Le Grand Art - Un roman inédit d'Alexandra David-Neel - Brochure de présentation

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Alexandra David-Neel un roman inĂŠdit 11 octobre 2018 - le tripode


Alexandra David-Neel à son bureau, Tunis, vers 1902.

alexandra david-nEel ,  romancière féministe. Se présentant comme le journal d’une actrice, Le Grand Art surprendra les admirateurs d’Alexandra David-Neel par sa sensualité et sa modernité. Achevé en 1902, à une époque où son auteure était encore inconnue mais déjà une femme déterminée de plus de trente ans, ce roman nous fait suivre la vie tourmentée d’une jeune comédienne et chanteuse lyrique, prise au piège entre sa passion pour l’art et la prédation sexuelle des hommes. Isolée, démunie, elle cherche les ressources pour défendre sa liberté…

LE GRAND ART Roman Couverture de Jules Stromboni Parution le 11 octobre 2018 400 pages | 23,00 € | 978-2-37055-170-2


Depuis toujours, le Tripode accom­p agne des figures de fe m m e s l i b r e s . C h a rlo t te Salomon, Goliarda Sapienza, Ma r ie Redon net ou encore Valérie Manteau : ce sont autant d’œuvres d’écrivaines contemporaines qui ont choisi de vivre leur singularité sans concession. Achevé en 1902, Le Grand Art d’Alexandra David-Neel aurait pu par son antériorité s’inscrire en figure tutélaire de toutes ces œuvres, s’il n’était demeuré inédit jusqu’à aujourd’ hui. Car ce roman n’est pas seulement un texte fondamental pour comprendre qui fut Alexandra David-Neel avant d’attein­dre une renommée mondiale grâce à ses périples et ses écrits. Au-delà de la valeur biographique et du talent littéraire que révèle le texte, on est aussi frappé par la modernité de cette auteure qui, en nous faisant suivre le parcours d’une comédienne, dénonce avec force le sort réservé aux femmes. Samuel Thévoz, responsable de l’édition scientifique du Grand Art, y revient dans l’entretien qu’il nous a accordé pour cette brochure. « J’appris à suivre tous les chemins et j’en devins un moimême », écrivait Charlotte Salomon en 1942. Exactement quarante ans plus tôt, une femme encore méconnue, mais déjà anarchiste, bouddhiste, artiste et écrivaine, annonçait dans un roman, avec une force stupéfiante, le même désir de liberté et de recherche de son « art ». Souhaitons que nous serons nombreux, en cette année qui célèbre les 150 ans de la naissance d’Alexandra David-Neel, à nous inspirer de cette leçon et à célébrer cette femme d’exception. Frédéric Martin


L’AUTEUR

LE TEXTE

Alexandra David-Neel (18681969) est l’une des grandes figures d’exploratrices du xxe siècle. Spécialiste du bouddhisme, elle est devenue mondialement célèbre après un périple asiatique qui dura de 1911 à 1925 et la conduisit jusqu’à la ville interdite de Lhassa.

Le manuscrit du Grand Art est conservé à Digne-les-Bains dans la maison d’Alexandra DavidNeel, transformée en musée après sa mort.

Le Grand Art, roman publié pour la première fois, est empreint d’éléments autobiographiques et révèle des aspects peu connus de la personnalité d’Alexandra David-Neel. À la croisée du roman d’apprentissage, du journal, de la littérature érotique et de l’anarchisme, ce texte nous permet de redécouvrir la pensée féconde d’une personne qui, avant de consacrer sa vie à l’Orient, fut également chanteuse lyrique, femme de lettres et féministe engagée.

Demeuré inédit jusqu’à ce jour, il est présenté dans cette édition critique par Jacqueline Ursch, présidente de l’Association Alexandra David-Neel. L’établissement du texte et de son appareil scientifique a été mené par Samuel Thévoz. Chercheur spécialisé notamment dans l’histoire de l’orientalisme, Samuel Thévoz est un fin connaisseur de la vie et de l’œuvre d’Alexandra David-Neel. Il est l’auteur d’Un horizon infini. Explorateurs et voyageurs français au Tibet (1846-1912), (Presses de l’Université Paris-Sorbonne, 2010).


ENTRETIEN AVEC SAMUEL THÉVOZ

LE GRAND ART EST L’ŒU VRE INAUGUR ALE D’ALEX ANDR A DAVID - NEEL : QUAND A -T- IL ÉTÉ RÉDIGÉ ? A -T- IL ÉTÉ ÉDITÉ À L’ÉPOQUE ?

Commencé en septembre 1901, le roman est achevé en août 1902. Ce « premier » roman est resté inédit jusqu’à aujourd’hui. Il s’agit du journal fictionnel d’une jeune chanteuse d’opéra, Cécile Raynaud, qui, tout en aspirant à la vie et au bonheur, raconte les vicissitudes de l’existence d’une « actrice dans la dèche ». Tout en se remémorant injustices et outrages subis à son corps défendant, Cécile cherche les moyens de se sortir de sa position de victime de l’industrie des spectacles.

Depuis le début des années 1890, David-Neel s’était ellemême fait un nom sur les scènes lyriques : la presse de l’époque et les archives départementales et théâtrales enregistrent en effet son passage et ses « performances » sous le pseudonyme d’Alexandra Myrial, nom de plume également, puisque Le Grand Art porte cette signature. Pendant ces dix années,

Alexandra David-Neel à Paris, avant 1904.

QUI ÉTAIT ALEX ANDR A DAVID - NEEL EN 1902 ?   SI ELLE NE S’EST PAS ENCORE ENGAGÉE DANS SES GR ANDS VOYAGES, ELLE A DÉJÀ 30 ANS PASSÉS.


elle a tourné en Belgique, en Indochine, en Grèce et sillonné la province, avant une dernière tournée en Tunisie. Malgré de nombreux succès, elle n’obtient pas le contrat à l’Opéra-Comique de Paris qu’elle espérait. En 1901, elle met un terme à sa carrière de chanteuse et privilégie sa pratique de l’écriture, à laquelle elle s’est alors déjà essayée en diverses publications. C’est ainsi qu’Alexandra David-Neel parviendra finalement à imposer son nom dans la mémoire collective française et internationale. VOUS QUALIFIEZ LE ROMAN D’ŒU VRE LYRIQUE, THÉÂTR ALE, EMPRUNTANT AU JOURNAL.... VOUS PARLEZ AUSSI DE PREMIER ROMAN « BOUDDHIQUE » : EN QUOI EST- IL LE REFLET D’UNE PERSONNALITÉ HORS DU COMMUN, ÉRUDITE, FÉMINISTE, ANARCHISTE... ?

C’est vrai que le roman s’appuie sur une vaste culture littéraire et établit des liens complexes avec le théâtre lyrique. On peut souligner pour commencer que ce roman indique en quelque sorte la « bande-son » qui en accompagne « S’EXTIRPANT AINSI la lecture en faisant référence à de nomDES CONVENTIONS, breuses œuvres du répertoire de l’époque : LE ROMAN DÉLIVRE opéra-comique, opérette, grand opéra, chansons de café-concert. Si elles restiUNE ‘‘ PENSÉE DE RÉVOLTE ’’ ET OPÈRE tuent l’ambiance littéralement musicale du roman, les références aux personnages UNE DÉNONCIATION et aux intrigues de ces œuvres souvent MORALE ET proches du mélodrame agissent encore comme modèles pour la trajectoire du SOCIALE QUI A PEU personnage de Cécile et des nombreuses D’ANTÉCÉDENTS autres actrices dont la narratrice évoque COMPARABLES le souvenir. Il faut préciser toutefois que DANS L’HISTOIRE le roman montre moins les scènes sur lesquelles se déroulaient les spectacles, que LITTÉRAIRE. » les coulisses de la représentation, l’envers du décor. Enfin, le roman s’apparente au théâtre en ce qu’il raconte la transformation de Cécile en une « étoile » parisienne, moyennant une mise en scène de soi que le lecteur découvre dans la dernière partie du roman. C’est en cela que le roman exploite avec éclat les possibilités du


Alexandra Myrial (pseudonyme d’artiste d’Alexandra David-Neel) dans l’opéra Lakmé (Hanoi, saison 1895-1896)


genre du journal intime et se livre à une écriture du moi travaillée par les convictions de l’auteur. David-Neel a non seulement médité les leçons de l’écrivain anarchiste allemand Max Stirner sur l’individualisme, par exemple, mais elle a lié cet héritage intellectuel à son approche du féminisme comme libération de la souffrance des femmes en intégrant dans sa conception personnelle les enseignements du bouddhisme sur l’illusion du moi. Or Le Grand Art se nourrit en profondeur de l’ensemble des réflexions philosophiques de l’auteur. En publiant ce roman aujourd’hui, l’on peut ainsi lui donner toute sa place dans l’œuvre littéraire d’un auteur reconnu pour ses écrits sur le bouddhisme publiés plus de vingt ans après sa rédaction. Sur le plan plus large de l’histoire littéraire, Le Grand Art s’offre aujourd’hui comme un témoin sans égal de la réception du bouddhisme dans la littérature et les arts dans la culture française et européenne. EN QUOI LE GRAND ART ÉTAIT- IL ET EST- IL ENCORE AUJOURD’HUI UN « ACTE DE SUBVERSION » ?

Au moment de sa rédaction, Le Grand Art, en prenant le parti de montrer une « existence féminine », se voulait en effet une contribution à l’émergence de ce qu’on appelait alors la « femme nouvelle » : que l’on pense ici à Sarah Bernhardt, mais aussi à Marguerite Durand, actrice elle aussi et fondatrice en 1897 de La Fronde, le premier quotidien de l’histoire à être entièrement géré par des femmes. Ainsi, à l’instar du personnage de Cécile Raynaud, l’auteur emboîte-t-elle le pas à ces stars de l’époque en faisant œuvre de subversion par une inversion du point de vue et par un acte de dénonciation. Inversion du point de vue non uniquement parce que le roman prend pour personnage principal une femme, ce qui évidemment n’a rien d’exceptionnel, mais surtout parce que le récit, préfigurant l’œuvre d’une Colette par exemple, tire les conséquences de cette focalisation narrative en faisant voir l’envers du décor du monde du théâtre et en faisant entendre la voix d’un personnage d’actrice que la littérature, à dominance masculine, avait enseveli sous les stéréotypes. D’objet vu, d’objet de discours, d’objet de désir, Cécile se transforme en sujet percevant et agissant, en maître de sa parole et de son existence. S’extirpant ainsi des conventions, le roman délivre une « pensée de révolte » et opère une dénonciation morale et sociale qui a peu d’antécédents comparables dans l’histoire littéraire.


LE GRAND ART EST SUIVI D’UN SECOND ROMAN : QUEL EST- IL ?

Dans la foulée du Grand Art, David-Neel a rédigé un second roman, Dans la vie, qui présente le parcours croisé de deux femmes « modernes », l’une peintre, l’autre médecin. À l’instar de Cécile Raynaud, ces deux personnages sont des variations imaginaires sur la trajectoire de l’auteur. Le roman se présente ainsi comme un sequel du Grand Art dans la mesure où il poursuit l’analyse de la place des femmes dans la société et explore les mutations des idéaux d’une génération à l’épreuve de la vie. Propos recueillis en juin 2018


BIOGRAPHIE D’ALEXANDRA DAVID -NEEL (Source : Maison Alexandra David-Neel /www.alexandra-david-neel.fr)

Louise-Eugénie-Alexandrine-Marie David naît le 24 octobre 1868 à Saint-Mandé. En 1874, la famille retourne en Belgique et s’installe à Ixelles, au sud de Bruxelles. La fillette se passionne pour les romans d’aventures dont ceux de Jules Verne où elle trouve ses premiers héros, d’intrépides voyageurs. Les livres de religion et de philosophie retiennent bientôt son attention. Jeune fugueuse, elle s’échappe à plusieurs reprises pour découvrir de nouveaux horizons. Ses parents font le choix de la placer dans un pensionnat calviniste réputé comme austère avec une éducation rigoureuse. Aimant la musique, elle décide de devenir artiste lyrique et entre au Conservatoire Royal de Musique de Bruxelles. Elle est soprano et obtient, un premier prix de « chant théâtral français », en 1889. Rejetant la rigidité du christianisme de son temps, la jeune fille se sent attirée par les cultures de l’Orient, celles de l’Inde en particulier. Après un séjour linguistique en Angleterre, elle rentre à Paris pour suivre des enseignements académiques à la Sorbonne et au Collège de France, qui ne l’enthousiasment pas totalement. Le musée Guimet lui offre bien davantage ce qu’elle recherche. « En ce temps-là, le musée Guimet était un Temple […] Des vocations y naissent…la mienne y est née » écrira-t-elle plus tard. (1951 - L’Inde. Hier, aujourd’hui, demain, Paris, Plon, traductions, rééd. augmentée sous le titre L’Inde où j’ai vécu.) À partir de 1893, l’art lyrique lui permet de subvenir à ses besoins. Parallèlement, elle publie dans des journaux engagés, approche certains milieux du spiritisme, alors très en vogue. Réfractaire à l’autorité, la jeune Alexandra s’engage dans un anarchisme non violent sur les pas d’Élisée Reclus, célèbre géographe humaniste dont elle adoptera les concepts principaux : le féminisme qui s’incarne à la fois dans l’émancipation des femmes, la liberté des mœurs, l’expérience concrète du monde privilégiée à son étude. Dès sa majorité et tout au long de sa vie, elle luttera


pour être libre, gagnant son indépendance financière par l’écriture ou le chant lyrique. L’artiste met fin à sa carrière musicale à Tunis, peu compatible avec son destin d’orientaliste. Elle y fait la connaissance de Philippe Néel, ingénieur des chemins de fer, qu’elle épouse en août 1904. Philippe Néel est un personnage clef de la vie de l’écrivain, cet « agnostique de fin de siècle » comme le désigne sa femme. De leur singulière mais irréductible relation, reste une volumineuse et remarquable correspondance. Alexandra David-Neel (elle a choisi de supprimer l’accent sur son nom marital) prévoit un voyage de moins de deux ans et commence par Ceylan (Sri Lanka), haut lieu du bouddhisme du sud avant de poursuivre son périple vers l’Inde du Sud. En avril 1912, elle obtient une audition auprès du XIIIe Dalaï-Lama, c’est une première pour une femme blanche ! Suite à cette rencontre d’importance, elle séjourne au Sikkim, petit État himalayen, introduite par le Maharajah Sidkeong Tulku, avec qui elle s’est liée d’amitié. Au retour de diverses pérégrinations et un voyage au Népal sur les traces du Bouddha historique, puis un séjour d’un an à Bénarès, elle retourne au Sikkim où le jeune Maharajah lui présente un jeune garçon qui deviendra son compagnon d’étude et de voyage pendant plus de quarante ans, le Aphur Yongden. Elle réussit à se faire admettre comme élève auprès d’un retraitant mystique à 4 000 mètres d’altitude au nord du Sikkim. En 1916, après deux ans d’apprentissage mystique et de vie sédentaire, Alexandra ne résiste pas à passer la frontière tibétaine sans autorisation vers Shigatzé où vit le Panchen Lama, grand personnage qu’elle veut absolument rencontrer. Après un séjour de deux semaines, le résident britannique Sir Charles Bell a appris son incursion clandestine dans le territoire interdit et l’expulse du Sikkim en septembre 1916. S’ensuit une longue période de pérégrinations entre la Birmanie, la Corée ou le Japon. Puis la Chine. Cette instabilité rend le quotidien difficile, surtout en période de Guerre mondiale. En janvier 1918, elle arrive à se joindre à une caravane partant de Pékin pour traverser la Chine d’est en ouest vers la célèbre cité monastique de


Kumbum. Ils arrivent en juillet après six mois de trajet périlleux et de plus en plus précaire. Elle y demeurera près de trois ans s’imprégnant du mode de vie « lamaïque » étudiant la littérature sacrée, en particulier la Prajnaparamita, texte fondamental de la tradition tibétaine. Après ces longs mois d’études, elle monte une expédition et repart en février 1921. Son prochain objectif est Lhassa, capitale du Tibet, interdit aux étrangers. Le territoire est bien gardé et elle échoue pendant trois ans, tournant dans les provinces bordières du Tibet sans réussir à entrer dans la zone interdite. A 56 ans, elle se déguise alors en mendiante et avec son complice Yongden, entament un pèlerinage incognito sur la route de Lhassa. Ils deviennent, comme des pèlerins anonymes en cheminant pendant des mois avec leur besace sur le dos, en mendiant leur nourriture et en dormant dehors ou dans des abris les plus rudimentaires. Son objectif est plus fort que tous les désagréments et dangers qu’elle s’apprête à affronter. Ces aventures incroyables sont narrées dans le plus célèbre des livres d’Alexandra David-Neel Voyage d’une Parisienne à Lhassa qui se solde par le triomphe de la première Occidentale à pénétrer dans la cité où trône l’immense Potala, un des palais des Dalaï-lamas. Après un séjour caché dans la capitale, Alexandra quitte la ville et visite quelques sites avant de révéler son identité au représentant britannique interloqué. Devenue célèbre dans le monde entier grâce à cet exploit, Alexandra David-Neel regagne la France en 1925 après 14 ans en Asie. Pendant plusieurs années, elle consacre son temps à l’écriture et aux conférences. En 1928, elle acquiert un terrain à Digne, comprenant un petit cabanon très sommaire et une maison. Alexandra David-Neel qui se sent un instinct d’architecte, va projeter et organiser des travaux d’agrandissements de sa maison dès son acquisition qu’elle appellera désormais Samten dzong « la résidence de la réflexion ». Afin de garder la place qu’elle a durement acquise parmi les orientalistes, l’exploratrice juge qu’il lui faut retourner en Asie pour reprendre ses recherches. Toujours accompagnée d’Aphur Yongden qu’elle adopte officiellement en 1929 (son prénom en français est désormais Albert), devenu au fil des années un collaborateur indispensable et toujours aussi dévoué, elle part pour Pékin en 1937 à 69 ans.


Quelques mois après son arrivée à Pékin en Transsibérien, elle se rend dans la montagne sacrée appelée Wutai Shan vivant parmi les moines. Les évènements internationaux ne tardent pas à contrecarrer son programme d’étude et lui causer de multiples difficultés tout au long de son séjour. Les raids aériens se multiplient que les deux compagnons doivent fuir et repartir vers l’ouest pour se fixer dans les marches tibétaines, à Tatsienlou en juillet 1938 où elle restera bloquée jusqu’en 1943 à 75 ans. Elle narre ces évènements dans le livre Sous des nuées d’orage. C’est dans cette bourgade éloignée qu’elle apprend le décès de Philippe Néel au début 1941 : il avait 83 ans. Leur correspondance ne s’était jamais interrompue. Elle est rapatriée en France en 1946 à l’âge de 78 ans non sans avoir passé une dernière année en Inde. De retour en France dans un avion militaire américain, une période studieuse et productive l’attend à Samten dzong, à Digne. La disparition brutale de son fils en novembre 1955 à seulement 56 ans la laisse seule et sans héritier. En 1959, elle fait la connaissance de Marie-Madeleine Peyronnet, jeune femme de 29 ans dans un hôtel d’Aix-en-Provence. Cette dernière devient vite sa collaboratrice dévouée dans tous les domaines. Elle assiste la tibétologue dans son quotidien devenu très éprouvant avec les affres de la vieillesse. Les prix se multiplient, elle devient en 1964 commandeur de la Légion d’honneur. En 1968, pour sa centième année, un lycée de Digne est inauguré et porte son nom. Alexandra David-Neel s’éteint le 8 septembre 1969 dans son fauteuil de Samten dzong.

Samten dzong, maison d’Alexandra David-Neel, en 1934.


Contact festivals & librairies  Lucie Eple lucie@le-tripode.net Contact presse  Geoffrey Durand geoffrey@le-tripode.net Illustrations © Jean-Michel D’Agruma — Conseil départemental des Alpes-de-HauteProvence, pour les photographies des textes manuscrits. Alexandra DavidNeel © Ville de Digne-les-Bains, pour toutes les autres illustrations.


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