris? Comment demain rétablir l’Autorité ainsi dévoyée? Comment reprendre la main quand on a contribué à créer soi-même une perception ancrée dans l’opinion? Quand la fente est faite, comment reboucher le trou? w 4. Les concertations ont été un échec patent… Ces concertations que j’ai réprouvées et combattues…D’emblée, qu’on nous comprenne bien: comprises comme espace de dialogue, lieu de recherche d’un consensus au sein de l’élite, les concertations doivent être encouragées mais les nôtres malheureusement étaient trop mal engagées. Avant d’y aller, les parties en concertation auraient dû harmoniser les vues et apprêter les projets des conclusions. On y est allé sans savoir pourquoi on y allait. On s’est dit: allons y et... on verra là-bas! Résultat? Un projet d’exécutif dit de
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cohésion nationale y a vu le jour mais qui, 100 jours après, tarde à décoller! Ces concertations auraient donné lieu à un consensus interne qui comptait pour la majorité: elles ont réglé le sort de chacun sauf celui du Président de la République! Au sortir du Palais du peuple après le discours de clôture «Je vous ai compris» du Chef de l’état, tous avaient le sourire! Politiquement, humainement, les concertations ont échoué en ne réglant pas LA question qui en valait la peine: celle du Chef. Et on a voulu que le Chef fasse droit aux recommandations…! Les concertations n’ont rien été d’autre sinon une escroquerie politique. Mais voilà que cet exécutif dit de cohésion voit le jour sans cohésion en interne, sans consolidation de la famille. On vient à se demander la logique - la morale - qui offre des cadeaux à ceux qui ont donné du fil à retordre à la majorité, ont houspillé, injurié, humilié jusqu’à en perdre le verbe, le projet du candidat de la majorité! Cela aurait pour nom démocratie. Mieux cohésion nationale…! Démocratie et cohésion qui ont certainement un goût amer! w 5. Pour une grande coalition réfléchie… Comment voyons-nous l’avenir de la famille? Je suis un adepte de la Grande Coalition à la Museveni («J’ai formé un Gouvernement de 100 ministres et ai fait l’économie de mille guerres») où rien ne se passe. J’avais plaidé cette thèse face au 1er Vice-Président de l’Assemblée nationale Charles Mwando Nsimba, du temps de la mission d’information. Il s’agit d’une Grande Coalition pensée, réfléchie, basée sur des personnalités fortes qui acceptent de jouer le jeu, avec à la clé du fil conducteur. Nul n’affaiblira jamais Tshisekedi (une icône) en recrutant ses sous-lieutenants! Nul ne réduira Jean-Pierre
Bemba en mettant l’adresse de son MLC sur boulevard Triomphal quand c’est patent que c’est sur avenue du Port. Nos partis politiques appartiennent à leurs fondateurs, ceux qui les ont créés, les financent jour après jour, s’épuisent chaque jour en donnant un petit transport à chacun qui se rend à une réunion… Au fait c’est quoi le Collège des Fondateurs? Chasser Mbusa du RCD-KML en décrétant son départ par un vice-roi, cela ne marche pas! Il nous faut avec courage parler avec les leaders, qui sont prêts à nous écouter! Tous sont prêts, il suffit de les écouter! Quand les Congolais auront réalisé un consensus en interne dans un pays exposé à toutes les convoitises, il n’y aura pas un diplomate de quelque pays que ce soit pour venir imposer un schéma! En politique, impossible n’existe pas… Même s’ils ont réclamé les élections - et leur «calendrier électoral global» - nul au sein de la classe politique, de l’opposition comme de la majorité, n’est prêt à aller aux élections. Si par accident, élections doivent avoir lieu, malgré leur coût auquel personne ne saurait faire face - ni le Gouvernement, ni la Communauté internationale - le Congo ne doit pas fléchir: la CéNI a publié son calendrier. Elle seule dispose de ce pouvoir de par nos lois. Il faut commencer par les locales, les communales, les provinciales et sénatoriales… La démocratie c’est à la base! Et c’est elles qui installent cette démocratie. De même, le découpage territorial est irréversible. Il rapproche le sommet de la base. Ensuite,c’est la loi votée dans les deux Chambres, promulguée par le Chef de l’Etat… L’Autorité n’est efficace que si elle est exercée!
T. kin-kiey Mulumba n
Autorité Morale du P.A. Président de KabilaDésir Asbl. Le Soft International, n°1312 daté jeudi 16 avril 2015.
«La loyauté est la cuirasse qui ne faillit jamais» A on a tout écrit |
ppelé à commenter la rentrée parlementaire de mars 2015 sur la radio TopCongo, le ministre des Relations avec le Parlement, le professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba l’a qualifiée de «difficile» considérant les questions hautement politiques que les élus auront à débattre mais que face à l’agitation observée au sein de la classe politique dans la perspective des échéances électorales, «la loyauté est irrésistible; la loyauté vainc toujours; la loyauté est la cuirasse qu’il faut et qui ne faillit jamais». Ci-après.
Vous êtes membre du Bureau Politique de la Majorité Présidentielle et ministre des Relations avec le Parlement. à cinq jours de la rentrée parlementaire de mars, quels sont les enjeux de cette rentrée? J’espère d’abord que les élus ont profité de ces deux mois pour prendre un repos mérité et retrouver leurs bases. Deux mois - comme vous savez - il y’a eu une session extraordinaire en janvier qui a pris en effet un mois. Les enjeux de cette rentrée. C’est vrai, il faut bien se poser la question mais j’aimerais simplement vous dire que cette rentrée va être difficile. Nos élus se sentent souvent délaissés. Ils se plaignent! Il faut sans doute - comme vous y pensez - ajouter toutes ces perspectives à court et moyen termes: le calendrier électoral publié par la CéNI qui fait débat, le découpage territorial, le projet de décentralisation, etc. Il s’observe une sorte d’attentisme! Il faut noter que la loyauté est irrésistible; la loyauté vainc toujours; la loyauté est la cuirasse qu’il faut et qui ne faillit jamais. Nous sommes, nous
Séance de remise de cadeau. Un héron, grand échassier à long cou, à bec très long, droit, conique, a été choisi par l’Asbl Kabila Désir pour son Vice-président. DRéservés.
Congolais - et le Président de la République l’a dit lors de l’une de ses adresses - nous sommes un peuple des Conquérants et non un peuple de renoncement. C’est peut-être ici qu’il faut que je cite Jésus, oui Jésus: «tout royaume divisé contre luimême est dévasté; toute ville ou maison divisée ne peut subsister». Nous sommes - vous l’avez compris - des croyants. Mais par rapport au processus électoral, on a l’impression que vous aussi au sein de la majorité présidentielle, vous n’émettez pas tous sur la même
longueur d’ondes? Ce que je dois dire ici est que la majorité présidentielle est une famille. Une famille doit serrer les rangs autour de son Chef si cette famille veut vaincre. C’est vrai qu’il y a cette peur de l’inconnu et, vite, on se repositionne.Vous savez, dans les légions romaines, les fantassins combattent en rangs serrés. Chaque soldat connaissait le soldat à sa droite et celui à sa gauche. Il nous faut être à même de faire confiance au compagnon qui est à droite et au compagnon qui est à gauche. Notre tragédie et
souvent celle-ci: celui qui nous protège est souvent celui qui nous blesse. Je pense que l’autorité n’est efficace que si elle est exercée. Voyez par exemple les évènements de la mijanvier dus à l’absence d’encadrement de la jeunesse kinoise. Vous voyez ces actes qui procèdent de la désacralisation du pouvoir et qui sont continuellement posés par des membres de notre classe politique au nom de la liberté d’expression. Vous voyez ces images de Mpuila au Congo Brazzaville ou de Ouaga au Burkina utilisées sur les réseaux sociaux comme étant
des images du Congo! Qu’avons-nous fait pour protéger notre pays, protéger notre modèle politique? Souvent, le Congo, notre pays, est à la défensive mais on sait qu’aucune armée n’a jamais gagné en restant sur la défensive. Je pense que l’heure de l’offensive a sonné. Nous engagerons l’offensive ou nous périrons! Mais n’est-il pas temps tout de même que le Chef de l’état puisse fixer du moins sa famille politique sur son avenir politique pour éviter l’agitation que l’observe au sein de la Majo-
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rité? Vous voulez dire comme on le dit vulgairement - que le Président libère ses troupes? Pensez-vous qu’il agirait en responsable? Pensez-vous qu’il s’agirait d’un acte de responsabilité de sa part? D’abord voyez-vous ce qu’est le Congo: au centre d’intérêts vastes et divergents; au centre de convoitises multiples. Quel sort serait celui de ce pays si d’aventure le Président annonçait telle ou telle décision avant l’heure? N’a-t-il pas encore au moins dix-huit ou dix-neuf mois devant lui et qu’il doit accomplir pleinement? Je vais vous dire: le problème de l’homme politique congolais est son incontinence verbale, sa passion irrésistible pour le media surtout celui qui vient de l’étranger. Hors d’évènements tragiques à traiter sur nos continents, ces medias étrangers courent le continent à la recherche d’infos qui font le buzz et souvent nous tombons dans ce piège. Moi j’ai condamné tôt le plongeon pré-électoral accompli par notre pays, et par notre seul pays. Ensuite, au fond, comment voulez-vous que le Président de la République puise clore les débats par une annonce péremptoire quand toute la classe politique congolaise, dont il fait partie, s’est mise à rechercher des voies de sortir le Congo d’une situation qui nous paraît être, c’est vrai, une sorte d’impasse. Le Président de la République n’est-il pas celui-là précisément avec qui le Congo doit trouver solution si problème il y a? Ceux qui appellent à cela - libérer les troupes, comme vous le dites - s’ils sont membres de la majorité présidentielle ne me paraissent pas suffisamment loyaux. Clairement ne va-ton pas, face à cette situation divergente au sein de la majorité, vers l’implosion de la Majorité Présidentielle?
La Majorité Présidentielle, parlons-en. C’est quoi la Majorité Présidentielle? La Majorité Présidentielle est un regroupement historique constitué en vue d’assurer la réélection du Président Kabila avec le Palu de Gizenga resté à l’écart, mais qui est un allié de la Majorité Présidentielle. Nous savions qu’à un moment ou un autre, il y’aurait ce risque de départ que vous appelez «implosion» surtout face à ce déluge que tout le monde pressent. Voilà pourquoi in tempore non suspecto, nous avons créé l’Association Kabila Désir qui aujourd’hui apparaît comme ce vaisseau de Noé, le navire construit par Noé sur l’ordre, nous dit la Bible, de Dieu afin que Noé sauve sa famille, ses trois enfants Sem, Cham, Japhet, leurs épouses et toutes les espèces animales d’un déluge face à la méchanceté de l’humanité, face à la perversité de l’humanité. Cet homme Noé était le seul juste, le seul intègre et il construisit l’arche qui permit la perpétuation de la race sur la terre. Si Kabila Désir peut être ce vaisseau qui va permettre à ce grand projet de Kabila de survivre longtemps encore, nous serions heureux. Mais pour cela, nous devrions trouver les espèces justes et intègres et ces espèces qui se reconnaissent dans la vision et l’œuvre de Kabila - cette vision et cette œuvre citées en exemple par le FMI, par le PNUD, par la Monusco. Quand j’observe qu’en dépit de tout, l’écrasante majorité de nos Députés à l’Assemblée Nationale approuve les projets de loi de réforme du Gouvernement de Kabila, je dis que le renoncement n’a pas sa place autour de Kabila. Monsieur le Ministre je vous dis merci! C’est moi qui vous remercie.
Retranscrit par
T. Matotu n
Le Soft International, n°1309 daté lundi 16 mars 2015.
revue de presse |
Le très disputé héritage politique de Tshisekedi
L
a grande journaliste belge du Soir Colette Breackman a rencontré Tryphon Kin-kiey Mulumba dans un hôtel du centre de Bruxelles où il a, retour de Paris, séjourné. Ciaprès: Ministre chargé des Relations avec le Parlement, ancien journaliste et fondateur de l’hebdomadaire «Le Soft», Tryphon Kinkiey Mulumba, depuis l’ère Mobutu dont il fut le dernier ministre de l’Information, a connu tous les régimes politiques des dernières décennies. Aujourd’hui engagé aux côtés du président Kabila, il n’est certainement pas un observateur neutre, mais c’est avec lucidité et franchise qu’il analyse les derniers
développements de l’heure. Il croit toujours que, sous l’égide du facilitateur Edem Kodjo un dialogue pourrait s’amorcer entre le pouvoir et l’opposition le 30 juillet prochain, afin de négocier un inévitable report des échéances électorales, sinon le rythme même des scrutins: «est-il réellement indispensable que, tous les cinq ans, dans un pays aussi vaste que la RDC, l’état ait à débourser un milliard de dollars pour organiser des élections générales? Actuellement, à la suite de la baisse des cours du cuivre, le budget total ne dépasse guère les 5 milliards de dollars…» «gentleman agreement». Pour Kin-kiey Mulumba, l’idée du dialogue n’est pas
nouvelle: «au début, c’est le parti d’étienne Tshisekedi qui, au nom de l’opposition, réclamait cette discussion «inclusive». Le président Kabila, désireux de dépasser le cadre de la classe politique, s’était entretenu avec des représentants des syndicats, des femmes, des jeunes, des étudiants, afin de prendre le pouls de la population…» «Les négociations avec l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social), le parti d’étienne Tshisekedi, ont eu lieu en plusieurs endroits: à Ibiza, en Italie, à Bruxelles, à Nice…» «Il était question de l’entrée de membres de l’UDPS au gouvernement, d’ouvertures et de promotions au niveau de l’Assemblée nationale…». Kin-kiey Mulumba,
l’ancien journaliste, est formel: «un accord a été signé, en bonne et due forme…». Et il ne dément pas lorsque nous citons le chiffre de ce «gentlemen agreement» qui circule à Kinshasa, quelque douze millions de dollars… L’enjeu réel de ces tractations, audelà de la gestion de la période de transition se situant au-delà de l’expiration du mandat présidentiel, c’est évidemment le «capital politique» que représente encore étienne Tshisekedi: malgré son âge, 84 ans, ce dernier a gardé une immense popularité, gagnée lorsqu’il démystifiait un Mobutu au faîte de sa puissance. Aujourd’hui encore, «Tshi Tshi» est le «préféré» des quartiers populaires de Kinshasa, le héros des Kasaïens, sa province d’origine
et son nom est resté connu jusque dans les campagnes les plus reculées.
«dribblé» par Moïse Katumbi. Le pouvoir en place aurait souhaité s’associer à ce poids lourd de la politique, mais il aurait été «dribblé» par Moïse Katumbi, l’ancien gouverneur du Katanga. Ce dernier apparaît aujourd’hui comme le principal challenger du chef de l’état et, craignant pour sa vie, il a dû quitter le pays. D’après Kin-kiey Mulumba, Moïse Katumbi, après s’être opposé au président Kabila, aurait nourri pour luimême des ambitions présidentielles, servies par son immense fortune. Cette dernière découlerait de la très profitable revente d’actifs miniers et
des bénéfices réalisés par ses sociétés au Katanga. Grâce aux moyens matériels dont il dispose, ainsi que son frère Katebe Katoto, un homme d’affaires domicilié en Belgique, Moïse Katumbi est le seul à pouvoir «s’offrir» une campagne électorale à l’échelle du pays, le seul à pouvoir soutenir ses alliés du G78 (sept personnalités naguère proches de Kabila et qui se sont ralliés à sa candidature). Pour Kin-kiey Mulumba, le virage de Tshisekedi, désormais opposé au dialogue et exigeant à son tour que des élections se tiennent dans les délais prévus, s’expliquerait par une raison très simple: «Moïse a doublé la mise…C’est lui aussi qui a payé le jet privé avec lequel Tshisekedi est rentré au pays, l’aller ayant été, voici deux ans, payé par le
président Kabila…» C’est dimanche prochain que le vieux leader devrait tenir un meeting à Kinshasa, ce qui permettra de mesurer réellement sa popularité. Kabila/Katumbi: les contours du match se précisent de plus en plus, avec tout le potentiel de violence qu’il comporte. à noter cependant que l’hebdomadaire français «le Point» généralement bien introduit, assure pour sa part que le Docteur Mukwege, malgré ses démentis répétés, pourrait un jour apparaître comme le candidat idéal pour diriger une transition consensuelle…Le médecin de Panzi est d’ores et déjà soutenu par une large partie de la diaspora congolaise, de plus en plus présente dans le débat… Colette Braeckman n
28 juillet 2016.
En fin de match, ils tentent de changer le score
P
endant que Kabila Désir Asbl et le Parti pour l’Action P.A mobilisent au pays à l’instar d’autres formations politiques de la MP pour une réussite totale de la sortie politique du 29 juillet 2016 au stade Tata Raphael, KKM, lui, anime avec brio le front médiatique à l’étranger. Fervent défenseur de l’idéologie kabiliste et figure de proue de
la Majorité présidentielle MP, Tryphon Kin-kiey, ministre des Relations avec le Parlement et président de Kabila Désir Asbl est en tournée médiatique à Paris en France. Un exercice auquel il s’adonne à cœur joie et surtout avec beaucoup d’aisance, outre la maîtrise parfaite de la langue de Molière. Invité tour à tour du journal Afrique de la chaîne de télévision francophone TV5 Monde et de la télévision de l’Union africaine Africa 24, KKM n’a pas manqué sa cible… comme il en a bien l’habitude. Fin de mandat du Président de la République, retour au pays d’étienne Tshisekedi, processus électoral et le dialogue national inclusif, etc., étaient au centre de leurs échanges. «Que vous inspire le retour d’étienne Tshisekedi?», lui demande non sans ironie, la réputée star présentatrice du journal Afrique de TV5 Monde, Linda
Après le jt Afrique de TV5 Monde avec Linda Giguère (notre photo), Tryphon Kin-kiey Mulumba en pit-bull (d’autres disent en Crabe) affronte Zahara Mohamed Moutou dans son jt Afrique de Africa 24. rise d’écran. pour une vision, celle toute la longue marGiguère. Kin-kiey atde l’Oncle Sam, le urgent dans sa rédacche qui doit amener le soleil était bien au trape les aires de com- d’un homme, Kabila. tion et de la précipipays de Kabila, avec bat et botte en touche: Nous sommes une zénith. Les conseils tation dans le chef du ses USD 5 milliards «Rien Madame. Tshi- association qui s’est de rédaction se tienrédacteur, pressé de de budget l’an et dont nent via téléphones et passer dans la journée sekedi rentre chez lui. mise debout pour défendre une œuvre face 1,5 milliard doivent Il sera accueilli par réseaux sociaux. Des à une caisse de Wesà un déluge de menservir aux élections ses partisans, par les candidats déclarés à tern union. Des relais songe....» tous les 5 ans. Ne siens». la prochaine présiden- sur Twitter récupèrent Il a à peine le temps faut-il pas redimentiels qui se sont cassés le lien et en font le d’achever sa phrase sionner les élections Un assassin les dents sur le même buzz, jusqu’à en inavant de recevoir et faire des éconoà 8.000 km! plateau de télé ne peu- venter un hastag qui un uppercut pointu: mies à injecter dans Le match débute à vent supporter voir fait rire le concerné «Quelle vision?». les secteurs sociaux? 180 km/l’heure, pas KKM briller là où ils lui-même.Ce n’est Réponse: Vision de Mais Linda Giguère question pour KKM ont échoué comme cet que partie remise! la Modernité. Vision ne laisse aucune sed’ériger une haie artiste peintre Chéri Une mi-temps car la d’émergence. La Mo- conde de plus au Cra- Cherin célèbre. Le d’honneur pour le finale était dans la dernité est le cap visé. be. Le temps presse, Sphinx de l’UDPS. mot d’ordre tombe: soirée sur Africa24 où Certes, nous ne somle match s’achève. Puis s’en suivent les «il faut réduire KinKKM a de nouveau mes pas encore Dubaï, Linda doit affronuppercuts et crochets kiey, le démonétiser». brillé de mille feux, mais les choses avanter Pierre Boisselet, entre les deux perUn texte concocté admiré par la présencent...». deuxième invité de la sonnages. Le plateau nuitamment est publié tatrice, Zahara MoPuis, la journaliste soirée. de télé, désormais sur un portail d’oppo- hamed Moutou. «… de contre-attaquer: Cette nuit-là, vers transformé en ring de sition r-dcongolais tôt Comment accueillez21h45’, heures de box s’anime. Il y a du «Quelle vision? à le matin, presqu’au vous le retour d’EtienKinshasa, les gens Kinshasa, seuls les mouvement. même moment du ne Tshisekedi?», vivent dans les bidon- Kabilistes surfent sur «Pourquoi vous milidernier chant du coq. demande d’entrée villes et des milliers les réseaux sociaux et Très mal écrit, plein tez pour le troisième de jeu Zahara. Une de jeunes sont au applaudissent la pres- de fautes d’orthogramandat de Joseph fois encore, KKM chômage. C’est ça la tation d’un des leurs Kabila?», crochète la phe allant jusqu’à aspasse outre rappelant modernité dont vous Le lendemain matin, journaliste dans les sassiner le nom de la le retour au pays du parlez?» Il faut un la courbe s’inverse gants du président de journaliste Linda Gimaréchal du Zaïre pas de recul pour bien automatiquement. Kabila Désir Asbl. guère, transformé en en décembre 1996: permettre au Crabe Pendant qu’il faisait Réplique: «Non ma«Linda Guéguerre», «d’abord, je dois de bondir et expliquer nuit à Kin, au pays dame! Nous militons preuve du caractère vous dire que TshiseLE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N° 1367 | PAGE 14.
kedi rentre chez lui. Il a quitté le pays par avion médicalisé et il revient par un avion spécialisé, d’après ce que nous avons compris, avec des médecins. Tshisekedi est un homme qui a atteint le grand âge! Je suis content que le fils dise qu’il est guéri. Mais au Congo comme en Afrique, il y a beaucoup d’émotions pour une icône après tant de temps de présence à l’étranger. Mobutu,de retour de Nice à l’époque, avait eu droit à un fleuve noir à Kinshasa. Ses partisans comme ses opposants étaient rangés sur le boulevard pour l’accueillir. C’est une situation normale». Encore une fois, pas de haie d’honneur pour Tshikas. Au sujet de la fin de mandat du Président de la République, KKM évoque l’article 70 de la Constitution et surtout l’interprétation de la Cour constitutionnelle. Le débat a été clos. Kabila va rester audelà du 20 décembre si les élections ne sont pas organisées. Pour le boss de KD Asbl, les experts de l’Union européenne, de l’Organisation internationale de la Francophonie et des Nations ont été formels: il n’y a pas d’élections possibles cette année. Coup de sifflet final, le Crabe envoie un sourire heureux, synonyme d’un duel remporté haut la main, tel un combat à la Teddy Riner!
HMKn
AfrcaNews.
l’affaire moïse katumbi-stoupis |
L’affaire de l’immeuble spolié par Katebe Katoto et son demi-frère Moïse Katumbi
L
e Soft International a reçu bien tardivement un droit de réponse du collectif d’avocats (sept au total) de Moïse Katumbi Chapwe qu’il reproduit ci-après en fac-similé pour plus d’authen-
ticité. Il ne paraît plus possible d’écrire sur l’ancien gouverneur sans faire face à un long droit de réponse de sa compagnie d’avocats même si on aurait souhaité un démenti plus digne et plus honora-
ble en lieu et place de l’usage d’un simple exercice démocratique. Alors que le journal a publié des fac-similés authentiques, ceux-ci seraient des faux. Tout
comme l’ex-gouverneur conteste la filiation
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de Emmanuil Alexandros Stoupis en dépit des documents imparables produits par la partie demanderesse. On pourrait penser à une manœuvre dilatoire, le temps d’investir la politique - et étienne Tshisekedi...!
l’affaire moïse katumbi-stoupis |
Katumbi ne reconnaît plus l’immeuble du Grec Stoupis comme propriété de ses enfants
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L’ex-gouverneur du Katanga peine à prouver son innocence l’affaire moïse katumbi-stoupis |
Dans ce dossier de spoliation d’immeuble comme dans d’autres, l’ex-gouverneur du Katanga peine à prouver son innocence. Le courrier de la juge de Kamalondo Ramazani Wazuri Chantale (ici en photo) serait l’œuvre d’«une officine spécialisée dans l’achat des consciences», accuse l’Agence Nationale de Renseignement. dréservés. ’ex-roi du Katanga nie que l’immeuble des Stoupis - dont il conteste la propriété alors que celle-ci est établie par tous les documents légaux notamment le certificat d’enregistrement d’une propriété foncière délivré à Elisabethville (aujourd’hui Lubumbashi) le 7 janvier 1966) et le contrat de location signé à Lubumbash le 1er janvier 1974 par son demifrère Raphaël Katebe Katoto Soriano avec la Sonas, dans le cadre du Bureau de gestion immobilière, agissant au nom des Stoupis document authentique Kamalondo a refusé publié en fac-similé par d’accorder une remise Le Soft International. à M. Moïse Katumbi et a ignoré le jugement du SPOLIATEUR donner acte violant ainAVéRé DES BIENS si l’article 61 de l’OrD’AUTRUI. donnance-Loi précitée. L’ex-gouverneur nie En effet, le 20 juin que ses deux enfants 2016, au lieu d’ordonmineurs Champion et ner la surséance, Mme Nissim aient acquis la Présidente a, après cet immeuble, cela est avoir réceptionné la possible. Mais quelle copie du jugement de est l’origine des doce «donner acte» et les cuments dits «fiches autres pièces justifiant d’identité» de la divil’absence de M. Moïse sion des affaires fonKatumbi au pays (elle a cières de Lubumbashi retourné ces documents établies au nom de ces aux Avocats de M. deux enfants Champion Moïse Katumbi et leur Katumbi et Nissim Kaa refusé la parole pour tumbi, signées par leur défendre leur client «père Moise Katumbi» absent pour des raisons au titre de «représende santé) pris le dossier tant» et comment exen délibéré en quelques pliquer les documents faux», l’ANR qualifie Lubumbashi-Kamasoit demandé ou exigé bouc émissaire préet qui convaincue de minutes et prononcé de propriété - certificats «cet argumentaire» de londo. Celle-là la dans les mêmes condiféré des délinquants et ne pouvoir s’en sortir dans 48 heures une d’enregistrement - por«véritable hérésie jujuge Ramazani Wazuri tions». autres criminels, ayant ni en opposition, ni en condamnation par détant les noms de ces enridique», invoquant la Chantale qui, dans L’Agence Nationale maille à partir avec la appel, deux voies de refaut. Cette décision a fants, tous documents doctrine, «l’infraction un courrier daté du 25 de Renseignement Justice et les Servicours qu’elle a pourtant créé une confusion et publiés en fac-similé d’usage de faux est de juillet adressé au mimise en cause, par son ces de Sécurité de la elle-même choisies, a confirmé la partialité par Le Soft Internationature continue. nistre de la Justice, à la service de protocole RDC». Elle attribue ce se livre aujourd’hui du Tribunal et les crainnal? Si c’est un monprésidente du Tribunal et des relations publicourrier à «une officine à une fuite en avant tes exprimées par M. tage, qui avait intérêt à LA DéFENSE de paix de Lubumques, dément, dans spécialisée dans l’achat politicienne». L’ANR Moïse Katumbi d’être réaliser ce montage? IGNORE LES PRES- traité équitablement. bashi/Kamalondo, fait un communiqué le 27 des consciences qui de demander l’ouverPour le reste, le droit état des contraintes juillet, avoir eu «des s’est ainsi servie d’un ture d’une enquête et le SIONS. Le Tribunal n’a pris en de réponse de la comDès lors que l’évidence compte que les concluphysiques et morales contacts ni directs, ni énième faux dans le but résultat rendu public. pagnie d’avocats du des infractions est qu’elle aurait subies indirects avec une juge à la fois de salir nos Elle se dit surprise sions de M. Stoupis candidat déclaré à la établie par la justice pendant le procès, que qu’elle ne connaît pas». Services et de se défai- que l’accusation des sans vérifier leur fondePrésidence de la Répuà Lubumbashi, à quoi sa signature apposée «Convaincus de l’équire de la réputation déjà pressions ne fournisse ment et leur véracité». blique donne la version auraient pu servir les au bas du jugement libre et de la normalité établie de spoliateur «aucun élément maMorale de l’histoire? des faits de leur client, pressions? Dans son aurait été «extorquée», des facultés mentales, avéré des biens d’autrui tériel». Si la défense Dans ce dossier comme estime guère «envisacourrier adressé au Soft demandant de ne pas la intellectuelles et moqui colle à la peau de soutient que «les faits dans d’autres, l’ex-gougeable» l’arrestation International, Moïse considérer. rales des Magistrats de l’ancien Gouverneur pour lesquels Moïse verneur peine à prouver de Moïse Katumbi Katumbi Chapwe Ce courrier aurait été la RDC», elle «doute de l’ex-province du Katumbi Chapwe est son innocence. Il lui Chapwe à ce stade à oublie de faire état rendu public alors que aussi bien de l’authenKatanga». «Cette letpoursuivi, sont presfaut trouver mieux. la suite d’un jugement de ces pressions. Au la juge avait déjà quitté ticité que de la véracité tre n’est donc qu’une crits il y a plus de dix Peut-être continuer à par défaut contre lecontraire, le courrier le pays et se trouverait du contenu de cette machination, pour déans, la prescription accrocher Tshisekedi quel l’opposition a été lettre dont l’objectif douaner à vil prix une légale étant de trois ans incrimine la juge. Exet plaider la victimisaformée» qu’ils seraient à l’étranger où elle a traits: «Mme la Présidemandé l’asile politiest manifestement de personne condamnée tant pour l’infraction tion… bien inspirés de faire dente du Tribunal de que en liberté. «Craicharger de Premier dans cette affaire stricde faux en écriture que valoir devant la juge gnant que le pire ne lui Responsable de l’ANR, tement d’ordre privé pour celle de l’usage du Paix de Lubumbashi/ du tribunal de paix de
L
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Mettre les gaz en période d’incertitude
C’est ce qui s’appelle une salle noire de monde, que nul n’avait jamais remplie avant où, en pleine période d’incertitude et de reniement, sur le thème «Tous ensemble derrière Kabila», le Parti pour l’Action refuse du monde sur une terre passant pour hostile, laisssant des grappes humaines traîner dans les dépendances de cette Fikin. lesoft numérique.
Sur les bords de la Luye, sur nos terres bénies de Bandundu, dans Masimanimba, des villages entiers se vident et entrent en transe à l’apparition de Ya Khala (le Grand Crabe).Une histoire vient de commencer qui passera par la matinée politique de rentrée organisée dans la mythique salle de la Fikin sur le thème «Tous ensemble derrière Kabila». lesoftNumérique.
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Du viagra féminin côté rose |
u
n gel à la testostérone est actuellement testé pour traiter les troubles du désir sexuel et l’anorgasmie. L’administration par le nez de ce «Viagra féminin» serait particulièrement efficace pour agir sur le désir et l’excitation psychique et physique des femmes. Appelé Tefina, le spray nasal est un concentré de testostérone en gel et se pulvérise une heure avant l’acte sexuel, le temps que le produit agisse. On croyait les femmes trop compliquées pour avoir droit, elles aussi, à la petite pilule bleue. Finalement, l’arrivée du Viagra féminin dans nos pharmacies ne serait l’affaire que d’une poignée d’années. Les résultats d’une étude présentée par le docteur Ellen Laan, du département de sexologie et psychosomatique en gynécologie à Amsterdam, prouvent l’efficacité d’un gel à la testostérone sur le désir et l’excitation sexuelle des femmes. La nouveauté, c’est qu’on l’administre par le nez. «Ce mode d’utilisation de la testostérone semble davantage efficace pour stimuler les femmes», rapporte Jacques Buvat, président de la société francophone de médecine sexuelle. Il a assisté aux démonstrations du docteur Laan, qu’il a jugées prometteuses. Efficace du désir à l’orgasme. Le centre de recherche pharmacologique néerlandais a mené avec le laboratoire canadien Trimel une étude sur deux groupes de 32 femmes. Dans le premier groupe, 16 souffraient de troubles du désir, 16 autres souffraient d’anorgasmie: toutes ont reçu un gel à la testostérone par voie nasale. Le deuxième groupe a été traité avec un placebo. Les réactions psychiques et physiques ont été observées dans les heures suivantes simultanément à la projection de films érotiques. Résultat: les scientifiques notent une augmentation du désir mais aussi de la sensation d’excitation chez les femmes ayant reçu le gel. «Dans la sexualité, quand tout se passe bien, le désir mène à
Un gel à la testostérone va traiter les troubles du désir sexuel et l’anorgasmie. Tefina, une découverte révolutionnaire pour la sexualité féminine. dr. l’excitation, qui mène à l’orgasme», explique J. Buvat. «Sous l’effet de ce gel à la testostérone, l’amplitude des pulsations artérielles au niveau du vagin augmente, par conséquent même les femmes qui ont des difficultés à avoir un orgasme y parviennent mieux». En clair, une petite révolution pour les deux troubles majeurs de la sexualité féminine. L’étude a permis de
mettre en lumière les vertus de l’hormone sexuelle mâle, capable d’amplifier non seulement le désir, mais aussi l’excitation génitale et psychique. Selon le Dr Buvat, l’autre grande nouveauté est cette efficacité ultrarapide de l’absorption par le nez qui va venir bousculer les traitements de fond existant sous forme de patch ou de crème. On inhale, et une heure après, les
premiers effets sont là. Après l’étude pilote, le gel nasal devrait être testé auprès d’un plus grand nombre de femmes, et des recherches plus complètes seront menées sur les effets de la testostérone sur l’organisme. Le point rassurant, c’est que «l’administration intranasale permet de faire augmenter très rapidement le taux de testostérone dans le sang sans dépasser les
limites normales chez la femme», précise J. Buvat.
ouvent, il ne faut pas écouter les autres. Surtout en amour. Nous sommes partis à la recherche des conseils de coeur qui valent le coup d’être entendus et retenus. Il n’y a plus qu’à en faire bon usage. «Un mec qui ne rappelle pas n’est pas intéressé». C’est vrai qu’un homme qui nous veut doit remuer terre et ciel pour nous voir et nous avoir. S’il ne se manifeste pas, ça peut sentir le sapin, on vous l’accorde. La limite: il y a des hommes lents, des hommes timides, et des gens qui vous diront: de nos jours, les femmes aussi font le premier pas et relancent. Alors on peut aussi arrêter de tout interpréter et de tourner en rond. Et on tente le coup, histoire de savoir une bonne fois pour toute.
«Ne jamais dépendre d’un homme, jamais!». Trois fois oui! Notre indépendance est à conserver. Hors de question de tout faire tourner autour de son mec. On garde ses amis, ses habitudes de vieilles filles (à ses quelques vieux pyjamas près), son chat et son compte en banque. Parce que le jour où on dépendra bien trop de lui et qu’il sera devenu une priorité, on finira par lui en vouloir. Les limites: être indépendante ne veut pas dire délaisser son couple. On a tout de même le droit de se projeter avec lui, de s’investir. On garde juste son monde à soi, à côté. «Regarde un peu les mecs gentils, il n’y a pas que les bad boys dans la vie». Derrière les gentils, il y a peutêtre des mecs en or. Il est temps de ne plus se fier aux apparences. Un garçon un peu timide peut s’avérer au bout du compte être un homme agréable, doux et fiable. On n’est jamais à l’abri
d’une belle surprise. La limite: qu’il soit ennuyeux, mou, sans prises d’initiatives et prêt à tout... Bref, qu’il soit le parfait cliché du mec gentil. Parce que malheureusement, ça se vérifie parfois. Mais rien n’empêche d’essayer et de faire volte-face si on ne le sent pas. Au moins, on aura vu. «On ne fouille jamais, mais alors jamais dans son téléphone, son Facebook et autre». Rien de pire que de jouer l’intruse. D’abord, parce que ça ne se fait pas… même si les soupçons nous guettent et nous rendent folle. Ensuite, parce que tomber sur le moindre truc louche va nous emmener dans des délires paranoïaques. Un beau soir, on avouera et il sera énervé comme jamais. Résultat: disputes à la clé, pour souvent trois fois rien au départ. Les limites: il y en a peu, à vrai dire. On ne fouille pas. Et on s’autorise à peine le droit de regarder
S
pas vraiment d’effets indésirables Mais il faudra néanmoins une dizaine d’années de recul pour étudier tous les risques éventuels liés à la testostérone. Pour le moment, les effets indésirables des traitements ne concernent que 10% des femmes, mais ils
sont tout à fait capables de faire retomber tout argument sensuel : réveil de l’acné ou développement accru de la pilosité. Le spray en est encore à son essai clinique. Notons que le nombre de femmes qui ont des difficultés à atteindre l’orgasme est plus élevé que ce que l’on pourrait penser. En France, par exemple, un quart des femmes ont du mal à atteindre l’orgasme. Peut-on
prendre Tefina au sérieux? Léonore Tiefer, prof en psychiatrie à l’Université de New York, reste sceptique à l’idée de «médicaliser le plaisir féminin» et dénonce les instituts pharmaceutiques «qui essayent de se servir des femmes pour faire des bénéfices». D’autres, à l’opposé, voient en Tefina une découverte révolutionnaire pour la sexualité féminine.
même si c’est sous nos yeux. «Il faut toujours faire comprendre à un homme qu’on peut lui échapper». Fuis-le, il te suit. Véridique! Si l’homme sent que l’on peut potentiellement filer pour une autre vie, il court, il se bat et doit tout faire pour rendre plus acquis ce qui ne l’est pas. Bilan, s’il semble intéressé, on lui montre qu’on attend de lui un minimum d’efforts et d’attentions pour céder. La limite: on fuit, d’accord, mais on n’est pas obligée d’éteindre son téléphone, cacher son Facebook et changer de pays. On peut très bien montrer à un homme qu’on sait s’échapper sans disparaître totalement. C’est tout un art. «Une histoire d’amour qui n’aboutit pas n’est pas un échec, mais une expérience dont on tire des leçons». Jolie façon de rebondir. Parce que oui, une histoire d’amour qui finit mal, c’est très (très) commun et ça nous construit. Rien ne sert
de s’apitoyer sur son sort. On essaie plutôt de comprendre pourquoi ça s’est terminé et on en tire quelques conclusions pour ne pas réitérer les mêmes erreurs. Les limites? Il y a no limit à se répéter qu’une histoire d’amour qui s’éteint reste toujours une belle expérience, un passage de notre vie forcément enrichissant. «Face à une histoire où ça ne fonctionne pas au lit, il faut réfléchir à deux fois avant de rester…». Le sexe fait partie intégrante d’une histoire d’amour. On découvre l’autre et on prend son pied à deux au nom de nos sentiments. Et puis c’est (très) bon pour la santé. La limite? On n’est pas obligé de fuir tout de suite si le sexe manque au rendezvous, il est peut-être juste un peu en retard. Un homme impuissant, timide ou hésitant, ça existe et ça mérite d’être attendu. On cherche des solutions pendant un temps.
«Communiquer, dire tout de suite ce qui te tracasse sinon ton couple ne tiendra pas longtemps…». Ce conseil est très sage. Les avis sont assez unanimes: un souci dans le couple? On parle, et tout de suite. On met les choses à plat et on règle ça rapidement plutôt que de laisser le problème grossir. La limite? Ne pas tout le temps convoquer son mec comme au tribunal! On utilise un ton bienveillant qui peut vraiment faciliter les choses et on évite de l’accuser inutilement. Le «tu» peut tuer, on commence plutôt ses phrases par «je». «Un mec en couple, tu oublies tout de suite!». Si on veut de la complication, on va en avoir. Courir après un homme déjà pris, c’est bourré d’obstacles, de déceptions, de frustrations... C’est difficile de kidnapper un homme. Surtout s’il est amoureux. La limite? Il n’y en a pas.
Les meilleurs conseils à retenir à tout prix
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interna t i o n a l
Koffi et ses esclaves sexuelles
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Il viole l’une de ses danseuses, âgée de 14 ans, dans les toilettes d’un supermarché d’Asnières. «Il m’a demandé de l’accompagner faire des courses. Il m’a demandé de déposer le caddie, que j’aille aux toilettes et que je ne ferme pas la porte. Après, il est venu. Il m’a dit que je me tourne et a fait rentrer son truc. Il m’a dit «ne crie pas». DR. ntégrer la a irrigué les réseaux Le Monde Afrique a pu mal. Il m’a dit «ne crie elles adulaient pourtant gouvernement congosur mineure de quinze troupe de sociaux. Arrêtée par consulter. pas» parce qu’il y avait Koffi Olomidé. Pouvoir lais qui l’a décoré en ans», «séquestration», danseuses les autorités kényanes, Une danseuse y relate des gens à côté». danser dans sa troupe, décembre 2015 de la «aide à l’entrée et au de Koffi la vedette congolaise son quotidien lors des Celles qui se refusaient l’accompagner dans médaille du mérite des séjour d’une étrangère Olomidé a est expulsée et voit son en France», «conditions tournées françaises de à lui étaient renvoyées. ses tournées à l’étranarts, des sciences et des longtemps concert prévu à Lusaka, de travail ou d’héberKoffi Olomidé: «Dès Souriantes et avenantes ger, était un conte de lettres. Joan Tilouine n fait rêver en Zambie, annulé. que le concert était ter- sur scène, les danseuses fée pour des Kinoises gement contraires à la Xavier Monnier n les jeunes De retour à Kinshasa, il dignité humaine». miné, on devait rentrer étaient en fait «humibelles, talentueuses et filles des est hué à son arrivée à à la maison, à Asnières. liées», «salies», régudésargentées. FINANCE PRESS GROUP. quartiers populaires de l’aéroport international Viols réguliers. On était gardées par lièrement «violées» par L’artiste franco congoRCCM Kinshasa. Et cela rede N’Djili, est placé en Les faits se sont détrois vigiles. On était celui qui n’a pas hésité lais a été mis en exaKIN/RCCM/15-A-27926 Id. Nat. levait du privilège que détention le 26 juillet quatre dans la même à se présenter comme men et ne peut plus roulés entre 2002 et 01-93-N00932M d’être choisie par le puis libéré sous caution 2006 sur des danseuses chambre, on n’avait un défenseur du droit fouler le sol français Le Soft International Global site www. «patron». Qu’importe quatre jours plus tard. des femmes. Lorsqu’el- où il serait immédiaparfois mineures et aux pas le droit de sortir lesoftonline.net/www.lesoft. si une taquinerie en vo- «J’ai subi, j’ai comsans autorisation. Je ne les tombaient enceintement incarcéré. Sa parcours de vie perturbe LeSoftConcept gue dans une mégapole pris», écrit-il sur sa défense met en avant bés par la perte de leurs pouvais pas téléphoner, tes, Koffi Olomidé les de plus de dix millions page Facebook dans même à ma mère. On contraignait à avaler des failles de l’enquête. LeWebSoftConstruct parents dans la preInterCongoPrinters Radio Télé Action d’habitants voulait la foulée. Depuis, il «Le dossier judiciaire mière guerre du Congo était payé 100€ (euros) des «cachets blancs», kkmtry@lesoft.be qu’une dame vêtue poste des «selfies», pour un concert de raconte l’une d’entre est très bizarre, avec (1996-1997), la misère info@lesoft.be Phone 0898936344 de façon sexy soit entourés de sa famille elles. Ce qui provoquait l’une des plaignantes et la violence familiale. minuit à six heures de SIP-AFRiMAGES «habillée comme une et de Fally Ipupa, autre Après avoir été contrô- matin. On était forcées des fausses couches. qui a menti sur son B-1410 Belgique. danseuse de Koffi». grand nom de la muParfois, la situation âge, s’étant présentée lées sans papier à Lyon de coucher avec lui: il Tél 00-32-488205666. 00-322-3548978. Car le roi de la rumba sique congolaise qui a appelait un vigile pour médicale empirait. Et comme mineure, ce qui Fax où elles se trouvaient eFax 00-1-707-313-3691 fait partie de ces légen- fait ses classes dans le qu’il amène une danil était contraint de les s’est révélé faux, pointe pour un concert, trois Fondateur des contemporaines groupe de Koffi Oloseuse à l’Etap Hôtel». emmener à l’hôpital où Me Emmanuel Marsid’entre elles se sont Tryphon Kin-kiey Mulumba. africaines qui a vendu midé, Quartier Latin. Puis elle décrit la bruelles étaient admises gny, l’avocat parisien décidées à témoigner Directeur général des millions d’albums, Pourtant, Koffi Olotalité sexuelle de l’un sous l’identité d’Aliane de Koffi Olomidé. Le devant les juges, avec Gasha Kin-kiey Mulumba. adulé par son public et midé n’en est pas à sa des pères de la rumba Olomidé, son épouse. dossier ne repose que le soutien du Comité Directeur Administratif courtisé par des chefs première frasque. Celui contre l’esclavage mocongolaise également sur des accusations qui & commercial d’état de la région. Son qui a été le premier redouté pour ses pratipopulaire. ont permis aux accuderne. Alain Bubu. visage rond et rieur, chanteur africain à faire Leurs récits parfois dé- ques mystiques: «il fait Ces danseuses ont satrices de rester sur Tél. 0993057455. Directeur associé ses costumes élégants salle comble à Bercy aussi vécu enfermées le territoire français cousus décrivent un en- de la magie, des trucs Yves Soda. ou extravagants, ses en 2000 est désormais bizarres, il nous soufdans la maison à où elles étaient entrées vers du décor sordide, Assistante: Claudine Ngingi. Tél. 0898936344. chansons romantiques interdit de séjour en Kinshasa de la mère illégalement». dont le théâtre principal flait sur le corps». Directeur de la ou vulgaires et ses pas France. Lorsque ce n’était pas du chanteur, dans le Or cet épisode judiest une maison louée publication. Munyonga Mubalu. de danse ont fait de lui Antoine Christophe quartier résidentiel ciaire n’a pas égratipar l’artiste en banlieue à l’hôtel, les «viols» AMP Agences et une icône du continent. Agbepa Mumba, de se déroulaient parfois de Ma Campagne. Là gné la popularité de parisienne, à Asnières Messageries de la Presse belges. Accords spéciaux. son vrai nom, reste visé (Hauts-de-Seine). Dudans le studio d’enreencore, elles vivaient Koffi Olomidé, même Belgique. Trends. Trends, séjour Interdit. par un mandat d’arrêt gistrement ou dans les sous la surveillance s’il a également été rant les tournées franTendances. Le Vif/ Mais au-delà de sa international émis par permanente de vigiles, condamné à trois mois L’Express. Knack. çaises, c’est là que sont toilettes d’un super© Copyright 2015 voix douce, ses fans la justice française en marché d’Asnières, se terrorisées et à la merci de prison avec sursis hébergées les danseuses FINPRESS. ont redécouvert une 2009 et renouvelé en souvient une autre dan- du «boss». À côté de à Kinshasa pour avoir dont la plupart sont Imprimé à Kinshasa violence brute. Ven2012. «L’instruction seuse âgée de quatorze cette maison-prison, il violemment frappé son InterCongoPrinters venues illégalement THE NEWSPAPER dredi 22 juillet, Koffi est encore ouverte, la ans à l’époque des faits. y a un hôtel au nom de producteur en 2012. en France, munies de LE SOFT INTERNATIONAL Olomidé vient d’arriver procédure n’a pas été «Il m’a demandé de crustacé où les vigiles Pour le coup de pied de IS PUBLISHED BY passeports d’autres inGROUP | à l’aéroport de Nairobi clôturée et l’enquête se dividus fournis, disent- l’accompagner faire amenaient des danseuNairobi, il est poursuivi FINPRESS DIFFUSION MONDE PRESSHOP. avec sa troupe lorsqu’il poursuit», indique-t-on elles, par Koffi Olodes courses. (…) Il m’a ses contraintes d’assou- par la justice congoporte un coup de pied à au tribunal de grande demandé de déposer vir les pulsions de la laise. midé. Un détail frappe l’une de ses danseuses. instance de Nanterre. le caddie, que j’aille star qui les y attendait, Mais la danseuse violes enquêteurs: «les «Quelques secondes La star franco congoaux toilettes et que je entièrement nue. Les lentée n’a pas souhaité portes et surtout les d’égarement», s’est laise, née il y a soixan- fenêtres étaient munies ne ferme pas la porte. viols étaient réguliers porter plainte. Il reste justifié l’artiste dans un te ans à Kisangani, la Après, il est venu. (…) et brutaux, selon les dangereux de s’attaquer de verrous de nature à message d’excuse. On grande ville du nord Il m’a dit que je me témoignages consultés au roi de la rumba moles empêcher de quitter dira plutôt de folie... du pays, est poursuivie les lieux», lit-on dans tourne et a fait rentrer par Le Monde Afriderne, porté au pinacle BELGIUM Mais la scène, filmée, en France pour «viol son truc. (…) J’avais que. La plupart d’entre par la rue comme par le le dossier judiciaire que Le soft international est un Journal de droit étranger | AUTORISATION DE DIFFUSION en R-dCongo M-CM/LMO/0321/MIN/08 daté 13 janvier 2008.