Debout n°7

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N° 7 ◊  mars-avril-mai 2016 ◊ debout.fr

DOSSIER SPÉCIAL MOBILITÉ

Bouger pour s’en sortir ! TRAVAIL ◊  P. 19

Réussir son entretien d'embauche

AU QUOTIDIEN ◊  P. 44 Une coupe pour 2 €

LOISIRS  ◊  P. 54

Du sport 100 % gratuit

Magazine trimestriel  ◊ ISSN : 2271 – 5916


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ÇA BOUGE ◊ Actus, bons plans…

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LES TROIS COUPS DE… VINCENT LINDON Vincent Lindon a joué le rôle de Thierry dans La Loi du marché, un film qui critique la violence du monde du travail. Pour debout, il se confie sur ses engagements. Son Coup de gueule : "J’en ai marre qu’on prenne toujours des gants avec les puissants et jamais avec les gens plus faibles."

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LA RENCONTRE “Je suis contente d’avoir rencontré Olivier. C’est plus qu’un entraîneur d’aviron. Il m’a redonné confiance et m’a aidée à avancer dans mes projets.” Nathalie

BUDGET 12

Apprendre à gérer son budget

14

Épargner pour voir plus loin

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Être aidé quand on s'occupe d'un proche dépendant

17

Déménager à petit prix

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Les Pass, des consultations gratuites à l'hôpital

L'un de vos parents ou votre conjoint ne peut plus se débrouiller seul ? Des associations vous soutiennent.

TRAVAIL

Moussa a obtenu un microcrédit pour monter son entreprise. “Je suis content, ça commence à bien marcher.”

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19

Réussir son entretien d'embauche

22

Les métiers verts, un secteur d'avenir

24

Des emplois sur mesure dans le textile

26

Le microcrédit, une aide pour créer sa boîte

28

Plus belle la vie d’intérimaire !

crédits photos : de haut en bas, page de gauche : © Philippe Quaisse/Pasco | DR | © Olivier Touron | © Gerhard Linnekogel / Eyesee | © Paul-Luc Monnier ; page de droite : © Brigitte Couvreur | © Nolwenn Perriat | © Christophe Boulair | © Yannick Coupannec | © Lucky Comics | © Pétrouche/Fotolia

Pour recevoir debout chez vous, abonnez-vous ! RDV en page 8.


DOSSIER SPÉCIAL MOBILITÉ BOUGER POUR S’EN SORTIR 30

Vélo, tous en selle !

32

Les transports en commun, ça s’apprend

34

Handicap, faciliter les déplacements

39

Un coup de pouce pour le permis

40

Circuler à la demande

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Rouler sans se ruiner

LES FICHES DEBOUT

debout vous donne des bons plans pour se déplacer à moindre frais, se remettre en mouvement et rebondir !

35

fiche n°13 ◊ Mon budget transports

37

fiche n°14 ◊ L’AME, une aide médicale pour les personnes sans papier

AU QUOTIDIEN 44

Une coupe pour 2 €

45

Le B.A.-BA d’un bon dodo

46

Violences dans le couple, sortir du silence

48

Se retrouver autour d’un ­repas, un moment précieux

49

La viande oui, mais à petite dose !

50

Les lentilles, une bonne alternative

Grâce aux Coiffeurs de l’Espoir, Zabira peut prendre soin de ses cheveux. “Je me sens belle et légère.”

CULTURE & LOISIRS 52

Un meuble 100 % récup’

54

Se dépenser sans trop dépenser

56

C’est le printemps, je jardine ! À Lyon, l’association Dimfit propose de transpirer gratis dans les gymnases.

51

ILS SONT DEBOUT ◊ Sakina M’sa, du punk à la haute couture

58

REGARD SUR… ◊ Lucky Luke et son créateur

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JEUX

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BULLETIN DE DONS

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VOUS NOUS DITES

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te Couvreur igit

Edito

©

Br

L’OPTIMISME, À NOUS DE LE CRÉER ! Bien sûr, chaque jour comporte son lot de difficultés. Mais ne cédons pas au doute et au désespoir. Derrière un obstacle se cachent une opportunité de le surmonter et une invitation à agir. Avancer, c’est tirer des leçons de ses échecs. Rien ne sert de se morfondre dans le passé et les regrets. Saisir les occasions (il y en a toujours !), se donner le droit à l’erreur, se fixer des objectifs, même petits… sont autant de recettes pour se mettre en mouvement et rebondir. Jour après jour, l’action, aussi modeste soit-elle, chasse les émotions négatives, mobilise sa créativité, renforce sa capacité d’initiative, valorise l’image de soi et surtout déclenche le moteur de l’optimisme. C’est dans cet esprit que nous avons conçu debout : des idées et des solutions pour vivre mieux au quotidien et se projeter dans l’avenir. L’optimisme, c’est à chacun de nous de le réveiller et de le stimuler !

Violaine du Châtellier, Fondatrice et directrice de la publication

DONNONS-LEUR L’INFO QU’IL LEUR FAUT ! Debout, association d’intérêt général sans but lucratif, a besoin de vous. Pour donner à chacun les moyens de faire face à leurs difficultés du quotidien et d’agir pour s’en sortir, faites un don (en partie déductible de vos impôts) sur debout.fr ou à l’aide du bulletin de don en page 62.

RECEVEZ DEBOUT CHEZ VOUS ! Vous pouvez vous abonner à ­debout et recevoir directement les quatre ­prochains numéros. Abonne­ment simple (10 €), ou abonnement soli­ daire pour soutenir l’association ­Debout (à partir de 20 €) et bénéficier d’une déduction f­iscale (à partir de 50 €), remplissez le bulletin en page 8.

MERCI

debout

de l’info pour agir au quotidien

ÉDITION Le magazine est édité par Debout, association d’intérêt général. Siège social > Association Debout | 10, rue Vergniaud | 92 300 Levallois Perret Fondatrice > Violaine du Châtellier Président > Philippe Lemoine Immatriculation au RCS sous le numéro SIRET > 79945494700026 est une marque déposée. ISSN > 2271-5916 Dépôt légal > mars 2016 Commission paritaire > 0517 H  92719 Périodicité > trimestrielle Prix facial du numéro > 2 e Pas de vente au numéro.

RÉDACTION Directrice de la Publication > Violaine du Châtellier Rédactrice en chef > Pauline Hammé Directrice artistique et maquette > Isabelle Jovanovic Secrétaire de rédaction > Patricia Erb Rédacteurs > Clarisse Briot, Auréanne Colineau, Sonia Déchamps, Marine Dérien, Marie-Amélie Druesne, Laure Espieu, Émilie Lay, Marianne Martin dit Neuville, Paul-Luc Monnier, Caroline Pépin, Nolwenn Perriat. Photographes > Yann Castanier, Brigitte Couvreur, Marine Dérien, Marie-Pierre Dieterlé, Marie-Amélie Druesne, Paul-Luc Monnier, Nolwenn Perriat, Olivier Touron, Nicolas Tucat. Agence photos > Fotolia Jeux > Michel Duguet Illustratrice > Valérie Leblanc

FABRICATION

◊ à la Fédération Nationale des Banques Alimentaires qui met à disposition son réseau pour distribuer le magazine. ◊ à tous les acteurs du social et de la solidarité qui le donnent à celles et ceux qui en ont besoin : associations, structures d’action sociale, mairies (CCAS), Centres sociaux, épiceries sociales, Missions locales, régies de quartier, ­organismes sociaux et familiaux, centres de logements, bailleurs sociaux… ◊ à nos partenaires sans qui le magazine n’existerait pas.

Photograveur > agence L401 Imprimeur > BLG TOUL Pôle industriel Toul Europe, secteur A 2780 route de Villey St Étienne - 54200 TOUL

debout est imprimé sur papier certifié PEFC TM Ce numéro a été imprimé à 120 000 exemplaires. Tous droits de ­reproduction réservés.

Pour vous abonner > remplissez le bulletin page 8 ou écrivez à : abonnement@debout.fr Pour écrire à la rédaction > redaction@debout.fr

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ACTUS, BONS PLANS… Marie-Amélie Druesne et Pauline Hammé

Repeindre une pièce, réparer un ­ rdinateur, changer les bougies de sa voio ture… Et si on demandait à nos voisins de nous d ­ onner un coup de main ? Le réseau social d’entraide les Partag’heures propose d’échanger des ­petits services. Le concept est simple : chaque service rendu nous fait gagner des points que l’on peut utiliser pour bénéficier à son tour d’un service. « J’avais un problème que j’étais incapable de ­résoudre : un éclairage ne marchait plus chez moi. J’ai changé l’ampoule, vérifié le domino, le projec­ teur ne ­marchait toujours pas. J’ai donc fait une ­demande sur le site et mon éclairage est ­aujourd’hui réparé », témoigne Sébastien, u ­ tilisateur de la ­plateforme. lespartagheures.fr

Mutuelles d’entreprise

© stockakia/Fotolia

Comment ça marche ? Depuis le 1er ­janvier 2016, toutes les entre­ prises ont l’obligation de ­proposer une mutuel­­le (complé­­men­ taire santé) à leurs employés. Celle-ci p ­ ermet de se faire ­rembourser certains frais de santé non pris en charge par l’Assurance maladie. L’employeur doit financer au moins 50 % de la coti­sation pour chaque salarié. Vous pouvez refuser la mutuelle si vous êtes apprenti, en CDD, salarié à temps partiel ou encore si vous en avez déjà une. Vous avez aussi la possibilité ­de ne pas y souscrire si vous étiez déjà dans l’entreprise avant le 1er janvier 2016 et si l’employeur a choisi le contrat de mutuel­le sans consulter les salariés. Dans tous les cas, vous ­devrez deman­der une ­dispense ­d’adhésion par écrit. Pour en savoir plus : service-public.fr

Télévision Éviter l’écran noir

DR

© Les Partag’heures

Je t’aide, tu m’aides !

Vous recevez la télévision grâce à une antenne ­râteau ? Attention, avec le passage à la haute défini­tion numérique, la nuit du 4 au 5 avril, vous ­risquez de trouver votre écran noir. Pour savoir si vous êtes concernés, rendez-vous sur les chaînes 7 et 57 : si le logo « HD » apparaît, cela signifie que votre poste est adapté, vous n’aurez pas de problème. Sinon, il vous faudra investir dans un adap­tateur « TNT HD » vendu à partir de 25 €. Une aide financière pour l’acheter peut être accordée sous ­certaines conditions. Rendez-vous sur le site ­diagnostic.recevoirlatnt.fr

LA PUMA REMPLACE LA CMU Il y a du nouveau dans le système ­d’Assurance ­maladie : la Protection universelle maladie (Puma). Depuis le début de l’année, ceux qui n’avaient pas de couverture maladie peuvent d ­ ésormais en bénéficier à titre personnel. Plus besoin d’être rat­taché à une autre personne (ayant droit) ou d’avoir une activité minimale. Pour cela, il suffit de justi­fier de trois mois de résidence en France de façon stable. Les personnes étrangères en situation ­régulière (avec un titre de séjour en cours de validité ou un document attestant d’une d ­ emande auprès de la préfecture) y ont aussi droit. La Puma remplace la Couverture Médicale Universelle (CMU). Si vous aviez déjà la CMU, vous n’avez pas de démarches à entreprendre. Sinon, renseignez-vous auprès de votre Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM).

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ACTUS, BONS PLANS… Marie-Amélie Druesne et Pauline Hammé

200 000 œufs !

Vous avez plus de 18 ans Vous travaillez Vous gagnez moins de 1500€

net environ par mois

Prime

© SPF-JF Leray (64)

Avis aux ­gourmands ! Le Secours p ­ opulaire organise 329 chasses aux œufs aux quatre coins de la France durant le week-end de Pâques, les 26 et 27 mars. Près de 200 000 œufs en ­chocolat seront cachés. Pour participer, renseignez-vous auprès de ­l’antenne du Secours populaire près de chez vous.

Estimez votre droit sur le simulateur Rendez-vous sur caf.fr

PRIME D’ACTIVITÉ

À DEMANDER AVANT FIN MARS Vous avez peu de revenus ? Vous avez peut-être droit à la prime d’activité. Son mon­tant dépend de vos ressources et de votre situation familiale. ­Depuis janvier, elle remplace le RSA activité et la prime pour l’emploi. Pour ceux qui recevaient le RSA activité, le changement s’est fait auto­matiquement. Pour les autres, demandez-la avant le 31 mars, si ce n’est pas déjà fait. Vous toucherez ainsi tous vos droits ­depuis janvier. Si vous le faites après, vous recevrez seulement l’aide à partir du mois de la demande et p ­ erdrez donc les primes des mois passés.­ Pour savoir si vous y avez droit, utilisez le simulateur sur caf.fr. Pour la demander, adressez-vous à votre Caf ou à la Mutualité sociale agricole (Msa) si vous ­relevez de ce régime.

GROSSESSE NON DÉSIRÉE

À partir du 1er avril, l’intégra­lité des actes pour interrompre une grossesse non désirée (consul­ tations, analyses, échographies, intervention…) ­seront remboursés à 100 % pour toutes les femmes. Des frais qui peuvent aller jusqu’à 640 € dans c­ ertains cas. Pour s’informer : 0800 08 11 11 (appel gratuit) et ivg.gouv.fr

Visale

100 000

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7 • mars-avril-mai 2016

Une caution gratuite DR

DR

REMBOURSEMENT À 100 %

C’est le nombre de personnes qui vont être ­recru­tées pour l’organisation du championnat d’Europe de Football Euro 2016, du 10 juin au 10 juillet. De nombreux emplois sont recher­ chés dans les secteurs de la restauration, de l’accueil, de la logis­tique, de la sécurité, de l’évènementiel… Cette compétition se déroulera dans plusieurs villes : Bordeaux, Lens, Lille, Lyon, Marseille, Nice, Paris, Saint-Denis, SaintEtienne et Toulouse. Se renseigner et consulter les offres : fr.uefa. com, rubriques « UEFA EURO 2016 », « Plus », « orga­nisation » puis « Recrutement ».

DR

d’activité

Trouver un logement quand on est intérimaire, en CDD ou en période d’essai, c'est souvent une galère ! Si vous êtes dans cette situation, le dispositif Visale vous permet d’obtenir une caution locative gratuite. En même temps, il ­assure aux propriétaires le paiement du loyer et des charges en cas d’impayés pendant les trois ­premières années du bail. Pour savoir si vous y avez droit, rendez-vous sur visale.fr.


Téléphone © koti/Fotolia

Attention aux arnaques

Un numéro inconnu vous appelle et une voix vous demande de rappeler avant de raccrocher brusquement ? Méfiez-vous, il s’agit souvent d’une escroquerie. Le but de ces appels est uniquement de vous faire composer un numéro surtaxé. Surtout, ne communiquez jamais vos informations bancaires, personnelles ou tout autre renseignement par téléphone. Attention aussi aux messages vocaux type : « rappelez ce numéro de toute urgence », « nous suspectons une opération non autorisée sur votre compte », « vous avez reçu un colis, appelez le 0899… ». En cas de SMS du même genre, vous pouvez les bloquer en les transférant au 33 700.

© Emmaüs Défi

Des ateliers de couture pour tous

Raccommoder un pantalon, coudre une jupe, faire un ourlet, tricoter un pull… De nombreuses associations organisent des ateliers de couture gratuits et ­ouverts à tous. Une bonne opportunité pour coudre tout en faisant des rencontres !

Les ateliers couture-tricot du Secours populaire

notamment à Roubaix (09 63 27 67 68), au Havre (02 35 45 73 69), à Douchy-Les Mines (03 27 21 01 34) et à Strasbourg (03 88 36 28 91).

Chez Emmaüs au centre culturel le Centquatre ­(Paris, 19e). Pour s’inscrire : 09 70 81 89 60.

sement de P ­ aris. La styliste franco-­brésilienne ­Marcia de C ­ arvalho ­accueille les habi­tants tous les jeudis après-midi de 14 à 17h pour des ateliers de patchwork, tricot ou crochet réalisés à partir de chaussettes recyclées. S’inscrire auprès de Monica : 01 42 51 64 05.

PÔLE EMPLOI

FINIS LES RENDEZ-VOUS D’INSCRIPTION Depuis le 1er mars, les nouveaux demandeurs ­d’emploi doivent obligatoirement s’inscrire via le site internet de Pôle emploi : pole-emploi.fr ­(rubrique « candidat » puis « s’inscrire »). Si vous n’avez pas accès à internet, pas d’ordinateur ou si vous ren­contrez des difficultés, il est possible de le faire sur des ordinateurs en ­accès libre dans les agences, le matin uniquement. Des conseillers pourront vous aider.

© Julie Esteban

Les chaussettes orphelines dans le 18ème arrondis­

Les JO des “handi-métiers”

Le 9e International Abilympics, sorte de jeux olympiques des métiers pour travailleurs handi­ capés, a lieu les 25 et 26 mars. ­Coiffeurs, cuisi­ niers, web-designers, fleuristes ou ­ e ncore mécaniciens : ils sont tous en situation de handicap et feront la démonstration de leur ­savoir-faire. Des conférences, des tables rondes et un espace « orientation et emploi » ­seront l’occasion de rencontrer des professionnels et de ­s’informer sur les secteurs qui recrutent. Pour connaître le programme : abilympics.events

7 • mars-avril-mai 2016

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ABONNEZ-VOUS !

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10 € = 1 AN D’ABONNEMENT (4 NUMÉROS)

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(4 numéros) au prix de 10 e(1)

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Je joins mon règlement par chèque bancaire, à l’ordre de l’Association Debout, et l’envoie avec mon bulletin d’abonnement à : Association Debout   10 rue Vergniaud  - 92300 LEVALLOIS-PERRET FAIT À* : SIGNATURE*

Le montant total de mon règlement à l’association ­Debout étant égal ou supérieur à 50 € (10 € pour l’abonnement + 40 € ou plus pour soutenir la mission solidaire de ­l’Association Debout), je souhaite obtenir un reçu f­iscal pour le joindre à ma prochaine déclaration de revenus(2). DATE* :

* Champs obligatoires. Merci de remplir lisiblement et en lettres capitales.

POUR TOUTE QUESTION abonnement@debout.fr

N°6 ◊ déc-jan-fév 2016 ◊ debout.fr

debout Une boîte à ­outils de 64 pages pour faire face

D’intérêt général à but non lucratif, l’association Debout met l’information au service de l’insertion et de la cohésion sociale.

dossier spécial insertion

Rebondir pour s’épanouir

Emploi, sport, aides aux démarches administratives, accès à internet… 12 pages pour se mettre debout !

Budget ◊ P.12

S'habiller sans se ruiner

travail ◊ P.20

Formation gratuite au métier de

pHoto © éMile raBaté

à ses difficultés, comprendre ses droits, entreprendre des démarches et des projets. Des infos accessibles à tous pour permettre à chacun de rebondir.

loisirs ◊ P.52

serveur

Des bons plans pour sortir

Magazine trimestriel ◊ issn : 2271

– 5916

(1) O ffre valable en France métropolitaine jusqu’au 31/12/2016 dans la limite des stocks disponibles. Le tarif indiqué est garanti pour un an d’abonnement. Au-delà de la première année d’abonnement, il est susceptible d’être modifié. En cas de cessation d’activité, l’association Debout se réserve le droit d’interrompre votre abonnement ; aucuns frais ne pourront être remboursés. Le 1er numéro de votre abonnement vous sera adressé dans un délai maximum de 3 mois. Vous disposez d’un délai de 14 jours à compter de la réception de votre magazine pour exercer votre droit de rétractation en notifiant, clairement et par courrier simple, votre décision à l’Association Debout, 10 rue Vergniaud, 92300 LEVALLOIS-PERRET. Vos données sont traitées par l’association Debout pour l’adhésion et la gestion de votre abonnement. Les champs marqués d’un* sont obligatoires ; à défaut votre demande d’abonnement devient caduque. Conformément à la loi du 6 janvier 1978 modifiée, vos droits d’accès, de rectification ou de suppression, pour motifs légitimes, peuvent être exercés par courrier recommandé avec accusé de réception à l’Association Debout, accompagné d’une copie de votre pièce d’identité. Vous pouvez également, pour des motifs légitimes, vous opposer au traitement des données vous concernant. (2) P our être éligible à la réduction d’impôt prévue par l’article 200 du CGI, le montant de votre don doit être au moins 4 fois supérieur à celui de la contrepartie (ici l’abonnement). Ainsi, à partir de 50 € (10 € pour l’abonnement + 40 € ou plus de dons en soutien à l’Association Debout), et si vous êtes imposable, le montant total de votre versement est déductible de votre impôt sur le revenu à hauteur de 66 % de son montant, dans la limite de 20 % de votre revenu imposable (Article 200 du CGI). Autrement dit, un montant total (abonnement + don à l’association Debout) de 50 € ne vous coûtera réellement que 17 €, un montant de 90 € que 30,60 €, un montant de 120 € que 40,80 €, etc.


co

© Philippe Quais se/ Pa s

Les 3 coups de… VINCENT LINDON Grande figure du cinéma français, Vincent Lindon a reçu le César du meilleur acteur pour le rôle de Thierry, 50 ans et sans emploi depuis 20 mois, dans La Loi du marché. Ce film ­critique la violence du monde du ­travail. Pour ­debout, le ­comédien se confie sur ses engagements ◊ Pauline Hammé

SON COUP DE GUEULE

DR

« Après avoir tourné La loi du marché, j’ai dénoncé les souffrances vécues par certains chômeurs. Déjà, c'est dur au niveau financier mais, en plus, le regard des autres peut être extrêmement humiliant. Pourtant, il n’y a rien de mal à perdre son travail, on ne l’a pas choisi. Pire, les chercheurs d’emploi ne sont pas toujours bien orientés et ils perdent un temps fou dans les démarches. On le voit dans le film quand Thierry est envoyé pour faire une formation de grutier qui lui est complètement inutile. J’en ai marre qu’on prenne toujours des gants avec les puissants et jamais avec les gens plus faibles. Quelqu’un qui est en galère, il ne mérite qu’une chose, c’est qu’on prenne cas de lui avec bienveillance pour l’aider à reprendre confiance. »

SON COUP DE CŒUR

« Mon coup de cœur, c’est pour tous ces jeunes qui vont

© Unis-cité

avoir en main le monde de demain. Par exemple, ces apprenties infirmières qui choisissent de passer des nuits à s’occuper des malades, ces étudiants qui montent des associations solidaires. Sans oublier tous les jeunes qui se donnent beaucoup de mal pour s’en sortir… Je veux leur dire que, même si c'est dur, il faut y croire, ne pas quitter la France, ne pas démissionner. » Des jeunes en service civique.

SON COUP DE MAIN

« Je soutiens le Clubhouse France, une association formi­dable. Elle a créé un lieu d’entraide à Paris pour les

1 30 % des personnes accueillies par Clubhouse France ont retrouvé du travail.

© CHF

gens fragilisés par des troubles mentaux (dépression, schizophrénie, bipolarité…). C’est un endroit chaleureux où l’on se retrouve la journée pour participer à des activités (cuisine, jeux, informatique…). Les personnes ne sont plus seules et reprennent un rythme de vie. Beaucoup ont retrouvé un emploi1. Le travail de cette association me touche parce que ces gens-là ne sont pas fous, ils ont juste des maladies qui les font souffrir atrocement, il faut les aider. » Pour plus d’informations : 01 71 37 30 18 ou paris@clubhousefrance.org. clubhousefrance.org Activité cuisine au Clubhouse Paris.

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La rencontre de debout Il y a trois ans, Olivier a fait découvrir l'aviron à Nathalie, une jeune femme ­hébergée dans un foyer à Béthune (62). Aujourd’hui, grâce à cette rencontre, Nathalie a repris le dessus et se passionne pour ce sport. ◊ Paul-Luc Monnier | Photo Olivier Touron

NATHALIE « Quelques mois après mon arrivée au foyer, les éducateurs nous ont proposé de faire de l’aviron avec Olivier. Au début des cours, j’avais un peu peur. J’étais toute seule dans mon bateau. Je devais me débrouiller pour trouver l’équilibre et ramer. Avec mon mauvais caractère, j’avais du mal à accepter les consignes d’Olivier. Je n’étais pas ­violente mais je m’énervais facilement. Je n’en faisais qu’à ma tête. Un jour, ­ le bateau s’est retourné et je suis tombée à l’eau. Vexée, j’ai c­ ommencé à un peu plus é­ couter les conseils d’Olivier. Dans la vie, j’ai vécu des sales trucs. À l’époque, j’avais tendance à baisser les bras. Mais là, je me suis accrochée parce que l’aviron*, c’était sortir, prendre l’air, penser à autre chose… J’en avais besoin. Au fil des cours, je me suis rapprochée des autres filles de mon groupe. Même si on vivait e­ nsemble au foyer, on ne se connaissait pas vraiment et j’ai aimé les découvrir. Je suis contente d’avoir rencontré O ­ livier. C’est plus qu’un entraîneur. Il m’a redonné confiance et m’a aidée à avancer dans mes p ­ rojets. Aujourd’hui, si j’ai réussi à m’en s­ ortir, c’est grâce à lui et à l’aviron. Je vis maintenant dans un apparte­ment à moi et je travaille comme agent d’entre­ tien au centre a­ quatique de B ­ éthune. Après p ­ lusieurs remplace­ments, j’ai signé un CDI en septembre. Pendant mon premier entretien, le directeur m’a dit que l’aviron était un vrai plus sur mon CV. Aujourd’hui, j’aimerais faire découvrir l’aviron aux personnes handicapées comme mon frère. J’ai envie de partager mon expérience avec elles. L’aviron peut vraiment les aider à évacuer leurs difficultés, ça a marché pour moi ! »

* L’aviron est un sport nautique. Seul ou à plusieurs, vous faites avancer votre bateau à l’aide de rames.


REPÈRES Octobre 2012 Nathalie arrive au foyer de Béthune dans le Pas-de-Calais. Avril 2013 Olivier apprend l’aviron à Nathalie. Septembre 2015 Nathalie décroche un logement et un CDI.

OLIVIER « Champion de France ­d’aviron dans les années 90, j’anime aujourd’hui des cours pour les jeunes femmes ­accueillies au foyer du Centre d’Hébergement et de Réinser­ tion Sociale (CHRS) de ­Béthune, à titre bénévole. L’aviron les cadre. Elles apprennent à arriver à l’heure, à écouter les consi­ gnes, à prendre soin du matériel et à travailler en équipe. On sait bien que ces règles de savoir-vivre sont indis­ pensables dans le monde du travail. Au printemps 2013, j’ai fait découvrir l’aviron à une douzaine de jeunes filles, dont Nathalie. Je me souviens bien d’elle lors de la première séance car elle avait peur des canards au bord du canal ! Puis, très vite, je me suis rendu compte que c’était une meneuse dans son attitude et dans sa pratique. Nathalie avait un fort caractère mais elle était volontaire. Elle disait tout haut ce que les autres pensaient tout bas. Après être tombée à l’eau, elle a changé et s’est mise à conseiller et à encourager ses camarades. Aujourd’hui, Nathalie est beaucoup plus détendue. Je lui ai proposé ­d’intégrer la section loisirs du club d’aviron de Béthune. Dès qu’elle a un peu de temps, elle vient pratiquer. Elle rame avec des avocats, des chefs d’entreprise, des boulangers… Elle est aussi devenue notre ambassadrice : lorsque je vais présenter l’aviron aux femmes du foyer, elle m’accompagne et raconte son histoire. C’est un atout. Un jour, elle passera son diplôme d’entraineur. C’est son objectif non avoué ! » Projet « En bateau les filles » Aviron Béthune Artois gerard.foucaut@sfr.fr

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Budget

APPRENDRE À GÉRER SON BUDGET Vous avez du mal à joindre les deux bouts ? Voici trois pistes pour vous aider à mieux ­maîtriser vos dépenses. ◊ Marie-Amélie Druesne

Réduire vos ­factures, monter un projet, choisir le bon crédit… Ces ateliers sont organisés par les Points Information Médiation Multi Services (PIMMS) d’Antony, Lens, Longwy et Valenciennes, ainsi que par certains Clubs de la Fondation agir contre l’exclusion (Face). Renseignez-vous auprès de ces structures (voir encadré contacts).

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7 • mars-avril-mai 2016

© Marc Mellet

ATELIERS BUDGÉTAIRES C’est l’occasion de faire le plein d’astuces pour économiser. Les ­ateliers budgétaires sont animés par des conseillers en économie sociale et familiale. Sans vous ­juger, ils vous expliquent comment y voir plus clair dans vos dépenses de façon simple et parfois amusante (à l’aide de jeux). Comme dans les PCB, vous y découvrirez comment réduire vos factures, monter un projet (financer son permis par exemple) ou encore choisir le ­crédit le moins coûteux…

© FACE

POINTS CONSEIL BUDGET Vous n’arrivez plus à payer vos factures ? Vous avez besoin de renégocier un crédit ? Dans les Points Conseil Budget (PCB), des experts répondent à vos ­questions et vous accompagnent pour régler vos problèmes d’argent. Ces lieux d’informations viennent tout juste d’être créés. Pour l’instant, on en trouve dans quatre régions : Alsace-Champagne-ArdenneLorraine, Île-de-France, LanguedocRoussillon-Midi-Pyrénées et NordPas-de-Calais-Picardie. La première étape consiste à faire le bilan de votre situation*. On vous aide à pointer vos dépenses inutiles, à réduire vos frais bancaires, à ouvrir des droits… On peut aussi vous orienter vers des organismes ­spécifiques, comme ceux ­destinés à sortir du surendet­ tement (association Crésus). Pour trouver un Point Conseil Budget dans les régions concernées, ­renseignez-vous auprès de votre Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) ou en mairie.

STÉPHANIE ANIME DES ATELIERS ­BUDGÉTAIRES AU CLUB FACE DE DUNKERQUE (59). « Parler des questions d’argent n’est pas t­ oujours évident. Mais les parti­ci­ pants repartent toujours en ayant appris des choses très utiles. Par exemple : comment choisir sa banque. En général, on va là où est sa famille ou à l’agence proche de chez soi. Nous aidons à comprendre les tarifs pour que les person­ nes puissent comparer les offres. Ceux qui sou­ haitent financer un projet trouvent aussi de précieux conseils pour a ­ ugmenter leurs chances de voir leur crédit accepté. »


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Atelier budgétaire autour du jeu Dilemne créé par l’association Crésus.

LA POSTE À L’ÉCOUTE Si vous êtes client de La Banque Postale et que vous rencontrez des difficultés d’argent, ­parlez-en à votre banquier. Il vous dirigera vers des associations qui vous conseilleront et vous propo­seront peut-être de participer aux ateliers budgétaires qu’elles orga­nisent. La plateforme télépho­n ique l’Appui de La Poste (voir encadré contacts) offre aussi un accompagnement personnalisé, gratuit et anonyme. On vous aidera là aussi à trouver des solutions pour diminuer vos dépenses, réduire votre endettement ou augmenter vos ressources selon votre situation. Par exemple, ouverture de droits sociaux, accès à des offres solidaires (optique, automobile...).

DU CÔTÉ DES BANQUES À la Caisse d’Épargne, le dispositif Parcours confiance permet d’être aidé par un conseiller pour retrouver une situation ­financière stable. Au Crédit Agricole, les Points P ­ asserelle offrent une écoute et des conseils aux personnes qui font face à des difficultés : chômage, d ­ ivorce, décès d’un proche, ­maladie... Renseignez-vous auprès de votre agence, bancaire, de votre Caf ou en mairie.

CONTACTS PIMMS Antony : 01 55 59 00 94 | Lens : 03 21 28 78 17 Longwy : 03 82 44 55 50 | Valenciennes : 03 27 41 34 62 Face : fondationface.org, rubrique « réseau », puis « Implantations ». L’Appui : du lundi au v ­ endredi, de 8 h à 18 h. Tél : 09 69 36 39 20 (appel non surtaxé).

*Pour apprendre à tenir un budget familial,

consultez la fiche n°3 dans le debout n°2 ou sur debout.fr. Cet article a été rédigé par la journaliste de debout avec le soutien de La Poste

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Budget

ÉPARGNER POUR VOIR PLUS LOIN Épargner, c’est mettre de l’argent de côté. Si vous avez de petits revenus, vous ­pensez peut-être que l’épargne n’est pas faite pour vous. Pourtant, on peut commencer à ­économiser avec de très petites sommes. Cet argent vous servira en cas de coup dur ou pour financer un projet. ◊ Auréanne Colineau

Pour financer des projets : un déménagement, le permis de conduire, un voyage… Cela permet aussi de pouvoir faire face en cas d’imprévus : accident, ­maladie, voiture qu’il faut réparer… Avec une petite épargne, vous aurez moins ­besoin d’emprunter. « C’est d’ailleurs une très bonne chose pour ­donner confiance à son banquier », explique Pascale Micoleau-Marcel, déléguée géné­rale de lafinancepourtous.com. « Cela peut le convaincre de vous ­accorder un prêt ou un ­micro­crédit. » Commencez par calculer votre ­budget*. Dans un tableau, faites la liste de tout l’argent reçu chaque mois. Puis, inscrivez chacune de vos dépenses. « C’est impor­tant de tout noter pour se rendre compte des dépenses indispensables et de celles que l’on peut limiter », i­nsiste Pascale Micoleau-Marcel. Il parait plus facile de réduire cer­ taines dépenses quand on écono­ mise pour un projet précis (les ­vacances, par exemple), et quand c’est une décision prise par toute la famille. Économiser de ­petites sommes, 5, 10 ou 20 € par mois, est déjà un très bon début. QUE FAIRE DE L’ARGENT QUE J’ÉPARGNE ?

« Le plus sûr est de le placer sur un livret d’épargne », conseille Pascale Micoleau-Marcel. En le gardant sur votre compte courant, vous 14

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© tuk69tuk/Fotolia

POURQUOI ET COMMENT ÉPARGNER ?

serez tenté de le dépenser. Vous pouvez faire un virement automatique chaque mois, de temps en temps, ou en cas d’entrée d’argent exceptionnelle. Parlez-en à votre conseiller bancaire ou passez par le site de votre banque. COMMENT FONCTIONNENT LES LIVRETS D’ÉPARGNE ?

Le livret d’épargne est une sorte de compte en banque sur lequel on dépose l’argent qu’on veut éviter de dépenser tout de suite. « Il existe trois livrets d’épargne pour débu­ ter : le livret A, le livret d’épargne populaire (LEP) et le ­livret jeune », précise Mouna Aoun, ­responsable

à La Banque Postale. Vous ­pouvez les ouvrir gratui­te­ment, il suffit d’y déposer 10 ou 30 € (voir ci-contre). Les livrets sont ­plafonnés : on ne peut pas y déposer plus d’une certaine somme. Ils ­rapportent tous des intérêts : cela ­signifie que vous recevrez un petit pourcentage de

“5, 10 ou 20 € par mois, économiser des petites sommes est déjà un très bon début.”


« Moi, j’économise au ­quoti­dien : j’ai un vélo plutôt qu’une voiture, je fais mes courses au marché, je mange rarement à l’extérieur. En plus, je dépose un quart de mes revenus sur mon livret A. Grâce à ça, j’évite de me retrouver en difficultés et je peux prévoir des voyages. Par exemple, j’ai descendu la Loire, le Rhône et le Rhin en vélo cet été ! »

© Adam Gregor/Fotolia

DR

PIERRE, 29 ANS, ­ VENDEUR À LILLE

la somme laissée sur le livret. Ces comptes ne sont pas bloqués, l’argent reste ­disponible à tout moment. Le plus connu est le livret A. Mais, comme le souligne Mouna Aoun, « si on a moins de 25 ans, ou si on n’est pas imposable, il vaut mieux choisir un livret jeune ou un LEP, car ils rapportent un peu plus d’argent. » L’ouverture d’un livret est très facile, ­renseignez-vous

auprès de votre banque. Un dernier conseil de Pascale NicoleauMarcel : « Osez rencontrer votre banquier, il n’est pas là pour vous juger mais pour vous guider. »

*Aidez-vous de la fiche n°3 « Comment tenir un budget familial » dans le debout n°2 ou sur debout.fr.

Cet article a été rédigé par la journaliste de debout avec le soutien de La Banque Postale.

LIVRET A

LIVRET D’ÉPARGNE POPULAIRE (LEP)

LIVRET JEUNE

POUR QUI ?

Pour tous. Un seul par personne, mais on peut posséder un livret A en plus d’un LEP ou d’un livret jeune.

Pour les personnes non imposables. Un par personne et deux maximum par foyer fiscal.

Pour les 12-25 ans. Un seul par personne.

FRAIS D’OUVERTURE ET DE GESTION

GRATUIT

GRATUIT

GRATUIT

VERSEMENT INITIAL (somme minimum à déposer sur le livret lors de son ouverture)

10 € (1,5 € à La Banque Postale)

30 €

Cela dépend des banques, en général 10 €.

0,75 % de la somme déposée sur le livret.

1,25 % de la somme déposée sur le livret.

Fixé par les banques, mais toujours supérieur à celui du livret A. À La Banque Postale, 1,75 % (Livret Jeune Swing) au 16/09/15.

22 950 €

7 700 €

1 600 €

QUEL LIVRET CHOISIR ?

TAUX D’INTÉRÊT ­ANNUEL (ce que l’on gagne par an)1

PLAFOND (somme ­ aximum qu’on peut m déposer sur le livret)

1 Données de la Banque de France pour le livret A et le LEP, au 13/01/2016.

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Budget

ÊTRE AIDÉ QUAND ON S’ OCCUPE D’UN PROCHE DÉPENDANT L'un de vos parents ou votre conjoint ne peut plus se débrouiller seul ? Voici quelques conseils pour trouver du soutien. ◊ Nolwenn Perriat MICHEL, 46 ANS

L

a première chose à faire est d’évaluer la situation et les besoins de la person­ne malade ou vieillissante. « Le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) peut vous y aider. Vous obtiendrez ses coordonnées en ap­pelant votre mairie », conseille Jean-François Boulat, vice-­ président de Macif-Mutualité. « Votre proche pourra éventuel­ lement bénéficier de l’Allocation Person­nalisée d’Auto­no­mie (APA)* et/ou de la Presta­tion Compensatoire du Handicap (PCH). » Si la person­ ne a plus de 60 ans, elle a peut-être droit à des Services de Soins Infirmiers à Domicile (SSIAD) remboursés par l’Assurance maladie.

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© Gerhard Linnekogel / Eyesee

© Gerhard Linnekogel / Eyesee

« Ma mère a la maladie ­d’Alzheimer. Grâce à la Maison des Aidants et à l’association France Alzheimer, j’ai pu mettre en place de l’aide pour la toilette, les soins et les repas. J’ai égale­ ment pu suivre une formation pour mieux l’accompagner dans l’évolution de sa maladie. »

SE TOURNER VERS UNE ASSOCIATION

De nombreuses associations ou structures accompagnent les aidants (voir l'encadré ci-contre). Elles les informent sur les différentes maladies, les aides, les solutions pratiques, les bonnes adresses… Certaines proposent des bons plans pour acheter du matériel médical et des équipements d’occasion. C’est ­aussi un moyen de rencontrer d’autres personnes dans la même situation, d’échanger et de s’entraider.

*Pour plus d’informations sur l’APA, voir la fiche de debout dans le n°3 ou sur debout.fr.

CONTACTS ◊ aidants.fr ◊ lacompagniedesaidants.org ◊ lamaisondesaidants.com ◊ responsage.com pour les aidants salariés. ◊ aveclesaidants.fr un site d’informations proposé par la Macif.


Budget

DÉMÉNAGER À PETIT PRIX Un déménagement coûte cher, même lorsque l’on se fait aider par des amis. Quelques pistes pour réduire les frais. ◊ Caroline Pépin LES AIDES

◊ La prime au déménagement

BESOIN DE BRAS ?

Des associations proposent un ­service de déménagement à petits prix pour les personnes qui ont peu de ressources. C’est le cas de l’anten­ne Emmaüs de Beauvais (Oise). En Gironde, l’atelier Remu­ ménage aide à déménager mais également à trouver des aides

“UN CHANGEMENT DE DOMICILE EST ­SOUVENT ­STRESSANT, NOUS SOMMES ­AUSSI LÀ POUR ­RASSURER.” financières. « Un changement de domicile est souvent stressant, nous sommes aussi là pour rassurer », explique Wiame Ben Yachou, la présidente de l’association. En Îlede-France, Ozanam vous envoie quelqu’un pour débarrasser votre appartement, emballer et porter les cartons ou encore conduire la camionnette, pour 19 € de l’heure charges comprises. À Paris, Carton Plein propose le même type de services pour des tarifs intéressants : jusqu’à moins 30 % par rapport aux déménageurs classiques, avec des réductions possibles au cas par cas. Cette association peut aussi transporter vos affaires à vélo pour un déménagement 100 % écolo !

Cet article a été rédigé par la journaliste de debout avec le soutien de la Caf.

CONTACTS L’Atelier Remuménage 05 56 92 80 35 Carton Plein 01 42 57 49 93 (nord de Paris) 01 85 09 94 03 (sud de Paris) Emmaüs Beauvais 03 44 02 34 15 Ozanam services 01 55 76 98 99

© L’Atelier Remuménage

Elle est destinée à ceux qui changent de logement lorsque leur famille s’agrandit, et est attribuée sous conditions de r­ essources. Pour y avoir droit, vous devez : ◊ avoir au minimum trois enfants (nés ou à naître) ; ◊ le déménagement doit se dérouler sur une période précise : entre le quatrième mois de grossesse de votre dernier enfant et un mois avant ses deux ans ; ◊ toucher l’Aide personnalisée au logement (APL) ou l’Allocation de logement familiale (ALF). Vous avez six mois pour en faire la demande après la date du déménagement. La Caf vous demandera la facture d’un démé­nageur déjà réglée ou des justificatifs de frais si vous avez déménagé par vousmême (péage, frais d’essence, loca­ tion de véhicule…). La prime ne peut pas dépasser 974,90 € (montant au 1er avril 2015). ◊ Une aide de certains CCAS Voyez avec la mairie de la ville que vous quittez ou avec celle où vous emménagez.

© Carton Plein

de la Caf

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Budget

LES PASS, DES CONSULTATIONS GRATUITES À L’HÔPITAL Vous n'avez pas de Sécurité sociale ? Dans les hôpitaux, il existe un dispositif appelé « Permanence d’accès aux soins de santé » (Pass) qui permet d'être soigné sans frais et de se faire aider pour obtenir ses droits à l’Assurance maladie. ◊ Émilie Lay

L

es Pass sont ouvertes à ceux qui n’ont pas de protection maladie. Tout le monde y a droit, même les personnes sans papier. Vous pouvez aussi y aller si un profes­ sionnel de santé a refusé de vous soigner. Chaque hôpital public doit le ­proposer. Tout est gratuit, sauf les hospi­talisations. COMMENT ÇA MARCHE ?

Allez directement sur place, ­rendez-vous à l’ac­cueil de l’hôpital et demandez la Pass. D’abord, vous êtes reçu en entretien pour expliquer ce qui vous amène. Les Pass ­disposent rarement d’interprètes. Pour ceux qui ne parlent pas bien le français, il est préférable de se faire accompagner.

BLOQUER UNE DEMI-JOURNÉE

Vous serez ensuite dirigé vers le service qui pourra traiter votre problème. Après la consultation ­médicale, une assistante sociale vous aidera à constituer votre dossier pour ouvrir vos droits à l’Assurance maladie. Les entretiens et les examens médicaux prennent du temps, prévoyez au moins une demi-journée pour une première visite.

Voici des conseils pour éviter de perdre trop de temps : ◊ si vous fréquentez une association, ­demandez conseil aux bénévoles pour ­préparer votre venue ; ◊ avant de vous déplacer, appelez l­’hôpital pour vous assurer que votre problème ­pourra y être traité : les hôpitaux n’ont pas tous des services de dermatologie (pour les problèmes de peau) ou de pédiatrie (pour les enfants) par exemple ; ◊ si, sur place, on ne vous adresse pas à une assistante sociale, réclamez-le ; ◊ pour éviter de devoir revenir, apportez le maximum de documents (pièce d’identité, attestation Caf ou Pôle emploi, livret de famille, avis de non-imposition…).

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© Émilie Lay

À SAVOIR


Travail

RÉUSSIR SON ENTRETIEN D’EMBAUCHE Vous avez décroché un rendez-vous pour un emploi ? Bravo ! Pour mettre toutes les chances de votre côté, suivez les conseils de Gabriel Lenot du cabinet de recrutement Mozaïk RH. ◊ Marianne Martin dit Neuville SAMIYA, MASTER 2 « FONCTION FORMATION », EN ALTERNANCE À LA DRH D’AMUNDI « Quand j’ai cherché un stage, Mozaïk RH m’a préparée aux entretiens d’embauche. J’ai retenu qu’il ne fallait jamais se sous-estimer devant un recruteur, même quand on ne sait pas ! L’important est d’être sûr de soi et de parler de son parcours sans hésitation. »

DR/Mozaïk RH

Mozaik RH est spécialisé dans le recrutement de jeunes diplômés des quartiers populaires. Pour en savoir plus : mozaikrh.com

REPRENEZ L’OFFRE D’EMPLOI Quelles sont les missions du poste ? Qu’est-ce qui prouve que vous saurez les accomplir ? Faites référence à vos compétences et expériences passées, y compris celles exercées dans le milieu associatif, scolaire, sportif, voire dans votre vie privée… TROUVEZ-VOUS DES POINTS ­COM­MUNS AVEC L’ENTREPRISE En quoi l’entreprise vous intéres­ se ? Ses activités, ses valeurs, son orga­nisation, sa taille, etc. correspondent-elles à votre projet ?

SOYEZ INCOLLABLE SUR VOTRE CV Entraînez-vous à retracer votre parcours sans vous tromper. Commencez par vos études, stages, puis parlez de vos précédents postes (en allant du plus ancien au plus récent). REMERCIEZ Après l’entretien, envoyez un mail pour remercier et renouveler votre motivation.

À ÉVITER ◊ aborder les questions

de salaire, avantages, congés, dès le début de l’entretien. De préférence, laissez le r­ ecruteur en parler ; ◊ mentir à propos de vos expériences, compétences… Le recruteur s’en apercevra ; ◊ parler de ce qui n’a pas marché. Soyez positif ; ◊ arriver en retard (ou trop en avance) : pensez à préparer votre trajet.

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DR/Mozaïk RH

Travail

PRÉPAREZ-VOUS AUX ­QUESTIONS LES PLUS­ ­FRÉQUENTES ◊ Que savez-vous de nous ? Renseignez-vous sur l’entreprise : activités, résultats, effectifs, clients, concurrents… ◊ Qu’avez-vous compris du poste ? Le recruteur veut que vous refor­ muliez les missions du poste indiquées dans l’annonce pour s’assurer que vous avez bien ­compris ce que l’on attend de vous. ◊ Donnez vos principales ­qualités

TOUT COMPTE !

◊ Quelles difficultés avez-vous

rencontrées au cours de vos précédents postes ? Prenez des exemples où, face à un problème, vous avez trouvé des solutions. cinq ans ? Évitez de répondre « je ne sais pas ». Il s’agit de parler de votre avenir profes­sionnel et de vos ambitions.

L’ASSOCIATION FORCE FEMMES Elle accompagne gratuitement les femmes de plus de 45 ans dans leurs démar­ ches de r­ etour à l’emploi ou de ­création d’entreprise. Pour bénéficier d’un ­accompa­gnement, s’inscrire sur forcefemmes.com (dans 10 villes de France).

© Pétrouche/Fotolia

7 • mars-avril-mai 2016

1 D’après les travaux d’Albert ­Mehrabian, professeur de psycho­ logie à l’Université de Californie

◊ Où vous voyez-vous dans

et défauts. Une question pour connaître votre personnalité. Répondez franchement sans vous dévaloriser. Citez des défauts qui peuvent servir le poste : pour un commercial, par exemple, mieux vaut dire « je suis têtu » que « je suis timide ».

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Nous sommes évalués à 55 %1 sur le non verbal (l’apparence), à 38 % sur la voix (l’intonation) et à 7 % sur les mots (le message).


le look de l’emploi Un entretien dure en moyenne 40 minutes. Mais le recruteur se fait une opinion dès les premières secondes. Alors donnez la meilleure image de vous-même. ◊ Conseils de Lina Fornara, coach en image.

tenue élégante

Cheveux, barbe

Portez une tenue élégante mais dans laquelle vous vous sentez à l’aise.

Ne pas prendre soin de soi peut laisser penser que l’on néglige aussi son travail. Ayez les cheveux propres. Faites la chasse aux pellicules ! Pour les hommes, rasez-vous avant le rendez-vous.

maquillage léger

Restez discrète : maquillez-vous les yeux légèrement et mettez du fond de teint ou du blush pour avoir bonne mine.

vêtements repassés

Pensez que la personne en face de vous cherche à recruter quelqu’un qui représentera l’entreprise. Vos vêtements doivent être impeccables et repassés.

Sentir bon, oui mais pas trop. Cela peut déranger votre interlocuteur. Idem pour l’odeur du tabac. Si vous avez fumé, prévoyez un bonbon à la menthe avant l’entretien.

couleur neutre

Privilégiez le gris, l’anthracite, le bleu marine en les ravivant de touches de couleurs : une cravate violette, une écharpe rouge, un sac orange...

mains soignées

Coupez et nettoyez vos ongles. Pour les femmes, optez pour un vernis transparent ou clair.

Préparez deux tenues la veille. Le jour-même, enfilez celle que vous « sentez » le mieux. Et n’oubliez pas de jeter un dernier coup d’oeil dans le miroir avant de partir...

À ÉVITER

les décolletés plongeants, les chemises à manches courtes pour les hommes ;  les

socquettes qui découvrent la cheville une fois assis et fuyez les chaussettes blanches (réservées au sport) ;

chaussures cirées

le noir (trop austère) et le rouge (trop agressif) ;

N’accumulez pas les bijoux et ne testez pas vos nouveaux escarpins le jour de l’entretien au risque d’être concentrée sur votre mal de pieds.

Illustrations page © Pétrouche/Fotolia

collants de rechange

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Travail

LES MÉTIERS VERTS, UN SECTEUR D’AVENIR Face à l’urgence de protéger l’environnement, de nouveaux emplois sont créés. Zoom sur deux professions qui recrutent : technicien de maintenance éolienne et agent de déchetterie. ◊ Textes et reportage photo : Marie-Amélie Druesne

L’éolien a le vent en poupe ! DIDIER, 28 ANS, TECHNICIEN DE MAINTENANCE ­ÉOLIENNE

« J’exerce ce métier depuis huit ans. Chaque jour, je dois m’assurer du bon fonction­ nement du parc éolien dont j’ai la charge. Si on détecte une panne, on se rend sur le terrain. Nous travaillons par deux, c’est essentiel pour notre sécurité. Il faut avoir une bonne condition physi­ que : pour atteindre le sommet de l’éolienne, nous ­devons grimper sur une échelle verticale pouvant aller jusqu’à 110 mètres de hauteur, souvent avec des charges lourdes. C’est un métier où l’on touche à tout : l’électricité, la mécanique, la sécurité… Il n’y a pas de routine. »

OÙ SE FORMER ? ◊ BTS électrotechnique ou BTS maintenance des systèmes. ◊ Licence « énergies nouvelles ». ◊ Le WindLab est un centre formation spécialisé dans l’éolien géré par la région Picardie. Accessible après un Bac Pro ou un BTS, ce cursus de sept mois comprend un stage. À l’issue de la formation, les apprentis obtiennent le BZEE, un certificat de compétences allemand reconnu dans la profession. La région prend en charge 100 % des frais pour les demandeurs d’emploi picards. Renseignements : windlab.picardie.fr, rubrique "Les formations". ◊   Formations spécifiques à ­l’éolien dans les lycées François Bazin à Charleville Mézières (08), Dhuoda à Nîmes (30), Edouard Branly à Amiens (80) et au Centre de Formation et d’Apprentissage Industriel (CFAI) à FrivilleEscarbotin (80). 50 000 EMPLOIS La filière éolienne française ­emploie 10 800 personnes*. Avec le développement des parcs, le nombre de travailleurs devrait atteindre 50 000 en 2020 !

* Observatoire

de l’éolien 2014 France Énergie Éolienne (FEE). 22

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DR

MAGALI, 25 ANS, TECHNICIENNE DE MAINTENANCE ­ÉOLIENNE « Après un BTS électro­ technique, je viens de ­commencer une licence en énergies renouvelables. Je suis en alternance, ce qui me permet de me former au métier. C’est un secteur d’avenir : les machines sont installées pour 20 ans au moins, donc c’est 20 années de ­travail assurées ! Si les femmes restent peu nombreuses dans la profes­ sion, elles y ont tout à fait leur place. Il faut savoir s’af­firmer et être motivée. »

MÉTIERS VERTS 15 % DES INTENTIONS D’EMBAUCHE Un projet de recrutement sur sept concerne un métier vert*. Pour vous renseigner sur les différentes professions, ­rendez-vous sur ecometiers.com, rubrique « Fiches métiers ». Si vous cherchez du travail et que vous avez envie de vous orienter dans ce secteur, votre conseiller Pôle emploi peut vous informer sur les formations. *Selon le ministère de l’Écologie, du

Développement durable et de l’Énergie.

La gestion des déchets, ça embauche ! OÙ SE FORMER ? Il existe un CAP Gestion des ­déchets et propreté urbaine, mais le métier est accessible sans diplôme. OÙ POSTULER ? La première chose à faire est de se renseigner auprès du réseau de déchetterie le plus proche de chez vous (demander les coordonnées à la mairie). À ­savoir : les déchetteries embau­chent beaucoup de saisonniers l’été. 122 100 EMPLOIS Dans le secteur de l’économie verte, les domaines des déchets et de la gestion des eaux usées sont ceux qui emploient le plus de personnes. D’ici 2020, 43 000 emplois devraient être créés. En 2012, on comptait 122 100 emplois* liés à la gestion des déchets.

KÉVIN, 21 ANS, AGENT DE ­DÉCHETTERIE « En mai 2015, j’ai décroché ce contrat d’avenir via ma Mission locale. Je n’avais aucune connaissance du métier. J’ai appris grâce à mes c­ ollègues et à des formations. J’aime le contact avec le public. J’accueille les gens et je leur explique le fonctionnement de la déchet­terie, la répartition des ordures… Ils sont de plus en plus curieux de savoir ce que vont d ­ evenir les objets qu’ils apportent. Je dois r­ ester bien informé des règles qui changent souvent. »

*Données de l’ADEME et du Service de

l’observation et des statistiques (SOeS). 7 • mars-avril-mai 2016 23


Travail

DES EMPLOIS SUR MESURE DANS LE TEXTILE Les associations du réseau Tissons la Solidarité collectent et revendent des ­vêtements usagés. Elles proposent ainsi des emplois partout en France, via des contrats aidés. ◊ Laure Espieu | Reportage photo : Nicolas Tucat

E

lles sont quatre à s’affairer devant de grandes ­panières dans l’atelier de l’association Fringuette, à côté de Bordeaux. Carole, 45 ans, a intégré l’équipe depuis le mois de septem­ bre. « J’étais dans le transport inter­national mais j’ai eu une longue coupure de plus de dix ans et c’est devenu compliqué de ­renouer avec mon secteur d’origine », ­explique-t-elle. « Ici, j’ai retrouvé du travail en contrat d’insertion et on m’aide à prendre des contacts pour aller vers une situation ­d’emploi plus stable. » Des salariés comme Carole, Fringuette en emploie 21 en contrat d’insertion autour du projet de collecte et de vente de vêtements de seconde main. Fringuette fait partie du réseau Tissons la Solidarité, créé par le Secours catholique, qui rassemble 70 structures du même type en France. Les recrute­ments sont réguliers et relayés par Pôle emploi. Il est également possible de ­s’informer sur les postes disponibles auprès des associations concernées et de les contacter en direct (voir l’encadré “Comment postuler”).

“NOTRE BUT EST QUE CHACUNE ACQUIÈRE DES COMPÉTENCES.” Christine dirige Fringuette, une association qui aide les femmes à rebondir grâce à la couture.

REBONDIR

Carole et ses collègues sont chargées du premier écrémage. Elles sélectionnent les pièces qui, une fois lavées et retouchées, pourront partir en magasin. « Notre but est que chacune acquière des ­compétences Ophélie (à droite) a réussi à retrouver du travail à la fin de son contrat chez Fringuette. 24

7 • mars-avril-mai 2016


Diplômée d’un CAP couture, Christelle perfectionne sa technique chez Fringuette.

qu’elle pourra réuti­liser pour ­rebondir », explique Christine Roullée, la directrice de Fringuette. Carole prépare les commandes et s’occupe de la gestion des stocks par informatique. Encadrées par cinq permanentes, les salariées sont accompagnées durant les neuf à dix mois de leur contrat par une conseillère en insertion profes­ sionnelle. Payées au Smic, elles touchent 839 € par mois pour 26 heures de travail par semaine. Elles bénéficient, durant ce parcours, de formations ­reconnues, à la vente ou à la couture.

UNE COLLECTION AVEC CHRISTIAN LACROIX

Christelle est aussi arrivée chez Fringuette après une période de chômage qui a suivi son congé maternité. Bibliothécaire de forma­tion, elle a passé un CAP cou­ture pour changer de voie. « L’association me permet d’apprendre de nouvelles techniques et de gagner en rapi­ dité », raconte-t-elle. Cet hiver, elle a travaillé, comme dans cinq autres ateliers du réseau, sur la nouvelle collection de la griffe Tissons la Solidarité, parrainée par le grand couturier Christian Lacroix.

COMMENT POSTULER ? Contactez une antenne du Secours catholique et ­parlez-en aux bénévoles. Sur internet, tapez « Tissons la Solidarité » dans un moteur de recherche et cliquez sur « Nos boutiques » dans le premier résultat. Une carte ­interactive indique les coordonnées des 70 structures. Contactez celle qui est la plus proche de chez vous. Et pourquoi ne pas en profiter pour faire du shopping à petit prix.

OPHÉLIE, 31 ANS

« Je viens de décrocher un contrat comme employée de libre-service chez un discounter. Cela faisait neuf mois que je travaillais en tant qu’agent de tri chez Fringuette, et c’est vraiment ce qui m’a permis de sortir la tête de l’eau. Après trois ans sans emploi, j’ai pu me remettre debout psychologiquement et socialement. On m’a donné ma chance et tout s’est enchainé très vite ! »

7 • mars-avril-mai 2016 25


Travail

LE MICROCRÉDIT, UNE AIDE POUR CRÉER SA BOÎTE Moussa a reçu un prêt de 6 000 € pour monter son entreprise dans le Loiret. Comme lui, 13 000 personnes ont obtenu un microcrédit professionnel en 2014 grâce à l’Adie. Pourquoi pas vous ? ◊ Textes et reportage photo : Paul-Luc Monnier

A

la sortie de Saint-Ay (Loiret), au premier étage d’un pavillon encore en construction, Moussa, 28 ans, a le sourire : « je suis content, l’entreprise commence à bien ­marcher ». Le jeune homme est plaquiste1. En 2012, il monte sa propre entre­prise. Mais à l’été 1 Dans une habitation, le plaquiste assemble des plaques de plâtre afin de réaliser les cloisons et les plafonds.

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2013, il est obligé de s’arrêter car il se retrouve seul à élever son fils de quatre mois. En 2015, après une longue période de RSA, Moussa décide de retenter l’aventure de l’entreprenariat. Pour mettre toutes les chances de son côté, il contacte l’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie). Moussa y trouve de précieux conseils. Il suit une courte formation sur la gestion d’entreprise et obtient un microcrédit de 6 000 €. Il achète

du matériel et une camionnette. « Grâce à l’Adie, j’ai pris un bon ­départ », explique Moussa. « Si j’avais été voir une banque pour un prêt, on m’aurait tout de suite dit non parce que j’étais au RSA. » L’Adie aide de nouveaux entrepreneurs, partout en France, en ville comme à la campagne. Vente ambulante, restauration rapide, ­services à la personne, auto-école… Le profil des entreprises accompagnées est varié.


© Olaf Speier/Fotolia

NATHALIE, 44 ANS, VIT À BREZOLLES, UNE PETITE COMMUNE RURALE, D’EURE-ET-LOIR.

Depuis un an, Moussa enchaîne les chantiers. « Mes efforts vont ­finir par payer », assure-t-il. En cas de problème, il peut compter sur le soutien de l’Adie. Des conseillers sont joignables par téléphone pour répondre aux questions urgentes. Des rendez-vous individuels

sont aussi proposés. « Parfois, le monde de l’entreprenariat, c’est ­compli­qué », reconnaît Alexandre Dufau, délégué territorial de l’Adie dans la région Centre-Valde-Loire. « C’est pourquoi, nous ac­ compagnons gratuitement les créateurs que nous avons ­financés. »

COMMENT ÇA MARCHE ? Vous avez envie de créer votre activité mais vous avez des difficultés à obtenir un crédit ? L’Adie peut vous aider. Depuis 1989, elle propose des microcrédits d’un montant maximum de 10 000 €, à rembourser sur 30 mois. ◊ Qui contacter ? L’Adie compte 120 antennes et 360 permanences dans toute la France. Pour trouver la plus proche de chez vous, rendez-vous sur adie.org. Un numéro est aussi à votre disposition : 0 969 328 110 (appel non surtaxé).

« Fichée à la Banque de France, je n’avais pas accès au crédit. Mais grâce à l’Adie, j’ai obtenu un prêt de 1 500 €. Pour faire les démarches de création, je ne pouvais pas me rendre à Orléans. Ma voiture est trop vieille pour faire deux heures de route. Du coup, je rencontrais mon conseiller Adie dans une permanence organisée plusieurs fois par semaine à Chartres qui est plus proche de chez moi. J’ai ouvert mon magasin en décembre 2015. C’est une friperie : je recycle les vêtements, je leur donne une deuxième vie. Aujourd’hui, le matin, quand je me lève, j’ai envie d’aller travailler. Je suis heureuse. Plus tard, j’aimerais ouvrir d’autres boutiques et créer des emplois ».

◊ Et à la campagne ?

Épicier, esthéticienne, coiffeur… 20 % des créateurs financés par l’Adie vivent en zone rurale. Pour eux, des conférences sur le web sont organisées. L’Adie ­possède aussi deux camions qui parcourent les campagnes et les quartiers isolés. 7 • mars-avril-mai 2016 27


Travail

PLUS BELLE LA VIE D’INTÉRIMAIRE ! Travailleur en intérim, vous avez droit à des aides pour vous simplifier la vie. Celles-ci sont accordées par le Fonds d’action sociale du travail temporaire (Fastt), une association financée par les entreprises du secteur. ◊ Clarisse Briot LOGEMENT ET CRÉDIT Le Fastt vous facilite la ­location d’un logement en offrant des garanties au bailleur. Il vous donne aussi accès au crédit (prêt jusqu’à 12 000 € ou microcrédit). « L’intérimaire met souvent en veille ses projets de vie », explique Jean-Marc Soulodre du Fastt. « Nous lui permettons de continuer à avancer. » FORMATION Pour faire le point sur votre parcours et votre avenir profes­sion­ nel, adressez-vous cette fois-ci au Fonds d’Assu­rance Formation

du Travail Tempo­raire (FAF. TT). « Nous accompa­gnons tout pro­ jet d’évolution profes­s ionnelle, à un stade avancé ou non », précise Philippe Troubat, en charge du Conseil en Évolution Professionnelle (CEP) du FAF. TT. IMPRÉVUS En cas de panne de voiture, le Fastt vous loue un véhicule sous 48 heures pour 10 € par jour. Un souci de nounou ? Des solutions de garde à domicile ou en crèche sont possibles pour environ 1 € de l’heure.

DES TUTOS POUR S’INFORMER Sur YouTube, de courtes ­vidéos proposées par le Fastt présentent les différentes aides et le mode d’emploi pour en bénéficier. Taper « la minute du Fastt » sur youtube. com

VIRGINIE, INTÉRIMAIRE DANS L’AGROALIMENTAIRE EN BRETAGNE. « Je travaille de nuit et mon conjoint embauche à 7h du matin. Il nous fallait une solution pour notre fils. Grâce au Fastt, nous avons une place en crèche dès 6h le matin pour 1.37 € de l’heure. C’est pratique et économique ! »

CONTACTS ◊ Le FASTT

©Magali Delporte

fastt.org ◊ Le FAF-TT moncep.faftt.fr

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DOSSIER SPÉCIAL MOBILITÉ

Bouger pour s’en sortir !

Avoir accès à un véhicule ou à des transports en commun est aujourd’hui indispensable pour trouver un travail, se soigner, faire des démarches administratives, profiter de loisirs… debout vous donne des bons plans pour se déplacer à moindre frais, se remettre en mouvement et rebondir ! © Brigitte Couvreur

Ce dossier a été réalisé par les journalistes de debout avec le soutien du Laboratoire de la Mobilité inclusive.

◊ P. 30 Vélo, tous en selle ! ◊ P. 32 Les transports en commun, ça s’apprend ◊ P. 34 Handicap, ­faciliter les déplacements ◊ P. 37 Fiche pratique : mon budget transports ◊ P. 39 Un coup de pouce pour le permis ◊ P. 40 Circuler à la demande ◊ P. 42 Rouler sans se ruiner 7 • mars-avril-mai 2016 29


DOSSIER SPÉCIAL MOBILITÉ

VÉLO, TOUS EN SELLE ! Bon pour la santé, le vélo est un moyen de déplacement écolo et économique. Il est possible de s’équiper et d’apprendre à pédaler quels que soient son âge et son budget. ◊ Clarisse Briot | Reportage photo : Brigitte Couvreur

A

46 ans, Joséphine, originaire de Côte d’Ivoire, n’était encore jamais montée sur une bicyclette. « Voir mes frères faire du vélo me donnait envie », expliquet-elle. « Mais ce n’est pas dans la culture africaine d’apprendre aux petites filles. » Encouragée par son mari, elle a profité de sa période de ­chômage pour suivre une initiation. À Lyon, elle s’est inscrite à la ­vélo-école Pignon Sur Rue, l’une des 40 structures d’apprentissage du vélo pour adultes en France. Celles-ci s’adres­sent tant aux personnes souhaitant reprendre confiance sur la selle qu’aux grands débutants. TOUT LE MONDE PEUT LE FAIRE !

Encadrée par des bénévoles, Joséphine apprend à son rythme. « Au début, j’avais peur de tom­ ber », raconte-t-elle. « Il a fallu beaucoup de patience avant de tenir en équilibre. Puis j’ai eu le déclic ! »

“Il n’y a pas de honte à ne pas savoir. J’ai réussi, et ­maintenant, je peux me ­débrouiller toute seule.” 30

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« Les apprentis ressentent un ­sentiment de fierté et de l­ iberté », témoigne Marine Bigo, coordi­ natrice de la vélo-école. La carte de quatre séances d’une heure coûte 40 € (20 € pour les deman­d eurs d’emploi, les

person­n es au RSA et les étudiants). « J’encourage toutes les femmes dans ma situation à ­venir apprendre », s’enthousiasme Joséphine. « Il n’y a pas de honte à ne pas savoir. Si j’ai ­r éussi, tout le monde peut le faire ! Et


© Sonia Déchamps

UN VÉLO SE GARDE À VIE Pour cela, il faut l’entretenir et mettre les mains dans le cambouis. C’est p ­ ossible à pas cher dans les a ­ teliers solidaires de ­réparation où l’on apprend aux côtés d’autres usagers. Les ateliers (une centaine en France) mettent à dispo­sition des outils et des pièces détachées. Il vous en coûtera seulement ­l’adhésion annuelle à l’association. Vous ­trouverez les adresses des ateliers sur le site du réseau L’Heureux Cyclage : heureux-cyclage.org, rubriques « les ateliers », puis « carte interactive ».

CONTACTS ­ aintenant, je peux me ­déplacer m toute seule. » Joséphine compte faire des balades avec son mari. Elle profitera aussi de son vélo pour voir ses amies et se rendre au travail quand elle en ­trouvera. S’ÉQUIPER À PETITS PRIX

Pour acheter un vélo, nul besoin de se ruiner. Des bourses aux vélos d’occasion sont souvent organisées par les associations de promotion du vélo ou les clubs locaux (à partir de 20 € le vélo). Pour ceux qui n’ont pas les moyens d’acheter, des associations fournissent gratuitement des deux-roues qu’elles collectent et remettent en état. C’est le cas,

par exemple, de la vélo-école Fées du sport, à Agen (Lot-etGaronne), qui donne en moyenne deux vélos par semaine. Autre solution : la location ­auprès de structures solidaires ou de Maisons du Vélo. Par exemple, celle de Toulouse en met à dispo­si­tion pour 5 € par semaine et 10 € par mois (7 € pour les ­b éné­f iciaires des minimas ­s ociaux). Autre moyen économique : les vélos en ­libre-service. 38 villes en sont équipées. Certains comme Vélib’ à Paris ou Vélo’v à Lyon proposent des ­t arifs réduits pour les bénéficiaires du RSA. Renseignez-vous pour savoir si votre ville a mis en place ce d ­ ispositif.

Vélo-écoles Contacter La Fédération française des usagers de la bicyclette (Fub) au 03 88 75 71 90, fub.fr, ou écrivez à contact@fub.org. Sinon, renseignez-vous auprès de votre mairie ou tapez « vélo-école » + le nom de votre ville dans un moteur de recherche. Associations, Maisons du vélo, clubs locaux… Renseignements en mairie. Fées du sport, à Agen 05 53 68 78 60 fees-du-sport.com, rubrique « don de vélo ». Pignon sur Rue, à Lyon 04 72 00 23 57 contact@pignonsurrue.org

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DOSSIER SPÉCIAL MOBILITÉ

LES TRANSPORTS EN COMMUN, ÇA S’APPREND

© Denis Sutton

Vous êtes stressé à l’idée de prendre le bus, le tram ou le métro ? Il existe des solutions pour apprendre à les utiliser en toute tranquillité. ◊ Auréanne Colineau

“L'APPRENTISSAGE SE FAIT TRÈS VITE, IL SUFFIT SOUVENT DE 15 JOURS POUR SAVOIR UTILISER LES TRANSPORTS.”

P

our commencer, le mieux est de rencontrer un conseiller mobilité. Ce spécialiste des transports vous recevra en entretien pour faire le point sur votre situation. Il vous proposera peut-être de participer à des ateliers. Vous y ap­p ren­d rez à préparer votre ­trajet, à vous repérer, à trouver les ­horaires ou encore à utiliser internet pour ­calculer votre itinéraire. Faites-en la demande à Pôle ­e mploi, à votre Mission

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l­ocale, à votre mairie, à votre assistante sociale ou à votre inter­ locuteur habituel. DES ATELIERS OU DES SORTIES

On trouve aussi des ateliers pour se familiariser avec les transports au sein de certains Centres sociaux ou structures ­spécialisées dans la formation et l’emploi : Maison de l’Emploi (MDE), Plan local pour ­l’insertion et l­’emploi (Plie)…

LEÏLA, 49 ANS, A PARTICIPÉ À UNE SORTIE EN TRAIN AVEC LE CENTRE SOCIAL D’ORZY.

« Je prenais le train pour la première fois, c’était ­magnifique ! Maintenant, je l’utilise sans hésiter pour aller voir ma fille à Reims, c’est mieux que la voiture.»


© Wimoov

Un conseiller mobilité de l'association Wimoov (wimoov.org) reçoit une personne qui a des difficultés pour se déplacer afin de lui trouver des solutions.

© ELB

Au Diedac-Plie du Valentinois (26) par exemple, il existe un atelier où l’on apprend à gérer son stress dans les transports. « Nous avons vu des personnes qui a­ r­rivaient trem­ blantes de peur et qui repartaient rassurées. Se déplacer sans angoisse, c’est très bon pour la confiance en soi ! », remarque Marie Eynard, chargée de mobilité. À Revin (08), le Centre social d'Orzy organise deux fois par an une sortie ouverte à tous pour se familia­riser avec le train. Dans les Missions locales d’Île-deFrance, c’est la RATP qui anime des forma­tions. Après ces ateliers, huit personnes sur dix réussissent à surmonter leurs peurs. Il suffit souvent de peu pour que la confiance revienne !

SE METTRE EN SITUATION GRÂCE À UN JEU VIDÉO Un héros, cinq missions et une ville à parcourir. Dans le jeu vidéo « en route », les joueurs sont invités à se déplacer dans un espace urbain virtuel, semé d’obstacles. Ils apprennent ainsi à comprendre le monde des transports et à improviser. Ce jeu, réalisé par l’Institut pour la ville en mouvement (IVM), est proposé dans le cadre d’ateliers de formation. Pour tout contact ou demande de démons­tration : vilmouv@vilmouv.com

ÉRIC LE BRETON : “VOTRE VIE PEUT CHANGER EN TRÈS PEU DE TEMPS” Éric Le Breton est chercheur en sociologie*. Il a ren­contré beaucoup de gens qui ­apprenaient à utiliser les transports en commun. Pourquoi est-ce que l’on n’ose pas prendre les transports en commun ? Souvent par peur ou parce que l’on n’a pas l’habitude. Et pourtant, on n’a pas le choix, c’est indispensable de se déplacer. Alors, osez, prenez le tram, le bus, le métro ! Comment se lancer ? Beaucoup de gens se font d’abord accompagner ou guider au téléphone par un ami. Les premières fois sont dures, parce que l’angoisse peut être forte. Mais persévérez car les choses s’arrangent rapidement. Préparez-vous chez vous : imagi­ nez-vous dans la gare ou dans le bus, et respirez en essayant de vous détendre. Une fois dans les transports, reprenez cette respiration profonde. Dès la cinquième fois, vous pourrez prendre n’importe quelle ligne ! Cela va si vite que ça ? Oui, l’apprentissage se fait très vite : il suffit souvent de 15 jours pour savoir utiliser les transports. En deux semaines, c’est un nouvel horizon qui s’ouvre ! Éric le Breton est l’auteur du livre Bouger pour s’en sortir. Mobilité quotidienne et intégration sociale, Armand Colin, 2005.

* Un sociologue étudie les comportements des humains.

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DOSSIER SPÉCIAL MOBILITÉ

HANDICAP, FACILITER LES DÉPLACEMENTS

Voir des amis, se rendre au travail ou faire ses courses : pas toujours simple quand on est en situation de handicap. Focus sur des dispositifs bien utiles. ◊ Marie-Amélie Druesne SUR LE WEB

© Thomas Appolaire

Le site jaccede.com donne des infor­m ations précises sur l’acces­sibilité dans près de 75 000 en­droits. Il suffit de renseigner le nom du lieu pour savoir s’il existe une rampe d’accès, si la largeur de l'entrée est suf­fi sante ou encore si les WC sont adaptés. Chacun peut déposer ses bonnes ou mauvaises adresses dans le guide. Il existe aussi une application pour m ­ obile.

UNE FORMATION MOBILITÉ

© Thomas Appolaire

Dans le Val-de-Marne, les person­ nes en situation de handicap* ont la possibilité de demander à suivre une formation gratuite pour apprendre à utiliser seul les transports en commun. Contacter l’association Wimoov au 01 48 98 36 22. Mesurez pour vérifier qu’un fauteuil roulant entre bien dans une boutique et signalez-le sur jaccede.com

VÉHICULE ET PERMIS Les travailleurs handicapés ont droit à des aides pour financer ­l’amé­nage­ment du véhicule ou le permis de conduire. agefiph.fr, rubrique ­« compensation du ­handicap ».

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VOYAGER EN TRAIN SANS DIFFICULTÉ

« Accès Plus » est un service gra­ tuit de la SNCF qui permet de ­demander l’assistance d’un agent. Celui-ci vous conduit jusqu’à votre train et vous installe à votre place. 0 890 640 650 (0,12€ TTC par minute) ou sur le site.sncf.com, rubrique « ­ services a­ daptés ». * Vous y avez droit si vous avez une carte

d'invalidité à plus de 80 % ou une reconnais­ sance du handicap entre 50 et 70%.

DES TRANSPORTS MALINS wheeliz.com : un site de location de voitures ­adaptées entre particuliers. Pam : le réseau de transport public parisien destiné aux personnes à mobilité réduite résidant à Paris. pam-info.fr Ulysse : un réseau de trans­ port pris en charge par la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM). ulysse-transport.fr Mobibus à Bordeaux et ­Tisséo Mobibus à ­Toulouse : des transports en commun spécialisés. mobibus.fr tisseomobibus.com Handéo : cette association vous aide à trouver les ­services de mobilité proches de chez vous. handeo.fr


fiche n°13 MON BUDGET TRANSPORTS

Quel que soit votre moyen de transport, il existe des aides pour se déplacer à moindre coût. ◊ Marianne Martin dit Neuville

LE CONSEILLER MOBILITÉ

LES RÉDUCTIONS

Vous recherchez un emploi mais vous n’avez pas le permis de conduire ? Vous avez des problèmes pour vous rendre à une formation ? Vous avez besoin d’aller faire des courses mais c’est trop loin ?

◊ Si vous habitez en province et que vous êtes au chômage ou au RSA Vous avez peut-être droit aux tarifs solidaires sur les TER (Trains Express Régionaux) et bus de votre région. Exemples : la carte Zou en Provence-Alpes-Côte d’Azur ou la carte Illico solidaire en Rhône-Alpes (50 à 90 % de réduction sur les billets, selon les cartes).

Location de voiture ou de scooter pour quelques euros

Apprendre à utiliser le bus, le tram ou le métro

(EN SAVOIR PLUS P. 42)

(EN SAVOIR PLUS P. 32)

Aides pour passer le permis

Transports à la demande

(EN SAVOIR PLUS P. 39)

(EN SAVOIR PLUS P. 40)

Microcrédit pour réparer ou acheter un véhicule (EN SAVOIR PLUS P. 42)

◊ Si vous êtes salarié et que vous parcourez de grandes distances entre votre domicile et votre travail De nombreuses régions proposent un ­­­abon­ nement TER travail/domicile à tarif réduit : Passeport Solidari’TER en Basse Normandie, Abonnement travail en Alsace... Renseignez-vous auprès de votre Conseil régional. conseil-general.com, rubrique « régions/conseils régionaux » ou sur sncf.com/fr/trains/ter ◊ Si vous habitez en Île-de-France Renseignez-vous sur solidaritetransport.fr, rubrique « Évaluer mes droits selon ma situation ». ◊ Les chèques mobilité Il s’agit d’une aide aux transports attribuée par le département sous forme de chéquiers. Contactez le CCAS (demandez les coordon­nées à la mairie), ou si vous avez moins de 26 ans, la Mission locale.

MISSIONS LOCALES

LA SUITE AU DOS

Un conseiller mobilité peut vous trouver des solutions. Pour rencontrer ce spécialiste et vous faire aider dans vos déplacements, renseignez-vous auprès de votre Pôle emploi, de votre assistante sociale ou encore de votre interlocuteur habituel.

Si vous avez entre 16 et 25 ans, le conseiller de la Mission locale peut vous informer sur les solutions pour vous aider à vous déplacer.

n° 7 > mars-avril-mai 2016 >

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L’AIDE À LA MOBILITÉ DE PÔLE EMPLOI PENSEZ AU VÉLO ! Certaines communes ­participent à l’achat d’un Vélo à Assistance Électrique (VAE). Informez-vous auprès de votre mairie. Les régions Poitou-­Charentes et Pays de la Loire proposent même des aides à l’achat d’un vélo pliant pour les abonnés au TER.

Vous avez un entretien d’embauche, ­démarrez un emploi, passez un concours ou suivez une formation loin de chez vous ? Pôle emploi peut, sous certaines conditions, vous accorder une aide ­financière couvrant tout ou partie de vos frais de déplacement, de repas et d’hébergement. Renseignez-vous dans votre agence Pôle emploi ou auprès de votre Mission locale.

Légalement, votre employeur est obligé de prendre en charge 50 % des frais de transports publics de vos trajets domicile-travail (métro, bus, tramway, train et même location de vélo).

INTERNET POUR BOUGER MALIN ◊  Trouver la station d’essence la moins chère grâce aux applications gratuites “Essence” et “Gasoil Now” ou sur prix-carburants.gouv.fr ◊  Repérer le moyen de transport le plus ­économique (bus, train ou covoiturage) sur kelbillet.com ◊  Profiter de promos dans les garages sur revisersavoiture.com

COMBIEN DÉPENSEZ-VOUS DANS LES TRANSPORTS ? Se déplacer coûte cher ! En moyenne, 6 150 €* par an si vous possédez une voiture. C’est près de 20 fois plus que les transports en commun (abonnement annuel : 320 € en moyenne) et 60 fois plus cher qu’un vélo équipé et entretenu. MONTANT DÉPENSÉ EN EUROS Faites vos comptes sur plusieurs mois. MOIS 1 MOIS 2 MOIS 3 VOITURE, MOTO, SCOOTER

Carburant Frais de stationnement / location garage Assurances Entretien / réparations Péages Équipements (casque, vêtements...) Autres : contraventions, remboursement de crédit... TRAIN, BUS, MÉTRO, TRAMWAY Pour tous les membres de la famille

Abonnement déplacements quotidiens VÉLO

Entretien Location vélo (ticket et abonnement)

TOTAL * Pour une citadine à essence. Source Ademe, Guide pratique pour optimiser ses déplacements, août 2015.

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fiche n°14 L’AME, une aide médicale pour les personnes sans papier

◊ Émilie Lay

QU’EST-CE QUE L’AME ? l’Aide Médicale de l’État (AME) est destinée aux étrangers qui n’ont pas de titre de séjour. Elle prend en charge les dépenses de santé sous certaines conditions. Elle est gratuite.

VOUS Y AVEZ DROIT SI :

AVEC L’AME VOUS BÉNÉFICIEZ :

◊ vous êtes étranger en situation irrégulière, sans titre de séjour, ni récépissé de la préfecture indiquant que votre demande de titre de séjour ou de droit d’asile est en cours ;

◊ de consultations auprès de tous les profes­­­sion­ nels de santé. Vous n’aurez pas à avancer le prix de la consultation, ni de frais supplémentaires à payer. ◊ d'une prise en charge totale de vos soins médicaux et hospitaliers si vous êtes malade ou enceinte.

◊ vos ressources sont inférieures à ces sommes : ◊ personne seule : 8 644,52 € ; ◊ deux personnes : 12 967 € ; ◊ trois personnes : 15 560 € ; ◊ quatre personnes : 18 153 € ; ◊ et 3 458 € par personne en plus. Attention, ces plafonds sont différents pour les DOM.

VALIDITÉ : ◊ un an à partir de la date de remise de votre demande ; ◊ l'AME est renouvelable plusieurs fois : déposez un nouveau dossier au moins deux mois avant la fin de l’aide.

AUSSI POUR VOTRE FAMILLE Votre conjoint ou votre ­compagnon/ compagne et vos enfants peuvent ­également bénéficier de l’AME. Par ailleurs, les mineurs ont droit à cette aide sans condition, même si leurs parents n’en ­bénéficient pas.

Attention, les lunettes et les prothèses dentaires ou auditives ne sont pas remboursées à 100 %.

SE RENSEIGNER Certains organismes peuvent vous informer et vous aider dans vos démarches : ◊ la permanence téléphonique du ­Comede : 01 45 21 63 12, du lundi au jeudi de 9h30 à 12h30, (appel non surtaxé) ; ◊ des associations telles que Médecins du Monde (01 44 92 15 15) ou la Croix-Rouge (croix-rouge.fr/Annuaire) ; ◊ votre Centre Communal d'Action Sociale (CCAS) dans votre mairie ; ◊ sur cmu.fr, rubriques « présen­tation des dispositifs d’aide », puis « vous êtes étranger en situation irrégulière » ; ◊ dans votre Caisse Primaire d'Assurance Maladie (CPAM).

n° 7 > mars-avril-mai 2016 >

LA SUITE AU DOS

◊ vous résidez en France depuis au moins trois mois. Si vous n’avez pas de logement, vous pouvez vous faire domicilier par des organismes. Leur liste est disponible en mairie ;

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COMMENT CONSTITUER UN DOSSIER 1

ALLEZ CHERCHER UN DOSSIER auprès d’une Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) ou bien téléchargez-le sur s­ ervice-public.fr, ­rubriques « SocialSanté » puis « CMU et AME ».

◊ Pour justifier de votre identité

et de celle des personnes de votre famille : ou

ou

carte d’identité du pays d’origine

passeport indiquant la date d’entrée en France

copie d’un ancien titre de séjour

+ une photo d’identité 3,5 cm x 4,5 cm de vous-même et une de chaque des personnes à votre charge de plus de 16 ans

tout document prouvant votre identité (extrait d’acte de naissance, livret de famille, permis de conduire, carte professionnelle du pays d’origine, carte d’étudiant…)

ou

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REMPLISSEZ LE FORMULAIRE

Barrez les documents au fur et à mesure que vous les mettez dans le dossier.

◊ Pour justifier de votre résidence en France depuis trois mois :

ou

ou

ou

visa ou passeport quittance de loyer datant de plus de trois mois ou contrat de location ou facture ­d’hôtellerie datant de plus de trois mois

avis d’imposition ou de non-imposition

facture (électricité, gaz, eau, tél fixe) datant de plus de trois mois

ou attestation d’hébergement du Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS)

ou attestation de domiciliation établie par une association ou un Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) datant de plus de trois mois

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JOIGNEZ LES PHOTOCOPIES DE TOUS LES ­DOCUMENTS LISTÉS SUR CETTE FICHE

◊ Pour justifier de vos ressources :

+

+

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DATEZ ET SIGNEZ LE FORMULAIRE

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ENVOYEZ VOTRE DOSSIER COMPLET

ou déposez-le à la CPAM. Si votre demande est acceptée, vous serez convoqué par la CPAM. On vous y remettra votre carte AME.

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>

bulletins de salaires et/ou justificatifs de tous les autres revenus des 12 derniers mois (y compris ceux perçus dans votre pays)

attestations des allocations perçues au cours des 12 derniers mois (familiales, indemnités de chômage…)

justificatifs des pensions perçues dans les 12 derniers mois (rente, pension alimentaire, retraite…)

[PRÉNOM(S), NOM(S) ET ADRESSE COMPLÈTE]

Si vous n'avez pas de document pour justifier de vos ressources, vous pouvez faire une déclaration sur l'honneur signée de votre main, à joindre au formulaire de demande. Suivez le modèle ci-contre pour la rédiger.

n° 7 > mars-avril-mai 2016

Je soussigné(e) [PRÉNOM ET NOM] demeurant [ADRESSE COMPLÈTE] atteste sur l'honneur que : [DÉTAILLEZ VOS RESSOURCES]

Fait pour servir et valoir ce que de droit, À [VILLE] le [DATE] [SIGNATURE]


DOSSIER SPÉCIAL MOBILITÉ

UN COUP DE POUCE POUR LE PERMIS

© Production Perig / Fotolia

© en voiture Simone

Se former à la conduite coûte au moins 1 200 €. Comment réduire les frais ? ◊ Caroline Pépin

SE RENSEIGNER À LA MAIRIE

De nombreuses mairies finan­cent une partie du permis des jeunes contre des travaux d’utilité publi­ que. Les personnes au RSA ou qui reçoivent des al­locations sociales, les demandeurs ­d’emploi et les jeunes peuvent aussi sol­ liciter le soutien finan­cier de leur département. Le montant et les conditions de ces aides dépendent de chaque Conseil départemental. Renseignez-vous auprès de votre Centre Com­­munal d'Action ­Sociale (CCAS). Le financement est c­ ompris entre 500 et 1 000 €. LES AUTO-ÉCOLES SOCIALES

Ces structures forment les person­ nes ayant peu de moyens. Elles sont subventionnées et coûtent donc moins cher. Les services ­so­ciaux

vous renseigneront ainsi que la Fédération Fare qui regroupe la ­majorité d’entre elles. De plus, lorsque le permis de conduire aide à retrouver un poste, Pôle emploi peut vous ­verser jusqu’à 1 200 €. Parlez-en avec votre conseiller. LE PERMIS À 1 € PAR JOUR

De 15 à 25 ans, vous avez la ­possibilité de bénéficier du permis “à 1 € par jour”. Il s’agit d’un prêt dont les frais et les intérêts sont payés par l’État. Le remboursement est de 30 € par mois sur 20 à 40 mois. Parlez-en à votre banquier. Comme tous les prêts, il vous faudra une garantie. Si vous n’avez personne pour se porter caution, adressez-vous à votre Mission locale ou à l’association Crésus, ils pourront vous ­aider à obtenir le prêt.

ET POURQUOI PAS EN LIGNE ? Des auto-écoles 100 % web voient le jour depuis peu et leurs tarifs défient toute concurrence. Comptez ­environ 700 € pour le code + 20 heures de conduite. Le principe est simple : vous préparez le code sur votre ordinateur, puis vous ­prenez ­rendez-vous avec un moniteur pour les cours de conduite. Rendez-vous sur envoituresimone.com, ornikar.com (code en ligne), permigo.com, auto-ecole.net et lepermislibre.fr. Dans les grandes villes uniquement.

CONTACTS federation-fare.fr, dans l’encart « FARE partout en France ». Crésus : 03 90 22 11 34 cresusalsace.org

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DOSSIER SPÉCIAL MOBILITÉ

CIRCULER À LA DEMANDE Vivre sans véhicule à la campagne est un véritable casse-tête. Dans plusieurs régions, il existe des transports à la demande qui vous conduisent là où vous avez besoin. ◊ Auréanne Colineau | Reportage photo : Yann Castanier

A

utrefois, à Saint-Just-enChevalet (Loire), il y avait quatre maisons de santé. Aujourd’hui, il n’y a plus qu’un médecin. Les habitants sont obligés de faire des kilo­ mètres pour consulter, alors que certains ne peuvent pas conduire. Le Secours catholique, Emmaüs et la Croix-Rouge ont donc créé un collectif. Celui-ci rassemble un ­réseau de chauffeurs bénévoles pour permettre à ceux qui le deman­dent de se rendre chez le médecin, au Pôle emploi, aux Restos du Coeur ou encore à un entretien d’embauche… Le ­trajet coûte 3 €. Grâce à ce service, Josette, 57 ans, n’a plus de souci à se faire. « Avant, c’étaient mes ­voisins qui me conduisaient à mes rendez-vous médicaux. Cela deve­ nait compliqué, ils n’étaient pas toujours disponibles. » Depuis quatre ans, il lui suffit d’appeler un bénévole du relais transport de Saint-Just. Celui-ci vient la chercher chez elle pour l’emmener chez le médecin. UNE OCCASION DE SE RASSEMBLER

Au-delà de l’aspect pratique, ce moyen de transport offre à chacun de beaux moments de partage. « Le trajet, c’est un temps de conviviali­ té, de rencontres avec des person­nes que je n’aurais pas connues autre­ ment », témoigne Muriel, 45 ans. Créer des rencontres, réunir les personnes et les familles qui vivent isolées : c’est aussi le ­projet 40

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de l’équipe du Secours catholique de la Haute Vallée de l’Agly (Pyrénées Orientales). Elle a acheté un véhicule neuf places pour aller chercher les familles à leur domicile et les conduire aux activités du Secours

catholique. « Les enfants sont très contents de monter dans le minibus : pour eux, c’est un peu comme partir en vacances », témoigne Thierry Vidal, ­animateur du Secours catho­ lique. Les adultes aussi en ­profitent

ET POUR SE RENDRE AU TRAVAIL ? Après une longue période de chômage, Murielle a trouvé un emploi d’agent d’entretien. Manque de chance, elle n’a pas le permis, et habite loin des transports en commun. ­ « Heureusement, j’ai trouvé Lien Plus. Un véhicule venait me chercher pour me conduire à la gare routière ». Aujourd’hui, Murielle est en CDI et a pu passer le permis. Elle fait désormais partie du Conseil d’administration de Lien Plus. Cette association conduit les personnes sans ­véhicule vers leur centre de formation ou leur nouvel emploi en ­transport collectif. Elle a été lancée dans le Pays des Sept Vallées (Pas-de-Calais) où les habitants sont très éparpillés et n'ont pas accès aux transports en commun.


“Le trajet, c’est un temps de convivialité, de rencontres avec des personnes que je n’aurais pas connues autrement.” pour se ­changer les idées. Le groupe ­envisage par exemple de lancer de nouvelles activités. Peut-être un atelier théâtre ? Pourquoi pas, s’il apporte encore plus de partage et d’évasion !

TROUVER UN TRANSPORT À LA DEMANDE

Ce type de service se trouve surtout dans les zones les plus éloignées des villes et des transports en commun. Il coûte, selon les structures, entre 1 et 6 € le trajet. Pour trouver un transport à la demande près de chez vous, adressez-vous à votre mairie ou aux associations locales (Secours catholique, Secours populaire, CroixRouge par exemple). Vous pouvez aussi taper le nom de votre ville ou de votre département, suivi de « transport à la demande », « taxi solidaire » ou « taxi social » dans votre moteur de recherche. N’hésitez pas non plus à demander l’aide d’un conseiller en mobilité (voir p.35 pour plus d’informations).

Massimo vit à Felluns, un petit village de 50 habitants dans la Haute Vallée de l’Agly (66). Grâce au taxi-solidaire du Secours catholique, il peut aller faire ses courses dans la ville voisine.

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DOSSIER SPÉCIAL MOBILITÉ

ROULER SANS SE RUINER Vous avez besoin de prendre la route mais vous n’avez pas de véhicule ? Voici des ­solutions économiques. ◊ Caroline Pépin et Pauline Hammé LOUER À DES TARIFS SOLIDAIRES

Pensez aux deux-roues ! « C’est une bonne option pour les personnes qui n’ont pas le permis de conduire ou la possibilité d’acheter une voi­ ture », conseille Jérôme Mullot de Mob 60. Cette association, située dans l’Oise, loue des cyclomoteurs à bas prix aux personnes en recherche d’emploi ou tout juste embauchées. « J’en loue pour me rendre à ma formation, c’est très pratique », raconte Alexis, 19 ans qui suit le programme Garantie jeune, un dispositif d’accompagnement vers l’emploi. De nombreuses structures fonctionnent sur le même principe (voir l’encadré contacts). Un conseiller mobilité peut aussi vous aider à louer un deux-roues ou une voiture rapidement (en savoir plus p.35). Si vous avez entre 16 et 25 ans, parlez-en à votre conseiller en Mission locale. UN COUP DE MAIN POUR ACHETER UNE VOITURE

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◊ Le prêt d’honneur de la Caf Si vous êtes allocataire, la Caf prête jusqu’à 3 500 € à taux zéro, afin d’acheter une voiture pour aller travailler ou suivre une formation.

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◊ Le microcrédit Des associations comme la CroixRouge, le Secours catholique ou encore les Restos du Cœur, ­ainsi que votre mairie ou Centre Communal d'Action Sociale (CCAS), vous aident à obtenir un microcrédit entre 300 et 3 000 €.


RÉPARER MOINS CHER Les garages solidaires mettent du matériel à disposition ou en location et l’on peut s’y faire aider par des profes­sionnels contre une petite adhésion. Il en existe une centaine en France. garages-solidaires.fr

LE COVOITURAGE

C’est le bon plan pour rouler moins cher et rencontrer des gens. Le concept est simple : celui qui a des places libres dans son véhicule les propose via un site internet spécialisé. Il suffit de réserver un siège et on fixe un rendez-vous pour le départ. Faites le test sur :

◊ blablacar.fr : c’est le site le plus connu, il y a beaucoup d’annonces, surtout pour des trajets longues

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◊ Les Autos du Cœur 1,6 million de véhicules sont détruits chaque année. Pourtant, certains sont encore en bon état. L’association les Autos du Cœur en récupère partout en France pour les remettre à neuf et les revendre à des personnes qui ont peu de moyens. C’est la garantie d’avoir un bon véhicule à moindre prix (à partir de 1 500 € pour une petite voiture). Rendez-vous sur leur site internet pour remplir un dossier de demande (voir l'encadré contacts).

DR

◊ Pour les intérimaires Le Fonds d’action sociale du ­travail temporaire (Fastt) vous facilite ­l’accès à un crédit auto. En cas de panne, cette association vous oriente aussi vers des garages Renault où le ­diagnostic est gratuit et les répara­tions à tarifs réduits (program­me Mobiliz).

­ istances. Seule contrainte : vous d devez disposer d’une carte de ­crédit pour payer en ligne.

◊ idvroom.com : idéal pour les ­petits trajets du quotidien, ce­ service, lancé par la SNCF, autorise les paiements en espèces. ◊ WeTruck.fr : désormais, grâce à ce site, les camion­neurs vous ­accueillent dans leurs cabine ! Vous y serez confortablement installé et tout en ­hau­teur. C’est moins cher que ­blablacar et le ­service couvre des zones où il y a peu de covoiturage comme à la campagne, près des frontières ou des aéroports.

CONTACTS POUR LOUER La Banque de mob 23 (Creuse) : 07 81 97 43 86 Mobilité 07/26 (Ardèche et Drôme) : 04 75 49 29 40 Mob 60 (Oise) : 03 44 12 22 91 Papa Charlie (Ile-de-France et Oise) location de voitures à 4 € par jour : 01 48 62 02 02 POUR ACHETER Le Fastt (crédit) : 0 800 28 08 28 (appel gratuit depuis un fixe), fastt.org Les Autos du Cœur : 02 47 23 93 96

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au Quotidien

UNE COUPE POUR 2 € Se plaire est important pour la confiance en soi. Les Coiffeurs de l’Espoir proposent coupe, brushing et coloration pour 2 €. ◊ Textes et photos : Nolwenn Perriat

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abira a rendez-vous au lycée professionnel de coiffure Pierre Masson à Nantes. « Aujourd’hui on va me faire les racines et couper les pointes. Je viens cinq fois par an, je suis accueillie comme tout le monde, c’est agréable. Je me sens belle et ­légère en sortant. » Zabira est au RSA et cherche du travail. Grâce aux Coiffeurs de l’Espoir, elle peut prendre soin de ses cheveux et ­renvoyer une bonne image lors de ses entretiens. UN PEU PARTOUT EN FRANCE

L’association est présente dans 12 grandes villes de France. Les Coiffeurs de ­l’Espoir s’appuient sur un réseau de partenaires comme les Plans locaux d’inser­tion par l’emploi (Plie), les Mis­ sions locales, les maisons de l’emploi, les Centres Communaux d’Action Sociale (CCAS)… « Nos partenaires donnent des coupons aux personnes qui ont besoin d’aller chez le coiffeur », explique Didier Marcel, directeur du Lycée Pierre Masson. « Elles prennent rendez-vous chez nous et ne paient que 2 €. » N’hésitez pas à en parler à vos interlocuteurs habituels.

OÙ TROUVER LES COIFFEURS DE L’ESPOIR ? À Auxerre, Bagnolet, ­Bordeaux, Bourg-enBresse, Brest, Lille, Lyon, Moulins, Nantes, Paris, Rouen et Strasbourg.

AUTRES BONS PLANS ◊ Les écoles de coiffure

Pour trouver une école : leclaireur-coiffeurs. com, rubriques « annuaires », puis « école et CFA », ou sur ema-ecole.com, dans l’Est et à Saint-Raphaël (83), rubrique « Rendez-vous modèles ». ◊ Joséphine beauté À Paris et Moulins (03) : josephinebeaute.fr ◊ Le service coiffure de la régie de quartier de Blois (41) : pour y avoir droit, il faut demander une carte d’accès à son assistante sociale ou à une a ­ ssociation. ◊ Salon Solid’Hair à Bagnolet (93).

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au Quotidien

LE B.A.-BA D’UN BON DODO Ne pas dormir assez entraîne du stress et des problèmes de santé. Conseils pour prendre de bonnes habitudes. ◊ Caroline Pépin

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e secret d’une bonne nuit tient dans la régularité. « Il est conseillé de se coucher et de se lever aux mêmes ho­ raires tous les jours. Le week-end, on peut s’autoriser à dormir 1h30 en plus », explique le Dr RoyantParola du réseau Morphée (voir encadré). N’hésitez pas à coucher les enfants tôt. Ils ont besoin de dormir davantage que les adultes. « Un manque de sommeil empêche de se concentrer à l’école et peut ­provoquer un retard de croissance. » Pour s’endormir, la pièce doit être calme : évitez le bruit, la lumière et la chaleur (la température idéale est de 18°C).

COMBIEN D’HEURES DE SOMMEIL ?

Moins de 5 ans : entre 11 et 14h. De 5 à 12 ans : au moins 10h. Ados : entre 7 et 10 h. Adultes : de 7 à 8h.

COUPER LES ÉCRANS

La télévision n’est pas conseillée pour s’endormir, elle réveille. « De manière générale, une heure avant de se coucher, arrêtez l’ordinateur et le téléphone, car la lumière des écrans active le cerveau », conseille le Dr Royant-Parola. Préférez la lecture, une douche tiède, l’écoute d’une musique douce ou le coloriage pour les enfants. « Ces activités ont un effet relaxant et aident à retrou­ ver le sommeil en cas d’insomnie. »

“Il est conseillé de se coucher et de se lever aux mêmes ­horaires tous les jours. Le week-end, on peut s’autoriser à dormir 1h30 en plus”

ANTI-DÉPRIME

Un temps de digestion permet de mieux s’endormir. « Terminez votre repas 1h30 à 2h avant de vous cou­ cher et évitez les produits excitants comme le café, le tabac, l’alcool. » En période de chômage ou à la ­retraite, il est important de conserver un rythme de lever et de coucher. « Dans ces moments qui sont parfois difficiles à vivre, manquer de som­ meil peut accentuer les sentiments de dépression et d’anxiété. »

INSOMNIES, SE FAIRE AIDER Parlez-en à votre médecin et n’hésitez pas à consulter un spécialiste. Les adresses sont disponibles par région sur sommeilsante.asso.fr Pour les habitants d’Île-deFrance, contacter le réseau Morphée. 09 77 93 12 04 (de 14 à 17h). reseau-morphee.fr

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au Quotidien

VIOLENCES DANS LE COUPLE, SORTIR DU SILENCE Battre ou maltraiter son conjoint est un délit puni par la loi. Si vous en êtes v ­ ictime, des associations peuvent vous aider. ◊ Caroline Pépin | Reportage photo : Marie-Pierre Dieterlé

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our Khadija, les violen­ ces ont commencé quand elle était enceinte. « Je n’avais pas de papiers et j’avais peur d’aller dans un commis­sariat », se souvient­-elle. Peu de temps après la naissance de son fils, la jeune maman fond en larmes lors d’une visite ­médicale. « J’ai tout raconté au docteur. Il m’a donné le numéro de l’asso­ciation ­l’Escale (92) qui aide les femmes victimes de violen­ces. Grâce à eux, j’ai su que j’avais des droits, même en étant sans papier. J’ai aussi reçu un soutien psychologique. Main­t e­ nant, j’ai des papiers, un métier et j’ai confiance en moi. Je peux ­offrir tout ça à mon fils ! Les ­démarches

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“J’ai reçu un soutien psychologique. Maintenant j’ai confiance en moi.” sont longues, mais les femmes doivent être fortes et r­ egarder de l’avant. » OSER LE DIRE

Les personnes victimes de ­violences physiques (coups) ou psychologiques (insultes, mots blessants…) se sentent souvent très seules. Elles vivent dans la peur et n’osent pas parler de ce qui leur arrive. Pourtant, ­briser

le silence est souvent la première étape pour s’en sortir. En France, il existe de nombreuses associations comme celle qui a aidé Khadija. Vous y serez écoutée par des professionnels formés pour comprendre vos

UN NUMÉRO D'AIDE GRATUIT Si vous appelez le 3919, vous serez écoutée par une femme qui pourra vous expliquer comment vous faire aider, sans avoir à donner votre identité. Ce service ­fonctionne 7 jours sur 7. stop-violences-femmes. gouv.fr apporte aussi de ­nombreuses informations.


QU’EST-CE QUE LA VIOLENCE ? Françoise Brié, présidente de l’association l’Escale (92), explique les différentes formes que peut prendre la violence dans le couple. « La violence, c’est un système de domination, de contrôle et de destruction de l’autre. Il existe des ­violences psycho­ logiques et verbales (mots durs, ­insultes, jalousie…). Celles-ci s’ac­compagnent ­parfois de violences écono­ miques et administratives, (l’argent et les papiers sont confis­qués par le conjoint violent ) ; et/ou de violences physiques et sexuelles. »

SE RECONSTRUIRE

L’association vous aidera ensuite à sortir de la situation de violence et à vous reconstruire. Des centres d’hébergement d’urgence gratuits accueillent des femmes victimes, pour quelques semaines ou plusieurs mois, jusqu’au moment où elles gagnent leur vie et obtiennent un logement. Pour trouver une structure près de chez vous, contactez le 3919 ­(appel gratuit).

LES CONSEILS D’UNE AVOCATE

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souffrances. Ces échanges sont anonymes et ­confidentiels, c’està-dire que vous n’êtes pas obligée de donner votre nom et que rien ne sera répété.

Les personnes de l’association l’Escale à Gennevilliers (92) conseillent, accueillent et hébergent des femmes victimes de maltraitance.

Le conseil d’Isabelle Steyer, a ­ vocate du Barreau de Paris S ­ olidarité. « Rendez-vous dans un Point d'accès au droit (Pad) ou dans une asso­ ciation pour obtenir des conseils ­juridiques et vous faire accompa­ gner au moment de porter plainte au commissariat. Ensuite, face au juge, il ne faut pas avoir peur de vous exprimer, décrivez simplement ce que vous vivez. » Pour trouver un Pad : annuaires. justice.gouv.fr, rubriques « lieux d’information », puis « Points d’accès au droit ».

SI VOUS N’ÊTES PAS PRÊTE À PORTER PLAINTE… Vous pouvez préparer un dossier en conservant des traces de la violence. « Par exemple, le commissariat peut enregistrer une déclaration en main courante. Ce n’est pas une plainte mais cela pourra constituer plus tard un début de preuve », explique l’avocate Isabelle Steyer. De même, on peut faire constater des coups, brûlures, griffures, rougeurs par un médecin qui vous remet un certificat médical. Pensez aussi à faire des copies de vos papiers officiels et des preuves (témoignages, certificat médical…) et à les mettre en sécurité chez des amis ou dans une association. Cet article a été rédigé par la journaliste de debout avec le soutien du Barreau de Paris Solidarité.

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au Quotidien

SE RETROUVER AUTOUR D’UN ­REPAS, UN MOMENT PRÉCIEUX Le repas nourrit bien plus que nos estomacs. Pris à table et en famille, il aide les enfants à bien grandir. ◊ Marie-Amélie Druesne

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“Le dîner permet à toute la famille de se retrouver, de faire le bilan de la journée...” N’hésitez pas à mettre votre ­e nfant à contribution dans la préparation du repas. « Lui faire toucher les ­a liments, lui faire ­sentir, lui ­expliquer comment ils sont cultivés ou ­r écoltés : plus l’enfant est intéressé par le conte­ nu de l’assiette, plus il aura plai­ sir à manger. » APPRENDRE LE VIVRE-ENSEMBLE

C’est à table qu’on apprend les bonnes manières : bien s’asseoir, ne pas parler la bouche pleine, ­partager, écouter les autres… « Des

© Philippe Kasztelan

e dîner permet à toute la famille de se retrouver, de faire le bilan de la journée et de discuter de choses et d’autres… « Attention, il ne faut pas faire de ce moment de partage une sorte de tribunal, il y a d’autres occasions pour ­parler des mauvaises notes et des ­s ujets qui fâchent ! », explique Mohamed Merdji, sociologue de l’alimentation et président de l’Institut Danone.

actions que nos enfants repro­dui­ ront dans la vie de tous les jours. » Évitez d’allumer la télévision ou les­ portables, ils pertur­beront à coup sûr les conversations. EN PLUS, C’EST BON POUR LA SANTÉ

« Une étude américaine* a prouvé que le fait de partager un repas en famil­le permettait de ­protéger nos enfants du surpoids ou de ­l ’obésité », indique Mohamed Merdji. Valable pour les grands, comme pour les petits, construire un menu équilibré et ­respecter les heures de repas sont bénéfiques pour la santé.

Cet article a été rédigé par la journaliste de debout avec le soutien de l’Institut Danone. 48

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DES ATELIERS DE CUISINE EN FAMILLE

Les banques alimentaires ­­orga­nisent des ateliers ­ cuisine parents-­enfants ­ouverts à tous. ­Renseignez-vous auprès de l’association que vous avez l’habitude de fréquenter.

*Étude du « Journal of Pediatrics » effectuée sur un groupe de plus de 2 000 enfants.


au Quotidien

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LA VIANDE OUI, MAIS À PETITE DOSE  DE LA QUALITÉ S’IL VOUS PLAÎT ! Leur emballage donne envie mais ce sont de faux-amis qui nous nour­ rissent mal. Certains produits sont à limiter : ◊ Les plats industriels transformés comme les “nuggets” de poulet, les “cordons bleus”, les lasagnes… contiennent peu de viande et sont très gras. ◊ Les viandes transformées telles que saucisses, saucisson, bacon, pâté… contiennent trop de conservateurs, de colorants et de sel.

◊ Essayer toutes les pièces : les morceaux comme le jarret, la poitrine, le collier, la macreuse, le pale­ron… sont bien moins chers qu’un steak mais tout aussi bons et très riches en fer. Prévoyez toutefois du temps de préparation car il faut les faire mijoter ­plusieurs heures pour les attendrir. À consom­m er en ragoût, pot-au-feu, tajine… ◊ Cuisiner des plats moins riches en viande : pour une sauce bolo­ gnaise, un chili con carne, un gratin ou encore des légumes et viandes sautés, pas besoin d’une pièce par personne : mieux vaut couper une seule portion en petits morceaux.

TESTEZ D’AUTRES OPTIONS Osez vous mettre au riz avec des lentilles (ou des haricots) et à la semoule avec des pois chiches. Le tout agrémenté de légumes ! Dans la viande, on trouve des protéines, sources d’énergie. Mais c’est loin d’être le seul aliment qui en contient. D’autres produits bien moins chers en sont riches : ◊ Les œufs, le lait et le poisson. ◊ Les légumes secs et les céréales : si on les mange ensemble, ils cou­ vrent nos besoins en protéines et remplacent la viande.

*Voir le dossier climat du debout n°5.

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IL FAUT MANGER DE LA VIANDE TOUS LES JOURS : VRAI OU FAUX ? Faux. Deux fois par semaine suffisent largement. Manger trop de viande rouge est même mauvais pour la santé car cela augmente les risques de cancers (du colon, par exemple), de mala­dies cardio­ vasculaires (AVC, infarctus…), de surpoids… En plus, l’élevage intensif a de mauvais effets sur l’environnement (grosse consommation d’eau et ­d’énergie, émission de gaz à effet de serre*…). En consommer moins, c’est aussi agir pour la planète.

BONS PLANS ACHAT ◊ Regarder le prix au kilo : souvent on ne s’intéresse qu’au prix sur la barquette, on se dit qu’un steak à 2 €, ce n’est pas trop cher. Pourtant, au kilo, il revient à 16 € ! Le mieux est de se fixer un prix ­limite : pas de viande à plus de 8 ou 9 € le kilo. ◊ Faire les fins de marché : les bouchers bradent souvent leurs prix pour ne pas tout remporter car la viande se périme vite. ◊ Acheter à plusieurs : certains bou­ chers font des prix pour les grosses quantités.

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Comment consommer de la viande sans nuire à son porte-monnaie et par quoi la remplacer. ◊ Pauline Hammé

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au Quotidien

LES LENTILLES, UNE BONNE ALTERNATIVE Vertes, blondes ou corail, les lentilles sont extra pour la santé, bon marché et pleines de saveurs ! Consommées avec des céréales, elles remplacent même la viande.

Une soupe épicée rapide à déguster avec du pain complet.

◊ 1 boîte de lentilles cuites

Crues, les lentilles mettent au moins 20 mn à cuire. N’hésitez pas à les cuisiner en grande quantité, vous pourrez ensuite les conserver trois jours au réfrigérateur et trois mois au congélateur.

Illustrations © Valérie Leblanc

en conserve + 1 oignon + 1 gousse d’ail + 1 boîte de coulis de tomate + 1 cuillérée à soupe de curry en poudre + 2 cuillérées à soupe d’huile d’olive + du persil frais. ◊ Couper finement l’oignon et l’ail. Faites revenir dans l’huile. Ajouter les lentilles et le coulis de tomate. ◊ Recouvrir d’eau (3 cm au moins plus haut). ◊ Remuer et faire cuire 10 mn. Saler, poivrer. Vous tentez de perdre du poids ou de manger plus équilibré ? Les lentilles seront vos alliées ! Elles contiennent très peu de calories et sont très nourrissantes.

Délice de lentilles et de riz ◊ 150g de lentilles corail ou de lentilles vertes

◊ 300g de riz basmati (à faire cuire séparément)

◊ 2,5 à 3 fois le volume d’eau pour 1 volume de lentilles

◊ Aromates : thym, laurier, sauge,

© FOOD-micro/Fotolia

poivre, cumin… laissez place à votre créativité !

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Les lentilles sont excellentes pour la santé. Elles apportent non seulement des protéines mais aussi beaucoup de fibres, des minéraux (fer, magnésium) et des vitamines B.

1• Rincer les lentilles. Les mettre

dans une casserole et les recouvrir d’eau froide. 2• Ajouter les aromates et laisser cuire à petit feu (20 mn pour les lentilles corail et 40 mn pour les vertes). Saler en fin de cuisson pour éviter que la peau des lentilles ne durcisse. 3• Mélanger avec le riz. Recette d'Anne Didier-Pétremant, responsable de l’association “De mon assiette à notre planète”.


Ils sont debout SAKINA M’SA, DU PUNK À LA HAUTE COUTURE

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n pleine préparation de sa nouvelle ­collection, Sakina est en ébullition. Depuis plusieurs années, elle crée des vêtements à base d’anciens bleus de travail et de tissus recyclés de la haute couture. « J’ai toujours construit avec ce que la vie m’a donné, c’est une ­habitude que j’ai gardée », ­explique-t-elle. « Je viens d’une famille très modeste mais très h ­ eureuse. » Sakina pose sur le monde le regard tendre et joyeux transmis par Coco, sa grand-mère comorienne. Ainée d’une fratrie de six enfants, elle grandit sur l’île de Moroni, au large de l’Afrique. À 7 ans, elle part rejoindre ses parents à Marseille où son père est ouvrier boucher. DE BRIC ET DE BROC

« J’ai été élevée dans l’idée de faire et d’avancer. Je ne me pose pas de questions, j’agis. » Col­ légienne, elle se passionne pour le monde de la mode. C’est sa période punk et celle des premiers défilés. « Je fabriquais des vêtements de bric et de broc, avec les toiles cirées et les torchons de ma mère que je cousais avec des agrafes ! » Ces créations originales lui ouvrent la porte d’une école de mode. « Je crois que quand on a du culot, il faut en profiter, parce qu’après, on est plus ­modéré, il s’éteint. »

“J’ai toujours construit avec ce que la vie m’a donné.” Sans carnet d’adresses, les débuts dans la mode sont difficiles. Ses défilés, elle les organise dans les gares et fait participer les ados qu’elle croise. Un jour, une responsable des Galeries Lafayette la repère. Ce magasin décide de vendre ses collections. De petites victoires en grands succès, elle transforme sa marque en entreprise d’insertion en 2009. Installé dans le 18ème arrondissement de Paris, son atelier embauche six personnes qui étaient éloignées de l’emploi. « Pour moi, c’est une façon de participer à la construction d’une ­société plus généreuse. »

SAKINA EN 3 DATES 1979 Rejoint ses parents à Marseille. 2002 Distribue ses collections aux Galeries Lafayette. 2009 Crée son entreprise d’insertion.

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© Yannick Coupannec

Née aux Comores, dans une famille de six enfants, la créatrice de mode ­Sakina M’sa a accompli son rêve : l­ancer sa propre marque de mode. Aujourd’hui, son entreprise allie haute ­couture, ­solidarité et recyclage. ◊ Laure Espieu


Loisirs créatifs

UN MEUBLE 100 % RÉCUP’ Ramassées à la fin du marché, trois cagettes se transforment en meuble pratique pour tout ranger de la chambre à la salle à manger. Économique et joli ! ◊ création et photographies : Marine Dérien 3 HEURES (HORS TEMPS DE SÉCHAGE) 4€ UN TOURNEVIS PLAT, UN PINCEAU, UNE SCIE À BOIS, UNE RÈGLE, UN FEUTRE, UN TOURNEVIS CRUCIFORME

MATÉRIEL :

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TROIS CAGETTES PROPRES ET SOLIDES UNE BRANCHE DE BOIS DE 3 CM DE DIAMÈTRE BIEN DROITE

PLUSIEURS TEINTES DE PEINTURE ACRYLIQUE (FONDS DE POTS)

16 VIS À BOIS 4 X 30 MM

1• Sur deux des trois cagettes, défaire avec le tournevis plat les agrafes qui maintiennent la latte supérieure, uniquement sur une face.

2• Peindre les cagettes de deux couches de peinture en laissant bien sécher entre chaque couche.

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3• Mesurer à la règle quatre morceaux de 12 cm de longueur sur la branche. Les scier, en prenant soin de faire des tronçons bien plats au niveau de la découpe pour une bonne tenue du meuble. Les peindre de deux couches de peinture.

4• Sous une des deux cagettes sans latte supérieure, aligner les quatre pieds sur les renforts pour plus de solidité. Tracer leur emplacement en passant un feutre autour du pied. Avec le cruciforme, visser une vis au centre de chaque cercle pour qu’elle ressorte à l’intérieur de la cagette, puis la dévisser.

5• Placer un pied sur l’un des cercles sous la cagette et le visser par l’intérieur de la cagette grâce à la marque correspondante faite à l’étape précédente avec la vis. Répéter l’opération pour les autres pieds.

6• Sur cette cagette, poser l’autre cagette sans latte supérieure et visser à l’intérieur de celle-ci une vis à chaque angle, en les guidant dans les montants triangulaires de la cagette du dessous. Répéter l’opération pour la dernière cagette.

© 13smile/Fotolia

DES ASTUCES DÉCO Le meuble peut être décoré à l’aide d’un pochoir et d’une autre teinte de peinture. Pour fabriquer le pochoir, dessinez un motif sur une feuille de papier épaisse (ou sur une feuille simple que vous renforcez avec du ruban adhésif). Commencez par dessiner avec un crayon à papier puis repassez le trait avec un marqueur quand vous êtes satisfait du résultat. Ensuite, coupez avec un cutter les ­parties que vous souhaitez peindre. C’est prêt ! Collez du ruban adhésif en papier sur les cagettes pour former des rayures horizontales ou verticales. Peignez deux couches, en laissant sécher entre chaque couche. Retirez le ruban adhésif pour laisser les rayures apparaître.

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Culture & Loisirs

SE DÉPENSER SANS TROP DÉPENSER

Une séance de gym endiablée avec l’association Dimfit.

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remier bon plan : l’association Dimfit, en partenariat avec la ville de Lyon, propose de transpirer ­gratis dans les gymnases. « C’est un vrai moment de partage », raconte Samir Labidi, le fondateur de Dimfit. Trois program­mes de 45 minutes sont proposés aux participants : éveil à la gymnastique, renforcement mus­culaire et ­zumba. Pour­ quoi faire du sport ? Samir Labidi a une longue liste d’arguments. « D’abord, c’est bon pour la santé. Ensuite, c’est l’oc­casion de ­sortir et de rencontrer du monde. Enfin, c’est un tremplin pour trouver du travail et s’insérer socialement. » À LA VILLE

Dans le Nord à Lille, cette fois, le programme « Les dimanches du bien-être » ­propose trois activités gratuites : la gym ­suédoise, 54

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“Le sport, c’est bon pour la santé. C’est l’occasion de sortir, de ren­contrer du monde et de s’insérer socialement.” la marche nordique et le Taï Chi Chuan*. Les cours se ­déroulent en plein air, dans un parc. Tou­ jours à Lille, un deuxième dis­ po­­sitif « Sport Femme, Famille, Adolescente » per­met de pratiquer d’autres sports : course à pied, renforcement ­muscu­laire, VTT, musculation, aquagym et ­badminton.

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© Christophe Boulair

Vous avez envie de vous mettre au sport sans débourser un seul centime ? debout vous propose une sélection d’activités 100 % gratuites. C’est bon pour la santé et pour le porte-monnaie. ◊ Paul-Luc Monnier

SÉVERINE, 41 ANS, PARTICIPE AUX SÉANCES DE SPORT PROPOSÉES PAR ­DIMFIT À LYON. « J’aime l’activité physique mais je n’ai pas 50 ou 100 € pour me payer un abon­ nement dans une salle de gym. L’année dernière, grâce à Dimfit, j’ai renoué avec le sport. Désormais, chaque dimanche ou presque, je m’entretiens, je me défoule et je fais même des rencontres. À la fin des séances, je suis fatiguée mais reboostée, prête à affronter la semaine à venir. »


Des ­initiatives simi­lai­res existent dans d’autres villes, comme à Paris ou à Strasbourg (voir encadré ­ci-contre). Renseignez-vous ­auprès de votre mairie.

© Jérôme Dorkel pour Strasbourg Eurométropole

« Le sport a changé ma vie. L’année dernière, j’étais au chômage. Je déprimais. En quelques mois, j’avais pris 20 kilos. Avec une asso­cia­ tion, j’ai suivi un program­me de 12 semaines. J’ai découvert le surf et la marche ­nordique. Je me suis amusé comme un fou. Aujourd’hui, j’ai une autre tête, un autre état d’esprit. Je distribue mon CV plus facilement. Le sport aère les neurones et augmente les échanges avec les autres. »

© Philippe Schalk pour Strasbourg Eurométropole

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LE SPORT A AIDÉ ­DAVID, 47 ANS, À SORTIR D’UNE LONGUE ­DÉPRESSION

À Strasbourg, des familles dansent le bokwa, une sorte de fitness venu d’Afrique du Sud.

À LA CAMPAGNE

Si vous habitez loin de la ville, vous pouvez aussi faire du sport sans vous ruiner. Beaucoup d’équipe­ ments sont utilisables gratuitement. Souvent, c’est le cas des courts de tennis, mais aussi des terrains de football, de basket et de handball. Dans certaines communes, l’accès à la piscine est gratuit ou à tarif ­réduit pour les demandeurs d’emploi et les p ­ ersonnes au RSA.

*La gym suédoise se pratique sur une mu-

sique entraînante et la marche nordique à l’aide de bâtons. Le Taï Chi Chuan est une gymnastique d’origine chinoise.

CONTACTS ◊ Paris

« Sport Découverte de Proximité » pour les ados et les adultes et « Sport Découverte Nature » pour les adultes, le dimanche. paris.fr, rubriques « Services et infos pratiques », puis « Sports et loisirs » (en bas à gauche). ◊ Lyon Dimfit, dimfit.net ◊ Lille Dimanches du bien-être : emorelle@mairie-lille.fr Sport Femme Famille Adolescente : ideschodt@mairie-lille.fr ◊ Strasbourg Activités bien-être, strasbourg.eu/fr, rubriques « Vie quotidienne », puis « Sport ».

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Culture & Loisirs

C’EST LE PRINTEMPS, JE JARDINE !

© Marino/Fotolia

Pour se lancer dans le jardinage, pas besoin de matériel cher et high-tech, un peu de débrouille et de la motivation suffisent. ◊ Nolwenn Perriat

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des caisses en polyester du poissonnier. Après nettoyage, ­percez quelques trous pour l’évacuation de l’eau. Pour les graines, les grainothè­ ques et trocs de plantes se dévelop­p ent (voir l’encadré “se renseigner”). Vous y trouverez de quoi planter à moindre prix et des conseils bien utiles.

Pour apprendre à faire de jolis pots avec des boîtes de conserve, rendez-vous p. 48 dans le numéro 4 de debout ou sur debout.fr.

PLANTEZ BIO

Avoir la main verte, c’est aussi éviter les fertilisants, les engrais et les produits chimiques. Ils ont chers et mauvais pour la santé comme pour la planète. Il existe

© Marine Dérien

A

voir un bout de jardin chez soi, même sur son balcon, cela fait du bien. À notre santé, puisqu’on peut manger ses propres légumes, et au moral car avoir les mains dans la terre est apaisant et ressourçant. Attention, toutefois, mieux vaut éviter de cultiver des légumes sur son balcon si celui-ci donne sur une rue très passante. La pollution des voitures peut contaminer les légumes. Côté matériel, outils, pots et ar­ rosoir se trou­vent facilement dans les brocantes et les vide-greniers. Vous pouvez même fabriquer vos pots avec des fonds de bouteilles en plastique, des boites de conserve ou


Votre balcon ne vous suffit plus ? Intégrez les jardins familiaux partagés ou profitez du jardin d’une person­n e qui ne peut pas s’en oc­cuper (rendez-vous sur ­p retersonjardin.com ou ­plantezcheznous.com). Vous pour­ rez ainsi ren­contrer d’autres jardiniers, ­échanger conseils, bonnes pratiques et partager de bons ­moments avant de déguster le fruit de vos récoltes.

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© tsach/Fotolia

JARDINS PARTAGÉS

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des solu­tions pour les remplacer. Faites votre compost ou utilisez les composteurs partagés de votre ville (renseignez-vous auprès de votre mairie). Pensez également à placer un seau ou un grand contenant pour récupérer l’eau de pluie et arroser vos plantes.

LE CONSEIL DE CLAIRE-MARIE, responsable des projets jardins chez ECOS à Nantes

ALMA ET SES PLANTES DÉCORATIVES « Quand je vais en jardinerie, je n’achète rien. Je ramasse tout ce qui traîne par terre ou qui a été cassé. Par exemple, je récupère les morceaux de plantes grasses, je les pose sur la terre dans des pots, j’arrose et ça pousse tout seul ! Quand j’ai des agrumes qui ­pourrissent, je les mets dans les pots pour donner des vita­ mines aux plantes. De temps en temps, j’y mets du marc de café, c’est un excellent engrais. »

« Pour commencer simple et avec de bons résultats, vous pouvez démarrer dès le mois de mars avec de la ciboulette et du persil. Ils poussent presque tous seuls. B ­ asilic, thym et ­romarin ont besoin de chaleur et de plus d’attention pour l’arrosage. Ensuite, début avril, plantez des fèves, des haricots rames, des pois (petits pois, mange-tout…). Avec trois bouts de bois, vous faites des trépieds pour que ça grimpe. Il faut ­garder un sol humide, l’idéal est de mettre de la paille, ça pro­ tège la terre et garde l­ ’humidité. Quand les cosses sont sèches, vous ­récoltez. ­Gardez-en quelques-unes pour replanter l’année d’après ou les troquer contre d’autres plantes. »

SE RENSEIGNER De nombreuses ­associations proposent des ateliers, des conseils, des trocs de plantes… Quelques exemples : ◊ troc-aux-plantes.com pour connaître les dates et les lieux de ces événements. ◊ grainesdetroc.fr pour ­échanger ses graines. ◊ jardins-partages.org, ­rubrique « Qui contacter ». ◊ À Nantes, l’association ECOS (ateliers, jardins partagés) ecosnantes.org ◊ Partout en France, ­l’association Graine de Jardin (conseils, accompagnement) grainedejardin.fr ◊ Dans le Nord-Pas-de-Calais, association les Ajonc (jardins communautaires) ajonc.org

FAIRE SON COMPOST L’Ademe propose un guide pratique pour faire son ­compost. Tapez « Ademe + compost » dans votre ­moteur de recherche et cliquez sur « Faire son compost, c’est facile ».

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Regard sur… LUCKY LUKE ET SON CRÉATEUR Lucky Luke, l’homme qui tire plus vite que son ombre, fête ses 70 ans cette année. Loin d’avoir pris une ride, le cow-boy continue à séduire petits et grands. Derrière ce personnage ­devenu ­légendaire, un dessinateur belge d’exception : Morris. ◊ Sonia Déchamps

L

ucky Luke, sa silhouette reconnaissable d’un seul coup d’œil et ses mémorables traques des méchants du Far West ! Morris n’a que 22 ans lorsque, inspiré par les westerns qu’il adorait, il crée ce ­cow-boy solitaire, compagnon de plusieurs générations de ­rêveurs. Mais Lucky Luke, chapeau vissé sur la tête, cigarette au bec (remplacé par un brin d’herbe, censure oblige !), n’est pas le seul personnage fort des aventures qui portent son nom. Comment oublier Joly Jumper, le fidèle cheval du héros, Rantanplan, le chien policier le plus bête de l’Ouest et les méchants Dalton… LUCKY LUKE ÉVOLUE AVEC LE TEMPS

Son trait paraît simple et pourtant Morris est un maitre du dessin ! Inspiré par Hergé (Tintin), et formé par Jijé (Spirou, Jerry Spring) comme Franquin (Gaston Lagaffe), Morris a toujours cherché à repré­senter « Le » bon mouvement, à af­fi ner son trait pour ­gagner en clarté, en dyna­misme. Lucky Luke a ­d’ailleurs lui-même évolué au fil des années. Influencé par le ­dessin animé, Morris avait au ­départ imaginé un person­nage tout en rondeurs. Au final : un ­héros grand et mince, un héros intemporel dont les aventures ont été traduites en 29 langues ! Au ­total, Morris aura réalisé 70 albums au cours
 de sa carrière, soit environ
3 000 planches !

1946-1956

1957-1966 1967-1976

1977-1986 1987-1996

1997-2006 2007-2016


UNE EXPO ÉVÈNEMENT

Maurice de Bevere, dit Morris, est né en 1923 à Courtrai et mort en 2001 à Bruxelles. C’est lui qui, pour la toute première fois, a qualifié la bande dessinée de « neuvième art ». Une expression aujourd’hui ­adoptée, et largement utilisée dans le milieu.

Illustrations de la double-page © Lucky Comics

Pour fêter les 70 ans du c­ élèbre cow-boy, la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image ­d’Angoulême consacre une exposition à son dessinateur : « L’art de Morris ». L ­ ’occasion de découvrir plus de 150 planches et dessins originaux, pour la plupart jamais exposés. Mais aussi des journaux rares, des esquisses, des manuscrits, des posters, des photos, des ­figurines, des interviews vidéo… Infos pratiques : du 28 janvier au 18 septembre 2016, de 10 à 18h du mardi au vendredi, et de 14 à 18h samedi et dimanche. Tarifs : gratuit le 1er dimanche du mois pour tous. 3 € pour les 10-18 ans, 4,50 € pour les étudiants de moins de 26 ans, les apprentis, les demandeurs d’emploi, les détenteurs d’une carte senior et les personnes handicapées et 7 € pour le plein tarif. Lieu : 121 rue de ­Bordeaux, 16023 Angoulême.

Rantanplan, le chien policier le plus bête de l’Ouest !

Traduction : « Je suis un pauvre cowboy solitaire ».

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par Michel Duguet Rayez dans huit sens différents tous les mots de cette grille qui figurent dans la liste ci-dessous. Une lettre peut être commune à plusieurs mots. Avec les 6 lettres restantes, retrouvez le mot qui correspond à la définition ci-dessous :

A R O T R A I N T E

E U Q R O M E R V N

U E A O T A V I O N

S T V T T E T I L O

K C E U R O M B A G

A A L A M A M U D R

T R O O C T M S E U

E T C N O G A W P O

B O E L U G E X A F

L R E T O O C S I Y

© Pétrouche/Fotolia

À vous de jouer ! UN MOYEN DE TRANSPORT : — — — — — —

AUTO

REMORQUE

AVION

SCOOTER

BUS

SKATE

CAMION

TAXI

FOURGON

TRACTEUR

LOCOMOTIVE

TRAIN

LUGE

TRAMWAY

MÉTRO

VÉLO

MOTO

WAGON

PÉDALO

© Lucky Comics

Le saviez-vous ?

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Les frères Dalton, ces célèbres brigands de la bande des­sinée Lucky Luke, ont vraiment existé ! À la fin du 19ème siècle, le gang de l’ouest américain était connu pour ses nombreuses attaques de trains et de banques. Ils ne s’appelaient pas Joe, Jack, ­William et Avrel mais Rob, Grat, Bill et Emmet, et n’étaient pas de tailles aussi différentes. En 1892, trois d’entre eux meurent dans une attaque. Le seul survivant, Emmet, écrit ensuite plusieurs livres sur leurs aventures et joue même son propre rôle dans un film ­hollywoodien en 1937. Rendez-vous p. 58 pour en ­apprendre plus sur Lucky Luke.

7 • mars-avril-mai 2016

par Michel Duguet Complétez cette grille avec les chiffres de 1 à 9 de façon à ce qu’un même chiffre ne figure qu’une seule fois par ligne, par colonne et par carré délimité de 9 cases.


T

MOYEN DE TRANSPORT

HAUTEUR D’HOMME

T

AU DOS DU PÈRE NOËL

LONG CHEZ LA GIRAFE

T

AROMATE DE CUISINIER

VRAIE

Y A A A

VÉHICULE

E

DESSINÉ SUR LA PEAU

Y

TRÈS MAUVAIS

E

CÉRÉALE

Y

DIVORCÉ

E

JAMAIS LOIN DU POIVRE ADJECTIF POSSESSIF

E

PRONOM POUR LUI

E

© Lkomkrit234/Fotolia

par Michel Duguet

Qui a dit ?

“J’ai échoué encore et encore dans ma vie. Et, c’est pourquoi j’ai réussi.”

C’est Michael Jordan. Le légendaire basketteur américain nous dévoile ici le secret de sa ­réussite : accepter d’apprendre de ses échecs, ne jamais baisser les bras et continuer à essayer. « J’ai raté plus de 9000 tirs dans ma carrière. J’ai perdu presque 300 matchs. 26 fois, on m’a fait confiance pour le tir de la victoire et je l’ai raté. », précise l’ex-star des Chicago Bulls. Pourtant, cela ne l’a pas empêché de devenir l’un des meilleurs joueurs au monde !

par Valérie Leblanc

7 erreurs se sont glissées entre ces deux dessins. Saurez-vous les retrouver ?

la mouette est dans l’autre sens √ il manque un nuage √ à gauche, une fenêtre en plus sur l’immeuble √ le lampadaire est plus petit √ l’étoile sur le bateau a disparu √ les cailloux sur le quai n’y sont plus √ il y a une rayure de plus sur le pull du conducteur

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LA PRÉCARITÉ SE BANALISE, DONNONS L’INFO QU’IL FAUT POUR EN SORTIR

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Tous les trois mois, debout propose 64 pages d’informations accessibles et utiles pour ­améliorer son quotidien et prendre son avenir en main. Une véritable boîte à outils, ­propo­­sée par les associations et les structures d’action sociale aux publics qu’elles accueillent. 75 % des lecteurs comprennent mieux leurs droits grâce aux articles du magazine et 74 % y ­découvrent des bons plans*.

* Études menées par le cabinet iligo.

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Vous nous dites…

Chers lecteurs, vous êtes nombreux à nous écrire pour partager votre expérience avec debout. Que vous soyez distributeur ou lecteur du magazine, cette page est à vous !

J’

ai connu le magazine debout grâce à ma chargée d’accompagnement. J’y ai découvert des astuces pour gérer mon budget. Par exemple, je consomme énormément d’électricité et j’ai appris que dégivrer le réfrigérateur et le congé­lateur ­permettait d’économiser jusqu’à 30 % d’énergie. Gérard, salarié en insertion chez Ateliers sans Frontières (Seine-et-Marne) « Électricité, faire baisser sa facture », debout n° 1, p. 14

J’étais en conflit avec mon ­employeur et je ne savais pas comment me défendre. En lisant le magazine debout chez une amie, j’ai appris que je pouvais voir un avocat gratuitement dans un Point d’accès au droit (Pad). J’y suis allée et j’ai eu la confirmation que mon employeur était dans l’illégalité. Maintenant, le Pad m’aide pour les démarches juridiques. Amandine (Paris) « Comment consulter un avocat gratuitement » debout n° 2 p. 38 et « L’adminis­ tration plus facile » debout n° 6 p. 32 Votre magazine m’a été donné par le CCAS de ma commune. J’ai pu y trouver des informations que je ne connaissais pas, merci pour votre travail. Trop de gens sont dans l’ignorance faute d’information ! Kathy (Rhône)

Debout c’est une revue extra­ordinaire, n’ayons pas peur des mots ! Elle repose sur le ­partage et la solidarité, c’est exactement ce dont on a besoin aujourd’hui ! Je l’utilise avec mes ­stagiaires migrants dès que je peux, tant elle est utile ! Emmanuelle, professeur de Français Langue Étrangère (Aude)

POUR NOUS ÉCRIRE Magazine ­debout 10, rue Vergniaud 92 300 Levallois-Perret ou par mail : redaction@debout.fr Retrouvez-nous sur debout.fr

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POUR UNE MOBILITÉ ACCESSIBLE À TOUS En France, pour 7 millions de personnes, se déplacer pour travailler, faire ses courses, se soigner, voir ses proches… est un défi quotidien. Au Laboratoire de la Mobilité ­inclusive*, nous pensons que ces difficultés ne sont pas une fatalité. Accompagner vers la mobilité pour proposer des solutions ­ adaptées, telle est notre priorité. ÊTRE MOBILE C’EST SE DONNER LES MEILLEURES CHANCES DE RÉUSSIR.

* Le Laboratoire de la Mobilité inclusive (www.mobiliteinclusive.com), créé en 2013, rassemble les acteurs suivants : Wimoov et Total, membres fondateurs et : Ademe, AG2R La Mondiale, le Conseil National des Missions Locales, la Fondation Agir Contre l’Exclusion, la fédération FARE, Le Fonds d’Action Social pour le Travail Temporaire, Kéolis, la Fondation MACIF, La Fondation Michelin, Pôle Emploi, la Fondation PSA Peugeot Citroën, le Secours Catholique et Transdev.


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