FLASH!

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En France – Automne 2017 www.magazine-flash.com

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CRÉATION 2012 NUMÉRO #18 SAISON Automne 2017 ÉDITEURS Thomas Chauvin & Robin Santus GRAPHISTES Florian & Julian Santus COUVERTURE Wissant : Hors-Saison de Marie-Pierre LAMBELIN


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ÉDITO Il y a cinq ans nous commencions l’aventure Flash! car nous voulions vous offrir une vision du paysage français. Pour fêter cet anniversaire nous vous proposons un nouveau numéro consacré à la France. Du Nord au Cantal en passant par la Picardie et la Savoie nous vous invitons à prendre la route pour un voyage dans notre beau pays. Aujourd’hui vous êtes nombreux à nous lire et nous espérons que nous vous avons permis de découvrir quelques auteurs. Comme nous le voulions à nos débuts Flash! est un outil qui nous permet d’exposer notre vision de la photographie, ainsi que la vôtre. Tout cela en s’attachant à bousculer sans cesse les conventions visuelles afin de résister à la terrible 5 years ago , we have started Flash! adventure because we usure de l’œil. Nous espérons que vous apprécierez encore ce wanted to share another approach of french landscapes. numéro anniversaire. To celebrate this anniversary ,once again , we present an issue dedicated to France. From North to Cantal ,throughout Picardie and Savoie , we invite you to join us and to hit the road in beautiful France. Today , you are a lot of fans to follow us and we hope that Flash! made you discover new authors. As we have wanted from the beginning, Flash ! is a way of showing how you and us see photography ,by always shaking up the standard artwork ,to resist visual wear. We hope that you do like this Anniversary Issue. Thomas Chauvin

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UN GRAND MERCI A TOUS LES AUTEURS QUI NOUS ONT FAIT CONFIANCE CES CINQ DERNIERES ANNEES : Jean-Claude GAYAN, Gil CIPIERRE, Agnès MALLEZ, JeanLaurent GAUDY,Pascal REYDET,Loïc LE QUERE,Julien DUMAS, Florian SANTUS, Benoit CHEVRIER, Christian ROUSSEAU, Fabrice JOUSSELIN, Patrick TABERNA, Régis DEROUX, Julien COQUENTIN, Mathilde SOUSSI, François DELADERRIERE, Renaud JULIAN, Valéry LEVACHER, Frédéric RIGAUDEAU, Yannick VALLET, Valentin MALHERBE, Denis PASCAL, Daniel KERMANN, Ludovic BILLAUD, Maryline RENOULT, Julie DE WAROQUIER, Karine LAMOUILLE, Charlotte DUCROS, Morgane IMBEAUD, Julie SARPERI, Philippe BLAYO, Stéphane CHARPE, David DUCHON-DORIS, Fred CANONGE, Alessandro MANNA, Thomy KEAT, Benoit BOUDIN, Vincent MONTIBUS, Stéphane COTEROT, Dimitri CASTRIQUE, Elizabeth CHAR, Yannick TORAL, François CONSTANT, Christophe CELLARD, Sébastien BEGHIN, Stéphanie LE CRAS CERDAY, Thierry DUBOIS, Caroline FLORNOY, Sébastien ROIGNANT, Frédéric FROGNIER, Sylvain LAGARDE, Aymeric SYRE, Ludovico POGGIOLI, Didier DEMARET, Simon WOLF, Julian SANTUS, Yoshiro SHINKAWA, Véronique DURRUTY, Atsushi FUJIWARA, Yasuo FURUE, Nicolas ELIARD, Christophe CASSEGRAIN, Thierry CARIOU, Jim MCKINNISS, Ludovic MONCHAL, Cédric EMERAN, Gaétan PALMIERI, Bertrand BERNAGER, Grégory MIGNARD, Gérard LAURENCEAU, Alain BEAUVOIS, Marie-Pierre LAMBELIN, Guillaume ABGRALL, Fabrice MILOCHAU, Alain ETCHEPARE, Gilles MERCIER.

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SOMMAIRE

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VOYAGE DANS LA CHAMBRE NOIRE

WISSANT

Par Marie-Pierre Lambelin

Par Caroline Flornoy

50 LOST IN PICARDIE Par Guillaume Abgrall

70 PLANETE FRANCE Par Fabrice Milochau


84 CANTAL

Par Alain Etchepare

120 136 EN SOMME... Par Robin Santus

A SISLEY MOOD Par Gilles Mercier

104 ENTRE-DEUX Par Thomas Chauvin


VOYAGE DANS LA CHAMBRE NOIRE La nuit. Le bruit du moteur, la musique et les routes de France. Je prends la route. Mon esprit vagabonde dans le noir. Mon oeil attrape les formes fugaces révélées par les phares. Je prends la route. Mon voyage s’arrête aux premières lueurs de l’aube.

The night. The engine purring, music and roads of France. I hit the road. My mind wanders through the black. My eye captures the ephemeral forms car headlights reveal. I take the road. My trip ends as light dawn appears.

CAROLINE FLORNOY — laly.flornoy@free.fr

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WISSANT Wissant, white sand, sable blanc... le vent qui fouette le visage, le sable qui pique la peau. Wissant... à l’adolescence on y allait avec des pieds de plomb, on comptait les blockhaus - qu’on appelait nos punks - signe qu’on allait bien arriver. On traînait notre ennui, on s’enfermait dans notre chambre pour lire des romans sous la couverture de laine épaisse. Wissant... la plage qui s’étend à perte de vue, les Caps Gris et Blanc Nez. Etudiantes, on y allait avec les copains.... on prenait le car depuis Calais avant que les premiers copains n’aient leur permis, on faisait des balades jusqu’à la nuit tombée, des feux de camp non autorisés dans les dunes. Wissant... ses ciels bas si changeants... et parfois apercevoir l’Angleterre, signe de beau temps de ce côté ci de la Manche... Et maintenant adulte, cette impression de s’y ressourcer, d’avoir une page à y écrire comme une transmission.

skin.

Wissant, white sand… the wind whipping the face, the sand biting the

Wissant… as teenagers we went about with leaden feet, we counted the bunkers-which we called our punks-a sign we were about to arrive. We dragged our boredom, we locked ourselves up in our room to read novels under the cover of thick wool. Wissant, the beach that stretches as far as the eye can see, the capes Blanc and Gris-Nez. As students, we went with our friends... we took the bus from Calais before the older ones had their driving license, we went for walks until nightfall, had unauthorized campfires in the dunes. Wissant... its low unpredictable skies... sometimes you could see England, a sign of fine weather on this side of the Channel ... And now, as an adult, this feeling I can recharge my batteries, this feeling I need to write a page here, like a transmission.

MARIE-PIERRE LAMBELIN

— http://marie-pierrelambelin.com marieilford@gmail.com

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LOST IN PICARDIE La Picardie, c’est l’endroit où je vis. Parfois, je me demande si ce territoire que j’arpente quotidiennement existe réellement, tant il me paraît étrange : voitures tapies derrière des haies, rues et bâtiments déserts éclairés par un soleil pâle, quelques personnes ça et là. L’impression de dériver au sein d’un espace où rien n’arrive, d’une profonde mélancolie. Avec ces images faites lors de mes déplacements les plus ordinaires, pour le travail, les loisirs ou les obligations de tous les jours, je cherche à faire apparaître ce sentiment d’étrangeté qui nous saisit parfois face au réel le plus familier, cette impression de s’être perdu dans un monde légèrement différent du notre.

Picardie is the region where I live. Sometimes, I wonder if this land I daily walk throughout does really exist as it appears so strange to me: cars hidden behind hedges, a weak sunlight on empty streets and empty buildings, few people here and there. The feeling of drifting away through a place where nothing happens, a place of deep melancholy. My aim, showing those pictures I took during my ordinary everyday life on my way for work, leisure or duties, is to reveal this feeling of strangeness which invades us sometimes, facing the most familiar reality, this feeling to be lost in a slightly different world.

GUILLAUME ABGRALL

— www.guillaumeabgrall.com www.camerainfinita.com/lost-in-picardie-book

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PLANETE FRANCE

Tous les paysages du monde sont en France !

Lagons, déserts, cascades, canyons, glaciers... La France concentre les paysages extraordinaires du monde entier. Il existe encore des paysages de rêve, presque vierges d’interventions humaines, disséminés aux quatre coins de l’héxagone. Des paysages magnifiques qui reposent sur des écosystèmes complexes mais fragiles, et qu’une situation géographique peu commode ou des mesures de protection ont préservé de notre impact. Ces paysages d’exeption sont riches d’une diversité et d’une force dont nous perdons peu à peu l’habitude. Témoigner de leur beauté est le plus sûr moyen de les défendre et de les ramener à notre conscience. C’est tout le sens de ma démarche et de mon travail de photographe. Ce travail est le fruit de 15 ans de voyages et de reportages photographiques au sein de l’hexagone.

A planet called «France», all world landscapes are in France !

Lagoons, deserts, water falls, canyons and glaciers... All those natural jewels are in France. We still can discover dreamscapes, almost virgin from human intervention all around France. Those wonderful landscpaes, based on complex ecosystems are very fragile and survive because they are located in hardly accessible areas. Showing you their beauty is my way of defending them. This is the meaning of my work, as a photographer and this is the fruit of 15 years long travel and labor.

FABRICE MILOCHAU — www.fabrice-milochau.eu www.fabrice-milochau.eu/edition contact@fabrice-milochau.eu

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CANTAL Mon travail est aujourd’hui essentiellement axé sur les fascinantes possibilités d’interprétations et d’évocations que nous offrent les édifices érigés par l’homme, qu’ils soient contemporains ou anciens, non pas sous forme didactique ou documentariste, mais en essayant de stimuler l’imaginaire du spectateur et de le toucher par des visions souvent oniriques ou poétiques. En appréhendant mes images comme étant acteur et non spectateur, l’homme n’y est le plus souvent présent qu’à travers mon regard, et par les traces qu’il y laisse, superbes ou hideuses, utiles ou dévastatrices. Je suis venu m’installer à Salers, dans le Cantal, en 2017, motivé par la forte inspiration que peut m’apporter cette région.

Sont présentées ici une sélection des premières images réalisées, quelque part, en Auvergne, qui ne se veulent pas strictement représentatives, mais le reflet d’une vision d’auteur, portée par la poésie et l’âme de ces villages et paysages. Today, my work is focused on the fascinating signals and evocations given by man-made old or actual buildings. It is not an instructive documentary. My aim is to stimulate the imagination of the observer, to reach his soul by showing him dreamlike poetic visions. In my perspective, man is mostly present only through the ugly or beautiful, useful or devastating tracks he leaves. I moved to Salers, in Cantal, in 2017, because this region inspires me deeply. Those images I am presenting today are a part of the first pictures I took here, in Auvergne. They are not a simple representation, they reflect the vision of an author enraptured by the poetic souls of those villages and landscapes.

ALAIN ETCHEPARE

— www.alainetchepare.com alain.etchepare@gmail.com

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ENTRE-DEUX Prendre le large, s’éloigner, s’en aller, partir... Une envie d’ailleurs pour se ressourcer. Entre deux contrats, je décidais de partir une semaine pour Annecy, loin de la cohue de la région parisienne. Paradis naturel régulièrement vanté, il s’agit d’un lieu entre lac et montagnes. L’hiver n’y était pas encore totalement installé en ce mois de novembre. Il y est très agréable de s’y balader, marcher sans but précis tout en se laissant aller à son imagination. A travers cette errance, j’ai voulu explorer ce territoire à part entière et étudier le rapport entre l’eau et la terre.

To escape. To move away. To leave. I needed a «somewhere else» to unwind. Thus, between two engagements, I decided to go to Annecy, one week far from Paris chaos. This is a famous natural paradise between lake and mountains. In that month of November, winter had not begun yet. It was very pleasant to walk around without any precise goal, leaving the field open to imagination. During my wanderings, I explored this place and studied the relationship between water and land.

THOMAS CHAUVIN

— http://thomaschauvin.com contact@thomaschauvin.com

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EN SOMME...

En Somme...

...c’est ici que l’oeil s’arrête pour contempler la beauté du monde : des paysages féériques en cinémascope sous un ciel changeant, offrant au regard un vaste kaléidoscope de couleurs, une impression fascinante de bout du monde, où falaises, sables, dunes, galets et marais semblent se succéder à l’infini. La Baie de Somme est depuis toujours une source d’inspiration inépuisable pour les peintres, les écrivains, et bien sûr pour les photographes. Chacun dans son domaine a su tirer profit des richesses de ce royaume de lumière, véritable harmonie entre ciel, terre et mer. […] le soleil peut se coucher tranquillement au-delà de la baie de Somme, désert humide et plat où la mer, en se retirant, a laissé des lacs oblongs, des flaques rondes, des canaux vermeils où baignent les rayons horizontaux… La dune est mauve, avec une rare chevelure d’herbe bleuâtre, des oasis de liserons délicats dont le vent déchire, dès leur éclosion, la jupe-parapluie veinée de rose… Un oiseau noir jaillit du couchant, flèche lancée par le soleil qui meurt. Il passe au dessus de ma tête avec un crissement de soie tendue et se change, contre l’est obscur, en goéland de neige… Colette, « En baie de Somme », « Partie de pêche », Les Vrilles de la vigne, Romans, récits, souvenirs (1900-1919), Robert Laffont, Collection « Bouquins », I, pp. 673-674.

Here, eyes stop to contemplate the beauty of the world : magic landscapes in a widescreen Cinemascope format under a changing sky offering us a huge kaleidoscope of colours, a fascinating impression of end of the world, where cliffs, sands, dunes, swamps and pebbles seem to endlessly follow one after another. The Baie de Somme has been for a long time an inexhaustible source of inspiration for the painters, the writers and inevitably for the photographers. Each of them knew how to take advantage of this kingdom of light, real harmony between sky, earth and sea.

ROBIN SANTUS — www.robinsantus.com robin.santus@gmail.com

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A SISLEY MOOD Je cherchais à m’éloigner de Paris, à ressourcer ma part d’enfant le temps d’un voyage de proximité. J’avais écumé de nombreux sites, Provins, Auvers sur Oise , Barbizon, mais aucun n’échappait aux flux touristiques. Je décidais dès lors de partir tel un nomade francilien, sans itinéraire précis mais en quête de cet endroit qui me permettrait de m’affranchir de mes codes. Puis j’ai découvert Moret sur Loing, la vieille ville, le Loing. J’y ai plongé. J’y ai noyé mon quotidien. Je m’y suis oublié. J’y pris résidence pour cette journé afin de ressentir ce qui incita Alfred Sisley à y trouver demeure jusqu’en 1899.

I wanted to go away from Paris for a while to get my childhood back, just for a one day trip in the surroundings. I had travelled a lot around Provins, Auvers-sur-Oise, Barbizon but none of those places could escape from tourists massive invasion. Thus I decided to leave, like a «francilien traveller» without having a precise route but searching for a peculiar place where I could break my codes. Then I discovered Moret-sur-Loing , the old city, the Loing river. I immerse myself in the local atmosphere. I drowned my daily life. I forgot myself. Just for one day, I moved to this town so I could feel what decided Alfred Sisley to stay there until 1899 .

GILLES MERCIER

— http://www.gillesmercier.fr gillesmercier75007@gmail.com

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F LASH  ! Prochain Numéro HIVER 2017 — www.magazine-flash.com facebook.com/magazineflash contact@magazine-flash.com — 154


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