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Café des Lyonnes
MADELIJN VERVOORD
Chaque mois, Alexandra Carraz-Ceselli, fondatrice de « L’équipe des Lyonnes », reçoit une invitée pour réfléchir à la place des femmes dans le débat public. Madelijn Vervoord, directrice générale de l’Intercontinental Hôtel-Dieu pose son regard sur la place des femmes dans le secteur de l’industrie du tourisme et de l’hôtellerie haut de gamme.
Propos recueillis par Alexandra Carraz - Photo DR
ACC : Avez-vous le sentiment d’être
une femme engagée ?
MV : Alors déjà, on ne peut pas faire ce métier si on n’est pas engagé. Oui, c’est vrai, je suis très engagée, j’ai des convictions, je les partage aussi avec conviction, avec volonté et surtout dans la durée.
Avez-vous l’impression d’apporter quelque chose de spécifique dans votre métier en tant que femme à travers cet engagement ?
Je pense déjà que le métier a beaucoup évolué ; il y avait traditionnellement beaucoup d’hommes à des postes à responsabilités car c’est un métier prenant. Quand on regarde les films, “Pretty Woman” etc, c’est toujours un homme le directeur d’hôtel (rires). Et c’est depuis peu de temps, finalement, que l’on voit arriver des femmes à la tête de grosses structures d’hôtels de luxe. C’est un métier qui nous correspond, car c’est un métier pour lequel il faut avoir de l’empathie, il faut aimer les relations humaines, faire plaisir aux gens. Et je pense justement que les femmes ont ce côté empathique. Et puis, on a un côté pragmatique, dont on a besoin dans l’hôtellerie, parce que chaque jour est différent et c’est un métier dans lequel il faut trouver des solutions, rechercher des consensus, de l’adhésion.
C’est une industrie dans laquelle il y a beaucoup de femmes qui travaillent (70% des salariés du secteur sont des femmes), en revanche lorsqu’il s’agit des postes de direction, on tombe à 10-15% de femmes. Cette tendance change-t-elle et avez-vous le sentiment de contribuer à ce changement ?
Oui, je pense que la parité dans l’ensemble est respectée. Mais sur les postes à responsabilité, ça devient plus compliqué. Aussi parce que traditionnellement les femmes occupent plutôt les postes de ressources humaines, les postes commerciaux, alors que dans les “opérations” à la tête d’hôtel, c’est déjà différent parce qu’il y a l’étendue de la journée. On ne ferme jamais. Et donc, 24h/24, on a des clients, on a des problèmes, on a des VIP qui arrivent. C’est aussi un métier de représentation où l’on a des clients qui ont envie de voir le directeur ou la directrice de l’hôtel et comme ça ne s’arrête jamais, c’est vrai qu’on passe beaucoup de temps sur le lieu de travail. Par moment, ça peut être compliqué quand on a des enfants, une vie de famille, un mari qui aussi peut être absent pour son travail. Donc il faut être très bien organisé.
De nationalité hollandaise, mariée à un Français, vous avez un parcours incroyable. Est-ce que petite, vous rêviez de faire cette carrière ou est-ce venu plus tard ?
Quand j’étais petite, je voulais devenir pédiatre, j’aimais beaucoup les enfants, mais le sang me mettait en panique, donc je me suis dit que ce n’était pas pour moi (rires). Et puis après, j’ai réfléchi. J’aimais beaucoup
voyager, découvrir d’autres pays, nouer des relations avec les gens, parler des langues et donc c’est venu un peu naturellement car l’hôtellerie permet tout cela. Donc, j’ai fait une école hôtelière aux Pays-Bas, l’école de La Haye1. Et aujourd’hui j’adore ce que je fais ! Ça nous permet d’avoir une journée qui est différente à chaque fois. Cela peut être l’accueil du premier ministre de la Chine, ça peut être Bono qui est venu ici, mais c’est aussi un couple de Lyonnais qui a travaillé à l’Hotel Dieu et qui est venu ici fêter ses 25 ans de mariage. On créé des émotions tous les jours et en même temps, ça recharge nos batteries, parce que l’échange est intéressant.
C’est un secteur où il y a peu de plafond de verre si vous avez la motivation nécessaire ?
Je pense que ça a toujours été mon rêve d’être directeur d’hôtel. Je pense aussi que la vie est faite de rencontres, d’opportunités et que, lorsqu’on réfléchit trop à ce qu’on voudrait qu’il arrive, cela ne se produit pas. Il faut parfois aussi faire confiance aux autres qui voient des choses en vous que vous n’avez pas vues.
En arrivant sur Lyon, vous avez dû construire un nouveau réseau. Quelles sont vos recettes pour réussir ?
C’est difficile d’arriver dans une nouvelle ville évidemment, cela demande beaucoup d’efforts. En même temps, on a de la chance, parce qu’on a un très bel hôtel, donc c’est aussi plus facile d’inviter les gens à venir nous rencontrer sur place pour faire connaissance (rires). L’une des plus grandes peurs des gens est de parler en public et arriver dans un espace avec plein de gens où l’on ne connaît personne. Et je me rappelle très bien que lorsque nous sommes arrivés à Lyon avec le directeur commercial, nous sommes allés aux vœux du maire au mois de janvier et nous sommes rentrés dans cette énorme salle où il y avait des centaines de personnes et nous n’en connaissions aucune. On est repartis avec plein de cartes de visites, mais c’est vrai qu’il faut savoir se faire un peu violence quelques fois.
De tout ce que vous avez réalisé jusqu’à présent, quel est le projet dont vous êtes la plus fière ?
Pour moi, la plus belle réussite reste l’ouverture de Lyon. Nous avons pu capitaliser sur l’expérience de Marseille et on a anticipé les choses sans les subir. Nous avons commencé très fort avec un groupe de 200 Australiens qui ont débarqué dès la première semaine de l’ouverture. Avec la restauration du Dôme, on savait que les Lyonnais allaient vouloir venir nombreux découvrir le lieu et ils l’ont vraiment adopté avec plus de 100 000 passages dès la première année.
Quels conseils donneriez-vous aux femmes qui ont envie de réussir dans l’hôtellerie/restauration ?
Faire une école hôtelière, ça aide beaucoup à se préparer, mais c’est un secteur où on est en formation continue, où l’on commence toujours en bas de l’échelle, car il faut tout connaître du terrain, mais on peut avancer très vite. C’est un secteur où il y a pas mal de pénurie de main d’œuvre, et où l’on regarde surtout la personnalité des gens lorsqu’on recrute, précisément parce que c’est un milieu où tout le reste peut s’apprendre sur le terrain. C’est l’envie, l’empathie qui comptent le plus.
C’est un métier très exigeant, avec des amplitudes horaires importants. N’est-ce pas compliqué d’arriver à concilier vie professionnelle et vie personnelle ?
Je pense que mon secret aussi, c’est mon mari, parce que c’est vrai aussi, il faut être deux ! Il faut pouvoir s’ajuster. Par moment, je me suis sentie coupable, comme beaucoup de femmes, soit de ne pas être assez présente à la maison, soit de ne pas être assez présente au travail. Je crois qu’il faut vraiment arrêter aussi avec ça. Les hommes ne se sentent pas du tout coupables et ils ont raison. A l’inverse, il faut aussi pouvoir se dire qu’il y a quelque chose d’important à l’école cet après-midi, donc je ne serai pas là. Et finalement, on sent aussi petit à petit, que les hommes osent le faire aussi. Donc grâce aux femmes, on va finalement réussir à aussi faire évoluer les hommes (rires).
> Retrouvez cet entretien dans son intégralité sur la chaine « L’équipe des Lyonnes »
L’InterContinental Lyon – Hotel Dieu a été élu Meilleur Hôtel de France (France’s Leading Hotel) lors des World Travel Awards 2021.
MEGÈVE
Ça glisse (à nouveau) au pays des merveilles !
Handicapée par la fermeture des remontées mécaniques l’hiver dernier, Megève retrouve la plénitude de ses moyens cette saison. La station en profite pour régénérer son offre matérielle, événementielle et culinaire.
Texte : Morgan Couturier - Photos © Simon Garnier et DR
Alors que le mercure entame sa descente vers le négatif, Megève s’apprête elle, à retrouver sa chaleur originale. Une sensation alléchante, que les visiteurs pourront apprécier à sa juste valeur, un an après avoir goûté à une recette plus fade, délestée de son principal ingrédient : les sports de glisse. Bien sûr, l’appréciation de cet exercice reste contrainte au bon vouloir du temps, mais qu’importe, la station se veut confiante, en attestent les giboulées de nouveautés annoncées pour cette saison.
On pensera alors aux remontées mécaniques, dont la remise en activité, rime avec transformation. Les adeptes des pentes ensoleillées trouveront ainsi des cabines au design et au style rafraîchis, sans compter la création d’un nouveau téléski, baptisé La Cry, dont la mise en circulation donne lieu à une liaison innovante entre le secteur du Planellet (Four Seasons, ndlr) et la piste des Mandarines. Un confort supplémentaire, que les skieurs associeront sans mal aux quelques recettes délicieuses que nous offre l’hiver.
UNE NOUVELLE OFFRE CULINAIRE ET FESTIVE
D’autant que sur le sujet, Megève a largement rempli sa hotte, avec dans ses rangs, une ribambelle de nouveaux établissements. Ainsi, et dans le sillage de l’inauguration de l’hôtel Mamie Megève (en remplacement de la résidence de tourisme Lune d’Argent), le 17 décembre prochain, la station dirigée par Catherine Jullien-Brèches enregistre cette saison, une grosse poignée de nouvelles institutions.
Parmi elles, le Kinugawa, présenté comme la référence de la gastronomie japonaise, Nous et son concept de privatisation jusqu’à 12 couverts ou encore la trattoria Bambini Megève, offrant le meilleur de la cuisine de montagne transalpine. Bien connue des Tropéziens, la brasserie Le Café, débarque également place de l’Eglise, invitant ainsi, locaux et vacanciers, à se laisser aller aux avances de la nuit.
Consciente de son attractivité, Megève n’a d’ailleurs pas oublié que les célébrations de fin d’année sont généralement propices aux déhanchements des corps. Sur les trois pistes du nouveau bowling « Cosa Papa ? » pour entamer la soirée, puis au Piaf, au Verde Megève, au River, et au Cap Horn Maison Tournier, pour profiter de ce nouveau repère festif du jeudi au dimanche. Un idéal complément aux déjà existants Idéal 1850 et autres Alpaga. Preuve que Megève s’apprête à reprendre vie. Sans obstacles sur sa route. Celle des vacances. De la glisse. Et d’un bonheur total.
L’AGENDA
18 décembre APÉRI’GLISS
L’hiver démarre sous les meilleurs auspices, avec un apéritif unique organisé au Super Megève, à la fermeture des pistes. Le spot idéal pour apprécier le coucher de soleil un verre à la main.
Du 20 au 24 décembre LE VILLAGE DE NOËL
Pendant cinq jours et jusqu’au 24 décembre, le père Noël et ses elfes installent un village entier à leur effigie sur la place de l’Eglise. Un rendez-vous à ne pas manquer pour les enfants désireux de déposer leur liste de cadeaux à quelques heures de la grande distribution au pied du sapin.
12 janvier LA GRANDE ODYSSÉE
C’est devenu une habitude, la meute de huskys de la Grande Odyssée Savoie MontBlanc refait étape à Megève, le 12 janvier prochain.
15 janvier EMILE ALLAIS TRIBUTE
Depuis le 21 janvier 1951, la piste Emile Allais accueille les meilleurs skieurs de la station. Faute d’avoir pu célébrer ses 70 ans l’an passé, Megève promet se rattraper pour ce millésime 2022, où compétition sportive de ski de montagne et luge, se mélangeront à des dégustations de fondue géante. Le tout, avec la promesse de quelques surprises supplémentaires.
29 janvier EDELWEISS MOUNTAIN SKI
C’est le rendez-vous des amateurs de ski de randonnée. Véritable rendez-vous sportif, celle-ci regroupera pour la première année, professionnels et néophytes sur une épreuve nocturne modelée selon trois distances différentes.
18 et 19 mars FINALES DE LA COUPE DU MONDE DE SKI DE BOSSES
Pour la première fois en France, les finales de la Coupe du Monde de ski de Bosses se déroulent de nuit, et c’est à Megève que cela se passe. De quoi profiter pleinement des acrobaties des récents médaillés olympiques de la discipline.
18 et 19 mars BACK-TO-BACK FREESKI
L’événement se veut très attractif, avec au menu, un show aérien de ski Basejump & speedriding, le tout, complété par une compétition de backcountry. Soit la promesse d’observer quelque 25 skieurs spécialistes d’une telle pratique.
Du 31 mars au 2 avril FESTIVAL INTERNATIONAL JAZZ
Rendez-vous incontournable de l’hiver, le Festival International de Jazz entretient son idylle avec la station haut-savoyarde. Trois jours de concerts et de musique nonstop sont au programme, avec pour maître incontesté, le célèbre Ibrahim Maalouf.