L'Edito Magazine 2012

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L’EDITO

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Février 2012

Hypnose



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L’EDITO

Hypnose


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SOMM 07 Edito // 08 L’envie // 16 Convoitise // 24 Rencontre ALEXANDRE VAUTHIER // 26 Achats compulsifs // 28 Focus LES éGéRIES L’ORéAL // 30 Vue d’intérieur TANEL BEDROSSIANTZ // 32 Design CLIVE CHRISTIAN //


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MAIRE 34 ADN KAROLE ROCHER // 36 Expositions // 38 New face ALIMA FOFANA // 40 Zoom CHANEL // 42 Mode // 90 Créateur d’ailleurs YIQING YIN // 92 Beauté BIO // 94 Carte blanche // 96 Jet d’encre ACHRAF AMIRI //


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L’EDITO 11 rue Boulay 75017 Paris - Tél. : +33 (0)91 504 297 - www.leditomagazine.fr Rédacteur en chef Christian Biyiha Assisté par Madlein Ritch Rédactrice en chef adjointe Susie Vanacker Secrétaire de rédaction Manon Alt Mode Ilona Glapa Responsable du casting Loïc-Kevin Biyiha Chargée du développement Ophélie Hassett Responsable des relations internationales Myriam Afia Conception graphique Cehdrik Tayeb Publicité publicite@leditomagazine.fr Ont collaboré à ce numéro Pierre Dal Corso - Megumi Itano - Tomoko Sato - Akari Sugino - Adeline Gauvain - Corinne Gues @ B Agency David Martinez @ Sybille Kleber Agency - Kamel @ B Agency - Urivaldo Lopes - Thomas Clodine-Florent - Laure Dansou Emilie Peltier-Gaspard @ B-Agency Paris - Camille Lartigue - Anne-Laure Bertiau - Sandrine De Carvalho - Gaëtan Kondzot Lilomod - Juliette Dekeyser - Safia Mustapha - Thierno Sy & Raphaël Delorme - Isabelle Géraud - Olivier Duclot Tous nos remerciements à Hôtel Westminster - Pin Up Studio & M.A.C Cosmetics

Impression

Nevada - Nimifi

Directeur de la publication Christian Biyiha Siège social

L’EDITO MAGAZINE

9-11 Avenue Franklin Roosevelt 75008 PARIS Tél. : +33 (0)91 504 297 www.leditomagazine.fr

L’Edito Magazine est une publication bimestrielle RCS Paris - en cours d'attribution – Durée : 99 ans Tous droits de reproduction réservés. Dépôt légal à parution.


EDITO

04 « PUISSIONS-NOUS MOURIR DE L’ENVOÛTEMENT DE LA FOLIE, PLUTÔT QUE DE VIVRE DE L’EXORCISME DU RAISONNABLE. » - ENIOMEL THERMIE


L’envie //

08 L’envie de… Simplicité d’exception Et si le paroxysme du luxe s’exprimait dans un... crayon à papier ? Le Crayon Excellence Graf von Faber-Castell serait sans aucun doute son digne représentant. Fait en cèdre californien précieux, doté de gommes remplaçables et d’un taille-crayon intégré au capuchon en platine ou argent, il se présente habituellement dans un plumier contenant 4 crayons de rechange supplémentaires. Pour fêter les 240 ans de la maison mythique Faber-Castell, il s’est également vu fabriqué en édition limitée à 99 exemplaires, au capuchon en or blanc ou acier inoxydable orné de 3 diamants et vendu au prix de 9 000 euros. www.graf-von-faber-castell.com


L’envie de… Légende urbaine Hanna est créatrice d’accessoires aux influences hip-hop, art nouveau, eighties et rétro-futuriste. Sa marque Hirschell se distingue par des bijoux contemporains et élégants avec un côté bling-bling avoué mais aux matériaux improbables comme le cuivre, les circuits imprimés ou le pvc. Plébiscitée pour de nombreuses collaborations, elle a notamment travaillé avec Clarins ou les Galeries Lafayette. Aujourd’hui, c’est au Ghetto Blaster Lasonic qu’elle s’attaque. Et on le trouve bien évidemment chez Colette. www.hirschell.fr


L’envie //

10 L’envie de… Dégustation en kit La maison de champagne Mumm revisite les codes de dégustation du champagne avec un cube : la Ritual Box. Composé de 5 modules en cuir grainé surpiqué, cet objet, dont la réalisation fut confiée aux designers de renom Domeau & Perès, n’a été édité qu’en 10 exemplaires dans le monde dont un seul est en vente en France. Huit semaines de travail ont été nécessaires à la fabrication de chaque Box dans les matières nobles que sont le bois verni, le cuir de taurillon et la laine de Ruckstuhl. Aménageable de différentes façons, elle est aussi utilisable en intérieur qu’en extérieur et ses tiroirs cachent tous les accessoires nécessaires à un parfait moment de délectation. Une cuvée « G.H.Mumm Cordon Rouge » en format magnum est nichée au cœur du module qui devient un sceau à champagne. Vous trouverez également 6 flûtes, des couverts Guy Degrenne, des assiettes « finger food » et des verrines Siléa pour passer les petites faims et, cerise sur le gâteau, 2 chandeliers Villeroy & Boch ainsi que des coussins en cuir rouge viendront mettre la touche finale à ce décor design et ludique. Une parfaite dînette pour adultes qui n’en oublie pas moins le savoir-faire et la tradition. Prix : 5 000 € www.ghmumm.com


L’envie de… Beau livre Inez van Lamsweerde & Vinoodh Matadin, deux artistes pour une seule et même vision. Ce couple obsédé par l’image, amoureux de la mode et au sens critique aiguisé, a shooté les campagnes les plus prestigieuses, de Balenciaga à Yves Saint Laurent, et a vu ses éditos paraître régulièrement dans les plus grands magazines. Denses, parfois radicales, et tout autant célébrées dans le monde de la mode que de l’art, leurs photographies sont exposées dans les galeries du monde entier. Pour fêter leur 20 ans de carrière, Taschen publie Pretty Much Everything, une rétrospective en 3 volumes, 976 pages et 666 photographies, le tout en édition limitée à 1 200 exemplaires signés par les artistes. Inez van Lamsweerde & Vinoodh Matadin Pretty Much Everything, éditions Taschen éditions n° 1 à 200 : 2 000 € éditions n° 201 à 1 200 : 500 €


L’envie //

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L’envie de… Dormir couture Palazzo Versace Gold Coast Voici celui qui peut se vanter d’être le seul 6 étoiles en Australie, qui plus est situé non loin de Brisbane dans un paradis pour surfeurs et plaisanciers : la Gold Coast, destination touristique numéro un en Australie. Avec son architecture spectaculaire conçue pour maximiser la surface de l’eau, son style renaissance, son mobilier issu de la ligne Versace, ses tissus luxueux et son atmosphère, le Palazzo Versace est un véritable temple du glamour. Il est tout à l’image de Donatella, sa créatrice, qui a su parfaitement coupler les caractéristiques propres aux palaces européens avec le faste de Versace. www.palazzoversace.com

Maison Moschino à Milan Boutique-hôtel très design situé dans un bâtiment à l’architecture néoclassique au 12 Viale Monte Grappa à Milan, l’hôtel Moschino est un véritable trésor d’originalité. Dédié au repos et à la rêverie, l’établissement imaginé par Rossella Jardini possède 65 chambres toutes placées sous le signe des contes de fées et aux noms délicieusement évocateurs comme « Alice’s Room » ou « Little Red Riding Hood ». C’est le chef Moreno Cedroni qui est aux commandes du Clandestino, le restaurant réputé de l’hôtel qui vient de se pourvoir également d’un tout nouveau Art Spa. www.maisonmoschino.com


Suite Bottega Veneta à l’hôtel St Regis de New York En parfaite harmonie avec l’esprit de la marque, les chambres décorées par Tomas Maier pour les hôtels St. Regis de Rome et New York sont une admirable illustration de l’art de vivre façon Bottega Veneta. La suite du St. Regis New York est un élégant appartement comprenant 3 chambres, 3 salles de bains et un grand salon avec cheminée où des objets issus de collections privées de la maison de mode côtoient un mobilier de style Louis XIV, des textiles somptueux, du cuir, de la verrerie vénitienne. L’ensemble est totalement subtil et raffiné, à l’image de Bottega Venetta. www.starwoodhotels.com

Design Hotel Missoni à Edimbourg Inauguré en 2009, l’hôtel Missoni est le tout premier établissement de la marque à ouvrir ses portes. Idéalement situé à quelques pas du château d’Edimbourg et à la jonction du centre historique et de la ville nouvelle, il est devenu le lieu incontournable de la capitale écossaise. Dessiné par Rosita Missoni, il arbore des couleurs simples et élégantes avec une dominante de blanc et de noir à laquelle s’ajoutent des petites touches de couleurs éclatantes et des imprimés reflétant totalement le style de la maison de mode italienne. Le tout est agrémenté de pièces de designers tels que Marcel Wanders, Eero Saarinen ou Arne Jacobsen. www.hotelmissoni.com


L’envie //

14 L’envie de… La voiture d’Andy La Rolls-Royce Silver Shadow de 1974 qui appartenait à Andy Warhol, l’icône de la pop culture, vient tout juste d’être mise aux enchères par la maison Bonhams lors de la célèbre vente de Scottsdale près de Phoenix en Arizona, à l’hôtel Westin Kierland Resort & Spa. D’autres modèles de légende l’accompagnent puisque la Rolls Phantom de 1919 dont la propriétaire n’était autre que Marlène Dietrich fait partie de la sélection. Warhol avait acquis son véhicule neuf et le garda jusqu’à sa mort en 1987, soit 13 ans plus tard. Depuis, la voiture ne connut que deux propriétaires notoires et elle est vendue aujourd’hui avec le certificat portant le nom de l’artiste, une aubaine pour les collectionneurs. On se doute des sommes astronomiques mises en jeu pour un tel bijou. www.bonhams.com

L’envie de… Les bijoux de Florence Sensible à l’univers onirique de l’artiste, la maison de haute joaillerie Piaget est devenue partenaire officiel de Florence Welch, la jolie voix fondatrice du projet musical « Florence and the Machine ». On peut donc la voir depuis quelques temps arborer les bijoux de la marque dans ses clips vidéo. Elle porte notamment une montre de la collection Possession ainsi que deux bagues dans le clip de « Shake it out », premier single tiré de son nouvel album. Aujourd’hui, c’est dans la vidéo de son second titre « No Light No Light » que l’on peut apercevoir à plusieurs reprises une bague Possession entrelacée et un modèle classique de montre de la collection Altiplano. www.piaget.fr


L’envie de… Vacances Jeremy Scott continue sa collaboration initiée en 2007 avec la marque Longchamp qui dévoile une toute nouvelle version du sac « Pliage » pour le printemps 2012. Après les pilules, le créateur new-yorkais se montre une nouvelle fois plein d’audace en dessinant une carte postale pour le moins kitsch et portant même un timbre à son effigie ! Pop, coloré et fun, le sac d’abord présenté en exclusivité chez Colette est maintenant en vente dans les boutiques Longchamp au prix de 190 euros. www.longchamp.fr

par Sandrine De Carvalho


Convoitise // Montres

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à l’heure des mythes par Sandrine De Carvalho

Petit tour d’horizon de ces modèles de haute horlogerie qui ont marqué le temps.

La Polo de Piaget

Inspiré du monde du polo, ce modèle créé en 1979 allie aujourd’hui parfaitement créativité et élégance. Cette montre n’a cessé d’évoluer au fil des ans avec notamment une version plus sportive de la Polo Fortyfive apparue en 2009. En 2011, la Polo Bracelet se voit subtilement relookée avec des lignes plus affinées, pour plus de raffinement. Piaget Polo Fortyfive Lady, or blanc 18 carats et diamants Piaget Polo 32 mm, or blanc et rose et diamants Prix sur demande

BR01 Ceramic BR01 Red Radar Prix sur demande

La BR01 de Bell&Ross

Véritable instrument de mesure dévoilé en 2005, la BR01 s’inspire des cockpits des avions des années 70 et se distingue par ses qualités de fiabilité, lisibilité et précision. Pas étonnant qu’en 2008 Bell&Ross devienne fournisseur officiel de l’armée de l’air. Un an plus tard apparaît la BR01 Airborne en hommage au parachutisme, et qui allie remarquablement symbolique militaire et haute technologie horlogère.

La Reverso de Jaeger-LeCoultre

Reverso Italico en or rose, édition limitée pour fêter les 80 ans de la Reverso en 2011 - Prix sur demande Reverso Répétition Minutes à rideau, édition limitée à 75 exemplaires - Prix sur demande

Son histoire a commencé en Inde en 1931 quand des officiers mirent l’homme d’affaire César de Trey au défi de leur trouver une montre capable de résister aux chocs lors des matchs de polo. De retour en Europe, celui-ci s’empresse d’exposer le problème à Jacques-David LeCoultre qui crée la Reverso avec la maison Jaeger. D’abord à vocation sportive, elle n’en reste pas moins stylisée et ses lignes sobres et sa géométrie en ont fait une icône du style Art déco.


L’Oyster de Rolex

Première montre étanche jamais fabriquée, le modèle Oyster est né en 1926, mais c’est en 1927 que le monde le découvre au poignet de la nageuse Mercedes Gleitze lors d’une traversée de la Manche à la nage. La vraie révolution arrive en 1936 quand Rolex crée le mouvement « Perpetual » et bien que chaque modèle Rolex soit une référence en soi, l’Oyster reste sans conteste le plus mythique de tous. Oyster Perpetual Submariner Date - 6 285 € Oyster Perpetual Air-King - 4 710 €

El Primero de Zenith

Le mouvement « El Primero » est né en 1969 et peut se vanter d’être le premier chronographe au monde à être équipé d’un remontoir automatique. Devenus mythiques pour leur robustesse et leur précision, les modèles El primero n’en oublient pas de présenter des lignes fines et harmonieuses. Avec les versions féminines, Zenith se montre aussi poétique que technique, en témoigne l’affichage de la phase de lune des modèles Ultra Thin Lady Moonphase. El Primero Tourbillon El Primero Ultra Thin Lady Moonphase - Prix sur demande

La Patrimony de Vacheron Constantin

Fondée en 1755, la plus ancienne manufacture horlogère cultive son côté classique, aristocratique, avec des codes esthétiques forts tout en excellant dans la performance technique. Parmi ses références, c’est sans aucun doute le modèle Patrimony le plus apprécié. Avec la collection Excellence Platine, elle atteint un haut niveau d’exigence en alliant le métal le plus précieux aux mécanismes horlogers les plus complexes. De quoi ravir les connaisseurs. Patrimony Vacheron Constantin, collection Excellence Platine, édition limitée à 150 exemplaires - Prix sur demande

La Tank de Cartier

1917, Louis Cartier s’intéresse aux chars d’assaut et s’en inspire pour créer une montre rectangulaire, rappelant les engins de guerre vus du dessus. La référence paraît rude, en résulte néanmoins une forme élégante et résolument féminine. Au fil du temps, la Tank va connaître de nombreuses variations : cintrée, chinoise, basculante, française… et sera vue au poignet de nombreuses grandes personnalités, du couple Kennedy à Elton John en passant par Catherine Deneuve. Tank Solo, grand modèle acier, bracelet alligator - 1 890 € Tank Américaine, petit modèle or rose, bracelet alligator - 7 250 €


Convoitise // Joaillerie

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Carnet DE BAL par Sandrine De Carvalho

Dessinée par Victoire de Castellane, la collection de haute joaillerie Dior célèbre la somptuosité des bals du XIXe siècle. Avec son Bal des Roses, la créatrice s’est illustrée dans une ode à la fleur si chère à la maison Dior, en témoigne ce collier Bal de Mai en or blanc, or jaune, diamants blancs, bruns, roses, lilas et mauves, opale rose et émeraudes. Prix sur demande www.dior.com

Chez Chaumet, la muse n’est autre que l’impératrice Joséphine à qui est dédiée toute la nouvelle collection de joaillerie. Les diadèmes se portent cette fois au doigt avec entre autres cette bague baptisée du nom de l’impératrice elle-même et faite en or gris pavé de diamants et sertie d’un diamant de taille brillant.

Pour ses premiers pas dans la joaillerie, la top model souhaitait une collection personnelle, à son image. C’est donc tout naturellement que Kate Moss s’est inspirée de ses propres tatouages pour créer une ligne de bijoux fins et élégants. Rêverie douce avec les boucles d’oreilles longues étoile en or blanc et iolites, Kate Moss for Fred

A chacun son bal chez Van Cleef & Arpels qui vient de créer 5 lignes retraçant 5 bals mythiques qui ont marqué le XXe siècle : Le Bal du Palais d’Hiver à Saint-Pétersbourg, 1903 représenté entre autres par ce collier Ice Crystals ; Le Bal du Siècle à Venise, 1951 ; Le Bal Black and White à New York, 1966 ; Le Bal Oriental à Paris, 1969 et Le Bal Proust à Ferrières, 1971.

Prix sur demande www.chaumet.com

Prix sur demande www.fred.com

Prix sur demande www.vancleef-arpels.com


Les bals, la fête, le faste sont à l’honneur cet hiver dans les collections de haute joaillerie. Expression d’un désir de luxe et de magnificence mêlé d’originalité et de légèreté.

Piaget a le sens de la fête et l’on se régale avec les Limelight Cocktails Rings, bagues aux couleurs aussi acidulées que les cocktails qu’elles représentent et aux noms délicieusement évocateurs : Mojito Inspiration , Lemon Fizz Inspiration ou Whisky on the Rocks Inspiration pour ne citer qu’eux. Prix sur demande www.piaget.fr

Les amatrices de pierres précieuses se tourneront plus particulièrement vers les créations de Lorenz Bäumer. On apprécie le luxe et le design osé, flirtant presque avec le kitsch, des boucles d’oreilles pendantes Lustre en or rose, morganites, tourmalines roses, saphirs et diamants. Prix sur demande www.lorenzbaumer.com

La joaillerie sait aussi se montrer joyeuse et ludique chez Tiffany & Co et les nombreux charms présents dans la collection ne cessent de le démontrer. On s’offre des airs de Cendrillon avec ce pendentif montre en diamants et cette breloque en forme de chaussure en diamant, platine et émail rouge. Prix sur demande www.tiffany.fr

Vus également chez Louis Vuitton, les cols de chemise s’élèvent cet hiver au rang de bijoux et relèvent une tenue comme aucun autre accessoire. Exquise originalité des colliers col de smoking en argent avec nœud papillon et col de smoking en argent, diamants et fluorite, de Delfina Delettrez. Prix sur demande www.delfinadelettrez.com


Convoitise // Parfums

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GUERLAIN par Sandrine De Carvalho

une histoire racontée en parfums Née en 1828, la Maison de parfums Guerlain fait d’abord dans le sur-mesure. Au fil du temps, ses références deviendront légendes au point de marquer des générations. Morceaux choisis dans la chronologie d’un mythe.

1889 -Jicky Voici celui qui en choqua plus d’un à sa sortie. Créé par Aimé Guerlain à la suite d’une déception amoureuse, ce parfum déroutant, parfois jugé vulgaire, joua sur le registre de l’androgynie ; créé pour les femmes et adopté par les hommes. Il fut redécouvert dans les années 1910 et loué depuis. C’est en y ajoutant quelques notes de vanille que Jacques Guerlain créa plus tard le parfum Shalimar.


1912 -L’Heure Bleue Jacques Guerlain vient de succéder à Aimé. En créant L’Heure Bleue, une fragrance fleurie, douce, enveloppante et totalement féminine, il évoque son moment favori : cet instant suspendu entre le coucher du soleil et le commencement de la nuit. Une ode au calme et à la rêverie. Son flacon d’inspiration Art déco fut imaginé par Raymond Guerlain et réalisé en cristal de Baccarat.

1919 -Mitsouko Présenté dans le même flacon que L’Heure Bleue, Mitsouko est un parfum exotique chypré et fruité, au sillage étrange et envoûtant. Son nom, qui veut dire « mystère » en japonais, renvoie à l’héroïne du roman de Claude Farrère La Bataille, une histoire d’amour impossible sous fond de guerre russo-japonaise.

1925 -Shalimar Peut-être le parfum Guerlain le plus mythique de tous, Shalimar, « demeuredel’amour »en sanskrit, ne laisse personne indifférent. Premier parfum oriental de l’histoire mêlant fleurs et accents ambrés boisés, il est aussi audacieux que romantique. Devenu une légende de la parfumerie française, son héritage impressionne et force le respect.


Convoitise // Parfums

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1989 - Samsara

Autre parfum oriental créé par Jacques Guerlain, Samsara, « la roue de la vie », est un hommage à sa muse de longue date, Dacia de Pauw. Son flacon rouge, la couleur sacrée de l’orient, fut créé par le sculpteur Robert Granaï et reprend la silhouette d’une danseuse khmère. Un parfum tout en sensualité et spiritualité.

2006 - Insolence

Créé par Maurice Roucel et Sylvaine Delacourte, Insolence est le parfum de l’audace, de la liberté, de l’anti-conformisme, un parfum somme toute totalement moderne. Son flacon en forme de toupie dessinée par le sculpteur Serge Mansau symbolise une valse à trois temps. Violette, bouquet d’iris puis fruits rouges pétillants ; ce parfum irradie de sensualité.

2011 - Shalimar Parfum Initial

85 ans après la naissance de Shalimar, Thierry Wasser a relevé le défi de faire évoluer la fragrance pour la rendre plus actuelle sans toutefois en renier l’héritage. L’idée lui aurait été soufflée par sa jeune nièce un peu intimidée par le parfum d’origine, preuve de l’importance et de l’empreinte laissée par ce grand parfum.

2009 - Idylle

Composée par Thierry Wasser, suisse de naissance ayant intégré la Maison en 2008, cette fragrance symbolise le côté charnel et romantique d’une idylle. Délicat, sensuel et néanmoins pétillant, il associe le chypre, le musc et un bouquet de fleurs. Le design de son flacon a été confié à Ora-ïto et ses courbes futuristes symbolisent une larme de bonheur.


Publirédactionnel

Le Céladon

Dans les cuisines du restaurant Le Céladon, étoilé au guide Michelin, le Chef, Christophe Moisand, met à l’honneur les produits du terroir qu’il revisite avec un brin d’audace et ce supplément d’âme propre aux passionnés. Rigoureux et précis dans la sélection et la recherche des saveurs, Christophe Moisand est passé maître dans l’art de la cuisine française pour, tour à tour, surprendre et garantir une fraîcheur et une qualité irréprochables. Chaque plat offre un accord parfait de saveurs, une cuisson maîtrisée et une présentation originale, à l’image de son étoile.

Le Petit Céladon

Les samedis et dimanches, le restaurant Le Céladon revêt ses atours du week-end et devient Le Petit Céladon, plus décontracté. Au déjeuner ou au dîner, ce dernier vous suggère son menu composé d’une entrée, d’un plat, d’un dessert, d’un café et d’une demi-bouteille de vin par personne. Cette formule tout compris offre l'opportunité de se faire plaisir sans trop compter.

L’âme du Westminster nichée au cœur de son bar et de son restaurant

A

un jet de pierre (précieuse) de la Place Vendôme, de l’Opéra et du jardin des Tuileries, l’Hôtel Westminster dresse sa façade haussmannienne parmi les prestigieuses adresses de la haute joaillerie et de la haute couture. Son nom rend hommage au duc de Westminster qui aimait y séjourner au milieu du XIXe siècle et auquel l’hôtel a emprunté les armoiries. Une âme chaleureuse et intimiste règne au sein de cette noble adresse parisienne, lovée dans un décor mi-Régence mi-Oriental, caractéristique du Céladon qui vous ouvre ses portes avec la promesse de ravir vos sens. Mais c’est au Duke’s Bar que se trouve le véritable cœur du Westminster, où trône une cheminée monumentale du même style gothique que l’Abbaye de Westminster.

Le Duke’s Bar

The Duke's bar abrite un cadre à la fois chic et sobre. Boiseries, tapisserie verte foncée, bibliothèque et photos en noir et blanc font de ce merveilleux écrin un lieu où il fait bon vivre. Le piano-bar rythme les soirées dans un style raffiné. Le Chef Barman, Gérard, connu et reconnu sur la place parisienne, est sans cesse à la recherche de saveurs inconnues et de mariages inédits, et s’amuse en réinventant les cocktails des années folles. Le Martini est ici l’une des références phares, proposé notamment avec un soupçon de fleur d'oranger sous les traits du Duke’s Martini. Le cocktail du nom de Queen Elizabeth, vermouth, cognac et curaçao, rend hommage à celui que la Reine d'Angleterre buvait quand elle n’était encore que princesse, agrémenté du pétillement du gin, caractéristique de la grande époque de la Nouvelle-Orléans, et des vertus de la fleur d’oranger. Le Duke’s bar propose également une restauration de saison. Au déjeuner et au dîner, la carte se compose d’incontournables, comme le célèbre club sandwich, reconnu comme l’un des meilleurs de Paris.


Rencontre //

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Alexandre VAUTHIER Portrait d’un créateur accompli par Camille Lartigue

14h30, un vendredi après-midi

dans son atelier de la rue Christophe Colomb. Alexandre Vauthier a accepté de nous rencontrer pour faire le bilan de son parcours, en préparation de sa nouvelle collection. Dans un ancien appartement, le créateur émérite reçoit tout naturellement dans son showroom. Détendu, souriant, il nous raconte les trois premières années de la marque Alexandre Vauthier. Un aboutissement qui fait sa fierté, surtout pour celui qui n’avait pas prévu de créer en son nom propre. Aujourd’hui, le bilan qu’il tire est plutôt positif : Je ne suis pas une tête brûlée, j’ai assez peur de me lancer dans des défis alors je prends des risques mesurés. Après six collections, Alexandre Vauthier garde les pieds sur terre ; même si la dernière a bien fonctionné, il analyse tous les six mois les retombées médiatiques et économiques de son travail. Un moyen de se tenir en alerte et de se dépasser chaque fois un peu plus. Le créateur averti a réalisé ses collections sur des coups de cœur. L’année dernière, c’est un rouge à lèvres qui lui donne l’impulsion d’une collection monochrome en clin d’œil à Valentino. Pour celle de ce mois de janvier, sa madeleine de Proust est un parfum : Youth Dew, d’Estée Lauder, une senteur qui a vu le jour en 1953. Cette nouvelle expression de la couture selon Vauthier, il la veut ultra chic, sophistiquée, au paroxysme de la féminité : comme toujours dira-t-on mais en dévoilant quelque chose de plus et en faisant mieux que la précédente. Le désir du créateur reste le même au fil de son ascension : J’essaie de faire de l’avant-garde, du modernisme. La femme Vauthier est celle qui vient s’habiller chez lui quelles que soient ses origines, son âge, son corps… Je ne fais pas des vêtements pour une taille 36, tient-il à préciser. Je fais des vêtements pour que les femmes retrouvent chez moi ce petit quelque chose résidant dans une certaine idée de l’élégance, de la mise en valeur, qui n’est pas que question de look mais surtout d’état d’esprit. Ses clientes sont étonnamment à l’image de ses ambassadrices. Elles ont de 22 à 60 ans et viennent de tous les horizons. Il voit le vêtement comme un moyen de révéler chez celle qui le porte une certaine attitude. J’essaie de faire en sorte que, sorti d’un défilé, un habit Vauthier se reconnaisse. Je ne suis pas pour autant un modèle. Je dois juste tout réinventer. Alexandre Vauthier a son histoire. Celle-ci commence aux côtés des plus grands, avec Thierry Mugler en premier lieu, puis au sein des ateliers Jean Paul Gaultier. J’ai tout appris chez Mugler et j’ai été responsabilisé chez Gaultier, ce sont mes deux papas. La marque Vauthier est à l’image de son créateur : une histoire de rencontres ; celles avec Christian Louboutin et François Lesage qui ont participé à son accomplissement. Des rencontres opportunes synonymes d’évidence : Quitte à faire quelque chose autant le faire avec les meilleurs.


©Jean-Baptiste Mondino

C’est parfois le hasard qui met Alexandre Vauthier sur le chemin de ces femmes qu’il aime tant : Ce qui est chouette c’est qu’il y a une connexion avec toutes les femmes que j’habille. Des relations proches de celle qu’il entretient avec Rihanna : Elle fait partie de ma maison, elle est dans mon cœur, nous confie-t-il avec une certaine pudeur. Cartésien comme il se définit lui-même, le créateur ne vit pas de rêves pour sa marque, Le rêve c’est pour la vie personnelle mais pas pour le travail. Même s’il n’est habité de rêves que dans sa vie d’homme,

Alexandre Vauthier est empli d’objectifs : Je suis un touche-à-tout, j’ai envie de tout faire à fond. Le cinéma, la photographie, la moto… sa passion connaît peu de limites. Alors pour vivre cette exaltation qui le porte, Alexandre nous donne rendez-vous le 24 janvier pour la présentation de sa nouvelle collection en tant que membre invité du calendrier officiel de la Haute Couture. Une reconnaissance plus que symbolique qui accorde à la griffe le statut de patrimoine culturel français. Le rendez-vous est donc pris.


Achats compulsifs //

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par Anne-Laure Bertiau

GUCCI Chaussures pour homme, mocassins en lin et cuir vieilli. 450 € Bague Diamante en or jaune Collection Joaillerie Croisière 2012 Prix sur demande

Grand sac tote en cuir Burberry 1395 €

Boots à plateau en cuir cognac à bout ouvert / boucle dorée Guiseppe Zanotti 755 € LANVIN Sac Camera bag en serpent beige 1190 € Sac Camera bag en veau marron et noir 990 € Sac Camera bag en python vernis bleu foncé 1095 €

KENZO Sac Kenzo Pagodon à franges en cuir vert 495 € Lunettes papillon Kenzo 280 €

Collier Nuage de Glace, Collection Contrastes de Chanel Chanel Haute Joaillerie Prix sur demande

BENTLEY Pendentif Key to life, designer Alexander Amosu 4 300 € Clé de voiture Bentley sertie de diamants par le designer Alexander Amosu 5 800 €

Sac en saffiano vernis Prada 1995 €


YVES SAINT LAURENT Grande pochette en cuir verni bleu de Chine Mocassin 105 mm en suède bleu pacifique, plastron de métal miroir doré Grande étole en laine et cachemire laqué imprimé léopard gris et noir Prix sur demande

La Colline Crème et sérum NativAge Pot de crème de 50 ml 365 € Sérum de 50 ml 395 €

Montblanc Encrier Montblanc avec un socle en résine, cristal et or jaune 530 € Instrument d’écriture Montblanc, Collection Princesse Grace de Monaco L’Edition Atelier Privé 3, en trois exemplaires, serti de saphir rouge 81 000 €

Bentley Table Mulsanne V8 246 000 €

ELIE SAAB Minaudière en plexi bleu royal, rond de métal doré Large bracelet rigide en métal doré, logo pendant Ceintures fines en cuir, logo en métal doré sur le côté Prix sur demande

Sac en cuir et clous Valentino 1840 €

PRADA Chaussures en cuir bicolore et strass Prada 990 € Sac de golf en nylon et strass Prada 1995 €

Vernis à ongles Dior, collection vernis Dior Rouge et Or 20,70 € l’unité Rouges à lèvres Dior, collection Dior Rouge et Or 27,99 € l’unité


Focus //

28 PARCE QU’ELLES LE VALENT BIEN


A

dulées pour leur beauté et leur atypisme, les ambassadrices de L’Oréal Paris ont séduit les femmes et les hommes du monde entier. Cherchons leur secret qui a su faire la différence dans un univers souvent taxé de superflu. Et si le rêve vendu par la marque résidait en réalité dans une dose d’humanité ? Regard sur une multinationale qui a joué la carte de la proximité.

La diversité comme clé de voute

Une beauté moins iconique

Inès de la Fressange, Liya Kebede, Gwen Stefani, Aishwarya Rai et Aimee Mullins sont toutes de sublimes égéries de L’Oréal Paris ; pourtant, aucunes d’entre elles ne se ressemblent. Cette singularité se confirme à travers des physiques de rêve et des personnalités étonnantes. C’est ainsi qu’Inès de la Fressange représente la femme française par excellence. Grande, brune, charmante et élégante, à 54 ans le mannequin phare des années 80 est toujours la référence en matière de mode aux accents parisiens et incarne à merveille la sensualité au naturel. Dans un tout autre style Gwen Stefani, blonde platine, sulfureuse artiste américaine au style détonnant, fait resurgir notre côté « rock and roll » et impertinent. Quand à Liya Kebede, actrice et mannequin au teint radieux, elle symbolise la beauté envoûtante des femmes africaines. Avec son large sourire, cette éthiopienne de 33 ans aux traits d’une finesse troublante et aux longs cheveux lisses est tout simplement fascinante. Pour Béatrice Collin*, professeure à l’ESCP* en Stratégie et Management International, L’Oréal Paris vise justement la diversité pour embellir les femmes des cinq continents. Elle explique : « Grâce à ses recherches sur les types de peaux, L’Oréal Paris est une marque qui propose des produits ciblés pour toutes les femmes et qui s’adaptent même aux peaux ethniques. C’est une entreprise mondialisée qui s’impose sur tous les marchés par la diversité de son offre. »

La simplicité des ambassadrices fait aussi le charme et le succès de ces cosmétiques. La notion de beauté est désormais moins distante et moins iconographique. Pour Béatrice Collin, les figures de L’Oréal Paris se positionnent dans cette tendance pro-réalité. « Le fait de dire qu’une femme est belle, ce n’est pas seulement évoquer la beauté extérieure, il faut aussi une vrai personnalité », affirme-telle. « Aujourd’hui, on n’est plus dans l’icône absolue ou dans l’image figée. Il y a autre chose. Se sentir bien dans sa peau est une grande tendance sociologique actuelle. » Les femmes du monde peuvent ainsi s’identifier plus facilement aux égéries. Cyril Chapuy, Directeur Général International de L’Oréal Paris, se prononce pour des beautés naturelles et singulières. Selon lui, Leïla Bekhti a été choisie « pour son charisme et sa forte personnalité » et Gwen Stefani pour « sa beauté rock et son côté muse moderne ». La personnalité intensifie donc le charme féminin. Il faut à la fois être épanouie, curieuse et généreuse. La talentueuse Aimee Mullins explique d’ailleurs sa conception de la beauté : « La beauté n’est pas un artifice, c’est un vecteur d’affirmation de soi, un véritable révélateur de personnalité et de confiance. » Une déclaration qui compte double quand on sait que l’actrice et mannequin brave son handicap en athlète accomplie. L’Oréal Paris valorise justement les parcours atypiques et les expériences humaines, ce qui enrichit sa communauté. L’engagement humanitaire de Jennifer Lopez et de Liya Kebede pour l’accès aux soins médicaux des femmes et des enfants s’inscrit bien dans cette direction. Finalement, le secret de ces célébrités du red carpet, c’est d’être avant tout des femmes authentiques et assumées, des femmes de cœur, des porte-paroles aux valeurs fortes. Combinaison gagnante pour L’Oréal Paris.

La proximité comme signature Outre la richesse de leur hétérogénéité, ces visages qui portent les couleurs de L’Oréal Paris ont tous fièrement prononcé le célèbre crédo de la marque « Parce que je le vaux bien ! » Nous venons de fêter son quarantième anniversaire et à cette occasion les ambassadrices en livrent leur interprétation. Pour Inès de la Fressange, c’est un hommage rendu aux femmes du monde. « J’adore cette signature, tellement d’actualité sur la valeur des femmes dans les sociétés d’aujourd’hui », confie la française. Quant à Leïla Bekhti, elle déclare : « Depuis toute jeune, je vis avec les produits et les publicités L’Oréal. Rejoindre cette dream team et dire à mon tour et à ma façon « Parce que je le vaux bien ! » est une aventure incroyable. » Béatrice Collin note une évolution chargée de sens dans la structure de cette signature joliment prononcée par des dizaines de personnalités : « du « je » on est passé au « nous » et au « vous », afin de valoriser davantage les femmes. » La proximité est devenue l’étendard de la marque.

par Juliette Dekeyser

* Béatrice Collin a également co-écrit, avec Daniel Rouach, Le modèle L'Oréal : Les stratégies clés d'une multinationale française * école Supérieure de Commerce de Paris


Vue d’intérieur //

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Tanel BEDROSSIANTZ Propos recueillis par Myriam Afia Photos : Nordine Kadri

Qui ne connaît pas le visage de Tanel Bedrossiantz,

muse masculine de Jean-Paul Gauthier depuis son apparition en 1985 sur le défilé « Joli Monsieur », devenu aujourd’hui son ami et fidèle collaborateur ? Tanel est l’incarnation du mariage des genres et des cultures, porteur d’une beauté anticonventionnelle et d’un charisme hors du commun qui ont révolutionné les standards de la beauté propre aux hommes. Tanel, c’est ce grand mec brun, fin, félin et mystérieux ; c’est ce regard doux et profond à la fois provenant certainement de ses origines Franco-Arméniennes. Tanel, c’est aussi une humilité, une générosité, des éclats de rire, une voix qui respire la sérénité, une véritable force tranquille qui lui confère cette présence étonnante. Tanel nous accueille chez lui dans une atmosphère simple et amicale ; Lionel Richie en fond sonore de l’appartement qui nous ouvre ses portes, chaleureux, à l’image de notre hôte. .


"J’aime lorsque tout est bien rangé à sa place, je le tiens de mon enfance."

La pièce préférée de ton intérieur ? « Ma chambre, c’est là que se trouve mon ordinateur et j’y passe donc une grande partie de mon temps quand je suis chez moi. » Ce que tu écoutes en boucle ? « J’aime le Jazz, et surtout Ella Fitzgerald qui m’accompagne depuis des années, mais j’écoute de tout. La musique fait partie de ma vie, je ne fais rien sans elle. » Un parfum, une odeur ? « Brut de Fabergé, j’en porte depuis presque toujours. » Un plat, une saveur ? « Les plats arméniens de ma grandmère. Feuilles de vignes, keftés crus ou cuits, c’est surtout le plaisir de me retrouver en famille qui compte, auprès de ma mère, de mes frères et sœurs, pour un vrai moment de détente tous ensemble. » Un film, un livre ? « Pour les films, La Fièvre du Samedi soir de John Badham, La Couleur pourpre de Steven Spielberg et Elephant Man de David Lynch. En ce moment je lis Merry Christmas de Mary Higgins Clark. La lecture rythme mes nombreux voyages. » Une petite manie à la maison ? « J’aime lorsque tout est bien rangé à sa place, je le tiens de mon enfance. Nous étions 8 enfants donc forcément ma mère aimait l’ordre et elle nous a transmis cette rigueur. Sinon, quand je rentre j’aime me détendre alors j’enfile directement mes Birkenstock. » Un intérieur idéal ? « Se sentir bien chez soi c’est y trouver son havre de paix aux côtés de ceux qu’on aime. Pour moi c’est être en famille et entouré de mes amis. Ca vaut tous les intérieurs ! »


Design // Luxe

C

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live Christian :

le luxe exacerbé Clive Christian est une maison de luxe britannique d’agencement et de meubles sur mesure. La marque est plus particulièrement connue pour sa cuisine de style classique avec chandelier, mais aussi pour son parfum qui reste le plus cher au monde. Fondée en 1978, cette entreprise adapte le classicisme de l’architecture britannique aux dimensions particulières des maisons. Tout est fait sur mesure, du plan de travail aux tiroirs à couverts… Chaque partie de la pièce concernée est faite à la main dans une usine située en Angleterre avant d’être toutes livrées au client puis assemblées, peintes et dorées à la feuille d’or sur place. Les meubles sont en bois naturel comme le chêne massif ou le noyer. Depuis le début, cette maison utilise des méthodes de production respectueuses de l’environnement. En 1999, Clive Christian se lance dans un nouveau domaine : le parfum. Il reprend la tête d’une des plus anciennes parfumeries britanniques, la Parfumerie Crown. Cette dernière a été récompensée par la reine Victoria il y a 135 ans. En effet, à l’époque la parfumerie se voit octroyer le droit d’utiliser la couronne comme symbole en signe d’excellence. Il a créé des parfums plus complexes, avec des ingrédients très précieux. La première fragrance s’appelle No1 Imperial Majesty. Cette dernière fait aujourd’hui partie du Guinness des records comme étant la senteur la plus chère au monde : 195 000 euros. Limité à 10 exemplaires, le flacon de 500 ml est en cristal de chez Baccarat orné d’or 18 carats et incrusté d’un diamant de 5 carats. Il faut un an pour le reproduire et plus de deux cents ingrédients dont certains ne sont produits que dans des régions très précises de Bulgarie ou d’Egypte par exemple ; ajoutés à ceuxci, les essences de cent soixante-dix roses sont nécessaires. Clive Christian a résolument mené le luxe à son paroxysme. De la décoration d’intérieur à l’ornement du corps, Clive Christian a fait un choix stratégique en combinant ces deux activités qui répondent à la même philosophie : « Timeless, Luxury, Design ». Alors évidemment les clients qui s’adressent à cette maison sont les familles royales, fortunées ou encore certaines célébrités. Pour exemple, lors du mariage princier de Kate et William, Clive Christian a réalisé des parfums en exclusivité pour l’occasion. On reconnaît une maison décorée par Clive Christian à certains éléments indispensables comme le grand lustre accroché au plafond d’une cuisine. Souvent la personnalisation d’une pièce se fait directement avec l’architecte de la maison ou avec des plans et des instructions très précises de la part des clients. L’agencement de la maison va même jusqu’à la personnalisation des pièces décorées si le client le désire. Pour la famille Han au Japon, Clive Christian va réaliser le design de la villa, la décoration d’intérieur et l’achat des meubles. Ce sera le projet le plus invraisemblable réalisé. Si la clientèle de la société se trouve dans le monde entier, de l’Europe à l’Arabie Saoudite en passant par le Japon, le concepteur travaille actuellement pour le Roi Abdallah d’Arabie saoudite. Des clients qui ne veulent pas entendre parler de produits autres que sur-mesure, c’est justement cette idée qui va donner à Clive Christian l’impulsion d’une maison à la décoration ultra-personnalisable. Aujourd’hui l’entreprise ne réalise que des projets très haut de gamme, environ 10 à 15 par an, des yachts aux palaces. Alors quel est le prix du luxe porté à son apogée ? Environ 150 000 euros pour une pièce, le prix variant entre 70 000 et 300 000 euros. par Camille Lartigue



ADN //

34 KAROLE ROCHER braque l’objectif

Photographes : Thierno Sy & Raphaël Delorme Robe et bague : Alexandre Vauthier Couture

P

remière apparition en 1995 aux côtés de Princess Erika sur le fameux air Faut qu’j’travaille, mis en scène par Olivier Dahan, seize fois révélée par le 7e art, remarquée dans la série Braquo qui signait récemment son deuxième opus et maman de deux jolis minois, Karole Rocher s’essaye même à la réalisation en 2003, élaborant le documentaire Who’s the Boss : Boss of Scandalz Strategyz en l’honneur du hip-hop, un univers qui lui est cher. Admirablement mise en lumière par Sylvie Verheyde en 1997 dans Un frère, elle inspire depuis la réalisatrice : Princesses en 2000, Stella en 2008 et Confessions d’un enfant du siècle en 2011 avec Pete Doherty et Charlotte Gainsbourg comme partenaires de jeu. Maïwenn et son incroyable Bal des actrices lui donnent l’opportunité d’interpréter son propre rôle en 2009, rejoignant ainsi le « crew Joey Starr » qu’elle retrouvera peu après dans le très acclamé Polisse. Sans fioritures ni faux-semblants, Karole Rocher porte le cuir et manie le flingue mieux que personne. Femme de conviction, animée par une sensibilité à vif, dont l’humour grinçant et le franc-parler laissent s’échapper une certaine pudeur d’âme, l’actrice se distingue par une sensualité hors du commun. Parfois crue, elle assume et cultive ses attitudes masculines. Un sex-appeal féroce qui confère à cette insoumise le charisme qu’on lui connaît. Parcours d’un électron libre dont la place est assurée dans le cinéma français. par Susie Vanacker


Assise sur le large canapé de son sublime salon lumineux, un regard sur le molosse qui trône au milieu de la pièce, Karole nous accueille dans son appartement haussmannien où elle vient juste d’emménager. Egale à elle-même, elle se prend au jeu de nos questions en toute simplicité. ADN d’une audacieuse. Comment le cinéma est-il arrivé dans ta vie ? « Quand j’étais enfant je voulais juste être libre. C’était mon idée-fixe. Puis, des rencontres m’ont amenée au cinéma. Tout a commencé lorsque Gigi LePage a pris une photo de moi lors d’un casting sauvage qu’elle effectuait pour Olivier Dahan. La photo a fait partie de sa sélection. Ma copine Tamara Faniot, qui été tout à fait par hasard son assistante à ce moment-là, a attiré son attention sur mon profil. Voilà comment je suis arrivée sur le clip Faut qu’j’travaille de Princess Erika, et que j’ai eu le rôle réalisé par Olivier. Au départ j’étais un peu réticente car je ne me sentais pas réellement actrice, mais j’ai accepté. C’est ainsi que tout à commencé. » Comment définis-tu ton intérieur idéal ? « Confortable et chaleureux. Je ne m’imagine pas sans mon entourage : mes enfants, mes amis. J’adore aussi la musique, donc il y en a très souvent chez moi. » Quelle musique te parle-t-elle le plus ? « J’adore le hip-hop, la soul et le dancehall. » Quel est ton lieu de dépaysement favori ? « Vezzanie en Corse dont une partie de ma famille est originaire. »

Un parfum qui te représente ? « Ambre Sultan de Serge Lutens. » Un secret de beauté ? « Je n’en ai pas vraiment, mais je me démaquille avec les produits Bioderma. » Un bijoux ? « J’adore les bijoux Abraxas et toutes leurs têtes de mort, ainsi que ceux de Cartier. J’aime beaucoup les 3 anneaux classiques mais intemporels ; leurs montres sont également sublimes. »

“J’AIMERAIS FAIRE EN SORTE QUE LES GENS APPRENNENT À REGARDER AUTOUR D’EUX, À PRENDRE CONSCIENCE RÉELLEMENT DES AUTRES."

Tes adresses de prédilection ? « Chez Janou - 2, rue Roger Verlomme dans le 3e - un super restaurant aux spécialités provençales. J’adore la directrice Nathalie et leur carte de Pastis où sont proposés plus de 80 pastis différents. Et aussi Le Montana chez mon ami JeanYves Le Fur. » L’accessoire dont tu ne te sépares jamais ? « Mon Iphone. » Ta tenue préférée ? « Mes jean’s Diesel, mes talons Louboutin et Yves Saint Laurent ; et également mes baskets Adidas. Je suis très baskets. »

Un hôtel ? « J’aime beaucoup le Cour des Loges à Lyon. » Un moment privilégié ? « C’est toujours avec mes enfants et mes proches. » Quel est ton plat préféré ? « J’adore le mafé que fait mon fils de cœur. » Quels sont les auteurs que tu aimes lire ? « J’adore Alice Miller, James Ellroy et Antonin Artaud. » Tes films cultes ? « Biutiful d’Alejandro González Iñárritu avec Javier Bardem, Fish Tank réalisé par Andrea Arnold, This Is England par Shane Meadows, et Année bissextile (Año bisiesto), un film mexicain réalisé par Michael Rowe sorti en 2010. »

Les réalisateurs que tu admires ? « Sylvie Verheyde avec qui je tourne. J’adore Scorsese, Clint Eastwood et Alejandro González Iñárritu. » Si tu avais le pouvoir de changer les choses ? « J’aimerais faire en sorte que les gens apprennent à regarder autour d’eux, à prendre conscience réellement des autres. » Un rêve, un souhait ? «Voir mes enfants s’épanouir et continuer à faire ce que j’aime. Toujours conserver ce sentiment de liberté.» Propos recueillis par Myriam Afia


Expositions //

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John Chamberlain Lord Suckfist, 1989 Acier inoxydable, chromé peint 212.7 × 144.8 × 142.2 cm © 2011 John Chamberlain / Artists Rights Society (ARS), New York Photo : avec l’aimable permission de The Pace Gallery

John Chamberlain : Choices Le Solomon R. Guggenheim Museum présente une exposition consacrée à l’américain John Chamberlain, artiste particulièrement soutenu par la formation Guggenheim depuis 1966, date à laquelle il fut récompensé par deux prix de la fondation. John Chamberlain est un ancien de la marine américaine, reconverti en plasticien contemporain dont le travail est caractérisé par de monumentales sculptures faites de morceaux de ferraille de voiture. L’exposition retranscrit la recherche inlassable de l’esthète dans son travail de construction. Il est l’un des artistes les plus importants de son époque, et même si John Chamberlain est connu avant tout pour son art de la sculpture, il s’est aussi attaché à expérimenter la peinture avec des œuvres très géométriques peintes à la bombe pour rappeler la carrosserie automobile. En passant par les œuvres significatives des différentes périodes de son travail, Choices présente une centaine de travaux représentant les changements de direction de l’artiste ; de l’utilisation de tiges de fer soudées monochromatiques aux premières créations de feuilles de métal aux dimensions impressionnantes. Toutes ses œuvres sont construites selon la même idée fixe : le concept suivant lequel l’assemblage de nombreuses matières entre elles permet de faire ressortir une esthétique différente, méconnue. L’œuvre de John Chamberlain a souvent été comparée à celle d’un Français très connu : César et ses compressions devenues célèbres. Tous deux ont été des artistes marquants des années 50, où l’art de l’assemblage avec Chamberlain, jusqu’à la compression avec César, en étaient à leur apogée. Beaucoup voient dans cette forme d’expression une critique de la société de consommation, avec les voitures compressées, déchiquetées puis recollées de John Chamberlain. Ce dernier s’est pourtant toujours défendu d’un message politique quel qu’il soit, préférant y voir une idée plus poétique. Il a décrit son choix pour les carcasses de voiture par leur intérêt formel, en raison de leur facilité de transformation. L’artiste travaillant selon l’inspiration du moment, sans dessins ni plans préalables, a préféré laisser la matière s’exprimer. John Chamberlain, Choices au Musée Guggenheim de New York

Laetitia Casta dans les yeux de Dominique Issermann Dominique Issermann est une photographe de mode et de publicité. Pendant trois jours, elle a suivi Laetitia Casta à Vals, dans les thermes construits par Peter Zumthor, en Suisse. L’exposition organisée par la Maison Européenne de la Photographie nous présente un travail à l’intensité remarquable, un pas de deux entre une photographe et un top model, une relation entre deux femmes au-delà de l’intime. Ce projet s’inscrit dans la continuité du livre que la photographe a publié en 1987 sur Anne Rohart. Cette monographie de trente-deux photographies est le fruit de la rencontre entre trois âmes : celle de la photographe, celle du modèle et celle de l’architecte. On y découvre des instants profonds, où Laetitia Casta n’est pas toujours au premier plan de la photographie en raison des lieux d’exceptions dans lesquels la série a été réalisée. Ce travail est le dernier conçu par Dominique Issermann en argentique. Le corps et la nudité prennent ici toutes leurs dimensions grâce à la chorégraphie créée par l’œil de l’experte. Les photographies s’inscrivent dans une image définitive emplie d’émotion, comme si le temps était resté suspendu à ces instants précis d’abandon et d’émotion. Si Dominique Issermann s’est forgée un nom dans la photographie de mode et de publicité, c’est aussi une portraitiste de talent. C’est une figure emblématique qui a toujours construit ses photographies autour de trois valeurs essentielles : le naturel, la spontanéité et l’authenticité. Une recette qui a longtemps fait ses preuves aux côtés de Sonia Rykiel notamment, avec qui elle a travaillé durant une dizaine d’années. C’est d’ailleurs cette collaboration qui lui a valu une reconnaissance importante et qui a incité Chanel, Dior, Saint Laurent, à la solliciter. Récemment décorée « Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres et de l’Ordre du Mérite » dans la catégorie photographie de mode pour l’ensemble de son œuvre, Dominique Issermann force le respect. Pour prolonger l’exposition, un livre lui faisant écho sort en janvier 2012 aux éditions Xavier Barral. Dominique Issermann, Laetitia Casta à la Maison Européenne de la Photographie du 17 janvier au 25 mars 2012 Maison Européenne de la Photographie : 5/7 rue de Fourcy, Paris IVe


Eko Nugroho : Pour être honnête, je ne choisis pas délibérément d’être politique ou d’adopter un message politique dans mon travail.

Azzedine Alaïa été/automne 2003 Photo : Robert Kot

Azzedine Alaïa in de 21e eeuw Le Groninger Museum aux Pays Bas rend hommage au couturier tunisien Azzedine Alaïa. Cette exposition a pour but de mettre en images l’évolution artistique du créateur durant le 21e siècle. L’occasion de découvrir ou redécouvrir les dernières collections d’Azzedine Alaïa. à l’initiative de Mark Wilson, l’un des conservateurs du musée, 10 ans de travail en tout seront exposés. Pour accompagner l’exposition, un essai d’Annie Cohen-Solal, célèbre biographe de Sartre, Castelli… et Alaïa bien sûr, sera publié. Ce n’est qu’en 1980 que le créateur a lancé sa marque, pourtant sa renommée n’était déjà plus à faire. En effet, Azzedine Alaïa avait déjà travaillé avec Dior, Laroche, Mugler et enfin Jourdan, avant de défiler sur les podiums avec sa propre griffe. Pendant plus de 20 ans, nombreuses sont les femmes qui veulent s’habiller chez lui alors que la presse et les professionnels de la mode vont mettre dix ans de plus à réellement se pencher sur son travail. Admirez-vous sa robe zippée, dans laquelle la fermeture éclair, tournant autour du corps de la femme, l’enserre dans une spirale magique ? scande Annie Cohen-Solal en référence à la robe noire zippée qu’il a créée pour Arletty. Azzedine Alaïa est souvent comparé à un sculpteur, qui est sa formation de base. Ce n’est pas sur des feuilles de papier qu’il crée ses modèles, c’est dans la coupe. C’est d’ailleurs son art de la découpe qui fait de lui un créateur tant admiré. Les robes semblent être cousues sur les corps, comme une seconde peau. Alors comment fait ce petit homme toujours vêtu de noir pour imaginer de tels modèles ? Son inspiration, il la trouve dans ce qui l’entoure, il est avant tout un grand admirateur, explorateur, contemplateur. Il parcourt les rues, regarde de nombreux films et ce sont de ses perceptions que se créent ses modèles. Peu importe les tendances, cet homme a toujours préféré fonctionner selon son calendrier et non celui des défilés. C’est pour tout ce travail qui reste parfois encore méconnu, que le musée a souhaité rendre un hommage au créateur avec cette rétrospective. L’objectif est ici de démontrer qu’Azzedine Alaïa est autant un homme du 21e siècle qu’il l’était du siècle précédent et qu’il le sera encore. On comprend vite pourquoi les femmes continuent de vouloir s’habiller chez lui. Une relation aussi particulière s’entretient.

Eko Nugroho investit le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris avec son exposition Témoin Hybride. Personnage effrayant de la vie quotidienne, son « témoin hybride » est mi-homme, micréature. Même si l’artiste dément faire de l’art engagé, son œuvre est une peinture de la vie réelle de ceux qu’il croise. Particulièrement centrée sur les adolescents, ces derniers portent ici un regard inquiet et ironique sur le monde qui les entoure. Pour s’exprimer Eko Nugroho utilise tous les moyens possibles : peintures, installations, sculptures, vidéos… Chaque exposition est retranscrite comme la description d’une journée basique qu’il a pu vivre dans différents pays. Pour l’occasion, il a notamment recouvert chaque espace du musée, du sol au plafond, d’une vingtaine de toiles. Ces dernières ont été réalisées lors de son séjour à Paris. Elles sont composées d’imposantes broderies qui ne laissent pas indifférent. L’exposition présente aussi des sculptures représentant des personnages tout droit issus de la science-fiction, ainsi qu’un film d’animation aussi ludique qu’effrayant. L’artiste Eko Nugroho a sillonné les rues de Paris comme celles de Yogyakarta, la capitale culturelle de Java, où il vit. Il donne donc une dimension très urbaine à ses œuvres. Son travail est ancré dans la rue, il s’imprègne des ambiances, des jeux des passants qu’il croise sur son chemin. Il prend en photo tout ce qu’il voit et qu’il analyse par la suite dans ses œuvres. Tous les moyens sont bons pour traduire les mixités entre Indonésie et Occident, mais aussi le monde qui l’entoure et ses réflexions intimes. Eko Nugroho est l’artiste résidant de la fondation SAM Art Projects pour la promotion d’artistes contemporains, jusqu’au printemps 2012 où il laissera la place à Fernando Ortega. Musee d’Art Moderne de la ville de Paris Eko Nugroho, Témoin Hybride, jusqu’au 21 mars 2012 11 avenue du Président Wilson, Paris XVIe

Azzedine Alaïa au 21e siècle : Groninger Museum, du 11 décembre 2011 au 06 mai 2012. Museumeiland 1, Groningen, Pays-Bas

par Camille Lartigue


New face //

A

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Alima Fofana

"Garçon manqué, femme en devenir " TAILLE 177 – POITRINE 80 – TAILLE 60 – HANCHES 88


Nom : Alima Fofana Agence : Women Management Paris Troquer son look de garçonne pour des talons hauts c’est le choix qu’a fait Alima Fofana, New face représentée par l’agence Women Paris qui s’est faite remarquée lors du dernier défilé Alena Akhmadullina. Du haut de ses 99 cm de jambes, cette jeune femme au caractère explosif ne manque pas de nous rappeler qu’un « mannequin qui se respecte doit porter des talons ! » même si pour Alima c’est au prix de ses premières amours que sont les célèbres baskets Jordan. Ce diamant brut venu de Côte d’Ivoire investit les podiums depuis maintenant deux ans, alors qu’elle se destinait à une toute autre carrière. Notre jeune femme de vingt ans voulait devenir sage-femme et rien d’autre. Elle souhaitait jouer au basket, porter ses shorts larges et s’investir dans le domaine médical. Le destin en a décidé autrement pour Mademoiselle Fofana ; rattrapée par le mannequinat à de nombreuses reprises jusqu’à être hissée au rang de professionnelle, en témoigne ses parutions dans les pages de L’Officiel Ukraine, Vogue Gioiello, Elle ou encore Viktor Mag. Lors de son premier défilé, Alima marche pour Vivienne Westwood. En backstage, fébrile, elle n’ose pas encore réaliser sa chance, paralysée par la peur de tomber au moment de son passage. Pour se concentrer, elle choisit d’écouter The King of Pop et s’enferme dans sa bulle. Défi réussi, carrière lancée ! Son plus grand rêve : défiler pour Christian Dior ou Jean-Paul Gaultier. Ainsi, portée par le moral d’acier que le sport lui a forgé, Alima se prépare telle une athlète pour les fashion weeks de ce début d’année 2012, Crew Love de Drake feat. The Weekend dans les oreilles.

© Kasia Baczulis & Remi Kozdra

par Anne-Laure Bertiau


Zoom //

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L’INTEMPORELLE VESTE EN TWEED


31 rue cambon

En vogue depuis 1954 et symbole de liberté, la cultissime veste Chanel rendue célèbre par la singularité de sa coupe et de sa matière revient en force à chaque saison, immortalisant l’élégance si parisienne de la maison. Loin de sa première apparition, le modèle reste pourtant la « it-pièce » de toute garde robe qui se veut raffinée. Lorsque Gabrielle Chanel crée son célèbre tailleur en tweed, il se compose d’une jupe sous le genou, d’une veste à quatre poches fermée par des boutons-bijoux et ornée d’une ganse de couleur contrastée. L’accent est mis sur la recherche d’une silhouette moderne, propice à la souplesse et au confort. Décliné à l’infini, le mythique duo noir et blanc séduit années après années les femmes de ce monde, de Romy Schneider à Jeanne Moreau, Jackie Kennedy ou encore Inès de la Fressange. L’ensemble favori de Mademoiselle devient alors incarnation du chic à la française. « La mode se démode, le style jamais », répétait inlassablement Coco Chanel. La veste en tweed s’inscrit parfaitement dans cette logique. Elle se renouvelle à chaque collection tout en pérennisant un style : l’allure, la liberté et la simplicité. Tiphaine Beaurpère, coordinatrice mode chez Nelly Rodi*, prestigieuse agence de style, revient sur la symbolique attachée à ce vêtement. Elle explique : « Gabrielle Chanel voulait libérer le corps de la femme avec des codes masculins/féminins. D’où la ligne droite de la veste, l’absence de col, un bord à bord et la présence de galons. » Matérialisation du raffinement intemporel de la maison Chanel, le tweed devient un atout clé pour s’affirmer. Cet emblème d’une féminité libérée accompagne entre autres Simone Veil en 1974 lors de son

Défilé haute-couture printemps-été 2008

célèbre combat pour la légalisation de l’avortement. Tiphaine Beaurpère observe également une modélisation récurrente de la veste. « Le tweed est une matière noble qui offre des possibilités multiples, que ce soit au niveau des couleurs, du touché, des broderies et des poignets » analyset-elle. Cette figure du style Chanel s’adapte aux goûts de chacun pour devenir unique. C’est ainsi que l’actrice britannique Emma Watson opte pour une veste de couleur beige au motif fleuri, tandis que l’animatrice Alexa Chung dévoile un modèle avec des trous façon grunge. « Un twist du code bourgeois avec une note décalée pour un porté plus casual », commente notre intervenante. Karl Lagerfeld a su donner à la veste en tweed un nouveau souffle, lui offrant un visage différent à chaque défilé, toujours en accord avec son temps. De sa version décontractée associée à un jean et une marinière en 1985, au modèle en fausse fourrure aux ganses apparentes de l’hiver 1994, en passant par le tissu éponge de l’été 1992, ou encore la création de ganses détournées en scoubidou, Karl Lagerfeld a fait de cette référence l’objet de tous nos fantasmes. La sculpture de 20 mètres de haut à l’image de la veste, qui surplombait le podium du défilé Chanel Haute Couture printempsété 2008, porta la convoitise à son apogée. Forte de son succès, la veste Chanel inspire évidemment les créateurs. Yves Saint Laurent l’avait reprise à travers une masculinité plus poussée. D’après Tiphaine Beaurpère, Balmain et Isabel Marant sont les seules marques qui réussissent actuellement le renouvellement du tweed, grâce à leur interprétation du classique façon perfecto et blouson court zippé. Des exceptions, selon la spécialiste, car si nombreux sont ceux inspirés par la griffe Chanel, elle reste de loin remarquable au premier coup d’œil.

* Nelly Rodi, 28 avenue de Saint-Ouen, 75018 Paris 01 42 93 04 06, infos@nellyrodi.com

par Juliette Dekeyser


ALCÔVE Photographe // Urivaldo Lopes

Réalisation // Christian Biyiha StyliSTE // Madlein Ritch AssistantE styliSTE // Ilona Glapa Assistant Lumière // Thomas Clodine-Florent Make-Up // Laure Dansou using M.A.C COSMETICS AssistantE make-up // Emilie Peltier COIFFURE // Gaspard @ B-Agency Paris Model // Louisa Bianchin @ viva model RETOUCHEUR // Damien Boschi


Robe brodée de plumes et or Valentino Couture // Collier De Lillo haute couture Karry’O // Manchette Karry’O // Collier en perles porté en bracelet Karry’O //



Robe bustier longue en tulle rebrodée de sequins Giorgio Armani // Chapeau vintage Ancienne Mode - Brigitte Campagne // Collier De Lillo haute couture Karry’O // Manchette en métal dorée Karry’O // Montre manchette Volute en or blanc sertie de diamants Chanel Joaillerie // Manchette Karry’O // Bague en métal argenté Jonas Bowman // Escarpins Very Mix en strass dorés Christian Louboutin



Robe longue entièrement brodée de paillettes pêche Elie Saab // Sautoir baroque en or rose, saphir, pierres fines, perles et diamants Chanel Joaillerie // Manchette Karry’O // Bague en métal argenté Jonas Bowman



Robe longue brodée or Valentino Couture // Gants en cuir et soie noirs Fifi Chachnil // Casque en strass argentés Odette Bombardier // Minerve cuivrée Phyléa // Collier en perles Karry’o // Manchette vintage Karry’O // Bague en métal argenté Jonas Bowman //



Tailleur deux pièces, mélange de dentelle brodée Elie Saab Haute Couture // Gants vintages Ancienne Mode - Brigitte Campagne // Collier Camélia en or blanc serti de diamants Chanel Joaillerie // Manchette Karry’O // Bague Exquises confidences en or jaune sertie de diamants et d’une améthyste cabochon Boucheron //


Jupe et top noir en croco verni Azzedine Alaia Couture // Chapeau vintage Ancienne Mode - Brigitte Campagne // Gants rouges Fifi Chachnil // Collier en perles avec un cœur rose et pierres semi-précieuses Giorgio Armani // Manchette Karry’O // Bague en argent massif Jonas Bowman


Robe entièrement strassée Nina Naustdal // Chapeau vintage Ancienne Mode - Brigitte Campagne // Manchette vintage Karry’O // Bracelet en métal doré Giorgio Armani // Bague Exquises confidences en or jaune sertie de diamants et d’une améthyste cabochon Boucheron //


Robe bustier Day and night en organza, dentelle et tulle, rebrodĂŠe de cristaux Worth Paris // Sautoir CamĂŠlia en or blanc serti de diamants et perles Chanel Joaillerie // Sautoir Baroque en or rose, saphirs, pierres fines, perles et diamants Chanel Joaillerie // Manchette Soleil Baroque en or blanc serti de diamants et saphirs Chanel Joaillerie // Manchette Ultra en or blanc et cĂŠramique noire, sertie de diamants Chanel Joaillerie // Bague en argent massif Jonas Bowman


Robe en velours perforé Azzedine Alaia // Veste en lapin avec strass Giorgio Armani // Minerve cuivrée Phyléa // Sautoir Camélia en or blanc serti de diamants et de perles Chanel Joaillerie // Collier en perles porté sur la tête Karry’O // Manchette Karry’O // Bracelet Karry’O // Bracelet en cuivre avec pierres roses Giorgio Armani //


Manteau en velours Giorgio Armani // Bas Dim // Résille en maille Odette Bombardier // Short Azzedine Alaia // Collier Louise en or jaune et blanc, serti de diamants et d’émeraudes Boucheron // Bague Exquises confidences en or jaune sertie de diamants et d’une améthyste cabochon Boucheron //


Robe brodée de sequins et de plumes Jantaminiau // Serre-tête fleurs avec un filet noir Longvy // Gants en cuir et soie Fifi Chachnil // Manchette Soleil Baroque en or blanc sertie de diamants et de saphirs Chanel Joaillerie // Collier en perles avec un cœur rose et pierres semiprécieuses Giorgio Armani //


SORTILèGES PHOTOGRAPHES // Thierno Sy & Raphaël Delorme

RéALISATION // Christian Biyiha STYLIste // Madlein Ritch ASSISTANTES // Ilona Glapa, Safia Mustapha Make-up // Megumi Itano COIFFURE // Tomoko Sato Manucure // Akari Sugino Model // Anne-Sophie Monrad @ Modelwerk


Manteau en crêpe noir Giorgio Armani // Culotte en satin et stretch Cadolle // Porte-jarretelles Fifi Chachnil // Soutiengorge en satin de soie Fifi Chachnil // Bas Dim // Serre-taille Cadolle // Torque en métal doré Hélène Zubeldia // Manchette en métal doré Hélène Zubeldia // Manchette en métal doré et fleur de cristaux Hélène Zubeldia // Coiffe vintage //


Top en crêpe blanc et lien en cuir Jean-Paul Gaultier // Collier en métal Phyléa // Coiffe vintage // Culotte en dentelle et stretch Cadolle // Bague en argent massif Jonas Bowman // Pendentif Chevron en argent massif tressé David Yurman //


Combinaison Babyloo en dentelle Fifi Chachnil // Chapeau Lux aeterna for Phyléa // Culotte en satin et strech Cadolle // Ceinture en cuir Phyléa // Cuissardes noires Metamorph’Ose // Griffes en métal Metamorph’Ose // Bracelets en métal doré Caroline Baggi // Manchette en métal doré avec pierre ovale bleue et verte Isabelle Michel // Croix dorée Phyléa // Pendentif Chevron en argent et diamants noirs David Yurman //


Chemise en coton Azzedine Alaïa // Filet en maille Odette Bombardier // Croix en bois peinte Phyléa // Pendentif Chevron en argent massif tressé David Yurman // Bague Haïti en or blanc et rose sertie de diamants bruns et blancs, de saphirs oranges, violets et noirs et de rubis Boucheron // Croix dorée Phyléa //



Cape en cuir Caroline Seikaly // Body en dentelle Bordelle chez Mise en Cage // Voile en dentelle Ancienne Mode - Brigitte Campagne // Masque Lux aeterna Phyléa // Bague Haïti en or blanc et rose sertie de diamants bruns et blancs, de saphirs oranges, violets et noirs et de rubis Boucheron // Sautoir en métal doré Karry’O //



Top gauffré Issey Miyake // Jupe en stretch et dentelle Cadolle // Ceinture en cuir Azedine Alaïa // Collier en métal Phyléa // Main en métal Phyléa // Manchette en laiton Pamela Love chez Colette // Pendentif Chevron en argent et diamants noirs David Yurman // Bague Haïti en or blanc et rose sertie de diamants bruns et blancs, de saphirs oranges, violets et noirs et de rubis Boucheron //


Body bustier à petits plis en satin et bandes de cuir Arzu Kaprol // Cape en dentelle Ancienne Mode - Brigitte Campagne // Bas Dim // Pendentif en métal doré avec chaîne en métal argenté Isabelle Michel // Bague en argent massif Jonas Bowman // Boucles d’oreilles en métal doré Hélène Zubeldia // Bracelets en métal doré Caroline Baggi //


Robe Orphée en rafia bleu nuit Azzedine Alaïa // Ceinture large en suède Azzedine Alaïa // Porte-jarretelles en satin de soie Fifi Chachnil // Bas Dim // Pendentif en métal doré avec chaîne en métal argenté Isabelle Michel // Bracelets en métal doré Caroline Baggi // Manchette fine en métal doré Hélène Zubeldia // Boucles d’oreilles en métal doré Hélène Zubeldia // Croix dorée Phyléa // Bague en argent massif Jonas Bowman // Escarpins Daffodile avec strass dorés Christian Louboutin //


Robe en jersey de polyester noir David Koma chez Colette // Chapeau Lux aeterna for Phyléa // Griffes en inox noir et métal Odette Bombardier // Manchette en laiton Pamela Love chez Colette // Sautoir en métal doré Karry’O // Bague Haïti en or blanc et rose sertie de diamants bruns et blancs, de saphirs oranges, violets et noirs et de rubis Boucheron //


Pantalon en soie avec pans sur les côtés Xuan-Thu Nguyen // Soutien-gorge en tulle et plumetis Cadolle // Chapeau vintage Ancienne Mode - Brigitte Campagne // Torque en métal argenté Karry’O // Manchette en laiton Pamela Love chez Colette // Bracelets en métal doré Caroline Baggi // Bague Haïti en or blanc et rose sertie de diamants bruns et blancs, de saphirs Hélène Zubeldia // Boucles d’oreilles en métal doré Hélène Zubeldia // Griffes en métal Metamorph’Ose //



Top en crêpe blanc et lien en cuir Jean-Paul Gaultier // Collier en métal Phyléa // Coiffe vintage // Culotte en dentelle et stretch Cadolle // Bague en argent massif Jonas Bowman // Pendentif Chevron en argent massif tressé David Yurman // Boots à plateau en cuir stretch noir Giuseppe Zanotti //


Voile en dentelle Ancienne Mode - Brigitte Campagne // Sautoir en métal doré Karry’O // Pendentif Chevron en argent et diamants noirs David Yurman // Griffes en métal Metamorph’ose // Boucles d’oreilles en métal doré Hélène Zubeldia // Boots à plateau en veau velours noir avec jabot de soie Giuseppe Zanotti //


Drôle de DANSE PHOTOGRAPHE // PIERRE DAL CORSO

Réalisation // Christian Biyiha Styliste // Ilona Glapa ASSISTANTE // Safia Mustapha Assistant photo // Adeline Gauvain Make-up // Corinne Gues @ B Agency COIFFURE // David Martinez @ Sybille Kleber Agency Manucure // Kamel @ B Agency Model // Laura Blokhina @ Nathalie NOS REMERCIEMENTS à PIN UP STUDIO, PARIS


Body en dentelle Bordelle chez Mise en Cage // Jupe en gazar rouge Alexandre Vauthier // Gants en cuir et soie Fifi Chachnil // Sautoir en métal doré Karry’O // Boucles d’oreilles en métal doré Hélène Zubeldia // Boots à plateau en veau velours noir avec jabot de soie Giuseppe Zanotti //


Veste cintrée en crêpe noire et satin Julien Fournié Couture // Bas Dim // Guêpière Bordelle chez Mise en Cage // Soutien-gorge en tulle Cadolle // Minerve cuivrée Phyléa // Bracelets en métal Hélène Zubeldia // Manchette en métal doré Hélène Zubeldia // Boots Christian Louboutin pour Alexandre Vauthier //


Combinaison en soie noire rebrodée de perles Giorgio Armani // Boléro épaulé en métal Alexandre Vauthier // Bacelet Karry’O // Manchette fine en métal doré Héléne Zubeldia // Bague en argent massif Jonas Bowman //


Robe bustier en cuir plissé et bouilloné noir Arzu Kaprol // Bras d'armure Phyléa // Gant en cuir et soie Fifi Chachnil // Bracelet en métal doré Giorgio Armani // Manchette fine en métal doré Hélène Zubeldia // Boots à plateau en veau velours noir avec jabot de soie Giuseppe Zanotti //


Top col roulé en dentelle gris clair Emanuel Ungaro // Porno chic en tulle Cadolle // Jupe en cuir noir plissé Marco de Vicenzo // Manchette en métal doré et fleur de cristaux Hélène Zubeldia // Manchette en métal doré avec pierre ovale bleue et verte Isabelle Michel // Pendentif en métal doré avec chaîne en métal argenté Isabelle Michel // Boots en veau velours noir Giuseppe Zanotti //


Mini-robe en dentelle noire rebrodée de fleurs et perles Emanuel Ungaro // Culotte en stretch Cadolle // Torque en métal doré Hélène Zubeldia // Manchette fine en métal doré Hélène Zubeldia // Bagues en argent massif Jonas Bowman //



Body Ă franges rose Made by Niki chez Mise en Cage // Pendentif en argent et cristal de roche et bague en argent Jonas Bowman //


Robe en mousseline de soie marron et paillettes or Jantaminiau // Serre-taille Cadolle // Culotte haute Bordelle chez Mise en Cage // Torque en métal doré Hélène Zubeldia // Boucles d’oreilles en métal doré Hélène Zubeldia // Boots à plateau en cuir sretch noir Giuseppe Zanotti //


Robe en dentelle pailletée noire Julien Fournié Couture // Culotte haute Bordelle chez Mise en Cage // Mitaines vintage // Bracelets en argent, vermeil et cuir Jonas Bowman // Torque en métal argenté Karry’O //


Body en dentelle noire Bordelle chez Mise en cage // Veste en plumes roses Giorgio Armani // Porte-jarretelles en satin de soie Fifi Chachnil // Bas Dim // Boots en veau velours noir et paillettes Giuseppe Zanotti //


Mini-robe en dentelle et soie Emanuel Ungaro // Serretaille Cadolle // Chapeau Ă pointes Odette Bombardier // Mitaines vintage // Bracelet en cuir vintage // Bracelets en mĂŠtal dorĂŠ Caroline Baggi //


Escarpins Very mix en cuir et strass dorés, pavés de clous Christian Louboutin //


Robe en soie brodée de cristaux Swarovsky Ghadah Paris // Torque en métal doré Hélène Zubeldia // Boucles d’oreilles en métal doré Hélène Zubeldia //



Créateur d’ailleurs //

y 90

iqing Yin ou le vêtement comme exutoire

à tout juste 26 ans, Yiqing Yin est sans aucun doute l’une des créatrices les plus douées de sa génération. Née en Chine, elle est âgée de seulement 4 ans lorsque les événements de Tian’anmen l’obligent à quitter le pays suite aux positions de son père à l’encontre du régime chinois. Déracinée, la création devient son refuge et le vêtement son mode d’expression. Elle se retrouve à Paris et s’inscrit à l’ENAD (Ecole Nationale des Arts Décoratifs) afin d’y étudier l’art de la confection qui la passionne tant. Dotée d’une incroyable capacité d’adaptation, elle obtient son diplôme en septembre 2009. Sa personnalité affirmée lui permet de transformer ses blessures d’enfance en vecteur de créativité. Ses vêtements sont pensés comme une armure. Elle les définit d’ailleurs elle-même comme des « armures molles » fluides et légères où les vides ont autant d’importance que les pleins. Ses créations ont la capacité de protéger et de renforcer tout en laissant une liberté totale aux mouvements du corps, comme une seconde peau. C’est pourquoi le corps est son unique support, autour duquel elle sculpte, harmonise, joue avec les volumes. La soie, sous toutes ses formes, est sa matière de prédilection ; gaze de soie, mousseline de soie, voile de soie, mélangée à du coton, de la laine, tulle de soie, jersey de soie… fluidité étant son mot d’ordre. Avec une enfance aussi bouleversée le nom Exil pour sa première collection lui vient comme une évidence. Celle-ci sera présentée devant le jury du Grand Prix de la Création de la ville de Paris en 2010 qui remarque immédiatement dans le travail de ce nouveau visage une approche différente de la couture, une audace même, qui se doit d’être récompensée. Yiqing Yin obtient ainsi le Premier Prix. Puisqu’elle souhaite faire de ses créations une seconde peau, vient alors une collaboration avec Givaudan, leader mondial de l’industrie des arômes et de la parfumerie, qui donnera naissance à la fragrance Yiqing Yin baptisée Exil par son concepteur Guillaume Flavini, en rappel à la première collection de la jeune femme. L’odeur étant l’essence intrinsèque de la peau, quoi de plus naturel pour la créatrice que d’associer son nom à un parfum. « Il commence sur une touche très fraiche de bergamote, qui devient un parfum au cœur très boisé, avec une touche un peu masculine qui reste sur la peau », nous explique-t-elle. La même année, elle présente cette collection lors de la 26e édition du célèbre Festival International de la Mode de Hyères et y décroche le second prix. Sachant la très forte notoriété et l’influence du Festival, on peut pressentir un avenir plus que prometteur pour notre virtuose du vêtement. La mairie de Paris présente ensuite ses créations oniriques, mises en scène dans les vitrines du Ministère de la Culture au Théâtre National de Chaillot. Puis en février 2011, elle les expose pour quelques jours dans la prestigieuse Galerie Joyce à Paris. En mars, elle est sélectionnée aux côtés de huit valeurs montantes de la couture parisienne par le magazine Vogue. Elle présente les pièces les plus emblématiques de sa collection Dreamer au Bar Vogue à l’Hôtel de Crillon, à l’occasion du Petit Salon des Jeunes Créateurs. Cette même année, l’ANDAM (Association Nationale pour le Développement des Arts de la Mode) décerne pour la première fois un deuxième prix, avec une bourse de 60 000 euros, qui reviendra à la jeune prodige. Elle présente du 13 septembre au 1er octobre 2011 sa dernière collection sous le nom de Ouvrir Vénus aux Galeries Lafayette, qui sera ensuite mise en lumière à la galerie Joyce de Hong Kong. Hommage à la beauté substantielle, la créatrice se défait de toutes ses couches pour entrer au cœur même de son art. Inspirée par le caractère hybride des minéraux associés à l’organza, à la fourrure et à la soie, elle propose une collection quasi-organique.


© Shoji Fujii

YIQING

YIN

Le 10 novembre dernier, Yiqing Yin a l’immense joie d’apprendre la décision du Comité de Direction de la Chambre syndicale de la Haute Couture. Elle reçoit le privilège d’être « membre invité » lors de la tant attendue semaine de la Haute Couture de janvier 2012 et aura donc le plaisir de défiler aux côtés des plus illustres maisons ; quoi de plus belle récompense qu’une invitation d’honneur dans ce calendrier si convoité.

par LILOMOD


Beauté // Bio

92

UNE INVITATION AU VOYAGE SUR FOND DE "GREEN TOUCH " :

RENCONTRE AVEC DES COSMÉTIQUES À FIÈRE ALLURE


Comment utiliser les cosmétiques sans nuire à la planète ? La question est légitime à l’heure de la prise de conscience générale de notre impact sur l’environnement. Mais si flotte au-dessus de nos têtes un vent écolo, cela ne nous rend pas moins sensibles à notre apparence. Un teint flatteur, un cheveu plein d’allégresse, quel bonheur ! Le plaisir n’est-il pas inhérent au marché du bien-être ? Alors comment se faire du bien sans culpabiliser ? Une dichotomie que semble avoir résolu la cosmétique bio. Oui, le droit de s’hydrater, de s’oindre le corps, tout en respectant la nature et les Hommes. Ce n’est plus incompatible. Un mariage gagnant qui séduit et dynamise le marché du cosmétique. Se faire plaisir sans craindre le courroux et les tumultes de dame nature c’est maintenant possible ; deux enseignes nous le prouvent. La marque cosmétique Karawan-authentic fondée en 2004 par Christine Delpal et Marc Carbonare, ethnologue et photographe, en est un exemple éloquent. Suite à de nombreux voyages riches en rencontres, Karawan-authentic devient pour eux une évidence. Karawan résonne dans notre imaginaire et nous transporte sur la route mythique de la soie où Gaïa, mère universelle, fertile et généreuse offrait des trésors inattendus. Le parcours précieux revit ici dans un univers où se cristallise le plaisir des odeurs et des textures. Les fondateurs mettent en exergue les rituels de beauté du monde oriental avec comme leitmotiv de rendre le monde cosmétique éco-responsable et source de bonheur. Christine Delbal et Marc Carbonare partent du postulat que seule une démarche éco-citoyenne, qui privilégie le respect en écartant les substances polémiques, valorisant les artisanats locaux qui savent travailler la matière originelle tels des orfèvres, permet d’atteindre la juste mesure entre l’évasion des sens et la préservation de notre monde. Dans la pure tradition orientale, Karawan-authentic propose ainsi une gamme 100 % naturelle et généreuse. L’orient est à l’honneur avec des soins incontournables comme l’or noir, le célèbre savon noir aux mille vertus, gommant, hydratant, purifiant ; les huiles ayurvédiques riches en acides gras, le nectar mythique des pharaons qu’est l’huile de nigelle aux bienfaits légendaires, tonifiante, purifiante et stimulante. Mais la nouveauté vient de la fusion proposée par la marque entre le savon d’Alep (connu pour ses vertus apaisantes, calmantes et réparatrices si vous êtes dermatologiquement sinistré) et des huiles essentielles de néroli, de menthe ou encore de santal. Un pari audacieux aux senteurs innovantes et insolentes pour vous ravir. à en croire le fameux adage italien, « La beauté du ciel est dans les étoiles, la beauté des femmes (et des hommes) est dans leur chevelure. » Tels des Sanson modernes, nous tenons à notre patrimoine capillaire. S’il est triste et terne tout notre être semble en être affecté. La cerne devient violente et la ride moqueuse. A l’inverse, s’il est brillant et vigoureux notre orgueil s’en trouve gonflé tel un dirigeable. Le rêve de cheveux d’or s’exauce grâce à Pascal Tribouiller, spécialiste de la coloration du cheveu, qui a travaillé pour de prestigieux salons ou encore sur les défilés Versace. Son expérience lui permet de révolutionner avec audace les codes capillaires. En effet, sa découverte du monde et ses rencontres atypiques, l’ont naturellement conduit à aborder son métier d’une manière plus ancestrale. Auprès de partenaires indiens spécialisés en médecine ayurvédique, il appréhende son travail à la manière d’un « déverrouillage cérébral ». Il développe une ligne de soins naturels sous la marque Daynà, utilisant des matériaux nobles et recyclables, suivant une éthique et une charte morale semblables à celles de Karawan-authentic. L’axe majeur de Pascal Tribouiller est de pallier au desséchement naturel du cheveu en luttant contre les agressions chimiques. Exit le cheveu de paille, on veut du Bollywood, de la brillance et de la vigueur. Une sélection de recettes ayurvédiques ont su s’adapter à l’occident, à ses colorations, ses brushings et ses fers à friser. La chevelure de Marion Cotillard, dont on se doute des nombreuses sollicitations, n’en laisse rien paraître. Son secret : le savon corps et cheveux de la gamme Daynà. Une ligne de produits qui va de la coloration végétale au henné de Shiraz, fabriquée artisanalement en Iran, aux soins hydratants tel notre coup de cœur qu’est l’huile naturelle Paris-India herbal hair oil à base de sésame et de basilic sacré d’Inde, qui n’a pas laissé non plus indifférente Maruschka Detmers. Une promesse exotique qui nous plonge délicatement au cœur des palais lointains. Réalisation : Myriam Afia et Salima Soualem

Boutiques : nopeg - 69 rue d’Argout 75002 Paris Tél. : +33 (0)1 42 33 15 54 www.nopeg.fr Printemps Haussmann (Beauty Room)- 64 bd Haussmann 75009 Paris - Tél. : +33 (0)1 42 82 67 37 www.printemps.com / La Feuille - 199 rue Berkendael 1050 Bruxelles - Tél. : +32 (0)2 343 96 00


Carte blanche //

94 CALVI ON THE ROCKS

SONGE D’UNE NUIT D’HIVER

Il en était déjà à sa troisième vodka Potocki, le visage rivé à sa Jaeger-LeCoultre, seul parmi la foule encore clairsemée du Silencio, bercé dans un décor propice à la rêverie remarquablement orchestré par David Lynch. Elle, comme à l’accoutumée, était en retard. Elle affectionnait ces apparitions tardives et savamment étudiées où son minois espiègle et désolé éradiquait chez lui toute volonté de la gronder. Il se résolut pour un nouveau drink. Un mojito au champagne ferait l’affaire. La commande effectuée, il glissa une main dans la poche intérieure de son veston pour en retirer son portefeuille, et découvrit un bracelet. Pareil à ces liens éphémères et brésiliens que l’on porte le temps d’un été. Sur le sien était inscrit « Calvi on the Rocks 2011 ». Six mois déjà qu’il lui avait fait découvrir son « Ile de Beauté ». Le souvenir de cette exaltation partagée le replongea dans l’effervescence estivale. C’était leur premier voyage. Le jeune homme avait opté pour Calvi et son fameux rendez-vous Electro-pop devenu en neuf ans un territoire incontournable et branché où, entre plages choisies et un magnifique théâtre de verdure, convergeaient une semaine durant diverses hordes sauvages de happy few venus de Paris, Londres ou Berlin. Il avait décidé de faire à nouveau le voyage. Il l’avait convaincue par ces mots : « Tu verras, c’est le paradis sur terre à seulement une heure de Paris ! À Calvi, tout n’est que beauté et lumière. Même les toits des villas s’embrasent au crépuscule. Imagine Calvi on the Rocks dans un tel décor ! Imagine une plage toute en longueur où la mer est turquoise et limpide. En ce lieu ? Plusieurs spots. Leurs noms ? Octopussy, Mara Beach, In Casa ; où des milliers de convertis, pris dans une sarabande dionysiaque, les pieds dans l’eau, tourbillonnent au son des beats orchestrés par les sorciers Ivan Smagghe, Jennifer Cardini ou Laurent Garnier. Derrière toi et en toile de fond, les montagnes rougeoyantes de la Balagne. Plus loin à l’est, le promontoire orgueilleux et superbe du phare de la Ravellata. En face, Calvi et sa citadelle ombrageuse. Plus bas encore, voilà enfin le théâtre de verdure et son cortège de fidèles qui le soir venu se massent par milliers, hypnotisés par les sonorités d’Hermann Dunn, Yuksek, Metronomy ou Bot’ox… Imagine ma chérie la douceur d’être là-bas quelques chaudes nuits d’été. Nous… » Le blackberry vibra, c’était elle. « C’est moi. J’arrive… Je t’aime. » Envoûté par son délicieux sourire, il en avait presque oublié le temps.

Gaëtan Kondzot


Photographe : Eva Husson


Jet d’encre //

96


ACHRAF AMIRI,

VISAGE D’UN RÉVOLTÉ AUX MAINS D’OR

Rencontre saisissante avec un personnage hybride qui paraît touché par la grâce. Illustrateur, portraitiste, habité par une créativité en totale effervescence, ce virtuose, qui a fait ses armes à la Sint-Lukas Brussel, se pose tel un analyste du monde moderne abordant l’art de manière plurielle. Véritable antithèse à lui tout seul, Achraf Amiri revendique un regard contestataire sur une société dans laquelle, selon lui, les valeurs, la religion et les traditions se perdent, dictée par l’ultra-consommation qui fascine tant le jeune homme. Une attraction-répulsion devenue objet d’obsession, source d’inspiration intarissable pour cet artiste en devenir. Si ses petites moustaches brunes ne sont pas sans rappeler celles de Salvador Dalí, ses personnages fantasques parfois dérangeants semblent être les nobles descendants des autoportraits d’un certain Egon Schiele. Corps décharnés, doigts crochus, visages anguleux, cils démesurés, yeux cernés d’une palette de rouges ; un univers fantasmagorique sombre, teinté d’humour, où le macabre flirte avec le luxe sur fond d’érotisme en terrain de jeu. Achraf Amiri détourne à l’absolu, réinvente les codes esthétiques, pour tirer le portrait cru et sans équivoque d’un monde vampirisé, en témoigne les titres suggestifs de ses œuvres, Smoke in their eyes, Mascarade, ou encore I’m a Saint Girl with Elvis Pompilio pour ne citer qu’eux. Le caractère ostentatoire de la mode reste son domaine de prédilection. à la fois hommage et satire, l’interprétation qu’il nous livre est surprenante. Dotée d’une certaine névrose, elle dépeint des traits aussi effrayants que prodigieux. Brillant, dessinateur hors pair, le jeune homme de 23 ans subjugue par sa vision sans appel qu’il nous invite à découvrir. Largement plébiscité, l’artiste aux nombreux talents signe aujourd’hui une édition limitée d’écharpes haute couture, conçue pour la collection printemps-été 2012 de SORAPOL, True Colours, dont l’imprimé met en scène des insectes écrasés inspirés par Coccinelle, thématique principale de la collection. Et pour immortaliser l’expression artistique de son discours critique, après les T-Shirts en série limitée, Achraf Amiri nous propose des cartes Merry Everything entièrement faites main, à offrir sans modération pour un effet garanti.

par Susie Vanacker


Carnet d’adresses //

98 Alexandre Vauthier 11 bis rue du Perche, Paris IIIe Ancienne Mode - Brigitte Campagne 17 rue Moret, Paris XIe Arzu Kaprol www.arzukaprol.net Azzedine Alaïa 18 rue de la Verrerie, Paris IVe Bell&Ross 23 rue Royale, Paris Ier Boucheron 26 place Vendôme, Paris Ier Cadolle 4 rue Cambon, Paris Ier Caroline Baggi 12 rue Vivienne, Paris IIe Caroline Seikaly www.carolineseikaly.com Cartier Horlogerie 23 place Vendôme, Paris Ier Chanel 31 rue Cambon, Paris Ier Chanel Joaillerie 8 place Vendôme, Paris Ier Chaumet 12 place Vendôme, Paris Ier Christian Louboutin 19 rue Jean-Jacques Rousseau, Paris Ier Colette 213 rue Saint Honoré, Paris Ier David Koma chez Colette 213 rue Saint Honoré, Paris Ier David Yurman www.davidyurman.com Delfina Delettrez delfinadelettrez.com Dim www.dim.fr Dior Joaillerie 8 place Vendôme, Paris Ier Elie Saab 1 rond-point des Champs-Elysées, Paris VIIIe Emanuel Ungaro 2 avenue Montaigne, Paris VIIIe Fifi Chachnil 68 rue Jean-Jacques Rousseau, Paris Ier Fred 7 place Vendôme, Paris Ier Ghadah Paris www.ghadahparis.com G.H. Mumm www.ghmumm.com Giorgio Armani 6 place Vendôme, Paris Ier Giuseppe Zanotti 233 rue Saint Honoré, Paris Ier Graf von Faber-Castell www.graf-von-faber-castell.com Gucci 60 avenue Montaigne, Paris VIIIe Guerlain 68 avenue des Champs-Elysées, Paris VIIIe Hélène Zubeldia www.helenezubeldia.com Hirschell 7 rue Commines, Paris VIIIe Issey Miyake 11 rue Royale, Paris VIIIe Jaeger-LeCoultre 7 place Vendôme, Paris Ier Jantaminiau www.jantaminiau.com Jean Paul Gaultier 44 avenue Montaigne, Paris VIIIe Jonas Bowman www.jonasbowman.com Julien Fournié 10 rue de la Paix, Paris IIe Karry’O 62 rue des Saintes-Pères, Paris VIIe Kenzo 3 place des Victoires, Paris Ier Lanvin 22 rue du Faubourg-Saint-Honoré, Paris VIIIe Longchamp 404 rue Saint-Honoré, Paris Ier Lorenz Bäumer 4 place Vendôme, Paris Ier Marco de Vincenzo www.marcodevincenzo.com Métamorph’Ose 49 rue Quincampoix, Paris IVe Mise en Cage 3 avenue Félix Faure, Ve Montblanc 123 avenue des Champs-Elysées, Paris VIIIe Nina Naustdal www.nina-naustdal.com Odette Bombardier www.odettebombardier.com Pamela Love chez Colette 213 rue Saint-Honoré, Paris Ier Phyléa 61 rue Quincampoix, Paris IVe

Piaget 16 place Vendôme, Paris Ier PP from Longwy www.ppfromlongwy.com Prada 10 avenue Montaigne, Paris VIIIe Rolex 9 place Vendôme, Paris Ier Tiffany&Co 6 rue de la Paix, Paris IIe Van Cleef&Arpels 22-24 place Vendôme, Paris Ier Vacheron-Constantin 21 place Vendôme, Paris Ier Valentino 17-19 avenue Montaigne, Paris VIIIe Worth Paris www.worthparis.com Yves Saint Laurent 38 rue du Faubourg-Saint-Honoré, Paris VIIIe Zenith 4 avenue de Wagram, Paris VIIIe


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