Latitudes
ÉDITO GROOVY
QRÉDACTEUR EN CHEF
Christophe Chommeloux
+66 (0)918 233 500 chris.choms@gmail.com
COFONDATRICE
Caroline Laleta Ballini
+66 (0)869 504 961 carolinelaleta@gmail.com
CONTRIBUTEURS
Christophe Chommeloux, Alexander Batman, Chom’s, Tiphaine Mallégol, Catherine Vanesse, Jean Racine
PHOTOS
Illustration de couverture : Stephff, C. Laleta Ballini, Sawasdee France, IsoPixel, Istock by Getty Images, Le Mazette, Niche Malta,Village Underground, Le Petit Salon, Raphaël Lugassy, Thesndoctor, La Machine, Fotocom Agency, Arnaud Nazare Aga, Tourism Authority of Thailand
EQn musique, discipline étonnamment soumise à moult règles très mathématiques, le groove incarne l’humain, la légère imperfection, le on-ne-sait-quoi qui change tout et provoque une irrésistible attirance dans un rythme, dans une transe, qui fait onduler les hanches, frétiller les hormones et pousse au trémoussage et à l’abandon.
Dans la danse, le groove incarne un style, une manière particulière de bouger sur la musique, d’exprimer le rythme et la mélodie à travers d’harmonieux mouvements corporels. De la Salsa au Rock, du Disco à la House, de la Gavotte au Pogo, du Bantoubalouba au Vaudou, chaque chapelle possède son groove.
Mais le terme « groove » revêt de plus une dimension métaphorique, qui s’applique (ou pas chez les pisse-froids) à l’ensemble de la vie de chaque individu. Il décrit avec style un état de synchronisme, de rythme, un sentiment de facilité, de fluidité et de plaisir dans les activités quotidiennes, le travail, la vie privée, les loisirs et autres engagements. « Fais-le en t’amusant ! » me répétait mon paternel quand je renâclais à quelque corvée, préférant des bouinages plus sanuk. Une sagesse old school que nous nous efforçons, entre autres beautés, de transmettre et partager à travers notre média et nos événements.
Une expression de l’Art de vivre, in Thailand.
Chom’s
Sorte d’obsédé textuel occupé à faire l’humour sur des planches à dessein, Stephff le journaliste cartooniste ne se limite pas à délivrer ses coups de patte graphiques jubilatoires et sarcastiques dans les pages de quotidiens ou sur les écrans du net. L’artiste sort des livres collectors désopilants sur les travers des Farangs en terre de Siam et s’adonne sans transition à la peinture contemporaine d’inspiration tribale...
STEPHFF
Les surprises du Stephff
Du Mékong à Gavroche, du Bangkok Post à The Nation, en passant par Courrier International ou le Paris Phuket, les corrosifs dessins de Stephff portent depuis lurette un regard cruel et rigolard, empli de dérision, de révolte et de distance, sur la vie politique et les biais de la société. Installé au beau milieu de son impressionnante collection d’art tribal, l’artiste journaliste peint également des œuvres
contemporaines grafitto-ethniques, entre deux critiques acerbes du pouvoir en place ou des travers de ses contemporains.
Ce dernier thème se retrouve sous forme de livres Farang Affairs, dont le tome 2 est enfin sorti il y a quelques semaines. On y trouve un ensemble de dessins soit inédits, soit revisités, réunis au sein d’une édition collector.
Le livre, au tirage très limité de 1500 exemplaires, est uniquement disponible auprès de l’auteur via sa page Facebook. Stephff le promet, une fois cette édition épuisée, il n’y aura pas de retirage, alors ne ratez pas cette rareté contenant quelques perles politiquement incorrectes qui ne seront jamais republiées.
Quand nous nous sommes vus pour l’article dans le Paris Phuket en 2015, tu m’avais déjà fait part de ton envie de faire un livre sur un vrai thème, comme celui des Farangs. Il est enfin sorti en 2020, puis le tome 2 cette année. Parle-moi des années de gestation de ces Farang Affairs.
Ce n’est pas de la gestation, c’est juste de la procrastination ! Il faut quand même savoir que mon boulot de dessinateur politique me bouffait une bonne partie de mon énergie et que par conséquent, je laissais un peu le bouquin se faire tout seul...
Je publiais cette série une fois par semaine dans The Phuket Gazette et, après que celle-ci se soit arrêtée, dans l’édition du week-end de The Nation
Le problème c’est que c’était juste une accumulation de dessins parfois un peu bâclés, car toujours faits à la dernière minute dans l’urgence de la deadline, parfois avec le problème de faire trop de dessins sur un même thème, comme celui des filles de bar, et pas du tout sur d’autres sujets. Or, dans un bouquin tu as besoin que tous les thèmes soient abordés. Bref, quand j’ai perdu mon boulot au Nation en juin 2019, j’ai immédiatement mis à profit ce temps libre pour me dire « allez, tu le finis une bonne fois pour toutes ce putain de bouquin ! ça fait depuis le temps du Gavroche, donc 25 ans, que je dois le faire ! »
Mais je me suis vite rendu compte que je n’allais pas juste faire une bête compilation de mon travail (c’était pourtant ce que me suggéraient la plupart de mes potes en Thaïlande), mais que j’avais l’opportunité de faire un peu mieux, de réaliser un truc plus chiadé avec des dessins inédits. C’est donc ce que j’ai fait et ça a pris pas mal de temps...
Mais je suis vraiment satisfait du résultat et franchement je ne dis pas ça souvent de mon travail. Je pense que les gens qui suivent mes dessins ont été agréablement surpris. Pour moi ça valait vraiment la peine de se donner
du mal et de prendre du retard (4 mois de retard pour le premier tome par rapport à mes premières promesses de le finir pour la fin décembre 2019). Après tout, qui va se plaindre de recevoir un bouquin deux fois mieux en attendant un peu plus longtemps ? Ce n’est pas non plus une livraison d’Airbus A380 !
Le succès du premier opus t’a apparemment donné l’envie d’y revenir ?
D’abord, c’est un succès tout relatif, j’ai vendu les 1500 exemplaires du premier, mais ce n’est que 1500 exemplaires !
Cela n’est pas suffisant pour en vivre. Mais en tout cas il a beaucoup plus a ceux qui apprécient ce genre d’humour.
En quoi ce tome 2 est-il différent ?
Il n’est pas vraiment différent, il rassemble d’autres situations de la vie de l’expat en Thaïlande. Sinon, on peut dire qu’il est un peu plus chiadé dans le dessin que le premier. Aussi, j’ai poussé peut-être un peu plus à l’absurde certaines situations.
Y’en aura-t-il d’autres ?
Oui, j’ai rassemblé suffisamment d’idées pour faire un tome 3 et un tome 4 ; d’ailleurs je travaille déjà sur le plan du 3 et du 4 simultanément, histoire de bien gérer tout de suite une bonne répartition des situations et des gags. Il y aura aussi un hors-série « coquin » qui sera tiré à seulement 500 exemplaires et vendu « sous le manteau » (impossible je pense d’obtenir un ISBN hahaha !!!).
Tu travailles au milieu de ta collection d’art primitif...
Depuis que je m’intéresse à l’art primitif, je cherche ce
que personne ne collectionne. C’est un peu le Graal de trouver un truc local auquel personne n’a encore pensé. Comme ça, je peux monter n’importe quelle expo dans un musée ethnographique d’Europe !
J’entasse chez moi, c’est un peu le délire. Comme je suis un collectionneur fou, l’idée consiste à arrêter de collectionner n’importe quoi et de me concentrer sur les choses de valeurs, de l’art, et puis d’en constituer ma retraite. Je suis incapable de garder de l’argent, alors autant le claquer pour des objets qui prennent de la valeur !
J’imagine qu’il y a une filiation directe entre tes peintures tribales et tes collections ?
Oui, mais justement, les peintures sont venues naturellement. Je collectionne aussi des tableaux et j’ai une collection d’artistes un peu dans le même genre, Africain, etc. Quand tu collectionnes des peintures d’artistes, ça crée un déclic chez toi, tu réalises que, quel que soit l’artiste, aucune œuvre n’est jamais parfaite, qu’il y a plein de défauts, et au fur et à mesure ça te décomplexe, en fait tu te dis que tu pourrais t’y mettre aussi. Quand je vois une pièce, quand c’est un coup de poing dans la gueule tellement elle est magnifique et que je ne pourrai jamais me la payer, je la mets dans mon ordi...
Puis je me dis que je pourrai m’en inspirer un jour. C’est un peu une façon de contrebalancer une frustration, en me disant que je vais me l’approprier. Il y a toute une idée où la pièce parfaite que tu ne peux pas avoir, tu vas la créer toi-même.
Tu sembles te diversifier de plus en plus avec l’art d’inspiration tribale, cela va-t-il se traduire par une œuvre plus importante dans les années à venir ?
Mon travail n’est pas de l’art tribal à proprement parler, c’est juste de l’art contemporain inspiré de l’art tribal. Ce que je fais est donc en grande partie influencé par cet art dit primitif, d’Afrique et d’Océanie surtout, mais aussi par beaucoup d’artistes modernes comme Keith Haring. Dès que je kiffe une forme, un design, que ça vienne d’un Paul Klee ou d’un illustre inconnu, je me l’approprie et le remets à ma sauce. Je m’autocopie même assez souvent, car après quelques années, si je regarde un de mes travaux plus anciens, ça m’inspire un nouveau truc. Bref, c’est un peu une histoire sans fin et je pourrais peindre encore 500 ans sans perdre l’inspiration. Donc, oui, l’ambition est de produire une œuvre plus importante, plus mature, plus forte.
J’ai vraiment de grosses envies et de bonnes idées à développer, reste toujours le problème du temps et mon péché mignon de me disperser assez facilement. Même en ne gardant que la peinture, je me disperse encore et je fais l’inverse de ce qu’attendent les galeries et les pros de l’art, je m’amuse et je ne développe pas nécessairement un style particulier. Mais bon, j’arrive quand même à vendre de cette manière. Ça m’emmerderait terriblement de m’enfermer dans un style juste pour des questions de marketing et de carrière. Alors tant pis, je ne serai peut-être jamais un vrai grand artiste, mais au moins je m’éclate et je dois dire que de toutes mes activités, c’est probablement la peinture qui se révèle pour moi la plus récréative.
Quelle(s) évolution(s) vois-tu dans ce travail depuis 3 ans ?
Ça a surtout évolué parce que j’ai été plus productif ces dernières années. Bon, mais évolution ou pas, ça reste difficile de gagner sa vie uniquement avec des peintures, surtout quand en plus tu ne fais pas que ça. Je sens bien qu’il y a une amélioration et j’arrive plus facilement à me surprendre moi-même, donc je prends bien mon pied.
Après, il reste juste à surprendre les autres et ça n’est pas encore gagné !
Pour finir, j’ai envie de parler de tes titres, généralement toujours dans l’esprit BD/ cartoon. Est-ce un moyen pour toi de garder un lien avec la face humoristique et cartoonesque de ta production artistique ?
Les titres de mes peintures ? Oui c’est un peu difficile à expliquer, un titre est un mélange de spiritualité, à laquelle j’adhère vraiment entièrement, avec une souscouche d’autodérision. En fait, le titre finit par être exagéré au point de ne plus vouloir dire grand-chose. C’est plus la beauté des mots choisis qui est supposée aller avec la peinture. Et en même temps je me moque de mes propres titres en les rendant super ronflants et prétentieux. Donc en fait ça part quand même d’un choix intuitif de mots qui vont avec la peinture, puis au final ça ne veut plus vraiment rien dire. D’ailleurs, en général j’envoie bouler les gens qui me demandent de leur expliquer ces titres, car j’en suis incapable. Maintenant, certains de ces titres ont quand même du sens. À la base, si j’utilise le mot Christ cosmique ou Bouddha cosmique, ça signifie vraiment quelque chose,
dans la littérature new age spirituelle par exemple, et c’est vraiment ce que je voulais peindre. Alors, j’exagère peut-être un peu ma propre fumisterie en prétendant que mes titres n’ont aucun sens. J’espère que c’est clair ? Pour commander Farang Affairs 2 ou des œuvres, contacter Stephff : stephff.artist@gmail.com
www.instagram.com/stephff_art
CREATIVE DISTRICT
Balade à Bangkok
Le long de la Chao Phraya, les nombreux monuments historiques et religieux associés à la naissance de la capitale sont loin de rester figés et le quartier se révèle désormais l’un des plus trendy et créatif de Big Mango, entre galeries d’art contemporain, fresques géantes et ateliers d’artistes.
Une balade le long de Charoen Krung revient à s’offrir une traversée dans le temps : dans un joyeux entrelacement de shophouses, bâtiments en ruine et hôtels de luxe, entre les temples, églises et mosquées, le visiteur se voit invité à tester la streetfood chinoise, indienne et thaïlandaise, ou à siroter un cocktail au coucher du soleil avec vue sur la majestueuse la Chao Phraya. Parallèle au fleuve, la rue s’étend sur près de 9 km, du quartier historique de Rattanakosin où se trouve le grand Palais et le Wat Pho, jusqu’au croisement avec Rama III à Bang Kho Laem, en passant par Little India, Chinatown, les résidences européennes de Silom et le quartier d’affaires de Sathorn.
UN QUARTIER AUX MULTIPLES INFLUENCES
À la chute d’Ayutthaya, la cour se replie à Thonburi et y fonde la nouvelle capitale du royaume en 1768, avant
de déménager de l’autre côté du fleuve en 1782, date officielle de la fondation de Bangkok par Rama 1er, premier roi de la dynastie Chakri.
À l’époque, la communauté chinoise, déjà bien implantée, aide à la construction de la capitale à Thonburi avant de se déplacer dans l’actuel Chinatown. Les échanges commerciaux prospèrent dans les lieux depuis le 15e siècle et sont encore facilités après la signature du traité de Bowring, en 1855. De plus en plus d’Occidentaux viennent s’installer aux côtés des missions diplomatiques et des ambassades du Portugal et de France, qui s’y trouvent toujours aujourd’hui. Las de ne pouvoir se déplacer facilement à cheval, ils demandent au roi Mongkut (Rama IV) de construire une vraie route. Jusque-là, les routes pavées se limitaient au Palais. Les travaux de la future « Charoen Krung » commencent en 1862 et se terminent en 1864. Celle que l’on peut traduire par « rue de la ville prospère » devient ainsi la première artère moderne de la capitale. Elle accueillera d’ailleurs la première ligne de tram en 1888.
Au départ tiré par des chevaux, celui-ci s’électrifiera en 1894, avant de disparaître en 1963. Alors que la capitale continue de s’étendre, déplaçant par la même occasion son centre des affaires, Charoen Krung décline.
La mise en place du réseau de métro aérien dans les années 1990, avec un arrêt à Saphan Taksin, encourage les investisseurs à construire à nouveau, mais la crise économique de 1997 reporte l’ouverture du BTS à 1999. Témoin de l’optimisme de l’époque foudroyé en plein vol, la tour Sathorn Unique, ou « Ghost Tower », laissée à l’abandon depuis 15 ans, trop fragile à restaurer et trop coûteuse à détruire, surplombe toujours le pont Taksin.
Un peu plus loin, à l’angle de Naradhiwas, la tour Mahanakorn, inaugurée en 2016, avec son architecture pixellisée, symbolise à la fois le luxe et l’expansion à la verticale de la ville avec ses 314 mètres, mais également cette approche arty de l’architecture déjà présente dans de nombreuses tours comme ce fameux Chang building en forme d’éléphant...
HIP & COOL
Aujourd’hui, le quartier est considéré comme l’un des centres artistique et créatif de la ville, et constitue désormais un haut lieu du tourisme culturel.
« Regardez à quel point le tourisme culturel fonctionne bien en Europe ! Quand vous visitez Paris, l’art contemporain y tient une place aussi importante que les monuments historiques. Si vous venez ici, au bord du fleuve, vous découvrez toutes ces communautés, la vieille ville chinoise, le marché Noi, Kudee Jin, avec de l’art à chaque coin de rue, dans l’espace public avec par exemple ce que le festival Bukruk a réalisé, ainsi que les innombrables galeries... » commente David Robinson de Bangkok River, une structure ayant largement participé à l’organisation du festival Bukruk et qui fédère les initiatives autour du Creative District.
En témoigne également l’installation en mai 2017 du TCDC (Thailand Creative and Design Center) dans l’imposant ancien bureau de Poste, le Grand Postal Building, un monument historique depuis longtemps très visité. Construit en 1940 par les architectes Miw Jitrasen Aphaiwong et Phrasarot Ratnanimman avec des proportions parfaites, il mélange l’art déco et l’architecture italo-germanique, voire presque soviétique. Désormais plus grand centre de ressources sur l’art et le design, avec plus
de 7000 ouvrages, il accueille régulièrement des expositions, conférences et événements. La terrasse au cinquième étage offre en outre une superbe vue sur la ville.
www.tcdc.or.th
Un peu au nord du TCDC, entre Charoen Krung soi 32 et 30, l’architecte, entrepreneur, activiste urbain et fondateur de The Jam Factory, Duangrit Bunnag, a métamorphosé un magasin de munitions de la Seconde Guerre mondiale à l’abandon en un nouveau complexe créatif : Warehouse 30, qui fédère restaurant, café, boutique vintage et espaces d’exposition, en particulier les galeries Aurum et 333.
Conçue et gérée par Clifford Price aka Goldie, un DJ et musicien, acteur et artiste britannique de renommée internationale, Aurum est une galerie d’art contemporain et urbain. Depuis 3 ans, elle expose de nombreux artistes, dont Goldie lui-même, mais également des pointures telles que Vhils, le créateur de la fresque qui orne le mur de l’ambassade du Portugal, à quelques encablures et dont la réalisation a fait l’objet d’un article dans Latitudes #2, dont l’artiste Lisboète a fait la couverture.
https://aurum.gallery
Quant à 333Gallery, elle est la dernière réalisation de M. Tira Vanichtheeranont, collectionneur passionné d’art vietnamien ancien, devenu galeriste avant de créer le 333Gallery Group, un centre de « développement de l’art contemporain en Asie émergente ».
https://333gallery.com
Juste en face se trouve la galerie P. Tendercool, artisans renommés pour leurs exquises tables et mobiliers en bois. Le couple belge Peter Compernol et Stephanie Grusenmeyer sont les premiers à avoir ouvert une galerie dans le Creative District. « Nous avons ouvert la première galerie en 2006, là où se trouve actuellement Speedy Grandma. À l’époque, il s’agissait de trois shophouses abandonnées que nous avons reconverties avant de déménager en 2011, soi 30 » explique Stéphanie.
https://ptendercool.com
En 2016, le festival d’arts urbains Bukruk a légué au quartier une série de murs peints dont l’ensemble constitue un parcours en lui-même. De l’œuvre monumentale du Néerlandais Daan Botlek aux pieds de la station de BTS Saphan Taksin aux fresques des graffeurs thaïlandais Alex Face, Lolay, BonusTMC et de l’artiste français Thibaud Tchertchian Soi 32, du monochrome du duo italien Sten & Lex Soi 30 à Charoen Krung Soi 28, où les murs ont été pris d’assaut par l’artiste thaïlandais MueBon, le Roumain Saddo et le Coréen Daehyun Kim.
https://www.instagram.com/bukrukfestival
À deux pas, avec son style très moderne, River City s’est établi depuis 1985 comme l’un des plus grands centres où dénicher des antiquités en Asie du Sud-Est. Au deuxième étage s’est installé un espace totalement dédié à l’art contemporain et à la photographie https://rivercitybangkok.com
Après avoir traversé le canal Phadung Kasem,Talad Noi invite le visiteur à découvrir un véritable musée à ciel ouvert, où des pièces mécaniques rouillées s’empilent devant de vieilles maisons en bois, où des carcasses de voitures attendent depuis des temps immémoriaux de se désintégrer aux côtés de maisons Hokkien traditionnelles. Pour accéder à ce petit bout d’histoire et avant de se perdre dans les innombrables ruelles, empruntez la rue Wanit 2 et San Chao Rong Kueak pour découvrir le Talad Noi Wall Art, perdez-vous et vous trouverez sans doute des joyaux cachés comme l’ancien manoir Sol Heng Tai, la célèbre maison de nouilles au canard (Ped Toon Chao Tha) pour vos délices à base de volaille, l’incontournable foire alimentaire du Festival végétarien qui a lieu tous les ans en octobre, et bien d’autres choses encore. Perle à ne pas manquer : Baan Rim Naam, magnifique réalisation de Florian Gypser et Goy Siwaporn, un duo célèbre pour avoir créé Nang Gin Kui, l’une des meilleures cuisines privées de Bangkok. Des années après avoir installé leur restaurant dans leur salon, ils ont aménagé l’un des derniers entrepôts construits au bord de la Chao Phraya sous le règne de Rama II, au début des années 1800.
L’endroit est décoré de milliers d’objets vintage, Gramophone, platines vinyls dont Florian est un collectionneur passionné, rickshow, statues, hi-fi des années 70 et 80 et un inventaires à la Prévert qui donne un charme inimitable aux dîners sur les berges et aux événements sporadiques qui y sont organisés, pour la communauté de Talat Noi ou à l’occasion de la Bangkok Design Week. www.facebook.com/thehouseattheriver
Un peu partout dans ce que l’on peut considérer comme le Chinatown non touristique, loin de l’agitation de Yaowarat, de nombreuses fresques sont peintes sur les murs, certaines aux côtés plus enfantins, d’autres pour rappeler l’héritage chinois ou encore des scènes de la vie de tous les jours. Pour visiter une maison traditionnelle Hokkien, allez siroter un café glacé à So Heng Tai.Vieille de plus de 200 ans, la bâtisse est l’une des dernières du style à Bangkok. Construite en teck, elle se compose de quatre bâtiments encerclant une cour, où se trouve un bassin pour suivre des cours de plongée ! En sortant de Chinatown, suivez la rue Song Wat. Contrairement aux fresques plus petites du Soi Wanit, deux des plus grandes œuvres de street art réalisées pendant le festival Bukruk y font face au fleuve : les vélos de l’artiste espagnol Aryz et les éléphants du Belge Roa.
Pour terminer, un passage par le Soi Nana s’impose. Depuis quelques années, cette rue est devenue l’un des rendez-vous majeurs de la jeunesse hipster de Bangkok, grâce aux bars tendance Teens Of Thailand et Tep Bar
ainsi que quelques lieux d’exposition comme 23 bar & gallery, avec deux niveaux couverts d’œuvres et de produits dérivés, ou Pattani Studio, spécialisée dans la photo. Ne manquez pas de vous perdre dans les ruelles étroites et si le soir elles peuvent montrer un côté un peu glauque, s’y asseoir dans la journée pour prendre un café permet d’apprécier le charme délicieusement désuet qui donne au quartier tout son cachet.
www.facebook.com/23barandgallery
www.instagram.com/patanistudio
Pour aller plus loin dans la découverte du Street Art à Bangkok, découvrez l'ouvrage de Rupert Mann dans nos pages livres !
Lancées en Thaïlande en 2013 et inspirées par la « Nuit Blanche » à Paris, les Nuits des Galeries sont devenues l'un des sommets de la saison culturelle siamoise, réunissant toujours plus de lieux d'exposition pour un public de plus en plus large.
NUITS DES GALERIES 10 ANS !
Courant 2012, à la recherche d'un nouveau concept d'événement pour incarner le soft power culturel à la française au sein de la capitale siamoise, Jérémy Opritesco, Conseiller de Coopération et d'Action Culturelle de l'ambassade, le COCAC pour les familiers de la rue de Brest, décide de reprendre l'idée de la nuit blanche parisienne : des galeries restant ouvertes tard la nuit et recevant un
inhabituel grand-public itinérant, en l'adaptant au style local avec un service de tuk-tuk gratuit pour rallier les multiples lieux d'exposition.
« Nous avons passé quelques jours ensemble à sillonner Bangkok de galerie en galerie pour les convaincre du projet, » raconte Arnaud Nazare Aga, pilier de la communauté culturelle bangkokienne. « Ça n’était pas évident...
Mais une fois tous enfin réunis à la résidence de l’ambassadeur, mi-mai 2013, les choses se sont un peu éclaircies et la Nuit des Galeries a vraiment commencé à prendre forme. »
C’est ainsi que le 1 er juin 2013 naquit la Nuit des Galeries, devenue plurielle par la suite en s’étalant sur deux jours, puis essaimant en province au fil des années et des nouvelles équipes qui lui apportèrent toutes un soin particulier et une empreinte stylistique sans cesse renouvelée. L’événement se décline d’ailleurs depuis 2021 à Bangsaen.
UN PHARE DANS LA NUIT
« Nous nous inscrivons clairement dans la continuité de nos prédécesseurs que je ne saurai trop remercier de ce bel héritage. Il se trouve que je suis ami avec nombre d’entre eux et que je tiens à transmettre leur leg, »nous précisait d’ailleurs l’attaché culturel en poste Thierry Bayle, lors de l’entretien qu’il accorda à Latitudes dans notre édition spéciale Galleries’ Nights de 2021.
Rapidement, Galleries’ Nights est devenu un moment phare de la saison culturelle à Big Mango, métamorphosant la capitale thaïlandaise en vaste parcours ludique, artistique et festif, en un mot : Sanuk !
« J’aimerais que les visiteurs regardent attentivement les propositions des galeries, » poursuivait Thierry Bayle, « car il est bon de se perdre au cours de ces nuits et de découvrir des artistes peut-être moins connus, mais tout aussi passionnants, dans les nombreuses galeries qui nous accompagnent. »
En effet, environ 80 galeries et exposition participent désormais chaque année au grand raout de l’art, rivalisant de vernissages arrosés et de performances visuelles et musicales.
« Ce qui m’amuse particulièrement dans ce très bel événement, » commentait Fabian Forni, COCAC aux manettes du projet en 2018, « c’est l’incroyable diversité de styles de galeries qu’on visite dans cette sorte de voyage, où des lieux d’exposition disposant de peu de moyens réussissent à rivaliser de créativité avec les plus installés et à attirer des artistes de haut niveau. »
L’objectif affiché par l’ambassade est bien de créer une nouvelle dynamique en soutenant la scène artistique locale et en promouvant l’art contemporain auprès d’un public plus large, convaincue que celui-ci possède un fort potentiel de développement à Bangkok.
« La Nuit des Galeries est un réseau, » détaillait Fabian Forni dans nos colonnes, « un réseau qu’il faut entretenir, enrichir. Le principal apport de la France réside dans l’ingénierie culturelle : nous accompagnons ces galeries, qui gardent la main sur leur propre programmation, en les incitant à travailler ensemble, à dialoguer. Nous travaillons en ce moment avec le Docteur Apinan pour que la prochaine édition soit intégrée à la Bangkok Art Biennale, dont il est le directeur artistique. Ce qui l’intéresse le plus, justement, c’est tout ce maillage que nous avons réussi à construire à Bangkok et la manière dont les publics se mélangent à l’occasion des Nuits des Galeries. »
En 2023, pour dignement célébrer ses 10 ans, Galleries’ Nights s’inscrit pleinement dans le programme de l’Année de l’Innovation Franco-Thaïlandaise à travers un partenariat avec l’entreprise thaïlandaise MuvMi, qui
mettra à disposition du public des tuktuks électriques en accès libre et gratuit pour desservir les itinéraires dans 6 quartiers de Bangkok.
Galleries’ Nights restera par ailleurs fidèle à son format avec une inauguration sur invitation au Jim Thompson Art Center le 9 novembre, puis l’événement en luimême, totalement ouvert au public, dans les quartiers de Silom, Sathorn et Riverside le 10 et Ari, Pathumwan et sukhumvit le 11.
En clôture, une afterparty organisée par Latitudes Media & Events au 12x12 constituera également l’occasion du vernissage de l’exposition de notre artiste de couverture, Stephff.
www.sawasdeefrance.com
« Nous sommes en 2023 après Jésus-Christ. Toute la musique est écoutée sur Spotify… Toute ? Non ! Un village global peuplé d’irréductibles mélomanes résiste encore et toujours à l’envahisseur. Leur potion magique ? Le disque vinyle ! »
VINYLES en THAÏLANDE
Style & Sillons
Les recettes totales de l’industrie musicale représentent environ 16 milliards de dollars par an. Bien entendu, pratiquement 85 % de ces revenus sont désormais générés par le streaming, les abonnements atteignant en 2022 un niveau record de plus de 500 millions d’abonnés sur la planète, soit près d’un milliard d’auditeurs, dont près d’un quart écoute Spotify.
Mais d’après les études de la Recording Industry Association of America (RIAA), plus de 41 millions de disques vinyle ont été vendus cette même année, contre seulement 33 millions de CDs. Et ce phénomène ne semble pas prêt de s’arrêter. Les prévisions du Global Record Sales Market report 2021-2026 estiment que l’industrie du vinyle devrait représenter près d’un demimilliard de dollars d’ici à 2026, 3 fois plus qu’en 2019.
On pourrait croire que cet engouement touche essentiellement les nostalgiques à la pilosité grisonnante. Il n’en est rien. Une étude récente fait apparaître que 15 % des Génération Z (16/25 ans) déclarent avoir acheté un disque vinyle au cours des 12 derniers mois, soit encore plus que les 11 % de Milléniaux qui prétendent de même.
Les attentes des acheteurs ont toutefois évoluées, parfois de manière surprenante. Un sondage ICM de 2016 révélait en effet que 48 % des acheteurs ne posent jamais leurs disques sur une platine. Le syndicat de l’industrie phonographique britannique révèle même dans son édition 2020 de All About Music qu’un propriétaire de vinyle sur cinq ne possède pas de tourne-disque !
LA REVANCHE DU VINYLE
Quoiqu’il en soit, les disques vinyle représentent de nos jours pratiquement les 3/4 des revenus des formats physiques de musique et donc environ 10 % du marché global. En 2020 les ventes de disques ont d’ailleurs dépassé pour la première fois depuis 1987 celles du CD dans la plupart des pays industrialisés, États-Unis
en tête.Tout un symbole pour un format vintage qu’on a longtemps cru enterré par les petites galettes irisées aujourd’hui en voie de disparition…
À Bangkok, les disquaires sont peu nombreux par rapport à des villes comme Londres ou Tokyo, mais sans doute bien plus présents que la plupart d’entre nous se l’imaginent au premier abord. En effet, nombreux s’y révèlent les collectionneurs, DJs et autres mélomanes passionnés. Une niche sans doute, mais qui prospère et se taille une place privilégiée dans les milieux arty de Big Mango. More Rice, disquaire spécialisé dans l’electro, confesse vendre plus de 1000 galettes par an aux DJs avides de cire fraîche et il suffit de feuilleter l’un des trois numéros du magnifique magazine local Vinyl Republic pour constater que de nombreux amateurs possèdent de somptueuses collections, dont ils jouissent avec fierté sur des systèmes hi-fi particulièrement sophistiqués…
Maarten Goetheer, directeur musical de Lennon’s, exceptionnel « vinyl bar » niché au cœur du Rosewood Bangkok, et par ailleurs ambassadeur de la prestigieuse marque de sonorisation Void, est de ceux-là.
« Le vinyle est très spécial et très cher à mes yeux », explique-
t-il, "car mon père collectionnait ce support dans les années 60 et était un fervent amateur de jazz. J’ai donc grandi en écoutant ses vieux disques d’artistes tels que Miles Davis, Bill Evans, Oscar Peterson et Mccoy Tyner… Le marché du vinyle en Thaïlande est SUPER vivant. C’est incroyable ! Les genres Molam et Luk Thung étant fortement représentés sur les 45 tours et les albums, je pense que beaucoup de Thaïlandais ont été élevés avec des vinyles, comme moi. Il doit donc y avoir un peu de nostalgie mélangée à de la passion et peut-être un peu d’effet de mode. Les Thaïlandais sont très cultivés et aiment la musique, ce n’est donc pas une surprise pour moi. Il y a des magasins fantastiques à Bangkok et il faut les visiter ! Zudrangma pour les morceaux thaïlandais rares, More Rice Records pour les genres plus récents ou Have You Heard à Charoen Krung… »
RÉTRO MODERNE
Pour Kawin Mutu, responsable du développement de produits chez Gadhouse, une marque de musique et de style de vie basée à Bangkok qui conçoit des équipements et des accessoires audio rétro-modernes, les disques en cire évoquent « des sentiments de nostalgie, non seulement liés à la musique elle-même, mais aussi à l’endroit
où j’ai acquis ou reçu le disque. Il s’agit d’un lien tangible avec le passé et d’une manière unique de vivre et d’apprécier la musique ».
Pour lui, écouter de la musique sur cette technologie ancienne « … peut initialement sembler à la mode ou branché, surtout du point de vue des nouveaux venus. Cependant, une fois qu’ils ont fait l’expérience d’écouter des disques avec un système audio de bonne qualité, ils découvrent rapidement la qualité supérieure du son analogique ».
Le débat entre analogique et numérique ne s’arrêtera jamais. Même si la technologie actuelle permet d’apprécier la musique sans effort, nombreux sont ceux qui pensent qu’elle ne reproduira jamais l’expérience du vinyle, semblable à celle d’un concert.
Le marché du vinyle connaît un regain d’intérêt, car de nouveaux participants, plus jeunes, s’y intéressent, avec une appréciation croissante de la musique analogique à Bangkok. Des disquaires à l’ancienne aux bars à vinyles les plus chics, voici des lieux qui vous aideront à constituer votre collection, à améliorer votre équipement et à rejoindre la confrérie du vinyle.
LE TEMPS PRESSE
De nos jours, la demande de pressage de disques est si forte que les usines ne peuvent plus répondre à la demande. Il n’existe que 100 usines de pressage dans le monde, capables de produire environ 160 millions de disques par an, ce qui est loin de la demande actuelle, estimée à environ le double. Seules 10 d’entre elles peuvent produire de grandes quantités de disques, la majorité d’entre elles appartenant aux labels eux-mêmes, ayant des liens spécifiques avec les leaders de l’industrie ou ne pouvant pas accepter de petites commandes.
Les labels indépendants n’ont d’autre choix que de se tourner vers des usines moins connues, mais comme les grandes usines sont incapables de faire face à l’afflux massif de commandes, même les petites structures doivent accepter les
commandes des grands labels, repoussant les autres à la fin de la file d’attente…
En Thaïlande, les dernières usines de pressage de disques avaient toutes disparu depuis la fin des années 80. Mais Traithep « U » Wongpaiboon, membre du groupe Kidnappers, et Sarit « Puay » Narukatpichai, homme d’affaires de Phuket, ont ravivé les flammes et relancé l’industrie en construisant une usine de pressage de disques appelée ResuRec. Puay explique que la demande intérieure de vinyles est en hausse et pense que son entreprise peut répondre aux besoins du marché local et du marché de l’Asie du Sud-Est. Si vous voulez presser votre propre galette au pays du sourire, c’est là qu’il faut aller !
www.resurrec.com
Bungkumhouse Records
Spécialisé dans le rock psychédélique, de Hendrix à Spiritualized, le magasin propose une sélection de Britpop des années 90, de rock alternatif, de soul, de funk et d’électronique. Leur minuscule terrasse accueille parfois des concerts, des rockers indé en herbe ou des amateurs de musique chaussés de Converse…
Sukhumvit/Tong Lor
https://www.instagram.com/ bungkumhouserecords
Garage Records
Principalement axé sur les disques de rock, de jazz et de soul des années 80 et 90, mais aussi sur les artistes indépendants contemporains, Garage Records concentre ses efforts sur le réapprovisionnement de raretés, avec un penchant particulier pour le rock alternatif des années 80 et 90 ainsi que pour les joyaux inhabituels de genres moins connus tels que la City Pop japonaise… Lad Prao
www.instagram.com/garagerecords
DISQUAIRES
Mister Tanakorn Records
À deux pas du MRT Wat Mangkon, près de l’hôpital Klang, se trouve un joyau caché pour les amateurs de vinyles à la recherche de funk thaïlandais et de rare grooves à des prix raisonnables et en bon état. Comme dans la plupart des magasins, des platines sont mises à la disposition des amateurs pour qu’ils puissent écouter avant d’acheter. Le personnel est très serviable et l’ambiance particulièrement conviviale.
Chinatown
www.instagram.com/ mtanakornrecords
Hall of Fame Records
Ce magasin, situé dans le vaste complexe de Fortune Town, possède une quantité incroyable d’albums neufs et d’occasion couvrant un large éventail de styles, du rock classique au rock progressif, en passant par le Krautrock et tout ce qui touche au rock, mais aussi de la country à l’ambient synthétique européen…
Fortune Town
www.facebook.com/hofrecords.Thai
Entertainment Project/
Have you heard
À la fois magasin de disques et bar où des DJs viennent régulièrement jouer, Entertainment Project accueille également au deuxième étage le tout nouveau studio de Bangkok Community Radio. Un endroit idéal pour se mêler à des passionnés d’électro et à quelquesuns des mixeurs de disques les plus demandés et de la ville.
Riverside
www.facebook.com/ Entertainmentprojectbkk
More Rice Records
C’est le magasin de prédilection des DJs à la recherche de House, Techno, Breakbeat et autres musiques underground, récentes et classiques, en provenance du monde entier, avec une attention particulière pour les artistes asiatiques.
Rien d’étonnant à cela puisque c’est le repaire des DJs Sarayu, Dott et Elaheh. Des milliers de disques vous attendent ainsi qu’une large gamme d’accessoires et de goodies.
Sukhumvit/Phrom Phong
www.instagram.com/morerice.
recordstore
Nong Taprachan
Un point de repère pour les étudiants de l’université de Thammasat, en activité depuis plus de 40 ans, qui propose des vinyles ainsi que des CD et des cassettes. Les classiques occidentaux se mêlent ici à de rares disques thaïlandais en parfait état, des icônes des années 70 comme Caravan à la pop et aux grooves alternatifs thaïs des années 90.
Université de Thammasat
www.facebook.com/ nongtaprachan
Tang Siang Thai
Avec plus de sept décennies d’existence, Tang Siang Thai est l’un des plus anciens disquaires de la ville. Ses murs et ses étagères recèlent des trésors de toutes les époques : des classiques des années 60 et 70 ainsi que des reliques thaïlandaises et chinoises. Ils vendent également une large gamme de platines d’occasion et même des cassettes !
Riverside
Charoenkrung Soi 11,
Tél. : 02-221-8732.
Sex Record Shop
Dissimulé au deuxième étage du centre commercial Seenspace, ce magasin branché propose une gamme impressionnante de disques vinyle neufs et d’occasion, des grands noms des années 70 et 80 au rock alternatif des années 90. Un coin exclusif est également consacré aux bandes originales de films, comme West Side Story, Saturday Night Fever ou Trainspotting
Sukhumvit/Tong Lor
www.instagram.com/sexrecord_ shop
Vinyls & Toys
Tous les genres sont représentés dans cette boutique ouverte en permanence, située sur Praditmanutham Road. De nombreux imports japonais, dont une large sélection de singles, de CD et de LP, sont disponibles à des prix raisonnables. En plus des disques, le magasin vend des jouets vintage, des objets de collection et du matériel de DJ professionnel, dont de bonnes vieilles platines Technics 1200s.
Lad Prao
www.instagram.com/vinylandtoys
Vinyllica
Propriété d’un fan de Metallica, c’est l’endroit idéal pour les disques de Rock et de Heavy Metal. Les étagères sont pleines de disques neufs et d’occasion, ainsi qu’une petite collection de rééditions. C’est également ici que l’on trouve les nouvelles platines Thorens de fabrication suisse pour écouter ses disques avec qualité et style.
Asoke
www.instagram.com/vinyllica_ record_fortunetown
Zudrangma Records
Repaire de l’emblématique DJ Maft Sai, l’endroit est considéré comme l’épicentre de la résurgence du Molam. Outre les rééditions des joyaux du genre, il propose des découvertes en matière de musique du monde, de la pop éthiopienne au funk asiatique, ainsi que des compilations spéciales de leur propre label avec du Molam thaïlandais de la vieille école, du Luk Thung ou du Thai Funk des années 70… Sukhumvit
www.instagram.com/ zudrangmarecords
BARS À DISQUES
Studio Lam
À deux pas de Zugrangma Records et baptisé d’après l’un des podcasts radio du tôlier DJ Maft Sai, Studio Lam est un véritable repaire musical, où les disques vinyle et les concerts sont à l’honneur. Un endroit où les DJs sont fiers de venir chargés d’une sélection particulière de disques du monde entier qu’ils ont rarement l’occasion de jouer ailleurs.
Thong Lo
www.instagram.com/ studiolambangkok
Lennon’s
Comme on peut s’y attendre d’un hôtel Rosewood, au cœur duquel se trouve le Lennon’s, tout ici est impressionnant, du système de sonorisation audiophile
au hall d’entrée décoré de pas moins de 6 000 disques que l’on peut parcourir, écouter et même acheter. Parmi les DJ résidents, on trouve Roberto Lazzaro, un exceptionnel sélectionneur de vinyles, qui joue des disques depuis plus de 60 ans.
Phloen Chit
www.instagram.com/lennons.bkk
Bar Marco
Nouveau bar de Thonglor conçu par l’équipe du Rabbit Hole, Marco s’articule autour de deux étages de rayonnage remplis d’une exceptionnelle collection de vinyles. Des DJs viennent y faire tourner les disques quatre soirs par semaine et l’ambiance est plutôt détendue, avec une sélection musicale axée sur les vibra-
tions californiennes du siècle dernier. Attendez-vous à entendre les Beach Boys !
Thonglor
www.instagram.com/barmarcobkk
Playroom
Playroom
Au-dessus du très chic restaurant français Stage, l’ancien chef de Robuchon Jay Sangsingkaew vous accueille au Playroom, un speakeasy confortable dédié au Jazz, joué sur vinyle par des DJs du lundi au mercredi ou en live par des groupes du jeudi au samedi. L’endroit réunit de vrais fans de jazz, des voyageurs Instagrammers et des hipsters aux poches profondes.
Ekkamai
www.instagram.com/playroom.bkk
Biscuit Bar and Restaurant
Bar - restaurant - Hi-fi, voilà le programme officiel du Biscuit bar, niché au cœur du repaire des hipsters, Soi Nana, dans le quartier chinois. Avec une direction musicale assurée par Ronny, un DJ avec plus de 25 ans d’expérience de la scène House française et amateur de Soul & Funk, l’ambiance années 90 se marie bien avec la cuisine méditerranéenne de son partenaire Jorge.
Chinatown
www.instagram.com/biscuitbkk
Freaking out the Neighborhood
Récemment ouvert sur Sukhumvit
Soi 36 (Napasap 1), Freaking out the Neighborhood est un « bar d’écoute alternatif » à l’ambiance chaleureuse, dirigé par Ki de Have You Heard ? Records.
D’où ce corner où sont disponibles les disques de la boutique ainsi que des accessoires, à proximité du long bar en bois qui occupe plus de la moitié de l’espace et où l’on peut prendre le temps de siroter et d’écouter.
Sukhumvit
www.facebook.com/freakingout.bkk
Siwilai Sound Club
Le SSC a été conçu comme un mélange entre un club de jazz new-yorkais et un bar à vinyles tokyoïte, épicé d’une touche thaïlandaise. Des groupes y jouent du jazz classique et contemporain dans la « Live Room », tandis que des DJs comme Nanziee et Toru font tourner les vinyles dans le « Audiophile Bar ». Là, vous pouvez demander à fouiller dans la vaste collection de vinyles et même les jouer vous-même en attendant les sets des DJs.
Riverside
www.instagram. comsiwilaisoundclub
Modern-Day Culture
Situé au milieu de Soi Ekamai et se définissant comme un « Micro-Listening Bar » avec une politique Strictly Vinyl, Modern-Day Culture a été conçu par Pan-Chawika Srisuan et Joy-Nattawut Nilkham, collectionneurs de disques bien connus, et DJ Nanziee, qui collectionne les disques depuis 20 ans et n’a jamaiss joué de la musique autrement qu’avec des vinyles.
« Le terme “Modern-Day Culture” est un nom que nous avons trouvé par hasard, » a raconté Pan à nos collègues du Standard, « Cela vient du point de vue que nous avons sur les disques vinyle. Beaucoup de gens ont vu leurs parents jouer des disques vinyle et pensent qu’il s’agit d’un format démodé, mais de nos jours de nombreuses raisons poussent les gens à collectionner ces disques. Nous voulons faire comprendre au public que les disques vinyles ne sont pas quelque chose de lointain ou dif-
ficile d’accès. Ils possèdent leur propre charme. Et nous voulons faire en sorte qu’ils fassent partie de la culture musicale actuelle ».
Une grande étagère de disques et un long comptoir avec une platine se trouvent au même niveau que la zone de préparation des drinks. L’endroit est intime et convivial. On peut facilement y parler avec le DJ ou le barman. Vous pouvez acheter quelques disques et, certains jours, des DJ invités ou d’autres collectionneurs de disques apportent une sélection de leurs propres collections pour partager des moments d’écoute privilégiés.
En ce qui concerne les drinks, Tuay a repris le mot « Modern-Day Culture » et a poursuivi son interprétation à travers des boissons, introduisant dans les cocktails des liqueurs à base d’herbes généralement considérées comme des médicaments. De la musique aux rafraîchissements, ils ont tout pour le corps et l’esprit !
Ekkamai
www.instagram.com/ moderndayculture
Gadhouse, marque lifestyle basée à Bangkok, se positionne résolument dans les tendances rétromodernes en combinant de manière élégante la mode et l’audio, au service de la conception de produits à la fois très agréables à l’œil avec leur look vintage, parfaitement modernes en ce qui concerne les fonctions et les caractéristiques techniques, et étonnamment abordables.
TOURNE DISQUES
Retour vers le futur
Il en va ainsi de leur offre promotionnelle d’un package de (re) démarrage dans le monde du vinyle au goût du jour, associant les enceintes d’étagère Miles à la platine Mathis. Leurs éléments sont dotés d’un extérieur noir mat élégant et assorti et peuvent être facilement installés à l’aide d’un câble standard ou sans fil via Bluetooth... De plus, au prix de 21 990 bahts, l’ensemble offre un excellent rapport qualité-prix.
Inspirées par des légendes de la musique telles que David Bowie et Miles Davis, les enceintes Miles, au design élégant, sont compactes et légères, ce qui les rend faciles à déplacer ou à emporter avec soi. L’installation est simple, les enceintes proposant une série d’entrées facilement accessibles en cliquant sur le bouton de fonction pour les connecter en Bluetooth, USB ou RCA. Ordinateur,
téléphone, lecteur CD, il accueillera chaleureusement toutes vos sources sonores.
Les Miles sont assez puissantes, offrant un véritable système stéréo avec une amplification de 25 watts par canal et des haut-parleurs multiples qui offrent une réponse en fréquence complète de 20 Hz à 20 kHz, ce qui crée un son plein et chaleureux. Elles sont également dotées de la technologie Bluetooth V5.2, qui permet un streaming audio sans perte. Leur ramage sonore ressemble à leur plumage esthétique, offrant un son riche, équilibré et clair avec des basses profondes et des aigus nets.
La platine Matthis constitue une autre bonne surprise. Parfaite pour débuter dans le monde du vinyle, elle est équipée d’une excellente cellule Audio-Technica et
derrière son look rétro se cachent des fonctionnalités très actuelles. À l’arrière, on trouve des prises RCA pour la connexion à votre chaîne hi-fi, avec un amplificateur phono intégré, ce qui vous donne la possibilité de la brancher directement dans n’importe quelle entrée aux. Elle est également dotée d’un port USB intégré si vous souhaitez la connecter à un ordinateur et « ripper » vos vinyles en fichiers numériques. Enfin, elle
est équipée d’un module Bluetooth intégré qui vous permet d’envoyer le son de vos disques sans fil à votre système Miles...
https://gadhouse.com
D'excellents tutoriels pour entrer dans le monde du vinyle et configurer votre matériel :
https://gadhouse.com/th/tut
Latitudes EVENTS
Émergeant à la vitesse de la lumière de son enfance musicale pour fêter ses 22 ans dans une cabine de DJ balinaise en conclusion de sa toute première tournée asiatique, Theos représente la nouvelle génération de House music parisienne dans ce qu’elle a de meilleur. Nul doute que ses sets hybrides, où il improvise aux claviers pour épicer son mix aux platines, séduiront les fêtards mélomanes de Thaïlande !
THEOS
Le tempo dans la peau
Dès son plus jeune âge, Theos a été immergé dans le monde de la musique. À la maison, ses deux parents étaient musiciens et son frère aîné chanteur. Avec le soutien total de cette famille qui swingue, il entame en 2019 une carrière de DJ, producteur et musicien, et déménage à Londres pour suivre des études d’ingénieur du son et se consacrer pleinement à son art, s’inspirant de la multitude de genres musicaux qui l’ont bercé tout au long de son enfance, jusqu’à la House music.
Vers 8/9 ans, Theos écoutait beaucoup Michael Jackson et il a grandi avec cette ambiance funky, a mûri bercé de Jazz puis nourri de Hip-Hop, jusqu’au moment où il s’est retrouvé entraîné dans la musique électronique, la House en particulier...
« J’ai découvert la House lorsque je suis arrivé au lycée et que j’ai commencé à faire la fête. J’ai d’abord été attiré par la techno et son aspect plus primitif, puis, avec le temps, je me suis tourné vers la House et sa subtilité. Je pense aussi que ces esthétiques m’étaient familières grâce à mon éducation musicale remplie de Jazz, de Funk et de HipHop, des genres qui ont grandement influencé cette musique. »
Parmi ses influences, il cite le DJ britannique Josh Butler, « quasiment l’artiste qui m’a convaincu de me lancer dans le DJing et la production » , mais fait bien sûr aussi référence à Kerri Chandler, le légendaire DJ et musicien new-yorkais, pionnier des sets hybrides DJ + clavier.Theos s’est récemment retrouvé sur scène à jammer avec lui : « J’ai pris mon courage à deux mains et je suis allé lui parler dans les coulisses d’un festival à Amsterdam. Après quelques minutes de discussion, il m’a gentiment demandé de venir sur scène avec lui pour un ou deux morceaux. C’est avec les larmes aux yeux que j’y suis allé tout de suite après...
C’est un rêve devenu réalité pour moi qui n’ai que 21 ans. C’est un événement qui restera gravé dans ma mémoire et qui me motive particulièrement à continuer à travailler. »
PAR ICI LES SORTIES
En ce qui concerne le travail en studio, Theos est considéré par ses pairs comme l’un des producteurs français à suivre. Bien sûr ! À seulement 19 ans, THEOS avait déjà signé son premier EP 7 titres, We Miss The Crowd, sur le prestigieux
label britannique Shall Not Fade, en juin 2021. Ce célèbre label londonien, fondé par Kieran Williams en 2015, a déjà signé des artistes tels que Felipe Gordon, Tour-Maubourg, Cinthie, Vitess ou Black Loops, gage d’une influence sur la scène house internationale qui n’est plus à prouver. « D’une manière générale, je suis agréablement surpris par la place de la musique pour les Anglais, que je considère comme plus sacralisée qu’en France, par exemple », commente Theos.
Six mois plus tard, après un succès retentissant, c’est au tour de Turn Up Marty EP avec 4 nouveaux titres. Rien d’étonnant de la part d’un garçon né avec un home studio à portée de main... « Depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours joué avec des logiciels de musique. À 12 ans, je superposais des boucles sur l’ordinateur de mon père avec GarageBand », se souvient Theos. « J’ai produit mon premier morceau à 15 ans, un assemblage de boucles et d’une batterie assez basique en MIDI. Je ne l’ai jamais publié, bien sûr (rires) ».
Avec un rythme aussi élevé que son BPM de croisière sur scène, compositions originales, collaborations et remixes se sont multipliés sur plusieurs autres labels européens tels
que Happiness Therapy (Fr), Airtime (NL) ou Pont Neuf Records (Fr), souvent soutenus et playlistés par des artistes chevronnés tels que le pilier Techno Kolter ou la légende House Kerri Chandler. Pour Theos, les projets se succèdent, avec notamment un EP en collaboration avec le trio français Oden & Fatzo (qui sera pour la première fois à Bangkok à la Kolour speciale Halloween), un EP en collaboration avec son frère et chanteur El Rod, NMW (avec un remix d’Oden & Fatzo) et même un album en préparation pour son duo avec Noa Milee : Astels.
ASTELS
Astels est un duo de musique électronique funk, jazz et R&B. S’inspirant de la scène musicale vibrante des années 80 et 90 qui les a vus mûrir, les deux protagonistes revitalisent et réimaginent ces sonorités tout en leur apportant une touche de modernité. Leur premier single Drive To You est sorti le 16 juin 2023, composé en collaboration avec le pianiste de jazz Renaud Palisseaux.
https://linktr.ee/astels
BLUE NOTES IN THE MIX
Dans un DJ booth,THEOS associe platines et instrument pour créer de riches sets hybrides. « Je mixe mes compositions préférées dans un DJ set et j’y ajoute ma propre touche live en improvisant au clavier », explique-t-il. « Cela me permet d’exprimer mon inspiration sur le vif et de rendre mes performances uniques ».
Rex club, Badaboum, Djoon, Machine du Moulin rouge, Cabaret Sauvage, Sacré, Theos a déjà été programmé dans les clubs les plus réputés de Paris, ainsi que dans des festivals comme Insula Festival ou Braises Sonores, aux côtés de héros de la House comme Franck Roger...
Sa notoriété grandissante l’a rapidement amené à jouer dans toute l’Europe son Hybrid Set et ses impros ont surpris et enthousiasmé les foules dans des lieux musicaux célèbres comme Village Underground à Londres et Lisbonne, Mondo Disko à Madrid, Atlantic à Barcelone ou Audio Club à Genève, pour n’en citer que quelques-uns.
Que va-t-il faire maintenant ? Ayant déjà accompli tant de choses avant même d’avoir 22 ans, on peut se demander à quoi Theos peut maintenant rêver... « J’aimerais beaucoup jouer à Ibiza », explique-t-il modestement, « aux festivals Defected ou
à des festivals britanniques comme Parklife ou Hide&Seek... Mais pour l’instant, je suis très excité par cette première tournée asiatique. C’est un véritable honneur pour moi de faire ce que je fais de mieux sur un autre continent. C’est comme si j’ouvrais un tout nouveau chapitre et je me sens un peu comme un enfant, avec en tête cette image d’un palmier sur une île paradisiaque. »
C’est ce qui se passera le 18 octobre à Koh Tao, où Theos jouera à la célèbre Secret Party, aux côtés du Godfather.
ORIENT EXPRESS
Il est maintenant temps pour lui de conquérir d’autres continents, en commençant par cette tournée en Asie produite par Latitudes Media & Events, organisateur de l’édition 2022 du festival Back 2 The Groove, avec le soutien de Sawasdee France, l’entité culturelle de l’ambassade de France en Thaïlande.
Theos fera sa première apparition asiatique le 14 octobre au Paradise Lost, au sommet de Bangkok, soutenu par deux des artistes les plus respectés de la scène de Big Mango : Koish, qui mettra l’ambiance au coucher du soleil avec un mix
de 5 h (!) et le DJ thaïlandais Skinny Mark, pilier de la scène électronique de Tao, qui ouvrira le bal pour lui.
linktr.ee/theos.music
CHEVRY AGENCY
WE ARE FAMILY
Considérée par beaucoup comme la nouvelle référence dans les genres House & Minimal, Chevry Agency est une agence de production, de booking et de management d’artistes basée à Paris dont la croissance exponentielle s’est affirmée au fil des années. À travers un roster d’artistes de qualité (Vitess, Baccus, Deborah Aime La Bagarre, DJ Steaw, Occibel, Herr Krank, Emma B...) que Theos a rejoint en avril 2021, Chevry produit et représente un catalogue artistique riche et varié, de la Minimale au Breakbeat et de la House à la Techno. L’hétérogénéité constitue leur mot d’ordre.
Pour confirmer ce développement, Arnaud Clerel et son équipe ont livré une superbe programmation en 2023 et en plus des dates parisiennes qui ont fait la réputation de Chevry, leur rayonnement s’est étendu à travers la France et l’Europe. Pour les Franciliens, on retrouve l’équipe tout au long de l’année au Kilomètre25, au Rex Club, au Trabendo ou à la Bellevilloise et à travers des apparitions dans des festivals comme Elektric Park ou Madame Loyal.
L’agence accompagne ses artistes (stratégie, communication, coproduction) dans leur développement en France et en Europe et assure la production de leurs tournées dans le monde entier. Lors de la crise du Covid, l’agence s’est réinventée pour créer un rendez-vous en ligne exceptionnel et unique avec ses soutiens : « Le Chevry Show », qui proposait des séances de coaching en
production musicale, des talk-shows sur différents thèmes liés à la musique électronique, des blind-tests et des Live Music show des artistes de Chevry Agency. Tournée vers l’avenir, l’agence s’emploie toujours plus à favoriser le développement de ses artistes et à faire danser les foules à travers le monde.
chevry-agency.com
En une dizaine d’années, à force d’énergie, de talent et de sincérité, le duo francotransalpin est passé de l’anonymat des festoches underground à la lumière des grands festivals et des clubs prestigieux, recueillant même l’honneur en 2022
d’un all night long à l’inoxydable Rex Club de Paris. Après un passage remarqué à Wonderfruit en 2019, la route du Camion festif les ramène, enfin, en terre de Siam.
CAMION BAZAR
La fête dans les phares
Mai 2023, alors que le duo s’apprête à participer aux fameuses Nuit Sonores, dont ils fêtent les 20 ans avec Alteration, un ambitieux live audio/ vidéo, Camion Bazar se retrouve en vedette dans Libé sous la plume de Brice Miclet, un spécialiste reconnu des musiques radicales, qui œuvre également dans rien moins que Trax, Tsugi et Les Inrockuptibles
L’article du quotidien débute ainsi :
« En 2015, deux énervés de la teuf débarquaient dans les nuits techno mastodontes de la capitale française. Un renouveau des musiques électroniques et de leur public s’y opérait alors dans un mélange de frénésie et de sérieux un peu froid, taillé dans la noirceur, franchement plan-plan. “Ça n’était pas tant la musique qui était problématique que
l’état d’esprit, se souvient Benedetta. Paris était assez coincé, on ne s’amusait pas trop. La nuit était froide.” Face à l’ennui, ils ont créé Camion Bazar. Une sorte de phare au milieu des ténèbres, une oasis, un vrai camion complètement déluré, planté à l’extérieur des hangars, hors de portée du boum-boum. Romain Play a commencé à y mixer seul, avant d’être rejoint par sa compagne. “Je jouais tous les genres, toutes les esthétiques, ajoute-t-il. Certains clubs ne voulaient pas de moi parce que j’étais trop foufou.” Pour les fêtards, voir débouler ce mélange de rouge, de rose, de jaune, cette baraque à frite bruyante, était semblable à une respiration. Il n’était d’ailleurs pas rare de les voir danser sur le toit du véhicule. C’était, surtout, un lieu d’expression de musiques plus souriantes, de la house à la variété française, des Antilles au funk. C’était bien.»
Aux Nuits sonores, à la programmation exigeante, Camion Bazar a pu tout faire. Depuis 2016, Romain et Benedetta s’y sont produits d’abord dans leur fameux camion lors des days, puis au cœur des usines Fagor-Brandt pour la night, en plein Lyon pour le format Extra !, ou encore lors d’une Boiler Room désormais légendaire, qui a beaucoup apporté au succès grandissant du combo. Avec un set hybrid, mêlant platines numériques et vinyles, les percussions électroniques que Romain trimballe partout avec lui et l’intervention d’une saxophoniste débridée,
ils y montrèrent l’étendue de leur talent et de leur répertoire, passant sans complexe du Funk à la Techno et osant même le drop d’un inattendu Sheep de Pink Floyd, bien senti et se fondant effrontément dans de la Drum & Bass. Une nouvelle fois à la programmation lyonnaise en 2023, sur la scène principale de la Sucrière, le Camion mesure le chemin parcouru, des premières raves foutraques jusqu’à la prestigieuse Monnaie de Paris, où ils présentaient en juin leur spectacle en version 360° en collaboration avec FIp et Dure Vie.
« En fait, Camion Bazar, c’est une véritable boule à facettes,» raconte Benedetta, « C’est un projet qui est né par hasard il y a 10 ans, d’une histoire d’amour entre nous, Romain et Benedetta, puis d’amour de la fête et de la musique, et qui a évolué avec toujours la même ligne directrice : l’envie de répandre les bonnes valeurs de la nuit et de partager notre passion avec générosité. À l’origine, on a acheté un camion pour faire le tour des festivals et disposer de notre propre scène, puis c’est devenu une sorte de bordel ambulant avec une communauté toujours
plus nombreuse. Ensuite, on a laissé le camion de côté quelque temps et on a décidé de se concentrer sur notre duo : on a produit des EP, on a créé un label, on a davantage tourné en clubs en proposant nos DJ sets, puis est né notre projet live… C’est toute une histoire ! Nous on s’ennuie assez vite, on aime bien quand ça change. On a besoin de sentir une évolution dans notre manière d’appréhender la musique, même si on conserve les mêmes valeurs, de respect, de partage, d’amusement, d’ouverture aux autres et de bienveillance.
LE FRUIT DU BAZAR
En 2019, Camion Bazar a attiré une attention particulière en Thaïlande à l’occasion du festival Wonderfruit, avec deux moments forts qui ont marqué le public international de l’événement : en duo sur la scène Omelette et surtout à l’occasion du final désormais mythique sur l’emblématique Solar Stage avec leurs complices de La Mamie’s.
Camion Bazar revient pour la première fois en Thaïlande après la parenthèse Covid, avec un unique DJ set le vendredi 27 octobre à Never Normal, Bangkok. Ce même week-end, les deux travellers joueront à Hanoï le samedi, au festival Retreat, puis rejoindront leurs potes de La Mamie's au Shi Fu Miz festival à Hong Kong le dimanche ! Une tournée brève, mais intense, qui passera également par Bali et Hô Chi Minh-Ville, où le Café des Stagiaires Saïgon les recevra le 20 octobre.
Au milieu des bagages, des câbles et des caisses de disques, et sous le regard vigilant de leurs chiens, Latitudes leur a posé quelques questions sur cette nouvelle aventure.
https://linktr.ee/camionbazar
CAMION BAZAR
Vous avez bossé récemment sur un format sonore 360°, l’avez-vous proposé justement à Wonderfruit pour la scène Polygon ? Était-ce un one-shot ou une voie à explorer ?
Ah non, on ne l’a pas proposé à WF, c’est une très bonne idée, tu devrais être manager ! Donc oui, Wonderfruit si vous nous lisez, ça pourrait être une sacrée expérience, on est chauds. De manière générale, revenir à Wonderfruit en dj set ou avec le live, ce serait grandiose. Et le format 360° nous intéresse oui, n’importe quelle expérience sonore et sensorielle nous intéresse.
La Thaïlande, qu’est-ce que ça évoque pour vous ?
Un peu comme pour beaucoup d’entre nous, les Européens, la Thaïlande est synonyme de vacances, d’excellente cuisine et de gens adorables. On la connait via Wonderfruit, mais aussi à travers de précédents voyages dans les îles. Ce qu’on préfère, c’est quand même Bangkok, avec son histoire, ses monuments, ses marchés, sa grandeur, son grouillement, ses lumières et ses couloirs où l’on se perd. On a hâte d’y retourner.
Après quelques mois de tournée avec votre live, qu’est-ce que ça vous inspire de revenir en format DJ ?
En fait on n’a jamais arrêté le djing avec la tournée Alteration. On alterne le live et le dj set. En général, on fait l’un ou l’autre un week-end sur deux, donc on est prêts dans toutes les situations, armés de sons jusqu’aux dents, en feu et plein d’énergie, avec l’envie de faire danser et de partager notre âme !
Nous nous sommes rencontrés dans la folie enthousiaste de Wonderfruit 2019, quel(s) souvenir(s) gardez-vous de ces moments ?
Ça a été une expérience incroyable. Déjà le fait d’être en Asie, sous 30 degrés en plein mois de décembre, ça dépayse et ça rend heureux. Tu rajoutes à ça un super accueil, les retrouvailles avec la Mamie’s à Pattaya et l’arrivée au festival, où tu passes de la ville au désert et là, une grosse claque que de découvrir plein de scènes, toutes avec une scéno hyper soignée, unique à chacune, avec son propre univers. Gros coup de cœur pour la scène pop thaïe, l’ambiance était à la rigolade et à la bonne humeur, et aussi la scène rock thaïe où des groupes jouaient sur un bus. Il y avait aussi des talks conscious, de grands artistes internationaux et locaux (petite pensée pour la scène Quarry de Craig Richards, notre esprit est resté là-bas) et puis partout un monde fou, costumé, comme dans un film. Mention spéciale aussi au takeover de Rainbow disco club sur la scène Forbidden Fruit (de mémoire) qui a mis une ambiance de dingue. À tout ça, on ajoute le fait d’y mixer deux fois, on était aux anges. On avait fait une belle perf' à Omelette, Resident Advisor l’avait mentionnée, et puis le closing du festival : 5h de set avec La Mamie’s pour accompagner le lever du jour, avec les rayons du soleil qui faisaient sortir de l’ombre une immense structure pyramidale en face du booth, où les gens grimpaient, s’accrochaient, dansaient. C’était un after du lundi matin unique, tout le festival était là, c’est inoubliable. Merci encore au Wonderfruit !
En particulier avec le live, vous avez toujours le Bazar, mais le Camion ne vous manque-t-il pas ? Ahah, notre petit baby. Non ça va, il est toujours là, mais sous d’autres formes. Enfin, on dit ça, mais il va avoir 10 ans en 2024, donc on va lui préparer une grande fête qui va durer des mois.
Que font les chiens quand vous partez loin ?
Ils écoutent la radio, France Culture pour être exact (c’est vrai, ça leur fait une compagnie h24), ils regardent nos stories j’imagine aussi. Et ils restent avec un couple adorable qui prend bien soin d’eux, avec d’autres chiens. C’est un peu la fête pour eux aussi. Mais ils nous manquent tous les jours. Entre l’empreinte carbone et les chiens, on évite de partir trop loin. On fait quelques exceptions, bien senties et bien choisies. On y réfléchit beaucoup en amont et on juge si c’est nécessaire et important.
À Bangkok le 27/10 vous allez jouer à Never
Normal. En avez-vous entendu parler ? Le nom du club vous inspire-t-il ?
On est fiers et honorés d’y jouer, ça a l’air incroyable, super beau et c’est ce genre de club qu’on apprécie, car il fait bouger les choses et sensibilise les personnes, avec aussi des initiatives d’ateliers de son, des talks, etc. C’est au-delà du clubbing et ça, c’est très important.
La soirée la plux excitante de la jungle de Tao depuis 2015...
SECRET BIEN GARDÉ
House & Techno
Niché au cœur de la jungle au flanc d’une falaise verdoyante surplombant l’océan, le Karma bar est un joyau bien caché de Koh Tao. C’est là que Secret Party a choisi de poser ses flightcases pour mettre en musique les soirées les plus harmonieusement conçues de l’île.
Après 8 ans d’activité, Secret Party se trouve désormais bien établie sur « l’île de la tortue », où cette marque désormais internationale a son siège permanent, à partir duquel elle ne cesse d’étendre sa magie à des lieux aussi divers que Koh Phangan, Bangkok, Madrid et même Tulum au Mexique. Toutes les semaines ou deux, quelques centaines de ravers se rassemblent au milieu de la jungle pour célébrer la musique,
la danse et la nature sous les étoiles, avec des DJs du monde entier qui mixent le meilleur de la House à la Techno. Des talents locaux bien connus comme Skinny Mark, Mendy Indigo, Feed the Lizard, Mizuyo ou le résident Javi Bala y partagent les platines avec des noms internationaux comme Bastian Bux, Nakadia, Juany Bravo, D-unity, Javier Gonzalez ou Theos.
Grâce au travail acharné de son fondateur espagnol passionné Pablo Isla, Secret Party est devenu un événement unique dans le Golfe de Thaïlande et sans aucun doute la party électro la plus authentique de Tao.
www.instagram.com/secretpartykohtao
Pour ses nombreux fidèles, Fly to the Moon constitue le meilleur vaisseau spatial possible pour assurer le passage d’une année à l’autre, le plus familial des festivals, la plus belle des fêtes, le rendez-vous à ne pas manquer, sous la Voie lactée...
FLY TO THE MOON
Putain, 10 ans !
La genèse de Fly to the Moon est une histoire d’amitié et de rêve. Il y a 10 ans, Akarapon aka DJ Superstar Panda fut invité par son ami P'Pak, le propriétaire du Little Moon resort (où se déploie chaque année depuis lors la scène principale du festival) à venir fêter le Nouvel
An à Koh Mak avec lui et quelques copains. C’est là, sous les étoiles, avec la musique d’un modeste système de sonorisation en arrière-plan, qu’ils décidèrent de créer un rassemblement magique. Et c’est ainsi que tout a commencé...
Au fil du temps, cet humble rassemblement s’est transformé en un splendide « boutique » festival, rendez-vous de voyageurs venus des quatre coins du monde.
Installé harmonieusement dans l’indolence insulaire, Fly to the Moon se nourrit de l’intimité qui lie ses invités, fêtards et artistes confondus, dans un canevas d’amitié et de camaraderie. Ici, le festival se transforme en une communauté harmonieuse, où les étrangers deviennent des amis, et les amis une famille, tissant des souvenirs ensemble lors d’explorations de l’île, d’escapades en plongée, de moments de bonheur à se prélasser sous le soleil doré de Koh Mak ou à danser sous les étoiles pour célébrer la musique et la vie.
« Ce qui caractérise FTTM est la diversité des personnes qui viennent de toutes les parties du monde pour célébrer ensemble sur cette petite île », explique Sebastian Koish à Latitudes, « pendant ces quelques jours, vous vous faites de nouveaux amis, trouvez peut-être de nou-
veaux partenaires commerciaux ou même votre futur conjoint ! Un de mes amis a en effet fait la connaissance de sa future femme au festival. Ils ont déménagé en France depuis, mais ils reviennent désormais au festival avec leurs potes presque chaque année... »
En 2020, l’organisateur Kandoo a dû annuler le festival pour la première fois, une semaine seulement avant l’événement, en raison, bien sûr, du Covid. «Tous ceux qui avaient réservé sont quand même venus et nous avons passé le cap dans une ambiance incroyablement chaleureuse au Sabai bar » , se souvient Koish, « Panda en parle comme des Happy Hours... » C’est aussi ça, l’esprit Fly to the Moon.
Comme d'habitude, le jeu consiste à deviner qui jouera parmi quelques surprises internationales et vos suspects habituels. Naka vient-il cette année ? Après avoir assisté à son épique final de l’année dernière, nous parions que oui ! Qui de More Rice ? Panda souhaite que le public vienne pour le festival lui-même, pas seulement pour quelques noms, mais, bien sûr, nous avons insité pour en savoir un peu plus ! Acid Sisters ont déjà annoncé leur participation et elles seront rejointes dans le line-up par le DJ jordanien Etchar, qui a secoué le navire l'année dernière, par le producteur marocain Kosh, connu pour ses impeccables performances live, ainsi que, parmi les surprises, un DJ emblématique de la techno underground mongolienne, Biliguudei.
www.flytothemoonfestival.com
Chaleureux, positif, authentique, coloré, joyeux et sophistiqué, le nouveau lieu artistique du quartier de Suan Phlu se montre à l’image de son créateur et de ses œuvres : joyeusement original. l’Envol Art Space se révèle en fait triple avec son showroom dédié aux sculptures d’Arnaud Nazare Aga, son Petit Prince café et son bar musical, Vol de Nuit.
L’ENVOL ART SPACE
Cas décolle
Exaltantes et vibrantes, les sculptures d’Arnaud Nazare Aga reflètent bien sa philosophie de vie et son approche artistique, positives. Certaines de ses pièces sont installées en permanence à Bangkok, Jakarta, Singapour, Hong Kong et jusqu’en Italie, où l’un de ses totems, de 4,50 m, a été exposé lors de la Biennale de Venise. Son inspiration lui vient essentiellement du désir de créer des formes suscitant la surprise, l’amusement, l’attraction, mais surtout la joie, par la vue et le toucher. Des formes rondes, des couleurs vives, avec un vernis intense qui diffuse la lumière de façon à créer une « vibration » en surface, nuançant les teintes selon la position de l’observateur.
Mais sa dernière réalisation n’est pas une sculpture. L’artiste plasticien a carrément conçu un espace artistique au cœur de son fief de Suan Phlu, dans le quartier de Sathorn. Convivial, rayonnant de l’énergie
positive émanant de ses sculptures, l’Envol constitue à la fois une vitrine de son travail et un point de rencontres et d’échanges privilégiés. Arnaud y a d’ailleurs poussé le soin du détail jusqu’à dessiner les courbes du bar de manière à faciliter naturellement le contact entre les gens, et cela fonctionne ! Mais revenons un peu en arrière, car l’Envol est le fruit d’une longue maturation...
ATELIER
À quelque 35 minutes d’autoroute urbaine de l’Envol, le quartier de Nawa Min se révèle un secret bien gardé, inconnu de l’immense majorité des expatriés. Là, près de studios de cinéma et non loin de l’excellent restaurant et pépinière Humming Birds Kitchen and Garden, Arnaud a installé son atelier en 2011.
Avec ses 1000 m2 sur quatre étages, il s’agit de l’un des plus importants d’Asie du Sud-Est dans son domaine : la réalisation de sculptures en résine et fibre de verre finies à la peinture acrylique. Arnaud y a commencé son activité en produisant des pièces pour d’autres, mais le business ne se révélant pas suffisamment rentable, il a rapidement décidé d’occuper ses ouvriers avec ses propres créations, qui constituent désormais l’essentiel de son activité, même s’il travaille encore parfois en collaboration avec quelques clients.
Une bonne vingtaine de personnes travaillent au PAJ'Art Studio, : moitié Thaïs et moitié Birmans. Auparavant, la plupart n’avaient pas de métier. Ce sont essentiellement des gens venus de la rue, qui se sont présentés à l’atelier, grand ouvert sur l’extérieur. Aujourd’hui, ils sont devenus des experts, à l’issue d’une formation assez longue et grâce aux années d’expérience. Chaque jour, ils peuvent admirer les pièces exposées dans le showroom à côté duquel ils viennent pointer et ressentir une légitime fierté à travailler à ces réalisations, parmi les plus belles au monde dans cette technique.
Puis est venue la crise du Covid et Arnaud s’est trouvé face au même casse-tête que la plupart des entrepreneurs : comment maintenir à flot son atelier et continuer à payer ses employés, avec une activité quasiment à l’arrêt, des voyages impossibles et aucun événement à préparer ?
Avec un bel optimisme et un inébranlable sang-froid hérités de sa longue formation de jeunesse au bouddhisme tibétain, Arnaud a distingué dans ces épreuves l’opportunité de s’investir enfin dans le projet qu’il mûrissait depuis déjà un moment : un espace artistique pour exposer ses œuvres à Bangkok.
LE PRINCE DE SUAN PHLU
En 2013, la fondation Antoine de Saint-Exupéry pour la Jeunesse avait confié à ce descendant d’un ambassadeur du Shah de Perse, dont le grand-père a volé avec « Saint-Ex » sur Breguet 14, la création et la réalisation de sculptures pour les non-voyants inspirées du Petit Prince.
Naquirent ainsi 32 sculptures, dont la moitié exposée sous des lumières noires pour une expérience visuelle et tactile inédite, donnant lieu à des expositions dans des musées et devant plusieurs centaines de milliers de personnes, à Singapour, Hong Kong et en Corée du Sud.
Depuis lors, Arnaud a constitué une collection d’œuvres inspirées des aventures du Petit Prince qui sont devenues familières aux Bangkokiens ayant pu en admirer
des déclinaisons à de multiples reprises, par exemple à l’Alliance française ou plus récemment à la cérémonie de lancement de l’Année de l’Innovation organisée par l’ambassade de France. Depuis une dizaine d’années, elles ont voyagé aux quatre coins du monde pour participer à de nombreuses expositions à succès. Un musée du Petit Prince sur l’île sud-coréenne de JeJu consacre même désormais 1000 mètres carrés d’exposition permanente à ses plus belles pièces.
Baptisé en référence à l’une des plus impressionnantes et emblématiques d’entre elles, la sculpture hautement symbolique du Petit Prince prenant son envol qui fait battre le cœur du bâtiment, L’Envol Art Space a été bien sûr conçu comme une vitrine de la vision artistique d’Arnaud, mais l’endroit constitue également un hommage à sa philosophie de vie en proposant un espace de réflexion sereine, d’échanges positifs et d’art de vivre significatif.
Ancienne maison de ville thaïlandaise à laquelle a été réunie une shophouse avec pignon sur Suan Phlu,
l’espace s’étend sur 350 mètres carrés et deux niveaux, offrant de nombreux coins et recoins dans un ensemble évoquant une sorte de maison de l’artiste. La partie donnant sur la rue, au rez-de-chaussée et à l’étage, constitue le showroom où les sculptures d’ours, de sumo ou de pulpeuses danseuses brillent de tous leurs feux. À l’étage, l’exposition mène à une petite terrasse qui dessert le Petit Prince café, d’où l’on peut redescendre au Vol de nuit, le bar en partie en extérieur où vit une impressionnante colonie de carpes « Koi ».
Le Petit Prince Café, hommage au conte intemporel d’Antoine de Saint-Exupéry, célèbre la magie du « Petit Prince » en faisant naturellement la part belle aux sculptures. Mais dans ce coffee shop où il fait bon se réunir, on trouve aussi des livres et autres gadgets dédiés au personnage. C’est l’espace où venir dès le matin déguster un croissant frais trempé dans un cappuccino décoré d’un petit prince en poudre de chocolat ou pour un espresso accompagné d’un tiramisu maison sur lequel est dessiné... un mouton !
ARTS ET COCKTAILS
À la tombée du jour, c’est au Vol de Nuit qu’on se retrouvera autour d’un verre. Caché à l’arrière de L’Envol, mais accessible directement sur le côté du mini soi, ce bar au charme d’oasis, où la nature reprend son droit à la luxuriance autour du bassin des Kois, témoigne lui aussi, mais d’une manière plus discrète, de la vision artistique d’Arnaud Nazare-Aga.
Baigné d’une lumière chaude et faisant contraster les bois anciens avec les surfaces vernies, il respire l’élégance et la sophistication, un refuge naturel au milieu du tumulte de la ville, où la créativité s’épanouit, où la convivialité s’établit et au sein duquel art et la mixologie s’accordent sans effort.
Enfin, un espace intérieur complète la partie extérieure en cas de pluie, de grosse affluence ou d’envie de danse, avec une cabine de DJ et un sound system sophistiqué pour profiter à fond des soirées musicales régulièrement organisées.Y trône la fameuse sculpture l’Envol avec laquelle les visiteurs aiment s’instagrammer, dans une niche à sa mesure où s’entremêlent poésie, art et rêve.
www.instagram.com/lenvol_artspace
L’île de la tortue s’affirme de plus en plus comme un refuge hédoniste où la nature s’harmonise à une réelle qualité de vie. Bien connue pour ses magnifiques fonds marins qui en ont fait une mecque de la plongée, elle constitue un choix idéal pour se lancer dans le Grand Bleu, voire pour célébrer le plus beau des plongeons, celui de la lune de miel.
JAMAHKIRI
Plongée dans l’harmonie
Une fois arrivé à bon port, c’est-à-dire à Mae Haad, principal village et centre névralgique des activités insulaires, on prend tout de suite la mesure de Tao : deux rues grimpent vers une route principale, qui dessert le reste de l’île. Isolée et nonchalante, Koh Tao est à taille humaine et l’on sait y prendre son temps, à l’image de la vitesse de rigueur, 30 à l’heure.
Après un parcours impressionnant au cœur des collines, avec vues panoramiques sur le golfe de Thaïlande et ce moment fort de la vertigineuse descente sur la baie des requins, on découvre Jamahkiri, un hôtel luxueux harmonieusement intégré aux impressionnantes falaises de Koh Tao, dans la baie de Thian Og, au sud de l’île. Il n’a pas été conçu comme un hôtel de charme de plus, mais comme un refuge pour se ressourcer.
Loin de Bangkok, de sa frénésie et sa pollution, cet état d’esprit de sanctuaire et l’infini respect pour la nature se traduisent notamment par la participation de Jamahkiri Resort & Spa à la Green Leaf Foundation et à de nombreux projets environnementaux.
Une fois installé, on découvre petit à petit qu’il y a très peu de raisons de quitter le resort : au cœur d’un jardin tropical luxuriant qui abrite de nombreuses sculptures d’animaux divins, le Jamahkiri propose des villas et des suites spacieuses avec une vue imprenable sur la mer turquoise. Avec son spa, sa piscine, ses bars et restaurants, sa marina et son centre de plongée qui dispose désormais de son propre bassin à l’écart, il invite les voyageurs à se retirer du monde extérieur le temps d’un repos bien mérité (ou pas).
Au Jamahkiri Resort and Spa, les clients peuvent choisir de séjourner dans les chambres Deluxe de la partie hôtel en bord de mer, entourés de bougainvilliers descendant
jusqu’à l’eau turquoise qui vous tend les bras. On peut également opter pour les pavillons individuels, meublés et décorés avec confort et élégance ou carrément pour les magnifiques pool villas. Le resort offre de multiples points de vue infinis sur la mer, le tout dans un confort où l’architecture combine espace, couleurs naturelles et design thaï pour créer une réelle harmonie avec la nature. Un cadre parfait pour un séjour de plongée, mais également propice à une lune de miel...
Jamahkiri propose ainsi aux jeune mariés de très intéressants packages de 3 à 7 jours, qui comprennent l’hébergement et de nombreux avantages, comme les transferts depuis et vers le port, la location gratuite de matériel de plongée libre, des petits déjeuners en chambre, un départ tardif et même un tour de l’île en bateau aussi privé que romantique...
www.jamahkiri.com
Ivresse des profondeurs
Outre le simple bonheur des vues et les nombreuses baignades impromptues, les eaux de Koh Tao ne révèlent vraiment leur exceptionnelle beauté que sous un masque, palmes aux pieds. À Tao, il faut s’immerger. Du simple tuba à l’apnée, en passant par tous les niveaux de plongée, les options se révèlent illimitées. En l’occurrence le but de notre séjour était de devenir plongeur certifié et d’obtenir le premier degré de la discipline, l’Open Water Diver, un niveau de formation qui permet ensuite de plonger partout dans le monde jusqu’à 18 mètres de profondeur. Le Jamahkiri Diving Club se distingue au sein de la myriade de centres de plongée installés sur l’île de la
Tortue, tant par sa dimension à taille humaine que par sa localisation au sein du resort, qui permet de vivre ces trois jours intenses en totale immersion.
L’équipe nous y accueille chaleureusement et en français, ce qui constitue évidemment un atout pour ceux qui ne maîtrisent qu’imparfaitement la langue de Spielberg. Le premier jour est consacré à l’indispensable formation théorique et à des exercices en piscine qui permettent d’apprendre ou de réviser la maîtrise du matériel et de répéter les consignes de sécurité, avant de se laisser aller au pool-bar pour siroter, alors que la nuit tombe sur les eaux du golfe de Thaïlande avec lesquelles nous avons enfin rendez-vous le lendemain pour passer aux choses sérieuses, à la découverte des exceptionnels fonds marins de Tao.
Réveil au lever du soleil, de la terrasse de la spacieuse chambre Deluxe qui surplombe les eaux turquoise on aperçoit Koh Pha Ngan au loin. En contrebas, le bateau à l’ancre nous attend en dansant doucement au rythme paresseux du clapot.
Comme dans un rêve, favorisé par l’indolente navigation qui nous a menés jusqu’à Tanote Bay, ainsi que par le professionnalisme tout en empathie de notre instructeur,
on se retrouve à 12 mètres de profondeur à buller avec Nemo et quelques poissons-clowns.
Le programme se décline en 4 plongées. Si les 3 premières comprennent leur dose de stress et requièrent de la concentration pour venir à bout d’exercices aussi sympathiques que retirer et remettre son masque par 12 mètres de fond. Mais avec la plongée finale à Shark Bay, où l’on frise les 20 mètres en compagnie des barracudas pour s’émerveiller avec eux de l’étonnante beauté du fabuleux corail bleu, on réalise qu’on fait désormais partie de la confrérie des plongeurs.
C’est donc certificat et Divers Log en poche que nous repartons à regret vers Big Mango, avec une seule chose en tête, revenir le plus vite possible passer l’Advanced Open Water Diver pour plonger à 30 mètres.
Jamahkiri propose de très intéressants packages de plongée Open et Advanced, qui comprennent l’hébergement et les cours de plongée, mais également le transfert depuis le port, la location gratuite de matériel libre et quelques cadeaux comme des cocktails et autres tee-shirts du club.
www.jamahkiridiving.com
Si l’augmentation constante du nombre de touristes étrangers a joué un rôle moteur dans la croissance économique du pays et représente aujourd’hui 10 à 15 % de son PIB, le modèle du tourisme de masse est questionné en raison des dégâts importants qu’il occasionne. Tourism Authority of Thailand - TAT développe des initiatives pour valoriser l’économie locale et la découverte du Pays du Sourire dans le respect des populations et de l’environnement, offrant ainsi de voyager autrement, de manière écologique et responsable.
THAÏLANDE ENDROITS EN VERT
Photos : Tourism Authority of Thailand
Selon une étude conjointe de l’Organisation mondiale du Tourisme (OMT), du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), l’industrie du tourisme est responsable de 5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. 40 % sont imputables au transport aérien, 32 % au transport terrestre, 3 % aux autres moyens de transport, 21 % à l’hébergement et 4 % aux diverses activités touristiques.
Ainsi, le tourisme de masse accroît la consommation de carburant en générant de nouveaux déplacements, mais il provoque d’autres types de dégâts sur l’environnement : par exemple la construction d’infrastructures touristiques pas toujours respectueuses, l’importante quantité de déchets jetés, la surconsommation d’eau et d’électricité, les eaux usées rejetées par les hôtels détruisant les plantes maritimes indispensables à l’alimentation de poissons et à la construction de coraux (également affectés directement par les activités de plongée).
Cependant, le développement du tourisme mondial peut se révéler comme un encouragement à la protection de l’environnement, les régions touristiques ont intérêt à préserver leurs atouts naturels, voire à les développer. Alors,Thaïlandais ou étrangers, quelles sont les alternatives pour voyager mieux dans le Royaume ?
RESPIREZ, VOUS VOYAGEZ…
Apprécier les voyages tout en prenant soin de l’environnement se traduit par des pratiques concrètes que la TAT a inscrites dans une Déclaration de protection de l’environnement pour un tourisme durable . Deux résultats escomptés : un modèle de tourisme durable et la réduction des effets du tourisme sur le changement climatique.
L’idée est de mettre en valeur un autre visage de la Thaïlande, authentique et préservé, qui fait le bonheur des amoureux de la nature. Bien sûr, il est possible de voyager autrement dans les destinations déjà bien établies comme Phuket avec ce que l’on appelle ‘community-based
tourism’, la découverte des traditions et la rencontre des communautés locales. Les réserves naturelles constituent cependant une alternative de choix, peu visitées pour certaines et offrant de magnifiques paysages, une nature spectaculaire et sauvage, parfois incontrôlable comme dans les forêts primaires du centre et du littoral du pays. Par exemple, le parc national de Khao Yai ou la baie de Phang Nga avec ses superbes chutes d’eau et ses villages authentiques. Seules 25 provinces sur 76 sont aujourd’hui exploitées sur le plan touristique, alors découvrons encore de nouveaux horizons…
L’éthique dans le choix de vos activités et des professionnels qui vous accompagneront est primordiale, en particulier dans le cadre des échanges avec les communautés locales et la découverte de la faune et la flore.
Choisissez des tours ou des lieux qui respectent un certain nombre de critères qualitatifs afin que la région soit préservée de manière durable : fourniture d’emballages biodégradables, traitement des déchets, choix d’hôtels sensibles aux enjeux environnementaux, marche, vélo ou train plutôt que d’autres moyens de transport.
DESTINATIONS RESPONSABLES
LE TOP 5 DE LATITUDES
1
Le parc national de Khao Sok est l’un des habitats naturels les mieux protégés. Testez un séjour à Our Jungle Camp et contribuez à leurs efforts d’éducation et de sensibilisation des enfants à la protection de l’environnement dans les écoles locales. Les cabanes dans les arbres, les bungalows et les huttes du camp sont construits à partir de bambou et de matériaux renouvelables. Ils donnent l’exemple en réduisant leur consommation d’énergie, en renonçant à la climatisation et à la télévision, en réduisant les déchets plastiques avec de l’eau purifiée à disposition pour tous et en possédant leur propre ferme biologique.
Le parc national de Doi Inthanon, situé à environ 115 km de Chiang Mai, constitue en raison de son altitude (2565 m) un sanctuaire pour une grande variété de plantes, d’oiseaux, de myriades de papillons, d’ours noirs ainsi que différentes espèces de singes. Les deux pagodes royales connues sous les noms de Phra Mahathat Naphamethanidon et Phra Mahathat Naphaphonphumisiri, avec leurs magnifiques jardins et vues panoramiques, sont à voir absolument, tout comme la grotte de Tham Borichinda avec ses superbes stalactites et stalagmites.
2
3
Dans la région de Kanchanaburi, les paysans locaux proposent aux voyageurs un concept intéressant d’agrotourisme, avec au programme récolte de riz, culture de la canne à sucre et de la banane et ateliers tissage.
4
Pensez aux petites îles écoresponsables telles que Koh Talu ou Koh Mak. Cette dernière, sur laquelle se tient chaque année le festival Fly to the Moon, qui multiplie les initiatives vertueuses comme le nettoyage des plages avec l’association Trash Hero, jouit de ressources naturelles encore intactes et défend un mode de vie local encore très traditionnel et proche de la nature. Elle progresse de manière constante et admirable depuis plusieurs années afin de devenir la première « destination à faible émission de carbone » de Thaïlande.
www.kohmaklowcarbon.com
5
La durabilité peut-elle se révéler compatible avec le luxe ? Sur la petite île de Koh Yao Noi, entre Krabi et Phuket, dans un environnement renversant de beauté, le Six Senses propose 55 villas lovées dans la végétation. L’accent est mis sur l’optimisation de la consommation d’énergie, le traitement de l’eau et des déchets, l’engagement social, la protection de la nature et le contrôle de la qualité de l’air. Un jardin biologique est utilisé pour les repas et le lieu offre une large gamme de soins de bien-être holistique selon des méthodes traditionnelles et naturelles.
“HOW TO BE 7 GREEN”
La TAT a développé 7 concepts verts pour donner une idée de ce qui fait le tourisme responsable en Thaïlande : cœur vert, logistique verte, attractions vertes, activité verte, communauté verte, services écologiques et Green Plus. Le ‘Green à la carte’ est son guide du tourisme responsable. Le voyageur peut choisir son parcours comme il dégusterait un repas avec une destination verte dif-
férente pour l’apéritif, le plat principal ou le dessert. Un large panel de manières « vertes » de voyager sont également présentées : des routes vertes de Sukhothai aux circuits dans les réserves khmères en passant par le Royaume de Lana ; les services verts ou encore les activités vertes, par exemples trois ateliers pour découvrir la vie traditionnelle du Nord et du Sud thaïlandais au cœur de ses villages (Pa-Ngiam Homestay, Baan Doi Din Daeng Pottery, Varni Southern Wickery).
Les curieux s’intéresseront également aux efforts entrepris par les autorités pour protéger les océans avec un projet de collecte des déchets nommé « Upclycling the Ocean ». À Ko Samet, en 5 h à peine, un groupe de 100 volontaires a réussi à récupérer 700 kilogrammes de déchets ! Autre projet : des cours de plongée responsables qui n’endommagent pas les fonds marins.
Le gouverneur de la TAT, M.Yuthasak Supasorn, indique que les pouvoirs publics sont bien « conscients que plusieurs destinations touristiques en Thaïlande se détériorent en raison de problèmes environnementaux tels que la pollution par les
déchets et les eaux usées due à une gestion inefficace » et souhaitent « créer un réseau de collaboration entre les parties prenantes afin d’encourager la durabilité environnementale. »
Sur ce site, nous trouvons un classement des villes les plus vertes du monde et sommes surpris de voir Bangkok en faire partie grâce à son « poumon vert » Bang Kra Chao. Nous conseillons d’y louer un vélo pour parcourir la presqu’île et de dormir dans une cabane haut perchée au bord de la Chao Phraya à Bangkok Tree House qui possède un ‘alphabet vert’ : du ‘Air quality control’ au ‘Zero waste goal’ en passant par ‘Energy Efficient Lighting’ et ‘Trash-free river’, une célébration de la nature au cœur de la capitale.
La Thaïlande produirait plus de 25 millions de tonnes de déchets par an. Pour remédier à ce problème, le gouvernement a publié un livret pédagogique intitulé ‘Mission zéro déchet’ avec des suggestions utiles sur la manière de réduire, réutiliser, recycler les déchets. On apprend également sur le site que le pays développe d’ores et déjà son parc de taxis électriques : 150 bahts pour les
deux premiers kilomètres et 16 bahts par kilomètre suivant. Cette flotte de taxis devrait s’étendre à 1000 véhicules en 2024.
La TAT cherche également à éveiller de manière originale et artistique la conscience environnementale, culturelle et sociale des habitants et des visiteurs en plaçant le tourisme responsable au cœur d’une brillante série documentaire de voyages : ‘The Seasons’
AU GRÉ DES TROIS SAISONS… « L'HIVER NE VIENT JAMAIS »
Les onze épisodes de 3 minutes ont été conçus et publiés juste avant la crise sanitaire, à la suite de la première série "Insight Thainess". Ils n'en demeurent pas moins parfaitement pertinents.
M. Tanes Petsuwan, gouverneur adjoint de la TAT pour la communication, estime que la série « continue à promouvoir les valeurs thaïlandaises (...) tout en soulignant l’importance d’un tourisme durable et responsable, chaque épisode racontant des histoires inspirantes du Royaume à travers trois moments magiques de l’année ».
Cette sublime série est composée d'images de paysages tous plus beaux les uns que les autres. Sans commentaire et simplement accompagnée d'une musique délicate, elle invite au voyage responsable en révélant le mode de vie unique des Thaïlandais, tout en mettant en valeur les trésors naturels de différentes régions, souvent méconnues des visiteurs.
Les films sont répartis selon chacune des trois saisons siamoises : la saison des pluies, qui dure approximativement de mars à octobre, la saison fraîche, de novembre à février, et l'été thaïlandais, de mars à mai.
Les épisodes déjà publiés présentent diverses destinations à travers tout le pays, notamment Hala Bala (à Yala et Narathiwat), Hin-Sam-Wan (à Bueng Kan), Wat Phra Bat Pu Pha Daeng (à Lampang), Doi Pha Mi (à Chiang Rai), Libong à Trang) les 1000 pagodes de Ko Khao Yai (à Satun), Thale Noi (à Phattalung), Sam Phan Bok (à Ubon Ratchathani) et enfin Ko Pha Luai (à Surat Thani). 7greens.tourismthailand.org
Latitudes Team
Un magazine qui s’entête à ramer contre le courant numérique et à imprimer sa prose ne saurait cesser de proposer à ses lecteurs des œuvres de papier.
Latitudes a sélectionné pour vous quelques bouquins à la forte fragrance d’encre.
LECTURES
Fortes Impressions
Made By Thai
Enrico NavarraOutil de référence pour témoigner de la diversité, du dynamisme et de la singularité de la scène artistique thaïe, il recense artistes, collectionneurs, galeries, musées et centres d’art en Thaïlande. 400 pages aux allures d’encyclopédie où l’on reconnaîtra des personnalités du monde de l’art tel qu’Eric Booth, directeur du centre d’art Jim Thompson, et des artistes comme Kawita Vatanajyankur ou Pannaphan Yodmanee. Un « must-have » dans la bibliothèque de tous les amoureux de la création contemporaine, hélas quasi introuvable, mais disponible en PDF.
https://rb.gy/a6xfx
The Art of Thai Comics
Nicolas Verstappen
Du folklore et des légendes bouddhistes aux récits de l’angoisse moderne, le livre retrace l’histoire fascinante et inédite de la bande dessinée thaïlandaise. Écrit par Nicolas Verstappen, maître de conférences à l’université Chulalongkorn, cet ouvrage novateur est riche en histoires et en illustrations. Il permet de découvrir des BD “perdues” et révèle l’histoire de personnages célèbres et des artistes qui les ont créés. Chaque page ouvre une fenêtre sur une société en pleine mutation – ses espoirs, ses craintes, ses plaisirs et ses horreurs sur planches...
www.hardcovershoponline.com/ products/thaicomicseng
Bangkok Street Art
Ruper Manin
Malgré le régime militaire, les artistes de rue à Bangkok s’expriment sans relâche sur les murs, les vestiges abandonnés de la crise financière, les canaux cachés et les tristement célèbres piliers d’Hopewell. Ils racontent la corruption, la censure, les retombées du surdéveloppement – les tensions entre l’ancien et le nouveau, entre l’urbain et le rural –et le rôle de l’art de rue, des graffitis et de la dissidence politique dans la Thaïlande d’aujourd’hui. Magnifique livre bourré d’illustrations et qui donne la parole à quelques stars de domaine, comme Alex Face ou Bonus.
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CAHIER JAUNE
de Martial décède brutalement dans un Bretagne. Parmi les affaires de son petit-fils découvre un vieux cahier jaune doté pouvoir : tout ce qu’on y inscrit s’efface, disparition s’accompagne d’une amnésie son rédacteur. donc désormais rayer de sa mémoire des événements, des œuvres, des religions… le met soudain face à une question qu’a-t-il envie d’oublier, mis à part le décliniste qui le mine ? par trouver matière à oublier, mais les bouleversements mémoriels rendus possibles par auront sur lui et son entourage des baroques, heureuses, inattendues, peutdramatiques…
Le cahier jaune
Stéphane Guezennec
Ce roman corrosif doublé d’un twist fantastique aborde le thème de l’oubli avec originalité et talent. Son personnage désabusé et politiquement incorrect découvre un cahier magique qui permet d’oublier ce qu’on y écrit...
Un livre hors du commun qui évoque du Houellebecq inspiré par Edgar Poe et remixé par Beigbeder. Sur fond de déliquescence de la société occidentale, il pose une question cruciale : et vous, que voudriez-vous oublier ?
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moi, je suis né cigale
Moi, je suis né Cigale
Thierry Costes
Une odyssée dans les confins de l’Asie en mode cigale sur un air de mousson entre volcan, tsunami et pandémie. Les aventures de Raphael Maltese dans les cités écarlates sans sommeil ou bien dans les jungles et sylves aux lisières insoumises des pays du soleil levant. Une ode au genre féminin dans cet Extrême-Orient si fascinant, si envoutant. Une échappée belle et un parfum de Siam... Un livre aussi envoûtant que décapant !
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Vivre et travailler en Thaïlande
Gilles Bernard
En Thaïlande, la gestion quotidienne de la face est incontournable pour vivre en harmonie dans la culture locale. Hybride entre un guide de gestion et de conseils, ce livre vous fournit les clés pour comprendre l’impact de la gestion de la face sur les relations sociales. Il aborde également les aspects culturels parfois déroutants pour les nouveaux expatriés.
Version reliée, contacter l’auteur conceptfacethailand@gmail.com
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Ce roman constitue un véritable hommage au cinéma d’Audiard. En compagnie de Lino Ventura, Bernard Blier et Francis Blanche sont convoqués, par ordre d’apparition à l’écran, André Pousse, Maurice Biraud, Alfred Adam, Paul Frankeur, et Françoise Rosay. En un mot, le gratin des diseurs d’Audiard. En fermant les yeux, on finit par tous les entendre et les retrouver, ça n’est pas le moindre des tours de force de cette suite inattendue !
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Thierry Costes