100pour100news.com
Au sortir du quai, la foule des trains retardés a encore grossi. Les passagers qui attendent d’embarquer à bord de leurs rames font obstacle aux voyageurs qui cherchent à sortir. Parvenant à traverser le hall grâce à une conduite experte de ma valise à roulettes, nous atteignons la sortie annonçant la station de taxis et assistons alors à une scène digne d’un documentaire animalier. Tels des saumons luttant à contre-courant, le nez un peu en l’air, éblouis par les lumières de la capitale dans la nuit automnale et fatigués de leur périple, les voyageurs suivent le panneau de direction vers la station de taxis pour s’agglutiner entre les barrières d’attente saturées. Une nuée de racoleurs se mélangent aux passagers en les alpaguant : « Taxi, taxi, maintenant ! », « Je vous fais un prix si on part tout de suite ! », « Vous êtes quatre, ils ne vous prendront pas, suivez-moi ! » D’un coup, la meute disparaît. Une brigade de policiers vient de s’approcher de la station de taxis… Après quelques minutes, alors que notre tour s’approche, le flux de taxis libres en provenance du sous-sol se tarit. Un murmure d’inquiétude parcourt la file de passagers : « Y’a plus de taxi ! » Discrètement, les racoleurs s’approchent vers les plus angoissés pour leur proposer de les emmener… Enfin installée dans mon taxi, j’interpelle le chauffeur : « Alors, vous faisiez une pause ? C’est à cause de ça la pénurie de taxis ? » Coup d’œil immédiat du chauffeur dans le rétro, qui reste pourtant courtois : « J’étais bien là, mais pour arriver jusqu’à vous, je dois emprunter un chemin de circulation sinueux en souterrain de la gare. Maintenant, il va falloir patienter pour sortir car le feu rouge que vous apercevez en bas marque la sortie du goulet d’étranglement dans lequel nous sommes tous obligés de nous engager. » Scène de la vie quotidienne pour tout citadin qui préfère le train à la voiture… Saurez-vous retrouver la gare dont il s’agit ? Alors que la France se prépare à accueillir en 2023 la Coupe du monde de rugby ainsi que les jeux Olympiques et Paralympiques en 2024, force est de constater que la desserte de ces événements est pour l’instant loin d’être au point !
Editeur : Lempickom sarl 11, rue Duvergier - 75019 Paris
Directrice de publication : Hélène Manceron
Administration : Hervé Borruel
Secrétaire de rédaction : Laurent Thelliez
Conception maquette : Stanislas Marçais Crédit photo (sauf mention) : LNM Contact : 100pour100news@sfr.fr
Imprimeur : ESAT - Les Ateliers de la coopération 13, rue Georges Auric - 75019 Paris
Journal professionnel indépendant diffusé tous les 1ers et 15 de chaque mois. Edition digitale gratuite - Edition papier sur abonnement payant. Archives Accéder aux archives en ligne Abonnement Accéder au formulaire en ligne
Partenaires médias :
Retrouvez l'info 100% TAXIS sur le site du web journal 100pour100news.com Abonnez-vous à la newsletter 100% NEWS TAXIS
Découvrez la collection d'éditions spéciales et les rubriques pratiques : annonces et librairie.
Hélène Manceron
sommaire
15 novembre 2022 - numéro 238 - édition imprimée n°90 Journal d’informations spécialisées disponible tous les 1ers et 15 de chaque mois
actualités
liens recensés en situation de mobilité réduite susceptibles de se rendre sur un site des jeux Olympiques et Paralym piques de Paris 2024, le ministère des Transports projette la création de 1000 taxis parisiens PMR. Pour sa part, la FNDT a souligné les contraintes d’équipement que subi ront les chauffeurs et a invité le gouvernement à travailler déjà sur l’intégration de la mobilité taxi pour la prochaine Coupe du monde de rugby.
HM Plus d’infos : « Comment saisir votre député-e ? » - Accédez au site de la CGT-Taxis Dossier législatif Résolution n°295 – Accédez au site de l’Assemblée nationale
l'article sur le site
événement
Parcours d’obstacles et jeux Olympiques Alors que certains dossiers clefs pour la profession restent en souf france, la direction générale des infrastructures, des transports et des mobilités s’est attaquée à la mise en œuvre de l’article 2 de la loi Grand guillaume qui prévoit le contrôle des plateformes VTC et taxi ainsi que le recueil de données statistiques. « Les plateformes VTC semblent favoriser la rétention d’information afin d’évi ter une étude de leurs données. Pour les taxis, l’hétérogénéité des données, variables en fonction des organisa tions de mise en relation, rend difficile la mise en œuvre », nous confie un proche du dossier. Avec 6000 Franci
Taxi Téhéran, un film qui éclaire l’actualité
Lire l'article sur le site > > > Lire l'article page 6
Organisé les 4 et 5 novembre dernier en Allemagne, l’EuroTaximesse, véritable salon européen du taxi, s’est déroulé à Essen. Notre partenaire DoYouSpeakTaxi s’y est rendu avec deux de ses collègues taxis et partage avec nous son débriefing… Road trip en Dodge
A 6 h de route de Paris, la ville allemande d’Essen n’est pas un gros défi pour notre globe-trotter qui partage sur Instagram ses photos de taxis des régions et pays qu’il découvre. « Le salon a été l’occasion d’une virée sympa entre collègues. Nous sommes partis à trois : un taxi de Brunoy dans l’Essonne, un taxi de Château-Landon en Seine-et-Marne et moi, taxi parisien », raconte-t-il. « Nous avons pris la Dodge Charger du collègue du 77. C’était l’occasion de tester ce véhicule américain, véritable concept car. 15 litres/100 km, une conso écolo pour un V8 essence passé à l’éthanol ! Le véhicule est confortable et la puissance du moteur est très appréciable. Ce doit être un super taxi de campagne mais la circulation parisienne ne permettrait pas d’exploiter à plein ses atouts. »
Une exposition sans surprise Comme lors du dernier Salon des taxis et du Mondial de l’automobile, les constructeurs automobiles, déstabilisés par la concrétisation de la transition énergétique, semblent avoir majoritairement brillé par leur absence. Notre envoyé spécial 100% Taxi a néanmoins relevé plusieurs actualités intéressantes. « Nous avons pu retrouver des marques de fournisseurs qui proposent leurs produits et services en France tels que Hale Electronic, Mobilize, Toyota, mais aussi des fournisseurs non encore distribués dans l’Hexagone tels que Semitron, un équipementier grec. Il y avait de beaux stands comme celui de Volvo, de Toyota et de Mobilize qui, en plus de
son véhicule dédié au transport public particulier de personnes, présentait iCabbi, une application de gestion de flottes. En revanche, malgré sa réputation auprès des taxis allemands, le stand Mercedes était plutôt décevant avec juste un Classe T et un Vito sans options. Toyota a présenté en exclusivité la bZ4X, un véhicule 100 % électrique, plutôt impressionnant malgré un design décevant. Le secteur des assurances était représenté ainsi que des applis comme Freenow, qui propose des courses taxis ou VTC et recrute dans toute l’Europe. On trouvait également des petits stands locaux telle la Huss Shop avec vêtements et accessoires logotés "Taxi". Les "préparateurs de véhicules" notamment la société OBRIST Group, qui transforme des véhicules 100% électrique en hybride méthanol, ont également été très intéressants même si nous n’avons que peu de retours sur cette technologie. Enfin, nous avons pu apprécier le panel d’offres présentant des véhicules 100 % électrique dédiés au transport de personnes à mobilité réduite ».
Taxi « old timer »
Enfin, réalisée par une équipe de passionnés, animateurs du site ig-oldtimertaxi.org et organisateurs de la réunion de taxis vintage OTTO, une partie de l’espace d’exposition était dédié à la présentation d’anciens taxis allemands. « Il y avait de vieilles Mercedes limousines "coquille d’œuf", "crème", "blanc cassé" voire même "beige" selon la perception de chacun, mais toutes de la couleur emblématique que nous pouvons retrouver dans les villes du pays. Il y avait aussi une Classe E de 1997, une autre Mercedes des années 70 et même la voiture de mon grand-père, une Audi 100 ! » confie DoYouSpeakTaxi.
Propos recueillis par HM
Si la contestation sociale contre le régime théo cratique iranien fait l’actua lité depuis deux mois, le film « Taxi Téhéran » réalisé par Jafar Panahi en 2015 offre un panorama de la société iranienne. Baromètre socié tal, dernier espace de liberté, témoin de la vie quotidienne, le taxi véhicule plus que des passagers et cette comédie dramatique réaffirme une fois encore sa fonction sociale.
Un film palpitant
Installant trois caméras dans l’habitacle d’un taxi jaune, Jafar Panahi, le réalisateur, se fait passer pour un chauffeur de taxi. À Téhéran, les clients hèlent les taxis et les courses peuvent être collectives. Tourné dans des conditions de circulation réelle, le film voit se succéder un accidenté et son épouse, un voleur partisan de la peine de mort, une enseignante, deux vieilles dames et leurs poissons rouges, une avocate militante, sa nièce…, tous acteurs ou amis du réalisateur. Non sans humour, chaque passager va dévoiler un aspect de la société iranienne de Téhéran et, au fil des courses, la tension s’installe.
Un film politique
Récompensé à sa sortie en 2015 par un Ours d’or au festi val international du film de Berlin, « Taxi Téhéran » milite pour la liberté d’expression et constitue un acte de cou rage de la part du réalisateur. En effet, depuis 2010, Jafar Panahi était en liberté conditionnelle après une condam nation à six ans de réclusion, vingt ans d'interdiction de faire des films et de quitter l'Iran. Arrêté ce mois de juillet 2022 ainsi que deux autres réalisateurs pour avoir signé une pétition concernant l’effondrement d’un immeuble, le cinéaste iranien est actuellement en détention mais refuse de se taire. Son équipe et sa maison de production ont décidé de maintenir la sortie publique de son dernier film « Aucun ours » le 23 novembre prochain.
HM
Référence :
« Taxi Téhéran », J. Panahi, 2015.
Disponible en DVD, VO et VF.
Nous avons sollicité Taxiran, association historique du taxi pari sien, afin d’en savoir un peu plus sur les taxis de la capitale iranienne. « À Téhéran, il y a d’abord les taxis jaunes, c’est la couleur tradi tionnelle. Certains sont taxis de ligne. Ils effec tuent des allers-retours nord/sud ou est/ouest
dans la ville et sont très bon marché. Ensuite, il y a des taxis jaunes qui maraudent en ville. Ils négocient le tarif de la course à la montée avec le client. Enfin d’autres sont affiliés à un central radio et travaillent au comp teur. Depuis une quinzaine d’années, une compagnie appartenant à un groupe privé tente de concurrencer les taxis jaunes avec leurs
taxis verts. Et, comme à Paris, il y a aussi des VTC qui là-bas s’ap pellent Snap ! », explique Davoud Sabet .
Plus d’info : A lire – « Taxiran, la force d’un métier »
Déposez vos annonces directement sur le site du web journal.
