Les Mairies et Hôtels de ville de la métropole parisienne

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LES MAIRIES ET HÔTELS DE VILLE DE LA MÉTROPOLE PARISIENNE

ÉTUDE DES SIÈGES DU POUVOIR MUNICIPAL

École d’Architecture de la Ville et des Territoires à Marne-la-Vallée Mémoire de Master «Métropoles» soutenu le 1er février 2019 sous la direction de David Mangin Présenté par Louis Comte



Page de couverture : Hôtel de ville de Créteil, construit par l’architecte Pierre Dufau entre 1972 et 1974, représenté sur une carte postale, datant de 1975 Source : Archives municipales de Créteil



École d’Architecture de la Ville et des Territoires à Marne-la-Vallée

Mémoire de Master «Métropoles» soutenu le 1er février 2019, sous la direction de David Mangin Par Louis Comte

LES MAIRIES ET HÔTELS DE VILLE DE LA MÉTROPOLE PARISIENNE ÉTUDE DES SIÈGES DU POUVOIR MUNICIPAL

I

CONSTRUIRE LES MAIRIES

II III

HABITER LES MAIRIES

p. 21

p. 63

LAISSEZ VOUS CONTER LA MAIRIE... p.135

IV INVENTAIRE DES MAIRIES ET HÔTELS DE VILLE p. 200


TABLE DES MATIÈRES Introduction

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p. 9

I : Construire les mairies

p. 15

- 1 : Les legs de l’ancien régime

p. 16

- 2 : La Révolution change la donne

p. 24

- 3 : Castor ou Bernard l’ermite?

p. 30

- 4 : Classement chronologique

p. 34

- 5: Les EPCI dans toutes leurs variétés

p. 54

II : Habiter les mairies

p. 59

- 1 : Le Palais

p. 61

- 2 : L’Usine / Bureau

p. 101

- 3 : La Cathédrale / maison commune

p. 113

- 4 : L’Assemblage

p. 122

III : Laissez vous conter la mairie...

p. 131

- Paris, la Ville face à l’État

p. 135

- Châtillon, la mairie-école fait de la résistance

p. 143

- Ivry-sur-Seine, la gauche construit la République p. 149


- Boulogne-Billancourt, au croisement des ambitions sociales et de l’affirmation des villes

p. 157

- Rosny sous bois, l’aventure verticale d’une ville ambitieuse

p. 165

- Évry, le deuxième temps de la ville nouvelle

p. 175

- Noisy le Grand, l’avènement du pragmatisme

p. 185

- Est-Ensemble, le territoire dans l’incertitude

p. 193

Conclusion

p. 197

Inventaire des Mairies et Hôtels de ville

p. 207

Références bibliographiques

p. 290

Remerciements

p. 294

Contact

p. 297

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INTRODUCTION “Siège d’institution, lieu de pouvoir, la mairie est aussi un lieu symbolique. Comment ne le serait elle pas puisqu’on organise en ses murs la vie commune des habitants et que l’on en conserve les traces ? Ce lieu symbole à d’abord été un lieu de mémoire.” Maurice Agulhon, «La mairie» dans «Les lieux de mémoire» 1

1: Maurice Agulhon «La mairie» dans «Les lieux de mémoire», Pierre Nora, Paris, éd. Gallimard, 1997

Hôtel de ville de Levallois-Perret Source : Roger Prévot (1996), Mairies et hôtels de ville, Boulogne-Billancourt, Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement des Hauts de Seine - Topos 92

Objet du quotidien, la mairie s’élève parfois en symbole. Dans “Lieu de Mémoire”, l’historien Maurice Agulhon rappelle l’importance de la mairie, lieu organisateur de la vie des communes de France. Immense, impressionnante ou modeste, tout le monde est déjà rentré une fois dans une mairie. Mariages, arrêtés municipaux, passeports et cartes d’identités… Les mairies sont inscrites dans la vie administrative et citoyenne de tout un chacun. Elles rythment la vie des communes de France. À la fois lieu de décision et d’émotion, elles se distinguent de tout autre bâtiment par leurs fonctions et leurs ambitions. La mairie est au centre de la commune. Cette centralité est à la fois physique et mentale puisqu’elle prend symboliquement le relais de la paroisse en ce qu’il s’agit de gestion quotidienne. Sur la façade, il est commun de retrouver les mêmes décors, une devise toujours identique, Liberté Egalité Fraternité, une horloge qui sonne, un balcon auquel sont accrochés des drapeaux, un beffroi ou un campanile parfois. Les mairies paraissent si semblables et pourtant aucune ne ressemble à l’autre. Elles peuvent évoquer une image d’Épinal, celle de la 9


«Les régimes autoritaires manifestent leur puissance au travers d’architectures, de villes monumentales et de mises en scène par le biais de grandes compostions urbaines» Shahinda Lane, Architecture du pouvoir, Tous Urbains, n° 17 Avril 2017 S’il existe une architecture des régimes autoritaires, existe-t-il par opposition une architecture propre aux régimes démocratiques?

mairie-école que l’on retrouve à la campagne, bâtiment chargé de bonhomie républicaine. Elles peuvent marteler la puissance d’une ville à travers un édifice monumental. D’autres vont ressembler à de simples bureaux aux façades anonymes. La France est le pays d’Europe qui comporte le plus de communes. Au 1er janvier 2017, 35 498 communes découpent le territoire. Elles sont les interlocutrices privilégiées des citoyens car c’est l’échelon le plus fin de l’administration française. Chaque entité se doit d’être dotée d’un bâtiment, de salles, de services, pour répondre aux besoins de ses administrés. Les mairies exercent les mêmes tâches sur tout le territoire. Et pourtant, la mairie moderne n’a guère plus de 150 ans. Ce que l’on considère comme acquis (organisation du territoire, pouvoir public…) n’est finalement que très récent dans l’histoire de France. L’obligation pour une commune de posséder et d’entretenir un bâtiment ou un local pour y gérer les affaires courantes de la commune et y stocker les archives date de 1884. Elles administrent le territoire avec deux objectifs principaux : celui de représenter le peuple et celui de reprénsenter l’état. Le maire est à la fois représentant de ses concitoyens et celui de l’état. C’est une position unique dans la République. Ces deux rôles ne vont d’ailleurs pas forcément toujours dans le même sens et il appartient à chaque élu d’y répondre personnellement. Terrain privilégié des expérimentations démocratiques, l’Ile de France a connu de profondes mutations qui ont fait passer sa de 2,5 millions d’habitants en 1836, à près de

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2 : Dominique Hervier, Hôtels de ville et mairies d’Ile-de-France. Implantation et architecture, extrait de Paris et Ile-de-France - Mémoires, tome 38, 1987, Paris et Ile-deFrance. Mémoires

12 millions d’habitants aujourd’hui. C’est pour Dominique Hervier un terrain d’étude idéal pour étudier l’évolution des mairies et des Hôtels de ville. Des villages sont devenus des villes et cela a entrainé des besoins nouveaux en matière de gestion. Il est alors fréquent pour une ville d’avoir changé plusieurs fois de mairie en fonction de ses besoins pour répondre aux nouveaux et divers besoins de sa population.2

3 : Antoine Brochard, Les Hôtels de région, Architecture républicaine à l’aune de la décentralisation, dans La république et ses symboles, une histoire de signes, Maurice Agulhon, Paris, Publications de la Sorbonne, 2013

Avec une crise démocratique qui ne fait que s’amplifier ainsi qu’une perte de confiance des citoyens envers leur représentants, la question des sièges du pouvoir politique ainsi que de leur symbolique semble être un thème de travail important tant pour le pouvoir politique que pour les architectes chargés de faire des propositions. Incarnation du pouvoir, ils deviennent la métonymie de l’administration qu’ils hébergent. Les mairies, du fait de leur importance dans la vie quotidienne, de leur nombre et de leur ancrage dans les mentalités sont un champ d’étude très intéressant. Comme Antoine Brochard étudie la représentation architecturale du pouvoir politique dans les Hôtels de Régions3, nous regarderons les Hôtels de ville comme lieu de pouvoir. Dans l’imaginaire collectif, un Hôtel de ville bâti sous la IIIème République semble être plus prestigieux, plus légitime, plus porteur de symbolique qu’un Hôtel de ville contemporain. Cependant aujourd’hui, les formes architecturales plus lisses et plus “neutres” semblent être plébiscitées au détriment des formes architecturales classiques. On peut s’interroger sur le caractère même des 11


Hôtels de ville dans notre société actuelle : le programme, autrefois exceptionnel, est-il aujourd’hui traité comme un simple bureau? La mairie est-elle en train de disparaître? Nous chercherons à comprendre dans ce travail comment l’exercice du pouvoir municipal se traduit en architecture.

4 : XML, Parliament, Amsterdam, XML, 2016

Si l’on distingue habituellement les mairies et hôtels de ville par leur époque de construction, nous proposerons d’identifier d’autres moyens de les analyser et de les classer. Les architectes hollandais de l’agence XML dans leur publication «Parliament»4 ont montré qu’il existait une forme architecturale de la démocratie et de l’autoritarisme. En analysant la forme des salles des parlements de tous les pays du monde ainsi que la disposition des mobiliers, ils démontrent que les pays considérés comme autoritaires possèdent comme point commun d’avoir une salle du parlement en forme de salle de classe. Les députés, du fait de la forme de la salle, même s’ils le souhaitaient, ne pourraient pas interagir aussi librement que dans des parlements construits en bancs opposés ou en hémicycle. Dans une première partie, nous étudierons quels ont été les mouvements initiateurs des constructions des mairies et Hôtels de ville ainsi que leurs formes produites.

5 : Roger Prévot (1996), Mairies et hôtels de ville, Boulogne-Billancourt, Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement des Hauts de Seine - Topos 92

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Dans une deuxième partie, nous identifierons les composantes et les invariants de ces architectures selon les qualificatifs qu’utilisaient Tony Garnier lors de la construction de l’Hôtel de ville de Boulogne-Billancourt5 : le Palais, l’Usine (Bureau), la Cathédrale (maison commune) et leurs modes d’assemblage.


Mairie de Courson-Monteloup, Mairie-école, photographie J.-B. Viale, 1980 Source : Dominique Hervier, Hôtels de ville et mairies d’Ile-de-France. Implantation et architecture, extrait de Paris et Ile-de-France - Mémoires, tome 38, 1987, Paris et Ile-deFrance. Mémoires

Dans une troisième partie, nous croiserons les histoires de quelques communes de la métropole parisienne et de leur Hôtel de ville. Nous étudierons de comprendre leur état d’esprit, leurs motivations et leur mode de fonctionnement. À la fin de ce mémoire, se trouve un inventaire des Mairies, Hôtels de ville et sièges d’intercommunalité qui ont servi de terrain d’enquête.

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I : CONSTRUIRE LES MAIRIES “Bien peu de français d’aujourd’hui savent qu’à la fin du siècle dernier, le mot même mairie était un mot récent. Jusque là, on disait plutôt “Hôtel de Ville” en ville et au village “Maison Commune”...là où il y en avait une. La “Mairie” ne s’est imposée et banalisée que lorsque la 3ème république eût valorisé la fonction du maire et l’eût obligé à se matérialiser en un édifice spécial vite perçu comme central, inévitable, nécessaire. “ Maurice Agulhon dans Les lieux de mémoire, sous la direction de Pierre Nora (1997), Paris, éd. Gallimard

Utilisé à la fois pour désigner un bâtiment et une administration, le mot “mairie” regroupe, derrière une appellation commune pour toutes les villes et villages de France, des réalités bien différentes. La mairie est avant tout le siège l’administration communale. Les communes sont définies par plusieurs lois dont la première date du 14 décembre 1789. Pourtant, l’invention des villes ne date pas de la révolution française. Nous allons ici mettre en parallèle l’histoire des villes et celles de leurs institutions.

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1 : Les legs de l’Ancien Régime

Beffroi de Dreux, ancien Hôtel de ville Source : Jean-Yves Andrieux (2009) L’architecture de la République. Les lieux de pouvoir dans l’espace public en France, 17921981, Paris éd. CNDP Librairie

1 : Annie Antoine et Francis Brumont. Chapitre XI. Les cadres de la société rurale In : Les sociétés au XVIIe siècle : Angleterre, Espagne, France [en ligne]. Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2006 (généré le 14 janvier 2019). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/pur/7399>. ISBN : 9782753532199. DOI : 10.4000/books.pur.7399.

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Sous l’Ancien Régime, plusieurs divisions du territoire coexistent. Elles ne correspondent d’ailleurs pas toujours entre elles et peuvent même se chevaucher. La première est la paroisse écclésiastique. C’est une entité religieuse constituée d’une église gérée par un curé qui se charge des rites religieux que sont le baptême à la naissance, la communion et la confirmation lors du passage à l’âge adulte, le mariage et l’enterrement des défunts. Toutes ces fonctions correspondent à l’état civil. Il se charge aussi de la levée de la dîme, l’impôt religieux. Ensuite la seigneurie, composée de plusieurs paroisses, était une délimitation administrative qui servait de base pour la levée des impôts seigneuriaux. La seigneurie était aussi une division judiciaire, puisque le pouvoir de justice incombait au seigneur. Enfin, la communauté1 était la division permettant la levée de l’impôt royal. Créé a posteriori elle était le plus souvent calquée sur la paroisse ecclésiastique. Mais ce n’était pas le cas à chaque fois. Avant la révolution française, il n’était pas rare de voir ces trois limites s’enchevêtrer. Au fil du temps, ces divisions territoriales se sont retrouvées dépourvues d’autorité face au pouvoir royal et n’ont plus été que des relais de perception des impôts. La cas des grandes villes est différent. Dès le XIIème siècle, quelques villes accèdent à une certaine autonomie directement négociée avec le seigneur local ou parfois le roi lui-même au moyen d’une charte. Chaque cas est donc unique. Dotées d’une structure municipale ainsi que d’une


Beffroi de Dreux, ancien Hôtel de ville construit entre 1512 et 1537 Source : Wikipedia contributors. (2019c, 9 janvier). Beffroi de Dreux — Wikipédia. Récupéré 9 janvier, 2019, de https://fr.wikipedia.org/wiki/Beffroi_de_ Dreux

administration, elles servent d’inspiration aux communes instaurées par la révolution. Cependant, ces villes n’étaient pas dirigées selon des principes démocratiques comme elles le sont aujourd’hui. Dans la plupart des cas, quelques grandes familles de commerçants se partageaient le pouvoir, réservant ainsi le les postes influents à une caste d’oligarques. Ces commercants entendaient alors s’arroger des prérogatives au-delà du simple fait de s’enrichir. C’est pourquoi ils avaient la volonté d’administrer leur environnement par eux-mêmes. Il existait parfois une forme d’élection mais dans ce cas, c’était un suffrage censitaire. Comme l’administration de la commune dépend de chaque ville, chacune fonctionnait comme elle l’entend. On peut cependant retrouver des similitudes. Elles se dotaient de l’équivalent d’un conseil municipal restreint dont les membres portent des titres variants en fonction des régions. Dans le nord du royaume, les représentants élus prennaient le nom d’«échevins». Dans le sud, il était plus fréquent de trouver des «consuls». Il était difficile à cette époque d’associer de façon systématique un bâtiment à la fonction tant cette dernière reste floue. Cependant, les témoignages de cette période évoquent déjà des formes familièrement associées aux mairies comme le beffroi ou la tour de l’horloge, ou bien des fonctions similaires à celles d’aujourd’hui (administration, police, justice). À Paris, quatres échevins assistaient le prévôt des marchands, dont la fonction était plus ou moins équivalente à celle de maire, dans la gestion des affaires courantes. Ils s’occupaient de l’approvisionnement de la ville, des travaux publics, de la levée des impôts ainsi 17



que du commerce fluvial. Cette organisation est issue de la prise de pouvoir sur la ville de la corporation des nautes, de riches commerçants dont l’activité principale était le transport de marchandises en provenance et en direction de Paris. Ce régime a été officiellement institué sous Philippe Auguste. Le premier prévôt des marchands connu, Evroïn de Valenciennes, est mentionné dans un texte évoquant la date de 1263. Face à lui, le prévôt de Paris est le représentant des intérêts du Roi. C’est le bailli de Paris. Projet d’Hôtel de ville idéal, Eugène ViolletLeduc Source : Jean-Yves Andrieux (2009) L’architecture de la République. Les lieux de pouvoir dans l’espace public en France, 17921981, Paris éd. CNDP Librairie

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Le prévôt des marchand le plus célèbre est Étienne Marcel qui vécu durant la première moititié du XIVème siècle. Cherchant à diminuer les pouvoirs du roi, il s’opposa aux armées royales lors de la guerre de 100 ans. Accusé d’avoir voulu livrer la ville aux mains des Anglais, il fut assassiné par des bourgeois parisiens. C’est sous sa mandature que l’Hôtel de ville s’installe à son emplacement actuel, Place de Grève. Il était d’ailleurs nommé à l’époque le “Parloir aux Bourgeois”. Après sa mandature, les pouvoir du prévôt des marchands furent diminués puis ensuite réunis avec ceux du prévôt de paris. Le pouvoir royal entendait alors reprendre ainsi le pouvoir sur Paris. Le poste sera rétabli peu après en 1412 mais avec des compétences bien moindres.

Hôtel de ville de Compiègne, XVIème siècle Source : Wikipedia contributors. (s.d.). Fichier:Compiègne (60), hôtel de Ville 1.jpg — Wikipédia. Récupéré 9 janvier, 2019, de https://fr.wikipedia. o r g / w i k i / Fi c h i e r : C o m p i % C 3 % A 8 g n e _ (60),_h%C3%B4tel_de_Ville_1.jpg

À la Renaissance, les Hôtels de ville comme les châteaux de la noblesse quittent progressivement leurs habits défensifs. Les ouvertures deviennent plus larges, le premier étage prend la forme d’un Piano Nobile et le dessin de la façade se complexifie avec le percement de niches 19


destinées à accueillir des statues. L’influence Flamande se retrouve dans le dessin de la façade plus ouverte. L’Hôtel de ville d’Anvers bâti entre 1561 et 1564 sera un exemple dont s’inspireront bien des villes. L’Hôtel de ville de Reims, inauguré par phases successives au début du XVIIème siècle, s’en inspira dans son dessin de façade.

La place de Grève et l’Hôtel de ville de Paris lors d’une fête publique vers 1640 Source : Alain Rustenholz (2010), Traversées de Paris, Paris, éd. Parigramme, p. 271

2: Jean-Louis Harouel cité dans «L’architecture de la République. Les lieux de pouvoir dans l’espace public en France, 1792-1981», JeanYves Andrieux, Paris, éd. CNDP Librairie, 2009

L’Hôtel de ville de Paris attaqué et incendié par les troupes de Versailles en 1871, de GCR Boulanger (n.d.), C’est la semaine sanglante Source : Alain Rustenholz (2010), Traversées de Paris, Paris, éd. Parigramme, p. 281

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Au XVIIIème siècle, la volonté d’unification du royaume de france se fait plus pressante. De nombreux édifices et places monumentales sont construites sont l’impulsion du pouvoir Royal. Le territoire est régularisé par les ingénieurs, les rues sont tramées et des grandes perspectives tracées. La ville doit être un décor plaisant. De nombreuses places Royales sont ainsi édifiées pour être les écrins de statues Royales. Pour l’historien Jean-Louis Harouel2, derrière la place Royale c’est la place de la Nation qui est en train de se constituer. L’embellissement des villes est un des éléments formateur de l’unité du royaume. Ces grandes places témoignent de l’unité du territoire incarnée en la personne du Roi. La cité est représentée par l’Hôtel de ville comme à Toulouse (1750) ou Nancy (1755) qui est l’incarnation de la commune. À Toulouse, l’Hôtel de ville qui est nommé le «Capitole», est en réalité un agrégat disparate de bâtiments de différentes époques rassemblés par une grande façade. À Nancy, l’Hôtel de ville s’inscrit dans un vaste plan urbain fait avec trois places successives bordées de fastueux édifices. À Paris, la maison aux piliers qui est dégradée, est remplacée par un fastueux Hôtel de ville, un palais de style Renaissance dessiné par l’architecte italien Le Boccador. Sa construction débute en 1533 et s’étend jusqu’au milieu du XVIIème siècle.


Extrait du Plan de Jacoubet, 1836, sur lequel on reconnait l’Hôtel de ville de Paris qui fera par la suite l’objet de nombreux rémaménagements architecturaux et urbains. Une rue traversait l’Hôtel de ville par son porche gauche. Source : BHVP, cote FM AT 11(23,24,32,33) Roger-Viollet Page suivante : Hôtel de ville de Paris reconstruit par Théodore Ballu et Édouard Deperthes, 1874-1882. Ils reproduisent la façade renaissance du Boccador à l’identique et agrandissent considérablement l’Hôtel de ville. Source : Hôtel de ville de Paris — Wikipédia. (2019, 11 janvier). Récupéré 11 janvier, 2019, de https://fr.wikipedia.org/wiki/ H%C3%B4tel_de_ville_de_Paris

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2 : La Révolution change la donne

L’origine du mot «maire» : Le premier “maire” (premier des élus) apparaît dans le nord au XIIème siècle. Il est élu par les Échevins, eux-mêmes élus au suffrage censitaire masculin par les bourgeois d’une ville. Ce mot est issu du latin “Major Domus”, qui donna en francais “maire du palais”. C’était un titre donné à l’intendant des domaines royaux à l’époque mérovingienne. Il possédait, du fait de sa fonction, un important pouvoir de décision.

3 : Maurice Agulhon, interviewé par France Culture, Lieux de mémoire - La mairie, lieu par essence de la République (1ère diffusion : 19/09/1996)

1789

1792

Royaume de France

1804

Première République

La Révolution française introduit un nouveau rapport entre le peuple et ses représentants. Si cette période bouillonnante introduit de nombreuses avancées, elles ne seront pas forcément concrétisées immédiatement. Les vicissitudes de l’histoire ont fait que l’histoire républicaine de la France ne s’est pas déroulée de façon linéaire et paisible. Une histoire législative La loi du 14 décembre 1789 crée 44.000 “municipalités” sur le territoire des anciennes paroisses. Elles sont rapidement appelées “communes”. Chaque commune doit s’organiser de la même façon, peu importe où elle se situe et son nombre d’habitants. Maurice Agulhon considère cette loi comme très en avance sur son temps.3 Elle institue un maire élu par les citoyens en tant qu’organe exécutif de la commune. Il la considère comme une marque de confiance envers le peuple de France pour s’administrer par lui-même. Bien évidemment, les débuts sont laborieux. Très souvent, le maire n’arrive pas à supplanter l’autorité

1814

Premier Empire

1830

1848

Monarchie de Juillet

Seconde Restauration

1852

Deuxième République

1815 Révolution Francaise Fuite du roi à Varenne

24

Sacre de Napoléon I

Exil de Napoléon I

1870

Tro Rép

Second Empire 1871

Les trois glorieuses

Révolution de1848 Sacre de Napoléon III

Guerre Franco-Allemande La commune de Paris


morale du curé ou bien de l’ancienne noblesse locale. La loi change par la suite sous le Consulat. La loi du 28 pluviôse an VIII (17 février 1800) prévoit que les maires et ses adjoints soient nommés par le Premier Consul dans les communes de plus de 5000 habitants et par le préfet du département dans les communes de moins de 5000 habitants. Les maires n’ont plus grand chose à voir avec le conseil municipal. Ils sont des agents de l’état chargés de fonctions administratives. Ils doivent gérer l’état civil par exemple. Les membres du conseil municipal sont aussi nommés par le préfet du département. Cette organisation communale napoléonienne durera une trentaine d’années. Un grand changement intervient avec la monarchie de juillet. Par la loi du 21 mars 1831, le maire, ses adjoints et les conseillers municipaux forment désormais le «corps municipal». Les maires sont toujours nommés par le pouvoir exécutif, en l’occurrence le Roi dans les villes de plus de 3000 habitants ou par les préfets dans les autres, ils le sont désormais au sein du corps municipal. Ce dernier est élu selon un système de suffrage censitaire avec en plus les citoyens dit disposants de “capacités” (diplômés de l’université, magistrats... ).

Commune ayant construit une mairie avant 1871 dans l’actuel département des Hautsde-Seine Source : Roger Prévot (1996), Mairies et hôtels de ville, Boulogne-Billancourt, Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement des Hauts de Seine - Topos 92 p. 28

1940

oisième publique

1944 1946

État GPRF Français

1914

1918

Début de la première guerre mondiale Fin de la première guerre mondiale

1939

1958

2019

Quatrième République

1945

Début de la seconde guerre mondiale Fin de la seconde guerre mondiale

Cinquième République

1954

1962

Indépendance de l'Indochine

Indépendance de l'Algérie

Guerre d'Algérie Retour du G. de Gaulle

1968

Évenements de Mai-Juin 68

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Projet de palais municipal Élévation perspective, plume et lavis, 58cmx155cm Paris, Bibliothèque Nationale Source : Jean-Marie Pérouse de Montclos (1994) Étienne-Louis Boullée Paris éd. Flammarion


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“Avant d’être partout abritée dans un édifice, l’institution municipale s’est longtemps incarnée dans la seule personne de son premier magistrat. La Mairie, c’était le Maire.“ Maurice Agulhon dans Les lieux de mémoire, sous la direction de Pierre Nora (1997), Paris, éd. Gallimard

4 : La loi municipale de 1884 - Sénat. (s.d.). Récupéré 11 janvier, 2019, de http://www. senat.fr/evenement/archives/D18/principes. html

Fernandel (Don Camillo) et Gino Cervi (Peppone) dans «Le Petit monde de don Camillo». DR Source : Italie : la mafia avait infiltré la municipalité de Peppone et don Camillo (s.d.). Récupéré 7 janvier, 2019, de http://www. leparisien.fr/insolite/italie-la-mafia-avaitinfiltre-la-municipalite-de-peppone-et-doncamillo-21-04-2016-5734431.php

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La loi du 18 juillet 1837 pose les bases de ce que sera plus tard la grande loi municipale de 1884. C’est cette loi qui attribue aux communes une personnalité morale. Les maires exercent désormais un véritable pouvoir sur la commune. Ils restent cependant toujours sous l’autorité préfectorale. Ils ont aussi la possibilité de créer des postes d’emplois communaux et de prendre des arrêtés faisant office de loi municipale. Le conseil municipal voit ses compétences élargies et peut s’intéresser désormais à des sujets moins directement liés à ses fonctions dans l’intérêt de la commune. Au niveau architectural, cette loi oblige les municipalités à entretenir leur maison commune, si elles en possèdent une. Cependant, elle ne les contraint pas à se doter d’un local spécifique. Il est fréquent alors de trouver des communes où le domicile du maire ou le presbytère de l’église fait office de mairie. La loi du 5 avril 1884 est la loi principale concernant les communes.4 Grande loi républicaine, c’est elle qui établit la commune telle qu’on la connaît aujourd’hui et qui lui confère ses pouvoirs. Elle instaure notamment la clause de compétence générale. «... le conseil municipal règle par ses délibérations les affaires de la commune». La clause de compétence générale permet à la commune de s’intéresser à des sujets ne relevant pas de ses compétences habituelles si elle l’estime nécessaire. Cela est permis tant que ce n’est pas interdit explicitement par la loi. Par exemple, une commune n’a pas le droit de lever une armée ni de battre monnaie car cela est une compétence réservée à l’état. Cette loi établit aussi que toutes les communes de France doivent se doter d’un local pour traiter les affaires de la


commune, peut importe qu’elles en soient propriétaire ou locataire. Elle précise aussi que cela ne devra pas être ni le logement du maire, ni du secrétaire de mairie ou de l’instituteur. Ce doit être un local indépendant du pouvoir social des notables. En même temps, cette loi attribue la direction des travaux communaux au maire et au conseil municipal. Ils peuvent alors décider par eux-mêmes leur Hôtel de ville au moyen d’un concours d’architecture. Cela donne la possibilité d’écarter l’architecte du département qui était auparavant le seul choix possible. Cette loi a été précédée peu de temps auparavant par la loi du 28 mars 1882 instituant l’élection de tous les maires par les conseils municipaux. Les communes sont désormais des entités avec de grands pouvoirs de décision et des compétences élargies. Cela constitue la charte des libertés communales.

Mairie de Châtillon face à l’Église Photographie : Louis Comte

“La mairie ordinaire, majoritaire, rurale, la mairie de village, la mairie partout, n’a guère plus d’une centaine d’année d’existence” Maurice Agulhon dans Les lieux de mémoire, sous la direction de Pierre Nora (1997), Paris, éd. Gallimard

La Vème République fait évoluer ce cadre législatif. La loi du 31 décembre 1970 sur la gestion municipale et les libertés communales allège la tutelle de l’état sur les villes et supprime un bon nombre de contraintes prévues dans le cadre de la loi de 1884. Certaines délibérations du conseil municipal qui étaient auparavant soumises à l’approbation du préfet ne le sont plus désormais. Par exemple, l’approbation au préalable du budget des communes par le préfet est supprimée. La loi de décentralisation de 1982 va plus loin dans cette idée en supprimant totalement les tutelles administratives et financières de l’état sur les communes. Désormais, les communes sont contrôlées a posteriori.

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3 : Castors ou Bernard l’ermite?

5 : Dominique Hervier (1987), «Hôtels de ville et mairies d’Ile-de-France. Implantation et architecture», Fédération des sociétés historiques et archéologiques de Paris et d’Ilede-France, tome 38, Paris

«Ici, par opposition à l’administratif, c’est le lieu du politique. Et de plus en plus, il faut appeler politique ce qui est réception échange et communication» André Santini, maire d’Issy-lesMoulineaux depuis 1980 Source : Roger Prévot (1996), Mairies et hôtels de ville, Boulogne-Billancourt, Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement des Hauts de Seine - Topos 92 p. 115

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L’architecture d’une mairie se réfléchit à la fois en fonction des lois qui attribuent au maire un certaine autorité, des compétences spécifiques et aussi en fonction de la symbolique qu’elle entend évoquer. Toutefois, par souci d’économie et par héritage patrimonial, certaines municipalités font le choix d’occuper des bâtiments déjà édifiés et ayant à l’origine un tout autre usage. Ce sont les mairies bernard l’ermite par opposition aux mairies castors5. Elles peuvent donc s’approprier des châteaux ou des maisons bourgeoises qui marquaient auparavant aussi un lieu important dans la commune. En Essonne, dans le répertoire réalisé par la Maison de banlieue et d’Architecture, un tiers des mairies recensées sont des bernard l’ermite. Cela s’explique par le nombre de petites communes qui font de le choix de réinvestir un bâtiment par souci d’économie. Par la suite, ce mouvement se perpétue. Certaines villes vont même quitter des bâtiments construits en tant qu’Hôtel de ville pour investir d’autres bâtiments. À Gournaysur-Marne (93), la mairie s’est installée en 1925 dans un château construit en 1680. Plus récemment, en 1977, à Coubron (93), l’Hôtel de ville investit dans une demeure bourgeoise. À Issy-les-Moulineaux (92), la mairie achète en 1892 l’ancienne demeure d’un financier construite vers 1700 et réaménagée par Étienne-Louis Boullée en 1760. Elle s’y installe en 1895 après de lourds travaux. Un siècle plus tard, en 1994, les services municipaux quittent le bâtiment pour s’installer en face de la rue dans les bureaux


Gravure représentant la façade coté jardin de l’Hôtel de ville d’Issy-les-Moulineaux par Bonnier, 1895 Source : Roger Prévot (1996), Mairies et hôtels de ville, Boulogne-Billancourt, Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement des Hauts de Seine - Topos 92 p. 114

Façade principale de l’Hôtel de ville d’Issy-lesMoulineaux Source : Roger Prévot (1996), Mairies et hôtels de ville, Boulogne-Billancourt, Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement des Hauts de Seine - Topos 92 p. 115

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laissés vacants par l’ANPE. Hôtel de ville de Gournay-sur-Marne, installation de la mairie en 1925 dans un château datant de 1680 Source : Wikipedia contributors. (2018, 28 décembre). Château de Gournay-surMarne — Wikipédia. Récupéré 10 janvier, 2019, de https://fr.wikipedia.org/wiki/ Ch%C3%A2teau_de_Gournay-sur-Marne

Hôtel de ville de Stains Source : Wikipedia contributors. (s.d.-b). Fichier:STAINS La mairie.JPG — Wikipédia. Récupéré 10 janvier, 2019, de https:// fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:STAINS_La_ mairie.JPG

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Les bâtiments réinvestis peuvent avoir eu aussi des fonctions différentes à l’origine. Si le but recherché par une commune est la recherche de place, les grands bâtiments vont être privilégiés comme à Champigny-sur-Marne (94) où la mairie a investi un bâtiment qui fut auparavant un orphelinat de la congrégation des soeurs Saint-Vincentde-Paul. Il fut ensuite transformé en hôpital après le départ des soeurs en Belgique. La mairie investit progressivement le bâtiment à partir des années 1930 et celui-ci devient officiellement l’Hôtel de ville en 1952. Dans les petites communes, ce sont généralement des bâtiments à vocation agricole qui sont investis pour en faire l’Hôtel de ville. À Courcouronnes, c’est une ferme qui est réhabilitée dans les années 1980. D’autres bâtiments avec des vocations originelles plus rares peuvent aussi faire office d’Hôtel de ville. À Stains, la mairie s’installe dans les écuries et remises du château de la ville qui fut rasé après la guerre de 1870. À Angerville, c’est dans une ancienne auberge-relais que la mairie trouve sa place. Dans tous ces cas, les bâtiments réinvestis témoignent de l’histoire de la commune à travers un bâtiment central. Qu’il soit château ou ferme, il représente, en fonction de la taille et l’histoire de la commune, un pan important de son histoire. La mairie s’inscrit donc dans une forme de continuité. Comme si certains édifices pouvaient grâce à leur architecture et leur histoire conforter la place de l’institution communale.


Exposition sur l’hôtel de ville de Champigny-sur-Marne Réalisée dans le cadre des journées du patrimoine, 2012 Source : Service des archives de Champigny-sur-Marne

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5 : Classement Chronologique 6 : Dominique Hervier, «Hôtels de ville et mairies d’Ile-de-France. Implantation et architecture», Fédération des sociétés historiques et archéologiques de Paris et d’Ile-de-France, tome 38, Paris, 1987

Comment classer les autres Hôtels de villes, les Castors selon Dominique Hervier6, ceux construits pour cette fonction? Le classement chronologique est celui qui permet au mieux d’en appréhender les différentes formes. Il convient ainsi de dégager des grands types d’édifices. Voici les grandes périodes de constructions des Hôtels de ville qui seront explicitées dans les pages suivantes : - Une nouvelle définition des communes (1789-1792) - Les lois sur l’éducation (1830-1850) - La IIIème République (1870-1914) - Le mouvement moderne fonctionnaliste (1918-1935) - La reconstruction (1945-1958) - La Vème République (1958-1980) - Le nouveau millénaire (1985-2000) - Et aujourd’hui?

« 36 000 communes, 500 000 élus locaux, 1 100 000 agents des collectivités, (…) et des bâtiments d’un autres âge ». Francois Lamarre, architecte DPLG et journaliste. Source : François Lamarre, Mairie : une programmation exemplaire pour un équipement public majeur, Paris, éd. Direction Générale des Collectivités Locales, 1988

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Une nouvelle définition des communes (1789-1792)

La première mairie d’Évry : le presbytère Photographie : Louis Comte 5 : «C’est qui Aimé Césaire?» publication de la mairie d’Évry sur les établissments scolaires de la ville, Jacques Longuet, p. 11 6 : Exposition sur l’hôtel de ville de Champignysur-Marne. Réalisée dans le cadre des journées du patrimoine, Service des archives de Champigny-sur-Marne, 2012

La mairie-marché couvert à Ambert Source : La mairie - Ville d’Ambert. (s.d.). Récupéré 7 janvier, 2019, de http://www.ville-ambert.fr/la-mairie/presentation/la-mairie/

La première génération de mairies républicaines souffre du faible pouvoir économique des communes nouvellement créées. Les compétences municipales ainsi que les lois d’alors n’exigeaient ni ne nécessitaient forcément de grands locaux. Le plus fréquemment, la mairie n’était rien de plus que le domicile du maire ou bien le presbytère de l’église. Ce fut le cas à Évry où la première maison commune n’est autre que le presbytère de l’église Saint-Pierre-SaintPaul5. L’administration de ce qui deviendra la préfecture de l’Essonne continua de se dérouler là où elle était réalisée avant la Révolution française. À Champigny-sur-Marne (94) 6 et à Massy (91), rien ne permettait de distinguer ces bâtiments des autres... La construction des mairies a pour objectif premier la laïcisation de la vie publique. La place de l’église dans l’administration du territoire est remise en cause par les révolutionnaires. Pourtant, le retour de la royauté après les défaites napoléoniennes freinent la laïcisation du débat public. La mairie d’Ambert dans le Puy de Dôme est caractéristique de cette volonté de laïcisation. L’Hôtel de ville rond a été pensé en 1816 comme halle aux grains pour libérer la nef de l’église dans laquelle se tenait le commerce des céréales. Elle a été par la suite surélevée pour accueillir les bureaux de la mairie.

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Les lois sur l’éducation (1830-1850)

Plan du RDC, de l’étage et élévation de la mairie de Marne-la-Coquette, dessiné par l’architecte Blondel, 1845 Source : Roger Prévot (1996) , Mairies et hôtels de ville, Boulogne-Billancourt, Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement des Hauts de Seine - Topos 92, p. 121

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Durant la seconde restauration et le second empire, les pouvoirs publics ne délaissent pas l’échelon communal. Les architectes départementaux sont chargés d’équiper les communes. Paradoxalement, ce n’est pas une loi sur les communes qui a favorisé la construction des mairies mais une série de loi sur l’éducation en commençant par la loi Guizot du 28 juin 1833. Cette loi rend obligatoire pour les communes de plus 500 habitants de posséder et d’entretenir une école de garçons ainsi qu’un logement pour l’instituteur. De ce fait, les communes se voyant dans l’obligation de construire une école, en profitent généralement pour y intégrer aussi un espace pour la mairie. L’instituteur peut également faire office de secrétaire de mairie. La loi Falloux du 15 mars 1850 va étendre l’obligation d’éducation faite aux communes aux filles dans toutes les communes de plus de 800 habitants. Cette obligation de posséder et d’entretenir une école pour filles sera élargie le 10 avril 1867 par la loi Duruy à toutes les communes de plus de 500 habitants. Les lois promulguées par Jules Ferry les 16 juin 1881 et 26 mars 1882 vont parachever l’ambition éducative de la nation française. La première loi rend l’école gratuite et la deuxième rend l’instruction obligatoire et l’enseignement public laïc. Le rôle de l’instituteur devient incontournable dans les villages de France. Les hussards noirs de la République jouent généralement un grand rôle dans la vie des villages. Certains individus éclairés et instruits n’hésitent pas à remettre en cause la place du curé, auparavant seul détenteur de l’autorité.


Facade de la mairie de Marne-la-Coquette, encore utilisée en tant que mairie aujourd’hui. L’école est logée désormais dans ses propres locaux Source : Roger Prévot (1996) , Mairies et hôtels de ville, Boulogne-Billancourt, Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement des Hauts de Seine - Topos 92, p. 121

La deuxième mairie d’Évry : l’école. Aujourd’hui apelleée salle Aguado du nom d’un ancien maire de la commune, elle fit office de mairie de 1830 jusque dans les années 1960 Photographie : Louis Comte

L’association mairie-école sera tellement fréquente qu’une circulaire ministérielle parue en 1858 sera publiée à ce sujet. Elle précise l’articulation de la mairie et de l’école et va ainsi engendrer la forme de mairie-école la plus répandue, celle avec un corps central d’un étage auquel est adjoint deux ailes en rez-de-chaussée, une classe pour chaque sexe. Des plans types sont ainsi produit par le ministère de l’intérieur. Et les architectes départementaux entendent bien généraliser et standardiser cette forme. Des plans types seront publiés par Félix Narjoux dans “Architecture communale, hôtel de ville, mairie maisons d’école, salles d’asile, presbytères, hall et marché, abattoirs, lavoirs fontaine” Paris A. Morel 1870. César Auguste Pompée publiera «Plans modèles pour la construction de maisons, d’écoles et de mairies» en 1879 à destination des préfectures françaises.

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La IIIème République (1870-1914)

Façade de l’Hôtel de ville de Saint-Cloud, J. Bérault, 1870-1873 Source : Roger Prévot (1996) , Mairies et hôtels de ville, Boulogne-Billancourt, Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement des Hauts de Seine - Topos 92, p. 34

«Une belle mairie bien décorée indiquerait un fort militantisme démocratique de gauche, alors qu’une mairie modeste sans inscription républicaine témoignera d’un certain conservatisme» Source : Dominique Hervier,

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Après la défaite à Sedan, le 2nd Empire est abrogé. Le 4 septembre 1870, la République est proclamée par Léon Gambetta au balcon de l’Hôtel de ville de Paris. C’est l‘avènement de la IIIème République. L’Hôtel de ville devient à ce moment le siège du gouvernement de défense nationale contre les armées prussiennes qui encerclent la ville. Un mouvement de révolte naît dans la capitale et prend le pouvoir. C’est la Commune de Paris. Le gouvernement d’Adolphe Thiers exilé à Versailles rentre dans la capitale en mai 1871. Les combats dureront une semaine et 30 000 communards trouveront la mort durant la semaine sanglante. Adolphe Thiers devient en août 1871 le premier président de la République les mains tachées du sang des parisiens. L’idée républicaine se fraye progressivement un chemin dans les mentalités. Les monarchistes d’abord en majorité au parlement laissent progressivement la place aux républicains. Il faudra attendre plus de 10 ans avant que cette forme de gouvernement soit acceptée par la majorité. Le pouvoir municipal se voit renforcé avec la loi de 1884 qui établit de nouvelles libertés et des champs d’actions très larges pour les maires. Il est admis que les Hôtels de villes triomphants de cette époque sont construits dans le but de promouvoir la République face aux idées monarchistes. Lors de la construction d’Hôtel de ville, l’un des objectifs symbolique était de soutenir la comparaison, à la fois en ampleur et en


7 : Maurice Agulhon, interviewé par France Culture, Lieux de mémoire - La mairie, lieu par essence de la République (1ère diffusion : 19/09/1996)

beauté, avec l’église ou au château. Les ambitions diffèrent pourtant selon l’orientation politique du maire. Un maire de gauche fait généralement construire une belle mairie, imposante et majestueuse, très proclamatrice, tandis qu’un maire conservateur va plutôt avoir tendance à édifier une mairies plus modestes, comme pour signifier l’infériorité du pouvoir municipal face à ceux préexistants7. En plus de vouloir laisser l’église reine sur la place du village, il y a aussi une notion d’économie, les mairies conservatrices sont plus soucieuses des dépenses publiques que leurs collègues progressistes. Ces différences politiques se retrouvent dans les ornementations des Hôtels de ville. Les bas reliefs et les statues sont plutôt de gauche et il est conservateur de s’en abstenir. Ces décorations n’ont aucun caractère obligatoire. Ce sont des élans spontanés et facultatifs. Il n’y a dans la loi, aucune obligation d’installer des oeuvres d’art ou de mettre des bustes de Marianne. Beaucoup de faits que l’on considère comme faisant partie du décor ordinaire des mairies sont en réalité de l’ordre de la coutume et de la tradition. Les partis politiques classés à gauche vont en revanche encourager la diffusion de ces symboles.

Photographie datée aux environs de 1900 de l’Hôtel de ville de Levallois-Perret, Léon Jamin, 1898. La ville était alors sous l’autorité d’un maire Radical-Socialiste. Source : Service des archives de la ville de Levallois-Perret

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Hôtel de ville de Neuilly-sur-Seine, Victor Dutocq et René Simonet, 1886 Photographie : Louis Comte

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Hôtel de ville de Pantin, Gustave Raulin et Guélorguer, 1881-1884 Wikipedia contributors. (2019, 5 janvier). Pantin — Wikipédia. Récupéré 5 janvier, 2019, de https://fr.wikipedia.org/wiki/Pantin

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Le mouvement moderne fonctionnaliste (1918-1935)

Hôtel de ville de Montreuil, Florent Nanquette, 1935-1936 Photographie : Louis Comte

Cachan : ville nouvelle La commune de Cachan était auparavant un quartier de la commune d’Arcueil. Elle prend son indépendande le 26 décembre 1922. Léon Eyrolles, le fondateur de l’École Spéciale des Travaux Publics et conseiller municipal depuis 1924, devient maire de la ville en 1929 Il restera en poste jusqu’en 1944. C’est sous son impulsion qu’est construit l’Hôtel de ville qui reste encore aujourd’hui l’un des plus emblématique de région parisienne.

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Durant ces années, la population grandissante des communes en première couronne de région parisienne contraint les mairies à réinventer leur architecture. Si l’objectif d’équipement des communes a été atteint, cette période correspond à de nouveaux besoins. Les villes limitrophes de la capitale connaissent une explosion démographique. Par exemple, Montreuil atteint vite les 100 000 habitants. Le nouvel Hôtel de ville construit en 1936 remplace l’ancienne mairie minuscule construite par Claude Naissant en 1864. L’évolution des services à la population ainsi que l’élargissement progressif de leur compétences oblige les architectes à réinventer leur façon de faire. L’efficacité est le mot d’ordre pour des architectes comme Tony Garnier à Boulogne-Billancourt ou les frères Niermans à Puteaux. L’Hôtel de ville n’est plus pensé uniquement comme un palais républicain mais avant tout comme une machine administrative combinant des fonctions de représentation, de travail et d’accueil du public. L’attention portée au bien-être et à l’humain en règle générale remplace la volonté d’éblouir par le luxe et les ornements. Le style Art-déco, particulièrement en vogue à ce moment s’intègre parfaitement à cette ambition. Les mairies nouvelles sont des expérimentations pour les architectes modernes qui iront chercher l’inspiration dans le nord de l’Europe comme dans la ville d’Hilversum au Pays-Bas dont l’Hôtel de ville servit d’inspiration à celui de Cachan. Dans de nombreuses villes de banlieue, les maires de gauche font de l’action sociale la priorité. Les Hôtels de ville deviennent des lieux ouverts


Hôtel de ville de Cachan, Jean-Baptiste Mathon et Johannes Chollet, 1935 Les architectes s’inspirent de l’Hôtel de ville d’Hilversum construit par Willem Marinus Dudok entre 1928 et 1931. Source : Service des archives de la ville de Cachan

et fonctionnels, davantage tournés vers les usagers. C’est aussi la conséquence d’une professionnalisation grandissante des administrations qui doivent faire face à une charge de travail plus conséquente. Les Hôtels de ville se retrouvent au croisement des ambitions sociales des maires ainsi qu’au besoin de répondre aux demandes des habitants de plus en plus nombreux.

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Ci-contre haut : Hôtel de ville de Puteaux, Jean et Édouard Niermans, 1934, Facade d’honneur Source : Servvice des archives de la ville de Puteaux

Ci-contre bas : Hôtel de ville de Puteaux, Jean et Édouard Niermans, 1934, Facade sur rue Source : Servvice des archives de la ville de Puteaux

Hôtel de ville de Puteaux, Jean et Édouard Niermans, 1934, Plans de sous-sol, RDC et R+1 Source : Servvice des archives de la ville de Puteaux

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La reconstruction (1945-1958) Il est à noter qu’il n’existe pas d’Hôtel de ville remarquable de cette époque en Ile de France. Ce type d’Hôtel de ville se trouve essentiellement dans les villes ayant subi d’importants dégâts pendant la guerre. Paris et sa banlieue n’ont pas connu les bombardements qu’ont subi des territoires côtiers comme la Bretagne ou la Normandie. Les exemples les plus représentatifs sont d’ailleurs les Hôtels de ville de Brest et du Havre, villes qui ont subi d’importants bombardements. Ces deux derniers s’appuient sur les legs du mouvement fonctionnaliste pour proposer des interprétations imposantes des Hôtels de ville.

Correspondance entre les maires de Boulogne-Billancourt et Brest concernant le programme d’Hôtel de ville Source : Archives municipales de BoulogneBillancourt

Hôtel de ville du Havre, Auguste Perret et Jacques Tournant, 1953-1958 Source : Wikipedia contributors. (2019d, 10 janvier). Hôtel de ville du Havre — Wikipédia. Récupéré 10 janvier, 2019, de https:// fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%B4tel_de_ville_ du_Havre

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La Vème République (1958-1980)

Hôtel de ville de Rosny-sous-Bois, Jean de Mailly, 1965 Photographie : Louis Comte

Hôtel de ville de Nanterre, Jean Darras et Yves Bedon, 1973 Source : Wikipedia contributors. (2019d, 10 janvier). Nanterre — Wikipédia. Récupéré 10 janvier, 2019, de https://fr.wikipedia.org/wiki/ Nanterre

Si la troisième République a fourni à la France un grand nombre d’Hôtels de ville remarquables, la cinquième République, proclamée en 1958 dans un contexte préinsurrectionnel, fabrique elle aussi l’histoire républicaine et marque le paysage par des édifices spectaculaires. La reconstruction du pays est achevée et la France est secouée par un changement progressif des moeurs. C’est une période faste pour le pays qui connaît une croissance exceptionnelle de 5% du PIB par an et qui sera nommée plus tard les trente glorieuses. Les symboles républicains se réinventent et le design moderne incarne cette ambition. Même le palais de l’Elysée fait peau neuve avec le réaménagement de plusieurs salons et des appartements privés de la présidence par le designer Pierre Paulin. À cet état des lieux, il faut combiner l’importante hausse de population sur le territoire. L’augmentation massive de la population dans les villes de deuxième couronne de région parisienne contraint les communes concernées à se doter d’un Hôtel de ville à la hauteur de leur population. Ces dernières fonctionnent encore sur des structures datant d’avant la IIIème république. À Créteil par exemple, ville choisie pour être hôte de la préfecture du nouveau département du Val-de-Marne, la mairie loge dans une ancienne maison de campagne de 1760... Les ambitions du régime Gaullien qui réorganise la région parisienne déteignent aussi sur les communes qui vont alors se doter de locaux à la hauteur de leurs nouvelles ambitions. Dans la préfecture du Val-de-Marne, la tour de 75m de haut est 47


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une réinterprétation du beffroi du moyen age. Une nouvelle façon de concevoir les Hôtels de ville naît de ce double contexte. Les fonctions administratives et de bureau prennent alors le pas sur les fonctions de représentation. Ces dernières ne disparaissent pas pour autant. Elles évoluent et s’intègrent dans une structure plus vaste à vocation principalement laborieuse. Plus qu’un simple centre administratif, c’est un symbole qui est édifié dans le centre nouveau des villes. Leur emplacement excentré par rapport au centre ancien traduit d’ailleurs cette volonté de renouveau. Ce type d’Hôtel de ville est généralement fer de lance d’un nouveau quartier. En façade, les espaces de bureau prennent le pas sur les espaces de représentation. Plus vastes, ces derniers sont les plus visibles. Ils s’assument dans des tours ou d’imposants blocs. En plus de Créteil, on peut citer les exemples de Rosny-sous-Bois, Gennevilliers ou Nanterre qui en sont caractéristiques. Pourtant, si elle est revendicative à sa manière, l’architecture de cette époque n’est pas encore rentrée dans les moeurs des français. Près de 50 ans après la construction de ces édifices, ils souffrent encore d’un cruel déficit de légitimité aux yeux des habitants.

Ci-contre : Hôtel de ville de Créteil durant la construction Source : Archives municipales de Créteil

Hôtel de ville de Créteil, Pierre Dufau, 1974 Photographie : Louis Comte

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Le nouveau millénaire (1985-2000) Comme échaudé par la vague de constructions précédentes, les maires qui font construire des Hôtels de ville à partir des années 1990 ne le font plus pour des raisons idéologiques mais uniquement pour des raisons pratiques. Il n’est pas rare d’ailleurs de laisser des fonctions de représentation dans l’ancien Hôtel de ville. À Rungis, en face de l’Hôtel de ville construit en 1991, l’ancienne mairie, qui est d’ailleurs nommée “Mairie d’honneur”, continue de recevoir les mariages et les séances du conseil municipal. Ce ne sont plus des bâtiments où coexistent les fonctions de palais et de bureau qui sont construits, mais ce sont des centres administratifs qui n’ambitionnent rien de plus que de loger des bureaux et d’accueillir le public de façon décente. Les Hôtels de ville apparaissent comme plus inoffensifs. Ils n’ambitionnent pas d’être des symboles si ne ce n’est des centres urbains et des lieux d’attraction pour leur environnement proche.

De haut en bas : Plans de RDC, R1 et R2 Hôtels de ville de Vitry sur Seine, François Girard, 1986 Source: Service des archives de la ville de Vitry-surSeine

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La recherche d’efficacité pousse aussi à la polyvalence des salles qui ne sont plus réservées à une fonction. À Évry, la salle du conseil et la salle des mariages sont en fait un seule et unique salle séparée par des battants métalliques. Elle accueille tous les événements officiels de la mairie. À Vitry, si l’Hôtel de ville conserve une aile consacrée aux fonctions cérémonielles et politique, la salle des fêtes et la conseil peuvent s’ouvrir pour devenir la même salle. Le nouveau millénaire marque aussi un tournant technologique. Les méthodes de travail évoluent et


changent la façon même de concevoir une administration. La démocratisation de l’outil informatique bouleverse les rapports des administrations au public. Les guichets uniques facilitent aussi grandement les démarches administratives des habitants des communes.

Source : François Lamarre, 1988, Mairie : une programmation exemplaire pour un équipement public majeur, Paris, éd. Direction Générale des Collectivités Locales Hôtel de ville de Vitry-sur-Seine, Francois Girard, 1986 Photographie : Louis Comte

Au niveau de l’État, des publications ministérielles conseillant les communes sur l’architecture des mairies continuent d’être publiées. L’ouvrage rédigé par Francois Lamarre, qui analyse cinq Hôtels de ville construits ou rénovés peu avant la parution de l’ouvrage, sert de guide pour les communes qui souhaitent se doter d’un nouvel Hôtel de ville. L’accent est donné à l’articulation entre l’accueil du public et celui des services.

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Et aujourd’hui? Il est complexe de définir précisément un style actuel mais il est certain que nous sommes actuellement dans une situation atypique dans le cycle de construction des mairies et Hôtels de ville puisque la question patrimoniale ainsi que celle de l’héritage priment sur les autres. Moins revendicatrice, la période lisse la façade pour ne conserver seulement que les symboles essentiels. Les drapeaux ne sont plus accrochés en façade mais sont disposés sur des mâts à proximité. Les devises et inscriptions ne sont plus gravées mais floquées. La volonté d’être un repère dans la ville s’érode. L’hôtel de ville de Bezons construit en 2016 est un bonne exemple de façade lisse. Le bardage métallique ne se démarque pas dans le paysage. L’Hôtel de ville sert de point de départ au nouveau quartier ZAC construit à l’arrière.

Hôtel de ville de Bezons, ECDM, 2016 ECDM (s.d.). Hôtel de Ville – Bezons. Récupéré 5 janvier, 2019, de http://ecdm.eu/?p=7141

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Deux des projets les plus récents (Bagnolet et Noisy-leGrand) intègrent, avec plus ou moins de réussite, l’hôtel de ville préexistant au projet. Ainsi, les bâtiments anciens peuvent être considérés soit comme des annexes de l’Hôtel de ville, investis d’une légitimité et d’un prestige lié à leur passé, soit alors restent l’Hôtel de ville avec des extensions gigantesques. Les formes nouvelles accusent un déficit de légitimité aux yeux des habitants et des élus. Tout d’abord, elles ne seraient pas dignes d’accueillir le pouvoir municipal mais risquent aussi de le rendre trop “technique” et éloigné de la forme classique auxquels sont habitués les citoyens. Estompé derrière une façade de bureau anonyme, le bâtiment peine à se démarquer. Il peut


à l’inverse abuser d’excentricités architecturales et susciter une incompréhension. De plus, les constructions nouvelles sont souvent attaquées sur leur coût de construction. Réalisés avec les fonds propres des communes, les nouveaux bâtiments peuvent ne pas être en adéquation avec la situation économique globale de la ville.

Hôtel de ville de Noisy-le-Grand, vue depuis le jardin à l’arrière, Chaix et Morel 2009 Photographie : Louis Comte

Hôtel de ville de Bagnolet Jean-Pierre Lott 2009-2013 Photographie : Louis Comte

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5 : Les EPCI dans toutes leurs variétés

Ancien Hôtel d’Agglomération des Portes de l’Essonne, Athis-Mons, aujourd’hui annexe de l’EPT n° 12, Grand Orly Seine Bièvre Ancien atelier de LU Source : Béatrix Goeneutte (2014), Comme une maison commune, Athis-Mons, Maison de banlieue et de l’architecture, p. 104

Siège du comité d’Agglomération du Vald’Yerres, Brunoy Ancien bureau de Technique Plastique Source : Béatrix Goeneutte (2014), Comme une maison commune, Athis-Mons, Maison de banlieue et de l’architecture, p. 105

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Forme d’organisation du territoire récente dans l’histoire de France, les Établissements Publics de Coopération Intercommunale peuvent s’organiser selon plusieurs formes. La loi du 7 août 2015 portant sur la Nouvelle Organisation Territoriale de la République (Loi NOTRe) précise le cadre réglementaire du regroupement de commune et fait disparaitre les regroupements de commune sans fiscalité propre. Elle contraint aussi toutes les communes à appartenir à un EPCI pour former des regroupements d’au moins 15 000 habitants, ce qui ne se fait pas sans poser d’énormes problèmes logistiques surtout dans les territoires ruraux… Pourquoi s’intéresser à cet échelon territorial? Il remplace peu à peu les villes dans certaines compétences qui leur étaient auparavant dévolues (propreté, sport, culture, archive…) selon les accords locaux. De ce fait, il prend la place de la mairie dans la gestion de certaines affaires courantes. L’échelle de l’intercommunalité représente aussi pour les communes la possibilité de réaliser des projets de plus grande envergure pour un territoire plus grand. L’agglomération Grand Paris Sud qui réunit 24 communes en Essonne et en Seine-et-Marne auparavant réparties dans 3 EPCI distincts, dispose d’une plus grande marge d’action sur certains domaines grâce à la mise en commun de leur gestion. La Métropole du Grand Paris est un cas singulier


Signature de l’accord d’installation de l’Agglomération dans le bâtiment de bureau Askia, situé dans le quartier d’affaire du Coeur d’Orly en présence (de gauche à droite) d’Olivier Estève, directeur général délégué de Covivio, Michel Leprêtre, président de l’EPT Grand-Orly Seine Bièvre, et Augustin de Romanet, président directeur général du Groupe ADP. Source : Cœur d’Orly : un nouveau site pour poursuivre ensemble la construction du territoire - Grand-Orly Seine Bièvre. (s.d.). Récupéré 11 janvier, 2019, de http://www. grandorlyseinebievre.fr/projects/coeur-dorlyun-nouveau-site-pour-poursuivre-ensemblela-construction-du-territoire/

Nouvel hôtel d’agglomération de Grand Orly Seine Bièvre dans ke quaritier d’affaire Coeur d’Orly. Architecte : Wilmotte et associé, 2015 Source : Politique : le siège du Grand-Orly Seine Bièvre inauguré sans l’opposition. (2018, 14 décembre). Récupéré 11 janvier, 2019, de http://www.leparisien.fr/valde-marne-94/politique-le-siege-dugrand-orly-seine-bievre-inaugure-sans-lopposition-14-12-2018-7969059.php

d’organisation territoriale. Elle regroupe Paris, les trois départements de petite couronne ainsi que 7 communes situées dans les départements de grande couronne. Elle regroupe près de 7 millions d’habitants de l’agglomération parisienne sous la même bannière. C’est un EPCI à fiscalité propre subdivisé en 12 “Établissements Public Territoriaux” dont taille et population varient énormément. La ville de Paris est comptée comme un territoire (T1) mais n’est pas considérée comme tel. Elle garde son mode de fonctionnement spécifique. Les 11 autres territoires sont sans fiscalité propre, c’est à dire que leur financement provient de l’échelon supérieur. À terme, certains envisagent la disparition des communes dans leur forme actuelle. Selon des sources au sein de l’EPT n°8 Est-Ensemble, la concrétisation des territoires serait de fonctionner comme Paris et ses arrondissements. Architecturalement, les EPCI souffrent des mêmes difficultés que les mairies ont rencontrées lors de leur création. N’ayant pas de visibilité ni de signification pour la majorité des citoyens, ils s’installent souvent par souci d’économie dans de l’immobilier de bureaux disponible. Ils fonctionnent comme des Bernard-l’Hermite, comme les premières mairies. Pourtant, à la différence de ces dernières, les bâtiments investis ne sont pas des châteaux ou des demeurs seigneuriales mais des immeuble de bureaux. EstEnsemble est installée dans les anciens locaux de Sanofi à Romainville. La flexibilité des locaux de bureaux permet à l’EPT de s’adapter facilement aux besoins d’espaces de bureaux sans cesse fluctuants. À Grand Paris Sud, les sièges des trois EPCI précédents accueillent les employés 55



Hôtel d’Agglomération de Grand Paris Sud Courcouronnes, Thiery Van de Wyngaert, 2011 Photographie : Louis Comte

de la nouvelle collectivité territoriale. Des compromis faits aux territoires pour faciliter le regroupement : le bureau du président se situe à l’Hôtel d’agglomération de Courcouronnes, qui est décrit comme étant le “Siège Administratif” et le Conseil communautaire se déroule au siège de Lieusaint décrit comme étant le “Siège Délibératif”. Les deux sièges sont distants d’une dizaine de kilomètres, soit pratiquement la largeur de Paris.

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II : HABITER LES MAIRIES «L’architecture de la mairie reflète ainsi les enjeux politiques et édilitaires que l’examen des délibérations du Conseil municipal explicite généralement d’année en année. Aussi est-ce là un sujet situé au carreour de l’urbanisme, de la politique et de l’histoire de l’architecture.» Dominique Hervier, Hôtels de ville et mairies d’Ile-de-France. Implantation et architecture, extrait de Paris et Ile-de-France Mémoires, tome 38, 1987, Paris et Ile-de-France. Mémoires

1 : Tony Garnier cité dans : Roger Prévot (1996) , Mairies et Hôtels de ville, Boulogne-Billancourt, Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement des Hauts de Seine - Topos 92

Comment fonctionne une mairie et quels éléments composent l’Hôtel de ville? Dans bien des cas, la mairie est le centre névralgique de la ville. Elle est souvent le premier employeur de la commune. Les hôtels de ville sont des objets polymorphes et évolutifs qui sont des témoins de leur ville et de leur époque. Mais, qu’est ce qu’une mairie? Lors de la construction de l’Hôtel de ville de BoulogneBillancourt, l’architecte lyonnais Tony Garnier définissait son bâtiment comme étant un «Palais, Cathédrale, Usine»1. Tout d’abord, une mairie, c’est la réunion de deux fonctions principales : le Palais et le Bureau. Ces deux fonctions peuvent cohabiter sous le même toit ou bien être distantes de plusieurs kilomètres. Une troisième fonction est celle définie comme la maison commune, l’hôtel de ville est l’hôte de tout ce qui est utile à la vie en communauté. Ces catégories se retrouvent dans tous les bâtiments 59


analysés. Un hôtel de ville est à la fois Palais et Bureau. Toutefois, il convient d’établir à partir de cette grille d’analyse des “dominantes”. Un hôtel de ville peut être plus “Palais” que “Bureau” du fait de l’importance significative accordée à cette fonction. Inversement, d’autres, majoritairement récents, seront plus des “Bureaux” que des “Palais” du fait de la majorité de l’espace laissé à cette fonction et surtout par la diminution des espaces de représentations, qui se retrouvent parfois même mutualisés dans une salle polyvalente. Et fréquemment, certains Palais peuvent cacher des bureaux situés dans des annexes et des cités administratives anonymes. La fonction de Cathérale/maison commune correspond aux fonctions qui ne pas purement resérvées aux mairies. Cela englobe les fonctions annexes qui vivent sous le même toit et font de l’Hôtel de ville plus que le siège de l’administration municipale. Pour finir cette partie, nous décortiquerons l’assemblage de ces différentes parties et observons la place qui leur est dévolue

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1 : Le Palais S’il existe une image qui associée aux Hôtels de ville, c’est celle des fastueuses réceptions qui s’y tiennent. La mairie est bien souvent un palais républicain où y être reçu fait l’objet de tout un cérémonial. L’Hôtel de ville est un bâtiment hautement symbolique et son implantation face à la ville ainsi que sa mise en scène fait l’objet d’une attention toute particulière. Face à la ville, face au monde L’image du palais se construit dès l’extérieur. L’Hôtel de ville se fait remarquer par ses décors et sa prestance dans la ville. Voici les éléments extérieurs qui les caractérisent :

Maire du Xème arrondissement de Paris, Eugène Rouyer, 1892-1896 Photographie : Louis Comte

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Positionnement dans la ville des mairies de Bourg-la-Reine (Claude Naissant, 1844) et Châtillon (Claude Naissant, 1851). Elles se positionnent face à l’église qu’elles entendent remplacer en ce qu’il s’agit de l’administration locale. Source : Roger Prévot (1996) , Mairies et hôtels de ville, Boulogne-Billancourt, Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement des Hauts de Seine - Topos 92, p. 34

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L’emplacement dans la ville Au cours du temps, une ville pourra avoir connu plusieurs Hôtels de villes ou maisons communes. Les stratégies d’implantation peuvent varier au cours du temps. Dans un premier temps, l’Hôtel de ville républicain va tenter de prendre physiquement et intellectuellement la place de la paroisse. Il se dresse face à elle et concourt pour être le bâtiment le plus en vue de la commune.

Projet de recomposition urbaine de la ville de Boulogne-Billancourt. Le nouvel Hôtel de ville (Tony Garnier 1934) se positionne au centre de la ville, sur une voie nouvelle qui la traverse d’est en ouest Source : Service des archives de la ville de Boulogne-Bilancourt

Par la suite, la question du positionnement répondra à d’autres problématiques. Les Hôtels de villes s’installent de façon plus libre dans la ville. Il vont amorcer la création de nouveaux quartiers de ville. Dans les villes plus denses, les terrains disponibles sont rares et l’emplacement peut se révéler opportuniste. Dans d’autres cas, l’emplacement d’un hôtel de ville vient affirmer le déplacement du centre ville. À Évry, les trois Hôtels de ville précédents étaient situés dans le bourg. Le quatrième et actuel Hôtel de ville quant à lui s’installe dans la ville nouvelle et vient créer une nouvelle place avec la cathédrale et la CCI, en face de la gare RER. À Boulogne-Billancourt, le nouvel Hôtel de ville consacre la fusion des deux communes en aménageant autour de lui une place, une route et en bouleversant le tissu urbain environnant.

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Positionnement des Hôtels de villes anciens et actuel et de l’Hôtel d’agglomération dans la ville d’Évry-Courcouronnes, issue de la fusion au 1er janvier 2019 des villes d’Évry et de Courcuronnes. Les Hötels de villes suivent l’évolution de la ville.

3ème mairie d’Évry, 1961-1991: l’Hôtel de ville Vème République

2ème mairie d’Évry, 1831-1961 : la mairie-école, aujourd’hui salle Aguado 1ère mairie d’Évry, 1789-1831 : le presbytère (toujours utilisé en tant que presbytère aujourd’hui)

4ème mairie d’Évry, 1991-.... : l’Hôtel de ville, Jacques Lévy, 1991. La mairie s’installe dans le nouveau centre-ville. Hôtel de ville du nouvel ensemble Évry-Courcouronnes Hôtel d’agglomération de Grand Paris Sud, 2011-.... : Auparvant, Hôtel d’agglomération d’ÉvryCentre-Essonne, Thiery van de Wingaert, 2009-2011 Ancienne mairie de Courcouronnes :

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0m 0m

1000m 1000m

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Parvis de l’Hôtel de ville de Paris Source : Rude, S., & Hammond, F. (2014). L’Hôtel de Ville de Paris. Paris éd. Chêne p. 184

Parvis de l’Hôtel de ville de Neuilly-sur-Seine Photographie : Louis Comte

Parvis de l’Hôtel de ville de Créteil Photographie : Louis Comte

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La place

Le général de Gaulle célèbre la libération de Paris devant l’Hôtel de ville de Paris, le 25 aout 1944. Son discours est retransmis à la radio et l’instant est immortalisé par la photographie de Daniel Cerne Source : Rude, S., & Hammond, F. (2014). L’Hôtel de Ville de Paris. Paris éd. Chêne p. 184 La différence entre un parvis et une place Un parvis est un type de place conçu spécifiquement pour un valeur un monument ou un bâtiment particulier. Le parvis ne peut donc exister tout seul. Il est forcément attaché au bâtiment / monument qu’il magnifie. La plupart des «places de l’Hôtel de ville» sont en effet des parvis.

Les dessins sur la double page suivante sont réalisés à l’échelle 1/2000ème d’après mes visites sur place, mes photos, les images aériennes, les plans autocad transmis ou des informations trouvées sur internet. 0m 0m

100m 100m

La place de la mairie est souvent un parvis. Il met en valeur le bâtiment et renforce son caractère imposant. C’est sur la place de l’Hôtel de ville que se déroulent fréquemment les événements les plus importants des villes. À Paris, le parvis est occupé par des expositions, manifestations sportives ou culturelles plusieurs fois par an. Interface privilégiée des villes et des habitants, ce n’est pas un élement secondaire des Hôtels de ville. Si pour des raisons de sécurité ou d’espaces, faire entrer du public au sein des Hôtels de ville peut s’avérer complexe, recevoir sur le parvis est à la fois plus simple et permet d’organiser des évenements de plus grande envergure. À Paris, le parvis est sans cesse aménagé pour recevoir des manifestations aussi bien culturelles que sportives. Il a aussi été le cadre d’évenements historique majeurs. Lors de la révolution française, elle fut le théatre de nombreuses éxécutions publiques. C’est un lieu politique depuis lequel les personalités publiques parlent à la ville et à la nation.

Parvis/place de l’Hôtel de ville

Bâtiment annexe de la mairie

Hôtel de ville

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Ci-dessus Place de l’Hôtel de ville de Montreil Dessin Louis Comte

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Ci-dessous Parvis de l’Hôtel de ville d’Evry Dessin Louis Comte


Ci-dessus Parvis de l’Hôtel de ville d’Ivry-sur-Seine Dessin Louis Comte

Ci-dessous Parvis de l’Hôtel de ville de Paris Dessin Louis Comte

AND

RIA

AND Portes

coulissantes

EXT

RIA

RIA RIA

RIA RIA

Asc.M

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Ci-contre : De haut en bas, de gauche à droite Bagneux, Colombes, Suresnes Asnières, Clichy, Vanves Source : Roger Prévot (1996), Mairies et hôtels de ville, Boulogne-Billancourt, Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement des Hauts de Seine - Topos 92, p. 38

La façade

À Puteaux, la façade de l’Hôtel de ville sert de logo Source : Accueil. (2019, 13 janvier). Récupéré 13 janvier, 2019, de http://www.puteaux.fr/

Face à la ville, l’hôtel de ville se pare de beaux atours et de symboles qui se retrouvent d’un bâtiment à l’autre. La façade accueille de nombreux éléments décoratifs et symboliques récurrents qui sont issus de la tradition républicaine de la troisième république ou bien des hôtels de ville pré-révolutionnaires. Le beffroi notamment est une marque des hôtels de ville du nord de la France. Il trouve dans le campanile un successeur plus modeste. Symbole temporel, les mairies entendent prendre la place des clochers des églises qui rythment jusqu’alors la vie des citoyens. L’horloge suit le même principe. Les autres symboles comme la devise républicaine et les drapeaux contribuent à forger la figure d’autorité du bâtiment dans la ville. Aussi il peut y avoir aussi bien écrit sur la façade “Mairie” que “Hôtel de Ville”. Cette inscription relève plus de l’histoire de la commune, l’hôtel de ville se trouvant davantage en ville et la mairie dans les villages. Il peut y avoir d’autres décorations plus spécifiques en fonction de la commune. À Ivry-sur-Seine, des statues nichées dans la façade rendent hommage aux travailleurs des grands secteurs d’activités que comportent la ville. L’architecte de la mairie du Xème arrondissement de Paris a inséré les sigles RF pour République Française et P pour Paris. Il a même réussi à inscrire des mots et des dates sur la façade !

À Nanterre aussi, la façade de l’Hôtel de ville sert de logo Source : Fichier:Logo ville nanterre couleurs. gif — Wikipédia. (2018, 5 octobre). Récupéré 13 janvier, 2019, de https://fr.wikipedia.org/ wiki/Fichier:Logo_ville_nanterre_couleurs.gif

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Façade de l’Hôtel de ville de Châtillon, Claude Naissant, 1851 Dessin : Louis Comte MAIRIE

LIBERTÉ ÉGALITÉ FRATERNITÉ

0 0 0m

10 10m

Facade de l’Hôtel de ville d’Évry, Jacques Lévy, 1911 Dessin : Louis Comte

0 0m

10 10m

e

MAIRIE

LIBERTÉ

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ÉGALITÉ

FRATERNITÉ


Façade de l’Hôtel de ville d’Ivry-sur-Seine, Adrien Chancel, 1894-1896 Source : Service des archives de la ville d’Ivry-sur-Seine 0m 0

10m 10

0

LE FER

10

LE BOIS

1894 - 1886

HOTEL - DE - VILLE

LA TERRE CUITE

L'ELEC TRICITE

LA PIERRE

L'EAU

LE FER

LE BOIS

ATERNITE

LIBERTE

EGALITE

FRATERNITE

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Études concernant l’Hôtel de ville de Boulogne-Billancourt, Tony Garnier, 1934 Sources : Archives en ligne de la ville de Boulogne Billancourt

Tour de 11 étages de l’Hôtel de ville de Créteil Pierre Dufau, 1972-1974 Sources : Archives de la ville de Créteil

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Beffrois et Campaniles La figure du beffroi est aussi très récurente dans les mairies et Hôtels de ville. Reprenant l’image des anciens Hôtels de ville, ils revendiquent à leur tour leur centralité et leur importance à travers ces beffrois où à minima des campaniles. Aucun de ces symboles n’est obligatoire. Ils sont issus de la tradition républicaines. C’est durant durant la troisième république que ces symboles sont popularisés par des maires de gauche qui entendent ainsi conforter l’idée républicaine face au risque du retour de la monarchie. Grâce à ces décors, les Hôtels de villes deviennent des haut-parleurs de la république sur tout le territoire.

“Autrefois, le beffroi de l’hôtel de ville dominait toute la cité. Cela sera en quelque sorte notre beffroi”

Extrait de discours de Pierre Billotte, Maire de Créteil lors de la cérémonie de la pose de la première pierre du nouvel Hôtel de ville le 7 octobre 1972.

Hôtel de ville de Levallois-Perret, Léon Jamin 1895-1898, Détail du campanile Source : Roger Prévot (1996), Mairies et hôtels de ville, Boulogne-Billancourt, Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement des Hauts de Seine - Topos 92, p. 47

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2 : Un fastueux parcours intérieur La mise en scène républicaine et symbolique concerne particulièrement les lieux où s’exerce et s’affiche le pouvoir. Les Hôtels de ville sont les théâtres du pouvoir municipal. Voici ces espaces intérieurs décortiqués :

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Le hall

Hall de la mairie du Xème arrondissement de Paris, 1892-1896, Eugène Rouyer. Il accueille régulièrement des expositions. Photographie : Louis Comte

La première pièce traversée dans un Hôtel de ville est généralement le hall. Souvent majestueux et imposant, sa prestance peut varier en fonction des époques. Il peut être pensé comme une salle des pas perdus sous la IIIème République jusqu’à se voir réduit à son essence (un bureau d’accueil) au début de la Vème République. L’entrée des réceptions n’est d’ailleurs pas forcément la même que celle des bureaux. Un parcours est organisé en fonction de la destination.

RDC de l’Hôtel de ville d’Ivry-sur-Seine, Adrien Chancel, 1894-1896 Dessin: Louis Comte

Hall de l’Hôtel de ville d’Évry, Jacques Lévy, 1991. Photographie : Louis Comte

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Escaliers d’honneur de l’Hôtel de ville de Levallois-Perret, Léon Jamin, 1895-1898 Source : Roger Prévot (1996), Mairies et hôtels de ville, Boulogne-Billancourt, Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement des Hauts de Seine - Topos 92, p. 44

Escaliers d’honneur de l’Hôtel de ville de Boulogne-Billancourt, Tony Garnier, 1935 Photographie : Louis Comte

Escaliers d’honneur de l’Hôtel de ville de Créteil, Pierre Dufau, 1974 Photographie : Louis Comte

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Les escaliers d’honneur Les escaliers sont un des impondérables lors de la construction d’un Hôtel de ville. Plus qu’un simple moyen de déplacemens, ils mettent en scène la vie municipale. Héritiers de la tradition, c’est par ces escaliers que descendent les couples mariés ou que montent les invités du maire.

Escaliers d’honneur de l’Hôtel de ville de Bezons, ECDM 2016 Source : ECDM (s.d.). Hôtel de Ville – Bezons. Récupéré 5 janvier, 2019, de http://ecdm. eu/?p=7141

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Salle des fêtes de l’hôtel de ville de Neuillysur-Seine Photographie : Louis Comte

Salle des fêtes de l’hôtel de ville de Montreuil (Le conseil municipal se tient dans la salle des fêtes) Photographie : Louis Comte

Salle des fêtes de l’hôtel de ville de Rosnysous-Bois Photographie : Louis Comte

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La salle des fêtes C’est dans la salle des fêtes que se déroulent les grandes réceptions des Hôtels de ville. Salles aux vastes dimensions et très hautes, elles sont faites pour accueillir de grands manifestations comme les voeux du maire, des concert, des banquets républicains… Dans cette salle ainsi que dans les suivantes, d’autres symboles sont présents. Elles sont aussi généralement richement décorées avec des oeuvres qui souvent content l’histoire de la commune. La salle des fêtes est une interface entre la mairie et les habitants. C’est là aussi que se déroule les réceptions d’invités de marque de la ville où la présentation de grands projets. La salle des fêtes est souvent le lieu d’accueil de nombreuses oeuvres d’arts. Les tableaux et fresques content l’histoire de la commune. Pour des questions de place, le conseil municipal peut se tenir dans la salle des fêtes comme à Montreuil.

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Salle des mariages de la mairie du Xème arrondissement de Paris Photographie : Louis Comte

Salle des mariages de l’Hôtel de ville de Boulogne-Billancourt Photographie : Louis Comte

Salle des mariages de l’Hôtel de ville de Vitrysur-Seine Photographie : Louis Comte

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Cérémonie de renouvellement de voeux de marige à l’Hôtel de ville d’Evry Photographie : Louis Comte

2 et 3 : Marianne au couleur de la ville monde, la salle de mariage de l’hôtel de ville de Bobigny, Danielle Tartakowski dans Les lieux de mémoire :[la République, la Nation, les France].. sous la direction de Pierre Nora (1996) Paris: Quarto Gallimard.

Salle des mariages de l’Hôtel de ville de Bobigny Tassel, V. T. (s.d.). À Bobigny, la salle des mariages pop art de Di Rosa menacée ?. Récupéré 6 janvier, 2019, de http://www. leparisien.fr/seine-saint-denis-93/bobignyla-salle-des-mariages-pop-art-de-di-rosamenacee-24-09-2018-7901031.php

La salle des mariages Les mariages représentent un aspect fondamental de la vie d’une commune. Le mariage laïque reprend et adapte les codes des cérémonies religieuses. Depuis la révolution, les citoyens se marient et se jurent fidélité devant la loi incarnée par le maire. La famille laïque trouve donc en la salle des mariage son sanctuaire. La salle des mariages se retrouve être une réponse esthétique à la volonté de substitution symbolique de la république à l’église. Selon Danielle Tartakowsky : “La République triomphante qui a su créer ses cérémonies civiques et ses symboles n’a jamais réussi à se doter de rites de passage substitutif aux baptêmes, mariage et enterrement religieux.” 2 La transition se fait donc par ces salles richement décorées et hautement symboliques où la sphère du public rencontre celle de l’intime. La figure du buste de Marianne y est souvent présente pour y personnifier la république. À Bobigny toujours, la rénovation artistique de la salle a pour but de sacraliser cette cérémonie républicaine : “Ces moments de la vie républicaine doivent être capables de provoquer un mouvement d’adhésion des citoyens aux principes dont ils sont porteurs : tolérance de la différence, laicité, droits de l’homme, respect des femmes…” 3 Il est à noter aussi qu’il existe des cérémonies de baptême républicain, qui se déroulent généralement dans la salle des mariages. 83


Bezons

Paris X

Évry

Bezons

Boulogne-Billancourt

É

Chatillon

Boulogne-Billancourt

Bezons

Paris X

Évry

Bezons

Paris X

Évry

Les dessins sont réalisés à l’échelle 1/400ème d’après mes visites sur place, mes photos, les plans d’évacuations des Hôtels de ville, les plans autocad transmis ou des informations trouvées sur internet.

0 0m Boulogne-Billancourt Boulogne-Billancourt

Bezons

20 20m

Chatillon Chatillon

Paris X

Évry

Ci-contre : Salle des mariages de la mairie d’Asnières, 1897-1899, Emmanuel Garnier Source : Roger Prévot (1996), Mairies et hôtels de ville, Boulogne-Billancourt, Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement des Hauts de Seine - Topos 92, p. 57

84 Boulogne-Billancourt

Chatillon



Salle du conseil municipal de l’Hôtel de ville de Neuilliy-sur-Seine Photographie : Louis Comte

Salle du conseil municipal de l’Hôtel de ville de Rosny-sous-Bois Photographie : Louis Comte

Salle du conseil municipal de l’Hôtel de ville de Bagnolet Photographie : Louis Comte

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La salle du Conseil La salle du Conseil est la troisième salle de représentation qui occupent les mairies. Elle accueille le Conseil municipal. Ce dernier est composé d’élus dont le nombre est fixé par la loi selon la taille de la commune. Généralement, le maire entouré de ses adjoints, s’adresse aux membres du conseil, élus de la majorité et de l’opposition. Ses attributions sont très larges. Depuis la loi municipale de 1884, il a la charge de régler “par ses délibérations les affaires de la commune”. Il est donc amené à voter le budget de la commune. L’organisation de la salle se fait généralement autour du maire de la ville. Assis au centre d’une tribune, entouré de ses adjoints, il fait face aux élus de la majorité et de l’opposition. Derrière lui, se trouvent les directeurs des principaux services de la ville (urbanisme, logement, éducation…) prêts à apporter des précisions techniques aux élus.

Les dessins sur la double-page suivantes sont réalisés à l’échelle 1/400ème d’après mes visites sur place, mes photos, les plans d’évacuations des Hôtels de ville, les plans autocad transmis ou des informations trouvées sur internet.

0 0m

20 20m

La salle du Conseil accueille, en plus du maire et de ses adjoints et des élus de la majorité et de l’opposition, du public venu assister aux débats. Ils n’ont pas droit à la parole et sont souvent présent si une décision du Conseil municipal les concerne directement (expulsion, relogement…). La disposition du mobilier et l’organisation de la salle dépend de chaque commune. Il est cependant fréquent de retrouver les tables disposées façon “salle de classe”, face à face entre le maire, ses adjoints sur une estrade et les élus de la majorité et de l’opposition. 87


ur-Seine eillers

Salle du conseil municipal de l’Hôtel de ville de Neuilly-surSeine Construit en 1886 Paris 163 conseillers

Aire : 123m²

49 Conseillers

Neuilly-sur-Seine 49 conseillers

Forme : Fer à Cheval Paris 163 conseillers

Évry 46 conseillers

Salle du conseil municipal de l’Hôtel de ville de Rosnysous-Bois Construit en 1965

Rosny-sous-Bois 43 conseillers

Aire : 153m²

43 Conseillers

Forme : Salle de classe

Bagnolet 38 conseillers

Créteil 53 conseillers

Salle du conseil municipal de l’Hôtel de ville d’Évry

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Évry 46 conseillers

Construit en 1991

Aire : 206m²

49 Conseillers

Forme : Fer à cheval inversé Paris 163 conseillers


Salle du conseil municipal de l’Hôtel de ville de Paris

Évry 46 conseillers

Construit en 1882

Aire : 306 m²

Paris 163 Conseillers 163 conseillers

Forme : Salle de classe

Paris 163 conseillers

Salle du conseil municipal de l’Hôtel de ville de Créteil

Neuilly-sur-Seine 49 conseillers

Construit en 1965

Aire : 240m²

43 Conseillers

46 conseillers Forme : Hémicycle

Évry

Paris 163 conseillers

Rosny-sous-Bois 43 conseillers

Créteil 53 conseillers

Rosny-sous-Bois 43 conseillers

il illers

Salle du conseil municipal de l’Hôtel de ville de Bagnolet

Bagnolet 38 conseillers

Construit en 2013

Aire : 270m²

49 Conseillers

Forme : Cercle Créteil 53 conseillers

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Salle des cérémonies de l’Hôtel de ville de Noisy-le-Grand Elle acceuille en semaine des réunions des agents de la mairies et le week-end, les cérémonies de mariges ou de PACS. Elle sert aussi aux petites fêtes comme les pots de départ. Photographie : Louis Comte

Salle du conseil de l’Hôtel de ville d’Evry Son mobilier amovible ainsi que les paneaux pivotants qui permettent de faire la jonction avec la salles des mariages attenante en font une salle polyvalente qui peut acceuillir tous les évenements de l’Hôtel de ville. Sur cette photo, un presataire de la mairie prépare un buffet. Photographie : Louis Comte

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Des salles polyvalentes Les salles décrites plus haut sont attribuées à des fonctions. Toutefois, une fonction, bien que prédominante, peut évidemment laisser place à une autre. Dans une logique de rationalisation des espaces, certaines mairies font le choix de ne pas disposer de salles qui fixent une fonction. Par exemple, la salle du Conseil qui possède généralement du mobilier inamovible ou peu mobile, ne peut être utilisée pour accueillir d’autres événements. Cela pose question quand on sait que le conseil municipal ne se réunit qu’une fois par mois… Les mairies sont en recherche constante d’espace. Pouvoir utiliser une salle pour différents événements est désormais une solution plébiscitée par les mairies. À Evry, les salles des mariages et du Conseil sont en fait une seule et même salle polyvalente. Les deux parties sont séparées par des battants métalliques et sont aménagées avec du mobilier léger pour faciliter le travail des agents de la ville. Dans cette même logique, certaines fonctions peuvent aussi changer de salle pour des questions pratiques. À Rosny-sous-Bois, pour le conseil municipal de novembre qui concerne le vote du budget de la commune, la séance ne va pas se tenir dans la salle du conseil mais dans la salle des fêtes pour pouvoir accueillir plus de public. Le choix de la polyvalence est donc un choix qui peut apparaître comme rationnel au premier abord mais qui n’est pas sans conséquences. Tout d’abord, cela soulève la question de la gestion du temps. Les agents de la ville 91


Salle du conseil et salle des mariages de l’Hôtel de ville d’Évry réunies ech : 1/400 382m²

Salle d’exposition et salle des mariages de l’Hôtel de ville de Bezons réunies ech : 1/400 300m²

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peuvent passer une journée entière à préparer la salle du conseil ! Ensuite, du mobilier léger va être privilégié. Cela pose aussi la question de la solennité du lieu. Tenir un conseil municipal sur des tables pliantes est autre chose que d’être installé confortablement dans une assemblée fixe.

Les dessins sur la page ci-contre sont réalisés à l’échelle 1/400ème d’après mes visites sur place, mes photos, les plans d’évacuations des Hôtels de ville, les plans autocad transmis ou des informations trouvées sur internet.

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Bureau de la Maire de Paris, la plus grande la République avec 155m² Photographie : Louis Comte

Bureau du Maire d’Évry, les truelles disposées sur le bureau évoquent l’image d’un maire bâtisseur Photographie : Louis Comte

Bureau du Maire de Châtillon, modeste, il ne fait pas plus de 16m² Photographie : Louis Comte

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Le bureau du maire Le bureau du maire est bien plus qu’un simple espace de travail. Généralement assez dépouillé, il fait surtout office de lieu de réception pour les invités ou pour les réunions de travail. Le considérer comme un simple lieu de travail serait une erreur. Plus qu’une personne, c’est la fonction qu’il héberge ainsi qu’une partie de l’histoire de la ville. Ainsi, dans le bureau de Francis Chouat, maire d’Évry, des truelles des chantiers récents recouvrent l’imposant bureau en bois massif et construisent ainsi l’image d’un maire bâtisseur. Une importance particulière est réservée à l’aménagement de ce lieu. À Montreuil, l’architecte Florent Nanquette dessinera lui-même des meubles spécifiques. Des matières nobles sont utilisées en décoration. Pourtant, si le bureau du maire est bien conservé, on pourra regretter que les autres mobiliers de bureaux de la mairie n’aient pas reçu un traitement similaire. Il n’existe pas de modèle type de bureau mais il convient d’établir quelques invariants présents dans la majorité des cas. Il est généralement meublé avec un bureau, avec une chaise pour l’édile et deux chaises pour les invités, une table de réunion ainsi qu’un petit salon et parfois d’une télévision. Il n’y a d’ailleurs pas d’ordinateur sur les bureaux, ce qui renforce l’hypothèse qu’il soit avant tout un lieu de réception. Bien sûr, ces constatations souffrent de nombreuses exceptions. La maire du Xème arrondissement de Paris possède un ordinateur fixe sur son 95


Bureau de la Maire de Paris 155m²

Bureau du Maire d’Évry 45m²

Bureau du Maire de Châtillon 16m²

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bureau. Il existe parfois des contrastes très impressionnant entre les bureaux de maire. En terme de taille notamment. Si la moyenne de taille se situe autour de 40m², il est en effet surprenant de comparer la taille du bureau du maire de Châtillon , aux alentours de 15m² avec celui de la maire de Paris qui bat tous les records en siégeant dans un bureau de 155m², ce qui en fait le plus grand bureau de la république!

Planche d’aménagement du bureau du maire de Montreuil par Florent Nanquette, l’architecte de l’Hôtel de ville Source : Archives de la ville de Montrueil

Les dessins des bureaux des maires sur la page ci-contre sont réalisés à l’échelle 1/200ème d’après mes visites sur place, mes photos, les plans d’évacuations des Hôtels de ville, les plans autocad transmis ou des informations trouvées sur internet.

0 0m

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3 : Hors les murs Il arrive parfois que ces fonctions de représentation sortent de l‘Hôtel de ville. Dans certains Hôtels de ville historiques, certaines salles, prévues pour un usage différent de celui actuel, deviennent inadaptées.

La mairie d’honneur de Rungis. Ce qualificatif, unique en son genre, illustre bien la difficulté de basculement des fonctions de «Palais» dans un bâtiment récent. Source : Rungis au printemps. (s.d.). Récupéré 7 janvier, 2019, de http://www.rungis.fr/ cadre-de-vie/rungis-ville-fleurie/item/16893rungis-au-printemps.html

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À Châtillon, le Conseil municipal ne se tient plus dans la salle de représentation principale de la mairie. Il se fait à côté, dans une grande demeure bourgeoise propriété de la commune. Ce choix de transfert à été motivé avant tout pour des questions d’espaces. La mairie de Châtillon est en effet une des plus ancienne de la région parisienne (1851, Claude Naissant). La salle qui accueillait alors le Conseil municipal, les mariages et les fêtes, n’accueille désormais que les mariages et les petites réceptions. À Créteil, l’Hôtel de ville ne possède pas de salle des fêtes. Les réceptions se font soit dans le hall sous le grand escalier d’honneur, soit dans un gymnase de la ville. Au delà des questions d’espace, une importante question de symbolique se pose. Les habitudes et les traditions peuvent être si bien ancrées dans la mémoire populaire, qu’elles peuvent immobiliser certaines fonctions. À Bagnolet, lors du dessin des plans du nouvel Hôtel de ville, la salle des mariages qui devait à l’origine se trouver dans le nouveau bâtiment, a finalement été conservée dans l’ancien bâtiment. Cette décision été prise par le maire sous la pression des habitants de la commune. Pour Dimitri, employé à la ville de Bagnolet, cette salle était tellement importante pour lui et sa famille (trois générations de


Bagnoletaises et Bagnoletais qui s’y sont unis) qu’il lui était impensable que ses enfants se marient ailleurs. À Rungis, pour ces même questions de symbolique et de prestige, l’ancien hôtel de ville qui fut une des résidences de Catherine de Médicis, accueille toujours les mariages et le Conseil municipal. La Folie Desmares, hôte du Conseil municipal de Châtillon Photographie : Louis Comte

Ci-dessous En premier plan, la «mairie historique» de bagnolet et le nouvel hôtel de ville à l’arrière Photographie : Louis Comte Plan du nouveau quartier de l’Hôtel de ville, Bagnolet, trouvé sur une palissade de chantier Photographie : Louis Comte

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Maire Bertrand KERN

Directeur de Cabinet

DGS Jean-Louis HENO

Guillaume MERZI

Mission Environnement et Développement durable_

Chef de Cabinet Myriam TOURNOUX

Direction de la Communication

Sophie GRIMM, directrice

Guillaume VERA-NAVAS, responsable Mission Évaluation des politiques publiques_

_Pôle Communication événementielle & Parole publique

Charles AMISSE, chargé de mission

Organigramme des services municipaux Juin 2018

_Mission Intercommunalité & Prospective

Annie BENHAMOU, chargée de mission

_Médiateur de la ville

Brahim HEDJEM

Aurore DELACROIX, responsable

_Pôle Information Canal

Orlane RENOU, responsable

_Pôle Promotion des services et du territoire & Stratégie numérique

Johanna BRINET, responsable

Hélène DABO, DGA

Département Citoyenneté et Développement de la personne

Alain ANANOS, DGA

_Pôle Démocratie locale

Christine PIPET, responsable

_Pôle Risques majeurs

Armelle PITREY, risk manager

Olivia METZ, DGA

Patrick TYMEN, directeur

Gwenaëlle ROBIN, directrice

Direction des Affaires juridiques, des Achats et des Marchés publics Direction du Développement local

Marc ROUSSELLE, responsable

_Pôle Logistique

Patrick DENIS, responsable

_Pôle Tranquillité publique

Fabrice MERCINIER, responsable

Philippe BIGOURDAN, responsable

_Pôle Programmation urbaine _Pôle Commerces et marchés forains

Direction des Espaces publics

Anne-Emmanuelle BONNAY, directrice

Éric MALLECOT, responsable

_Pôle Espaces verts

Didier MÉREAU, responsable

_Pôle Propreté

Alain CUTILLAS, responsable

_Pôle Territorialisation

Pascal DELCAMBRE, responsable

Direction du Développement socio-culturel

Mathilde CHEVILLOTTE, directrice

Stéphany CASTEL directrice

_Pôle Études et Travaux neufs

Juliette BATAILLE, responsable

_Pôle Transport et Circulation

Xxxxxxx XXXXXXX, responsable

Patricia ULLOA, DGA

Ingrid PIERRON, responsable | 4501

_Pôle Jeunesse

_Mission Habitat privé

_Pôle Mémoire et Patrimoine

_Pôle Logement social

Geneviève MICHEL, responsable

_Pôle Spectacle vivant

Morgane LE GALLIC, responsable

Lise PASTOR, responsable

_Maison de quartier du Haut et Petit-Pantin

Xxxxxx XXXXX, responsable

Xxxxxx XXXXX, chargée(e) de mission

_SCHS (Service Communal d’Hygiène et de Santé)

Xxxxxx XXXXX, responsable |

Direction des Ressources administratives et de la Logistique événementielle

Charles OTT, directeur

_Pôle Relations publiques

Jean-Luc RANNOU, responsable

_Courrier

_Maison de quartier des Quatre-Chemins

_Pôle Intervention foncière et immobilière

_Maison des associations

_Pôle Prospective et Développement urbain

Aurélie VENNIN, responsable

Alexandra DEBUYS, directrice

Ahmed BENLAHOUCINE, responsable

_Pôle Éducation

Khadija SALEM, responsable

_Pôle RSA

Magalie FOUET , responsable

_Pôle Social

Fatiha KIHEL, responsable

Direction Petite enfance et Familles

Sandrine VUIDEL, directrice

_Pôle Établissements d’accueil de la petite enfance

Fabienne FARAUT, responsable

_Pôle Information/accompagnement des familles et Accueil individuel

Jean MALIBERT, directeur

_Pôle Centres de santé _Pôle Carrière / Paie

Brigitte LANKRI, responsable

_Pôle Emploi, Compétences et Management

Didier DUHOT, responsable

_Pôle Prévention Santé Handicap

Isabelle GRANGER, responsable

Nancy MELLUL, responsable

_Pôle Vie au travail

Olivier JOCTEUR-MONROZIER, responsable

Direction des Systèmes d’information

_Pôle Études et Projets

Lætitia GROSLONG, responsable

_Pôle Informatique et Télécom

Marc LE MOAL, responsable

Organigramme des services de la ville de Pantin, juin 2018

Nathalie DE LA TOUR, responsable

_Pôle Relations citoyennes

Anne-Gaël ALCANTU, directrice

Bouchaïb HADEG, directeur

Les libellés des entités sont présentés par ordre alphabétique.

_Pôle Population et Funéraire

Direction de la Santé Direction des Ressources humaines

_Pôle Nettoiement et Restauration

Chantal MINCHELLA, responsable

Céline MOULINOU, responsable

_Pôle Maintien à domicile

_Reprographie

Xxxxxx XXXXX, responsable

Direction de l’Éducation et des Loisirs éducatifs

_Pôle Accueils de loisirs

_Pôle Aides et Animations

Thomas LAPARRE, directeur Direction de l’Urbanisme

Fahima DJOUADI, responsable

Régina KAUFMAN, responsable

_Pôle Pilotage et Stratégie financière

Nathalie BAUGY, responsable

_Maison de quartier Mairie-Ourcq

Christelle TORTORA, responsable

Abdelkhalek BOUKHATEM, directeur

Françoise BOUVET, responsable

_Pôle Budget et Comptabilité

Xxxxxx XXXXX, responsable

Direction de l’Action sociale et des Relations avec les usagers

Anne-Marie LE CAIN, responsable

Elisabeth KULLAB, directrice

Philippe VITAS, directeur

_Pôle Urbanisme architecture Direction de la Voirie et des Déplacements

Maxime GIRIN, responsable

Direction des Finances Direction de l’Habitat et du Logement

_Maison de quartier des Courtillières _Pôle Domaine public

_Pôle Affaires juridiques & Assemblées

Kamel BOUSSELIOU, responsable

_Pôle Patrimoine bâti

Sophie LALLOUET, responsable

Département Solidarités et Proximité

_Pôle Achats et Marchés publics

Sara LENOËL, responsable

William Ancourt, responsable

_Pôle Garage municipal

Emmanuel BLUM, directeur

Pauline ROBERT, directrice

_Pôle Sports _Pôle Ateliers municipaux

Frédéric JALIER, DGA

Carole BOURGEOIS, responsable

Direction de la Citoyenneté, des Sports et de la Tranquillité publique

_Pôle Prévention et Citoyenneté Direction des Bâtiments

Département Ressources

_Mission Grands Quatre-Chemins

Catherine KETTLER, responsable

_Pôle Gestion administrative

Département Développement urbain durable

Direction de la Communication - août 2018

Département Cadre de vie et Démocratie locale


2 : L’Usine / Bureau La commune est bien souvent le premier employeur de la ville. À Paris, ce sont 52 000 agents employés par la commune qui oeuvrent au quotidien pour faire tourner l’immense machine qu’est la capitale française. Les services de la mairie Comment travaille-t-on en mairie? Il faut premièrement définir les différents types de métiers représentés dans une mairie. En effet, la majorité des employés de mairie ne travaillent pas dans l’Hôtel de ville car ils effectuent des tâches soit en équipements (personnel dans des écoles, éducateurs…), soit en extérieur (services techniques…) et n’ont pas l’utilité d’une poste de bureau dans l’Hôtel de ville. À l’intérieur d’une mairie, les grandes compétences municipales sont assurées par des services selon un organigramme précis. Ces services sont sous l’autorité du Directeur Général des Services. Directement sous les ordres du maire, c’est cette personne qui est en charge du bon fonctionnement des services municipaux. C’est elle qui organise le travail en mairie et fait travailler les employés municipaux. Du fait de ses attributions, le DGS est la personnalité la plus importante d’une ville, après le maire. Il est possible de regrouper ces services dans de grandes catégories. Il y a tout d’abord les responsabilités 101


communales, dont la mairie est en charge. Elle décide et est autonome sur de nombreuses actions. Voici ces principaux services : - L’urbanisme : elle contrôle et planifie le développement de la ville et délivre les autorisations de construire. La commune gère aussi le cadastre sur son territoire. Salle d’attente dans l’Hôtel de ville de Noisy le Grand Photographie : Louis Comte

- L’entretien et la gestion de son patrimoine : il s’agit aussi bien de son patrimoine bâti que des routes et espaces verts de la commune. - L’action sociale : elle s’occupe de la gestion des garderies, crèches, foyers de personnes âgées, parfois de la santé avec de centres médicaux et gère l’aide aux personnes par l’intermédiaire du Centre Communal d’Action Sociale (CCAS). - La vie culturelle et sportive : elle s’occupe des activités culturelles et sportives en les logeant et les subventionnant. - L’enseignement : la construction, l’entretien et les équipements des écoles primaires et maternelles (l’enseignement est une compétence de l’Etat qui définit les programmes scolaire et le nombre d’enseignant). - La sécurité : grâce aux pouvoirs de police du maire, la mairie entretient une police municipale. - Les finances et les ressources humaines : comme toute entreprise, la municipalité assume son budget et ses

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ressources humaines. Toutefois, son budget est soumis au vote du Conseil municipal. En tant que représentante de l’Etat, la commune assume aussi des fonctions pour son compte. Ces services sont comme les précédents des services communaux, assurés par les mairies mais qui sont des compétences décentralisées de l’état. Bureau du directeur du service Bâtiment à l’Hôtel de ville de Noisy-le Grand Photographie : Louis Comte

- L’état civil : enregistrement des mariages, naissances, décès, délivrance d’acte d’état civil (carte d’identité, passeport). - Les élections : organisation des élections, gestion des listes électorales. - Le recensement de la population.

Couloir de bureau au sein de l’Hôtel de ville de Paris Photographie : Louis Comte

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Rénovation du Hall administratif de l’Hôtel de ville de Puteaux Source : Brochure explicative du projet de réaménagement du hall administratif, AXEL SCHOENERT ARCHITECTES

Rénovation du Hall administratif de l’Hôtel de ville de Puteaux Source : Brochure explicative du projet de réaménagement du hall administratif, AXEL SCHOENERT ARCHITECTES

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Recevoir du public

Hall administratif de l’Hôtel de ville d’Évry Photographie : Louis Comte

Certains services se retrouvent au contact direct avec la population. En effet, la majorité des employés municipaux ne travaillent pas derrière un bureau. Beaucoup sont directement affectés dans les équipements (école, crèches…) ou bien ils peuvent effectuer un travail mobile (gestion des espaces verts, police municipale…). Mais certains autres service, en particulier l’état civil ont pour raison d’être l’accueil du public. Il faut donc recevoir les habitants pour répondre à leur demandes. Les habitants y viennent faire les démarches administratives, des papiers d’identités. D’autres services recoivent du public comme la Caisse Communale d’Action Sociale qui reçoit les habitants se retrouvant face à des difficultés financières. Certaines villes souhaitent mettre en place un guichet unique pour rationaliser l’accueil du public et ainsi faciliter les démarches administratives. Cela permet de traiter en un seul lieu toutes les démarches administratives. Aussi, certaines démarches peuvent s’effectuer en ligne par internet et les mairies s’adaptent ainsi à la transition numérique. La Mairie de Puteaux vient de franchir le pas récemment et à fait appel à un architecte pour réagencer le hall administratif de l’Hôtel de ville.

Accueil à l’Hôtel de ville de Créteil Photographie : Louis Comte

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Bâtiment annexe de bureau

Mairie annexe du Champy, Noisy-le-Grand, installée dans la Maison pour Tous Photographie : Cyprien Marin

La mairie-mobile, bus de la mairie proposantles services de la mairie au plus près des citoyens. Source : Mairie du 20e. (s.d.). Récupéré 13 janvier, 2019, de https://www.mairie20. paris.fr/ma-mairie/etre-accompagne-dansmes-demarches/ma-mairie-mobile-bus-deservices-132

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Parfois, l’Hôtel de ville peut ne pas avoir la place nécessaire pour accueillir tous les services et les employés. Un choix doit donc être fait par le maire et l’équipe municipale de conserver l’Hôtel de ville et par conséquence de délocaliser certains services. La mairie va donc chercher plus de surface par l’acquisition de bureau supplémentaires ou en construisant des annexes. Deux stratégies s’opposent alors, le regroupement ou l’éclatement. Il existe plusieurs types d’annexes et de centres administratifs. Tout d’abord, les mairies annexes effectuent essentiellement des fonctions d’état civil. Les habitants peuvent aussi y obtenir des documents administratifs ou encore procéder aux inscriptions scolaires. Elles sont au plus proche de la population et grâce à leur positionnement dans la ville, elles font économiser aux habitants le déplacement à l’Hôtel de ville. Il existe aussi des formes de mairies annexes plus rare. À Asnières et dans les 19ème et 20ème arrondissements de Paris, il existe des mairies mobile ! Ce sont soit des bus classiques transformés soit des fourgonnettes aménagées qui sillonnent la ville avec un planning précis et se rendent dans les quartiers les plus éloignés des communes. Ils proposent des aides personnalisées aux habitants sur pratiquement toutes les attributions de la mairie. Des dispositifs similaires existent dans d’autres villes de France. Les centres administratifs, quant à eux, ne sont pas conçus pour l’accueil du public mais pour loger les services de la


Centre administratif de Pantin, Jacques Kalisz, 1973, Aujourd’hui Centre National de la Danse Source : Jean-Yves Andrieux (2009) L’architecture de la République. Les lieux de pouvoir dans l’espace public en France, 17921981, Paris éd. CNDP Librairie

mairie. Le public peut y être reçu sur rendez-vous. Une ville peut choisir de faire construire un centre administratif pour répondre au mieux à ses besoins d’espace. Ces centres administratifs sont en général situés non loin des Hôtels de ville. Il peuvent parfois être des extensions directement rattachées comme à Saint-Denis (93) où une passerelle aérienne relie l’Hôtel de ville construit par Laynaud en 1878 au centre administratif construit par Henri Gaudin entre 1989 et 1993. Dans d’autres cas, la commune peut réinvestir, par souci d’économie, par confort ou par esprit pionnier, des bâtiments existants. À Neuilly-sur-Seine, les services sont installés dans les bâtiments sur la place de l’hôtel de ville ou à proximité. À Montreuil, les services qui occupaient alors des bâtiments de bureaux lamba, vont être regroupés dans la tour Altais, actuellement en rénovation.

Perspective du pied de la tour Altais, futur centre administratif de la ville de Montreuil Source : Ville de Montreuil : Les services municipaux dans la Tour «Altaïs Evolution». (2018, 31 décembre). Récupéré 10 janvier, 2019, de http://www.montreuil.fr/grandsprojets/le-centre-ville/le-quartier-de-lamairie/les-services-municipaux-dans-la-touraltais-evolution/

Ce phénomène d’annexes et de centres administratif n’est pas anodin. Souvent, ces bâtiments se retrouvent être bien plus vastes et imposants que l’Hôtel de ville. Les trajets entre l’Hôtel de ville et les centres administratifs forcent les mairies à adapter les façons de travailler. Des bureaux en libre service sont par exemple disponibles au sein de l’Hôtel de ville de Paris pour accueillir temporairement les employés venus des sites dispersés dans la capitale.

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Saint-Denis (93), Hôtel de ville (Laynaud 1878) et centre administratif (Henri Gaudin, 1989-1993)

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Pantin, Hôtel de ville (Gustave Raulin et Guélorguer, 18811884), centre administratif actuel (Jean-Claude Donnadieu, 1994) et ancien centre administatif devenu le Centre National de la Danse (Jacques Kalisz, 1965-1973, réhabilitée par Antoinette Robain et Claire Guieysse , 2000-2003)

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Choisy-le-Roi (94), HĂ´tel de ville (ancienne maison bourgeoise construite vers 1850) et centre administratif (Pierre Soria, 1988)

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Montrouge (92), ancien centre administratif (Henri Decaux, 1933), HĂ´tel de ville (Jacques-Paul Lequeux, 1880-1883) et centre administratif actuel

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Montreuil (93) , Futur centre administratif (tour Altais en cours de rénovation) et Hôtel de ville, (Florent Nanquette, 1935)

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Est-Ensemble (93) , Hôtel d’agglomération «Le Quadrium», (Jean-Christophe Wazé, 1994) situé sur le territoire de la commune de Romainville

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Réinvestir directement un bureau Certaines administrations peuvent aussi utiliser la stratégie du Bernard l’Hermite. Il se peut qu’une administration investisse directement des bâtiments de bureaux déjà construits. Charge à elle d’aménager en son sein les espaces de représentation et de réception nécessaires. C’est la cas notamment de bon nombre d’EPCI qui, par souci d’économie et par humilité face au territoire, s’installe dans des bâtiments de bureaux classique. C’est le choix d’Est-Ensemble, territoire n°8 du grand Paris et héritier de l’agglomération précédente qui a investi les locaux de bureaux du laboratoire SANOFI à Romainville. Dans le contexte des EPT, les fonctions de représentation sont moindres que celles d’une mairie mais le transfert progressif des compétences fait de cette entité territoriale un acteur désormais majeur de la vie locale.

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3 : La Cathédrale / Maison commune Avant la loi de 1884 qui oblige les communes à se doter d’un bâtiment spécifique pour accueillir la mairie, les communes sont nombreuses à se doter de bâtiments qui abritent plusieurs fonctions différentes pour rentabiliser le coût de construction. Elles se dotent de maisons communes qui sont d’une certaine façon des chevaux de Troie de l’État dans les campagnes conservatrices. La mairie entend ainsi reprendre la place de l’église qui pouvait être auparavant une véritable place publique. Car le rôle de l’église y était prépondérant. Le curé pouvait administrer une sommaire éducation pour les enfants du village dans le presbytère. Dans la nef des cathédrales et des églises pouvait se tenir le marché, des voyageurs et sans-abris pouvaient y dormir et bien d’autres activités qui semblent aujourd’hui inconcevable dans un lieu sacré.

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École Très commune, la fonction scolaire du bâtiment de la mairie fait même l’objet d’un type d’hôtel de ville particulier. Cette association fréquente s’explique par les différentes lois successives sur l’éducation. Le corps central haut d’un étage se voit flanqué de deux ailes, une salle de classe pour chaque sexe. Ce type de bâtiment peut être construit de cette façon dès l’origine ou bien être l’objet d’extensions successives en fonction du nombre d’élèves de la commune. Des plans types existent et les pouvoirs nationaux vont les diffuser aux architectes départementaux. Dans son ouvrage, Félix Narjoux, architecte de la ville de Paris en 1870 propose des modèles-type de mairie-école.

Mairie et École à Castelginest en HauteGaronne Source : Architecture communale. Série 1 / par Félix Narjoux

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15/10/2018

Asile

Le plan d'Anne Hidalgo pour mettre à l'abri les SDF de Paris cet hiver

Le plan d'Anne Hidalgo pour mettre à l'abri les SDF de Paris cet hiver Par

Le figaro.fr (http://plus.lefigaro.fr/page/lefigarofrlefigarofr)

Mis à jour le 14/10/2018 à 14:03

3035 SDF ont été recensés lors de la première «nuit de la solidarité». JOEL SAGET/AFP

La maire socialiste de la capitale a annoncé au JDD l'ouverture de nouvelles places d'accueil. Au moins cinquante d'entre elles seront dédiées aux femmes et aménagées dans les locaux de l'Hôtel de ville. «Si la prise en charge des personnes sans-abri est compétence de l'État, il m'a toujours paru essentiel que Paris l'aide à trouver des solutions.» Dans un entretien au Journal du dimanche (https://www.lejdd.fr/JDDParis/exclusif-anne-hidalgo-nous-allons-heberger-des-sans-abri-a-lhotel-de-ville-3778115) , Anne Hidalgo a annoncé la création de 1500 places d'hébergement d'urgence des sans-abri avant la fin de l'année.

Article de presse daté du 14/10/18, Le Figaro «Le plan d’Anne Hidalgo pour mettre à l’abri les SDF de Paris cet hiver» » LIRE AUSSI - Plus de 3000 sans-abri recensés dans Paris (http://www.lefigaro.fr/actualite-

france/2018/02/21/01016-20180221ARTFIG00176-plus-de-3000-sans-abri-recenses-dans-paris.php)

Lors de la «nuit de la solidarité (http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2018/02/16/01016-20180216ARTFIG00181-paris-1700-benevoles-mobilises-pour-recenser-les-sdf.php)» organisée en février dernier, les bénévoles avaient recensé 3035 personnes vivant dans la rue et sans aucune solution d'accueil. Pour pallier ce manque de places d'hébergement d'urgence, l'Hôtel de ville de Paris a décidé de «montrer l'exemple, montrer qu'il est possible d'héberger des sans-abri partout, y compris dans un palais de la République.»

La fonction d’asile peut correspondre à deux types d’accueil pour deux populations bien différente. Le premier type est l’accueil des enfants trop jeunes pour être scolarisé. C’est, d’une certaine façon, l’ancêtre des écoles maternelles. L’autre population accueillie est les sans-abris. La mairie reprend là une des fonctions de l’église qui accueillait alors les voyageurs et les sans-toit. Mais c’est aussi une fonction d’actualité. Le 13 octobre 2018, la maire de Paris Anne Hidalgo annonce l’accueil dans l’Hôtel de ville de Paisdes femmes sans-abri. Les salons des tapisseries et des prévôts seront aménagés pour abriter un accueil de jour et une halte de nuit.

Anne Hidalgo confirme ainsi les informations de presse des derniers jours: «J'ai tenu à créer une halte (1) Des SDF hébergés à l'Hôtel de ville : «C’est bien que la maire de Paris lance un message de mobilisation» - Libération dédiée aux femmes dans l'hôtel de ville de Paris.» Le salon des Prévôts et celui des Tapisseries, au rezde-chaussée, «seront transformés en accueil de jour - repas et soins - ainsi qu'en halte de nuit - lits,

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http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2018/10/14/01016-20181014ARTFIG00033-le-plan-d-anne-hidalgo-pour-mettre-a-l-abri-les-sdf-de-paris-cet-…

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Par Tonino Serafini(https://www.liberation.fr/auteur/1941-toninoserafini) — 14 octobre 2018 à 17:50

Anne Hidalgo à Paris le 1er juillet. Photo Ludovic Marin. AFP

Article de presse daté du 14/10/18, Libération «Des SDF hébergés à l’Hôtel de ville, c’est bien que la maire de Paris lance la mobilisation

https://www.liberation.fr/france/2018/10/14/des-sdf-heberges-a-l-hotel-de-ville-c-est-bien-que-la-maire-de-paris-lance-un-message-de-mobilisatio_… 1/3

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Tribunal Plan d’aménagement du greffe de la Justice de Paix Source : Service des archives de la ville d’Ivrysur-Seine

Entrée arrière de l’Hôtel de ville d’Ivry-surSeine, il est inscrit «Justice de Paix» sur le fronton. Photographie : Louis Comte

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Lors de la révolution française, l’assemblée constituante souhaite mettre en place une justice républicaine sur l’intégralité du territoire qui ne dépendrait plus de l’autorité de la noblesse. Les lois du 16 et du 24 août 1790 instaurent dans chaque canton un tribunal de justice de paix. Lorsqu’une ville se retrouve investie du rôle de cheflieu de canton, elle se voit contrainte d’héberger une Justice de Paix à ses frais. De nombreuses villes vont donc par souci d’économie, placer la Justice de Paix au sein même de l’Hôtel de ville. C’est par exemple le cas à Ivrysur-Seine et à Puteaux. Un exemple-type est d’ailleurs aussi présent dans l’ouvrage de Félix Narjoux. Cette organisation perdure jusqu’en 1958, date à laquelle les justices de paix sont remplacées par les tribunaux d’instance. La ville de Paris et la métropole de Lyon ne possèdent pas de canton. Elles choisissent elles-mêmes leur organisation judiciaire. À Paris, les 20 mairies d’arrondissement se voient doter d’une justice de paix lors de leur construction. Mais en juin 2018, les 20 tribunaux sont tous transférés au nouveau palais de justice situé dans le 17ème arrondissement.


Poste La poste peut se retrouver en mairie. Dans les petits villages, les bureaux de poste peuvent être une pièce au rez-dechaussée de la mairie. Dans les plus grandes villes comme à Puteaux et à Fresnes, la poste fait partie du programme de construction de l’Hôtel de ville. Cela permettait de réaliser un bâtiment plus conséquent en mutualisant les moyens et aussi de centraliser les activités dans l’Hôtel de ville.

Plan de RDC de l’Hôtel de ville de Puteaux accueillant les bureaux des P.T.T. Source : Service des archives de la ville de Puteaux

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Il esiste de nombreuses autres fonctions plus rares. La Mairie peut héberger ce que bon lui semble dans ses locaux. Police et violons Doté de pouvoirs de police, le maire peut entretenir une police municiaple dans sa ville. La mairie peut aussi héberger la police nationale. Les violons sont des geôles temporaires. Il y en avait à la construction de l’Hôtel de ville d’Ivry sur Seine. Les associations La mairie peut héberger des associations et leur louer des salles de facon temporaire, pour des réunions par exemple ou pour un plus long terme. L’amphithéatre sous l’Hôtel de ville de Paris peut être loué. Bibliothèque La bibliothèque est le lieu de transmission du savoir. Elle s’installe généralement dans l’hôtel de ville avant de grossir et de trouver des habits à sa taille. Cependant, pour des raisons propre à chaque ville, une bibliothèque peut persister dans l’Hôtel de ville comme à Villeneuve-laGarenne ou à Paris. La bibliothèque de l’Hôtel de ville de Paris est l’une des plus prestigieuses de la capitale et sa collection contient une grande partie de la mémoire de la ville. La mairie-marché couvert à Ambert La mairie - Ville d’Ambert. (s.d.). Récupéré 7 janvier, 2019, de http://www.ville-ambert.fr/ la-mairie/presentation/la-mairie/

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Marché couvert Pour remplacer l’église, la mairie peut faire preuve d’innovation. À Ambert (63), la mairie accueille un marché


couvert sous ses arches en rez-de-chaussée. Dans la maison du Peuple à Clichy-la-Garenne, annexe de l’Hôtel de ville, le rez-de-chaussée acceuille lui aussi un marché.

La Maison du Peuple, Clichy-la-Garenne Le projet prévoyait à l’origine des espaces de bureau pour la mairie, des locaux syndicaux, une salle de spectacle de 2000place, un marché couvert. Seul ce dernier est encore en activité. Wikipedia contributors. (2019b, 5 janvier). Maison du Peuple de Clichy — Wikipédia. Récupéré 7 janvier, 2019, de https:// fr.wikipedia.org/wiki/Maison_du_Peuple_de_ Clichy

Centre Municipal de Santé Autrefois appelé bureau de bienfaisance, la santé peut renter dans les attribution de la mairie. À Ivry-sur-Seine, une partie du sous-sol de l’Hôtel de ville a accueilli au début du XXème siècle un centre de bienfaisance pour la population Ivrienne. Les habitants, en grande partie de modestes ouvriers, souffraient de conditions de vie difficiles dues à la pollution des nombreuses industries de la ville. Un centre médical dépendant de la ville existe toujurs aujourd’hui mais il dispose de ses propres locaux. Salles d’expositions Bienfaitrices des arts, les communes peuvent héberger des expositions. Dans le hall de l’Hôtel de ville de Bezons, un espace est aménagé. À l’Hôtel de ville de Paris, deux à trois expositions d’envergure sont organisées chaque année dans la salle Saint-Jean dont l’entrée se situe rue de Lobau. Café / Restaurant Plus anecdotique, l’Hôtel de ville de Bagnolet à failli accueillir un café/restaurant dans son RDC. Le projet n’a pas abouti et l’espace résiduel est utilisé comme salle d’exposition.

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Des grandes maisons communes Ces programmes, présentés individuellement ont eu une incidence évidente sur l’architecture des Hôtels de ville. Toutefois, il convient de préciser que les associations présentées ne sont pas exclusives. Les programmes dépendent bien évidemment de chaque bâtiment. Aussi, ces programmes évoluent, le plus fréquemment vers une concentration autour des tâches purement administratives. L’augmentation de la population des villes crée de nouveaux besoins qui ne peuvent plus être assurés seulement grâce à des “petits” programmes profitant de la construction de l’Hôtel de ville pour y être hébergés. C’est souvent le cas des tribunaux d’instances (à l’origine justices de paix) et des bibliothèques, qui déménagent fréquemment pour laisser la place à d’autres services dont la taille augmente rapidement comme le service des archives. Pour un Hôtel de ville, fonctionner en tant que maison commune, c’est assurer une fréquentation variée et constante du lieu. Cela permet aussi de démystifier les lieux et de rapprocher les mairies de leurs habitants. Les événements qui se tiennent dans la salle des fêtes peuvent aussi tenir ce rôle d’ouverture de la mairie.

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D : L’assemblage Ces différentes fonctions (Palais, Bureaux et Cathédrale) sont composées des multiples éléments précédemment analysés. Elles s’assemblent pour construire les mairies et les Hôtels de ville. Leur positionnement et l’espace qui leur est accordé montre la prédominance de certaines fonctions sur d’autres. Dans les premières mairies, pour des contraintes de place et par le peu de pouvoir de la fonction de maire, les bâtiments sont généralement petits et n’accordent que des espaces réduits aux fonctions de palais et bureaux. La cathédrale est conçue par l’ajout de fonctions comme l’école dans des extensions. L’objet de base se retrouve avec des adjonctions. À la fin du XIXème siècle, les grands salons de réceptions, salles des fêtes, salle du conseil et salle de mariage, faisaient prédominer la fonction palais. Les doubles, voir triples hauteurs de ces vaste salles dans les étages marquent les esprits. La fonction de bureau est reléguée au rezde-chaussée ou au sous-sol. Cette hiérarchie verticale est accompagnée de fastueux décors et de façades monumentales. Un imposant hall fait la jonction entre les fonctions. Pendant l’entre-deux guerre, l’importance donnée au public qui fréquente la mairie bouleverse le mode de fonctionnement des Hôtels de ville. La hiérarchie verticale est abandonnée. Réparties plus horizontalement, les 122


fonctions de palais et de bureaux se voient donner une importance comparable. Le hall se réduit progressivement.

Projet d’Hôtel de ville à Bonneuil-sur-Marne, axonométrie d’assemblage des différents programmes et services qui composent l’Hôtel de ville, ECDM, concours 2011 Le projet n’a pas abouti, des logments ont été construit sur le site retenu. Source : Hôtel de Ville – Bonneuil-sur-Marne. (s.d.). Récupéré 11 janvier, 2019, de http:// ecdm.eu/?p=5163

Au début de la Vème République, la hiérarchie verticale est inversée et la fonction de bureaux s’élève dans des tours rappelant les beffrois. Les espaces réservés aux politiques (bureau du maire et des adjoints) quitte le Palais pour rejoindre le Bureau dans la tour. La partie Palais conserve cependant une grande importance et de vastes salles dédiées. Elle devient le socle qu’elle partage avec la Cathédrale, l’accueil du public et les autres fonctions en rapport avec la population. Une fois les fonctions séparées, le hall perd son importance et se voit encore réduit. Les délimitations commencent à se brouiller à partir des années 1990. La polyvalence des salles et leur modularité leur font perdre leur caractère sacré aux trois salles habituelles. La salle des fêtes est la première à disparaître tandis que les salle du conseil et des mariages ne revêtent leur habits originels que temporairement. Ce sont désormais des salles polyvalentes. Le hall reprend de l’importance et devient une véritable interface.

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0

Mairie de Châtillon Claude Naissant, 1851 Ancienne mairie-école qui a connu de nombreuses extensions échelle : 1/500ème (Mairie originelle)

Bureau du maire Salle des mariages (à l’origine, salle de la mairie, aujourd’hui le Conseil et les réceptions se tiennent à l’extérieu dans la Folie Desmares)

Escaliers d’honneur Hall d’accueil

0

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25

25


0m

Hôtel de ville d’Ivry-sur-Seine Adrien Chancel, 1894-1896 Hôtel de ville typique du début la IIIème République, il n’acceuille cependant que peu de personnes y travaillant au quotidien échelle : 1/600ème

Salle du Conseil (hsp= 9m) Salle des mariages (hsp= 9m)

Salle des fêtes

Bureau du maire

Escaliers d’honneur Hall d’accueil 0m

25m

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0

Hôtel de ville de BoulogneBillancourt Tony Garnier, 1935 La partie avant rassemble les fonctions de politiques et cérémonielles tandis que les fonctions administratives et l’acceuil du public se trouve à l’arrière, rassemblés dans un immense hall. échelle : 1/1000ème

Salle des mariages Salle des fêtes Salle du Conseil

Hall des guichets Escaliers d’honneur Hall d’accueil

Bureau du maire

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0m

25m


0m

25m

Hôtel de ville de Rosny-sous-Bois Jean de Mailly, 1965 Le socle accueille les fonctions de palais et donne sur le parc. La tour concentre les bureaux. L’entrée principale se fait en passant sous la tour, par l’arrière. Le bureau du maire était prévu à l’origine au dessus-de la salle des fêtes est finalement situé dans la tour. échelle : 1/700ème

Bureau du maire Hall d’acceuil Hall des guichets

Salle des fêtes

Escaliers d’honneur Salle des mariages

Salle du Conseil

0m

25m

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Hôtel de ville d’Évry Jacques Lévy, 1991 Figure de proue du centre ville d’Évry avec la CCI et la cathédrale, l’Hôtel de ville d’Évry est devenu au 01/01/2019 l’Hôtel de ville d’Évry-Courcouronnes, ville issue de la fusion des deux voisines 0m

25m

échelle : 1/1000ème Bureau du maire

Salle du Conseil Salle des mariages Escaliers d’honneur

Hall des guichets

Hall d’accueil

0m

128

25m


Hôtel de ville de Noisy-le-Grand Rénovation / extension par Chaix et Morel, 2009-2011 Pour Regrouper les services municipaux, la ville rénove son Hôtel de ville et l’agrandit avec trois niveauxsouterrain en forme de bois de cerf. La partie ancienne n’accueille plus que le bureau du maire, une partie du cabinet et des salles de réunion.

Bureau du maire

échelle : 1/1000ème

Salle du Conseil Hall d’accueil

Salle des mariages

129 0m

25m



III LAISSEZ VOUS CONTER LA MAIRIE... “Il y a toujours un signe (...) qui nous fait lever la tête” Dominique Perrault interviewé par France Culture, Lieux de mémoire - La mairie, lieu par essence de la République (1ère diffusion : 19/09/1996)

1 : (1994), Rue du Faubourg Saint-Honoré, Paris, éd. Délégation à L’Action Artistique de la Ville de Paris

2 : Thierry Taittinger (2013), L’Assemblée nationale, Paris, éd. Beaux-arts éditions

S’ils sont le symbole de leur ville, les Hôtels de ville sont aussi des miroirs où s’y reflète souvent l’âme de la ville. Car l’institution se révèle souvent à travers son bâtiment. Après avoir été des symboles du pouvoir des bourgeois sur les villes, les Hôtels de ville deviennent des bâtiments républicains. Il n’est pas aisé de définir clairement ce qu’est l’architecture républicaine. Le premier des bâtiments de la République, le Palais de l’Élysée, siège de la présidence de la République, n’est pas un bâtiment construit par la République. Construit en 1718 pour le comte d’Évreux, il est la résidence des présidents de la République depuis 18731. Il a aussi entre temps été une résidence impériale. L’assemblée nationale, hôte de la représentation nationale, coeur battant de la république française, est à l’origine une maison de plaisance de la duchesse de Bourbon, fille de Louis XIV et de Madame de Montespan bâti en dehors des limites de Paris…2 Jean Yves Andrieux tente de décrire dans son livre “L’architecture de la République : Les lieux de pouvoir dans 131


3: Jean-Yves Andrieux (2009) L’architecture de la République. Les lieux de pouvoir dans l’espace public en France, 1792-1981, Paris éd. CNDP Librairie

l’espace public en France, 1792-1981”3 ce qui caractérise les édifices républicains. Les mairies et hôtels de ville y occupent une grande place du fait de leur ancienneté et de leur omniprésence dans le paysage français. Elles contribuent à façonner du commun et agglomèrent autour d’elle une communauté. Pourtant chaque ville, chaque hôtel de ville possède sa propre histoire. Voici les histoires croisées de quelques villes et de leurs Hôtels de ville :

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Ci-contre : La galerie des métiers, mène au bureau de la Maire de Paris Source : Rude, S., & Hammond, F. (2014). L’Hôtel de Ville de Paris. Paris éd. Chêne p. 125

Paris : La Ville face à l’État

Vue d’artiste de l’hôtel de ville de Paris et de la place de grève au XVIème siècle par Theodor Hoffbauer au XIXème siècle Source : Rude, S., & Hammond, F. (2014). L’Hôtel de Ville de Paris. Paris éd. Chêne p. 21 1 : À l’Hôtel de ville, Paris affirme sa puissance face à l’État. (2011, 5 août). Récupéré 13 janvier, 2019, de http://www. lefigaro.fr/politique/2011/08/04/0100220110804ARTFIG00540--l-hotel-de-villeparisaffirme-sa-puissance-face-a-l-etat.php

L’Hôtel de ville de Paris est le plus emblématique des Hôtels de ville. C’est même le grand d’Europe1 ! Situé au même emplacement depuis 1357, il a maintes fois été reconstruit. Incendié lors de la commune de Paris en 1871, la dernière reconstruction date de 1882. Le concours précisait que la façade renaissance du Boccador devait être reconstruite dans son intégralité. Remporté par les architectes Théodore Ballu et Édouard Deperthes, ils en profitent pour étendre l’Hôtel de ville sur tout l’îlot. La façade de l’ancien Hôtel de ville recouvrait des bâtiments qui ne faisait pas partie de ce dernier. Et même une rue le traversait. Aujourd’hui, il s’adapte tant bien que mal aux besoins de la plus grande ville de France. L’Hôtel de ville, un palais républicain

L’Hôtel de ville au coeur de la révolution, gravure, le Campon, musée du Carnavalet Source : Rude, S., & Hammond, F. (2014). L’Hôtel de Ville de Paris. Paris éd. Chêne p. 29

C’est par l’arrière que se fait l’entrée à l’Hôtel de ville de Paris, au 5 rue de Lobau. J’ai rendez-vous avec François Rivrin-Ricque. Il est le responsable de la subdivision de l’Hôtel de Ville à la Section d’Architecture des Bâtiments Administratifs (SABA) de la Mairie de Paris. Il ne possède pas de bureau dans l’hôtel de ville, mais en face, au 4 rue de Lobau. Les places dans le bâtiment historique sont très rares. Son rôle est l’entretien et l’aménagement du bâtiment pour que tous les usages y soient bien logés. On ne peut entrer dans l’Hôtel de ville que sur présentation d’une accréditation, d’une convocation ou accompagné par quelqu’un qui y travaille. Cette entrée est d’ailleurs 135


La facade de l’Hôtel de ville de Paris, pastiche de l’ancienne façade du Boccador Source : Alain Rustenholz (2010), Traversées de Paris, Paris, éd. Parigramme, p. 281

Escalier de la cour sud Photographie : Louis Comte

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l’entrée principale, avec celle jumelle du 6 rue de Lobau, pour tout le monde, même les élus et les invités de marque. D’ailleurs, les grandes portes donnant sur la place de l’Hôtel de ville ont été ouvertes pour la dernière fois en 2014 pour la visite d’état de la Reine d’Angleterre à Paris. Elles sont depuis restées fermées. Grâce à lui je visite les salles d’exposition et les grands salons. Les salons des prévôts et des tapisseries hébergeront d’ailleurs bientôt un accueil de jour et de nuit pour femmes sans-abris. Cette décision prise par Anne Hidalgo contraint l’ingénieur formé à l’EIVP d’adapter et d’aménager ces salons qui n’ont jamais été prévus pour cela. Les grands salons peuvent d’ailleurs être loués par des entreprises ou des particuliers pour organiser des événements. Toutefois, ces salons ne doivent pas être en location plus de la moitié des jours de l’année. Il y a un lien direct entre la volonté politique et l’aménagement des espaces à l’Hôtel de ville de Paris. Devant composer avec cet énorme paquebot, chaque maire l’aménage selon sa volonté et surtout son idéologie. C’est ainsi que Bertrand Delanoë a fait installer une crèche dans les les salons privés de ses prédécesseurs. Réalisée par l’architecte Marc Dilet en 2003, elle sert aux habitants du quartier et aux employés municipaux. Cette volonté de rendre l’espace aux employés se poursuit avec l’actuelle maire. Une salle de sport pour les employé a été aménagée dans l’entresol séparant les deux cours de l’Hôtel de ville. Toutefois, tous ces aménagements nécessitent des travaux donc un financement qui est soumis au vote du conseil de Paris. Il existe aussi deux zones dans l’Hôtel


de ville totalement préservées classées aux monuments historiques. Travailler à l’Hôtel de ville

Le Salon des Arcades Source : Rude, S., & Hammond, F. (2014). L’Hôtel de Ville de Paris. Paris éd. Chêne p. 81

Le Salon Chéret, tranformé en bureau temporaire «Burolib’», espace de co-working par Encore Heureux en 2015 Source : Salon Chéret | Encore Heureux. (s.d.). Récupéré 11 janvier, 2019, de http:// encoreheureux.org/projets/salon-cheret/

Il n’y a pas de fonction civile à l’Hôtel de ville de Paris. Il n’y pas d’état civil et aucun mariage n’y a jamais été célébré. Il est seulement le siège centrale de l’administration municipale. Au delà de l’image des salons dorés, ce sont 900 personnes qui travaillent quotidiennement dans ces murs. La mairie de Paris emploie 52 000 agents. Ils sont dispersé dans les équipements, mairies d’arrondissement et dans les nombreux bâtiments annexes. Dans la rue de Lobau, les deux bâtiments côté pair sont des bureaux de la mairie. Le service urbanisme a ses locaux dans le 13ème arrondissement de Paris sur l’avenue de France. Pour pallier aux problèmes que cause l’éloignement des services, la ville mise de plus en plus sur les moyens de communications numériques. Aussi, de nouvelles manières son expérimentées. Un «Burolib’»a été aménagé par le collectif d’architecte “Encore Heureux” dans le salon Chéret. C’est à la fois un espace de co-working et lieu de réunion informel pour les employés de la mairie, mais c’est surtout un espace de travail pour ceux qui sont installés ailleurs. C’est Ismaïl Mansouri, responsable adjoint du service de presse à la mairie de Paris qui me fait visiter l’Hôtel de ville sous un angle plus laborieux. Son bureau situé au rez de chaussé donne sur la cour nord. Le mobilier de bureau est standard, le couloir peint en blanc accueille quelques 137


Le Salon des Prévôts, qui va accueillir des femmes sans abri Photographie : Louis Comte

touches de couleur flash. Rien ne laisse penser que l’on est dans l’Hôtel de ville de Paris. Grâce à lui, c’est un autre aspect du bâtiment qui se dévoile, celui de la machine administrative, le lieu de travail quotidien où le manque de place contraint à l’ingéniosité. François Rivrin-Ricques cherche à accueillir un maximum d’agents au sein de l’HDV mais la priorité est donnée à la préservation du patrimoine. Si a une autre époque, la considération du patrimoine était moindre, elle prime aujourd’hui. Il a donc été décidé qu’aucun espace de travail ne se ferait au détriment du patrimoine. Et c’est presque avec une fougue militante qu’il explique comment il essaie de retrouver d’anciennes peintures cachées et de remettre à jour un état préexistant que les générations précédentes ont pu détériorer. Du fait de l’exiguïté des locaux de nombreux services ont donc déménagé. D’autres sont sur la sellette comme le service du courrier, dont la question du déménagement revient régulièrement. Les seuls à ne pas être inquiétés par la possibilité d’un départ sont les élus et leurs cabinets qui sont assurés de conserver leur place. Une Maison Commune?

Paris Rendez-vous, lieu d’échange et boutique dans l’Hôtel de ville de Paris Source : Rude, S., & Hammond, F. (2014). L’Hôtel de Ville de Paris. Paris éd. Chêne p. 163

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Si l’Hôtel de ville est avant tout un palais, quelques fonctions font de lui, d’une certaine façon, une maison commune. Chaque année, ce sont environ 600 fêtes et les réceptions qui s’y déroulent. D’ordinaire grandioses réceptions de dignitaires étrangers, certaines sont même assez déroutantes comme la Sainte-Catherine qui est fêtée tous les ans. Les manifestations privées attirent aussi beaucoup de monde dans l’Hôtel de ville et procurent


2 : La Bibliothèque de l’Hôtel de ville de Paris conserve des documents uniques et historiques consultables uniquement sur place. Source : Rude, S., & Hammond, F. (2014). L’Hôtel de Ville de Paris. Paris éd. Chêne p. 171

des entrées financières non négligeables... De nouveaux espaces comme l’auditorium aménagé dans les années 1990 dans les sous-sols du monument parisien en font un lieu ouvert aux événements en tout genres. Pour autant, le véritable espace d’interface entre l’Hôtel de ville et les parisiens reste le parvis. Sur ce dernier sont organisés de nombreuses manifestations, certaines récurrentes comme la patinoire l’hiver ou d’autres plus folkloriques comme la découverte des techniques d’emballage japonaises traditionnelles. Il y existe aussi des fonctions en son sein qui en font une maison commune. La crèche vue plus haut en est une. L’attraction majeure reste la bibliothèque de l’Hôtel de ville qui abrite plus de 600 000 ouvrages2 dont de précieux manuscrits, des dessins d’architecture et des photographies du Paris d’avant. Le mobilier de la bibliothèque a été dessiné par l’un des architectes en charge de sa reconstruction, Edouard Deperthes. Des espaces d’expositions et d’informations sont aussi aménagés au rez de chaussé du bâtiment. Un office du tourisme et une boutique ont été réalisés en 2015 dans l’aile donnant sur la rue de Rivoli. Il y a eu aussi le projet de créer une nouvelle entrée pour tous les usagers de l’Hôtel de ville sur cette rue mais des contraintes normatives ont rendu ce projet caduc. Relation avec l’État

Réception à l’Hôtel de ville de Paris de la Reinde Élizabeth II Source : Rude, S., & Hammond, F. (2014). L’Hôtel de Ville de Paris. Paris éd. Chêne p. 163

La capitale française a souvent éveillé les soupçons de l’état français, indépendamment de son régime politique. 139


Justin de Selves, préfet de la Seine, en 1910, occupe le bureau qui deviendra celui du Maire Source : Rude, S., & Hammond, F. (2014). L’Hôtel de Ville de Paris. Paris éd. Chêne p. 131

Anne Hidalgo, première femme maire de Paris, recoit le président Francois Hollande dans son bureau, 2014 Source : Rude, S., & Hammond, F. (2014). L’Hôtel de Ville de Paris. Paris éd. Chêne p. 133

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Le pouvoir central redoute de laisser Paris se gouverner seule, de peur de se retrouver avec un concurrent. Et pour cause, l’Hôtel de ville de Paris fut au cours de l’histoire hôte de plusieurs gouvernements révolutionnaires. Aussi, de nombreux chefs d’état étrangers en visite en France sont reçu par la maire de Paris après leur réception à l’Elysée. Certains peuvent craindre parfois de faire face à une diplomatie parallèle. C’est pour cela que le fonctionnement de la municipalité parisienne est unique en France. La maire de Paris n’a pas toutes les prérogatives habituelles d’un maire, puisqu’elle doit composer avec le préfet de police. La sécurité reste l’apanage de l’État. Elle possède aussi les attributions de présidente de Conseil départemental puisque la ville de Paris est aussi un département. La fonction de maire de Paris est d’ailleurs relativement récente. Elle est recréé en 1977 et Jacques Chirac en est le premier titulaire. Auparavant, c’était le préfet de la Seine qui siégeait dans l’immense bureau de 155m² donnant sur la seine. C’est d’ailleurs le plus grand bureau de la république, plus vaste que le salon doré, le bureau habituel des présidents de la république au palais de l’Elysée. Contrairement aux autres communes, le fonctionnement du Conseil de Paris est unique. Tout d’abord, les points de l’ordre du jour sont débattus au sein des conseils d’arrondissement par les conseillers des 20 arrondissements avant d’être discutés au Conseil de Paris. 163 élus composent cette assemblée qui dispose aussi du statut de Conseil départemental. Le préfet de police assiste au débat lorsqu’il concerne la mairie de Paris mais se retire


lorsqu’il s’agit du département de Paris. Il existe à Paris une tradition unique en france : le jour de l’investiture du président de la République, ce dernier est reçu par le maire de Paris à l’Hôtel de ville. Cette réception est une tradition républicaine qui illustre la relation spéciale entre la ville et l’état. Toutefois, le fonctionnement spécifique de Paris se normalise peu à peu. La loi du 28 février 2017 sur le statut de la capitale atténue les différences de fonctionnement entre elle et les autres villes de France.

Salle du conseil de Paris, Source : Rude, S., & Hammond, F. (2014). L’Hôtel de Ville de Paris. Paris éd. Chêne p. 138

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Châtillon : La mairie-école fait de la résistance Châtillon est un village. C’est par ces mots que Jean-Pierre Schosteck, maire de Châtillon depuis 35 ans, décrit sa ville. C’est en 1983 qu’il ravit la mairie au parti communiste francais. Vieux routard de la politique dans les Hauts de Seine, il fut aussi député, sénateur et conseiller général. Il a eu la gentillesse de me recevoir dans son bureau pour discuter de la mairieet par extension de la ville. La mairie du village

Ci-contre : Mairie de Châtillon, Claude Naissant, 1851 Photographie : Louis Comte

La mairie se situe dans le centre ville historique, en face de l’Église. Construite en 1851 par Claude Naissant, elle est le témoin de l’histoire de la ville. Clairement plus basse et moins imposante que la voisine, la petite mairie se dresse pourtant fièrement au croisement des rues de Bagneux et de Fontenay. Directement posée sur la rue, elle ne possède pas de place ou de parvis. Elle a connu de nombreuses extensions sans jamais altérer sa façade d’origine, hormis la disparition de son clocheton. Il est difficile de comprendre le fonctionnement de ce bâtiment du premier coup d’oeil. D’une certaine façon ce que l’on voit n’est pas le reflet de la réalité de fonctionnement de la mairie. Elle a connu plusieurs agrandissements successifs qui font qu’il en résulte un impression de labyrinthe. On y rentre en passant sous un porche en pierre massive au-dessus duquel flottent les drapeaux français et européen. Dans le hall, un escalier aux rambardes finement travaillées mène à l’étage. JeanPierre Schosteck me reçoit dans un petit bureau d’environ 143


15 m² accolé à la salle de réception. Cette salle de 60m² a subi au cours du temps plusieurs rénovations importantes qui altèrent son caractère d’origine.

Carte postale du début du XXème siècle siècle montrant la maire de Châtillon face à l’église Source : Martial Leroux (1998), Châtillon aux portes de Paris, Châtillon, Ville de Châtillon

Salle des mariages Photographie : Louis Comte

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Plusieurs projets de déménagement de l’Hôtel de ville ont été proposés au cours de la seconde moitié du 20ème siècle mais aucun n’a abouti. Le Maire, Jean-Pierre Schosteck souhaite personnellement que la mairie reste dans le centre-ville historique, où elle est installée depuis près de 170 ans. Plusieurs raisons motivent sa décision. Tout d’abord, il a la volonté de ne pas construire un palais. Il considère que la République doit être modeste et qu’il y a d’autres priorités que construire des bâtiments imposants. C’est une position comparable à celle des mairies conservateurs de la fin du XIXème siècle et qui est en adéquation avec son positionnement idéologique, à droite de l’échiquier politique. Sa priorité est que l’Hôtel de ville soit en harmonie avec la ville. Pour lui, Châtillon est un village où l’on y mène une vie provinciale. Comparer la commune avec des villes comme Boulogne-Billancourt ne convient pas car les villes ne sont pas à la même échelle. Selon ses dires, la république se satisfait à elle même. Il n’y a pas besoin de l’invoquer en lettre capitale pour qu’elle se matérialise. D’ailleurs, il conviendrait de ne pas faire de généralités sur les bâtiment car tout dépend du contexte et de l’histoire de la ville. Aussi, les nouvelles technologies bouleversent le rapport au travail à changent les relations entre les élus et les citoyens. Durant l’entretien, il reçu un appel d’une femme qui l’informait de possibles blocages d’écoles le lendemain. Il répond avec un téléphone qui ressemblait fortement à un nokia 3310. Il n’y avait d’ailleurs


pas d’ordinateur sur son bureau. La Folie Desmares Conseil municipal vers 1960, dans la salle des mariages actuelle Source : Service des archives de la ville de Châtillon

Le conseil municipal de Châtillon ne se tient plus à la mairie. Il se tient dans la Folie Desmares, une grande demeure bourgeoise du XVIIIème siècle située à 200 mètres. Le déménagement a eu lieu simplement pour une question de disponibilité et de place. La salle de la mairie qui remplissait auparavant les fonctions de salle des mariages et de salle du Conseil était trop petite pour recevoir les élus et le public. Les dimensions sont en effet restreintes, cette salle ne fait que 60m². Elle ne sert désormais plus qu’aux mariages. La mairie se partage l’usage de la Folies Desmares avec l’association des Amis du Vieux Châtillon. Elle préserve la mémoire de la ville et dispose d’une grande influence. Il y a d’ailleurs eu un projet de nouvelle mairie dans le château la folie Desmares. C’est un bâtiment classé et le projet est vite devenu trop cher… Une autre projet presque abouti de déménagement, sur l’ancien site de l’aérospatiale, s’est arrêté en 2013. Face au choix de quitter le centre historique de la ville, le maire a posé son veto. Le bon accueil

La Folie Desmares Photographie : Louis Comte

Le principal est d’être bien reçu en mairie. Il considère qu’on doit y être reçu en ami. La relation doit être une symbiose entre les habitants et le maire. Le maire de Châtillon insiste sur cette notion d’amitié. Les gens qui viennent à la mairie viennent voir des amis. Il ne faut surtout pas que le maire soit dans un bunker coupé de sa population. Il doit aussi 145


rester modeste et pas dilapider l’argent des administrés. Pour lui, la mairie idéale avant tout c’est celle où l’on est bien accueilli. “Il y a un besoin de se sentir chez soi lorsqu’on est en mairie” Jean-Pierre Schosteck, Maire de Châtillon Les bureaux Escaliers d’honneur dans la mairie de Châtillon Photographie : Louis Comte

Jean-Pierre Schosteck, maire de Châtillon dans son bureau Photographie : Louis Comte

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Pour les recherches historiques concernant la mairie, je rencontre Gaëlle Vincent, responsable du service des archives de la ville. Les archives de Châtillon sont situées dans le centre administratif dans la rue Pierre Sémard. Ce bâtiment de bureau anonyme acheté par la commune en 2016 se situe dans une zone industrielle à 10 minutes à pied de la mairie. Environ 80% des employés de bureau travaillent ici. Seul l’inscription Centre Administratif et le logo de la ville précise la fonction du bâtiment. Il n’y aucun autre signe distinctif. Le centre municipal de santé est installé au rez-de-chaussé du centre administratif. Avant leur regroupement, les services de la commune étaient éclatés dans de nombreux bâtiments et la communication entre les élus et les services étaient compliquée. Maintenant selon Gaëlle Vincent, les conditions de travail sont bien meilleures. Seuls les services de l’état civil, des élus et de la jeunesse travaillent encore en mairie. Autre fait notable, le Directeur Général des Services à son bureau en mairie, près du maire. Les directeurs généraux adjoints sont eux regroupés dans le centre administratif avec les employés de la mairie.


Centre administratif de la ville de Châtillon, Les services sont regroupés dan ce bâtiment depuis 2016 Photographie : Louis Comte

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Ci-contre : Hôtel de ville d’Ivry-sur-Seine, Adrien Chancel, 1894-1896 Photographie : Louis Comte

Ivry-sur-Seine : La gauche construit la république Construit en 1896, l’Hôtel de ville d’Ivry-sur-Seine est un porte étendard de la gauche républicaine. Les mouvements politiques de gauche ont en effet joué un rôle majeur dans la diffusion de l’idéal républicain. Matériellement cela se concrétise par l’édification d’Hôtels de ville triomphants, installant durablement la République comme régime politique. C’est aussi l’avènement du pouvoir municipal qui se voit doté de larges attributions et compétences par la loi sur les communes de 1884. Une ville de gauche

La «Banlieue Rouge» Source : Bellanger, E., Girault, J., & Association Histoire et mémoire ouvrière en Seine-SaintDenis. (2008). Villes de banlieues: personnel communal, élus locaux et politiques urbaines en banlieue parisienne au XXe siècle. Paris: Créaphis.

1 : “L’Eléphant Blanc sur fond rouge, 100ème anniversaire de l’hôtel de ville” brochure éditée par la ville d’Ivry sur Seine, Septembre 1996 p.7

La continuité idéologique de la municipalité d’Ivry-surSeine est remarquable. Le 16 mai 1871, après la défaite contre la confédération de l’Allemagne du Nord menée par la Prusse, une municipalité «communaliste» est élue à l’initiative de d’habitants de la ville ayant rejoint la première internationale.1 Un bon nombre de communards étaient d’ailleurs originaires de la commune. Aussi, une plaque posée dans le hall par Pierre Lévêque, maire de 1879 à 1888 proclame la fin de l’Empire. Les municipalités de gauche vont alors se succéder sans discontinuité. Aujourd’hui et depuis 1945, c’est le Parti Communiste Français qui est aux manettes de la ville de 60 000 habitants. Ivry-sur-Seine est avant tout une ville laborieuse où les multiples industries ont façonné le visage de la commune. C’est dans ce fief ouvrier que seront élus des grands noms du PCF comme Georges Marrane, qui fut ministre, député, sénateur et 149


Projet d’Hôtel de ville à Ivry-sur-Seine, plans Source : Service des archives d’Ivry-sur-Seine

maire de la ville, où Maurice thorez qui fut élu député de la circonscription dès 1932 et qui fut secrétaire général du PCF pendant 33 ans. À sa mort, une chapelle ardente est édifiée dans l’Hôtel de ville. Construire un hôtel de ville L’idée de la construction d’un nouvel hôtel de ville se matérialise à partir de 1884 avec la promulgation la même année de la grande loi sur les communes. Combinant l’esprit de la loi qui instaure l’élection du maire par le Conseil municipal et qui lui impose de travailler dans un bâtiment spécialement affecté à cet effet et le manque de locaux pour la ville, le Conseil municipal inscrit à l’ordre du jour de la séance en juin 1892 l’idée de construire un Hôtel de de ville. Le maire siégeait alors dans une maison louée à partir de 1871 et achetée en 1879, située sur l’actuel parking derrière l’Hôtel de ville. Construite au XVIIème siècle, c’était une demeure de plaisance du temps où Ivry-sur-Seine attirait les riches parisiens en quête de tranquillité.

Projet d’Hôtel de ville à Ivry-sur-Seine, facade principale Source : Service des archives d’Ivry-sur-Seine

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Il y eu des débats au sein du Conseil municipal. Certains pouvaient s’interroger sur l’ordre des priorités. Mais le maire de la ville Émile Bruyer, qui fut maire de 1888 à 1896 interrompu pendant l’année 1892 par Joseph Burgard de mai à décembre, fit en sorte que la construction puisse se faire. Le programme prévoyait que l’édifice puisse accueillir un grand nombre de services. Telle une maison commune, outre les bureaux de l’administration, l’Hôtel de ville devait accueillir un espace pour les pompiers, une bibliothèque


Nom du projet d’Hôtel de ville d’Adrien Chancel. Il sera nommé par la suite «Éléphant Blanc sur fond Rouge» Source : Service des archives d’Ivry-sur-Seine

2 : Rapport du jury de concours consulté aux archives de la ville

avec une salle de lecture et des locaux à destination des associations de la ville. 70 architectes prirent part au concours organisé par la ville. C’est un concours anonyme remporté par Adrien Chancel et son projet nommé Elephant Blanc sur fond rouge, métaphore de la ville. Architecte parisien renommé, il participe à la construction de la salle des fêtes de l’Élysée et de la grille du Coq. Le jury composé essentiellement d’élus de la ville choisi ce projet qu’ils trouvent «bien proportionné» et «traité avec le goût le plus délicat»2. La place de l’Hôtel de ville, qui a totalement changé aujourd’hui, est quant à elle aménagée à partir de 1897 par Émile Marchi, architecte communal. Mais les aléas de l’histoire font que le maire qui commanda l’Hôtel de ville n’y résida que quelques mois. Les difficiles conditions de travail des ouvriers d’Ivry les poussent à se tourner vers des courants politique plus revendicatifs. En octobre 1896, quelques mois après l’inauguration en avril, c’est Ferdinand Roussel, membre du Parti Ouvrier Français de Jules Guesde qui accède au fauteuil de maire. Il exerçait auparavant la profession d’artisan tailleur de pierre et était responsable syndical. Le palais républicain

Coupe tansversale de l’Hôtel de ville d’Ivrysur-Seine. Les deux étages visibles sur la facade principale correspondent à l’arrière à cinq étages de bureau. Source : Service des archives d’Ivry-sur-Seine

Port étendard de l’idée républicaine, l’Hôtel de ville d’Ivry-sur-Seine est un exemple des mairies triomphantes réalisées sous la IIIème république. Les symboles républicains s’affichent fièrement sur la façade et les éléments de décoration deviennent des éléments de propagande républicaine. Les lettre IS pour Ivry-sur-Seine 151


et RF pour République Française s’y lisent à de nombreux endroits. La devise républicaine est aussi présente. L’architecte est aussi chargé de la décoration artistique de l’édifice. Il fait le choix de rendre hommage au patrimoine industriel de la ville et à ses habitants aux durs labeurs. Ce choix va à l’opposé de la représentation classique. Disposées dans des niches à l’étage noble, six statues sont les allégories des principaux secteurs d’activité de la ville. ces statues d’hommes au travail symbolisent les travailleurs de la Terre, de l’Électricité, du Fer, du Bois, de Pierre et de l’Eau. C’est l’illustration de la proximité idéologique de la mairie et du monde du travail. A contrario, à Paris, les statues installées dans la façade de l’Hôtel de ville représentent 108 personnalités illustres en rapport avec la ville. Parmi elles figurent seulement 6 femmes…

Hôtel de ville d’Ivry-sur-Seine, salle des mariages Photographie : Louis Comte

3 : “L’Eléphant Blanc sur fond rouge, 100ème anniversaire de l’hôtel de ville” brochure éditée par la ville d’Ivry sur Seine, Septembre 1996 p.15

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La municipalité dirigée par Ferdinand Roussel organise peu après son élection une grande fête populaire et républicaine pour marquer son élection. Les militants de régions parisiennes ainsi que de France entière y furent invités3. C’est une grande fête populaire durant laquelle les habitants de la ville sont invités à venir prendre possession de l’Hôtel de ville. Dans le hall de l’Hôtel de ville une plaque commémore cet événement : Le Parti ouvrier élu le 10 mai 1896 a inauguré et mis en service la maison communale avec le concours de toute la population Ivryenne le 4 octobre 1896”


Travailler Véritable maison commune, l’hôtel de ville accueille à sa construction, en plus des fonctions habituelles, une justice de paix, une bibliothèque, un commissariat de police avec une petite geôle, une remise pour les pompes à incendie, une salle de répétition de musique ainsi qu’un dispensaire de santé. Ce dernier était plébiscité par les habitants de la ville qui étaient dans leur immense majorité des ouvriers très modestes.

Hôtel de ville d’Ivry-sur-Seine, salle des fêtes. Au mur, se trouve accroché «Liberté j’écris ton nom» de Fernand Léger. Photographie : Louis Comte

Aujourd’hui, la répartition des tâches à bien changée. L’Hôtel de ville ne suffit plus à la mairie d’Ivry. Le dispensaire est le premier à le quitter. Il s’installe en 1947 dans un bâtiment spécialement conçu pour ses besoins, le centre municipal de santé Fanny Dewerpe. La mairie d’Ivry a ses services installés dans cinq centres administratifs distincts. La justice de paix et la police sont transférées dès 1958 dans le centre administratif Marcel Cachin. Ensuite le centre administratif Jules Coutant est construit en 1969 à l’arrière de l’Hôtel de ville. Il accueille principalement l’état civil et les services en lien direct avec la population. Puis en 1984 le centre administratif Saint Just est construit. Il accueille les services urbanisme, enfance et jeunesse. C’est celui qui réunit le plus d’employés. Deux autres centres, Pablo Neruda (qui héberge la CCAS) et Casanova sont installés au pied de bâtiments préexistants. Ils se situent tous dans un rayon de 500m autour de l’Hôtel de ville. La ville possède aussi quatre centres techniques, mieux répartis sur le territoire de la commune. Il ne reste dans l’Hôtel de ville plus que les archives, les élus et le cabinet. Le parvis de la 153


mairie est quant à elle transformée en parking dès 1957. Aujourd’hui le parking a été déplacé à l’arrière, laissant une perspective dégagée sur l’édifice. Le parvis accueille désormais des évenements festifs et des concerts.

Hôtel de ville d’Ivry-sur-Seine, escaliers d’honneur Phototgraphie : Louis Comte

Ci-contre : Facade de l’Hôtel de ville d’Ivry-sur-Seine Phototgraphie : Louis Comte

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Ci-contre : Hall des guichets, Hôtel de ville de BoulogneBillancourt, Tony Garnier, 1935 Photographie : Louis Comte

Boulogne-Billancourt : Au croisement des ambitions sociales et de l’affirmation des villes L’Hôtel de ville de Boulogne-Billancourt est certainement l’un des plus renommé de France. Issu de la volonté d’un maire André Morizet et de l’imagination de l’architecte Tony Garnier, cet Hôtel de ville révolutionne les pratiques d’une mairie. Ville issue de la fusion de Boulogne et Billancourt en 1859, elle est aujourd’hui la commune d’Ile de France la plus peuplée derrière Paris. Dans la quête d’une identité forte pour la ville et d’efficacité pour l’administration, André Morizet va profondément marquer la commune de son passage. Pour Tony Garnier, architecte installé à Lyon, c’est l’occasion unique de pouvoir réaliser ce programme d’Hôtel de ville, car il sait que Lyon conservera quoi qu’il arrive son hôtel de ville historique. Dans un courrier, l’architecte écrit au maire : “... je suis moralement engagé avec Lyon qui m’a mis à même de construire ma cité moderne mais Lyon possède une vieille mairie historique qu’on ne saurait abandonner. Je n’y bâtirai jamais mon Hôtel de ville. Je puis bien aller le faire chez vous.” Un maire et sa ville Bureau du maire, Hôtel de ville de BoulogneBillancourt, Tony Garnier, 1935 Source : Roger Prévot (1996), Mairies et hôtels de ville, Boulogne-Billancourt, Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement des Hauts de Seine - Topos 92 p. 97

André Morizet fut maire de la commune pendant 23 ans, de 1919 jusqu’à sa mort en 1942. Figure de gauche, il participa à la fondation du parti communiste français avant d’en être exclu car il appartenait à la franc-maçonnerie. Elle porte le nom de Boulogne-Billancourt depuis 1926 mais la fusion entre les deux communes remonte à 157


1859. Lors de l’annexion de la commune d’Auteuil par Paris, Billancourt qui dépendait de cette dernière rejoint Boulogne. Le changement de nom permet à André Morizet, l’emblématique maire de la commune, de rappeler cette fusion déjà ancienne mais pas forcément acceptée par tous les habitants. La période du mandat d’André Morizet est charnière pour la ville. Limitrophe de Paris, elle doit fixer avec elle de nouvelles limites du fait de la destruction de l’enceinte de Thiers. Au même moment, de grandes entreprises confortent leur position dans cette boucle de Seine proche de Paris. Ville ouvrière, elle accueille de nombreuses usines dont l’immense site de Renault proche de la Seine au sud de la ville. Au début de son premier mandat, André Morizet découvre une ville sale et aux routes boueuses. Le quartier de Billancourt est dans un état de délabrement avancé et souffre de nombreux maux. ll est surpeuplé et les maladies y sont nombreuses. La tuberculose fait des ravages dans les taudis et autres cabanes de fortunes. Les fumées toxiques qui sortent des usines étouffent la ville. Tenace, le maire fit de grands travaux pour améliorer l’état des route, l’hygiène des habitations et la santé des habitants. Il fait réaliser une grande campagne photographique pour faire un état des lieux de la pauvreté de la ville.1

Projet d’Hôtel de ville, Tony Garnier, dessins préparatoires Source : Service des archives de BoulogneBillancourt

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Les clichés montrent des taudis, des usines à l’abandon, des terrains vagues ou des rues désertes dans lesquels jouent quelques enfants. Les grands axes de circulation ne sont que très peu montrés car ils sont bien entretenus et les édifices qui s’y trouvent sont récents.


Anciens Hôtels de ville de Boulogne Source : Service des archives de BoulogneBillancourt

1 : Françoise Pradalié-Argoud, 2005, André Morizet Bâtisseur de Boulogne-Billancourt, Boulogne-Billancourt, Archives municipales de Boulogne-Billancourt

Plan d’aménagement de la ville de BoulogneBillancourt Source : Service des archives de BoulogneBillancourt

Une grande rénovation urbaine Avant la construction de l’hôtel de ville en 1935, il y eu auparavant 4 mairies dans la ville de Boulogne. La construction d’un édifice aussi imposant rompt avec l’habitude de l’appropriation par la commune de bâtiments préexistants. C’était l’emplacement qui en déterminait surtout le choix. La mairie précédente était une ancienne villa de jardin qui peinait à accueillir les employés et les élus. Elle était à l’état de la ville, mal adaptée et dans des habits sales et serrés. Avec près de 70 000 habitants dans les années 1920, André Morizet cherche à aménager la commune avec méthode. Un grand plan d’urbanisme mêlant aménagement et assainissement est lancé. Selon les dires du maire, Boulogne-Billancourt va se transformer et passer de “grand village” à “ville moderne”. Un plan d’aménagement est établi par le bureau d’études de la direction de l’extension du département de la Seine. Il est présenté au Conseil municipal en 1929. Il matérialise un nouveau centre ville autour de la place Marcel Sembat où se rejoignent les artères principales de la ville. C’est aussi l’arrivée du métro dans la ville. Les trois stations qui traversent la commune sont les premières stations hors de Paris. Le nouvel Hôtel de ville est tout proche de ce nouveau centre sur un nouvel axe de circulation qui traverse le tissu urbain existant de la commune. Il prolonge l’avenue de la République sans se préoccuper des constructions existantes. Cette nouvelle avenue prendra le nom d’André Morizet à sa mort. Les travaux ont débutés en 1938 et finirent en 1945 après 159


guerre. Implantation de l’Hôtel de ville de BoulogneBillancourt dans le tissu urbain à sa construction Source : Service des archives de BoulogneBillancourt

De nombreuses constructions publiques accompagnent ce plan. Engagé sur le plan social, ce sont d’abord de grands hôpitaux qui vont être construits avec l’aide financière de la commune. Les nouveaux bâtiments de l’hôpital Ambroise Paré et de l’hospice des Abondances sont construits dans les années 1930. La rénovation de la ville est aussi l’occasion de construire des logements décents pour les ouvriers qui étaient logés des conditions misérables. De nombreux HBM vont voir le jour sur la commune. Des écoles vont aussi être construites comme les groupes scolaire Ferdinand Buisson et Jean Baptiste Clément. Un Hôtel de ville exemplaire C’est dans le cadre de ces opérations ambitieuses que la construction du nouvel Hôtel de ville est lancée . La rencontre entre le maire et l’architecte est rocambolesque. Tony Garnier impressionne l’élu avec son aplomb et ses constructions de la cité moderne. Il le convainc de ne pas organiser de concours et d’outrepasser son mandat pour lui confier directement le projet.

Salle des mariages, Hôtel de ville de BoulogneBillancourt Photographie : Louis Comte

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«Un concours? Pourquoi faire? Vous écartez d’emblée les meilleurs dont vous composerez votre jury. Ils élimineront les mauvais et vous aboutirez aux solutions moyennes. Est ce cela que vous désirez? Ayez le courage de choisir vousmême, prenez vos responsabilités!» Lettre de Tony Garnier à André Morizet.2


Durant 6 ans, les deux hommes vont collaborer pour élaborer les plans de l’édifice. De nombreuses autres personnes ont participé à ces travaux comme les sculpteurs Landowski et Moreau-Vauthier, les céramistes Gentil et Bourdet et d’autres encore. Tony Garnier donnait une importance capitale à la clarté des lignes. Son principal geste sera de couper l’Hôtel de ville en deux morceaux qu’il appelait le Palais et l’Usine. 3 Coursive dans le hall des guichets, Hôtel de ville de Boulogne-Billancourt, Tony Garnier, 1935 Source : Roger Prévot (1996), Mairies et hôtels de ville, Boulogne-Billancourt, Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement des Hauts de Seine - Topos 92 p. 96

2 : Françoise Pradalié-Argoud, 2005, André Morizet Bâtisseur de Boulogne-Billancourt, Boulogne-Billancourt, Archives municipales de Boulogne-Billancourt p.81 3 : Ibidem p.81

En 1930, le maire estimant que le projet était bon, les finances de la ville le permettant et les élections étant remportées, le projet pouvait commencer. Longtemps pensé in abstracto, il fallait trouver un terrain pour implanter la construction. Il fallait que l’Hôtel de ville soit au centre géographique de la ville. Par chance, une carrière de sable existait proche de la place Marcel Sembat et c’est à cet emplacement qu’est bâti l’Hôtel de ville. Le boulevard de la République est percé au même moment et se complètent ainsi mutuellement. Là où la séparation des fonctions entre palais et bureaux se fait généralement de façon verticale, Tony Garnier préfère les lier horizontalement. Sur la façade principale se trouvent les fonctions représentatives et politiques. L’entrée se fait par la grande poste accessible après une volée d’escalier. Au rez-de-chaussée sont regroupés les bureaux des élus. À l’étage, les salles des fêtes, conseil et mariages s’étalent sur toute la longueur de la façade. C’est en réalité une seule emprise qui est divisée en trois parties modulables. À l’arrière, un immense hall inspiré de la mairie de Schaerbeek 161


Escalier d’honneur, Hôtel de ville de BoulogneBillancourt, Tony Garnier, 1935 Photographie : Louis Comte

4 : Bruno Foucart, «l’Hôtel de ville de de Boulogne-Billancourt», Connaissance des arts n°490, décembre 1992

en Belgique héberge l’espace des agents administratifs et l’accueil du public. Le public se retrouve littéralement au centre des services de la commune. Des coursives/galeries rappelant celles des grands magasins desservent les étages et matérialisent la transparence administrative. Au rez-de-chaussé, les services et guichets sont directement visible par le public. L’étage en dessous, le rez-de-jardin, possède une entrée par l’arrière du bâtiment. C’est l’entrée administrative mais les usagers du bâtiment peuvent tout aussi bien rentrer par l’entrée d’honneur. La dualité des deux parties, palais et usine permet de lire clairement les différentes fonctions d’une mairie. Pour autant, ces espaces sont très liés et le passage de l’un à l’autre se fait de façon très naturelle. La répartition horizontale brise la hiérarchie verticale classique et assure à la partie bureaux une grande emprise. Le projet complexe d’une architecture humaniste et citoyenne trouve ici une expression formelle. Aucun espace n’est délaissé et mis en arrière plan. Dans un article paru dans la revue connaissance des arts, Bruno Foucart décrit lui-aussi le bâtiment comme un Palais-CathédraleUsine.4 Si le palais et l’usine renvoie aux fonctions représentatives et administratives, le terme de cathédrale renvoie elle à l’aspect maison commune et à l’ouverture du bâtiment, véritable chef d’oeuvre qui a d’ailleurs été classé aux monuments historiques en 1975. À proximité immédiate de l‘Hôtel de ville, deux bâtiments public le complète. En face se trouve l’Hôtel des postes (1936-1938 par Charles Giroux) et sur le flanc droit, il était prévu de construire un centre municipal d’hygiène. Ce dernier construit sur les plans de Roger Hummel a été

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La cité avait trouvée son âme André Morizet, maire de Boulogne-Billancourt de 1919 à 1942 à propos du nouvel Hôtel de ville, cité dans Culture(s), n°13 avril-aout 2014

commencé en 1938 mais fut interrompu par la guerre. Fini après la libération, il n’a jamais accueilli le centre d’hygiène prévu. Annexe du lycée Claude Bernard pendant un temps, il accueille aujourd’hui la police nationale d’un côté et de l’autre côté des services de la mairie dont la police municipale et la direction du logement. L’ensemble est considéré comme le centre administratif de la commune. Façade principale, Hôtel de ville de BoulogneBillancourt Photographie : Louis Comte

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Ci-contre : Entrée principale de l’Hôtel de ville de Rosnysous-Bois, Jean de Mailly, 1965 Photographie : Louis Comte

Rosny sous bois : L’aventure verticale d’une ville ambitieuse L’ancienne mairie de Rosny-sous-Bois ressemble comme deux gouttes d’eau à celle de Châtillon. C’est en effet le même architecte qui a conçu les deux édifices à 20 ans d’intervalle. En tant qu’architecte du département de la Seine, il a construit de nombreuses mairies se ressemblant toutes. Mais contrairement à la ville des Hauts-de-Seine, la ville de Seine-Saint-Denis a choisi dès 1960 de changer de siège pour quitter l’esprit village et rentrer dans la modernité par la grande porte. Histoire de Rosny-sous-Bois

Bureau de Patrick Capillon, Hôtel de ville de Rosny-sous-Bois Photographie : Louis Comte

Je rejoins Patrick Capillon, maire adjoint de Rosny-sousBois dans son bureau, au 8ème étage de l’Hôtel de ville de Rosny-sous-Bois. Il est maire adjoint depuis 2008 et son frère, Claude Capillon, est le maire de la ville depuis 2010. Il remplace Claude Pernès, maire historique de la ville, disparu soudainement cette même année à l’âge de 66 ans. Précoce, il avait été élu maire en 1983 à seulement 29 ans ! Pour le maire adjoint en charge du patrimoine de la commune, il est difficile de parler à la place des élus de 1964. Mais dans l’esprit du maire de l’époque, Philibert Hoffmann, il y avait la volonté de transformer la ville et de la préparer au futur. Il voulait quitter l’esprit village et promouvoir le dynamisme de la ville. La ville de Rosny sous Bois était alors une petite ville du département de la Seine. La municipalité qui siégeait dans l’ancienne mairie construite près d’un siècle plus tôt peinait à satisfaire 165


Ancienne Mairie de Rosny-sous-Bois, Claude Naissant, 1870 Photographie : Louis Comte

tous les besoins de sa population dans ce minuscule édifice. L’Hôtel de ville est né de la pensée commune de deux hommes. Tout d’abord, de celle du maire, Philibert Hoffmann. Conscient des enjeux que connaît la région parisienne, il a pour projet de préparer sa ville pour l’avenir. Pour cela, il veut se donner les moyens de réussir. Le second est Jean de Mailly. L’architecte, grand prix de Rome, connu pour sa participation au projet de la Défense, est le concepteur de deux Hôtels de ville dans le sud de la France, Toulon et La Seyne-sur-Mer. C’est dans l’Hôtel de ville de cette dernière que les deux hommes se sont rencontrés. Entre le maire et l’architecte va se construire une longue relation. Jean de Mailly sera par la suite nommé architecte conseil de la ville et sera à l’origine de nombreux autres équipements ainsi que du quartier de Bois-Perrier. L’Hôtel de ville

Esquisse en couleur sur calque de l’hôtel de ville de Rosny-sous-Bois Source : Services des Archives et de la documentation de Rosny-sous-Bois

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C’est Alexandra Bergerard qui me fait découvrir l’hôtel de ville. Responsable du service des archives de la ville, c’est elle et son équipe qui sont à l’origine du formidable petit livret qui conte l’histoire de l’Hôtel de ville. L’entrée quotidienne, celle de la partie bureaux se fait par la rue Claude Pernès. Elle n’est pas grandiose et sa proximité avec la rue empêche le piéton d’avoir le recul nécessaire pour voir le bâtiment dans son ensemble. Le parking en face n’est pas la place ou le parvis habituel des Hôtels de ville… Derrière, l’accueil, l’état civil reçoit les demandes des habitants de la ville. Au dessus, ce sont 8 étages de bureaux dans lesquels sont répartis les services de la ville ainsi que les élus. 300 personnes y travaillent quotidiennement


Plan masse de l’hôtel de ville de Rosny-sousBois Source : Services des Archives et de la documentation de Rosny-sous-Bois

Couloir de bureau dans l’Hôtel de ville de Rosny-sous-Bois Photographie : Louis Comte

sur les 1000 agents que compte la ville. Le bureau du maire se situe au deuxième étage de la tour et regarde par-dessus la salle des fêtes le parc de la mairie. Il devait à l’origine se trouver au dessus de cette dernière mais a été rapatrié dans la partie bureau. Une passerelle relie cependant son bureau au toit de la salle des fêtes créant ainsi une immense terrasse. Dans les étages de la tour, il reste quelques meubles/cloisons de bureaux réalisés sur les plans de l’architecte. Mais face aux nécessités de réorganisation, peu d’entre eux sont encore là. À l’arrière, un grand parc accueille l’entrée de la partie palais. Dans les plans originaux, ce devait être l’entrée principale. Cette partie palais comporte une salle des mariages et une salle du Conseil de taille équivalente (environ 160m²) et au dessus se trouve l’immense salle des fêtes qui sert souvent de salle de concert pour la ville. En juin dernier, ce sont les chanteurs des années 80 «Émiles et Images» qui y donnaient un représentation. Très sobre, la salle des fêtes comporte quelques tableaux illustrant la vie de la commune. L’Hôtel de ville devait aussi accueillir une partie des services de la préfecture avant qu’il ne soit décidé qu’une sous-préfecture ne soit ouverte au Raincy. Un tiers du bâtiment leur était réservé. Aujourd’hui, il ne suffit pas en terme de place pour la mairie. Plusieurs services sont situés à l’extérieur dans des annexes. Les archives sont par exemple dans l’ancienne mairie. Le service urbanisme est installé quant à lui juste dans le bâtiment sur le côté gauche de l’Hôtel de ville. Toutes ces annexes sont proches de l’Hôtel de ville pour faciliter les déplacements. Selon l’adjoint au maire, la population rosnéenne trouve généralement l’Hôtel de ville 167


peu esthétique. Son originalité n’a pas été bien acceptée par tous, qui s’y sont pourtant résignés. Mais à L’intérieur, le bâtiment est en évolution constante. Bientôt, dans le bureau qu’occupe Patrick Capillon au 8ème sera réuni avec le bureau voisin pour créer une salle de réunion. La mairie de Rosny souffre cruellement du manque d’espace de réunion. De même, tous les étages sont en train d’être réorganisés un par un. Le rez-de-chaussée aussi va bientôt subir des réaménagements profonds. Tout le hall d’entrée doit être revu. Le service des bâtiment travaille sur le projet de réaliser un guichet unique pour l’accueil du public. Cela Esquisse de l’Hôtel de ville de Rosny-sousBois, facade sur le parc. Source : Services des Archives et de la documentation de Rosny-sous-Bois

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Vue depuis l’entrée du parc, Hôtel de ville de Rosny-sous-Bois, Jean de Mailly, 1965 Photographie : Louis Comte

doit faciliter les démarches des habitants. L’escalier du hall doit aussi être repensé. Mais il fait aussi penser à la sécurité par rapport au plan vigipirate et faire de l’architecture en conséquence. De toute façon, pour le maire adjoint, un Hôtel de ville est accueillant en fonction de ses agents d’accueil. C’est la valeur humaine qui prime. La petite taille du hall ou l’appréciation du bâtiment n’est pas un frein pour la population qui veut s’y rendre. Pour lui, la mairie doit s’adapter au monde d’aujourd’hui et à ses méthodes de travail. La salle des mariages sert par exemple de salle de réunion en semaine. De même pour la salle du conseil. La contrepartie est qu’il faut ensuite une journée entière pour les réinstaller… Pour autant, Il considère que certains endroits méritent de la solennité. Ils doivent être consacré à une fonction. Dans l’esprit d’un Hôtel de ville classique, le fait de conserver les trois salles (conseil, mariage et fête) est très important. L’Hôtel de ville doit rester le symbole de la ville. En son sein, doivent se trouver le maire, ses adjoints et ses principaux services. Savoir que le maire est là et travail pour la ville est un symbole primordial. (Il ne le dit pas me cela laisse penser à la fameuse légende qui dit que certains maires laissent la lumière de leur bureau allumée la nuit pour montrer qu’ils travaillent toute la nuit pour leur population. Je n’ai jamais réussi à confirmer cette légende urbaine.) Les habitants

Façade arrière, Hôtel de ville de Rosny-sousBois, Jean de Mailly, 1965 Photographie : Louis Comte

Le maire se déplace aussi au contact de la population rosnéenne. Il organise des permanences dans les annexes de quartier en semaine pour être à l’écoute des habitants. 169


La ville de Rosny-sous-Bois va aussi connaître de profonds changements avec l’arrivée du métro. Elle passera du statut de ville RER à celui de ville métro avec les lignes 11 et 15. De nombreuses entreprises veulent venir à Rosny et la pression foncière augmente rapidement. Cela permettra de faciliter la vie des rosnéens. Lors de la remise des médailles du travail, les médaillés ont raconté qu’ils faisaient entre 1h30 et 4h de transport aller retour chaque jour ! Pour ses nouveaux habitants, la ville organise des cérémonies d’accueil. Cela aide les nouveaux habitants à se repérer dans la ville. Et le fait que l’Hôtel de ville soit une tour visible depuis le rer le rend très facilement reconnaissable. L’agglomération Annonce d’un concert dans la salle des fêtes de l’Hôtel de ville de Rosny-sous-Bois Photographie : Louis Comte

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Les liens avec la métropole du Grand Paris ne sont pas évidents. L’Établissment Public Territorial se voit transférer de plus en plus de compétences mais reste invisible aux yeux de la population. Si il permet de plus grands moyens d’actions, il prive d’une certaine façon les villes de leur autonomie. La compétence du ramassage des déchets a été une des premières à être transmise. Mais les habitants pensent toujours que c’est la mairie qui s’en occupe… Contrairement à d’autres EPT comme Plaine Commune ou Est Ensemble, Grand Paris Grand Est est une structure totalement nouvelle qui ne s’appuie pas sur une ancienne agglomération. Et faire en sorte que les 14 mairies travaillent ensemble n’est pas tâche aisée. Certaines villes ont toujours tenu à réaliser leurs projets en autonomie et de ce fait n’ont pas l’habitude de travailler à plusieurs.


Créé sans véritable autorité et avec des moyens limités, le territoire peine à s’imposer dans l’esprit des habitants. De même, comme GPGE n’a pas de siège propre, les habitants ont du mal à concevoir son existence même. Séance du conseil municipal

Entrée depuis le parc à l’arrière, entrée dans la partie Palais, Hôtel de ville de Rosny-sousBois, Jean de Mailly, 1965 Photographie : Louis Comte

Juste avant la séance du conseil municipal dans la salle du conseil, Hôtel de ville de Rosny-sous-Bois, Jean de Mailly, 1965 Photographie : Louis Comte

Le lendemain du rendez-vous avec l’adjoint au maire, doit se tenir un Conseil municipal. Je m’y rends pour voir comment se déroule cette réunion si importante pour la vie d’une commune. Du temps de l’ancien maire Claude Pernès, les séances du Conseil municipal se tenaient dans la salle des fêtes. La salle était arrangée en forme de U pour que les conseillers et le public puissent bien se voir. Mais la salle n’était pas du tout adaptée et l’installation prenait un temps très long. C’est Claude Capillon, l’actuel maire, qui a fait en sorte de revenir dans la salle du conseil d’origine. Le mobilier de la salle est disposée en forme de salle de classe. Installer et ranger le mobilier coûte de l’argent et prend énormément de temps. Mais c’est le seul moyen pour pouvoir se servir de cette salle plus d’une fois par mois. Patrick Capillon convient que ce mode d’installation en salle de classe n’est pas idéal pour les débats. Il préférerait un rectangle, pour que les gens puissent mieux se voir et distinguer qui parle. D’ailleurs les débats entre la majorité et les membres de l’opposition furent houleux de soir là. En cause, l’inscription à l’ordre de la construction d’une nouvelle école proche d’une route majeure et l’évacuation d’un immeuble qui menaçait de s’effondrer.

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L’Hôtel de ville idéal

Façade principale de l’hôtel de ville, esquisse de 1959 © Archives municipales de Rosny-sous-Bois Source : Services des Archives et de la documentation de Rosny-sous-Bois

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Patrick Capillon est un homme qui se permet de réfléchir. Parfois, discuter avec des hommes et femmes politiques peut ressembler à une discussion fermée, où seule une parole officielle peut être dite. Mais ce n’était pas le cas ce jour là. Et c’est très librement qu’il évoque ce qui pour lui serait l’Hôtel de ville idéal. Il doit avant tout être fonctionnel et pratique. Les outils numériques sont à privilégier et à mettre en avant. Il faut des outils adaptés à aujourd’hui et anticiper le futur. Il insiste sur le fait d’anticiper l’avenir. Mais il faut aussi savoir se donner le temps suffisant pour lancer de bons projets. Il veut réfléchir au réaménagement du bâtiment. Mais ce n’est pas facile, il est vieux, difficilement modulable. Il ya aussi des gros problèmes thermiques et d’étanchéité. Sur la façade, des éclairages ont été installés.


Conseil municipal, Hôtel de ville de Rosnysous-Bois, Jean de Mailly, 1965 Photographie : Louis Comte

La lumière changeante embellit la façade et égaie le bâtiment dans la nuit. S’il le pouvait, si toutes les conditions étaient réunies, il raserait cette mairie pour en construire une autre plus pratique, plus utilitaire. Un Hôtel de ville où l’accueil du public serait meilleur. Il lui faudrait aussi plus d’espace de réunion pour mieux travailler. Et surtout il faudrait conserver des lieux solennels permanents.

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Hôtel de ville d’Évry, Jacques Lévy, 1991 Photographie : Louis Comte


Évry : Le deuxième temps de la ville nouvelle

Jacques Longuet, Conseiller communautaire de Grand Paris Sud, Maire Adjoint d’Evry en charge de la vie scolaire, de la parentalité, du patrimoine et de la mémoire de la ville Source : Photo de profil Facebook de Jacques Longuet

Pendant longtemps Évry fut un village. Aujourd’hui, la ville compte plus de 50 000 habitants, elle est le chef lieu de son département et elle est à la tête de l’agglomération Grand Paris Sud qui regroupe près de 330 000 habitants. Au premier janvier 2019, elle a fusionné avec sa voisine Courcouronnes avec qui elle forme désormais la ville d’Évry-Courcouronnes. J’ai rencontré Jacques Longuet, maire adjoint d’Évry. Passionné d’histoire et auteurs de nombreux livres sur l’histoire de la ville, l’ancien professeur de collège est arrivé à Évry en 1972. Il avait alors 23 ans et venait d’être nommé professeur d’histoire. A ce moment, Evry était bien loin d’avoir le même visage qu’aujourd’hui et la vie se concentrait autour du vieux village. Il est depuis 2008 maire adjoint de la ville d’Évry. Histoire d’Évry

La deuxième mairie d’Évry, la mairie-école, aujourd’hui salle Aguado. Source : GUYARD Jacques, C’était en 1900 : Bondoufle, Courcouronnes, Evry, Lisses, RisOrangis, Paris, Adef (Association Des Editeurs Franco-genevois), 1985, 152 pages.

La première mairie d’Évry n’est autre que le presbytère de l’Église Saint-Pierre Saint-Paul, la plus ancienne de la ville. C’est aussi le siège de la paroisse qui à servi à délimiter les frontière de la ville alors nommée Évry-sur-Seine. La ville sera ensuite nommée Évry Petit-Bourg, pour ne pas être confondue avec sa voisine en aval de la seine Ivry-sur-Seine puis ensuite Évry Ville Nouvelle lors de la construction de la ville nouvelle et enfin tout simplement Évry. La municipalité déménage ensuite vers 1860 dans le bâtiment appelé aujourd’hui Salle Aguado. Il est appelé ainsi en mémoire d’Alexandre Aguado, riche banquier 175


Deuxième Hôtel de ville d’Évry (1961-1991). Ce bâtiment est aujourd’hui devenu une mairie annexe. Source : Déborah Colin, «Histoire de la municipalité d’Évry : étude de la vie politique et des mutations du pouvoir municipal de Charles Bonaventure Delage à Manuel Valls (17872008). Tome 1.» sous la direction de Jean-Louis Loubet, Université Paris-Saclay, 2016

espagnol et propriétaire du château de Petit-Bourg qui sera maire de la ville entre 1831 et 1840. C’est lui qui finance la construction de ce qui était à l’origine une école pour garçons et filles construite en 1828 sur ses terres. Lorsqu’une école pour filles a été construite autre part dans la ville, la municipalité s’est installée. Elle y est restée jusqu’en 1961, date à laquelle Michel Boscher, maire de 1947 à 1977, inaugure la nouvelle mairie place du Général de Gaulle en présence de Michel Debré, Premier Ministre en exercice. La ville venait alors d’accueillir quelques années plus tôt un des tout premiers grands ensemble français, situé sur l’emplacement du château de petit bourg qui fût brûlé durant la seconde guerre mondiale. Ces trois barres de logement doublent la population de la ville qui passe de 3000 à 6000 habitants. Devenue ensuite préfecture de l’Essonne en 1965 et ayant été choisie par Paul Delouvrier pour être une ville nouvelle, la population de la ville continue d’augmenter rapidement, ce qui pousse la commune à construire des extensions et à installer ses services dans des annexes. La mairie et sa place

Les cinq villes nouvelles de la région Ile de France. Source : Déborah Colin, «Histoire de la municipalité d’Évry : étude de la vie politique et des mutations du pouvoir municipal de Charles Bonaventure Delage à Manuel Valls (17872008). Tome 1.» sous la direction de Jean-Louis Loubet, Université Paris-Saclay, 2016

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C’est Jacques Guyard, maire 1983 et 1999 qui décide la création d’un nouvel Hôtel de ville qui a été inauguré en 1991 en présence de François Mitterrand. Construit en forme de triangle, il est organisé autour d’un grand hall. Deux des côtés du triangle accueillent les services de la mairie tandis que le troisième s’ouvre sur la place des Droits de l’Homme au moyen d’une grande façade vitrée qui laisse pénétrer une chaleureuse lumière. Une fois rentrés


La place des Droits de l’Homme accueille, de gauche à droite, la CCI, l’Hôtel de ville, la Cathédrale et le Clos de la cathédrale Source : Google Earth, récupéré le 10/01/2019

François Mitterrand dévoile la plaque inaugurale dans le hall du nouvel hôtel de ville (28 septembre 1991). Au premier plan à gauche : le préfet de l’Essonne, Rémy Pautrat, puis Jacques Guyard et enfin François Mitterrand, retirant le drapeau tricolore de la plaque. Source : Déborah Colin, «Histoire de la municipalité d’Évry : étude de la vie politique et des mutations du pouvoir municipal de Charles Bonaventure Delage à Manuel Valls (17872008). Tome 1.» sous la direction de Jean-Louis Loubet, Université Paris-Saclay, 2016

dans le bâtiment, il faut monter quelques marches, comme si le perron avait été ramené à l’intérieur. Arrivés à l’accueil, les bureaux de l’état civil se trouvent au fond, l’escalier d’honneur et les ascenseurs sur la gauche. Le public n’est pas censé prendre ces ascenseurs qui sont protégés par des lecteur de badge. En haut de l’escalier d’honneur, se trouve la salle du Conseil et la salle des mariages. C’est en réalité une seule en même salle polyvalente en double hauteur qui est divisée par de lourds panneaux métalliques. La salle s’adapte à volonté aux besoins de la mairie. Juste au dessus de la salle des mariages, se trouve le bureau du maire. Il ne donne pas sur la façade principale mais sur l’arrière du bâtiment. C’est un bureau sans grand faste avec pour unique fantaisie, une collection de truelles d’inauguration de chantiers qui trônent sur le bureau en bois massif. Un escalier dérobé accessible par le bureau du cabinet voisin donne accès à la salle à manger du maire au dessus. Si l’on descend, on tombe sur la salle des mariages. La salle à manger du maire joue le rôle de petite salle de réception. C’est ici que le maire invite à sa table les personnalités et leur montre la ville depuis la terrasse sur le toit de l’hôtel de ville. Un peu plus loin, le réfectoire nourrit chaque midi les employés communaux. Grande salle sous le toit voûté, elle est aussi un lieu de réception plus informel qui sert notamment aux voeux du personnel. L’installation de la mairie à cet endroit a été pensé comme une véritable place urbaine pour créer un centre ville. C’est la jonction des pouvoirs politiques, économiques avec la CCI et religieux avec la nouvelle cathédrale. La construction de cette place est issue de la réflexion commune entre les 177


Salle du conseil, Hôtel de ville d’Évry, Jacques Lévy, 1991 La salle est modulable pour accueillir d’autres évenements Phtotgraphie : Louis Comte

Salle des mariages, Hôtel de ville d’Évry, Jacques Lévy, 1991 Ce jour là se tenait une cérémoie de renouvellement de voeux de mariage. Phtotgraphie : Louis Comte

Bureau du maire, Hôtel de ville d’Évry, Jacques Lévy, 1991 Phtotgraphie : Louis Comte

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trois acteurs précédemment cités. Il fallait concurrencer le centre commercial qui était, et d’ailleurs est toujours, le centre de vie principal de la ville. Le nouveau projet de cathédrale a été initié par le Cardinal Monseigneur Herbulot qui auparavant était établi à Corbeil-Essonnes. Il suit de très près le projet de ville nouvelle d’évry et envisage la construction d’une nouvelle cathédrale en 1988. Le chantier commence en 1992 et se finit en 1995. C’est l’oeuvre de l’architecte Mario Botta. La chambre de commerce et d’industrie déménage aussi depuis Corbeil pour s’installer à Évry au même moment. Et la ville d’Évry avait cruellement besoin d’un nouvel Hôtel de ville puisque la mairie précédente construite en 1961 était pensé pour administrer un ville bien plus petite, le Évry d’avant la ville nouvelle qui comptait 6000 habitants. C’est Mario Botta qui a imposé aux autres projets l’usage de la brique dans le but d’unifier visuellement la place. Il avait choisi un entrepreneur venu du nord de la France et qui était spécialisé dans la brique. Mais la qualité de la brique n’est pas la même entre la cathédrale et l’hôtel de ville. Le bâtiment clos de la cathédrale où se situe le bureau de Jacques Longuet vient fermer la place. Ce bâtiment qui a été construit postérieurement et vient combler un vide dans la place des Droits de l’Homme. Il accueille des bureaux de la maire, la police, l’URSSAF, des logements étudiants et quelques restaurants. Pourtant cette place n’est pas le centre de vie espéré. Si elle accueille bien des événements ponctuels (fête de la mairie, fan zone de football, sortie de la messe…), elle n’est généralement que traversée par les gens. L’objectif initial de recréer artificiellement une place de village n’a pas atteint ses


Hôtel de ville d’Évry, carte postale, vers 2000 Source : Béatrix Goeneutte (2014), Comme une maison commune, Athis-Mons, Maison de banlieue et de l’architecture, p. 56

objectifs en tant que lieu de vie et centre de la commune. Pour Jacques Longuet, il y manque des commerces comme une boulangerie qui attirerait du monde tout au long de la journée ou des terrasses de restaurant qui la remplirait le midi. Récemment, Francis Chouat, le maire d’Evry, au retour d’un voyage en Pologne à Nowy Targ, ville avec laquelle nous sommes jumelés, a décidé d’installer des bancs devant l’hôtel de ville. Il avait vu quelque chose de similaire la bas et à voulu faire l’expérience ici. Résultat, les gens s’arrêtent sur la place pour déjeuner, lire… il n’y a pas beaucoup de monde, mais c’est tout de même plus qu’avant. L’agglomération C’est Isabelle Bichon, directrice du services archives d’Évry et de l’agglomération qui m’a fait visiter l’Hôtel de d’Agglomération. Situé à 500m de la mairie, il n’est pas censé recevoir du public. C’est avant tout une structure administrative. C’est un bâtiment de bureau assez classique qui n’éprouve pas besoin d’avoir la même lisibilité que son voisin. Le promontoire du 5eme étage a été pensé comme une publicité visible depuis l’autoroute. Commandé par Jean Hartz, qui était président de l’agglomération avant Manuel Valls, il était aussi un pied de nez à l’administration Évryenne. Mais c’est bien ce dernier qui l’a inauguré en 2011 après avoir remporté les élections et pris le contrôle de l’agglomération.

Hôtel d’agglomération de Grand Paris Sud Photographie : Louis Comte

La parole d’un architecte concernant le bâtiment qu’il construit est révélatrice du but recherché. De la 179


construction de l’Hôtel d’Agglomération d’Évry-CentreEssonne, devenu par la suite le siège de Grand Paris Sud, l’architecte Thierry Van de Wyngaert, dit :

Les 24 communes de l’agglomération et les trois sites (23 communes depuis la fusion d’Évry et Courcouronnes le 01/01/2019) Source : Plaquette éditée par l’agglomération «Grand Paris Sud : Un nouveau territoire de développement» 1 : Thierry van de Wyngaert, cité dans Comme une maison commune, Béatrix Goeneutte (2014), Athis-Mons, Maison de banlieue et de l’architecture, p. 100

Entrée principale de l’Hôtel d’agglomération de Grand Paris Sud Photographie : Louis Comte

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“L’Hôtel d’agglomération est un bâtiment topographique qui participe à la requalification du paysage urbain. À l’échelle du quartier, le socle de verre symbolise l’ouverture et la transparence de l’institution dans le prolongement des rues existantes. Le corps principal est comme un tableau de lumière. Le traitement en attique du dernier étage permet d’offrir des vues lointaines, de former une arche entre les générations et de tendre la main à d’autres territoires. Au coeur du bâtiment, un patio central accueille les espaces de détente du personnel.” 1 L’intérêt d’une agglomération pour une ville comme Évry est de pouvoir réaliser de plus gros projets et de disposer de moyens financiers plus importants pour défendre sa place dans la concurrence permanente que la ville livre avec ses voisine. L’agglomération d’Évry a connu plusieurs étapes. De quatre villes au début de l’agglomération d’Évry Centre Essonne en 2001, elle regroupe aujourd’hui 24 communes situées sur 2 départements. Il y a aussi dans l’idée de cette grande agglomération l’ambition de pouvoir concurrencer un peu Paris. Le fait de ne pas appartenir au Grand Paris est une frustration pour un territoire comme celui d’Évry qui est de fait dépendant de la capitale. Il fallait affirmer son existence pour espérer ne pas sombrer face à un concurrent trop imposant. Le nom “Grand Paris Sud” vient de là. Sur un plan financier et budgétaire, l’agglomération se justifie car elle permet de


95 Val-d'Oise

vers Lille Aéroport de Roissy Charles de Gaulle

A86

A3

6

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A104

A1

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vers Beauvais

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93 SeineSaint-Denis

Gare du Nord Châtelet

PARIS

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vers Metz Nancy

La Fr ancil i e nne - N104

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92 HautsA86 de-Seine

94 Val-de-Marne

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78 Yvelines Gare TGV de Massy

Aéroport d'Orly

TGV

77 Seine-et-Marne

N6

5

Grigny Soisy-surSeine

Ris-Orangis

D44

91 Essonne

04

N1

Combs-la-Ville

Etiolles Tigery

Evry Saint-Germainlès-Corbeil

Courcouronnes

T-Zen

Moissy-Cramayel

Lieusaint Aérodrome Melun Villaroche

Bondoufle Réau

Saint-Pierredu-Perray

CorbeilEssonnes

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Saintrysur-Seine

Savignyle-Temple Vert Saint-Denis

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Le CoudrayMontceaux

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Fontainebleau

La Seine

A6

24 communes 2 départements (91 et 77)

06

D3

GRAND PARIS SUD

Cesson

N7

Conception et réalisation : Agglo Grand Paris Sud - 2017 - Photos : Dr - Agglo Grand Paris Sud - Fotolia - @IT77-YPiriou

Ma

A6

vers Rouen

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Gare de Lyon

vers Lyon

10 km

Communauté d’agglomération Grand Paris Sud 500 place des Champs-Élysées - BP 62 - Courcouronnes - 91054 Évry Cedex - Tél : 01 69 91 58 58

Présentation de l’agglomération Grand Paris Sud (23 communes depuis la fusion d’Évry et www.grandparissud.fr Courcouronnes le 01/01/2019) Source : Plaquette éditée par l’agglomération «Grand Paris Sud : Un nouveau territoire de développement» Contact : dev-eco@grandparissud.fr @grandparissud

www.facebook.com/grandparissud/

réaliser des projets d’envergure. Mais les différences entre les communes subsistent. Les intérêts entre une ville de 50 000 habitants et un petit village rural ne sont pas les mêmes. Selon Jacques Longuet, les habitants sont perdus face à cette nouvelle entité et ne comprenne pas ses attributions. Il constate un éloignement entre les habitants et leurs représentants. Aussi, le siège de l’ancienne agglomération de Sénart, à Lieusaint a été choisi pour accueillir les séances du conseil communautaire. Une entité, deux lieux distants de 10km environ. Regrouper les sièges a été envisagé, mais cela aurait représenté un coût bien trop Grand Paris Sud élevé. Surtout que personne ne sait si cette organisation est faite pour durer. Son travail d’élu a changé aussi. Avant, il pouvait se rendre aux fêtes et manifestations de sa ville un nouveau territoire oudéveloppement bien dans les 6 villes qui composaient la précédente de agglomération. Aujourd’hui, avec 24 villes, il n’est plus en capacité d’assurer cette représentation. Pour lui, la figure du maire centralise les demandes et les attentes des habitants. “Ils savent à qui se plaindre” dit il. S’il y a un trou dans la chaussée, un problème de lampadaire, le maire et la mairie sont là pour s’en occuper. L’agglomération participe selon lui au sentiment d’éloignement entre les politiques et les citoyens. La fusion d’Évry et de Courcouronnes L’idée de la fusion entre Évry et Courcouronnes est celle de Manuel Valls, maire emblématique de la ville de 2001 à 2012. Cela a pour incidence de changer la sociologie électorale de la ville pour renforcer les chances de victoire aux prochaines élections. Car le maire de ville de 181


“Le rôle de maire est essentiel, les habitants savent à qui se plaindre” Jacques Longuet, adjoint au maire d’Évry

Identité visuelle de la ville d’ÉvryCourcouronnes Source : Rapprochement d’Évry et de Courcouronnes : donnez votre avis ! Ville d’Évry. (2018, 11 mai). Récupéré 11 janvier, 2019, de http://www.evry.fr/evry/ rapprochement-devry-de-courcouronnesdonnez-avis/

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Courcouronnes était membre du parti Les Républicains. Mais Evry et Courcouronnes sont de toutes façon très liées. La gare s’appelle d’ailleurs Evry-Courcouronnes et le centre de la ville nouvelle d’Evry se trouve à la limite avec Courcouronnes. Le siège de l’agglomération est d’ailleurs à Courcouronnes, seulement à 500m de la mairie. Pourtant la fusion est complexe. C’est déjà assez compliqué pour les élus qui doivent supprimer des doublons de postes aussi bien dans les fonctions administratives que politiques. Pour les habitants par contre c’est complètement flou. Il y a aussi des freins plus cocasses comme le doublon des noms de rues qui va obliger huit rues, en majorité situées à courcouronnes à changer de nom. Cette fusion sera bénéfique pour l’avenir. Cela créera une ville de 70 000 habitants, ce qui permettra de réaliser des projets de plus grande envergure, surtout que sa dotation globale de financement sera augmentée de 5% pendant 3 ans.


François Mitterrand et Jacques Guyard lors de l’allocution inaugurale dans la salle du conseil Source : Déborah Colin, «Histoire de la municipalité d’Évry : étude de la vie politique et des mutations du pouvoir municipal de Charles Bonaventure Delage à Manuel Valls (1787-2008). Tome 1.» sous la direction de Jean-Louis Loubet, Université Paris-Saclay, 2016

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Noisy le Grand : L’avènement du pragmatisme Vue depuis le parc, Hôtel de ville de Noisy-leGrand, rénovation et extension par Chaix et Morel, inauguré en 2013 Photographie : Louis Comte

La ville de 66 000 habitants possède l’un des Hôtels de ville les plus récents de région parisienne. Pourtant lorsqu’on arrive, c’est la façade d’une vieille maison bourgeoise qui nous accueille. Mais lorsqu’on découvre la nouvelle machine municipale que s’est offerte la ville, on ne peut qu’être impressionné par l’envergure de l’ouvrage. L’Hôtel de ville

Vue depuis la terrasse vers la vallée de la Marne, Hôtel de ville de Noisy-le-Grand, rénovation et extension par Chaix et Morel, inauguré en 2013 Photographie : Louis Comte

À Noisy-le-Grand, je rencontre Johan Catouillard, le directeur du service des bâtiments de la ville. Après avoir travaillé dans les services départementaux de l’équipement, il a rejoint l’administration municipale de la ville de Seine-Saint-Denis. Il y travaille depuis septembre seulement mais semble déjà très à l’aise. Ensemble, nous parlons de l’Hôtel de ville de Noisy le Grand, qu’il est difficile de qualifier de nouveau ou d’ancien tant les deux parties sont désormais mélées. Les plans de l’édifice, sortis des bureaux parisiens de l’agence Chaix et Morel a été pensé pour préserver le côté patrimonial de l’ancien Hôtel de ville tout en lui ajoutant de grands espaces de bureaux. L’ancienne propriété bourgeoise qui accueillait la mairie a été entièrement vidée pour accueillir l’entrée plongeante de ce qui est désormais le nouvel Hôtel de ville, situé entre les -1 et -3 par rapport à l’entrée située au rez-de-chaussé. “Enchâssée dans le parc et tournée vers la Marne, l’extension de l’Hôtel de ville s’étage sur trois niveaux, de 12 à 17m 185


Hôtel de ville de Noisy-le-Grand, vers 1940 Source : Noisy et sa mairie, 150 ans d’histoire, Plaquette réalisée à l’occasion de l’inauguration de l’extension et la rénovation de l’Hôtel de ville, 2013

1 : Description du projet d’Hôtel de ville de Noisy-le grand sur le site internet des architectes Chaix et Morel

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d’épaisseur. Sa toiture jardin affleure avec le rez-de-chaussée du bâtiment existant. Ses façades constituent un paysage forestier en arrière-plan du jardin, succession de lames verticales, rythmées librement, qui évoquent une futaie. Le nouveau bâtiment se ramifie et dessine une figure au centre de laquelle culmine l’Hôtel de ville rénové. La végétation du jardin bas apporte un premier filtre aux rayons solaires. Le deuxième filtre est constitué de ventelles verticales mobiles métalliques et rythmées, qui permettent un bon contrôle des apports solaires directs. L’aménagement de l’espace public favorise la liaison douce en direction de la Marne à travers le jardin.”1 Auparavant, peu de gens travaillaient à l’Hôtel de ville. Il y avait seulement la salle du mariage, du Conseil, quelques bureaux d’élus, celui de Mme la Maire et des salles de réunion de taille moyenne. Les services étaient répartis sur une quinzaine de sites différents et de nombreuses annexes ce qui rendait la communication entre élus et services difficile. Aujourd’hui, toutes les fonctions de bureaux sont regroupées dans le bâtiment central de mairie. Le choix de la construction d’un grand Hôtel de ville est fait pour éviter l’émiettement du patrimoine immobilier. Il est issu d’une volonté politique de l’ancien maire, Michel Pajon, d’optimiser le patrimoine de la commune. Le but était de concevoir un bâtiment rassembleur pour une commune très éclatée. Le bâtiment est issu d’un compromis à la fois entre les souhaits de la ville et les partis pris architecturaux. Pour Johan Catouillard, c’est un phare dans la ville, un marqueur central pour une ville fracturée.


11/01/2019

Noisy, un soupçon allume «l'émeute». La mort de Kassem a mobilisé des jeunes contre les policiers. - Libération

L’histoire de Noisy le Grand Par François Wenz-Dumas(https://www.liberation.fr/auteur/1921-francois-wenz-dumas) — 9 juin 1995 à 05:34

Le réveil a été brutal. Tout à la préparation du scrutin municipal, les 56.000 habitants de Noisy-le-Grand (SeineSaint-Denis) avaient fini par oublier que la «locomotive économique de l'agglomération nouvelle de Marne-laVallée» était aussi une cité de banlieue: à ceux qui n'avaient pas croisé la nuit dernière la centaine de jeunes venus faire le siège du commissariat, ou n'avaient pas entendu exploser les vitrines du Pavé neuf à coups de battes de base-ball, les infos du matin évoquant la «nuit d'émeute» de Noisy-le-Grand se sont chargées de le rappeler. Le terme «émeute» est excessif malgré les deux cabines téléphoniques, la dizaine de vitrines brisées, la Renault 21 et le semi-remorque incendiés. «Rien n'a été volé, constatait hier le gérant d'une brasserie au Pavé neuf; c'est du vandalisme. Mais c'est la première fois, depuis deux ans que je suis ici, que je vois cela.» Etonné plus qu'indigné, comme le patron du Grand Café, qui eut droit en prime à un cocktail Molotov rudimentaire: une boîte de Coca remplie d'essence avec un chiffon-mèche. Le travail d'une quinzaine de «casseurs» (un interpellé), et dont le geste ne faisait pas l'unanimité chez les jeunes du quartier du Champy, venus vers 23 heures «demander des explications» au commissariat. A l'origine, un banal vol de moto et une course-poursuite qui a mal tourné. Mercredi vers 6h30, des CRS aperçoivent sur l'A 199 une puissante moto roulant à vive allure. Son conducteur n'a pas de casque. Ils le prennent en chasse. Le motard se dirige vers Noisy-le-Grand. A la sortie de l'autoroute, pour semer ses poursuivants, il prend à contresens le triangle de séparation des bretelles d'accès. La Suzuki vient finir sa course contre un feu tricolore. Le conducteur, Belkassem Delahbib, 24 ans, décède pendant le transport des suites d'importantes blessures à la tête. La moto avait été volée la veille. Si la mayonnaise est ainsi monté d'un coup, c'est d'abord que «Kassem» comme on l'appelle à la Butte verte, résidence où il vit depuis que sa famille est arrivée du Maroc en 1976, est tenu pour «un chic type». «Un petit voyou peut-être, mais il ne trafiquait pas. S'il a volé la moto, c'était juste pour se faire plaisir une heure ou deux», https://www.liberation.fr/libe-3-metro/1995/06/09/noisy-un-soupcon-allume-l-emeute-la-mort-de-kassem-a-mobilise-des-jeunes-contre-les-policiers_135163

Article traitant des émeutes à Noisy-le-Grand en 1995 Source : Noisy, un soupçon allume «l’émeute». La mort de Kassem a mobilisé des jeunes contre les policiers.. (1995, 9 juin). Récupéré 11 janvier, 2019, de https://www.liberation.fr/libe-3metro/1995/06/09/noisy-un-soupcon-allumel-emeute-la-mort-de-kassem-a-mobilise-desjeunes-contre-les-policiers_135163

L’histoire de Noisy-le-Grand est lourde. Dans les années 1960, la ville qui accueillait alors l’un des plus gros bidonville de la région parisienne voit se former les villes nouvelles. De nouveaux quartiers vont rapidement sortir de terre. La zac du Mont d’Est se développe dans les années 1970 afin d’effectuer un rééquilibrage d’emploi dans la métropole parisienne. L’arrivée du RER en 1977 tire la croissance vers le haut et consacre la ville comme pôle économique. Mais il existe pourtant un inconfort croissant dans la population de la ville qui va conduire une partie de la jeunesse à des manifestations mouvementées qui tourneront à l’émeute en 1995 et 2005. 1/2

Noisy le Grand est une terre d’accueil pour les immigrés récemment arrivé en France. La ville compte de nombreuses communauté. Pour certains d’entre eux, la mairie n’est pas synonyme de République mais d’exclusion. Ne possédant pas la nationalité francaise, ils ne peuvent prétendre aux aides de l’état. Les situations individuelles pourraient vite devenir des cas tragiques si la mairie ne disposait pas d’une certaine autonomie dans l’aide qu’elle procure à ses habitants. D’autres moyens permettent à la commune d’être proche de ses administrés comme les mairies annexes mais le bâtiment central permet de réunir tout le monde. Le lien entre l’ancien bâtiment dont seul l’enveloppe a été conservée et le nouveau bâtiment est primordial pour comprendre le projet. C’est bien plus qu’une extension, 187


c’est une nouvelle identité pour la ville. C’est à la fois un nouvel Hôtel de ville qui n’a pas voulu détruire l’ancien et un ancien Hôtel de ville qui a voulu se moderniser. D’un point de vue plus utilitariste, il permet avant tout un lien direct avec les habitants de Noisy-le-Grand en donnant de l’espace et en accueillant dignement le public. Le parc à l’arrière est une pièce importante du dispositif. En plus du parvis, il permet l’accueil de manifestations comme la fan zone de la coupe du monde. Ouvert des deux côtés, il traverse la mairie en devenant une vraie promenade. D’une certaine façon, grâce à ce parc, c’est comme si l’Hôtel de ville était ouvert en permanence. Pour le directeur des bâtiments, ce lien entre neuf est ancien est primordial. Cela permet de conserver l’image classique de l’Hôtel de ville et de montrer que la ville ne veut pas être en rupture avec le passé. C’est un travail de couture pour lier les époques et faire ville là où l’architecture moderne n’a même pas essayé. C’est un soutien au patrimoine avec une forme d’humilité. Ancienne Mairie de Noisy-le-Grand. De 1841 à 1926, la mairie rassemble en son sein : une école pour les garçons, une école pour les filles, une « salle d’asile », équivalent d’une classe maternelle, un logement pour l’instituteur et un autre pour l’institutrice, une « salle de mairie », c’est-à-dire une salle du conseil municipal et un secrétariat. Le bâtiment, qui était à l’origine un bâtiment privé, n’a pas de signe distinctif. Le décorum épublicain lui a été ajouté peu à peu. Source : Noisy et sa mairie, 150 ans d’histoire, Plaquette réalisée à l’occasion de l’inauguration de l’extension et la rénovation de l’Hôtel de ville, 2013

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Soizic Berthé est archiviste à la ville de Noisy le Grand et c’est elle qui a organisé les visites de l’hôtel de ville dans le cadre des journées du patrimoine. Elle a réalisé un petit fascicule qui retrace l’histoire de l’Hôtel de ville et l’inscrit dans son contexte. Elle raconte que, si l’Hôtel de ville a pu recevoir les honneurs, il a aussi désarçonné certains habitants qui ont accueilli le bâtiment assez froidement. Ils ont été désarçonnés par l’accueil qui plonge sous le bâtiment et ont eu du mal à comprendre le fait que l’ensemble de l’ancien Hôtel de ville et les extensions soit un seul et même bâtiment. Aussi, la vue depuis la terrasse


sur la vallée de la Marne impressionne mais chez certains, cela provoque un rejet. Ils considèrent l’ensemble comme trop clinquant et surnomment le nouvel ensemble le «petit Versailles». Pourtant la volonté d’enterrer le bâtiment dans une forme d’humilité est à l’envers de ces appréciations. Une machine administrative Hôtel de ville de Noisy-le-Grand durant les travaux Source : archives municipale de Noisy-leGrand

Salle du conseil, Hôtel de ville de Noisy-leGrand, Chaix et Morel, 2013 Source : Atelier d’architecture Chaix & Morel et associés. (s.d.). Récupéré 11 janvier, 2019, de http://www.chaixetmorel.com/fr/cat/0/17/

Plus prosaïquement, le bâtiment à eu un effet positif sur le fonctionnement de l’administration municipale. Il garantit un bon fonctionnement des services. C’est un investissement nécessaire qui a bien été accepté et compris par tous les citoyens. Car les choix architecturaux n’ont pas été des choix d’économie. Enterrer le bâtiment et préserver l’ancien à couté plus cher que de construire un bâtiment entièrement neuf sur un terrain vide. Au quotidien, l’hôtel de ville se veut modulaire. Il s’adapte en fonction des besoins. En effet, l’organisation des services et des fonctions peut souvent varier. Le bâtiment permet de moduler les bureaux très facilement. Le seul problème concerne la signalétique qui elle n’a pas été prévue pour pouvoir changer rapidement. Par exemple, les archives ont dû laisser leur place à la police municipale à l’arrière du bâtiment, en lien direct avec la rue. Les signalétiques ont dû être effacées mais n’ont pas été remises en place une fois le déplacement effectué car personne au sein de la mairie ne sait le faire… Les salles de réceptions ne sont pas fixes. Le mobilier de la salle de conseil peut être enlevé pour la transformer en salle des fêtes et la salle des mariages sert aussi à de nombreux autres événements. Le bâtiment ne possède pas de salle des fêtes à proprement 189


parler. Il accueille les cérémonies de plus grande envergure dans la salle du conseil et celle plus réduite dans la salle des mariages. D’autres espaces plus informels existent aussi pour d’autres types d’événements. Cette capacité d’évolution de l’Hôtel de ville est saluée par les services qui voient en lui un allié au quotidien. L’agglomération

Ci-contre : Facade principale de l’Hôtel de ville de Noisyle-Grand, rénovation et extension par Chaix et Morel, inauguré en 2013 Photographie : Louis Comte

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L’hôtel de ville de Noisy le Grand est aussi le siège de l’EPT n°9 de la métropole du Grand Paris : Grand Paris Grand Ouest. Mais être le siège d’un EPT et surtout l’accueillir au sein de l’Hôtel de ville ne se fait pas sans heurts. L’espace manquait dans le bâtiment qui n’était pas pensé pour héberger deux institutions ! Avec l’achat d’un bâtiment de bureaux laissés vacants par IBM dans le quartier de Mont d’Est, les employés de l’EPT ont pu s’installer dans leur propre bâtiment. La ville de Noisy-le-Grand a pu aussi retrouver de l’aisance dans son Hôtel de ville. Les relations entre les deux entités, ne sont pas au beau fixe et les tensions sont fréquentes sur des questions de compétence de l’un ou de l’autre. Les services et les compétences ont d’ailleurs énormément évolué en 20 ans. Le bâtiment doit pouvoir suivre et être un atout, pas une contrainte. Celui-ci à le degré de liberté nécessaire pour accompagner la vie tumultueuse d’une collectivité de région parisienne.




Ci-contre : Hôtel de territoire d’Est-Ensemble, ancien siège de Sanofi-Aventis Photographie : Louis Comte

L’acte III de la décentralisation C’est par la loi qui se fait en France le découpage territorial ainsi que l’attribution de leur compétence et de leur financement. C’est donc la représentation qui décide comment seront administrés les territoire. - Loi MAPTAM (Loi de Modernisation de l’Action Publique Territoriale et d’Affirmation des métropoles) du 27 janvier 2014portant la création de 10 métropoles en France. - Loi du 16 janvier 2015 relative à la délimititation des régions. - Loi NOTRe (Loi portant la Nouvelle Organisation Territoriale de la République) du 7 aout 2015 qui entend réorganiser l’administrration territoriale et crée les Établissements Publics Territoriaux.

Est-Ensemble : Le territoire dans l’incertitude Si les limites des communes n’ont que très peu changé depuis leur instauration, elles ont cependant pu évoluer en se regroupant entre elles. Les regroupements de communes ne sont pas récents mais leur accélération est un phénomène qui a pris une importance capitale avec l’acte III de la décentralisation. La région parisienne voit se profiler devant elle un bouleversement comparable à celui de 1964, date de dissolution du département de la Seine et de la création des départements de petite couronne. Ce ne sont pas des mairies à proprement parler, mais ces institutions récupèrent progressivement les compétences qui leur étaient auparavant attribuées. Créé en 2015, EstEnsemble est le Territoire n°8 de la métropole du Grand Paris. Neuf villes toutes situées en Seine Saint Saint Denis le compose : Bagnolet, Bobigny, Bondy, Le Pré Saint-Gervais, Les Lilas, Montreuil, Noisy le Sec, Pantin et Romainville. Son origine est plus ancienne que celle de la métropole. L’intercommunalité voit le jour en 2012 fondée par les mêmes villes. Cela a facilité l’installation de l’autorité de l’EPT même si elle reste toujours contestée. Un bureau

Présentation anamorphique des 9 villes du territoire d’Est Ensemble Source : 9 villes | Est Ensemble. (s.d.). Récupéré 13 janvier, 2019, de https://www.estensemble.fr/9-villes

Vide deux années avant l’installation de l’institution supracommunale en 2013, le bâtiment a été construit pour le compte de l’entreprise Roussel-Uclaf, racheté en 1997 par le groupe allemand Hoechst qui est lui même racheté en 2004 par Sanofi-Aventis. Il a été réalisé par Jean193


Les 12 EPT de la Métropole du Grand Paris Source : Métropole du Grand Paris / Etablissements Publics Territoriaux - éléments d’information. (s.d.). http://www.rosny93.fr/ La-Metropole-du-Grand-Paris

Christophe Wazé qui s’est spécialisé dans la construction de bureaux. Le site est un grand ensemble patrimonial qui comprend une vieille usine qui sera bientôt reconvertie en centre d’art. Il reflète le choix de sobriété voulu par la collectivité. Pour Pascal Beurrois, le responsable du Pôle Étude et Travaux au sein d’Est-Ensemble, considérant la pauvreté des communes qui composent l’EPT et des gens qui y habitent, il aurait été malvenu de réaliser de trop lourdes dépenses. C’est un besoin d’humilité nécessaire par rapport au territoire. Il n’y pas de salles des fêtes, les réceptions se font dans le restaurant d’entreprise. Seule la salle du Conseil de Territoire peut être considérée comme un espace de représentation. Pour lui, c’est un bâtiment fonctionnel qui répond aux attentes. 400 personnes travaillent dans le Quadrium, le nom du bâtiment. A l’arrivée de l’EPT, des salles ont été aménagées. La salle de réception est transformée en salle du conseil de Territoire et d’autres salles en salles des commissions. Il y a des réaménagements et des cloisonnements pour répondre au besoins de bureaux mais il n’y a pas eu d’appel à des artistes pour décorer l’ensemble. Seul la devise républicaine floquée au-dessus de l’entrée indique qu’il s’agit d’un bâtiment public. Tout comme l’Hôtel de ville de Paris, il n’y pas de fonctions civiles. Le public n’a pas vocation à venir au siège. Seul le Conseil de territoire est ouvert. Fonctionner comme Paris et ses arrondissements

Entrée principale de l’Hôtel de territoire d’EstEnsemble Photographie : Louis Comte

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Le transfert progressif des compétences renforce chaque année les pouvoirs des EPCI et deviennent des acteurs incontournables. Pourtant, le fonctionnement n’est pas


Le départment de la Seine, l’ancien Grand Paris? Lors de la création des départements en 1789, l’actuelle région parisienne se retrouve découpé en trois départements : n°75 la Seine, N°77 la Seine-et-Marne, (dont les limites n’ont jamais évolué) et n°78 la Seine-et-Oise. Le département de la Seine correspondait peu ou prou aux limite de la petite couronne actuelle (les départements 92, 93, 94 et 75) . La Loi de 1964 (décret d’application 1968) réorganise la région parisienne en créant les départements de petite couronne selon le schéma ci-dessus Source : Wikipedia contributors. (2019e, 10 janvier). Réorganisation de la région parisienne en 1964 — Wikipédia. https:// fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9organisation_ de_la_r%C3%A9gion_parisienne_en_1964

encore optimal. Les EPT sont en attente d’arbitrages au plus haut sommet de l’état. Pendant ce temps, les échelons se superposent et empêchent chaque entité de bien fonctionner. Certains au sein des EPT demandent à fonctionner comme Paris fonctionne avec ses arrondissements. Ils n’appellent pas à la disparition des communes, ni à la disparition de la figure du maire mais à une meilleure répartition des moyens et à une cohérence des actions sur un territoire plus vaste. Aujourd’hui, l’intérêt général ne prime pas encore au sein des territoires. Certaines villes prennent des décisions individuelles qui peuvent se retrouver en contradiction avec l’intérêt communautaire.

Salle du Conseil du territoire à l’Hôtel de territoire d’Est-Ensemble Photographie : Louis Comte

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CONCLUSION Matérialisation du pouvoir local, la mairie est présente au quotidien dans la vie des français. Considérée comme une des facettes majeure de l’identité de la commune, elle est à la fois un bâtiment et une administration qui partagent le même nom. Concu pour légitimer un pouvoir territorial, les Hôtels de ville actuels sont le résultat d’une concrétion historique particulièrement visible en Ile-de-France. Plusieurs types et formes d’Hôtels de ville coexistent. Parfois cette concrétion se même par des ajouts sur des édifices existants. La stratégie de construction relève des communes et chacune apporte sa propre réponse en fonction des lois nationales, des ambitions des maires et de leur patrimoine. Les Hôtels de villes sont perçus par les habitants comme des bâtiments uniques liés à l’histoire de leur commune. Un regard historique permet cependant de mieux comprendre la variété de ces édifices. Sous l’Ancien Régime, certaines grandes cité obtiennent des chartes de leur seigneur et produisent des Hôtels de ville grandiose pour célébrer leur puissance. Après la Révolution, le pouvoir municipal change. Toutes les paroisses se tranforment en communes mais le rôle de la mairie peine à s’imposer face aux anciens pouvoirs. Les maires sont des agents nommés par l’État et ne sont pas élus. 197


La loi Guizot sur l’éducation de 1833 est première véritable impulsion de création des mairies. Elles vont s’accrocher à l’école pour exister. La mairie et les fonctions diverses qui l’accompagnent sont réunies moins par une volonté de créer un lieu du commun que pour rentabiliser le bâtiment C’est aussi un moyen de matérialiser l’État sur tout le territoire. Cette forme persiste aujourd’hui majoritairement dans les petites communes comme à Marne-la-Coquette (92). La fonction scolaire à partir des années 1950 rejoint des bâtiments propre. Sous le second Empire, faute de pouvoir choisir par ellesmêmes, les communes font systématiquement appel aux mêmes architectes départementaux imposés par le préfet, dont les plus connus sont, en région parisienne, Claude Naissant, Hippolyte Blondel ou encore Félix Narjoux. Ils vont imposer un modèle standardisé d’édifice C’est pourquoi il est commun de retrouver des mairies identiques sur ce territoire. Elles sont l’oeuvre d’un nombre limité d’architectes comme à Châtillon (92) et l’ancienne mairie de Rosny-sous-Bois (93) construite toutes les deux par Claude Naissant. Lorsque la figure du maire a pris plus d’importance avec la loi de 1884, c’est son rôle même qui change. Élu directement par les citoyens, il est investi d’une légitimité qu’il n’avait pas lorsqu’il était nommé par le Gouvernement ou le Préfet. Il reste toutefois représentant de l’État et combine ces deux rôles qui peuvent se révéler contradictoires. Toutes les communes ont alors la responsabilité d’administrer leur propre territoire. Comme pour les villes qui ont obtenu des 198


chartes sous l’ancien régime, les communes obtiennent leur autonomie de gestion. La clause de compétence générale parachève cette évolution. À partir de cette date, les Hôtels de ville sont de nouveau la matérialisation de l’indépendance de la commune et de la prise en main de son destin par ses habitants. La construction d’un Hôtel de ville dépend alors de deux mouvements distincts., la taille de la commune et l’orientation politique du maire. Seuls les villes avec une population importante et des finances solides peuvent se permettre de construire un tel équipement. Les villes limitrophes de Paris, ayant atteint une taille critique, construisent alors des Hôtels de ville grandioses pour concrétiser leur existence dans la pierre. Ensuite, la matérialisation de ce pouvoir républicain est surtout le fait de villes ayant à leur tête un maire de gauche. La République est encore instable et les monarchistes sont prêt à reprendre le pouvoir. Les républicains construisent alors leur histoire et leurs temples au travers des Hôtels de ville. Revendicateurs et triomphants, ces bâtiments du début de la IIIème République sont des véritables monuments républicains comme à Ivry-sur-Seine (94). Les Hôtels de ville sont des monuments aussi bien par leur aspect extérieur que par leur faste intérieur et l’espace accordé aux fonctions politiques et cérémonielles. Les fonctions de «Palais» sont situées aux étages dans d’immenses salons. Les fonctions de «Bureau» sont quant à elles au rez-dechaussée et au sous-sol. Le hall monumental, vaste salle des pas perdus relie ces deux mondes complémentaires par de majestueux escaliers d’honneur. 199


La période suivante continue sur cette lancée tout en remettant en cause l’ordre et la répartition des fonctions. Les Hôtels de ville des années 1930 font basculer horizontalement la hiérarchie verticale habituelle. Moins revendicatrices au niveau national, l’effort des villes se concentre dans la construction d’édifices fonctionnels. Elles intègrent davantage les habitants des communes dans leur conception. C’est dans ce contexte que l’idée promue par Tony Garnier à Boulogne-Billancourt (92) du «Palais-Cathédrale-Usine» exprime l’importance croissante du rôle administratif. Véritables monuments modernes, ces bâtiments de l’entre-deux guerres délaissent le faste inutile. Le rapport aux arts est toujours présent mais il évolue. Les façades trouvent des lignes épurées et les matériaux nobles sont plébiscités. Au sortir de la 2nde guerre mondiale, la région parisienne ne construit quasiment pas d’Hôtels de ville. La IVème République ne laisse que très peu de traces architecturales Les efforts se concentrent sur la reconstruction du pays et la priorité va aux villes dévastées par la guerre comme Le Havre (76) et Brest (29). Les Hôtels de ville de cette période s’inspirent directement de ceux de la période précédente. Il faut attendre l’avènement de la Vème République pour relancer la construction d’Hôtels de ville. Tout comme les édifices triomphants de la IIIème République, les Hôtels de ville construits à partir des années 1960 seront des hautparleurs de la République. Réinventant les rapports entre les différentes fonctions, ils sont, comme leurs prédécesseurs, porteurs d’une haute ambition républicaine. Ils inventent 200


un nouveau mode de fonctionnement censé être plus proche des citoyens. La hiérarchie verticale est inversée. Le «Palais» s’installe confortablement dans le socle et le «Bureau» se fait la part belle dans des tours qui matérialisent les nouveaux beffrois. En effet, la hausse de la population des villes autour de Paris et l’évolution des services rendus à la population accroissent les besoins d’espaces de travail. Les mairies cherchent aussi plus d’efficacité dans l’accueil du public. S’ils sont redevables à leur époque de leur esthétique et du choix des matériaux, ces Hôtels de ville sont l’incarnation de la Vème République qui cherche à se matérialiser à tous les niveaux de l’État. Lorsque le couple Pompidou fait entrer le designer Pierre Paulin à l’Élysée pour moderniser ce vieux palais, le maire de Créteil (94) Pierre Billotte fait construire par Pierre Dufau un Hôtel de Ville pour moderniser sa ville. Même si les Hôtels de ville du début de la Vème République peuvent paraître éclectiques, ils possèdent les mêmes invariants architecturaux que les Hôtels de ville qui les précèdent. Il existe donc bien un style Vème République comme il y existe un style IIIème République.

1 : Max Weber cité dans Kalinowski, I., Weber, M., & Sintomer, Y. (2015). La domination. Paris: La Découverte.

On pourrait penser que les Hôtels de ville de cette époque sont le triomphe du «Bureau» sur le «Palais» qui acte l’abandon des symboles. Ce changement n’intervient que plus récemment. Les mutations architecturales analysées sont le reflet de la mutation du pouvoir municipal. L’évolution de la légitimité des maires et des mairies peut être croisées avec le classement des formes de domination de Max Weber1. Il définit trois types de domination que 201


sont : - La domination traditionnelle (la légitimité du pouvoir provient des coutumes et des croyances), - La domination charismatique (La légitimité provient de l’autorité personnelle d’un leader), - La domination légale-rationnelle (La légitimité provient du respect de la loi et de la détention du savoir et de l’expertise par un groupe de personne). Le transfert progressif du pouvoir issu d’une domination charismatique vers une domination légale-rationnelle s’observe dans l’architecture des Hôtels de ville. Le pouvoir charismatique incarné par la figure du maire se transforme progressivement en un pouvoir technique. L’inflation des bureaux et du nombre d’«experts» assoit cette forme de domination. Le déplacement de la position du bureau du maire au sein de l’Hôtel de ville, de la partie “Palais” à la partie “Bureaux” est le symbole de ce transfert d’autorité. Lorsqu’un Hôtel de ville se construit aujourd’hui, le projet n’accorde plus l’envergure passée aux fonctions “Palais”. Le besoin d’espace pour les fonctions de bureaux entraîne une désacralisation des espaces cérémoniels consacrés (salle des fêtes, des mariages et du conseil). Ils disparaissent progressivement et se délitent dans des salles polyvalentes au mobilier amovible comme à Évry (91). Le besoin d’espace peut entraîner la fragmentation des fonctions dans plusieurs bâtiments. Si cette fragmentation des fonctions est ancienne pour la partie “Bureaux” (des centres administratifs sont construits dès 202


les années 1930 comme à Montrouge(92)), elle s’accentue aujourd’hui avec l’importance donnée au patrimoine. Les communes préfèrent conserver leur bâtiment historique pour héberger les fonctions de “Palais” comme à Noisy-leGrand (93).

2 : Baromètre de la confiance politique, vague 10, réalisé par le Cevipof, Science Po, Janvier 2019

3 : Mathilde Larrère, historienne des révolutions et de la citoyenneté, enseignantechercheuse à l’université Paris-Est Marne-laVallée, interviewée par Le Monde El Mokhtari, M. E. M. (2018, 7 décembre). « Gilets jaunes » : peut-on comparer le mouvement aux révoltes du passé ? Récupéré 12 janvier, 2019, de https://abonnes.lemonde.fr/societe/ video/2018/12/07/gilets-jaunes-peut-oncomparer-le-mouvement-aux-revoltes-dupasse_5394281_3224.html?xtmc=mathilde_ larrere

Le transfert de légitimité est à l’origine de la banalisation des Hôtels de ville dans le paysage urbain. Les façades deviennent plus lisses et les symboles sont réduits à quelques drapeaux et des inscriptions minimes. Si l’Hôtel de ville reste un équipement public majeur de la commune, il ne revendique plus d’en être le centre principal mais seulement un des centres parmi la multitude d’équipements publics. Il convient alors d’établir que la mairie ne disparaît pas. Elle s’adapte à son époque, à son environnement et à sa source de légitimité. L’institution municipale se maintient plutôt bien dans le paysage démocratique français. Le premier échelon de la démocratie est celui qui reste le plus proche des citoyens2. La popularité des mairies se maintient dans les sondages et dans les urnes. Les élections municipale sont celles avec le plus fort taux de participation après l’élection présidentielle. La mairie reste un refuge démocratique lors des crises politiques comme avec la crise des gilets jaunes. Selon Mathilde Larrère, le mouvement actuel des gilets jaunes est principalement dirigée contre le pouvoir central à la différence des anciennes révoltes anti-fiscales commes les jacqueries qui sont principalement dirigées contre le pouvoir local.3 La mairie reste proche de sa population et accueille même des cahiers de doléances, qui recueillent 203


les plaintes des habitants. Il est délicat de prédire l’avenir des Hôtels de ville. Le cycle entamé par la Vème République se termine. Les besoins en Hôtels de ville se tarissent. Le regroupement de tous les services et l’optimisation du patrimoine immobilier est la principale motivation de construction actuelle comme à Noisy-le-Grand (93) et Bagnolet (93). Seules les villes dont la population a augmenté récemment et/ou qui n’ont pas changé de siège depuis longtemps pourraient éprouver le besoin de construire un nouvel Hôtel de ville comme à Châtillon (92) ou à Bourg-la-Reine (92). Des villes qui fusionnent entre elles pourraient aussi matérialiser leur fusion dans la pierre mais comme il s’agit dans la majorité des cas d’union pour des questions budgétaires, construire un nouvel Hôtel de ville n’est pas la priorité comme dans la récente fusion d’Évry-Courcouronnes (91). De plus, la concrétisation des EPCI rebat les cartes des compétences entre les échelons administratifs. Ces nouveaux bâtiments illustrent le déplacement du pouvoir municipal des communes vers les intercommunalités dans grands édifices de bureaux banalisés. C’est le cas pour Est Ensemble (93) qui s’est installé dans les anciens locaux de Sanofi. Pire encore, sur les 11 EPT de la métropole du Grand Paris, seul 4 ont des locaux propre. Ce manque de visibilité est une des causes du pau de légitimité accodés par les citoyens à ces organismes. Ces nouvelles entités sont dans une situation précaire comme le furent les mairies à leur création. Le lien entre 204


la commune et l’intercommunalité reste encore à être formalisé. Les structures technocratiques que constituent les intercommunalités n’ont pas de légitimité politique et cela se manifeste en un déficit architectural. Les mairies restent l’échelon privilégié du dialogue. Tant que les EPCI n’auront pas obtenu de légitimité politique aux yeux des citoyens, la mairie conservera sa puissance évocatrice du lien social et démocratique. Si les mairies ont pris près d’un siècle pour s’imposer dans la vie quotidienne des français, combien de temps faudra t’il aux intercommunalités pour s’imposer ? Cette étude se termine sur le paradoxe suivant. L’institution municipale et l’Hôtel de ville conserve son importance aux yeux des citoyens alors que la réalité du pouvoir décisionnaire est en cours de transfert. Il est probable que il n’y ait plus de nouvelle vague de constructions, figeant ainsi ainsi les Hôtels de ville dans la gloire de leur passé.

Le maire d’Ivry-sur-Seine, Philippe Bouyssou, en train de lire le cahier de doléance des habitants de sa commune dans le hall de l’Hôtel de ville Source : Gilets jaunes – Quel succès pour les cahiers de doléances ? (2018, 20 décembre). Récupéré 12 janvier, 2019, de https://france3regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/valde-marne/ivry-sur-seine/gilets-jaunes-quelsucces-cahiers-doleance-1596081.html

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INVENTAIRE DES MAIRIES ET HÔTELS DE VILLE Il y a dans toute énumération deux tentations contradictoires ; la première est de tout recenser, la seconde d’oublier tout de même quelque chose ; la première voudrait clôturer définitivement la question, la seconde la laisser ouvert entre l’exhaustif et l’inachevé, l’énumération semble ainsi être, avant toute pensée (et avant tout classement), la marque même de ce besoin de nommer, de réunir sans lequel le monde (“la vie”) resterait pour nous sans repères ; il y a des choses différentes qui sont pourtant un peu pareilles ; on peut les assembler dans des séries à l’intérieur desquelles il sera possible de les distinguer. Georges Perec «Penser/Classer» 1982 réédition Hachette 1985 Cette annexe a pour but de de répertorier les bâtiments faisant office de Mairie, d’Hôtel de ville et de siège d’EPCI. Le territoire choisi est Paris, les départements de petite couronne et l’Essonne. Il fallait, pour mener à bien ces recherches, un catalogue de communes assez vaste pour pouvoir comparer des bâtiments dans des milieux différents. En étudiant 5 départements (Paris, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne et Essonne) le nombre de communes à analyser s’élevait à 320. Sur ces 320 communes, j’ai choisi de répertorier tous les bâtiments accueillant la fonction de mairie dans Paris (un Hôtel de ville et 20 mairies d’arrondissement), dans la petite couronne (124 communes) et en Essonne (59 communes sur 196). Soit un total de 204 bâtiment répertoriés. Il 207


faut aussi rajouter à cela les 11 EPT du grand Paris en petite couronne (le douzième, Paris, n’est pas considéré comme un EPT) et les sièges d’EPCI en Essonne soit 10 EPCI ayant au moins en leur sein une commune se situant en Essonne. Pourtant, rien n’est moins simple que de les compter. Nombre d’entre eux sont situés dans les locaux des Hôtel de ville de la commune hôte du siège de l’intercommunalité. Concernant le Grand Paris, seul 4 EPT possèdent un siège propre. Les autres partagent les locaux des Hôtels de Ville. Certains cependant ont des bureaux et des locaux administratifs, mais qui ne sont en rien des lieux de réception. Ce répertoire a été rendu possible par les précédents répertoires présents dans les ouvrages du CAUE 92 “Mairies et Hôtel de ville évolution d’une forme architectural et urbaine”, du catalogue d’exposition “Regards sur les hôtel de ville” du département de la Seine-Saint-Denis et par l’ouvrage “Comme une maison commune, mairies et sièges d’intercommunalité en Essonne” par la Maison de Banlieue et d’architecture concernant l’Essonne. Il n’y a que pour le département du Val de Marne où, malgré mes recherches, je n’ai pas pu trouver d’inventaire des mairies et Hôtels de ville. C’est à partir de cette base de données très riche que j’ai pu réaliser une liste beaucoup plus succincte de bâtiments à analyser plus profondément. Au cours de l’écriture de ce mémoire, j’ai récupéré des informations précises et faire des recherches approfondies dans une quarantaine de communes. J’ai ensuite visité quinze Hôtels de ville et deux hôtels d’agglomération. 208


Nota Bene : Les photos d’illustrations qui ne sont pas prises par mes soins, sont issues soit des pages wikipédia des villes (licence creative commons), soit des précédents inventaires, soit des sites internet des mairies concernées ou des agglomérations auxquelles elles appartiennent.

Pour réaliser cet inventaire, il me fallait avant tout bien définir ce qu’était un Hôtel de ville. Car, au fil du temps, plusieurs bâtiment peuvent prétendre à ce titre au sein d’une même commune. Par exemple, lorsque les fonctions administratives et protocolaires sont séparées, plusieurs bâtiments peuvent revendiquer ce titre. À Choisy le Roi, on retrouve donc presque côte à côte, un bâtiment présenté par les services de la ville comme étant “l’ancienne mairie”, maison bourgeoise construite vers 1850 et acquise par la commune en 1902, et un bâtiment nommé alternativement, toujours par les services de la ville, soit “le centre administratif” soit “l’Hôtel de ville”. Ce dernier a été construit par l’architecte Pierre Soria en 1988. À Pantin c’est la même situation, la mairie IIIème République, récemment classée aux monuments historiques, construite entre 1881 et 1886 se retrouve en concurrence pour le titre d’Hôtel de ville avec le centre administratif construit en 1994 par Jean Claude Donnadieu. Il est d’ailleurs inscrit sur ce dernier “Mairie de Pantin, Services Municipaux” tandis que sur le bâtiment ancien est inscrit “Hôtel de Ville”. Lorsque le cas se présente, mon choix se fait sur l’emplacement du bureau du maire. En effet, jusqu’a la loi de 1884, l’institution municipale se résumait à la personne du maire. Depuis, Les services se sont étoffés mais le Maire reste l’incarnation de la commune et son lieu de réception est le véritable centre des mairies.

209


Ville

Date de construction

Maison Alfort

Architecte

1849 Hyppolyte Blondel

département Contact service

état de la demande

94 ancienne maison bourgeoise

Chatillon

1851 Claude Naissant

92 standard : 01 42 31 81 81 / archives@chatillon92.fr / services technique : 01 58 0715 91 mme email leblanc envoyé assistante le 16/10 du service

Marne la coquette

1849 Hyppolyte Blondel

92 01 47 41 06 36 mairiedemarnes@wanadoo.fr

Bourg la Reine

1844 Claude Naissant

92

Courson Montloup

1881 Baurienne

91 01 64 58 90 01 : monteloup.mairie@wanadoo.fr

email envoyé le 16/10, appelé au tel, réponse par e

Neuilly sur seine

1886 Victor Dutocq et Charles Simonet

92 Visite journée patrimoine

JEP

Mairie du 10ème

1896 Eugène Rouyer

75 Visite journée patrimoine

JEP

Mairie du 20ème

1877 Claude Salleron

75 Catherine Sigaut 01 43 15 22 56

visite faite

Hôtel de ville de Paris

1882 Théodore Ballu et Édouard Desperthes

75 JEP : francois.rivrin-ricque@paris.fr 01 42 76 41 82 :Christiane.Dijeaux@paris.fr 01 42 76 59JEP 27: Ismail mansouri ; rivrin ricque

Ivry sur Seine

1896 André chancel

94 Service des archives

Pantin

1886 Gustave Raulin et Guélorguer

93

Cachan

1935 Jean Baptiste Mathon et Joannès Chollet

92 M.Gervereau archiviste ; Marc marchand architecte

visite faite

Boulogne Billancourt

1934 Tony garnier

92 tel standard service des archives

visite faite

Montreuil

1935 Florent Nanquette

93 guillaume.gilles@montreuil.fr archiviste

visite faite

Puteaux

1934 Jean et Édouard Niermans

92 appel service des archives 30 10 18

Le Blanc Mesnil

1967 André Lurcat

93

Rosny sous bois

1965 Jean de Mailly

93 archives@mairie-rosny-sous-bois.fr

visite faite

Créteil

1974 Piere Dufau

94 archives@mairie-creteil.fr 01 58 43 38 01 christiane belert ; PAILLET Pierre

Visite le 17/10 14h autre mail envoyé à la dst

Nanterre

1973 Jean Darras et Yves Beudon

92 doc.archives@mairie-nanterre.fr : sophie.nael@mairie-nanterre.fr

mail à sophie nael apelée le

Gennevilliers

1977 Cabinet Auzolle

92

Vitry sur seine

1986 Francois Girard

94 archives@mairie-vitry94.fr

visite 28 09 10h

Evry

1991 Jacques Lévy

91 0160916271 c.dubois@mairie-evry.fr Cédric Dubois

10/10 14h

Bagnolet

2013 Jean pierre lot

mail envoyé 01.49.93.60.17 marc.tavernier@ville-b 93 fabrice.thiakonfat@ville-bagnolet.fr ; Marc Tavernier, chef du service Patrimoine de la Ville dee Bagnolet

Noisy le Grand

2014 Chaix et Morel

93 service du patrimoine bati m yohan catouillard 0145927699 johan.catouillard@ville-noisylegrand.fr Visite 23Mme octobre Barbiere 10h archiviste avec J. Catouillard 0145926419 : 11h rdv ave

email envoyé le 16/10 appelé au tel, réponse emai

visite faite

Est Ensemble

1994 Jean Charles Wazé

93 M.Beurrois poste : 01 79 64 53 92 service : 01 79 64 52 50

visite18/10 14h

Evry Centre Essonne // Grand Paris Sud

2009 Thierry Van de Wyngaert (TVAA)

91 archives@grandparissud.fr Isabelle Bichon

Visite 24/10 14h

visite faite visite planifiée pas de visite prévue visite en cours de demande

Document de travail, liste des Hôtels de ville à visiter Document : Louis Comte

210


Cartes des communes et EPCI analysés Document : Louis Comte

Argenteuil Le Blanc-Mesnil Gennevilliers

Saint-Denis

Bezons

EPCI visité + Hôtel de ville de Paris

Bobigny

Hôtel de ville visité

Pantin

LevalloisPerret Neuillysur-Seine

Nanterre

Informations obtenues sur l’Hôtel de ville

Est-Ensemble X

Rosny-sous-Bois

Bagnolet XX

Paris

Argenteuil

Montreuil

Le Blanc-Mesnil Gennevilliers

Saint-Denis

Bezons

Bobigny

Montrouge

Ivry

Châtillon

Est-Ensemble

Cachan X XX

Vitry

BourglaReine

Rosny-sous-Bois

Bagnolet

Paris

Marne-laCoquette

Issy-lesMoulineaux

Pantin

LevalloisPerret Neuillysur-Seine

Nanterre

Noisy-le-Grand

BoulogneBillancourt

Marne-laCoquette

Montreuil

Créteil

Choisy-le-Roi

Noisy-le-Grand

BoulogneBillancourt

BonneuilsurMarne

Rungis Orly

Issy-lesMoulineaux

Montrouge

Ivry

Châtillon Cachan

Vitry

BourglaReine

Créteil

Choisy-le-Roi

BonneuilsurMarne

Rungis Orly

Évry

Grand Paris Sud

CoursonMonteloup

Évry

CoursonMonteloup

Grand Paris Sud

211


212


PARIS DĂŠpartement : 75 Commune : 1 Arrondissements : 20

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213


Ville :

Paris, Ier arrondissement Date de construction : 1858-1860 Architecte : Jacques Hittorff Adresse : 4 Place du Louvre

Ville :

Paris, 2ème arrondissement Date de construction : 1848 Architecte : Alphonse Girard Adresse : 8 Rue de la Banque

Ville :

214

Paris, 3ème arrondissement Date de construction : 1848 Architecte : Victor Calliat, Eugène-Alexandre Chat Adresse : 2 Rue Eugène Spuller Dans le cadre de la fusion prochaine des arrondissements centraux, c’est ici qu siègera le maire d’arrondissement de Paris-Centre et que se tiendront les conseils d’arrondissments


Ville :

Paris, 4ème arrondissement Date de construction : 1868 Architecte : Antoine-Nicolas Bailly Adresse : 2 Place Baudoyer

Ville :

Paris, 5ème arrondissement Date de construction : 1846-1849 Architecte : Jacques Hittorff Adresse : 21Place du Panthéon Facade inscrite au Monuments Historiques en1925

Ville :

Paris, 6ème arrondissement Date de construction : 1847-1849 Architecte : Rolland et Levicomte Adresse : 78 Rue Bonaparte

215


Ville :

Paris, 7ème arrondissement Date de construction : 1645-1657 Adresse : 116 rue de Grenelle Hôtel particulier (Hôtel de Villars) initialement destiné à être le siège du Président à mortier, la mairie du 7ème arrondissment de Paris s’y installe en 1865. Inscrit aux MH en 1926

Ville :

Paris, 8ème arrondissement Date de construction : 1865 Architecte : Albert Labouret Adresse : 56 Boulevard Malherbes Hôtel particulier (Hôtel Cail) construit pourl’industriel Jean-Francois Cail. La mairie du 8ème s’y installe en 1926. Inscrit aux MH en 1982 Ville :

216

Paris, 9ème arrondissement Date de construction : 1746-1748 Architecte : Charles-Étienne Briseux Adresse : 6 Rue Drouot Hôtel particulier construit pour A. d’Augny, fermier général. La mairie du 2ème arrondissement s’y installe en 1848 et devient la mairie du 9ème arrondissement en 1860. Inscrit au MH en 1927


Ville :

Paris, 10ème arrondissement Date de construction : 1892-1896 Architecte : Eugène Rouyer Adresse : 72 Rue du Faubourg St-Martin

Ville :

Paris, 11ème arrondissement Date de construction : 1862-1865 Architecte : Étienne-Francois Gancel Adresse : Place Léon Blum

Ville :

Paris, 12ème arrondissement Date de construction : 1876 Architecte : Antoine-Julien Hénard Adresse : 130 Avenue Daumesnil

217


Ville :

Paris, 13ème arrondissement Date de construction : 1873-1877 Architecte : Paul-Émile Bonnet Adresse : 1 Place d’Italie

Ville :

Paris, 14ème arrondissement Date de construction : 1852-1858 Architecte : Claude Naissant Adresse : 2 Place Ferdinand-Brunot Concu pour être la mairie de Montrouge, elle devient mairie du 14ème arrondissment en 1860

Ville :

Paris, 15ème arrondissement Date de construction : 1873-1877 Architecte : Désiré Louis Henri Devrez Adresse : 31 Rue Péclet Inscrit en 2011 aux MH 218


Ville :

Paris, 16ème arrondissement Date de construction : 1875-1877 Architecte : Eugène Godeboeuf Adresse : 71 Avenue Henri-Martin

Ville :

Paris, 17ème arrondissement Date de construction : 1970-1972 Architecte : Albert Favre, Pierre Burc Adresse : 16-20 Rue des Batignolles Construite en remplacement de l’ancienne mairie (1852) qui menaçait de s’effondrer. C’est la seul mairie d’arrondissement qui ne date pas de la IIIème république Ville :

Paris, 18ème arrondissement Date de construction : 1888-1892 Architecte : Marcellin Varcollier Adresse : 1 Place Jules Joffrin Construite sur l’emplacement de l’ancienne mairie de Montmartre. Le bâtiment est agrandi en1905 par Claude Salleron 219


Ville :

Paris, 19ème arrondissement Date de construction : 1876-1878 Architecte : Gabriel Davioud Adresse : 5-7 Place Armand Carrel

Ville :

Paris, 20ème arrondissement Date de construction : 1867-1877 Architecte : Claude Salleron Adresse : 6 Place Gambetta

Ville : Date de construction :

220

Paris, Hôtel de ville 1874-1882

Architecte : Théodore Ballu, Édouard Deperthes Adresse : Place de l’hôtel de ville C’est sur le même emplacement que se tenait le tout premier hôtel de ville de Paris, la maison aux piliers. Le bâtiment à beaucoup évolué depuis. Incendié durant la commune, il est reconstruit et agrandi.


HAUTS-DE-SEINE Département : 92 Communes : 36

Villeneuvela-Garenne Gennevilliers BoisColombes Asnièressur-Seine La GarenneClichy Colombes Nanterre Courbevoie LevalloisPerret NeuillyPuteaux sur-Seine

Colombes

RueilMalmaison

Vaucresson

Suresnes

Garches SaintCloud BoulogneBillancour

Marnes-laCoquette Villed'Avray

Sèvres

Chaville

Issy-les- Vanves Moulineaux Montrouge Malakoff Châtillon

Meudon Clamart

Le PlessisRobinson ChâtenayMalabry

Bagneux FontenayauxRoses Bourgla-Reine Sceaux

Antony

221


Ville : Date de construction : Architecte :

Place de l’Hôtel de ville

Ville : Date de construction : Architecte :

222

1897-1899

1 Place de l’Hôtel de ville

Date de construction :

Adresse :

Asnières

Emmanuel Garnier

Ville :

Architecte :

1968-1969 Georges Félus

Adresse :

Adresse :

Antony

Bagneux ... ...

57 avenue Henri Ravera


Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Bois-Colombes 1937

Georges Bovet et Émile Berthelot

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

15 rue Camille Duflot

Boulogne-Billancourt 1934 Tony Garnier

26 avenue André Morizet Une des mairies les plus publiées. Elle est célèbre pour l’intelligence de l’agencement entre les espaces de bureaux et de représentations Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Bourg-la-Reine 1844 Claude Naissant

6 boulevard Carnot L’hôtel de ville a connu de nombreuses extensions. C’est une des rares communes à n’avoir jamais changé de siège 223


Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Châtenay-Malabry 1977 George Félus

26 rue du docteur Le Savoureux

Le bâtiment à connu une extension en 1995 par J.F. Guffroy et J.L. Hesters

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Chatillon 1851 Claude Naissant

1 Place de la Libération L’hôtel de ville a connu de nombreuses extensions. C’est une des rares communes à n’avoir jamais changé de siège

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Chaville 1814 Fenzy et Lévêque

168 avenue Roger Salengro Installation de la mairie en 1910 dans un pavillon de chasse. Le bâtiment à connu des extensions en 1938 et 1981 224


Ville :

Clamart

Adresse :

Place Maurice Gunsbourg Trois corps de bâtiment composent l’Hôtel de Ville de Clamart : l’ancien Château de Barral (XVIIème) acquise en 1842 , la Tour Ronde (XVème) acquise en 1864 et une ancienne maison bourgeoise acquise en 1894. Les architectes C. Naissant en 1864 et J.P. Lequeux en 1894 participent à l’aménagement du complexe. Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Clichy 1878 Jules Depoix

78 boulevard Jean Jaurès

Extension en 1907 par Bernard Sincholle

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Colombes 1913-1923 Paul et Albert Leseine Place Henri Neveu

225


Ville : Date de construction : Architecte :

Courbevoie 1857 Paul-Eugène Lequeux

Adresse :

Place de l’hôtel de ville

Extension en1983 par l’architecte Gambert

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Fontenay-aux -Roses 1890-1895 Claude Naissant 75 rue Boucicaut

Extension en1983 par l’architecte Gambert

Ville : Adresse :

Garches 2 avenue du Maréchal Leclerc

Acquisition et installation de la mairie en 1926 dans une maison de maitre datant de 1850. Extension et réaménagement en 1973 par les architectes du cabinet Pottier et associés 226


Ville : Date de construction :

La Garenne-Colombes 1970

Architecte : Michel Homberg et Jacques Morel Adresse : 68 boulevard de la République

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Ville : Adresse :

Gennevilliers 1976-1977 Cabinet Auzolle

177 avenue Gabriel Péri

Issy-Les Moulineaux 62 rue du Général Leclerc

Reconversion d’une demeure datant de 1710 d’Étienne-Louis Boullée par l’architecte Louis Bonnier en 1895. L’hôtel de ville à été entièrement réaménagé en 1994 227


Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

228

Levallois-Perret 1895-1898 LĂŠon Jamin Place de la RĂŠpublique

Malakoff 1976 Serge Lana Place du 11 Novembre

Marnes-la-Coquette 1849 Hippolyte Blondel 3 place de la mairie


Ville :

Meudon

Adresse :

6 avenue le Corbeiller

Installation de la Mairie en 1926 dans une maison datant de 1886. Le bâtiment est plusieurs fois agrandi et réaménagé. Les derniers travaux datent de 2014

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Montrouge 1880-1883 Jacques-Paul Lequeux

43 avenue de la République

Extension en 1902-1903 par Jules Baboin

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Nanterre 1973

Jean Darras et Yves Bedon 88 rue du 8 mai 1945

229


Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Neuilly-sur-Seine 1886

Victor Dutocq et René Simonet 96 rue du Roule

Ville :

Le Plessis-Robinson

Adresse :

3 rue de la mairie Installation de la Mairie en 1931 dans le château du Plessis Picquet, bâti en 1412 pour Jean Piquet de La Haye, trésorier général des finances du roi Charles VI. A sa construction, le château du Plessis est une riche demeure d’agrément non fortifiée. Le bâtiment a été restauré à de nombreuses reprises

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

230

Puteaux 1934

Jean et Édouard Niermans

131 rue de la République A sa construction, l’hôtel de ville de Puteaux accueillait en plus de la Mairie, une bibliothèques, la poste, les pompiers et un tribunal


Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Rueil-Malmaison 1869

Arnaud Sylvestre de Sacy 13 boulevard Foch Extension en 1978

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Saint-Cloud 1870-1873 J.Bérault

13 place Charles de Gaulle Extension en 1927, 1964, 1983, 1986. Puis installation des services dans les bâtiments contigus

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Sceaux 1863 Claude Naissant

122 rue Houdan Construite en tant que sous-préfecture, la mairie de Sceaux s’y installe en 1887. La ville était auparavant installée dans un bâtiment du même architecte bati en 1843

231


Ville :

Sèvres

Adresse :

54 Grande rue

Installation de la Mairie dans un hôtel particulier de 1651

Ville : Date de construction : Architecte :

2 Rue Carnot

Ville : Date de construction :

Adresse :

232

1889 Jean Bréasson

Adresse :

Architecte :

Suresnes

Vanves 1898

Camille Morel et Émile Lecamp 23 rue Mary Besseyre


Ville : Date de construction : Architecte :

Vaucresson 1866 ...

Adresse :

8 grande rue

Ville : Date de construction : Architecte :

Ville d’Avray 1853 Alfred Roll

Adresse :

13 rue de Saint Cloud Acquisition en 1855 par la commune de la maison que l’architecte avait construit pour lui-même

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Villeneuve-la Garenne 1964

G.Thibault et A.L. Appert

28 avenue de Verdun Le bâtiment comportait une bibliothèque à sa construction. Il a connu une extension en 1995 par Bernard Simon et Pascal Guerrier. 233


SEINE-SAINT-DENIS Département : 93 Communes : 40

Tremblayen-France

Epinaysur-Seine

PierrefittesurSeine Stains Villetaneuse

L'Il eSaintDenis

SaintDenis Saint-Ouen

Villepinte

Dugny

Le BlancMesnil Le Bourget La Courneuve Drancy

AulnaysousBois

Sevran

Vaujours

Livry-Gargan

Coubron Les ClichyPavillonssoussous-Bois Bois Bondy Montfermeil Le Raincy NoisyLe Préle-Sec SaintGervaisLes Villemonble Romainville Lilas Gagny RosnysousBagnolet Bois Neuilly- NeuillyMontreuil GournaysurPlaisance Marn e sur-Marne

Aubervilliers

Bobigny

Pantin

NoisyleGrand

234


Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Aubervilliers 1849 ...

2 rue de la Commune de Paris

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Aulnay-sous-Bois 1934 Lévêque

Boulevard de l’hôtel de ville Lors de la conception de l’Hôtel de ville, la ville choisi un modèle inspiré de celui du Raincy, opposé au premier projet proposé qui était inspiré par celui de Boulogne Billancourt Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Bagnolet 2013 Jean-Pierre Lott

Place Salvador Allende Une des mairies les plus récente, une passerelle relie l’Hôtel de ville à la «mairie historique» qui abrite toujours la salle des mariages.

235


Ville : Date de construction : Architecte :

Bobigny 1974

Marius Depont, Michel Holley

Adresse : 31 avenue du président Salvador Allende Construit sur une dalle, l’Hôtel de ville fait partie d’un vaste plan étali lors de la création du département en1965 et de l’établissment de son siège à Bobigny Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

5 square du 8 mai 1945

Date de construction :

Adresse :

1969 René Roux-Dufort

Ville :

Architecte :

Bondy

Clichy-sous-Bois 1700 ...

Plade du 11 Novembre 1918

Demeure bourgeoise acquise par la ville en 1930 236


Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Coubron ... ... 133 rue Jean Jaurès

Mairie-Poste

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Drancy 1859 ...

Place de l’hôtel de ville La mairie est un ancien asile en faveur des jeunes ouvrières. Deux ailes et un campanile ont été ajoutés vers 1930.

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Dugny 1952 ... 1 rue de la Résistance

237


Ville : Date de construction :

Epinay-sur-Seine 1700

Architecte :

...

Adresse :

1 rue de Quetigny

Ancien chateau seigneurial, Hôtel de ville depuis 1908

Ville :

Gagny

Date de construction :

1750

Architecte :

...

Adresse :

1 Place Foch

Chateau avec extension récente

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

1670 ...

10 avenue du Maréchal Foch

Mairie depuis 1925 238

Gournay-sur-Marne


Ville : Date de construction : Architecte :

1 rue Méchin

Ville : Date de construction : Architecte :

1908

Avenue de la République

Date de construction :

Adresse :

La Courneuve

M.Bocsanyi

Ville :

Architecte :

1913-1918 ...

Adresse :

Adresse :

L’Ile Saint Denis

Le Blanc-Mesnil 1965 André Lurcat

Place Gabriel Péri Ce projet a démarré dans les années 1930. Il est interrompu par la seconde guerre modiale puis est relancé dans les années 1960 239


Ville : Date de construction :

Le Bourget 1936-1941

Architecte : Charles Luciani et Toussaint Contresti Adresse : 65 avenue de la division Leclerc

L’hotel de ville remplace l’ancienne mairie construite en 1839

Ville : Date de construction : Architecte :

Le Pré-Saint-Gervais vers 1650 ....

Adresse :

1 rue Emile Augier Ancienne maison de campagne du 17ème siècle, acquise par la mairie en 1840 ; dernière extension en 2014

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

240

Le Raincy 1911

Henri Blanchard et L.A. Tabourier 121 avenue de la Résistance


Ville : Date de construction : Architecte :

96 rue de Paris

Ville : Date de construction : Architecte :

1968

146 Avenue Jean Jaurès

Date de construction :

Adresse :

Les Pavillons-sous-Bois

...

Ville :

Architecte :

1883-1884 Paul Héneux

Adresse :

Adresse :

Les Lilas

Livry-Gargan 1898 ...

3 Place Francçois Mitterand La municipalité rachète à la fin du 19ème siècle une grande propriété pour y installer la mairie. Des rénovations majeures et la création d’une nouvelle facade ont été 241 réalisées en 1950.


Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Montfermeil 1853 ...

7-11Place Jean Mermoz

Ancienne propriété bourgeoise, le bâtiment est transformé en mairie en 1982

Ville : Date de construction : Architecte :

Montreuil 1935-1936 Florent Nanquette

Adresse :

1 Place Jean Jaurès Remplace l’ancien hôtel de ville construit pas Claude Naissant en 1864. Il possède une salle des fêtes / théatre qui peut accueillir jusqu’a 1200 personnes Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Neuilly-Plaisance vers 1800 ...

6 rue du Général de Gaulle

Ancien pavillon racheté par la commune pour le transformer en mairie en 1982 242


Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Neuilly-sur-Marne 1987 Robert Basiuk

1 Place François Mitterand L’hôtel de ville est relié à une annexe hébergeant les services administratifs par une passerelle

Ville : Date de construction : Adresse :

Noisy-le-Grand Vers 1900

Place de la Libération Maison bourgeoise, une rénovation majeure à été réalisée entre 2009 et 2013 par le bureau d’architecture Chaix et Morel. L’ancien bâtiment est conservé et de grandes extensions sont réalisées en infrastructure

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Noisy-le-Sec 1846 Paul-Eugène Lequeux

Place du Maréchal Foch Le bâtiment a connu plusieurs extensions notament en 1889 par l’architecte Trouet, et en 1903 par l’architecte Barrois 243


Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Pantin 1881-1884

Gustave Raulin et Guélorguer

45 avenue du général Leclerc Le bâtiment est classé aux monuments historiques. En face se trouve le centre administratif construit en 1994 par Jean Claude Donnadieu Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Pierrefitte-sur-Seine 1939 Roger Vinet

2 Place de la Libération La première mairie est construite en 1848, puis est déplacée en 1902 dans une maison construite au 18ème siècle

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Romainville 1873 Paul-Eugène Lequeux Place de la Laicité

Extension par Henri Viet en 1905 244


Ville : Date de construction : Architecte :

Rosny-sous-Bois 1965 Jean de Mailly

Adresse :

20 Rue Claude Pernès La première maison commune est construite aux alentours de 1820. La mairie-tour remplace l’ancienne mairie construite par Claude Naissant en 1868 Ville : Date de construction : Architecte :

Saint-Denis 1878 Laynaud

Adresse :

2 Place Victor Hugo Construction du centre administratif adjacent par Henri Gaudin entre 1989 et 1993. Les deux bâtiments sont reliés par une passerelle

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Saint-Ouen 1865 Paul-Eugène Lequeux

7 Place de la République

Le bâtiment a connu une extension en 1982 par Jacques Starkier 245


Ville : Date de construction : Adresse :

Sevran Vers 1700

28 avenue du Général Leclerc

Ancien château ayant appartenu à Alfred Nobel. La bâtiment a été transformé en mairie en 1892. Jusqu’en 2014 la mairie était installée dans des préfabriqués

Ville : Date de construction : Architecte :

Stains Vers 1750 Armand Claude Mollet

Adresse :

6 avenue Paul Vailant Ancienne écuries construite par l’architecte du Palais de l’Elysée, racheté par la commune en 1883 et réhabilité par l’architecte Villebesseys

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

246

Tremblay -en-France 1977-1981 Jean Préveral

18 boulevard de l’hôtel de ville


Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Vaujours 1882 ...

20 rue Alexandre Boucher

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Villemonble 1985 ...

13 rue d’Avron L’hôtel de ville est construit sur le site d’une ancienne usine rachetée en 1981 par la commune.

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Villepinte 1995-1998 Renaud et Vignaud

Place de l’hôtel de ville Constuit à la place de l’ancienne mairie qui était une maison acquise par la commune en 1848 247


Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

248

Villetanneuse 1992 Nina Schuch

1 place de l’hôtel de ville


VAL-DE-MARNE Département : 94 Communes : 47

Vincennes

Fontenaysous-Bois

SaintMandé

Gentilly Le KremlinArcueil Bicêtre Cachan

Villejuif

L'Ha ÿles-

CharentonSaintle-Pont Maurice IvryJoinville surSeine Maisons- le-Pont Alfort Vitry-surSeine

Roses

ChevillyLarue

Le Perreux-

sur-Marne yBr surNogentMarne sur-Marne Villierssur-Marne

Thiais

Champignysur-Marne

Saint-MaurdesFossés

Alfortville

Créteil Bonneuilsur-Marne

Choisyle-Roi

Le PlessisTrévise

Chennevièressur-Marne Ormessonsur-Marne

Sucyen-Brie

La QueueenBrie

Noiseau

Valenton

Fresnes Rungis

Orly -

VilleneuveSaintge Villeneuve- Geor s le-Roi Ablonsur-Seine

LimeilBrévannes

Boissy- MarollesSaintenLéger Brie Santeny Villecresnes

Mandresles-Roses Périgny

249


Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Vers 1800 J.L. Pascal

16 rue du maréchal Foch

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Ablon-sur-Seine

Alfortville 1887 J. Preux

1 place Francois Mitterand

L’architecte est aussi le maire de la commune. Elle a été agrandie en 1934

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Arcueil 1983 ..

10 avenue Paul Doumer

L’ancienne mairie a été construite en 1886 par Ulysse Gravigny, architecte communal 250


Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Boissy-Saint-Léger 1880-1888 Jules Laroche

10 avenue Paul Doumer

Ville : Date de construction : Architecte :

Bonneuil-sur-Marne 1880 Lequeux

Adresse :

7 rue d’Estienne d’Orves Projets de nouvelle mairie réalisés en 2015 par TVK et ECDM. La mairie actuelle accueillait aussi l’école auparavant

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Bry-sur-Marne 1884 Claude Naissant

1 Grand rue Charles De Gaulle

251


Ville : Date de construction :

Cachan 1935

Architecte : Jean-Baptiste mathon et Johannes Chollet Adresse : 8 rue Camille Desmoulins L’hôtel de ville est construit peu après la création de la commune, séparée de Arcueil. Il est actuellment en travaux de rénovation et d’agrandissment Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Champigny-sur-Marne Vers 1800 ...

14 rue Louis Talamoni Ancien couvent des sœurs de Saint-Vincentde-Paul et ancien hôpital militaire, acquit par la commune en 1827. La municipalité s’y installe en 1831 Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

252

Charenton-le-Pont 1862 ...

48 rue de Paris Ancien pavillon d’Antoine de Navarre, réaménagé et étendu par Léandre Graveraux entre 1887 et 1888. L’hôtel de ville est inauguré le 18 novembre 1888


Ville :

Chennevières-sur-Marne Date de construction : .. Architecte : ... Adresse : 14 avenue du maréchal Leclerc Ancienne Mairie construite en 1884 par Jules Laroche

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

1965 M. Michaux

88 avenue du Général de Gaulle

Ville : Date de construction : Adresse :

Chevilly-Larue

Choisy-le-Roi Vers 1850

88 avenue du Général de Gaulle Maison bourgeoise achetée par la commune en 1902. Une annexe, apellée aussi hôtel de ville, regroupant la majorité des services municipaux est construite en 1988 par Pierre Soria 253


Ville :

Créteil

Date de construction :

1972-1974

Architecte : Adresse :

Pierre Dufau 1 Place Salvador Allende

La tour culmine à 75 m de haut

Ville : Date de construction : Architecte :

28 rue Guérin

Ville : Date de construction :

Adresse :

254

1973 Henri Beauclair

Adresse :

Architecte :

Fontenay-sous-Bois

Fresnes 1887 Léon Dubreuil

1 rue Pierre et Marie Curie


Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Gentilly 1845 Claude Naissant

14 place Henri Barbusse

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Ivry-sur-Seine 1896 Adrien Chancel

Esplanade Georges Marrane Les statues sur la facade représentent les industries et les travailleurs de la commune. Derrière ce bâtiment, la municipalité possède d’autres bâtiments administratifs Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Joinville-le-Pont 1977 ... 23 rue de Paris

255


Ville : Date de construction : Architecte :

L’Haÿ-les-Roses 1850 ...

Adresse :

41 rue Jean Jaurès Propriété acquise en 1903 par la mairie, extension en 1931 par l’architecte Marcilloux ; hall d’entrée et nouvelle extension (photo) construit en 1980 Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

La Queue en Brie 1975 ...

2 avenue du Maréchal Mortier

L’ancienne mairie date de 1860 et est aujourd’hui devenue une école de musique

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

256

Le Kremlin Bicêtre 1903 ... 1 place Jean Jaurès


Ville : Date de construction : Architecte :

Le Perreux-sur-Marne 1890 Pierre Mathier

Adresse :

Place de la Libération

Ville : Date de construction : Architecte :

Le Plessis-Trévise 1810 ...

Adresse :

36 rue Ardouin Propriété acquise en 1924 par la mairie. Le bâtiment a été complété par une extension construite en 1975 et à fait l’objet de rénovations en 2008 Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Limeil-Brévannes 1972 ...

2 place Charles de Gaulle

L’ancienne mairie était une mairie-école construite entre 1868 et 1872 257


Ville : Date de construction : Architecte :

Maison-Alfort 1864 Claude Naissant

Adresse :

118 avenue du Général de Gaulle Propriété acquise par la mairie en 1862 et remaniée presque intégralement par l’architecte avec la création des ailes latérales. La mairie est agrandie en 1965 Ville : Date de construction : Architecte :

Mandres-les-roses 1776 ...

Adresse :

4 rue du général Leclerc La première mairie-école est construite entre 1882-1885. La mairie est installée aujourd’hui dans la Ferme de Monsieur, le frère du roi, en 1980 Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Marolles-en-Brie ... ...

Place du Général de Gaulle

La mairie s’est installée dans les bâtiments d’une ancienne ferme réhabilitée 258


Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Nogent-sur-Marne 1876-1879 Victor Guillemin

Place Roland Nungesser

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Noiseau 2002 Atelier Agopyan

Place de l’hôtel de ville L’ancienne mairie-école a été construite en 1868 par Laroche, architecte de l’arrondissement de Corbeil

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Orly 1996 ...

1 place François Mitterand L’ancienne mairie se trouvait dans le Château du parc Méliès. L’Hôtel de ville actuel est relié au centre administratif par une passerelle enjambant les voies ferrées

259


Ville : Date de construction : Adresse :

Ormesson-sur-Marne Vers 1750

10 rue Wladimir d’Ormesson Ancienne mairie école batie en 1868 par Neveux. La mairie est installée dans une batisse du 17ème siècle. Elle a été agrandie en 1993 avec une nouvelle façade conçue par Christian Langlois

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

260

Périgny 1895 Émile Lucas Rue Paul Doumer

Rungis 1991 Daufresne

5 rue Saint Geneviève L’ancienne mairie-école construite en 1839 par Jacques Molinos, appelée mairie d’honneur, accueille toujours les mariages et les conseils municipaux


Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Saint-Mandé 1862-1865 Claude Naissant

10 Place Charles Digeon L’hôtel de ville a été agrandi entre 1900 et 1904 par Alexandre Borgeaud puis le fut de nouveau en 1963 et 1971

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Saint-Maur-des-Fossés 1876 ...

Avnue Charles de Gaulle L’hôtel de ville a connu plusieurs extensions dont la plus significative en 1936 par Lucien Graf

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Saint-Maurice 1868 Claude Naissant

55 rue du Maréchal Leclerc Agrandi en 1895 et 1898 par Georges Guyon ; Batiment administratif inauguré en 1984 261


Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Santeny 1883 Auguste Thauront

Place du Général de Gaulle

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Sucy-en-Brie ... ...

2 avenue Georges Pompidou Le bâtiment moderne accueille les fonctions administratives tandis que les fonctions de représentations s’effectuent au château de la Haute-Maison situé en face (XVIIe siècle) Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

262

Thiais 1984 ...

1 rue Maurepas Première mairie-école 1839 par M.Molin. Seconde mairie construite en 1884 par Thomas dans une place en triangle entourée par des écoles


Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Valenton 1875 ...

48 rue du Colonel Fabien

Maison bourgeoise tranformée en mairie

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Villecresnes Vers 1750 ...

68 rue du Lieutenant Dagorno

Ancienne propriété bourgeoise tranformée en mairie

Ville : Date de construction : Adresse :

Villejuif Vers 1750

2 esplanade Pierre Yves Cosnier Un séminaire de Paris, Saint-Nicolas du Chardonnet, implante à Villejuif sa maison de repos, jouxtant l’église. La demeure, transformée et agrandie au XVIIIe siècle, deviendra la mairie en 1845. 263


Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Villeneuve-le-Roi ... ...

Place de la vieille église L’ancienne mairie a été construite en 1868 et elle est utilisée aujourd’hui comme commisariat

Ville :

Villeneuve-Saint-Geroges Date de construction : 1773 Architecte : ... Adresse : 20 place Pierre Semard La mairie est installée dans les anciennes écuries du roi depuis 1911

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Villiers-sur-Marne 1873 Victor Guillemin Rue de l’hôtel de ville

Devient mairie en 1922 et l’ancienne mairie précédente devient une poste 264


Ville : Date de construction : Architecte :

Vincennes 1887-1891 Eugène Calinaud

Adresse :

53 bis rue de Fontenay L’ancienne mairie a été construite par l’architecte Clerget en 1846. La mairie actuelle est agrandie en 1935. Le centre administratif est construit en 1981 Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Vitry-sur-Seine 1986 François Girard

2 avenue Youri Gagarine

L’ancienne mairie était une maison de maitre construite à la fin du 17eme siècle

265


ESSONNE Département : 91 Communes : 196 (59 présentées) Bièvres

Saclay

Villiersle-Bâcle

Igny Vauhallan

Gif-

BoullaylesTroux Les Molières

Buressur-Yvette

GometzleChâtel

Gometzla-Ville

Massy

Palaiseau

Saint-Aubin

surYvette

Verrièresle-Buisson

Orsay

Les Ulis

ChillyChamplan Mazarin

Morangis

Villebonsur-Yvette

Villejust

Paray VieillePoste

Wissous

SaulxlesChartreux

Longjumeau

EpinayOrge Ballainvilliers sur-

SaintJean-deBeauregard

Savignysur-Orge

Athis-Mons

Crosne

Vigneuxsur-Seine

Brunoy

JuvisysurOrge ViryChâtillon

Draveil

Yerres

Montgeron

BoussySaintAntoine EpinayVarennessousJarcy Sénart QuincysousSénart

VillemoissonLa VillesurNozay du-Bois Orge MorsangGrigny VilliersSoisysur-Orge sur-Orge Limours sur-Seine Etiolles Pecqueuse Ris-Orangis Janvry Longp ontMarcoussis SainteMontlhéry sur-Orge GenevièveFleuryTigery Saint- des-Bois Mérogis Michel-surEvry Orge SaintLinas Germain-lèsCourcouronnes Corbeil BriisOllainville ForgesLeuvillesous-Forges Fontenayles-Bains Bondoufle sur-Orge lès-Briis BrétignyLe PlessisBruyèressur-Orge Pâté CorbeilSaint-Pierrele-Châtel Vaugrigneuse CoursonEssonnes du-Perray SaintMonteloup Lisses SaintryGermainsurlès-Arpajon Angervilliers Seine Villabé SaintArpajon Vert-leMauriceLa Norville Egly MorsangGrand Montcouronne sur-Seine Echarcon Ormoy t Breuille Saintesll Maro Le Va lCyr-sousGuibeville enSaintSaintLeudeville Hurepoix Dourdan Germain Yon Mennecy Le CoudrayBreux-Jouy Avrainville Montceaux Vert-le-Petit BoissyFontenayCheptainville Saint-Chéron sousleDourdan Vicomte Saint- Saint-Yon Sulpicede-Favières Chevannes SaintTorfou Auvernaux SouzyMauchamps Vrain Sermaise Lardy la-Briche Chamarande Ballancourtsur-Essonne BourayI tteville sur-Juine ChauffourChampcueil NainvilleVilleconin JanvillelèslesEtréchy Roinville sur-Juine Les Roches Baulne GrangesCorbreuse le-Roi Mondeville AuversEtréchy Cerny Boissy-le-Sec SaintLa FertéSoisyGeorges surAlais La ForêtEcole Boissyle-Roi VilleneuveChatignonville leRicharville surdelles Vi ignevi lleGu BrièresCutté Auvers les-Scellés sur-Essonne D'HuisonDannemois Boutervilliers AuthonLongueville la-Plaine Orveau PlessisSaintBoutignyBenoist Saint-Hilaire MorignyMoignysurCourances VayressurEssonne Champigny surEcole Etampes Essonne Bouville SaintChaloEscobille CourdimancheSaint-Mars sur-Essonne Mérobert Milly-la-Forêt OrmoyPuiseletla-Rivière le-Marais Maisse OncyCongervilleValpuiseaux La ForêtsurChalouThionville SainteBoissyEcole Moulineux Croix la-Rivière BoisGi ro nv illeMarollesHerpin Guillerval sur-Essonne en-Beauce FontaineMespuits la-Rivière BunoSaintPrunay-surBonnevaux Saclas Cyr-laPussay Essonne AbbévilleRivière Monnerville laChampmotteux Rivière Roinvilliers

266

Méréville

Angerville

Arrancourt

Estouches

Blandy

Brouy

Boigneville


Ville : Date de construction : Architecte :

Angerville Vers 1850 ...

Adresse :

34 rue Nationale La mairie s’installe dans une ancienne auberge relais entre les années 1891 et 1896. Elle fut agrandie en 1970

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Arpajon 1868-1879

Jules Laroche et M. Gagnepain 70 Grand Rue

Mairie et justice de paix

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Athis-mons 1893 Henri Pucey

1 place du Général de Gaulle Ancienne maison de notable, la mairie d’Athis-Mons s’y installe en 1929. En 1971, l’architecte J. Goldstein construit le centre administratif adjacent

267


Ville : Date de construction : Adresse :

Bièvres 1773 Place de la Mairie

Maison bourgeoise, la mairie s’y installe en 1901. Elle fut réhabilitée et agrandie par l’architecte M. Leroy. Elle accueille aussi la police municipale et la caserne des pompiers

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Boissy-le-Sec 1846 Pierre Magne

Allée Gérard Dubrule A l’origine Mairie-Ecole comprenant le logement de l’instituteur. Aujourd’hui la mairie occupe tout le bâtiment

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Boissy-sous-Saint-Yon 1857 Baurienne

Place du Général de Gaulle La mairie fait face à l’église sur la place, elle possède un clocheton et une horloge. Elle a subi un incendie en 1983 268


Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Boullay-les-Troux Vers 1870 Noyé

2 rue du clos Saint-Jean

Mairie-Ecole jusqu’en 1990. Le logement de l’instituteur est loué à un particulier.

Ville : Date de construction : Adresse :

Bouray-sur-Juine Vers 1840 18 rue de la Mairie

Ancienne Mairie-Ecole, le bâtiment a également acceuilli un bureau de poste et même un «Violon» (geôle de détention provisoire). Aujourd’hui, ce sont des garages

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Boutervilliers 1869 Letavernier Rue de la Mairie

Mairie-Ecole qui acceueillait également le logement de l’instituteur 269


Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Brétigny-sur-Orge 1862 Richard (à Arpajon) 44 Rue de la Mairie

Installation de la mairie en 1864

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Breux-Jouy 1857-1858 Baurienne 1 Rue du Dr Babin

Mairie-École

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

270

Briis-sous-Forge 1857-1861 Baurienne

1 Place de la Libération Mairie-École-Presbytère à l’origine. Le presbytère est remplacé par La Poste au début du XXème siècle. La mairie occupe l’ensemble du bâtiment depuis 1972


Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Brouy 1986 Gilbert Maisonneuve 6 rue de la Mairie

Mairie reconstruite à l’emplacement de l’ancienne mairie-école

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Brunoy 1899 Henri Breasson Place de la Mairie

Le centre administratif adjacent est construit en 1966 par Chauveau et Jouven

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Bures-sur-Yvette 1946-1953 Jean Dubuisson

Place de la Mairie Extension de la mairie avec la construction d’une nouvelle salle du conseil en rez-dechaussée par Michel Picard en 1974 271


Ville : Date de construction : Architecte :

Chalo-Saint-Mars 1993 P. Moreau

Adresse :

Place du Jeu de Paume

Bâtiment en forme de rotonde qui accueille aussi la Poste

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

2 Place de la Libération

Date de construction :

Adresse :

1865-1868

Jean-Baptiste-Marie Pigny

Ville :

Architecte :

Chamarande

Champlan 1904 Léon Manin Place de la Mairie

Construite à l’emplacement de l’ancienne mairie-école 272


Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Chilly-Mazarin 1825 ...

Place de la Mairie La mairie est installée dans une ancienne maison bourgeoise. La mairie s’y installe en 1971

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Corbeil-Essonnes 1904-1905 Louis Tavernier

2 Place Galignani Réunion des villes de Corbeil et d’Essonnes en 1951, la mairie de Corbeil devient la mairie de l’ensemble

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Courcouronnes 1854 Petit

2 rue Paul-Puech Installation de la mairie dans une ancienne ferme réhabilitée en 1982. La ville a prévu de fusionner avec sa voisine Évry 273


Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Dannemois 2007 Marc Dilet 1 rue de la Messe

Ancienne bâtisse réhabilitée et agrandie par une structure annexe

Ville :

Draveil

Date de construction : Vers 1650 (reconstruit en 1783) Architecte : ... Adresse : 1 rue de la Messe La mairie est instalée dans le Château de Villiers à la fin des années 2000

Ville :

Étampes

Date de construction : à partir du XVème siècle Adresse : 3 avenue de Villiers La mairie est ancienne puisque la ville a obtenu une charte communale en 1514. une grande rénovation en 1847 par Pierre Magne donne à l’hôtel de ville son aspect actuel 274


Ville : Date de construction : Architecte: Adresse :

Évry 1991 Jacques Lévy

Place des droits de l’Homme La nouvelle mairie d’Évry crée une place pour le centre ville de la ville nouvelle avec la cathédrale et la CCI en face de la gare RER

Ville :

La Ferté-Alais

Date de construction : XVIIème siècle (remaniement 1860) Architecte: ... Adresse : 5 rue des fillettes Ancienne mairie école, le bâtiment n’accueille plus que la mairie depuis 1985

Ville : Date de construction : Architecte: Adresse :

Guibeville 1987 Malisan Rue Pasteur

La mairie adopte le style des pavillons environnants. 275


Ville : Date de construction : Architecte: Adresse :

Grigny 1971 ...

19 route de Corbeil Bâtiment provisoire qui accueille la mairie depuis près de 50 ans. Il souvent été agrandi et des annexe lui sont ajoutés. Un nouvel hôtel de ville est à l’étude Ville : Date de construction : Adresse :

Juvisy-sur-Orge XVIIème siècle

6 rue Piver Auparavant dans une mairie-école, la mairie s’installe dans le château des BellesFontaines, demeure bourgeoise, en 1936. Un centre administratif est construit en 1965. Une annexe, l’espace Marianne, est ouverte en 2009 dans une ancienne banque Ville : Date de construction : Adresse :

Lardy XVème siècle 70 grande rue

La commune de Lardy achète en 1973 une grande demeure à un particulier surnommée le vieux château. La mairie s’y installe en 1977 276


Ville : Date de construction : Architecte :

Linas 1847 Richard

Adresse :

Rue Ernest Pilon

Mairie-école

Ville : Date de construction : Adresse :

Lisses 1842 2 Rue de Thirouin

La Mairie s’installedans une maison bourgeoise appellée Château Thirouin. Des extensions sont réalisées en 1989

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Marolles-en-Hurepoix 1954-1955 Hubert

1 Avenue Charles de Gaulle

Mairie-école 277


Ville : Date de construction : Arcitectes : Adresse :

Massy 1983-1985 AUEA architectes

1 Avenue du général de Gaulle Construit comme bâtiment provisoire, le projet de nouvelle mairie dans le quartier Atlantis ne s’est pas concrétisé

Ville : Date de construction : Arcitectes : Adresse :

Méréville 1908-1909 Paul Clavier

Place de l’hôtel de ville L’hôtel de ville accueillait un tribunal de justice de paix à sa construction. La devise républicaine a été inscrite que la facade en 2010 Ville : Date de construction : Arcitectes : Adresse :

Mérobert avant 1900 ... 54 grande rue

La mairie est installée dans l’ancien presbytère 278


Ville : Date de construction : Arcitectes : Adresse :

Montlhéry ... ...

1 Rue Blanche de Castille

La mairie a investi en 2012 l’ancien château de la souche qu’elle avait acquis en 1987

Ville : Date de construction : Arcitectes : Adresse :

12 avenue de la République

Date de construction :

Adresse :

1955-1958 Émile Ramadier

Ville :

Arcitectes :

Morangis

Morsan-sur-Seine 1889-1891 ... 24 grande rue

Ancienne Mairie-école, la mairie occupe seule le bâtiment depuis 1990 279


Ville : Date de construction : Arcitectes : Adresse :

Orsay 1874 Charles Gérard

24 grande rue Des extensions et réaménagements ont été réalisés en 1927 par A.Colin et en 1971 par Michel Hubert

Ville : Date de construction : Arcitectes : Adresse :

Palaiseau 1770 M. Caillard

91 Rue de Paris Installation de la Mairie en 1954 dans une maison bourgeoise achetée en 1951 par la commune

Ville : Date de construction : Arcitectes : Adresse :

Paray-Vieille-Poste 1955 P. Desaux Place Henri Barbusse

Une galerie ouverte relie l’hôtel de ville à une salle des fêtes de 700 construite à l’arrière. 280


Ville : Date de construction : Arcitectes :

Pussay XVIIIème siècle ...

Adresse :

1 Place du Jeu de Paume Anciene demeure d’industriel rachetée par la commune en 1881. La mairie a été restaurée en 2007

Ville : Date de construction : Arcitectes :

1894 Guttin

Adresse :

9 Rue du Plessis

Ville : Date de construction : Adresse :

Richardville

Ris-Orangis 1695

Place du Général de Gaulle

La Mairie occupe le château de Fromont acheté en 1927 281


Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Saint-Aubin 1898 ... Place de la Mairie

Ancienne mairie-école, une extension est rajouté en 2007

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Saint-Michel-sur-Orge XVIIème siècle ...

16 rue de l’Eglise Installation de la mairie en 1972 dans un château sur le territoire de la commune, la propriété Zeiller

Ville :

Saint-Geneviève-des-Bois Date de construction : 1935 Architecte : René Guignard Adresse : Place Roger Perriaud

282


Ville : Adresse :

Savigny-sur-Orge 48 Avenue Charles de Gaulle

L’Hôtel de ville est situé dans la ferme Dorgère depuis 1927. Une extension (photo) est construite en 1997. Elle constitue l’entrée principale

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Soisy-sur-Seine 1878 Laroche

Place du Général Leclerc

Ville : Date de construction :

Les Ulis 1975

Architecte : R. Camelot, J.C. Finelli, M. Hennuyer Adresse : Rue du Morvan A l’origine centre administratif de la ZUP de Bures-Orsay, la mairie des Ulis s’y installe en 1977, année de la création de la commune 283


Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Verrières-le-Buisson 2006

Olivier Roulleau-Gallais

Place Charles de Gaulle Bâtie à proximité immédiate de l’ancien Hôtel de ville qui accueille toujours la salle des maraiages, la mairie héberge aussi lun marché couvert Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

1 Rue de la Croix Boissée

Date de construction :

Adresse :

1847 Pierre Magne

Ville :

Architecte :

Videlles

Vigneux-sur-Seine 1880 Henri-Basile Supplison

75 rue Pierre Marin Une extension construite en 1970 par Ferdy Aver change totalement la physionomie du bâtiment 284


Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Villabé 1860 Laroche

34 Avenue du 8 Mai 1945

Une rénovation en 1972 lui donne son aspect actuel

Ville : Date de construction : Architecte :

Villebon-sur-Yvette 1988 Jacques Stella

Adresse :

Place Gérard Nevers

La nouvelle mairie est inaugurée avec le nouveau centre-ville

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Villemoisson-sur-Orge 1987 Buisson et Thomasson

22 Avenue du Grand Orme

285


Ville : Date de construction : Adresse :

Viry-Châtillon 1854-1855

Place de la République Installation de la mairie en 1962 dans le château Lacroix. Deux ailes sont ajoutés pour accueillir les services. La mairie est auparavant logée dans une mairie-école bâtie en en 1888

Ville : Date de construction : Architecte : Adresse :

Yerres 1897 Aurélien Benoiston

60 rue Charles de Gaulle

La mairie s’installe en 1961 dans le château Beauregard

286


Les intercommunalités de la Métropole du Grand Paris et de l’Essonne Département : 75, 91, 92, 93, 94, 95 21 EPCI (6 présentés)

T5 Boucle Nord de Seine

T7 Paris Terre d'Envol

T6 Plaine Commune

T8 Est-Ensemble

T4 Paris Ouest La Défense T1 Paris

T9 Grand Paris Grand Est

(n'est pas un EPCI)

T3 Grand Paris Seine-Ouest

T10 Paris Marne et Bois

T2 Vallée Sud Grand Paris T11 Grand Paris Sud-Est Avenir

T12 Grand-Orly Seine-Bièvre

CC Communauté Paris Saclay

CC du Pays de Limours CA Coeur d'Essonne Agglomération

CC Le Dourdannais en Hurepoix

CA Val d'Yerres Val de Seine

CA Grand Paris Sud Seine Essonne Sénart

CC du Val d'Essonne CC entre Juine et Renarde

CC de l'Etampois Sud Esonne

CC des Deux Vallées

287


EPCI :

Grand Paris Seine Ouest (2015) Date de construction : ... Architecte : ... Adresse : 9 route de Vaugirard, Meudon Des drapeaux se trouvent sur coté donnant sur le rond point

EPCI :

Plaine Commune (2013) Date de construction : ... Architecte : ... Adresse : 21 Avenue Jules Rimet, Saint-Denis Situé à proxilité du Stade de France

EPCI : Date de construction : Architecte :

Est-Ensemble (2010) 1994 Jean-Christophe Wazé

Adresse : 100 Avenue Gaston Roussel, Romainville Ancien siège de Sanofi et de Roussel-Uclaf, l’intercommunalité s’y installe en 2013 288


EPCI : Date de construction : Architecte :

Grand Paris Sud (2016) 2011

Thierry Van de Wyngaert

Adresse : Place des Champs Elysées, Courcouronnes L’agglomération regroupe trois précédentes entitées et la présidence s’installe dans les bâtiments de Evry-Centre-Essonne tandis que le conseil siège à Lieusaint EPCI :

Les Portes de l’Essonne (†2016,) (désormais T12 Grand-Orly Seine Bièvre) Date de construction : 1950-1980 ; 2010 (reconversion) Architecte : J.C. Moriceau et A. Narcy Adresse : 3 rue Lefèvre Utile, Athis-Mons Ancienne usine LU réinvestie. Depuis 2016 la CA a rejoint l’EPT n12 installé depuis décembre 2018 dans les bureaux Askia dans le Coeur d’Orly. C’est aujourd’hui une annexe EPCI :

Val d’Yerres (2002)

Date de construction : 1974Architecte : Thierry Van de Wyngaert Adresse : 78 route nationale 6, Brunoy Anciens bureaux de la société Tecnhique Plastique

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RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES Histoire et symbolique républicaine Jean-Yves Andrieux, L’Architecture de la République, Paris, ed. Scéren-CNDP, 2009 François Lamarre, Mairie : une programmation exemplaire pour un équipement public majeur, Paris, éd. Direction Générale des Collectivités Locales, 1988 Maurice Agulhon, La République et ses symboles, une histoire de signes, Paris, Publications de la Sorbonne, 2013 Antoine Brochard, Les Hôtels de région, Architecture républicaine à l’aune de la décentralisation, dans La république et ses symboles, une histoire de signes, Maurice Agulhon, Paris, Publications de la Sorbonne, 2013 Maurice Agulhon, La Mairie, Liberté Egalité Fraternité dans Les lieux de mémoire, La République la nation les France, Tome 1, Pierre Nora, Dir.Pub. Paris Quarto Gallimard, 1997 Dominique Hervier, Hôtels de ville et mairies d’Ile-de-France. Implantation et architecture, extrait de Paris et Ile-de-France - Mémoires, tome 38, Paris et Ile-de-France. Mémoires, 1987 Félix Narjoux, Architecture communale. 3 volumes, Paris, Morel, 1870-1880. Préface d’Eugène Viollet-le-Duc. Jean-Marie Pérouse de Montclos, Étienne-Louis Boullée Paris éd. Flammarion, 1994 Tous Urbains, n°17, Avril 2017, Architecture du pouvoir, sous la direction d’Olivier Mongin, Méthode XML, Parliament, Amsterdam, XML, 2016 Poniecki, Bénédicte ; Coulon, Alexandre ; Speller, Vincent, L’Architecture des hôtels de ville TPFE réalisé à l’école d’architecture de Clermont-Ferrand, Clermont-Ferrand, 2000 Inventaires départementaux : Cahiers de la maison de banlieue et de l’architecture, Comme une Maison commune, Mairies et sièges d’intercommunalité en Essonne, Athis-Mons, Maison de Banlieue et de l’Architecture, 2014 TOPOS n°17 CAUE 92, Mairies et Hôtels de ville, Évolution d’une forme architecturale et urbaine depuis le 19eme siècle, 1997 Pref par Dominique Hervier, Meudon 290


Département de Seine-Saint-Denis, Regards sur les Hôtels de ville, 40 mairies en Seine-Saint-Denis, livret de l’exposition présentée du 19 au 23 septembre 2016 aux archives départementales de Bobigny Paris Rude, S., & Hammond, F., L’Hôtel de Ville de Paris. Paris éd. Chêne, 2014 Alain Rustenholz, Traversées de Paris, Paris, éd. Parigramme, 2010 Flouquet, Sophie., Fuchs, Renaud. and Pic, Rafael, L’Hôtel de Ville de Paris, Issy-les-Moulineaux (Hauts-deSeine), Beaux-arts & Cie, 2017 Châtillon Martial Leroux, Châtillon aux portes de Paris, Châtillon, Ville de Châtillon, 1998 Ivry-sur-Seine Emmanuel Bellanger et Jacques Girault, Villes de Banlieue, personnel communal, élus locaux et politiques urbaines en banlieue au XXème siècle, Paris, ed Créaphis, 2008 L’éléphant blanc sur fond rouge, 100e anniversaire de l’hôtel de ville, brochure réalisée par le service Archivespatrimoine et le service Communication de la mairie d’Ivry-sur-Seine, 1996. Boulogne-Billancourt Françoise Pradalié-Argoud, André Morizet Bâtisseur de Boulogne-Billancourt, Boulogne-Billancourt, Archives municipales de Boulogne-Billancourt, 2005 Archives Municipales de Boulogne-Billancourt en ligne, Archives Municipales de Boulogne-Billancourt. Récupéré 14 janvier, 2019, de https://archives.boulognebillancourt.com/%7Earchives/photo/ Bruno Foucart, L’Hôtel de ville de de Boulogne-Billancourt, Connaissance des arts n°490, décembre 1992 Rosny-sous-Bois Archives municipales de Rosny-sous-Bois, Hôtel de ville de Rosny-sous-Bois, plaquette éditée par la ville de Rosny-sous-Bois Évry-Courcouronnes Jacques Guyard, Évry ville nouvelle, Évry, éd. Espace Sud, 2003 291


Jacques Guyard, C’est qui Aimé Césaire ?, Évry, brochure éditée par la ville d’Évry, 2016 Déborah Colin, «Histoire de la municipalité d’Évry : étude de la vie politique et des mutations du pouvoir municipal de Charles Bonaventure Delage à Manuel Valls (1787-2008). Tome 1.» Thèse sous la direction de Jean-Louis Loubet, Université Paris-Saclay, 2016 Noisy-le-Grand Archives municipales de Noisy-le-Grand, Noisy et sa mairie, 150 ans d’histoire, Plaquette réalisée à l’occasion de l’inauguration de l’extension et la rénovation de l’Hôtel de ville, 2013 Béatrice Mazel, De la roche du Parc à l’Hôtel de ville ou comment un fief seigneurial est devenu un fief républicain, brochure réalisée par le service documentation et archives de la ville de Noisy-le-Grand à l’occasion des journées du patrimoine, 2008 Autres villes Archives municipale de Créteil, Le nouvel Hôtel de ville de Créteil, plaquette éditée par la ville lors de la construction de l’Hôtel de ville, 1974 Service des archives-documentation-patrimoine de la ville de Neuily-sur-Seine, L’Hôtel de ville, guide de visite, plaquette éditée par la ville de Neuilly-sur-Seine à l’occasion des journée du patrimoine 2018 Service des archives-documentation-patrimoine de la ville de Neuily-sur-Seine, Voyages Intérieurs, l’Hôtel de ville, plaquette éditée par la ville de Neuilly-sur-Seine à l’occasion des journée du patrimoine 2018 Archives municipales de Levallois-Perret, Hôtel de Ville de Levallois-Perret, Levallois Mémoire, 2015 Service Archives et Documentation de Vitry-sur-Seine, L’Hôtel de ville, une architecture originale et fonctionnelle au service des vitriots, brochure publiée par la ville de Vitry-sur-Seine, Septembre 2011 Émission de radio France Culture, Lieux de mémoire - La mairie, lieu par essence de la République (1ère diffusion : 19/09/1996) Filmographie Julien Duvivier, Le petit monde de Don Camillo, long métrage, 1952, -105mn Conférence Jean-Louis Cohen, 2017-2018, L’architecture, vecteur du politique, cycle de conférences au collège de France 292


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REMERCIEMENTS L’écriture de ce mémoire s’est déroulé sur deux ans. Mon regard sur les mairies et Hôtels de ville a profondément évolué durant ce temps. Ces bâtiments qui m’intriguaient me semblaient inaccessible a début. Ils gardent toujours d’ailleurs une part de mystère. Je tiens à remercier ici toutes les personnes qui ont rendu ce travail possible et qui m’ont ouvert les portes de ces édifices. Je tiens à présenter auparavant mes excuses à ceux que j’aurais oubliés. Je tiens tout d’abord à remercier les enseignants du séminaire Babel, David Mangin, Rémi Ferrand et Diane Gobillard pour les conseils avisés et leur présence bienveillante tout au long de ces deux années. Je tiens à remercier Thibaut Barrault et Cyril Pressacco chez qui j’ai réalisé un stage durant l’année de césure et qui m’ont accordé du temps pour réaliser des enquêtes de terrain. Je tiens à remercier les élus qui ont eu l’amabilité me recevoir pour me parler de leur ville et de leur Hôtel de ville, M. Jean-Pierre Schosteck, Maire de Châtillon, M. Patrick Capillon, Maire Adjoint de Rosny-sous Bois et M. Jacques Longuet, Maire-adjoint d’Évry. Je tiens à remercier les architectes et ingénieurs chargés de l’entretien et de l’aménagements des Hôtels de ville de leur communes qui m’ont fait découvrir ces bâtiments, M. François Rivrin-Ricque, Chef de la subdivision de l’Hôtel de Ville, Section d’Architecture des Bâtiments Administratifs (SABA) à la Mairie de Paris, M. Marc Marchand, Chef du service des Bâtiments, Direction des Services Techniques à la ville de Cachan, M. Johan Catouillard, Directeur des Bâtiments à la ville de Noisy-le-Grand, M. Fabrice Thia-Kon-Fat, architecte à la direction du patrimoine bâti de la ville de Bagnolet, le service des permis de construire de la ville de Bagnolet, M. Cédric Dubois, Chargé d’opérations à la Direction des Bâtiments de la ville d’Évry et M. Pascal Beurrois, Responsable du pôle étude et travaux à l’Établissement Public Territorial Est Ensemble. Je tiens à remercier les agents des archives qui m’ont permis de trouver des documents historiques d’une importance capitale pour ce travail, Mme. Gaëlle Vincent, responsable du service Archives de Châtillon et son équipe, Mme. Michèle Rault, responsable du service Archives d’Ivry-sur-Seine, M. Sylvain Gerveraux, du Service du patrimoine archives et documentation de la ville de Cachan, le service des archives de la ville de Boulogne-Billancourt, M. Guillaume Gilles du service des Archives de la ville de Montreuil, Mme. Alexandra Bergerard, responsable des Archives municipales de la ville de Rosny-sous-Bois, Mme. Justine Renon, responsable des Archives municipales de la ville de Créteil, M. Christopher Baudier du service ArchivesDocumrntation de la ville de Vitry-sur-Seine, Mme. Isabelle Bichon, Directrice de la Documentation et des Archives à la Communauté d’agglomération Grand Paris Sud et Mme Soizic Berthé du service des Archives de la ville de Noisy-le-Grand. Je tiens à remercier les agents municipaux qui m’ont envoyé de nombreuses informations et documentations par courriel, Mme Karima Mekki-Daouadji, secrétaire de M. Daniel Roffe, DGST à la ville de Créteil, Mme. Julie Boigne du Service des Archives de Puteaux et Mme. Rachida Belkebir du Service Archives/Documentation de la ville de Bondy. 294


Je tiens à remercier les agents techinques des villes qui m’ont fait découvrir ces bâtiments, Dimitri, agent technique de la ville de Bagnolet et l’agent de la ville de Noisy-le-Grand. Je tiens à remercier le CAUE des Hauts-de-Seine et Mme. Caroline Andreani, responsable du secteur Valorisation-Bibliothèque au service des archives du département de Seine-Saint-Denis pour m’avoir fait parvenir gracieusement leurs ouvrages sur le Hôtels de ville de leurs départments. Je tiens à remercier Mme. Estelle Dietrich, Responsable de la bibliothèque à l’EAVT pour nos discussions constructives et pour m’avoir fait découvrir la fabuleuse mairie d’Ambert (63). Je tiens à remercier mon ami, Ismail Mansouri, responsable adjoint du service de presse à la mairie de Paris, que j’ai retrouvé par hasard lors de ma visite au conseil de Paris et qui m’a permis de rentrer en contact avec les bonnes personnes pour visiter et obtenir des informations sur l’Hôtel de ville de Paris. Merci à mes amis de la FAMALO, Margot, Félix, Roman et Mathilde pour m’avoir supporté durant tout ce temps à jacasser sur les mairies. Merci à mes parents, Philippe et Alexandra, pour leur soutien sans failles et leurs relectures expertes. Merci à Flora pour ton aide inestimable.

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CONTACT Louis Comte Étudiant en architecture à l’École d’Architecture de la Ville et des Territoire à Marne-la-Vallée Téléphone : +33 (0)6 63 39 33 99 Courriel : lclouiscomte@gmail.com louis.comte@marnelavallee.archi.fr

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