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Quand juges, medias et ONG prennent le parti d’une pieuvre financière

international THE INTERNATIONAL DRC LEADING NEWSPAPER

Qui sait quoi SINCE 1989 N°1514 | VENDREDI 22 JANVIER 2021 | 24 PAGES €7 $8 CDF 10500

LE SOFT INTERNATIONAL A ÉTÉ RÉPERTORIÉ PAR LE SITE DU THE NEW YORK TIMES COMME UNIQUE NEWSPAPER EN ZONE AFRIQUE CENTRALE.


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l’actu

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Les vols Brussels Airlines se moquent du protocole anti-Covid

S

ur les vols de la compagnie aérienne Brussels Airlines, aucun protocole antiCovid n’est pratiqué. Si l’ex-puissance coloniale vit l’Enfer - elle a battu tous les records en se hissant sur le toit du monde comme le pays ayant le plus de personnes atteintes de la pandémie par rapport au nombre d’habitants et que le commerce et autres activités sont à l’arrêt, bars et restaurants fermés, les visiteurs s’ils débarquent contraints de

prendre des repas servis dans des sacs de papier et confinés dans leurs chambres d’hôtel après avoir passé commande à la cuisine de l’hôtel ou à un restaurant qui assurerait miraculeusement un service minimum - la compagnie aérienne dont les aéronefs sont basés sur la piste de Zaventem proche de la capitale du plat pays même si elle appartient à 100 % à la compagnie aérienne allemande Lufthansa, SN se moque donc du protocole anti-Covid en mettant en danger la santé et donc la vie de ses passagers. En classe affaires,

même service de type aristocratique de rigueur sans aucune mesure d’atténuation des risques, repas servis comme jadis dans des belles assiettes en porcelaine blanche qui, en d’autres temps, ont forcé l’admiration et des couverts étincelants, fourchettes, cuillères, couteaux de marque comme d’habitude, petits pains et desserts offerts par des hôtesses sans que le catering les ait préalablement conditionnés dans des feuilles de film ou d’alu, une précaution supplémentaire contre la transmission du Covid-19 pratiquée par les

compagnies aériennes du monde où le protocole anti-Covid est de stricte application. Ici, par exemple, les couverts en bois jetables ont remplacé les ustensiles habituels en métal. ET AILLEURS. Avant de prendre place sur un vol Turkish par exemple, un kit sanitaire est disposé à l’entrée de l’avion après un barrage de test de température inexistant sur les vols Brussels Airlines, témoignent tous les passagers, les hôtesses invitant chaque passager à se servir. On trouve dans ce kit

deux masques, un désinfectant. Dans les toilettes de l’aéronef, le désinfectant est de rigueur et un message est délivré en permanence invitant chacun à observer la distanciation sociale, rien de tel sur les vols Brussels Airlines. Il est vrai que la situation de la compagnie Brussels Airlines comme celle de toutes les compagnies aériennes n’est pas à envier. La compagnie de Lufthansa va supprimer 900 vols européens en février et mars, la demande en voyages étant actuellement trop baisse.

«Le nombre de passagers (qui ont) actuellement réservé (un siège) sur ces vols ne permet pas de les exploiter de manière économique ou écologique», justifie l’entreprise. Outre cela, en 2020, année du déclenchement du coronavirus, les cinq plus grands aéroports belges ont accueilli moins de 10 millions de passagers Un contraste saisissant avec l’année 2019, où la barre des 35 millions avait été atteinte. Mais le transport de fret a par contre atteint un nouveau pic avec plus de 1,8 million de tonnes. ALUNGA MBUWA n

liards de US$ de retour sur investissement... non sans le concours de l’OMS. Très critiquée sur sa gestion de la pandémie, l’OMS a rejeté, par souci du lucre et la stratégie du croque-mort, ont dénoncé des médias sur le continent, tous les protocoles africains basés sur la pharmacopée dont celui des Malgaches aussitôt qu’ils ont été annoncés. C’est à Madagascar que Munyangi s’était finalement retranché car même à Kindu, il était traqué par les grandes pharmacies.

leurs fidèles à se faire dépister volontiers et se faire soigner s’il le faut. Hélas. Muyembe a préconisé une présence policière dans ces églises pour contraindre les fidèles à se plier aux recommandations des pouvoirs publics sur covid-19. Le Fonds national de solidarité contre Covid-19 a officiellement bénéficié de 10.000.000.000 de CDF, soit 5 millions de US$ en 2020, alors que les dépenses de l’Etat contre la pandémie sont au-delà de 50 millions de dollars. Pourtant, des hôpitaux qui ont pris en charge les malades ne sont pas encore payés. Alors que le chef de l’État avait demandé au Comité technique de riposte de revoir à un prix raisonnable le prix du «go-pass covid», celui-ci est passé de 30 à 45 US$. Des cas de triche, des vraies fausses attestations de test négatif ont été rapportées. Muyembe l’admet et dit avoir traîné un médecin de l’INRB en justice. Même les dons en numéraires et en nature des particuliers et des entreprises ont posé problème. Ainsi, le gouvernement a décidé que pour 2021, «les dons et contributions apportés par les entreprises au Fonds de soutien à la riposte contre la pandémie du coronavirus au cours de l’exercice comptable 2020 sont déductibles du résultat imposable à l’impôt professionnel sur les bénéfices et profits, à condition que ces dépenses soient justifiées par les pièces comptables». Anguille sous roche.

Dans la guerre de la pandémie de Covid-19, Muyembe, Munyangi et Batangu s’affrontent sans masque et sans mesures barrières

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r Muyembe Ntamfum n’est guère optimiste sur l’efficacité de deux protocoles de traitement contre le coronavirus autorisés par le ministère de la Santé publique, à savoir le Manacovid du pharmacien Batangu Mpesa du Centre de recherche pharmaceutique de Luozi, ainsi que l’Arti-covid du chercheur Jérôme Munyangi. Dans les réseaux sociaux, il pleut, depuis des mois, des anecdotes laissant croire à des rapports plutôt sulfureux entre les chercheurs et autres experts r-dcongolais engagés dans la lutte contre le coronavirus. Un média en ligne a fait passer Jérôme Munyangi comme menant une vie de golden boy aux frais du Trésor, tuant ses journées à coup d’onéreuses réceptions dans des restaurants huppés de la Capitale. Un autre s’en est pris à Muyembe, dans un pamphlet apparemment sponsorisé : Muyembe se prendrait pour le centre du monde. L’utile, c’est lui, les autres sont futiles et n’auraient que balivernes et loufoqueries comme panacée face la pandémie. Muyembe lui-même s’est dit victime des insultes et des menaces de mort. Il s’est aussi indigné, devant la presse, des agissements des ministres des Finances, du Budget et de la Banque centrale qui lui font des girouettes pour obtenir des fonds sollicités par l’équipe de riposte. Même la Banque mondiale n’a pas été épargnée, accusée d’être un sleeping partner, avec

De g. à dr. Dr. Jean-Jacques Muyembe Tamfum, Dr. Jérôme Munyangi et Etienne Flaubert Batangu Mpesa. DR. Les deux antipaludiques internationales, il ne les «ses décaissements posn’ont jamais été homoaccepterait ni les prescrithumes». logués à l’international, raient à ses patients. Professeur, docteur même pas par l’OMS, Le coordinateur de Muyembe a aussi donné l’Organisation mondiale l’équipe technique de les preuves, lors de son la riposte dit par contre de la Santé, rappelle un dernier passage sur nourrir de l’estime pour une radio privée à Kinmembre de l’Ordre natioles vaccins de grandes shasa, des relations de nal des pharmaciens. Et pharmacies internatiopourtant, ils sont d’une méfiance et de défiance nales en cours d’inocuqui dominent les rapefficacité indéniable et lation aux États-Unis sans effets secondaires ports entre les experts et dans l’Union euror-dcongolais engagés notables. dans la recherche d’un péenne. Mais il trouve «Comment Jérôme Mumédicament local contre que la commande de nyangi peut-il certifier la pandémie. 270 millions de doses son produit en Europe là sollicitée par l’Union où il a failli perdre la vie JE TE HAIS, africaine est trop peu par à cause de ses recherches MOI AUSSI! rapport aux besoins du sur la malaria qui proLe coordonnateur de continent. Au Congo, posaient des solutions l’équipe technique de les deux médicaments à moindre frais?», s’ofla riposte contre cette anti-covid se vendent à fusque-t-on au Conseil maladie soutient que les plus de 100 US$ et sont national des ONG pour chercheurs r-dcongolais déjà disponibles dans la santé. feraient œuvre utile en certaines pharmacies de Munyengi a été pris à s’intéressant aux malala place. Mais Muyembe partie en plein Paris, dies typiques r-dcongoavertit les R-dCongolais ses notes de recherche laises comme la variole à ne pas confondre la déchirées pour avoir de singes. Et d’ajouter malaria et la pandémie recommandé une simple qu’il existe un protocole de Covid-19 d’autant décoction de grand-mère plus que les deux malainternational unique quand les grandes pharpour attester de la qualité dies affichent souvent les macies comme Norvatis, mêmes symptômes. Prod’un médicament que ce Sanofi, etc., investissent vocation ? Muyembe sait plus de 80 millions soit à Paris ou à Moscou. pertinemment que « ses À demi-mots, le célèbre d’euros sur une molécule expert laisse comprendre concurrents» Munyengi antipaludique. Ce n’est et Batangu se sont fait qu’aussi longtemps point une révélation, une renommée avec leurs le vaccin anti-covid est que le Manacovid et produits respectifs contre aussi une affaire de gros Arti-covid ne seront pas le paludisme, l’Artémisia sous. Pfizer, Moderna, homologués par les inset le Manalaria. tances pharmaceutiques etc, tablent sur des mil-

LES VACCINS DES «ILLIMINATI». Et pourtant, les différents vaccins fabriqués à la vite se heurtent à un certain scepticisme même en Occident : sept Étasuniens sur dix, six Français sur dix les bouderaient à ce jour selon les sondages. En Afrique subsaharienne, le vaccin aura du mal à se trouver des candidats même parmi les plus de 75 ans, en dehors peut-être de l’Afrique du sud où la situation pandémique est de plus critique par rapport au reste du continent. Au Congo, les pasteurs des églises dites de réveil, particulièrement à Kinshasa, sont en conflit permanent, mais ils s’accordent à prêcher que le coronavirus est une stratégie des Illiminati et autres occultistes d’en finir avec les Chrétiens et les Africains. Et pourtant, ces églises n’ont pas été frappées par la mesure de fermeture comme des écoles suite à la seconde vague de la pandémie dans l’espoir qu’elles prêcheraient les mesuresbarrières et convieraient

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POLD LEVI MAWEJA n


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LA UNE

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Qui donc sait ce qui pourrait survenir? S’empêcher de jeter le bébé avec l’eau du bain paraît le seul schéma soutenable

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l avait été complet dans tous ses discours en lien avec la crise politique qui sévit présentement dans le pays avec l’arrêt des Conseils des ministres. Il a été court quand il l’a fallu, long quand il l’a fallu. On ne dira pas qu’il a été aussi complet que possible. Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a clairement toujours été complet dans toutes ses récentes allocutions. Prenons le cas des hypothèses de travail qu’il a déroulées sur la table des consultations dans l’un de ses discours, celui de l’annonce des tours de table du Palais de la Nation intervenu au lendemain de la crise du protocole lors de la cérémonie de prestation de serment des juges de la Haute Cour au Palais du peuple, siège du Parlement, une goutte d’eau qui fit déborder le vase FCC-CACH qui allait peu après faire naufrage. On pourrait l’oublier. Jamais pourtant, le Chef de l’État n’avait rien exclu dans son offre... De même, lorsqu’il fit l’annonce de la nomination d’un informateur, jamais, le Chef de l’État n’exclut rien... Jusqu’à envisager l’hypothèse de l’échec de cette mission et d’en brandir la conséquence : la dissolution. Signe que Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo n’avait jamais rien considéré comme un point à jamais acquis, un point de non retour. Est-ce une question de choix d’éléments de langage qu’on en vient aujourd’hui à perdre de vue toutes ces fenêtres laissées ouvertes par le Président de la République ? En clair, qui sait, aujourd’hui, de quoi demain sera fait ? Dans la guerre de conquête du bureau de la Chambre basse et, du coup, de la prise de la Primature et donc du pouvoir réel, qui sait, aujourd’hui, en dépit des signes publics observés d’une tendance, quel ticket sortira des urnes dans les confrontations annoncées à l’hémicycle? Le vote n’est-il pas secret après que l’électeur eût opéré son choix qui n’est nullement impératif dans cet isoloir

Bruxelles, 12 septembre 2018. Peu avant la débâcle de Genève, l’incroyable couple désormais constitué par Moïse Katumbi Chapwe et Jean-Pierre Bemba Gombo stratégiquement indissociable pour mieux se protéger et se défendre, peaufine ses stratégies qui vont conduire à la désignation de Martin Fayulu Madidi comme candidat de l’opposition. AFP-JOHN THYS. de dissimulation inventé en 1857 par l’Australie, exporté dans le monde, dont au Congo? VÉCU COMME UNE CATASTROPHE NUCLÉAIRE. Même si le Président de la République dispose sur sa table d’une short list des candidats pré-sélectionnés, rien n’est jamais acquis. Tout dépend et dépendra des rounds à engager et à gagner sans la moindre contestation et... du dernier d’entre eux, le plus décisif, à gagner sans la moindre contestation. Mais lequel, pourquoi et comment? Quand on revoit l’arrivée en grande pompe à la Cité de l’UA du «Chairman» de Gemena JeanPierre Bemba Gombo et de l’ex-gouverneur multi-millionnaire du Katanga, Moïse Katumbi Chapwe qui forment un couple clairement stratégique et indissociable afin de mieux se protéger et se défendre, des questions fusent. Fallait-il que le Président de la République

bien qu’accompagné du président a.i. de l’UDPS Jean-Marc Kabund A Kabund, reçoive ce couple dans ce format, le front dressé face à/ contre lui, ou cela aurait été préférable qu’il les écoute chacun en colloque singulier? Quand deux personnes ont pensé une stratégie, l’ont montée et l’ont fixée, qu’elles viennent à vous rencontrer brandissant à la main cette arme redoutable, celles-là sont à éviter dans une négociation dès lors qu’elles ont déjà pris une longueur d’avance. Cette image formée par un multi-millionnaire qui n’a jamais rien caché de ses ambitions politiques d’accession au pouvoir suprême, qui, un jour, a nargué et a affaibli son mentor qui ne lui avait jamais rien refusé emportant avec lui des personnalités politiques de diverses provenances triées sur le volet alors qu’elles occupaient des positions clé dans l‘Exécutif et qu’il a, des années durant, miraculeusement fidélisées et

continue de miraculeusement fidéliser chaque jour qui passe et celle d’un ex-chef militaire aguerri par des années de lutte armée puis d’enfermement et d’humiliation dans une cellule de la justice pénale internationale, fut vécue par des partenaires et des alliés de la première heure de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo comme une catastrophe nucléaire, que ces partenaires soient du CACH (P.A, UREC) ou issus des rangs des FCC, ceux-ci n’affichant pas que des Lucifer... Mais le débat ne s’arrête pas là. Le divorce d’avec les FCC était-il si irrémédiable? Si oui, avec quels FCC? Un Kabila hier comme aujourd’hui et certainement aujourd’hui plus qu’hier, est-il toujours aussi maître de la jungle politique congolaise ? Ce Kabila qui a fait son temps, dont nul ne veut plus dans le pays et qui clairement ne réclame rien sauf sa sécurité et celle de ses proches, n’est-il pas aujourd’hui certainement plus qu’hier disposé à

facilement lâcher prise que ceux qui ont encore ou croient encore disposer de toutes leurs cartes, de tous leurs réseaux, de tous leurs millions enfouis dans des paradis fiscaux, de toute leur aura, et trouvent le moyen d’en rajouter encore et encore pour se conforter le plus possible avant de donner l’assaut final et d’attaquer qui ils veulent, dévorer qui ils veulent, à commencer par celui qui leur serait le plus à leur portée de main? Que l’un et l’autre ait chacun jeté son dévolu sur une institution clé - le premier la Primature, c’est-à-dire l’Exécutif national, le second, le Parlement, là où tout se décide, notamment les lois - est éclairant. Quel Président accepterait une saillie aussi pire que celle des FCC ? L’eau qui a aidé à laver le bébé ne peut servir à rien. Elle est à jeter sans y penser. Mais jeter le bébé avec l’eau du bain c’est ne pas se donner la peine de séparer le bon du mauvais. Le seul schéma qui tienne aujourd’hui

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est celui qui empêche de jeter le bébé avec l’eau du bain. Qui ne sait comment cette présidence raillée, moquée par ceux-là qui l’investissent aujourd’hui fut obtenue ? Comment ne pas comprendre le parler-vrai de Kabund et, certainement, celui d’un autre parler-vrai, Mende? Avant de se normaliser, la politique au Congo n’a-t-elle pas besoin de plus de clarté et de moins de calculs? Un couple dont un membre passe son temps à faire des calculs quand l’autre se drappe d’une épaisse couette, peut-il exister? Il reste à souligner une phrase de l’informateur Modeste Bahati Lukwebo lâchée à sa conférence de presse. Celle qui vante la démocratie et la liberté qu’il convient de laisser à chacun des Citoyens quand viendra l’heure cruciale - à savoir 2023 -, d’opérer un choix souverain.


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Trois textes aident à faire une plongée dans une crise majeure

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omment les négociations qui ont abouti à la mise en place de la coalition FCC-CACH furent menées par les têtes pensantes des deux plateformes politiques ? Pourquoi traînèrent-elles en longueur, prirent près de neuf mois après l’installation au pouvoir du nouveau président du pays? Cela cachait-il des plans, des schémas qui expliquent la crise politique à laquelle fait face désormais le pays? Vingt-trois questions furent posées en temps et en heure à celui qui fut alors le N°2 de l’UNC, l’Union pour la Nation Congolaise, le parti de l’encore Directeur de cabinet du Président de la République, Vital Kamerhe Lwa Kanyinginyi Nkingi. Aujourd’hui Vicepremier ministre en charge du Budget, Baudouin Mayo Mambeke qui fut alors secrétaire général de l’UNC, avait accepté de répondre aux questions du Soft International. Ses réponses permettent aujourd’hui une plongée dans certains comportements des acteurs politiques nationaux. Un autre texte majeur retenu dans cette édition de rentrée : celui publié par Le Soft International sur Modeste Bahati Lukwebo alors que le Sénateur lançait la guerre de sa vie qui le conduit aujourd’hui à être en charge d’identification d’une majorité parlementaire susceptible d’accompagner la vision du Président de la République FélixAntoine Tshisekedi Tshilombo. Ce chef du Gouvernement en devenir ou en puissance fut certainement, avec d’autres, le malaimé de l’ex-majorité présidentielle de Kabila. S’il s’est maintenu jusqu’à la disparition de ce pouvoir, c’est suite à un jeu qu’il a parfois conduit avec tact, attaquant quand il le fallait, reculant quand cela s’imposait mais ne lâchant jamais rien. Celui qui fut plusieurs

fois notamment ministre (Travail, Plan, Économie) avait été décrit par Le Soft International autrefois comme ce serpent qui s’arrêterait quand on le frappe, reprendrait

sa marche quand on arrête de le frapper, accuseraient à nouveau le coup quand les coups pleuvent sur lui mais finirait par atteindre ses objectifs globaux. C’est ce qu’on

appelle la stratégie du roseau. Lui se plie mais ne se brise pas contrairement à l’olivier. S’il avait tôt montré ses couleurs, Bahati aurait, comme d’autres, été privé d’élus même

s’il en a été deux ans durant sans rien lâcher prise quand il s’engagea dans la conquête du perchoir de la Chambre haute du Parlement, ce qui fut considéré comme un crime de

lèse-majesté. Il y a enfin cette enquête de l’année plébiscitée par les lecteurs du Soft International pour 2020 : la débâcle du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo,

dans le Kwango, planifiée par une pieuvre financière nationale qui se vante d’être la référence de la bonne gouvernance. Bonne rentrée à tous...

Les combats de vie Baudouin Mayo fait des révélations international NUMÉRO 2 DE L’UNC DE VITAL KAMERHE

La guerre atomique

N°1462| LUNDI 22 JUILLET 2019 | 20 PAGES €7 $8 CDF 10500 | FONDÉ À KINSHASA PAR TRYPHON KIN-KIEY MULUMBA

Tragique face-à-face de deux anciens collègues du Gouvernement: l’Afdc Modeste Bahati Lukwebo (à g.) l’Indépendant Alexis Thambwe Mwamba (à dr.) tous hier FCC et qui vont s’affronter pour la conquête du perchoir e la Chambre haute DR.

LE LEADING SOFT INTERNATIONAL NATIONALE N°1514 EST | PAGE THE INTERNATIONAL DRC NEWSPAPER| |ÉDITION LE SOFT INTERNATIONAL UN6. JOURNAL DE DROIT ÉTRANGER DIFFUSÉ EN RDC

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D. DADEI n


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LE DERNIER DES MOHICANS DE KAMERHE

Baudouin Mayo fait des révélations

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l est connu pour son francparler. Qui s’en plaindra? Voici au moins quelqu’un qui ne botte pas en touche, appelle un chat un chat, en réclame encore... Vingt-trois questions du Soft International. Pas moins. La rubrique «Les Grandes Interviewes du Soft International» en tire bien le titre. Grâce à l’Honorable Jean-Baudouin Mayo Mambeke, on sait désormais de la bouche autorisée - il est le négociateur de l’UNC (CACH) dans les grand et petit formats, face au FCC - le niveau de résultats atteints. Le Programme Commun de Gouvernement est achevé; la clé de répartition officielle est de «65 membres (42 pour le FCC, 23 pour le CACH)». Les négociations portent désormais sur l’attribution des responsabilités à chaque partie prenante. «Ce travail est accompli à plus ou moins 95%. Il reste que chaque camp remette la liste de ses membres choisis pour faire partie du Gouvernement de la République». S’agissant du refus d’exécuter des

constamment informés et leur contribution est de plus appréciable.

Comme un éclair, le Numéro 2 du parti de VKamerhe, Jean-Baudouin Mayo Mambeke, est passé à l’offensive. DR. ordonnances présidentielles quand le ministre des Affaires foncières Lumeya Dhu Maleghi a été révoqué avec fracas pour insubordination, y aurait-il des ministres intouchables? Le dernier des Mohicans de l’UNC, Numéro 2 de l’UNC depuis le 22 novembre 2017 après la fronde et la purge des cadres

à l’Union pour la Nation Congolaise de Vital Kamerhe Lwa-Kanyinginyi Nkingi, répond sans tergiverser: «Je ne sais pas pourquoi la ministre du Portefeuille n’a pas été sanctionnée (...) Il faut éviter la reproduction de ce genre de comportement dans la gestion de la chose publique». Clair comme l’eau

de roche sur une probable arrivée de Bahati: «Non. Notre partenaire, c’est le FCC et non des individus encore moins ses composantes. L’accord qui lie le CACH au FCC est objectif et non personnel». Les Grandes interviewes du Soft International: Vous avez le réel

privilège d’être membre de l’équipe grande et restreinte des négociateurs de CACH dans le cadre de la mise en place du Gouvernement de la République. Pourquoi cette absence totale de communication de vos délibérations qui laisse libre cours à toute interprétation, et l’opinion perplexe?

Je vous remercie pour la question. Nous avons placé ces négociations sous le sceau de la confidentialité en vue d’en garantir l’efficacité. Mais cette confidentialité n’est pas absolue. Les plus hauts responsables de la coalition ainsi que ceux des partis et regroupements politiques qui en sont membres sont

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Le Congo est une démocratie, que CACH veut consolider. Le fait que les Congolais ne sachent rien de ce que vous faites depuis plusieurs mois au sein de ces négociations, n’est-ce pas un sujet d’inquiétude pour la démocratie qui implique l’information du public citoyen? Quand CACH désormais au pouvoir n’informe pas les Citoyens alors que le Président de la République a été élu sur le thème du changement (Cap pour le changement), cela n’entame pas le crédit des annonces faites? Chaque chose en son temps. Le peuple congolais est informé de l’existence de la Coalition CACHFCC et de la volonté de ces deux partenaires à gouverner le pays ensemble. Un communiqué signé par le Président a.i de l’UDPS et le Coordonnateur du FCC sur cet engagement avait été et rendu public en temps et en heure. Au sujet du Gouvernement, l’opinion sait que sa taille avait été fixée à 65 membres dont 42 pour le FCC et 23 pour le CACH. Les (suite en page 8).


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«L’entente UDPS, UNC, P.A et UREC est cordiale» (suite de la page 7). négociations portent maintenant sur l’attribution des responsabilités à chaque partie prenante. Ce travail est accompli à plus ou moins 95%. Il reste à finaliser pour que chaque camp remette la liste de ses membres choisis pour faire partie du Gouvernement de la République. Le peuple est constamment informé dans les grandes lignes. L’engagement du Président de la République d’informer le peuple sur la marche des affaires de l’État est tenu et observé. Le peuple est informé sur le niveau actuel des négociations, même si elles tirent en longueur. Le peuple sait que nous avons déjà adopté le programme commun de gouvernement ainsi que la déclaration de la volonté commune des parties à l’accord de gouverner ensemble le pays. Pourquoi, depuis sept mois, ces négociations traînentelles en longueur? Ce n’est pas vrai que ces négociations traînent depuis sept mois. Elles ont démarré, en ce qui concerne la mise en place du Gouvernement, après la nomination du Premier Ministre par le Chef de l’État. On est autour de quatre mois et elles sont presqu’à la fin. Il s’agit de former un gouvernement de coalition entre alliés qui, hier, étaient adversaires aux élections du 30 décembre 2018. Ce n’est toujours pas chose aisée tant les programmes de gouvernement et parfois même les idéologies divergent. Il faut d’abord trouver un terrain d’entente pour la gouvernance du pays; ensuite, rencontrer les ambitions légitimes des uns et des autres. C’est loin d’être une partie aisée. C’est peut-être une première expérience pour notre pays mais nous savons comment cet exercice est ardu à travers l’histoire contemporaine de beaucoup de pays, à l’instar de la Belgique, de l’Allemagne, de l’Italie et d’Israël pour ne citer que ces pays-là. La

«Le Chef de l’État et son Dircab sont liés par les accords de Nairobi auxquels ils sont tenus dans le respect des lois de la République. L’entente entre ces deux personnalités et leurs partis politiques, UDPS et UNC, ainsi que leurs alliés du PA et de l’UREC est des plus cordiales», déclare le Numéro 2 de l’UNC aux Grandes Interviewes du Soft International. DR. RDC est la première de l’État. Il existe pas nous fier aux ruPrésident de la Répu- est jeune pour en dans cet exercice en bel et bien un goumeurs alors que nous blique, issu d’une payer le prix. Je crois Afrique centrale. vernement avec un pouvons accéder à la force politique n’en que c’est une sagesse Nous allons nous ministre des Finances bonne information. fait pas partie. qu’il faut féliciter et en sortir et aller de qui gère les deniers Il y a coalition Je vous ai dit que soutenir pour le bien l’avant. Certes que publics et le portelorsque la majonous avons convenu du peuple congolais. le peuple congolais feuille de l’État est rité à l’Assemblée de la taille du gouNous sommes donc aurait voulu une éco- géré par les partisans vernement. L: 65 nationale s’ouvre en coalition CACHnomie du temps dont de l’ancien pouvoir. à d’autres forces membres dont 42 FCC. C’est clair. nous avons besoin Il n’y a pas de mono- pour le FCC et 23 politiques princien vue de passer vite pole. Ensuite, c’est L’expression consapour le CACH. La palement celle du au redressement du tout simplement pré- répartition égaliPrésident de la Répu- crée est donc «coalition». Ne serait-elle pays. Mais c’est le somptueux de dire taire des ministères blique quand cette prix à payer pour y que le FCC viserait n’est pas possible. dernière n’en fait pas pas contraire aux réalités? Tel le cas arriver. à exposer l’absence Dans chaque compartie. Il y a aussi du Sénat ou des d’expertise ou faire la partiment du goucoalition lorsqu’aupouvoirs provinLe Président de la démonstration d’une vernement (secteur cune force politique République a prêté politique, adminiscertaine incapacité n’a pas eu la majorité ciaux où l’absence de personnalités de serment en janvier. tratif et juridique, du CACH. Pas du absolue et que celle CACH est criante? À qui profite ce tout, car le retard dé- secteur économique ayant eu la majoSi vous parlez du retard dans la mise et financier, secteur ploré n’est pas le fait rité relative s’allie à Bureau du Sénat, en place du goudu seul CACH qui d’autres forces polides infrastructures, vernement que les se retrouve ensemble équipements et tiques pour former j’avoue que je déCongolais réclament avec le FCC dans les reconstruction et, la majorité. La situaplore l’absence du à tue tête? Au CACH négociations. Il sied enfin, secteur sociotion politique de CACH dans le ticket dont la Présidence culturel), le FCC aura notre pays au sortir de comprendre que présenté par le FCC. de la République plus de ministères la situation actuelle, Il eut fallu que le des élections du 30 qui s’octroierait le que le CACH, des inédite dans notre ticket soit CACHdécembre 2018 est monopole de gespays, est gérée et tout ministères aussi imune coalition entre le FCC comme à l’Astion de l’État sans portants les uns que porte à croire qu’on FCC qui a la majorité semblée nationale interférence gouver- en sortira un peu les autres. Il n’y a pas absolue à l’Assemmême si le nombre nementale, comme mieux que d’autres blée nationale et le de ministères moins des sénateurs CACH on l’entend parfois, nations anciennes ne CACH qui ne l’a pas, est faible. Mais ce importants. Souvent ou, au FCC dont l’ont fait. mais a gagné l’éleccette importance n’est pas une raison l’objectif viserait à tion présidentielle. dépend de l’équapour faire écrouler exposer l’absence Des rumeurs (et, en Les résultats des tion personnelle l’édifice. La coalid’expertise, de l’espèce, c’est désorélections ont poussé de la personne qui tion a résisté à cette vision et, du coup, mais, le seul moyen les leaders du FCC occupe le ministère. tentation. Allons de une incapacité du d’information) font et ceux du CACH, Je vous renvoie au l’avant... CACH à gouverner, état de cession par particulièrement le cas du ministère de comme là aussi on CACH des minisla Culture en France Président de la Répu- Comment compter entend? tères clé, ainsi que avec Jacques Lang. blique, Son Excelles 100 Jours du PréNi au CACH ni au ceux dits de souvelence Félix-Antoine sident de la RépuFCC. Encore moins raineté. Si c’est le Vu les réalités acTshisekedi Tshilombo blique? À quelle cas, que resterait-il au peuple. C’est tuelles au sein des en compagnie de son date débutent-ils? au Président de la tout simplement le Chambres au niveau allié, l’Honorable Les 100 jours du Chef République? prix à payer face à aussi bien natiode l’État commencent Vital Kamerhe et cette nouvelle donne Vous êtes un journal que provincial, l’ancien Président de le jour où il a procédé politique à laquelle comment qualifier nal chevronné dont la République, Son au lancement des trale pays fait face pour personne n’ignore la la conjugaison des Excellence Joseph vaux à l’Échangeur la première fois de forces CACH-FCC? Kabila à puiser dans de Limeté. perspicacité dans la son existence. Il n’est recherche de l’inforCoalition? Cohabita- la sagesse africaine Cependant, il faut pas vrai d’affirmer tion? pour accepter de noter que tous ces mation et le profesque la Présidence de Il y a cohabitation travailler ensemble et travaux ne devraient sionnalisme. Vous la République profite savez bien que les lorsque la majoainsi éviter au pays pas être terminés de cette absence de rité à l’Assemblée le risque d’affronrumeurs restent des dans ce laps de gouvernement pour tements et autres temps étant donné rumeurs, donc source nationale s’assume s’octroyer le monoet exerce seule le blocages au sommet l’immensité et la d’informations non pole de la gestion de l’État. Notre pays complexité de cerfiables. Nous n’allons pouvoir quand le LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N° 1462 | PAGE 8. LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1514 | PAGE 7.

tains d’entre eux. Les 100 jours constituent la période durant laquelle les travaux retenus devraient commencer, certains pouvant être bouclés dans la période et d’autres la dépasser. Avec ce programme, la RDC est devenue aujourd’hui, plus que hier, un grand chantier où routes, ponts et autres infrastructures scolaires et hospitalières sont construits ou réhabilités. Je cite quelques exemples dans la capitale où je vis: les avenues Saïo, Université, Luambo Makiadi (ex-Bokasa), Commerce, Kabambare, Kabinda, Institut Mokengeli à Lemba qui sont complètement achevées. Les sauts-demouton sont en cours de construction en vue de réduire les embouteillages dans la Ville. Le Président a inauguré deux ponts dans la province de la Tshopo pendant que son Directeur de Cabinet a inauguré, au nom du Chef de l’État, une route dans le Kongo Central et a présidé au lancement des travaux d’électrification de Nkamba. Le programme des 100 jours est une idée géniale sans laquelle le pays, en attente du Gouvernement issu des élections du 30 décembre 2018, allait tomber l’attentisme et l’immobilisme. Coup de chapeau au Chef de l’État. Il est bien entendu que le programme des 100 jours est intérimaire car il y a un Programme Quinquennal pour lequel le Président de la République a été élu et qui a intégré celui du FCC pour en faire un Programme commun qui sera exécuté par le Gouvernement en gestation. Il y a cette loi sur la passation des marchés que vous avez votée au Parlement. Qu’en est-il exactement? La loi autorise certainement une passation de marchés de gré à gré. Pensez-vous que certains marchés conclus depuis sous la Gouvernance CACH n’aient pas respecté cette procédure et que des actes (suite en page 9).


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«Ils cherchent à fragiliser le duo à la Présidence afin de l’abattre» Président national de l’UNC, est bien debout, droit dans ses bottes.

(suite de la page 8). répréhensibles aient été posés par l’Exécutif? La réponse à cette question relève du domaine des audits qui ne sont pas encore faits concernant l’exécution du programme des 100 jours. Il m’est difficile d’y opiner en dehors des rapports d’audit. Ceci dit, c’est de bonne guerre en politique. L’objectif visé est connu: séparer le Chef de l’État de son partenaire politique qui a été de toutes les batailles pour l’accession du Président à la Magistrature suprême, afin de le fragiliser pour bien l’abattre. Nous ne sommes donc pas distraits. Nous sommes, le Chef de l’État en tête, très conscients de ce que les autres cherchent. Ce sont des petites stratégies qui n’attendront pas leur cynique objectif. Les deux personnalités, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, Chef de l’État et Vital Kamerhe, Son Dircab, sont liés par les accords de Nairobi auxquels ils sont tenus dans le respect des lois de la République. Je peux vous rassurer que l’entente entre ces deux personnalités et leurs partis politiques, UDPS et UNC, ainsi que leurs alliés du PA et de l’UREC est des plus cordiales. Une polémique enfle selon laquelle la Présidence aurait en l’espèce mis la charrue devant le bœuf? Que, sur plusieurs dossiers, elle aurait misé sur des effets d’annonce? Qu’en est-il exactement? Vous dites bien une polémique. Gardons-nous de verser dans la polémique lorsqu’il s’agit des choses sérieuses, concrètes et vérifiables. L’heure est au travail, lequel requiert concentration. Autres sujets de polémique: si des chantiers sont ouverts, ailleurs, ce ne serait que de l’enfumage ou de la distribution de fonds entre copains... La polémique conduit au débat de bas étage. Gardonsnous de nous y ver-

non des individus encore moins ses composantes. L’accord qui lie le CACH au FCC est objectif et non personnel. Il est pour l’intérêt de la Nation et non des individus. Le retard de la sortie du gouvernement tient aux négociations, très âpres, entre parties et non aux problèmes qui surgiraient à l’intérieur de l’une d’elles, si réellement problème il y a.

Quel est, à l’UNC, le moral des troupes? Ont-elles un coup de blues pensant que les choses mettent un peu trop de temps à démarrer? À l’UNC de Vital Kamerhe, le moral des troupes est aux zénith. Le parti enregistre chaque jour de nouvelles adhésions et implante ses structures sur toute l’étendue de la République. Il n’y a pas de peur de quoi que ce soit à l’UNC. Nous continuions à soutenir le Chef de l’État qui, par son programme des 100 jours et ses efforts sur le plan diplomatique et sécuritaire, fait fonctionner le pays conformément à l’article 69 de la Constitution. Comme tout le monde, nous attendons la sortie du gouvernement qui ne doit pas être formé contre les intérêts du peuple, majoritairement derrière Fatshi.

Comme Dirigeant de l’UNC, comment jugez-vous l’image chaque jour écornée de l’Autorité Morale de l’UNC sur l’espace réseaux sociaux? Le Président national de l’UNC, l’Honorable Vital Kemerhe a séjourné dernièrement, sur instruction du Président de la République, à Bukavu pour consoler la population dont les maisons étaient incendiées et à Minembwe pour consolider la paix dans cette partie de la République. Il a été aussi sur le terrain de Kinshasa derrière le Chef de l’État qui a visité quelques chantiers ouverts dans le cadre de son programme de 100 jours. Les images projetées de toutes ces descentes ne présentent pas de lui l’image écornée. Partout où il est passé, il a été ovationné chaleureusement. Les réseaux sociaux n’épargnent personne qui a une parcelle d’autorité dans ce pays. Vital Kamerhe est occupé à faire son travail comme il se doit sans faire attention «à qu’en dira-t-on». Le Président Kamerhe, ouvrier de l’État et

Que dites-vous des rumeurs faisant état du lancement de la campagne présidentielle de l’UNC pour 2023 par son Autorité Morale invoquant l’accord de Nairobi? Ce début de campagne ne vous paraît-il pas précoce et de nature à dégrader le climat de collaboration entre UNC et UDPS et influer le travail à la tête de l’État? Il n’en est rien. Je ne sais pas à quoi vous faites allusion lorsque vous parlez du début de campagne par notre Président national. Il est vrai que l’UNC est très active sur le terrain. Mais c’est la vie normale et le dynamisme d’un parti politique dont la flamme doit demeurer toujours allumée. L’UNC demeure aux côtés de son partenaire l’UDPS. Après le quinquennat actuel, les deux partis apprécieront les évolutions au regard de l’accord de Nairobi. Dans tous les cas, l’UDPS et l’UNC ont l’ambition de conserver le pouvoir actuel sans oublier leur partenaires du FCC. Ambition légitime. Qu’on apporte pas de fissures dans

L’objectif cynique? Séparer Fatshi de son partenaire politique VK qui a été de toutes les batailles pour l’accession du Président à la Magistrature suprême, afin de le fragiliser pour bien l’abattre. Nous ne sommes pas distraits», explique Jean-Baudouin Mayo Mambeke passé comme un éclair en première ligne à l’offensive. DR. ser. Le programme des 100 jours, c’est du concret exécuté par les régies de constructions et autres organes techniques de l’État avec possibilité de recourir aux privés conformément aux procédures en la matière. À celui qui a la preuve de la distribution des fonds entre copains d’en administrer et la preuve et la justice fera son travail. Comment répondre aux graves accusations du FMI sur l’affectation des paiements dus au fisc à des dépenses personnelles entraînant des cas d’enrichissement personnel de responsables politiques? En même temps, les mauvaises nouvelles se multiplient avec notamment le refus annoncé du retour du FMI au Congo parlant de déroute financière du pays. Quels commentaires avez-vous? Il n’y a pas de déroute financière en RDC. Le compte du Trésor public se porte bien plus qu’il ne l’a été dans le passé. Les critères de performances du FMI vont au-delà du seul compte du Trésor. Le gouvernement à venir travaillera certainement sur ces critères. Le pays ne s’est jamais mieux porté au plan économique que depuis l’accession du Président Fatshi au pouvoir, si l’on considère les 10, 15 dernières années. Je vous renvoie aux rapports de la Banque Centrale du Congo. La gestion du compte du Trésor est excédentaire de l’ordre de plus ou

moins 120 millions de dollars. C’est une performance et signe de bonne gestion des finances publiques. Cependant, cela ne constitue pas le seul critère de performance pour la reprise de coopération avec le FMI. Il y a beaucoup d’autres choses à faire notamment la clarification des procédures de gestion et leur respect. C’est là qu’intervient la nécessité de la mise en place rapide d’un gouvernement et des responsables des entreprises publiques ainsi que des régies financières de l’État sans oublier les régies techniques. La volonté de la reprise de la coopération entre le FMI et la RDC est là et tangible. Elle a été réaffirmée par le Chef de l’État lors de son dernier passage aux États-Unis d’Amérique. Cela viendra avec le temps encore que Mzee Laurent Désiré Kabila a dirigé ce pays sans coopération avec les institutions de Breton Wood. Ce n’est pas une question de vie ou de mort. Comment expliquer, comme juriste et comme législateur, le refus d’exécution par un membre du Gouvernement, à savoir le ministre du Portefeuille, des ordonnances présidentielles? C’est de l’incivisme et de la rébellion. L’obstruction à l’autorité légalement établie. Les ordonnances du Chef de l’État s’exécutent par le Gouvernement. Point barre. Lorsqu’une personne intéressée trouve

qu’elles lui portent grief ou qu’elles sont illégales ou inconstitutionnelles, elle saisit les juridictions compétentes pour obtenir leur annulation. C’est ça l’État de droit. Il n’appartient pas à un ou une ministre d’en freiner l’exécution. Cela relève de l’instruction et de l’éducation de chacun. Dans le passé, un ministre, en l’occurrence Lumeya Dhu Maleghi, des Affaires foncières, a été révoqué avec fracas. Et là, sur ces ordonnances, motus et bouche cousue. Y aurait-il des ministres intouchables? Le Président de la République a plusieurs fois déclaré qu’il n’aura pas d’intouchables dans ce pays. C’est même l’avis de l’ensemble de la population congolaise. La loi doit être la même pour tous et s’appliquer mêmement à l’égard de tout le monde. J’avoue que je ne sais pas pourquoi la ministre du Portefeuille n’a pas été sanctionnée. Je ne suis pas dans le secret mais il faut éviter la reproduction de ce genre de comportement dans la gestion de la chose publique. La rupture au FCC change-t-elle la donne? Va-t-elle retarder encore la sortie du gouvernement maintenant que son chef Bahati réclame l’identification de la majorité et se veut la troisième force de celle-ci après le FCC et le CACH? Non. Notre partenaire, c’est le FCC et

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l’édifice. Comme juriste et comme législateur, le Premier ministre Bruno Tshibala devrait-il oui ou non faire la remise-reprise avec le Premier ministre nommé Ilunga Ilunkamba? Non car le Premier Ministre Ilunga Ilunkamba n’a pas encore obtenu l’investiture de son gouvernement par l’Assemblée nationale. Le Premier Ministre Bruno Tshibala expédie les affaires courantes sans pouvoir de poser des actes de disposition. Il ne peut plus poser des actes juridiques qui engagent la vie de l’État et de son personnel jusqu’à ce qu’il procède à la remise et reprise avec le Premier Ministre investit. Vous êtes connu pour votre francparler. Comment juger les médias congolais et les sites d’échange? Les médias congolais ont beaucoup grandi et évoluent bien dans l’espace de liberté leur reconnu dans la Constitution. Il reste cependant le problème de fakenews et d’attaques personnelles gratuites. Bien sûr que ce n’est pas propre aux médias congolais mais nous devrions faire un effort pour quitter ce niveau. Je pense qu’il faudrait aussi dépasser le niveau de presse partisane pour développer une presse à la fois libre et indépendante mais aussi juste. On ne va pas terminer cette interview sans vous poser une question qui brûle les lèvres de vos partisans et certainement d’autres. Après plusieurs expériences gouvernementales de l’UNC auxquelles vous n’avez pas pris part, quelles sont désormais vos ambitions? Je m’en remets au Chef de l’État et au Président de mon Parti dont je suis le collaborateur. À ce niveau, on ne s’agite pas mais on se met à la disposition de la hiérarchie sans l’embarrasser. Je vous remercie.

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C’est la

guerre du siècle Bahati avait toujours rêvé de ce beau combat de sa vie

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l avait toujours rêvé de ce moment: un beau combat, une belle bataille. La bataille du siècle. Le combat de sa vie. Qui se présente comme une belle revanche, le deuxième round des scrutins du 30 décembre 2018. De ce fait, mieux vaut la mort dans le combat que la vie d’un vaincu... Il s’était toujours plaint du sort qui lui était réservé. À tort ou à raison, certainement à raison qu’à tort, que n’a-t-il pas enduré, lui et d’autres, au sein de l’ex-majorité présidentielle! Toutes les frustrations imaginables et inimaginables! Depuis longtemps, Modeste Bahati Lukwebo se savait traqué, incriminé. Il y a longtemps qu’on l’aurait brisé, qu’on lui aurait cassé le cou ou brisé les couilles - au fait, c’est du pareil au même

-, mis en morceaux comme à d’autres (André-Philippe Futa, Vital Kamerhe, Christophe Lutundula, Pierre Lumbi, José Endundo, Olivier Kamitatu, Moïse Katumbi, Tryphon Kin-kiey Muumba, etc.) peu chanceux, maladroits, soufrant d’absence de réseaux dans le dernier carré du pouvoir ou peu dépourvus matériellement pour transformer le mauvais sort, défaire la magie même si beaucoup ont survécu quand on promettait à tous ou l’exil, la décrépitude, l’abâtardissement, l’avachissement. En somme, l’exténuation au propre comme au figuré. VA-T-IL SURVIVRE À CETTE GUERRE? Mais connaissant le jeu et les joueurs, Bahati a semé tous ses poursuivants, a survécu à tous les traquenards. Va-t-il survivre à cette guerre du siècle qu’il a déclenchée, qu’il vient de déclencher, ce combat de sa vie auquel il a toujours rêvé et que tout le monde, proches et

Modeste Bahati Lukwebo. Mieux vaut la mort dans le combat que la vie d’un vaincu? DR.

adversaires, sait qu’il a longtemps préparé, mijoté, paramétré au millimétrage? Lui n’a aucun doute... «Nous allons gagner», répète-t-il invariablement pour remobiliser les troupes... Ni le momentum de la communauté internationale farouchement opposée au schéma FCC, ni le financement à mettre dans la balance ne fait défaut à ce briscard, vieux routier calculateur de la politique zaïro-congolaise. Mobutu qui avait maîtrisé le personnel politique de son époque et a eu à s’approcher de lui, séduit par son esprit de combativité, avait fini par lâcher ces mots à des proches, parlant de lui et qui s’amusent à répéter à satiété: «Tata oyo, soki opesi ye pouvoir te, okolala pongi te» (cet homme, tant que tu ne l’as pas mis à une position de gestion, tu ne trouveras pas le sommeil). Sous Joseph Kabila, Dieudonné Bolengetenge Balela, candidat questeur de la Majorité présidentielle (aujourd’hui au

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N° 1460 | PAGE 12. LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1514 | PAGE 9.

G-7) faisant partie du ticket présenté, porté, défendu bec et ongles, l’avait échappé belle. Questeur sortant dans le bureau de Vital Kamerhe Lwa Kanyinginyi Nkini, Modeste Bahati Lukwebo également membre de la Majorité présidentielle, s’était maintenu mordicus dans la confrontation jusqu’à défier officiellement, publiquement Kabila alors tout puissant représenté par un homme de grande confiance et, du coup, hyper puissant, considéré de son vivant dans les chancelleries comme le Vice-Président de la République sinon le Président de la République, Augustin Katumba Mwanke qui fut longtemps ministre délégué à la Présidence de la République tué dans le crash resté non élucidé d’un jet en partance de Lubumbashi sur la piste de Kavumu, à Bukavu, le 12 février 2012, peu avant que les États-Unis ne reconnaissent l’élection (suite en page 13).


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Avec d’autres, il a enduré toutes les frustrations à la MP

(suite de la page 12).

du président Kabila. Une reconnaissance intervenue quatre jours plus tard. «La position des États-Unis est claire: nous reconnaissons Joseph Kabila comme président de la République démocratique du Congo pour les cinq années à venir. Nous espérons que les irrégularités constatées le 28 novembre 2011 seront évitées aux prochaines élections provinciales, locales et autres», déclare le diplomate américain à Kinshasa James Entwistle qui répondait aux questions des journalistes au cours d’une conférence de presse au Centre culturel américain à Kinshasa. (...) Peu avant, Mme Hillary Clinton alors secrétaire d’État, avait critiqué les élections présidentielle et législatives «entachées de graves irrégularités, avec un manque de transparence», ajoutant qu’elles n’étaient «pas a la hauteur des progrès démocratiques observés lors des dernières élections africaines» (...). Dans un système électoral jamais transparent, nul en effet, ne saura jamais, qui, de Bahati et de Bolengetenge, l’avait emporté ce jour-là, dans les urnes. Même si c’est Bolengetenge qui fut proclamé... UN AVC CERTAINEMENT EN VUE. Le 24 février 2009, après que le bureau Kamerhe fut sacqué et que des élections furent organisées, il n’y avait pourtant eu que du Bahati, Bahati, Bahati, Bahati, peu ou pas de Bolengetenge, puis Bahati, Bahati qui reprenait de plus belle. Présent à plusieurs titres dans la salle, vissé sur le strapontin, au milieu en dernière ligne de l’hémicycle, suivant le dépouillement radio-télévisé en direct, le député Katumba Mwanke faillit faire un AVC. Il n’était pas le seul. Tant Bahati menait la course triomphalement en tête... En clair, cet homme né le 13 janvier 1956 à Katana au Sud Kivu, issu de la Société civile, passé à la politique comme P-dG de la SONAS

Modeste Bahati avait toujours rêvé de ce moment: un beau combat, une belle bataille. Le combat de sa vie. DR.

(avec alors le monopole) et plusieurs fois ministre (Travail, Plan, Économie, etc.) sait donner coups et insomnies à qui lui cherche noise. «Il est comme un serpent qui se déplace et qui s’arrête quand on le frappe mais reprend sa marche en avant et s’arrête quand on le frappe, mais n’a jamais arrêté sa marche que quand il estime que ses intérêts ont été pris en compte parfois sous forme d’une autre offre alléchante», témoigne un homme qui l’a longtemps approché dans l’ancien GPI, Groupe Parlementaire des Indépendants dont la présidence fut exercée longtemps par le

Député Tryphon Kinkiey Mulumba et qui comptait en son sein un membre - un certain Alexis Thambwe Mwamba bientôt ministre des Affaires étrangères présenté par sur une liste où on retrouvait en tête un certain Tryphon Kin-kiey Mulumba et présentée par Bahati Lukwebo au Premier ministre d’alors Adolphe Muzitu Fundji - et un autre Athanase Matenda Kyelu ministre des Finances présenté par... Bahati Lukwebo - le même - au Premier ministre d’alors Antoine Gizenga Fundji et reconduit par Adolphe Muzitu Fumutshi, quand Bahati trônait à la questure sous Kamerhe.

«C’est à cette époque que Bahati tissa sa toile en consolidant ses arrières, sous un Kamerhe peu regardant sur la caisse tenue par un frère de sang», témoigne un autre. Les relations entre les deux hommes n’ont jamais été franches. «Dans un Kivu où on vous dit oui quand c’est non, les relations humaines n’ont été qu’ainsi», tempère un sociologue. Quand le 25 mars 2009, Kamerhe remet sa démission - accusé de crime de lèsemajesté après des déclarations le 21 janvier 2009 sur Radio Okapi regrettant le début des opérations militaires conjointes entre FARDC et l’armée rwandaise,

Forces armées rwandaises, FAR, dans le Nord-Kivu - et entre dans l’opposition, ses relations avec Bahati demeuré proche de Kabila, restent floues. Quand le G-7 se crée, il s’en trouve pour documenter, expliquer, affirmer qu’à l’origine, le groupe de ces sept personnalités (Charles Mwando Nsimba, Pierre Lumbi Okongo, Christophe Lutundula Pene Apala, Charles Kyungu wa Kumwanza, Olivier Kamitatu Etsu, José Endundo Bononge, Banza Maloba) traitées par l’alors gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi Chapwe qui rejoindra bientôt son G-7, était à 8. Le huitième c’est Bahati qui, au

tout dernier moment, a quitté le navire, ayant trouvé son compte ailleurs. Il en aurait récolté une «petite récompense» en terme de promotion. Passant au Gouvernement Matata, du ministère du Travail (l’avant dernier dans la hiérarchie de l’Exécutif) à celui à très bon goût de l’Économie nationale bien que délesté des PME... En rage, Bahati se rappelle qu’il est le mal aimé, s’écrase mais n’en pense pas moins. Même si au ministère du Travail qui devenu à son départ une VicePrimature - Bahati trouve là une énième explication de maltraitance -, il avait eu sous son escar-

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celle deux services convoités par des connaisseurs, INSS (depuis CNSS), INPP où il a tissé d’excellents rapports avec les deux administrations et pénètre des chancelleries notamment nippones qui, sur présentation de dossiers qu’il sait monter, apporte du financement pour la construction d’immeubles. Le génie a pu se frotter les mains... L’homme qui l’a remplacé, le PALU Willy Makiashi bombardé VicePremier ministre (4 ans, 7 mois et 6 jours à compter du 8 décembre 2014) assumant souvent l’intérim du Premier ministre, n’y a vu que du feu. «Le week-end dernier, il n’y avait que ça! Ce pavé dans la mare. Le ministre du Plan avait-il choisi de s’en aller loin (très loin) de la Majorité Présidentielle? Lors d’une réception samedi 28 avril de ses nouveaux adhérents, Modeste Bahati Lukwebo déclare, rapportent des journaux en ligne: «Nous sommes dans la Majorité Présidentielle. Nous voulons que ça soit clair: «nous n’accepterons aucune décision qui sera prise sans nous par un groupe de gens au sein de la Majorité Présidentielle. L’AFDC doit être associée à toutes les décisions stratégiques de la MP. Au cas contraire, nous n’accepterons aucune décision qui sortirait de ces réunions». Animateur d’un site en ligne, Stanys Bujatera Tshiamala poste un tweet peu après: «Bahati Lukwebo: «On doit veiller aux prochaines élections parce qu’il y a des gens qui préparent la tricherie». Venu de la bouche d’un ministre... d’État (au Plan), l’alerte fait sérieux. Sauf démenti, les commentaires à qui mieux mieux vont s’emballer!» (lesoftonline 5/01/2018 12:02:00 am, édition papier n°1433, datée 30 avril 2018). Qui vraiment, au sein de l’ex-Majorité présidentielle, lui jetterait la première pierre? Cette Majorité, véritable caste d’hypocrites, chacun voulant placer et faire triom(suite en page 14).


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Bahati a décidé de dégoupiller sa bombe atomique (suite en page 13). pher son mot à l’Autorité Morale Kabila, installant des ministres ou autres hauts fonctionnaires dans diverses équipes gouvernementales et présentés comme membres de l’opposition alors qu’ils y vont en service commandé, reportent aux mentors et versent des prébendes, ces parts prélevées sur des revenus ou des contrats mirobolants revenant de droit au mentor pour sa subsistance et en compensation de la fonction octroyée. À MALIN MALIN ET DEMI. Après Mobutu, Kabila a mis du temps à connaître son personnel politique mais y est parvenu à la fin de son régime. Quand mercredi 8 août 2018, il désigne peu avant midi le Secrétaire général de son parti présidentiel PPRD Emmanuel Shadary Ramazani candidat président de la République après qu’il eût tenté lui-même en vain de rempiler, jamais accompagné ni par sa cour qui conteste son expertise, ni par la communauté internationale cordialement hostile à la perspective d’un troisième mandat quand elle autorise dans la sous-région, le président place un piège devant ses caciques, chacun candidat résolu à sa succession. Ce 8 août 2018 était la date limite de dépôt des candidatures pour tout Candidat Président de la République. Le scrutin était annoncé pour le 30 décembre. Le long chemin de croix mis en place par une Centrale électorale nationale... indépendante ou une administration fiscale briefées et en collusion avec le pouvoir était tel que si vous ne vous étiez pas pris à temps, il vous était impossible de conclure. Même si, au final, des candidats aiguillés ont pu être accompagnés. Ayant retiré le fameux «jeton de file», ils ont pu payer la caution et atteindre l’autre rive... Or, la veille 7 août, Kabila avait réuni tous ses cardinaux dans sa ferme à l’est

Malgré une compétence avérée, que nul ne saurait mettre en doute, ATM pourrait voir des casseroles être brandies et assister à TST. DR. de la Capitale, à Kingakati, et avait laissé chacun se convaincre qu’il était le dauphin choisi avant de demander qu’ils regagnent la maison en toute sécurité en laissant le téléphone ouvert. Le nom serait annoncé d’ici la nuit... C’est finalement le lendemain peu avant midi que Kabila sort du chapeau Ramazani lui-même surpris, après que Matata (de la même province du Maniema comme le premier) ait été rayé, honni et rejeté par ses coregionnaires. À malin malin et demi. Se sachant piégé, chacun des candidats dauphin avait pu apprêter son dossier, engagé des sommes colossales, mis en place matériel et équipes de campagne. Dans la matinée de ce 8 août, Bahati qui s’était laissé convaincre que c’était lui, a déployé ses militants portant son drapeau rouge dans les environs du siège de la Centrale électorale. Qu’importe! si ce n’est pas

lui. De toute façon, il rattrapera le temps perdu et arriverait à temps à déposer son dossier. Sauf que Nangaa - le même - aux ordres, savait qui il allait recevoir, avait calé ses rendezvous. Une journée de travail n’a jamais été élastique. Elle n’a que 8 heures utiles. Après, il faut lever le pied... Bahati trop tard! Les événements vont s’accélérer à un tel rythme qu’il ne lui restait plus que de jeter l’éponge, accepter ce combat perdu, réaffirmer stratégiquement «son allégeance, sa fidélité, sa loyauté, etc., à l’Autorité Morale de la Majorité Présidentielle», les yeux rougis de larmes. Jamais dupe, Kabila avait fait fonctionner les Services de l’ANR et autres qui ont documenté et l’ont informé. Le coup de maître a magistralement marché. En sanglots, les hommes sont revenus dans les rangs... Dans son salon, avec des proches, Kabila

savoure une énième victoire. Mais Bahati, si bien traité par son ami Mobutu, n’a rien oublié. Aux Législatives nationales du 30 décembre 2018, il a, à nouveau, mordu la poussière, trop mal inspiré en migrant de sa circonscription d’origine de Kabare - où il n’avait pas été élu en 2006 - pour la ville de Bukavu contestataire comme jamais et toujours aussi acquise à l’opposition portée cette fois par Kamerhe. Or, Bahati est le tout puissant ministre du Plan de Tshibala - donc de Kabila avec lesquels la ville n’entend rien avoir de commun. En revanche, longtemps soupçonné d’être tout sauf kabiliste, tout logiquement, la Centrale électorale kabiliste jusqu’aux ongles, a exclu logiquement Bahati de la liste des élus nationaux et locaux. Qu’importe! Cet homme qui pèse lourd (de nombreux

immeubles dans plusieurs villes du pays, plusieurs dizaines de millions de $US), qui a toujours su retrouver sa place auprès des juges (en 2006, ce fut par la Cour suprême qu’il est venu à la Chambre basse), sait mettre en jeu sa fortune colossale, cette fois pour Chambre haute. Bahati le sait: c’est le combat de sa vie. Bahati a juré... Il vise désormais le prestigieux fauteuil de cuir haut perché, succéder au géant des géants Léon Kengo wa Dondo, l’homme battit tous les reconds en étant nommé trois fois Premier ministre de Mobutu. Le perchoir et rien d’autre, qui lui permettrait, en cas de vacance à la présidence de la République - hypothèse souvent avancée au PPRD - d’être Président de la République, d’incarner l’État congolais, même pour quelques semaines. Bahati a oublié les calculs du PPRD (Parti du peuple pour la reconstruc-

tion et la démocratie) sous couvert du FCC (Front Commun pour le Congo) qui cherche du pur sang, du dur, capable de faire front aux calculs supposés de son soitdisant allié CACH. Le portrait robot exclut d’office Bahati de l’enjeu... Mercredi 8 juillet 2019, lors d’une réunion du Saint des saints du FCC dans une salle du Kin Plaza Arjaan by Rotana, Bahati en sort fort contusionné. Sur le modèle consommé de la MP, tous les chiens de garde particulièrement redoutables, des molosses enragés, ont été lâchés. Menaces, injures, vérités contenues, etc., tout passe publiquement. Ses frères du Sud-Kivu se cachent le visage, évitent tout contact visuel avec un reclus. Trop dangereux pour la suite des événements. Le président de l’Afdc-A a trop longtemps joué avec le feu. Kabila a pris le temps de le maîtriser. L’ancien

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Président s’en prend violemment à ces proches qui l’avaient longtemps retenu quand la décision avait été prise de sortir ce bagnard du clan. Dans une déclaration publique non signée, un délai de 48 heures lui est donné de s’amender publiquement, en faisant un nouvel acte d’allégeance. C’est peu connaître Kabila qui commande le moindre détail au PPRD comme au FCC. Le communiqué du 9 juillet de la Conférence des Présidents des Regroupements politiques membres du FCC, signe l’arrêt de mort de Bahati. «La Conférence des Présidents a pris bonne note de l’évolution positive des consultations entamées auprès des honorables Sénateurs, afin d’obtenir leur adhésion à ce ticket porté par l’honorable sénateur Thambwe Mwamba. (...).


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Des permis de conduire prohibés vendus aux conducteurs de véhicules

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’État r-dcongolais compte produire 5 millions des permis de conduire biométriques à puce. Le ministre des Transports et Voies de communication Didier Mazenga Mukanzu est en quête d’une firme r-dcongolaise spécialisée pour nouer un PPP dont le contrat à convenir portera également sur la construction des bureaux de la Commission nationale de délivrance des permis de conduire (CONADEP), une structure nouvellement créée et en veilleuse. Depuis 2017 du temps du VicePremier ministre José Makila Sumanda, le pays ne produit ni délivre des permis de conduire… officiellement. Toutefois, l’on peut toujours avoir une version de permis de conduire par des voies frauduleuses mais tolérées au Secrétariat général du ministère des Transports à N’dolo, entre le siège de la RVA et l’école technique supérieure ISTA, dans la commune de Barumbu. De vrais faux permis auxquels la police de roulage, les banques et même les services s’en accommodent volontiers. Mais côté recettes publiques, l’Etat ne perçoit presque plus rien sur le droit de délivrance d’un permis de conduire national et international

au Trésor dus à la vente des permis… illégaux. C’est ainsi qu’en 2017, les permis de conduire n’ont rapporté 27% des recettes escomptées, 5% en 2018, 0,8% en 2019 et 1,1 % en 2020. Difficile de mener une contre-vérification des recettes d’autant plus qu’il s’agit d’un imprimé de valeur que le gouvernement a officiellement déclaré ne pas produire ni délivrer! Toutefois pour l’exercice 2021, le PT&NTIC et la DGRAD ont subi des pressions notamment des organisations de la société civile lors du Séminaire

d’orientation budgétaire et des Conférences budgétaires (étapes préliminaires à l’élaboration du budget d’État) que les recettes attendues de la délivrance des permis de conduire sont de 3 515 260 000 francs soit plus de 1,75 million de dollars. Il est, en fait, question des permis officieux. D’autant plus que les permis biométriques à puce annoncés par le ministre sortant des Transports, Didier Mazenga, ne sauraient être délivrés à court terme. Dans une note datée du 23 novembre 2020 dont Le Soft International a reçu copie, Didier Mazenga convie, en effet, les entreprises nationales intéressées à son partenariat public privé (PPP) pour produire des permis biométriques à puce de passer par l’étape de pré-qualification. Un simple dossier d’appel d’offre à 2.500 USD. Ces entreprises avaient jusqu’au 7 janvier 2021 pour obtenir le dossier de pré-qualification au prix de 2.500 US$! Sans en apporter une preuve irréfragable, d’aucuns au Secrétariat général des Transports supputent que le ministre étiqueté FCC se sachant non partant pour le prochain gouvernement, aurait échafaudé cette astuce de pré-qualification pour se faire un peu des sous sur un juteux projet qui devrait plutôt profiter à son successeur. Toutefois les droits de vente de dossiers d’appel d’offre (DAO) sont gérés

au Budget. De 1 milliard de francs d’assignations en 2018 et 2019, la vente des DAO n’a jamais rapporté cent millions de CDF si bien que les assignations inhérentes ont été considérablement réduites à moins de 400 millions de francs en 2020., et moins de 250 millions de CDF, soit environ 115.000 US$ sont escomptés pour 2021. Par ailleurs, le ministre Mazenga exige au futur partenaire dans la production des permis biométriques, au préalable, de construire et d’équiper en matériels quelque 20 sites devant abriter le bureau de la Commission nationale de délivrance des permis de conduire (CONADEP) dont trois dans la capitale (au Secrétariat général des Transports, Division urbaine et à la Tshangu sans autre précision), deux au Kongo central à Matadi et Boma, et le reste dans 15 autres chefs-lieux des provinces, à l’exception de 7 provinces qui comptent pourtant de grandes agglomérations en pleine rurbanisation à savoir Sankuru (Lusambo, Lodja, Lumumbaville…) Nord et Sud Ubangi (Gbadolité, Gemena…), Tshuapa (Boende), Bas-Uélé (Buta), MaïNdombe (Inongo), Mongala (Lisala, Bumba) et Kasaï (Tshikapa). Le prochain gouvernement saura-t-il se satisfaire d’un tel projet «permis de conduire biométriques à puce»?

en 2019, et plus de 121 millions de nos francs, un peu plus de 60.000 US$, à fin juin 2020, sur l’usage de la phonie publique. Mais, revers de la médaille, ces recettes, sans doute rabiotées, des phonies publiques prouvent à suffisance que la RDC demeure encore dans le bidonville de la cité numérique mondiale, plus de 30 ans après son ouverture publique aux NTIC. Il y a encore des pans entiers du pays qui sont restés à l’époque d’avant-phonie. Il y a quatre ans, début 2017, à la faveur des pourparlers entre le gouvernement et des leaders du mouvement subversif Kamwina Nsapu dans le pays kasaïen, une

délégation des chefs coutumiers, accompagnée des journalistes venus notamment de la Capitale, partie en croisade de pacification, arrive dans une contrée perdue du Kasaï central profond. Le chef du village ameute ses sujets après avoir appris que le Maréchal Mobutu a été chassé du pouvoir, il y a vingt ans, et qu’il était déjà mort. Ce journaliste de la RTNC conclue que la contrée ignore donc tout de la CÉNI, enrôlement, bureau de vote… et d’ajouter «nous sommes peut-être plus nombreux que les Chinois. Qui sait!». Autre anecdote, rapportée par la radio onusienne Okapi. À quelques encablures de Kalima, au cœur de la

province de Maniema, un autre village s’est retrouvé totalement isolé parce que l’unique source d’informations, le poste radio du chef coutumier lui a été ravi par un Nsoko Muntu, gorille en patois local. La fracture numérique est le principal handicap de l’enseignement en ligne que propose le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique, Willy Bakonga Wilima, face à la recrudescence du Covid-19. Un élu de Bulungu, par exemple, a laissé entendre que la contrée ne compte qu’une seule antenne - elle serait de Vodacom - qui ne peut aller au-delà de 10 km. Devrait-on recourir à la vieille phonie?

Conduire un véhicule à Kinshasa relève d’un miracle. Si vous y ajoutez la vente de faux permis de conduire... on comprend mieux ce qui arrive à la Capitale. DR.

ou son duplicata, voilà quatre ans. Et le ministère se justifie au terme de chaque exercice budgétaire par des termes «manque d’imprimés de valeur à forte propension des recettes (cas des permis de conduire)». Au Secrétariat général des TransVcom, on rappelle combien le 1er ministre, Bruno Tshibala Nzenze a été tourné en bourrique par son VicePremier ministre Makila sur le projet de production de 1,5 million des permis par l’Hôtel des monnaies. Malgré les différentes mises en place des

experts des TransVcom, finances, BCC et autres, Makila, que l’on dit, à l’époque, très rapproché au Chef de l’Etat, n’en faisait qu’à sa tête, préférant un opérateur privé. Le dossier s’est donc enlisé, faisant ainsi le lit d’un marché noir institutionnalisé.

écho, la phonie a vécu. Elle a plutôt survécu en RDC. La téléphonie cellulaire, l’Internet et ses appendices des réseaux sociaux auront expédié la phonie dans des oubliettes des télécoms, croirait-on. Et pourtant, des agents de l’État commis à la parafiscalité (DGRAD) savaient qu’il existait encore des poches de résistance face aux NTIC et qu’il y avait lieu de supplanter le Trésor public en récupérant les recettes de la taxe d’exploitation de la phonie. Sur papier, la DGRAD et le ministère des PT&NTIC ont désactivé, depuis quelques années, la taxe sur l’autorisation d’exploitation des chaînes de radiodiffu-

sion sonore commerciale appelée communément phonie à usage public. Plus de prévision des recettes donc, la phonie étant devenue une technologie éculée, tombée en désuétude et évincée par le GSM et l’internet. Que faux !

UN MARCHÉ NOIR… LÉGALISÉ DE FAUX VRAIS PERMIS. Ainsi les services percepteur et encadreur des recettes - PT&NTIC & DGRAD - arrivent-ils quand même à reverser l’équivalent de quelques centaines des dollars

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La communication par phonie survit au grand bonheur des agents de la DGRAD qui s’en font les poches pleines

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ertes, la très célèbre phonie Tshimlay, dans le quartier coupe-gorge de Matonge, a fermé, tout comme ses concurrents dont la phonie de l’avenue Ikelemba devenue aussi célèbre suite aux chamailleries catégorie X, en fait interdites au moins de 18 ans, auxquelles se livraient, chaque samedi aprèsmidi, deux femmes d’un diamantifère, l’une à Lunda, en Angola, et l’autre dans la Capitale. Réglé irrémédiablement en mode «main libre», en fait, point de secret, la communication crève le décibel, se propage dans tous les sens en

RECOURIR À LA VIEILLE PHONIE? Par ce temps où le régime des intouchables perd de terrain, l’IGF, l’Inspection générale des finances a les coudées franches pour investiguer sans aucune restriction, la DGRAD expédie au Trésor même les recettes non prévues. Le Trésor a, en effet, encaissé près de 45 millions de CDF soit environ 25.000 US$

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Dans la guerre des ligablos qu’elles se livrent, DGI et DGRK observent un cessez-le-feu

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uite au ralentissement de l’activité économique du fait du Covid-19, des PME, sous d’autres cieux, reçoivent de substantiels subsides de l’État. En R-dC par contre, le fisc ratisse large, même les microentreprises ne sont pas épargnées. Si, à Kinshasa, la DGRK, Direction générale des recettes de Kinshasa ne pratique pas une double imposition, la DGI, la Direction Générale des Impôts, compte réaliser, d’ici fin janvier 2021, 1.350.000 US$ d’impôt sur les bénéfices et profits, IBP en sigle, sur ces «ligablos» (établissements de commerce de survie familiale) comme on dit dans la capitale. «C’est ça Pigeon! Pigeon s’est déplumé à ce point…». Coup-degueule! Coup-de-cœur! Léon Kengo wa Dondo a laissé éclater son émotion devant le chapelet des Malewas, ces restos de fortune, et des échoppes qui champignonnent sur Kananga, la principale avenue du quartier naguère ultra-huppé de Binza Pigeon. Ni Montfleuri, ni GB, ni Limete Pétunias, ni ni, aucun quartier de la Capitale n’en fait exception : des micro-commerces des pacotilles, des surgelés, etc., des occases d’électroménagers dits Bilokos (Bill of cost) et des lingeries de seconde main pullulent, sur chaque avenue, dans toute la Capitale kinoise… des activités mercantiles, véritables

etc.,) sont dispensés de l’obligation d’obtenir la patente conformément à la législation sur le petit commerce et donc exemptés de l’IBP forfaitaire de 30.000 CDF. Outre les microentreprises, la DGI cible également 50.000 autres assujettis dans le petit commerce dont 40.000 œuvrant dans les activités de vente et 10.000 dans les activités de prestation. Leur IBP

Une activité qui marche à Kin : la vente d’habits usagés «les Tombola». DR. refuges face à la précarité qui rongent des ménages à Kinshasa. La Direction générale des impôts a, en effet, identifié 150.000 microentreprises dans la Capitale qui vont devoir s’acquitter d’un acompte de 60% de l’impôt sur les bénéfices et profits par voie bancaire et en apporter la preuve (bordereau) de paiement à la DGI, à dater de ce 31 janvier. ENTRE KIMBUTA ET MATATA. In globo, l’IBP des ligablos doit rapporter 2.250.000 US$ au fisc pour l’exercice 2021. La DGI a, en effet, collé un forfait de 30.000 CDF soit 15 US$ comme IBP à chacune des 150.000 micro-entreprises ciblées. L’Hôtel des impôts aura tout de même perdu 30.000 assujettis (ligablos) sur deux ans, entre 2019 et 2021 et plus de 1,2

millions par rapport à 2018, quand la Direction générale des impôts avait visé 1. 433.333 micros-entreprises dans la collecte de l’IBP forfaitaire de 20 dollars, qui à l’époque, valait 30.000 CDF. Cet effritement des assujettis est la conséquence de la guerre des contribuables que se livrent, d’une part le ministère des Finances et la DGI et, d’autre part, l’Hôtel de ville et la DGRK (fisc de Kinshasa). Tout a commencé lorsque Patrice Kitebi Kibol Mvul, alors ministre délégué des Finances de Matata Ponyo Mapon, ministre des Finances en titre en étant Premier ministre a ravi, au bénéfice de la DGI, un large pan des contribuables étiquetés micro-entrepreneurs relevant pourtant de la DGRK) L’alors Gouverneur de la villeprovince de Kinshasa, André Kimbuta Yango,

avait tapageusement désapprouvé cette décision et vouloir se laisser intimider. Le nouveau Gouverneur Gentiny Ngobila Mbaka et la nouvelle équipe dirigeante de la DGI ont plutôt convenu d’un protocole d’accord de collaboration pilote pour la maîtrise du répertoire et de la volatilité des assujettis en matière de l’impôt forfaitaire à charge des microentreprises au titre d’IBP. Ce protocole devrait être finalisé courant 2021, et la DGI, devrait, ensuite, le proposer aux autres provinces. La DGI rappelle toutefois que « les petits cultivateurs et les petits éleveurs, les petits commerçants ambulants des produits de consommation courantes tels que cacahuètes, cigarettes portées en mains, les cireurs des chaussures, les vendeurs des journaux à la criée »,

est calculé en appliquant respectivement 1% et 2% sur le chiffre d’affaires. Le fisc compte donc, en tout, sur 200.000 assujettis petites et micro-entreprises alors qu’une enquête de l’Institut national de la statistique (INS), datant de 2019, chiffrait à 2,5 millions le nombre des PME dont les microentreprises dans la Capitale.

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Retour case départ

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l fut un temps où la police chassait les vendeurs qui présentaient ou exposaient leurs produits sur les artères principales de la Capitale. La police les obligeait de trouver des étals dans les marchés. Eux, refusaient estimant qu’être «plus proche» des acheteurs leur permettait d’écouler plus vite leurs produits. Certes, pris dans des problèmes de circulation, les Kinois rejettent l’idée de quitter leurs véhicules pour marcher de longues distances les conduisant aux marchés. Il y a certes le risque de voir son véhicule «pillé» - mieux «volé» - nul n’oublie les années où toute pièce extérieure d’un véhicule - rétroviseur, pare-choc voire pneu - pouvait être l’objet d’un vol mais il

y a aussi le besoin de facilité des Kinois qui repoussent généralement le moindre effort. Les avenues Éthiopie (Kasa-Vubu), Commerce et Bypass vers Rondpoint Ngaba, avaient ainsi été un moment plus aérées, la circulation devenue plus fluide tant pour les piétons que pour les véhicules, les étalages sur la chaussée qui empêchaient la circulation au grand marché de Kinshasa n’avaient plus été visibles. Des années plus tard, retour aux habitudes. Que d’activités commerciales sur la rue ou par terre ! L’opération évacuation de la voie publique qui parut réussir un moment a donc depuis échoué. Partout, c’est comme si rien n’avait existé. Les Kinois sont partout revenus à leurs anciennes habitudes.

encore la Tanzanie qui va moderniser et élargir son réseau ferroviaire grâce des centaines des millions chinois. En RDC, le gouvernement est en mode lambin. La Division en charge de fonds de préinvestissement au ministère du Plan est quasiment en cessation de fonctionnement faute d’une allocation financière du gouvernement. Pourtant, cette division a la charge de préparer des études des projets à présenter aux partenaires en vue d’enclencher la procédure des décaissements des ressources mises à la disposition de la RDC. Hélas. Le gouvernement sortant semble n’y accor-

der aucun intérêt. Il y a, à ce jour, tout un chapelet des projets dont les financements sont gelés faute d’arrêtés interministériels. Le 1er ministre n’a visiblement aucun ascendant, aucune influence hiérarchique sur ses ministres. Un roi fainéant, comme l’on disait dans la France d’antan. Le chef de l’État a déjà annoncé la mise en place d’un autre cabinet gouvernemental, plus efficace et dévoué, issu de la mouvance Union sacrée. Une motion de défiance du gouvernement Ilunkamba serait déjà en gestation à l’Assemblée nationale.

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Le gouvernement Ilunkamba ne sait que faire des 100 millions de US$ des Chinois

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ent millions de US$ déjà budgétisés dans le cadre du programme sino-congolais pour la réalisation de divers projets d’infrastructures qui font tant défaut au pays et plombent l’envol économique du Congo. Hélas, le gouvernement Ilunga Ilunkamba ne sait quoi en faire. Comme en 2019 et en 2020, le budget 2021 n’a pas repris les 100 millions de US$ des Chinois. Prévarication! Incurie! Même Moïse Ekanga, président de la commission Écofin du Sénat et coordinateur des

projets d’infrastructures inhérents aux contrats chinois n’en revient pas. Il y a encore quelques mois, le représentant de la Banque mondiale en RDC, Jean Carret, a dû se plaindre auprès du 1er ministre Ilunga Ilunkamba de la faible consommation par l’État r-dcongolais des crédits (dons et prêts) mis à sa disposition notamment dans le cadre de la gratuité de l’enseignement. Certains analystes redoutent que Pékin ne perçoive le gel de son pré-investissement comme un acte de désintérêt sinon d’inimitié alors que le pays de Tshisekedi est revenu au cœur des intérêts de la

diplomatie chinoise. L’on rappelle que ces dernières années, les officiels chinois dont le président Xi-Ping lui-même, avaient toujours enjambé la RDC lors des visites en Afrique centrale. Le 6 janvier, le Conseiller d’Etat et ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a effectué le déplacement de Kinshasa et a rencontré le Président de la République FélixAntoine Tshisekedi Tshilombo. Les deux hommes ont décidé de réactiver la commission mixte Chine-RDC au cours du premier trimestre 2021. Le ministre des Affaires étrangères de Xi-Ping a, par ailleurs, annoncé un appui financier chinois

de 15 millions de US$ au bénéfice des projets de développement de US$ ainsi que l’annulation de la dette de la RDC échue jusqu’en 2020 de l’ordre de plus de 28 millions de de US$. UN GOUVERNEMENT DES LAMBINS. Des observateurs s’étonnent que le pays peine à consommer si peu des crédits chinois quand les Etats voisins ou de la sous-région obtiennent de la Chine le préfinancement de mégaprojets infrastructurels, comme le Gabon qui dotera sa capitale, Libreville, de la tout première ligne de métro de l’Afrique centrale ou

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Quand juges, médias et ONG prennent le parti d’une pieuvre financière

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ela prend et on pourrait se mettre à rêver d’un État de droit, respectueux des sacro-saints principes consacrés. Il faut hélas ! désespérer. Le pays est loin du compte. Mais il faut tenir bon... Dans nos cours et tribunaux, par exemple, seul vaut le carton de billets verts que l’on porte au juge pour se le payer... Un ministre au parler vrai - faut-il en rire ou en pleurer ? - avait eu des mots difficiles mais vrais. En charge de la Justice au moment de la «passation civilisée du pouvoir» en janvier 2019, Alexis Thambwe Mwamba aujourd’hui président du Sénat, traite le 18 octobre 2017 le magistrat congolais de «Trois V». Devant le Conseil supérieur de la magistrature, il explique que «l’arrestation et la détention sont devenues un instrument d’inti-

midation et de terreur contre les inculpés pour les amener à libérer leurs avoirs, avec à la clé le fameux principe et objectif de «3V» : V comme Villa, V comme Véhicule et V comme Veste que tous les magistrats cherchent à avoir par l’exercice d’une profession, qui jadis, fut un apostolat». «Pour des peccadilles comme pour les faits purement civils, le ministère public est prêt à priver de liberté l’inculpé dans le seul but d’obtenir de celui-ci des sommes d’argent pour accorder la liberté provisoire». De la presse congolaise, il ne dit pas mieux. Le 20 juillet 2018, lors d’un cadre de concertation avec la Commission électorale nationale, il déclare qu’elle est composée de «minables», de « misérables» et de «malheureux». «Il suffit d’un 300 US$ pour se payer quel titre on veut à la une d’un journal». Il aurait dû lâcher une charge similaire contre les ONG, ces entreprises de commerce rayon-

nantes qui n’existent que grâce à des fonds de coopération étrangère et qui ont cessé désormais d’être des modèles si jamais elles le furent un jour. «SELON QUE VOUS SEREZ PUISSANT OU MISÉRABLE». «Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir», avait prédit déjà, ce poète français de grande renommée pour ses fables et ses contes, Jean de La Fontaine. Dans ce Congo aujourd’hui certainement plus que jamais dans le passé, juges, médias, ONG n’existent que parce qu’ils coopèrent parfaitement avec la maffia. Les enquêtes par exemple de l’IGF, l’Inspection Générale des Finances, qui empêchent la pieuvre financière congolaise de dormir en paix, ne trouvent pas, sauf exception, preneur dans certains médias. La pieuvre se paie des

magistrats pour empêcher que ceux-ci disent le droit. Les juges euxmêmes trafiquent des projets des jugements auprès de la pègre pour les alerter et lever les fonds. Ils disent être mal payés ce qui est vrai. Il n’existe pourtant pas un seul juge qui accepterait d’ôter sa blouse pour une autre fonction. C’est le cas aussi de nombre de patrons de presse. Le secteur rétribue trop mal mais que de sites d’information fleurissent... mais où trouvent-ils de l’argent pour les créer, les faire exister? Mêmement pour la presse classique - journaux, radios, télés. Comment vivent ces médias sans redevance radio et télé, sans accès payant, sans publicité, sans public lectoriel? Rien que le financement politique provenant de la pieuvre et de ses multiples tentacules disséminées pénétrant même dans des vies privées voire intimes par la corruption pour tenter de faire triompher sa cause. Ainsi, quand l’IGF effectue une mission de

contrôle des finances dans le Lualaba par exemple, c’est la LICOCO, une ONG disant «lutter contre la corruption» qui s’est émeut. La mission serait «en violation de la loi», dénoncet-elle, haut et fort dans une opération de jeter le discrédit sur la nouvelle direction. «Depuis la nomination de l’Inspecteur général des Finances et chef de Service à l’IGF par le Président de la République, des missions de contrôles lui ont été données pour contrôler la gestion financière des différents services de l’État en République démocratique du Congo. Ces missions de contrôles de l’IGF sont effectuées parfois, en violation de l’Ordonnance n°87-323 du 15 septembre 1987 portant création de l’Igf, telle que modifiée et complétée à ce jour», attaque la LICOCO dans un communiqué officiel signé de la main de son secrétaire exécutif, Ernest Mpararo. Une LICOCO dont l’adresse est inconnue qui se dit interface

de Transparency Internationale, épingle le cas de la mission d’enquête au Lualaba demandant au président de la République de l’annuler. Courte réaction mais cinglante voire mortelle du service de communication de l’IGF qui évoque une «méconnaissance grave» de textes qui régissent le contrôle des finances publiques et des attributions dévolues à corps d’inspecteurs citant l’article 46 de la Loi N°08/12 du 31 juillet 2008 portant Principes fondamentaux de la libre administration des provinces qui dispose ce qui suit : « les comptes des provinces et ceux des différentes entités territoriales décentralisées sont soumis au contrôle de l’inspection générale des finances et de la Cour des comptes», expliquant que «l’attitude de la Licoco et de tous ceux qui la soutiennent apportent un soutien indéfectible à la pègre financière qui ronge le développement de la R-dCongo».

ALUNGA MBUWA n

L’IGF fait taire une ONG financée par la maffia financière

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a réhabilitation de l’IGF, l’Inspection générale des finances et des autres services de contrôle des finances publiques n’est qu’un pas. Il faut y croire et commencer à agir dans un pays où la maffia étend ses ramifications partout. En RDC, la corruption revêt plusieurs formes, telles que les pots-devin, le détournement des fonds, le trafic d’influence, l’abus des fonctions, l’enrichissement illicite, le recel, le blanchiment d’argent, la fraude fiscale, le conflit d’intérêts, etc. La renaissance de l’IGF, créée il y a plus de 30 ans, traduit l’engagement et la détermination du président de la République à contrer la fraude et la corruption qui anéantissent les efforts de développement du pays. Ainsi, l’IGF, sous le

contrôle de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo est un de ses bras armés dans la lutte contre les détournements dans l’objectif d’éviter au pays les pesanteurs de la corruption sur son développement et sa croissance économique. SALIR L’IMAGE DE L’IGF, UN COUP DE LA MAFFIA. Pour bien des observateurs, le combat contre la corruption et la fraude en RDC, comme ailleurs, ne devrait pas se limiter à une structure, moins encore à la seule volonté du cinquième président de la République. Il s’agit d’un combat qui doit être mené par tout Congolais épris de justice et d’amour pour le pays. Et pour lutter à armes égales, les militants anti-corruption devraient s’organiser en réseau comme le font les fraudeurs et détourneurs. Ces derniers ont un modus operandi connu.

Ils ont des ramifications au niveau de la justice, du gouvernement, des services de sécurité et de la police, de la Société civile et même au niveau de la présidence de la République. C’est ici que l’engagement citoyen contre la fraude et la corruption doit être empreint de conviction pour léguer aux futures générations un Congo sur le rail. La réhabilitation de l’IGF et des autres services de contrôle des finances publiques n’est qu’un pas. Il faut y croire et commencer à agir dans un pays où la maffia étend ses ramifications partout. Autant que le Président de la République a, dès l’entame de son quinquennat à la tête du pays, dénoncé la « petite et la grande corruption » tout en promettant la fin du règne des «intouchables corrupteurs et corrompus», les Congolais doivent lui emboîter le pas au travers la répro-

bation sociale contre les fraudeurs, les détourneurs, les corrupteurs et les corrompus. Dans cet apport populaire, le personnel judiciaire du pays, spécialement les magistrats, doivent, en toutes circonstances, rendre une justice juste et équitable, sans pour autant céder à la tentation de la corruption. Ce serait l’éthique de notre société et même la démocratie elle-même en sortira victorieuse. Il apparaît aujourd’hui clairement que l’État de droit doit s’engager dans la lutte contre la corruption. Les maffieux comprenant vite cette évidence ne baissent pas la garde. Ils multiplient des stratagèmes pour résister. C’est le cas des actions entreprises notamment pour saper l’image des structures mises en place pour contrôler les finances publiques. La dernière sortie médiatique de la LICOCO, la fameuse Ligue congo-

laise de la Lutte contre la corruption s’insurgeant contre la démarche de contrôle de la gestion de la province du Lualaba par l’IGF est un des cas. A ce sujet, le recadrage de l’IGF n’a pas tardé surtout que la LICOCO a fait montre, dans sa prise de position, d’une méconnaissance aggravée des textes qui régissent le contrôle des finances publiques en RDC. Et pourvu que la position prise par cette ligue ne le soit pas par procuration, pour le soutien à la pègre financière qui ronge le développement du pays. Ainsi, le service technique d’audit supérieur du gouvernement congolais invite la LICOCO à lire l’article 46 de la loi n°08/12 du 31 juillet 2008 portant principes fondamentaux de la libre administration des provinces. Cet article dispose : « Les comptes des provinces et ceux de différentes entités territoriales décentralisées sont

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soumis au contrôle de l’inspection générale des finances et de la Cour des Comptes ». Ensuite, l’IGF évoque l’article 2 de l’Ordonnance n°20/137-B du 24 septembre 2020 modifiant l’Ordonnance n°97323 du 15 septembre 1987 portant création de l’IGF. L’on note, en ce qui concerne les compétences de l’IGF que « l’inspection générale des finances accomplit toute activité d’enquête, d’audit ou de surveillance des opérations financières, tant en recettes qu’en dépenses du pouvoir central, des provinces, des entités territoriales décentralisées, des organismes et entreprises de toute nature ». La connaissance de ces textes aurait, sans doute, permis aux animateurs de la LICOCO d’éviter de faire des interventions erronées sur les missions de l’IGF. PITSHOU MULUMBAn Le Potentiel.


international BUKANGA LONZO EXCLUSIVITÉ PLANÉTAIRE l’enquête de l’année plébiscitée |

Matata, Kitebi, Louise Munga, Ida Naserwa, etc., accusés, levez-vous

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ukanga Lonzo, petite localité territoriale de l’une des provinces les plus pauvres du Congo, le Kwango, sur la nationale n°1, à quelques encablures de Kenge, sa capitale, sur la route de la grande agglomération humaine de l’ex-province du Bandundu, Kikwit, traversant le plat territoire agricole de Masimanimba : c’est aussi l’un des dossiers noirs d’une IIIème République faillie… Pourquoi et comment le Congo ne décolle pas. Comment expliquer la révolte populaire silencieuse qui a lieu dans le pays et la crise d’Histoire qui se déploie à l’Assemblée nationale avec l’éviction au grand complet du bureau Mabunda, prémices qui annoncent la chute du Gouvernement Ilunkamba et l’appui unanime de la Communauté internationale les États-Unis en tête - venant en soutien à l’initiative présidentielle des Consultations annoncée le 13 octobre, ouverte le 2 novembre, conclue le dimanche 6 décembre 2020, engagée à déboulonner un système de prédation rarissime au monde maintes fois dénoncé publiquement par le Président de la République. ENQUÊTE. Sur le dossier Bukanga Lonzo, voici les noms qui reviennent avec récurrence : Christo Grobler et Peter Venter, deux Sud-Africains, administrateurs de plusieurs sociétés dont certaines occultes et des complices congolais, des officiels hier et aujourd’hui au plus haut niveau de l’État congolais : Augustin Matata Ponyo Mapon, Patrice Kitebi Kibol Mvul, Louise Munga Mesozi, Rémy Musungayi Bampale, Robert Mbwinga Bila, Henri Yav Mulang, Modeste Bahati Lukwebo, Wivine Mumba Matipa, Isidore Kabwe Muewu, Néhémie Mwilanya Wilonja, Mbienga Kayengi, Lumbu Kiala, etc., mêlés à un niveau ou à un autre dans ce scandale d’un siècle congolais gâchis.

Texte revu, corrigé, complété, actualisé.

Le projet vanté de Bukanga Lonzo fut un spectacle qui n’aboutit sur aucun résultat en avalant néanmoins des millions de $US. DR.

Parmi les personnalités impliquées dans la débâcle du projet du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo, de g. à dr., l’ex- PM Matata Ponyo, ses ministres Patrice Kitebi (Finances), Louise Munga (Portefeuille), sa conseillère nommée D-G Ida Kamonyi Naserwa. DR.

Si Néhémie Mwilanya Wilonja n’a pas, à proprement parler, fait partie d’un gouvernement quelconque, le très puissant DirCab du Président de la République Joseph Kabila Kabange dont il affirme désormais vouloir perpétuer l’œuvre en acceptant de se hisser à la tête de la plate-forme politique kabiliste Front Commun pour le Congo, FCC, créée pour le service, à la base des controverses et dysfonctionnements politiques dans le pays; et si les deux derniers cités Mbienga Kayengi et Lumbu Kiala furent des fonctionnaires comptables d’État (le premier à la Primature, code 0561, le second au ministère des Finances, code 0536, désormais «élu» Député national), toutes les autres personnalités étaient ministres au national à l’époque de la commission des faits et occupaient des portefeuilles économiques

clés: Finances, Portefeuille, Industrie, Petites et Moyennes Entreprises, Agriculture et Développement rural. En mission, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural en fonction à l’époque Jean-Chrysostome Vahamwitiùùù fut représenté par son collègue Robert

Mbwinga Bila en charge des Affaires foncières. ACCUSÉS LEVEZ-VOUS. Toutes ces personnalités sont en lien étroit avec la firme AFRICOM Commodities (PTY) Ltd, société holding de droit sud-africain malheureusement inexpérimentée, ne to-

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talisant alors à peine que trois ans d’âge, travaillant dans la fourniture d’équipements, de matériels et d’intrants agricoles, qui est choisie pourtant pour réaliser un projet agroindustriel pharaonique de près de 1 milliard de US$. Elles sont mêlées dans la conduite et la signature des contrats dont une Convention d’actionnaires datée du 24 mars 2015. Des contrats de gré à gré, n’ayant pas, comme plusieurs autres, respecté la loi sur la passation des marchés publics, n’ayant jamais sollicité, ni requis l’autorisation de la DGCMP, la Direction Générale de Contrôle des Marchés Publics, sortant très souvent, des cadres légaux. Dans la foulée de ce projet de Bukanga Lonzo, plusieurs sociétés voient le jour pour servir de (suite en page 19).


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l’enquête de l’année plébiscitée |

Gros retour sur investissement ou comment rétribuer un mentor

S’il échoue dans un projet d’industrialisation à Bukanga Lonzo, Matata gagne le marché d’industrialisation du Congo

C

ela pourrait s’appeler un gentelman Gift fait à un mentor ou, s’agissant d’une affaire d’argent, retour sur investissement sauf qu’il s’agit de questions de gouvernance, des questions de l’État. D-G d’une banque en puissance de développement qui brasse plusieurs centaines de millions de US$ à prêter à qui veut généralement à des amis bien placés -, Patrice Kitebi Kibol M’vul a accordé, le 18 juin dernier, le gros marché d’élaboration d’un Plan directeur d’industrialisation du Congo au cabinet Congo Challenge, propriété de son mentor, l’ex-Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon (document en fac-similé ci-contre). Problème : la note d’attribution non référencée est muette sur le coût de la prestation (les sommes que devra débourser le FPI au bénéfice de Congo Challenge) outre qu’elle n’informe pas sur les données standards d’adjudication d’un marché public tel que le recommande l’Autorité de Régulation des Marchés publics, particulièrement la procédure de passation du dit marché. PROCHE DE MATATA PONYO MAPON. Ministre délégué honoraire des Finances, Kibol M’vul sait pertinemment l’obligation légale de rendre public le coût de ce marché sans lequel le fisc (Direction Générale des Impôts) ne saurait percevoir la TVA, la Taxe sur la valeur ajoutée. «Tout porte à croire qu’il s’agit d’un marché de gré à gré, un arrangement convenu au temps fort de la gué-guerre dans la coalition FCC-CACH au pouvoir. L’attention de tout le monde était tournée ailleurs», explique un délégué syndical du FPI «horrifié par la conclusion de ce marché» et dont les rapports sont électriques avec le D-G. La loi dispose que les conditions essentielles pour un marché de gré à gré sont la détention d’un brevet d’invention, d’une licence ou d’un droit exclusif, les raisons techniques ou artistiques détenues par un seul prestataire, l’extrême urgence… les marchés

spéciaux. Or, Congo Challenge (qui publie une revue dite scientifique, propriété de l’ancien Premier ministre) n’a été créé qu’en 2017, l’avant-veille du départ de Matata de la Primature et n’a encore fourni, en l’espèce, aucune preuve... sauf médiatique, commente un «opérateur politique» qui note «le bruit dans les médias» autour de cette revue dont la qualité d’impression ou graphique est cependant réelle. Par ailleurs, le décret sur les marchés

spéciaux attendu depuis 2010 n’a pas encore été rendu public. Pourtant, sur sa décision d’attribution définitive, Kibol M’vul écrit qu’il a obtenu, à la date de 16 avril 2020, l’avis de non-objection de la Direction de Contrôle des Marchés Publics. S’agirait-il de la Direction Générale de Contrôle des Marchés publics dont le témoignage du DG a.i a été déterminant dans le procès des 100 jours et dans la condamnation de Kamerhe et Jammal au procès du siècle? Ensuite,

experts du gouvernement, industriels délégués des organisations patronales dont la FEC et partenaires extérieurs réunis dans un palace dans la Capitale venaient de valider le Document de la politique et des stratégies industrielles de la RDC, après 10 jours (20-29 février 2020) d’intenses réflexions. L’atelier de validation était présidé, au nom du Premier ministre Sylvestre Ilunkamba, par la VPM en charge du Plan, Élysée Munembwe. Présent : le ministre de l’Industrie,

Julien Paluku qui a la tutelle du FPI. «Le document qui sera validé est le fruit de travail effectué par les experts du ministère de l’Industrie lors d’un atelier organisé du 5 au 6 novembre 2019», a déclaré Paluku en ouverture. Kibol n’en était-il pas au courant ou a-t-il fait précipiter les choses pour ne pas être gêné aux entournures? La «Décision d’attribution définitive» du marché de l’élaboration d’un Plan Directeur d’Industrialisation du Congo, se fonde

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sur le plan de passation des marchés de l’exercice 2020 du FPI. De quel plan s’agit-il ? Le ministère de l’Industrie en dispose déjà un? Julien Paluku : «L’élaboration de la politique industrielle va toucher le plan directeur de l’industrialisation qui sera chiffré». Puis : «Comme nous sommes encore au processus d’élaboration du budget programme, nous allons devoir sortir les financements qui seront faits par le gouvernement de la République et le gap qui devra être négocié auprès des partenaires». Fort de son plan stratégique d’industrialisation du pays, Paluku a réussi à convaincre, le 30 juillet, l’ambassadeur de la République Islamique d’Iran, Mohamed Javad Sahiriati, de faire profiter aux industriels iraniens des faveurs des zones industrielles économiques du Congo en gestation. Les deux pays ont signé des accords commerciaux sur le transport aérien, la fourniture du pétrole, la création d’une commission spéciale mixte en matière commerciale. Le marché confié à Matata paraît pour le moins injustifié ou redondant. Mais comment l’homme qui a échoué dans un projet agro-industriel à Bukanga Lonzo malgré la mise à disposition de plusieurs centaines de millions de $US par le Trésor, a pu gagner le marché d’industrialisation du Congo? Conseiller de Matata lors des années Finances -, Kibol N’Vul a suivi le nouveau Premier ministre au Gouvernement mais comme ministre délégué près le Premier ministre en charge des Finances avant de passer la main à un ministre plein, Henri Yav Mulang. Signe que le vrai décideur aux Finances était celui qui avait été élevé au rang de Premier ministre... Avant de passer les clés de la Primature à Samy Badibanga nommé le 20 décembre 2016 à l’issue du dialogue de la Cité de l’UA, Matata a fait désigner son ancien ministre délégué, D-G au FPI. Une nomination jamais lue sur la télé publique Rtnc comme de coutume ni publiée au Journal officiel.

POLD LEVI MAWEJA n

Le Soft International n°1494 daté 10 août 2020.


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l’enquête de l’année plébiscitée |

Des chiffres qui vous glacent le sang

L

es chiffres figurant sur les différents tableaux (ci-contre, ci-bas) montrent ce que fut le Projet de parc agro-industriel de Bukanga Lonzo. Une réelle machine de «corruption, de fraude à grande échelle», avoue l’un des administrateurs sud-africains d’AFRICOM AFRICOM Commodities (PTY) Ltd, société de droit sud-africain Christo Grobler dans un email daté du 17 novembre 2020. «J’espère que cet email vous trouvera en bonne santé. Ceci a été un grand choc pour moi comme je n’avais pas réalisé ou imaginé une pareille corruption ou fraude à grande échelle qui s’est produite. Ceci apporte beaucoup d’éclairage sur beaucoup de choses. C’est pourquoi, nous étions traités de manière hostile et beaucoup d’autres situations ont été insupportables au dernier moment (de notre séjour). Nous espérions toujours que les choses allaient s’améliorer et certainement ignorant de ce qui se passait (...)». Il faut dire que les différentes équipes qui ont plongé dans ce dossier sont arrivées à la conclusion ci-après : vu les fonds décaissés par l’État (287.050.817,91 millions de US$, les trois-quarts du coût total prévu), le projet du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo aurait pu s’autofinancer dès sa deuxième année de vie, tout avait été pris en charge par l’État qui n’aurait jamais dû continuer à injecter de millions de US$ alors que la gestion du parc était opaque... De là l’aspect «auteur intellectuel» dans la conception, la planification, la réalisation. Un autre aspect à relever : un conflit d’intérêt dans la gestion des trois sociétés du parc, AFRICOM a été le gestionnaire réel de ces trois entreprises même minoritaire à PARCAGRI SA et SEPAGRI SA, égalitaire avec l’État à MARIKIN SA.

LES DEUX PHASES DU PROJET BUKANGA LONZO PHASE DU PROJET 1.

Phase I.

2.

Phase II.

ACTIVITÉ PRINCIPALE

EN MILLIONS US$

Construction du parc et production du maïs

54.165.000,00

Phase II.I.

Élargissement des activités du Parc en y ajoutant irrigation, plantation des légumes, élevage des poulets, porcherie, production d’aliments pour bétail, abattoir

256.959.678,00

Phase II.I.

Construction du Marché International de Kinshasa

101.526.000,00

Sous Total

358.484.678,00

Total Général

412.649.678,00

PAIEMENTS DIRECTS VERS L’AFRIQUE DU SUD ET AILLEURS EN FAVEUR D’AFRICOM ET SES FILIALES PRESTATAIRES BÉNÉFICIAIRE

PÉRIODE

MONTANT EN CDF

1.

AFRICOM (PTY), compte en Afrique du Sud. Avril 2014 - Oct. 2016

2.

Société SENLER, acquisition pivots d’irrigation.

EQUIVALENT EN US$

151.467.291.849,13

161.303.962,97

2.425.980.585,75

2.619.821,15

6 mars 2014

PAIEMENTS AU CONGO EN FAVEUR D’AFRICOM VIA LES SOCIÉTÉS DU GROUPE DU PARC AGRO-INDUSTRIEL DE BUKANGA LONZO BÉNÉFICIAIRE

PÉRIODE

MONTANT EN CDF

EQUIVALENT EN US$

1

Société SEPAGRI

Av. Sep. 2015

829.049.430,00

895.902,75

2

Société MARIKIN

Mai 2015

192.072.900,00

207.698,02

3

Société PARCAGRI

Jul. 2014 - Mars 2016

34.338.174.676,20

34.472.438,87

4

Société SEPAGRI (Libération capital social)

05 Mai 2017

192.072.900,00

207.698,02

5

Province de Kwango (Phase 2 PAI et MARIKIN)

Fév. 2016

9.231.298.980,00

7.100.000,00

6

Société TRIMOMF RDC SA

Fév. 2014 - Mars 2015

7.652.378.107,50

8.269.907,83

52.435.046.993,7

51.153.465,49

TOTAL

TOTAL DES PAIEMENTS EN FAVEUR D’AFRICOM, SES FILIALES ET MIC INDUSTRIES LIEUX DE PAIEMENTS EFFECTUÉS 1.

Paiements en Afrique du Sud et ailleurs

2.

Paiements en RDC Total Général

MONTANT EN CDF

EQUIVALENT EN US$

183.656.449.051,24

196.099.692,46

52.435.046.993,7

51.153.465,49

236.091.196.044,94

247.253.157,95

AUTRES PAIEMENTS LOCAUX POUR COMPTE DES ACTIVITÉS DU PARC AGRO-INDUSTRIEL DE BUKANGA LONZO BÉNÉFICIAIRES 1.

Paiements en faveur des autres prestataires (Afrika German Consult/ Ex FICHNER SAI pour les études sur l’électrification du Parc, AEE Power S.A pour le soutirage et la construction de la sous-station électrique, CFAO, Ernest & Young, etc.)

2.

Paiements en faveur des institutions publiques (Codes comptables Primature, Cabinet Finances... pour frais de mission, campagne de lancement de la récolte du maïs, etc.). TOTAL GÉNÉRAL LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1514 | PAGE 17.

EQUIVALENT EN US$ 42.262.749,74

3.523.527,08

45.786.276,82


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l’enquête de l’année plébiscitée |

Après Musungay et Mbwinga, un troisième ex-ministre Matata nie toute implication dans la débâcle de Bukanga Lonzo

S

ur TV5, la chaîne française francophone, l’ancien premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon s’était défendu sur le dossier BukangaLonzo en ces termes : «Mais quand vous décidez de coudre une chemise et que vous ne terminez pas, si l’autre qui reprend votre place, ne la termine pas, à qui la faute?». Il s’en prenait à ses successeurs Samy Badibanga Ntita à qui il a remis les clés de l’Hôtel du Gouvernement mais qui n’a duré que l’espace d’un matin (17 novembre 2016 - 18 mai 2017, soit six mois et 1 jour avec une équipe gouvernementale désignée le 19 décembre et qui a passé moins de temps au travail) et à celui qui a fait plus longtemps au 5, avenue Roi Baudouin, à savoir, Bruno Tshibala Nzenze qui, nommé le 18 mai 2017, a rendu les armes le 7 septembre 2019 à Sylvestre Ilunga Ilunkamba. Début juillet, précisément lundi 6 juillet, un communiqué de l’ex-Premier ministre donnait le ton : Matata n’a jamais géré des fonds destinés aux projets d’investissements. « Point n’est besoin de rappeler à l’opinion tant nationale qu’internationale que la Primature, sous son mandat, tout en tenant un centre d’impulsion et d’évaluation rigoureux de l’action gouvernementale, en harmonie avec le Président de la République, n’a jamais été ni un centre d’ordonnancement des fonds publics, ni une unité d’implémentation des projets du Gouvernement, encore moins un lieu de décaissement ou de gestion des fonds destinés aux projets d’investissement », écrit cette mise au point. Puis, Matata, qui, dans ce communiqué dit se réserver le droit d’ester en justice pour tous ces faits invraisemblables et répréhensibles par la loi pénale, soutient par le canal de son cabinet, que le projet du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo, le marché international de Kinshasa à Maluku, des locomotives neuves pour la Société Nationale des Chemins de fer du Congo (SNCC), de la société Congo Airways, de Transco, des bus Esprit de vie, la relance de la Société Congolaise des Transports et Ports (SCPT) etc, n’ont pas été été gérés par la Primature, ajoutant que la coordination était assurée par les ministères. S’agissant du parc agro-industriel, deux ministères sont visés : celui de l’Agriculture et celui des Finances. PAROLE À LA JUSTICE. Qui sont ces ministres sectoriels ? Matata 1, Finances (ministre délégué auprès du Premier Ministre, Patrice

Kitebi Kibol Mvul avec viceministre Roger Shulungu Runika), Agriculture et Développement Rural (ministre Jean Chrisostome Vahamwiti Mukesyayira); Matata II, du 7 décembre 2014 au 14 novembre 2016, Finances (ministre Henri Yav Mulang avec vice-ministre Albert Mpeti Biyombo); Agriculture, Pêche et Élevage (Isidore Kabwe Mwehu, puis Émile Mota Ndongo Kang). Mais cités par plusieurs sources comme les ministres qui avaient signé le contrat avec la société sud-africaine Africom Commodities (LTD), Rémy Musungayi Bampale qui venait de l’opposition pour répondre à Kabila qui, son élection fortement contes-

tée par toutes les chancelleries, intronisé en catimini à l’esplanade de la Cité de l’UA devant un seul président, le Zimbabwéen Robert Mugabe, faisait appel à tous ceux qui ont «la passion du Congo» de le rejoindre, aujourd’hui AFDC-A Bahati et le FCCPPRD Robert Mbwinga Bila, ministres respectivement de l’Industrie et PME et des Affaires foncières à l’époque des faits, dans des courriers adressés au Soft International, disent n’avoir rien eu à avoir avec le projet Bukanga Lonzo. «Le Premier ministre Matata nous a demandés de signer le contrat. Point barre», dit l’un. L’autre s’étonne qu’on leur ait parlé d’un projet de 80 millions de US$ alors qu’il

est de plus de 200 millions de $US, que ce sont les Sud-afs qui allaient financer alors que c’est le Trésor public congolais. Le courrier de l’ex-Premier ministre reçu dans les rédactions du Soft International se complaît à vanter une «gouvernance économique et financière (à son époque), le taux de pression fiscale ayant culminé à près de 15% contre moins de 9% aujourd’hui». Il appelle à l’audit de son passage aux affaires de 2003 à 2010, de DG BCeCO à la Primature en passant par le ministère des Finances. Il avoue qu’«aucune structure gouvernementale n’était impliquée dans la gestion des fonds destinés au projet» et impute le chaos du projet à

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l’arrêt des décaissements par l’État». Pourtant, un système économique prédateur pire que celui qu’avait érigé Mobutu a existé et a fonctionné dans le pays, que veut faire sauter le Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Dans un courrier daté du 16 décembre 2020 adressé au Directeur Général du Journal Le Soft International, Yerkis Muzama Muzinga avec ampliation au Procureur Général de la République, aux Présidents de la Haute Autorité des Médias, de l’Union de la Presse du Congo et de l’ACP sans toujours savoir pourquoi, un troisième ex-ministre Matata aujourd’hui député, Isidore Kabwe Mwehu Longo, exerce son droit de réponse «pour démentir fermement toute implication, écrit-il, de ma part dans la gestion du dossier Bukanga Lonzo qui n’a par ailleurs dans les faits jamais relevé de ma compétence durant mon mandat au ministère de l’Agriculture, Pêche et Élevage qui s’est étendu du 7 décembre 2014 au 25 septembre 2015». L’ex-ministre Matata dit «contester les faits qui (lui) sont imputés», réf. éd. n°1510, datée 11 déc. 2020, «sous la plume de M. Alunga Mbuwa dans l’article «Matata, Kitebi, Ida Naserwa, etc., accusés levez-vous». Il «regrette» que son nom ait été cité dans l’article du Soft International sans que le texte ne relève «aucun fait précis qui puisse étayer» son implication, y voyant «des intentions malveillantes qui visent essentiellement à porter atteinte à l’honneur et à la dignité» de sa personne. Il dit se réserver «le droit de poursuites en justice pour diffamation» l’auteur dudit article, Le Soft International, «ainsi que toute personne qui continuerait à colporter ou à diffuser des faits mensongers» faisant clairement allusion aux déclarations cidessous du communiqué du cabinet de l’ancien Premier ministre datée du 6 juillet. Le député Isidore Kabwe Mwehu Longo serait pertinent s’il harmonisait son propos avec l’ex-Premier ministre qui déclare, par la voie de son cabinet, que sous son mandat, la Primature «n’a jamais assuré la coordination de quelque projet que ce soit qui dépendait des ministères sectoriels» visant, s’agissant du Parc agro-industriel, deux ministères, l’Agriculture et les Finances. Il reste que c’est à la justice - et à elle seule - saisie par les services compétents - de déterminer les vrais responsables de cette mafia financière qui s’est attribuée au moins 200 millions de $US, a conduit à la débâcle d’un projet abusivement présenté aux Congolais comme celui de l’émergence du Congo. ALUNGA MBUWA n


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Bukanga Lonzo, «l’auteur intellectuel de la débâcle : Matata»

Dans le projet Bukanga Lonzo, le ministre délégué aux Finances Patrice Kitebi Kibol Mvul ordonne des paiements par le Trésor public de 40.122.733,10 US$ en faveur d’une autre firme sud-africaine AEE POWER SA en vue du soutirage et de la construction d’un système d’électrification du parc agro-industriel. DR. (suite de la page 15). paravent dans ce qui est une véritable toile d’araignée, une opération de «corruption et de fraude à grande échelle», reconnaît dans un email, daté du 17 novembre 2020, l’un des administrateurs sud-africains, Christo Grobler. Parmi ces sociétés-écran qui rénumèrent indûment cette mafia, on cite PARCAGRI SA (aménagement et gestion du Parc agro-industriel, 85% des parts pour l’État congolais, 15% pour AFRICOM), SEPAGRI SA (exploitation du parc, 70% des parts pour l’État, 30% pour AFRICOM), MARIKIN SA (Marché… International de Kinshasa pour l’écoulement des produits du parc dont nul ne saura le pourquoi de cette appellation inutilement bling-bling de «marché international», 50% des parts pour l’État, 50% pour AFRICOM…), AFRICOM Commodities DRC SARL. À l’issue d’arrangements douteux, Ida Kamonyi Naserwa, épouse d’un homme politique congolais en vue, se fait bombarder au poste de Directeure générale du PARCAGRI SA. Depuis, soucieuse de se prévenir de toute poursuite en s’assurant d’une immunité parlementaire, elle a fait le choix, comme d’autres membres de cette mafia de premier ordre, de se faire élire «Honorable», préférant elle, la Chambre haute du Parlement où, plus que jamais, seule suffit une montagne de billets de $US à distribuer à un corps électoral plus réduit... Total des fonds décaissés par ces « partenaires » d’un État failli pour un projet de parc

agro-industriel de Bukanga Lonzo présenté comme un projet majeur devant pousser le Congo à l’émergence économique et sociale : 287.050.817,91 US$. PILLARDS EN COL BLANC. Des fonds liquidés par le Trésor public (285.939.621,87 US$), le reste - soit 1.115.196,04 US$ - déboursé par le FPI, le Fonds de Promotion de l’Industrie. Premier d’une longue liste des personnalités, selon toute vraisemblance, déjà dans le box des accusés, à en croire toutes les sources judiciaires dans la Capitale : Augustin Matata Ponyo Mapon. Il fut de 2003 à 2010 Directeur général du BCeCo, un Bureau central où il coordonne les financements des bailleurs de fonds en tête la Banque Mondiale, destinés à la reconstruction du Congo, déjà à l’époque, selon des articles parus dans des médias congolais, sous de hauts soupçons de détournements de fonds, ministre des Finances de février 2010 à avril 2012, puis, fulgurante ascension, est nommé à cette date, Premier ministre. Battu en 2011 aux élections législatives dans sa province d’origine, le Maniema, Matata Ponyo travaille à mettre en place une mosaïque de partis et regroupements politiques qu’il finance directement - en tête, le parti PR, le Parti Républicain de son ami et ex-mentor Justin Kalumba Mwana Ngongo, et le Regroupement ATEC, l’Alliance pour la Transformation et l’émergence du Congo, dont il est l’Autorité Morale - qu’il affilie prudemment au FCC pro-Kabila, tout

en étant sur papier membre de l’alors parti présidentiel PPRD et qui recrutent des amis et mentors amenés au gouvernement quand il y devient Premier ministre et de se faire élire... «Honorable Sénateur» en 2019. Pas avant d’avoir obtenu une chaire d’Université longtemps rêvée. Le Premier ministre tient tellement à ses amis que quand en juin 2015, le très puissant ministre des Transports et Communications Justin Kalumba Mwana Ngongo est sous le coup d’une motion de défiance au Parlement, il lui fait faire le faux malade afin de l’extraire de la battue parlementaire, le fait admettre au centre médical Diamant, au centre-ville, lui signe un ordre de mission, organise son exfliltration à l‘étranger quand le ministre se balade dans un salon d’exposition en Europe. A son retour au pays, aucun Député - ni aucun Congolais - ne se souvient de rien. Sur Bukanga Lonzo, tous les documents authentifiés rassemblés et consultés par Le Soft International (des centaines de pages, des mémos, des témoignages, un rapport d’audit du très réputé comptable de Cleveland Ernst & Young datant de 18 février 2016, etc.) renseignent Augustin Matata Ponyo Mapon comme «auteur intellectuel» (conception, planification, paiements de plus de 83% de fonds à des entreprises sudafricaines directement versés dans des comptes dans le pays de Nelson Mandela où régulièrement la fratrie se retrouve pour le partage du butin de guerre). C’est lui et lui seul qui gère directement le pro-

jet Bukanga Lonzo assisté de son cabinet de la Primature et de son ministre délégué aux Finances Patrice Kitebi Kibol Mvul. Comme d’ailleurs tout autre dossier «faussement économique émergent» de sa Primature validé à la va-vite lors de ses réunions de l’aurore sinon de l’aube, en premier, celle du «secteur productif» qui regroupe des ministères clés d’assiette, et qu’il présente lui-même en cas d’absence du ministre de tutelle ou d’absence avérée de pertinence du ministre. Cas de TransCo, CongoAirways, Immeuble Intelligent, Aéroport Modulaire, Aéroport de N’Djili, gestion des fonds générés par la connexion de la Fibre optique, etc. Souvent, il se passe des avis de l’un de ses Vice-premiers ministres, en l’occurrence, celui en charge du Budget, Daniel Mukoko Samba dont il obtient très vite le 7 décembre 2014 l’éviction du Gouvernement pour absence de collaboration. Sur la fibre optique gérée directement par la Primature au plus grand désarroi des agents et fonctionnaires de la SCPT, n’est-il pas temps que les fameux parlementaires anticorruption APNAC et LICOCO - des ONG qui ressemblent à des églises de réveil, juste lieu de recueil des fonds - se penchent sur le dossier, lèvent un coin du voile pour voir qui a signé le contrat, comment a été financé en surfacturation le projet Point d’atterrage Muanda, comment l’affaire BIAC s’est résolue, pourquoi le Congo a raté à Cape Town son basculement quand tous les autres y étaient, pourquoi deux individus ont passé une

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semaine dans un cachot du CNS sous feu Pierre Lumbi Okongo? Certes, ce fut avant la Primature Matata. Mais ce fut un dossier bouclé sous Muzitu et par les Finances... ! Dans ces mêmes colonnes, dans un dossier, «Fibre optique, qui veut cacher qui?», il est écrit : «Pourquoi les Chinois de CITCC (la firme ayant construit la ligne de la fibre optique Muanda-Kinshasa avec des malfaçons, ndlr) avaient refusé de se présenter devant la Commission d’enquête parlementaire Mayobo pour être auditionnés? Qui les avait entêtés? Pourquoi le ministre délégué des Finances Patrick Kitebi Kibol M’vul, actuellement patron du FPI, Fonds de Promotion de l’Industrie - agissant sous les ordres du Premier ministre, Chef du Gouvernement Augustin Matata Ponyo - avait rejeté l’invitation de se présenter devant la Commission parlementaire? Lequel Augustin Matata Ponyo avait été ministre des Finances à l’époque du dossier fibre optique? Pourquoi le Président Kabila avait-il décidé de ne traiter de ce dossier - son suivi, contrats et paiements ayant été conclus et effectués des mois avant la nomination de Tryphon Kin-kiey Mulumba aux PTNTIC - qu’avec le nouveau ministre au point de lui réserver à lui et à lui seul – non à un quelconque membre du Gouvernement, ni au Premier ministre - sa décision de procéder à l’inauguration de la station d’atterrage de Moanda le 8 juillet 2013? À nouveau, pour qui est intéressé par ce (suite en page 20).


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Des marchés surfacturés multipliés parfois par 20 la facture d’origine, passés de gré à gré (suite de la page 19). dossier de backbone congolais, nulle part, et dans aucune ligne du rapport d’enquête parlementaire, le ministre Tryphon Kin-kiey Mulumba étranger à ce dossier, n’avait été mis en cause. Ce dossier de fibre optique fut géré et bouclé par des ministres (Portefeuille, Finances, PTNTIC), des services et des institutions de l’État (Présidence de la République, SCPT, Banque Centrale, Bureau de coordination des investissements chinois), etc., bien avant l’arrivée de Tryphon Kin-kiey Mulumba en 2012 aux PTNTIC» (n°1464 daté vendredi 16 août 2019 en ligne ven, 16/08/2019 - 17:23). Accusée : Ida Kamonyi Naserwa, conseillère du Premier ministre Matata à l’époque de la commission des faits. Interrogée par des OPJ, elle passe aux aveux. «Oui, des paiements furent en effet effectués au compte de la firme sudafricaine AFRICOM». Mais explique n’en avoir eu aucun contrôle. Accusée : Louise Munga Mesozi, ministre du Portefeuille à l’époque des faits. Originaire du Sud-Kivu, elle a depuis choisi de se proclamer à la Chambre basse du Parlement comme «Honorable Députée nationale». Citée comme complice dans un incident majeur de morale de gestion, Louise Munga serait particulièrement visée par la justice, pour n’avoir pas veillé à ce que l’État congolais ne libère que la quotité des parts due au capital social des sociétés PARCAGRI SA, SEPAGRI SA et MARIKIN SA. Mêmes graves accusations dans le cas de la firme AFRICOM. Accusé : Patrice Kitebi Kibol Mvul. Originaire de Kolokoso, dans le Kwango, ancien conseiller du ministre des Finances Matata, il succède à son mentor dans l’immeuble de verre et de béton mais comme ministre délégué auprès du Premier ministre Matata Ponyo Mapon. Sorti du Gouvernement le 7 décembre 2014, il retrouve, deux ans plus tard, fin novembre 2016, un poste juteux à la tête du Fonds de Promotion de l’Industrie offert - et pour cause - dans des conditions sombres, par son mentor, à la veille de céder la Primature à l’opposant UDPS Samy Badibanga Ntita, désigné au lendemain du dialogue de la Cité de l’Union Africaine. Depuis, en guise de reconnaissance, il confie des marchés dans la totale opacité à ses différences entreprises dont le fameux think tank Congo Challenge, une ONG Fonda-

Le Premier ministre Augustin Matata Ponyo avait toujours incroyablement réussi à mobiliser toutes les notabilités du pays, du Président de la République aux gouverneurs des provinces en vue de légitimer ses projets économiques d’émergence. DR. tion Mapon qui financerait des œuvres caritatives dans les secteurs de la santé, de l’éducation et du développement communautaire. Kitebi s’emploie à financer et à stipendier partis politiques et médias, de même que cours et tribunaux, soucieux de se prémunir des conséquences néfastes d’un chaos personnel. S’il ordonne des paiements monstre par le Trésor public dont celui de 40.122.733,10 US$ en faveur d’une autre firme sud-africaine AEE POWER SA en vue du soutirage et de la construction d’un système d’électrification du parc agroindustriel, ce n’est pas pour aider à l’émergence de la province du Kwango dont il est originaire. Il s’agit d’une surfacturation allant jusqu’à près de 20 fois la valeur des factures d’origine. En l’espèce, le montant réel était de 37.659.725,63 US$. Kitebi et d’autres pillards en col blanc sont cités dans la razzia qui s’opère sur le site sur au moins trente tracteurs, des groupes électrogènes, une dizaine de jeeps tout-terrain de marque Toyota, une dizaine de véhicules benne, des pièces de rechange, des tonnes de maïs, etc. Nombre de ces biens prennent le chemin de sa ferme agricole, à 16 kms de la cité de Mongata, dans la banlieue proche à l’Ouest de Kinshasa, voisine de celle du Directeur de cabinet du Président de la République, Vital Kamerhe Lwa-Kanyingini détenu et, depuis, condamné à 30 ans (20 ans de prison ferme, 10 ans d’inéligibilité). Un rapport circonstancié consulté par Le Soft Interna-

tional cite «Son Excellence Kitebi» parmi les personnes coupables «d’actes criminels, vols, pillage, tueries des Congolais dans le parc agroindustriel (...) avec la complicité du commandant Tigre, du Colonel Ramazani, de NdukuPala Antoine, Mayala, MbwaMabe et autres». Une vidéo postée sur les réseaux sociaux montre en grande compagnie «Son Excellence» sur le site de Bukanga Lonzo au cœur d’une opération de pillage du matériel du site. Accusé : Matondo Mbungu, Directeur général du BCeCo, service dépendant du ministère des Finances dont un précédent D-G ne fut autre que Matata qui, depuis son départ, en 2010 après y avoir exercé sept ans durant, de 2003 à 2010, veille avec génie à la sélection de ses successeurs. Craint-il la découverte d’une boîte de pandore? Un BCeCo qui, en l’espèce, avait la charge du marché d’électrification du parc agroindustriel. La question porte sur la connivence qui aurait existé dans le cadre de ce marché arraché au BCeCo et atterrit dans le bureau du ministre délégué auprès du Premier ministre en charge des Finances Patrice Kitebi Kibol Mvul, qui ordonne soudain des décaissements en millions de US$ au bénéfice de la firme sudaf AEE POWER SA. Les noms d’autres personnalités sont égrenés dans ce scandale à divers niveaux de responsabilité : Henri Yav Mulang, Modeste Bahati Lukwebo, Wivine Mumba, Kabwe Muewu, etc.

Ces personnes, ministres à l’époque des faits, ont notamment pris part à une réunion en 2016 à l’issue de laquelle la D-G du PARAGRI SA, Ida Naserwa, est menacée de révocation par le Premier ministre Matata Ponyo. La question est de savoir ce qui les aurait opposés… Selon toute vraisemblance, il s’agit de savoir qui porte la responsabilité de la gestion des millions de $US versés par le Trésor public. La main sur le cœur, Ida Naserwa confesse n’avoir jamais eu à gérer plus de 2 millions de $US dont la subvention du FPI d’un total certifié de 927.962 $US. Le reste concernerait la paie des salaires et des prestations diverses... Si elle finit par se lâcher le 18 juillet 2016 en dénonçant des détournements massifs, sa trop longue omerta consentante lui porte désormais préjudice. D’autres irrégularités et non des moindres constatés dans la réalisation de ce projet : bien que disposant d’un actionnariat minoritaire, la firme AFRICOM Commodities (PTY) Ltd qui n’a jamais libéré ses parts dans les sociétés PARCAGRI SA et SEPAGRI SA, a été le réel gestionnaires de ces firmes du fait des initiateurs du projet Bukanga Lonzo. Selon tous les rapports d’audit qui plongent dans ce dossier et le plombent consultés par Le Soft International, la firme sudafricaine s’est payée, avec ses complices congolais, pas moins de 232.163.936,97 US$. Accusés : deux sociétés sudafricaines dont la société-écran DESTICLOX Pty Ltd (propriété

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des mêmes SudAfs Christo Grobler et Pieter Venter, disposant de la même adresse que la firme AFRICOM) qui reçoit des paiements de 11.069.300,09 US$ dont 510.883,84 US$ au titre de frais de gestion du Parc rémunérant au passage les membres de la mafia congolaise. Mais à quel titre DESTICLOX Pty Ltd perçoit ces frais de gestion par exemple dès lors que ce contrat lie l’État à la firme AFRICOM Commodities (PTY) LTD? Obtenir des paiements pour une activité existante est un cas de détournement des fonds publics. La seconde firme est précisément AFRICOM Commodities (PTY) LTD. Selon tous les audits dont Le Soft International a pris connaissance, en partant du système de surfacturation mis en place par cette mafia sudafricaine de connivence avec des officiels rdcongolais au plus haut niveau de l’État, c’est une somme de 34.150.507,00 de $US qui aurait été affectée au parc de Bukanga Lonzo, «l’estimation des fonds non justifiés représenterait un montant de 204.903.042,00 de US$». AFRICOM Commodities est aussi accusée d’abus de confiance pour n’avoir pas libéré la quotité du capital social de 15% dans PARCAGRI, 30% dans SEPAGRI et 50% dans MARIKIN». Il existe plusieurs autres griefs. Telle l’absence de mécanisme de bonne gestion, absence de convocation d’assemblée des actionnaires, abandon des sites exposés à différents pillages perpétrés par les plus hauts (suite en page 21).


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Des pillards en col blanc opèrent une véritable razzia sur le matériel de Bukanga Lonzo (suite de la page 20). dirigeants eux-mêmes - un lot d’engins lourds, véhicules, avarie des intrants agricoles, etc. Des pertes lourdes pour le projet de parc agro-industriel. En mars 2015, à l’annonce du projet, pour faire sexy, que n’at-on pas dit? Que n’a-t-on pas écrit? «Comment le Congo aurait pu l’imaginer? À une heure de route de la Capitale, voici des plaines verdoyantes du Bandundu qui s’étendent à perte de vue, où le tout-terrain glisse en toute liberté en entendant le seul bruit du moteur 12 cylindres ! C’est sur ces terres à la suite de la seule volonté de Kabila que s’érige une vraie plate-forme moderne de distribution des produits alimentaires. Lancé en juillet dernier, le parc agro-industriel de Bukanga Lonzo a donné en mars sa première récolte de maïs. À terme, légumes, fruits, viande de porc, poulets de chair, poissons, œufs, lait, céréales (maïs et soja), etc., vont quotidiennement inonder le marché de produits frais de la Capitale. Il fallait y penser... Le Président de la République, accompagné des chefs des corps (Premier président de la Cour Suprême, Procureur général de la République, Premier ministre, Président de l’Assemblée nationale représenté par son 1er Vice-président, etc.), le Gouvernement au grand complet, des gouverneurs de province invités pour la circonstance, des représentants du corps diplomatique, etc., a donc lancé la première récolte du parc qui s’étend sur 50.000 ha. La récolte qui a commencé en mars se poursuivra jusqu’en avril pour la première saison. Celle de la saison suivante débute en juillet et ira jusqu’en août. Une technologie de la dernière génération permet aux moissonneuses équipées d’un système GPS, de récolter le maïs sur 5.000 ha. Grâce à la technologie installée, ces moissonneuses sauront le rendement de la récolte par zone plantée », écrit Le Soft International, daté 19 mars 2015. Qui poursuit dans la même veine : «L’importance de la récolte au parc conduit à la mise en place d’un ensemble de silos à grains en acier et des bunkers de stockage horizontaux. Un mode de stockage qui offre une préservation efficace et économique à grande échelle de même qu’une disponibilité des grains en fonction de la demande, à en croire l’opérateur sud-africain. Bukanga Lonzo produira à terme dans ses abattoirs 48.000 poulets par jour au moins, traités et emballés. Les abattoirs du parc - le premier d’une série à voir le jour dans le pays - font partie intégrante de la chaîne d’approvisionnement en viande de porc

Un rapport cite «Son Excellence Patrice Kitebi Kibol Nvul» (en face sur la photo) parmi les personnes coupables «d’actes criminels, vols, pillage, tueries des Congolais dans le parc agro-industriel (...) avec la complicité du commandant Tigre, du Colonel Ramazani, de NdukuPala Antoine, Mayala, Mbwa-Mabe et autres» quand une vidéo virale postée sur les réseaux sociaux montre en grande compagnie «Son Excellence» sur Bukanga Lonzo au cœur d’une opération de pillage du matériel du site. DR. et de poulets. Le parc annonce la production journalière de 500 tonnes des légumes pendant les 365 jours de l’année qui iront inonder le marché de Kinshasa sous la marque de fabrique «made in RDC». Outre cela, 500 ménages vont être appuyés dans les activités agricoles grâce à deux projets : le programme des villages agricoles et le réseau africain de forêt moderne, une coopérative des femmes de Bukanga Lonzo. «Le temps est venu pour transformer l’agriculture congolaise d’un secteur de subsistance en un puissant moteur de développement économique global», avait annoncé Joseph Kabila Kabange. Voici les voies désormais ouvertes » (text, cit.). Que du rêve finalement imaginé en grande pompe en septembre 2014 par des Ouestafs, présenté comme LA solution au déficit alimentaire chronique congolais, qui ne vit jamais le jour. Une catastrophe financière... IL CRÉE L’ÉVÉNEMENT. «Matata Ponyo avait annoncé qu’après Bukanga Lonzo qui s’étendait sur un espace de plus de 70.000 ha entre les rivières Kwango et Lonzo, qui donnerait une production de 4 tonnes de maïs par ha quand une deuxième récolte était prévue au mois de juillet, d’autres projets similaires allaient naître en série à travers le pays. Il n’eût ni deuxième récolte, ni projet quelconque similaire dans le pays, des sortes de smart cities essaimées» (text, cit.). Le 19 août dernier, arrivé à bord d’un petit porteur, le

Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba s’emploie à exposer l’un de ses prédécesseurs à l’Hôtel du Conseil à la critique de gouvernance facile. En s’y rendant et, pour la toute première fois depuis un an en dehors de sa province natale katangaise, Ilunga Ilunkamba crée l’événement. À lire les réactions sur les réseaux sociaux après la diffusion sur la télé publique Rtnc, de cette visite, on ne pouvait s’imaginer une telle tragédie! Un crime d’État dans un pays où 73% de la population vit en insécurité alimentaire. Le trop tempéré Ilunga Ilunkamba en avait-il eu marre de l’ABC qu’administre à longueur de journée ce l’un de ses prédécesseurs depuis la Chambre haute que lors de ses conférences qui n’en finissent pas et ce Premier ministre qui, un jour, fut convoqué par un cercle de caciques du PPRD qui lui réclamaient sa démis-

sion immédiate et qu’il traita comme des jeunes irresponsables alors que des rumeurs faisaient savoir que son remplaçant pouvait être précisément Matata, voulut-il étaler au grand jour un forfait si flagrant et manifeste que la geôle serait recommandée avant dire droit? Sur Facebook comme sur Tweeter ou sur WhatSapp, il pleut des appels à la très redoutée Inspection Générale des Finances, IGF en sigle, de se saisir du dossier. L’un de ces messages est mortel : «Il a semé des grains de maïs à Bukanga Lonzo et a récolté une Université bling-bling à Kindu». Quidam se rappelle d’une vidéo sur la Toile où l’ex-Chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, refuse à plusieurs reprises de serrer la main de son Premier ministre Matata et se demande si cette attitude n’était pas la conséquence de ce qu’il avait vécu en live à Bukanga Lonzo. Ce 19 août, à l’issue de sa visite, Ilunga Ilunkamba dresse un tableau peu reluisant de ce projet qui a coûté plusieurs millions de dollars américains à l’État congolais. Il désigne des épandeurs (machines destinées à survoler de terres agricoles) qui n’ont jamais décollé, cloués au sol, des tracteurs neufs jamais utilisés et dont les moteurs ont été retirés et montés sur des baleinières privées, des tonnes d’engrais chimiques abandonnés. Message explicite... À en croire le reportage de la Rtnc, la télé nationale, tous les ministres Sylvestre Ilunga Ilunkamba dénoncent une incurie et une prévarication qui ne sauraient demeurer impunies.

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Assistant principal du Président de la République FélixAntoine Tshisekedi Tshilombo, Michée Mulumba, ne garde pas silence après le constat de Sylvestre Ilunga Ilunkamba. Il fait un lien avec le concept «anarqueurs VIP» d’une belle série télé anglaise. « 80 millions de $US pour escroquer 80 millions d’habitants. Ça me rappelle «Anarqueurs VIP, cette belle série TV anglaise que je raffolais jadis», poste-t-il dans un tweet sur son compte. Député national, André Claudel Lubaya évoque un mensonge que « seule l’impunité endémique peut justifier ». Sur cette visite, un site belgocongolais CheikFitaNews.net écrit : «Les images sont tellement parlantes qu’il n’est pas nécessaire d’écrire un article: des gros engins agricoles en panne et cannibalisés, des hangars à l’abandon. Et tout cela avait été acheté avec l’argent du contribuable congolais». Puis, en cherchant sur le Net, on lit sur le site https://www. oaklandinstitute.org : «La mise en place et l’effondrement du projet pilote de parc agro-industriel de Bukanga Lonzo (...) ont donné lieu à d’importantes violations des droits fonciers et des droits humains, de la pollution, du gaspillage de publics, de sérieuses suspicions de détournement de fonds et de corruption, ainsi qu’à une action en justice contre le pays...». «Le parc agro-industriel de Bukanga Lonzo a été créé en 2014 dans le cadre d’un partenariat public-privé entre le gouvernement et une SOCIÉTÉ SUD-AFRICAINE, Africom Commodities. Il devait utiliser 80.000 hectares de terres pour la production de maïs et d’autres cultures. L’État a dépensé près de 100 millions de $US d’argent public dans le projet. Cependant, trois ans après son lancement, le projet s’effondrait en 2017. AFRICOM invoquait les coûts élevés et le manque de fiabilité des plans et des paiements du gouvernement. En juillet 2018, l’entreprise intentait une action en justice contre la RDC pour non-paiement de ses dépenses. Le gouvernement congolais blâme quant à lui AFRICOM pour cet échec». Le sénateur MLC Jacques Ndjoli est à la charge : des produits (farine de maïs, riz, etc.,) estampillés Bukanga Lonzo vendus à Kinshasa sont en réalité venus d’ailleurs. La pub, balancée en boucle, notamment sur la Rtnc, d’une femme dégustant du maïs BL n’est qu’attrape-nigaud. Ndjoli va, bien au contraire, se retrouver sur le brasero d’une presse stipendiée pour faire éloges et dithyrambes du Premier ministre honoraire. Le mensonge d’État sera mis à nu au lendemain du départ de Matata de l’Hôtel du Conseil. ALUNGA MBUWA n © Copyright 2020 FINPRESS


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Hybride Sacrilège Range Rover P400e L ’hybride à toutes les sauces touche aussi le très aristocrate Range Rover. Baptisé P400e, le premier Range hybride rechargeable cède à l’air du temps. S’arroger une image vertueuse, avec un 4 cylindres flanqué d’un moteur électrique impose peut-être quelques concessions. Même pour les grands SUV huppés, l’hybride semble être un passage obligé. Du moins pour abaisser la moyenne des émissions de l’ensemble de la gamme, et ainsi pouvoir conserver, quelques années encore, de gros V8 thermiques comme on en trouve sous le capot du Range Rover Sport SVR. Qu’importe si seulement quelques exemplaires de ce monstre de 575 ch sont vendus chaque année et n’ont donc qu’un impact infinitésimal en termes d’émissions, la fiscalité définie au niveau européen y est sourde (et définie par des seuils techniquement irréalistes). D’où l’apparition de ces curiosités roulantes: déplacer un SUV de plus de 2 tonnes avec un petit 4 cylindres essence, assisté d’un moteur électrique, pour faire parvenir notre géant britannique au chiffre très optimiste de seulement 64g/ km de CO2. Homologué selon le bientôt défunt cycle NEDC, s’entend. D’autres s’y sont glissé depuis quelques années: Volvo avec le XC90 T8 et BMW avec le X5 eDrive 40e notamment. Chez Land Rover, Range et Range Sport P400e reçoivent le petit 2 litres suralimenté Ingenum déjà connu dans le reste de la famille Jaguar - Land Rover. Sur les XE ou Evoque, passe encore. Là, il faut penser à déplacer exactement 2.509 kg. Malgré tout, on dispose toutefois de 404 ch en puissance combinée. Notons

L’Aristocrate Autobiography doté des sièges arrière Executive Class. Les deux fauteuils offrent à peu près ce que l’on peut attendre de n’importe quelle limousine. DR. que l’hybride non – à Led et laser aussi, de n’importe quelle d’accélérer aussi fort d’attaque et de fuite rechargeable, motolimousine. Massages, c’est nouveau et que le V8 4,4 l Diesel permettent de craparisé par le V6 3 litres amplitude de réglage désormais proposé de 339 ch (0 à 100 huter relativement Diesel, a disparu du sur tous les Range. dans toutes les km/h en 6,8 s, c’est facilement, à condicatalogue. positions, chauffage tion que les pneus s’y même 1 dixième de SUR LA ROUTE / (même les accoumieux), et de délivrer prêtent. Les Pirelli QUOI DE NEUF doirs sont chauffants, HORS ROUTE. des relances assez basse consommaAbstraction faite de DANS LE P400E? comme dans une vigoureuses grâce au tion de notre essai sa capacité de remor- n’étaient certaineSeul indice extérieur, Mercedes Classe S). couple costaud de quage considérablela prise de charge se Ce bel écrin est toul’électrique (640 Nm ment pas la monte ment réduite (2,5t, trouve derrière une jours aussi élégant combinés). la plus adéquate, contre 3,5t pour un trappe dissimulée et soigné, d’ailleurs. Mais la moindre solsurtout sous la neige dans la calandre. Cuirs étendus, boise- Range doté d’une licitation brusque de lors de notre essai Guère plus de spémotorisation conven- dans les Midlands. ries, et peu de plasl’accélérateur se tracificités à bord, tiques apparents... tionnelle), l’honneur duit par un réveil du L’électronique fait mis à part l’instruest sauf: la boue lui Le récent restylage 4 cylindres un peu des miracles néanmentation propre a aussi profité au convient à merveille. moins, à condition de trop sonore et guère à l’hybride (pas de confort des sièges, et Le Terrain Response élégant. Ce manque garder le pied léger. compte-tours) et apporté un peu de offre toujours plude tenue dénote C’est préférable le bouton EV, pour contenu techno. Le sieurs modes de trac- le reste du temps, hélas avec l’univers double écran tactile tion, franchir jusqu’à d’ailleurs. Tant que ultra-feutré de l’auto forcer la marche en apparu sur le Velar, 90 cm de gué est et son standing de tout-électrique. Le l’on se cantonne à par exemple. Pas un toujours possible (les une conduite couRolls des champs. moteur de 116 ch, modèle de praticité batteries étant plus Même constat pour accouplé à la boite 8 lée, pas un mot plus mais plutôt flatteur haut que le planle confort, pénalisé rapports, peut opéhaut que l’autre. Il à l’œil. Les phares cher), et les angles sur mauvaise route rer seul jusqu’à 137 se permet même km/h sur 51 km en théorie. Plutôt une petite quarantaine en conditions réelles, en prenant un luxe de précautions avec le Dévoilé pour la prene voiture pied droit. Il a bien mière fois au Salon XXL qui fallu mettre les batde Pékin en 2016, ressemble teries quelque part. le Karlmann King déà un avion Sous le plancher du boule officiellement de chasse! Le Karlcoffre, rehaussé d’ensur les routes en cette mann King est un viron 10 cm, qui perd année 2018. SUV d’exception ainsi une centaine de Alors faites place au directement inspiré litres (479 l). L’espace SUV le plus cher de du F-117 de l’US restant est toutefois la planète! Le KarlAir Force. Si vous largement suffisant mann King avait déjà êtes à la recherche pour les bagages fait, vous vous en d’un véhicule pour de cinq occupants. doutez, forte impresle moins original et Ou plutôt quatre, Le Karlmann King est un beau sion. Son gabarit XXL que vous avez au sur notre modèle joujou pour les plus aisés et fortunés. DR. n’y est évidemment minimum 2 millions Autobiography doté pas étranger avec d’euros à dépenser, des sièges arrière sa longueur de 6 vement peu intéresbilités de personnale Karlmann King Executive Class. Les mètres, sa largeur santes, la qualité de lisation de ce dernier est fait pour vous. deux fauteuils offrent et sa hauteur de 2,5 son habitacle et les sont véritablement Si ses performances à peu près ce que mètres. innombrables possison point fort. routières sont relatil’on peut attendre

par l’amortissement légèrement raffermi... compenser le surpoids du système (160 kg en comptant batteries, refroidissement et périphériques), cela se paye. Tout rentre heureusement dans l’ordre en trajets routiers. Les kilomètres s’égrènent en douceur, sans effort, dans un confort de roulement et un silence remarquable. Le bilan global, comme pour tout hybride plug-in, n’est réellement favorable qu’en jouant le jeu au maximum. C’està-dire recharger aussi souvent que possible les 13,1 kWh de batteries (environ 7h30 sur une prise domestique, 2h45 sur un chargeur 32A), et maximiser les parcours en toutélectrique. Pas de miracle, dans le cas contraire: afficher ce niveau de performances avec un 4 cylindres, pour un Range affublé de batteries et d’un complexe système hybride, se traduira logiquement par un appétit plus marqué que prévu pour le Sans Plomb. Loin des 2,8 l/100 annoncés, évidemment très théoriques. Malgré tout, descendre à environ 10,5 l de moyenne sur notre essai est une belle performance. Mais plus noble dans son fonctionnement, tout Diesel soit-il, et davantage apte à tracter chevaux ou bateau.

Le SUV le plus cher du monde

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Ce mastodonte est par ailleurs équipé d’un énorme moteur V10 de 6,8 litres développant un peu moins de 400 chevaux. Il fallait bien ça pour parvenir à déplacer efficacement ses... 4.500 kilos! Le Karlmann King est avant tout un beau joujou pour les plus aisés et fortunés de notre monde, comme le démontre par exemple la présence d’une PlayStation 4 de série.


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côté rose

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Pour le plaisir de l’homme, la femme peut être remplacée C ertains réactionnaires cherchent le bon vieux temps… dans le futur et la technologie. Mais le savoir-faire sexuel des robotes se limite à la disponibilité, explique Maïa Mazaurette, chroniqueuse de «La Matinale du Monde». Remplacer les femmes par un combo aspirateur/ livraison de sushis à domicile/vaginette, est-ce possible? Absolument. Voudriezvous connaître ce monde-là? Certains hommes travaillent à le construire. Le rééquilibrage post#metoo crée en effet de nouveaux types de réactionnaires, lesquels cherchent le bon vieux temps… dans l’avenir. Si l’exemple d’un aspirateur pourvu d’orifices pénétrables vous paraît un peu raide, rassurez-vous: il existe des versions plus sophistiquées. Les regards se tournent alors vers les robotes sexuelles. Les prototypes sont actuellement capables de plier leurs articulations, de réagir au toucher, de faire la conversation, de simuler un orgasme, de respirer. Certaines peuvent feindre la résistance, adopter un mode «famille» (comme sous contrôle parental, elles s’en tiennent à une attitude non sexuelle). En fait, c’est une question d’argent. Si vous en avez beaucoup, la machine obtenue se rapprochera d’une «compagne» – mélange de silicone high-tech et d’assistante numérique comme Siri ou Alexa. Ces robotes sont suffisamment réactives et multitâches pour occuper plusieurs des rôles dévolus au partenaire humain: elles sont réceptacles du désir, pourvoyeuses d’interactions émotionnelles basiques, présences «bienveillantes», espaces de projection des fantasmes… et vous pouvez remplacer leur visage. Alléluia, c’est exactement ce que les plus traditionalistes demandent aux femmes! Pour ceux qui n’exigent de bobonne aucune intériorité, aucune contradiction, aucune liberté,

Pour les adeptes d’existences bien réglées, ces angles morts, ces ratés, ces insécurités trahissent une fluidité des rapports à laquelle ils estiment avoir droit. Leur vision ultralibérale du monde bute sur une sexualité où les hommes demandent trop et les femmes donnent trop peu. Ils demandent une redistribution sociale du sexe: certains n’hésitent pas à prôner le viol, ou à affirmer que les femmes devraient se forcer à des services sexuels obligatoires.

Des têtes de robots sexuels «Real Doll» dans l’atelier de l’entreprise californienne Real Sex Doll, le 12 décembre 2017. DR. occuper de consenne manquent pas les robotes «font le de vouloir créer des job» (du moins feront tement – avec leurs mains, des outils, partenaires sexuels le job, quand leur des animaux, en d’un nouveau type, réelle production pénétrant des tartes sans avoir à effacer sera lancée). Quid aux pommes ou des l’ancien monde! La des autres attributs éponges, en manirancœur des extréféminins? La procréation serait à mistes entache une pulant des pierres terme dévolue à des oblongues ou des mouvance plutôt oputérus artificiels, et carottes. Mais aussi timiste, qui voudrait les corvées domesen abusant ou en ajouter plutôt que tiques sont d’ores vendant des esclaves. supplanter. et déjà efficacement Nous possédons déjà Remplacer, donc. externalisées. Pour le tout un système d’er- Pourquoi? Parce que le droit incrémentiel macramé, on ne sait satz, plus ou moins des femmes à orgapas. ingénieux, souvent niser les modalités méprisés. de leur désir trahit DES ÉPOUSES À ce titre, converser avec sa robote n’est les attentes d’une MAIS PAS SEULEpas plus absurde minorité d’hommes à MENT. que de causer à son qui on a appris qu’ils Cet avenir-là se rêve sur des forums Redchien ou à son smart- seraient les uniques dit, où les femmes phone. Ceux d’entre décideurs. sont appelées «fevous qui portent une Une fois encore, moids» – un choix de alliance ou un cruciles hurluberlus ne vocabulaire permetfix ont déjà intégré viennent pas d’une à leur quotidien des autre planète (s’ils tant d’insinuer que objets qui prennent débarquaient d’Urade toute manière, les un espace symbofemmes de chair et nus, ça ferait beaud’os ne sont pas com- lique énorme – et qui coup de science-ficprocurent une forme plètement humaines tion). Notre société déploie en effet une – tandis que les rode compagnonnage. botes sexuelles sont énergie formidable Nous avons toutes appelées gynoïdes ou et tous des relations à affirmer qu’en fembots. L’utopie est matière de sexe, les affectives à l’inasoutenue par un mar- nimé. Nous tombons choses sont simples. «La nature est bien ché d’ersatz à appadéjà amoureux de rence féminine, allant machines ou d’appli- faite», «chacun finira cations. par trouver son âmede simples pouCe qui change avec sœur», «on met papa pées (inertes) à de les robotes, telles dans maman»: nous véritables machines qu’envisagées par répétons ces mantras (parlantes). Une des les masculinistes les de pensée positive entreprises s’appelle plus radicaux, c’est pour les faire advenir Silicone Wives: les l’idée qu’elles rem(bon courage), préclients cherchent des placeront les femmes. cisément parce que épouses, pas seuleCe point de vue reste nous avons tous fait ment du soulagel’expérience d’une loment. exceptionnel. Ne Avant de nous lancer jetons pas la gynoïde gistique du désir déconcertante, bancale, des scénarios catasavec l’eau du bain: asynchrone, reposant trophes, rappelons on trouve parmi sur des équilibres que la question date les technophiles de du premier sextoy en véritables hédonistes, plus fragiles qu’un château de cartes, peau de mammouth. des passionnés de constamment et âpreDe tout temps, les prospective… ou ment négociés («j’ai humains ont cherdes entrepreneurs la migraine, va jouer ché à assouvir leurs flairant la bonne avec la gynoïde»). envies sans se préaffaire. Les raisons

IL VEUT SE DÉBARRASSER DE LA FEMME. Et comme ces hommes n’envisagent manifestement pas de changer de système de pensée (en renonçant par exemple à l’idée que le sexe serait un dû), ils préfèrent changer les individus. En l’occurrence, se débarrasser des femmes. Quoi, vous ne voulez pas de choc de simplification? La meilleure manière de simplifier les rapports humains n’est-elle pas de les anéantir? Revenons aux choses sérieuses un instant: revenons au plaisir. Les femmes de chair n’ont actuellement aucun souci à se faire

quant à la concurrence des robotes. Le savoir-faire sexuel de ces dernières se limite en effet à la disponibilité: à part quelques platitudes proférées d’une voix électronique, les gynoïdes sont nulles en sexe. Elles sont parfaitement incapables d’effectuer une masturbation. Et là, c’est une chance… pour les hommes. Car le jour où l’intelligence artificielle s’adaptera à l’anatomie, aux préférences et aux attentes des utilisateurs, la jouissance sexuelle pourrait bien prendre la forme automatisée d’une entreprise de traite des hommes, connectés à des machines comme des vaches à lait - un étrange renversement du rapport au sein maternel (si la pompe à la chaîne constitue un rêve, on serait curieuse de connaître les cauchemars des séparatistes). Une fois encore, attention. Avoir accès à presque-unefemme aux jambes écartées, aux soumissions feintes, aux passivités préprogrammées, comme on veut, quand on veut, sans aucune contrainte… n’est pas problématique en soi. On a le droit d’aimer les poupées, de trouver dans leur

demi-présence une poésie. On peut légitimement préférer des désirs à sens unique. La tension se produit uniquement quand on implique qu’une compagne idéale est une femme amputée de son libre arbitre, réduite à des services sexuels. Les adeptes érotiques de gynoïdes aiment les robots, les adeptes du remplacement haïssent les femmes. Confondre les deux constituerait une régression du débat. Rappelons enfin que la violence symbolique de l’utopie antifemmes s’appuie sur une actualité douloureuse: le capitalisme a déjà induit la préférence des robots sur certains travailleurs, prétendant émanciper ces derniers. Et finalement, en attendant de rêver de moutonnes électriques, c’est encore la question la plus pertinente: si les robotes sexuelles déboulaient demain dans votre supérette, qui serait libéré? La minorité d’hommes rêvant de se débarrasser des femmes? Ou la majorité des femmes, débarrassée de cette minorité d’hommeslà? L’utopie affichée des uns pourrait bien recouper les espoirs secrets des autres.

M.MAZAURETTE n

Gérer les différences dans le couple

L

a communication dans un couple introverti extraverti n’est pas toujours des plus simples à mettre en place! Pourtant, ne dit-on pas que les opposés s’attirent? Découvrez comment gérer les différences dans votre couple! La vie de couple n’a souvent rien d’un long fleuve tranquille! Et elle peut être d’autant plus agitée que les deux conjoints ont des natures différentes. Une personne introvertie, qui a du mal à verbaliser ses émotions, a généralement bien du mal à accepter que son conjoint, extraverti, puisse s’exprimer sans difficulté. À l’inverse, les personnes extraverties prennent souvent le silence des introver-

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1514 | PAGE 23.

tis comme de l’indifférence, voire de l’arrogance. Inévitables, ces différences ne représentent toutefois pas des obstacles infranchissables. Elles doivent seulement être apprivoisées! Dans un couple introverti extraverti, il est donc essentiel de prendre le temps de comprendre son partenaire. Accepter l’autre tel qu’il est, c’est indispensable pour mener une vie de couple épanouissante! DES RYTHMES DIFFÉRENTS. En plus de ressentir les choses différemment, les personnes introverties et les personnes extraverties se distinguent de par leur mode de vie. Casaniers, les introvertis aiment passer du temps en tête à tête avec eux-

mêmes et s’adonner à des activités relaxantes. Particulièrement sociables, les extravertis ont au contraire besoin de voir du monde régulièrement et d’avoir une vie bien remplie. Ces différences de rythme peuvent rapidement créer des tensions dans le couple. En effet, il arrive que la personne introvertie se sente délaissée et reproche à son conjoint de ne pas lui accorder suffisamment de temps et d’attention. La personne extravertie, quant à elle, peut aussi reprocher à son partenaire son manque d’initiatives et d’entrain. Pour éviter l’incompréhension et les problèmes, les couples introvertis extravertis doivent accorder une grande place au dialogue!


international SINCE 1989

Pas rancunier, Joe regagne la maison C ’est en promettant d’être le «président de tous les Américains» que Joe Biden a entamé son mandat mercredi 20 janvier 2021, couronnement d’une très longue carrière, et d’une campagne menée sur la promesse de livrer «bataille pour l’âme» du pays après les années Trump. Mais à 78 ans, le vieux lion de la politique a reconnu que les divisions étaient «profondes et réelles» dans ce pays encore sous le choc de l’assaut meurtrier du Capitole et frappé par la pandémie. Après deux premières tentatives présidentielles ratées, une campagne exceptionnellement agressive et une victoire assombrie par des allégations de fraude lancées par son rival républicain, Biden a enfin accompli son rêve : pousser à nouveau les portes de la Maison Blanche, cette fois dans les habits de président et il l’a senti comme s’il rentrait «à la maison» en franchissant, à pied et en famille, les derniers mètres le séparant de la Maison Blanche. Depuis l’annonce de sa candidature, en 2019, jusqu’à son investiture, l’ancien vice-président de Barack Obama aura tout fait pour incarner cette unité et ce retour au calme qu’il promet après le tempétueux républicain, qu’il accuse d’avoir «déchiré» les Américains. Déjà, il peut revendiquer sa place dans les livres d’histoire comme l’homme qui a fait tomber Donald Trump. Mais les divisions déjà béantes se sont encore creusées ces dernières semaines. Après les violences du Capitole et face au lourd bilan de la pandémie, le plus vieux président des États-Unis a donc plaidé, une nouvelle fois, pour le rassemblement. «Nous nous en sortirons ensemble», a lancé ce vétéran de la politique. Tout juste élu sénateur du Delaware, il avait alors fêté, fringant et entouré de sa famille radieuse, sa victoire en novembre 1972. Un mois plus tard, son épouse et sa fille d’un an étaient tuées dans un accident de voiture, ses deux fils blessés. Ce drame, puis la perte de son fils aîné en 2015, nourrissent l’empathie qu’il offre aux Américains. Mais ce vieux routier ne remplit plus ses costumes bien taillés comme à ses grandes heures. Debout, ses jambes semblent désormais fragiles. Et sa chevelure blanche clairsemée cache mal son crâne. Certains, même parmi ses soutiens, craignaient que Joe Biden, enclin aux gaffes et dérapages, ne trébuche, voire ne s’effondre, lors de sa longue bataille contre Donald Trump, tribun de 74

Catholique fier de ses origines irlandaises, Joe Biden se rendait tous les dimanches à la petite église St. Joseph on the Brandywine dans son quartier cossu de Wilmington. DR. ans au style plus agressif. Le Covid-19, qui a brusquement paralysé la campagne en mars, l’a privé de l’un de ses atouts : le contact direct avec les électeurs. POUR TRUMP C’EST «JOE L’ENDORMI». S’il avait repris à partir de fin août un rythme plus soutenu de déplacements, son respect strict des consignes sanitaires a largement bridé sa présence sur le terrain. Et, selon ses détracteurs, lui a aussi permis de réduire les prises de parole et les questions de la presse, minimisant les imprévus. Donald Trump le surnommait «Joe l’Endormi», avant de taire son nom en niant sa victoire. Il a raillé les questions «faites pour un enfant» posées par les journalistes au candidat démocrate, tout en l’attaquant sur sa forme physique et mentale. Les bredouillements et égarements de Joe Biden, bègue dans son enfance, tournent en boucle chez les trumpistes. Et l’entourage du milliardaire, comme ses partisans, décrivent carrément leur adversaire comme un vieillard sénile. Difficile de voir, dans ces circonstances, comment sa «main tendue» pourrait être bien reçue. Mais Joe Biden a déjà fait mentir les pronostics. Au printemps 2020, il avait signé une remontée historique en politique américaine en décrochant une victoire triomphante à la primaire démocrate. Jugé par certains trop vieux, trop centriste, il avait encaissé trois premiers échecs cuisants, avant de remporter une large majorité en Caroline du Sud grâce aux suffrages des électeurs afroaméricains, pierre angulaire pour tout démocrate briguant la Maison Blanche. Fort de ce succès, le candidat avait rallié rapidement les soutiens des autres modérés, puis battu son grand rival Bernie Sanders. Contrairement à l’âpre et

longue bataille de 2016 entre ce dernier, socialiste autoproclamé, et Hillary Clinton, Joe Biden avait réussi à vite rassembler l’aile gauche du parti, animée par un même objectif: battre Donald Trump. Mais même si Joe aurait fait campagne avec le «programme le plus progressiste» de l’histoire américaine, certains à gauche le trouvent encore trop tiède. Et grincent quand il parle de reprendre le dialogue avec les républicains. Reste à voir si le président modéré parviendra à tenir ses troupes maintenant qu’il est installé dans le Bureau ovale. La troisième tentative fut donc la bonne pour cette figure de l’establishment, après l’échec aux primaires démocrates de 1988 et 2008. Lors de son premier essai, il avait dû rapidement jeter l’éponge après avoir grandement plagié un discours du travailliste britannique Neil Kinnock. Sénateur pendant plus de 35 ans puis vice-président, le septuagénaire a arpenté pendant des décennies les couloirs du pouvoir à Washington. Une longue vie politique jalonnée d’épisodes controversés, mais aussi de réussites qu’il brandit aujourd’hui. Dans les années 1970, en pleine déségrégation, il s’oppose à la politique dite du «busing», visant à transporter en car des enfants noirs dans des écoles à majorité blanche pour favoriser la mixité. Cette position satisfait alors des électeurs blancs du Delaware mais reviendra le hanter des décennies plus tard, lorsque la sénatrice noire Kamala Harris, alors sa rivale pour la primaire démocrate, la lui reproche en plein débat télévisé. Affichant qu’il n’est «pas rancunier», Joe Biden la choisit malgré tout comme colistière. Première candidate noire et d’origine indienne à briguer ce poste, elle devient mercredi la première femme vice-présidente des États-Unis. Populaire

chez les Afro-Américains, Joe Biden avait aussi, à ses débuts comme élu local à Wilmington, prôné le développement des logements sociaux, au grand dam des habitants blancs. Et il raconte souvent comment son expérience de maître-nageur dans un quartier majoritairement noir a fondé son engagement politique. D’autres épisodes ont plombé son chemin : son vote pour la guerre en Irak de 2003 ou l’audition houleuse au Sénat en 1991, sous sa houlette, d’Anita Hill qui accusait le candidat à la Cour suprême Clarence Thomas de harcèlement sexuel. Et son soutien appuyé à une «loi sur la criminalité» de 1994, jugée responsable de l’explosion du nombre de détenus, dont une grande proportion d’Afro-Américains. «Une erreur», reconnaît aujourd’hui Joe Biden, qui insiste lui sur un autre pan de cette réforme: une loi contre les violences faites aux femmes, dont il se dit «le plus fier». En 2017, il s’allie avec sa «grande amie» Lady Gaga pour lutter contre le harcèlement sexuel. Et mercredi, la star américaine a chanté, une nouvelle fois, pour «Joe» lors de son investiture. Dès son arrivée à la Maison Blanche auprès de Barack Obama, en pleine crise financière de 2008, l’ex-sénateur avait oeuvré à l’adoption par le Congrès d’un vaste plan de relance. Un bilan qu’il souligne à l’envi pour affirmer pouvoir à nouveau relancer l’économie, plombée cette fois par la pandémie. «Il est en politique depuis 47 ans» : Donald Trump a cherché à le présenter en créature de ce «marigot» politicien qu’il dénonce sans cesse. Joe Biden a rétorqué que l’élection marquait un choix entre les classes ouvrière et moyenne, qu’il défend, et «Park Avenue», la clinquante rue new-yorkaise symbole du riche héritier. En soulignant fièrement ses ori-

gines modestes. Les manières très tactiles de Joe Biden ont été dénoncées par des femmes qui trouvaient ces gestes déplacés. Il avait dû s’excuser pour éloigner cette polémique qui menaçait sa candidature. Souvent à ses côtés, son épouse Jill Biden, 69 ans, enseignante dynamique, est restée discrète face à cette accusation. Le couple s’est marié en 1977 et a une fille, Ashley. Encore petits, ses deux fils survivants de son premier mariage, Beau et Hunter, lui avaient eux-mêmes suggéré d’épouser Jill, a raconté Joe Biden dans ses mémoires, affirmant : «Elle m’a redonné la vie». En 1988, les pompiers l’avaient transporté en urgence à l’hôpital après une rupture d’anévrisme. Son état avait été jugé si grave qu’un prêtre avait été appelé pour lui donner les derniers sacrements. Le journal Le Soft International est une publication de droit étranger propriété de FINANCE PRESS GROUP en abrégé FINPRESS Groupe ou FPG. FONDATEUR Tryphon Kin-kiey Mulumba. kkmtry@lesoft.be Twitter @kkmtry FINANCE PRESS GROUP RCCM KIN/RCCM/15-A-27926 Id. Nat. 01-93-N00932M Le Soft International Global site lesoftonline.net lesoft.be Kin’s kin-s.net LeSoftConcept LeWebSoftConstruct InterCongoPrinters Radio Télé Action Masimanimba. Grand Bandundu info@lesoft.be SIP-AFRIMAGES B-1410 Belgique. Tél 00-32-488205666. Fax 00-322-3548978. eFax 00-1-707-313-3691 DIRECTEUR GÉNÉRAL. Yerkis Muzama Muzinga. Phone +243-818371479. Directeurs associés Yves Soda. Christophe Dandy Lukeba. DIRECTEUR DE LA RÉDACTION Pold Levy Maweja. RESPONSABLES ÉDITORIAL. T. Matotu D. Dadei Pold Levy Maweja Alunga Mbuwa. DIRECTION COMMERCIALE. Phone +243-818371479. Directeur de la publication. Munyonga Mubalu. AMP Agences et Messageries de la Presse belges. Accords spéciaux. Belgique. Trends. Trends, Tendances. Le Vif/L’Express. Knack. © Copyright 2021 FINPRESS. Imprimé à Kinshasa InterCongoPrinters Autorisation de diffusion en R-DC. M-CM/LMO/0321/MIN/08 datée 13 janvier 2008.

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