N°16 01/25
LE MAGA ZINE LUXEMBOURGEOIS D E S S AV E U R S & D E S V O YA G E S
DÉCOUVERTE
SUR LES TR ACES DU ROI DE L’A R C T I Q U E
AV E N T U R E
LE MONDE DES FÉLINS : S A FA R I E N ZAMBIE
GRANDE RÉGION
U N C A R N AVA L HISTORIQUE : L E L A E TA R E D E S TAV E L O T
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É D I TO R I A L
Voyager, une expérience sensorielle En ce début d’année, REESEN poursuit son évolution. Seul magazine de voyage luxembourgeois, nous affinons notre identité éditoriale dans le sillage du dixième anniversaire de KACHEN, notre magazine sœur. Cette évolution naturelle répond aux attentes de nos lecteurs qui plébiscitent notre approche alliant gastronomie et voyage. Car que serait la découverte d’un pays sans l’histoire que nous content ses traditions culinaires ? Chaque spécialité, chaque plat traditionnel révèle un pan de culture qui nous permet de saisir l’âme d’un lieu et de ses habitants. Ce constat, nos lecteurs luxembourgeois le partagent pleinement : pour eux, le patrimoine gastronomique d’une destination est aussi essentiel que ses monuments. Alors que le monde du voyage se réinvente, les aspirations évoluent. La quête d’authenticité et d’expériences significatives s’intensifie, tandis que le tourisme de masse cède progressivement la place à une approche plus réfléchie, privilégiant la qualité des rencontres et le respect des cultures locales.
Pour ce numéro d’hiver, nous vous convions à un double voyage : d’un côté, les sommets enneigés, de l’autre, des rivages ensoleillés qui nourrissent l’envie d’ailleurs. Nos reportages vous emmènent dans des lieux préservés qui ont su rester accueillants ; des destinations idéales pour qui souhaite s’immerger dans l’âme d’une région. Et pour prolonger le voyage depuis chez vous, nos recettes vous invitent à recréer l’atmosphère de ces lieux, car parfois, un simple parfum suffit à nous transporter ailleurs. Le voyage reste ce merveilleux moyen d’élargir nos horizons et de célébrer la diversité du monde. C’est dans cet esprit que nous vous invitons à nous suivre tout au long de cette nouvelle année, entre découvertes gastronomiques et rencontres inspirantes. Comme le disait Marcel Proust : « Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux. » Dans cet esprit, je vous souhaite une année 2025 riche en voyages inspirants et en souvenirs précieux à collectionner au fil de vos pérégrinations.
Bibi Wintersdorf Rédactrice en chef & directrice de publication
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S O M M A I R E
S O M M A I R E
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LIVRES
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STAV E LOT
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LE GOÛT DU MONDE
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LA R O S I È R E
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NEWS
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VA LA I S
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C R O I S I È R E S U R L E DA N U B E
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ZAMBIE
N S H I M A AV E C R E L I S H D E B Œ U F
H ÔT E LS D E R Ê V E OA X AC A
M E M E LA S
B A LT I M O R E
RY E W H I S K E Y PA LO M A
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LA R É U N I O N
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CHRONIQUE
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HANOÏ
BÁNH-MÌ
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L I V R E S 6
Japon caché
Sur le fleuve Amazone
Explorer le monde en train
Alex Kerr
Jean-Christophe Rufin
Lonely Planet
Une découverte inédite de merveilles artistiques et naturelles méconnues de l’archipel nippon. Alex Kerr nous guide avec bonheur à la découverte de sites remarquables encore préservés. Japon caché relate les voyages de l’auteur en divers lieux reculés et peu connus de l’archipel, où l’on peut encore trouver des poches de culture traditionnelle et des écrins de nature immaculée. Le sens aigu du détail d’Alex Kerr et ses descriptions exquises des arts, de l’architecture, de la gastronomie ou de la nature inspireront tous ceux en quête du Japon le plus authentique, loin des foules et des clichés.
Jean-Christophe Rufin a descendu en 2020 le fleuve Amazone au Brésil sur près de 3 000 kilomètres, en empruntant les bateaux-bus qui transportent de villes en villages les populations locales. Muni d’une boîte de couleurs et de quelques feutres, il s’est livré pendant des semaines à un « exercice d’abandon ». Ce carnet restitue en images les émotions de cet étonnant voyage, au rythme alangui de la navigation. Ses paysages, ses portraits, ses saisissants dessins de végétaux nous immergent dans la vie secrète de l’immense fleuve et de ceux qui peuplent ses rives.
Des trains du quotidien, qui empruntent des itinéraires magnifiques ou méconnus, aux trains mythiques, qui parcourent des lignes désormais inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco, cet ouvrage raconte 60 voyages à faire sur les rails. Un livre destiné aux voyageurs qui veulent privilégier les déplacements en train pour découvrir un pays. Vous y trouverez les caractéristiques des régions parcourues, une carte de l’itinéraire, les étapes clés ou encore les arrêts à ne pas manquer sur les trajets pour visiter des lieux incontournables. Un guide abondamment illustré par des photographies pleine page.
320 pages Nevicata ISBN 9782875232281
150 pages Calman-Lévy ISBN 9782702189016
304 pages Lonely Planet ISBN 9782384925018
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R ÉG I O N G RAN D E
Un carnaval historique : le Laetare de Stavelot Texte & photos Laurent Nilles
Pas besoin d’aller loin pour découvrir l’une des plus étonnantes traditions carnavalesques d’Europe. À Stavelot, dans les Ardennes belges, la mi-Carême est célébrée en grande pompe depuis des siècles.
Des millions de petits morceaux de papier de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel recouvrent déjà les pavés de la vieille ville historique de Stavelot et des centaines de milliers d’autres viennent s’y ajouter chaque minute. À l’aide de quatre canons à confettis de gros calibre qui soufflent sans interruption d’énormes nuages de papier coloré dans l’air, d’innombrables personnages masqués et vêtus de blanc lancent cette pluie multicolore en grognant bruyamment dans la foule joyeuse des spectateurs. C’est plus de cinq tonnes de confettis faits maison dont la confrérie des Blancs-Moussis arrose le public lors du défilé de carnaval ! Des coutumes vieilles de plusieurs générations Aujourd’hui, c’est le jour du Laetare, qui a lieu le quatrième dimanche du Carême
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chrétien, et les fous se déchaînent dans les rues de la petite localité des Ardennes belges. « Réjouissez-vous », telle est la traduction du mot latin Laetare, et c’est précisément la mission séculaire des Blancs-Moussis. Selon la légende, l’origine de l’événement remonte au XVe siècle, lorsque le sévère abbé du monastère de Stavelot interdit à « ses » ecclésiastiques de participer aux (trop) joyeuses festivités de mi-Carême avec le peuple. L’occasion était trop belle pour les carnavaliers ardennais qui, pour tourner en ridicule l’édit du religieux rabat-joie, décidèrent de se déguiser en caricatures de moines pour les fêtes de la mi-Carême : vêtus de robes blanches à capuche et le visage dissimulé derrière des masques au nez rouge surdimensionné, les citoyens de Stavelot parcourent aujourd’hui le
S TAV E LOT Le « Rondeau » sur la place principale de cette petite ville constitue le point d’orgue de la parade. EN HAUT
Les vessies de porc gonflées sont l’accessoire incontournable des Blancs-Moussis. EN BAS
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R ÉG I O N G RAN D E
Les plus jeunes participants, à peine capables de marcher, défilent fièrement vêtus de la traditionnelle tunique blanche et du masque au nez rouge. À GAUCHE
Il est évident que ces jeunes fêtards s’amusent énormément. À DROITE
Pluie de confettis : cinq tonnes de petits papiers colorés sont dispersées par les Blancs-Moussis lors du défilé. EN BAS
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S TAV E LOT village comme autrefois. Ils s’amusent à frapper les spectateurs avec des vessies de porc gonflées ou à les piquer avec des harengs froids et humides suspendus à des cannes à pêche de plusieurs mètres de long. À ces coutumes vieilles de plusieurs générations sont venues s’ajouter, au cours des dernières décennies, quelques inventions plus récentes, notamment les trois géants apparus dès les années 1950 ou encore les chars du défilé décorés avec amour et leurs incontournables canons à confettis. Une véritable success story Les Blancs-Moussis comptent 370 membres et leur local habituel est plein à craquer lors des manifestations. Fondée après la Seconde Guerre mondiale pour préserver et promouvoir les traditions du Laetare, la confrérie des Blancs-Moussis est une véritable success story du folklore belge, et ce malgré (ou peut-être justement grâce à) des règles strictes qui régissent les personnes autorisées à déposer une demande d’adhésion. Par exemple, seuls les habitants de longue date de Stavelot peuvent devenir membres de la confrérie. En revanche, le principe de ne laisser adhérer que les hommes, même au XXIe siècle, est peutêtre un peu dépassé. Mais au sein de « l’Émulation », la fanfare officielle des Blancs-Moussis, on trouve aussi des musiciennes sous le masque au nez rouge. En tout cas, ces personnages loufoques n’ont pas de souci à se faire pour la relève : au Laetare, 150 enfants peuvent enfiler le costume des Blancs-Moussis, participer à l’effervescence de la cavalcade et aider activement les membres adultes à faire circuler les confettis et à malmener les spectateurs avec leurs vessies de porc gonflées. On s’entraîne tôt, car à seulement un an et demi, le plus jeune participant vient tout juste d’apprendre à marcher. Un spectacle haut en couleur Si les Blancs-Moussis sont incontestablement les rois du Laetare de Stavelot, quinze autres associations locales,
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R ÉG I O N G RAN D E
Outre les Blancs-Moussis, d’autres groupes de carnaval, principalement originaires de Stavelot et des environs, participent également au cortège. Leurs costumes colorés, confectionnés avec soin, attirent tous les regards !
totalisant près de 2 500 participants, contribuent également de manière non négligeable au succès du cortège carnavalesque. Même si leurs costumes n’ont pas le même passé, les magnifiques déguisements colorés impressionnent par leurs concepts réussis et leur réalisation minutieuse. Personnellement, ce sont surtout les Zygomars qui m’ont enthousiasmé avec leur chorégraphie inspirée du carnaval de la Nou-
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velle-Orléans, y compris une marionnette d’alligator amusante, ainsi que les Clowns Cyclistes au maquillage coloré sur leurs bicyclettes insolites de toutes formes et tailles. Le spectacle de la mi-Carême attire 35 000 spectateurs à Stavelot, soit cinq fois la population de la petite ville. Lors du traditionnel « rondeau », le couronnement de la cavalcade, la place St Remacle, située au cœur de
la ville, est pleine à craquer. Au centre, les Blancs-Moussis dansent et sautent au son des fanfares autour du grand escalier, un monument symbolique des libertés conquises par le peuple. Une tradition plutôt appropriée, étant donné l’histoire de la naissance du personnage des Blancs-Moussis pour protester contre les autorités et l’origine du carnaval comme véritable parenthèse de liberté pour toutes les folies !
S TAV E LOT
Breviarium
Stavelot
Malmedy
BELGIQUE
ALLEMAGNE
50° N 5° E laetare-stavelot.be
LUXEMBOURG
FRANCE
À faire absolument Les maîtres-mots sont « au cœur de l’action ». N’hésitez pas à vous frayer un chemin jusqu’au premier rang pour être en contact direct avec les vessies de porc gonflées et les harengs humides suspendus à des hameçons. Les confettis se glissent quant à eux dans les coins les plus improbables des maisons. Une chose est sûre, l’atmosphère conviviale de la parade saura vous enthousiasmer !
À éviter Vous vous rendrez probablement à l’événement en voiture. À moins que vous n’arriviez exceptionnellement tôt, les places de stationnement se font rares dans le village. Les parkings les plus pratiques, par exemple à Malmedy, sont rapidement pris d’assaut. Gagnez du temps et utilisez le service de navette.
Trésors cachés L’hôtel Petit Roannay séduit par ses chambres élégantes, son espace bien-être intime et surtout, sa situation parfaite au cœur de Stavelot. Réservez une chambre avec vue sur la place Saint Remacle et vous serez aux premières loges pour le rondeau de l’après-midi. petit-roannay.be
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M O N D E D U G O ÛT L E
Texte Susanne Jaspers
Le stamppot Une salade de pommes de terre pas comme les autres !
Quand on évoque les Pays-Bas, la plupart des gens pensent d’abord aux incontournables moulins à vent et peut-être aux « klompjes », ces petits sabots typiques. En outre, il est probable que vous y ayez déjà passé au moins une fois des vacances et barboté dans l’Ijssel par une insouciante journée d’été. L’auteure de ces lignes associe elle aussi les Pays-Bas aux moulins à vent et aux sabots en bois, mais également à la « zee », la mer du Nord. Non pas pour les plaisirs de la baignade en été, mais parce qu’en hiver, bien emmitouflé dans une écharpe et un bonnet, il est si agréable de se promener pendant des heures le long de la plage. Celle de Cadzand, par
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exemple : au crépuscule, on peut y assister à un traditionnel feu de sapins de Noël, un chocolat chaud ou une tasse de vin chaud à la main. Cela vous surprendra peut-être, mais la première chose qui me vient à l’esprit sur le plan culinaire, ce n’est ni le gouda ni Frau Antje, mais un plat typique de l’hiver. Et le souvenir de ce petit restaurant du coin bien nommé De Winkel, où j’ai mangé pour la première fois cette spécialité néerlandaise sous l’une de ses innombrables formes : le stamppot. Quand on m’a expliqué au préalable ce que j’allais déguster, je me suis dit que ça risquait d’être bien fade : de la purée avec de la salade ? Et même pas dans des assiettes sépa-
rées, non, mélangées ensemble ! Mais j’ai quand même voulu goûter. Dans la variante qui m’a été servie, le jambon, très répandu dans la préparation des stamppot, a été remplacé par du lard, et le chou frisé, ingrédient également apprécié, par un crudité. Ici, plus précisément des endives, car celles-ci ne se désagrègent pas aussi vite dans la « marmite » que leur cousine, la laitue. Comme il se doit pour un bon ragoût d’hiver, et pour qu’il soit bien riche et nourrissant, le cuisinier de ma première « potée » néerlandaise de pommes de terre et de salade y avait également ajouté une bonne dose de fromage. Pas vraiment étonnant, puisqu’il était originaire de Gouda.
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H I V E R N A L S ÉJ O U R
Accès direct aux pistes de La Rosière depuis le local à ski du Club Med. EN HAUT
Coucher de soleil magique sur les Alpes françaises. EN BAS
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R O S I È R E LA
Tout Schuss sur les Pistes Texte Clémentine Poggi
Photos Club Med
Il est 9 heures du matin, le soleil se lève sur le Mont Pourri, promettant des conditions idylliques. De la musique résonne dans les couloirs du Club Med de La Rosière, enveloppant le local à skis de bonne humeur. On enfile ses chaussures en rythme et, hop, tout schuss sur les pistes !
Nichée entre la France et l’Italie, la station de ski de La Rosière est réputée pour son ensoleillement exceptionnel. Ce sont 154 kilomètres de descentes accessibles à tous, que l’on souhaite maîtriser le chasse-neige, dévaler les pentes franco-italiennes ou même s’aventurer en hors-piste. En plus de la musique entraînante, le Club Med de La Rosière propose des cours de ski pour tous les niveaux, encadrés par des professionnels. Les leçons sont constructives, même pour les skieurs aguerris, et les conseils bienveillants font la différence.
Les pistes et leur diversité Sous la supervision d’un professeur assuré et sous le ciel bleu éclatant des Alpes, on découvre le domaine. Les descentes varient, lumineuses du côté français et plus ombragées du côté italien. Les larges pistes permettent de perfectionner son carving, tandis que la poudreuse met les cuisses à rude épreuve. Quant aux petits chemins ombragés menant au Club Med, il faut y aller tout schuss, surtout lorsqu’à la clé se trouve un déjeuner ensoleillé sur la terrasse du restaurant principal.
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H I V E R N A L S ÉJ O U R
Une pause gourmande bien méritée La pause déjeuner est un moment clé après une matinée sportive. Le buffet propose un large choix de plats savoureux, depuis les pizzas au feu de bois aux spécialités alpines comme la raclette et la tartiflette. Le soir, on peut varier les plaisirs en optant pour l’ambiance plus intimiste du Gourmet Club San Bernardo. On y partage une fondue tout en dégustant une sélection de vins régionaux. Ambiance cocooning au spa Même si la région bénéficie d’environ six heures d’ensoleillement par jour, la météo peut parfois offrir une douce couche de neige fraîche. C’est l’occasion idéale de profiter du spa « by myBlend », véritable havre de détente. Soins, hammam, piscines intérieures et jacuzzi permettent de soulager les courbatures et de se régénérer. Remise en forme revigorante garantie après vos exploits alpins. Un coin de paradis : Le Paradiso Le Club Med de La Rosière accueille également un nouvel espace « Exclusive Collection » baptisé Le Paradiso. Ce lieu, à l’image de son nom, évoque un véritable paradis. On y trouve 43 suites avec accès à un salon privé et un service personnalisé. La structure s’intègre harmonieusement dans l’environnement alpin tout en ajoutant une touche de confort et de luxe.
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R O S I È R E LA
Ambiance cosy et superbe sélection de vins au Gourmet Lounge San Bernardo. À GAUCHE
Instant détente au spa « myBlend » pendant que la neige tombe dehors. À DROITE
Vue spectaculaire depuis le nouvel espace « Exclusive Collection ». EN BAS
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N E W S
Et le spectacle vous plaît ?! Vous avez toujours rêvé de vous glisser dans la peau de Russell Crowe dans le célèbre Gladiator de Ridley Scott ? Airbnb vous propose une expérience unique : passer une nuit au Colisée, à Rome, du 7 au 8 mai 2025 ! Au programme : visite privée des souterrains où patientaient autrefois les vrais gladiateurs, suivie d’une immersion totale où vous enfilerez des répliques d’armures d’époque. Des maîtres d’armes vous initieront aux techniques de combat avant de vous lancer dans des duels reconstitués. Morituri te salutant...
Bluceira, votre passeport pour la Zone Bleue du Portugal Dès février 2025, découvrez les secrets des Zones Bleues à Ericeira, au Portugal, avec Bluceira, spécialiste des séjours bien-être. Ces régions fascinent par la longévité exceptionnelle de leurs habitants. Durant trois semaines, plongez dans un art de vivre où alimentation, exercice physique et gestion du stress sont les clés d’une vie longue et épanouie. L’immersion dans la vie locale, notamment à travers les jardins partagés, renforce les liens sociaux. Entre nature préservée et richesse culturelle, Ericeira offre le cadre idéal pour cette parenthèse bien-être.
Photo : Bluceira
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N E W S
Sur la piste des OVNI Une étude britannique vient de révéler la nouvelle lubie des voyageurs : les sites réputés pour leurs observations d’OVNI. Cette tendance inattendue redonne un coup de projecteur à des destinations confidentielles comme la Vallée de Feu au Nevada ou le glacier Vatnajökull en Islande. La Vallée de Feu, championne mondiale des observations d’OVNI, séduit particulièrement les chasseurs d’extraterrestres avec ses paysages lunaires et ses mystérieux objets lumineux.
Délice éthique en provenance de l’Orient Une révolution gastronomique souffle sur Singapour et Hong Kong avec l’arrivée du foie gras cultivé. La start-up Vow a relevé le défi : reproduire la texture et les saveurs du foie gras par culture cellulaire, en tournant définitivement la page du gavage. Baptisée Fo You Gras, cette innovation fait déjà sensation sur les tables étoilées d’Asie. La preuve que la tradition peut céder le pas au progrès quand celui-ci a si bon goût !
Photo : VOW
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S AV E U R S
Des alpages aux vignes Texte & photos Charel Heinen
Il est des endroits que l’on hume avant de les voir de ses yeux. Le Valais en fait partie. Ici, l’air semble déjà empreint d’un parfum de jus de raisin fermenté et de fromage fondu. Entre les pentes abruptes des Alpes et le cours puissant du Rhône, c’est toute une palette de saveurs, d’artisanat et d’histoires que nous vous proposons de découvrir. Plongez dans cette richesse et vous comprendrez vite qu’ici, le vin et le fromage ne font pas uniquement office de simples accompagnements : ils constituent l’essence de toute une culture.
Si les vins de la vallée du Rhône vous évoquent seulement le sud de la France, vous avez définitivement raté quelque chose ! En effet, le deuxième plus long fleuve de France prend sa source dans les montagnes du canton suisse du Valais, avant de s’étirer à travers les vallées jusqu’en France, où il se jette dans la Méditerranée. Avec près de 5 000 hectares de vignes, la vallée du Rhône suisse fournit environ un tiers de la production totale de vin du pays. Grâce aux Alpes protectrices qui font barrage aux nombreux nuages de pluie, il y règne un climat qui rappelle le sud de la France : chaud et sec, parfait pour la viticulture. En combinaison avec les sols riches et variés des montagnes, toutes les conditions sont réunies pour offrir une culture du vin aussi diversifiée que la région elle-même. Pas moins de 23 cépages différents poussent ici. La star incontestée de
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la région est le Fendant ou, comme l’appellent les non-Helvètes, le Chasselas. Les Suisses aiment tellement leur vin qu’ils ont du mal à s’en séparer : environ 99 % de la production ne quitte pas le marché local. Pour déguster un fendant frais, une petite arvine corsée ou un cornalin puissant, mieux vaut donc se rendre directement à la source, dans le Valais. Chauffer, racler, déguster… Si vous décidez de faire le déplacement, de nombreuses récompenses n’attendent que vous : outre un vin délicieux et des montagnes magnifiques, vous pourrez aussi savourer le plaisir culinaire suisse le plus populaire : le fromage à raclette. Jusqu’ici, j’avais toujours préféré le vin rouge pour accompagner la raclette (un vrai sacrilège !) ; mais mon pèlerinage au pays du fromage fondu m’aura permis de retrouver
VA L A I S Le paysage de la vallée du Rhône est marqué par de vastes vignobles qui s’étendent devant l’imposant décor des Alpes. EN HAUT
Tondeuses naturelles : plus durables, précises et efficaces que n’importe quelle machine ! À GAUCHE
Majestueux : le domaine viticole Colline de Daval offre une expérience unique pour une nuit inoubliable. À DROITE
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Le maître à l’œuvre : au Château de Villa, le raclage du fromage est un métier à plein temps !
Un festin pour les gourmands : avec plus de 20 variétés AOP de fromages à raclette, les plaisirs sont nombreux !
le droit chemin : avec la raclette, on boit du fendant ! Ce vin blanc jeune, frais et minéral, complète à la perfection, rien que ça, le copieux fromage à raclette avec un petit goût de revenez-y. Et de toute façon, si pour vous, la raclette est synonyme de petits poêlons sous une plaque de gril, vous êtes loin du compte. Car pour la vraie raclette, c’est la moitié d’une meule de fromage que l’on place sous un gril spécial, qui fait fondre le fromage étalé ensuite directement sur l’assiette. Facile, me direz-vous ? Loin de là ! La tâche exige un professionnel. Celui-ci porte le titre honorable de « Racleur ». Il fait fondre le fromage à
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la perfection, le décolle avec art et, discipline reine, découpe la « religieuse » avec dextérité : cette croûte de fromage délicieusement dorée qui est sans conteste la meilleure partie. Et oui, il existe même un verbe dédié à cette spécialité : racler. Conjugué de manière régulière, cela va de soi : je racle, tu racles, il racle... Voilà ! Ce plat typique est accompagné de Gschwellti (petites pommes de terre cuites en robe des champs), de cornichons et, pour les amateurs de viande, d’un plateau de viande séchée valaisanne, de jambon cru et de speck. La raclette désigne à la fois le plat en lui-
même et le fromage, originaire du Valais. Malgré une production constante, le lieu de pâturage des vaches influence considérablement le goût du fromage. Avec une vingtaine de variétés de Raclette du Valais AOP, il y a donc suffisamment de choix pour de nombreuses soirées entre amis. Pour vivre à fond l’expérience, nous vous recommandons une visite au Château de Villa à Sierre, qui propose de déguster chaque jour cinq fromages à raclette différents, servis avec une excellente sélection de vins locaux. Difficile de faire plus pratique pour profiter au mieux des délices du canton !
VA L A I S
Breviarium
Le glacier du Rhône
SUISSE
Rhône
Lac de Genève
Domaine viticole Leukersonne
Domaine viticole Caves du Paradis
Salquenen
Sierre
Domaine viticole Caves du Paradis Fromagerie Anniviers
Sion
Fromagerie Simplon
Fromagerie Dents du Midi 1
VALAIS
Fromagerie Orsières
Cervin
FRANCE
ITALIE
46° N 7° E valais.ch
À faire absolument Une randonnée sur le sentier viticole entre Sierre et Salquenen. Ce sentier bien aménagé traverse les coteaux viticoles et relie deux musées du vin passionnants. En chemin, vous traverserez le Röstigraben, c’est-à-dire la frontière entre la Suisse romande et la Suisse alémanique. Parfait pour allier exercice, culture et paysages.
À éviter Rater l’occasion de participer à une visite guidée avec dégustation de vin dans l’un des vignobles de la région. Particulièrement recommandés : la Colline de Daval, qui propose également un charmant B&B, le Leukersonne, un domaine viticole à l’excellente réputation, et les Caves du Paradis, à Sierre, dont les vins parviennent jusqu’aux rayons du Luxembourg.
Trésors cachés Le salon du vin Vinea à Sierre en novembre. Les amateurs de vin pourront y déguster les meilleurs crus de Suisse dans une atmosphère conviviale. Ne vous laissez pas inquiéter par la saison : même en automne et en hiver, le climat valaisan est souvent agréablement sec et ensoleillé.
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Le raffiné Amadeus Silver II amarré devant le quai à Passau, avec la vieille ville pittoresque en arrière-plan. EN HAUT
© Lüftner Cruises/Amadeus
Panorama sur le cœur historique de Budapest, avec le somptueux Parlement, véritable joyau de l’architecture hongroise. EN BAS
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C R O I S I È R E
De Budapest à Passau au fil du Danube Texte Bibi Wintersdorf
Sept jours, quatre pays et six villes : notre croisière sur le Danube de Budapest à Passau fait escale dans les plus belles métropoles le long du fleuve légendaire.
Frédéric Mathieu, notre directeur de croisière et accompagnateur d’excursion, est sur tous les fronts : sympathique, éloquent et très disponible, il fait preuve d’une passion admirable pour son travail, qu’il met à chaque instant au service de ses hôtes. Ses briefings du soir à bord du navire fluvial M/S Amadeus Silver II sont aussi distrayants qu’informatifs, bien que d’un humour parfois osé. En témoigne sa remarque taquine sur le journal de bord du bateau, dans lequel « tout ce qui se passe à bord est noté, même si quelqu’un décède ». Vu l’âge moyen des 170 passagers, qui se situe entre 60 et 70 ans, il faut avouer que c’est réaliste, quoiqu’un peu macabre. J’ai déjà parlé à plusieurs reprises des avantages des croisières dans ces pages et ce n’est un secret pour personne que cette façon de découvrir le monde est de-
venue ma préférée. Après quelques croisières en haute mer, l’occasion s’est présentée d’embarquer pour une croisière fluviale. À l’inverse des mers et des océans, où l’on est parfois bien secoué selon la météo, la croisière fluviale est un gage de tranquillité. En effet, même par mauvais temps, il n’y a pas vraiment de « houle ». Autre avantage de ce type de croisière : la situation centrale des ports où accostent les navires de passagers. La plupart d’entre eux ne sont qu’à quelques pas du centre-ville, ce qui permet de partir immédiatement à la découverte de chaque destination. L’organisateur du voyage, Rivages du Monde, s’adresse principalement à un public francophone. Beau Danube bleu ? La croisière Rivages du Monde de 14 jours sur le Danube débute à Bucarest,
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C R O I S I È R E
mais faute de temps, nous n’embarquons qu’à Budapest pour ensuite naviguer en sept jours jusqu’à Passau. Premier constat : le fameux Danube bleu n’est pas bleu du tout. Ce mythe romantique est né en 1866, lorsque Johann Strauss a composé sa célèbre valse après la défaite de l’Autriche à Königgrätz. Associé aux cartes postales artistiquement colorées de la fin du XIXe siècle, le fleuve, qui en réalité clapote le plus souvent dans des tons couleur soupe de pois bien cuite, est devenu un symbole empreint du fantasme d’un bleu éclatant, qui continue aujourd’hui encore d’enflammer l’imagination des voyageurs du monde entier. Budapest en un clin d’œil Le premier jour à bord commence dans la capitale hongroise. Après l’enregistrement sur l’élégant Amadeus Silver II, il nous reste suffisamment de temps pour une première visite de Budapest. Le célèbre Grand Marché couvert avec son toit en tuiles caractéristique et le centre-ville animé sont au programme, avant de remonter à bord pour déguster le premier dîner. La soirée se termine par un concert de la pianiste du bateau. La navigation nocturne sur le Danube nous offre une vue imprenable sur les bâtiments historiques de Budapest, magnifiquement illuminés. Impressions slovaques Le lendemain matin, le bateau accoste à Bratislava. La petite ville surprend par son centre-ville compact mais extrêmement charmant. Pendant la visite guidée, nous découvrons non seulement des bâtiments historiques somptueux, mais aussi les légendaires personnages de bronze dissimulés un peu partout dans la vieille ville : du « Čumil », l’égoutier qui observe les passants depuis sa bouche d’égout, au soldat napoléonien qui fait une pause accoudé à un banc. Les ruelles sinueuses et les cours intérieures cachées racontent certaines des histoires mouvementées de la capitale slovaque. Ville impériale sur le Danube À Vienne, nous profitons d’une journée entière à notre disposition. Depuis l’embarcadère du Reichsbrücke, un bus nous transporte jusqu’au cœur de la
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C R O I S I È R E
Le Parlement hongrois resplendit sous une lumière dorée une fois la nuit tombée, offrant un spectacle inoubliable, point d’orgue d’une croisière nocturne à travers Budapest. À GAUCHE
La sculpture de « Čumil », créée en 1997 par l’artiste Viktor Hulík, s’inscrit dans un projet de rénovation urbaine lancé après la chute du Rideau de fer. Cette initiative visait à insuffler une touche de légèreté et de modernité à Bratislava. À DROITE
La promenade le long du Danube, avec son phare emblématique, invite les visiteurs à profiter de nombreux restaurants et activités de loisirs. EN BAS
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C R O I S I È R E
Inauguré en 2003, le musée d’art Lentos de Linz séduit par sa façade de verre, qui se transforme en une œuvre d’art lumineuse grâce à plus de 1 000 LED une fois la nuit tombée. À GAUCHE
L’imposante abbaye bénédictine de Melk domine fièrement le Danube, véritable chef-d’œuvre de l’architecture baroque. À DROITE
ville. Comme nous connaissons déjà les principales curiosités de la capitale autrichienne, nous nous offrons d’abord l’étape indispensable pour toute première visite de Vienne : une véritable escalope viennoise au restaurant Plachutta et une part de Sacher Torte authentique dans l’élégant Café Sacher. Après avoir repris des forces, nous nous rendons au musée de la ville nouvellement conçu, qui présente l’histoire de la métropole danubienne de manière contemporaine et interactive. Le bateau ne repart que très tard dans la soirée et nous profitons donc d’une dernière promenade sur l’île animée du Danube, avec ses innombrables bars et restaurants très fréquentés. Sur le chemin du retour, nous traversons l’impressionnant Ponte Cagrana, un pont flottant réservé aux piétons et aux cyclistes sur le Nouveau Danube. Nous rejoignons enfin le Reichsbrücke, où se trouve par ailleurs le Danube Jumping, le plus grand trampoline flottant au monde !
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Splendeur baroque À Melk, nous décidons de ne pas suivre le circuit en bus organisé et de monter à pied jusqu’à la célèbre abbaye bénédictine, décision qui sera récompensée par des vues grandioses sur le paysage danubien. Pour les compagnons de voyage un peu moins mobiles, un service de navettes est bien entendu disponible. Le monastère lui-même est un véritable joyau de l’art baroque, qui impressionne par sa magnifique bibliothèque et son église collégiale aux reflets dorés. Sur le retour, plusieurs glaciers stratégiquement placés au centre du village nous invitent à une pause gourmande bien méritée. Linz, capitale de la culture Nous explorons la capitale de la Haute-Autriche par nos propres moyens. La recherche de la « meilleure Linzer Torte » se transforme en une petite odyssée à travers la vieille ville. Deux pâtisseries revendiquent ce titre et nous nous faisons
un plaisir de les départager. Entre deux dégustations sucrées, nous visitons le musée du château et, pour finir, le musée d’art Lentos, situé directement sur l’embarcadère, dont l’architecture moderne impressionne avant même de pousser la porte. Bouquet final à Passau Nous ne pourrons malheureusement admirer la « ville aux trois rivières » que depuis le bateau, car le bus nous attend déjà pour nous emmener à l’aéroport de Munich. L’imposante cathédrale SaintÉtienne, qui abrite le plus grand orgue d’église du monde, sera une excellente raison de visiter cette ville plus en détail à la prochaine occasion. Il en va de même pour la première moitié de cette croisière sur le Danube, que nous avons manquée en raison de notre embarquement tardif. Nous reviendrons certainement pour découvrir le trajet de la Roumanie à Budapest à travers la Bulgarie et la Serbie, qui passe par les célèbres Portes de Fer !
ALLEMAGNE
©stefanotermanini_adobe.stock
De Bucarest à Passau : 2 100 km de navigation sur le Danube à travers 8 pays (Roumanie, Bulgarie, Serbie, Croatie, Hongrie, Slovaquie, Autriche et Allemagne), franchissant 67 écluses. Le fleuve, artère historique de l’Europe, traverse des paysages contrastés : delta sauvage, plaines agricoles et défilés montagneux des Portes de Fer entre les Carpates et les Balkans.
SLOVAQUIE
Linz
Vienne
Leserreise Luxemburger Wort:
Spitzenweingüter in der Toskana
Bratislava Budapest
AUTRICHE
Unterwegs mit einem Sommeliere 13.05. - 20.05.2025 ab 3.895,00 €
HONGRIE
ROUMANIE
CROATIE
©WienTourismus_MafaldaRakoš
Melk
Passau
Bucarest SERBIE
BULGARIE
Von Wien nach Ljubljana
La compagnie de navigation autrichienne Lüftner Cruises collabore depuis 2004 avec le tour-opérateur français Rivages du Monde. Les premières croisières conjointes ont lieu en 2004-2005 à bord du Delta Star, le navire roumain affrété à l’époque. Depuis 2007, Rivages du Monde exploite exclusivement des navires de la flotte Amadeus. Lüftner Cruises, fondée en 1997 par le Dr Wolfgang Lüftner et son épouse Martina, est devenue l’un des principaux prestataires de croisières fluviales en Europe. La compagnie dispose aujourd’hui de 16 bateaux Amadeus modernes qui naviguent sur toutes les principales voies navigables européennes, du Rhin au Danube en passant par la Seine et le Rhône. Les derniers navires de la flotte, Amadeus Cara (2022), Amadeus Riva (2023) et Amadeus Nova (2024), sont équipés de propulseurs d’étrave électriques et soulignent l’engagement de l’entreprise pour une navigation plus durable.
©kite_rin_adobe.stock
Lüftner Cruises
Kulinarische & kulturelle Entdeckungen mit Muße 11.06. - 19.06.2025 17.09. - 25.09.2025 ab 3.495,00 €
Wanderinsel Menorca Die Perle der Balearen aktiv entdecken 23.09. - 30.09.2025 ab 2.385,00 € T +352 72 97 22-97 | info@planetb.travel 121, route de Luxembourg | L-6562 Echternach
www.planetb.travel
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R EC E T T E
Le goût d’Autriche L’âme culinaire de l’Autriche se reflète dans la Linzer Torte, un classique apprécié bien audelà des frontières nationales. Ce gâteau aux noisettes et aux fruits, avec son célèbre motif en treillis, est bien plus qu’un simple dessert : il incarne une part précieuse de la tradition autrichienne. L’équilibre harmonieux entre les noisettes grillées, la confiture fruitée et un mélange subtil d’épices en fait une expérience gustative unique, fondant littéralement sur la langue. Avec cette recette, vous ferez directement entrer chez vous les saveurs emblématiques de Linz, la métropole au bord du Danube.
Linzer Torte 1 tarte
40 minutes
∙ 200 g de beurre ∙ 200 g de sucre glace ∙ 330 g de farine ∙ 10 g de levure chimique ∙ 130 g de noisettes grillées, ∙
finement moulues 2 œufs + 1 pour la dorure
45 minutes
∙ épices (vanille, zeste de citron,
cannelle, clous de girofle moulus)
∙ 300 g de confiture de groseilles ∙
rouges (ou de canneberges ou de framboises) 60 g d’amandes effilées
Mélanger le beurre et le sucre glace. Mélanger la farine avec la levure chimique, passer au tamis et incorporer les noisettes et les épices. 3 Ajouter le mélange de farine aux œufs et à la préparation de beurre et sucre. Pétrir jusqu’à l'obtention d'une pâte lisse. Envelopper la pâte dans un film alimentaire et réserver au réfrigérateur pendant 45 minutes. 4 Abaisser ¾ de la pâte à une épaisseur de 1,5 cm et un diamètre de 24 cm pour former le fond de la tarte. 1 2
Étaler uniformément la confiture de groseilles rouges sur le fond de la tarte. 6 Abaisser le reste de pâte, couper en bandes et disposer sur la tarte en formant un motif en treillis. Badigeonner de jaune d’œuf battu. 7 Saupoudrer le bord de la tarte d’amandes effilées. 8 Faire cuire dans un four préchauffé à 190 °C (chaleur tournante 170° C) pendant 40 – 45 minutes. 5
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C H I F F R E S E N
Eau : un produit de luxe ? Texte Charel Heinen
Les complexes de luxe sont souvent considérés comme l’incarnation ultime du repos et de l’exclusivité. Pourtant, derrière cette façade scintillante se cache un problème environnemental sérieux : la consommation excessive en eau. Ces établissements, souvent situés dans des régions idylliques mais pauvres en eau, consomment quotidiennement des quantités d’eau considérables pour leurs jardins opulents, leurs spas et leurs chambres luxueuses. Le contraste entre la consommation d’eau excessive des complexes hôteliers et les besoins des communautés locales, qui doivent souvent se battre pour la moindre goutte, devient de plus en plus flagrant et contraint le secteur à agir. À une époque où la durabilité n’est plus une option mais une
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nécessité, certains hôtels commencent à mettre en œuvre des stratégies innovantes d’économie d’eau, mais les progrès sont inégaux et souvent insuffisants pour répondre aux véritables défis. La situation reste tendue, et des changements profonds dans l’utilisation et la gestion de l’eau sont plus nécessaires que jamais. Voici dix chiffres qui mettent en lumière la problématique actuelle de la consommation d’eau dans les complexes de luxe et soulignent l’urgence et l’efficacité des changements durables.
litres d’eau ont pu être économisés par le Caesars Palace à Las Vegas grâce à des mesures d’économie d’eau, comme le programme de réutilisation des serviettes en 2015.
23,31
pourcent d’augmentation de la consommation d’eau par chambre occupée dans les hôtels de luxe en 2021, tandis que les hôtels quatre étoiles enregistraient une hausse de 21,24 %.
50 %
de la consommation d’eau peut être économisée grâce aux systèmes de recyclage des eaux grises dans les hôtels. L’eau des douches ou des lavabos est réutilisée à des fins non potables.
17 %
de réduction du linge peut être obtenue dans les hôtels grâce à l’introduction de programmes de réutilisation des draps et des serviettes.
C H I F F R E S E N
110 000 000 84 %
d’eau en plus est consommée en moyenne dans les complexes de luxe par rapport aux hébergements non luxueux.
8,5 15 %
fois plus élevée que celle des habitants locaux : c’est la consommation d’eau des touristes aux îles Fidji et au Sri Lanka.
89
km³ - soit l’équivalent du volume du lac Léman : c’est la consommation annuelle d’eau due au tourisme dans la région méditerranéenne.
de la consommation totale d’eau dans les bâtiments commerciaux et institutionnels aux États-Unis est attribuable aux hôtels et autres établissements d’hébergement.
3 000 litres d’eau sont consommés quotidiennement par chambre dans les hôtels de luxe à Ibiza, alors que les locaux n’utilisent que 250 litres par jour.
380 0001 500 000
litres d’eau par chambre d’hôtel sont consommés chaque année à travers le monde.
Sources : Pure Blue Sustainability, HotelTechReport, Countercurrents, WeAreWater Foundation, MDPI
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Sur les traces du roi de l’Arctique Texte & photos Laurent Nilles
Svalbard, que l’on peut traduire par « côte froide », est le nom donné par les Norvégiens à l’archipel arctique situé à 600 kilomètres au nord du continent. À bord d’un ancien bateau-phare vieux de 70 ans, je découvre ici, sur le quatrevingtième degré de latitude, des paysages de glace et de neige à couper le souffle, ainsi qu’une faune fascinante parfaitement adaptée au froid implacable.
De la glace à perte de vue ! Dans l’Adventfjorden, au large de Longyearbyen, plus grande agglomération du Svalbard avec près de 2 500 habitants et point de départ de notre voyage, dérivent d’innombrables icebergs et morceaux de banquise. « Cela fait 20 ans qu’il n’y a pas eu autant de glace de mer dans cette région. Il y a quelques jours, la glace bloquait tellement le port qu’aucun bateau ne pouvait partir, à l’exception du brise-glace du gouverneur », nous raconte Laurent, notre capitaine. Il nous prévient tout de suite que, selon l’état actuel de la glace, il ne sera probablement pas possible d’aller jusqu’au nord de Spitzberg, l’île principale du Svalbard. Une nouvelle décevante, car cette région sauvage et inhabitée, située au quatre-vingtième degré de latitude dans le Grand Nord, est considérée comme
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le territoire de prédilection du plus grand prédateur terrestre de la planète, l’Ursus maritimus, le mythique ours polaire, roi de l’Arctique. Mais tout comme les ours, habitués à parcourir jusqu’à 100 kilomètres par jour à la recherche de leurs proies, et présents presque partout au Svalbard, parfois même autour de Longyearbyen, nous restons optimistes et attendons avec impatience les découvertes des prochains jours. Paysages de glace Nous embarquons à bord de l’Isbjørnen II, mis en service en 1954 comme navire polaire pour l’entretien des phares au Groenland. Avec ses 80 mètres de long et ses dix passagers seulement, c’est l’un des plus petits bateaux naviguant dans les eaux arctiques. Le navire se fraie un chemin à travers les glaces
SVA L B A R D Notre foyer flottant durant notre voyage de découverte de douze jours dans le Grand Nord, photographié devant l’imposant glacier de Dahlbreen. EN HAUT
Un morse se repose sur un bloc de glace dans l’Isfjorden. EN BAS
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D ÉC O U V E RT E
Les macareux sont rarement visibles au printemps sur le Spitzberg. Quelle chance ! À GAUCHE
Le renard polaire se présente encore en blanc manteau d’hiver début mai. À DROITE
Une otarie barbue savoure avec satisfaction les premiers rayons du jour. EN BAS
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SVA L B A R D épaisses pour sortir de l’Adventfjorden et entrer dans l’Isfjorden, le plus long fjord du Svalbard. Nous progressons lentement parmi les glaces flottantes, mais les paysages à couper le souffle récompensent nos efforts et captivent notre attention. Il est étonnant de constater à quel point la glace offre de multiples facettes : des blocs de glace de mer, sur lesquels on peut parfois encore distinguer des traces d’animaux dans la neige, flottent à côté d’icebergs détachés des glaciers, dont les tons bleus vifs contrastent avec les couleurs monochromes des alentours. La glace circulaire en crêpe, dont le bord renflé qui lui donne son nom est le résultat de mouvements ondulatoires constants, attire aussi particulièrement notre regard. Observation des animaux Sans interruption, nous scrutons le rivage et la glace à l’aide de jumelles à longue portée. Nous découvrons quelques morses, nous observons un phoque barbu rond comme un ballon qui s’étire et se retourne sur sa banquise, tel un chat domestique repu, et nous nous réjouissons de la présence de nombreux fulmars qui accompagnent en permanence notre cotre rouge et jaune. Nous apercevons même un macareux moine qui flotte sur l’eau. En revanche, toujours aucune trace de l’ours polaire. Néanmoins, lors de notre première sortie à terre, nous pouvons observer deux renards arctiques sur la rive, avec pour toile de fond le mont Alkhornet enveloppé de brouillard. Une expérience hors du temps ! C’est avec un optimisme prudent que notre capitaine met le cap au nord au cinquième jour de notre expédition, car les derniers bulletins météo sont prometteurs et un passage semble désormais possible. Mais très vite, le temps arctique imprévisible vient contrecarrer nos plans. Des vents violents et de fortes vagues exilent
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D ÉC O U V E RT E
non seulement certains de mes compagnons de voyage vers leurs cabines dans le ventre du bateau, mais nous obligent aussi à nous abriter dans la baie du glacier Dahlbreen à moins de la moitié du trajet. Nous y jetons l’ancre pour deux nuits et profitons au maximum de cette escale imposée pour explorer de près, depuis la terre ferme, cet impressionnant glacier de quinze kilomètres de long. Dès que le vent tombe, le capitaine met en branle les 180 chevaux du vieux moteur diesel d’origine pour atteindre les fjords du nord le plus rapidement possible. Le vent des derniers jours s’est avéré être une bénédiction, car la mer est maintenant presque exempte de glace, ce qui nous permet de naviguer librement, même si la vitesse maximale de 7,5 nœuds reste relativement modérée. En début de soirée, nous atteignons le Magdalenefjorden, nommé d’après la sainte patronne des baleiniers qui y travaillaient au XVIIe siècle. Une brève excursion en annexe nous permet de croiser une femelle morse et son petit qui se baignent, imperturbables, dans les eaux peu profondes de la baie plongée dans la lumière chaude du soleil de fin de soirée. Un petit point jaune au loin Aujourd’hui, c’est le grand jour ! Nous atteignons le Raudfjorden, le point le plus septentrional de notre voyage. La tension est palpable, tous les hommes sont sur le pont et scrutent la côte avec concentration. Nous apercevons un morse et même des traces d’ours fraîchement déposées dans la neige. Mais le roi de l’Arctique ne se montre toujours pas. Après des heures de recherche, nous nous résignons à abandonner, découragés, car le chemin du retour est long et le temps instable. L’Isbjørnen II fait demi-tour et nous jetons un dernier regard nostalgique derrière nous.
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SVA L B A R D Le jeu des marées a créé un paysage magique de glace entre la couche de neige et la plage de galets. EN HAUT
La navigation dans les fjords et le long de la côte requiert une concentration maximale, et bien entendu, les technologies les plus modernes sont utilisées à bord de ce navire historique. À GAUCHE
Une femelle morse barbote avec son petit dans les eaux peu profondes. À DROITE
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D ÉC O U V E RT E
Littéralement en dernière minute, nous avons repéré ce magnifique spécimen d’ours polaire. Il n’y a aucune garantie de pouvoir observer ce prédateur menacé.
Puis un cri, une main qui pointe au loin avec excitation, dix paires de jumelles qui s’agitent simultanément dans la même direction. Un point jaune pâle ! Il se déplace ? Oui, on dirait qu’il bouge ! Le bateau vire instantanément, mais l’ours est loin et ce n’est qu’une éternité plus tard que nous prenons place dans l’annexe avant de nous approcher prudemment du prédateur arctique : un magnifique spécimen. Une créature véritablement majestueuse qui se déplace rapidement le
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long de la côte à la recherche de nourriture. L’ours n’est pas dérangé par notre présence, il court même vers nous sur la banquise, nous obligeant à reculer pour ne pas le gêner. Pendant près d’une heure, nous pouvons observer l’animal sauvage dans son environnement naturel, jusqu’à ce qu’il finisse par s’éloigner. Quelques rennes devant une paroi glaciaire lointaine semblent avoir éveillé son intérêt. Mission accomplie ! Alors que le bateau tangue déjà vers le sud, nous fêtons
l’événement en buvant du champagne frappé aux cristaux de glacier fraîchement récupérés dans l’eau. La météo est clémente, il nous reste donc encore un peu de temps sur le chemin du retour pour visiter une colonie de phoques joueurs sur Danskøya et la colonie de morses de Poolepynten. Peu avant notre vol de retour, nous croisons même un deuxième ours polaire : au musée du Svalbard à Longyearbyen, un conseil avisé si vous voulez jouer la sécurité...
SVA L B A R D
Breviarium
KVITØYA
Raudfjorden
NORDOSTLAND
DANSKØYA
Magdalenefjorden
SPITZBERG
Glacier Dahlbreen
77° N 20° E
POOLEPYNTEN
Alkhornet
Isf
jor
de
en.visitsvalbard.com
BARENTSØYA
n
SVALBARD
Longyearbyen
EDGEØYA
À faire absolument À partir du 1er janvier 2025, de nouvelles règles sont entrées en vigueur au Svalbard. Les ours polaires ne peuvent plus être observés qu’à une distance d’au moins 300 mètres et les colonies de morses à 150 mètres. Une bonne paire de jumelles (avec un grossissement de 10 fois minimum) et/ou un téléobjectif puissant pour votre appareil photo (minimum 400 mm, de préférence 600 mm) sont donc vivement recommandés.
À éviter Le meilleur conseil pour ce type d’expédition : ne perdez pas le sourire si vous n’apercevez pas d’ours polaire pendant plusieurs jours. Le Svalbard est l’un des meilleurs endroits au monde pour en rencontrer, mais il n’y a aucune garantie. Il faut absolument profiter des paysages de glace uniques ainsi que de toute la faune arctique et prendre les jours comme ils viennent. Les imprévus font partie de l’expérience, surtout si, comme moi, vous voyagez au début de la saison, début mai.
Trésors cachés Cela me fait mal au cœur, mais je ne peux malheureusement pas recommander l’Isbjørnen II sans une certaine réserve. Même si ce cotre ancien possède un charme unique ainsi qu’un bastingage plus bas qui offre une très bonne visibilité, il se déplace relativement lentement, ce qui rend certaines destinations difficiles à atteindre et prend (trop) de temps pour la navigation. Renseignez-vous à l’avance sur la vitesse de croisière de votre bateau préféré.
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R EC E T T E
Le goût de Svalbard Une recette simple mais puissante qui réinterprète le classique. Le cocktail signature du Svalbar à Longyearbyen fait ressortir toutes les nuances de goût que l’on attend d’un mule, mais dans une version intéressante, surprenante et nordique !
Svalbard Mule 1 verre
5 minutes
∙ 40 ml d’aquavit du Svalbard ∙ 20 ml de sirop de gingembre ∙ 20 ml de jus de citron vert ∙ 3 traits de bitter au gingembre
∙ 100 ml de bière de gingembre ∙ menthe ∙ tranche de citron vert
Remplir de glace un verre à Moscow Mule. Verser l’aquavit, le sirop de gingembre et le jus de citron vert. 3 Verser la bière de gingembre par-dessus et mélanger doucement. 1 2
Pour finir, ajouter les trois traits de bitter au gingembre. 5 Décorer avec des feuilles de menthe et une tranche de citron vert. 4
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H É B E R G E M E N T
Un charme d’antan, une splendeur renouvelée. L’hôtel Grand, datant de la Belle Époque, a été entièrement rénové en 2018 et offre désormais tout le confort moderne. EN HAUT
© Charel Heinen
L’extravagance : pour un montant à quatre chiffres, la suite présidentielle Duomo vous accueille avec une vue imprenable sur le dôme de la cathédrale. EN BAS
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F LO R E N C E
Cinq étoiles au cœur de Florence Texte Charel Heinen
Photos Hotel Savoy
Situé sur la Piazza della Repubblica, l’Hotel Savoy est le point de départ idéal pour découvrir la capitale de la Renaissance italienne. Construit en 1893 dans le style Belle Époque, l’établissement fastueux allie avec goût un design moderne et un certain je-ne-sais-quoi italien. Mais l’âme de l’hôtel réside aussi dans son personnel attentionné, qui veille avec gentillesse et professionnalisme à ce que chaque client se sente le bienvenu.
Les chambres sont meublées et décorées individuellement, agrémentées de petites sculptures ou d’innombrables livres, dont des ouvrages illustrés dans les domaines de l’art, du design et de la photographie que l’on pourrait passer des heures à feuilleter. Évidemment, le design moderne ne serait rien sans une petite touche de kitsch italien, qui donne à l’ensemble un charme personnel sans jamais verser dans le « too much ». Ainsi, on se sent plus dans une vraie maison chaleureuse que dans un hôtel. L’établissement a été entièrement rénové en 2018 et certaines chambres des derniers étages ont été fusionnées en suites
plus spacieuses. Le point fort : l’immense Duomo Presidential Suite, dotée d’un balcon filant et d’une vue imprenable sur la coupole de Brunelleschi. En outre, une salle de fitness modeste mais raffinée a été créée au sous-sol et propose des programmes d’entraînement quotidiens. Plaisirs de la table au restaurant Irene Vous préférez faire du sport dans le calme et éviter la foule ? Alors, profitez des heures matinales pour votre séance, avec en récompense l’excellent petit-déjeuner du restaurant Irene. Viennoiseries sucrées, charcuteries et fromages italiens savoureux, spécialités locales
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et brunchs classiques à la carte, tout le monde y trouvera son bonheur. Les végétariens et les intolérants au gluten ne seront pas en reste au buffet. Ici encore, ce sont les petites attentions qui donnent à l’hôtel tout son charme. Le soir, les choses sérieuses commencent au restaurant Irene, qui sert des plats toscans traditionnels avec une touche de modernité. Le chef Fulvio Pierangelini, connu pour ses menus inventifs, est en charge de la cuisine. Le sommelier Paolo Piccardi s’occupe de l’accompagnement des vins et a élaboré une carte riche de plus de 1 500 bouteilles, dont 250 vins rouges toscans millésimés. Le bar Irene offre une atmosphère speakeasy chic et une terrasse confortable, située directement sur la Piazza de la Repubblica, mais qui offre en même temps une agréable intimité. Le soir et la nuit en particulier, il y règne une ambiance très détendue, idéale pour terminer la journée en dégustant un Negroni maison vieilli en fût de chêne. Situation idéale au cœur de la ville Petit bémol pour les amateurs de sauna ou de bain de vapeur : il n’y a malheureusement pas d’espace bien-être avec piscine. La surface de l’hôtel n’a pas pu être agrandie en raison de sa situation au cœur de la ville. En revanche, il jouit d’un emplacement parfait : si vous quittez l’hôtel et descendez la rue sur votre droite, vous voici en un clin d’œil devant le Duomo de Florence. Dans l’autre direction, vous arrivez tout aussi vite à la Piazza della Signoria et donc directement au Palazzo Vecchio, à la Galleria degli Uffizi et au Ponte Vecchio. Les concierges sont toujours prêts à vous aider, que ce soit pour un taxi, un plan de la ville, une recommandation de restaurant ou une bouteille d’eau après une séance de shopping éreintante.
Luxair propose des vols directs vers Florence les jeudis et dimanches du 30 mars au 23 octobre. Les mardis du 1er avril au 24 juin et du 2 septembre au 21 octobre. luxair.lu
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F LO R E N C E
Le bar Irene à l’ambiance speakeasy est l’endroit idéal pour se détendre et profiter d’une atmosphère feutrée. EN HAUT À GAUCHE
Au restaurant Irene, l’élégance du design se retrouve aussi dans l’assiette, où tradition et créativité se rencontrent, entre tradition florentine et modernité raffinée. EN HAUT À DROITE
Un espace richement décoré ne laissant aucune place au vide ; toutes les chambres et suites regorgent d’oeuvres d’art et de livres soigneusement sélectionnés. EN BAS À GAUCHE
Sur la Piazza della Repubblica, vous êtes au coeur de Florence,au centre de l’effervescence florentine, où la vie bat son plein à toute heure de la journée ! EN BAS À DROITE
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Le goût de Florence La Trippa alla Fiorentina – voilà un véritable plat florentin réconfortant. Dans les ruelles sinueuses de Florence, ce plat de tripes cuisinées dans une sauce tomate épicée est presque aussi omniprésent que les œuvres de la Renaissance. Il marie la simplicité des ingrédients avec des saveurs profondément traditionnelles, transformant chaque bouchée en une petite célébration.
Trippa alla Fiorentina 2 personnes
∙ 500 g de tripes, ∙ ∙ ∙ ∙ ∙
20 minutes
préparées et nettoyées 400 g de tomates concassées (en conserve) 1 oignon, finement haché 2 gousses d’ail, finement hachées 1 carotte, coupée en petits dés 1 branche de céleri, coupée en petits dés
90 minutes
∙ 1 verre de vin blanc sec ∙ 2 c. à s. d’huile d’olive ∙ 1 petit bouquet de persil, haché ∙ sel et poivre, à votre convenance ∙ 1 c. à c. de flocons de piment séché (facultatif)
∙ parmesan fraîchement râpé, pour servir
Rincer les tripes sous l’eau courante et les couper en lanières. 2 Dans une grande casserole, faire chauffer l’huile d’olive. Ajouter l’oignon, la carotte et le céleri, et faire revenir à feu moyen jusqu’à ce qu’ils soient tendres. 3 Ajouter l’ail et faire revenir brièvement jusqu’à ce qu’il soit aromatique. 4 Ajouter les tripes et faire revenir quelques minutes pour qu’elles prennent un peu de couleur. 1
Déglacer avec le vin blanc et laisser réduire un instant. 6 Ajouter les tomates concassées et les flocons de piment. Assaisonner avec du sel et du poivre. Laisser mijoter à feu doux environ 1 à 1,5 heure, jusqu’à ce que les tripes soient tendres. 7 Avant de servir, incorporer le persil haché et garnir de parmesan fraîchement râpé. Servir avec du pain. 5
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T R I P C I TY
Saint-Sébastien, ma ville Jone Karres Azurmendi, journaliste francobasque titulaire d’un master en tourisme gastronomique, ne se contente pas de réaliser des reportages TV sur le Pays basque. Fondatrice d’Adorebasque, elle propose des visites guidées privées de sa ville natale. Le mieux ? Écouter ses histoires et anecdotes autour d’un verre de vin et de pintxos frais... Car dans cette capitale de la gastronomie, culture et art riment forcément avec plaisirs de la table ! adorebasque.com
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Texte Jone Karres Azurmendi
En cinq mots : maritime, élégante, gastronomique, sportive et cinématographique.
SAI N T- S É BAST I E N À table La vieille ville regorge de bars à pintxos, ces délicieux petits amuse-bouches typiques de la région. Une balade gourmande s’impose ! Mon coup de cœur : le Bar Martínez. Cette institution familiale de troisième génération propose de subtiles bouchées et une belle carte des vins. Les amateurs d’anchois fileront chez Txepetxa. La spécialité : des pintxos aux anchois déclinés en douze saveurs exotiques. Un délice ! De nombreuses célébrités y ont déjà leurs habitudes, tout comme les locaux. Et pour les champignons, Ganbara est imbattable.
Un verre ? Un vermouth en terrasse au Café de la Concha, rien de tel pour se détendre en admirant la vue imprenable sur la baie. Le GU, bar à cocktails branché du club nautique Nautico, occupe un bâtiment Bauhaus en forme de navire surplombant le port. Pour se faire plaisir, direction le Dry Bar du palace María Cristina (5 étoiles) et ses cocktails primés.
Shopping La marque locale Skunkfunk est mondialement connue pour ses vêtements, chaussures et accessoires originaux, recyclés et durables. Pour la mode basque, cap sur Amarenak : des costumes traditionnels revisités avec style, couleurs et motifs modernes. Que des pièces uniques. L’accessoire basque par excellence ? Le béret ! Pour dénicher l’original, direction Leclercq dans la vieille ville, une chapellerie historique des années 30 pleine de charme.
Incontournables La plus belle vue panoramique sur la baie ? Depuis le Monte Igeldo. Un funiculaire centenaire mène au parc d’attractions Belle Époque. Au pied de la montagne, trois immenses sculptures métalliques émergent des rochers : le Peigne du Vent, emblème de la ville, véritable musée à ciel ouvert où s’entremêlent vent et vagues. De la baie, un escalier monte jusqu’aux colorés Jardins du Palais Royal de Miramar.
Dormir En plein cœur du quartier chic, un ancien couvent transformé en ravissant boutique-hôtel : le Zenit San Martín. La réception et le bar à cocktails occupent l’ancienne chapelle, parfaite pour savourer un dernier verre. À deux pas, le Niza, propriété de la famille du célèbre sculpteur Eduardo Chillida, offre une vue spectaculaire sur la baie de la Concha. Quant à Zinema7, ancien cinéma, il propose aux cinéphiles un séjour digne du grand écran.
Secrets d’initié Pour explorer les quartiers hors des sentiers battus, enfourchez un vélo ! Le Tabakalera, ancienne manufacture de tabac reconvertie en centre culturel contemporain, propose expos et projets artistiques. Sa terrasse accueillante invite à la détente et à la gourmandise. Juste à côté, le charmant parc Cristina Enea. Amateur de navigation ? Cap sur l’île Santa Clara pour admirer une installation en bronze reproduisant le ressac dans son phare.
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C U LT U R E
L’Aveyron, voyage arty dans la ruralité française Texte & photos Philippe Bourget
Ce département d’Occitanie a fêté trois anniversaires en 2024 qui font encore l’actualité : les dix ans du musée Soulages à Rodez, les vingt ans du viaduc et les cent ans de la ganterie Fabre à Millau, éclairent d’une touche design cette terre réputée pour ses grands paysages et ses villages de charme.
Enzo Gal est un ouvrier heureux. À la ganterie Fabre de Millau, il taille à la main des peaux d’agneau que des employées transforment en gants sur d’antiques machines à coudre. « Nous sommes quatre ou cinq, pas plus, à exercer ce travail en ville », ditil. La ganterie est l’une des survivantes d’un secteur qui comptait 70 fabriques à la fin du XIXe. Dans les années 1980, la concurrence asiatique a contraint les derniers ateliers à miser sur le luxe. Fabre est passée d’un effectif de 300 personnes à une dizaine. Les 100 ans de la fabrique en 2024 ont coïncidé avec la demande d’inscription de la ganterie de Millau sur la liste du patrimoine culturel immatériel mondial de l’UNESCO. Stéphanie Perris est, elle aussi, une jeune
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femme accomplie. Cette ancienne journaliste a transformé en boutique-hôtel l’ancien couvent de la Salette que ses parents avaient acheté. Aux portes de Millau, près du Tarn, les murs en grosses pierres abritent quatre chambres et deux suites aménagées avec goût autour d’objets d’art. Un havre d’intimité qui séduit une clientèle parisienne ou du Benelux de passage. « Je cultive la discrétion », confirme Perris, pariant sur la nouvelle attractivité de la ville. Viaduc de Millau, œuvre design La cité populaire aux ruelles médiévales a trouvé une nouvelle respiration depuis l’ouverture du viaduc de Millau en 2004. Jeté au-dessus de la vallée du
AV E Y R O N La place de la Cité, rendue aux piétons en 2022, et la cathédrale de Rodez. EN HAUT
Enzo Gal, coupeur à la ganterie Fabre, à Millau. Un métier 100 % manuel, devenu rare. EN BAS
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Séverac-le-Château domine un paysage vert et vallonné, typique de cette partie de l’Aveyron. À GAUCHE
Les marchands de bovins au marché hebdomadaire de Laissac. Un monde d’hommes et de négociations serrées ! À DROITE
Dans le village de Peyre, la vue s’ouvre sur le viaduc de Millau. EN BAS
© M. Hennessy-Aveyron Attractivité Tourisme-CEVM
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AV E Y R O N Tarn, cet ouvrage hyper design de l’architecte Norman Foster livre ses hauts piliers blancs soutenus par des haubans. Le Site du viaduc de Millau (aire d’autoroute) permet d’admirer l’ouvrage et de connaître son histoire. Le viaduc est devenu une attraction touristique, en effet, 800 000 personnes le visitent chaque année. Parmi eux, des Européens, des Coréens, des Japonais, des Indiens… Pour tous, le viaduc est devenu une étape d’un voyage en France. Des visites guidées sont même proposées. Dix Plus Beaux Villages de France, record d’Occitanie Prolonger le séjour ici est une bonne idée. Près du viaduc, voici Peyre, l’un des dix Plus Beaux Villages de France situés en Aveyron. Au pied d’une falaise au-dessus du Tarn, ce bourg déploie en arc de cercle ses maisons de calcaire, dont certaines sont troglodytes. Les ruelles pentues offrent en prime des vues originales sur le viaduc, trait d’union entre deux plateaux calcaires. Un décor comme un symbole. Car l’Aveyron est découpé en territoires dont chacun possède une identité forte : le causse du Larzac, végétation maigre et moutons ; l’Aubrac et ses grands espaces ; les gorges du Tarn, de la Dourbie, de la Truyère… De Millau à Rodez, les paysages confirment ce statut de terre rurale, scandée de villages remarquables. Ainsi de Séverac-le-Château : de ruelles en passages couverts, ce vieux bourg fortifié, en haut duquel trône un château en ruines, livre un superbe patrimoine moyenâgeux. Il est illustré par la Maison des Consuls et celle de Jeanne, l’une des plus anciennes bâtisses du Sud-Ouest (XIIIe siècle).
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Sur le pont de SaintGeniez-d’Olt, cette statue représente une légende locale, celle des « Marmots ». EN HAUT
Le Musée Soulages, à Rodez. En acier corten, il est lui-même une œuvre contemporaine.
Des villages d’une grande poésie Il faut prendre aussi le chemin de la vallée du Lot. Deux bourgs de charme se tiennent au bord de l’eau : Saint-Geniez-d’Olt et Sainte-Eulalie-d’Olt. Le premier, Petite Cité de Caractère, aligne ses maisons de part et d’autre de la rivière. Il fut jadis une importante cité drapière. Comme Peyre, le second est classé parmi Les Plus Beaux Villages de France. Sur la rive gauche du Lot, il dévoile la poésie de tant de bourgs français : un site paisible près de la rivière ; un château ; des demeures anciennes restaurées ; de vieilles portes en bois et des escaliers usés ;
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ainsi qu’une pléiade de petites boutiques d’art et d’artisanat. Musée Soulages, la magie du noir Cap sur Rodez. La capitale de l’Aveyron possède un cœur de ville plaisant. Autour de sa cathédrale, totem de grès rose visible de loin, la cité se pare de placettes et de ruelles bordées de maisons médiévales et d’hôtels particuliers du XVe au XVIIIe siècle. Au musée Fenaille, on verra l’étonnante collection de statues-menhirs, héritage d’un art du néolithique. Mais c’est le musée Soulages qui est la vitrine de la ville. L’ar-
tiste Pierre Soulages a construit son image avec son art si rare de peindre le noir. Le musée explore la capacité de cette couleur à exalter les autres. Tout est fonction de l’heure à laquelle on regarde les tableaux, sous quel angle, à quelle saison... L’Aveyronnais Soulages est l’un des rares artistes à se voir consacrer un musée de son vivant. Inauguré en 2014 dans son enveloppe d’acier design, il laisse à chacun le soin de voir ce que son imagination lui dicte. Le musée est l’exemple ultime de la nouvelle influence arty de ce département historiquement rural.
AV E Y R O N
Breviarium
NOUVELLE-AQUITAINE
AUVERGNE-RHÔNE-ALPES
Laissac Saint-Geniez-d’Olt Sainte-Eulalie-d’Olt Rodez Peyre
Séverac-le-Château Millau
PROVENCE-ALPES CÔTE D’AZUR
Toulouse
Montpellier
OCCITANIE
ANDORRE ESPAGNE
44° N 2° E tourisme-aveyron.com
À faire absolument Chaque mardi à Laissac, dès 7 h, se tient un marché de gros de bovins et d’ovins, le plus grand de France. Les marchands en blouse grise échangent les têtes de bétail, l’acheteur glissant dans la poche du vendeur son offre de prix que le second fait mine de refuser. On appelle ça la patche (« tope-là ! »). Veaux, vaches, taureaux sont échangés ainsi, tandis que les ovins sont vendus aux enchères.
À éviter Trop manger ! Réputé pour sa table, l’Aveyron est gourmand. Il y a le roquefort, sa vitrine fromagère. Mais aussi la flaune, gâteau au petit lait de brebis parfumé à la fleur d’oranger (le cheesecake de l’Aveyron), le gâteau à la broche et le célèbre aligot-saucisses, redoutable alliage de viande de porc et de purée de pommes de terre mélangée à du fromage, de la crème et du beurre.
Trésors cachés En plus des bourgs classés parmi Les Plus Beaux Villages de France, la balade entre Millau et Rodez révèle d’autres villages remarquables. C’est le cas de Bertholène et de son château en ruines, de La CapelleBonance au bout du causse de Séverac et surtout de Vimenet, minuscule village ceint de murailles dans lequel on pénètre par une porte munie d’une herse donnant accès à une église fortifiée.
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Le goût de l’Aveyron Parmi les trésors culinaires de l’Aveyron, l’Aligot occupe une place de choix. Cette alliance parfaite entre une purée de pommes de terre onctueuse et le fromage typique Tome de l’Aubrac dépasse le simple accompagnement : c’est une véritable expérience. Avec sa texture filante et sa saveur généreuse, l’Aligot incarne à lui seul le charme rustique et l’authenticité des traditions gastronomiques de la région. Laissez-vous transporter, à travers cette recette, dans les villages pittoresques et les vastes plateaux du pays, où simplicité rime toujours avec délice. Bon appétit !
L’Aligot de l’Aveyron 4 personnes
15 minutes
30 minutes
∙ 1 kg de pommes de terre ∙ 100 g de beurre ∙ 250 g de crème fraîche ∙ 400 g de tome fraîche de l’Aubrac
∙ sel, poivre ∙ ail (facultatif)
coupée en lamelles
Préparer une purée avec les pommes de terre puis ajouter le beurre et la crème fraîche. Assaisonner avec du sel et du poivre. 2 Ajouter la tome dans la purée bien chaude, et l’ail si vous le souhaitez. 3 Laisser fondre, tourner, tourner, tourner à la spatule (oui, ça fait mal aux bras mais on s’accroche !) 4 Étirer, faire filer… L’Aligot est prêt ! 1
Astuce Nous allons vous dévoiler notre petit secret de la recette de l’Aligot inratable : sortez la tome fraîche assez tôt pour qu’elle soit à température ambiante au moment de l’incorporer à la purée. La tome fondra plus vite et s’amalgamera plus facilement.
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Avec des dimensions imposantes mais sans être démesurées, le Seabourn Encore reste un navire à taille humaine. Il n’embarque que 604 passagers maximum, ce qui lui permet de rester convivial. Ultra moderne, il fait partie d’une flotte récente et offre un confort soigné. EN HAUT
© Seabourn
Sixième île plus grande de l’Adriatique, située au sud de la Croatie, Korcula est une île montagneuse et verte. On l’aborde par sa face est, en débarquant devant la ville fortifiée de Korcula. EN BAS
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La côte croate au fil de l’eau Texte Martine Carret
Découvrir le littoral croate de Dubrovnik jusqu’en Slovénie sur un bateau de croisière permet de ralentir le rythme, de s’imprégner réellement des paysages, de se laisser porter par les flots de l’Adriatique tout en lâchant prise.
Le bruissement de la coque sur les vagues résonne doucement à mes oreilles, comme une tendre musique qui me fait plonger dans les bras de Morphée. À perte d’horizon, la mer procure une sensation grisante de liberté. Au-dessus de ma tête, la Voie lactée étincelle tandis que la lune illumine de ses reflets dorés la Méditerranée. Ces scintillements sont tellement gracieux que je n’ai qu’une envie : que la magie se prolonge jusqu’au bout de la nuit. Bercée par le glissement de cet imperturbable paquebot baptisé Encore, je m’assoupis dans le transat de la terrasse. Korcula, la légende de Marco Polo Depuis le nouveau port de Dubrovnik, le navire a pointé durant la nuit son cap au nord, direction l’île de Korcula. Très verte, la sixième plus grande île de l’Adriatique
semble montagneuse, pourtant on y cultive aussi la vigne depuis plusieurs centaines d’années. Au petit matin, la ville éponyme et ses ruelles blanches semblent endormies par la torpeur estivale. Un moment idéal pour en faire le tour par l’extérieur. Cette ancienne cité médiévale qui s’avance dans la mer est enserrée de remparts qu’une vingtaine de minutes suffisent à contourner. On pénètre ensuite en cœur de ville, en serpentant dans des ruelles tarabiscotées. Un inédit Musée des Icônes se révèle passionnant, tout comme la cathédrale Saint-Marc dont on visite le clocher. Intrigante aussi, cette maison censée avoir appartenu à la famille de Marco Polo (1254 – 1324). Nul ne sait si le célèbre explorateur est réellement né ici, mais un Centre d’interprétation lui est consacré : « La république
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de Venise dominait l’Adriatique à son époque. Le nom de Polo est attesté dans de nombreux registres », explique la guide. Les divers objets en bois et en porcelaine ou les tableaux qui illustrent ses voyages en Orient nous plongent dans une époque inédite, celle où le mot découverte prenait tout son sens. On imagine aisément l’émerveillement que suscitaient les soieries, les nacres, les bois exotiques, la marqueterie et les épices rapportées de ses périples. Zadar, l’impériale Le lendemain, réveil à Zadar. Sur sa presqu’île, la ville semble immense, mais ses dimensions sont en réalité à taille humaine. On l’arpente en tous sens, admirant notamment la cathédrale Sainte-Anastasie, ouvrage roman des XIIe – XIIIe siècles, et le forum antique face à l’église Saint-Donat où sont mis en valeur quelques vestiges de l’époque romaine. On ne rate surtout pas la très belle porte de la Terre Ferme, qui à l’époque de la Sérénissime (dont le lion ailé orne le fronton) permettait aux piétions et aux attelages de pénétrer dans la ville fortifiée. Le musée du verre antique remporte le gros coup de cœur du jour. La diversité des formes, la variété des couleurs, la finesse des anses, la délicatesse et la transparence des tasses, des soucoupes, des coupelles, âgées de près de deux millénaires pour certaines, laissent pantois les visiteurs. Balnéaire Opatija La troisième étape nous conduit en Istrie, au fond de la baie de Kvarner où nous surprend la belle cité balnéaire d’Opatija. L’influence laissée par la République de Venise y est encore très présente. La ville a conservé son faste des
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Bâtie sur les fondations d’un forum romain dont on aperçoit quelques vestiges, l’église de style préroman de plan circulaire était dédiée à Saint Donat de Zadar. Désacralisée, elle accueille désormais diverses expositions. À GAUCHE
De toute beauté, le musée du verre antique ne se boude pas ! À DROITE
© Martine Carret
L’esplanade de Zadar offre un champ infini de balades. On effectue le tour de la presqu’île à pied en longeant le bord de mer. EN BAS
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Sur la côte orientale de l’Istrie, au creux de la baie de Kvarner, Opatija est une cité balnéaire charmante, avec ses hôtels particuliers typiques du début XXe.
Il faut bon déambuler et grimper sur la pente douce de la colline de la ville de Hvar pour jouir d’un panorama unique sur les flots bleutés de l’Adriatique.
XIXe – XXe siècles, lorsque les célébrités et les têtes couronnées s’y pressaient en villégiature. En longeant sur plusieurs kilomètres l’interminable front de mer, on admire les belles façades colorées et sculptées des cossus hôtels particuliers, et on se prélasse sur un banc au milieu de fleurs exotiques. Charmes italiens à Koper Dans les rues de Koper, quatrième halte, l’accent des habitants devient chantant. Ici, on ne parle pas croate, mais italien !
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Trieste n’est qu’à 20 kilomètres de cette petite ville slovène et l’influence architecturale italienne y est indéniable : grandplace avec cathédrale et campanile autour de laquelle s’organisent des ruelles périphériques. Nous optons pour un tour en bus, qui nous entraîne à Padna, petit village sur une colline, afin de profiter de beaux panoramas sur le littoral. Hvar La semaine s’achève par une journée en mer avant d’arriver sur la monta-
gneuse île de Hvar, où nous accostons devant la ville éponyme, ses murailles XIIIe siècle, sa forteresse perchée sur une colline, son très beau théâtre italien. Son architecture reflète la mosaïque de cultures disséminées au fil des siècles et des invasions : grecques, romaines, byzantines, slaves et vénitiennes… On y déguste une glace à la lavande, arbrisseau emblématique de la région. Le retour au port de Dubrovnik ponctue une semaine sans anicroches. Un mot pour conclure ? Encore !
HONGRIE
Zagreb Koper
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Breviarium
SLOVÉNIE
CROATIE Opatija
Zadar BOSNIE-HERZÉGOVINE
Hvar Korcula Dubrovnik
ITALIE
Mer Adriatique
42° N 18° E
seabourn.com
À faire absolument S’offrir un temps pour soi sur le sundeck The Retreat. Il s’agit d’un espace privatif, en haut du bateau, avec jacuzzi. Quinze cabanes abritent fauteuils, canapés, table et chaises, chaises longues, peignoirs, tongs, TV à écran plat, réfrigérateur avec boissons. La location de l’espace s’effectue à la demi-journée ou à la journée. Des hôtesses apportent à déjeuner suivant vos désidératas.
À éviter Se connecter au wifi. Pour décompresser, partez l’esprit libéré de toute contingence professionnelle. Laissez-vous porter par l’aventure. Coupez les données mobiles de votre téléphone, oubliez les minutes qui passent et savourez le vent du large qui effleure votre visage. Ne vous précipitez pas sur le code wifi que l’on vous donne. Oubliez-le et profitez pleinement du voyage.
À savoir Le Seabourn Encore a été construit en 2016 dans les chantiers Fincantieri en Italie. 213 mètres de long pour 26 de large. Il accueille 604 passagers maximum, dans 302 cabines qui disposent toutes d’un balconnet avec table et fauteuils. 400 membres d’équipage sont au service des passagers. On compte trois piscines extérieures, une piscine intérieure, une salle de fitness, un spa et un théâtre pour les animations du soir. seabourn.com
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Le goût de la Croatie Le riz Djuvec est un élément incontournable de la cuisine balkanique. En Croatie, il est souvent servi comme accompagnement des spécialités grillées tant appréciées et célèbres du pays. La recette du riz Djuvec varie d’une région à l’autre, et presque chaque famille a sa propre version de ce plat à la fois simple et savoureux. Voici une recette de base simple que vous pouvez utiliser comme guide et adapter selon vos envies. Comme digestif, un Slivovitz est fortement recommandé. Bon appétit !
Riz Djuvec à la croate 2 personnes
10 minutes
∙ 150 g de riz long grain ∙ 1 gros poivron rouge, coupé en dés ∙ 1 oignon moyen, finement haché ∙ 2 gousses d’ail, finement hachées ∙ 200 g de tomates, coupées en dés (fraîches ou en conserve)
∙ 1 petite carotte, coupée en dés
30 minutes
∙ 2 c. à s. d’ajvar ∙ 1 c. à s. de paprika (doux) ∙ 1/2 c. à c. de thym séché ∙ 250 ml de bouillon de légumes ∙ 2 c. à s. d’huile d’olive ∙ sel, poivre, selon votre convenance ∙ persil frais, pour garnir
Dans une casserole de taille moyenne, faire chauffer l’huile d’olive. Ajouter l’oignon, l’ail, le poivron et la carotte, et faire revenir à feu moyen pendant 5 minutes jusqu’à ce que les légumes soient tendres. 2 Incorporer le paprika, le thym et l’ajvar, et faire cuire encore une minute. 3 Ajouter le riz et faire revenir brièvement pour qu’il absorbe les arômes. 1
Ajouter les tomates et le bouillon de légumes. Assaisonner avec du sel et du poivre. 5 Porter à ébullition, puis réduire le feu et laisser mijoter à couvert pendant 20 minutes, ou jusqu’à ce que le riz soit tendre et que le liquide soit complètement absorbé. 6 Retirer du feu et laisser reposer 5 minutes. Garnir de persil frais avant de servir. 4
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Texte Birgit Weidt
À quoi peut bien servir une église si plus personne ne vient y prier ? Transformer plutôt que démolir : la société se montre désormais moins frileuse à l’idée de convertir des bâtiments désacralisés en lieux accessibles au public. Les nouvelles utilisations contribuent à préserver l’architecture historique tout en créant un espace de rencontre.
1 Boekhandel Dominicanen, Maastricht Avec 300 églises, Maastricht comptait tout simplement trop de lieux de culte pour ses 125 000 habitants. La plupart d’entre elles ont été désacralisées et transformées en 1794, comme l’église des Dominicains, qui a notamment servi de ring de boxe et de salle d’exposition. Avant qu’elle ne tombe à l’abandon, Ton Harmes, originaire de Maastricht, a eu l’idée d’en faire une librairie. Il a restauré le bâtiment et a ouvert le Boekhandel Dominicanen en 2004. La salle de 23 mètres de haut peut accueillir 50 000 livres. Tout au fond, là où se trouvait autrefois l’autel, le café Coffeelovers invite à la détente, particulièrement les étudiants et les visiteurs de la ville.
boekhandeldominicanen.nl
© Hugo Thomassen
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Dieu soit loué !
C U LT U R E 2 Hotel de Orangerie, Bruges Boutique-hôtel quatre étoiles situé dans un ancien couvent du XVe siècle, l’Hotel De Orangerie offre une vue fascinante sur le pittoresque canal du Dijver. Des éléments historiques y côtoient le confort moderne. Les 20 chambres élégantes sont équipées d’un mobilier de qualité et offrent une atmosphère unique. L’hôtel est situé au cœur de Bruges, à quelques minutes à pied de la place du marché animée, de l’impressionnant beffroi et du musée Gruuthuse, incontournable pour les amateurs d’art et d’histoire.
hotelorangerie.be/fr
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© Europe à la Carte
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3 Garden Museum, Londres St Mary-at-Lambeth est une église impressionnante située au cœur de Londres, plus précisément dans le quartier de Lambeth. Construite au XIe siècle, elle marie l’architecture médiévale et victorienne : une esthétique qui vaut le coup d’œil ! Aujourd’hui, l’église abrite le Garden Museum, qui présente tout ce qui tourne autour de la culture britannique des jardins. Les visiteurs peuvent y découvrir l’évolution des parcs, jardins et paysages au fil des siècles. Le musée abrite une foule d’expositions, d’ateliers et d’événements qui raviront les fans de jardinage comme les familles. Et aux abords de l’église ? Le jardin récemment aménagé invite à la détente et constitue un havre de paix dans l’effervescence de Londres.
gardenmuseum.org.uk
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C U LT U R E 4 Église Saint-Paul, Bâle Construite en 1900 comme lieu de culte protestant, l’église Saint-Paul est un exemple majeur de l’architecture de l’époque. Après sa fermeture en 2001, le bâtiment attendait une nouvelle destinée. Grâce à un réaménagement complet, l’église Saint-Paul a été transformée en « église culturelle », qui fonctionne aujourd’hui comme lieu de manifestation vivant. Celui-ci accueille diverses activités culturelles, des concerts, des expositions et d’autres événements qui enrichissent la vie culturelle de Bâle. Dans cette métamorphose, l’impressionnante architecture historique a été associée à des éléments modernes, créant ainsi un espace accueillant, ouvert à la communauté et favorisant les rencontres créatives.
© Alexander Steinert
kulturkirche-paulus.ch
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Les macaques vivent à la fois en captivité et à l’état sauvage à l’île Maurice. On estime que le nombre d’animaux vivant à l’état sauvage se situe entre 25 000 et 35 000 individus. EN HAUT
Le Crystal Rock, formation rocheuse naturelle spectaculaire, se dresse au large de la côte sud-ouest de Maurice, à environ 200 mètres du rivage, émergeant tel un monument géologique au milieu de l’océan. EN BAS
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Vacances sous les cocotiers Texte Wibke Carter
Plages de sable blanc, lagons turquoise et végétation luxuriante : les îles tropicales offrent un charme incomparable, surtout lorsque l’hiver refroidit notre quotidien. Des Caraïbes à l’océan Indien, ces paradis ensoleillés attirent les voyageurs en quête de repos, d’aventure et de cultures lointaines envoûtantes.
1. Île Maurice Mark Twain a un jour décrit avec justesse cette île magique, souvent qualifiée de joyau de l’océan Indien : « Dieu a d’abord créé l’île Maurice, puis le Paradis à son image ». Et il n’exagérait pas, car avec ses lagons intacts, ses récifs coralliens protecteurs et ses montagnes imposantes qui se terminent par des plages de sable blanc, c’est effectivement un paradis sur terre. Mais l’île Maurice n’est pas seulement une merveille de la nature, c’est aussi un melting-pot culturel où les influences indiennes, françaises et africaines sont bien vivantes. La capitale Port Louis incarne cette diversité avec son architecture coloniale, ses marchés animés et ses délices culinaires. La côte est abrite des villages de pêcheurs idylliques, tandis que l’intérieur de l’île offre aux amateurs de randonnée des forêts luxuriantes et des sentiers en pleine
nature. Parmi les curiosités, ne manquez pas la majestueuse cascade de Chamarel, la Terre des sept couleurs et l’île aux Cerfs, connue pour ses plages désertes et ses nombreuses activités nautiques. 2. Rarotonga Rarotonga est si minuscule qu’il faut zoomer sur la carte pour visualiser la plus grande des îles Cook dans le bleu infini. Elle se trouve au milieu du Pacifique sud, à mi-chemin entre la Nouvelle-Zélande et Hawaï. Environ 15 000 habitants vivent sur l’île, dont on peut faire le tour en très peu de temps, que ce soit en voiture, en bus ou même à pied. Les plus intrépides se lanceront à la découverte de son cœur verdoyant, qui ne possède pas de véritable route et abrite des montagnes volcaniques. Pour un bel aperçu de ses plages pittoresques, embarquez pour
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une excursion en kayak de mer. Si vous souhaitez explorer les îles environnantes, faites un crochet par l’atoll d’Aitutaki et son lagon turquoise. Des raies, des tortues et des animaux marins multicolores s’y ébattent en toute liberté. La troisième plus grande île, Atiu, qui compte environ 400 habitants, vaut également le détour : c’est le paradis des oiseaux, notamment le rare kopeka, que l’on ne trouve nulle part ailleurs. 3. Martinique Si de nombreuses îles des Caraïbes se ressemblent, un élément distingue clairement la Martinique de ses voisines : la joie de vivre à la française qui y règne. En tant que département d’outre-mer, cette île des Petites Antilles offre un mélange unique de charme caribéen et d’esprit gaulois. Alors que Fort-de-France, la capitale animée, abrite environ un quart de la population et attire les touristes avec son impressionnante forteresse du XVIIe siècle, de grandes parties de l’île restent sauvages et intactes. La montagne Pelée, un volcan encore actif qui a détruit la ville de Saint-Pierre en 1902, domine le paysage. Véritable carte postale, la Martinique fascine par ses forêts tropicales, ses montagnes et ses plages comme la grande anse des Salines. Les plantations de bananes et de canne à sucre marquent le décor luxuriant, tandis que le manioc, les patates douces et les ignames font partie des classiques de la cuisine insulaire. Envie de fuir l’agitation ? Immergez-vous le temps d’une plongée pour admirer les fascinants récifs coralliens à proximité de la côte. 4. Zanzibar Comme si cet archipel de l’océan Indien, composé de palmiers, de sable blanc et d’une mer bleu saphir, n’était pas déjà suffisamment envoûtant, son surnom d’« îles aux épices » ajoute à Zanzibar une bonne dose d’exotisme. Composé de plus de 40 îles, il fusionne avec le Tanganyika dans les années 1960 et
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À Rarotonga, des températures de l’eau entre 23 °C et 28 °C, plus de 70 espèces de coraux et une riche faune marine font de l’île un paradis pour la plongée. À GAUCHE
© Ben Teina @jungleclix 26
En Martinique, une diversité botanique extraordinaire se déploie, avec une multitude d’arbres, de fleurs et de plantes, comme ce nénuphar. À DROITE
© Comité Martiniquais du Tourisme
À Zanzibar, la meilleure période pour le kitesurf s’étend de décembre à mars et de juin à septembre. EN BAS
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Maui, la deuxième plus grande île de l’archipel hawaïen, s’étend sur plus de 50 km de plages.
est aujourd’hui l’un des deux États semi-autonomes de la Tanzanie. Mais son histoire remonte à bien plus longtemps : l’ancien siège du gouvernement, Stone Town, est une ville historique millénaire. Ses ruelles sinueuses mènent à des mosquées, des hammams et un palais de sultan : des siècles de culture africaine, indienne, arabe et européenne ont laissé leurs traces. Une excursion d’une journée dans cette ville est donc un passage obligé. Les plages comme celle de Nungwi Beach sont également incontournables. D’humeur aventurière ? Explorez les îles plus authentiques de Pemba ou Mnemba. Enfin, Zanzibar doit son surnom à la production locale d’épices, que vous pourrez
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découvrir lors de cours de cuisine et directement dans les plantations. 5. Maui L’archipel d’Hawaï est considéré comme une perle très prisée du Pacifique : sauvage et authentique, paraît-il. Composée des deux volcans Haleakalā et Mauna Kahālāwai, sa deuxième plus grande île, Maui, est entourée de plages aux diverses nuances de blanc, d’or et de noir. Sur la plage populaire de Ka’anapali se trouvent de nombreux complexes hôteliers où les visiteurs peuvent s’immerger dans la culture polynésienne, que ce soit en dansant le hula traditionnel ou en prenant des cours de surf ou de ukulélé.
Mais il n’y a pas que la plage qui attire, les excursions sur l’eau ou à l’intérieur de l’île promettent également des expériences palpitantes : de mi-décembre à mai, vous pourrez observer des baleines à bosses au large des côtes, et, si vous louez une voiture, vous partirez à la découverte de la légendaire route panoramique Road to Hana, qui traverse une forêt tropicale dense et longe de nombreuses cascades. À l’intérieur des terres, les randonneurs peuvent explorer le parc national Haleakalā ou visiter des manufactures et des fermes locales qui proposent leurs savoureux produits, du miel à l’ananas, dans les nombreux restaurants farm-to-table.
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1
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3
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5
5
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Île Maurice Océan Indien
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Rarotonga Pacifique sud
3
Martinique Caraïbes
4
Zanzibar Océan Indien
5
Maui Pacifique
3
4 2
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Le monde des félins : safari en Zambie Texte & photos Laurent Nilles
En Zambie, les premiers safaris d’observation de la faune (par opposition aux expéditions de chasse) sont recensés dès les années 1950. Mais le pays reste un bijou préservé pour les voyageurs désireux de découvrir l’Afrique authentique. Ici, pas de boutiques de souvenirs à l’entrée des parcs nationaux, mais une nature intacte à perte de vue et une densité étonnamment élevée de félins : les lions et les léopards sont presque toujours du voyage !
« L’Afrique du Sud attire surtout les novices du safari, la Namibie est idéale pour les campeurs et les auto-touristes, mais la Zambie est une perle inexplorée, une destination pour les vrais connaisseurs », s’amuse le Canadien bronzé à la chemise cargo délavée qui prend place à mes côtés dans le monomoteur Cessna Caravan. Nous sommes seulement trois passagers à bord lorsque l’avion à hélices décolle, à la minute près. Dans le hall d’enregistrement du terminal domestique de Lusaka, aucune trace d’autres touristes. C’est bon signe, car j’espère trouver des espaces sauvages déserts et une nature intacte dans les parcs nationaux du pays ! Des éléphants au crépuscule Moins d’une demi-heure plus tard, nous virons déjà au-dessus de notre destination, une piste d’atterrissage tracée dans la brousse sur les rives du Zambèze. Le pilote
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sourit et nous fait signe de patienter encore un peu. Par la fenêtre rayée du cockpit, nous apercevons une éléphante et son petit qui, effrayés par le bruit du moteur, traversent précipitamment le tarmac et nous obligent à faire un petit tour d’honneur dans le ciel. Un léger retard plutôt sympathique ! Après l’atterrissage, je dis au revoir au Canadien, accueilli avec enthousiasme par deux guides, et je monte dans le Toyota Land Cruiser couleur sable qui nous attend déjà, mon compagnon de voyage et moi. Pas de temps à perdre, notre safari commence immédiatement malgré l’heure tardive. Un troupeau d’hippopotames baignés par la lumière chaude du soleil couchant et un éléphant massif sur la rive du fleuve au crépuscule nous offrent les premiers aperçus de notre livre d’images africain. Pile dans le thème, car le parc national du Bas-Zambèze est célèbre pour ses grands troupeaux d’éléphants, et nous ne
Z AM B I E Une grosse prise au petit déjeuner : un papillon a été victime du guêpier. EN HAUT
À la rencontre des pachydermes zambiens : indifférent à notre voiture de safari, un éléphant cueille des feuilles dans un arbre pendant que nous retenons notre souffle. EN BAS
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AV E N T U R E
Ce bébé phacochère n’a pas fait de vieux os. À GAUCHE
Il y a quelques instants, ces petits étaient si tranquilles dans l’herbe et dormaient ... À DROITE
Une meute de lions au coucher du soleil. L’Afrique comme dans un livre d’images. EN BAS
C’est de peu que cette lionne a manqué la rive opposée du petit ruisseau. PAGE SUIVANTE
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Z AM B I E nous lasserons pas d’observer les placides pachydermes le lendemain. Mais il y a bien plus à découvrir : des guêpiers aux couleurs magnifiques qui attrapent élégamment des insectes dans les airs, des guibs harnachés, des koudous et des centaines d’impalas, toujours sur le qui-vive, prêts à prendre la fuite au moindre signe de danger. Et bien sûr : les félins, que tout amateur de safari espère apercevoir. Contrairement aux antilopes, dont le plus grand souhait est de ne jamais les croiser ! Sous le charme des lions Le lion majestueux relève la tête. Il se montre peu intéressé par les observateurs indésirables qui se sont aventurés trop près de lui et de sa partenaire, et qui perturbent son rituel d’accouplement. Ses dents jaunâtres, tranchantes comme des couteaux, brillent dans sa gueule puissante, promesse d’une force mortelle. Un grognement profond accompagne cette menace sans équivoque. Le regard perçant des yeux jaunes réduit instantanément à néant la prétendue protection du véhicule de safari. Je me sens petit et vulnérable, pleinement conscient de ne rien pouvoir faire contre la violence indomptée du prédateur en cas d’attaque. Un avis que notre guide semble partager, car nous battons prudemment en retraite. C’est un comportement plutôt atypique, car d’habitude, les grands félins ne se laissent pas perturber par le vacarme des boîtes de conserve sur roues. Quelques jours plus tard, dans la région sauvage et isolée des plaines de Busanga, dans le parc national de Kafue, nous sommes étonnés de voir tout un groupe de lionnes et leur progéniture de quelques mois se protéger du soleil de midi à l’ombre de notre 4x4, sans agitation ni crainte, comme si nous faisions partie du paysage. En revanche, en fin de soirée, les lions s’activent et partent à la recherche de leur nourriture. Notre guide Idos connaît parfaitement les habitudes des animaux et nous conduit tout droit vers leurs terrains de chasse préférés. Nous observons une famille de lions s’approcher lentement de quelques antilopes cobes de lechwe rouges. Les félins semblent indifférents, nonchalants, mais cela fait partie de leur stratégie : chaque pas est calculé, chaque
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pause sert à réduire la distance qui les sépare de leur proie, sans éveiller les soupçons. Mon cœur bat plus vite et j’ai secrètement hâte de voir les lions en action. Mais les ongulés se rendent compte de l’imminence du danger et prennent la fuite en un éclair : l’effet de surprise est passé, la chasse d’aujourd’hui est un échec. Des chasseurs nocturnes Si les plaines de Busanga offrent les conditions idéales pour apercevoir des lions, le parc national de South Luangwa, à l’est de la Zambie, impressionne par sa remarquable population de léopards. « Là, un léopard ! », lance joyeusement notre guide depuis la cime d’un arbre, mais nos yeux inexpérimentés ont du mal à distinguer les pattes pointillées qui dépassent d’une branche dans les feuilles environnantes. Bien que plusieurs centaines de ces timides félins vivent dans la région, il n’est pas toujours évident de les apercevoir, car ils sont passés maîtres dans l’art du camouflage. Nous quittons l’animal endormi sur sa branche, dans une position qui paraît tout sauf confortable, mais nous notons bien l’endroit. En effet, contrairement à de nombreux autres parcs nationaux africains, nous avons ici l’occasion unique de partir à la recherche des chasseurs nocturnes même après le coucher du soleil. Quelques heures plus tard, nous retrouvons effectivement le léopard dans un arbre voisin, cette fois en compagnie d’une grosse proie. Un moment de bonheur, non seulement pour l’élégant félin qui se repaît avec satisfaction de son impala, mais aussi pour nous : une expérience marquante de plus dans notre voyage ! Deux autres léopards croiseront notre chemin les jours suivants, rendant notre safari encore plus réussi ! Le Canadien n’avait pas tort : c’est justement parce que de nombreux touristes ne connaissent pas la Zambie (ici, pas de rhinocéros, et donc aucune chance de pouvoir « cocher » tous les Big Five) que le nombre relativement faible de visiteurs crée une atmosphère intimiste, presque confidentielle. Une discrétion qui préserve un paradis sauvage pour les amateurs de safari, où les rencontres intenses avec les puissants félins resteront gravées dans ma mémoire pour longtemps.
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Z AM B I E Pendant la journée, on trouve les léopards généralement endormis dans un arbre, car ces chasseurs nocturnes ont alors trop chaud. EN HAUT
La famille phacochère pose pour l’appareil photo. À GAUCHE
Chez les impalas, il faut se battre pour obtenir les faveurs des femelles. À DROITE
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AV E N T U R E
Z AM B I E Une girafe sort curieusement sa tête des buissons. À GAUCHE
On peut aussi rencontrer des hippopotames sur la terre ferme, surtout au petit matin. Ils se réchauffent aux premiers rayons de soleil de la journée. EN HAUT
Au loin, le léopard a repéré des antilopes et se réveille d’un instant à l’autre. EN BAS
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AV E N T U R E
Un koudou se désaltère en restant toujours attentif à la présence d’un agresseur dans l’eau. À GAUCHE
Les avifaunes de Zambie ont également beaucoup à offrir, comme par exemple ce martinpêcheur malachite. À DROITE
Les mystérieux Nyau dansent lors d’un rituel dans un village du peuple Chewa. EN BAS
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Breviarium
TANZANIE RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
ANGOLA
Parc national de South Luangwa
MALAWI
ZAMBIE
Parc national de Kafue
NAMIBIE
Lusaka
MOZAMBIQUE
ZIMBABWE
BOTSWANA
13° S 27° E zambia.travel
À faire absolument La plupart des lodges proposent des safaris classiques le matin et l’après-midi. Sur demande (et avec supplément selon l’établissement), il est également possible de passer une journée entière, du lever au coucher du soleil, dans les parcs, avec un déjeuner pique-nique. Je vous le recommande vivement, pour une expérience de découverte sans contrainte de temps !
À éviter Outre le gros gibier, une multitude de petites bêtes pénibles peuple les parcs nationaux. Les mouches tsé-tsé, en particulier, vous accompagneront en permanence durant les safaris. Il est donc préférable de laisser vos shorts à la maison et de porter à la place des vêtements légers, longs et amples pour couvrir le plus de peau possible. Les couleurs claires sont recommandées, car les mouches sont particulièrement attirées par les tons sombres.
Trésors cachés Si vous souhaitez découvrir la richesse culturelle du pays en plus de la faune, il est recommandé de faire un détour du parc national de South Luangwa vers Katete et le Tikondane Community Center. Nous avons pu assister à une représentation pleine d’énergie des danseurs Nyau dans l’un des villages participant au projet. Une inscription quelques semaines à l’avance est nécessaire. tikondane.org
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R EC E T T E
Le goût de la Zambie La Zambie ne séduit pas seulement par sa nature sauvage intacte et sa faune impressionnante, mais aussi par sa cuisine savoureuse et authentique. L’un des plats les plus traditionnels est le Nshima, une simple mais nourrissante bouillie de maïs, qui occupe une place centrale dans presque tous les foyers. Accompagné d’un relish épicé au bœuf, il devient une combinaison harmonieuse qui marie saveurs et traditions. Ce plat se déguste non seulement avec les mains, mais aussi avec le cœur – un véritable symbole de la joie de vivre et de l’hospitalité zambiennes. Pour ceux qui souhaitent découvrir la Zambie dans leur assiette, le Nshima avec son relish au bœuf incarne à la perfection la simplicité et l’authenticité de cette cuisine.
Nshima avec relish de bœuf 4 – 6 personnes
20 minutes
Pour le Nshima ∙ 500 g de farine de maïs (fine, appelée « mealie meal » en Zambie) 1,5 l d’eau ∙ Pour le relish de bœuf ∙ 500 g de bœuf coupé en morceaux ∙ 2 oignons moyens hachés
1 heure
∙ 2 tomates mûres hachées ∙ 2 gousses d’ail hachées ou écrasées ∙ 1 c. à s. d’huile végétale ∙ 1 c. à s. de concentré de tomate ∙ 1 c. à c. de paprika ∙ sel, poivre, à votre convenance ∙ 500 ml d’eau ou de bouillon ∙ 1 carotte râpée
Le Nshima 1 Porter l’eau à ébullition dans une grande casserole. 2 Dans un bol séparé, mélanger 100 g de farine de maïs avec un peu d’eau pour former une pâte lisse. 3 Ajouter cette pâte dans l’eau bouillante tout en remuant vigoureusement pour éviter les grumeaux. 4 Réduire le feu à moyen et faire cuire pendant 5 minutes en remuant constamment. 5 Incorporer progressivement le reste de la farine de maïs (400 g), une poignée à la fois, en remuant avec une cuillère en bois jusqu’à l’obtention d’une consistance ferme et épaisse. 6 Former le Nshima en petites boules à l’aide d’une cuillère. Garder au chaud. La relish de bœuf 1 Dans une casserole, faire chauffer l’huile à feu moyen. 2 Faire revenir les morceaux de bœuf jusqu’à ce qu’ils soient dorés. Retirer et réserver.
Dans la même casserole, faire revenir les oignons jusqu’à ce qu’ils soient translucides, puis ajouter l’ail et faire cuire encore 1 minute. 4 Ajouter les tomates, le concentré de tomate, le paprika, le sel et le poivre. Mélanger. 5 Remettre le bœuf dans la casserole. Ajouter l’eau ou le bouillon et porter à ébullition. 6 Réduire le feu, couvrir et laisser mijoter pendant 30 à 40 minutes, ou jusqu’à ce que la viande soit tendre. Ajouter plus d’eau si nécessaire. 3
Le dressage 1 Placer une boule de Nshima sur une assiette. Ajouter la carotte rapée à côté et poser le relish de bœuf par-dessus. 2 Déguster avec les mains pour une expérience authentique, en utilisant le Nshima pour ramasser le relish.
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H É B E R G E M E N TS
Hôtels de rêve pour les sports d’hiver
Kulm Hotel
Woodridge
Saint-Moritz
Werfenweng
Fondé en 1856 par Johannes Badrutt, le célèbre hôtel historique cinq étoiles de la luxueuse station de ski suisse de SaintMoritz est considéré comme le berceau du tourisme hivernal. Cet établissement exclusif allie le charme alpin à une élégance intemporelle et offre à ses clients une vue à couper le souffle sur le lac de Saint-Moritz et les Alpes engadinoises environnantes. Outre des chambres élégantes, un éventail culinaire mariant spécialités locales et haute cuisine internationale, ainsi qu’un espace de bien-être complet, l’hôtel propose l’une des attractions d’hiver les plus remarquables : la patinoire naturelle du Kulm Country Club. Cette patinoire privée invite à vivre une expérience hivernale authentique, que ce soit pour patiner ou participer à des tournois de curling.
À Werfenweng, répondez à l’appel de la montagne en séjournant dans l’un des chalets Woodridge, un ensemble de douze cabanes en rondins de style canadien. Situées au-dessus de la ville, directement sur la piste de ski, elles sont entourées de hauts sommets sur trois côtés. Chaque chalet peut accueillir entre deux et dix personnes et est équipé d’une cheminée, d’une cuisine équipée et d’un balcon pour des vues panoramiques époustouflantes. Vous pourrez profiter d’une détente absolue dans le jacuzzi extérieur en sirotant une coupe de champagne tout en regardant la neige tomber. Pour le plaisir des papilles, un panier petit déjeuner avec des produits locaux est livré à la porte, et le soir, une fondue au fromage peut être réservée en supplément.
kulm.com
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woodridge.at
H É B E R G E M E N TS
Isbreen The Glacier
Deplar Farm
Jøkelfjord
Ólafsfjörður
Cet établissement unique, composé de cinq igloos spacieux, est situé dans le grand nord de la Norvège. Il offre une vue dégagée sur le fjord de Jøkel, un vaste espace et une salle de bain privée. Dotées d’une terrasse, d’un jacuzzi et de lucarnes pour observer la voie lactée, les aurores boréales ou le soleil de minuit, ces bulles cosy offrent un confort maximal, y compris le chauffage au sol et la climatisation. Afin de garantir les meilleures vues sur le ciel nocturne, aucun lampadaire n’a été installé à proximité des igloos et l’éclairage extérieur a été limité. Pendant la journée, les clients peuvent observer les baleines, faire un safari en motoneige ou une randonnée sur le glacier, pratiquer le ski de fond ou le kayak, et réserver une excursion en traîneau avec des huskies.
En Islande, là où l’on croit encore aux trolls et aux elfes, il n’est guère étonnant que le lodge le plus exclusif du pays se trouve dans une vallée isolée et recouverte de mousse. Il abrite treize chambres confortables et propices à la détente. L’éventail d’activités hivernales, dont beaucoup sont comprises dans le prix, propose notamment des promenades en traîneau, des randonnées en raquettes, de la pêche sur glace, du ski de fond ou de la motoneige. Pour faire le plein de sensations fortes, l’héliski est particulièrement prisé, et de nombreux habitués réservent leur excursion longtemps à l’avance. Ouvert toute l’année, le spa avec jacuzzi, sauna, bassin de flottaison à l’eau salée et piscine extérieure avec bar attenant, où les clients peuvent passer des heures à observer les aurores boréales, offre une véritable expérience de bien-être à l’état pur.
isbreentheglacier.com
elevenexperience.com
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AV E N T U R E
Le Boutique Hotel Casa Pan De Miel à Mazunte offre des couchers de soleil spectaculaires. EN HAUT
Avec un peu de chance, on peut aussi observer des tortues sur la longue plage de Chacahua. Mais attention, il faut absolument penser à se munir de chaussures, car le sable est brûlant à compter de midi. EN BAS
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OA X AC A
Au pays des agaves sauvages Texte & photos Katharina Raskob
Plages de rêve, spots de surf de renommée mondiale, faune et flore impressionnantes... L’État d’Oaxaca, au sud du Mexique, a beaucoup à offrir, y compris aux aficionados de la gastronomie.
Mon sang se glace et je fais un pas en arrière, prise de panique. La vendeuse m’assure : « Ils sont inoffensifs ». Dans sa main, elle tient un bocal à poissons rouges rempli de scorpions. Sans hésiter, elle plonge la main dedans et saisit un spécimen adulte par la queue. Elle me le tend fièrement et fait mine de le lancer vers moi, ce qui me fait instinctivement esquiver. Elle rit aux éclats. Il faut reconnaître cela aux Mexicains : ici, on a le contact facile. La joie de vivre des autochtones est contagieuse et c’est l’une des raisons qui rendent un voyage à Oaxaca si unique. L’élixir magique Si vous appréciez les arômes fumés, cet État du sud devrait figurer sur votre bucket list pour une autre raison :
il est considéré comme le berceau du mezcal. Cette eau-de-vie est produite exclusivement au Mexique, et environ la moitié à Oaxaca. Toutes les boutiques de souvenirs en proposent un vaste éventail. La « crema de mezcal », quant à elle, existe dans les goûts les plus divers, comme le fruit de la passion ou le cappuccino. Diluée avec du sirop d’agave, elle est donc plus douce et rappelle une liqueur crémeuse. Mais à quoi peut bien servir ce bol de scorpion mortels ? La vendeuse montre du doigt une partie de l’étagère contre le mur. Au fond de chaque bouteille, un scorpion flotte dans le liquide incolore. « Il aide à combattre les maladies et donne une force particulière », explique la vendeuse. Original comme placebo !
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AV E N T U R E
Une tradition familiale bien ancrée Vous ne trouverez pas de tels gadgets à la Mezcalería Gota Gorda de Zipolite. Ici, la priorité est donnée à une qualité de premier ordre. Un bon mezcal prend du temps. Selon la variété, les agaves doivent mûrir jusqu’à 25 ans avant de pouvoir commencer le processus de transformation. Un artisanat à part entière, qui exige un véritable apprentissage. C’est ce qui a poussé Dani Tatarin, mixologue maintes fois récompensée, à quitter son Canada natal en 2019 pour se consacrer au mezcal à Oaxaca. Aujourd’hui, elle travaille exclusivement avec des familles actives dans la production traditionnelle depuis trois générations ou plus. Les processus de production sont transmis au sein de la famille et peuvent varier fortement, ce qui souligne toute la diversité de cette eau-de-vie. « Lorsque je suis arrivée à Oaxaca il y a dix ans, j’ai loué un taxi pour découvrir les différentes régions. Nous nous sommes rendus dans de petits villages et avons demandé aux habitants où l’on pouvait trouver le meilleur mezcal. Je travaille encore aujourd’hui avec certaines des familles que j’ai ainsi rencontrées. Nous sommes très proches. Je suis même la marraine de la petite-fille de l’un de mes mezcaleros. Un véritable honneur pour moi ! », raconte Dani Tatarin. Alors que nous parcourons son élégante mezcalería, où l’on peut déguster des produits limités purs ou dans des créations de cocktails inventives, elle nous livre une petite anecdote : « Un jour, je me suis retrouvée coincée par un barrage routier. J’ai attrapé une bouteille de mezcal, je suis sortie de ma voiture et j’ai discuté avec les manifestants, qui étaient pour la plupart armés. J’ai découvert qu’ils protestaient contre une entreprise qui voulait ouvrir une mine sur cette partie du territoire. Nous avons partagé un litre de mezcal et, parmi près de 400 voitures, seule la mienne à été autorisée à passer. C’est pourquoi je prévois toujours un stock de mezcal dans mes bagages lorsque je voyage ».
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OA X AC A Dani Tatarin avec le mezcalero Felix Angeles. À GAUCHE
© Dani Tatarin (Gota Gorda)
Dani Tatarin ne produit pas seulement son propre mezcal, mais développe également des créations de cocktails créatives avec le distillat fumé, que l’on peut déguster dans sa mezcalería. À DROITE
Le coucher de soleil sur le spot de surf de Barra De La Cruz. Cette vague mondialement connue est surfée du premier au dernier rayon de soleil par des surfeurs du monde entier. EN BAS
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Les cœurs d’agave ont été préparés pour la production en enlevant les feuilles. Elles sont maintenant prêtes à être cuites dans le four de terre. EN HAUT
© Dani Tatarin (Gota Gorda)
On porte les tortues sur la plage dans de petites bassines en plastique. À GAUCHE
Les bébés tortues en route vers l’eau salvatrice. À DROITE
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OA X AC A
Une course à la survie Vous avez toujours rêvé de relâcher des bébés tortues ? La côte d’Oaxaca est l’endroit rêvé pour les amoureux des animaux ! Bien que la collecte, la vente et la consommation des œufs soient interdites par la loi depuis les années 90, il existe toujours des braconniers. « Tous les soirs, nous contrôlons la plage, nous ramassons les œufs et nous les apportons dans la station de reproduction clôturée », nous explique Miguel, l’un des employés du projet écotouristique de protection de la nature La Escobilla. Chaque année, plus de deux millions de tortues olivâtres viennent pondre leurs œufs sur cette partie de la plage. Lors des « arribadas », qui ont lieu une fois par mois pendant la période de reproduction de juin à février, plusieurs dizaines de milliers d’entre elles arrivent sur les côtes pour pondre en même temps. De petits bols en plastique remplis de tortues à la main, nous nous dirigeons vers la plage. « Ils sont déjà à l’affût ? », demandé-je en montrant les nombreux oiseaux qui tournent dans le ciel ou qui attendent patiemment, posés sur les poteaux des clôtures. Miguel acquiesce et trace une ligne à une quinzaine de mètres de la mer. « Il est important que les jeunes tortues ne soient pas lâchées directement dans l’eau. Le trajet de la plage à la mer joue un rôle d’imprégnation essentiel et leur permet d’acquérir des informations importantes sur leur environnement, dont elles auront besoin plus tard. Une fois adultes, les tortues reviennent toujours sur la plage où elles sont nées pour y pondre leurs œufs », explique-t-il. Nous assistons à une véritable course contre la mort. Aussi vite qu’ils le peuvent, mais avec une lenteur cruelle, les bébés entament leur voyage vers la vie. Difficile de ne pas se précipiter derrière la ligne pour les transporter dans l’eau protectrice. Nous espérons sans cesse que la prochaine vague les rapprochera suffisamment du bord pour qu’ils puissent être emportés par les flots. Mais tous n’y parviennent pas et c’est ainsi qu’une de mes tortues disparaît dans le bec d’un oiseau de mer juste avant l’horizon bleu. « C’est le cours de la vie », me dit Miguel. Seule une tortue sur mille environ survit jusqu’à l’âge adulte. La contribution apportée par les projets de protection de la nature, comme ici à La Escobilla, est donc d’autant plus importante.
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Depuis le Boutique Hotel Casa Pan De Miel à Mazunte, on peut contempler l’océan Pacifique.
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OAXACA
Breviarium
PUEBLA
VERACRUZ
TABASCO
OAXACA
Oaxaca de Juárez
GUERRERO
CHIAPAS
Pluma Hidalgo Lagunas De Chacahua
La Escobilla Zipolite
17° N 96° O visitmexico.com
À faire absolument Même si vous n’êtes pas un aficionado du café, nous vous recommandons de participer à une excursion dans le village de montagne de Pluma Hidalgo. C’est non seulement une agréable façon d’échapper à la chaleur de la côte, mais aussi l’occasion d’apprendre une foule de choses intéressantes sur la culture du café. De nombreux cultivateurs proposent des visites guidées de leurs plantations suivies d’une dégustation. En outre, les forêts tropicales brumeuses abritent une flore et une faune impressionnantes, que l’on peut explorer lors d’une randonnée.
À éviter Lorsque l’on relâche les bébés tortues, il y a quelques règles à respecter en tant que visiteur. Même si la tentation est grande, il ne faut en aucun cas toucher les petits. D’une part, parce que leur carapace n’est pas encore solide et qu’elle peut se déformer au moindre contact. D’autre part, parce que les sprays pour la peau comme les anti-moustiques sont dangereux pour eux et que le fait de les toucher pourrait également leur transmettre des germes ou des bactéries.
Trésors cachés Le parc national Lagunas de Chacahua est idéal pour s’offrir un moment de détente. Ce petit coin de paradis (encore) presque intact n’est accessible que par bateau. Envie d’un peu plus d’aventure ? Embarquez pour une excursion sur l’eau. Tandis que les oiseaux se laissent observer dans les mangroves pendant la journée, la magie de la lagune se déploie dans l’obscurité. Lorsqu’il est mis en mouvement, le plancton se met à briller et déclenche un feu d’artifice scintillant sous l’eau.
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R EC E T T E
Le goût d’Oaxaca Le maïs est l’élément central de la cuisine mexicaine, vénéré depuis l’époque des Mayas comme un aliment sacré. À Oaxaca, les memelas sont une spécialité incontournable : des tortillas de maïs épaisses et faites maison, garnies de diverses saveurs. Elles sont souvent savourées au petit déjeuner ou comme encas dans les rues. Recouvertes de multiples garnitures, elles incarnent parfaitement la richesse de la culture du street food mexicain.
Memelas 12 pièces
20 minutes
∙ 1 boîte de haricots rouges ou borlotti ∙ ∙ ∙
(environ 400 g) 2 c. à s. d’huile végétale 1 oignon, finement haché 250 g de farine de maïs (idéalement Masa Harina)
30 minutes
∙ 1/2 c. à c. de sel ∙ 300 ml d’eau tiède ∙ 50 g de fromage râpé ∙ sauce chili ou salsa verde
Mixer les haricots jusqu’à l’obtention d’une purée lisse. 2 Faire chauffer l’huile dans une poêle et faire revenir l’oignon jusqu’à ce qu’il soit translucide. Ajouter la purée de haricots et laisser mijoter en remuant constamment, jusqu’à l’obtention d’une consistance crémeuse mais plutôt sèche. Réserver. 3 Mélanger la farine de maïs avec le sel. Incorporer progressivement l’eau tiède et pétrir jusqu’à l’obtention d’une pâte souple. Selon la texture de la farine, moins d’eau peut être nécessaire. 4 Diviser la pâte en 12 portions égales. Aplatir chaque portion à l’aide d’une presse ou d’une assiette pour former des galettes d’environ 3,5 mm d’épaisseur. 5 Faire cuire les galettes dans une poêle sans huile, environ 1 à 2 minutes de chaque côté, jusqu’à ce qu’elles soient légèrement dorées. 1
Étaler la purée de haricots sur les galettes. Ajouter la sauce et du fromage râpé. 7 Personnaliser les Memelas avec des garnitures supplémentaires : poulet effiloché, porc, avocat, jalapeños marinés, oignons ou chou finement coupé. 6
Astuce Les Memelas se dégustent idéalement avec une variété de sauces, comme la salsa verde (préparée avec des tomates vertes, du chili, de la coriandre et du jus de citron vert) ou une sauce chili classique. Ce plat polyvalent s’adapte à toutes les envies et invite à la créativité !
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T R I P C I TY
The Spirit of Baltimore Texte Pierre-Benoît Sepulchre
Si on a coutume de penser que le whiskey est un produit typiquement européen ou japonais, et que le bourbon est une boisson « made in USA », rien n’est moins vrai. La preuve : outre-Atlantique, de jeunes distilleries s’imposent sur le marché local pour offrir un coup de jeune au whiskey, au point d’en faire la coqueluche des mixologues.
À l’image des microbrasseries qui voient le jour un peu partout en Europe depuis une dizaine d’années, le Nouveau Monde connaît un phénomène similaire en ce qui concerne le whiskey, avec de nouvelles distilleries comme Sagamore, Rabbit Hole ou encore Traverse City. Car oui, avant d’être la mère-patrie du bourbon, les États-Unis ont d’abord été dominés par des whiskies en tout genre. Ce spiritueux a débarqué outre-Atlantique à la fin du XVIIIe siècle, avec l’arrivée des colons écossais et irlandais qui apportèrent dans leurs bagages l’art de la distillation des céréales, ce qui a donné naissance aux tout premiers whiskies américains. La dénomination
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« bourbon » ne s’imposera que bien plus tard pour désigner les whiskies élaborés principalement à base de maïs, alors que les recettes venues d’Europe privilégiaient l’orge, le seigle ou le blé. Il faudra attendre 1964 pour que le Congrès américain reconnaisse le bourbon comme un « produit typique des États-Unis » et mette en place des standards de production. The rye is back Dans le Maryland, le whiskey a pris son essor après la guerre d’indépendance, la recette du cru se distinguant par le fait que la purée de seigle se voit enrichie de maïs, ainsi que d’une petite quantité
B A LT I M O R E Du brassage à la fermentation en passant par la distillation, le vieillissement et la mise en bouteille, Sagamore veille à ce que chaque étape de la production de ses spiritueux soit effectuée dans les règles de l’art. EN HAUT
© Sagamore
Située à l’embouchure du fleuve Patapsco dans la baie de Chesapeake, Baltimore entretient une relation privilégiée avec la mer et ses produits. EN BAS
© Irina Sitnikova
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T R I P C I TY
Partout dans le monde, le whiskey opère un retour en force dans les cartes des bars à cocktails. À GAUCHE
© Sagamore
Flanquée d’un imposant alambic de douze mètres de haut, la distillerie Sagamore produit quatre whiskies distincts ainsi que trois « Reserve ». À DROITE
© Sagamore
Le Washington Monument, du haut de ses 55 mètres, domine le quartier de Mount Vernon, le cœur historique de Baltimore. EN BAS
© Visit Baltimore/Jason Varney
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B A LT I M O R E d’orge maltée. Ce mélange particulier confère au whiskey local une saveur plus douce que la saveur propre au whiskey de seigle. Le rye whiskey est né. Rapidement, ce dernier gagne ses lettres de noblesse dans toute l’Amérique du Nord, au point que dès le début de la prohibition dans les années 1920, il devient l’un des alcools clandestins les plus produits du pays ! Tombé en désuétude durant la seconde moitié du XXe siècle, il revient en force grâce à des cocktails à succès comme le Whiskey Sour, le Manhattan ou l’Old Fashioned, trois incontournables de la mixologie internationale. Une résurrection nommée Sagamore La distillerie Sagamore est née en 2013, avec pour objectif de bousculer le petit monde du whiskey de seigle. Un projet audacieux que l’on doit à Kevin Plank, le fondateur de la marque de vêtements de sport Under Armour. Son idée de base était simple : créer un whiskey de seigle imitant le style du Maryland Rye original, importé par les colons européens il y a plus de deux siècles, tout en lui apportant une touche contemporaine. Pour y parvenir, son équipe a opté pour un mélange combinant deux moûts : l’un riche en seigle, pour la complexité épicée, et l’autre plus doux, qui contribue à l’équilibre et à la rondeur. « Les distilleries américaines ne sont pas limitées par des traditions séculaires comme c’est le cas en Écosse ou en Irlande. Une liberté qui autorise une plus grande innovation et qui permet de créer des profils de saveur uniques, » explique Cindy Decrock de chez Disaronno, société italienne qui a acquis une participation majoritaire dans la jeune distillerie américaine.
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Les crab cakes de Baltimore sont réputés pour leur forte teneur en chair de crabe, leur faible teneur en matière grasse et leur assaisonnement raffiné. © Alexandra Tran
L’accord parfait Berceau historique du rye whiskey, Baltimore est une destination incontournable pour tous les amateurs de ce spiritueux et, plus globalement, de bars branchés où l’on sert les derniers cocktails qui font le buzz. Surnommée Charm City, la capitale du Maryland offre une scène gastronomique et mixologique dynamique, qui se distingue notamment par ses spécialités dérivées des produits de la mer, à l’image des crab cakes, de moelleuses galettes de
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crabe, mais aussi des huîtres de la baie de Chesapeake ou encore des palourdes façon « clambake », une sorte de cassolette du pêcheur. Nombreux sont les restaurants qui mettent en avant les produits et plats locaux et qui les revisitent avec une touche de modernité. Les bistros de la ville ont aussi tendance à associer le rye whiskey à la gastronomie, les notes épicées et douces du nectar local se mariant parfaitement avec les produits de la mer. En outre, les bars à huîtres proposent souvent des
dégustations où le whiskey remplace le traditionnel verre de vin blanc, pour une alternative aussi audacieuse qu’harmonieuse. Il est aussi possible de visiter certaines distilleries locales, à l’image de celle de Sagamore, ouverte au public du mercredi au dimanche. On y trouve également un bar à whiskey, le Nineteen O’ Nine, qui est quant à lui ouvert du jeudi au dimanche. Enfin, sachez que les spiritueux de Sagamore sont disponibles depuis peu sur le marché luxembourgeois !
B A LT I M O R E
6 lieux où gastronomie et mixologie se marient Le crabe, l’assaisonnement « Old Bay » et le whiskey rye, souvent associé aux cocktails et aux recettes locales, célèbrent une gastronomie à la fois authentique et conviviale.
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1 Thames Street Oyster House Avec son ambiance chaleureuse et son emplacement privilégié proche du port, ce restaurant combine des saveurs locales, des ingrédients de qualité et des cocktails généreux. Une adresse incontournable !
thamesstreetoysterhouse.com
4 The Bluebird Influencé par les thèmes littéraires tels que la décadence, le passé idéalisé et la frivolité des Années folles, ce bar à la déco flamboyante propose certains des meilleurs cocktails de la ville, ainsi que des spécialités locales, dont les SaintJacques pêchées le jour même.
thebluebirdbaltimore.com
2 Barcocina Dans le quartier animé de Fells Point, cette adresse prisée ravira les amateurs de cuisine tex-mex. On y sirote également de délicieux cocktails tout en admirant la vue spectaculaire sur le port de la ville.
barcocina.com
5 The Cannon Room C’est le bar du prestigieux hôtel The Sagamore Pendry, niché dans l’ancien Recreation Pier. Le bâtiment datant de 1914 a été superbement restauré. Le bar propose une sélection impressionnante de whiskies et de cocktails signature.
pendry.com
3 Phillips Seafood Installée face au National Aquarium, cette institution est dédiée exclusivement à la cuisine de la mer. Un incontournable pour quiconque souhaite goûter à l’essence culinaire de la baie de Chesapeake.
phillipsseafood.com
6 Tagliata Ce restaurant de Harbor East offre une immersion dans la gastronomie italienne à travers des plats savoureux doublés d’une cave à vin exceptionnelle et de cocktails sublimes, à l’image du Sole Toscana rehaussé d’une touche de rye.
tagliatarestaurant.com
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R EC E T T E
Le goût de Baltimore Un Rye Whiskey Paloma est un hommage parfait à Baltimore et à sa tradition du whiskey. Ce cocktail allie la saveur épicée et complexe du whiskey à la fraîcheur d’une Paloma classique – un mélange pétillant de pamplemousse, de citron vert et de soda. L’équilibre subtil entre la chaleur piquante et la note vive d’agrumes fait de ce cocktail une expérience unique, reflétant la mixologie dynamique et moderne de Charm City.
Rye Whiskey Paloma 1 verre
15 minutes
∙ 45 ml de whiskey Sagamore Spirit ∙
Signature Rye 120 ml de jus de pamplemousse frais
∙ 30 ml de sirop de miel ∙ un trait d’eau gazeuse
Dans une casserole, mélanger à parts égales l’eau et le miel, faire chauffer environ 5 – 10 minutes jusqu’à dissolution complète du miel. 2 Remplir un verre à mélange et un verre à whiskey de glaçons. 3 Verser le whiskey Sagamore Spirit Rye, le jus de pamplemousse et le sirop de miel dans le verre à mélange et remuer pendant 10 – 15 secondes. 1
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Filtrer le mélange dans le verre à whiskey. Compléter avec de l’eau gazeuse et décorer d’une tranche de pamplemousse.
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AV E N T U R E
Les randonneurs ont une vue fantastique lorsqu’ils regardent les vallées des cirques depuis les sommets des montagnes. EN HAUT
Le cultivateur de vanille Louis Leichnig examine les gousses de vanille encore vertes et regarde si elles sont mûres pour la récolte. EN BAS
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R É U N I O N LA
Une gousse magique Texte & photos Birgit Weidt
Sur l’île de la Réunion, Nathalie Leichnig se rend dans la forêt tropicale sauvage pour récolter les gousses de vanille Bourbon, qu’elle cultive en perpétuant une vieille tradition familiale. Les gousses font partie des produits les plus prisés au monde. Les grands chefs cuisiniers sont des clients réguliers de son stand au marché et échangent volontiers avec elle sur les secrets de la seule orchidée comestible.
C’est jour de marché à Saint-Pierre et Nathalie étale des centaines de gousses de vanille sur sa table colorée. L’agricultrice créole masse délicatement les gousses couleur chocolat pour en décupler l’arôme. L’odeur est florale et envoûtante, et la légère brise qui vient de la mer dissémine sur toute la place les effluves de senteurs sucrées. Sur les stands voisins recouverts de confitures de papaye et de tambours africains, les autres marchands esquissent un sourire : « Ah, Nathalie lé la ! » Cette femme de 45 ans vend de la vanille
Bourbon, une denrée très recherchée qui se négocie à prix d’or parmi les connaisseurs. Tôt le matin, son stand attire une foule de personnes : les touristes cherchent des cadeaux à rapporter, les locaux font leurs achats pour la cuisine du dimanche et les chefs de restaurant vérifient chaque tige à la loupe. L’odeur doit être harmonieuse, une symphonie équilibrée de substances aromatiques. Nathalie donne des conseils pour les recettes et explique que la vanille n’est pas seulement utilisée pour les desserts, mais aussi pour les plats salés.
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AV E N T U R E
Nathalie vit avec son mari Harry et ses quatre enfants dans le sud de l’île, à une heure de route du marché. Sa plantation se trouve dans une forêt tropicale dense, où les lianes de vanille poussent sur les palmiers et les canneliers. Harry grimpe habilement sur les troncs pour attacher les lianes à hauteur d’homme. L’orchidée exotique a trouvé une seconde patrie à la Réunion au XIXe siècle, lorsque les premiers spécimens ont été plantés dans la terre volcanique fertile. Mais les plantes ne fleurissaient pas, faute de pollinisateurs. C’est un esclave, Edmond Albius, qui a découvert il y a plus de 200 ans qu’il pouvait polliniser les fleurs manuellement, ce qui a révolutionné la production de l’épice. Cette plante exigeante ne fleurit qu’une fois par an. Nathalie se rend chaque matin à la plantation pour polliniser les stigmates avec une épine de cactus. Ce travail fastidieux demande beaucoup de doigté et est traditionnellement effectué par des femmes. Neuf mois sont nécessaires pour que la gousse mûrisse. La récolte a lieu entre juillet et septembre, lorsque le temps est agréablement frais. Nathalie dépose les gousses fraîches sur une natte derrière sa maison. Le processus d’affinage dure entre six et neuf mois, pendant lesquels l’arôme se développe. Les gousses sont plongées dans un bain d’eau chaude, puis enveloppées dans des couvertures et placées dans une caisse en bois pour les laisser « transpirer ». Elles sont ensuite exposées au soleil et, plus tard, à la chaleur des combles.
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R É U N I O N LA
Nathalie Leichnig adore être sur le marché. À GAUCHE
L’orchidée avant de devenir la véritable vanille Bourbon. À DROITE
Les frères Louis et Harry Leichnig contrôlent la récolte. EN BAS
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AV E N T U R E
Nathalie a une cuisine dans la maison, mais elle préfère cuisiner dehors sur le feu ouvert. À DROITE
Les parapentistes ont une vue imprenable sur l’île et atterrissent sur la plage de Saint-Leu. EN BAS
Cinq kilogrammes de gousses vertes produisent un kilogramme de vanille noire. Une gousse de Bourbon coûte entre deux et cinq euros. Nathalie explique que ses fruits contiennent trois pour cent de vanilline, ce qui les rend particulièrement aromatiques. Les Leichnig cultivent de manière biologique et n’utilisent pas d’engrais chimiques. L’après-midi, Nathalie met le reste de sa vanille dans des caisses en bois et rentre chez elle. Là, elle allume un feu dans la cour et cuisine traditionnellement sur la flamme ouverte. Tout en mijotant un plat à la vanille avec sa famille, elle prépare également une pâte à gâteau pour le pique-nique familial du dimanche. Ce jour-là, tout le monde à l’habitude de se réunir pour manger en plein air. Le lendemain, Nathalie est d’humeur gaie et enjouée. Elle profite du pique-nique, chante et danse autour de la table en bois. Le doux parfum de la vanille embaume l’air ambiant tandis qu’elle fait la fête avec Harry et les enfants. Après le repas, la sieste est de mise et chacun cherche un petit coin pour se reposer. Nathalie sourit et se rappelle que la vanille est considérée comme un aphrodisiaque. Elle sort une gousse juteuse de son panier, la glisse dans son décolleté et prend Harry par la main...
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R É U N I O N L A
Breviarium
Saint Denis
Cirque de Mafate
LA RÉUNION
Piton de la Fournaise
Saint-Pierre
21° S 55° E en.reunion.fr
À faire absolument Le cirque de Mafate à la Réunion est un paradis naturel époustouflant, entouré de montagnes escarpées et d’une végétation luxuriante. Cet environnement unique abrite une multitude de plantes et d’animaux endémiques. Les petits villages cachés dans les vallées offrent un aperçu de la vie traditionnelle des habitants. On ne peut les atteindre qu’à pied ou en hélicoptère, car il n’existe aucune route.
À éviter À la Réunion, mieux vaut ne pas acheter de vanille de Madagascar, bien qu’elle soit aussi appelée Bourbon. Cette vanille est souvent plus petite, plus flétrie, avec une odeur chimique, ce qui indique une qualité inférieure. La véritable vanille Bourbon de la Réunion est récoltée et fermentée avec soin par des agriculteurs locaux, ce qui prend du temps et explique son prix élevé. De plus, l’achat sur place soutient l’économie locale et assure le maintien de la tradition de la culture de la vanille sur l’île.
Trésors cachés Le parapente en tandem sur l’île est une expérience inoubliable : on plane au-dessus d’un paysage à couper le souffle avec vue sur le volcan du Piton de la Fournaise, les vallées verdoyantes et l’océan Indien scintillant. Le vent vous transporte doucement dans les airs, pour un vrai sentiment de liberté et d’aventure, tandis que le pilote dirige le parapente en toute sécurité.
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L’univers des voyages de Lydia Plongez dans le monde fascinant du voyage ! Lydia Heinisch, directrice de ULT, globe-trotteuse passionnée et experte en tourisme chevronnée, a laissé l’empreinte de ses pas dans plus de 90 pays et amassé un trésor d’histoires.
À quoi ressemblent vos vacances de rêve en 2025 ? LYDIA HEINISCH Pour moi, les vacances parfaites, c’est partir chaque année à la découverte d’une nouvelle destination. Cette soif d’aventure m’entraîne vers des contrées exotiques où je peux m’imprégner de cultures différentes, me régaler de spécialités locales et m’émerveiller devant des paysages grandioses. Que ce soit faire du snorkeling à Hawaï, partir en safari au Botswana ou naviguer aux Açores – c’est cette diversité et ces découvertes qui rendent chaque séjour unique et mémorable. Quels nouveaux types de voyages s’annoncent pour demain ? LYDIA HEINISCH Les expériences collectives, qui renforcent les liens et créent des moments privilégiés, ont le vent en poupe. Le Deccan Odyssey, par exemple, est un train de grand luxe qui sillonne les plus beaux paysages de l’Inde. À bord, tout est pensé pour le confort des voyageurs : service impeccable, table raffinée et espace bien-être. Chaque voyage à bord du Deccan Odyssey marie avec brio aventure, culture et luxe. Les voyages en groupe - randonnées, balades à vélo, croisières, fêtes locales, ateliers cuisine, safaris ou rafting - favorisent la convivialité et forgent des souvenirs inoubliables. Les séjours bienêtre, les retraites yoga et les cures détox ont toujours autant de succès. Quelles seront selon vous les destinations phares cette année ? LYDIA HEINISCH Le Japon tire son épingle du jeu avec son fascinant
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mélange de tradition et de modernité, notamment grâce à l’Expo 2025 d’Osaka. La Mongolie séduit par ses grands espaces préservés et sa culture ancestrale. Le Bhoutan, qui place l’épanouissement au cœur de ses priorités, propose un subtil mélange d’aventure et de ressourcement spirituel. La Laponie finlandaise enchante avec ses paysages féeriques et ses aurores boréales. La Norvège éblouit par ses fjords et ses activités outdoor. L’Albanie monte en puissance avec ses splendides plages adriatiques. Les Pouilles et le Sud de la France charment par leurs côtes pittoresques et leurs cités historiques. Quelles tendances se dessinent pour les voyages en famille en 2025 ? LYDIA HEINISCH Des offres ou des destinations particulièrement adaptées ? Le voyage multigénérationnel - partir avec enfants et grands-parents - gagne du terrain et resserre les liens. Les séjours nature et aventure allient plaisir et découverte. L’écotourisme et ses hébergements responsables séduisent, tout comme les voyages expérientiels mêlant culture et activités interactives. Parmi les destinations prisées, le Costa Rica permet aux familles d’explorer la jungle et de profiter des plages, tandis que l’Afrique du Sud propose des safaris et des parcs naturels époustouflants. La Laponie finlandaise est parfaite pour les activités hivernales comme les balades en traîneau à chiens et les safaris rennes. Ces voyages conjuguent nature,
culture et détente pour des vacances en famille réussies. Des temps forts culturels ou des événements majeurs prévus en 2025 ? Comment s’y préparer au mieux ? LYDIA HEINISCH Rome célébrera son Année Sainte, attirant de nombreux pèlerins. L’Expo 2025 d’Osaka promet d’être grandiose, entre innovation et diversité culturelle. La Coupe du Monde des Clubs de la FIFA aux États-Unis rassemblera les passionnés du ballon rond. Le maître-mot : anticiper ! Réservez vols, hébergements et billets bien à l’avance. Renseignez-vous sur le lieu, repérez les issues de secours et les consignes de sécurité, respectez les règles locales. Gardez le contact avec votre groupe et fixez des points de rendez-vous. Restez zen et patient. De quoi profiter sereinement de ces grands moments. Votre wishlist voyage pour 2025 ? Des destinations de rêve ou des expériences qui vous font envie ? LYDIA HEINISCH Sur ma liste, il y a l’Alaska, le Pôle Nord, le Tibet et Hawaï. Une croisière dans l’Inside Passage en Alaska pour admirer fjords et glaciers, ce serait magique. Une expédition en briseglace ou un vol vers le Pôle Nord pour explorer l’Arctique, ça me fait rêver. Le Tibet me fascine par sa culture unique et ses paysages à couper le souffle. Et Hawaï, avec ses paysages contrastés et son ambiance décontractée, c’est vraiment incontournable. Des destinations qui promettent chacune leur lot d’aventures et d’émotions !
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AR C H I T ECTU R E
Hanoï, le kaléidoscope éclaté Texte Bernard Pichon
La capitale vietnamienne est réputée pour son charme désuet et son atmosphère animée. La photogénie de son chaos architectural inspire les artistes.
C’est un marché, non loin du quartier où les ventres creux vont déguster du chien rôti. Quelques tortues barbotent dans des bassines. Pour finir en bouillon ? Pas toujours. La plupart des passants les achètent pour les relâcher, comme les oiseaux en cage. Rendre sa liberté à un animal serait bon pour le karma. La ville elle-même se serait-elle réincarnée en une sorte d’hybride – moitié postcolonial, moitié globalisé – avec ses cantines à même le trottoir et ses Starbucks au coin de la rue ? Un déroutant assemblage d’anciennes constructions
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de l’Indochine française (1887-1954) et d’immeubles contemporains signe le caractère de cette mégapole encore imprégnée d’un millénaire d’influence chinoise. Au fil du temps, les habitants ont modifié leurs logements selon leurs besoins et leurs moyens, ajoutant balcons, vérandas, enseignes lumineuses et autres climatiseurs. Ces excroissances, souvent réalisées sans permis de construire, ont créé un paysage urbain hétérogène et surchargé. La réglementation existe, mais son application est souvent complexe et variable selon les
HAN O Ï Actuellement, Hanoï compte 1 216 villas d’architecture française construites avant 1954, dont 367 appartiennent à l’État. EN HAUT
© Bernard Pichon
Réservé aux piétons, le pont du Soleil levant est une passerelle sur le lac Hoan Kiem. Les jeunes mariés de Hanoï adorent s’y faire photographier. EN BAS
© Bernard Pichon
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AR C H I T ECTU R E
Des retraités animent régulièrement le parvis du Temple de la Montagne de Jade. À GAUCHE
© Bernard Pichon
Nature et architecture font bon ménage dans certains espaces verts de Hanoï, comme au Jardin botanique. À DROITE
Cette voie ferrée est si prisée des touristes que les autorités ont pris des mesures pour en restreindre l’accès. EN BAS
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HAN O Ï quartiers. Si les nouvelles constructions sont soumises à des normes architecturales, les bâtiments anciens bénéficient d’une certaine latitude en matière de rénovation. Photogéniques, ils constituent une intarissable source d’inspiration pour les artistes. Racines « L’implantation historique de l’Empire du Milieu a beau s’être achevée en 938, on continue de détester les Chinois », relève Kim Son, guide diplômé qui a appris le français, « peut-être en référence aux anciennes traditions en voie de disparition. » On passe devant le prestigieux Opéra, construit au tout début du XXe siècle par les colonisateurs dans l’esprit du Palais Garnier parisien. On parcourt de larges avenues bordées d’anciens immeubles jaunes également édifiés par la France. Plus on s’aventure dans le cœur d’Hanoï, plus on remonte dans le temps. Les bicoques sont souvent lépreuses. Comment peut-on imaginer que dans ce vétuste quartier de commerçants, autrefois regroupés par corporations, le prix du mètre carré atteigne désormais celui de Londres ou Tokyo ? Les boutiques d’artisanat y font florès, comme ces bouis-bouis où l’on déguste la soupe traditionnelle roborative avec ses légumes, nouilles de riz, épices et viande de porc. À deux pas de ce fourmillement s’étire la ligne de chemin de fer nationale. Construite en plein centre de la ville, elle longe des ruelles bordées d’habitations et de cafés miniatures dont les patrons incitent à vous coller au mur lorsqu’un train est annoncé !
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AR C H I T ECTU R E
EN HAUT Natif de Hanoï, le plasticien Nguyen the Sun réalise des montages en 3D pour mettre en évidence l’anarchie urbanistique de sa ville.
© Bernard Pichon
EN BAS De nombreuses galeries exposent des œuvres contemporaines inspirées par les façades hanoïennes.
© Bernard Pichon
Créativité Les galeries d’art locales n’exposent pas que des chefs-d’œuvre, tant s’en faut. Mais les touristes soucieux d’acquérir une toile colorée assortie à la teinte de leur canapé y trouvent leur compte. Parmi ces tableaux de facture inégale, nombreux sont ceux qui représentent les façades d’Hanoï. Pour le haut de gamme, visez le plasticien Nguyen The Sun, qui s’exprime en 3D ! Combinant les techniques du collage photographique et de la peinture, ses créations mettent également en lumière le puzzle architectural de la cité. « Les débuts du XXe siècle nous ont légué tant de constructions harmonieuses. Le gouvernement a fermé les yeux sur leur progressive vampirisation par des familles démunies, actives à les morceler pour y implanter leurs logis d’infortune. Des ajouts d’éléments interlopes ont fini par redessiner complètement la silhouette de ce labyrinthe de ruelles », explique l’artiste.
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HAN O Ï
Breviarium
CHINE
Hanoï
LAOS
21° N 105° E vietnam.travel
THAÏLANDE
CAMBODGE
VIÊTNAM
Hô Chi Minh-Ville
Touchant ˛
Le temple de la Montagne de Jade (Ngoc . Son) est un sanctuaire situé sur le lac Hoan Kiem, au centre-ville. Construit sur un îlot, il est dédié à des génies confucianistes, ainsi qu’à un héros national. L’accès se fait par une passerelle cintrée, en bois rouge laqué, qui fait le bonheur des chasseurs d’images. Au matin, des retraités improvisent sur ce site de touchantes cérémonies, apparemment plus folkloriques que religieuses.
Inspirant Si le temps vous est limité, visitez en priorité le musée des Femmes du Viêtnam. À travers une intéressante collection de 25 000 objets et documents visuels, il évoque le rôle des Vietnamiennes de toutes ethnies au sein de leur famille, des modes féminines et de leur implication dans l’histoire du pays.
Reposant Foncez ensuite au Temple de la littérature qui a été pendant près de 900 ans un lieu d’érudition et d’enseignement pour l’aristocratie locale. Construit en 1070, ce temple confucéen est entouré de végétation et de bassins à l’eau émeraude d’où émane une grande tranquillité.
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AR C H I T ECTU R E
R EC E T T E
Le goût du Viêtnam Tripadvisor, la première plateforme de voyage en ligne au monde, a honoré Hanoï dans la catégorie de la meilleure destination gastronomique au monde 2024. Emblématique de la street food asiatique, le bánh-mì concurrence le jambon beurre parisien. Préparé avec une baguette française, ce sandwich vietnamien est riche en saveurs.
Bánh-mì 2 personnes
30 minutes
∙ 600 g de filet mignon de porc ∙ 2 gousses d’ail ∙ 4 c. à s. rases de sucre roux ∙ 500 de carottes ∙ 100 ml de vinaigre de cidre ∙ 2 baguettes de pain ∙ ½ concombre
3 minutes
∙ herbes fraîches, à votre convenance ∙ 4 c. à s. d’huile végétale ∙ sel ∙ 3 tiges de citronnelle ∙ 20 g de gingembre frais ∙ 2 c. à s. de nuoc-mâm ∙ 1 piment rouge émincé (facultatif)
Éplucher et couper grossièrement les gousses d’ail, puis hacher au mixeur. Verser sur la viande. 2 Ajouter ½ cuillerée à café de sel, 2 cuillerées à soupe de sucre et le nuoc-mâm. Assaisonner généreusement avec du poivre. Mélanger à la main pour bien répartir la marinade. Réserver au réfrigérateur. 3 Pour les pickles, râper les carottes. Mélanger avec 1 cuillerée à café de sel, le vinaigre et 2 cuillerées à soupe de sucre. Réservez. 4 Faire mariner ces deux préparations toute une nuit pour que les ingrédients s’imprègnent bien des saveurs. 1
Au moment de servir, couper les baguettes de façon à réaliser quatre sandwichs. 6 Couper le concombre en fines lamelles. 7 Effeuiller les herbes. Émincer le piment. 8 Faire chauffer l’huile dans une poêle et ajouter la viande lorsqu’elle est bien chaude. Saisir pendant 3 minutes à feu très vif en remuant constamment. 9 Répartir la viande sur le pain, puis ajouter les pickles égouttés, le concombre, les herbes et le piment. 5
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En avril , le voyage gourmand continue Ne manquez aucun numéro – abonnez-vous à REESEN ! abo@reesenmag.lu
REESEN Un magazine de la série « TaSty collection » Éditeur Luxe Taste & Style S.à r.l. Actionnaires Bibi Wintersdorf (50 %) Maurizio Maffei (50 %) Siège social 4a rue de Consdorf L-6230 Bech Siège opérationnel 11 Um Lensterbierg L-6125 Junglinster RCS B191218 Autorisation d’établissement 10051813/1 Rédactrice en chef Bibi Wintersdorf Rédaction Laurent Nilles, Susanne Jaspers, Clémentine Poggi, Charel Heinen, Bibi Wintersdorf, Jone Karres Azurmendi, Philippe Bourget, Martine Carret, Birgit Weidt, Wibke Carter, Katharina Raskob, Pierre-Benoît Sepulchre, Bernard Pichon Relecture Lara Alloggio Traduction Atenao Directeur artistique Marc Dostert Graphiste Enia Haeck Photo de couverture Laurent Nilles Contact info@tasty.lu Annonces sales@tasty.lu
Pour plus d’informations, visitez www.tasty.lu ISSN 3028-8428 Déposé à la Bibliothèque nationale du Luxembourg (BnL) Impression johnen-print Luxembourg 14/01/2025 © 2025 Luxe Taste & Style S.à r.l. Tous droits réservés. Licences de droits d’auteur disponibles auprès de Luxorr (Luxembourg Organisation for Reproduction Rights) www.luxorr.lu Certains articles publiés dans ce magazine sont issus de voyages de presse. L’indépendance éditoriale et les expériences personnelles de nos auteurs sont préservées en toutes circonstances, sans aucune influence externe sur le contenu.
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