REESEN 14 - 03/2024 - FR

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N°14 03/24

LE MAGA ZINE LUXEMBOURGEOIS D E S S AV E U R S & D E S V O YA G E S

DÉCOUVERTES CULINAIRES

AIGUESMORTES : UNE VILLE QUI NE MANQUE PA S D E S E L

V O YA G E À L’AV E N T U R E

R WA N DA : D E S GORILLES ET L’ I N D I C I B L E PA R F U M D ’A F R I Q U E

LUXEMBOURG

NOS ADRESSES POUR DES NUITS INSOLITES

1 0, 5 0 € LU X E M B O U R G EUROPE : 12 € M O N D E : 1 5 ,9 0 €


CULTUREL E M IS R U O T 4 2 ÉDITION 20

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É D I TO R IAL

Découvrir, vivre, goûter ! Avec la sortie de ce quatorzième numéro de REESEN, nous célébrons un voyage éditorial commencé en 2019. De publication semestrielle bilingue, nous sommes devenus un magazine trimestriel avec des éditions dédiées en deux langues. Notre magazine continue d’évoluer constamment pour répondre aux désirs et aux attentes de nos lecteurs. Dans un monde où les réseaux sociaux semblent dicter nos expériences de voyage, REESEN offre une alternative précieuse. Nous vous invitons à ralentir, à vous immerger véritablement dans chaque destination, à saisir l’essence de chaque moment plutôt que de chasser la « photo parfaite » pour Instagram. Ce numéro ne fait pas déroge pas à la vaste gamme de contenus que nous vous proposons. Marion vous guide à travers des hébergements insolites et vous fait découvrir les salines d’Aigues-Mortes, un reportage qui ajoute une pincée de « sel » à notre magazine. Philippe vous invite parmi les couleurs de Giverny, les paysages de Normandie et, sur un autre continent, à la rencontre émouvante avec les gorilles africains. Wibke vous guide dans des randonnées pleines d’aventure et Clémentine vous initie à l’univers relaxant du Yoga et de l’Ayurveda. Charel explore la gastronomie de Tenerife, tandis qu’Annette vous dévoile les trésors cachés de la Serbie et de ses monastères

médiévaux. Karsten-Thilo vous emmène à Pilsen pour un voyage dans le monde de la bière, Katharina vous transporte sur l’île enchanteresse de Ceylan, Bernard vous guide à travers la Toronto moderne et Stefanie vous fait découvrir El Salvador. Quant à moi-même, et bien j’ai eu le plaisir de tester le MSC Yacht Club lors d’une croisière de Marseille à Valence, mon nouveau mode de voyage préféré. REESEN, c’est aussi un voyage culinaire. Pour chaque destination, nous vous proposons une recette emblématique, une invitation à prolonger l’aventure dans votre cuisine. Plus qu’un simple magazine, REESEN se veut votre compagnon de route, éveilleur de curiosité et catalyseur de rêves. Nous espérons que ces pages vous inspireront, vous surprendront et peut-être même, qu’elles vous pousseront à faire vos valises. Votre avis compte énormément pour nous. N’hésitez pas à nous faire part de vos impressions, de vos coups de cœur ou de vos envies pour les prochains numéros en nous écrivant à l’adresse team@tasty.lu. En attendant notre prochain rendez-vous fin octobre, je vous souhaite un merveilleux voyage à travers ce numéro. Que chaque page soit le début d’une nouvelle aventure, réelle ou imaginaire. Bon voyage et à bientôt !

Bibi Wintersdorf Rédactrice en chef & directrice de publication

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S O M MAI R E


S O M MAI R E

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LIVRES

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LU X E M B O U R G & G R A N D E - R É G I O N

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NEWS A I G U E S - M O RT E S

DORADE EN CROÛTE DE SEL

BIEN-ÊTRE

PA E L LA V E G A N

EURE

É M U LS I O N D E C A M E M B E RT

40

R A N D O N N É E S C ÔT I È R E S

48

EN CHIFFRES

50 58 64 72 80 82 92 100 108 118

SERBIE

LÉGUMES MARINÉS

CROISIÈRE TENERIFE

G A R B A N Z A DA A LO C A N A R I O

P I LS E N

K U LAJ DA

H ÔT E LS D E R Ê V E TO R O N TO

C O C K TA I L TO R O N TO

L E S A LVA D O R

Q U E S A D I L LA S

S R I LA N K A

C U R RY D H A L

RWA N DA

P O U L E T À LA N O I X D E C O C O

B A N G LA D E S H

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L I V R E S

Midi Moins Cher

Le Best Of du Voyage 2024

Camping - Tome 2

Estérelle Payany

Lonely Planet

Pratico-pratiques !

Le livre à avoir entre les mains lors de vos escapades parisiennes, surtout si vous vous rendez à Paris pour les JO ! Estérelle Payany, critique culinaire de Télérama Sortir, nous livre ici ses meilleurs plans pour se régaler à des prix abordables à travers 120 adresses triées sur le volet, toutes testées et approuvées anonymement. Du bistro au bouiboui, du phô au pot-au-feu, il y en a pour tous les goûts, à moindre coût ! Une sélection d’adresses classées par arrondissement, avec des incursions au-delà du périph’. Des focus thématiques pour déjeuner dans un cadre inédit, déguster les meilleurs raviolis de la capitale ou découvrir des tables engagées.

Lonely Planet vous dévoile son top 10 des pays, des villes et des régions à découvrir en 2024. Pour chaque destination, vous retrouverez les nouveautés ou les événements qui font leur actualité. Les lieux à ne pas manquer, les expériences à vivre et les meilleurs moments auxquels s’y rendre. Contemplez une éclipse solaire totale au Mexique, traversez les Balkans à vélo sur la nouvelle Trans Dinarica, fêtez les 150 ans de l’impressionnisme en Normandie ! Également, pour répondre à une actualité très forte, un palmarès des séjours écoresponsables et une liste des destinations bon marché. Tout pour faire le plein d’idées de voyages et être au bon endroit au bon moment pour vos prochaines vacances.

Après le succès du tome 1, retrouvez 85 nouvelles recettes simples et délicieuses conçues pour toutes les expériences de camping, qu’elles soient rustiques ou haut de gamme. Des soupers préparés à l’avance aux repas tout-en-un, en passant par les apéros et les desserts sur le feu de camp, chaque recette a été soigneusement réfléchie pour minimiser le stress et maximiser le plaisir. Que vous soyez débutant ou campeur chevronné, ce livre deviendra votre allié pour que vous goûtiez pleinement aux joies du camping. Et avec les astuces pratiques pour vous aider à bien planifier vos escapades, il ne vous restera qu’à déconnecter, à savourer et à créer des souvenirs inoubliables autour d’un feu crépitant.

128 pages Alternatives ISBN 978-2073055439

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224 pages Lonely Planet ISBN 978-2384922420

308 pages Pratico Édition Cuisine ISBN 978-2896583478


P U B L I R E P O R TA G E

Beaux sites de Suisse : Les perles méconnues à découvrir « More than meets the eye », comme disent les Britanniques : la Suisse, le pays des petites localités, est immense par sa diversité.

Au cours des deux dernières années, les résident-e-s suisses sont nombreux/nombreuses à avoir redécouvert leur pays. L’intérêt pour les excursions et curiosités à proximité de chez soi est toujours plus important. La popularité de petits lieux enchanteurs, à l’écart des sites célèbres, va croissant. Suisse Tourisme (ST) et l’Office fédéral de la culture (OFC) proposent une liste d’endroits qui répond à ce souhait de découverte de lieux restés confidentiels. Hemberg, village avec une vue imprenable sur le Säntis, est la porte vers l’évasion dans le Toggenburg. La plage d’Hermance, sur les rives du Léman, est particulièrement attractive. Soazza, village du sud des Grisons, séduit notamment par sa ravissante église. Ces trois charmants lieux de Suisse figuraient jusqu’à maintenant rarement sur les itinéraires de voyage. Ils sont pourtant tous inscrits à l’Inventaire fédéral des sites construits d’importance nationale à protéger en Suisse (ISOS) et valent ainsi le détour. Rassemblés dans la liste présentée par ST et l’OFC dans le cadre de l’initiative « La magie des beaux

sites », ils se distinguent par leur histoire, leur structure, leur architecture, leur valeur touristique et par leur caractère typique de la région où ils sont situés. Des lieux magiques à découvrir tout au long du Grand Tour de Suisse L’itinéraire du Grand Tour de Suisse permet de découvrir facilement ces sites. Ils complètent ce « road trip » à travers la Suisse par des haltes intéressantes hors des lieux très fréquentés. « Ces beaux sites constituent une source d’inspiration idéale pour celles et ceux qui visitent régulièrement la Suisse ou qui y résident et souhaitent explorer encore davantage le pays », souligne Martin Nydegger, directeur de Suisse Tourisme. Lancée en 2019 avec quelques localités sélectionnées, l’initiative « La magie des beaux sites » est désormais étendue à toute la Suisse et largement diffusée. Les beaux sites sont présentés avec un descriptif, des photos et des vidéos. switzerland.com

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R É G I O N G R A N D E & LU X E M B O U R G

Nos adresses pour des nuits insolites Texte Marion Finzi

Partir en week-end est toujours une excellente idée pour se changer les idées, et, surtout, pour briser la routine. Si l’escapade venait à se transformer en véritable dépaysement, alors la déconnexion est encore plus forte. Nous vous proposons une sélection d’hébergements insolites au Luxembourg et aux alentours pour s’évader le temps d’une nuit.

LUXEMBOURG Logements insolites dans le pays Simpleviu propose onze hébergements exceptionnels dans tout le pays, dans des lieux tous plus originaux les uns que les autres. À Dudelange, le lodge « Floater » flotte littéralement sur l’eau du bassin de refroidissement qui servait autrefois aux aciéries pour le traitement du minerai. Pour qui a toujours rêvé de dormir au milieu de la nature, il est possible de passer une nuit au Fond-de-Gras, le long du Minett Trail, dans un wagon de chemin de fer réaménagé avec couchettes et cuisine. Le petit plus ? Un sauna a été installé dans l’ancien « wagon-brochet ». simpleviu.com

Floater 1b, rue du Centenaire L-3475 Dudelange

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Wagon Fond-de-Gras 4, Fond-de-Gras L-4576 Niederkorn


BELGIQUE Dormir sur l’eau Un site a été aménagé en Belgique, composé de plusieurs aqualodges flottant sur l’eau pour vivre au rythme de la nature, dans des espaces confortables et cosy. Des cabanes en bois tout confort vous permettront de vivre un séjour inoubliable au rythme des doux clapotis de l’eau. Des terrasses vous permettent de respirer l’air pur, tout en sirotant un thé et en lisant un livre. aqualodge.be

Aqualodge Germensau, 16 5644 Ermeton-sur-Biert (Maredsous)

Cabane cosy dans les arbres Direction les Ardennes belges, à Martelange (40 minutes de Luxembourg) pour un séjour en connexion avec la nature au cours duquel on fait fi de tout le reste. Nutchel Cosy Cabins propose des séjours dans des cabanes chauffées au bois, éclairées à la bougie et sans Wifi, bien entendu. Au programme ? Laisser les heures s’égrainer très lentement, en contemplant l’horizon bercé par les piaillements des oiseaux, lire, ne rien faire. De doux moments en perspective pour se reconnecter à l’essentiel. Un deuxième site existe en Alsace (France). nutchel.be

Nutchel 51, rue de Radelange 6630 Martelange

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R É G I O N G R A N D E & LU X E M B O U R G

FRANCE Dômes insolites pour nuit étoilée Expérience unique en Moselle ! Passez la nuit sous le ciel étoilé. Dans le dôme aux oiseaux, vous dormirez en admirant la voute céleste à travers un dôme panoramique transparent. Vous pourrez ainsi admirer la nature environnante, confortablement installés et bien au chaud. Un deuxième dôme, situé dans un pré au milieu des chèvres, dispose d’un espace transparent au plafond pour admirer les étoiles une fois allongés. les2granges.com

Les 2 Granges 23, Route nationale 57660 Bérig-Vintrange

Dormir avec les animaux Après avoir parcouru le parc animalier de Sainte-Croix, il est possible de dormir dans des lodges nature au milieu des enclos des animaux. Ces lodges en bois, tout confort, disposent d’une immense vitre dans le coin salon pour admirer, confortablement installés dans votre canapé, l’éveil des loups, des cerfs ou des ours. Rassurez-vous, les vitres ne peuvent pas s’ouvrir ! Il est également possible de dormir dans des cabanes dans les arbres pour admirer les pandas roux. parcsaintecroix.com

Parc Animalier de Sainte-Croix Route de Saint-Croix 57810 Rhodes

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ALLEMAGNE Comme au temps du Wild Wild West Dormir comme dans le Wild Wild West, dans une roulotte ou un tipi, et le soir venu, aller siroter un verre au saloon ? C’est possible au cœur du parc d’attractions Europa-Park, dans le Bade-Wurtemberg. Au sein du parc, d’autres hôtels à thème offrent des nuits dépaysantes aux visiteurs. europapark.de

Europa-Park Europa-Park-Straße 4+6 77977 Rust

Une nuit suspendue dans les airs Une expérience hors du commun attend les plus aventuriers d’entre vous : venez dormir dans une tente, suspendue dans les airs. C’est au cœur de la Sarre que ce concept un peu fou a vu le jour. Une nuit à vivre comme des alpinistes expérimentés, sauf qu’ici, vous n’êtes qu’à deux mètres du sol, sur le bord des escarpements de la Sarre. Le soir venu, admirez le crépuscule depuis votre tente, puis arrive l’heure du repas autour d’un feu de camp. cloefhaenger.com

Cloefhaenger Cloefstraße 66693 Orscholz

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Breviarium

G R OS S R EG I O N & LUX E M B U R G

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Floater Luxembourg

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Wagon Fond-de-Gras Luxembourg

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Aqualodge Belgique

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Nutchel Belgique

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Les 2 Granges France

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Parc animalier de Sainte-Croix France

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Europa-Park Allemagne

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Cloefhaenger Allemagne

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ALLEMAGNE

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LUXEMBOURG 8

Luxembourg 2

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LAURÉAT

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4 -CONSEIL S 0 2 I EU R S

PR Ä IS O Ä R E ET DE S I A I 2 NG UH ECTES É

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N E W S

Luxe sur des rails Les voyages en train de luxe font leur grand retour. Un peu partout fleurissent des offres qui enchantent les voyageurs avec des expériences opulentes. Belmond et Veuve Clicquot proposent des voyages « Solaire » exclusifs avec champagne et dîners gastronomiques sur des lignes légendaires comme le Venice Simplon-Orient-Express et l’Eastern & Oriental Express. Au Vietnam, le Vietage by Anantara offre à ses passagers des repas gastronomiques et un éventail de soins. Intrepid Travel élargit également son portefeuille avec 40 nouveaux voyages en train dans le monde entier, dont le Trans-Mongolian Railway et des itinéraires de Paris à Istanbul, qui encouragent les voyages durables et hors du commun. Le glamour des voyages en train, réminiscence des vieux films et romans, revient sur le devant de la scène touristique. Parfois, la destination se trouve aussi sur le chemin, et c’est particulièrement vrai pour ces aventures ferroviaires.

Un tourisme en plein essor Le World Travel & Tourism Council (WTTC) prévoit une année record pour l’industrie du voyage et du tourisme en 2024. Selon les prévisions, le chiffre d’affaires mondial du secteur devrait atteindre le record absolu de 11,1 billions de dollars américains. Malgré de nombreux défis tels que les années de pandémie, les incertitudes économiques croissantes et les bouleversements géopolitiques, le secteur s’est parfaitement rétabli. Le WTTC prévoit une croissance solide pour les dix prochaines années. D’ici 2034, le secteur devrait représenter environ 11 % du paysage économique mondial, avec un chiffre d’affaires de 16 billions de dollars, et employer environ 12 % de la population mondiale, avec 449 millions d’emplois.

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N E W S

Compagnie aérienne pour chiens Depuis mai 2024, le fabricant américain d’aliments pour chiens BARK a lancé une compagnie aérienne exclusive pour nos amis à quatre pattes et leurs compagnons à deux pattes. Sous la devise « dogs first! », BARK Air promet au chien et à son maître une expérience de vol VIP parfaitement adaptée. Tout est pensé pour un confort optimal : le jour du voyage, les chiens bénéficient de procédures d’enregistrement fluides, au cours desquelles ils rencontrent d’autres compagnons de voyage à poils, tandis que leurs maîtres savourent un délicieux dîner. Exit le stress des caisses exigües ou des contrôles stricts : à la place, des friandises, des cache-oreilles anti-bruit et des manteaux douillets. La compagnie aérienne relie actuellement les grandes villes des États-Unis, ainsi que Londres et Paris. Mais attention ! Avec un tarif moyen de 8 000 dollars US par truffe humide, on est bien loin d’un vol low-cost. Néanmoins, on peut désormais affirmer que le ciel est un peu plus accueillant pour nos amis les chiens !

air.bark.co

Taxis aériens de l’avenir Les eVTILs (Electrical Vertical Take-Off And Landing), appelés familièrement « taxis volants », trouvent lentement mais sûrement leurs adeptes. En Grèce, Aria Hotels prévoit la construction de quatre « vertiports » d’ici 2026 afin d’offrir aux touristes des liaisons à la fois rapides et écologiques entre les grandes villes et les îles. Un investissement de 50 millions d’euros permettra de créer des stations de recharge ainsi que des salons pour les passagers de ces taxis volants neutres en carbone. Les Émirats arabes unis misent également sur l’innovation. La ville de Ras Al Khaimah prévoit de mettre en place une infrastructure de taxis aériens d’ici 2027 afin d’améliorer l’accès aux attractions touristiques comme l’île d’Al Marjan et Jebel Jais.

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AI G U E S - M O RT E S

Aigues-Mortes : une ville qui ne manque pas de sel Texte Marion Finzi

Vous y verrez des chevaux blancs, des taureaux et des flamants roses. Vous serez hypnotisé par la beauté des marais salants et leur eau si rose, qui se marie à merveille avec le bleu impeccable du ciel. Il faut dire qu’ici, les habitants jouissent de 300 jours de soleil par an. Cet écrin de terre se situe à 1 h 30 de Marseille dans le département du Gard. Bienvenue à Aigues-Mortes, en pleine Camargue.

La combinaison entre son histoire, la terre et l’eau a permis à Aigues-Mortes de devenir un « Grand Site de France » depuis 2014. Visiter Aigues-Mortes, c’est grimper dans une machine à remonter le temps, car cette cité médiévale datant du XIIIe siècle, fondée par Saint Louis, est encore entièrement entourée de remparts. À l’intérieur, on compte 2 000 habitants seulement. Vous pourrez grimper sur ses remparts et vous sentir comme un soldat défendant la ville, ou encore visiter la tour de Constance, qui fut longtemps une prison. N’hésitez pas à vous perdre dans ses ruelles étroites et à admirer les façades des petites maisons colorées sur lesquelles rampe du jasmin, embaumant toute la ville. Des notes de

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fleurs d’oranger vous parviendront aussi aux narines grâce à la célèbre fougasse d’Aigues-Mortes (à base de sucre et de fleur d’oranger) confectionnée par les boulangers locaux. Côté sud, passez à travers une des anciennes portes de la ville pour découvrir au loin les marais salants. La couleur rose de l’eau emblématique des salins d’Aigues-Mortes, fierté des Gardois, se devine. Il est l’heure d’aller en apprendre davantage sur le sel. Les Salins et La Baleine Le sel bleu et blanc « La Baleine » trône sur les tables familiales françaises depuis 90 ans. Le Groupe Salins a réussi l’exploit de faire rayonner ce petit bout de Camargue aux quatre coins du monde, grâce


AI G U E S - M O RT E S L’eau rose des Salins et au loin la cité médiévale d’Aigues-Mortes. EN HAUT

© Salins Media

Flamants roses survolant les Salins d‘Aigues-Mortes. EN BAS

© Salins Media

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AI G U E S - M O RT E S

Récolte de la fleur de sel à la pelle par les saisonniers, au mois de juillet. À GAUCHE

© Jean-Marc Favre

La fleur de sel dans les mains de Luc Vernhes, saunier. À DROITE

© Jean-Marc Favre

Dune de sel et bus touristique pour découvrir les marais salants. EN BAS

© Salins Media

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AI G U E S - M O RT E S

à ses marques La Baleine et Les Sauniers de Camargue, et surtout un savoir-faire unique et un travail constant pour préserver la nature environnante du lieu. « Le sel était là avant nous les hommes » nous rappelle Luc Vernhes, saunier retraité du Groupe Salins, et consultant. « Pour extraire le sel, il faut une immense étendue de terre car entre la prise d’eau de la mer et l’extraction du sel, on doit installer une centaine de bassins (sur 50 kms). Créer de nouveaux salins aujourd’hui est pratiquement impossible par manque d’espace » précise-t-il. Aujourd’hui, les salins s’étendent sur 8 000 m², aussi grand que Paris intra-muros. Sur ces terres, 40 000 flamants roses ont installé leur habitat. Vous pourrez les apercevoir au loin, la tête dans l’eau, occupés à manger les minuscules crevettes qui vivent là. Pour les plus curieux, il est d’ailleurs possible de dormir au cœur des marais dans d’anciens mas, où vivaient avant les familles de sauniers ; ils ont été réaménagés par le propriétaire des lieux. L’occasion unique de vivre au cœur des marais et d’apercevoir des vols de flamants roses, mais attention aux moustiques qui pullulent ! L’eau rose et la fleur de sel Une algue rose, nommée Dunaliella Salina, s’épanouit exclusivement au cœur des salins d’Aigues-Mortes. Riche en bêta-carotène (qui en est aussi extrait pour des besoins pharmaceutiques), elle donne la couleur rose si caractéristique des salins. Ainsi, plus la concentration en sel de l’eau est élevée, plus l’eau des marais sera rose. C’est d’ailleurs en mangeant les crevettes qui se nourrissent elles-mêmes de l’algue rose que le flamant rose, né blanc et ce jusqu’à ses 4 ans environ, se pare de sa couleur. Les visiteurs peuvent admirer l’eau rose de plus près avec le petit train touristique, à vélo ou à pied, et ainsi découvrir cette réserve naturelle Natura2000 et ses 200 espèces d’oiseaux (hérons, échasses, etc.) et bien sûr, tout apprendre sur l’extraction du sel.

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AI G U E S - M O RT E S

Fleur de sel récoltée très tôt le matin et de façon manuelle uniquement. © Jean-Marc Favre

Pendant l’été, ils pourront peut-être apercevoir les sauniers et les saisonniers en pleine récolte de fleur de sel. Ce sel rare et particulier, comme des flocons, se ramasse l’été pendant six semaines, le matin très tôt, lorsque la fleur de sel, formée pendant la nuit, est présente à la surface de l’eau et peut être récupérée à l’aide d’une pelle. « Nous dépendons entièrement de la météo : il faut un vent de nord ou d’ouest pour évaporer l’eau, du soleil et surtout pas de pluie, qui est l’ennemi du sel », explique Luc Vernhes. Chaque année, 1 000 tonnes de fleur de sel et 300 000 tonnes de sel sont récoltées par le Groupe Salins. Sur les 300 000 tonnes de sel, une partie sera utilisée pour l’alimentaire, une autre pour le déneigement ou encore pour les besoins chimiques.

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Saunier : un métier voué à disparaître ? Les sauniers, ces agriculteurs de la mer comme ils aiment se nommer, sont au nombre de six sur les Salins d’Aigues-Mortes. La formation des sauniers se fait sur le terrain, par transmission du savoir-faire, et nécessite dix ans avant d’être véritablement terminée. Le sel a beau être créé naturellement par la conjugaison de l’eau, du vent et du soleil, il n’y a pas de sel sans saunier. « C’est un métier de passion, qui nécessite d’être très disponible, même la nuit, et dehors par tous les temps », précise Luc Vernhes. On a tenté, il y a quelques années, une automatisation, sans succès. Le saunier est seul maitre du sel. « On

travaille tous les jours de la semaine à partir de mars, pour vérifier la salinité dans les bassins à l’aide d’un densimètre. Le vent peut faire changer la salinité, et si le grammage descend (l’eau rentre avec un grammage de 30 grammes de sel par litre, il faut atteindre 245 grammes par litre à la fin du processus, NDLR), alors nous devons pomper. » Peu de jeunes s’intéressent à ce métier qui demande une dévotion totale. Y aura-t-il encore une baleine bleue sur les tables de nos petits-enfants ? La question se pose. En attendant, une découverte d’Aigues-Mortes, de ses salins et de la Camargue dans son ensemble sera la garantie de mettre du sel dans votre vie.


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1 La Maison De Mon Père Dotée de quatre chambres seulement, cette maison au cœur de la ville fortifiée est l’assurance de vous sentir comme un Aigues-Mortais. Le petit déjeuner dans le patio verdoyant est fort agréable. Le soir, la propriétaire fait aussi restaurant.

maisondemonpere.fr

4 Boucherie El Toro Boucherie-traiteur et épicerie, vous y trouverez des saucisses sèches et des terrines artisanales de taureau AOP Camargue, idéal à ramener dans la valise, mais aussi d’autres produits typiques de la région comme le sel bien sûr, du riz ou encore des vins Sable de Camargue.

boucherieeltoro

2 Hôtel Les Templiers Cet hôtel est installé dans une maison datant du XVIIe siècle, dans une ruelle étroite de la ville. Les chambres donnent sur la rue ou sur le jardin et sont toutes décorées de manière différente. Les repas servis au bord de la piscine et au milieu des oliviers sentent bon le Sud.

hotellestempliers.fr

5 Restaurant Le Dit Vin C’est la bonne adresse gastronomique d’Aigues-Mortes avec une salle intérieure cosy et son sol vitré pour admirer la cave. Il y a également une salle à l’étage et un patio intérieur (chauffé en hiver). La carte propose une nourriture locale. Service agréable.

leditvinaiguesmortes.eatbu.com

3 Place Saint Louis Faites une halte pour boire un verre sur cette place centrale et prendre le pouls de la ville. Entre touristes et habitués qui sirotent un pastis, il y a du monde. La statue de Saint Louis trône au milieu et sert de jeux aux plus jeunes qui grimpent volontiers dessus.

ot-aiguesmortes.com

6 Bar Le Tac Tac Ce bar incroyable est une institution dans la ville. La carte est aussi lourde qu’un grimoire avec pléthore de bières, whiskies, rhums. Avec des bouteilles du sol au plafond, le parcours jusqu’aux toilettes est périlleux. Quand tout est fermé dans le village, c’est ici qu’il faut aller. Ouvert toute l’année, jusque 1 h du matin.

Bar Pub Le Tac Tac

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R EC E T T E

Le goût d’Aigues-Mortes La cuisson en croûte de sel est une méthode ancienne qui consiste à envelopper un aliment dans une épaisse couche de sel avant de le cuire au four. Souvent utilisée pour la cuisson du poisson, cette méthode s’emploie également pour les légumes ou la viande. Cette technique a l’avantage de permettre une cuisson uniforme, grâce à la croûte de sel qui agit comme cocotte naturelle. Le poisson reste tendre et juteux (le sel emprisonne l’humidité), il est délicatement assaisonné. Le visuel spectaculaire du plat donnera une dimension féérique à votre table d’été !

Dorade en croûte de sel 4 personnes

15 minutes

∙ 1 dorade d’1,5 kg ∙ 1 kg de gros sel La Baleine ∙ 1 gousse d’ail ∙ fanes de fenouil ∙ thym ∙ 1 feuille de laurier ∙ 1 citron coupé en rondelles

20 minutes Vider la dorade et l’écailler. Farcir le poisson avec la feuille de laurier, l’ail, le thym, le fenouil et les rondelles de citron. 2 Disposer une couche de gros sel La Baleine d’environ 2 cm dans un plat de la taille du poisson, y déposer le poisson et le couvrir avec le reste de sel. 3 Humidifier le sel pour le rendre plus compact. Faire cuire au four pendant 20 minutes à 200 °C (chaleur tournante 180 °C). 4 Servir avec du riz ou des petits légumes. 1

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B I E N - Ê T R E

Les fondations historiques du bâtiment de Möhring datant de 1906. EN HAUT

Une petite terrasse au soleil d’une de ses chambres avec vue sur la verdure environnante. EN BAS

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B I E N - Ê T R E

Yoga et Ayurveda, la formule parfaite pour une remise en forme Texte Clémentine Poggi

Photos Ayurveda Parkschlösschen

Voici la dernière offre bien-être du Ayurveda Parkschlösschen, centre ayurvédique niché à l’écart de la ville de Traben-Trarbach, dans la Moselle allemande : une thérapie par le yoga qui promet de retrouver son équilibre. Après un début d’année bien chargé, il ne m’en fallait pas plus pour y passer quelques jours.

En arrivant au Ayurveda Parkschlösschen en ce doux lundi du mois de mai, j’entrevois l’hôtel-cure qui a vu le jour après que l’homme d’affaires, Wolfgang Preuß, a suivi une cure ayurvédique dans les années 80 et en a été complètement transformé. Il s’en inspire et fonde ce havre de paix dans l’espoir de partager l’Ayurveda, cet art de guérir « aussi vieux que l’humanité ». Selon cette sagesse ancestrale indienne, l’essence de l’Ayurveda se trouve partout, de l’architecture à la nutrition, en passant par la pratique physique et, surtout, l’être humain. Je le découvre lors de la consultation de départ avec la médecin ayurvédique, Vanita Kansal.

Consultation ayurvédique C’est en palpant l’intérieur de mon poignet droit et en observant l’état de ma langue qu’elle déchiffre le « Prakriti », en sanskrit, ou la composition, aussi unique que mon empreinte digitale. Il s’agit d’une interaction délicate entre les « doshas », qui sont compris comme des bioénergies et se composent des cinq éléments. Si la constellation de nos doshas se trouve dans un équilibre fluide, on est en bonne santé. L’être humain n’étant pas hermétiquement isolé de son environnement, chacun est donc continuellement soumis à des influences qui mettent leur équilibre au défi. Cette harmonie est souvent affectée par de mauvaises habitudes et un environnement malsain.

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B I E N - Ê T R E

Diagnostic et traitement Je ne m’étonne pas vraiment de l’interprétation de mon pouls par Madame Kansal, indiquant que mon corps contient trop d’élément feu (Pitta), et mon esprit trop d’élément air (Vata). La médecin ayurvédique me prescrit donc une série de massages, de soins ayurvédiques, ainsi que des herbes qui vont servir à purifier mon esprit et mon corps. L’objectif ultime étant de retrouver une perception claire de ce dont j’ai besoin pour, ensuite, restaurer mon équilibre. Le rôle du yoga Souvent, équilibre rime avec yoga. À l’instar de la souplesse d’ailleurs, avoir de l’équilibre est une sorte de (faux) critère pour commencer cette pratique, petite sœur de l’Ayurveda. Pourtant, être debout sur un pied est une force qui se nourrit d’une pratique régulière. Au Parkschlösschen, deux cours collectifs sont proposés chaque jour : une pratique « Kapha », plus dynamique, le matin, et une « Vata-Pitta », plus relaxante, le soir. Les leçons rythmant mes journées sont adaptées à tous, et les professeurs attentifs vont jusqu’à glisser un coussin sous un genou ou une épaule, et à me recouvrir d’une couverture pour la posture de relaxation finale, « savasana ». Rencontre avec Rahul C’est lors de cette pratique collective que je rencontre Rahul. Jeune professeur de yoga titulaire d’un Master en Science du Yoga, spécialiste de la méditation et, surtout, yogathérapeute. Il m’apparaît comme la personne la plus calme et équilibrée que j’aie jamais rencontrée. En réservant ma séance de thérapie du yoga avec lui, je ne sais pas à quoi m’attendre. Je monte les marches menant à la salle de yoga et le vois m’attendre devant, tranquillement assis sur une chaise, comme si rien d’autre ne comptait dans sa vie. Après m’avoir posé quelques questions sur ma forme physique, le travail commence. C’est épatant d’expérimenter son savoir-faire ; j’ai l’impression qu’il arrive à lire ce qui se passe sous ma peau et agit en conséquence. Il observe ma posture, puis me fait effectuer un exer-

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B I E N - Ê T R E Massage à l’huile chaude pour une relaxation profonde. À GAUCHE

Des exercices de respiration, un moment de calme avant le massage. À DROITE

EN BAS

Thérapie de yoga avec Rahul.

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Le restaurant du Parkschlösschen propose des délices et des desserts ayurvédiques. EN HAUT

Le célèbre séquoia du parc, un géant majestueux. À DROITE

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B I E N - Ê T R E

cice de renforcement musculaire. Délicatement, il trouve ensuite les parties de mon corps où la douleur est la plus intense et, toujours avec un calme apaisant, les détend. Avec bienveillance, il me rappelle souvent de respirer profondément et de lâcher prise. Bilan de la thérapie Après une heure et demie de soins, je me retrouve à moitié endormie, allongée sur mon tapis de yoga. Les derniers instants de cette thérapie se concentrent sur une méditation puis un « savasana ». Une fois de retour à la réalité, je demande à Rahul si ses séances se passent toujours ainsi. Il me raconte alors que chaque personne a un besoin unique et donc qu’aucune ne se ressemble. En effet, il utilise les techniques de yoga comme outils thérapeutiques, surtout pour des problèmes physiques. Mais il explique bien que chaque douleur a pour racine un déséquilibre énergétique et/ou émotionnel. La fin du séjour Il me donne alors quelques conseils et exercices à mettre en pratique lors de mon retour. La semaine passe d’ailleurs (trop) rapidement et c’est au rythme de balades estivales dans le parc, de repas équilibrés et de soins ayurvédiques que je retrouve le chemin du cabinet de la médecin ayurvédique, Vanita Kansal, pour faire le bilan de mon séjour au Parkschlösschen. Bonne nouvelle, tous ces soins tendres et affectueux ont porté leurs fruits, mes « doshas » semblent plus équilibrés. C’est vrai, je me sens apaisée et mon esprit est plus clair. Là aussi, Madame Kansal m’offre de précieuses directives afin d’optimiser mon quotidien tant physique que nutritionnel. Car l’Ayurveda est surtout une pratique autonome. Une fois conscients de ce dont nous avons besoin pour trouver l’équilibre, nous avons tous les outils pour mettre en place des habitudes plus saines. En quittant Traben-Trarbach, je me sens fondamentalement changée. L’essence de l’Ayurveda associée à la thérapie du yoga a fait des miracles et je me sens prête à affronter la deuxième partie de l’année avec sérénité. ayurveda-parkschloesschen.de

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Le goût du bien-être Mariage harmonieux entre tradition espagnole et cuisine ayurvédique, cette recette de paella vegan colorée et nutritive, servie au Parkschlösschen, offre un voyage culinaire qui équilibre le corps et l’esprit. Chaque bouchée est une célébration de saveurs authentiques et de bienfaits holistiques. Selon le Caraka Samhita, « celui qui mange correctement n’a besoin d’aucun médicament, tandis que ceux qui mangent incorrectement ne peuvent être aidés par la médecine. » Chaque ingrédient de cette paella a sa propre constellation de Doshas ; une nutrition optimale équilibre tous les Doshas. En Ayurveda, les saveurs (Rasas) jouent un rôle crucial en influençant directement l’équilibre des Doshas : les goûts épicés, amers et chauds augmentent Vata ; les goûts acides, salés et épicés augmentent Pitta ; et les goûts sucrés, acides et salés augmentent Kapha.

Paella vegan 4 personnes

30 minutes

∙ 1 poivron ∙ 180 g de courgette ∙ ½ aubergine ∙ 1 oignon ∙ 1 gousse d’ail ∙ 750 ml de bouillon de légumes ∙ 180 g de haricots verts du Kenya ∙ une pincée de safran en poudre ∙ ¼ de c. à c. de curcuma ∙ huile d’olive ∙ 400 g de riz étuvé

40 minutes

∙ une pincée de sucre roux ∙ sel ∙ 1 c. à c. de thym frais haché ∙ 1 c. à c. de paprika doux en poudre ∙ 100 g de petits pois frais ou surgelés

∙ 100 g de pois mange-tout ∙ 150 g d’algues wakamé trempées ∙ 1 petit piment doux ∙ 1 boîte de tomates en dés (400 g) ∙ persil ou germes d’afila

Laver le poivron, la courgette et l’aubergine et les couper en cubes de taille moyenne. Hacher finement l’oignon et l’ail. 2 Dans une casserole, porter le bouillon de légumes à ébullition, puis y plonger les haricots du Kenya et les faire cuire pendant 8 à 9 minutes. 3 Retirer les haricots à l’aide d’une écumoire et les rincer à l’eau froide. Ajouter le safran et le curcuma en poudre au bouillon de légumes, porter à nouveau à ébullition et réserver. 4 Faire chauffer l’huile d’olive dans une poêle, ajouter le riz et le faire revenir légèrement avec une pincée de sucre roux, un peu de sel, le thym, le curcuma et le paprika pendant environ 1 minute. 5 Verser le bouillon safrané sur le riz et faire cuire pendant 15 à 20 minutes. Passer le bouillon au chinois (si excédent) et réserver le riz. 1

Faire revenir l’oignon et l’ail dans une poêle avec de l’huile d’olive. Ajouter les haricots, le poivron, la courgette, l’aubergine, les petits pois, les pois mange-tout, les algues et le piment et faire frire pendant environ 5 minutes. Ajouter ensuite le riz, faire revenir le tout pendant quelques minutes supplémentaires et saler. 7 Réduire en purée fine 1 à 2 cuillérées à soupe de morceaux de tomates et réserver. Incorporer le reste de morceaux de tomates ou, à défaut, faire chauffer brièvement, saler et verser sur la paella. Décorer avec du persil frais haché ou des pousses d’afila et la purée de tomates. 6

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Les Jardins de Claude Monet avec le bassin aux nymphéas à Giverny. EN HAUT

© Aurélien Papa - Département de l’Eure

Le charme des maisons dans le village de Giverny. EN BAS

© Julie Marcy - Département de l’Eure

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L’Eure, peintres, jardins et châteaux… Texte Philippe Bourget

Ce département de Normandie célèbre cette année les 150 ans de l’impressionnisme. Autour de Giverny et de la maison et des jardins de Claude Monet, le territoire dévoile quantité d’évènements artistiques ainsi que le charme de son bocage et de ses châteaux de campagne. Une belle escapade aux portes de Paris.

S’échapper de Paris et prendre un bain de culture et de nature. Tel est le propos de l’Eure, département de Normandie où l’on fête cette année le 150e anniversaire de la naissance de l’impressionnisme. C’est en effet dans cette région, terre de bocage, de châteaux, de rives maritimes et fluviales que les grands artistes de ce courant pictural sont venus « peindre sur le motif », à la fin du XIXe siècle. Ils y inventèrent un style, celui de représenter le paysage par la sensation et la lumière (« l’impression ») plutôt que par le réalisme. Un contraste radical avec l’académisme d’avant. Giverny, village du val de Seine Si l’Eure capte cette année l’attention, c’est parce que l’instigateur de ce courant, Claude Monet, a élu domicile pendant plus de 40 ans à Giverny, commune de l’est du département. Situé dans le val de Seine, à 1 h 30 de route de Paris, ce village a hébergé le peintre de 1883 à sa

mort, en 1926. La Normandie ne lui était pas étrangère. Enfant, il a grandi au Havre. Tout au long de sa vie, il viendra peindre dans la région. C’est ainsi qu’en 1873 il réalise, au port du Havre, « Impression, soleil levant », considéré comme le tableau de naissance de l’impressionnisme. Maison et jardins Monet, deuxième site de Normandie Au bout du village-rue de Giverny, où de belles demeures bourgeoises s’égrènent sur plus de sept kilomètres, sa maison et ses jardins sont le second site le plus fréquenté de Normandie, après le MontSaint-Michel. Restaurée dans les années 1970, la villa au célèbre crépi rose évoque la vie privée du peintre et son univers artistique. Salon de lecture, atelier (avec reproduction de ses tableaux), cuisine, salle à manger, appartements privés… Ces pièces vibrent de sa présence. Les espaces extérieurs en sont cependant le joyau. Peintre-jardinier,

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E U R E

Monet perfectionne le potager et la pommeraie. Il plante cerisiers, abricotiers du Japon, tulipes, jonquilles, pivoines, iris… Du printemps à l’automne, la visite est un enchantement visuel et olfactif. Les expositions du Musée des impressionnismes Merveille du site, le jardin d’eau a été entièrement créé par le peintre. Sa fascination pour l’élément liquide l’amène à créer cet étang sur lequel il fait édifier un pont japonais, entouré de végétaux orientaux (bambous, ginkgos biloba, etc.). Il plante aussi les fameux nymphéas, des nénuphars qui deviendront mondialement connus grâce à ses toiles fleuries que l’on retrouve dans les plus grands musées du monde. À propos de musée, il ne faut pas passer à côté de celui des impressionnismes. Situé près de la maison de Monet, il a abrité au printemps l’exposition « L’Impressionnisme et la mer ». 80 œuvres de Monet, Eugène Boudin, Pissarro, Corot, Renoir, Courbet, Guillaumin, Jongkind… y étaient présentées. Jusqu’au 3 novembre, une autre « expo », « Hiramatsu Reiji. Symphonie des Nymphéas », rappelle le lien passionnel entre cet artiste japonais contemporain et l’œuvre de Monet, réinterprétée à travers la technique nippone du nihonga. Festival Normandie Impressionniste… aussi dans les assiettes Les expositions constituent les temps forts du festival Normandie Impressionniste 2024. Organisée jusqu’au 22 septembre, cette cinquième édition propose 150 évènements pour fêter cet anniversaire. Dans le département voisin de Seine-Maritime, la ville de Rouen et son musée des Beaux-Arts ont le privilège d’accueillir « Normandism », une exposition de peinture d’une pointure vivante de l’art, installée dans la région, l’anglais David Hockney. Le metteur en scène et plasticien Bob Wilson, lui, réinventera le son et lumière projeté chaque été sur la cathédrale de la ville (maintes fois peinte par Monet), avec la complicité de l’actrice française Isabelle Huppert. Le festival se décline aussi dans l’assiette. Autour du thème « 150 saveurs de Normandie Impressionniste », les touristes sont conviés à un voyage culinaire à travers des recettes régionales inspirées de

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E U R E Musée des impressionnismes, exposition « L’Impressionnisme et la mer ». À GAUCHE

© Philippe Bourget

Le Bec-Hellouin, un des plus beaux villages de France. À DROITE

© Aurélien Papa - Département de l’Eure

L’abbaye du Bec-Hellouin qui domine la vallée verdoyante. EN BAS

© Julie Marcy - Département de l’Eure

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E U R E

Le château du Domaine du Champ de Bataille restauré par Jacques Garcia.

Le couloir d’étage du château qui impressionne avec ses oeuvres d’art.

© Philippe Bourget

© Philippe Bourget

cet art, proposées par 150 restaurants, bars et pâtisseries de la région. Parmi eux, six restaurants de l’Eure, dont Le Jardin des Plumes, à Giverny, du chef étoilé au Guide Michelin David Gallienne (voir recette, page 38). Le Bec-Hellouin, un des Plus Beaux Villages de France Les 150 ans de l’impressionnisme sont aussi un alibi pour parcourir ce territoire, véritable campagne poétique. Pommiers, chaumières à colombages, vaches et chevaux dans les prés, pistes cyclables et sentiers, rivières… L’Eure fleure bon le tourisme slow et la contemplation, au gré de petites routes sillonnant la campagne (voir ci-contre, « Trésors cachés »). Si l’on manque de temps pour les emprunter, des tronçons plus courts en font la synthèse. Ainsi des quelques kilomètres qui séparent les deux villages de Brionne et du Bec-Hellouin. Le long du ruisseau du Bec, prés verts, chaumières et champs fruitiers se succèdent avec harmonie. Et puis, au bout de la route, voici Le Bec-Hellouin, classé parmi Les Plus beaux Villages de France. Le puissant

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clocher blanc de son abbaye domine la vallée verdoyante, aux côtés de maisons pimpantes à pans de bois, transformées ici et là en cafés et en boutiques. Champ de Bataille, l’œuvre d’un as de la décoration En s’égarant dans cette campagne, on s’arrêtera à Bernay, Ville d’Art et d’Histoire, ou à Le Neubourg. Chaque mercredi se tient ici un des plus importants marchés de l’Eure, exhalant la Normandie du terroir. Sur la place, entre l’église du XVe siècle (surnommée la « cathédrale des champs ») et les vestiges du château, les spécialités locales (saucisses…) côtoient les produits fermiers (volailles, primeurs…). Si l’on passe par Le Neubourg, ce n’est pas par hasard. À 6 kilomètres se trouve le Domaine du Champ de Bataille. Ce château et son parc sont restaurés depuis plus de 30 ans avec une vista inouïe par le maître des lieux, Jacques Garcia, décorateur mondialement célèbre. Jardins anglo-indiens et le palais moghol À 76 ans, l’homme qui a magnifié tant de lieux (palais, hôtels, restaurants…) a ac-

compli ici son œuvre majeure. Demeure classique de la campagne normande aux jardins dessinés par Le Nôtre, elle n’était plus que l’ombre d’elle-même. Rachetée par le décorateur en 1992, elle est devenue à coups de restauration méticuleuse un fabuleux palais Grand Siècle, autant pour la profusion des objets qui meublent les pièces que par l’excellence du travail jardinier. On s’incline devant la débauche de détails : l’incroyable galerie animale et ses centaines de spécimens, de l’éléphanteau empaillé aux papillons ; le lustre des cuisines, en sous-sol ; le mobilier époustouflant des salons de l’étage ; la bibliothèque croulant sous les ouvrages d’art et littéraires ; le charme des salons aménagés sous les serres… Dehors, les jardins à la française respirent la perfection, entre charmilles et ifs taillés, bassins et buissons d’art topiaire. Les jardins anglo-indiens et leur palais moghol, eux, transpirent cet exotisme asiatique qui a tant influencé Jacques Garcia. Une visite qui laisse des traces, tout comme cette Normandie qui garantit, l’Eure en tête, une riche escapade à la belle saison.


E U R E

Breviarium

49° N 0° E

eureka-attractivite.fr

HAUTS DE-FRANCE

Étretat

Le Havre Deauville

Rouen

Honfleur Elbeuf

Caen

Le Bec-Hellouin Giverny

Bernay Évreux NORMANDIE

ÎLE-DE-FRANCE

Mont-Saint-Michel

BRETAGNE

PAYS DE LA LOIRE

CENTRE-VAL DE LOIRE

À faire absolument Propriété du département de l’Eure, le Domaine d’Harcourt, entre Elbeuf et Bernay, cumule deux avantages. D’une part, le château, avec les vestiges d’un castel médiéval (remparts et châtelet) et une demeure fortifiée remaniée au XVIIe siècle. L’ensemble rappelle la puissance des dynasties seigneuriales de Normandie (ici la famille d’Harcourt), depuis l’époque féodale jusqu’au Classicisme. D’autre part, l’arboretum. C’est l’un des plus anciens de France. Sur 11 hectares, on compte 500 espèces d’arbres et d’arbustes. Certains ont entre 150 et 200 ans, d’autres mesurent plus de 40 m de haut. Une merveille. harcourt-normandie.fr

À éviter Hormis Giverny et quelques sites (ceux décrits dans l’article ainsi que quelques autres, Château-Gaillard, Lyons-la-Forêt, Pont-Audemer…), l’Eure intérieure, rurale, pâtit d’une image moins touristique que ses voisines de Seine-Maritime et du Calvados, avantagées par la notoriété de grandes villes (Rouen, Le Havre, Caen) et de stations littorales (Honfleur, Deauville, Etretat…). La préfecture de l’Eure, Évreux, présente peu d’intérêt patrimonial.

Trésors cachés De part et d’autre de la Seine, jouant à saute-mouton entre l’Eure et la Seine-Maritime, deux routes thématiques offrent un condensé magnifique des paysages normands. Du Marais Vernier aux portes de Rouen, longeant le fleuve de part et d’autre, la Route des Chaumières et la Route des Fruits révèlent vergers et longères (fermes normandes), marchés et adresses gourmandes. À la belle saison, fraisiers, cerisiers, pommiers, pruniers et poiriers exhalent leurs saveurs. On en profitera pour acheter ces fruits dans les exploitations agricoles pratiquant la vente directe auprès des particuliers. normandie-tourisme.fr

visiterouen.com

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Le goût de l’Eure Cette recette est élaborée avec trois produits phare de l’identité normande : le camembert au lait cru (lait non pasteurisé), le vinaigre de cidre (la Normandie produit des pommes, à partir desquelles on fabrique du cidre et du vinaigre) et la poire (avec ce fruit, la région fabrique aussi du poiré, un excellent cidre de poire). La recette est née de l’imagination de David Gallienne, chef 1 étoile Michelin du Jardin des Plumes, restaurant gastronomique de Giverny. Elle est tirée d’une sélection de recettes du chef publiées dans le livre « Nature », paru aux éditions Solar en octobre 2021.

Émulsion de camembert au lait cru, poire au vinaigre de cidre & huile de noisette 6 personnes

25 minutes

Pour le siphon camembert ∙ 250 ml de lait ∙ 250 ml de crème liquide ∙ 1 camembert au lait cru Pour la compotée de poires ∙ 2 poires ∙ 1 c. à s. de vinaigre de cidre Pour les poires marinées ∙ 3 poires ∙ 2 c. à s. de vinaigre de cidre ∙ 6 c. à s. d’huile de noisette Pour la poudre de camembert ∙ ½ camembert au lait cru Pour la finition ∙ pousses de cresson ∙ herbes du jardin

20 minutes Le siphon camembert 1 Faire chauffer le lait et la crème avec le camembert coupé en morceaux. 2 Faire fondre le camembert entièrement dans la casserole. Mixer le mélange et le passer au chinois, puis réserver dans un siphon au réfrigérateur. Une fois qu’il est froid, gazer le siphon avec deux cartouches. La compotée de poires 1 Éplucher et couper les poires en petits morceaux. 2 Faire cuire les poires avec le vinaigre dans une casserole à feu doux jusqu’à obtenir une compotée bien compacte. Les poires marinées 1 Éplucher et couper les poires en quartiers et les faire mariner dans l’huile et le vinaigre pendant deux heures au réfrigérateur. La poudre de camembert 1 Tailler de fines tranches de camembert. Les disposer sur du papier sulfurisé et les faire cuire au micro-ondes à puissance maximum pendant 3 à 4 minutes. 2 Réduire en poudre à l’aide d’un mixeur. Le dressage 1 Déposer une cuillerée de compotée de poires au fond de l’assiette. Poser un joli dôme de siphon camembert par-dessus, puis saupoudrer avec la poudre de camembert. Décorer avec les poires marinées, quelques pousses de cresson et les herbes.

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C ÔT I È R E S RAN D O N N É E S

Les plus belles randonnées côtières d’Europe Texte Wibke Carter

Falaises rocheuses ou plages immaculées, les randonnées le long des côtes européennes offrent le spectacle de paysages saisissants. Enfilez donc vos chaussures de marche et partez à la découverte des plus beaux sentiers.

Oui, il existe encore en Europe des zones côtières intactes. Les découvrir le temps d’une randonnée est la promesse d’expériences sensorielles intenses à chaque pas : le goût du sel dans la bouche, le vent qui caresse les cheveux, les vagues qui bruissent agréablement et le regard happé par l’horizon d’un bleu profond... Tous les sens sont en éveil pour mieux explorer des falaises abruptes, des paysages de dunes, des baies idylliques, des forêts de pins, des plages isolées et des villages de montagne aux ruelles sinueuses. De la plus facile à la plus exigeante, des excursions d’une journée aux circuits de près de 2 000 kilomètres le long de la côte bretonne, l’aventure vous appelle. 1. Cinque Terre, Italie Comme son nom l’indique, Cinque Terre se compose de cinq villages pittoresques perchés sur des falaises abruptes surplombant la mer de Ligurie. Gravissez les sentiers étroits à travers les vignobles en terrasses, les oliveraies, les forêts de pins et les ruelles sinueuses des villages, sans oublier de faire une pause de temps en

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temps pour reprendre votre souffle. Car il vous faudra tout de même parcourir jusqu’à 850 mètres de dénivelé dans l’arrière-pays montagneux. Votre récompense : un panorama côtier à couper le souffle. Ne manquez pas Vernezza, le plus beau village, ni l’enchaînement de points de vue spectaculaires ainsi que le sanctuaire de la Madonna di Reggio. 2. Camí de Cavalls, Minorque Au Moyen-Âge, lorsque l’île espagnole était à peine habitée, les rares propriétaires terriens exploraient leurs vastes terres à cheval. Des gardes patrouillaient également le long de la côte pour repérer rapidement les navires ennemis. Ils empruntaient un sentier littoral de 183 kilomètres autour de l’île. Ce Camí de Cavalls (chemin des chevaux) existe encore aujourd’hui et relie les points névralgiques comme les anciennes tours de guet et les phares. Sur cet itinéraire historique, vous passerez par des gorges, des grottes, des vallées, des villages de pêcheurs et des criques cachées, où vous pourrez troquer vos chaussures de


C ÔT I È R E S RAN D O N N É E S Le nom Cinque Terre désigne une bande côtière d’environ douze kilomètres de la Riviera italienne, entre Punta Mesco et Punta di Montenero. EN HAUT

© Björn Snelders/Unsplash

L’historique Camí de Cavalls, le « chemin des chevaux », peut être parcouru à pied, à vélo et bien évidemment aussi à cheval. EN BAS

© Joao Branco/Unsplash

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C ÔT I È R E S RAN D O N N É E S

Le sentier de randonnée de la côte baltique passe par des forêts de pins, des champs de colza jaunes et des plages sauvages. À GAUCHE

© Tourismusverband Mecklenburg-Vorpommern e. V.

En Turquie, le chemin de Lycie est un lieu de rencontre entre l’histoire, la délicieuse cuisine locale et la diversité des paysages. À DROITE

© Ahmet Ruzgar/Unsplash

Bordée de flancs de montagne abrupts, la baie de Kotor, qui ressemble à un fjord très sinueux, est sans doute la destination touristique la plus connue du Monténégro. EN BAS

© Pixabay

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3. Ostseeküsten-Wanderweg, Allemagne Le sentier de randonnée de la côte baltique prend des allures infinies entre Stralsund et Usedom, véritable hommage à l’immensité unique du nord de l’Allemagne. Les voiles rouges des Zeesenboote, le cri des mouettes dans le vent et l’odeur iodée de la mer sont présents à chaque instant. Une fois passée la vieille ville de Stralsund, on peut déjà apercevoir au loin les contours de bâtiments en briques. La cathédrale de Greifswald, qui se distingue par sa hauteur, vous indique que la ville hanséatique n’est pas très loin. En traversant le pont de Peene, vous arriverez sur l’île d’Usedom, connue pour ses bains impériaux et ses villages de pêcheurs. Clou de l’excursion : la station balnéaire d’Ahlbeck, qui enchante par ses villas Art nouveau et sa plage de sable blanc, où vous pourrez offrir à vos pieds une pause bien méritée sur l’une des célèbres chaises de plage.

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marche contre un maillot de bain. Après la randonnée, reprenez des forces en dégustant d’authentiques tapas et du jus d’orange fraîchement pressé.

4. Chemin de Lycie, Turquie Le plus beau sentier de grande randonnée de Turquie parcourt 482 kilomètres de Fethiye à Antalya en longeant principalement la côte. Sur le tronçon débutant à Hoyran, vous découvrirez de hauts plateaux plats, des vallées verdoyantes, des côtes rocheuses et une histoire foisonnante, notamment avec les tombes rupestres lyciennes à Hoyran. Vous continuerez ensuite vers Kapakli, où les femmes préparent de délicieux gozleme (de fins raviolis généralement fourrés aux épinards) pour les randonneurs affamés. Un sentier des ânes pavé serpente à travers le paysage luxuriant et offre des vues ininterrompues sur la côte autour de Kekova. Vous atteindrez votre destination finale dans l’ancienne ville de Simena, qui abrite un sarcophage immergé dans l’eau et un théâtre creusé dans la roche. 5. Vrmac, Monténégro La baie de Kotor semble tout droit sortie d’un livre d’images : des flancs de montagne abrupts s’élèvent de tous côtés vers le ciel, avec au milieu une baie sinueuse composée de quatre grands bassins. Le paysage rappelle les lacs italiens ou les fjords nor-

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végiens, ponctué de petits ports en pierre où les pêcheurs de calamars locaux préparent leurs bateaux pour le départ. Kotor est célèbre pour sa vieille ville médiévale. C’est ici que commence le chemin vers la péninsule de Vrmac, qui traverse des forêts de pins et serpente en continu vers le haut. Une fois au sommet, vous pourrez explorer les ruines d’une forteresse ou laisser votre regard se perdre sur la baie en profitant de la vue fantastique. 6. The Sheep’s Head Way, Irlande Vous manquez un peu d’expérience mais vous rêvez de vous lancer dans une longue randonnée ? Alors, prenez le chemin de l’Irlande. Sur le Sheep’s Head Way, les étapes sont relativement courtes et les montées pas trop raides. En une semaine, même les novices peuvent parcourir l’intégralité du circuit. Le sentier commence dans la ville de Bantry, dans le comté de Cork, et serpente à travers un paysage vallonné spectaculaire le long des falaises. Vous passerez à côté de phares, d’une forteresse du XVIIe siècle, de maisons de pierre en ruines et, bien sûr, de nombreux moutons. N’hésitez pas à faire une halte dans le paisible village de Kilcrohane, où vous accueillent deux pubs, un bureau de poste et un magasin général où l’on peut tout acheter, des pommes de terre aux tableaux divers. À Ahakista, un autre joli village côtier, vous pourrez faire une pause au Heron Gallery Café and Gardens. Mais attention : avec sa décoration colorée et son ambiance chaleureuse, vous vous y sentirez tellement bien qu’il vous sera difficle de reprendre la route. 7. Grande Randonnée 34, France Le Sentier des douaniers, également connu sous le nom de Grande Randonnée 34 ou GR34, est l’un des plus longs sentiers de randonnée de France, avec près de 2 000 kilomètres. C’est probablement aussi l’un des plus beaux : il longe la côte bretonne célèbre pour son microclimat doux et jalonnée de criques sauvages. Le chemin tire son nom de l’époque où les contrebandiers tentaient d’échapper à la douane sur cette route cachée. Les possibilités sont nombreuses pour choisir vos étapes, mais nous vous conseillons de vous arrêter à Doëlan, l’un des plus beaux villages portuaires du sud de la Bretagne. De là, l’itinéraire se poursuit dans la région plus

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C ÔT I È R E S RAN D O N N É E S Le Sheep’s Head Way est un itinéraire de randonnée irlandais qui mène à de hautes falaises, des cercles de pierre et de nombreuses églises anciennes. EN HAUT

© Tourism Ireland

Le sentier de grande randonnée GR34 fait le tour de la côte bretonne. Sur plus de 2 000 kilomètres, il emprunte chaque petite baie et chaque pointe. À GAUCHE

© Tourisme Bretagne

Le phare Les Hanois a été construit entre 1860 et 1862 et se trouve devant l’extrémité sud-ouest de Guernesey, sur le plus grand rocher du dangereux récif. À DROITE

© Enrapture Captivating Media/Unsplash

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C ÔT I È R E S RAN D O N N É E S

La péninsule de West Knoydart est connue sous le nom de « dernière région sauvage d’Écosse », car elle n’est guère habitée et les rares habitations ne sont accessibles qu’à pied ou par la mer. © VisitScotland

Les paysages rocheux scintillent au soleil et les forêts de pins maritimes et d’eucalyptus australiens se succèdent sur le Trilho dos Pescadores. © Rota Vicentina

sauvage du Finistère. Votre destination finale, le village de pêcheurs de Merrien, est entouré de forêts, peuplé d’oiseaux multicolores et bordé d’eaux cristallines. 8. Channel Island Way, Guernesey Au premier coup d’œil, la côte sud de l’île anglo-normande de Guernesey ressemble presque à la Méditerranée, et l’on comprend pourquoi le peintre impressionniste Pierre-Auguste Renoir trouvait la région si inspirante : son littoral est un mélange de falaises couvertes de fleurs, de criques isolées et de plages de galets. Le point de départ du sentier, la jolie petite baie du Petit Bot, se trouve au pied de deux vallées boisées, sur une partie protégée de la côte sud de l’île. L’itinéraire est ensuite ponctué de montées et de descentes ininterrompues le long de la côte déchiquetée. Vers la fin du parcours, le chemin se dirige vers le nord, où apparaît bientôt le

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phare des Hanois. Tout autour, le paysage est plus plat et la mer moins agitée. Les locaux viennent ici ramasser des ormeaux. Avec un peu de chance, vous trouverez ces fruits de mer au menu de l’un des restaurants de la région. 9. Trilho dos Pescadores, Portugal Des paysages intacts de falaises et de dunes, de vastes plages et la mer turquoise qui fouette les rochers : le Trilho dos Pescadores (sentier des pêcheurs) fait partie du chemin de grande randonnée de la Rota Vicentina et longe la côte ouest du Portugal sur environ 46 kilomètres. Ici, la nature se laisse découvrir en toute quiétude car la région mise sur un tourisme naturel et raisonné ; le sentier fait en outre partie d’un parc naturel. Mais vous croiserez tout de même quelques compagnons de route : des loutres barbotent joyeusement dans la

mer et de nombreuses cigognes blanches y font leur nid. 10. West Knoydart, Écosse Sur la péninsule de Knoydart vous attend une randonnée entre le ciel et l’enfer : une description à prendre au sens propre car la région est coupée du reste des Highlands occidentaux d’un côté par le Loch Nevis (ciel en gaélique) et au nord par le Loch Hourn (enfer). Knoydart n’est accessible que par bateau. La nature y est exceptionnelle : des chaînes de montagnes rocailleuses, des vallées verdoyantes, la mer où s’ébattent baleines et dauphins. L’un des itinéraires les plus sûrs à travers cette nature sauvage mène d’Inverie, la ville principale de la presqu’île, à Airor. En chemin, suivez les panneaux pour Doune, où vous pourrez déguster d’énormes portions de crevettes dans un lodge rustique en bord de mer.


C ÔT I È R E S

Cinque Terre Italie

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Camí de Cavalls Minorque

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Ostseeküsten-Wanderweg Allemagne

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Chemin de Lycie Turquie

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Vrmac Monténégro

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The Sheep’s Head Way Irlande

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Grande Randonnée 34 France

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Channel Island Way Guernesey

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Trilho dos Pescadores Portugal

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West Knoydart Écosse

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RAN D O N N É E S

Breviarium

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C H I F F R E S E N

Le guide gastronomique le plus célèbre du monde Texte Charel Heinen

À l’heure des smartphones et des applications comme TripAdvisor et Google Reviews, il n’a jamais été aussi facile de trouver le restaurant idéal en voyage. Mais le Guide Michelin demeure la référence absolue en matière de qualité.

Depuis sa création par les frères André et Édouard Michelin en 1900, le petit guide rouge est passé du statut de guide pratique pour automobilistes à celui d’institution mondialement reconnue qui met en avant l’excellence de la gastronomie. Distribué à l’origine gratuitement pour promouvoir la vente de pneus, le Guide Michelin contenait au départ des recommandations de restaurants, mais aussi des informations sur les garages, les stations-service et les hébergements. Au fil des années, il s’est spécialisé dans l’éva-

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luation de restaurants. En 1926, la célèbre étoile Michelin a été introduite pour la première fois et le système n’a cessé d’évoluer depuis. Aujourd’hui, le Guide Michelin comprend des évaluations de restaurants et d’hôtels principalement en Europe, en Asie, en Amérique et dans les Émirats arabes ; ses étoiles sont devenues un symbole d’excellence culinaire reconnu dans le monde entier. Les chiffres suivants donnent un aperçu des faits marquants et des évolutions du Guide Michelin.


étoiles Michelin ont été attribuées à ce jour ; 2 500 restaurants possèdent actuellement une étoile, 600 deux étoiles et 150 trois étoiles.

500+ 471 restaurants dans le monde ont reçu le Bib Gourmand en 2024, qui récompense un excellent rapport qualité-prix.

restaurants détiennent actuellement une étoile verte Michelin. Cette distinction est attribuée à la gastronomie durable.

C H I F F R E S E N

3.500 196 pays sont actuellement représentés dans le Guide Michelin.

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étoiles Michelin ont été attribuées rien qu’en France, ce qui en fait le pays avec le plus d’étoiles au monde.

50 % 189 1926

des restaurants étoilés par le guide utilisent des produits locaux et de saison, reflètant la tendance au développement durable et à la promotion des régions.

1900 Année de lancement du guide rouge et ses étoiles.

hôtels sont actuellement distingués par la clé Michelin, attribuée depuis avril 2024.

Année où « La Tour d’Argent » à Paris a reçu une étoile qu’elle détient encore, ce qui en fait le restaurant le plus longtemps étoilé sans interruption.

1955

Date à laquelle les restaurants du Luxembourg apparaissent dans le Guide Michelin.

Source : Michelin

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S E R B I E

Là où le temps devient accessoire Texte Annette Frühauf

La Serbie invite à lever le pied, à la découverte de ses monastères médiévaux, de sa nature presque intacte et de sa cuisine variée ...

Niché au cœur des Balkans, le plus grand pays de l’ex-Yougoslavie est souvent dans l’ombre de ses voisins côtiers plus touristiques que sont la Croatie et le Monténégro. Mais on aurait tort de le négliger : avec sa capitale animée Belgrade, ses monastères silencieux et ses sites classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, ses gorges et ses montagnes, sans oublier sa gastronomie et ses vins, cette république à mi-chemin entre l’Orient et l’Occident regorge d’expériences enrichissantes. Lorsque l’on sort à Belgrade, il faut d’abord s’habituer à une odeur que l’on aurait presque oubliée dans les bars et les restaurants… Celle de la fumée de cigarette, toujours présente dans la plupart des établissements. Au restaurant Iva, tenu par Vanja Puškar, également président de l’organisation New Balkan Cuisine, les clients sortent toutefois pour fumer. Ce gastronome passionné a une conviction : « Les ingrédients locaux combinés aux techniques culinaires modernes sont l’avenir de notre pays. » Il s’approvisionne auprès de

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petits producteurs qui partagent sa vision : « Quand on connaît les producteurs, on peut alors transposer leur énergie et leur amour pour leurs produits dans l’assiette des clients ». Le kaymak, un produit laitier à base de crème caillée et salée au goût crémeux, se marie parfaitement avec le proja, le pain de maïs typique. Un mélange de cultures Le sommelier Vuk Vuletić, du bar à vins Podrum Wineart, est animé des mêmes ambitions pour faire avancer la Serbie. « Chez moi, mes clients dégustent des vins qu’ils n’ont jamais bus auparavant », annonce-t-il fièrement. « Il y a cinq ans, les Serbes buvaient en moyenne environ trois litres de vin par personne et par an ». Aujourd’hui, ce chiffre dépasserait déjà les huit litres. On aperçoit de loin la forteresse qui jouxte la vieille ville de Belgrade, entre la Save et le Danube. Ce système de défense a été construit au premier siècle. Le paysage de la ville blanche, comme on surnomme aussi la


S E R B I E Les pentes des gorges d’Ovčar-Kablar sont bordées de monastères. EN HAUT

Belgrade se développe en tant que métropole populaire. EN BAS

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S E R B I E

Les monastères et les églises marquent le paysage de toute la Serbie. À GAUCHE

La basilique Saint-Sava à Belgrade est considérée comme la « nouvelle Sainte-Sophie ». À DROITE

Sur les pentes de Fruška Gora poussent surtout des vignes blanches. EN BAS

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S E R B I E capitale, est marquée par les destructions et les reconstructions qui ont jalonné son histoire. Elle offre aujourd’hui à ses visiteurs un véritable mélange des genres : les vestiges de l’empire ottoman sortent du lot, tout comme les bâtiments néoclassiques et les villas Art nouveau. Dans le quartier de Vračar se trouve la basilique Saint-Sava, la plus grande église orthodoxe des Balkans. Son style rappelle celui de Sainte-Sophie à Istanbul et les matériaux de construction que l’on aperçoit devant symbolisent des travaux qui n’en finissent pas. Belgrade est un décor aux multiples contrastes, à l’image des environs de la capitale et du pays tout entier. À moins de 100 kilomètres au sud de la capitale se trouve Topola, petite ville entourée de vignobles. Au mois d’octobre, la fête du vin est l’occasion pour ses visiteurs de découvrir un éventail culinaire très particulier. L’odeur de la viande grillée embaume la rue principale où se presse la foule. Le spectacle du bœuf cuit sur une longue broche au-dessus du feu ne manque pas d’exotisme. Des cochons de lait tournent également sur le charbon de bois chauffé au rouge. Des ragoûts de poivrons rouges, de choux et d’oignons mijotent dans de grandes marmites en terre cuite. Des stands proposent des épices, du miel, des liqueurs et de l’artisanat. Sur la colline d’Oplenac se trouve l’église Saint-Georges avec ses coupoles de différentes tailles. C’est ici que le roi Pierre Ier et d’autres membres de la famille royale sont enterrés. L’exposition qu’elle abrite vous plonge dans l’histoire de la dynastie royale Karađorđević. Une viticulture de longue tradition Toujours à une bonne heure de Belgrade, en direction du nord, se trouve le massif de moyenne montagne de Fruška Gora, également appelé la montagne sacrée des Serbes « en raison de ses nombreux monastères médiévaux », comme nous l’explique notre guide Ruzisca Ristic. « La région se distingue par sa longue tradition viticole ». Pendant la domination turque qui a duré des siècles, seuls les moines des monastères pouvaient s’atteler aux

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S E R B I E

Les gorges d’Ovčar-Kablar sont traversées par les méandres de la rivière Morava.

travaux de viticulture. Ce n’est que sous la monarchie des Habsbourg que les vignes ont retrouvé toute leur splendeur, notamment autour du domaine de Salaxia. À 100 kilomètres au nord-ouest de Belgrade se distingue Novi Sad, la capitale culturelle 2021 qui mérite le détour. Il pleut des cordes lors de notre visite, si bien que l’immense forteresse et le quartier de Petrovaradin, sur l’autre rive du fleuve, disparaissent presque dans le brouillard. C’est la rive opposée qui offre la meilleure vue sur la forteresse, dont l’histoire remonte à l’âge de pierre. L’église néogothique Maria Namen et l’hôtel de ville de style néo-Renaissance se reflètent dans les flaques d’eau de la place de la Liberté, au cœur de la vieille ville de Stari Grad. Les stands de pop-corn et de boissons colorées côtoient les boutiques branchées de marques serbes comme IVKO, un magasin de design qui réinterprète des motifs anciens. Dans un style un peu délabré, mais que l’on pourrait toute-

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fois qualifier de « shabby chic », le quartier chinois s’étend à proximité du port du Danube. Il abrite des bars underground, des hangars de garage utilisés comme salles de concert, et constitue le nouveau centre créatif de la ville universitaire. Une fois par an, Novi Sad se transforme en une gigantesque scène ouverte lors de l’Exit Festival, qui fait résonner la musique rock dans ses ruelles pendant plusieurs jours. En bateau à travers les gorges À 150 kilomètres au sud de Belgrade se trouvent les gorges d’Ovčar-Kablar, où les eaux de la rivière Zapadna Morava serpentent à travers le paysage majestueux, séparant les massifs montagneux d’Ovčar et de Kablar. Avant de monter dans l’embarcation du ranger Milan Caprilovic, testez votre résistance au vertige en empruntant le pont suspendu entre les deux montagnes, dont l’étroit plancher en bois oscille à chaque pas. Les interstices entre les planches laissent apparaître la

Morava qui coule paresseusement. De retour à Belgrade, faites une halte dans le parc situé devant l’ancienne forteresse, un spot photo très apprécié pour assister au coucher du soleil. Le Danube et la Save prennent alors des reflets rougeâtres. Locaux et touristes se retrouvent ensuite dans les nombreux restaurants et bars ou dans l’une des auberges paysannes du quartier de Tošin Bunar, où les notes de musique endiablée se mêlent à l’air chargé de fumée. On y sert des ćevapčići (rouleaux de viande hachée), des karađorđeva šnicla (escalopes roulées, farcies au fromage, panées et frites), des mélanges de grillades accompagnées de frites, ainsi que de la bière locale. Le cadre idéal pour faire la fête jusqu’au petit matin. Autour d’un verre de rakija, l’eaude-vie de fruits transparente, on engage facilement la conversation avec ses sympathiques voisins de table et la barrière de la langue n’est plus un problème. Belgrade, à très bientôt !


S E R B I E

Breviarium

HONGRIE

ROUMANIE

CROATIE

Novi Sad Fruška Gora

Belgrade

44° N 21° E

SERBIE

serbia.travel

Topola

BOSNIE-HERZÉGOVINE

Gorges d’Ovčar-Kablar

MONTÉNÉGRO

KOSOVO

ALBANIE

BULGARIE

MACÉDOINE DU NORD

À faire absolument Il y a beaucoup à découvrir autour de Belgrade. Pour moins de 10 euros, un train vous emmène à Novi Sad en un peu plus d’une demi-heure à intervalles réguliers.

À éviter Estomacs sensibles, attention ! En Serbie, on aime commencer la journée avec un repas consistant. Si cela ne vous effraie pas, alors ne manquez pas les plats typiques du petit-déjeuner comme le burek, une pâte fourrée au fromage ou à la viande, ou l’ajvar, une pâte de poivron rouge épicée.

Trésors cachés Après une visite intensive de la ville, faites une pause à Ada Ciganlija, la plage urbaine de Belgrade, propice à la promenade, au farniente ou à une partie de basket ou de football.

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R EC E T T E

Le goût de la Serbie Les légumes marinés sont un mets très apprécié dans les Balkans. Les fermiers en proposent sur les marchés dans de grands bocaux en verre. Il existe divers mélanges et variantes, par exemple avec du chou-fleur, des carottes, des oignons et même des raisins, outre les traditionnels poivrons rouges. Ces « légumes acides » sont également servis dans les restaurants pour accompagner la soupe de haricots serbe ou des plats de viande.

Légumes marinés 2 grands bocaux 10 minutes 5 minutes + repos

∙ 1 kg de légumes au choix ∙ 1 l d’eau ∙ 300 g de vinaigre de vin ∙ 50 g de sel ∙ 75 g de sucre ∙ 1 c. à c. de grains de poivre ∙ aromatiser selon les goûts avec des graines de moutarde, de l’aneth, du persil ou de l’ail

Laver soigneusement les légumes et toujours les choisir de saison, frais et croquants. Bien éplucher les carottes. 2 Remplir les bocaux stérilisés avec les légumes coupés en petits morceaux. Dans la mesure du possible, ne pas laisser de bulles d’air se former. 3 Mélanger ensuite les autres ingrédients dans une casserole, porter à ébullition et verser la mixture chaude dans les bocaux contenant les légumes en les recouvrant complètement. 4 Au bout d’une vingtaine de jours, les bocaux sont prêts à être consommés. 1

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C R O I S I È R E

Le MSC Seaside, navire de tête de la classe Seaside de MSC Cruises, a été lancé le 26 novembre 2016 et baptisé le 21 décembre 2017. Construit par Fincantieri, le navire de croisière mesure 323 mètres de long et peut accueillir jusqu’à 5 119 passagers. EN HAUT

Vue depuis l’ascenseur panoramique sur le pont arrière avec piscine. EN BAS

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C R O I S I È R E

MSC Yacht Club : une classe à part ! Texte Bibi Wintersdorf

Photos MSC

Pour beaucoup, voyager est une passion, synonyme de découverte, de détente et de luxe. Lors de ma dernière aventure, j’ai eu la chance d’embarquer pour un voyage bref mais exquis avec MSC Cruises afin de tester le MSC Yacht Club. Même si mon périple ne m’a menée que de Marseille à Valence, j’ai pu profiter d’un niveau de confort et de service exceptionnel qui a rendu chaque moment inoubliable.

Dès le début du voyage, le MSC Yacht Club place la barre très haut. Au lieu d’attendre dans de longues files d’attente, nous sommes directement invités dans un salon privé. Des boissons rafraîchissantes et de délicieuses pâtisseries nous y attendent. Ce premier aperçu du service unique proposé par le Yacht Club donne le ton pour le reste de l’excursion. L’enregistrement se déroule confortablement et sans accroc, loin de l’agitation de l’embarquement général. Notre majordome, une accompagnatrice discrète mais toujours disponible, vient nous chercher personnellement dans le salon pour nous accompagner jusqu’à notre suite, où une bouteille de champagne fraîche nous attend déjà. La luxueuse cabine est équipée de tout ce que l’on peut désirer : un coin salon

confortable, une salle de bain spacieuse et une terrasse avec vue sur la mer. Plaisir et détente Le MSC Yacht Club offre à ses clients l’accès à des espaces spécifiques, dont un pont promenade privé avec piscine et restaurant buffet, un élégant restaurant intérieur et un salon confortable. Ces zones isolées sont idéales pour se détendre et profiter du voyage. Bien entendu, les clients du Yacht Club peuvent également profiter de toutes les autres possibilités de divertissement à bord, qu’il s’agisse du théâtre, du casino, des boutiques, des bars ou des différents restaurants. Même le buffet général leur est accessible, mais avec environ 5 000 passagers, on apprend très vite à apprécier le service privé et l’atmosphère feutrée du Yacht Club.

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C R O I S I È R E

L’offre culinaire du restaurant du Yacht Club ne laisse rien au hasard, avec un choix exquis de plats internationaux et régionaux. Malgré la courte durée du voyage, nous avons également eu l’occasion de tester quelques-uns des restaurants de spécialités, dont un excellent restaurant de fruits de mer et une expérience teppanyaki aussi délicieuse qu’amusante. Escale à Gênes : entre météo capricieuse et trésors culturels Notre première escale nous fait découvrir la ville portuaire historique de Gênes. Bien que surpris par une fraîcheur inhabituelle et une légère bruine, nous ne nous laissons pas décourager. Équipés de parapluies mis à disposition par notre majordome attentionnée, nous plongeons dans le labyrinthe de ruelles étroites et admirons les magnifiques palais qui témoignent de la richesse passée de la ville, le tout, il est vrai, au pas de course, car nous devons déjà être de retour à bord du bateau pour 16 heures. Mais le charme unique de Gênes s’est néanmoins révélé à nous malgré, ou peut-être justement à cause du ciel voilé. Nous terminons la journée en beauté par une excellente dégustation de vin et de focaccia, la spécialité locale. Plus qu’une simple croisière Ce qui distingue vraiment le MSC Yacht Club, c’est son concept de « navire dans le navire », explique Frank Van den Steen, Country Manager Benelux MSC Cruises. Il offre un équilibre parfait entre intimité luxueuse et expérience de toutes les commodités du navire de croisière. Le service de majordome disponible 24 heures sur 24 veille à exaucer tous vos souhaits, qu’il s’agisse d’organiser une séance de shopping privée dans les boutiques en dehors des heures d’ouverture habituelles ou de réserver une excursion à terre rien que pour vous. L’accès à la suite thermale du MSC Aurea Spa, inclus dans le forfait du Yacht Club, est un véritable bonheur. Après une journée d’exploration, c’est un plaisir de se ressourcer dans cette oasis de calme.

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C R O I S I È R E Le service du Yacht Club est simplement exquis et très chaleureux. À GAUCHE

© Bibi Wintersdorf

Divertissant et délicieux : le dîner au Kaito Teppanyaki, le restaurant de spécialités asiatiques à bord. À DROITE

© Bibi Wintersdorf

Gênes vaut toujours le détour, même si ce n’est que pour quelques heures ! EN BAS

© Envato Elemens / Sean Pavone

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C R O I S I È R E

La piscine sur le pont d’observation exclusivement réservé aux clients du Yachtclub. EN BAS

© Bibi Wintersdorf

La meilleure façon de voyager ! Pour moi, la croisière représente la combinaison parfaite entre confort et aventure. Le concept de ne défaire sa valise qu’une seule fois tout en découvrant presque chaque jour des destinations différentes et passionnantes est tout simplement imbattable. Grâce au service sur mesure, en particulier au Yacht Club, et aux nombreuses possibilités de divertissement à bord, on ne s’ennuie jamais et chaque jour est une expérience. Ce type de voyage offre ainsi un confort incomparable : il permet d’explorer le monde sans stress. Le MSC Yacht Club est sans aucun doute un excellent choix pour qui souhaite faire l’expérience d’une croisière de luxe avec une bonne dose d’intimité. Il incarne la passion de MSC Cruises pour la mer et offre une occasion unique de voir la beauté du monde. Bien sûr, ce luxe a un coût, mais une fois à bord, l’excellent rapport qualité-prix du concept ne manquera pas de vous convaincre.

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L’équipe de journalistes avec les organisateurs Frank van den Steen, Country Manager BENELUX (2ème à gauche) et Wim Willems, Press Officer BENELUX (4ème à gauche). EN HAUT À DROITE

Au-delà du luxe : l’engagement de MSC envers Mercy Ships

Ce qui impressionne chez MSC, c’est son engagement qui va bien au-delà de la croisière de luxe. Le soutien de la famille italienne Aponte, propriétaire de la compagnie, envers Mercy Ships démontre à quel point MSC n’oublie pas les personnes dans le besoin. Mercy Ships, fondé en 1978 par Don et Deyon Stephens, met des hôpitaux flottants à la disposition de personnes privées d’accès aux soins médicaux. Un navire-hôpital au large des côtes africaines qui offre des soins gratuits, vous ne rêvez pas ! Depuis 2011, MSC apporte un soutien sans faille à Mercy Ships. La Mediterranean Shipping Company met aussi à disposition son expertise logistique et aide au transport d’équipements médicaux et de biens de première nécessité. En 2019, la famille Aponte, menée par le fondateur de MSC Gianluigi Aponte, a considérablement renforcé son engagement. Elle a apporté une contribution financière majeure à la construction du « Global Mercy », le navire-hôpital civil le plus moderne au monde, mis en service en 2021. Cet engagement nous montre que derrière l’offre de luxe de MSC se cache une entreprise au grand cœur dotée de responsabilité. Il nous rappelle que nous faisons partie d’une communauté mondiale et que même en vacances, il y a de la place pour un engagement social qui fait la différence. Le partenariat entre MSC et Mercy Ships illustre parfaitement la manière dont les entreprises peuvent utiliser leurs ressources pour changer des vies dans le monde entier.


Profitez pleinement du service de majordome personnel : après tout, vous avez payé pour cette exclusivité du Yacht Club. Votre majordome sera vraiment déçu si vous ne faites pas appel à ses services. Laissez-le vous faire découvrir tous les recoins du bateau. Il connaît les meilleurs endroits cachés, même avec 5 000 passagers à bord. N’ayez pas peur de faire des demandes spéciales : le majordome est là pour rendre votre séjour aussi luxueux et confortable que possible. Alors, profitez pleinement de ce service de première classe !

C R O I S I È R E

À faire absolument

À éviter Ne vous jetez pas dans la mêlée des clients « normaux », surtout pas au buffet principal. Préférez plutôt les espaces du Yacht Club qui vous sont réservés. Même si votre forfait inclut une consommation d’alcool quasi illimitée et que l’ambiance des vacances incite à faire quelques excès, buvez de manière responsable. Consommez les vins raffinés et les cocktails avec modération afin de profiter pleinement de l’expérience luxueuse et d’être en forme pour les excursions à terre.

Tésors Profitez de la flexibilité du service du Yacht Club pour vivre des expériences sur mesure. Faites organiser un dîner privatif aux chandelles sur la terrasse de votre suite ou réservez une visite guidée du pont du navire en dehors des heures de visite habituelles. Explorez toutes les possibilités, comme un cours de cuisine personnalisé avec le chef du bateau ou une dégustation de vins raffinés avec le sommelier. Votre majordome saura vous offrir des moments uniques qui ne figurent pas dans le programme classique, comme l’endroit idéal pour admirer le lever ou le coucher du soleil et un pique-nique exquis dans un endroit confidentiel. msccruises.be 63


T E N E R I F E

À la découverte de la gastronomie Texte Charel Heinen

Tenerife est l’une des destinations de vacances préférées des Européens, et à juste titre. Ses magnifiques plages, ses montagnes à couper le souffle et ses célèbres parcs animaliers attirent chaque année des milliers de visiteurs. Mais saviez-vous que l’île est également un paradis pour les gastronomes ?

Oui, vous avez bien lu ! À Tenerife, vous pouvez non seulement profiter d’un séjour au soleil, mais aussi partir à la découverte de la cuisine locale. Jetons un coup d’œil aux découvertes culinaires que j’ai faites lors de ma visite en juin dernier. Vinoteca Con Pasión – Puerto de la Cruz Dans la petite ville portuaire de Puerto de la Cruz, sur la côte nord de l’île, plus calme et moins envahie par les touristes, la Vinoteca Con Pasión est LE repaire des foodies. Outre une vaste collection de vins régionaux et internationaux, on y trouve quelques-unes des meilleures tapas de toutes les Canaries. Gambas au curry, croquetas aux six saveurs ou mini-burgers de saumon raviront vos papilles. À tester absolument : la dégus-

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tation de vin et son assortiment de tapas. Vous nous en direz des nouvelles ! La Bola de Jorge Bosch – Tegueste La Bola de Jorge Bosch est un joyau caché dans les montagnes, non loin de San Cristóbal de la Laguna. La visite se mérite, mais elle en vaut la peine : ce n’est pas pour rien que l’adresse figure dans le Bib Gourmand du Guide Michelin. Pour un prix accessible, vous y trouverez le meilleur de la cuisine canarienne. L’ambiance est simple, traditionnelle et agréable, avec vue sur la mer. Le restaurant reprend tous les codes d’une « guachinche », une taverne familiale qui sert des plats et vins maison. Authenticité et qualité garanties : une étape incontournable si vous êtes dans la région !


T E N E R I F E La charmante petite ville de Puerto de la Cruz est connue pour ses maisons peintes de couleurs vives. EN HAUT

Des tapas à profusion ! Dans la Vinoteca Con Pasión, vous pourrez découvrir de fantastiques tapas tout en dégustant un bon verre de vin. EN BAS

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T E N E R I F E

Une touche d’Italie aux Canaries : le Sal Fina à Los Cristianos. À GAUCHE

Garbanzas : pois chiches au poulpe, un délice des Canaries. AU MILIEU

Petite, mais raffinée ! La Playa de Los Cristianos est l’une des plages les plus agréables que Tenerife ait à offrir. EN BAS

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T E N E R I F E Si un petit air des ÉtatsUnis vous tente, le Hard Rock Café à Playa de las Américas vous comblera. À DROITE

Sal Fina – Los Cristianos À Los Cristianos, entre les nombreux pièges à touristes et les multiples fastfoods le long de la promenade de la plage, se trouve dans une ruelle secondaire un petit restaurant discret, mais non moins raffiné : Sal Fina. Tenu par une sympathique équipe d’Italiens, on y déguste non seulement d’excellents plats de pâtes, mais aussi des antipasti de qualité et du poisson parfaitement préparé. Si vous avez néanmoins envie d’un burger, vous en trouverez un large choix au menu, certainement bien meilleurs que ceux proposés dans les établissements alentours. Hard Rock Café – Playa de las Américas C’est un fait, on ne vient pas ici pour la nourriture. Quand on pousse la porte d’un Hard Rock Café, on sait généralement à quoi s’attendre. Ici, c’est l’ambiance qui compte. Le Hard Rock Café constitue la façade du Cleopatra Palace Hotel, un immense complexe hôtelier dans le style d’un temple antique, entièrement en stuc, avec des sculptures kitsch et des fontaines criardes d’un bleu cyan : la panoplie complète. Devant l’entrée, on se croirait presque téléporté dans une rue latérale du Strip de Las Vegas. Une sensation vraiment surréaliste. Un peu comme à Disneyland, vous aurez l’impression de voyager aux États-Unis sans quitter l’Europe. Mais on le répète, ce n’est pas vraiment un endroit pour les gourmets. En revanche, les fêtards qui envahissent les rues tous les soirs devraient trouver au menu de quoi se rassasier sans problème. Le lieu ne plaît pas à tout le monde, mais si vous aimez ce genre d’ambiance, n’hésitez pas à y faire un tour !

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T E N E R I F E

El Jardín de la Abuela, qui ne paie pas de mine en apparence, sert de véritables œuvres d’art culinaires.

Paradisiaque : la Costa Adeje est nichée entre une mer turquoise et un impressionnant décor de montagnes. EN BAS

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El Jardín de la Abuela – Costa Adeje Nous restons sur la côte sud et remontons un peu plus haut vers Costa Adeje. Ici, dans un petit centre commercial discret sur la Playa de El Bobo, se trouve un autre vrai bon plan : El Jardín de la Abuela. Si vous parvenez à faire abstraction de la décoration un peu ridicule, du gazon en plastique et des nappes en papier à carreaux rouges, vous serez récompensé par d’excellentes tapas à un prix plutôt correct. Des classiques comme les croquetas de jamón aux bouchées plus exotiques comme le poulpe au fruit de la passion, vous aurez ici l’embarras du choix parmi un vaste éventail de délices tous aussi savoureux les uns que les autres.


T E N E R I F E

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28° N 16° E

Tegueste

visittenerife.es

Santa Cruz de Tenerife

1 Puerto de la Cruz

TENERIFE

LANZAROTE LA PALMA

4 5 Playa de las Américas

LA GOMERA

Los Cristianos

3

EL HIERRO

TENERIFE

FUERTEVENTURA

GRANDE CANARIE

Mon voyage de découverte culinaire Voici les adresses des restaurants et endroits recommandés

3 Sal Fina P.º Berlín, 5 38650 Los Cristianos

bit.ly/salfina

1 Vinoteca Con Pasión C. de Iriarte, 52 38400 Puerto de la Cruz

vinotecaconpasion.es/en

4 Hard Rock Café Av. las Américas, s/n 38660 Playa de las Américas

bit.ly/hardrock-Tenerife

2 La Bola de Jorge Bosch C. El Lomo, 18 38280 Tegueste

chefjorgebosch.com

5 El Jardín de la Abuela Plaza Salyten, 43 38660 Playa de las Américas

bit.ly/jardin-abuela

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R EC E T T E

Le goût de Tenerife Une recette traditionnelle des îles Canaries. La base est composée de légumes, tomates et pois chiches, assaisonnée avec des saveurs typiquement espagnoles comme l’ail et le pimentón. Il existe plusieurs méthodes de cuisson : la viande peut être cuite dans le mélange de tomates ou séparément avec des pois chiches secs. On peut également utiliser des restes de viande et de saucisse. Pour une version végétarienne/ vegan, omettez la viande et ajoutez des carottes et du chou-fleur, en utilisant plus d’ail et de pimentón pour compenser.

Garbanzada a lo Canario 6 personnes

30 minutes

1 heure

∙ 1 oignon blanc haché ∙ 225 g de côtes de porc salées, pieds de porc, saucisse morcilla ∙ 1 poivron rouge haché ou une combinaison, coupés en ∙ 2 gousses d’ail 240 ml de sauce tomate morceaux (facultatif) ∙ 2 feuilles de laurier 115 g dés de poitrine de porc ou ∙ ∙ de pancetta ∙ 1 c. à c. de thym séché ∙ 1 c. à c. de pimentón (paprika espagnol) ∙ 120 ml de vin blanc – doux, semi-doux ou épicé ∙ 450 g de pois chiches cuits ∙ 225 g de viande de bœuf ∙ bouillon de bœuf coupée en cubes ∙ sel, poivre, à votre convenance 1 chorizo frais espagnol à cuire, ∙ en tranches

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Faire chauffer un peu d’huile d’olive dans une poêle et faire cuire les oignons jusqu’à ce qu’ils deviennent translucides. Ajouter le poivron et cuire jusqu’à ce qu’il soit tendre. Pendant ce temps, hacher l’ail et l’ajouter à la poêle. Faire cuire jusqu’à l’obtention d’une coloration légèrement dorée. Ajouter la sauce tomate et bien mélanger avec les autres ingrédients à feu moyen/élevé. Ajouter les viandes (sauf la poitrine de porc) et faire cuire dans le mélange de tomates pendant 10 minutes ou jusqu’à ce qu’elles soient cuites. Ajouter le laurier, le thym et le paprika, bien mélanger et retirer du feu.

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Dans une marmite, faire cuire la poitrine de porc avec un peu d’huile d’olive si nécessaire, comme pour la pancetta ou le bacon. Une fois la poitrine de porc cuite, ajouter le vin blanc et poursuivre la cuisson en laissant le vin s’évaporer. Ajouter les pois chiches et couvrir de bouillon à hauteur. Porter le bouillon à ébullition. À l’aide d’une écumoire, retirer l’excès de graisse du dessus du bouillon, ajouter le mélange de tomates et de viandes et laisser mijoter. Assaisonner avec du sel et du poivre. Laisser mijoter jusqu’à l’obtention de la consistance souhaitée. Servir chaud et déguster !

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P I LS E N

Tradition brassicole hors des sentiers battus Texte & photos Karsten-Thilo Raab

Partez à la découverte de Pilsen, ancienne ville royale de Bohême. Vous y percerez tous les secrets de fabrication de sa célèbre bière et explorerez un monde souterrain étonnant avant de plonger dans un bain houblonné aux multiples bienfaits.

Le centre-ville de Plzeň, nom tchèque de Pilsen, est marqué par des édifices aux couleurs pastel et aux magnifiques pignons. Les rues pavées de la vieille ville sont propices à la flânerie et révèlent les nombreux détails soignés des façades des maisons. Partout, le regard se pose sur de petites décorations, de jolies statues et de superbes mosaïques. C’est notamment le cas autour de la place de la République, Náměstí Republiky. Sur cette place de 139 mètres sur 193 se dresse la cathédrale Saint-Barthélemy, qui peut se targuer d’avoir le plus haut clocher de République tchèque, culminant à 102,6 mètres. La place phare de la capitale européenne de la culture 2015 est bordée par l’hôtel de ville de 1559, la maison impériale historique et la colonne de la peste de 1681. Maisons bourgeoises et droit de brassage Difficile d’imaginer que sous la place centrale se trouve un immense labyrinthe souterrain. Cet enchevêtrement de couloirs très ramifiés mesure pas moins de treize kilomètres de long et est étroitement lié à la tradition de la bière locale. Entre les XIIIe et XVIIIe siècles, les citoyens les plus riches de la ville se

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sont fait construire d’innombrables caves afin de pouvoir stocker leurs denrées alimentaires, bien avant l’invention du réfrigérateur. Pendant les mois d’hiver, certaines parties de ces espaces souterrains étaient remplies de blocs de glace extraits des rivières environnantes Mies, Radbusa, Úhlava et Úslava. Le véritable labyrinthe de caves, dont l’entrée se trouve au cœur du musée de la brasserie dans la vieille ville, n’a été créé que sous le régime socialiste au XXe siècle. C’est à cette époque qu’est née l’idée de relier les différentes caves entre elles afin de décongestionner la ville en approvisionnant par ses entrailles ce qui est aujourd’hui la quatrième plus grande métropole du pays. Mais le projet n’a finalement pas vu le jour, malgré des travaux titanesques pour aménager ces couloirs, dont certaines parties ne mesurent que 1,80 mètre de haut. Coup de pouce bavarois Mais revenons à la bière : dès 1296, le roi de Bohême accorde le droit de brassage à quelque 260 maisons bourgeoises de Pilsen. Ce privilège permettait au maître de maison de brasser sa propre bière.


P I LS E N Les maisons aux couleurs pastel caractérisent les rues du centre-ville de Pilsen. EN HAUT

Le labyrinthe de caves de Pilsen se trouve en grande partie sous la vieille ville. EN BAS

© Viesturs - stock.adobe.com

Petite histoire de la bière : Les Tchèques utilisent le mot « pivo » pour désigner la bière. Ce terme vient du vieux slave et signifie « la boisson la plus commune et la plus répandue ». En République tchèque, on consomme pas moins de 143 litres de bière par habitant et par an. Parmi les bières pression fraîchement tirées, le grand classique est la « Hladinka », une grande bière avec une mousse abondante jusqu’au bord du verre. La « Šnyt » (coupe), en revanche, est une petite bière servie dans un grand verre, dont la moitié au moins est constituée de mousse. Enfin, pour la « Mlíko » (lait), le verre est entièrement rempli de mousse, une version très populaire, notamment auprès des personnes qui tiennent moins bien l’alcool.

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P I LS E N

Le musée de la brasserie invite à un voyage dans le temps à travers l’histoire de la bière. À GAUCHE

Coup d’œil sur la culture des bars d’autrefois au musée de la brasserie. À DROITE

L’arc de portail marquant constitue l’entrée du site de la brasserie. EN BAS

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P I LS E N Bien que la qualité du breuvage, généralement de haute fermentation, laissait souvent à désirer, la température des caves, comprise entre 8 et 10 °C et l’humidité ambiante, pouvant atteindre 95 %, constituaient un atout indéniable pour la conservation de cette boisson. Mais l’art brassicole médiéval était encore loin de mériter son nom. Dans l’actuelle métropole tchèque de la bière, chacun brassait comme il l’entendait. À l’époque, on utilisait même des matières fécales de chiens et des os de prisonniers pour conférer à la boisson des pouvoirs soi-disant magiques. L’enthousiasme des consommateurs était donc limité. Cette situation chaotique culmine finalement en 1838 avec une action de protestation. Environ trois douzaines de fûts de bière sont déversées devant l’hôtel de ville. Un acte symbolique qui modifie en profondeur les mentalités dans cette commune de 175 000 habitants. En 1839, la brasserie bourgeoise de Plzeňský Prazdroj est finalement portée sur les fonts baptismaux, avec pour objectif de brasser une bière aussi savoureuse que consommable. Mais il manque aux habitants de Pilsen l’expertise nécessaire. Ils font alors de nécessité vertu en engageant le maître brasseur bavarois Josef Groll. Le 5 octobre 1842, celui-ci élabore le premier brassin de lager basse fermentation. Avec sa recette à base d’eau douce, de malt clair et de houblon de Žatec (Saaz) à l’amertume prononcée, le brasseur de Vilshofen crée une bière qui se distingue agréablement des variétés précédentes et connaît dès lors un succès mondial. Dégustation au fût de chêne Pour refléter la méthode de brassage bavaroise, la bière blonde porte à l’origine la mention « nach bayerischer Brauart », remplacée plus tard par l’appellation « nach Pilsener Brauart ». À cette époque, Groll n’est déjà plus en fonction depuis longtemps. En effet, une fois que « le Maure eut accompli sa tâche », comme l’ont prétendu les mauvaises langues, le contrat avec le maître brasseur est rompu dès la fin avril 1845. Groll fait ses valises, sans doute avec un certain ressentiment, car sa recette est conservée et n’a pas changé jusqu’à aujourd’hui. Depuis

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P I LS E N

La célèbre brasserie est située en périphérie de la vieille ville historique.

longtemps, Pilsner Urquell est devenue la plus grande brasserie de République tchèque, et de loin, avec une production de onze millions d’hectolitres par an. La brasserie, située à la périphérie de la vieille ville de Pilsen, est l’une des principales attractions touristiques du pays et propose des visites guidées. On y découvre non seulement les salles de brassage avec leurs impressionnantes cuves en cuivre, mais aussi l’usine d’embouteillage où 120 000 bouteilles par heure sortent de la chaîne de production. Comme la ville elle-même, la brasserie dispose d’un système de galeries souterraines de neuf kilomètres de long, dont certaines parties sont encore utilisées aujourd’hui comme lieu de stockage. C’est ici que les amateurs de bière peuvent déguster la Pilsner Urquell non pasteurisée directement à partir d’un fût de chêne, point d’orgue de cette visite divertissante. Bain de bière relaxant Le bain de bière de la brasserie Purkmistr, dans le quartier de Černice, promet une expérience aussi étonnante que relaxante. Ici, les adeptes du bien-être et les amateurs de bière peuvent prendre place dans une baignoire en mélèze remplie du brassin de bière de la maison et de quelques ingrédients secrets. Chauffé à une agréable température de 35 à 37 °C, le bain de bière aurait un effet vitalisant, capable de régénérer la peau et de stimuler le métabolisme. En complément de ce « traitement » externe, le bien-être intérieur n’est pas en reste. Pour ce faire, un tonneau bien rempli est placé à côté de chaque baignoire et permet aux visiteurs de remplir leur chope à volonté. Sans surprise, le parfum houblonné de l’eau agréablement chaude donne presque inévitablement soif. Peut-être est-ce dû au fait que la durée du bain est limitée à 20 minutes et que certains se sentent un peu pressés par le temps. Quoi qu’il en soit, la bière coule à flots dans ce spa hors du commun, d’abord dans le verre, puis dans le gosier, sans oublier la baignoire. Les muscles se détendent, les langues se délient et les baigneurs s’en donnent à cœur joie. Les conditions idéales pour savourer une petite mousse…

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Dans le quartier de Černice, on peut même se baigner dans la bière en toute décontraction.


La brasserie de Pilsen donne un aperçu de ses processus de fabrication.

Infos visitpilsen.eu visitczechrepublic.com

Pilsner Urquell (visite de la brasserie) U. Prazdroje 64/7, 30100 Pilsen, téléphone 00420-377062888 prazdrojvisit.cz/de

Musée de la brasserie Veleslavina 58/6, 30100 Pilsen, téléphone 00420-377062888 Le musée couvre la période du MoyenÂge à l’époque moderne et présente entre autres une malterie gothique. prazdrojvisit.cz/de

Spa à la bière Pilsen Beer Spa & Wellness Hotel Purkmistr, Selská náves, 32600 Pilsen-Černice, téléphone 00420-377994311 purkmistr.cz

Conseil La fête de la bière de Pilsen a toujours lieu le premier week-end d’octobre sur le site de la brasserie, avec de la musique live et de nombreuses dégustations. pilsnerfest.cz Les caves de la brasserie de Pilsen n’attirent pas seulement les amateurs de bière.

Boire et manger On brasse de la bière à Pilsen depuis 1295. Les différentes variétés gouleyantes se marient parfaitement avec la cuisine tchèque consistante. Les plats typiques sont la kulajda, une soupe de champignons, de pommes de terre, de crème et d’aneth, le goulasch, servi dans une miche de pain, ou les saucisses grillées, servies avec du chou et des boulettes. Le café est accompagné d’un strudel aux pommes et de viennoiseries. Restaurants Vous trouverez une cuisine tchèque originale et une bonne sélection de bières au Na Parkánu Senk, Veleslavinova 59/4, 30100 Pilsen, téléphone 00420-377324485. naparkanu.com

Lors de la visite de la brasserie, la dégustation obligatoire ne doit pas manquer.

Hébergement Courtyard Bonvoy Pilsen, Sady 5. kvetna 57 30100 Pilsen, téléphone 00420-373-370100 Hôtel urbain bien équipé et parfaitement situé à la périphérie de la vieille ville. Les chambres doubles sont proposées à partir de 85 euros. courtyardpilsen.com

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R EC E T T E

Le goût de Pilsen La Kulajda est une soupe tchèque épaisse et crémeuse à base de champignons, de pommes de terre et d’aneth. Elle a une saveur aigre-douce bien équilibrée, semblable à celle du borscht. Elle est facile et rapide à préparer en 30 minutes seulement !

Kulajda Soupe aux champignons à la tchèque 5 personnes

12 minutes

Pour la soupe ∙ 6 c. à s. de beurre doux ∙ 1 oignon, petit ou moyen coupé en dés ∙ 250 g de de champignons frais variés, nettoyés et coupés en morceaux ∙ 4 c. à s. de farine ordinaire ∙ 1 l de bouillon de poulet, de bœuf ou de légumes 450 g de pommes de terre ∙ pelées et coupées en cubes ∙ sel, poivre du moulin ∙ 3 baies de piment de la Jamaïque ou une pincée de piment de la Jamaïque moulu 1 ∙ feuille de laurier ∙ 180 g de crème fraîche épaisse ∙ 3 c. à s. de vinaigre de vin blanc ∙ 2 c. à s. de sucre cristallisé ∙ 2 c. à s. d’aneth frais haché Pour la garniture ∙ 5 œufs pochés ou à la coque ∙ 2 ½ c. à c. d’aneth frais

18 minutes Faire fondre le beurre dans une casserole à feu moyen à vif. Ajouter l’oignon et les champignons. Faire cuire 5 minutes en remuant fréquemment. 2 Baisser le feu et incorporer la farine. Faire cuire 30 secondes en remuant constamment. Ajouter le bouillon de poulet et utiliser une cuillère en bois pour racler le fond de la casserole. 3 Incorporer les pommes de terre, le sel, le poivre noir, le piment de la Jamaïque et la feuille de laurier. Porter à ébullition, puis couvrir la marmite, baisser légèrement le feu pour éviter l’ébullition et laisser cuire jusqu’à ce que les pommes de terre soient tendres, environ 10 minutes, en remuant de temps en temps. Préparer les œufs pochés pendant ce temps. 4 Retirer du feu et incorporer la crème, le vinaigre, le sucre et l’aneth. 5 Servir chaque bol de soupe garni d’un œuf poché et d’une demi-cuillère à café d’aneth frais parsemé sur le dessus. 1

NOTES Type de champignons frais à utiliser : un mélange de tous les types de champignons frais disponibles dans votre région ou encore une combinaison de champignons shiitake et de champignons cremini. Type de pommes de terre à utiliser : pommes de terre blanches (universelles), ou pommes de terre cireuses, comme la Yukon Gold. Ces variétés se tiennent bien dans les soupes. Version végétarienne : utiliser du bouillon de légumes (ou de l’eau) au lieu du bouillon de poulet.

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R ÊV E D E H ÔT E LS

Abama Resort Une oasis de luxe pour les épicuriens

Anassa L’élégance méditerranéenne sur la côte de Chypre

Tenerife

Chypre

Abama Resort à Tenerife est aujourd’hui considéré comme l’une des destinations les plus luxueuses d’Europe avec les sublimes hôtels 5 étoiles Las Terrazas de Abama Suites et Los Jardines de Abama Suites avec des vues époustouflantes sur l’océan Atlantique. On y découvre un service hôtelier 5 étoiles, différents restaurants gastronomiques et bars, le parcours mondialement connu Abama Golf 18 trous ainsi que le prestigieux centre de tennis et padel, une plage privée et le tout nouveau centre de bien-être de luxe Sandára Wellness & Spa Abama, le tout pour une expérience inoubliable en couple ou en famille.

L’Anassa, joyau de la couronne de l’hôtellerie de luxe chypriote, fait partie du prestigieux groupe Thanos Hotels & Resorts. En tant que membre des Leading Hotels of the World, il incarne l’habitat méditerranéen dans sa forme la plus sublime. Situés sur la côte de Chypre, le resort et ses villas blanches font penser à un village byzantin. Des restaurants gastronomiques, un vaste espace aquatique et une plage de rêve font de l’Anassa un paradis pour les vacances. Le spa Thalassa, plusieurs fois récompensé, complète l’expérience de bien-être. Avec l’Anassa et ses autres hôtels exclusifs, le groupe familial Thanos, dirigé par Thanos Michaelides, pose des jalons dans l’hôtellerie de luxe méditerranéenne.

abamahotelresort.com

anassa.com

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R ÊV E D E H ÔT E LS

Six Senses Zighy Bay Un paradis pour les sens et l’âme

Il Borgo del Balsamico Tradition et détente au cœur de la nature

Oman

Emilia Romagna

Six Senses Zighy Bay à Oman séduit depuis des années par son charme unique, sa situation de rêve sur Musandam, la péninsule la plus au nord du pays, et une multitude d’expériences naturelles, sportives et de spa. Le resort propose une cuisine exquise qui fait appel à tous les sens. Les possibilités de restauration sont très variées, depuis les repas raffinés sur les falaises aux dîners bédouins sur la plage, en passant par les soirées privées dans la cave à vin. Tous les plats sont frais et durables, en accord avec le concept Eat with Six Senses. Les points forts sont le Sense on the Edge, primé, et le Shua Shack, unique en son genre, pour la cuisine arabe traditionnelle.

Le domaine Il Borgo del Balsamico, avec sa manufacture de vinaigre et sa maison d’hôtes Le Dimore del Borgo près de Reggio Emilia, se caractérise par sa tranquillité rurale, sa nature généreuse et la production traditionnelle du célèbre vinaigre balsamique. Les soeurs Cristina et Silvia Crotti y ont transformé la passion que leurs parents vouent de longue date à la production de vinaigre balsamique traditionnel en une manufacture professionnelle. Le Bed & Breakfast exquis, situé dans une villa classée monument historique et une maison de campagne historique, propose neuf chambres élégantes. Le parc avec ses arbres centenaires et la piscine privée offrent un cadre parfait pour se détendre.

sixsenses.com/en/resorts/zighy-bay/

ilborgodelbalsamico.it

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TO R O N TO

La skyline de Toronto rappelle celle de Manhattan. De nombreux cinéastes s’en sont servis pour figurer New York dans leurs productions. EN HAUT

Le quartier de Chinatown réserve de belles surprises aux amateurs de street art. Il suffit de s’aventurer dans les arrière-cours. EN BAS

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TO R O N TO

Toronto, captivante mosaïque culturelle et urbaine Texte & photos Bernard Pichon

La mégapole canadienne s’efforce de préserver son riche patrimoine, tout en embrassant la modernité. Sa topographie invite à une visite piétonne, même si elle propose des moyens de transport performants.

Si la ville natale de l’architecte Frank Gehry et de Neil Young — entre autres — attire chaque année des millions de visiteurs, c’est qu’elle déploie un large éventail d’attractions pour tous les goûts, de ses orgueilleux gratte-ciel à ses effervescents quartiers multiculturels. En prime : des musées d’envergure mondiale et des espaces naturels préservés. La silhouette de Toronto est dominée par l’emblématique Tour CN, qui s’élève à 553 mètres. C’est un bon plan pour prendre ses repères. Le visiteur profitera d’un réseau de transports publics efficace avec métro, tramway et bus, ou se déplacera à pied, judicieuse alternative pour s’aventurer hors des sentiers battus.

Un creuset cosmopolite Imagine-t-on que Toronto abrite une population provenant de plus de 200 pays ? Cette diversité se reflète dans les quartiers distincts de la ville, chacun avec son propre caractère et sa propre cuisine. Explorez Little Italy pour ses boutiques, visitez Kensington Market pour son atmosphère bohème et ses trouvailles uniques, ou immergez-vous dans Chinatown (on y découvre, de façon inattendue, une belle concentration de street art, surtout dans les arrière-cours) ! Comme on pourrait s’y attendre, la scène culinaire est ici l’une des plus diversifiées au monde, allant des saveurs asiatiques aux parfums caribéens en

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TO R O N TO

passant par la restauration rapide. « Je viens de l’Utah, déclare ce voyageur américain, et je dois bien reconnaître que leurs fast food sont bien meilleurs que les nôtres ! » Toronto abrite une multitude de bonnes tables qui proposent des cuisines plus méconnues. On y savoure les délices de l’Éthiopie ou les plats raffinés du Liban. Soif de culture Les amateurs d’art et d’histoire ne sont pas laissés pour compte. Le Musée royal de l’Ontario abrite une vaste collection d’artefacts et d’expositions couvrant des civilisations du monde entier ; celui des beaux-arts présente des chefs-d’œuvre de maîtres européens et canadiens, tandis que la collection Bata — moins attendue — expose des modèles de chaussures originales portées par Marilyn Monroe ou Elton John. Tout au long de l’année, une multitude d’événements fait office d’aimants culturels. Le Festival international du film de Toronto est l’un des plus importants au monde. À noter que le décor urbain de la ville attire de nombreux cinéastes, souvent pour représenter New York dans leurs productions (en raison sans doute, d’une skyline comparable). Architecture « Ici comme ailleurs, divers règlements — municipaux, provinciaux et fédéraux — protègent les édifices patrimoniaux. La quête d’équilibre entre tradition et innovation nous pose une question particulière : faut-il intégrer les anciennes bâtisses aux nouvelles constructions, les maintenir au pied des gratte-ciel contemporains… ou les condamner ? », se demande Harwey, consultant en urbanisation.

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TO R O N TO Précieuse statue de moine de la collection chinoise du Musée Royal de l’Ontario. À GAUCHE

Cabbagetown est un quartier historique de charmantes maisons victoriennes, de cafés et de boutiques. À DROITE

Des mini-croisières sont organisées sur le lac Ontario, afin d’offrir un point de vue photogénique sur la mégapole. EN BAS

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TO R O N TO

Ici, la renaissance du street art est en grande partie due à StreetARToronto , un programme fondé en 2012 qui met en lumière cette forme d’expression.

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TO R O N TO Les enseignes de Chinatown confèrent à Toronto un air de Shangaï. EN HAUT

Avec une collection de plus de 90 000 œuvres, le Musée des beaux-arts de l’Ontario est l’un des plus distingués d’Amérique du Nord. EN BAS

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TO R O N TO

L’architecture de Toronto est une combinaison éclectique de styles allant du géorgien (XIXe siècle) aux tendances postmodernes du XXIe siècle... et au-delà.

L’âge, le style architectural, l’histoire et l’association à des personnalités ou événements marquants signent la valeur patrimoniale des bâtiments. Une analyse approfondie de la structure, de la fondation et des matériaux détermine s’ils peuvent être conservés. Les immeubles patrimoniaux offrent des possibilités uniques de revitalisation urbaine ; leur réhabilitation peut stimuler le développement commercial, créer des espaces publics attrayants et favoriser la mixité sociale. Assemblages « L’intégration de bâtisses anciennes dans un nouveau projet immobilier doit s’harmoniser avec l’environnement bâti existant et respecter l’échelle, le style et les caractéristiques du quartier. Des consultations publiques permettent de recueillir

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les commentaires et les préoccupations des résidents. », précise encore Harwey. À Toronto, plusieurs exemples illustrent la réussite de l’intégration du patrimoine bâti : le Distillery District — ancienne distillerie de whisky transformée en quartier piéton avec des boutiques, des restaurants et des galeries d’art — ou St Lawrence Market, marché historique flanqué d’une nouvelle aile contemporaine. C’est surtout en se baladant le nez en l’air dans les différents quartiers que l’on notera un peu partout le caractère hybride et plaisant de cette ruche de brique, d’acier et de béton. Nocturne branchitude « Lorsqu’il s’agit de faire la fête, Toronto répond présent ! », affirme Sheila, employée d’Evangeline, un bar doté d’une

superbe terrasse perchée sur le toit d’un hôtel. De fait, la ville abrite une multitude de clubs et lounges garantissant une soirée inoubliable aux noctambules les plus exigeants. Ces derniers se retrouvent à Queen Street West, zone tendance où se côtoient pubs anglais traditionnels et bars à cocktails. « Globalement, Toronto est une ville sûre, affirme Sheila. Le taux de criminalité y est nettement inférieur à celui d’autres grandes villes nord-américaines. Cependant, comme dans toute agglomération urbaine, il existe des zones à éviter. Je ne m’aventurerais pas seule dans Jane and Finch, à deux heures du matin, par exemple. » Ce quartier du nord-ouest est connu pour ses problèmes de gangs et de violence liés aux armes à feu. Mais qui voudrait ici tenter le diable ?


CANADA

SCARBOROUGH

NORTH YORK

TORONTO

EAST YORK

ETOBICOKE

YORK

OLD TORONTO

5 2

4 1 6

3

7 8 GROENLAND

ALASKA

Lac Ontario

CANADA

Toronto

8 choses à faire à Toronto 1 Little Canada Un vaste espace dédié au Canada en miniature : spectaculaires maquettes de Montréal, Québec et autres sites. Idéal pour les familles.

little-canada.ca

5 Casa Loma Un château « médiéval » construit dans les Années Folles par un homme d’affaires richissime et excentrique.

casaloma.ca

2 Escape Manor Ce salon de divertissement immersif propose diverses activités insolites telles que le lancer de hache. Les locaux viennent y célébrer des anniversaires.

3 Musée des illusions Un lieu dont on ressort hypnotisé par les trompel’œil et les installations visuelles déroutantes. Parfait pour des photos hors du commun.

escapemanor.com

museumofillusions.ca

6 Hockey Hall of Fame Lieu regroupant musée, jeux et magasins consacrés au sport national canadien. Les fans adorent.

7 The Beaches Une longue et somptueuse plage qui borde le lac Ontario, à l’est de la ville, avec une promenade tout du long.

hhof.com

Ottawa

ÉTATS -UNIS

destinationtoronto.com

4 Restaurant O.noir Premier restaurant d’Amérique du Nord à proposer une expérience de restauration dans le noir total, pour mieux se concentrer sur les saveurs.

onoirtoronto.com/what-is-o-noir

8 The Distillery District Ancienne distillerie de whisky composée de 44 bâtiments de brique abritant boutiques, bars et restaurants tendance.

thedistillerydistrict.com

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R E C E T T E

Le goût de Toronto Audacieux et amer, le Toronto combine whisky de seigle, Fernet-Branca et sirop de demerara. Initialement appelé « fernet cocktail », il fut mentionné pour la première fois dans « cocktails: how to mix them » de robert vermeire, qui proposait d’utiliser du cognac ou du seigle. Vermeire notait en 1922 que les habitants de toronto appréciaient ce cocktail, ce qui mena à son renommage. Bien que les versions modernes utilisent généralement du seigle, d’autres types de whisky conviennent également. Le fernet-branca, un incontournable des barmans, apporte couleur et amertume, tandis que la douceur du sirop de demerara équilibre le tout. À l’instar d’autres cocktails à base de spiritueux, le toronto est remué plutôt que secoué pour éviter une dilution excessive. Le cocktail fini est filtré dans une coupe ou un verre nick & nora refroidi. Un zeste d’orange exprimé sur le dessus du verre sert de touche finale, réunissant tous les composants du cocktail.

Cocktail Toronto 1 verre

5 minutes

∙ 60 ml de whisky canadien ∙ 7,5 ml de Fernet-Branca ∙ 7,5 ml de sirop simple (ou sirop d’érable) ∙ 2 traits d’Angostura Aromatic Bitters ∙ 1 torsade d’orange ou 1 cerise Maraschino pour garnir

Remplir un shaker aux trois quarts avec de la glace. Verser les ingrédients dans le shaker et remuer pendant 30 secondes. 2 Filtrer dans un verre à coupe refroidi. 3 Presser un zeste d’orange sur le cocktail et ensuite l’ajouter comme décoration. Alternativement ajouter une cerise Maraschino. 1

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S A LVA D O R L E

Les vestiges de la ville maya de Cihuatán, détruite par un incendie, sommeillent dans une nature à peine touchée. EN HAUT

Un paysage époustouflant : le volcan Santa Ana dans le parc naturel Cerro Verde. EN BAS

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S A LVA D O R L E

Un avenir plus radieux entre volcans et pyramides Texte & photos Stefanie Bisping

Il n’y a pas si longtemps, le Salvador était considéré comme le pays le plus dangereux du monde. Aujourd’hui, cet État a su surmonter les défis pour devenir une destination à ne pas manquer, où se mêlent nature époustouflante, héritage précolombien et une sécurité relative grâce à la main de fer de son président.

Attaché dans la cuisine, le canard n’avait aucune chance lorsque la montagne Ilopango a explosé. L’éruption a enseveli le village, la vallée et, avec eux, une grande partie de l’empire maya sous la lave et les cendres. Ce jour-là, vers l’an 650 de notre ère, le fleuve Sucio coulait encore, tempétueux et limpide, dans la plaine en contrebas du village. La carcasse du malheureux canard, incrustée dans un morceau de lave, est aujourd’hui visible dans une vitrine et laisse planer l’idée que la ville maya serait une sorte de Pompéi précolombienne. Mais à l’inverse des pentes du Vésuve, aucune dépouille humaine n’a été retrouvée ici. Les Mayas ont pressenti l’imminence de l’éruption suffisamment tôt pour réussir à s’enfuir. Outre les restes du canard, les nombreuses couches de cendres ont permis de conserver des parties entières de maisons et de nombreux artefacts, qui témoignent de la vie quotidienne dans la cité maya. Ce n’est qu’en 1978 que le site a été redécouvert par des scientifiques

américains et que ses fondations ont été mises à jour. En 1993, l’UNESCO a inscrit le site au patrimoine mondial. Dans le parc archéologique de cinq hectares, pas de pyramides impressionnantes dédiées aux rituels religieux des Mayas. En revanche, on y trouve ce qui ressemble à une cuisine commune et plusieurs maisons dans lesquelles ont été exhumés des outils. Joya de Cerén était, il y a 1350 ans, un village où vivaient des paysans, des artisans et un chaman. En contre-haut, tels des gardiens aussi bienveillants que menaçants, veillent des volcans. Le pays en compte 246, dont 36 sont considérés comme actifs. Une danse sur un volcan D’une superficie à peu près égale à celle du Land allemand de Hesse, le Salvador est le plus petit État d’Amérique centrale. Depuis toujours, l’histoire du pays a des allures de danse sur un volcan, et pas seulement en raison de sa structure géologique. La guerre civile qui a éclaté en 1980 entre l’ar-

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S A LVA D O R L E

Le guide Josue Romero raconte aux visiteurs la vie dans le village maya de Joya de Cerén. À GAUCHE

Fleurs tropicales dans le parc archéologique de la Joya de Cerén, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. AU MILIEU

mée et les groupes de guérilla gauchistes a coûté la vie à plus de 75 000 personnes. Malgré l’arrêt du conflit en 1991, la situation ne s’est guère améliorée. Les Salvadoriens qui s’étaient réfugiés aux États-Unis pendant cette période sont tombés dans la criminalité des gangs, que beaucoup ont ramenée avec eux à leur retour d’exil. La capitale San Salvador, en particulier, est tombée sous le contrôle d’organisations criminelles, et les affrontements entre ces dernières et les forces de sécurité ont affecté d’innombrables civils. Des frontières invisibles entre les territoires des différents camps ont créé un climat de terreur poussant les habitants à éviter de sortir de chez eux. C’est peut-être l’une des raisons pour lesquelles les rues de la capitale sont encore très calmes le soir. Après des réformes constitutionnelles visant à mettre en place des juges favorables à ses idées et à modifier la loi électorale début 2024, le président Nayib Bukele a été élu à la tête du pays pour un second mandat. Il a progressivement pris le problème en main depuis son arrivée au pouvoir en 2019 en procédant à des arrestations massives mais peu nuancées, ainsi qu’à de probables négociations avec les gangs. Certes, des organisations de défense des droits de l’homme comme Amnesty International considèrent d’un œil critique l’action de l’ancien maire de San Salvador. Elles craignent notamment qu’il se transforme en dictateur qui placerait ses proches au gouvernement et dans son équipe de conseillers. Depuis plus de deux ans, l’état d’urgence permet des ar-

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restations sans mandat d’arrêt ; depuis un an, des procès de masse sont possibles avec jusqu’à 900 accusés. Mais Bukele bénéficie d’une forte popularité car il a réussi à pacifier ce qui fut le pays le plus dangereux du monde. « Ce sont les deux faces d’une même médaille », confie Esther van Dort. Cette Néerlandaise de 41 ans, qui a rencontré son mari ici lors d’un voyage en Amérique centrale, vit depuis 17 ans au Salvador. « Est-ce qu’il y a un prix à payer pour cette nouvelle sécurité ? Oui ! Mais avant, personne n’osait sortir de chez soi après 18 heures. Aujourd’hui, on peut se déplacer librement dans la rue. » C’est surtout la population la plus pauvre qui a souffert des guerres civiles et des affrontements de gangs. Mais au final, personne n’était en sécurité : « Il y a dix ans, le frère de ma meilleure amie a été enlevé et tué. Avant, je n’avais jamais vraiment eu peur, mais à ce moment-là, j’ai compris que cela pouvait aussi m’arriver ». Son mari est attaché à son pays, leurs enfants s’y plaisent, il n’a donc jamais été question pour elle de retourner en Europe. Sa modeste agence de voyage, spécialisée jusqu’à présent dans le tourisme pour surfeurs intrépides, a vu ses revenus augmenter depuis que l’insécurité n’est plus la principale préoccupation des visiteurs, mais plutôt les multiples possibilités offertes par le pays. Une surveillance à chaque visite Ce calme relatif est propice à une euphorie palpable au sein de la population. Les places du centre historique de San Salvador restent animées le soir venu. La forte


S A LVA D O R L E

Des arbres géants gardent les vestiges de la ville précolombienne de Cihuatán, au centre du pays. À DROITE

Idylle au bord du lac de cratère : le Lago de Coatepeque compte parmi les plus beaux lacs d’Amérique centrale. EN BAS

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S A LVA D O R L E

Les geckos font partie des petites merveilles de la nature d’Amérique centrale. Ce spécimen se trouve dans le parc naturel de Cerro Verde.

présence policière, et celle d’agents de sécurité armés devant les restaurants ou les musées, donne un sentiment de sécurité plutôt que d’inquiétude. « Beaucoup d’entre eux occupent ces postes depuis de nombreuses années. On ne les licencie pas, même si on n’a plus vraiment besoin d’eux », explique le guide Josue Romero, qui conduit son groupe dans le parc archéologique de la Joya de Cerén, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ici aussi, un homme souriant mais armé d’un lourd fusil dénote parmi les vestiges du village maya. Animés par un esprit de renouveau, Romero et Francis Espinoza ont baptisé leur agence de voyage « Positive Tours ». Une véritable philosophie, qui se reflète dans leurs pratiques et leurs engagements : un arbre est planté pour chaque réservation et ils soutiennent deux villages dans le domaine de la prévention de la violence. « Ma mère a 60 ans, elle n’a jamais vécu autrement que dans la peur », explique Espinoza. « Elle n’achetait rien pour ne pas paraître riche et risquer de devenir une cible, et elle ne sortait jamais de chez elle le soir. » Maintenant que le Salvador est « le pays le plus sûr d’Amé-

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Laura Peña est la dernière de sa famille à rouler des cigares. Au Salvador, on ne cultive plus que très peu de tabac.

rique centrale », confie Espinoza, elle veut rattraper le temps perdu et découvrir tout ce qu’il a à offrir. Pourquoi pas le parc national de Cerro Verde, qui offre aux visiteurs le choix entre l’ascension exigeante du plus haut volcan, Santa Ana, et une promenade au grand air plus accessible avec des vues non moins spectaculaires. Cigares, rhum et inspiration divine Pendant ce temps, Laura Peña roule des cigares dans le coin d’une petite boutique située dans le joli village de Suchitoto, où elle est née il y a 78 ans. Une routine qui dure depuis plusieurs décennies. Enfant, c’est sa mère qui lui a enseigné la technique. Dehors, les oiseaux chantent. À l’intérieur, un réfrigérateur rempli de bouteilles de Coca-Cola bourdonne. De temps en temps, quelqu’un passe la tête par la porte ouverte pour échanger des nouvelles. Laura Peña vend ses cigares cinq dollars pièce et la plupart de ses clients sont des locaux. « La culture du tabac a presque disparu chez nous », dit-elle. « Pendant la guerre civile, trois millions de personnes ont quitté le pays. C’est là que le savoir s’est perdu. Je suis la dernière de ma fa-

mille à fabriquer des cigares. » Le rhum est également un produit exotique local, bien que plus récent. La seule distillerie du pays, fondée au début des années 2000, porte le nom d’une vallée au centre du pays abritant une ancienne colonie maya : Cihuatán. La production se veut inspirée de ses dieux et de son art, un héritage que la marque revendique avec fierté. L’ancienne cité de Cihuatán, ville mésoaméricaine d’importance entre 950 et 1200, a été détruite par un incendie après une brève période de prospérité. Contrairement à l’éruption volcanique de Joya de Cerén, tous les habitants n’ont pas réussi à fuir. C’est dans les années 1970 que l’Américaine Karen Olsen Bruhns a commencé les fouilles dans la zone. Celles-ci ont permis de révéler de nombreux objets du quotidien abandonnés à la hâte, ainsi que les vestiges de 900 constructions. Malgré sa taille modeste, la pyramide principale rappelle un peu Chichén Itzá, dans le Yucatán mexicain. Elle est aujourd’hui confortablement accessible par un escalier. En haut, un soleil implacable rappelle qu’à trop vouloir s’approcher des dieux, on risque facilement de se brûler.


S A LVA D O R

HONDURAS

L E

Breviarium

GUATEMALA

Cihuatán Parc national de Cerro Verde

Suchitoto

Coatepeque

Santa Ana

San Salvador LE SALVADOR

MEXIQUE

JAMAÏQUE BÉLIZE

GUATEMALA HONDURAS

LE SALVADOR NICARAGUA

13° N 88° O elsalvador.travel/en

COSTA RICA

PANAMA

À faire absolument Escalader les volcans et les pyramides. Vos efforts seront récompensés par des vues inoubliables. Profitez des pauses pour reprendre votre souffle et pour admirer les magnifiques oiseaux comme le torogoz, l’oiseau national du Salvador. El Salvador Positive Tours propose des randonnées guidées sur le volcan Santa Ana et des excursions d’une journée vers des sites archéologiques, des villages pittoresques et des parcs nationaux. elsalvadorpositivetours.com

À éviter Montrer ses bijoux, son argent et ses tatouages. Certes, la situation s’est nettement détendue et les touristes n’ont jamais été la véritable cible du crime organisé. Mais une saine prudence est de mise, surtout dans la capitale. L’état d’urgence visant à lutter contre la criminalité reste également en vigueur. Les tatouages peuvent être interprétés comme un signe d’appartenance à un gang et susciter des interrogations.

Trésors cachés Le Salvador possède 300 kilomètres de côte Pacifique bordés de plages spectaculaires et de jolis villages de pêcheurs. Vous trouverez aussi de quoi vous rafraîchir à l’intérieur du pays, par exemple au lac de cratère Coatepeque, entouré de montagnes et baigné par une eau cristalline. Magnifique établissement les pieds dans l’eau, le Cardedeu Hotel propose 39 chambres luxueuses avec piscine et vue sur le lac. cardedeuhotels.com/lago-de-coatepeque

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R E C E T T E

Le goût du Salvador Au Salvador, on mange des quesadillas riches et beurrées le matin avec une grande tasse de café. Les « quesadillas » salvadoriennes sont un mélange unique de sucré, de salé et de piquant, avec la texture d’un muffin de maïs fin et délicat. Les bords des petits gâteaux croustillent et brunissent magnifiquement, tandis que le centre reste blanc comme neige et tendre. Il est recommandé de les laisser refroidir pendant au moins 10 minutes avant de les démouler.

Gâteau salvadorien (alias Quesadillas) 1 gâteau

15 minutes

∙ 150 g de farine de riz ∙ 1 c. à c. de levure chimique ∙ une pincée de sel ∙ 230 g de beurre mou ∙ 200 g de sucre ∙ 3 gros œufs ∙ 230 g de crème fraîche ∙ 50 g de fromage dur râpé, tel que cojita ou parmesan

∙ graines de sésame,

à votre convenance

20 minutes Préchauffer le four à 180 °C. Entre-temps, mélanger au fouet la farine de riz, la levure chimique et le sel. Ensuite, dans le bol d’un batteur sur pied, battre le beurre en crème avec le sucre. Ajouter les œufs, un à la fois, jusqu’à ce qu’ils soient entièrement incorporés. Racler les parois si nécessaire. 3 Incorporer ensuite la crème fraîche, le fromage et le mélange de farine de riz jusqu’à l’obtention d’une pâte lisse. 4 Répartir à la cuillère dans des moules à muffins graissés, en les remplissant aux 4/5 ème de leur hauteur (cette pâte ne monte pas beaucoup). Saupoudrer de graines de sésame. Vous pouvez également remplir un grand moule à pâtisserie avec la pâte. 5 Faire cuire au four pendant 15 à 20 minutes. Laissez refroidir à température ambiante – vous aurez l’impression d’avoir affaire à un quatre-quarts au fromage. Il est délicieux avec une tasse de café le matin. 1 2

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L AN KA S R I

Le berceau du thé de Ceylan Texte & photos Katharina Raskob

Il y a des siècles, Marco Polo qualifiait le Sri Lanka de « plus belle île du monde ». Aujourd’hui, cette affirmation est toujours d’actualité. La perle de l’océan Indien enchante les visiteurs avec ses chutes d’eau tempétueuses, ses plantations de thé d’un vert intense et ses voyages en train pittoresques.

La confusion m’envahit. Alors que la réceptionniste m’explique qu’elle peut m’aider à acheter mes billets de train, elle secoue légèrement la tête, mais de manière très perceptible. Ne parvenant pas à interpréter le décalage entre sa communication non verbale et les mots qui sortent de sa bouche, je demande des précisions. Tandis qu’elle répond à nouveau par l’affirmative, sa tête continue de se balancer, comme mue par un fil invisible retenu par une main fantomatique. Le hochement de tête constant des Cinghalais est omniprésent. Lorsque, quelques jours plus tard, un autochtone m’explique qu’il ne faut en aucun cas y voir une négation ou un refus, tout devient

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plus clair. De quoi remettre en question mon propre langage corporel : autres cultures, autres gestes. Le chemin est la destination Mon inquiétude initiale était donc inutile : quelques jours plus tard, j’ai mon billet de train entre les mains. Déjà à Ella, j’ai pu avoir un magnifique aperçu de la beauté de l’intérieur du pays. Outre les randonnées vers Ella Rock, l’excursion à la cascade de Diyaluma a marqué mon esprit. La deuxième plus haute chute du pays forme dans sa course folle vers le bas quelques piscines naturelles propices à la baignade et idéales pour admirer la vue. La poursuite de mon voyage d’Ella à Kandy prendrait deux fois moins


L AN KA S R I Le célèbre Nine Arch Bridge, où de nombreux touristes attendent l’arrivée du train. EN HAUT

La chute d’eau de Diyaluma a une hauteur totale de 220 mètres, ce qui en fait la deuxième plus haute du pays. EN BAS

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L AN KA S R I

Les cueilleuses de thé au travail dans la plantation de thé. À GAUCHE

Cette station sert à peser la récolte de thé à la fin de la journée. À DROITE

Les feuilles vertes y sont séchées pendant 24 heures à l’aide de ventilateurs. EN BAS

© Madulkelle Tea and Eco Lodge

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L AN KA S R I de temps en voiture qu’en train. Mais pour rejoindre la prochaine attraction, c’est sur le chemin que se trouve d’abord la destination. Le train bleu et rouge roule souvent au pas à travers les hautes terres. Je ne tiens pas en place. La vue dégagée et le vent frais qui souffle sur mon visage par la porte ouverte sont bien trop agréables. Un sentiment de liberté me gagne. Aucune civilisation en vue sur une grande partie du trajet : à la place, les plantations de thé et les forêts resplendissent d’un vert luxuriant, tandis qu’une chute d’eau se jette de temps en temps dans le décor imposant des montagnes. J’ai l’impression de rouler au milieu d’un documentaire sur la nature. Récolte du thé : un travail manuel éreintant Les hauts plateaux du Sri Lanka sont non seulement connus pour leurs panoramas à couper le souffle, mais aussi pour leur produit d’exportation phare. C’est la patrie du thé de Ceylan. Dans leurs vêtements colorés, les cueilleuses se détachent comme des petites touches de couleur dans la symphonie vert foncé des théiers. Elles travaillent avec concentration : leurs mains agiles cueillent les feuilles supérieures, encore vert clair, en quelques secondes. Sur leur tête, elles portent des foulards, et pas seulement pour se protéger du soleil. Sur leur dos sont suspendus de grands sacs, fixés à leur tête au moyen de rubans, dans lesquels elles recueillent les feuilles. Aucun bruit ne se fait entendre à des kilomètres à la ronde. C’est une image paisible. Mais j’ai cette boule dans la gorge qui ne me quitte pas. Auparavant, notre guide m’avait expliqué que ces femmes gagnaient 1 000 roupies par jour, soit l’équivalent d’à peine trois euros. Pour cela, elles doivent cueillir environ 20 kilos de feuilles. Ce salaire est à peine suffisant pour vivre au jour le jour, c’est pourquoi les jeunes générations sont de plus en plus nombreuses à chercher une alternative à ce cercle vicieux.

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L AN KA S R I

Vue sur le coucher de soleil. © Madulkelle Tea and Eco Lodge

De la plante à la tasse L’après-midi, les ouvriers apportent la récolte à l’usine de thé. Chaque jour, environ 15 000 kilos de feuilles vertes arrivent ici et sont immédiatement traités. L’usine est ouverte 24 heures sur 24, 365 jours par an. Les conditions de travail dans l’usine sont également très rudes. En entrant dans le bâtiment, je suis frappé par une chaleur torride, ce qui répond immédiatement à ma question : pourquoi des quantités de bois sont-elles entreposées devant le hangar ? La première étape de la transformation du thé est le séchage des feuilles, réalisé à l’aide d’énormes ventilateurs qui diffusent l’air chaud du feu.

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Ensuite, de grandes machines se chargent de ce que l’on appelle le roulage. Les parois cellulaires des feuilles sont alors rompues et les huiles essentielles sont libérées. Ce processus est la première étape de la création du goût caractéristique du thé noir. Affairées, les femmes vont et viennent entre les machines pour stocker les feuilles en vue de leur fermentation. Leurs épais cheveux noirs sont cachés sous des filets. Toutes les employées sont pieds nus et je me demande bien ce qu’en penserait la sécurité au travail européenne. « Ce sont surtout des femmes qui travaillent dans le hangar, car la tâche est plus facile. Les hommes vont chercher le bois et font tourner les fours », explique notre guide. Après une nouvelle phase de

séchage, les machines trient les feuilles en fonction de leur taille et de leur qualité, avant de les emballer lors de la dernière étape. Plus le résultat final est grossier, plus le goût est doux. Après cette plongée dans la difficile production du thé, la tasse que me prépare ensuite un employé de l’usine a un tout autre goût. Et ce sera le cas pour toutes celles qui suivront. Le souvenir de cette visite restera gravé en moi : un précieux aide-mémoire pour arrêter de considérer certaines choses comme acquises, en jetant un regard plus attentif sur les conditions dans lesquelles nos biens de consommation quotidiens sont produits et sur ce que nous pouvons faire pour les améliorer.


L AN KA S R I

Breviarium

INDE

6° N 79° E srilanka.travel

AFGHANISTAN

SRI LANKA

CHINE

PAKISTAN

NÉPAL BHOUTAN BANGLADESH INDE

Kandy

MYANMAR

Ella COLOMBO

Diyaluma Wasserfall

SRI LANKA

À faire absolument Osez les délices locaux offerts par la riche flore du Sri Lanka. Le mangoustan, connu sous le nom de « reine des fruits », a la taille d’une pêche mais une peau bien plus dure. Sous celle-ci se cache une chair blanche à la texture juteuse, dont le goût oscille entre l’acidulé et le sucré. Pour un rafraîchissement désaltérant, ne manquez pas la King Coconut à la teinte orangée, dont l’eau a un goût particulièrement sucré.

À éviter Ne réservez pas de billet de train en première classe ! Vous profiterez certes de l’air conditionné dans les wagons, mais pour ce prix plus élevé, les fenêtres et les portes ne s’ouvrent pas. Or, une partie du charme du voyage réside dans le fait de pouvoir profiter de la vue, les jambes pendantes, assis à la porte ouverte du train. Il est donc préférable d’opter pour un billet de seconde classe.

Trésors cachés Le Madulkelle Tea and Eco Lodge est l’endroit idéal pour ne faire qu’un avec l’environnement. Les tentes au style glamping sont spacieuses et séduisent par leur équipement luxueux. Vous aurez l’impression de passer la nuit au cœur de la nature. Véritable source de paix intérieure, la vue exceptionnelle depuis la terrasse ou la piscine au milieu de la plantation de thé est propice à la détente. Le cours de cuisine à base d’ingrédients frais du jardin est aussi une expérience à ne pas manquer. madulkelle.co

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R E C E T T E

Le goût du Sri Lanka Curry doré qui scintille au soleil, vapeur épicée qui s’élève des stands de rue : la cuisine du Sri Lanka est une fête pour les sens. Sur la « perle de l’océan Indien », des siècles de traditions culinaires se fondent en une expérience gustative unique. Les piments ardents rencontrent la douceur du lait de coco, tandis que la cannelle et la cardamome apportent des notes exotiques. La pièce maîtresse de nombreux repas ? Le dhal, la modeste lentille, préparée dans d’innombrables variations. Notre curry sri lankais capture l’essence de cette cuisine insulaire : crémeuse, épicée et irrésistiblement aromatique. Un voyage gustatif à travers le Sri Lanka révèle une cuisine qui, à l’instar du pays lui-même, est pleine de contrastes, de vivacité et d’une harmonie surprenante.

Curry dhal sri lankais 4 personnes

5 minutes

20 minutes

Pour le curry ∙ 230 g de lentilles rouges ∙ 230 ml d’eau ∙ ¼ de c. à c. de paprika en poudre ∙ ½ oignon rouge émincé ∙ 1 gousse d’ail hachée ∙ 1 branche de feuilles de curry ∙ 120 ml de lait de noix de coco ∙ 1 c. à c. de flocons de piment (facultatif) ∙ ½ feuille de pandan coupée en trois morceaux ∙ 1 c. à c. de curcuma

Pour le mélange d’épices ∙ 1 c. à s. d’huile de coco, d’huile de colza ou d’huile d’olive ∙ 1 c. à c. de graines de moutarde ∙ 1 c. à c. de flocons de piment (facultatif) ∙ 1 branche de feuilles de curry ∙ ½ oignon rouge coupé en rondelles ∙ 1 gousse d’ail coupée en rondelles

Le curry 1 Laver soigneusement les lentilles rouges sous l’eau froide jusqu’à ce qu’elle soit claire. 2 Mettre les lentilles, l’oignon émincé, la feuille de pandan, l’ail, le curcuma, le sel et l’eau dans une casserole moyenne ou une marmite en terre cuite. Bien mélanger, mettre à feu moyen et faire mijoter pendant environ 15 minutes. 3 Après 15 minutes, vérifier si les lentilles sont cuites, puis ajouter le lait de coco, porter à ébullition et faire cuire pendant 5 minutes supplémentaires.

3 à 4 minutes, puis ajouter les feuilles de curry, les flocons de piment et les grains de moutarde et faire cuire encore 3 minutes. Une fois les ingrédients bien saisis et cuits, retirer du feu. 2 Mélanger directement aux lentilles cuites. Si désiré, garder un peu du mélange d’épices pour la décoration afin de rendre le plat plus attrayant. Ajouter environ 2 cuillérées à soupe d’huile au mélange d’épices réservé, de sorte qu’il se transforme en une huile au piment avec tous les ingrédients, ce qui donne un aspect très appétissant. 3 Servir avec du riz basmati chaud.

Le mélange d’épices 1 Pendant la cuisson des lentilles, faire revenir l’huile, l’oignon et l’ail dans une poêle séparée pendant

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RWA N DA

Paysages au bord du lac Kivu. EN HAUT

Gorilles dans le parc national des Volcans, au nordouest du pays. Une rencontre inoubliable. EN BAS

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Rwanda, des gorilles et l’indicible parfum d’Afrique Texte & photos Philippe Bourget

Le pays des « mille collines » s’invente un futur où le tourisme élitiste est destiné à prendre une place majeure. Dans le sillage du parc des Volcans, hôte des célèbres gorilles des montagnes, il offre aux visiteurs privilégiés la diversité de ses paysages tropicaux et de sa faune, ainsi que l’aménité d’une population incitée, 30 ans après le génocide des Tutsis, à la réconciliation.

Et soudain, après deux heures d’ascension dans la pierraille volcanique et la végétation, les voilà, tapis dans l’herbe épaisse, à 3 000 m d’altitude : les gorilles des montagnes ! Une famille de neuf, femelles et petits de l’année réunis autour du mâle, un « dos argenté » de 22 ans, plus de 200 kg, affalé comme un seigneur. Impossible de ne pas éprouver un choc à la vue de ces géants des forêts, placides, sûrs de leur force et si humains, occupés à s’épouiller en jouant avec leurs petits. Les gardes nous ont prévenus : ne pas les regarder dans les yeux s’ils s’approchent — ils le font ! —, s’accroupir en cas de face à face, faire un bruit de gorge singulier — appris en cours de randonnée — pour montrer que l’on est venu en ami… Ces rois de la jungle ne sont pas craintifs — pourraient-ils l’être, d’ailleurs, vu leur vitalité suprême ? Nous sommes à moins de trois mètres d’eux, hypnotisés.

1 000 gorilles des montagnes… Voilà le nec plus ultra d’un voyage au Rwanda. Le « pays des mille collines », au relief tourmenté et forestier typique des pays équatoriens, est aussi doté de vraies montagnes. Parmi les plus hautes, à 3 711 m d’altitude, il y a le volcan en sommeil Visoke. C’est justement là, sur les pentes de ce cône frontalier avec la République Démocratique du Congo (RDC) que vivent les quelques 1 000 gorilles des montages recensés au Rwanda, en RDC et en Ouganda. Jusqu’à l’arrivée de Dian Fossey, il n’y avait que 250 gorilles. Cette primatologue américaine est venue dans les années 1960-1980 étudier et défendre bec et ongles ces primates, jusqu’à s’opposer aux communautés locales et être assassinée en 1985 dans des circonstances jamais élucidées (cf. « À voir absolument »). « Or noir » du Rwanda, ils sont désormais

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protégés avec pugnacité… et réservés à une minorité de très riches, seuls à pouvoir s’offrir l’invraisemblable droit de visite au Parc national des volcans : 1 500 US$ le ticket par personne ! À ce prix, l’émotion indélébile de voir ces animaux est hélas réservée à des ultras nantis. Essor économique atypique en Afrique C’est le pari élitiste engagé par le Rwanda, petit pays de 26 338 km² (un peu moins que la Belgique) peuplé de 13,8 millions d’habitants. C’est la nation la plus densément peuplée d’Afrique, avec 523 habitants au km². Après le génocide des Tutsis en 1994, le Rwanda s’est lancé, sous la main de fer de son leader Paul Kagame, dans une politique de réconciliation à marche forcée, doublée d’un essor économique atypique en Afrique. Si l’agriculture reste le pilier de l’emploi et du PIB, le tourisme de loisirs et d’affaires (très) haut de gamme représente l’un des principaux pourvoyeurs de recettes, avec l’industrie minière (coltan, tungstène…). Ce choix du tourisme repose sur un potentiel naturel hors norme. Au nordouest du pays, le parc national des Volcans est sans conteste le plus emblématique des territoires rwandais. Hormis les gorilles, on peut voir aussi, moyennant un droit d’entrée beaucoup plus modique, les singes dorés, ainsi que la tombe de Dian Fossey, inhumée dans la forêt tropicale auprès de ses chers primates. Parc national de Nyungwe, une des sources du Nil Au sud-ouest, le parc national de Nyungwe est l’autre territoire naturel de référence. Sur 1 019 km², contigu au sud avec le parc national de la Kibira, au Burundi, il abrite entre 400 et 500 chimpanzés et une colonie de singes colobes estimée à plus de 500 individus. Voir ces derniers traverser la route d’accès au parc comme une marée blanche et noire, guidée par un instinct grégaire mystérieux, restera un moment fort du voyage ! Le parc est aussi réputé pour être une des (nombreuses) sources lointaines du Nil. Dans cette forêt

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RWA N DA Singes colobes, dans le sud du Rwanda. À GAUCHE

Les célèbres collines rwandaises, dans le sud du pays, entre Nyanza et le parc national de Nyungwe. À DROITE

Culture vivrière sur les pentes du volcan Visoke, dans le parc national des Volcans. EN BAS

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À GAUCHE Piscine à débordement dans l’hôtel One & Only Gorilla’s Nest, au nord-ouest du pays, l’un des deux établissements ultra luxe de la chaîne au Rwanda.

Embarcation de pêche au soleil couchant sur le lac Kivu, dans le district de Karongi. AU MILIEU

Vaches sacrées aux cornes impressionnantes de race Inyambo, dans l’ancien palais royal rwandais, à Nyanza, au sud de Kigali. Nyanza fut la capitale royale du pays de 1899 à 1961. À DROITE

EN BAS

Pont suspendu dans la forêt du parc national de Nyungwe.

pluvieuse, les eaux s’écoulent vers des rivières qui en alimentent d’autres. Toutes convergent vers le lac Victoria, source officielle du Nil Blanc. Pont suspendu dans la canopée Hormis la traque des chimpanzés, organisée chaque matin dès 5 h avec un guide pour un groupe de huit visiteurs (permis de visite : 240 US$ par personne), Nyungwe, l’un des parcs les mieux aménagés pour le tourisme, a d’autres cordes à son arc. Une marche en forêt d’environ 1 h 30 conduit à un pont suspendu au milieu de l’infinie canopée. Sensibles au vertige, s’abstenir ! Ce sera l’occasion de découvrir les igishigishigi, ces fougères arborescentes immenses dont certaines souches sont âgées de plusieurs centaines d’années. Le parc prévoit d’inaugurer fin 2024 une tyrolienne d’environ 2 km. Il offre aussi la possibilité d’admirer la spectaculaire cascade Ndambarare et d’effectuer un trek de trois jours, avec hébergement en cabane forestière, pour 450 US$ par personne tout compris. Un forfait pour le coup plus abordable. Les bateaux-araignées du lac Kivu À l’ouest encore, le lac Kivu est le troisième point fort du pays. Formant frontière avec la RDC (les tensions entre les deux pays sont liées aux soupçons de soutien du Rwanda à un groupe armé rebelle au Congo, le M23), cette étendue d’eau, l’une des dix plus grandes d’Afrique, s’apparente à une Riviera du

continent noir. Une impression confirmée par la présence de villas fastueuses dominant les rives boisées qui plongent dans le lac. Depuis l’hôtel Cleo, l’un des hébergements de luxe dont le pays raffole, la vue sur la côte et les îles est absolument idyllique. Tôt le matin, on peut voir et entendre les pêcheurs, chantant et sifflant en cadence, rentrer sur leurs curieuses embarcations, trois barques longues et étroites liées par des pieux en bois afin de pouvoir étendre un large filet entre elles. Ces araignées lacustres, sur lesquelles on peut embarquer le soir pour une excursion d’un autre temps à la lumière de lampes à pétrole, sont le symbole du lac Kivu. Akagera, big five et oiseaux à volonté À l’ouest toujours, le parc national Gishwati Mukura, dernier-né (2019) des quatre parcs nationaux rwandais, confirme si besoin était la prédominance de la nature. Il abrite des chimpanzés, des singes dorés, des antilopes et de nombreux oiseaux. L’avifaune est d’ailleurs l’un des points forts du quatrième parc national, l’Akagera. Situé au nord-est du pays, sur une terre de savane sèche, ce parc est vendu comme le « parc safari » du Rwanda abrite les fameux big five (buffles, rhinocéros noirs, léopards, lions, éléphants). Mais il ne saurait être comparé à ses voisins kenyans et tanzaniens. Si la faune sauvage y est bien présente, sa densité plus faible la rend moins visible. Sauf

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Un héron goliath, le plus grand du monde, sur les rives du lac Ihema, dans le parc national Akagera, au nord-est du pays.

si l’on n’a jamais effectué de safari, sa visite n’est pas indispensable… à moins d’être un fan absolu des oiseaux. Car la sortie en bateau sur le lac Ihema, frontalier avec la Tanzanie, permet d’observer en effet facilement quelques-unes des 400 espèces recensées. Coup de cœur au détour d’un bosquet lacustre pour le héron goliath, le plus grand échassier du monde, d’une élégance suprême du haut de son 1,50 m. Et pour les ibis sacrés, au bec noir et courbe, rassemblés par dizaines sur les arbres de la bien nommée Île aux Oiseaux. Le tout au milieu de tâches roses émergeant à fleur d’eau, ce sont les naseaux des redoutables hippopotames… Incroyable énergie humaine Passer d’un parc à l’autre amène à sillonner le pays entier. On y roule sur d’interminables routes de hautes vallées ou à

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flanc de collines, en traversant à plus de 1 000 m d’altitude des villages ultra peuplés, entre champs de manioc, de riz, de bananiers, de thé ou de café. Enfants en uniforme scolaire marchant au bord des routes, femmes transportant des feuilles de manioc sur la tête, vélos chargés de sacs ou de bois poussés à bout de bras par des hommes aux muscles saillants, motos pétaradantes roulant en cortège… Le Rwanda livre au voyageur son incroyable énergie humaine, celle d’un pays pauvre où l’on gagne encore sa vie à la sueur de son corps. Kigali, capitale bazar Reste Kigali, la capitale. Impossible de s’y retrouver dans ce capharnaüm de quartiers intriqués grimpant à l’assaut de collines. Pas de centre, ou plutôt des centres : celui de la gare routière, barnum humain et motorisé, bruyant et pollué ;

celui de l’hôtel de ville, plus policé, tendance business. Une capitale d’environ 1,5 million d’habitants, propre, aux rues bien goudronnées, qui s’offre ici et là un vernis lifestyle. On ira voir évidemment le mémorial du génocide, rappel de ce drame absolu qui a vu la mort de plus de 800 000 Tutsis, tués par les Hutus. On croisera le chemin de quelques designers ou animateurs de la vie sociale locale : le Nyamirambo Women’s Center, coopérative d’intégration par le travail de femmes analphabètes ; le Nyo Arts Center, galerie d’art la plus en vue du pays ; le showroom de Rwanda Clothing, boutique de déco, meubles et vêtements de la créatrice Joselyne Umutoniwase ; Uzuri K&Y, magasin d’un duo de chausseurs stylistes. Ce sont les ambassadeurs d’un pays qui, des gorilles aux artistes, font du Rwanda une destination à ne pas manquer… à condition d’en avoir les moyens.


RWAN DA

Breviarium

OUGANDA

RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO

Visoke Parc national des Volcans

RWANDA

Parc national Akagera

Parc national Gishwati Mukura Kigali

Lac Kivu

Nyanza TASMANIE

Parc national de Nyungwe

BURUNDI

1° S 29° E visitrwanda.com

À faire absolument À Kinigi, près de l’entrée du parc national des Volcans, The Ellen DeGeneres Campus of the Dian Fossey Gorilla Fund mérite sans conteste une visite. Tout ou presque y est raconté de la passion sans limite de cette primatologue américaine pour les gorilles, et du travail remarquable qu’elle mena dans la région dès les années 1960 pour étudier leur comportement et les protéger. Assassinée dans des circonstances troubles en 1985 — on peut regretter que le site ne mette pas plus l’accent sur les conditions de ce meurtre —, le lieu abrite en plus de l’espace muséal sur Dian Fossey et les gorilles, un bâtiment de formation et un autre dédié à la recherche. gorillafund.org

À éviter Tout est bon à découvrir au Rwanda (surtout le mémorial du génocide des Tutsis, à Kigali, histoire de ne pas oublier ce massacre), mais comment dire… Pourquoi les plus belles expériences du monde doivent-elles être réservées à l’élite ? La sélection par l’argent est une tendance du tourisme mondial qui condamne le quidam à ne pas pouvoir accéder aux merveilles de la planète. Le bonheur de croiser des gorilles doit-il être réservé aux seuls nantis ? On hallucine devant le prix d’entrée des parcs et celui de certains hôtels. Les deux One & Only du pays affichent ainsi un prix plancher de 3 500 US$ la nuit en all inclusive.... Qu’est devenu le tourisme social ?

Trésors cachés Il en est un, pas si « planqué » que cela, qu’il serait dommage d’éclipser : le musée du Palais royal, à Nyanza. Située à environ 2 h de route au sud-ouest de Kigali, Nyanza fut de 1899 à 1961 la capitale royale fixe du pays — avant, celleci était nomade. On y trouve un palais traditionnel reconstruit en fibres végétales, le palais « moderne » en dur occupé par le roi Mutara III, avant-dernier souverain du Rwanda jusqu’en 1959, et un troupeau de vaches royales aux cornes gigantesques, de race Inyambo. Un passionnant plongeon dans le passé du pays.

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R E C E T T E

© Visit Rwanda Jackson Yamungu

Le goût du Rwanda Des patates douces juteuses, des marmites de haricots fumantes et l’odeur de la viande de chèvre grillée - la cuisine rwandaise est une aventure sensuelle. Dans les « mille collines » de ce pays d’Afrique de l’Est, les bananes plantains poussent à côté du café et du thé. Les plats traditionnels comme l’ibihaza, un ragoût de bananes vertes et de bœuf, racontent des générations. Mais la cuisine évolue : de jeunes cuisiniers expérimentent avec des ingrédients locaux et des influences mondiales. Notre poulet à la noix de coco et sa purée de patates douces incarnent cette passerelle entre tradition et modernité. Un voyage culinaire au Rwanda le révèle : Ici, on goûte à l’hospitalité, à la créativité et à la joie de vivre d’un pays en plein essor.

Poulet à la noix de coco & purée de patates douces 4 personnes

25 minutes

∙ 4 poitrines de poulet ∙ sel et poivre, à votre convenance ∙ 240 ml de lait de coco ∙ 1 c. à s. de curry en poudre ∙ 2 c. à s. de beurre ∙ 1 c. à s. de persil haché

30 minutes Pour la purée de patates douces ∙ 4 grandes patates douces ∙ 4 c. à s. de beurre ∙ 60 ml de crème fraîche

Assaisonner les poitrines de poulet avec du sel et du poivre, en veillant à ce qu’elles soient uniformément recouvertes. Laisser reposer environ 15 minutes de façon à ce que la viande absorbe les saveurs. 2 Dans une grande poêle, faire chauffer une cuillérée à soupe de beurre à feu moyen à vif. Ajouter la viande et faire cuire pendant environ 4 à 5 minutes de chaque côté, ou jusqu’à l’obtention d’une coloration dorée et cuisson complète. Retirer le poulet de la poêle et réserver. 3 Dans la même poêle, verser le lait de coco et saupoudrer de curry. Mélanger et laisser mijoter pendant 2 à 3 minutes pour permettre le mariage des saveurs. 4 Remettre les poitrines de poulet cuites dans la poêle avec la sauce au curry de noix de 1

coco et laisser mijoter pendant 2 à 3 minutes supplémentaires, ou jusqu’à ce que la sauce ait légèrement épaissi et enrobe le poulet. Saupoudrer de persil haché avant de servir. 5 Pendant ce temps, éplucher et couper les patates douces en morceaux. Les placer dans une casserole d’eau bouillante et les faire cuire pendant 15 à 20 minutes, ou jusqu’à ce qu’elles soient tendres. 6 Égoutter les patates douces puis les placer à nouveau dans la casserole. Ajouter le beurre restant et la crème fraîche. Écraser les patates douces jusqu’à l’obtention d’une consistance lisse et crémeuse, en ajustant la consistance avec plus de crème si nécessaire. 7 Servir avec le poulet à la noix de coco.

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Prière et dur labeur Texte & photos Laurent Nilles

L’océan infini d’immeubles fonctionnels en ciment, rongés par les intempéries et enchevêtrés les uns contre les autres, disparaîtrait presque dans la brume opaque de brouillard et de pollution qui, en ce matin d’hiver froid et humide, empêche les rayons du soleil de percer jusqu’aux 20 millions d’habitants de la mégalopole qui s’éveille lentement.

Près d’un petit stand au bord de la route, quelques hommes emmitouflés dans de longues écharpes se réchauffent avec du thé fumant, tandis qu’un vendeur de journaux se plonge, faute de clients, dans la lecture de sa propre marchandise fraîchement imprimée. Les rues étroites de la vieille ville de Dacca, où se côtoient habituellement pousse-pousse, mobylettes, camions, voitures et même quelques piétons téméraires dans une confusion de klaxons, d’embouteillages et de poussière, sont inhabituellement calmes, même pour un vendredi matin, le début

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du week-end dans ce pays à majorité musulmane. Des fidèles par millions L’explication de ce phénomène rare se trouve à Tongi, une localité située un peu en dehors de la capitale, où les gens se pressent en rangs serrés. Chapeau de prière rond sur la tête et vêtus du panjabi, un vêtement qui arrive aux genoux, une foule immense d’hommes se faufile centimètre par centimètre sur la place des fêtes recouverte de toits de bâches multicolores, en route pour les ablutions rituelles ou la conférence d’un érudit religieux.


BAN G L AD E S H La brume qui recouvre Dacca ne laisse que rarement passer les rayons du soleil en hiver pour les habitants de la capitale du Bangladesh. EN HAUT

Il faut beaucoup de courage et de patience à ceux qui tentent de se déplacer dans la vieille ville aux heures de pointe. EN BAS

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Les Bengalis accueillent tous les visiteurs étrangers avec une gentillesse pleine de curiosité. À GAUCHE

Un train bondé ramène les pèlerins musulmans à Dacca. À DROITE

À l’occasion de la prière de clôture du Bishwa Ijtema, des millions de fidèles étendent leurs tapis de prière à ciel ouvert. EN BAS

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BAN G L AD E S H Quatre à cinq millions de pèlerins, dont la plupart viennent des environs, font le voyage chaque année à l’occasion du Bishwa Ijtema, le plus grand rassemblement musulman au monde : bien plus que pour le hajj, le célèbre pèlerinage de La Mecque ! Seule une minorité de Bengalis peut s’offrir le coûteux voyage vers la ville sainte de l’islam en Arabie saoudite et préfère donc se rendre au « hajj du petit homme », plus proche de chez eux. Lorsque les fidèles étendent leurs tapis de prière en début d’après-midi, la place vient rapidement à manquer et les rues environnantes sont prises d’assaut. Le moindre espace est utilisé, on prie sur l’asphalte, entre et même sur le toit des véhicules bloqués dans la circulation. Les conducteurs sont habitués à un tel chaos et supportent patiemment ce blocage involontaire : un embouteillage de plus ou de moins qui semble ici laisser tout le monde indifférent. Le voyage retour des pèlerins au troisième et dernier jour de la manifestation est impressionnant. Les onze trains spéciaux pour Dacca disparaissent littéralement sous la masse de passagers qui, faute de place dans les compartiments, voyagent par milliers sur les toits des wagons et même sur la locomotive diesel elle-même. Les exhortations du jeune chef de train pour qu’au moins les fenêtres avant ne soient pas obstruées restent sans réponse dans le brouhaha ambiant. Des cris de joie éclatent lorsque le premier train quitte la gare de Tongi, complètement surchargé de voyageurs qui saluent et agitent des drapeaux. Dangereux ? Certes, mais par rapport au travail quotidien de nombreux Bangladais, il s’agit plutôt d’un voyage divertissant qui réunit des personnes aux croyances communes.

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Pour de nombreux Bengalis, les activités manuelles épuisantes sont la seule possibilité de gagner leur vie, ici en extrayant du sable pour la production de ciment.

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BAN G L AD E S H Dans les fabriques de briques, la matière première nécessaire au boom de la construction que connaît le pays est le fruit d’un travail manuel laborieux et poussiéreux.

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Des conditions éreintantes Après des heures passées à faire fondre de la vieille ferraille et à braver d’âcres vapeurs toxiques, le moment est enfin venu. La plus grande concentration est requise lorsque Rohan et ses collaborateurs versent le métal en fusion dans un moule préalablement creusé dans le sol. Sans aucun vêtement de protection, sans masque ni protection oculaire, chaussés de simples sandales voire pieds nus, ils fabriquent avec les moyens les plus simples d’énormes hélices de bateau dans leur atelier noirci par la fumée du four ouvert. Les chantiers navals de Dacca, sur les rives du fleuve Buriganga, où les vieux bateaux sont désossés ou reconstruits, emploient plus de quinze mille personnes qui poncent, soudent, fondent, coulent ou peignent sans relâche. Ils gagnent péniblement l’équivalent d’à peine cinq euros par jour et risquent littéralement leur vie pour ce maigre salaire. Dans les innombrables briqueteries qui fournissent la matière première pour le boom de la construction dans la capitale, des dizaines de milliers de journaliers travaillent également dans les conditions les plus dures. Les briques d’argile sont presque entièrement fabriquées à la main, selon un procédé séculaire : la terre est mélangée à de l’eau, façonnée en briques avec des moules en bois et séchée au soleil avant d’être cuite dans d’énormes fours traditionnels. La poussière rouge et la fumée qui s’échappe des cheminées provoquent des problèmes respiratoires, mais le système est impitoyable : hommes, femmes et enfants sont payés en fonction du nombre de briques transportées, de petits jetons en plastique servant de preuve du travail accompli.

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BAN G L AD E S H Avec les moyens les plus simples et sans aucun vêtement de protection, les hommes des chantiers navals de Dacca coulent une hélice de bateau. EN HAUT

De nombreux ouvriers passent toute leur vie dans les chantiers navals, où ils vivent et travaillent avec leurs familles. À GAUCHE

Avant la coulée proprement dite de l’hélice, sa forme est fraisée à la main dans le sol et préchauffée au brûleur à gaz. À DROITE

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BAN G L AD E S H Les poissons pêchés à Cox’s Bazaar sont suspendus sur des échafaudages de plusieurs mètres de haut pour sécher au soleil. À GAUCHE

Un petit coin de paradis L’agitation de Dacca n’est qu’une clameur bien lointaine lorsque l’on visite le sud du pays. Plus de 150 kilomètres de plages de sable blanc bordées de palmiers s’étendent dans la région située entre Chittagong et Teknaf. Le ciel bleu et la brise légère sont un véritable baume pour l’âme. Mais ici, pas de chaises longues ni de bars de plage : des bateaux en bois aux couleurs vives et en forme de lune bordent le rivage et des pêcheurs au

Au coucher du soleil, les pêcheurs poussent leur bateau en forme de lune dans la mer en unissant leurs forces.

teint hâlé tirent d’énormes chaluts à terre. Il faut trois à quatre heures pour remonter les filets à la main et des cris de joie accueillent avec enthousiasme la pêche abondante. Un travail difficile, certes, mais qui semblerait presque paradisiaque comparé au gagne-pain de tous ceux qui, ailleurs, triment dans des conditions extrêmes pour un salaire de misère, transportant des briques, du charbon, du sable ou des graviers, extrayant des rivières des pierres pour des matériaux

de construction ou fondant des métaux de récupération. Malgré les défis, le pays semble être sur la bonne voie sur le plan macroéconomique : la part de la population vivant sous le seuil de pauvreté (moins de 1,90 $ par jour) a diminué de moitié depuis 2010, tandis que le PIB par habitant a presque triplé au cours de la même période. Une lueur d’espoir bienvenue pour les sympathiques travailleurs jamais avares de sourires ni de bonne humeur face à mon appareil photo !

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Breviarium

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NEPAL

INDE

AFGHANISTAN

BANGLADESH

CHINE

PAKISTAN

NÉPAL BHOUTAN

BANGLADESH

INDE

Dacca

INDE MYANMAR

Chittagong

SRI LANKA

Cox’s Bazaar MYANMAR

Teknaf

23° N 90° E beautifulbangladesh.gov.bd

À faire absolument On dit que les plages de pêcheurs au sud de Cox’s Bazaar vaudraient à elles seules un voyage en Asie du Sud-Est. Les bateaux colorés, le sable blond, les pêcheurs accueillants qui célèbrent chaque prise avec enthousiasme... Un coin de paradis authentique encore inexploré, pas encore phagocyté par le tourisme de masse et pourtant, ou justement pour cette raison, à recommander absolument.

À éviter Ici, même les trajets les plus courts peuvent prendre des heures, par manque de planification ou à cause d’un imprévu. La vieille ville de Dacca, en particulier, se transforme dès le début de l’après-midi en une foule impraticable de personnes, de voitures et de pousse-pousse. C’est souvent à pied que l’on arrive le plus vite à bon port.

Trésors cachés Depuis 1939, le Haji Byriani, un restaurant discret du vieux Dacca, sert du riz frit accompagné de viande de chèvre dans de grandes marmites. Les connaisseurs affirment que l’on y trouve la meilleure version du plat national du Bangladesh. Ici, pas de gastronomie raffinée, mais une cuisine authentique au cœur de la vieille ville chaotique. Haji Byriani, 70, Kazi Alauddin Road, Nazira Bazar. hajibiriyani.com

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Le magazine REESEN et le site reesenmag.lu sont des médias d’information publiés par la société d’édition Luxe Taste & Style S.à r.l. détenue à 50% par Bibi Wintersdorf et 50% par Maurizio Maffei. Siège social 4a, rue de Consdorf - L-6230 Bech Siège opérationnel 11, Um Lensterbierg - L-6125 Junglinster Rédaction redaktion@tasty.lu Annonces sales@tasty.lu Informations complètes sur le site www.tasty.lu ISSN : 2658-977X La publication périodique est dûment déposée à la Bibliothèque nationale du Luxembourg (BnL) conformément aux dispositions légales. © Tous droits réservés. Toute reproduction, ou traduction, intégrale ou partielle, est strictement interdite sans l’autorisation écrite délivrée au préalable par l’éditeur.

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