Re-Salins-les-Bains

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RE SALINS-LES-BAINS

Requalifier Réaménager Replacer Septembre 2020


ENSA Paris-Val de Seine Rapport de Projet de Fin d'Études Master 2 Année 2019/2020 Directeur d'études: Fréderic Schlachet Linda T. DE MENEZES DE CARVALHO

SEPTEMBRE 2020


ENSAPVS RAPPORT DE PFE 2019-2020 DIR. D’ÉTUDES: F. SCHLACHET ETUDIANTE: LINDA T. DE MENEZES DE CARVALHO

RE Salins-les-Bains projet de réqualification des espaces publics


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Remerciements

J'aimerais remercier d'abord mon directeur d'études, Frédéric Schlachet ainsi que tous les enseignants du groupe: Philippe Simon, JeanMarc Bichat, Gaetan Haist et Etienne Lennack. Je tiens à remercier Michel Grattard, historien de cœur et habitant d'Arc-sous-Montenot, d'avoir mis à ma disposition son temps et sa bibliothèque riche en histoire de Salins-lesBains. Un grand merci à mon amie Ivanne D'Artige du Fournet, pour sa patience avec moi et ses conseils, surtout pour mes doutes en langue française. À Philippe Panerai, avec qui j'ai l'honneur d'apprendre chaque jour, ses conseils très enrichissants m'ont fait voir la lumière au bout du tunnel. Que son parcours puisse m'inspirer plus à chaque jour pour devenir une bonne architecte et urbaniste. Un grand merci à Buro architectes et Olivier Boesch de m'avoir accordé leur confiance. Collaborer avec vous est un grand plaisir et m'apporte beaucoup d'apprentissage. Je remercie aussi mes grand amis et famille du cœur, qui m'ont introduit la Franche-Comté et m'ont montré les richesses du Jura: Yves et Jeanne Jeunet, ainsi que toute leur famille. Il n'y a pas assez de mots qui puissent exprimer ma gratitude et mon amour envers vous. Merci, ma chère maman et future docteur Ana Beatriz de Menezes. Ta force m'inspire à chaque fois que j'ai des doutes sur mes capacités. Le Brésil est honoré d'avoir une chercheuse comme toi. Merci à mon père Cassio et mes frères André et Mateus. Merci à mes amis et amies Soli de Paula, Charles Cristau, Tristan Lafon, Liana Borges, Luiza Lemos, Maïsa Machado, Paulo Ferreira, Youness Bahi, Audrey Gauchet pour avoir fait partie de mon parcours et pour le bonheur que vous m'apportez. In memoriam à mon ange dans le ciel, Crysoleta Di Lêu, ma chère grand-mère. Je dédie ce travail à vous tous. Enfin, j'aimerais remercier l'ENSAPVS de m'avoir accepté au sein de son établissement et m'avoir donné l'opportunité de poursuivre mon rêve de vivre en France.

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Sommaire

Introduction

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Le choix du PFE

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Intervenir sur un centre-bourg en déclin

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I - Une ville, un territoire

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Situation géographique et morphologie

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La ville dans son paysage

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Réseau, bâti, équipements et activités

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II - Histoire en mouvement

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L'évolution de la ville

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Un passé industriel

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III - Un projet global pour le territoire

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IV - La requalification des espaces publics: la pierre angulaire de la reconquête du centre-ville

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La valeur mémorielle Nature et pierre: éléments prédominants

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Stratégie d'intervention: un parcours dans la ville

00 00

Conclusion 00 Bibliographie 00 Annexes 00

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Introduction Le choix du PFE Pour clôturer ces études en architecture par un dernier projet, il apparaît stimulant d’englober l’ensemble des expériences les plus enrichissantes vécues jusque cette année de Master. Après ma formation d’architecte-urbaniste au Brésil je me suis trouvée face à une nouvelle réalité, lors de mes études en France, par une initiation aux problématiques récurrentes touchant les territoires ruraux français et isolés. Dans les petites villes françaises, ainsi comme dans les grandes, on trouve un patrimoine historique et architectural fascinant et beaucoup plus ancien que ceux d’Amérique Latine. Le travail de projets territoriaux, urbains, paysagers et architecturaux ainsi que les différents séminaires et conférences m’ont préalablement exposé les problèmes quotidiens de ces milieux. Il peut généralement s’agir des difficultés de mobilité dans le territoire, de manques d’emplois et de parité face au milieu urbain. La perte de services de proximité, la désertification médicale, la vacance des logements et le vieillissement de la population sont observées. Tout cela, au fil des années, entraîne la dégradation conséquente d’un tissu bâti souvent ancien et manquant du confort. Dans un contexte plus personnel, mes expériences de voyage à la campagne française, plus spécifiquement dans le Jura, m’ont possibilité la découverte de ce système de petits villages et petites communes et, en conséquence, leur fonctionnement. Grâce à cela j’ai connu la ville de Salinsles-Bains qui a particulièrement attiré mon attention pour sa beauté, son paysage pittoresque mais aussi son abandon évident à l’oeil des passants. Mon mémoire de fin d’études s’est justement porté sur la compréhension du délaissement actuel du centre-bourg de la ville de Salinsles-Bains. Plus précisément, j’ai voulu étudier les grands changements urbains ayant eut lieu tout au long du XXe siècle ainsi que son contexte urbain actuel, d'un point de vue historique, démographique et économique. Plus globalement, ce parcours repose sur une remise en question de la qualité des espaces publics. J’aimerais donc redonner du sens à une ville en pleine déshérence en travaillant sur un axe majeur et ses liens avec les différents espaces publics de la ville. Un projet de requalification viendrait alors comme un initiateur de la reconquête du centre-ville. Idéalement il faut comprendre d'abord ce qu'on appelle “délaissement”. D’après le dictionnaire Larousse, dans la langue soutenue, délaissement est “l’action de délaisser quelqu'un, état de celui qui est délaissé, laissé sans secours ; abandon. Abandon que l'on fait d'un bien ou d'un droit.” Pour Jean Nika, “délaissé” a une connotation presque affective : “Laissé à soi-même, sans aide ni soutien”, “privé d’affection, négligé, abandonné” et entre en résonance avec “démuni”, “relégué” ou “défavorisé”. 01 01 NIKA, Jean. Friches, jachères et autres délaissés, In: Rencontres NATURE & PAYSAGE, septembre 2009. p. 17. Disponible sur: http://www.nature-et-paysage.eu/np2009/

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En outre, l’étude des espaces délaissés implique de comprendre les mécanismes urbains qui gravitent autour d’eux et d’appréhender leur mise en place ainsi que les raisons de sa présence. Nous pouvons aussi utiliser le terme “en déshérence”, une expression littéraire qui veut dire “à l’abandon” souvent utilisé pour caractériser un quartier. D’après Philippe Panerai, “connaître la forme des villes, reconstituer leur histoire, c’est aussi orienter une manière de projeter” 02. C'est pour cela que l'analyse servira à comprendre les enjeux du site et ainsi que son évolution tout en possibilitant la démarche projectuelle.

Dessin de Salins-les-Bains - Tour Ronde, Eglise Saint-Maurice et Fort Saint André. Dessin: A. ROUGET. Revue Le Pays Comtois N° 84 de Mai 1936.

02 PANERAI Philippe, DEPAULE J. C, DEMORGON Marcelle. Analyse Urbaine, Marseille, Editions Parenthèses, 2012. 187 p.

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Intervenir sur un centre-bourg en déclin Le déclin des villes n’est pas un phénomène récent. De nombreux travaux ont analysé les causes et les manifestations de cette « rétraction urbaine » 01, en particulier aux États-Unis, où le développement et la décroissance des villes et des centres urbains sont, depuis l’École de Chicago, considérés comme un processus spontané selon lequel les transformations urbaines résultent d’un cycle de vie débouchant sur un inéluctable déclin 02. Ce phénomène, inséparable de l’histoire des villes a été mis en relation avec différents processus explicatifs. Certains auteurs montrent les liens entre le déclin des villes et la suburbanisation tandis que d’autres travaux analysent l’impact de la désindustrialisation sur la perte de poids et la régression de certains centres urbains, en particulier au sein des anciennes régions industrielles d’Europe. 03 En outre, des auteurs nous montrent qu’il est nécessaire aujourd’hui de revoir ces définitions et d’envisager le déclin comme une composante structurelle et durable du développement urbain 04. Les travaux de plus en plus nombreux consacrés récemment aux processus de déclin urbain nous en donnent plusieurs définitions. Dans ces travaux sont mis en avant des indicateurs démographiques (perte de population), économiques (pertes d’emplois) et sociaux (développement de la pauvreté urbaine) sans que le lien, souvent implicite, entre ces différentes dimensions soit facile à établir. En France, certains travaux mettent aussi l’accent sur les manifestations physique et démographique du déclin urbain. 05 Du point de vue de Sylvie Fol et Emmanuèle Cunningham-Sabot 06, les dimensions démographique, économique, sociale et urbaine du déclin sont indissociables, bien que le degré d’importance et la relation que ces différentes composantes entretiennent entre elles soient variables selon les contextes. En Europe, les petites villes sont wnombreuses à connaître une stagnation ou un déclin démographique. 07 Ces villes, peu dotées dans les domaines de la recherche, de l’enseignement et de l’emploi qualifié et parfois mal desservies par les infrastructures de transport, ne peuvent faire face à la concurrence des grandes villes et sa position périphérique par rapport aux métropoles lui empêchent d’attirer les investisseurs. 08 En France, le déclin démographique, affectant près du tiers des aires urbaines, concerne surtout les petites villes. 09 Situées dans la partie centrale du pays, loin des côtes et des frontières (qui connaissent à l’inverse les plus 01 Expression utilisée dans certains travaux en France. 02 LANG R., Did Neighborhood Life-Cycle Theory Cause Urban Decline ? , Housing Policy Debate, vol. 11, n 1, 2000. p. 1-6. 03 FOL, Sylvie, et CUNNINGHAM-SABOT Emmanuèle. « Déclin urbain » et Shrinking Cities : une évaluation critique des approches de la décroissance urbaine. Annales de géographie, vol. 674, no. 4, 2010, pp. 360 04 FOL et al,op. cit., p. 362 05 Ducom E., Yokoari M. (2006), L’involution démographique et urbaine dans l’aire tokyoïte. Le déclin de la ville nouvelle de Tama.Les Annales de la recherche urbaine, n 100, p. 23-27. 06 FOL et al., op. cit., p. 362 07 European Commission, 2007 08 FOL, et al., op. cit., p. 373 09 Julien P. , Recensement 1999. Poursuite d’une urbanisation très localisée, INSEE Première, 2000, n 692. et Bessy-Pietri P., Recensement de la population 1999. Les formes de la croissance urbaine. INSEE Première, 2000, n 701.

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fortes croissances démographiques dans la dernière période), ces petites villes sont toutes isolées des principales infrastructures de transports et des réseaux urbains. Certains auteurs trouvent étonnant de constater le faible intérêt qui est porté par les acteurs politiques au niveau national à ce déclin. Cela se justifie par le constat que “les villes françaises en décroissance sont pour la plupart petites et pèsent peu dans l’économie nationale. Mais elles n’en soulèvent pas moins des enjeux importants pour l’aménagement du territoire. Ainsi, la réforme des politiques publiques a eu un impact important sur les villes petites et moyennes qui accueillaient souvent des services publics comme les hôpitaux, les tribunaux et les casernes.” 10 Pour montrer qu’il existe actuellement une préoccupation avec la situation des villes en déclin, nous pouvons citer le travail d’Yves Dauge. Dans son Plan National en faveur des nouveaux espaces protégés de 2016 il fait des propositions pour “environ 600 villes petites et moyennes qualifiées « site patrimonial remarquable » qui voient leurs centres historiques se vider et se dégrader”. 11 Pour ces villes dont le centre ancien est en décrochage économique, social et culturel, il suggérait un traitement de fond de l’habitat, du commerce et des équipements publics, voire déclarer certaines villes en “Urgence sociale et patrimoniale”. Pour Jean-Michel Galley, de l’Association nationale des villes et pays d’art et d’histoire et villes à secteurs sauvegardés et protégés, “la géographie du Nouveau Programme de Renouvellement Urbain (NPRU) met l’accent sur les centres anciens, parce qu’à force d’avoir été négligés ils sont devenus le refuge de toute une France logée à bas coût dans un habitat insalubre”. 12 Yves Dauge parle aussi des plans de sauvegarde qui datent de 40 ans. Comme aujourd’hui les problématiques ont changé, les actualiser permettrait de pouvoir démolir et aérer certains îlots pour avoir des logements décents. Jean-Michel Galley confirme qu’il y a un manque en France d’expertise sur le patrimoine considéré à l’échelle urbaine et non seulement à celle d’un bâtiment. En décembre 2018, un colloque de l’Association des architectes des bâtiments de France intitulé « Revitalisons nos petites villes » 13 fait une rappel du rôle prépondérant du patrimoine historique pour fixer la population, stimuler l’activité économique et faire participer la ville à un développement à l’échelle territoriale. L’association des architectes-conseil de l’État a rendu en juin 2019 un rapport intitulé « Du centre-bourg à la ville, réinvestir les territoires ». Ce document montre des constats et donne des outils méthodologiques pour réparer fractures territoriales. Avec les projets de revitalisation, qui sont en train d’être mis en place, nous pouvons attendre de ces communes un niveau supérieur de confort à celle des grandes villes, parce que l’habitat y est adapté aux évolutions de la structure familiale, à la cohabitation, décohabitation, entre autres. 10 WOLFF et al., op. cit. 11 DAUGE, Yves. Plan National en faveur des Nouveaux Espaces Protégés. Rapport au Premier Ministre, septembre 2016. 12 GUISLAIN, Margot. Pour une démarche de projet urbain contextuel, adapté aux réalités locales. Dans: Dossier 'Revitalisation des petites villes', AMC n°278, mai 2019. p. 54-56 13 Disponible sur: https://www.architectes.org/actualites/colloque-des-architectes-des-batiments-de-france-revitalisons-nos-petites-villes

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Nous pouvons observer que, dans le scénario actuel, la discussion sur les petites villes en déclin se montre active et qu’il y a une préoccupation non seulement des architectes mais aussi des élus pour trouver des solutions. Afin de mettre en place une étude dans ce sens, j'ai choisi de travailler sur la ville de Salins-les-Bains. Après avoir constaté l’état dans lequel la commune se trouve et sa relation avec son bassin de vie j'ai constaté que, même s'il existe des contraintes géographiques, la commune a du potentiel pour se développer. Ce projet a comme but de proposer des solutions qui pourront potentiellement collaborer avec la discussion en cours sur la revitalisation des centres-bourgs et le déclin des petites villes en France. De plus, un projet à l'échelle de l'espace public délaissé et dominé par les voitures viendrait comme un initiateur de la reconquête de la ville par ses habitants.

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Localisation de Salins-les-Bains en France.

NANCY PARIS STRASBOURG

BÂLE

BESANÇON DIJON

BERNE Salins-les-Bains LAUSANNE

GENÈVE

LYON

Situation de Salins-les-Bains et sa proximité avec les grande villes françaises et suisses.

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I - Une ville un territoire Situation géographique et morphologie La commune de Salins-les-Bains est située à l’entrée du massif jurassien et fait partie de la communauté de communes Arbois, Poligny, Salins – Cœur du Jura, une structure intercommunale française crée en 2017 , située dans le département du Jura en région Bourgogne-Franche-Comté et son siège est à Poligny. Elle fait partie de la région culturelle et historique de Franche-Comté au long d’un axe historique d’échanges entre Paris et la Suisse. Le Massif du Jura riche en sources d’eau salée compte plusieurs salines historiques. La ville semble quelque peu isolée par la topographie dans laquelle elle s’implante. Elle est pourtant au cœur d’un périmètre moyen de 45 minutes à 1h30 en voiture des plus grandes villes territoriales comtoises et suisses. Besançon, Dole, Lons-le-Saunier et Pontarlier sont accessibles en voiture en 50 minutes. Dijon et Lausanne se trouvent à environ 1h30 en voiture de Salins-les-Bains ; Lyon et Genève à 2h. Puis dans un zonage plus restreint se trouvent les villes moyennes de Mouchard, Arbois, Poligny et Champagnole, dont les trajets sont respectivement de 12 à 30 minutes depuis Salins.

DIJON

BESANÇON

116 690 hab. 1h

116 690 hab.

50mi

n.

20

Dole

Arc-et-Senans

23 312 hab.

45

4 877 hab.

in

m

in.

m

1 562 hab.

20

40m

Ornans

.

in

.

17 500 hab.

3

30min.

Poligny

1h

50 m

in .

4 152 hab.

Champagnole

Lons-le-Saunier

Pontarlier

55min.

.

in

0m

Neuchâtel

40

Yverdon-les-Bains

1h35

7 901 hab.

17 063 hab.

2h

00

2h00

LAUSANNE 129 902 hab.

Saint- Claude 10 096 hab.

GENÈVE 490 578 hab.

LYON

506 615 hab.

Distances entre Salins-les-Bains et les autres villes.

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Comté de Grimont - Poligny 30 communes 10 672 hab

Arbois Vignes et Villages 14 communes 6 422 hab.

Pays de Salins-les-Bains 22 communes 6 201 hab.

Commune de Salins-les-Bains 2 652 hab. (INSEE 2016)

Schéma de la Communauté de communes Arbois, Poligny, Salinsdu – Cœur Communauté de communes Arbois, Poligny, Salins - Coeur Jura du Jura Fusion nouvelle depuis Janvier 2017 Dessin: Linda DE CARVALHO. 66 communes 23 295 hab.

La ville de Mouchard est la plus proche de Salins-les-Bains à conserver une gare TGV. Elle accueille aussi le grand et réputé Institut Européen de Formation des Compagnons. Depuis sa gare TGV, Paris n’est plus qu’à 2h20 et les grands bassins d’emplois sont accessibles en une trentaine de minutes ou moins par voie TER. Depuis le début de l’année 2017, la communauté de communes du Pays de Salins (créé en 2000) s’est fusionnée avec celles des deux villes voisines du département, Arbois et Poligny. Elles forment la nouvelle communauté de communes d’Arbois, Poligny, Salins – Cœur du Jura. Cette logique d’intercommunalités veut mettre en place un effort collectif pour faire face à ce déclin général. Les villes petites et moyennes du territoire, autour desquelles s’articulent les principaux bassins de vie et d’emplois dont dépendent les hameaux alentours sont touchées par cette décroissance. Par fonctionnement solidaire, la récente com.com. cherche a apporter un nouvel équilibre bénéficiant aux habitants et ce à travers des développements répartis de nouveaux équipements, de réseaux de transport ou de services manquants. 01 Pour comparer les trois villes principales de la communauté de communes, au niveau démographique Poligny se situe en première position avec 4104 habitants, suivie de Arbois avec 3407. Salins-les-Bains est la troisième avec 2652 habitants (données de l’INSEE 2016). Labellisée Petite Cité de Caractère de Bourgogne-Franche-Comté elle fonde sa reconversion économique sur les services, en particulier à travers trois secteurs : la santé, le thermalisme et le tourisme. Ce dernier s'appuie notamment sur la restauration et la valorisation d’un patrimoine historique riche et prestigieux marqué par l'inscription de la grande saline de Salinsles-Bains sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco le 27 juin 2009, en extension de la Saline Royale d'Arc-et-Senans sur la liste depuis 1982. La ville est également en ZPPAUP-AVAP (Zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager et Aire de mise en valeur de l’architecture et du patrimoine). 01 Communauté de Communes Arbois, Poligny, Salins - Coeur du Jura. Rapport d’activités 2017-2019. Disponible sur: www.cc-coeurdujura.fr

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La ville dans son paysage Comme nous allons voir plus en détail dans l’analyse de l’évolution urbaine, la ville s’est développée en fond de Vallée de la Furieuse, entre deux Forts et un Mont, toujours selon le même axe historique. Dans une linéarité Nord-Sud, le centre-bourg est encadré à l’Est par le Fort Belin (580 m d’altitude), à l’Ouest par le Fort Saint-André de Vauban (600 m) et au Nord par le Mont Poupet culminant à 853 m d’altitude. Cette topographie dirige naturellement un développement urbain de la ville en une morphologie étroite et courbée selon l’écoulement de la Furieuse. Les principales routes départementales du territoire s’y rejoignent en un “pincement” long de plus de 4,5 km, dont 1,5 km pour traverser le centrebourg, ce qui lui confère la caractéristique d’être une “ville-rue”. Il s’agit de la jonction des axes Besançon-Genève et Dijon-Lausanne formant la RD 472 et alignant la rue Gambetta avec la rue de la République dans la partie du centre-bourg historique. N 83 Besançon

RD 467 Besançon

Besançon Dole Dijon Paris Lyon

La Chapellesur-Furieuse

Ivrey

Mouchard

RD 472 Dôle Dijon

Saint-Thiébaud

Aiglepierre

Saizenay

Geraise

Marnoz Clucy

Salins-lesBains

Dournon

Pretin

RD 472 Pontarlier Lausanne

Cernans Bracon Abergement-lès-Thesy

N 83 Arbois Poligny Lons-le-Saunier Lyon

Ivory

Thesy ChauxChampagny

Aresches

Lemuy

Montmarlon

Pont-d’Héry Chilly-surSalins

RD 467 Genève Situation de Salins-les-Bains. Un axe routier important dans la régio: Un site enclavé. Dessin: Linda DE CARVALHO.

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La ville s'étend au fond de la vallée de la Furieuse, un affluent de la Loue, et est dominée par deux forts, le fort Saint-André à l'est et le Fort Belin à l'ouest.

Mont Poupet Alt. 853 m

Fort St. André Alt. 600 m La Furieuse

Fort Belin Alt. 580 m

Salins-les-Bains Alt. 342 m

Carte postale de Salins-les-Bains. Sans date. Disponible sur: archives39.org

Vue axonométrique du site et de sa topographie. Dessin: Linda DE CARVALHO.

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Thermes

Fort Saint André

Centre de Santé Mairie

Casino

Musée du Sel - Grande Saline

Maison de retraite Fort Bélin

Plan de Salins-les-Bains: Équipements et services. Dessin: Linda DE CARVALHO.

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150 m 

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Un site pittoresque

Vue de la ville depuis le Fort Saint André. Source: Mairie de Salins.

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Eau, pierre et patrimoine L’eau est omniprésente dans le territoire. En plus des promenades au bord de la Furieuse, l’eau peut être trouvée à plusieurs échelles dans les rues étroites et au sommet des nombreux escaliers urbains du centre-bourg historique, jusque dans les cours d’habitation privées. Environ 7 sources sont aujourd’hui recensées et le centre-bourg compte 14 fontaines publiques réparties du Nord au Sud, proches de la Furieuse ou plus en hauteur vers les anciens remparts. Sans compter, également, de nombreuses fontaines privées en cœur d’îlots. La présence de nombreux escaliers urbains en pierre, dans la transversalité de cette ville-rue, est une autres particularité du site et qui nécessite une excursion piétonne détachée de tous les véhicules traversant la route principale. Ils mènent aux cultures en terrasses en surplomb. Ces terrassements marquent l’héritage de la production viticole, arrêtée au milieu du XIXe siècle suite aux maladies des vignes répandues dans le territoire. De plus, ces chemins croisées créent des jolies percées visuelles encadrant les forts et les espaces boisées. En arpentant in situ le centre historique, cet ensemble d’éléments liés à l’eau, à l’industrie de la ville, ou encore à son héritage religieux, lui donne tout son caractère et son identité. Pour autant, ces particularités paysagères et urbaines restent peu visibles ou délaissées pour un dynamisme urbain bien plus présent le long de la route centrale. Les usages autour des anciennes fontaines semblent totalement effacés et les escaliers urbains sont assez peu empruntés car plus discrets en transversalité des routes principales.

50 m

Croquis de la ville: la route départementale (à gauche) et le site Unesco (à droite). Coupe transversale du Fort Saint André au Fort Belin passant par le site Unesco. Dessins: Linda DE CARVALHO. 0

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Aperçu du patrimoine industriel, civil et religieux

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Soutènements et omniprésence de la pierre clacaire

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Soutènements, escaliers et présence de la pierre calcaire

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La relation avec l’eau: zones inondables La Furieuse et le ruisseau de Gouaille restent soumis à des crues d’amplitude et de fréquences pouvant être exceptionnelles. Cependant, des activités humaines existent depuis des siècles le long de son cours avec notamment la présence de nombreuses zones très denses au centre-ville, ainsi que des zones pour lesquelles l’urbanisation est plus récente. La Ville de Salins a été donc touchée par de nombreuses inondations : - Les crues d’octobre 1935, juin 1953 et juin 1963 - La grande crue de juin 1980 - La forte pluviométrie de mai 1983 avait quant à elle entraîné des mouvements de terrains - Les inondations de décembre 1999 et de septembre 2006

Aléa fort > 0.5 m

Aléa modéré < 0.5 m 0

25 m

25m

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La présence de l'eau dans la ville

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La pierre dans la région Le Jura est renommé pour ses calcaires, dont certains ont une dureté et une coloration telle que pour, une fois polis, rappeler le marbre. Des pierres marbrières ont donc été extraites dans 66 de ses 543 communes (71 en y incluant l’albâtre gypseux, seul adapté à la statuaire) et ce, de manière avérée, depuis la fin du Moyen Age. A Salins-les-Bains l’albâtre gypseux est prédominant. La ville a exploité des carrières et avait des fabriques de plâtre, les gypseries. Cependant, elles ont arrêté ses activités au XIXème siècle. Le gypse permet la fabrication de plâtre pour la construction et l’agriculture, de blanc minéral et de plâtre de moulage.

Carte de localisation des carrières et marbreries du Jura. A. Céreza et P. Rosenthal. ADAGP, 2001.

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Une ville-rue Chaque jour au minimum 4 000 véhicules traversent le bourg dont 10% de poids lourds. Ce chiffre s’approche plus généralement des 9 000 véhicules par jour et peut atteindre 12 000 si l’une des autres routes départementales ou nationales à proximité est fermée pour travaux. De plus, cet axe principal concentre la majeure partie des entités commerciales présentes dans le bourg. La rue de la République est la rue où s’implantent les nombreuses boutiques ou restaurants. Quant aux autres zones d’activités et les seuls supermarchés présents, ils se trouvent quelque peu excentrés du centre historique puisqu’au niveau des Faubourgs Nord et Sud. Comme Salins est une ville frontière, le "pincement" dans la vallée permettait un contrôle facile des marchandises (surtout le sel, très valorisé à l'époque de son exploitation) et des personnes, et permet une défense (fortifications) assez efficace. Nous comprenons alors que ce "pincement" peut en lui même expliquer l'origine de la ville.

0

500 m

Plan actuel de la ville de Salins-les-Bains avec courbes de niveau à chaque 50m. Dessin: Linda DE CARVALHO.

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3 2 1

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La RD 472 La route départementale est donc le seul accès à la ville et le chemin obligatoire pour tous ceux qui veulent la traverser. Quand on traverse la ville on ressent une sensation "d'écrasement" sur certaines parties mais on observe aussi des "ouvertures" fréquentes avec des placettes et ses fontaines et sur la partie du site Unesco. Une grande quantité de stationnement de proximité est observée au long de la voie mais c'est grâce à cela que le visiteur s'arrêtent pour visiter ou faire des courses. Des croquis ont été réalisés pour cette analyse séquentielle de la relation ville-route pour mieux comprendre le fonctionnement de cet grand axe longitudinal.

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2.5

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Le long de Notre Dame

Les différents espaces publics Autour de laJaurès Collégiale Saint Maurice Place Jean Le bourg a des nombreuses places et placettes publiques occupées par les voitures, elles sont souvent liées à des monuments et fontaines. Le choix Le longdes de Notre Dame Place du périmètre d’intervention pour ce projet a étéAlliés basé sur une continuité : des endroits clés liés à la route et qui sont aussi potentiellement connectés Autour de la Collégiale Saint Maurice à des espaces contigus et à la rivière. Place Jean Jaurès Place Emile Zola

02

Le long de Notre Dame

07

Autour de la Collégiale Saint Maurice

Place Max Buchon Place des Alliés Place Jean Jaurès

Place Max Buchon

Autour de la Collégiale Saint Maurice

Autour la Collégiale Saint Maurice Place des de Alliés Place Zola Place Emile des Vignerons

Le long de Notre Dame

Place Emile Zola

Le longSaint de Notre Dame Place Anatole

Placede Jean Jaurès Saint Maurice Autour la Collégiale

03

Le long de la Notre-Dame

Place Max Buchon

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Place des Vignerons Place Max Buchon

Le long de Notre Dame

Au bout du Jaurès quai de la Valette Place Jean Place des Vignerons Place des Vignerons

Place Jaurès PlaceJean Emile Zola

Place Saint Anatole Place Aubarède Place Place des SaintAlliés Anatole

Place des Alliés

Autour de la Collégiale Saint Maurice

Au bout du quai de la Valette

Place des Alliés

Au bout du quai de la Valette

Place Max Buchon

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Place Aubarède Place Emile Zola

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long de Notre Dame PlaceLeJean-Jaurès Place des Vignerons

Parc des Cordeliers Parc de Cordeliers

Place Aubarède

Place Emile Zola

Autour de la Collégiale Saint Maurice

Place Saint Anatole

Place Jean Jaurès

Au

Parc de Cordeliers Place Max Buchon

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Place Maxdu Buchon Au bout quai de la Valette

Le long de Notre Dame

Place des Vignerons Parc de Cordeliers

Place des Alliés Place des Vignerons Place Aubarède

05

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Place de Jean Autour la Jaurès Collégiale Saint Maurice

Place Saint Anatole

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Au bout du Quai de la Vallette

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Au bout du quai de la Valette

Au bout du quai de la Valette Parc de Cordeliers Place des Alliés

Le long de Notre Dame

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Place Aubarède

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Au bout du quai de la Valette

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1

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0

100 m

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Deux espaces majeurs Deux sites ont spécialement une emprise plus grande et plus importante dans la ville. La Barbarine aujourd'hui occupée par les nouvelles Thermes (inaugurée en 2017) était avant un petit parc/promenade proche de l'ancienne gare. Elle était alors comme une porte d'entrée pour ceux qui arrivaient. Grâce à la topographie de ce site, la Therma Salina avec son architecture contemporaine est aperçue de loin par les passants. Le deuxième espace est le site UNESCO, classé. Il abritait anciennement la fortification de la Saline. Autour des deux hectares de bâti industriel, un mur s'est dressé pour protéger le sel, très convoité. La saline était alors une véritable forteresse, une ville dans la ville, qui se distinguait par son fonctionnement autarcique, en opposition aux autres sites industriels de la région : bâtiments de production, ateliers, logements, taverne, tribunal, chapelle et une prison. La Grande Saline est au Moyen-Age un modèle industriel et social qui employait 820 ouvriers, hommes et femmes, sur les 8 000 habitants que comptait alors Salins-les-Bains. Aujourd'hui il reste le bâtiment de la Saline, devenu musée, l'ancienne maison du directeur et le bâtiment qui acueille l'Office de Tourisme. Seulement quelques ruines de l'ancienne fortification sont observées ainsi que sa porte principale.

Vue de la Therma Salina - Barbarine. Crédit Photo: Jura Tourisme

Vue du site Unesco. Crédit Photo: Chritophe Finot


Nouveaux parkings au bord de la Furieuse. Photo: Linda DE CARVALHO

Nouveaux parkings au bord de la Furieuse. Photo: Linda DE CARVALHO

Grande poche de stationnement - Place Aubarède. Photo: Linda DE CARVALHO

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La question du stationnement Etant une ville traversée par une route départementale, Salins-lesBains compte un nombre élevé de places de stationnement et des poches de parking. Les grandes poches se situent sur les plus grandes places publiques (liées aux monuments) pendant que les stationnements minute ou de proximité se situent au long des routes. La ville a même aménagé récemment des nouvelles places au long de la Furieuse pour répondre à la demande. Pour que les visiteurs des communes proches puissent se garer il est nécessaire, certes, d'offrir du stationnement. Ils viennent surtout pour faire leurs courses en centre-ville ou chez les grandes surfaces au sud de la ville. Cependant, l'organisation et la quantité de la superficie destinée aux voitures ne permettent pas un vrai usage piéton de l'espace public. Certaines poches sont trop grandes et peu utilisées, comme par exemple la place Aubarède. D'autres endroits, comme le site Unesco, n'ont pas de chemin aménagé pour la visite guidée. Pour acceder aux galeries sousterraines les visiteurs du musée du Sel doivent traverser le parking. Malgré cela, il est nécessaire de garder cette offre de stationnement étant donné que la ville n'a pas mis en place un système de transport en commun pour les activités quotidiennes de ces habitants. De plus, la circulation et le passage des voitures est un des éléments qui font tourner encore l'économie de la ville pour les activités touristiques et commerciales. Pour qu'un projet de réaménagement des espaces publics soit efficace, il est judicieux de repenser la place du piéton sur ces lieux aujourd'hui dominés par les voitures. Il faut donc penser autrement la relation voitureespace public à travers des nouvelles compositions, usages et matérialités.

Grande poche de stationnement - Place Aubarède. Photo: Linda DE CARVALHO

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Coupe longitudinale sur la Place de la Collégiale Saint Maurice

Coupe50longitudinale sur le site Unesco 50

0 longitudinale 10 20 la Place Aubarède Coupe sur


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10 m

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10 m


Fort St. André Alt. 600 m

Mont Poupet Alt. 853 m

Fort Belin Alt. 580 m

Salins-les-Bains Alt. 342 m La Furieuse

Vue axonométrique du site et de sa topographie. Dessin: Linda DE CARVALHO.

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II - Histoire en mouvement L'évolution de la ville Toujours selon le même axe historique, la ville s’est développée en fond de vallée de la Furieuse, entre deux Forts et un Mont. Dans une linéarité Nord-sud, le centre-bourg est enlacé à l’est par le Fort belin (580m d’alt.), à l’ouest par le Fort saint-andré de vauban (600m) et au Nord par le Mont Poupet culminant à 853m d’altitude. Cette topographie dirige naturellement un développement urbain de la ville en une morphologie étroite et courbée selon le ruissellement de la Furieuse. Historiquement le tissu urbain est scindé en deux bourgs distincts fortifiés, le bourg-dessous au Nord (bourg-le-comte) et le bourg-dessus au sud (bourg-le-sire). Chacun exploitant le sel, la petite saline est alors comprise dans les enceintes du bourg-dessous et la grande saline dans le bourg-dessus. Les qualités paysagères du site permettent également une culture de la vigne, tout comme dans les villes voisines Arbois et Poligny. Les activités salifères et viticoles attirent de nombreuses communautés religieuses laissant leur trace à travers plusieurs bâtiments religieux remarquables répartis dans le bourg. A la fin du XVe siècle, les deux bourgs fondent leurs remparts pour s’unir et former définitivement salins, protégé militairement par ses deux Forts dominants. Un grand incendie en 1825 détruit une grande partie du centre-bourg dont 300 maisons environ qui seront pour la plupart reconstruites. Cependant cet évènement incitera à élargir la grande rue principale et ouvrir les portes au Nord et au sud du centre-bourg fortifié. Les enceintes s’effaceront alors progressivement pour laisser le bourg se développer en évitant de densifier à nouveau le tissu Médiéval tout en restant contraint par l’imposant relief. Ainsi de grands travaux seront lancés en 1882 afin de percer la future rue Gambetta, s’alignant à la rue de la République et plus basse dans la vallée que la rue de la liberté jusque là empruntée pour les transports de marchandises. Cette percée marque le principal remaniement urbain observé dans le centre historique. Le grand paysage dans lequel s’étire la ville de salins lui vaut toutes les qualités visuelles et ce à une variété de points de vues offerte. Les caractéristiques du site ont fondé une réputation lui permettant d’attirer 8 500 habitants à la veille de la Révolution Française et pourtant ses qualités et sa richesse ne se cantonnent pas uniquement à son «or blanc».

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Vue générale de Salins, 1668. Gravure: Adam Frans van der Meulen. Source: Musée impériaux-chalcographie du Louvre (Bibliothèque ancienne de Salins-les-Bains)

Seconde prise de Salins par le Duc de Feuillade, le 22 juin 1674. Gravure: De Chatillon (?) d'après un tableau de Van der Meulen. XVIIe siècle. Source: Musée impériaux-chalcographie du Louvre (Bibliothèque ancienne de Salins-les-Bains)

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1750

1901

2019

8000 hab

2600 hab

Mon mémoire de fin d'études a eu comme but d'étudier l'évolution urbaine de la ville et ses transformations au long du siècle. Les éléments ici présentés montrent une synthèse graphique et comptable de ces changements. On observe donc un étalement urbain croissant au long des années. L'ancien bourg et son enceinte qu'avant accueillaient presque 8000 habitants donnent place aujourd'hui à la vacance et à la dégradation du patrimoine bâti.

Synthèse de l'évolution urbaine de Salins-les-Bains Année

Population (hab.)

Nouvelles constructions

Voies crées (km)

Perte de population (%)

1882 1901 1929 1951 1967 1978 1989 2000 2010

6 419

24

-

14,2

5 525

60

-

14,5

4 721

105

0,6

5,3

4 930

300

3,5

2,4

4 259

212

4,5

2,0

4 177

145

1,5

13,1

3 629

100

0,9

8,1

3 333

62

0,2

12,1

2 926

19

1,0

11,6

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POLITIQUE

Frise chronologique

HISTOIRIQUE / URBAIN

1793

1825

1830

1843

1855 1857

1885

1890

1926

1949 1952

Aménagement du parc des Cordeliers

La ville devient formellement une COMMUNE Convention Nationale du 10 brumaire an II

Création de la ligne férroviaire liaison Salins - Dôle par Mouchard

Élaboration d’un nouveau Plan d’Aménagément Urbain de la commune de Salins-les-Bains par l’urbaniste R. Richez

INCENDIE qui a ravagé la ville plus de 300 maisons détruites

CRISE DU PHYLLOXÉRA arrêt définitif de la production viticole

ECONOMIQUE

Cité thermale de Salins est rebaptisé SALINS-LES-BAINS

DENATIONALISATION DES SALINES

Nouvelle technique d’extraction du sel

Installation de la première faïencerie par Moniotte et Granger

Ouverture du CASINO

L’homme d’affaires JeanMarie GRIMALDI achète les thermes de Salins

L’homme d’affaires Jean-Marie GRIMALDI achète les salines de la région INVESTISSEMENT ET MODERNISATION + PRODUCTION + RENDEMENT

Frise chronologique de Salins-les-Bains. Dessin: Linda DE CARVALHO.

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Création de la première caisse du Crédit mutuel agricole.

La ligne ferroviaire ferme au trafic voyageurs


Création de la Communauté de communes du pays de Salins-les-Bains

Fermeture de la Maternité et des Urgences, du centre de Sécurité sociale, de la recette des impôts et de la subdivision de l'équipement.

Création de la Communauté de communes Arbois, Poligny, Salins – Cœur du Jura

Fermeture du tribunal de commerce, conséquence du Décret Nº 2005–624

Réforme territoriale Salins-les-Bains est ratachée à la nouvelle region Bourgogne-Franche-Comté

SALINS 2025

1955 1962 1967 1975 1977

1988

Permis de Lotir Lotissement Les Sts Ferreols

1999 2000 2005 2009

2014 2016 2017

2019

Inscription de la Grande Saline de Salins-les-Bains sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco

Projet d’aménagement du Lycée (non réalisé)

Début du PLAN GUIDE DE RÉVITALISATION DU CENTREBOURG DE SALINS-LES-BAINS Étude pré-operationnelle

Permis de Lotir Lotissement de BELIN

La ligne ferroviaire ferme au fret Fins des activités aux salines (production de sel)

Inauguration d’un nouvel établissement thermal La production de vaisselle en faïence courante est arrêtée ente 1988 et 1998.

Les thermes sont gérés par la Commune de Salins-les-Bains

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2025


Salins médiéval. Peinture de Nicolas Richard, 1624. Source: https://www.salinesdesalins.com/

La Saline dans la ville. Détail du tableau de Nicolas Richard peint en 1624. Source: https://www.salinesdesalins.com/

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Un passé industriel La ville possède une histoire glorieuse due à la production du sel, l'”or blanc”, exploité dès le Ve millénaire avant J.C. Aujourd’hui station thermale et touristique, Salins est l’héritier d’une longue et importante histoire. Son nom actuel n’apparaît pour la première fois que dans un texte des V-VIe siècle, l’origine latine du mot témoigne en faveur d’une exploitation du sel remontant au plus tard à l’époque gallo-romaine. Avant l’an 1000 la ville est déjà assez peuplée pour posséder quatre paroisses et être divisé en deux seigneuries : l’une, au nord, le Bourg-Dessous, appartenant au comte de Bourgogne; l’autre, au sud, le Bourg-Dessus possession du Sire de Salins. Installée dans une reculée, Salins est dotée de nombreux atouts par la géologie. Son sous-sol renferme deux ressources longtemps exploitées : le sel, qui a fait sa renommée, et le gypse. En traversant la ville, la vallée de la Furieuse entaille des marnes riches en sel gemme. Cette particularité géologique est à l’origine de la cité. L’exploitation des sources salées est pratiquée depuis le IVe millénaire avant notre ère. Lorsque l’érosion les a atteintes, les couches à sel de la vallée ont certainement alimenté les sources salées. Au fur et à mesure que la Furieuse s’enfonçait, le sel s’est progressivement dissous en surface et les marnes ont perdu leur sel, à l’origine capté en saumure à de faibles profondeurs. Si bien que les 20 à 30 mètres de surface se sont progressivement déssalés. Il fallait donc chercher la saumure encore plus profondément, L'existence de ces résurgences naturelles s'explique géologiquement par la présence d'une mer préhistorique qui après évaporation a laissé un banc de sel enfoui aujourd'hui à 250 mètres de profondeur. C'est le lessivage de ce gisement par des infiltrations d'eau de pluie qui provoque la naissance des eaux salées. Le sel, "l'Or Blanc", était obtenu par évaporation artificielle, par opposition aux marais salants. Pendant plusieurs siècles, le bois a servi de combustible. Mais pour des raisons calorifiques et économiques, le charbon fut adopté au début du XIXe siècle.

Les Puits à Muire de la Grande Saline. Dessin de L. BOISTOT. Source: Revue Le Pays Comtois, n84, 1936.

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La ville possède une histoire glorieuse due à la production du sel, l'”or blanc”, exploité dès le Ve millénaire avant J.C. Aujourd’hui station thermale et touristique, Salins est l’héritier d’une longue histoire. Son nom actuel n’apparaît pour la première fois que dans un texte des V-VIe siècle, l’origine latine du mot témoigne en faveur d’une exploitation du sel remontant au plus tard à l’époque gallo-romaine. Avant l’an 1000 la ville est déjà assez peuplée pour posséder quatre paroisses et être divisé en deux seigneuries : l’une, au nord, le Bourg-Dessous, appartenant au comte de Bourgogne; l’autre, au sud, le Bourg-Dessus possession du Sire de Salins. Installée dans une reculée, Salins est dotée de nombreux atouts par la géologie. Son sous-sol renferme deux ressources longtemps exploitées : le sel, qui a fait sa renommée, et le gypse. En traversant la ville, la vallée de la Furieuse entaille des marnes riches en sel gemme. Cette particularité géologique est à l’origine de la cité. L’exploitation des sources salées est pratiquée depuis le IVe millénaire avant notre ère. Lorsque l’érosion les a atteintes, les couches à sel de la vallée ont certainement alimenté les sources salées. Au fur et à mesure que la Furieuse s’enfonçait, le sel s’est progressivement dissous en surface et les marnes ont perdu leur sel, à l’origine capté en saumure à de faibles profondeurs. Si bien que les 20 à 30 mètres de surface se sont progressivement déssalés. Il fallait donc chercher la saumure encore plus profondément, L'existence de ces résurgences naturelles s'explique géologiquement par la présence d'une mer préhistorique qui après évaporation a laissé un banc de sel enfoui aujourd'hui à 250 mètres de profondeur. C'est le lessivage de ce gisement par des infiltrations d'eau de pluie qui provoque la naissance des eaux salées. Le sel, "l'Or Blanc", était obtenu par évaporation artificielle, par opposition aux marais salants. Pendant plusieurs siècles, le bois a servi de combustible. Mais pour des raisons calorifiques et économiques, le charbon fut adopté au début du XIXe siècle. Au XIIIe siècle, Salins connaît l’époque la plus glorieuse de son histoire. Un grand féodal, Jean de Chalon, de la branche cadette des Comtes de Bourgogne, devenu Sire de Salins, réussi grâce à son talent politique et aux immenses revenus qu’il tire de ses salines à devenir le véritable maître de la Comté, dont Salins est la capitale de fait, Besançon étant une ville libre dépendant directement de l’empereur germanique. Palais, châteauxforts défendant la ville, remparts, églises sont bâtis ou rebâtis, les salines modernisées. Des nobles de toute la région, soucieux d’être proches du pouvoir, se font construire des hôtels, qui, par manque d’espace disponible, prennent la forme de hautes et étroites tours fortifiées, tandis que des nombreuses abbayes, parfois lointaines, telles que Cluny, Citeaux, SaintMaurice d’Agaune dans le Valais suisse, sans doute intéressées par des rentes ou des donations en sel, fondent des hospices. Pendant les siècles qui suivent, malgré les maux habituels de l’époque (peste, guerres, incendies...), Salins demeure, sous la souveraineté bourguignonne, puis sous celle des Habsbourg espagnols, la capitale économique et la ville la plus peuplée de Franche-Comté. Les constructions, plus souvent des reconstructions, car la place manque, sont particulièrement nombreuses à la fin du XVe et XVIe siècles. L’annexion à la France (1674-1678), en faisant de Besançon la capitale d’une province centralisée à la française, diminue l’importance relative de Salins, qui reste cependant au XVIIIe, avec ses salines modernisées, son Présidial, son titre de place de guerre, sa garnison, ses forts dont l’un - 46 -


reconstruit par Vauban, son vaste hôpital militaire et civil, ses grands couvents bâtis ou rebâtis au début du siècle, une ville active et prospère qui compte en 1789 plus de 8000 habitants. À partir du XVIIIe siècle, le commerce du sel s’est développé intensément vers la Suisse et Salins devient donc la deuxième ville de Franche-Comté. S’organise alors un réseau de voies des sites majeurs de production comtoise vers Berne, telles que la grande saline de Salins (la ville est nommée Salins à cette époque) et sa plus jeune soeur la saline royale d’Arc-et-Senans de l’architecte prodigieux Claude-Nicolas Ledoux. L’axe routier principal acheminant le sel et franchissant les cours d’eau jusqu’à Yverdon-les-Bains et Berne est aujourd’hui connu comme axe historique et touristique nommé la Via Salina.

Besançon

Dole

Salines Royales Arc-et-Senans

Ornans

La-Chaux-de-Fonds Le Locle Neuchâtel

Salins-les-Bains Grande Saline

Pontarlier

Sainte-Croix

Murten/Morat Gletterens et Chevroux

Yverdon-les-Bains verdon-les-Bains Orbe

Romainmôtier

Lons-le-Saunier

Lausanne

Lavaux Montreux

Mines de Sel Bex

Monthey

Lavey-les-Bains

Genève Martigny

- 47 -

Berne


En 1775, pour faire face à la demande en sel croissante, la saline d’Arcet-Senans est édifiée par l’architecte Claude-Nicolas Ledoux, en bordure de la forêt de Chaux. Elle a fonctionné en complément de la Grande Saline de Salins-les-Bains en étant alimentée par un saumoduc long de 21 km, dans lequel circulaient les eaux faiblement salées de Salins. La Saline Royale d’Arc-et-Senans fini par fermer ses portes en 1895. La Révolution lui a porté un coup très dur en ne le choisissent pas, lors de la création de départements, comme chef-lieu de celui du Jura, à cause de sa situation trop excentrique. Privé de ses tribunaux et de ses administrations il devient un simple chef-lieu du canton. En 1825, un nouveau coup a frappé la ville: un incendie terrible a réduit en cendres, à l’exception de quelques monuments, le centre et le Sud du bourg. Cependant, sous le Second Empire et après sa reconstruction, Salins a connu un renouveau en devenant une station thermale élégante, sous l’impulsion d’un familier de l'Impératrice Eugénie, reliée à Paris par le chemin de fer dès 1857. Un établissement thermal, un hôtel de bains luxueux, un casino et des promenades aménagées ont été construits. Cette nouvelle activité n’a pas été gravement affectée par la chute du régime impérial. Elle a seulement perdu avec les années un peu du caractère hautement mondain que son ambitieux créateur avait voulu lui donner. Avant la fin du XIXe siècle le phylloxéra détruisait les vignobles salinois, autrefois importants et réputés, qui faisaient vivre une partie importante de la population. Malgré cela, son activité industrielle s'étend grâce au développement de plâtrières, de scieries, et surtout de faïenceries. La ville s'engage parallèlement dans le tertiaire avec la création d’un établissement thermal en 1854. De nouvelles industries se développent autour du réseau hydrographique de la ville, principalement le long de la Furieuse. Utilisant la force de l’eau et les ressources naturelles locales, des usines hydrauliques s’implantent aux niveaux des Faubourgs Nord et Sud, telles que des meuneries, des scieries, gypseries, tanneries. Plus connues encore, les faïenceries de Salins sont en plein essor au XIXème siècle.

Faïenceries des Capucins à Salins-les-Bains. Source: Revue Le Pays Comtois, nº 84, 1936.

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Le XXème siècle marque le début d’une désindustrialisation générale de Salins-les-Bains. L'évolution des techniques, l'absence de modernisation, la conservation par le froid et la concurrence avec les marais salants fait que la grande saline, étant restée l’unique saline en activité, ferme ses portes en 1962. Les autres industries hydrauliques fermeront dans la même période, et les faïenceries fermeront en 1995. Pour autant les portes de la grande saline ne resteront pas closes indéfiniment car la ville de Salins-les-Bains s’investie désormais dans le tourisme commun au Jura, ainsi que dans le tertiaire avec le développement d’un pôle santé. En 1966, la Grande Saline devient propriété de la Ville de Salins-les-Bains et devient un site à vocation patrimoniale et touristique. Avec ses 1200 ans d'histoire et de technique, celle qui est l'une des plus anciennes usines de France constitue un patrimoine exceptionnel et unique en Europe et l'un des fleurons patrimonial et industriel de la région. Le Musée du sel prend place alors dans la grande saline et attire annuellement plus de 70 000 visiteurs aujourd’hui. En 1971, la Grande Saline acquiert sa première reconnaissance avec l'inscription de la galerie souterraine aux Monuments Historiques. Elle figure ainsi parmi les premiers sites du patrimoine industriel français reconnus. En 1984, le site reçoit le Grand Prix du Patrimoine. Le 27 juin 2009, elle a été inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l'Humanité par l’UNESCO, en extension de la saline royale d’Arc-et-Senans, inscrite en 1982. Puis le 8 décembre 2009, dans un souci de cohérence, l’ensemble des bâtiments de la Grande Saline ont été classés Monuments Historiques.

Cartes postales. Rue de la Liberté (à gauche) et établissement thermal (à droite). Sans date. Source: archives39.org

Production de faïence. Sans date. Source: Revue Le Pays Comtois, nº 84, 1936.

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Une économie qui essaye de résister Dominée par les retraités et les employés, la population de Salins-lesBains se caractérise par des revenus faibles. Le salaire horaire moyen des salariés à temps complet et le revenu net déclaré moyen des foyers fiscaux de la ville sont très inférieurs à ceux de la zone de comparaison établie par l'Insee, et en baisse. La part des foyers fiscaux imposables est de 41,7 % en 2012, contre 64,5 % au niveau national. Le canton de Salins-les-Bains est ainsi un des plus pauvres du département du Jura. Concernant les données de 2012 de l’ancienne Communauté de Communes du Pays de Salins (22 communes, 6 201 habitants), elle concentre 2200 emplois, dont 72% se trouvent à Salins-les-Bains et Bracon. Le taux est alors de 1,6 emplois pour 1 actif. Il existe une forte mobilité extérieure vers Besançon, Poligny et Champagnole, Lons-le-Saunier dont 63% des habitants de la CCPS vont travailler chaque jour à l'extérieur de leur commune (ces donnés montrent une progression car la mobilité extérieure n’était que de 59% en 2007) Les actifs sont majoritairement des employés ou ouvriers, et nous pouvons voir une hausse des cadres et professions intellectuelles supérieures et professions intermédiaires. Cependant, depuis 1999 il y a eu une baisse des effectifs avec une perte de 186 emplois à Salins. Pendant qu’entre 2007 et 2012 la CCPS a perdu 242 emplois (16 dans l’Industrie, 155 dans le tertiaire et 71 dans l’agriculture) mais a gagné 29 emplois dans la construction. Dans la commune de Salins, le poids de l’agriculture élevé et concentre 9% des emplois mais, en même temps, la tertiarisation “classique” a une forte prédominance surtout dans l’administration et santé faisant de Salinsles-Bains un pôle à dominante tertiaire. Dans le tissu de petites entreprises se trouvent 594 établissements

2200 emplois

2200 emplois 72% à Salins-les-Bains 2200 emplois

72% à Salins-les-Bains 1,6 emplois pour 1 actif 72% à Salins-les-Bains 1,6 emplois pour 1 actif

-186 emplois 1,6 emplois pour 1 actif depuis 1999

-186 emplois depuis 1999 -186 emplois depuis 1999

AGRICULTURE

MOBILITÉ EXTÉRIEURE MOBILITÉ EXTÉRIEURE MOBILITÉ EXTÉRIEURE Besançon Besançon Besançon

Poligny Champagnole Lons-le-Saunier

Poligny

Champagnole Lons-le-Saunier Champagnole Lons-le-Saunier

Poligny

TERTIARISATION

= 9% des emplois

(SLB pôle dominante)

= 9% des emplois Entre 2007 et 2012

(SLB pôle dominante)

AGRICULTURE = 9% des emplois AGRICULTURE

Entre 2007 et 2012

TERTIARISATION (SLB pôle dominante) TERTIARISATION

63 % 63 % 63 59% % 59 % 59 %

594 594 594

2012 2012 2012 2007 2007 2007

PETITES ENTREPRISES 2/3 sans salarié PETITES ENTREPRISES sans salarié PETITES2/3 ENTREPRISES 2/3 sans salarié

Entre INDUSTRIE 2007 et 2012

TERTIAIRE

CONSTRUCTION

AGRICULTURE

INDUSTRIE INDUSTRIE -16 emplois

TERTIAIRE public et privé TERTIAIRE

-155public emplois et privé

CONSTRUCTION CONSTRUCTION

AGRICULTURE AGRICULTURE

-16 emplois -16 emplois

-155 emplois -155 emplois

public et privé

+29 emplois

+29 emplois - 50+29 emplois

-71 emplois

-71 emplois -71 emplois


dont ⅔ n'emploient aucun salarié. Le pôle santé (hôpital, maison de retraite, centre de réadaptation) accumule environ 300 emplois et les thermes, réinaugurées en 2017 avec une nouvel établissement thermal, accueillent environ 3000 curistes par an étant un important élément d’attraction touristique pour la ville. La part active de la population est une majorité à partir chaque jour de la semaine travailler à l’extérieur de la commune (environ 60%). Les grands bassins d’emplois sont situés dans un périmètre de 50 minutes à un peu plus d’1 heure de trajet en voiture. Ce sont les grandes villes du territoire ayant une plus grande offre d’emplois, telles que dans les villes de Besançon, Dole, Dijon, Lons-le-Saunier, Pontarlier, Champagnole et Lausanne. Dans un périmètre plus rapproché, d’autres villes moyennes concentrent des emplois comme à Mouchard, Arbois et Poligny que l’on retrouve au sein de la nouvelle communauté de communes Cœur du Jura. Pour se rendre au travail, 74% des actifs empruntent un véhicule

Voiture, camion, fourgonnette

68,7%

Transport en commun

2,5%

Marche à pied

19,6%

Deux roues

2,7%

Pas de transport

6,6%

Modalité de transport pour se rendre au travail

Modalité de transport pour se rendre au travail. Dessin: Linda DE CARVALHO à partir des données de l'INSEE 2016

motorisé (voiture, camion, deux roues, fourgonnette, transports en commun), contre des actifs qui restent travailler sur place (6,6%) ou proche de leur domicile (19,6% se déplacent en marche à pieds). Si certaines périodes annuelles attirent moins de touristes dans le centre-bourg, et notamment les jours de semaine hors période de vacances, les migrations pendulaires observées de la population active provoque une perte de dynamisme au sein des quartiers salinois. Lorsque les commerces sont également clos, comme le lundi par exemple, l’effet désertique du bourg altère l’image de la ville pour ceux qui la traversent rapidement. Et les différents déplacements quotidiens des habitants fragmentent encore plus la ville au niveau de la RD 472 très largement empruntée. 01 *

Données de l'INSEE 2016

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Tourisme, thermalisme et santé Encore sous le Second Empire se voue un engouement tout particulier pour les bienfaits du thermalisme. Nombreuses sont les villes salines à se convertir en ville thermale, parfois même en conciliant les deux types d’activités. C’est ce que fera Salins en ouvrant ses premiers thermes en 1854, attirant jusqu’à ses rues les véhicules d’étrangers et parisiens aisés en déplacement jusqu’ici pour une cure. De pair avec la notion de ville thermale, le premier casino sera inauguré en 1890 et confortera Salins dans son accroissement économique et démographique. En 1926, Salins prend alors le nom de Salins-les-Bains. Les thermes qui accueillaient encore il y a deux ans près de 2 000 curistes par an ont été relocalisés à l’entrée Nord du centre-bourg (place de la Barbarine) dans un nouvel établissement avec une plus grande capacité d’accueil. Inauguré en février 2017, il permet d’une part d’accroître son activité, ses offres d’emplois et un accueil plus important de curistes, d’autre part de redynamiser la rue de la Liberté, historiquement une des artères majeures du bourg où se trouvaient de nombreux commerces en rez-de-rue. La rue de la Liberté relie le nouvel établissement thermal au centre classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Elle est donc empruntée par les nouveaux curistes et touristes afin d’éviter les nuisances sonores et physiques de la route départementale plus basse, la rue Gambetta. La nouvelle station thermale accueille environ 3000 curistes à l'année avec une moyenne de 182 par jour. De plus, Salins-les-bains concentre un important pôle santé dont dépend l’ensemble des communes voisines. En plus du nouvel établissement thermal, la ville accueille un pôle de soins et réadaptation proche des anciens thermes, un EHPAD, ainsi qu’un centre de soins d’obésité pédiatrique réputé en France. Les médecins généralistes et spécialistes sont encore relativement nombreux et en ce sens Salins-les-Bains est peu touché par la désertification médicale qui concerne le milieu rural français. Il existe deux pharmacies, l’une étant au croisement de la rue de la Liberté avec la rue Gambetta, et la deuxième située à l’entrée sud du centre-bourg. La ville ne manque pas particulièrement d’équipements scolaires puisqu’elle comprend une crèche, une école maternelle, une école primaire et une école-collège privé, un lycée et un centre de loisirs. Quant aux équipements sportifs, il y a une piscine, un terrain de tennis, un gymnase et le terrain de sport du lycée. Depuis la fusion de l’ancienne communauté de communes en un groupement intercommunal, les équilibres sont plus évidents au sein du territoire avec d’autres équipements présents à Arbois et Poligny.

Cartes postales sur le thermalisme à Salins-Les-Bains. Sans date. Source: archives39.org

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Thermes

Centre de Santé

Maison de retraite

Maison des enfants

Plan de Salins-les-Bains: Équipements et services. Dessin: Linda DE CARVALHO.

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III - Un projet global pour le territoire Comment faire face au déclin La ville de Salins-les-Bains compte 2 586 habitants (INSEE 2019) et a perdu près d’un tiers de sa population entre 1968 et 2012, une vraie décroissance démographique est donc constatée. D'autres contraintes ont été constatées sur les chapitres précédents. Un schéma a été donc établi pour mettre en relations tous ses aspects ainsi que ses sous-catégories afin d’analyser en détail ses caractéristiques et définir des stratégies. Région : Bourgogne-Franche-Comté - Département : Jura Superficie : 24,68 km2 - Altitude : Min. 284 m Max. 737 m Population municipale : 2 652 hab. en 2016 (diminution de 7,4 % par rapport à 2011)

La décroissance de la population que Salins-les-Bains subit depuis la Révolution Française est flagrante. Cependant j'ai voulu analyser cette baisse démographique aussi à l’échelle du bassin de vie. Nous constatons que, depuis les années 1990, Salins-les-Bains et quelques communes voisines ont perdu des habitants, pendant que les communes plus au nord du Bassin de vie ont vu sa population augmenter à la même proportion.

+ 300 hab. + 100 à 299 + 80 à 99 + 60 à 79 + 01 à 59 - 1130 hab, - 60 à 80 - 20 à 60 - 05 à 19

La relation de Salins-les-Bains avec son Bassin de vie: croissance / décroissance démographique depuis 1990. Dessin: Linda DE CARVALHO à partir des données de l'INSEE.

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Après avoir perdu près d’1/3 de la population entre 1968 et 2012, la ville a aujourd’hui environ de 20% du parc immobilier vacant (dont une soixantaine d’immeubles entièrement vacants). Elle compte aussi 70 meublés de tourisme et a une densité de 113 hab/m². La ville connaît un déclin démographique depuis plusieurs décennies et qui accentue le taux de vacance recueilli. D’après l’INSEE, le nombre d’habitants était établi en 2015 à 2 718 pour la commune de Salins-les-Bains, soit une chute de 40% comparé à une quarantaine d’années. 8000 7000 6000 5000 4000 3000 2000 1800

1820

1840

1860

1880

1900

1920

1940

1960

1980

2000

2020

Evolution de la population à Salins-les-Bains. Graphique réalisé à partir des données de: Ldh/EHESS/ Cassini jusqu’en 1999 puis Insee à partir de 2006. Dessin: Linda DE CARVALHO.

Parmi les données INSEE, force est de constater que la population est de plus en plus vieillissante avec un taux de presque 40% de plus de 60 ans et 44% de ménages retraités. De plus, cette même part de la population est davantage touchée par l’isolement que dans le département du Jura. Cet aspect se constateComté à travers de personnesPays au-dessus de 55 ans de de les chiffres Arbois Vignes se déclarant vivre seules. Pour cesetpetits ménages d’une seule personne, Salins-les-Bains Grimont - Poligny Villages les logements sont devenus trop14grands pour eux22avec des charges trop communes 30 communes communes 01 6 201 hab. 10 672 hab 6 422 hab. importantes.

Jura

Salins-les-Bains

% 50 40 30 20 10 0-

ns +

Commune de Salins-les-Bains 2 652 hab.

15 à 19 ans

20 à 24 ans

25 à 39 ans

40 à 54 ans

55 à 64 ans

65 (INSEE à 79 2016) 80 ans ans ou +

Population se déclarant vivre seule. Données: INSEE 2016

Population se déclarant vivre Salins seule- Coeur du Jura Communauté de communes Arbois, Poligny, 01

Fusion nouvelle depuis Janvier 2017 66 communes 23 295 hab. - 56 -

ANAH, revitalisation centre-bourg OPAH, 2016.


Jura

%

Salins-les-Bains

%

20 -

50 15 -

40 30 -

10 -

20 -

50-

10 0 à 14 ans

15 à 29 29 à 44 45 à 59 60 à 74 ans ans ans ans

75 ans ou +

Population par tranche d'âge. Données: INSEE 2016

Population par tranche d’âge

Concernant les ménages recensés sont comptabilisés environ 50% de ménages d’une seule personne, principalement des femmes, et 50% de familles. Toutefois 50% de ces mêmes familles ne sont composées que de couples sans enfant. Ces chiffres mettent en péril le maintien de certaines classes scolaires ouvertes ou d’autres activités communales pour les plus jeunes. Les revenus par ménage sont assez faibles, notamment lorsqu’ils sont comparés à ceux du département, avec une médiane de revenus de 17.856 € aux ménages fiscaux de Salins contre 19.920 € dans le Jura. Ces données statistiques donnent un aperçu quelque peu alarmant de la situation actuelle de la commune. Il semble que la population se trouve avec un sentiment de délaissement et d’isolement. Il a été constaté aussi un nombre important de petits ménages de personnes âgées au logement non adapté aux besoins quotidiens, et des familles aux petits revenus pouvant difficilement entretenir leur bien. Une volonté de la commune serait d’attirer une nouvelle population de familles composées de jeunes couples avec enfants dont le pouvoir d’achat serait supérieur à la moyenne de la commune. Il semble que ces familles aient plutôt tendance à s’installer dans des maisons individuelles en zone pavillonnaire proche des grandes villes.

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0-

1


ASPECTS DYNAMIQUES

ASPECTS MORPHOLOGIQUES

Patrimoine bâti

Développement périphérique Décroissance démographique

Ville traversante

Tourisme

Flux Circulation Espace public

Décroissance économique

Pôle Santé et thermalisme

0

250 m

500m

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Un schéma général d'intervention Face à ces enjeux, il a été nécessaire d’établir une vision globale pour la ville afin de mettre en place une stratégie d’intervention ancrée dans le temps. Après avoir appréhendé ces caractéristiques territoriales j’ai repéré dans l’espace urbain différents aspects qui méritent une réflexion pour le projet. Les aspects morphologiques observés dans le tissu urbain comme: - la dégradation du patrimoine bâti - l'étalement urbain et développement périphérique - la route départementale qui traverse la ville - la faible qualité des espaces publics - le potentiel du pôle santé et thermale Ainsi que des aspects dynamiques : - la décroissance démographique et urbaine - les flux et la circulation - le tourisme Le but étant de réfléchir à une autre piste de développement pour la ville que celle actuelle liée à la route départementale. Un schéma a été donc établi pour mettre en relation tous ces aspects et définir des stratégies. Stationnements + Expérience/Qualité

Espace public

Ville traversante

Thermal

Vert

Flux Circulation

Tourisme

PROJET GLOBAL

Développement périphérique

Économie

Décroissance

Patrimoine Abandon bâti Délaissement

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Démographie


Un espace public discontinu et étroit, saturé par les stationnements

Un espace public discontinu et étroit, saturé par les stationnements CONSÉQUENCES POSITIVES

CONSÉQUENCES NÉGATIVES

STRATÉGIES VILLE

STRATÉGIES COMPLÉMENTAIRES POSSIBLES

STRATÉGIES RETENUES

Programmation ville: Partielle et fractionnée Pratiques de l'espace public limitée

Stationnement synonyme de contrainte

Abandon du centre ville au profit de commerces périphériques

- Aménagement du Carrefour Barbarine - Aménagement d’un glacis Rempart Barbarine - Voirie – Stationnement et cheminement piéton au bord de la Furieuse - Aménagement Rue de la liberté

Restriction des flux Ralentissement des flux Restrictions du stationnement Aménagements spécifiques liés aux stationnements

PROJET GLOBAL Flux / Espace public / Stationnements

Edifices spécifiques liés aux stationnements

Pérennité des flux et circulation de transports routiers

Pérennité des flux de transports routiers CONSÉQUENCES POSITIVES

CONSÉQUENCES NÉGATIVES

STRATÉGIES VILLE

STRATÉGIES COMPLÉMENTAIRES POSSIBLES

STRATÉGIES RETENUES

Programmation ville: Partielle et fractionnée Ville traversante / traversée Activités économiques liées

Pratiques de l'espace public limitée

Restriction des flux Ralentissement des flux Nouvelle materialité du sol

Nuisances sonores

Créér des séquences urbaines

PROJET GLOBAL Flux / Espace public / Stationnements

Elargissement des trottoirs Inconfort, insécurité

Décroissance économique Décroissance économique

CONSÉQUENCES POSITIVES

Préservation d'un territoire et d'un paysage

CONSÉQUENCES NÉGATIVES

Perte d'attractivité

STRATÉGIES VILLE

Hôtels Produits thermaux

STRATÉGIES COMPLÉMENTAIRES POSSIBLES

$

STRATÉGIES RETENUES Hôtels Produits thermaux

Vignes Chais, équipements viticoles, restauration, hébergement, caves à vin

Décroissance démographique

Bois de construction Bois d'ébénisterie Agriculture

Fermeture d’équipements

Faienceries

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PROJET GLOBAL Flux / Espace public / Stationnements


Décroissance démographique

Décroissance démographique CONSÉQUENCES POSITIVES

CONSÉQUENCES NÉGATIVES

STRATÉGIES VILLE

STRATÉGIES COMPLÉMENTAIRES POSSIBLES

$

Rénovation à l'échelle de l'édifice Préservation d'un territoire et d'un paysage

Abandon du centre ville

Valorisation patrimoniale Prime d’accueil

Aménagement des espaces publics

STRATÉGIES RETENUES Rénovation à l'échelle de l'édifice Valorisation patrimoniale Prime d’accueil

Vignes

Liens intercommunaux

Chais, équipements viticoles, restauration, hébergement, caves à vin

Obsolescence des équipements

Bois de construction

PROJET GLOBAL Flux / Espace public / Stationnements

Bois d'ébénisterie Agriculture Faienceries

Dégradation du patrimoine bâti, résultat d’un abandon... devenant Dégradation du patrimoine bâti, résultat d'un abandon.., devenant cause d'un abandon cause d’un abandon CONSÉQUENCES POSITIVES

CONSÉQUENCES NÉGATIVES

STRATÉGIES VILLE

STRATÉGIES COMPLÉMENTAIRES POSSIBLES

$

Rénovation à l'échelle de l'édifice Abandon du centre ville

Valorisation patrimoniale

Démolitions de certains édifices

STRATÉGIES RETENUES Rénovation à l'échelle de l'édifice Valorisation patrimoniale

Constructions neuves Transposition de l'habitat individuel en centre urbain

Décroissance démographique 18% des logements vides

Aménagement des espaces publics

PROJET GLOBAL Flux / Espace public / Stationnements

Création d'éspaces de stationnement Création d'édifices de stationnement

Fermeture des commerces

développement périphérique : lotissements LeLedéveloppement périphérique : lotissements

CONSÉQUENCES POSITIVES

CONSÉQUENCES NÉGATIVES

STRATÉGIES VILLE

Rénovation à l'échelle de l'édifice Croissance démographique

Abandon du centre-ville

Mixité: âges et classes sociales

Déclin du patrimoine paysager

STRATÉGIES COMPLÉMENTAIRES POSSIBLES

$

Valorisation patrimoniale

Transposition de l'habitat individuel en centre urbain

Zones monofonctionnelles "dortoirs"

Dépendance aux modes de transports

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Rénovation à l'échelle de l'édifice Valorisation patrimoniale

Mutations parcellaires en centre urbain : regroupements Développement urbain global, création de commerces et de services

STRATÉGIES RETENUES

PROJET GLOBAL Flux / Espace public / Stationnements


Le développement périphérique : commerces

Commerces

CONSÉQUENCES POSITIVES

CONSÉQUENCES NÉGATIVES

STRATÉGIES VILLE

Inexistante Abandon du centre-ville

Croissance démographique

STRATÉGIES COMPLÉMENTAIRES POSSIBLES

STRATÉGIES RETENUES

$ Rénovation à l'échelle de l'édifice Valorisation patrimoniale

Création d'emploi

Construction neuves en centre urbain

Déclin du patrimoine paysager

Mutations parcellaires en centre urbain : regroupements

$ Recettes communales

PROJET GLOBAL Flux / Espace public / Stationnements

Aménagements spécifiques liés aux stationnements

Zones monofonctionnelles "dortoirs"

Dépendance aux modes de transports

Le tourisme thermal

Le tourisme thermal CONSÉQUENCES POSITIVES

Attractivité

CONSÉQUENCES NÉGATIVES

Dépendance saisonnière

STRATÉGIES VILLE

Hôtels Produits thermaux

STRATÉGIES COMPLÉMENTAIRES POSSIBLES

$

STRATÉGIES RETENUES Hôtels Produits thermaux

Thermes publics Ouverture non saisonnière Activités liées

Liens thermes, bain, natation

Attractivité partielle (non mixité des usagers des thermes)

Complexe sportif incluant des thermes

PROJET GLOBAL Flux / Espace public / Stationnements

Commerces

Le tourisme vert et patrimonial

Le tourisme vert et patrimonial CONSÉQUENCES POSITIVES

CONSÉQUENCES NÉGATIVES

STRATÉGIES VILLE

Activités/parcours proposées par l’Office de Tourisme Attractivité

Dépendance saisonnière

STRATÉGIES COMPLÉMENTAIRES POSSIBLES

$

STRATÉGIES RETENUES Activités/parcours proposées par l’Office de Tourisme

Patrimoine historique Archéologie Randonnées

Activités liées

Tourisme viticole. Chais, équipements viticoles, restauration, hébergement, caves à vin

Commerces

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PROJET GLOBAL Flux / Espace public / Stationnements



Nouveaux équipements proposés Espaces publics à réaménager et/ou relier Bâtiments vides à réhabiliter Espace bâti Zones pour la production viticole Espaces non-boisées ou agriculture RD 475 - Axe principal Liaisons ville-paysage proche Parcours/cheminements

0

100

200 m

200 m

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Redynamiser le territoire Après cette analyse détaillé de chaque aspect présent dans la ville, des constats et tendances ont été dévoilés pour que des objectifs soient définis à l’échelle du territoire. En travaillant sur l’axe longitudinal d’abord, la recherche d’une relation entre la route départementale, La Furieuse et le paysage proche permet la création des différentes liaisons transversales. De cette façon il est possible de: - Chercher une revalorisation de paysage - Redynamiser l’économie (moyen à long terme) avec: - La réactivation des Vignes - L'exploitation du Bois - La création d’équipements liés - Améliorer l’image du centre-ville en intervenant sur: - Flux / Circulation - Espaces publics - Parkings - Habitat - Redonner de l’attractivité résidentielle - Transposition de l’habitat individuel en centre-urbain

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L’envie de rénover D’après Margot Guislain dans son article intitulé “Pour une démarche de projet urbain contextuel, adapté aux réalités locales” 01, la dévitalisation des centres-bourgs date de plusieurs décennies mais la prise de conscience est assez récente. Elle met en relation la révolte des gilets jaunes et la multiplication de démissions des maires (plus de 1 000 démissions entre 2014 et 2018, soit le double des années précédentes). De plus, avec la baisse des dotations de l’État et la suppression des contrats aidés, l’ensemble de dispositifs mis en place par l’État n’est pas toujours lisible. Florence Aubenas 02 a réalisé un ensemble de reportages sur la France périphérique. Dans son ouvrage “En France”, qui rassemble des récits de vies multiples parus dans Le Monde, la journaliste affirme que ce sont les petites villes et villages qui ont structuré la société et culture française 03. Etant donné que 97,5% des communes en France comptent moins de 10 000 habitants, Aubenas fait une inversion des rôles et affirme que « Paris est la périphérie de la France. Les petites villes, les petits villages c’est ça la France ». 04 La critique est que depuis les années 70, avec le début d’une industrialisation plus marquante, ces villes ont été privées de l’installation des équipements, emplois, services publics et logements décents. De plus, l’installation des grandes surfaces commerciales et lotissements en périphérie ont empiré la situation des ces petites villes. Situation accentuée par la création d’axes autoroutiers et grandes lignes ferroviaires à grande vitesse plutôt que petites. Cependant, depuis les années 2010 une prise de conscience collective commence à avoir lieu. En 2014, l’État lance un Appel à manifestation d’intérêt (AMI) visant à réaliser avec l’Anah une Opération programmée d’amélioration de l’habitat et de renouvellement urbain (OPAH-RU). 54 bourgs français seront alors sélectionnés. Un support humain et financier est proposé à ces communes afin de revitaliser leur centre-bourg et contrer les problématiques actuelles (vacance, insalubrité du logement ancien, déclins démographique et économique, etc.). Salins-les-Bains fait partie des deux communes choisies en FrancheComté. Avec un fort attrait pour le grand paysage boisé et en relief du Jura, la commune se démarque par sa morphologie linéaire enlacée d’un Mont et deux Forts. La visite piétonne de son centre-bourg et du contexte alentour aura su faire émerger toutes les potentialités de cette commune, aux nombreuses richesses historiques, architecturales et paysagères. D’autres dispositifs sont mis en place, tels que Ville de demain lancé en 2015 par la Caisse des Dépôts : un soutien pour les projets favorisant évolution des usages et pratiques. Les subventions viennent de fonds 01 GUISLAIN, Margot. Pour une démarche de projet urbain contextuel, adapté aux réalités locales. Dans: Dossier 'Revitalisation des petites villes', AMC n°278, mai 2019. p. 54-56 02 Florence Aubenas est grand reporter pour Le Monde, après l’avoir été pour Libération (de 1986 à 2006), puis Le Nouvel Observateur (de 2006 à 2012). Essayiste elle a publié notamment La Méprise : l’affaire d’Outreau (Seuil, 2005), Grand Reporter (Bayard, 2009), Le Quai de Ouistreham (L’Olivier, 2010), qui a reçu le prix Jean Amila-Meckert 2010, le prix Joseph-Kessel 2010, le Globe de Cristal 2011, et rencontré un immense succès. En France (L’Olivier, 2014), qui rassemble des récits de vies multiples parus dans Le Monde, a obtenu le prix d’Académie 2015. 03 AUBENAS, Florence. « En France », Editions Olivier, 2014. 04 Extrait d’un interview avec Florence Aubenas. Disponible sur: https://www.lepelerin.com/

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européens ou de l’Anru ou Anah. Les départements ont aussi leurs propres dispositifs. La Mairie de Salins-les-Bains, par exemple a mis en place des outils pour améliorer l’image de la ville et inciter de nouveaux habitants à s’installer : – Un programme de rénovation des façades par secteur (2016 à 2024) de la ville; – Un programme de subventions aux propriétaires de logements pour améliorer l’état du patrimoine immobilier (OPAH-RU) capture-prime – La possibilité juridique de contraindre un propriétaire à faire des travaux ou de préempter l’achat lors d’une vente immobilière pour maîtriser la destination du bien. – Une prime d’accueil pour les nouvelles familles qui s’installent à Salins (programme sur 6 ans) et s’engagent à y résider au moins 6 ans. Pendant que dans le métropoles une ingénierie performante est mise en place avec des projets urbains sophistiqués, dans les petits bourgs l’aménagement se fait au coup par coup (place puis éclairage, etc.). Ce programme du gouvernement a créé des nouveaux métiers tels que chef de projet revitalisation ou encre manager de centre-ville, tourné vers la dynamique commerciale. Après cet aperçu du centre-bourg de Salins-les-Bains, nous pouvons constater l’existence d’un fort délaissement et une vision de la ville condamnée à un déclin définitif. Depuis l’arrivée, en 2014 d’une nouvelle équipe municipale jeune et dynamique, qui s’est investie dans la démarche de l’AMI centre-bourg, une autre vision de la ville se répand. Les qualités historiques du bourg, son héritage patrimonial et son grand paysage, sont les raisons d’un réel coup de coeur. En ce sens, de nouvelles personnes peuvent poser un regard très positif sur cette ville, en déclin certes, quand une population autochtone n’y voit plus de solution. Le bourg offre des qualités exceptionnelles, principalement pour son architecture et son paysage. Cependant, l’impression de tout investir sur le thermalisme et le tourisme peut déranger un type de population plutôt pauvre ne bénéficiant pas d’un accès aux besoins primaires quotidiens. L’absence de supermarché revient constamment dans les discours. Il peut s’agir de personnes âgées en difficulté de mobilité, d’une mère célibataire sans voiture ou d’un habitant d’HLM handicapé à 80%. Toutes ces personnes se voient obligées de demander à un voisin ou un ami possédant une voiture de faire leurs courses par intermédiaire. De plus la linéarité du bourg et la forte pente rend difficile les traversées piétonnes pour rejoindre un commerce ou un service de proximité depuis son logement. Salins-les-Bains est une ville très appréciée de ses habitants et pourtant des manques quotidiens accentuant l’effet d’isolement se manifestent; un effet qui grandit à mesure que les populations plus jeunes et actives sont nombreuses à quitter la commune chaque jour pour aller travailler dans les communes voisines. Pour cela, il est judicieux de repenser à l'échelle du piéton l'aménagement des espaces publics et les différents parcours en ville pour qu'ils deviennent plus accessibles et attractifs. De cette façon, la rénovation du bâti existant et leur occupation par des nouveaux habitants viendraient comme une conséquence de l'embellissement de la ville. - 67 -


0

100 m

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IV - La requalification des espaces publics Pour redonner du sens à une ville en pleine déshérence nous avons décidé de travailler sur l'axe majeur et ses liens avec les différents espaces publics et l'eau. Un projet de requalification viendrait alors comme un initiateur de la reconquête du centre-ville. Le bourg a des nombreuses places publiques occupées par les voitures, elles sont souvent liées à des monuments et fontaines. Le choix du périmètre d’intervention a été basé sur une continuité : des endroits clés liés à la route et qui sont aussi potentiellement connectés à des espaces contigus et à la rivière. De cette façon, une stratégie générale a été établie:

Gérer et réduire l’emprise de la voiture Réduction et réorganisation des places de parking Privilégier la mixité d'usages sur les places publiques Création d'un parking silo pour libérer le centre-ville

Relation route-rivière Créer plus d'ouvertures et de chemins piétons vers l'eau Aménager des espaces à côté de la rivière Création de passerelles là où c'est nécessaire

Perméabilisation du sol lorsque c’est possible Travailler la matérialité du sol Utiliser des couvertures minérales perméables (surtout pour les parkings)

Obtenir une mixité des fonctions Possibiliter plusieurs usages pour un même espace (marché, stationnement, événements, etc)

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La continuité de l’espace public: une entité qui transforme la ville


PARTIE 4 : place Aubarède

PARTIE 3 : la route départamentale en ville PARTIE 2 : autour du site UNESCO

PARTIE 1 : de la Place Jean Jaurès à la Mairie

Pour mieux présenter le projet il a été séparé en 4 zones d’intervention qui forment une unité.


PARTIE 1 : de la Place Jean Jaurès à la Mairie Ce site relie la Place Jean Jaurès au parking du Casino. L'objectif est de réapproprier les espaces dominés par les voitures, créer différentes ambiances, jardin et des trottoirs avant inexistants pour que la déambulation et la découverte soient plus agréables en gardant toujours les stationnements nécessaires mais sans déqualifier les espaces piétons. La place de la Mairie, une place des armes qui a une symétrie avec le bâtiment, sera travaillé en détail. Son axe central est marqué par la statue du Géneral Cler et une belle fontaine marque aussi l’entrée des anciennes thermes, l’Hôtel des Bains. De plus, les plusieurs passages en RDC donnent une perméabilité spatiale et visuelle. Le projet vise alors redonner cette place aux piétons, aux différents évènements, mariages, rassemblements en gardant les terrasses de restaurants. Le dessin du sol viendra accompagner et marquer le rythme de la façade, et l’épaisseur de dalles en pierre doit permettre la circulation occasionnelle des voitures.

Place Jean Jaurès

Mairie + Chapelle Notre Dame Libératrice

Qualités Dérrière la Mairie

Parking

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Prédominance de parkings autour de la Chapelle N. D. libératrice

P P

P Grand parking

Place la Mairie peu mise en valeur

P Différence de niveau - 5 m Parking / Jardin privé

Disfonctionnements

Parcours vers Fort Saint André

Casino

Chapelle N. D. Libératrice

Parcours vers nouvelles vignes Centre de Santé

Escaliers/parcours vers paysage proche Mairie + Monuments à mettre en valeur

Passage couvert

Restaurant de l’Hôtel des Bains + terrasse Escaliers/parcours vers paysage proche

Qualités

- 73 -


PARTIE 1 : Stratégies d’intervention

Nouvel aménagement pour la place des Alliés

Création d’une place intégrée au niveau bas Relier avec les différents parcours tranversaux


Réaménagement du parking + création d’un petit jardin

Traitement de l’espace public et permeabilisation du sol

BAR RESTAURANT GRAND HOTEL DES BAINS

0 0

20 m 10

20


PARTIE 2 : autour du site UNESCO Le site Unesco est composé par le Musée du Sel, l’ancienne maison du directeur de la Saline et l’Office de Tourisme. La porte de la Saline marque l’entrée de l’ancienne enceinte. En 2007 un nouveau casino a été ajouté et un cheminement piétonnier a été crée sur les bords de la Furieuse. Le projet autour du site Unesco a comme but de perméabiliser le sol lorsque possible en créant des différents cheminement et espaces. Le grand parking sera transformé en place multi-usages pour le marché et une place a été crée devant le musée avec l’installation d’une passerelle piétonne qui reliera les deux côtés de la Furieuse sur cette partie. De cette façon il sera possible d’avoir un parcours en boucle relié au cheminement existant et au nouveau parking souterrain proposé. Pour ce projet de parking, j’ai suivi une démarche d’invisibilité. Le site est déjà constitué de deux niveaux en terrasse, avec des murs de soutènement en pierre et il a une très belle vue vers la Saline et le paysage. La construction va s’insérer sur le site en suivant le même langage existant, en niveaux avec des murs en pierre. Il pourra accueillir 257 places de stationnement plus un équipement, une salle de fêtes/ réception de 250m2 avec accès à la terrasse

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Le chemin entre le Musée du Sel et l’entrée de la Galerie sousterraine est contraint par les voitures

P P Grand parking

P

Porte d’éntrée de l’ancienne Saline Monument «effacé» par la RD Site Unesco Prédominance de parkings

Bande de stationnement au long de la voie Rupture visuelle

Aménagement vert qui ne mets pas le Casino en valeur

Disfonctionnements

Chemin piéton au long de la Furieuse derrière le site Unesco

Espace vert Aire de piquenique

Marché deux fois par semaine

Route vers Fort St. André

Musée du Sel, ancienne Saline Accès à l’eau non exploité

Casino Mediathèque Office de Tourisme

Es

pla

Fontaines

na

de

Escaliers/parcours vers paysage proche

Qualités

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PARTIE 2 : Stratégies d’intervention

Aménagement autour de la RD

Nouvel aménagement autour de la Porte de la Saline

P Suppression de la bande de stationnement pour planter. Création d’une esplanade plus large protégée des voitures

Relier avec les différents parcours tranversaux

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Possibilité de création d’un parking souterrain 200 places

Réaménagement du parking Transformation en place multi-usages

Création d’un parking souterrain (260 places) avec équipement + place

0

10

20

Nouvelle passerelle piétonne. Relier le différents arc rs

0 0

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PARTIE 3 : la route départementale en ville Sur cette partie la largeur de la route est très contrainte par les bâtiments, le tronçon qui relie la Saline à la Place Aubarède est relativement homogène avec quelques évènements comme la Place des Vignes qui donne une ouverture. L’intervention au long de la route départementale vise apporter un changement esthétique et plus de confort pour le piéton. En intercalant stationnement et jardinières, il est possible de créer plus de terrasses pour les commerces et d’élargir le trottoir sur certains endroits. La déambulation aussi deviendra plus agréable tout en gardant nombreuse places de stationnement de proximité. La matérialité sera la même déjà définie pour les autres parties mais ici sera privilégié le choix pas des couvertures perméables. Les jardinières comporteront des petites arbres, potentiellement en cépée, pour ne pas empêcher l’arrivée de la lumière sur les étages les plus bas, et agiront comme des noues plantées pour collecter l'eau de pluie. Cela est donc un choix fonctionnel, esthétique mais aussi environnemental.

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Coupe sur la RD 472 - état existant

Elevation de la RD 472 - projet

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© IGN 2019 - www.geoportail.gouv.fr/mentions-legales Longitude : Latitude :

5° 52′ 42″ E 46° 56′ 07″ N

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PARTIE 4 : place Aubarède, entrée sud du bourg La 4ème et dernière partie est la Place Aubarède, un grand parking qui marque l’entrée sud du bourg. Ici nous trouvons plusieurs commerces et une proximité avec l’eau qui n’est pas très valorisée par l’aménagement actuel. L’intention principale est d’élargir l’espace vert au bord de l’eau de permettre un accès direct à la rivière en décalant donc le trottoir pour inviter le piéton à explorer cette partie et en installant une bande de stationnement au long de la voie. Ce lieu pourra donc être vraiment un point d’arrêt pour les caravanes et voyageurs avec son nouvel espace vert de détente et son aire de pique-nique augmentée.

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Pont - accès à la commune limitrofe de Blégny

P P Prédominance de parkings 38 places

P Prédominance de parkings 50 places

Disfonctionnements

Route vers paysage proche

Route vers Fort St. André

Aire de pique-nique Commerces d’entrée de ville

Point de vue vers Fort Bélin

Foire une fois par mois

Chemin/parcours vers paysage proche Vers Parc des Cordeliers

Qualités

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PARTIE 4 : Stratégies d’intervention

Dessin d’un trottoir plus proche de la rivière

Stationnement en bataille sur le bord de la route.

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Agrandissement des espaces naturels et aire de pique-nique

Création d’une place Accès à l’eau par des gradins

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Conclusion Dans un premier temps, ce projet de fin d’études a résulté sur une étude approfondie de la ville de Salins-les-Bains permettant de comprendre ses qualités et dysfonctionnements. Afin d'établir une stratégie de projet, j'ai d'abord développé des objectifs dans une approche globale pour le devenir de la ville pour ensuite réaliser le dessin de ce projet urbain. De cette façon, le projet d'intervention sur les espaces publics engage une proposition concrète sur un secteur considéré comme prioritaire et stratégique, en lien avec la stratégie territoriale énoncée. Un des enjeux de ce type de projet est le travail concomitant sur différentes échelles et il m’a permis de saisir la complexité des questions et des acteurs qui se confrontent sur les projets à l'échelle urbaine. En mettant en relation mes compétences professionnelles avec l'enseignement à l'école, j'ai voulu donner la possibilité au projet de s’ancrer dans un contexte actuel et réel, en s’adaptant aux délais que nécessitent l’aménagement ainsi qu’au budget restreint pour ce type de commune. Grâce au suivi et aux différents commentaires des enseignants au long de cette année j'ai pu développer plusieurs points du projet que je n'aurai pas pu trouver toute seule. Leur aide et encouragement a été très important pour la réussite. Finalement, l’élaboration de ce projet de fin d’études a été un exercice très enrichissant avec l’apprentissage de nombreux aspects du métier d’architecte-urbaniste (étude urbaine, commande, programmation, conception) et surtout du travail en autonomie. L’idée générale pour revitaliser le centre-bourg de Salins-les-Bains est d’intervenir avec finesse dans la linéarité d’une ville-rue, afin de remettre en valeur toutes les richesses présentes. Le projet vise requalifier les délaissés urbains, pour que le bien-être englobe les habitants salinois dans leur vie quotidienne autant que celui des curistes qui se rendent à Salins-les-Bains. Par un geste architectural, paysager et urbain bienveillant, mon rôle a été de proposer une réponse sensible aux problématiques et ainsi replacer la qualité de la ville. J'espère donc avoir pu collaborer pour une discussion plus engagée sur les projets urbain de dans les petites villes françaises en décroissance.

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Bibliographie ANAH, renouvellement urbain et revitalisation rurale à l’Anah, dans Cahiers Anah. ANAH, revitalisation centre-bourg OPAH, 2016. BONNET Frédéric, Nouvelles richesses, Pavillon Français, Biennale internationale d’architecture de Venise, 2016. CASTEX Jean, PANERAI Philippe, DEPAULE J. C. Formes urbaines : de l’îlot à la barre, ParisMarseille, Editions DunodParenthèses, 2017. 195 p. CEDRA Idelfonso. La théorie générale de l’urbanisation, Paris, Seuil, 2005. CHARMES Eric, La revanche des villages. Essai sur la France périurbaine, Paris, Seuil, coll. « La république des idées », 2019, 105 p. CHOAY Françoise, La terre qui meurt, Paris, Fayard, 2011. CLOT, Daniel et GACHET Frédéric. De Salins du Jura à Salins-les-Bains. Salins-les-Bains : Salins-les-Bains, pays du Livre, 2011. 139 p. DION Roger. Essai sur la formation du paysage rural français, coll. Géographes, éd. Flammarion, Paris 1991, (éd. Originale 1934) FORTIER Bruno. L’amour des villes, Liège, éd IFA Madaga, 1995. FERROLI, Maxime, en collaboration avec DESCHAMPS, Elodie. L’aménagement urbain à Salins 1825-1914. Association scientifique et historique du pays de Salins : Ville de Salins-les-Bains, 2014. 40 p. FOL, Sylvie, et CUNNINGHAM-SABOT Emmanuèle. « « Déclin urbain » et Shrinking Cities : une évaluation critique des approches de la décroissance urbaine », Annales de géographie, vol. 674, no. 4, 2010, pp. 359-383. GUÉRIN-PACE F., 1993, Deux siècles de croissance urbaine. La population des villes françaises de 1831 à 1990, Anthropos, Economica. HAROUEL Jean Louis. Histoire de l’urbanisme, Paris, PUF, 1981. HAROUEL Jean Louis. L’embellissement des villes. L’urbanisme français au XVIII° siècle, éd Picard, 1993. LAVEDAN Pierre. La géographie des villes, éd. NRF Gallimard, Paris, 1936 LAVEDAN Pierre. Les villes françaises, Paris, Vincent Fréal et Cie, 1960. LE GOFF Jean-Pierre. La fin du village. Une histoire française, Paris, Gallimard, 2012, 592 p. LEGER Jean-Michel, MARIOLLE Béatrice (sous la direction de). Densifier – dédensifier : penser les campagnes urbaines, Marseille, Parenthèses, 2018. 315 p. MAGNAGHI Alberto. Le projet local, collection Architecture +Recherches, Sprimont Mardaga, 2003. MANGIN David, PANERAI Philippe. Projet urbain, Marseille, Edition Parenthèses, 2009. 185p. PANERAI Philippe, DEPAULE J. C, DEMORGON Marcelle. Analyse Urbaine, Marseille, Editions Parenthèses, 2012. 187 p. PAULUS F., 2004, Co-évolution dans les systèmes de villes : croissance et spécialisation des aires urbaines françaises de 1950 à 2000, Thèse de Doctorat, Université Paris 1 Panthéon–Sorbonne. TAULELLE, François. La France des villes petites et moyennes. La France : une géographie urbaine, 2010. Disponible sur: https://hal-univtlse2.archives-ouvertes.fr/hal-01653214/document. - 88 -


WOLFF Manuel, FOL Sylvie, ROTH Hélène et CUNNINGHAM-SABOT Emmanuèle, Shrinking Cities, villes en décroissance : une mesure du phénomène en France, Cybergeo : European Journal of Geography [En ligne], Aménagement, Urbanisme, document 661, mis en ligne le 08 décembre 2013, consulté le 30 décembre 2019. URL : http://journals.openedition. org/cybergeo/26136 ; DOI : 10.4000/cybergeo.26136GEROSA Pier Giorgio. Eléments pour une histoire des théories sur la ville comme artéfacts et formes spatiales, XVIII° - XX° siècles, coll. VSI, vol. 7, éd. Université des Sciences Humaines de Strasbourg, 1992. UNIVERSITE DE NEUCHATEL, INSTITUT DE GEOGRAPHIE. Etude de terrain - Salins-les-Bains. Mai 2003. M. GUISLAIN, (mai 2019), « Revitalisation des petites villes », AMC, n° 278, p. 53-61

Salins-les-Bains :

AVAP Aire de mise en valeur de l’architecture et du patrimoine, commune de Salins-les-Bains, Département du Jura, 2012. Ferroli, Maxime ; Deschamps, Élodie. L'aménagement urbain à Salins, 1825-1914. Association scientifique et historique du pays de Salins : Ville de Salins-les-Bains, 2014 INSEE, données sur site internet. PLU Plan local d’urbanisme, commune de Salins-les-Bains, Département du Jura, 2012. REICHARD FERREUX ARCHITECTES, Diagnostic volet urbain, Etude préopérationnelle de revitalisation du centre-bourg de Salins-les-Bains, 2015. REICHARD FERREUX ARCHITECTES, Plan guide volet urbain, Etude préopérationnelle de revitalisation du centre-bourg de Salins-les-Bains, 2016. Schéma Régional Eolien, Paysage et patrimoine, Région de FrancheComté, ZPPAUP et site UNESCO, Sites emblématiques, remarquables, Unités paysagère, 2012. Travaux 2012, Société d’émulation du Jura, 2013 Tripard Just, Notices sur la ville et les communes du canton de Salins, reprint 1998

Revues :

Salins j’aime !, Bulletin d’information de Salins-les-Bains et de son Pays, Numéros trimestriels de 2015 à 2017. GUISLAIN, Margot. Pour une démarche de projet urbain contextuel, adapté aux réalités locales. Dans: Dossier 'Revitalisation des petites villes', AMC n°278, mai 2019. p. 54-56 Revue Le Pays Comtois, nº 84, 1936.

Sites web :

http://www.centres-bourgs.logement.gouv.fr/I http://www.mairie-salinslesbains.fr/publications-3/ https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais

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PFE: RE Salins-les-Bains

Linda T. DE MENEZES DE CARVALHO

Septembre 2020


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