Paysage aux baigneuses
Supernature Volume 4
SUPERNATURE
CONTRIBUTIONS Chloé Cappelli Fanny Garcia Sylvain KLN Garcia
ANTHOLOGIE DE LA SCÈNE PASTORALE VOLUME 4 PAYSAGE AUX BAIGNEUSES
LA SÉRIE D’ÉDITIONS SUPERNATURE SE CONCENTRE SUR UNE ÉTUDE CONTEMPORAINE DES THÈMES DE LA SCÈNE PASTORALE, SA TRADITION, SON ÉTHIQUE, SON ESTHÉTIQUE.
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ENTRETiEN
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1_Pineuilh 2_Le Fleix 3_Saint-Avit-Saint-Nazaire 4_Saint-Michel-de-Montaigne 5_Saint-Avit-Saint-Nazaire
1_Pineuilh 2_Saint-Philippe-d’Aiguilhe 3_Margueron 4_Pellegrue
1_Razac-de-Saussignac 2_Saint-Avit-Saint-Nazaire 3_Castillon-la-Bataille 4_Saint-André-et-Appelles
1_Saint-Pey-de-Castet 2_Pineuilh 3_Les Lèves-et-Thoumeyragues 4_Saint-Avit-Saint-Nazaire 5_Saint-André-et-Appelles
1_Saussignac 2_Saint-Méard-de-Gurçon 3_Margueron 4_Juillac 5_Saint-André-et-Appelles
1_Saint-André-et-Appelles 2_Libourne 3_Villeneuve-de-Duras 4_Gageac-Rouillac 5_Pineuilh
Supernature et Nœud Éditions sont des projets commissionnés par le Vilain. Collectif artistique, le Vilain se construit au sein du contexte rural de son lieu de création, le Pays Foyen, Aquitaine, France.
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Jean Thévenon-Mauriac / Christian Vergneau Vous êtes nés ici ? Jean Thévenon-Mauriac_Moi, je suis né à Libourne et j’habite actuellement Libourne. Je fais parti d’une association de peintres de Bergerac, qui s’appelle Palette des Arts. Par leur intermédiaire, j’expose beaucoup dans le Sud Dordogne, le Nord Lot et Garonne, et évidemment le plus possible en Sud Gironde. Parce que j’ai beaucoup d’affection pour ces régions. C’est le pays de mes grands parents et de ma mère. Mais en tant que peintre, j’affectionne tout particulièrement la forêt de la Double, 660 étangs. Christian Vergneau_On dit qu’il y a plus d’étangs qu’il n’y a de jours dans l’an. Jean Thévenon-Mauriac_660, c’est officiel, ça a été confirmé. Y’en avait beaucoup plus autrefois mais ils ont assaini. Alors je puise beaucoup de sujets dans ces régions car je suis paysagiste et amoureux de la nature, contemplatif, et puis je n’en sors pas.
Donc beaucoup de paysages quand même sauvages. Jean Thévenon-Mauriac_Réels quoi. Et, ou, du patrimoine immobilier. Pour moi, c’est précieux.
C’est-à-dire ? Jean Thévenon-Mauriac_Des vieux bâtiments, d’époque XVIIIe, XVIIe, même des bâtiments d’exploitation. Je suis à l’affût de tout ça. Et puis en dehors de c’la, je défends une position. Parce que je m’aperçois qu’il y a quelques fois des sourires, des ricanements, de la condescendance par rapport à mes œuvres. On dit « Ah ça existe encore ça ? » Christian Vergneau_C’est en train de revenir à plein pot le figuratif. Y’en a un, il a appelé ça le post-figuratif. Jean Thévenon-Mauriac_J’ai souvent réagi, parce que je ne voulais pas me laisser avoir par des gens qui sont assujettis à la modernité, à la mode. Alors « C’est tendance, ça se fait, ah maintenant... », sans savoir pourquoi. Ils suivent un courant qu’ils ne maîtrisent pas. C’est moche ? Non, c’est à la mode. Lors d’une exposition perso, et y’avait un p’tit peu de monde au vernissage et j’avais traité certains groupes d’ayatollah de la modernité, et les journalistes présents... Voilà... Et depuis je suis qualifié de peintre militant. Mais c’est un peu vrai. Christian Vergneau_Moi, je suis moins violent que lui. Mais ce qui est formidable, c’est que je suis invité à des expositions avec des abstraits. Jean Thévenon-Mauriac_Actuellement, j’ai 22 toiles et quelques monochromes, encre de chine, sépia... La technique reste 14
toujours la même mais je sens que je vais un peu plus vers le vif, vers le coloré.
Vous exposez souvent ensemble ? Jean Thévenon-Mauriac_Ah oui, oui, oui. Depuis que j’ai eu la malchance de le rencontrer à une petite expo dans la Double, où il y avait une troisième mi-temps. Et puis, ça a laissé des traces.
Est-ce que vous peignez dans la nature ? Jean Thévenon-Mauriac_Me concernant dès que je repère un sujet, je vais faire plusieurs photos, à plusieurs moments de la journée, pour avoir des éclairages différents, et après je choisis. Et après je fais des croquis sur place, avec des annotations, des petits trucs secrets, pour ne rien oublier, et je finis en atelier.
Vous avez un atelier chez vous ? Jean Thévenon-Mauriac_C’est-à-dire, c’est tout mon studio, y compris mon frigo où y’a les palettes. J’aurais encore une épouse, qu’elle n’apprécierait pas. Christian Vergneau_De toutes façons, on peint beaucoup en atelier depuis qu’on a inventé la peinture en tube. Euh, c’est le contraire que je veux dire. L’inverse que je veux dire : C’était toujours en atelier. Ils allaient pas dehors. Mais le pastel on va prendre une marque comme Sennelier y’a 525 teintes différentes... Ça fait une gamme donc on peut faire dehors, m’enfin c’est pas...
Vous avez une formation ? Christian Vergneau_Rien du tout. Rien du tout, autodidacte, et je tiens à le rester. Mon premier tableau j’avais 5 ans à l’époque. Bon après je faisais de l’huile j’avais 15, 16 ans. J’ai toujours dessiné. Et puis en approchant de la retraite je m’y suis remis, j’ai recommencé l’huile et puis le pastel ça m’a emballé. On est autodidacte. Mon père n’appréciait pas tellement ça, il a tout fait brûler. J’avais de quoi exposer. Et de métier, j’étais photographe. J’ai dans l’idée de faire du mixte. C’est-à-dire aquarelle et finir aux pastels, y’a des trucs magnifiques à faire. Jean Thévenon-Mauriac_ Moi, je peins que depuis 6 ans. Quand j’étais gosse, enfant, adolescent, je dessinais sans cesse par passion. Ma mère m’encourageait. Mais après mes études supérieures, ça a été terminé.
Quel était votre métier ? Jean Thévenon-Mauriac_J’avais une grosse entreprise commerciale. 15
Vous disiez que vos tableaux plaisaient aux dames ? Christian Vergneau_Oui, parce que les dames ont moins de goût ! (rires)
Jean Thévenon-Mauriac_Elles ont un goût très pratique : « Ah, ça on va le mettre là ! » et puis « C’est pas encombrant... », « Dans le couloir... » Christian Vergneau_Comme dit notre amie qui est italienne : « Le grand c’est bien, mais lou piti, ça va mieux. »
Comment qualifiez-vous votre peinture ? Jean Thévenon-Mauriac_Réaliste. Beaucoup disent figuratif, on peut dire les deux. Mais le meilleur des critères, c’est l’œil du public. C’est lui finalement qui régit tout. Christian Vergneau_Le pastel, c’est beaucoup avec les doigts. C’est sensuel. Comme je dis : « Chacun fait sa cuisine comme il veut. » Y’en a c’est la cuisine à l’huile, d’autres c’est la cuisine à l’eau. Moi je suis au régime sensuel.
Pouvez-vous me parler de ce tableau? Jean Thévenon-Mauriac_Oui, c’est le Pas de Rauzan. C’est à la sortie de Castillon, à cheval avec la commune de Montravel. C’est un gué aménagé qui existait déjà à l’époque des Romains. Et les Anglais, le 17 juillet 1453, à la fin de la guerre de 100 ans, le jour de la Bataille, ont tenté de s’enfuir, parce qu’il y avait encore une place forte à La Réole. Ils ont essayé de la rejoindre mais ils se sont fait tous tuer. 8000 sont morts à cet endroit.
C’est vous qui encadrez vos tableaux ? Christian Vergneau_J’achète les cadres chez Marie-Louise. Y’a-t-il un artiste que vous appréciez plus particulièrement ? Christian Vergneau_Mon préféré c’est William Turner. Pour moi, c’est le meilleur, déjà c’est un peu l’inventeur de l’expressionnisme. Il fait beaucoup de nuages. Même lui, c’était presque abstrait si on veut. Y’en a un que j’adore actuellement, personne connaît, c’est un polonais, c’est Marek, qui était un pastelliste.
Et vous ? Jean Thévenon-Mauriac_Corot, carrément, là franchement, y’en a tellement d’autres mais là c’est précis, préféré, Corot, vraiment, numéro un.
Quelle est votre phrase fétiche ? Christian Vergneau_Deviens ce que tu es. Jean Thévenon-Mauriac_Non je n’en ai pas... Un état d’esprit ? Je défends bec et ongle le réalisme, les bases. Castillon-la-Bataille, le 30 septembre 2009 16
le Vilain
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