MAGAZ I N E LUX E M B O U R G EO I S
Baiersbronn Corse
Ty r o l
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Ljubljana Croisière
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ÉDITION FRANÇAISE
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Bonjour Ljubljana!
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Ljubljana
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Découvrez l’effervescente capitale de la Slovénie
É D I TO R IAL
Impressions d’automne L’automne gagne le pays, apportant avec lui son lot de tempêtes, de soirées au coin du feu… ainsi qu’un magazine riche en découvertes ! L’équipe de REESEN s’efforce de vous offrir bien plus que des récits de voyages ; nous voulons raconter des histoires qui touchent, inspirent et transmettent une sensation de « vécu ». À l’heure où l’on partage souvent chaque photo et chaque expérience en ligne en l’espace de quelques secondes, REESEN mise sur la profondeur. Nos articles ne sont pas de simples reportages ; ce sont des récits soigneusement élaborés racontant ce que leurs auteurs ont vécu à travers leurs yeux et leurs émotions. Nos journalistes ne sont pas de simples observateurs ; ce sont des participants, et bien souvent les protagonistes de leurs propres histoires. Les Luxembourgeois apprécient depuis toujours les croisières. Ce plaisir de découvrir le monde de-
puis un palais flottant enchante bon nombre d’entre vous. Nous avons perçu votre enthousiasme et ce thème reviendra donc régulièrement dans notre magazine à compter de maintenant. Depuis les côtes des îles Féroé battues par les vents au cœur animé de Miami, en passant par les étendues infinies de la Mongolie, ce numéro vous emmène à la découverte d’un kaléidoscope de cultures et de paysages impressionnants. Vous retrouverez Laura et Henrik, nos nomades numériques, qui sont tombés amoureux des splendides terres glaciales de Norvège. Chaque histoire et chaque photo de ce magazine sont autant d’invitations à observer le monde avec un regard neuf et à se laisser séduire par sa diversité. Alors, installez-vous confortablement avec une tasse de thé ou de café et partez avec nous à la découverte de contrées lointaines. Vers l’infini et au-delà !
Bibi Wintersdorf Rédactrice en chef & directrice de la publication
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S O M MAI R E
LIVRES
S O M MAI R E
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BAIERSBRONN TYROL LJ U B LJ A N A CORSE H ÔT E LS D E R Ê V E N O RV È G E MSC EURIBIA E X P LO R A 1 ÎLES FÉROÉ I S LA N D E ARMÉNIE É GY P T E R AJ A ST H A N MONGOLIE MIAMI EN CHIFFRES TA S M A N I E
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L I V R E S
Des châteaux pas comme les autres
Sacré, les 100 plus beaux sites de la planète
Laurent Lingelser & Florian Mosca
La France, terre de châteaux : il y en aurait 45 000 ! Combien de trésors cachés ? Qui connaît La Bâtie d’Urfé, étonnante bâtisse Renaissance en plaine de Loire ou l’élégant château de briques de La Clayette ? Dans ce beau livre superbement illustré, nos auteurs ont choisi une centaine de châteaux pas comme les autres : méconnus, atypiques, intrigants et riches en histoire. Autant de raisons de partir en week-end à leur découverte : pour chacun, vous trouverez les clefs pour organiser votre séjour, avec nos meilleures adresses cocooning ou gourmandes, et les activités phares des environs. Un livre qui plaira autant aux amateurs de têtes couronnées qu’aux amoureux du patrimoine et aux curieux, avec de nombreuses anecdotes sur l’histoire de ces lieux magiques.
Sites archéologiques, temples disparus, sanctuaires naturels, cathédrales, mosquées, synagogues, villes saintes, lieux spirituels… De la jungle amazonienne aux temples hindous, en passant par Samarcande, les églises rupestres d’Éthiopie, Stonehenge ou encore les cités perdues des montagnes du Pérou, les lieux sacrés fascinent et sont de véritables trésors de l’Humanité. Souvent bâtis dans des décors à couper le souffle, les visiter, c’est à la fois ouvrir les portes d’un imaginaire puissant et plonger au cœur des différentes spiritualités du monde. Ce beau livre, illustré de photos spectaculaires, vous fera découvrir quelques-uns de ces lieux magiques, mystérieux et mystiques. À commencer bien sûr par les lieux saints des grandes religions, mais aussi les innombrables lieux spirituels des peuples autochtones et des civilisations disparues : sites de cultes préhistoriques, temples précolombiens, sanctuaires naturels d’Afrique, d’Amérique ou d’Australie. Embarquez avec le Routard pour un véritable voyage spirituel à travers l’histoire et les cultures du monde, et pour une exploration de la planète façon Indiana Jones des temps modernes.
Pour en prendre plein les yeux, il suffit de franchir nos frontières : des routes spectaculaires sillonnent l’Europe du nord au sud et d’ouest en est. De la péninsule ibérique aux pays scandinaves, de la côte atlantique à la mer du Nord ou à l’Adriatique, chaque road trip vous invite à un voyage inoubliable ! Avec ce livre, partez à travers l’Europe et trouvez les clés pour organiser votre road trip avec 20 itinéraires dans 19 pays différents : la route de l’Adriatique ; le tour de l’Islande ; à travers les sierras andalouses... Des roadtrips allant d’une semaine à un mois d’évasion absolue. Pour chaque road trip : une carte avec le tracé du circuit et les grandes étapes, un QR code permettant de télécharger la trace GPS, de bonnes adresses pour dormir, stationner, manger, s’amuser, visiter, des conseils pour préparer son voyage, équiper son van, les documents à avoir... Un livre signé Les Coflocs, aficionados des road trips en van, passionnés d’aventures et influenceurs voyage !
288 pages Hachette Tourisme ISBN 978-2-01395-927-8
288 pages Hachette Tourisme ISBN 978-2-01713-087-1
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LES SAVEURS DU LUXEMBOURG R ECE T TES , TENDANCES CULINAIR ES , LIFEST YLE & PLUS
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BAI E R S B R O N N
Forêt-Noire du Nord : la créativité ne naît pas seulement de la nécessité Texte Susanne Freitag
La région du nord de la Forêt-Noire se révèle étonnamment innovante et allie une gastronomie de pointe au cadre idyllique de la Forêt-Noire.
La vallée de la Murg doit principalement sa renommée internationale à la gastronomie de haut niveau de ses hôtels de luxe autour de Baiersbronn et à son paysage naturel sauvage et romantique, doté de sentiers de randonnée et de pistes cyclables exceptionnelles. On sait moins, en revanche, que la région a été à l’origine d’importantes inventions et qu’elle fait aujourd’hui encore figure de pionnière dans certains domaines. Le berceau de la bouteille de champagne À Obertal-Buhlbach, de discrets panneaux de bois indiquent le chemin menant vers le parc culturel de la verrerie Glashütte. Si vous les manquez, vous passerez à côté de quelque chose d’important, car ce
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petit quartier de Baiersbronn abritait aux XVIIIe et XIXe siècles la plus grande et la plus importante verrerie de la Forêt-Noire. Et ce n’est pas tout : le « Buhlbacher Schlegel » développé là-bas était, à l’époque, exporté dans le monde entier. Même à la cour du tsar, à Saint-Pétersbourg, on savourait le champagne dans cette bouteille d’un genre nouveau, dont le verre épais et le fond bombé typique résistaient à la pression interne sans se briser. Cependant, avec le passage du bois au charbon pour la production d’énergie, le succès de la verrerie prit fin jusqu’à ce qu’elle ferme ses portes en 1909. Mais la nécessité rend inventif, aussi la famille propriétaire changea-t-elle rapidement de domaine, passant à la fabrication de métiers à tisser et
BAI E R S B R O N N Destination de randonnée prisée : le Wildsee dans le parc national.
EN HAUT
© Max Günter
EN BAS Logement ouvrier reconstitué dans le parc culturel de la verrerie de Buhlbach.
© Susanne Freitag
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De Buhlbach au monde entier : le « Buhlbacher Schlegel ».
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© Max Günter
EN BAS Une des spécialités régionales : la truite fumée.
© Max Günter
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BAI E R S B R O N N
La ferme à truites est un exemple parfait d’élevage durable de truites. © Max Günter
employant jusqu’à 450 personnes, principalement des femmes, pour la fabrication de tapis orientaux « made in Schwarzwald » jusqu’en 1945. Après la Seconde Guerre mondiale, cette activité vint à son tour à décliner. Il s’ensuivit plusieurs changements de propriétaire et même des projets de construction d’un hôtel de luxe qui ne virent pas le jour en raison de contraintes liées à la préservation des monuments historiques. Ainsi, les 35 bâtiments de l’ancienne verrerie, laissés à l’abandon, tombaient-ils dans l’oubli. Jusqu’à ce que Dora-Luise Klumpp entre en jeu. En 2003, cette conseillère municipale dynamique reçoit sur son bureau une demande de démolition des bâtiments. Elle se penche alors sur le terrain. « Je n’en dormais plus la nuit et j’ai commencé à faire des recherches sur l’histoire de la verrerie, raconte-t-elle. Le site ressemblait à une décharge, mais il m’a fascinée. » Elle a rapidement cherché des personnes partageant ses idées, créé une association de soutien et organisé les premières visites guidées sur le site. « Il n’y avait pas grand-chose à voir, à part des déchets et des ruines », se souvient-elle. Un programme de subventions de l’Union européenne et le soutien de nombreux bénévoles ont permis des travaux de restauration, de nettoyage et d’assainissement. Le parc culturel de la verrerie Buhlbach a finalement ouvert ses portes en 2013. Depuis lors, Klumpp emmène les visiteurs dans deux bâtiments restaurés pour un voyage dans le temps de 250 ans d’histoire cultu-
relle. En costume d’époque, une « accompagnatrice à travers les âges » guide les groupes dans le musée aménagé au sein de l’ancienne centrale électrique, elle explique l’histoire de la verrerie dans l’atelier de soufflage de verre reconstitué et l’évolution du « Buhlbacher Schlegel », le tout agrémenté d’anecdotes amusantes sur les nombreux changements de propriétaire. Les visiteurs apprennent également que Ferdinand Oechsle, l’inventeur de la balance Oechsle, est né dans l’une des maisons du site, et que, suite à sa visite de la verrerie en 1825, l’écrivain Wilhelm Hauff a rédigé le conte Das kalte Herz (Le cœur froid). Le musée accorde également une place importante à la vie austère des quelque 200 ouvriers de la verrerie et de leurs familles. Au premier étage de la « maison rouge », deux anciens logements ouvriers sont équipés de meubles historiques et d’objets de la vie quotidienne. Un modèle de pisciculture durable à la Bareiss Depuis le parc culturel Glashütte, il ne faut que quelques minutes de marche pour atteindre le Forellenhof (pisciculture de truites), où l’on élève des poissons depuis plus de 100 ans. En 2017, Hannes Bareiss, propriétaire de l’hôtel de luxe Bareiss à Baiersbronn, a repris la pisciculture et en a fait un exemple parfait de l’élevage de truites dans des conditions respectueuses de l’animal et de l’environnement. Les truites arc-en-ciel, les truites saumonées, les truites dorées et les ombles chevaliers suivent un cycle
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de croissance et d’élevage clos, de l’œuf à la maturité pour la pêche. Entre-temps, ils peuvent grandir et s’épanouir en toute tranquillité, protégés par la technologie de l’installation aquacole moderne et de pisciculteurs qualifiés. Après cela, la vie paisible des truites prend fin, et elles atterrissent, fraîchement pêchées, sur les tables des deux salles du restaurant. L’affluence est importante et aucune réservation n’est acceptée. Ceux qui réussissent à obtenir une place peuvent savourer les nombreuses variations de truites qui ont valu à l’établissement une distinction Gault&Millau. Vous pourrez acheter du poisson frais et fumé au « Forellenlädle ». Le seul parc national du Bade-Wurtemberg Outre la Murg, la forêt relie elle aussi les municipalités du Nord de la Forêt-Noire par la Schwarzwaldhochstraße, la haute route de la Forêt-Noire, jusqu’à la vallée. Depuis 2014, la région située entre Baden-Baden et Freudenstadt, au sein du parc naturel de la Forêt-Noire Centre/Nord, a été désignée comme le premier et unique parc national du Bade-Wurtemberg — c’est aussi le plus petit d’Allemagne avec ses 10 000 hectares. « Nous avons à nouveau un loup sédentaire et un lynx », se réjouit Ursula Pütz, directrice du centre du parc national de Ruhestein. Tous les habitants de la région n’auraient, cependant, pas tendance à accueillir le premier de ces deux hôtes à bras ouverts, pas plus que la devise du parc national, « Laisser la nature être la nature ». « Nous travaillons en étroite collaboration avec les communes voisines et effectuons un important travail de liaison et de médiation », explique-t-elle. Le parc national de la Forêt-Noire est un parc national de développement, une catégorie
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BAI E R S B R O N N Randonnée avec vue sur le Wildsee dans le parc national.
EN HAUT
© Max Günter
À GAUCHE En marche dans le parc
national du nord de la Forêt-Noire.
© Max Günter
À DROITE Le lac de Huzenbach, un lac de l’époque glaciaire à Baiersbronn.
© Ulrike Klumpp
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BAI E R S B R O N N
Le pont de la nature sauvage au centre du parc national de Ruhestein. © Susanne Freitag
spécialement conçue pour les zones de conservation situées dans des régions densément peuplées et fortement influencées par l’homme. « La zone centrale, où la nature est effectivement laissée à ellemême, représente actuellement la moitié de la superficie du parc », explique Pütz. Dans la zone de développement, des mesures telles que la renaturation des tourbières seront encore possibles jusqu’en 2044, puis elle fusionnera avec la zone centrale. Près du quart de la superficie reste une zone de gestion, où les employés du parc national peuvent intervenir pour l’entretien et la protection. Cette zone comprend également les « Grinden », plateaux presque dépourvus
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d’arbres, tels que le Schliffkopf, où des chevaux broutent à nouveau à côté des bovins et des moutons. Les visiteurs du parc national peuvent suivre non seulement des visites fléchées souvent accompagnées par un garde forestier, mais aussi se faire leur propre opinion au centre du parc national ultramoderne. La construction durable de bois, d’acier et de verre en bordure de la Schwarzwaldhochstraße se compose de tiges qui, vues d’en haut, semblent s’étirer dans la forêt et s’empiler comme des troncs d’arbres les uns sur les autres. Les visiteurs parcourent différentes hauteurs à travers l’exposition permanente interactive « Eine Spur wilder » (« Une trace sauvage »)
au sujet des espèces et habitats du parc national. Effet d’accompagnement agréable : l’exposition renonce à pointer quiconque du doigt et enchante au lieu de cela avec des voix humaines et animales, des images émotionnelles, des tablettes tactiles et des activités interactives. Ainsi, les visiteurs peuvent par exemple piloter le vol d’un faucon dans le parc national avec leur propre corps ou tourner les pages de livres géants qui se remplissent d’illustrations colorées en fonction du sujet. Et ceux qui suivent le pont de la nature sauvage jusqu’à la tour d’observation de 34 mètres de haut se trouvent soudainement au cœur du parc national de la Forêt-Noire du Nord.
Stuttgart
BAI E R S B R O N N
Breviarium
Gaggenau FRANCE
Gernsbach
Baiersbronn FORÊT-NOIRE BADE-WURTEMBERG
48° N 8° E baiersbronn.de
SUISSE
À faire absolument À environ une heure de route de Baiersbronn, visiter le musée Unimog de Gaggenau vaut la peine, ainsi que la visite guidée avec des experts bénévoles tels que Carl-Heinz Vogler, qui, avant de partir à la retraite, a travaillé pendant de nombreuses années en tant que concepteur et ingénieur en sécurité et écrit plusieurs livres sur ce véhicule emblématique. Parmi les points forts, citons un prototype fabriqué entre 1945 et 1947, ainsi que le U5023, un énorme Unimog tout-terrain. Ne loupez pas le tour en Unimog sur le parcours extérieur. unimog-museum.com
À éviter La foule qui se presse autour du Mummelsee, certainement en raison de sa position idéale directement sur la Schwarzwaldhochstraße. Malheureusement, la promenade de dix minutes autour du lac n’est pas du tout relaxante, car les visiteurs doivent jouer des coudes. En revanche, l’incontournable boutique de souvenirs propose du pain frais cuit au feu de bois et du jambon de Forêt-Noire. En bref : si vous souhaitez faire un détour par un lac idyllique, le lac de Huzenbacher See, dans le parc national, est l’endroit idéal.
Trésors cachés Le pittoresque centre-ville de Gernsbach séduit par ses maisons à colombages et sa zone piétonne pavée. On y trouve, tout au bout, l’ancien hôtel de ville historique, datant de 1617. Au rez-de-chaussée, le domaine viticole biologique de Sara et Rainer Iselin propose à qui en a le temps une dégustation de vin en compagnie du charismatique vigneron dans la cave voûtée en forme de croix. Il divertit les participants avec des histoires sur le vin, la région et ses habitants. weingut-iselin.com
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TYR O L
Serfaus-Fiss-Ladis est considéré dans toutes les Alpes comme le leader du marché des stations de ski familiales.
EN HAUT
© Andreas Kirschner
EN BAS Ici, les enfants apprennent à skier avec des professionnels absolus.
© Christian Waldegger
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TYR O L
Splendides vacances d’hiver Texte Michaela Strassmair
Trois villages, une succession de sommets et encore plus de sensations fortes : le domaine skiable de Serfaus-Fiss-Ladis, dans le Tyrol, se distingue non seulement par son altitude élevée garantissant l’enneigement, mais aussi par la diversité des activités et surprises qu’il réserve à toute la famille. Nous vous expliquons pourquoi les vacances d’hiver sont si uniques dans la région.
La vue est fabuleuse. On aperçoit la Zugspitze, le point culminant de l’Allemagne, ainsi que l’Ortles, la montagne la plus haute du Sud-Tyrol, sans oublier la Wildspitze, le deuxième sommet autrichien, qui culmine à 3 770 mètres. Entre eux se dévoile un océan de versants enneigés d’où émergent Serfaus, Fiss et Ladis, trois villages de montagne tyroliens. Blottis sur un haut plateau entre 1 200 et 1 400 mètres d’altitude, ils disposent d’un domaine skiable commun qui atteint 2 828 mètres. Cette situation privilégiée garantit un enneigement permanent et plus d’ensoleillement que partout ailleurs, afin de profiter pleinement des plaisirs de la haute montagne. Et puisque nous en sommes aux superlatifs, la saison d’hiver à venir commencera le vendredi 8 décembre 2023 avec deux temps forts : l’inauguration des nouvelles remontées du Komperdellbahn dotées de cabines ultramodernes de 10 places, ainsi que le festival gastronomique SnowArt associant délices culinaires
et musique live dans divers restaurants de montagne. Grand frisson et action pour les plus jeunes Depuis plus de 20 ans, des approches créatives et des idées audacieuses ont transformé trois villages voisins en une extraordinaire destination de vacances qui séduit toutes les générations et propose les activités de loisir les plus diverses. Les enfants peuvent évoluer sur des pistes qui leur sont réservées. Ils y apprennent à skier en s’amusant sur des tapis magiques et lors de descentes de découverte, sous l’œil de mascottes et de professionnels aguerris. « We are family ! » annonce le slogan publicitaire qui met en avant la convivialité du domaine destiné aux familles. En marge des pistes noires et des funparks, les adolescents peuvent s’offrir des shoots d’adrénaline supplémentaires sur des équipements comme le Fisser Flieger, une tyrolienne dérivée du deltaplane, ou le Skyswing, une balançoire à révolution complète.
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TYR O L
Activités en dehors des pistes et divertissements en soirée Si vous préférez les activités plus calmes, le domaine a beaucoup à offrir en dehors du ski alpin : 30 kilomètres de pistes de ski de fond, patinoire sur l’étang du château de Ladis, balades à pied ou en raquettes sur plus de 100 kilomètres de sentiers de randonnée hivernale et de circuits à thème comme la promenade de l’Alm ou le Panorama-Genussweg. Après le repas en famille, la gamme d’attractions se décliné en version soirée. Le mardi soir, admirez par exemple le spectacle nocturne sur le Möseralm à Fiss. Des acrobates à skis se propulsent dans les airs à l’aide de tremplins sur fond de ciel nocturne et les moniteurs de l’école de ski de Fiss-Ladis, vêtus de combinaisons fluorescentes, effectuent des chorégraphies intrépides avec des bâtons lumineux. Le mercredi soir, la fête bat son plein à Serfaus pendant l’Adventure Night. Les acrobates du célèbre Cirque du Soleil vous réservent de spectaculaires numéros en direct. Le jeudi, au pied du château de Laudeck, place au « Magic Ladis », un village proposant des divertissements en direct et de délicieux en-cas. Stations bien-être et whisky local Mais revenons-en aux pistes. Cellesci s’étirent sur 214 kilomètres, le long de vastes flancs de montagne entre le Zwölferkopf à l’est et le majestueux Masnerkopf à l’ouest, point culminant du domaine skiable. Cette orientation géographique offre deux avantages : de nombreux versants sud enneigés, ainsi que le domaine de Masner et la face nord du pic de Fiss, où les températures demeurent très basses même au printemps. Entre les deux, les skieurs profitent de descentes pour tous les niveaux, dont une grande partie de pistes rouges, mais aussi des parcours moyennement diffi-
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TYR O L À vos skis, prêts, partez : l’altitude comprise entre 1 200 et 2 828 mètres offre une neige sûre et un panorama de rêve sur les montagnes.
EN HAUT
© Sepp Mallaun
Chevauchée sauvage à travers le paysage hivernal sur le coaster familial Schneisenfeger, la piste de luge de 1,5 km de long ouverte toute l’année.
À GAUCHE
© Andreas Kirschner
À DROITE Encore une aventure avec une montée d’adrénaline au-delà de la piste : la balançoire à bascule Skyswing.
© Andreas Kirschner
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TYR O L
À ne pas rater : en plus du Kaiserschmarrn, vous pouvez déguster la spécialité locale, la soupe impériale de Fisser Gerstl.
À GAUCHE
© Daniel Zangerl
À DROITE
Plaisir absolu : détendez-vous en chaise longue et laissez-vous imprégner par le monde montagneux. © Daniel Zangerl
EN BAS « Décrochez et détendez-vous » dans les nombreuses stations de bien-être au cœur de la station de ski, avec des balançoires et des chaises longues.
© Andreas Kirschner
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TYR O L ciles. Par ailleurs, 80 % des pistes du domaine de Serfaus-Fiss-Ladis peuvent être enneigées artificiellement, garantissant ainsi une saison de ski extraordinairement longue de début décembre à mi-avril. Envie d’une petite pause ? Par exemple dans un hamac, une chaise longue ou un sac de couchage sous le toit d’un pittoresque chalet de montagne ? Cela peut sembler un peu fou, mais c’est possible ici, dans les stations bien-être. Le mot d’ordre au sein de ces différents espaces de détente est « déchaussez-vous, déconnectez-vous et profitez ». Situés en bordure de certaines pistes, ils sont librement accessibles et parfaits pour un pique-nique ou pour se retrouver. Les nombreux refuges de montagne du domaine sont tout aussi cosy. Montez par exemple à la Zirbenhütte perchée à 2 100 mètres d’altitude sur la face nord du pic de Fiss. On y sert des spécialités locales, telles que la soupe d’orge de Fiss, préparée à base d’une variété ancestrale, l’orge impériale de Fiss, considérée comme l’une des plus anciennes céréales cultivées au monde et de nouveau produite sur place depuis quelques années. C’est également à partir d’orge impériale de Fiss qu’est distillé le « Fissky Imperial », le whisky single malt du Tyrol. Attention toutefois : bien que vous disposiez de transports en commun grâce au métro de Serfaus, le plus petit et le plus haut du monde circulant sur coussins d’air, nous vous conseillons de déguster le Fissky Imperial de préférence à la fin de votre journée de sports d’hiver. De plus, sur le chemin du retour, vous aurez encore beaucoup à admirer. La vue à 360° sur les Alpes est tout bonnement époustouflante. Un vrai régal pour les yeux ! serfaus-fiss-ladis.at
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LJ U B LJANA
Gastronomie, culture, et charme Texte Roberto Maffei
À la croisée de l’Europe et des Balkans, découvrez Ljubljana, une ville au riche passé, des premiers sites paléolithiques à la cité romaine, de la capitale médiévale de Kranj à la capitale de l’actuelle Slovénie.
Ljubljana est une ville moderne qui propose tout ce qui fait battre le cœur des touristes : musées et galeries, monuments historiques, événements saisonniers, nature et sport. Grâce à cette offre diversifiée, Ljubljana est une destination parfaite pour un week-end (ou plus, si vous voulez également découvrir les alentours). Grâce au nouveau vol direct de Luxair au départ de Luxembourg, la capitale slovène n’a jamais été aussi proche. En balade La plupart des sites touristiques de Ljubljana sont facilement ac-
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cessibles à pied. Pour les endroits un peu plus reculés, profitez du système de vélopartage ou du réseau de bus (notamment en hiver). Et si vous souhaitez aller encore plus loin dans l’intérieur du pays, des voitures de location et des cars longue distance sont disponibles. Art et architecture S’il est un bâtiment qui se remarque aussitôt à Ljubljana, c’est bien son château qui domine majestueusement la ville. Cette ancienne place-forte médiévale héberge également des expositions temporaires et un club de jazz.
LJ U B LJANA Photo aérienne du château de Ljubljana et du centre-ville. Derrière le château, légèrement sur la gauche, on aperçoit la place Prešeren et le Nebotičnik.
EN HAUT
EN BAS Le triple pont sur la Ljubljanica, au centre, est un élément emblématique de la ville, avec le pont du Dragon (Zmajski most) ainsi que le pont du Boucher (Mesarski most) et le pont des Poissons (Ribja brv). À gauche, la façade rose de l’église franciscaine de la place Prešeren.
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LJ U B LJANA
Photo aérienne de la place du Congrès. Au XIXe siècle, la ville a accueilli l’une des nombreuses conférences internationales visant à rétablir l’ordre continental après les guerres napoléoniennes.
À GAUCHE
À DROITE Fontaine Robba sur la place de la ville, inspirée de la Fontana dei Quattro Fiumi du Bernin à Rome. La fontaine de la place est en fait une réplique, l’original étant exposé à la Galerie nationale de Slovénie.
Le dragon, ainsi que le château, est le symbole de Ljubljiana et figure dans ses armoiries.
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LJ U B LJANA Au pied de la colline, admirez la fontaine baroque Robba sur la place centrale (Mestni Trg). Non loin de là, en direction du nordest, se dresse la cathédrale avec sa coupole verte. Flânez ensuite jusqu’aux rives de la Ljubljanica pour visiter les boutiques spécialisées et les marchés du week-end ou assistez à un événement saisonnier. À quelques pas de la forteresse, la rivière serpente à travers le centre-ville. Promenez-vous le long des berges pour admirer de splendides ponts et faites une halte dans l’un des nombreux cafés. Traversez les trois ponts du complexe Tromostovje pour découvrir le monument Prešeren sur la place éponyme : il regarde en direction de sa chère Julija dans une rue voisine. À quelques minutes de marche vous attend la fabuleuse façade Jugendstil de la banque coopérative. Poursuivez votre promenade jusqu’au toit-terrasse du gratte-ciel Nebotičnik érigé dans les années 1930 où vous profiterez d’une vue imprenable sur la ville en sirotant un verre de vin local. Avis aux amateurs d’art : n’hésitez pas à prolonger votre balade en ville, car une visite de la galerie nationale ou du centre d’art alternatif de Metelkova vaut assurément le détour. Hébergement Le Best Western et le City Hotel (entre autres) sont idéalement situés entre la place Prešeren dans le centre-ville et le parc Tivoli à l’ouest. Que vous soyez plutôt hôtel ou Bed & Breakfast, Ljubljana regorge d’hébergements.
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LJ U B LJANA
Situé dans d’anciennes casernes de l’armée austrohongroise réappropriées par des artistes depuis la dissolution de la Yougoslavie communiste, le centre culturel alternatif Metelkova accueille régulièrement des événements musicaux et des expositions d’art.
Choisissez le vôtre en fonction de vos goûts et des disponibilités. Si vous voyagez avec Luxair, cela vaut la peine de jeter un œil aux éventuelles offres spéciales de la compagnie. Une cuisine d’europe centrale aux accents balkaniques Bien que la meilleure cheffe de Slovénie n’exerce pas dans la capitale, des restaurants exceptionnels vous attendent à tous les coins de rue. Si vous souhaitez
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goûter à la cuisine locale, optez pour le restaurant Julija. Si votre cœur penche plutôt pour la cuisine des Balkans, réservez une table au Sarajevo’84 Ćevapčići. Les spécialités incontournables de la région sont les traditionnels štruklji (les meilleurs sont servis au Moji štruklji) et la gibanica. Vous avez prévu de visiter Ljubljana en septembre en en octobre ? Dans ce cas, ne manquez pas le festival Odprta Kuhna (cuisine ouverte) organisé tous les vendredis sur la place Pogačar.
Depuis septembre 2023, Luxair dessert Ljubljana en direct avec 2 vols par semaine !
LJ U B LJANA
HONGRIE
AUTRICHE
ITALIE
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Bled SLOVÉNIE
Parc national du Triglav
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Idrija
Ljubljana
CROATIE
46° N 14° E visitljubljana.com
Autour de Ljubljana
1 Bled En plus de son lac et de sa forteresse médiévale, Bled est également célèbre pour sa Kremna Rezina (un gâteau à la crème). Au cours du XXe siècle, ce joli village a été la résidence d’été des souverains yougoslaves.
2 Idrija La ville minière d’Idrija a été fondée au XVe siècle (il est possible de visiter la mine de mercure). C’est la patrie des traditionnelles Idrija žlikrofi (des ravioles farcies). La ville est également réputée pour sa dentelle fine.
3 Parc national du Triglav Son point culminant est représenté sur le drapeau national. C’est un symbole de la Slovénie que l’on retrouve souvent dans l’art et la culture. De nombreuses activités sont proposées en journée dans le parc, de la randonnée au kayak.
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C O R S E
En Corse, les montagnes surgissent directement de la mer.
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Le village de montagne de Cervione se trouve dans la Castagniccia et possède même une cathédrale.
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C O R S E
À la découverte des châtaignes corses Texte & photos Annette Frühauf
En automne, les châtaigniers de la Castagniccia transforment le nord-est de la Corse en un flamboyant massif rouge orangé.
Le « grenier à grains » de la Corse se situe entre Bastia et Aléria, au nord-est de l’île. Toutefois, ce ne sont pas des céréales qui poussent dans cette microrégion, mais des châtaigniers noueux. De nos jours, de nombreuses entreprises transforment à nouveau leurs petits fruits piquants en farine. Les châtaignes constituaient autrefois la principale source d’alimentation des habitants de l’île, d’où leur surnom de « pain des Corses ». Au cours du XVIe siècle, les Génois, qui régnaient alors sur le territoire, ont fait planter ces arbres. Cependant, face à l’essor de la culture des céréales, ils sont progressivement tombés dans l’oubli. Depuis, plusieurs centaines de tonnes de farine sont de nouveau produites chaque année. Pour cela, les châ-
taignes séchées et pelées sont le plus souvent légèrement grillées et moulues à la main dans un moulin spécial équipé d’une meule en granit ou en silex afin de garantir une grande finesse. L’ordonnance AOC (Appellation d’Origine Contrôlée) corse fixe les règles de fabrication. Le matin, une fine couche de brume recouvre les terres chatoyantes de la Castagniccia, au cœur du Parc Naturel Régional de Corse qui s’étend quasiment jusqu’à la Costa Verde. Ce n’est pas un hasard si ce petit coin de nature, dont les douces collines dominent la campagne, porte le nom de « côte verte ». À l’automne, les paysages de la région s’embrasent quand les feuilles rouges, jaunes et orange des châtaigniers bruissent sous le vent
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C O R S E
qui contribue à dissiper les fines nappes de brouillard. Le matin, le fond de l’air est encore frais. Au cours d’une balade, on peut croiser les porcs noirs semi-sauvages qui évoluent en liberté sur l’île. Les porcs corses raffolent eux aussi des châtaignes qui donnent à leur chair un goût très subtil. De temps à autre, les cris d’un milan tournoyant au-dessus de ce fabuleux décor déchirent l’air. Les selves, nom donné aux châtaigneraies de l’île, sont dominées par quelques villages de montagne tels que Cervione, accessible via la D71. Un royaume éphémère En 1736, le premier et dernier roi de Corse a résidé pendant quelques mois dans l’ancienne « capitale », au sein du palais épiscopal du village. Theodor von Neuhoff était un baron originaire de Westphalie en Allemagne. Il a développé l’agriculture et l’infrastructure et a même fait battre sa propre monnaie. Après quelques victoires militaires contre les Génois qui occupaient l’île depuis cinq siècles, l’armée corse provisoire a toutefois capitulé face à Bastia et le roi a dû quitter la Corse. Le panorama depuis le point de vue perché sur les hauteurs de Cervione, à plus de 600 mètres d’altitude, est grandiose. Le regard survole les châtaigniers jusqu’à la mer et aux îles d’Elbe et de Montecristo. Au pied du village, les plages invitent à de longues promenades sur le sable immaculé. Sur les cartes de quelques restaurants de plage, on trouve de la polenta à la farine de châtaigne, servie par exemple avec du figatellu, une saucisse corse à base de foie de porc. Le fruit national corse a retrouvé sa place en cuisine et est inscrit au patrimoine naturel de l’île. La foire à la châtaigne (Fiera di a Castagna) qui se tient chaque année à Bocognano lui rend hommage. Le
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C O R S E C’est à Bastia, le plus grand port de l’île, qu’arrivent les ferries.
EN HAUT
Depuis la terrasse du Café de l’avenue à Cervione, la vue s’étend sur les châtaigniers jusqu’à la mer.
À GAUCHE
À DROITE Un milan tourne au-dessus des épaisses châtaigneraies.
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C O R S E Entre les longues feuilles élancées, les châtaignes se cachent, bien protégées dans leur enveloppe épineuse.
La crème de châtaigne est particulièrement délicieuse sur une brioche ou une baguette fraîche.
premier week-end de décembre, quelque 150 producteurs y exposent le fruit de leurs récoltes. Outre la farine de châtaigne, on y trouve également des châtaignes grillées, la bière corse Pietra à laquelle les châtaignes donnent un goût légèrement sucré, des sablés Corsica à la farine de châtaigne, ainsi que diverses spécialités corses telles que le brocciu. Ce fromage au lait de chèvre ou de brebis est aussi apprécié en version sucrée que salée. Accompagné de confiture de figues, c’est un délice ! En 1996, la première bière corse a vu le jour sous l’im-
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pulsion de Dominique Sialellis. Elle a aujourd’hui conquis le marché grâce à son mélange de malt et de châtaigne. La brasserie Pietra située à Furiani se visite pendant les mois d’été. Outre la fameuse bière à la châtaigne, on y brasse également de la bière de blé et quelques autres spécialités. En automne, une randonnée à pied ou à vélo à travers la Castagniccia est une expérience magique, grâce à la superbe palette de couleurs qu’offrent les feuilles des châtaigniers. En cette saison, les « petits hérissons » tombent quasiment à vos pieds, les châ-
taignes bien à l’abri dans leur bogue. Une fois libérées, elles sont brillantes et bien fermes au creux de la main. Les châtaignes ne prospèrent pas seulement dans cette partie de l’île. Au Néolithique déjà, bien avant le début de leur culture qui, elle, remonte au XVIe siècle, des châtaigniers poussaient en Corse, notamment au nord dans la vallée de Niolu, ainsi que dans la région d’Evisa sur la côte ouest. Les plats rustiques tels que la soupe de châtaigne, la purée de châtaigne et le gâteau à la châtaigne accompagnent à merveille un séjour automnal sur l’île de Beauté.
C O R S E
Breviarium
Bastia Furiani
CORSE Cervione
Evisa
42° N 9° E
Parc naturel régional de Corse
Bocognano
visit-corsica.com
Ajaccio Niolu
Porto-Vecchio
À faire absolument Goûter à l’un des nombreux plats à base de châtaigne. Accompagné d’une Pietra, bien entendu !
À éviter Conduire à grande vitesse sur les routes étroites et sinueuses de la Castagniccia. Des surprises (cochons, chèvres, moutons) peuvent vous attendre au détour d’un virage.
Trésors cachés En plus de la châtaigne, la Corse recèle d’une multitude de spécialités. De nombreux petits producteurs jalonnent la Route des Sens le long du Cap Corse, tels que des vignerons, des fermiers et des artisans, chez qui cela vaut la peine de s’arrêter. gustidicorsica.com
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R ÊV E D E H ÔT E LS
Hotel de Rome Un joyau historique de luxe sur la Bebelplatz
Le Bristol Paris Un palace qui brille d’un nouvel éclat
Berlin
Paris
L’Hotel de Rome, propriété du groupe Rocco Forte, est installé à Berlin dans l’ancien siège entièrement restauré de la Dresdner Bank érigé en 1889. L’alliance d’une architecture classée aux monuments historiques et d’un design contemporain, doublée d’un confort absolu et du service personnalisé de Rocco Forte, en font un lieu unique. Cet hôtel 5 étoiles Superior, qui figure parmi les rares hôtels de luxe aménagés dans un bâtiment historique, incarne la métropole de manière originale. Avec ses 145 chambres et suites et sa situation exceptionnelle sur l’historique Bebelplatz, ce joyau architectural en plein centre de Berlin vous garantit une atmosphère intime. L’Hotel de Rome fait partie des « Leading Hotels of the World ».
Le Bristol Paris est l’unique palace 5 étoiles parisien tenu par des Européens. Depuis 2021, à la suite d’une rénovation intégrale, toutes ses chambres et suites ont retrouvé leur lustre d’antan. L’histoire du Bristol Paris débute en 1758, quand un entrepreneur de Louis XV tombe sous le charme d’un vaste potager qui jouxte la pépinière royale. Au fil des siècles, les constructions, les agrandissements et les transformations se succèdent. En 1925, un hôtel nommé en l’honneur du quatrième comte de Bristol, un voyageur connu pour ses exigences élevées, est inauguré. Le groupe Oetker se porte acquéreur de la propriété en 1978.
bit.ly/hotelderomeberlin
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bit.ly/lebristolparis
R ÊV E D E H ÔT E LS
The Mark Confort ultime au cœur de Manhattan
The Balmoral Un emblème luxueux sur Princes Street
Manhattan
Edinbourg
L’hôtel The Mark est l’incarnation du luxe le plus audacieux. Il réunit le meilleur du service personnalisé, du design avant-gardiste et du charme de l’ancien au cœur de l’Upper East Side à Manhattan. Situé à l’angle d’Ecke Madison Avenue et de la 77e rue, à quelques pas de Central Park et de quelques-uns des musées, galeries et boutiques les plus célèbres au monde, l’établissement est une destination prisée des voyageurs à la recherche d’expériences hors du commun. L’hôtel dispose de 106 chambres et 47 suites, dont la plus vaste suite d’hôtel en terrasse du continent nord-américain. Au fil du temps, The Mark a remporté de nombreux prix et distinctions. Il figure notamment sur la Gold List 2023 de Condé Nast Traveler.
Bon nombre d’hôtels affirment disposer de monuments sur le pas de leur porte, se targuer d’être eux-mêmes un monument. The Balmoral vous attend à une adresse prestigieuse, au Nr. 1 Princes Street à Edinbourg. Ce grand hôtel de gare inauguré en 1902 dispose de 187 chambres modernes et suites prestigieuses. Son restaurant « Number One » distingué par une étoile Michelin et sa brasserie « Prince » ouverte en continu proposent une cuisine d’exception. Le afternoon tea est servi au « Palm Court » et la carte du SCOTCH comporte plus de 500 whiskys Single Malt. bit.ly/thebalmoral
bit.ly/themarkmanhattan
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N O RV ÈG E
Passer l’hiver dans le nord de la Norvège Texte & photos Laura Lichter & Henrik Hoffmann
En hiver, on a tendance à se diriger vers le sud, là où il fait chaud et où on peut échapper au froid humide de l’Allemagne. Mais que diriezvous d’oser l’inverse et de passer l’hiver dans le nord de la Norvège ?
Depuis 2017, mon partenaire Henrik et moi, Laura, voyageons à travers le monde grâce à notre entreprise en ligne. Avant la pandémie, nous avons fait du stop du Vietnam jusqu’à l’Inde, acheté une moto là-bas et parcouru 35 000 kilomètres jusqu’en Allemagne. Nous avons transformé un fourgon en maison autonome et voyagé en Norvège pendant l’été. Un ami nous a parlé de travailler en tant que guides de chiens de traîneau en hiver. Henrik a immédiatement été réceptif : il était attiré par l’idée d’un choc culturel d’un autre genre que ceux que nous avions connus à Bénarès, en Inde, ou à Peshawar, au Pakistan. Pour ma part, je me voyais plutôt sur les plages chaudes du Portugal que
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dans la neige épaisse de la Norvège, avec des chaussettes en laine dans des bottes d’hiver trois fois trop grandes ! Cependant, après l’incontournable visite du Cap Nord, notre dernier arrêt avant de poursuivre vers le sud nous a conduits chez un couple australo-norvégien près de Kirkenes. Là-bas, nous avons non seulement apprécié la présence de nombreux élans cherchant leur nourriture sur la propriété de nos hôtes Couchsurfing, mais aussi l’accueil chaleureux que ces derniers nous ont réservé. Ils ont réussi là où Henrik avait échoué, malgré de longues discussions parfois ponctuées de larmes : ils m’ont convaincue de surmonter mes peurs et de donner une chance à l’hiver en Norvège.
N O RV ÈG E Ascension du mont Øretoppen, avec 465 m, l’un des plus hauts sommet de la région.
EN HAUT
Visite du parc national de Varangerhalvøya, que l’on peut traverser à pied et à ski.
À GAUCHE
À DROITE La pêche sur glace – une des activités hivernales les plus populaires dans le nord de la Norvège.
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N O RV ÈG E
Le matin et le soir en Norvège, la lumière est particulièrement captivante.
À GAUCHE
À DROITE Camper sous les aurores boréales dans le parc national de Pasvik.
EN BAS Expédition à ski en pulka dans les forêts autour de Kirkenes.
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N O RV ÈG E Au bout de l’Europe Nous avons loué un appartement dans la vallée de Pasvik. Bordée à l’ouest par la Finlande et à l’est par la Russie, elle s’étend sur une centaine de kilomètres, de la mer de Barents au nord jusqu’au triangle des trois pays au sud, où se rejoignent la Norvège, la Finlande et la Russie. En été, on peut s’y rendre à pied, et en hiver, en ski. La région se situe à 400 kilomètres au nord du cercle polaire arctique et marque le début de la taïga sibérienne, la plus grande forêt du monde. De novembre à janvier, le soleil ne se lève plus ici, et les températures chutent parfois en dessous de -30 °C. En compensation, les aurores boréales brillent de manière plus intense, et lors des nuits de pleine lune, la neige reflète la lumière de la lune. Il est possible de prendre part à des excursions pour observer les aurores boréales en traîneau à chiens, en motoneige ou en bus. Les nuits sombres ont leur propre charme et nous ont permis d’apprécier d’autant plus le retour du soleil. Des activités inoubliables Par un heureux hasard, nous avons été engagés comme guides de chiens de traîneau « de garde » au Snowhotel Kirkenes, qui ravit les visiteurs avec son hôtel de glace 365 jours par an. Outre les 140 huskies d’Alaska, des rennes complètent cette expérience hivernale unique. Avec des touristes venus du monde entier, nous avons
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N O RV ÈG E
glissé à travers le paysage gelé en traîneau à chiens et exploré les forêts environnantes. Nous n’avons cessé d’apprendre et avons fini par devenir guides de raquette, de pêche au crabe royal et de motoneige. Avec certains clients, nous avons conduit des motoneiges pendant quatre heures jusqu’à la frontière russe ou le fjord gelé, où nous avons sorti les célèbres crabes royaux de la glace. Le crabe royal est le plus gros crabe comestible au monde et un mets délicat propre à la région. Grâce à notre réseau grandissant, nous avons rencontré un Danois qui propose des expéditions à ski dans la vallée de Pasvik avec sa société Arctic Outlaws. Il nous a appris à nous déplacer dans la neige avec des skis et un pulka, un traîneau que l’on tire derrière soi avec un harnais, et à nous habiller correctement pour les activités physiques. Nous avons appris avec d’autres débutants à monter une tente et préparer un repas avec de la neige. Les excursions ont lieu de janvier à avril et conviennent aux débutants comme aux personnes expérimentées. Forts de nos nouvelles compétences, nous sommes rapidement partis nous-mêmes en excursion. Que ce soit avec une tente sous les aurores boréales ou dans les nombreuses cabanes ouvertes qu’offre le parc national de Pasvik, l’aventure n’a jamais manqué. Par l’intermédiaire de Fefo. no, nous avons également loué des cabanes appartenant à l’État norvégien, équipées de saunas, de
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N O RV ÈG E EN HAUT À GAUCHE Ici, les chiens sont souvent des compagnons pour le ski et la chasse.
Préparation à la pêche au filet sous la glace à -32 °C.
EN HAUT À DROITE
Les cabanes de Pasvik sont toujours équipées de points de feu et de bois de chauffage.
AU MILIEU
Faire du traîneau à chiens à travers un paysage hivernal de rêve.
À GAUCHE
À DROITE Camper à -20 °C avec un vent de 20 km/h : une température ressentie inférieure à -30 °C.
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N O RV ÈG E
Le dernier coucher de soleil au Svalbard avant le début du soleil de minuit.
générateurs et de gaz, et dotées d’un intérieur confortable propice à la détente. Nous avons pêché sur des lacs gelés, appris à aimer la « chaleur ronde » du sauna norvégien et avons pu aider le dernier peuple indigène d’Europe, les Samis, à l’élevage de leurs rennes. L’Arctique européen — une destination particulière Confortés par l’expérience de notre premier hiver, nous avons décidé d’y retourner l’année suivante pour
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À DROITE Exploration des canyons rocheux au Svalbard.
approfondir nos connaissances. L’hiver m’avait montré que cela valait toujours la peine de se lancer de nouveaux défis et de surmonter ses peurs. C’est entre février et mars que l’on vit le mieux l’hiver norvégien, alors que les journées rallongent et se réchauffent et que les aurores boréales illuminent encore les nuits. Kirkenes est accessible en avion depuis Oslo en deux heures. Pour ceux qui préfèrent un voyage plus tranquille, les Hurtigruten, les bateaux postaux
traditionnels, rejoignent Kirkenes depuis Bergen en six jours, venant frôler la frontière russe. Cet été, nous avons temporairement quitté la Norvège. Henrik est retourné en Russie en auto-stop et il a visité la région que nous avions contemplée quotidiennement. À la fin de l’année, nous nous lançons dans une nouvelle aventure : traverser l’Europe jusqu’aux Caraïbes en voilier. Cependant, ce n’est que temporaire, car la Norvège est devenue notre nouvelle maison.
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N O RV ÈG E
C R O I S I È R E
Vent, vagues et découvertes culinaires
C R O I S I È R E Texte Bibi Wintersdorf
Les croisières sont bien plus qu’un voyage sur l’eau – elles incarnent nos rêves de contrées lointaines, d’aventure et, bien souvent, nous obligent à composer avec les caprices de la météo. Mais que se passe-t-il quand les éléments nous contraignent à tirer un trait sur certaines destinations ? Quand les flots déchaînés et les vents tempétueux nous imposent de changer de cap ? Dans ce numéro, embarquez avec nous pour deux croisières extraordinaires qui ne se sont pas toujours déroulées comme prévu. Tout d’abord, Marie Tissier nous accueille à bord du MSC Euribia, le fleuron de MSC en matière d’écologie et de croisières durables. Fruit d’une ambition qui vise à minimiser l’impact environnemental tout en offrant luxe et confort, le MSC Euribia marque le début d’une nouvelle ère dans l’univers des croisières. Marie, notre vaillante journaliste, a eu la chance de participer à la première traversée et nous fait profiter de son voyage exploratoire. Elle nous présente les nouveautés technologiques, les événements magiques et les moments d’émerveillement que seul un voyage aussi innovant peut offrir. Toutefois, que serait la vie (et notre magazine) sans nuances ? Je vous raconte ensuite mes propres aventures à bord de l’Explora 1. Au départ de Glasgow, nous avons mis le cap sur le Nord. Mais le vent et la houle nous ont mis à l’épreuve : si toutes les escales prévues n’ont pas pu être assurées, au moins, je n’ai pas souffert du mal de mer (contrairement à certains de mes compagnons de voyage). Malgré tout, cette croisière nous a offert des souvenirs inoubliables : des vues sublimes sur les Orcades et les îles Féroé, ainsi qu’un entretien exclusif avec le directeur culinaire de l’Explora Journeys. Pour clore ce chapitre, Philippe Bourget nous emmène à la découverte de la beauté sauvage des îles Féroé et de l’Islande. À travers son regard aiguisé et sa plume affûtée, ce joyau nordique se dévoile dans toute sa splendeur. Alors, installez-vous confortablement, laissez-vous porter par nos récits et plongez avec nous dans l’univers fabuleux des croisières.
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E U R I B IA M S C
Afin de profiter des meilleurs emplacements et cabines du navire, être membre du MSC Yacht Club donne accès aux services premium.
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© Ivan Sarfatti
EN BAS Tout au long de la promenade intérieure de 112 mètres de long, les passagers peuvent profiter de diverses boutiques, ainsi que des bars et des restaurants.
© Anthony Devlin
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Quand croisière rime avec responsable Texte Marie Tissier
C’est le dernier fleuron de la flotte MSC. Et pas des moindres. Si le MSC Euribia est l’un des plus grands navires de croisière du monde, c’est aussi le pionnier de la croisière à zéro émission nette de gaz à effet de serre. Il n’en fallait pas plus pour nous convaincre de participer à son voyage inaugural et à son baptême à Copenhague, par l’éternelle Sofia Loren.
Nous y voilà : trois jours après sa mise en service le 3 juin 2023, le MSC Euribia accueille ses premiers passagers pour un voyage inaugural. Tout juste sorti des Chantiers de l’Atlantique de Saint-Nazaire, le nouveau navire amiral de la flotte MSC nous attend dans le port d’Amsterdam. Celui où des marins chantent… Il s’agira de « la première croisière mondiale à zéro émission nette de gaz à effet de serre ». Impossible de louper l’embarcation : long de 331 mètres et haut de 19 ponts, c’est l’un des plus grands navires de croisière du monde. Sa coque peintes par l’artiste allemand Alex Flämig autour de son hashtag géant #SaveTheSea. Un navire propre Save the sea : un des leitmotivs de ce géant des mers. « Le MSC Euribia a été conçu avec pour objectif principal d’optimiser l’efficacité et de réduire l’impact environnemental. C’est le navire de
croisière le plus économe en énergie jamais construit et le deuxième navire de la flotte de MSC Cruises (après le MSC World Europa, ndlr) à être propulsé au gaz naturel liquéfié (GNL), le carburant le plus propre et le plus efficace actuellement disponible à l’échelle commerciale », expose Frank Van den Steen, General Manager Benelux de MSC Cruises. L’idée : des croisières à zéro émission nette de gaz à effet de serre. Ainsi, au-delà du carburant, tout est mis en œuvre pour réduire les conséquences écologiques de cette belle virée en mer. Tout d’abord, le MSC Euribia bénéficie d’un système ultra-performant de traitement des eaux : non seulement le paquebot traite l’eau de mer pour la rendre potable et la distribuer dans tout le navire, mais l’eau utilisée à bord est elle aussi purifiée avant d’être rejetée à la mer, respectant au maximum les écosystèmes locaux. Même la coque du navire est recouverte d’une peinture spécifique respectueuse de l’environnement.
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À bord, tout est pensé développement durable, de la poubelle de la cabine et ses trois compartiments, à la clim et au chauffage intelligents, en passant par la réduction des déchets plastiques ou l’utilisation systématique des Leds. Une belle promenade intérieure Et justement, la promenade intérieure de l’Euribia dispose d’une immense voûte composée de millions de Leds. « Le plus long dôme à Leds en mer », appuie Frank Van den Steen. Vous vous arrêterez pour observer une gigantesque baleine nager au-dessus de votre tête, ou bien le ciel se transformer en spotlights de boîte de nuit lors de grands événements, comme ce jeudi 8 juin, jour du baptême de l’Euribia, où le DJ Bob Sinclar était venu faire danser les passagers. Ce lieu de vie et de rencontres intérieur se développe sur 112 mètres de long et deux ponts et comprend des restaurants et des boutiques. Cependant, si vous aviez pensé faire du shopping, il faudra attendre les escales en mer : à moins de vouloir vous offrir une montre ou un bijou, les magasins à bord proposent surtout du dépannage. Le plein de loisirs Mais côté loisirs, on fait le plein ! Du casino aux salles d’arcade composées des attractions dernier cri, aux pistes de bowling, en passant par l’immense théâtre sur la scène duquel des spectacles se déroulent tous les soirs, vous n’aurez pas le temps de vous ennuyer. Les plus zen profiteront du spa MSC Aurea, avec espace thermal, salon de coiffure et d’esthétique et même barbier… Parce que la croisière, c’est le moment idéal pour prendre soin de soi. Détente encore dans l’une des cinq piscines couvertes et découvertes, ainsi que dans les nom-
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breux petits jacuzzis vue mer dispersés sur les bords du navire. Détente toujours avec les nombreux aménagements réservés aux enfants. Tout d’abord, le bateau possède l’un des plus grands et des plus sophistiqués parcs aquatiques en mer, avec même un parcours en hauteur rappelant l’accrobranche ! Avis aux parents : votre ado va passer les meilleures vacances de sa vie. Car ici il y a tout : dernières consoles sorties, écrans géants, télés individuelles, casques 3D, jeux de société, terrain de foot, de basket, babyfoot… et même le premier centre de la MSC Foundation avec des activités basées sur le développement durable. Pour les plus petits, deux sections attendent les enfants, avec des animateurs spécialisés et autant de jouets et activités que possible. Voyager premium Vous vous sentez trop à l’étroit dans cet immense paquebot, que vous ne trouvez pas votre bonheur dans ses dix restaurants et sa vingtaine de bars, il vous reste une option : la partie MSC Yacht Club. Ici, place au standing, avec les cabines les mieux situées du navire et une zone réservée accessible aux membres du MSC Yacht Club, un restaurant et des salons dédiés, une piscine privée avec solarium et bains à remous, sans oublier le service de majordome 24 h/24. What else ? Jusqu’au mois d’avril 2024, le MSC Euribia proposera des croisières au départ de Zeebruges, à destination du programme « Les Perles du Nord ». Ces croisières de sept nuits feront escale à Hambourg (Allemagne), Rotterdam (PaysBas), Le Havre pour une visite en Normandie ou à Paris (France) et Southampton pour rejoindre Londres (Royaume-Uni).
L’actrice Sofia Loren, 89 ans, a baptisé le « MSC Euribia » lors d’une cérémonie le 8 juin 2023 à Copenhague. © Marie Tissier
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C’est la première fois ? Ce paquebot est absolument gigantesque : 19 ponts (soit 19 étages) sur 331 mètres de long, l’équivalent d’une balade du Palais grand-ducal au centre de la Place d’Armes de Luxembourg. Voici nos astuces pour ne pas se sentir perdu : Repérez sur un plan, pourquoi pas avant votre départ, les endroits que vous aimeriez atteindre rapidement (comme le restaurant self-service, votre restaurant attitré pour le soir, l’étage du spa, l’accueil…) et l’emplacement de votre cabine par rapport aux ascenseurs. Prenez en compte qu’au milieu, il n’y a pas le même nombre d’étages que sur les côtés : si vous montez au pont 19, vérifiez bien que vous prenez l’ascenseur du bon côté du bateau. Prenez de l’avance : à moins de vous targuer d’appliquer le quart d’heure de politesse, prévoyez du temps pour arriver à votre point de rendez-vous, les balades sont longues.
Le DJ Bob Sinclar a fait danser toute la galerie lors de la soirée de baptême, dans le port de Copenhague. © Anthony Devlin
Toutes les catégories de cabines sont proposées à bord, de la cabine intérieure à la suite royale. Ici, la Deluxe Balcony Aurea.
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© Ivan Sarfatti
Achetez en mer : vous voulez rapporter un souvenir de la boutique MSC ? N’attendez pas le dernier moment : lorsque le bateau est à quai, les magasins du navire sont fermées, pour des questions de taxes différentes dans chaque pays. Pas de cash : pensez à bien créditer votre carte de chambre qui vous sert aussi de porte-monnaie.
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De Glasgow à Reykjavik à bord de l’Explora 1 Texte Bibi Wintersdorf
Lorsqu’on évoque les croisières de luxe, on s’imagine des océans scintillants, des ponts baignés de soleil et une exquise cuisine gastronomique. Or, mon expédition à bord de l’Explora 1 a été une aventure tempétueuse qui a surpassé tous ces clichés.
Explora Journeys, la nouvelle marque de luxe du groupe MSC, s’est donné pour mission de redéfinir la notion de croisière. Sa vision se veut dynamique et cosmopolite : luxe et détente à l’européenne sur toutes les mers du globe. À bord de l’Explora 1, au gré des escales, les voyageurs découvrent non seulement des lieux réputés, mais aussi de fabuleuses destinations secrètes. Ce navire est le fruit d’une ingénierie moderne et d’un design élégant. Avec son impressionnante longueur de 248 mètres et sa jauge brute de 63 900 GT, il réserve à ses hôtes une certaine idée du luxe. Les 461 suites proposent toutes une vue mer à couper le
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souffle, de l’élégante Owner’s Residence aux opulents Ocean Penthouses en passant par les spacieuses Ocean Terraces et Grand Terrace Suites. Chaque suite incarne le raffinement et place la mer au centre de l’attention, grâce à de grandes baies vitrées et à des terrasses privées. 18 bars, restaurants et lounges proposent toutes sortes de spécialités régionales et durables, ainsi que des divertissements recherchés. Trois piscines extérieures et une impressionnante piscine intérieure avec écran de cinéma invitent à la détente, tandis que l’offre bien-être et fitness complète permet de se ressourcer.
J O U R N EYS E X P LO RA Explora 1 est le premier des six navires prévus pour la flotte Explora Journeys.
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© Marco Leiter
EN BAS Le toit en verre de la piscine centrale peut être ouvert ou fermé en fonction des conditions météorologiques.
© Ivan Sarfatti
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J O U R N EYS E X P LO RA
Petit mais raffiné : l’espace bien-être de l’Explora 1, avec sauna, hammam et son propre bassin d’eau chaude.
À GAUCHE
© Ivan Sarfatti
À DROITE Raffinement noble et beaucoup de lumière dans les suites.
L’impressionnant cœur du navire : le lobby bar.
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J O U R N EYS E X P LO RA
Malgré tout, ce qui rend l’Explora 1 si exceptionnel, c’est son engagement en faveur du développement durable et de la protection de l’environnement. Grâce à des technologies innovantes comme des moteurs hydrides, le recyclage des déchets et des appareils économes, le navire établit de nouvelles références dans le secteur de la croisière. La réduction des émissions sonores sous-marines, le système de traitement des eaux usées moderne et l’éclairage LED attestent que la durabilité est bien plus qu’un concept à la mode pour Explora Journeys. Entre nuées orageuses et joyaux culturels Dès l’embarquement, quand j’ai trouvé une bouteille de champagne fraîche dans ma suite, j’ai compris que cette croisière n’allait rien avoir d’ordinaire. Toutefois, les jours suivants ont été placés non pas sous le signe du luxe et de la détente, mais sous celui de l’aventure et de la découverte. Malheureusement, la capitaine Serena Melani a dû modifier le programme en raison de la tempête et annuler les escales prévues à Fort William et Stornoway (sur l’île de Lewis) afin de filer droit sur les Orcades. Qu’à cela ne tienne, ce changement de cap inattendu nous a offert l’occasion de profiter pleinement de la vaste offre bienêtre de l’Explora 1. Ses prestations culinaires exceptionnelles nous ont également aidés à patienter en nous régalant (du moins pour ceux qui ne souffraient pas du mal de mer). Une fois la houle calmée, les deux escales restantes nous ont menés à Kirkwall dans les Orcades, puis à Tórshavn sur les îles Féroé. Vous trouverez dans la suite de ce numéro un article détaillé sur les îles Féroé. La visite de Lerwick (îles Shetland) a
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J O U R N EYS E X P LO RA
La cathédrale St Magnus de Kirkwall, sur les îles Orcades, également appelée « lumière du nord », est l’église la plus septentrionale de Grande-Bretagne.
malheureusement été annulée elle aussi, la mer étant trop agitée. Je suis immédiatement tombée amoureuse des Orcades écossaises et j’y reviendrai certainement. Bien que nous n’y soyons restés que six heures, le circuit en bus était admirablement organisé et nous a permis de découvrir non seulement l’incroyable site de Skara Brae vieux de 5 000 ans à Stromness, mais aussi le Cercle de Brodgar, deux endroits fascinants que le climat hostile, la mer sauvage et la végétation rustique contribuent à mettre en valeur. Pour finir, nous avons pu visiter la petite ville de Kirkwall et son imposante cathédrale Saint-Magnus érigée au XIIe siècle avant de retrouver le grand luxe de l’Explora 1. Le goût du durable dans l’assiette Sur le plan gastronomique également, tous nos souhaits ont été exaucés. Chaque soir, nous avons découvert un nouveau restaurant exclusif, de l’Anthology à la cuisine internationale étoilée sans cesse renouvelée au Sakura d’inspiration asiatique, en passant par le Marble & Co. Grill pour les amateurs de viande, le Fil Rouge de
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tradition française ou l’Emporium Marketplace avec ses 18 espaces de cuisson ouverts en continu pour le plus grand plaisir des gourmets. L’avant-dernier jour, un autre temps fort nous attendait : un cours de cuisine commun au cours duquel nous avons appris à préparer des keftas végétariennes sous la houlette du chef David Baruthio. Une expérience très divertissante au résultat absolument délicieux. Mon entretien avec Franck Garanger, directeur culinaire de l’Explora Journeys, a également été très enrichissant et a permis de mettre en avant l’approche durable de la flotte. Franck Garanger mise sur l’achat d’ingrédients locaux dès que le navire fait escale dans un port. En plus de réduire l’empreinte carbone en évitant le transport de produits alimentaires sur de grandes distances, cette pratique soutient les fermiers et les communautés locales. Des produits frais de première qualité, durables et de saison associés à la réduction des portions servies et à l’augmentation du nombre de plats préparés « à la minute » permettent également de réduire les déchets alimentaires à
bord. Sa réaction positive spontanée et très enthousiaste quand je lui ai demandé s’il pouvait s’imaginer un restaurant entièrement végétarien dans un avenir proche a été particulièrement intéressante. De quoi ravir René Mathieu ! Les déclarations de Franck Garanger ont mis en exergue un message essentiel : Explora Journeys a non seulement pour objectif de proposer des voyages d’exception, mais souhaite avant tout le faire de manière responsable et respectueuse, aussi bien pour les passagers que pour l’environnement. À travers ce voyage, j’ai découvert que les croisières ont bien plus à offrir qu’un cadre luxueux et des destinations de rêve : elles mettent davantage l’accent sur l’expérience globale et notre responsabilité en tant que voyageurs dans un contexte toujours plus mondialisé. Le secteur de la croisière est en pleine mutation et cherche à proposer une forme de voyage plus consciente et plus responsable. Il sera intéressant de suivre son évolution au cours des années à venir. explorajourneys.com
EN BAS À DROITE Le restaurant Anthology surprend par sa cuisine étoilée des plus raffinées.
© Bibi Wintersdorf
© Ivan Sarfatti
J O U R N EYS
EN HAUT À DROITE Le Cercle de Brodgar a probablement été érigé vers 2 700 avant JC.
© Eric Vitale
© Bibi Wintersdorf
EN HAUT À DROITE Le restaurant Sakura sert des spécialités asiatiques.
E X P LO RA
EN HAUT À GAUCHE Le village néolithique de Skara Brae, sur l’archipel des Orcades, est estimé à 5 000 ans.
Après le chef étoilé italien Mauro Uliassi, la cheffe étoilée Emma Bengtsson du restaurant Aquavit à NYC est la deuxième invitée à rejoindre les cuisines du restaurant Anthology de l’Explora 1. Les passagers auront l’occasion de goûter à son incomparable cuisine lors des croisières à destination de l’Amérique du Nord et des Caraïbes.
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F É R O É Î L E S
Voyage gastronome en pays féerique Texte & photos Philippe Bourget
Cuisine de la mer et de la terre unique, paysages à l’intensité inouïe, identité et art de vivre inédits… Telles sont les principales raisons de choisir les îles Féroé comme votre prochaine destination de vacances. Car au milieu de l’Atlantique, il existe cet archipel où rien ne se passe vraiment comme ailleurs…
S’il y a un restaurant à tester absolument aux îles Féroé, c’est bien Ræst, situé à Tórshavn, la capitale de l’archipel. Pour l’équivalent de 120 €, cette adresse gastronomique met à l’honneur, dans le décor rustique d’une maison de bois, la base de la cuisine locale : la fermentation à l’air libre (ræst, en féroïen). Cette technique de séchage du poisson et de la viande est un héritage du temps jadis, alors qu’il fallait conserver les aliments pour se nourrir durant les longs hivers. Skerpikjøt, jambon de mouton fermenté Les Féroïens suspendaient — et suspendent encore ! — le produit de la pêche et la viande de mouton aux façades des maisons, ou
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dans de petits cabanons de bois naturellement ventilés. Après plusieurs semaines, ces mets prennent un goût boucané inimitable… qui surprendra certains palais. Chez Ræst, le menu-dégustation mélange produits frais (baleine, langoustine, oursin, fulmar — un oiseau marin) et fermentés, tel le skerpikjøt, un jambon de mouton tranché sur l’os. Le tout est accompagné de jus de fruits ou de légumes également fermentés (carottes, coings…). En voiture, on prend vite conscience de la primauté de ces deux piliers de l’alimentation. Près de 80 000 moutons et agneaux gambadent en liberté sur les versants montagneux de l’archipel. Quant aux fjords, ils livrent l’ar-
F É R O É Î L E S Torrent dans le village d’Haldórsvík.
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EN BAS Maisons traditionnelles dans le village de Tjørnuvík, sur l’île de Streymoy.
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F É R O É Î L E S
Dégustation de brochette de fulmar, un oiseau marin, au restaurant Ræst, à Tórshavn.
À GAUCHE
Poisson et viande séchés fermentés, le must de la gastronomie féroïenne. Ici au restaurant Ræst, à Tórshavn.
AU MILIEU
À DROITE La rhubarbe, culture emblématique de l’archipel, à Tórshavn.
EN BAS La cascade mythique de Múlafossur, sur l’île de Vágar.
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F É R O É Î L E S mada dernier cri des bateaux de pêche (côtiers ou navires-usines) et des fermes d’élevage de saumons. Frais ou fermentés, on retrouve tous les poissons dans l’assiette, de même que la viande d’agneau ou de mouton, mijotée, braisée, rôtie… d’une tendreté remarquable. La terre, elle, n’est guère généreuse : elle produit cependant d’excellentes pommes de terre et de la rhubarbe, autres incontournables de la table locale. Fjords secrets Si la cuisine réserve son lot de surprises, on vient aussi — et surtout — aux Féroé pour s’étourdir de paysages exceptionnels. Ici, d’immenses falaises plongent brutalement en mer, de petites routes de montagne se jouent des reliefs de basalte et offrent une vue imprenable sur des fjords secrets, de minuscules villages s’accrochent à une terre noyée de pluie et de brume… Parmi les sites incontournables, il y a le hameau de Gásadalur, sur l’île de Vágar. Au bout d’un court chemin menant au devant d’une haute falaise, le spectacle laisse pantois. La cascade géante de Múlafossur se jette avec fracas dans l’océan, depuis un plateau verdoyant où s’égrène une poignée de maisons. Le tout sous les versants ravinés d’une montagne humide. Un lieu ahurissant de beauté. Les îles du nord sont les plus spectaculaires. Depuis Tórshavn, un tunnel sous-marin relie l’île d’Eysturoy. Après avoir longé les fjords Skálafjørður puis Funningfjørður, la route s’arrête au village de Gjógv. On y découvre de romantiques maisons de bois aux
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F É R O É Î L E S
L’un des deux hélicoptères d’Atlantic Airways, ici au départ de Tórshavn.
toits recouverts d’herbe (tradition locale d’isolation), les fameux poissons séchés suspendus aux façades, et cette incomparable atmosphère de brume océane, dévoilant avec peine la pointe émeraude du Miðdagsfall culminant à 601 mètres d’altitude. Un autre site majeur se trouve sur l’île de Streymoy. La route longeant le fjord Sundini conduit à la cascade Fossá, double chute d’eau fracassante, la plus grande de l’archipel. Elle précède le village miniature de Tjørnuvík. Au bord d’une plage grise où les Féroïens viennent cueillir des algues pour agrémenter leurs repas, le village
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est entouré d’un amphithéâtre spectaculaire de montagnes ruisselantes de rivières. Sur Mykines, la plus occidentale des 18 îles des Féroé, les balades dévoilent en été le spectacle fascinant des macareux, présents par milliers. Le féroïen, différent du danois Reste à comprendre qui sont et comment vivent les 54 000 habitants des îles Féroé. Perdu dans l’Atlantique Nord entre l’Écosse et l’Islande, l’archipel, rattaché au Danemark, dispose d’une large autonomie et a choisi de ne pas appartenir à l’Union européenne. Riche de sa pêche, il défend avec vigueur sa
langue — le féroïen est différent du danois — et son identité, jusqu’à revendiquer une réelle indépendance. Au quotidien, les Féroïens s’accommodent du climat rude et de leur isolement. Ils cultivent volontiers l’heimablídni, l’hospitalité chaleureuse dans les foyers. Tunnels sous-marins, ferries et hélicoptères connectent les îles entre elles. Prendre un vol régulier en « hélico » pour rejoindre les plus isolées, comme les font par exemple les habitants de Svínoy ou de Fugloy, est d’ailleurs l’expérience parfaite pour toucher du doigt la vie originale des habitants de cet archipel des confins.
F É R O É VIÐOY
FUGLOY
Î L E S
Breviarium
KUNOY KALSOY
SVÍNOY
STREYMOY
MYKINES
BORÐOY
EYSTUROY
VÁGAR
Tórshavn KOLTUR
NÓLSOY
HESTUR
ÎLES FÉROÉ
61° N 6° O
SANDOY
SKÚVOY
visitfaroeislands.com
STÓRA DÍMUN LÍTLA DÍMUN
SUÐUROY
À faire absolument Si la voiture est essentielle pour sauter d’île en île, la randonnée est le meilleur moyen de pénétrer leur intimité. Chacune possède son réseau de sentiers. Les boucles sont rares, aussi les retours doivent-ils s’effectuer en bus ou en taxi. Entre la capitale Tórshavn et Kirkjubøur, un itinéraire de deux heures à travers les reliefs de basalte ouvre une vue splendide sur les îles d’Hestur et de Koltur. Kirkjubøur abrite en prime l’un des rares vestiges de l’archipel : St. Magnus, ruines d’une cathédrale du XIVe siècle, siège d’un ancien évêché.
À éviter Il existe aux Îles Féroé des traditions qui choquent les organisations écologistes. C’est le cas de la chasse à la baleine et aux globicéphales. À cause d’une agriculture pauvre, les habitants ont de longue date pratiqué cette pêche pour subvenir à leur alimentation en hiver. Au XXIe siècle, les besoins de subsistance sont assurés en toutes saisons mais la tradition perdure... Si une telle chasse a lieu lorsqu’on se trouve sur place, on pourra aussi se passer du spectacle sanglant.
Trésors cachés À Tórshavn, on peut découvrir le quartier de Reyn, avec ses vieilles maisons en bois aux portes colorées. Arrêt-minute à Haldorsvík pour voir l’étonnante église de forme octogonale ou bien l’église Christianskirkjan, à Klaksvík. C’est la plus grande des îles Féroé, avec une remarquable charpente en bois et une immense fresque dans le chœur. Plus anecdotique : le rond-point sous-marin, entre les îles Streymoy et Eysturoy… et la prison « la plus cool du monde », avec son toit d’herbe et sa vue plongeante sur un fjord, sur l’île de Streymoy…
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I S L AN D E
Les chutes de Skógafoss, près de Skógar, 70 m de haut !
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EN BAS Les falaises aux oiseaux de Búðir, sur la péninsule de Snæfellsnes. Ambiance glaciale…
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I S L AN D E
À la rencontre du grand désert blanc Texte & photos Philippe Bourget
Prisée l’été, l’île est aussi à découvrir en hiver. Sous la neige et les tempêtes, le voyageur est alors transporté dans un monde mystérieux et presque hypnotique d’espaces immaculés. Au milieu de paysages glacés, des Islandais paisibles et cordiaux cultivent le goût du beau et du « vivre durable ».
Envahie de touristes l’été, l’Islande veut aussi attirer l’hiver. Pour qui aime la pénombre, les paysages fantomatiques et le relâchement mental que provoque l’immersion subite dans un décor figé de neige et de glace, l’alternative est parfaite. Sous leur blanc manteau, les paysages islandais prennent un tour féerique. Au gré de ces espaces immaculés et de ces montagnes que l’on croirait irréelles, le rythme est d’autant plus ralenti que la population, calme et courtoise, observe un mode de vie durable, attentif à la nature, adepte de plaisirs « slow »
et sains. Entre découverte des chutes d’eau et des geysers, randonnées sur les glaciers, bains chauds, gastronomie et soirées festives à Reykjavík, le road trip est, en général, à la hauteur de toutes les attentes ! L’hiver en Islande exige de supporter les longs mois où la nuit s’éternise. Le jour se lève vers 11 h — à condition que le plafond nuageux s’ouvre ! — et se couche 3 à 4 h plus tard. Le soir, quand la météo le veut bien, les aurores boréales irradient le ciel d’un vert irréel. Dans cette île où le mot stress ne semble pas avoir atteint le rivage — hormis
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I S L AN D E
pour quelques « cadres sup » de Reykjavík connectés aux marchés internationaux — l’hiver est un puissant antidote à la fatigue, un bienfait pour le biorythme. Un pays différent, au mystère épaissi par le silence et le froid. Montagnes sans arbre Mais qu’y fait-on, au juste, l’hiver ? En autotour, avec une voiture de location équipée de pneus neige, le séjour itinérant se concentre généralement au sud et à l’ouest de l’île. L’accès au centre de l’Islande est impossible : les pistes ouvertes aux véhicules 4X4 l’été sont bloquées par la neige. Quant au nord et à l’est, il est périlleux de les rejoindre par la route circulaire 1 qui longe le glacier Vatnajökull. Sous des cieux couleur de suie, à travers lesquels le soleil peine à se frayer un chemin, les pentes ivoire des montagnes, dépourvues d’arbres, se confondent avec les champs de lave couverts de neige. Où est la route, où sont les hommes, quand souffle la tempête venue du sud-est ? De loin en loin, une église solitaire se détache, une ferme dévoile son barnum agricole dans le blanc, des lumières scintillent pour signaler un village, une serre agricole ou une centrale géothermique… Poissons grillés, fumés, marinés Dans ce pays où les sagas littéraires prêtent volontiers le flanc aux élans fantastiques, l’itinéraire qui contourne la péninsule de Snæfellsnes, à l’ouest du pays, peut se transformer en réelle épopée. Les véhicules circulent au comptegoutte sur les routes givrées, non loin de la mer grise inhospitalière et les ports de pêche pétrifiés par - 6 °C que sont Búðir ou Ólafsvík… Vite, un gîte ! Il n’y a rien à craindre des hébergements islandais : tous
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I S L AN D E Marche sur le glacier Sólheimajökull, authentique expérience outdoor dans l’hiver islandais.
EN HAUT
Ambiance hivernale figée autour des chutes d’eau de Gullfoss, parmi les plus importantes d’Islande.
EN BAS À GAUCHE
EN BAS À DROITE Blue Lagoon, les bains chauds les plus connus d’Islande. Une expérience mémorable au cœur de l’hiver.
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I S L AN D E
À DROITE À condition de choisir des restaurants assez haut de gamme, la cuisine islandaise est une succulente expérience.
Le restaurant de la ferme Friðheimar, aménagé dans une serre agricole de tomates. Un concept touristique original situé dans le sud de l’Islande.
À GAUCHE
affichent le même confort moelleux, un design sobre, l’accueil souriant des hôtes en prime. Quant aux repas, à condition d’y mettre le prix (40 à 50 € le dîner minimum), les estomacs seront rassasiés. Poissons grillés, fumés, marinés, bouillis, légumes frais (merci la géothermie !), fromage en faisselle, bières et alcools blancs ont de quoi faire oublier les excès de la météo. Rassérénés, on pourra même s’offrir le luxe d’une excursion en mer depuis Grundarfjörður, à la recherche des dauphins et des orques. Thingvellir, faille primitive La région de Reykjavík n’est pas elle non plus avare de sites spectaculaires. À moins de 140 km de la capitale, dans le grand cirque blanc hérissé de sommets, les voyageurs seront surpris de découvrir Thingvellir, faille tectonique
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primitive entre l’Europe et l’Amérique. Ils pourront aussi contempler les chutes d’eau à demi statufiées de Hraunfossar et photographier les célèbres cascades de Gullfoss ainsi que le geyser de… Geysir. Les touristes apprécieront par-dessus tout les délicieux bains chauds dans les lagunes géothermiques naturelles. La plus célèbre est le Blue Lagoon. On y barbote en général une bière à la main, tout juste sorti de l’aéroport de Keflavík. Pour se baigner dans un environnement 100 % local, il faudra mettre le cap sur des sources plus intimes. C’est le cas des bains de Gamla Laugin, à Flúðir, dans le sud de l’Islande. Une « source à la ferme », opportunément nommée Secret Lagoon, avec geyser naturel. Reykjavík, un air festif En Islande, la journée se termine souvent dans la chaleur d’un
café ou d’un restaurant. Reykjavík est là pour ça. Difficile de croire qu’il s’agit d’une capitale… Les bâtiments officiels des ministères et autres administrations s’ouvrent simplement sur les rues, sans l’armada de protection qui entoure habituellement nos palais. L’ambiance hivernale, elle, confère à la ville un air festif, confirmé par la fièvre rituelle du samedi soir. Dans les rues Laugavegur, Austurstræti ou Aðalstræti ainsi que dans d’anciens entrepôts portuaires réhabilités, les bars lounge et les brasseries-concepts débordent sur la chaussée et vivent jusqu’au bout de la nuit – c’est à dire très tard le matin… L’Islande est chère, certes, combinaison d’une couronne forte et d’un niveau de vie parmi les plus élevés d’Europe, mais l’expérience hivernale vaut largement le voyage.
I S L AN D E
Breviarium
ISLANDE
Ólafsvík Snæfellsnes
Grundarfjörður Búðir
Thingvellir
Hraunfossar Geysir
Reykjavík
Gullfoss
Vatnajökull
Flúðir
Keflavík
64° N 19° O visiticeland.com
À faire absolument Parmi les idées d’activités hivernales, la marche sur glacier en est une qui réserve de belles sensations. Sur la langue de glace du Sólheimajökull, à 2h15 de route au sud-est de Reykjavík, on chausse les crampons, on s’équipe d’un harnais et d’un piolet pour une randonnée de 2h30 dans un décor féerique. La glace se mêle à la poussière de lave noire, le froid remonte du sol, les petites crevasses sont avalées… Même si le glacier recule comme tant d’autres, victime du réchauffement climatique, l’excursion reste un moment rare.
À éviter Même si la consommation d’alcool a considérablement chuté chez les jeunes ces 20 dernières années grâce aux politiques publiques, les « Saturday nights » de Reykjavík sont encore parfois baignées d’excès. Autour de le rue Laugavegur, l’enfilade des bars aiguise les tentations et il arrive toujours de croiser des fêtards titubants. Si l’on est pris au piège d’une soirée arrosée, il ne faut surtout pas prendre le volant : en Islande c’est tolérance zéro pour la conduite !
Trésors cachés L’Islande en hiver, c’est l’assurance de surprises inédites. Dans la péninsule de Snaefellsnes, l’une d’elles consiste à embarquer en mer, revêtu d’une combinaison chaude et étanche, pour aller observer le spectacle des orques faisant la chasse aux harengs. Autre temps fort possible : la visite d’une ferme d’élevage de chevaux islandais. À la ferme Friðheimar, à Reykholt, on peut ainsi assister à une démonstration de dressage… et découvrir la fameuse cinquième allure du cheval local : le tölt.
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P U B L I R E P O R TA G E
Aventure & Luxe Plongez dans l’expérience Defender avec Bartel Van Riet Le luxe d’aujourd’hui ne se mesure plus en carats ou en étiquettes de prix. Il se vit, se ressent, se goûte. C’est un road trip sur des terrains accidentés, une étoile filante dans le ciel nocturne, et un dîner à deux étoiles au beau milieu de la nature. C’est exactement ce que propose Land Rover avec son expérience inédite : un voyage à bord du Defender, enrichi d’une tente de toit ultra-moderne. L’aventure selon Bartel Nous avons suivi Bartel Van Riet, le célèbre explorateur belge, au cours de cette escapade de deux jours. Il n’a fallu que quelques heures de route pour troquer l’agitation de Bruxelles contre le charme rustique de la Baie de Somme. Conduire le Defender 110 en « Tasman Blue » à travers le Domaine du Marquenterre fut un pur délice, chaque dune, chaque virage offrant une nouvelle perspective sur le littoral. Le soir, c’est à La Grenouillère que Bartel s’est attablé. Un restaurant étoilé qui, tout comme le Defender, combine parfaitement tradition et modernité. Après un dîner exquis, c’est à quelques mètres seulement, sur le toit du Defender, qu’il a trouvé repos, à l’abri de la tente Autohome. Redéfinir le luxe Le luxe, pour Bartel, c’est cette capacité à combiner l’adrénaline du tout-terrain avec l’élégance d’un repas gastronomique. Dormir perchés, en contact avec la nature,
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mais avec tout le confort moderne : éclairage LED, matelas douillet... C’est cela, la signature Defender. « C’est un luxe authentique, une déconnexion réelle », confiet-il, rappelant l’absence totale de réseau dans la réserve, un bonus inattendu de cette échappée belle. Planifiez votre propre épopée L’aventure de Bartel n’est qu’un aperçu de ce que Land Rover Experience peut offrir pour les propriétaires de Defender. Avec le Defender comme fidèle compagnon, chacun peut choisir sa propre définition du luxe : un voyage sur-mesure, une échappée en solo, entre amis ou en famille. Et pour ceux qui cherchent à peaufiner leurs compétences, des cours de conduite hors route sont également proposés. Une note importante Bien que le Marquenterre offre des vues époustouflantes et une escapade parfaite pour les propriétaires de Defender, il est essentiel de noter qu’il n’est pas possible de camper dans cette zone. Cela garantit que le site reste préservé et protégé pour les générations futures. En conclusion, que vous soyez un aventurier dans l’âme ou que vous recherchiez simplement une évasion luxueuse, le Defender, avec ou sans la tente Autohome, est votre billet pour une expérience incomparable. Le monde est vaste, et le Defender est votre compagnon idéal pour le découvrir.
P U B L I R E P O R TA G E
L’héritage inégalé du Defender Depuis sa création, le Defender est plus qu’un véhicule, c’est une icône. Véritable symbole de l’esprit d’aventure, il a foulé tous les terrains imaginables et s’est imposé comme le compagnon de choix des plus grands explorateurs. Sa robustesse légendaire, renforcée par les technologies d’aujourd’hui, le positionne comme le véhicule ultime pour les voyageurs intrépides. Le Defender incarne la liberté, l’aventure et maintenant, la durabilité, avec sa version hybride rechargeable. Chaque modèle est le fruit de 75 ans d’expertise, perpétuant l’héritage de Land Rover tout en anticipant l’avenir. À la croisée du confort et de l’aventure Land Rover Experience vous promet le meilleur des deux mondes. Plongez dans l’inconnu, tout en profitant du confort inégalé de votre Defender. Même dans les endroits les plus reculés, son luxe intérieur vous assure une sérénité absolue. Vous êtes tenté par cette expérience ? Lancez-vous et explorez le monde d’aventures et de luxe que le Defender a à offrir.
Réservez dès maintenant votre expérience avec Land Rover Experience et vivez avec le Defender votre propre épopée. Pour plus d’informations :
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AR M É N I E
Les origines du monastère d’Akhtala, situé à l’extrême nord de l’Arménie, remontent au 10e siècle.
EN HAUT
EN BAS Garik Papoyan est la septième génération de ferronniers d’art. La vieille photo en noir et blanc accrochée au mur le montre avec son père et son grand-père.
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AR M É N I E
Arménie : une hospitalité sans fin Texte & photos Laurent Nilles
Tous les anges n’ont pas nécessairement d’ailes. Parfois, ils ont plutôt un petit ventre à bière, une barbe de six jours, et conduisent une Mercedes Classe E vieille de 30 ans cumulant 500 000 kilomètres au compteur. Mon sauveur du moment, celui qui m’a pris en stop depuis la frontière géorgienne jusqu’à la prochaine ville, en est un exemple.
Après avoir dû laisser mon chauffeur géorgien en raison de problèmes de papiers à la frontière, puis avoir passé près d’une heure à chercher un moyen de transport alternatif, un grand soulagement m’a envahi lorsque Samvel m’a offert une place à l’arrière de sa voiture. C’était le début prometteur d’une semaine de voyage. Mes premières impressions ont été recueillies à Gyumri, une charmante petite ville où d’anciennes Lada soviétiques sillonnent les avenues bordées de façades en
tuf sombre. De jeunes Arméniens font la queue devant la boulangerie Ponchik-Monchik pour y déguster un donut fourré au chocolat, alors que des artisans s’affairent dans les arrière-cours. C’est là que j’ai rencontré Garik Papoyan, un forgeron de septième génération qui venait de terminer la balustrade de la cathédrale reconstruite après le séisme de 1988, ainsi que Vahan Jamakochyan, spécialisé dans la fabrication de Muschurbas, des verres qui émettent un son unique en buvant.
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AR M É N I E
Un héritage culturel chrétien Les tailleurs de pierre ont également laissé des traces de leur talent, avec leurs œuvres ornant les murs de nombreuses églises et monastères arméniens depuis des siècles. Que ce soit à la cathédrale d’Etchmiadzin ou aux monastères de Tatev et de Noravank, ces édifices chrétiens valent tous le détour. C’est à l’est de la capitale Erevan que l’on en trouve peut-être le plus bel exemple : les sombres chapelles du monastère de Gherart, taillées de manière impressionnante dans la roche et richement décorées, datent du XIIe siècle. On comprend évidemment qu’elles soient inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO. On y trouve également de nombreux khatchkars antiques, des croix de pierre arméniennes. Ces monolithes ouvragés avec précision sont des dons faits au monastère. Certains commémorent des événements importants de l’histoire arménienne. Aujourd’hui, des artisans comme Bogdan Hovhannisyan perpétuent cette tradition millénaire. Alors qu’il apporte les touches finales à la commande d’un homme d’affaires qui a commandé un Khatchkar pour sa nouvelle demeure, il me raconte qu’il crée en moyenne trois stèles par an. En réalité, ces monolithes servent également de pierres tombales : on en compte plus de 900 dans le seul cimetière médiéval de Noratus sur les rives du lac Sevan. Zone contestée Une légende locale raconte qu’au XIVe siècle, lors de l’invasion des forces du chef militaire musulman Tamerlan, les défenseurs arméniens se sont réunis ici et ont placé des casques sur les pierres tombales pour donner l’impression que leur armée était plus puissante. Grâce à cette ruse, les
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AR M É N I E
Bogdan Hovhannisyan fabrique les tchatchkars, des pierres de croix typiquement arméniennes, à la main et avec un grand soin du détail.
À GAUCHE
À DROITE Les chapelles sombres du monastère de Gherart, façonnées dans la roche, sont inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Le cimetière médiéval et atmosphérique de Noratus est utilisé encore aujourd’hui pour les enterrements.
PAGE SUIVANTE Le monastère de Tatev est particulièrement bien situé sur une petite colline dans les montagnes de Sangesur, au sud du pays. Depuis 2010, il est possible d’accéder au monastère par le plus long téléphérique du monde.
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AR M É N I E
AR M É N I E
Le mont sacré Ararat, symbole national des Arméniens, se trouve sur le territoire turc. Pourtant, c’est depuis le monastère de Khor Virap que l’on a la meilleure vue sur le volcan endormi.
À GAUCHE
À DROITE Les marchés proposent des spécialités arméniennes, dont de nombreuses sortes de fromages.
EN BAS Le lavash, le pain plat typiquement arménien, est cuit dans des fours spéciaux en pierre.
envahisseurs se sont retirés et une bataille sanglante a pu être évitée. Pourtant, depuis le 16e siècle au moins, le petit pays est devenu le jouet des grandes puissances régionales. Perses, Ottomans et Russes se succèdent en tant qu’occupants. Depuis 1991, le pays est redevenu indépendant, mais certaines parties du tracé des frontières sont toujours contestées. De nombreux territoires et constructions autrefois arméniens se trouvent désormais sur le territoire de la Turquie et de l’Azerbaïdjan. Le conflit autour du Haut-Karabakh, une région majoritairement peuplée d’Arméniens à l’intérieur des frontières de l’Azerbaïdjan, s’envenime régulièrement et fait régulièrement des victimes. Peu après ma visite, l’armée azerbaïdjanaise a lancé une brève opération militaire dans la région, à la suite de laquelle la République d’Artsakh, non reconnue internationalement, a été contrainte de se dissoudre et des dizaines de milliers d’habitants ont dû se réfugier en Arménie. Dans les cimetières, des drapeaux arméniens flottent au vent au-dessus des tombes des soldats tombés, rappelant qu’une paix durable n’est pas encore une évidence au 21e siècle. Des hôtes généreux Dommage, car les Arméniens que j’ai rencontrés sont des personnes joviales, dont l’hospitalité est sans égale. Après avoir photographié le lever du soleil depuis le monastère Khor Virap, magnifiquement situé face au mont Ararat sacré, Manvel, qui vient d’arriver pour installer son stand de spécialités arméniennes sur le bord de la route, ne m’a pas seulement offert un café chaud, il a également insisté pour me préparer une assiette de
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AR M É N I E
Le plus grand temple yézidi du monde a été inauguré en 2019 dans le petit village d’Aknalich.
fraises fraîches, de fruits secs, de saucisses et de fromages, le tout accompagné d’un verre de vin blanc local (à 7 h 30 du matin, notez bien). Il a refusé tout paiement et m’a même donné des cadeaux pour le voyage. C’était une véritable expérience, mais j’ai eu l’occasion de vivre des moments similaires à maintes reprises. Où que je sois allé, j’ai trouvé une table bien garnie de délicieux fromages, de lavash, le pain traditionnel, de salades fraîches, de dolmas, les feuilles de vigne farcies, de vin fait maison, de cognac arménien et de nombreux autres délices. Lorsque j’ai rendu visite à une famille yézidie, on m’a servi à manger et à boire sans interruption jusqu’à tard dans la nuit, et ce
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n’est qu’après minuit que l’on m’a permis de prendre congé. Depuis que leurs ancêtres ont fui les persécutions ottomanes pendant la Première Guerre mondiale, les quelque 40 000 yézidis arméniens sont devenus la principale minorité du pays. Aujourd’hui, le village d’Aknalich abrite même le plus grand temple yézidi du monde, inauguré en 2019. Les yézidis n’auraient en réalité pas besoin d’un temple pour pratiquer leur religion, m’explique Otar, le père de famille. Comme leurs ancêtres nomades étaient toujours en mouvement, certaines familles respectées conservent plutôt une relique sacrée, transmise de génération en génération, et que l’on sort lors d’occasions spéciales. Il me fait l’honneur de me montrer
cet objet vénéré : un antique bol de métal portant une inscription en arabe. Malheureusement, la famille ne sait pas ce que signifient les caractères ni comment la relique est arrivée en leur possession. Les yézidis traditionnels n’apprennent ni à lire ni à écrire — leur religion repose uniquement sur la transmission orale. À peu près de la taille de la Belgique, l’Arménie est facile à parcourir. En une semaine seulement, vous pourrez découvrir une architecture millénaire, des paysages montagneux impressionnants et un artisanat diversifié. Il vaut mieux, cependant, attendre le retour pour faire son régime alimentaire annuel, car les délices arméniens sont trop tentants et l’hospitalité profondément ancrée.
AR M É N I E
Breviarium
GÉORGIE
Gyumri
ARMÉNIE
Artsvakar Aknalich
AZERBAÏDJAN
Eriwan
Ararat
40° N 45° O
TURQUIE
armeniatravel.am AZERBAÏDJAN
IRAN
À faire absolument Les Arméniens sont fiers de leur vin, et à juste titre. Il est absolument nécessaire de déguster différents vins issus de cépages locaux et de différentes caves lors de votre voyage pour découvrir les meilleurs crus. J’ai particulièrement apprécié la dégustation à la Old Bridge Winery, une cave familiale. oldbridgewinery.com
À éviter Bien que la majeure partie du pays soit totalement paisible et sûre, la situation politique extérieure reste tendue. Des échanges de tirs se produisent régulièrement à la frontière avec l’Azerbaïdjan. Des milliers de familles ont perdu des proches lors des guerres de 1992 et 2020. Ce n’est qu’en septembre 2023 que des dizaines de milliers de personnes ont fui le Haut-Karabagh, une région majoritairement peuplée d’Arméniens située à l’intérieur des frontières de l’Azerbaïdjan, après que les forces armées azerbaïdjanaises ont pris le contrôle de la région. Il s’agit d’un sujet délicat que les visiteurs ne doivent aborder qu’avec beaucoup de tact.
Trésors cachés Dans la région d’Artsvakar, non loin du lac Sevan, la famille Mikayelyan fabrique un fromage unique de façon artisanale. Le fromage rouge profond vieilli dans de vieux tonneaux de vin est particulièrement apprécié, mais c’est le fromage au cognac qui m’a vraiment impressionné. Pendant plusieurs mois, on masse la meule quotidiennement à la main pour y faire pénétrer le meilleur cognac arménien. Il est vivement recommandé de prévoir un peu de temps pour cette dégustation fantastique. facebook.com/MikayelyanFF
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ÉGYPT E
Nil éternel Texte Martine Carret
Photos Alice Boursini
La croisière de luxe concoctée par Lazuli Nil alterne visites de sites pharaoniques et excursions à la rencontre du peuple égyptien. Un voyage d’exception au gré du Nil, qui balaie 4 000 ans d’Histoire, de Louxor à Assouan.
La brume d’une aube fantomatique flotte sur le Nil, fleuve mythique qui apporte la vie à l’Égypte au milieu d’un désert incommensurable. Sans ce fleuve, aucune plantation ni aucune habitation n’existerait, aucun humain ne pourrait survivre. Oui, l’Égypte est véritablement « un don du Nil » selon les mots d’Hérodote, 450 ans av. J.-C. L’astre solaire, le dieu Râ dans l’Égypte ancienne, apparaît bientôt. Sur leurs petites embarcations, les pêcheurs commencent à lancer leurs filets en espérant attraper de savoureux tilapias, des perches ou tout autre poisson bon à consommer.
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À bord de notre dahabieh amarrée à la rive, pas un bruit. Il est encore extrêmement tôt, 5 h 30, mais cette aurore se savoure avec délectation. Pieds nus, je déambule le long de la balustrade, admirant simplement le paysage qui soudain se devine. Vais-je me lover sur les coussins du canapé, me prélasser sur une chaise longue ou m’allonger dans le baldaquin ? Alors que la chaleur commence à se faire sentir, la brume grisâtre disparaît et les rives du fleuve se dessinent plus précisément. Le paysage se teinte d’or. Dans une heure, équipage et passagers seront réveillés.
ÉGYPT E Loin des gros bateaux classiques qui défilent sur le Nil à la vitesse TGV, la dahabieh, plus agile, permet d’accoster partout.
EN HAUT
EN BAS L’équipage Lazuli Nil facile le voyage à chaque instant du périple.
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ÉGYPT E
Décoration raffinée dans chaque cabine, espace de bains et chambre.
À GAUCHE
À DROITE La literie est confortable. En été, l’air conditionné est indispensable.
EN BAS Le grand salon du pont principal est l’espace de vie commun. Fauteuils, poufs, coussins... On s’allonge ou on s’assoit pour profiter sereinement du paysage.
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ÉGYPT E Naviguer sur le Nil, c’est remonter le temps et titiller l’histoire des Pharaons tout en observant la vie et le brouhaha du XXIe siècle. C’est aussi vivre au rythme du jour et de la nuit, c’est oublier l’horloge pour se concentrer sur le mouvement des rayons du soleil, s’endormir dans le halo de la lune et retrouver un rythme circadien apaisant. La dahabieh, un bateau ancestral Contrairement aux paquebots qui assurent les liaisons entre Louxor et Assouan avec 200 à 300 passagers à leur bord, la dahabieh n’accueille qu’une douzaine de passagers. Un vrai luxe… La dahabieh est un bateau à fond plat, au faible tirant d’eau (60 cm), qui glisse sur l’eau, tirée par un remorqueur. De temps à autre, lorsque le vent souffle, la dahabieh peut sortir ses belles voiles blanches, mais l’essentiel du voyage se déroule via le petit remorqueur. Wally Aziz, un entrepreneur égyptien francophile, a remis au goût du jour les traversées sur ce type d’embarcation traditionnelle. À la tête du groupe Lazuli Nile Cruises, il en possède désormais huit, dont le Luxor, sur lequel nous avons embarqué. La décoration du pont supérieur est soignée, l’accueil de l’équipage également. Chacun joue un rôle précis sur le bateau. Il y a le responsable des cabines, le chef de la cuisine, le capitaine du remorqueur et celui de la dahabieh, le guide spécialisé en histoire antique, le responsable du pont
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ÉGYPT E
supérieur où sont servis thé, café, karkadé (boisson locale à base de fleurs d’hibiscus) et où se trouve la fontaine à eau… Chaque employé veille sur le confort des passagers avec un soin tout particulier. En deux mots : luxe raffiné. Des sites archéologiques classiques À Louxor, la balade des sites pharaoniques s’effectue de façon classique. On visite le temple de Karnak, reconnaissable à son obélisque unique qui en orne l’entrée et dont le jumeau trône majestueusement sur la place de la Concorde à Paris depuis 1836. Les autorités égyptiennes s’emploient à restaurer naturellement les couleurs des colonnes de l’imposante salle hypostyle et des ouvrières travaillent minutieusement à dégager chaque coloris. Avec une superficie de 100 hectares, l’imposant site religieux de Karnak, dédié notamment au dieu Amon-Rê, trouble le visiteur par sa beauté et sa démesure, ses colonnes de 24 mètres de hauteur, son lac sacré et ses 2 000 ans de constructions ininterrompues au fil des dynasties royales. Sur la rive occidentale du Nil, la célèbre vallée des Rois se profile avec ses tombes dissimulées dans les montagnes. Nous en visitons trois, très bien conservées et surtout très colorées. Au gré du fleuve La dahabieh permet de s’arrêter sur des sites archéologiques méconnus, comme le spéos (temple creusé dans le roc) du général Horemheb, les carrières de grès de Silsila ou les tombes rupestres d’El Kab.
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ÉGYPT E Les visites sont toujours stupéfiantes. La grandeur et la beauté des monuments laissent pantois les visiteurs.
EN HAUT
Chapeau et crème solaire ne sont pas des accessoires, mais des incontournables.
À GAUCHE
À DROITE Les guides égyptiens aiment partager leur savoir patrimonial.
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Outre ses huit dahabiehs qui naviguent paisiblement sur le Nil, Lazuli Nil propose désormais une croisière sur le lac Nasser, en direction des temples de Ramsès II à Abu Simbel.
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ÉGYPT E Nous effectuons aussi des visites surprenantes, notamment dans le village de Basaw, où les femmes préparent le pain dans un four traditionnel et où nous accompagnons des hommes partant à la pêche. Dans la ville de Daraw, nous nous baladons dans les rues où les marchands de tapis et de ferraille côtoient les bouchers en plein air. C’est là, en dehors des circuits touristiques, que l’on découvre l’Égypte, la vraie, dans ces rues colorées, bruyantes et animées, avec ces tuk-tuks qui klaxonnent pour que piétons ou ânes se poussent. La semaine se déroule paisiblement, entre barbecue nocturne et musique sur la rive, baignade dans le Nil, marche dans les plantations et visite des temples d’Edfou (dédié au dieu faucon) et de Kom Ombo (dédié au dieu crocodile). À Assouan, la visite du temple de la déesse Isis, sur l’île de Philae, clôture un voyage d’exception. Le son et lumière est à peine terminé que l’on pense déjà à revenir.
Bon à savoir 8 dahabiehs Croisières toute l’année, 6 jours/5 nuits. lazulinil.com
Notre conseil Passez du temps au Caire et à Louxor avant d’embarquer sur la dahabieh. Au départ d’Assouan, partez sur les rives du lac Nasser pour une visite des temples de Ramsès II à Abu Simbel. Ne faites pas l’excursion à la journée, mais passez une nuit sur place.
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RAJAST HAN
Commandé en 1899 par le maharajah de Jodhpur, le cénotaphe Jaswant Thada est entièrement réalisé en marbre blanc. En arrière-plan, l’imposant fort qui veille sur la ville disparaît déjà dans l’obscurité.
EN HAUT
EN BAS Les havelis ont été construites aux XIXe et XXe siècles par des commerçants devenus fortunés.
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RAJAST HAN
Au pays des Rajputs et des Rabaris Texte & photos Laurent Nilles
Le Rajasthan : voilà un nom empli de promesses ! Le nom de cet État indien désertique signifie « terre des rois », rien que ça ! Il évoque des époques révolues où de puissants Rajas et princes régnaient dans les palais somptueusement décorés et les forts majestueux.
Après l’indépendance du pays en 1947, les souverains aristocratiques ont perdu presque tous leurs privilèges. Cependant, les majestueux édifices de leurs anciennes résidences témoignent toujours de la richesse et de la glorieuse histoire de leurs royaumes. Les impressionnants forts des villes de Jaipur, de Jaisalmer ou de Jodhpur figurent depuis longtemps sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est surtout dans les régions rurales que les traditions sont encore vivantes, et le passé encore palpable. À Mahansar, un village situé au milieu de nulle part entre New Delhi et Bikaner, je suis invité par Maheshwar Singh, le petit-fils du dernier Raja, à loger dans sa ré-
sidence construite en 1768. Aujourd’hui oubliée du monde, la région était au XIXe siècle le lieu de résidence de nombreux marchands fortunés, dont les havelis, des maisons résidentielles ornées de fresques colorées, bordaient les rues. Comme la plupart de ces bâtiments qui tombent lentement en ruine, mais qui sont toujours habités, le palais de M. Singh a connu des jours meilleurs, mais c’est précisément cette authenticité, associée à une hospitalité sincère, qui fait le charme de la région. La fierté de leur propre héritage culturel est particulièrement évidente chez les Rajputs, la caste de guerriers dont sont issus les anciens souverains. Lorsqu’une famille m’invite à déguster un chai,
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RAJAST HAN
le thé épicé populaire en Inde, on me montre une ancienne épée tulwar, preuve de leur noble ascendance. Dans la famille depuis des générations, cet héritage est toujours aussi tranchant qu’au premier jour, affirme le grand-père Dhan Singh avec une fierté non dissimulée. Il insiste même pour se faire photographier avec la relique. Des modes de vie hérités Comme par le passé, d’autres castes gagnent encore leur vie aujourd’hui. Les Kumhars sont des potiers qui fabriquent, entre autres, des diyas (petites lampes à huile) et des bhars (tasses traditionnelles) pour les vendeurs de chai. Ce métier se transmet de génération en génération, tout comme chez les Kalbelias, célèbres saltimbanques et charmeurs de serpents. Je rencontre Sindhi Nath, un membre de cette communauté, au marché annuel des chameaux à Pushkar, où il tente tant bien que mal de gagner quelques roupies avec son cobra. En raison d’une épidémie de fièvre aphteuse, l’événement n’a pu être confirmé qu’au dernier moment et de nombreux visiteurs n’ont donc même pas fait le déplacement. Après deux ans d’interruption due à la pandémie de COVID-19, c’est à nouveau un coup dur, non seulement pour le fakir et son reptile, mais aussi pour les éleveurs de chameaux qui dépendent du commerce de ces animaux.
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RAJAST HAN Le charmeur de serpents est tributaire de la générosité de son public. Cette activité ne permet pas de s’enrichir.
EN HAUT
C’est de la caste guerrière des Rajputs que sont issus les anciens souverains de la région.
À GAUCHE
À DROITE Les potiers de la caste des Kumhars ne fabriquent pas seulement des lampes à huile, mais aussi des récipients pour l’eau et des marmites, bien sûr à la main.
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RAJAST HAN
Certains des anciens puits à degrés, comme ici à Jodhpur, sont encore utilisés aujourd’hui.
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À DROITE Presque un cliché parfait, Sindhi Nath se présente avec une moustache, des boucles d’oreilles en or et un turban coloré.
RAJAST HAN
Les Rabari sont sans doute les éleveurs de bétail les plus célèbres du Rajasthan.
À GAUCHE
À DROITE L’enroulement du turban s’apprend. Une fois dénoué, ce couvre-chef typique des Rabari peut mesurer jusqu’à neuf mètres de long.
EN BAS Les chameaux font encore partie intégrante du paysage routier du Rajasthan, bien que leur omniprésence diminue lentement mais sûrement.
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RAJAST HAN Quelques dizaines d’entre eux se sont tout de même présentés dans l’espoir d’obtenir un bon prix pour les animaux qu’ils ont apportés. Il semble toutefois que les acheteurs ne se pressent pas et les quelques offres sont refusées, car jugées outrageusement basses. Il y a quelques années encore, les chameaux étaient des animaux de trait très demandés. En raison de la construction de meilleures routes, ils sont moins prisés et le prix s’en ressent. En harmonie avec la nature Même les Rabaris, les éleveurs de bétail les plus célèbres du Rajasthan avec leur tenue distinctive, ont en grande majorité opté pour d’autres animaux de travail malgré l’importance mythologique que revêtent pour eux les chameaux. « Selon la légende hindoue, le premier Rabari a été créé par le dieu Shiva pour garder les chameaux conçus par sa femme Parvati », raconte Fateh, un jeune berger, qui me montre quelques jours plus tard sa maison dans les environs de la chaîne de montagnes des Aravalli. « Notre gagne-pain a toujours été les animaux. Les vaches donnent du lait, les moutons sont appréciés pour leur laine, vendue en grosses balles aux grossistes. » Vêtus entièrement de blanc, avec un turban rouge et une moustache imposante, les hommes se reconnaissent de loin. Les femmes Rabari se distinguent également par leurs accessoires uniques : elles portent de nombreux bracelets bleu clair, particulièrement remarquables, des épaules
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RAJAST HAN
Sur un feu ouvert, une femme du Rabari Chai, prépare le traditionnel thé aux épices.
jusqu’aux coudes. Ces bijoux identifient les femmes mariées. Fabriqués aujourd’hui principalement en plastique bon marché, ils étaient autrefois en ivoire ou en os. Les tatouages de symboles traditionnels, un signe d’appartenance, ornent les mains, voire les visages des générations plus âgées, mais cette pratique disparaît progressivement chez les femmes plus jeunes. La mode de vie ancestral nomade a, lui aussi, presque disparu. Aujourd’hui, la plupart des Rabaris vivent de manière sédentaire et
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cultivent même du mil et d’autres céréales pour leur propre usage. Malgré tout, pas de clôtures ni de limites, les bergers vivent en harmonie avec la nature autant que possible. Dans leur région d’origine, autour de Bera, une petite population de léopards en liberté a même survécu. Bien que les félins s’emparent de temps en temps d’un jeune mouton, les bergers laissent les chasseurs tachetés faire leur travail. « Nous considérons cela comme un sacrifice à Shiva, qui protège en retour les troupeaux contre d’autres mal-
heurs », explique Phuda Ram, un berger plus âgé, en aspirant la fumée de sa pipe de tabac Chillum de l’après-midi. Les léopards attirent également de plus en plus de touristes, créant ainsi une nouvelle source de revenus bienvenue aux Rabaris. Cependant, il reste à voir si cette industrie sera aussi durable que les anciens modes de vie, ou si, au contraire, avec l’augmentation du nombre de visiteurs pas toujours respectueux, elle représentera une menace pour l’équilibre fragile. L’avenir nous le dira.
RAJAST HAN
AFGHANISTAN
Breviarium
CHINE
PAKISTAN
New-Delhi
NÉPAL
Mahansar Pushkar Jaipur Jodhpur
BHOUTAN
BANGLADESH
MYANMAR
INDE
SRI LANKA
26° N 73° E
tourism.rajasthan.gov.in
À faire absolument Il est absolument nécessaire de séjourner dans les havelis historiques que l’on trouve (presque) partout dans l’État désertique. Qu’ils soient parfaitement rénovés ou qu’ils affichent beaucoup de patine, il y en a pour tous les goûts et tous les budgets. Sans beaucoup de confort, mais avec d’autant plus de charme, vous pouvez séjourner au Narayan Niwas Castle où vous serez hôte du petit-fils du dernier Raja. mehansarcastle.com
À éviter Les attractions touristiques principales du Rajasthan sont très fréquentées. Le fort d’Amber à Jaipur peut attirer jusqu’à 5 000 visiteurs les bons jours. Si vous voulez éviter la foule, il est conseillé de vous lever tôt pour arriver avant les bus de touristes. Malheureusement, les léopards de Bera ne sont plus un secret. Ici, vous devriez essayer de réserver dans un camp responsable. berasafarilodge.com
Trésors cachés Le Dhanna Ram Ki Dhani Village Homestay, situé à mi-chemin entre Jaisalmer et Jodhpur, est parfait pour vivre une expérience authentique de la vie dans un village indien au cours d’une nuit dans une famille d’accueil conviviale. Les chambres sont fonctionnelles et propres, la nourriture, délicieuse, est faite maison, et le fils de la famille sert d’interprète et de guide. osianvillagesafari.com
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M O N G O L I E
Jeu de couleurs en bleu Texte & photos Laurent Nilles
Avec seulement deux habitants par kilomètre carré, la Mongolie a la plus faible densité de population au monde. Sur ses vastes plaines vivent des peuples nomades qui, depuis l’époque de la Grande Horde et de Gengis Khan, ont préservé un mode de vie autarcique, adapté aux rigueurs des conditions météorologiques extrêmes.
De la fumée blanche monte vers le ciel, révélant la présence d’une yourte, la modeste tente de vie des nomades mongols, qui se perd dans l’immensité du paysage enneigé. Malgré le soleil éclatant, il fait amèrement froid, les températures avoisinant les -30 °C, mais à l’intérieur de la tente dépourvue de fenêtres, un vieux poêle en fonte diffuse une chaleur réconfortante. Lorsque le chaman franchit la porte d’entrée après le rituel matinal en l’honneur des ancêtres, sa femme est déjà en train de faire bouillir de l’eau pour préparer le traditionnel thé au lait légèrement salé. Sur la table au centre de la yourte s’entassent
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de la viande de mouton cuite, des bouteilles d’eau-de-vie importée et des friandises spécialement achetées pour le Tsagaan Sar, le Nouvel An mongol. Tout est prêt pour accueillir les invités venus célébrer l’occasion dans leur plus belle tenue, le Deel, un long manteau de tissu satiné finement orné. Pendant la fête annuelle de la fin de l’hiver, tout semble se dérouler au ralenti. Les habitants des villes rendent visite à leur famille dans les villages, les croyants se rendent en pèlerinage dans les monastères bouddhistes et les sites chamaniques, tandis que les festivals culturels attirent des foules de curieux.
M O N G O L I E Lors de leurs transes, les chamans portent des vêtements sacrés qui dissimulent leur visage. L’identité du chaman n’a plus d’importance lorsque les ancêtres prennent possession de son corps.
EN HAUT À DROITE
EN HAUT À GAUCHE À l’occasion du festival de la glace, ce lugeur s’est particulièrement mis en beauté.
EN BAS Après le rituel, le chaman se fait passer le tabac et la pipe par sa femme.
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M O N G O L I E
EN HAUT À GAUCHE Aujourd’hui, 30 moines vivent à nouveau à Amerbayasgalant, après que le monastère a été laissé à l’abandon pendant la période communiste.
À l’occasion du Nouvel An, les Mongols portent leur plus beau vêtement : le deel.
EN HAUT À DROITE
EN BAS Le monastère d’Amerbayasgalant au milieu de nulle part : il faut parcourir plus de 60 kilomètres jusqu’à la prochaine grande agglomération, soit près de trois heures de route en 4x4.
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M O N G O L I E Un héritage spirituel À Amarbayasgalant, l’un des rares temples épargnés par les purges staliniennes des années 1930, le chant des moines bouddhistes résonne à travers le site historique et se mêle au grincement des moulins à prières. Certains des fidèles qui ont fait le voyage pour assister aux cérémonies de Tsagaan Sar ont apporté en offrande une écharpe en soie bleue, appelée Khata. La couleur bleue fait référence au dieu céleste éternel, Tengri, qui était déjà invoqué à l’époque de Gengis Khan, bien avant que la philosophie de Siddhartha Gautama ne se répande parmi les nomades de la steppe mongole. L’héritage spirituel discret des ancêtres se retrouve ainsi dans les pratiques bouddhistes, mais aussi dans les Ovoos, monuments sacrés sous forme de branches de bois dressées en pyramides ou de tas de pierres rondes, qui témoignent encore aujourd’hui de la puissance de l’influence chamanique. Ils se trouvent en bord de route, souvent sur une colline ou une montagne, et les voyageurs s’y arrêtent pour une courte prière et une petite offrande, afin d’implorer la protection des ancêtres et des dieux. Les rennes de la taïga La vénération chamanique du ciel bleu éternel est encore profondément enracinée dans les régions boisées de la taïga, à l’extrême nord du pays. Cette région isolée est habitée par les nomades Dukha, également connus sous le nom de Tsaatan, ce qui signifie « ceux qui possèdent des rennes ». Ganbaa, le chef informel
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M O N G O L I E J’ai également rencontré un chasseur d’aigles lors de ce populaire festival de glace.
À GAUCHE
Les ovoos sont des lieux de prière chamaniques où les voyageurs font une petite offrande pour demander la protection des ancêtres.
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M O N G O L I E
d’une petite communauté qui partage un campement en lisière de la forêt en hiver, explique : « Par temps froid, les rennes prospèrent, mais ils ne tolèrent pas de températures trop élevées. Nous devons donc éviter principalement en été les régions où il fait trop chaud. » Les rennes errent librement, mais ils retournent régulièrement d’eux-mêmes au campement des Dukha, car c’est le seul endroit où ils peuvent obtenir du sel des bergers, un minéral précieux dont les animaux ont grandement besoin en hiver. À intervalles réguliers, tout le troupeau, qui compte plus d’une centaine de bêtes, est rassemblé par les Dukha, pour en faire l’inventaire. Même la femme la plus âgée de la communauté, le visage tanné par des décennies de vent et d’intempéries, se déplace à cette occasion personnellement pour inspecter le troupeau et identifier ses rennes. Les ongulés passent la nuit attachés près du campement et sont ainsi bien protégés contre les éventuelles attaques de loups, les prédateurs les plus redoutables de la région. Le lendemain matin, ils sont libérés, à l’exception de quelques mâles, qui serviront de montures aux nomades dans les jours à venir. Il y en a toujours d’autres qui restent pour répartir la charge de travail. De cette manière, les animaux peuvent profiter de la vie en liberté relative, mais les cavaliers doivent s’habituer à un nouvel animal plusieurs fois par mois.
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M O N G O L I E C’est dans le froid que les rennes se sentent le mieux et vivent en grande partie de manière autonome. Ils retournent néanmoins volontiers vers les hommes, car les bergers leur fournissent du sel très recherché.
EN HAUT
On rassemble le troupeau avant de procéder à l’inventaire.
EN BAS À GAUCHE
EN BAS À DROITE Les Dukha n’ont pas besoin de réfrigérateur. Ici, une femme est en train de sortir du lait congelé de son garde-manger en plein air.
PAGE SUIVANTE Le bleu presque irréel du lac Khövsgöl, gelé sur plusieurs mètres d’épaisseur, valait à lui seul les efforts du voyage.
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M O N G O L I E
Les célèbres troupeaux de chevaux des Mongols vivent à l’état semisauvage.
Ce n’est que lorsqu’une bête de monte est nécessaire que les nomades se servent au lasso dans le troupeau.
En route sur la glace épaisse Les meneurs de traîneaux mongols du lac Khövsgöl adoptent la même approche avec leurs chevaux. À l’aide d’un lasso en cuir, ils sélectionnent parmi un troupeau d’environ 50 chevaux semi-sauvages certains animaux qui participeront à des courses ou qui tireront des visiteurs sur la glace d’un bleu profond lors du festival de la glace. Le festival attire chaque année des centaines de participants qui s’af-
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frontent au cours de compétitions typiques et atypiques : tir à l’arc sur la glace, courses de traîneaux, mais aussi une sorte de pétanque mongole, où des os dorés d’animaux sont utilisés à la place des boules d’acier. Avec sa beauté irréelle, l’eau claire et glacée, qui brille de toutes les nuances de bleu sous le soleil de l’hiver, est toutefois la star incontestée. La glace, épaisse de près de deux mètres, supporte voitures et
camions et devient durant la saison froide une autoroute pour le transport de personnes et de marchandises. Les fissures blanches qui s’étendent comme des veines sur la surface bleue du lac, dues au mouvement constant de la glace, rappellent toutefois les risques d’une telle traversée. Sous la splendeur de cette merveille de la nature, on raconte que le fond profond du lac est jonché de plus d’épaves de voitures que de bateaux…
M O N G O L I E
Breviarium
46° N 103° O visitmongolia.com
Taiga
RUSSIE
Lac Khövsgöl Amerbayasgalant Ulaanbaatar
MONGOLIE
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À faire absolument Étant donné que les routes ne sont pas toujours praticables en hiver et qu’en Mongolie, les distances ne sont pas courtes, il est absolument nécessaire de prévoir suffisamment de temps et de rester flexible. De plus, par exemple, pour rendre visite aux Dukha dans la région frontalière de la Russie, vous aurez besoin d’une autorisation des autorités locales, ce qui peut prendre du temps. Par ailleurs, il est fortement recommandé d’essayer de faire un arrêt (voire de passer la nuit) chez une famille nomade — l’hospitalité est très importante ici.
À éviter Un voyage en Mongolie en hiver ne doit pas être sous-estimé. Avec des températures pouvant atteindre -30 °C la nuit et tôt le matin, il est impératif de rester constamment au chaud. Même à l’intérieur des yourtes, il peut faire très froid, la nuit, lorsque le feu s’éteint dans le poêle. Il ne faut donc pas lésiner sur l’équipement, même si les vêtements spécialisés pour le froid polaire peuvent coûter cher. Il est possible de louer certaines choses sur place, même s’il s’agit souvent de copies bon marché (et moins chaudes) en provenance de Chine.
Trésors cachés La cuisine mongole de campagne est assez monotone, surtout en hiver, quand il n’y a ni légumes ni fruits. L’utilisation d’épices reste rare et il n’y a généralement qu’un seul plat simple. Si vous souhaitez déguster les meilleures recettes que le pays a à offrir, vous devez absolument vous rendre dans l’un des restaurants populaires de Modern Nomads. modernnomads.mn
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Miami Vibes Texte & photos Stefanie Bisping
À Miami, on parle plus espagnol qu’anglais, les palmiers poussent haut comme des maisons. En plus des influences culturelles et culinaires d’Amérique latine, une scène d’art de rue dynamique fait le charme de la métropole.
« One dollar, one dollar ! », crie Francesco. Depuis 34 ans, le vendeur ambulant que l’on surnomma affectueusement le « Grandfather of Little Havana » vend des billets de loterie dans la Calle Ocho. Derrière lui, au Domino Club fondé en 1963, des hommes et des femmes d’âge mûr discutent et débattent en jouant aux dominos sous un auvent qui les protègent du soleil. Les touristes se pressent dans un magasin de cigares pour regarder un « Master Cigar Roller » à l’œuvre. D’autres s’arrêtent à la Ventanita, la petite fenêtre du bar au nom simple « El Pub », pour prendre un petit café censé contenir cinq fois plus de caféine qu’un expresso normal. Être cubain, ce n’est jamais pour les timides. C’est pourquoi Armando González
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commande également de délicieuses beef empanadas, des chaussons de pâte frite farcis de bœuf. « Nous aimons les plats frits et nous aimons le rhum », voilà la manière dont il résume les coutumes culinaires du pays où il est né il y a 21 ans. Aujourd’hui, il guide les visiteurs à travers Little Havana lors du Cuban Food Tour. Cela ressemblerait presque à la capitale cubaine, à l’exception de la circulation automobile, du McDonald’s décoré de carreaux colorés des Caraïbes et de la grande fresque murale qui représente Gloria Estefan, née à La Havane et établie à Miami, et son mari Emilio Estefan, producteur de musique. Sous le nom de « Miami Sound Machine », le couple a autrefois créé la bandeson de la ville.
M IAM I Le coq fait la loi dans la Calle Ocho de Little Havana. Il est en effet considéré par les Cubains en exil comme un symbole de prospérité et de liberté.
EN HAUT
© Bibi Wintersdorf
EN BAS Voici de quoi sont faits les rêves : les plages de Miami Beach sont blanches comme du sucre en poudre.
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M IAM I
M IAM I
Icônes de Little Havana : Gloria et Emilio Estefan ont créé la bandeson de la ville sous le nom de « Miami Sound Machine ».
À GAUCHE
À DROITE Les façades colorées définissent le quartier Art déco au sud de Miami Beach.
EN BAS Y a-t-il plus beau ? Le matin, les coureurs de la plage ont toute la splendeur de South Beach pour eux.
80 000 personnes vivent ici sur près de quatre kilomètres carrés, expose Armando en distribuant des empanadas — une bonne base pour les mojitos rafraîchissants qui attendent à l’arrêt suivant qui se fera au bar à tapas « CubaTa ». Plus tard, il y aura aussi toutes sortes de pâtisseries sucrées. Les rues du quartier sont le meilleur endroit de Miami pour découvrir la cuisine et la culture cubaines, explique-t-il. Il sait de quoi il parle : Armando a grandi à La Havane avec ses parents et ses grands-parents avant de venir aux États-Unis à l’âge de dix ans. Il a eu la chance de fréquenter une école ici où il a pu obtenir un diplôme de fin d’études secondaires américain ainsi qu’un baccalauréat espagnol. Grâce à un grand-père né en Espagne, il possède également le passeport espagnol, ce qui lui permet d’étudier en Europe. Mais il doit d’abord se rendre à Cuba pour renouveler son passeport cubain. « Avec la présidence de Trump, la situation là-bas s’est considérablement détériorée, dit-il. L’embargo renforcé a significativement réduit les revenus issus du tourisme. Et puis il y a eu la pandémie ! Pourtant, c’est un si beau pays. » Il croit que la plupart des Cubains exilés rentreraient si la situation s’améliorait là-bas. « J’espère que j’aurai encore l’occasion de le voir. » Environ 70 % des habitants de Miami parlent espagnol. Les nouveaux arrivants d’Amérique latine transmettent la langue à leurs enfants. La plupart parlent aussi couramment l’anglais que l’espagnol ; en même temps, de nombreux Américains sans ascendance hispanique maîtrisent également la
langue, ce qui est étonnant dans un pays où l’apprentissage des langues étrangères ne revêt que peu d’importance dans le système éducatif. La culture latino prononcée contribue autant à la fascination de la ville que la végétation tropicale et les plages de sable blanc de Miami Beach. Ainsi, même des scénarios typiquement américains tels que la prolifération incontrôlée des gratte-ciels et les autoroutes urbaines sur pilotis perdent une partie de leur caractère effrayant. Les influences latino-américaines sont également essentielles pour le palais : la ville, désignée par un magazine américain comme « la ville de la gastronomie de l’année », a vu sa gastronomie auréolée de onze étoiles par les testeurs du Guide Michelin. Si beaucoup ont été attribuées à des restaurants japonais et des steakhouses, l’une d’elles brille au-dessus de la cuisine colombienne d’« Elcielo Miami », une autre au-dessus de la cuisine mexicaine de « Los Félix ». En dessous du niveau des étoiles, les bars et restaurants cubains, caribéens et sud-américains semblent omniprésents — Gloria et Emilio Estefan gèrent d’ailleurs un restaurant cubain. Gonzalo Lanao, chef boulanger chez « Zak the Baker », est né au Pérou, Desiree di Falco, la pâtissière de l’établissement, est originaire du Venezuela. En revanche, le chef cuisinier Cleophus Hethington et le propriétaire Zak Stern sont originaires de Miami. La boulangerie, avec son café attenant, est spécialisée dans les produits de boulangerie casher ; c’est pourquoi les testeurs du Guide Michelin ont attribué un Bib Gourmand récompensant
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Chez « Zak the Baker », la façade est presque aussi attrayante que ses pâtisseries.
À GAUCHE
un bon rapport qualité-prix dans un pays où le pain blanc insipide est la norme. Les croissants aux amandes et au chocolat, les toasts à l’avocat, les feuilletés farcis au fromage ou au saumon, ainsi que les soupes et les salades attirent tellement de monde à Wynwood, même un mardi matin, que la file d’attente s’étend jusqu’à la porte. Comme presque toutes les surfaces de ce quartier industriel, la façade de l’immeuble est une œuvre d’art colorée. Les voisins de Zak comprennent un parking à la façade habilement conçue en gris et noir, un musée des selfies et le musée du Graffiti Wynwood Walls, situé en face, qui expose 22 fresques colorées en plein air réalisées par des artistes des ÉtatsUnis, mais aussi du Brésil, du Japon, d’Italie et d’Allemagne, ayant une durée de vie moyenne de trois ans. Elles sont ensuite remplacées par de nouvelles œuvres. « Je veux promouvoir l’art et les artistes. J’adore appeler un artiste et lui dire que nous voulons une de ses œuvres, explique Jessica Goldman Srebnick, la directrice du musée. Être artiste demande tellement de temps et de courage, et notre musée peut les aider à progresser. » Elle invite dix artistes chaque année, et pour beaucoup d’entre eux, son appel marque le début d’une carrière internationale. La seule exigence est le thème annuel changeant. « Fear Less » en était un, « Human Kind », un autre — les jeux de mots plaisent aussi. Le musée se veut un lieu de joie plein d’espoir et inspirant. En réalité, même la chaleur brûlante du midi ne parvient pas à diminuer la fas-
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cination que procurent les tableaux originaux. Des œuvres murales illuminent également les façades des bâtiments environnants. « La ville ne s’étend plus en largeur, mais en hauteur, et les graffitis avec elle », déclare Goldman. Cela n’a pas toujours été le cas. « Le quartier était en train de mourir au début des années 2000, en réalité, plus personne n’y vivait, raconte-t-elle. L’endroit où nous sommes maintenant était un parking en gravier ». De plus, il y avait de nombreux entrepôts sans fenêtres — idéaux pour les graffitis. « Beaucoup de gens considèrent cela comme du vandalisme, mais nous le voyons comme des toiles pour l’art de rue », explique Jessica. Aujourd’hui, Wynwood compte plus de 70 galeries et musées, dont le musée Rubell avec une collection privée exceptionnelle d’art contemporain ainsi que des restaurants, des bars et des gens qui aiment vivre ici. Le père de Jessica, Tony, a fondé le musée Wynwood Walls en 2009, son ouverture a marqué un tournant dans la transformation du quartier autrefois en déclin. Le site d’anciennes manufactures en faillite de l’industrie du textile et de la chaussure est devenu un quartier tendance. L’investisseur immobilier Tony Goldman s’était déjà intéressé au quartier new-yorkais de Soho dans les années 1970. Il a acheté 18 immeubles et attiré un public jeune et aisé dans le sud de Manhattan avec des restaurants élégants. Une décennie plus tard, il a acheté 18 bâtiments Art déco en mauvais état à Miami Beach, une zone en proie à la criminalité,
À DROITE Tout est si vert : Wynwood est aujourd’hui un eldorado du street art.
EN BAS Une façade street art : l’art du graffiti au Wynwood Walls Museum.
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Voyage dans le temps à la fin des années trente : façades Art déco sur Ocean Drive à South Beach.
pendant 18 mois consécutifs. Il a préservé les maisons avec leurs intérieurs Art déco et a ainsi contribué à la renaissance de South Beach en tant qu’attraction touristique et quartier résidentiel huppé. Il a ensuite tourné son attention vers Wynwood, où il a exprimé son amour pour l’art urbain. Tony Goldman est décédé en 2012 à l’âge de 68 ans, laissant un message à ses enfants Jessica et Joey : « Il est important de laisser une empreinte positive sur la planète. Faites quelque chose d’extraordinaire ! » Le musée offre l’occasion de le faire. Rafael Cuenca connaît Miami Beach comme sa poche. Il a égale-
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ment l’histoire du raid immobilier de Tony Goldman dans son répertoire. Cet Équatorien de naissance est un voyageur passionné. En Europe, Istanbul a été sa destination préférée, précisément parce que la métropole turque n’est pas vraiment européenne, dit-il. Cependant, il préfère voyager en Amérique latine. Sa patrie, l’Équateur, lutte actuellement contre une forte criminalité, et les conditions y sont comparables à celles de Miami Beach dans les années 80. Cuenca possède une connaissance encyclopédique des près de 1 000 bâtiments Art déco de South Beach et de l’histoire de l’île, depuis l’époque où elle était une plantation de mangues et d’avocats
au XVIIIe siècle, jusqu’au début du tourisme dans les années 1930, en passant par l’assassinat du designer Gianni Versace devant sa maison d’Ocean Drive il y a 25 ans. Il montre à ses clients le News Café, où Versace achetait des journaux italiens tous les matins. Le 15 juillet 1997, le créateur de mode ne s’est pas attardé pour prendre un café, mais est retourné immédiatement dans sa villa. Son assassin l’a abattu alors qu’il essayait d’entrer sur sa propriété. Aujourd’hui, la villa de Versace, la Casa Casuarina, est un hôtel cinq étoiles. Selon Cuenca, c’est le bâtiment le plus photographié des États-Unis après la Maison-Blanche.
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1 The Setai Hotel Situé en bord de mer, avec piscines extérieures et des intérieurs d’inspiration asiatique, l’hôtel cinq étoiles The Setai à Miami Beach offre un hébergement dans son bâtiment des années 1930 avec des suites Art déco ainsi que dans une nouvelle tour avec des suites Ocean (vue sur mer). À partir de 500 euros par nuit pour deux personnes.
thesetaihotel.com
4 Zak the baker À Wynwood, en plus de l’art, un petit déjeuner chez Zak, le boulanger, vaut le détour. Le soir, un service de falafels est également proposé.
zakthebaker.com
2 Mayfair House Hotel Le Mayfair House Hotel de Coconut Grove propose de grandes chambres avec balcons, décorées dans le style des années 1930. Une lettre de bienvenue tapée à la machine à écrire et une baignoire à pieds turquoise vous accueilleront. À partir de 250 euros par nuit.
mayfairhousemiami.com
5 Miami Culinary Tours La visite gastronomique et culturelle de Little Havana a lieu cinq fois par jour et coûte 69 dollars par personne, dégustations incluses.
miamiculinarytours.com
3 Restaurant Sexy Fish Vivez une expérience visuelle au restaurant Sexy Fish dans le quartier financier de Brickell, à la décoration colorée avec des fruits de mer, des œuvres d’art de Damien Hirst et des lampes de Frank Gehry. Dans les toilettes pour hommes se trouve une réplique grandeur nature de Daniel Craig alias James Bond.
sexyfishmiami.com
6 Restaurant Makoto Au restaurant japonais Makoto, situé dans le luxueux centre commercial Bal Harbour Shops, il arrive parfois de croiser Shakira et Gisele Bündchen venues déjeuner.
makoto-restaurant.com
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Entre authenticité et responsabilité Le tourisme a toujours été un secteur économique important, reliant des personnes de différentes cultures et facilitant l’échange de traditions et d’expériences. Alors que voyager rend le monde accessible à beaucoup, le tourisme de masse apporte également ses défis écologiques et sociaux. C’est ici qu’intervient le tourisme durable : il vise à minimiser les impacts négatifs sur l’environnement et les populations locales tout en offrant aux voyageurs une expérience authentique.
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10 %
d’augmentation de l’écotourisme au cours de l’année écoulée.
87%
des voyageurs veulent voyager de manière durable.
70 %
des voyageurs sont prêts à payer plus cher pour un hébergement respectueux de l’environnement.
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2.000 millions de touristes dans le monde sont considérés comme des écotouristes.
30 %
de réduction de l’empreinte carbone lorsque les voyageurs choisissent des hébergements respectueux de l’environnement.
15 %
des chaînes hôtelières mondiales proposent désormais des hébergements respectueux de l’environnement.
333
milliards de dollars, c’est la dépense annuelle mondiale consacrée à l’écotourisme.
80 %
des voyageurs pensent que les entreprises devraient proposer des options de voyage plus durables.
52 %
des voyageurs ont déclaré qu’ils seraient plus enclins à choisir une entreprise de voyage en fonction de son engagement en faveur du voyage durable.
45
pays ont adopté les critères du tourisme durable.
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Le Tasmanian Giant Freshwater Crayfish, également appelé Tasmanian Giant Freshwater Lobster : l’écrevisse géante de Tasmanie.
EN HAUT
© Adam Gibson
EN BAS En route pour les les chutes de Philosopher à Waratah, nous traversons une forêt vierge à couper le souffle.
© Jess Bonde
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Escapade dans un Paradis culinaire Texte Joscha Remus
Arriver en Tasmanie après avoir arpenté le continent australien a un petit côté agaçant tant la vie semble paisible ici ! Cette île pas trop chaude à taille humaine héberge des habitants sympathiques, 19 parcs nationaux, des forêts ombragées, des plages majoritairement désertes et, surtout, une cuisine délicieuse qui attendent les touristes.
Gorge du Serpent arcen-ciel, montagne des forêts dans les nuages, vallée où murmurent les arbres… En Australie, certains lieux semblent sortis tout droit d’un conte de fées ou d’un roman de fantasy. Sur la fabuleuse île de Tasmanie, le niveau monte encore d’un cran. On y trouve aussi bien un jardin d’Eden qu’une localité au doux nom de Paradis. The Garden of Eden se situe au sud de Devonport. Des pionniers écossais ont autrefois donné ce nom à la plaine littorale ainsi qu’à une petite rivière. Juste à côté, ils ont fondé un village baptisé Promised Land, La Terre Promise. Les touristes de passage
en Tasmanie ne peuvent que leur donner raison. L’air le plus pur au monde La Tasmanie est une île décontractée, parfaite pour se ressourcer. Come down for air – venez et respirez. À travers ce slogan, la Tasmanie vante ses charmes aux visiteurs. Rien d’étonnant à cela, car l’île offre l’air le plus pur au monde et, bien entendu, les pluies les plus limpides, baptisées Cloud Juice ou « nectar de nuages » par un producteur d’eau minérale. L’absence de pollution est due à la localisation de la Tasmanie dans l’océan austral. En effet, l’île est très éloignée des autres terres
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émergées. En Tasmanie, la Belle tempérée, les lacs des forêts tropicales étaient autrefois alimentés par des glaciers. L’air marin de l’océan Antarctique confère aux pommes — et donc au cidre — des arômes inégalables. L’été, une brise rafraîchissante souffle sur ce territoire. Au sud, on peut admirer le ballet des baleines, des albatros et des aigles de mer au cours d’une croisière unique le long de falaises abruptes. Au bord des routes, on peut apercevoir des panneaux qu’on ne s’attendrait pas à trouver en Australie, dont « Rouler lentement en cas de verglas », par exemple. L’hiver, les aurores australes, ou Aurora Australis, dansent la nuit dans le ciel tels de délicats rideaux iridescents. Le cœur humide et vert de la Tasmanie Je suis le doux murmure de la Nelson River en remontant son cours à travers le cœur humide et vert de la Tasmanie, au milieu de fougères géantes nappées de gouttelettes dont les cimes ondulent sous le vent. Ici, tout est vivant : les rochers couverts de mousse, les pins et les eucalyptus qui poussent à des hauteurs vertigineuses. Le sentier de Nelson Falls mène à ces immenses cascades scintillantes aux eaux bleutées semblant chanter en se jetant dans le vide. La première idée qui me vient est que ces chutes ressemblent à un voile de mariée. Ce lieu séduira à coup sûr le cœur des jeunes couples !
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Les chutes d’eau de Champagne, entourées d’une forêt tropicale dense à Moina, près de la Cradle Valley.
À GAUCHE
© Sarajayne Lada
À DROITE Kayak à Cape Pillar dans les les Roaring 40s dans le sud-est de l’île.
© Sean Scott
EN BAS Russell Falls, à 70 kilomètres au nord-ouest de Hobart. La chute d’eau la plus populaire de Tasmanie.
© Jason Charles Hill
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La Bay of fires, c’est-à-dire la Baie des feux, doit son nom aux paysages rocheux au bord de la mer. © Sean Scott
À DROITE Le wallaby de Bennett, l’une des nombreuses espèces de kangourous de Tasmanie.
© Blake Lisk
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La jolie martre mouchetée est l’un des sujets de photo les plus populaires de Tasmanie. On comprend bien pourquoi.
À GAUCHE
© Rob Burnett
À DROITE Fruits de mer dans un bar à vin de Bellerive, une jolie banlieue de la capitale Hobart.
© Remi Chauvin
AN BAS Le lac de cratère de Cradle Mountain, le « secret » le plus populaire de Tasmanie.
© Jason Charles Hill
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TA S M A N I E En matière de faune et de flore, la situation isolée de la Tasmanie a ses avantages. Comme au sein de l’immense arche de Gondwana, les essences de feuillus et de bois dur les plus hautes de la planète ont survécu ici. Dans les forêts d’eucalyptus et les forêts primaires, on peut admirer des géants séculaires. Les premiers visiteurs ont été tellement subjugués par la nature qu’ils ont donné aux principaux sommets tasmaniens des noms issus des divinités et de la mythologie grecque. En plus d’un mont Hadès, les cartes comportent un mont Olympe, un mont Pégase, une Acropole, une rivière Narcisse ou encore un lac Éros. Tourte de coquille Saint-Jacques dans la baie du verre à vin Voici donc une île fertile perdue dans l’océan austral ayant l’air le plus pur et l’eau la plus limpide au monde. Le résultat : des arômes que l’on trouve difficilement ailleurs sur la planète. Le plat incontournable pour les gourmets est la tourte de coquille Saint-Jacques tasmanienne. Pour les Tassies, les habitants de la Tasmanie, il s’agit d’un aliment de base. On fait cuire les coquilles Saint-Jacques fraîches dans une sauce crémeuse au curry puis on les recouvre délicatement d’une délicieuse et croustillante pâte feuilletée. Les meilleures coquilles Saint-Jacques proviennent de la pêcherie de Bicheno, un paisible village côtier, et sont ensuite préparées avec amour par la Bakery 31 dans la ville de Ross. Naturellement, cette île de l’océan austral est l’endroit idéal pour déguster d’excellents fruits
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La baie de Wineglas dans le parc national de Freycinet, sur la côte est de la Tasmanie.
de mer à tous les coins de rue. Je longe le canal d’Entrecasteaux en voiture en direction du sud afin de goûter aux écrevisses et aux ormeaux ramassés directement en mer. Des baraques à huîtres aux stands de fish and chips de la côte, en passant par les restaurants les plus raffinés, les fruits de mer occupent la première place des menus de Tasmanie. Ils sont souvent accompagnés de délicieux produits, tels des asperges ou des champignons sauvages. Que diriez-vous d’une tour de fruits de mer composée d’huîtres, de crevettes, de homard et de coquil-
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lages ? Accompagnée d’un verre de cidre bien frais ! En Tasmanie, de nombreux noms de lieux évoquent les merveilles gastronomiques de l’île. Souvent, ce sont les plaisirs du palais qui ont ainsi été immortalisés. Je m’imagine des explorateurs assoiffés, ayant traversé des déserts arides, rejoindre la Tasmanie en bateau et projeter leurs envies culinaires sur ses féériques paysages montagneux. Citons les Milkshake Hills ou la Wineglass Bay, sur la presqu’île de Cygnet au sud de Hobart. On m’explique que cette baie a la forme arrondie d’un verre à vin. Et que dire de la sublime
Peppermint Grove Beach, qui doit son nom à la menthe ! En guise de rafraîchissement, je vous conseille d’ailleurs de déguster un thé glacé à la menthe sur la plage. Pour finir, mon voyage me ramène dans le village côtier de Bicheno. Les trésors de la mer m’appellent : eaux cristallines, plages de rêve… et certainement le meilleur petit pain au homard de toute la Tasmanie. Le Paradis a un nom : Tasmanie ! Et le petit pain au homard a une adresse : The Lobster Shack, 40 Waubs Esplanade, Bicheno. Alors, bon voyage et bon appétit !
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Breviarium
Devonport
Bay of Fires
TASMANIE The Acropolis
41° S 146° O
Nelson Falls
Bicheno Mount Olympus
discovertasmania.com Hobart Cygnet Mount Pegasus Canal d’Entrecasteaux
À faire absolument Si vous voyagez à l’autre bout du monde, vous n’aurez peut-être pas forcément l’idée de visiter un musée. Mais en cas de vacances en Tasmanie, il faut absolument le faire. Car le MONA, le Museum of Old and New Art de Hobart, la capitale de la Tasmanie, est unique au monde. Il s’agit de la bizarre collection privée du mécène d’art excentrique David Walsh. C’est la plus grande collection privée de l’hémisphère sud et elle est spectaculairement construite sous terre dans une montagne.
À éviter Oui, l’Australie est chaude, et même très chaude en été dans l’hémisphère sud. Mais la Tasmanie n’est pas le continent de la chaleur torride. En Tasmanie, il règne toute l’année un climat maritime agréable. Le mont Wellington est généralement recouvert de neige pendant l’hiver austral, c’està-dire de juin à août, et les températures peuvent être négatives pendant l’hiver tasmanien. Cela signifie qu’il ne faut en aucun cas renoncer à emporter un ou plusieurs pulls chauds lors du voyage. Le seul État insulaire d’Australie est situé à seulement 3 000 kilomètres de l’Antarctique.
Trésors cachés Pour ceux qui souhaitent découvrir un véritable secret, une visite d’une île de Tasmanie s’impose, à savoir un voyage à Maria Island. Qu’y a-t-il là-bas ? En tout cas, pas de voitures, pas de magasins et très peu de touristes. Le seul bruit que l’on peut entendre sur l’île est celui du vent, qui peut parfois se déchaîner dans les cheveux. Un endroit de rêve à la Robinson avec des plages complètement vides et des plages de sable doré d’une beauté à couper le souffle. Maria Island est comme une respiration profonde et reposante de nature pure.
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