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Cités – Hiver 2019 www.magazine-flash.com
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Création 2012 Numéro #23 Saison Hiver 2019 Éditeurs Thomas Chauvin & Robin Santus Contributeur Caroline Flornoy GraphisteS Florian & Julian Santus COUVERTURE Corbeil-Essonnes de Jean-Christophe Béchet
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ÉDITO Cités. Balnéaires, minières, dortoirs, administratives, ouvrières, radieuses . Bien loin de la définition de la Grèce Antique , les cités attirent toujours le photographe qui, dans leurs rues à toute heure, part à la recherche de la vie, de l’émotion. Ses errances photographiques nous invitent à retrouver les traces de l’homme dans le monde minéral qu’il a construit à travers les siècles
Cities. Seaside, mining, bedroom, administrative, worker housing, radiant . Far away from the Antic Greece definition, cities always attract photographer who looks for life, emotion, while walking throughout their streets at any time. His photographic wanderings invite us to step to trace man’s tracks in the mineral world he has been building for centuries.
Caroline Flornoy.
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SOMMAIRE
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FRENCH TOWN
MEIN BERLIN
Par Jean-Christophe Bechet
Par Denis Duclos
36 PARIS
Par Kit Young
48 BABEL A LA CHAINE
Par Caroline Flornoy
56 NEW-YORK ALL THAT’S JAZZ Par Robin Santus
68 ARGENTORATUM Par Simon Woolf
96 TRAJECTOIRES Par Laurent Giudicelli
FRENCH TOWN Durant toute l’année 2018, j ’ai photographié la ville de Corbeil-Essonnes pour le Festival « L’œil Urbain ». Située à 45 km au sud de Paris, cette ville de 50 000 habitants est à la fois coupée par la Seine et la Nationale 7 et cernée par les autoroutes A6 et A5. Elle est la dernière étape de la ceinture parisienne. Dès ses limites franchies on se retrouve en pleine nature, au cœur des champs et de la forêt de Fontainebleau. Au fil de mon séjour, Corbeil-Essonnes m’est apparu comme une ville qui flotte dans un entre-deux indéfini, ni vraiment pauvre, ni vraiment résidentielle, ni enclavée, ni désenclavée, ni industrielle, ni désindustrialisée, ni provinciale, ni parisienne… J’ai découvert une ville intermédiaire, typiquement et fondamentalement française, comme sortie d’un film de Claude Chabrol. Mes photos sont la chronique d’une année d’observation. J’ai travaillé comme un écrivain visuel, saisissant les petites traces fugaces du quotidien pour en faire un récit authentique et subjectif.
FRENCHTOWN All along 2018 , I have been taking pictures of Corbeil-Essones where I stood during «Urban Eye Festival». How to reflect this average city which is an «in-between». Neither poor nor residential, neither industrial nor without any industrialization ...A medium urban area, cut by Seine River and N7 road , surrounded by A6 an A5 highways. Corbeil-Essonnes is the last point before arriving in real nature, at the hearts of fields, wetlands and canals and at the same time, one of the small french towns whose centre is slowly dying. Neither provincial nor suburban, the town is looking for identity and future and I saw this city as a pure, typical , basic french one. Like in a Claude Chabrol’s movie showing the french reality’s daily vibration. I worked as a patient visual writer, picking up the «day-by-day» fleeting tracks to present an authentic narration even if photography shows an idea of real life and not the truth.
JEAN-CHRISTOPHE BECHET
— La ville s’endormait et j’en oublie le nom / Festival L’œil Urbain Exposition / Commanderie Saint-Jean du 5 avril 2019 au 19 Mai Catalogue disponible auprès de l’auteur sur www.jcbechet.com (Prix 18 E ) 8
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MEIN BERLIN Je pratique la photographie depuis 45 ans et je me définirais aujourd’hui comme un promeneur contemplatif et méditatif. Je n’organise ni mes sujets ni leurs décors. Ce que je photographie « a été « ,pour reprendre le mot de Roland Barthes et ma démarche consiste à en révéler le sens selon mon interprétation personnelle. De culture urbaine, mon regard se porte naturellement sur les villes pour capter l’esprit des lieux que je parcours, dans la tradition romaine antique , le «genius loci». Ma photographie est subjective. Ce n’est pas un documentaire objectif, au contraire, j’interprète et prends parti en adaptant ma technique pour mieux traduire mes émotions, ma pensée. Cette écriture photographique est au service du propos et non l’inverse. Ce travail sur Berlin réalisé entre 2010 et 2017 est une promenade photographique dans cette ville étonnante et généreuse qui a tant souffert de la folie des hommes.
I‘have been practicing photography for 45 years now and I ‘ll qualify my work as contemplative and meditative. I do not build ,organize neither my subjects nor their «decor». I take pictures only of what «has been», as Roland Barthes used to say . As my origins are from urban zone, I naturally watch the cities to capture the essential spirit of the places I discover while walking around, as antic Roma called «genius loci». My photography is subjective. It is not a documentary on reality, on the contrary . I translate what I see in my own way and take my sides by adapting technique so I can really express my thought, my feelings. This photographic writing is at the service of the idea, not the contrary. This work about Berlin, realized between 2010 and 2017, is a photographic ride throughout this amazing and generous city which has been so painfully hurt by mankind insanity .
DENIS DUCLOS
— denisduclos-photographie.com 22
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PARIS J’ai commencé la photo il y a plusieurs années mais je n’ai commencé sérieusement ce médium que lorsque j’ai découvert le film noir et blanc et le travail d’impression traditionnelle que rien ne remplace, à mes yeux. Le négatif est ma référence première et le seul à rendre ce que je vois. Kit Young est né en 1984 et a commencé son voyage photographique en 2009 quand il a rejoint le groupe parisien de Gérard Moulin. C’est à ce moment qu’il a commencé à explorer les possibilités infinies de la chambre noire. Il a publié «Paris couplets» dernièrement aux Editions Bergger, un ouvrage combinant graphisme et contraste de l’univers urbain. Il est aussi membre de «All format», collectif international de passionnés d’argentique. Toutes ses photographies sont tirées et scannées par lui-même.
Kit Young was born in 1984. He set out on this photographic journey in 2009 when he moved to France where he joined a group of Paris-based photographers led by Gérard Moulin. It was during this period that Kit began to explore the infinite possibilitiés of darkroom printing and the justaposition of seemingly unrelated moments in time to create visual patterns as part of series-based work. Kit recently teamed up with Bergger Editions in France to publish Paris Couplets, a booklet showcasting pairs of photographs that combine lines, reflections and movements to offer a spellbinding take of the urban environment. Kit is also member of AllFormat, an international photography collective united by a mutual love of film.
KIT YOUNG
— www.kityoung.co.uk 36
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BABEL A LA CHAINE Peu importe la ville, le pays, le continent. L’homme regarde vers le ciel et les cités du XXIème siècle ne sont que les descendantes de la Tour de Babel. Le rêve de bâtisseur que poursuit depuis des siècles le petit homme qui essaie d’être aussi grand que les divinités qu’il adore, quel que soit leur nom, leur origine, tend vers l’universalité et l’uniformité de la pensée et de la créativité. Ainsi, point besoin de connaitre les lieux où sont érigées ces tours de Babel. (Photos prises aux USA, en Chine, au Japon, en France et au Canada).
Chain work BABEL Whatever city, country, continent. Man watches the sky. And XXIst century cities are descended from Babel Tower. For centuries, the little man has been dreaming and has tried to be as great as the gods he adores, whatever their name, their origin. In this way, spirit and creativity slowly strive to universality, uniformity. Thus, no need to know where those Babel towers are. Photographies from USA, China, Japan, France and Canada).
CAROLINE FLORNOY —
laly.flornoy@free.fr
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NEW-YORK ALL THAT’S JAZZ A l’image de la métropole meurtrie, amours et ombres m’accompagnent dans une danse chimérique, ryhtmée par des notes émanant des clubs du Village ou de Harlem « Looking for Miles, John ou Charlie », je m’imprège du grrove d’une ville définitivement bleue comme le jazz». (Extrait du livret «New-York est bleue comme le jazz »).
Just like the hurt metropole, loves and shadows join me to perform a chimeric dance, which follows the rhythm of notes coming from the Village or Harlem. « Looking for Miles, John ou Charlie », I’m absorbing the groove of a city, undoubtedly blue like the jazz. (From author booklet’s «New-York est bleue comme le jazz »).
ROBIN SANTUS —
www.robinsantus.com / robin.santus@gmail.com 56
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ARGENTORATUM Itinéraires photographiques de l’aube à l’aube ... Parcourir Strasbourg quotidiennement, entre 5h30 et 7h du matin, entre mon café et le boulot, pour saisir la ville qui s’éveille. La nuit encore et le froid, en automne et en hiver, les premiers rayons du soleil et la douceur du matin, au printemps et en été. Dans ce laps de temps, j’ai l’impression, que la ville m’appartient et qu’elle se livre à mon regard sans retenue. Une ville aux contours moins marqués, aux couleurs pastelles dans les ciels orangés et bleus, ou en dégradé de gris, quand la brume brouille l’horizon, et que les formes sombres des bâtiments surgissent du néant. Me perdre en territoire connu. Les rencontres furtives et rares, un trait de lumière dans les nuances d’un jour naissant, une silhouette qui se fond dans les reflets de la ville. Montrer la ville à travers le prisme de mon regard, de mes souvenirs et de mon ressenti. Photographier en mouvement, un sas, un moment de paix, un moment pour me retrouver, respirer à pleins poumons, vivre la photographie, ne faire qu’un avec «ma» ville. Photographic routes from dawn to dawn ... I like walking around Strasbourg every day ,between 5:30 and 7 AM, between my morning coffee and my job, and try to grasp the awakening city. The night , coldness in autumn and winter, first sunrays and morning sweetness during springtime and summer. For a moment, city ‘s mine and totally gives herself to my eye. A city with light contours, pastel colours ,with orange, blue or grey skies , with foggy skyline, quick light and shadows or dark buildings emerging from nowhere. To show the city, be one with «my» city through my feelings, these peaceful moments spent by taking pics so I can deeply breath .
Simon WOOLF —
http://therapeutik.wixsite.com/therapeutik 68
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TRAJECTOIRES «S’élever ou plonger, c’est ce que la géographie de la cité nous a offert comme choix, depuis le début. Prendre de la hauteur, se hisser à la vigie, dominer, surplomber… puis dévaler les pentes, rejoindre l’eau des origines, l’eau des départs et des arrivées…. Entre ces deux pôles, mille parallèles et autant de diagonales, des lignes imaginaires qui se perdent au large, et des vies…un million… là, au beau milieu. Chacun a sa manière de vivre la ville… Les chemins qu’elle nous fait prendre nous conduisent à des élans, des pauses ou des divagations… Et autant de pistes à suivre, d’histoires à raconter, et de trajectoires à esquisser…» «Climbing or diving is what the geography of the city has offered us as a choice from the beginning. Take the height, climb the lookout, dominate, overhang ... then hit the slopes, join the water of the origins, the water of departures and arrivals .... Between these two poles, a thousand parallels and as many diagonals, imaginary lines that are lost in the open sea, and lives ... a million ... there, right in the middle. Everyone has their way of living in the city ... The paths they take us lead us to elk, breaks or wanderings ... And as many tracks to follow, stories to tell, and trajectories to sketch …»
LAURENT GIUDICELLI
— https://lau2mars.wixsite.com/photo
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