Cinéma / Musique / Scène / Littérature / Arts
Le Suricate N° 29
mensuel
mars 2013
Magazine À la une
La Princesse des Glaces Interview de Léonie Bischoff et Olivier Bocquet
Mais aussi...
21 films à voir Les Touffes Kretiennes Rencontre avec Christoph Hessler
Arnaud Ducret « s’rend » en Belgique Devenu l’un des personnages incontournables du PAF français, Arnaud Ducret a plus d’une corde à son arc.
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Sommaire
Le N’importe quoi de N’importe qui
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Cinéma Les Brasiers de la colère Mr. Peabody et Sherman Les Trois frères : le Retour La Belle et la bête Le Crocodile du Botswanga Only lovers left alive Supercondriaque La Grande aventure Lego Non Stop de Jaume Collet-Serra Her de Spike Jonze Minuscule / Halfweg Best night ever / A ciel ouvert Ma maman... / Viva la Liberta Le Vent se lève / Un WE à Paris Diplomatie / Rosenn Kill your Darlings Actus Ciné
p. 6 p. 7 p. 8 p. 9 p. 10 p. 11 p. 12 p. 13 p. 14 p. 15 p. 16 p. 17 p. 18 p. 19 p. 20 p. 23 p. 23
Musique Interview de Christoph Hessler Les Touffes Kretiennes Beyonce Kamchatka - The Search goes on Royksopp - Running to the sea Bruce Springsteen - High Hopes Peter Peter
p. 24 p. 26 p. 27 p. 30 p. 31 p. 32 p. 33
mars 2014
Scènes Interview d’Arnaud Ducret La Vérité Ici Mimouna Yukonstyle Vieilles chansons maléfiques Mystère du château d’Hoogvorst Nés poumons noirs La Vie devant soi Punk Rock
p. 34 p. 36 p. 36 p. 37 p. 37 p. 38 p. 39 p. 40 p. 41
Littérature Interview d’Olivier Bocquet et Léonie Bischoff Cubitus 9 : L’école des chiens La Guerre des Lulus, tome 2 Goodbye Bukowski 1000 maillots de foot Nosfera2 Plein Gaz La Légion de la Colombe Noire Romain des villes, des champs
p. 42 p. 46 p. 46 p. 47 p. 48 p. 49 p. 49 p. 50 p. 51
Règle 1 du Suricate Club : il est obligatoire de parler du Suricate Club
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i o u q e t ! Le terrier du suricate r i o u p q m i ’ e n t r e l o p ’i m n de
Une publication du magazine
Le Suricate © http://www.lesuricate.org Directeur de la rédaction : Matthieu Matthys Rédacteur en chef : Loïc Smars Directeur section cinéma : Matthieu Matthys Directeur section littéraire : Loïc Smars Directeur section musicale : Christophe Pauly Directeur section théâtre : Matthieu Matthys et Loïc Smars
Crédits Webmaster : Benjamin Mourlon Secrétaires de rédaction : Pauline Vendola, Maïté Dagnelie, Adeline Delabre Relation clientèle : redaction@lesuricate.org Régie publicitaire : pub@lesuricate.org
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Ont collaboré à ce numéro : Elodie Mertz, Olivier Eggermont, Adeline Sicart, Cynthia Tytgat, Léopold Pasquier, Quentin Geudens, Cécile Marx, Inès Bourgeois, Astrid Flahaux, Philippe Chapelle, Marie-Laure Soetart, Elodie Kempenaer, Céline Poissonnier, Claire Rigaux, Déborah Lo Mauro, Baptiste Rol, Mathieu Pereira, Françoise Royer, MarieLaure Bahati, Elise Poissonnier
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Cinéma
Les brasiers de la colère de Scott Cooper Direction l’Amérique profonde et la « rust belt », zone industrielle qui concentre l’industrie lourde des Etats-Unis, pour Scott Cooper qui y dévoile un film sur fond de morosité économique.
©KFD Distribution
La critique
Ce long métrage de Scott Cooper produit, entre autres, par Ridley Scott et Leonardo DiCaprio, offre un résultat dont l’appréciation se résume au frustrant « ni bon, ni mauvais ». Le rythme lent du film participe à sa vraisemblance en évitant des enchaînements de violence abracadabrants, mais peine dès lors à garder l’attention du spectateur. Des longueurs auraient pu être évitées en se séparant notamment de quelques moments superflus, comme la scène d’ouverture présentant DeGroat, ou encore les souvenirs d’enfance en Super-8 de Russ et Rodney. Le film évoque des thèmes intéressants, mais malheureusement sans les approfondir. Bien que soient abordées la condition de la classe
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ouvrière dans une ville industrielle en déclin ou encore celle des soldats ayant servi en Irak, ces éléments sont voués à n’être que du décor. Reste quand même une histoire qui tient la route et évoque la frontière ténue entre justice et vengeance, à michemin entre libération et aliénation pour qui s’y trouve confronté. Emmenée par la belle voix d’Eddie Vedder, qui a réenregistré la chanson Release du premier album de Pearl Jam, l’histoire est admirablement servie par ses acteurs. Bien loin du chevalier noir de Nolan, Christian Bale incarne parfaitement Russ, un héros, tel que défini par Cooper : un homme ordinaire, issu de la classe populaire américaine. De chair et d’os, ce personnage fait face à l’adversité, qu’elle se manifeste au travers des coups durs de la vie ou en la personne de DeGroat. Casey Affleck livre aussi une bonne interprétation. Malgré l’attitude fière et vindicative de son personnage, Affleck arrive à transmettre le désespoir de Rodney qui court au devant des problèmes. Enfin, Woody Harrelson, qui de Hunger Games à Out of the furnace n’a pas lâché la bouteille, incarne un DeGroat violent à l’humeur versatile. Le genre de vrai sociopathe qui s’offre le luxe d’une réplique comme « I’ve got a problem with everybody ». Finalement, malgré toutes ces qualités, Out of the furnace est certes un bon
film, mais ne ne marquera pas l’année 2014. Elodie Mertz
déjà à lʼaffiche
En 2008, dans la ville industrielle de Baddock, Pennsylvanie, les options sont limitées. Comme son père avant lui, Russell Baze travaille dans un haut-fourneau et mène une vie difficile, mais honnête. Son petit frère, Rodney, vétéran de l’Irak, est incapable de se réintégrer dans une société en pleine crise économique qui n’a pas grand chose à lui offrir. Joueur endetté, il se lance dans des combats de boxe illégaux jusqu’à se retrouver mêlé aux affaires d’Harlan DeGroat, un caïd qui règne en tyran dans les montagnes. Lorsque Rodney disparaît et que la police réagit au ralenti, Russ décide de partir à la recherche de son frère, quitte à tout perdre, pour que justice soit faite.
Les brasiers de la colère Drame, Thriller de Scott Cooper Avec Christian Bale, Woody Harrelson
À Braddock, une banlieue ouvrière américaine, la seule chose dont on hérite de ses parents, c’est la misère. Comme son père, Russell Baze travaille à l’usine, mais son jeune frère Rodney a préféré s’engager dans l’armée, en espérant s’en sortir mieux. Pourtant, après quatre missions difficiles en Irak, Rodney revient brisé émotionnellement et physiquement.
M. Peabody et Sherman de Rob Minkoff Les studios DreamWorks restent une valeur sûre dans le monde du cinéma d’animation. M. Peabody et Sherman, drôle à souhait, pourrait bien être leur nouvelle poule aux oeufs d’or.
©20th Century Fox
La critique
Pour celles et ceux qui ont lu ce synopsis, M. Peabody se révèle être une belle nouveauté pleine d’originalité. Pourtant, même si nous ne connaissions pas ce personnage dans nos contrées, il existe depuis plus d’un demi siècle chez nos amis d’outre-Atlantique. Créés vers la fin des années cinquante par Ted Key, Mr Peabody and Sherman sont très vite devenus des incontournables de la télévision de l’époque. Cet engouement était d’autant plus significatif qu’il fédérait aussi bien les petits par son côté gentil et loufoque que les adultes par les nombreuses connotations et jeux de mots qui y étaient légions. Aujourd’hui, nos deux compères dont la situation est complètement paradoxale (un enfant adopté par un chien et non l’inverse) retrouvent une seconde jeunesse sous la direction de Rob Winkoff, le génie de l’animation à qui
l’on doit notamment les succès du Roi Lion et de Stuart Little. En restant fidèle à l’idée initiale lancée par Ted Key, le réalisateur californien a vu juste puisque ce long métrage est une pure merveille à tous points de vue. Premièrement, la narration passive nous fait entrer de plein fouet dans l’histoire. Même si celle-ci est complètement décalée, le spectateur accepte instantanément l’idée saugrenue de voir un chien qui parle être le tuteur légal d’un enfant. Cette situation antagoniste permet alors à la réalisation de partir sans filet vers un récit fantaisiste sans pour cela être décousu. Ce déclic magistral se développe chez les enfants qui se retrouvent dans les traits du jeune garçon et qui, avec l’aide d’une histoire drolatique à souhait, entrent malgré eux dans la peau de son personnage en vivant des aventures aux côtés de M. Peabody. Mais les parents ne sont pas en reste puisqu’ils seront davantage attirés par la complexité comportementale de Mr Peabody. Un comportement très mature qui contraste parfaitement avec la vision enfantine de Sherman. En outre, Mr Peabody revêt à la fois le costume de l’exemplarité mais également celui de l’exagération, deux comportements qui peuvent être antagonistes à bien des égards. Deuxièmement, et c’est probablement la plus grande force de ce film d’animation, la truculence des réflexions et des dialogues dont nous a gratifié Craig Wright est admirable. Entre calembours, blagues faciles et les nom-
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breuses connotations historiques ou contextuelles, le spectateur ne s’ennuie pas une seule seconde. Le récit est construit de manière magistrale et donne un rendu intelligent à l’histoire. De fait, l’enfant, trop souvent pris par les studios pour un spectateur décérébré, pourra y voir et y apprendre de nombreuses choses en même temps que s’écoule le fil de l’histoire. En résumé, M. Peabody et Sherman est une production intelligente, intelligible et amusante qui ravira petits et grands. Un film d’animation à voir en famille qui apporte un vent de fraîcheur inespéré. Matthieu Matthys
déjà à lʼaffiche
M. Peabody est un chien. Mais ce qui le différencie des autres canidés, c’est à peu près tout. Et oui, M. Peabody est un chien qui parle et qui est doué en tout. Intelligent, homme d’affaires hors pair, scientifique brillant, prix Nobel, fin cuisinier et deux fois médaillé olympique, M. Peabody est l’incarnation même du super-héros sans super-pouvoir. Mais un jour, ce chien solitaire décide d’adopter un enfant orphelin prénommé Sherman. Mais élever un enfant va s’avérer être l’épreuve la plus abstraite et la plus délicate qu’ait pu affronter Monsieur Peabody.
M. Peabody et Sherman Famille, Animation de Rob Minkoff
M.Peabody est la personne la plus intelligente au monde. Il est à la fois lauréat du prix Nobel, champion olympique, grand chef cuisinier... et il se trouve aussi être un chien ! Bien qu’il soit un génie dans tous les domaines, M. Peabody est sur le point de relever son plus grand défi : être père. Pour aider Sherman, son petit garçon adoptif, à se préparer pour l’école, il décide de lui apprendre l’histoire et construit alors une machine à voyager dans le temps.
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Cinéma / Musique / Scène / Littérature / Arts Cinéma
Le retour des trois frères prodiges Dix-huit années ont passé depuis la sortie du film culte des Inconnus, Les Trois Frères. Un succès qui résonne encore dans nos têtes. C’est pourquoi, le trio a décidé de remettre le couvert.
©Belga Films
La critique
Dix-huit années après leur première rencontre fracassante, les trois frangins Latour sont de nouveau réunis, cette fois à l'exposition des cendres de leur mère. Si la réunion du trio ne prend pas cinq minutes, l'histoire met un peu plus de temps à se mettre en place. On suit d'abord les pérégrinations des personnages un à un. Et ce qui est sûr, c'est qu'ils ont vraiment une vie de merde. Didier est marié une femme ennuyeuse dans le seul but de toucher l'héritage de la mère de cette dernière, Pascal est en couple avec une sexagénaire riche uniquement pour son argent et quant à Bernard, il n'a pas vraiment changé : c'est un toujours un comique raté. Seulement, maintenant il a une fille adolescente dont il va devoir s'occuper. Comme on peut s'y attendre, leur réunion va mettre un joyeux bazar dans leurs relations respectives. On retrouve dans le film les ingrédients qui ont fait le succès du premier
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et on reconnaît l'humour potache des Inconnus dès les premières minutes. Il ne faut pas longtemps pour qu'on se remette dans le bain. Le film compte aussi sur l'opposition de caractère entre Didier le grincheux, Pascal le nerveux et Bernard l'imbécile heureux. On prend les mêmes et on recommence donc, le seul problème c'est de savoir si cette recette marche encore. Et là, on est assez partagé. Dans l'ensemble, le film arrive à faire sourire et donne même lieu à des moments de franche rigolade, mais sous certains aspects, le trio fait encore de l'humour comme dans les années 90. Cela ne posera sûrement aucun problème à ceux qui ont grandi avec leurs sketchs, mais pour la nouvelle génération, on est plus perplexe. Le film n'est pas vraiment susceptible de plaire à la génération des moins de 18 ans. Le scénario pour sa part tient un peu plus la route que celui du premier opus même si on est dans une comédie assez classique, certains gags sont attendus mais ils sont pour la plupart bien amenés. Mention spéciale pour Pascal Légitimus qui nous fait toujours autant rire dans son rôle de « Banania ». Les Inconnus ont donc mieux géré leur retour sur scène que Le Splendide, même si le film ne restera pas dans les annales. On en ressort content que le trio ne se soit pas totalement planté mais sans avoir assisté à une comédie exceptionnelle. On se donne donc ren-
dez-vous dans quinze ans lorsqu'ils auront besoin d'argent pour leur retraite, mais comme dirait l'autre : « Cela ne nous regarde pas ! ». Olivier Eggermont
déjà à lʼaffiche
Pascal Légitimus, Didier Bourdon et Bernard Campan, cela faisait un petit temps que ces noms n'étaient plus associés. Et, il faut bien le dire, mis à part quelques rôles joués par le dernier, la réussite cinématographique du trio comique français n'était pas étincelante. Leur retour est donc fortement attendu avec ce Les Trois Frères, le retour, la suite de la comédie qui les a réellement lancés au grand écran.
Les trois frères, le retour Comédie de Didier Bourdon et Bernard Campan
Ils sont trois, Ils sont frères, Ils sont de retour. 15 ans après, Didier, Bernard et Pascal sont enfin réunis... par leur mère... Cette fois sera peut-être la bonne.
La Belle et la Bête de Christophe Gans Christophe Gans a signé Le Pacte des Loups en 2001. Entretemps, le cinéaste français s’était quelque peu égaré avec Silent Hill. Cette fois, il reprend La Belle et la Bête, un pari risqué.
©Alternative Films
La critique
Alors qu'une opportunité commerciale s'offre à lui, le père de famille se rend un jour en ville, chargé par ses filles de ramener robes, parfums, bijoux, et une simple rose pour Belle. L'affaire s'avère mauvaise, et le marchand est contraint de rentrer bredouille, toujours aussi pauvre. Mais il s'égare dans une tempête et se retrouve aux portes du château ensorcelé de la Bête. Sain et sauf, il y trouve l'hospitalité et les riches parures réclamées par ses filles. En repartant, il commet cependant l'erreur de voler une rose pour sa fille tant aimée. Ce geste, la Bête ne le pardonnera pas : il condamne le pauvre homme à revenir au château pour le reste de sa vie. Belle, se sentant responsable du terrible sort qui s’abat sur sa famille, décide de se sacrifier, et prend la place de son père. Ainsi débute l'histoire de la Belle et la Bête, au cours de laquelle l'héroïne devra affronter la solitude, percer les secrets de cet être repoussant et désagréable et surmonter peurs et préjugés pour découvrir la richesse du cœur, le véritable amour. Le film de Christophe Gans est la neuvième adaptation du célèbre conte la Belle et la Bête, les plus connues à ce
jour étant la version de Jean Cocteau et le dessin animé de Disney de 1991.
l'histoire, dans une version un peu différente, mais dont le thème central reste identique : la beauté intérieure, l'amour au-delà des apparences et de tout le reste, indémodable ! On ne souhaite qu'une seule chose, pouvoir un jour raconter cette histoire à nos enfants. Adeline Sicart
Ici, le réalisateur propose une autre lecture de ce conte populaire, en adaptant pour la première fois, non pas le texte célèbre de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont publié en 1757, mais une version antérieure, moins connue, écrite par Madame de Villeneuve en 1740, où les personnages de la Bête et de la Belle prennent une autre dimension. Niveau casting, on n’a rien à reprocher. Vincent Cassel est l'incarnation parfaite de ce personnage aux deux facettes : un Prince charmant et une Bête mystérieuse aussi effrayante qu'attirante, Bête qui ne manque pas de nous faire penser à celle de Walt Disney avec sa tête de lion et ses yeux d'un bleu profond. Quant à Léa Seydoux, elle est à la fois force et douceur, beauté et simplicité, tout comme la Belle que l'on imagine. On retrouve également André Dussolier ou encore Audrey Lamy, interprète de l’une des sœurs de Belle, dont, seul bémol, la futilité et la superficialité apparaissent trop caricaturées. Dans ce film, point de sorcière, de théière et de chandelier, mais il ne manque ni de magie, ni de féerie. On y découvre d'autres créatures, dont de petits personnages envoûtés aussi mignons qu'insolites. Au final, on est heureux de (re)découvrir l'un des plus célèbres contes de
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déjà à lʼaffiche
1810. Après le naufrage de ses navires, un marchand ruiné doit s’exiler à la campagne avec ses trois fils et ses trois filles. Belle est la plus jeune, la plus délicate, et sa préférée.
La belle et la bête Fantastique de Christophe Gans Avec Léa Seydoux
1810. Après le naufrage de ses navires, un marchand ruiné doit s’exiler à la campagne avec ses six enfants. Parmi eux se trouve Belle, la plus jeune de ses filles, joyeuse et pleine de grâce. Lors d’un éprouvant voyage, le Marchand découvre le domaine magique de la Bête qui le condamne à mort pour lui avoir volé une rose. Se sentant responsable du terrible sort qui s’abat sur sa famille, Belle décide de se sacrifier à la place de son père.
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Cinéma / Musique / Scène / Littérature / Arts Cinéma
Le Crocodile du Botswanga, c’est raté Depuis « Case départ », le duo Fabrice Eboué - Thomas Ngijol était attendu au tournant mais au final, cette satire de la politique africaine se révèle être une déception sous tous points de vue.
©Alternative Films
La critique
En 2011, le premier film de Lionel Steketee, Case Départ, nous offrait un duo inédit et incroyablement drôle : Fabrice Eboué et Thomas Ngijol. Deux humoristes arrachés à la scène pour exploser sur grand écran. Car, il faut bien l’avouer, le film ne nous inspirait pas mais s’est révélé être au final une excellente surprise où l’ironie et l’humour équilibraient à merveille la diatribe historique de la trame de fond. Pour ce deuxième long métrage, on prend les mêmes et on recommence. Lionel Steketee à la réalisation, Fabrice Eboué et Thomas Ngijol dans les rôles principaux et enfin, une histoire sur les difficultés économiques et politiques que traversent les pays africains. Satire se retranchant à nouveau derrière l’humour comme son prédécesseur. Nous en attendions dès lors beaucoup et nous avons été à l’arrivée âprement déçus. De fait, en voulant pasticher à tout va, Fabrice Eboué et Blanche Gardin (les
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scénaristes) se sont quelques peu embourbés dans la surenchère. S’il est vrai que certains dialogues ou certaines situations restent comiques, force est de constater que l’ensemble est d’une lourdeur parfois affligeante. Tout y est exagéré à l’extrême ce qui entraine chez le spectateur une lassitude inévitable. De l’idée d’affubler notre cher dictateur d’un costume bavarois à la mièvre histoire d’amour du jeune Leslie Konda, tout semble hors contexte et totalement déluré. Par extension, nous avons même eu la désagréable sensation d’avoir assisté à une série de sketchs de valeur inégale plutôt qu’à un récit suivi et construit.
mas Ngijol sont drôles et incarnent parfaitement le rôle qui leur a été respectivement attribué. Certains détails ou certains dialogues sont bien trouvés et provoquent le rire. Mais hélas, comme expliqué en détail ci-dessus, ces moments sont trop rares pour rehausser l’histoire. En résumé, Les Crocodiles du Botswanga constituait une véritable attente de la part de ceux qui avaient vu dans Case Départ l’esquisse d’un renouveau de la comédie française. Mais les exagérations contextuelles et la surenchère scénaristique ont fait de ce second film une balourdise. Matthieu Matthys
Pourtant, les acteurs et le réalisateur du film s’en défendent. Ils ont voulu, par cette comédie, retranscrire une réalité bien présente sur le continent africain. Mais cette énergie scénaristique salutaire est annihilée par des facéties burlesques trop accentuées et surtout, inutiles. Et pour cause, lorsque, par exemple, le sujet de la lutte contre le sida est abordé, l’histoire du remède miracle proposé par le président sonne juste mais sa transposition à l’écran est maladroite de par les tonnes des frasques bombardées en vrac autour d’un sujet pourtant sérieux. Faire passer un message par le rire est probablement une idée géniale mais faut-il encore pouvoir le faire correctement. Néanmoins, si l’ensemble paraît hélas médiocre, il faut avouer que nous avons souri à certains instants. C’est un fait certain, Fabrice Eboué et Tho-
Le crocodile du Botswanga
déjà à lʼaffiche
Didier est un agent de joueurs peu talentueux. Néanmoins, il a réussi à dénicher une perle en la personne de Leslie Konda, attaquant de génie. À l’heure où le jeune footballeur doit choisir sa future équipe nationale, le président du Botswanga, dictateur notoire, l’invite dans son pays d’origine pour disperser les cendres de sa grandmère mais surtout pour que celui-ci choisisse de porter le maillot des Crocodiles du Botswanga plutôt que celui de la France.
Comédie de Lionel Steketee et Fabrice Eboué
Leslie Konda, jeune footballeur français talentueux, repéré à son adolescence par Didier, un agent de faible envergure, vient de signer son premier contrat d’attaquant dans un grand club espagnol. Dans le même temps, sa notoriété grandissante et ses origines du Botswanga, petit état pauvre d’Afrique centrale, lui valent une invitation par le Président de la République en personne : Bobo Babimbi, un passionné de football, fraîchement installé au pouvoir après un coup d’état militaire.
Only lovers left alive de Jim Jarmusch S’inspirant d’un roman de Mark Twain, le cinéaste Jim Jarmusch a à nouveau monté les marches de Cannes avec ce film de vampires qui s’avère au final un peu décevant et sans entrain.
©ABC Distribution
La critique
Lors d’une conversation, sentant son partenaire séculaire déprimé par ce que les hommes font du monde, Eve décide de rejoindre Adam dans le Michigan. Les deux amants se retrouvent avec une grande tendresse, échangeant anecdotes du temps passé, considérations mycophiles et repas à l’hémoglobine. L’arrivée d’Ava, la petite sœur mutine et immature d’Eve, chamboule leur confortable quotidien. Only lovers left alive est avant tout un film d’ambiance et, en ce sens, est réussi. La bande originale est envoûtante, avec notamment des titres résultant de la collaboration de Jim Jarmusch et Jozef Van Wissem, compositeur et luthiste néerlandais. Les deux artistes avaient déjà collaboré pour deux albums, dont le deuxième, The Mystery of Heaven incluait la présence d’une certaine Tilda Swinton. Ajoutez au film quelques oldies but goodies ayant fait leur preuve : Funnel of love de Wanda Jackson (déjà entendu dans Entourage) ou Can’t hardly stand it de Charlie Feathers (entendu dans Kill Bill Vol.2 et le jeu vidéo Grand Theft Auto V) et la bande-annonce est jouée.
La mise en scène et les décors témoignent du poids des siècles accumulés par les deux personnages. Eve vit dans un décor oriental peuplé de livres – les amoureux de la cultissime bibliothèque de La Belle et la Bête de Disney apprécieront – tandis qu’Adam collectionne les instruments de musique dans un laboratoire de composition d’oraisons funèbres underground. C’est que ces deux personnages, nommés non pas d’après la Bible, mais d’après The Diaries of Adam and Eve de Mark Twain, ont eu des siècles pour accumuler du savoir. Ils connaissent les noms latins de la faune et de la flore, ont côtoyé Mary Shelley, l’auteur de Frankenstein, et le célèbre poète romantique Lord Byron, et ils ont pour ami le dramaturge et poète élisabéthain Christopher Marlowe. Malheureusement, malgré le déploiement de cette agréable et érudite atmosphère, Only lovers left alive est plutôt soporifique. Il ne se passe pas grandchose dans ce film entièrement nocturne – histoire de vampires oblige. Remplaçant Michael Fassbender au départ pressenti pour le rôle, Tom Hiddleston tient la distance face à une Tilda Swinton posée et juste. Cependant, même s’ils forment un beau couple au look de rock-stars blasées, leur interprétation ne compense que moyennement l’embryon d’intrigue. Les seuls rebondissements se résument à quelques touches d’humour çà et là, ainsi qu’à la courte performance de
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Mia Wasikowska dans un rôle agaçant à souhait. À défaut d’être captivé par ce film indie, on en appréciera (à petite dose) l’atmosphère et on se réjouira d’avoir vu la maison du pote de Jarmusch, un Elodie Mertz certain Jack White.
déjà à lʼaffiche
Sélectionné en compétition officielle au festival de Cannes de 2013, le dernier film de Jim Jarmusch raconte l’histoire de deux vampires. Amoureuse de la vie, Eve (Tilda Swinton) vit à Tanger, tandis qu’Adam (Tom Hiddleston) traîne son spleen dans la ville abandonnée de Détroit.
Only lovers left alive Drame, Romance de Jim Jarmusch Avec Tilda Swinton
Dans les villes romantiques et désolées que sont Détroit et Tanger, Adam, un musicien underground, profondément déprimé par la tournure qu’ont prise les activités humaines, retrouve Eve, son amante, une femme endurante et énigmatique. Leur histoire d’amour dure depuis plusieurs siècles, mais leur idylle débauchée est bientôt perturbée par l’arrivée de la petite sœur d’Eve, aussi extravagante qu’incontrôlable.
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Cinéma / Musique / Scène / Littérature / Arts Cinéma
Supercondriaque, humour inconstant Six années se sont écoulées depuis le succès retentissant de « Bienvenue chez les ch’tis ». Depuis, le duo Merad-Boon était fort attendu mais hélas, ce nouveau film n’est pas du même niveau.
©Alternative Films
La critique
Supercondriaque est la superproduction française de ce début d’année. Très attendue par les fans de Bienvenue chez les Ch’tis, ce film marque le retour du duo qui avait faire rire la France entière, celui composé de Kad Merad et Dany Boon. Au menu, un personnage hypocondriaque à l’excès, un médecin à bout de nerfs, une histoire d’amour et un mystérieux réfugié. Voici le schéma simplifié d’une comédie légère et brouillonne qui, de toutes évidences, n’est pas au niveau du succès hexagonal de l’année 2008. Tout commençait pourtant bien pour le duo comique français. Dany Boon dans un rôle d’hypocondriaque légèrement abruti et Kad Merad dans un rôle plus sérieux contrebalançant délicieusement l’exagération dramaturgique de son comparse, tout était réuni pour nous offrir un moment de détente même si l’on se doutait un peu que celuici ne serait sûrement pas aussi risible. Pari gagné puisque la première demiheure de film nous a proposé exacte-
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ment les scènes auxquelles nous nous attendions. Une succession de frasques divertissantes, quelques fois marrantes même si souvent poussives. Bref, une comédie populaire récréative. En outre, l’arrivée d’Alice Pol dans le duo apporte même une fraîcheur bienvenue, agrémentant le jeu d’acteur par ses mimiques succulentes.
judicieuse dans un autre contexte, force est de constater qu’elle n’apporte rien au récit et, plus grave, le dessert totalement en écartant l’histoire de son sujet.
Mais passé cette première demi-heure, l’histoire s’écarte fortement de l’idée initiale (l’hypocondrie) pour nous emmener dans une sorte d’aventure où Romain Faubert va se muer en faux révolutionnaire. Dès cet instant, le fil narratif perd quelque peu le spectateur en l’engluant dans un imbroglio scénaristique duquel il ne se dépêtrera jamais. Ce choix incompréhensible prouve hélas toute la difficulté qu’endure Dany Boon à nous offrir de la nouveauté depuis maintenant six ans. Que ce soit en tant qu’acteur dans les piètres Le Volcan et Un Plan Parfait, ou en tant que réalisateur dans Rien à Déclarer, l’humoriste peine à s’extirper de sa propre prison dorée, celle présentant un personnage drôle par son côté ridicule en contradiction totale avec la réalité de la vie. Un schéma éculé qui a fait son temps et qu’il est grand temps d’abandonner.
En résumé, Supercondriaque est une super-déception pour les fans de comédie et une confirmation de la baisse de régime de Dany Boon. Néanmoins, les quelques blagues drolatiques rattrapent légèrement la faible consistance du scénario. Matthieu Matthys
Outre cette redondance qui semble agacer de plus en plus de personnes, il faut également se farcir l’histoire parallèle de ce personnage insipide devenu révolutionnaire par un concours de circonstances. Si l’idée aurait pu être
De plus, une question nous a taraudé tout au long du film. Où sont donc passés les 31 millions d’euros de budget ?
Supercondriaque 26 février 2014
Romain Faubert est hypocondriaque à l’extrême. Cette phobie de la maladie lui vaut pas mal de soucis personnels comme l’incapacité à trouver une femme pour partager sa vie. Pourtant, son meilleur ami, le docteur Dimitri Zvenska, ne désespère pas de lui trouver l’âme sœur. D’autant que ce dernier, mais surtout sa femme, commence sérieusement à perdre patience envers ce malade imaginaire.
Comédie de Dany Boon Avec Dany Boon, Kad Merad, Alice Pol
Romain Faubert est un homme seul qui, à bientôt 40 ans, n’a ni femme ni enfant. Le métier qu’il exerce, photographe pour dictionnaire médical en ligne, n’arrange rien à une hypocondrie maladive qui guide son style de vie depuis bien trop longtemps et fait de lui un peureux névropathe. Il a comme seul et véritable ami son médecin traitant, le Docteur Dimitri Zvenska, qui dans un premier temps a le tort de le prendre en affection, ce qu’il regrette aujourd’hui amèrement.
La Grande Aventure Lego, marketing réussi Depuis plus d’un siècle, le géant industriel danois Lego a fait rêver plusieurs générations. Aujourd’hui, ce sont ces mêmes personnes qui se retrouveront dans cette histoire nostalgique.
©WarnerBros Pictures
La critique
Après le discutable Tempête de boulettes géantes et le très drôle 21 Jump Street, le duo Phil Lord – Chris Miller est de retour avec une production hors du commun à bien des égards, La grande aventure Lego. Véritable carton outre-Atlantique, ce film d’animation mettant en scène les fameux personnages de la marque de jouets danoise va probablement conquérir le cœur des enfants et vider le portefeuille de leurs parents tant le placement de produit n’aura jamais aussi bien été transposé à l’écran. De fait, et autant le dire d’emblée, ce long métrage d’animation est avant tout une publicité d’une heure et demi
ventant uniquement les produits de la marque éponyme. Nul doute que l’idée commerciale était bien présente dans les esprits lors de la genèse du projet. Mais, en visant juste et en s’accaparant le public adulte avec des connotations et des anecdotes hilarantes et subjectives, les deux cinéastes ont su aller au-delà de ce que l’on peut appeler une publicité. Et pour cause, même si le fil narratif de l’histoire tend à nous assener les mérites de la marque et son évolution à travers les époques, la magie opère grâce à l’humour omniprésent mais également grâce à un travail graphique d’une précision remarquable. Sur ce dernier point, on ne peut que s’incliner face aux images et aux réalisations en images de synthèse qui sont à couper le souffle. En outre, l’histoire alterne les genres sans pour cela les emmêler. On passe ainsi de la comédie au drame, de la science-fiction à l’action, tout cela au travers un récit d’aventure. Une prouesse remarquable. Mais passé cet état de contemplation, notre conscience a tout de même été titillée, se rendant elle-même coupable de trouver jouissive une publicité flagrante destinée à un public qui ne s’en rend pas compte. À cette question intéressante, l’on pourrait aisément la prendre à contre-sens : est-il préférable de faire du marketing explicite plutôt que du placement produit déguisé ? La question reste ouverte.
mars 2014
Quoi qu’il en soit, l’histoire tient la route dans son ensemble et ravira à coup sûr les plus jeunes d’entre nous même si certaines références ne leur parlerons pas du tout. A contrario, nous avons été quelques fois surpris (sans pour cela trouver cela choquant) de la violence de certaines scènes. Si l’on comprend aisément qu’il s’agit de petits bonhommes en polymère, le doute reste entier quant à la capacité d’un bambin à le dissocier de la réalité. En résumé, La Grande Aventure Lego est une réussite scénaristique, technique et marketing. Un long métrage empreint d’humour sur fond de nostalgie. Matthieu Matthys
26 février 2014
Emmett est un petit personnage du monde merveilleux de Lego. Dans ce monde idyllique, tout est super génial (dixit la chanson entonnée par notre protagoniste) à un point tel qu’il est impossible pour Emmett de vivre une autre vie que celle qui lui a été offerte. Ouvrier du bâtiment de son état, autrement dit simple pion d’une chaîne bien rôdée, ce petit bonhomme en plastique jaune est d’une insouciance enfantine, suivant à la lettre les plans qui lui sont attribués. Mais audessus de son monde, Lord Business veille et est bien décidé à anéantir toute rébellion à l’ordre établi. Comment ? En engluant purement et simplement le monde des Lego. Pour faire face à ce plan machiavélique, la prophétie a désigné le Spécial qui n’est autre que… Emmett.
La grande aventure Lego Animation de Phil Lord et Chris Miller
Emmet est un petit personnage banal et conventionnel que l'on prend par erreur pour un être extraordinaire, capable de sauver le monde. Il se retrouve entraîné, parmi d'autres, dans un périple des plus mouvementés, dans le but de mettre hors d'état de nuire un redoutable despote. Mais le pauvre Emmet n'est absolument pas prêt à relever un tel défi !
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Cinéma / Musique / Scène / Littérature / Arts Cinéma
Non Stop de Jaume Collet-Serra Depuis « Case départ », le duo Fabrice Eboué - Thomas Ngijol était attendu au tournant mais au final, cette satire de la politique africaine se révèle être une déception sous tous points de vue.
©Belga Films
La critique
Bill Marks (Liam Neeson), un agent de la police de l’air, embarque pour un vol de routine New York - Londres. Alors qu'il s’attendait à un voyage ordinaire, Bill reçoit de mystérieux SMS d’un inconnu lui annonçant qu’un passager mourra toutes les 20 minutes si le gouvernement ne transfère pas 150 millions de dollars sur un compte secret. Chaque passager devient alors un suspect potentiel… L’agent Marks pourra compter sur l’aide de la mystérieuse et séduisante Jen Summers incarnée par Julianne Moore (Carrie la Vengeance, Children of Men). Un vol sans histoire se transformant en chasse à l’homme ou en prise d’otage c’est tout simplement du déjà vu. Entre Passager 57, Flight Plan ou Snakes on a Plane, on ne s’attend plus à du neuf, du nouveau ou de l’original. À cela s’ajoute le portrait cliché du personnage principal. Ancien flic alcoolique à la dérive et usé par les mauvaises expériences de la vie, Bill Marks cumule beaucoup de poncifs que l’on retrouve dans les films d’action bien typiques. Tous les ingrédients étaient donc réu-
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nis pour plonger la tête la première dans une histoire bien stéréotypée. Et pourtant, on est positivement surpris ! Non-Stop est un cocktail explosif mêlant suspense et adrénaline, le tout mixé à une ambiance tendue de huis-clos. Ce thriller aérien n’est pas qu’un simple film d’action mais un scénario diablement efficace et très rythmé. Entre rebondissements et coups de bastons, l’intrigue vous plaque au fond de votre fauteuil du début à la fin. Impossible de décrocher ! 146 passagers, de mystérieux meurtres, un complot, une atmosphère oppressante… Cette histoire a parfois des accents d’enquête façon Agatha Christie. Et ce n’est pas pour nous déplaire. Ce long-métrage est mené par le tandem Neeson/Collet-Serra et cela fonctionne à merveille ! On retrouve pour notre plus grand plaisir, un Liam Neeson au sommet de sa forme et égal à lui-même. Papa invincible dans Taken 1 et 2, il est ici un agent tout aussi invincible ; un flic expérimenté qui peut se vanter de maitriser n’importe quel méchant en moins de deux secondes et demie. Malgré un scénario haletant, la découverte du coupable ainsi que ses motivations est quelque peu décevante… Ses intentions et manigances ont été (trop) vite expédiées comme reléguées au rang de détails sans importance. Un comble pour un scénario aussi bien ficelé ! La fin est d’ailleurs un peu trop expéditive. Le film aurait gagné en
profondeur si elle avait été plus travaillée et moins bâclée. Pour résumer, Non-Stop c’est de l’action, du suspense et une enquête palpitante, le tout à plusieurs milliers de mètres d’altitude. Comme à son habitude, Liam Neeson nous transporte par son charisme jouant la force tranquille… mais qu’il ne faut pas trop chercher. Non-stop est un film divertissant, électrisant et parfaitement planant pour peu que l’on ne fasse pas trop attention aux finitions. Cynthia Tytgat
Non Stop 26 février 2014
Après Unknown, le réalisateur Jaume Collet-Serra (The River, Sans Identité, Esther) et l’acteur Liam Neeson (The Grey, La Colère des Titans, Taken 1 et 2) récidivent avec NonStop. Ce nouveau thriller américain, agrémenté de scènes d’action, vous entraine dans une chasse à l’homme en plein vol au dessus de l’Atlantique.
Action, Thriller de Jaume ColletSerra Avec Liam Neeson, Julianne Moore
Alors qu'il est en plein vol, un agent de la police de l’air reçoit des SMS d’un inconnu qui dit être à bord et vouloir assassiner un passager toutes les 20 minutes s'il ne reçoit pas 150 millions de dollars.
Her de Spike Jonze Adepte invétéré de la science-fiction, Spike Jonze nous livre ici une romance 2.0 où l’intelligence artificielle remplace l’humain et sa complexité. Un film nommé cinq fois aux prochains Oscars.
©Paradiso Films
La critique
De ce grand sujet SF - Quel devenir humain pour la machine ? - Spike Jonze n'aborde que les contours, ignorant ses vertigineuses profondeurs (Jonze, cinéaste de surface. On y reviendra). Au final rien de bien grave de ce côté-là, puisque à l'instar d'un Vidéo Girl Aie (pour ceux qui ont lu ce petit bijou), Her lorgne davantage vers le drame romantique que vers le récit d'anticipation. Le principal défaut de ce film, il faudra le chercher dans cette curieuse schizophrénie qui amène le film à diagnostiquer un mal - une profonde insatisfaction face au réel - et en encourager cependant la phase terminale, à savoir un transfert de valeurs vers l'artificiel. Ainsi Théodore souffre de cette réalité décevante qu'il tente de fuir tant bien que mal. Cette demande de réel augmenté, c'était déjà celle - par principe - d'un format, le vidéo clip, dont est issu Spike Jonze. De ces petits moments de
bravoure fantasques (Christopher Walken dansant dans les airs) jusqu’à Her, le cinéma de Jonze décrit de la même manière un mouvement, celui d'une fuite en avant hors du réel (Dans la peau de John Malkovich, Max et les Maximonstres).
simplement réapprendre à la regarder. Il est alors possible, enfin, pour Théodore de se mettre à vivre à son tour. Malheureusement, en ne se montrant jamais capable d’appliquer l'enseignement de Samantha, de saboter son vernis sophistiqué pour revenir à une pureté de regard, Spike Jonze nous prive de cette bouffée d'air salvatrice.
Hélas chez Spike Jonze, le salut a toujours un goût de superficiel. La faute à un cinéma esthetico-frigide dont le problème a souvent été de ramener tout à un épais vernis, trop lisible pour être passionnant, trop léché pour être sincère. En gratter la surface, c'est prendre le risque de tomber sur du vide. Si l’esthétique de Her reste assurément ambitieuse et maîtrisée (celle d'une Californie Google, technologiquement humaine voire humaniste), on aurait envie d'y voir ironiquement, dans ses moments les plus publicitaires, le symptôme de ce maladif besoin de réel sublimé qui ronge les personnages Jonzien (les souvenirs de Théodore ressemblent à des pubs Apple, patchwork d'images de son ex-femme baignant dans la lumière). Or la solution, c'est bel et bien Samantha, cette intelligence artificielle découvrant le monde à travers ses yeux vierges de programme évoluant. Paradoxalement plus 'vivante' que l'ensemble des personnages humains de Her, Samantha enseigne à Théodore combien la réalité reste une source intarissable d’émerveillement, faut-il
mars 2014
L'avenir de l'IA pensante selon Spike Jonze ? Une héroïne de romance indé Sundance. Samantha n'aura finalement jamais dépassé le stade de l'artificiel. Dommage. Léopold Pasquier
Her 19 mars 2014
Dans un futur proche, Théodore Twombly fait l’acquisition d'une intelligence artificielle délicieusement prénommée Samantha. Cette dernière se voit confier pour mission de redonner goût à la vie à son utilisateur, inconsolable suite au départ de sa femme. Le résultat est forcément au dessus de toutes espérances, et bientôt Samantha et Théodore tombent amoureux.
Drame, Romance de Spike Jonze Avec Joaquin Phoenix, Scarlett Johansson
Los Angeles, dans un futur proche. Theodore Twombly, un homme sensible au caractère complexe, est inconsolable suite à une rupture difficile. Il fait alors l'acquisition d'un programme informatique ultramoderne, capable de s'adapter à la personnalité de chaque utilisateur. En lançant le système, il fait la connaissance de 'Samantha', une voix féminine intelligente, intuitive et étonnamment drôle.
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Cinéma / Musique / Scène / Littérature / Arts Cinéma Dans une paisible vallée, les reliefs d’un pique-nique déclenchent une guerre sans merci entre deux bandes rivales de fourmis convoitant le même butin: une boîte de sucres ! C’est dans cette tourmente qu’une jeune coccinelle estropiée va se lier d’amitié avec une fourmi noire et l’aider à sauver son peuple des terribles fourmis rouges...
Minuscule de Tomas Szabo sortie le 26 février 2014 Animation (89ʼ)
En 2006, Thomas Szabo et Hélène Giraud étaient loin d’imaginer que leur petite idée de série deviendrait un jour l’objet d’un long métrage destiné à l’écran géant. Et pourtant, près d’une centaine d’épisodes plus tard, Minuscule se prête au jeu du cinéma sous le titre à rallonge : Minuscule – La Vallée des fourmis perdues. Histoire d’amitié improbable entre une fourmi et une coccinelle, sorte de fable qui ravirait sans nul doute Jean de la Fontaine, les deux cinéastes français nous propulsent dans la vie romancée des insectes qui nous entourent quotidiennement. Mouches, fourmis, araignées et autres coccinelles de synthèse sont intégrées dans des prises de vues réelles, communiquant à coup
Suite à un divorce euphémiquement compliqué, Stef, beau quadragénaire, fait l’acquisition à bas prix d'une incroyable villa dans la campagne belge. Une fois ses deux amis et quelques déménageurs partis, Stef se retrouve seul et rapidement confronté à Théo, l'ancien propriétaire de la demeure. Théo, supposé être mort depuis deux ans. Malgré un synopsis qui semble vu et revu, Halfweg est une œuvre très surprenante. Car ce n'est pas sur l'intrigue fantomatique que repose la tension du film. Halfweg de Geoffrey Enthoven sortie le 26 février Comédie (121ʼ) Avec Jurgen Delnaet, Koen De Graeve, Veerle Baetens, Evelien Bosmans, Gilles de Schryver, Ella Leyers
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Celle-ci sert de repère, de genre. Au même titre qu'une romance ou une comédie est le squelette porteur d'un récit, la maison hantée ici par son ancien propriétaire est le simple cadre de l'histoire d'une rencontre entre deux mondes, entre deux personnes, se battant pour leurs droits. Outre le fait que Halfweg évolue dans le décor de la Villa Carpentier (Maison Horta), le style harmonieux des plans et le traitement de la lumière est un régal.
d’onomatopées soutenues par un savant mélange de bruitages biologiques et mécaniques. Un véritable métissage burlesque qui parcourt les codes de divers genres du cinéma populaire, du film d’aventure au péplum en passant par la comédie et le dessin animé, avec une maîtrise détonante. L’animation, simple mais diablement efficace, sublimée par la bande originale énergique de Hervé Lavandier, ne manquera pas de retenir l’attention des plus petits mais peinera peut-être à convaincre un public adulte souvent plus réticent (à tort) à l’idée de s’émerveiller devant un long métrage totalement muet. Minuscule – La Vallée des fourmis perdues est au final un Microcosmos sur-boosté au burlesque et à l’aspect poétique certain qui en étonnera plus d’un et qui mérite sa place parmi les grands du cinéma d’animation. Sans (trop) paraphraser l’un de nos célèbres compatriotes mélomane, ce film a sans conteste quelque chose de « fourmidable ». Quentin Geudens
Geoffrey Enthoven, retrouve après Hasta La Vista, son scénariste Pierre De Clercq, dont nous saluons à nouveau les dialogues enlevés et subtils. Halfweg est un film qui prend le risque de prendre son temps, le temps de nous laisser emporter par d'excellents acteurs : Koen de Graeve dans le rôle de Steph, le formidable Jurgen Delnaet qui incarne Théo, et la jeune prometteuse Evelien Bosmans, pour ne citer qu'eux. Ce huis clos aussi réjouissant que dramatique laisse un étrange goût en bouche. Une certaine mélancolie peut-être, de laisser les personnages continuer leurs vies loin de nous... Pour les adeptes des films de Geoffrey Enthoven, ainsi que ceux qui y seront initiés après la vision de Halfweg, sachez que le réalisateur est déjà lancé sur un projet : Winnipeg, qui se déroulera cette fois entre la Belgique et le Canada. Pour continuer à faire vivre le cinéma Belge, et ici en particulier le cinéma flamand, ce n'est que très chaudement que je vous recommande dès le 26 février, de vous rendre dans les salles pour rire et vous émouvoir devant Halfweg. Cécile Marx
Best Night Ever ou comment quatre jolies jeunes filles, apparemment douces et distinguées, se transforment en foldingues pendant quelques heures. En effet, ce film nous emmène dans une absurde nuit d’enterrement de vie de jeune fille.
Best Night Ever de Jason Friedberg sortie le 26 février 2014 Comédie (90ʼ) Avec Desiree Hall, Samantha Colburn, Eddie Ritchard
À ciel ouvert de Mariana Otero sortie le 26 février 2014 Documentaire (110ʼ) Avec Mariana Otero, Anne Paschetta
Ce n’est pas franchement amusant mais plutôt très scabreux et même scatologique à certains moments ; ultra déjanté à bien des égards, certes, mais pas dans la finesse ni dans le rire.
Initialement programmée par la sœur de la future mariée - Leslie - en soirée cool et sage, tout va déborder, exploser et devenir une nuit sauvage qui part en vrille.
Le scénario, écrit par deux hommes, reflète peut-être l'idée qu'ils se font d'un enterrement de vie de jeune fille dans leur imaginaire. Ultra cliché, tout est forcé, mais conforme peutêtre à un certain genre cinématographique américain.
On assiste, perplexe, à une débauche totale dans un Las Vegas aussi extraordinaire qu’extravagant, c'est le moins que l'on puisse dire.
Au mieux, on peut qualifier ce long métrage de documentaire sociologique de ce qui se passe au cours d'une nuit hallucinante de brûlage de culotte. C'est assez affligeant.
On passe très rapidement d'un strip-tease masculin intégral au vol de voiture et de boisson, le tout sur fond de fric et dans une ambiance passablement alcoolisée. Pas étonnant, dans ces conditions, que ces pauvres filles se fassent dévaliser totalement. Plus d'argent, de bijoux ni de papiers : cela n'entame pas leurs folies et on se demande d'ailleurs avec quelles finances...
Le film chavire très très tôt et le naufrage est rapide. Tout se résume à des cris, de la musique tonitruante, du sexe, de l'alcool et de la drogue.
L’auteur nous plonge directement dans la vie quotidienne d’enfants en difficulté. Des enfants de 6 à 20 ans sont accueillis dans un centre. Ils sont atteints de ″folie″, de souffrance psychique. Certains observent leur corps avec méfiance, pour d’autres les mots n’arrivent pas à sortir de la bouche…
caméra, dans leurs activités. La cinéaste est accueillie dans chaque réunion entre les différents intervenants/adultes.
Le film documentaire est tourné au Courtil, un Institut Médico-Pédagogique se situant à la frontière franco-belge. Un lieu hors du commun. Un centre qui n’est pas dans un grand building en ville mais à la campagne, dans une ancienne ferme transformée pour accueillir des enfants. Un environnement adapté à ceux-ci pour leur permettre de s’épanouir. Il peut accueillir les enfants en internat ou semi-internat. Les intervenants, comme ils sont nommés au centre, encadrent les enfants individuellement ou par petits groupes tout au long de la journée pour différentes activités. Les enfants ne sont jamais seuls. Les adultes cherchent ensemble à comprendre chaque enfant et trouver des pistes dans le comportement et l’évolution de ce dernier. Tout au long du tournage les enfants intègrent la caméra ou la réalisatrice, qui porte la
mars 2014
Tout y est démesuré et rien n'est drôle. Un Very Bad Trip à éviter. Inès Bourgeois
Mariana Otero a toujours été intriguée par le monde de la ″folie″. Elle s’est toujours demandé si l’on pouvait y comprendre quelque chose. Pour réaliser son documentaire, elle s’est rendue dans différents centres. Le Courtil a retenu toute son attention. Pour elle, ce centre est bien plus, chaque enfant est avant tout considéré par les intervenants comme une énigme, chaque enfant est mis en avant et les intervenants abandonnent tout a priori. Tout au long de son tournage Mariana Otero découvre toute une manière extraordinaire de penser et de vivre avec la ″folie″ dans une institution qui met au cœur de son travail le sujet et sa singularité. Un film documentaire bouleversant, touchant, captivant et intrigant par l’inconnu… À ciel ouvert nous ouvre le regard sur un autre monde, un monde qui n’est pas si loin du notre. Astrid Flahaux
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Cinéma / Musique / Scène / Littérature / Arts Cinéma Adaptation fidèle d'un livre pour enfants, ce dessin animé nous ramène dans les années 70. C'est l'histoire d'un petit garçon de 6 ans, Jean, qui fait son entrée à l'école primaire. À la question de la maîtresse qui lui demande: « Que font ton papa et ta maman? », Jean répond correctement à la première interrogation et invente une réponse à la deuxième... Car en réalité, il ne sait pas quoi répondre... La bande dessinée, écrite par Jean Regnaud, est directement inspirée de sa propre enfance. Ma maman est en Amérique de Marc Boreal sortie le 5 mars 2014 Animation (75ʼ)
Jean vit avec son papa, son petit frère Paul et une nounou, Yvette. Yvette est un rayon de soleil dans cette maison un peu triste...Mais où est donc la maman de Jean ? Ce dessin animé brosse le tableau d'un jeune garçon plein de rêves et très candide. Le film nous plonge de façon poétique dans le monde de l'enfance et raconte une période particulière dans la vie de Jean. On navigue entre le quotidien de cette famille, les scènes d'école et les jeux en cachette
Enrico Oliveri, secrétaire général du parti de l’opposition est inquiet : les sondages le donnent perdant. Un soir, il disparaît brusquement laissant une note laconique. C’est la panique au sein du parti, tout le monde s’interroge pour essayer de comprendre les raisons de sa fuite pendant que son conseiller Andrea Bottini et sa femme Anna se creusent la tête pour trouver une solution. C’est Anna qui évoque en premier le nom du frère jumeau du secrétaire général, Giovanni Ernani, un philosophe de génie, atteint de dépression bipolaire. Andrea décide de le rencontrer et élabore un plan dangereux. Viva La Liberta de Roberto Andò sortie le 5 mars 2014 Comédie (94ʼ) Avec Toni Servillo, Valerio Mastandrea, Valeria Bruni Tedeschi
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Une comédie politique italienne qui par l’humour dénonce certains blocages du monde politique réel. Le film prend quelques risques en dépeignant avec humour certaines caricatures de personnages politiques. Si dans certains pays, cela serait assez mal vu voire déplaisant, en Italie visiblement, on rigole plus facilement de ces choses-là. L’acteur principal, Toni Servillo, est tout simplement un génie. Il joue à la fois un homme politique froid et morne, et un philosophe complètement déjanté et plein de vie. On
avec Michèle, la grande voisine qui sait déjà lire et qui invente tout un monde à Jean. Tout est dit et ressenti : les émotions, les interrogations, les jeux parfois cruels et malicieux des enfants entre eux... Le scénario amène les choses avec justesse et délicatesse. En découvrant que sa maman n'est peut-être pas en voyage, l'univers de Jean bascule ; il passe alors de la petite enfance à un monde plus réaliste. Rien ne pèse dans ce long métrage tout en finesse. Le graphisme est simple et les décors monochromes, mais tout est voulu par la réalisation, et ce, dans un souci de fidélité par rapport au livre. Et finalement, cela correspond bien à l'époque des années 70 dans laquelle nous nous retrouvons. C'est donc très sobre en matière d'animation. Un film pour jeunes entre 6 et 8 ans. Inès Bourgeois
déteste l’un, on adore l’autre. L’un dénonce tout ce qui ne fonctionne pas dans le système politique, l’autre propose des solutions sur comment mieux penser la politique, en y mettant plus d’humanité. L’acteur s’approprie brillamment les deux personnages à un point tel que l’on en oublie qu’il ne s’agit que de Toni Servillo et uniquement lui. L’acteur prouve, après avoir excellé dans La Grande Bellezza de Paolo Sorrentino, qu’il est l’une des figures marquantes du cinéma italien. Notons également la prestation de Valerio Mastandrea, qui joue le conseiller du secrétaire général, et qui donc jouera le conseiller de son frère jumeau. Sa prestation est remarquable, il nous touche et on s’identifie rapidement à lui. Roberto Ando signe ici un long métrage prenant, plein d’humour et d’humanité, qui fait réfléchir sur ce que pourrait être la politique avec des personnalités plus drôles. À aller voir dès sa sortie en salles. Edouard Jacqmin
Ne nous trompons pas, Le vent se lève n'est pas le film adulte de Miyazaki pour son enchantement sceptique, mais pour sa philosophie douce-amère. Si la passion est une douleur, il faut tenter de vivre. Jiro Horikoshi, brillant ingénieur, voudrait s’envoler vers l’azur. Le film trouve ici ses plus lumineuses images, et trace les contours d'un rêve bigger than life : pouvoir, les bras vers le ciel, se faire emporter par les avions qui décollent. Le Vent se lève de Hayao Miyazaki sortie le 5 mars 2014 Animation (126ʼ)
Ce rêve - profondément mélancolique car vieux comme le monde - n'avait pas trouvé aussi belle figure depuis, disons, le générique de fin de Nadia et le secret de l'eau bleu. Justement, son créateur, Hideaki Ano, interprète ici le personnage principal. Mais le film va plus loin : vivre, et vivre pour son rêve, a malheureusement un prix.
de tout, au risque de précipiter les choses (son chef d’œuvre restera le chasseur Zéro, l'avion kamikaze de Pearl Harbor. Quant à sa femme, il la laissera mourir auprès de lui par amour pour elle, plutôt que de la faire hospitaliser). Est-ce cela « tenter de vivre », comme le suggère la citation de Valéry ? Vivre la passion à tout prix, quand bien même le monde s’effondrerait ? Aveugles les vivants, donc, et paradoxalement sensibles à tout précise Miyazaki. Cette sensibilité, celle du peintre (très juste choix d'affiche), c'est au fond celle du cinéaste dont on sait à quel point l'animation foisonnante témoigne d'un plein ressenti pour le moindre détail (une tasse qui vacille, la surface d'un lac, etc...). En dédiant cette sensibilité à ses personnages, Miyazaki prouve de la plus belle des façons que, même au milieu des ruines, la vie reste une possibilité. Faut-il du moins la tenter. Léopold Pasquier
Alors que deux drames menacent à l'horizon - la guerre et la tuberculose de sa femme Jiro maintient obstinément son cap, en dépit
Une comédie douce amère qui a le mérite de poser des questions. Un couple de quinquagénaires anglais vient à Paris pour fêter leur trente ans de mariage... et ainsi lui redonner un second souffle, car c'était bien dans la Ville lumière qu'ils avaient jadis passé leur lune de miel. Ils redécouvrent la ville, redécouvriront-ils leur couple ?
Un week-end à Paris de Roger Michell sortie le 5 mars 2014 Comédie dramatique (93ʼ) Avec Jim Broadbent, Lindsay Duncan, Jeff Goldblum
Et ainsi nous suivons Nick et Meg dans leurs pérégrinations parisiennes. Nous suivons aussi l'évolution de leur couple : les hauts et les bas, les interrogations sur le temps qui passe, celui qui est passé. Les enfants partis, que devient le couple ? Quelle est encore la place de l'amour ? Que sera l'avenir ? Dans cette petite production britannique loin des grosses machines américaines, on retrouve le réalisateur Roger Michell (Coup de foudre à Notting Hill, Dérapages incontrôlés,...) qui a travaillé avec une toute petite équipe, et qui nous livre un film qui sonne juste, où le rire ne débouche pas sur le fourire et où la petite pointe cynique très british pousse la porte de temps en temps. Les rôles de Nick et Meg sont respectivement tenus
mars 2014
par Jim Broadbent (le professeur de potions dans deux Harry Potter et le mari de Mme Thacher dans La dame de fer) et par Lindsay Duncan plus connue par ses rôles dans des séries télévisées telles que MI5 et Rome. Leur interprétation est parfaite, pour ne pas dire impeccable. Mais le rôle étonnant est celui de l'ami américain qui vit à Paris depuis des années : Morgan est débordant d'une agaçante énergie, parfois ridicule, toujours lucide. Et ce rôle est tenu par Jeff Goldblum. Si quelques clichés font leur apparition, si on regrettera une fréquentation trop appuyée d'hôtels, restaurants, voire de chambres et de couloirs, il n'en reste pas moins une belle interprétation d'acteurs réunis autour d'une problématique peu commune, étonnante parfois, où les moments de tension ne sont pas absents. Un portrait en nuances d'un couple à la recherche d'une deuxième vie. Philippe Chapelle
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Cinéma / Musique / Scène / Littérature / Arts Cinéma Adapter une pièce de théâtre au cinéma est une habitude courante mais pas forcément gageure de réussite. Il faut réussir à sortir de la scène et obtenir le mouvement dans l’espace propice à un long métrage destiné au grand écran. Pour Diplomatie, l’Allemand Volker Schlöndorff (Le Tambour, Michaël Kohlaas) adapte la pièce de Cyril Gély. Sous coproduction franco-allemande (Arte), le film garde les deux interprètes originaux : André Dussolier et Niels Arestrup.
Diplomatie de Volker Schlöndorff sortie le 12 mars 2014 Historique, Drame (84ʼ) Avec André Dussollier, Niels Arestrup, Burghart Klaußner
Inspiré de l’histoire officielle, Diplomatie reprend la conversation qu’auraient pu avoir le Général Von Choltitz et le consul de Suède Raoul Nordling dans la nuit du 24 au 25 août concernant la destruction de Paris ordonnée par Hitler. Les alliés sont aux portes de la capitale française, Von Choltitz n’a plus qu’une poignée d’hommes à sa disposition et Nordling tente de persuader le général allemand de l’inutilité de cet acte. S’ensuit un tête à tête entre deux hommes qui se respectent mais qui ont chacun leurs motivations personnelles. Von Choltitz pense à sa famille qui pourrait pâtir de sa trahison et l’intérêt qu’aurait la conservation de Paris à l’heure où la fin de la guerre est proche et que son
L’histoire nous ramène en 1909, sur une île de l’océan Indien. Dans un moment d’abattement, un écrivain anglais vient y séjourner quelques temps pour oublier ses déboires amoureux. Là-bas, aux prises avec ses vieux démons de séducteur, il finira par ferrer une jeune fille lumineuse grâce à quelques mensonges plutôt sincères au commencement. Sur l’île, les deux amants vivront une idylle portée par un souffle romanesque. Et puis, entrainés vers d’autres contrées, ils prendront la véritable mesure de leur passion. Rosenn dʼ Yvan Le Moine sortie le 12 mars 2014 Drame (100ʼ) Avec Hande Kodja, Rupert Everett, Béatrice Dalle
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Entre sentiments purs et frelatés, l’histoire aux variations attendues démarre sur un couplet romantique avant de prendre la tournure d’une complainte. À travers le portrait d’un dandy éclairé, le film épingle les beaux parleurs brillants d’un faux éclat ; ceux aux discours flamboyants et plein d’humour en société qui se retrouvent lâches et pitoyables dans l’intimité. Rosenn est un film d’époque qui puise ses racines dans le cycle S(c)eptique, entamé il y a une quinzaine d’années par Yvan Le Moine avec les sept péchés capitaux. Depuis, le
jugement ne penchera peut-être par en sa faveur (il est entre autre impliqué dans la déportation de juifs quand il était sur le front russe). Le film, comme l’on pouvait s’y attendre, reste la majeure partie du temps, en huis-clos et se concentre sur l’affrontement verbal entre un Dussolier (impeccable de justesse) et un Arestrup (un peu faible au début mais au final très inquiétant dans sa manière de changer d’attitude en quelques secondes). C’est d’ailleurs la grosse réussite du film qui étrangement se révèle moins crédible quand on quitte la chambre d’hôtel pour des scènes de reconstitution assez moyennes. Malgré tout, le film est assez intelligent pour ne pas s’attarder sur cette note négative et insère dans son récit des images d’archives, pour certains déjà vues dans Paris brûle-til ?. Finalement, à part quelques scènes un peu trop épiques (sûrement pour toucher un large public), Diplomatie se révèle un beau condensé de cet épisode sur Paris à la fin de la Seconde Guerre mondiale et une remarquable joute entre deux acteurs au sommet de leur forme. Loïc Smars cinéaste français a enchainé les vices: le Nain rouge portait la colère et Vendredi ou un autre jour déclinait l’orgueil. Son dernier long métrage, librement adapté d’un roman de Jean de Kerlecq, dépeint l’envie. On saura gré au réalisateur de ne pas avoir cédé à la tentation de porter à l’écran une actrice populaire, à la séduction consensuelle, pour incarner Rosenn. La Belge Hande Kodja campe avec justesse et retenue ce rôle de femme parfaite. Rupert Everett, quant à lui, peut s’enorgueillir d’avoir joué en français mais n’a malheureusement pas l’indéfinissable charme qu’il dégage dans ses autres films. Si l’on suit cette adaptation avec un certain intérêt, on regrettera toutefois le manque d’inventivité au niveau de la réalisation, très télévisuelle jusque dans le cachet des images. Malgré quelques belles prises de vue sur l’île Bourbon et séquences remarquables, il manque à Rosenn une puissance visuelle qui légitime sa présence en salle. La mise en scène est un peu trop lisse à notre goût, à l’image de la personnalité de son héroïne. Marie-Laure Soetaert
Kill You Darlings raconte l’histoire du meurtre qui unit Allen Ginsberg (Daniel Radcliffe), Jack Kerouac (Huston) et William Burroughs (Foster) à l’université de Columbia en 1944, provoquant l’étincelle qui mènera à leur « Beat Revolution ». Une histoire d’amitié et de meurtre qui donna naissance à une génération toute entière. Ginsberg. Kerouac. Burroughs. Aujourd’hui, ce sont des icônes, considérés comme trois des plus grands poètes de cette époque, fondateurs d’un mouvement qui a réécrit les règles de la littérature américaine. Kill Your Darlings de John Krokidas sortie le 19 mars 2014 Drame (104ʼ) Avec Daniel Radcliffe, Elizabeth Olsen, Dane DeHaan, Michael C. Hall
L’histoire raconte la rencontre entre Allen Ginsberg et Lucien Carr. Fraichement accepté à l’université de Columbia, Allen fait la rencontre de ce mystérieux étudiant qui va changer sa vie. Lucien est sûr de lui, joueur, manipulateur, charismatique, et par dessus tout, libre. Il a tout ce dont Allen a toujours rêvé. Lucien va le faire entrer dans son univers, un univers qui brise les règles établies pour créer sa propre réalité. Il va lui présenter Jack Kerouac et William Burroughs. À quatre, ils vont tenter de créer un nouveau mouvement littéraire.
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Malheureusement, on ne tarde pas à se rendre compte que Lucien est dérangé mentalement, a des idées parfois trop radicales, et est incapable de s’occuper correctement de luimême. Le film nous conduira jusqu’à un meurtre dont l’histoire de la littérature américaine se souviendra. Le rôle titre a été attribué à Daniel Radcliffe. Bien qu’il joue assez bien l’étudiant tourmenté, en recherche de lui-même, on le trouvera plutôt effacé. Il a encore du mal à s’affirmer, malgré les quelques années de carrière qu’il affiche déjà à son compteur. On pourrait presque penser que le premier rôle revient à Dane DeHaan, pour sa prestation de Lucien Carr. L’acteur prend tellement de place et joue tellement juste que Daniel Radcliffe est par certain moment à peine remarqué. Le film a été réalisé par John Krokidas. Bien que basé sur une histoire vraie, le scénario a tout de même été fort romancé. Un choix narratif qui n’est pas pour nous déplaire, loin de là. Edouard Jacqmin
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©FIFF
l’actu cinéma
John McTiernan sort de prison
©D.R.
Die Hard est une saga culte connue de tous et mettant en scène l’un des personnages mythiques du cinéma d’action, John McClane. Pourtant, peu nombreux sont ceux qui pourront citer le nom de l’artisan des deux premiers volets de la série. De fait, John McTiernan, après avoir réalisé ces deux films mais aussi Predator, À la poursuite d’Octobre rouge, Last Action Hero ou encore Thomas Crown, est quelque peu retourné dans l’oubli. Et pour cause, depuis l’échec de Rollerball (remake du film de 1975), le cinéaste était parti dans un combat juridique avec le producteur du film, Charles Roven, accusant ce dernier de fomenter un complot contre lui. John McTiernan avait alors engagé un détective privé, Anthony Pellicano, afin de confondre son ennemi. Un scénario digne de ses propres films qui s’était finalement refermé sur l’intéressé et qui lui avait valu un an de prison ferme. Aujourd’hui, le réalisateur est sorti de prison et s’attèle déjà à un nouveau projet intitulé Red Squad, une histoire de traque sur fond de trafic de drogue au Mexique. Déjà vu ? M.M.
Box office Belgique
Harold Ramis est décédé
1. K3 Dierenhotel 2. Le trois frères 2 3. Peabody & Sherman 4. American Bluff 5. Le Loup de W.S. 6. 12 years a slave 7. La belle et la bête 8. De Behandeling 9. Awkward moment 10. FC de kampioenen Source : Box Office Mojo
DVD - Blu ray
©Justin Hoch
Du 12 au 16 février 2014
Tout le monde se souvient de Phil la Marmotte. Cette petite bestiole annonçant la pluie ou le beau temps dans la petite bourgade de Punxsutawney, en Pennsylvanie. Un jour sans fin d’Harold Ramis avait immortalisé à l’écran cette coutume bien réelle.
Aujourd’hui, Phil ne sortira pourtant pas de sa cachette puisque Harold Ramis a tiré sa révérence à l’âge de 69 ans. Le réalisateur originaire de Chicago avait illuminé le cinéma américain avec des films notables comme S.O.S. Fantômes ou encore Mafia Blues. Même si son dernier film en date, L’an 1 : des débuts difficiles avait été boudé par le public, le cinéaste restait une référence de l’humour sans en être pour autant le principal artisan. Bref, une disparition regrettable d’un homme qui aura marqué son temps. M.M.
Faites partie du jury Junior du prochain FIFF La 29ème édition du Festival International du Film Francophone de Namur se déroulera du 3 au 10 octobre 2014. Outre le Jury Officiel qui décerne les célèbres Bayards d'Or, le Festival de Namur accueille chaque année un Jury Junior composé de sept jeunes cinéphiles, âgés de 13 à 14 ans, qui peuvent ainsi exprimer eux aussi leurs préférences cinématographiques. Durant le FIFF, les membres du Jury Junior sont invités à visionner huit longs métrages destinés au jeune public. Ils ont ainsi l’occasion de découvrir les richesses du cinéma francophone, rencontrer des acteurs et professionnels du cinéma, confronter leurs opinions avec celles d'autres jeunes, débattre des différents thèmes abordés et développer leur esprit critique. Une expérience unique et inoubliable dans un contexte convivial! Le Jury Junior décernera son Prix du Jury Junior, œuvre de l’artiste namurois Jean-Claude Simus, au réalisateur lauréat au cours de la traditionnelle Cérémonie des Bayards d'or le vendredi 10 octobre 2014. Comment participer ? L'appel à candidatures pour la sélection de ce jury est dès à présent lancé et vise les élèves de 1ère année secondaire. Le formulaire d'inscription est disponible sur le site du festival : www.fiff.be
Turbo de David Soren
Turbo est un escargot qui n’a qu’un seul rêve en tête : être incroyablement rapide ! Son obsession pour la vitesse l’a rendu quelque peu impopulaire chez les siens, où lenteur et prudence sont de rigueur. Mais il est hors de question pour lui de se conformer. C’est alors que se mars 2014
produit un étrange accident qui lui donne soudainement le pouvoir de foncer à toute vitesse. Il s’embarque alors dans une aventure extraordinaire pour accomplir son invraisemblable destinée : courir contre le plus grand champion de course automobile, Guy La Gagne.
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Musique
Rencontre avec Christoph Hessler de The Intersphere Formé en 2006, The Intersphere est un groupe allemand un peu particulier. Nous avions déjà eu un coup de cœur pour Interspheres><Atmospheres, leur précédent album que l’on peut retrouver à la page 29 du numéro 4. Subtil mélange de puissance et d’onirisme, Intersphere nous emmène dans un autre monde. Relations In The Unseen, leur quatrième album sortira en mars prochain. Nous avons donc discuter un peu de celui-ci avec Christoph Hessler, le chanteur et guitariste qui fait office également de leader au sein du groupe.
Interview Parlons d’abord de ce nouvel album : Relations In The Unseen. Celui-ci est très différent du précédent où vous mélangiez un peu les ambiances et où tout était un peu fondu… Ici, chaque chanson semble encore davantage travaillée et a une identité propre.. Oui, sur ce nouveau disque, nous avons essayé d’insérer de nouvelles couleurs au son. Sur nos albums précédents, nous étions juste un groupe de rock « normal ». C’est-àdire un ensemble guitare, basse, batterie. Ici, c’est différent, car nous
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avons essayé d’expérimenter de nouvelles choses. Nous avons, par exemple, essayé diverses sortes de claviers comme le String Machine, etc… Cela a contribué à ajouter de la couleur au son et c’est aussi ce qui rend cet album si particulier. Comment s’est passé l’enregistrement ? Nous avons enregistré les principales pistes en conditions « live », puis ajouté quelques parties par-dessus l’ensemble.
Il y aura une édition très spéciale de cet album. Peux-tu nous en parler ? Oui, en effet, cette édition reprendra un double vinyl avec une clé USB sur lequel nous avons enregistré des vidéos live des chansons et un making of. Il y aura aussi un onglet de guitare pour les collectionneurs ainsi que les partitions de nos chansons pour ceux qui voudraient jouer nos chansons ! Comment décrirais-tu votre style musical ?
Comment composez-vous ? En général, je commence à composer les chansons. J’essaie des accords, des mélodies, des riffs de guitare. Parfois, cela part simplement d’une phrase que j’ai écrite pour des paroles. Ensuite, j’enregistre cette chanson dans mon studio, et je la transmet aux autres membres du groupe. Après, nous discutons dans la salle de répétition et construisons la version finale au fur et à mesure.
accords de jazz dans nos compositions. Ou encore divers accordages, des changements de rythme,… Nous essayons toujours de rendre les choses plus intéressantes.
De quoi rêveriez-vous à l’avenir ? D’une tournée américaine, ce serait fantastique ! En effet ! En tout cas, nous vous souhaitons le meilleur ! Espérons que le public européen pourra vous voir bientôt. Christophe Pauly
Quand tu regardes en arrière, comment perçois-tu l’évolution du groupe au fil des ans ? Eh bien, lorsque nous nous sommes formés en 2006, nous voulions juste faire de la musique énergique, faire du bruit. Mais durant les deux dernières années, je pense que l’on a essayé de mettre davantage de profondeur et de couleur à notre musique. Et nous avons essayé de trouver de meilleures façons de communiquer avec les gens au travers de notre musique. On ne veut pas jouer du rock « normal ». On veut expérimenter des choses nouvelles comme le fait d’incorporer des
souhaitons jouer maintenant plus souvent à l’étranger. Nous avions également prévu une tournée avec Tides From Nebula, mais ces dates ont été postposées à l’automne. Je pense que notre genre se marie bien avec les groupes de post-rock.
En effet, cela s’entend d’autant plus dans ce nouvel album. Vous allez commencer une tournée bientôt… Oui, nous allons jouer pour la première fois en Angleterre pour quelques dates. Puis nous reviendrons en Allemagne, en Hollande. Nous essayons de trouver un nouveau tourneur pour jouer dans le reste de l’Europe. Nous jouons beaucoup en Allemagne, mais nous
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Cinéma / Musique / Scène / Littérature / Arts Musique Crazy Punk
Hard Rock
Hard Rock
Les Touffes Kretiennes « Breakfast in cloud »
Label AT(h)OME
Les Touffes Krétiennes, depuis 10 ans, comme une pierre qui n’amasse pas de la mousse mais bien des artistes, embrigadent des musiciens de différents groupes tels que les Hurlements d’Léo, Les fils de Teuhpu, Mabreuch, Babylon circus, Los tres puntos, Jungle juice, ou encore Fumuj. Ils se sont fait au fil de leurs tournées une réputation d’épicurien de la scène et de véritables faiseurs d’ambiance. Il est clair qu’avec un tel casting, on ne peut espérer que du son entrainant et de qualité. Et effectivement, ça dépote, ça pète dans tous les sens, ça fait du bien à entendre, ça réveille et ça met de bonne humeur! En une onomatopée, je dirai waouuuuh! Les Touffes Krétiennes nous balancent du jazz, du rock, du groove, du funk, du disco, quelques moments électro-beats transcendantales, des
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reprises énergiques, bref, tout pour donner envie de se lancer dans quelques déhanchés dignes d’Elvis Presley. Si on peut reprocher trop d’éclectisme, mieux en vaut trop que trop peu. Il est difficile de résister à l’envie de danser et de remuer de la croupe. Il y a comme un goût de lâcher prise dans l’air et surkiffage de musique. Je m’imagine bien en concert à sautiller comme une démente à profiter de l’énergie que dégagent chansons et reprises de cet album. Notons les reprises délicieuses de Dr Beat de Miami Sound Machine transformé en La Clinique du Dr Beat ou encore Laisse tomber de France Gall. Trois voix viennent épicer certaines chansons, la voix chaude et sexy de Lauren, puissante de TurboBilly et celle plus ‘rap’euse de Syrano. On ne répètera jamais assez que la meilleure
manière de ressentir la musique c’est en concert. Et sans aucun doute, les Touffes Krétiennes font partie de ces groupes qui explosent et prennent toute leur ampleur sur une scène. Elodie Kempenaer
R&B
Hard Rock Beyoncé «Beyoncé»
Columbia Records
Quelle belle surprise pour les fans de Beyoncé avec la sortie de ce cinquième album de la chanteuse auteure-compositrice et actrice américaine. La belle chanteuse de R&B, âgée de 33 ans, est au sommet de sa gloire, elle qui avait débuté en tant que membre du groupe Destiny's Child. Comme nous vous l'avions annoncé précédemment, ce nouvel opus est sorti sur la plate-forme de téléchargement iTunes sans avoir fait aucune annonce ou promotion, surprenant ainsi tous les utilisateurs et les fans . Cette sortie surprise aura d'ailleurs fait trembler le réseau social Twitter puisqu'il a généré 1,2 millions de tweets en 12 heures. L'effet surprise a payé puisque l'album s'est directement classé numéro un dans 97 pays en seulement 24 heures. Il s'est vendu à plus d'un million d'exemplaires sur iTunes en à peine 5 jours. Au niveau des performances commerciales, BEYONCE est le 24ème album le plus vendu en 2013 aux States. Ce succès se poursuivra puisqu'en janvier 2014, l'album s'était
déjà vendu à 3 millions d'exemplaires dans le monde. Mais que dire du contenu ? Eh bien, il contient quatorze nouvelles chansons. Certains titres sont le fruit de la collaboration avec son mari Jay-Z, Kanye West ou encore Drake. Beyoncé a déjà annoncé qu'elle réaliserait dix-sept clips, soit un clip par titre et trois clips de chansons qui n’apparaissent pas sur la liste des pistes : Ghost, Yoncé et Grown Woman. Les clips ont été tournés durant l’année 2013, dans plusieurs endroits à travers le monde tels que Houston, New York, Paris, Sydney, Melbourne et Rio de Janeiro. Le premier single de l’album, Drunk In Love, cartonne en ce moment sur les ondes. Ce morceau, dont le rythme est très lent avec un côté ultra sensuel, a été réalisé avec la collaboration de son mari et avec le rappeur Jay-Z. Dans le clip, on peut voir la belle en tenue légère le soir sur la plage se baladant un trophée à la main.
peut retrouver un savant mélange de pop, soul, électro et R&B. Un album multi-genres qui se laisse agréablement écouter et dont certains morceaux vont faire danser dans les clubs. A partir du 20 février, la belle américaine débutera son The Mrs Carter Show World Tour. Beyoncé a choisi de commencer sa tournée par certaines grandes villes d’Europe de l’Ouest. Après quelques dates en Angleterre, Beyoncé se produira en concert au Sportpaleis à Anvers les 20 et 21 mars prochains. Elle poursuivra la tournée en Europe de l’Est. Puis, elle changera de continents car elle se rendra en Australie, en Nouvelle Zélande. Un bon conseil : si vous souhaitez acheter ou offrir une place, ne trainez plus! A bon entendeur… Céline Poissonnier
Dans le titre Mine, Beyoncé chante avec Drake. Parmi les autres titres, on
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Cinéma / Musique / Scène / Littérature / Arts Musique Blues Rock
Hard Rock
Hard Rock
Kamchatka « The Search goes on»
Despotz Records
Une fois n’est pas coutume, c’est de Blues-Rock et de Stonner dont nous allons parler aujourd’hui avec ce nouvel album de Kamchatka : The Search Goes On.
Volume I, II et bien sûr III). On y retrouve Thomas Andersson à la guitare et au chant, Tobias Strandvik à la batterie et enfin, Per Wiberg à la basse et au grifouillage.
Au-delà de cette pochette loufoque représentant des plongeurs en pleine expédition que l’on doit une fois de plus à Per Wiberg (ex-Opeth) qui se charge aussi de jouer de la basse au sein du trio. Un thème aquatique, donc, mais qui n’a rien à voir avec le nom du groupe.
Alors, d’entrée de jeu, il faut être honnête, ce groupe n’est pas une révolution en soit. Mais il joue un style que certains apprécieront. C’està-dire du blues rock bien propre et des solos bien ficelés. On replonge dans les 60’s dès que l'on entend Somedays qui ouvre le bal. Le groupe enchaîne de très bons morceaux comme Tango Decadence qui ravira les fans de bons refrains accrocheurs.
En effet, Kamchatka est le nom d’une région volcanique située en Russie, non loin de la Mer de Béring. (En parlant de cela, il faudra un jour m’expliquer pourquoi certains groupes de Stonner comme Queen of the Stone Age portent un nom qui fait référence à la pierre... Est-ce pour dire qu’ils sont immuables, soudés comme un rock,… ? Ou pire encore, solides comme un wok, comme le disait Nadia. Bref, revenons à nos moutons…) Kamchatka est donc un trio suédois, formé en 2001 et qui est déjà l’auteur de quatre albums ! (Dont Kamchatka
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Coast to Coast est aussi intéressant pour son mélange funky et bluesrock. Pressure démarre très fort avec un bon solo et cette ambiance particulière pendant les couplets. Cross The Distance, quant à lui, est un titre un peu différent du reste de l'album avec une part de mystère dans cette suite de deux accords qui se répètent tout au long du morceau. Andresson nous gâte là aussi de très bons solos à la Gibbons. Mais, chose étonnante, le morceau se coupe net en
plein entrain… Est-ce une erreur technique ? Ou une volonté un peu particulière de l’artiste… Mystère. Outre cette mauvaise surprise, l’album se déguste sans aucun soucis et l’on ne voit pas le temps passer à écouter ce trio déjà bien expérimenté. The Search Goes on est un album certes très bien écrit et joué par de bons musiciens, mais qui ne sort pas vraiment du lot au final, ce qui est un peu dommage. Kamchatka est sans doute le genre de groupe à apprécier davantage en concert car il doit certainement faire ressortir son identité propre que sur disque où il est finalement assez banal pour les férus de ce style. Christophe Pauly
Electro
Hard Rock Royksopp «Running to the sea»
EMI Music
A tous les gosses élevés par MTV et, à tous les amateurs de musique électronique, j’ai pour vous tous une grande nouvelle : Royksopp revient… Pour ceux dont le cerveau était encore trop fainéant pour lire le nom des artistes des clips dont MTV nous gavait – j’en suis – ce nom vous évoque vaguement quelque chose, mais soyons honnête, c’est franchement nébuleux… Par contre, si je dis Poor Leno ou Remind me tous les gosses bercés par la télévision entre les années 1990 et 2005 s’en souviendront : « ah oui, le clip avec le petit ours enfermé… ». Nous ne remercierons jamais assez MTV. Mais qu’importe la façon dont les notes nous reviennent, on a à présent une donnée commune : Royksopp, c’était vraiment bon. Mais encore ? Eh bien, pour ceux qui débarquent, c’est un groupe norvégien de musique électronique composé de Svein Berge et Torbjorn Brundtland. Après quelques années fastes et de nombreuses récompenses pour leur musique, leur production musicale se ralentit, si bien qu’aucune nouveauté n’avait été produite depuis 2011. Et puis, surgit de nulle part, fin 2013, Running to the sea, et avec ce
morceau, un maxi de cinq chansons (y figurent par définition cinq versions différentes de la même chanson). La production originale s’est faite avec la collaboration de Susanne Sundfor, une artiste chanteuse norvégienne reconnue qui avait déjà prêté sa voix au groupe pour réaliser une cover de Depeche Mode, avec le titre Ice machine. La voix douce, mélancolique et glacée y occupe donc une place importante. La deuxième version est un remix des Panchaga boys proclamés prêtres de la nouvelle église hippie qu’ils ont par ailleurs créée. Le duo germano-mexicain s’est amusé à trafiquer Running to the sea à sa sauce, y glissant bien entendu les couleurs qui les caractérisent : une électro-pop hallucinante et hypnotique. Il s’agit d’une version club de 12 minutes, où les beats ont pris le pas sur la mélodie. Un son dépouillé mais efficace. La troisième piste, d’une durée de cinq minutes, est un remix de Villa, un duo belge qui conserve également la mélancolie du morceau original. On y trouve un parmi d’autres ingrédients, quelques touches de disco décalée, propre au duo. C’est un producteur australien qui s’est occupé du quatrième morceau : Late Nite Tuff Guy. L’interprétation est bien plus particulière que les versions précédentes, d’une part parce que la voix y
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a été totalement reconstruite, d’autre part, parce que la ligne de basse acide donne un côté funky au morceau. Subtile reconstruction house d’environ huit minutes. Le dernier remix a été pondu par Man without country, un duo qui malgré son sentiment de grande indépendance artistique est initialement issus du pays de Galles. Le remix proposé par ces sieurs marque le retour et la réappropriation de la voix glaciale de Susanne Sundfor. Les accentuations portées sur celle-ci tranchent d’autant plus avec le fond électro indus, créant ainsi la divine sensation d’une complainte spectrale. Avec Running to the sea, Royksopp signe un beau retour. Certes pas au niveau quantitatif, mais au niveau qualitatif, tout y est. La version originale est bien entendu délicieuse, mais force est de constater que les différents remix ont énormément de potentiel. Le maxi aurait pu encore s’étendre à quelques autres remix disponibles à l’écoute sur internet, afin d’offrir un panel complet des variantes proposées, mais à l’heure actuelle, le titre a déjà été remixé des dizaines de fois. Claire Rigaux
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Cinéma / Musique / Scène / Littérature / Arts Musique Rock
Hard Rock
Hard Rock
Bruce Springsteen « High Hopes »
Columbia Records
Si Bruce Sprinsgteen est avant tout une figure de proue du rock mainstream d’Outre-Atlantique, il faut lui reconnaître qu'il n'a jamais eu peur de brasser large.
would, avec ce même danger de passer cette fontière très tenue du génie au kistsch que l’un comme l’autre ont déjà traversé plusieurs fois par le passé.
En effet, encore une fois l’americana, le blues et les sons de brass bands ne sont jamais loin. C’est bien une synthèse de sa carrière dédiée à la musique américaine que le Boss nous offre ici. Un nouveau portrait d’une Amérique tendre et cruelle, pure et sale à la fois. Et elle le lui rend bien.
La crainte avec High Hopes, un album entièrement composé de reprises et de versions et chansons non publiées, c’était surtout de se retrouver avec une énième resucée, comme beaucoup de songwriters un peu sur le retour l'ont fait avant lui.
Actuellement en tête des charts aux États-Unis (le 11ème de sa carrière, une performance qui rivalise avec les Beatles et Jay-Z). Springsteen ne pourrait probablement pas faire autre chose que de la musique américaine, d’ailleurs. Alors, évidemment ce n’est pas l’album le plus révolutionnaire de la décennie, ni même de l’année mais il fait toutefois preuve d’une certaine constance, d’un certain son. Dés la première minute c’est du Springsteen pur jus. À noter quelques écarts où il s’essaye à des sons bowiesques, avec Harry’s place ou encore Just like fire
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Mais il est de retour avec ce son et cette vision de la musique si caractéristiques quoique toujours en évolution. Une vision qui semblent par ailleurs se rapprocher de celle d’Eddie Vedder, le chanteur de Pearl Jam. Il n’est d’ailleurs pas étonnant de les voir partager la scène à plusieurs reprises. Springsteen reste bel et bien un chanteur mainstream à textes (plus ou moins élaborés) dans lesquels il y a toujours la politique dans le fond, ou tout au moins une sorte de « Zeitgeist » musical. Pour preuve cette nouvelle version studio de American Skin (41 shots), hommage à Amadou
Diallo, le jeune guinéen victime d’une des pires bavures policières de l’histoire. Morceau emblématique et atemporel de High Hopes, à l’image du travail de Springsteen, ici revisité par lui-même. Nicolas Bruwier
Pop/Rock
Hard Rock Peter Peter « Une version améliorée de la tristesse »
Audiogram
« Rien ne se perd, rien ne se créé », tout se transforme, comme la musique de Peter Peter depuis son premier album éponyme, beaucoup plus indie et moins authentique qu'Une version améliorée de la tristesse. Déjà, avant la première écoute, ce titre intrigue, donne à penser, vient chercher l'auditeur. Peter Peter est un poète, ce n'est plus à prouver : auteur de l'ensemble des textes de l'album, il nous envoûte à coup de figures de style toutes plus profondes et réfléchies les unes que les autres. A ce merveilleux lyrisme s'ajoute une instrumentation tout aussi travaillée : claviers et synthétiseurs apprivoisés, langoureux, des années 80 et d'aujourd'hui ; boîtes à rythmes ; guitares et saxophone confèrent aux écrits des émotions tantôt mélancoliques, tantôt délirantes.
Les thèmes abordés poétiquement restent sensiblement les mêmes que sur le premier album. On accompagne l'artiste au gré de ses balades dans les rues de Montréal, dans les soirées avec ses amis, dans ses réflexions, et surtout auprès de ses conquêtes. On pourrait s'ennuyer, mais non, Peter Peter nous fait voyager à travers la beauté de ses textes, et ça fait du bien. Lui et ses amis, le multi-instrumentiste Emmanuel Ethier (Cœur de Pirate, Jimmy Hunt), Pascal Shefteshy (Martha Wainwright, Daniel Bélanger…), le saxophoniste Adam Kinner, le batteur Francis Mineau (Malajube) et le bassiste Grégory Paquet (The Stills), travaillent fort « pour noyer la douleur et l'ennui, se forgeant au sein de (leurs) ivresses, une version améliorée de la tristesse. »
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Cet album est aussi une version améliorée (ou modernisée) de la newwave et du post-punk des années 80, obscure et mélancolique, mais teintée d’électronique, omniprésente sur toutes les pistes. Les rythmes aérés et vintage, la musique vaporeuse mélangés à sa voix si particulière ébranlent, bouleversent, troublent : on ne finit pas l'écoute de l'album en restant indifférent. Pauline Vendola
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Scène
Arnaud Ducret pour trois dates en Belgique
Arnaud Ducret ©Pascalito
L’interview Récemment devenu l’un des humoristes phares de sa génération, Arnaud Ducret n’en finit plus de remplir les salles de spectacle. Dévoilé au grand public par l’émission Vendredi tout est permis présentée par Arthur, ce grand homme ne recule devant rien ni personne pour faire rire son public. Pourtant, derrière sa carrure impressionnante et son énergie débordante se cache un homme humble, simple, aussi drôle dans la vie qu’en spectacle. Un joyau de la scène qui se produira avec son spectacle J’me rends les 20, 21 et 22 mai prochains à Auderghem, Ath et Verviers. Rencontre sympathique avec le père de Maître Li. Arnaud Ducret, avant d’être humoriste, vous êtes avant tout comédien. Ce métier était-il pour vous une vocation ? Oui. J’ai toujours souhaité devenir comédien. Je ne me suis jamais posé la question de savoir si j’étais fait pour un autre métier. Dès le départ, j’ai dit à ma mère que je serais comédien et c’est ce qui est arrivé. Outre cela, je pense que faire un one man show fait partie de mon métier d’acteur en quelque sorte. D’ailleurs, dans celui-ci, j’incarne des personnages, ce qui prouve bien que mon plaisir est avant tout de jouer la comédie.
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Maintenant, j’ai eu la chance de tourner des films avant de faire mon one man show. Cela a évidemment permis que le métier me voit en temps que comédien et pas uniquement en tant qu’humoriste. Vous avez joué dans des films, des téléfilms, des séries, fait du théâtre et créé un one man show. Peut-on dire de vous que vous êtes un touche-àtout ? Tout à fait, je suis une agence d’intérim à moi tout seul. (rires) Plus sérieusement, il est vrai que j’ai déjà fait pas mal de choses. À treize ans, j’ai démarré sur scène dans une chorale où je chantais du gospel. Cela m’a donné des bagages pour la suite car j’ai enchaîné avec des cours de théâtre. Par exemple, dans la comédie musicale Spamalot que je joue actuellement à Bobino avec PEF (Ndlr : Pierre-François Martin-Laval), j’ai un avantage grâce à ma formation en chant. Mais oui, je suis un touche-à-tout si l’on peut dire. Il y a un point commun dans la plupart de vos prestations : l’humour. Est-ce vous qui êtes allé vers le comique ou est-ce l’inverse ? Cela s’est fait naturellement. Depuis que je suis gamin, j’aime faire rire mes potes, ma famille et les gens avec qui
je suis. C’était dès lors évident que j’aille plutôt vers la comédie. Cela dit, comme je l’ai précisé plus tôt, j’ai eu la chance d’être acteur avant d’être humoriste. Je peux donc évoluer dans un univers plus dramatique. Actuellement, je prépare un film avec André Dussollier, qui sera dirigé par Laurent Herbiet avec qui j’ai eu la chance de travailler auparavant dans Adieu, de Gaulle, adieu. Ce prochain film sera un drame et non une comédie. Mais il est vrai que mon atout premier est l’humour. C’est moi qui suis allé vers la comédie et pas l’inverse. D’ailleurs, ma mère m’a rappelé récemment que lorsque l’on se rendait au cinéma, je lui disais : « Tu sais maman, un jour je jouerai dans un film moi aussi ». En Belgique, nous vous avons surtout remarqué lors de vos passages dans l’émission Vendredi tout est permis présentée par Arthur. Peuton dire que cette émission a donné un plus grand élan à votre carrière d’humoriste ? La vitrine a été évidemment incroyable, surtout pour mon one man show. Avant cela, j’étais connu dans le métier mais moins du grand public. Cette émission m’a permis de me faire connaître un peu plus, c’est certain. Attention, je ne l’ai pas fait initia-
-lement dans ce but-là mais il est vrai que j’ai eu plus d’opportunités et de public après cette émission.
Il est important lorsque tu fais de l’humour, de ne pas tomber dans la simple blague. Il faut amener de la profondeur à ses personnages.
Venons-en à votre spectacle intitulé J’me rends. C’est votre deuxième spectacle qui a déjà été une fois présenté en Belgique alors que le premier ne l’a jamais été...
Pour avoir choisi le titre J’me rends pour votre spectacle ?
Oui, j’ai présenté J’me rends aux Chiroux à Liège, dans le cadre du VooRire Festival. Le premier spectacle n’a effectivement pas été présenté en Belgique.
Premièrement, parce qu’il fallait bien choisir un titre. Deuxièmement, je voulais quelque chose de facile à dire et à retenir. Avec ce titre, je peux dire : demain, j’me rends à Bruxelles. D’un autre côté, ce titre symbolise le fait que je me donne aux gens.
Par rapport à mon passage au VooRire, il faut savoir que j’ai retravaillé certains passages. Le texte a été, avec l’expérience et le temps, amélioré.
Alors Maître Li, c’est devenu en quelque sorte un tube. Aujourd’hui, plein de gens m’arrêtent dans la rue en imitant les cris que je fais dans mon sketch. Que ce soit en boîte de nuit où le videur m’imite ou les pompiers du haut de leur camion qui crient, c’est formidable.
Cela me faisait tellement rire que je les imitais en exagérant bien évidemment. Ensuite, Maître Li est directement inspiré d’un professeur de karaté que j’ai eu. Je lui ai bien sûr rajouté un accent mais l’histoire du prof qui frappe et qui se casse la main, c’est véridique. Le mec a fait un malaise juste après. Et vous incarnez d’autres personnages je présume... Oui, bien entendu. J’ai un sketch avec des personnes âgées ou un autre avec un mec qui, en chantant, chope les interférences de radio. Par contre, même si cela peut paraître loufoque, je leur donne toujours un côté très humain.
Selon les rumeurs, une femme aurait démarré son accouchement lors d’un de vos spectacles. Est-ce vrai ? Oui, tout à fait. En fait, un monsieur a demandé à me voir avec sa femme avant mon spectacle car elle était fan de ce que je faisais. Alors, quand je peux le faire, en général, je n’hésite pas à rencontrer le public. Nous avons fait des photos ensemble puis elle est allée dans la salle pour voir le spectacle. Mais à la fin de celui-ci, j’apprends que cette même femme a perdu les eaux pendant la représentation. Alors, est-ce le rire qui a déclenché l’accouchement, je ne sais pas mais je me plais à le croire. Puis, c’est une chouette anecdote. J’espère qu’ils l’ont appelé Arnaud, je n’en sais rien. (sourire)
Dont le fameux sketch de Maître Li ?
Ce personnage et les cris qu’il pousse me sont venus de l’époque où je faisais pas mal de sport dont de la musculation. Les mecs qui s’entrainaient à mes côtés, lorsqu’ils soulevaient des poids très lourds, criaient en même temps.
Maintenant, si ça se trouve, j’aurai une excellente surprise.
Actuellement, le film La Grande Aventure Lego est sorti sur les écrans où vous prêtez votre voix au personnage principal, Emmett. Comment avez-vous vécu cette première expérience de doublage ? Entre Les Profs et Vendredi tout est permis - et puis je le vois tous les jours dans la rue - les enfants m’aiment bien. C’est donc probablement pour cela que la Warner a pensé à moi. Même si vous avez joué en Belgique dans le cadre du VooRire, appréhendez-vous l’accueil du public belge pour les trois dates qui sont prévues ? J’ai plutôt hâte d’y être car mon spectacle avait été très bien accueilli à Liège. Et puis, le public belge est toujours là dans l’esprit de se marrer. Les belges sont des bon vivants, sympathiques et bienveillants, ce qui est très agréable pour un artiste. Et je me souviens que des gens à Liège n’ont pas hésité à venir me dire qu’ils m’aimaient. Je trouve cela très beau car on sent une grande sincérité. Par contre, j’appréhende la réception du public parisien où je vais bientôt jouer. C’est un public plus difficile.
Mais cela faisait partie d’un rêve. Lorsque l’on est acteur, on rêve de faire un jour du doublage. C’est vraiment un très bon film. Il y a deux lectures dans celui-ci. D’un côté, une histoire pour les enfants et de l’autre, un côté plus nostalgique qui plaira aux adultes. Une chose est certaine : la vente de Lego va exploser avec ce film. Enfin, quels sont vos futurs projets ? Les Profs 2 pour janvier 2015. Ensuite, je pars à Avignon pour présenter mon spectacle pendant tout le mois de juillet. Et pour finir, je devrais jouer dans deux films dont je ne peux encore rien dévoiler si ce n’est qu’il y aura une comédie et un drame. Matthieu Matthys
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Cinéma / Musique /
/ Littérature / Arts scène
La Vérité de Florian Zeller Du 5 février 2014 au 2 mars 2014 Mise en scène Patrick Mincke Avec Marie-Paule Kumps, Marie-Hélène Remacle, Pierre Pigeolet, Micehl Poncelet
Le jeune dramaturge parisien dans le vent, Florian Zeller, a un goût certain pour les retournements de situation sur scène. Sa nouvelle pièce « La vérité » ne déroge pas à la règle. A la lisière du théâtre de boulevard, elle reprend les thématiques qui sont chères à son auteur, le regard acide et désabusé sur l’amour ainsi que l’inaccessibilité de la vérité, tout en emportant le public dans un tourbillon de situations cocasses.
Dans le rôle de Michel, Pierre Pigeolet assure totalement en mari volage aux prises avec ses doutes. A ses côtés, Marie-Paule Kumps se coule à merveille dans son rôle de femme bafouée. En meilleur ami, Michel Poncelet fait, pour notre plus grand bonheur, le grand écart entre ruse et (fausse) naïveté. Marie-Hélène Remacle, quant à elle, incarne la douce maîtresse tour à tour hésitante et déterminée.
Au départ, c’est un vaudeville qui a tout d’un classique : un triangle amoureux (ou plutôt un quatuor) sur fond de mensonges, secrets et trahisons. Michel trompe sa femme avec l’épouse de son meilleur ami, Paul. Menteur patenté, il s’accommode, sans trop d’états d’âme, de sa double vie. Jusqu’au jour où, d’aveu en révélation, ses petits arrangements parfois maladroits avec la vérité vont finir par se retourner contre lui. Déballée par strates, la vérité n’est jamais vraiment où on l’attend. Florian Zeller s’amuse allègrement à semer le doute, sans jamais tomber dans le piège du moralisme. La pièce n’échappe, cependant, pas à certaines facilités et répétitions dans les dialogues.
Drôle et enlevée, la mise en scène de cette comédie mordante doit beaucoup à ces décors installés sur un plateau tournant qui offrent à chaque acte un lieu. Dans ce chassécroisé de couples, le spectateur est pris d’un vertige et ne sait plus sur quel pied danser. Finalement, on se demande si, selon Zeller, dire la vérité dans un couple, ce n’est pas tout simplement changer de mensonge ! Marie-Laure Soetaert
Après 50 ans de présence marocaine en Belgique, il est souvent question des hommes arrivés en Belgique suite à une grande demande de main-d’œuvre mais qu’en est-il de la présence féminine ? Ces femmes ont aussi leurs histoires. Farida Zouj met en avant les femmes marocaines. Qui sont ces femmes ? Comment sont-elles arrivées en Belgique ? Comment s’en sortent-elles ? Certaines sont venues sans mari, pour d’autres un grand désir d’émancipation ou encore le désir de rejoindre la famille…
Tout au long de la représentation de nombreux textes, témoignages, photos, images et musiques retiennent l’attention du spectateur. Par moment des passages en monologue et d’autres des dialogues entre mère-fille, des moments forts en humour en tendresse où mère et fille ont bien du fil à retordre…
Théâtre des Galeries
Ici Mimouna Du 16 janvier 2014 au 15 février 2014 Mise en scène Véronique Castanyer Texte et interprétation Farida Zouj
Théâtre des Martyrs
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Durant 1h15 Farida Zouj raconte l’histoire de Mimouna et de sa fille Jamila. Mimouna est née au Maroc et vit en Belgique. Elle est issue de la première génération marocaine présente en Belgique. Et sa fille Jamila, deuxième génération, suit des cours à l’université, travaille à la radio et rend souvent visite à sa mère. Seule en scène, Farida Zouj interprète la mère et la fille. Mimouna aborde les différents passages de la vie avec bon sens, intelligence et sensibilité mais ce petit bout de femme a aussi un grand cœur, elle console, elle est présente pour son entourage.
À travers cette pièce et pour les 50 ans de la présence marocaine en Belgique, la réalisatrice veut communiquer, transmettre différents messages : les droits égaux entre hommes et femmes, la question de la double appartenance culturelle, les tensions identitaires… 1h15 de fortes émotions, une histoire touchante, qui nous fait réfléchir et nous laisse sans voix. Le spectacle trouve son origine dans le parcours de Farida Zouj, via différents témoignages de femmes que la réalisatrice rencontre lors de visites dans des associations d’éducation permanente et d’alphabétisation. Ici Mimouna est un spectacle qui fait réfléchir mais aussi permet de mieux comprendre l’autre… Astrid Flahaux http://www.ici-mimouna.be/
Quatre jeunes comédiens se dandinant sur scène, de la musique plein les oreilles, une bouteille de gin, un froid glacial qui envahit la salle et des couvertures disposées sur les sièges….Tel est l’accueil "Yukonstyle" réservé aux spectateurs de la pièce, jouée au théâtre le Public, du 14 janvier au 1er mars 2014.
Yukonstyle de Sarah Berthiaume Du 14 janvier 2014 au 1 mars 2014 Mise en scène Armel Roussel Avec Emile Falk-Blin, Lucie Guien, Baptiste Toulemonde, Coline Wauters
Théâtre des Martyrs
Kate, adolescente perturbée et sans limite ni attache, se promène en bus suivant la côte canadienne au gré de ses envies. Le hasard de ses choix la fait atterrir à Whitehorse, ville ancrée dans l’immensité polaire du Yukon. Recueillie par Yuko, elle s’installe sur son canapé en faisant enrager Garin, le colocataire. Comme Kate, il dérive. Il tente de faire tenir sa vie debout entre l’absence de sa mère, et les démons de son père alcoolique. L’histoire se délie et saute de personnage en personnage; chacun devient à son tour narrateur. Avec un canapé comme seul décor, le vide de la scène fait écho au vide du grand nord et permet de
Vieilles chansons Maléfiques - un titre moyenâgeux pour une pièce contemporaine qui raconte le lien qui se tisse à Vienne, en 1986, entre un professeur de chant et son élève arrivé tout droit des Etats-Unis. La pièce n’est pas facile mais Alexandre Von Sivers, dans le rôle du Professeur Mashkan, nous la fait traverser en la portant de bout en bout avec une dextérité déconcertante, témoignant, une fois de plus, de son talent immense appliqué au travail de son personnage.
Vieilles chansons maléfiques Du 22 janvier 2014 au 2 février 2014 Mise en scène Jean-Claude Idée Avec Jean-François Brion et Alexandre von Sivers
Comédie Claude Volter
Le spectacle dure 1h45 et nous emmène dans un voyage : nous parlant, tour à tour, du devoir de mémoire et de la capacité inouïe de dénier cet inoubliable trop insupportable, de la force des mots et des notes choisies par les compositeurs – de cette subtilité à les exprimer, en voltigeant d’une émotion à une autre comme un funambule qui garde l’équilibre tout le long du chemin. Le jeune homme américain, Stephen, interprété par Jean-François Brion, non moins talentueux, se montre pressé et pressant, colérique et zélé, à vouloir traverser trop vite une musique ou un texte qu’il se
mars 2014
transporter la salle directement dans l’histoire. Les effets de lumière, tour à tour néon d’hôpital blafard, lumière chaude et intimiste du salon, ou encore éclairage froid et distant d’un lampadaire au milieu de la rue, permettent de faire ricocher le regard de scène en scène, d’habiller l’espace et d’animer la pièce. Le jeu des acteurs est un sans faute et le texte original en québécois, pourtant si lointain de notre français, est parfaitement compréhensible (une brève explication du contexte par les comédiens permet au spectateur de situer le Yukon, et d’adopter provisoirement les expressions québécoises). Le spectateur se retrouve véritablement transporté outre-Atlantique, sans avoir besoin de sous-titres. Le seul regret à émettre portera sur la chanson d’ouverture et de clôture chantée par les comédiens dans un anglais... très frenchie. Déborah Lo Mauro
refuse à rencontrer, apparemment par désintérêt, mais plus intimement, par peur de perdre son repère principal : celui d’un homme qui porte la colère comme un soldat en croisade porterait son étendard. Subtil attribut de sa personnalité, la colère va être mise en déroute par la rencontre tout à fait inattendue avec le professeur Mashkan, homme de sagesse, de conscience et de modération. Ce Professeur, bien que brillant, a une manière de communiquer assez curieuse et pour le moins étrange : par les détours des méandres, il arrondit ce que la droite du flux aurait de trop indécent ou trop violent. Offrant des biscuits avant des les faire payer, il racontera aussi, discrètement, en minimisant d’abord un peu, ce qui lui coûté le plus : l’ostracisme viennois. Malgré le grave qu’elle conduit, la pièce nous fait non seulement rire mais également vibrer grâce à la musique qui accompagne épisodiquement et qui transcende lumineusement la noirceur de l’histoire. Françoise Royer
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Cinéma / Musique /
/ Littérature / Arts
25 décembre 2013
scène
Reprise du Mystère du château d’Hoogvorst jusqu’au 8 mars 2014
La critique
Il est loin le temps où la famille d’Hoogvorst a installé son château et donné son nom à cette ruelle de Schaerbeek. Le dernier descendant, Herman d’Hoogvorst, a disparu depuis deux ans et le Docteur Snitzel avec qui il partageait son laboratoire, devient de plus en plus le maître des lieux. Normal, il a réussi à séduire toutes les femmes de la maison (mère, belle-fille et assistante). Au moment où la famille décide d’organiser l’enterrement d’Herman, il revient miraculeusement d’une faille temporelle présente dans le château. Pour éviter la fin du monde, il doit refermer la porte et détruire ses travaux. Mais attention à Snitzel qui veut devenir maître du monde ! A moins que la fameuse Malédiction de Liège ne tombe sur lui ! Sans oublier les surprises pouvant venir du dévoué Scipion, assistant d’Herman d’Hoogvorst ou encore d’Igor, sorte de créature digne de Frankenstein créée par Snitzel. Seuls Philippe Drecq et Daniel Cap gardent leurs rôles tandis que le reste du casting est modernisé avec les
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acteurs actuels du Magic Land. C’est donc, pour ceux qui ont déjà vu la pièce, un vent de fraîcheur sûrement plus que bienvenu. Les deux anciens ont malgré tout les rôles les plus croustillants : le vilain Snitzel pour Drecq qui jubile en méchant vicieux et la créature « Igor » pour Daniel Cap qui, avec ce rôle touchant, est au sommet de son art. Heureusement, les autres acteurs ne sont pas en reste ! Christelle Delbrouck est toujours aussi dingue et savoureuse, Camille Henrard ou Thomas Linckx sont impeccables et la petite nouvelle, Bénédicte Philippon, confirme tout le bien que l’on pensait d’elle après son remplacement de Virginie Hock dans Le Magic Land règle ses contes. Seul John-John Mossoux, acteur au corps gigantesque et élastique lasse un peu à cause de son jeu parfois trop outrancier. Un peu comme Jim Carrey qui, malgré tout son talent, finit souvent par en faire trop. Malgré les gags souvent drôles, les décors qui nous font retomber chaque fois en enfance, on doit se poser une question douloureuse après la représentation. Ne sommes-nous plus surpris à force de voir toutes les folies du Magic Land ou bien l’histoire du Mystère du château d’Hoogvorst estelle plus faible ? Ou a-t-elle vieilli ? Dans tous les cas, malgré un charme certain, on se sent moins emporté par cet univers. Il est, bien sûr, logique de
ne pas aimer toutes les créations, mais, méditons tout de même sur la phrase, populaire au sein de l’équipe du Magic Land : « Votre pièce préférée au Magic Land Théâtre sera toujours la première que vous découvrez ! » Loïc Smars
Magic Land Théâtre
Le Magic Land Théâtre continue l’exploration de son répertoire et rejoue cette fois-ci un autre grand succès de 1996 : Le Mystère du château d’Hoogvorst. Inspiré de la rue où est situé le théâtre, l’équipe du Magic Land crée un mythe autour d’une supposée famille qui aurait donné son nom à cet endroit.
Le Mystère du château d’Hoogvorst du 7 février 2014 au 8 mars 2014 Mise en scène : Patrick Chaboud Avec Daniel Cap, Christelle Delbrouck, Philippe Drecq, Camille Henrard, Thomas Linckx, Bénédicte Philippon, John-John Mossoux Il est loin le temps où la famille d’Hoogvorst a installé son château et donné son nom à cette ruelle de Schaerbeek...
25 décembre 2013
Nés poumon noir de Mochelan et Rémon Jr. au National
La critique
« Si la Belgique était un corps humain, Charleroi en serait le poumon, un poumon noirci par la fumée. » Dans ce spectacle mélangeant slam, musiques électroniques et vidéo, ce sont les habitants de Charleroi qui sont Nés Poumon noir. Cependant, le slameur Mochelan n’en fait pas une maladie ; il en fait une particularité et une fierté. À la musique, on y trouve Rémon Jr, qui nous offre une composition et une interprétation musicales assez impressionnantes, alternant et combinant piano, harmonica et console électronique, le tout dans une décontraction déconcertante. Pour que les amateurs de ce genre de musique puissent se faire une petite idée du rendu musical, suivant les morceaux, on peut comparer les instrus à celles d’Abd Al Malik, d’Hocus Pocus ou encore La Rumeur. Des sons mécaniques du monde ouvrier, des passages à l’harmonica teintés d’Ennio Morricone, des morceaux purement électro ou encore des accompagnements au piano, c’est tout cela qui fait de Rémon Jr un musicien
polyvalent aux choix toujours judicieux.
mise en scène et la scénographie n’est anecdotique, tout est justifié.
« Moi j’ai six mille bonnes raisons d’aimer ma ville, tout d’abord y a ma maison, un cordon, mon nombril. »
Et que ceux que le mot slam rebute n’aient pas peur et osent aller au spectacle, car Nés Poumon noir va audelà du simple concert de slam. Baptiste Rol
Du côté de Mochelan, il parle de lui, de sa ville et son histoire, des ouvriers, des filles, de l’école, etc. Il parle de toutes les choses qui font ce qu’il est maintenant. Le flow et les lyrics sont vraiment bons mais on regrette un ou deux textes qui sont assez en-dessous des autres. Quant à Notre ville et Résignation, elles s’écoutent en boucle sans aucun problème. Les deux comparses sont mis en scène avec justesse. Ils se répondent, se disputent, ne se comprennent pas, sont complices, se complètent. Chacun a sa personnalité et joue le jeu de l’histoire, et bien qu’ils ne soient pas comédiens, le tout est bien balancé. L’ambiance est très bien construite. La machine à fumée, loin d’un simple accessoire, est le moyen permettant aux deux amis carolos de prendre régulièrement une bonne bouffée d’air leur rappelant les cheminées de leur ville de naissance. Le dispositif vidéo est également très intéressant, avec trois moniteurs qui tantôt se complètent, tantôt s’opposent. Rien dans la
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Théâtre National
Quand le slam nous raconte ce que c’est d’être carolo, enfin, carolorégien.
Né poumon noir du 18 au 22 février 2014 au National le 30 avril 2014 à la Maison de la Culture de Tournai
Mise en scène : Jean-Michel Van den Eeyden Textes et interprétation : Mochélan et Rémon Jr.
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Cinéma / Musique /
/ Littérature / Arts
25 décembre 2013
scène
La Vie devant soi, c’était fin janvier au Théâtre Le Public
La critique
Mohammed, 10 ans à peu près, vit à Paris chez Madame Rosa qui l’a recueilli lorsqu’il était enfant. Il est le dernier petit « locataire » de cette ancienne prostituée qui accueille et élève les enfants temporairement ou définitivement abandonnés des « défenseuses du cul », comme ils les nomment entre eux. Cette situation fait émerger les souvenirs et matérialise le temps qui passe, et avec lui, la vieillesse de Madame Rosa qui s’installe et son esprit qui s’embue de plus en plus. Momo passe du statut d’enfant à celui de garde-malade lorsque sa gardienne, la seule famille qu’il possède, perd la tête et s’enfonce peu à peu sur un chemin sans retour. La vie devant soi est une pièce tirée de l’oeuvre de Romain Gary, sous le nom d’emprunt d’Emile Ajar, qui a été couronnée du prix Goncourt en 1975. Ce texte traite de sujets assez lourds comme la prostitution, l’extermination des juifs lors de la deuxième guerre mondiale, le racisme et les défaillances de l’esprit lorsque le temps fait lentement son oeuvre. La mise en scène est de Michel Kacenelenbogen, acteur, metteur en scène et fondateur du théâtre le Public.
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Un imposant décor occupe toute la moitié gauche de la scène par un amoncellement d’objets a priori sans lien les uns avec les autres : une porte, un WC, une chaise, ou encore une bassine, ainsi qu’un fauteuil et une lampe trônant fièrement au sommet. Au fur et à mesure du récit, le tas inerte commence à s’animer et donner vie au décor. Ici un lit apparait, là une corde à linge est tendue et nous transporte dans la salle de bain. Une cave servant de repère « juif » à Madame Rosa constitue l’antre du monticule. On regrette toutefois que cet amas ne soit pas mieux rentabilisé afin de dynamiser le jeu des comédiens et les déplacements sur scène. La moitié de cette dernière étant occupée, les entrées et sorties se font par le même emplacement et la pièce est limitée à la partie droite de l’espace scénique. Madame Rosa est interprétée par Janine Godinas qui nous livre le portrait d’une vieille femme fatiguée et usée par les années. On sent l’amour qu’elle porte à ses enfants recueillis et tout particulièrement à Momo. Il faut souligner les jeux d’intonation qui fournissent du corps à cette interprétation et permet à Madame Rosa d’apparaitre réellement devant le spectateur. Quelques accros sur le texte viennent néanmoins butter contre l’histoire et nous en extirper. Momo passe du narrateur adulte sur le bord de la scène en enfant de 10 ans avide de questions de manière globalement bien réussie, la gestuelle accompagnant
l’interprétation. La notion « d’amour pour tous quel que soit le chemin de vie emprunté » transparait clairement dans le lien entre les deux personnages principaux. Malgré la diversité des thèmes abordés et l’usage des stéréotypes rattachés, le récit glisse à regret dans une monotonie relayée par un dialogue qui se meurt. Cela fait écho, à juste titre, au sort de Madame Rosa, mais entraine avec lui le spectateur qui regrettera peut-être la perte de dynamisme que subit la pièce au fil du déroulement du récit. Déborah Lo Mauro
La Vie devant soi
Théâtre Le Public
La vie devant soi, tel est le credo des personnages principaux de cette pièce, qui n’ont pas été épargnés par la vie mais se rattachent à l’amour qu’ils se portent l’un l’autre. Chacun voudrait être ailleurs mais aucun ne souhaite quitter cet appartement rempli de souvenirs et de tendresse.
du 28 janvier 2014 au 1 février 2014
Mise en scène : Michel Kacenelenbogen Avec Janines Godinas, Itsik Elbaz, Nabil Missoumi et Benoît Van Dorslaer
25 décembre 2013
Punk Rock, c’était jusqu’au 8 février au Théâtre de Poche
La critique
Le brouhaha de la salle ne s’est pas encore dissipé qu’entrent déjà en scène deux comédiens obnubilés, dans la pénombre, par la froide lumière de leurs téléphones portables. Avant même que se soient éteintes les lumières de la salle, déjà la mise en scène explose le cadre conventionnel de la scène: entrées par la salle, jeux avec le public, utilisation d’images multimédia, tout est fait pour nous montrer que Punk Rock et ses personnages ne comptent pas rester en place. Dans Punk Rock les ados sont livrés à eux-mêmes dans un monde où les adultes ont cessé de jouer leur rôle. Vous avez déjà entendu ça quelque part? C’est que vous avez déjà sans doute lu L’Attrape-Coeur, vu Elephant ou plus récemment The We and The I de Michel Gondry. Dire que les problèmes d’une adolescence moderne ont déjà été traités est un euphémisme. Reste donc à voir si la pièce de Simon Stephens mise en scène par Coyette se démarque du lot. Lilly, Cissy, Bennet, William et les autres ont trop d’énergie mais pas assez de place. Ils étouffent dans une
ville trop petite pour eux, dans une vie trop monotone et ils sont bien décidés à bombarder tout ça. Ils rêvent de grandes études, de professeurs plus vieux, d’ailleurs et de bombe atomique; Mais ils sont coincés. Alors ils s’insultent, ils martyrisent, ils rient et jouent à être des adultes miniatures. Mais leur rage prend trop de place et pourrait bien finir par exploser sans qu’on s’y attende. La pièce a l’intelligence de commencer comme un soap américain et d’évoluer vers quelque chose de rugueux et violent tout en conservant un goût absurde typique du théâtre anglais et un ton 100% british : répliques cinglantes, jeux de langage, ça fuse dans tout les coins et les personnages électrisés sont presque constamment en mouvement. Rien ne tient en place: bienvenus sur la planète Jeunes. La mise en scène de Coyette prend le parti d’un certain minimalisme - 4 tables et des chaises, c’est tout - mais utilise paradoxalement des images multimédia pour habiller l’espace entre les scènes. Ces images qui replacent la pièce dans un contexte à la Bowling For Columbine font figure de resucée et n’apportent pas grand chose à l’ensemble de la pièce. On ne lui en tiendra pas rigueur car l’ensemble est orchestré très habilement.
des répliques qui claquent, des entrées et sorties de scène fracassantes et une bande son musclée. On tirera notre chapeau aux comédiens et particulièrement à Jérémie Petrus (William) qui porte la pièce de bout en bout et semble tout droit sorti d’une pièce d’Harold Pinter. Vous l’aurez compris, ça pète, ça claque, c’est fort et psychédélique. Il y a certes quelques imprécisions de jeu et de mise en scène mais quelle pièce est parfaite? Si vous allez voir “Punk Rock” nous vous garantissons que pas une fois vous ne regarderez votre Mathieu Pereira montre.
Punk Rock Théâtre de Poche
Tout droit débarqué d’Angleterre où il avait été accueilli très favorablement par la critique, Punk Rock de Simon Stephens vient faire un petit tour au Théâtre de Poche dans une version française frénétique et entraînante habilement mise en scène par Olivier Coyette.
du 14 janvier 2014 au 8 février 2014
Mise en scène : Olivier Coyette Textes et interprétation : Grigory Collomb, Olivia Harkay, Jérémie Petrus, Timothy Fildes, Fanny Donckels, Arthur Oudar, Violette Pallaro, Flavia Papadaniel
Mais la grande force de Punk Rock, se situe dans tous ses débordements: des intermèdes poético-psychédéliques, mars 2014
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Cinéma / Musique / Scène /
Littérature
/ Arts BD
Interview d’Olivier Bocquet et Léonie Bischoff
rencontre Pour commencer, pouvez-vous vous présenter ? Quel est votre parcours ? D’où venez-vous ? Olivier Bocquet : Je suis français et La Princesse des glaces est mon troisième album paru. J’en ai publié deux chez Dargaud, dont un est sorti la semaine dernière : La Colère de Fantomas, tome 2. Avant ça j’ai aussi publié un roman et travaillé un peu pour la télévision. Léonie Bischoff : Je suis Suisse et j’habite en Belgique depuis plusieurs années. J’étais venue pour faire l’école Saint-Luc et La Princesse des glaces est mon troisième album, en comptant un tout petit album sorti il y a longtemps qui s’appelait : Princesse Supplex (ndlr : publié chez Manolosanctis). Je fais donc des histoires de princesse. Vous venez tous les deux de pays différents, comment la rencontre s’est-elle faite ? Vous connaissiezvous déjà ? L.B. : C’est Casterman qui nous a contactés dans le but de faire cette adaptation, et qui nous a mis en contact, en espérant que ça colle et, heureusement, cela fonctionne. Comment le travail se déroule-t-il quand on est éloigné l’un de l’autre ? O.B. : J’écris le scénario et je l’envoie à Léonie et ensuite elle m’envoie les
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planches. Je pense que ce n’est pas très différent que si on travaillait dans la même pièce, même s’il y a des petits délais entre l’envoi et la réception. On a travaillé dans le même atelier pendant le mois de juillet, c’était confortable mais on se débrouillait assez bien tout de même.
« On travaillait sur des fantasmes. Cette fois on avait besoin de réel, de trouver l’ambiance, les lieux. » L.B. : Il y a un côté agréable dans le travail en live, mais, en soit, ce n’est pas du tout nécessaire. C’est aussi des métiers où nous sommes assez concentrés, très solitaires. Et même quand l’on est dans la même pièce, on se montre notre travail par petits coups mais on reste chacun de son côté. Donc, beaucoup par e-mail et parfois par téléphone. O.B. : En général, ça va. Par exemple, la dessinatrice de La Colère de Fantomas est québécoise. Je ne l’ai rencontrée qu’après la sortie du premier album. Vous avez choisi de passer une semaine sur les lieux de l’histoire. Comment cela s’est-il passé et qu’est-ce que cela vous a apporté pour l’élaboration de l’histoire ?
O.B. : Une complicité ! On s’est découvert là-bas. On a su que le travail allait fonctionner en étant là-bas. Pour la BD en elle-même, ça l’a enrichie considérablement. Aussi bien Léonie que moi, on a travaillé sur des fantasmes. Dans Hoodoo Darlin, Léonie a imaginé le bayou de Louisiane et sur La Colère de Fantomas, j’ai imaginé une sorte de Paris des années 1910. C’est agréable à faire, mais, ici, on était face à l’histoire d’une personne qui vivait à l’endroit décrit. Il n’y avait rien de particulièrement outrancier. On est allé là-bas car on avait besoin de réel, de trouver les lieux, l’ambiance. On sait aussi quelle est la lumière, quel est le son. Par exemple, si on avait fait cet endroit imaginaire, on aurait été sur Google Map voir les photos, on aurait vu que c’était une cité balnéaire où il y a plein de touriste en été et on aurait mis plein de figurants dans la rue aussi en hiver. Alors qu’en hiver, il n’y a pas un chat, la plupart des maisons sont fermées. Ou encore des détails comme : comment sont fait les maisons, … L.B. : Ça donne un véritable côté exotique à l’album car il y a de l’authentique suédois dedans. Comment Casterman est-il venu vers vous avec ce projet ? Quels étaient leurs objectifs avec ce projet ? Je pense qu’ils ont eu envie d’adapter cette série et que l’éditrice a bien aimé
le livre. Pourquoi pas des auteurs stars ? (Camilla Läckberg a publié environ 40 millions d’exemplaires) Ils avaient sûrement juste envie de miser des jeunes. L.B. : C’est un mystère ! A contrario, quels étaient vos objectifs avec cette BD ? Que comptiez-vous apporter de plus par rapport au bouquin ? Quel est le but de faire une BD sur un livre qui a déjà touché des millions de personnes ? Qu’est-ce que cela apporte en plus ? L.B. : C’est justement d’apporter une relecture. Le livre est tout de même assez long, dilué ; les choses se passent lentement. De plus, un des points qui nous intéressait le plus, c’est le rapport à l’enfance, les regrets, la nostalgie, le secret, l’innocence perdue, etc. C’est juste évoqué dans le roman et on voulait mettre ces points plus en avant. En gardant la même trame narrative, on pensait pouvoir raconter cette histoire d’une autre manière, et pas juste une redite.
bouquin et les illustrer. Mais ça ne m’intéressait pas. Je voulais en faire un véritable objet de BD. Et pour Léonie c’était pareil, elle avait plein d’idées pour le raccourcir.
on a décidé de les faire s’adresser au lecteur. On a même un personnage qui dit directement qu’il est mort. Cela met tout de suite une proximité, ça dit venez dans notre univers.
L.B. : Dans le découpage, on a un dialogue qui dit quelque chose et des personnages qui se montrent par leur attitude, leur position, …Il suffit parfois d’un regard ou d’un demisourire pour faire dire complètement autre chose au dialogue et, du coup, on peut se servir aussi du second degré : les personnages peuvent faire preuve d’humour pour qu’on le sente directement, plutôt que d’utiliser tout un discours pour démentir ce que quelqu’un vient de dire. Il suffit d’un regard en coin, de quelqu’un en arrière pour comprendre qu’il se désolidarise de ce discours. Par un regard, une attitude, un haussement d’épaule, on peut le faire comprendre alors que, dans le livre, cela peut prendre une demi-page.
On a aussi montré la perte de l’enfance en mettant le même personnage adulte et enfant dans la même case. Ce qui montre que l’on va parler des deux et de ce qu’il y a entre.
C’est assez rare de passer d’un livre à une bande-dessinée. Comment passe-t-on d’un livre à une BD ? O.B. : En pensant en termes visuels plutôt que littéraires. En transformant au maximum ce qui est dit en choses montrées. En évitant aussi au maximum les références au livre, de ne pas utiliser une « voix off ». C’est assez facile de prendre des extraits du
L.B. : Ce qui est terrible c’est que ce sont les mots d’amour qui la rendent si violentes. Des scènes d’autopsie, on en a déjà vues assez dans des films. Ce n’est plus si violent, mais le fait d’avoir des mots d’amour ou érotiques, au-dessus de l’image, la rend très triste. O.B. : Le côté un peu trash est là aussi, car il n’y a qu’une seule image aussi dure dans tout l’album. Ce qui la rend encore plus frappante.
Ces thèmes sont-ils des thèmes qui vous tiennent à cœur ou bien vous les avez découvert pour cette BD ? O.B. : On accepté cette BD après avoir lu le livre. Et le livre n’est pas précisément ce que, nous, on aime. Par contre dedans, les choses qui nous plaisent sont communes. Les thèmes qu’on a mis en avant, sont ceux qui nous plaisent, qui nous touchent et feraient de cet album, notre album et pas seulement un roman illustré. C’est aussi universel : on a tous une nostalgie de notre enfance, tous eu des drames, des tristesses. C’était présent dans le livre et on l’a fait remonter à la surface. C’est en ça que la BD est différente du livre, dans la narration.
Une image qui m’a fort marquée, c’est l’héroïne, qui est morte, sur la table du médecin légiste et son mari qui lui fait une déclaration d’amour sur son corps, en trame de fond, alors qu’elle est ouverte pour le rapport médico-légal. C’est la scène qui m’a paru la plus trash alors que d’autres thèmes sont bien pires.
Si on avait fait un autre livre, on aurait plus multiplié les images choquantes, mais, au bout d’un moment, ce n’est plus si intéressant, ça ne fait pas le même effet.
Par à rapport à la compréhension, j’ai justement beaucoup aimé le début, où l’on présente chaque personnage, comme si la BD était déjà commencée. Était-ce nécessaire pour la compréhension du lecteur ? Comment cette idée est-elle venue ? O.B. : Tout d’abord aller à l’économie. Je n’avais pas envie de faire des pages et des pages sur les personnages ; ce n‘est pas les scènes les plus passionnantes d’un bouquin. Je voulais les mettre directement dans l’action. La solution était de mettre une sorte de petite bible, que les gens lisent en comprenant plus ou moins, mais où ils pourront revenir par la suite. Il y avait plusieurs moyens de les présenter, et
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Est-ce que vous avez eu des contacts ou des retours de l’auteur original ? L.B. : Pas encore. C’est une curiosité de savoir ce qu’elle en pensera. L’agence qui gère les droits a reçu le bouquin. Elle nous a dit que c’était très beau et qu’ils allaient montrer la BD à l’auteur. Peut-être que l’on aura un retour plus tard…. On a eu beaucoup de libertés, donc on ne peut pas exiger quoique ce soit. Le septième tome de la série vient de sortir en français, est-ce que cela développe un univers à explorer ou avez-vous juste développé un oneshot ? O.B. : On a signé pour les trois premiers, suite au contrat entre caster-
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-man et l’agence des droits de Camilla Läckberg, avec une option pour les trois suivants. Et c’est assez rare dans le monde de la BD, de pouvoir signer pour les trois premiers tomes, sans savoir s’ils vont fonctionner. En tout cas, dans les trois premiers tomes, on essaye de se faire interpénétrer les trois albums.
Combien de temps mettez-vous pour faire un album ?
Avez-vous déjà commencé à travailler dessus ou allez-vous les concevoir un par un ?
Pour terminer, avez-vous chacun des projets personnels ?
O.B. : Sur le deuxième, par exemple, on a décidé d’insérer des personnages qui vont mourir dans le troisième, pour qu’on ait un peu plus le temps de s’y attacher. Ce qui n’était pas le cas dans le livre où Läckberg ne savait pas forcément déjà ce qui allait se passer dans le roman d’après. On a l’avantage de pouvoir connaitre le futur.
La Princesse des glaces d’Olivier Bocquet et Léonie Bischoff Editions Casterman, 128 p.
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L.B. : On a été assez vite sur celui-ci. On a mis huit mois à tout faire. Et surtout grâce aux coloristes, car sans eux on aurait mis six mois de plus. Il y avait aussi beaucoup de travail en amont de la part d’Olivier.
L.B. : Pour le moment, je peux pas trop en parler. J’aurais sûrement un projet qui irait vers le western. Mais c’est tout ce que je peux dire. Loïc Smars
O.B. : J’ai le troisième tome de La Colère de Fantomas, l’année prochaine, et je suis en train de travailler sur une nouvelle série originale pour Casterman. Mais, il y a un blocus absolu. Par contre, ils aiment tellement l’idée qu’ils ont décidé de me payer pour le développement, plutôt qu’à la livraison des planches.
Adapter un best-seller scandinave en BD, ça, c’est une idée saugrenue. Après Millenium chez Dupuis, il fallait, pour les autres éditeurs, contre-attaquer. Casterman s’empare, lui, de La Princesse des Glaces de Camilla Läckberg et confie les rênes à deux jeunes auteurs encore assez méconnus du public.
part belle aux dessins froids et doux de Bischoff.
Pour rappel, l’histoire suit Erica Falck, biographe qui s’installe, pour quelques temps, dans son village d’origine de Fjällbacka, tentant de faire le deuil de ses parents décédés dans un tragique accident. Elle essaye aussi de renouer des liens avec son amie d’enfance. Elle la retrouvera, finalement, morte dans sa baignoire. Suicide ou meurtre ? Elle se retrouve plongée dans une enquête qui va faire ressortir tous les secrets de cette petite bourgade.
L’histoire est parfois très difficile à suivre, malgré les premières pages présentant chaque personnage de l’intrigue. Il vous faudra revenir sur vos pas plusieurs fois, pour retrouver le lien qui unit chaque personne, sous peine de bâcler quelques informations cruciales.
Adapter un livre en Bande Dessinée n’est pas forcément courant, et il faut avouer que le duo Léonie Bischoff (dessin) et Olivier Bocquet (scénario) s’en sort plus que bien. Ils arrivent à explorer les thèmes qui leur sont chers (la nostalgie de l’enfance, les drames familiaux, etc.) tout en restant fidèles au roman d’origine. Le découpage et le scénario de Bocquet n’est pas trop bavard et fait la
Ce dessin très doux ne rend que plus violent l’histoire vécue par les protagonistes. Avec comme image clé, le corps ouvert de la victime sur fond de déclarations d’amour de son mari.
Le septième tome du roman de Läckberg venant de sortir, on attend avec impatience la suite, les auteurs ayant signé pour adapter les trois premier tomes. La réussite ne pourra que porter vers l’avant deux jeunes auteurs prometteurs. Loïc Smars
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Cubitus, l’ami des grands et des petits est de retour dans L’Ecole des chiens, dans lequel il va apprendre bien des choses (parfois à ses dépens) au travers de gags hilarants.
« recaniser » en l’envoyant, lui et Bidule, à l’école des chiens où ils vont apprendre à défendre la maison, attendrir le « maimaître » ou encore se débarrasser du chat.
Créé à l’origine par Dupa en 1968, notre canidé a toujours gardé son caractère bougon et attachant, qui a su séduire des générations de jeunes lecteurs.
Vous l’aurez compris, notre clébard a bien du travail s’il veut accomplir toutes ses tâches parfaitement.
L’Ecole des chiens est le neuvième tome de la série Les Nouvelles Aventures de Cubitus. En effet, après la mort de Dupa, en 2000, c’est Michel Rodrigue qui reprit l’œuvre du maître, en la rebaptisant de la sorte.
Les nouvelles aventures de Cubitus, tome 9 : L’Ecole des chiens de Erroc et Rodrigue Editions Le Lombard, 48 p.
La Guerre des Lulus : Hans de Hautière et Hardoc Editions Casterman, 56 p.
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Au fil des tomes, le talentueux dessinateur a su se fondre dans le style original, et proposer une série d’albums de qualité tout en incorporant Bidule, le neveu de Cubitus, qui a la particularité de s’exprimer par des gazouillis.
Le lecteur y trouvera largement son compte au travers de ces quelques 46 planches très réussies. Cubitus reste une valeur sûre et un personnage immuable qui séduit encore les plus petits. Comme c’est le cas pour beaucoup de séries anciennes, les grands y retrouveront une certaine nostalgie et auront peut-être envie de lire ces histoires à leurs enfants avant de les mettre au lit. Cubitus est comme un gros nounours qui réconforte et rassure. Un très bon moment de lecture pour tous ! Christophe Pauly
Bien entendu, vous retrouverez Sénéchal, ce chat moqueur, qui insupporte tant Cubitus, mais qui rythme aussi sa vie monotone. Ainsi que Sémaphone, son maître, qui trouve son chien trop intelligent. Il va donc décider de le Cette Bande Dessinée retrace l’histoire d’une amitié inattendue, lors du conflit mondial de la guerre 14-18, qui lia Hans, un ennemi allemand à des enfants perdus et réfugiés derrière les lignes allemandes.
des êtres qui grandissent trop vite ; une promiscuité, un manque de repères et de biens de nécessité, des circonstances bien dures les plongeant précipitamment dans le monde des adultes.
Les dessins sont à la mesure de l’histoire : réaliste et sombre, mais parsemée ci et là de touches plus harmonieuses qui témoignent de la douceur rencontrée paradoxalement, dans la noirceur de l’Histoire. A ce qui paraît impossible pour des enfants, survivre au sein de la grande guerre, seuls et sans provision dans un environnement hostile, les planches vont intégrer une composante pleine d’espérance. Celle d’un adulte ennemi, Hans, un Allemand déserteur, qui dit non à la guerre, et qui choisit d’accompagner les enfants, de les initier à l’art du jeu et de la débrouillardise, à l’habileté de réinventer la vie, même quand tous les signes montrent qu’elle aussi a déserté.
J’ai eu l’impression d’être dans une grotte en parcourant le livre, tant l’atmosphère qui y régnait était sombre et froide. Et puis, soudain, une source de chaleur s’anime, pleine de lumière et d’humanité partagée, qui redonnent vie et immobilisent le temps, l’espace d’un jeu ou d’un fou-rire. Ce sentiment qui dit l’horreur et, en même temps, la force d’échappées miraculeuses. La force de la Bande Dessinée La Guerre des Lulus - Hans vient de sa capacité à montrer l’humain à travers la machine de la guerre. De montrer le choix – toujours possible – de dire oui ou non à la guerre – à commencer par celle d’enfermer l’autre derrière une étiquette qui stigmatise la différence. Des personnages viendront aussi montrer qu’on peut être ennemi, très différemment.
La Guerre des Lulus, c’est parfois, une représentation de visages d’enfants qui donne à faire peur et qui montre, à travers le trait, l’absence de tout écrin, la violence de ces conditions dans lesquelles sont plongés
Un bon début de réflexion pour des enfants qui jouent à la guerre, en attendant d’en savoir plus sur l’histoire d’autres enfants, qui ont pu continuer à jouer pendant la guerre. Françoise Royer
Bukowski : une courge pleine éclairée de l’intérieur
critique
Malgré le pessimisme et la désillusion ambiants, je voyais ce poème comme une ode à la vie. Ecrite par un misanthrope assumé, qui ne se retrouve pas dans le rêve américain, trop lisse, mais qui aime assez la vie pour la retranscrire, l’habiller de formules belles ou laides. Assez pour s’attacher à essayer de la cerner et de la contenir dans des récits ou sous forme de poèmes. En lisant Goodbye Bukowski, le roman graphique de Flavio Montelli paru chez Casterman Ecritures, j’ai été touchée de retrouver cet homme-là. Le roman dévoile l’homme derrière l’auteur à travers ses relations avec les femmes ; principalement sa fille Marina, Jane, la femme qui a partagé dix ans de sa vie et Diana, celle qui lui a redonné goût aux femmes. Au travers des images du quotidien d’un écrivain qui est parfois en mal d’inspiration mais aussi celui, plus ordinaire, d’un américain moyen. Auteur de nouvelles, de romans et de recueils de poèmes reconnu, Bukowski semble errer dans la vie. Il organise des soirées chez lui parce que son entourage aime faire la fête. Lui, pas tellement. Tour à tour, sa franchise
désarme ou vexe les femmes qui ont la chance ou le malheur de le rencontrer.
choses qui nourrissaient l’œuvre de Bukowski et en dresse un portrait subtil et touchant qui m’a fait sourire plus d’une fois. Montelli dessine ce qu’il imagine avoir été le quotidien de l’auteur et nous offre, avec Goodbye Bukowski, une œuvre poétique, contemplative hautement cinématographique. Marie-Laure Bahati
Les gros plans sur les visages des différents protagonistes, le peu de mouvements, les nombreux silences créent un rythme qui rappelle le débit de parole de l’auteur. Un rythme proche de celui de la vie, celle qui se passe dans l’ordinaire, la vraie. Une banalité teintée de poésie, comme lorsque sa fille lui avoue avoir eu une mauvaise note à l’école. Il la rassure, lui dit de ne pas s’en faire parce que les notes, ce n’est pas l’essentiel. Marina lui demande alors ce qui compte, et son père lui répond : « Je sais pas, peut-être l’intérieur du soleil, ce feu éteint et solidifié » qui ressemblerait « plus ou moins à un avocat ». Lorsque Bukowski compare l’Amérique « à une courge vide éclairée de l’intérieur", il est tentant de lui appliquer cette métaphore. Cette citrouille que les Américains vident pour Halloween et dans laquelle ils posent une bougie qui dévoilera les monstres qu’ils auront sculptés dans ses parois ; figures effrayantes censées décourager les moins intrépides à approcher de leurs maisons. A l’image de l’œuvre de Bukowski, qui, en abordant l’intime sale et parfois honteux, a mis en lumière une Amérique en déroute, une âme humaine mal ajustée à la société dans laquelle elle vit.
24 janvier 2014
La première fois que j’ai lu un poème de Charles Bukowski, un écrivain poète US d’origine allemande, il m’a direct prise aux tripes. Son style, caractérisé par une franchise sans concessions, et l’absence de formules prétentieuses, qui rendent la poésie souvent inaccessible pour moi, m’ont chamboulés.
Goodbye Bukowski de Flavio Montelli Editions Casterman Ecritures 64 p.
Roman graphique et biographique sur la vie de Bukowski ...
Allant au-delà des débats sur le génie littéraire de l’auteur, poète américain, Flavio Montelli s’attarde sur les petites
mars 2014
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1000 maillots de foot de Bernard Lions
La critique
On commence tout d’abord avec une préface du truculent président de Montpellier : Louis Nicollin. Au vocabulaire étrangement sage (quand on se souvient de sa verbe fleurie …), le mot de Nicollin n’en est pas moins celui d’un passionné du sujet. Il fait partie d’ailleurs des 6 ou 7 gros collectionneurs vivant en France. On passe assez vite l’introduction de l’auteur (Bernard Lions, journaliste à L’Equipe et fana de maillots), qui ne dépasse pas la motivation pour l’écriture de son livre, pour se plonger dans l’histoire des tenues des différents footballeurs à travers le monde. Que ce soit pour les nations ou les clubs, le schéma est le même : une présentation du maillot sur une double page avec un texte explicatif, 4 maillots emblématiques et le maillot actuel. Les deux pages suivantes sont généralement une anecdote ou une histoire sur un joueur ou un numéro de maillot emblématique suivi d’une photo. Parfois, une anecdote sur le maillot en général (voir le Barça). Une
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photo en double page conclut à chaque fois le dossier abordé.
parfois inintéressants, un manque de logique dans la manière d’enchaîner les maillots, etc. Malgré tout, le livre plaira au fan de football qui y verra un livre sympa à mettre sur son étagère et un assez bon résumé sur les maillots de foot. Loïc Smars
Ce schéma répété de manière récurrente, est une bonne idée mais on y trouve aussi sa limite. Car on reste trop souvent sur notre faim au niveau des explications peu complètes ou parfois absentes. Le plus gros problème survient quand le texte ne sert qu’à remplir ce schéma, l’auteur n’étant que peu inspiré. Le livre, 1000 maillots de foot, se termine avec un paquet d’annexes assez intéressantes. C’est d’ailleurs dans les maillots classés par thématiques que l’on retrouve le plus d’infos croustillantes. Des parties aussi précises que « Les maillots les plus populaires (par ventes) » ou « Les maillots les plus chers », que des parties un peu plus délurées comme « Les maillots les plus déjantés » ou « Les maillots les plus vintages ». La dernière partie, avant les essentiels index, se compose d’un tour du monde des maillots d’équipe par pays. Assez sympa pour découvrir des pays moins connus la Malaisie ou l’Ouzbékistan. Par contre, le mystère reste entier : pourquoi ne pas les avoir mis par ordre alphabétique ? Cela nous aurait évité de faire un paquet de pages pour trouver les maillots belges, par exemple. Au final, on est un peu partagé quant à la qualité de l’ouvrage. Des textes
2 janvier 2014
Les livres sur le football sont légion, tant ce sport est populaire. Pourtant, un thème assez souvent oublié, ce sont les maillots de football : que ce soit leur histoire ou la volonté de les collectionner. Il n’y a d’ailleurs pas de noms officiels pour ceux qui se passionnent pour ces vareuses toutes moites. Dans tous les cas, c’est curieux que l’on tourne les premières pages de cet ouvrage.
1000 maillots de foot de Bernard Lions Editions La Martinière 304 p. Savez-vous pourquoi le Real Madrid joue en blanc et l'Italie en bleu ? Comment le roi Pelé s'est-il vu attribuer le numéro 10 du Brésil ? Connaissez-vous la légende des 7 d'or de Manchester United ? Ouvrez ce livre et pénétrez les secrets les plus surprenants de la planète Football ! De l'Arménie à la Zambie, 1000 maillots de Foot vous propose un tour du monde au cours duquel vous découvrirez les maillots les plus chers, les plus populaires, les plus symboliques ou les plus déjantés. Bon voyage ! Et n'oubliez pas votre maillot.
Plein Gaz de Stephen King et Joe Hill Editions JC Lattès, 96 p.
Sur une route désolée du Nevada, un gang de motards est pris en chasse par un camion fou, apparemment bien décidé à les éliminer un à un. Il n’existe qu’une seule issue pour sauver sa peau : ne jamais ralentir…
C’est là que l’on reconnait immédiatement la patte du maître ! King sait faire monter la tension en crescendo comme personne. Grâce à une brillante mise en situation le lecteur est littéralement pendu aux mots…
Inspiré par le classique Duel de Richard Matheson, adapté ensuite au cinéma par Steven Spielberg, Plein Gaz marque la première collaboration entre Stephen King et Joe Hill. Cette coopération père-fils nous emmène sur les routes désertiques et arides de l’Ouest américain. On y découvre une bande motards à la dérive répondant à tous les clichés du genre.
90 pages ça passe vite, même trop vite ! Ce serait d’ailleurs là son seul point faible. Car il faut bien l’avouer, on n’est pas habitué à passer moins d’une heure sur l’une des œuvres de Stephen King. On en redemande toujours !
Dans cette nouvelle écrite à quatre mains, on retrouve le style de Stephen King père mais avec la touche plus dynamique du fils. Malgré une intrigue qui ne démarre pas sur les chapeaux de roue, le lecteur ne pourra pourtant pas décrocher du livre. Une fois les premières lignes parcourues, impossible de faire marche-arrière…
Bref, Plein Gaz est le résultat d’un duo de choc. Père et fils se complètent à merveille grâce à leurs différents points forts. Une nouvelle que l’on dévore comme un boulimique de la littérature thriller/horreur. Terrifiant, dérangeant et très bien rythmé, Plein Gaz se lit si vite qu’on reste un peu sur notre faim… Cynthia Tytgat
Le texte est court et prend de la vitesse au fil du récit. On avale les pages comme les motards avalent le bitume sur leur Harley. Charles Manx aime tellement les enfants qu’il les kidnappe pour les emmener à Chrismasland, le pays du Noël et de l’amusement éternels. Vic McQueen aime son vélo. Grâce à lui, elle retrouve ce qui est perdu. Charles Manx et Vic McQueen font partie de ceux qui transcendent leur imagination pour lui donner une consistance dans le monde réel. Lorsque Vic rencontre Charles, c’est un choc. Le combat commence. Là où certains écrivains mettent quelques pages à happer le lecteur, Joe Hill nous envoie de plain-pied dans un univers perturbant, enfantin et surtout malsain. Commençons par le style du livre.
Nosfera2 de Joe Hill Editions JC Lattès, 621 p.
Joe Hill sert au lecteur une écriture travaillée mais sans lourdeur ni emphase inutiles. Un délicat mélange de vulgarité et d’envolée poétique qui donne au récit un véritable souffle, quasi épique. Le récit est souligné par les titres de chaque chapitre. Il est quand même bien rare que je porte une attention particulière à ce point précis d’un livre mais ici, les titres sont comme les cailloux du Petit Poucet et nous guident à travers l’univers de Joe Hill. De plus, ce chassé-croisé entre Charles et Vic donne la possibilité à l’auteur de jouer sur la narration double et de nous
mars 2014
conter un même fait à travers l’oeil des deux protagonistes. L’écriture porte l’histoire. Un professeur de français m’avait dit un jour que toute histoire peut se résumer en quelques mots. Même celle qui nous semble complexe. Nosfera2 est une histoire simple parlant du bien et du mal. Mais lorsque la notion de mal est bouleversée, lorsque la notion de bien en prend un coup, le récit se transforme en une plongée dans la nature humaine et dans ses méandres. Ce jeu du chat et de la souris qui se déroule dans la réalité et dans la psyché humaine est tout à fait délectable et jouissif. Nosfera2 est un excellent thriller qui ne s’essouffle pas et qui portera le lecteur jusqu’à un final attendu mais tellement Elodie Kempenaer libérateur.
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/ Arts
La Légion de la Colombe Noire de Kami Garcia
La critique
L’héroïne, Kennedy Waters, a une vie simple à Georgetown (Washington D.C.) avec sa mère, ses meilleurs amis, ses dessins, sa musique, etc. Seule une peine de coeur récente vient ternir le tableau idyllique. Du moins dans un premier temps, car très vite, le plus grand malheur possible va s’abattre sur elle ! En rentrant à la maison, elle trouve sa mère morte dans sa chambre. Surgissent alors deux jumeaux (Lukas et Jared) qui se disent appartenir à la légion de la colombe noire, société secrète qui se bat contre les fantômes, dont celui, qui aurait tué la mère de Kennedy. Elle rencontre alors les autres sociétaires : Alara, l’autre fille du groupe et Priest, le petit génie. Doitelle leur faire confiance ? Mérite-t-elle de rejoindre leur équipe, elle, qui n’a pas de talent particulier ? Si on enlève le spleen de l’héroïne, courant dans les romans pour midinette, le livre démarre assez bien et installe un sympathique suspense. C’est déjà vu mais on se laisse prendre au jeu. On partage son questionnement
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sur sa place dans le monde et ensuite sa place dans l’équipe de la société secrète. Comment avoir confiance en soi ? Que faire quand on se sent inutile pour répondre aux attentes de nos proches ? Malgré tout, on a vite la puce à l’oreille sur le style du livre, le fil de l’histoire est souvent interrompu par la dualité amoureuse que subit Kennedy : doit-elle succomber aux avances de Lukas, le jumeau gentil et prévenant ou aux charmes de Jared, le taiseux qui souffre ? Une histoire d’amour est un incontournable des fictions mais à force d’arrêter l’action pour se consacrer aux histoires de coeur de l’héroïne, Kami Garcia, fonce tête baissée vers la littérature ado bas de gamme de Twilight, Sublimes Créatures, etc. C’est à ce moment, qu’après une recherche sur internet, on se rend compte que Kami Garcia est, comme par hasard, la co-auteure de Sublimes Créatures, une tentative inutile de plonger des adolescents dans le monde des sorciers plus matures qu’Harry Potter. Mais on ne juge pas un ouvrage sur le passé de son auteur et en faisant abstraction de ses méfaits, le nouveau livre de Kami Garcia a du potentiel pour développer une histoire intéressante, ou du moins agréable à lire pendant un voyage en train. A condition de ne pas continuer à forcer le trait de l’histoire d’amour impossible. La
qualité de l’obligatoire suite, confirmera, dans tous les cas, si on a affaire à un nouveau Hunger Games ou à un énième Twilight. Loïc Smars
5 février 2014
Livre reçu par hasard et sans aucune envie particulière, La Légion de la colombe noire a été commencé sans connaître les antécédents de l’auteur, ni d’informations concernant le style de bouquin. On voit juste à la couverture que c’est une histoire de jeunes pour jeunes. Et les sociétés secrètes, cela attire toujours un peu.
La Légion de la Colombe Noire de Kami Garcia Editions Hachette Black Moon 360 p.
À la mort de sa mère, le monde de Kennedy vole en éclats. Mais elle ne se doute pas encore que ce drame est lié à des forces surnaturelles. Ce sont deux frères jumeaux, Jared et Lukas, qui le lui révèlent en la sauvant d'un dangereux esprit envoyé pour la tuer...
Romain des villes, romain des champs ?
critique
En s’appuyant sur des documents matériels, des photographies aériennes ou encore des schémas, l’équipe du Pôle d’Archéologie Interdépartemental Rhénan (PAIR) nous fait découvrir l’habitat urbain et rural, les matériaux et les techniques de construction, la vaisselle et les outils du quotidien, la monnaie ou encore la langue parlée. L’objectif de cet ouvrage est de montrer que ces vestiges d’aujourd’hui ont, un jour, été des lieux animés par la vie. Par le dialogue des sources et des champs de recherche comme l’archéologie, l’histoire, l’architecture et l’environnement, les historiens veulent exprimer par ce biais une expérimentation, un lieu de partage d’interrogations actuelles et l’espoir de discussions à venir. Auparavant occupée par les Celtes, l’Alsace, située sur la rive gauche du Rhin, fut conquise par Jules César lors de la Guerre des Gaules - campagne militaire qui dura de 58 à 51 avant Jésus-Christ. Dès la fin du IIIe siècle, la région fut intégrée au diocèse des Gaules et séparée des Germains par le Rhin. En passant par les cités antiques de
Brocomagus (Brumath), d’Argentorate (Strasbourg) ou encore d’Augusta Raurica (Augst en Suisse actuelle), c’est un voyage dans la plaine rhénane et le Piémont vosgien qui nous est proposé. Enrichi par des textes rédigés pour un large public, agrémenté de nombreuses illustrations et ponctué de questions posées aux archéologues pour en comprendre les clés, ce livre nous plonge dans la vie quotidienne galloromaine où sont confrontés les modes de vie ruraux et urbains. A l’époque romaine, la majorité des hommes vit dans les campagnes, dans des exploitations agricoles dispersées, de taille et de forme variées. L’espace rural est exploité, occupé, aménagé et structuré par un vaste réseau de chemins et de limites où l’on retrouve çà et là des villae. Le cadre urbain, quant à lui, se développe clairement à partir du Ier siècle à travers le tracé d’un réseau de rues et de lotissement de quartiers à immeubles collectifs ou maisons standardisées.
mains des villes et les Romains des champs existent-ils ? Ce livre nous propose de le découvrir en faisant une plongée dans l’Alsace romaine. Elise Poissonnier
5 février 2014
Ce livre nous propose une photographie de la vie quotidienne des deux premiers siècles de notre ère en Alsace alors sous domination romaine.
Romain des villes, romain des champs ? de Le P.A.I.R. Editions Actes Sud 128 p.
Grâce à l'archéologie préventive, de nombreux sites archéologiques ont pu être mis au jour en Alsace, en particulier des sites d'habitat antiques.
La dualité entre milieux urbains et ruraux est toujours d’actualité. Il n’y a dans les villes et les campagnes que peu de choses à transposer mais notre vision s’en trouve influencée. Les recherches archéologiques récentes qu’ils ont menées dans la région appellent à creuser le sujet. Les Ro-
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