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Au féminin – été 2014 www.magazine-flash.com
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CRÉATION 2012 NUMÉRO #07 SAISON Été 2014 ÉDITEURS Thomas Chauvin & Robin Santus GRAPHISTE Julian Santus MAQUETTISTE Agnès Mallez COUVERTURE Abysses de Julie De Waroquier
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ÉDITO Liberté, Une vision du monde côté féminin, avec une variété étonnamment riche par les sujets, les techniques et les personnalités. Nous allons du simple voyage aux photos intimistes ou engagées et nous entraîne vers d’autres questions comme : Est-il légitime de penser qu’il y a une perception différente de notre monde en fonction de notre sexe ? Où s’arrête le masculin, le féminin dans notre rapport au monde ? Où commence et finit la liberté d’expression pour les hommes et les femmes ? Cette Liberté, prenons la, diffusons la, partageons la … “Et par le pouvoir d’un mot je recommence ma vie Je suis né pour te connaître Pour vous nommer Liberté.” Paul Eluart dans le recueil Poésie et Vérité paru en 1942.
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SOMMAIRE
06 VITE, PARIS, VITE Par Maryline Renoult
18 J’AI TOUT FERMÉ
Par Julie De Waroquier
34 RÉSISTEZ !
Par Karyne Lamouille
44 J’AI RÊVÉ DE NICOLE Par Charlotte Ducros
56 SUR LES TRACES DE MARGUERITE DURAS…
Par Agnés Mallez
68 LE MANQUE Par Morgane Imbeaud
80 L’ISLANDE, PAR LA FENÊTRE
Par Julie Sarperi
VITE, PARIS, VITE De ces lieux touristiques familiers, on peut voir sortir un monde de fourmis, qui côtoie le Paris touristique et éternel. Autour de moi, il y a tous ces gens qui courent, ce flux d’automobilistes et de bus incessants, la ville qui bouillonne. Je suis figée tels ces monuments, chef d’œuvres impassibles, à travers ce tourbillon, ce flow de vitesse qui ne fait écho qu’à mon immobilité. Allez ! Bougez, courez, filez… On vous regarde. Vite, Paris, vite…
MARILYNE RENOULT — www.marilynerenoult.fr photo@marilynerenoult.fr
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J’AI TOUT FERMÉ Les rideaux, les yeux et la raison. J’ai plongé la tête dans l’eau pour qu’elle efface le reste et remue mes pensées. Ça y est, je dors. Des images et des idées colorées défilent, s’emmêlent, se répondent. Je m’installe un peu dans ce rêve. JULIE DE WAROQUIER — www.juliedewaroquier.com
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RÉSISTEZ ! Voyage imaginaire entre Sète et Téhéran à travers une série de sténopés où je me mets en scène face à des fresques photographiques dans le cadre de festival « Images Singulières ». À travers une traversée symbolique de l’écran que permet le sténopé, je suis en résistance contre les droits bafoués des femmes musulmanes du Moyen Orient. Vivant la moitié de l’année dans l’archipel Indonésien, combien il est frappant de voir que sous les latitudes du plus grand pays musulman du monde, ces femmes sont entendues, respectées, la plupart du temps libres de circuler à leurs convenances contrairement aux pays du Golfe… Sujet sensible que l’impression photographique permet de suggérer. Femmes, ne nous endormons pas ! Ne soyons pas les fantômes d’hier et d’aujourd’hui ! Luttons pour être respectées sous toutes les latitudes. Soyons amantes, aimantes, vibrantes ! Sortons du cadre !
KARYNE LAMOUILLE – Pézenas 2014 — www.karynelamouille.com
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J’AI RÊVÉ DE NICOLE Au fond des yeux de Gigi, Socheata et CC, il y a comme un temps en suspens, un entre-deux. Retournons le miroir. En quoi sont-elles différentes sinon dans notre regard qui tient à distance l’étrange, l’inhabituel ? N’est-ce pas nos yeux qui préjugent et leur infligent cet équilibre instable ? Qu’est-ce qui nous gêne, nous attire, nous fascine ? Qu’estce que nous renvoient ces instants fugitifs de la vie de Gigi, Socheata et CC qui bousculent l’ordre établi des sexualités bien rangées ? Dans un monde idéal, elles s’appartiendraient à elles et à elles seules, sans avoir d’image à rendre. Celle qui a saisi ces moments décisifs de la vie de Gigi et ses reines a dû elle aussi bien des fois frôler les ruptures, dans l’espace et le temps. Dans une autre vie, elle était trapéziste, cet art-saut entre ciel et terre où la vie se raccroche à l’instant, où l’esprit s’en remet au corps. Un corps qui se transforme, se sublime. C’est ainsi que Charlotte devenue photographe a rêvé de Nicole, en a fait son modèle et l’a saisie à bras le corps. À fleur de peau. Dans l’objectif de Charlotte, Gigi, Socheata et CC se livrent en âme sœur. Charlotte s’est approché tout près. Au cœur de l’intime, avec une pudeur infinie. Charlotte est avec Gigi, Socheata, CC. En complicité. On est dans les faubourgs de Phnom Penh mais pas seulement. À côté d’elles, Charlotte est avec tou(te)s les autres, la cohorte de ces damnés du corps qui partout dans le monde, cherchent leur nature véritable au fond de leur être. Le temps s’arrête quand débarrassée de toute oppression pour s’élancer sous la lumière des projecteurs, Nicole ose, Nicole s’ébroue. Danse, danse, danse. Fait oublier ses doutes et ses différences. Le temps d’un déclic, libérée de toute oppression, Nicole s’expose, Nicole explose. La joie, la liberté. Nicole est devenue Nicole et plus rien n’a d’importance. Les photos de Charlotte la rendent à elle-même. Dans le regard de Nicole, il y a un clin d’œil à l’humanité mise à nu. 44
*** Homme, femme, autre ? En réalisant un tour de monde pour un film documentaire sur les droits des minorités sexuelles (Global gay), j’avais la ferme intention de m’arrêter au « G » de « LGBT ». Persuadé que « B » isexuels est un témoignage d’ouverture d’esprit plus qu’une identité sexuelle, sans doute moins minoritaire qu’il n’y parait. Quant aux « T » ransgenres, la complexité de leur condition me paraissaient soulever d’autres questions. Une niche dans une minorité. Jusqu’au Nepal, pas si loin du Cambodge. L’aventure m’a conduit au cœur d’un groupe d’homos et transgenres mêlés dans une cause commune, vivre leur sexualité en toute liberté. J’ai passé des jours à leurs côtés, moi hétéro, eux homos ou autres. La nature humaine a pris le dessus, par delà les langues et les cultures, nous avons parlé de discrimination universelle, de mode de vie et puis, de fil en aiguille, de tout, de rien. On s’est oublié tels que nous sommes. Et vécu de beaux moments. J’ai l’impression, allez savoir pourquoi, d’être reparti plus fort, comme si, malgré moi, juste en faisant connaissance, j’avais abattu des murs intérieurs. Allez savoir pourquoi, je me sens concerné par les photos de Nicole. Rémi Lainé, réalisateur-journaliste-documentariste CHARLOTTE DUCROS – Phnom Penh, Cambodge 2011 — cha_duc@yahoo.fr
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SUR LES TRACES DE MARGUERITE DURAS… Des années après la guerre, après les mariages, les enfants, les divorces, les livres, il était venu à Paris avec sa femme. Il lui avait téléphoné. C’est moi. Elle l’avait reconnu dès la voix. Il avait dit : je voulais seulement entendre votre voix. Elle avait dit : c’est moi, bonjour. Il était intimidé, il avait peur comme avant. Sa voix tremblait tout à coup. Et avec le tremblement, tout à coup, elle avait retrouvé l’accent de la Chine. Il savait qu’elle avait commencé à écrire des livres, il l’avait su par la mère qu’il avait revue à Saigon. Et aussi pour le petit frère, qu’il avait été triste pour elle. Et puis il n’avait plus su quoi lui dire. Et puis il le lui avait dit. Il lui avait dit que c’était comme avant, qu’il l’aimait encore, qu’il ne pourrait jamais cesser de l’aimer, qu’il l’aimerait jusqu’à sa mort. – Extrait de L’Amant AGNÉS MALLEZ — agnesmallez@gmail.com http://www.artmajeur.com/fr/artist/agnesmallez
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LE MANQUE J’ai peur de l’oublie et j’emprisonne la beauté qui m’entoure, même si elle s’exprime parfois sans joie, pour me rappeler à quel point le manque guide nos vies. Ces sentiments simples me privent de mots mais se faufilent à travers mon corps en prenant le même chemin, répétant les même frissons.
MORGANE IMBEAUD — morgane.cocoon@gmail.com
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L’ISLANDE, PAR LA FENÊTRE Parfois comme des tableaux posés là, le plus souvent fonctionnelles, juste pour avoir de la lumière, une ouverture sur l’extérieur. Parce qu’il faut bien avoir des fenêtres. Elles nous ont parlé, montré des paysages fabuleux, fait rêvé de neige, de fjords, de vent glacé. Pas besoin de rêver, d’ailleurs, car même en été, l’Islande vous impose joyeusement ses vents polaires glaciaux. Le carnet de voyage complet : www.carnets-de-traverse.com/blog/carnet-voyage-islande
JULIE SARPERI —
www.carnets-de-traverse.com contact@carnets-de-traverse.com
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