Publication Les Sons Étranges - ISSN 2268-6886 Dépôt légal à parution
Direction de la publication Direction de la rédaction Philippe Deschemin Nous contacter contact@lincontournable-magazine.fr
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Design graphique Studio Cosmos
Couverture King Lear, Yann Legendre
Contribution Julie Dubout, Rudy Boissy, Christophe Ramain, Cindy Legrand, Hugues Berard, Alejandra Adeikalam, Alice Blanc, Charles Babeuf, Charlotte Hébert, Étienne Rousseau, Maxime Ronget. L'incontournable Magazine est une marque déposée. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle des textes et des créations graphiques est interdite.
Les nouvelles — 4
Voyage & découverte Rendez-vous à Besançon — 14
art Yann Legendre — 18 Monsieur Bidule — 22
design Biennale Internationale Design Saint-Étienne — 24
Théâtre Improvidence — 26 La Tour Passagère — 28
musique Les journées Grame — 30 Reperkusound #10 — 32 Electrochoc #10 — 34 Léon — 36
cinéma les Incontournables du 7e art — 38
N° 12 mars / Avril 2015 littérature Yvon Quiniou — 40 Les Oniriques — 44
société Canol — 46
sciences Oufs d'Astro — 48 Le saviez-vous ? — 50
Extras Sélection incontournable — 53 Jeux — 58 Cadeaux — 61
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Les Nouvelles du monde libre
Ouïe le jeudi ! Retrouvez les Chœurs et Solistes de Lyon et le Chœur Britten, un jeudi par mois. Vous pourrez participer à la réalisation d'œuvres vocales, rencontrer les chanteurs et les instrumentistes. Prochains rendez-vous : Jeudi 5 mars et jeudi 9 avril Archives municipales de Lyon spirito.co
© Bob Mauranne
Hamlet 60 Hamlet, raconté par Horatio, son ami, en soixante minutes ! Soixante minutes entre la naissance et la mort du Prince ! Soixante minutes pour six acteurs ! Une forme virevoltante et jubilatoire. Une expérience joyeuse, contemporaine, radicale. Vendredi 10 avril à 20h30 — Théâtre Jean Marais, Saint-Fons theatre-jean-marais.com
Cosmos Adaptation par Joris Mathieu de Cosmos, roman de Witold Gombrowicz, paru en 1964. Cet ouvrage reçut le Prix international de littérature. Œuvre étrange, roman à part, mais ô combien intéressant ! Voilà une belle occasion de découvrir ou redécouvrir cet auteur hors du commun, à travers la mise en scène de Joris Mathieu et le jeu de sa compagnie Haut et Court.
InButoh #3 Les racines du mouvement InButoh vous propose des ateliers, expositions et spectacles autour du buto, une danse japonaise ultra expressive et poétique. Événement incontournable ! Du 10 au 12 avril Maison du Qi-Gong, Lyon 4 inbutoh.fr
Samedi 28 mars à 20h30 Centre culturel Albert Camus, Bron albertcamus-bron.fr
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Benvenuta l'Italia ! Après la Belgique, le théâtre de Vénissieux vous invite à découvrir les richesses culturelles de l'Italie, en vous plongeant dans l'univers de Pier Paolo Pasolini, à travers une soirée hommage. Découvrez également la compagnie circassienne Teatrofficina et les chansons napolitaines de François Castiello. Du 26 au 28 mars — Théâtre de Vénissieux theatre-venissieux.fr
Les Apéritives Afin de faire entendre les œuvres de jeunes dramaturges, le Théâtre des Marronniers poursuit cette saison le partenariat initié avec le département d'écriture dramatique de l'ENSATT. Cinq rendez-vous sont proposés tout au long de l'année pour la découverte d'une pièce de théâtre, lue par son auteur ou par le groupe des jeunes écrivains. Apéritif offert après la lecture. Prochain rendez-vous : mardi 28 avril à 18h30 theatre-des-marronniers.com
Les Nouvelles du monde libre
Elle Brûle Emma se consume lentement dans la mélancolie. Sa vie, si ordinaire, s'écroule dans la compulsion et le mensonge. Voici la biographie d'une suicidée. Dans cette œuvre, difficile de ne pas percevoir une Emma Bovary moderne quand la vie du personnage s'étale devant nous en flashbacks. Mise en scène de Caroline Guiela Nguyen sur un texte de Mariette Navarro. Du 10 au 15 mars — Théâtre de la Croix-Rousse, Lyon 4 croix-rousse.com
Le soulier de satin À partir du 1er janvier 2015 et pendant 4 mois, le Collectif X sera au Théâtre Le Point du Jour à Lyon. " Nous allons monter Le Soulier de Satin de Paul Claudel parce que c'est un texte incroyable, un terrain de jeux sans limite. Sa démesure nous ébranle, nous change, et nous devons tout reconstruire. " Mise en scène de Kathleen Dol. Du 1er janvier au 30 avril, du mardi au samedi à 20h00 tarif unique 5€ — Théâtre du Point du Jour, Lyon 5. collectifx.com
Emzara, Delente au Polaris
Frako !
Emzara c'est l'autre nom de Noé. Dans ce ballet, Maryse Delente met sa danse-combat au service des animaux, dénonçant notre indifférence envers ceux qu'Emzara avait jadis tenté de sauver. Une œuvre brillante et poignante de la chorégraphe Vaudaise. À ne manquer sous aucun prétexte.
L'incontournable Croiseur présente la 9e édition du Frako Festival qui fait la part belle au cirque, au burlesque, à l'humour noir et au rire jaune. Quinze créations originales proposées par les étudiants et les compagnies invitées de l'école de théâtre La scène-sur-Saône, sous l'égide de Didier Vignali.
Vendredi 20 mars à 20h30 Le Polaris, Corbas ( 69 ) polaris.org
Du 4 au 12 avril — Le Croiseur, Lyon 7 scene-7.fr
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ID d'ART Le Salon déco et art de vivre s'expose à nouveau à La Sucrière, quatre jours durant, au mois de mars. Deux cents exposants vous donnent rendez-vous à la découverte des dernières tendances déco. Du 13 au 16 mars — La Sucrière, Lyon 2 id-dart.com
Festival Écrans mixtes Rétrospective de Panos Koutras Déjà cinq ans que le festival lyonnais Écrans Mixtes nous entraîne de découvertes en découvertes dans un esprit résolument cinéphile et queer. Nous soufflerons sa 5e bougie en compagnie de Panos Koutras, réalisateur du film culte l'Attaque de la moussaka géante, qui sera l'invité d'honneur de cet événement à la programmation variée et haute en couleurs. Du 4 au 10 mars — festival-em.org
Les Nouvelles du monde libre
© Yann Monesma
Pigalle Omar & mon accordéon Du côté de chez Mediatone, toujours autant de bon concerts programmés ! Pigalle + Omar & mon accordéon Samedi 21 mars — MJC Ô Totem Rillieux-la-Pape mediatone-lyon.net
Fête du Livre jeunesse de Villeurbanne
Reperkusound
Chaque année, la Fête du livre jeunesse de Villeurbanne ouvre les portes à l'imaginaire et à la découverte, interroge l'ordinaire avec des spectacles, des rencontres, des expositions, des projections et des ateliers. Cette année, les guillemets s'ouvrent du 25 au 29 mars 2015 autour d'une question fondamentale : " Cap ou pas cap ? ". Alors, votre réponse ?
Le 10e rendez-vous des musiques électroniques et hybrides, du 3 au 5 avril 2015 au Double Mixte à Villeurbanne ! reperkusound.com
fetedulivre.villeurbanne.fr
Wassup Girls #2 Après une 1ère édition réussie à Lyon, cette nouvelle édition se tiendra à Annecy sur la thématique du Snowboard. Ce minifestival de la culture street au féminin se présente sous la forme d'ateliers (bijoux, couture, maquillage…), avec des artistes qui réaliseront des œuvres picturales sur des snowboards vierges qui seront ensuite exposés et en vente chez Art By Friends qui accueille l'événement. Samedi 11 mars de 11h à 23h00 Espace Art By Friends, Annecy facebook.com/wassupgirls
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Batèches Sur des poèmes de Gaston Miron, onze percussionnistes jouent une partition de Patrick Burgan. Lors de la pièce, les mots du poète sont projetés entre les instruments du Sixtrum de Montréal et des Percussions Claviers de Lyon. Du 18 au 20 mars — Théâtre de la Renaissance Oullins lespcl.com
A Place to Bury Strangers Ça résonne, ça grésille, ça fuse, ça explose, ça vrombit. Rien de plus sain pour les oreilles… Absolument incontournable ! Mardi 14 avril — Marché Gare , Lyon 2 mediatone-lyon.net
Finntroll + Hatesphere + Profane Omen Jeudi 26 mars — Ninkasi Kao, Lyon 7 mediatone-lyon.net
Selection — Sounds Like Hell Du coté des concerts de notre partenaire Sounds like hell, nous vous conseillons de ne pas rater : Le 14 mars — CCO, Villeurbanne : Otep / The Agonist / Ferium Le 9 avril — Transbordeur, Lyon : We Rock Lyon Le 17 avril — MJC Ô Totem, Rillieux-la-Pape : Hexa'Gône ( Trepalium / Hypno5e / Nonsense / Mobius ) Le 22 avril — MJC Ô Totem, Rillieux-la-Pape : Eyehategod / Dopethrone / Red Mourning facebook.com/slhproductions
Les Nouvelles du monde libre
Oktobre en mars
© Daniel Michelon
Il y a quatre personnages sur scène, une table noire et trois autres. Ils nous entraînent dans un huit clos à l'ambiance surréaliste, nourri d'influences cinématographiques. Entre le cirque et la danse contemporaine, entre tendresse et tragédie, découvrez la beauté sur le fil d'Oktobre en ce début de printemps.
Contact — Philippe Découflé Contact, une mise en abyme qui oscille entre l'endroit et l'envers du décor. Philippe Découflé nous fait vivre la création d'un spectacle. Du grand music-hall à Chalonsur-Saône pour les amoureux du chorégraphe et pour tous ceux qui auraient raté la Biennale de la danse de Lyon. Du 16 au 18 avril — Espace des Arts, Chalon-sur-Saône (71) espace-des-arts.com
Le Misanthrope revisité Michel Belletante adapte le grand classique de Molière au monde contemporain. Sur un plateau quasi nu, Alceste est amoureux fou de Célimène. Bien loin du Roi Soleil, Belletante nous démontre l'intemporalité d'un texte, dont la beauté mérite d'être redécouverte. Du 31 mars au 3 avril — TNG, Lyon 9 Mardi 7 et jeudi 9 avril — Théâtre de Vienne (38)
Ven. 27 mars, L'Atrium, Tassin la Demi-Lune tassinlademilune.fr
C'est Mathématique ! Le Théâtre de l'Astrée vous convie à explorer l'univers des mathématiques sous toutes ses formes dans le cadre de la semaine nationale des mathématiques. Conférences, arts numériques, musique, danse et sciences se mélangeront pour vous offrir un cocktail de découvertes surprenantes destinées à tous les publics. Du 9 au 24 mars Théâtre de l'Astrée, Villeurbanne theatre-astree.univ-lyon1.fr
Des capitales de culture Mons et Plzen ont été nommées capitales européennes de la culture 2015. Une année de festivités autour de la culture avec, pour la ville de Mons, l'ouverture de cinq nouveaux musées dans la ville d'ici la fin de l'année. mons2015.eu plzen2015.cz
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Calderón À partir de La vie est un songe, Pier Paolo Pasolini écrit l'une de ses pièces les plus flamboyantes. Calderón interroge notre histoire à travers celle du théâtre, de l'auto sacramental à l'agitprop, du Siècle d'or à Mai 68... Un spectacle qui prend vie grâce à l'équipe de création les Trois-Huit. Du 15 mars au 4 avril — NTH8, Lyon 8 nth8.com
Les Chants de Mars Voici le festival de chanson actuelle incontournable, en région lyonnaise, au mois de mars. Il reste des places pour le concert de Sarah Mikovski à l'Épicerie Moderne jeudi 19 mars et celui de Cabadzi et Radio Elvis le mercredi 18 mars au Marché Gare. Ne les ratez pas ! leschantsdemars.com
Les Nouvelles du marché de l'art
Sang pour Sang La galerie Vrais Rêves accueille une nouvelle fois Jean-Baptiste Carhaix pour l'exposition " Sang pour Sang " qui s'attache à explorer photographiquement la violence de l'imaginaire catholique. Près de quatre ans après la destruction du Piss Christ de Serrano, il s'agit d'une exposition nécessaire. Jusqu'au 4 avril, Galerie Vrais Rêves, Lyon 4 vraisreves.com
Portes ouvertes à la Cité des arts La Cité des arts de Besançon vous ouvre ses portes. C'est l'occasion de découvrir sous un autre angle le magnifique bâtiment créé par Kengo Kuma, abritant le FRAC et le Conservatoire. Samedi 4 avril — Cité des Arts, Besançon ( 25 ) citedesartsetdelaculture.fr
Cabinets de curiosité Le Musée des maisons comtoises de Nancray vous invite à découvrir l'architecture des bâtisses de la région, en s'intéressant de près aux pièces sur lesquelles on s'attarderait, à priori, le moins. Une exposition originale consacrée aux toilettes, lieux de l'intime et du sacré, qui interroge au fil du temps le rapport entre l'homme, l'hygiène et l'intimité. Du 29 mars au 23 août Musée des Maisons comtoises, Nancray (25) maisons-comtoises.org
Rideaux à l'IAC L'Institut d'art contemporain vous invite à découvrir l'exposition " Rideaux / Blinds " qui interroge le rapport entre la surface d'exposition, la limite et la curiosité du spectateur. À travers le rideau, de l'autre côté, Marie de Brugerolle nous incite à questionner la réalité. Jusqu'au 3 mai — Institut d'Art Contemporain, Villeurbanne i-ac.eu
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Les Sœurs Brown Nicholas Nixon réalise tous les ans, depuis 1975, une photographie de son épouse et de ses trois sœurs. L'œuvre qui en résulte devient en soi un calendrier, un marqueur témoin immobile du temps qui passe. Jusqu'au 10 mai — Musée du Temps Besançon (25) mdt.besancon.fr
La Danse du Pitre Des portraits d'animaux dilués. Le relief et l'intensité du travail de l'artiste apparaissent dans les trainées de peinture. Franck Lestard présente un travail profond, en jouant avec les nuances de noirs qu'offre la technique de l'encre aquarellée. Les animaux prennent vie, révélant la fragilité d'une ligne ou d'une goutte qui glisse sur le papier. Jusqu'au 4 avril — Galerie Domi Nostrae, Lyon 3 dominostrae.fr
Mosaïque Urbaine Le projet de street art à ciel ouvert, porté par l'association Bizarre, se déroule sur les murs de la ville de Vénissieux. Au mois d'avril, rendez-vous notamment à la Médiathèque Lucie Aubrac pour l'inauguration de l'œuvre collective de Lucie Albon, et à la Bibliothèque Robert Desnos afin d'admirer l'œuvre personnelle de THTF. projetbizarre.fr
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besançon Rendez-vous historique
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ille d'art et d'Histoire, Besançon, appelée autrefois Vesontio, regorge d'intérêts touristiques et culturels. Deux mille ans de patrimoine, une position géographique stratégique et une économie longtemps florissante ont fait de la capitale de la Franche-Comté l'une des plus belles villes de France. Flânez avec nous entre les murs ocre et gris en pierre de Chailluz, profitez des galeries d'art, des salons de thé et partez à la découverte de cette ville, où Victor Hugo et nos chers frères Lumière virent le jour, avant de visiter l'un de ses nombreux musées.
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es murs de la ville portent les traces d'un passé qui remonte à l'Antiquité. Située au cœur d'une boucle formée par la rivière le Doubs et au pied d'une colline, Besançon fut le lieu idéal pour implanter un oppidum gaulois. Jules César lui-même décrit Vesontio, dans La Guerre des Gaules, comme un emplacement stratégique remarquable. Au Moyen Âge, même si la ville reste soumise à l'autorité impériale du Comté de Bourgogne, elle parvient à acquérir sa liberté communale en luttant contre l'autorité des archevêques. Au XIIIe siècle, le gouvernement est élu au suffrage universel et ce modèle politique restera en vigueur pendant plus de quatre cents ans. Ville viticole prospère, Besançon se développe rapidement au cours des siècles. Louis XIV souhaite en faire un point de défense de l'est du royaume et commande au marquis de Vauban la construction d'une citadelle qui la domine toujours. Site martyr de la Seconde Guerre mondiale, la Citadelle de Besançon est classée patrimoine mondial de l'Unesco et abrite aujourd'hui un important espace muséographique, ainsi qu'un zoo. Ville de lutte sociale, elle voit naître, au début du XIXe siècle, Pierre-Joseph Proudhon qui fonde une petite imprimerie, mais c'est l'horlogerie – fleuron de la région – qui devient le terrain d'une forme de grève sans précédent. En effet, en 1973, lors d'événements syndicaux qui prennent une importance nationale, les ouvriers de Lip expérimentent l'autogestion, vendant eux-mêmes les montres qu'ils produisent dans les usines, s'appropriant les moyens de production disponibles pour s'émanciper de l'industrie qui souhaitait liquider leurs emplois.
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Si vous souhaitez vous éloigner un peu du centre-ville, rendez-vous à Ornans afin de visiter le Musée Gustave Courbet qui consacre de nombreuses expositions à l'artiste doubien. Le fameux tableau L'Origine du Monde y a d'ailleurs fait son grand retour en 2014. Au sud-ouest de la ville, visitez la Saline royale d'A rc-et-Senans, cité idéale de l'architecte Claude-Nicolas Ledoux, construite au XVIIIe siècle. Cet ensemble, remarquable et impressionnant, reste l'une des grandes utopies architecturales que compte notre pays, simplement incontournable ! Visitez également la chapelle de Ronchamp, édifiée par Le Corbusier, pour une ballade complète dans les environs de la belle ville de Besançon.
De nos jours, la ville accueille plusieurs festivals, et notamment le WE SUISSE — festival d'art contemporain franco-suisse — ou encore Déviation et Excentricité, consacrés à la création contemporaine et à la performance. En septembre, la ville accueille également le Festival international de musique de Besançon qui est assorti du Concours international des jeunes chefs d'orchestre. Pour les amateurs de musées, ne manquez pas de visiter la Citadelle, ainsi que le Musée du Temps situé au cœur d'un superbe palais du XVIe siècle. Vous pouvez également visiter le musée consacré à Victor Hugo, installé dans sa maison natale en plein centre-ville, ou le Musée des beaux-arts, place de la Révolution. N'hésitez pas à vous rendre à la Cité des arts, magnifique ensemble au bord du Doubs, qui regroupe le FRAC et le Conservatoire régional, avant de vous rendre à l'Institut des beaux-arts qui propose régulièrement des expositions d'artistes à dimension internationale.
www.besancon-tourisme.com www.besancon.fr Par Christophe Ramain
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créatio n
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yann legendre l'odyssée du corps D
e notoriété plutôt confidentielle en France, Yann Legendre bénéficie d'une reconnaissance méritée outre-Atlantique où il travaille et expose de manière régulière. Ses œuvres sont une leçon de graphisme où l'évidence se marie avec l'excellence. En 2005, alors qu'il enseigne le design graphique à l'université de l'Illinois, Yann reçoit un prix de l'American Institute of Graphic Arts, 50 books / 50 covers. Rencontre avec l'artiste.
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Comment avez-vous découvert le monde de l'illustration ? Tout petit, ma mère m'achetait beaucoup de livres illustrés. L'un d'entre eux en particulier m'a énormément marqué. Il s'agit de Masquerade, écrit et illustré par Kit Williams. Plus tard, je découvris les bandes dessinées de mon père, et notamment la science fiction, avec des auteurs comme Philippe Druillet et Jean Giraud, dont l'œuvre me hante toujours autant. Avez-vous très tôt souhaité exercer cette profession ou cela s'est il imposé spontanément ? Enfant, je dessinais beaucoup. À l'école, je ne voulais faire que ça. J'adorais les cours de biologie lorsqu'il s'agissait de représenter différents animaux, insectes et plantes. Plus tard, après avoir terminé mes études d'arts, je suis devenu graphic designer. À la manière d'un imagier, j'introduisais des illustrations (affiches, livres, etc.) dans tous mes travaux. À l'époque, la mode était à la typo, à la grille et au côté clean du graphisme. Cependant, mon approche était à l'exact opposé. Je travaillais en mettant en valeur les taches d'encre, les papiers découpés et les coups de crayons de couleur ; en essayant d'influer humour et émotion au sein de mes travaux. Vous travaillez beaucoup outre-Atlantique où vous êtes reconnu. Comment les choses se passent-elles là-bas comparativement au Vieux Continent ? Aux États-Unis, il est très facile de s'investir dans plusieurs domaines à la fois. La diversité est appréciée. Par exemple, au cours d'une même semaine, je peux travailler sur une affiche de cinéma, une collection de meubles illustrés, la couverture d'un livre ou bien une illustration pour un magazine. En France, tout est beaucoup plus cloisonné et l'esprit est plus conservateur de manière générale. Une autre différence notable concerne l'importance de la
place de l'illustration et la présence d'un directeur artistique dans toutes les industries. Cela facilite énormément les opportunités de collaboration. Au niveau technique, comment abordez-vous votre travail ? Je commence toujours par crayonner mes idées et la mise en scène de l'image avant de la réaliser. Je dessine tout d'abord en noir et blanc, afin d'obtenir un contraste maximum, puis j'ajoute ensuite – ou non – de la couleur.
sont primordiales. Elles me permettent d'explorer des thèmes et des solutions graphiques auxquels je n'aurais pas pensé sans ça. En ce sens, mes travaux de commandes nourrissent mes travaux personnels et réciproquement. C'est un équilibre indispensable.
Revendiquez-vous des influences particulières dans votre travail ? Il y en a beaucoup. Principalement : Jack Kirby pour son énergie nucléaire, Rubens pour ses compositions, Druillet pour sa folie, Edward Hopper pour sa Le travail d'illustration demande beaucoup d'imagi- lumière, Georgia O'keeffe pour l'espace, nation tout en se devant de répondre aux exigences du Milton Glaser pour la diversité et Tomi Ungerer pour plein d'autres raisons. commanditaire. Comment conciliez-vous les deux ? L'imagination se développe en travaillant. Plus je travaille, plus j'ai d'idées. Les contraintes liées aux commandes
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Vous exposiez récemment à Grenoble, comment cela s'est il déroulé ? J'ai été invité par Diego Zaccaria à exposer l'ensemble de mon travail dans le cadre du Mois du Graphisme d'Échirolles. J'ai eu la chance de pouvoir investir l'ensemble du très beau musée Géo-Charles. Mon frère Julian s'est chargé de la scénographie et nous avons essayé de créer dans chaque pièce – à partir de mes travaux – de nombreuses histoires dans lesquelles les visiteurs pouvaient rentrer au gré de leurs visites. Une grande fresque des portraits créés pour Libération était peinte à même les murs et des rideaux illustrés invitaient les visiteurs à pénétrer dans un petit cabinet d'amateur – présentant mes illustrations pour les contes de Grimm. Un taxi géant newyorkais, recouvrant un mur entier, faisait office de présentoir pour l'ensemble des livres créés pour les éditions Inculte et de grandes cloches de verres renfermaient le précieux coffret illustré, réalisé pour l'Opéra de Wagner.
yannlegendre.com Entretien — Philippe Deschemin
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ous avez sans doute croisé cet étrange personnage, arborant une tête énorme et des yeux ronds, à Lyon, Besançon, Paris, Angoulême… ou sur Internet, son terrain de jeu privilégié. Le projet artistique en binôme de Romuald&PJ met en scène un drôle de bidule attachant, sans doute parce qu'il nous ressemble un peu.
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Bonjour Monsieur Bidule, tout d'abord qui êtes-vous ? À l'origine, je ne suis qu'une grosse boule de luminaire en plastique. Mes créateurs m'ont ajouté des yeux, un peu comme ceux des personnages de comics. Par contre, je n'ai ni bouche, ni nez, ni oreilles. Je suis comme un smiley, amputé du sourire béat qu'on avait dans les années 90. Je suis un spectateur du monde qui m'entoure. Je suis heureux car je n'ai pas d'approche critique, je suis dénué de psychologie. Mon environnement, c'est du tout-venant. Je suis très consensuel. Je suis comme les grands médias commerciaux voudraient que les gens soient, j'aime les hypermarchés, les publicités et les vidéos de chats sur YouTube. Vous êtes très présent sur les réseaux sociaux, vous définiriez-vous comme quelqu'un de branché ? Je suis branché car je suis sur tous les réseaux sociaux. J'ai l'impression de partager des éléments de ma vie, mais, en fait, je ne fais qu'être marqué par des cookies qui permettent aux annonceurs de m'envoyer des publicités ciblées. De fait, je me sens en accord avec moi-même et avec les autres, car tout le monde porte et consomme les marques qui leur vont bien. Comment expliquez-vous votre succès retentissant sur internet ? Je ne peux l'expliquer. Par contre, quand on voit le retentissement que peuvent avoir les moindres faits et gestes de
Jessica Alba, je me dis que ce que je fais de ma vie n'est pas plus inintéressant. Comme Britney Spears ou Luc Chatel, je donne toujours l'impression de me demander ce que je fais là. Avez-vous beaucoup d'amis ? Je n'ai pas, à proprement parler, d'amis. Je suis dans ma bulle affective. Comme beaucoup, je suis très doué pour les relations superficielles et mondaines. La preuve : je ne peux pas aller quelque part sans que l'on me photographie. Vous êtes aujourd'hui l'une des personnalités lyonnaises les plus en vue au monde… Envisagez-vous une carrière politique ? Je crois que je suis beaucoup moins populaire que Jacques-Louis Hénon ( rires étouffés ). Non, je plaisante, plus personne ne sait qui c'est. Disons que je suis moins populaire que Louis Pradel. J'aimerais m'engager en politique pour avoir une place à mon nom, mais, comme tant d'autres, je ne crois plus à la politique. Avant, il y avait les bons et les méchants, les capitalistes et les communistes. On choisissait qui était le bon et on se battait en politique. Maintenant, il ne reste plus que les capitalistes. Il paraît que ce ne sont pas ceux pour qui nous votons qui ont le pouvoir. Aujourd'hui, les méchants, ce sont les islamistes intégristes, mais, en France, on ne peut pas voter pour eux. Au départ, je pensais que c'était Le Front National les méchants. Les médias disent
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que non, les gens du FN passent sans arrêt à la télévision pour que nous comprenions bien qu'ils sont acceptables. Est-ce que j'aurais envie d'embrasser une carrière à Lyon ? Non, je pense que ceux qui font carrière dans cette ville ne sont pas prêts de lâcher leur place et puis, je n'ai pas fait l'ENA, je n'ai pas appris la langue de bois, donc je ne peux pas prétendre à une carrière politique. Vous voyagez beaucoup, où pourra-t-on vous croiser dans les prochains mois ? Comme tous les city breakers, j'irai bientôt faire un séjour à Londres et à Berlin. Je serais pourtant plus heureux au calme, en Andalousie, à buller sur un transat au bord de la mer, mais non, je vais plutôt aller m'enfermer dans un métro ou dans un musée à l'étranger. Par contre je n'ai pas encore réfléchi pour le transport, car je crois que les compagnies aériennes ne seront pas en mesure de m'accueillir dans de bonnes conditions. Ma grosse tête, qui peut contenir une bombe, n'est pas pratique du tout. Sinon, je suis invité à Aix-en-Provence du 11 au 30 mai 2015, à la Brasserie Le Bidule, place des Cardeurs. Juste avant, retrouvez-moi dans ma ville, à la mairie du 7e, place Jean Macé. L'exposition se tiendra du 2 au 11 mars 2015 et l'inauguration aura lieu le lundi le 2 mars.
www.monsieurbidule.com Entretien — Christophe Ramain
DESIGN
Biennale Internationale Design saint-Étienne Les Sens du beau
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DESIGN
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u fil des éditions, la Biennale Internationale Design SaintÉtienne est devenue un événement incontournable au niveau mondial. " Les sens du beau ", thématique de cette 9e biennale qui s'annonce riche en innovations et découvertes, porte en elle une promesse que les commissaires d'exposition s'emploient à relever.
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a question du sens du beau nous renvoie à la définition de ce que nous appelons l'esthétique. Science du sens, de la sensation ou étude de la beauté formelle d'une œuvre d'art, son application au champ du design interroge la notion d'utilité du beau. En quoi la forme d'un objet influet-elle sur son utilisation pratique et quotidienne ? Les commissaires Elsa Francès et Benjamin Loyauté laissent entrevoir un champ du design, loin des pratiques sérielles, redonnant à l'objetœuvre d'art son aura singulière au sens de Walter Benjamin. Cette biennale propose une fois de plus d'étudier le design en optant pour une approche didactique et ouverte. Nul doute qu'elle saura séduire de nombreux spectateurs au fil des expositions et des événements qui jalonneront ce mois. Voici quelques-unes des expositions qui ont particulièrement retenu notre attention :
Beauty as unfinished business
Lee Bul
A-t-t-e-n-t-i-o-n
Mon grand récit : Weep into stones…, Lee Bul, 2005 © Remi Villaggi
Nonfacial Mirror, 2013, © Shinseungback Kimyonghun
Au Musée d'art moderne, l'artiste coréenne présente des créations qui mettent en rapport la sculpture avec le design et l'architecture, entraînant le visiteur dans un univers poétique et utopique.
Toujours à la Cité du design, cette exposition remarquable explore le lien entre le processus de création et l'attention, et se préoccupe également de l'attention qu'apporte le créateur à l'utilisateur d'un objet.
Type is Sexy
Type is sexy © Esperluette
Comme tous les grands festivals, la Biennale du design a son OFF, qui conduira le visiteur dans un monde complètement différent, mais en parfaite cohérence avec le IN.
Dustpan and brush with machine that created it, Max Frommeld © Angus Mills
À la Cité du design, cette exposition questionne la notion même de beauté dans l'objet, en lien avec un contexte, qu'il soit culturel ou environnemental.
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Le triptyque d'expositions Type is Sexy vous emmène à la découverte de la typographie : Intempestive Esperluette à l'agence Gutenberg networks, retrace l'histoire de l'esperluette, ce symbole de liaison universel, " clé de sol de notre écriture " comme l'affirmait le typographe Jan Tschichold ; Art, édition, musique & typographie se tiendra au Fil ( scène de musiques actuelles ) à ne pas manquer, tout est dans le titre ! Enfin, à la médiathèque de l'ESADSE Helvetica, mon Amour vous dira tout sur la typo la plus utilisée au monde, devant le Comic Sans MS. Retrouvez les expositions et événements IN et OFF, les colloques et conférences, les infos pratiques, les offres aux professionnels sur :
biennale-design.com Par Christophe Ramain
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Improvidence 100% impro
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l y a six mois, dans le septième arrondissement de Lyon, s'ouvrait en fanfare l'Improvidence, premier théâtre entièrement dédié à l'improvisation en France. Une initiative osée, originale et couronnée de succès, puisque de nombreux spectateurs venus des quatre coins de l'hexagone s'y pressent tous les soirs. Rencontre avec Péroline Drevon, directrice du lieu.
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Tout d'abord qu'est-ce que l'improvisation ? L'improvisation est une discipline théâtrale dans laquelle rien n'est préparé. Il n'y a ni canevas, ni scénario, ni mise en scène. Les comédiens créent des histoires de manière spontanée, improvisée directement sur scène grâce aux impulsions que donnent les spectateurs. Il existe toutes sortes de spectacles improvisés, du one-manshow à la comédie musicale, en passant par le clown improvisé ou encore le catch impro. Dans ce dernier, deux duos s'affrontent sur scène sous la direction d'un arbitre et le public vote pour celui qu'il préfère. Quel que soit le concept, il y a toujours interaction avec les spectateurs. Cette discipline reste encore peu connue du grand public, mais s'est énormément développée en France et principalement dans la ville de Lyon, où la plupart des cafés-théâtres l'ont intégrée à leur programmation. Nous sommes encore loin derrière la ville de Chicago qui compte une trentaine de théâtres uniquement dédiés à l'improvisation. Votre équipe est composée de professionnels de l'improvisation. Pouvez-vous nous les présenter rapidement ? L'équipe du théâtre est composée de trois personnes : Mélinda Nouette, directrice artistique, comédienne et improvisatrice depuis vingt ans. Elle a été élue championne du monde d'improvisation en 2011 à la bourse du travail.
Thomas Debray, président de l'Improvidence, directeur logistique dans la vie et grand passionné d'impro, principalement inspiré par l'improvisation à l'américaine. Enfin, moi-même, Péroline Drevon, directrice associée de l'Improvidence, également passionnée de cette discipline. J'ai par ailleurs travaillé pendant dix ans comme assistante de direction ou assistante commerciale dans divers domaines. L'Improvidence, c'est aussi des dizaines de troupes professionnelles venues de France et d'ailleurs, qui foulent notre scène toutes les semaines. Pensez-vous que ce genre théâtral soit sous-représenté aujourd'hui, et pourquoi ? L'improvisation prend place petit à petit dans les programmations de théâtres ou de festivals, mais elle fait parfois peur aux programmateurs qui préfèrent savoir à l'avance ce que nous allons raconter sur scène et combien de rires à la minute nous pourrons obtenir. Quels sont vos projets ? Nous poursuivons notre quête, à savoir rendre ses lettres de noblesse à la discipline, la faire connaître au grand public et montrer qu'elle est un art à part entière. Nous continuerons de proposer une programmation riche et très variée, parsemée de concepts nouveaux et expérimentaux. Nous organisons régulièrement des stages
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d'improvisation pour tous les niveaux. Certaines formations sont destinées aux débutants qui souhaitent s'initier. D'autres sont destinées aux improvisateurs plus aguerris qui souhaitent se perfectionner dans un domaine précis : le clown, la comédie musicale, le travail des émotions ou des personnages… Du 3 au 8 mars, l'Improvidence programme la première édition du festival des Z'elles. Nous mettrons à l'honneur le jeu féminin durant toute la semaine. Improvisatrices amatrices et professionnelles se retrouveront sur scène autour de l'envie d'expérimenter, d'explorer et de révéler la part féminine du théâtre improvisé. L'Improvidence a aussi la volonté de démocratiser l'improvisation au service des entreprises, en proposant d'une part des journées de formation personnalisées qui consistent, par exemple, à améliorer la prise de parole en public ou à renforcer des liens au sein d'une équipe. D'autre part, nous aimerions rapidement proposer des spectacles en anglais. L'improvisation anglophone est bourrée de comédiens talentueux, il serait dommage de s'en passer !
www.improvidence.fr Entretien — Christophe Ramain
t hé â t r e
La Tour Passagère Baroque & Plus
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t hé â t r e
L'
équipe de Baroque & Plus nous a accordé un entretien il y a quelques mois, nous promettant une saison spectaculaire. Le mot était bien faible, puisque c'est à la mise en place d'une tour éphémère en plein cœur de Lyon que nous allons assister, un véritable lieu de rendez-vous dédié au spectacle et à la musique. Entrevue avec Jérôme Salord, directeur et programmateur de Baroque & Plus ainsi que du festival La Tour Passagère.
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Tout d'abord, qu'est-ce que Baroque & Plus ? Baroque & Plus a deux ans d'existence et évoque premièrement un festival pas comme les autres, au Temple Lanterne, en novembre 2013, suivi d'une saison de dix concerts en 2014. Ce nom désigne également un label discographique qui compte aujourd'hui dix enregistrements live et des teasers de spectacles. Baroque & Plus est un projet de spectacles au service de musiciens talentueux et de choix artistiques entièrement tournés vers le public, avec une volonté affirmée de construire une programmation nouvelle, capable de s'affranchir des qu'en-dira-t-on et de dépasser les labellisations habituelles.
scène – qui est au centre – de sorte que la pièce se joue au milieu de la foule. La scène n'est pas un plan, mais un volume de jeu : ni mur, ni distance, seulement l'alcôve d'une rencontre passionnelle, " un lieu de communication humaine, un creuset de civilisation " ainsi que Victor Hugo se plaisait à le définir. La Tour Passagère, montée sur trois étages, s'élève à douze mètres de haut et peut accueillir jusqu'à trois cents spectateurs. Le théâtre élisabéthain est une invitation au voyage, un lieu unique de rencontres humaines et artistiques où les artistes transposent, retranscrivent, puis réinventent, et où les arts et les époques se mêlent.
Parlez-nous du projet de la Tour Passagère… La Tour est un théâtre élisabéthain, dont la forme particulière est unique. Le terme " théâtre élisabéthain " désigne, à l'origine, les pièces écrites et jouées en Angleterre sous le règne d'Élisabeth 1ère ( 1558-1603 ). La renommée du théâtre élisabéthain doit beaucoup au Théâtre du Globe londonien, le plus célèbre des quatre théâtres principaux de l'ère élisabéthaine, qui a notamment connu la création des œuvres de William Shakespeare. Plus généralement, le théâtre élisabéthain définit une structure de forme ronde, construite en bois, qui doit son attrait à la proximité des acteurs et du public. Les spectateurs entourent la
Comment vous est venue cette idée folle ? En ce qui concerne le concept du festival, nous avons eu la volonté d'aller au-delà du concert musical traditionnel, afin d'allier théâtre et musique au sein d'une programmation accessible à tous. Ainsi, nous voulions créer un grand moment de convivialité et de partage autour d'un lieu unique. En ce qui concerne le lieu, j'ai décidé de faire venir ce théâtre élisabéthain pour deux raisons principales. Il n'existait à Lyon aucun endroit disponible me permettant d'organiser cet évènement dans les conditions qui me convenaient. Il aurait fallu le construire ! Or, la Tour Passagère permet la cristallisation souhaitée.
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Elle permet au public de voyager dans le temps et dans l'espace. De plus, elle souligne l'aspect éphémère du festival et le transforme en rendez-vous annuel régulier. Chaque année, la Tour Passagère reviendra et tout recommencera ! Quels sont les artistes attendus ? La programmation sera-elle uniquement musicale ? La Tour Passagère commencera fort, avec une création de la troupe des Mille Chandelles : Hamlet comme au temps de Shakespeare ! Ces vingt comédiens connaissent la Tour par cœur pour y avoir déjà joué Roméo et Juliette, en 2013, à Paris. Entre le 15 juin et le 15 juillet, alterneront musique, théâtre et cabaret : le Concert de l'Hostel Dieu, le spectacle Satané Mozart, Les Irrévérencieux ( troupe du théâtre des Asphodèles ) et du cabaret baroque. Nous reprendrons également Farinelli XXIe Sexe de l'ensemble Boréades de Pierre-Alain Four. La part belle est donnée aux artistes lyonnais qui manquent trop souvent d'une tribune pour s'exprimer. Enfin, nous terminerons le 15 juillet par un grand bal baroque gratuit et ouvert à tous !
www.baroqueetplus.com www.latourpassagere.com Entretien — Christophe Ramain
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Les journées grame émergences publiques
© Félix Lachaize
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evenues incontournables dans le paysage culturel lyonnais, les Journées Grame ont lieu tous les deux ans, en alternance avec la biennale Musiques en Scène, également organisée par le fameux Grame, centre national de création musicale. Conçues comme l'émanation ouverte au public des résidences de création et de recherches en informatique musicale du Grame, ces Journées proposent plusieurs rendez-vous consacrés à la création musicale contemporaine. Initialement étalées de janvier à mars, cette année, le public aura droit à une session complémentaire en novembre que nous ne manquerons pas de vous rappeler.
Des dizaines d'événements vous attendent et se succéderont durant ce temps fort de création : spectacles multimédia ( musique, danse, vidéo ), films, conférences, concerts de musiques mixtes et interactives. Voici une petite sélection incontournable !
mises en lumière, des sonorités, des résonances ou encore des séquences musicales, construisant une partition libre et éphémère à la lecture visuelle et auditive impressionnante.
Digital Wheelbarrow
Labo Light Music
Pièce musicale avec projections et dispositif interactif
Performance de Félix Lachaize, lauréat du dispositif DAC Taipei – ENSBA Lyon – Grame Mardi 3 mars 2015 à 18h00
Jeudi 12 mars 2015 à 19h19
Lux - Scène nationale de Valence ( 26 )
Théâtre Astrée, Villeurbanne
Le projet était d'amener à Taipei une vieille brouette en bois que l'artiste avait transformée et équipée de divers instruments de captation numérique ( caméra, micro… ), d'informations ( géolocalisation, traitement de texte… ), et d'outils ( étau, plumeau… ). Félix Lachaize s'est
Les étudiants du Laboratoire Scène/ recherche explorent la frontière sensible entre son, geste et mise en scène de l'espace. Équipés des technologies de captation de mouvement, les musiciens déclenchent de leurs mains des
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promené avec la brouette dans la ville afin de capturer des d'objets trouvés. Tout en roulant, les outils ont extrait les parties les plus intéressantes, les ont mis en valeur… ensuite il les a reposés plus loin. Grâce aux outils de captation, Félix Lachaize a créé des documents numériques qui rendent compte des objets, des actions, du décor… Enfin il a trié et stocké tous ces gigaoctets avec des informations concernant son parcours, son ressenti… De retour en France, Félix Lachaize performera comme une imprimante 3D en utilisant les documents pris par la brouette pour reconstituer les volumes et les parcours réalisés à Taipei. C'est donc après une expédition d'un mois à Taïwan que sa brouette centenaire, appareillée d'outils de captation les plus performants de notre époque, revient à Valence décharger ses sentiments sur les possibilités sculpturales des rues de Taipei.
www.grame.fr Par Charles Babeuf
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REPERKUSOUND dix ans que ça dure ! E
Au programme, comme à chaque fois, le meilleur de ce que la scène internationale électronique propose, le tout soigneusement sélectionné par l'équipe de programmation de Mediatone, dont le professionnalisme et la générosité ne sont plus à vanter.
h oui, les années passent et nous ne nous lassons pas ! L'association Mediatone propose, pour la dixième année consécutive, le fameux et incontournable festival Reperkusound. Les 3, 4 et 5 avril, les murs du Double Mixte de Villeurbanne vibreront aux sons des musiques électroniques, actuelles et novatrices.
Ce sont donc trois soirées de festivités qui vous attendent et… cerise sur le gâteau, l'asso pense à vous ! En effet, le festival est à la portée de toutes les bourses et ne fait pas dans la discrimination sociale en appliquant des tarifs prohibitifs. L'année dernière quinze mille spectateurs ont profité des trois nuits. Cette année, house, techno, dubstep, drum & bass, electro, hardtek, breakbeat, dub, minimale et hip-hop passent à la moulinette d'une programmation 2015 qui va même lorgner du côté du rock, de l'indie pop ou de la world latino. En bref, si vous ne deviez faire qu'un seul festival de musiques électroniques dans l'année, foncez au Reperkusound !
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10 Nuit 1
Nuit 2
Nuit 3
ven. 3 avril
Sam. 4 avril
Dim. 5 avril
— Joris DELACROIX House, Montpellier dOP live Electro, Berlin SYNAPSON Electro - deep house, Paris ALLE FARBEN House, Berlin CYBERPUNKERS Electro clash, Milan FLICFLAC Electro house, Vienne KADEBOSTANY Electro pop, Suisse FLYNIMALERIE Electro hip-hop, Lyon I AM UN CHIEN Electro rock, Paris JEAN TONIQUE French touch, Paris JÜLES Electro, Lyon
— TWO FINGERS Drum & bass, Rio de Janeiro NOISIA Drum & bass - dubstep, Groningue SAVANT Electro dubstep, Oslo ACID CHEESE ALLIANCE Ixi, Crystal, 69db, Paris LA YEGROS Electro, Buenos Aires FAR TOO LOUD Electro, Brighton NIGHTMARES ON WAX Electro hip-hop, Leeds I PHAZE Dub electro, Toulouse LES MONSTROPLANTES Electro brass band, Lyon GENERALE HYDROPHONICK HardBreak Glamour, Auvergne
— SUPERDISCOUNT 3 Electro disco, Paris INFECTED MUSHROOM Trance, Israël TCHAMI Electro - future house, Paris BORIS BREJCHA Minimale, Frankenthal DUSKY Techno house, Royaume-Uni LIDO Electronic trap, Oslo RICH AUCOIN & ENCORE! Indie pop, Halifax PHAZZ Hip-hop jazz - electro, Lyon BIRDY HUNT Indie pop, Paris CASPIAN POOL New wave - italo disco, Annecy
reperkusound.com Par Charles Babeuf
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f e st ival
electrochoc pas de rides à l'horizon Ê
tes-vous prêt pour votre thérapie ECT de l'année ? L'ECT, oui vous savez bien ! L'electro-convulsivotherapie : les électrochocs pardi ! L'équipe des abattoirs de Bourgoin ne vous veut vraiment que du bien, et contrairement à l'ECT, les vertus du festival électrochoc 10 sont garanties ! Si vous aimez les musiques à consonances électroniques, les arts numériques, les passerelles musicales, les découvertes et les ambiances chaleureuses, vous devez être de la partie ! Cela se passe du 14 au 28 mars aux Abattoirs de Bourgoin-Jallieu.
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soir 1
soir 2
soir 3
soir 4
ven. 20 mars
sam. 21 mars
ven. 27 mars
sam. 28 mars
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NNEKA KUENTA I TAMBÙ SONIDO GALLO NEGRO LA DAME BLANCHE
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THE HACKER DARK SKY SCNTST GAJEK
APPLAUSE COTTON CLAW HUSBANDS VERVEINE
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ASSASSIN LV & JOSH IDEHEN SUBCULTURE SAGE ANAKRONIC
Arts numériques en vrac
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INSIDE THE BLACK BOX - SATI & YRO Performance, lundi 16 mars —
Danse augmentée, France - Japon, lundi 23 mars —
LOSS LAYERS A.LTER S.ESSIO
STROBOSCOPIA MARCELO VALENTE
Danse augmentée, France - Japon, jeudi 19 mars
Performance, mercredi 25 mars
electrochoc-festival.com Par Charles Babeuf
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K-DANSE
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léon
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Qui est Léon et où se trouve le pays imaginaire ? Le pays imaginaire se trouve dans l'imagination qui est en chacun de nous et Léon est là pour rappeler et prouver aux gens que tout peut être possible, qu'il faut aller chercher ses rêves, ses fantasmes, ses envies d'évasion au pays imaginaire, pour ensuite pouvoir les ramener avec nous sur terre.
Léon a enregistré un seul EP, mais réalisé plusieurs vidéoclips. Pourquoi cela ? J'ai toujours vu la musique comme une échappatoire à mon quotidien. Elle me donne des ailes pour voyager, une épée et un bouclier pour assumer
ce que je suis et la chance de pouvoir m'exprimer. L'application concrète de tout cela, c'est la création d'un univers visuel autour de Léon et quoi de mieux pour l'illustrer que de faire des clips ? Tu as fait tes premières armes dans des groupes musicaux aux influences anglo-saxonnes. Comment es-tu passé à la chanson ? Je n'ai pas l'impression d'avoir lâché mon amour envers le " so british " avec Léon. Ce que j'essaie de faire c'est de mêler la musicalité anglaise à la tradition et au savoir-faire français dans l'écriture d'un texte. Ce serait comme boire du vin en mangeant du roastbeef.
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Un album de prévu ? Pour le moment, je vais encore défendre ce premier EP Léon 2033, car deux autres clips vont arriver entre fin janvier et mi-mars pour illustrer deux chansons issues de celui-ci. J'écris pratiquement tous les jours donc je commence à avoir une matière conséquente, mais je ne sais pas encore si cela va se traduire par un album ou un deuxième EP.
facebook.com/iletaitunefoisleon Entretien — Philippe Deschemin
c in ĂŠ m a
les Incontoure nables du 7 art festival du cinĂŠma de lyon
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c in é m a
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a première édition des Incontournables du 7e Art, le festival international du 7e Art de Lyon, se déroulera les 28 et 29 mars au Croiseur à Lyon. Portée par le succès des projections hebdomadaires qu'elle a organisé en 2014, l'équipe de L'Incontournable Magazine a travaillé en collaboration avec le Croiseur pour proposer à un public de cinéphiles curieux un moment de convivialité autour du cinéma. Entretien avec le président du festival, Philippe Deschemin et Christophe Ramain le directeur.
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Comment est née l'idée de ce festival ? Philippe : Eh bien assez naturellement. En juillet dernier nous avions organisé des projections de films tombés dans le domaine public au Korova Bar. L'idée était de proposer une programmation qui soit davantage de l'ordre du septième art que du cinéma. J'entends par là, la proposition d'œuvres majeures qui ont marqué la discipline. Nous avons découvert qu'une foule de films incontournables étaient libres de droits. L'auditoire s'est montré enthousiaste ce qui nous a donné l'idée de proposer un rendez-vous annuel qui prendrait la forme d'un festival.
de cinéma, quelle est votre valeur ajoutée ? Philippe : Ce festival est un festival du septième art et non de l'industrie du cinéma. Nous souhaitons faire de cet événement un rendez-vous incontournable pour les cinéphiles où il serait possible de redécouvrir des perles oubliées et de rencontrer différents érudits en matière de cinéma et non pas des érudits du star-système. L'important est de redonner ses lettres de noblesse au cinéma, de l'extraire d'une " peopolisation " latente et également de le faire revenir là ou il est né, au théâtre, de réintroduire le septième art dans le cadre du spectacle vivant.
avec son culte des célébrités… Bref, vous voyez bien de quoi nous parlons. Nous avons rencontré Didier Vignali et son équipe en octobre dernier. L'idée lui a plu et nous avons décidé de travailler ensemble. Réintégrer le cinéma dans un théâtre est une belle chose. N'est-ce pas au théâtre qu'ont eu lieu les premières projections ?
Christophe : Il y a vraiment eu une forte affluence aux projections que nous organisions, preuve qu'il y a une réelle attente du public. Les spectateurs étaient demandeurs de rendez-vous réguliers leur permettant de profiter d'un moment de convivialité autour d'un film classique. Les projections s'adressent à tout type de public, du cinéphile averti qui vient discuter cinéma avec nous, au néophyte qui n'aurait eu ni le temps ni l'envie de visionner un film ancien chez lui et qui est en attente de clés pour comprendre l'histoire du cinéma et les enjeux historiques, sociologiques et politiques des œuvres que nous diffusons. La ville de Lyon compte beaucoup de festivals
Christophe : Comme le dit Philippe, l'idée était de créer un vrai festival du septième art qui s'adresse à tous. Une programmation jeune public est même prévue. Lyon est une ville de cinéma dans le sens où c'est ici que certains des premiers films des frères Lumière ont été tournés, même si, contrairement à la croyance populaire, ils ne sont pas lyonnais, mais originaires de Besançon.
Quel sera le programme de cette édition ? Philippe : Bien évidemment des projections. Nous vous préparons une série de films que tout cinéphile qui se respecte se doit d'avoir vus ! Il y aura également des rencontres avec des professionnels du cinéma ainsi que des spectacles, le tout dans une ambiance festive et conviviale, le temps d'un week-end.
Cette première édition a justement lieu dans un théâtre : Le Croiseur... Philippe : Il nous paraissait important de remettre le cinéma dans sa position de septième art, de l'affranchir de sa dimension industrielle et adolescente
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Christophe : Le Croiseur est un véritable laboratoire de création artistique, théâtrale, chorégraphique et littéraire. Il nous semblait que c'était le lieu parfait pour la première édition de notre festival.
Les 28 & 29 mars 2015 au Croiseur, Lyon 7e facebook/incontournablecinema Entretien — Maxime Ronget
P h ilo so p hie
Yvon Quiniou religions en question
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P hilo so p hie
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vec les Lumières, nous aurions pu croire les démons du fanatisme enterrés. L'actualité récente en France et dans le monde nous ramène à la triste réalité de son omniprésence. À l'origine, conçue pour créer du lien social ( du mot latin religio ), la religion , " le soupir de la bête accablée ", " l'opium du peuple " comme le disait Marx, est devenue un diviseur des peuples, l'élément de discorde qui cristallise aujourd'hui le ressentiment des inégalités et des injustices de ce monde.
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Comment est née l'idée de ce livre ? Elle m'est venue du constat désolant d'un retour politique du religieux, par-delà une relative désaffection de la pratique religieuse. Le retour politique est bien là : abandon d'une laïcité intransigeante au profit d'une laïcité molle, plurielle ou positive, nourrissant le communautarisme ; possibilité donnée aux Églises d'intervenir dans la définition des lois au Parlement européen ; retour en force d'une religion sectaire dans certains ex-pays de l'Est ; volonté des Églises ( réunies ! ), en France, d'imposer leur vision du mariage ou de la sexualité. Tout cela, sans compter la montée d'un islam intolérant, avant même les dramatiques incidents récents. Il fallait donc renouer le fil de la critique des religions, critique courageuse des philosophes des Lumières, puis des grands penseurs du XIXe siècle et inciter à penser librement, en sachant que la foi elle-même, comprise comme une option métaphysique sur la totalité du réel, n'était pas en cause ici.
Cet ouvrage se présente donc comme une critique et vous le commencez en posant la question suivante : " Pourquoi critiquer la religion ? ". En vous gardant d'en dire trop, pourriez-vous répondre à cette interrogation pour nos lecteurs ? Les religions se sont présentées comme une solution aux problèmes des êtres humains. En réalité, elles n'ont rien résolu du tout, sauf dans un imaginaire mystificateur qui les a enfoncées dans leurs problèmes. Pour faire vite, nous devons les critiquer sous trois angles : elles se sont opposées constamment aux progrès scientifiques parce qu'ils remettaient en cause leurs dogmes ( voir Copernic, Darwin, etc. ) ; elles ont été hostiles à la vie concrète et sensible de l'homme ; enfin, elles ont soutenu, en les justifiant, les régimes les plus réactionnaires : " L'idée la plus utile aux tyrans est celle de Dieu " dit Stendhal ! Dans nos pages, Jean Soler énonçait que les monothéismes étaient en quelque sorte des totalitarismes. Je pourrais rajouter qu'il y a en eux l'essence, la matrice des idéologies extrémistes
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et exterminationistes, car ils permettent la négation de l'autre, celui qui ne croit pas de la même manière. Nous nous souvenons de la barbarie des croisés, des missionnaires chrétiens ou plus récemment de certains extrémistes musulmans. Qu'en pensez-vous ? Je reprends à mon compte un propos de l'écrivain algérien Rachid Boudjedra affirmant que " les religions sont par essence totalitaires, tolérantes par accident ", je précise : contraintes et forcées par l'histoire. Pourquoi ? Parce que leur message repose sur des prémisses irrationnelles, soi-disant révélées, s'imposant aux hommes de l'extérieur et leur interdisant de penser par euxmêmes dans tous les domaines : nature, vie morale, existence individuelle. Sans innocenter les autres monothéismes, l'islam ( mot arabe qui signifie " soumission " ) a porté à l'extrême cette hétéronomie, en ne séparant pas le spirituel et le temporel : les lois de la cité viennent de Dieu, ce qui débouche évidemment sur la théocratie, qui est le contraire de la démocratie. Il doit donc
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se réformer et abandonner certains de ses dogmes. À quoi s'ajoute que, censées réunir, les religions n'ont cessé de se diviser entre elles, tout en s'unissant pour faire la guerre contre l'athéisme ! La critique de la religion n'est pas nouvelle, ainsi que vous le présentez dans votre ouvrage. Portée auparavant par de grands philosophes, elle semble aujourd'hui très fragile. Comment expliquez-vous la résurgence de l'idée religieuse ? La réponse est politique. Nous connaissons une crise sans précédent du capitalisme mondialisé, à savoir de sa capacité à satisfaire les besoins de l'immense majorité comme à donner du sens à l'existence, à travers la seule vie économique. D'où, non seulement le retour normal à une religiosité tous azimuts de ceux qui souffrent – Marx a expliqué cela –, avec ses formes rétrogrades actuelles, mais également un recours délibéré des hommes politiques à la religion pour tenter de refaire le lien social que leur politique libérale détruit ! C'était l'objectif affiché de Sarkozy, et la gauche dite socialiste n'a rien changé à cela jusqu'à présent, malheureusement. Durant la Révolution française, la notion d'" être suprême " a fait son apparition, initiée par Rousseau. Qu'en pensez-vous ? C'était à la fois un effet de l'air du temps, dominé par la religion, impliquant donc une difficulté à s'en émanciper totalement – Rousseau était déiste, par exemple, partisan d'une religion naturelle – et en même temps une manière de se démarquer du christianisme dominant, qui justifiait l'ordre monarchique, et de donner à la politique révolutionnaire une espèce de caution sacrée. Vous consacrez plusieurs pages à Feuerbach, philosophe allemand peu étudié en France. Est-ce que la critique de la religion n'a pas finalement été freinée par une surexposition
des théories nietzschéennes, peut-être un peu trop romantiques par rapport à la critique religieuse de Feuerbach ou de Marx ? Nous pouvons le dire en pointant une certaine gauche intellectuelle, finalement très conformiste sur le plan politique et social. La critique nietzschéenne de la religion au nom de l'épanouissement de la vie individuelle (c'est en quoi elle n'est pas seulement " romantique " comme vous l'affirmez) ne s'en prend pas aux causes économiques et sociales de l'aliénation religieuse. Pire : elle se revendique d'une posture individualiste qui est celle de la révolte, celle des " forts " et non des " faibles ", et non d'une révolution qui accomplirait chez tous les promesses vitales de sa critique. Lors d'un débat opposant Alain Badiou et Michel Onfray, Badiou affirmait que l'idée religieuse se dissiperait dans le fétichisme marchand. Pensezvous que lorsque la planète communiera, unie dans un marché mondialisé, les églises laisseront la place aux centres commerciaux et que la religion telle que nous la connaissons disparaîtra ? À dire vrai, je n'en sais rien. Ce que je sais, c'est que le pape François le craint et que, par delà les apparences, c'est le fond de sa critique de la modernité. Par contre, il est vrai qu'une certaine forme de satisfaction matérielle peut tarir la source des religions, à condition qu'elle s'accompagne d'une répartition des richesses qui les mette à la portée de tous. En ce sens et à condition que d'autres facteurs soient réunis, comme la diffusion universelle du savoir et la maîtrise éthique de sa propre vie, la disparition de la religion me paraît plausible et souhaitable. Toutefois cela laissera intacte la possibilité d'une foi subjective se prononçant sur l'origine, la fin et le sens du monde, mais hors religion. Entretien — Philippe Deschemin
YVON
QUINIOU Bibliographie sélective Critique de la religion. Une imposture morale, intellectuelle et politique 2014 éditions L a ville brûle
Retour à Marx : Pour une société post-capitaliste 2013 éditions Buchet/Chastel
L'homme selon Marx : Pour une anthropologie matérialiste 2011 éditions Kimé
Athéisme et matérialisme aujourd'hui 2004 éditions Pleins Feux
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L i t t é r at u r e
les oniriques cultures de l'imaginaire
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amais deux sans trois. C'est tout le bonheur que nous souhaitons aux Oniriques, le festival des cultures de l'imaginaire qui se déroule à Meyzieu du 6 au 8 mars 2015. Vous y trouverez la crème des maisons d'édition du genre, ainsi que les auteurs incontournables du moment. Le festival, porté par une équipe généreuse et inventive, n'a rien à envier aux mastodontes du même acabit. Entretien avec la directrice artistique du festival, Frédérique Malvesin. 44
L it t é r at u r e
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Deuxième édition ! Petit bilan de la précédente et première édition ? Nous nous étions lancés un peu à l'aventure pour la première édition, sans expérience, nous avons eu beaucoup de chance ! Nous avons été appuyés sans réserve par nos invités, qui ont assuré et assurent encore la promotion du festival. L'équipe de la médiathèque de Meyzieu a été remarquable d'efficacité et les bénévoles des associations partenaires fabuleux. Nous avons eu un public très enthousiaste, avec plus de trois mille visiteurs pour une première édition ! C'est très encourageant pour la deuxième, évidemment… et les retours qui nous ont été faits nous ont permis d'affiner la programmation 2015.
" Vaisseaux et odyssées " est le thème de cette deuxième édition… Après notre premier thème " Quêtes et Dragons ", nous avons cherché du côté de la science-fiction. Depuis le début, nous souhaitons instaurer des fils rouges transversaux qui permettent d'aborder tous les genres de l'imaginaire, mais aussi d'en déborder. Le vaisseau – spatial ou autre – imprime d'emblée la notion de voyage. Et quel plus célèbre voyage que celui d'Ulysse ? Nous mêlons ainsi la tradition antique à l'appel des étoiles.
destinés à nos lecteurs auprès de plateformes de téléchargement et nous achetons des livres numériques sans DRM à différentes maisons d'édition. Le sujet reste mal connu du grand public et nous avons à cœur de décrisper le débat et de faire connaître ce nouveau support. Pour la première fois chez nous, les éditeurs pourront ainsi vendre leurs e-books sur leur stand. Nous proposerons, par ailleurs, des démonstrations de littérature et de réalité augmentée avec Aries – école supérieure axée sur l'infographie, le web, la 3D – et Enter the Rift. Les jeux vidéo ne seront pas en reste grâce à Ballistic Frogs. Un jeu de piste, développé par l'école Émile Cohl pour les 7-12 ans, comportera également une forte partie numérique. Enfin, la librairie numérique invitera deux éditeurs de livres : Le peuple de Mü et Multivers.
Il y aura aussi des spectacles et un marché artisanal… Absolument, la compagnie Zoolian assurera le spectacle d'ouverture à 20h30, le vendredi 6 mars, en proposant une invitation au voyage sur le mode antique, avec flammes et percussions. Un spectacle de ceux qui auraient pu annoncer l'arrivée d'Ulysse lui-même. Un démarrage enflammé digne d'un péplum classique ! Tout au long du weekend, nous assisterons aux déambulations Comment décririez-vous Les Oniriques ? de cette même compagnie et de la Nous tenons à l'appellation " festival " compagnie Sputnik. Des conteurs, Annie pour le côté festif justement. C'est Gallay et Arfhëll Lutin, seront présents un rendez-vous culturel qui allie ainsi qu'un chapiteau sous lequel Éric qualité, bonne humeur et profusion. Derrien contera sa version de l'Odyssée. La programmation est conçue L'espace de déambulation inclut pour satisfaire le public spécialiste le marché : une large zone d'étals où tout comme le néophyte, avec des se côtoieront des artisans en tous animations, même pour les plus jeunes. genres, avec des artefacts incongrus Cette année, une librairie numérique sera présente… ou précieux, inspirés de toutes les époques – connues ou inconnues –, des Nous sommes sur le front numérique éventaires chargés de cuisine médiévale, depuis déjà trois ans. Nous prêtons des un forgeron, etc. Une promenade sur liseuses, nous avons des abonnements 45
le marché peut donc être l'occasion de très belles et hilarantes surprises ! La musique ne sera pas omise, puisqu'un concert de The Deep Ones aura lieu le samedi à 18h. Il s'agit d'un collectif d'auteurs et d'éditeurs qui illustrent leur lecture de textes de l'imaginaire grâce à des variations instrumentales libres, en acoustique. C'est une expérience de littérature inoubliable quand on est sensible à la sonorité des mots… En soirée, à 21h30, il y aura un concert rock surprise ! Les infos seront diffusées sur le site du festival au dernier moment. Les illustrateurs non plus ne seront pas en reste… Notre sublime affiche est due au talent de Gilles Francescano, illustrateur de nombreuses couvertures de livres. Nous voulions laisser une vraie place à l'image, qui est souvent le premier contact, la première accroche du lecteur avec l'ouvrage qu'il rencontre. Au deuxième étage de la médiathèque, nous installons un espace dédié aux illustrateurs invités. Nous sommes très heureux de saluer la présence de Caza, Nicolas Fructus, Pascal Casolari, Vincent Joubert, Mandy le Semeur de Mirages et bien sûr, Gilles Francescano. Le festival est-il soutenu par la ville de Meyzieu ? Je corrige : Le festival est à l'initiative de la ville de Meyzieu ! La médiathèque est un établissement municipal qui gère Les Oniriques. Rien ne serait vraiment possible sans la complicité de nos collègues des services techniques et des autres branches de la collectivité, à savoir les services communication, petite enfance, péri-scolaire, réglementation, la cuisine centrale, la ludothèque et même les espaces verts !
facebook.com/LesOniriques Entretien — Philippe Deschemin
s o c i é t é
CANOL affaires à suivre D
epuis 1999 et dans un silence assourdissant, la Canol lutte dans l'ombre contre le gaspillage de l'argent des contribuables. Reconnue depuis peu d'utilité publique, cette structure se démène pour mettre au jour les magouilles de nos puissants et parfois méprisants élus, qui oublient trop souvent de se soucier de leurs administrés et préfèrent s'occuper des intérêts de leurs petits copains. Entretien avec la Canol.
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S o c i é t é
N
ous rappelons que la critique de la gestion ou de la création d'un établissement culturel n'est pas une critique de l'établissement en soi, ni du travail des équipes qui le font vivre. Nous nous en remettons donc à votre sens éclairé du discernement afin d'éviter tout amalgame et raccourci malhonnête.
“
Comment est venue l'idée de la création de cette structure ? Notre structure a été créée en septembre 1999 afin d'examiner comment les communes du nord-ouest lyonnais dépensaient l'argent public. Sollicités par un membre de Contribuables Associés, nous avons contacté les responsables d'associations de cette zone géographique pour constituer la Canol. En 2007, vos statuts ont été considérés et jugés valables, l'intérêt à agir de la Canol a été reconnu. Pouvez-vous expliquer ce que cela veut dire ? En fait, c'est très simple. À partir du moment où un tribunal administratif reconnaît que nos statuts définissent bien notre mission d'intérêt général et notre couverture géographique, nos opposants ne peuvent plus dire que nous n'avons pas le droit de défendre les contribuables du département du Rhône. Vous avez récemment pointé du doigt la gestion du dossier de construction du Musée des Confluences. Qu'est-ce qui vous a mis la puce à l'oreille ? Dès 2007, quand les comptes du conseil général ont fait ressortir des engagements supérieurs au coût initial du projet, nous avons décidé de suivre sa construction et de dénoncer cette dérive. Lorsque l'on fait perdre plusieurs centaines ou milliers d'euros à une société privée, nous devons rendre des comptes à la justice et risquons même la prison en fonction des faits. Comment est-il possible
que nous autres, contribuables, perdions des millions sans que quiconque soit inquiété par la justice et n'ait à rendre le moindre compte ? Concernant le cas du Musée des Confluences, pouvons-nous espérer voir les responsables de ce gâchis répondre de leurs fautes devant les contribuables ? Non malheureusement ! Les différents cabinets d'avocats consultés ne nous ont laissé aucune chance de voir un jour les responsables de cette gabegie condamnés. Cela nous coûterait très cher, pour aller jusqu'au Conseil d'État. Nous y sommes allés trois fois et, bien que nous ayons gagné en première instance et/ou en appel, le Conseil d'État a toujours fini par donner raison aux administrations, en nous condamnant à verser de lourdes indemnités. La Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen garantit " la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'Homme " et notamment celle de la propriété ( il s'agit de la propriété privée, à l'époque la propriété commune n'existait pas réellement ). Aujourd'hui de nombreux biens sont communs : les hôpitaux, les écoles, certains musées… Ne faudrait-il pas graver dans le marbre la notion de propriété commune ? Et n'est-ce pas justement parce que certains délinquants ne respectent pas l'argent public que nous connaissons tant de dérives ? En fait, il faudrait commencer par faire respecter la loi. À propos du Musée des Confluences, par exemple, si celle-ci, la loi, avait été scrupuleusement respectée par les maîtres d'ouvrage et si le préfet avait exercé son contrôle, nous ne serions pas arrivés à cette situation.
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Récemment, l'Institut Lumière, largement financé par l'argent du contribuable, a fait l'acquisition via une société privée d'un cinéma. Ce schéma ( achat ou création d'une société privée par un établissement ou une association financée grâce au contribuable, dont l'exploitation va nourrir un intérêt privé ) tend bizarrement à se multiplier à Lyon, sous l'administration de Gérard Collomb. On pense également à la discothèque Le Sucre dont les liens avec l'association Arty Farty semblent très flous… C'est simple, les associations grassement subventionnées ne devraient pas avoir la possibilité d'exercer une activité commerciale, car la collectivité peut avoir des doutes quant à la bonne utilisation de ces subventions. Nos lecteurs peuvent-il prendre contact avec vous afin d'obtenir des conseils dans le cadre de leurs droits et devoirs de contribuables ? Notre association n'est pas un service public ce qui signifie qu'elle n'est pas subventionnée et ne vit que des cotisations de ses adhérents. Elle publie cinq bulletins par an et dispose d'un site internet très documenté. La cotisation est de 30 euros minimum par an, dont 66 % sont déductibles fiscalement. Nos adhérents peuvent naturellement nous solliciter gratuitement dans le cadre de notre mission définie dans nos statuts.
www.canol.fr Entretien — Charlotte Hebert Photo — Quentin Lafont © Musée des Confluences, Lyon, France.
sc ie n c e
oufs d'astro Lumière sur la e 4 édition de la Biennale
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sc ie n c e
L
e Planétarium de Vaulx-en-Velin organise pour la 4e fois Oufs d'Astro, la Biennale du ciel et de l'espace. L'incontournable magazine est fier d'en être partenaire. Après avoir exploré les effets de la gravité lors de l'édition 2011, puis les méandres du temps en 2013, la Lumière sera le thème de cette biennale 2015.
O
astronomes et astrophysiciens des instituts et laboratoires de recherche de notre belle région, riche de cultures et de savoirs. Mais comme il ne saurait être question de sciences sans arts: artistes, graphistes et conteurs seront là aussi pour manipuler les rayons de lumière et nous aider à croiser nos regards sur l'Univers qui nous entoure. Cette année Oufs d'Astro se déroule principalement sur Vaulx-en-Velin, au Planétarium. Cependant, fort du succès des éditions précédentes, l'événement se déploie au cinéma Comœdia à Lyon ainsi qu'au cinéma Le Tobbogan à Décines.
mniprésente et lien immatériel entre les hommes et le monde qui les entoure, la lumière recèle encore bien des mystères si bien qu'on peut jouer d'effet de style en avançant que la lumière possède des parts d'ombre .Quoi de mieux que cette biennale pour nous éclairer sur le sujet ! Pour bien faire les choses, l'Assemblée Générale des Nations Unies a proclamé l'année 2015 : Année Internationale de la Lumière. Mais au fond, qu'est-ce que la lumière ? De quoi est-elle faite ? D'où vient-elle ? Quelle image de l'Univers nous montre-t-elle ? Et plus particulièrement, quelle est sa place au sein du monde dans lequel nous vivons et évoluons ? Tous les jours, nous utilisons des technologies basées sur la lumière ; fibres optiques, lecteurs DVD, codes-barres.Pourtant nous rendons peu compte des avancées extraordinaires qui ont été nécessaires pour mettre au point ces procédés. Aujourd'hui la lumière permet d'éclairer, mais elle permet aussi de découper, soigner, traiter, mesurer, communiquer… Pour répondre à toutes ces questions, le Planétarium invite tous les publics ( familles, scolaires, amateurs ou passionnés ) à cette occasion unique de rencontrer les
Oufs d'Astro Biennale du ciel et de l'espace, du 7 au 26 avril 2015 au Planétarium de Vaulx-en-Velin planetariumvv.com Entretien — Philippe Deschemin
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d éco u v e rt e
le saviez-vous ?
Aux USA, il a été légal d'envoyer les enfants par colis postal ! L'envoi de colis postaux aux États-Unis a débuté le 1er janvier 1913 et selon le règlement le poids des colis ne devait pas dépasser 50 livres ( environ 23kg ), mais il n'a pas été précisé que l'on ne pouvait expédier un enfant via le Parcel service post. Les frais postaux revenaient beaucoup moins chers que les billets de train, ce qui a poussé certains parents à envoyer leurs enfants par colis à leurs grands-parents par exemple. Les enfants portaient des timbres postaux et voyageaient dans le compartiment du train réservé aux courriels et aux colis, accompagnés d'un facteur, jusqu'à destination. Après avoir entendu parler de plusieurs cas d'envoi d'enfants par colis, le ministre de la poste a émis de nouvelles réglementations interdisant cette pratique.
Charlie Chaplin a participé à un concours de sosies de lui-même et n'a pas gagné ! Charlie Chaplin s'est mérité l'attachement de tout un monde, toutes frontières, nations, langues et cultures confondues. Son aura est planétaire, atteignant un niveau auquel peu de personnalités du vingtième siècle peuvent oser prétendre, grâce à ses films muets et son style unique. En dehors de ses nombreux films, les concours de sosie du célèbre acteur étaient une forme de divertissement populaire. En 1915, Chaplin a décidé de participer à l'un de ces concours incognito à San Francisco, et bizarrement il a perdu, il a même échoué de se qualifier à la phase finale de la compétition.
wwW.Lesaviezvous.net
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À l'intérieur d'un igloo il ne fait pas froid ! Habituellement, quand on pense à un igloo, on imagine un petit dôme avec des conditions de vie pénibles puisque il est construit en blocs de neige. Mais, c'est étonnamment le contraire, les igloos sont très accueillants et tout ça grâce à la science. En effet, la neige est combinée avec de la glace pour construire les murs du dôme, cela crée un environnement peu accueillant. Avec la chaleur du corps de l'occupant et peut-être l'utilisation de lampes à pétrole ou de bougies, les murs de l'igloo commencent à fondre, mais dès que cela arrive, les températures extérieures les gèlent de nouveau. Plusieurs jours de ce processus de fusion et de regel créent un excellent isolant ce qui donne à l'igloo un environnement agréable et accueillant avec une température qui peut aller jusqu'à 15°C.
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in co n to u r n a b l e
prix bottero
ans le cadre de la remise du Prix Bottero 2015, qui se tiendra le 6 mars à Meyzieu lors du festival littéraire les Oniriques, L'incontournable Magazine est fier de s'associer à l'événement en vous présentant les six ouvrages du carré final.
La Passe-Miroir. Tome 1, Les fiancés de l'hiver
Gigante, au nom du fils
Les Substituts. Tome 1
Alain Grousset Atalante Jeunesse Septembre 2013 (La Maedre)
Johan Heliot Seuil Janvier 2014
Les Mondes de l'Alliance. Tome 1, L'Ombre blanche
Les Sentinelles du futur
E-Den Tome 1, Les survivants
David Moitet Didier Jeunesse Juin 2014
Carina Rozenfeld Syros Septembre 2013
Elodie Tirel Michel Quintin Mai 2014
Christelle Dabos Gallimard Jeunesse Juin 2013
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S é l e c t io n
in co n to u r n a b l e
Voici notre sélection incontournable, une nourriture pour l'esprit et les sens. Un florilège de bonnes choses à lire, à écouter et à voir. Une sélection pour vous proposer d'autres perspectives. Nous avons fait le choix d'inclure dans cette rubrique des ouvrages et créations sans pour autant y adjoindre de notes. À vous de faire le reste du chemin pour les découvrir, sans oublier que ce ne sont là que des propositions. Philippe Deschemin
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doc & revue
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Seuls ensemble : de plus en plus de technologies de moins en moins de relations humaines
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Sherry Turkle Éditions l'Échappée
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e Des chefs de publicité Dans le Grand Lyon, Paris et sa région — Des bénévoles Pour la distribution et la communication contact@lincontournable-magazine.fr
Œuvres complètes Saint-Just Folio Histoire
Panorama des idées N°1 Lemieux-editeur.fr
Sél e c ti o n
i nco nto u r n ab l e
doc & bd Aaarg ! N°7 aaarg.fr
L'arabe du futur Riad Sattouf Éditions Allary
Freaksound Magazine N°1 freaksound.fr
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SĂŠl ec ti o n
i nco nto u r n a b l e
Mu sique Daytona Morceaux de Lune Pop-Rock facebook/daytona69
Valse Noot Valse Noot Noisy-Rock valsenoot.bandcamp.com
Stereotypical Working Class Every cloud has a silver lining Rock facebook/stereotypicalworkingclass
En partenariat avec :
j e u x
quizz oufs de LUMIÈRE ! 1
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La lumière qui provient des étoiles que l'on voit le soir dans le ciel a voyagé dans l'espace pendant : ☐ A — plusieurs minutes ☐ B — plusieurs heures ☐ C — plusieurs siècles ☐ D — plusieurs milliards d'années
3
Le ciel est bleu car :
☐ A — il réfléchit la couleur de l'océan ☐ B — il est rempli de vapeur d'eau. Or l'eau est bleue ☐ C — il diffuse les rayons bleus provenant d'une partie de la lumière du soleil ☐ D — il a été peint en bleu a sa création
4
La vision des rennes est spéciale car : ☐ A — ils peuvent voir l'ultraviolet et mieux repérer le lichen qu'ils mangent ☐ B — ils peuvent voir les rayons-X et repèrent leurs congénères par leur squelette ☐ C — ils peuvent voir l'infrarouge et détectent mieux la chaleur des prédateurs en embuscade ☐ D — ils sont daltoniens et ne peuvent donc s'arrêter aux feux rouges
La vitesse de la lumière est de :
☐ A — environ 3 centimètres / sec. ☐ B — environ 3 kilomètres / sec. ☐ C — environ 300 000 kilomètres / sec. ☐ D — infinie
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La lumière est composée :
☐ A — d'ondes ☐ B — de particules ☐ C — les deux en même temps ☐ D — aucune des deux
Laquelle de ces affirmations sur le LASER n'est pas vraie : ☐ A — il permet de mesurer la distance entre la Terre et la Lune ☐ B — il permet de faire de la téléportation ☐ C — il permet de chauffer la matière à 10 millions de degrés ☐ D — il permet d'opérer la prostate sans ouvrir le patient
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La couleur blanche :
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La lumière, c'est aussi :
☐ A — est une couleur comme les autres ☐ B — est un mélange de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel ☐ C — est une absence de noir ☐ D — est un mélange de cyan et de magenta
Une année-lumière est :
☐ A — la vitesse de la lumière dans le vide ☐ B — la distance entre la Terre et le Soleil ☐ C — le temps que met la lumière pour nous parvenir ☐ D — la distance que parcours la lumière en un an
Qui a dit : " Un sourire coûte moins cher que l'électricité, mais donne autant de lumière " ? ☐ A — Chuck Norris ☐ B — l'Abbé Pierre ☐ C — Woody Allen ☐ D — Obi Wan Kenobi
Quizz réalisé en partenariat avec :
☐ A — l'espace qu'il y a à l'intérieur de l'intestin ☐ B — le nom d'une vis utilisée pour percer des planches ☐ C — le bord sablonneux d'un cours d'eau ☐ D — le nom d'un poisson vivant dans les abysses
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Oufs d'Astro Biennale du ciel et de l'espace, du 7 au 26 avril 2015 au Planétarium de Vaulx-en-Velin planetariumvv.com 1B / 2C / 3C / 4A / 5C / 6D / 7B / 8A / 9C / 10D / 11B
Privé de lumière pendant longtemps, l'Homme : ☐ A — dort ☐ B — déprime ☐ C — arrête de vieillir ☐ D — se transforme en bête velue à grandes dents
j e u x
Anagramme Un mot en cache un autre, saurez-vous les retrouver en replaçant les lettres dans l'ordre ?
ATELIER : _ _ _ _ _ _ _
PIAILLER : _ _ _ _ _ _ _ _
ATTENTION : _ _ _ _ _ _ _ _ _
POINTURE : _ _ _ _ _ _ _ _
Réponses : atelier/réalité ; piailler/ripaille ; attention/tentation ; pointure/éruption.
le
Pl a i s i r
d ' o ffr i r
ca deaux
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abonnement à Freaksound magazine !
x 2 places
pour A place to Bury Strangers au Marché Gare le 14 avril 2015 ( 34 Rue Casimir Périer, 69002 Lyon ).
1
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