ISSUE 01 | OCTOBER '18 ISSN 2646-9278
LE JOURNAL OFFICIEL DES ÉTUDIANTS DE SCIENCES PO, CAMPUS DE MENTON
letter from the editor in chief Le soleil brille au-dessus de la mer, la chaleur est toujours aussi pesante et les touristes remplissent encore les rues de Menton. Pourtant, il n’y a plus de doute, les visages endormis des étudiants à huit heures du matin, montant les escaliers Saint Julien ou la rue Longue avec autant d’enthousiasme que s’il s’agissait de faire une série de pompes lors d’un entraînement de basket ou de rugby sont la preuve que la rentrée est là. La rentrée est là, et la perle de la France accueille une promotion fraîchement débarquée des quatre coins du monde. La rentrée est là, et c’est encore une fois après une semaine d’intégration riche en action et en rebondissements dignes d’une série de téléréalité. La rentrée est là, et la parole est à vous. Le Zadig est le nom d’un roman de Voltaire traitant d’un personnage qui n’est pas des moindres. Zadig, ami en arabe, parcourt le Moyen Orient et fait des rencontres plus surprenantes les unes que les autres lors de son voyage. C’est donc à l’image de ce roman emblématique que le journal officiel des étudiants de Sciences Po Menton prit le nom du Zadig. Amis de la littérature, du débat, de la politique, de la culture, du dessin, du poème, de cinéma, Le Zadig attend vos articles avec impatience. Parce qu’écrire, c’est faire entendre sa voix de manière durable, c’est s’exprimer de manière indélébile, c’est lever le poing pour dénoncer des injustices, c’est l’art de manier la plume pour faire rire aux larmes comme pour faire pleurer les lecteurs. Cette année, le Zadig s’engage à porter votre voix et à représenter dignement notre campus. Parce qu’être à Menton, c’est réaliser à quel point le temps est si lent et à la fois si rapide, c’est se faire des amis qui nous marqueront à vie, c’est tomber amoureux des rues, de la mer, du faux sable sablé des Sablettes et des chants à connotation “limite-limite”. Parce qu’être à Menton, c’est comprendre qu’il faut profiter de ces deux années extraordinaires et marquer sa place de façon à ce que Menton ne vous oublie jamais, tout comme vous n’oublierez jamais Menton. Alors, Sciences Pistes de la Oummah, la parole est à vous. Par le biais de vos articles, laissez votre empreinte sur ce petit paradis éphémère.
Fatine Maussang
CAMPUS LIFE
COEXISTER Coexister ? Sous ce terme un peu générique, et à premier abord sans grande signification, chacun d’entre nous oscille entre adhésion spontanée, mais sans grande conviction, et interrogation sur le sens réel de ce mot. Que signifie réellement coexister ? Et pourquoi une association nationale a choisi ce verbe pour se décrire ? (Ils auraient pu trouver un peu mieux non ?) Coexister est souvent associé à l’idée du vivreensemble, de la tolérance et de l’acceptation de l’autre. Ces belles valeurs largement implantées dans un idéal français républicain ne peuvent que séduire la majorité (un peu sensée soit-elle) des jeunes. Néanmoins, on ne peut pas nier, ni même leur reprocher le caractère utopique de telles valeurs qui ont parfois du mal à s’illustrer concrètement dans nos vies, nos conversations, les décisions politiques et le débat public. Alors, loin de céder au pessimisme et gardant toujours au fond de soi un espoir innocent « qu’un jour ça ira mieux », on y adhère naturellement et on stigmatise ceux qui les refusent. À bien y réfléchir, on reste passif: on n’a rien contre les catholiques, les protestants, les musulmans, les juifs, les hindouistes, les bouddhistes, les agnostiques ou les athées et on se sent fier quand on reprend un proche qui fait une blague raciste.
On cherche à fuir une culpabilité, celle du.de la mauvais.e citoyen.ne du monde se jouant des stéréotypes. Certes on ne fait rien contre, mais surtout on ne fait rien pour la coexistence ! On reste dans un immobilisme latent qui cherche bien plus à lisser toute diversité pour éviter tout conflit plutôt qu’à l’ériger comme vecteur d’intégration et de richesse. Coexister, c’est passer de la coexistence passive à la coexistence active, à la reconnaissance et à l’affirmation intelligente de sa singularité, qui n’exclut pas mais participe à une cohésion sociale effervescente. La place des religions et de la laïcité ne cesse de nourrir les débats. Pour éviter toutes analyses caricaturales ou simplistes, une réflexion de fond est nécessaire. Cette réflexion, Coexister la propose car l’association a conscience du rôle structurant de l’interconvictionnalité. Loin de la voir comme source de conflits et génératrice de communautarisme, l’association adopte un prisme optimiste faisant de la diversité une tremplin pour créer du lien social. Aux antipodes de l’utopiste réclus.e dans une tour d’ivoire, le coexistant entend agir dans la société et faire du terme coexister un verbe d’action. Alors prêt.e à Coexister ?
RECETTE DU ROULÉ AU NUTELLA PAR SCIENCES POT AU FEU
Ingrédients : 100g de sucre semoule 80g de farine 4 oeufs 1 pincée de sel Préchauffez le four à 180°C (Th.6) Séparez les blancs des jaunes d’oeufs dans deux saladiers. Ajoutez une pincée de sel aux blancs et montez-les en neige ferme. Dans le second saladier, mélangez les jaunes avec le sucre en poudre jusqu’à ce que le mélange blanchisse. Ajoutez à la préparation la farine et mélangez avec fougue et passion. Incorporez tout en douceur les blancs en neige à l’aide d’une spatule. Étalez la pâte à gâteaux sur une plaque de cuisson recouverte d’une feuille de papier sulfurisé. Enfournez la génoise pendant 10min. À la sortie du four. Posez la génoise sur un torchon propre et humide (coté papier). Enroulez-la puis attendez un peu. Déroulez-la ensuite et décollez-la facilement du papier sulfurisé. Tartinez-la de l’accompagnement de votre choix : Nutella, confiture, beurre de cacahuètes (pour les américains) ….Enroulez à nouveau. Votre roulé au Nutella est prêt ! Dégustez
HANDICAP INTERNATIONAL: PREMIER RELAIS ÉTUDIANT EN FRANCE!
Pour la première fois dans l’histoire de la célèbre ONG, classée 7e dans le monde, deux relais étudiants ont vu le jour à Sciences Po Paris, dans les campus de Menton et de Reims. Louis Gilles, étudiant mentonnais, explique dans cet interview les buts de cette nouvelle association sur le campus qui promet d’être extrêmement enrichissante dans la vie associative des étudiants. Fatine Maussang : Pourrais-je avoir une rapide présentation ? Louis Gilles : Je m’appelle Louis Gilles, j’ai 18 ans et je suis étudiant en deuxième année à Sciences Po sur le campus de Menton. Je suis la majeure économie société cette année, et je suis un ancien English track (étudiant en programme anglophone). FM : Pouvez-vous me parler de l’association Handicap International ? LG : Handicap International est une organisation non gouvernementale, qui repose sur deux mots-clé : Humanité et Inclusion. Le but est de changer l’image stéréotypée de l’association, qui n’est pas seulement concernée que par le handicap. Pour expliquer les missions de l’association, je vais faire un petit récapitulatif sur l’histoire de l’association.
Handicap International a été créé en 1982, à l’initiative de deux médecins sur le terrain qui ont été par l’utilisation de mines antipersonnel. L’idée était d’abord de soigner les victimes qui se retrouvaient amputées, donc en situation de handicaps. Dans un second temps, leur combat, qui devint historique, fut de mener des plaidoyers et une mobilisation contre les mines antipersonnel. Leur texte fut soumis devant ONU, et leur campagne fructueuse fit gagner le prix Nobel de la paix à Handicap International en 1997. Leur deuxième combat fut contre les bombes à sous-munitions. Lorsque ces bombes explosent, elles projettent un grand nombre d’armes blanches dangereuses. Ils se sont donc battus pour que leur usage soit aboli, ce qui a abouti au Traité d’Oslo en 2008. En ce moment, leur troisième combat est contre le bombardement des civils, avec leur campagne #StopBombingCivilians. Le but est de promouvoir une pétition pour collecter un maximum de signatures afin de monter un dossier qui sera présenté devant les nations Unies. FM : Tous ces combats concernent votre partie “humanité”. Et pour la partie “inclusion” ? LG : L’association travaille beaucoup pour l’inclusion des personnes handicapées, mais aussi sur la notion de vivre ensemble. Le fonctionnement de l’association étant divisé (un quartier général à Lyon qui gère toutes les associations HI du monde, dont l’agence France situé dans le même bâtiment), l’agence France organise deux évènements majeurs. Le premier, Pyramides de chaussures, est un évènement qui vise surtout à sensibiliser. Le deuxième, Sport Ensemble, est une course solidaire organisée à Paris, à Lyon et à Nice qui vise à promouvoir le vivre ensemble et le handicap en faisant courir des personnes valides et handivalides. Ces deux évènements montrent bien les deux combats de HI.
HANDICAP INTERNATIONAL FM : Mais alors, pourquoi monter un relais étudiant à Sciences Po Menton ? LG : L’histoire remonte à l’année dernière, lors de la semaine d’hiver. Deux intervenants d’HI étaient venus présenter l’association. J’ai discuté avec eux et je leur ai dit que j’étais très intéressé par tout ce qu’ils proposaient, que je souhaiterais obtenir des contacts et pouvoir participer, aider à la mobilisation. J’ai donc pris contact avec Barbara Vaux, la directrice du service mobilisation. J’ai expliqué à l’association que j’étais intéressé pour travailler avec eux cet été dans un premier temps, et pourquoi pas à long terme, monter un relais étudiant comme l’ont fait des étudiants pour Amnesty International ou UNICEF. Leur réponse fut positive car les étudiants restent un public difficile à toucher, à sensibiliser. Les relais étudiants semblaient donc être un excellent moyen de faire connaître l’ONG auprès des étudiants. FM : En tant que relais étudiant, vous ne faites donc que sensibiliser le public ? Ou est-ce que vous organisez des évènements, allez sur le terrain ? LG : Tout ce qu’on fait c’est en partenariat avec l’agence France à Lyon. On ne va pas agir sur le terrain Nos objectifs s’organisent autour de 5 axes : sensibiliser aux thématiques et aux actions de HI, soutenir les campagnes menées par HI, collecter des fonds au bénéfice des programmes HI, représenter l’association auprès des étudiants et enfin mobiliser de jeunes bénévoles. FM : Votre premier événement était une projection de film, Le tombeau des lucioles. Pourquoi avoir choisi ce film ? LG : Par rapport à l’événement, comme on est une nouvelle association sur le campus, on voulait avoir de la visibilité avant le vote des initiatives étudiantes. La projection d’un film semblait être une bonne idée pour rester autour du thème sans entamer tout de suite des soutiens de campagne.
Quant au choix du film, Le tombeau des lucioles, l’histoire sensibilise au bombardement des civils. Cela parle du destin d’un jeune homme et sa petite sœur qui perdent leur mère lors d’un bombardement alors qu’ils sont des civils. Il y a trop d’innocents victimes de ça, ces bombardements détruisent des familles et des enfants qui n’ont rien fait. Un point important : l’association n’a pas la prétention d’arrêter les guerres dans le monde. L’idée, c’est vraiment de rester dans l’humanité. Les guerres sont inévitables, mais il faut préserver les civils innocents. FM : Quels sont vos projets en tant que relais étudiant cette année ? LG : Tout d’abord, nous allons mener une campagne photo pendant trois jours, où l’on demandera aux étudiants de poser avec un « STOP » écrit sur la main. (#Stop bombing civilians). Les photos seront utilisées pour faire une grande mosaïque qui sera présentée dans le dossier soumis à l’ONU. Ensuite, nous comptons organiser une exposition de photos montrant les conséquences et les thématiques liées à l’association. Nous souhaiterions également mobiliser des gens pour participer à Sport Ensemble à Nice le 20 octobre. Cela nous a donné des idées pour peut-être organiser une course solidaire au 2nd semestre en partenariat avec le Running club, mais aussi des tournois de handisport, par exemple. Lien pour signer la pétition : Plus d’informations sur l’évènement Sport Ensemble qui sera organisé le 20 octobre à Nice : https://soutenir.handicapinternational.fr/events/sport-ensemble-nice
Présentation de la FFDA Lors de la conférence donnée le 13 septembre dernier par Gérard Larcher et Christian Estrosi à Nice, je n’ai pas pu m’empêcher d’être déçu. Leurs discours insipides n’avaient d’égal que les politiques qu’ils défendaient. Pendant trois quarts d’heure, ils ont accumulé, sans honte, les lieux communs, enfoncé d’innombrables portes ouvertes, et ont utilisé quantité de formules toutes faites, le tout formant un gigantesque ensemble impressionnant de par le néant qu’il renfermait. En réalité, les francophones (politiques ou non) ont cessé d’être éloquent. Leurs discours sont plats, sans fond et banals. Le langage est pauvre tout autant que le sont les arguments. Par paresse, nous avons abandonné l’idée de développer une vraie argumentation, nous utilisons systématiquement les mêmes expressions et nous recourons de plus en plus au pathos au détriment de l’ethos. Mais à qui la faute ? Aurions-nous été soudainement frappés d’une atrophie généralisée du cerveau ? Bien sûr que non, nous ne sommes pas devenus stupides. Le fait est que, depuis quelques dizaines d’années, notre niveau d’exigence n’a cessé de baisser. Nous avons fini par assimiler les discours à de vulgaires vecteurs de données.
Ainsi, les discours ont perdu leur capacité à soulever les foules, à transcender les cœurs et à élever les âmes. Où sont passés les Clemenceau, les Martin Luther King et autres Danton ? Quand avez-vous, pour la dernière fois, entendu parler un vrai orateur ? À quand remonte la dernière fois que vous avez entendu quelqu’un parler avec ses tripes, son âme et son intelligence, avec toute la force de sa conviction et toute la puissance de son être ? Cette année, la FFDA (pour Fédération Francophone de Débat Azuréenne, association basée au Campus de Menton de Sciences Po Paris) veut ré-enchanter l’éloquence, en refaire un art et une manière de vivre. C’est d’ailleurs notre thème de l’année : le Lifestyle. L’éloquence n’est pas cantonnée aux amphithéâtres et aux assemblées, c’est au contraire une véritable manière de vivre. Dans le Sud, ce style est bien particulier ; il a son caractère, ses codes et ses finesses, c’est pourquoi notre devise est Éloquence Riviera : une éloquence ancrée dans son milieu, s’inspirant de son identité. Pour cela, la FFDA organisera des événements tout au long de l’année : des ateliers de formation pour apprendre à maîtriser l’art de débattre, des Grands Procès pour juger les personnages les plus controversés de l’histoire de la Pop Culture, des débats pour briller, des Grands Oraux où interviendront de grandes figures de l’éloquence ou encore des Nuits du Débat, des soirées “posées”, ouvertes à tous, où se mêleront débats, improvisations théâtrales et plaidoyers au grès de vos envies.
Affiliée à la Fédération Francophone de Débat, la FFDA organise également des sélections pour les concours les plus prestigieux. En effet, la FFD est une association qui tente de donner une nouvelle vigueur à la tradition de l’éloquence en langue française, si bien qu’elle constitue le plus grand réseau de clubs de débat francophones au monde. Ses championnats nationaux et internationaux ont opposé des équipes représentant les écoles les plus prestigieuses au monde telles que la London School of Economics ou l’École Polytechnique. L’objectif de la FFDA n’est pas seulement de travailler la forme, qui a une grande importance, mais aussi le fond (ce qui ne nous oblige pas à traiter seulement des sujets sérieux). Le fait est que dans l’éloquence, les deux sont aussi important. Là où certaines associations se contentent seulement de développer l’un de ces aspects, la FFDA est convaincue que l’un ne peut aller sans autre. S’il manque le fond, un discours est tout sauf convaincant… Après tout, Christophe de Voogd n’a-t-il pas dit « L’éloquence pour l’éloquence, je n’y crois pas beaucoup » ?
par Pierre DESPLATS, Vice-Président de la Communication, FFDA
ARTS AND CULTURE
The Talented Mr Ripley Par Salma Belabbes, Cinémentongraphe
اﻟﺤﺐ دﻳﻮان ﻟﻢ ﻳُﻨﺸﺮ ﺑﻌﺪ ﻣﺴﺘﺨﺮج ﻣﻦ ٍ
ﻛ ُﺮ ﻣﻦ ﻓﻴﻬﺎ اﻟﺤﻴﺎ ة ُ واﻟﺤﺒﻴﺐ ص ﻓﻲ ﺑﺤﺎرِ أﻋﻴﻨ ِﻬﻢ و أﻓـ أﻏﻮ ُ ﻤ ﺎ ﻗﺮﻳﺐ ﻟﻠﻘﻠﺐ و ﺔ ﻫﻞ ﻫﻲ ﻣﺠﻬﻮﻟ ٌ ﺳﺘ ُﻜﺸﻒ ﻫﻮﻳ ﺘ َﻬﺎ ﻋ ّ ِ ﺳﺄ ُ ﻣ ﻦ ﻟﻴﺲ ﺑﻐﺮﻳﺐ ﻣﻦ ﻖ ﺻﻌ اﻟﻌﻴﻦ و ﺑﻄﺮف ﺔ أم ﻣﻠﻤﻮﺣ ٌ ِ َ ُ ِ ﻟﺄﻃﺮف ﺷﻲ ءٍ ﻋﺠﻴﺐ ﺤﺐ ﻳﺎ ﻋﻠﻰ ﻫﺬه اﻟﺤﻴﺮ ةِ ﻧﻌﻢ إن ِ اﻟ ُ ﻤ ﺠﻴﺐ وﺑﺎﻟﻔﻌﻞ ﻓﺎن ﻟﻠﻘﺎ ءِ اﻟﺂﺧـ ﻓﻴﺪﻋﻮ اﻟﻄ َﺮ ُ ﻳﺴﺘﺠﻴﺐ اﻟ ُ ِ ِ رِ ﻘﺎن وﻳﺒﺘﻬِ ـــــ واﻟﺮوﺣﺎن ﻳﺘﺄﻟ ﻃﻔﻞ ﻧﺒﻴ ﻪٍ ﺟﺎن ﻛﺴﻌﺎد ةِ ٍ ِ ِ ِ ﻣ ﺼﻴﺐ ُ ح ذو ﺧﺴﺎر ةٍ ﻓﻬﻮ ﻋﺼﻴﺐ م م اﻟ ﻔ اﻟﺠﺎر ُ ُﺮاق ﻫﺬا اﻟﻴﻮ ُ ﺣﺘ ّﻰ ﻳﻮ َ ِ ﺣﺴﺎب اﻟﺤﺴﻴﺐ ذﻫﺎﺑﻬﺎ ﻟﻠﻘﺎ ءِ ﻧﻮر اﻟﺤﻴﺎ ةِ ﻣﻊ ﻓﻌﻨﺪﻣﺎ ﻳ ُﻘﻄ ﻊُ ِ ُ أﻗﻮ ُ ذﻛﺮﻳﺎت اﻟﺤﺒﻴﺒ ﺔِ واﻟﺤﺒﻴﺐ ﻗﻰ ﺔ ﺗﻤﺮ وﺗﺒـ ﺤ ﺐ ﻟﺤﻈ ٌ ِ ل اﻟ ُ
STUCK IN MY HEAD OMAR AUF As my call for help flies, To amplify all the silent cries, Free of doubt, I proclaim, That I have no name, As the waves of uncertainty are brushed aside, And into the scene arrives a shining tide, One that will wash away all the lies, And leave only my survival or demise, It is the fact that I am stuck in my head, Heart murdered by reality, idly undead, Beating, waiting to be revived once more, And with the power of compassion, soar, ------------Trapped in his mind, he sees no escape, No ingenius plan, nor a hero and cape, Just a ghostly presence in a city of thoughts; A body of will in the midst of sniper shots, War-torn, indeed the city is, But in the end it is still his, Thus he can never decide, To abandon his mind's side, As his sorrows are roaming the streets of his mind, Trailing his heart, To him, being the most kind, ------------Words flee as thoughts prevail, As many do as ice in hail, Nobody listens to total silence, to nothing, Instead indulging themselves in shallow stuffing... So much to say, But only one way, To break through the walls of my brain, And stand in the face of fear of pain, Expose myself to the world, And then I will be heard, With everything to say, good or bad, All true and serene, yet sad, Yet to write is easier than to do, And I cannot simply see it through, To speak my mind, to expose my soul, To allow someone to possibly punch a hole, In every dream and every feeling, Then wait for a long process of healing, No sir, I cannot possibly comply, Or refuse, and roll down and die,
----------If only there was a nifty tool, To hide one's eyes and make them cool, Then he would surrender his gaurd, And all of this wouldn't be so hard, Maybe he has what it takes, To swim through endless lakes, But no-one would ever know, As they expect him to row, If only they actually knew, That he is one of the few, Then they'd know he'd rather swim than ride, But that would make them terrified, To even think that someone is different, Flawed, special, and to petty things indifferent, Normal is the expectation, And mediocrity, its inflation, Thus he has to conceal and deceive, Lest he make the idle grieve, ----------But what is it that holds me back, From launching a full-on attack, And telling everyone, far and near, Of the things I hold so dear, About the things everlastingly within, Which will lead to an outstanding win, For myself, Over myself, ----------His biggest foe is in the mirror, In his eyes, both hope and terror, But most importantly there is belief, Which allows him to accept grief, Knowing the morning hue washes all that must be, And out of a tiny seed grows a towering tree, Which is why he will not allow himself to be shut out, And with all his passion and pride, he begins to shout, And out comes a fraction of a fraction of the fires lurking, And with mesmerizing glory it appears to be momentarily working, ---------
Accueil? Mushkila Cartoon
Vous aimez la caricature et le dessin en général ? Vous faites souvent des petits croquis sur les marges de vos cahiers et vous voulez allez plus loin ? Rejoignez le tout nouveau club dessin, un petit groupe chill de gens passionnés qui aiment bien partager des projets et contribuer à mettre en valeur cet art si commun qu'est le dessin ou la peinture. Si vous êtes intéressé.e.s, envoyez juste un petit message à Tilila Sara BAKRIM ! Amour et peinture, le club dessin."
Accueil?
OPINION
VIOLENCE AND INDIFFERENCE
How our Lack of Action Actively Fuels Conflict and Suffering by Sara Loo
Violence and Indifference As I was sorting through piles of notes
An the Investigative Report on examples Wiesel cited) humanity seems Peter Singer observes that altruism is “an Indeed (examining the present situation in
In the same vein, utilitarian philosopher
Menton, I chanced upon a handout I
to be better off—Pol Pot is no longer in
emerging movement” with the potential to
was given for a Language Arts class a
power nor is Vietnam executing a
fundamentally alter the way humans live.
couple of years ago. It was a speech
Cambodia invasion 2.0; India and Pakistan
This optimistic outlook seems to suggest
by Eli Wiesel, “The Perils of
are no longer in the phase of full-fledged
that the ultimate legacy of the past
Indifference,” given on 12 April 1999,
war nor is Northern Ireland still in the
century is a more unified and peaceful
as part of the Millennium Lecture
situation of political deadlock after the
world, undermining the vices of violence
series hosted by the White House at
Good Friday Agreement; Kosovo has
and indifference.
the turn of the century. A Holocaust
gained independence while Eritrea and
survivor, Wiesel gave a powerful
Ethiopia have finally signed a joint
reminder of the consequences of
declaration formally ending border conflict
indifference in relation to his own
on 9 July at the bilateral Summit this year.
The ending or petering out of conflicts
experiences in an extermination camp
These courses of events may aptly
does not preclude the emergence of new
in Poland.
illustrate Wiesel’s optimistic look to the
ones—this point is acknowledged. Yet
future.
these new conflicts, while indeed
from past years before returning to
“We are on the threshold of a new
“So much violence, so much indifference.”
producing fewer deaths, similarly do not
century, a new millennium. What will
In fact, for a group of advanced thinkers,
point to a less violent world for the
the legacy of this vanishing century
we are in the era of Long Peace. Steven
quantifiable and measurable aspect of
be? How will it be remembered in the
Pinker in his book The Better Angels of
violence is only limited to the physical. The
new millennium? Surely it will be
Our Nature, published in 2012, used global
decreasing number of deaths from
judged, and judged severely, in both
statistics of the number of conflicts and
conflicts matters less when compared to
moral and metaphysical terms.”
deaths to suggest that violence has been
the sheer number of victims directly or
in decline over the course of human history
indirectly a product of conflicts. Political
Close to twenty years after the turn of
and even more so over the past decades.
philosopher John Gray, in an article for
the century—myself being born during
Responding to criticisms of a reversal in
The Guardian, challenges Pinker’s claims
this period— we can allow for some
decline since Syria, Iraq, Gaza and
and rightly asserts, “there are many kinds
introspection about how we have
Ukraine, Pinker remained convinced,
of lethal force that do not produce
judged the previous 100 years and
publishing a response piece a year later
immediate death.” How are we to quantify
learned from our experiences. On a
admitting that battle deaths in conflicts
the emotional burden of forced
positive note, it was the conviction of
did increase from 2012 to 2013, but remain
displacement from Syria? How are we to
statesmen not to repeat the “failures
few in comparison to past decades.
measure the degree of suffering of
that have cast a dark shadow over
children in Vietnam born with handicaps
humanity” that gave birth to
The argument goes that we believe this
because of the lasting legacy of Agent
international institutions which have
age is more violent than before only
Orange? Can we conclude that the
expanded and are still in place today.
because of recent memory rather than
systematic violence and denial of
It was from the atrocities of the past
global data. This sentiment is exacerbated
citizenship of the Rohingyas make them
century that increased international
by journalists who cherry pick the most
better off than victims of mass executions
efforts of peacekeeping emerged. It
violent place in the world, for none would
by the state? The debate today is not so
was also from the previous century’s
report on non-violence.
much over numerical deaths, but the moral
massive death tolls that our threshold
burden of the world with regards to
for physically violent behaviour
whatever violence still exists. Johan
decreased; for the most part, any act
Galtung’s definition of violence gives us a
that violates agreed upon fundamental
more holistic view— be it physical,
human rights is unacceptable by the
structural or cultural. According to
international community.
Galtung, “violence is present when human beings are being influenced so that their
“And together we walk towards the
actual somatic and mental realisations are
new millennium, carried by profound
below their potential realisations.”
fear and extraordinary hope.”
Issue 27 | 234
An Investigative Report on
This means that violence is the failure to act to our full potential,
thereby creating a gulf between what could have been and what is. As such, if today’s international institutions could have prevented mass displacement but it happened anyway, there is violence. In this sense, statistics can hardly account for violence.
This definition, therefore, also suggests that given the significantly superior financial and technological resources as well as more coherent rules-based international institutions than before, the gulf between what could have been avoided and what happened is widening. This points to an increase in violence. “The depressing tale of the St. Louis is a case in point. Sixty years ago, its human cargo—maybe 1,000 Jews—was turned back to Nazi Germany. And that happened after the Kristallnacht, after the first state-sponsored pogrom, with hundreds of Jewish shops destroyed, synagogues burned, thousands of people put in concentration camps. And that ship, which was already on the shores of the United States, was sent back.” It is indeed paradoxical that while I am clearly Sadly, not only is violence increasing, indifference still plagues the
aware of the situation and distinguish myself from
world. We can see an uncanny resemblance between the
voluntourists, I have inevitably been a part of it at
indifference Wiesel observed of the 20th century and that of
some point or another-- perhaps I, like others whom
today. The depressing tale of the St. Louis does not seem very
I have seen, will never know of the destruction we
different from Italy turning away several rescue boats after the
have created, without being physically present to
rise of the far-right party under the leadership of Matteo Salvini.
witness the after-effects. Sadly, the reality holds
The most recent instance being just the 20th of September when
that as society progresses and as the world has
Salvini commented: “I say it again and again: go wherever you
more potential to prevent suffering, if we do not
want, but not to Italy."
translate this potential into real actions proportionately, violence will only increase. This
“What is indifference? Etymologically, the word means "no
process of materialising our potential is precisely
difference." A strange and unnatural state in which the lines blur
dependent on indifference or the lack of it.
between light and darkness, dusk and dawn, crime and punishment, cruelty and compassion, good and evil.”
James Rosneau in his book Turbulence in World Politics draws an analogy between the human heart
In fact, we have gone a step further than indifference for while
undergoing fillibration and changes in micro and
indifference suggests passivity and the lack of action, we have
macro dynamics of the world. While he was referring
become complicit in propagating structural violence and well-
to the collapse of the interstate system, the duality
intended exploitation. Going back to Galtung’s definition, given
of change and continuity is equally applicable to
interconnectivity and our capacity to make a change from raising
global trends of violence and indifference. Just as
awareness to volunteering, our collective potential of tackling and
the individual muscle cells work normally, we believe
avoiding conflict altogether has increased greatly. Yet, in our
that we are residing in the time of Long Peace, of
indifference, we are actively choosing to make a difference— for
statistically declining violence and strengthening of
the worse. We are actively widening the gap between potential
institutions. Yet, just as the heart’s muscle writhes in
alleviation and reality; we are complicit in propagating violence. To
a chaotic way that it cannot pump blood, our
Wiesel, failing to act despite being informed may have been the
indifference today widens the gap between our
ultimate vice. This is still a problem, but what is worse today is the
increasing collective potential and relatively
rampant phenomenon of voluntourism-- for all our good intentions,
decreasing willingness to act, fuelling violence that
we perpetuate violence in developing countries through irregular or
increases exponentially. If we want to curb this
one-off voluntary work, yet still believe that we have done good.
pessimistic trend, we will not just have to act when
Indifference today is, therefore, also the insufficient care about
we know about violence, but to act responsibly and
those we help and not following through with our provision of aid.
thoroughly.
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Les Gaulois et le vrai changement Comme un enfant qui adore
De son livre de campagne qu’il a osé
Certains macronistes sont
faire des blagues lorsqu’il est
appelé Révolution, aux injonctions
sincèrement persuadés que la
dans sa zone de confort,
faite au peuple à « s’émanciper », en
situation économique de la
l’activité favorite d’Emmanuel
passant par les sorties sur « les gens
France est due à son manque
Macron semble bien être de
qui ne sont rien », le président a
d’adaptation à la mondialisation
chatouiller les Français dès lors
choisi d’utiliser les mots marxistes
néolibérale. Comme au temps de
qu’il se trouve à l’étranger, ou
pour les tremper à la sauce libérale
l’URSS communiste, Emmanuel
devant un public qui lui est
et leur faire dire le contraire de ce
Macron semble croire que si le
acquis, comme devant des
qu’ils signifient réellement. C’est
modèle qu’il propose ne
étudiants danois qui rêvent la
dans cette perspective qu’il faut
fonctionne pas, c’est parce qu’il
nuit de créer une nouvelle
replacer sa dernière invention sur
n’est pas allé encore assez loin
start-up par exemple. « Les
les « Gaulois réfractaires au
dans son application. Autrement
Gaulois sont parfois
changement » : il s’agit de faire
dit : si le néolibéralisme et les
réfractaires au changement »
croire que la France est un pays
réformes imposées par la
s’est ainsi autorisé le président
conservateur, qui ne supporte pas la
commission européenne ont
lors d’un déplacement au
réforme et qui mérite une «
éradiqué les classes populaires
Danemark, le sourire au lèvres,
Révolution ».
en Europe et sont en train de
et toujours avec cette
C’est là toute la stratégie
rétrograder les classes
décontraction qu’on lui connaît.
d’Emmanuel Macron : faire avaler
moyennes, c’est parce qu’un
Des sorties de route dont on a
l’idée qu’il représente le
surplus de socialisme empêche
fini par comprendre qu’elles
changement, les idéaux
leur aboutissement complet. Il
allaient rythmer le quinquennat
révolutionnaires, « la disruption ».
faut donc déréguler encore
et qu’elles étaient hautement
Bref, le progrès contre l’occupation
davantage et abattre les
calculées, pour faire oublier le
socialiste. De sorte que l’utilisation
dernières barrières à leur
fond de son propos. Car
du vocabulaire révolutionnaire fait
triomphe.
Emmanuel Macron mise sur les
oublier que sa politique représente
travers de son époque :
surtout la continuité : la
En stigmatisant le prétendu
l’envahissement du tout-
perpétuation du modèle néolibéral et
conservatisme des Français,
communication et le
techniciste mis en place depuis les
Emmanuel Macron renvoie surtout
renversement du vocabulaire
années 70, fait de libre-échangisme,
dans le camp du Mal, celui des
qui parasitent l’analyse
de dérégulation; de prise de pouvoir
coincés qui refusent de
politique.
des lobbys et des multinationales sur
comprendre le fonctionnement du
la souveraineté populaire.
« Nouveau Monde », tous ses
Dès le début de sa campagne
adversaires politiques. La
présidentielle, Emmanuel
Pourtant, il serait réducteur de
dérégulation, la financiarisation
Macron a habilement axé sa
croire que le leitmotiv du «
de l’économie et le libre-
rhétorique autour d’une
changement » contre le « passé »
échangisme deviennent « la
réappropriation de la
(alors qu’il s’agirait plutôt du passé
Révolution » (alors qu’ils sont la
dialectique marxiste et d’un
contre un passé fantasmé par les
norme depuis 30 ans) tandis que
nouveau clivage, censé séparer
macronistes), qui hante les discours
l’envie de protection de sécurité
les progressistes des
présidentiels, ne soit qu’un calcul
économique et culturelle
conservateurs.
politique.
deviennent « le conservatisme ».
Il n’est d’ailleurs pas étonnant
Ce qu’Emmanuel Macron refuse de
que le président utilise le
voir, c’est bien qu’il est le véritable
terme « Gaulois » pour se
réfractaire au changement : celui
moquer des Français depuis
qui refuse d’entamer une transition
l’étranger : là-encore, il s’agit
agricole et écologique, celui qui
d’un classique des penseurs
continue à s’aveugler sur les
néolibéraux en France, dont la
ravages du libre-échangisme, celui
fascination aveugle pour le
qui croit encore à la théorie du
modèle anglo-saxon se
ruissellement. Et lorsqu’ils refusent
conjugue avec un mépris pour
ses réformes, les Français ne
l’identité historique des
révèlent pas leur conservatisme,
peuples et particulièrement
mais leur soif de nouveauté : celle
pour la continuité française,
de la reprise en main de la
celle qui, depuis Colbert
souveraineté populaire sur les
jusqu’à De Gaulle, était
intérêts économiques privés.
attachée à la persistance d’un
Laisser Emmanuel Macron renverser
Etat-Nation protecteur et
à ce point les mots et les concepts
stratège.
devient de plus en plus dangereux. Surtout lorsqu’il le fait en insultant
L’esprit « gaulois »
les Français et leur histoire : car il
qu’Emmanuel Macron trouve
serait bon de lui rappeler que les
dépassé est pourtant ce qui
Français sont un peuple éminemment
fait l’ADN de la France : celui
révolutionnaire, qui s’est séparé de
d’une République, au sein de
la monarchie absolue de droit divin,
laquelle le modèle anglo-saxon
qui a fait de Gavroche un héros
des démocraties libérales n’est
national, qui a remplacé la
pas soluble. En filigrane, c’est
prédominance religieuse par la
à la spécificité française que
réflexion philosophique, qui a voté
le président s’attaque, et qu’il
Front Populaire quand l’Europe
souhaite voir remplacé au plus
basculait dans le fascisme, qui a osé
vite par le sens des affaires et
dire « non » à la Constitution
le pragmatisme anglo-saxons.
européenne en 2005. Une France
Et tant pis si les « Gaulois » ne
qui, malgré les drames qu’elle a vécu
sont pas d’accord.
en 2015, n’a pas cédé aux extrêmes.
Health is Not a Choice
When talking about health and lifestyle,
As college students, we think we are invincible.
I like to begin with an analogy of
We believe we are able to go on intense drinking
hypocrisy.
benders all throughout the weekend and then proceed to deprive ourselves of sleep for several
When I was very young, my father gave
days on end doing countless readings. We eat
me a very expensive car. He had one
processed food out of convenience, we do not
condition: that I maintain it myself.
move enough, we do not get our vitamins, and
Over the next several years, I went
ultimately neglect our health in its entirety. It
against my father’s demand and used
might feel as though you are doing fine
the cheapest fuel on it, overused it,
regardless… but you will not be 20 forever. How
never cleaned it, and never took it to
you age is dependent on your habits and
the mechanic. Obviously, the once-
lifestyle.
beautiful vehicle quickly turned into a damaged, practically useless hunch of
This may sound as though there are too many
metal.
rules to being healthy. This is far from the truth. This is an opportunity to take control, as you are
Does this story make you mad? Does it
the only being who decides what to do to your
make you cringe? Does it make you
body.
think about how stupid I am for not taking care of my car? The thing is, I
After reading this, don’t feel pressured to
was never given a car. Instead, I was
revamp your entire life. Just focus on the
given a body. A car is a car, and it can
habitual actions, the small things you can do to
be replaced. Your body is irreplaceable;
improve your body. Go on longer walks, drink
you get just one shot with it. Every
more water, smoke less… The changes can be
action you do has its consequences. The
small, but they are changes nonetheless. Don’t go
food and drinks you consume, the
on fad diets, don’t set a 10-mile run as the
activities you engage in, the tobacco
objective of your first jog session, and just try to
you inhale… everything will catch up to
incorporate small changes in your life. Your
you.
future will thank you.
NEWS BUREAU
Ciro Gomes
le panier optimal de consommation PAR NICOLAS NETTO SOUZA, UN ÉTUDIANT DE SCIENCES PO, CAMPUS DE POITIERS
Il est temps de choisir son candidat au Brésil et de ressortir l’homo economicus qui hiberne dans les profondeurs du cortex cérébral. Yann Algan nous apprend que tout agent rationnel vise à maximiser son profit face à une prise de décision. Cependant, il est indispensable de connaitre les contraintes. Dans le cas du Brésil, elles sont essentiellement circonstancielles, le marché politique peu varié ne donne pas à notre économiste junior un grand ensemble de possibilités. Dans un pays inégal comme le Brésil, avec un SMIC inférieur à 200 euros, un ISF presque inexistant, de forts impôts indirects creusant d’avantage la situation, à moins que notre électeur soit un entrepreneur milliardaire, je suppose qu’en tant que personne rationnelle il vote à gauche. A moins qu’il soit un braqueur anarchiste, il lui reste donc trois candidats possibles : Guilherme Boulos, Fernando Haddad et Ciro Gomes. Guilherme Boulos est le candidat du « Partido Socialismo e Liberdade », parti de Marielle Franco. Il s’agit d’un des leaders du Mouvement des sans-toit dont l’objectif central est de résoudre le problème du logement urbain au Brésil. Son discours a propos des inégalités est très fort. Il condamne les privilèges dans le milieu public, milite pour des impôts plus progressifs, une vraie persécution de l’évasion fiscale et pour les droits de la femme. Cependant, son parti, créé en 2005, est encore jeune et n’a pas les conditions de propulser sa candidature,
il n’atteint ni les 5% même dans les sondages faits par les instituts « gauchistes ». Un autre grand problème est son soutien ferme à la candidature de « Lula Livre ». En plein 2018, soutenir Lula c’est décrédibiliser toutes les institutions juridiques du pays et croire aveuglement à la religion du PT. Je ne viens pas ici critiquer la qualité des politiques menés par le parti, mais il m’est très difficile de défendre sans méfiance un parti, parmi d’autres, dont la moitié des leaders sont en prison. « Haddad é Lula », ainsi s’annonce la candidature du Parti des Travailleurs au Brésil. Malgré l’excellence académique, Haddad ne persuade pas l’électorat brésilien frustré par la corruption, surtout à São Paulo où sa réélection en tant que maire a été vouée à l’échec au premier tour, fait inédit dans la plus grande métropole du pays. Avec Jair Bolsonaro, ce sont les deux candidats avec le plus grand taux de rejet, et, ironiquement, les deux passent au 2nd tour d’après les sondages, le résultat est incertain. D’où notre alternative : Ciro Gomes. 38 ans de carrière politique sans aucun procès par corruption, des études d’économie à Harvard, un mandat de maire avec 77% de satisfaction populaire et un vrai projet de développement économique contraire à toute politique néolibérale, Ciro est le candidat avec le plus petit taux de rejet. Avant l’officialisation d’Haddad, il avait plus de 20% d’intention de vote selon les sondages. Habitué au jeu politique, il est favorable aux alliances politiques et cherchait l’appui du Parti des Travailleurs pour compenser la faiblesse parlementaire de son parti. Il s’agit d’un leader du Nordeste populaire qui séduit les électeurs tant de droite que de gauche. Il se vend comme la solution à la bipolarisation du scénario politique, et, il semble, de plus en plus, l’être. Il compte avec un bon pack de réformes nécessaires pour le développement du pays. D’entre elles, une réforme de la Loi Travail qui, contrairement à celle de Temer qui autorise le paiement de travailleurs agricole en nourriture et logement, protège le travailleur et assure une meilleure négociation avec les patrons ; ainsi qu’une réforme du système de retraite brésilien en faillite suivant un modèle de capitalisation. Comme tout autre candidat, il promet augmenter les investissements en santé et éducation, cependant, il se détache des autres car explique les directives de son gouvernement par des projets concrets. Ainsi, il semble que Ciro Gomes puisse maximiser l’utilité politique sous contrainte parlementaire, répondant aux besoins de notre agent rationnel. Reste à savoir quel sera le poids de l’asymétrie d’information lors des élections.
De l’écologie et du progrès par Ryan Tfaily
La marche pour la planète qui s’est tenue samedi 8 septembre après la démission de Nicolas Hulot a partout été présentée comme un événement d’une grande ampleur, « un mouvement citoyen exceptionnel », paraît-il. Le signe que les idées écologistes progressent parmi les Français est que la société civile -puisque la marche n’était officiellement pas politique- prend soudainement conscience que l’environnement et la planète sont en danger. Sans qu’une sociologie formelle des participants n’ait été établie, l’observation des affiches, des slogans et de certaines photographies de manifestants nous laisse plutôt penser que cette marche restera comme le symbole de la profonde dépolitisation de l’écologie et de sa perversion. Car même si l’on fait abstraction de tous ces jeunes venus défiler comme s’ils étaient à la technoparade et dont on accordera à tous les participants sincères qu’ils n’étaient pas représentatifs de la marche, les catégories sociales et politiques qui s’y trouvaient démontrent une fois de plus que l’impasse dans laquelle est bloquée l’écologie depuis des décennies est celle de l’incohérence. Deux travers, qui sont aussi des lieux communs, sont apparus avec une impressionnante acuité dans cette marche.
D’une part, l’idée que l’écologie surpasse les clivages politiques, qu’elle doit être appropriée par tous les bords et qu’elle peut être trempée à toutes les idéologies, puisqu’elle relèverait du « bon sens » : c’était finalement le but de cette « marche citoyenne », expression répétée ad nauseam pour prouver que tout le monde était convié à l’événement. Pourtant, contrairement à ce que croient les initiateurs de ce rassemblement, l’ensemble de la population n’aurait pas dû pouvoir être invité à la marche. Le patron d’une multinationale de l’énergie ou de la Silicone Valley, ou bien un député européen qui a voté en faveur de l’adoption du TAFTA, n’auraient pas dû se sentir autorisés à venir marcher. Car un programme écologique ne peut pas être appliqué ni proposé par n’importe qui, et c’est précisément ce que la démission de Nicolas Hulot a montré. L’écologie est incompatible avec le modèle néolibéral en vigueur depuis les années 70, et « l’en même temps » macroniste n’y changera rien. La dérégulation, le libre-échangisme, le pouvoir donné aux lobbys industriels et aux multinationales, la financiarisation de l’économie et la course au profit qu’elle entraîne, ne permettront jamais de sauvegarder les écosystèmes et l’environnement. Pour être cohérente et politique, l’écologie doit donc être pensée comme une idéologie à part entière, et qui entre nécessairement en contradiction avec d’autres idéologies, en premier lieu le néolibéralisme.
Mais à lire certains militants, l’écologie (qu’il faudrait plutôt appeler l’écologisme d’ailleurs) n’est pas une idéologie, et relèverait du « bon sens ». Or, rien n’est moins naturel que l’écologie : le sentiment vers lequel on est d’abord tourné est bien le gaspillage et le consumérisme. La conversion écologique résulte d’un effort et de contraintes qu’il faudra assumer, sans mentir en expliquant que quiconque n’y adhérerait pas serait « insensé ». On adhère à l’écologie comme on adhère au libéralisme ou au socialisme, et ses adversaires ont eux-aussi leurs arguments, qui ne relèvent pas de la folie, mais d’une autre vision du monde. Mais tous les participants à la marche ne tenaient pas ce discours, et beaucoup d’entre eux croient bon d’associer l’écologie à la gauche libertaire et progressiste. Un amalgame fréquent depuis que cette gauche a opéré un hold-up sur la cause environnementale dans les années 70. Pourtant, historiquement, le courant écologique, dès ses débuts avec les envolées lyriques et les déclarations d’amour à la forêt du très réactionnaire Chateaubriand, est associé au conservatisme : dans les années 30, l’écologie intégrale est prônée par les royalistes de l’action française qui déplorent le progrès technique et l’urbanisation tous azimuts. Et pour cause : l’écologie est une idéologie fondamentalement anti-progressiste, qui s’oppose au progrès technique, à l’industrialisation et au consumérisme bref, qui est incompatible avec le « jouir sans entrave » par ailleurs revendiqué par la gauche libertaire qui s’est appropriée le thème.
De l’écologie et du progrès Là encore, croire que l’on peut d’un côté développer l’idée d’un individu-roi qui ne soit limité par aucune valeur ni aucune contrainte, et de l’autre, manifester pour la planète un samedi aprèsmidi, c’est faire basculer l’écologie dans l’incohérence la plus absolue. Ces militants, aussi sincères soient-ils, veulent le beurre et l’argent du beurre : poursuivre le progrès, dans toutes ses dimensions, économique, industriel, technologique et sociétal, puis déplorer ses effets sur l’environnement. Preuve, s’il en fallait, que cette gauche libéralelibertaire se fourvoie dans l’incohérence : la possibilité d’une décroissance dans certains secteurs de l’économie est violemment récusée dans ces cercles écologiques qui l’accusent d’être « réactionnaire ». Mais c’est exactement cela : l’écologie est fondamentalement une valeur, sinon réactionnaire, au moins conservatrice, qui postule que la sauvegarde de l’environnement est supérieure aux intérêts et aux caprices de l’individu rationnel.
Il est donc capital d’opérer une distinction entre d’une part le hold-up sur l’écologie par une certaine gauche ainsi que les grands appels naïfs à tous devenir écologiques, et d’autre part la véritable écologie politique, celle qui se pense et se voit comme une idéologie, à la fois socialiste (puisqu’elle refuse la course au profit et la financiarisation de l’économie), conservatrice (puisqu’elle veut littéralement « conserver » l’environnement et contraindre le progrès à des limites) et anti-libérale (puisqu’elle s’oppose philosophiquement à l’idée d’un individu-roi déraciné qui ait le droit de jouir sans entrave). C’est à ce prix que ce courant de pensée, qui est aussi philosophique, retrouvera le goût de la cohérence et pourra enfin être réellement appliqué, sans qu’un ministre ne soit contraint de démissionner un an après sa nomination. En attendant, tous les militants sincères devraient se réunir, non pas pour marcher dans la rue, mais plutôt pour s’y arrêter et s’y asseoir : car c’est la marche en avant perpétuelle et illimitée qui menace la planète.
Interview with Sai Englert Sai Englert is a teaching fellow in the Departments of Development and of Politics and International Studies at SOAS. His PhD research focused on neoliberalism and the defeat of the labor movement in Israel. Considering the July amendment to the Basic Law and the latest episodes of violence in Gaza and Ramallah, he was nice enough to grant his time for an interview.
What is the law about and what does it change?
Now, I would raise a caveat to that as in many ways what the law
One thing to start with is that it is not quite just a law, as
does is officializing what existed in many ways on the ground and
we would normally think about it, it is inscribed now in the
so I think there are two approaches to it that are problematic:
Basic Law, which is as close as we get to an Israeli
one of them is to say that this is all new, the second one as solely
constitution, so obviously it carries a larger wight than
symbolic. Although not insignificant, I don’t think it’s new,
simply a law. What it effectively does is it that it further
effectively there is a whole load of legal ways in which Jewish
inscribed, in a more practical way, the Jewish nature of
communities can already limit who moves in and out. The state has
the Israeli state, which will have a series of practical
always been the state of the Jewish people. However, I think
outcomes, for example the fact that Arabic will no longer
there is something significant in officializing particular practices,
be an official language, the fact that Jewish communities
I think Netanyahu is preparing for the next elections, as he’s
will have the right to exclude whoever they please from
playing to his right to make sure that the settler block does not
their communities, and really a further recognition of the
get too many of the Likud vote, he is not really worried about the
state as being the state of the Jewish people. This is
left and the labor parties. I think what is interesting about it is
raising broader questions and worries of what will
that it is having international consequences already as we see
happen to Palestinian political representatives in the
middle or the road, even liberal Zionists, coming out and saying
Knesset for example, and their ongoing refusal to
Israel is not an apartheid state, this is an apartheid law. And I
recognise the Israeli state as only the state of the Jewish
think in many ways it is that way, Israel has always presented
people, and this of course raises some serious questions,
itself as Jewish and democratic, many people have raised
for not, only the future of peace negotiations, the right of
question of what that means, I think Israel is moving towards
Palestinians to return, it of course raises questions about
solving the contradiction with getting rid of the democratic part.
the 20% Palestinian citizens of the Israeli state and where does that put them, as the state does not recognize itself
Are the motives behind it purely electoral, or can they be
as the state of its citizens but that of the Jewish people.
understood in a different fashion? I think the timing is very much about preparing for the next
It also raises a question about the occupied territories, as
elections. It is about how big of a share of votes Likud get and in
we are living in a reality in which the West Bank has been
that sense, Netanyahu is worried about the settler right. The
annexed in all sense and purposes, so where does the law
Labor party, along all the liberal forces, has long stopped being
put them?
their main worry.
The logic of the law, however, must be understood in a much more long-term set of practices fashion. Which is why I think that it is dangerous to say that it only officializes practices already in place. “Creating facts on the ground” is very much how the creation and expansion of the state can be understood, its the creation of reality that are later legalized. In an international dimension, on land, this is the logic where we were, why was it so important, during Oslo, to talk about the 1967 borders instead of the 1948, despite the fact that they looked very much like 1948? It is because it normalized and legalized the division of land at the beginning of the 67 war, which already started incorporating lands of the West Bank. Now we could say, well that was just the normalization of something that was already the case. That seems to me to be exactly the point. It is a further normalization and legalization of a particular situation. I think one of the reasons why they think they can get away with it now is that they probably can [sic]. High levels of insecurity in the region, the West is highly concentrated on Saudi Arabia and Israel in terms of fighting the growing influence of Russia and Iran and in terms of their political allies, we have a bunch of hard right wingers in power in the Western world, which will not launch large diplomatic assault against them. It is right but I think the difference lies in the BDS movement, and what civil society’s responses around the world will be. You talked about the officialization of practices that were already in place, does this mean that the law hold smore symbolic value than factual one? I think it is dangerous to see it as solely symbolic, it of course holds symbolic value but I think it is not only symbolic to legalize discriminatory practices, I think it is step in a long-term process in the marginalization and expropriation of the Palestinian people. Because something is already happening, does not mean that officializing it is not significant, especially in terms of what it noralizes for the steps ahead. It is materially significant that something moves from a practice to an almost constitutional reality. This gives a clear direction of travel of where the Israeli state is going, an ethnocratic state with very strong religious influences in law-making. It is normalizing a racialized system of division, which I think is best described as apartheid, despite the fact that it is not quite the same form of apartheid as in South Africa. Democratic rights are exclusive to the Jewish population and the Palestinians are further and further pushed to the margins. Where does it stand in the framework created by the Oslo accords? Well, it sits in a complicated relationship in the framework built by the Oslo accords.
On the one hand, there is a particular reading of the accords, which lends itself to the normalization of that law, which is to say two states for two people. One of the readings, which is very present in Israeli politics, is the idea that the only in way which the accords are going to work is through full separation, and as such Israel is a uniquely Jewish state, and then you start moving towards population transfers, land swaps and excetera. There is a segment of the settler block, for instance Lieberman, who advocates for this. More generally, one of the logics of Oslo was the idea that the democratic rights of the Palestinian population in Israel would not be put in danger, and that’s of course this is a further sign that it is not the case. I think more seriously, we should also reflect on what we mean by Oslo and what the goal was. And given the fact that the accords never put Palestinian sovereignty seriously on the ground, in terms of security, and economic measure, to mention a few, it is perhaps interesting to analyse Oslo in a process of normalization and of legalization of a series of reality, as the occupation of Jerusalem and abandoning the right of return of the Palestinian people. It is thus interesting to see Oslo in terms of long-term cycles and in this sense, both the accords and this new law are part of a process that can be recognised as settler colonialism. Many Arab countries have normalized their relations with Israel, and although we have seen and you have mentioned the vocality of civil society and movements such as the BDS, will this law change such relations? Will we see a more official and institutionalized response? At the very most, we might see some “Concern”.I think we have to be honest about what is happening in the region. A few weeks ago, the Saudi crown prince claimed that Palestinians are the problem in the peace negotiations. This gives you a sense of what is happening in the region, which is not only collaboration with Israel, but the fact that regimes are increasingly confident in making these collaborations public. And this can be understood in terms of the counter revolutionary period. The popular forces that often held back regimes from officializing such relations are of course in a period of defeat: the re-establishment of military regimes, repressions, civil wars, invasions. This gives the regime a greater confidence, which also comes from Oslo and the normalization of relations between Israel and the Arab world. The law is not going to change that. Israel and Egypt have just signed a huge economic agreement, based on the trade of natural gas. Saudi Arabia and Israel are organizing official visits. What all of it shows its the ability to normalize and bring to the public already standing practices, because of the situation in which we are: counter revolution, right wing governments in the West which will not sanction the law, the growing integration of Saudi, UAE, Israel block in response to growing Iranian influence and the fact that the United states have made pivots to the Pacific and are more dependent on their allies to keep the region quiet.
COLUMNS
SILENCE, ON BOMBARDE Dans le tumulte tapageur des conflits du Moyen-Orient, un conflit oublié perdure et fauche des vies en masse. Le Yémen, le pays le plus pauvre du Moyen-Orient, s’enlise depuis 2015 dans les affres maudits d’une guerre qui a fait plus de 10 000 morts dont 2 400 enfants selon l’UNICEF. En mars 2014, la rébellion chiite houthiste, soutenue par l’Iran, a lancé une offensive sur le pays et s’est emparée de la capitale Sanaa et du palais présidentiel. Le président Mansour Hadi, élu deux ans plus tôt, a dû prendre la fuite chez le géant sunnite, l’Arabie Saoudite. Pour restaurer l’autorité du président Hadi et contrer l’Iran, une coalition de pays sunnites, dirigée par l’Arabie Saoudite traque les Houthis à coup de bombes. Le Yémen se retrouve entre les mains sanglantes de ces deux puissances rivales profitant de l’apathie de la communauté internationale, la tête dans le sable. Ce conflit a transformé le ciel yéménite en un orage inextinguible de bombes qui fauche, anéantit et garrotte sans pitié la population. La coalition menée par Riyad saigne le peuple yéménite à coups d’armes non conventionnelles dont des armes à sous-munition. Villages, hôpitaux, écoles sont entre autres, la cible permanente de la rage destructrice de la coalition. La population n’a de cesse de payer un lourd tribut à cette guerre dont elle n’est pas actrice.
Les groupes armés mènent une expansion sanglante dans leur lutte de pouvoir et l’acheminement de l’aide humanitaire est rendu ardu par un blocus imposé par l’Arabie Saoudite sur le port d’Hodeïda, point de ravitaillement stratégique. Le pays sombre dans la pire crise humanitaire au monde et les secours peinent à parvenir à la population en détresse. Les bombes saoudiennes et les missiles houthis menacent au quotidien le peuple yéménite. Engendrées par le brasier de la guerre, une épidémie de choléra ainsi qu’une famine laminent le pays tout entier dont les services médicaux saturés, sombrent dans une déliquescence mortifère ; cette crise mue les hôpitaux en mouroir sous les yeux impuissants des médecins. Ce conflit oublié a généré 400 000 réfugiés suivant l’OIM. La plupart se réfugient à Djibouti ou en Arabie Saoudite qui tente de les repousser dans le brasier dont elle est même en partie grandement responsable. En ciblant des civils innocents, Riyad ne se rend-t-elle pas coupable de violations du droit international stipulant l’obligation de protéger les civils en temps de guerre ? Dans cette guerre d’influence entre Riyad et Téhéran, le Yémen brûle et se meurt, dans l’indifférence de la communauté internationale qui se drape pourtant dans un soi-disant costume de messie de la paix. L’« Axe du Mal » ne prend aucune forme dans ce cas figure, à l’inverse du tonnerre de protestations et d’imprécations contre les sicaires de la guerre en Syrie.
La Syrie et le Yémen ne sont pas logés à la même enseigne. Hélas un silence pusillanime règne sur les bombardements de civils yéménites. Les liens des grandes puissances avec le géant wahhabite, comme les contrats d’armements et pétroliers pour ne citer que ceux-là, prédominent au détriment de vies humaines innocentes. Selon les rapports de diverses ONG dont Amnesty International, la population sans défense voit se former des djebels de ruines et de cadavres. Les condamnations ne tendent qu’à pourfendre principalement le rôle déstabilisateur de l’Iran dans ce conflit. Mais le silence sur les bombardements saoudiens appelle à des interrogations légitimes. Le Yémen a-t-il le malheur de ne pas être une « vache à pétrole » ? La valeur d’un peuple se mesure-t-il aux réserves d’or noir qui gisent sous ses pieds ? Le secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, Stephen O’Brien a souligné que « le nombre de bombardements a été multiplié par trois, chaque mois, par rapport à 2016 » alors que « les affrontements armés ont, eux, plus que doublé ». Par ce silence veule, il règne purement et simplement une complicité avec les crimes de guerre commis au Yémen. Camus disait « il y a sur cette terre des fléaux et des victimes et il faut, autant qu’il est possible, refuser d’être avec le fléau ». En tant que porteurs de valeurs universelles, le devoir moral est de refuser d’être avec le fléau et d’élever la voix contre ces bombardements. « On ne fait pas la guerre pour se débarrasser de la guerre » – Jaurès.
pfff j'ai la flemme d'enregistrer... sa enregistre là? ... ha ok
Mots & Flows Version complète de l'article disponible sur le site lezadig.com
Préambule : Premiers mots, et premiers flows : Après plusieurs essais infructueux d’une bio aussi linéaire et ennuyeuse qu’un trajet NantesSaint Malo. Il a fallu se recentrer. Se recentrer sur l’essence même du rap : les textes. Aborder les artistes par leurs textes, leur esprit par leurs mots. Pour ce mois-ci : Orelsan. Trois morceaux tirés de chacun de ses albums solo.
Orelsan : Être paumé puis grandir Essaie de rapper tu t’appelles Aurélien Jeune blanc blazé d’une classe qui ne sert à rien. T’es né à Caen, tu ne seras jamais Michael Jordan Oublie tous les sujets autour de l’argent de la cité. Tu ne seras jamais de ces gens. T’es né à Caen alors devient Orelsan
1. Perdu D’Avance ; Album Perdu D’avance (2008) « 2008, j’lance le missile »*. Alors on est pas au niveau d’un tête nucléaire, les ricains sont encore maitres en la matière. Mais personne s’y attendait à celle là. C’est pas de la grande écriture ni un banger niveau instru. Mais c’est un nouveau rap qui arrive sur scène. Ce rap là vient pas de cité, mais d’un trou paumé. Ce rap là il est pas conscient, il crache sur les gens. C’est le premier Orelsan qui arrive, un type plutôt associable, défaitiste, exécrable. Et Perdu D’Avance c’est le morceau qui retranscrit tout ça.
Je crois que je suis perdu je crois que j'avance dans le mauvais sens Bientôt 26 ans en pleine crise d'adolescence Le concept c'est dans ma vie je fait des trucs débiles Comme sa je peux rapper en parler ramasser des billes J'aime pas trop les filles j'arrive pas a les accoster T'façon je parle pas au gens que je connais pas tant que je suis pa fonce-de Quand je m'énerve je pleure essaye pas de me contrarier Je passe des jours entiers chez moi je raconte ma vie a mon cahier Des fois je vois tout en noir comme gilbert montagné Encore une soirée seul ma main droite pour m'accompagner J'arrive même a aimer les gens que je devrais détester Viens bébé on va tester mes nouvelles MST J'ai aucun égo je fait pitier comme un blanc qui se prend pour un negro En cours sur le banc le rentre devant avec les intellots Dans la vie tous ce que j'aime c'est rien même rien faire j'aime pas Je me fait marcher sur les pieds mais sa me gène pas [refrain:] Je suis Perdu d'avance Dans le rap, dans le taff, dans la vie, avec les fille Je suis Perdu d'avance (Perdu d'avance) Non j'ai jamais sue relever aucun défie Je suis Perdu d'avance Dans le rap, dans le taff, dans la vie, avec les fille Je suis Perdu d'avance (Perdu d'avance) Si tu veux faire comme moi entre dans la danse J'enchaine les jobs de merde je suis au bout du roulot Mes parents se demande quand est-ce que je vais trouver un vrai boulot Chepa je crois que je vais essayer d'échouer dans le monde du rap Maintenant que les comiques chantent les gens crois que je raconte une blague J'ai pas de crédibilité je suis une petite nature Ma meuf a seize pige et veux me lâcher parce que je suis immature On skouate chez moi tous les soir c'est un dépotoir Je tient pas le shit après trois lattes je vis en vrai cauchemar Je vais areter de fumer a cause de la nicotine Areter de baiser a cause de ma ptite copine Areter le rap areter de tiser en faite j'ai juste envie d'areter de respirer Avant de signer je me disais on percera jamais Maintenant je me dis que finirais par me faire tabasser Je vais areter de me plaindre mais bon des fois j'ai les nerfs en plote Un peu comme quand ma chérie couchait avec mon meilleur pote [refrain] Quand j'étais encore au collège j'étais le fils du directeur J'entendais des hey fils de pute je t'attends a la sortie a 17h Imagine en 2 ans comment sa m'a mis les nerfs Depuis je traine toujours avec les mêmes amis imaginaire Je pus la défaite je suis en concert dans ta salle des fête Je suis a peu pres tous le contraire de la jey-set Je cours a ma perte plus je dors plus je suis fatiguer Mes hobbies c'est sortir et boire de l'alcool forte de basse qualité Je défie les loi de la graviter après quelque litre Oui t'es plus balèze que moi mais dans ma tête j'te nique Si tu connais le refrain par coeur chante le pour moi Sa fait 10 ans que j'rap et j'assume toujours pas [refrain:]
Perdu D’Avance de Orelsan (2008) dans l’album Perdu D’Avance
Dans ce texte Orelsan s’apitoie lamentablement sur son sort. La multitude de « je » associés au négatif le prouve, Orelsan ne fait rien, ne tente rien et fatalement ne réussit rien. A cela s’ajoute le thème des filles, très récurrent chez l’artiste. Sur une échelle de St Valentin (titre l’ayant amené devant les tribunaux) à Paradis (déclaration d’amour à sa copine), on reste plus proche de St Valentin. On suit toujours les mêmes traits de caractères : défaitiste « J’aime pas trop les filles j’arrive pas à les accoster » ; lâche « J'arrive même à aimer les gens que je devrais détester // Viens bébé on va tester mes nouvelles MST » auquel s’ajoute la faiblesse d’Orelsan qui n’a aucune fierté «Ma meuf a seize piges et veux me lâcher parce que je suis immature ». Le tout arrive son apogée dans la punchline de fin « Je vais arrêter de me plaindre mais bon des fois j'ai les nerfs en plote // Un peu comme quand ma chérie couchait avec mon meilleur pote ». Le morceau est gris, Oreslan est minable pourtant deux phases montrent que tout n’est pas Perdu D’Avance.
La Punchline « Je crois que je vais essayer d’échouer dans le monde du rap » La phrase peut être interprétée comme s’inscrivant dans la continuité du morceau : le « vrai boulot » que demande les parents d’Orelsan à leur fils rentre en opposition avec le « le monde du rap » qui représente une sorte de « sous-boulot » (on est en 2008 le rap est reste assez décrié) mais même Orelsan offre une double déception à ces parents car même dans ce monde l’artiste ne peut qu’ « échouer ». Mais le verbe « échouer » offre un double sens à la phrase. Orelsan est perdu, seul au milieu d’un océan de problème qu’il ne sait pas gérer. Un naufragé, qui va venir s’ « échouer dans le monde du rap » . Le rap représente alors une porte de sortie pour lui, un moyen de sortir la tête de l’eau. « Si tu veux faire comme moi entre dans la danse » Ici on touche un aspect essentiel de ce que va apporter le rap d’Orelsan. Tout le texte est écrit à la première personne hormis la dernière phrase du refrain qui revête donc une importance toute particulière. Les mots d’Orelsan vont toucher un tout nouveau public, toute une frange d’auditeurs qui ne s’identifiait pas tellement au rap des banlieues des BOOBA, La Fouine, où même NTM pour les plus anciens. Et c’est tout un nouveau public qui va « entrer dans la danse » de l’artiste et permettre son ascension.
THE OSLO ACCORDS HANNAH STOJICEVIC & HASHIM SHUBBAR
A quick word of introduction to the Oslo Accords: Who are we? I’m Hashim Shubbar. Born in Baghdad, Iraq during the 2000s, and living in between my hometown and Dubai in the United Arab Emirates, I have been exposed to and shaped by the ‘arabian’ gulf’s culture and way of life; as my Israeli co-author endearingly labels me, “Khaleeji trash.” Being from part of the world which is rarely truly seen or experienced by even the foreigners who live amongst us, I have always felt like I have had to explain and describe our perspective on our region and the general view which the world holds about us. Through this column, I hope to provide a contrasting opinion with my co-author, give insight into our traditions and culture, but also break down expected cultural barriers in the Middle East through sarcasm and satire. All the while complaining about how different and exotic life in the south of France is for me.
I’m Hannah Stojicevic. As outlined by Jeremy Jennings, I’ve had the incredible luck of being born half-Israeli half-Serbian, a conventional and not-at-all-polarizing combination. As my parents said when they first met, I will never be allowed into a good country club. Like my Iraqi co-author, cultural expectations and identity are an especially difficult topic to navigate for me, especially in an environment as politically focused as Sciences Po Menton. For us, this column, apart from a sarcastic and self-indulgent stream of consciousness, is about the diversity of our Middle Eastern backgrounds, our political ideas and their contrasts, and life in France as an outsider. Through this column, we want to show just how different we are, but more importantly, how much we are alike.
His Royal Highness, Mohammed Bin Salman Al Saud, his rise to power, and his vision has been a revolutionary and unexpected change to the entire dynamic of both Saudi and the region generally. Quickly centralizing power through a soft, internal purge established him as a serious and far stronger leader rather than just a natural heir to the throne. While securing his grip on power, and control of his own family, His Highness also revealed his Saudi Vision 2030. Promising to greatly reduce his state’s dependence on the oil sector, diversification of the economy, and development of the public services, and liberalization of the country. The first of such reforms just recently being introduced through the permitting of women to finally get behind the wheel, and enshrining rights given to them into law. Furthermore, through his position as supreme commander of the armed forces, he has forcibly positioned Saudi as the definitive Arab military power, and the clear antithesis to growing Iranian influence; through his incursion in Houthi-held Yemen, and involvement in the Syrian civil war. Lastly, his open softening of rhetoric against the State of Israel, in a display of adopting a more pragmatic foreign policy Mohammed Bin Salman’s goal is to present himself as both a strong and effective leader, as well as one which is far more liberal and open to the west than his predecessors. His Highness has effectively presented his future leadership of the Gulf Middle power as one which is both radically different, and far more forwarding-focused than any King before him. Mohammed Bin Salman provides hope for a far more stable arabian future, especially in the Gulf and Arabian Peninsula. In short, Mohammed Bin Salman is nothing new, nor something to be celebrated as a push towards a more open and just Gulf State. His appeal as a reformer is a highly calculated one, and although certain aspects of his policy, most notably his economic policy, should be admired, as a whole his social policy and practice is dismally regressive, just repackaged to look shiny and new for his Western allies. The Saudi government remains just as despotic as it was before the golden boy came to power.
In my opinion (which is correct), MBS is frankly no different than any other despotic leader, just with a more proactive PR team. I fully understand the political advantage of appearing like a liberal reformer to the Western world and to some degree his own people, but that’s not a particularly new or interesting tactic. Mohammed Bin Salman’s strength isn’t in that he’s a liberal reformer, it’s that his branding has allowed for his reputation to assert that he is. Economically speaking, the push away from dependency on the oil sector is undoubtedly good policy, and as a leader he is certainly reshaping Saudi relations abroad. However, his social policies, such as giving women the right to drive, are more about optics than genuine concern. In terms of actually enforced social policy, repression in Saudi Arabia has not tangibly changed under MBS, and according to Human Rights Watch, in 2018 “Saudi authorities [have] continued their arbitrary arrests, trials, and convictions of peaceful dissidents. Dozens of human rights defenders and activists continued to serve long prison sentences for criticizing authorities or advocating political and rights reforms. Authorities continued to discriminate against women and religious minorities”. Moreover, the UN Human Rights Office has characterized much of the Saudi coalition’s involvement and airstrikes in Yemen as falling under the designation of War Crimes, chipping away at the Crown Prince’s fabricated public image as the new, progressive face of Saudi Arabia. Although my coauthor sees the right to drive for women as the pinnacle of freedom from oppression, Saudi’s discriminatory male guardianship system remains intact despite government pledges to abolish it, a frankly far more pressing--albeit less sensationalized--issue pertaining to the status of women in the country. Maybe the most laughable aspect of his seemingly liberal rhetoric is his slightly less open hatred of Israel, which in terms of public relations is certainly new, but it is worth noting that Israel and Saudi Arabia have had extensive intelligence sharing and unofficial diplomatic cooperation for decades.
OCTOBER '18
PHOTO BY OSKAR STEINER
LE ZADIG EDITORIAL BOARD: FATINE MAUSSANG, DIRECTRICE DE LA PUBLICATION SAFIA SOUTHEY, CO-DIRECTRICE DE LA PUBLICATION
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