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2 ŒUVRES CHOISIES

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CHASTEL L'ÉRUDIT

CHASTEL L'ÉRUDIT

Les événements de la Révolution française mettent progressivement la toute jeune Ire République aux prises avec les troupes coalisées des autres États européens, désireux de faire rétablir la monarchie des Bourbons. Ces conflits surviennent à la suite de l’emprisonnement de la famille royale au Temple après la prise des Tuileries, le 10 août 1792. La proclamation de la patrie en danger, le 11 juillet 1792, et l’appel aux volontaires qui s’ensuit, marquent le début des guerres de la première coalition (1792-1797), qui opposent la France à la Prusse et à l’Autriche en 1792, rejointes par l’Angleterre et la Hollande en février 1793, l’Espagne en mars 1793, puis le Portugal, le royaume de Naples et des Deux-Siciles et le royaume de Sardaigne66

Les victoires de Valmy (20 septembre 1792) et de Jemmapes (6 novembre 1792), ne suffisent pas à repousser les alliés. L’année 1793, marquée par de nombreux revers, voit finalement un renversement de la situation grâce aux réformes entreprises dans l’armée par Lazare Carnot. Victorieuses à Hondschoote (8 septembre 1793) et à Wattignies (15 et 16 octobre 1793), les troupes révolutionnaires l’emportent de manière décisive à Fleurus (26 juin 1794), se rendant maîtresses de la Belgique puis, à l’automne 1794, de la Hollande.

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Peu à peu, les coalisés se retirent du conflit : la Prusse signe le traité de Bâle le 5 avril 1795, suivie par la Hollande (traité de La Haye, 16 mai 1795) et l’Espagne (second traité de Bâle, 22 juillet 1795). Les victoires remportées lors de la première campagne d’Italie (1796-1797) provoquent le retrait du royaume de Sardaigne (traité de Paris, 17 mai 1796), puis de l’Autriche (préliminaires de Leoben, 18 avril 1797, suivis du traité de Campoformio, 18 octobre 1797), signant la fin de la première coalition. Seule l’Angleterre poursuit sa lutte contre la France, réunissant une seconde coalition dès 1798, composée de la Russie, de l’Empire Ottoman, de l’Autriche, du Royaume de Naples et des Deux-Siciles et de la Suède. Après plusieurs défaites et en dépit de l’isolement du corps expéditionnaire français en Égypte, à la suite de la destruction de la flotte par les Anglais à Aboukir (1er-2 août 1798), les troupes françaises s’imposent progressivement lors des victoires de Zürich sur les Austro-russes (25-26 septembre 1799), d’Alkmaar en Hollande (18 octobre 1799), où le corps expéditionnaire anglo-russe capitule, de Marengo en Italie face aux Autrichiens (14 juin 1800) et, enfin, d’Hohenlinden en Allemagne (3 décembre 1800), forçant les Autrichiens à négocier. Les traités successifs de Lunéville (9 février 1801) si- gné avec l’Autriche, de Florence (18 mars 1801) avec le royaume de Naples et des Deux-Siciles, de Paris (8 octobre 1801 avec la Russie, 9 octobre 1801 avec l’Empire Ottoman), laissent l’Angleterre seule face à la France, ce qui conduit à la signature du traité d’Amiens (25 mars 1802) qui met fin à la guerre et à la deuxième coalition.

Cette époque troublée conduit de nombreux citoyens à s’enrôler dans les armées et à abandonner leurs professions civiles. De cet engagement massif des volontaires vont sortir les grands noms des armées de la Révolution, du Consulat et de l’Empire, à l’instar des trois généraux chablaisiens, Joseph-Marie Dessaix (1764-1834), Pierre-Louis Dupas (1761-1823) et LouisPierre-Aimé Chastel (1774-1826). D’autres membres de leurs familles vont également rejoindre les troupes ou mener une carrière politique, à l’image de François Chastel (1765-1847).

Les quelques souvenirs de la période révolutionnaire réunis ici témoignent du contexte militaire de l’époque et des différents engagements pris par les Chablaisiens jusqu’au début du Premier Empire.

La période révolutionnaire est marquée par l’engagement de nombreux civils sous les drapeaux. Volontaires, soldats-citoyens puis conscrits mobilisés par la loi Jourdan-Delbrel du 19 fructidor An VI (5 septembre 1798), nombreux sont ceux qui ont abandonné leur activité première pour s’enrôler, souvent comme simples soldats67. La création d’unités telle que la légion des Allobroges, qui comprend des fantassins, des dragons légers et une compagnie d’artillerie, marque l’importance du recrutement militaire à cette période afin de lutter contre les troupes coalisées.

67. Cf. à ce sujet Annie Crépin et Philippe Boulanger, « Le soldatcitoyen. Une histoire de la conscription », La Documentation Française, dossier n° 8019, février 2001 et Annie Crépin, Histoire de la conscription Paris, Gallimard, 2009.

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