Ceci est une analyse subversive

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Ceci est une analyse subversive.





SUBVERSION

L

e périphérique se définit en défaut de la centralité, la banlieue en défaut de la ville-centre. Celle-ci, c’est une entité intégrant la notion de continuité tant dans ses tissus que dans ses usages et ce, en respectant une trame prédéfinie dotée d’une flexibilité relative qui génère un sentiment de cohérence dont l’urbanisme fait l’apologie étymologique. Parce que la banlieue est un territoire qui se qualifie par sa discontinuité, l’aborder selon les codes d’un urbanisme centripète, c’est lire un livre en utilisant le mauvais alphabet. Ceci n’est un territoire malade que si l’on la ville-centre comme étant son référentiel absolu. On touche là les limites d’une vision dépassée par une seconde génération d’urbanités dont la diversité des corps, des objets, des temps, des échelles, la plongent dans un brouillard abstrait que l’urbanisme ne parvient pas à dissiper. Renverser cette discipline biaisée par la centralité et embrasser sa subversion. Se défaire d’une vision du dessus appliquant des théories et autres principes alienés et adopter celle du dessous. Percevoir les qualités propres d’un site et ainsi agir non plus sur, mais depuis ce même site. Basculer d’une position de l’a priori vers celle de l’a posteriori, ceci est le Suburbanisme1.

1. Sébastien Marot, l’Art de la Mémoire, Editions de la Villette, 2010




OBJETS Un stéréotype, c’est une figure reconnue par une majorité. C’est un pavillon, un supermarché, un cimetière, une route, autant d’entités dont l’énonciation appelle automatiquement une image, un usage, un contexte qu’on lui attribue d’un commun accord. De ces objets-clichés, le territoire périurbain en est plein. Ce sont d’ailleurs sa composante principale. L’étalement urbain connote à tort la faible densité, et ce, parce qu’on exclue de ces savantes statistiques l’emprise au sol des infrastructures, la route, les rails, qui en sont les catalyseurs préférentiels. Qu’on se le dise, la banlieue est un territoire contraint qui tend vers la saturation. On est loin du mythe de la mer grise1 dans laquelle flottent quelques vaisseaux isolés. Cependant si l’entre deux objets n’est pas si indéfini qu’on le laisse entendre, l’objet lui même est bien un élément solitaire. Ce territoire est une configuration d’objets autistes, autant de stratégies dont les enjeux sont sourds aux uns des autres, et donc l’implantation, le site, n’est que le résultat d’un heureux concours de circonstance. Chacun existant de sa propre volonté à l’échelle qui lui est la plus profitable, il n’y a pas de hiérarchie directe entre chacun d’eux. Parce qu’ils sont stéréotypés et non spécifique, la qualité du territoire n’est pas dépendante de leurs natures, c’est leur configuration qui rend ce territoire spécifique. Ce territoire est un site exemplaire qui combine un large échantillon de ces espaces-types, ces objets périurbains. 1. Charles Moore, You have to pay for the Public Life, Perspecta : Selected Essays, MIT Press, 2001



ABSTRACTION Représenter un objet c’est faire un effort de sélection de ses données propres. Ainsi, le produit obtenu ne peut prétendre à l’objectivité. La carte adopte un point de vue qui se veut surplombant et donc dégagé de la contrainte individuelle que constituent les limites du corps. Or, qu’elle soit le résultat d’une ou d’un ensemble de consciences, elle n’en reste pas moins la traduction graphique d’une volonté, et les informations qu’elle délivre ne sont qu’une partie des qualités du territoire étudié. On isole quelques éléments significatifs que l’on combine en un document illustratif, du concret d’une situation observée on bascule vers l’abstrait d’un dessin codifié. Mouvement vers une échelle plus globale de la perception de son territoire. La carte est un outil de représentation, elle est le produit de l’application dogmatique d’une méthode. Objet intrinsèquement lié à une décision La carte ne délivre que les informations que son auteur a choisis. Recomposer la carte en assumant son caractère fallacieux et ce, non pas en partant du général, mais du particulier, ces objets dont les contours sont re-figurés, les détails re-sélectionnés, c’est donner à voir un territoire dans sa version suburbaniste. Du site vers le projet.


HABITER Pavillonaire homogène Pavillonaire hétérogène Pavillonaire abandonné Barre

PRODUIRE Zone d’Activité mixte Sablière

CONSOMMER Centre commercial Zone commerciale Supermarché

ASSISTER Equipements municipaux Cimetière

ACTIF COMMUNIQUER Nationale 6 Route de Corbeil RER D

INACTIF AGREMENTER Elément paysager arboré Seine et eaux Bassin Friches


LE CENTRE COMMERCIAL Apogée de la Famine du désir1. Les caddies qui débordent, les conserves qui s’alignent par centaines sous des néons éblouissant, les fruits made in ailleurs servis sur moquette verte dans un pastiche maraîcher et les inutiles Indispensables qui s’exhibent ça et là, à portée de bras. Le centre commercial c’est une boîte isotherme et rassurant à l’intérieur de laquelle fourmillent des colonies d’individus excités à l’idée de dégainer leur argent imaginaires pucés. Laide caricature d’une société de consommation que l’on décrie constamment. Un objet qui s’adresse à une échelle qui dépasse celle de son emprise au sol, Auchan c’est une sortie comme une autre de la nationale 6, infrastructure qui réunit avec brio les critères exigés par ce dernier, flux, accessibilité, co-présence, capacité d’accueil2. Entité hermétique à son contexte immédiat.

1. Jean Baudrillard, La Société de Consommation, Gallimard, 1974 2. David Mangin, La ville franchisée, Editions de la Villette, 2004


Le Centre Commercial


LA ZONE COMMERCIALE Une concentration de boites décorées aux couleurs de la franchise qu’elles abritent. Un second centre commercial à ciel ouvert, souriant de toutes ses pancartes à ses clients potentiels, et qui, à l’image de son équivalent fermé, tourne délibérément le dos à sa localité.


La Zone Commerciale


LE SUPERMARCHE De la diversité à bas prix, ceci est le leitmotiv du supermarché. Il se distingue de ses pairs hyper non seulement de par sa surface plus réduite, mais également par son implantation dans un tissu constitué et fini. La consommation de masse proche de chez vous. Surfaces trop modestes pour prétendre à l’hyperéchelle, trop importante pour être considérées comme un commerce de proximité. Emprise au sol qui subit la pression foncière alentours, une direction étouffée par des baux sans fin qui peine à boucler ses budgets, une marque qui se désinteresse de cette échelle bâtarde dont la rentabilité décroit vertigineusement. Le supermarché est un fait urbain en perte de vitesse, dont les places de parking incurablement vides sont le symptôme d’une proche obsolescence. LE PARKING Lieu purement fonctionnel où l’usager gare son véhicule le plus près possible de l’espace-objectif. C’est une manière de ranger des individualités, à 30, 60, 45 et 90 degrés, en épi ou en bataille. Une surface aussi pauvre qu’indispensable à la survie de la boite à consommer qu’elle dessert. Sans boite, le parking n’est qu’une flaque de bitume zébrée de lignes souvent blanches, parfois jaunes. Une opportunité foncière sous exploitée.


Le SupermarchĂŠ


LE PAVILLONNAIRE Étape-clé dans la réalisation du Rêve Français, l’accession à la propriété. Désir égoïste et commun de posséder son propre pavillon au toit plus ou moins pentu, d’un bout de jardin et d’une allée dans laquelle garer sa voiture. L’heureux propriétaire, facteur clé de l’étalement urbain. Le pavillonnaire est un tissu latent que l’on admet comme abouti et reproductible. Un produit consommable de la vie quotidienne sur lequel on ne s’attarde plus que pour spéculer financièrement, ou pour y poser un regard condescendant. Il est le symptôme de la ville dortoir, d’échelle modeste, le pavillon fonctionne pourtant à l’échelle de la Métropole. Paris dort, consomme et vit en banlieue.


Le Pavillonnaire


LE CIMETIERE Lieu sacré où reposent les morts. Une poignée de nostalgiques y déposent encore quelques gerbes qui faneront aussi sûrement que les corps s’assécheront paisiblement enroulés dans leurs linceuls inutiles. Espaces en marges que finalement la ville a enserré, ce sont des enclaves vides d’usages où rien ne se passe. Un espace public sans sa vie publique.


Le Cimetière


LE BASSIN Monument. Elément fort et porteur de sens dans la Conscience commune. Le monument prend une valeur d’icône autour de laquelle viennent se greffer des intérêts d’échelles diverses, de la carte postale au lieu de rendez vous. C’est un facteur d’urbanité. Cristallisation d’un temps T par un individu défini, le monument est un élément subjectif qui simule l’urbanité par sa position de force dans le tissu urbain. On fabrique lui fabrique une perspective qui simule alors sa valeur en le posant en situation de contraste. Le monument s’éteint dès lors que le contexte y devient compatible et l’incorpore. Ce bassin, relique des années fastes de Henri IV, n’est désormais un monument que dans l’Inconscient collectif, et une valeur ajoutée ornementale effective pour le pavillonnaire environnant.


Le Bassin


LA SEINE Fleuve. S’il eut un rôle important, voire majeur, dans un proche passé, ce temps est terminé. La Seine c’est une départementale fluviale dont le trafic est faible, pour ne pas dire disparâtre. Un objet désactivé.


La Friche


LA SABLIERE Des tas, amoncellements de matière sans autre ordre que celui de la gravité terrestre. Un chantier perpétuel où une milice de machines aux machoires édentées s’affairent encore à extraire de ce sol des tonnes de sable qu’elles empilent là, en tas, nonchalamment. Objet résiduel d’un secteur secondaire flamboyant.


La Sablière


LA ZONE D’ACTIVITES COMMERCIALES Agglomérat de tôles et d’acier, on rassemble ici tout ce qui peut rentrer dans une boite dont la hauteur n’excède pas neuf mètres, et la largeur ving cinq. Réunion cocasse de petites et moyennes entreprises aux profils divers, celui qui imprime, celui qui répare, celui qui débite, celui qui construit, celui qui transforme, celui qui excelle dans l’art du sushi. Chacun s’adresse à son public dans un fracas bariolées d’enseignes, d’affichettes et de panneaux désordonnés. C’est un ensemble d’objets dont la cohésion n’est maintenue que par un article du PLU.


La Zone d’Activités Commerciales


L’ELEMENT PAYSAGER Aujourd’hui encore perdure le fantasme le plus primaire de l’homme. Maitriser la Nature selon ces aplats de couleur verte dont les formes irrégulières témoignent d’un remaniement drastique de leurs lisières. On s’applique à entretenir le mythe d’une forêt de Sénart aussi luxuriante qu’extraterritoriale que l’on traduit en caricatures ridicules et désincarnées, des allées plantées aux airs bourgeois. Il y a bien le parc Henri IV, fierté communale, criante de sous exploitation, des barrières en empêche l’accès, ceci, est une zone protégée. De l’autre côté des rails, bordant la Seine, des PNR, des espaces verts décrétés parcs naturels régionaux, générateurs de subventions diverses. Et pourtant, il ne s’y passe rien. Le vert n’est que parure.


L’Elément Paysager


LA ROUTE Espace le plus public où nul n’est refusé sous réserve d’obtenir un papier aussi fragile qu’utile, rose et certifié. Loin des échangeurs délirants aux courbures dramatiques de la Cité des Anges, leur modeste version francilienne reste cette gigantesque infrastructure continue et pourtant support de discontinuité. La route traverse un territoire qu’elle ne dessert qu’en des points méticuleusement choisis. Ces points ce sont les attracteurs du territoire, ceux dont la nature appelle une échelle plus large, plus ambitieuse que celle offerte par le site où ils sont implantés. Emprunter la Nationale c’est avoir une perception lacunaire du territoire traversé, selon des séquences correspondantes à l’expérience de ces points si particuliers. Le centre commercial, le pavillon, la zone d’activité sont autant de purs produits routiers. Assujettis à cette sixième nationale qui les alimente de son e flux nourricier, milliers d’usagers quotidiens, condition sine qua non de leurs existences.


La Route


LA BARRE La cité, la zone sensible, le quartier qui craint. Un austère bloc de béton percé de ces ouvertures vaguement rectangulaires dont la vue sur cour se substitue à la vue sur parking. Les médias racoleurs tentent de persuader leurs lecteurs que là bas, c’est une feu de haine quotidien dont les carcasses carbonisées du petit matin sont les témoins. La barre se caractérise par cette capacité à concentrer les vices stéréotypés que l’Ignorance attribue volontiers au domaine périurbain. Un bouc emissaire qui jamais ne s’élèvera en martyr. Objet de densité verticale, c’est un Coéfficient d’Occupation des Sols optimisé au nom du collectif.


La Barre


LES RAILS Quatrième zone, à ving minutes de Paris. Départs réguliers hors jour d’intempéries et de mouvements sociaux. Alternative vitale aux sans-voiture, oubliés du territoire périphérique. Le RER contourne les reliefs selon deux méandres et une courbe, dessin avec lesquels les objets les plus flexibles et tranquilles composent et d’autres, rigides et efficaces, pourfendent. Attention à la marche, en descendant du train.


La Route


LA FRICHE Entre deux objets, on rencontre quelques absences vaguement herbacées. Des trous béants, des espaces latents. La friche c’est l’état post-quelquechose, ou préquelquechose, un temps d’entre deux évênements, où seule la tension du devenir est palpable. Les propriétaires de ces trous, demi-dieux périurbains, attendent avec avidité un signe de l’Oracle marchant.


La Friche


QUOTIDIEN Un transect, c’est la mise en relation de ces objets periurbains, dans un ordre spécifique. C’est un outil d’exploration qui permet de révéler l’intelligence du territoire par les pratiques de ses usagers. Une analyse territoriale par le point de vue subjectif de quotidiens. S’il n’y a pas d’habitant-type, il y’a bien des enchaînements d’objets-type, et donc, des transectstype.


Employé municipal

Promeneur

Ouvrier de la Sablière

Sortie familiale

Employé dans la ZAC

Employé à Paris


Ccial Val d’Oly

Zcial M. Gavin

Leclerc

Barre

Pavillon

ZAC Bac d’Ablon

ZAC Montalbot

ZAC C

1450 m

0m

43

1450 m

12.00 - 13.00 h : il déjeune. 14.00 h : ils consomment.

m

m

m

790 m

415 m

55

200

570

19.30 h : il rentre. 7.30 h : il s’en va.

0m 147

11.00 h : il rentre.

m 440 m

9.00-17.00 h : il travaille.

10.00 h : il s’en va.

m

8.00 h : il se gare et prend le train.

80

700

18.30 h : il s’arrête pour quelques courses.

11 0m

2050 m

87

0m

10.30 h : ils consomment. 18.00 h : il fait quelques courses.

0m 78

480 m

8.30 h : il achète son déjeuner

18.30 h : il rentre. 9.30 h : il s’en va.

40

0m

450 m

m

72

100 m

514

170 m


Cimetière

Sablière

Bassin Château Fraye

Cimetière

Friches

Element Paysager Seine

Chemin du Port Brun

43 0m

8.30-12.00 h : il travaille. 13.00-17.00 h : il travaille.

Rue de la Sablière

Rue Bourbonnaise

Rue de la Fosse

Rue Longeraie

Rue G. Goudon

58

0m

Rue M. Marion

Rue R.Gauthier

70

10

10.00 h : il prend un café.

500

Rue J.Corringer

m

93

0m

m

Rue M. Foch

Rue des Gaulois

120

0m Rue Mercure

430 m

9.00- 17.00 h : il travaille à Paris

18.00 h : il prend le rer à Vigneux.

18.00 h : il descend du train et prend sa voiture

23

20

m

8.00 h : il gare sa voiture et marche.

Rue du Bac d’Ablon

8.00 h : il descend du train et prend son vélo. RER D 17.00 h : ils repartent vers Vigneux sur Seine 10.00 h : ils arrivent depuis Vigneux sur Seine

Nationale 6

Route de Corbeil

Rue Gallieni

10.00 - 18.00 h : il travaille.

Rue du Repos

Avenue J. Jaurès

1450 m Rue G. Mangin Avenue République

Chemin des Vignes


SEQUENCES « Cette banlieue, en somme, est un texte sans sujet, une représentation sans référent. Entre les trous et les vides qui sont ses monuments paradoxaux, la visite, qui n’est pas encadré par une histoire construite, ne se déroule pas de façon continue mais bascule soudain d’un plan dans l’autre sans vraie transition, comme s’il s’agissait non pas seulement d’espaces différents mais de « niveaux de réalité » distincts, dont les rapports seraient encore à déchiffrer, ou à inventer. Un voyage d’Alice qui n’en finirait pas de traverser les miroirs. »1 Le transect s’il est continu, puisqu’il est vécu temporellement, est discontinu puisqu’il est vécu en séquences. Le territoire est perçu de manière séquentielle. On passe d’un objet vers un autre, et ce passage, ce mouvement s’effectue avec une conscience relative des tissus traversés, des objets croisés dont les intérêts ne recroisent pas ceux de l’usager. Une perception subjective et saccadée en résonance avec la qualité propre au périurbain qu’est sa discontinuité.

1. Sébastien Marot, l’Art de la Mémoire, Editions de la Villette, 2010



Em

Employé dans la ZAC

Sortie familiale

Promeneur

Employé municipal


mployé à Paris

Ouvrier de la Sablière


INTENSITE Chaque objet dispense des potentialités de besoins qui en font la convergence d’intérêts à la fois particuliers et temporalisés. Ce qui en découle c’est une activation non uniforme de ce que l’on appelle encore territoire.


DENSITE DU BATI Forte Modérée Faible Vide

INTENSITE Impact économique

Accéssibilité

Fréquentation


CONSCIENCE(s) C’est cette capacité humaine à appréhender de manière subjectif les phénomènes extérieurs. Une déréalisation du territoire, c’est à dire que le degré de conscience de ce dernier varie de l’expérience vécue à l’expérience virtuelle en passant par l’expérience physique de ce dernier. Cette distinction correspond à une sélection plus ou moins restreinte des objets et des intérêts que chaque protagoniste, usager de ces territoires, y associe. Des oeillères d’un autre genre qui permettraient de filtrer l’information perçue par l’outil œil et transmise à l’outil cerveau. Trois degrés de consciences, trois surfaces communicantes de cognitions.



9h

9h 17h

14h

11h 14h 18h 10h 18h

18h

18h 8h 8h

19h

10h 17h


MOMENT STAGNATION

8h 10h 17h 18h

19h 18h 17h 14h 12h 11h 10h 9h 8h

>30’ 1h

3h

5h

PERCEPTION

<8h

INCONSCIENCE

9h 17h

10h 9h 9h 18h

PLANS

CONSCIENCE Surface communicante 3 Surface communicante 2 Surface communicante 1


TANGENTE Tangente désigne soit une convergence d’intérêts d’un protagoniste vers un objet dont les spécificités permettent de réaliser ces intérêts. Soit un flux d’évitement qui se caractérise par la proximité progressive d’un objet ou d’un autre flux en un point unique. La tangente est est une figure relative, qui n’a de valeur qu’à partir d’un référentiel particulier, on est toujours la tangente de quelqu’un d’autre. La tangente en tant que convergences d’intérêts a des conséquences formelles en terme de planification. Physiquement donc, chacun des transects identifiés est une succession de circulations tangentielles desservant en leur point de contact respectif les objets que le protagoniste peut alors traverser, et donc activer. Spatialement c’est un ralentissement plutôt qu’une pause, un détour, plutôt qu’un point. Chaque objet devient alors le lieu de traverse potentielle d’un transect (l’usager l’expérimente physiquement) parce qu’il est approché, bordé par la figure de la tangente, une infrastructure telle qu’une autoroute, une route, un rond point...autant dispositifs qui évite grandement et permettent le contact avec l’objet en un point unique, qui se matérialise soit par une déviation de l’axe initial.





TANGENTE(s) Parce qu’elle évite plutôt qu’elle ne dessert, qu’elle traverse plutôt que ne connecte, qu’elle aborde le territoire selon une perspective de biais plutôt que frontale, la tangente encourage l’autisme des objets dont elle ne consent pas le dialogue. C’est la figure emblématique de la banlieue qui se décline en quatre versions. Tangente monumentalisante : l’objet développe des dispositifs qui visent à le rendre visible et donc l’intégrer avec un degré de conscience moindre, mais existant, dans le transect qui emprunte la tangente. L’attention entraîne l’attraction qui permet la consommation et donc l’inscription dans l’économie du territoire, ces dispositifs sont donc vitaux. Tangente écrasante : l’objet subit la tangente, non connecté par le point, ou non connecté à un système de connexion indirecte (rond point). Il n’y a pas d’échange entre les deux si ce n’est la nuisance de l’un sur l’autre. Tangente no man’s land : c’est une juxtaposition rien de plus, les deux objets n’entretiennent pas de liens si ce n’est visuels. La tangente est une troisième entité dont l’unique fonction est la circulation. Tangente-objet : pastiche du modèle de la ville-centre, il instaure un ordre via les axes qu’il fait rayonner autour de lui. Archétype de la percée, la tangente se meut en outil de perspective frontale et perd sa valeur d’à côté en faisant appelle aux codes des symétrie et de proportion qui relèvent d’un domaine alien dans ce contexte décentralisé qu’est la banlieue, les Beaux Arts. C’est donc l’objet lui-même, qui se met en situation tangente, en bordure de son propre contexte.


OBJET

OBJET

Monumentalisation par Perception selon une perspective latérale.

Le No man’s land tangentiel, c’est une Juxtapostion dont rien ne sort, stérile.

OBJET

OBJET

On est toujours la tangente de quelqun d’autre.

Etre en bordure de son propre contexte, c’est être soi-même tangent.


PROXIMITE Les entre-deux sont des situations conflictuelles, axe de confrontation de deux objets induit par la figure de la tangente. Si le point de contact est unique et spatialement défini, la zone d’approche est étendue et diffuse. La proximité, c’est ça, une notion aux contours vagues qui a la capacité d’amener un contact. Une proximité physique n’induit pas une proximité spatiale et encore moins proximité programmatique. Situations liminaires et stériles. Réinventer le territoire en ouvrant ses potentiels selon les interactions qui y prennent places. Ce n’est pas une question de rétablir, mais bien, d’établir des proximités dans ce contexte de ruptures aussi violentes que pauvres entre objets-type.



230 m

4m

2110 m

150 m

1175 m

920 m

20 m

410 m

13 m

15 m 3025 m

230 m


8m

12 m

8m

20 m

12 m

25 m 25 m

1130 m

8m 2600 m

20 m 1360 m





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