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Trois dossiers qui nous tiennent à cœur

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CARTE BLANCHE

CARTE BLANCHE

PAR LA FÉDÉRATION DES ÉTUDIANTS LIBÉRAUX

Même si elle n’est pas un syndicat étudiant, la Fédération des Étudiants Libéraux (FEL) a toujours eu à cœur de défendre les jeunes de l’enseignement supérieur. Dans le cadre de ce dossier, nous souhaitons rappeler plusieurs de nos propositions. Certaines d’entre elles traversent les années, mais n’ont pas pour autant pris une ride. D’autres, au contraire, font l’objet de consensus plus récents obtenus à la suite d’enrichissantes discussions en interne.

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La représentation étudiante

En septembre dernier, la FEL, accompagnée d’autres organisations étudiantes, a rédigé une lettre ouverte à la ministre Valérie Glatigny. Dans celle-ci, nous demandions à la ministre de se saisir du dossier de la représentation étudiante et d’évaluer, dans un premier temps, le décret Participation. Si nous souhaitons remettre en question le modèle actuel, c’est que nous pensons qu’il expose au grand jour deux écueils. Premièrement, nous dénonçons un déficit de légitimité. N’est-il pas discutable qu’un groupe restreint d’étudiants (ici, le Conseil étudiant élu par les autres étudiants) soit considéré comme le seul et unique décisionnaire au moment du choix de l’affiliation d’un établissement d’enseignement supérieur à une Organisation Représentative Communautaire (ORC)? Sans compter le fait que le système d’élection indirecte dépossède l’étudiant de son droit de participer à la prise de décision sur son propre campus. Du point de vue de la liberté de choix, on a déjà connu (beaucoup) mieux. Dans ces conditions, il est difficile de parler de «démocratie étudiante». Deuxièmement, nous pointons le déficit de pluralisme. Avec le départ de l’Unécof, la FEF est le seul maitre à bord. Si d’aventure, le Conseil étudiant d’un campus x ou y refuse de rejoindre la FEF, il n’a d’autre choix que d’être indépendant… et de ne pas être représenté au niveau communautaire. Nous ne pouvons que contester la confiscation et le monopole de la représentation étudiante par une seule entité. Nous n’avons d’ailleurs pas peur de revendiquer l’existence d’une multitude d’idées et d’identités au sein du monde étudiant. Le pluralisme n’est pas un gros mot, mais en matière de représentation étudiante, il n’a jamais été aussi peu présent.

NOS PISTES POUR INVERSER LA TENDANCE:

(1) Assouplir voire révoquer certains critères de reconnaissance d’une ORC. On peut penser aux critères du numérique et du pluralisme. Être pluraliste revient à défendre les mêmes revendications que le camp d’en face. Comment peut-on, dans ce cas, véritablement se différencier par rapport à une ORC adverse?

(2) Instaurer le principe d’élection directe de l’ORC par les étudiants en privilégiant, dès lors, un modèle de démocratie directe. Ceci éveillerait l’intérêt des étudiants et responsabiliserait d’avantage les ORC.

(3) Permettre l’affiliation directe des étudiants à l’ORC de leur choix. Après tout, comme dans le monde du travail, chaque étudiant doit pouvoir choisir d’être représenté par qui il le souhaite, ou tout simplement de ne pas l’être.

Le financement de l’enseignement supérieur

En Belgique francophone, les années se suivent et se ressemblent. L’enseignement supérieur, toujours lui, souffre d’un sous-financement chronique qui, s’il n’est pas résorbé ces prochaines années, aura plusieurs conséquences néfastes. Comment dans pareilles conditions peut-on imaginer que nos établissements puissent poursuivre leur rôle d’ascenseur social? D’ailleurs, alors que la situation était déjà au plus mal, la crise sanitaire a engendré 17 millions d’euros de dépenses supplémentaires pour les universités francophones. Pour comprendre comment nous en sommes arrivés à cette situation, il ne faut pas remonter bien loin. Mis en place en 1997, le système de financement dit de «l’enveloppe fermée» dessert l’enseignement supérieur car il ne prend pas en compte l’évolution de la population étudiante. Dit autrement, le nombre de nouvelles inscriptions dans l’enseignement supérieur ne fait que croitre, mais les moyens par étudiant, eux, diminuent. À terme, une question se pose: comment maintenir la qualité des études dans un contexte où les établissements francophones doivent composer avec de moins en moins de ressources? Rappelons que le Conseil des Recteurs des universités francophones a estimé que 150 millions d’euros seraient nécessaires pour refinancer les universités sous cette législature.

NOS PISTES POUR INVERSER LA TENDANCE:

(1) Mettre fin au principe de l’enveloppe fermée.

(2) Favoriser les partenariats public-privé en s’assurant que ceux-ci soient soigneusement encadrés et contrôlés par un ensemble de garde-fous pour ne pas mettre à mal l’indépendance et la liberté d’enseignement des établissements d’enseignement supérieur.

(3) Imaginer des moyens alternatifs de financement tels que l’impôt dédicacé à l’éducation. L’individu aurait le libre choix, selon un prorata défini, de décider de la destination de nos contributions étatiques.

Le contingentement INAMI

Nous déplorons l’incertitude dans laquelle sont plongés les étudiants désirant entamer ou poursuivre leurs études de médecine. Ceux-ci risquent d’être sacrifiés, à la fin de leurs parcours, sur l’autel des quotas INAMI. À l’époque, lorsque le contingentement fut mis en place, il reposait sur le postulat, finalement erroné, qu’une hausse de médecins augmenterait le nombre d’actes médicaux posés et aboutirait, de ce fait, à une explosion des coûts de la sécurité sociale. Qu’une sélection s’opère avant l’entame des études, la FEL pouvait tout à fait l’entendre et l’avait même défendue ; en revanche, l’obstination qui consiste à priver un individu, après des années de dur labeur, de sacrifices et d’investissements, de l’accès à la profession, va à l’encontre des valeurs libérales de la FEL et ne constitue ni plus ni moins qu’un obstacle intolérable à la liberté de chacun d’entreprendre et de travailler. Et si ce raisonnement ne vous convainc pas, la réalité du terrain qui accuse une pénurie de généralistes et de certaines spécialités aura vite fait de le faire. La crise vécue ces derniers mois a mis en lumière la nécessité de ne pas détricoter notre système de soins de santé mais bien de le renforcer. Le besoin en personnel est criant, et il est fort à parier qu’avec le vieillissement de la population et le départ à la retraite de bon nombre de médecins, qui ne pourront pas tous être remplacés, cette demande ne fera que croitre. Le développement d’une politique de santé durable et de qualité, où le personnel soignant est en nombre suffisant et est formé dans les meilleures conditions, est la seule direction qui devrait être retenue dans ce dossier. 

NOS PISTES POUR INVERSER LA TENDANCE:

(1) Supprimer purement et simplement le système des quotas INAMI qui apparait inadéquat et inconséquent au regard des chiffres régulièrement cités.

(2) Garder uniquement la sélection à l’entrée des études de médecine qui est amplement suffisante.

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