entrevues
Steve Amber tonnerre de Brest PIERRE-ARNAUD JONARD
Depuis des années maintenant, les Bretons nous avaient abreuvés de concerts assez incroyables. On sentait une âme chez ce groupe. On attendait leur premier album avec impatience : il nous arrive enfin. Et Brest redevient ainsi le phare qui nous éclaire.
L
e groupe aura connu bien des vicissitudes avant la sortie de leur premier album. Après un EP publié en 2016 puis un second en 2018, on était sans nouvelle discographique du groupe, même si fort heureusement leurs prestations scéniques de 30 LONGUEUR D’ONDES N°96
MARIE D’EMM
haut vol nous avaient permis d’espérer une suite à la hauteur de leurs performances live. Comme tous les groupes, Steve Amber aura connu les difficultés liées à l’épidémie de Covid 19 : l’impossibilité de tourner, le report d’un album mais le quatuor en aura connu une autre et de taille : la fermeture administrative de leur lieu de résidence et de répétition : le studio Mains d’œuvre à Saint-Ouen sur Seine durant de longs mois. Et ce juste avant l’enregistrement du dit album. Disque qui se fera finalement durant le nouvel an 2020 et qui aurait dû en toute logique voir le jour bien plus tôt. Tous ces retards, tous ces tracas auraient pu démotiver le combo mais il n’en fut rien. Au contraire, les musiciens auront mis ce temps à profit pour peaufiner jusque dans les moindres détails leur premier opus. Pour s’aérer l’esprit et élargir leurs univers respectifs, les différents membres du groupe ont travaillé sur des projets parallèles. Projets qui auront, au final, nourri Steve Amber et l’auront sans doute aussi rendu plus fort. Le combo nous offre aujourd’hui un album plus pop que le psychédélisme auquel il nous avait habitués d’ordinaire. Un tournant pleinement assumé : « Nous aimons les groupes avec un son grunge mais nous trouvons qu’il est plus
sympa à la maison d’écouter de la pop. On a beaucoup pensé à la dynamique de l’album. On a investi dans des synthés, nous avons essayé des sonorités nouvelles. Nous avons été conquis par l’utilisation des synthétiseurs grâce à l’écoute des albums de Tame Impala. Avant cela, nous étions un peu réticents à leur emploi. En fait, nous n’avions pas envie de n’être qu’un groupe à guitares. Les compositions du disque sont assez pop même si l’emballage reste expérimental. Si tu joues ces titres en guitare-voix, ce sont des mélodies assez évidentes. Il faut dire que nous ne rejetons pas tout ce que la musique dite « mainstream » peut produire. Il y a des choses intéressantes là-dedans. On a mis les titres les plus pop-rock au début du disque avant d’aller vers des morceaux plus expérimentaux dans la suite de l’album. On a pensé celui-ci comme un concept album. Il faut y injecter du sens afin que ça ne soit pas juste une compilation de titres. » Steve Amber aura, pour cet album, travaillé avec Henri d’Armancourt de Shoefiti à la production : « Henri possède une énorme culture musicale et, qui plus est, dans l’univers musical que nous aimons. Cela va de Sonic Youth à Radiohead en passant par Elliott Smith pour le côté le plus pop. Il a réussi à concrétiser ce que nous avions en tête grâce à cette