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pyrénéenne

dences secondaires pour peu qu’elles se situent à proximité d’un chemin carrossable et qu’elles ne se trouvent pas trop enfouies dans un bas-fond. Le chemin monte ensuite aux communaux, réserve de pâturages d’une Communauté. Cet espace assure la transition entre les agers – ensemble des terres cultivées – et les saltus – terres non cultivées vouées à la pâture que constituent les estives. On y envoie le bétail au printemps quand les hauts sont encore couverts de neige ou que l’herbe n’a pas eu le temps d’y pousser. Celui-ci peut y revenir pâturer à l’automne, en descendant des estives. Dans le paysage les gèrms sont des bocages, à larges haies, pâturages au milieu de boisements qui avancent et qui reculent au cours du temps long, en fonction de la charge pastorale et des effectifs de population qui en vivent. Un tel modèle se retrouve sur chacun des accès aux estives du Montaigu.

Le cheminement parvient, enfin, sur des crêtes subégales, faiblement dominées par le Soum de Dabant Aygue (1746 m). La draille, mentionnée « chemin du Houscau » à cause de sa destination, court sur ces hautes surfaces. Elle surplombe à l’ouest la vaste vallée glaciaire du Lavedan et tous les espaces de l’Estrem de Salles et du val d’Azun qui s’étendent jusqu’au Balaïtous.

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À l’est, tout en contraste, se creuse l’étroite vallée de Gazost, au fond de laquelle se nichent les sources d’eau sulfureuse dont l’une est captée pour alimenter les thermes d’Argelès.

Les pentes, couvertes de sapinières drues, appartiennent à une famille d’importants marchands de bois, suite à de rocambolesques mutations de propriétés, commencées tout au début du xixe siècle et qui aboutirent à priver la Communauté du Castelloubon d’une bonne partie de ses estives et forêts 195. Les estives situées de part et d’autre de ce cheminement de crêtes sont pâturées de préférence en tout début d’été et structurées par toute une série de cabanes et des sources qui les accompagnent: Peyrou, Bigaloume, Las Courbes, Plaa de la Pène, à l’est, Maucasau à l’ouest et au sud-ouest.

(195) cf. Partie 2.

(196) cf. Partie 3.

L’ordonnancement pastoral millénaire fut bouleversé dans les années soixante du siècle dernier par la construction de la route destinée à desservir la station de sports d’hiver du Hautacam 196. Parvenu au col de Tramassel, le cheminement pastoral traditionnel rejoint le col de la Moulata, qui dorénavant constitue la principale entrée montaigusienne, aussi bien pastorale que touristique.

Le col de la Moulata, perché à 1680 m, diverge en plusieurs itinéraires. Ils sont ceux des bergers vers les estives où paissent leurs troupeaux, mais aussi des randonneurs, des skieurs, des pêcheurs et, jusqu’à récemment, des chasseurs. L’arrivée au

Paysage de présbois au-dessus de Vier-Bordes. En arrière-plan, Pène de La Garde.

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