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Interview de François Mardrus

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Interview de Françoise Mardrus

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A l’occasion du nouveau mandat de Laurence des Cars et de l’annonce de la reprise du projet pour la constitution d’un nouveau département des Arts de Byzance et des chrétientés d’Orient au musée du Louvre, Françoise Mardrus, professeure à l’Ecole du Louvre et directrice du Centre de recherches Dominique-Vivant Denon, nous aide à comprendre les enjeux et le processus de création d’un projet d’une telle ampleur.

Pourriez-vous vous présenter et nous décrire votre parcours avant de travailler au musée du Louvre ?

Je m’appelle Françoise Mardrus. J’ai été élève à l’Ecole du Louvre et j’ai également obtenu en parallèle le diplôme du DEA (diplôme d’études approfondies d’histoire de l’art) à l’université de Paris 1. J’étais inscrite en thèse et avais donc le parcours classique du double cursus, sans équivalence à l’époque. Cela permettait de passer les concours ou de partir vers la recherche. Je suis entrée au musée du Louvre en août 1988 alors que je sortais tout juste de l’Ecole du patrimoine, en juin 1988. Nous étions la première promotion de cette école qui allait devenir l’Institut National du Patrimoine (INP).

L’année 1988 était marquée par la période du Grand Louvre, dynamisée par les grands projets du président de la République, François Mitterrand. En tant qu’élèves, nous avions baigné dans cette atmosphère pendant nos études car le lancement du projet remontait à 1981. Cependant, à l’époque nous faisions de l’histoire de l’art et nous n’avions pas forcément conscience de l’enjeu qui se mettait en place. Le lancement de ces projets culturels et muséographiques a ouvert des débouchés auxquels je ne pensais pas au départ, car j’étais plutôt orientée vers l’enseignement et la recherche. Ce sont des conjonctions de vie que je n’avais pas imaginées mais finalement je me suis engagée naturellement dans cette voie et cette dynamique.

Quels ont été vos missions et votre travail au musée du Louvre ?

Lorsque j’ai commencé à travailler au musée du Louvre, nous étions en 1988, c’est-à-dire un an avant l’ouverture de la pyramide. Il y avait beaucoup à faire. Le musée et le ministère de la Culture désiraient que la pyramide soit ouverte pour l’anniversaire du bicentenaire de la Révolution. C’est pour cela que Michel Laclotte, nommé directeur du Louvre dès 1987, recrutait toute une équipe autour de lui pour porter ce projet qui ouvrirait un an plus tard. Et j’ai donc eu la chance d’en faire partie. Je ne peux que lui rendre hommage aujourd’hui alors qu’il nous a quitté en août dernier. Ma carrière s’est donc déroulée au service de l’institution, de ses collections et de leur présentation car j’ai coordonné les grands projets du Louvre jusqu’en 2013, en « petite main » au début puis avec de plus en plus de responsabilités et de collaborateurs. 7

Quand vous êtes propulsé au début de votre carrière dans l’aménagement des sept départements du musée du Louvre dont vous avez appris les collections pendant trois ans à l’Ecole du Louvre, c’est un changement de point de vue extraordinaire. Vous les redécouvrez, même si vous les connaissiez d’ores et déjà parce qu’elles étaient au programme de vos cours. Vous êtes également en contact avec vos anciens professeurs, comme Geneviève Bresc-Bautier (conservatrice générale, directrice honoraire du département des Sculptures du musée du Louvre) avec qui j’ai participé à la présentation des premiers espaces dédiés à l’histoire du Louvre sous la pyramide.

A partir de 1997, j’ai été chargée de mission à la direction du musée auprès du président - directeur et de l’administrateur général du musée du Louvre. J’ai coordonné les projets programmés par Pierre Rosenberg (1994-2001) et Henri Loyrette (2001 à 2013) comme le département des Arts de l’Islam et le lancement du Louvre-Lens. Cependant je n’étais pas seule, c’est toujours un travail d’équipe.

Propos recueillis par Cassandre BRETAUDEAU Suite de l’interview sur le site du Louvr’Boite

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