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vertu international masculin & singulier
n° 20
magazine
events
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Naomi Campbell en Givenchy - bijoux de Grisogono © RA-HUNT
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langkawi
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LA MIRANDE 4 place de l’Amirande - AVIGNON 04 90 14 20 20 www.la-mirande.fr
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L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ - A CONSOMMER AVEC MODÉRATION.
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édito par jacques alos
Questions de temps Le temps serait-il devenu la chose la plus convoitée? Je parle ici de chronologie, pas de météo. Le temps qui nous sépare d’un instant, version compte à rebours, ou qui nous en éloigne, le souvenir. Le temps efface, arrange, aggrave parfois. On ne le façonne pas; il nous façonne, nous voue inexorablement à le compter. Et ce temps, au fil des ans, prend une signification en incessant remodelage. Trop long dans nos jeunes années, on n’en perd pas une miette un peu plus tard dans la vie. Le temps, on en manque, de plus en plus. C’est une denrée rare, exclusive. Avoir le temps de faire les choses que l’on désire,
voir ses amis, sa famille… passer du temps avec eux, sans le compter. Le gérer est devenu complexe, avec en filigrane l’estimation permanente du temps d’un rendez vous, pire d’une discussion, d’un trajet devenu plus coûteux en temps qu’en production. Alors tout est organisé pour que l’on en gagne, du temps. A coups de technologies qui nous présentent ce leurre. Mais tout cela, on ne le voit pas passer, jusqu’au jour où quelque chose dans sa vie change; et là, tout s’arrrête. On regarde derrière, on voit avec quelle ironie le temps nous a tout pris, parfois jusqu’à l’amour. C’est là que le re-
tard prend toute son importance. Sa signification. Le mois précédent passé dans la résignation face aux impondérables nous a appris au moins cela: rien n’est plus précieux. Ce temps passé à attendre des avions, trains, ou simpement livraisons sous le coup des disfonctionnements m’a appris à le réévaluer, l’apprécier. Comme une machine qui a déraillé, et que l’on soupçonne d’avoir fait son temps. Il faut juste l’observer. Et ce temps là, celui de l’observation, n’est pas perdu. C’est celui là, le plus précieux.
Tout d’un immeuble de la côte d’azur surplombant la méditerranée… Lyon - Centre ville
Editeur : CGA - BP 57 06403 CANNES Cedex Tél : 04 93 68 13 13
e-Mail info20@vertu.fr
Ont collaboré à ce numéro: Roland Abele, Jacques Alos, Caroline Boudet-Lefort, Thierry Calmont, Marc Abdon, Manuel Jorge, Bernard Pesanty, Laurent Boulanger, Vanessa Masson, Chloé Heigelmann
Publicité : media@vertu.fr
Imprimé en UE Redacteur en Chef: Jacques Alos Dépôt Légal : à parution N° ISSN 1255-8559
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MB&F
Horological Machine N°4
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Titane grade 5 et saphir, deux nacelles avec cadrans et une section centrale, deux panneaux dessus et dessous, 2 couronnes séparées pour le réglage de l’heure et le remontage du mouvement. Mécanique tridimensionnel à remontage manuel avec deux barillets en parallèle, 50 rubis. Bracelet en cuir de veau noir cousu main avec boucle déployante en titane et or gris (18K)
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HORLOGERIE
a l’heure de la précision MB&F Suisse
L’horlogerie va mieux, enfin! Mais n’est-ce pas le fruit du rêve, (de la folie?) perpétrée par quelques visionnaires, pour qui la notion de risque n’est, après tout, qu’un excellent moteur de motivation … L’année 2010 aura été pour l’horlogerie un défi des
Nul besoin d’être spécialiste pour remarquer l’absolu
plus grands, face à une crise identitaire du secteur, ac-
et affiché anticonformisme de la Thunderbolt, dont
cablée par les nouvelles technologies. Comment la
l’excellence technique rivalise avec ses inspirations aé-
montre pouvait-elle dans ce contexte reconquérir
ronautiques. Une vision futuriste? Pas si sûr, en tout
l’esprit de ses concepteurs? Comment pouvait elle
cas, pas en son cœur qui fait honneur à la tradition.
convaincre de son opportunité, lorsque n’importe
Mais côté esthétique, c’est clair, ça va de l’avant!
quel objet actuel vous donne l’heure, y compris le
JA
plus adulé de tous: le téléphone. Pour une fois dans l’histoire, le marketting était tenu en échec, voyant lentement l’érosion des ventes mais surtout celle de l’intérêt porté par les passionnés. Le rebond est né avec la particularité de certains dissidents de la haute horlogerie, où ils ont acquis et souvent déployé un goût immodéré pour la mécanique de précision. Leur folie même. Avec une audace folle, quelques passionnés ont recréé le rêve, cette notion financière pour les uns, de séduction pour d’autres. Le rêve de perfection, le rêve d’unicité. Ne cherchons pas plus loin la motivation qui poussait Maximilian Büsser, lorsqu’en 2007 il dévoilait sa première création ( la HM1) sous les yeux ébahis de la presse spécialisée. Son rêve devenait alors réalité: créer une marque horlogère dont la spécialité serait un carrefour de connaissances, d’arts et de philosophie du temps. Entouré bien entendu d’ingénieurs, de spécialistes indépendants, ses objectifs se sont pourtant éloignés des termes de coûts ou de positionnement. Il est devenu l’ambassadeur d’un courant artistique, et il voit en son «œuvre» une réinterprétation de l’horlogerie.
MB&F Terrasse Agrippa d'Aubigné 6 Case postale 3466 1211 Genève 3 - Suisse www.mbandf.com
Maximilian Büsser fondateur de MB&F
© MB&F
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HORLOGERIE
away, i-time!
la Suisse aux portes du conformisme L’horlogerie fait à nouveau rêver, les collectionneurs passionnés exultent de bonheur à la simple évocation du nom d’un calibre ou tourbillon. Il faut désormais ajouter à ces aficionados les nouveaux codes de design … et de démarches artistiques Les prouesses modernistes ne sont pas sys-
igners envoyaient des spécialistes receuillir
Le futur horloger se décline aussi par les
tématiquement les reflets de crises identi-
des échantillons de lave afin de créer l’émo-
jeunes écoles; celle que nous avons choisi
taires, ou encore des cures de jouvence de
tion la plus forte de l’année; l’évocation de la
privilégie les allures couture glam-rock. C’est
marques en sommeil. Derrière ces montres
terre en colère, le temps arrêté, des avions
le cas chez Ladoire dont l’étrange anti
d’exception se cachent des bureaux d’études
cloués au sol matérialisés sur les aiguilles. Un
conformisme cache une profonde ré-inter-
spécialisés et surtout motivés par l’innovation.
moment unique, une pièce unique, fidèle à
prétation horlogère, de haut niveau. Pas d’ai-
Nous restons dans le dépassement des no-
cet esprit hautement créatif de la marque.
guilles sur la RGT Punk Rock, mais des
tions géométriques chez Eberhard qui avec
disques montés sur roulements à billes céra-
cette Chrono 4 Bad Boy nous conduit dans les méandres de la fièvre sportive, que l’on distingue immédiatement par ses quatre compteurs alignés. Une particularité qui souligne la
Eberhard Chrono 4 Bad Boy
volonté de la marque à innover certes, mais reproduire une identité au dynamisme élégant. Chez Romain Jérôme, la particularité - et l’audace- sont tout autres. La terre, ses éléments, ses troubles sont l’inspiration de chacune de ses créations, les plus audacieuses sans doute. Nous avions découvert à Bâle le modèle Moon Invader qui dévoilait un alliage mystérieux. Quelques semaines plus tard, dans la cacophonie islandaise la plus totale, les des-
Ladoire RGT Punk Rock White
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Romain Jerome Eyjafjallajökull DNA
Cabestan Nostromo
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mique, sans lubrifiant. Son idée? Réapprendre le language du temps, intégrer de nouveaux codes tout en innovant encore. C’est encore possible, preuve en est le calibre maison qui l’habite, une perle de pureté. Une très jeune maison, certes, mais qui honore chaque corps intervenant, glorifiant leur succès. Chez Cabestan, la forme est la force. Originalité, perfection et optimisation forgent le liant de cette entreprise dont l’optique elle aussi est l’exception. Pour la Scuderia Ferrari One, il faudra posséder la voiture pour eventuellement la convoiter. Sinon plus raisonnable, cette Nostromo absolument exquise, combinant un design absolu, incroyablement peu déroutant, et qui a cette belle particularité en environnement nocturne, due à des halos et reflets du plus bel effet. Jeunesse, audace et perfection : un art dans la provocation. Enfin nous concluerons ce rapide coup d’œil des tendances modernistes de l’année 2010
Harry Winston
Opus X
Or gris, Mouvement mécanique à remontage manuel, bracelet en Alligator noir. Edition limitée à 100 pièces
par une création inclassable chez Harry Winston; terriblement élégante, cette Opus X apporte une touche de modernité au meilleur du classisisme. Mécanisme manuel, (on la «remonte»), c’est dans l’élégance de ce geste ancien que son contraste avec les technicités les plus pointues trouve son apogée, telle cette réserve en linéaire. De bien beaux objets! JA www.eberhard-co-watches.ch www.ladoire.ch www.romainjerome.ch www.cabestan.ch www.harrywinston.com www.swisstime.ch FRENCH RIVIERA 2010
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SALON
été RaFfiné Luxuria - Monaco
© Cyrille Margarit
Si les réseaux sociaux online ont eclipsé tous les modèles du shopping, le luxe lui, peut s’enorgueillir de son avancée dans le plaisir de l’éphémère et de l’exception. C’est cette sensation-là que sont venus chercher exposants, visiteurs et célébrités à ce rendez vous très, très privé que fut Luxuria.
Clotilde Courau et Fabienne Lavaud-Souliés directrice du salon
Ce fut une particularité estivale qu’offrait la principauté cette année, en acceuillant cet événement aussi mystérieux qu’attendu. Luxuria ne se voulait pas salon, mais rendez vous découverte, dans des conditions d’excusivités extraordinaires. Sur invitation seulement, le cercle très fermé des marques de prestiges et leurs fidèles s’était réuni à l’espace Diaghilev, dans une apparente et séduisante sobriété. Pas de clinquant, juste une pétillance subtile, celle qui marie avec élégance les bijoux, montres & objets de décorations uniques, entre deux coupes de champagne et un concert Jazz privé. Nulle place pour le mass market : les objets sont rares, les techniques conjuguées à la pointe du design, avec une nette propension au sur-mesure, une évidence du lifestyle ultra luxe. Mini défilé de mode, bijoux d’exception Boucheron ou Adler, Madame apprécie, mais non loin de là Monsieur se délecte avec les jeux de cartes en or de Geoffrey Parker, écoutant Mahler sur les enceintes KlangFluss, assis sur une chaise Talon Haut Studio. Avant d’en repartir, il offrira à son élu(e) un portrait signé Harcourt pour fixer ces instants différents. Luxe? Elégance! JA
LUXURIA 2011 - les 7, 8, et 9 juillet 2011 Grimaldi Forum - Espace Diaghilev Avenue Princesse Grace Monte-Carlo - Principauté de Monaco www.luxuria-events.com www.grimaldiforum.com
Haltères en Croco et laiton plaqué or par KIS - Kip In Shape
SAS le Prince Albert et Olivier Dassault
Piano translucides Plexart chez Gary Pons
SPECIAL FESTIVAL DE CANNES vl12 V PREMIUM DISCOVERIES
Défilé Couture “Out of the Box” par Arasa Morelli
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ÎLE DE
langkawi MALAISIE photos © Roland Abele
refreshing ideas quand plages et forêts rivalisent
Méconnue des européens, la péninsule de Malaisie se limite pour beaucoup d’entre nous à une visite de Singapour ou un stop over «shopping» à Kuala Lumpur. Pourtant, au prix d’une petite heure de vol, se révèlent sous vos yeux des paysages magiques, totalement inattendus que le cinéma n’a de cesse d’évoquer, en silence. Au nord du pays, limitrophe de la Thaïlande avec qui elle partage beaucoup d’affinités, une petite île chérie des dieux séduira bien des cœurs : bienvenue à Langkawi… Reportage effectué avec le concours de Langkawi Development Authority
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L’Office du Tourisme de Malaisie est très actif et travaille très sérieusement avec les opérateurs locaux, chargés de vos visites, loisirs et excursions. Nous vous conseillons à Langkawi
:
Tropical Charters Morahols Meenviks Nature Holydays qui rendront votre séjour encore plus inoubliable
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© Photos Roland Abele
langkawi l’appel des sens en malaisie
C’est dans l’optique de vivre une expérience franchement dépaysante que l’idée d’un séjour en Malaisie s’imposait. D’une diversité et richesses culturelles incroyables, elle a aussi ce formidable avantage d’abriter bon nombre d’îles, véritables havres de paix et de tranquilité, au développement touristique encore secret. Langkawi, la plus au nord, brille par le concentré d’émotion qu’elle offre… La première surprise incroyable, c’est ce sentiment de bienvenue que l’on lit, sur les visages, dès l’arrivée à son petit aéroport. Quelque chose de rassurant, de chaleureux (qui était déjà pourtant perceptible à bord de Malaysian Airlines), mais qui trouve sa meilleure démonstration une fois immergé dans ce monde tellement nouveau. Une sorte de grâce s’installe, faite de respect, de joie même, au simple regard d’enfants amusés ou plutôt intimidés par notre présence. Des sons inhabituels nous déstabilisent, nos regards s’échappent au travers des vitres lors du trajet vers l’hôtel. En quelques minutes seulement, un condensé de nombreux autres voyages défile sous vos yeux: rivières, cascades, montagnes, forêt tropicale, plantations de thé… même les petits singes honorent votre arrivée. Tout ceci pourrait ressembler à une dé-
couverte «roots»; pourtant, l’île s’est spécialisée dans le très haut de gamme avec un dévelopement plutôt restreint. Son littoral protégé des constructions hasardeuses offre un panorama extraordinaire rendant grâce à la végétation luxuriante. Une vision qui vous fait vite oublier l’idée du farniente au bord d’une plage. Ce sera plutôt un golf, dans un environnement sauvage et paradisiaque, ou bien une ballade dans la forêt tropicale, à la rencontre des petits animaux, ennivrés par le chant étrange des cigales locales; ou bien encore une ballade au cœur des canaux à la rencontre des villages flottants. L’organisation des excursions y est exemplaire, le timing réussi vous laissant toujours cette sensation exquise d’avoir rentabilisé votre escapade vers l’inconnu, tel un explorateur…
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Symphonie de couleurs, ravissement des sens, l’île de Langkawi regorge d’idées © Photos Roland Abele
d’excursions chacune plus vibrante que l’autre, oscillant entre le bonheur d’un
langkawi
plongeon dans une eau émeraude, une escapade sur la canopée, et un cocktail sur
l’appel des sens en malaisie
un yacht illuminé par le sunset en fin de journée.
Du ground zero à la canopée, Langkawi vous comble d’émotions. La remontée en bateau de la rivière Kilim et ses contrastes inouis en font un instant majeur. Ces maisons flottantes sont en fait des cafés, des élevages de poissons, des réserves animalières où vous découvrirez des comportements animaux des plus stupéfiants. Face à elles, dans le sillon formé par ces montagnes, des bateaux de luxe attendent la fin de l’orage, qui ne dure que quelques minutes, le temps de réaliser l’intensité incomparable des couleurs. De là vous partirez visiter la mangrove, ses grottes, ou bien filerez vers l’estuaire prendre un bain dans 14
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une crique aux courants chauds, encadré par les falaises au vert intense. A l’opposé sur la côte ouest, c’est une installation ultra moderne (le Skybridge) qui permet de marcher sur la cime des montagnes, de caresser du regard cette douce couverture végétale recouvrant l’ensemble de l’île. Vertigineux! De retour au ‘sol’, vous découvrez une vie sociale intense, la culture des marchés, la quasi totalité des produits qui nous sont inconnus. Vous découvrez, parfois surpris, parfois secoué; peu à peu un sentiment d’éternité vous gagne. Bigre! vous avez bien fait de ne pas rester à la plage…
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four seasons resort île de langkawi, Malaisie photos © Roland Abele
Face à la mer d’Adama,, tout n’est que quiétude et sérénité. Les traces de civilisation sont discrètes. C’est dans cet environnement éloigné du tumulte que la chaîne offre l’une de ses plus belles adresses. Un raffinement ultime qui honore l’humilité malai, une décoration aux influences multiples, qui honore, elle, les matériaux sobres et bruts… Quelques instants suffisent pour récupérer du long voyage qui nous sépare de notre quotidien. Un séduisant jeu de petites cours aux allures de médinas se dresse, tel un passage vers une autre dimension, un autre monde oserais-je dire. Un lobby qui joue de noirceurs et lumières ajoute un pointe de mystère à votre arrivée. Check-in confortablement assis face à un jardin balinais, on vous conduit à votre pavillon ou villa avec la douceur d’une voiture electrique. Rien n’échappe,
juste le clapotis de l’eau qui ruisselle au gré de fontaines légères, jaillissant de sculptures imposantes, ou plus discrètes, derrière un agrégat de lotus en fleur. On a déjà oublié que l’on était dans un hôtel, un club, un resort, en tout cas un de ces mots qui lui collent mal, car une fois arrivés dans votre espace vous n’avez qu’un objectif, y rester, vous détendre. Et tout est pensé, agencé pour que ces instants soient exquis dès les premières minutes.Vous vous surprenez à carresser les boiseries, à vous allonger alors qu’à l’extérieur tout vous appelle pour occuper votre temps. C’est tout là, l’origine du succès de Four Seasons: dans la juste balance entre le luxe extrême des villas, et cette ouverture sur la nature, propice à une régénération sensorielle inédite. Jacques Alos
Influences malaisiennes, mais aussi balinaises pour cet antre du resourcement et de la méditation, où les bois bruts et anciens glorifient le passé, dans des designs contemporains. Ci contre, la réception, un véritable sanctuaire dans lequel on ne passe que trop rapidement. Ci dessous, la plage de sable blanc, lumineuse.
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four seasons pour sublimer l’île de langkawi photos © Roland Abele
La plus grande réussite est sans doute son spa. On y oublie le temps, libéré des contraintes, assoupis par les délicates ruptures de styles qui vous conduisent à la sérénité.
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île de langkawi - malaisie
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Le cadre est idyllique et on ne sait à vrai dire quel choix opter pour ses journées. Si le butler attitré vous organisera avec joie une activité nature, sportive ou découverte à proximité, il en est un qui recueille cependant toujours l’unanimité, c’est le moment détente au sein même du resort. Il serait dommage d’ailleurs de passer à côté de ce moment d’exception, dont vous découvrez ci-contre l’élégance. Si la plage de sable blanc éclatant a un effet des plus spectaculaires, les différentes piscines gorgées d’espaces verdoyants vous appellent avec insistance à profiter de ces superbes installations. Elles représentent, avec l’expérience que vous offrira son spa, les bases d’un souvenir inaltérable de volupté. J’ai particulièrement apprécié cet esprit de
détente qui fait référence à nos modes de vies urbains, mais aussi en même temps aux modes langoureux de l’Indonésie. Murs, signalétiques, plantations, limites : tout ce qui nous rassure est ainsi là, reconfiguré, sublimé avec une volonté évidente d’arrêter le temps. Et comme si la décoration n’y suffisait pas, un programme unique de resourcement prodigué dans un spa démesuré vient ponctuer votre séjour d’un plaisir nouveau : celui de confier votre esprit à cette recherche de sérénité, et vouer votre corps à un plus grand respect. On en ressort changé d’une expérience spirituelle intense, c’est aussi un des savoir-faire de Four Season, à la limite de l’addiction! Jacques Alos
Four Seasons Langkawi Jalan Tanjung Rhu -Kedah Darul Aman, Malaysia Tel : 60 (4) 950 8888 Web : www.fourseasons.com/langkawi/ FRENCH RIVIERA 2010
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CINÉMA
Mostra de Venise L’AVENIR EN TRAVAUX
Ben Affleck à nouveau à l’écran avec “The Town” La chanteuse, actrice et animatrice taïwanaise Rainie Yang
Des trois grands festivals actuels (avec Cannes et Berlin), Venise est celui qui porte la marque la plus affirmée de son directeur artistique Marco Müller. Bien qu’il ait sélectionné des films grand public qui ne devraient pas figurer dans une programmation de Festival - surtout des films italiens dont l’absence aurait déclenché un scandale national -, il a su imposer sa griffe à la Mostra avec une sélection audacieuse et exigeante. Le cru de la Mostra 2009 avait été jugé faible, aussi chacun espérait-il un niveau plus élevé cette année, d’autant que la programmation était fort séduisante et stimulante avec de nombreuses têtes d’affiches. Le cinéma aussi subit les effets de la crise économique mondiale (réduction de budgets) et des films attendus n’étaient pas prêts, tel Tree of Life, le cinquième film de Terrence Malick, 20
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dont la sortie est sans cesse repoussée et d’autres cinéastes dont on regrettait déjà l’absence à Cannes: Peter Weir, David Fincher, Clint Eastwood… Sur le Lido, six salles diffusaient des films en continu, de 8h30 le matin à 2 heures dans la nuit, avec des séances réservées à un public payant, et d’autres aux accréditations, selon des priorités quelque peu vexatoires. Le
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programme proposait 85 films en sélection officielle, dont 24 en compétition, 21 dans la sélection “Horizons” et 12 dans le “ContreChamp italien”, plus une rétrospective d’anciens films sur la comédie italienne. Il faut ajouter les sélections des “Journées des Auteurs” (la Quinzaine des Réalisateurs made Italie) et de la “Semaine de la Critique”. Un programme trop généreux pour ne pas être discutable! Comment tout voir? La sélection “Horizons” (qui correspondrait à “Un certain regard” à Cannes) est élargie, renforcée, avec le projet de s’accorder à “l’air du temps” et de s’ouvrir à un renouveau, donc à des inconnus. Mais aussi des signatures renommées, entre autres John Woo (qui a reçu un Lion d’or pour sa carrière), Ben Affleck, Marco Bellocchio, Hong Sang-soo, John Turturro, Julie Taymor, Catherine Breillat, Paul Morrissey ou encore José Luis Guerin. C’est là que pouvait se découvrir quelque perle rare pour étonner ou ravir.
Le mythique Hotel des Bains au Lido à Venise, qui vient de cesser son exploitation hôtelière
L’infrastructure festivalière est toujours en pleine rénovation. Le chantier du nouveau Palais des festivals n’a pas bougé depuis l’an dernier, bloqué pour cause de soupçons d’amiante et d’entreprises chargées des travaux en difficultés financières. Peu probable que la date de 2011prévue pour son inauguration soit tenue. Le mythique Hôtel des Bains (souvenons-nous de “Mort à Venise”) est fermé, vendu à des promoteurs pour en faire des appartements de grand luxe. Très vite ce sera le tour de l’Excelsior, en travaux durant trois ans. Le Festival perd peu à peu l’aspect
festif et convivial qui étaient parmi ses charmes majeurs. La météo incitait à s’enfermer dans les salles obscures, le ciel, loin du bleu habituel en cette période, restait gris quand il n’allait pas jusqu’à déverser un déluge saccageant de nombreuses installations provisoires et vidant les rues du Lido de toute présence humaine. A Venise, la Place Saint-Marc a été inondée et trois jours après les touristes, éberlués, devaient encore relever leur pantalon jusqu’aux genoux et prendre leurs chaussures à la mains pour visiter ce lieu incontournable de tout pé-
Road to Nowhere de Monte Hellman (USA) avec Michael Bigham, Mallory Culbert, Cliff De Young, John Diehl, Rob Kolar…
avec Marina Foïs, Elodie Bouchez, Roschdy Zem, Nicolas Duvauchelle…
Happy Few d’Antony Cordier (France)
Attenberg d’Athina Rachel Tsangari (Grèce) avec Ariane Labed, Vangelis Mourikis, Evangelia Randou, Yorgos Lanthimos…
Somewhere de Sofia Coppola (USA) avec Stephen Dorff, Elle Fanning, Chris Pontius…
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Mostra de Venise L’AVENIR EN TRAVAUX chologique de Darren Aronofsky (Lion d’or en 2008 pour The Wrestler) ce qui a attiré sur le tapis rouge Nathalie Portman,Vincent Cassel et Winona Ryder. D’autres leurs ont quotidiennement succédé, avec les hourrahs de la foule que ce soient Catherine Deneuve venue pour Potiche l’hilarante comédie (c’est rare dans un festival !) de François Ozon, ou Ben Affleck pour The Town, Casey Affleck pour I’m Still There, ou Kim Rossi Stuart pour Vallanzasca de Michele Placido. Le quatuor de Happy Few d’Antony Cordier était là: Marina Foïs, Elodie Bouchez, Roschdy Zem et Nicolas Duchauvelle. La grande star de la Mostra a cependant été le Président du Jury Quentin Tarantino qui a suscité des applaudissements chaque fois qu’il pénétrait dans une salle. Le Lion d’Or est allé “à l’unanimité” à Somewhere (littéralement “Quelque part”) de Sofia Coppola, ex-compagne du Président du Jury, ce qui n’a pas été sans polémiques dans les médias de la péninsule. Le lion d’argent et le prix du scénario sont revenus à Balada triste de trompeta d’Alex de la Iglesia sur la vie de deux clowns sous le franquisme. Vincent Gallo, un ami de Tarantino, a eu le prix du meilleur acteur pour Essential Killing de Jerzy Skolimowski, excellent film (sur l’évasion d’un taliban prisonnier des Américains) qui a aussi obtenu le Prix spécial du Jury. Un Lion d’or Spécial pour l’ensemble de son œuvre a été donné au vétéran de cette compétition Monte Hellman qui présentait un thriller hypnotique, Road to Nowhere. Ariane Labed a été nommée meilleure actrice, pour Attenberg, un déconcertant film grec. CBL
Vincent Cassel, Natalie Portman et Darren Aronofsky Jessica Alba et Robert Rodriguez dans “Manchete” François Ozon en compétition avec “Potiche”, Elodie Bouchez et le président du jury Quentin Tarantino
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Sophia Coppola avec son Lion d’or pour “Somewhere”
Le palmarès de la 67ème
Mostra de Venise Lion d'Or du meilleur film “Somewhere” de Sofia Coppola Prix Spécial du Jury “The Essential Killing” de Jerzy Skolimowski Lion d'Argent du meilleur réalisateur et Prix spécial pour la mise en scène Álex de la Iglesia pour “Balada Triste de Trompeta” Meilleur Interpretation Masculine Vincent Gallo dans “The Essential Killing” de Jerzy Skolimowski Meilleur Interpretation Feminine Ariane Labed dans “Attenberg” de Athina Tsangari Meilleure Photographie “Ovsyanki” de Aleksei Fedortchenko Meilleure Révélation Mila Kunis dans “Black Swan” de Darren Aronofsky Lion d'Avenir “Majority” de Seren Yüce Lion Spécial Monte Hellman Lion d’Or pour l'ensemble de son oeuvre John Woo
Photos : © GettyImages
riple touristique. Ces aléas climatiques ont accentué la désertification du festival qui semble se manifester chaque année davantage, les “professionnels de la profession” étant davantage attirés par Toronto plus propice au business. Marco Müller a habillement tiré profit du positionnement de la Mostra sur le calendrier cinématographique pour attirer sur le Lido les grosses productions américaines et leurs cortèges de stars. Ainsi la compétition s’est ouvert avec Black Swan, un thriller psy-
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PEOPLE del cinema 2010
Isabella Ragonese entrée par Francesco Chiarello et Alberto Boll, venus présentés le film “Il primo incarico” de Giorgia Cecere
Alex de la Iglesia avec ses acteurs
Paolo Giordano et Saverio Costanzo dans “La solitudine dei numeri primi”
Stephen Dorff dans “Somewhere”
Julian Schnabel et les actrice de son drnier film “Miral”
Mi Yang et Toni Servillo à découvrir dans “Gorbaciof ”
Les héros du film “A Woman”, Willem Dafoe et Michele Venitucci
Huang Nan dans “Showtime” de Stanley Kwan
Michelle Yeho dans “Reign of Assassins”
Francesco Scianna et Michele Placido du film “Vallanzasca”
Le réalisateur du film “Barney's Version”, Richard J. Lewis entouré de ses acteurs Paul Giamatti et Rosamund Pike
© Elisabetta Villa / WireImage
LA Mostra by Jaeger LeCoultre
Rosamund Pike
Simona Ventura
Elisa Sednaoui
Catherine Deneuve
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V PREMIUM DISCOVERIES
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EXPOSITION
glamour & beauté
8e festival International de la Photographie de Mode - Cannes Toutes sortes d’objectifs sont bienvenues à Cannes, et c’est réciproque. Evenements consacrés à la photo ou au cinéma s’y succèdent: concours, expos, festivals. Désormais tous les étés, depuis 8 ans, c’est la photographie de mode qui investi la célèbre Croisette, ses jardins et squares, pour faire honneur à cette discipline hautement artistique. Si vous étiez cet été à Cannes, cela ne vous aura pas échappé: faisant partie du paysage estival cannois, les reproductions sur toiles tendues de 4x3 habillaient cette cité vouée à l’élégance. Quelques jours seulement après le clap de fin des célèbre palmes, s’ouvrait donc, aux yeux de tous, cette fantastique col-
lection de clichés aux allures sophistiquées, attirantes tout autant que provocatrices. C’est cela l’art de la mode, se renouveler, ne pas faire dans le consensuel, rendre à la haute couture sa mission de créativité. Les pages de magazines de modes en sont remplies, on ne fait pourtant parfois pas grand cas de l’im-
mense talent du photographe qui l’a réalisé, laissant notre cœur s’épancher -ou non- sur la marque qui lui est sus titrée. Les retrouver hors contexte est une chance à la fois pour le photographe mais surtout pour l’amateur, ou le simple passant, pas forcément habitué ou interessé à feuilleter ces tabloids. Mission découverte pour beaucoup, l’étendue des artistes sélectionnés étant internationale. Chaque édition met en exergue un artiste pour son parcours de qualité. Cette année, c’est le travail extraordinaire du marocain Jacques Olivar qui donne le liant et surtout l’affiche de l’événement. Humble et cultivé, sobre et émotif, son travail parcours les temps avec une aisance inouïe. C’est par la volonté du Groupe Partouche partenaire de l’expo, que cette idée fidélise désormais les visiteurs, inscrivant la quintescence de la mode à l’image de la ville.
JA www.festivalphotomode.com
Anoush & Aimée (Suisse)
Sea Creatures www.anoush.ch © Anoush Abrar & Aimée Hoving 2010
Jacques Olivar (Maroc)
Garden of Eden www.jacquesolivar.com © Jacques Olivar 2010
Lionel Deluy (France)
Dita Von Teese www.lioneldeluy.com © Lionel Deluy 2010
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ART
créateurs impertinents 1960-2010, 50 ans de l’Ecole de Nice au Musée Retif
Le Musée Rétif de Vence rend hommage à cette impétueuse aventure en exposant les artistes qui ont constitué l’identité de cette Ecole. L’espace de ce récent musée est vaste, des murs bleu nuit donnent une ambiance feutrée, mettant en valeur les œuvres fort bien éclairées. Le commissaire de l’exposition est Alexandre de la Salle, fédérateur de l’Ecole de Nice. C’est à Vence, dans sa galerie, que tout a commencé voilà cinquante ans. Prêts pour la récréation - ou plutôt la re-création dans l’imaginaire des potaches! S’il existe bel et bien une Ecole de Nice, a-t-elle vraiment été une école? Plutôt une école buissonnière, chacun y faisait ce qu’il avait envie de faire. Rien, si c’était son idée, il suffisait d’habiter la Nivese Oscari
région de Nice, puisque c’est la ville qui faisait lien. Ici se forme un groupe de jeunes plasticiens, seul mouvement d’Art Contemporain développé alors en France: Klein, Arman, Raysse, “les locomotives niçoises” et le Marseillais César sont les Nouveaux Réalistes, fédérés à Milan par le critique d’art Restany. Puis apparaît l’Ecole de Nice, dont le subversif Ben, Alocco, Serge III,Venet, le seul conceptuel français, Jean Mas et ses cages à mouches, Malaval dont “l’aliment blanc” parodie les cancers de nos civilisations, Gilli, Chubac, Farhi aux colonnes translucides, Pinoncelli, Serge III, Sosno, Nivèse… Tous étaient très soucieux des matériaux nouveaux qu’offrait l’industrie : fer, plexiglas, verre, peinture industrielle, mais chacun restait fidèle à son expression. César comprime, Arman accumule toutes sortes d’objets, ses “colères” contre la société de consommation. L’exposition est un survol récapitulatif, la clôture de l’Ecole de Nice sera en décembre. Tout mouvement doit naître, vivre et mourir un jour. 50 ans, estce l’âge pour mourir? CBL
jusqu’au 18 décembre 2010
MUSÉE RETIF 1670 avenue Rhin-et-Danube 06140 Vence 04 93 58 44 20 www.museeretif.com
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V PREMIUM DISCOVERIES
© Photo : François Fernandez
En rupture avec les mouvements en place à la fin des années 50, une “Ecole” surgit qui bouleverse l’art en France et dans le monde: l’Ecole de Nice. Dès lors, place à l’audace!
Louis Chacallis
Pierre Pinoncelli
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GASTRONOMIE
Les étoiles de Mougins
5e Festival International de la Gastronomie et des Arts de Vivre
Queues de gambas au tandoori, caramélisées à la sauce thaï et potimarron, syphon de yaourt fermier au basilic par Patrick Raingeard Mandarine, Port Palace, Monte-Carlo
Les Femmes sur le devant de la scène © Photos : Roland ABELE
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Alice Bardet et son père Jean Bardet, Le Boudoir, Paris
Meryem Cherkaoui et Anne-Sophie Pic
La Maison du Gourmet, Casablanca (Maroc)
Rougui Dia
Pétrossian, Paris
Les sœurs Scotto
www.hachette.com/mini-sites/soeurs-scotto
Nancy Bourguigon
Du côté des Olivades, Paradou
Saumon fumé coup du Tsar par Rougui Dia
Ana Luiza Trajano
Thiou
Thio, Paris
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Laela Mouhamou
La Brasserie de la Méditerranée, Mougins
V PREMIUM DISCOVERIES
Ana Luiza Trajano
Brasil a Gosto, Sao Paulo (Brésil)
Laurence Salomon
Nature & Saveurs, Annecy
Patrizia Dadomo
La Fiaschetteria, Besenzone (Italie)
Hermance Carro
Le Relais d’Oléa, Seillans
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GASTRONOMIE
Les étoiles de Mougins par Jacques ALOS © Photos : Roland ABELE
«Ici, le chef est une femme!» disait le slogan de l’édition 2010. Et quelle belle initiative. Trop longtemps, les femmes en cuisine étaient reléguées à l’anonymat. Il aura fallu du temps et certaines audaces pour leur restituer cet atout franchement séducteur… et qui leur avait été volé par les hommes! Gloire donc aux organisateurs qui sans sous-idée de quota ou d’égalité, ont voulu leur rendre un franc hommage. Et c’est non sans références que ce «miracle» a eu lieu : pas moins de 40 «cheffes» invitées autour de la plus connue (et étoilée) de toutes, Anne Sophie Pic, rendaient ces trois jours démonstratifs de la difficulté du parcours féminin, dans un monde pas toujours ouvert. Mougins était donc le rendez vous rêvé pour mettre l’accent sur leurs prouesses. Un rendez vous qui est d’ailleurs très vite devenu incontournable, conjuguant la douceur de septembre, la perpective des premières saveurs d’automne, et le fol engouement des français pour le retour à la gastronomie.
Dina Nikolaou
Evi Evane, Paris
Fanny Rey
Oustau de Baumanière, Les Baux-de-Provence
Avec un timing des plus serrés, ils ont toutes et tous joué le jeu de la démo enjouée, drôle, sérieuse, ou parfois carrément l’impro lorsque rien ne marchait! Une foule d’idées, d’associations de saveurs, de techniques que l’on a beau lire dans les livres spécialisées sans jamais les mémoriser mais une fois vues réalisées sous vos yeux, tombent d’évidence. Nul besoin d’être soi même cuisinier pour apprécier ces instants: la simple fait d’être gourmet suffit. Difficile de ne pas l’être d’ailleurs aux premières effluves de cuissons qui s’échappent… A un rythme effreiné, les pavillons ont vu défiler les plus belles toques, venus présenter leurs recettes qu’ils réalisent devant vous et pour vous! …/…
Anne Desjardinsy
L’eau à la bouche, Sainte-Adèle (Québec)
ou
Laela Mouham
Laurence Salom
Audrey de Pouilly
on
L’Ermitage, Saint-Cyr au Mont d’Or
es
Serges Couloum
Anne-Sophie Pic et Géraldine Rumeau
1728, Paris
Isabelle Auguy
Auguy, Laguiole
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Michaël Fulci
Le Terraillers, Biot
Mauro Colagreco
Le Mirazur, Menton
Marc Laville
Don Camillo Créations, Nice
Sébastien Chambru
Le Moulin de Mougins, Mougins
Mikado de Thon au Poivre de Sichuan poêle à l’unilatéral, Brochette de Gnocci au Basilic, Tube de Gaspacho, Emulsion Barigoule et Croustillant de Thym par Christophe Ferre
Patrice Grubica et Bertrand Schmitt Le Majestic, Cannes
Morgan Pasqual
Italie
Fleur de courgette farcie à la duxelle de champignons et bouquet de mesclun à l’huile de truffe par Bertrand Schmitt
Emmanuel Ruz
Serge Couloumes
Les Mas Candille, Mougins
Pascal Lorange
Fig&Oliv, New York (USA)
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Emmanuel Ruz
Lou Fassum, Grasse
Eric Maio
Eric Maio, Montauroux
Christophe Ferre
Le Manoir de l'Etang, Mougins
Benoit Dargère
Le Clos Saint Basil, Mougins
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EVENEMENT
Stéphane Raimbault l’Oasis, La Napoule - Carole Bouquet et Richard Galy Maire de Mougins
Les étoiles de Mougins Manifestation de haut niveau ne signifie pas non plus triste et boring: une ambiance des plus détendues y règne, qui n’est pas sans plaire à Carole Bouquet, délicieusement chic même sur une partie de pétanque, ou encore Anne Sophie Pic qui en tant qu’invitée d’honneur a eu droit à un hommage en clôture des plus émouvants. C’est vrai, c’est un domaine où la célébrité n’atteint jamais leur niveau d’humilité. Bruno Oger l’a rappelé en évoquant les parcours, les amitiés, les idées. C’est vrai, la cuisine c’est une affaire de goût certes, mais surtout de transmission, de patrimoine culturel. Plus encore, elle suggère la plus belle des émotions : le souvenir. Lorsqu’un arôme, lorsque la vue d’un geste devenu mécanique en appelle à notre passé, tout s’efface et installe en un temps record un quota sympathie des plus efficaces. De la technologie, oui, il en faut, mais avant tout, l’amour des relations humaines, et la table en est le meilleur fédérateur. Bravo à tous ces chefs qui ont magnifié leur talent de la légendaire générosité féminine! JA
Laurence Fauchet RPCA, Giselle Lhotte Ville de Mougins et Jacques Alos Vertu Carole Bouquet et Michèle Laroque au Mas Candille Anne-Sophie Pic et Roland Abele Vertu
www.lesetoilesdemougins.com www.mougins.fr/tourisme www.mougins.fr
© Photos : Roland ABELE Vincent Ferniot qui
Richard Galy
Maire de Mougins
Alain Quillé
Maison Laurent Perrier
Bruno Oger
Bruno Oger, Le Cannet
Mario d’Orio
Cink - Hôtel 3.14, Cannes
e Sophie Pic sur la
vole la vedette à Ann
Jacques Chibois
La Bastide Saint Antoine, Grasse
photo de famille!
Alain Pégouret
Le Laurent, Paris
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LA COUR vieux LYON
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des
LOGES
I france
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Hôtels
du
monde
LA cour des loges I Lyon - France
www.courdesloges.com
© photos : Roland Abele
C’est au cœur de Lyon, dans les rues étroites et pavées de sa vieille ville que l’hôtellerie à la française tient les clés de son renouveau. Fiere de porter au plaisir des voyageurs un héritage architectural et historique incomparables, la Cour des Loges se livre à vous tel un voyage au temps des lumières.
une élégance naturelle accompagne tous les recoins de cette adresse atypique, faisant s’envoler les références usuelles
Dès l’arrivée, le premier choc est visuel; après avoir hésité à emprunter ces petites rues au charme fou, vous entrez dans ce paradis flamboyant de références historiques, presque intimidantes. Alors que le personnel de réception s’affaire à s’occuper de vos bagages, on lit aisément sa joie voyant nos yeux ébahis se fixer sur les plafonds, voûtes, lustres, arcades, et différents ornements à la scénographie florentine élégante et joyeuse. Quatre bâtiments de siècles différents constituent l’univers de cet enchantement; la subtilité vient de ce qui les lie, cet ôde à la renaissance que la famille Sibuet maîtrise dans un esprit des plus contemporains. Dès la première mouture lors de son ouverture il y a quelques années déjà, la décoration signée Hervé Thibault avait osé Starck dans les salles de bains et les verres Murano
dans les salons. Aujourd’hui, sous l’impulsion de son directeur Franck Sciessere l’audace gagne en élégance, coiffant ses espaces de drapés en alternance soyeux ou gris âcres pour un raffinement ultime. Les chambres se parent de carreaux XVIIIème dans de douces bichromies, la couleur gagne les entretoises. Exit la vision poussiéreuse de la tradition: l’adresse se veut non seulement architecturalement unique, sa déco elle revendique un côté plus tendance. Tellement que l’on prend plaisir à se perdre, dans le dédale d’escaliers de pierre en colimaçon serré ou plus majestueux, central et d’une douceur assorties aux pas lents et calculés. Le must étant bien entendu ce petit ascenceur qui est presque une surprise… et dont on vous laisse la surprise!
…/…
Page de gauche: irrésistible ambiance feutrée de ce salon qui jouxte le bar, ôde aux vieux cognacs et cigares Ci dessous: en configuration dîner ou séminaire, le charme des salons agit au premier coup d’œil
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© photos : Roland Abele
…/… Si le charme immédiat des espaces suffit à installer une ambiance des plus romantiques, côté cuisine la barre est haute. Pas seulement lors du dîner gastronomique que l’on sert au cœur de la cour, mais dès le petit déjeûner, goûteux et chaleureux. Le chef Anthony Bon34 V PREMIUM DISCOVERIES
net a un talent exceptionnel qu’il exprime là avec une grande délicatesse. Sa carte revisite avec une moderne élégance la tradition, honorant les cuissons lentes aujourd’hui recherchées. Il vous fait voyager, non loin, juste là, dans un potager, dans la forêt avoisinante, laissant votre imagination faire le reste. Une table exquise, qui vaut à elle seule un détour à Lyon. Ce goût pour la fantaisie rigoureuse, il le délivre également avec brio dans le Café Epicerie, l’autre rendez vous de l’hôtel, plus tendance celui ci, et cher aux lyonnais pour entre autres la qualité de ses verrines. Félicitations, un quatre étoile mené comme main de maître, à redécouvrir d’urgence dans sa nouvelle robe… JA/MAC
i LA COUR DES LOGES 2-8 rue du Bœuf 69005 Lyon - France Tel : +33 (0) 4 72 77 44 44 Email: contact@courdesloges.com site internet : www.courdesloges.com www.hotelspreference.com Hotel 61 chambres et suites. Situé dans le quartier touristique du vieux lyon. Spa Pure Altitude, salle de fitness. Restaurant gastronomique Les Loges
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FESTIVAL
Danse Encore ! 14e Biennale de la Danse - Lyon
Dernière édition sous la direction artistique de Guy Darmet, cette quatorzième édition prouvait une fois encore la diversité et l’énergie de ce rendez vous dédié à l’expression corporelle.
La compagnie Ailey II
Tanztheater Wuppertal dans “Nelken” de Pina Bausch
La première évidence est l’engouement général bien au-delà des théâtres. Dans la rue, sur les places, l’ambiance est souple, vouée à cette liberté. De l’animation façon flashmob au consensus étriqué de l’hommage à Pina Bausch, l’accent est porté sur sa pluridiscplinarité. Chaque public a ses salles, le plus merveilleux étant lorsqu’ils se rencontrent. Si le défilé d’ouverture occupe les médias et les réseaux sociaux (normal, le public s’y rend en masse avec près de 300 000 spectateurs), l’engouement dans les salles est tout aussi incroyable, avec un sold out quasi permanent. La tendance de cette édition était véritablement à la découverte avec en filigrane l’idée de la transmission et
de la continuité. On a pu ainsi apprécier 17 premières mondiales parmi une soixantaines d’œuvres originales. Lyon tient depuis longtemps maintenant le leadership critique, cela ne fait aucun doute que Dominique Hervieu y apportera la touche féminime tant attendue sur cette sphère. JA www.biennaledeladanse.com
“Falling Eyes” de Tânia Carvalho
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Alchemy Architects
weeHouse Alchemy LLC St. Paul, Minnesota, USA, 2003 © Courtesy of Alchemy LLC
Ray Kappe
LivingHome RK1 for LivingHomes Los Angeles, California, USA, 2006 © Tom Bonner
Pleysier Perkins
Mod House for Prebuilt Pty Ltd. Kilsyth, Victoria, Australia, 2005 © John Gollings
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V INSTANTS de LUXE
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LIVRES
Maisons en Kit Architecture «prêt à poser»
Considérées par beaucoup comme une solution économique ou de secours, les maisons préfabriquées on pourtant fait preuve d’ingéniosité et de créativité grâce à un grand nombres d’architectes et designers, qui on créé de véritables chef-œuvres architecturaux, et à des coûts très variables. A l’origine, une maison préfabriquée est produite en série, construite en usine et assemblée sur site en quelques jours ou quelques semaines. Dès son invention en 1830, le préfabriqué à pris deux chemins bien distincts. L’un est resté sur sa vocation première, à savoir fabriquer à moindre coût des maisons ‘classiques’ sans le moindre intérêt architectural pour la plupart. Le second et c’est de lui qu’il est question dans ce magnifique ouvrage Prefab Houses, à permis à des architectes et designers contemporains des créer des maisons avec des matériaux inédits et des formes avant gardistes. Certains sont encore aujourd’hui considérés comme futuristes et sont devenues de véritables maisons ‘collector’. Ce livre présente de façon chronologique ces préfabriqués construits aux Etats-Unis, en Europe, en Asie et en Afrique, avec des informations sur les différents éléments de préfabrication industrielle, leurs plans, les difficultés de livraison sur le site de construction, les complexités de l’assemblage et de la finition.
Un très beau (et grand) livre, remarquablement documenté, avec de véritables bijoux, comme la kitschissime ‘Kunststoffhaus’ réalisé en 1970 par Wolfgang Feierbach en Allemagne ou encore le minimalisme séduisant du ‘Kip House’ au Danemark . RA
PREFAB HOUSES Peter Gössel, Arnt Cobbers, Oliver Jahn 388 pages / 33.2 x 25.7 cm / € 49.99 Taschen - www.taschen.com
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the hotel luzern I
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V INSTANTS de LUXE
suisse
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Hôtels
du
monde
the hotel I lucerne - switzerland
www.the-hotel.ch
© photos : Roland Abele + DR
Lucerne vit depuis une decennie un renouveau culturel et architectural intense. La Suisse dite «profonde» aime généralement à faire connaître ses penchants décalés, ses ambitions de société moderne, où culture et lifestyle agrémentent ses beaux paysages de déclics très urbains. The Hotel, le plus atypique des hôtels de luxe…
L’établissement a entrepris une discrète rénovation, apportant les dernieres améliorations du design et de la domotique
Lucerne, Suisse centrale. La rencontre du luxe et de l’architecture moderne fête joyeusement sa dixième année. C’est en effet à la fin des années 90 lorsque le KKL, centre culturel de Lucerne fut bâti, qu’un homme, Urs Karli, fut saisi par cette projection extraordinaire sur l’avenir. Dès lors, il tenta l’impossible en se rapprochant de son architecte Jean Nouvel. Une collaboration fructueuse et immédiate a permi de remodeler cet immeuble ancien en un espace aux codes profondément revisités. Il en résulte un hôtel résolument moderne: on retrouve l’élégante noirceur chère à cet architecte de renom, mais aussi les jeux de miroirs qui tour à tour se déclinent en ouvertures ou enclaves visuelles insoupçonnables. Mais cette modernité n’est qu’un prétexte pour quelque chose de beaucoup plus
spirituel: en faisant de chaque suite un hommage aux plus grands cinéastes, il a donné une âme à la fois nonchalante et grâcieuse, respectueuse et indocile. Visibles de l’extérieur, les scènes cultes imprimées sur les plafonds créent une connivence avec notre imagination, notre souvenir, et également avec le passant qui la nuit tombée, découvre, presque comme un jeu, un univers mystérieux et voluptueux. Les cinéphiles apprécient; les adeptes du luxe aussi, car The Hotel est avant tout une adresse d’exception, un boutique hôtel où tout se mesure à la perfection. Jusqu’en cuisine, qui surpasse nos attentes au Bam Bou; sur les bases frenchie la carte s’y décline aux sons & saveurs asiatiques, dopées par une élégante mise en scène. Une belle opportunité de découvrir Lucerne version branchouille. JA
Page de gauche: l’entrée de l’hôtel évoque un arrêt sur image, un instant remarquablement mis en lumière. Ci dessous: l’inox brossé contraste avec l’ éclairage subtil et chaleureux du lobby
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La première grande réalisation de Jean Nouvel fut l’Institut du Monde Arabe à Paris. Depuis, on retrouve ses codes qui glorifient la pénombre dans des réalisations aus traits purs et géométriques
i THE HOTEL Sempacherstrasse 14 Lucerne - Switzerland Tel : +41 41 226 86 86 e-Mail : info@the-hotel.ch site internet : www.the-hotel.ch www.designhotels.com/thehotel Au cœur de Lucerne, à deux pas de la gare et du KKL, boutique hotel de 25 chambres et 15 suites. Restaurant gastronomique Bambou. A venir : 5 nouveaux penthouses. 40 V PREMIUM DISCOVERIES
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MUSIQUE & DESIGN
Symphonie Helvetique Lucerne Festival au KKL à Luzern - Switzerland
Quelle superbe conjuguaison! Harmonie entre acoustique, design et cet esprit suisse si perfectioniste, ont pris corps ici au KKL, face à ce lac majestueux. Tout ici inspire confiance et sérénité: quelle place au monde pouvait mieux acceuillir ces musiciens, au service de la pérennité des œuvres et de la création musicale? C’est en effet un rendez vous majeur de portée internationale que Lucerne acceuille tous les ans. La ville est d’ailleurs désormais indissociable de cet engouement inaltérable pour la musique classique et plus généralement symphonique. L’été 2010 l’a prouvé une fois encore, avec la venue d’artistes mondialement sollicités et plebiscités. Un des rendez vous majeurs de cette édition fut of course la représentation en ouverture de Fidelio dirigée par Claudio Abbado, qui depuis 2003 anime le Lucerne Festival Orchestra. A 77 ans, il a ému, enchanté, honoré un public en liesse, lui qui d’ordinaire se veut plutôt réservé. Cette année, le festival célébrait aussi son artiste «étoile», Hélène Grimaud, pianiste de renom et qui a livré plusieurs jours durant des prestations de très haut niveau. Le festival dont le thème était Eros a conquis presque 100 000 visiteurs, et concluait son édition par un live broadcasting dans une cinquantaine de cinémas répartis en Europe. L’edition 2011 explorera la «nuit»…
© Luzern Tourismus
LUCERNE FESTIVAL AT THE PIANO 22 - 28 Novembre 2010 AT EASTER 9 - 17 Avril 2011 IM SOMMER 10 Août - 18 Septembre2011 Le nouvel espace culturel (KKL) imaginé par Jean Nouvel, contient une salle de concert de 1 800 places
Daniel Harding et le bariton Thomas Quasthoff
© Peter Fischli, Lucerne Festival
Michael Haefliger directeur du Festival
© Franca Pedrazzetti, Lucerne Festival
© Mat Hennek
Hélène Grimaud ‘artiste étoile’ du Festival été 2010
www.lucernefestival.ch - www.kkl-luzern.ch - www.myswitzerland.com
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DVD & Blu-ray SÉLÉCTION DES SORTIES par Roland ABELE
MR. NOBODY de JACO VAN DORMAEL
Pour certains le film de Jaco Van Dormael est chaotique et trop long, d’autres le considèrent comme un chef-œuvre de poésie, énigmatique et passionnant. L’histoire de Mr. Nobody est certe complexe, mais c’est justement son point fort. L’édition BR offre une image somptueuse, avec de nombreux bonus, dont 5 scènes inédites et une version longue.
The Boys are Back
Dorian Gray
Nuits Blanches
Cher John
Les Chévres du Pentagone
La terre de la folie
de ROMAN POLANSKI
Ghost Writer
BLU-RAY + DVD
Plébiscité par la critique au moment de la sortie en salle, Polanski renoue (enfin) avec ce qui sais faire le mieux; un thriller politique, au suspense fascinant et addictif. Adapté d’un célébrée roman, c’est l’histoire d’un jeune ‘nègre’ littéraire qui dévoile les circonstances nébuleuses du décès de son prédécesseur. Un excellent transfert HD, mais très peu de bonus.
THE BOYS ARE BACK
CHER JOHN
de SCOTT HICKS
de LASSE HALLSTRÖM
Suite au décès tragique de sa femme, un journaliste sportif se retrouve seul à élever ses deux fils issus de deux unions différentes. Ce film touchant et sensible, inspiré d’une histoire vraie, avec un Clive Owen plus bouleversant que jamais, évite avec beaucoup d’aisance le piège du mélo larmoyant, avec en toile de fond les paysages flamboyants d’Australie.
Ça sent la romance bien baveuse pour midinette. Et ce film démarre comme ça du reste. Pourtant, passés les premiers émois générés par Channing Tatum à l’écran sous tous ses angles, se dévoilent peu à peu des portraits touchants et sensibles, surprenants, et finalement bien loin des mièvreries prévisibles du genre. Une bien belle surprise, étonnante.
DORIAN GRAY de OLIVER PARKER
LES CHÈVRES DU PENTAGONE
Il n’existe pas une adaptation de cette nouvelle d’Oscar Wilde qui ne soit intéressante. Chacune y apporté sa note déviante, harassante parfois. Celle ci s’attarde sur la versatilité, un mal bien actuel qui permet à Olivier Parker de nous immerger dans cette société qui nous précède, et qui après tout, se révélait parfois plus venale encore que la nôtre…
de GRANT HESLOV
NUITS BLANCHES
Une comédie délirante et loufoque avec des personnages illuminés et absurdes, qui dénonce les aberrations militaires. Malgré quelques longueurs et un discours un peu trop muselé, ce premier film de Grant Heslov, pote de Clooney, offre quelques bons fousrires, servis par une brochette de stars assez impressionnante.
de LUCHINO VISCONTI
LA TERRE DE LA FOLIE
Inspiré du roman de Dostoïevski, Les Nuits Blanches (Lion d’Argent en 1957 à Venise) fait partie des grands classiques du 7ème art. Tourné en noir et blanc, sur un plateau intégralement construit à la ‘Cinecittà’, Visconti livre un film envoûtant et brumeux, servi par trois acteurs de légende, Marcello Mastroianni, Maria Schell et Jean Marais! A (re)découvrir en master restauré HD.
de LUC MOULLET
LA VALSE DES SÉRIES Crée en 2005, Numbers à pris fin cette année après tout de même six saisons. En attendant de revoir cette dernière saison en DVD, voici la 5, avec de nouvelles enquêtes criminelles de l’agent Don Eppes et de son frère, un génie de mathématiques. Avec dix saisons au compteur, JAG fait partie des meilleures séries américaines. La saison 8 dévoile de nouveaux procés et enquêtes captivantes issues du milieu de la Marine. Adaptée du film à Oscars, la série Collision reprend le même principe de scénario, mais avec de nouveaux personnages. Après la disparition de Dennis Hopper et un manque d’intérêt fatal pour la série, elle est abandonnée après 5 épisodes. 42 V PREMIUM DISCOVERIES
Mr. Nobody
GHOST WRITER BLU-RAY
Numbers - Saison 5
Un documentaire qui amuse beaucoup, mais qui inquiète peu malgré son caractère journalistique démonstratif. On se gausse des villageois, on frémit au récit des massacres perpétrés ça et là, sans jamais cependant avancer vers quelque chose. Un tableau social de régions reculées pas toujours sympa avec ses voisins, mais ô combien divertissant!
JAG - Saison 8
Collision - Saison 1
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bretagne LOIRE ATLANTIQUE
une autre idée de l’océan palaces, architecture & gastronomie
Le sud de la Bretagne est riche de la multiplicité de ses visages. Si l’absence de relief la caractérise le mieux aux yeux d’un azuréen, c’est sans doute aussi le contraste avec ses baies accidentées qui succitent son remarquable intérêt. Des salins de Guérande aux chalands briérons*, rien n’échappe à la curiosité d’un vacancier venu s’installer en baie de Pouligen. Offrant certes une baie spectaculaire, c’est surtout la qualité de vie qui nous a marqué, dans un environnement architectural des plus admirables. Direction donc La Baule-Escoublac, pour un luxe des plus sains, que votre esprit réclamera vraisemblablement à nouveau. © Photos Roland Abele - * cf: voir chronique “La Brière“ Aout 2009
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exotisme à la française destination : bretagne
la baule © Photos Roland Abele
Le premier émoi lors de votre arrivée est architectural. Une ville aux dimensions inhabituelles qui respire le bien être, le calme et la relaxation. Peu étonnant que les familles fortunées y aient élu domicile, participant à l’essor fulgurant qu’a connu ce petit bout de plage… de neuf kilomètres! Le nom de la ville est un vrai déclic: un cannois s’identifie immédiatement à ce délice de palaces qui font face au rivage de façon ostentatoire. Mais ce n’est pas là son unique magie, même si elle occupe avec élégance les regards, et ce depuis le début du siècle, lorsque François André dessina ce qui allait devenir le nouveau rendez vous à la mode. Ce visionnaire du tourisme a eu en effet l’idée et l’audace d’investir des sommes colossales pour transformer ces espaces en resort de luxe, dès que la ligne de chemin de fer fut construite. Fortement lié à l’identité du groupe Barrière, La Baule reste pourtant un village fait de ruelles calmes et boisées, où l’on aperçoit les différentes époques et origines des propriétaires qui ont bâti de somptueuses résidences, toujours présentes.
C’est d’ailleurs une ballade fort agréable, qui vous tiraille entre l’art déco, le médiéval normand, et le regionalisme, une exception française qui permet des mas provençaux, chalets savoyards, ou d’influences basques, faisant toute la richesse du patrimoine baulois. Mais là n’est pas le seul intérêt de La Baule. Gastronomie, Vasino, golf, hôtels de luxe et thermes marins y sont essentiels. Mais la douceur de vivre y est a mon sens la plus belle des surprises, une fois respiré l’air si pur venant de l’océan. Un plaisir souligné par cette sublime plage qui vous invite à la marche, à la redécouverte romantique, en alternance avec ces pinèdes odorantes. Une escapade à vivre à deux, idéalement à l’automne. JA
une élégante sobriéte de la plage
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L’Hôtel Hermitage, construit en 1926, côté cour. Son architecture majestueuse et finalement rassurante traduit avec excellence le confort et le bien être souhaité pour cette ‘station’ balnéaire. Aujour’hui, sa silhouette fait partie intégrante du paysage de la Baule
La mairie du Pouligen, dans le prolongement de la plage, marque le début de la pointe du Croisic, et du cisellement de ses contours rocheux.
Pierres de taille et ferroneries élégantes dans les demeures anciennes, et ci dessous en bord de mer le Royal Thalasso Barrière. (centre de Thalasso Thalgo - La Baule)
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castel marie louise hotel restaurant I la baule bretagne sud
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Hôtels
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castel marie louise I la baule - france
www.castel-marie-louise.com
© photos : Roland Abele
Il y a des évidences de vacances haut de gamme à la Baule, tel l’Hermitage ou le Royal Thalasso. Mais tout près d’eux, caché dans un joli petit parc qui fait face lui aussi à la mer, un ravissant manoir transformé en petit hôtel se révèle d’un charme tel, que c’est à lui que nous dédions les étoiles d’un séjour réussi.
Au cœur du classicisme, le Castel Marie Louise épate par le charme classieux de ses boiseries évoquant style et aisance
L’histoire dit que ce fameux François André, père de la station en somme, eu l’idée de faire construire ce charmant manoir pour y accueillir ses amis, en lui donnant le nom de son épouse Marie Louise. Ils pouvaient donc jouir de toutes les activités et loisirs immédiatement voisins tout en ayant un degré d’intimité et proximité supérieurs. Ses amis comptaient plus que les célébrités et autres diplomates, et il voulait le meilleur pour eux. J’ai envie de dire que ce sentiment privilégié habite toujours cette demeure, qui a traversé les modes et époques en s’habillant des meilleures intentions. Aujourd’hui, toujours entre les mains du groupe Barrière, il atteint un sommet de sobriété, en valorisant le luxe certes, mais la sérénité qui émane naturellement de cet emplacement.
Ce que j’ai particulièrement apprécié au Castel Marie Louise, c’est l’antagonisme entre la volonté de conserver cette atmosphère feutrée d’antan, et la décoration qui derrière ses aspects conservateurs, use de codes très urbains et somme toute très tendance, signés Jacques Garcia. Dans les salons, les velours lila et parme jouent des textures sur les mobiliers, tandis qu’un vert olivacé vient subtilement accompagner vos déambulements dans les couloirs. Le crissement discret de leurs planchers devenu presque imperceptible grâce aux progrès techniques vous inspirent au respect. Cette douce harmonie, qui cajole avec les boiseries centenaires du bar et de la réception, vous convie, elle, à la détente, et à apprécier ces instants passés en son sein. …/…
Si l’allure générale de l’hôtel s’illustre dans un profond respect de son histoire, sa décoration adopte les codes très contemporains d’association de couleurs, créant une parfait harmonie.
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© photos : Roland Abele
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…/… Une véritable vie de chateau vous attend lorsque vous séjournez ici. L’idéal serait de ne rien faire, se laisser driver comme jadis le faisaient les seigneurs. Tout y est prévu et possible. Mais juste à côté, à quelques pas seulement, les thermes du Royal Thalasso vous appellent au resourcement. Comme tous les bons traitements, c’est d’ailleurs après que le bienfait se fera ressentir, à votre retour. Pour l’heure, après des enveloppements, bains à jets et autres maltraitances réparatrices, vous serez exténué, épuisé, et vous apprécierez ô combien de disposer d’un éventail de possibilité de relaxation. Avec bien entendu une première idée en tête : manger. Et là, vous jubilez d’avoir choisi cette adresse, car le Castel Marie 32 V PREMIUM DISCOVERIES
Louise héberge l’une des meilleures tables de la région. Alors bien sûr, ses confrères palaces vous offrent aussi ces possibilités, peut être même dans des suites plus extraordinaires encore, offrant des vues panoramiques sur la baie. Vous y retournerez d’ailleurs, car ce virus breton-là s’attrape aisément. Vous reviendrez, et les essayerez sans doute. La Baule est une expérience qu’il faut renouveler, et cette particularité du Castel Marie Louise est de vous la faire découvrir en primeur dans un charme discret, comme un premier pas vers une rencontre, qui s’avèrera -on l’espère- une histoire d’amour. JA
CASTEL MARIE LOUISE
1 avenue Andrieu 44504 La Baule Tel : +33 (0) 2 40 11 48 38 e-Mail : marielouise@relaischateaux.com site internet : www.castel-marie-louise.com www.relaischateaux.com Hôtel de luxe disposant de 29 chambres et 2 suites dans une ravissante batisse qui fait face à la mer au sein d’un superbe parc. Restaurant gastronomique exceptionnel.
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gastronomie les saveurs océanes en fête © Photos Roland Abele
Côté cuisine, chez Barrière que ce soit sur la plage ou dans l’un des restaurants gastronomiques, l’accent est porté sur les produits et saveurs locales: langoustines du Croisic, homard bleu, huitres et ormeaux constituent la base d’une cuisine non seulement goûteuse mais équilibrée. Normal en un lieu réputé pour ses bienfaits sur la santé. Au Marie Louise, c’est le chef Eric Mignard qui avec la perfection de ses accords, vous fera à nouveau voyager, cofortablement installé dans le restaurant de l’hôtel, au cadre remarquablement reposant qui fait face au parc. Avec un service personalisé honorant la tradition française, la table se transforme en terrain de réjouissances infinies, rythmées par une alternance de classiques au raffinement
extraordinaire, jusqu’aux expériences nouvelles qu’il propose, riches de ses travaux sur la combinaison d’épices et algues locales. Ne manquez sous aucun prétexte sa glace à l’huile d’olive, une merveille, qui tel une partition musicale envolée, joue des basses notes pour souligner un mouvement plus loin ses notes acidulées, souvent un brin exotiques. Cela n’en fait pas une cuisine fusion internationale, mais dans ce cas précis, un parfait ambassadeur du homard. De savoureux et pétillants résultats, que les sels de guérande, son immédiat voisin exhausent avec une grande sobriété. Fidèle et perfectionniste , il vient d’y fêter sa 24ème année étoilée! JA Castel Marie Louise - La Baule Tel : +33 (0)2 40 11 48 38 Eden Beach - La Baule Tel : +33 (0)2 40 11 46 16
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Pavillon de la Reine I paris - 3
www.pavillon-de-la-reine.com
© photos : Roland Abele
C’est un monde de raffinement néo classique à la fois époustouflant et très séducteur que nous propose cet établissement discret, situé Place des Vosges, une adresse que les amateurs d’art et d’histoire apprécient particulièrement. Véritable paradis au cœur du Marais, cet hôtel de luxe a vécu une rénovation franchement époustouflante qui le place d’emblée dans le must parisien.
ci contre à gauche, la suite de la Reine démontre avec une élégance inouïe les possibilités d’une influence contemporaine
L’arrivée à cet hôtel se fait par les arcades, entre les galeries de collectionneurs. Une porte de verre discrète donnant sur son petit jardin indique très vite le ton de votre futur séjour: voluptueux, raffiné mais décomplexé. Sa situation et son style évoquent l’histoire de Paris des XVII et XVIIIème siècles, principalement depuis Louis XIII et Anne d’Autriche qui l’inauguraient. D’une rigueur implacable, cette cour carrée a vécu cependant de nombreux remaniements, qui toutefois n’ont jamais modifier l’homogénéité de l’ensemble, qui en fait sa renommée. C’est aujourd’hui un havre de paix dans le quartier très courtisé du marais. Son principal dessein était le commerce des tissus, il est tout naturel de découvrir dans ses chambres et communs toute la beauté de leurs déclinaisons décora-
tives. C’est le bureau de design de Didier Benderli assisté de Antoine Delaire qui ont concocté ce brillant dosage contemporain, dans une atmosphère aussi feutrée qu’historiquement exigeante. Avec en filigrane une incroyable audace que l’on retrouve dans tous ses espaces, vous revivez le temps, tout en appréciant le charme des adaptations contemporaines. Le résultat très tendance est pourtant respectueux de cette nostalgie des lettres, tout autant oserais-je dire d’une aristocratie décadente. La palette de couleurs est inhabituelle, et lui donne un charme fou: les mosaïques gris de maure des espaces bain ne s’interdisent pas le contraste du mobilier couleur brun cachou, ou encore du vert tilleul des fauteuils Louis XIII. J’ai été assez frappé d’ailleurs par l’incroyable diversité des tissus qui habil-
Un soin particulier est apporté aux espaces d’eaux, où les matériaux utilisés combinent, là aussi, les matériaux modernes voire high tech, sans jamais perturber l’essence historique de l’hôtel.
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© photos : Roland Abele
lent les murs, couloirs et fauteuils. Une omniprésence qui d’ordinaire aurait étouffé. Mais là, fluidité et caresse au toucher se combinent avec élégance pour un résultat délicat et rassurant. C’est d’ailleurs ce qui caractérise aussi le mieux l’ambiance que vous y trouverez. Dans une discrétion remarquable, le personnel assure un service complet et particulièrement soigné, bien supérieur aux 4* qu’il affiche. C’est l’arrivée de Jérôme Chevalier à sa tête il y a 3 ans qui a insufflé un vent de modernité élégante sur cet hôtel familial, en activité depuis 25 ans. Pour assurer ce glissement vers un luxe plus contemporain et dans l’air du temps, c’est tout naturellement qu’il a développé l’activité d’un spa signé Carita. Décoré par Kérylos Intérieurs, il vous ré36 V PREMIUM DISCOVERIES
serve une superbe surprise, aiguisée sur du verre, pour accompagner vos efforts dans la salle de fitness. Tout le savoir faire Carita sera également au rendez vous pour des soins relaxants, en parfaite adéquation avec les instants de délices que vous vivez, dans ce monde feutré et incroyablement calme. Le matin, d’ailleurs, lors du petit déjeuner que l’on prend dans la bibliothèque, vous regrettez déjà de devoir quitter cet enchantement. Pas de doute, l’adresse est impressionante de volupté, et le sentiment d’aisance qui vous gagne dès la porte franchie, témoigne de la réussite des combinaisons choisies. Chapeau pour tant d’élégance, que l’on retrouvera sans doute dans un 2nd hôtel qui ouvrira bientôt ses portes à Paris… JA
i PAVILLON DE LA REINE
28 Place des vosges 75003 Paris Tel : +33 (0) 1 40 29 19 19 e-Mail : contact@pavillon-de-la-reine.com site internet : www.pavillon-de-la-reine.com www.chateauxhotels.com www.slh.com 54 chambre dont 26 suites sur 2 étages. Salle de fitness, Spa Carita.
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Mode Homme Automne/Hiver 2010 Paris - Milan - New York Pour la rentrée cette année pas de doute, la rigueur est encore là. Si l’esprit androgyne et filiforme que l’on a rencontré ces derniers temps avec l’influence eighties tend à disparaître, c’est pour avoir le bonheur de voir se redessiner les tailles, surmontées d’épaules plus naturelles soulignées par le 2 boutons devenu un incontournable. L’homme s’accessoirise, retour du gant, de l’élégance sobre qui ne s’interdit pas non plus quelques détails high tech, ou parfois résolument street: montrez vos chaussures! BP & MGF
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Mackage
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Z Zenga
Dolce & Gabbana
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Mode Homme
Automne/Hiver 2010
CP Company
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Carlo Pignatelli 40
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Burberry
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Georgio Armani
Emporio Armani
Prada
Calvin Klein
Versace FRENCH RIVIERA
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Mode Homme
Michael Kors
Ermenegildo Zegna
CP Company
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Automne/Hiver 2010
Hermès
Salvatore Ferragamo
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et si on dansait, aussi? festival d’avignon I juillet 2010 www.festival-avignon.com
2010. Les scènes ont retrouvé leur public qui s’était effeuillé, mais pansent toujours les plaies encores ouvertes laissées par leurs idoles disparus.Qu’ils soient directeurs de théâtre, acteurs ou metteurs en scènes, ils allongent l’addition, devenue lourde cette année.
Alors d’hommages en calepinages, d’adaptations en fantaisies libres, Avignon nous offre ce renouveau un peu bancale fait d’ecclectisme, d’adhesions et protestations spontanées. Que voulez vous : le théâtre a aussi lui aussi ses geeks! Et c’est ici leur épicentre.
© photos : Arno Declair - Der Prozess
Un art qui ne se renouvelle pas est un art qui se meurt. Et chaque festival au monde qui ne prend pas en compte cet adage en fait les frais. Avignon postule depuis longtemps maintenant sur l’audace, sur la multiplication des disciplines vouées au spectacle. Et c’est cela qui lui vaut ce succès toujours grandissant. Avec des taux de fréquentations à faire pâlir bon nombre d’événements scéniques, la programmation du «in» tient la route et se permet des reprises à côté de premières mondiales. Pardon, j’ai dit “in“… Cela me rappelle les nombreuses années
où le Festival International du Film ne voulait pas s’appeler Festival de Cannes… qui a fini par céder, heureusement. D’ailleurs, n’en déplaise aux détracteurs de ce raccourci de language, l’affiche 2010 est un véritable acte manqué, un criant avœu, cachant un in renversé! Parenthèse fermée,… il nous reste heureusement un abondant viviers de talents, frissonnants ou confirmés, qui régalent un public qui va du plus passionné au novice total, et où les discussions s’articulent autour du travail, s’affranchissant volontiers de références. JA FRENCH RIVIERA 2010
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et si on dansait? festival d’avignon I juillet 2010
© photos : Chris Van der Burght - Out of Context - Compagnie C de la B
Mêlant théâtre, danse, musique et performance, le Festival d’Avignon a encore prouvé pour sa 64ème édition qu’il est le lieu où le spectacle vivant s’invente avec force polémiques : trop audacieux, trop élitiste, trop moderne ou trop ancien, disait-on ici et là… © photos : Luk Monsaert - Gardenia
Out of context Cette année, le Festival a retrouvé le goût de la danse avec un programme particulièrement fourni pour satisfaire tous les goûts. Le chorégraphe Alain Platel présentait Out of context en hommage à Pina Bausch disparue il y a un an. Le spectacle va à l’essentiel et touche profondément chaque spectateur avec un monde d’autistes aux gestes dictés par la folie. Les danseurs se défont peu à peu d’une simple couverture dont ils s’étaient enveloppés pour rester dans la vérité de leurs corps fatigués, marqués de nœuds, de souffrances, de désirs. Les gestes se disloquent et deviennent émotion. Avec cette expérience déstabilisante, ils n’ont pas fini de tourner dans nos têtes… CBL Richard III Dans la Cour d’honneur, La Tragédie du roi Richard II a divisé la critique et le public, quant à nous, nous l’avons aimée. Si le drame de Shakespeare a pu décevoir, ce serait par manque d’audace de la mise en scène de Jean-Baptiste Sastre, qui, pourtant, faisait parfois jaillir de la 12
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tranquillité ambiante des éclats assourdissants et des cris stridents. Sur le plateau, une monumentale poutre est utilisée par les comédiens comme siège ou piédestal, et, côté cour, une table où s’accoude un mannequin en cire de jeune fille blonde. Une nouvelle traduction, signée par l’écrivain Frédéric Boyer, offre aux acteurs une matière formidablement concrète. Très claire, avec une sensation de modernité, elle permet de suivre aisément l’intrigue montrant un roi de droit divin rechercher sa chute et se dépouiller de tous ses attributs pour devenir simple sujet. La pièce est devenue un long poème en prose qui s’attache à faire entendre les paradoxes, les jeux de mots, les renversements du langage. Tout Shakespeare est là : la trahison, l’amour, l’ambition, l’attachement à la terre-mère, l’exil, le combat, la comédie du pouvoir et sa perte. Après avoir exprimé sa souveraineté malade de sa propre puissance, Richard II abandonne le pouvoir, mais garde ses souffrances et devient roi de ses pensées, avant de finir assassiné en prison
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Avec ses attributs de monarque qui l’encombrent (couronne imposante, sceptre, épée), Denis Podalydès semble démuni, fragile, presque clownesque. Un non-roi, bouffon de lui-même, juste avant sa mort. Il était très bien entouré par Nathalie Richard en reine Isabelle, par l’écrivain Florence Delay, touchante dans son interprétation de l’évêque Carlisle, par Vincent Dissez en usurpateur accepté,…. Et n’oublions pas le vent, cet invité permanent d’Avignon, qui fait s’envoler les costumes et s’égarer les voix ! CBL
La Danseuse Malade Une fois n’est pas coutume, le spectacle imaginé par Boris Charmatz a vécu sa propre vie avant d’arriver en Avignon. C’est un hommage à la danse, à ses premiers émois, à ce petit déclic qui éclate dans la tête un jour où immobile, nos membres songent à leur avenir. Le tourment s’installe, fait dérailler les parcours, laissés sur le bas côté, comme jeté aux fauves le regard aversé. L‘on ne sait véritablement qui est malade: Hijikata, l’auteur des textes, incroyablement captifs mais globalement incomprehensibles? Ou nous mêmes, nous obstinant à en chercher le lien. Nous semblons parcourir un chemin, qui nous accompagnerait depuis le désir d’expression corporelle, jusqu’aux émois de sa libération, désengluée de cette peau qui colle et recouvre le monde. Un chemin qui tourne en rond, se cherche, matérialisé par un camion frigo qui ne cesse de bousculer, agiter, confondre ses acteurs. Mais au détour d’une introspec-
tion viscérale, la fusion nait. Non pas une fusion amoureuse, mais une synergie, une naissance presque d’un language. On approuve, on applaudit, pas très sûr d’avoir tout saisi, mais heureux d’avoir ressenti cette confrontation «in & out» . JA
financières et amoureuses comme les reflets de nos propres défis de vie, il en résulte une sombre absence de recul, de repos, nous astreignant à l’éternelle vigilance. La confiance (trust) et le prix à payer pour la conserver sont-elles désormais nos nouveaux démons? S’approcher sans se toucher, goûter à la vir-
© photos : Heiko Schäfer - Trust
Trust Nous assistons à la décomposition d’un couple, mais aussi à celle du monde. Les textes se superposent, s’éfilochent de la même façon. Ils se répètent, sans fin, appuyant la lente déchéance qui suit la rupture d’intérêt. Le mensonge défie le temps, les esprits se heurtent, s’approchent, pour se glisser et esquiver les questions essentielles. C’est Falk Richter et Anouk van Dijk qui ont eu cette audace de placer la crise d’un couple au centre d’une étude du toucher. Décrivant ces crises
tualité des gestes, du sentiment, mais aussi de l’argent et ses rebondissements, n’est ce pas aussi le cri de la dualité? Si Trust nous entraine dans la défiance d’un couple déchiré, c’est pour mieux nous faire observer cet état de crise que le monde nous offre. Spectacle de danse où curieusement, c’est la performance d’acteurs qui se dévoile stupéfiante. Une belle synergie qui rapelle au final cette pluralité des styles, que l’on retrouve avec toujours plus d’enthousiasme au festival Avignon, comme si on venait y observer le bouillonnement des cultures à venir. RA © photos : Fred Kihn - La Danseuse Malade
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avignon off gloire à la scène juillet 2010 - festival d’avignon © photos : RA - les rues d’Avignon transformées en panneaux d’affichages infinis
Un, deux, trois. Les fameux trois coups ? Non ! mais des spectacles a un, deux ou trois personnages vus dans le OFF à Avignon où de toute petites salles pullulent.
Avec peu de sièges pour les spectateurs, la scène est limitée à des comédiens qui font parfois de simples lectures d’un livre choisi. Ainsi en est-il de Bartleby, l’énigmatique nouvelle de Melville dont l’écrivain Daniel Pennac fait une amoureuse lecture sur la folle résistance passive d’un homme qui, en s’opposant à son patron, ne veut plus jouer à l’homme. Avec Un Privé à Babylone, Romane Bohringer a entrepris de nous faire
aimer Richard Brautigan, un météore de la littérature américaine à la cocasserie sans limites. Est-il seul ? Sont-ils deux dans J’ai soif? Un seul acteur, mais deux présences : Roland Conil interprète au piano « Les 7 dernières paroles du Christ en croix » de Haydn, tandis que Serge Barbuscia chuchote avec émotion des passages de «Si c’est un homme» de Primo Levi. Soumis aux pires humiliations et aux plus cruelles souffrances, le crucifié et
Butterfly
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le déporté ont poussé le même cri déchirant «J’ai soif !» Le public bouleversé écoute l’indicible, l’insoutenable. Dans Quartett, Heiner Müller reprend le Lonely Planet
thème des Liaisons dangereuses pour pousser encore plus loin le jeu sulfureux de Merteuil et Valmont. Les amants libertins en viennent à échanger les rôles et à endosser les masques de leurs victimes. Isabelle Breton et Shad Reis sont prodigieux de perversité et de machiavélisme. Bons pour l’enfer ! Ils sont deux aussi dans Lonely Planet de Steven Dietz, deux adultes immatures, aux cris de rage gamins, qui ajoutent des chaises les unes aux autres (hommage à Ionesco ?), tentant de nous alerter sur les dangers de l’information à outrance et sur l’épidémie qui décime les amis (le sida ?) Dans Du pain plein les poches, ce sont toujours deux compères qui s’inquiètent, eux, pour un chien tombé dans un puits. D’une indécision permanente avec des silences éloquents, ils se montrent tantôt généreux, tantôt réticents. Les comédiens ont cette même étrangeté, distante et familière à la
La Tentation du Scolopandre
fois, pour cette fable philosophique de Matei Visniec. Autre fable philosophique, mais à trois personnages cette fois, Copito de l’Espagnol Juan Mayorga. Logé, nourri, mais pas besoin d’être blanchi, Copito était un singe albinos. Cette rareté en faisait la star du zoo de Barcelone où il tenait salon tous les jours. Le gardien raconte, tel un bateleur, les réactions des visiteurs faisant assaut de commentaires saugrenus d’où le parallèle entre l’homme et l’animal. Dans ce rôle, Emile Salvador dégage une force incroyable, avec des gestes d’une densité inédite et un regard empreint de la fierté d’être une idole nationale. Trois personnages encore pour La Tentation du scolopendre, polar maîtrisé au point de proposer quatre fins dont chacune n’est que fantasme. C’est la relation complexe entre une femme (Gianna Canova à la voix-couteau, mais toujours caressante) et sa jeune employée de maison. Le fils revient, de loin, paraît-il. Fabien Duprat endosse à l’aise ce rôle de « fou ». Quelques imbroglios surprenants sont distillés au compte-gouttes. Les Combats d’une reine de Grisélidis Réal est un combat singulier et poignant avec la maladie. Seule, donc ! Mais, ici, seules au pluriel pour trois étapes d’un périple dans l’intime de l’être : prison, trottoir, maladie. La voix au timbre vigoureux de Judith Magre (et ses partenaires) parle du travail de la prostituée de Genève et de son combat contre la mort. Avec une langue crue, elle est restée une enragée pleine d’humour, jusqu’à la fin. En juillet, dans cette ville-théâtre, la diversité est sans limites ! CBL
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avignon gloire à la scène off www.avignonleoff.com
Le plus déroutant dans ce festival off, c’est la démesure de sa programmation. C’est ce qui en fait le charme aussi. Plus de 700 spectacles sont donnés chaque jour, autrement dit le choix est extrêmement difficile. Mais une fois la «bible» en main, (le catalogue du Off, (une vraie encyclopédie que tous les festivaliers feuillètent en marchant, au risque de se prendre les pylones), cette recherche devient un jeu. On se met à échanger, écou-
vaudeville aux lectures de texte, en passant par le mime, les comédies musicales ou les installations complexes. Tous est scène, et notre plus grand plaisir est lorsque que les acteurs se l’approprient, quel que soit leur orientation. C’est sans conteste le rire qui remplit le plus les salles, traduisant un échappatoire social important. Cette année c’est Isabelle Parsy avec sa caricature de belle mère qui m’a le plus séduit,
régal. J’ai beaucoup aimé aussi la prestation des Chevaliers du Fiel, qui ont mis tout leur talent à profit d’une pièce de théâtre où les échanges verbaux sont jouissifs. Une belle création qui s’éloigne un peu de leur traditionnel cynisme pour endosser des rôles plus personnels et drôles, ou tout est permis. Gros coup de cœur pour l’adaptation de Camillo Pellegrini du petit chaperon rouge dans le conte moderne Rouge! Etrange,
Anne bernex
ter, discuter dans les files d’attente. On se rend très vite compte que l’éventail des spectacles est aussi vaste que celui des goûts, et heureusement. On vient à Avignon pour y trouver diverses forme de théâtre: du pur
un nouveau spectacle riche de vérités à hurler de rire. Anne Bernex, bien connue des niçois, fait brûler les planches dans un savoureux one woman show plein d’humour, d’imitations et de satyres sur les blondes. Un
drôle, joué par une troupe (la Cie Melodrames) qui sait rythmer avec une extrême modernité l’alternance rire-surprise, elle contient en deuxieme lecture un protrait cynique du showbiz et de l’apparence. Su-
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perbe. j’ai vu également «Sans Elles», une pièce qui n’était pas extraordinaire mais qui m’a permis de découvrir le talent fort prometteur du jeune comédien Sébastien Pierre. Sec et vif comme l’éclair, il jongle avec aisance dans tous les registres. A cheval entre le rire et la peinture de mœurs cinglante, j’ai apprécié Vernissage, une comédie qui s’amuse des amis et leurs bonnes intentions, certes sincères mais dont les motiva-
Les Lois de la Gravité
tions sont parfois douteuses. Après avoir bien ri, j’ai voulu voir différentes mises en scène d’histoires de couples : en débâcle, en rémission, ou d’un solidité à toutes épreuve, c’est une sujet récurrent.
Dans les Lois de la Gravité, nous avons apprécié le non dit d’un couple qui pourrait ou non se former. Ce qui est fascinant dans cette pièce, ce sont ces doux échanges sur la fragilité, qui n’ont pour vocation que de reculer les échéances d’une démarche pas
très réfléchie. Un peu plus de retenue dans les effets l’auraient rendue magistrale. C’est un autre coupe qui s’est livré à un jeu très étrange, celui de Comme il Pleut, où quand les situations se compliquent apparait un ange au dessein regretablement exterminateur. Une révélation fait basculer le spectateur dans un terrible effroi, joué avec passion par le tandem Marlène Noel - Frédéric Bonpart. Mais l’idée du couple la plus habile, la
Ville Dénuée de Ciel
plus étincelante de tout ce festival, je l’ai trouvée au fond d’une cour dans le théâtre éphémère d’une école. On y jouait L’instant T, une superbe analyse live de la recherche de cet instant, dans un couple, où tout bas-
une telle et rare intelligence que tout tombe d’évidence. Un jeu de la vérité où la synchronisation déraille, où la dualité se disloque, le vivant ne voulant sur terre ne faire qu’un. Un grand bluff qui vous claque sous les yeux, désespérés par la lucidité. Sur un accompagnement cinématographique léger, qui a tout du mépris de Godard, on assiste, lâches, à la destruction de notre propre existence, se demandant à fortiori,quel est notre propre «instant T». Après un spectacle comme celui-là, il faut de la légéreté, pourquoi pas quelque chose de musical; Moby Dick, par exemple, la création de Jonathan Kerr, qui délivre en une heure une foule de mélodies que l’on aimerait éternelles. Ou bien Casanova, la création bulgare qui a fait sensation en Avignon, bourrée d’idées de mise en scène et de trucs efficaces, comme l’absence de sous titres dans certaines scènes, les rendant presque comiques. Enfin, j’aimerais terminer sur un spectacle difficile mais touchant, celui proposé par 2 iranienes qui dénoncent les tra-
L’ Instant T
cule. Où le mépris remplace l’amour, insidieusement, sans causer en apparence de réelles blessures. Le couple sur scène joué par Antoine Lemaire, Doreen Vasseur use de moyens techniques vidéos simples, mais avec
fics liés aux passages de frontières frauduleux. Ville denuée de ciel : Terrible, qui nous plonge dans les drames de la condition feminine. Avignon, exustoire des souffrances, aussi. JA - RA
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chateau lorgues I
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de
berne
france
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Hôtels
du
monde
chateau de berne I LORGUES - France
www.chateauberne.com
© photos : Roland Abele
C’est dans l’arrière pays varois, au cœur de vignobles qui honorent la provence, à proximité des oliviers, des truffes et des bosquets de lavande, que nous conduit notre quête d’adresses hors du commun. Direction Lorgues, la route est sinueuse, légère, et en dit long sur la sérénité qui nous attend au Chateau de Berne…
On apprécie d’emblée les vielles pierres qui laissent les petites fleurs s’installer librement dans leurs interstices
Votre GPS vous dit que vous êtes arrivés, et pourtant, une fois l’entrée du site passée, c’est plusieurs kilomètres de vignes, alternées de décors champêtres que vous allez traverser, avant d’arriver au cœur du domaine viticole. Il s’étend en effet sur plus de 600 hectares, dans un esprit de respect de la nature inégalé. Il faut dire que l’investissement colossal n’a d’égal que l’amour de son propriétaire pour la région et son vin. Lorsque Mark Dixon a acheté le Château de Berne, il savait qu’il devrait agir et rentabiliser son investissement en privilégiant cette qualité. Le domaine viticole avait déjà pris une belle orientation, en ce sens, son prédécesseur ayant investimassivement dans cette recherche permanente d’amélioration. La première intention était donc de créer des vins de qualité, cette volonté est aujourd’hui couronnée de succès puisque les vins
produits sont primés dans quasiment tous les concours œnologiques. Mais ce ne sont pas seulement les caves qui nous incitent à découvrir ce lieu, bien que ce soient ces bijoux qui en fassent le succès que l’on connait (500 000 bouteilles y sont produites). C’est sa récente montée en puissance dans sa partie restauration assorties de l’exception de sa localisation qui titillaient notre curiosité. C’est désormais un hôtel de charme affilié Relais & Châteaux qui occupe le centre du domaine, donnant sur une placette aux allures de village. La dominante provençale des chambres régule l’ambiance générale : festons, coussinades et baldaquins en fer forgés rappellent avec tendresse la proximité des oliviers et du petit vent sec, délicieusement parfumé par les essences régionales. Une piscine comme il n’en existe plus met le doute sur l’idée éven-
Page de gauche: le restaurant gastronomique piloté par Sébastien Nouveau revêt une allure très urbaine. Ci dessous, la piscinese rélèle délectueuse face à l’infini du vignoble
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© photos : Roland Abele & DR
tuelle de partir dans les îles. On est si bien. On retrouve le bonheur de la simplicité dans un cadre d’exception, dans des activités allant du vtt au squad, le domaine permettant des parcours alternés très agréables. Bien sûr, l’immersion dans le monde du vin et des caves est totale. Une dégustation approfondie comparative (certainement celle qui séduit le plus les voyageurs épicuriens que nous sommes) vous conduira sans pousser jusqu’à une heure bien tardive; il faut bien ça pour apprécier les productions et leur différences. De retour dans votre chambre, des petits macarons vous signalent qu’il est temps de dîner, et là, c’est un restaurant gastronomique ( L’Orangerie) qui vous attend, avec aux commandes un jeune chef bourguignon des plus créatifs. 20 V PREMIUM DISCOVERIES
Un restaurant qui romp totalement avec les codes provençaux pour offrir une décoration qui fait la part belle à l’art contemporain. Idéal dans l’hôtellerie actuelle pour apprécier une cuisine raffinée. Deux autres possibilités s’offent à vous à la Bouscarelle ou au Bistrot, pour un snack convivial sous les oliviers. Le Chateau de Berne continue donc joyeusement son expansion, avec tout récemment l’arrivée d’un spa, devenu absolument nécessaire dans un hôtel de cette gamme. Si son environnement, son espace en font un lieu de prédilection pour les banquets et mariages, c’est aussi par son absolue sérénité qu’il appelle à la détente. Idéalement hors saison, pourquoi pas pendant les vendanges? JA
i CHATEAU DE BERNE Route de Salernes 83510 Lorgues Tel : +33 (0) 4 94 60 48 88 Email: info@chateauberne.com site internet : www.chateauberne.com www.relaischateaux.com Hotel 20 chambres - Restaurant gastronomique, caves, jardin potager. Evenements culturels, festivals et concerts dans amphithéâtre de plein air. Cooking class .
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GASTRONOMIE
chateau de berne I LORGUES - France une cooking class signée Sébastien Nouveau
Superbe potager en contrebas du château, qui fait d’ailleurs l’objet de visites régulières. On y cultive patiemment, en éco-attitude raisonnée.
Si les meilleures surprises que peut vous réserver le jeune chef Sebastien Nouveau se dégustent dans le joli cadre de l’Orangerie, le restaurant gastronomique du château, c’est la cooking class, proposée dans la bastide du jardin qui se révèle annonciatrice d’une matinée ensoleillée de bonheur. Après une promenade dans le superbe potager, d’où vous prélevez légumes et herbes aromatiques (dois-je préciser que cet instant est absolument délicieux), direction la petite remise spécialement dédiée aux ‘toqués’ d’un jour, voisine d’ailleurs d’un curieux troupeau d’autruche qui parait-il ne finit pas dans votre assiette. Quand on les voit jouer on est
vite d’accord. Mais une fois en cuisine, point d’émotion pour les légumes, si ce n’est de les voir se plier au plus expert des traitements. Quelques trucs de chef pour ne rien rater viennent compléter vos connaissances expertes -ou de débutant- dans une ambiance des plus décontractées. Curieusement, vous comprenez tout et assimilez en un clin d’œil des choses que vous avez lues et relues dans les livres spécialisés. Pour finir, vous dégusterez vos créations en compagnie du chef, moment privilégié pour échanger les impressions. Ne manquez pas ces occasions uniques de partager ainsi votre passion pour la gastronomie. JA
C’est sous l’œil et les conseils experts de son second Jonas Barrière que les cooking class prennent place: sérieuse mais détendue, l’atmosphère est à l’apprentissage. Des programme sur une semaine peuvent être organisés, ponctuant chaque matinée d’une expérience nouvelle, qui redonnent de la vigueur à vos créations culinaires.
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cinéma à découvrir en salles
chatroom de Hideo Nakata avec Aaron Johnson, Imogen Poots La réalisation de ce film étant confiée au très en vogue Hideo Nakata (a qui l’on doit notamment les excellents Ring et Dark Water), nous étions en droit d’attendre un nouveau buzz, un nouvel opus viral dont il a le secret. Mais il s’est détaché du fantastique dans lequel il excellait pour venir s’abîmer, non sans compassion de notre part, dans un thriller dont il ne maîtrise pas toutes les ficelles. Et ce n’est malheureusement pas sur ce seul plan là qu’il échoue. Truffé d’invraisemblances, mais surtout de raccourcis douteux sur les dangers d’internet dans sa globalité, on a du mal à entrer dans sa démonstration adulte d’un probléme d’ado, à qui
bien entendu le film s’adresse. On peut cependant apprécier l’aspect léché des chatrooms, reflets d’un imaginaire puissant, illustrés par les décors très branchés aux couleurs et lumières décadentes. En clins d’œil, le passage virtuel au réel est assez subtil, jusqu’à devenir malheureusement grossier dans la derniere partie du film qui flanque tout en l’air. La supposée soumissions des êtres fragiles au premier défi, vient tuer un film dont on ne sait jamais s’il parle de suicide, d’ados, ou d’internet, à défaut de livrer un vrai thriller. Une belle déception, en l’attente de Ring 3 qui devrait voir finalement le jour en 3D … le nouveau virus! RA
phenomenes paranormaux de Olatunde Osunsanmi avec Milla Jovovich, Will Patton Ressortez vos dicos, ce film traite le phénomène de l’abduction, relativement peu porté à l’écran. Et pour cause, c’est typiquement casse gueule et ce n’est malheureusement pas ce film qui va changer les choses. On peut cependant tirer quelque chose de positif dans sa réalisation, c’est le recours au double language, la mise en parallèle des deux récits, celui vécu et filmé, et celui mis en scène. Si l’idée est plutôt bonne, l’effet splitscreen dans lequel de Palma excellait donne ici une mixture relativement indigeste dans laquelle on veut s’échapper. Tout commence d’ailleurs dès la première minute, qui vous place en juge et parti en vous annonçant la couleur. Couleur de l’imperfection totale, de l’incohérence, du jeu de la démonstration qui part très vite en banane, laissant les croyances et ses libertés dans un placard. Le film ne veut pas ressembler à «Fire in the Sky» ce troublant film qui relatait l’histoire terrible de Travis Walton, ou plus exactement son récit. Ici, le réalisateur n’a pas d’avis, ne défend pas. Il nous jette à la figure une idée de réalisation, honnête, mais ratée . RA 22
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droit de passage de Wayne Kramer avec Harrison Ford, Ray Liotta, Ashley Judd Les États-Unis sont une terre d'espoir pour des milliers d'émigrés de toutes origines. Mais l'espoir a un prix. Certains obtiendront un droit de séjour et se feront naturaliser au terme d'un long processus bureaucratique ; d'autres attendront vainement d'être régularisés dans ce pays où tout est à vendre. La prostitution, la violence et la trahison deviendront leur monnaie d'échange, leur ultime recours. Max Brogan est un agent des Services d'Immigration de Los Angeles. Sa mission : appliquer les lois américaines. Lui et son collègue Hamid, comme l'avocate Denise Frankel et son mari Cole, sont quotidiennement exposés aux problèmes de l'immigration, et s'en ressentent jusque dans leur vie privée. C'est ainsi qu'ils croiseront les destins de l'ouvrière mexicaine Mireya Sanchez, menacée d'expulsion ; de la sœur d'Hamid, Zahra , en conflit avec une famille traditionaliste ; de la jeune Bangladeshi Taslima Jahangir , soupçonnée de sympathies terroristes pour s'être référée au Coran, et bien d’autres. Autant de cas difficiles, de combats incertains, qui reflètent les challenges
de l'Amérique. Autant de conflits, mais aussi autant d'espoirs et de rêves différents à réaliser et à partager… Ce n’est pas tant l’émotion que nous offre un pareil sujet c’est la forme qu’il prend. Belle idée que le film choral pour éviter de s’essuyer à un quelconque jugement, le film balaye ça et là des idées reçues, tout en ajoutant de nouvelles. Pas très clair comme démarche, si ce n’est tirer l’émotion de situations certes déplaisantes, mais parfois inextriquables. Le plus interessant, c’est le doute sous jacent inhérent à la fonction, auquel l’on est en droit de croire. JA
L’arbre de Julie Bertuccelli avec Charlotte Gainsbourg, Morgana Davies
ceptable (riez-vous aussi devant le doigt d’honneur que fait cet ange agée de 8 ans ?) Le pire, c’est qu’il ne choque pas, il semble logique, le résultat d’une latente attitude larvaire. On imaginerait d’ailleurs très aisément le désordre s’installer chez cette femme sans le moindre deuil. J’aurais pu lui reconnaitre un certain talent pour décrire l’immersion du désordre mental, mais le degré fantastique suggéré replie en permanence au niveau ras le sol toute sa philosophie. Pire que si je l’avais trouvé mauvais, ce film m’a mis en colère! Tel une campagne politique à laquelle on n’adhère pas. Un film entre parenthèses, qui peut séduire par son premier degré, en cohésion avec l’environnement, et les fans de Charlotte, qui ne vaut plus rien sans Lars. JA
C’est en clôture du festival de Cannes que nous avons découvert le charme de la petite Morgana Davis, qui sera malheureusement la seule bonne nouvelle dans cette éloge de la misandrie. A cause d’une ambiance générale ultra féministe, il en résulte une espèce d’agacement permanent face à la répulsion au désir masculin, à la place qu’occupe l’homme, et celle qu’il laisse. L’arbre de Bertucelli (qui reprend d’ailleurs l’esthétique curieuse de celui de Lars von Trier dans Antichrist) symbolise tout et rien dans un discours profondément nonchalant, qui va puiser ça et là les références cinématographiques de son utilisation occulte. Sa glorification de l’enfant roi atteint un sommet d’imposture inac-
LOst person area de Caroline Strubbe avec Lisbeth Gruwez, Sam Louwyck C’est un film que j’avais beaucoup apprécié lors de sa projection l’an passé à la Semaine de la Critique, et j’avais eu grand plaisir à le soutenir. Ce premier film de Caroline Strube, nous touche par un fond lumineux, incroyablement dépossédé des carcans du jugement. Elle nous fait vive à travers Tessa une petite fille de 9 ans, et son vague à l’âme des plus disloqué, à la confrontation psychique et et physique forte. Elle s’éprend de tout ce qui s’offre à elle, crée un monde merveilleux, fait d’harmonie et d’arrangements avec son environnement. Sans misérabilisme, sans racolage , la réalisatrice s’attache à installer une symbolique forte, qui signe le délabrement d’une psychologie sans solution. L’accident, le grain de sable qui vient enrayer une situation suspendue par l’adultère remet en cause le profil d’une vie. C’est tout un monde de non dits, de non sens aussi que l’on partage dans ce quatuor de personnages tous attachants, et qui ouvrent les portes d’une jolie reflexion sur le sens de l’amour. JA FRENCH RIVIERA 2010
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Grace de Paul Solet avec Jordan Ladd, Gabrielle Rose Madeline Matheson, enceinte de huit mois, est déterminée à accoucher naturellement. Suite à un grave accident, le bébé qu'elle porte meurt dans son ventre. Néanmoins, elle décide de mener sa grossesse à terme. Après l'accouchement, le bébé revient miraculeusement à la vie... C’est l’idée d’un mini-festival (Cine Madness) itinérant qui est à l’origine de la sortie de Grace, simultanément de celle de trois autres films (Donkey Punch de Olly Blackburn, Petits suicides entre Amis de Goran Dukic et Confession d'un cannibale de Martin Weisz). Le film dit «de genre» (c’est vrai on ne dit plus film d’épouvante, c’est démodé), est sans doute le vrai reje-
ton mal aimé du cinéphile. Et pourtant, il arrive souvent, dans ses excès, à aller là ou le cinéma plus conventionel n’ose pas. Grace à ce titre n’hésite pas une seconde à pousser très loin l’imagerie dérangeante. Et son succès va bien au delà d’une succession de frayeurs spontanées. L’installation du climat de malaise accomplit avec brio sa mission. Il lui a valu d’ailleurs un prix à Gerarmer en 2009. D’une utilité sociale certaine, la démonstration de tels comportements psychotiques peuvent bouleverser, au pire faire rire. Mais devant la somme de nullité des sorties de cet été, peut être qu’un peu d’émotions fortes pourra redonner un peu de vigueur… à notre jugement! RA
Un poison violent de Katell Quillévéré avec Clara Augarde, Lio midables : à contre-emploi, Lio étonne en catholique provinciale, Galabru lâche son talent dans des phrases égrillardes et Stefano Cassetti (ex Roberto Succo) est parfait en prêtre troublé et attiré par le sexe, sans oublier Clara Augarde, jeune révélation.
Découvert à la Quinzaine des Réalisateurs, Un poison violent a obtenu le Prix Jean Vigo. Sa toute jeune réalisatrice Katell Quillévéré (à peine 30 ans) y mène un récit d’éducation sentimentale. Dans la Bretagne profonde, une adolescente, qui s’ouvre à la sexualité, est engluée dans une famille ultra-catho. La cellule familiale est en train de s’effondrer : le père vient de quitter la maison pour fuir une femme dépressive, folle de Jésus et du curé du coin, alors que son propre père (le grand-père de la jeune fille), bon vivant blasphématoire, est proche de la mort. L’ado voit sa foi ébranlée par la découverte de ses sentiments pour un gentil voisin. Tous les interprètes sont for-
CBL
poetry de Lee Chang-Dong avec Yoon Jung-hee, David Lee Au moment où elle perd la mémoire, une femme suit des cours de poésie pour apprendre à écrire. Elle découvre qu’elle aime les mots alors qu’elle les oublie. Femme de ménage d’un vieil infirme libidineux, elle est par ailleurs responsable de son petitfils, un ado insolent et maussade, qui a violé une jeune fille avec six camarades de collège. Les pères, terrifiants de monstruosité ordinaire, cherchent à éviter la presse et la justice en monnayant le silence de la mère de la victime, pour cela il est impératif de rallier la grand-mère. Lunaire avec sa coquetterie, sa délicatesse, celle-ci semble ailleurs, à côté de la plaque, et pourtant elle ne perd pas le sens de la vérité.Yun Jung-hee (star coréenne aux 330 films !) n’aurait pas démérité du Prix d’interprétation féminine au dernier Festival de Cannes. Ce fut le Prix du scénario pour ce film doux et entêtant : le réalisateur mêle les divers fils narratifs avec aisance et liberté, tout en parlant de choses profondes (la mort, la nature, le langage, le machisme). Il fallait oser intituler un film « Poésie » ! Une atmosphère bucolique se joint à une réalité dérangeante et à l’implication dramatique. L’eau frémissante de la rivière où s’est suicidée la jeune victime se confondra avec l’encre qui suscite les mots : un poème finira par être écrit, lu et entendu. CBL 24
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SORTIES CD
Electro Glam par Roland ABELE
PHONIQUE KISSING STRANGERS Dessous Recordings / La Baleine
© Alexander Gnädiger
Il n’est pas rare que nos voisins germaniques nous surprennent avec des albums électro-pop fortement séduisants. Parmi ces petits bijoux à ne pas manquer, voici Phonique, qui nous dévoile un nouvel opus très raffiné. Découvert il y a trois ans, au moment de la sortie de son second et double album “Good Idea” (qui avait déjà retenu toute mon attention), voici “Kissing Strangers”, un assortiment étincelant de 15 (!) perles deep-house, au son précieux, pur et profond. Chaque chanson est un monument, généreusement enrichi par les voix touchantes et intemporelles de Rebecca, Ruben, Georg Levin, Ian Whitelaw, Nadeshda et du grand Louie Austen (qui nous dévoile sur “Endless Love” un timbre de voix inédit). Même si on reconnait parfois
certaines mélodies cultes qui on marqué toute une génération (comme sur le remake du sublime “Feel what you want” de Kristine W), Michael Vater aka Phonique possède un vrai talent d’écriture avec une sensibilité et un sens du rythme réjouissants. Il fait partie de ces rares artistes électro à moderniser la musique pop, au profit d’une house underground, accessible et sophistiquée. Un album à écouter de bout en bout, en boucle, et dont on ne se lassera pas! www.dessous-recordings.com - www.myspace.com/phonique
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SORTIES CD
Electro par Roland ABELE
ACID WASHED ACID WASHED Record Makers
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Detroit revival avec cet album des frenchy Acid Washed, qui mélangent acid-house chaloupé et disco-kitch avec une joie contagieuse. Ecoutez “General Motors, Detroit, America”, “Snake” ou “Changes”, c’est divin. www.myspace.com/weareacidwashed
CHARLES SCHILLINGS
UFFIE
LIKE A RADIO / LIKE A CLUB
2 CD
Pschent / Wagram
Ed Banger / Because
Le troisième album personnel de Charles Schillings est proposé sous forme de double CD. Le premier contient l’album “Like a Radio” avec 14 titres résolument orientés pop, mais avec un son délibérément porté sur le dancefloor. Le second, intitulé “Like a Club”, propose comme son titre l’indique, une relecture du premier, avec des remixs dance décoiffants. Un double album vraiment séduisant donc, autant pour les amateurs de sons club, que pour les amoureux de musique électro-pop.
Révélée sur internet et fraîchement installée sur Paris, la jeune Américaine Anna-Catherine Hartley, dite Uffie, est la nouvelle égérie électro-pop du moment. Après le tube minimaliste mais diablement accrocheur “Pop the Glock” et son second extrait “ADD SUV” en duo avec Pharrell Williams (rien que ça), elle déboule avec un album truffé de titres tout aussi affriolants. Produits par Freadz, Mr Oizo, SebastiAn ou encore Mirwais, ce disque est une vraie surprise, a condition d’aimer l’électro à l’état pur!
www.myspace.com/charlesschillings
www.myspace.com/uffie
FLASH REPUBLIC
EXAMPLE
DANGER
2 CD
Twister/ Pool E music
Originaire d’Afrique du Sud, le groupe Flash Republic revient avec un second album, sur lequel on assiste à un explosion de styles hautement stimulants. Pop, rock, funk, jazz, indé, le tout sur un solide base électro lourde et branchée, des synthes ‘80, des rifs de guitares endiablés et la voix ostensible de Tamara Dey. Un savoureux mélange, accompagné (tout comme pour Charles Schillings), d’un bonus CD avec des remix terriblement débridés.
FAITHLESS
ATLANTIQUE Futur / EMI
••••I•
Des synthés à tout va, une voix haut perchée et des sonorités eighties fortement séduisantes, voici la nouvelle vague électro-pop made in France, à découvrir sans tarder.
WONT GO QUIETLY Ministry of Sound / Happy Music
www.theflashrepublic.com - www.myspace.com/theflashrepublic www.twister-sessions.com/flashrepublic
MINITEL ROSE
SEX DREAMS AND DENIM JEANS
Véritable phénomène outre-manche, Elliot John Gleave aka Example arrive en France avec un second album chargé de bombes dancefloor. Remarqué par Pete Tong en 2007 grâce à une cover du “Toxic” de Britney, ce jeune rappeur londonien réussit un mélange de style -qui pour d’autres se solde souvent en soupe italienne-, à savoir une petite mélodie pop bien agréable, un pur son électro et un chant rap racé. Exercice réussi, avec mention spéciale pour “Watch the sun comes up”, “Last ones standing” et “Kickstarts” son nouvel extrait.
THE DANCE
GAUDI
Nates Tunes / Pias
NO PRISONERS
A travers ce sixième album et comme son titre le laissait présager, la formation britannique Faithless, composé de Rollo Armstrong (frère de Dido) et la DJ britannique Sister Bliss, reprend possession de son terrain de prédilection, celui sur lequel elle a toujours excellé, le dancefloor! Interprété par Maxi Jazz, le premier extrait “Not going home”, qui ouvre également l’album, agit comme une claque, une renaissance, juste pour nous rappeler qu’ils sont bel et bien de retour, suivie par “Feel Me” une reprise mirobolante de et avec Blancmange, ainsi que deux titre sublimes avec la délicieuse Dido.
Six Degrees / Universal
Malgré sa popularité très réduite, Gaudi n’est pas à son premier essai, puisque la sortie de son premier album remonte à près de vingt ans. Réputé pour ses sonorités dub et électronica, mêlées d’influences world, rap et reggae, ce musicien installé à Londres semble vouloir amorcer un nouveau virage plus uptempo. Son nouvel opus “No Prisoners”, contient en effet des titres fortement orientés club, inspiré des sons breakbeat, avec des lignes de basses lourdes et denses et des instruments world subtils. www.gaudimusic.com - www.myspace.com/gaudimusic
www.faithless.co.uk
www.minitelrose.tv
CHARLES SCHILLINGS
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DISKJOKKE EN FIN TID Smalltown / La Baleine
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Voici un petit bijou électro entièrement instrumental, en provenance de Norvège, avec des passages dignes d’un opéra-disco futuriste. www.diskjokke.com
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VT3 de COUV II de COUV
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0,50 euros par envoi + prix d’un SMS
Service professionnel édité par TELEMAQUE - RCS 403427701
VT4 de COUV
COUV_VERTU_20_cgaA4_couv 02/11/10 16:29 PageVT4
www.formiaglass.it
ONE THOUSEND & ONE NIGHT
Design : Hilton McConnico