Le Temps du 30 septembre 2015

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International

Les premières frappes russes en Syrie sèment la zizanie au Conseil de sécurité ● ● ● PAGE 4

JEUDI 1er OCTOBRE 2015 / N°5321

Trading

Claude Dauphin, fondateur et leader incontesté de Trafigura, est mort ● ● ● PAGE 19

Bande dessinée

Vingt ans après la mort d’Hugo Pratt, la résurrection de Corto Maltese ● ● ● PAGE 26

saire américain l’a surclassé en embauchant des lobbyistes, un signe de professionnalisme qui a surpris et fâché le candidat suisse. Depuis deux ans, des échecs similaires se sont enchaînés en aviron, lutte, hippisme et au Comité international olympique, où l’influence suisse résiduelle est désormais menacée. Comment expliquer ces d é c o nve n u e s d a n s u n domaine où les Suisses régnaient en maîtres? La concurrence internationale est devenue plus vive. Autrefois considérés comme ennuyeux et ingrats, les postes de dirigeants et d’administrateurs de fédérations sportives suscitent désormais une lutte d’influence féroce au niveau international. Et les atouts suisses traditionnels ont

INFLUENCE L’agonie du système Blatter masque le recul des dirigeants helvétiques en tennis, aviron, hippisme, lutte... Enquête sur un phénomène qui s’accentue depuis deux ans

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Le sport a été toutes ces dernières années l’un des principaux relais du soft power helvétique. Mais cela est en train de changer. Le départ annoncé de Sepp Blatter de la FIFA n’est que la partie émergée d’un phénomène plus vaste. Partout, dans toutes les fédérations sportives, les Suisses sont en recul. Le 25 septembre, René Stammbach, un Argovien qui visait le sommet du tennis mondial, a été sèchement battu au premier tour de l’élection du président de la fédération internationale qui régit ce sport. Son adver-

ÉDITORIAL

De l’utilité d’un quotidien dans le débat public Faire un quotidien est un miracle qui – nous l’espérons – vous démonet cela l’a toujours été. Raconter en trera que le samedi est le nouveau quelques pages une journée de l’his- dimanche, ainsi qu’un site web, lui toire du monde revient à ceux qui aussi, transformé et renforcé. Nous ont soit un ego extraordinaire, soit avons ces derniers mois beaucoup une humilité désarmante pour ne fait évoluer le titre, avec de nompas être écrasés par cette ambition. breux encouragements de votre part Mais c’est toujours une tâche che- à ce sujet. L’enquête, la prise de valeresque qu’il faut recommencer risques ont toujours payé quand il jour après jour. Le romantisme du s’agit d’embrasser l’époque, d’entrer plomb, le travail d’enquête, la décou- en conversation avec son audience. verte d’une grande affaire comme la La ligne du journal, libéral et humaniste, n’a pas force d’un édito qui capture l’air du temps changé. La mission non Notre mission? en quelques milliers de plus. Nous sommes là Informer et faire signes ont créé une pour informer et faire réfléchir l ége n d e autou r du réfléchir. Le Temps métier de journaliste. s’inscrit dans une traLa technologie a changé, les per- dition de titres ambitieux, passionsonnages ont évolué et la profession nés par les grandes idées, dédiés à a connu son lot de mises en cause et la compréhension des événements de remises en question. Mais le et engagés pour révéler ceux qui font pouls d’une rédaction bat toujours bouger les lignes. Nous aimons l’écode la même manière, au rythme de nomie, et le social ne nous fait pas la publication d’histoires qui tissent peur, les affaires du monde sont les un lien extraordinaire entre un jour- nôtres, le débat politique se tient nal et son lectorat. L’aventure conti- aussi dans nos pages et nous avons nue et s’amplifie sur le papier la culture chevillée au cœur. Mais comme sur le Web. Alors qu’il n’y a l’histoire de ce journal ne tient pas jamais eu autant d’informations, ce que dans les grands sujets et les serait une folie de croire que le tra- mots en «isme». L’insoutenable légèvail des journalistes devient vain. reté de nos existences transparaît C’est exactement le contraire. aussi dans nos lignes parce qu’il faut Le Temps change de format de la chair dans tout projet journaaujourd’hui avec le passage au listique. Bienvenue dans le nouveau monocahier (qui nous permet plus Temps. de flexibilité lorsqu’il s’agit d’attribuer plus ou moins de pages à une rubrique), une édition du week-end STÉPHANE BENOIT-GODET

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Le théâtre fait sa révolution acoustique. Explications en cinq actes. ● ● ● PAGE 25

Les Suisses perdent leur pouvoir sur les fédérations sportives

Les guerres d’Elon Musk

AUT0 L e patron de Tesla dévoile le Model X, un 4x4 électrique qui prend de vitesse ses concurrents. Et est doté d’un dispositif anti-armes bactériologiques.

Scènes

www.letempsarchives.ch Collections historiques intégrales: Journal de Genève, Gazette de Lausanne et Le Nouveau Quotidien.

«La violence des débats est phénoménale»

«Aujourd’hui, le réseau, les vieilles amitiés et les poignées de main ne suffisent plus à remporter une élection» perdu de leur importance. Le réseau, les vieilles amitiés et les poignées de main ne suffisent plus à emporter une élection. Le système de promotion qui avait propulsé les Suisses au sommet a vécu. Avant, des secrétaires généraux omnipotents régnaient à l’ombre de présidents honorifiques et qui voyageaient peu. Ces secrétaires généraux étaient souvent Suisses, à

l’image de Sepp Blatter. A force de gouverner, ils finissaient par devenir euxmêmes numéro un. Les présidents actuels sont bien plus actifs et ne se reposent plus autant sur leurs fidèles fonctionnaires. Consolation tout de même: les étrangers qui s’emparent aujourd’hui des fédérations internationales ont souvent été formés en Suisse, ou ont fait le pèlerinage à Lausanne pour s’initier aux arcanes de la politique sportive. Et les qualités helvétiques traditionnelles – maîtrise des langues, onctuosité diplomatique, distance envers les jeux de pouvoir internationaux – restent primordiales pour briller dans les étages dirigeants du sport. SYLVAIN BESSON ET LAURENT FAVRE

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INTERVIEW Inquiet des défaillances de l’UE, Pascal Lamy, l’un des architectes de l’euro, propose cinq idées pratiques et immédiates pour relancer la construction européenne. Et espère que la Grande-Bretagne trouvera le bon «narratif» pour se persuader de rester dans l’UE. ● ● ● PAGE 12

Thomas Stocker, un Suisse roi du climat

RÉCHAUFFEMENT Le Bernois Thomas Stocker est candidat à la présidence du GIEC, la plus haute autorité mondiale en matière de changement climatique. La décision tombera le 6 octobre. Ce climatologue de renom a contribué à rendre les travaux du GIEC plus accessibles.Mais il affronte une forte concurrence. ● ● ● PAGE 14

Glencore doit se désendetter, et vite

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Ce que Glencore doit rembourser

Fonds dont dispose l’entreprise

MILLIARDS

MILLIARDS

MATIÈRES PREMIÈRES Massacré en bourse cette semaine, le géant suisse des mines et du négoce doit rembourser 13,8 milliards de dettes d’ici à mai 2016. Et pour cela céder des actifs et liquider des activités. Le négoce de produits agricoles, d’or et d’argent pourrait faire les frais de ce plan de désinvestissement. ● ● ● PAGE 16

INDEX Avis de décès............................ 22 Bourses et changes............ 17

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LE TEMPS

JEUDI 1er OCTOBRE 2015

2 Conversation SUR LES RÉSEAUX

La bataille de Snowden sur Twitter CONVERSATION L e lanceur d’alerte américain, actuellement réfugié en Russie, a décidé de mener la bataille des idées également sur Twitter. Où son compte est tout sauf décoratif MICHEL DANTHE

L’arrivée d’une célébrité médiatique ou géopolitique sur Twitter, où elle n’était pas auparavant ou plus depuis longtemps, est désormais un événement médiatique en soi. On se souvient ainsi de l’entrée officielle de Dominique StraussKahn le 21 juin de cette année, avec un tonitruant et énigmatique «Jack is back». Depuis, l’ancien directeur du FMI en a pondu cinq autres, est suivi par quelque 70 000 comptes et ne dit plus grand-chose depuis le mois de juillet. En sera-t-il de même avec l’arrivée, tout aussi remarquée, d’Edward Snowden, le célébrissime donneur d’alerte et ancien agent de la CIA qui, lui aussi, a franchi le pas le 29 septembre à 16 h GMT ? Comme pour Strauss-Kahn, son compte, @snowden (dûment authentifié par Twitter), a immédiatement été adopté par des dizaines de milliers de followers et en dénombre, à l’heure où nous écrivons, près de 900 000. Mais, contrairement à Dominique Strauss-Kahn, Edward Snowden semble bien décidé à occuper le terrain puisqu’il s’est

Le compte Twitter d’Edward Snowden, lancé le 29 septembre, fait exploser les compteurs: déjà près d’un million de followers. (FLORIAN DAVID/AFP)

fendu depuis son arrivée de six tweets à la tonalité à la fois ironique et autoréférentielle. L’ironie, elle caractérise sa première entrée en matière, son premier tweet, emprunté à la publicité d’un réseau téléphonique américain : Can you hear me now ?, «Vous m’entendez maintenant ?» Oui, le public l’a entendu puisque, aussitôt lancée la question, c’était l’émeute chez les followers. L’ironie, elle imprègne les piques qu’il lance à la NSA («Entre-temps, un millier de personnes à Fort Meade – le quartier général de la NSA – viennent d’ouvrir Twitter.»). L’ironie, elle lance des coups d’œil à la culture web en décla-

rant  : «La surveillance ne dort jamais et des projets secrets à @ FreedomofPress me tiennent bien occupé, mais je trouve encore assez de temps pour des photos de chats.» Mais le donneur d’alerte fait également dans l’autoréférentiel lorsqu’il emmanche une discussion avec une des célébrités scientifiques américaines les plus populaires, l’astrophysicien Neil deGrasse Tyson, qui est un peu le fils spirituel de l’astronome Carl Sagan. «Et maintenant on a donc de l’eau sur Mars  ! » lui lance Snowden, qui poursuit  : «Pensez-vous qu’ils contrôlent aussi les passeports à l’entrée ? Je demande

pour un ami.» Neil deGrasse Tyson pose alors sa question :«Ed @Snowden, beaucoup vous appellent un héros, d’autres un traître. Quoi que vous soyez, vous êtes pour moi un geek. Que pensez-vous des étiquettes dont on vous affuble ?» Et, comme on est sur Twitter et que la discussion est publique, un ancien analyste de la Rand Corporation se mêle à la discussion, Daniel Ellsberg, le grand-père de tous les lanceurs d’alerte d’aujourd’hui. Celui-là même, bien avant Edward Snowden, qui balança à la presse américaine des milliers de pages de documents classifiés concernant le processus de décision du Pentagone lors de la guerre du Vietnam. C’était en 1971, Edward Snowden n’était pas né. «Les étiquettes n’arrêtent pas le progrès», déclare l’ancien à Snowden. Entre lanceurs d’alerte on se comprend et l’on est en bonne compagnie... S’il navigue avec près de 900 000 followers à ses basques, Edward Snowden ne suit, quant à lui, qu’un seul compte  : celui de la NSA. Là aussi, la posture fleure bon l’ironie, chez celui qui se présente dans sa bio-express ainsi : «Avant, je travaillais pour le gouvernement. Maintenant, je travaille pour le public.» Et où donc cela ? A la Fondation Freedom of the press, que dirige, précisément, Daniel Ellsberg.

Hatsune Miku, l’idole qui n’existe pas

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sont liftés via AutoTune et Photoshop; chacun sait qu’ils n’ont pas de valeur documentaire. Alors pourquoi, dans cette industrie du faux, l’incarnation est-elle à ce point nécessaire? Parce que la célébrité fonctionne de manière différentielle. Différences entre le corps et ses images, entre les images qui produisent le corps, différences entre l’avant et l’après-maquillage (Madonna!), l’après et l’avant-chirurgie esthétique (Cher!), différence entre le mari idéal et l’amant infidèle (Tiger Woods!), entre star glamour et junkie misérable (Whitney Houston!). Y a-t-il une réalité, une constance sous le puzzle des signes à travers lesquels nous donnons un sens aux stars? Une célébrité n’est jamais aussi attirante que lorsqu’elle dérape. Le business des tabloïds se fonde dans cette tension.

PIQUÉ AU VOL Arnaque La menace du passage du tout gratuit sur Facebook à un réseau social payant? C’est un hoax! Polémique Depuis le 24 septembre, Maïtena Biraben attire sur elle l’opprobre de toute la presse, qui croit ainsi lutter contre le Front national. Coiffure Depuis quelques jours, le mot-dièse #manbraid met à l’honneur les tresses pour hommes.

TOKYO SELFIE

Il y a quelques semaines, j’ai pris l’avion pour me rendre à un festival, Join Alive, dédié à la pop nipponne. Une des têtes d’affiche, Hatsune Miku, est une adolescente de 16 ans au brin de voix acrobate, dont le nom évoque quelques sonorités venues du futur. Miku est accompagnée par de vrais musiciens, et elle se produit (dans une profonde obscurité) devant des milliers de fans véritables. Sa particularité: être un hologramme. Tout, chez elle, est synthétique. Sa voix est générée par un logiciel (la série Vocaloid) capable d’émuler n’importe quels mots et mélodies. Et Crypton Future Media, la société qui l’exploite, a mis sur le marché diverses applications permettant à ses fans de la faire chanter et danser à leur guise. Cela fait longtemps que l’artifice est une donnée essentielle de la pop culture et du vedettariat. Albums et campagnes de promo

H&M intègre le hidjab dans sa campagne de pub

Avec Hatsune Miku s’effondre la distinction entre image et produit. Acheter une application, c’est consommer l’idole elle-même. Il lui manque du coup un certain degré d’imprévisibilité et de scandale propres aux célébrités incarnées. En même temps, possibilité est donnée aux fans de manipuler, agencer et personnaliser Hatsune Miku à l’envi et à l’infini. Le plaisir du fétichisme et de l’«objetisation» atteint des sommets. Lorsque la pénombre est venue et que Hatsune Miku s’est mise à scintiller sur scène sous ses cheveux de lumière turquoise, un émerveillement enfantin m’a envahi. J’ai levé les bras. Acclamer une star qui n’existe pas procure un sentiment paradoxal grisant: celui d’être en vie, assurément. JONAS PULVER, TOKYO

Développement Twitter réfléchit à l’apparition de textes de plus de 140 caractères, afin d’attirer un nouveau public et de faciliter la communication d’entreprises et de personnalités.

H&M l’a fait. A fait quoi? Intégrer une femme voilée dans sa nouvelle campagne de pub écologiste. Le mannequin s’appelle Mariah Idrissi. Elle est Londonienne, musulmane, et porte fièrement le hidjab. Le slogan: «En mode, il n’y a pas de règle, sauf une: recyclez vos vêtements.» Le voile est-il une mode? s’indignent ceux qui y voient le signe de l’oppression des femmes, mais aussi les croyants choqués qu’il puisse devenir un colifichet. Pour Mariah Idrissi, cette campagne a le mérite de rendre visible une population que la mode ignore complètement, les femmes en foulard. «J’ai constaté deux attitudes: ceux qui trouvent super que des femmes puissent être belles avec un hidjab, et ceux qui pensent qu’on est forcées de le porter.» Ce clivage se retrouve sur sa page Facebook, où l’affiche H&M a été partagée près de 1500 fois.

La féroce guerre des images entre télés et Web C’est une étude mondiale d’Eurodata qui le dit: la bataille des images animées pour capter les audiences fait rage dans le monde entier: pour conquérir les quatre écrans (télévision, ordinateur, tablette et téléphone), tout le monde produit des images. Ce qu’ont compris des acteurs comme GoPro, qui a lancé au début de l’année une chaîne vidéo dédiée aux sports extrêmes; ou bien encore, dans le même style, les vidéos de l’extrême de Bear Grylls Adventure, sur YouTube. Un éclatement généralisé des audiences qui pose un vrai défi aux chaînes traditionnelles. A voir sur YouTube.

Nadine Morano superstar, pour la joie de tous Elle faisait déjà intrinsèquement la joie des réseaux sociaux, pour ses saillies incontrôlées et légendaires: Nadine Morano. Le site Topito nous rappelait récemment l’une de ses perles, évoquant Nicolas Sarkozy: «Qui lui arrive à la cheville? Pour l’instant, personne. Pour moi, il y a Napoléon, de Gaulle et Sarkozy.» Gageons donc qu’à l’heure où celui-ci, aujourd’hui chef du principal parti d’opposition, a saisi la commission nationale d’investiture des Républicains pour «retirer» Nadine Morano de la liste de candidats du parti dans l’est de la France, le ton va changer. Cela a déjà commencé: «Je m’étonne de l’annonce d’une décision d’éviction sans que la commission nationale d’investiture ne se soit réunie…#démocratiedeslr.» A lire ses supporters, cela va chauffer. @nadinenadine_morano


JEUDI 1er OCTOBRE 2015

LE TEMPS

Temps fort 3

Le pouvoir sportif suisse en voie d’extinction PRÉSIDENTS D epuis deux ans, la perte d’influence des Suisses dans les fédérations sportives est une tendance lourde. Explications LAURENT FAVRE

LE CONTEXTE D émission de Sepp Blatter, retraite de Denis Oswald, non-élection de René Stammbach, la Suisse n’a plus la cote dans le sport international

Nouvel ordre mondial. Ces trois dernières années, les Suisses ont perdu au niveau international trois élections et trois fédérations

LES ENJEUX D e très nombreux pays misent désormais sur la gouvernance sportive pour accroître leur influence et leur visibilité internationales

PATRICK BAUMANN (48 ANS)

LE PLUS ANCIEN Président de l’IIHF (hockey sur glace) depuis 1994

LA JEUNE GARDE Secrétaire général de la FIBA (basket) depuis 2003

LE RÉSULTAT Longtemps surreprésentée, la Suisse doit s’adapter ou accepter de ne plus jouer qu’un rôle secondaire dans les commissions internes

Les derniers soubresauts de la FIFA n’y changeront rien. Le 26 février 2016, Sepp Blatter ne sera plus président de la Fédération internationale de football association. Son successeur sera peut-être Nigérian, Français, Brésilien ou Jordanien, mais il ne sera pas Suisse. Le départ de l’omnipotent patron du foot mondial confirmera une tendance très nette observée depuis quelques années: la perte d’influence des Suisses dans les fédérations sportives internationales. Ce qui s’apparentait il y a peu à une spécialité helvétique ne passera bientôt plus que pour un archaïsme. Le 25 septembre, l’Argovien René Stammbach, président de Swiss Tennis, a échoué (assez nettement) à devenir le président de la Fédération internationale de tennis (ITF). En décembre 2014, Pierre Genecand n’avait récolté que six voix lorsqu’il s’était présenté à la présidence de la Fédération équestre internationale (FEI). En juillet 2014, le Neuchâtelois Denis Oswald a cédé au Français Jean-Christophe Rolland son fauteuil de président de la Fédération internationale des sociétés d’aviron (FISA), qu’il occupait depuis 1989. Un an plus tôt, il fut sèchement battu pour la présidence du Comité international olympique (CIO) par l’Allemand Thomas Bach (49 voix contre 5). Raphy Martinetti, lui, avait obtenu 11 voix en sa faveur contre 10 lors d’un vote de confiance mais, s’estimant insuffisamment soutenu par son comité, le Valaisan préféra démissionner en février 2013 de la présidence de la Fédération internationale des luttes associées (FILA). Durant une quinzaine d’années, la Suisse a compté six membres du CIO, l’arrivée du secrétaire général de la FIBA (basket), Patrick Baumann, en 2007 «compensant» le décès en 2006 de l’ancien président de la Fédération internationale de ski (FIS) et membre à vie Marc Hodler. Ils ne sont plus aujourd’hui que trois: Patrick Baumann donc (la FIBA ayant adopté une présidence tournante, c’est le secrétaire général qui siège au CIO) ainsi que René Fasel et Gianfranco Kasper. Mais les sièges du Fribourgeois et du Grison sont fragilisés; pour l’un par la candidature du Russe Alexander Medvedev à la présidence de la Fédération internationale de hockey sur glace (IIHF) l’an prochain, pour l’autre par la limite d’âge. A la tête de la FIS depuis 1998, Gianfranco Kasper a obtenu une dérogation pour se maintenir jusqu’en 2018. On peut ajouter à cette liste la perte du poste de directeur général du CIO, occupé depuis 2011 par le Belge Christophe De Kepper après avoir été «tenu» durant seize ans par des Suisses (François Carrard, 1989-2003, Urs Lacotte, 2003-2011) et même les non-élections du Vaudois Sergeï Aschwanden (2012) et du Neuchâtelois Didier Cuche (2014) à la commission des athlètes du CIO. A priori, ces événements n’ont pas de rapport direct entre eux. Chaque fédération est indépendante et le scandale de la FIFA est trop récent pour avoir une quelconque incidence. Il existe tout de même un trait commun à beaucoup de ces cas: le manque de préparation et l’amateurisme des

RENÉ FASEL (65 ANS)

Menacé par le Russe Alexander Medvedev en 2016

Membre du CIO depuis 2007

GIANFRANCO KASPER (71 ANS) DERNIER MANDAT Président de la FIS (ski) depuis 1998 A obtenu une dérogation pour rester au CIO jusqu’en 2018

Quittera son poste le 26 février 2016

RAPHY MARTINETTI (73 ANS) RENVERSÉ Président de la FILA (lutte) de 2002 à 2013 Démissionne après un vote de défiance

DENIS OSWALD (68 ANS) À LA RETRAITE Président de la FISA (aviron) de 1989 à 2014 Battu pour la présidence du CIO en 2013 SEPP BLATTER (79 ANS)

LES CHIFFRES

POUSSÉ DEHORS Président de la FIFA (football) depuis 1998

6 voix

Quittera son poste le 26 février 2016

candidatures. Denis Oswald s’est lancé la fleur au fusil dans la course au CIO, René Stammbach a regretté que son adversaire américain ait embauché une équipe de lobbyistes, Didier Cuche avait pesté à l’époque contre «le manque de fair-play du vote des athlètes», Raphy Martinetti dénoncé «un complot des Russes et de leurs alliés». «La poignée de main, les copains, le réseau, tout ça, c’est fini, explique Greg Curchod, directeur de TSE Consulting Suisse, une agence de conseils en événements sportifs. MM. Stammbach et Oswald ont été sinon naïfs, du moins candides. Aujourd’hui, gagner une élection est devenu un métier.» «C’étaient des candidatures un peu à la désespérée, appuie JeanLoup Chappelet, professeur à l’IDHEAP.

ENQUÊTE

«Les récentes candidatures suisses étaient naïves. Gagner une élection est devenu un métier» GREG CURCHOD, TSE CONSULTING SUISSE

Aucun de ces deux experts de la gouvernance sportive n’ose prétendre que le monde n’aime plus les Suisses. «Nous étions plutôt surreprésentés toutes ces années, recontextualise Jean-Loup Chappelet. Beaucoup, comme Sepp Blatter, Gianfranco Kasper ou Denis Oswald avaient été secrétaire général avant de succéder au

président. Depuis Juan Antonio Samaranch, le président de fédération est devenu un président exécutif, présent au quotidien, qui contrôle une administration relativement modeste et fait passer ses idées à un comité qui ne se réunit qu’une à deux fois par an.» Président de fédération est devenu un poste très intéressant, aussi bien pour celui qui l’obtient que pour son pays. «Avoir un ressortissant président de fédération ou dans un poste décisionnel est devenu un enjeu de prestige et d’influence, souligne Greg Curchod. Dans plusieurs pays, il existe des fonds spécifiques pour former des gens à ces fonctions. En Grande-Bretagne, le programme UK Sport a pour but de favoriser l’influence internationale. Les pays scandinaves se sont regroupés pour sélectionner les meilleurs talents dans leurs administra-

Le score de voix de Pierre Genecand lors de l’élection à la présidence de la Fédération équestre internationale (FEI). Le Belge Ingmar De Vos en a eu 98.

22 ans

L’ancienneté de René Fasel à la tête de la Fédération internationale de hockey (IIHF).

115

Le CIO compte 206 comités nationaux et seulement 115 membres, dont trois Suisses.

Dans les commissions, des Suisses très présents FOOTBALL A la FIFA, les présidents des nombreuses commissions sont souvent Suisses et jugés trop proches de Sepp Blatter. Ils clament leur indépendance Les sceptiques ont toujours considéré la création des commissions d’éthique, d’audit ou de surveillance de la FIFA comme des alibis montés par Sepp Blatter pour faire croire à sa volonté de changer. Les dernières révélations n’ont pas aidé à crédibiliser ces surveillants internes. «Certains parlent beaucoup mais produisent peu de résultats», constate Roland Büchel. Si le conseiller national (UDC/SG) s’agace de leur inefficacité, d’autres pointent leur trop grande proximité avec la fédération qu’ils sont censés discipliner. «Ce sont tous des Suisses qui fréquentent les

mêmes sphères. Comment voulez-vous qu’ils soient totalement objectifs?» interroge un expert de la gouvernance. Le Lausannois François Carrard, ancien directeur du CIO, vient d’être nommé à la tête du nouveau comité de réformes. Le président de la chambre d’audit, Domenico Scala, né à Bâle, est Italo-Suisse. Avant eux, il y a eu Mark Pieth, spécialiste de la lutte anti-corruption, mandaté par Sepp Blatter pour auditer la FIFA entre 2011 et 2013. Enfin, Cornel Borbély préside la chambre d’investigation de la commission d’éthique. Cet avocat zurichois, qui voit rouge lorsqu’on remet en doute son indépendance, a remplacé l’ancien procureur américain Michael Garcia, qui a démissionné à fin 2014. Il estimait que son rapport sur les conditions d’attribution des Coupes du monde 2018 et 2022 avait été édulcoré

par la FIFA. Michael Garcia était l’un des seuls étrangers que la FIFA a laissés enquêter en interne. «Sa nationalité et son pedigree avaient suscité un vrai espoir de changement», se souvient notre expert. «Il avait le défaut de ne pas connaître le monde du football», complète Roland Büchel. Connaître les rouages sans être de la famille: voilà le dilemme. La FIFA recrute donc parmi des proches, des gens du milieu et, souvent, des Suisses. «Ce n’est pas juste une question de nationalité, reprend le parlementaire, il y a plus de chances que les spécialistes se trouvent ici.» Suisses, Autrichiens ou Péruviens, Roland Büchel est formel: ces commissions n’ont plus aucun sens. Aujourd’hui, les surveillants de la FIFA, «ce sont les sponsors et les procureurs Loretta Lynch et Michael Lauber». ■ SERVAN PECA

RENÉ STAMMBACH (59 ANS) NON ÉLU Président de Swiss Tennis depuis 2006 Largement battu à l’élection pour la présidence de l’ITF (tennis) en 2015

tions sportives.» Patrick Baumann, le secrétaire général de la FIBA, a vu l’exemple de la Turquie, pays fou de basket, pousser pour promouvoir Turgay Demirel à la tête de la FIBA Europe. «Cela fait aujourd’hui partie d’une politique sportive globale, comme soutenir des athlètes ou porter une candidature, estime-t-il. Mais je ne crois pas qu’il y ait une recette pour planifier scientifiquement une élection. C’est plutôt une affaire de cycles.» La France, qui a souvent donné aux fédérations sportives internationales ses premiers dirigeants (Pierre de Coubertin, Jules Rimet), tient aujourd’hui comptabilité de ses hommes d’influence. Les Etats-Unis, qui viennent de voir élire David Haggerty à l’ITF, ont effectué un travail de fond depuis dix ans pour reconquérir une visibilité internationale. La lutte est sans pitié, la concurrence globale. Et la Suisse? Elle contribue à former ces nouveaux dirigeants étrangers. «Beaucoup de ces jeunes talents viennent à Lausanne pour s’imprégner de ce que signifie manager une fédération sportive», observe Greg Curchod. Patrick Baumann a fait comme eux, apprenant son métier dans l’ombre de Borislav Stankovic, mythique secrétaire général de la FIBA. Il était dans la salle en 2001 lorsque Adolf Ogi ne fut pas élu au CIO. Son élection, en 2007, ne fut pas évidente. «Certains estimaient qu’il y avait déjà trop de Suisses, mais c’est compréhensible: le CIO est une organisation mondiale et tous les pays qui n’y sont pas représentés poussent pour entrer.» De sa nomination au secrétariat général de la FIBA, Patrick Baumann se souvient des mots de son prédécesseur. «Tu es Suisse, c’est-à-dire neutre et polyglotte.» Deux qualités dont la gouvernance sportive aura toujours besoin. ■


LE TEMPS

JEUDI 1er OCTOBRE 2015

4 International

Les Rafale français ont tué des enfants PROCHE-ORIENT U ne douzaine d’apprentis djihadistes, les «lionceaux du califat», seraient morts lors du raid aérien LUIS LEMA

0

TURQUIE Alep

LI

BA N

Méditerranée

Une erreur, ou une conséquence tragique de la guerre, pleinement assumée? La France a lancé, dimanche dernier au petit matin, ses premiers raids en Syrie, contre un camp d’entraînement de l’organisation Etat islamique (EI, ou Daech selon l’acronyme arabe). Cinq heures d’opérations aériennes qui ont «pleinement atteint leur objectif», clamait peu après, à New York, le président François Hollande. Or, un site qui dénombre les victimes du conflit, l’Observatoire syrien des droits de l’homme, se faisait beaucoup plus précis mercredi: au cours du raid, au moins 30 personnes ont été tuées, dont des combattants nord-africains, syriens et irakiens. Mais, parmi ces victimes, au moins une douzaine seraient des enfants, recrutés de gré ou de force par les djihadistes, qui les ont baptisés «les lionceaux du califat ». A Paris, l’état-major des armées françaises refuse de commenter cette information. «L’armée n’a pas à se prononcer sur les dires d’une association», s’énerve une porte-parole en regrettant le fait que cette nouvelle, non confirmée, soit «passée du conditionnel au présent de l’indicatif en l’espace de quelques heures».

100 km

Raqqa

SYRIE Abu Kamal Homs Palmyre IRAK Damas

JORDANIE

Des chasseurs français Rafale volent à destination de la Syrie. (AFP PHOTO)

Echappés de l’enfer

En Irak et en Syrie, l’Etat islamique utilise abondamment les mineurs pour les transformer en soldats du djihad, qu’ils soient orphelins, arrachés à leurs parents, ou qu’il s’agisse encore des enfants des membres de l’organisation. Spécialiste de la question, la professeur américaine Mia Bloom écrit: « Les enfants présents dans les camps d’entraînement sont habituellement ceux qui ont été enlevés à leur famille, ou trouvés dans les orphelinats.» A l’inverse, les enfants des combattants se regroupent plutôt dans les écoles religieuses que gère Daech. Les témoignages de certains de ces enfants échappés de l’enfer ont été recueillis par diverses ONG. Et leurs faits d’armes ont été utilisés à au moins trois reprises dans les vidéos de propagande de l’Etat islamique. Ils décrivent un mode d’action qui, bien qu’il soit ici porté au paroxysme, répond à celui qui prévaut dans d’autres conflits, en Afrique ou en Asie. Une première règle de base : plonger ces enfants, d’entrée, dans des situations abominables, afin de

rendre impossible tout retour en arrière. Le lieu où se sont déroulées les frappes françaises, près de la petite ville d’Abou Kamal, à la frontière entre la Syrie et l’Irak, répond à la deuxième règle : éloigner ces enfants – qui proviennent de ces deux pays - de leur environnement, afin que le lavage de cerveau soit plus efficace. «Nous nous sommes assurés que la population civile n’avait pas eu de conséquences », expliquait encore François Hollande, en détaillant les opérations aériennes françaises. A New York, l’organisme de l’ONU en charge des enfants dans les conflits armés n’a pas d’informations précises sur cette opération. Mais il répète ses principes : « Les enfants doivent être considérés comme des victimes du conflit, et non comme leurs auteurs », souligne Sharon Regall. «Nous appelons toutes les parties au conflit à agir avec une extrême précaution lorsque la présence d’enfants est avérée. » Pour sa part, l’amiral français Alain Coldefy, directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), n’exclut pas la présence d’enfants dans le camp d’entraînement visé par les avions Rafale français. «Il est très difficile d’identifier précisément quelqu’un lors d’un vol de reconnaissance, au-delà du fait que ces gens étaient en uniforme et portaient des armes. » Selon l’amiral, il ne fait pas de doute que les cibles en Syrie sont établies par les Etats-Unis, même si la France a les moyens «d’apprécier celles qui correspondent le mieux à ses intérêts stratégiques. » Pour Alain Coldefy, il est clair que le «timing » de cette opération française ne doit rien au hasard. «La corrélation est évidente : la France doit montrer qu’elle est aussi présente sur le terrain. », juge-t-il. Mais il exclut toute bavure due à la précipitation. ■

Le soutien russe à Assad irrite le Conseil de sécurité ONU Alors que des avions russes menaient des frappes en Syrie, Sergueï Lavrov a tenté en vain de convaincre de la nécessité de créer une nouvelle coalition anti-Daech STÉPHANE BUSSARD, NEW YORK

En prenant l’initiative sur le terrain et en bousculant les fronts, en faisant un retour remarqué à l’ONU à New York, Vladimir Poutine a été un fin tacticien. Mais, quand il s’agit de stratégie, la Russie réussit-elle à convaincre de la manière dont elle entend mettre un terme à la tragédie syrienne? Mercredi, présidant une séance spéciale du Conseil de sécurité consacrée au terrorisme au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a tenté, en vain, de transformer l’essai. Il a dramatisé le danger que représente le groupe de l’Etat islamique (EI), qui menacerait de s’emparer de La Mecque, d’Israël, de l’Europe et de l’Asie centrale. Donnant l’im-

pression qu’il fallait faire table rase du passé, quitte à oublier qu’une coalition internationale est déjà en place, il a déclaré qu’il n’était pas question «de débattre de qui a eu tort et qui a eu raison». Moscou prévoit de déposer un projet de résolution visant à créer une vaste coalition pour combattre le groupe djihadiste de l’Etat islamique comprenant notamment l’Iran, les Européens, la Chine et les Etats-Unis. L’arrière-plan des discussions a accru encore la dramaturgie de l’événement. Quelques heures plus tôt, des avions russes menaient pour la première fois des

«Les Etats-Unis soutiennent tout effort sincère pour combattre l’Etat islamique» JOHN KERRY, SECRÉTAIRE D’ÉTAT AMÉRICAIN

frappes aériennes dans la province d’Homs ainsi que dans la province d’Hama. Selon Damas, il ne s’est agi que de cibles terroristes. Dans la salle feutrée du Conseil de sécurité à New York, où des ministres de pays non membres avaient été conviés dont le conseiller fédéral Didier Burkhalter, tous se sont accordés pour décrire les djihadistes de l’EI comme l’ennemi commun. Mais certaines puissances se sont montrées très sceptiques envers le soutien massif que le Kremlin apporte à Bachar el-Assad, «le bourreau de la Syrie», selon Laurent Fabius. Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, a eu la politesse de ne pas balayer l’initiative russe d’un revers de la main, soulignant la volonté de Washington de coopérer avec tout pays, y compris la Russie et l’Iran. «Les Etats-Unis soutiennent tout effort sincère pour combattre l’Etat islamique.» Mais, à l’image des Français et des Britanniques, John Kerry a des doutes sur les cibles véritables des frappes russes.

Visaient-elles Daech comme le prétend Moscou ou des rebelles opposés au régime de Damas? Le secrétaire d’Etat a mis en garde: «Nous ne devons pas mélanger et nous ne mélangerons pas notre combat contre l’Etat islamique avec le soutien à Assad.» John Kerry a précisé que les Etats-Unis allaient continuer leurs frappes à travers la coalition de 60 pays qu’ils ont mise sur pied. Son homologue britannique, Philip Hammond, est

catégorique: pour l’heure, la coalition est «le meilleur dispositif» pour contrer l’EI. La France et le Royaume-Uni sont tout aussi sceptiques. Le ministre français Laurent Fabius a fustigé la «politique de la terre brûlée» menée par le président Bachar el-Assad. Il a lui aussi interpellé les Russes, notant qu’il fallait lever toute ambiguïté quant à l’ennemi à combattre. Car «l’autre forme de terreur, c’est la répression san-

RUSSIE

Feu vert du Sénat Vladimir Poutine a obtenu mercredi le feu vert du Sénat russe pour des frappes aériennes en soutien à l’armée du président syrien Bachar el-Assad. Les 162 sénateurs présents au vote ont approuvé à l’unanimité la demande du Kremlin d’autoriser le recours à un «contingent militaire» à l’étranger. La présidence syrienne, de son côté, a confirmé hier que le président Bachar el-Assad avait demandé à son homologue russe, Vladimir Poutine, une aide militaire russe. (AFP)

glante du régime» syrien. «On dit que 80% des 250 000 victimes du drame syrien, que 80% des millions de réfugiés poussés sur les routes depuis trois ans l’ont été du fait des bombardements indiscriminés du régime.» Le chef de la diplomatie française le martèle. Toute coalition qui n’inclurait pas des Syriens serait une «faute morale et politique qui ne ferait qu’alimenter Daech». Même discours de la part du patron du Foreign Office, Philip Hammond, qui goûte peu le soutien russe à Bachar el-Assad. Ce n’est pas le «poison Assad qui va permettre d’éradiquer le cancer de l’Etat islamique». Chef du Département fédéral des affaires étrangères, Didier Burkhalter a affirmé à son homologue russe, Sergueï Lavrov, lors d’une rencontre bilatérale, la nécessité de créer un groupe de contact comprenant les puissances internationales (Russie et Etats-Unis) ainsi que des représentants des puissances régionales dont l’Iran et l’Arabie saoudite. ■


JEUDI 1ER OCTOBRE 2015

LE TEMPS

International 5

Les djihadistes «made in France» FRANCE L es autorités américaines ont rajouté mardi trois djihadistes français sur leur liste noire de terroristes. Un rapport confirme que la lutte contre Daech sera, en France, un combat de très longue haleine RICHARD WERLY, PARIS

Des noms, des images, des morceaux de vie happée par l’attraction pour les formes les plus violentes de l’islam radical. En rajoutant, mardi, les noms de trois djihadistes français combattant dans les rangs de l’Etat islamique (Daech en arabe) à leur liste noire des terroristes recherchés, le Département d’Etat et le Trésor américain ont fait remonter à la surface des itinéraires révélateurs de la dérive qui gangrène certaines franges de la jeunesse française. Emilie König, 31 ans, est une fille de gendarme née à Lorient, en Bretagne, puis convertie à l’islam par son premier mari d’origine algérienne. Maxime Hauchard, 22 ans, alias Abou Abdallah-al-Faransi, s’est converti dès l’âge de 17 ans, fasciné par les vidéos d’imams radicaux disponibles sur Internet, qu’il consultait depuis la commune normande de ses parents, au sud de Rouen. Le Parisien Peter Cherif, 33 ans, est lui un vétéran du djihad, arrêté par les Américains en 2004 à Falloujah (Irak). Condamné en France en 2011, il se radicalisa au début des années 2000 au contact de l’ex-filière de la mosquée Adda’wa, dite des Buttes-Chaumont, fréquentée à l’époque par les auteurs de l’attentat contre Charlie Hebdo le 7 janvier 2009, Cherif et Saïd Kouachi.

Case mosquée et prison

«Leurs trois profils résument assez bien le défi policier auquel fait face la France à l’heure des frappes aériennes sur la Syrie, confirme un diplomate proche des services de renseignement. Une jeune femme radicalisée après son mariage. Un addict aux thèses islamistes diffusées sur Internet. Un Français d’origine maghrébine passé par la case mosquée et prison. Avec, entres les trois, des liens qui prouvent l’existence d’une nébuleuse.» Emilie König était ainsi proche de la mouvance Forsane Alizza, groupuscule islamiste créé à Nantes en 2010 et dont l’un des leaders, Mohamed Achamlane, a été condamné en juillet 2015 à 9 ans de prison ferme pour association avec une entreprise terroriste. Un djihadiste français dont Al-Qaida a annoncé la mort dans un bombardement le 10 sep-

SIMON PETITE

Mardi soir, le Tout-Genève et la communauté diplomatique se pressaient à la réception donnée par l’Arabie saoudite à l’occasion de sa fête nationale. Devant le consulat, en retrait du lac Léman, la police genevoise canalisait le flot des berlines. Une tente bédouine avait été installée dans le hall d’entrée, où les invités ont fait la queue pour saluer leurs hôtes. Faisal Bin Hassan Trad, l’ambassadeur saoudien auprès des Nations unies, a reçu en habit traditionnel, longue chemise blanche et keffieh sur la tête. La semaine dernière, le diplomate a gagné une notoriété soudaine, dont il se serait

Ukraine: accord sur le retrait des armes

L’Ukraine et les séparatistes prorusses ont annoncé mercredi un accord sur le retrait des armes de calibre inférieur à 100 mm dans une zone de 15 km de part et d’autre de la ligne de front dans l’Est rebelle. Cette initiative approuvée après trois mois de pourparlers intervient qurarante-huit heures avant un sommet à Paris entre les dirigeants ukrainien, russe, français et allemand destiné à faire avancer le processus de paix en Ukraine. Les accords dits Minsk 2 ne prévoyaient que le retrait des armes de plus de 100 mm, mais cette clause a été régulièrement violée, provoquant la mort de plus de mille personnes, selon les observateurs internationaux. (AFP)

Maxime Hauchard est fasciné par les vidéos d’imams radicaux disponibles sur Internet

L’armée sécurise Ouagadougou L’armée loyaliste a repris mercredi le contrôle de la situation dans la capitale du Burkina Faso, au lendemain de son assaut éclair contre la caserne des ex-putschistes de la garde présidentielle, une attaque à l’arme lourde dont on ignorait toujours le bilan. Le Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l’unité d’élite de l’armée burkinabé, ancienne garde prétorienne de l’exprésident Blaise Compaoré, qui avait mené le coup d’Etat du 17 septembre, a été mis en échec au bout d’une semaine. Le chef du RSP et auteur principal du putsch, le général Gilbert Diendéré, se trouvait «dans une représentation diplomatique» de Ouagadougou. Des négociations étaient en cours pour qu’il soit remis aux autorités. (AFP)

Nadine Morano dans la tourmente Maxime Hauchard, âgé de 22 ans, s’est converti à l’âge de 17 ans. (AFP)

tembre, le Breton David Drugeon, 25 ans, avait lui croisé la route d’un recruteur de combattants bien connu, le Tunisien Moez Garsallaoui, un temps résident en Suisse (Berne et Fribourg) dans les années 1997-2007. «L’aspiration à rejoindre une communauté exclusive et totalitaire, où l’individu se dissout dans les valeurs et l’identité du groupe, est le trait commun», notent les auteurs du rapport Radicalisation islamiste et filières djihadistes tout juste publié par l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (www.inhesj.fr). En mai 2015, 1683 Français étaient alors impliqués dans les filières irako-syriennes et 457 Français, dont 137 femmes, se trou-

vaient en Irak ou en Syrie, dont 80 mineurs. Le premier ministre, Manuel Valls, lors de son intervention pour justifier les frappes devant l’Assemblée nationale au début septembre, a réactualisé ces chiffres: 1880 volontaires identifiés, 491 sur place et 133 tués. L’amplification du mouvement se poursuit malgré la surveillance et le lancement, en janvier dernier, du site stop-djihadisme.gouv.fr, destiné en priorité aux familles désireuses de signaler les cas de dérive. A ceux-là s’ajouteraient 320 ressortissants français en route pour rejoindre des groupes terroristes et 521 autres ayant manifesté des «velléités de départ». Avec une statistique encore plus préoccupante: celle de l’augmentation des

départs, multipliés par deux depuis le début 2014. Et un point important: la petite délinquance, longtemps vivier de «caïds» happés par l’islamisme, n’est plus le lieu principal de recrutement. «Une évolution notable concerne le basculement dans la radicalisation d’individus qui n’ont pas d’antécédent judiciaire, estime le rapport du INHESJ. Si la «porosité» ou la «fongibilité» entre la délinquance et le terrorisme reste une réalité incontestable, de nouveaux profils apparaissent.» La moitié des nouvelles recrues qui parviennent sur le territoire syro-irakien étaient ainsi, avant leur départ, totalement inconnus des services de police ou de gendarmerie. ■

Droits de l’homme: Riyad redouble d’activisme NATIONS UNIES P eine de mort, guerre au Yémen... la diplomatie saoudienne est sur tous les fronts à Genève

PANORAMA

bien passé. Depuis juin, il présidait un groupe consultatif chargé de présélectionner les enquêteurs de l’ONU sur les violations des droits de l’homme. Alors que l’ONG pro-israélienne UN Watch révélait ce mandat au grand jour, l’exécution imminente d’un jeune chiite, Ali Mohammed al-Nimr, qui avait participé à une manifestation, suscitait l’indignation mondiale. L’ONU estime que 134 condamnés ont déjà été exécutés cette année, un record. L’Arabie saoudite voyait-elle dans ce poste un tremplin vers la présidence du Conseil des droits de l’homme (CDH)? L’ambassadeur Faisal Bin Hassan Trad n’a pas retourné nos appels. Toujours est-il que ses ambitions ont fait long feu et qu’il a dû retirer sa candidature. Fin 2013, la monarchie avait été élue par l’Assemblée générale de l’ONU, faisant ainsi son

retour parmi les 47 Etats membres du CDH. Mais beaucoup de pays n’étaient pas prêts à franchir le pas d’une présidence saoudienne.

Critiques en sourdine

Loin de baisser les bras, les diplomates du royaume redoublent d’activisme. Au CDH, rares sont ceux qui s’aventurent à critiquer ouvertement les visées saoudiennes. «Auparavant, l’ambassadeur saoudien était un vieux monsieur, qu’on ne voyait qu’une fois par an pour la fête nationale», se souvient un observateur averti des coulisses de la Genève internationale. Le début de l’activisme saoudien a coïncidé avec l’arrivée de Faisal Bin Hassan Trad à Genève et le rapprochement des Etats-Unis avec l’Iran, le grand rival de la dynastie des Saoud. Avec l’Egypte et la Chine, l’Arabie saoudite fer-

raille ces jours-ci pour atténuer une résolution contre la peine de mort portée notamment par la Suisse. Riyad veut ajouter au texte «le droit de chaque Etat de déterminer lui-même son système légal et les peines adéquates». L’ambassadeur Trad est surtout mobilisé sur le Yémen, alors que les frappes de la coalition arabe menée par Riyad contre les rebelles houthistes font de plus en plus de victimes civiles. «L’Arabie saoudite tente d’empêcher toute enquête internationale et indépendante sur les combats», pointe Philippe Dam, de l’ONG Human Rights Watch. Les Saoudiens, eux, ont rédigé leur propre résolution. Ils insistent uniquement sur les crimes commis par les Houthistes. «Je n’ai pas le souvenir d’un pays présentant une résolution sur un pays qu’il bombarde», soupire Philippe Dam. ■

La députée européenne française Nadine Morano suscite une vive polémique après avoir qualifié la France de pays «judéochrétien» et «de race blanche», au point que son parti, Les Républicains, a annoncé mercredi vouloir l’écarter des élections régionales de décembre. L’ancien président Nicolas Sarkozy, chef du principal parti d’opposition, a saisi la commission nationale d’investiture des Républicains pour «retirer» Nadine Morano de la liste de candidats du parti dans l’Est de la France. (AFP)

Record d’arrivée de migrants en Allemagne Entre 270 000 et 280 000 migrants sont arrivés en Allemagne au cours du seul mois de septembre 2015, dépassant en un mois le total enregistré en 2014, a annoncé mercredi le ministre de l’Intérieur de la Bavière, Joachim Herrmann. (AFP)

L’OTAN à la rescousse de l’armée afghane AFGHANISTAN D es soldats étrangers en soutien dans la ville de Kunduz prise par les talibans

L’OTAN, dont la mission de combat en Afghanistan s’est achevée il y a neuf mois, a déployé des soldats à Kunduz pour épauler l’armée afghane qui peinait mercredi à reprendre la main dans cette grande ville du nord face aux rebelles talibans. Ces soldats étrangers, des forces spéciales, n’ont pas vocation à se battre, mais à «conseiller et soutenir» leurs homologues afghans, selon le colonel Brian Tribus, porte-parole des forces américaines, qui n’a pas souhaité s’étendre sur la teneur de leur mission à Kunduz.

Cette ville stratégique était tombée lundi aux mains des talibans, une première depuis la chute de leur régime en 2001 et un très grave revers pour le président Ashraf Ghani et ses alliés occidentaux emmenés par les Etats-Unis. La ville, située dans le nord du pays, restait hier très largement contrôlée par les talibans. En outre, l’aviation américaine a procédé depuis mardi à trois frappes aériennes autour de Kunduz et de son aéroport, où les combats ont fait rage dans la nuit, pour tenter de contenir la progression des insurgés. Selon les services de renseignement afghans, ces frappes ont tué Mawlawi Salam, le responsable des talibans pour la province de Kunduz, son adjoint et 15 autres combattants. ■ AFP


LE TEMPS

JEUDI 1er OCTOBRE 2015

6 Suisse

Urs Schwaller, des Etats aux champignons FRIBOURG L e sénateur PDC a vécu sa dernière session parlementaire. Mais son agenda des prochains mois est bien rempli MAGALIE GOUMAZ

A quoi rêvent les élus qui ne se représentent pas aux élections fédérales d’octobre prochain? A faire le tour du monde ou le chemin de Compostelle? A consacrer plus de temps à leur famille? A prendre une retraite méritée? A rebondir sur le plan cantonal ou professionnel? Attablé dans un restaurant fribourgeois, Urs Schwaller parle d’aller aux champignons. Mais qui peut l’imaginer fureter dans les sous-bois des Préalpes singinoises, panier en osier sous le bras, casquette vissée sur la tête, son labrador zigzaguant à ses côtés? Qu’on se rassure: ce n’est qu’un rêve pour plus tard, l’année prochaine éventuellement. Car le sénateur fribourgeois a beau avoir annoncé son départ du parlement à la fin de cette législature, son agenda n’en demeure pas moins bien rempli pour les prochaines semaines. Les commissions dont il est membre poursuivent leurs travaux jusqu’aux élections d’octobre. Et il a déjà accepté de nouveaux mandats. Agé de 62 ans, le politicien a annoncé l’an dernier qu’il ne se représenterait pas. Il tire sa révérence après avoir marqué la politique fribourgeoise et suisse. Et surtout sur un dernier succès: la réforme de la prévoyance vieillesse, acceptée au Conseil des Etats durant cette session d’automne. Un succès auquel il a largement contribué. Pour le PDC, Urs Schwaller était une valeur sûre, le chef respecté de son groupe parlementaire pendant près de dix ans, celui qui a formé la paire avec le président Christophe Darbellay et tenu les troupes pour chasser Christoph Blocher du gouvernement en 2007 et y placer Eveline Widmer-Schlumpf. Préfet de la Singine à 34 ans, conseiller d’Etat chargé des Finances pendant douze ans, Urs Schwaller a rejoint Berne et le Conseil des Etats en 2003. Une carrière exemplaire qui n’a connu qu’un seul échec: il a manqué la marche du Conseil fédéral, en 2009. Ce qui ne l’a pas empêché, quelques années plus tard, d’œuvrer pour l’élection d’Alain Berset. Même pas mal, ou un petit peu. Mais depuis, il a pris du recul. Vendredi 25 septembre, à l’heure de prendre congé du parlement, il s’est bien gardé de montrer son émotion. Une journée bien organisée, résume-t-il:

Urs Schwaller: «Je peux promettre que je resterai engagé pour mon parti et pour mon canton car c’était toute ma vie.» (MONIKA FLÜCKIGER/EQ IMAGES)

petit-déjeuner avec le Conseil des Etats à l’invitation du président Claude Hêche, dernier jour de la session d’automne, votes finaux, entretiens avec les médias. «C’est vrai. C’était le dernier jour dans mon fauteuil, mes derniers votes, la dernière fois que je siégeais à côté de mon collège Paul Niederberger, la dernière fois que je me trouvais avec tous mes collègues dans la même salle.» Puis il y a eu le repas officiel de la Bénichon du pays de Fribourg, à Planfayon, et l’hommage que lui a rendu le préfet de la Singine, auquel il ne s’attendait pas. Mais impossible de savoir ce qu’il a ressenti, sauf qu’il l’aurait préféré un peu plus bref, ce discours. «Ca fait toujours plaisir. Et je suis rentré avec mon bouquet de fleurs», raconte-t-il. Et la vie continue. Urs Schwaller siège dans de multiples conseils d’administration, dont celui du

PORTRAIT

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Groupe E, de l’Imprimerie SaintPaul ou encore du Groupe Mutuel. L’engagement du sénateur auprès de l’assureur valaisan a toujours fait grincer quelques dents alors que le sénateur siège à la Commission de la sécurité sociale et de la santé publique. «Je n’ai jamais bien compris cette polémique, dit-il aujourd’hui. Pourquoi les assureurs sont-ils plus problématiques que les hôpitaux ou encore les sociétés actives dans les cleantech? Jamais, en douze ans au Conseil des Etats, on ne m’a dicté un vote. J’ai toujours défendu ma position.» Et de rappeler que le Groupe Mutuel est aussi une entreprise importante à Fribourg, avec 300 postes de travail. «Et j’y suis assuré depuis soixante ans!» avoue-t-il. Un autre mandat occupe les journées du futur sénateur retraité. «Je viens de m’engager pour créer à Berne, en lien avec

«La critique interne est symptomatique de notre parti et je le regrette car elle affaiblit autant la formation que les personnes» URS SCHWALLER, CONSEILLER AUX ÉTATS SORTANT

l’Université de l’Ile, un centre de compétence en médecine translationnelle», explique-t-il. Le but de la société Sitem Insel SA sera de faciliter la coopération entre l’industrie et les cliniques de recherche afin d’appliquer les découvertes de manière sûre, efficace et aussi plus rapide pour les patients. Et évidemment qu’Urs Schwaller restera proche du PDC, ce parti qui fait le grand écart entre la gauche et la droite, entre les urbains et les conservateurs et qui aime tant s’entre-déchirer, à Fribourg comme à Berne. «La critique interne est symptomatique de notre parti et je le regrette car elle affaiblit autant la formation que les personnes», lance-t-il. Luimême en a d’ailleurs fait les frais récemment, en proposant un papier de position sur l’asile, dans lequel il demandait notamment que les requérants puissent tra-

vailler sans être payés. «J’ai quelques craintes pour nos résultats en octobre prochain. Pas dans tous les cantons car certains s’en sortiront très bien. Mais dans tous les cas, il faudra bien se demander, après cette échéance, où on veut mener ce parti et avec qui à sa tête», déclare-t-il. Comme l’avenir du PDC lui tient à cœur, il assure qu’il ne s’en détournera pas. «Il faudra me demander dans trois ou quatre mois en quoi ma vie a changé. Mais une chose est sûre, je peux promettre que je resterai engagé pour mon parti et pour mon canton car c’était toute ma vie», avoue-t-il. Et de promettre de bloquer certaines journées pour s’occuper des affaires familiales, de sa maison, faire de la peau de phoque… et aller aux champignons. «Pas tous les jours, mais au moins deux ou trois fois dans la saison.» A vérifier. n

Erasmus attire davantage d’étudiants ECHANGES Les projets de mobilité s’inscrivent en hausse de 11%

Le programme transitoire Erasmus+, qui finance des échanges au niveau européen, enregistre en 2015 une hausse de 11% des projets de mobilité par rapport à l’année passée. La solution transitoire est mieux connue et les incertitudes qui prévalaient en 2014 ont été levées, a indiqué mercredi la Fondation ch. Cette fondation est chargée de mettre en œuvre la solution transitoire Erasmus+ 2015. Ainsi, 23,9 millions de francs sont alloués aux programmes de mobilité et de coopération en Europe à tous les niveaux: de l’école obligatoire aux formations pour adultes et activités de jeunesse extrascolaires en passant par les formations universitaires. Sur 9650 projets de mobilité soutenus en 2015, la majorité concerne les HES, les hautes écoles pédagogiques et les universités. Les étudiants, avec une très petite proportion de personnel enseignant,

étaient 4382 à partir en 2015. Inversement, 3492 personnes de l’étranger ont été soutenues dans le cadre de leur passage dans une haute école suisse. Les étudiants suisses se rendent le plus souvent en France, en Allemagne ou aux Etats-Unis pour une durée moyenne de cinq mois et demi. La participation helvétique au programme Erasmus+ et au programme de recherche et d’éducation européen Horizon 2020 avait été gelée par Bruxelles au lendemain du 9 février 2014. Pour que les étudiants suisses continuent d’être acceptés dans les institutions européennes, Berne doit financer non seulement la mobilité de ses propres étudiants mais également cofinancer des projets de mobilité réalisés en Suisse par des étudiants étrangers. Quant à Horizon 2020, Berne est finalement parvenu à négocier un accord provisoire. Pour plaider la cause de la Suisse et conserver une pleine participation à Horizon 2020, Patrick Aebischer, président de l’EPFL et Lino Guzzella, président de l’EPFZ, se sont rendus mercredi à Bruxelles. ATS



LE TEMPS

JEUDI 1ER OCTOBRE 2015

8 Suisse Vaud est une «petite île» où l’on dépense BUDGET 2016 L e budget cantonal 2016 est positif de justesse, avec des charges en hausse YELMARC ROULET

Vaud reste dans les chiffres noirs, pour le dixième exercice consécutif. «Le canton est une petite île qui va bien», résume Pascal Broulis, chef du Département des finances, se référant aux cantons et pays voisins. Genève allonge l’horaire de travail de ses fonctionnaires, d’autres cantons coupent dans leur budget, la Confédération restreint ses ressources humaines, énumère le magistrat PLR, afin de mettre en évidence le fait que «chez nous, la fonction publique ne souffre pas».

+2,47% Augmentation des charges

+1,45%

Augmentation des ressources L’excédent de revenus se limite à 1,4 million de francs

Ce discours s’adresse à ceux qui seraient tentés de s’opposer par référendum à la mise en oeuvre cantonale de la réforme de l’impôt sur les entreprises (RIE III), un projet voté définitivement mardi par le Grand Conseil et auquel le gouvernement vaudois tient particulièrement. Le budget vaudois 2016, dont l’élaboration parait savoir été plus difficile que les années précédentes, est équilibré de justesse.

L’excédent de revenus se limite à 1,4 million de francs, pour un ménage cantonal qui tourne sur plus de 9 milliards. Ce budget est marqué par une aug m e ntat io n d e s c h a rge s (+2,47%) nettement plus élevée que celle des ressources (+1,45%), du PIB (+1,6%) et de la croissance démographique. Comme c’était déjà le cas pour le budget 2015, cette hausse se situe dans la fourchette supérieure, voire dépasse la «croissance de l’ordre de 2%» que le gouvernement à majorité de gauche estime lui-même prudent de ne pas dépasser.

Tassement des recettes

L’augmentation des dépenses est particulièrement forte dans le domaine social (+5,8%), en raison de la croissance démographique et de l’augmentation des primes LAMal notamment. Le budget vaudois prévoit la création de 163 postes à plein temps supplémentaires (+1%), dont 113 dans l’enseignement et 18 dans la gendarmerie. Cela fait passer le nombre total des fonctionnaires à 16 572. Face à ces dépenses en hausse, les recettes se tassent. Elles ne croissent que de 1,4%. La croissance des recettes fiscales est particulièrement faible (0,9%), ce qui témoigne du revirement conjoncturel attendu dont les effets pourraient se faire sentir plus durement encore par la suite. Le budget prévoit un impôt sur le bénéfice en baisse de 3,2%. Cela comprend l’allègement d’un demi-point du taux de base prévu pour 2016, une mesure décidée avant et indépendamment de la RIE III. A deux semaines des élections fédérales, le budget vaudois 2016 suscite des réactions quelque peu surjouées. Les commentaires sont dithyrambiques au Parti socialiste, tandis que le PLR accuse la majorité de gauche du gouvernement de «conduire le canton dans le mur à grandes enjambées». n

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BARBARA KNOPF, LUGANO

MOT-CLÉ C hapo 135 signes.

«Je m’appelle Goitom, j’ai 16 ans, je viens d’Erythrée», répond dans un italien encore hésitant un garçon en train de faire ses devoirs à une petite table dans une chambre au mobilier spartiate. Un autre adolescent, à peine visible sous les draps, se repose. «Amico» (ami), dit Goitom en l’indiquant du doigt. Arrivé il n’y a même pas un mois au Tessin, Goitom a déjà appris notre alphabet et des rudiments d’italien en suivant les cours de préscolarisation du foyer pour mineurs non accompagnés (MNA) de Lugano-Paradiso. Comme la plupart des 54 pensionnaires ici, il vient d’Erythrée. Et comme beaucoup d’entre eux, il s’est vieilli (on lui donnerait au plus 14-15 ans), et a son anniversaire un 1er janvier.

Stress post-traumatique

Ils arrivent sans papiers et ne connaissent souvent pas leur date de naissance, explique Yves Liou, le directeur du centre pour requérants de l a C ro i x- R ouge, qu i accueille le foyer pour MNA. Ils ont derrière eux un voyage long et exténuant, mais surtout «des histoires et des traumatismes lourds à porter». A l’étage supérieur, dans un petit appartement

Les requérants mineurs affluent au Tessin

ASILE U ne cinquantaine de jeunes requérants âgés de 12 à 18 ans sont accueillis au foyer de Lugano-Paradiso, qui affiche déjà complet. Le canton devrait sous peu ouvrir un nouveau centre séparé, une adolescente qui nous regarde avec un mélange de méfiance et de crainte est en train de passer le balai en écoutant de la musique. Elles sont seulement sept filles au foyer. La veille, l’une d’entre elle a dû être hospitalisée. «Tout semblait aller assez bien, du moins en apparence, puis un soir, elle a éclaté en sanglots. Elle souffre de stress post-traumatique. Elle a perdu des proches pendant son voyage», indique Yves Liou. Vers 10 heures du matin, le

REPORTAGE

foyer est plutôt vide, car la plupart des pensionnaires sont en cours. Ceux qui ont moins de 15 ans fréquentent l’école secondaire publique, et les plus âgés suivent un préapprentissage d’intégration. «Ils vont tous à l’école avec un grand enthousiasme», précise le directeur du centre pour requérants de la Croix-Rouge. Nombre d’entre eux étaient scolarisés en Erythrée. Souvent, les parents envoient leurs fils à l’étranger vers la fin de la scolarisation obligatoire afin d’éviter qu’ils

soient enrôlés de force dans l’armée. Les jeunes Erythréens n’auront sans doute aucun mal à être admis provisoirement en Suisse, comme c’est le cas pour Hassan Alin, arrivé au Tessin en 2013, et qui dispose déjà de son «Livret F». Cela sera probablement plus difficile pour Ahmed, Somalien de 16-17 ans, au foyer depuis mai de cette année, assis sur son lit en train d’écrire des SMS à ses amis restés au pays. Pour arriver ici, il a traversé l’Ethiopie, le Soudan, la Lybie, la Méditerranée, et puis l’Ita-


JEUDI 1ER OCTOBRE 2015

LE TEMPS

Suisse 9 CARNET DE CAMPAGNE

«On motive les électeurs par téléphone» MATTEA MEYER 27 ANS PS/ZH

A l’approche des élections fédérales, «Le Temps» suit de jeunes candidates et candidats Mattea Meyer a passé plus de cinq heures au bout du fil samedi. Elle a composé des dizaines et des dizaines de numéros et invité ses interlocuteurs à se rendre aux urnes le 18 octobre, pour élire les candidats socialistes. La jeune femme de Winterthour participait à la campagne téléphonique nationale du parti. «Le but était de rappeler aux citoyens d’aller voter. Bon nombre d’entre eux avaient oublié ou mis l’enveloppe dans le papier à recycler.» Efficace? «Oui. On arrive vraiment à les mobiliser», assure-t-elle. Bien entendu, les appels ne sont pas aléatoires: «On commence par contacter ses amis, puis les sympathisants du parti socialiste qui sont membres ou qui ont laissé leur numéro lors d ’u n e a c t i o n d e r u e p a r exemple.» Rien n’entame son enthousiasme. Ni les appels restés sans réponse, ni les interlocuteurs irrités ou renfrognés. «Dans l’ensemble, c’est une excellente action, car nous avons un contact direct avec les électeurs. Et il y a une

super-ambiance. Nous étions 30 membres du parti zurichois, réunis dans la même salle pour faire ces coups de téléphone.» Au niveau national, une centaine d’actions similaires ont été menées le même jour. «L’objectif était de faire 20 000 appels samedi», précise-t-elle. «Les discussions durent en moyenne une à deux minutes. Quelques personnes souhaitent discuter de nos programmes. Mais c’est une minorité, puisque nos interlocuteurs nous connaissent déjà.» Le Parti socialiste est le seul à orchestrer une telle campagne en Suisse. Une méthode u n b r i n a lt m o d i s c h ? A u contraire, réfute-t-elle. «Les Etats-Unis le font beaucoup. Et c’est plutôt récent chez nous. L’avantage d’une campagne téléphonique, c’est qu’elle repose sur la mobilisation des adhérents. Et non pas sur l’argent.» L’occasion pour la candidate socialiste de décocher une flèche contre ses adversaires: «Je trouve regrettable que les partis bourgeois déboursent de telles sommes pour leur campagne. Le PLR et l’UDC financent des pages entières de publicité dans les journaux depuis des semaines! Or, on ne connaît pas la provenance de cet argent. Leur campagne manque vraiment de transparence», critique-t-elle. SANDRINE HOCHSTRASSER

PANORAMA Sauver les trains de nuit Le centre pour requérants de la Croix-Rouge de Lugano-Paradiso accueille un foyer pour les mineurs non accompagnés. Ouvert en avril, ce foyer d’une capacité initiale de 19 places propose aux jeunes des formations et des activités créatrices. (RETO ALBERTALLI/ PHOVEA)

lie. Il lui a fallu un mois pour arriver en Libye, explique-t-il en anglais. Ouvert en avril au dernier étage du centre de requérants d’asile de Paradiso, avec une capacité initiale de 19 places, le foyer occupe aujourd’hui trois étages et est déjà plein à craquer. En Suisse, le nombre de MNA a explosé ces trois dernières années: 346 demandes d’asile en 2013, pour 795 en 2014 et déjà 1224 à la fin d’août 2015. «Nous nous attendons à une nouvelle hausse des arrivées de mineurs non accompagnés d’ici à la fin de l’année et préparons l’ouverture d’un autre foyer; ces jeunes ont besoin d’une prise en charge spécifique», indique Carmela Fiorini, du Service des requérants d’asile du canton.

Des disputes sans gravité

«Notre objectif est de leur donner les outils nécessaires pour qu’ils réussissent à bien s’intégrer et à devenir autonomes», souligne Yves Liou. En font partie, outre l’éducation et la formation, l’apprentissage de certaines habitudes de vie et de valeurs propres à leur nouveau contexte socioculturel. Les adolescents participent aux travaux domestiques, et cuisinent à midi et pendant le week-end. Dans la salle où ils mangent

ensemble le matin et le soir, les «dix règles d’or» de comportement sont affichées en italien, en tigrinya et en somali; parmi elles: respect, ponctualité, ordre et propreté, entraide mutuelle, ou non-violence. Bien qu’ils soient une

cinquantaine d’adolescents à cohabiter, seules quelques disputes sans gravité éclatent de temps en temps, précise Federico Bettini, le responsable du foyer. Nous le trouvons dans l’atelier en train de bricoler avec un groupe de

RÉFUGIÉS

Nouvelles places à Fribourg Le canton de Fribourg disposera d’une cinquantaine de places supplémentaires pour les requérants d’asile dès le début du mois de novembre. Ils seront logés à Enney, dans la commune de Bas-Intyamon, en Gruyère. Les requérants seront accueillis dans la colonie L’Ondine durant six mois, a indiqué mercredi le canton de Fribourg. Il s’agit d’une solution de premier accueil. La commune de Bas-Intyamon soutient la mise en place de ce foyer collectif. Ses autorités «se sont montrées très constructives et disponibles», écrit la Chancellerie. Une séance d’information pour la population aura lieu le 8 octobre prochain. Avec ces nouveaux logements, le canton de Fribourg disposera de neuf foyers de premier accueil d’une capacité totale de 571 places. Il avait déjà annoncé la semaine dernière avoir trouvé une soixantaine de places supplémentaires, réparties entre Villars-sur-Glâne et Riaz. La mise en place de ces nouvelles solutions intervient sur fond d’arrivée plus importante de demandeurs d’asile. Alors qu’il y avait en moyenne 50 arrivées par mois au premier semestre, il y en a eu 127 en août et 171 au mois de septembre. ATS

jeunes: au programme aujourd’hui, des pinces à linge en bois personnalisées, sur lesquelles certains ont écrit en couleur «I love mi (me)», «dialogo» (dialogue), ou encore «bellissimo» (très beau). Trois autres adolescents sont occupés à repeindre en rouge et vert (deux des quatre couleurs du drapeau érythréen) les armoires murales de la pièce. Le calme et le silence, inhabituels pour des jeunes de cet âge, frappent dès qu’on entre dans la pièce. «Je fais ce métier par vocation, j’aime me confronter à l’autre et à d’autres cultures. Au centre de mon travail, il y a l’échange, non pas l’assistance», dit Federico Bettini. Il est entre-temps presque midi, et de bonnes odeurs d’épices montent des étages inférieurs. Parfois, Federico est invité par les pensionnaires à goûter leurs spécialités. Et chaque jeudi soir, tout le monde mange l’injeera, une sorte de grande crêpe érythréenne ou éthiopienne. Il est important que ces jeunes, tout en assimilant notre culture, conservent leurs racines et leur identité, dit le responsable du foyer, qui peut compter sur une équipe motivée de quatre personnes, dont une psychologue et un médiateur culturel, auxquelles s’ajoute encore un cuisinier. n

L’association actif-trafiC a remis mercredi la pétition «Sauvez les trains de nuit» au Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC). Plus de 11 000 personnes soutiennent ce texte. La pétition demande à Doris Leuthard et aux CFF de maintenir les liaisons de nuit existantes et de rétablir celles supprimées ces dernières années. L’offre et la qualité des liaisons nocturnes de train n’ont cessé de diminuer et de se péjorer au cours des quinze dernières années, déplore actif-trafiC, qui dénonce un report des voyageurs vers l’avion. ATS

Bénéfice au budget fribourgeois

Le canton de Fribourg prévoit un bénéfice de 500 000 francs à son budget 2016. L’exercice n’est équilibré qu’au prix de restrictions, qui ont permis d’améliorer de plus de 150 millions la prévision initiale. L’Etat renonce à toute création de postes dans l’administration, et limite les nouveaux emplois au seul secteur de l’enseignement. Il plafonne avec rigueur les charges courantes de fonctionnement et limite strictement les aides cantonales. Il a dû faire un prélèvement extraordinaire de 10 millions sur la fortune pour respecter l’obligation constitutionnelle de l’équilibre budgétaire. ATS

Soutien aux chômeurs jurassiens

Le canton du Jura va privilégier les demandeurs d’emploi inscrits auprès des offices régionaux de placement (ORP) jurassiens pour des postes vacants à l’Etat, ainsi qu’au sein des institutions parapubliques et subventionnées. Par 53 voix contre 1, le parlement a adopté mercredi une motion en ce sens. «Cela ne réglera pas le problème du chômage, mais donnera un coup de pouce aux demandeurs d’emploi jurassiens», a expliqué le motionnaire, le député PDC Yves Gigon, qui entend aussi limiter l’engagement de frontaliers. Le gouvernement avait appelé au rejet de la motion. ATS

Bonne note pour l’EPFZ

L’EPFZ pointe à la 9e place du classement des universités de Times Higher Education. C’est la première institution non anglo-américaine à y faire son entrée depuis dix ans. Selon la 12e édition de ce classement, la Suisse a dix de ses hautes écoles dans le top 800 des universités mondiales, dont sept parmi les 150 premières. L’EPFL est 31e. Suivent les universités de Bâle (101e), Zurich (104e), Berne (120e), Genève (131e) et Lausanne (144e). ATS


LE TEMPS

JEUDI 1er OCTOBRE 2015

10 Débats

CHARLES WYPLOSZ

Planète éco

Où en est le franc?

Très précisément 1,0926 pour un euro, aujourd’hui. Une appréciation d’environ 8% depuis la fin du taux plancher. Comme la Suisse a d’autres partenaires commerciaux, dont le dollar qui s’est apprécié, c’est un peu moins par rapport à leurs devises. Comme l’inflation est plus négative qu’ailleurs, la compétitivité s’est un petit peu moins dégradée, de l’ordre de 7%. Mais on est là dans les détails, les chiffres ne sont pas fondamentalement différents. C’est peu, et c’est beaucoup. C’est peu si l’on se rappelle les angoisses de nombreux commentateurs au lendemain de l’annonce de l’abandon du cours plancher. Certes, sur le coup, la chute avait été beaucoup plus importante, mais il ne fallait pas être sorcier pour réaliser qu’il s’agissait d’une de ces hyper-réactions dont les marchés financiers sont spécialistes. C’est conséquent si l’on pense aux entreprises soumises à la concurrence internationale, pour lesquelles chaque petit pour cent correspond à des efforts de productivité de tous les jours. Ces 7% doivent être absorbés, soit par des efforts renouvelés, soit par des baisses de salaires, soit par une réduction des profits. Bien sûr, pour les entreprises dont la profitabilité est faible, ces quelques points peuvent conduire à la faillite. De fait, sur les six premiers mois de l’année, les faillites ont augmenté de 5%, sans baisse notable enregistrée en moyenne sur les salaires. Tout ceci ne constitue pas un drame, même si ceux qui sont touchés ont une vision naturellement différente.

a remontée du taux de change n’est pas entièrement L naturelle. Depuis fin janvier, les réserves de change de la BNS ont augmenté d’environ 5%, ce qui suggère qu’elle est à la manœuvre. Dans ces conditions, on peut se demander pourquoi elle a abandonné le taux plancher. Officiellement, la BNS redoutait un tsunami, un afflux massif de réserves en réponse à l’assouplissement de la politique monétaire de la BCE. Il est vrai que les réserves de change avaient fortement augmenté durant 2014 et s’accéléraient au début du mois de janvier. Mais la véritable raison pour laquelle le tsunami n’a pas eu lieu semble être l’adoption de taux d’intérêt négatifs, ce qui a suspendu le rôle du franc comme monnaie refuge. On peut alors se demander s’il n’aurait pas suffi d’adopter les taux négatifs et, au besoin, d’absorber des réserves de change supplémentaires d’un montant pas très différent de ce qui a été fait, sans remettre en cause le taux plancher. Il est impossible de répondre à cette question parce que l’on ne peut pas refaire l’histoire. A chacun de se faire sa petite idée. Et maintenant? Le franc est manifestement surévalué. Dans les douze prochains mois, le dollar et la livre britannique vont probablement s’apprécier, c’est du moins la logique que suggère le resserrement à venir des politiques monétaires lorsque la croissance revient. L’euro et le yen japonais devraient se déprécier, pour une raison symétrique. Les monnaies de pays émergents risquent de baisser – cer-

taines ont déjà commencé. Ce n’est donc pas de l’étranger que viendra le soulagement. Ni d’ailleurs de la BNS, qui peut difficilement baisser nettement ses taux d’intérêt déjà négatifs. Pas de soulagement en vue, donc. Il faudra faire avec. La réponse naturelle serait pour les entreprises suisses de grimper l’échelle de qualité, en développant des produits de plus en plus haut de gamme, là où la valeur ajoutée est plus élevée. Manifestement, l’avenir de la Suisse n’est pas dans les produits qui peuvent être développés à bas coût ailleurs. Cela demande des investissements et de la recherche. Cela demande aussi une main-d’œuvre de plus en plus qualifiée, et l’on repense au 9 février 2014… L’autre solution, dont on ose à peine parler, est la politique budgétaire. Certes, le frein à l’endettement est une bonne idée qui apporte un niveau de stabilité dont peu d’autres pays disposent. Mais lorsque la Confédération peut emprunter à des taux négatifs, il est difficile de comprendre pourquoi elle ne lève pas des fonds pour réaliser des investissements qui n’ont pas besoin d’être extraordinairement productifs pour se rembourser d’eux-mêmes. On pense naturellement aux infrastructures, à la recherche et à l’éducation, à tout ce qui peut aider l’appareil productif à monter en gamme. Bien sûr, ouvrir les vannes risque d’aiguiser bien des appétits pour toutes sortes de dépenses, pas nécessairement productives. Mais la question mérite d’être posée. n

Lire la crise des réfugiés avec Hannah Arendt

Le jeu dangereux de Poutine en Syrie

A la lumière de la crise des réfugiés qui divise l’Europe, il est urgent de relire l’essayiste d’origine allemande Hannah Arendt. Dans un chapitre particulièrement éclairant de son livre Les Origines du totalitarisme, elle note comment une nouvelle catégorie d’êtres humains a émergé dans les années 1930: les «sansdroits». Privés de toute appartenance à une communauté politique et donc de toute protection juridique, on sait le sort que leur réservèrent le IIIe Reich et ses collaborateurs. Hannah Arendt décrit ce processus progressif de spoliation des droits – droits pourtant supposés inaliénables – qui conduisit à la mise à mort de millions de personnes: «Les guerres civiles n’ont pas seulement été plus cruelles et plus sanglantes que les précédentes, elles ont entraîné l’immigration de groupes qui n’ont été accueillis nulle part. Une fois qu’ils ont quitté leur patrie, ils se sont retrouvés sans patrie; une fois qu’ils ont abandonné leur Etat, ils sont devenus apatrides; une fois qu’ils ont été privés des droits que leur humanité leur conférait, ils se sont retrouvés sans droits, la lie de la terre. Rien de ce qui était en train de se faire, quel que fût le nombre de gens qui en connaissaient et qui en prédisaient les conséquences, ne peut être défait ou évité. Le moindre événement a pris l’inéluctabilité d’un jugement dernier, jugement qui ne serait l’œuvre ni de Dieu ni du diable, mais ressemblerait plutôt à l’expression de quelque irrémédiable et stupide fatalité.» Bien sûr, les circonstances historiques ne sont jamais les mêmes. En dépit des barbelés dont s’entoure la Hongrie du premier ministre hongrois Orban, l’Europe n’est plus – ou pas encore – celle des années 1930 et de la guerre qui s’ensuivit. Mais certains parallèles frappent. Après la Première Guerre mondiale, la Société des Nations avait élaboré des mécanismes de protection des minorités par des traités dûment ratifiés par les nouveaux pays d’Europe centrale et orientale qui garantissaient des droits fondamentaux à toute la population, y compris les minorités. La SDN avait aussi créé le passeport Nansen en 1922 pour trouver une solution devant l’émergence d’une nouvelle catégorie de personnes, les apatrides: Arméniens fuyant les persécutions, Russes déchus de leur nationalité par Lénine, qui le premier utilisa l’arme de la dénationalisation massive, Espagnols fuyant les forces franquistes, juifs déchus aussi de leur citoyenneté allemande, et d’autres… Cela n’a pas empêché «l’irrémédiable et stupide fatalité» de se produire. Ces dernières décennies, les Nations unies et l’Europe ont pris moult engagements qui sont aujourd’hui profondément mis à mal. Les accords de Dublin ll, qui prévoyaient que les réfugiés devaient déposer une demande d’asile dans le premier Etat membre de l’espace Schengen dans lequel ils arrivaient, se sont avérés caducs devant l’arrivée d’un demi-million de personnes fuyant la guerre. Le principe du droit d’asile est remis en question par cer-

La Russie revient en grandeur et en fanfare dans le jeu du Proche-Orient. Fidèle à la fois à son obsession anti-américaine et à son désir de rétablir la puissance russe dans le monde, Vladimir Poutine ne se contente plus de déployer des troupes au sol en Syrie, mais rêve de former une coalition internationale contre l’Etat islamique, concurrente de celle rassemblée derrière les Etats-Unis. Moscou a beau jeu de rappeler que son président s’est toujours élevé contre les révolutions, que ce soit à Tbilisi, à Kiev ou à Damas, alors qu’après les guerres illégitimes de George Bush l’administration Obama s’est montrée largement désemparée face aux révolutions arabes. D’un côté le pragmatisme des «pouvoirs forts», de l’autre l’idéalisme des démocrates! Poutine a clairement vilipendé ces derniers de la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies en début de semaine, tandis qu’il cachait à peine sa confiance dans les tyrannies comme garantes inébranlables de la «stabilité» mondiale… Dès le début des manifestations contre le président Bachar el-Assad en 2011, Moscou a adopté une position de clair soutien au régime syrien: toutes les esquisses de résolution du Conseil de sécurité des Nations unies un tant soit peu exigeantes rencontrèrent systématiquement le veto russe. L’Occident effarouché par la perspective d’être entraîné dans une nouvelle guerre au Proche-Orient laissa faire. Toutes les «lignes rouges» à ne pas franchir dans l’horreur qu’avaient énoncées Barack Obama ont été allègrement transgressées par Damas dans le sang et l’usage d’armes chimiques prohibées. Bachar el-Assad, afin de sauver son pouvoir, engagea une stratégie à haut risque mais payante: internationaliser son problème interne en ouvrant largement les portes de son pays aux groupes les plus infréquentables de la nébuleuse djihadiste actifs en Irak. Le résultat aujourd’hui est là: face au danger que représente la barbarie de l’Etat islamique, des voix occidentales aussi autorisées qu’Angela Merkel ou David Cameron commencent à se ranger aux arguments de Vladimir Poutine et à vouloir reprendre langue avec Damas. La barbarie du régime syrien a pourtant peu à envier à celle de l’EI… Le déploiement russe actuel semble viser trois objectifs. Il s’agit tout d’abord de rétablir la Russie comme grande puissance, capable d’agir en dehors de l’espace ex-soviétique, de laver l’affront jeté par Barack Obama, qui avait qualifié la Russie de «puissance régionale». Le pragmatisme

ANALYSE

tains Etats qui ne veulent pas de réfugiés originaires du Proche-Orient, ou seulement quelques-uns, pour autant qu’ils soient chrétiens. Le principe de la responsabilité de protéger, solennellement entériné par les Etats en 2005, est resté lettre morte, en dépit de quelque 250 000 morts dans le conflit syrien, dont l’écrasante majorité sont des civils. L’Europe est au pied du mur: elle doit aujourd’hui relever le défi de protection des plus vulnérables, ce dont elle fut incapable dans les années 1930. Arendt a montré comment la mort sociale – lorsque l’on est privé d’appartenance à une communauté politique – peut conduire à sa fin extrême: la liquidation physique. En 1936, le premier ministre français, Léon Blum, avait solennellement mis en garde ceux qui voulaient fermer les portes aux réfugiés et qui s’obstinaient à croire que la lâcheté leur assurerait la sécurité. En vain. Sous la pression des totalitarismes, des nationalismes et de la peur de l’invasion dans les régimes démocratiques, le système de protection des minorités et des apatrides a volé en éclats. Et si la guerre s’en prit d’abord aux plus vulnérables – les sans-droits –, elle n’épargna pas pour autant les autres. Lorsque Hannah Arendt utilise cette formule contradictoire, du droit des sans-droits, elle ne pointe pas seulement l’inadéquation entre les droits fondamentaux et l’impossibilité de les mettre en œuvre pour certaines populations placées désormais en marge de l’humanité. Elle invite chacun – les sans-droits comme les autres – à penser politiquement cette condition et à en tirer les conséquences pour l’avenir de la société. Rejeter des individus hors de la société, ce n’est pas seulement les condamner à la précarité de la vie nue, c’est aussi subir pour la majorité le rétrécissement des valeurs démocratiques. Léon Blum avait raison: la lâcheté n’assure jamais la sécurité. n

Ces dernières décennies, l’ONU et l’Europe ont pris moult engagements qui sont aujourd’hui profondément mis à mal

PIERRE HAZAN PROFESSEUR ASSOCIÉ À L’UNIVERSITÉ DE NEUCHÂTEL

OPINION

LES RENDEZVOUS Toute-puissance de la poésie Lecture théâtrale de Guillaume Chenevière, 2 octobre à 19h, Fondation Jan Michalski, Montricher Peut-on éradiquer la faim d’ici à 2030? Conférence IHEID, 7 octobre à 18h30, Palais Eynard, Genève «Quand les banquiers font la loi» Yves Sancey présentera son livre paru aux Ed. Antipodes et en débattra, le 15 octobre à 17h30, librairie BASTA à Dorigny, Lausanne

de Vladimir Poutine et ses attaques féroces contre la politique américaine au ProcheOrient plaisent. L’invasion de l’Irak par George Bush et l’incapacité de tant d’administrations américaines à imposer un règlement au conflit israélo-palestinien donnent en effet une image désastreuse de la politique américaine dans la région. Il s’agit ensuite d’essayer, en dehors de la Russie, une stratégie éprouvée dans le Caucase: parier sur un homme dur que le sang n’effraie pas pour ramener la «stabilité», fût-ce au prix de l’instauration d’un règne de terreur. Dans le Nord-Caucase russe, le Kremlin a donné carte blanche au jeune président de Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, pour mettre fin à la guerre dans sa république autonome. Dénoncé par les organisations de défense des droits de l’homme pour la violence de son régime, M. Kadyrov a transformé sa république en une propriété privée hors du droit russe. La guerre a disparu e t l a c a p i t a l e, G r o z ny, a é t é re c o n s tr u i te à grands renforts d’aide budgétaire de Moscou. Toute velléité d’opposition y est écrasée sans pitié. Mais, après des années de guerre sanglante, les civils respirent un peu mieux en Tchétchénie. La présence de troupes russes en Syrie servira enfin à «écouter» et «tracer» les djihadistes caucasiens ou d’Asie centrale qui combattent dans les rangs de l’Etat islamique et probablement à les détruire. Voir des combattants aguerris en Syrie rentrer avec armes et projets en Russie est un scénario-catastrophe que le Kremlin tente de prévenir. Le savoir-faire et la détermination russes en la matière contribueront probablement à rallier quelques pragmatiques, y compris occidentaux. Le premier ministre israélien n’a d’ailleurs pas tardé à mettre en place un protocole d’échange d’information avec les Russes, traduisant bien en action la satisfaction israélienne d’un engagement direct en Syrie. La stratégie est risquée. Derrière son irritation de façade face à ces gesticulations russes, il se pourrait bien que l’administration Obama soit fort encline à laisser Vladimir Poutine jouir seul en Syrie de son sentiment de grande puissance retrouvée. Et à lui permettre de s’y brûler les doigts… n

La barbarie du régime syrien a peu à envier à celle de l’Etat islamique

ALAIN DÉLÉTROZ CHERCHEUR ASSOCIÉ DE FRIDE (MADRID) ET CADRE DIRIGEANT EN RÉSIDENCE AU GCSP DE GENÈVE



LE TEMPS

JEUDI 1ER OCTOBRE 2015

12 Eclairage

«L’UE s’est construite à plusieurs vitesses»

UNION EUROPÉENNE L ’ancien directeur de l’OMS Pascal Lamy, acteur historique du projet européen, appelle à un approfondissement de la solidarité et à une plus grande intégration au sein de la zone euro

Européens. Au moment où les Américains ont fait un saut de compétitivité grâce au gaz de schiste, nous n’avançons pas parce que les grilles électriques ne sont pas compatibles d’un pays à l’autre. C’est un problème de marché intérieur.

RAM ETWAREEA, BRUXELLES

En juillet dernier, la zone euro était à deux doigts de l’implosion, avec certains Etats réclamant plus ou moins ouvertement le Grexit. Quelles leçons peut-on tirer de cette situation? L’idée de départ selon laquelle l’intégration économique européenne allait produire des citoyens européens ne s’est pas vérifiée pour l’instant. Et en même temps, les multiples divisions – sur la Russie entre les anciens pays communistes et les autres, sur la Grèce entre nord et sud, sur les réfugiés entre l’est et l’ouest – sont révélatrices d’un même problème: nous avons un espace commun dont la gouvernance est insuffisamment intégrée. Le Grexit serait devenu un problème pour tout le monde. La Russie nous concerne tous, comme la question des migrants. Chaque crise oblige l’UE à fixer un «taux de change» européen entre discipline et solidarité. Dans un espace national, les citoyens ne se demandent pas ce qu’ils font ensemble. Mais la question se pose à l’intérieur d’une communauté plus large. En Europe, le taux de change entre la discipline et la solidarité n’est pas le même pour les Allemands et pour les Français. Les Allemands acceptent un peu de solidarité pour beaucoup de disciplines. Pour les Français, c’est l’inverse. Les crises obligent les dirigeants nationaux à trouver un taux de change commun. La vigueur, pour ne pas dire la violence des débats qui ont eu lieu au Conseil européen au sujet de l’accueil des réfugiés a été phénoménale. On a frôlé une situation où la Grèce aurait dû sortir de la zone euro. Des noms d’oiseaux infamants ont circulé mais on a trouvé une solution. Reste à savoir si elle est définitive. J’en doute, même si Alexis Tsipras a désormais les moyens pratiques de faire les réformes profondes qui sont indispensables.

Vous avez parlé auparavant de l’Union bancaire. Un grand pas en avant vers l’intégration, n’est-ce pas? Bien sûr. Et on n’a pas com-

mencé par construire l’institution. On s’est demandé quelles seront les banques qui seront soumises à la régulation, puis on a f a i t l e m o d e d ’e m p l o i . Aujourd’hui, c’est une institution qui roule. L’UEM compor te aujourd’hui 19 Etats, mais son objectif à terme est d’intégrer tous les pays de l’UE?

Pensez-vous qu’on évolue dans la bonne direction? A chacun des pays de choisir son échéance. Je doute que la Grande-Bretagne en fasse partie de mon vivant.

Mais est-elle assez attirante pour des pays comme la Pologne ou les autres pays d’Europe de l’Est et centrale?

A eux de voir. S’ils estiment que les disciplines que cela implique sont acceptables et gérables, ils peuvent adhérer et bénéficier de la solidarité de la zone euro. Pour l’heure donc, nous devons continuer à faire avec une Europe à deux vitesses… Il y a toujours eu

plusieurs vitesses en Europe: Espace économique européen, Schengen, Eureka. C’est mieux d’ailleurs ainsi car chaque pays peut décider de monter dans le train à un moment choisi.

INTERVIEW

Craignez-vous un Brexit? La pro-

Durant cette période critique, Jacques Delors a tiré la sonnette d’alarme et averti que l’Union économique et monétaire (UEM) n’était plus gouvernable. Partagez-vous cette crainte? La solidarité créée

de fait au sein de l’UEM n’a pas été accompagnée d’un approfondissement de la discipline et de la responsabilité. Delors avait déjà dit dans les années 1990 que l’Union économique et monétaire avait une grosse jambe monétaire et une petite jambe économique. Il faut élever le niveau d’intégration politique. Comme on ne fera pas mincir la jambe monétaire, il faudra faire grossir la jambe économique, c’est-à-dire la convergence des performances économiques. L’UEM a été mise en place comme un instrument pour insuffler de la croissance, la création d’emplois et la prospérité. On ne peut pas parler

de mission accomplie… Pendant quinze ans, si. Mais, effectivement, pas depuis la crise de 2008. L’Europe n’a pas encore retrouvé le niveau de vie d’avant-crise. Cela joue un grand rôle dans la désaffection des opinions publiques à l’égard de l’Europe; le soutien aux institutions européennes a diminué de près de moitié en dix ans. Cela est dû essentiellement, même si pas seulement, à la crise. La promesse du bien-être ne s’est pas réalisée. Il y a aussi une responsabilité institutionnelle. Dans le partage de rôles, la Commission a accepté de jouer le rôle de Rami-

Pascal Lamy: «La probabilité d’une sortie du Royaume-Uni de l’euro me paraît faible.» (YANNICK COUPANNEC/ LEEMAGE)

nagrobis. A partir du moment où on avait l’impression que Bruxelles imposait la rigueur, voire l’austérité, les liens se sont tendus. La Commission a accepté de jouer ce rôle au sein de la troïka qui est devenue une machine à fabriquer de l’antipathie. Où situez-vous l’origine de la crise?

La responsabilité initiale de la crise de 2008 revient aux EtatsUnis où il y avait une insuffisance de régulation de l’industrie financière. Mais l’industrie financière européenne était, elle aussi, trop vulnérable parce que pas assez régulée au niveau européen. La crise a mis en évidence les défauts de la construction monétaire qu’avait signalés Delors. L’Union bancaire a été mise en place en urgence. Si en 2008, on avait dit qu’il allait falloir confier la responsabilité de la surveillance des institutions financières à la Banque centrale européenne, on aurait

«On ne va jamais enchanter le citoyen européen en lui disant qu’il faut un parlement de la zone euro» entendu des hurlements souverainistes. C’est bien la preuve qu’il faut rapprocher les deux jambes de l’UEM. Les critères de convergence ne sontils pas dépassés? Ils font sens sur

le long terme. Il s’agissait de créer un lien entre le déficit budgétaire et l’endettement public. C’est raisonnable et logique. Avec des taux d’endettements à 100% du PIB et des taux réels quasiment nuls, ils pourraient être revus.

Cet été, Bruxelles a publié le rapport des cinq présidents pour l’approfondissement de l’UEM. Que retenez-vous de ce document? C’est un

document utile, mais très diplomatique et extrêmement prudent sur le plan politique de manière à ne fâcher personne. Mais il a l’avantage d’identifier les questions sur lesquelles il va falloir se pencher pour approfondir l’UEM. Pensez-vous aussi à un gouvernement, un budget et même un parlement de la zone euro? La carrosse-

rie institutionnelle doit être posée sur une motorisation adéquate. Il faut partir du contenu: quelles disciplines pour quelle solidarité? Quels objectifs de convergence en matière économique et sociale? On ne va jamais enchanter le citoyen européen en lui disant qu’il faut un parlement de la zone euro. Ce n’est pas que les institutions ne soient pas importantes. Mais la croissance et le niveau de

vie ou la réduction du chômage passent d’abord. Vous êtes un homme d’idées. Quelles seraient les cinq premières idées qui pourraient créer un nouveau dynamisme en Europe? Un

impôt commun sur les sociétés, l’équivalent d’Erasmus pour l’apprentissage pour un million de jeunes chômeurs européens, le Plan Juncker, une forte impulsion à l’économie numérique et digitale, et la Communauté européenne de l’énergie. L’UE a-t-elle les moyens pour les réaliser? Oui. ErasmusPro pour les

apprentis coûterait cinq milliards d’euros. Ce n’est pas la mer à boire. Pour la Communauté européenne de l’énergie, il y a du travail à faire. La Pologne voudrait maintenir le charbon et la France voudrait plus de nucléaire. Mais il faut passer par des négociations et trouver un équilibre qui sert les intérêts des

babilité me semble faible, mais si cela devait se produire, ce serait une vraie catastrophe pour la construction européenne qui est une affaire de civilisation dont les Britanniques font évidemment partie. Il ne faut pas se désintéresser du sujet sous prétexte que la probabilité est faible. Il ne faut surtout pas alimenter le discours anti-britannique. Il faut que des Britanniques trouvent un narratif pro-européen britanno-britannique, ce qu’on n’a pas vu durant les quinze dernières années. Tony Blair a fait des proclamations pro-européennes au début de son mandat, mais il n’a jamais dépensé de son capital politique pour faire avancer la construction européenne. Son successeur, Gordon Brown, non plus, mais il n’a pas pris la peine de faire semblant. Le gouvernement de Cameron ne gagnera pas son référendum sans un narratif qui décrit pourquoi c’est mieux pour la Grande-Bretagne d’être dans l’Union que d’être en dehors. Craignez-vous la désaffection pour l’Europe qui gagne du terrain? Non.

Parce que le phénomène s’est stabilisé depuis dix-huit mois. Il s’était beaucoup dégradé durant les dix dernières années. Mais comment expliquez-vous le succès des partis comme Syriza en Grèce, la montée de Podemos en Espagne et du Front national en France? D ans le cas grec, nous

savons que l’arrivée de Syriza correspond à une situation politique spécifique. Podemos n’est pas encore au pouvoir en Espagne. En France, il y a toujours eu plus d’espace pour les extrêmes. En Suisse, c’est l’extrême droite qui a mangé la droite. En France, c’est la droite qui tente de manger l’extrême droite.



LE TEMPS

JEUDI 1er OCTOBRE 2015

14 Sciences

Un président suisse pour le GIEC? CLIMAT L a direction du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat va être renouvelée. Le climatologue de l’Université de Berne Thomas Stocker pourrait prendre la tête de l’institution PASCALINE MINET

Qui pour présider le GIEC? A l’occasion de sa prochaine sess i o n , d u 5  au 8  o c t ob re à Dubrovnik, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat se dotera d’un nouveau comité de direction, élu par ses 195 Etats membres. Une échéance importante pour cette institution scientifique chargée d’informer le monde politique sur les changements climatiques et leurs risques. Parmi les favoris pour le poste de président figure un Suisse, le physicien du climat de l’Université de Berne Thomas Stocker. Depuis sa création en 1998, le GIEC a joué un rôle majeur dans la prise de conscience internationale des menaces liées au réchauffement. Des milliers de scientifiques ont été impliqués dans la publication de ses cinq rapports d’évaluation, dont le dernier en date, publié l’année passée, servira de base aux négociations lors la conférence climatique COP21 de Paris en fin d’année. Récompensé en 2007 par un Prix Nobel de la paix, le GIEC a par la suite traversé des turbulences, notamment en 2010 lors de la découverte dans son 4e rapport de synthèse d’une erreur grossière concernant la fonte des glaciers himalayens. Le dernier président du GIEC, l’Indien Rajendra Pachauri, a effectué deux mandats à la tête de l’institution, soit treize années de règne. Personnage controversé, il lui a été reproché ses prises de position politiques, alors que le GIEC devrait par principe rester neutre. Mais c’est sous le coup d’une accusation de harcèlement sexuel, déposée par une chercheuse de son institut TERI, à New Delhi, que l’ingénieur a été contraint à la démission en février dernier, à quelques mois de la fin officielle de son mandat. Le poste de président du GIEC comporte de nombreux enjeux. «Les Etats membres attendent

Le climatologue de l’Université de Berne Thomas Stocker. (TOMAS WÜTHRICH)

surtout de lui qu’il maintienne la haute qualité scientifique des travaux», souligne José Romero, de la division Affaires internationales de l’Office fédéral de l’environnement, qui présidera la délégation suisse à Dubrovnik. Par ailleurs, le GIEC doit mieux inclure les pays en développement – en première ligne face aux changements climatiques, ils sont encore insuffisamment représentés au sein de l’institution. Enfin, une amélioration de sa communication apparaît primordiale, les rapports actuels manquant de lisibilité pour les non-scientifiques. Six pays, dont la Suisse, ont nommé un candidat à la présidence du GIEC. Désigné au mois de février par le Conseil fédéral, Thomas Stocker présente une des candidatures les plus abouties. Un site internet officiel rappelle ses impressionnantes références:

entre son rôle reconnu comme coprésident du groupe de travail sur les bases physiques du réchauffement et ses quelque 200 publications, son expertise scientifique constitue un de ses principaux atouts. «Le débat sur les changements climatiques a pris une dimension de plus en plus politique et cela se comprend parfaitement. Cependant, le GIEC doit rester concentré sur la science afin de conserver son intégrité», estime l’intéressé.

«Le GIEC doit rester concentré sur la science afin de conserver son intégrité»

Jeudi 1er octobre 2015

Situation générale aujourd’hui à 13h

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5° 16°

Berne 3° 15°

B

5° 15°

8° 15°

H

Genève 6° 16°

H

Front chaud

B H - de -5°

Sion

5° 19°

B

0 à 5° 5 à 10° 10 à 15° 15 à 20° 20 à 25° 25 à 30° 30 à 35° 35 à 40° 40° et +

Prévisions en Suisse pour le matin et l’après-midi. Les températures indiquées sont les valeurs minimales (en bleu) et maximales (en rouge)

SITUATIONGENERALE Une violente tempête sévit actuellement en Méditerranée, alors qu’un anticyclone s’étend toujours sur le nord de l’Europe. Entre deux, la Suisse vit plutôt au rythme du stratus et de la bise. Vendredi cependant, la dépression Médi­terranéenne se

Thérapies géniques en vue

Sur demande de Massimo Pizzato, spécialiste du VIH à l’Université de Trento (Italie) et premier auteur, son équipe a examiné des lignées cellulaires de divers organes. Et a mis la main sur SERINC5, une protéine de la membrane des cellules servant à leur autodéfense. Massimo Pizzato explique: «Le mécanisme d’infection [habituel] du VIH se passe en deux temps. D’abord, le VIH se reproduit dans une cellule. Lorsqu’il en ressort pour poursuivre son travail destructeur ailleurs, il emporte une partie de la membrane cellulaire infectée pour constituer sa propre membrane. Cette bribe inclut des protéines SERINC5. Ensuite, quand le VIH essaie d’infecter une seconde cellule, SERINC5 agit comme un signal d’alarme et la prévient de l’arrivée du pathogène.» Le virus ne serait alors en principe plus capable d’y pénétrer, la cellule cible, parée, l’en empêchant. «C’est ainsi que nous résistons à l’attaque de nombreux rétrovirus», dit Didier Trono. Mais pas à celle du VIH, car l’astuce est là: la protéine Nef du virus du sida inhibe SERINC5. Autrement dit, le microbe fait disparaître ce qui, pour la cellule qu’il vise, constitue un signal d’alarme de l’attaque. Et Massimo Pizzato de se réjouir: «Ce facteur cellulaire antiviral pourrait être exploité pour développer des thérapies géniques anti-VIH.» Didier Trono relativise: «SERINC5 s’ajoute à la longue liste des molécules impliquées dans le cycle d’infection du VIH, qui constituent autant de possibilités pour développer des médicaments» affaiblissant le pathogène. Trois, en jeu directement dans la réplication du VIH, sont déjà ciblées par les substances constituant les trithérapies. «Or, là, il faudrait développer un produit neutralisant non pas l’action d’une seule molécule, mais l’interaction entre deux protéines», Nef et SERINC5. «C’est plus complexe. Et l’on connaît la frilosité de l’industrie pharmaceutique à se lancer dans la recherche de médicaments entièrement novateurs.» n OLIVIER DESSIBOURG

décroissante taux de remplissage: 85%

Bassin lémanique, Plateau romand et Jura

Coire

Locarno 10° 16°

rapprochera de l’arc alpin en se désactivant progressivement. Cela se traduira par des précipitations au sud des Alpes et des passages nuageux d’altitude ailleurs. Une transition encore peu claire vers un régime de sud-ouest est attendue par la suite.

MétéoSuisse tél. 0900 162 666 en ligne avec nos météorologues, 24 heures sur 24 (fr. 3.- l’appel, fr. 1,50 la minute)

VENDREDI

SAMEDI

90 %

–2° 9°

Verbier 4° 12°

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Front occlus

Des drones pour livrer des médicaments en Afrique http://letm.ps/drn

4° 13°

Saint-Moritz

Lausanne

Isobares (hPa)

Front froid

Entre les bactéries et les crevettes, c’est une histoire de sel http://letm.ps/sel

Saint-Gall

Zurich

3° 13°

La Chaux-de-Fonds

Basse pression

1015

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PRÉVISIONS À CINQ JOURS

5° 15°

B

B

SUR LE WEB

Le virus du sida (VIH) est malin. Le microbe a développé des parades afin d’annihiler les boucliers mis en place par les cellules humaines pour éviter d’être infectées. Deux équipes, dont l’une incluant des généticiens et bio-informaticiens de l’Université de Genève, ont mis au jour l’un de ces mécanismes de défense. Leurs études paraissent ce jeudi dans Nature. «Une découverte fondamentale qui explique pourquoi nos organismes sont bien protégés contre les infections de nombre de rétrovirus», commente Didier Trono, professeur au laboratoire de virologie de l’EPFL, qui n’a pas pris part à ces travaux. Depuis longtemps, les scientifiques savent qu’une protéine, nommée Nef, joue un rôle crucial dans diverses étapes du cycle viral du VIH. «Notre travail de généticiens a été de comprendre pourquoi certaines cellules sont plus sensibles au VIH que d’autres, et donc d’identifier les clés de cette variabilité en regard des actions de Nef», dit Stylianos Antonarakis, professeur de génétique médicale à l’Université de Genève, et coauteur de l’étude.

lever: 21h41 coucher: 11h28

Bâle

Haute pression

SIDA Deux équipes de recherche, dont une avec participation genevoise, ont mis au jour une des tactiques utilisées par le virus du sida pour envahir les cellules humaines à leur insu et s'y répliquer

lever: 07h33 coucher: 19h17 -3 min.

EPHÉMÉRIDE

MÉTÉO

«Thomas Stocker a fait preuve de ses compétences en matière de communication en introduisant dans le dernier rapport de son groupe de travail des déclarations courtes et non techniques qui facilitent la lecture», relève par ailleurs José Romero. Autre innovation que le physicien aimerait développer davantage s’il est élu: la régionalisation des informations. «Nous sommes désormais capables de fournir des prévisions plus précises, par exemple sur la désertification en Afrique subsaharienne ou sur la montée du niveau des mers dans le Pacifique», indique-t-il. D’autres candidats de poids seront face à lui. Parmi eux, le climatologue belge Jean-Pascal van Ypersele a été le premier à annoncer sa candidature et a depuis mené une intense campagne. Vice-président du GIEC depuis 2008, il met beaucoup en avant ses capacités de communication et de médiation. Le candidat américain Chris Field, coprésident du groupe de travail sur les impacts et l’adaptation aux changements climatiques, est porté par la puissance de son pays. Il fait valoir sa multidisciplinarité, qui l’a amené à travailler sur les mécanismes du réchauffement comme sur les solutions d’adaptation. D’autres candidats encore pourraient créer la surprise, dont le Coréen Hoesung Lee, économiste spécialisé dans les changements climatiques et vice-président du GIEC. Nebojsa Nakicenovic, également économiste, est candidat pour l’Autriche et le Montenegro, mais il est desservi par le fait de ne pas avoir occupé de fonctions importantes au sein de la direction du GIEC. Enfin, le seul candidat en provenance d’un pays en développement est le Sierra-Léonais Ogunlade Robert Davidson, qui fut vice-président du GIEC de 2008 à 2014. Quelles sont les chances du candidat suisse? «L’élection va se jouer en partie sur des facteurs qui dépassent le travail du GIEC, comme des préférences régionales. Mais si les Etats se concentrent sur les qualités intrinsèques du candidat, alors Thomas Stocker a toutes ses chances», affirme José Romero. Le résultat du vote devrait être connu mardi 6 octobre. n

Découverte de l’une des clés du VIH pour infecter les cellules

Limite du stratus

Alpes vaudoises et valaisannes (500 m)

19°

Limite du stratus

www.MeteoSuisse.ch

LUNDI

40 %

MARDI

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20° 10° 19° 10° 19° 10° 19°

19°

50 %

20° 10° 19° 10° 19° 10° 19°

Limite du stratus

Sud des Alpes

19°

DIMANCHE

17° 10° 18° 10° 18° 10° 18°

1200 m

Limite du stratus

Suisse centrale et orientale

15°

70 %

20° 10° 19° 10° 19° 10° 19°


JEUDI 1er OCTOBRE 2015

Toshiba dans la tourmente

Les dirigeants du conglomérat ont tenté d’apaiser mercredi au cours d’une assemblée générale extraordinaire le courroux des actionnaires suite à un scandale financier.

LE TEMPS

Economie&Finance CHUTE CONTINUE

Cours de l’action Toshiba, en yens

300,40

500 450 400 350 300 250

30 déc. 2014 30 sept. 2015

RALPH LAUREN Couturier

Le créateur a annoncé son départ de la tête de la maison Ralph Lauren. Il demeurera président exécutif et responsable de la création.

-0,1%

INFLATION DANS LA ZONE EURO L’inflation rechute. L’indice des prix à la consommation dans la zone euro affiche un recul de 0,1% en septembre. En Espagne, la chute est même de 1,2%. De quoi pousser la Banque centrale européenne à prolonger ses mesures de soutien.

SMI 8513,41 +2,28%

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Euro Stoxx 50 3100,85 +2,34%

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FTSE 100 6061,61 +2,58%

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Dollar/franc

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Euro/dollar

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Livres St./Franc

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Once d’or/dollar

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Pourquoi Paris n’arrive pas à épargner

CONJONCTURE L e projet de budget français pour 2016 présenté mercredi prévoit de ramener, comme prévu par le gouvernement socialiste, le déficit public à 3,3% du PIB. Ces prévisions montrent aussi en creux l’absence de réformes RICHARD WERLY, PARIS

Michel Sapin l’a répété mercredi à plusieurs reprises: le projet de budget français pour 2016 sera celui des «engagements tenus». A preuve, selon le ministre des Finances, la prévision d’un déficit public ramené à 3,3% du produit intérieur brut (PIB) contre 3,8% envisagé pour 2015, et celle d’une dette publique stabilisée à 96,5% du PIB en 2016 et 2017. Toutes les courbes présentées mercredi avaient pour but d’accréditer cette version de l’assainissement des finances tricolores, après le dérapage de 2007 à 2012, sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy qui vit la dette française s’envoler de 64,4% du PIB à 89,6. «Le socialisme, c’est aussi l’efficacité et la maîtrise des comptes qui permettent à la France de peser beaucoup plus fort en Europe», s’est réjoui le ministre. En assénant son chiffre fétiche: 50 milliards d’euros (54 milliards de francs) d’économies réalisées sur trois ans, de 2015 à 2017, dont 19 milliards pour le fonctionnement de l’Etat, et 10,7 pour les collectivités locales. Pour certains observateurs, il est difficile, toutefois, de voir dans cette volonté affichée de «rigueur» budgétaire – un mot jamais prononcé, car «tabou» pour la gauche au pouvoir – une solution aux problèmes économiques français. D’abord parce que la croissance, seule capable de faire diminuer le chômage record (10,8% de la population active, soit 3,85 millions de demandeurs d’emploi officiels à fin août), demeurera insuffisante en 2015 (1%) et reste toujours susceptible de s’enrayer. Ce qui a amené le Haut Conseil des finances publiques à réviser mercredi son jugement sur l’objectif de 1,6% en 2016, qualifié avec réserve «d’atteignable». Ensuite, le régime plus strict imposé à l’Etat français et à ses agences n’empêche pas les dépenses publiques de continuer

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3,3%

Le déficit public devrait être ramené à 3,3% du produit intérieur brut (PIB) contre 3,8% envisagé pour 2015

10,8% C’est le taux de chômage record à fin août, soit 3,85 millions de demandeurs d’emplois

«La surprise de ce projet de loi de finances, c’est qu’il n’y a pas de surprise. Nous mettons en œuvre ce que nous avons avancé», a déclaré Michel Sapin, ministre des Finances. (ERIC FEFERBERG/AFP)

à progresser. En hausse de 1% en 2015, celles-ci augmenteront de 1,3% en 2016 pour atteindre près de 58% du PIB. «Des risques significatifs pèsent sur la réalisation de l’objectif de ralentissement de la dépense en volume, compte tenu de sa trajectoire passée», ont d’ailleurs commenté aussitôt les sages du Haut-Conseil, faisant écho aux magistrats de la Cour des comptes qui, début septembre, s’étaient inquiétés de la progression des dépenses de personnel dans l’administration française: 278 milliards d’euros en 2014, soit le poids le plus important de l’OCDE après les pays scandinaves et la République tchèque. La Commission européenne, appelée à s’exprimer dans les pro-

chaines semaines sur les prévisions françaises, devrait elle aussi se focaliser sur ce point, au moment où l’Allemagne continue, elle, de réduire ses dépenses estimées aujourd’hui à 44,1% du PIB, grâce à ses coupes en matière de protection sociale et sur les retraites. La vérité, au vu de la batterie de chiffres du projet de loi de finances 2016, est que la France n’arrive pas à dépenser moins parce qu’elle ne le veut pas vraiment, parce que les réformes structurelles d’envergure font toujours défaut et parce que le principal moteur de son économie demeure la puissance publique. Comment, par exemple, ne pas s’étonner de l’impact aussi

«Le socialisme, c’est l’efficacité et la maîtrise des comptes qui permettent à la France de peser en Europe»

faible sur la croissance des baisses de prélèvement sur les entreprises, dans le cadre des deux mesures phares du quinquennat Hollande: le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emp l o i ( C I C E ) ( 1 7, 3  m i l l i a rd s d’allégements en 2014, 18,5 milliards en 2016) et le pacte de responsabilité (6,5 milliards d’euros en 2015, 13,5 milliards en 2016)? Confrontées à l’une des plus sévères pertes de compétitivité de leur histoire, et empêchées d’embaucher par un droit du travail largement sclérosé, les entreprises françaises ne répercutent pas les avantages qui leur sont consentis, d’autant que ceux-ci exigent des compétences administratives souvent hors de por-

tée des PME. Charges sociales toujours trop lourdes, priorité donnée aux investissements à l’étranger plutôt qu’en France, réticences des banques à prendre des risques mais, surtout, consommation intérieure toujours atone malgré la légère reprise du marché automobile: «Il y aura des créations d’emplois lorsque les entreprises auront des commandes. Cela ne se décrète pas», expliquait récemment Véronique Brouillet, l’une des responsables du patronat dans la dynamique région Aquitaine. Or, au même moment, les tentations pour dépenser plus sont légion. Les élections régionales prochaines, en décembre, ont déjà vu les responsables socialistes de province taper à la porte du gouvernement pour solliciter plus d’aide. Les Ministères de la défense et de l’intérieur, deux postes «sanctuarisés», réclament toujours plus de moyens pour faire face à la menace terroriste et mener les opérations militaires extérieures. Puis se profilera, dès les premiers mois de 2016, l’élection présidentielle de mai 2017 pour laquelle François Hollande risque de retomber, s’il est candidat, dans le piège des coûteuses promesses. «Depuis 1978, la France esquive. Plus grave, elle mène un jeu ridicule qui, à la longue, finit par être dangereux: celui d’engagements régulièrement réaffirmés pour être tout aussi régulièrement trahis», assène l’économiste JeanMarc Daniel dans son dernier livre Le Gâchis français. Présent à Paris cette fin de semaine, le commissaire européen Pierre Moscovici, premier ministre des Finances du quinquennat Hollande, va donc devoir préparer ses réponses. Car, s’il peut rassurer à court terme les partenaires de la France, ce projet de budget 2016 ne dessine toujours pas les contours du redressement indispensable de la seconde économie de la zone euro. n


FONDS DE PLACEMENT Amundi Tél.:+352-47676222 www.amundi.com Amundi Interinv. Cap. Balanced EUR C EUR

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Amundi Interinv. Cap. Bonds EUR C

EUR -/-

1663.75 -3.4 1415.70 -10.0 Fonds en obligations BCC Bonds Opportunities 1376.35 -2.8

Amundi Interinv. Short Term EUR I

EUR -/-

4822.13

Amundi Interinv. Short Term EUR P

EUR -/-

Amundi Interinv. Short Term EUR S

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Amundi Interinv. Short Term USD I

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2825.06

Amundi Interinv. Short Term USD P

USD -/-

115.42

Amundi Interinv. Short Term USD S

USD -/-

116.64

0.0 Fonds en actions 113.25 -0.0 BCC Swiss Stocks 114.90 -0.0

AS Investment Management Tél. +41 22 716 52 00 www.as-im-com AS Equities - Flex Switzerland

CHF 2/2 a

AS Equities - Opp Switzerland

CHF 2/2 a

Baloise Fund Invest Tél. +41 58 285 80 72 Fax +41 58 285 91 47 www.baloisefundinvest.com

Fonds en obligations BFI EuroBond (EUR) R Acc

BFI EuroStock (EUR) R Acc

EUR 2/1

BFI InterStock (CHF) R Acc

CHF 2/1

BFI SwissStock (CHF) R Acc

CHF 2/1

CHF 2/1

BFI Activ (EUR) R Acc

EUR 2/1

BFI Capital Protect (CHF) R Acc

CHF 2/2

BFI C-QUAD. ARTS Bal. (EUR) R CHF

CHF 2/1

BFI C-QUAD. ARTS Bal. (EUR) R EUR

EUR 2/1

BFI C-QUAD. ARTS Cons. (EUR) R CHF

CHF 2/1

BFI C-QUAD. ARTS Cons. (EUR) R EUR

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CHF 2/1

BFI C-QUAD. ARTS Dyn. (EUR) R EUR

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BFI Dynamic (CHF) R Acc

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BFI Dynamic (EUR) R Acc

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BFI Progress (CHF) R Acc

CHF 2/1

BFI Progress (EUR) R Acc

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Fonds en obligations Bonhôte Asym.–Oblig.(CHF) B (CHF)

CHF 3/1 a

Bonhôte Sel.-Obl HR Multi-Fds (CHF)

CHF 4/2 a

Bonhôte Strategies-Obligations (CHF)

CHF 4/4 a

Fonds en actions Bonhôte Sel. - BRIC Multi-Fds (CHF)

CHF 4/2 a

Fonds immobiliers Bonhôte-Immobilier

BCV Stratégie Obligation www.bonhote.ch BCV Stratégie Revenu BCV(LUX)Strat Act Defensive (CHF) BCV(LUX)Strat Act Defensive (EUR) 99.39 BCV(LUX)StratActSecurity (CHF) 95.10 -5.8 BCV(LUX)StratActSecurity (EUR) 95.38 -1.9

Fonds en obligations 130.40 -2.0 BGF Euro ShortDur A EUR

CHF 2/2

B. Alter. Multi-Arbitrage Cl. (CHF)

CHF 4/2 b

9480.00

B. Alter. Multi-Arbitrage Cl. (EUR)

EUR 4/2 b

6770.00

USD 4/2 b

7354.00

CHF 1/1 e USD 1/1 e USD 1/1 e USD 1/1 e USD 1/1 e CHF 1/1 e CHF 1/1 e EUR 1/1 e EUR 1/1 e USD 1/1 e CHF 2/1 e USD 2/1 e

Fonds en obligations BCGE Syn (LU) Bonds (CHF) A

CHF 1/1 e

BCGE Syn (LU) Bonds (EUR) A

EUR 1/1 e

BCGE Synchrony Finest of LPP Bonds B CHF BCGE Synchrony Swiss Govt Bonds

1/1 a

Fonds en actions 0.4 BGF European A EUR 1.4 BGF WdMining A USD 1.5

Fonds en actions BO Fd IV-Bordier Eur Eq Fd EUR BO Fd IV-Bordier Gbl EmMkt USD 101.80 0.4 BO Fd IV-Bordier US Sel Eq I USD 102.56 -1.5 BO Fd IV-Bordier US Sel Eq USD 114.37 1.0

BCGE Syn (LU) PEA (EUR) A

EUR 1/1 e

BCGE Syn (LU) World Equity (EUR) A

EUR 1/1 e CHF 1/1 e

131.29 -1.3

Fonds en actions

BCGE Synch. Small & Mid Caps CH A BCGE Synchrony All Caps CH A BCGE Synchrony Emerging Equity A

CHF 1/1 e USD 4/3 f

BCGE Synchrony Europe Equity A

EUR 4/3 f

BCGE Synchrony Swiss Equity

CHF 4/3 e

BCGE Synchrony US Equity A

USD 4/3 f

Fonds d’allocation d’actifs

1/1 af 1/1 af 1/1 af 1/1 af 1/1 af 2/1 f 2/1 f 2/1 f 1/1 1/1 2/1 f 2/1 f

EUR 2/1 e

EUR 2/1 e USD 2/1 e

Bordier & Cie 1204 Genève 99.16 - t +41 58 258 00 00 149.83 -3.7 bordier.com Fonds en obligations BO Fd IV-Bordier Eur.ShTerm Bd EUR EUR BO Fd IV-Bordier USD ShTerm Bd USD USD

2.6 Autres fonds BO Fd IV-Energy CHF BO Fd IV-Energy EUR 138.76 2.4 BO Fd IV-Energy USD 128.43 -2.4

CHF 4/3 e

1/1 af

EUR 1/1 af

10837.00 -2.3

Banque Cantonale de Genève Tél. 058 211 21 00 www.bcge.ch info@bcge.ch

1/1 af

CHF 1/1 af

USD 4/2 b

CHF 4/4 a

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EUR 1/1 af

13951.00 -3.5 Fonds d’allocation d’actifs CHF 9805.00 -2.3 BGF GlobAll A HDG CHF

Bonhôte Strategies-Monde (CHF)

1/1 af

CHF 1/1 af

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EUR 4/2 b

Bonhôte Asym.–Gl.(CHF) B (CHF)

1/1 af

CHF 2/1 f

B. Alter. Multi-Performance Cl. (EUR)

Autres fonds

1/1 af

CHF 2/1 f

B. Alter. Multi-Performance Cl. (CHF) B. Alter. Multi-Performance Cl. (USD)

EUR 2/1 a

BSI-Multinvest-Strat.Bal. (CHF) A

CHF 2/1 e

BSI-Multinvest-Strat.Inc. (CHF) A 1549.72 -4.3 BSI-Multinvest-Strat.Inc. (EUR) A

CHF 2/1 e

114.30 82.20 111.10 48.20 29.40 75.80 66.40 88.90 69.50 74.30 126.30 86.70

-6.2 -23.5 -25.2 -18.3 -31.9 -7.9 -8.3 1.5 -6.5 -5.8 -7.7 -12.3

99.43 107.72 112.49 131.86 102.85 112.01 102.75 110.65 108.31 131.30 111.71 132.73 93.52 84.68 101.09

-7.3 -0.3 -4.2 0.6 -6.8 1.7 -5.0 1.9 -1.3 0.4 -2.9 0.7 -2.9 -7.6 -1.6

137.29 98.30 109.93 100.90 105.41 100.52 104.79

-4.9 -1.3 -3.4 -2.8 -0.1 -1.6 0.2

15.81

0.4

USD 2/1 b

115.40

0.6

BSI-MM Direct. Fd (CHF hedged) A

CHF 2/1 b

115.05

3.0

BSI-MM Direct. Fd (EUR hedged) A BSI-MM Direct. Fd (USD) A

EUR 2/1 b

116.42 1002.09

Swissquote Quant FD EUR Eq CHF -A-

CHF 1/1 e

Swissquote Quant FD EUR Eq EUR -A- EUR CHF Swissquote Quant Swiss Equities

1/1 e 1/1 e

4/4 e 4/4 e

USD 4/4 e USD 4/4 e USD 4/4 e

EUR 4/4 e USD 4/4 e

Braun, von Wyss & Müller 139.78 -6.0 Tél. +41 44 206 40 80 84.21 -15.3 145.80 4.2 www.bwm.ch 128.01 -5.7 Représentant pour la Suisse: LB(Swiss) Investment AG, Zurich 146.38 -12.6 Fonds en actions Classic Global Equity Fund CHF 3/3 a 112.63 -1.8 Classic Value Equity Fund CHF 3/3 a

113.61 111.02

CHF 1/1 a

BCGE Synchrony Finest of LPP 40 B

CHF 1/1 a 1/1 a

Fonds immobiliers CHF 4/4

Banque CIC (Suisse) SA Tél. +41 61 264 14 51 www.cic.ch Fonds en obligations e

CHF 2/1 e 2/1 e

CHF 2/1 e

95.16 -3.1 Fonds en obligations BSI - Multibond CHF A BSI - Multibond EUR A 1010.00 6.3 BSI - Multibond Global Dynamic A BSI - Multibond USD A BSI-Multinvest-Bonds CHF A BSI-Multinvest-Bonds EUR A BSI-Multinvest-Bonds USD A BSI-Multinvest-GlD Bds A 828.22 -3.3 BSI-Multinvest-GlD Bds CHF (hed.) A 1251.18 -0.4 BSI-Multinvest-GlD Bds USD (hed.) A 104.72 0.7 BSI-Multinvest-ST Bonds CHF A 104.62 0.5 BSI-Multinvest-ST Bonds EUR A BSI-Multinvest-ST Bonds USD A

2/1 e

Fonds d’allocation d’actifs CHF 2/1 e

Autres fonds CIC CH - CONVERT BOND B

EUR 2/1 e

CIC CH - CONVERT BOND C

CHF 2/1 e

2091.56 -7.8 Fonds en actions 133.32 -5.1 BSI-Multieuropa A BSI-Multihelvetia A BSI-Multin.Asian Stocks A 989.28 -1.6 BSI-Multin.Asian Stocks CHF (hgd) A BSI-Multin.Asian Stocks EUR (hgd) A BSI-Multinippon A 1195.46 6.1 BSI-Multinvest-Swiss Stocks A 105.75 4.9 BSI-Multinvest-US Stocks A

1014.99 -0.5

CS (Lie) Money Market Fund EUR B

EUR 2/1 e

1052.81 -0.1

CS (Lie) Money Market Fund GBP B

GBP 2/1 e

1054.30

0.1

CS (Lie) Money Market Fund USD B

USD 2/1 e

1028.41

0.1

CHF 2/1 e EUR 2/1 e

CHF 2/1 e EUR 2/1 e CHF 2/1 e USD 2/1 e CHF 2/1 e EUR 2/1 e USD 2/1 e EUR 2/1 e CHF 2/1 e USD 2/1 e CHF 2/1 e EUR 2/1 e USD 2/1 e

EUR 2/1 e CHF 2/1 e USD 2/1 CHF 2/1 EUR 2/1 JPY 2/1 CHF 2/1 e USD 2/1 e

USD 2/1 e

709.93 -0.6

1.4 0.6 -9.6 -0.3 0.2 -0.6 -0.1 0.0 -1.2 -0.5 -0.1 -1.2 0.5

103.27 429.45 187.61 84.36 85.90 4679.00 223.66 155.12

1.0 -5.0 -16.3 -17.0 -16.3 1.3 -5.9 -11.0

USD 4/4 b

102.31

EUR 4/4 b

102.01

CHF 4/4 b

145.82

PRIFUND Alpha DIVERSIFIED - A

EUR 4/4 b

169.65

PRIFUND Alpha DIVERSIFIED - A

USD 4/4 b

179.64

PRIFUND Alpha DIVERSIFIED - B

CHF 4/4 b

142.57

PRIFUND Alpha DIVERSIFIED - B

EUR 4/4 b

166.37

PRIFUND Alpha DIVERSIFIED - B

USD 4/4 b

176.22

PRIFUND Alpha UNCORR. - G

GBP 4/2 b

121.98

PRIFUND Alpha UNCORR. ($) - A

USD 4/4 b

225.73

PRIFUND Alpha UNCORR. ($) - B 5.2 PRIFUND Alpha UNCORR. (CHF) - G 0.8 PRIFUND Alpha UNCORR. (EUR) - A

USD 4/4 b

220.65

CHF 4/4 b

115.52

EUR 4/2 b

208.95

PRIFUND Alpha UNCORR. (EUR) - B

EUR 4/2 b

204.18

EUR 4/2 b

149.39

USD 4/2 b

159.42

EUR 4/2 b

145.62 155.64

87.32 -1.5

2/1 e

107.52 -1.9

CS (Lux) Prima Multi-Strat. B EUR

EUR 2/1 a

108.18 -0.6

CS (Lux) S&M Cap Alpha L/S B

EUR 2/1

127.25 -1.9

CS Commodity Fund Plus (CH) Sfr B

CHF 2/1 e USD 2/1 b

3.94 -22.6

Autres fonds CS (CH) Convert Intl BF A CHF

CHF 2/1 e

CS (Lux) Com Idx Pl CHF B

CHF 2/1 e

CS (Lux) Com Idx Pl USD Fd B

USD 2/1 e

-

192.77 -7.3 PRIFUND Alpha VOLATILITY - A 45.51 -18.4 PRIFUND Alpha VOLATILITY - A

USD 2/1 e

54.90 -17.2 PRIFUND Alpha VOLATILITY - B 58.70 -17.4 PRIFUND Alpha VOLATILITY - B

CHF 2/1 e

12.76 -0.8

USD 4/2 b

2.1 JB BF Emerging-USD - B 2.4 JB BF Global High Yield EUR - B 2.1 JB BF Local Emerging USD - B 2.4 JB BF Total Return EUR - B 2.0

2.3 Fonds en actions 2.0 JB (CH) Swiss Opp.Fund CHF - A 0.3 JB (CH) Swiss Sustainable CHF - A 1.1 JB EF Absolute Ret Europe -EUR - B 1.0 JB EF China Evolution USD - B 0.3 JB EF Energy Transition USD - B 1.1 JB EF Euroland Value EUR - B 1.0 JB EF Europe Focus EUR - B 1.2 JB EF Health Innovation USD - B 1.5 JB EF Japan JPY - B

1.5 JB EF Luxury Brands EUR - B 0.7 JB EF Natural Resources USD - B 1.0

EDR Real Estate SICAV - Swiss - A

1.0 JB Asset All.Fd Dynamic - B 0.7 1.1 Autres fonds JB Commodity-USD - B

CHF 2/2 e

115.40

92.88 -6.7

EUR 2/1 e

323.05 -3.0

USD 2/1 e

393.78 -3.1

EUR 2/1 e

201.15 -7.3

USD 2/1 e

244.59 -15.5

EUR 2/1 e

97.32 -1.7

CHF 4/4 e

107.00 -6.2

CHF 4/4 e

142.51 -3.0

EUR 4/4 e

120.59

USD 4/4

103.69 -4.4

USD 2/1 e

102.61 -23.0

EUR 2/1 e

160.67 -10.0

EUR 2/1 e

359.29 11.9

USD 2/1 e JPY 2/1

4.9

2.3

309.38 -2.8 15959.00 -0.2

EUR 2/1 e

208.76 -1.7

USD 2/1 e

46.00 -29.1

1.0 Fonds d’allocation d’actifs 0.7 JB Asset All.Fd Defender - B EUR

Edmond de Rothschild Real Estate SICAV Tel. +41 58 818 98 54, inforealestate@bper.ch www.edram.ch

Représentant pour la Suisse: FundPartner Solutions (Suisse) SA, route Acacias 60, 1211 Genève 75

USD 4/4 e

4/4 e

110.47 -3.5

EUR 4/4 e

116.27 -4.8

USD 2/1 e

58.80 -19.5

GAM Investment Management (Switzerland) AG Private Label Funds plf@gam.com, www.gam.com +41 58 426 30 30 Fonds en instruments du marché monétaire

Fonds en actions Cadmos Guilé Em Mkts Engagemt Fd AUSD

2/1 a

177.89 -15.7

Cadmos Guilé Em Mkts Engagemt Fd BUSD

2/1 a

187.97 -15.1

e

106.26 -1.1

e

112.48 -0.4

e e

EFG Bank Tél. +41 22 918 71 71 www.efgbank.com Direction des Fonds: Caceis (Switzerland) SA

Autres fonds EFG Global Alpha Classe (CHF) hedged CHF

3/1 a

EFG Global Alpha Classe (EUR) hedged EUR 101.83 -1.9 EFG Global Alpha Classe (USD) USD 104.59 -0.3

3/1 a 3/1 a

JPM USD LIQ FD - A

USD 2/1 e

9988.73

0.0

JPM USD LIQ FD - B

USD 2/1 e

9988.75

0.0

JPM USD LIQ FD - C

USD 2/1 e

9991.94

0.0

Fonds en obligations 93.09 -3.5 JB FI Em Mkts Hard Currency USD - B USD 92.69 -3.8 JB FI Glb High IG EUR-B EUR 94.40 -3.1 JB FI Glb Low IG EUR-B EUR

4/4 e 4/4 e

99.13 -0.0 101.27

0.3

4/4 e

99.97 -0.8

CS (CH) Corporate Bond EUR BF A

EUR 2/1 e

100.01 -2.7

JB Global Excellence FI CHF - B

CHF 2/1 e

108.22 -2.8

CS (CH) Corporate CHF BF A

CHF 2/1 e

EUR 2/1 e

142.05 -1.5

USD 2/1 e

CS (Lux) Bond Asia Local Ccy BF B

USD 2/1 e

EIC Partners AG Tél. +41 43 844 10 00 Fax +41 43 844 10 01 www.eicpower.com

JB Global Excellence FI EUR - B

CS (Lux) Bond Asia Corp Bond Fund B

113.69 -1.9 Dominicé & Co Asset Management 113.50 1.0 www.dominice.com 93.35 -7.3 105.77

EUR 2/1 e

143.05 -4.7

USD 2/1 e

Fonds en actions

JB EQ Glb Excell Emer.Markets USD-B USD

EUR 2/1 e EUR 2/1 e

0.5 114.41 -2.4 Fonds en actions 108.19 -0.4 Dominicé - US Equities Plus A

USD 2/1 e CHF 2/1 e

CS (Lux) EMMA Corp IG Bd FD B

USD 2/2 e

119.09 -1.3

CS (Lux) European Cor Opp Bd Fd B

EUR 2/2 e

107.55 -2.7

EUR 2/2 f

103.27

EUR 2/2 f

100.00

USD 2/2 f

101.84

USD 2/1 e

131.09

1/1 e

106.33

1/1 e

117.55

2/1 e

248.44

2/1 e

111.31

2/1 e

122.38

CS (Lux) Inflation Linked USD BF B

USD 2/1 e

128.71

CS (Lux) Short-Term CHF BF B

CHF 2/1 e

134.11

Fonds immobiliers Dominicé Swiss Property Fund

EUR 2/1 e

144.89

CHF 2/1 e

539.44

EUR 2/1 e

128.15 -1.4 Fonds en actions 72.25 -2.6 Nippon Growth (UCITS) Fd EUR

USD 2/1 e

Nippon Growth (UCITS) Fd EUR Inst EUR 2/1 e

400.77 15.0

CS (L) Eur Prop EF B EUR

EUR 2/1 e

22.90 13.8

CS (L) Global Prestige EF B EUR

EUR 2/1 f

23.29 15.8

CS (Lux) Asian Eq Div Plus Fd B

USD 2/2 e

116.12 -17.8

CS (Lux) Biotechn. Eq Fd B

USD 2/2 e

399.73 -3.9

USD 2/2 e

119.57 -10.8

USD 2/2 e

66.75 -28.1

CS (Lux) Eq Asia Con. Fd B

USD 2/2 e

CS (Lux) Europ Div Plus EQ B

EUR 2/1 e

CS (Lux) Eurozone Equity B

EUR 2/1 e

CS (Lux) Eurozone Equity UB

EUR 2/1 e

CS (Lux) GL Div Plus EQ B

USD 2/1 e

USD 2/2 a

138663.00

CHF 1/1 a

111.55 113.21

CHF 1/1 a

CHF 5/5

152.87 -16.2 15.87

1.6

12.36

4.5

9.21

-

13.14 -9.4

Nippon Growth (UCITS) Fd JPY A

EUR 2/1 a EUR 2/1 a JPY 2/1 a

2040.39 -8.7

Strategic Europe Value Fund EUR Inst

EUR 4/3 e

Strategic US Momentum & Value CHF

CHF 4/3 f

6.55 -14.0

CS (Lux) GL Security Equity B

USD 2/1 e

17.64 -5.4

CS (Lux) Global EM Brands EF B

USD 2/1 e

92.94 -19.3

CS (Lux) Global Responsible Eq Fd B

EUR 2/1 e

191.72 -3.6

CS (Lux) Global Value EF B EUR

EUR 2/1 e

8.15 -5.0

CS (Lux) Infrastruct Eg Fd B

USD 2/2 e

CS (Lux) Japan Value Equity B

JPY 2/1

CS (Lux) Russia Eq Fd B

USD 2/2 e

113.78 -10.7 Edmond de Rothschild 1762.00 0.1 Asset Management (Suisse) SA Genève 82.43 3.1

CS (Lux) S&M Cap Europe EF B EUR

EUR 2/1 e

2351.69 13.1

CS (Lux) S&M Cap Germany EF B EUR

EUR 2/1 e

CS (Lux) USA EF B USD

USD 2/1 e

CHF 2/1 e

CS EF (CH) Swiss Blue Chips B

CHF 2/1 e

CS EF (CH) Swiss Div Plus A

CHF 3/1 e

CS EF (CH) Swiss Div Plus B

CHF 3/1 e

CS EF (CH) Swiss Small Cap EF A

CHF 2/4 e

CS EF (CH) Swissac B CS SF (CH) Swiss Equities 130/30 B

CHF 2/1 e CHF 2/1 e

Strategic US Momentum & Value EUR EUR Strategic US Momentum & Value USD USD

4/3 f

Fonds en actions

Fonds d’allocation d’actifs CS (CH) Interest&Dividend Bal CHF B

CHF 2/1 f

CS (CH) Interest&Dividend Bal EUR B

EUR 2/1 f

107.95 -6.1 PRIFUND - EUROPEAN EQUITIES - A 114.61 -0.3 PRIFUND - EUROPEAN EQUITIES - B

CHF 2/1 e

Fonds en obligations Bonds CHF Bonds International

CHF 3/3 e CHF 3/3 e

167.07

EUR 4/4

161.49

71.45 -26.1

CHF 4/4 e

27.81 -23.5

URAM Gold Alloc EUR - B

EUR 4/4 e

28.56 -23.0

URAM Gold Alloc EUR - C

EUR 4/4 e

28.80 -22.9

URAM Gold Alloc USD - B

USD 4/4 e

30.65 -21.5

URAM Gold Alloc USD - C

USD 4/4 e

30.92 -21.4

1.9 1.8

Allround QUADInvest Fund - D

EUR 4/4 e

163.05

2.2

Allround QUADInvest Growth - C

USD 4/4 e

145.98 -8.2

Allround QUADInvest Growth - D

USD 4/4 e

146.41 -8.1

JB Strategy Balanced-CHF - B

CHF 2/1 e

143.41 -7.6

JB Strategy Balanced-EUR - B

EUR 2/1 e

147.79 -4.0

66.56 -9.7 JB Strategy Balanced-USD - B 138.48 -3.5 JB Strategy Growth-CHF - B

USD 2/1 e

124.39 -6.0

CHF 2/1 e

86.72 -11.2

247.22 -3.2 JB Strategy Growth-EUR - B JB Strategy Income-CHF - B

EUR 2/1 e

108.59 -5.4

CHF 2/1 e

116.45 -6.5

JB Strategy Income-EUR - B

EUR 2/1 e

155.34 -2.9

103.10 -2.8 JB Strategy Income-USD - B

USD 2/1 e

143.06 -4.2

CHF 2/2

175.80 41.1

116.74 12.3

GEP SA www.fir.ch USD 2/1 e USD 2/1 e EUR 4/1 e USD 4/1 e CHF 2/1 e

2/1 e

167.50 -27.8 Fonds immobiliers 36.64 -27.8 FIR 25.22 -28.6 40.04 -27.2 GFG Groupe Financier de 420.33 -6.3 Gestion (Monaco) SAM Tél: +377 979 72 737 www.gfgmonaco.com 99.36 -6.0 Fonds en obligations

Falcon Cat Bond Fund CHF A

CHF 2/1 b

Falcon Cat Bond Fund CHF I

CHF 2/1 b

12631.42

Falcon Cat Bond Fund EUR A Falcon Cat Bond Fund USD A

EUR 2/1 b

137.41 143.18

USD 2/1 b

121.24 -0.5 0.0

EURO GLOBAL BOND Class I EUR

EUR 2/2 e

EURO GLOBAL BOND Class I USD

USD 2/2 e

EURO GLOBAL BOND Class P EUR

EUR 2/2 e

139.37

1.6

USD 2/2 e

104.07

1.7

EUR 2/2 e

105.37

1.4

USD 2/2 e

102.89

1.2

USD 1/1 a

137.16

-

USD 1/1 a

273.23

-

USD 2/1 e

269.50 -13.2

EURO GLOBAL BOND Class P USD 0.2 EURO GLOBAL BOND Class PP EUR 0.6 EURO GLOBAL BOND Class PP USD

Fortuna Investment AG Tél. 058 472 53 05 Fax 058 472 53 39

Fonds en actions 1.0 2.2 Duet GL Africa Fund I (USD)

CHF 1/1 e

116.99 114.20

CHF 2/1 e

237.94 -4.9 Galileo Asia Fund A (USD)

CHF 2/1 e

Autres fonds

2.2 Fonds d’allocation d’actifs 2.2 FORTUNA Anlagefonds CHF

2/1 e

Gutzwiller Fonds 130.71 -0.3 Management AG 96.63 -3.2 +41 61 205 70 00

CS (CH) Interest&Dividend CpG CHF B

CHF 2/1 f

CS (CH) Interest&Dividend CpG EUR B

EUR 2/1 f

113.20 -7.0 PRIFUND - NATURAL RESOURCES - A USD 120.92 -1.1 PRIFUND - NATURAL RESOURCES - B USD

CHF 3/1 e

99.18 -1.6

CS (CH) Interest&Dividend Inc CHF B

CHF 2/1 f

103.46 -4.3 PRIFUND - SWISS EQUITIES - A

CHF 4/4

184.35 -2.8 FORTUNA INVEST - Risk Control 3

CHF 3/1 e

97.41 -2.7 Fonds en actions

CS (CH) Interest&Dividend Inc EUR B

EUR 2/1 f

109.09 -0.3 PRIFUND - SWISS EQUITIES - B

CHF 4/4

180.73 -2.8 FORTUNA INVEST - Risk Control 4

CHF 3/1 e

96.71 -3.6 Gutzwiller ONE

4/2 a 4/2 a

96.14 14.9

GL FUNDS Tél. +41 44 250 87 87 www.glfunds.com

Fonds en obligations

50.65 -23.5 FORTUNA INVEST - Risk Control 1 49.45 -23.5 FORTUNA INVEST - Risk Control 2

59.77 -20.4

USD 2/1 e

117.18

Investissements alternatifs

EUR 4/4

67.21 -27.6

EUR 2/1 e

158.44

198.98 -4.3

132.22 -0.2 111.31 -0.2 Fonds en actions FORTUNA Eq Fd Switzerland

145.41 -5.4

CHF 2/1 e

4/4 e

CHF 3/3 e

FORTUNA Bond Fund CHF FORTUNA INVEST - Long Term BF

EUR 4/1 e

2/1 e

Equities CH Index. C.G.

1/1 f

76.48 -16.9

Fonds d’allocation d’actifs 138.28 1.8 Allround QUADInvest Fund - B EUR 89.30 -8.0 Allround QUADInvest Fund - C EUR

Fonds en actions

CHF 4/1 e

EUR 4/4 e

0.5

75.20 -20.4

6508.99 -3.4 Konwave Gold Equity Fd USD - B 8316.34 - URAM Gold Alloc CHF - B

Ethos Tél. 022/ 716 15 55 Fax 022/ 716 15 56 www.ethosfund.ch

520.79 - Fonds d’allocation d’actifs 773.47 -4.1 Falcon Best Select - Mixed (CHF) CHF

15.57 -21.9 Fonds en instruments du marché monétaire 897.31 -3.0 PRIFUND - MM $ - A USD 1/1 1661.99 0.1 249.39 -5.6 PRIFUND - MM CHF - A CHF 1/1 12389.58 -0.5 11.30 -3.2 PRIFUND - MM EUR - A EUR 1/1 664.95 0.0 13.53 -3.2 248.98 6.0 Fonds en obligations CHF 4/4

EUR 2/1 e

Falcon Private Bank Ltd. Tél. 044 227 55 55 2000.19 -11.8 www.falconpb.com 837.19 10.8 Fonds en actions 890.94 15.6 Falcon Gold Equity Fund A 1014.70 Falcon Gold Equity Fund Asia A 150.80 9.3 Falcon Gold Equity Fund H 189.78 10.6 Falcon Gold Equity Fund I Asia 164.44 12.5 Falcon Swiss Equity Fund A 520.37 -

4/3 e

CHF 4/4

EIC Renewable Energy Fund I EIC Renewable Energy Fund IH

75184.00 -5.6 Fonds d’allocation d’actifs 50065.00 -5.3 Sustainable Balanced 33 -E CHF 95669.00 -2.7

Représentant en Suisse de: 1961.64 10.3 Edmond de Rothschild Prifund 1011.93 -4.6 www.edram.ch, Tél. +41 58 201 74 41

327.49 -4.9 PRIFUND - BOND (CHF) - A 20.45 -6.0 PRIFUND - BOND (CHF) - B

EUR 2/1 e

93.23 -7.2

128.94 -9.6

- Konwave Gold Equity Fd CHF - B 65.50 -4.0 Konwave Gold Equity Fd EUR - B

CHF 2/2 e

USD 2/1 e

7.89 -18.3

EIC Renewable Energy Fund A

99.07

4/4 e

CHF 4/1 e

9261.41

Pictet-Ethos(CH)Sw SustEq -E dy 92272.00 -5.6 Vontobel(CH)-EthosEqSwissM&S A 77359.00 -5.7

1176.93 -6.0

Strategic China Panda Fund USD

USD 2/1 e

CHF 2/1 e

CHF 3/3 e

1947.83 -11.7

CHF 4/3 e

EUR 2/1 e

EIC Energy Utility Fund IH (CHF)

Equities Pacific

1000.35 -6.4

GBP 2/1 f

EUR 4/3 e

EIC Energy Utility Fund I (EUR)

71.37 -15.9

4/4 e

USD 4/4 e

9485.86 -15.6 JB Gl Excellence Equity CHF - B 8540.58 -7.2 JB Gl Excellence Equity EUR - B

72.94 -10.1

EUR 2/1 e

Strategic Europe Value Fund EUR

CHF 2/1 e

70.02 -16.1 JB Equity Fund NEWO EUR - B 63.69 -7.6 JB Equity Fund NEWO USD - B

CHF 3/3 e

Strategic China Panda Fund GBP

USD 2/1 af

CHF 2/1 e EUR 2/1 e

Equities North America (RPF)

Strategic China Panda Fund EUR

Strategic Europe Value Fund CHF

7842.24

72.02 -10.3

JPY 2/1 a

Strategic Emerg. Europe Fd USD Inst

USD 2/1 e

91.59 -7.4

JPY 2/1 a

EUR 2/1 af

EIC Energy Opp. Fd I (USD)

4/4 e

- JB EQ Glb Excell Europe EUR-B EUR - JB EQ Glb Excell North America USD-BUSD

CHF 3/3 e

Nippon Growth Fund JPY

USD 2/1 af

71.68

CHF 3/3 e

Nippon Growth (UCITS) Fd JPY D Inst

Strategic Emerg. Europe Fd EUR

USD 2/1 e

Equities Europe ex CH

JPY 2/1 a

Strategic Emerg. Europe Fd USD

JB EF Special Val EUR - B

Equities North America

JPY 2/1 a

USD 2/1 e

USD 2/1 e

-

Fonds en actions

EIC Energy Opp. Fd A (USD)

EIC Energy Utility Fund A (CHF) 0.1 EIC Energy Utility Fund A (EUR) 0.2 EIC Energy Utility Fund I (CHF)

Nippon Growth (UCITS) Fd JPY C dist

CS (Lux) GL EM ILC Equity B

CS (Lux) USA Value EF B USD

10060.00

0.2

Nippon Growth (UCITS) Fd JPY B acc

CS (Lux) GL EM Property EQ B

CS EF (CH) S&M Cap Switzerland B

137.14 -0.1

USD 2/2 a

0.2 E.I. Sturdza Strategic Management Limited - Tél. +44 1481 722322 info@eisturdza.com 0.2 www.eisturdza.com -1.0 Représentant pour la Suisse: -0.5 Banque Baring Brothers Sturdza SA, Genève -1.1 Fonds en obligations -1.4 Strategic Euro Bd Fd CHF acc CHF 2/1 e 981.04 -4.0 -0.3 EUR 2/1 e 1127.35 -2.9 Strategic Euro Bd Fd EUR acc -1.7 Strategic Euro Bd Fd EUR dist EUR 2/1 e 1017.43 -4.2 -0.9 EUR 2/1 e 1004.86 -2.7 Strategic Euro Bd Fd EUR Inst -0.2 USD 2/1 e 1079.00 -0.1 Strategic Global Bond Fund RMB -1.0 Strategic Global Bond Fund USD USD 2/1 e 1048.52 -0.7 -0.0

Credit Suisse (Lux) Italy EF B EUR

537.85 -4.4 CS (Lux) Em Mkt Eq Fd B 170.10 3.3 CS (Lux) Energy Eq Fd B

115.28 68.11 85.48 122.37 110.65 135.63 109.47 146.45 111.36 113.44 118.95 149.55 157.60

102.01

2/1 a

Cadmos Guilé European Engagemt Fd AEUR 2/1 100.50 -0.1 Cadmos Guilé European Engagemt Fd BEUR 2/1 100.40 0.0 Cadmos Guilé Swiss Engagement Fd A CHF 4/4 Cadmos Guilé Swiss Engagement Fd B CHF 4/4

Fonds en actions

Fonds en actions CHF 2/1 e

CHF 2/1 e

CS (Lux) Money Market Fund EUR B CS (Lux) Money Market Fund USD B

EUR 4/4 b

125.00 -8.7 PRIFUND Alpha Concentrated - G 135.30 -4.8 PRIFUND Alpha Concentrated - M 182.50 0.8 PRIFUND Alpha DIVERSIFIED - A

0.5 JB BF Em Mkt Invest Gr Bd - B JB BF Em Mkt Opportunities USD - B JB BF Emerging-EUR - B

161.52

de Pury Pictet Turrettini S.A. Tél. 022 317 00 30 www.ppt.ch

CS (Lie) Money Market Fund CHF B

96.56 -4.2

90.07

USD 4/4 b

110.73

1319.60 -3.6 1404.85 -2.4 CS (Lux) CommodityAllocation B CS SF (CH) Swiss Real Estate Sec A

77.57 -20.2

USD 4/4 e

USD 4/4 b

149.80

EUR 1/1 a

1221.23 -2.6

106.02 -0.2

USD 4/4 e

EUR 4/4 b

EUR 4/4 b

CS (Lux) Prima Growth Fund B EUR

CHF 2/1 e

160.99 -3.7

USD 4/4 e

CHF 4/4 b

164.85

CHF 5/5 b

CSA Mixta-BVG Index 35

EUR 2/1 e

0.4 JB BF Cred Opportunities EUR - B 77.65 -0.4 JB BF Em Mkt Corporate USD - B 88.77 0.8 JB BF Em Mkt Infl link USD - B

153.21

CHF 2/1 b

1193.21 -1.6

112.13

4/4 b

CS REF PropertyPlus CS REF Siat

1579.32 -0.4

127.96 -1.2

USD 4/4 b

USD 4/4 b

CS REF LivingPlus

116.96 -4.6

126.43 -1.3

103.50

CHF 5/5 b

114.66 -2.4

CHF 2/1 e

EUR 2/1 e

CHF 5/5 b

5.9 PRIFUND Alpha Concentrated - A 0.7 PRIFUND Alpha Concentrated - B

111.27 -1.9

CHF 2/1 e

EUR 4/4 b

112.50

CS REF Interswiss

CHF 2/1 e

4/4

CHF 2/1 e

109.43 -1.1

CHF 5/5 b

91.20 -6.9 PRIFUND Alpha Concentrated - B 202.50 -1.8 PRIFUND Alpha Concentrated - G

CHF 3/3 e

4/4

109.33 -0.6

EUR 2/1 e

3.3 Investissements alternatifs 6.1 PRIFUND Alpha Concentrated - A EUR

119.30

CSA Mixta-BVG Index 25

4/4

97.45 -3.1

CHF 2/1 e

EUR 2/1 e

9.6

2154.68 1381.85

4/4

97.91 -2.8

CHF 3/1 e

139.14 -3.9 GAM Investment Management (Switzerland) AG funds@gam.com 134.88 -3.9 www.gam.com 103.82 -3.1 +41 58 426 30 30 99.86 -3.1 Fonds en obligations 128.16 -0.1 JB (CH) HELVETBAER-CHF - A CHF 2/1 e 1683.09 1.5 123.50 -0.1 EUR 2/1 e 104.79 -0.7 JB BF ABS EUR - B JB BF Absolute Ret Def EUR - B

1110.00

USD 2/1 b

4/4

165.08 -4.9 FORTUNA Multi INDEX 20 144.15 -5.5 FORTUNA Multi INDEX 30 162.34 -4.9 FORTUNA Multi INDEX 40

CHF 3/1 e

98.56 -0.5 JB BF Absolute Ret Pl EUR - B 111.83 0.7 JB BF Absolute Return EUR - B

1490.00

CHF 5/5 b

4/4

CHF 4/4 b

CHF 5/5 b

CHF 5/5 b

CSA Mixta-BVG Defensiv

USD 4/4 a

CHF 5/5 b

152.83 -7.0 Investissements alternatifs USD 1460.64 -6.9 CS (Lux) CS AllHedge Index B USD CS (Lux) Liq. Altern. Beta B

Fonds en instruments du marché monétaire

PRIFUND Alpha PROP. SECURIT - B PRIFUND Alpha PROP. SECURIT - B

CHF 5/5 b

1353.06

CS (Lux) Money Market CHF B

CHF 2/1 e

PRIFUND Alpha PROP. SECURIT - A

CS REF Hospitality

CHF 3/3 e

63.60 -25.9 CS (Lux) Sustainable Bond Fund B 64.66 -24.9 CS (Lux) Swiss Franc Bond Fund B 65.24 -24.6 CS Lux) Corp ST Duration EUR BF B CS(CH) Sust.Intern.Bond A

CHF 1/1 f

BCGE Synchrony Finest of LPP 25 B

EUR 2/1 e

CSA Mixta-BVG Basic

CS (Lux) Global Convertible IG Bd Fd B USD 92.78 2.2 CS (Lux) Global Value Bond Fund B USD 141.36 USD CS (Lux) High Yield US$ BF B 887.37 CHF CS (Lux) Inflation Linked CHF BF B 92.12 -9.7 EUR CS (Lux) Inflation Linked EUR BF B

CHF 2/1 f

CHF 1/1 f

CS (Lux) Target Volat. Euro B CS Portfolio Fund (CH) Privilege A

162.62 -4.4 PRIFUND Alpha PROP. SECURIT - A 96.87 -2.3 PRIFUND Alpha PROP. SECURIT - A 109.05 -3.4 PRIFUND Alpha PROP. SECURIT - B

CSPST (Lux) Global Eq Long/Short B 1496.42 -1.5 CSPST (Lux) Multi Strategy B

CS (Lux) Floating Rate St EUR Fd B - CS (Lux) Floating Rate St EUR Fd UB - CS (Lux) Floating Rate St USD Fd B

BCGE Synchrony (CH) Dynamic (CHF)

EUR 1/1 f

CHF 2/1 e

CHF 3/3 e

EUR 4/4 a

Fonds immobiliers

CS (Lux) PF Yield CHF B

5.1 CS Real Estate Fund LogisticsPlus 52.86 7.2 CS REF Global 75.78 -0.3 CS REF Green Property

1.1

0.9

109.66 -4.9

CSA Mixta-BVG

Autres fonds

80.14

EUR 2/1 e CHF 2/1 e

76.23 -15.9

BCGE Synchrony (CH) Defensive (CHF)

BCGE Synchrony (CH) World Eq (CHF)

USD 2/1 e

114.98 -1.2

EUR 2/1 f

BCGE Synchrony (CH) Dynamic (EUR)

CS (Lux) PF Income USD B

USD 1/1 e

113.40

CHF 4/4 e

EUR 1/1

USD 2/1 e

72.21

CREDIT SUISSE ANLAGESTIFTUNG www.credit-suisse.com

CS (Lux) GL Bal Convertible B EUR 4/4 e

EUR 1/1

CS (Lux) PF Income USD A

Fonds immobiliers 86.31 -7.9 Credit Suisse 1a Immo PK 199.90 -7.0 CS Real Estate Fund International

Tél. +41 21 925 00 33 – www.explorersinfinance.ch ONE Sustainable Fund-Global Env. A ONE Sustainable Fund-Global Env. B

EUR 2/1 e

3.8 CS (Lux) PF Reddito EUR A 3.9 CS (Lux) PF Yield CHF A

CACEIS (Switzerland) SA Tél. +41 22 360 94 00 www.caceis.ch

CHF 2/1 a

EUR 2/1 e

CS (Lux) PF Income EUR B

EUR 4/4 a

175.58 -8.6 Fonds d’allocation d’actifs PRIFUND - STRATEGY ($) - A USD 150.51 -1.9 USD PRIFUND - STRATEGY ($) - B 212.20 -7.5 CHF PRIFUND - STRATEGY (CHF) - A 117.47 -2.0 CHF PRIFUND - STRATEGY (CHF) - B 163.09 -1.1 EUR PRIFUND - STRATEGY (EUR) - A 133.99 -3.9 PRIFUND - STRATEGY (EUR) - B EUR 238.16 -3.2

CHF 2/1 e

CS (Lux) PF Income EUR A

USD 2/2 e

BCGE Synchrony (CH) Balanced (EUR)

CIC CH - STRATEGY (CHF) B

95.61 -0.4

CS (Lux) Emerging Mkt Local Bd Fd B

128.79 -5.7 BSI SA 120.15 -1.6 Tél. +41 91 809 31 69 103.18 -3.4 Fax +41 91 809 41 82 www.bsibank.com 100.61 -8.0 131.90 -2.0 Fonds en instruments du marché monétaire BSI-Multinvest - Cash CHF A CHF 2/1 e 100.14 -0.5 98.29 -9.6 BSI-Multinvest - Cash EUR A EUR 2/1 e 102.18 -0.1 106.23 -2.1 BSI-Multinvest - Cash USD A USD 2/1 e 101.23 -0.0 101.55 -3.2

CIC CH - S&M CAPS SWISS EQ.ACT. B CHF

BSI MMF-Yd Enhanc. (USD) -A-

SVM Value Fund (Switzerland)

234.67 -5.3

CHF 2/1 e

USD 2/1 e

CS (Lux) Emerging Mkt Corp Bd Fd B

CHF 2/1 f

CIC CH - L CAPS SWISS EQ.ACT. B

0.5

USD 2/2 a

USD 2/1 e

CHF 2/1 e

CS (Lux) PF Growth USD B

USD 2/1 e

BCGE Synchrony (CH) Balanced (CHF)

CIC CH - GOVERNMENTS BOND CHF BCHF

108.26

BCP Emerging Markets Fixed Inc. Fd

USD 4/4 a

EUR 2/1 e

104.49 -3.7 PRIFUND Alpha EMERG. MARK. - A 179.07 -6.5 PRIFUND Alpha EMERG. MARK. - B 159.74 -1.4 PRIFUND Alpha EMERG. MARK. - B

98.65 -0.6 PRIFUND - USA EQUITIES - A

CHF 2/1 e

EUR 2/1 e

110.72 -0.0 Dominicé - US Equities Plus B 115.14 -1.5 Swiss Equity Discovery Fund A 134.60 -0.6 Swiss Equity Discovery Fund Q

120.51 -2.7

CIC CH - HY BOND “CHF PRIMUS” B

2/1 b

USD 2/1 b

141.32 -11.1 FORTUNA INVEST - Risk Control 6 146.74 -5.5 FORTUNA Multi INDEX 10

CS (Lux) PF Growth EUR B

10.77 -6.8 CS (Lux) Corp ST Duration CHF BF B CS (Lux) Corp ST Duration USD BF B

EUR 1/1 e

CIC CH - CORPORATES BOND CHF B

2/1 b

CS (Lux) Broad USD Bond Fund B 2/1 e

BCGE Syn (LU) Dynamic (EUR) A

CIC CH - Corp Bond Eur - Swiss Foc B BEUR 2/1

101.47 -7.4 CS (Lux) PF Balanced Euro B 101.71 -4.6 CS (Lux) PF Balanced USD B 122.38 -2.2 CS (Lux) PF Growth CHF B

BSI MMF-Yd Enhanc. (CHF hedged) -A- CHF

CS (Lux) Bond Short Term USD BF B 104.56 3.4 CS (Lux) Broad EUR Bond Fund B 21.33 -39.1 CS (Lux) Broad Short Term EUR BF B

EUR 1/1 e

La Foncière

119.40 -2.0 CS (Lux) Index Sel Income CHF B 106.51 -0.3 CS (Lux) PF Balanced CHF B

BSI MMF-Yd Enhanc. (EUR hedged) -A-EUR

Fonds en obligations

BCGE Syn (LU) Balanced (EUR) A

BCGE Synchrony Finest of LPP 40 SRI BCHF

EUR 2/1 e

CHF 3/3 e CSA Mixta-BVG Index 45 CHF 3/3 e CSA Mixta-BVG Maxi 118.76 -1.2 119.14 -1.2 90.75 -9.6 Credit Suisse Funds AG 86.25 -6.9 www.credit-suisse.com/amfunds

BlackRock Asset Management Schweiz AG Tél. 044 297 73 73 105.72 -16.3 www.blackrock.com/ch

Investissements alternatifs

B. Alter. Multi-Arbitrage Cl. (USD)

EUR 2/1 e

BSI-Multinvest - Alternative UCITS A

BBGI GROUP S.A. 0.2 Tél. +41 22 595 96 11 0.2 www.bbgi.ch

BCV Stratégie Equipondéré Tél. +41 32 722 10 00

BSI-MI-StratBal(EUR) A 982.21 -0.1

Investissements alternatifs

39.32 -2.2 Fonds d’allocation d’actifs 74.32 -11.1 BCV (LUX) Strat Act Offensive (CHF) CHF 106.67 -5.2 BCV (LUX) Strat Act Offensive (EUR) EUR BCV (LUX) Strategy Balanced (CHF) CHF BCV (LUX) Strategy Balanced (EUR) EUR 113.77 -4.4 BCV (LUX) Strategy Equity (CHF) CHF EUR 68.62 -1.3 BCV (LUX) Strategy Equity (EUR) CHF 11.76 0.5 BCV (LUX) Strategy Growth (CHF) EUR 12.62 1.0 BCV (LUX) Strategy Growth (EUR) CHF 13.04 2.0 BCV (LUX) Strategy Income (CHF) EUR 12.46 1.5 BCV (LUX) Strategy Income (EUR) CHF 12.80 2.6 BCV (LUX) Strategy Yield (CHF) EUR 12.14 -2.8 BCV (LUX) Strategy Yield (EUR) CHF 12.59 -1.8 BCV Actif Défensif (CHF) BCV Actif Offensif (CHF) CHF 101.28 -8.5 BCV Actif Sécurité (CHF) CHF 58.18 -2.3 BCV Pension 25 -PCHF 112.86 -5.1 CHF BCV Pension 40 -P67.74 -1.9 CHF BCV Stratégie Actions Monde BCV Stratégie Dynamique CHF

Fonds d’allocation d’actifs BFI Activ (CHF) R Acc

USD 2/1 e

146.20 -11.1 FORTUNA INVEST - Risk Control 5

USD 4/4

CHF 2/1 e

0.8 BCV 0848 808 885 Gérifonds +41 21 321 32 00 www.gerifonds.ch 159.16 -4.2 info@gerifonds.ch

Fonds en actions EUR 2/1

BSI-MI-StratBal(EUR) (USD hd) A

USD 4/4

CHF 2/2 e

117.53

CHF 2/1

BFI Equity Fund (EUR) R Acc

CHF 4/4 e

CHF 2/1 e

89.45 -0.3

EUR 2/1

BFI Swissfranc Bond (CHF) R Acc

EUR 4/4 e

BSI LIFE INVEST - 40 A

108.35 -5.1 PRIFUND - USA EQUITIES - B 112.56 -6.8 PRIFUND Alpha EMERG. MARK. - A

CS (CH) Strategy Fd - Conserv. CHF 111.78 -3.1 CS (Lux) Index Sel Balanced CHF B 106.65 -2.5 CS (Lux) Index Sel Cap Gains CH B

Fonds d’allocation d’actifs

0.2

BBGI - Equities Sw. Behavior. BBGI Commodities (USD) A BBGI Islamic Share Energy (USD) BBGI Share Clean Energy (USD) 112.50 -2.9 BBGI Share Gold (USD) 123.10 1.5 BBGI Swiss Physical Gold Cl CHF BBGI Swiss Physical Gold Cl CHF hed BBGI Swiss Physical Gold Cl EUR BBGI Swiss Physical Gold Cl EUR hed BBGI Swiss Physical Gold Cl USD BBGI Tactical Switzerland A BBGI Tactical World A

Fournis par: Swiss Fund Data AG en collaboration avec SIX Swiss Exchange AG et SIX Telekurs Ltd. PUBLICITÉ Ordre des informations de fonds: Nom du fonds, monnaie comptable du fonds, Conditions d’émission / rachat, Particularités, Valeur d’inventaire (valeurs du mercredi, 30.09.2015, indication des fluctuations de cours voir particularités), Performance 2015 en %

CHF 3/1 e


LE TEMPS

JEUDI 1er OCTOBRE 2015

Economie 17

«L’abandon du taux plancher était la bonne décision» CONJONCTURE Philipp Hildebrand, l'ancien président de la BNS, était invité au salon Invest15 mercredi à Genève. Il a évoqué l’économie européenne SÉBASTIEN DUBAS

C’était la guest star du salon Invest15. Philipp Hildebrand, ancien président de la Banque nationale suisse (BNS) contraint de démissionner en janvier 2012 après des achats de devises effectués par sa femme, était l’invité de la 8e édition de ce salon des gérants de patrimoine mercredi à Genève. Devant un parterre de gérants de fortune, il a choisi pour thème la reprise économique en Europe et ses implications pour la Suisse. Mais à la première question de l’auditoire, il n’a pu éviter le sujet qui brûlait toutes les lèvres: abandonner le taux plancher était-il une bonne idée? Au mois de janvier, lors du Forum de Davos, quelques jours après l’annonce choc de la BNS,

Philipp Hildebrand n’avait pas souhaité s’exprimer sur la question. Cette fois-ci, il ne s’est pas dérobé. «Oui, l’abandon du taux plancher était la bonne décision», a-t-il martelé. S’il n’a pas souhaité s’étendre davantage sur la question, il a prévenu qu’il fallait s’attendre à ce que la force du franc pèse encore sur la croissance et l’emploi. «Je suis plus inquiet pour les petites et moyennes entreprises que pour les grands exportateurs, a-t-il expliqué. Car si ces grandes entreprises peuvent se tourner vers des fournisseurs étrangers pour profiter à leur tour de la force du franc, les plus petites, qui travaillent presque exclusivement pour les grands exportateurs et qui n’importent pas beaucoup, sont bien plus touchées par la surévaluation de notre monnaie.» Philipp Hildebrand n’avait pas fait le déplacement à Genève, où il a effectué une partie de ses études et de sa carrière (il a notamment travaillé pour l’Union

Bancaire Privée), pour parler de la BNS et de sa politique monétaire. Celui qui œuvre pour le compte de BlackRock, géant mondial de la gestion d’actifs, et qui réside à Londres avait choisi de parler de l’Europe. Et de son économie qui, «aussi étrange que cela puisse paraître, ne s’est jamais aussi bien portée depuis le début de la crise». Produit intérieur brut (PIB) qui tend à progresser, confiance des consommateurs de retour, créations d’emplois plus connus depuis 2008 et taux de chômage qui baisse sensiblement à l’exception de la France sont autant d’arguments brandis par l’ancien grand argentier. «Surtout, a-t-il poursuivi, l’éclatement de la zone euro a été évité cet été. Et j’en ai douté à un certain moment.» Résultat: Philipp Hildebrand se montre relativement optimiste pour la suite. D’autant qu’un nouvel assouplissement monétaire (QE2) de la part de la Banque centrale européenne n’est, selon lui,

PHILIPP HILDEBRAND VICE-PRÉSIDENT DE BLACKROCK

«Mes amis de la BNS aimeraient eux aussi que l’euro soit un peu plus faible»

pas impossible. Seul bémol: l’euro reste plus fort que désiré. «Mes amis de la BNS aimeraient eux aussi qu’il soit un peu plus faible», a-t-il plaisanté. Cette reprise en Europe devrait profiter à l’économie suisse. «D’autant plus qu’elle conduit à une réduction des flux en capitaux vers notre pays, ce qui devrait contribuer à amoindrir la pression sur le franc», a-t-il précisé. Malgré tout, Philipp Hildebrand n’est pas dupe. Et même s’il a cité Jean Monnet – «L’Europe se fera dans les crises, elle sera la somme des solutions apportées à ces crises» – il sait que des problèmes demeurent sur le Vieux Continent. «La dette publique s’élève aujourd’hui à 92% du PIB en zone euro, a-t-il souligné. C’est 20% de plus qu’en 2007.» Deuxième souci selon lui, le fait que l’Europe ne dispose toujours pas d’outils de stabilisation communs, que ce soit une assurance chômage commu n e ou u n m i n i s tre d e s Finances, par exemple. Si ces

réformes ont été «parfaitement diagnostiquées au niveau politique, elles manquent de soutien dans les opinions publiques, a-t-il expliqué. Et il est peu probable qu’elles soient menées à moins de deux ans des élections en France et en Allemagne.» Même si l’économie suisse est étroitement liée à l’économie européenne – «On ne commençait jamais une discussion sur la conjoncture suisse quand j’étais à la BNS sans parler avant de la conjoncture européenne» – Philipp Hildebrand recommande une plus grande ouverture de la Suisse au reste du monde. «Les banques, notamment genevoises, ont montré la voie en se diversifiant en Asie, a-t-il conclu. Ainsi, si l’Europe réussit à rebondir, nous en profiterons. Mais si elle échoue, nous aurons un moteur de secours sur lequel s’appuyer.» Après quarante-cinq minutes, l’ancien président de la BNS est reparti comme il était arrivé: en toute discrétion. n

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Cours Cours clotûre préc. 17.22 123.7 3.24 71.25

Volume

Extrêmes 12 mois Var. % déb. Haut Bas 15

16.92 8089741 22.31 16.49 – 18.5 120.8 496594 147 91.3 7.2 3.16

64295

4.67

69.3 878485 83.95

162.2

160.4

44

44

2.22 39.6 56.6

3.4

27 196.5 160.3 – 9.5 16 47.25

33 – 2.2

8.93 216644 19.45

8.74 – 63.4

1.1

1.09

1.63

0.96 – 16.0

127.5

127.5

13238 150.2

123 – 7.0

9.01

4000

0.02

0.12

0.02

0.0

95.5

95

3972

101

57

6.1

378

375

3047 411.75 272.5 30.3

41.27

41.26 921295

17.95

17.85

50.5

50.45

111.7

85.1 40.36 – 46.3

42975 18.05 11.45 17.7 1238

54 41.55

3.0

110 160948 136.3 109.1 – 12.5

1060

1033

6190

1167

886

879

185

925

93.7

92.3

65.6

67.2

259.5

254

2050

2040

2715 13.8 182

182

857

70130 139.3 79.75 5698

77.5

3.7

875 – 1.0 1.6

60

2.4

36247 358.25 160.3

9.8

765

2458

1950 – 11.2

2720

170

2777

1950 10.9

13.8

2499

912 207.5 173.5

40.9

40.75

6406

517.5

512.5

87

1119

1093

42

39.5

38.25

7411

685

18300

17700

252 251.25

15.9 11.65 – 3.4 44.6

40 – 3.9

535 472.5 1400

0.2 1.1

980

5.5

46 26.55

2.8

870

650

0.0

5 20200 13495 19.8 257

260 211.1 17.7

58.25M

58

67.9 56.85 – 2.1

575

568.5

5923

634

486

209.4

205.5

19280

261

201 – 15.8

315 310.25

5896 453.75

6.6

266 – 17.2

33.5

32.65

458

42.5

35.95

34.5

2226

44

7.6

7.38

26.4

26.5

271

59

963

68

36 40.7

16.1 2166554

21.7

13.5 – 1.8

59.4 16.41 673.5

650

643.5

625.5

32.3

33

23.42 0.45

23092 15.35 38

32.5 – 9.0 33.2

7.1 – 39.6 26.4 – 25.7

1081 856.5 512.5 1617 696.2 677

61

0.0

4.2

537 – 80.9 32 – 97.1

23.22 6129916 28.94 18.57 – 6.6 0.44 166419

132.2

131

598

594

2.6

0.15 95.6

13605 144.37 99.03

3.5

9518 618.1 374.55 19.0

114

111.2 170037 152.93

111 – 23.4

10.4

10.25

8.61 – 10.3

407 402.25

93284 7492

400.75

393.5

27153

26.45

26.7

22

1.02

0.98 7565277

14.3

420 274.25 15.9 474

314 – 0.7

32 23.75 – 14.5 1.75

0.96 – 22.7

Titre

INDICES BOURSIERS Cours Cours clotûre préc.

Volume

Extrêmes 12 mois Var. % déb. Haut Bas 15

89.5 87.5 391 108 74.25 – 12.0 FEINTOOL N 552.5 540.5 26238 739 494.8 – 12.1 FISCHER N 678 664 25873 808.5 555.5 1.7 FLUGHAFEN ZUERICH N 1096 1081 7687 1255 810.5 10.2 FORBO N 1241 1219 35516 1336 694 56.6 GALENICA N 17.15 16.6 289050 21.9 14.45 – 4.7 GAM N 32.85 31.2 281703 37.75 17.9 15.6 GATEGROUP N 297.7 292.3 199160 371.9 277.5 – 12.0 GEBERIT N 1585 1550 47579 1948 1438 – 11.6 GIVAUDAN N 0.69 0.72 133049 1.97 0.69 – 52.4 GOTTEX FUND MAN 1582 1585 105 1600 1302 13.0 GRAUBUEND KB BP 319.75 — 354.5 310 – 9.9 GROUPE MINOTERIES 478.25 472.5 12992 568 419 0.8 HELVETIA N 89 86.4 1064 99.75 78.5 6.6 HIAG IMMOBILIEN 42 40.8 11162 52.45 38.45 – 11.3 HUBER+SUHNER N 4200 4219 9 4345 3980 0.9 HYPOBK LENZBURG N 48.2 46.85 85740 68.2 45.55 – 16.5 IMPLENIA N 406 404.75 1329 410.25 351.5 14.0 INTERSHOP N 44.22 42.5 1421517 54.55 33.77 – 3.4 JULIUS BAER N 13.35 13 109233 15.85 10.05 10.3 KUDELSKI P 125.2 123.5 202486 148.7 113.2 – 7.4 KUEHNE & NAGEL N 182.8 182.1 15894 350.5 172.5 – 39.3 KUONI N 51.05 50.5 2420404 73.76 48.04 – 28.4 LAFARGEHOLCIM N 13.85 13.65 13499 21 12 – 7.3 LASTMINUTE.COM 2.82 2.84 17218 5.4 2.7 – 41.6 LECLANCHE N 697 677 897 843 584.5 – 5.4 LEM HOLDING N 172.1 173.3 67260 232.9 87.9 – 28.2 LEONTEC N 34.25 34.25 3353 41.55 34 – 14.3 LIECHT LANDESBK P 69135 68290 249 69490 50605 20.9 LINDT & SPRU N 5715 5570 3129 5800 4208 15.8 LINDT & SPRU BP 155 162 2794 212 150.2 – 15.0 LOEB BP 12.7 12.3 1606577 15.45 10.5 – 5.5 LOGITECH N 127.8 126.5 210635 143.6 90.9 13.9 LONZA N 355.25 354.25 1244 365 340.5 1.2 LUZERNER KB N 58.4 59.1 533 68.2 57 – 9.8 MCH GROUP N 2570 2559 48 2699 2218 6.8 METALL ZUG N 6.26 6.11 462469 9.8 4.44 – 2.9 MEYER BURGER N 3.75 3.76 28889 7.29 3.71 – 33.9 MICRONAS N 5.76 5.62 16347 7.95 5.19 – 18.2 MIKRON N 13.35 13.25 78482 17.55 9.72 26.5 MOBILEZONE N 196.6 193 42946 229.8 182 – 1.3 MOBIMO N 29.9 29 15382 38.5 19.4 18.8 MOLECULAR N 73.25 71.2 7988903 77 64.15 0.4 NESTLE N 2.725M 2.7 — 3.39 2.32 – 2.3 NORINVEST N 89.4 87.35 6804961 103.2 78.6 – 3.1 NOVARTIS N 9.56 9.41 1403521 12.7 9.19 – 23.5 OC OERLIKON N 11.8 11.8 2401 20.55 11 – 34.6 ORASCOM DEV N 115 113 381 129 81 23.9 ORELL FUSSLI N 106.5 107 44291 148 105.8 – 20.2 PANALPINA N 57.15 56.05 52903 78.65 55.2 – 25.8 PARGESA P 330.25 322.5 77458 341.75 224.1 14.0 PARTNERS GROUP N 0.05 0.05 13035 0.09 0.04 – 37.5 PERFECT N 45.5M 46 — 98.75 44 – 40.1 PERROT DUVAL P 452.75 463 73 560 381.75 – 1.5 PHOENIX P 80.1 79.6 94810 99.75 76.75 – 6.6 PSP SWISS PROP N

Titre

REPOWER BP RICHEMONT P RIETER N ROCHE BJ ROCHE P ROMANDE ENERGIE N SANTHERA PHARMA N SCHINDLER N SCHINDLER BP SCHMOLZ+BICKENB N SCHWEITER P SFS GROUP N SGS N SIKA FIN P SONOVA N ST GALLER KB N STRAUMANN N SULZER N SUNRISE N SWATCH GROUP P SWATCH GROUP N SWISS FIN&PROP N SWISS LIFE N SWISS PRIME SITE N SWISS RE N SWISSCOM N SWISSMETAL P SWISSQUOTE N SYNGENTA N TAMEDIA N TECAN N TEMENOS N THURGAUER KB I TORNOS N TRANSOCEAN N U-BLOX N UBS GROUP N VALARTIS P VALIANT N VALORA N VAUDOISE ASS N VETROPACK P VILLARS N VON ROLL P VONTOBEL N VPB VADUZ P VZ HOLDING N WALLISER KB P WALTER MEIER N YPSOMED N ZUEBLIN IMMO P ZUGER KB P ZUG ESTATES HOLD ZURICH FS N ZWAHLEN & MAYR P

Cours Cours clotûre préc. 64 75.7 144.1 257

Volume

65

407 95.95

62 – 28.4

73.7 2919016 92.25

66.4 – 14.7

137.3

9515 199.5

251.5

36296

940

936

254

108

110.6

142.8

141

0.62

117 – 12.9

251.4 1924708 295.8 238.8 – 4.7

256.75

140

Extrêmes 12 mois Var. % déb. Haut Bas 15

290 238.4 – 4.1 1150

930 – 6.1

22871 138.9 75.15 26.9 95298 166.5

118

0.1

139.7 285307 168.3 119.2 – 2.7 0.63 1385683

1.28

3039 869.5

0.61 – 42.5

785.5

768

651

0.7

58.75

58.8

38162

79.3

56.9 – 25.7

1700

1674

37743

2162

1577 – 16.8

3009

2952

5800

3903

2640

125.4

122.3 429208 153.1 115.7 – 14.6

2.4

356.25 359.25

1634

372

330 – 1.3

280.25 278.75

30804

305

192 11.7

95.5

95.95 283758 122.1 88.55 – 9.9

55.9

55.75

361

71891

90

53.7

0.0

352 223196 483.6 346.6 – 18.7

70.25

67.35

92714

83

83

310

89.5

65.7 – 18.3

86 76.04

0.0

217.4

212.7 143831 250.8 195.6 – 8.0

71.2

70.8 188475 87.23 68.02 – 2.4

83.6

82.3 1518355 96.95 69.25 – 0.0

486.2

479 191173 587.5 474.8 – 6.9

0.43 21.4 312.1

0.43 21

7014 16050

0.86

0.42 – 40.2

32 20.55 – 31.4

304.9 315936 435.2 273.2 – 2.4

160

163.5

1469 173.9 121.5 26.0

137.2

136.4

23966 142.5 89.05 21.4

39.3 212821

42.8 25.95 12.6

78.8

40

78.1

1774

81.4

74 – 0.6

2.91

3

17742

6.1

2.91 – 49.2

12.49 196.1

12.14 3242633 31.62 10.55 – 31.9 190

22694 211.5 105.1 42.7

18.01

17.76 9952983 22.57 13.58

12.45

12.15

112.6 185.5

1421

5.3

17.6

11.6 – 19.1

112.4

36911 113.6

73.9 36.4

182.4

2840 233.3

175 – 18.7

505

506

1025

545

393 12.9

1574

1590

82

1661

1200 – 0.6

472M

480

0.68

0.65

32198

49.35

550 471.5 – 10.0 1.56

0.63 – 50.0

49.55 286110 53.45 30.25 31.6

80.5

79

3858

89.2 71.15 – 5.2

303

291

3000

305 143.9 70.5

741

732

79

753

688

35.05

34.5

182

47.7

34.5 – 14.3

105.4

103.6

15619 109.5

76.1 22.7

0.44

0.43

59662

1.89

0.36 – 65.3

4461

4451

19

4790

4370 – 0.2

1408

1398

61

1472

1150 13.1

239.2 232M

3.6

233.9 874791 334.6 232.6 – 23.2 295 — 318 191.3 – 20.0

Valeurs par pays

Clôture

CHANGES Extrêmes 12 mois Bas

Précédent Haut

SUISSE SMI SPI SLI SMIM

8513.41 8679.82 1245.05 1692.36

8323.48 8496.71 1220.07 1663.73

9537.90 9670.59 1425.35 1870.45

7852.83 7767.90 1143.07 1525.72

GRANDE-BRETAGNE FTSE 100

6061.61

5909.24

7103.98

5898.87

FRANCE CAC 40

4455.29

4343.73

5283.71

4076.16

ALLEMAGNE DAX 30

9660.44

9450.40 12390.75

9325.05

ESPAGNE IBEX 35

9559.90

9393.90 11884.60

9231.30

ITALIE FTSE MIB RUSSIE RTS

21294.98 20726.75 24157.39 17991.76

789.73

784.11

1092.52

708.25

16188.90 16049.13 18351.40 15370.30 1903.17 1884.09 2134.72 1820.66 4574.82 4517.32 5231.94 4116.59

TOKYO NIKKEI 225

17388.15 16930.84 20952.71 16592.57

HONG KONG HANG SENG CORÉE DU SUD KOSPI

3197.93

3182.05

5423.24

2986.39

20846.30 20556.60 28588.52 20368.12

1962.81

1942.85

2189.54

1800.75

3267.11

3207.68

3812.35

3058.75

INDE

BSE 30 BRÉSIL BVSP

1 Euro 1 Dollar US 1 Dollar canadien 1 Dollar australien 1 Dollar hongkong 100 Yens 1 Livre sterling 100 Couronnes suédoises 100 Couronnes norvég. 100 Couronnes danoises Monnaies

ÉTATS-UNIS DOW JONES S&P 500 NASDAQ

CHINE SHANGAI A

Billets achète

La Banque

Franc suisse Dollar US Euro Livre sterling Yen Dollar canadien Dollar australien

5058.59

4958.12

5963.50

4936.30

INDICES MSCI WORLD M.ÉMERGENTS EUROPE

1573.44 792.16 2976.73

1550.43 776.35 2905.25

1813.90 1069.13 3602.76

1545.51 762.71 2832.47

Sources

1.0690 0.9330 0.6895 0.6330 0.1205 0.7615 1.4150 11.0100 10.8300 13.9900

1.1310 1.0170 0.7655 0.7330 0.1335 0.8635 1.5370 12.2300 12.2500 15.4700

avec 100 francs

vend

1.0763 0.9626 0.7185 0.6742 0.1240 0.8043 1.4565 11.4622 11.2606 14.4035

on achète

1.1036 0.9869 0.7367 0.6934 0.1275 0.8247 1.4934 11.7878 11.5804 14.8125

88.41 98.32 130.63 136.42 749.06 11580.77 65.06 817.66 816.32 646.41

CHF

USD

EUR

GBP

JPY

CAD

AUD

— 0.9754 1.0898 1.4768 0.8151 0.7291 0.6854

1.0241 — 1.1174 1.5116 0.8352 0.7467 0.7021

0.9167 0.8953 — 1.3541 0.7475 0.6685 0.6285

0.6768 0.6609 0.7383 — 0.5519 0.4935 0.4639

122.5800 119.7400 133.7000 181.1500 — 89.4100 84.0700

1.3712 1.3391 1.4957 2.0259 1.1182 — 0.9404

1.4580 1.4237 1.5900 2.1533 1.1891 1.0632 —

TAUX D’INTÉRÊT EUROMARCHÉ Monnaies Franc suisse Euro Livre sterling Dollar US Yen LIBOR Monnaies Franc suisse Euro Livre sterling Dollar US Yen

1 MOIS – 0.8899 – 0.2099 0.4700 0.5000 – 0.1699

2 MOIS – 0.9599 – 0.1799 0.5300 0.3700 – 0.0899

3 MOIS – 0.9199 – 0.1199 0.5500 0.4900 – 0.2699

6 MOIS – 0.8199 – 0.0599 0.7100 0.5100 – 0.1199

12 MOIS – 0.6999 0.0800 0.9600 0.9100 – 0.0499

1 SEMAINE – 0.8050 – 0.1628 0.4848 0.1537 0.0185

1 MOIS – 0.7960 – 0.1192 0.5081 0.1930 0.0465

3 MOIS – 0.7330 0.0407 0.5831 0.3255 0.0771

6 MOIS – 0.6730 0.0198 0.7512 0.5346 0.1251

12 MOIS – 0.5600 0.1264 1.0408 0.8523 0.2418

MATIÈRES PREMIÈRES

44675.20 44131.82 58574.79 42749.23

AUSTRALIE ALL ORD

Devises achète

vend

Achat

OR Once/USD Kg/CHF ARGENT Once/USD Kg/CHF PLATINE Once/USD Kg/CHF

Vente

Achat

1108.30 34741.00

1124.35 35241.00

14.31 449.00

14.81 464.00

896.75 28125.00

921.75 28875.00

PALLADIUM Once/USD Kg/CHF BLÉ Bushel/Cents 20 FRS Vreneli 20 FRS Napoléon

Vente

646.75 20275.00

658.75 20645.00

510.25

510.50

199.00

224.00

198.00

224.00

PÉTROLE ET COMBUSTIBLES Clotûre Var. %

Cours sans garantie

Baril Londres Brent

48.50

0.55

Baril New York Nymex WTI

45.35

0.26

Mazout*

76.50

0.00

*Prix net du mazout par 100 litres à 15º C de 3001 à 6000 litres, en frs Source: Chambre Syndicale des Négociants en Combustibles du Canton de Genève


LE TEMPS

JEUDI 1er OCTOBRE 2015

18 Economie PANORAMA Il y a des «raisons d’être inquiet» pour l’économie mondiale La directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, a estimé mercredi qu’il y avait des «raisons d’être inquiet» pour l’économie mondiale, affaiblie par le ralentissement en Chine et menacée par un «cercle vicieux» lié au prochain relèvement des taux américains. «La perspective d’une hausse des taux d’intérêt aux Etats-Unis et le ralentissement en Chine alimentent une incertitude et une plus forte volatilité des marchés», a-t-elle déclaré lors d’un discours à Washington, ajoutant que certains récents progrès économiques semblaient «menacés». La croissance devrait ainsi être plus faible cette année qu’en 2015, selon la responsable, qui n’a pas donné de chiffre précis. (AFP)

Le groupe zougois est plus endetté que la plupart des groupes miniers, comme Rio Tinto ou BHP. (AFP/MARK RALSTON)

Glencore devrait encore désinvestir, selon les analystes MATIÈRES PREMIÈRES L e négociant zougois doit rembourser 13,8 milliards de dollars d’ici au mois de mai prochain EMMANUEL GARESSUS, ZURICH

La baisse durable des matières premières constitue un défi majeur pour les entreprises de cette branche, notamment les plus endettées. C’est particulièrement vrai pour un géant du négoce comme Glencore. Le groupe zougois est davantage endetté que la plupart des groupes miniers, comme Rio Tinto ou BHP. Et malgré le communiqué se voulant rassurant de mardi, la direction du groupe demeure sous pression. L’agence Bloomberg a indiqué mercredi que 13,8 milliards de dollars (13,4 milliards de francs) de dettes, soit un quart des obligations et des lignes de crédit du groupe, arrivent à échéance d’ici fin mai prochain. Glencore a annoncé au début septembre un plan de réduction de la dette de 10 milliards de dollars d’ici la fin 2016. Le programme prévoit une augmentation de capital de 2,5 milliards, la suspension du dividende, la réduction des actifs et des investissements. Rendus méfiants par les piètres résultats du premier semestre, les investisseurs espèrent davantage. Le plongeon en bourse de lundi (-30%) témoigne du peu de confiance des investisseurs. Mal-

gré le rebond de 17% mardi et la nouvelle hausse de mercredi, l’action a perdu 70% de sa valeur depuis janvier. Cela correspond à une perte de valeur d’environ 40 milliards pour ses actionnaires. Contrairement à l’époque de Marc Rich, son fondateur, où le groupe profitait non pas de la direction du marché mais de sa volatilité, Glencore est très sensible à la tendance des marchés. D’autant qu’Ivan Glasenberg, l’actuel directeur général, a procédé à une multitude d’acquisitions. «Le plan de réduction de la dette serait insuffisant en cas de baisse supplémentaire de 10% des matières premières», affirme Chi Tran-Brändli, analyste auprès de J. Safra Sarasin. Cette dernière préfère Rio Tinto, dans un contexte où le sentiment des investisseurs est très incertain. L’analyste d’UBS pense pour sa part que «le risque d’une augmentation supplémentaire du capital est modeste». Le négociant devrait désinvestir pour plus de 2 milliards de dollars d’actifs ces six prochains mois, avance-t-il. «Glencore est davantage vulnérable que BHP ou Rio en raison du poids de ses activités de marketing», estime Dan Scott, analyste de Credit Suisse, qui a rencontré la direction zougoise la semaine dernière. Le marketing (qui inclut, dans le jargon du secteur, l’intermédiation, y compris le négoce) est très gourmand en

ENDETTEMENT ÉLEVÉ Rapport entre la dette nette et le bénéfice d’exploitation

2016

2015 4,2

Vale

4,9

3,3

Vedanta

3,5

2,9

Fortescue

2,9

2,5

Glencore*

2,7

2,3

AAL

2,3

2,1

BHP

2,0

1,7

Norilsk Nickel

1,0

1,2

Rio Tinto

1,1

Source: Morgan Stanley

«Glencore est davantage vulnérable que BHP ou Rio en raison du poids de ses activités de marketing»

*ajusté

Porsche nomme un nouveau patron

SUR LE WEB

capital et exige d’importantes lignes de crédit pour être bénéficiaire.» Le marketing contribue à 2 milliards de flux de trésorerie nette en 2015, selon Morgan Stanley. Il permet à lui seul de financer le 1,6 milliard de dollars de charges d’intérêts des activités industrielles. C’est pourquoi la grande banque s’attend à ce que Glencore évalue de nouvelles options pour restaurer la confiance et assurer son accès au crédit. Si le groupe entend conserver de bonnes conditions de financement, il doit impérativement maintenir sa notation de BBB. La dette nette de Glencore (22 milliards) correspond à 2,5 fois son bénéfice d’exploitation. «Tant qu’il est inférieur à 3 fois, l’entreprise ne court aucun risque de perte de rating», observe un analyste de Morgan Stanley. Mais dans un environnement de déflation, le rapport change vite. Chaque recul de 0,26 dollar la livre de cuivre réduit le bénéfice d’exploitation de 1 milliard par an. En outre, selon Morgan Stanley, le marché évalue ce ratio à 4,2 fois le bénéfice et non pas à 2,5 fois. Le négociant pourrait se séparer des activités de marketing dans les produits agricoles, selon certains analystes. Credit Suisse les évalue à plus de 10 milliards de dollars. D’autres banques estiment que les désinvestissements comprendraient aussi l’or et l’argent. n

Twitter Jack Dorsey, le cofondateur de Twitter, devrait reprendre les rênes du réseau social, a rapporté mercredi le site spécialisé Re/code, une décision qui mettrait fin à un suspense de plus de trois mois

Oliver Blume a été nommé à la tête de la société Porsche, a annoncé mercredi le conseil de surveillance du constructeur automobile. Oliver Blume était déjà membre du directoire de Porsche depuis début 2013, où il était responsable de la branche production et logistique. Agé de 47 ans, il a effectué l’ensemble de sa carrière, commencée chez Audi en 1994, au sein du groupe Volkswagen. Il remplace Matthias Müller, devenu directeur général vendredi de la maison mère, le groupe Volkswagen, succédant à Martin Winterkorn, emporté par le scandale sur les moteurs diesel truqués. Wolfgang Porsche, le président du conseil de surveillance de la société Porsche, s’est réjoui de la nomination d’un dirigeant issu des rangs de la maison. (AFP)

Les exportateurs pâtissent du franc fort Même si la Suisse a échappé à la récession au deuxième trimestre, l’image favorable reste trompeuse, estime Credit Suisse. Les taux de croissance réels du PIB ne reflètent pas les baisses de revenus des branches exportatrices, alors que la demande n’a pas forcément baissé, explique la banque dans son manuel des branches publié mercredi. En représentation nominale, les impulsions de croissance sont venues principalement des secteurs proches de l’Etat comme la santé et l’enseignement. A l’opposé, l’industrie, le commerce et l’hôtellerierestauration doivent composer avec une perte de valeur ajoutée. Si, dans l’industrie, certains secteurs parviennent à mieux gérer la vigueur du franc, tous en souffrent. (ATS)

Vers un marché unique des capitaux en Europe FINANCEMENT L’objectif est de mobiliser des fonds supplémentaires pour aider la croissance et la création d’emplois. La Suisse est exclue du projet RAM ETWAREEA, BRUXELLES

Le plan d’action pour créer une Union des marchés des capitaux (UMC) au sein des Vingt-Huit a été lancé mercredi à Bruxelles. Il s’agit d’un chantier dont le but est de mobiliser les ressources financières tant pour les investissements publics que pour les entreprises privées. La Commission Juncker mise sur ce projet pour donner une impulsion à la croissance et à la création d’emplois en Europe. La place financière suisse a un intérêt évident par rapport à l’Union des marchés des capitaux. Mais malgré sa proximité avec les marchés financiers européens, elle n’en est pas partie prenante. Au début de l’année, la Commis-

sion avait fait savoir que Berne doit d’abord trouver une solution à l’imbroglio sur la libre circulation des personnes avec l’Union européenne. La présentation de mercredi fait suite à une consultation qui avait débuté en février dernier. «Nous voulons créer un marché unique des capitaux où les entreprises peuvent lever des fonds dans un marché où les règles sont les mêmes pour tous dans tous les vingt-huit pays de l’Union, a déclaré mercredi le vice-président de la Commission Jyrki Katainen, responsable pour l’Emploi, la croissance, les investissements et la compétitivité. Durant mes consultations, j’ai rencontré plusieurs compagnies d’assurances qui se sont plaintes de manque d’opportunités pour investir dans des projets d’infrastructures.» La proposition européenne à leur égard consiste à adapter le règlement «Solvabilité II», ce qui permettrait de réduire le montant des capitaux que les assureurs

doivent détenir en couverture de leurs investissements en fonds propres ou en dette dans les projets d’infrastructures. La Banque européenne des investissements (BEI) estime à 2000 milliards d’euros les besoins en investissements pour les infrastructures d’ici à 2020.

«Les PME en grande difficulté»

Pour le commissaire Jonathan Hill, chargé de la Stabilité financière, des services financiers et de l’UMC, le projet réduira la dépendance des entreprises sur le système bancaire. Selon une note de la Commission, aux Etats-Unis les entreprises ont recours aux marchés financiers cinq fois plus qu’en Europe. «Faute de marché de capitaux, les PME européennes peuvent se trouver en grande difficulté si les banques leur ferment le robinet de crédit», a expliqué le commissaire. Toujours à l’égard des PME, le commissaire Hill a annoncé une consultation

publique sur le développement du marché du capital-risque. Celle-ci portera sur la modification de deux règles existantes qui imposent des restrictions sur les personnes habilitées à gérer ces fonds, sur le seuil minimal d’investissement de 100 000 euros, et aussi sur la question de savoir si les fonds pourraient être ouverts à des gestionnaires des pays hors de l’UE. L’UMC a été saluée mercredi par l’Association des marchés financiers en Europe, qui a estimé qu’elle a le potentiel de répondre aux besoins de financement de l’économie européenne, notamment ceux des petites et moyennes entreprises (PME) tout en créant des opportunités pour l’industrie financière. Elle accueille aussi favorablement les efforts de la Commission pour abolir les obstacles aux investissements transfrontaliers qui découlent des règles et des structures disparates d’un pays à l’autre. Pour sa part, l’organisation Finance Watch salue aussi la démarche de la Com-

mission, mais estime que ses objectifs sont irréalistes, notamment en matière de croissance et de l’aide aux PME. Dans un communiqué publié mercredi, elle ne croit pas que l’UMC pourrait rendre le système financier plus résilient aux chocs. L’organisation affirme que les plus grands bénéficiaires seront les grandes banques qui vont relancer le marché de titrisations. A ce propos, la Commission propose de rendre ces opérations plus transparentes et standardisées. Elles devraient être soumises à un contrôle sévère. La Commission estime par ailleurs que si le volume de titrisations dans l’UE pouvait être ramené au niveau d’avant la crise financière de 2007-2008, cela permettrait de générer entre 100 et 150 milliards d’euros de financement supplémentaires pour l’économie. Prochaines étapes: l’UMC devra obtenir l’aval du Conseil européen, puis du Parlement. La Commission espère qu’elle sera pleinement opérationnelle en 2019. n


JEUDI 1er OCTOBRE 2015

LE TEMPS

Source: Bloomberg

Finance 19 SMI / CLÔTURE: 8513,41

STOXX EUROPE 600 / CLÔTURE: 347,76

S&P 500 / 18H00: 1911,39

TOPIX (TOKYO) / CLÔTURE: 1411,16

OBLIGATIONS

Performance sur 3 mois: −3,05%

Performance sur 3 mois: −8,80%

Performance sur 3 mois: −7,37 %

Performance sur 3 mois: −13,45%

Taux à 10 ans

9400

410

2100

1650

2,5

9100

390

2025

1575

2

370

1950

1500

1

8500

350

1875

1425

0,5

8200

330 30 juin

30 septembre

1800 30 juin

30 septembre

0

1350 30 juin

30 septembre

30 septembre

SYLVAIN BESSON

On le disait en pleine forme. Remis d’un cancer du poumon qui avait failli l’emporter l’an dernier. Claude Dauphin, l’un des géants de l’industrie suisse des matières premières, est pourtant mort mardi à Bogota, en Colombie, à l’âge de 64 ans, a annoncé son entreprise Trafigura dans un communiqué. Claude Dauphin restera à tout jamais un mystère. De sa vie, il n’a donné qu’une seule bribe d’interview, sans révéler les secrets qui ont fait de lui l’un des négociants en matières premières les plus redoutables de la planète. Travail-

leur compulsif, ce fils d’un négociant normand en ferraille dirigeait depuis Genève l’une des plus grandes entreprises mondiales de commerce de pétrole et métaux. Sa force de travail, son imagination dans le commerce étaient légendaires. On prétend qu’entre deux avions, il se posait brièvement à Genève, le temps que son épouse lui remette une valise d’habits propres. Avant de repartir aussitôt pour conclure de nouveaux deals, de nouveaux contrats, sa passion dévorante. Sa disparition «crée un vide, c’était un vrai entrepreneur, il est parti de quasi zéro pour faire un groupe multinational», commente Jean Claude Gandur, un magnat genevois du pétrole qui l’a croisé à plusieurs reprises au cours de sa carrière. Claude Dauphin avait été formé à l’école du

CLAUDE DAUPHIN FONDATEUR DE TRAFIGURA

Sa force de travail, son imagination dans le commercre était légendaires

En francs 1,15

Europe (Bund) 0,585%

1,05

Suisse –0,122%

0,95

Euro 1,0907

1,00

Dollar 0,9765

0,90

-0,5 30 juin

30 juin

Trafigura perd son fondateur et leader incontesté, Claude Dauphin MATIÈRES PREMIÈRES L e président du groupe de négoce genevois s’était remis d’un cancer l’an dernier. Il est décédé en Colombie

Etats-Unis 2,056%

1,10

1,5

8800

TAUX DE CHANGE

commerce pur et dur, celle de Philipps Brothers et de Marc Rich dont il avait été un proche collaborateur. Chez Trafigura, fondée en 1993, il avait insufflé une culture d’aggressivité et de performance, allant chercher les contrats pétroliers en Angola, au Zimbabwe, au Kurdistan… En Côte d’Ivoire, il avait fait six mois de prison en 2006-2007, lorsqu’un bateau affrété par Trafigura avait déversé des déchets pétroliers autour d’Abidjan. Depuis deux ans, Claude Dauphin avait renoncé à ses fonctions exécutives chez Trafigura et désigné un successeur, l’Australien Jeremy Weir. Il restait le patron incontesté de l’entreprise. «Tant qu’il sera là, ce sera lui qui commandera», disaient les connaisseurs du secteur. Trafigura va devoir évoluer sans lui. n

30 septembre

30 juin

BOURSE MARCHÉ SUISSE

Belle séance

Le marché suisse a démarré la Julius Baer (en francs) séance de mercredi en 44 hausse de 1,5% à 43,70 8449 points, 43,40 boosté par de +4,05% bonnes 43,10 indications 9h00 17h30 préalables. La Source: Bloomberg hausse du Dow Jones, mardi, et le fort rebond du Nikkei (+2,7%) dans la matinée ont redonné de l’optimisme aux places boursières européennes. Le SMI a clôturé en hausse de 2,3% à 8513 points et le SPI de 2,2% à 8679 points. Julius Baer (+4,05 % à 44,22 francs) a réalisé la plus forte hausse du jour après avoir annoncé un remaniement de la région Europe, Méditerranée, Moyen-Orient et Afrique. Les assureurs ont soutenu la tendance à l’instar de Swiss Life (+2,2% à 217,40 francs), de Bâloise (+1,55% à 111,70 francs) et de Zurich Insurance (+2,3% à 239,20 francs). SGS a gagné 1,55% à 1700 francs et Adecco 2,8% à 71,25 francs. (BCGE) LE TITRE VEDETTE

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GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE

Mercredi 21 octobre 2015 La Belle Hélène Opéra-bouffe en 3 actes Jacques Offenbach Direction musicale Gérard Daguerre Mise en scène Robert Sandoz 18h30 Accueil par la direction, apéritif et champagne 19h30 La Belle Hélène Privilège réservé aux abonnés du Temps. Pour gagner deux invitations, vous pouvez participer :

PAR TÉLÉPHONE (CHF 1.–/appel) 1. Appelez le 0901 001 002 et tapez le code 11. Suivez les instructions PAR SMS (CHF 1.–/SMS) 1. Tapez LE TEMPS 11 – suivi de vos coordonnées (nom, prénom, adresse, tél.) 2. Envoyez le message au numéro 959 PAR COURRIER

Envoyez une carte postale avec vos coordonnées (nom, prénom, adresse, tél., code 11) à: Le Temps Concours – Case postale 6714 – 1002 Lausanne Cette offre est valable jusqu’au 3 octobre minuit. Prochain événement : Théâtre Vidy-Lausanne

www.letemps.ch/privileges

30 septembre


FONDS DE PLACEMENT Investissements alternatifs Gutzwiller TWO (CHF)

CHF 3/1 c

Gutzwiller TWO (USD)

USD 3/1 c

Lienhardt & Partner Investments AG 106.50 -0.8 Tél +41 31 399 31 11 Fax +41 31 382 88 88 147.70 0.5 info@lienhardtinvestments.ch Fonds d’allocation d’actifs Lienhardt & Partner Core Strat.Fd A CHF

BANQUE HERITAGE Tél. +41 58 220 00 00 www.heritage.ch funds@heritage.ch

c/o Trillium SA Tél.: 022 318 84 49 Fax: 022 318 84 48 73.11 -24.0 www.manavest.ch 155.06 -9.6 Fonds en obligations

Fonds en actions Heritam Energy Cap

USD 2/1 e

Heritam USA Growth Cap

USD 1/1 e

Manavest - Global Bonds

Fonds d’allocation d’actifs Heritam Global Allocation Cap

93.78

EUR 4/4 a

Investissements alternatifs Heritage L/S Equity (CHF) A

CHF 1/1 b

118.09

Heritage L/S Equity (EUR) A

EUR 1/1 b

1242.71

Heritage L/S Equity (USD) A

USD 1/1 b

510.58

- Fonds en actions Manavest - Global Equity

IAM European Equity - A

-0.1 MFM Global Thematic L/S (EUR) R MFM Global Thematic L/S (USD) I -9.6 MFM Global Thematic L/S (USD) R -34.4 QuantevEurpEq R(ex CH0027075016) 0.3

IAM European Equity - A EUR

EUR 2/1 e

1064.39

IAM Global Equity - A

CHF 2/1 e

1673.86

IAM Gold & Metals - A

CHF 2/1 e

1348.04

IAM Immo Securities - A

CHF 2/1 e

1095.39

IAM Swiss Equity - A

CHF 2/1 e

2213.28 -4.6 Autres fonds ConvBdOp R CHF(ex CH0129799588)

Fonds d’allocation d’actifs IAM Asset Allocation - A

CHF 2/1 e

1216.05 -5.0

JSS Bond - USD High Yield P USD acc USD

2/1 e

JSS Bond - USD High Yield P USD dist USD

2/1 e

94.43

JSS BondSar P CHF

CHF 4/4 e

107.12

0.8

JSS Corp Bd Gl EM P CHF acc hedged

CHF 1/1 e

84.34

-

1/1 e

79.32 -1.0

JSS Corp Bd Gl EM P USD acc

USD 1/1 e

98.99 -0.4

JSS Corp Bd Gl EM P USD dist

USD 1/1 e

JSS InsBd Opp P CHF acc hedged

CHF 1/1 e

JSS Corp Bd Gl EM P EUR acc hedged EUR

JSS InsBd Opp P EUR acc

EUR 1/1 e

98.81

-

116.95 -3.3 98.09 -2.6

EUR 1/1 e

PCH-Sov Short-Term MM USD -P dy

USD 1/1

985.32

Pictet-Short-Term MM CHF -P

CHF 2/2

Pictet-Short-Term MM EUR -P

EUR 2/2

Pictet-Short-Term MM JPY -P

JPY 1/1

Pictet-Short-Term MM USD -P

USD 2/2

Pictet-Sov Short-Term MM EUR -P Pictet-Sov Short-Term MM USD -P

USD 2/1

USD 2/1 e

106.87

CHF 2/1 e

112.64

CHF 2/1 e CHF 2/1 e

Fonds en actions Mi-Fonds (CH) InterStock A

CHF 2/1 e

Mi-Fonds (CH) EuropeStock A

CHF 2/1 e

Mi-Fonds (CH) SwissStock A

CHF 2/1 e

Mi-Fonds (Lux) InterStock A

CHF 2/1 e

Mi-Fonds (Lux) InterStock B

CHF 2/1 e

JSS InsBd Opp P EUR dist

EUR 1/1 e

JSS InsBd Opp P USD acc hedged

USD 1/1 e

JSS ST Bd-Gl Opp P CHF acc hedged

CHF 2/1 e

JSS ST Bd-Gl Opp P EUR acc hedged

EUR 2/1 e

JSS ST Bd-Gl Opp P USD acc

USD 2/1 e

100.92

JSS ST Bd-Gl Opp P USD dist

USD 2/1 e

100.92

JSS Sust Bd-EUR Corp P EUR dist

EUR 2/1 e

JSS Sust Bd-EUR High Grade P acc JSS Sust Bond CHF P CHF dist JSS Sust Bond EUR P EUR dist

2/1 e 2/1 e

2/1 e

CHF 2/1 e CHF 2/1 e

EUR 1/1 USD 2/2

Pictet-CHF Bonds -P

CHF 2/2 e EUR 2/1 e

125.91 -8.6

USD 2/2 e

141.26 -15.2

- Pictet-EUR Bonds -P - Pictet-EUR Corporate Bonds -P

EUR 2/2 e

521.66 -0.1

EUR 2/2 e

184.75 -2.7

- Pictet-EUR Government Bonds -P - Pictet-EUR High Yield -P

EUR 2/2 e

153.75

EUR 2/2 e

220.30 -1.1

- Pictet-EUR SMT Bonds -P - Pictet-Glo Emerging Debt -P USD

EUR 2/2 e

133.53 -0.0

1.2 Pictet-USD Short Mid-Term Bds -P 1.3 Fonds en actions

EUR 2/2 e

545.48

6.2

EUR 2/2 e

119.83

0.8

Pictet-Europe Index -P EUR

EUR 4/4 e

155.06

0.2

Pictet-European Sust Eq -P EUR

EUR 2/2 e

213.70

2.8

Pictet-Glo Megatrend Sel -P CHF

CHF 1/1 e

172.28

0.2

CHF 2/1 e

139.11 -4.7 Pictet-Health -P EUR 222.28 -4.7 Pictet-Health -P USD

USD 2/1 e EUR 2/1 e

JSS EquiSar-Int.Income P EUR acc

EUR 2/1 e

161.69

JSS EquiSar-Int.Income P EUR dist

EUR 2/1 e

153.28

JSS EquiSar-Int.Income P USD acc

USD 2/1 e

JSS OekoSar Eq-Gl P EUR acc

EUR 2/1 e

JSS OekoSar Eq-Gl P EUR dist

EUR 2/1 e

JSS Pyrrho EventDriven Fd P USD acc

USD 2/1 a

JSS Pyrrho EventDriven Fd P USD dist USD

2/1 a

89.38

JSS Real Estate Eq-Gl P EUR acc

EUR 2/1 e

185.21

EUR 2/1 e

163.32

- Mir. - Conv. Bonds Global A USD 2.8 Mir. - Gl Hgh Yield Bd A USD Mir. - Gl Strat Bd A USD 2.8

JSS Real Estate Eq-Gl P USD acc

USD 2/1 e

207.83

JSS Real Estate Eq-Gl P USD acc he.

USD 2/1 e

91.58

JSS Resp Eq - Brazil P USD acc

USD 1/1 e

54.40 -40.1 Mir. - Eq Global Focus A Cap 90.24 - Mir. - Eq Spain A Cap

2/1 e

JSS Sust Eq - Water P EUR acc

EUR 2/1 e

JSS Sust Eq - Water P EUR dist

EUR 2/1 e

JSS Sust Eq - Water P USD acc hedgedUSD 2/1

e

JSS Sust Eq - Water P USD dist

USD 2/1 e

JSS Sust Eq-Europe P EUR acc

EUR 2/1 e

JSS Sust Eq-Europe P EUR dist

EUR 2/1 e

- Fonds en actions - Mir. - Eq Asia ex Japan A USD

144.60 -1.4 Mir. - Eq Swiss Sm/Mid A CHF 144.59 -1.4 Mir. - Gl Eq High Inc A Cap USD 92.24

- Mirabaud Eq. Global Em.Mkts A Cap

161.20 -8.8 Mirabaud Fund (CH) Swiss Eq I Cap 88.03 4.2 Mirabaud Swiss Equity Asymmetric I 83.66

4.2

JSS Sust Eq-Glob EM P USD acc

USD 2/1 e

72.99 -20.6

JSS Sust Eq-Global P EUR dist

EUR 2/1 e

126.44 -3.4

JSS Sust Eq-New Power P EUR acc

EUR 2/1 e

JSS Sust Eq-New Power P EUR dist

EUR 2/1 e

JSS Sust Eq-Real Est Gl P EUR acc

EUR 2/1 e

JSS Sust Eq-Switzerland P CHF dist

CHF 4/3 e

JSS Sust Eq-USA P USD acc

USD 2/1 e

SaraSelect P CHF dist

CHF 4/3 e

Fonds d’allocation d’actifs JSS Gl.Sar-Bal (CHF) P dist

CHF 2/1 e

JSS Gl.Sar-Bal (EUR) P dist

EUR 2/1 e

JSS Gl.Sar-Growth P acc

EUR 2/1 e

JSS Quant Portfl-Gl P EUR dist

EUR 2/1 e

JSS Quant Portfolio-Def P CHF dist

CHF 4/3 e

JSS Su.Portf-Bal P CHF ac.hed.

CHF 2/1 e

JSS Su.Portf-Bal P EUR dist

EUR 2/1 e

JSS Sust Portf-Defensive P CHF dist

CHF 4/3 e

JSS Sust Portf-Flexible P CHF dist

CHF 4/3 e

120.31

e

133.35

USD 4/4 e

112.30

USD 4/4 e USD 4/4 e

USD 3/1 USD 4/4 a EUR 3/3 e CHF 4/4 el USD 4/4 e USD 4/4 e CHF 1/1 el CHF 3/2 e

Fonds d’allocation d’actifs Mirabaud Fd (CH) - LPP 25+ Z Cap

Mirabaud Fd (CH) - LPP 40+ Z Cap 48.25 -1.7 Mirabaud Fd (CH) - LPP Preserv. Z Cap 48.32 -1.7

CHF 2/4 b CHF 4/4 b CHF 4/4 b

2.9 Investissements alternatifs 763.95 -6.8 MirAlt Sicav Diversified A USD USD

97.58

-

100.80

0.9

JSS Alt-Multi-Strat Fd P USD acc

USD 1/1 a

JSS Commodity-Div.(EUR) P EUR dist

EUR 4/3 e

41.86 -15.4

JSS Commodity-Div.(USD) P USD dist

USD 4/3 e

59.08 -15.3

JSS Commodity-Diversified P CHF dist CHF

4/3 e

CHF 4/3 e

62.65 -14.1

USD 2/2

1/1 b

USD 1/1 b

CHF 2/1 e CHF 2/1 e CHF 2/1 e

CHF -/-

Solvalor 61

CHF 2/2 e

234.80 -1.1

Swisscanto Directions de Fonds SA Tél. 0844 850 830 www.swisscanto.ch 146.00 17.7 Fonds en instruments du marché monétaire SWC (LU) MMF CHF B CHF 2/1 e 147.69 -0.3

CHF 2/2

SWC (CH) BF CHF (I) A CHF SWC (CH) BF Corporate hedged CHF A CHF USD 1/1 e USD 1/1 e CHF 1/1 b CHF 1/1 b CHF 1/1 b

137.61 -8.3 SWC (CH) Index BF CHF (I) A 143.18 -4.6 SWC (LU) BF CHF B

1/1 b

114.83 116.24

USD 1/1 b

116.41

CHF 1/1 b

115.98

EUR 1/1 b

117.43 115.59

CHF 1/1 b

2/1 e

96.30

2/1 e

102.19

CHF 2/1 e

73.96

CHF 4/4 e

111.56

CHF 2/1 e

134.96

164.08 -4.7 SWC (LU) BF COCO H B CHF 2/1 166.72 -4.2 SWC (LU) BF EUR B EUR 2/1 168.06 -3.9 SWC (LU) BF Glob. Absolute Return H BCHF 2/1

EUR 1/1 b

CHF 2/1 e

- SWC (LU) BF Medium Term CHF B CHF - SWC (LU) BF ST Global High Yield H B CHF

2/1 e 2/1 e

- SWC Swiss Red Cross Charity Fund A -

CHF 2/1 e

- Fonds en actions - SWC (CH) EF Europe A SWC (CH) EF Green Invest A

EUR 2/1 e

USD 1/1 a CHF 1/1 a

PvB Andante - Emg Mkts K (CHF) PvB Andante - Emg Mkts K (EUR)

CHF 2/1 b

10092.65 -10.8

EUR 2/1 b

11004.25 -10.7

PvB Andante - Emg Mkts K (USD)

USD 2/1 b

12287.40 -10.2

PvB Andante - Global K (CHF)

CHF 2/1 b

11039.25

PvB Andante - Global K (EUR) 190.40 -10.6 PvB Andante - Global K (USD) 174.47 -1.5

EUR 2/1 b

12172.00 13070.05

USD 2/1 b

SWC (LU) EF Selection International B

USD 2/3 b

3078.31 236.92

SWC (LU) PF Green Inv Balanced B 4.3 SWC (LU) PF Green Inv Yield B 4.8 SWC (LU) PF Growth B

EUR 2/1 e

161.74 -1.1

EUR 2/1 e

384.32

EUR 2/1 e

137.19 -1.9

EUR 2/1 e

119.50 -3.2

CHF 2/1 e

241.48

USD 2/1

146.90 -7.3

EUR 2/1 e

229.94 -0.6

USD 2/1 e

611.20 -12.3

EUR 2/1 e

178.48

7.3

EUR 2/1 e

258.84

7.8

USD 2/1

389.21 -10.5

EUR 2/1 e

173.09 -11.0

USD 2/1 e

226.07 -3.8

111.70 -3.3 Global Convertible Bond B 102.00 -0.5 High Yield Bond B

149.81 94.16

CHF 4/4 e

117.76

EUR 2/1 e

137.96

1.1 Fonds d’allocation d’actifs 1.1 SWC (LU) PF Balanced B CHF 1.4 SWC (LU) PF Dynamic 0 - 50 B CHF SWC (LU) PF Equity B

78.77 -15.4

105.90 -4.3 EUR Corporate Bond Mid Yield B 118.41 0.0 Euro Bond B

357.78

SWC (LU) EF Selection North America BUSD 2/1 SWC (LU) EF Top Dividend Europe B EUR 2/1

e e

2/1 e

2.8 Fonds en actions -11.2 China Stars Equity B -2.9 Clean Technology B -4.6 Emerging Markets Equity B -4.4 -5.4 Eur. Mid & Small Cap Equity B

108.89 -17.6 European Equity B 133.05 -9.3 Far East Equity B

170.66 -8.3 Future Resources B 137.39 1.6 Global Equity (ex US) B

JPY 2/1

New Power B

EUR 2/1 e

108.46 -6.8

Sust.Asian Leaders(Ex-Japan) B

USD 2/1

223.06 -11.1

Sustain.Emerging Mkts Leaders B

USD 2/1 e

89.13 -14.1

104.84 -4.3 Sustain.Global Leaders B 245.09 -7.2 Sustainable Swiss Equity A

USD 2/1 e

127.04 -3.5

CHF 4/1 e

175.78 -5.1

140.33 -0.5 Swiss Mid and Small Cap Equity B 168.86 -3.3 US Equity B

CHF 2/1 e

148.05 -2.5

USD 2/1 e

836.70 -2.0

CHF 4/1 e

467.36 -4.7

CHF 4/1 e

763.75

195.24 -5.6 96.29 -13.6 266.81 -11.9 168.57 -7.1

JPY 2/2

14676.98

SWC BVG 3 Oeko 45 R

CHF 2/1 e

141.29 -3.5 Vontobel Swiss Dividend A 142.15 -3.2 Vontobel Swiss Small Companies A

EUR 1/1

60.78

SWC BVG 3 PF 10

CHF 2/1 e

182.63 -0.4

Pictet-Japanese Eq Opp. -P JPY

JPY 2/2

8200.93

EUR 2/1

91.14

SWC BVG 3 PF 25 SWC BVG 3 PF 45

CHF 2/1 e

Pictet-Japanese Eq Sel -P EUR Pictet-Japanese Eq Sel -P JPY

JPY 2/2

12295.96

Pictet-Pac ExJpn Idx -P USD

USD 2/2 e

295.34

EUR 2/2 e

131.78 -2.2 Fonds en obligations 37.23 3.9 Raiffeisen Conv Bond Global B

4.1 Pictet-Premium Brands -P EUR 0.5 Pictet-Russian Equities -P USD

USD 2/1 e USD 2/2 e EUR 2/2 e USD 1/1 e 2/2 e 4/4 e 2/2 e

Banques Raiffeisen Tél. 0844 888 808 -2.4 www.raiffeisen.ch -0.1 Fonds en instruments du marché monétaire 6.7 Raiffeisen Euro Money A EUR 2/1 e 490.36 -0.2 -0.8 Raiffeisen Euro Money B EUR 2/1 e 749.47 -0.2 5.1 Raiffeisen Swiss Money A CHF 2/1 e 995.10 -0.7 -2.3 CHF 2/1 e 1301.68 -0.7 Raiffeisen Swiss Money B -17.4 5.7

173.77 -1.8 Raiffeisen Euro Obli A 966.53 15.3 Raiffeisen Euro Obli B 129.05 -14.6 Raiffeisen Futura Global Bond A 162.67 -10.0 Raiffeisen Futura Global Bond I 163.57 -7.8 Raiffeisen Futura Swiss Franc Bond A 225.32 -0.5 Raiffeisen Futura Swiss Franc Bond I Raiffeisen Swiss Obli A Raiffeisen Swiss Obli B

CHF 4/4 e

1200.50 -1.8

CHF 4/4 e

1286.00 -2.9 Fonds en actions 101.98 -1.5 Raiffeisen Clean Technology A 116.54 -1.3 Raiffeisen Clean Technology B

EUR 4/4 e EUR 2/2 f CHF 2/1 e

EUR 4/4 f CHF 4/4 f CHF 4/4 f 2/1 e 2/1 e 2/1 e

938.57 -3.8 Raiffeisen EuroAc A Raiffeisen EuroAc B 96.40

Raiffeisen Futura Global Stock A

- Raiffeisen Futura Global Stock I 95.09 -10.1 Raiffeisen Futura Swiss Stock A 95.05

- Raiffeisen Futura Swiss Stock I 107.81 -7.6 Raiffeisen Future Resources A 98.59 1.6 Raiffeisen Future Resources B 110.77 -6.1 Raiffeisen SwissAc A Raiffeisen SwissAc B

Fondations Pictet Tél.: 058/323 29 60

Fonds d’allocation d’actifs

www.pictet.com

Raiffeisen Global Invest Balanced A Raiffeisen Global Invest Balanced B

122.52 -0.9 FPLP-LPP/BVG-SMT Bonds -P 106.79 -2.9 FPPI-LPP/BVG-Bonds -P

Raiffeisen Global Invest Equity A 1.4 Raiffeisen Global Invest Equity B

CHF 2/1 e EUR 2/1 e EUR 2/1 e CHF 4/1 e

1.2

117.71 195.43

0.4 Union Bancaire Privée, UBP SA 0.4 Tél. 00800 827 38 637 www.ubpbank.com ubpfunds@ubp.ch

CHF 2/1 e

CHF 2/1 e

158.44 -9.6 Fonds en obligations 160.10 -9.6 UBAM (CH) - High Grade CHF Income ACHF

EUR 2/1 e

109.26

EUR 2/1 e

152.41

CHF 4/1 e

84.73 -6.1 UBAM-Dynamic Euro Bond AC 113.85 -5.5 UBAM-Dynamic US Dollar Bond AC

CHF 2/1 e

CHF 4/1 e CHF 4/1 e CHF 4/1 e CHF 2/1 e CHF 2/1 e CHF 2/1 e CHF 2/1 e

CHF 2/1 e CHF 2/1 e CHF 2/1 e

114.35 -0.0 Raiffeisen Global Invest Yield A Raiffeisen Global Invest Yield B

CHF 2/1 e

FPLP-LPP/BVG-40 -P

CHF 3/3 e

FPPI-LPP/BVG-25 -P FPPI-LPP/BVG-40 -P

CHF 3/3 e CHF 3/3 e

Piguet Galland & Cie SA 0.4 Tél. 058 310 44 36 pgfunds@piguetgalland.ch www.piguetgalland.ch Fonds en obligations

CHF 2/1 e

CHF 2/1 e

CHF 2/1 e

Raiffeisen Pens.Inv.Fut.Balanced A CHF 4/1 127.42 -2.5 Raiffeisen Pens.Inv.Fut.Balanced I CHF 4/1 138.57 -3.7 Raiffeisen Pension Invest Futura Yield ACHF 4/1 134.98 -2.5 Raiffeisen Pension Invest Futura Yield ICHF 119.04 -3.7 RaiffeisFd(CH)MultiAssetClFlexBal CHF RaiffeisFd(CH)MultiAssetClFlexGrw CHF

e e e

4/1 e 4/1 e 4/1 e

Autres fonds

4.9 UBAM-Corporate Euro Bond AC 4.9 UBAM-Corporate US Dollar Bond AC

198.24 -4.5 UBAM-Emerging Mkt Bond AC 102.97 -4.0 UBAM-Emerging Mkt Corp Bond AC 117.84 -19.6 UBAM-Euro Bond AC 117.84 -19.6 UBAM-Global High Yield Solution AC 315.92 -5.2 UBAM-Local Ccy Em Mkt Bond AC 363.36 -5.2 UBAM-US Dollar Bond AC

USD 2/1 e

54.75 -18.6

USD 2/1 e

62.79 -15.3

Belvista Non-Food Commodity B

USD 4/4 e

77.36 -16.1

Pure Dividend Strategy B

USD 2/1 e

89.43 -8.9

Pure Momentum Strategy B

USD 2/1 e

100.17 -4.7

USD 2/2 e

92.04 -6.1

EUR 2/1 e

96.31 -4.2

Fonds en obligations

1/1 e

Helvetia - Income Pf A

CHF 4/1 e

133.60 -2.6

Helvetia - Income Pf I

CHF 4/1 e

144.83 -2.6

CHF 4/1 e

108.10 -7.3

CHF 4/1 e

109.34 -7.3

Helvetia - Mix 30 Pf A

CHF 4/1 e

100.21 -3.7

0.1 Helvetia - Mix 30 Pf I 140.37 -0.9 Helvetia - Mix 50 Pf A 93.06 -16.6 Helvetia - Mix 50 Pf I

CHF 4/1 e

102.67 -3.7

CHF 4/1 e

145.43 -4.3

CHF 4/1 e

152.77 -4.3

100.13

0.6

Fonds en actions Helvetia - Dynamic Pf A

EUR 1/1 f

254.26 -0.5 Helvetia - Dynamic Pf I

USD 1/1 f

211.03 -0.0

USD 1/1 f

151.26 -4.6

USD 4/1 f

122.84 -1.6

EUR 1/1 f

980.69

USD 4/1 f USD 1/1 f USD 1/1 f

1/1 e 1/1 f 1/1 f

USD 1/1 f EUR 1/1 f f f

1/1 f 1/1 f

CHF 1/1 f USD 4/4 f

2535.31

Fonds d’allocation d’actifs

0.6

WMPartners Vermögensverwaltungs AG 148.88 -2.2 Tél. +41 58 888 38 38 107.52 -3.3 www.wmpartners.ch 1443.44

2.4 Fonds en actions

64.78 -13.2 392.33

2.3

352.33 -0.9

WMP EM Established Leaders Fd B

CHF 1/1 e

116.67 -13.0

WMP Eq Opport Fd - B

CHF 1/1 e

112.86 -13.8

12313.00

3.2 883.61 -15.3 Zurich Invest AG Tél. 044 628 49 99 1234.00 -1.5 Fax 044 629 18 66 253.89 -1.8 www.zurich.ch 81.33 -34.6 Fonds en instruments du marché monétaire 9.25 -0.6

CHF 2/1 e

9.82 -1.7

CHF 2/1 e

16.67 -7.4

Target Inv. Fd 25 CHF - B

CHF 2/1 e

11.40 -3.0

Target Inv. Fd 35 CHF - B 1078.41 -8.0 Fonds en instruments du marché monétaire 1120.32 -6.4 Euro Money B EUR 2/1 e 132.40 -0.2 Target Inv. Fd 45 CHF - B 985.01 -8.7 Swiss Money B CHF 2/1 e 114.85 -0.7 Zurich Inv. Protect 85+ B

CHF 2/1 e

11.79 -3.8

EUR 4/4 e CHF 4/4 e

Pension Growth I Dis

CHF 4/4 e

106.44 -7.9

Target Inv. Fd Geldmarkt CHF - B CHF 1/1 e EUR 1/1 e USD 1/1 e EUR 1/1 e

EUR 1/1

USD 4/4 e

USD 1/1

243.50 -1.8 RaiffeisETF SolidGold H CHF (hdg)

CHF 4/4 e

3172.17 -8.6

CHF 1/1

112.77 -6.8 RaiffeisETF SolidGoldOunc A CHF

CHF 4/4 e

EUR 1/1

USD 110.87 -0.3 RaiffeisETF SolidGoldOunc A USD 145.68 -3.1 RaiffeisETF SolidGoldOunc H CHF (hdg)CHF

4/4 e

0.5

95.70 -8.9 43.56 -20.4 Vontobel Fonds Services AG - Helvetia Tél. 0848 80 10 20 Fax 0848 80 10 21 www.vontobel.com

180.14

Vontobel Fonds Services AG 132.18 -4.4 Tél. 058 283 53 50 3564.84 -6.4 www.vontobel.com

USD 1/1

3.0

CHF 1/1 e

87.30 -6.8 UBAM (CH) GOLD + (CHF) A UBAM (CH) GOLD + (EUR) A

EURO STOXX 50 EUR Dis Pension Growth A Dis

4/4 e

2/1 e

197.51 -2.5 7018.00

Belvista Dynamic Commodity B

2.4 Pure Premium Strategy B

181.51 -2.3

136.17 -3.6 UBAM-Neuberger Berm. US Eq Val AC USD 117.93 -3.4 UBAM-SNAM Japan Equity Value AC JPY

UBAM (CH) GOLD + (USD) A 114.70 -1.5 UBAM Convertibles Europe AC 105.72 -8.0

CHF 4/1 e

1104.17

EUR 1/1 f

167.46 -5.5 Raiffeisen Index-SPI Dis 168.43 1.0 RaiffeisETF SolidGold A USD

CHF 1/1

2/1 e

100.59 -7.4 UBAM-GCM MIDCAP US Eq Growth ACUSD 1/1 103.21 -3.6 UBAM-IFDC Japan Opport. Equity APC JPY 1/1

125.26 -3.4 UBAM-Swiss Equity AC 132.47 -1.8 UBAM-Turkish Equity AC 142.02 -1.8 92.70 -4.9 Autres fonds

119.00 -0.7

USD 1/1 f

Fonds en actions 114.03 -5.4 UBAM (CH) Swiss Excellence Equity A CHF 143.75 -5.4 UBAM-30 Global Leaders Equity AHC USD 85.15 -9.0 UBAM-Dr. Ehrhardt German Equity AC EUR 88.74 -9.0 UBAM-Equity Bric+ APC 96.85 -7.4 UBAM-Europe Equity AC

172.92 -1.7 Autres fonds 199.73 -3.2 Belvista Commodity B

Target Return Defensive B

104.11

CHF 2/1 e

CHF 3/3 e

3/1 b

CHF 2/1 e

114.31 -0.0 Raiffeisen Global Invest Growth A 133.15 1.3 Raiffeisen Global Invest Growth B

FPLP-LPP/BVG-25 -P

104.66 -1.2 Investissements alternatifs 82.35 -0.6 SWC (CH) Alt. F Diversified B CHF 184.74 -0.7 88.34 -1.7 Autres fonds

CHF 4/1 e

CHF 3/3 b

3/3 b

CHF 5/5 e

101.77 -0.8 SWC (CH) BF Convertible Internation A CHF 110.69 0.9 SWC (CH) Commodity Fund Selection ACHF

147.47

112.18 -0.5 FPPI-LPP/BVG-SMT Bonds -P CHF 113.47 -2.4 120.08 -5.6 Fonds d’allocation d’actifs

CHF 2/1 e

CHF 4/1 e

CHF 1/1 e

CHF 3/3 b

CHF 3/3 b

Fonds immobiliers SWC (CH) Real Estate Fund IFCA

CHF 2/1 e

0.0

Japanese Equity B

CHF 2/1 e

USD 2/3 b

0.0

USD 2/1 e

2/1 e

CHF 2/1 e

2.8

Global Equity B

CHF 2/1 e CHF 2/1 e

96.89 -4.3

96.66 -3.6

CHF 2/1 e

CHF 2/1 e

156.89 -2.1

EUR 2/2 e

USD 2/1 e

492.55

e

106.93 -3.4

USD 2/1 e

e

SWC (LU) EF Green Inv Emerging Mar. BUSD2/1

CHF 2/1 e EUR 2/1 e

115.48 -2.7 Emerging Markets Debt B 124.13 -2.0 Emerging Mkts Loc Ccy Bd B

Swiss Franc Bond B

CHF 2/1 e

128.21 -0.0

128.58 -1.7

98.82

SWC (LU) BF International B

USD 2/1 e

EUR 2/1 e

130.13

e

0.3 Fonds en obligations -2.1 Absolute Return Bond (CHF) B -5.1 Absolute Return Bond (EUR) B 1.8 Absolute Return Bond Dynamic B 0.9 Bond Gbl Aggregate B -0.9 -0.2 Eastern European Bond B

103.82

e

CHF 2/1 e

1476.63 -0.3 SWC (CH) EF Switzerland (I) A 1110.10 -0.3 SWC (CH) Index EF CH Total (II) A 1467.69 0.1 SWC (LU) EF Global Water Invest B

Les informations fournies sont sans garantie NAV / Issue Price commissions non comprises

EUR 2/2 e

e

SWC (LU) BF Global Corporate H B

SWC (CH) EF Small & Mid Caps CH (I) ACHF 2/1

CHF 1/1 a

évaluation hebdomadaire évaluation mensuelle évaluation trimestrielle pas d'émission ni de rachat régulier de parts valeur du jour précédent évaluation antérieure émission des parts suspendue temporairement émission et rachat de parts suspendus temporairement i) prix indicatif l) en liquidation x) après distribution de revenu et/ou gain de cours

US Dollar Money B

Fonds en obligations

SWC (CH) BF International (I) A

a) b) c) d) e) f) g) h)

SWC BVG 3 Oeko 45

111.38 -1.4 Pictet (CH) Pre. Mtls - Phy. Gold P(EUR)EUR 72.81 4.8 Pictet (CH) Pre. Mtls - Phy. Gold P(USD)USD 158.35 -3.0

1001.15

94.15 -6.9 109.70 -1.6 Solvalor Fund Management Tél. +41 58 404 03 00 109.99 -3.5 www.solvalor.ch

Particularités:

401.33

0.2 Piguet Global Fund - Int. Bond Dis

USD 2/2

0.3 0.8

USD 2/2

927.04 -0.6 Piguet Global Fund - Int. Bond Dis 976.53 -0.0 Piguet Global Fund - Int. Bond Dis

108.29

126.75 140.09

0.1 Pictet-Indian Equities -P USD Pictet-Japan Index -P JPY

PCH-Enhanced Liquidity CHF -P dy CHF 1/2 e

CHF 4/1 b EUR 4/1 b

CHF 2/1 e

Autres fonds MV Immoxtra Schweiz P

rA Global Microfinance H CHF rA Global Microfinance H EUR

1. Pas de commission de rachat et/ou de taxes en faveur du fonds (le rachat a lieu à la valeur d'inventaire) 2. Commission de rachat en faveur de la direction du fonds et/ou du distributeur (peut être différente pour le même fonds en fonction de la filière de distribution) 3. Frais de transaction en faveur du fonds (participation à la couverture des frais lors de la vente de placements ) 4. Combinaison de 2) et 3) 5. Conditions particulières lors du rachat de parts

SWC (LU) PF Yield B

Piguet Global Fund - Int. Bond Cap

EUR 2/2

1.3

357.73

Piguet Global Fund - Int. Bond Cap

6.7 PCH-Enhanced Liquidity EUR -P dy 6.4 PCH-Enhanced Liquidity USD -P dy

1.6

151.07

EUR 2/2

Fonds en instruments du marché monétaire 109.01

105.89

USD 4/1 b

Pictet-Indian Equities -P EUR

www.pictetfunds.com

CHF 1/2 e

EUR 2/2 b

rA Global Microfinance B

Le second chiffre en italique se réfère aux conditions appliquées lors du rachat de parts:

CHF 2/1 e

Piguet Global Fund - Int. Bond Cap

CHF 2/2

1.2

SWC (LU) PF Income B

99.64 -0.4 Optimal Allocation -P CHF Optimal Allocation -R CHF

Pictet Asset Management S.A. Tel. +41 (58) 323 3000

104.69

235.22 -5.9

123.06 -0.6 Autres fonds 131.92 -0.6 Optimal Allocation -HP EUR

136.90

CHF 2/2 b

110.28 -9.3 Schroder Investment Management 147.77 -4.5 (Switzerland) AG www.schroders.ch Tél. 0800 844 448 97.45 0.5 Fonds d’allocation d’actifs 98.46 -1.4 Schroder Capital Fund CHF 2/1 e 1164.68 -5.2 103.00 -2.4 Schroder Strategy Fund (BVV/LPP) CHF 2/1 e 136.30 -3.8 99.76 -4.6

Investissements alternatifs

195.72 -8.7 Autres fonds 349.81 2.1 PvB Asset-Backed Securities Fund A

rA Fair Trade B1 rA Fair Trade B2

USD 2/2 e

FPLP-LPP/BVG-Bonds -P 2/1 e

CHF 2/1 e

0.4

Conditions d'émission et de rachat de parts: Le premier chiffre se réfère aux conditions appliquées lors de l'émission de parts: 1. Pas de commission d'émission et/ou de taxes en faveur du fonds (l'émission a lieu à la valeur d’inventaire) 2. Commission d'émission en faveur de la direction du fonds et/ou du distributeur (peut être différente pour le même fonds en fonction de la filière de distribution) 3. Frais de transaction en faveur du fonds (participation à la couverture des frais lors du placement de nouvelles res-sources entrées) 4. Combinaison de 2) et 3) 5. Conditions particulières lors de l'émission de parts

EUR 1/1 e

LB(Swiss) Investment AG Tél. 044 225 37 90 investment@lbswiss.ch MV Immoxtra Schweiz M

69.09 -17.1 Smoothie Fund I (CHF) 181.56 2.1 203.70 -5.4 Fonds immobiliers

Fonds en obligations

CHF 2/1 e

CHF 2/1 e

133.00

Explication Indices

392.44 -5.8 PvB Asset-Backed Securities Fund S 209.65 1.4

1690.99 -3.1 Pictet-Abs Ret Fixed Inc HP EUR 11021.03 -2.4 Pictet-Absl Rtn Glo Div -P EUR Pictet-Piclife -P CHF

Tél. +41 58 787 00 00, www.patrimonium.ch

53.46 -15.9 Patrimonium Swiss Real Estate Fund

EUR 2/2

Pictet-Greater China -P USD

Pictet (CH) Pre. Mtls - Phy. Gold P(CHF) CHF

EUR 1/1 b

132.29 -3.0 Fonds d’allocation d’actifs CHF 102.89 -4.0 MobiFonds 3a

1/1 a

Pictet-Greater China -P EUR

93.96 -9.8 PCH-LPP 25 -P dy CHF 82.26 -19.0 PCH-LPP 40 -P dy CHF

Autres fonds JSS Alt-Multi-Strat Fd P EUR acc hedg EUR

EUR 1/1 e USD 1/1 e

Pictet-US Eq Sel -P USD USD 160.95 -10.7 Pictet-USA Index -P USD USD 94.61 -7.1 Pictet-Water -P EUR EUR 24.64 -1.5 295.86 -0.6 Fonds d’allocation d’actifs

La Mobilière 384.81 -5.1 Asset Management SA 312.35 -1.9 info.am@mobi.ch 145.10 -2.9 www.mobi-am.ch

192.41 - MobiFonds 3a Plus 185.11 -2.5 MobiFonds Select 20 99.87 -3.5 MobiFonds Select 50 100.19 -7.7 MobiFonds Select 90

EUR 1/1 e

Pictet-Glo Megatrend Sel -P USD

106.63 -1.1 Pictet-Security -P USD 103.31 -1.9 Pictet-Small Cap Europe -P EUR Pictet-Timber -P USD

146.31

152.41 -13.4 MirAlt Sicav Europe A EUR 782.27 1.2 MirAlt Sicav North America A USD

EUR 2/2 e

Pictet-Glo Megatrend Sel -P EUR

Pictet-Japanese Eq Opp. -P EUR

1.4

Mirabaud Asset Management 1.4 Tél. +41 58 816 20 20 181.41 - www.mirabaud.com marketing@mirabaud.com 148.36 -2.1 148.17 -2.1 Fonds en obligations EUR 4/4 89.34 - Mir. - Conv. Bonds Europe A EUR

JSS Real Estate Eq-Gl P EUR dist

JSS Sust Eq - Water P CHF acc hedgedCHF

CHF 2/1 e

670.81 -1.6 Smoothie Fund F (CHF) 61.58 -10.6 Smoothie Fund F (EUR)

Pictet-Euroland Index -P EUR

EUR 2/1 e

JSS EquiSar-IIID (EUR) P EUR acc

USD 2/2 e

Pictet-Eu Equities Sel -P EUR

0.2

JSS EquiSar - Global P USD acc

EUR 1/1 e

172.76 -13.9 Smoothie Fund A (EUR) 597.91 6.2 Smoothie Fund A (USD)

138.07 -3.7

113.52

183.26 -3.6 Fonds immobiliers 88.95 - Mi-Fonds (CH) SwissImmo A 149.05 -5.8

EUR 2/2 USD 2/2

CHF 4/4 e

EUR 2/1 e

CHF 2/1 e

182.75 -12.6 Fonds d’allocation d’actifs 154.00 -6.8 Smoothie Fund A (CHF) CHF

Pictet-Ethos(CH)Sw SustEq -P dy

203.18 -3.0

EUR 2/1 e

USD 1/1 e

199.27 -16.0

CHF 2/1 e

JSS EquiSar - Global P EUR dist

162.88

USD 2/2 f

124.32 -3.0

253.45

2209.88

Pictet-Emerging Mkts Idx -P USD

CHF 2/1 e

USD 2/1 e

CHF 2/2 e EUR 1/1 e

USD 2/2

1.9 Mi-Fonds (Lux) 30 A 2.1 Mi-Fonds (Lux) 30 B

JSS Emerg.Sar-Gl P dist

893.08

Pictet-Emerging Markets -P USD

103.86 -4.1

CHF 2/1 e

CHF 2/2 e

EUR 2/2

CHF 2/1 e

109.95

1567.01

Pictet-Emerging Markets -P EUR

Mi-Fonds (CH) 50 A

USD 2/1 e

CHF 2/2 e

240.58 -4.8 PvB Immo CH DF A CHF 372.79 -10.5 PvB Immo CH DF A USD 418.21 -17.4 PvB Immo CH DF I CHF

120.03 -3.3

JSS Em.Sar-NewFront. P USD di

1440.28

EUR 2/2 e

119.66 -3.4

CHF 2/1 e

PvB Pernet von Ballmoos AG Tél. 044 205 51 51 -8.3 www.pvbswiss.com -4.2 Fonds en actions -1.8 Nerrick US Equities A (USD) -4.5 Nerrick US Equities I (USD) -3.1 PvB Swiss Equity Futures Fund A -7.3 PvB Swiss Equity Futures Fund I -3.6 PvB Swiss Equity Futures Fund Z -5.8

Pictet-Eastern Europe -P EUR

CHF 2/1 e

CHF 2/1 e

CHF 2/1 e

responsAbility Investments AG 197.32 -5.1 Tél +41 44 250 99 30 135.04 -0.9 www.responsAbility.com 1167.40 -3.2 Investissements alternatifs

1449.20 -10.2

USD 2/2 e

CHF 2/1 e

93.75

613.79 127.02

USD 2/2 e

Fonds immobiliers 1.6 Procimmo Swiss Commercial Fund 0.8

Pictet-Digital Comm -P USD

Mi-Fonds (CH) 45 Sustainable V

102.15

USD 3/2 a

CHF 2/1 e

USD 2/2 e

Mi-Fonds (CH) 45 Sustainable A

CHF 1/1 e

USD 2/2 e

122.43

111.17 -1.4

USD 1/1 a

CHF 3/2 a EUR 3/2 a

99.14 -5.0 Realstone Swiss Property 118.46 -8.6

Tél : +41 (0)43 817 70 43 97.72 -24.9 www.procimmo.ch 138.84 -2.6

CHF 2/2 f

EUR 2/1 e

JSS DynEq-Switz P CHF dist

USD 1/1 f

2.0

USD 2/2 e

135.81

107.72 -3.1

JSS CET Eq Fund P USD acc hedged

USD 2/1 e

4649.92

107.38 -3.2

2.9 Mi-Fonds (Lux) 40 (EUR) A Mi-Fonds (Lux) 40 (EUR) B -7.2 Mi-Fonds (Lux) 50 A -15.3 Mi-Fonds (Lux) 50 B -18.3

120.49 -9.4 Tél. +41 58 262 00 00, www.realstone.ch

EUR 1/1 f

PostFinance Fonds 5

87.80 -19.0

CHF 2/2 e

CHF 2/1 e

78.89

211.46 -5.0

CHF 1/1 f

CHF 2/1 e

92.06 -5.4 Procimmo SA

PCH-Swiss Mid Small Cap -P dy CHF

CHF 2/1 e

94.84

130.45 -1.0

CHF 3/2 e

PostFinance Fonds 4

110.79 -10.4 Pictet-Clean Energy -P EUR 108.44 -5.4 Pictet-Clean Energy -P USD 133.07 -5.4 Pictet-Digital Comm -P EUR

107.39 -2.3

10237.85 -1.7

CHF 2/1 e

EUR 2/1 e

93.70 -3.9

JPY 3/2 e

PostFinance Fonds 3

USD 2/1 f

CHF 4/4 e

111.62 -4.9 Pictet-Biotech -P EUR 84.19 -10.4 Pictet-Biotech -P USD

0.4

CHF 4/1 e

EUR 3/2 e

CHF 2/1 e

81.72

USD 4/4 e

Pictet-Agriculture -P USD 89.33 -10.2 Pictet-Asian Eq ExJpn -P EUR 67.03 -9.8 Pictet-Asian Eq ExJpn -P USD

106.53 -2.4

138.25 -9.9

PostFinance Fonds 1 Bond PostFinance Fonds 2

EUR 2/1 f

PCH-Swiss Market Trk -P dy CHF

Mi-Fonds (CH) 40 V

CHF 1/1 a

EUR 2/1 e

PCH-Global Equities -P dy USD

159.46

EUR 1/1 a

USD 2/2 e

CHF 4/4 e

77.48 -7.8 PI (CH)-World Equities I dy CHF 147.24 -7.8 Pictet CH - Swiss Eq -P dy Pictet-Agriculture -P EUR

108.81 -0.8

USD 3/2 e

Fonds d’allocation d’actifs

PostFinance Pension 25 323.69 -1.2 PostFinance Pension 45 154.49 4.7

PCH-Global Equities -P dy CHF

0.6 PE CH-Swiss Eq 130/30 -P dy 1.3 PI (CH)-Swiss Equities I dy CHF

107.06 -0.9

80.56 -13.4

Fonds d’allocation d’actifs

1.8 PostFinance SA 0.4 Bèrne, Suisse 1077.69 1.9 Tél +41 848 888 710 www.postfinance.ch 825.14 -4.6 124.62 2.9 Fonds en actions 139.81 -5.0 PostFinance Fonds Global 486.09 1.1 PostFinance Fonds Suisse

Pictet-Em Lcl Ccy Dbt -P USD

CHF 2/1 e

JSS CET Eq Fund P CHF acc hedged

CHF 2/2 f

Pictet-Asn Lcl Ccy Dbt -P USD

EUR 2/1 e

JSS CET Eq Fund P EUR acc hedged

CHF 2/2 f

Pictet-Asn Lcl Ccy Dbt -P EUR

CHF 2/1 e

Fonds en actions

0.2

Piguet Pondéré (CHF) 102.36 -0.2 Piguet Pondéré (EUR) 102.13 0.1 Piguet Pondéré (USD)

857.52

159.25 -2.0 Mi-Fonds (CH) 30 V 136.08 -0.7 Mi-Fonds (CH) 40 A 0.7

132.70

1102.89

93.49 -2.2 Pictet-US High Yield -P USD 133.28 0.7 Pictet-USD Government Bonds -P

CHF 2/1 e

10118.89 -0.0

CHF 4/4 e

Pictet-Global Em Ccy -P USD 103.14 -3.2 Pictet-LATAM Lc Ccy Dbt -P EUR 124.35 -2.4 Pictet-LATAM Lc Ccy Dbt -P USD

136.03 114.20

0.1 Piguet Int. Fd SICAV-World Eq. CHF 123.42 -0.6 Piguet Int. Fd SICAV-World Eq. EUR 137.64 -0.1 Piguet Int. Fd SICAV-World Eq. USD

CHF 4/4 e

93.74 90.79 -18.0 Pictet-Global Bonds -P EUR Pictet-Global Em Ccy -P EUR

CHF 2/1 e

RaiffeisFd(CH)MultiAssetClFlexYld USD 3/2 e

985.82

PCH-CHF Bonds Tracker -P dy

USD 4/4 a

CHF 2/1 a

987.49 -0.1 Piguet Asie-Pacifique ex-Japon 1004.44 0.3 Piguet Actions Amérique du Nord

PCH-CHF Short Mid Term Bd -P dy

94.37

EUR 2/1 e

EUR 2/1

938.94 -0.6 Fonds en actions

Fonds en obligations

USD 4/4 a

Mi-Fonds (Lux) SwissStock A CHF 98.16 - Mi-Fonds (Lux) SwissStock B CHF 122.50 -2.9 86.04 - Fonds d’allocation d’actifs CHF 78.08 0.0 Mi-Fonds (CH) 10 A

JSS Commodity-Dynamic P CHF dist

PCH-Sov Short-Term MM EUR -P dy

0.2 Piguet Actions Japon 958.08 -0.7 Piguet Actions Pan-Europe 986.94 -0.2 Piguet Actions Suisses A

93.07

EUR 2/1 e

0.7 Mi-Fonds (CH) 10 V - Mi-Fonds (CH) 30 A

CHF 1/1 e

EUR 4/4 a

GblConvBd R EUR(ex CH0016340124) GblConvBd R USD(ex CH0129730419)

- Mi-Fonds (Lux) InterBond A - Mi-Fonds (Lux) InterBond B

USD 2/2

PCH-Sov Short-Term MM CHF -P dy

93.81

Fonds en obligations

94.43

PCH-Short-Term MM USD -P dy

92.59

GblConvBd R CHF(ex CH0016340058)

244.92 -4.9 Mi-Fonds (CH) SwissFrancBond A

GBP 2/2

CHF 4/4 a

EUR 2/1 a

Mi-Fonds (CH) SwFrBd MT A

PCH-Short-Term MM GBP -P dy

EUR 4/4 a

USD 2/1 a

Fonds en obligations CHF 4/3 e

93.09

ConvBdOp R USD(ex CH0129799711)

Service Line 0848 845 400 www.banquemigros.ch

JSS Bond - Global P CHF dist

CHF 4/4 a

ConvBdOp R EUR(ex CH0048946757)

Représentant en Suisse: J. Safra Sarasin Investmentfonds AG Tel. +41 58 317 44 44 www.jsafrasarasin.com

CHF 2/2 EUR 2/2

Pictet-Em Lcl Ccy Dbt -P EUR

Fonds en actions

1684.42 -21.9 MFM Global Thematic L/S (CHF) R 1151.93 -9.1 MFM Global Thematic L/S (EUR) I

PCH-Short-Term MM CHF -P dy PCH-Short-Term MM EUR -P dy

94.41 -7.0 PI (CH)-CHF Bonds I dy PI (CH)-Foreign Bonds I dy CHF

2/2 a

MFM Mirante Fund Management SA Tél. +41 21 808 00 90 www.mirante.ch info@mirante.ch MFM Global Thematic L/S (CHF) I

CHF 2/1 e

121.18 -11.7

CHF 2/2 a

3.5

Fonds en actions CHF 2/1 e

100.03 -2.0

EUR 2/2 a

2.4 Fonds d’allocation d’actifs CHF 3.2 Manavest - Global Balanced

IAM Independent Asset Management SA Tél. 022 8183640 www.iamfunds.ch www.iam.ch IAM Emerging Market - A

71.36 -7.4

2/1 e

Fournis par: Swiss Fund Data AG en collaboration avec SIX Swiss Exchange AG et SIX Telekurs Ltd. PUBLICITÉ Ordre des informations de fonds: Nom du fonds, monnaie comptable du fonds, Conditions d’émission / rachat, Particularités, Valeur d’inventaire (valeurs du mercredi, 30.09.2015, indication des fluctuations de cours voir particularités), Performance 2015 en %

76.92 -7.5

79.97 -6.3 Fonds en obligations 82.76 -5.6 Target Inv. Fd Obligationen CHF - B 1687.66 -0.1

Fonds en actions Target Inv. Fd 100 CHF - B Fonds d’allocation d’actifs

CHF 2/1 e

12.45 -4.1

CHF 4/4 e

101.62 -2.7


LE TEMPS

JEUDI 1er OCTOBRE 2015

Carnet du jour 21 DEUIL

Il n’est plus là où il était, mais il est maintenant partout où je suis. Saint Augustin

Son épouse Francine Donzé-Bonvin Ses enfants et petits-enfants Nicolas et Françoise Donzé-Fumeaux, Bertrand et Anne-Sophie, Olivier et Sylvie Donzé-Dux, Laura, Adrien et Alexandre, Christian et Raphaèle Donzé-Biebel, Anne-Elisabeth, Guillaume et Alexandra, Véronique et Nicolas Produit-Donzé, Thomas et Bruno Son frère et ses sœurs, Rosette et Fritz Kreis-Donzé et famille Miquette Jost-Donzé et famille Feu son frère René Donzé et famille Ses beaux-frères et belles-sœurs Feu Marie-Paule Amacker-Bonvin et famille Béatrice Bonvin Catherine et Michel Matthey-Bonvin et famille Monique et Etienne Barilier-Bonvin et famille Jean-Yves et Danièle Bonvin-Chappuis et famille

Ainsi que les familles parentes, Bonvin, Oggier, Wicky, Antille, Rauch, alliées et amies ont la douleur de faire part du décès de

Monsieur Bernard DONZÉ

Enlevé à leur tendre affection, le 29 septembre 2015, dans sa 76e année. La messe de sépulture aura lieu le vendredi 2 octobre à 10 h 30 en l’Eglise de Sainte-Croix à Sierre. Bernard repose en la chapelle mortuaire du cimetière de Sierre où les visites auront lieu le jeudi 1er octobre 2015 de 18 à 20 heures. En lieu et place de fleurs, vous pouvez adresser vos dons à l’association valaisanne des hospitaliers de Lourdes (AVHOD), ASSOC. Vs des hospitaliers diocésains de NDL, IBAN CH93 0076 5000 C022 9376 9, 1950 Sion, Banque cantonale du Valais. Adresse de la famille: Francine Donzé, 2 chemin des Vignes, 3960 Loc

TÉLÉPHONES UTILES NUMÉROS D’URGENCE Urgences santé/ Ambulances: Tél. 144 Police Secours: Tél. 117 Sauvetage du lac: Tél. 117 Pompiers: Tél. 118 Secours routier: Tél. 140 La Main tendue: Tél. 143 Centre d’information toxicologique: Tél. 145 Aide pour enfants Pro Juventute: Tél. 147 REGA: Tél. 1414 Air Glaciers: Tél. 1415 HÔPITAUX ET CLINIQUES GENÈVE HUG: Tél. 022 372 33 11 HUG Urgences adultes: Tél. 022 372 81 20 HUG Urgences de gynécologie et d’obstétrique: Tél. 022 372 42 36 HUG Urgences ophtalmologiques: Tél. 022 372 84 00

HUG Urgences pédiatriques: Tél. 022 372 45 55 HUG Urgences psychiatriques: Tél. 022 372 38 62 HUG Prévention suicide: Tél. 022 372 42 42 HUG Ophtalmologie: Tél. 022 382 84 00 Hôpital de La Tour: Tél. 022 719 61 11 Clinique de Carouge: Tél. 022 309 45 45 Clinique La Colline, urgences: Tél. 022 702 21 44 Clinique Générale-Beaulieu: Tél. 022 839 54 15 Clinique des Grangettes: Tél. 022 305 01 11 Urgences adultes: Tél. 022 305 07 77 Urgences enfants: Tél. 022 305 05 55 SOS médecins à domicile: Tél. 022 748 49 50 SOS Infirmières: Tél. 022 420 24 64

CARNET DU JOUR Les avis tardifs peuvent être remis au journal Place de Cornavin 3, CH-1211 Genève 2, par fax ou par mail, la veille de parution à 19 heures dernier délai

Centre médico-chirurgical Grand-Pré: Tél. 022 734 51 50 Clinique et permanence d’Onex: Tél. 022 709 00 00 Clinique dentaire de Genève: Tél. 022 735 73 35 VAUD CHUV: Tél. 021 314 11 11 Hôpital de l’enfance, Lausanne: Tél. 021 314 84 84 Hôpital ophtalmique, Lausanne: Tél. 021 626 81 11 Centrale téléphonique des médecins de garde du canton de Vaud: Tél. 0848 133 133 Clinique Cecil, Lausanne: Tél. 021 310 50 00 Clinique La Longeraie, Lausanne: Tél. 021 321 03 00 Clinique de Montchoisi,

Lausanne: Tél. 021 619 39 39 Clinique Bois-Cerf, Lausanne: Tél. 021 619 69 69 Clinique de La Source, Lausanne: Tél. 021 641 33 33 Clinique de Genolier: Tél. 022 366 90 99 Centre hospitalier Yverdon: Tél. 024 424 44 44 Hôpital Saint-Loup: Tél. 021 866 51 11 Clinique Cecil, Lausanne: Tél. 021 310 50 00 Clinique La Longeraie, Lausanne: Tél. 021 321 03 00 Clinique de Montchoisi, Lausanne: Tél. 021 619 39 39 Clinique Bois-Cerf, Lausanne: Tél. 021 619 69 69 Clinique de La Source, Lausanne: Tél. 021 641 33 33

Le Temps publicité: Tél. +41 22 888 59 00 Fax +41 22 888 59 91 Mail: carnets@letemps.ch

LE TEMPS

LE TEMPS IMPRESSUM Editeur/Rédaction Le Temps SA Pont Bessières 3 Case postale 6714 CH – 1000 Lausanne 2 Tél + 41 21 331 78 00 Fax + 41 21 331 70 01 Conseil d’Administration Présidence: Stéphane Garelli Direction Administrateur délégué Daniel Pillard Rédaction en chef Stéphane Benoit-Godet Infracures & logistique Philippe Léchaud Publicité Marianna Di Rocco Rédaction en chef: Stéphane Benoit-Godet

Sylvain Besson Gaël Hurlimann Responsable production Nicolas Gressot Chefs de rubrique Culture & Société Emmanuel Grandjean responsable du Samedi Culturel et des pages quotidiennes Economie: Mathilde Farine adjoint: Anouch Seydtaghia Iconographie: Marc Sauser-Hall International: Boris Mabillard Opinions & Débats Emmanuel Gehrig Sciences & environnement Olivier Dessibourg Suisse: Valérie de Graffenried adjointe: Catherine Dubouloz Sport: Laurent Favre

Chefs d’édition Olivier Perrin Philippe Simon Jean-Michel Zufferey Responsable Hors-séries Isabelle Cerboneschi Responsables contenus numériques et suppléments Numérique: Gaël Hurlimann adjoint: Jean Abbiateci Sortir: Emmanuel Grandjean adjointe: Khadidja Sahli Samedi Culturel Emmanuel Grandjean La liste complète de tous les services et collaborateurs du Temps SA sur www. letemps.ch/contact

Rédaction de Genève Responsable: Alexis Favre Rue Courgas 5 CH – 1205 Genève Tél. +41-21 331 78 00 Rédaction de Berne Bundesgasse 8 CH – 3003 Berne Tél. +41-31-326 75 75 Fax +41-31-326 75 76 Rédaction de Fribourg Place de la Gare 5 Case postale 1528 CH – 1701 Fribourg Tél. +41-26 322 42 02 Rédaction de Neuchâtel Place de la Gare 1 Case postale 614 CH – 2002 Neuchâtel Tél. +41-32 724 98 16

Fax +41-32 724 98 24 Rédaction de Zurich Dufourstrasse 49 CH – 8008 Zurich Courrier: case postale CH – 8021 Zurich Tél. +41-44-213 17 77 Fax +41-44-213 17 89 Relation clients Ringier Romandie Pont Bessières 3 CP 7289 - 1002 Lausanne Lundi-vendredi 8h30 à 11h30 - 13h30 à 16h30 Tél. 0848 48 48 05 Fax +41 21 331 70 01 Responsable: Alexandra Nathusius-Cordey E-mail: abos@letemps.ch

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Audience REMP MACH Basic 2014-2: 99 000 lecteurs La rédaction décline toute responsabilité envers les manuscrits et les photos non commandés ou non sollicités. Tous droits réservés. En vertu des dispositions relatives au droit d’auteur ainsi qu’à la Loi ontre la concurrence déloyale et sous réserve de l’approbation préalable écrite de l’éditeur (tél.+41228885853; e-mail: natacha.stroot@letemps.ch) sont notamment interdites toute réimpression, reproduction, copie de texte rédactionnel ou d’annonce ainsi que toute utilisation sur des supports optiques, électroniques ou tout autre support, qu’elles soient totales ou partielles, combinées

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LE TEMPS

Mobilité 22

JEUDI 1er OCTOBRE 2015

Cette page paraît le premier jeudi de chaque mois

Elon Musk, prêt pour la guerre

AUTOMOBILE A lors qu'au salon de Francfort les constructeurs allemands présentaient leurs futurs véhicules électriques haut de gamme, la marque californienne lance son SUV surpuissant. Si futuriste qu'il est équipé d'un dispositif «bioweapon defense» LUC DEBRAINE

Elon Musk aime dire que Tesla n’est pas un constructeur automobile comme les autres. C’est une entreprise de la Silicon Valley, avec ses habitudes propres. A preuve, le dévoilement mardi soir en Californie du Model X, ambitieux véhicule 4x4 électrique. La présentation s’est faite lors d’une «keynote» transmise en direct sur le site web de la marque, avec le grand patron en jeans qui sillonnait la scène en multipliant les données techniques et les aphorismes visionnaires. Exactement comme Apple. Sauf que les keynotes de Tesla sont plus décontractées: elles commencent souvent avec du retard (une heure pour la cérémonie de mardi), se déroulent de nuit et proposent un bar ouvert à tous. Emphatique, même démiurgique, Elon Musk est toutefois un stratège prudent. Il s’est abstenu de donner un coup de pied à l’âne VW, embourbé dans l’un des plus

Le Model X adresse des appels de phares à la clientèle féminine. En particulier à la «soccer mom» grands scandales de l’histoire automobile. La toux subite du diesel pourrait faire son jeu, à lui l’apôtre de la motorisation 100% électrique. Mais Elon Musk serait en tractations avec les géants allemands de l’automobile pour que ces derniers puissent utiliser les stations de recharge rapide que Tesla a installées un peu partout en Europe. On l’a vu à Francfort (LT du 19.09.2015): Audi et Porsche ont présenté leurs propres armes anti-Tesla. Mercedes-Benz et BMW suivront bientôt avec des modèles à puissantes batteries, capables de parcourir de 400 à 500 km en une seule charge. La lutte pour le marché du véhicule électrique haut de gamme, vendu autour des 100  000 francs, est engagée. Il s’agit pour l’heure d’une niche à plusieurs dizaines de milliers de voitures par année. Mais Audi a l’intention de vendre

Lancé mardi soir en Californie par Elon Musk, le Model X de Tesla est un élégant 4x4 doté de portes papillon à l’arrière. Pour mieux affirmer sa vocation familiale. (DR)

Porsche se lance également dans la propulsion 100% électrique avec son concept Mission E. (DR)

Audi a présenté au salon de Francfort son futur SUV électrique, aussitôt baptisé «tueur de Tesla». (DR)

40 000 e-tron quattro, le SUV électrique présenté à Francfort, dès 2018. Tesla n’a aucune intention d’être en dessous de cette barre, dès l’an prochain. Si la production dans son usine de Fremont, et bientôt dans son atelier d’assemblage de Tilburg aux PaysBas, peut suivre ce rythme. Son Model X a déjà engrangé plus de

Pour Elon Musk, dont la rhétorique est toujours surcompressée, le Model X est l’auto la plus complexe jamais conçue. Ce qui explique pourquoi le SUV a pris deux ans de retard sur son agenda. Le modèle a moins de pièces en commun avec l’actuelle berline S de Tesla qu’escompté. Par rapport au prototype de 4x4 dévoilé en

30 000 commandes fermes. Le délai de livraison devrait osciller entre 8 et 12 mois, pour un coût de 130 000 à 140 000 dollars selon la puissance et la finition du modèle. Mardi soir, autre caractéristique des keynotes de Tesla, les six premiers Model X ont été confiés à leurs clients, clés en main.

2012, le trait du designer Franz von Holzhausen s’est affiné, renforçant au passage sa ressemblance avec la BMW X6. Mais les portes papillon à l’arrière sont toujours là. Cette ouverture verticale a donné du fil à retordre aux techniciens de Tesla. Ils sont arrivés à une solution à la fois pratique et

innovante. L’ouverture des portes peut se déclencher à distance ou en bougeant le corps dans l’habitacle lorsque le véhicule est à l’arrêt. Des capteurs empêchent les battants verticaux de toucher d’autres carrosseries dans un parking serré. Il suffit d’avoir une distance libre de 3 cm pour qu’ils s’ouvrent sans encombre. Cet effet papillon en dit long sur l’identité familiale du 4x4: le mécanisme vertical facilite l’installation de jeunes enfants à l’arrière – Elon Musk en a cinq – ou l’entreposage d’objets et de sacs. Alors que le Model S est presque exclusivement acheté par des hommes, le Model X adresse des appels de phares à la clientèle féminine. En particulier à la soccer mom de la bonne société américaine, chauffeuse à plein temps de jeunes pousses à l’école et sur les terrains de sport. Grâce à l’espace dégagé par la motorisation électrique (les batteries sont logées sous le plancher), l’habitacle du Model X est gigantesque. Il est pourvu de trois rangées de sièges, accueillant jusqu’à sept personnes. Il gobe aussi sans problème une planche de surf. Comme la voiture est à traction intégrale, elle se destine aussi à la montagne. En option, un accessoire qui s’accroche à la poupe peut transporter quatre vélos ou six paires de ski. Le 4x4 est capable de tracter une charge de 2,2 tonnes. La puissance est là: sur la version P 90D, le moteur électrique avant délivre 259 chevaux, l’arrière 503. Avec un passage de 0 à 100 km/h en 3,8 secondes. Pas mal pour un SUV de 2500 kg. Le rayon d’action reste inchangé par rapport au Model S: environ 400 km. La gigantesque tablette tactile de la berline, qui gère l’ensemble des commandes, est reconduite sur le 4x4. Mais celui-ci propose des équipements inédits, dont un en dit long sur l’état d’esprit d’Elon Musk, qui a une confiance relative envers le genre humain. Le filtre d’air installé à bord retient les pollens, les bactéries, les particules des méchants diesels, mais aussi les virus. Il a aussi une position «guerre bactériologique» qui isole complètement le Model X de son environnement en créant une pression positive d a n s l ’ h abi tac l e. L e m o d e «bioweapon defense», il fallait vraiment y penser. n

Des objets roulants non identifiés arrêtés au feu rouge TECHNOLOGIE D e nouveaux engins de transports électroniques arrivent chaque mois sur le marché. La demande est là, la technologie y répond mais le nœud se fait au niveau de la loi et des infrastructures AÏNA SKJELLAUG

Heure de pointe à Lausanne, une roue entre les mollets, un homme slalome sans effort parmi les piétons remontant courageusement la rue du Petit-Chêne. Droit comme un I, sa mallette de travail dans une main, son téléphone dans l’autre, il semble flotter sur les pavés. Face à la saturation des moyens de transport traditionnels, il a opté pour un Solowheel, un monocycle électrique pouvant atteindre 22 km/h. Cumulable avec d’autres moyens de locomotion, facilement transportable et écologique, ce gyropode semble être une solution à bon nombre de problèmes de mobilité. Seulement, en Suisse, cette pratique est illégale. «Une loi adoptée le

1er juin 2015 nous a mis des bâtons dans les roues, explique Nicolas Saramon, revendeur de Solowheel pour la Suisse romande. Sous réserve d’immatriculation, l’engin est assimilé à un cyclomoteur et doit être utilisé sur la chaussée. Or, nous ne pouvons satisfaire la liste de normes obsolètes nécessaire pour leur homologation, ce qui les rend de facto illégaux. Et surtout, ces dispositifs ne sont absolument pas conçus pour la route!» Les gyropodes à une ou deux roues devraient donc selon la loi être immatriculés par une plaque, munis de feux et de capteurs redondants. «C’est spécifique à la Suisse car dans les autres pays européens, à condition de modérer sa vitesse, on peut rouler sur le trottoir», précise Nicolas Saramon. Deux rues plus loin, les vendeurs de l’enseigne M-way, spécialisée dans la vente des deux-roues électriques, restent prudents face à l’intérêt croissant de leur clientèle pour leurs trottinettes. «La première chose que nous disons à nos clients,

Les monocycles électriques font actuellement face à un vide juridique. (©SOLOWHEEL)

avant même de leur présenter le produit, c’est qu’en Suisse l’utilisation de la trottinette électrique est limitée au périmètre privé», prévient le directeur du magasin, Jérôme Mussa Peretto. «Mais ils le savent très bien et l’achètent tout de même pour un usage plus large», concède-t-il. Les cas d’amendes d’ordre données par la police (40 francs pour circuler sur le trottoir) sont rares. «Nous sommes dans les prémices d’un marché, reprend Jérôme Mussa Peretto. Les statuts de ces engins ne sont pas encore définis et l’infrastructure pour les accueillir encore moins. Les policiers le savent et se montrent indulgents.» La niche de marché dans laquelle ces produits évoluent s’agrandit. Aujourd’hui tolérés par les forces de l’ordre, ces transporteurs personnels comme les gyropodes et les trottinettes électriques oscillent dans la loi entre jouets et nouveaux moyens de locomotion. La police lausannoise lancera prochainement une campagne d’information et de prévention à ce sujet. n


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LE TEMPS

Culture 23

Wikipédia ou comment féminiser un village de Schtroumpfs

NUMÉRIQUE I l n'y a que 10 à 15% de femmes parmi les contributeurs de l'encyclopédie. Que faire? Une campagne débute cette semaine NIC ULMI

Test de Bechdel, principe de la Schtroumpfette: vous connaissez? Ce sont deux manières d’évaluer un produit culturel (film, série TV, roman) selon la manière dont les femmes y sont représentées. Le premier a été formulé en 1985 par la bédéaste états-unienne Alison Bechdel: une œuvre passe le test si elle contient, parmi ses personnages, au moins deux femmes ayant une conversation entre elles, dont le sujet n’est pas un homme. Ça n’a l’air de rien, mais seulement une moitié des films passe la rampe selon le site Bechdeltest.com. Question saugrenue: si l’encyclopédie participative était une œuvre de fiction, passerait-elle le test de Bechdel? Voyons voir. Tout le monde peut participer à sa rédaction, sans même s’inscrire ni donner son nom. A chaque instant, quelque 120 000 personnes sont en train de créer un nouvel article, ou de modifier l’une des 35 millions de pages qui existent déjà. Parmi ce nombre, on croise des femmes qui contribuent à la tâche en discutant entre elles au sujet de plein de choses: test réussi, donc. Seul problème: parmi les contributeurs de Wikipédia, les femmes sont une infime minorité – 10 à 15% selon des études réalisées entre 2011 et 2013. C’est ce que vient rappeler le projet «Let’s Fill the Wikipedia Gender Gap» (comblons l’écart de genres sur Wikipédia), lancé cette semaine par la Fondation Emilie Gourd, le Bureau de l’égalité de l’Université de Genève et l’association Wikimedia CH. Le problème est polymorphe. Prenons le principe de la Schtroumpfette, formulé en 1991 par l’essayiste états-unienne Katha Pollitt. Dans l’écrasante majorité des fictions pour enfants, écrivait-elle, «les garçons sont centraux, les filles périphériques». Wikipédia est-elle un village de Schtroumpfs? «Le biais est clair. Si l’on observe

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l’ensemble des liens établis entre toutes les pages de l’encyclopédie, on constate que les articles concernant des hommes ne sont pas seulement plus nombreux: ils occupent également une position plus centrale dans le réseau. Les articles consacrés à des femmes, au contraire, ont tendance à être plutôt périphériques», explique David Garcia, chercheur à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich dans le domaine émergent des «sciences sociales computationnelles», invité mardi soir à l’Université de Genève lors de la conférence qui lançait l’opération.

confrontation assez musclée», relève Florence Devouard.

Ténacité

Wikipédia n’est pas une démocratie électorale où les divergences se tranchent par des votes. «Les décisions se prennent par discussion. Ce qui signifie souvent qu’elles sont prises par abandon», poursuit la «wikipédienne». Les participants les moins agressifs laissent tomber: voilà pourquoi les ateliers romands prévoient une session sur le thème «Ténacité: comment répondre aux commentaires»... On notera au passage que Wikipédia est «plutôt une collection d’encyclopédies qu’une encyclopédie unique», chaque communauté linguistique ayant ses règles et ses intolérances.

«Editathons»

Le problème est connu depuis longtemps. «Quand je suis arrivée sur Wikipédia, fin 2001, j’étais la seule femme dans la version francophone de l’encyclopédie. J’ai spammé des forums de discussion pour rameuter d’autres femmes, je me suis fait bloquer... Puis, petit à petit, on a commencé à en parler sur le plan international», raconte Florence Devouard, ancienne présidente de la Wikimedia Foundation à la suite du fondateur Jimmy Wales et «wikipédienne» depuis la première année d’existence de l’encyclopédie. En 2011, alors que la fondation s’inquiète de voir décliner le nombre des internautes qui contribuent à la rédaction, les femmes apparaissent comme une ressource fabuleusement inexploitée. On se fixe alors un objectif: 25% de contributrices à l’horizon 2015... Résultat? Rien à faire: le pourcentage des femmes ne bouge pas. Le rattrapage s’amorce sur le plan du contenu. Des «editathons» – des marathons où l’on se retrouve pour créer ou améliorer des articles – voient le jour pour renforcer la visibilité des femmes dans l’encyclopédie. Le collectif new-yorkais Art + Feminism, créé en 2014 et focalisé sur les femmes dans l’art contemporain, donne un exemple qui sera repris dans une trentaine

«Ce n’est pas le «wikilove». On est souvent dans une confrontation assez musclée» FLORENCE DEVOUARD, ANCIENNE PRÉSIDENTE DE LA WIKIMEDIA FOUNDATION

L’affiche de la campagne lancée pour augmenter la présence féminine sur l’encyclopédie en ligne.

d’événements semblables dans le monde entier. Le projet romand reprend le flambeau avec une série d’ateliers organisés entre octobre 2015 et juin 2016. Mais pourquoi, au juste, le pourcentage de femmes parmi les contributeurs est-il si bas? «Une des questions principales est le sentiment de compétence, c’est-à-

dire l’impression d’être assez légitime pour contribuer. Un sentiment de compétence par rapport au sujet sur lequel on envisage d’écrire, mais aussi par rapport à l’outil informatique», avance Mireille Bétrancourt, professeure en technologies de l’information à l’Université de Genève. La conscience de leur propre légiti-

mité est malmenée chez les femmes par les représentations ambiantes: il s’agit là d’un frein intériorisé. D’autres obstacles apparaissent lorsqu’une femme se met à contribuer: «Beaucoup sont intimidées par l’atmosphère très agressive qu’on rencontre sur le site. Ce n’est pas le «wikilove», malheureusement. On est souvent dans une

On signalera enfin que certaines pages suscitent des débats plus violents que d’autres. Surveillés par le projet WikiWarMonitor, les articles les plus controversés sont, en anglais, ceux qui concernent George W. Bush et l’anarchisme. En français, c’est «Ségolène Royal» et «Objet volant non identifié». Vaut-il la peine de se bagarrer là-dessus? Conclusion oblique de Florence Devouard: «Peut-être les femmes sont-elles moins présentes car elles font preuve d’intelligence. Elles estiment que c’est plus efficace – et moins bête – de s’occuper de son jardin, de son boulot, de sa communauté et de son système politique plutôt que d’aller passer des heures en ligne à s’écharper. A mon avis, c’est la principale raison.» ■


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Quand «Les Mille et une nuits» s’assombrissent CINÉMA Le deuxième volet du triptyque de Miguel Gomes, «Le Désolé», épate toujours en dressant son état des lieux portugais NORBERT CREUTZ

Le premier «volume» des Mille et une nuits de Miguel Gomes, «L’Inquiet», est toujours à l’affiche et mieux vaut commencer par celui-là pour qui souhaite découvrir l’intégralité de ce merveilleux film-fleuve divisé en trois (lire LT du 09.09.2015 et Samedi Culturel du 19.09.2015). Ce qui ne veut pas dire que le deuxième, «Le Désolé», lancé mercredi, démérite. Mais au contraire du foisonnant feu d’artifice inaugural, qui émerveillait par sa variété formelle tout en

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racontant un Portugal victime de la crise, celui-ci laisse décidément un arrière-goût amer. Absente de l’écran, la belle Schéhérazade doit cette fois se contenter de sa voix off pour raconter trois nouveaux récits, qui disent comment «la désolation a gagné le cœur des humains». Surprise, cela commence comme un western avec la «Chronique de fugue de Simão sans tripes», un assassin de femmes réfugié dans l’arrière-pays montagneux quasi désertique. Mais un western méditerranéen, contemplatif, qui nous invite à suivre l’errance de ce vieux chacal solitaire dans ces superbes paysages, jusqu’à imaginer ses délires lubriques et machistes, plutôt que de s’attacher à ses poursuivants. L’épisode se clôt sur l’ironie que ce

criminel qui n’était guère plus qu’un homme suprêmement égoïste serait devenu une sorte de héros populaire pour avoir nargué la police pendant quarante jours – ce qui en dit long sur le prestige dont jouit l’Etat. Un humour carrément sarcastique devient le moteur de «Les Larmes de la juge», pas par hasard le morceau central de toute la trilogie: le cinéaste y recycle en effet sous forme de sketch théâtral toute une série de faits divers croustillants engrangés durant ses recherches. Dans un antique amphithéâtre à ciel ouvert se tient un drôle de tribunal nocturne chargé de juger un vol de vaches. Sauf que l’affaire s’emballe, révélant une ahurissante (et hilarante) chaîne de méfaits impliquant

l’essentiel du public, jusqu’à des Chinois, mondialisation oblige. Assisterait-on au naufrage moral généralisé? Ajoutez un drôle de prologue-épilogue impliquant la fille de la juge qui lui annonce qu’elle vient de perdre sa virginité puis sa bonne noire qui finit par enfourner un gâteau à sa place, et vous tenez du Gomes pur jus: poé-

Le constat est sombre et inquiétant. Pour le vivre-ensemble de tout un pays, pour sa démocratie

tique et délirant, quoique avec réalisme. Sans oublier notre scène favorite: le dialogue silencieux, mais sous-titré, entre une vache et un olivier… Le dernier récit, «Les Maîtres de Dixie», nous ramène en terrain plus documentaire, dans un grand ensemble de banlieue où s’entassent des pauvres gens de tous âges. Entre chômage et menaces d’expulsion, solitude et nostalgie, s’esquisse d’abord un pacte suicidaire d’un vieux couple mais surtout le parcours du petit chien blanc Dixie, genre bichon maltais, qui passe d’un maître à l’autre avec une bienheureuse inconscience. Les animaux seraient-ils donc mieux lotis que les humains? Plutôt qu’un misérabilisme de bas étage, ou alors

une coupe sociologique distante, Gomes signe ici un épisode aussi riche à sa manière que le précédent, qui confirme son souci fraternel pour tous les laissés-pourcompte de l’horreur économique. Le constat est sombre et inquiétant. Pour le vivre-ensemble de tout un pays, pour sa démocratie. Pourtant, en restant toujours aussi foisonnant et plastiquement maîtrisé, avec des pointes d’humour, de poésie et même d’érotisme inattendues, ce second volet épate toujours autant. N’est-ce pas le paradoxe des grandes œuvres que de savoir nous combler avec des idées inconfortables? ■ Les Mille et une nuits, Vol. 2: Le Désolé, de Miguel Gomes (Portugal – France – Allemagne – Suisse 2015), avec Crista Alfaiate, Chico Chapas, Luisa Cruz. 2 h 12

Hommage aux icônes postmodernes de l’Amérique CRITIQUE M ichael Wendeberg et l’Ensemble Contrechamps ont joué Frank Zappa et John Zorn, mardi soir à l’Alhambra à Genève JULIAN SYKES

Rien de mieux qu’une nouvelle salle pour faire une ouverture de saison. Mardi soir, l’Ensemble Contrechamps a profité de la rénovation de l’Alhambra à Genève pour convier le public autour d’un programme baptisé «La face cachée des icônes». Un public assez nombreux est venu écouter des pièces des Américains John Zorn, Conlon Nancarrow et Frank Zappa – à la jonction entre musiques populaires et musique savante – ainsi qu’une création de la compositrice australienne Liza Lim. Le ton est donné avec «For Your Eyes Only» de John Zorn. On pense naturellement au film de James Bond sorti en 1981 (Rien que pour vos yeux), mais il s’agit en l’occurrence d’une symphonie de chambre composée en 1988. L’œuvre s’apparente à un collage musical. On y trouve toutes sortes de citations issues du monde de la musique classique (Mozart, Varèse, Carter, Schoenberg, etc.), du jazz, du tango et du cinéma (les thèmes de poursuite dans les dessins animés de Walt Disney). Les citations défilent à toute vitesse. Ce sont des clins d’œil furtifs. On a à peine le temps de les saisir. C’est un zapping musical sur le mode burlesque, très bien servi par le chef allemand Michael Wendeberg et l’Ensemble Contrechamps. Viennent ensuite les pianistes Antoine Françoise et Stefan Wirth pour deux pièces de Conlon Nancarrow (1912-1997). Ce compositeur américain est l’auteur d’une cinquantaine d’études pour piano mécanique. Ce sont des morceaux d’une complexité phénoménale, superposant des métriques différentes. L’Anglais Thomas Adès a transcrit les études Nos 6 et 7 pour deux pianos. On y admire les prouesses techniques d’Antoine Françoise et de Stefan Wirth, d’autant que la musique devient toujours plus dense jusqu’à un concentré de notes infernal. A l’inverse, le concerto pour violon Speak, Be Silent de la compositrice Liza Lim se veut plus dépouillé. On y trouve un caractère de rituel qui reflète son intérêt pour les cultures aborigènes et asiatiques. Cette musique incantatoire (avec des solos aux vents et l’usage de la percussion) évoque par moments les bruits de nature, un peu comme dans une brousse. Il y a un certain univers poétique, mais le recours systématique à des unissons (voulu par l’auteure) finit par devenir lassant. Le violoniste David Grimal luimême manque de présence, sa sonorité paraissant un peu ténue par rapport à l’ensemble qui l’entoure, de sorte que l’œuvre ne paraît pas marquante. Figure postmoderne, étoile du jazz-rock et du rock progressif, Frank Zappa paraît bien plus bouillonnant par contraste. Sa suite The Yellow Shark (dont l’Ensemble Contrechamps jouait cinq extraits) réjouit par son invention et sa liberté. On y ressent l’influence de Varèse, que Zappa admira dans sa jeunesse, avec d’autres emprunts à la musique savante et au jazz. La pièce Ruth Is Sleeping pour deux pianos et celle intitulée The Girl In the Magnesium Dress sont les plus expressives du lot. Le chef Michael Wendeberg affûte sa baguette pour le puissamment rythmé G-spot Tornado, joué avec brio, puis bissé par l’Ensemble Contrechamps. ■


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Culture 25

Le théâtre au creux de l’oreille

MUR DU SON D es casques audio pour le spectateur, des micros pour les acteurs: la scène vit une révolution acoustique. Histoire en cinq actes d’un bouleversement au Théâtre de Vidy. Il touche à quelque chose de vital. Quand un artiste comme Macaigne joue sur des stridences, c’est une façon de solliciter ce qu’il y a de plus vivant chez chacun.» Tous ne sont pas convaincus.

ALEXANDRE DEMIDOFF

Longtemps, les durs d’oreille ont fui les salles. Corneille, Feydeau, Koltès n’étaient pas faits pour leurs tympans. Longtemps aussi, les acteurs à la voix de cristal ont craint le ridicule du passage par les feux de la rampe. Le théâtre était la chasse gardée d’organes majestueux, Alain Cuny, Maria Casarès jadis, Valérie Dréville, Denis Lavant aujourd’hui. On vous parle là d’une époque révolue. Depuis peu, des metteurs en scène vous proposent un casque audio pour vivre la représentation comme en immersion, ou dans une capsule sensorielle. Impossible de perdre une miette de la tirade. Autre phénomène qui remonte aux années 1990: le micro fleurit, caché dans un élément de décor, ou logé tel Jiminy Cricket sur l’acteur lui-même. Des puristes s’offusquent. Ajuster son organe à la taille d’une salle, se faire entendre, même en chuchotant, n’est-ce pas la quintessence de l’art? Les esthètes ont beau s’indigner. Le théâtre opère une révolution acoustique qui bouleverse le rapport au spectacle. Des exemples? Début septembre, au Théâtre de Vidy, l’acteur britannique Simon McBurney invite dans The Encounter à une odyssée sidérante, aux confins de l’Amazonie. La jungle et ses orages vous parviennent via des écouteurs et un bruitage réalisé en partie en direct par l’interprète. Dans son fauteuil, on ferme les yeux: on se sent Amazonien. En mai, le compositeur français Roland Auzet transpose Dans la Solitude des champs de coton, pièce-culte du Français Bernard-Marie Koltès, dans un centre commercial à Lyon. Vous êtes libre de suivre les deux actrices, Audrey Bonnet et Anne Alvaro, dans les dédales du mall. Leurs voix vous pénètrent à travers des écouteurs. Quant au micro, il peut donner une nouvelle impulsion à une carrière. Ainsi, Fanny Ardant. Il y a quelques jours, elle incarne Cassandre à la Comédie de Genève. Sa voix impressionne. «A mes débuts, on me disait qu’elle n’était pas assez forte, que je n’avais aucune chance au théâtre, confie-t-elle au Temps. Mais, depuis que le micro n’est plus un crime, tout a changé.» Mutation? Oui, avec effets sur le jeu, les esthétiques et l’expérience du spectateur. On tente de la cerner en cinq actes et une morale.

1. Le casque, ou le bonheur du cinéma

Le casque instaure un lien d’in-

4. Le règne de l’ingénieur du son

«Le métier a changé sous l’influence d’une personnalité comme André Serré dans les années 1980, mais aussi grâce à l’informatique», souligne Jean Faravel, l’un des ingénieurs son les plus demandés en Suisse romande. Aujourd’hui, la bandeson est constitutive du spectacle, souligne-t-il. «C’est comme l’eau du bain pour un acteur. Il m’arrive de changer d’une seconde un repère musical et l’acteur en est complètement perturbé.» Symptôme: on parle de créateur son.

5. Le casque est-il le futur du théâtre?

timité avec l’acteur, son souffle, son humeur. Ainsi, cette sensation de zoom avec Dans la Solitude des champs de coton. Roland Auzet explique: «Les actrices sont parfois à cinquante mètres du public et celui-ci continue de les entendre comme si elles étaient tout près. Elles se déplacent et vous êtes avec elles: c’est l’équivalent du travelling au cinéma.» Autre bénéfice: une voix, un bruitage, une musique directement injectés dans l’oreille produisent un paysage mental, note Vincent Baudriller, directeur du Théâtre de Vidy. «Le son devient décor.»

2. Le micro, attribut de l’âme

Il permet un jeu plus proche de soi, suggère le metteur en scène suisse Denis Maillefer qui recourt souvent au micro. «Il connecte des intimités, celles du spectateur et de l’acteur.» Facilité? «Non, réfutet-il. Le micro amplifie les approximations. J’ai monté une Bérénice dans laquelle les acteurs avaient des micros nichés dans leurs cheveux. Ils devaient être d’une précision implacable. La voix est le révélateur de l’être. Le micro per-

met d’accéder à cette dimension secrète.» Alors, «cinématographisation du jeu», comme le souffle l’historien du théâtre Georges Banu? «Ce qui est sûr, c’est qu’à partir des années 1980 des metteurs en scène comme Patrice Chéreau se servent de projecteurs de cinéma particulièrement puissants, ajoute ce dernier. Les innovations sonores suivent. Je dirais: «Nouvelles lumières, nouvelles voix.»

3. L’ère de la boule Quies

A l’entrée, on vous propose parfois non pas un casque, mais des boules Quies. Ainsi dans Idiot, spectacle inspiré de Dostoïevski monté par Vincent Macaigne à Vidy la saison passée. Le spectateur était pilonné par les voix et une musique de cathédrale punk. On en sortait sonné. «Dans la vie de tous les jours, le son nous avertit d’un danger, commente Eric Vautrin, dramaturge

PORTE-VOIX

Le micro de Sophocle Sophocle déjà. Aux grandes heures d’Epidaure, les acteurs masqués utilisent un amplificateur de voix rudimentaire, souligne l’historien Georges Banu. Par la suite, les dimensions des théâtres deviennent plus modestes. A l’époque de Shakespeare, les comédiens parlent haut et fort. Bob Wilson et Carmelo Bene. Dès les années 1970, ces deux artistes revendiquent l’artifice du théâtre. Ils utilisent le micro non pour imiter les voix de cinéma, mais pour les faire sortir de leurs sillons naturalistes. Romeo Castellucci et Gisèle Vienne aujourd’hui. Le son est chez ces metteurs en scène-plasticiens un langage. Il agit sur le corps du spectateur, parle à sa part primitive, là où sont enfouies des terreurs et des pulsions prohibées. ADF

Roland Auzet est tenté d’y croire. «J’ai envie de parler de démocratisation du théâtre. Le casque est un outil qui parle aux jeunes et permet d’implanter le théâtre dans des lieux auxquels il semblait réfractaire.» Vincent Baudriller, lui, est catégorique: «Ce n’est pas l’avenir du théâtre. Quand les spectateurs retirent leurs casques à la fin de The E n c o u n te r, i l s re p re n n e nt conscience de leur appartenance à une communauté et du prix de celle-ci. Sur un mode ludique, Simon McBurney dénonce une tendance contemporaine à l’autisme.»

Morale provisoire

Il se pourrait que l’usage du micro et du casque soit le symptôme d’une époque qui privilégie l’ego aux dépens de la geste collective. C’est l’hypothèse du Belge Philippe Sireuil qui monte ces jours Le Voyage au bout de la nuit à la Comédie. «Je suis d’une génération qui dans les années 1980 croyait aux vertus d’un théâtre politique. Les acteurs devaient être capables de projeter leurs voix. Or, on assiste à un retour du sujet, ce qui a peut-être des incidences sur l’esthétique du théâtre. On chuchote plus qu’on ne dénonce.» «La toute-puissance du son offre un nouvel atout à la scène, note Georges Banu. On peut opter soit pour l’autoroute, soit pour la départementale. Dans une salle de 100 places, il n’y a rien de plus émouvant que le grain d’une voix nue.» ■

L’EXPERT

«La voix pure, un mythe» ÉRIC VAUTRIN, DRAMATURGE AU THÉÂTRE DE VIDY

Dans son oreille passe l’histoire du son au théâtre. Universitaire, aujourd’hui dramaturge au Théâtre de Vidy, Eric Vautrin souligne que les enfants de Molière se sont toujours nourris des inventions de leur temps. De quand date l’intérêt des metteurs en scène pour le son?

André Antoine, qui est considéré comme l’inventeur de la m i s e e n s c è n e au s e n s moderne, intègre déjà des enregistrements dans ses spectacles en 1890. Notez que c’est à cette époque que naît le Théâtrophone. Des compagnies de téléphone proposent à leurs clients de les brancher en direct sur les spectacles de la Comédie-Française. C’est une manière pour elles de les fidéliser. Et ça marche du tonnerre. Quand est-ce que le micro apparaît sur scène? L’acteur italien

Carmelo Bene est l’un des premiers à utiliser des micros dans les années 1970-1980. Il ne s’agit pas pour cet artiste fascinant d’imiter le cinéma, mais de jouir de toutes les possibilités de la voix de manière spectaculaire. Presque au même moment, le metteur en scène américain Bob Wilson est lui aussi un grand adepte des micros. Mais son modèle est musical. La voix doit concurrencer l’instrument. Des passionnés s’indignent du recours à la sonorisation. D’où vient cette tradition de la voix pure? Des années 1920 à Paris.

A cette époque, le théâtre souffre de la concurrence des grandes expositions et du cinéma. Les salles se vident. Pour faire face, leurs directeurs inventent le concept de «présence de l’acteur», qui n’existait pas auparavant. C’est une façon de souligner l’unicité de l’art théâtral. ■ PROPOS RECUEILLIS PAR ADF

Marivaux ou l’amour à la ferme CRITIQUE D irecteurs du Théâtre des Osses à Givisiez, Geneviève Pasquier et Nicolas Rossier montent «Les Acteurs de bonne foi». Grange et bottes de foin, le spectacle est pétillant, mais doit encore trouver son rythme MARIE-PIERRE GENECAND

L’amour à la ferme. Après une étonnante version pop et BD de L’Illusion comique de Corneille l’an dernier (LT du 08.10.2014), Geneviève Pasquier et Nicolas Rossier, directeurs du Théâtre des Osses à Givisiez, livrent une variante agricole des Acteurs de bonne foi, cette année. Une lecture moins surprenante que le pari cornélien dans la

mesure où Marivaux convoque déjà valets et jardiniers dans cette pièce en un acte qui voit des serviteurs tenter de trousser une jolie comédie pour épater l’aristocratie. Grange et bottes de foin, poules, chevaux et chien. L’idée est pertinente, mais le spectacle souffre de dysrythmie. Survolté au début, le jeu devient presque prostré à la fin. Comme si les comédiennes les plus chevronnées peinaient à se synchroniser. L’accroc peut être réparé. Sur la petite scène du Théâtre de Carouge où le spectacle commence sa grande tournée, reste une proposition musicale joliment mouvementée. Un ton, pétillant, qui traduit bien l’esprit marivaldien.

Elle s’appelle Laurie Comtesse et fait beaucoup pour le succès de la pièce. Formée chez Serge Martin, la jeune comédienne, un tempérament, compose Colette, la fille du jardinier promise à Blaise, fils de fermier (Quentin Leutenegger, parfaitement demeuré). Tignasse blonde et coiffure à la Brigitte Bardot, tablier bleu et sourire ravageur, la jeune actrice ébouriffe par son aplomb et sa fraîcheur. Elle virevolte, s’étonne, s’emporte, désarçonne. Tout en elle ravit, et son mentor du moment, le valet Merlin (Pierric Tenthorey, sous haute tension) qui tente désespérément de diriger ses pairs dans cette comédie, a bien raison d’être séduit. Lisette, fian-

cée de Merlin, enrage en marge et, dans ce rôle, la jeune Aurore Faivre dit aussi bien la frustration née du trouble entre réalité et fiction. Car elle est là, l’astuce du maître de l’amour masqué. Brouiller les couples fermiers-valets, demander à chacun de jouer l’inclination opposée et voir comment cette redistribution fait trembler la réalité. Tout Marivaux est contenu

Coiffure à la Brigitte Bardot, la jeune actrice ébouriffe

dans cette gageure: dire le faux pour éprouver le vrai jusqu’à la blessure. Comme ce moment cruel où, pour les besoins d’un canular imaginé par Madame Amelin (Anne Vouilloz), le jeune Eraste (Simon Bonvin), amoureux de la belle Angélique (Marie Fontannaz), se voit contraint un temps d’épouser la «vieille» Araminte (Véronique Montel) et tombe littéralement à la renverse de contrariété. Dindon de la farce, la riche veuve n’a que les yeux pour pleurer… Mais impossible d’évoquer cette création sans parler de la musique, personnage à part entière de la pièce. A la composition, le Fribourgeois Mathieu Kyriakidis s’inspire du registre populaire pour écrire

ses mélodies et confie à chaque comédien la réalisation en direct et avec les moyens du bord de la partition. Avec un relais sur le plateau, la violoncelliste Sara Oswald (LT du 17.05.2015). Sous couvert d’un garçon de ferme un peu niais, la musicienne joue le chef d’orchestre de cette interprétation collective et bricolée. Bien vu. Les intermèdes chantés ou bruités étoffent cette comédie en un acte qui doit encore trouver son rythme sur la durée. ■ «Les Acteurs de bonne foi», jusqu’au 1er novembre, Théâtre de Carouge, Genève, 022 343 43 43, www.tcag.ch. Puis grande tournée romande sur www.theatreosses.ch


LE TEMPS

JEUDI 1er OCTOBRE 2015

26 Culture

Corto Maltese, un ami qui revient de loin

BANDE DESSINÉE R essuscité par un scénariste et un dessinateur espagnols, le marin iconique créé par Hugo Pratt vit une nouvelle aventure «Sous le soleil de minuit». Graphiquement et psychologiquement, ils ont saisi l’esprit du gentilhomme de fortune

Légende (CREDIT)

ANTOINE DUPLAN

Décédé il y a vingt ans, Hugo Pratt a légué à l’imaginaire collectif une icône: Corto Maltese. Apparu en juillet 1967, ce marin sans port d’attache véhicule les valeurs libertaires de l’époque qui l’a vu naître. De La Ballade de la mer salée à Mû (1992), l’aventurier romantique a parcouru le monde, de l’Ethiopie à l’Argentine, de la Sibérie à l’Irlande, cherchant quelque trésor qui soit de poésie plutôt que d’or. Hugo Pratt n’a jamais dit que ses personnages devaient être enterrés avec lui. Patrizia Zanotti, qui détient les droits de l’œuvre, répondait naguère, quand on l’interrogeait sur une éventuelle reprise de Corto Maltese, que «Corto devient de plus en plus mythique, intouchable». Mais l’idée a fait son chemin. Il y a quatre ans, elle confiait à deux artistes espagnols le soin de lui rendre vie. Né en 1972 à Madrid, Juan Diaz Canales a connu le succès avec les scénarios de Blacksad, série noire

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animalière. Né en 1952 à Badalone, Ruben Pellejero a dessiné Les Aventures de Dieter Lumpen. Le premier a fait la connaissance de Corto Maltese dans les bandes dessinées de son grand frère: «Je suis tombé amoureux du personnage. C’était incroyable, totalement différent de tout ce que je connaissais. De la poésie, de l’aventure, une économie dans le graphisme et les dialogues.» Quant au dessinateur, il a découvert le gentilhomme de fortune dans la revue Totem; il a été frappé par la superbe du dessin et la modernité du trait. Pour les deux artistes, succéder à Pratt ne se traduit pas en termes de «sacré défi», mais de «rapport émotionnel. C’est plus un cadeau qu’un travail.» Ils ne se sentent pas écrasés par le mythe.

Frères ennemis réunis

Les repreneurs ont joui d’une totale liberté créatrice. Ils ont juste reçu un petit synopsis dont ils ont conservé trois éléments. Le temps de l’action, 1915, qui s’ins-

crit dans la chronologie de l’œuvre juste après La Ballade de la mer salée. Puis la présence de Jack London, ce «frère aîné» de Corto, qui tenait un rôle prépondérant dans La Jeunesse. Enfin le décor du Grand Nord, où Corto Maltese ne s’était jamais risqué. L’exercice s’avère parfaitement réussi. Dans Sous le Soleil de minuit, Juan Diaz Canales et Ruben Pellejero parviennent à saisir l’essence graphique et psychologique du personnage. Le titre exhale déjà une ambiguïté judicieuse. Corto Maltese ne fait pas son come-back en fanfare, mais apparaît sous le soleil de minuit, cette lumière générant insomnies et hallucinations. D’ailleurs l’aventure commence comme dans un rêve, dimension constitutive de l’univers de Corto, avec un Raspoutine mourant de froid et échappant de justesse aux flammes de l’enfer. Les deux frères ennemis en viennent aux mains à San Francisco, et puis le barbichu haineux quitte le récit. «Il était important

«Corto Maltese – Sous le soleil de minuit», de Ruben Pellejero et Juan Diaz Canales, Casterman, 90 p.

d’avoir Raspoutine dans cette reprise, mais je ne voulais pas abuser, d’autant plus que l’antihéros risque toujours de supplanter le héros. Je ne voulais pas réunir toute la «famille Corto», Raspoutine, Pandora, Steiner. Ces personnages n’interviennent que si le récit a besoin d’eux», explique Juan Diaz Canales. Débarrassé de son âme damnée, Corto Maltese décachète une lettre de son vieil ami Jack London. Elle l’entraîne en Alaska et au Canada sur la piste d’une prostituée japonaise et d’un éventuel trésor. Il rencontre des personnages fascinants sortis de l’histoire, comme Joe Boyle, chercheur d’or au Klondike, d’autres, bigger than life: Fred Slavin, le

boxeur amoureux d’une garce pour laquelle il verse des lames enfantines, Karl A. Clark, l’espion allemand, ou Ulkurib, le potentat inuit qui a dressé une guillotine au fond des bois…

Trois flocons

Rappelant que la copie ne vaut jamais l’original, Pellejero s’est inspiré de l’expressionnisme minimaliste de Pratt première et deuxième période. Il a laissé parler son imagination pour dessiner au feutre fin, rehaussé d’aplats noirs au pinceau, des vignettes jouant avec le graphisme originel (la silhouette longiligne du héros aux jambes démesurées d’idole pop) dans un fin mélange d’hommage et d’innovation. Les décors sont un peu plus fouillés, le rythme plus tendu. Mais le récit respecte les suspensions temporelles inhérentes à la narration prattienne. La case qui montre juste trois flocons de neige suffit à dire que l’heure avance, que l’hiver vient, que le danger guette… Les coups de fusil font toujours

«Crack!», cette onomatopée typique de Pratt, mais des tonalités différentes se font entendre et enrichissent le personnage. Corto n’accompagne pas Raspoutine au cinéma. Le dernier des héros romantiques est «nostalgique d’un monde en train de disparaître. Il préféra toujours la marine à voile à la marine à vapeur. Le cinéma, une invention récente en 1915, ne l’intéresse pas.» Défenseur de la veuve, de l’orphelin, du cancre, du rêveur et du rebelle, Corto Maltese fait deux rencontres étranges: Itxaygix, gamin inuit hyperactif et râleur, et un vieux marin, faux aveugle et vrai soiffard. Ses doubles, peut-être à différents âges de la vie. Quand il a repris Les Scorpions du désert, Pierre Wazem disait «Parfois je me dis que Pratt serait content.» Les deux repreneurs de Corto partagent légitimement cette impression. «On a fait un livre respectueux, amusant, avec de l’aventure et de la poésie. Alors pourquoi pas?» n


JEUDI 1er OCTOBRE 2015

LE TEMPS

Der 27 ANOUCH SEYDTAGHIA

Qui, en 2002, aurait misé un dollar sur Henry Blodget? Sans doute personne. Analyste star de Wall Street, l’homme vient alors de se faire humilier publiquement par Eliot Spitzer. Le procureur de New York publie une série d’e-mails montrant comment Henry Blodget démolit, en privé, des sociétés high-tech qu’il recommande en parallèle chaudement à ses clients. Le natif de Manhattan solde ses comptes avec la justice en lui versant 4 millions de dollars. Mais, depuis mardi, l’homme tient une revanche éclatante. Il vient, en une transaction, de gagner plusieurs millions de dollars, l’éditeur Axel Springer en ayant déboursé 343 (334 millions de francs) pour acquérir le site Business Insider, qu’il avait cofondé en 2007. De combien sera garni le compte en banque de Henry Blodget ces prochains jours avec cette transaction? A priori entre 40 et 60 millions de francs. Le New-Yorkais n’a jamais dit quelle part exacte du capital il détenait de Business Insider, les estimations variant entre 10 et 15%. Henry Blodget a cette semaine le triomphe modeste. «Merci à tous! C’est très gentil. Je suis très reconnaissant envers nos lecteurs et nos clients et si fier de notre équipe. Axel Springer est une entreprise extraordinaire», a-t-il publié mardi sur Twitter. Manifestement, Henry Blodget est très occupé ces dernières heures: à peine une poignée de tweets depuis le rachat de Business Insider, alors qu’il publiait auparavant une trentaine de messages par jour.

PROFIL

1966 N aissance à Manhattan.

«Je me suis senti terriblement honteux. J’avais laissé tomber des millions de personnes»

1989 D ipômé de l’Université de Yale.

1994 I l rejoint Prudential Securities, puis CIBC Oppenheimer & Co.

Décembre 1998 I l prédit, correctement, l’explosion de l’action d’Amazon.

2003 A ccord à l’amiable

concernant ses agissement chez Merrill Lynch.

2007 I l crée Silicon Alley Insider, qui deviendra Business Insider.

2015

A xel Springer rachète Business Insider.

Reconnaissance immédiate

Henry Blodget revient de loin. A la fin des années 90, le diplômé de Yale hésite entre journalisme et finance. Après avoir passé un an à enseigner l’anglais dans la campagne japonaise, il rentre aux Etats-Unis et songe à écrire un livre pour raconter son expérience. Mais personne ne veut le publier. Il enchaîne des jobs dans le journalisme avant d’être engagé, en 1994, chez Prudential Securities, où il fait ses premières armes dans l’analyse financière. La bulle internet prend de l’ampleur, Henry Blodget sent le vent venir et se spécialise dans les valeurs hightech plus tard chez Oppenheimer & Co. Il acquiert une reconnaissance immédiate lorsqu’il affirme, en 1998, que l’action d’Amazon – que la plupart des analystes voient décliner – passera de 242 à 400 dollars d’ici à un an. Sa prédiction se réalise trois semaines plus tard. Henry Blodget, qui passera chez Merrill Lynch, devient une star. L’analyste atteint son apogée lorsqu’il décroche, en 2000, la quinzième place du classement Digital 50 effectué par Time Magazine, qui identifie les personnes les plus influentes d’Internet. Enhardi par ses prévisions de croissance toutes plus optimistes les unes que les autres pour les valeurs techno-

Un jour, une idée

LA VICTOIRE

DU PARIA

Henry Blodget Analyste honni des années folles de la bulle internet, le cofondateur de Business Insider connaît son heure de gloire avec le rachat effectué par Axel Springer

logiques, Henry Blodget investit 700 000 dollars juste avant que la bulle internet n’éclate. Celui qui gagnera jusqu’à 12 millions de dollars par an perdra l’entier de cette somme avec la chute du Nasdaq. Surtout, il attirera l’attention dès 2001, aux côtés d’autres analystes stars, de la SEC, le gendarme boursier américain, et de la justice.

En analysant des courriels envoyés par Henry Blodget, Eliot Spitzer découvre que l’analyste a très souvent recommandé aux clients de Merrill Lynch des actions qu’il estimait pourtant «pourries». L’homme échangeait aussi avec la banque d’investissement de Merrill Lynch pour contenter ses clients potentiels. Le

ÉMILIE VEILLON

Des bocaux en verre pleins d’exquis mets verts à Vevey Les fauteuils vert pomme de la rue pavée du Lac annoncent la couleur. Le proverbe affiché à l’intérieur de l’espace gourmand veveysan N & Co aussi «Ceux qui pensent qu’ils n’ont pas le temps de manger sainement trouveront tôt ou tard le temps d’être malades.» Voilà, c’est dit. Donc, sur les étals de cette arcade créée en juin, les bocaux en verre alignés sont remplis de mets bio qui font du bien au corps. Salades de saison, sushis végétaux, birchers au chia, clubs sandwichs sans gluten, brownies aux dattes et au cacao, tarte-

lettes aux épinards, risottos et lasagnes végétariennes, livrés par les traiteurs: Raw-Lab, Féeries crues et Saveur et santé. Lait et crème ont été remplacés par du lait de riz, de coco ou d’amande, même dans le délicieux cappuccino ou le chocolat chaud au cacao cru. Stévia et agave sont préférés au sucre. Et c’est très bon comme ça. Thérapeute de formation, Nancy Bader et son ami menuisier, Jean-Pierre Mietta, ont créé un décor sur mesure pour ces produits mûrement réfléchis. En fait, cet espace take away est attenant au super-

Ethan Hill/Redux-Rea

marché bio, inauguré, lui, en décembre dernier par le couple. Autour d’un olivier stabilisé, l’assortiment est vaste: pain, fruits et légumes, produits frais, rayon bébé, alimentation chiens et chats, éco-nettoyage, cosmétiques, pâtes, farines, flocons, produits en vrac. Un lieu qui vit aussi lors d’ateliers de cuisine pour enfants certains mercredis et d’initiations à l’alimentation vivante pour adultes. Il reste d’ailleurs encore quelques places à l’atelier détox prévu ce jeudi soir. Et que le vert dure… N & Co. Rue du Lac 13, Vevey. Tél. 021/921 71 71

procureur de New York veut faire de Blodget un exemple et publie ces données. Mais l’analyste échappe à un procès et à l’obligation de fournir des excuses publiques: il parvient à transiger avec la justice et doit verser, en 2003, 4 millions de dollars, dont 2 d’amende. «Je me suis senti honteux. J’avais laissé tomber des millions de personnes», dit-il en 2013 au New Yorker. Banni à vie de l’analyse financière, Henry Blodget rebondit dans le journalisme. Il crée son blog, Internet Outsider, sur le Web et la recherche. Il collabore à Newsweek et à Slate, pour lequel il se fera remarquer en couvrant, en janvier 2004, le procès de Martha Stewart, l’animatrice de télévision, condamnée pour délit d’initié. Si certains soulignent la qualité de son travail journalistique et ses révélations, il reçoit encore de nombreuses critiques liées à son sulfureux passé. Début 2007, Kevin Ryan, qui avait fondé DoubleClick avant de revendre à Google, approche Blodget pour lui proposer de devenir directeur et rédacteur en chef d’un site web d’information dédié à l’économie. Henry Blodget accepte et lance Silicon Alley Insider, dédié aux nouvelles technologies. Le premier jour, disait-il il y a deux ans au New Yorker, le site attire 121 clics. L’équipe s’agrandit, le site, renommé Business Insider, perd de l’argent mais les associés s’accrochent. Le succès arrive. A force de petites nouvelles provocantes, l ’aud i e n c e aug m e nte p ou r atteindre 76 millions de visiteurs uniques par mois. Aujourd’hui, Blodget est à la tête de 325 employés et son site rivalise avec les pure players du Web que sont Buzzfeed, Vice et Huffington Post. L’homme a beau être issu de l’univers high-tech, il s’est toujours fait un point d’honneur à respecter le code vestimentaire du monde de la finance, avec costume et cravate. C’est ainsi qu’il dirige ses équipes au sein de sa rédaction – sa «War Room», comme il la surnomme –, au 13e étage de 257 Park Avenue South, au cœur de Manhattan.



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